GuideGdRAS2014 en Ligne
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La ges on du risque
infec eux dans un
établissement de santé
une démarche collec ve
au service du pa ent
Juin 2014
Sommaire
Préface 3
Introduc on 5
Préven on des infec ons associées aux soins (IAS) et poli que de ges on des risques associés aux
10
soins (GDRAS) dans un établissement (ES)
Méthodes de ges on des risques associés aux soins applicables en hygiène hospitalière 12
Méthodes a posteriori 20
Glossaire 24
Annexes 26
1
Préface
Depuis toujours, la médecine repose sur le colloque singulier. On est là dans une dimension rela onnelle et
psychologique qui, en donnant confiance au pa ent, lui apporte un certain niveau de sécurité, mais peut
difficilement être quan fiée et évaluée.
Les repères culturels des professionnels de santé ont évolué au cours du temps en fonc on des progrès de la
médecine et des demandes nouvelles de prise en charge des pa ents. Ce e évolu on s’est accélérée à par r
des années 90 avec la mise en place des démarches d’améliora on de la qualité. Celles-ci recouvrent des
no ons très différentes selon les professionnels. Elles ne sont pas une finalité en soi et doivent se me re en
place autour de projets suscep bles de souder des équipes et de les valoriser, sinon elles sont vécues comme
procédurières et dévoreuses d’un temps que l’on se devrait de consacrer aux pa ents1.
Plusieurs étapes se sont enchainées, l’accrédita on, la cer fica on des établissements avec les différentes
méthodes afférentes : analyse de processus, arbre des causes, diagramme d’Ishikawa, méthode HACCP, RABC,
procédures, modes opératoires… L’hygiène hospitalière n’a pas échappé au phénomène. Très rapidement les
professionnels de la lu e contre les infec ons nosocomiales (Lin) ont cherché à intégrer ces démarches et
leurs méthodes, notamment en ini ant des évalua ons de pra ques professionnelles, bien avant les audits
na onaux. Les résultats obtenus par les équipes opéra onnelles d’hygiène (EOH) depuis le début des années
2000 ont montré que l’organisa on mise en place et les méthodes u lisées étaient efficaces.
Dans les suites des enquêtes na onales sur les événements indésirables liés aux soins (Eneis 1 et 2), les pou-
voirs publics ont décidé en 2009 de me re la sécurité des pa ents et la ges on des risques associés aux soins
(GDRAS) au rang de leurs priorités : un événement indésirable grave (EIG)* sur deux serait évitable. Ils ont
alors proposé aux établissements une organisa on calquée sur celle de la Lin : les infec ons associées aux
soins représentaient 32,2% des événements indésirables graves évitables2.
Les hygiénistes sont donc tout naturellement impliqués dans la GDRAS, qu’ils en deviennent ou non coordon-
nateurs. La circulaire du 18 novembre 2011 reprécise à cet effet leurs missions dans ce nouveau cadre3 . En
u lisant dans leur pra que quo dienne les ou ls de la GDRAS ils contribuent, par leurs interven ons dans
les services, au développement de la culture de la qualité et de la sécurité des soins. Il est donc nécessaire
qu’ils puissent se former et disposer d’ou ls adaptés à leur domaine d’interven on, d’autant que la place des
démarches de ges on de risques dans le bilan des ac vités de lu e contre les infec ons nosocomiales s’est
accrue ces dernières années (l’existence d’une démarche d’analyse des causes en cas d’événement infec eux
grave permet d’obtenir 4 points dans ICALIN 2) et que le nouvel indicateur « bactériémie nosocomiale à
SARM » prévoit que chaque épisode donne lieu à une analyse approfondie des causes4
1 - Herreros G., Milly B. La qualité à ‘hôpital, un regard sociologique. Edi ons l’Harma an, 2012, 148 pages.
2 - CCECQA. Eneis. Rapport final. Comparaison des deux études Eneis 2004 et 2009. Mars 2011, 118 pages.
3 - Circulaire DGOS/PF2 n°2011-416 du 18 novembre 2011 en vue de l’applica on du décret n° 2010-1408 du 12 novembre 2010 rela f à la lu e
contre les évènements indésirables associés aux soins dans les établissements de santé.
4 - Instruc on n° DGOS/PF2/2014/66 du 04 mars 2014 rela ve au bilan des ac vités de lu e contre les infec ons nosocomiales dans les établis-
sements de santé pour l’année 2013.
3
Afin d’accompagner les hygiénistes dans l’appropria on de ces démarches, le CClin a créé, fin 2011, un
groupe de travail chargé de mener une réflexion sur les ou ls de la ges on des risques qui lui semblaient les
plus adaptés à la préven on du risque infec eux associé aux soins et de rédiger un guide simplifié à par r
des méthodes décrites dans le guide de la Haute Autorité de Santé publié en mars 2012, consacré à la mise
en place de la ges on des risques associés aux soins dans les établissements de santé5 .
Parmi les méthodes décrites par la HAS, le groupe en a sélec onné quelques unes. Par ailleurs, d’autres mé-
thodes sont également décrites, en par culier Orion® très u lisée dans les Comités de Retour d’Expérience
(Crex*).
C’est ce guide qui vous est présenté aujourd’hui. Au-delà de la présenta on de la démarche et des méthodes,
il vise également à inciter les hygiénistes à se référer au guide de la Haute Autorité de Santé.
Le Dr Patrice Roussel nous a fait le plaisir et l’honneur de par ciper à ce travail et de nous apporter l’éclairage
de son expérience. Qu’il soit remercié ainsi que tous les membres du groupe de travail pour leur inves sse-
ment.
Dr Mar ne Aupée
Responsable du CClin Ouest
5 - HAS. Me re en œuvre la ges on des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pra que. Mars 2012, 220 pages
4
IntroducƟon
Diverses enquêtes, interna onales et françaises, montrent le caractère fréquent, parfois grave et souvent
évitable des événements indésirables associés aux soins. Ceci alors que la démarche ins tu onnelle de ges-
on des risques associés aux soins est actuellement l’une des premières causes de réserves dans le cadre de
la procédure de cer fica on des établissements de santé.
Face à ces constats, une poli que publique des née à sécuriser davantage la prise en charge
des pa ents est actuellement mise en œuvre. Elle repose sur plusieurs leviers étroitement liés :
• évolu ons législa ves et réglementaires (loi HPST de 2009, décrets rela fs aux CME des établis-
sements publics et privés, décret n°2010-1408, circulaire d’applica on du 18 novembre 2011)1,
• programme na onal pour la sécurité des pa ents (2013-2017) avec ses 4 axes en ma ère d’informa on
du pa ent co-acteur de sa sécurité, d’améliora on de la déclara on et de la prise en compte des événe-
ments indésirables, de forma on et de développement d’une culture de sécurité accrue, de recherche,
• procédure de cer fica on des établissements de santé dans sa troisième version, dite V2010, avec ses
exigences en termes de management ins tu onnel (poli que, programma on, coordina on, suivi), de
mise en œuvre opéra onnelle (démarches préven ves mais aussi réac ves face à un événement indési-
rable, organisées, mises en œuvre et évaluées),
• recommanda ons méthodologiques produites par la HAS dans différents domaines (mise en œuvre de la
ges on des risques associés aux soins en établissement de santé, annonce d’un dommage à un pa ent,
administra on des médicaments, sécurité du pa ent en chirurgie ambulatoire),
• ac ons théma ques (travail en équipe par exemple, en cours d’expérimenta on par la HAS).
• la sécurité ne concerne qu’une des huit dimensions de la qualité des soins. Les autres (caractère appro-
prié, acceptabilité, accessibilité, délivrance au bon moment, con nuité, efficacité, efficience) doivent être
abordées et traitées simultanément dans toute démarche. Dissocier les diverses démarches (qualité,
sécurité, etc...) au sein d’un établissement n’a donc pas de sens ;
• les enjeux de la qualité-sécurité des soins sont nombreux, de nature humaine (sécurité des soins pour le
pa ent, qualité de vie au travail pour les professionnels), médico-légale, économique et financière (coût
réel de la non qualité), assuran elle, organisa onnelle, sans parler de l’image de l’établissement ;
• les no ons de danger et de risque, qui relèvent d’une construc on sociale, peuvent être di-
versement appréciées selon les individus, professionnels de santé notamment. Ils ne peuvent
donc être gérés qu’au niveau le plus haut (« pas de ges on des risques possible sans gou-
vernance »). La coordina on des divers responsables est ici essen elle pour sor r des
« organisa ons en silos » et démarches compar mentées, aux effets souvent limités.
1 - Toutes les informa ons rela ves à la législa on concernant la ges on des risques associés aux soins et la préven on des infec ons nosoco-
miales sont disponibles sur le site Nosobase®, dans la rubrique Réglementa on.
5
La mise en œuvre d’une démarche de ges on des risques au sein de toute ins tu on, établissement de santé
dans le cas présent, repose sur la prise en compte simultanée, permanente et maîtrisée des quatre dimen-
sions étroitement liées entre elles : stratégique, structurelle, culturelle et méthodologique. Une défaillance
dans la maîtrise d’une ou plusieurs d’entre elles entraîne des échecs selon une typologie décrite dans la
li érature :
• la dimension stratégique repose sur un ensemble de leviers tels que poli que formalisée et lisible par
tous, u lisa on des opportunités (cer fica on, assurances, dysfonc onnements, etc.), objec fs et posi-
onnement clairs de la démarche, implica on de la « direc on », iden fica on des thèmes et processus
clés à traiter, mobilisa on des personnels, iden fica on et affecta on des ressources nécessaires, légi -
mité des intervenants, garan es apportées (dont le sou en ins tu onnel des projets), suivi et évalua on
des résultats ;
• la dimension structurelle repose sur l’organisa on (structures de pilotage et de coordina on, compo-
sante opéra onnelle) et les ressources dédiées (assistance méthodologique, temps alloué par les acteurs
de terrain) ;
• la dimension culturelle concerne la compréhension partagée du sens, des objec fs et des méthodes, le
développement d’une culture posi ve de l’erreur et de l’évalua on (« no blame »), la posture adaptée
de l’encadrement, la communica on et la forma on ;
• la dimension technique concerne les méthodes et ou ls (conduite de projets, système d’informa on,
méthodes d’iden fica on et d’analyse de processus cri ques, de hiérarchisa on des risques iden fiés,
de résolu on de problèmes, de mise en œuvre de solu ons, de mesure et de pérennisa on des résul-
tats), à me re en œuvre selon des modalités réalistes, adaptées au niveau culturel du périmètre d’ac on
concerné. Les concepts nécessaires « pour penser et agir ensemble » (qualité, processus, barrière de
sécurité, « défense en profondeur », bonnes pra ques de sécurité, etc.) doivent être largement diffusés
de façon accessible et pra que.
Le guide « Me re en œuvre la ges on des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts
à la pra que », validé en 2012 par le Collège de la HAS est axé sur une vision globale et coordonnée de la ges-
on des risques. Il est structuré selon 3 dimensions (gouvernance, coordina on, mise en œuvre opéra on-
nelle), 12 axes de déploiement (depuis le bilan de l’existant jusqu’au suivi et la pérennisa on des résultats)
et 34 fiches techniques (méthodes et ou ls selon plusieurs champs, modalités d’évalua on du système de
ges on des risques, de programma on et de mise en œuvre de projets théma ques, d’analyse de risque dite
a priori, d’analyse dite a posteriori après survenue d’événements indésirables, mise en œuvre des bonnes
pra ques de sécurité, etc.).
Le présent ouvrage, des né aux membres des équipes opéra onnelles d’hygiène et centré sur la probléma-
que de la préven on des infec ons nosocomiales, s’inscrit dans la suite de ce guide.
Le groupe de travail s’est a aché à proposer des méthodes qui, parmi celles du guide HAS, lui paraissaient les
plus per nentes à me re en œuvre dans ce domaine.
Bonne lecture !
Dr Patrice Roussel
Ancien chef de projet HAS, rédacteur du guide évoqué
Actuellement coordonnateur de la ges on des risques en établissement de santé
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Sigles & acronymes
9
PrévenƟon des infecƟons associées aux soins (IAS) et poliƟque de gesƟon des risques
associés aux soins (GDRAS) dans un établissement de santé (ES)
OrganisaƟon de la GDRAS
Le programme d’améliora on de la qualité et de la sécurité des soins est élaboré et validé par la CME en lien
avec le coordonnateur de la GDRAS.
La CME peut s’appuyer sur une organisa on dédiée qui va suivre la mise en œuvre du programme, comme
par exemple une cellule de coordina on « qualité et ges on des risques associés aux soins ».
• représentants de la direc on et d’instances (directoire, direc on qualité et GDRAS, direc on des soins,
CME…) ;
• responsables de structures opéra onnelles (hygiénistes, ges onnaires de risques…) ou des vigilances
(hémovigilance, iden tovigilance…).
Une équipe de professionnels formés est dédiée à la mise en œuvre de la poli que de GDRAS. Elle est plus
par culièrement en charge de la dimension technique et de l’appropria on par les professionnels de l’éta-
blissement (notamment les soignants) des méthodes et ou ls. Elle collabore avec l’EOH qui est en charge
de la ges on du risque infec eux associé aux soins.
Il comporte plusieurs dimensions avec des objec fs bien définis. Chaque dimension est structurée en dé-
marche projet (responsable, moyens mis en œuvre, calendrier prévisionnel, indicateurs de suivi) :
• le bon usage des médicaments – en par culier les an bio ques – et des disposi fs médicaux stériles,
Ce e liste non exhaus ve est adaptée au type d’ac vité et à la situa on locale.
10
Généralités
Rôle de l’EOH
L’équipe opéra onnelle d’hygiène est experte dans la préven on et la ges on du risque infec eux nosoco-
mial concernant les pa ents, les professionnels et toute personne fréquentant l’établissement. Ses missions
sont définies dans l’annexe IV de la circulaire du 18 novembre 20111.
Elle assiste la CME dans la préven on des infec ons nosocomiales en lien avec le coordonnateur de la
GDRAS.
Les modalités de collabora on de l’EOH avec le coordonnateur de la GDRAS sont définies et validées par la
CME.
1 - Toutes les informa ons rela ves à la législa on concernant la ges on des risques associés aux soins et la préven on des infec ons nosoco-
miales sont disponibles sur le site Nosobase®, dans la rubrique Réglementa on.
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Méthodes de gesƟon des risques associés aux soins applicables en hygiène hospitalière
L’objec f principal des démarches de la GDRAS est d’assurer et d’améliorer la sécurité et la qualité de la prise
en charge des pa ents en réduisant les risques de survenue d’événements indésirables associés aux soins.
Elles sont par culièrement applicables dans le domaine de la maîtrise du risque infec eux nosocomial.
La mise en œuvre de ces méthodes s’inscrit dans une démarche transversale impliquant l’ensemble des
professionnels. Elle nécessite le sou en de professionnels formés à ces méthodes (EOH et/ou structure
ges on des risques).
Il existe deux grands types de méthodes : les méthodes a priori et les méthodes a posteriori.
Elles perme ent, avant la survenue des EIAS*, d’iden fier les risques pour en réduire la fréquence et/ou la
gravité poten elle.
Il est recommandé de les me re en œuvre dans des unités de soins volontaires souhaitant développer et
améliorer leur culture de sécurité des soins, sur proposi on de l’EOH et du coordonnateur de la ges on des
risques.
• la visite de risque est la réalisa on d’un état des lieux par comparaison à un référen el validé qui per-
met de prioriser les ac ons d’améliora on à me re en œuvre (voir page 14) ;
• l’analyse de scénario permet, en s’appuyant sur le déroulé d’un épisode survenu ailleurs, d’évaluer le
niveau de maîtrise d’un risque dans un temps court et de façon collégiale et par cipa ve (voir page 16) ;
o décrire le début et la fin d’un processus, ses objec fs, les étapes successives, les acteurs …;
o iden fier et analyser les points cri ques ;
o proposer des ac ons d’améliora on de l’organisa on / la prise en charge, notamment en termes
d’interfaces entre services.
Ce e analyse est menée collec vement par l’ensemble des acteurs concernés. Elle peut être
complétée par une analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de la cri cité (Amdec)2.
1 - HAS. Me re en œuvre la ges on des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pra que. Mars 2012 – Fiche 25
: Analyse de processus et ses points cri ques.
2 - HAS. Me re en œuvre la ges on des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pra que. Mars 2012 – Fiche 26 :
Analyse des modes de défaillance et de leurs effets (AMDE).
12
Généralités
Les méthodes a posteriori
Elles perme ent d’analyser les causes d’un EIAS* déjà survenu, afin de proposer des ac ons correc ves.
Elles s’appuient sur les disposi fs de déclara on interne des événements indésirables.
Elles sont u lisables en cas d’épidémies ou de survenue d’infec ons graves, dans les services à risque, dans
des situa ons probléma ques iden fiées et non corrigées.
Deux méthodes qui peuvent être u lisées de façon complémentaire sont développées dans ce document :
• la méthode Alarm consiste en une analyse systémique des événements indésirables, basée sur la des-
crip on chronologique des faits, puis sur la recherche des causes racines* (voir page 21) ;
• l’arbre des causes permet d’iden fier les causes racines* et les mesures barrières* (voir page 22).
Les dysfonc onnements iden fiés font l’objet d’un plan d’ac ons3 correc ves hiérarchisées et d’un suivi.
Quelques conseils pour le bon foncƟonnement des séances de travail avec les professionnels du soin
3 - HAS. Me re en œuvre la ges on des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pra que. Mars 2012 – Fiche 27 :
des causes iden fiées à la défini on du plan d’ac ons et des modalités de suivi des résultats.
13
Méthode a priori : la visite de risques
La visite de risques1 peut être u lisée pour avoir une vision globale du risque infec eux d’une organisa on
ou pour analyser les défaillances d’une pra que à risque infec eux.
Elle favorise la communica on entre professionnels et la mise en œuvre rapide de solu ons pragma ques
aux difficultés iden fiées.
Par exemple des visites de risques sont proposés par les CClin.
0bjecƟfs
• réaliser un état des lieux de la préven on du risque infec eux lié aux pra ques professionnelles et à
l’environnement dans un service de soins ;
• analyser le risque infec eux d’une ac vité de soins ou d’un service à risques (ex : endoscopie, bloc
opératoire, réanima on…).
Principes
C’est une visite de terrain, à par r de référen els connus, combinant plusieurs modes de recueil de don-
nées : entre ens, étude documentaire, observa on sur site.
Il est primordial d’obtenir une implica on ac ve de tous les professionnels, en par culier du responsable
du service.
1 - HAS. Me re en œuvre la ges on des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pra que. Mars 2012 – Fiche 17
: visite de risques.
14
Généralités
Modalités
• concevoir les grilles de recueil de données en vue d’entre en, d’observa ons ou de recher-
che documentaire. Choisir les thèmes et les critères d’évalua on en s’assurant de leur ca-
rac- tère spécifique, mesurable, reproduc ble et perfec ble ;
• planifier et organiser la visite de risques : ressources humaines nécessaires, informa on des
professionnels concernés par la démarche, échéancier…
Analyse a priori
2. Me re en œuvre la visite en fonc on de l’organisa on locale, des possibilités du service et du thè-
me de la visite. (par exemple : 2 à 3 professionnels : EOH, correspondants hygiène, soignants).
Prévoir :
• une ou deux demi-journées d’observa on,
• une ou deux demi-journées d’entre en,
• une réunion d’analyse de documents,
• une réunion de fin de visite : échange avec les professionnels au sujet de la visite, éven-
tuelle ment ac ons correc ves immédiates.
5. Res tuer aux professionnels du service le rapport final au cours d’une séance d’informa on collec
Analyse a posteriori
ve programmée (EOH et GDR).
6. Réajuster le plan proposé à la recherche de consensus, puis contractualiser sur la base des déci-
sions retenues (groupe de travail).
15
Méthode a priori : l’analyse de scénario
L’analyse de scénario, méthode développée ini alement par le comité de coordina on de l’évalua on cli-
nique et de la qualité en Aquitaine (Ccecqa), s’appuie sur le déroulé d’un épisode infec eux grave survenu
dans un autre service ou établissement (ailleurs) que l’on présente aux professionnels d’un service (ici) ac-
cueillant des pa ents exposés au même risque.
ObjecƟfs
• analyser avec les professionnels concernés les barrières mises en place et leur caractère opéra on-
nel ainsi que les autres défenses possibles ;
• comprendre les difficultés et les freins rencontrés dans la mise en œuvre des bonnes pra ques ;
• favoriser la prise de conscience par rapport à l’existence d’un risque iden fié.
Principe et modalités
La réunion doit être programmée à l’avance afin de perme re à chaque professionnel de se rendre dispo-
nible, selon un horaire favorable à l’équipe soignante de l’unité dans une salle réservée.
Les par cipants, au nombre de 15 maximum, sont des représentants de chaque catégorie professionnelle
concernée par la maitrise du risque infec eux (AS, IDE, kinésithérapeute, encadrement, internes, méde-
cins...). La présence des correspondants hygiène est souhaitable.
Des grilles d’évalua on, mises à disposi on par le réseau CClin-Arlin1, perme ent de structurer la réunion
et de collecter les données. Il est également possible de construire le scénario et la grille de recueil à par r
d’une situa on vécue dans un autre service et ayant fait l’objet d’une analyse des causes.
1 - h p://www.cclin-arlin.fr/GDR/Analyse_scenario/analyse_scenario.html
16
Généralités
Les données sont collectées lors d’un entre en collec f semi-structuré. L’analyse est basée sur un re-
mue-méninges des professionnels par cipants (brainstorming) d’une durée de 45 minutes :
Analyse a priori
L’animateur pose les ques ons suivantes au groupe :
L’animateur peut aider les par cipants à iden fier les erreurs ou les défenses si cela est nécessaire.
Il donne assez rapidement les résultats de l’analyse des causes.
3. Analyse des vulnérabilités et mesures barrières* du service « Ici » (10 minutes). Il s’agit de recher-
cher la possibilité de survenue d’un tel scénario dans le service.
• quelle est la probabilité de survenue d’un tel scénario dans notre service ?
• quelles sont nos propres défenses vis-à-vis de ce type d’événement ?
• quelles sont nos vulnérabilités ?
Analyse a posteriori
• que faire pour qu’un tel incident ne se produise pas ?
Ce e analyse donne lieu à un retour d’informa on, sous la forme d’un rapport écrit ou d’une communica-
on orale au service concerné.
17
Quelques conseils spécifiques à l’analyse de scénario (en complément des conseils généraux présentés
page 13)
Exemple de scénario
Quatre sepsis sur cathéter central ont été diagnos qués en un mois et demi dans un ser-
vice de Néonatalogie. Ces infec ons à Staphylococcus aureus sensible à la méthicilline ont
concerné quatre nouveau-nés, entraînant le décès de l’un d’eux.
Le signalement (interne et externe) a été fait.
Ces complica ons ont été a ribuées d’une part à la transmission croisée à par r du premier
cas et d’autre part à la ges on des cathéters.
Les professionnels ont l’habitude d’u liser et de manipuler ce matériel pour assurer la réa-
nima on des enfants.
La grille d’évalua on est élaborée, en amont de la séance, à par r des recommanda ons de bonnes pra-
ques sur le thème choisi et d’éléments iden fiés comme pouvant être favorisants dans la survenue de
l’événement.
18
Généralités
Exemple d’une grille de recueil
AILLEURS ICI
Oui Non Oui Non
Analyse a priori
Les bouchons sur les robinets ou les rampes sont changés à chaque usage
Evaluations
- de la pose des cathéters
- de l’entretien des CVC et de la manipulation des lignes veineuses
- des pratiques de changement du pansement
- de l’hygiène des mains
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Méthodes a posteriori
L’analyse a posteriori est une démarche réac ve mise en œuvre après survenue d’un événement indésirable
grave* avéré ou d’un événement porteur de risque* pour prévenir sa récidive.
Le principe d’une démarche d’analyse d’un événement indésirable est le même quel que soit le cadre de
mise en œuvre (RMM*, Crex*, Remed, ...).
Le Retour d’expérience* (Rex) est la mémoire de l’analyse et du plan d’ac ons. Des exemples de Rex sont
disponibles sur le site du réseau CClin-Arlin1 et sur celui de l’ARS Aquitaine2.
ObjecƟfs
• analyser les événements qui ont été signalés, afin d’en iden fier les causes apparentes (liées à l’opé-
rateur et aux pra ques) et les causes latentes ou racines* (liées à un dysfonc onnement organisa-
onnel) ;
• envisager des mesures correc ves, quant à leur opportunité, leur efficacité, leur faisabilité ;
• évaluer ces mesures.
Principes et modalités
La méthode Alarm et l’arbre des causes sont 2 ou ls complémentaires : la méthode Alarm vise à iden fier
les facteurs contribu fs, l’arbre des causes vise à les hiérarchiser pour mieux définir le plan d’améliora on.
Après le choix de l’événement à analyser, plusieurs étapes se succèdent :
EvaluaƟon
GesƟon du Rex
1 - h p://www.cclin-arlin.fr/GDR/Rex/rex.html
2 - h p://www.ars.aquitaine.sante.fr/
20
Généralités
Méthode Alarm3
Principe
• analyser un événement indésirable grave* en débutant par une analyse chronologique des faits ;
• iden fier l’ensemble des facteurs contribu fs* liés au contexte ins tu onnel et organisa onnel, à
l’environnement de travail, à l’équipe, aux individus, aux tâches à effectuer, aux pa ents.
Méthode
• décrire la chronologie des faits qui ont abou à l’événement, sans interpréta on et sans jugement
de valeur ;
• iden fier tout acte ou situa on non conforme qui a concouru à la survenue de l’événement (défauts
de soins), en référence à la réglementa on et/ou aux bonnes pra ques professionnelles ;
Analyse a priori
• analyser les défauts de soins* iden fiés et classer leurs facteurs contribu fs* dans les thèmes sui-
vants : facteurs liés au pa ent, facteurs liés aux tâches à accomplir, facteurs liés aux professionnels
impliqués, facteurs liés à l’équipe, facteurs liés à l’environnement de travail, facteurs liés à l’organi-
sa on et au management, facteurs liés au contexte ins tu onnel. Un diagramme d’Ishikawa (voir
ci-dessous) peut être u lisé pour une meilleure représenta on graphique. Un exemple figure en
annexe 2 ;
Analyse a posteriori
3 - HAS. Me re en œuvre la ges on des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pra que. Mars 2012 – Fiche 23
: analyse d’un événement indésirable par méthode Alarm.
21
• décider des ac ons correc ves à me re en œuvre pour éviter la répé on de l’EI* ;
• rédiger un rapport de l’analyse en collabora on avec les responsables médicaux et para- médicaux
du secteur concerné par l’événement, en dressant la liste des causes et des ac ons décidées ;
Principe
• méthode déduc ve simple et systéma que partant du fait ul me (accident ou presque ac-
cident) et de ses causes immédiates, remontant pas à pas aux causes racines (ou latentes) ;
• formalisa on graphique en arbre qui permet une approche systéma que de toutes les causes et de
toutes les barrières poten elles.
Méthode
• faire l’enquête 3 à 15 jours après la survenue de l’accident avec l’ensemble des personnes concer-
nées, afin de collecter des faits concrets et objec fs sans interpréta on ni jugement de valeur ;
• u liser la méthode des « 5P » qui consiste à se poser la ques on « pourquoi ? » jusqu’à cinq fois de
suite, pour iden fier les causes immédiates, puis les causes secondaires puis les causes profondes
de l’accident ;
• décomposer la situa on en prenant en compte les éléments suivants : personnes, tâches, milieu,
matériel, etc ;
• rechercher en priorité les varia ons (ce qui ne s’est pas passé comme d’habitude) ;
• repérer les enchaînements et les faits qui ont conduit à la survenue de l’accident ;
• veiller à la res tu on collec ve des résultats une fois l’analyse des causes effectuée ;
• définir un plan d’ac ons à par r des causes racines iden fiée
4 - HAS. Me re en œuvre la ges on des risques associés aux soins en établissement de santé. Des concepts à la pra que. Mars 2012 – Fiche 24 :
analyse d’un événement indésirable par arbre des causes.
22
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
soins : produit de chimio- Non u lisa on can : pas de régres- des soins et la CGDRAS pour
thérapie d’une voie centrale sion après cure 1 de toute décision d’implanta-
Urgence clinique à
pour administrer le chimio A on de nouveaux matériels/
traiter
produit DM impactant la sécurité des
Equipe d’IDE non soins
formée à son u li-
U lisa on du PICC
Nécrose cutanée Proximité des sites sa on Mise en place Forma on des professionnels
ayant pour consé- d’inser on du cath- Non transmission de l’établissement à l’u lisa-
quence période de lon périphérique et de la suspicion Procédures incom-
des PICC line on de PICC line : forma on
Transmission sans informa on
gène temporaire de du PICC line d’infec on du plètes des formateurs puis forma-
informa ons dossier ins tu onnelle
6 mois (pansement cathéter gauche on des équipes (calendrier,
hebdomadaire) et enlevé auprès du ni forma on des traçabilité)
Communica on
une interven on médecin anesthé- Problèmes de IDE
équipe hémato avec
chirurgicale (exclu- siste poseur du communica on en Inscrire la forma on à la ges-
anethésie
sion nécro que) PICC équipe on des DM invasifs comme
une priorité du programme
Surdosage cf arbre
Aplasie médulaire : Impact lié à la GDRAS de l’établissement
des causes n°1
rôle amplificateur chimiothérapie
Mise à jour des procédures
d’u lisa on des PICC line :
• indica on de pose de PICC
• pose de PICC
• ges on de PICC
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• Défaillances idenƟfiées
Analyse a posteriori Analyse a priori Généralités
Glossaire
Cause racine (ou cause profonde ou cause latente) : circonstance, acte ou élément suscep ble d’avoir
par cipé à la naissance ou à la survenue d’un incident ou d’avoir accru le risque d’événement indésirable
grave (EIG). Elle peut être externe (l’établissement n’en a pas la maîtrise), liée à l’organisa on (absence de
protocoles acceptés), liée au personnel (problème comportemental d’une personne, absence d’encadre-
ment, manque de collabora on ou communica on insuffisante) ou liée au pa ent (a tude probléma que).
Comité de retour d’expérience (Crex) : comité pluriprofessionnel qui se réunit régulièrement (si possible
chaque mois) pour examiner les signalements d’événements indésirables du périmètre concerné, choisir
un événement prioritaire et désigner un « pilote » chargé de son inves ga on. L’inves ga on est réalisée à
l’aide d’une méthode d’analyse systémique et donne lieu à un rapport qui est présenté à la réunion suivante.
Parmi celles suggérées par le « pilote », le comité décide deux ou trois ac ons d’améliora on et suit leur
mise en œuvre.
CriƟcité : c’est a minima le produit de la fréquence de survenue d’un événement indésirable par la gravité
des conséquences de cet événement (C = F x G). Elle peut aussi prendre en compte le caractère de détecta-
bilité (C = F x G x D) ou de maîtrise du risque (C = F x G x M).
Défaut de soins : acte ou situa on durant la prise en charge (cf. analyse chronologique) dont la qualité est
jugée insuffisante au regard des recommanda ons ou des référen els. En pra que, rejoint les ques ons
«qu’est-ce que l’on a fait ou que l’on n’aurait pas dû faire ? » et « qu’est-ce que l’on n’a pas fait ou que l’on
aurait dû faire ? ». Un défaut de soins peut être médical, infirmier… individuel, de groupe…
Evénement indésirable associé aux soins : tout incident préjudiciable à un pa ent hospitalisé survenu lors
de la réalisa on d’un acte de préven on, d’une inves ga on ou d’un traitement (Décret n° 2010-1408 du 12
novembre 2010). Peut aussi concerner un pa ent venant le temps d’une consulta on, d’une inves ga on
ou d’un traitement.
Evénement indésirable grave : événement indésirable associé aux soins présentant un carac-
tère certain de gravité (décès, ré-hospitalisa on, transfert en réanima on ou ré-interven on).
Evénement porteur de risque : événement n’ayant pas engendré de conséquence grave pour le pa ent («
presqu’accident »), dont l’analyse méthodique favorisera la compréhension des causes de survenue, mais
aussi celles des modalités de la récupéra on ayant permis à temps sa détec on et son traitement.
Mesures barrières (ou barrières de sécurité) : solu ons trouvées pour traiter les risques. Elles
peuvent perme re d’éviter la survenue d’erreur (barrières de préven on), de récupérer les er-
reurs avant qu’elles ne produisent des conséquences (barrières de récupéra on) ou d’a é-
nuer les conséquences en cas d’événement indésirable cons tué (barrières d’a énua on).
Retour d’expérience : fiche de synthèse qui permet de garder la mémoire des analyses d’événements indé-
sirables graves (causes, enseignements, proposi ons d’ac ons dont les mesures barrières, +/- indicateurs
de suivi) et de partager, valoriser les expériences de ges on des risques. Pour plus de détails : h p://www.
cclin-arlin.fr/GDR/Rex/rex.html.
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Revue de morbidité-mortalité (RMM) : analyse collec ve, rétrospec ve et systémique de cas marqués par
la survenue d’un décès, d’une complica on, ou d’un événement qui aurait pu causer un dommage à un
pa ent. Elle a pour objec f la mise en œuvre d’ac ons d’améliora on de la prise en charge des pa ents et
de la sécurité des soins.
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Annexe 1
TITRE DU PROJET
Le titre à pour but d'identifier le champ visé par le projet ; il doit être court (moins de 15 mots).
COÛT DU PROJET
Indiquer une estimation du coût total du projet (part auto-financée… ).
Personnel, fournitures,
équipements, matériels
divers …
Total
26
Date de création : 5 juin 2014
Fiche de gestion de projet Rédacteur :
Planning
PROJET :
Mois
Responsable(s)
Semaines 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
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Annexe 2
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29
Groupe de travail
Relecteurs