Tout-En-Un: Droit
Tout-En-Un: Droit
Tout-En-Un: Droit
TOUT-EN-UN DROIT
TOUT-EN-UN
DROIT DE L’ENTREPRISE
en Droit de l’entreprise contractuelles d’accidents
Section II. La formation de la circulation
Chapitre 2. L’organisation Section II. Les responsabilités
du contrat
juridique de l’entreprise du fait d’autrui
Les conditions de formation
Critères de choix entre du contrat La responsabilité
l’entreprise individuelle Section III. Les conditions des parents du fait de leurs
et la société de validité du contrat enfants mineurs
Le commerçant Le consentement La responsabilité des
Les statuts particuliers pour des parties commettants du fait
l’entrepreneur individuel La capacité des parties des préposés
Le fonds de commerce Les responsabilités générales
DROIT
Le contenu du contrat
Les règles communes La nullité du contrat du fait d’autrui
à toutes les sociétés La forme du contrat Chapitre 5. Le Droit pénal
L’action sociale Section IV. Les effets de l’entreprise
Les catégories de sociétés du contrat
La société anonyme Les grands principes
La révision du contrat du Droit pénal
DE L’ENTREPRISE
La société par actions Les sanctions contractuelles
simplifiée La responsabilité pénale
Le contrat et les tiers du chef d’entreprise
La société en nom collectif La preuve du contrat
La société à responsabilité La responsabilité pénale
limitée Chapitre 4. La responsabilité de la société
La société civile en dehors du contrat Les délits d’homicide
professionnelle La responsabilité et de blessures involontaires
Les sociétés d’exercice libéral du fait personnel dans l’entreprise
Les sociétés immobilières L’abus de biens sociaux
La banqueroute
Murielle Bénéjat-Guerlin
Murielle Bénéjat-Guerlin est maître de conférences à l’Université de Bordeaux.
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TOUT-EN-UN
DROIT
DROIT
DE L’ENTREPRISE
Murielle Bénéjat-Guerlin
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ISBN 9782340-052796
© Ellipses Édition Marketing S.A., 2018
32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15
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Introduction
La gestion d’une entreprise requiert une bonne maîtrise du Droit. Plusieurs disciplines
juridiques trouvent à s’appliquer : le Droit des contrats, le Droit commercial, le Droit des
sociétés, le Droit pénal…
Mais, par son objet et ses enjeux spécifiques, le Droit de l’entreprise peut être appréhendé
comme un ensemble normatif cohérent, suivant sa propre logique : la régulation de l’entre-
prise. Les normes en ce domaine doivent tout autant encadrer les pratiques que permettre
les initiatives économiques. Les enjeux du Droit de l’entreprise oscillent ainsi entre sécurité
juridique et liberté d’entreprendre.
II Objectifs de l’ouvrage
■■ D’une part, proposer une synthèse des normes fondamentales applicables à l’entreprise.
L’exhaustivité ne saurait être atteinte, et serait même contreproductive, dans la mesure
où la matière est complexe. Il s’agira plutôt d’énoncer les règles majeures et de les
illustrer afin d’en comprendre la logique.
En fin de Fiche, une rubrique « Pour aller plus loin » permet d’aborder un point plus
technique ou un élément d’actualité.
■■ D’autre part, proposer un manuel accessible à tous les étudiants suivant des cours
de Droit, qu’ils soient juristes ou non.
Les étudiants en BTS, en DUT, en Licence professionnelle ou en École de commerce, y
trouveront les éléments essentiels d’une matière désormais intégrée à leurs programmes
dans le cadre de cours magistraux ou de travaux dirigés.
Les étudiants passant des examens ou concours, spécialement de la fonction publique
ou aux métiers juridiques et judiciaires (ENM, CRFPA, commissaire, officier de
police…) y trouveront un outil de révision avec les fiches, des schémas, des tableaux
et des entraînements (QCM et cas pratiques).
C’est pourquoi nous avons fait le choix de ne pas développer les concepts doctrinaux
et renvoyer le cas échéant à des ouvrages spécialisés. De même, les références juris-
prudentielles sont limitées à leur minimum pour ne pas charger inutilement les fiches.
Ainsi, le présent manuel se veut être un ouvrage de découverte ou de révision, à desti-
nation de juristes en herbe ou confirmés, pour apprendre ou s’entraîner.
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Plan de l’ouvrage
■■ Organisation. Cinq points majeurs nous paraissent essentiels à une bonne connais-
sance du Droit de l’entreprise :
–– les principes généraux du Droit de l’entreprise permettent de comprendre les problé-
matiques générales et d’énoncer les règles fondamentales en la matière (chapitre 1) ;
–– puis, il s’agira de présenter les différentes organisations juridiques possibles de
l’entreprise, et d’en comprendre les enjeux pour un professionnel (chapitre 2) ;
–– le Droit des contrats et de la responsabilité apparaît ensuite incontournable car
le contrat constitue l’instrument essentiel de la pratique professionnelle, et la
responsabilité, un risque naturel (chapitre 3) ;
–– l’engagement de la responsabilité professionnelle est envisageable non seulement
dans le cadre de l’exécution d’un contrat pour l’entreprise mais encore en dehors
de tout contrat, à l’égard des tiers ou pour violation d’une norme (chapitre 4) ;
–– enfin, le Droit pénal de l’entreprise permettra d’étudier les sanctions répressives
propres aux infractions commises dans le contexte d’une entreprise (chapitre 5).
Sommaire
Introduction.....................................................................................................................................................5
Plan de l’ouvrage.............................................................................................................................................6
Chapitre 1
Les principes généraux du Droit de l’entreprise...............................................9
Fiche 1 – La liberté d’entreprendre.......................................................................................... 10
Fiche 2 – Les sources du Droit de l’entreprise....................................................................... 16
Fiche 3 – L’organisation juridictionnelle en Droit de l’entreprise...................................... 26
Chapitre 2
L’organisation juridique de l’entreprise.................................................................. 39
Fiche 4 – Critères de choix entre l’entreprise individuelle et la société........................... 41
Fiche 5 – Le commerçant............................................................................................................ 47
Fiche 6 – Les statuts particuliers pour l’entrepreneur individuel...................................... 53
Fiche 7 – Le fonds de commerce.............................................................................................. 58
Fiche 8 – Les règles communes à toutes les sociétés.......................................................... 65
Fiche 9 – L’action sociale............................................................................................................. 71
Fiche 10 – Les catégories de sociétés.......................................................................................74
Fiche 11 – La société anonyme.................................................................................................. 80
Fiche 12 – La société par actions simplifiée........................................................................... 86
Fiche 13 – La société en nom collectif..................................................................................... 89
Fiche 14 – La société à responsabilité limitée....................................................................... 92
Fiche 15 – La société civile professionnelle........................................................................... 96
Fiche 16 – Les sociétés d’exercice libéral................................................................................ 98
Fiche 17 – Les sociétés immobilières..................................................................................... 101
Chapitre 3
Les contrats et la responsabilité dans l’entreprise..................................... 105
Fiche 18 – Le contrat................................................................................................................. 109
Chapitre 4
La responsabilité en dehors du contrat................................................................ 203
Fiche 30 – La responsabilité du fait personnel....................................................................206
Chapitre 5
Le droit pénal de l’entreprise........................................................................................... 249
Fiche 37 – Les grands principes du Droit pénal...................................................................250
Fiche 38 – La responsabilité pénale du chef d’entreprise................................................. 263
Fiche 39 – La responsabilité pénale de la société............................................................... 266
Fiche 40 – Les délits d’homicide et de blessures involontaires dans l’entreprise........ 270
Fiche 41 – L’abus de biens sociaux.......................................................................................... 277
Fiche 42 – La banqueroute...................................................................................................... 285
Index............................................................................................................................................................. 293
Chapitre
Les principes 1
généraux du Droit
de l’entreprise
Plan du chapitre
Les principes généraux du Droit de l’entreprise permettent de revoir les principes généraux
du Droit privé, comme les sources du Droit et l’organisation juridictionnelle. Mais, abordées
sous l’angle de l’entreprise, ces règles fondamentales présentent des spécificités.
1 La liberté d’entreprendre
L’essentiel
I Proclamation
II Limites
Les restrictions à la liberté d’entreprendre trouvent leurs sources soit dans la loi, soit
dans le contrat.
A Limites légales
de leurs actes, raison pour laquelle on parle de « mesure de protection » plutôt que
d’incapacités. Ces mesures se justifient d’autant plus que l’activité commerciale constitue
naturellement une activité dangereuse pour le patrimoine1.
a. Les mineurs
Incapacité commerciale. S’il n’est pas émancipé, le mineur est absolument incapable
de commercer et ses père et mère ne peuvent le faire en son nom.
Le mineur émancipé peut être commerçant sur autorisation du juge des tutelles au
moment de la décision d’émancipation et du président du tribunal de grande instance
s’il formule cette demande a posteriori.
3 La déchéance
Certaines activités qui pourraient relever du commerce sont interdites pour des
raisons d’hygiène, de morale, de police (proxénétisme), du risque ou en raison d’un
monopole (tabacs…).
D’autres activités, sans être interdites, sont soumises à un strict régime d’autori-
sation, de licence ou d’enregistrement, délivrés après vérification de conditions ou de
qualifications professionnelles : débit de boissons, transport routier, cinéma, pharmacie…
B Limites conventionnelles
III Formalités
Modalités de l’inscription. Une même personne ne peut faire l’objet que d’une seule
immatriculation à titre principal. Des immatriculations secondaires sont possibles à condition
de faire référence à l’immatriculation principale.
La demande d’immatriculation doit émaner du commerçant, ou pour les personnes
morales du représentant de la société. Le déposant doit faire un certain nombre de déclarations
concernant l’entreprise (nom, activité, lieu d’exercice…) avec des pièces justificatives auprès
du Centre de formalités des entreprises qui transmet sa demande au greffier du Tribunal de
commerce.
Le commerçant doit fournir une déclaration dans laquelle il reconnaît ne pas avoir fait
l’objet d’une mesure d’interdiction d’exercice.
S’il existe une déclaration d’insaisissabilité de la résidence principale, la déclaration
au RCS doit en faire mention.
Depuis 2005, il est possible de se déclarer par internet.
Le fait de donner, de mauvaise foi, des indications inexactes ou incomplètes au RCS est
puni d’une amende de 4500 euros et d’un emprisonnement de six mois1.
Délai. La demande d’immatriculation doit être effectuée au plus tard dans un délai de
15 jours après le commencement de l’activité mais elle peut aussi être demandée dans le mois
qui précède par la personne physique ; pour les personnes morales, aucun délai n’est prévu,
même s’il vaut mieux la réaliser le plus rapidement possible car l’immatriculation donne la
personnalité morale.
Actualisation. Le RCS doit être actualisé en permanence. Le commerçant demande
des inscriptions modificatives pour toute modification de son statut, adresse, activité… Tous
les événements majeurs affectant la vie de la société doivent être mentionnés : modification
de la forme sociale, des dirigeants, procédure collective…
Numéro d’inscription. L’immatriculation confère un numéro composé de l’indicatif
RCS, du nom de la commune du tribunal, la lettre A s’il s’agit d’une personne physique, B si
c’est une personne morale. C’est le numéro SIREN (Système d’Identification du Répertoire
des ENtreprises) ou SIRET (plus complet, Système d’Identification du Répertoire des
ÉTablissements). L’immatriculation et ses modifications donnent enfin lieu à l’insertion d’un
avis au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC).
Effets. L’immatriculation a trois effets juridiques majeurs :
–– Présomption de commercialité. Si la publicité au registre n’est pas nécessaire à la
qualité de commerçant, c’est une règle de preuve qui permet de présumer la qualité
de commerçant. Ce n’est qu’une présomption simple car elle peut être renversée par
une preuve contraire.
–– L’opposabilité aux tiers. Les commerçants ne peuvent opposer aux tiers et aux
administrations que les éléments ayant fait l’objet d’une déclaration. Tel est le cas
d’une modification de dirigeants en cas d’action en responsabilité.
–– La personnalité juridique de l’entreprise. Lorsque l’immatriculation concerne un
groupement, l’immatriculation lui donne la personnalité juridique.
La liberté d’entreprendre trouve son corollaire dans la libre installation des ressortissants
de l’Espace économique européen (Suisse incluse). Les personnes de nationalité étrangère
non ressortissantes européennes souhaitant exercer une activité commerciale, industrielle,
artisanale ou autre profession non salariée sur le territoire français pendant plus de 3 mois,
doivent être titulaires d’une carte de séjour temporaire qui autorise l’exercice de ladite activité
professionnelle. En revanche, l’ancienne carte d’identité de commerçant étranger a disparu.
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Fiche
L’essentiel
Outre que les sources classiques du Droit, d’origine étatique, font l’objet d’adap-
tations, il existe des sources professionnelles, atypiques, répondant à l’objectif de
pragmatisme du Droit de l’entreprise.
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Fiche 2 – Les sources du Droit de l’entreprise 17
Histoire. Le Droit de l’entreprise trouve son origine dans le Droit commercial dont
l’objectif était de formaliser un corps de règles adapté à l’exercice du commerce. Cela a justifié
pendant longtemps la summa divisio entre le Droit civil et le Droit commercial, ce dernier
étant présenté plus pragmatique avec son propre code depuis 1807 et ses propres juges.
Le Droit commercial a aujourd’hui perdu de sa singularité en raison de la diversification
des activités économiques et du besoin de les réguler sans les entraver.
La grande distinction se fait aujourd’hui entre le professionnel et le consommateur.
Le Droit de l’entreprise concerne potentiellement tous les professionnels, qu’ils mènent
une activité commerciale ou civile (artisanat, agriculture ou profession libérale…).
Sources. Les sources du Droit de l’entreprise sont globalement les mêmes que celles
du Droit privé. Si la Loi reste la source essentielle du Droit de l’entreprise, les conventions
internationales, les usages et la pratique jouent désormais un rôle important.
1. V. Fiche n° 1.
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18 Chapitre 1 – Les principes généraux du Droit de l’entreprise
Procédure de la QPC
Traités. Les conventions internationales, aussi appelées traités, désignent des accords
conclus entre plusieurs états. Elles tendent à harmoniser les Droits. Cependant, les traités
présentent l’inconvénient de nécessiter une transposition nationale pour intégrer l’ordre
juridique, avec le risque de modification ou de transposition tardive.
L’internationalisation du Droit des affaires apparaît comme une conséquence inévitable
de l’intensification des échanges internationaux. Les plus anciennes conventions interna-
tionales portent sur le transport, comme la Convention de Berne du 14 octobre 1890 sur le
transport ferroviaire ou la Convention de Varsovie du 12 octobre 1929. L’une des plus célèbres
est la Convention de Vienne du 11 avril 1980 sur la vente internationale de marchandises
dont l’objectif est de créer un corps de règles unifié. D’autres conventions visent à désigner
le Droit applicable en cas de litiges ou la juridiction compétente.
D Les lois
1. Art. 38 Constitution.
2. Ordonnances n° 2017-1385, 1386, 1387, 1388 et 1389.
3. V. infra Chapitre 3.
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Fiche 2 – Les sources du Droit de l’entreprise 21
E Les règlements
F La jurisprudence
1. V. Fiche n° 3.
2. V. Fiche n° 37.
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22 Chapitre 1 – Les principes généraux du Droit de l’entreprise
A Normes professionnelles
Définition. Les normes professionnelles désignent des règles édictées par une autorité
privée à destination d’un corps professionnel, comme les codes de bonnes pratiques ou les
chartes, édictés soit au niveau de la profession soit au niveau même de l’entreprise. Il peut
également s’agir d’avis, de recommandations d’autorités privées ayant une influence particu-
lière sur les professionnels. Leur objectif est de formaliser des pratiques dans un sens éthique
ainsi que d’harmoniser ces pratiques. Il existe des normes professionnelles sur l’arrimage
des marchandises, sur l’éco-conduite, sur la responsabilité sociale des entreprises en faveur
du développement durable ou encore sur la protection du consommateur. Ces règles vont
généralement au-delà des règles juridiques qu’elles ne peuvent contrarier. Tel est le cas des
Incoterms (International commercial terms) qui, issus de la Chambre de commerce interna-
tionale, harmonisent le vocabulaire dans la vente internationale de marchandises.
Force obligatoire. En principe, seule la règle juridique a une force obligatoire et seules
les institutions de l’État peuvent émettre une règle juridique. Toutefois, le développement de
réglementations privées conduit au développement de ces normes appelées « soft law – droit
souple ». Si ces normes comportent des engagements conclus entre entreprises, elles peuvent
prendre la force d’un contrat. À défaut d’accord, la norme professionnelle n’a aucun caractère
contraignant. Toutefois, comme pour les usages, le juge peut s’y référer, et s’y réfère de plus en
plus, notamment lorsqu’il doit apprécier le comportement du professionnel. Mais le juge ne
prononce pas une sanction en application de la norme professionnelle, ce n’est qu’un élément
d’appréciation. En ce sens, la norme professionnelle peut être considérée comme une source
du Droit mais une source accessoire, secondaire.
B Le contrat
Loi des parties. Un contrat est un accord de volonté qui crée, modifie, transmet ou
éteint des obligations1. En ce sens, le contrat apparaît comme une source du Droit car les
parties qui l’ont conclu se sont engagées à en respecter le contenu, c’est le principe de force
obligatoire du contrat2.
Source accessoire. Mais, le contrat ne saurait être qu’une source accessoire :
–– d’abord parce qu’il tire sa force obligatoire de la loi (l’article 1194 du Code civil pose
le principe de la force obligatoire du contrat) ;
–– ensuite car les contrats doivent respecter la loi sous peine d’être annulés ;
–– enfin, le contenu du contrat peut aller au-delà des textes, innover mais ne peut
contredire les règles de Droit.
Règles supplétives / règles impératives. Cela étant, le Droit de l’entreprise regorge
de normes supplétives, c’est-à-dire de normes applicables en l’absence de volonté contraire.
Ainsi, certaines sociétés comme la SARL peuvent opter pour le régime fiscal de l’impôt sur
les sociétés ou pour l’impôt sur le revenu des personnes physiques1. Il demeure des normes
impératives, d’ordre public, auxquelles on ne peut déroger, spécialement lorsqu’il s’agit de
protéger le consommateur2.
L’objectif pragmatique du Droit de l’entreprise explique le rôle dévolu aux usages profes-
sionnels, ces pratiques que la majorité des professionnels reconnaît comme obligatoires en
dépit de toute prescription étatique.
Usages secundum legem. La loi elle-même fait parfois référence aux usages.
Ex : L’article 1194 du Code civil dispose que les contrats obligent non seulement à ce
qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que leur donnent l’équité, l’usage ou la loi.
Ex : L’article L134-5 du Code de commerce fait référence aux usages dans le secteur
d’activité pour calculer la rémunération de l’agent commercial dans le silence du contrat.
La force de l’usage découle directement de la loi.
Usages praeter legem. Il existe d’autres pratiques bénéficiant d’une force contraignante
sans référence légale mais que l’absence d’interdiction autorise. On dit alors que l’usage est
permis car il va au-delà de la loi. Tel est le cas des principes généraux du commerce interna-
tional issus de la lex mercatoria3 permettant le recours à un arbitre en cas de litige.
Usages contra legem. En revanche, un usage ne saurait en principe contredire la loi.
Pourtant, alors que l’article 1310 du Code civil dispose que « La solidarité est légale ou conven-
tionnelle ; elle ne se présume pas », une ancienne coutume commerciale édicte la solidarité
entre codébiteurs commerçants. Cette règle coutumière est aujourd’hui remise en cause par
certaines décisions4.
1. V. Fiche n° 14.
2. V. infra p. 151.
3. Littéralement « Loi marchande », désignant depuis le Moyen Âge le Droit élaboré par les milieux professionnels
du commerce international, qui spontanément respecté, échappe aux règles du conflit de lois.
4. V. notamment Cass. Com. 24 mai 2016, pourvoi n° 14-14933, qui refuse faute « d’une disposition légale ou d’une
stipulation contractuelle », l’application à tous les associés de la solidarité passive souscrite par deux d’entre eux
lors d’une cession d’actions.
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24 Chapitre 1 – Les principes généraux du Droit de l’entreprise
Ensuite, le texte formalisé par la commission est présenté devant chaque assemblée.
Au cours des débats, il est possible de formuler des amendements. Chaque assemblée
vote un texte. Le texte n’est considéré comme adopté que lorsque les deux assem-
blées l’ont voté en termes identiques ; à défaut, le texte fait la « navette » entre les
deux chambres jusqu’au vote identique. En cas de dissension, l’Assemblée nationale
a le dernier mot.
Puis, par la promulgation, le Président de République atteste que la loi est régulière.
La date de la loi est celle de la promulgation. Chaque loi dispose d’un numéro faisant
référence à sa date et à l’ordre d’enregistrement (ex : Loi n° 2014-384 du 29 mars 2014
visant à reconquérir l’économie réelle).
TOUT-EN-UN DROIT
TOUT-EN-UN
DROIT DE L’ENTREPRISE
en Droit de l’entreprise contractuelles d’accidents
Section II. La formation de la circulation
Chapitre 2. L’organisation Section II. Les responsabilités
du contrat
juridique de l’entreprise du fait d’autrui
Les conditions de formation
Critères de choix entre du contrat La responsabilité
l’entreprise individuelle Section III. Les conditions des parents du fait de leurs
et la société de validité du contrat enfants mineurs
Le commerçant Le consentement La responsabilité des
Les statuts particuliers pour des parties commettants du fait
l’entrepreneur individuel La capacité des parties des préposés
Le fonds de commerce Les responsabilités générales
DROIT
Le contenu du contrat
Les règles communes La nullité du contrat du fait d’autrui
à toutes les sociétés La forme du contrat Chapitre 5. Le Droit pénal
L’action sociale Section IV. Les effets de l’entreprise
Les catégories de sociétés du contrat
La société anonyme Les grands principes
La révision du contrat du Droit pénal
DE L’ENTREPRISE
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simplifiée La responsabilité pénale
Le contrat et les tiers du chef d’entreprise
La société en nom collectif La preuve du contrat
La société à responsabilité La responsabilité pénale
limitée Chapitre 4. La responsabilité de la société
La société civile en dehors du contrat Les délits d’homicide
professionnelle La responsabilité et de blessures involontaires
Les sociétés d’exercice libéral du fait personnel dans l’entreprise
Les sociétés immobilières L’abus de biens sociaux
La banqueroute
Murielle Bénéjat-Guerlin
Murielle Bénéjat-Guerlin est maître de conférences à l’Université de Bordeaux.
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