HB Livre 5 BTW FR 2010 11 Klein
HB Livre 5 BTW FR 2010 11 Klein
HB Livre 5 BTW FR 2010 11 Klein
avec la collaboration de
Joaquim Heirman
Sebastian Kirsch
Première partie
Généralités
Chapitre I
Législation
Section I.
Droit communautaire
5000
Bibliographie – Rapport du Comité fiscal et financier (Rapport Neu-
mark), Commission européenne 1962.
– Rapport Notenboom, Parlement européen, Documents de
séance 1973-74, Document 360/73, 14 février 1974.
– BERLIN, D., Droit fiscal communautaire, Paris, Presses Uni-
versitaires de France, 1988.
– EGRET, G., La T.V.A., Paris, Presses Universitaires de France,
1989.
– LAURE, M., Science Fiscale, Paris, Presses Universitaires de
France, 1993.
– PHILIPPE, J.J., La T.V.A. à l'heure européenne, Paris, Litec, 1993.
– CALLEJA, D., NIGNES, R. et WAGENGBAU, R., Dispositions finales.
Rapprochement des législations, Commentaire Megret,
vol. 5, éd. 2., Bruxelles,Editions de l'ULB, 1993.
– BIJL, D.B., VAN VLIET, D.G. et VAN DER ZANDEN, J.B., «Europese
B.T.W. en Nederlandse Omzethelasting», Kluwer Fiscale
Monografieën, n° 46, Deventer, Kluwer, 1994, 2e éd.
– FARMER, P. et LYAL, R., EC Tax Law, Oxford, Clarendon Press,
1994.
– VILLEMOT, D., La T.V.A. européenne, Paris, Presses Universi-
taires de France, 1994.
– LEFEBVRE, F. (éd.), VAT, The 1993 Experience, IBFD Publications,
Amsterdam, 1994, 164 p.
– Rapport de la Commission au Conseil et au Parlement
européen: modalités d'imposition des opérations effec-
tuées par des assujettis non établis, Com. (94) 471 final,
Bruxelles 3 novembre 1994.
– Rapport de la Commission au Conseil et au Parlement
européen sur le fonctionnement du régime transitoire
de taxation à la T.V.A. des échanges intracommunau-
taires, Com. (94) 515 final, Bruxelles, 23 novembre 1994.
– Options pour un régime définitif de T.V.A., Documents de
travail du Parlement européen, Série Affaires Econo-
miques E-5.
– VERVAELE, J. (réd.), Strijd tegen BTW-fraude in de Europese
Unie, Handhaving in België en Nederland, Anvers, Maklu
Uitgevers.
§ 1. DIRECTIVES ET REGLEMENTS
5001
Première Directive n° 67/227/CEE du Conseil du 11 avril 19671.
Remplacement des systèmes existants par un système
commun de T.V.A.
Directive 2006/112/CE du Conseil du 28 novembre 2006 re-
lative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée
(ci-après, «directive T.V.A.») remplaçant au 1 er janvier 2007,
la Sixième Directive 77/388/CEE du Conseil du 17 mai 1977 en
matière d’harmonisation des législations des Etats
membres relatives aux taxes sur le chiffre d’affaires –
système commun de taxe sur la valeur ajoutée (ci-après,
la «Sixième Directive»). Cette directive constitue la prin-
cipale source du système commun de T.V.A. applicable au
sein de l'Union2.
1
J.O.C.E., n° L 71, 14 avril 1967, 1301.
2
Pour des raisons de cohérence avec les arrêts de la Cour de justice, les réfé-
rences communautaires peuvent encore être celles de la Sixième Directive,
la substance même des dispositions n’ayant pas changé, sous réserve de
quelques exceptions.
3
J.O.C.E., n° L 60, 3 mars 1994, 16.
4
J.O.C.E., n° L 331, 27 décembre 1979, 11.
5
Cette directive a été remplacée par la directive n° 2008/9/CE.
6
J.O.C.E., n° L 208, 3 août 1984, 58.
7
J.O.C.E., n° L 326, 40, 21 novembre 1986.
8
J.O.C.E., n° L 192. 20, 24 juillet 1985.
9
J.O.C.E., n° L 226, 21, 3 août 1989.
10
J.O.C.E., n° L 1, 29 octobre 2005.
11
J.O.C.E., n° L 316/1, 31 octobre 1992.
12
J.O.C.E., n° L 170/34, 9 juillet 1996.
13
J.O.C.E., n° L 139/27, 2 juin 1999.
14
J.O.C.E., n° L 277/34, 28 octobre 1999.
15
J.O.C.E., n° L 345,19, 28 décembre 2005.
16
J.O.C.E., n° L 376/1, 31 décembre 1991.
17
J.O.C.E., n° L 384/47, 30 décembre 1992.
18
J.O.C.E., n° L 102, 5 mai 1995.
19
J.O., n° L 384, 29 décembre 2006.
20
J.O., n° L 346, 29 décembre 2007.
21
J.O., n° L 44, 20 février 2008.
5002
Le Conseil de l'Union européenne peut autoriser un Etat
membre à introduire des mesures particulières déroga-
toires à la Directive 2006/112/CE, afin de simplifier la per-
ception de la taxe ou d'éviter certaines fraudes ou éva-
sions fiscales24. Ce mécanisme trouve son fondement
dans l'article 395 de la Directive T.V.A. La Belgique a été
autorisée à maintenir certaines mesures de simplifica-
tion en vigueur au 1er janvier 1977.
Les dérogations suivantes ont été accordées à la Bel-
gique:
22
J.O., n° L 44, 20 février 2008.
23
J.O., n° L 14/7, 20 janvier 2009.
24
A titre d'exemple d'application jurisprudentielle, voir, C.J.C.E., 29 avril 2004,
n° C-17/01, Walter Sudholz c. Finazamt Sulingen et commentaire de cet arrêt
SWINKEL, J., «Impact of Walter Sudholz on Spécial measures», VAT Monitor,
janvier/février 2005, IBFD, 23- 27.
7. Redevables de la taxe
Section II.
Législation belge
5003
Législation – Loi du 3 juillet 1969, instaurant le Code de la taxe sur la
valeur ajoutée (M.B., 17 juillet 1969).
– Loi du 27 décembre 1977, transposant partiellement la
Sixième Directive T.V.A. (M.B., 30 décembre 1977).
– Loi du 28 décembre 1992 poursuivant l'harmonisation de
la législation belge avec les directives communautaires
et introduisant, dans notre régime T.V.A., le régime tran-
sitoire applicable aux échanges intracommunautaires.
– Arrêté royal portant exécution de la loi du 26 juin
2000 relative à l'introduction de l'euro dans la légi-
slation concernant les matières visées à l'article 78 de
la Constitution et qui relèvent du ministère des Fi-
nances (M.B., 30 août 2000, 29587: ci-après A.R. 20 juillet
2000 relatif à l'introduction de l'euro).
Abstraction faite de la législation évoquée ci-dessus,
une attention spéciale doit être consacrée aux circu-
laires, aux décisions administratives publiées ou non, aux
réponses aux questions parlementaires aux décisions
anticipées du Service des décisions anticipées (ancienne-
ment «Commission de ruling») et aux informations et
communications. Toutes ces sources d'information
sont extrêmement importantes et permettent d'analyser
comment les règles sont mises en pratique.
5004
Bibliographie – Manuel de la T.V.A. (www.fisconet.fgov.be).
– VAN DEN AVYLE, G., Guide Fiscal Permanent, Partie III,
Bruxelles, Kluwer Editions Juridiques Belgique.
– WILLE, P., «Belasting over de toegevoegde waarde», Fiscaal
Compendium, Deel F, Brussel, Ced.Samsom.
– Module Btw-Vandewinckele, www.monKEY.be.
26
Voir COM (2005)89 du 16 mars 2005, Proposition de directive du Conseil modifiant
la directive 77/388/ CEE en ce qui concerne certaines mesures visant à sim-
plifier la perception de la taxe sur la valeur ajoutée et à lutter contre
la fraude et l'évasion fiscales et abrogeant certaines décisions accordant
des dérogations.
27
Directive 2006/69/CE du Conseil du 24 juillet 2006 modifiant la directive 77/
388/CEE en ce qui concerne certaines mesures visant à simplifier la percep-
tion de la taxe sur la valeur ajoutée et à lutter contre la fraude et
l’évasion fiscales, et abrogeant certaines décisions accordant des déroga-
tions.
Chapitre II
Définitions et caractéristiques
générales
5100
La T.V.A. est un impôt général sur les produits et les ser-
vices, assurant une égalité de taxation au niveau du
consommateur final entre les produits créés dans le
pays et ceux qui sont importés, et cela quelle que soit
la longueur des circuits de production et distribution
ou la nature des moyens mis en œuvre pour parvenir à
la commercialisation. Son mécanisme repose sur la com-
5101
La T.V.A. est un impôt sur la consommation, mais elle est
perçue à l'occasion de chaque transaction, calculée sur
le prix du bien ou du service, déduction faite du mon-
tant de la T.V.A. qui a grevé le coût des divers éléments
constitutifs du prix. De cette manière, le niveau de T.V.A.
sera, à chaque stade, exactement proportionnel au prix.
Le système des paiements fractionnés n'est, en T.V.A., qu'un
mécanisme accessoire. Il a toutefois été adopté pour des
raisons pratiques:
– comment pouvait-on faire admettre aux détaillants
qu'ils soient les seuls collecteurs de l'impôt?
– la perception de la taxe au stade précédant immédia-
tement la consommation finale aurait été particu-
lièrement sensible à la fraude.
5102
Malgré son libellé, la T.V.A. n'est pas, à proprement parler,
calculée sur une valeur ajoutée, mais bien sur le prix ou
sur la valeur totale du bien, et toujours moyennant la
récupération des impositions antérieures. En revanche,
la T.V.A. qu'une entreprise a payée sur ses achats peut être
déduite de la T.V.A. due sur ses ventes et qui atteint fina-
lement le consommateur. De cette manière, la T.V.A. sera,
à chaque stade, exactement proportionnelle au prix. A
prix de vente égal correspond une pression fiscale égale.
5103
Application Trois ventes successives à un taux de 6 %:
28
EGRET, G., La T.V.A., Paris, Presses Universitaires de France, 1982, 35.
29
C.J.C.E., 5 mai 1982, aff. 15/ 81, Gaston Schull, Rec., 1409; A.F.T., 1982,
253.5103.
5104
Le premier objectif de la T.V.A. était d'abolir les taxes à la
production qui handicapaient les investissements. Les
taxes en cascade qui existaient avant la mise en place
du système T.V.A. actuel favorisaient les industries les
plus intégrées au détriment des processus de produc-
tion les plus longs. Il fallait faire en sorte que deux
produits vendus au détail au même prix supportent la
même taxe: à prix égal, impôt égal.
5105
Cette égalité de taxation devait être réalisée:
– quel que soit le pays où sont produits les biens et
services;
– quelle que soit la longueur des circuits de produc-
tion ou de distribution;
– quelle que soit la nature des moyens mis en œuvre:
main-d'œuvre, investissement, frais généraux.
L'argument qui a convaincu le Parlement français d'adopter le pre-
mier système de T.V.A. en 1954 est une histoire belge. Lorsque Ernest Sol-
vay a trouvé le procédé permettant d'extraire commodément la
soude du chlorure de sodium au lieu de l'extraire des cendres de va-
rech, le retard apporté par le gouvernement français pour détaxer le
sel employé à la fabrication du nouveau procédé, qualifié alors de
5106
Une autre caractéristique essentielle de la T.V.A. est son
ancrage territorial32:
– la personne qui perçoit la taxe est un producteur. Il
n'en supporte pas le poids. Il n'est que collecteur d'im-
pôts. Le consommateur final n'a aucune obligation
de se faire connaître auprès des autorités fiscales du
pays du producteur dont il est généralement incon-
nu;
– le producteur perçoit la taxe après déduction de la
T.V.A. ayant grevé le coût des facteurs de produc-
tion. Si l'Etat auquel il verse la taxe à la sortie est le
même que celui auquel il réclame le remboursement de
la T.V.A. en amont, il n'y aura pas de problème. En re-
vanche, si des facteurs de production ont été acquis
sous le régime T.V.A. d'un autre pays ou d'un autre
Etat membre de l'Union, il faut concevoir un système
de détaxation à «l'exportation» et de taxation à
«l'importation» (cf. livraison – acquisition intracom-
munautaire).
L'internationalisation et la globalisation de l'écono-
mie font souvent en sorte que les règles de localisa-
tions initiales ne permettent plus de taxer les biens ou
les prestations fournis dans le pays de {xe "Impô t sur la
consommation"}consommation. Dans cette optique, un
certain nombre d'adaptations spécifiques ont déjà été
opérées (p. ex. services de télécommunication, livraison
du gaz et de l'électricité,...).
30
C.J.C.E., 21 septembre 1988, n° 50/87, Commission c. France, Rec., 4797, F.J.F.,
N° 90/60; Rev. T.V.A., 1996, n° 119, 163.
31
C.J.C.E., 3 octobre 1985, n° 249/84, Profant, Rec., 3237, F.J.F., N° 86/170.
32
LAURE, M., «Une T.V.A. européenne: problèmes généraux», in R.M.C.U.E., 1992, 855.
5107
Les systèmes de taxes cumulatives existant avant l'in-
troduction de la T.V.A. avaient pour caractéristique
d'incorporer dans le prix de vente du bien à un stade
déterminé, des charges fiscales relatives aux stades pré-
cédents. Cela supposait un remboursement de la taxe
nationale contenue dans les biens et services. Or, comme
il était difficile de déterminer le montant de la taxe
contenue dans le prix des biens et services, certains
Etats étaient ainsi tentés de subventionner leurs entre-
prises. La T.V.A. était le seul impôt existant qui permettait
de déterminer à chaque stade de production le mon-
tant exact de la taxe compris dans les prix. C'est pour
ce motif que la T.V.A. a été choisie.
5108
La première directive énonce les principes généraux de la
T.V.A., ainsi que les objectifs auxquels cette T.V.A. devrait
répondre dans le futur. La deuxième directive détermine
la première structure et les modalités d'application de
la T.V.A.
5109
La T.V.A. étant un impôt frappant le produit cédé ou le
service rendu, elle revient au pays de destination ou de
consommation. Un tel mécanisme suppose l'existence
d'un ajustement aux «frontières». Cet ajustement con-
siste, en cas de livraison à l'étranger, à détaxer le bien
ou le service qui pourra ainsi supporter la taxe du pays
de destination. Parallèlement, le bien ou le service est
1. Textes communautaires
5110
Le 21 avril 1970, le Conseil des ministres des Communautés
européennes prenait une décision ayant pour objectif
d'alimenter le budget des Communautés européennes par
des ressources propres. Celles-ci seraient notamment
complétées par l'application d'un taux de T.V.A. sur une
assiette déterminée d'une manière uniforme pour tous
les Etats membres, selon des règles communautaires 33.
Pour cela, il fallait permettre une perception compa-
rable des ressources propres dans l'ensemble de la Com-
munauté et éviter que certains Etats ne tentent
d'échapper à leurs obligations. C'est dans ce cadre que
s'inscrit la Sixième Directive T.V.A. du 17 mai 1977. La direc-
tive laisse une certaine liberté de choix aux Etats
membres quant à certaines modalités d'application du
système communautaire de T.V.A., mais cette liberté
n'était pas absolue et elle a progressivement été précisée
par une jurisprudence fort abondante de la Cour de
Justice.
5111
Toutefois, la Sixième Directive T.V.A. ne rencontrait pas
encore l'objectif initial de création d'un marché com-
mun, comportant une concurrence libre et ayant les
caractéristiques analogues à celles d'un véritable mar-
ché intérieur34; ce qui a pour corollaire la suppression
des frontières fiscales. Face aux réticences des Etats à
adopter un régime qui aurait supposé une limitation de
leur souveraineté, le Conseil a adopté un régime transi-
toire permettant la suppression des contrôles phy-
siques aux frontières, tout en préservant les territoires
fiscaux.
33
Déc. 70/243, J.O.C.E., L 94, 19.
34
C.J.C.E., 21 février 1989, aff. 203/87, Commission c. Italie, Rec., 371.
5112
Afin de maintenir à jour le sytème de la T.V.A. commu-
nautaire, la Commission a adopté un plan de travail en
vue de déposer des propositions visant à un système de
T.V.A. adapté aux exigences du marché unique 36.
Cela a déjà donné lieu à un certain nombre de modifi-
cations de la Sixième Directive T.V.A.37 ayant pour but de
moderniser le système de la T.V.A. au niveau:
– du régime des services de télécommunication 38;
– de la représentation fiscale, de la possibilité de se faire
enregistrer directement dans tous les Etats membres 39;
– de l'instauration de règles de facturation uniformes
et de la possibilité de facturation électronique40;
– d'un régime pour le e-commerce41;
– des règles de localisation des prestations de service;
– d’un guichet unique permettant à un assujetti de dé-
clarer dans un seul et même pays l'ensemble des opéra-
tions réalisées au sein de l'Union.
Le 28 novembre 2006, le Conseil de l'Union Européenne,
réuni en conseil ECOFIN, a adopté la directive 2006/112/CE.
Cette directive a pour objet de refondre la Sixième Di-
rective 77/388/CEE du 17 mai 1977 afin de présenter les dis-
positions d’une façon claire et rationnelle, sans toute-
35
AMAND, C., «The future of the VAT régime in the European Union», E.T., 1995
p. 219; COLECLOUGH, S.D., «The Sixth VAT Directive and the Need for Re-
form», British Tax Review, 1995, 378.
36
COM 328(96) final, Bruxelles, 10 juillet 1996; Stratégie visant à améliorer le
fonctionnement du système de T.V.A. dans le cadre du marché intérieur
(COM(2000) 348), Bruxelles, 7 juin 2000.
37
COM (2003), 614 du 20 octobre 2003; Disposition n° 2235/2002/CE du Parlement
européen et du Conseil, du 3 décembre 2002, portant adoption d'un programme
communautaire visant à améliorer le fonctionnement des systèmes fiscaux
dans le marché intérieur (programme Fiscalis 2003-2007), J.O.C.E., L
n° 341, 17 décembre 2002.
38
C.J.C.E., n° L 162/63, 26 septembre 1999.
39
C.J.C.E., n° L 269/44, 21 octobre 2000.
40
C.J.C.E., n° L 015/24, 17 janvier 2001.
41
C.J.C.E., n° L 128/41, 15 mai 2002.
5113
Dans tous les cas où des dispositions de la Directive
T.V.A. apparaissent comme étant, du point de vue de leur
contenu, inconditionnelles et suffisamment précises, ces
dispositions peuvent être invoquées par les particuliers
à l'encontre de l'Etat, lorsque ce dernier soit tarde à
transposer la directive en droit national dans les dé-
lais, soit le fait de manière incorrecte 42. Il s'agit d'une
application du principe de l'effet direct des dispositions
de droit communautaire43.
5114
Inversement, un Etat qui n'a pas transposé dans sa légi-
slation une directive, ne peut pas s'appuyer sur les termes
de cette directive contre des assujettis44. Ceci a des
conséquences pratiques pour ceux-ci: ils sont en droit
d'invoquer la législation ou la pratique administrative
lorsque le législateur néglige de transposer une direc-
tive correctement et dans les délais et que la réglemen-
tation nationale leur semble plus favorable. En re-
vanche, si celle-ci leur est défavorable, ils peuvent s'ap-
puyer sur les textes communautaires.
42
C.J.C.E., 19 janvier 1982, n° 8/81, Ursula Becker, Rec., 53; F.J.F., N° 82/66;
J.D.F., 1983, 114; Rev T.V.A., 1996, n° 119, 147; C.J.C.E., 28 février
1986, aff. 152/84, Marshall, Rec., 1986, 723.
43
Sur la notion d'effet direct, voir, par exemple, VAN RAEPENBUSH, S., Droit insti-
tutionnel de l'Union européenne, Larcier, 4ème éd., 464.
44
C.J.C.E., 5 avril 1979, n° 148/ 78, Ratti, Rec., 1629.
5116
art. 110 e.s., 270 e.s., 394 et 395 Dir. T.V.A.
La lecture de la Directive T.V.A. est, à première vue, plus
facile que celle du Code. Il convient d'être attentif à ce
que:
– la directive offre nombre d'options aux Etats
membres;
– des dispositions existant avant le 1er janvier 1978 peu-
vent avoir été maintenues (art. 110 et suiv. de la Direc-
tive T.V.A.);
– la Belgique peut avoir été autorisée à prendre des me-
sures de simplification dérogatoires (art. 394 et 395 de
la Directive T.V.A.);
– pour l'interprétation d'une disposition du droit
communautaire, il y a lieu de tenir compte non seu-
lement des termes de celle-ci, mais également de son
contexte et des objectifs poursuivis par la réglemen-
tation dont elle fait partie46;
– les principes généraux du droit communautaire pri-
ment sur la directive, même lorsqu'une disposition de
droit national la respecte formellement. C'est ainsi
que la Belgique a été condamnée par la Cour de Jus-
tice pour avoir maintenu un prix forfaitaire comme
base d'imposition de la T.V.A., alors que cette mesure
n'était pas strictement nécessaire pour éviter cer-
45
C.J.C.E., 13 novembre 1990, n° C-106/89, Marleasing, Rec., I-4135 et C.J.C.E.,
29 avril 2004, n° C-17/01, Walter Sudholz c. Finanzamt Sulingen, F.J.F.,
N° 2006/ 9.
46
C.J.C.E., 2 juin 1994, n° C- 30/ 93, AC-ATEL Electronics Vertriebs, Rec., I-2305,
point 21; C.J.C.E., 24 octobre 1996, n° C-217/94, Eisman Alto Adige Srl,
Rec., I-5287.
5117
art. 401 Dir. T.V.A.
Sont interdites toutes les taxes présentant les carac-
téristiques d'une T.V.A.49 ou donnant lieu dans les
échanges entre Etats membres à des formalités liées au
passage d'une frontière (art. 401 de la directive T.V.A.). Si
les droits d'accises harmonisés au niveau communau-
taire (huiles minérales, alcools et boissons alcoolisées,
tabacs manufacturés) ne sont pas visés par cette inter-
diction, on peut se poser des questions quant aux ac-
cises sur les eaux minérales, les limonades et le café.
5118
La violation du droit communautaire entraîne tout
d'abord le remboursement des sommes et notamment des
47
C.J.C.E., 10 avril 1984, n° 324/ 82, Commission c. Belgique, Rec., 1984, 1861;
voir également infra livre IX Droit fiscal des Communautés européennes.
48
C.J.C.E., 21 juin1988, n° 257/88, Commission c. Italie, Rec., 3249.
49
C.J.C.E., 13 juillet 1989, aff. jointes n°s 93 et 94/88, Wisselink, Rec., 2671,
C.J.C.E., 31 mars 1992, n° C-200/90, Dansk Denkavit og Poulsen Trading c.
Skatteministeriet, Rec., 1-2217; F.J.F., N° 92/113; C.J.C.E., 9 mars 2000,
n° C-437/1997, EKW e Wein & Co., Rec., 1157, C.J.C.E., 3 octobre 2006,
n° C-473/03, Banca populare di Cremona c Agenzia Entrate Ufficio Cremona;
C.J.C.E., 11 octobre 2007, aff. jtes n° C-283/06 et n° C-312/ 06, Kögaz rt
et autres; C.J.C.E., 17 juillet 2008, n° C-426/07, Dariusz Krawczynski;
C.J.C.E., 5 février 2009, n°C-119/08, UAB Mechel Nemunas; C.J.C.E.,
27 novembre 2008, n° C-156/08, Monika Vollkommer; C.J.C.E., 27 novembre
2008, n° C-151/08, N.N. Renta SA; voir aussi VAN DER PAAL, J., «De Europese
BTW als rem op de nationale fiscale wetgeving» (note sous C.J.C.E., 8 juin
1999), T.F.R., 2000, 175, 135.
5119
Les particuliers lésés ont droit à réparation dès lors
qu'une règle de droit communautaire violée a pour ob-
jet de leur conférer des droits (i) que la violation est
suffisamment caractérisée et (ii) qu'il existe un lien de
causalité direct entre cette violation et le préjudice55.
Il appartient au juge national de vérifier si les condi-
tions de responsabilité d'un Etat membre pour violation
du droit communautaire sont réunies. Mais, la Cour de
Justice a précisé les critères dont le juge national doit
50
Cass., 27 mai 1971, Fromagerie franco-suisse Le Ski, R.W., 1971-72, col. 424 et
Pas., 1971, l, 886.
51
Arrêt du 23 avril 1971, J.T., 1972 689 avec une note de MAYSTADT, Ph. Voir égale-
ment DE BROE, L. et VAN DER HAUWAERT, C., «De terugvordering van de in-
schrijvingstaks op autovoertuigen en net Europees Gemeenschapsrecht»,
T.F.R., 1989, n° 85A, 111, C., AMAND, «Les conséquences de la violation du
droit communautaire en fiscalité belge», R.G.F., 1994, 127.
52
Q.R., Sénat, 1992-1993, 3 mars 1993, 2310, Q. n° 117 Suykerbuyk. Pour une analyse
du bien-fondé de ce système en droit communautaire, voir VAN DER CORPUT,
W., «Member States 'Liability for Suprême Courts' Décisions», VAT Monitor,
juillet/août 2004, 256.
53
C.J.C.E., 14 janvier 1997, aff. jointes n°s C-192/95 à C-218/95, Comateb e.a.,
Rec., I-165.
54
Circ. n° 8, 27 août 1994, Rev. T.V.A., n° 130, 971.
55
C.J.C.E., 5 mars 1996, n°s C-46/93 et C-48/93, Brasserie du Pêcheur et Factortame,
Rec., 1996, I-1029.
5120
Le juge «naturel» du droit communautaire est le juge
national. La Cour de Justice n'intervient qu'en cas de
difficulté d'interprétation du droit communautaire
(cf. les questions préjudicielles). En outre, toute per-
sonne qui s'estime victime d'une violation du droit
communautaire peut introduire une plainte auprès de
la Commission européenne, ou introduire une pétition
auprès du Parlement sur la base de l'article 194 du Traité.
Compte tenu de la primauté du droit communautaire,
une telle procédure est possible même en présence d'un
arrêt de la Cour de cassation défavorable. En cas de
double imposition, l'assujetti peut demander que la
Commission convoque les administrations nationales
en vue de les forcer à trouver une solution.
Chapitre III
Méthodologie
5121
L'application pratique de la T.V.A. suppose d’être attentif
à différents concepts et à l'application de règles géné-
rales à des situations économiques concrètes:
– celui qui exerce l'activité est-il un assujetti?
– de quelle activité s'agit-il? Une livraison, une presta-
tion de services, une importation ou une acquisition
intra communautaire?
– où cette activité est-elle localisée?
– quelle est la base d'imposition à la T.V.A. et quel est le
taux applicable?
56
Voir e.a. C.J.C.E., 18 janvier 2001, aff C-150/99, Stockholm Lindöpark, Rec.,
2001, I-493; note VAN STEENWIN-CKEL, J. et VAN VAECK, J., A.F.T., 2001,
474-478.
57
C.J.C.E., 5 mars 1996, n° C-46/93, Brasserie du pêcheur SA c. Bundesrepublik
Deutschland et n° C-48/ 93, The Queen/Secretary of State for Transport ex
parte: Factortame Ltd III e.a., Rec., I-1029.
5122
Il convient d'être conscient que chacune des questions
reprises ci-dessus s'enchaîne. La difficulté de la T.V.A. ré-
side moins dans la réponse à ces questions que dans la
nécessité d'appliquer des concepts simples à des situa-
tions concrètes complexes. Elle nécessite une bonne
compréhension des principes de base, la combinaison de
ces principes, et l'interprétation des faits dans le cadre
de ces principes.
Une fois l’entreprise démarrée, il n'est plus nécessaire de
répondre à ces questions tous les jours. La T.V.A. est le
plus souvent très «automatique», intégrée dans les pro-
grammes informatiques et les procédures comptables.
Toutefois, chaque changement de structures d'une en-
treprise ou développement de l'activité nécessite une at-
tention particulière pour l'adaptation des logiciels et
des procédures internes. L'importance des sanctions pré-
vues en cas d'application incorrecte de la T.V.A. cumulée
au fait que l'administration peut, sous certaines condi-
tions, remonter sept années en arrière, permet de com-
prendre pourquoi une petite erreur au moment de l'ins-
tallation des procédures peut avoir des conséquences
pécuniaires très importantes.
5123
La T.V.A. offre, à première vue, moins de possibilités de pla-
nification fiscale que les impôts sur les revenus et n'a
pas d'influence directe sur les résultats financiers. Aussi,
les dirigeants d’entreprises n'y prêtent que peu d'atten-
tion. Au vu des possibilités d'optimalisation sur le plan
e.a. des transactions immobilières et des opérations fi-
nancières, et au vu du risque de sanctions très lourdes,
une telle attitude semble incongrue. En ce qui con-
cerne les optimalisations éventuelles, il faut aussi rele-
ver qu'il est très difficile d'adapter a posteriori les
structures T.V.A. existantes.
5124
Pour une entreprise ayant droit à déduction de la
taxe, la planification de la T.V.A. devra tendre à:
Chapitre I
Qui est assujetti?
§ 1. DEFINITION ET ROLE
5200
art. 4 § 1er C.T.V.A.
Est un assujetti, quiconque effectue, dans l'exercice
d'une activité économique, d'une manière habituelle et
indépendante, à titre principal ou à titre d'appoint, avec
ou sans esprit de lucre, des livraisons de biens ou des
prestations de services visées par le Code, quel que soit
le lieu où s'exerce l'activité économique (art. 4, § 1er,
C.T.V.A.).
Le critère permettant de définir l'assujetti est l'accom-
plissement, de façon indépendante, d'une activité éco-
nomique. L'assujetti se définit par rapport à l'activité
économique et l'activité économique se définit en rela-
tion avec la notion d'assujetti.
La notion de non-assujetti est notamment importante
pour l'application des règles de localisation pour la
livraison de biens et les prestations de services.
5201
Ne sont soumises à la T.V.A. en Belgique que les livraisons
de biens et les prestations de services, effectuées en Bel-
gique par un assujetti dans l'exercice de son activité
économique. Seuls les assujettis se voient reconnaître
un droit à déduction.
La notion d'assujetti est parfois confondue avec, entre autre, les
notions suivantes:
– d'agent économique dont les activités sont exemptées en vertu de
l'article 44 du Code. Ce dernier est un assujetti, même s'il n'est rede-
vable de la taxe que lorsqu'il acquiert certains biens et services;
– de personne identifiée à la T.V.A. (art. 50). Une personne morale non
assujettie peut être identifiée à la T.V.A. pour des acquisitions in-
tracommunautaires, alors même qu'elle n'est pas assujettie. Un assu-
jetti occasionnel ne devra pas être identifié à la T.V.A.;
§ 2. CARACTERISTIQUES
5203
Pour qu'il y ait assujettissement, il faut qu'une personne
quelconque:
a. exerce une {xe "Activité é conomique"}activité éco-
nomique (opérations successives);
b. d'une façon habituelle (avec une certaine régularité);
c. de façon indépendante (sans lien de subordination).
5204
L'assujetti peut être tout aussi bien une personne phy-
sique qu’une personne morale (société commerciale ou
association sans but lucratif) qu'un groupement (de
personnes physiques ne possédant pas la personnalité
juridique), voire de personnes morales (associations de
récréation et de divertissement et associations momen-
tanées)58.
5205
art. 9 § 1er al. 2 Dir. T.V.A.
Le Code T.V.A. ne contient pas de définition de la notion
d'activité économique. Conformément à l'article 9, § 1er,
al. 2 de la Directive T.V.A., la notion d'«activité écono-
mique» comprend toutes les activités de producteur, de
58
Q.R., Sénat, 1999-2000, n° 2-25, 31 octobre 2000, 1180; CHARON, T., «Het samen-
werkingsverband ten aanzien van de BTW», T.F.R., 2001, 202, 511- 526; COOP-
MAN, B., «Het BTW-régime van de maatschap en andere vennootschappen zonder
rechtspersoonlijkheid», Fiscaal Praktijkboek 2001-2002, Ced.Samsom, 95-132.
5206
Une {xe "Indemnisation"}indemnité en raison d'une res-
ponsabilité contractuelle ou non-contractuelle n'est
pas soumise à la T.V.A. à moins qu'elle ne constitue le prix
ou une partie du prix d'une livraison ou d’un service 64.
59
Q.R., Sénat, 23 avril 1991, 1225, 14 mars 1991, Q. n° 149, de Clippele; COOSE-
MANS, P., «Régime T.V.A. applicable aux transactions internes de services
entre une maison mère et sa ou ses succursales étrangères dans l'Union eu-
ropéenne: un non-événement?», R.G.F., n° 10, 1998, 346.
60
STAS, D. et DE PRETER, J., «Prestations maison mère/établissement stable: avec ou
sans T.V.A.?», Fiscologue (I), 2003, n° 230, 4-5, VAN DER CORPUT, W.,
«Transactions between Main Offices and their Fixed Establishment», VAT Mo-
nitor, novembre/décembre 2004, IBFD, 414, RUSSO, R. et ZANOTTI, E., «VAT
personality of Fixed Establishments: Preliminary Ruling Requested from the
ECJ», VAT Monitor, septembre/octobre 2004, IBFD, 333.
61
C.J.C.E., 23 mars 2006, n° C-210/4, FCE Bank plc; LEJEUNE, I., STUYVER, I., CA-
LUWE, B., «Hof van Justitie 23 maart 2006, zaak C-210/04, FCE Bank plc. –
Handelingen tussen hoofdhuis en bijhuis en vice versa doorgaans buiten toe-
passingsgebied van B.T.W.», A.F.T., 2006, n° 6, 19-21.
62
C.J.C.E., 26 juin 2007, n° C-284/04, T-Mobile Austria GmbH, e.a; voir aussi dans
le même sens C.J.C.E., 26 juin 2007, n° C-369/04, Hutchison 3G UK Ltd, mmO2
plc, Orange 3G Ltd, T-Mobile (UK) Ltd, Vodafone Group Services Ltd c. Com-
missioners of Customs and Excise, J.O.C.E., n° 199, 3.
63
Liège, 12 mars 2010, Fisc. Act., 2010, n° 18, 12.
64
Cass., 15 avril 1999, Fiscologue, 1999, n° 722, 11; Cass. 4 février 1983, R.W.,
1983-84, 29 et 30, avec note; Cass., 15 avril 1999, Fiscologue, 1999,
n° 722, 11; SEPULCHRE, V., «T.V.A. et dommages-intérêts», R.G.F., 2001, 2,
63-79. Voir également Déc., n° E.T. 109.759 du 8 août 2005 (sources à con-
sulter gratuitement sur www.monKEY.be), en matière d'indemnités de forma-
tion versées dans le cadre d'un transfert de joueurs de football.
65
Q.&R., Sénat, 2004-2005, 3535-3537, Q. n° 3-2373 CHERON, 24 mars 2005.
66
Rev. T.V.A., n° 15, Déc., 1974, n° 447, 190.
67
Rev. T.V.A., n° 18, Déc., 1974, n° 492, 379.
68
C.J.C.E., 29 février 1996, Jurgen Mohr c. Finanzamt Bad Segeberg, Rec., I- 959;
F.J.F., N° 96/168; Rev. T.V.A., 1996, n° 122, 691.
5207
La T.V.A. est fondée sur le principe de la neutralité fiscale.
Ceci s'oppose à une différentiation généralisée entre les
transactions licites et les transactions illicites, à l'ex-
ception des cas où, en raison des caractéristiques par-
ticulières de certaines marchandises, toute concur-
rence entre un secteur économique licite et un secteur
économique illicite est exclue71. Se fondant sur ce prin-
cipe, la Cour a décidé que l'exploitation illégale d'un
jeu de hasard relève du champ d'application de la T.V.A. 72.
Une activité, telle que la fausse monnaie qui relève dans
tous les Etats membres d'une interdiction d'importation
ou de mise en circulation absolue, n'est pas une activité
économique73. Toutefois, la règle de non- assujettisse-
ment à la T.V.A. s'applique également à la livraison illé-
69
C.J.C.E., 18 décembre 1997, n° 384/95, Landboden-Agrardienste, Rec., I- 7387.
70
Q.R., Ch. représ.; 2009-2010, n° 106, p.12-14; Q. n° 435, Deseyn, 19 février
2010.
71
C.J.C.E., 2 août 1993, n° C-111/92, Wilfried Lange, Rec., I-4677, F.J.F.,
N° 93/502; C.J.C.E., 12 janvier 2006, aff. jointes n°s C- 354/03, C- 355/03
et C-484/03, Optigen Ltd., Fulcrum Electronics et Bond House Systems.
72
C.J.C.E., 11 juin 1998, aff. n°, n° 283/95, K. Fischer et C.J.C.E., 17 février
2005, aff. jointes n° C-453/02 et C- 462/02, Finanzamt Gladbeck Edith Lin-
neweber et Finanzamt Hern-West Savas Akriditis, J.O.C.E. C., aff. n° 93,
1.. Voir également les conclusions déposées dans l'affaire Optigen
(C.J.C.E., conclusions déposées le 16 février 2005, n° jointes C-354/03,
355/03 et 484/03, Optigen Ltd., Fulcrum Electronics Ltd et Bond House Sys-
tems Ltd. Contre Commissioners of Customs & Excise).
73
C.J.C.E., 6 décembre 1990, n° C-343/89, Witzemann, Rec., I-4477.
5208
Le prestataire qui rend à titre habituel des services ex-
clusivement {xe "A titre gratuit"}à titre gratuit à des
entrepreneurs n'est pas un assujetti76. Même en cas de
contrepartie, celle-ci peut être à ce point peu élevée que
l'activité peut encore être considérée comme une libéra-
lité77.
Est assujettie à la T.V.A., la société qui loue effectivement
des bateaux et des mobilhomes, non seulement à son gé-
rant mais aussi aux membres de la famille de celui-ci, ainsi
qu'à des tiers. Il est sans importance que cette affaire ne
soit pas rentable pour la raison qu'un chiffre d'affaires
suffisant n'est pas réalisé78.
Des opérations de change, exécutées même sans prélever de
commission ou de frais directs, sont des prestations de
services effectuées contre remise d'une contrepartie. La
banque se rémunère de sa prestation de service par une
contrepartie qu'elle intègre dans le calcul de ses
cours79.
La remise, par un assujetti, de vêtements sur lesquels ses nom et activité
sont imprimés, est une opération qui s'analyse en la remise d'un bien en
contrepartie, de la part de l'acquéreur du bien, d'une prestation de
services et, le cas échéant, du paiement d'une soulte en argent. En effet,
ce dernier, par le fait qu'il porte lesdits vêtements sur lesquels figu-
74
C.J.C.E., 5 juillet 1988, n° C-289/86, Happy Family, Rec., I-3655; C.J.C.E.,
29 juin 1999, Coffeeshop Sibérie, F.J.F., N° 99/127; T.F.R., 2000, 177,
259-264, avec note PEETERS, B.
75
C.J.C.E., 28 mai 1998, n° 3/97, J. Goodwin et E.T. Unstead, F.J.F., N° 99/ 218.
76
C.J.C.E., 1er avril 1982, n° 89/91, Hong-Kong Trade Development Council, Rec.,
1277, A.F.T., 1982, 259; Rev. T.V.A., 1995, n° 116, 940.
77
C.J.C.E., 21 septembre 1988, n° 50/87, Commission c. France, Rec., I-4797;
F.J.F., N° 90/60; Rev. T.V.A., 1996, n° 119, 163.
78
Gand 12 mars 1997, F.J.F., N° 97/146.
79
C.J.C.E., 14 juillet 1998, n° 172/96, First National Bank of Chicago, Cour.,
fisc., 98/496.
5209
Une opération n'est taxable que s'il existe un lien direct
entre le service rendu et la contrepartie reçue83.
C'est ainsi que les sommes versées par une entreprise à une
autre entreprise du même groupe représentent une simple
aide financière et ne constituent pas la contrepartie
d'une livraison de biens ou d'une prestation de services
qui serait effectuée par cette autre entreprise au profit
de la première. Ces sommes échappent donc à l'applica-
tion de la T.V.A.84
La contre-valeur reçue doit pouvoir être exprimée en
argent et représenter une valeur subjective puisque la
base d'imposition est la contrepartie réellement reçue et
non une valeur estimée selon des critères objectifs 85.
Il n'y a d'activité taxable que s'il existe entre le presta-
taire et le bénéficiaire un rapport juridique au cours
duquel des prestations réciproques sont échangées, la
rétribution perçue par le prestataire constituant la
80
Q.R., Chambre 1994-1995, n° 149, 16043, Q. n° 1447 Van Den Eynde, 28 février
1995.
81
C.J.C.E., 17 septembre 2002, n° C-498/99, Town & County Factors Ltd, Fiscologue,
2002, n° 863, 10.
82
Trib. Liège, 8 juin, 2004, F.J.F., N° 2005/109.
83
C.J.C.E., 8 mars 1988, n° 102/86, Apple and Pear Development Council, Rec., 1443;
Rev. T.V.A., 1995, n° 116, 946 et AMAND, C., «When is a link direct?». In-
ternational VAT Monitor, 1996, 3.
84
Q.R., Ch. repr., 1995-1996, 6632, Q. n° 517 Michel, 22 juillet 1996.
85
C.J.C.E., 5 février 1981, n° 154/80, Coöperatieve Aardappelenbewaarplaats, Rec.,
445; Rev. T.V.A., 1995, n° 116, 915.
86
C.J.C.E., 3 mars 1994, n° C-16/93, Tolsma, Rec., I-743; Rev. T.V.A., 1994,
n° 109, 776.
87
COOPMAN, B., «Kunstenaars en BTW», A.F.T., 2002, 463 et Déc., n° E.T. 102.061,
7 juillet 2003.
88
C.J.C.E., 21 mars 2002, n° 174/00, Kennemer Golf & Country Club, Rec., 2002, I-
3293.
89
C.J.C.E., 20 juin 1991, n° C-60/90, Polysar Investments Netherlands, Rec., I-
3111; R.G.F., 1992, 128; A.F.T., 1992, 138; ETTEMA, C., «Opnieuw een Neder-
landse holdingvennootschap naar Luxemburg», BTW-brief, n° 6/7, 1999, 3-6;
VANDEBERGH, H., «Zijn holdingvennootschappen belastingplichtigen?», Fisko-
foon, n° 116, 1993, 65; STAS, D., «Dividenden als tegenprestatie voor ac-
tieve inmenging?», Actuele Voorinformatie, n° 281, 1999, 6-12; C.J.C.E.,
14 novembre 2000, n° C-142/90, Floridienne et Berginvest, T.F.R., 2001,
204, 696-706, avec note VAN DER PAAL, J.; A.F.T., 2, 2001, 85 avec note
VANDENBERGHE, L.; C.J.C.E., 12 juillet 2001, n° C-102/00, Welth-grove BV,
Fiscologue, 2001, n° 809, 7, International VAT Monitor, annexe vol.
12/n° 5, 65; C.J.C.E., 27 septembre 2001, n° C-16/00, Cibo Participations
SA, T.F.R., 212, 1148, avec note D., STAS; J., GOBBIN, «Holdingvennoot-
schappen en BTW: de rechtspraak van het Hof van Justifie volop in bewe-
ging», T.F.R., 2001, 199, 355-373.
5210
Il importe peu que les opérations soient faites avec ou
sans esprit de lucre. Ce ne sont donc pas seulement les
commerçants (fabricants, personnes achetant pour re-
vendre, entrepreneurs d'ouvrage, intermédiaires com-
merciaux, artisans) qui sont des assujettis, mais encore
tous ceux qui effectuent habituellement et d'une fa-
çon indépendante des opérations imposables. Pour dé-
terminer si une personne a ou non la qualité d'assujetti,
il n'est pas nécessaire de rechercher si elle réalise ou a
l'intention de réaliser des profits dans l'exercice de son
activité économique.
Est assujettie à la T.V.A., la société qui donne effective-
ment en location des bateaux et des mobilhomes, non
seulement à ses gérants, mais aussi aux membres de la fa-
mille de ces gérants et à des tiers. Est sans incidence que
90
C.J.C.E., 22 juin 1993, n° C-33/91, Sofitam SA, Rec., I-3513; F.J.F., N° 93/184;
Rev. T.V.A., 1994, n° 109, 756.
91
C.J.C.E., 20 juin 1996, n° C-155/94, Welcome Trust Ltd, Rec., 1-3013, C.J.C.E.,
26 septembre 1996, Enkler, Rec., I-4517.
92
C.J.C.E., 6 février 1997, aff. C-80/95,, n° C-80/95, Hamas & Helm CV, Rec., I-
745, F.J.F., N° 97/205.
93
C.J.C.E., 26 juin 2003, n° C-442/01, LapHorg Renditefonds, F.J.F., N° 2004/246.
3. Activité habituelle
5211
L'exercice non régulier ou de manière occasionnelle
d'une {xe "Activité é conomique"}activité économique
n'est pas suffisant pour conférer la qualité d'assujetti à
la T.V.A.
Le concept d'exploitation se réfère à toutes les opérations, quelle que
soit leur forme juridique, qui visent à retirer d'un bien des recettes
ayant un caractère de permanence97.
La location d'une voiture par un gérant et associé à sa société n'est
pas considérée comme visant à acquérir des recettes permanentes. Le
bailleur ne doit, par conséquent, pas être considéré comme assujetti
T.V.A.98.
94
Gand, 12 mars 1997, F.J.F., N° 97/146.
95
RUYSSCHAERT, S., «BTW-aspecten van de financieringsbronnen van VZW's», A.F.T.,
2003, 307- 317.
96
Trib. Namur, 6 février 2008, F.J.F., N° 2009/86.
97
C.J.C.E., 4 décembre 1980, n° C-186/89, van Tiem, Rec., I- 4363; F.J.F.,
N° 91/29.
98
Trib. Anvers, 21 février 2003, F.J.F., N° 2003/144 et VANDEBERGH, H., «Verhuur
van één personenwagen: BTW- belastingplicht?», T.F.R., 2003, 756-757; Q.R.,
Ch. repr., 2002-03, n° 153, Q.P., n° 857 Pieters, 3 janvier 2002, 19601;
Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 051, p.199-201, Q. n° 206, Brotcorne du
4. Activité indépendante
5212
L'activité économique doit être exercée par des per-
sonnes qui sont indépendantes du point de vue juri-
dique99. Ne sont dès lors pas des assujettis, les personnes
physiques qui exercent leur activité dans les liens d'un
contrat de travail ou d'emploi, ni les travailleurs à
domicile qui sont considérés comme des salariés pour la
perception des impôts sur les revenus et pour l'applica-
tion des lois sociales.
L'expression «d'une façon indépendante» doit être interprétée en ce
sens qu'il y a lieu de considérer comme travailleur indépendant, un
travailleur qui n'est pas organiquement intégré dans une entreprise,
qui dispose d'une liberté d'organisation appropriée, en ce qui con-
cerne les ressources humaines et matérielles à mettre en œuvre dans
l'exercice de l'activité en question, et qui supporte le risque inhérent
à cette activité100.
Une personne physique qui, sans être liée par un contrat de travail,
donne des leçons dans une institution, que celle- ci bénéficie ou non
de l'exemption en matière d'enseignement, n'est pas considérée comme
indépendante lorsqu'elle se trouve à l'égard de cette institution
dans un rapport duquel il apparaît un lien de subordination con-
cernant, entre autres, la matière à enseigner, les horaires, la rémuné-
ration, le règlement intérieur101.
Pour les prestations de services fournies par les guides de voyage et
les guides touristiques, veuillez vous référer à la décision administra-
tive n° E.T. 111.432 du 28 août 2006102.
103
C.J.C.E., 23 mars 2006, n° C-210/4, FCE Bank plc.; LEJEUNE, I., STUYVER, I. et
CALUWE, B., «Hof van Justitie 23 maart 2006, zaak C-210/04, FCE Bank plc. –
Handelingen tussen hoofdhuis en bijhuis en vice versa doorgaans buiten toe-
passingsgebied van B.T.W.», A.F.T., 2006, 19-21.
104
Déc., 27 janvier 1994, n° E.T. 78.581, Rev. T.V.A., n° 110, 1019.
105
Q. n° 2628 de Clippele, 30 janvier 2003, Q.R., 2002-03, 3985.
106
Déc., 27 avril 2010, n° E.T.118.288, voir www.monKEY, Sources, Décision ET
118288.
107
C.J.C.E., 27 janvier 2000, n° C-23/98, Heerma, F.J.F., N° 2000/203, A.F.T., 2000,
2, 103-106, avec note VANDENBERGH, L.
108
C.J.C.E., 18 octobre 2007, n° C-355/06 Van der Steen.
5213
Par assujetti ordinaire ou complet, on entend toute
personne quelconque exerçant une activité soumise à
la taxe ou des activités exemptées dans le cadre du
commerce international.
5214
Toute opération réalisée par un assujetti n'est pas for-
cément réalisée par un assujetti agissant en tant que
tel. Un assujetti peut effectuer une opération à titre
privé.
Tel est le cas de la vente d'un ensemble immobilier – com-
prenant un hôtel et un logement – pour la fraction
correspondante au logement que l'hôtelier a, depuis
son acquisition, conservé dans son patrimoine privé 110.
Un assujetti qui acquiert un bien d'investissement pour
l'utiliser à la fois à des fins professionnelles et à des fins
privées peut le conserver entièrement dans son patri-
moine privé et ainsi l'exclure complètement du système
de la taxe sur la valeur ajoutée111.
109
Trib. Mons, 26 octobre 2004, F.J.F., N° 2008/80.
110
C.J.C.E., 4 octobre 1995, n° C 291/92, Armbrecht, Rec., I- 2775; Trib. Mons,
18 décembre 2008, JLMBi, 6 novembre 2009, n° 09/792.
111
C.J.C.E., 8 mars 2001, n° C-415/98, Laszlo Bakcsi.
5215
art. 4 § 2 C.T.V.A.
Le Roi peut considérer que des personnes établies en Bel-
gique, qui sont indépendantes du point de vue juridique
mais étroitement liées entre elles sur les plans financier,
économique et de l'organisation, ne constituent qu'un
seul assujetti pour l'application du C.T.V.A. (art. 4, § 2
C.T.V.A.).
La Belgique a fait usage de cette possibilité et elle a ins-
tauré l'unité T.V.A. le 1er avril 2007112.
L'arrêté royal n° 55 contient les règles de base en ma-
tière de la constitution de l'unité et des formalités à
respecter lors de l'adhésion, de la sortie et de la cessa-
tion. L'administration fiscale a publié une circulaire
dans laquelle elle commente un certain nombre
d'autres aspects de l'unité T.V.A., comme les liens qui unis-
sent les membres de l'unité et l'exercice du droit à la dé-
duction T.V.A.113.
a. Concept
5215,10
Le concept de l'unité T.V.A. consiste en ce que les membres
de l'unité sont considérés, vis-à- vis de l'administration
fiscale, comme formant un seul assujetti.
En ce qui concerne les tiers, les membres continuent à
effectuer leurs opérations comme ils le faisaient avant
la création de l'unité.
Du fait de la constitution de l'unité T.V.A., les livraisons
des biens et les prestations de services entre les membres
de l'unité, ce qu'on appelle les opérations internes, sont
considérées comme des opérations qui tombent en de-
hors du champ d'application de la T.V.A. La transaction
se situe en effet au sein d'un seul et même assujetti. Un
document doit toutefois être établi et les opérations
112
A.R. n° 55 du 9 mars 2007 relatif au régime des assujettis formant une unité
T.V.A., MB 15 mars 2007, 13.787 (ci- après: A.R. n° 55).
113
Circ. n° AFER 42/2007 (E.T.111.702) du 9 novembre 2007, sources à consulter
gratuitement sur www.monKEY.be.
b. Conditions de constitution
5215,20
art. 44 C.T.V.A.
Les assujettis établis en Belgique peuvent être considérés
comme formant un seul assujetti s'ils sont étroitement
liés entre eux sur les plans financier, économique et de
l’organisation117. Ces liens doivent exister sur ces trois
plans pour que les personnes concernées puissent faire
partie d'une unité118. Les assujettis qui sont exonérés sur
base de l'article 44 C.T.V.A. peuvent également devenir
membre d'une unité T.V.A.119.
Le fait d'être étroitement liés sur le plan financier im-
plique l'existence, en droit ou en fait, directement ou
indirectement, d'un lien de contrôle120. L'administration
114
Art. 53, § 3 C.T.V.A.; Art. 18 A.R. du 17 mai 2007 modifiant les A.R. n°s 1, 11,
23, 39 et 50 relatifs à la taxe sur la valeur ajoutée (1), M.B., 31 mai
2007 (éd. 2), 29.562.
115
Rapport au Roi A.R. n° 55, n° 12, M.B., 15 mars 2007, 13.790.
116
Q.& R., Chambre, 2008-2009, n°048, p.27-29, Q. n°167, Van der Maelen du
14 janvier 2009; MASSIN, I.; Vyncke, K., «Unité TVA: attention aux presta-
tions ‘regroupées’», Fiscologue, 2009, n° 1153, 5.
117
Art. 1, § 1 A.R. n° 55.
118
Rapport au Roi A.R. n° 55, n° 24, M.B., 15 mars 2007, 13.792.
119
Rapport au Roi A.R. n° 55, n° 25, M.B., 15 mars 2007, 13.792.
120
Article 1, § 1, 1° A.R. n° 55.
121
Circ. n° AFER 42/2007 (E.T.111.702) du 9 novembre 2007, n° 3.1.1. Cette position
se base sur l'article 13, al. 2, 1° C. Soc. qui implique une présomption
réfragable d'une participation.
122
Circ. n° AFER 42/2007 (E.T.111.702) du 9 novembre 2007, n° 3.1.1.
123
Circ. n° AFER 42/2007 (E.T.111.702) du 9 novembre 2007, n° 3.1.2.4. Voir en
particulier article 7 C. Soc.
124
Art. 1, § 1, 2° A.R. n° 55.
125
Art. 1, § 1, 3° A.R. n° 55.
c. Formalités
5215,30
Les membres désignent l'un d'entre eux en tant que re-
présentant de l'unité T.V.A. qui doit introduire la de-
mande de constitution de l'unité T.V.A. auprès du bureau
de contrôle dont dépend le représentant 127. La demande
doit être introduite au moyen de la «demande d'identi-
fication d’une unité T.V.A. (formulaire 606 A)».
Ce représentant doit obtenir une procuration des
membres pour pouvoir agir.
Sauf décision négative de l'administration fiscale ou
demande expresse de postposer l’immatriculation de
l’unité, les membres de l'unité T.V.A. sont considérés
comme formant un seul assujetti à partir du premier
jour du mois qui suit l'expiration d'un délai d'un mois
après l'introduction valable de la demande.
L'unité T.V.A. est considérée comme un seul assujetti et
elle est identifiée comme telle sous un numéro de T.V.A.
unique pour l'unité. Ce numéro s'applique pour l'intro-
duction des déclarations périodiques de l'unité T.V.A.,
pour la tenue du compte courant T.V.A. de l'unité, pour
l'établissement éventuel de comptes spéciaux, pour
126
Art. 2, § 1, A.R. n° 55.
127
Art. 2, § 2 A.R. n° 55; Informations et Communications (A.F.E.R. – T.V.A.),
28.03.2007.
128
Rapport au Roi A.R. n° 55, n° 11, M.B., 15 mars 2007, 13.789.
129
Art. 1er A.R. n° 23 réglant les modalités d'application de l'art. 53quinquies du
C.T.V.A. (ci-après A.R. n° 23).
130
Art. 1er al. 2 A.R. n° 50 réglant les modalités d'application de l'art. 53sexies,
§ 1er, du C.T.V.A. (ci- après A.R. n° 50).
131
Art. 1ter A.R. n° 23 et art. 5, § 3, 1° A.R. n° 50 et l'A.M. du 23 juin 2008,
M.B., 2 juillet 2008.
132
Art. 14, al. 2 et 15, § 1er, al. 1er, A.R. n° 1.
133
Avis CNC 2010-13 – Traitement comptable dans le chef des membres d’une unité TVA
de la taxe sur la valeur ajoutée, 8 septembre 2010.
134
Art. 53, § 3 C.T.V.A.
5215,40
art. 12 § 1er al. 1er 5° C.T.V.A.
Au moment de la constitution ou de l'adhésion, une
révision doit être effectuée, au profit du Trésor, de la
T.V.A. qui a été portée en déduction en ce qui concerne
les biens immobiliers par nature et les droits réels, à
moins que ces biens n'aient fait l'objet d'une livraison
135
Art. 4, § 1er A.R. n° 55.
136
Art. 4, § 2 A.R. n° 55.
137
Art. 5, § 2 et § 3 A.R. n° 55.
138
Art. 3 A.R. n° 55.
e. Dispositions spéciales
5215,50
art. 19bis C.T.V.A.
139
Art. 10, § 1, 5° A.R. n° 3 du 10 décembre 1969 en ce qui concerne le régime de
déduction pour l'application de la taxe sur la valeur ajoutée (ci-après
l’A.R. n° 3).
140
Circ. n° AFER 42/2007 (E.T.111.702) du 9 novembre 2007, n° 6.1.1.
141
Art. 10, § 2 A.R. n° 3.
142
Art. 10, § 3 A.R. n° 3.
143
Art. 10, § 3, al. 2 A.R. n° 3.
144
Art. 10, § 3, al. 4 A.R. n° 3.
145
Rapport au Roi A.R. n° 55, n° 13, M.B., 15 mars 2007, 13.790.
art. 21 § 3 7° C.T.V.A.
146
Art. 33, § 1, 3° C.T.V.A.
147
Art. 3, al. 2 A.R. n° 1.
f. Commentaire
5215,60
Le concept de l'unité T.V.A. a été instaurée à la demande
du secteur financier et offre incontestablement des
avantages pour ce secteur (éviter la T.V.A. non-
déductible sur les services qui ont été sous-traités au
sein du groupe – cf. les shared service centers). Parallè-
lement à cette constatation, on doit remarquer que le
régime ne pouvait pas avoir d'impact budgétaire pour le
Trésor. Partant de cette optique, le régime prévoit d'in-
nombrables dispositions anti-abus et formalités admi-
nistratives visant à prévenir les abus et/ou les optimisa-
tions éventuels.
Tout ceci implique que le régime est très technique et
que l'unité T.V.A. n'entraîne pas de simplification adminis-
trative (cf. le maintien des différents numéros de T.V.A.,
l'obligation de facturer les opérations internes, de te-
nir différentes comptabilités,…). Avant de décider l'ins-
tauration d'une unité, les avantages potentiels d'une
unité T.V.A. (principalement la limitation du préfinance-
ment T.V.A., l'évitement de la T.V.A. non-déductible sur les
opérations internes et la possibilité donner en loca-
tion un bien immobilier au sein de l'unité sans implica-
tion négative sur le plan de la T.V.A.) doivent être mis en
balance, au cas par cas, avec les inconvénients poten-
tiels (à savoir, la responsabilité solidaire, les obligations
administratives, l'impact éventuel sur le droit à la dé-
duction T.V.A.).
4. Assujettis occasionnels
a. Cessions d'immeubles
5216
art. 8 C.T.V.A.
Tout assujetti qui ne livre pas d'une manière habituelle
des bâtiments «neufs» et tout non- assujetti, peut obtenir
la qualité d'assujetti «occasionnel» par option, ce qui
148
Modifié par l'A.R. du 29 décembre, M.B., 31 décembre 1992.
149
Art. 1er, § 9, C.T.V.A., inséré par l'art. 130 de la loi-programme du 2 août
2002, M.B., 29 août 2002, 38408, Circ. n° AAF/2001-1292-N (AAF 24/2002 –
E.T.103.009) du 6 décembre 2002; VANDERSTICHELEN, B., «Bâtiment neuf: une
définition modifiée qui ouvre la voie vers de nouvelles opportunités»,
R.G.F., 2003, n° 1, 18-24. Pour une application pratique de la notion de
bâtiment, voir Q.P., n° 774 Fournaux, 4 mai 2005.
150
C.J.C.E., 16 janvier 2003, Maierhofer, T.F.R., 2003, 504 avec note LIBERT, F. et
REYNDERS, S., «Hof van Justitie breidt vrijstelling uit», Fisc. Act., 2003,
n° 3, 3.
151
Art. 8, § 1er, C.T.V.A. modifié par l'art. 131 de la loi-programme du 2 août
2002, M.B., 29 août 2002, 38408; Circ. n° AAF/2001-1292-N (AAF 24/2002 –
E.T. 03.009) du 6 décembre 2002 et Q.P., n° 443 Fournaux, 27 juillet 2004.
5217
art. 44 § 3
1° a) C.T.V.A.
Suivant la législation belge actuelle (art. 44 § 3 1° a
C.T.V.A.), un terrain ne peut pas être vendu avec T.V.A. et
tombe toujours sous le régime des droits d'enregistre-
ment, même lorsqu'il est vendu en même temps qu'un bâ-
timent soumis à la T.V.A., pour un prix unique et non
scindé154.
Dans l'arrêt Breitsohl, la Cour de Justice a toutefois
décidé que la livraison d'un bâtiment avec le terrain y
attenant tombe soit sous le régime de la taxation de
l'ensemble, soit sous le régime de l'exonération de la T.V.A.
pour l'ensemble155.
Dans le cadre d'une discussion entre les gouvernements
fédéraux et régionaux, il a été décidé de demander l'avis
(non-contraignant) du Comité T.V.A. sur la question de
savoir si la Directive T.V.A. ainsi que l’arrêt Breitsohl de
la Cour de Justice contraignent l’Etat belge à perce-
voir de la T.V.A. sur la cession de terrains, lorsqu’un im-
meuble neuf est vendu avec T.V.A., en même temps que le
152
Rev. T.V.A., 1974, n° 17, 321, Déc., n° 481 et 1977, n° 28, 29, Déc., n° 481,
595; Q.R., Sénat, 1990- 1991, 560, 26 novembre 1990, Q. n° 53 de Clippele,
Rev. T.V.A., 1991, n° 93, 82; Circ. n° AAF/2001-1292-N (AAF 24/2002 – E.T.
103.009) du 6 décembre 2002, sources à consulter gratuitement sur
www.monKEY.be et Q.R., Ch. repr., 2002-2003, Q.P. Pieters, 27 septembre
2002, 19313.
153
Trib. Liège, 7 juin 2007, F.J.F., N° 2008/262.
154
Contra: Circ. n° 6/2005 (AAF 11/2005-Dos. E.E./L. 146) du 23 juin 2005 où
l'art. 159, 8°, du C. Enr. a été adapté, en ce qui concerne la Wallonie, à
l'arrêt Breitsohl.
155
C.J.C.E., 8 juin 2000, n° C-400/98, Finanzamt Goslar c. Brigitte Breitsohl,
T.F.R., 2001, 322, avec note STAS, D.; International VAT Monitor, 2001, 25
avec note VAN STEENWINCKEL, J. et THEISSEN, A. voir Q. Commission euro-
péenne d’Ivo Belet; Q.& R., Ch. représ., 2007-2008, n°032, p.8089- 8090,
Q., n° 44, Vanvelthoven, 30 juillet 2008.
5218
art. 8bis § 1er et art. 39bis C.T.V.A.
Toute personne qui effectue incidemment, et sous cer-
taines conditions (voir art. 39bis C.T.V.A.), la livraison
intracommunautaire d'un moyen de transport neuf, est
considérée comme un assujetti occasionnel (art. 8bis § 1er
C.T.V.A.). Ici, il n'est pas question d'option. Pour chaque
livraison, une déclaration doit être faite à l'adminis-
tration de la T.V.A. (voir A.R. n° 48).
En vue d'aboutir à un contrôle international sur les
livraisons de moyens de transport neufs, tous les Etats
membres de l'Union européenne, hormis le Grand-Duché
de Luxembourg, ont signé, le 27 novembre 2002, un ac-
cord en matière d'assistance administrative entre les
autorités compétentes concernant la livraison intra-
communautaire de moyens de transport neufs159.
156
STAS, D., «BTW op terreinen: wat is er echt aan de hand?», Fisc. Act., 2008,
15/1.
157
STAS, D., «BTW op gronden: de finale ontknoping», Fisc. Act., 2009, 40.
158
MASSIN, I., «TVA sur le terrain attenant – risque de double taxation?», Fisco-
logue, 2010, 1212.
159
Circ. n° AFER 30/2003 (ET. 105.978) du 19 novembre 2003, Fiscologue, 2002,
n° 871, 6.
5219
L'assujetti qui dans le cadre de son activité économique
n'effectue que des opérations soumises à la T.V.A. est ap-
pelé assujetti «total». L'assujetti qui effectue à la fois des
opérations soumises à la taxe et des opérations exemp-
tées n'ouvrant pas droit à déduction sera qualifié d'as-
sujetti mixte, tandis que l'assujetti qui exerce tout à la
fois des activités qui rentrent dans le champ de la T.V.A.
et des activités hors champ sera qualifié d'assujetti par-
tiel.
5220
art. 44 et 56 § 2 C.T.V.A.
Les opérations qui sont effectuées par des assujettis mais
qui ne sont toutefois pas soumises à la taxe n'accor-
dent pas de droit à déduction. On vise ici les opérations
qui sont exonérées en vertu des articles 44 (exemptions
en régime intérieur) et 56, § 2 du C.T.V.A. (petites entre-
prises).
Les opérations non-imposables, par exemple l'exportation
et les opérations effectuées à l'étranger qui auraient
été imposables si elles avaient été effectuées en Belgique,
se distinguent des opérations non-imposées en ce
qu'elles accordent, elles, le droit à déduction.
5221
Lorsque les conditions d'assujettissement sont remplies,
l'assujettissement découle de la loi et la qualité d'assu-
jetti est acquise d'office; elle ne peut pas être refusée et
il ne peut davantage y être renoncé.
5222
La qualité d'assujetti se perd au moment où l'on met dé-
finitivement fin à l'exercice de l'activité économique (p.
ex. à la clôture de la liquidation de l'entreprise). Les
opérations de liquidation mêmes sont encore impo-
sables164.
Une interruption temporaire ne met pas fin à l'assujet-
tissement. Une société en veilleuse reste donc assujettie.
Mais d'après l'administration, une société qui manifeste-
ment n'effectuera plus à l'avenir d'opérations imposables
d'une manière «habituelle» perd d'office la qualité d'assu-
160
C.J.C.E., 14 février 1985, n° 268/83, Rompelman, Rec., 1-655; Rev. T.VA., 1994,
n° 109, 737; STAS, D., «BTW-aftrek voor handelingen verricht met het oog op
een voorgenomen economische activiteit en mogelijkheid om de B.T.W.-heffing
in het kader van een levering van (gedeelten) gebouwen en het erbij beho-
rend terrein te beper-ken tot de (gedeelten) van gebouwen», T.F.R., 198,
303-305; C.J.C.E., 8 juin 2000, n° C-400/98, Finanzamt Goslar c. Brigitte
Breitsohl, F.J.F., N° 2000, 516; A.F.T., 2000, 477, avec note VANGINDER-
TAEL, H.
161
Anvers, 13 novembre 2007, F.J.F., N° 2008/114.
162
C.J.C.E., 29 février 1996, n° C-110/94, Intercommununale voor zeewaterontzitting
(INZO) c. Etat belge, Rec., I- 857, Rev. T.V.A., 1996, n° 122, 696.
163
C.J.C.E., 29 avril 2004, n° C-137/02, Faxworld Vorgründungsgesellschaft Peter
Hünninghausen und Wolfgang Klein GbR., F.J.F., N° 2005/90, 324.
164
Trib. Anvers, 21 juin 1988, Cour. Fisc., 1988, 88/ 470.
Chapitre II
{xe "TVA – Personnes morales de droit
public"}Personnes morales de droit
public
5223
Bibliographie – WUYTJENS, R., Openbare besturen en BTW, Anvers, Inter-
sentia Rechtswetenschappen, 2000.
– AMAND, C., «Organismes publics et distorsions de concur-
rence», R.G.F., 1992, 10.
– BORGERS, F., «Het BTW-statuut en de BTW-verplichtingen
van provincies, steden en gemeenten», Lokale en Régio-
nale Belastingen, 1998/3, 3-13.
– STREPENNE, L., «Statut T.V.A. des organismes publics», R.G.F.,
2000, 11, 331-345.
– DE CLERCK, D., «De tweeledige hoedanigheid van de over-
heid op het vlak van de BTW», T.F.R., 2001, n° 203, 571-595.
165
Q.R., Sénat, 1982-83, 1180, 11 avril 1983, Q. n° 175 de Clippele, Rev. T.V.A.,
1983, n° 60, 460; Déc., n° E.T. 90191 du 13 octobre 1998, Rev. T.V.A.,
1998, n° 138, 881, Déc., 1055.
166
Voir Circ. n° 26, 31 août 1978, sources à consulter gratuitement sur
www.monKEY.be.
167
C.J.C.E., 3 mars 2005, n° C-32/03, l/S Fini H c. Skatteministeriet, T.F.R., 287,
note D., STAS; Trib. Bruxelles, 20 février 2004, www.monKEY.be, Module Ju-
risprudence TVA expert.
5224
art. 6 C.T.V.A.
Les personnes morales de droit public occupent une
place spécifique sur le plan de l'assujettissement à la
T.V.A. Ce statut a été modifié en profondeur par la Loi-
programme (I) du 27 décembre 2006.
En modifiant l'article 6 du C.T.V.A., le législateur a voulu
rendre le régime conforme à la Directive T.V.A. et tenir
compte de l'arrêt de la Cour d'arbitrage du 16 mars
2005168 qui décidait que l'ancien régime était inconsti-
tutionnel. La Cour a considéré que le régime établis-
sant le statut T.V.A. des organismes publics au moyen
d'un arrêté royal était inconciliable avec le principe de
légalité. L'A.R. n° 26 litigieux a donc été abrogé169. A titre
complémentaire, le législateur a voulu supprimer cer-
taines distorsions de concurrence entre les adminis-
trations publiques et les organismes de droit privé 170.
En principe, le nouvel article 6 du C.T.V.A. exclut l'octroi
du statut d'assujetti à une administration publique si
l'organe agit «en tant qu'autorité publique».
A partir du 1er janvier 2007, le législateur a voulu con-
sidérer un organisme public comme assujetti dans trois
situations. Tout d'abord lorsque les opérations que
pose l'administration publique «en tant qu'autorité pu-
blique» conduiraient à des distorsions de concurrence
d'une certaine importance171. Ensuite, lorsque l'organe
effectue certaines opérations limitativement énumérées
dans la mesure où celles-ci ne sont pas négligeables172.
art. 44 C.T.V.A.
168
C.A., 16 mars 2005, n° 57/05, M.B., 12 avril 2005.
169
A.R. 20 décembre 2007 modifiant l'A.R. n° 15, 3 juin 1970, organisant la procé-
dure d'expertise prévue à l'article 59, § 2, du C.T.V.A., M.B.,11 janvier
2008 (éd. 1), 836.
170
Q. Parl., Chambre, 2006-2007, DOC 51-2773/001, 36-37. Voir aussi: Compte-rendu
analytique, Chambre, 19 décembre 2006, n° 252, 32-33.
171
Art. 6, al. 2 C.T.V.A.
172
Art. 6, al. 3 C.T.V.A.
5225
art. 6 C.T.V.A.
{xe "Distorsion de concurrence"}L'Etat, les Communautés
et les Régions, de même que les établissements des Com-
munautés et des Régions qui s'y identifient, ne sont pas
des assujettis s'ils agissent en tant qu'autorité publique.
Les provinces et les communes, ainsi que leurs régies et
services, tombent également sous l'application de l'ar-
173
Circ. n° AFER 24/2007 (E.T.113.252) du 29 août 2007, n° 45, sources à consulter
gratuitement sur www.monKEY.be.
174
Info du 11 mars 2008 – Informations et communications (A.F.E.R.-TVA), sources à
consulter gratuitement sur www.monKEY.be; Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 047,
p.19-22, Q. n° 52, Mathot, 14 janvier 2009.
175
Cour constitutionnelle 17 juillet 2008, n° 104/ 2008, M.B., 11 août 2008, éd. 1,
41562.
176
Ceci a été confirmé explicitement dans une décision administrative à l'égard des
entreprises communales et provinciales autonomes (voir Déc. 27 mars 2002,
E.T. 101.890, Fisc. Doc. Vandewinckele 2003, 429.2). De même, la circulaire
administrative confirme que le nouvel article 6 C.T.V.A. ne s'applique pas
aux entités dotées d'une personnalité juridique distinctes (voir circulaire
n° AFER 24/2007 (E.T.113.252) du 29 août 2007, n° 45).
177
Q.R., Sénat, 1990-91, n° 36, 402, 8 novembre 1990, Q. n° 36, de Clippele; Revue
TVA, 1991, n° 93, 77.
178
Vu le Trib. Liège, 8 juin 2004, F.J.F., N° 2005/109, 411.
179
Voir: Déc. n° E.T.111.703 du 6 septembre 2006, sources à consulter gratuitement
sur www.monKEY.be.
5226
180
C.J.C.E., 21 mai 2008, aff. n° C-456/07, Karol Mihal.
181
C.J.C.E., 14 décembre 2000, C-448/98, Fazenda Pública c. Câmara Municipal do
Porto, n° 17, Fisc. Act., 2001, n° 3, 4, F.J.F., 2001, 454.
182
Circ. n° AFER 24/2007 (E.T.113.252) du 29 août 2007, n° 12.
189
Q.R., Chambre, 2007-2008, n° 003, Q. n° 12 Devlies, 18 septembre 2007, 103-105.
190
C.J.C.E., 13 décembre 2007, n° C-408/06, Landesanstalt für Landwirtschaft c.
Franz Götz, n° 42, T.F.R., 2008, n° 337, 267.
191
Q.R. Chambre, 2007-2008, n° 003, Q. n° 12 Devlies, 18 septembre 2007, 103-105.
5227
Pour certains cas limitativement énumérés, les autorités
publiques sont toujours qualifiées comme assujetti, sauf
si les activités ou opérations sont négligeables193.
L'administration accepte que les opérations soient né-
gligeables si le chiffre d'affaires que les opérations gé-
nèrent est inférieur à 5 580 EUR194.
Il s'agit plus particulièrement des opérations suivantes:
– les services de télécommunications;
– la fourniture et la distribution d'eau, de gaz, d'élec-
tricité et d'énergie thermique;
– le transport de biens et de personnes;
– les livraisons de biens et les prestations de services
effectuées dans le cadre de l'exploitation des ports,
des voies navigables et des aéroports;
– les livraisons de biens neufs fabriqués en vue de la
vente;
– les opérations des organismes d'intervention agri-
coles portant sur les produits agricoles et effec-
tuées en application des règlements portant organi-
sation commune du marché de ces produits;
192
C.J.C.E., 16 septembre 2008, n° C-288/07, aff. Commissioners of HMRC c. Isle of
Wight Council, Mid-Suffolk Dustrict Council, South Tyneside Metropolitan
Borough Council, West Berkshire District Council, J.O.C.E. C., n° 301, 9.
193
Art. 6, al. 3 C.T.V.A.
194
Circ. n° AFER 24/2007 (E.T.113.252) du 29 août 2007, n° 24, sources à consulter
gratuitement sur www.monKEY.be.
5228
art. 6 et art. 44 § 2 2°, 4° et 9° C.T.V.A.
Le texte de l'article 6 du C.T.V.A. dispose à partir du 1er
juillet 2007 que le fait de réaliser des opérations qui
sont exemptées sur la base de l'article 44 du C.T.V.A.,
195
Circ. n° AFER 24/2007 (E.T.113.252) du 29 août 2007, n° 26, sources à consulter
gratuitement sur www.monKEY.be.
196
Circ. n° AFER 24/2007 (E.T.113.252) du 29 août 2007, n° 24, sources à consulter
gratuitement sur www.monKEY.be.
197
Art. 45 § 1 C.T.V.A.
198
Compte rendu analytique, Réunion plénière du 19 décembre 2006, n° 51-PLEN 252,
22. Voir aussi: Circulaire n° AFER 24/2007 (E.T.113.252) du 29 août 2007,
n° 32.
199
Manuel TVA, n° 63 in fine: «Enfin, il est admis, à titre d'essai, que l'ar-
ticle 19, § 2, du Code ne doit pas être appliqué en ce qui concerne les
travaux de réparation, d'entretien ou de nettoyage qui sont effectués par
un assujetti totalement exempté de la taxe en vertu de l'article 44 du
Code», sources à consulter gratuitement sur www.monKEY.be; Q.R., Chambre,
2008-2009; n° 051, p.196-197, Q. n° 201, Brotcorne, 19 janvier 2009.
200
C. Const., 17 juillet 2008, n° 104/2008; M.B., 11 août 2008, ed.1, 41562, MASSIN,
I.; VYNVKE, K., «Annulation partielle du nouveau régime pour établissements
publics, Fiscologue, 8 août 2008.
201
Voir à ce sujet Prégardien Ph., «Statut TVA des organismes publics: intervention
de la Cour constitutionnelle», A.F.T., n° 37, 3.
202
Q.R., chambre, 2008-2009, n° 069, p.65-68, Q. n° 362, Brotcorne, 13.03.2009.
5301
Une livraison de biens ou une prestation de services est
taxée seulement lorsqu'elle est réalisée par un assujetti
à titre onéreux et localisée à l'intérieur du pays. Une
activité peut être à première vue taxable, mais ne pas
donner lieu à l'exigibilité de la taxe lorsqu'elle est
exemptée. Le paiement d'une somme d'argent n'est pas en
soi une activité taxable, même s'il rend parfois la taxe
exigible.
Une société de personnes qui admet un associé en contrepartie du
versement d'un apport en numéraire n'effectue pas, envers celui-ci, une
prestation de services à titre onéreux203.
5302
Les importations peuvent être réalisées par toute per-
sonne quelconque, à l'occasion de l'introduction d'un
bien dans le territoire du pays.
Les acquisitions intracommunautaires de biens sont
réalisées par des assujettis ou des personnes morales
non assujetties (cf. assujettis occasionnels).
5303
Ces distinctions de types d’opérations ont pour objectif
de déterminer dans le cas d’espèce:
– si une activité est taxable;
– le pays dans lequel la T.V.A. est en principe due;
– une éventuelle exemption;
– la base d'imposition;
– le taux applicable;
– le fait générateur de la taxe;
203
C.J.C.E., 26 juin 2003, n° C-442/01, KapHag Renditefonds.
Chapitre I
{xe "TVA – Livraison des
biens"}Livraison de biens en Belgique
5304
art. 10 C.T.V.A.
Est considéré comme livraison d'un bien, le transfert du
pouvoir de disposer d'un bien comme un propriétaire
(art. 10 C.T.V.A.).
Toute livraison de biens est soumise à la taxe, sauf si l'on apporte la
preuve qu'il s'agit:
– d'une livraison intracommunautaire pouvant bénéficier d'une
exemption;
– d'une exportation;
– d'une livraison à l'intérieur du pays, à certaines institutions in-
ternationales;
– d'une livraison de biens exemptée, à l'intérieur du pays;
– d’une livraison à l’intérieur d’une unité T.V.A.
§ 1. NOTION DE «BIENS»
1. Biens corporels
5305
Pour l’application de la T.V.A., il faut entendre par «biens»,
les {xe "Biens corporels"}biens corporels, tant mobiliers
qu'immobiliers.
La distinction entre biens meubles et immeubles est importante dans la
mesure où:
– les livraisons d'immeubles sont susceptibles de faire l'objet d'exemp-
tions204;
– les redevables de la T.V.A. sur les travaux immobiliers ne sont pas
nécessairement les mêmes que ceux qui sont tenus au paiement de la
T.V.A. sur les travaux mobiliers.
5306
204
Ainsi, les grues portuaires de grande dimension ne se déplaçant que sur des rails
incorporés au sol, sont des objets attachés au sol de manière durable et
habituelle. Elles sont donc considérées comme des immeubles par nature
(Q&R, Chambre, 2008-2009, n°042, p.11269, Qu. n°388, Brotcorne dd.
08.10.2008).
5307
La distinction entre biens et universalité de biens est importante dans
la mesure où la cession d'une universalité de biens n'est pas considérée
comme une livraison (voir nos 5315 et s.).
5308
art. 9 al. 3 C.T.V.A.
Les titres au porteur ne sont pas considérés comme des
biens corporels (art. 9 al. 3 C.T.V.A.). Les actions et les
obligations sont des biens incorporels lors de leur
émission; l'émission de même que la vente ultérieure
échappent à l'application de la T.V.A.206.
5309
art. 9 al. 2 1° C.T.V.A.
L'électricité, le gaz, la chaleur et le froid sont considé-
rés comme des biens meubles corporels (art. 9 al. 2 1°
C.T.V.A.).
Sont considérés comme des biens corporels, les droits
réels autres que le droit de propriété, qui procurent à
leur titulaire le pouvoir d'utiliser le bien immeuble
comme un propriétaire. Sont visés: l'usufruit, le droit de
superficie, l'emphytéose et les servitudes. La constitution
et la cession d'un droit d'hypothèque ne sont pas visées.
Le droit d'usage et d'habitation peuvent être considérés
comme des biens corporels et par conséquent comme des
livraisons imposables lorsqu'ils portent sur un bâti-
ment neuf207.
art. 159 10° C. Enr.
La constitution ou la cession d'un droit d'emphytéose
par une entreprise spécialisée dans le leasing immobilier
205
C.J.C.E., 9 juillet 1992, n° C-131/91, K Line, Rec., 19; R.G.F., 1992 238; Rev.
T.V.A., 1992, n° 101, 991.
206
Une part dans une association de fait est un bien incorporel (Rev. T.V.A., 1978,
n° 37, Déc., n° 666, 868). Sur le droit à déduction lors de l'émission
d'actions nouvelles, voir C.J.C.E., 26 mai 2005, n° C-465/03, Kretztechnik.
207
Déc., n° E.T. 99.087 du 13 décembre 2000, www.monKEY.be, Module Btw-
Vandewinckele, «Vestiging, overdracht of wederoverdracht van zakelijke
rechten op gebouwen.».
5310
La notion de «livraison de biens» ne correspond pas au
transfert de propriété au sens du droit civil, mais com-
prend chaque opération de transfert d'un bien visé par
le C.T.V.A., par une partie, qui met l'autre partie en mesure
de se comporter effectivement à l'égard du bien
comme un propriétaire208. Même si la propriété juridique
d'une chose n'est pas transférée, il peut être question de
livraison209. Ce qui importe n'est pas le transfert de la
propriété juridique au sens du droit civil, mais bien qu'il
y ait un transfert du droit de disposer juridiquement
du bien, ce qui permet d'exploiter celui-ci, de le trans-
former, de l'hypothéquer, d'assumer le risque de chan-
gements de valeur et d'aliéner les droits sur ce bien210.
5311
La vente en consignation est une vente sous condition suspensive. Le
consignant met des biens à la disposition du consignataire qui n'est
censé en devenir propriétaire qu'au moment où il les revend dans le
même Etat au vendeur suivant. Ce n’est que lorsque le consignataire a
trouvé un acheteur que la T.V.A. est exigible.
5312
On parle de vente à l'essai sous condition suspensive lorsqu'un con-
trat de vente est conclu sous réserve d'essai jugé satisfaisant. Dans le
chef du vendeur, il n'y a pas de livraison, car il ne transmet pas en-
core le pouvoir de disposer des choses transmises comme un véritable
208
C.J.C.E., 6 février 2003, n° C-185/01, Auto Lease Holland, T.F.R., 2003, 705 et
HELLEPUTTE, C.A. et HODY, O., Auto Lease Holland, R.G.F., 2003, n° 3, 25.
La réalisation de master tapes par un studio d'enregistrement pour une mai-
son de disques ne constitue pas une livraison, vu que cette dernière n'a
pas le pouvoir juridique de disposer des tapes, Trib. Anvers, 18 février
2003, sources à consulter gratuitement sur www.monKEY.be.
209
C.J.C.E., 8 février 1990, n° C-320/88, Safe, Rec., I-285; F.J.F., N° 90/51;
VANDEBERGH, H., «De begrippen -leveringen en diensten in het W.B.T.W. en de
6e EEG-richtlijn», T.F.R., 1990, nos 95-96, 165.
210
Q.R., Ch. repr., 4124, Q. n° 319 Michel, 4 mars 1996, Rev. T.V.A., n° 122, 567.
5313
Un envoi à vue n'est rien de plus qu'une offre de vente. L'acheteur dé-
cide s'il accepte l'offre ou non. La transmission de la propriété des
biens envoyés à vue a lieu après examen et acceptation des biens.
La location-vente constitue une livraison du bien mis à disposition,
nonobstant le report de la cession de la propriété jusqu'au paiement
total des loyers. La location-vente est soumise à la T.V.A. au moment
de la mise à disposition211.
La livraison avec montage de pneus est à considérer pour le tout
comme une livraison de biens212.
Une opération portant sur la livraison et la pose d’un câble à fibres
optiques reliant deux Etats membres et situé en partie en dehors du
territoire de la Communauté doit être considérée comme une livrai-
son de biens lorsqu’il apparaît que, à la suite des essais de fonction-
nement effectués par le fournisseur, le câble sera transféré au client,
lequel pourra en disposer en tant que propriétaire, que le prix du
câble lui-même représente une partie clairement prépondérante du
coût total de ladite opération et que les services du fournisseur se
limitent à la pose du câble, sans en altérer la nature et sans l’adapter
aux besoins spécifiques du client213.
5314
art. 10 § 2 et 3 C.T.V.A.
Les paragraphes 2 et 3 de l'article 10 du C.T.V.A. énumèrent
les opérations qui peuvent également être considérées
comme des livraisons de biens. Il s'agit notamment de la
cession du droit de propriété d'un bien en vertu d'une
loi, d'un décret, etc., et de la remise et de la restitution
d'un bien suite à un prêt de consommation.
5315
Circulaire – Circulaire n° AFER 46/2009 (E.T. 110.663), 30 septembre 2009,
www.monKEY.be, Sources.
Bibliographie – VAN DEN BRUEL, L., «Overgang van een algemeenheid van
goederen of een bedrijfstak – Artikel 11 W.B.T.W. doorge-
licht», Fiscaal Praktijkboek, 1993-1994, Indirecte belastin-
gen, 1993, 151-174.
– AMAND, C., Overdracht van ondernemingen. Fiscaal-
juridische aspecten, Bruxelles, Larcier, 1999, 173-217.
211
Q.R., Ch. repr., 1994-95, 20 april 1994, 13.358, Q. n° 1027, Rev. T.V.A., 1994,
n° 111, 1216; Q.R., Sénat, 1997-98, Q. n° 224 Milquet, 4 avril 1997.
212
Déc., 15 mai 1998, n° ET 92.567, Rev. T.V.A., 1998, n° 136, 617.
213
C.J.C.E., 29 mars 2007, n° C-111/05, Aktiebolaget NN.
5316
art. 11 C.T.V.A.
En vertu de l'article 11 du C.T.V.A., n'est pas considérée
comme une livraison, la cession, à titre onéreux ou à
titre gratuit, sous forme d'{xe "Apport"}apport en socié-
té ou autrement, d'une {xe "Universalité des biens"}uni-
versalité de biens ou d'une {xe "Branche d’ activité
"}branche d'activité, lorsque le cessionnaire est un assu-
jetti qui pourrait déduire tout ou partie de la taxe si
elle était due en raison de la cession.
art. 18 § 3 C.T.V.A.
L'article 18, § 3 du C.T.V.A. s'applique aux services prestés
lors d'une cession effectuée dans les circonstances vi-
sées à l'article 11 du C.T.V.A.
Il s'agit d'une exemption technique dont l'objectif est de ne pas obérer
la trésorerie de l'entreprise apporteuse ou donatrice214.
5317
art. 8 et 11 C.T.V.A.
art. 117 C. Enr.
Il faut noter que l'apport en société est en principe soumis à la T.V.A.,
alors que cet apport reste également soumis au droit d'enregistre-
ment (avec possibilité d'exemption, sur base de l'art. 117
C. Enr.). L'article 11 établit là une exception si l'apport vise tous les biens
de l'entreprise (personne physique ou morale) ou une branche d'activi-
té. L'article 11 du C.T.V.A. ne s'applique pas seulement aux apports en so-
ciété, il vise aussi les autres formes de cession (p. ex. la vente ou le par-
tage).
5317,50
214
C.J.C.E., 27 novembre 2003, aff. C-497/01, Zita Modes, Rec., 2003, n° 11, I-
14393, J.O.C.E. C., 24 janvier 2004, n° 21, 5.
5317,60
Afin de déterminer si une cession porte sur une branche
d'activité ou une universalité de biens, on doit, suivant
la Cour de la Justice, tenir compte des circonstances de
fait dans le chef du bénéficiaire 219. La Cour n'exige pas
que tous éléments de l'entreprise ou de la branche d'ac-
215
www.monKEY.be Module Btw-Vandewinckele, «Administratieve controle op de juiste
toepassing van artikel 11 WBTW».; contra Trib. Liège, 22 octobre 2001,
T.F.R., 2002, 533-539 avec note VAN TONGERLOO, I.; voir aussi VANDE-
BERGH, H., Het BTW-handboek 1999, o.c., 123-125.
216
Manuel T.V.A., n° 32, point B.
217
Rev. T.V.A., 1977, n° 31, Déc., 610, 423.
218
C.J.C.E., 18 mars 1986, n° C-24/85, Spijkers, Rec., 1986, 1119; C.J.C.E., 19 mai
1992, n° C-29/91, Redmond Stichting, Rec., 1992, 1-3189; C.J.C.E.,
27 novembre 2003, n° C-497/01, Zita Modes, Fisc. Act., 2003, 6; Q.R., Ch.,
2005-2006, n° 122, Q. n° 1266 Wathelet, 3 mai 2006, 23804-23805.
219
C.J.C.E., 27 novembre 2003, aff. C-497/01, Zita Modes, Fisc. Act., 2003, n° 44,
6; Q.R., Chambre, 2005-2006, n° 122, 23804-23805, Q. n° 1266, WATHELET,
3 mai 2006; Circ. E.T. 110.663 (AFER 46/2009), 30 septembre 2009.
5318
Déjà avant le 1er janvier 2010, la pratique connaissait
certaines exceptions au principe suivant lequel tout
l'actif et le passif devaient être cédés. L'article 11 du
C.T.V.A. pouvait s'appliquer à la cession d'un fonds de
220
Revue TVA, 1975, n° 21, 219, n° 522; C.J.C.E., 13 octobre 1992, aff. C-50/91,
Commerz-Credit-Bank AG, Rec., I-5225; Anvers, 21 décembre 1998, F.J.F.,
N° 99/145, T.F.R., 1999, 298. Cession d'un bâtiment qui fait partie d'une
branche d'activité: Revue TVA, 1973, n° 10, n° 344. Cession d'une branche
d'activité exploitée dans une habitation privée: Revue TVA, 1979, n° 38,
97, n° 680; Q.R., Sénat, 2000-2001, n° 2-40, 2020, Q. n° 1186, DE CLIPPELE,
5 mars 2001.
221
Circ. n° E.T. 110.663 (AFER 46/2009), 30 septembre 2009.
5319
Dans la circulaire n° 46/2009, l'administration précise
qu'elle se range aux conséquences de l'arrêt Abbey Na-
tional229 et de l'arrêt Faxworld230 de la Cour de Justice.
Cela concerne, d'une part, la déduction de la T.V.A. sur
les dépenses qui sont exposées par le cédant à l'occasion
222
Revue T.V.A., 1976, n° 27, 331, n° 585.
223
Circ. n° 74, 6 mai 1971; supprimée à partir de 1er janvier 2010 par la circulaire
n° E.T.110.663 (AFER 46/2009), 23 septembre 2009.
224
Q.R., Sénat, 1972-1973, n° 11, Q. n° 7, Lavens, 398, Rev. T.V.A., 1973, n° 12,
283.
225
Q.R., Ch. repr., 1972-1973, Q. n° 90, GENDEBIEN, 20 mars 1973, 1046, Rev.
T.V.A., 1973, n° 13, 432.
226
Rev. T.V.A., 1972, n° 6, Déc., n° 246, 188; Trib. Bruxelles, 9 mars 1998, Cour.
Fisc., 98/467; T.F.R., 166, 295; Circulaire n° AFER 46/2009 (E.T. 110.663),
30 septembre 2009.
227
Rev. T.V.A., 1971, n° 4, Déc., n° 115, 446; www.monKEY.be, Module Btw-
Vandewinckele, «Een deel van een onverdeeldheid is geen bedrijfsafdeling –
Handelszaak die in onverdeeldheid geëxploiteerd wordt», 10°.
228
Bruxelles, 13 septembre 2006, Cour. Fisc., 2006.
229
C.J.C.E., 22 février 2001, aff. C-408/98, Abbey National plc, A.F.T., 2001, 248,
recensement STAS, D., F.J.F., N° 2001/66, Fiscologue, 2001, n° 791, 4, In-
tern. Fisc. Act., 2001, n° 3, 2 et n° 4, 4, Rec., 2001, n° 2, I-1361,
J.O.C.E., 16 juin 2001, n° 173, 10, R.G.F., 2001, 282.
230
C.J.C.E., 29 avril 2004, aff. C-137/02, Faxworld, F.J.F., N° 2005/324, J.O.C.E.
C., 30 avril 2004, n° 118, 20.
5320
art. 11 et 18 C.T.V.A.
La circulaire n° 46/2009 n'oblige plus le cédant à opter pour l'applica-
tion de la T.V.A. sur les bâtiments neufs qui font partie d'une cession
qui est soumise aux articles 11 et 18, § 3 du C.T.V.A. Il suffit qu'il soit men-
tionné dans l'acte que la cession a lieu en application de l'article 11
C.T.V.A.232.
Conformément à l'article 159, 8°, alinéa 5 du C. Enr., l'exonération du
droit de vente est soumise à la condition que la date à laquelle l'as-
sujetti a notifié son intention d'effecuer l'opération avec paiement de
la T.V.A., soit mentionnée dans l'acte. Pour éviter la discussion, il s'in-
dique que le vendeur non-professionnel accomplisse, en cas de cession
d'un bâtiment neuf, les formalités relatives à l'assujettissement occa-
sionnel.
Pourtant, il a été jugé que la cession par le cédant des biens mobiliers
à une société A et des biens immobiliers à une société B au moyen de la
même convention, ne constituait pas une cession d'une branche d'ac-
tivité, nonobstant le fait que la société B donnait le bâtiment en
question en location à la société A, de sorte que cette dernière pou-
vait poursuivre de facto l'activité du cédant234.
231
C.J.C.E., 29 octobre 2009, aff. C-29/08, AB SKF.
232
Une telle option n'est à vrai dire pas «interdite», mais elle doit être exercée
de manière légale (Q.R., Chambre, 2009-2010, n° 91, 791, Q. n° 107, BROT-
CORNE, 16 décembre 2009; Déc. n° EE/Parl. 200, 27 janvier 2010).
233
Circ. E.T.110.663 (AFER n° 46/ 2009), 30 septembre 2009.
234
Trib. Anvers, 10 mars 2008, www.monKEY.be, Module Btw Vandewinckele, n° A1
08/0801.
5321
Bibliographie – VERSCHAFFEL, J., «Herzieningen van B.T.W., onttrekkingen
en gelijkgestelde handelingen», A.F.T., 2000, n° 3, 126-142.
5322
art. 12 § 1er 1° C.T.V.A.
Une T.V.A. non-déductible est due sur le plan interne
lorsqu'un assujetti prélève un bien meuble de son entre-
prise pour ses besoins privés ou pour les besoins privés de
son personnel242 et, plus généralement, à des fins étran-
gères à son activité économique, lorsque ce bien ou les
éléments qui le composent ont ouvert droit à une dé-
duction complète ou partielle de la taxe (art. 12 § 1er
al. 1er 1° C.T.V.A.).
Lorsqu'un assujetti prélève à des fins étrangères à l'en-
treprise, un véhicule acheté sans qu'un droit à déduc-
tion de la T.V.A. n'ait été ouvert et ayant fait l'objet,
postérieurement à son acquisition, de travaux pour
lesquels la T.V.A. a été déduite, la T.V.A. ne concerne que
les éléments qui ont ouvert un droit à déduction.
C’est-à-dire, les éléments qui ont définitivement perdu
leurs caractéristiques distinctives physiques et écono-
miques lorsqu'ils ont été incorporés au véhicule, posté-
rieurement à son achat, à la suite d'opérations de li-
vraisons de biens qui ont entraîné une augmentation
durable de la valeur du véhicule, non totalement con-
sommée au moment du prélèvement243.
5323
art. 12 § 1er 2° C.T.V.A.
241
C.J.C.E., 6 mai 1992, n° C-20/91, De Jong, Rec., I- 2847.
242
SORIANO, A. et NOIRHOMME, P., «Les cadeaux et la T.V.A.», R.G.F., 2003, 14-24.
243
C.J.C.E., 17 mai 2001, n° 322/99 en 323/99, Fischer c. Brandenstein, T.F.R.,
2009, 978-990; International VAT Monitor, annexe vol. 12/n° 5, 54.
5324
art. 12 § 1er 3° C.T.V.A.
Une T.V.A. déductible est due sur le plan interne dans le
cas où un assujetti utilise comme bien d'investissement
un bien (meuble ou immeuble), qu'il a fabriqué, fait fabri-
quer, érigé ou fait ériger, ou qu'il a acquis ou importé,
autrement que comme bien d'investissement ou pour le-
quel des droits réels ont été constitués, cédés ou ré-
trocédés à son profit avec application de la T.V.A., lors-
que ce bien ou les éléments qui le composent ont ou-
244
Voir p. ex., Q. n° 658 Van Biesen, 23 février 2005 en matière de boissons distri-
buées gratuitement dans les clubs sportifs; Q.R., Ch. représ., 2009-2010,
n° 097, p. 91-93, Q. n° 325, Van Biesen, 18.01.2010.
245
C.J.C.E., 30 septembre 2010, aff. C-581/08, EMI Group, J.O.C.E. C., 20 novembre
2010, n° 317, 7, T.F.R., 2010, n° 389, 876.
246
SORIANO, A. et NOIRHOMME, P., «Les cadeaux et la T.V.A.», R.G.F., 2003, 14-24.
247
Q.R., Sénat, 1982-83, n° 3, 67-68, 28 septembre 1982, Q. n° 190, Vanderborght,
Rev. T.V.A., 1983, n° 56, 50; Q.R., Sénat, 1984-85, n° 12, 474, 22 novembre
1984, Q. n° 63, Vermeiren, Rev. T.V.A., 1985, n° 66, 128; Gand, 30 juin
1992, F.J.F., N° 93/22.
248
Rev. T.V.A., 1976, n° 25, Déc., n° 571, 151.
249
Q.R., Ch. repr., n° 966, 1er juillet 1997, Michel; Commission des Finances de la
Chambre, Q. orale n° A407, van Weddingen, 27 novembre 2002, Fisc. Act.,
2002, n° 43, 1; voir aussi Q.R., Sénat, 2006-2007, n° 3-81, Q. n° 3-6220
Nyssens, 3 novembre 2006, 8830-8831.
250
C.R.A., Commission des Finances, Ch., Com 1206, 1-2, Q. n° 14036 Tommelein,
14 février 2007.
5325
art. 12 § 1er 4° C.T.V.A.
Lorsqu'un assujetti (total ou partiel) utilise un bien
meuble autre qu'un bien d'investissement, qu'il a fabri-
qué, pour effectuer des opérations ne permettant pas la
déduction complète visée à l'article 45 du C.T.V.A., il doit
payer une T.V.A. sur le plan interne qui n'est pas déduc-
tible ou qui n'est déductible que partiellement pour les
éléments constitutifs du bien ayant ouvert droit à une
déduction complète ou partielle de la taxe (art. 12 § 1er
al. 1er 4° C.T.V.A.).
– Pour un assujetti total: voir Circ. n° 6 de 1994 sur les prix et lots
dans des jeux, compétitions ou concours.
– Pour un assujetti partiel: afin de prévenir une double application
du prorata général253; règle de l'affectation réelle: utilisation
251
Déc., n° E.T.107.150 du 15 mai 2006.
252
Anvers, 16 février 2010,T.F.R., 2010, n° 384, 632.
253
Rev. T.V.A., 1971, n° 4, Déc., n° 183, 466.
5326
art. 12 § 1er 5° C.T.V.A.
Une T.V.A. non-déductible est due sur le plan interne
lorsqu'un contribuable ou ses ayants droit, détien-
nent un bien meuble ou immeuble en cas de cessation dé-
finitive de l'activité économique257. Pour l'application de
cette disposition, il est exigé que le bien ou les éléments
qui le composent aient ouvert droit à la déduction. La
disposition ne s'applique pas lorsque l'ayant droit con-
tinue les activités de l'assujetti dans les conditions de
l'article 11 du C.T.V.A. (art. 12 § 1er al. 1er 5° C.T.V.A.).
5327
art. 12 § 2 al. 1er C.T.V.A.
En vertu de l'article 12, § 2, al. 1er du C.T.V.A., la T.V.A. est due
sur le plan interne lorsqu'un bâtiment qui a été cons-
truit ou acquis avec application de la T.V.A. par un ven-
deur professionnel ou sur lequel un droit réel a été
constitué avec application de la T.V.A., n'est pas affecté
comme bien d'investissement par ce dernier dans le délai
prévu. La perception de la T.V.A. n'empêche pas celle du
droit d'enregistrement en cas de cession ultérieure,
lorsque le bâtiment n'est plus neuf pour l'application de
la T.V.A.
– L'article 12, § 2, est applicable à un bâtiment ancien qui a été pro-
fondément transformé258. On émettra les plus extrêmes réserves
quant à ce principe, qui n'est imposé que par décision administra-
tive.
– Vente sous condition suspensive: l'article 12, § 2, est applicable si la
condition n'est pas remplie dans le délai259.
254
Rev. T.V.A., 1981, n° 51, Déc., n° 772, 611.
255
Rev. T.V.A., 1971, n° 2, Déc., n° 45, 233.
256
Circ., n° 57 de 1972; www.monKEY.be, Module Btw- Vandewinckele, «Gemengde belas-
tingplichtige die de regel van het werkelijk gebruik toepast», 4°.
257
Q.R., Ch. repr., n° 145, Q. n° 1333 Michel, 2203.
258
Déc., n° 595, Rev. T.V.A., 1977, n° 28, 29, n° 595.
259
Rev. T.V.A., 1975, n° 22, Déc., n° 536, 304.
5328
Ces opérations s'apparentent à des prestations de ser-
vices. Cela vise les prestations des commissionnaires et
les opérations y assimilées, la location-vente, la vente à
tempérament, la consignation et, jusqu'au 31 décembre
1995, le travail à façon.
5329
Bibliographie – AMAND, C., «Les intermédiaires en T.V.A. belge depuis l'abo-
lition des frontières fiscales», J.D.F., 1993, 195.
264
C.J.C.E., 6 février 2003, C- 185/01, Auto Lease Holland; STAS, D., «Het commis-
sionairsbeginsel op losse schroeven gezet?», T.F.R., 2003, 708- 710 et HEL-
LEPUTTE, C.A. et HODY, O., note sous C.J.C.E., 6 février 2003, C-185/01,
Auto Lease Holland, R.G.F., mars 2003 Voir également note sous Trib. Liège,
20 septembre 2004, VYNCKE, K. et VANDENDRIESSCHE, P., T.F.R., 280, 409.
Voir également, C.J.C.E., 27 mal 2004, n° C-68/03, D Lipjes et Staatssecre-
taris van Financiën.
265
VERSCHAFFEL, J., «Doorfacturatie van kosten: B.T.W.- gevolgen», A.F.T., 2001,
378.
2. {xe "Location-vente"}Location-vente
5330
La location-vente constitue une livraison du bien mis à
disposition, nonobstant le report de la cession de la
propriété jusqu'au paiement total des loyers.
Elle est soumise à la T.V.A. au moment de la mise à disposi-
tion267.
5331
Un assujetti dont l'activité économique ne consiste pas
en la vente habituelle de bâtiments avec application de
la taxe, peut opter pour l'application de la T.V.A. sur la
livraison d'un bâtiment neuf, les constitutions, cessions
et rétrocessions de droits réels portant sur des bâti-
ments neufs si elles sont effectuées dans le délai-T.V.A. (cf.
n° 5216).
266
Q.R., Ch. repr., 1992-93, n° 52, 22 mars 1993, Q. n° 421de Clippele, 5 février
1993, 4426; Rev. T.V.A., 1993, n° 104, 605.
267
Q.R., Ch. repr., 1994-1995, n° 128, 14 novembre 1994, Q. n° 1027, 20 avril 1994,
13.358; Rev. T.V.A., 1994, n° 111, 1216; Q.R., Sénat, 1997-1998, n° 224,
Milquet, 4 avril 1997; Q.R., Chambre, 2008-2009, n°051, p.197-199, Q.
n° 203, Brotcorne dd. 19 janvier 2009.
5331,50
art. 15 § 2 al. 1er C.T.V.A.
L'article 15, § 2, alinéa 1 du C.T.V.A. pose comme règle géné-
rale qu'une livraison a lieu en Belgique lorsque l'en-
droit où le bien est mis à disposition de l'acquéreur ou
du cessionnaire, se trouve en Belgique.
Le deuxième alinéa de cet article énumère les exceptions
à cette règle générale, et stipule qu'une livraison a lieu
en Belgique lorsque:
– l'expédition ou le transport d'un bien à l'acquéreur
commence en Belgique;
– un bien est installé ou monté en Belgique par le
fournisseur ou pour le compte du fournisseur;
– un bien est livré à bord d'un bateau, d'un avion ou
d'un train et au cours de la partie d'un transport de
passagers, effectuée à l'intérieur de l'Union euro-
péenne, qui a débuté en Belgique 268;
– il s’agit de livraisons de gaz ou d’électricité qui sont
livrés par le réseau de distribution, soit à un acqué-
reur qui a établi en Belgique le siège de son activité
économique et dont l'activité consiste à revendre
du gaz ou de l’électricité, soit à un acquéreur qui
entend utiliser et consommer ces biens en Belgique 269.
La compétence pour taxer la livraison et la pose d’un câble à fibres
optiques reliant deux Etats membres et situé en partie en dehors du
territoire de la Communauté, revient à chaque Etat membre au pro-
rata de la longueur du câble se trouvant sur son territoire tant en
ce qui concerne le prix du câble lui-même et du reste du matériel,
qu'en ce qui concerne le coût des services liés à la pose de ce dernier.
Par conséquent, la livraison et la pose d’un câble à fibres optiques
reliant deux Etats membres n’est pas soumise à la T.V.A. pour la partie de
l’opération qui se déroule dans la zone économique exclusive, sur le
plateau continental et en haute mer270.
5332
art. 15 § 3 C.T.V.A.
Lorsque le lieu de l'expédition ou du transport d'un
bien à destination de l'acquéreur n'est pas situé à l'inté-
268
En matière de localisation de livraisons de biens effectuées sur un bateau, voir
C.J.C.E., 7 avril 2005, concl. dans l'affaire C-58/04, Antje Köhler c. Fi-
nanzamt Düsseldorf-Nord.
269
Pour une explication détaillée du foncitonnement de ce régime, voir, Circ. AAF
1/2005, 3 février 2005, Déc., E.T.108.543, 23 mai 2005 et WILLE, P. et DES-
MEYTERE, L., «Implementation of the New Rules for Gas and Electricity», VAT
Monitor, May/June 2005, IBFD, 167.
270
C.J.C.E., 29 mars 2007, n° C-111/05, Aktiebolaget NN.
5333
art. 15 § 7 C.T.V.A.
Sauf preuve contraire, la livraison a lieu en Belgique si,
au moment de la livraison (voir § 8 ci-après), une des par-
ties y a établi un siège d'activité économique, un établis-
sement stable, ou à défaut, un domicile ou une résidence
habituelle (art. 15 § 7 C.T.V.A.).
L'article 15 C.T.V.A. établit des règles particulières pour le lieu de livrai-
son pour les ventes à distance. Elles sont exposées au chapitre IV con-
cernant les règles en matière d'acquisition intracommunautaire de
biens.
5334
art. 16 § 1er al. 1er C.T.V.A.
La livraison s'opère au moment où un bien est mis à dis-
position de l'acquéreur ou du cessionnaire (art. 16 § 1er
al. 1er C.T.V.A.).
5335
art. 16 § 1er al. 2 C.T.V.A.
Lorsque le bien est expédié ou transporté, par le four-
nisseur ou par un tiers pour le compte de celui-ci, la li-
vraison a lieu en principe au moment de l'arrivée de l'ex-
pédition ou du transport à destination de l'acheteur
ou du cessionnaire. Mais, lorsque le bien est installé ou
monté par le fournisseur ou par un tiers pour son
compte, la livraison a en principe lieu au moment où
l'installation ou le montage est terminé (art. 16 § 1er al. 2
C.T.V.A.).
5336
Par dérogation à ce qui précède, une livraison a lieu:
1. pour les livraisons de biens à caractère continu, qui
donnent lieu à des paiements ou des décomptes suc-
cessifs: à l'expiration de chaque période à laquelle se
rapporte un décompte ou un paiement;
5337
art. 16 § 2 al. 1er C.T.V.A.
Lorsque le bien se trouve à la disposition de l'acquéreur
ou du cessionnaire avant la conclusion du contrat
ou lorsque le bien reste en possession du vendeur ou du
cédant après la conclusion du contrat, la livraison
est réputée s'opérer au moment où le contrat a effet
(art. 16 § 2 al. 1er C.T.V.A.).
5338
art. 16 § 2 al. 2 C.T.V.A.
Pour les biens déposés en consignation (voir supra: Ex-
tension de la notion de livraison), la livraison au con-
signataire s'opère au moment où celui-ci en est proprié-
taire conformément à l'article 16, § 2, alinéa 2 du C.T.V.A.
Lorsque le consignataire est un commissionnaire ven-
deur, la livraison à ce dernier est censée avoir lieu au
fur et à mesure qu'il livre les biens vendus par son in-
termédiaire271.
5340
art. 16 § 3 C.T.V.A.
Sauf preuve contraire, la livraison des biens s'opère au
moment où les biens cessent d'exister dans le magasin,
l'atelier ou le dépôt du fournisseur en Belgique (art. 16
§ 3 C.T.V.A.).
La notion de moment de la livraison des biens est importante pour
déterminer:
– le lieu de la livraison des biens;
– la période pour la facturation;
– la période de déclaration T.V.A.;
– les taux applicables.
§ 9. EXIGIBILITE DE LA TAXE
5341
{xe "Livraison"}Le fait générateur de la taxe est celui par
lequel sont réalisées les conditions légales nécessaires
271
Voir Q.R., Ch. repr., 1994-1995, 128, 14 novembre 1994, 13.368, Q. n° 1215 Cau-
dron, 14 septembre 1994; Rev. T.V.A., 1994, n° 111, 1268.
5342
En principe, l'existence du fait générateur coïncide avec
l'exigibilité de la T.V.A. Exceptionnellement, le fait géné-
rateur intervient cependant au moment où le prix ou
une partie de celui-ci (acompte) est facturé ou encaissé,
si ce moment précède celui de la livraison. En outre, la
T.V.A. est exigible au moment où le prix, en tout ou en
partie, doit être payé contractuellement lorsque ce
moment précède un des moments susmentionnés (livrai-
son, facture, encaissement).
Cependant, la taxe n’est pas exigible lorsque des paie-
ments anticipés d’une somme forfaitaire, versée pour des
biens indiqués de manière générale dans une liste pou-
vant être modifiée à tout moment d’un commun ac-
cord par l’acheteur et le vendeur et à partir de la-
quelle l’acheteur pourra éventuellement choisir des
articles, sur la base d’un accord qu’il peut à tout mo-
ment unilatéralement résilier en récupérant
l’intégralité du paiement anticipé non-utilisé273.
Vu que la Directive 2001/115/CE relative à la facturation
ne prévoit pas d'obligation d'émettre une facture et vu
la circonstance que ni la deuxième directive, ni la
Sixième Directive n'ont jamais prévu que l'échéance puisse
constituer une cause d'exigibilité, l'échéance contrac-
tuelle a été supprimée depuis le 1er janvier 2004 comme
cause subsidiaire d'exigibilité274.
5343
art. 17 § 3 C.T.V.A.
art. 17
A.R. n° 1
29/12/1992
En vertu de l'article 17, § 3 du C.T.V.A., le Roi peut prévoir
que pour les livraisons de biens meubles effectuées par
des assujettis qui, habituellement livrent des biens à des
272
C.J.C.E., 20 octobre 1993, n° C-10/92, Maurizio Balocchi, Rec., 1-5105; F.J.F.,
N° 94/ 73.
273
C.J.C.E., 21 février 2006, n° C-419/02, BUPA Hospitals Ltd & Goldsborough Deve-
lopments Ltd.
274
Art 17, § 1er, al. 3, abrogé par l'art. 3, L. 28 janvier 2004, M.B., 10 juin
2004, applicable à partir du 1er janvier 2004.
Chapitre II
Prestation de {xe "TVA –
Services"}services{xe "Service"} en
Belgique
§ 1. DEFINITION
5351
Est considérée comme une prestation de services, toute
opération qui ne constitue pas une livraison d'un bien.
5352
art. 18 § 1er al. 2 C.T.V.A.
L'article 18, § 1er, alinéa 2 du C.T.V.A. contient une liste qui
vise à préciser le contenu de la notion de prestations de
services, sans toutefois prétendre à l'exhaustivité. Il pré-
sente néanmoins l'intérêt de montrer certaines limites de
la notion. D’une part, il y a une délimitation par rapport
aux livraisons de biens, délimitation qui est basée sur la
distinction entre biens corporels et incorporels. D’autre
part, il y a une délimitation par rapport aux «non- opé-
rations»275.
Une opération reprise dans cette liste n'est pas nécessai-
rement soumise à la T.V.A.: elle peut en effet tomber dans
le champ d'application d'une exonération de T.V.A.
Dans la pratique, il est souvent difficile de faire la dis-
tinction entre une livraison des biens et une prestation
de service (comme par exemple la livraison d'un bien avec
son installation, la réparation avec la fourniture de
pièces détachées). Pour les livraisons avec installation
ou montage du bien, l'administration de la T.V.A. ap-
275
L’obligation de s’abstenir d’effectuer une opération est considérée comme étant
une prestation de service.
5353
Un travail matériel ou intellectuel, dont le {xe "Travail
à faç on"}travail à façon.
Sont entre autres visés: les travaux mobiliers et immobiliers; les tra-
vaux de gestion, d'organisation, d'étude, de contrôle, d'analyse; les
services ayant pour objet des soins personnels; l'enlèvement des im-
mondices, des déchets; les travaux de publicité; les prestations qui
relèvent de l'organisation de funérailles280; les expertises faites par les
architectes, les géomètres et plus généralement par tout expert immo-
bilier281; les expertises faites par les comptables282; la fourniture de soins
à des animaux283; la prestation qui consiste en une enquête de solvabi-
276
Déc., n° E.T. 95.109 du 10 mai 1999, Rev. T.V.A., n° 145, 139.
277
Circ., n° AFER 40 du 6 novembre 2007.
278
Anvers, 18 février 2003, F.J.F., N° 2003/145 et Déc., E.T., 946/70, 25 février
2005.
279
C.J.U.E., 29 juillet 2010, aff. C-40/09, Astra Zeneca UK, J.O.E.C., n° 246,
11 septembre 2010, 4.
280
Rev. T.V.A., 1983, n° 56, Déc., n° 793.
281
Rev. T.V.A., 1971, n° 1, Déc., n° 12.
282
Rev. T.V.A., 1971, n° 3, Déc., n° 75.
283
Rev. T.V.A., 1971, n° 2, Déc., n° 47; Rev. T.V.A., 1971, n° 4, Déc., n° 121.
5354
La {xe "Mise à disposition de personnel"}mise à disposition
de personnel.
Il s'agit de la convention par laquelle une personne met des membres
de son personnel à la disposition d'une autre personne, en vue de
l'exécution de travaux, sous la direction de cette dernière. La dis-
tinction entre la mise à disposition de personnel et le contrat d'en-
treprise étant parfois difficile à faire, l'administration admet l'inter-
prétation de la convention avancée par les parties, pour autant
qu'elles adoptent la même interprétation pour toutes les dispositions
du Code applicable à cette convention289.
5355
Le {xe "Mandat"}mandat.
– Le mandat rétribué de commissaire est, pour le tout, soumis à la
T.V.A. Le mandat statutaire d'administrateur ou de gérant reste en
dehors du champ d'application de la T.V.A. parce qu'un lien de su-
bordination est supposé exister à l'égard du mandant. De même, les
administrateurs et gérants sont également assujettis pour les ser-
vices rendus en dehors de l'exercice de leur mandat statutaire.
– Des personnes morales peuvent être administrateurs d'une SA ou
d'une SCA. Elles peuvent être identifiées comme assujettis mais elles
peuvent également opter pour conserver leurs rémunérations
d'administrateur en dehors du champ d'application de la T.V.A.290. Les
montants payés pour siéger au conseil d'administration d'une ASBL,
doivent être considérés comme une rémunération pour un service
visé à l'article 18, § 1er, alinéa 1er, 1° du C.T.V.A. La T.V.A. est par consé-
quent due sur ces montants291.
284
Rev. T.V.A., 1971, n° 4, Déc., n° 127.
285
Rev. T.V.A., 1972, n° 7, Déc., n° 288.
286
Rev. T.V.A., 1986, n° 71, Déc., n° 856.
287
Voir aussi Circ. n° 7 du 28 septembre 1998.
288
C.J.C.E., 14 mai 1984, n° 139/84, Van Dijk's Boekhuis BV, J.O.C.E., n° C-138,
6 juin 1985, 5.
289
Q.R., Ch. repr., 1995-1996, n° 181, 1910, Q. n° 183 Michel, 7 décembre 1995, Rev.
T.V.A., n° 120, 345. Bureaux d'intérim: Circ. n° 70 de 1972.
290
Rev. T.V.A., 1994, n° 110, Déc., 995, 1019.
291
Trib. Gand, 8 mai 2003, F.J.F., N° 2004/84.
5357
La cession ou la concession {xe "Cession d’ une clientè
le"}d'une clientèle; l'engagement de ne pas exercer une
activité professionnelle.
– La clause de non-établissement imposée aux vendeurs d'un fonds de
commerce implique l'engagement de ne pas exercer une activité
professionnelle.
– L'engagement d'abandonner la production laitière que prend un
exploitant agricole dans le cadre de la politique agricole com-
mune fixant une indemnité à l'abandon définitif de la production
laitière ne constitue pas une prestation de services. Par consé-
quent, l'indemnité perçue à cet effet n'est pas soumise à la T.V.A. En
indemnisant les exploitants agricoles qui s'engagent à cesser leur
production, la Communauté européenne n'acquiert ni des biens ni
des services pour son propre usage, mais agit dans l'intérêt général
qui est de favoriser le fonctionnement régulier du marché com-
munautaire du lait. L'engagement de l'exploitant agricole d'aban-
donner sa production laitière n'apporte ni à la Communauté ni
aux autorités nationales compétentes d'avantages de nature à
permettre de les considérer comme des consommateurs d'un ser-
vice295.
292
Rev. TVA., 1971, n° 3, Déc., n° 71, 360. Contra: Trib. Anvers, 21 février 2003,
F.J.F., N° 2003/144.
293
Rev. T.V.A., 1974, n° 15, Déc., n° 437, 184 en ce qui concerne le mobilier d'un
café; www.monKEY.be, Module Btw-Vandewinckele, «Bruiklening».
294
Doc. parl., Sénat, 1968-1969, n° 455, 105 et 106; cf.L. DE BROE, «Leasing &
T.V.A.: de nouvelles règles aux Pays-Bas», Fiscologue, 1999, n° 696, 1-3.
295
C.J.C.E., 29 février 1996, Júrgen Mohr c. Finanzamt Bad Segeberd, Rec., I-959;
F.J.F., N° 96/348; Rev. T.V.A., 1996, n° 122, 691.
5359
art. 18 § 1er 7°, 21 § 3 7° a, 44 § 3 3° et 10° C.T.V.A.
La cession ou la concession d'un {xe "Brevet"}brevet,
d'une marque de fabrique ou de commerce, d'un droit
d'auteur, d'un dessin ou modèle industriel, ou d'autres
droits similaires.
– Le droit de donner une représentation de théâtre ou autre, en
public, est visé par l'article 18, § 1er, 7°300.
– Les prestations de lay-out sont protégées par la loi sur les droits
d'auteur; l'article 18, § 1er, 7°, est applicable mais l'exemption de l'ar-
ticle 44, § 3, 3° du C.T.V.A. peut s'appliquer301.
– Les rémunérations pour les photocopies d'œuvres protégées d'au-
teurs et d'éditeurs sont soumises à la T.V.A.302.
– L'opération par laquelle la société détentrice des droits sur un
logiciel standardisé donne à son client l'autorisation d'équiper
de ce logiciel différents postes de travail, s'analyse, pour le tout,
en une prestation de services303;
La cession de quotas d'émission de gaz à effet de serre est égale-
ment considérée comme une prestation de services au sens de l'ar-
ticle 18, § 1er, 7° du C.T.V.A.304.
296
Rev. T.V.A., 1976, n° 24, Déc., n° 554, 78; Déc., n° E.T. 96.988 du 22 novembre
2000, www.monKEY.be, Module Btw-Vandewinckele, «Brouwerijcontracten».
297
Gand, 18 mai 1983, R.G.F., 1983, 59; Gand, 29 septembre 1986, F.J.F., N° 87/196;
Cass., 2 décembre 1988, Rev. T.V.A., 1989, n° 87, 332; Gand, 28 avril 2009,
F.J.F., N° 2010/171.
298
C.J.C.E., 18 novembre 2004, n° C-284/03, Temco Europe NV; W., PANIS, «De BTW-
vrijstelling voor onroerende verhuur: kenmerken, uitsluitingen en altema-
tieven», T.F.R.,2005, 275, 60; Circ. n° 4 de 1973, nos 67 à 79 et Manuel de
T.V.A., n° 51, B; Voir également Circ. n° 4 de 1973, nos 67 à 79 et Manuel
de T.V.A., n° 51, B, voir aussi Circ. n° 15 de 1978 en ce qui concerne la
mise à disposition d'un stand à une foire commerciale; voir aussi Gand,
8 novembre 2000, T.F.R.,2001, 197, 275, avec nole de D., STAS; Trib.
Bruxelles, 29 novembre 2000, Fiscologue, 2001, 787, 5; Trib. Bruges,
9 avril 2001, BTW-percentages, n° 367, 20; Trib. Bruges, 4 septembre 2001,
Cour. Fisc., 2000, n° 17, 489.
299
Déc., n° E.T.110.941 du 27 mars 2006.
300
Rev. T.V.A., 1976, n° 25, Déc., n° 562, 145.
301
Rev. T.V.A., 1976, n° 25, Déc., n° 563, 146.
302
Déc., n° E.T. 91692 du 22 avril 1999, Rev. T.V.A., 1999, n° 142, 490.
303
Déc., n° E.T. 101.848 du 13 février 2002, sources à consulter gratuitement sur
www.monKEY.be.
304
Voir Déc., E.T., 109.133 du 16 mars 2005 et V., SEPULCHRE, «Quotas d'émissions de
gaz à effet de serre-Impact TVA», Act. fisc., 2005, n° 17, 1.
5360
art. 56 § 2 C.T.V.A.
La mise à disposition d'{xe "Emplacement pour
cules"}emplacements pour véhicules.
Est assujetti, quiconque met à disposition des emplacements pour vé-
hicules, en ce compris des garages fermés ou des boxes. Le prix perçu est
sujet à la taxe de 21 %, sauf application de l'article 56, § 2 C.T.V.A. Il n'y a
toutefois pas d'assujettissement lorsque la mise à disposition est
étroitement liée à la location d'un autre bien immobilier au même lo-
cataire, comme par exemple un appartement306.
5361
La mise à disposition d'{xe "Emplacement pour entrepo-
sage"}emplacements pour l'entreposage de biens.
– La mise à disposition d'emplacements de bateaux de plaisance pour
l'hivernage est visée307.
– La mise à disposition (location) doit concerner l'ensemble des em-
placements qui sont spécialement développés ou construits à cette
fin et qui servent exclusivement et effectivement à cet usage. N'em-
pêche pas la perception de la taxe, un bureau attenant à l'emplace-
ment qui est exclusivement utilisé par les membres du personnel
chargé de la gestion de l'entrepôt308.
5362
La fourniture de {xe "Logements meublé s"}logements
meublés.
– La mise à disposition de chambres meublées à des étudiants et à des
vacanciers n'est pas visée pour autant que le bailleur n'ait pas la
qualité d'{xe "Hô tel"}hôtelier ou d'exploitant d'un établissement
similaire309.
– Sont visés, les établissements où des chambres meublées qui sont
mises à disposition pour une durée inférieure à une nuit, même lors-
que l'exploitant ne fournit ni nourriture ni boissons, de même que
les maisons de vacances, les maisons qui organisent habituellement
305
Déc., n° E.T. 113.522 du 26 février 2008.
306
Rev. T.V.A., 1994, n° 109; Déc., 989, 619; C.J.C.E., 13 juillet 1989, n° C-173/-
88, Henriksen, Rev. T.V.A., 1995, n° 113, 579.
307
Q.R., Ch. repr., 1977-1978, 3, 140, 25 octobre 1977, Q., n° 8 De Vlies, Rev.
T.V.A., 1978, n° 34, 310.
308
Déc., 29 septembre 1995, n° E.T. 84.364, Rev. T.V.A., n° 122, 505; Trib.
Bruxelles, 26 avril 2002, F.J.F., N° 2003/85; Cour. Fisc., 2002/555.
309
Circ. n° 4 de 1973; Q.R., Ch. repr., 1984-1985, 565, 5 octobre 1984, Q. n° 395
Leclercq; Rev. T.V.A., n° 66, 108; Trib. Mons, 3 mars 1993, F.J.F.,
N° 93/225. Voir également, Q.R., Ch., 2004-2005, n° 083, Q. n° 768 Four-
naux, 2 mai 2005, 14248- 14250.
5363
La mise à disposition d'emplacements pour le {xe "Cam-
ping"}camping312.
5364
La fourniture de nourriture et de boissons effectuée
dans les restaurants et les débits de boissons et, plus
généralement, dans des conditions telles qu'elles sont
consommées sur place.
– La fourniture de nourriture et de boissons qui sont emportées par
le client, est une livraison de biens, non une prestation de ser-
vices313. Cette distinction est importante pour déterminer le taux
applicable.
– La mise à disposition d'une salle314.
– La fourniture de repas servis selon une formule de tables d'hôtes315.
– La fourniture de nourriture et de boissons par un distributeur
automatique n'est considérée comme un service que lorsque les ap-
pareils automatiques sont placés dans des endroits aménagés pour
la consommation sur place (comme les cafés, cantines, etc.)316.
– La distinction entre prestation de services et livraison de bien
n'est pas toujours évidente. C'est ainsi que les opérations de res-
tauration étaient traitées de livraisons de biens en Allemagne. La
Cour de Justice a observé que l'opération de restauration est ca-
ractérisée par un faisceau d'éléments et d'actes dont la livraison
de nourriture n'est qu'une des composantes et au sein duquel les
services prédominent largement: la fourniture de mets préparés et
de boissons prêts à la consommation immédiate est le résultat
d'une série de services allant de la cuisson de mets jusqu'à la déli-
vrance sur un support. Cette opération s'accompagne de la mise à
disposition du client d'une infrastructure comportant une salle
de restauration avec dépendances (vestiaire, etc.) ainsi que le mobi-
lier et la vaisselle. Le cas échéant, des serveurs dressent le couvert,
310
Circ. n° 17 de 1994; Q.P., Ch., 2004- 2005, n° 083, Q. n° 768 Fournaux, 14248-
14250.
311
Rapport de la Commission de la Chambre, CRIV 50, Com. 559, 21, Q. orale n° 5285
Grauwels, 23 octobre 2001, BTW-Percentages, 2002, n° 390, 10-11; Q.P.,
Chambre, 2004-05, n° 086, Q. n° 770 Fournaux, 14992- 14993.
312
Pour les règles applicables à la mise à disposition d'un terrain de camping par
une autorité publique, voir, Q.P., n° 713, Arens, 1er avril 2005.
313
Voir Rev. T.V.A., 1983, n° 58, Déc., n° 802; Rev. T.V.A., 1973, n° 13, Déc.,
n° 421, 405. Voir également, Liège, 15 octobre 2003, F.J.F., N° 2004/143,
469.
314
Circ. n° 4 de 1973, nos 38 à 41; Q.P., Chambre, 2004-2005, n° 086, Q. n° 770
Fournaux, 14992-14993.
315
Q.P., n° 600 Gerkens, 18 janvier 2005.
316
Déc., n° E.T. 92.435 du 12 février 1999, Rev. T.V.A., n° 142, 492.
5366
L'octroi du {xe "Droit d’ accè s"}droit d'accéder à des
installations culturelles, sportives ou de divertisse-
ment, et l'octroi du droit de les utiliser.
5367
Les prestations {xe "Opé rations bancaires et financiè
res"}bancaires et financières.
5368
Les prestations des entreprises de radiodistribution, té-
lédistribution et {xe "Té lé communication"}télécom-
munication.
Par prestation de télécommunication on entend les services de trans-
mission, émission ou réception de signaux, écrits, images ou messages de
nature quelconque par câble, ondes, systèmes optiques ou électroma-
gnétiques. Sont également visés la distribution de programmes de télé-
vision par câble, satellite, la fourniture de réseaux ou infrastructures
tels que des câbles, des satellites aux fins de télécommunication, ainsi
que l'accès à internet et aux réseaux de courrier électronique (propo-
sition de modification de la Sixième Directive en matière de localisation
de services de télécommunication).
Le 1er juin 1997, une proposition de définition a été adoptée au niveau
européen, qui a été intégrée comme suit dans la législation T.V.A. belge:
«Sont considérés comme services de télécommunications, les services
ayant pour objet la transmission, émission et réception de signaux,
écrits, images et sons ou informations de toute nature, par fils, par
radio, par moyens optiques ou par d'autres moyens électromagné-
317
C.J.C.E., 2 mai 1996, n° C-231/94, Faaborg-Gelting Linien, Rec., I-2395; Gand,
8 novembre 2001, Fiscologue, 2002, n° 832, 11.
318
Q.R., Chambre, 2008-2009, n°070, p.31-33, Q. n°519, Brotcorne dd. 15 juin 2009.
5369
{xe "Pé age"}L'octroi du droit d'accéder à des voies de
communication et aux ouvrages d'art qui s'y ratta-
chent, et l'octroi du droit de les utiliser.
5369,30
Les services fournis par voie électronique.
Sont ainsi notamment considérés comme tels, les ser-
vices fournis par voie électronique ayant pour objet la
fourniture et l'hébergement de sites informatiques, la
maintenance à distance de programmes et d'équipement,
la fourniture de logiciels et la mise à jour de ceux-ci, la
fourniture d'images, de textes et d'informations et la
mise à disposition de bases de données, la fourniture de
musique, de films et de jeux, y compris les jeux de hasard
ou d'argent, d'émissions ou de manifestations politiques,
culturelles, artistiques, sportives, scientifiques ou de
divertissement et la fourniture de services d'enseigne-
ment à distance321.
5369,50
art. 18 § 1er et § 2 al. 1er C.T.V.A.
En vertu de l'article 18, § 2, alinéa 1er du C.T.V.A., est consi-
dérée comme une prestation de services, l'exécution
d'une opération visée à l'article 18, § 1er du C.T.V.A. en ver-
tu d’une réquisition faite par l’autorité publique ou en
son nom et, plus généralement, en vertu d’une loi, d’un
décret, d’une ordonnance, d’un arrêté ou d’un règle-
ment administratif. Par exemple: les prestations des ex-
319
A.R. du 27 mai 1997, M.B., 31 mai 1997. Pour un détail du régime T.V.A. appli-
cable aux cartes prépayées, voir Circ. AFER 41/2004, 20 décembre 2004,
Déc., E.T. 108.690., 11 janvier 2005 et Déc., E.T. 108.686, 19 janvier
2005.
320
A.R. du 28 décembre 1999, M.B., 31 décembre 1999.
321
Dir., 7 mai 2002, 2002/38/C.E., J.O.C.E., n° L 128, 41; Circ. n° 9, 12 août 2003,
6-14 et MASSIN, «Régime TVA du «e-commerce» à partir du 1er juillet 2003»,
Fiscologue, 2003, n° 887, 5-7; KIRSCH S. et STAS D., «La TVA et le commerce
électronique – en route vers le système définitif?», R.G.F., n°4, avril
2009.
5370
art. 18 § 3 C.T.V.A.
Ne sont pas considérées comme des prestations de ser-
vices, les prestations de services qui sont effectuées lors
de la cession, sous forme d'apport en société ou autre-
ment, d'une universalité de biens ou d'une branche d'ac-
tivité, dans les conditions énoncées à l'article 11 du
C.T.V.A. (art. 18 § 3 C.T.V.A.).
Un établissement stable, qui n’est pas une entité juri-
dique distincte de la société dont il relève, et auquel la
société fournit des prestations de services, forme avec
celle-ci un assujetti unique. Ces prestations se situent
par conséquent en dehors du champ d’application de la
T.V.A. et ne sont pas considérées comme des prestations
de services au sens de la T.V.A.323.
5371
Certaines opérations qui ne sont pas des opérations
économiques sont assimilées à des prestations de ser-
vices et soumises, comme telles, à la T.V.A.
322
A.R. du 28 décembre 1999, M.B., 31 décembre 1999, 50511.
323
C.J.C.E., 23 mars 2006, n° C-210/4, FCE Bank plc.; Trib. Bruxelles, 22 septembre
2009, rôle n° 08/1250/A, Cour. fisc., 2009, 681.
5372
art. 19 § 1er C.T.V.A.
Est interdite, l'imposition de l'{xe "Utilisation privé e d’ une socié té
"}utilisation privée d'un bien d'entreprise qui n'a pas ouvert droit à
déduction complète ou partielle de la T.V.A.325. L'utilisation privée d'un
bien n'est imposable qu'à titre exceptionnel et, par conséquent,
l’expression «utilisation d'un bien» doit être interprétée strictement,
en ce sens qu'elle comprend uniquement l'utilisation du bien lui-même.
Ainsi, les prestations de services fournies par des tiers en vue de l'en-
tretien ou de l'exploitation du bien, sans possibilité de déduction par
l'assujetti de la T.V.A. versée en amont, ne relèvent pas de cette disposi-
tion326.
L'employeur qui assure le transport de ses salariés, de leur domicile
jusqu'à leur lieu de travail, à titre gratuit et sans lien concret avec
la prestation de travail ou le salaire, n'effectue pas une prestation de
services à titre onéreux.Cette opération satisfait ainsi des besoins
privés des salariés et elle est donc normalement taxée comme une
prestation de services à soi-même. Cependant, cette opération ne sera
pas taxée lorsque les circonstances de la cause, comme par exemple, la
difficulté de recourir à d'autres moyens de transport convenables et
les changements de lieu de travail, commandent que le transport des
324
C.J.C.E., 8 mai 2003, n° C-269/00, Wolfgang Seeling: «Dès lors, un assujetti qui
choisit d'affecter la totalité d'un bâtiment à son entreprise et qui uti-
lise, par la suite, une partie de ce bâtiment pour ses besoins privés, a,
d'une part, le droit de déduire la TVA acquittée en amont sur la totalité
des frais de construction dudit bâtiment et, d'autre part, l'obligation, y
correspondant, de payer la TVA sur le montant des dépenses engagées pour
l'exécution de ladite utilisation.», F.J.F., N° 2003/217; Circ. n°AAF
3/2007, 15 février 2007; Circ. N°5/2005 (E.T. 108.691), 31 janvier 2005.
325
C.J.C.E., 27 juin 1989, n° 50/88, Kühne, Rec., 1925; F.J.F., N° 90/60.
326
C.J.C.E., 25 mai 1993, n° C-193/91, Mohsche, Rec., I-2615; F.J.F., N° 93/381;
Rev. T.V.A., 1994, n° 108, 460.
5373
art. 19 § 2 al. 1er 1° C.T.V.A.
En vertu de l'article 19, § 2, alinéa 1er, 1° du C.T.V.A., est assi-
milée à une prestation de services effectuée à titre oné-
reux, l'exécution, par un assujetti, d'un travail immobi-
lier332:
1. pour les besoins de son activité économique, à l'ex-
ception:
a. des travaux de construction d'un bâtiment effec-
tués par un assujetti visé à l'article 12, § 2 du C.T.V.A.;
b. des travaux de réparation, d'entretien ou de net-
toyage, lorsque l'exécution de tels travaux par
327
C.J.C.E., 16 octobre 1997, n° C-258/95, Julius Filibeck Söhne, Rec., I- 5577,
concl. av. gén. P. LEGER.
328
Circ. n° 4/1996, Rev. T.V.A., n° 121, 423; voir également VANDENDRIESSCHE, P.,
«Voordelen van alle aard. Wat met de B.T.W.?», A.F.T., 1996, 20.
329
Q.R., Sénat, 2000-2001, n° 2-25, Q. n° 686 Nyssens, 25 mai 2000, 1184.
330
C.J.C.E., 11 septembre 2003, n° C-155/01, Cookies World.
331
C.J.C.E., 12 février 2009, aff. n° C-515/07, Vereniging Noordelijke Land- en
Tuinbouw Organisatie, T.F.R. 2009, n° 361, 435.
332
Voir Cass., 12 décembre 2003, F.J.F., N° 2004/83, 272, R.G.F.,2004, 27, note
SEPULCHRE, V., T.F.R., n° 262, 543, note VANBIERVLIET, F.
5375
art. 20 § 1er C.T.V.A.
{xe "Repré sentant"}Parallèlement à l'article 13 du C.T.V.A.,
l'article 20, § 1er du C.T.V.A. dispose que, sous réserve de ce
qui est applicable aux agences de voyages, lorsqu'un
commissionnaire (art. 13 § 1er C.T.V.A.) ou un intermédiaire
y assimilé (art. 13 § 2 C.T.V.A.), s'entremet dans les presta-
tions de services telles que visées à l'article 18 C.T.V.A., il
est réputé avoir reçu personnellement ces services et les
avoir fournis personnellement334.
Selon l'administration de la T.V.A., si les dépenses engagées par le loca-
taire lui sont remboursées, en tout ou en partie, sous l'une ou l'autre
forme, par le propriétaire, il est censé, en vertu du principe du commis-
sionnaire contenu à l'article 20, § 1er du C.T.V.A., avoir fourni un service
333
Voir Gand, 10 mai 2000, Cour. fisc., 2000, 370, avec note KIEKENS, A. et Q.
n° 416, Bert Schoofs, 3 juillet 2000, Q.R., Ch. repr, 2000-2001, n° 48,
5709.
334
VAN MOORSEL, J., «Doorfacturatie van kosten in groepsverband: wat met de commis-
sionairsfictie inzake dienstprestaties», dans Fiscaal Praktijkboek, 2002-
03, Indirecte belastingen, 113-151. Voir également, Gand, 27 janvier 2004,
F.J.F., N° 2004/233, 787.
5376
Un régime particulier est prévu pour les agences de
voyages (ou organisateurs de circuits touristiques)
qui remplissent les conditions suivantes:
– agir en leur propre nom à l'égard du voyageur;
– utiliser, pour la réalisation du voyage, des livraisons
ou des prestations d'autres assujettis.
Ce régime particulier présente les caractéristiques sui-
vantes:
– les opérations effectuées par l'agence de voyages
sont considérées comme une prestation unique de
l'agence au voyageur;
– le lieu d'imposition de cette prestation de service
unique est l'Etat membre dans lequel est établi le siège
de l'activité économique de l'agence de voyages ou
un établissement stable à partir duquel elle a fourni
la prestation. Contrairement au régime applicable
dans les pays voisins, la Belgique soumet à la taxe les
voyages effectués hors de la Communauté;
– la base d'imposition, hors taxe, de cette prestation de
service est constituée par la marge de l'agence, c'est-à-
dire par la différence entre le montant total (hors
taxe) à payer par le voyageur et le coût effectif sup-
porté par l'agence pour les livraisons et prestations
de services d'autres assujettis, dans la mesure où ces
opérations profitent directement au voyageur. Le
régime belge présente la caractéristique que des bases
forfaitaires d'imposition (6 %, 13 % ou 18 % du prix se-
lon le cas) sont fixées par l'arrêté royal n° 35337.
art. 1er § 7 al. 1er 1° C.T.V.A.
335
Déc., n° E.T. 92284, 27 janvier 1972, Rev. T.V.A., n° 6, 200; Q.R., Ch. repr.,
1973- 1974, n° 7, Q. n° 31 Bode, Rev. T.V.A., n° 15, 224.
336
Trib. Gand, 23 novembre 2000, T.F.R., 2001, 197, 260-266, avec note AGACHE, L.
337
A.R du 28 décembre 1999, M.B., 31 décembre 1999, 50517.
5377
Bibliographie – KAISER, F., La taxe sur la valeur ajoutée et les presta-
tions de services internationales, Kluwer Law and
Taxation Publishers, 1981.
– HINNEKENS, L., «VAT Directive on Electronic Services – Some
open questions», European Taxation, IBFD, 2003, 279-283.
– DE PRETER, J. et STAS, D., «BTW-regime van e-commerce», dans
Dossier e-commerce, Anvers, Kluwer, 2004.
– BONAFONS, J., «La taxation des prestations de services
dans la proposition de la Sixième Directive», R.M.C., 1974,
467.
– STUKKENS, M., «Etude générale», Rev. T.V.A., 1980, n° 46.
– DELANGRE, J., «Les prestations des intermédiaires commer-
ciaux. Application de la T.V.A. et lieu d'utilisation des
services», R.G.F., 1981, 243.
– VANDEN BERGHE, L., «Territorialiteit van de B.T.W.», Fisko-
foon, 1981, 2-15 et 55-70.
– TERRA, B.J.M., «VAT in the EEC», C.M.L.R., 1989, 449.
– TERRA, B.J.M., «Avoidance of double taxation, in VAT: the
place of supply in the EEC», International VAT Monitor,
1990, 8.
– AMAND, C., «Cross-border leasing et T.V.A.», R.G.F., 1994, n° 8-9,
240.
– DE BROE, L., «Cross-border leasing van auto's in België: as-
pecten van B.T.W. – Vrij verkeer van diensten: analyse van
en commentaar op het ARO Lease-arrest van het Hof
van Justitie», A.F.T., 1997, 382.
– HINNEKENS, L., «BTW of nieuwsoortige belastingheffing in
de digitale economie? Kanttekening bij een rede 'Of de
BTW het redt met Telecom en Internet'», T.F.R., 1997, 295-306.
– SPINCEMAILLE, L., «Van Internet, electronische Handel, te-
lecommunicatie-revolutie en bittaks», A.F.T., 1997, 360.
– VANDENDRIESSCHE, P., «B.T.W. en telecommunicatiediensten:
nieuw stelsel vanaf 1 juni 1997», A.F.T., 1997, 271.
– DE CLIPPEL, B., «Commerce électronique international: lo-
calisation des opérations en matière de T.V.A.», R.C.F., 2001,
343.
– HINNEKENS, L., «An updated overview of the European VAT
rules concerning electric commerce», EC Tax, 2002/2, 65-71.
– VANDERSTICHELEN, B. et DEREGNAUCOURT, I., «VAT package –
Paquet TVA – Exposé des nouvelles règles», R.G.F., 2008, n° 10,
1.
– KIRSCH, S. et STAS, D., «La TVA et le commerce électronique
– en route vers le système définitif?», R.G.F., 2009, n° 4, 1.
1. Introduction
5378
art. 21 § 2 et 3 C.T.V.A. et art. 21bis C.T.V.A.
Pour être imposable, une prestation de services doit être
effectuée en Belgique. Tel est le cas lorsque sa localisa-
tion, conformément à l'article 21, § 2 et 3 du C.T.V.A. et le
nouvel article 21bis du C.T.V.A., lequel est entré en vigueur
le 1er janvier 2010, se trouve en Belgique.
341
C.J.C.E., 4 juillet 1985, n° 168/84, Berkholz, Rec., 1985, 1-2251. Un Etat est
libre d'étendre le champ d'application de sa législation fiscale au-delà de
ses limites territoriales proprement dites, aussi longtemps qu'il n'empiète
pas sur les compétences d'autres Etats (C.J.C.E., 23 janvier 1986,
n° 283/84, Trans Tirreno Express, Rec., 231).
342
Ce «Paquet T.V.A.» comprend la Directive 2008/8/CE du Conseil du 12 février 2008
modifiant la directive 2006/112/CE en ce qui concerne le lieu des presta-
tions de services, la Directive 2008/9/CE du Conseil du 12 février 2008 dé-
finissant les modalités du remboursement de la taxe sur la valeur ajoutée,
prévu par la directive 2006/112/CE, en faveur des assujettis qui ne sont
pas établis dans l'Etat membre du remboursement, mais dans un autre Etat
membre, le règlement (CE) n° 143/2008 du Conseil du 12 février 2008 modi-
fiant le règlement (CE) n° 798/2003 en ce qui concerne l’introduction de la
coopération administrative et l’échange d’informations concernant les
règles relatives au lieu de prestation de services, aux systèmes de guichet
particuliers et à la procédure de remboursement de la taxe sur la valeur
ajoutée.
343
M.B., 4 décembre 2009, 75123.
a. Règle générale
5378,10
art. 21 § 1er et 2 C.T.V.A.
344
Q.R., Sénat, 1990-1991, Q. n° 16 de Clippele, 16 novembre 1990, 307.
345
C.J.C.E., 6 novembre 2008, n° C-291/07, J.O., n° 327, 4; Circ. n° AFF 19/2009,
22 décembre 2009, point 8.
346
Circ. n° AFF 19/2009, 22 décembre 2009, point 10.
347
Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 068, p.103-105, Q. n° 489, de Donnea du 28 mai 2009.
348
Q.R., Ch. repr., 2008-2009, n° 068, p. 105-108, Q. n°498, de Donnea, 28 mai 2009.
349
Q.R., Ch. repr., 1992-1993, 22 mars 1993, Q. n° 382 de Clippele, 20 janvier 1993,
4419, Rev. T.V.A., 1993. n° 104, 588; C.J.C.E., 4 juillet 1985, n° 168/84,
G. Berkholz, Rec., I-2251, AGACHE, L. et VANHALLE, T., «De vaste inrichting
inzake BTW: een eigen werkelijkheid?», T.F.R., 2000, 191, 1011- 1045. Pour
une comparaison entre les notions d'établissement stable en impôts directs
et indirects, voir notamment, SCOPPIO, M.E., «La notion d'établissement
stable dans le cadre international des impôts directs et indirects»,
R.G.F., février 2005, 8.
350
C.J.C.E., 20 février 1997, aff. C-260/95, DFDS A/S, Rec. C.J.C.E.,, I-1006; Rev.
T.V.A., n° 130, 1025.
351
C.J.C.E., 25 février 1999, aff. 349/96, Card Protection Plan, Rec. C.J.C.E.,
1999, I-937. LIEBMAN, H., ROUSSELLE, D. «VAT treatment of composite sup-
plies», International VAT Monitor, 2006-2, 110-113.
352
C.J.C.E., 25 janvier 2001, aff. C-429/97, Commission c. France, Rec.C.J.C.E.,
2001, I- 637. Pour une application pratique des règles applicables en cette
matière, voir notamment, Q.P., Ch. repr., 2004-2005, n° 83, 14250,
Q. n° 769 Fournaux, 2 mai 2005.
5378,12
Malgré ces nouvelles règles générales, un certain
nombre de règles spécifiques existent. Ces règles spéci-
fiques valent pour certaines tant à l’égard des pre-
neurs assujettis que non assujettis pour d’autres qu’à
l’égard des preneurs non assujettis. Les critères géné-
raux n'ont pas de prééminence sur les règles de ratta-
chement spécifique354. Les règles de rattachement spéci-
fiques visent à établir un régime spécial pour les presta-
tions de services dont le coût se retrouve dans le prix
des biens355.
Pour toutes les règles relatives à la location des pres-
tations fournies par les mandataires et les courtiers,
nous nous permettons de renvoyer à la Circulaire du
25 février 2010356.
353
Q.R., Chambre, 2009-2010, n° 103, p.153-154, Q., n° 117, DE Donnea, 17 décembre
2009.
354
C.J.C.E., 15 mars 2001, aff. C-108/00, Syndicat des producteurs indépendants,
T.F.R., 2001, 202, 552- 561, avec note VANDENBERGHE, L.
355
C.J.C.E., 26 septembre 1996, aff. C-327/94, Jürgen Dudda c Finauzamt Bergisch
Gladbach, Rec.C.J.C.E., I- 4595.
356
Circ. n°AFER 16/2010 (E.T.117.880) , 25 février 2010; Fiscologue, n° 1198.
5378,20
art. 21 § 3 1° C.T.V.A.
357
L'énumération dans la disposition légale rend superflu cet A.R. n° 5 et il est
par conséquent supprimé.
358
C.J.C.E., 7 septembre 2006, aff. C-166/05, Heger Rudi GmbH.
359
Déc., n° E.T.111.100 du 28 avril 2006.
360
Q.R., Ch.repr., 2009-2010, n° 080, 28-33, Q. n° 449, Van Der Maelen du 4 mai
2009;Circ. AFER n° 3/2010 du 7 janvier 2010, point 71; voy. cependant
Q.R., Ch. repr., 2009-2010, n° 486, p.36-38, Q. n° 105, Van Biesen, 12 mars
2010.
art. 21 § 3 2° C.T.V.A.
art. 21 § 3 3° C.T.V.A.
361
C.J.C.E., aff. RCI Europe, C-37/08, 3 septembre 2009, Rec. C.J.C.E., 2009, I-
07533.
362
Circ. n° E.T.117.619 (AFER 3/2010) , 7 janvier 2010.
363
C.J.C.E., 26 septembre 1996, n° C-327/94, J. Dudda, Rec., I-495; COOPMAN, B.,
«Kunstenaars en BTW», A.F.T., 2002, 454.
364
Q.R., Sénat, 2001, nos 2-35, Q. n° 1214, Nyssens, 19 mars 2001, 1715.
365
C.J.C.E., 12 mai 2005, n° C-452/03, RAL (Channel Islands) Ltd. c. Commissionners
of Customs & Excise.
366
Déc., n° E.T.111.432 du 28 août 2006.
367
Q.R., Ch. repr., 2008-2009, n°069, p.91- 92, Q. n° 519, Brotcorne, du 15 juin
2009.
368
Circ. n° AFF 19/2009, 22 décembre 2009, point 39, Fiscologue, 2010, n° 1190.
5378,30
369
Q.R., Ch. Repr., 2009-2010, n° 106, 21-22, Q. n° 580, Brotcorne, 14 avril 2010.
370
Q.R., Ch. repr., 2008-2009, n° 068, 108-109, Q. n° 501, De Donnea, 29 mai 2009.
371
Idem.
372
Idem.
373
Idem.
374
C.J.C.E., 15 mars 1989, n° C-51/88, Hamann, Rec., 767.
375
C.J.C.E., 15 mars 1989, Hamann, F.J.F., N° 89/ 144.
376
Déc., n° E.T. 95.212, 1er décembre 1999, Rev. T.V.A., n° 151, 395; Q.R., Ch.
repr., 1993-94, n° 90, Q., n° 792 de Clippele, 17 janvier 1994, 8770, Rev.
T. V.A., 1994, n° 109, 658 et Déc., n° E.T.106.031, 30 juin 2004.
5378,40
art. 21 § 2 6° C.T.V.A.
5378,50
art. 21bis § 2 3° C.T.V.A.
377
Q.R., Ch. repr., 1992-1993, Q. n° 248 de Clippele, 6 octobre 1992, 2603.
378
Q.R., Chambre, 2008-2009, n°070, p.31-33, Q. n°519, Brotcorne du 15 juin 2009.
379
C.J.C.E., 6 mars 1997, aff. C-167/95, Linthorst, Rec., I-1195.
380
DE WIT, G., «Het BTW-regime inzake maakloonwerk en werkzaamheden ivm roerende
goederen», A.F.T., 1996 403; Circ. n° AFER 40 du 6 novembre 2007; T., CHA-
RON, «Intracommunautair maakloonwerk», Fiscaal Praktijkboek, 1999-2000, In-
directe belastingen 1999-2000, Ced.samsom, 1999, Diegem, 195-227.
381
Q.R., Ch. repr., 2009-2010, n° 094, 352-353, Q. n° 116, DE Donnea, 17 décembre
2009.
5378,60
21bis § 2 4° C.T.V.A.
Le transport de gaz, pétrole ou tout autre liquide par pipeline est une
prestation de transport.
5378,70
art. 21bis § 2 5° C.T.V.A.
382
Circ. n° 13, 1993, n° 172.
383
Circ. n° 11 du 21 octobre 1997.
Sont visés:
a. les cessions ou concessions de droits d'auteur, d'un
brevets, d'un droits de licences, de marques de fa-
brique et de commerce, et d'autres droits similaires;
b. les prestations de publicité385;
384
Gestion d'entreprises, Rev. T.V.A., 1978, n° 37, Déc., n° 670, 871; études de
marché: Rev. T.V.A., 1978, n° 39, Déc., n° 687.
385
Voir Rev. T.V.A., 1979, n° 41, Déc., n° 700, 524 et B., THIRION, «Dix ans de
jurisprudence européenne», R.G.F., 2003, 23-28.
386
C.J.C.E., 17 novembre 1993, n° C-68/92, Commission/ République française, Rec.,
I-8158; Rev. T.V.A., 1994, n° 109, 770; Gand, 30 janvier 2007.
387
C.J.C.E., 17 novembre 1993, n° C-73/92, Commission/Royaume d'Espagne, Rec., I-
5923; Rev. T.V.A., 1994, n° 109, 773.
388
C.J.C.E., 17 novembre 1993, n° C-69/92, Commission/Grand- Duché de Luxembourg,
Rec., I- 5907; Rev. T.V.A., 1994, n° 109, 772.
389
Déc., n° E.T. 77024 du 10 mai 1999, Rev. T.V.A., n° 143, 551.
390
C.J.C.E., 6 mars 1997, n° C-167/95, Linthorst, Rec., I-1195.
Les prestations d'un membre d'un tribunal d'arbitrage ne sont pas des
travaux de nature intellectuelle fournis dans l'exercice de leur
activité habituelle par les conseillers juridiques ou autres, les ex-
perts-comptables, les ingénieurs, les bureaux d'études et les autres
prestataires de services qui exercent une activité similaire, de même
que le traitement des données et la fourniture d'informations392.
391
C.J.C.E., 6 décembre 2007, n° C-401/06, Commission des Communautés européennes c.
République fédérale d’Allemagne.
392
C.J.C.E., 16 septembre 1997, n° C-145/96, Hoffmann, Rec., I-4857.
393
Déc., n° E.T. 95.797 du 19 octobre 1999, Rev. T.V.A., 2000, 149; Q.R., Ch. repr.,
2000-2001, n° 89, Q. n° 645 Desimpel, 9 avril 2001, 10260; Q.R., Sénat,
2001-2002, n° 2-45, Q. n° 1220 Nyssens, 19 mars 2001, 2331.
394
Voir Circ. n° 8 de 1985.
395
Q.R., Sénat, 2000-2001, n° 2-40, Q. n° 1189 de Clippele, 5 mars 2001, 2020.
5378,80
art. 21bis § 2 12° C.T.V.A.
396
Voir. Circ. n° 6 du 5 juin 1997. N’est pas considéré comme une prestation de
services, la cession par une autorité publique de licence UMTS, Q.R., Ch.
repr., 2004-2005, n° 052, 7932-7933, Q. n° 475 Casaer, 16 septembre 2004.
397
Dir., 7 mai 2002, 2002/38/CE, J.O.C.E., n° L 128, 15 mai 2002.
398
Dir., 7 mai 2002, 2002/38/CE, J.O.C.E., n° L 128, 15 mai 2002; Circ. n° 9,
12 août 2003, nos 15-20 et MASSIN, I., «Régime T.V.A. du 'e-commerce': à
partir du 1er juillet 2003», Fiscologue, 2003, n° 887, 5-7.
399
KIRSCH, S. et STAS, D., «La TVA et le commerce électronique – en route vers le
système définitif?», R.G.F., 2009, n° 4.
5397
art. 22 § 1er al. 1er C.T.V.A.
Pour les prestations de services, le fait générateur de la
taxe intervient au moment où la prestation de services
est parfaite (art. 22 § 1er al. 1er C.T.V.A.).
art. 22 § 1er al. 2 C.T.V.A.
Lorsqu'une prestation de services à caractère continu
donne lieu à des décomptes ou à des paiements successifs,
la prestation est considérée comme parfaite à l'expira-
tion de chaque période à laquelle se rapporte un dé-
compte ou un paiement (art. 22 § 1er al. 2 C.T.V.A.).
Toutefois, lorsqu’une prestation de services à carac-
tère continu sur une période supérieure à une année ne
donne pas lieu à des décomptes ou à des paiements du-
rant cette période et que la taxe est due par le preneur
de services en vertu de l’article 51, § 2, alinéa 1er, 1° du
C.T.V.A., la prestation de services est considérée comme
parfaite à l’expiration de chaque année civile, tant qu’il
n’est pas mis fin à celle-ci.
5398
art. 22 § 2 al. 2 et 3 C.T.V.A.
La T.V.A. est exigible au moment où la prestation de ser-
vices est parfaite. Toutefois, lorsque le prix est facturé
ou encaissé, en tout ou en partie, avant ce moment, la
taxe est due, selon le cas, au moment de la délivrance de
5399
art. 22 § 3 C.T.V.A.
art. 17
A.R. n° 1
29/12/1992
Le Roi peut prévoir que, pour les prestations de services
effectuées par des assujettis qui fournissent habituelle-
ment des services à des particuliers, la T.V.A. devient exi-
gible au fur et à mesure de l'encaissement du prix (art. 22
§ 3 C.T.V.A.). Cette dérogation ne s'applique pas aux assu-
jettis relevant du forfait (art. 17 A.R. n° 1).
400
Projet de Loi du 13 novembre 2003, DOC 51 0431/001, www.lachambre.be.
5400
Le C.T.V.A. traite à trois reprises des importations:
– les articles 23 à 25 traitent des importations taxables;
– l'article 40 énumère les cas d'exemption;
– l'article 52 donne compétence au Roi pour fixer les
règles et formalités à suivre lors de l'importation et
désigner les personnes responsables du paiement de la
T.V.A. Il dispose qu'il y a infraction lorsque ces règles
et formalités ne sont pas respectées et qu'en cas d'im-
portation sans déclaration, les biens et les moyens de
transport peuvent être saisis ou même confisqués s'ils
ne satisfont pas aux articles 23 et 24 (auparavant
art. 9 et 10) du Traité CEE401.
5401
art. 23 § 1er C.T.V.A.
En vertu de l'article 23, § 1er du C.T.V.A., il faut entendre
par importation, l'entrée dans le territoire fiscal de la
Communauté d'un bien en provenance d'un pays tiers
(pays qui ne sont pas membres) ou d'un territoire tiers
au sens de l'article 1er § 4, alinéa 2 du C.T.V.A. (p. ex. les îles
anglo-normandes ou les îles Canaries).
art. 3 C.T.V.A.
L'importation d'un bien par toute personne quelconque
est soumise à la T.V.A. lorsqu'elle a lieu en Belgique (art. 3
C.T.VA.).
5402
art. 23 § 2 et 3 C.T.V.A.
401
C.J.C.E., 25 février 1988, n° 299/86, Drexl., Rec., 1988, 1213.
5403
art. 23 § 4 C.T.V.A.
Il est dérogé au principe en ce qui concerne les biens qui
ne satisfont pas aux articles 23 et 24 du Traité CE ou
qui, alors qu'ils tombent sous le Traité C.E.C.A., ne se
trouvent pas en libre pratique. L'importation a donc
lieu, conformément à la législation douanière, dans
l'Etat membre sur le territoire duquel le bien est sorti
d'un des régimes douaniers repris à l'article 23, § 4, 1° et 7°
du C.T.V.A. (art. 23 § 4 C.T.V.A.).
5404
art. 23 § 5 C.T.V.A.
Une autre dérogation est établie en ce qui concerne les
biens autres que ceux repris dans le numéro précédent,
qui, dès leur introduction, ont été placés sous un ré-
gime douanier de transit communautaire interne
(transport sous douane de biens communautaires d'un
Etat membre vers un autre Etat membre) ou sous un des
régimes déterminés par le Roi qui sont équivalents aux
régimes visés ci-dessus. L'importation a alors lieu dans
l'Etat membre dans le territoire duquel le bien sort d'un
de ces régimes précités (art. 23 § 5 C.T.V.A.).
On doit entendre par «soustraction à la surveillance
douanière», tout acte ou omission qui a pour résultat
d'empêcher, ne serait-ce que momentanément, l'autorité
douanière compétente d'accéder à une marchandise
sous surveillance douanière et d'effectuer les con-
trôles prévus par la réglementation douanière commu-
nautaire402.
5405
art. 3 A.R. n° 7
Les biens qui sont importés en Belgique doivent recevoir
une destination: la consommation ou un autre régime
d'entrepôt que l'entrepôt douanier (art. 3 A.R. n° 7).
402
C.J.C.E., 1er février 2001, n° C-66/99, Wandel, Rec., I-00873; C.J.C.E.,
11 juillet 2002, n° C-371/99, Liberexim BV, Rec., I-6227.
5406
L'arrêté royal n° 7, pris en exécution de l'article 52, § 1er
du C.T.V.A. précise les conditions dans lesquelles des biens
peuvent être introduits en Belgique, au nom de qui la
T.V.A. due en vertu de l'importation doit être satisfaite
et qui est responsable du paiement de celle-ci.
art. 24 § 1er C.T.V.A.
Le fait générateur intervient et la taxe devient exigible
au moment où l'importation du bien est effectuée en
Belgique, c'est-à-dire au moment où le bien entre en Bel-
gique ou au moment où il sort en Belgique du régime
douanier sous lequel il a été placé depuis son entrée
dans la Communauté (art. 24 § 1er C.T.V.A.).
5407
art. 24 § 2 C.T.V.A.
Toutefois, lorsque les biens importés sont soumis à des
droits de douane, à des prélèvements agricoles ou à des
droits d'effet équivalent, l'exigibilité de la T.V.A. n'inter-
vient qu'au moment de la naissance de la dette doua-
nière. Lorsque les biens importés ne sont pas soumis à
l'un de ces droits communautaires, le moment d'exigibi-
lité de la T.V.A. est déterminé conformément aux disposi-
tions relatives à la détermination du moment de la
naissance de la dette douanière (art. 24 § 2 C.T.V.A.).
5408
art. 5 A.R. n° 7
Lorsque les biens importés sont déclarés pour la con-
sommation, la T.V.A. est acquittée au moment de la dé-
claration, à moins que l'acquittement de la T.V.A. ne
soit reporté (maximum 10 jours) ou que la perception ne
soit reprise dans la déclaration de T.V.A. (art. 5 A.R. n° 7).
5409
art. 6 A.R. n° 7
Le paiement de la taxe est effectué dans le chef du des-
tinataire des biens importés (art. 6 A.R. n° 7).
5410
art. 51bis § 3 C.T.V.A.
art. 8 A.R. n° 7
Indépendamment de l'article 51bis, § 3 du C.T.V.A. (responsa-
bilité solidaire du cocontractant dans le régime de
l'{xe "Entrepô t"}entrepôt autre que douanier), le desti-
nataire, le déclarant, son mandant, le principal obligé à
l'opération de transit communautaire ainsi que toute
autre personne tenue au paiement des droits d'entrée,
sont solidairement tenus au paiement de la taxe même
s'il s'agit de biens qui ne sont pas passibles de droits d'en-
trée pour quelque motif que ce soit. Toutefois, seuls le
destinataire et le principal obligé à l'opération de tran-
sit communautaire sont tenus solidairement au paie-
ment de la taxe lorsqu'elle est payée avec application de
la réglementation sur le report de paiement (art. 8 A.R.
n° 7).
5411
art. 7 § 1er A.R. n° 7
Lorsque les biens sont déclarés pour la consommation
à un bureau de douane, la T.V.A. due est payée au rece-
veur de ce bureau (art. 7 § 1er A.R. n° 7), sous réserve de ce
qui est précisé au paragraphe suivant. Le paiement est
constaté sur l'exemplaire pour le destinataire de la dé-
claration de mise en consommation, par l'apposition de
l'empreinte du système automatisé de validation.
5412
art. 7 § 2 A.R. n° 7
Si le destinataire a obtenu une autorisation d'appliquer
le régime du report de paiement, il doit reprendre la
T.V.A. due dans la déclaration de T.V.A. qui concerne la
période où l'importation a eu lieu (art. 7 § 2 A.R. n° 7)403.
Modalités d'application: circulaire 02/022 du 21 août
2002.
5413
art. 25 C.T.V.A.
En vertu de l'article 25 du C.T.V.A., quiconque a acquis
des biens dans un pays tiers, ou dans un territoire tiers,
ou y a fait façonner des biens pour son compte est pré-
sumé, sauf preuve contraire, avoir importé ces mar-
chandises en Belgique.
Chapitre IV
{xe "Acquisition intracommunautaire
de biens et de services"}Acquisition {xe
"TVA – Acquisition
intracommunautaire de
biens"}intracommunautaire de biens
403
Circ. n° 1 du 2 janvier 2008 mettant à jour de la Circ. n°3 du 11 janvier 1973.
§ 1. REGIME TRANSITOIRE
5414
L'abolition des frontières fiscales intérieures au 1er jan-
vier 1993 a nécessité, en matière de livraisons de biens à
caractère international, une nouvelle définition des
notions d'«exportation» et d'«importation».
Est considérée comme exportation, l'expédition ou le
transport d'un bien d'un lieu à l'intérieur de l'Union
européenne vers un lieu à l'extérieur de celle-ci. Comme
auparavant, cet acte est exonéré de T.V.A., sans que celui
qui le pose ne perde son droit à déduction de la taxe
en amont.
Le concept d'importation couvre exclusivement l'in-
troduction dans l'Union européenne de biens d'un pays
ou d'un territoire qui n'appartient pas à celle-ci. L'in-
troduction au départ d'un autre Etat membre n'est
donc plus considérée comme un fait taxable.
5415
L'abolition des frontières fiscales internes a, de plus, en-
traîné un changement fondamental de la perception de
la T.V.A. en relation avec le trafic à l'intérieur de
l'Union européenne (intracommunautaire). La notion
d'«acquisition intracommunautaire» traduit le fait gé-
nérateur, faisant que la T.V.A. doit donc revenir à l'Etat
d'arrivée des biens. Sur l'acquisition de biens qui pro-
viennent d'un autre Etat membre, c'est la T.V.A. nationale
qui est prélevée.
5416
Le régime de l'acquisition intracommunautaire est qua-
lifié de «régime transitoire», lequel aurait dû s'achever
fin 1996. En l'absence de volonté politique des différents
Etats membres d'aboutir au moins à un tarif uniforme de
T.V.A. et de développer un système d'affectation de la
404
Pour cette partie, nous renvoyons à la Circ. n° AFER 38 du 28 août 2006.
5417
L'{xe "Acquisition intracommunautaire"}acquisition in-
tracommunautaire a en fait pris la place de l'importa-
tion des autres Etats membres, donc sans intervention
de la douane aux frontières fiscales internes. Au sens
large, on pourrait dire que le régime transitoire re-
vient pratiquement à une généralisation du déplace-
ment de la perception.
5418
art. 25bis § 1er C.T.V.A.
L'acquisition intracommunautaire est l'obtention du
pouvoir de disposer comme un propriétaire d'un bien
meuble corporel expédié ou transporté à destination de
l'acquéreur, par le vendeur, ou par l'acquéreur ou pour
leur compte, vers un Etat membre autre que celui du
départ de l'expédition ou du transport du bien
(art. 25bis § 1er C.T.V.A.).
La nature intracommunautaire de l'acquisition con-
siste donc dans le fait que le bien est déplacé d'un Etat
membre vers un autre, que le déplacement soit l'œuvre
du fournisseur ou de l'acquéreur.
5419
art. 25bis § 2 C.T.V.A.
Est également considérée comme une acquisition intra-
communautaire de biens, lorsque les biens sont expédiés
ou transportés à destination de l'acquéreur, par le
fournisseur ou par l'acquéreur ou pour leur compte à
partir d'un autre Etat membre, à destination du preneur
en Belgique: l'acquisition d'un bien meuble corporel en
vertu d'une réquisition faite par l'autorité publique, la
réception d'un bien en exécution d'un prêt de consom-
mation (art. 25bis § 2 C.T.V.A.).
405
Rapport spécial n° 9/98, J.O.C.E., 20 novembre 1998, C-356/1.
5419,50
Le Code de la T.V.A. ne donne donc aucune définition de
la notion de livraison intracommunautaire de biens.
Elle est exemptée de T.V.A. belge lorsqu'il est satisfait à
deux conditions:
– Premièrement, les biens doivent être expédiés ou trans-
portés hors de Belgique, mais à l'intérieur de l'Union
européenne, par un assujetti qui est le vendeur du
bien, par l'acquéreur ou pour leur compte. Si l'expédi-
tion ou le transport est effectué par ou pour le
compte d'un client suivant (p. ex., en cas de vente en
chaîne avec transport par le dernier client), l'exoné-
ration de T.V.A. ne peut être invoquée.
– Deuxièmement, la livraison doit être effectuée à un
autre assujetti ou à une personne morale non-
assujettie, qui agit en tant que tel dans un autre
Etat membre (c.-à-d. qui communique un numéro de
T.V.A. valable) et qui, dans cet Etat membre, soumet son
acquisition intracommunautaire de biens à la T.V.A.
de cet Etat membre.
Ainsi, par le mécanisme livraison/acquisition, la T.V.A. est
perçue dans l'Etat membre d'arrivée (destination).
5420
art. 3bis et 25ter § 1er al. 1er C.T.V.A.
Conformément aux articles 3bis et 25ter, § 1er, al. 1er du
C.T.V.A., est soumise à la T.V.A. belge, lorsqu'elle a lieu en
Belgique, l'acquisition intracommunautaire à titre
onéreux par un assujetti agissant en tant que tel ou
par une personne morale non-assujettie, à condition
que le vendeur soit un assujetti agissant en tant que
tel et ne tombant pas dans le régime d'exemption des pe-
tites entreprises, ni dans le régime particulier des ventes
à distance (voir § 10, nos 5446 et s., infra) ou dans celui de
la livraison avec installation ou montage (voir § 11, nos
5447 et. s., infra).
5422
En premier lieu, sont visés les particuliers qui agissent en
tant que tels. Mais sont également visés les assujettis
qui ne doivent déposer aucune déclaration de T.V.A. (p.
ex., les agriculteurs soumis au régime forfaitaire agri-
cole), les personnes morales non-assujetties, les assujet-
tis sans droit à déduction et les petites entreprises
exonérées, lorsqu'ils ne sont pas tenus et n'ont pas opté
pour soumettre leurs acquisitions intracommunau-
taires à la T.V.A. Il est sans importance que le vendeur ou
celui qui transfère les droits bénéficie du régime d'exo-
nération pour les petites entreprises. Les nouveaux
moyens de transport sont donc, en toute hypothèse,
soumis à la T.V.A. du pays de destination.
Les personnes qui ne sont pas tenues au dépôt de décla-
rations T.V.A. ou de déclarations spéciales n° 629 (acqui-
sitions intracommunautaires de biens autres que ceux
soumis aux droits d'accise) doivent payer la T.V.A. due
auprès du bureau de douane de leur choix et déposer
une déclaration spéciale à la T.V.A. n° 446406.
5423
406
Voir A.R. n° 46 du 29 décembre 1992, M.B., 31 décembre 1992.
407
Circ. n° 8 du 8 octobre 1998.
§ 5. OPERATIONS EXCLUES
5424
art. 15 § 2 al. 2 2° et art. 25ter § 1er al. 1er et 2 C.T.V.A.
Les acquisitions intracommunautaires ne sont pas sou-
mises à la T.V.A. dans les cas suivants:
– si le vendeur est un assujetti qui est exonéré dans
son Etat membre, en tant que petite entreprise (com-
parer en Belgique avec l'art. 56 § 2 C.T.V.A.);
– s’il s’agit de biens qui doivent être installés ou mon-
tés par ou pour le compte du fournisseur et dont le
lieu de livraison est déterminé suivant l'article 15, § 2,
alinéa 2, 2° du C.T.V.A. (voir § 11);
– s'il s'agit de biens pour lesquels le vendeur tombe sous
le régime des ventes à distance visé à l'article 15, § 4 du
C.T.V.A. (voir infra, § 10);
– si elles sont effectuées par des assujettis et des per-
sonnes morales non-assujetties qui tombent sous la
dérogation visée à l'article 25ter, § 1, alinéa 2, 2° du
C.T.V.A.;
– si elles sont effectuées sous le régime du transport
triangulaire simplifié (voir n° 5426).
5425
Ne sont pas soumises à la T.V.A. belge, les acquisitions in-
tracommunautaires se rapportant à des biens autres
que des moyens de transport neufs et des produits
soumis à accises, à condition qu'elles ne dépassent pas
un certain seuil durant une période déterminée et
qu'elles soient effectuées par une des personnes men-
tionnées ci-après. La T.V.A. est alors acquittée par le
fournisseur dans l'Etat membre de départ des biens, à
moins que l'acquéreur ne choisisse l'assujettissement à
la T.V.A. belge. Les personnes visées sont les agriculteurs
408
Publiées aux Pays-Bas dans F.E.D., 1995, 381; en Belgique Q.R., Ch. repr., 1996-
97, Q. n° 600 Fournaux, 9 octobre 1996, 7769.
5426
art. 25ter § 1er al. 2 3° C.T.V.A.
En vertu de l'article 25ter, § 1er, alinéa 2, 3° du C.T.V.A. ne
sont pas soumises à la T.V.A. belge, les acquisitions intra-
communautaires de biens effectuées par un assujetti
non-établi en Belgique avec un numéro d'identification
à la T.V.A. d'un autre Etat membre, si les conditions sui-
vantes sont remplies:
– l'acquisition intracommunautaire doit être effec-
tuée en vue d'une livraison subséquente en Belgique
par l'assujetti en question;
– les biens acquis par cet assujetti doivent être expédiés
ou transportés directement d'un autre Etat membre
que celui dans lequel le numéro d'identification à la
409
Art. 2, A.R. 20 juillet 2000 relatif à l'introduction de l'euro.
5427
art. 25ter § 1er al. 2 4° C.T.V.A.
Conformément à l'article 25ter, § 1er, 2e alinéa, 4° du
C.T.V.A. ne sont pas soumises à la taxe en Belgique (depuis
le 1er janvier 1995), les acquisitions intracommunautaires
de biens d'occasion, d'objets d'art, de collection, d'an-
tiquité, lorsque le vendeur est un assujetti- revendeur
agissant en tant que tel et que le bien acquis a été
soumis à la taxe, dans l'Etat membre de départ de l'expé-
dition du transport, conformément au régime particu-
lier d'imposition de la marge bénéficiaire prévu au titre B
410
Circ. n° AFER 38/2006 (E.T. 108.031) du 28 août 2006, à consulter gratuitement
sur www.monKEY.be.
411
C.J.C.E., 6 avril 2006, n° C-245/04, EMAG Handel Eder OHG, F.J.F., N° 2007/311.
5428
art. 18 § 1er al. 2 1° C.T.V.A.
A partir du 1er janvier 1993, le travail à façon était con-
sidéré, en Belgique, comme une livraison de biens, même s'il
était effectué de manière intracommunautaire.
Depuis le 1er janvier 1996, le travail à façon est de nou-
veau considéré comme une prestation de services.
5429
On parle de travail à façon intracommunautaire bila-
téral lorsque des matériaux sont envoyés par un don-
neur d'ordre immatriculé à la T.V.A. dans un Etat membre
vers un travailleur à façon immatriculé à la T.V.A. dans
un autre Etat membre, lorsque les biens travaillés re-
tournent dans l'Etat membre où le donneur d'ordre est
immatriculé à la T.V.A.
Cette disposition est également applicable lorsque l'ob-
jet du travail en Belgique consiste en la destruction de
biens expédiés depuis l'étranger. Il faut faire remarquer
que l'intérêt de la qualification comme travail à façon
intracommunautaire bilatéral a sensiblement diminué
depuis le 1er janvier 2010. Pour la localisation des services,
on peut en effet avoir recours au régime de report gé-
néral (cf. le lieu où le preneur du service est établi).
5430
On parle de travail à façon intracommunautaire non-
bilatéral lorsque les matériaux qui sont envoyés au
travailleur à façon ne retournent pas directement
dans l'Etat membre d'où le donneur d'ordre les a anté-
rieurement expédiés. Les mesures de simplification en ma-
tière de travail à façon non-bilatéral qui s'appli-
quaient jusqu'au 31 décembre 1995, ont été reprises dans
5431
Pour plus de détails concernant le régime du travail à façon intra-
communautaire entre le 1er janvier 1993 et le 31 décembre 1995 et les mo-
dalités pratiques spécifiques convenues entre les Etats membres de
l'Union européenne, voir Rev. T.V.A., 1993, n° 150; Déc. adm., 966, p. 759; Q.R., Ch.
repr., 1992-93, 5935, Q. n° 526, de Clippele du 22 avril 1993, Rev. T.V.A., 1993, n° 106,
p. 1039; Q.R., Ch. repr., 1992-93, 6835, Q. n° 620, Duquesne du 29 juin 1993, Rev.
T.V.A., 1994, n° 107, p. 146; Q.R., Ch. repr., 1993-94, 8100, Q. n° 727, du 29 septembre
1993, Rev. T.V.A., 1994, n° 108, p. 367; Circ. n° 13 de 1994; DE WIT, G., «Het BTW-
régime inzake maakloonwerk en werkzaamheden ivm roerende goede-
ren», A.F.T., 1996 p. 403; «Consolidated document on transactions, other
than bilateral transactions, involving work on movable tangible
property», International VAT Monitor, 2002, annexe au vol. 13, n° 3,
mai/juin, p. 9-21.
5432
Une acquisition intracommunautaire de biens dont
l'importation ou la livraison en Belgique serait exemp-
tée, est exemptée de T.V.A. Les articles 39, 40, 41, 42 et 44 du
C.T.V.A. ont été adaptés dans ce sens.
5433
art. 40bis C.T.V.A.
Une acquisition intracommunautaire de biens pour la-
quelle l'acquéreur bénéficierait du droit au rembour-
sement total de la T.V.A., est également exemptée
(art. 40bis C.T.V.A.).
5434
art. 12bis al. 1er C.T.V.A.
Le trafic international de biens au sein d'une entreprise
ayant des établissements dans différents Etats membres
doit pouvoir être suivi fiscalement pour savoir en per-
manence où se trouvent les biens. C'est pourquoi l'ar-
5435
L'{xe "Envoi en consignation"}envoi en consignation
(voir n° 5311) par un consignant belge à un consigna-
taire ou à un vendeur-commissionnaire-consignataire,
établi dans un autre Etat membre est considéré comme
un {xe "TVA – Transfert"}transfert. Le consignant effec-
tuant une acquisition intracommunautaire dans
l'Etat membre d'arrivée doit en principe être immatriculé
à la T.V.A. dans cet Etat membre. Il convient de tenir
compte de la possibilité que le régime T.V.A. auquel l'Etat
membre d'arrivée soumet l'envoi en consignation ne
correspond pas nécessairement au régime belge.
5436
Quand un fournisseur établi en Belgique expédie, dans le
cadre d'un contrat d'entreposage, des biens à un client
établi dans un autre Etat membre qui les utilise à mesure
de ses besoins pour la production (transfert de stock),
le régime visé au paragraphe précédent est applicable.
5437
{xe "Vente à l’ essai"}L'envoi de marchandises dans le
cadre d'une vente à l'essai ou d'un {xe "Envoi à vue"}en-
voi à vue est, par voie de simplification, considéré comme
412
Art. 39bis, 4° C.T.V.A.
413
Circ n° AFER 43 du 21 décembre 2006; décision n° E.T. 114.644 du 9 juin 2008;
Cass., 25 septembre 2009 in F.J.F., N° 2010/52.
5438
N'est pas considéré comme un {xe "TVA –
fert"}transfert, le déplacement de Belgique vers un
autre Etat membre en vue de l'exécution des opérations
suivantes:
– la livraison d'un bien à l'intérieur de l'Etat membre où
l'installation ou le montage est effectué (voir infra,
§ 11) ou à l'intérieur de 'Etat membre d'arrivée de l'expé-
dition ou du transport des biens vendus à distance
(voir infra, § 12);
– la livraison du bien à bord du moyen de transport
pour le transport des passagers à l'intérieur de
l'Union européenne;
– la livraison du bien avec exemption pour exporta-
tion en vue d'effectuer une livraison intracommu-
nautaire ou pour être livré à des navires ou des aé-
ronefs exemptés;
– l'expédition d'un bien hors de l'Union européenne via
un autre Etat membre416;
– la prestation d'un service effectuée pour un assujetti
en relation avec l'utilisation du bien, matériellement
exécutée dans l'Etat membre d'arrivée, d'expédition ou
de transport du bien pour autant que les biens, après
transformation, soient à nouveau expédiés à l'atten-
tion de cet assujetti en Belgique, d'où ils ont origi-
nellement été expédiés ou transportés 417;
– l'utilisation temporaire de ce bien dans l'Etat membre
d'arrivée, d'envoi ou de transport du bien, à l'usage
d'un service presté par un assujetti établi en Belgique;
Il conviendra d'être attentif au fait que certains Etats membres
exigent une identification à la T.V.A. si le non- transfert dépasse 24
mois.
414
Circ. n° 18, 15 septembre 1994, n° 21.
415
Circ. n° 18, 15 septembre 1994, n° 25 à 29.
416
Rev. T.V.A., 1995, n° 113, 481; Déc., 1009.
417
Déc., n° E.T. 94286 du 4 mai 2000, Rev. T.V.A., n° 145, 145.
5439
Lorsqu'une des conditions pour l'application de l'alinéa
précédent cesse d'être remplie, le bien est considéré
comme transféré, à l'instant où la condition n'est plus
remplie.
5440
art. 25quater § 1er C.T.V.A.
En contrepartie de l'article 12bis du C.T.V.A. (assimilation
à des livraisons intra-communautaire) l'ar-
ticle 25quater, § 1er du C.T.V.A. prescrit qu'est assimilée à
acquisition intracommunautaire de biens à titre oné-
reux, l'affectation par un assujetti, aux besoins de son
activité économique, d'un bien expédié ou transporté,
par lui ou pour son compte, à partir d'un autre Etat
membre. Le bien doit toutefois être produit, acquis, faire
l'objet d'une acquisition intra-communautaire ou être
importé par l'assujetti dans cet autre Etat membre.
Les règles qui précèdent s'appliquent, entre autres, à un
envoi en consignation vers un consignataire ou un
vendeur-commissionnaire-consignataire établi en Bel-
gique ou à un envoi vers un client établi en Belgique
qui établit un stock de production.
En principe, le consignant-expéditeur établi dans un
autre Etat membre est tenu de se faire enregistrer en
Belgique, sauf s'il dispose d'un établissement stable.
L'enregistrement peut se faire par un représentant res-
ponsable ou via un enregistrement direct. Pour plus de
détails, voir chapitre X, «Assujettis qui ne sont pas éta-
blis en Belgique».
418
Circ. n° AFER 43/2006 (E.T. 112.209) du 21 décembre 2006, www.monKEY.be, Sources;
Q.&R., Chambre, 2008-2009, n° 055, 89-93, Q. n° 273 VAN BIESEN, 2 février
2009.
419
Déc., n° E.T. 103.629 du 4 novembre 2002, sources à consulter gratuitement sur
www.monKEY.be.
5442
art. 25quin-quies § 2 C.T.V.A.
En règle générale, ce lieu est l'endroit où les biens se
trouvent au moment de l'arrivée de l'expédition ou du
transport à destination de l'acquéreur
(art. 25quinquies § 2 C.T.V.A.).
5443
art. 25quin-quies § 3 al. 1er C.T.V.A.
Pour une certaine sécurité, il est prévu, en outre, que
l'acquisition intracommunautaire d'un bien est taxée
dans l’Etat membre qui a attribué le numéro de T.V.A.
sous lequel l'acquéreur a effectué l'opération. A condi-
tion que ce dernier prouve ensuite que les biens sont
parvenus dans un autre Etat membre et que l'acquisi-
tion a subi la T.V.A., cet Etat membre doit en autoriser la
restitution ou renoncer à la perception de la T.V.A.
(art. 25quinquies § 3 al. 1er C.T.V.A.).
Dans le transport triangulaire non-simplifié (transaction-ABC intra-
communautaire), un assujetti belge B a des obligations dans l'Etat
membre de C où il doit effectuer une acquisition intracommunau-
taire, suivie par une livraison nationale à C. Il devrait se faire identi-
fier dans cet Etat membre ou y faire agréer un représentant respon-
sable qui réponde du paiement de la T.V.A. pour les deux opérations
précitées. S'il avait déclaré son numéro d'identification à la T.V.A. belge,
la disposition de sécurité intervient: la Belgique pourrait taxer l'ac-
quisition intracommunautaire, bien qu'elle ait eu lieu dans l’Etat
membre de C.
Par mesure de simplification, l'article 25quinquies, § 3, alinéa 3, dispose
que l'acquisition est réputée avoir été soumise à la T.V.A. lorsque:
– l'acquisition intracommunautaire est effectuée dans un autre
Etat membre par un assujetti avec un numéro de T.V.A. belge;
– l'acquisition intracommunautaire est effectuée pour les besoins de
livraison subséquente de ces biens dans un autre Etat membre par
cet assujetti;
420
Circ. n° 18, 15 septembre 1994; Q. & R., Chambre, 2008-2009, n°064, p.134-135, Q.
n° 428, Brotcorne du 23 avril 2009.
5444
art. 25quin- quies § 4 C.T.V.A.
Pour placer sur un pied d'égalité l'importation d'un
pays tiers via un autre Etat membre par des personnes
morales non-assujetties et les acquisitions qui seraient
faites à partir d'un autre Etat membre, les biens importés
sont considérés comme expédiés ou transportés à partir
de l'Etat membre d'importation. Le lieu d'acquisition est
alors déterminé selon les règles des nos 5438 et 5439
(art. 25quinquies § 4 C.T.V.A.).
5445
art. 25quin- quies § 5 C.T.V.A.
L'article 25quinquies, § 5 du C.T.V.A. pose une présomption
juris tantum d'acquisition intra-communautaire de
biens en Belgique, lorsque l'acquéreur effectue son ac-
quisition sous un numéro de T.V.A. belge, ou lorsqu'il est
établi en Belgique au moment de l'acquisition.
Bibliographie – BUBLOT, J., «Le nouveau régime T.V.A. des ventes à dis-
tance: approche critique», R.G.F., 1994, 165.
5446
En principe, les particuliers peuvent effectuer leurs ac-
quisitions dans toute l'Union européenne en acquit-
tant définitivement la T.V.A. dans le pays d'origine. Ils
peuvent transférer les biens acquis sans aucune forma-
lité. Il n'existe d'exception que pour l'acquisition d'un
421
Q.R., Ch. repr., 1992-93, n° 55, 19 avril 1993,4902-4903; Q. n°447 de Clippele,
2 mars 1993; Rev. T.V.A., 1993, n° 105, 788; Circ. n° AFER 38 du 28 août
2006.
422
Les conditions d'application du régime particulier sont exposées dans la Circ.
n° 7 du 27 avril 1995; voir Fiscologue, 1995, n° 529, 3 à 5.
423
Art. 2, A.R. 20 juillet 2000 relatif à l'introduction de l'euro.
art. 15 § 6 C.T.V.A.
5447
art. 15 § 2 2° C.T.V.A.
Conformément à l'article 15, § 2, 2° du C.T.V.A., un bien est
livré en Belgique, lorsqu'il est installé ou monté en Bel-
gique par ou pour le compte du fournisseur (voir
n° 5331,50). Une telle livraison ne tombe en aucune cir-
constance sous le régime général des acquisitions in-
tracommunautaires, ni sous le régime particulier qui
déroge au régime général. Elle est donc toujours sou-
mise à la T.V.A. de l'Etat membre où l'installation ou le
montage est effectué.
Une livraison de bien avec placement sous-entend un travail matériel
accessoire tel que cette livraison n'est considérée comme parfaite que
si le placement est rendu nécessaire pour conférer toute l'utilité au
bien. Pour que l'opération constitue pour le tout une livraison de
biens, le bien meuble doit conserver une fois l'installation ou le mon-
tage terminé, son individualité propre424. La distinction entre livrai-
son avec montage et travail immobilier est particulièrement complexe
et peut avoir des conséquences importantes en raison du régime de
l'enregistrement comme entrepreneur et la problématique de non-
transfert.
424
Q.R., Ch. repr., 1995-96, 3353, Q. n° 251 Fournaux, 23 janvier 1996.
5448
art. 25septies § 1er C.T.V.A.
Au contraire de ce qui se produit pour les acquisitions
nationales de biens, le moment du fait générateur et le
moment de l'exigibilité de la T.V.A. ne coïncident pas né-
cessairement (art. 25septies § 1er C.T.V.A.). Le fait générateur
intervient au moment où, au plan national, la livrai-
son d'un bien de même nature s’opère en Belgique (voir
supra § 6).
art. 25septies § 2 C.T.V.A.
La T.V.A. est toutefois seulement exigible (art. 25septies § 2
C.T.V.A.):
– à la date la facture lorsque la facture est émise
entre le moment du fait générateur et le quinzième
jour du mois qui suit;
– dans tous les autres cas, le quinzième jour du mois
qui suit le moment du fait générateur.
La T.V.A. sur les abonnements est exigible lors de la délivrance de la
facture425.
5449
art. 21 § 2 C.T.V.A.
425
Q.R., Ch. repr., 1992-93, 8095, Q. n° 705 de Clippele, 22 septembre 1993.
Chapitre I
Livraison de biens et prestations de
services en Belgique
5450
La {xe "Base d’ imposition"}base d'imposition est tout ce
qui est reçu en liaison directe avec la livraison ou la
prestation et en représente la {xe "Contrepartie"}con-
trepartie, celle-ci devant pouvoir être exprimée en ar-
gent. Cette contrepartie constitue donc la valeur sub-
jective, à savoir réellement perçue, dans chaque cas
concret et non une valeur estimée selon des critères
objectifs426.
Une autorisation délivrée par le Conseil européen, en vue de l'intro-
duction d'une base minimale d'imposition à l'égard de prestations
entre parties étroitement liées entre elles, ne peut être appliquée que si
celle-ci est strictement nécessaire pour éviter des fraudes ou évasions
fiscales. Lorsque des données objectives font apparaître que la rému-
nération convenue entre les parties liées est conforme à celle prati-
quée sur le marché, le régime dérogatoire d'instauration d'une base
minimale d'imposition ne peut trouver à s'appliquer427.
426
C.J.C.E., 23 novembre 1988, n° 230/ 87, Naturally yours Cosmetics Ltd, Rec., 6365
et Rev. T.V.A., 1995, n° 116, 952; C.J.C.E., 24 octobre 1996, n° C- 288/94,
Argos, Rec., I-5327. Voir également, C.J.C.E., 15 juillet 2004, aff.
Jointes n°s C-495/01, C-463/02, C-381/01 et C-144/02, Commission c. Fin-
lande, Suède, Italie et Allemagne.
427
C.J.C.E., 29 mai 1997, n° C-63/96 Werner Skripalle, Rev. T.V.A., 1997, n° 131,
1233.
5451
art. 26 al. 1er C.T.V.A.
Pour les livraisons de biens et les prestations de services,
la T.V.A. est calculée sur tout ce qui constitue la con-
trepartie obtenue ou à obtenir par le fournisseur du
bien ou par le prestataire du service de la part de celui à
qui le bien ou le service est fourni, ou d'un tiers, y com-
pris les subventions directement liées au prix de ces opé-
rations (art. 26 al. 1er C.T.V.A.).
En cas de livraison de biens, la T.V.A. est calculée en principe sur la base
d'imposition formée par le prix qui est convenu entre parties au mo-
ment où la T.V.A. devient exigible. Lorsque des paiements périodiques du
prix sont convenus, par exemple lors de la constitution d'un droit
de superficie sur un terrain sur lequel un bâtiment neuf est érigé, une
valeur au comptant doit être établie428.
Les sommes versées à titre d’arrhes et conservées par l’exploitant d’un
établissement hôtelier en cas de renonciation du client constituent
non pas la contrepartie d’une prestation de réservation mais des in-
demnités forfaitaires de résiliation versées en réparation du préjudice
subi. Elles ne sont donc pas, en tant que telles, soumises à la TVA429.
Les frais d’hôtels, de restaurant et de déplacement, exposés par un
consultant indépendant établi en Belgique et re- facturés à son
client belge, doivent être soumis à la T.V.A. en Belgique, au même titre
que la rémunération proprement dite, dès lors que la prestation de
services rendue par le consultant est localisée dans le pays430.
Dans le cas d'appareils automatiques de jeux de hasard, la base d'impo-
sition de la T.V.A. n'est pas la mise totale des joueurs mais seulement la
partie des mises qui revient au propriétaire des automates et donc pas,
à nouveau, ce qui est distribué au joueur à titre de prix431.
Le montant total des droits de participation perçus par l'organisa-
teur d'un concours constitue la base d'imposition de ce concours
lorsque l'organisateur peut disposer librement dudit montant. Pour
le calcul de la T.V.A., les frais de participation ne doivent donc pas
être diminués de la valeur des prix attribués aux gagnants du jeu432.
428
Q.R., Ch. repr., 1994-95, n° 129, 21 novembre 1994, 13467, Q. n° 710 de Clipelle,
Rev. T.V.A., 1994, n° 11, 1207.
429
C.J.C.E., 18 juillet 2007, n° 277/05, Société Thermale d’Eugénie-Les-Bains,
F.J.F., N° 2008/152, à consulter gratuitement sur www.monKEY.be.
430
Q.R., Ch.repr., 2005-06, n° 123, 24117-24118, Q. n° 1286 Wathelet, 10 mai 2006.
431
C.J.C.E., 5 mai 1994, Glawe, F.J.F., N° 94/182.
432
C.J.C.E., 17 septembre 2002, n° C-498/99, Town & County Factors, F.J.F.,
N° 2003/33.
5452
Un prix peut être exprimé en une seule somme d'argent,
mais également en différentes sommes d'argent qui sont
portées en compte séparément.
Dans ce dernier cas, elles doivent être soumises à la T.V.A. lorsqu'elles
forment une composante (un élément) du prix; lorsqu'elles représen-
tent une indemnité, elles ne sont pas imposables434. Des sommes détermi-
nées pour des livraisons ou services accessoires sont imposables comme
si elles étaient des composantes du prix.
5453
Ces frais, à l'exception des sommes que le preneur doit
payer à un tiers pour le compte de son fournisseur, doi-
vent, pour la perception de la T.V.A., être ajoutés au prix.
Cas d'application 1. Font partie de la base d'imposition
comme élément du prix:
– le pourboire imposé au client435;
– la taxe communale que l'exploitant d'une salle de
spectacles met à charge des spectateurs en l'incluant
dans le prix du ticket d'entrée436;
– les sommes qui sont payées par l'Etat aux entrepre-
neurs de construction en supplément du prix de l'en-
treprise et qui doivent être distribuées, conformément
à une C.C.T., à leurs ouvriers comme primes supplémen-
taires437;
– la taxation forfaitaire des communications télépho-
niques forme un élément du prix438.
2. Font partie de la base d'imposition comme accessoires du
prix:
– les frais de raccordement, réception, vérification ou
déplacement d'installation, utilisation, entretien, ré-
paration de compteurs, etc., portés en compte par les
entreprises de distribution de gaz, d'eau et d'électrici-
té439;
– au cas où, dans le cadre d'une opération de vente, le
prix de la marchandise est payé par l'acheteur au
moyen d'une carte de crédit et versé au fournisseur
par l'émetteur de la carte, après retenue d'un pour-
centage comme commission rémunérant une presta-
433
Circ. n° AFER 50/2009 (E.T.109.696), 12 novembre 2009.
434
Voir cas d'application pratique, Q.R., n° 402 Van Campenhout, 27 mai 2005.
435
Rev. T.V.A., 1971, n° 2, Déc. n° 59; Trib. Charleroi 10 octobre 1986, F.J.F.,
N° 87/60; Gand 25 avril 1986, F.J.F., N° 87/139; VANDEBERGH, H., B.T.W.-
Vraagstukken, Anvers, Kluwer rechtswetenschappen, 1987, 49-50; C.J.C.E.,
29 mars 2001, n° C-404/99, Commission c. République française, Fisc. Doc.
Vandewinckele, 2001, partie XV, n° 347.2.
436
Rev. T.V.A., 1972, n° 5, Déc., n° 185.
437
Rev. T.V.A., 1974, n° 15, Déc., n°443.
438
Q.R., Ch. repr., 1982-83, n° 50, Rev. T.V.A., 1984, n° 61, Q. n° 412, Ylieff,
9 septembre 1983 et Q.R., Ch. repr., 1984- 85, 2361, Rev. T.V.A., 1985,
n° 68, Q. n° 254, Baudson, 22 mars 1985.
439
Circ. n° 65 de 1971.
5454
art. 26 al. 2 C.T.V.A.
L'article 26, alinéa 2 du C.T.V.A. dispose expressément que
sont comprises dans la base d'imposition, les sommes que
le fournisseur ou le prestataire du service porte en
compte pour frais de commission, d'assurance et de
transport à celui à qui le bien ou le service est fourni,
que ces frais fassent ou non l'objet d'un document de
débit séparé ou d'une convention séparée.
5455
art. 26 al. 3 C.T.V.A.
Sont également à comprendre dans la base d'imposition
les impôts, droits, prélèvements et taxes (art. 26 al. 3
C.T.V.A.).
440
C.J.C.E., 25 mai 1993, n° C-18/92, Bally, Rec., I-287; Rev. T.V.A., 1994, n° 108,
462.
441
C.J.C.E., 15 mai 2001, n° 34/99, Primback Ltd., Fiscologue, 2001, n° 803, 3,
International VAT Monitor, annexe vol. 12/n° 5, 31.
442
Rev. T.V.A., 1972, n° 5, Déc., n° 186, 7.
443
Rev. T.V.A., 1974, n° 15, Déc., n° 446, 189.
444
Q.R., Sénat, 2004-2005, n° 3-44, 3535-3537, Q. n° 3-2373 CHERON, 24 mars 2005.
445
Rev. T.V.A., 1978, n° 35, Déc., n° 653, p. 414.
446
Déc., n° E.T. 102.061 du 7 juillet 2003; Anvers 18 janvier 1994, F.J.F., N° 94/
201.
5456
art. 28 1° C.T.V.A.
Les sommes qui sont déductibles du prix à titre d'es-
compte en cas de paiement anticipé ne sont pas soumises
à la T.V.A. (art. 28 1° C.T.V.A.).
5457
art. 28 2° C.T.V.A.
Les rabais de prix consentis par le fournisseur à son co-
contractant et acquis à ce dernier au moment où la
taxe est due, ne sont pas non plus soumis à la T.V.A.
(art. 28 2° C.T.V.A.).
L'expression «rabais et ristournes de prix consentis à l'acheteur... et
acquis au moment où s'effectue l'opération» s'applique à la différence
entre le prix de vente normal au détail des articles livrés et la somme
d'argent effectivement reçue par le détaillant pour ces articles lors-
que celui-ci accepte du client un bon ayant été donné à ce dernier
par le détaillant lors d'un achat antérieur effectué au prix de vente
normal au détail450.
Si le total cumulé des bons de réduction permet au client d'obtenir le
bien sans devoir payer une soulte en argent, aucune taxe n'est due et,
447
Q. n° 92 du 24 septembre 2001,Q.R., Ch. repr., 2000-01, 10544.
448
Q.R., n° 3177 Goyvaerts, 22 juin 2004 et nos 718 à 720 Goyvaerts, 7 avril 2005 et
Q.R., n° 2868 Vandeurzen, 12 mai 2004.
449
C.J.C.E., 1er juin 2006, n° C-98/05, De Danske Bilimportører.
450
C.J.C.E., 27 mars 1990, n° C- 126/ 88, Boots, Rec., I-1325; Rev. T.V.A., 1995,
n° 116, 970. Voir également Cass., 11 juin 2004, F.J.F., N° 2005/53, 188 et
note SEPULCHRE, V., R.G.F., juin-juillet 2005, 29.
5458
Le fait qu'une réduction de prix (rabais, prime, ristourne,
réduction, etc.) ne soit payable qu'après un certain dé-
lai, ne met pas obstacle, suivant la législation belge ac-
tuelle, à la diminution immédiate de la base d'imposition,
du moment qu'elle est acquise au client au moment de
la livraison.
art. 77 § 1er 2° C.T.V.A.
5459
art. 28 3° C.T.V.A.
Les intérêts dus en raison d'un paiement tardif ne sont
pas repris dans la base d'imposition (art. 28 3° C.T.V.A.).
Lorsque le vendeur d'un bâtiment neuf impose à son
acheteur le paiement d'intérêts intercalaires, ces der-
451
Q.R., Sénat, 2006-07, n° 3-81, 8830-8831, Q. n° 3-6220 Nyssens, 3 novembre 2006.
452
C.J.C.E., 29 mai 2001, n° C-86/99, Freemans Pic, Fiscologue, 2001, n° 804, 6;
International VAT Monitor, annexe vol. 12/n° 5, 37.
453
Rev. T.V.A., 1974, n° 15, Déc., n° 444, 188.
454
Rev. T.V.A., 1974, n° 16, 267.
5460
art. 28 4° C.T.V.A.
Les frais portés en compte pour les emballages ordi-
naires et usuels que le fournisseur consent à rembour-
ser à l'acquéreur en cas de renvoi de ces emballages, ne
sont pas repris dans la base d'imposition (art. 28 4°
C.T.V.A.).
Pour que les frais d'emballages ordinaires et usuels ne fassent pas par-
tie de la base d'imposition, il doit être convenu que ces emballages
doivent ou peuvent être renvoyés et que le client a droit à un rem-
boursement s'il les renvoie. En ce qui concerne la rédaction de la
facture, l'administration considère que la mention «emballage consi-
gné» ou une mention semblable, apposée en regard du montant porté
en compte à titre de frais d'emballage, justifie à suffisance de droit la
455
Rev. T.V.A., 1976, n° 26, Déc., n° 574.
456
Anvers, 16 février 2010, Fiscologue, 2010, n° 1202.
457
C.J.C.E., 27 octobre 1993, n° C-281/91, Muy's en de Winter's Bouw en Aanne-
mingsbedrijf BV, Rec., I- 5405, F.J.F., N° 94/30; Rev. T.V.A., 1994,
n° 109, 762.
458
C.J.C.E., 1er juillet 1982, aff. 222/81, Bausystem, Rec., p 2527; Rev. T.V.A.,
1995, n° 116, 932.
459
Rev. T. V.A., 1998, n° 130, 999.
5461
art. 28 5° C.T.V.A.
Les sommes avancées par le fournisseur d'un bien ou d'un
service pour des dépenses qu'il a engagées au nom et
pour le compte de son cocontractant ne doivent pas
être reprises dans la base d'imposition (art. 28 5° C.T.V.A.).
Les «débours» visés ci-avant sont dus d'office par le
client et doivent lui être portés en compte séparément
et pour leurs montants exacts ou, lorsqu'une facture
est établie pour ces débours, elle doit être établie au
nom du client. Par conséquent, les frais occasionnés
par un fournisseur lui-même, qu'il facture séparément à
son client, ne sont pas des débours, mais des éléments du
prix (frais de téléphone, de correspondance, de déplace-
ment, de voyage, etc.) qui sont bien soumis à la T.V.A.
(n° 5454). Les impôts, les droits et les taxes ne sont pas des
provisions461.
Cas d'application – pour les frais de primes d'assurance et
les taxes avancées par le loueur en cas de location de
véhicules automobiles, on doit rechercher qui est re-
devable des primes et des taxes462;
– les sommes que les banques paient pour le compte de
leurs clients à titre de frais de protêt, de droits d'enre-
gistrement et de droits de timbre peuvent être considé-
rées comme des débours463;
– la somme qu'une société de distribution par câble porte
séparément en compte à titre de droits d'auteur aux
abonnés n'est pas un débours car les droits d'auteur
sont dus par la société et non par les abonnés464;
– les frais d'expédition qui sont engagés pour livrer des
biens que les clients lui ont commandés sont inhérents
à l'activité de vente par correspondance exercée par
l'assujetti et font par conséquent partie de la base d'im-
position à la T.V.A.465;
– les sacs poubelles qui sont indiqués séparément sur la
facture par une entreprise de nettoyage, pour le prix
460
Rev. T.V.A., 1974, n° 17, Déc., n° 483, 322.
461
Rev. T.V.A., 1994, n° 108, Déc., 982, 340.
462
Trib. Liège 7 février 2002, Fiscologue, 2002, n° 845, 11; Q.R., Ch. repr., 1993-
94, n° 109, 13 juin 1994, 11349, Q. n° 1026 de Clippele, Rev. T.V.A., 1994,
n° 110, 777; Déc. n° E.T. 94.354 et 97.021 du 6 mars 2001, Fisc. Doc. Van-
dewinckele, 2001, partie XV, n° 365.4 et Manuel T.V.A., n° 122.
463
Rev. T.V.A., 1971, n° 2, Déc., n° 61, 238.
464
Q.R., Ch. repr., 1983-84, n° 40, 3800, 6 juillet 1984, Q. n° 343 Delhaye, Rev.
T.V.A., 1985, n° 66, 99.
465
Anvers 4 novembre 1996, F.J.F., N° 96/ 275; contra: Gent, 9 juin 2009, F.J.F.,
N° 2010/202.
5462
art. 28 6° C.T.V.A.
La T.V.A. même ne fait pas partie de la base d'imposition
(art. 28 6° C.T.V.A.).
5463
art. 26 al. 1er C.T.V.A.
En principe, les subventions ne font pas partie de la base
imposable, sauf si elles sont directement liées au prix des
opérations (art. 26 al. 1er C.T.V.A.)469.
Pour l'engagement d'abandonner la production laitière470.
Pour qu'une subvention fasse partie de la base imposable, il faut en-
core qu'elle soit toujours directement liée au prix.
Tel sera le cas lorsque la subvention répond aux trois conditions
suivantes:
– elle est versée au producteur, au fournisseur ou au prestataire de
services;
– elle est payée par un tiers;
– elle constitue la contrepartie ou un élément de la contrepartie
d'une livraison ou d'un service. En d'autres termes, elle bénéficie aux
clients de l'assujetti et elle constitue un élément du prix supporté
par un tiers471. La notion de «subventions directement liées au prix
de ces opérations» au sens de l'article 11, A, alinéa 1, sub a, de la
Sixième Directive doit être interprétée, selon la Cour, en ce sens que
les subventions doivent être considérées, en tout ou en partie,
comme une contrepartie de la livraison ou de la prestation des
services et être payées par un tiers au vendeur ou au prestataire
des services. Il appartient au juge de renvoi de vérifier sur base des
466
Q.R., Ch. repr., 2000-01, n° 48, 16 octobre 2000, 5674, Q. n°358, FOURNAUX,
23 mai 2000.
467
Trib. Louvain, 6 mars 2009, Cour. fisc., 2009, 437; Déc. n° E.T. 18588, 30 avril
1976.
468
Gand, 9 juin 2009 in T.F.R., 2010, n° 373, 42.
469
THIRION, B., «Subventions: quelles incidences en matière TVA», R.G.F., 2002, 286-
302; R.N.G., VAN DER PAARDT, Subsidies en BTW in de Europese Unie, Deven-
ter, Kluwer, 2000.
470
C.J.C.E., 29 février 1996, Jürgen Mohr c. Finanzamt Bad Seeberg, Rec., I-959;
F.J.F., N° 96/348; Rev. T.V.A.,1996, n° 122, 691.
471
Déc. préal. n° 700.006, 27 février 2007, consultable gratuitement sur
www.monKEY.be, bronnen; Q.R., 1995-96, 3960, Q. n° 300, Fournaux,
25 février 1996.
5464
art. 29 § 1er C.T.V.A.
{xe "Repré sentant"}Dans les rapports entre le fournis-
seur de biens ou le prestataire de services et son commis-
sionnaire, la base d'imposition ne comprend pas la com-
mission allouée à ce dernier474. Dans les rapports entre
l'acquéreur de biens ou le bénéficiaire de services et son
commissionnaire, la commission s'ajoute au prix pour la
liquidation de la T.V.A. (art. 29 § 1er C.T.V.A.).
5465
La base d'imposition de la prestation de services, qu'une
agence de voyages est censée fournir au voyageur, en
vertu de l'article 20, § 2, est constituée par la rémunéra-
tion revenant à l'agence, selon l'article 29, § 2 du C.T.V.A.
Dans l'indemnité qui revient à un organisateur de
voyages, on trouve le montant additionnel qu'une
agence de voyages, opérant en qualité d'intermédiaire
pour le compte d'un organisateur de circuits touris-
tiques, doit verser à celui-ci, en sus du prix acquitté par
le voyageur, et à hauteur de la remise consentie à ce
dernier par ladite agence de voyages sur le prix du
voyage fixé au catalogue de l'organisateur de circuits
touristiques475.
Cette disposition est purement académique parce que,
sur base de l'article 35, alinéa 2 du C.T.V.A., la base d'impo-
472
C.J.C.E., 22 novembre 2001, n° C-184/00, Office des produits wallons ASBL c. Etat
belge, F.J.F., N° 2002/36, Fiscologue, 2001, n° 824, 3, T.F.R., 2003,
n° 236, 191, note BEHAEGHE, I.; note HELLEPUTTE, C.A. et HODY, O., R.G.F.,
2002, n° 10, 245; C.J.C.E., 13 juin 2002, aff. C-353/00, Keeping Newcastle
Warm Ltd., Rec., 2002, 1-05419. Voir également, Q.P., n° 3-1253, Nyssens,
28 juillet 2004; Trib. Charleroi, 21 novembre 2007 in SEPULCHRE, V.,
R.G.F., mars 2008, n° 3, 13-24. STAS, D., «Prijssubsidies of schadevergoe-
ding», Fiscologue, 2007, n° 1079.
473
SEPULCHRE, V., R.G.F., mars 2008, n° 3, 13-24; Gand, 25 mars 2008, F.J.F.,
N° 2009/179.
474
Q.R., Ch. repr., 1997-98, n° 140, Q. n° 1332 Michel, 23 avril 1998, 19295.
475
C.J.C.E., 19 juin 2003, n° C- 149/01, First Choice Holidays.
5466
Lorsqu'un fabricant émet un bon de réduction dans le
cadre d'une campagne de promotion, la base d'imposi-
tion entre le fabricant et les détaillants ou, le cas
échéant, entre le fabricant et le grossiste, est égale au
prix de vente pratiqué par le fabricant, diminué du
montant indiqué sur le bon et remboursé479. Une telle
solution est applicable même lorsque les parties ne sont
pas liées contractuellement. Cette interprétation est
conforme au principe suivant lequel, en cas de réduc-
tion de prix accordée après une transaction, la base
d'imposition est réduite à concurrence480. Dans l'arrêt
476
Circ. n° 33 de 1978; A.R., 28 décembre 1999, M.B., 31 décembre 1999, 50517.
477
C.J.C.E., 22 octobre 1998. n° 308/96 et 94/97, The Howden Court Hotel, Rec., I-
6229, concl. av. gén. P. Léger; T.F.R., 1999, 301, note BOLLINGH, I.
478
J.O.C.E., n° C. 126 E, 390, 28 mai 2002 et DEWILDE, K. et EECKHOUT, K., «The
European Commission's Proposal to Simplify the European VAT Rules», VAT Mo-
nitor, 2003, 7-15.
479
C.J.C.E., 24 octobre 1996, n° C-317/94, Elida Gibbs, Rec., I-5339; C.J.C.E.,
27 avril 1999, n° 48/97, Kuwait Petroleum, A.F.T., 99.5, 222, avec note
VANDENDRIESSCHE, P.; Circ. n° 8 du 27 août 1997.
480
Pour les rabais et ristournes directement consentis par les distributeurs aux
consommateurs finaux: voir C.J.C.E., 27 mars 1990, n° C-126/88, Boots,
Rec., I- 1325; C.J.C.E., 15 octobre 2002, n° 427/98, Commission c. Alle-
5467
art. 31 C.T.V.A.
{xe "Revendication (expropriation)"}En cas de réquisition
ou d'expropriation faite par l'autorité publique ou en
son nom, l’indemnité, à l'exclusion de l'indemnité de rem-
ploi, est censée représenter le prix à soumettre à la taxe
(art. 31 C.T.V.A.).
5468
Lorsque la contrepartie d'une livraison ou d'un service
ne consiste pas ou ne consiste pas exclusivement en une
somme d'argent, la T.V.A. doit être calculée sur la «va-
leur normale» de cette contrepartie. Il doit toutefois y
avoir une véritable contrepartie483.
art. 32 al. 2 C.T.V.A.
La valeur normale est représentée par le prix pouvant
être obtenu à l'intérieur du pays pour chacune des
prestations, au moment où la taxe est due, dans des
conditions de pleine concurrence entre un fournis-
5469
Lorsqu'on reçoit des biens à titre de contrepartie, la
valeur normale est le prix que devrait payer pour
l'achat de biens similaires la personne qui a acquis les
biens, au moment où la T.V.A. est exigible. Lorsqu'on re-
çoit des services à titre de contrepartie, la valeur nor-
male est le prix que la personne qui reçoit ces services
devrait payer à un tiers pour le même service au moment
où la T.V.A. est exigible484.
La valeur d'un bien repris par le fournisseur d'un autre bien, entre
dans la contrepartie que le fournisseur obtient de l'acheteur pour le
bien livré485.
La base d'imposition de l'article qu'un fournisseur livre, sans frais sup-
plémentaires, à une personne qui se présente elle-même, ou présente une
autre personne à titre de nouvelle cliente potentielle, est distincte
de la base d'imposition des biens achetés auprès du même fournisseur
par la nouvelle cliente, et correspond au prix d'achat payé par le
fournisseur pour l'acquisition dudit article486.
La base d'imposition pour la livraison d'une prime en nature, en con-
trepartie de la présentation d'un nouveau client, comprend, outre le
prix d'achat de ce cadeau, les frais d'expédition, lorsque ces frais sont
pris en charge par celui qui offre la prime487.
L'engagement d'un cafetier de s'approvisionner exclusivement auprès
d'une brasserie est un service soumis à la T.V.A. dont la base d'imposi-
tion est constituée par la valeur normale de la contrepartie de la
brasserie. Pour des raisons pratiques, l'administration de la T.V.A. estime
toutefois qu'aucune T.V.A. n'est perçue sur ce service, à condition que
la T.V.A. soit complètement déductible dans le chef de la brasserie488. A
propos de la base d'imposition des livraisons et services fournis par la
brasserie, voir aussi Déc. adm., n° E.T. 96.988 du 22 novembre 2000.
5470
Au paragraphe 4, ci-après, sont mentionnés trois cas où
la valeur normale doit être déterminée pour vérifier si
la base d'imposition sur laquelle la T.V.A. a été calculée
n'est pas inférieure au minimum légal.
Dans la pratique, la valeur normale d'un bâtiment neuf
est sa valeur marchande ou sa valeur vénale; pour les
484
Circ. n° 12, 18 janvier 1971.
485
C.J.C.E., 10 juillet 1985, n° 16/84, Commission c. Pays-Bas, Rec., 2355.
486
C.J.C.E., 2 juin 1994, Empire Stores Ltd, Rec., I-2329; Rev. Not.b., 1994, 430;
Rev. T.V.A., 1994, n° 117, 1091.
487
C.J.C.E., 3 juillet 2001, n° C-380/99, Bertelsmann AG, Fiscologue, 2001, n° 815,
11; International VAT Monitor, annexe vol. 12/n° 5, 61.
488
Déc., n° E.T. 96.988 du 22 novembre 2000, Fisc. Doc. Vandewinckele, 2001, partie
XV, n° 366.3.
5471
La base d'imposition est constituée:
art. 33 § 1er C.T.V.A.
1. pour les opérations visées à l'article 10, § 3 du C.T.V.A.
(prêt à consommation) et à l'article 12 du C.T.V.A. (li-
vraisons à soi-même): par le prix d'achat des biens ou
des services similaires, ou, à défaut de prix d'achat, par
le prix de revient, en tenant compte, le cas échéant, de
l'article 26, alinéas 2 et 3 du C.T.V.A., et de l'article 28
du C.T.V.A., calculé au moment où s'effectuent ces opé-
rations (art. 33 § 1er 1° C.T.V.A.). En l'absence de prix
d'achat, l'administration estime qu'il convient de te-
nir compte de la valeur normale au stade de com-
mercialisation considéré, sans qu'il soit tenu compte
du bénéfice commercial que se réserve l'assujetti, mais
compte tenu de l'Etat du bien au moment où s'opère le
prélèvement491.
Dans le cas d'un prélèvement taxé sur base de l'article 5, alinéa 6, de
la Sixième Directive, c'est-à-dire le prélèvement d'un bien qui a été
acquis sans droit à déduction et pour lequel ont été effectués
des travaux ayant ouvert droit à déduction et ayant donné lieu
à l'incorporation d'éléments composant le bien, la base d'imposition
doit être déterminée par référence au prix, au moment du prélève-
ment, des biens incorporés au véhicule qui constituent des élé-
489
Pour les bâtiments: voir Circ. n° 76, 16 novembre 1970, n° 16, 28 juin 1973 et
n° 41 de 1977, de même que Q.R., Ch. repr., 1981-82, 2758, Q. n° 275 Demes-
ter- DEMEYER, Rev. T.V.A., 1983, n° 56, 46.
490
Déc. n° E.T. 112.791, 12 juillet 2007.
491
Manuel de la T.V.A., n° 131 A; Q.R., Ch. repr., 1997-98, Q. n° 1296, Michel,
25 mars 1998, 18102.
492
C.J.C.E., 17 mai 2001, n° 322/99 et 323/99, Fischer c. Brandenstein, Fiscologue,
2001, n° 803, 5, International VAT Monitor, annexe vol. 12/n° 5, 54. Voir
aussi n° 5322.
493
Circ. n° 4/1996 point 7.
494
Manuel de la T.V.A., n° 131.
495
C.J.C.E., 26 septembre 1996, aff. C-230/94, Renate Enkler c/Finanzamt Homburg,
Rec., 1- 4517.
Avantage T.V.A.
Avantage T.V.A. comprise = T.V.A. due
comprise –
1,0855
496
Déc. 25 septembre 1992, n° E.T. 76.463 non publiée par l'administration, J.D.F.,
1995, 19.
497
C.J.C.E., 25 mai 1993, aff. C-193/91, Gerard Mohsche, Rec., I-2615; F.J.F.,
N° 93/381; Rev. T.V.A., 1994, n° 108, 460.
498
Déc., n° E.T. 90.335 du 28 avril 1999, Rev. T.V.A., n° 143/07, 539.
5475
Conformément à l'article 33bis du C.T.V.A. (opérations
sans contrepartie), la base imposable est déterminée con-
formément à l'article 33, § 1er, 1° du C.T.V.A., pour la livrai-
son de biens visée à l'article 12bis (opérations assimilées à
des transferts intracommunautaires) et pour l'acquisi-
tion intracommunautaire de biens, visée à l'ar-
ticle 25quater (non-transferts).
5476
art. 36 § 1er a) C.T.V.A.
Lorsqu'un bâtiment neuf pour l'application de la T.V.A.
est cédé à titre onéreux ou est prélevé par un vendeur
professionnel d'immeubles, la base sur laquelle la T.V.A.
est calculée ne peut, sur pied de l'article 36, § 1er, a) du
C.T.V.A., être inférieure à la «{xe "Valeur normale"}valeur
normale» (voir § 2 ci-avant). Le contrôle de cette {xe
"Base minimum de perception"}base minimale d'imposition
est effectué par le receveur de l'enregistrement.
art. 3 A.R. n° 15
Dans le cas d'une cession, la valeur normale est fixée à
la date de la convention (art. 3 A.R. n° 15, 3 juin 1970).
499
Voir Circ. n° 16, 28 juin 1973.
500
C.J.C.E., 20 janvier 2005, n° 412/03, Hotel Scandic Gasaback, à consulter gratui-
tement sur www.monKEY.be.
501
Déc. n° E.T. 112.791, 12 juillet 2007; Déc. n° E.T.112.791/2, 28 septembre 2009.
5479
art. 30 C.T.V.A.
L'aliénation d'un terrain (ou d'un terrain faisant partie
d'une copropriété forcée) est, suivant la législation
belge, toujours exemptée de la {xe "Cession d’ un bien im-
mobilier – TVA"}T.V.A. Lorsqu'un bâtiment «neuf» est cédé
en même temps que le fonds sur lequel il est érigé,
moyennant un prix unique, la T.V.A. est calculée sur une
base obtenue en déduisant du prix et des charges stipu-
lés, la valeur vénale du fonds à la date de la cession,
compte tenu de l'Etat de ce fonds avant le commence-
ment des travaux (art. 30 C.T.V.A.503).
La base de perception ainsi obtenue sera, le cas échéant,
diminuée des avantages dont bénéficie l'acquéreur sans
que la base d'imposition ne soit inférieure à la valeur
normale de l'immeuble504.
502
Circ. n°AAF du 15 février 2007; déc. n° E.T.112.791 du 12 juillet 2007.
503
Rev. T.V.A., 1998, n° 133, 13, Déc., 1046.
504
Q.R., Sénat, 1986-1987, n° 17, 1030, Q. n° 127, Claeys, Rev. T.V.A., 1987, n° 76,
167.
§ 6. BIENS D'OCCASION
5480
{xe "Marchandises"}La base d'imposition pour les livrai-
sons de biens d'occasion, œuvres d'art, objets de collec-
tion et antiquités est la marge bénéficiaire de l'assujet-
ti-revendeur (différence entre le prix d'achat et le prix
de revente), diminuée du montant de T.V.A. inclus dans la
marge bénéficiaire.
5481
art. 27 C.T.V.A.
En vertu de l'article 27 du C.T.V.A., le Roi fixe le taux de
change à appliquer lorsque les éléments servant à dé-
terminer la base d'imposition sont exprimés dans l'unité
monétaire d'un pays tiers ou d'un Etat membre qui n'a
pas adopté l'euro, en tenant compte de la réglementa-
tion édictée en la matière par les Communautés euro-
péennes.
L'A.R. n° 42 prévoit que lorsque des éléments servant à
déterminer la base d'imposition à la T.V.A. d'une opéra-
tion autre qu'une importation de biens, sont exprimés
dans l'unité monétaire d'un pays tiers ou d'un Etat
membre qui n'a pas adopté l'euro, le taux de change ap-
plicable pour la conversion entre cette unité moné-
taire et l'euro est le suivant:
– le dernier cours indicatif de l'euro publié par la
Banque centrale européenne;
– pour les devises dont la Banque centrale européenne
ne publie pas cours indicatif, le dernier cours indica-
tif de l'euro publié par la Banque nationale de Bel-
gique.
507
C.J.C.E., 9 juillet 1992, Rec., I-4513.
508
Anvers 9 décembre 1996, R.W., 1997-98, 441.
Chapitre II
{xe "Acquisition
intracommunautaire"}Acquisitions
intracommunautaires
5482
art. 26bis C.T.V.A.
Conformément à l'article 26bis du C.T.V.A., la base d'impo-
sition pour l'acquisition intracommunautaire de biens
est constituée par les mêmes éléments que ceux qui sont
retenus pour déterminer, conformément à l'article 26
du C.T.V.A., la base d'imposition de la livraison des mêmes
biens à l'intérieur du pays.
Les droits d'accises qui sont dus ou acquittés par celui
qui réalise l'acquisition intracommunautaire d'un pro-
duit soumis à accise, doivent être, entre autres, repris
dans la base imposable.
Chapitre III
{xe "Importation"}Importation
5483
La seule base est la valeur calculée selon le régime com-
munautaire pour la détermination de la valeur en
douane, même si l'importation se rapporte à des biens qui,
pour quelque raison que ce soit, ne sont pas soumis
aux droits d'entrée.
5484
art. 34 § 2 2° C.T.V.A.
Dans la base d'imposition, les frais accessoires doivent
être repris, de même que les frais de commissions, formali-
tés douanières, emballage, transport, assurance, jus-
qu'au premier lieu de destination des biens en Belgique.
Ces frais doivent également être inclus lorsqu'ils résul-
tent du transport vers un autre lieu de destination
dans l'Union européenne, si cet endroit est connu au
moment où le fait imposable se produit.
art. 4
A.R. n° 7
Le premier «lieu de destination» des biens importés est
l'endroit situé en Belgique où ces biens sont délivrés en
exécution d'un contrat de transport ou d'un con-
trat y assimilé, qui a été conclu avant le moment où les
biens sont déclarés pour la consommation, et dont
l'exécution commence, soit avant la déclaration en
consommation des biens, soit immédiatement après cette
déclaration et à l'endroit où les biens se trouvent à ce
moment.
509
Q.R., Ch. repr., 1992-1993, Q. n° 528 de Clippele, 22 avril 1993, 5937; Q.R., Ch.
repr., 1997-1998, Q. n° 1241 Daems, 11 février 1998, 17800.
Chapitre I
{xe "Tarif"}Dispositions générales
5500
Bibliographie – www.monKEY.be, Module TVA expert, «Taux de la T.V.A.».
§ 1. PRINCIPES
5501
art. 38 § 1er C.T.V.A.
L'article 38, § 1er du C.T.V.A. prévoit que le taux applicable
aux livraisons de biens et aux prestations de services est
celui en vigueur au moment où a lieu le fait générateur
de la taxe. Dans les cas visés à l'article 17, § 1er, alinéas 2 et
3 et § 2 et 3 (fait générateur pour livraisons à caractère
continu, livraisons de bâtiments, biens à disposition de
l'acquéreur), ainsi qu'à l'article 22, § 2, alinéas 2 et 3 et § 3
(fait générateur pour services), le taux applicable est
celui qui est en vigueur au moment où la taxe est exi-
gible.
art. 38 § 2 C.T.V.A.
En ce qui concerne l'importation de biens, le taux appli-
cable est celui qui est en vigueur au moment où se situe
le fait générateur de la taxe (art. 38 § 2 C.T.V.A.). Dans les
cas visés à l'article 24, § 2 (naissance de la dette doua-
nière), le taux applicable est le taux en vigueur à
l'époque où la T.V.A. est exigible.
art. 38 § 4 C.T.V.A.
Enfin, l'article 38, § 4 du C.T.V.A. dispose que toute opéra-
tion qui concourt à la construction, à la fabrica-
tion, au montage ou à la transformation d'un bien
autre qu'un bien de nature immobilière est soumise au
5502
art. 64 § 3 C.T.V.A.
L'article 64, § 3 du C.T.V.A. stipule que lorsqu'une per-
sonne qui achète ou produit pour vendre ou qui
fournit des services, effectue des opérations relatives à
des biens ou des services soumis à des taux de T.V.A. diffé-
rents, ces opérations sont présumées, jusqu'à preuve du
contraire, se rapporter, pour le tout, aux biens ou aux
services qui sont imposables au taux le plus élevé.
§ 2. MESURES D'EXECUTION
5503
art. 37 C.T.V.A.
En exécution de l'article 37 du C.T.V.A., l'arrêté royal
n° 20 du 20 juillet 1970, fixe les taux de la T.V.A. et déter-
mine la répartition des biens et des services selon ces
taux.
Les Etats membres reçoivent la possibilité d'appliquer un
taux réduit sur certaines livraisons et sur certains
services. Sur ce plan, il faut tenir compte du fait que les
biens et services qui se concurrencent doivent être
traités de manière égale pour la T.V.A. Il s'ensuit que ces
biens ou services doivent alors être soumis au même
taux de T.V.A.510. Les Etats membres peuvent pourtant ac-
corder la baisse tarifaire pour un élément des livraisons
et services énumérés dans la directive511.
L'annexe de cet arrêté contient deux tableaux:
510
C.J.C.E., 23 octobre 2003, n° C- 109/02, Commission c. Allemagne: les solistes et
les ensembles musicaux doivent pouvoir bénéficier du même taux de T.V.A.
511
C.J.C.E., 8 mai 2003, n° C-384/ 01, Commission c. France: le taux réduit doit
pouvoir être appliqué sur le droit fixe sur le raccordement au réseau pu-
blic de gaz et d'électricité et le taux normal sur la consommation de gaz
et d'électricité.
5503,10
art. 1bis A.R. n° 20 art. 44bis C.T.V.A.
Un article 1bis a été inséré dans l'A.R. n° 20 à partir du
1er janvier 1993 qui fixait le taux à 1 % pour l'or qui était
normalement affecté à des fins de placement. Depuis le
1er janvier 2000, ce régime est cependant supprimé. Il a été
remplacé par une exonération spécifique pour la livrai-
son, l'acquisition intracommunautaire et l'importa-
tion d'or d'investissement (art. 44bis C.T.V.A.)512. Pour cer-
taines opérations spécifiques, on peut encore opter
pour l'application de la T.V.A., ce qui rend le cas échéant
le taux normal applicable.
§ 3. REGLEMENTATIONS ADMINISTRATIVES
5504
L'application d'un taux zéro a été décidée par mesure
administrative pour les quotidiens et les publications
périodiques qui comprennent des informations géné-
rales et qui paraissent au moins 50 fois par an 513, ainsi
que pour les produits et les matières de récupération 514.
Cette mesure fait qu'aucune T.V.A. n'est perçue sur les
opérations qui portent sur les biens dont question,
mais le droit à déduction subsiste néanmoins.
5505
512
Arrêtés royaux, M.B., 31 décembre 1999; Fiscologue, n° 736, 4-5.
513
Circ. n° 82 de 1970 et n° 21 de 1993 avec addendum du 5 janvier 1994. L'informa-
tion via Internet n'entre pas en considération, Q.R., 2000-2001, n° 2-25,
Q. n° 736 Van Quickenborne, 20 juin 2000, 1189.
514
Circ. n° 88, 15 décembre 1970, modifiée par la Circ. n° 120, 30 juillet 1971;
Trib. Turnhout, 15 octobre 1999, T.F.R., 2000, 175, 139.
5506
Dans une décision administrative du 10 mai 1999, l'admi-
nistration de la T.V.A. a commenté sa position sur le ré-
gime de la T.V.A. des opérations complexes et elle a abro-
gé les anciennes décisions en la matière (voir e.a. la dis-
tinction entre fournitures et pièces détachées, Manuel
T.V.A., n° 148). L'administration pose comme règle que la
qualification T.V.A. des opérations «complexes» est fonc-
tion du rapport entre la valeur des biens livrés et celle
des services prestés (ce qu'on appelle la règle des 50 %).
Lorsque la valeur des biens fournis et placés à l'occa-
515
Q.R., Ch.repr., 2009-2010, n° 098, p.169-171, Q. n° 379, Van Biesen, 3 février
2010. Concernant les offres conjointes pour un prix unique d'un produit
principal ou d'un service principal d'un objet en prime: Circ. nos 85 de
1972 et 22 de 1975, Rev. T.V.A., 1985, n° 69, Déc., n° 849, 389, Rev.
T.V.A., 1989, n° 85, Déc., n° 905, 157.
Chapitre II
Biens et services soumis au taux de 6 %
5507
Le taux réduit de 6 % est applicable à tous les biens et
services qui sont repris au tableau A.
Le taux réduit de 6 % n'est toutefois pas applicable aux
services repris au tableau A, lorsque ces services font
partie, à titre accessoire, d'une convention complexe
qui a pour objet principal des services qui ne figurent
pas dans le tableau A.
Une prestation doit être considérée comme accessoire à une presta-
tion principale lorsqu'elle ne constitue pas pour la clientèle une fin
en soi, mais le moyen de bénéficier, dans les meilleures conditions, du
service principal du prestataire517. La prestation constituée d'un seul
service au plan économique ne doit pas être artificiellement décom-
posée pour ne pas altérer la fonctionnalité du système de la T.V.A.518.
Cependant, le fait que certains biens fassent l’objet d’une seule livrai-
son, comprenant, d’une part, un bien principal soumis par la législa-
tion d’un Etat membre à une exonération avec remboursement de la
taxe payée et, d’autre part, des biens exclus du champ d’application de
cette exonération, n’empêche pas l’Etat membre concerné de percevoir
la T.V.A. au taux normal sur la fourniture de ces biens exclus519.
516
Déc. n° E.T. 95.109 du 10 mai 1999, Rev. T.V.A., n° 145, 139 et Q. Parl., n° 368
Vervotte, 6 mai 2004; cf. n° 5352.
517
C.J.C.E., 22 octobre 1998, n° C-308/96 et 94/97, Madgett et Baldwin, Rec., I-
6248, C.J.C.E., 25 février 1999, n° 349/96, Card Protection Plan, R.G.F.,
1999/4, 187.
518
C.J.C.E., n° C-231/94, Faaborg-Gelting Linien, Rec., I-2395; Trib Namur,
11 janvier 2002, Fiscologue, 2002, n° 839, 14.
519
C.J.C.E., 6 juillet 2006, n° C-251/05, Talacre Beach Caravan Sales Ltd, T.F.R.,
2006, n° 307, 733.
§ 1. BIENS
5508
Rubrique I. Animaux vivants, tels que les espèces bovines, porcines,
ovines, les chevaux de boucherie, les volailles, les lapins
domestiques.
Rubrique II. Viandes et abats comestibles.
Rubrique III. Poissons, crustacés et mollusques, mêmes préparés et con-
servés.
Rubrique IV. Lait et produits de laiterie, œufs et miel.
Rubrique V. Légumes, plantes, racines et tubercules alimentaires.
Rubrique VI. Fruits, écorces d'agrumes et de melons.
Rubrique VII. Produits végétaux, tels que graines, betteraves à sucre,
végétaux destinés à l'alimentation humaine, bois sur pied,
arbres et arbrisseaux vivants, lin520.
Rubrique VIII. Produits de minoterie, malts, amidons et fécules.
Rubrique IX. Graisses et huiles animales ou végétales, graisses alimen-
taires préparées, à l'exception de la margarine.
Rubrique X. Produits alimentaires, tels le café, le thé (à l'exclusion
des boissons), le sucre, le chocolat, les levures, les prépa-
rations pour soupes, les vinaigres, le sel et toute autre
préparation alimentaire humaine non dénommée ci-
avant521.
Rubrique XII. Aliments pour animaux, déchets industriels (amidonnerie,
sucrerie, distillerie), engrais.
Rubrique XIII. Distribution d'eau522,*.
Rubrique XVII. Produits pharmaceutiques, tels que les médicaments
pour la médecine humaine ou vétérinaire, le sang, les
ouates, les gazes, les pansements, les préservatifs.
Rubrique XIX. Journaux, publications, livres, brochures et imprimés
autres que ceux édités dans un but de réclame523.
Rubrique XXI. Objets d'art, objets de collection et antiquités.
Rubrique XXII. Voitures automobiles pour invalides et pièces détachées,
équipements et accessoires pour ces voitures; le taux ré-
duit vaut aussi pour l'acquisition des biens visés.
Rubrique XXIII. Cercueils524, urnes funéraires525, appareils d'orthopédie,
prothèses, appareils auditifs, véhicules d'invalides; les
520
Déc. n° E.T.104.297 du 18 septembre 2007.
521
Déc. n° E.T.109.424 du 7 décembre 2005.
522
Voir également Q. & R., Chambre, 2008-2009, n°058, p.47-48, Q. n°353, Van Der
Maelen, 10 mars 2009; Q.& R., Chambre, 2008-2009, n°052, p. 140-141, Q.
n°313, Bogaert, 19 février 2009.
523
Sont exclus, les ouvrages qui sont édités dans un but de réclame ou qui sont
consacrés surtout à la publicité (Déc. n° E.T.107.492 du 13 juin 2002). Ne
sont pas visées, les prestations d’un graphiste illustrateur (C.R.A, Séance
Plénière, Plen. 4-78, p. 44, Q. n°4-921, Van Nieuwerke dd. 28 mai 2009.
Bien que dorénavant permise par la Directive TVA, l’extension de
l’application du taux réduit pour la livraison de livres sur tout type de
support physique, en ce compris sur CD et CD-Rom, n’est pas envisagée en
Belgique (Q.R., Sénat, 2009,2010, Q. n° 4-6343, de Bethune, 23 décembre
2009.
§ 2. SERVICES
5509
art. 44 § 3 3° C.T.V.A.
Rubrique XXIV. Services agricoles527.
Rubrique XXV.Transport de personnes.
Rubrique XXVI. Entretien et réparation des biens visés aux rubriques
XXII et XXIII.
Rubrique XXVIII. Octroi du droit d'accéder à des installations cultu-
relles, sportives ou de divertissement, de même que l'oc-
troi du droit de les utiliser528.
Rubrique XXIX. Cession et concession des droits d'auteurs (pour au-
tant qu'ils ne soient pas exonérés par l'art. 44, § 3, 3°,
C.T.V.A.), à l'exception de ceux portant sur des pro-
grammes d'ordinateur. Les services qui consistent en
l'exécution d'œuvres théâtrales, chorégraphiques, musi-
cales, de spectacles de cirque, de music-hall ou de caba-
ret artistique et d'activités similaires qui relèvent des
activités normales d'acteurs, de chefs d'orchestre, de
524
Sont exclus les cercueils et urnes conçus pour les animaux (Déc. n° E.T.111.433
du 4 juillet 2006).
525
Déc. n° E.T.110.516 du 30 janvier 2006.
526
Déc. n°E.T.101.232, 3 septembre 2009.
527
Sont exclus, les services des sociétés spécialisées dans le traitement du lisier
qui fournissent habituellement à des agriculteurs des services qui consis-
tent essentiellement à l’enlèvement du lisier, ou de la fraction dense de
celui-ci ainsi que les services d’enlèvement de cadavres d’animaux,
d’exploitations agricoles car ces services ne peuvent être considérés en
tant que tels comme des travaux de culture, de récolte et d’élevage car ils
ne contribuent pas à la production de produits agricoles (Q.&R., Chambre,
2008- 2009, n° 041, p.10793, Q. n° 488, Bogaert, 12 novembre 2008; Q.&R.,
Chalbre, 2007-2008, n° 030, p. 7717- 7718, Q. n° 264, Van Biesen, 4 juillet
2008).
528
Sont exclus les services d’encadrement individuel ou en groupe pour lesquels le
taux de 21% reste applicable (C.R.A., Commission des Finances et du Budget
de la Chambre, Com 503, p.-10, Q. orale n° 11599, Van den Bergh, 25 mars
2009); la notion de droit d’admission à un cinéma ne vise pas le paiement
effectué par un consommateur aux fins de pouvoir bénéficier du visionnage
individualisé d’un ou de plusieurs films ou encore d’extraits de films dans
un espace privatif, tel que les cabines en cause au principal (C.J.U.E., C-
03/09, Erotic center SPRL, Fiscologue, 2010, n° 1198.
529
Lorsque qu'un hôtelier facture un prix unique pour la pension complète ou la
demi-pension, l'administration accepte que la moitié de ce prix se rapporte
à la fourniture d'un logement meublé avec petit déjeuner soumis au taux de
TVA de 6 %. L'autre moitié se rapporte au déjeuner et/ou au dîner et un
taux de 12 % y est appliqué depuis le 1er janvier 2010. Si les boissons pour
le déjeuner et/ou le dîner sont comprises dans le prix unique, la moitié de
ce prix doit être subdivisée, car un taux de 21 % est appliqué aux bois-
sons. Une subdivision forfaitaire doit être effectuée sous le contrôle de
l'administration (C.R.A., Com 759, p. 20-21, Q. or., n° 18348, De Maght
20 janvier 2010).
530
Depuis le 17 juin 2010, les entrepreneurs ne doivent plus être enregistrés pour
pouvoir bénéficier des taux réduits de TVA (A.R., 2 juin, M.B., 7 juin
2010).
531
Il suffit que l’habitation soit réellement occupée pour la première fois dans le
courant de la cinquième ou de la quinzième année-calendrier qui précède la
date d’exigibilité de la taxe due. Ainsi pour les opérations immobilières
effectuées durant l’année 2011, (par ex. en janvier 2011) la condition re-
lative à la période de 5 ans est remplie dès lors que le bâtiment est uti-
lisé pour la permière fois dans le courant de l’année 2006 – Q.R., Ch.
repr., 2009-2010, n° 52-94, 370, Q. n° 308, Claes, 13 janvier 2010.
532
Déc. n° E.T. 113.873 du 19 février 2008; cette décision assouplit également
quelque peu les conditions pour les panneaux solaires thermiques ou photo-
voltaïques; voir également Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 052, p. 140-141, Q.
n° 313, Bogaert, 19 février 2009; Pour l’application du taux réduit, il
n’est pas exigé que le bâtiment transformée ait été utilisé précédemment à
à des fins d’habitation. Cependant, lorsque l’extension prévue dans le pro-
jet immobilier aboutit à la création de deux habitations distinctes, il est
évident que, à concurrence de la seconde habitation, il s’agit de travaux
de construction qui ne sont pas visés par la rubrique XXXI précité (Q.R.,
Ch. repr., 2009-2010, n° 104, p. 225-226, n° 531, Van der Maelen, 24 mars
2010); pour le calcul de l’ancienneté d’habitations privées, voy. Q.R.,
chambre, 2009-2010, n° 094, p. 370-373, Q. n° 308, Claes, 13 janvier 2010;
La fourniture avec placement de tentes solaires à l’intérieur d’un bâti-
ment, confectionnées sur mesure et incorporés dans les châssis des fenêtres
pour en faire partie intégrante de manière durable peut également bénéfi-
cier du taux de TVA réduit de 6 % (Bruxelles, 9 juin 2010, Fiscologue,
2010, n° 1211).
533
Déc. n° E.T.106.933 du 1er septembre 1994.
5509,50
Dispositions transitoires dans le cadre du «plan de relance» du Gou-
vernement:
– A partir du 1er janvier 2010 et jusqu’au 31 décembre 2009, le
taux réduit de T.V.A. de 6 % est applicable aux travaux
immobiliers ayant pour objet la démolition et la re-
construction conjointe d’un bâtiment d’habitation,
sans que le bâtiment ne doive se situer dans un des
zones urbaines particulières538.
– Pour l’application du taux réduit, la destination du
bâtiment avant la démolition n’a pas d’influcence. Il
534
Sont exclus les prestations relatives aux funérailles d’animaux (Déc.
n° E.T.111.433 du 4 juillet 2006), concernant le taux applicables aux im-
primés mortuaires, voy C.R.A., Commission des Finances et du Budget de la
Chambre, Com 601, p3-4,Q. orale n° 13773, Auwera et n° 13899, Goyvaerts,
23 juin 2009; Q.R., Sénat, 2009-2010, Q. n° 4-7023, Somers, 22 février
2010; Q.R., Chambre, 2009-2010, n° 087, p.85-86, Q. n° 765, De Groote,
16 novembre 2009.
535
22.06.07/1 – Informations et communications (A.F.E.R. – T.V.A.).
536
Sauf application d’autres dispositions, le taux de 21% reste applicable en cas de
nouvelles constructions. La distinction entre une nouvelle construction et
une rénovation (transformation, rénovation, réhabilitation, amélioration,
réparation) est une question de fait essentielle – p. ex. Bruxelles,
5 décembre 2207, RABG n° 18/2008, p. 1135, 15.11.2008; Gand, 26.2.2008,
F.J.F., N° 2009-23.
537
Dir. 1999/85/E.G., 22 octobre 1999, J.O.C.E., L n° 277/34; art. 53 et 54 L.
27 décembre 2006, M.B., 27 décembre 2006.
538
Art. 1erquater A.R. n° 20.
539
C.R.A., Commission des Finances et du Budget de la Chambre, Com 601, p.10, Q.
orale n° 13883, Arens, 23 juin 2009.
540
Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 069, p.85-86, Q. n° 507, VAN DER MAELEN, 4 juin
2009; C.R.A., Commission des Finances de la Chambre, COM 816, 12-13.
541
Déc., n° 2010.055, du 20 avril 2010.
542
C.R.A., Commission des Finances de la Chambre, Com 482, p.37-38, Q. n° 11137,
BOGAERT dd. 04.03.2009; Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 052, p.137-138, Q.
n° 280, VAN DER MAELEN, 3 février 2009.
543
Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 052, p. 140-141, Q. n° 313, BOGAERT, 19 février
2009.
544
Art. 1erquinquies, § 1er A.R. n° 20; Info 20.02.2009; voy. également en ce qui
concerne le crtière d’occupation des habitations en question Q.R., Chambre,
2008-2009, n° 058, p. 48-49, Q. n° 354, VAN DER MAELEN, 10 mars 2009.
545
Art. 1erquinquies, § 2, A.R. n° 20; Info 20.02.2009.
546
Q.R., Chambre, 2009-2010, n° 086, p.170-171, Q. n° 669, Van der Maelen,
14 octobre 2009.
547
Q. n° 13925, ALMACI, 8 juillet 2009,. C.R.A., commission des Finances et du
Budget de la Chambre, Com 620, 1-2; Q. n° 19866, Potter, dd.03.03.2010, Com
816, p.44-46.
548
Q. n° 19340, De Potter et n° 20079, Luykx, 3 mars 2010, Com 816, p.44-46.
549
Art. 1ersexies A.R. n° 20.
Chapitre III
Biens et services soumis au taux de
12 %
5510
Le deuxième taux réduit de 12 % est applicable à tous les
biens et services qui sont repris dans le tableau B. Comme
pour le tableau A, la reproduction des textes de l’A.R.
n° 20 est aussi ici limitée à l’énumération des rubriques
du tableau B, le cas échéant complété par la dénomina-
tion des biens et services les plus marquants.
Rubrique III. Phytopharmacie
Rubrique VI. Margarine
Rubrique VII. Pneumatiques et chambres à air
Rubrique IX. Télévision payante
Rubrique X. Logement dans le cadre de la politique sociale
Dispositions temporaires
1. A partir du 1er janvier 1996 et jusqu'au 31 décembre 1997,
étaient soumises au taux de 6 % les opérations visées au
tableau B, rubriques X, A, B et C (A.R., 1er décembre 1995552).
2. A partir du 1er janvier 1996 et jusqu'au 31 décembre 1997,
sous certaines conditions, étaient soumis au taux de
12 % sur une base d'imposition totale cumulée de
2 000 000 BEF, hors T.V.A. (A.R., 1er décembre 1995553):
– les travaux immobiliers et autres opérations immobi-
lières effectuées par des entrepreneurs relatifs à la
construction d'un bâtiment d'habitation avec une
surface totale de 190 m2 pour une maison ou 100 m2
pour un appartement;
– les livraisons de bâtiments et les constitutions, ces-
sions et rétrocessions de droits réels portant sur des
habitations privées d'une surface totale n'excédant
pas 190 m2 pour une maison ou 100 m2 pour un apparte-
ment.
L'arrêté ministériel n° 20 du 22 décembre 1995 décrivait les
conditions et modalités pour l'application du tarif de
12 % (M.B., 30 décembre 1995). Sous la pression du secteur de
550
Q.R., Sénat, 2009-2010, Q. n° 4-4577 Tommelein 25 septembre 2009; Q. n° 19340, De
Potter et n° 20079, Luykx, 3 mars 2010, Com 816, p.44-46.
551
Q.R., chambre, 2009-2010, n° 098, p.175-176, Q. n° 462, Bogaert, , 3 mars 2010.
552
M.B., 16 décembre 1995.
553
M.B., 16 décembre 1995.
Chapitre IV
Biens et services soumis au taux de
21 %
5512
Tous les biens et services qui ne sont pas expressément
repris dans les tableaux repris ci-dessus sont soumis au
taux «normal» de 21 % (exception: taux zéro)557.
On trouvera, ci-après, un historique de l'évolution du
tarif ordinaire.
Du 1er janvier 1971 au 30 juin 1981, le tarif normal s'est élevé
à 16 %.
Au 1er juillet 1981, ce tarif a été porté à 17 %.
A partir du 1er janvier 1983, il a été augmenté à 19 %.
554
Doc. parl., Ch. repr., 1997-1998, n° 1219/10.
555
A.R. du 9 décembre 2009, M.B., 14 décembre 2009; Déc. n°.E.T.117.557 du
23 décembre 2009; Q.R., Chambre, Chambre, 2009-2010, n° 099, p.144-146, Q.
n° 505, Jambon 13 mars 2010; Déc. n° E.T.118.066, 9 mars 2010; Déc.
n° E.T.117.557, 23 décembre 2009; Déc. n° 118.066, 9 mars 2010 et erratum –
addendum du 11 juin 2010; Q.R. chambre 2009-2010, n° 52-99 du 22 mars 2010;
C.R.A., Commission des Finances et du Budget de la Chambre, 2009-2010,
n° 52 COM 759 du 20 janvier 2010,21; Q.R., chambre 2009-2010, n°99,144, Q.
n° 505, Jan Jambon, 16 mars 2010.
556
Ann., Sénat, 2009-2010, n° 4-98, 15-16, Q. n° 4-895, Claes, 15 octobre 2009;
Q.or., Abb., Sénat, 2009-2010, n° 4-116, p.123-124, Q. n°4-1612, Claes,
18 mars 2010; Ann., Sénat,, 2009-2010, n° 4-98, p.22-23, Qu. or., n° 4-
1235, Combrez, 3 décembre 2009; C.R.A., Commission des Finances de la
chambre, Com 699, p.15-16, Q.R., Ch. repr., 2009-2010, n° 52-99 du 22 mars
2010.Q. n° 16508, Gilkinet, 17 novembre 2009.
557
Art. 1 A.R. n° 20.
Chapitre I
Généralités
5600
{xe "TVA – Exoné rations"}Il existe deux sortes d'exemp-
tions qui diffèrent essentiellement l'une de l'autre. La
première catégorie suit les mécanismes habituels de l'ap-
plication du système de la T.V.A. de sorte que les assujet-
tis qui bénéficient de l'exemption ne perdent pas leur
droit à déduction.
Les exemptions de la deuxième catégorie n'octroient pas
de droit à déduction de la T.V.A. payée en amont qui
porte sur des opérations exemptées. Les assujettis qui
exécutent de telles opérations sont appelés les «assujet-
tis sans droit à déduction».
Les exemptions en régime intérieur ne doivent pas être confondues:
– avec le taux zéro, avec droit à déduction (régime des périodiques,
produits de récupération);
art. 20 A.R. n° 1
– avec le report de paiement sur le fournisseur ou le preneur (ser-
vices immobiliers visés à l'art. 20 de l'A.R. n° 1);
– ou avec les mesures de simplification (correspondants de presse,
importation de poisson, tabacs fabriqués, vente porte à porte, etc.).
Chapitre II
Exemptions en vue du commerce {xe
"Echange
international"}international
5601
art. 39 à 42 C.T.V.A.
L'exemption de la T.V.A. pour les opérations d'exporta-
tion et les opérations assimilées à une exportation ne
peut être accordée qu'en vertu d'une disposition légale
5602
art. 40 C.T.V.A.
L'exemption de la T.V.A. pour l'importation de biens et
pour certaines opérations en rapport avec ces biens im-
portés est accordée par l'article 40 du C.T.V.A. Indépen-
damment de la réexportation après réparation ou
adaptation, cette exemption est réglée par l'arrêté
royal n° 7.
5603
L'article 39, § 1er du C.T.V.A. accorde les exemptions sui-
vantes:
art. 2 à 4
A.R. n° 18
1. pour la livraison de biens qui sont expédiés ou trans-
portés par le fournisseur ou pour son compte en de-
hors de la Communauté (voir art. 2 à 4 A.R. n° 18);
2. pour la livraison de biens qui sont expédiés ou trans-
portés par l'acheteur qui n'est pas établi en Belgique,
ou pour son compte, en dehors de l'Union euro-
péenne. L'exemption n'est toutefois pas applicable si les
biens sont destinés à l'équipement ou à l'avitaillement
de bateaux de plaisance et d'avions de tourisme ou de
tout autre moyen de transport à usage privé et pour
les biens apportés par un {xe "Voyageur"}voyageur
dans ses bagages personnels;
art. 7 A.R n° 18
3. pour les prestations de services, autres que celles qui
sont exemptées par application des articles 41 et 42,
qui consistent en des travaux portant sur des biens
meubles acquis ou importés en vue de faire l'objet de
ces travaux et qui sont expédiés ou transportés en
dehors de l'Union européenne par le prestataire ou
par le preneur de services qui n'est pas établi en Bel-
gique, ou pour leur compte (voir art. 7 A.R. n° 18);
558
Circ. n° E.T. 97.794 du 1er mars 2001.
559
Déc. n° E.T. 93.234 du 17 octobre 2007.
560
Gand, 16 septembre 2003, F.J.F., N° 2004/144.
561
Gand, 18 novembre 1998, Fisc. Act., 1998, 41/7; Gand, 29 septembre 1997, F.J.F.,
N° 1998/ 56; Trib. Courtrai, 4 décembre 2000, Cour. fisc., 2001, 46.
562
Déc. n° E.T.62.087 du 11 avril 2006.
5604
art. 39 § 2 C.T.V.A.
L'article 39, § 2 du C.T.V.A. accorde les exemptions sui-
vantes:
1. pour les livraisons ainsi que les acquisitions intra-
communautaires de biens qui sont destinés à être
placés sous un des régimes prévus à l'article 23, § 4, 1°, 4°,
5°, 6° ou 7° du C.T.V.A., ainsi que pour les livraisons de
ces biens avec maintien d'un de ces régimes;
2. pour les prestations de services, autres que celles qui
sont exemptées par application des articles 41 et 42 du
C.T.V.A., consistant en des travaux portant sur des
biens meubles qui font l'objet des livraisons visées
sous 1 ° ou qui se trouvent sous l'un des régimes visés
sous 1°.
art. 11 à 13 A.R. n° 18
563
Circ. n° E.T. 97.791 du 1er mars 2001, 58.
564
Cass., 14 février 2008, Fiscologue, 2008, n° 1118, 14.
565
Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 051, p.210-212, Qu. n° 248, Van Biesen dd.
26.01.2009.
566
Gand, 4 novembre 2008, Fiscologue, 2009, 1173, 13.
5605
art. 15 A.R. n° 18
En général, la T.V.A. est exigible lorsque, avant la livraison d'un bien
ou l'achèvement d'un service, le prix est en tout ou en partie facturé
ou encaissé (acompte) ou doit être payé. La destination à l'exporta-
tion ne modifie pas cette règle en principe. Mais, en vertu de l'article 39,
§ 3 du C.T.V.A. (voir art. 15 A.R. n° 18), la T.V.A. n'est pas exigible sur des li-
vraisons ou des services se rapportant à des biens destinés à être ex-
portés dans les conditions prévues aux articles 39, § 1er et 2 du C.T.V.A.
La suspension du paiement peut être accordée pour un délai maximum
d'un an. Cependant, dans des circonstances exceptionnelles, ce délai
peut être prolongé. La T.V.A. dont le paiement a été suspendu devient
exigible lorsque les biens reçoivent une autre destination de sorte
que l'exportation n'a pas lieu.
L'exonération des opérations à l'exportation ne peut pas être refusée
lorsque de telles opérations sont effectuées en violation des disposi-
tions nationales subordonnant à une autorisation préalable, les
exportations à destination d'Etats pour lesquels, par suite de disposi-
tion nationales en matière d'embargo, une autorisation n'aurait pu
être délivrée dans aucun des Etats membres des Communautés euro-
péennes567.
5606
art. 39bis C.T.V.A.
Par application de l'article 39bis du C.T.V.A., sont exemp-
tées de la T.V.A.:
1. les livraisons de biens expédiés ou transportés par le
vendeur, autre qu'un assujetti bénéficiant du régime
pour les petites entreprises, par l'acquéreur ou pour
leur compte en dehors de la Belgique, mais à l'inté-
rieur de l'Union européenne, effectuées pour un autre
assujetti ou pour une personne morale non-
assujettie, agissant en tant que tels dans un autre
Etat membre et qui sont tenus d'y soumettre à la
taxe leurs acquisitions intracommunautaires et cela
pour autant que les livraisons ne soient pas soumises
au régime spécial d'imposition sur la marge bénéfi-
ciaire prévu par l'article 58, § 4 du C.T.V.A. Cette exemp-
567
C.J.C.E., 2 août 1993, n° C-111/92, Lange, Rec., I-4677, F.J.F., N° 1993/502.
568
C.J.C.E., 27 septembre 2007, n° C-409/04, Teleos plc et autres.
569
Q.R., Ch. repr., 1995-1996, Q. n° 248 Fournaux, 23 janvier 1996,, 3019; sur cette
problématique, voir VANDENDRIESSCHE, P., «Preuve de la livraison intra-
communautaire de biens: le talon d'Achille du régime transitoire en matière
de T.V.A.», R.G.F., 1995, 57; VANDENBERGHE, L., «BTW-perikelen van de in-
tracommunautaire levering», A.F.T., 1998, 377; Q.R., Ch. repr., 5 octobre
1998, n° 145, 19964; Trib. Anvers, 18 avril 2001, Cour. fisc., 2001, 221;
DEWIT, G. et BIDOUL, V., «Het bewijs inzake intracommunautaire leveringen»,
T.F.R., 2001, 212, 1111-1129; DE BIE, E., «Bewijsregeling inzake intracom-
munautaire levering: maakt K.B. n° 52 inbreuk op het vrij verkeer van goe-
deren en diensten», A.F.T., 2002, 211-221.
570
Trib. Anvers, 3 janvier 2003, Fiscologue, 2003, n° 881, 11.
571
Trib. Louvain, 16 novembre 1999, T.F.R., 2001, 97, avec note VERSYCK, H.; Anvers
13 décembre 1999, F.J.F., N° 2000/458; Trib. Hasselt 27 octobre 2000,
T.F.R., 2001, 913, avec note GHEYSEN, K.; Trib. Anvers 18 avril 2001, Cour.
fisc., 2001, 220.
572
Q.R., Ch., 2005-2006, n° 112, 2114-21117, Q. n° 1039 Goyvaerts, 15 décembre 2005.
573
Gand, 1er avril 2003, Fiscologue, 2003, n° 900, 10.
574
C.J.C.E., 27 septembre 2007, n° 409/04, Teleos plc et autres.
575
C.J.C.E., 27 septembre 2007, n° 146/05, Albert Collée, à consulter gratuitement
sur www.monKEY.be.
576
C.J.C.E., 27 septembre 2007, n° 184/05, Twoh International BV, à consulter gra-
tuitement sur www.monKEY.be.
577
Anvers, 15 janvier 2008, Fiscologue, 2008, n° 1125.
5610
art. 39ter C.T.V.A.
{xe "Taxfree"}Jusqu'au 1er juillet 1999, par application de
l'article 39ter, § 1er du C.T.VA., étaient exemptées de la T.V.A.,
les livraisons de biens effectuées par des comptoirs de
vente, qui étaient emportés dans leurs bagages person-
nels par les voyageurs qui se rendaient dans un autre
Etat membre par un vol ou une traversée maritime in-
tracommunautaire. Ce régime s'appliquait en principe
comme mesure transitoire580.
Les livraisons de biens à bord des avions et des navires
durant un transport intracommunautaire de per-
sonnes étaient assimilées à des livraisons de biens effec-
tuées par des comptoirs de vente. L'exemption n'était ac-
cordée que dans les limites et conditions prévues à l'A.R.
n° 49 du 29 décembre 1992 (M.B., 31 décembre 1992). Il y était
indiqué entre autres ce qu'il faut entendre par «comp-
toir de vente hors taxe», par «voyageur se rendant
dans un autre Etat membre» et par «vol ou traversée
maritime intracommunautaire».
art. 3 A.R. n° 49
art. 43 § 2 3°
A.R. n° 7
La franchise valait exclusivement pour les livraisons de
biens dont la valeur totale, hors T.V.A., ne dépassait pas
3 800 BEF par personne. Si la valeur totale de plusieurs
biens ou de plusieurs livraisons dépassait cette limite, la
franchise était accordée, mais sans que la valeur d'un
bien puisse être fractionnée. Les limites quantitatives
580
J.O.C.E., C 99/20; A.R. du 8 octobre 1999.
5611
art. 39quater C.T.V.A.
Sont exonérés en application de l'article 39quater
C.T.V.A. et de l'A.R. n° 54581:
1. les importations, les acquisitions intracommunau-
taires et les livraisons de biens qui sont placées sous
un régime d'entrepôt autre que le régime douanier;
2. les livraisons de biens qui sont placées sous un régime
d'entrepôt autre que le régime douanier avec main-
tien de ce régime;
3. les services autres que ceux qui sont exonérés par
application des articles 41 et 42 qui se rapportent à
des biens qui font l'objet d'opérations visées au 1, ou
qui se trouvent sous un régime d'entrepôt autre que
le régime douanier.
Pour les biens autres que les produits d'accises, sont
considérés comme des régimes d'entrepôt autres que le
régime douanier:
– pour les biens qui sont destinés à la production ou à
la transformation de produits d'accises, les endroits
situés en Belgique qui sont désignés comme entrepôts
fiscaux au sens de l'article 4B de la directive 92/12/CEE;
– pour les biens autres que ceux visés au premier tiret,
qui sont importés en Belgique au sens de l'article 23
du Code, les endroits définis comme entrepôts doua-
niers par la réglementation douanière communau-
taire;
581
A.R. n° 54, 25 février 1996, M.B., 5 mars 1996.
5612
art. 11 A.R. n° 7
L'article 40, § 1er, 1°, a), établit une exemption définitive
pour l'importation et l'{xe "Acquisition intracommu-
nautaire"}acquisition intracommunautaire de biens
dont la livraison, en Belgique, par des assujettis est
dans tous les cas exemptée. En principe, l'exemption est
accordée par la voie d'une restitution (art. 11 A.R. n° 7).
5613
L'article 40, § 1er, 1°, b), établit une exemption pour l'impor-
tation et l'{xe "Acquisition intracommunautaire"}ac-
quisition intracommunautaire de biens qui bénéficient
d'une franchise définitive sur la base des règles commu-
nautaires.
art. 12 à 37
A.R. n° 7
art. 4 A.R. n° 52
Les conditions pour l'obtention de cette franchise sont fixées dans
la section 2 du chapitre IV de l'A.R. n° 7 (art. 12 à 37). Cette franchise est
également d'application aux acquisitions intracommunautaires qui
sont exemptées sur la base de l'article 40, § 1er, 1°, b) (art. 4 A.R. n° 52).
5614
L'article 40, § 1er, 1°, c), a été supprimé au 1er janvier 1996.
5615
En vertu de l'article 40, § 1er, 1°, d), est exemptée l'importa-
tion de biens qui sont déclarés à la consommation en
Belgique au nom d'un assujetti étranger, et qui font
ensuite immédiatement l'objet d'une livraison intra-
communautaire exonérée (voir § 2) dans le chef de ce
même assujetti étranger (faux transit).
5616
art. 40 § 1er 2° C.T.V.A.
Une franchise totale ou partielle de T.V.A. peut être ob-
tenue lors de la réimportation de biens qui ont été en-
voyés temporairement de Belgique en dehors de la com-
munauté aux fins de réparation, de main-d'œuvre,
d'adaptation ou de transformation (régime du perfec-
tionnement passif) (art. 40 § 1er 2° C.T.V.A.).
art. 41 § 4 1° A.R. n° 7
La franchise est totale pour les biens qui ont fait
l’objet de prestations de services localisées dans la
Communauté (art. 41 § 4, 1° A.R. n° 7)582.
5617
art. 40 § 1er 3° C.T.V.A.
Dans le cadre de l'instauration des nouvelles règles de
localisation pour les livraisons du gaz et de l'électri-
cité, l'article 40, § 1, 3° du C.T.V.A. prévoit une exemption
pour l'importation de gaz ou d'électricité, ceci afin de
prévenir la double imposition583.
Cette exemption ne peut toutefois s'appliquer qu'en cas
de double imposition effective. Ne sont par exemple pas
exemptées, les importations de gaz et d'électricité par le
réseau de distribution effectuées par un consommateur
qui serait son propre producteur584.
5618
art. 40 § 2 1° C.T.V.A.
En vertu de l'article 40, § 2, 1° du C.T.V.A., sont exemptées
de la T.V.A., les livraisons et {xe "Acquisition intracom-
582
Massin, I., «Geen invoer-BTW meer op diensten bij 'passieve veredeling'», Fisco-
logue, 2010, n° 1205, 5.
583
L. 5 décembre 2004, M.B., 22 décembre 2004 transposant la directive 2003/92/CE du
Conseil du 7 octobre 2003.
584
Circ. n° AAF/ 2004-0157 (AAF 1/2005) du 3 février 2005.
5619
art. 40 § 2 2° C.T.V.A.
En vertu de l'article 40, § 2, 2° du C.T.V.A. sont exemptées
de la T.V.A., les prestations de services autres que celles
exemptées par les articles 41 et 42 se rapportant aux
biens évoqués sous le numéro précédent.
Cette exemption est régie par l'article 42 de l'A.R. n° 7.
5620
Nonobstant les exemptions dont question dans les
numéros précédents, le Roi peut, en vue d'assurer l'exé-
cution des actes internationaux, prendre toute mesure
nécessaire à l'attribution de l'exemption partielle ou
totale à l'importation
5621
Ces mesures sont contenues dans les articles 43 et 44 de
l'A.R. n° 7, en ce qui concerne respectivement l'importa-
tion définitive de biens qui font partie des bagages per-
sonnels des voyageurs et les petits envois sans carac-
tère commercial.
5622
On entend par bagages personnels, l'ensemble des bagages que le voya-
geur est en mesure de présenter au service de douane lors de son arri-
vée ainsi que ceux qu'il présente ultérieurement à ce même service, sous
réserve qu'il justifie qu'ils ont été enregistrés comme bagages accom-
pagnés, au moment de son départ, auprès de la compagnie qui a assuré
son transport. Il doit s'agir d'une importation dépourvue de tout
caractère commercial. Les conditions relatives à la valeur et à la
quantité des biens, auxquelles la franchise est accordée ont été ré-
cemment modifiées.
La valeur maximale était avant limitée à 175 EUR. Elle a été portée, depuis
le 1er décembre 2008, à 430 EUR pour les voyages aériens et maritimes et à
300 EUR pour les autres voyageurs. Concernant les produits de tabac,
les quantités maximales autorisées demeurent inchangées (200 ciga-
rettes ou 100 cigarillos ou 50 cigares ou 250 grammes de tabac à fu-
585
Déc. n° E.T.112.982 du 12 juin 2007.
5623
art. 44 A.R. n° 7
L'article 44 de l'arrêté royal n° 7 indique ce qu'il faut
entendre par «petits envois sans caractère commercial»
ainsi que les limites quantitatives.
5624
art. 40bis C.T.V.A.
Sont exemptées de la T.V.A. les acquisitions intracommu-
nautaires de biens pour lesquelles le preneur des biens
aurait en tout cas droit, sur la base de l'article 76, § 2
du C.T.V.A., au remboursement intégral de la T.V.A. qui se-
rait due par application de l'article 25ter du C.T.VA.
(art. 40bis C.T.V.A.).
5625
art. 41 § 1er 1° C.T.V.A.
En matière de transport international, sont exemptés
de la T.V.A.:
1. les transports maritimes de personnes, les transports
aériens internationaux de personnes, les transports
de bagages et de voitures automobiles, accompagnés
de voyageurs dans le cas de transports visés au pré-
sent (art. 41 § 1er 1°);
art. 41 § 1er 2° C.T.V.A.
2. les transports de biens en provenance d'un pays tiers
et les prestations accessoires auxdits transports,
lorsque la valeur de ces transports et de ces presta-
586
A.R., 10 décembre 2008, M.B., 19 décembre 2008.
587
Déc. n° E.T.112.982 du 12 juin 2007.
588
Déc. n° E.T.106031 du 30 juin 2004.
589
Déc. n° E.T.107378 du 3 juin 2004.
590
Voir Circ. n° 3, 1er février 1995.
5625,50
art. 41 § 1er C.T.V.A.
Depuis le 1er janvier 2010, l'article 41, § 1er du C.T.V.A. est mo-
difié et le champ d'application de l'exonération est
élargi591. Cet élargissement trouve son origine dans le
régime modifié en matière de localisation des services ( cf.
n° 5379).
A l'article 41, § 1, deuxième alinéa (nouveau) du C.T.V.A., un certain
nombre de services sont énumérés de manière non-limitative qui ont
incontestablement un rapport avec les importations et les exporta-
tions de biens. Cette énumération reprend dans une large mesure la
liste des services qui était déjà reprise dans la Circulaire n° 11 du
21 octobre 1997 et elle traduit par conséquent la position adminis-
trative qui avait été déjà auparavant adoptée en la matière.
5626
art. 41 § 2 C.T.V.A.
L'article 41, § 2 du C.T.V.A. exempte de la T.V.A. les presta-
tions de services des courtiers et {xe "Mandataire"}man-
dataires qui n'agissent pas dans les conditions de l'ar-
ticle 13, § 2 du C.T.V.A., lorsque ces {xe "Courtier"}cour-
tiers et mandataires interviennent dans des livraisons
de biens ou des prestations de services qui n'ont pas lieu
dans l'Union européenne ou qui sont exonérées en ver-
tu des articles 39, 39quater, 40, 41 et 42 C.T.V.A.
591
Projet de loi visant à modifier le Code de la taxe sur la valeur ajoutée, Doc 52,
2157/003, www.lachambre.be.
5627
art. 42 § 1er C.T.V.A.
L'article 42, § 1er du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.:
1. les livraisons:
a. de navires et bateaux de mer, destinés au transport
rémunéré de personnes ou de biens, à la pêche ou,
plus généralement, à l'exercice d'une activité in-
dustrielle ou commerciale;
b. de bateaux de sauvetage et d'assistance en mer;
c. de bateaux de guerre;
d. de bateaux destinés à la navigation commerciale
intérieure;
2. les livraisons à des constructeurs, propriétaires ou
exploitants de navires et bateaux visés au sub 1. d'ob-
jets destinés à être incorporés à ces engins ou ser-
vant à leur exploitation;
592
A.R. du 28 décembre 1999. M.B., 31 décembre 1999.
593
Déc. n° E.T.108099/2 du 8 avril 2005 qui abroge la Déc. n° E.T.108.099 du 11 mars
2005.
594
Voy. C.J.C.E., 18 octobre 2007, n° C-97/06, Navicon SA.
595
Voy. C.J.C.E., 14 septembre 2006, aff. jtes n° C-181/04 & C- 183/04, Elmeka NE.
596
C.J.C.E., 26 juin 1990, n° C- 185/89, Velker, Rec., 1990, I-02561.
597
Gand, 23 juin 1997, F.J.F., N° 1997/292.
2. Avions
5628
art. 42 § 2 C.T.V.A.
L'article 42, § 2 du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.:
1. les livraisons d'avions, d'hydravions, d'hélicoptères et
d'appareils analogues, destinés à être utilisés par
l'Etat et par les compagnies de navigation aérienne
pratiquant essentiellement le transport internatio-
nal rémunéré de personnes et de biens;
2. les livraisons à des constructeurs, propriétaires ou
exploitants des engins, visés au 1, d'objets destinés à
être incorporés à ces engins ou servant à leur ex-
ploitation;
3. les prestations de services ayant pour objet la cons-
truction, la transformation, la réparation, l'entre-
tien et la location des engins et des objets visés aux 1
et 2;
4. les livraisons aux compagnies de navigation aérienne,
visées au 1 du présent paragraphe, de biens destinés à
l'avitaillement des avions, hydravions, hélicoptères et
appareils analogues que ces compagnies utilisent;
5. les prestations de services, autres que celles visées au
3, effectuées pour les besoins directs des appareils visés
au 1, à l'exception des appareils utilisés par l'Etat, et de
leur cargaison, telles que le remorquage, le pilotage,
le sauvetage et l'expertise, l'utilisation des aéro-
dromes, les services nécessaires à l'atterrissage, au dé-
collage et au séjour des appareils sur les aérodromes,
598
Déc. n° E.T. 100.967 du 17 septembre 2001, Fiscologue, 2001, n° 817, 6.
599
Déc. n° E.T. 40549 du 29 juillet 2005.
600
Q.R., Sénat, 2003-2004, n° 3- 23, Q. n° 3-1251, Nyssens, 28 juillet 2004, 1411-
1412.
5629
art. 42 § 3 1° et 2° C.T.V.A.
{xe "Organisations internationales"}L'article 42, § 3, 1° et
2° du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.:
1. les livraisons et les importations de biens ainsi que les
prestations de services, effectuées dans le cadre des
relations diplomatiques et consulaires;
2. les livraisons et les importations de biens meubles et
les prestations de services, à l'exclusion des travaux
601
N° 18 de la Circ. n° 6 de 1983.
602
Rev. T.V.A., 1985, n° 69, Déc., n° 852.
603
C.J.C.E., 16 septembre 2004, n° C-382/02, Cimber Air A/S.
604
Commission européenne, courrier du 5 juillet 1996; CJCE, 20 novembre 2003, n° C-
307/01, Peter d’Ambrumenil; C.J.C.E., 7 décembre 2006, n° C-240/05, Euro-
dental Sàrl; Q.&R., chambre, 2008-2009, n° 059, p. 92-93, Q. n° 361, Broto-
corne dd. 13 mars 2009.
5630
art. 42 § 3 3° C.T.V.A.
L'article 42, § 3, 3° du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.: les livrai-
sons et les importations de biens ainsi que les presta-
tions de services, destinées aux organismes internatio-
naux et aux fonctionnaires appartenant à ces orga-
nismes, dans la mesure où l'exemption est prévue par une
convention à laquelle la Belgique est partie.
Cette exemption est traitée dans les circulaires nos 2, 28
et 38 de 1978, 8 de 1979 et 2 de 1982, voir aussi Déc. n° E.T.
75.754 du 9 juin 1999, Rev. T.V.A., n° 143/07, 546; Déc. n° E.T. 82.321
du 12 avril 2007.
Pour les formalités particulières applicables lorsque des institutions
sont établies dans un autre Etat membre, voir www.monKEY.be, Module
TVA expert.
5631
art. 42 § 3 4° C.T.V.A.
L'article 42, § 3, 4° du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.: les livrai-
sons de biens et les prestations de services faites, soit
605
Voir cependant Trib. Bruxelles, 29 avril 2009 concernant l’absence de caractère
obligatoire de la circulaire 78/001 du 3 janvier 1978.
606
Rev. T.V.A., 1988, n° 79, Déc., n° 876; Déc. n° E.T. 75.754 du 9 juin 1999, Rev.
T.V.A., n° 143/07, 546; Q.R., Sénat, 2001-2002, 8 janvier 2002, n° 46, Q.
n° 365, de Clippele, 18 janvier 2000.
607
Déc. n° E.T. 98.803 du 18 décembre 2003.
5631,50
art. 42 § 3 4°bis C.T.V.A.
L'article 42, § 3, 4°bis du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.: les li-
vraisons de biens et les prestations de services qui sont
effectuées dans un autre Etat membre et qui sont desti-
nées aux forces armées d'un Etat, ayant adhéré à l'OTAN,
autre que l'Etat de destination lui-même, pour l'usage de
ces forces armées ou de l'élément civil qui les accom-
pagne, ou pour l'approvisionnement de leurs mess et
cantines, dans la mesure où ces forces sont affectées à
l'effort commun de défense.
Cette exemption vaut, entre autres, pour les livraisons
hors de Belgique à destination des forces armées belges
en Allemagne.
5632
art. 42 § 3 5° C.T.V.A.
L'article 42, § 3, 5° du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.: les livrai-
sons et les importations de biens ainsi que les presta-
tions de services faites aux organismes chargés par les
gouvernements étrangers de la construction, de
l'aménagement et de l'entretien des cimetières, sépultures
et monuments commémoratifs des membres de leurs
forces armées décédés en temps de guerre et inhumés en
territoire belge609.
5633
art. 42 § 3 6° C.T.V.A.
L'article 42, § 3, 6° du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.: les livrai-
sons de biens et les importations et les prestations de
services faites à l'Assemblée de l'Atlantique Nord et aux
membres du secrétariat international de cette assem-
blée, dans la mesure où l'exemption est prévue par la loi
du 14 août 1974 relative au statut en Belgique de l'As-
semblée de l'Atlantique Nord610.
608
Voir § 21, c, Circ. n° 2 de 1978.
609
Voir § 20, Circ. n° 2 de 1978.
610
Voir § 22, Circ. n° 2 de 1978.
5634
art. 42 § 3 7° C.T.V.A.
L'article 42, § 3, 7° du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.: les livrai-
sons d'or faites aux banques centrales.
5635
art. 42 § 3 8° C.T.V.A.
L'article 42, § 3, 8° du C.T.V.A. exempte de T.V.A.: la livraison
de biens destinés aux organismes agréés qui les expor-
tent hors de l'Union européenne dans le cadre de leurs
activités humanitaires, charitables ou éducatives.
5636
art. 42 § 4 C.T.V.A.
En vertu de l'article 42, § 4 du C.T.V.A. sont exemptées de
la T.V.A.:
1. les livraisons de perles fines et pierres gemmes et simi-
laires, faites à des personnes qui sont exclusivement
négociants en ces biens;
2. les prestations de services se rapportant à ces biens,
fournies aux mêmes personnes611.
Chapitre III
Exemptions en régime intérieur
5637
{xe "TVA – Exoné rations"}Malgré l'importance écono-
mique des secteurs sur lesquels portent ces exemptions
(p. ex., l'immobilier, les services financiers, la santé, l'ensei-
611
Voir Anvers, 10 novembre 1987, Rev. T.V.A., 1988, n° 83.
5638
Elle constitue une source permanente de distorsions de
concurrence graves entre entreprises établies en Bel-
gique et discrimine les entreprises belges par rapport à
leurs concurrents étrangers613. C'est ainsi que le seul
fait de ne pas appliquer la T.V.A. sur une livraison ou la
location d'un immeuble a pour conséquence d'ac-
croître les coûts de production des biens et services
pour lesquels il est utilisé. Le producteur doit augmen-
ter ses prix de vente ou voir sa marge bénéficiaire ampu-
tée, avec toutes les conséquences qui en résultent pour
le développement de son entreprise. Le désavantage de
départ, loin de s'atténuer, est amplifié par l'application
de la T.V.A. sur la T.V.A. non déduite. L'exemption de T.V.A.
équivaut à une première taxation équivalente à la T.V.A.
non déduite et ensuite à une T.V.A. occulte sur la T.V.A.
d'amont non déduite qui constitue en effet une partie
du prix de revient des biens et des services. Lorsque les
marchandises sont livrées hors de Belgique, dans un
pays où s'applique un système de T.V.A., le bénéfice de cette
taxation occulte revient au fisc étranger et non au
fisc belge.
Les exonérations doivent être interprétées strictement puisqu'elles
dérogent au principe général selon lequel la taxe est perçue sur
toute livraison de biens ou sur toute prestation de services effectuée
à titre onéreux par un assujetti614.
Si les Etats membres fixent les conditions des exonérations en vue d'en
assurer l'application correcte et simple et de prévenir toute fraude,
évasion et abus éventuels, ces conditions ne sauraient porter sur la
définition du contenu des exonérations prévues615. Les exonérations
d'ordre intérieur relèvent des notions autonomes de droit commu-
612
LAURE, M., Science Fiscale, 265; DIERICK, W., «BTW en onroerend goed: een
rechtsvergelijkende studie», Fiscaal Praktijkboek, 1999-2000, Indirecte be-
lastingen, 1999, 301-327.
613
Voir des exemples concrets dans AMAND, C., «La réforme de la T.V.A. sur les
opérations immobilières», R.G.F., 1993, 251.
614
C.J.C.E., 23 février 1988, n° C-353/85, Commission c. Royaume-Uni, Rec., 817;
C.J.C.E., 15 juin 1989, n° C-348/87, SUFA, Rec., 1737;, F.J.F.,
N° 1989/165; Rev. T.V.A., 1996, n° 122; C.J.C.E., 26 juin 1990, n° C-
185/89, Velker Oïl, Rec., p. I-2561, F.J.F., N° 1990/187; C.J.C.E., 11 août
1995, n° C-453/93, Bulthuis-Griffoen, Rec., p. I-2341, Rev. T.V.A., 1996,
n° 122. C'est ainsi qu'un entrepreneur personne physique exerçant à titre
indépendant la garde d'enfants, ne peut prétendre au bénéfice d'une exoné-
ration réservée exclusivement aux organismes de droit public ou aux autres
organismes reconnus comme ayant un caractère social par l'Etat membre con-
cerné, C.J.C.E., 11 août 1995, n° C-453/93 Bulthuis-Griffoen; Rec. I-2341,
Rev. T.V.A., n° 122, 634.
615
C.J.C.E., 19 janvier 1982, n° 8/81, Ursula Becker, Rec., 53; F.J.F., N° 1982/66;
Rev. T.V.A., 1996, n° 119, 148; C.J.C.E., 13 juillet 1989, n° C-173/88,
Rec., p. 2763; F.J.F., N° 1989/272; Rev. T.V.A., 1994, n° 113, 601.
5639
art. 44 § 1er 2° C.T.V.A.
{xe "Hô pital (exoné ration TVA)"}Sont exonérés de la
T.V.A. sur base de l’article 44, § 1, 2° du C.T.V.A.: les services
des médecins et des dentistes, des kinésithérapeutes, des
accoucheuses, des infirmiers et des infirmières, des soi-
gneurs et des soigneuses, des garde-malades, des masseurs
et des masseuses, dont les prestations de soins à la per-
sonne sont reprises dans lanomenclature des presta-
tions de santé en matière d’assurance obligatoire
contre la maladie et l’invalidité.
1. Les prestations médicales consistant non pas à délivrer des soins
aux personnes en diagnostiquant et en traitant une maladie ou
toute autre anomalie de santé, mais à établir, par des analyses bio-
logiques, l’affinité génétique d’individus, ne relèvent pas du champ
d’application de l’article 13A, alinéa 1, sub c, de la Sixième Directive et
ne bénéficient par conséquent pas de l’exemption. La circonstance
que le médecin, agissant en qualité d’expert, a été commis par une
juridiction est sans incidence à cet égard618. L’activité d’un médecin
consistant en la rédaction d’un rapport d’expert sur l’Etat de
santé d’une personne afin de déterminer si une demande
d’allocation pour handicapé, une pension de guerre, etc... est ou
non fondée, n’est pas exonérée de la T.V.A. L’exonération ne
s’applique que lorsque ces services visent nécessairement une acti-
vité destinée à protéger la santé humaine619. Il résulte de cette ju-
risprudence que le caractère thérapeutique ou non de l’objectif
d’un acte médical est déterminant pour la Cour. L’administration
belge de la T.V.A. doit réviser sa position sur le sujet vu qu’elle ne
limite pas l’exemption de la T.V.A. aux actes des médecins visant à
fournir des soins médicaux. L’exemption englobe toutes les opéra-
616
C.J.C.E., 11 août 1995, n° C-453/93, Bulthuis Griffoen, Rec., I-2341.
617
C.J.C.E., 28 mars 1996, n° C-468/93, Gemeente Emmen, Rec., I-1721.
618
C.J.C.E., 14 septembre 2000, n° C-384/98, D. et W. c. Österreichischer Bun-
desschatz, Rec., I-6795; C.J.C.E., 20 novembre 2003.
619
C.J.C.E., 20 novembre 2003, aff. C-212/01, Margarete Unterpertinger; J.O.C.E. C.,
10 janvier 2004, n° 7, 6; C.J.C.E., 20 novembre 2003, aff. C-307/01, Peter
d’Ambrumenil; F.J.F., N° 2004/952.
620
Circ. n° 15/1979, Déc. n° E.T. 28.944, Rev. T.V.A., n° 36, 521; Fisc. Act., 2000,
36,6; SORIANO, A. et NOIR-HOMME, Ph., «Les prestations médicales et paramé-
dicales», R.G.F., 2004, n° 4, 8-15; SWINKELS, J., «VAT exemption for médi-
cal care?», International VAT Monitor, 2005, 14-18.
621
C.J.C.E., 10 septembre 2002, n° C-141/00, Ambulanter Pflegerdienst Kügler GmbH c.
Finanzamt für Körper-schaften I in Berlin, C.J.C.E., 6 novembre 2003, n° C-
45/01, Christoph-Dornier-Stiftung für Klinische Psychologie; voir aussi
Rev. T. V.A., 1988, n° 83, Déc. 896.
622
Rev. T.V.A., 1971, n° 1, Déc., n° 18 et Rev. T.V.A. 1978, n° 36, Déc. n° 662.
623
Anvers, 17 janvier 1996, F.J.F., N° 1996/159.
624
Déc. n° E.T. 91.807 du 21 septembre 1999, Rev. T.V.A., 1999, n° 143, 549.
625
Q.R., Sénat, 1982-1983, 1510, Rev. T.V.A., 1983, n° 60, Q. n°217, DE BAERE,
20 mai 1983.
626
Q.R., Ch. repr., 1983-1984, 648, Rev. T.V.A., 1984, n° 62, Q. n° 67, Marchand,
22 novembre 1983.
627
Q.R., Ch. repr., 1983-1984, 424, Rev. T.V.A., 1984, n° 62,.Q. n° 58, VALKENIERS,
19 décembre 1983.
628
Rev. T.V.A., n° 7, Déc. n° 288; psychologues-sexologues: Q.R., Chambre, 1989-
1990, n° 119, 9750, 31 mai 1990, Q. n° 46, Welis-Van Liedekerke, Rev.
T.V.A., 1990, n° 91; Q.R., Chambre, 2004-2005, n° 68, 11180-11182,
Q. n° 668, Mayeur du 28 février 2005; Q.R., Ch., 2005-2006, n° 114, 21925-
21926, Q. n° 1048, 22 décembre 2005, Gerkens; Ann., Sénat, 2009-2010,
,n° 4-110, p. 55-57, Q. or. n° 4-1392, Ide, 28 janvier 2010.
5640
art. 44 § 2 1° C.T.V.A.
Sont exonérées de la T.V.A. sur base de l’article 44, § 2, 1°
du C.T.V.A.: les prestations de services et les livraisons de
biens qui leur sont étroitement liées, effectuées dans
l’exercice de leur activité habituelle, par les établisse-
ments hospitaliers et psychiatriques, les cliniques et les
dispensaires, les services d’aide familiale, les transports de
malades et de blessés par des moyens de transport spécia-
lement équipés à ces fins.
Les traitements étroitement liées à l’hospitalisation ou aux soins mé-
dicaux au sens de l’article 13, A, par. 1, sous b) de la Sixième Directive,
629
C.J.C.E., 27 avril 2006, n° C-443/ 04 & C-444/04, H. A. Solleveld &. E. van den
Hout-van Eijnsbergen.
630
Déc. n° E.T. 105.542 du 25 mars 2004.
631
Déc. n° E.T. 104.382 du 24 juin 2004; Trib. Verviers, 28 mai 1985, F.J.F.,
N° 1985/171: Trib. Verviers, 4 juillet 1988, Rev T.V.A., 1989, n° 85, 125.
632
C.J.C.E., 14 décembre 2006, n° C-401/05, VDP Dental Laboratory NV; F.J.F.,
N° 2008/68.
633
Anvers, 4 septembre 2007, F.J.F., N° 2010/27.
634
Déc. n° E.T. 110.411 du 1er mars 2006.
635
C.J.C.E., 6 novembre 2003, n° C-45/01, Christoph-Dornier-Stiftung fur Klinische
Psychologie; F.J.F., N° 2004/ 276.
636
C.J.C.E., 11 janvier 2001, n° C-76/99, Commission européenne c. République fran-
çaise, Act. Fisc. 2001, 4, 3.
637
C.J.C.E., 8 juin 2006, n° C-106/05, L.u.P. GmbH; F.J.F., N° 2007/186.
638
Déc. n° E.T. 93.267 du 25 novembre 1999, Rev. T.V.A., n° 145, 136.
639
Déc. n° E.T. 96.270 du 13 octobre 2000, Rev. T.V.A., n° 148, 423.
640
Q.R., Chambre, 2003- 2004, n° 30, 4646-4647, Q. n° 322, Vandeurzen, 23 mars 2004.
5641
art. 44 § 2 1°ter C.T.V.A.
Les livraisons et les importations d’organes humains, de
sang humain et de lait maternel sont exemptées (art. 44
§ 2 1°ter C.T.V.A.).
641
C.J.C.E., n° C-394/04 et C-395/ 04, Diagnostiko & Therapeftiko Kentro Athinon-
Ygeia AE c. Ypourgos Oikonomikon; F.J.F., N° 2006/ 163.
642
Déc. n° E.T. 110.410 du 23 février 2006; voy. cependant C.R.A., Commission des
Finances, Ch., Com 842, 23, Q. n° 10164, Chabot 7 février 2006.
643
Q.R., Ch. repr., 2009-2010, n° 101, 114-115, Q. n° 23, Brotcorne, 7 décembre
2009.
644
Déc. n° E.T. 105675 du 30 septembre 2003.
5642
art. 44 § 2 2° C.T.V.A.
L’article 44, § 2, 2° exempte de la T.V.A., les prestations de
services et les livraisons de biens étroitement liées à l’{xe
"Assistance sociale"}assistance sociale, à la sécurité so-
ciale et à la protection de l’enfance et de la jeunesse,
effectuées par des organismes de droit public, ou par
d’autres organismes reconnus comme ayant un carac-
tère social par l’autorité compétente. Sont notamment
visés:
– les organismes qui ont pour mission de prendre soin
des personnes âgées646;
– les crèches, les pouponnières et les institutions qui
ont pour mission essentielle d’assurer la surveillance,
l’entretien, l’éducation et les loisirs des jeunes;
– les organismes d’aide familiale;
– les centres de planning et de consultation familiale
et conjugale;
– les mutualités et les unions nationales des mutuali-
tés;
– les centres psycho-médico-sociaux et les centres
d’encadrement des élèves;
– les organismes qui ont pour mission de prendre soin
des personnes handicapées;
– les organismes qui ont pour mission d’assister,
d’encadrer ou d’accueillir des personnes en graves
difficultés matérielle ou morale;
– les organismes visés à l’arrêté royal du 17 décembre
2003 relatif à la subvention d’organismes offrant un
encadrement spécialisé aux citoyens impliqués dans
une procédure judiciaire;
– les services externes agréés par l’arrêté royal du
27 mars 1998 relatif aux services externes pour la pré-
vention et la protection au travail;
– la vente de petits objets confectionnés par les handi-
capés, les enfants ou la fourniture de petits services
par les enfants sont exemptées de la T.V.A. 647;
645
C.J.U.E., 3 juin 2010, De Fruytier, aff. C-237/09, voir www.monKEY.be, Module
Jurispreudence Vandewinckele, n° V 10/0414.647.
646
Art. 44 de L.-progr. du 11 juillet 2005, M.B., 12 juillet 2005; Liège, 25 janvier
2008, F.J.F., N° 2009/260.
647
Rev. T.V.A., 1978, n° 37, Déc., n° 674.
648
Q.R., Ch. repr., 2000-2001, n° 88, 27 août 2001, 10174.
649
Q.R., Ch. repr., 2000-2001, n° 80, 18 juin 2001, 9058; Q. n° 488, Leterme,
24 octobre 2000.
650
C.J.C.E., 9 février 2006, n° C-415/04, Stichting Kinderopvang Enschede.
651
C.J.C.E., 10 septembre 2002, n° C-141/00, Ambulanter Pflegerdienst Kùgler GmbH c.
Finanzamt für Körper-schaften I in Berlin; F.J.F., N° 2003/35.
652
Q.R., Ch. repr. 2001-2002, Q. n° 763, Leterme, 18 juillet 2001.
653
Déc. n° E.T. 94.156 du 25 juillet 2005.
5643
art. 44 § 2 3° C.T.V.A.
Sont exonérées de la T.V.A. sur la base de l’article 44, § 2,
3°: les prestations de services fournies par les exploi-
tants d’établissements d’éducation physique ou
d’installations sportives aux personnes qui y prati-
quent la culture physique ou une activité sportive,
lorsqu’il n’y a aucun esprit de lucre et que les recettes
qu’ils retirent de leur exploitation servent exclusive-
ment à en couvrir les frais 657.
– Exonération pour la mise à disposition d’installations sportives
ou d’articles de {xe "Sport"}sport658.
– Notion d’exploitant (club pédestre, club cyclotouriste)659, club de
pêche660, club d’aviation661. Aucune exemption pour le sport canin662.
– Conditions pour l’octroi de l’exemption663.
– Une association de sport nautique constituée sous forme d’A.S.B.L.
entre en ligne de compte pour l’exemption accordée aux services
fournis par les clubs de sport, mais pas pour les services qui consis-
tent à mettre à disposition un appontement et des services qui y
sont liés664.
– Si une association sportive réalise systématiquement des excédents
qu’elle affecte ensuite à l’exercice de ses activités, elle a nécessaire-
ment un but lucratif. Les cotisations annuelles des membres peu-
654
C.J.C.E., 26 mai 2005, n° C-498/03, Kingscrest Associates Ltd, Montecello Ltd c.
Commissioners of Customs & Excise.
655
Q.R., chambre, 2009-2010, n° 91, p. 149-750, Q. n° 277, Van Den Bergh, 8 janvier
2010.
656
Ann., Sénat, 2009-2010, n° 4-98, p.5-6, Q. or. n° 4-1220, Franssen, 3 décembre
2009.
657
C.J.C.E., 7 mai 1998, n° C-124/96, Rev. T.V.A., 1999, 104; Commissie t. Spanje.
658
Rev. T.V.A., 1978, n° 34, Déc., n° 636; Déc., 636.
659
Rev. T.V.A., 1980, n° 45, Déc, n° 736.
660
Rev. T.V.A., 1971, n° 1, Déc, n° 28.
661
Rev. T.V.A., 1977, n° 31, Déc, n° 620.
662
Rev. T.V.A., 1981, n° 50, Déc, n° 763.
663
Q.R., Sénat, 1982-1983, n° 708, 21 janvier 1983, Q. n° 83, Dalem, n° 20, Rev.
T.V.A., 1983, n° 58.
664
Q.R., Ch. repr., 1999-2000, n° 28, 2 mai 2000, 3328.
5644
art. 44 § 2 4° C.T.V.A.
L’article 44, § 2, 4°, exempte de la T.V.A.: les prestations de
services ayant pour objet l’{xe "Institutions scienti-
fiques et d’ enseignement"}enseignement scolaire ou
universitaire, la formation ou le recyclage profession-
nel ainsi que les prestations de services et les livraisons
de biens qui leur sont étroitement liées, telles que la
fourniture de logement, de nourriture, de boissons et
de manuels utilisés pour les besoins de l’enseignement
dispensé, effectuées par des organismes qui sont recon-
nus à ces fins par l’autorité compétente, par des établis-
sements qui sont annexés à de tels organismes ou en
dépendent. Les prestations de services ayant pour objet
665
C.J.C.E., 21 mars 2002, n° C-174/00, Kennemer Golf & Country Club c. Staatssecre-
tans van Financier); Cour. fisc., 2002, 333, Déc. n° E.T. 104.780 du
27 novembre 2003; voir aussi HEYRMAN, K., «De BTW-vrijstelling voor sport-
clubs, opgericht als VZW: mag er winst gemaakt worden en is BTW verschul-
digd over de lidgelden?», T.F.R., 2002, n° 225, 720.
666
Q.R., Ch., 2005-2006, n° 128, 25140-25142, Q. n° 1320, Goris, 12 juin 2006; Déc.
art. n° 700.042 du 18 décembre 2007, Déc. art. n° 700.102 du 29 janvier
2008; STAS, D., «BTW: fiscus pakt autonome gemeentebedrijven aan. Nieuwe
stap in de strijd tegen optimalisatieschema’s?» Fisc. Act., 2007, n° 28,
11-14.
667
Gand, 26 juin 2007, F.J.F., N° 2008/81.
668
C.J.C.E., 18 janvier 2001, n° C. 150/99, Stockholm, F.J.F., N° 2001/278.
669
C.J.C.E., 16 octobre 2008, n° C-253/07, Canterbury Hockey Club, Canterbury Ladies
Hockey Club c. The Commissioners for HMRC, J.O., 6 décembre 2008, n° 313,
7.
670
Voir SORIANO, A. et NOIRHOMME, Ph., «Les prestations d’enseignement», R.G.F.,
2003, n° 12, 22-32.
671
C. d’Et., 30 mai 2005, n° 145.138, voir www.monKEY.be.
672
Informations et communications, 1er juillet 2005/1; dans l’attente d’un régime
légal, les entreprises commerciales ont actuellement le choix d’assujettir
ou non leurs activités d’enseignement à la T.V.A. Voir aussi Déc. ant.
n° 600.402, 27 février 2007, à consulter librement sur www.monKEY.be.
673
Rev. T.V.A., 1994, n° 110, Déc., 1000.
674
Q. n° 1151, Gol, 24 juin 1994, Rev. T.V.A., n° 111, 1246.
675
Q.R., Sénat, 2000- 2001, n° 2-35, 15 mai 2001, 1715, Q. n° 1214, Nyssens, 19 mars
2001.
676
Q.R., Sénat, 2000-2001, n° 2-40, 4 septembre 2001, 2021, Q. n° 1217, Nyssens,
19 mars 2001.
677
C.J.C.E., 20 juin 2002, n° C-287/00, Commission européenne c. Allemagne; Cour.
fisc., 2002, 457; Q.R., Chambre, 2007-2008, n°028, p.7195-7196, Q. n° 245,
Nyssens, 26 juin 2008.
678
C.J.C.E., 14 juin 2007, n° C-445/ 05, Werner Hadere, J.O.C., 4 août 2007, n° 183,
à consulter gratuitement sur www.monKEY.be.
679
Déc. n° E.T. 110.943 du 30 mars 2006.
680
C.J.C.E., 14 juin 2007, n° C- 434/05, Stichting Regionaal Opleidingen Centrum
Noord-Kennemerland/West-Friesland (Horizon College), Fiscologue, 2007,
n° 1079.
681
Déc. n° E.T. 110.675 du 10 mars 2006.
682
Q.R., chambre, 2008-2009, n° 066, p.100-101, Qu. n° 518, JEHOLET dd. 15.06.2009.
683
Cass., 14 janvier 2010, Fiscologue, 2010, n° 1192, 13.
5646
art. 44 § 2 6° C.T.V.A.
L’article 44, § 2, 6°, exempte de la T.V.A.: les locations de
livres et de périodiques, de partitions musicales, de
disques, de bandes magnétiques, de diapositives et
d’autres supports de la culture, ainsi que les presta-
tions de services fournies aux lecteurs par les biblio-
thèques et les cabinets de lecture, lorsque les presta-
taires de ces services sont des organismes qui ne pour-
suivent pas un but lucratif et que les recettes qu’ils
retirent des activités exemptées servent exclusivement à
en couvrir les frais de même que les livraisons de biens
étroitement liées à ces opérations.
Location d’œuvres d’art (peintures, dessins, photos, etc.): exemption
possible686.
5647
art. 44 § 2 7° C.T.V.A.
L’article 44, § 2, 7° du C.T.V.A. exempte de la T.V.A.: les presta-
tions de services ainsi que les livraisons de biens étroi-
tement liées à ces prestations fournies par l’exploitant
aux visiteurs et relatives à la visite, guidée ou non, de
musées, monuments, sites, parcs aménagés, jardins bota-
niques et zoologiques, lorsque cet exploitant est un
organisme qui ne poursuit pas un but lucratif et que
les recettes qu’il retire de cette activité exemptée ser-
vent exclusivement à en couvrir les frais.
L’article 13, A, alinéa 2, sub a, deuxième tiret de la Sixième
Directive prévoit, comme condition supplémentaire, que
684
Déc. n° ET. 114.414 du 16 avril 2008.
685
Déc. n° E.T. 111.653 du 22 septembre 2006.
686
Rev. T.V.A., 1979, n° 41, Déc. n° 703.
5648
art. 44 § 2 8° C.T.V.A.
{xe "Thé â tre"}Sont exemptées de la T.V.A. sur la base de
l’article 44, § 2, 8°: les prestations de services fournies
aux organisateurs de {xe "Confé rences"}conférences
par les conférenciers agissant en tant que tels; les pres-
tations de services fournies aux organisateurs de spec-
tacles et de concerts, aux éditeurs de disques et
d’autres supports du son et aux réalisateurs de films et
d’autres supports de l’image, par les acteurs, chefs
d’orchestre, musiciens et autres artistes pour
l’exécution d’œuvres théâtrales, chorégraphiques, ci-
nématographiques ou musicales ou celles de spectacles
de cirque, de music-hall ou de cabaret artistique, les
prestations de services fournies aux organisateurs de
687
C.J.C.E., 21 mars 2002, n° C-267/00, Commissioners of Customs & Excise c. Zoolo-
gical Society of London; F.J.F., N° 2003/34.
688
Q.R., Ch. repr., 2002-2003, n° 50-157, 1er octobre 2002, 20.242, Q. n° 1094,
Leterme, 26 août 2002.
689
C.J.C.E., 17 octobre 1991, n° C-35/90, Commission/Espagne, Rec. C.J.C.E., 1991,
1- 05073; C.J.C.E., 7 mars 2002, n° C-169/00, Commission/Finlande,
http://curia.europa.eu, Rec. C.J.C.E., 2002, 1-02433; Gand, 6 juin 2006,
T.F.R., n° 1314,87.
690
STAS, D. et VANDERPAAL, J., «B.T.W. en uitvoerende artiesten», dans Fiscaal
Praktijkboek, – indirecte Belastingen – 1998-1999, Diegem, Ced.Samsom,
1998-99, 1-47.
691
Déc. n° E.T. 108.828 du 30 septembre 2005.
692
Informations et communications du 13 avril 2006.
693
Déc. n° E.T. 108.828/2 du 23 décembre 2005; 13.04.06/1 – Informations et communi-
cations du 13 avril 2006; 18.07.06/1 – Informations et communications
(A.F.E.R. – T.V.A.).
694
Circ. n° 4 (n° E.T. 103.925) du 4 mars 2003, n° 392-394.
695
Déc. n° E.T. 93267 du 25 novembre 1999, Rev. T.V.A., n° 145, 150.
696
Déc. n° E.T.114.552, 6 mai 2010.
697
COOPMAN, B., «Kunstenaars en BTW», A.F.T., 2002, 447-463.
698
Déc. n° E.T. 104.710, E.T. 104.711 et E.T. 104.712 du 22 avril 2004.
5650
art. 44 § 2 10° C.T.V.A.
Est exemptée de la T.V.A., la {xe "Mise à disposition de per-
sonnel"}mise à disposition de personnel par des institu-
tions religieuses ou philosophiques pour les activités
visées aux 1°, 2° et 4° de l’article 44, § 2 C.T.V.A. ou dans un
but d’assistance spirituelle (art. 44 § 2 10°).
5651
art. 44 § 2 11° C.T.V.A.
L’article 44, § 2, 11° exempte de la T.V.A.: les prestations de
services et les livraisons de biens qui leur sont étroite-
ment liées effectuées par des organismes n’ayant aucun
but lucratif, moyennant le paiement d’une cotisation
fixée conformément aux statuts, au profit et dans
l’intérêt collectif de leurs membres, à condition que ces
organismes poursuivent des objectifs de nature poli-
tique, syndicale, religieuse, humanitaire, patriotique, phi-
lanthropique ou civique; le Roi peut imposer des condi-
tions supplémentaires en vue d’éviter des distorsions de
concurrence.
– Pour les notions de «membres» et de «cotisation»701.
– Le terme «syndical» doit être interprété dans son sens large: en
conséquence, les organisations patronales, groupements profes-
sionnels d’employeurs, chambres de commerce et de négoce, organi-
sations agricoles, etc. tombent sous le champ d’application de
l’exemption702. Il conviendra d’être attentif au fait que les activités
699
C.J.C.E., 3 avril 2003, C-144400, Matthias Hoffmann, F.J.F., N° 2004/253.
700
Rev. T.V.A., 1982, n° 52, Déc. n° 775.
701
Voir Q.R., Ch. repr., 1985-1986, n° 41, Rev. T.V.A., 1987, n° 75, 17. Q.R., Ch.
repr., 1994-95, n° 151, 16.214, Q. n° 1465, Rev. T.V.A., 1995, n° 115.
702
Voir Circ. n° 12 de 1986, Rev. T.V.A., n° 75, 30; C.J.C.E., 12 novembre 1998,
n° 149/97, The Institute of the Motor Industry, Rec., I-7053, concl. av.
gén. G. Cosmas; Fisc. Act. 1998, 42, 5.
5652
art. 44 § 2 12° C.T.V.A.
Sont exemptées de la T.V.A. sur la base de l’article 44, § 2,
12°: les livraisons de biens et les prestations de services
effectuées à l’occasion de manifestations destinées à
leur apporter un soutien financier et qu’ils organisent
à leur profit exclusif, par les organismes dont les opé-
rations sont exonérées conformément aux 1° à 4° et 7°
et 11°.
Ne bénéficient pas de l’exonération, les services publicitaires qu’une
A.S.B.L. preste pour obtenir de l’aide financière en faveur de tiers708.
La fourniture de nourriture et de boissons à l’occasion de festivités
est exemptée709. Il n’y a pas d’exemption lorsque la fête est organisée au
profit d’un autre organisme710.
L’organisation de compétitions sportives avec perception de droits
d’entrée peut être exonérée de TVA si le but en est de financer le fonc-
tionnement du club sportif. La fourniture de prestations de publicité
au cours d’une telle compétition sportive peut également se faire en
exonération d’impôt711.
703
Voir sur cette problématique, AMAND, C., «When is a link direct?», International
VAT Monitor, 1996, 3.
704
Rev. T.V.A., 1980, n° 43, Déc. n° 728; voir également Déc. nos 727 et 729 et
Trib. Bruxelles, 13 septembre 2002, Fiscologue, 2003, n° 880, 12.
705
Q.R., Sénat, 2005-2006, n° 3-74, 7907, Q. n° 3-5634, Nyssens, 12 juillet 2006.
706
Trib. Bruxelles, 6 mars 2008, F.J.F., N° 2009/259.
707
Baltus, Fr., Soriano, A., «Les associations internationales, les prestations
syndicales et la TVA». J.D.F., 2009, n° 1-2, 5-17.
708
Q.R., Ch. repr., 2002-2003, n° 148, 26 août 2002, Q. n° 1095, Leterme, 18.777-
18 779.
709
Q.R., Sénat, 1980-1981, n° 1634, 19 mai 1981, Q. n° 61, Peeters, Rev. T.V.A.,
1981, n° 51.
710
Déc. n° E.T. 36.829, 29 décembre 1980, non publiée.
711
Déc., n° E.T. 900.182, 28 juillet 2009.
5653
art. 44 § 2
1°bis C.T.V.A.
L’article 44, § 2, 1°bis, exempte de la T.V.A.: les prestations de
services fournies à leurs membres par les groupements
autonomes de personnes exerçant une activité exemptée
par l’article 44 ou pour laquelle elles n’ont pas la qua-
lité d’assujetti712, lorsque ces services sont directement
nécessaires à l’exercice de cette activité, et que les
groupements se bornent à réclamer à leurs membres le
remboursement exact de la part qui incombe à chacun
d’eux dans les dépenses engagées en commun, à la condi-
tion que cette exemption ne soit pas susceptible de pro-
voquer des distorsions de concurrence. Cette dernière
condition doit être interprétée en ce sens que l’octroi
de l’exonération doit être refusé s’il existe un risque
réel que l’exonération puisse à elle seule, dans l’immédiat
ou dans le futur, provoquer des distorsions de con-
currence713. L'application de l’exonération n’est pas su-
bordonnée à la condition que ces prestations soient
fournies pour tous les membres de l’association. Il suffit
qu’elles le soient pour quelques membres, voire pour un
seul714. Les conditions d’application de cette exemption
sont réglées par l’A.R. n° 43 du 29 décembre 1992. La portée
de cet arrêté royal a été précisée et considérablement
étendue par la circulaire n° 3 du 9 mai 1996715.
5653,10
art. 44 § 2 13° C.T.V.A.
Sont exemptées de T.V.A. sur la base de l’article 44, § 2, 13°:
les livraisons de biens qui sont exclusivement affectés à
une activité exemptée sur la base de l’article 44 si ces
biens n’ont pas fait l’objet d’un droit à déduction; la
cession d’une clientèle ou la concession de droits sur
une clientèle, se rapportant à une activité exemptée sur
712
Voir Circ. n° 21 de 1990.
713
C.J.C.E., 20 novembre 2003, n° C-8/01, Taksatorringen, J.O.C.E., 10 janvier 2004,
7, 2.
714
C.J.C.E., 11 décembre 2008, n° C- 407/07, Stichting Centraal begeleidingsorgaan
voor de Intercollegiale Toetsing, J.O.C.E., 7 février, n° 32, 8.
715
Rev. T.V.A., n° 121, p. 403. Voir l’étude LIBERT, F., «Les associations de frais
– Aspects T.V.A.», R.G.F., 1997, 304; BTW-percentages, 371, 18; NEVELS-
TEEN, L. et HELLEPUTTE, C.-A., «Assocation de frais et TVA: quelles règles
pour quelles opportunités», R.G.F., 2003, n° 11, 21. VYNCKE, K., «Cost sha-
ring association as an alternative to VAT Grouping in Belgium», Internatio-
nal VAT Monitor, 2006, 339-347.
§ 2. AUTRES EXEMPTIONS
5654
art. 44 § 1er 1° C.T.V.A.
Les services des notaires, des {xe "Avocats (exemptions
TVA)"}avocats (même groupés sous la forme d’une société
civile) et des huissiers de justice sont exemptés.
Avant l’entrée en vigueur de la circulaire n° 4/2000, seuls les avocats
inscrits auprès d’un barreau belge bénéficiaient de l’exemption. En re-
vanche, lorsque la majorité des membres d’une société d’avocats était
représentée par des avocats qui n’étaient pas inscrits auprès d’un bar-
reau belge, les services d’une telle société qui agissait en tant que
telle, vis-à-vis de ses clients, n’étaient pas exemptés718.
Vu la position précitée, la Belgique a été mise en demeure par la Commis-
sion européenne pour atteinte à la libre circulation des services. Le
nouveau régime fait la distinction entre les avocats personnes phy-
siques et les sociétés d’avocats.
716
C.J.C.E., 22 octobre 2009, aff. C-09/1234, Swiss Re, F.J.F., N° 2010/220,
J.O.C.E., 5 december 2009, n° 297, 10, T.F.R., 2010, n° 373, 50.
717
C.J.C.E., 25 juin 1997, n° C-45/95, Commission c. Italie, Rec., I-3605.
718
Déc., 19 mars 1997, n° E.T. 85.958, Rev. T.V.A., n° 128, 420; Déc. n° E.T.
96.693, 5 octobre 1998, Rev. T.V.A., n° 140, 28; Circ. n° 4/2000 du
9 novembre 2000; Doc. parl., Sénat, 15 février 2001, p. 69; Q.R., Sénat,
2000-01, n° 2-35, 15 mai 2001, 1715; Fiscologue, n° 783, 6; Fiscologue,
n° 796, p. 1; Fiscologue, n° 810, 5.
b. Sociétés d’avocats
719
L’entrée en vigueur de la loi du 22 novembre 2001, M.B., 20 décembre 2001 Les
avocats qui ressortissent d’un autre Etat membre UE et qui sont établis en
Belgique sont désormais obligés de s’inscrire sur ce qu’on appelle la liste
E, auprès d’un barreau belge; voir VANDERSTICHELEN, B., «Services prestés
par des avocats – Aperçu général», R.G.F., 2004, nos 6-7, 13-16.
720
Q.R., Ch., 2005-2006, n°123, 24118-24119, Q. n° 1292, Wathelet, 12 mai 2006.
5655
art. 44 § 3 1° a) C.T.V.A.
art. 44 § 3 1° b) C.T.V.A.
2. Sont exemptées par l’article 44, § 3, 1°, b) du C.T.V.A.: les
constitutions, cessions et rétrocessions de droits
réels, autres que des droits de propriété portant sur
des biens immeubles par nature.
Sont toutefois imposables les constitutions, cessions
et rétrocessions de pareils droits portant sur des
bâtiments lorsqu’elles sont effectuées dans le nou-
veau délai T.V.A.:
– soit par un assujetti visé à l’article 12, § 2 (vendeur
d’immeubles professionnel) qui constitue, dans le
délai T.V.A., un des droits réels en question sur un
bâtiment qu’il a construit, fait construire ou a
acquis avec application de la T.V.A., ou qui, dans le
721
Circ. n° AFZ/2001-1292-N (AFZ 24/2002 – E.T. 103.009).
722
C.J.C.E., aff. Don Bosco Onroerend Goed BV c. Staatssecretaris van Financiën,
n° C-461/08, dd. 19 novembre 2009, F.J.F., N° 2010/70.
art. 18
§ 1er 6° C.T.V.A.
Cependant, la convention conclue qui ne concerne pas seulement
le lieu d’exploitation mais également le fonds de commerce ainsi
que l’outillage distinct, est soumise à la T.V.A. au titre de cession
du droit d’exercer une activité professionnelle, au sens de
l’article 18, § 1er, 6° C.T.V.A.726.
723
C.J.C.E., 4 octobre 2001, n° C-326/99, Stichting Goed Wonen, non encore publié;
F.J.F., N° 2008/ 154.
724
Cass., 11 octobre 2002, Fisc. Act., 2002, n° 39, 1.
725
Info 27 juillet 2004, informations et communications (AFER-TVA).
726
Trib. Bruxelles, 9 septembre 2007, F.J.F., N° 2008/295.
727
C.R.I., Commission des Finances et du Budget de la chambre, 18 mars 2009, 12.
728
C.J.C.E., 18 novembre 2004, n° C-284/03, Temco Europe SA, T.F.R., 2005, 87-92
avec note PEETERS, B.
729
C.J.C.E., 9 octobre 2001, n° C-108/99, Cantor Fitzgerald International, non
encore publié; C.J.C.E., 9 octobre 2001, n° C-409/98, Mirror Group Plc,
Fiscologue, n° 819, 5.
730
Cass., 4 juin 2010, www.cass.be.
731
C.J.C.E., 8 mai 2003, n° C- 296/00, Wolfgang Seeling; A.F.T., 2004, 2, 75.
732
Circ. n° A.F.E.R. 5/2005 (E.T. 108 691) du 31 janvier 2005; Circ. n° AAF 3 du
15 février 2007; contra Trib. Liège, 12 février 2004, Act. fisc., 2004,
n° 24, 4-6; Trib. Liège, 1er juin 2004, F.J.F., N° 2005/111, 6; à propos de
l’application dans le temps de l’arrêt Seeling, voir Q.R., Chambre, 2004-
2005, 14 mars 2005, n° 80, 13417-13419, Q. n° 694, Pielers.
733
Q.R., Chambre, 2007-2008, n° 034, p. 8504-8505, Q. n°295, Brotcrorne, 24 juillet
2008.
Sont taxables:
– la location d’emplacement pour le stationnement
de véhicules.
Sont visés par-là la location de toutes les surfaces
destinées au stationnement des véhicules, y compris
les garages fermés. Ces locations ne sauraient être
exclues du bénéfice de l’exonération pour «loca-
tion de biens immeubles» si elles sont étroitement
734
Q.R., Ch. repr., 1992-1993, 4426, Q. n° 421, de Clippele, 5 février 1993.
735
Q.R., Ch. repr., 1992-1993, 4426, Q. n° 421, de Clippele, 5 février 1993.
736
C.J.C.E., 16 janvier 2003, n° 315/00, Rudolf Maierhofer. la location de bâtiments
préfabriqués tombe sous l’exonération T.V.A., voir aussi Trib. Anvers,
15 janvier 2003, Fiscologue, 2003, n° 880, 13.
737
C.J.C.E., 25 octobre 2007, n° C-174/06, CO.GE.P. Srl.; Déc. E.T. n° 110.771 du
22 novembre 2006 en matière de concessions domaniales portuaires et aéro-
portuaires.
738
C.J.C.E., 6 décembre 2007, n° C-451/06, Gabriele Walderdorff.
739
Gand, 22 avril 2008, Fisc. Act., n° 25, p.6-9, 3 juillet 2008.
740
Gand, 24 février 2009 in Courrier fiscal 09/491, p. 491- 496.
741
C.J.C.E., 13 juillet 1989, n° C-173/88, Henriksen, Rec., 2763, F.J.F.,
N° 1989/272; Déc. n° E.T. 106.904 du 31 mars 2004.
742
Q.R., Ch. repr., 1992-1993, 2 mars 1993, 5585, Q. n° 456, de Clippele.
743
C.J.C.E., 3 mars 2005, n° C-428/02, Fonden Marselisborg Lystbadehavn; Gand,
27 avril 2004, T.F.R., 2005, p. 181- 185 avec note HEYRMAN, K.
744
Déc. n° E.T. 84.364, 29 septembre 1995, Rev. T.V.A., n° 119, 69-72; Trib. Anvers,
12 septembre 2005; Fisc. Act., 2007, 23, 1.
745
Trib. Anvers, 11 avril 2003, Fisc. Act., 2003, n° 26, 1-3; Bruxelles, 20 mars
2008, F.J.F., N°2009/87; Trib. Gand, 8 mai 2008, Cour. Fisc., 2008/657.
746
Anvers, 21 mars 2006, Fisc. Koer., 2006, 642.
747
Trib. Bruxelles, 19 mai 2004, Cour. fisc., 2004/ 569- 573; voir Déc. n° E.T.
108.597 du 13 janvier 2005; Trib. Namur, 8 mars 2006.
748
C.J.C.E., 12 février 1998, n° C-346/95, E. Blasi, Rec., I-481.
749
Gand, 8 septembre 2009, non publié.
750
Q.R., Sénat, 2 juillet 2002, n° 2-56, 3083, Q. n° 1865, Nyssens, 4 février 2002.
751
Voir à ce propos Q.R., Ch., 1999-2000, n° 31, 3649-3650, Q. n° 251, Leterme;
3 mars 2000 Q.R., Ch., 2000-2001, n° 48, 5705-5707, Q. n° 412, Leterme;
3 juillet 2000, Q.R., Ch., 2002-2003, n° 163, 21004-21007, Q. n° 1219,
Moerman 24 janvier 2003.
752
A.R., 10 janvier 2005, M.B., 27 janvier 2005; Déc. E.T. 109.235 du 14 juin 2005;
STAS, D., «BTW: welke impact heeft de recente aanpassing van de definitie
van onroerende financieringshuur?» A.F.T., 2005/11, 3-10; Circ. n° A.F.E.R.
10 du 12 avril 2007; STAS, D. «Onroerende leasing en BTW», in Onroerende
leasing – Leasing immobilier, Larcier, 2007.
753
Voir Trib. Bruxelles, 26 novembre 2003, Fiscologue, n° 931, 12; Fiscologue,
n° 766, 7; Q.R., Ch., 1999-2000, n° 38, 4494; Anvers,18 mai 2010, Fisco-
logue, 2010, n° 1211, 2.
754
Circ. n° 10, 2007, point 77.
755
Art. 13 B b), 3) de la Sixième Directive T.V.A.
756
Déc. n° E.T. 15928 du 17 février 2005; Anvers, 13 mai 2008, Fiscologue,
3 octobre 2008; C.J.C.E., 11 juin 2009, n° C-572/07, RLRE Tellmer Property
sro, J.O.C.E., 1 août 2009, n° 180, 12.
757
Q.R., Ch. repr., 1993-1994, 10880, Q. n° 934, de Clippele, 25 février 1994; Q.R.,
Ch. repr., 1994-1995, 14610, Q. n° 1270, de Clippele, 3 novembre 1994;
Q.R., Sénat, 2000-2001, n° 2-35, 1712, n° 1183, 5 mars 2001, de Clippele.
758
Gand, 8 novembre 2000, T.F.R., 2001, avec note STAS, D., confirmé une fois encore
par Trib. Bruxelles, 29 novembre 2000, Fiscologue, n° 787, 5; Trib. Bruges,
9 avril 2001, BTW-percentages, n° 367, 20; Trib. Bruges, 4 septembre 2001,
Cour. fisc., 2000, n° 17, 489.
759
Gand, 30 mars 2004, T.F.R., 2004, 977- 982 avec note LIBERT, F. et HUYBERECHTS,
I.; Trib. Liège, 4 septembre 2003, F.J.F., N° 2004/142; pour une jurispru-
dence plus restrictive, voir Trib. Bruges, 23 décembre 2003.
760
Trib. Bruges, 28 juin 2004, Fiscologue, 949, 12; Trib. Gand, 18 décembre 2003,
F.J.F., N° 2004/204; Trib. Bruges, 18 juin 2003, F.J.F., N° 2004/116.
761
C.J.C.E., 18 novembre 2004, n° C-284/03, Temco Europe SA, T.F.R., 2005, 87-92
avec note PEETERS, B.; voir Déc. antic. n° 300.091 du 23 décembre 2004;
Q.R., 2004-2005, n° 773, 14993-14994, Q. n° 773, Fournaux, 4 mai 2005;
AMAND, C. et VAN HEMELRIJCK, G., «BTW en onroerende verhuur- Het Hof van
Justitie verandert zijn rechtspraak. Maar heeft dit wel gevolgen in Bel-
gië?», A.F.T., 2005, 52-55.
762
Cass., 2 juin 2005, www.cass.be.
3. Contrats d’édition
5657
art. 44 § 3 3° C.T.V.A.
Les contrats d’édition d’œuvres littéraires ou artis-
tiques conclus par les auteurs ou compositeurs sont
exemptés de la T.V.A. par l’article 44, § 3, 3° du C.T.V.A764.
– Seules les personnes physiques peuvent avoir la quali-
té d’auteur765.
– Un contrat d’édition sous-entend l’obligation de
publication766.
– Journalistes indépendants et correspondants de
quotidiens767.
4. Services financiers
763
C.J.C.E., 3 décembre 1998, n° 381/97, Belgocodex, Rec., 1- 8153, C.J.C.E.,
29 avril 2004, n° C-487/01 et C-7/02, Gemeente Leusden, Holin Groep.
764
Q.R., Chambre, 2009-2010, n° 102, p. 93-84, Q. n° 108, Brotcorne, 16 décembre
2009.
765
Rev. T.V.A., 1973, n° 11, Déc. n° 366; Trib. Bruxelles, 14 octobre 1988, Cour.
fisc., 1989, 89,124.
766
Rev. T.V.A., 1988, n° 83, Déc. n° 882.
767
Circ. n° 8 de 1993.
5658
art. 44 § 3 4° C.T.V.A.
1. Les opérations d’{xe "Assurance"}assurance et de {xe "Ré
assurance"}réassurance sont exemptées de la T.V.A., en
ce compris les services connexes, effectués par les
courtiers et mandataires, à l’exception toutefois de
l’expertise en dommage (art. 44 § 3 4° C.T.V.A.).
Dans le cas d’une opération en matière d’assurance, il est caracté-
ristique que l’assureur se charge, moyennant le paiement préalable
d’une prime, de procurer à l’assuré, en cas de réalisation du risque
couvert, la prestation convenue lors de la conclusion du con-
trat. Un Etat membre ne peut pas restreindre la portée de
l’exonération des opérations d’assurance aux seules prestations
effectuées par les assureurs autorisés par le droit national à exer-
cer l’activité d’assureur768. L’engagement d’une compagnie
d’assurances d’exercer, en contrepartie d’une rémunération, les ac-
tivités d’une filiale, ne constitue pas une opération d’assurance
exemptée de la T.V.A.769. Lorsqu’une société de leasing intervient dans
les dommages aux véhicules qu’elle donne en location, à concur-
rence de la franchise de l’assurance couvrant la responsabilité ci-
vile, cette société de leasing effectue des opérations d’assurance
exemptées770.
Il n’est pas indispensable que la prestation que l’assureur s’est en-
gagé à fournir en cas de sinistre consiste en un paiement d’une
768
C.J.C.E., 25 février 1999, n° C-349/96, Card Protection Plan, J.O.C.E., 1er mai
1999, C- 121/3; R.G.F., 1999/4, 187-190.
769
C.J.C.E., 8 mars 2001, n° C-240/99, Försäknngsaktiebolaget Skandia.
770
Bruxelles, 25 mars 2004, T.F.R., 2004, 1073-1075 avec note VANBIERVLIET, F.
art. 44 § 3 5°
C.T.V.A.
2. L’octroi et la négociation de {xe "Cré dits"}crédits et
la gestion de crédits par celui qui les a octroyés
sont exemptés de la T.V.A. (art. 44 § 35° C.T.V.A.).
Le fournisseur de biens ou de prestations de services qui autorise
son client à surseoir au paiement du prix, moyennant le paiement
d’intérêts, octroie un crédit exonéré776.
La circonstance qu’un assujetti analyse la situation patrimoniale
de clients prospectés par ses soins en vue de leur procurer des cré-
dits ne fait pas obstacle à la reconnaissance d’une prestation de
négociation de crédits exonérée si, à la lumière des éléments
d’interprétation qui précèdent, la prestation de négociation de
crédits offerte par ledit assujetti doit être considérée comme
étant la prestation principale à laquelle la prestation de conseil
771
C.J.C.E., 7 décembre 2006, n° C-13/06, Commission des Communautés européennes c.
République hellénique; F.J.F., N° 2008/128.
772
C.J.C.E., 3 mars 2005, n° C-472/03, Arthur Andersen & Co. Accountants es.,
A.F.T., 2005, p. 37- 40 avec note NEVELSTEEN, L. et L’HEUREUX, Ph.; voir
aussi C.J.C.E., 20 novembre 2003, C-8/01, Taksatorringen, R.G.F., 2004,
n° 4, 22-24, commenté par HENRION, S.; Déc. n° E.T. 103.851/2 du
14 novembre 2006.
773
C.J.C.E., 3 avril 2008, n° C-124/07, J.C.M. Beheer BV; Moons L., «Intermédiaires
d’assurance: quel rapport avec les parties? Les nouvelles limites fixées
par la jurisprudence européenne à l’exonération de T.V.A.», Bull. Ass.,
2008, n° 364.
774
Déc. n° E.T. 103.851/3 du 20 janvier 2007.
775
C.J.C.E., 22 octobre 2009, aff. C-09/1234, Swiss Re.
776
C.J.C.E., 27 octobre 1993, n° C-281/91, Muys’ en De Winter’s Bouw en Aanne-
mingsbedrijf, Rec., I-5405; Rev. T.V.A., 1994, n° 109; F.J.F., N° 1994/ 71.
art. 44 § 3 7° C.T.V.A.
4. Les opérations, y compris la négociation, concer-
nant les dépôts de fonds, comptes courants,
créances, chèques et autres effets de commerce, à
l’exception du recouvrement de créances, sont
exemptées de la T.V.A. (art. 44 § 3 7° C.T.V.A.).
Les produits financiers perçus par une entreprise de gestion
d’immeubles en rémunération de placements, effectués pour son
propre compte, de fonds versés par les copropriétaires ou les loca-
taires, sont des rémunérations de prestations de services exemp-
tées780.
L’affacturage, avec ou sans recouvrement, est une prestation de
service qui ne tombe pas sous l’exonération. Il faut en effet considé-
rer le factoring comme le recouvrement de créances, ce qui l’exclut
explicitement de l’exonération781. Les avarices de fonds par des socié-
tés de factoring à leurs clients doivent par contre être considé-
rées comme des opérations de crédit distinctes et indépendantes qui
sont exemptées de la T.V.A.782. Voir également783.
Les bureaux de recouvrement de créances784.
Le transfert définitif ou temporaire des droits aux paiement des
aides aux revenus des agriculteurs prévues par la Politique Agri-
cole Commune entre deux exploitants agricoles s’analyse comme
une cession de créance exemptée785.
777
C.J.C.E., 21 juin 2007, n° C-453/05, Volker Ludwig; F.J.F., N° 2008/155.
778
C.J.C.E., 21 juin 2007, n° C-453/ 05, Volker Ludwig; F.J.F., N° 2008/155.
779
C.J.C.E., 19 avril 2007, n° C-455/05, Velvet & Steel Immobilien und Handels GmbH.
780
C.J.C.E., 11 juillet 1996, n° C-306/94, Régie dauphinoise, Rec., I- 3695.
781
C.J.C.E., 2 juin 2003, n° C-305/01, Finanzamt Gro-Gerau c. MKG-
Kraftfahrzeugefactory GmbH, T.F.R., 2003, 1021 avec note DE MUNTER, M.; VAN
DER CORPUT, C., «Who makes what supply? The inverted world of MKG», Inter-
national VAT Monitor, 2003, 465.
782
Déc. n° E.T. 106.246 du 1er avril 2005, Q.R., Ch., 2004-2005, n° 69, 18 janvier
2005, 11457-11457, Q. n° 604, Viseur.
783
PHILIPPE, D.-E., «Le régime fiscal du contrat de factoring», R.G.F., 2009, n° 9,
14.
784
Déc. n° 300.270 du 18 décembre 2003.
785
Déc. n° E.T. 110.607 du 3 février 2006.
786
C.J.C.E., n° C-231/07, C-232/07, Tiercé Ladbroke SA Derby SA, 14 mai 2008.
787
C.J.C.E., 5 juin 1997, n° C-2/95, Sparekassernes Datacenter, Rec., I-3017.
788
C.J.C.E., 5 juin 1997, n° C-2/96, Sparekassernes Datacenter, Rec., I- 3017.
789
Manuel T.V.A., n° 336; Q.R., Ch. repr., 1997-1998, n° 145, 19957, Q. n° 1335,
Michel; Q.R., Ch. repr., 2000- 2001, n° 75, 8464. Q. n° 525, Desimpel,
29 novembre 2000.
790
Cf. Trib. adm. Poitiers, 25 février 1999, R.G.F., 1999, 27/6.
791
C.J.C.E., 27 septembre 2001, n° C-16/00, Cibo Participations SA, T.F.R., 212,
1148, avec note STAS, D.
792
Q.R., Ch. repr., 1996-1997, n° 66, 20 janvier 1997, 8810, Q. n° 652, Michel, Rev.
T.V.A., n° 127, 295.
800
Q.R., Sénat, 2000-2001, n° 1-40, Q., n° 650, de Clippele, 15 mai 2000.
801
C.J.C.E., 21 ocotobre 2004, n° C-8/03, Banque Bruxelles Lambert S.A. (BBL);
C.J.C.E., 4 mai 2006, n° C-169/04, Abbey National plc.; C.J.C.E., 28 juin
2007, n° C-363/05, JP Morgan Fleming claverhouse Investment Trust plc; GAS-
PAROTTO, B. et KIRSCH, S., «L’irrésistible exonération TVA des fonds
d’investissement» Agefi, Luxembourg, septembre 2007; GASPAROTTO, B.,
KIRSCH, S. et LESAGE, Th., «Extension aux SICAR des règles de TVA relatives
aux fonds d’investissement? Analyse à l’aune de la jurisprudence euro-
péenne», ACE Magazine, afl. 6.
802
Q.R., Sénat, 1998-1999, n° 1-99, 5.246.
803
Q.R., Ch., 2003-2004, n° 15, 2146-2147, Q. n° 20, Fournaux; 1er septembre 2003,
Q.R., Ch., 2003-2004, n° 15, 2145, Q. n° 15, Fournaux, 1er septembre 2003.
804
Voy. circulaire n°A.F.E.R. 22/2008 (E.T.113.316) du 17 juin 2008 pour les orga-
nismes de financement de pensions; Van Robbroeck N., «Het belastingregime
van een OFP: het plaatje raakt ingevuld», Fisc. Act., p 6-13, 8 octobre
2008.
805
Q.R., Ch. repr. 2003-2004, n° 13, Q. n° 19, FOURNAUX, 1 septembre 2003.
5661
art. 44 § 3 12° C.T.V.A.
Les livraisons, à leur valeur faciale, de timbres-poste
ayant valeur d’affranchissement à l’intérieur du pays,
de timbres fiscaux et d’autres valeurs similaires sont
exemptées de la T.V.A. (art. 44 § 3 12° C.T.V.A.).
5662
art. 44 § 3 13° C.T.V.A.
Les paris, loteries et autres jeux de hasard ou d’argent,
sont exemptés de la T.V.A. sous réserve des conditions et
limites déterminées par le Roi (art. 44 § 3 13° C.T.V.A.).
Ainsi, l’octroi par un organisateur, à titre onéreux, du
droit de participer à une compétition sportive à la-
quelle sont liés des prix ou primes, est visé par la pré-
sente exemption et par l’article 1er, 2° de l’A.R. n°45 du
14 avril 1993 et échappe donc à l’application de la taxe 806.
L’organisateur d’une course cycliste n’a aucun droit à
déduction de la T.V.A. étant donné que ce type
d’activité est exempté de T.V.A.807.
Les intermédiaires agissant dans des prises de paris ne peu-
vent pas bénéficier de l’exonération . Dans le même sens,
808
806
Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 042, p. 11270, Q. n° 389, Brotcorne, 8 octobre 2008.
807
Trib. Anvers, 7 décembre 2007, La Lettre TVA, 08/17- 2.
808
Trib. Bruxelles, 28 février 2003, Fiscologue, 2003, n° 911, 11.
809
C.J.C.E., 13 juillet 2006, n° C-89/05, United Utilities plc.
810
C.J.C.E., 17 février 2005, n° C-453/02 et n° C-462/02, Linneweber et Akritidis;
J.O.C.E., 16 avril 2005, 93, 1.
5662,50
art. 44 § 3 14° C.T.V.A.
La SA La Poste est assujettie à la T.V.A. à partir du 1 er jan-
vier 2005. L’article 44, § 3, 14° du C.T.V.A. instaure à partir
du 1er janvier 2005 une exonération pour les «services
publics postaux», ce sont les services postaux qui sont
confiés à la SA. La Poste en tant que «prestataire de ser-
vice universel»811.
La notion de «services public postaux» doit être inter-
prétée en ce sens qu’il vise des opérateurs, publics ou pri-
vés, qui s’engagent à assurer dans un Etat membre la
totalité ou une partie du service postal universel (tel
qu’il est défini à l’article 3 de la directive 97/67/CE du
Parlement européen et du Conseil, du 15 septembre 1997,
concernant les règles communes pour le développement
du marché intérieur des servies postaux de la Commu-
nauté et l’amélioration de la qualité du service, telle
que modifé par la directive 2002/39/CE du Parlement eu-
ropéen et du Conseil, du 10 juin 2002). Par ailleurs,
l’exonération s’applique à des prestations de services et
à des livraisons de biens accessoires à ces prestations, à
l’exception des transports de personnes et des télécom-
munications, que les services publics postaux effecutent
en tant que tels, à savoir au titre de leur qualité
d’opérateur qui s’engage à assurer dans un Etat membre
la totalité ou une partie du service postal universel.
Elle ne s’applique pas à des prestations de services ni à des
livraisons de biens accessoires à ces prestations dont
les conditions ont été négociées individuellement 812.
811
Loi-Programme du 24 décembre 2002, M.B., 31 décembre 2002, deuxième édition; Déc.
n° E.T. 76.901 du 7 janvier 2005.
812
C.J.C.E, 23 avril 2009, n° C-357/07, TNT Post UK Ltd.
5663
art. 44 § 3 1° et 2° b) C.T.V.A.
Sont exemptés, sous réserve d’option préalable par
l’assujetti:
– la livraison d’un bâtiment neuf, les constitutions,
cessions et rétrocessions de droits réels portant sur
des bâtiments neufs si elles sont effectuées dans le dé-
lai-T.V.A., Pour les conditions de l’option, voir A.R. n° 14.
La Cour de Justice a dû se prononcer sur la question
de savoir si, en cas de livraison de bâtiments, l’option
en faveur de la taxation {xe "Cession d’ un bien immo-
bilier – TVA"}T.V.A. peut être limitée aux bâtiments, à
l’exclusion du sol y attenant. Dans son arrêt du
8 juin 2000, la Cour a décidé que, conformément aux
règles communautaires, l’option doit porter, «de ma-
nière indissociable, sur les bâtiments ou fractions de
bâtiments et le sol y attenant»813. Sur la base de cet
arrêt et de l'avis demandé au Comité T.V.A., la cession
de terrains adjacents (c’est à dire simultanément à la
livraison d'un bâtiment neuf à des fins de T.V.A., par un
vendeur professionnel ou par un contribuable occa-
sionnel), la livraison des terrains sera soumise à la
T.V.A. à partir du 1er janvier 2011. L'Administration cen-
trale va commenter dans une décision les modalités
pratiques du régime modifié814;
– le leasing immobilier consenti par une entreprise
quelconque, lorsque cette entreprise édifie, fait édi-
fier ou acquiert, avec paiement de la T.V.A., le bâtiment
sur lequel porte le contrat en question, et que le
preneur en leasing loue le bien en vue de l’utiliser
pour une activité exercée en tant qu’assujetti; le Roi
précise les conditions auxquelles le contrat de lea-
sing doit satisfaire, particulièrement en ce qui con-
cerne la durée du contrat, la nature et la destina-
tion des biens qui en font l’objet, de même que les
droits et obligations du bailleur (A.R. n° 30).
813
C.J.C.E., 8 juin 2000, n° C-400/98, Breitsohl, F.J.F., N° 2000/187; T.F.R.,
n° 198, 2001, 303, avec note STAS, D.; VAN STEENWINCKEL, J. et THEISSEN,
A., «VAT Treatment of Conveyances of Buildings and the Land on Which They
Stand», International VAT Monitor, 2001, 25; VAN MELKEBEKE, P., «Belgisch
systeem van verkopen van onroerend goed onder het stelsel van de BTW onder
vuur», Nieuwsbrief Notariaat, 2001, n° 3, 4.
814
STAS, D., «Btw en terreinen: fiscus neemt weldra standpunt in», Fisc. Act., 2010,
n° 37, 1-4.
5664
Les opérations de paiement et d’encaissement, y compris
la négociation sont taxables sur option816.
5665,10
art. 44bis C.T.V.A.
Le taux réduit de 1 % pour l’or d’investissement est
abrogé et remplacé, à partir du 1er janvier 2000, par une
exemption spécifique pour la livraison, l’acquisition in-
tracommunautaire et l’importation d’or
d’investissement (art. 44bis C.T.V.A.). En ce qui concerne la
livraison intracommunautaire et l’exportation, au-
cune immunisation n’est prévue. Ces opérations tombent
sous le régime d’exemption normal des articles 39 et 39bis
du C.T.V.A.
Cette exemption s’applique également aux prestations
fournies par des intermédiaires qui n’agissent pas sous
les conditions de l’article 13, § 2 du C.T.V.A., et qui inter-
viennent dans la livraison d’or d’investissement pour
leur mandant817.
5665,20
art. 44 § 1er al. 2 et 3 C.T.V.A.
Les assujettis qui produisent de l’or d’investissement ou
transforment de l’or en or d’investissement, d’une part,
et, d’autre part, les assujettis qui fournissent normale-
ment de l’or à destination industrielle, peuvent, pour
autant qu’il s’agisse d’une livraison locale à un autre
assujetti, opter pour l’application de la T.V.A. (art. 44bis
§ 1er al. 2 et 3 C.T.V.A.). Cette option peut également être
815
Circ. n° 10, 2007, point 53.
816
Pour les formalités voir Circ. n° 18 du 26 octobre 1979, Rev. T.V.A., 1980,
n° 43, 23.
817
Circ. n° 3, 12 octobre 2000.
Chapitre I
Principes généraux
5700
La T.V.A. se caractérise essentiellement par le régime des
déductions. Il vise à soulager entièrement
l’entrepreneur de la taxe due ou acquittée dans le
cadre de ses activités économiques. C’est par le jeu des
déductions qu’il est possible d’éviter tout cumul
d’impôt et d’atteindre ainsi la plus grande neutralité
sur le plan de concurrence, objectif majeur de la T.V.A. A
chaque stade du circuit de production ou de commer-
cialisation, y compris à chaque franchissement de la
frontière du pays de consommation, la somme à verser
au fisc est déterminée en déduction du montant de la
taxe payée au stade antérieur par les fournisseurs.
5701
art. 47 et 76 § 1er C.T.V.A.
818
Gand, 29 septembre 1986, F.J.F., N° 1987/196, 344; voir aussi Gand, 26 mars 1987,
F.J.F., N° 1988/147.
819
C.J.C.E., 2 juin 2005, aff. C-378/02, Waterschap Zeeuws Vlaanderen, F.J.F.,
N° 2006/13; C.J.C.E., 30 mars 2006, aff. C-184/04, Uudenkaupungin kaupunki,
F.J.F., N° 2007/100.
820
C.J.C.E., 21 octobre 2010, aff. C-385/09, Nidera Handelscompagnie.
821
Circ. n° 30, 5 décembre 1975, n° 6, 10 mars 1981, n° 4, 24 février 1988 et n° 1,
9 mars 1998.
822
L'assujetti étranger qui dispose d'un établissement stable dans un autre Etat
membre, récupère dans cet Etat membre la T.V.A. par le biais du droit à la
déduction et non via la procédure de restitution de la Huitième Directive.
5702
Les particularités en matière de déduction de la taxe en
amont sont réglées par l’A.R. n° 3 du 10 décembre 1969.
Chapitre II
{xe "TVA – Droit à la dé duction –
Naissance"}Naissance du droit à
déduction
§ 1. MOMENT
5703
art. 2 A.R. n° 3
Le droit à déduction naît au moment même où la T.V.A.
déductible est devenue exigible (art. 2 A.R. n° 3).
Le droit à déduction s’exerce immédiatement pour la totalité des
taxes ayant grevé les opérations effectuées en amont. Toute limita-
tion du droit à déduction a une incidence sur le niveau de la charge
fiscale et doit s’appliquer de manière similaire dans tous les Etats
membres. En conséquence, des dérogations ne sont permises que dans
les cas expressément prévus par la directive823.
§ 2. CONDITIONS DE FORME
5704
En ce qui concerne la T.V.A. acquittée sur les biens et les
services qui lui sont fournis, l’assujetti doit être en
possession de l’original de la {xe "Facture"}facture qui
lui a été remise.
– La Directive T.V.A. fait en principe dépendre l’exercice du droit à
déduction de la production de l’original de la facture ou du
document qui, suivant les critères fixés par l’Etat membre concer-
né, est considéré comme en tenant lieu827. Un facture pro forma
n'est, par conséquent, pas un document sur la base duquel le droit
à la déduction peut être exercé828.
– Lorsque l’original de la facture est égaré ou détruit accidentel-
lement, il faut demander un double de la facture au fournisseur
ou au prestataire de service. Cette copie de la facture doit être en
tout point conforme à la facture originale et doit être complé-
tée par la mention suivante: «Double délivré à la demande du client
pour remplacer l’original égaré ou détruit – circulaire T.V.A.
825
Gand,7 mars 2006, T.F.R. 309, 1er novembre 2006, 801. Voir aussi Anvers
13 novembre 2007, R.A.G.B. 2008, n° 18, 1153.
826
C.J.C.E., 29 février 1996, aff. 110/94, Inzo, Rev. T.V.A., 122, 696; C.J.C.E.,
15 janvier 1998, n° C-37/95, Ghent Coal Terminal, F.J.F., N° 1998/39;
C.J.C.E., 8 juin 2000, n° C-400/98, Breitsohl, F.J.F., N° 2000/187, T.F.R.,
n° 198, 2001, 303, avec note STAS, D.; A.F.T., n° 11, 2000, 474; R.W.,
2001-2002, n° 6, 2001, 212; C.J.C.E., 21 mars 2000, n° C-110/98 et C-
147/98, Gabalfrisa, Rec., 1-1577; C.J.C.E., 3 mars 2005, n° C-32/03, I/S
Fini H.
827
C.J.C.E., 5 décembre 1996, n° 85/95, J. Reisdorf, Rev. T.V.A., n° 128, 476.
828
Q.R., Chambre 2008-2009, n° 059, 86-89, Q. n° 276 CLAES, 2 février 2009.
5705
Les factures doivent être sincères et la T.V.A. doit être
légalement due.
– Facture antidatée832.
– Factures fictives833.
– L’administration de la T.V.A. peut se fonder sur des pièces d’un dos-
sier pénal et sur les déclarations du redevable pour prouver le ca-
829
C.J.C.E., 11 juin 1998, n° 361/96, Société générale des grandes sources d’eaux
minérales françaises, Rec., I- 3495.
830
C.J.C.E., 29 avril 2004, n° C-152/02, Terra Baubedarf-Handel GmbH; F.J.F.,
N° 2006/12.
831
C.J.C.E., 1er avril 2004, n° C-90/92, Bockemúhl.
832
Voir Anvers, 26 mars 1985, F.J.F., N° 1985/148; Rev. T.V.A., 1986, n° 70, 40.
833
Voir Gand, 24 juin 1988, Rev. T.V.A., 1989, n° 84, 37; VANDEBERGH, H., «Aftrek
van ten onrechte gefactureerde B.T.W.», T.F.R., 1990, 189 et www.monKEY.be,
Module Btw Vandewinckele, «Vermelding van BTW op een factuur maakt deze
opeisbaar in hoofde van degene die de factuur heeft uitgereikt».
5708
Les factures et les documents doivent être établis con-
formément aux arrêtés d’exécution (réguliers quant à
la forme).
– L’exercice du droit à déduction peut dépendre de la mention sur la
facture d’éléments qui sont étrangers à la nature, à l’essence et à
l’objet de la facture: pas d’incompatibilité avec le droit fiscal eu-
ropéen842.
– Les mentions nécessaires pour assurer la perception de la T.V.A. et
son contrôle par l’administration ne doivent pas, par leur nombre
834
Gand, 29 septembre 1997, F.J.F., N° 1998/56.
835
C.J.C.E., 13 décembre 1989, n° 342/87, Rev. T.V.A., 1991, n° 93, 37;
www.monKEY.be, Module Btw Vandewinckele, «Geen recht op aftrek voor «fic-
tieve» handelingen»; Rec. C.J.C.E., 1989, 4227; Trib. Bruxelles, 11 avril
2002, Cour. fisc., 2002, n° 12, 437.
836
Liège, 2 novembre 1989, Rev. T.V.A., 1991, n° 95, 226, F.J.F., N° 1991/139; Trib.
Liège, 10 mars 1989, Rev. T.V.A., 1991, n° 95; Liège, 10 mars 1990, F.J.F.,
N° 1990/117.
837
Liège, 2 juin 1998, F.J.F., N° 2000/175; Trib. Anvers, 23 juin 2008, Acc. &
Fisc., 2008, n° 43.
838
C.J.C.E., 13 décembre 1989, Genius Holding, Rev. T.V.A., 1991, n° 93, 37; Trib.
Bruxelles, 11 avril 2002.
839
Concl. av.-gén., Poiares Maduro, 16 février 2005, n° C-354/03, C-355/03 et C-
484/03, Optigen Ltd, Fulcrum Electronics Ltd, Bond House Systems Ltd;
Cass., 10 octobre 2000, F.J.F., N° 2003/237, Liège, 13 juin 2003, F.J.F.,
N° 2004/ 21; Q.R., Chambre, 2003- 2004, n° 28, 13 avril 2004, 4350, Q.
n° 272, Viseur, 20 février 2004, Cour. fisc., 2004/ 472-475; AMAND, C.,
«Déduction de la TVA par un acheteur de bonne foi impliqué dans un carrou-
sel TVA», R.G.C.F., 2004, n° 3, 8-31. Voir aussi: Trib. Nivelles, 14 avril
2008, F.J.F., N° 2009/140.
840
Concl. av.-gén. Poiares Maduro, 7 avril 2005, n° C-255/02, C- 419/02, C-223/03,
Halifax pic, BUPA Hospitals Ltd, University of Huddersfield Higher Educa-
tion Corporation, http://curia.europa.eu; STAS, D., «Weldra een anti-
misbruikbepaling inzake BTW», T.F.R., 2004, 463-467; SEPULCHRE, V., «Les
réalités économiques en T.V.A.: peut-on subjectiver la T.V.A. selon les in-
tentions des parties?», R.G.F., 2004, n° 2, 0-21.
841
Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 059, 86-89, Q. n° 276, CLAES, 2 février 2009.
842
C.J.C.E., 14 juillet 1988, affaires jointes n° 123/87 et 330/87, Jeunehomme,
Fisc. Koer., 1988, 88,402 avec le commentaire de VANDEBERGH, H., Rev.
T.V.A., 1991, n° 95, 175; SEUTIN, P., «Réflexions sur la facture et
l’exercice du droit à déduction de la T.V.A.», R.G.F., 1991, 259; VANDE-
BERGH, H., «De facteur en de aftrek van B.T.W.», T.F.R., 1991, 136.
843
C.J.C.E., 14 juillet 1988, n° 123/87 et 330/87, Jeunehomme, Rec., 4517; Rev.
T.V.A., 1991, 187.
844
Trib. Courtrai, 13 mai et 2 septembre 1991, Fisc. Koer., 1991, 91/469 et 91/545.
845
Gand, 17 novembre 1997, F.J.F., N° 1997/293, 645.
846
Voir Cass., 4 décembre 1989, Cour. fisc., 1990, 90/ 350; Cass., 7 juin 1996,
F.J.F., N° 1996/188; Cass., 19 septembre 1996, F.J.F., N° 1996/245; Trib
Anvers, 23 janvier 1986, F.J.F., N° 1986/206; Trib. Anvers, 21 novembre
1986, F.J.F., N° 1987/169; Trib. Anvers, 21 novembre 1986, F.J.F.,
N° 1987/195; Gand, 15 septembre 1986, F.J.F., N° 1987/194; Liège,
25 novembre 1987, F.J.F., N° 1988/172; Trib. Charleroi, 20 septembre 1988,
F.J.F., N° 1989/65, Rev. T.V.A., 1991, n° 94, 99; Liège, 7 avril 1989,
F.J.F., N° 1990/116; Rev. T.V.A., 1991, n° 95, 215; Trib. Anvers,
28 février 2003, Fiscologue, 904, 11, Trib. Gand, 13 mars 2003, Cour.
fisc., 2003, 511; Trib. Bruxelles, 15 mai 2003, Fiscologue, 904, 11.
847
Cass., 13 octobre 2000, T.F.R., 2001, n° 200, 429, avec note DEREZ, B.
848
Q.R., Sénat, n° 2-35, 1710. Q. n° 834, Nyssens, du 12 octobre 2000.
849
Trib Bruges, 18 juin 2002, Cour. fisc., 2002, n° 16, 534; contra Trib. Bruges,
18 novembre 2003, F.J.F., N° 2004/234.
850
Cass., 7 juin 1996, F.J.F., N° 1996/188.
851
Cass., 19 septembre 1996, F.J.F., N° 1996/245.
852
C.J.C.E., 1 avril 2004, aff. C-90/02, Bockemühl, F.J.F., N° 2004/255, Cour.
fisc., 2004, n° 11, 511.
853
C.J.C.E., 30 septembre 2010, aff. C-392/09, Uszodaépitön, J.O.C.E., 20 novembre
2010, n° 317, 10, T.F.R., 2010, n° 389, 877.
854
Circ. n°AAF 7/2007 (AAF/2004-0580-AFER/2006-0444), 7 mai 2007.
855
Trib. Anvers, 23 avril 1986, F.J.F., N° 88/16, 24 et Cour. fisc.,1987,
232; confirmé par Anvers, 29 novembre 1988, Cour. fisc., 1989, 362; VANDE-
BERGH, H., BTW-vraagstukken, Anvers, Kluwer Rechtswetenschappen, 1987, 57.
856
Anvers, 29 novembre 1988, pourv. rej. par Cass., 27 mars 1992, Rev. T.V.A., 1995,
n° 115, 779; Anvers, 18 janvier 1994, F.J.F., N° 1994/126.
5709
Les factures doivent être libellées au nom de l’assujetti
auquel les biens et services sont fournis.
L’administration n’admet pas qu’une société de fait déduise la T.V.A.
perçue sur les frais (voiture, téléphone, électricité, etc.) qui ont été
facturés à ses associés859. Le point de vue administratif est quelque peu
nuancé à l’égard des opérations concernant les biens et les services
qui, en raison de leur nature, ne peuvent être utilisés que pour les
activités de la société de fait860.
L’entreprise qui fait livrer, pour son propre compte, à l’un des ses em-
ployés des biens pour les besoins de son exploitation, peut déduire la
T.V.A. qui lui est facturée en propre dès lors que les biens en cause sont
utilisés exclusivement à des fins professionnelles861. N’est par contre, en
règle, pas déductible, la T.V.A. qui grève les frais relatifs au véhicule
d’un dirigeant ou d’un membre du personnel d’une entreprise assujet-
tie862.
A propos de la facturation à des entreprises en restructuration863.
Lorsque différentes autorités font effectuer conjointement des tra-
vaux et qu’elles désignent l’une d’entre elles pour recevoir toutes les
factures de l’entrepreneur, les autres autorités peuvent déduire la
857
C.J.C.E., 15 juli 2010, aff. C-368/09, Pannon Gép Centrum, J.O.C.E. C.,
11 septembre 2010, n° 246, 11.
858
C.J.C.E., 29 juli 2010, aff. C-188/09, Profaktor Kulesza, Frankowski, Józwiak,
Orlowski, J.O.C.E., C., 11 septembre 2010, n° 246, 7.
859
Q.R., Sénat, 1972, n° 28, 1249, 30 août 1972, Q. n° 137, Verbist, et Sénat, 1976-
1977, n° 23, 783, 22 février 1977, Q. n° 65, Verbist, Rev. T.V.A., 1973,
n° 10, 82 et 1977, n° 31, 444. Voir aussi Q.R., Ch. repr., 1980-1981, 3979,
5 juillet 1981, Q. n° 291, Willems, Rev. T.V.A., 1981, n° 51 La position de
l’administration est e.a. partagée par Gand, 30 janvier 1986, Rev. T.V.A.,
1987, n° 77, 220; F.J.F., N° 1988/222 et par Gand, 21 décembre 1993, Cour.
fisc., 1994, 257; Trib. Louvain, 6 octobre 2000, Fiscologue, 773, 12.
860
MARCKX, J., Cour. fisc., 1987, 401.
861
C.J.C.E., 8 mars 1988, n° 165/86, Intiem, Rec., 1988, 1-1471; Trib. Anvers,
19 avril 1996, Act. fisc., 1996, 38,15.
862
Q.R., Sénat, 1998, n° 1-77, 4043, 14 juillet 1998, Q. n° 1048, Hatry.
863
Voir Q.R., Ch. repr., 1997-1998, n° 129, 28 janvier 1998, 17798, Q. n° 1210,
Fournaux, Cour. Fisc., 1998, 356.
5710
En ce qui concerne la T.V.A. prélevée sur les acquisitions
intracommunautaires, il doit être en possession d’une
facture, ou à défaut de celle-ci, du document visé à
l’article 9, § 1er de l’A.R. n° 1 (voir n° 5815) et il doit re-
prendre la T.V.A. dans la déclaration se rapportant à la
période où elle est devenue exigible.
En ce qui concerne la T.V.A. prélevée sur une opération
qui est assimilée à une acquisition intracommunautaire
par l’article 25quater, il doit être en possession de la
pièce visée à l’article 5, § 2 de l’A.R. n° 1 et reprendre la T.V.A.
dans la déclaration se rapportant à la période où elle
est devenue exigible.
3. {xe "Importation"}Importations
5711
Un document d’importation désignant l’assujetti
comme destinataire et constatant le paiement de la
taxe est nécessaire. Lorsque la taxe qui est due par suite
d’une importation est payée sous le régime du report de
perception, elle n’est déductible que si elle est reprise au
cadre 57 de la déclaration relative à la période durant
laquelle elle est devenue exigible.
864
Q.R., Ch. repr., 2001-2002, n° 115, 19 mars 2002, 13979, Q. n° Bellot, 29 octobre
2001.
865
C.J.C.E., 21 avril 2005, n° C- 25/ 03, HE; Déc. n° E.T. 17.998 du 14 avril 1976,
Rev. T.V.A., n° 26, 221.
5712
Le système de la T.V.A. prévoit la déduction immédiate de
la taxe en amont ayant grevé les biens et services qui
ont été fournis à un assujetti des biens qu’il a importés
ou des acquisitions intracommunautaires de biens qu’il
a effectuées dans la mesure où il les utilise pour effec-
tuer une ou plusieurs opérations mentionnées à
l’article 45, § 1er, 1° à 3e du C.T.V.A., à savoir:
– des opérations taxées;
– des opérations exonérées en vertu des articles 39 à 42
(sixième partie, chapitre II);
– des opérations réalisées à l’étranger, qui ouvriraient
droit à déduction si elles étaient effectuées à
l’intérieur du pays867.
L’exercice du droit à déduction est limité aux taxes correspondant à
une opération soumise à la T.V.A., ou acquittées dans la mesure où elles
étaient dues.
Il ne s’étend pas à une taxe qui est due exclusivement parce qu’elle est
mentionnée sur la facture868.
Lorsqu’un assujetti fournit des services à un autre assujetti qui les
utilise pour effectuer une opération exonérée, celui-ci n’a pas, suivant
la Cour de justice, le droit de déduire la T.V.A. acquittée en amont,
même lorsque l’objectif ultime de l’opération exonérée est
866
C.J.C.E., 6 octobre 2009, aff. C-267/08, SPÖ Landesorganisation Kärnten, F.J.F.,
N° 2010/67.
867
Voir pour une application en matière des services de télécommunication prestés
par une entreprise italienne à une entreprise irlandaise: C.J.C.E.,
2 juillet 2009, aff. C-377/08, EGN BV – Filiale Italiana, J.O.C.E. C., n°
205, 10.
868
C.J.C.E., 13 décembre 1989,n° 342/87, Genius Holding, Rec., p. 4227; Rev. T.V.A.,
1991, n° 93, 37; Trib. Bruxelles, 11 avril 2002, Act. fisc., 2003, n° 11,
6-8, Cour. Fisc., 2002, n° 12.
5713
Les opérations qui sortent du champ d’application de la
T.V.A. ne donnent aucun droit à déduction de la T.V.A.
ayant grevé directement les frais qui s’y rapportent
exclusivement. En ce qui concerne les opérations qui
tombent en dehors le champ d'application de la T.V.A., on
ne peut pas invoquer le système correctif des services
taxables fictifs (cf. art. 19 C.T.V.A.) pour, malgré tout, dé-
869
C.J.C.E., 6 avril 1996, n° C-9/94, BLP Group, Rec., I-983; Rev. T.V.A., 1996,
n° 119, 187.
870
C.J.C.E., 29 octobre 2009, aff. C-29/08, AB SKF, A.F.T., 2010, n° 8-9, 71.
871
C.J.C.E., 8 juin 2000, n° C-98/98, Midland Bank, A.F.T., 2000, 11, 474-477;
F.J.F., N° 2000/189 et R.G.F., 2000, 11, 350-353, avec note de HENRION, S.;
SEPULCHRE, V., «Ouverture du droit à déduction de la T.V.A. en amont et as-
sujettissement mixte dans la jurisprudence européenne: évolution ou révolu-
tion en 2000 et en 2001?», R.G.F., n° 8, 2001, 254 et R.G.F., n° 10, 2001,
293, C.J.C.E., 22 février 2001, n° C-408/ 98, Abbey National, C.J.C.E.,
27 septembre 2001, n° C-16/00, Cibo Participations SA, T.F.R., 212, 1148,
avec note de STAS, D., F.J.F., N° 2001/250; C.J.C.E., 26 mai 2005, n° C-
465/03, Kretztechnik AG; THIRION, B., «Droit à déduction de la TVA: le con-
cept du lien direct et immédiat: un principe à géométrie variable?»,
R.G.F., 2004, n° 12, 22-28.
872
Cass., 13 octobre 2000, Fiscologue, 776, 1-2.
873
Cass., 27 novembre 1997, Cour. fisc., 1998, 234.
874
C.J.C.E., 7 décembre 2006, n° C-240/05, Eurodental F.J.F., 2008/129.
875
C.J.C.E., 12 février 2009, aff. C-515/07, Vereniging Noordelijke Land- en Tuin-
bouw Organisatie, J.O.C.E. C., 4 avril 2009, n° 82, 6.
876
C.J.C.E., 23 avril 2009, aff. C-460/07, Sandra Puffer, J.O.C.E. C., 20 juin 2009,
n° 141, 190.
877
Gand, 7 septembre 1994, R.W., 1994-1995, n° 38, 1296.
878
Gand, 20 mai 2008, Cour. fisc., 2008, 621.
879
Trib. Bruxelles, 8 février 2002, T.F.R., 2003, 285, avec note LIBERT, F.
880
Trib. Bruxelles, 17 octobre 1996, F.J.F., N° 1997/28.
881
Gand, 19 janvier 2010, Cour. fisc., 2010, 402.
882
Bruxelles, 21 juin 2001, BTW-percentages, 372, 6.
883
C.J.C.E., 26 septembre 1996, aff. C- 230/ 94, Renate Enkler, Rec., I-4517.
884
Décision n° E.T. 111.708 du 3 octobre 2006; Q.R., Ch., 2005- 2006, n° 133, 6245-
26247.
885
Trib. Gand, 22 septembre 2008, Cour. fisc. 2008, 689, note KELL, L.
886
C.J.C.E., 8 juin 2000, aff. C-400/98, Breitsohl, F.J.F., N° 2000/187.
5714
Il résulte de l’article 45, § 1er, que l’assujetti doit fournir
lui-même la preuve de l’existence du droit à déduction.
En d’autres termes, il doit démontrer que les livraisons
et services reçus ont été utilisés pour réaliser des opé-
rations donnant droit à la déduction888.
art. 46 et 48 § 1er C.T.V.A.
Si un assujetti est par avance certain que certains biens
et services seront utilisés pour d’autres opérations que
celles énumérées à l’article 45, § 1er, il ne peut pas exercer
de déduction889. Si un montant de T.V.A. entre partielle-
ment en ligne de compte pour la déduction (utilisation
{xe "Taxation mixte"}mixte à des fins privées et profes-
sionnelles ou à d’autres fins que celle de l’activité éco-
nomique), le montant déductible doit faire l’objet d’une
détermination provisoire (art. 48 § 1er C.T.V.A.). La déduc-
tion partielle dans le chef d’un assujetti partiel (art. 46
C.T.V.A.) est traitée aux nos 5732 et s.
5715
Peu importe que certaines dépenses ou charges profes-
sionnelles ne contribuent qu’indirectement à effectuer
les opérations visées à l’article 45, § 1er. Ainsi, la T.V.A. ver-
sée sur les biens d’investissement et frais généraux est
déductible sauf si la déduction est limitée ou exclue par
la loi.
La T.V.A. grevant les frais de déménagement des cadres étrangers est
déductible suivant les règles normales, pour autant que l’employeur
supporte ces frais de déménagement dans le cadre d’une activité éco-
nomique d’assujetti avec droit à déduction890.
Ce régime est strict. La déduction de la T.V.A. relative à tous les autres
coûts mentionnés dans le Com. IR est exclue (p. ex. l’intervention d’une
887
Trib. Bruges, 4 février 2009, Acc. & Fisc. 2009, n° 1.
888
G.P.F., VII, n° 45/ 53.
889
Q.R., Chambre, 2007-2008, n° 017, 2921-2923, Q. n° 123, CLAES, 29 avril 2008
consultables gratuitement sur www.monKEY.be; Anvers, 1er avril 2008, Fisco-
logue 2008, n° 1134, 11.
890
Q.R., Ch. repr., 1997-1998, n° 143, 19679.
891
Déc., E.T. 102.730, 13 décembre 2002; Q.R., Ch. repr., 1997-1998, n° 143, 19.679;
LAMPARELLI, T., «Déduction T.V.A. des frais exposés à la décharge de cadres
étrangers», R.G.F., 2003, n° 10, 8.
892
C.J.C.E., 22 février 2001, n° C-408/93, Abbey National PLC, A.F.T., 2001, n° 5,
248, avec note STAS, D.; R.G.F., n° 8, 2001, 282, avec note RIVERA, E.;
déc. n° E.T.111.708 du 3 octobre 2006.
893
C.J.C.E., 29 avril 2004, n° C-137/02, Faxworld Vorgründungsgesellschaft.
894
Trib. Namur, 4 février 2004, Trib. Bruxelles, 20 février 2004, MASSIN, I., «La
T.V.A. sur les frais de cessation d’activité est déductible», Fiscologue,
n° 937, 7-8; contra Trib. Louvain, 3 juin 2005, Fiscologue, n° 988, 14-15.
895
C.J.C.E., 3 mars 2005, n° C-32/03, l/S Fini H; T.F.R., 2005, 287, 780.
896
C.J.C.E., 27 septembre 2001, n° 16/00, Cibo Participations SA, T.F.R., 2001, 212,
1148, avec note STAS, D, F.J.F., N° 2001/250.
897
C.J.C.E., 13 mars 2008, n° C-437/06, Securenta Göttinger Immobilienanlagen und
Vermögensmanagement AG.
898
Q.R., Sénat, 2000-2001, n° 2-25, 31 octobre 2000, 1176. Q. n° 651, de Clippele,
15 mai 2000.
899
C.J.C.E., 26 mai 2005, n° C-465/03, Kretztechnik AG; voir aussi Trib. Gand,
24 octobre 2002, Fiscologue, n° 868, 3.
900
C.J.C.E., 8 février 2007, n° C-435/05, Investrand B.V.
901
C.J.C.E., 29 avril 2004, n° C- 77/01, EDM; Hoge Raad der Nederlanden, 9 juillet
2004, T.F.R., 2005, 180-181; Trib. Louvain, 26 mars 2004, Cour. fisc.,
2004/429- 433, AMAND, C. et DE RICK, F., «Is de BTW op kosten gerelateerd
aan de verkoop van aandelen aftrekbaar?», T.F.R., 2005, 155- 160, C.J.C.E.,
29 octobre 2009, aff. C-29/08, AB SKF.
902
Trib. Anvers, 10 octobre 2003, T.F.R., 2004, 269-273, avec note VANBIERVLIET, F.
903
Déc. n° E.T. 81.726 – E.T. 99.372, 9 août 2001.
904
C.J.C.E., 10 mars 2005, n° C-33/03, Commission c. Royaume-Uni.
905
Anvers, 30 janvier 2008, La lettre TVA 2009, n° 5, 2.
906
Cass., 26 février 2010, F.09.0007.F, Cour. fisc., 2010, 477.
5716
art. 48 C.T.V.A.
Comme il n’est pas toujours évident dans la pratique de
savoir quelle sera la destination réelle des biens et ser-
vices fournis, on se contente de leur destination pré-
sumée. Lorsqu’un assujetti ne peut présumer avec certi-
tude l’affectation qui sera donnée aux biens, la déduc-
tion de la taxe doit être admise908. Lorsque par la suite,
il est établi que la destination véritable est différente
de la destination présumée, la déduction opérée peut ou
doit être rectifiée par voie de révision (art. 48 C.T.V.A.).
Cette rectification a parfois lieu d’une façon indirecte
par l’imposition d’un {xe "Pré lè vement"}prélèvement (li-
vraison à soi-même). Dans ce cas, aucune révision ne doit
être opérée.
Suivant la Cour de cassation, il faut faire une distinc-
tion entre, d’une part, le cas dans lequel les biens ne
sont que partiellement utilisés comme moyens
d’exploitation, et dont la part relative de l’utilisation
professionnelle ne varie pas au fil du temps, et, d’autre
part, le cas dans lequel l’affectation professionnelle
des biens change au cours de la {xe "TVA – Pé riode de ré
vision"}période de révision. Ce n’est que dans ce dernier
cas qu’existe la possibilité de révision. Pour les biens
dont l’utilisation professionnelle est limitée depuis le
début, et qui ne change pas au cours de la période de
révision, la déduction de la T.V.A. est simplement limitée
en fonction de l’affectation professionnelle du moyen
professionnel, et il n’y a pas lieu d’appliquer les règles en
matière de révision909.
907
Bruxelles, 5 octobre 2007, F.J.F., N° 2008/113.
908
Q.R., ch., 2007-2008, n° 017, 2921-2923, Q. n° 123, Claes, 29 avril 2008.
909
Cass., 27 septembre 2001, Fisc. Act., 2001, n° 39, 6.
5716,10
Ces principes issus de la jurisprudence sont écartés à
partir du 1er janvier 2011. A partir de cette la date, la Di-
rective T.V.A. est adaptée et la législation nationale
doit être alignée sur la Directive modifiée 913. A partir de
2011, l'assujetti est tenu à cet effet de limiter la déduc-
tion T.V.A. au prorata de l'utilisation affectée aux acti-
vités professionnelles de l'assujetti. Cette 'déduction
proportionnelle' est obligatoire pour la T.V.A. sur les
biens immobiliers. Les Etats membres ont toutefois la pos-
sibilité d'appliquer la déduction 'proportionnelle' éga-
lement pour des 'biens meubles de nature durable'. Les
910
C.J.C.E., 11 juillet 1991, n° C-97/90, Lennartz, Rec., I-3795; C.J.C.E., 8 mai
2003, n° 0296/00, Wolfgang Seeling; C.J.C.E., 14 juillet 2005, n° C-434/03,
P. Charles et T.S. Charles-Tijmens; C.J.C.E., 23 avril 2009, aff. C-460/07,
Sandra Puffer, J.O.C.E. C., n° 141, 190; Trib. Liège 12 février 2004, Fisc.
Act., 2004, n° 24, 4-6; Trib. Liège, 1er juin 2004, F.J.F., N° 2005/111.
911
Suivant la Cour d'appel de Gand, la base d'imposition, à savoir les dépenses
exposées, doit être calculée en fonction de la longévité économique du bien
d'investissement et non en fonction du délai de révision. Voir Gand
9 septembre 2008, T.F.R. 2009, n° 354, 90.
912
C.J.C.E., 23 avril 2009, aff. C-460/07, Sandra Puffer, J.O.C.E. C., n° 141, 190.
913
Directive 2009/162/UE du Conseil modifiant diverses dispositions de la Directive
T.V.A., J.O.C.E. L., 15 janvier 2010.
5717
art. 49 3° C.T.V.A.
Compte tenu de l’article 49, 3° du C.T.V.A., l'administra-
tion belge estimait qu'un assujetti pouvait déduire une
partie de la T.V.A. versée sur un bien d’investissement qu’il
a acquis et utilisé à un moment où il n’était pas encore
assujetti914.
Ce point de vue ne semblait pourtant pas conforme aux
dispositions de la Directive T.V.A. telles qu’elles sont in-
terprétées par la Cour de justice. L’article 20 de la
Sixième Directive entre-temps abrogée en matière de la
révision de la T.V.A. déduite ne comprend en effet pas de
disposition concernant la naissance d’un droit à la
déduction. Suivant la jurisprudence de la Cour, cette
disposition se limite à déterminer la méthode de calcul
pour la révision de la déduction initiale, ce qui fait
qu’elle ne saurait donc donner naissance à un droit à
déduction, ni transformer la taxe acquittée par un
assujetti en relation avec ses opérations non taxées en
une taxe déductible915.
Sur base de ceci, un organisme de droit public qui
achète un bien d’investissement en tant qu’autorité pu-
blique, et par conséquent en qualité de non-assujetti,
et qui par la suite vend ce bien en qualité d’assujetti, ne
bénéficie pas, dans le cadre de cette vente, d’un droit à
régularisation en vue d’opérer une déduction de la
T.V.A. acquittée lors de l’achat de ce bien 916. L'administra-
tion a, par conséquent, adapté sa position en la matière
à partir du 1er juillet 2005917. Se référant à la jurispru-
dence européenne, le Ministre affirme que lorsqu'une
personne physique ou une personne morale a acheté un
bien en qualité de non-assujetti, qu'elle acquiert ensuite
la qualité d'assujetti et qu'elle utilise ce bien comme bien
d'investissement pour son activité économique, il ne lui
914
Déc. E.T. 18235, 10 novembre 1976; Q.R., Sénat, 1981-1982, 5, 115, Q. n° 25,
26 janvier 1982, Jorissen, Rev. T.V.A., 1982, n° 53.
915
C.J.C.E., 11 juillet 1991, n° C-97/90, Lennartz, Rec., 1991, I- 03795. Q. n° 122
CLAES 29 avril 2008, Q.R. Chambre 2007-2008, n° 028, 7177-7180.
916
C.J.C.E., 2 juin 2005, n° C-378/02, Waterschap Zeeuws Vlaanderen; F.J.F.,
N° 2006/13. STAS, D., «Ruime toepassing ‘positieve btw-herziening be-
drijfsmiddelen’ behoort tot het verdelen», Act. Fisc., 2006, n° 4.
917
Déc. n° E.T.110.412, 20 décembre 2005.
918
Q.R., Chambre 2007-2008, n° 028, 7177-7180, Q. n° 122 CLAES, 29 avril 2008. Pour
un commentaire de la position administrative: BUELENS B., «Btw-herzieningen
bij stijgend bedrijfsmatig gebruik: blijft fiscus van twee walletjes
eten?», Fisc. Act. 2008, n° 38, 4.
919
Trib. Bruges, 8 décembre 2009, Cour. fisc., 2010, 431.
5718
art. 13 A.R. n° 3
{xe "TVA – Exoné rations"}Les activités immobilières ou
financières exemptées de T.V.A. n’ont pas d’influence sur
la déduction de la T.V.A. si elles sont accessoires à des
activités taxées (art. 13 A.R. n° 3).
La vente par une entreprise de construction d'immeubles réalisés pour
son propre compte ne saurait être qualifiée d'«opération accessoire
immobilière» au sens de cette disposition, dès lors que cette activité
constitue le prolongement direct, permanent et nécessaire de son
activité taxable en matière de construction920.
Les produits financiers perçus par une entreprise de gestion
d’immeubles en rémunération de placements, effectués pour son propre
compte, de fonds versés par les copropriétaires ou les locataires, sont
des rémunérations de prestations de services exemptées et sont donc à
inclure dans le dénominateur de la fraction servant au calcul du
prorata de déduction. De plus, la perception des intérêts constituait
le prolongement direct, permanent et nécessaire de l’activité taxable
du syndic. Par conséquent, les placements du syndic ne sauraient être
qualifiés d’opérations accessoires qui ne devraient pas influencer la
déduction de la T.V.A. (art. 13 A.R. n° 3 ), mais bien une activité financière
exemptée de T.V.A. Par conséquent, en cas d’application du prorata
général de déduction par régie, ces revenus de placements devaient
être mentionnés au dénominateur de la fraction921.
920
C.J.C.E., 29 octobre 2009, aff. C-174/08, NCC Construction Danmark, F.J.F., N°
2010/69.
921
C.J.C.E., 11 juillet 1996, n° C-306/94, Régie dauphinoise, Rec., I-3695; F.J.F.,
N° 1996/351.
5719
Le tréfoncier qui concède un droit de superficie sur
lequel se trouve un bâtiment neuf pour l’application de
la T.V.A. peut déduire la totalité de la T.V.A. grevant les
frais de construction du bâtiment:
– si le prix réclamé pour la constitution du droit de
superficie atteint au moins 95 % du prix de construc-
tion du bâtiment en pleine propriété, dans la mesure
où le droit est établi pour une durée inférieure à 10
ans;
– si le prix réclamé atteint au moins 97,5 % du prix de la
construction du bâtiment en pleine propriété, dans
la mesure où le droit est établi pour une période
égale ou supérieure à 10 ans 923.
Une solution similaire est applicable en cas de cession
d’un usufruit924.
5720
La déduction est autorisée pour les {xe "Cadeaux com-
merciaux"}cadeaux commerciaux de faible valeur (moins
de 50,00 EUR, T.V.A. exclue)925.
922
C.J.C.E., 29 avril 2004, n° C-77/01, EDM; STAS, D., «EDM: het finale holdingar-
rest», T.F.R., 2004, 775-781; WOLF, R.A., «EDM: New guidance from Luxem-
bourg», International Vat Monitor, 2004, 251-255.
923
Q.R., Ch. repr., 1994-1995, 13476, Q. n° 710, de Clippele, 22 septembre 1993;
Q.R., Ch., 2005- 06, n° 125, 24557-24558, Q. n°1276, Devlies, 8 mai 2006.
924
Q.R., Sénat, 1989-90, 2271, Q. n° 249, Vander Borght, 24 août 1990, Rev. T.V.A.,
1990, n° 92, 519.
925
Rev. T.V.A., 1976, n° 25, Déc. n° 571, 151; Circ. n° 103 du 31 décembre 1970,
§ 37. Ce montant s’applique à partir du 1er janvier 2001 (voir «Adaptation
des dispositions administratives en matière de menus cadeaux et avantages
sociaux», http://fiscus.fgov.be); antérieurement, ce montant s’élevait à
12,50 EUR ou 500 BEF.
926
Déc. n° E.T. 9974, 13 janvier 1972, Rev. T.V.A., n° 6, 198.
927
Déc. n° E.T. 12155, 14 juillet 1972, Rev. T.V.A., n° 9, 528.
928
Déc. n° E.T. 25192, 23 février 1977, Rev. T.V.A., n° 29, 247.
929
Déc. n° E.T. 22421, 29 janvier 1976, Rev. T.V.A., n° 25, 151.
930
C.J.C.E., 30 septembre 2010, aff. C-581/08, EMI Group Ltd, J.O.C.E., 20 novembre
2010, n° 317, 7, T.F.R., 2010,n°389, 876.
5721
art. 4 A.R. n° 3
En pratique, la déduction ne s’opère que dans la décla-
ration T.V.A. qui se rapporte à la période au cours de
laquelle le droit à déduction est né. Le droit à déduc-
tion peut toutefois encore être exercé dans une décla-
ration T.V.A. relative à une période suivante déposée
avant l’expiration de la troisième année civile qui suit
celle durant laquelle la taxe à déduire est devenue exi-
gible931.
Le délai de prescription relatif à l’exercice du droit à
déduction s’élevait, avant l’entrée en vigueur de
l’article 4 modifié de l’A.R. n° 3, à deux ans après la pé-
riode au cours de laquelle le droit était né. Après
l’expiration de ce délai, le droit à déduction pouvait
toutefois encore être exercé dans les cinq ans à partir
de la naissance du droit à déduction, moyennant une
demande écrite et l’autorisation du service de con-
trôle local932.
Le nouveau délai de prescription du droit à déduction
constitue une mise à niveau par rapport au délai de re-
couvrement ordinaire de trois ans, ce qui avait déjà été
annoncé lors de l’entrée en vigueur de la nouvelle
procédure fiscale. Si le droit à la déduction est né
avant le 7 juillet 2003, mais qu’il n’a pas encore été exer-
cé à cette date, l’ancien délai et les anciennes procé-
dures restent d’application. Dans le cas où le droit à la
déduction est né après le 6 juillet 2003, c’est par contre
le nouveau délai qui s’applique933.
931
Art. 4 A.R. n° 3, tel que modifié par l’A.R. du 16 juin 2003, M.B., 27 juin 2003.
932
Circ. n° 29 de 1975.
933
21.04.04/1 – Informations et communications (A.F.E.R. – T.V.A.).
5723
Toute limitation du droit à déduction conféré aux
assujettis doit, en raison de son incidence sur la
charge fiscale, s’appliquer de manière similaire dans tous
les Etats membres et suppose, en conséquence, une dispo-
sition communautaire l’autorisant expressément934. En
l’absence d’une telle disposition, ce droit à déduction
doit s’exercer immédiatement pour la totalité des taxes
ayant grevé les opérations effectuées en amont935.
La Directive T.V.A. prévoit un régime de transition pour
les limitations du droit à la déduction qui existaient
dans l'Etat membre concerné à l'époque de l'entrée en
vigueur de la Directive T.V.A. Sur la base de la clause de
'stand still'936, les limitations qui existaient à ce moment
peuvent être maintenues, pour autant que ces limita-
tions n'aient pas de portée générale, à savoir une limita-
tion qui s'applique à toute dépense exposée pour l'acqui-
sition des biens quel que soit sa nature ou son but. La
clause de 'stand still' n'autorise que les limitations
existantes qui portent sur des biens ou services spéci-
fiques. C'est pourquoi, est contraire à la Directive T.V.A.,
un régime national qui limite d'une manière générale le
droit à déduction dans la mesure où l'achat de biens a
été subsidié par des fonds publics937. Est contraire à la
Directive T.V.A., la législation nationale qui exclut de
manière générale le droit à déduction de la T.V.A. sur
toutes les rémunérations qui sont payées à une entre-
prise établie dans un «paradis fiscal»938.
934
C.J.C.E., 23 avril 2009, aff. C-74/08, PARAT Automotive Cabrio Textiltetöket
Gyártó kft, J.O.C.E. C., n° 141, 16.
935
C.J.C.E., 21 septembre 1988, n° 50/87, Commission c. France, Rec., 4797; F.J.F.,
N° 1990/64; Rev. T.V.A., 1996, n° 119, 163; C.J.C.E., 6 juillet 1995, n° C-
62/ 93, BP Soupergaz, Rec., I-1883.
936
Art. 176, al. 2, Directive 2006/112/CE (anciennement: art. 17, al. 6 Sixième
Directive).
937
C.J.C.E., 23 avril 2009, aff. C-74/ 08, PARAT Automotive Cabrio Textiltetöket
Gyártó kft, J.O.C.E. C., n° 141, 16. Voir aussi: C.J.C.E., 23 avril 2009,
aff. C-460/07, Sandra Puffer, J.O.C.E. C., n° 141, 190.
938
C.J.C.E., 30 septembre 2010, aff. C-395/09, Oasis East, J.O.C.E., 20 novembre
2010, n° 317, 10, T.F.R., 2010, n° 389, 877.
5724
art. 45 § 2 C.T.V.A.
Conformément à l’article 45, § 2 du C.T.V.A., la déduction
ne peut en aucun cas dépasser 50 % de la T.V.A. acquittée
lors de la livraison, de l’importation et de l’acquisition
intracommunautaire de véhicules automobiles servant
au transport par route de personnes et/ou de mar-
chandises, et pour les biens et les services se rapportant
à ces véhicules939.
– Même si le véhicule est utilisé à des fins exclusivement profession-
nelles, la déduction reste limitée à 50 %. La T.V.A. non déductible
lors de l’achat ou de l’importation constitue un élément de la va-
leur d’acquisition ou de placement qui entre en ligne de compte
pour la détermination du montant de l’éventuelle plus-value ou
moins- value imposable940.
– En cas d’utilisation mixte, la quotité d’utilisation professionnelle
des frais de {xe "Voiture"}voiture est établie d’après celle retenue en
matière d’impôts sur les revenus pour le dernier exercice
d’imposition contrôlé. Ensuite, la déduction ne doit faire l’objet
d’une révision que lorsque la différence entre la quotité provi-
soirement appliquée et celle définitivement admise atteint 10 % ou
plus.
– Lorsque la proportion de l’utilisation mixte est de plus de 50 %
pour l’usage privé, la déduction est, sur base des règles normales,
limitée à la partie de l’usage privé qui dépasse 50 % (par exemple, dé-
duction de 2/7 pour une voiture qui est utilisée 2 jours par semaine
pour des besoins professionnels).
– L’article 45, § 2 du C.T.V.A. doit être appliqué malgré le fait que
l’avantage de toute nature soit soumis à la T.V.A.941.
– La T.V.A. sur les coûts de construction et d’entretien relatifs à un
garage pour le personnel est entièrement déductible942. La limita-
tion de déduction ne s’applique pas non plus à la T.V.A. grevant la
location ou l’utilisation d’emplacements de parking943.
– La limitation de la déduction ne vaut que pour les frais qui con-
cernent des voitures qui sont la propriété de l’assujetti qui occa-
sionne ces frais, ou qu’il prend en location, ou qu’il détient en lea-
sing. Il n’y a pas de limitation de la déduction pour les frais de
transport par taxi944 ou pour la location d’un parking sur lequel
sont garées les voitures du personnel945.
939
Informations et communications (A.F.E.R. – T.V.A., 1er janvier 2006); Circ.
10/1987 complétée par la Circ. 25/1990. Voir Cass., 15 novembre 2001,
F.J.F., N° 2002/57 et Trib. Louvain, 14 juin 2002, Fiscologue, n° 868, 3:
ces circulaires n’ont pas de force légale et ne peuvent servir que
d’indications.
940
Q.R., Sénat, 1985-1986, n° 163, 831, 12 mars 1986, Q. n° 143, Van Grembergen,
Rev. T.V.A., 1986, n° 73, 340.
941
Circ. 4/1996 du 9 mai 1996, Rev. T.V.A., n° 121, 423.
942
Q.R., Ch. repr., 1993-1994, n° 100, 28 mars 1994, 10108, Q. n° 921, Van Parijs,
Rev. T.V.A., 1994, n° 109, 703.
943
Q.R., Ch., 2004-2005, n° 53, 8164-8165, Q. n° 444, Fournaux, 27 juillet 2004.
944
Rev. T.V.A., 1973, n° 10, Déc. n° 352, 67.
945
Rev. T.V.A., 1976, n° 25, Déc. n° 572.
946
Gand, 30 janvier 1986, Rev. T.V.A., 1987, n° 77, 210, MARCKX, J., Cour. fisc.,
1987, 87/400; VANDEBERGH, H., B.T.W.-Vraagstukken, Anvers, Kluwer Rechtswe-
tenschappen, 1987, 54; contra: Gand, 27 avril 1998, F.J.F., N° 1998/206;
Trib. Bruges, 11 décembre 1985, Cour. fisc., 1987, 87/210; C.J.C.E., 8 mars
1988, Fiscologue, 1988, n° 200. Voir aussi: Trib. Anvers, 29 avril 1996,
A.F.T., 1996, 38, 15.
947
Rev. T.V.A., 1986, n° 71, Déc. n° 858, 153.
948
Voir Cass., 15 novembre 2001, F.J.F., N° 2002/57 et Trib. Louvain, 14 juin 2002,
Fiscologue, n° 868, p. 3 ces circulaires n’ont pas de force légale et ne
peuvent servir que d’indications.
949
Circ. n° AAF/2005-1124 (AAF 12/2006), 6 juin 2006.
950
Trib. Bruges, 2 avril 2001, Fiscologue, 818, 12; Q.O. Moerman F., 24 octobre
2000, Commission des finances de la Chambre, Fisc. Act., 2001, n° 5, 5.
951
Circ. 10/1987 complétée par la Circ. 25/ 1990.
952
C.J.C.E., 8 janvier 2002, n° C-409/99, Metropol Treuhand en Stadler.
953
DE RAEDT, commentaire C.J.C.E., 8 janvier 2002 dans A.F.T., n° 3, mars 2002,
p. 141; Anvers, 13 janvier 2003, Fisc. Act., 2004, n° 7, p. 4-6; Trib.
Gand, 21 avril 2004, Fiscologue, n° 948, p. 10.
954
Cass., 2 octobre 2003, F.J.F., N° 2004/56.
955
Rev. T.V.A., 1987, n° 77, Déc. n° 871, 220, Déc., 871, Cour. fisc., 1987, 87,
185; Q.R., Ch. repr., 1990- 1991, n° 153, 13090, 28 février 1991, Q.
n° 726, Breyne, 28 février 1991, Rev. T.V.A., 1991, n° 95, 249.
956
Circ. n° 19 de 1975, Rev. T.V.A., 1976, n° 24; Q.R. Chambre 2008-2009, n° 051,
208-210, Q. n° 246 GOYVAERTS 22 janvier 2009 et Q.R., Chambre 2008-2009,
n° 066, 100-101,Q. n° 518 JEHOLET, 15 juin 2009.
957
C.A., 13 février 2002, n° 36/ 2002, F.J.F., N° 2002/118, critique par VANDEN-
BERGHE, L., dans Fisc. Act., 2002, n° 14, 3.
958
Cass. 19 janvier 2007, F.J.F., N° 2007/203, Déc. N° E.T.113.611, 7 novembre 2007;
AGACHE, L., «Aftrek BTW op verhuurde wagens: cassatie neemt afscheid van
het grote publiek», T.F.R., 2007, n° 323, 500.
959
Q.R., Sénat, 1975-1976, n° 40, 1673, 18 juin 1976, Q. n° 140, Lagae, 18 juin
1976, Rev. T.V.A., 1976, n° 27, 328.
960
Bruxelles, 24 novembre 1987, F.J.F., N° 1988/106; Cour. fisc., 1988, 88,645, Rev.
T.V.A., 1989, n° 87, 292; contra Trib. Anvers, 29 avril 1996, Act. fisc.,
1996, 38/15.
961
Anvers, 21 septembre 1994, F.J.F., N° 1995/98; voir également Cass., 1er février
1996, F.J.F., N° 1996/79. Dans le cas particulier dans lequel une personne
physique associée et gérante d'une société à laquelle elle avait donné du-
rant plusieurs années une voiture en location, moyennant un loyer qui
n'avait rien de symbolique, l'administration accepte que la personne phy-
sique n'acquiert pas la qualité d'assujetti: Q.R., Chambre 2008-2009,
n° 051, 199-201, Q. n° 206 BROTCORNE, 19 janvier 2009 sources consultables
gratuitement sur www.monKEY.be.
962
Anvers, 25 avril 2006, T.F.T 310, 15 novembre 2006, 852.
963
Gand, 16 septembre 2003, F.J.F., N° 2004/145.
964
Gand, 9 juin 2009, Fiscologue, 2010, n° 1197, 12.
965
Q.R., Sénat, 2000-2001, 4 septembre 2001, 2-40, 2021. Q. n° 1218, Nyssens du
19 mars 2001; contra: voir Anvers, 9 décembre 1996, BTW- practicum, Stan-
daard Uitgeverij. n° 8831.
966
Déc. n° E.T.113.611 du 7 novembre 2007; Trib. Gand, 7 juin 2001, Fiscologue, 836,
7; Trib. Anvers, 11 avril 2002, Cour. fisc., n° 14, 488; Trib. Anvers,
5 juin 2002, Fiscologue, 862, 10; Trib. Bruxelles, 10 janvier 2003, Fisco-
logue, 893, 11 et Trib. Anvers, 1er octobre 2003, Fiscologue, 908, 7; Trib.
Hasselt, 19 novembre 2003, T.F.R., 2004, 330-336 avec note AGACHE, L.;
Trib. Liège, 28 avril 2005, Fiscologue, n° 984, 19; Anvers, 25 avril 2006,
commenté dans «Aftrek BTW of vervangwagen: zwanenzang van een ‘specifieke’
economische activiteit», T.F.R., 2006, n° 310, 855.
5726
Dans l’action en manquement n° C-43/96 introduite par la Commission
européenne contre la France, la Commission considère comme fonda-
mentale la reconnaissance du principe du droit à déduction de la
T.V.A. sur l’acquisition d’un moyen de transport, lorsque ce bien cons-
titue pour un assujetti l’objet même de son activité. En effet, sans ces
biens, l’activité au titre de laquelle l’opérateur économique est assu-
jetti, ne peut tout simplement avoir lieu968. La Commission estime que
cette limitation du droit à déduction ne peut avoir pour objet, ni
pour effet, de permettre aux Etats membres de déroger à un des prin-
cipes essentiels de la Sixième Directive, à savoir la déduction à chaque
stade de la T.V.A. payée en amont. Une telle interprétation serait dis-
proportionnée par rapport au but recherché.
Dans son arrêt du 18 juin 1998, la Cour a toutefois décidé que les mots
«toutes les exclusions», utilisés à l’article 17, § 6, al. 2, de la Sixième Di-
rective comprennent également les dépenses qui ont un caractère
strictement professionnel. Ainsi, cette disposition autorise les Etats
membres à maintenir des règles nationales qui excluent le droit à
déduction de la T.V.A. afférente aux moyens de transport consti-
tuant l’outil même de l’activité de l’assujetti969. Cette position a été
explicitement confirmée dans l’arrêt Royscot Leasing Ltd., de même que
le fait que les Etats membres peuvent maintenir les exclusions du
droit à déduction de la T.V.A. jusqu’au moment où le Conseil aura fixé
lui-même d’autres prescriptions en vertu de l’article 17, § 6 de la Sixième
Directive970.
Une limitation forfaitaire du droit à la déduction de la T.V.A. relatif
aux véhicules qui ne sont pas utilisés exclusivement à des fins profes-
sionnelles, sur base d’une autorisation du Conseil conformément à la
967
Bruxelles, 4 février 2010, Fisc. Act., 2010, n° 11, 16.
968
J.O.C.E., 30 mars 1996, n° C-95, 11.
969
C.J.C.E., 18 juin 1998, n° 43/96, Commission c. France, Rec., 1998, I-3903.
970
C.J.C.E., 5 octobre 1999, n° 305/97, Royscot Leasing Ltd., Weekoverzicht H.V.J.,
n° 25/99, 16; T.F.R., n° 179, 2000, p. 364, avec note DAUW, P. Voir aussi
en ce qui concerne la portée de la clause de stand still de l'art. 17, 6
Sixième Directive (art. 176 Directive 2006/112/CE): C.J.C.E., 11 décembre
2008, aff. C-371/07, Danfoss A/S, AstraZeneca A/S, J.O.C.E. C., 7 février
2009, n° 32, 7; C.J.C.E., 22 décembre 2008, aff. C-414/07, Magoora sp. z
o.o., J.O.C.E. C., 21 février 2009, n° 44, 17 et C.J.C.E., 23 avril 2009,
aff. C-74/08, PARAT Automotive Cabrio Textiltetöket Gyártó kft, J.O.C.E.
C., 20 juin 2009, n° 141, 16.
5726,50
La question se pose toutefois de savoir si la nouvelle
définition de l’article 45, § 2 du C.T.V.A. à partir du 1er
janvier 2006 introduit par l’article 107 de la Loi-
programme du 27 décembre 2005972 et en vigueur à partir
du 1er janvier 2006, pour mettre fin à un certain nombre
de discussions concernant la portée de la limitation de
la déduction (p. ex. définition de la camionnette, dé-
duction intégrale de la T.V.A. pour les assujettis dont
l’activité économique consiste en la vente et/ou la lo-
cation de véhicules automobiles) ne constitue pas une
extension de l’ancienne limitation de déduction et n’est
pas ainsi contraire à ce qu’on appelle la clause
standstill de l’article 17 § 6 de la Sixième Directive973.
5727
art. 45 § 2 al. 2 c) C.T.V.A.
En vertu de l’article 45, § 2, al. 2, c, la limitation de la
déduction n’est pas applicable aux moyens de transport
neufs, au sens de l’article 8bis, § 2 (et autres que ceux
destinés à être loués ou vendus par un assujetti dont
l’activité économique consiste en la location ou la
vente de voitures), qui font l’objet d’une livraison in-
tracommunautaire qui est exemptée sur la base de
l’article 39bis. Dans ce cas, la déduction n’est exercée
qu’à l’intérieur des limites et à concurrence du mon-
tant de T.V.A. qui serait exigible sur cette livraison si
elle n’avait pas été exemptée sur la base de l’article 39bis
précité.
971
C.J.C.E., 29 avril 2004, n° C-17/01, Walter Sudholz.
972
Art. 107 Loi du 27 décembre 2005, M.B., 30 décembre 2005.
973
LAMPARELLI, T., «Déduction et véhicules automobiles: l’article 45, § 2 ‘nouveau’
du Code de la T.V.A. est arrivé!», Act. fisc., 2006/1, 6; Informations et
Communications, 01.01.06/1 5 A.F.E.R.-T.V.A.; SEPULCHRE, V., «La déduction
de la T.V.A. pour les véhicules automobiles – Etat des lieux au 1er janvier
2006», R.G.F., 2006, n° 8, 3-13; en sens contraire Circ. n° AAF/2005-1124
du 6 juin 2006.
Chapitre V
{xe "TVA – Dé duction –
Exclusion"}Exclusion du droit à
déduction
5729
art. 45 § 3 à 5 C.T.V.A.
Sur base de l’article 45, § 3 à 5 du C.T.V.A., n’est pas prise en
compte pour la déduction, la T.V.A. ayant grevé:
974
Q.R., Sénat, 1996-1997, n° 47, Q. n° 240, Milquet, 9 mai 1997, Rev. T.V.A.,
n° 130, 1009.
975
Q.R. Chambre 1994-1995, n° 144, 15402-15404, Q. n° 1411, BREYNE, 2 février 1995,.
Voir aussi: Trib. Namur, 19 mars 2008, Cour. fisc. 2008, 601.
976
Trib. Bruxelles, 21 septembre 2009, Cour. fisc., 2009, 645-650.
977
Trib. Bruxelles, 21 septembre 2009, Cour. fisc., 2009, 645-650.
978
Rev. T.V.A., 1981, n° 48, Déc. n° 750, 274.
979
Rev. T.V.A., 1974, n° 15, Déc. n° 455, 196.
980
Trib. Bruxelles, 6 juin 2003,T.F.R. 2004, 257, 275.
981
Rev. T.V.A., 1972, n° 5, Déc. n° 215, 83.
982
Rev. T.V.A., 1976, n° 25, Déc. n° 569, 150.
983
Rev. T.V.A., 1978, n° 34, Déc. n° 644, 298.
984
Rev. T.V.A., 1978, n° 37, Déc. n° 677, p. 877; Trib. Anvers, 15 mai 1987, Rev.
T.V.A., 1988, n° 81, 249.
985
Trib. Verviers, 6 juin 1988, Rev. T.V.A., 1989, n° 85; F.J.F., N° 1989/66.
986
Rev. T.V.A., 1991, n° 94, Déc. n° 940, Q.R., Ch. repr., 1993-1994, 8107,
19 octobre 1993, Q. n° 750, Van den Eynde, 19 octobre 1993, Rev. T.V.A.,
1994, n° 108.
987
Q.R., Ch., 2005-2006, n° 113, 21557-21560, Q. n° 1064, Devlies, 11 janvier 2006.
988
Déc. n° E.T. 96.920, 30 août 2000, Rev. T.V.A., 145, 139.
989
Déc., 6 mars 2000, Rev. T.V.A., n° 145, 126.
990
C.J.C.E., 19 septembre 2000, n°. C-177/99 et C-181-99, Ampafrance SA, A.F.T.,
n° 2, 2001, 81, avec note STAS, D.
991
Cass., 8 avril 2005, Cour. fisc., 2005/355; Q.R., Ch., 2005-2006, n°113, 21557-
21560, Q. n°1064, Devlies, 11 janvier 2006.
992
Trib. Anvers, 16 mai 1995, Cour. fisc., 95/384; Anvers, 15 mars 1999, F.J.F.,
N° 1999/239; Trib. Bruges, 18 mars 2003, Fisc. Act., 2003, n° 30, 1-2;
Trib. Anvers, 19 mars 2003, Fiscologue, 912, 10-11; Trib. Liège, 29 avril
2003, Fiscologue, 912, 11; Trib Anvers, 4 juin 2003, Fiscologue, 912, 11,
Trib. Bruges, 17 juin 2003, Fiscologue, 912, 11-12; Q.R., Ch. repr., 1999-
2000, n° 24, 2737, Q. n° 129, Fournaux, 24 novembre 1999. Gand, 29 avril
2008, La lettre TVA 2008, n° 14, 1; Anvers, 18 décembre 2007, R.G.F. 2008,
n° 8, 7. Suivant le Tribunal de première instance de Louvain, le régime sur
le plan de la T.V.A. ne peut pas être étendu comme tel aux impôts sur les
revenus (Trib. Louvain 6 mars 2009, Fiscologue, 2009, n° 1157, 4).
993
Déc. E.T. 109.632, 24 juillet 2005; Q. or. n° 7582, Chabot, 29 juin 2005, C.R.A.,
Commission des finances de la Chambre, Com. 665, 23-24; Q.R. Chambre 2007-
2008, n° 8, 512-515, Q. n° 53, DEVLIES, 11 janvier 2008; Trib. Anvers,
9 janvier 2006; contra. Gand, 14 février 2006 et Trib. Hasselt 11 février
2009, Fiscologue 2009, n° 1149, 12.
994
Cass., 11 mars 2010, F.09.0019.N, Acc. & Fisc., 2010, n° 14.
995
Trib. Hasselt, 11 février 2009, F.J.F., N° 2010/172, T.F.R., 2009, n° 369, 871.
5730
{xe "Avantages de toute nature"}L’assujetti qui achète
des biens pour les offrir gratuitement à ses membres du
personnel pour leurs besoins privés ne peut pas déduire
la T.V.A. lorsque la destination de ces biens est connue
dès leur acquisition997. Lorsque les biens sont prélevés
du stock pour cette destination, l’assujetti effectue un
prélèvement et il doit payer la T.V.A. sur le prix d’achat
de ces biens. Lorsqu’il prélève des biens qu’il a fabriqués, il
doit payer la T.V.A. sur le prix de revient des biens ainsi
fabriqués. Ces taxations internes excluent la révision
de la taxe.
996
Q.R., Ch., 2006-2007, n° 161, 31396- 31398, Q. n° 1564, Pieters, 5 février 2007;
Q.R., Ch., 2007-2008, n° 8, 512-515, Q. n° 53, Devlies, 11 janvier 2008.
997
VANDENDRIESSCHE, P., «Voordelen van alle aard en geschenken: wat met de BTW?»,
A.F.T., 1996, 20-36.
5731
Lorsque des biens sont cédés ou lorsque des prestations
de services sont effectuées sans contrepartie à fournir
par l’acheteur des biens ou le preneur de services, au-
cune T.V.A. ne doit lui être portée en compte et le four-
nisseur de biens ou prestataire de services ne peut pas
opérer de déduction998. Cela donne éventuellement lieu
à la taxation d’un prélèvement ou à une révision de la
déduction si la déduction avait été opérée.
– Les objets accordés en prime dans le cadre d’une promotion-vente:
l’opération est considérée comme une offre portant sur un en-
semble de marchandises vendues pour un prix unique par laquelle
les objets offerts en prime sont également imposés; la T.V.A. payée
pour l’objet obtenu en prime peut par conséquent être déduite999.
– L’exécution gratuite d’une clause de garantie n’est pas soumise à la
T.V.A., mais la déduction peut être appliquée pour la T.V.A. payée pour
l’acquisition des biens et des services utilisés pour satisfaire à cette
obligation de garantie1000.
– Les soi-disant cadeaux qui représentent en réalité la contrepartie
d’un service fourni (par exemple à l’occasion d’une campagne publi-
citaire pour rapporter des clients) doivent être soumis à la T.V.A. et
autorisent, parallèlement, la déduction de la T.V.A.1001.
– Lorsqu'une entreprise de consultants est amenée à organiser gra-
tuitement des conférences à l'attention de toute personne, et cela
afin d'informer ses clients sur l'utilité de recourir à ses services, il
convient de considérer que les frais exposés à l'occasion de ces
conférences constituent des frais généraux relatifs à l'ensemble de
l'activité économique de cette entreprise. Les taxes ayant grevé de
tels frais sont donc déductibles, conformément à l'article 45, § 1er,
du C.T.V.A., sauf, évidemment, dans la mesure où une partie de ces
frais concernerait de la nourriture et/ou des boissons, pour les-
quelles le droit à déduction est en toute hypothèse exclu par
l'article 45, § 3, 3° du C.T.V.A.1002.
Chapitre VI
Déduction dans le cas d’un assujetti
partiel
998
En ce qui concerne le «don» d’articles de sport à une association sportive, la
déduction est admise, voir Trib. Malines, 26 février 1987, Cour. fisc.,
1987, 87/358; VANDEBERGH, H., B.T.W.- Vraagstukken, Anvers, Kluwer
Rechtswetenschappen, 1987, 4 à 10 et 55.
999
Manuel de la T.V.A., n° 349.
1000
Rev. T.V.A. 1973, n° 103 64, Déc. n° 343.
1001
Pour les articles de sport sur lesquels figure de la publicité, voir. Rev.
T.V.A., 1989, n° 85, Déc. n° 909, 162; Anvers, 4 novembre 1996, A.J.T.,
1997-1998, 24.
1002
Q.R., Sénat, 2006-2007, n° 3-87, 9669, Q. n° 3-6886, Nyssens, 30 janvier 2007.
5733
art. 46 § 1er C.T.V.A.
Conformément à l’article 46, § 1er du C.T.VA., la T.V.A. est
portée en déduction selon un pourcentage issu d’une
fraction (prorata) calculée chaque année, dont le nu-
mérateur reprend le montant des opérations (hors
T.V.A.) permettant la déduction, et le dénominateur le
montant total des opérations effectuées par l’assujetti
(hors T.V.A.). Le numérateur et le dénominateur sont ar-
rondis au dixième supérieur1004. Quant au pourcentage, il
est (depuis le 1er janvier 1996) arrondi à l’unité supérieure.
1003
C.J.C.E., 13 mars 2008, n° C-437/06, Securenta, T.F.R., 2008, n° 341, 505. Voir
aussi: Anvers 4 septembre 2007, Fiscologue 2008, n° 1136, 6.
1004
Cette règle d'arrondissement, qui est reprise explicitement à l'art. 175 Direc-
tive 2006/112/EG, n'est pas obligatoirement applicable pour le calcul du
«prorata spécial» si le redevable mixte applique la règle de l'affectation
art. 13
A.R. n° 3
art. 13 1°
A.R. n° 3
Certaines opérations sont exclues du calcul du prorata (art. 13 A.R.
n° 3). C'est tout d'abord le cas pour le produit de la cession de biens
d'investissement qu'un assujetti a utilisés dans son entreprise (art. 13 1°
A.R. n° 3). La notion de «biens d’investissement utilisés par l’assujetti
dans son entreprise» n’inclut pas des véhicules qu’une entreprise de
crédit-bail acquiert en vue de les louer puis de les vendre à
l’expiration des contrats de location-vente, dès lors que la vente
desdits véhicules au terme de ces contrats fait partie intégrante des
activités économiques habituelles de cette entreprise1010.
Ensuite, les revenus des opérations mobilières et financières ne doivent
pas être repris dans le prorata, sauf si ces produits appartiennent à
une activité économique spécifique distincte de nature financière1011.
Les dividendes d’actions, perçus par une entreprise qui n’est pas assu-
jettie à la T.V.A. pour l’ensemble de ses opérations, sont à exclure du
dénominateur de la fraction servant au calcul du prorata de dé-
duction1012. L’exclusion des dividendes du dénominateur du prorata
général s’applique même si la société holding est soumise à la T.V.A. pour
d’autres activités et si elle fournit aux filiales, de qui elle perçoit des
dividendes, des services de gestion (cf. holding actif). De même, les inté-
rêts qui proviennent du remploi des dividendes ne doivent pas entrer
en considération1013. Les opérations financières sont considérées
comme des opérations accessoires pour autant qu’elles n’impliquent
qu’une utilisation très limitée de biens ou de services pour lesquels la
taxe sur la valeur ajoutée est due. Le fait que des revenus supérieurs à
ceux produits par l’activité indiquée comme principale par l’entreprise
concernée sont générés par de telles opérations ne saurait à lui seul
exclure la qualification de celles-ci d’«opérations accessoires»1014.
1009
C.J.C.E., 26 mai 2005, n° C-536/03, Antonio Jorge.
1010
C.J.C.E., 6 mars 2008, n° C-98/07, Nordania Finans A/S, BG Factoring A/S c.
Skatteministeriet.
1011
C.J.C.E., 11 juillet 1996, n° C-306/94, Régie dauphinoise, Rec., I-3695; Trib.
Bruxelles, 18 septembre 2001, T.F.R., 2003, 230 avec note VAN DER PAAL, J.
1012
C.J.C.E., 22 juin 1993, n° C-33/91, Satam, Rec., I-3513; Rev. T.V.A., 1994,
n° 109, 756; STAS, D., «Dividenden als tegenprestatie voor actieve inmen-
ging?», Actuele Voorinformatie, n° 281, 1999, 6-12.
1013
C.J.C.E., 14 novembre 2000, n° C-142/99, Floridienne S.A. et Berginvest S.A. c.
Etat belge, Rec., I-9567, T.F.R., n° 204, 2001, 696, avec note VAN DER
PAAL, J.; A.F.T., 2001, n° 2, 85 avec note VANDENBERGHE, L.; C.J.C.E.,
12 juillet 2001, n° C-102/00, Welthgrove BV, Rec., I-5679.
1014
C.J.C.E., 29 avril 2004, n° C-77/01, EDM; STAS, D., «EDM: het finale holdingar-
rest», T.F.R., 2004, 775-781; WOLF, R.A., «EDM: New guidance from Luxem-
bourg», International Vat Monitor, 2004, 251-255.
1015
Circ. n° 10 de 1995; LEJEUNE, I., «De gemengde B.T.W.-plicht in Europees en
Belgisch perspectief – Toepassing voor banken en financiële instellingen»,
Fiskofoon, 1995, n° 135.
5733,10
art. 46 § 2 C.T.V.A.
Lorsque l’application d’un prorata général donne lieu
à une déduction incorrecte ou disproportionnée, la
règle de l’affectation réelle peut être appliquée, sur
demande de l’assujetti ou sur réquisition de
l’administration (art. 46 § 2 C.T.V.A.). L’administration
devrait aussi souvent que possible autoriser
l’affectation réelle1017. Si un assujetti mixte opte pour
l’exercice du droit à déduction suivant la règle de
l’affectation réelle, il doit obligatoirement demander
une autorisation à l’administration de la T.V.A. 1018. La
Cour d'appel de Gand a toutefois décidé que la Direc-
tive T.V.A. s'oppose à une telle autorisation préalable 1019.
L’administration de la T.V.A. ne peut refuser purement et simplement de
délivrer une autorisation pour calculer la T.V.A. déductible selon la
règle de l’affectation réelle. En outre, le principe de la non-
rétroactivité ne s’oppose pas à l’octroi d’une autorisation pour le
passé1020.
Cependant, le droit à la sécurité juridique ou le principe de confiance
implique que l’administration ne peut pas revenir rétroactivement à
la position fixe adoptée par elle dans le passé si le contribuable s’est
conformé à cette ligne de conduite. Tel est le cas quand, par exemple,
une banque a appliqué un régime de déduction pendant 25 ans sans
que le fisc n’ait jamais rejeté sa déclaration T.V.A.1021.
1016
Trib. Bruxelles, 12 octobre 2001, Fiscologue, 820, 1; Cour. fisc., 2001, n° 18,
421.
1017
Q.R, Ch. repr., 1995-1996, 2249, Q. n° 184 Michel, 7 décembre 1995, Rev. T.V.A.,
n° 120 346.
1018
Cass., 2 octobre 2003, Fiscologue, 911, 4; Gand, 9 mars 1984, F.J.F.,
N° 1984/182, 314; VANDEBERGH, H., BTW- vraagstukken, Anvers, Kluwer, 1987,
68.
1019
Gand, 9 mars 2010, Cour. fisc., 2010, 498.
1020
C. d’Et., n° 69334 du 3 novembre 1997, Fiscologue, 1998, 652, 5.
1021
Anvers, 24 avril 2007, T.F.R. 339, 1er avril 2008.
Chapitre VII
Report ou {xe
"Restitution"}restitution d’un
excédent de déduction
5734
art. 8 § 1er
A.R. n° 4
Chaque assujetti qui introduit des déclarations T.V.A.
doit établir un décompte final qui fera apparaître s’il
est créancier ou débiteur envers le Trésor.
Lorsqu’il est créancier, son crédit d’impôt est en prin-
cipe reporté à une période de déclaration ultérieure
(art. 47 C.T.V.A. et art. 8 § 1er A.R. n° 4).
Sous des conditions bien spécifiques, l'assujetti peut
toutefois effectivement réclamer l'excédent (voir ci-
après). Cette procédure de restitution a été étendue
dans le cadre de la loi de relance économique 1025. La res-
titution mensuelle est réservée aux assujettis qui in-
troduisent une déclaration mensuelle. Le déclarant
1022
Bruxelles, 20 septembre 2006, T.F.R., 2007, n° 326, 675 avec note HEYRMAN, K.
1023
Bruxelles,19 octobre 2001, T.F.R., n° 236, 193 avec note BEHAEGHE, I. et HUYBE-
RECHTS, I.
1024
Voir Q.R., Sénat, 1991-1992, 106, Q. n° 325 de Clippele, 2 octobre 1991.
1025
A.R. du 10 février 2009 modifiant l'A.R. n° 4 du 29 décembre 1969 relatif aux
restitutions en matière de taxe sur la valeur ajoutée, M.B. 13 février
2009.
1026
C.R.A., Commission des Finances et du Budget de la Chambre, Com 503, 16-17, Q.
n° 11850, DE POTTER, 25 mars 2009.
1027
Circ. n° E.T.115.806 (AFER 9/2009), 3 mars 2009.
Chapitre VIII
{xe "TVA – Dé duction – Ré
vision"}Révision de la déduction
5736
«Réviser» une déduction signifie qu’en procédant à un
nouveau calcul, on revoit directement la déduction
originale, ce qui peut donner lieu à un reversement de
1028
Les conditions et forrmalités en matière de restitution mensuelle sont dévelop-
pées et commentées dans la Circ. n° A.F.E.R. 24/2003 (E.T. 100.136 – E.T.
834.2) du 4 septembre 2003.
1029
Déc. n° E.T. 115.497, 25 mars 2009.
1030
C. d’Et., 23 octobre 1998, Fiscologue, 1998, n° 684, 1.
1031
C.J.C.E., 10 juillet 2008, aff. C-25/07, Alicja Sosnowska, J.O.C.E. C.,
11 octobre 2008, n° 260, 3.
5737
Par révision «ordinaire», on vise la révision de la T.V.A.
qui ne grève pas les biens d’investissement.
art. 5
A.R. n° 3
Une telle révision doit être opérée dans les cas suivants
(art. 5 A.R. n° 3):
– la déduction originale a été mal calculée;
– la détermination provisoire d’une déduction par-
tielle était insuffisante ou excessive;
– la T.V.A. portée en compte est trop élevée et le mon-
tant de la T.V.A. créditée (et déjà déduite) par le pre-
neur doit être reversée;
– modification des facteurs intervenant dans le cal-
cul de la déduction initiale;
– dans le cas de l’assujettissement partiel, variation des
proratas ou modification de l’affectation réelle;
– perte de tout droit à déduction.
1. Généralités
5738
art. 48 § 2 C.T.V.A.
1032
VERSCHAFFEL, J., «Herzieningen van BTW, onttrekkingen en gelijkgestelde hande-
lingen», A.F.T., n° 3, 2000, 126.
1033
Circ. n° 115 de 1972, Rev. T.V.A., 1973, n° 11, 151.
1034
Circ. n° AAF 3 du 15 février 2007.
1035
A.R. du 25 février 1996, M.B., 5 mars 1996.
1036
Pour le régime transitoire, voir la Circ. n° AAF 24/2002, E.T. 103.009 du
6 décembre 2002.
1037
Cass., 27 septembre 2001, Fisc. Act., 2001, n° 39, 6. Voir: Trib. Anvers 2008,
La lettre TVA 2008, n° 15, 2.
5738,50
art. 49 1° C.T.V.A.
L'administration autorisait autrefois que, compte tenu de l’article 49,
1° du C.T.V.A., un assujetti puisse déduire une partie de la T.V.A. versée sur
un bien d’investissement qu’il a acquis et utilisé à un moment où il
n’était pas encore assujetti1040.
1038
C.J.C.E., 11 juillet 1991, n° C-97/90, Lennartz, Rec., I-3795; C.J.C.E., 8 mai
2003, n° 0296/00, Wolfgang Seeling; A.F.T., 2004, n° 2, 75; C.J.C.E.,
14 juillet 2005, n° C-434/03, P. Charles et T.S. Charles-Tijmens; A.F.T.,
2005, n° 11, 69; Trib. Liège, 12 février 2004, Fisc. Act., 2004, n° 24, 4-
6; Trib. Liège, 1er juin 2004, F.J.F., N° 2005/111.
1039
Déc. n° E.T. 114.646 du 16 juin 2008; déc. n° E.T. 111.834 du 19 octobre 2006;
C.J.C.E., 14 septembre 2006, n° C-72/05, Hausgemeinschaft Jörg und Stepha-
nie Wollny.
1040
Déc. n° E.T. 18.235, 10 novembre 1976; Q.R., Sénat, 1981-1982, 5, 115, Q. n° 25,
Jorissen, 26 janvier 1982, Rev. T.V.A., 1982, n° 53.
5739
art. 6 § 1er al. 1er A.R. n° 3
Les biens d’investissement pour lesquels la déduction est
sujette à révision sont les biens corporels meubles et
immeubles, les droits réels visés à l’article 9, 2e al. 2° du
C.T.V.A. et les services, lorsqu’ils sont destinés à être uti-
lisés de manière durable comme instruments de travail
ou moyens d’exploitation (art. 6 § 1er al. 1er A.R. n° 3).
art. 9 al. 2 2° C.T.V.A.
Les biens immeubles qui font l’objet des droits réels visés
à l’article 9, 2e al., 2° du C.T.V.A. sont considérés comme
des biens d’investissement dans le chef des titulaires de
ces droits.
Tous les autres biens sont des biens d’investissement dans
le chef du bailleur, du donneur en leasing ou de celui
qui en concède la jouissance.
art. 12 § 1er C.T.V.A.
1041
C.J.C.E., 11 juillet 1991, n° C-97/90, Lennartz, Rec., 1991, I-03795.
1042
C.J.C.E., 30 mars 2006, n° C-184/04, Uudenkaupungin kaupunki.
1043
C.J.C.E., 2 juin 2005, n° C-378/02, Waterschap Zeeuws Vlaanderen, F.J.F.,
N° 2006/13.
1044
Déc. n° E.T. 110.412, 20 décembre 2005.
5740
5741
5742
Pour les travaux de transformation sur des biens meubles de
l’entreprise pris en location1046.
Le locataire d’un bien immobilier bénéficie du droit à déduction de la
T.V.A. payée pour les travaux qu’il a fait exécuter au bien immobilier
pris en location, dans la mesure où ce bien est affecté à son activité
économique. Selon l’administration, il s’agit d’une «taxe grevant un
bien d’investissement»1047. Sur injonction de la Commission européenne,
1045
A.M. n° 1 du 2 septembre 1980, M.B., 9 septembre 1980.
1046
Voir Bruxelles 16 septembre 1981, J.D.F., 1982, 282; Bruxelles, 17 mars 1982,
J.D.F., 1982, 310; F.J.F., N° 1982/81, R.W., 1984-1985, 211 et Rev. T.V.A.,
1990, n° 92, 447.
1047
Rev. T. V.A., 1972, n° 6, Déc., n° 273. Pour des travaux de transformation ef-
fectués pour le compte d’un locataire qui cède son droit au bail,
2. Pratiques
5743
art. 9 § 1er
A.R. n° 3
La T.V.A. perçue sur les biens d’investissement peut être
entièrement portée en déduction par les assujettis, sauf
pour les voitures (chap. II), et par les assujettis partiels
(chap. IV). La T.V.A. déduite est sujette à révision pendant
une période de 5 ans lorsqu’il s’agit d’un bien
d’investissement mobilier de services ayant les caracté-
ristiques d’un bien d’investissement. Cette période est de
15 ans (10 ans jusqu’au 31 décembre 1995) pour la T.V.A. gre-
vant les opérations qui tendent ou concourent à
l’acquisition ou à l’érection d’un bâtiment avec paie-
ment de la taxe, ou à l’acquisition, avec paiement de la
taxe, d’un droit réel (art. 9 § 1er A.R. n° 3). La période de
révision est donc de 5 ans pour les opérations qui ne
concernent que l’amélioration ou la transformation
d’un bâtiment.
art. 9 § 2
A.R. n° 3
3. Cas de révision
5750
art. 10 A.R. n° 3
L’article 10 de l’arrêté royal n° 3 détermine dans quels
cas la révision de la T.V.A. ayant grevé les biens
d’investissement doit être opérée:
1. le bien d’investissement est affecté, en tout ou en par-
tie, à un usage privé ou à la réalisation d’opérations
autres que celles qui confèrent le droit à déduc-
tion ou qui ouvrent le droit à déduction dans une
mesure autre que celle qui a servi de base à la déduc-
tion initiale. Cette disposition ne s’applique cepen-
dant pas lorsque l’affectation totale à un usage
privé donne lieu à une livraison imposable au sens de
l’article 12, § 1er, 1° ou 2° du C.T.V.A.
Les mots «à la réalisation d’opérations qui ne confèrent pas le
droit à déduction» doivent être interprétés en fonction de
l’ensemble des règles qui régissent le fonctionnement du système de
la T.V.A.1052. Location d’un débit de boissons par une brasserie avec un
contrat de brasserie1053.
art. 11 A.R. n° 3
1050
Trib. Anvers, 25 mai 1987, F.J.F., N° 1988/45.
1051
Définition de cette notion: Rev. T.V.A., 1973, n° 10, 73, Déc. n° 355, 68.
1052
Cass., 13 février 1986, F.J.F., N° 1986/204, R.W., 1986-1987, 344; à propos de
la location par une S.A. d’une partie d’une fabrique achetée avec applica-
tion de la T.V.A.: confirmation de l’arrêt de Liège, 19 mai 1983, F.J.F.,
N° 1984 37; sur la location d’un bâtiment qu’une société a fait ériger:
Q.R., Sénat, 1986-1987, 1885, 1er avril 1987, Q. n° 225, de Clippele, Rev.
T.V.A., 1987, n° 77, 233; Ch. repr., 1986-1987, n° 31, 3141, 22 mai 1987,
Q. n° 230, Denys, Rev. T.V.A., 1987, n° 77, 260.
1053
Cass., 2 décembre 1988, R.G.F., 1990, 44.
1054
Trib. Bruges, 19 février 2001, Fiscologue, 800, 11.
1055
Voir Circ. n° 3,1981.
1056
Mons, 10 octobre 2007, F.J.F., N° 2008/170.
1057
Rev. T.V.A., 1982, n° 55, 463, Déc., n° 790.
1058
Gand, 17 avril 1996, A.J.T., 1997-1998, 492.
1059
Q.R., Sénat, 4 septembre 2001, 2-40, 2019, Q. n° 1185 du 5 mars 2001, de Clip-
pele; voir aussi Trib. Bruxelles, 8 février 2002, T.F.R., 2003, 285, note
LIBERT, F.
art. 44 § 3 2° C.T.V.A.
La fin d’un droit d’usage relatif à un bâtiment, immédiatement suivi
par une location ordinaire entraîne la révision de la T.V.A. déduite
sur les travaux d’aménagement dans le chef du titulaire du droit
d’usage1062;
5751
Les révisions qu’un {xe "Assujetti mixte"}assujetti partiel
doit opérer sont spécialement réglées par les articles 15
à 21 de l’arrêté royal n° 3. Elles varient selon la régle-
mentation qui est appliquée pour le calcul de la dé-
duction.
1060
Q.R., Sénat, 2000-2001, n° 2-25, 1176, Q. n° 649 de Clippele, 15 mai 2000.
1061
Cass., 11 octobre 2002, Fisc. Act., 2002, n° 39, 1; Trib Ypres, 9 janvier 1998,
A.J.T., 1997-1998, 589; A.F.T., 1999, 29-31; Gand, 10 février 2000, T.F.R.,
2000, n° 181, 461, note critique de JACQUES, D.; voir aussi HEYLENS, L.,
«BTW-overdracht van de naakte gebouwen – herziening van de BTW op be-
drijfsmiddelen», Nieuwsbrief Notariaat Fiscaal, 2000, n° 18, 4, Déc.
n° E.T. 102.759, 26 janvier 2005.
1062
Gand, 6 avril 2004; F.J.F., N° 2004/293.
1063
Trib Bruxelles, 9 janvier 2003, R.G.F., 2003, n° 2, 19; réformé en appel:
Bruxelles, 11 mai 2006, n° B 06/4.
1064
Circ. AFER n° 42/2007 (E.T. 111.702), 9 novembre 2007.
art. 19 et 20 A.R. n° 3
La T.V.A. doit être revue lorsque les biens ou les services ne sont pas ou
ne sont plus affectés dans le secteur d’activité auquel ils étaient des-
tinés (art. 19 A.R. n° 3). En ce qui concerne les biens d’investissement,
cette révision doit s’opérer, lorsqu’un changement d’affectation de
ces biens intervient avant l’expiration de la période de révision de 5
ou de 15 ans (art. 20 A.R. n° 3), en raison du transfert d’un bien
d’investissement d’un secteur imposable à un secteur non imposable, ou
le contraire.
Chapitre I
Obligations générales des assujettis
5800
Les assujettis, à l’exception de ceux qui n’ont aucun
droit à déduction, sont tenus à six obligations géné-
rales: quatre d’entre elles sont imposées par l’article 53
du C.T.V.A.:
a. déposer une déclaration lors du commencement, du
changement ou de la cessation d’activité;
b. délivrer des factures;
c. remettre, périodiquement, une déclaration du mon-
tant des opérations qu’ils ont effectuées ou qui leur
ont été fournies dans le cadre de leur activité éco-
nomique, du montant de la taxe exigible, des déduc-
tions à opérer et de celui des régularisations à effec-
tuer, de même que des données nécessaires pour satis-
faire à la réglementation de l’UE en matière de statis-
tiques et pour assurer le contrôle de l’application
de la T.V.A.;
d. acquitter la taxe due.
L’article 53quinquies stipule que les assujettis doivent
remettre chaque année une liste de leurs clients assu-
jettis reprenant leur chiffre d’affaires individuel.
Enfin, en exécution de l’article 54 du C.T.V.A., l’article 14
de l’A.R. n° 1 impose la tenue d’une comptabilité.
L’A.R. du 26 novembre 1998 a publié les adaptations qui, suite à
l’adoption de l’euro, doivent être apportées aux différents arrêtés
royaux portant sur les obligations des assujettis1065. Voir aussi A.R. du
20 juillet 20001066.
Chapitre II
Déclaration d’{xe "TVA –
Commencement des activité
s"}activité
1065
M.B., 1er décembre 1998, Circ. n° 4, 12 mars 1999.
1066
M.B., 30 août 2000.
Chapitre III
Attribution d’un {xe "Numé ro d’
identification TVA"}numéro
d’identification à la T.V.A.
5802
art. 50 C.T.V.A.
L’article 50 du C.T.V.A. règle l’attribution et l’utilisation
légale d’un numéro individuel d’identification à la taxe
sur la valeur ajoutée qui comprend les lettres BE (code
national), à tout assujetti, à l’exception des assujettis
occasionnels visés aux articles 8 et 5bis du C.T.V.A. (nos
5216 à 5218), des assujettis pour lesquels la franchise pour
petites entreprises est d’application (voir n° 5901.20) et des
assujettis sans droit à déduction1068.
1067
Déc. n° E.T. 102595 du 19 juin 2002, Fiscologue, 863, 8.
1068
Dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale, des instructions ont été
données au sein de l’administration fiscale pour prévoir, à partir du 1 er
juillet 2001, une extension de l’annexe au formulaire 604A lors de l’octroi
d’un nouveau numéro de T.V.A. et organiser, le cas échéant, un entretien
personnel préalable. De même, dans le cadre de cette procédure plus
stricte, le numéro de T.V.A. n’est plus communiqué qu’au contribuable lui-
même, par lettre recommandée. Ce n’est que dans certaines circonstances ex-
ceptionnelles et après une demande individuelle et motivée, que
l’administration permet que le numéro de T.V.A. soit communiqué à un manda-
5803
art. 53bis § 2 C.T.V.A.
Un numéro de T.V.A. comportant les lettres BE est égale-
ment attribué aux personnes morales non assujetties,
aux petites entreprises bénéficiant d’un régime de fran-
chise et aux assujettis sans droit à déduction lorsque,
conformément à l’article 53bis, § 2 du C.T.V.A., ils infor-
ment l’administration de leur première acquisition in-
tracommunautaire de biens autres que des véhicules
neufs et produits soumis à accise, qui a pour effet le dé-
passement du seuil de 11 200,00 EUR.
Ils peuvent valablement utiliser ce numéro de T.V.A. at-
tribué en raison des dépassements du seuil à partir du
jour du dépassement et jusqu’au 31 décembre de l’année
civile qui suit. Si dans le courant de cette dernière an-
née, le seuil est dépassé et le cas échéant, dans le cou-
rant des années suivantes, ils utilisent leur numéro de
T.V.A. valablement jusqu’au 31 décembre de l’année qui suit
celle au cours de laquelle le seuil a été dépassé pour la
dernière fois.
5804
On procède également à l’attribution d’un numéro de
T.V.A. comportant les lettres BE quand les personnes
mentionnées dans le numéro précédent optent pour la
taxation de toutes leurs acquisitions intracommu-
nautaires à la T.V.A. belge, sans attendre le dépassement
du seuil de 11 200,00 EUR.
5804,10
taire: Q.R., Sénat, 2002- 2003, 21 janvier 2003, nos 2- 67, 377, Q. n° 2362,
de Clippele, 23 août 2002.
1069
Voir pour un commentaire: STAS, D. et HEIRMAN, J. «�Het VAT package: hoe Coper-
nicaans is de revolutie? De nieuwe regels na hun inwerkingtreding doorge-
licht met aandacht voor enkele bijzonderheden», T.F.R., 2010, n° 383, 527.
1070
Informations et communications (A.F.E.R.- T.V.A.), 4 octobre 2004.
5804,20
art. 50 § 1er 4° et § 2 C.T.V.A.
5805
Les agriculteurs soumis au régime agricole forfaitaire
peuvent utiliser valablement leur numéro de T.V.A. ré-
cemment attribué pour effectuer des acquisitions in-
tracommunautaires de biens autres que des produits
soumis à accise, après avoir au préalable introduit la
déclaration de dépassement du seuil ou exercé l’option
pour l’assujettissement à la T.V.A. belge.
5806
art. 50 § 3 C.T.V.A.
L’article 50, § 3 du C.T.V.A. prévoit qu’un numéro de T.V.A.
peut être attribué aux autres assujettis.
L’administration de la T.V.A. vise ici, à partir de la date
d’introduction de leur déclaration de début d’activité,
les assujettis qui tombent sous le régime de franchise
des petites entreprises. On vise également les assujettis
sans droit à déduction qui sont redevables de la T.V.A.
en raison de services fournis, effectués par des assujettis
non établis en Belgique, dont la localisation en Bel-
gique repose sur l’article 21, § 3, 7° du C.T.V.A.
1071
Déc. n° E.T. 97.366, 14 février 2000, telle que modifiée par la Déc. n° E.T.
98.131, 26 mai 2000, Revue T.V.A., n° 145, 123-135, n° 1072, Fiscologue,
759, juin 2000, 5. Déc. n° E.T. 99.808 du 30 mars 2001, Fiscologue, 797, 3;
Q.R., Sénat, 2000-2001, 25 septembre 2001, n° 2-41, Q. n° 832, Nyssens,
12 octobre 2000.
5809
art. 53 § 2 C.T.V.A.
Les articles 1er à 13 de l’A.R. n° 1 règlent l’exécution de l’{xe
"Obligations comptables"}obligation imposée par
l’article 53, § 2 du C.T.VA. aux fournisseurs et aux presta-
taires de services de délivrer une facture pour chaque
livraison ou prestation de services qu’ils effectuent 1072.
Remarquons que les opérations qui sont réalisées par l’intermédiaire
de commissionnaires sont considérées comme des livraisons effectuées
à et par ces commissionnaires.
5809,10
art. 1er § 2 A.R. n° 1er et art. 60 § 3 C.T.V.A.
La Belgique a supprimé, à partir du 1er janvier 2010, les
conditions de forme spécifiques pour la remise des fac-
tures électroniques; ce qui a permis de simplifier sensi-
blement la procédure en matière de délivrance des fac-
tures électroniques1075. Les assujettis ont désormais le
libre choix de déterminer quelle méthode est la plus
adaptée pour leurs échanges de factures électroniques.
Le simple envoi par e-mail d'une facture est légalement
possible, à condition qu'il y ait acceptation par le co-
contractant et pour autant que l'authenticité et
1072
Voir Circ. nos 81, 7 décembre 1970, n° 86, 19 mai 1971, n° 95, 8 juin 1971, n° 5,
10 mars 1976, n° 22, 4 décembre 1981 et n° 2, 8 février 1983.
1073
Loi du 28 janvier 2004, M.B., 10 février 2004; A.R. du 16 février 2004 et A.R.
du 20 février 2004, M.B., 27 février 2004.
1074
Directive 2001/115/CE du Conseil du 20 décembre 2001, J.O.C.E., n° L. 15 du
17 janvier 2002; STREPENNE, L., «la transposition en droit fiscal belge des
nouvelles règles de facturation», n° 6-7, 17-26.
1075
Art. 1 et 2, A.R. 15 décembre 2009, M.B., 21 décembre 2010.
5810
art. 1er § 1er A.R n° 1
Conformément à l’article 1er § 1er de l’A.R. n°1, l’assujetti
qui effectue des livraisons de biens ou des prestations
de services, autres que celles exonérées par l’article 44
du C.T.V.A. ne lui ouvrant aucun droit à déduction, est
tenu, pour ces opérations, de délivrer une {xe
ture"}facture à son cocontractant ou de veiller à ce
qu’une facture soit délivrée en son nom et pour son
compte, par son cocontractant ou par un tiers1077.
Une facture doit également être délivrée lorsque la
T.V.A. est exigible avant une livraison de biens ou
l’achèvement d’un service, sur tout ou partie du prix de
1076
Directive 2010/45/UE du Conseil du 13 juillet 2010 relative à la T.V.A. et por-
tant sur les règles de facturation, J.O.C.E. L., 22 juillet 2010, n° 189,1.
1077
SPAGNOLI, K. et BOLLINGH, I., «Facturatieplicht», A.F.T., 1998, 437-450.
5811
art. 1er § 1er
A.R. n° 1
Les assujettis cités ci-avant ne doivent pas établir de
facture lorsqu’ils livrent des biens ou des services à des
personnes physiques qui les destinent à leur usage privé,
sauf pour les opérations mentionnées au n° 5826 (art. 1er
§ 1er A.R. n° 1).
Un vendeur qui à l’évidence ne dispose pas d’une installation agencée
pour la vente aux particuliers ne peut pas se prévaloir de la dispense
de l’obligation de facturation1079.
5812
art. 2
A.R. n° 1
Conformément à l’article 2 de l’A.R. n° 1, les assujettis vi-
sés au n° 5810 sont tenus d’établir un document pour les
livraisons de biens visées à l’article 39bis, alinéa 1er, 4° du
C.T.V.A. (voir n° 5826) (en cas de transfert de biens de leur
entreprise vers un autre Etat membre).
5813
art. 3
A.R. n° 1
Conformément à l’article 3 de l’A.R. n° 1, les assujettis qui
effectuent une opération assimilée à une livraison par
l’article 12 du C.T.V.A., ou à une prestation de services par
1078
Conformément à la directive facture du 20 décembre 2001, l’échéance contrac-
tuelle est supprimée en tant que cause subsidiaire d’exigibilité de la
T.V.A. Au sujet des conséquences lorsque, par erreur, aucune facture
d'acompte n'a été délivrée: Q.R. Chambre 2007-2008, n° 033, 8354-8357, Q.
n° 262 DE POTTER 3 juillet 2008.
1079
Trib. Louvain, 21 juin 1996, Actualités en bref T.V.A., n° 124/2. Voir aussi: I.
DE LEENHEER, «Facturatieplicht in hoofde van groothandel vs. kleinhandel:
bij twijfel steeds factureren?», Acc. Act., 2008, n° 14, 1.
5813,50
art. 53 § 3
C.T.V.A.
Le membre d’une unité T.V.A. est tenu de dresser un docu-
ment si un servicé visé à l’article 19bis du C.T.V.A. lui a été
fourni (art. 53 § 3 C.T.V.A.; voir aussi n° 5215,30).
5814
art. 4 § 1er
A.R. n° 1
La facture visée au n° 5810 et le document visé au n° 5812
doivent être délivrés au plus tard le cinquième jour
ouvrable du mois qui suit celui au cours duquel la
T.V.A. est exigible sur tout ou partie du prix conformé-
ment aux articles 17, § 1er et 22, § 2 du C.T.VA. (art. 4 § 1er A.R.
n° 1).
art. 4 § 2
A.R. n° 1
Pour les livraisons intracommunautaires tombant sous
les conditions de l’article 39bis du C.T.V.A., la facture et
le document doivent être délivrés au plus tard le cin-
quième jour ouvrable du mois qui suit celui au cours
duquel la livraison a été effectuée ou le cinquième jour
ouvrable du mois qui suit celui au cours duquel un
acompte est versé (art. 4 § 2 A.R. n° 1).
5815
art. 9 § 1er A.R. n° 1
Conformément à l’article 9, § 1er, de l’A.R. n° 1, les assujettis
et les personnes morales non assujetties qui sont rede-
vables de la T.V.A. conformément à l’article 51, § 1er, 2° et
§ 2, 1°, 2°, 5° et 6° du C.T.V.A. ou à l’article 20 ou 20bis de
l’A.R. n° 1 doivent établir un document au plus tard à
l’expiration du mois au cours duquel la T.V.A. devient
exigible, lorsqu’ils ne sont pas encore en possession de
la facture relative à l’opération ou un document en
tenant lieu.
5816
art. 10 A.R. n° 1
art. 44 C.T.V.A.
5817
art. 11 A.R. n° 1
Conformément à l’article 11 de l’A.R. n° 1, la cession d’une
universalité de biens ou d’une branche d’activité, visée à
l’article 11 du C.T.V.A. ainsi que les opérations visées à
l’article 18, § 3 du C.T.V.A. (voir n° 5370) doivent être cons-
tatées par un document rédigé par les parties à la ces-
sion et dont chacune d’elle reçoit un exemplaire.
5818
art. 12 § 1er
A.R. n° 1
Les assujettis sont tenus d’établir un document rectifi-
catif lorsque la facture visée au n° 5810 ou un des do-
cuments visés aux n° 5812 à 5817, doit être corrigé après
sa délivrance (art. 12 § 1er A.R. n° 1).
En effet, si l'erreur commise implique seulement l'inscrip-
tion de l'opération concernée dans le Cadre II de la dé-
claration périodique, l'émetteur de la facture d'origine
doit corriger la facture au moyen d'un seul document
qui se limite à reprendre les ajouts ou corrections à
apporter à la facture originale. Dans l'autre cas (l'er-
reur conduit à l'inscription de l'opération dans plu-
sieurs cadre de la déclaration T.V.A.), l'émetteur de la
facture d'origine a le choix soit de seulement délivrer
un document rectificatif, soit de délivrer simultané-
ment une note de crédit et une nouvelle facture, de
sorte que la facture d'origine soit totalement annu-
lée1080.
art. 12 § 2
A.R. n° 1
1080
Q.R., Chambre 2008-2009, n° 046, 53-55, Q. n° 102 BROTCORNE 14 janvier 2009.
5820
art. 5 A.R n° 1
L’arrêté royal n° 1 ne donne pas de définition de la fac-
ture. Il se limite à énumérer, dans l’article 5, les mentions
qu’une facture doit reprendre pour l’application de la
T.V.A. Les mentions s’appliquent également pour le docu-
ment dont question au n° 5812.
– L’obligation de détenir une facture conforme ne permet pas à
l’assujetti de compléter les mentions essentielles à la lumière
d’autres documents en vue de fonder son droit à la déduction1082.
– Si l’acquéreur de biens et services reçoit une facture qui ne men-
tionne pas son numéro de T.V.A., il ne peut ajouter manuellement
son propre numéro de T.V.A. sur la facture pour pouvoir déduire la
T.V.A. Il doit d’abord recevoir un document justificatif du fournis-
seur1083.
– Le document qui doit être établi par le preneur de certains services
ou par l’acquéreur intracommunautaire en l’absence d’une fac-
ture ne donne droit à la déduction de la T.V.A. que dans le chef de
l’acquéreur intracommunautaire. Le preneur du service doit at-
tendre la réception d’une facture du prestataire du service s’il
veut pouvoir exercer son droit à déduction de la T.V.A.1084.
– Pour pouvoir bénéficier du taux de T.V.A. réduit, les factures déli-
vrées par l’entrepreneur et le double qu’il conserve doivent cons-
tater l’existence des éléments qui justifient l’application du taux
réduit1085.
1081
Cf. le projet de loi visant à transposer la directive relative à la facturation
du 20 décembre 2001, Ch. repr., DOC 54 0431/001.
1082
Cass., 13 octobre 2000, T.F.R., n° 200, 2001, p. 429, note DEREZ, B.
1083
Q.R., Sénat, n° 2-37, 1846, Q. n° 1216, Nyssens, 29 mars 2001; voir aussi Cour.
fisc., 2001, 322.
1084
Q.R., Sénat, n° 2-35, 1710. Q. n° 834, Nyssens, 12 octobre 2000.
1085
Cass., 26 janvier 2001, Fiscologue, 866, p. 15.
1086
Anvers, 8 février 2005, Fisc. Koer., 2005, 418-423.
1087
Informations et communications (A.F.E.R. – T.V.A., 27 février 2007).
1088
Q.R., Chambre 2008-2009, n° 054, 129130, Q. n° 199 BROTCORNE, 19 janvier 2009.
Voir pour un commentaire: DEGADT C., «Minister bevestigt: buitenlandse ad-
viseurs moeten aan Belgische factuurvereisten voldoen», Fisc. Act., 2009,
n° 6, 2.
1089
Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 062, 168- 169, Q. n° 363 BROTCORNE, 13 mars 2009.
1090
Q.R., Chambre 2008-2009, n° 038, 9806-9807, Q. n° 291 BROTCORNE, 8 octobre 2008.
1091
Loi du 30 octobre 1998, M.B., 10 novembre 1998; Fiscologue, 1999, n° 705, 3-5.
1092
Q.R., Sénat, 1999-2000, n° 2-12, 551, Q. n° 364, de Clippele, 18 janvier 2000.
5822
Les Etats membres peuvent entendre par «factures» non seulement
l’original, mais également tout autre document en tenant lieu, qui
répond aux critères fixés par ces Etats membres, et leur confèrent le
pouvoir d’exiger la production de l’original de la facture pour justi-
fier le droit à déduction, ainsi que celui d’admettre, lorsque
l’assujetti ne le détient plus, d’autres preuves établissant que la tran-
saction qui fait l’objet de la demande de déduction, a effectivement
eu lieu1095.
1093
Q.R., Sénat, 1999-2000, n° 2- 20, 933, Q. n° 680 Nyssens, 25 mai 2000. Voir
aussi: Q.R., Chambre 2007-2008, n° 030, 7702-7703, Q. n° 168 MAINGAIN
13 mai 2008.
1094
Informations et communications (A.F.E.R. – T.V.A., 25 mars 2005).
1095
C.J.C.E., 5 décembre 1996, n° C-85/95, Reisdorf, Rec., I-6257.
1096
C.J.C.E., 1er avril 2004, n° C-90/92, Bockemühl; Cour. fisc., 2004, n° 11.
1097
C.J.C.E., 8 mai 2008, aff. jointes C-95/07 en C-96/07, Ecotrade SpA, 21 juin
2008, J.O.C.E. C., n° 158, 6.
1098
Circ. n° AAF 7 du 7 mai 2007.
5823
art. 7 A.R. n° 1
Conformément à l’article 7 de l’A.R. n° 1, lors de la remise
des biens ou de l’envoi au destinataire ou au consigna-
taire, un document doit être délivré mentionnant,
outre le nom et l’adresse des parties à l’opération, un
numéro d’ordre et la date de la remise ou de l’envoi, la
dénomination usuelle et la quantité des biens en-
voyés1099.
Un document doit également être délivré au destina-
taire ou au consignataire lors de la restitution des
biens. La facture qui doit être délivrée lorsqu’ils de-
viennent propriétaires des biens, doit rappeler les docu-
ments mentionnés ci-dessus.
5824
Lorsque le vendeur à l’essai, à vue ou en consignation
(voir nos 5311 et 5312) n’est pas établi en Belgique, l’assujetti
qui reçoit les biens doit établir lui-même un document
qui contient les données mentionnées au premier alinéa.
Il doit également établir un document lors de la resti-
tution de tout ou partie des biens. Lorsqu’il est devenu
propriétaire de ceux-ci, il inscrit sur la facture qui lui
est délivrée, une référence au document établi par lui.
5825
art. 1er § 1er
A.R. n° 1
Si l’assujetti visé au n° 5810 fournit des biens ou des ser-
vices à des personnes physiques qui destinent ces biens
ou ces services à leur usage privé, il n’est obligé de déli-
vrer une facture que pour autant que ces biens ou ces
services sont énumérés à l’article 1er, § 1er de l’A.R. n° 1. La
1099
Voir aussi: Q.R., Chambre 2008-2009, n° 064, 134-135, Q. n° 428 BROTCORNE,
23 avril 2009.
5826
Cette dispense n’est pas applicable aux opérations sui-
vantes:
a. les livraisons de véhicules terrestres à moteurs, neufs
ou d’occasion, destinés au transport de personnes
ou de marchandises, pourvus d’un moteur dont la
cylindrée dépasse 48 centimètre cube ou dont la puis-
sance dépasse 7,2 kilowatt, de même que leurs re-
morques, y compris les voitures mixtes et les re-
morques pour le camping; les yachts, bateaux et ca-
nots de plaisance, d’avions, hydravions, hélicoptères,
planeurs, ballons, sphériques ou dirigeables, et
d’autres aéronefs analogues, qu’ils soient plus
lourds ou plus légers que l’air, avec ou sans moteur;
b. les livraisons de bâtiments et les constitutions, ces-
sions et rétrocessions de droits réels qui ne sont pas
exemptés conformément à l’article 44, § 3, 1° du C.T.V.A.;
c. les opérations énumérées à l’article 20, § 2 de l’A.R. n° 1;
d. les livraisons de biens et les prestations de services
destinées à l’érection d’un bâtiment neuf;
e. les ventes à tempérament et les locations-vente.
La circulaire n° 2 de 1983 a pris, entre autres, les dispositions parti-
culières suivantes1101:
– l’écrit qui constate obligatoirement l’opération (le «contrat»)
peut tenir lieu de facture, pour autant qu’il contienne toutes
les mentions requises pour qu’il soit considéré comme une fac-
ture pour l’application de la T.V.A.;
– la facture ou l’écrit qui en tient lieu peuvent, lorsque le client
est un particulier qui destine le bien ou le service à des fins pri-
vées, se borner à indiquer le prix au comptant (T.V.A. comprise) et
le taux de la T.V.A.;
– la base d’imposition à la T.V.A. ne comprend ni les intérêts con-
ventionnels, ni les frais afférents à l’opération de crédit;
f. les livraisons de biens qui, eu égard à leur nature ou
à leur conditionnement, sont manifestement destinés
à un usage économique, ainsi que les livraisons de
1100
Déc. n° E.T. 103.018/2 du 2 juin 2003 permet la conservation des documents de
manière digitale. Un régime spécial en matière de conservation digitale des
données des registres de caisse est prévu pour les hôteliers, restaurateurs
et autres exploitants de car-washes: déc. n° E.T. 103.592 du 2 juin 2003.
1101
Trib. Bruges, 8 octobre 2002, pas de violation de la Sixième Directive, Fisc.
Act., 2002, n° 37, 7.
1102
Circ. n° 109, 1972.
1103
Cass., 8 septembre 1989, Fisc. Koer., 1989, 479; R.G.F., 1990, 90, note LEJEUNE,
I.
1104
Q.R., Ch. repr., 2002-2003, 12 novembre 2002, 11-13, Q. n° A282, Leterme,
12 novembre 2002.
1105
Gand, 4 février 2003, Fisc. Act., 2003, 7, 1.
1106
Cass., 21 novembre 2003, F.J.F., N° 2004/85.
1107
Circ. n° 95,1971.
1108
Rev. T.V.A., 1976, n° 26, Déc., n° 580; Rev. T.V.A., 1981, n° 51, déc. n° 773.
§ 5. NOTES ET REÇUS
5827
Nous renvoyons au n° 5880.
5828
art. 6 § 2 et
art. 21 A.R. n° 1
En cas de vente publique de biens meubles à la requête du
curateur d’un assujetti failli, le notaire ou l’huissier de
justice peuvent remplacer la facture qu’ils doivent dé-
livrer, par un document qui est remis à l’acheteur à
partir du procès-verbal d’adjudication (art. 6 § 2 A.R.
n° 1). Le notaire ou l’huissier de justice est tenu de perce-
voir à charge de l’acheteur la T.V.A. exigible, pour le
compte du curateur (art. 21 A.R. n° 1).
5829
art. 13
A.R. n° 1
1109
Carburant livré à la pompe voir Q.R., Sénat, 1980-1981, n° 38, 3859, Q n° 290,
Knoops, 5 juin 1981, Rev. T.V.A., 1981, n° 51; Q.R., Sénat, 1984-1985,
n° 27, 3019, Q. n° 258, Amsoms, Rev. T.V.A., 1985, n° 68; Circ. n° 22,
4 décembre 1981; paiement par carte «Bancontact» ou «Mistercash»: voir
Circ. nos 9 de 1983 et 1 de 1986.
5830
art. 20
A.R. n° 1
L’article 20 de l’A.R. n° 1 prévoit une dérogation au mode
habituel de paiement pour la T.V.A. due sur les travaux
immobiliers ou sur les opérations assimilées à de tels
travaux effectuées par un assujetti établi en Belgique
qui dépose des déclarations1110. En pareil cas, le cocon-
tractant établi en Belgique (s’il s’agit d’un assujetti qui
dépose des déclarations) ou le cocontractant qui
n’est pas établi en Belgique qui fait reconnaître un re-
présentant responsable, doit reprendre dans sa décla-
ration, la T.V.A. qui est due sur cette opération. Le
fournisseur ne renseigne sur la facture qu’il doit déli-
vrer à son cocontractant, ni le taux, ni le montant de
la T.V.A.
5831
art. 6 § 1er
A.R. n° 1
L’article 6, § 1er de l’A.R. n° 1 prévoit que la facture visée
au n° 5810 peut être remplacée par un document dans
lequel le cocontractant établit le décompte pour la
livraison de biens ou la prestation de services qui lui a
été faite, sous certaines conditions 1111.
Le régime dérogatoire accordé par la circulaire n° 27 de 1975 a été
remplacé, à partir du 1er janvier 1993, par le régime prévu aux articles 6,
§ 1er et 12, § 1er de l’A.R. n° l1112. La circulaire n° 48 de 2005 a abrogé la cir-
culaire n° 27 de 1975.
Si un commissionnaire à la vente facture sa commission à son com-
mettant, cette facture doit être reprise comme note de crédit émise
par le commettant dans la déclaration T.V.A. du commissionnaire.
Cette façon de faire n’est en principe pas admise et suppose, si on
l’applique, le respect de l’article 6 de l’A.R. n° 11113.
1110
Circ. n° 3, 1979.
1111
C.J.C.E., 17 septembre 1997, n° 141/96, B. Langhorst, Rec., I-5073.
1112
Q.R., Ch. repr., 1992-1993, n° 58, 10 mai 1993, 5308- 5310, Q n° 383, de Clip-
pele, 20 janvier 1993, Rev. T.V.A., 1993, n° 105.
1113
Q.R., Ch. repr., 1997- 1998, 140, 19.295; Fiscologue, 1998, n° 680, 7.
5831,10
art. 1er § 2 A.R. n° 1
1114
Projet de loi, Ch. repr., 13 novembre 2003, DOC 51 0431/001, www.lachambre.be.
1115
Circ. A.F.E.R. 48/2005 (n° E.T. 110.313) du 8 décembre 2005.
1116
Art. 1 § 2, A.R. n° 1.
1117
A.R. 15 décembre 2009 modifiant l'arrêté royal n° 1, du 29 décembre 1992, rela-
tif aux mesures tendant à assurer le paiement de la taxe sur la valeur
ajoutée, M.B., 21 décembre 2009.
Chapitre V
Obligation d’établir une {xe "Dé
claration TVA"}déclaration
5832
art. 53ter
C.T.V.A.
L’obligation du dépôt d’une déclaration qui reprend le
calcul de la T.V.A. due incombe en principe à tous les as-
sujettis, à l’exception de ceux qui n’ont aucun droit à
déduction et des agriculteurs qui sont soumis au ré-
gime spécial des agriculteurs.
En vue de la transposition du «Paquet T.V.A.» ou «VAT
Package», l'administration fiscale a diffusé, en mars 2009,
une publication dans laquelle elle détaillait les modifi-
cations que subirait la déclaration périodique 1119. La
nouvelle déclaration comprend un certain nombre de
nouvelles grilles dans lesquelles les services intracom-
munautaires entrants (grille 88) et sortants (grille 44)
qui tombent sous le report de taxation, doivent être
déclarés distinctement1120.
La déclaration spéciale dont question à l’article 53ter
du C.T.V.A. (voir n° 5885,20) n’est pas visée ici.
5832,10
art. 53octies § 2 et 3 C.T.V.A.
En vue de répondre aux exigences pratiques de
l’article 53octies, § 2 du C.T.V.A., qui introduit entre
1118
Directive 2010/45/UE du Conseil du 13 juillet 2010 modifiant la directive
2006/112/CE relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée en ce
qui concerne les règles de facturation, J.O.C.E. L., 22 juillet 2010, n°
189, 1-8.
1119
Communication de presse, 23 mars 2009, à consulter sur le site web du Service
public fédéral Finances. Voir pour un commentaire: STAS, D. et HEIRMAN, J.,
«Het VAT package: hoe Copernicaans is de revolutie? De nieuwe regels na hun
inwerkingtreding doorgelicht met aandacht voor enkele bijzonderheden»,
T.F.R., 2010, n° 383, 527 et s.
1120
ET 117.215/1: modification circulaire périodique; ET 117.215/2;ET 117.215/3: à
consulter gratuitement sur Fisconetplus.
5833
art. 18 et 19
A.R. n° 1
La déclaration doit en principe être déposée mensuelle-
ment. Les entreprises dont le chiffre d’affaires (hors
T.V.A.) ne dépasse pas 1 000 000,00 EUR ne doivent déposer
1121
L. 5 septembre 2001, M.B., 13 octobre 2001.
1122
Pour plus d’information, voir le site du SPF Finances: www.minfin.fgov.be; Fis-
cologue, 833, 4.
1123
Informations et communications, 6 mars 2009, E.T.114.791/VB.
5834
La {xe "Dé claration mensuelle"}déclaration mensuelle
doit être déposée au plus tard le 20 de chaque mois,
1124
Le Ministre a déclaré que ce régime d'acompte n'est pas contraire à la Direc-
tive, C.R.A., Commission des Finances de la Chambre, Com 114, 11, Q.
n° 2203 VAN DE VELDE, 20 février 2008.
1125
A.R. 21 juin 2001, M.B., 28 juin 2001; A.R. 23 août 2004, M.B., 31 août 2004.
1126
Communication de presse de la SPF Finances, 23 mars 2009, consultable sur le
site de la SPF Finances. Voir aussi: Déc. n° E.T. 117.215/1, 16 novembre
2009.
5835
art. 2 A.R. n° 14
En cas de vente occasionnelle d’un bâtiment neuf ou
d’un droit réel sur un bâtiment neuf, il faut déposer
une déclaration spéciale. Il en est de même en cas de
vente d’un bâtiment neuf ou d’un droit réel sur un bâ-
timent neuf, par un assujetti qui dépose des déclara-
tions T.V.A. mais qui a été obligé d’opter pour pouvoir
placer la vente sous le régime de la T.V.A. 1128.
5836
Les curateurs de faillite sont tenus de déposer des dé-
clarations récapitulatives1129.
Chapitre VI
Redevables de la T.V.A. et paiement de
la T.V.A. due
5837
1127
Q. orale n° 2-1268, Jan Steverlynck, 27 février 2003, Sénat, Fisc. Act., 2003,
n° 11, 8.
1128
Q.R., Sénat, n° 2-25, 31 octobre 2000, 1181, Q. n° 681, Nyssens, 25 mai 2000.
1129
Voir Circ. n° 26, 1978.
5838
art. 51 § 1er 1° C.T.V.A.
L’article 51, § 1er, 1° du C.T.V.A., désigne comme redevable de
la T.V.A., l’assujetti qui effectue en Belgique une livraison
de biens ou une prestation de services.
5839
art. 51 § 1er 2° C.T.V.A.
L’article 51, § 1er, 2° du C.T.V.A., désigne comme redevable de
la T.V.A., celui qui effectue en Belgique une acquisition
intracommunautaire de biens imposables (voir nos 5420 à
5423).
5840
art. 51 § 1er 3° C.T.V.A.
L’article 51, § 1er, 3° du C.T.V.A., dispose que toute personne
qui mentionne une T.V.A. sur une facture ou sur un do-
cument en tenant lieu, même si elle n’a fourni aucun
bien ou preste aucun service, devient redevable de la
T.V.A. au moment où elle délivre la facture ou le docu-
ment.
Un assujetti qui n’a pas contesté la mention, sur des documents te-
nant lieu de factures établis par ses clients, d’un montant de T.V.A.
trop important peut être considéré comme la personne qui est rede-
vable de ce montant de T.V.A. trop important1130.
Sur base de cette disposition, le Tribunal de première instance de Gand
a décidé que le propriétaire du terrain est tenu de payer la T.V.A. qui
est due à l'occasion de la cession d'un bâtiment par l'usufruitier. Le
propriétaire du terrain et l'usufruitier avaient en effet délivré, pour
la vente du bien immobilier une facture, aux deux noms1131.
Si le danger de perte du revenu imposable est complètement supprimé, il
n’y a pas de dette fiscale. Le but de cet article est de prévenir que
1130
C.J.C.E., 17 septembre 1997, n° 141/96, Langhorst, F.J.F., N° 1997/216.
1131
Trib. Gand 16 février 2009, Cour. fisc., 2009, 418.
5841
art. 51 § 2 C.T.V.A.
L’article 51, § 2 du C.T.V.A. énumère cinq dérogations aux
prestations de services taxables mentionnées au n° 5838.
5842
art. 51 § 2 1° C.T.V.A.
En vertu de la première dérogation, le preneur du ser-
vice est considéré comme redevable de la T.V.A. lorsque le
prestataire est un assujetti qui n’est pas établi en Bel-
gique et que, soit le lieu du service est réputé se situer
en Belgique en vertu de l’article 21, § 3, 7° du C.T.V.A., soit
le preneur du service a un numéro de T.V.A. belge et le
lieu de prestation est réputé se situer en Belgique en
vertu de l’article 21, § 3, 3°bis, 3°ter, 4°bis, 4°ter et 8° du
C.T.V.A.1136.
A partir du 1er janvier 2010, les références à l'article 51, § 2
du C.T.V.A. aux différentes dispositions légales sont rem-
placées par une référence au régime de report général de
l'article 21, § 2 du C.T.V.A.
Cette dérogation s'applique aussi si le preneur exerce à
la fois des activités économiques et des activités qui
tombent en dehors du champ d'application de la T.V.A. et
1132
Trib. Anvers, 5 février 2002, T.F.R., 2002, n° 220; C.J.C.E., 19 septembre 2000,
n° C-454/98, Schmeink & Cofreth et Strobel, Jurispr., I- 6973.
1133
C.J.C.E., 18 juin 2009, aff. C-566/07, Stadeco BV, F.J.F., N° 2010/35.
1134
C.J.C.E., 6 novembre 2003, aff. jointes n° C-78/02 à C-80/02, Dimisio Karageor-
gou Petrova Vlachos; F.J.F., N° 2004/274.
1135
C.J.C.E., 18 juin 2009, aff. C-566/07, Stadeco BV, F.J.F., N° 2010/35.
1136
Depuis le 1er janvier 2002, la perception de la T.V.A. ne sera plus reportée vers
le cocontractant si le prestataire de service étranger dispose d’un éta-
blissement belge.
5843
art. 51 § 2 2°
C.T.V.A.
En vertu de la deuxième dérogation, le cocontractant
qui a un numéro de T.V.A. belge est considéré comme
étant le redevable de la T.V.A., lorsqu’il s’agit d’une ac-
quisition intracommunautaire, visée à l’article 25ter,
§ 1er, al. 2, 3° du C.T.V.A., effectuée par un assujetti non éta-
bli en Belgique ayant un numéro de T.V.A. dans un autre
Etat membre. Cette dérogation trouve son fondement
dans les mesures de simplification prises au niveau euro-
péen en matière de ce qu’on appelle les opérations
triangulaires ou les transactions ABC (voir n° 5431).
5844
art. 51 § 2 3° C.T.V.A.
Depuis le 1er janvier 1996, en vertu d’une troisième déroga-
tion, le cocontractant est considéré comme redevable
lorsqu’il s’agit de livraisons de biens ou prestations de
services visées aux articles 39, § 2 (voir n° 5604) et
39quater (voir n° 5611) du C.T.V.A. Transposé à la pratique,
cela implique que le cocontractant est considéré
comme débiteur de la T.V.A. pour les opérations qui se
déroulent sous le régime de douane ou sous le régime
de l’entrepôt T.V.A. Les motifs sous-jacents de cette dé-
rogation résident dans le fait que ces régimes n’ont
qu’un caractère temporaire.
5845
art. 51 § 2 4° C.T.V.A.
Depuis le 1er janvier 1996 également, par dérogation au
n° 5838, celui qui soustrait les biens à un des régimes visés
aux articles 39, § 2 (voir n° 5604) et 39quater (voir n° 5611)
du C.T.V.A. est considéré comme redevable de la taxe.
5845,10
art. 51 § 2 1° et 5° C.T.V.A.
Depuis le 1er janvier 2002, l’article 51, § 2 du C.T.V.A. prévoit
une cinquième dérogation en vertu de laquelle est dé-
biteur de la taxe, (i) l’assujetti établi en Belgique qui est
tenu au dépôt des déclarations T.V.A. périodiques ou, (ii)
1137
C.J.C.E., 6 novembre 2008, aff. C-291/07, Kollektivavtalsstiftelsen TRR
Trygghetsrådet, J.O.C.E. C., 20 décembre 2008, n° 327, 4.
5845,20
art. 51 § 2 6° C.T.V.A.
Dans le cadre de la transposition de la Directive euro-
péenne relative au nouveau régime de T.V.A. pour les li-
vraisons de gaz et d’électricité1139, l’article 51, § 2, 6° du
C.T.V.A. prévoit un nouveau régime de report de taxa-
tion1140. Le cocontractant qui a été identifié en Bel-
gique à des fins de T.V.A., est le débiteur de la T.V.A. sur les
livraisons de gaz et d’électricité effectuées par un assu-
jetti qui n’est pas établi en Belgique pour autant que la
livraison soit localisée en Belgique sur pied de
l’article 15, § 2, alinéa 2, 4° du C.T.V.A.
5845,30
art. 51 § 2 C.T.V.A.
1138
Circ. n° 4 (E.T. 103.925) du 4 mars 2003.
1139
Directive 2003/92/CE du Conseil du 7 octobre 2003, J.O.C.E. L, 11 octobre 2003,
n° 260, 8-9.
1140
Inséré par l’art. 7, 3° Loi du 5 décembre 2004, M.B., 22 décembre 2004 avec
entrée en vigueur le 1er janvier 2005.
5846
art. 51 § 3 C.T.V.A.
Lorsqu’il est établi que la T.V.A. est acquittée sur une
base imposable insuffisante, en ce qui concerne des biens
et des services pour lesquels l’expertise prévue à
l’article 59, § 2 du C.T.V.A. peut être requise, la T.V.A. com-
plémentaire est due par la personne contre laquelle la
procédure d’expertise est introduite (art. 51 § 3 C.T.V.A.).
5847
art. 51 § 4 C.T.V.A.
1141
Voir pour un commentaire: STAS, D. et HEIRMAN, J., «Het VAT package: hoe Coper-
nicaans is de revolutie? De nieuwe regels na hun inwerkingtreding doorge-
licht met aandacht voor enkele bijzonderheden», T.F.R., 2010, n° 383, 527.
1142
Q.R.,Chambre, 2009-2010, n° 080, p. 28-33, Q. n° 449, VAN DER MAELEN, 4 mai
2009.
5848
art. 51bis § 1er 1° C.T.V.A.
Conformément à l’article 51bis, § 1er, 1° du C.T.V.A., le co-
contractant de celui qui est redevable de la T.V.A., en
vertu de l’article 51, § 1er, 1° du C.T.V.A. (voir n° 5838), est te-
nu solidairement avec ce redevable au paiement de la
T.V.A. envers l’Etat, lorsque la facture ou le document
en tenant lieu, dont la délivrance est prescrite par le
C.T.V.A. ou par les arrêtés pris en exécution de celui-ci, n’a
pas été délivré ou contient une indication inexacte
quant au nom, à l’adresse ou au numéro de T.V.A. des
parties intéressées à l’opération, à la nature ou à la
quantité des biens livrés ou des services fournis, au prix
ou à ses accessoires.
L'article 8 du Protocole additionnel portant dispositions propres à
la matière des impôts du 29 avril 1969, conclu entre les pays du Benelux,
stipule qu'une partie d'un pays du Benelux autre que le pays dans le-
quel la T.V.A. est due, est solidairement responsable pour la T.V.A., dont
le client est redevable, relative à la livraison de bien, la prestation de
service, l'acquisition intracommunautaire ou l'importation, pour
autant que la législation du pays, dans lequel la T.V.A. est due, prévoie
cette responsabilité solidaire.
5849
art. 51bis § 1er
3° C.T.V.A.
art. 91 C.T.V.A.
5850
art. 51bis § 2 C.T.V.A.
Cependant, le cocontractant visé au numéro précédent
est déchargé de la responsabilité solidaire, en vertu de
l’article 51bis, § 2 du C.T.V.A., s’il établit l’identité de son
fournisseur ou du prestataire du service et prouve qu’il
lui a payé tout ou partie du prix et la T.V.A. y afférente.
5851
art. 51bis § 1er 1° C.T.V.A.
Conformément à l’article 51bis, § 1er, 1° du C.T.V.A., le co-
contractant de la personne qui est redevable de la
T.V.A., en vertu de l’article 51, § 2 et 4 du C.T.V.A. (voir nos
5461, 5843, 5844, 5845, 5845,1 et 5847), est tenu envers l’Etat,
solidairement avec le débiteur, au paiement de la T.V.A.,
lorsque la facture ou le document en tenant lieu,
dont la remise est prescrite par le Code de la T.V.A. ou
par les arrêtés pris en exécution de celui-ci, n’a pas été
délivré ou contient une indication inexacte quant au
nom, à l’adresse ou au numéro de T.V.A. des parties inté-
ressées à l’opération, à la nature ou à la quantité des
biens livrés ou des services fournis, au prix ou à ses ac-
cessoires.
5852
art. 51bis § 1er 4° C.T.V.A.
Le cocontractant des redevables visé au numéro précé-
dent est également tenu avec lui, solidairement, au
paiement de la T.V.A. lorsqu’il porte en compte un mon-
tant de T.V.A. (art. 51bis § 1er 4° C.T.V.A.).
1143
Cass., 12 décembre 2008, Fiscologue, 2009, n° 1154, 12.
1144
Trib. Bruges, 18 décembre 2001, Fisc. Act., 2002, n° 8, 3.
5854
art. 51bis § 3 C.T.V.A.
Conformément à l’article 51bis, § 3 du C.T.V.A., depuis le 1er
janvier 1996, dans le cadre d’un régime d’entrepôt autre
que l’entrepôt douanier (voir n° 5611), le dépositaire, ce-
lui qui est chargé du transport des biens hors de
l’entrepôt, ainsi que, le cas échéant, son mandant, sont
solidairement tenus au paiement de la T.V.A. envers l’Etat
avec la personne qui en est redevable aux termes des
articles 51, § 1er, 1° et 2° (voir nos 5838 et 5839), § 2, 3°, 4° et 5°
(voir nos 5844, 5845 et 5845,1) ou 52, § 1er, 2° (voir n° 5410).
5854,10
art. 51bis § 4 C.T.V.A.
5854,20
art. 51ter C.T.V.A.
5855
En vertu de l’article 53, § 1er, 3° du C.T.V.A., les assujettis
sont tenus d’acquitter la taxe due1145 dans le délai fixé
pour le dépôt de la déclaration T.V.A. (n° 5833).
art. 5 § 1er
A.R. n° 24
Sont donc visés les assujettis qui sont tenus au dépôt
de déclarations T.V.A. Un compte courant est tenu pour
chaque assujetti par le C.T.I. à Bruxelles (art. 5 § 1er A.R.
n° 24).
art. 8 § 1er
A.R. n° 24
Un compte spécial est tenu, pour une certaine période,
par le service local de la T.V.A. (art. 8 § 1er A.R. n° 24) lors-
que l’assujetti ne respecte pas ses obligations en ce qui
concerne le paiement de la T.V.A.
Parmi ces obligations, il y a surtout celle de payer le
solde dû à l’Etat pour la période de la déclaration au
compte postal des «Recettes T.V.A. -Bruxelles», n° 679-
2003000- 471146.
– Les agents de change peuvent payer la T.V.A. sur les ventes d’or par
l’intermédiaire de la Commission de la bourse1147.
– Le curateur d’une faillite doit payer la T.V.A. au compte postal du
bureau de recettes T.V.A. local1148; cette règle vaut également pour
l’organisateur d’une foire commerciale, d’une compétition sportive,
ou d’une manifestation similaire, qui n’a lieu qu’une fois par an1149.
1145
Voir en matière de l'arrondi des montants dus: C.J.C.E., 10 juillet 2008, aff.
C-484/06, Ahold, J.O.C.E. C., 30 août 2008, n° 223, 9 et C.J.C.E., 5 mars
2009, aff. C-302/07, J D Wetherspoon PLC, F.J.F., N° 2009/215.
1146
A.R. du 12 novembre 1998, M.B., 4 décembre 1998, 38794.
1147
Circ. n° 21, 3 décembre 1981.
1148
Circ. n° 26, 31 août 1978.
1149
Circ. n° 79, 17 juillet 1972.
5856
art. 19 § 3
A.R. n° 1
Tout assujetti qui, à la date du 1er décembre de l’année
civile en cours, est tenu de déposer des déclarations
mensuelles (soit obligatoirement, soit à sa demande),
doit acquitter un acompte au plus tard le 24 décembre
qui est égal à la T.V.A. due sur les opérations accomplies
entre le 1er et le 20 décembre (art. 19 § 3 A.R. n° 1). Si
l’assujetti ne veut pas calculer le montant de la T.V.A.
effectivement due, il doit payer un acompte égal à la
T.V.A. due sur les opérations du mois de novembre de
l’année civile en cours.
5857
Les assujettis soumis à un régime trimestriel doivent,
tous les mois au cours desquels ils ne sont pas tenus de
déposer une déclaration, payer un acompte au compte
postal des Recettes T.V.A. – Bruxelles, qui se rapporte à la
T.V.A. qui deviendra exigible en raison de la déclaration
trimestrielle (voir n° 5833).
5858
Les sommes inscrites dans les comptes spéciaux (déclara-
tions non déposées ou T.V.A. non payée) doivent être
payées selon le régime linguistique (F et A, ou N), auprès
des centres régionaux du C.T.I., établis à Namur ou à Ma-
lines.
Les contraintes (poursuites) sont faites par le bureau de
recettes T.V.A. local. Le paiement et le recouvrement de
la T.V.A. qui ne provient pas de déclarations périodiques
(établies lors d’un contrôle) s’effectuent de la même
manière; dans certaines circonstances, la T.V.A. peut être
payée par une inscription au compte courant du C.T.I. à
Bruxelles.
5860
La T.V.A. due en exécution de l’A.R. n° 46 relatif à
l’acquisition intracommunautaire de moyens de trans-
port, doit être acquittée en espèces dans un bureau de
1150
Voir Communication, 30 mars 2009, publiée par le SPF Finances et Q.R., Chambre
2008-2009, n° 065, 130-133, Q. n° 464, GOYVAERTS, 12 mai 2009.
5861
Afin d’apurer les dettes en matière de T.V.A. (taxe, amendes,
intérêts et frais accessoires), l’administration utilise
d’office le crédit que le contribuable possède sur son
compte-courant ou retient ce crédit T.V.A. Cela
s’applique également lorsque le débiteur possède un sur-
plus sur un compte spécial.
La retenue est fondée sur l’article 8/1, § 3, alinéa 2 de l’A.R.
n° 4 modifié en dernier lieu par l’A.R. du 14 avril 19931151.
La légalité de cette disposition a déjà fait l’objet de di-
vers litiges1152.
Il convient d’écarter les dispositions nationales ou une interpréta-
tion de celles-ci qui feraient obstacle à un contrôle juridictionnel
effectif, et notamment au contrôle de l’urgence et de la nécessité de
la retenue du solde de T.V.A. restituable, ainsi qu’à la possibilité pour
l’assujetti de demander, sous le contrôle d’un juge, la substitution à
la retenue d’une autre sûreté suffisante pour protéger les intérêts du
Trésor public mais moins contraignante pour l’assujetti, ou qui empê-
cheraient que puisse être ordonnée une mainlevée, totale ou partielle,
de la retenue. En outre, en cas de mainlevée de la retenue, un calcul
des intérêts dus par le Trésor public, qui ne prendrait pas pour point
de départ le jour auquel le solde de T.V.A. en cause aurait normale-
ment dû être restitué, serait contraire au principe de proportionna-
lité1153.
Le régime légal des retenues d’excédents de T.V.A. est discriminatoire
dans la mesure où il pourrait habiliter le Roi à élaborer un régime qui
priverait les assujettis d’un contrôle juridictionnel effectif des con-
ditions de base de la saisie conservatoire1154.
La Cour de cassation a décidé que la retenue conformément à
l’article 76, § 1, al. 3 du C.T.V.A. et l’article 8/1, § 3 de l’A.R. n° 4 a les mêmes
effets qu’une saisie-arrêt conservatoire. Les cours et tribunaux ne
peuvent l’appliquer dans la mesure où la disposition de l’article 8/1, § 3
de l’ A.R. n° 4 prive les personnes qui font l’objet d’une retenue de tout
1151
M.B., 30 avril 1993.
1152
Trib. Anvers, 15 juillet 1993, Cour. fisc., 1993, 518; F.J.F., N° 1995/21; Trib.
Anvers (sais.), 5 décembre 1994, F.J.F., N° 1995/169; Trib. Malines
(sais.), 15 septembre 1995, Cour. fisc., 1995, n° 17, 1995/533; Trib.
Bruxelles (sais.), 13 avril 1995, J.T., 1995, 651. VANDENBERGHE, L., «In-
houding van B.T.W.-tegoeden: non-conformiteit met het nationaal en commu-
nautair recht», A.F.T., 1994, 171.
1153
C.J.C.E., 18 décembre 1997, aff. jointes C-286/94, C-340/95, C-401/95 et C-
47/96, Garage Molenheide, ea., Rec., I-7281.
1154
C.A., 7 juillet 1998, J.T., 1998, 618; Q.R., Sénat, 31 octobre 2000, n° 2-25,
1177, Q. n° 653 de Clippele, 15 mai 2000.
5862
art. 6 § 1er et
art. 20 A.R. n° 1
En principe, l’assujetti paie lui-même la T.V.A. qu’il doit au
Trésor. Dans certains cas, ce paiement est reporté sur le
chef du fournisseur ou du prestataire de services qui
contracte avec l’assujetti (art. 6 § 1er A.R. n° 1); dans cer-
1155
Cass., 3 janvier 2003, T.F.R., 2003, n° 244, 620 avec note VANBIERVLIET, F.
1156
Cass., 6 novembre 2003, F.J.F., N° 2004/119.
1157
Gand, 21 décembre 2001, T.F.R., n° 223, p. 593, avec note de VANBIERVLIET, F. et
VOET, A.
1158
Cass., 12 mars 1993, F.J.F., N° 1995/144.
1159
Trib. Hasselt, 11 février 2004, T.F.R., 2004, n° 260, 42.
5862,10
1160
Voir Circ. n° 3, 1er février 1979 et Rev. T.V.A. 1995, n° 114, 647, Déc., 1011.
1161
Déc. n° E.T. 91.063, 12 février 1998, Rev. T.V.A., 1998, 619.
1162
Déc. n° E.T. 84.160, 12 juin 1995, Rev. T.V.A., 1995, 625.
1163
Déc. n° E.T. 99.043 du 8 septembre 2006.
5863
art. 3 A.R.
14/01/1991
art. 433 et s. C.I.R. 92
art. 93decies C.T.V.A.
Les articles 62, § 2 et 93ter à 93nonies du C.T.V.A. établis-
sent certaines obligations pour les notaires et autres
fonctionnaires publics habilités à donner
l’authenticité à certains actes ayant pour objet
l’aliénation ou l’affectation hypothécaire de biens sus-
ceptibles d’hypothèque1165 (ainsi que pour les institutions
bancaires en lieu et place des notaires, article 93decies;
en ce qui concerne les montants et les valeurs qu’ils
retiennent en vertu de l’acte pour le compte ou au
profit d’un assujetti dont des dettes en matière de T.V.A.
ne sont pas encore apurées, comp. avec les articles 433 et
s. du C.I.R. 92).
Bibliographie – DEBLAUWE, R., «De B.T.W. notificatie», T.F.R., 1980, n° 23, 2.
– VANDEN BERGHE, L., «Notification de la qualité d’assujetti
en cas d’aliénation ou d’affectation hypothécaire»,
R.G.F., 1981, 120.
– DESTERBECK, F., «De notaris en de invordering van directe
belastingen en B.T.W.», R.W., 1986-87, 562-575.
– BORGER, F., «Verplichtingen en aansprakelijkheden van de
notaris bij de invordering van de BTW», Not.fisc.M., 1999,
112-120.
1164
Art. 20ter, A.R. n° 1. Voir aussi: Directive 2010/23/UE du Conseil du 16 mars
2010 modifiant la directive 2006/112/CE relative au système commun de taxe
sur la valeur ajoutée en ce qui concerne l’application facultative et tem-
poraire de l’autoliquidation aux prestations de certains services présen-
tant un risque de fraude, J.O.C.E. L., 20 mars 2010, n° 72, 1.
1165
Voir A.R. n° 15 du 17 octobre 1980 et art. 3 de l’A.R. du 14 janvier 1991;
Circ., n° 6, 8 mars 1991.
1166
Voir Circ. n° 17, 7 novembre 1980.
5864
art. 87 à 90 L. 01/08/1985
L’exigibilité d’une créance en matière de T.V.A. peut être
suspendue à la demande d’un débiteur qui possède une
créance certaine, exigible et libre de tout engagement à
l’égard de tiers, dont lui sont redevables, en raison de
fournitures ou de services, l’Etat ou les organismes
d’intérêt public désignés par le Roi (art. 87 à 90 L. 1er août
19851167).
La demande de suspension doit être introduite auprès
du bureau de recettes T.V.A. qui est chargé du recou-
vrement. Lorsqu’il s’agit d’une créance concernant un
compte courant, c’est le contrôleur en chef qui est
compétent.
6. Compensation
5864,50
art. 334 loi- programme 27/12/2004
1167
A.R. 11 octobre 1985, M.B., 31 octobre 1985.
1168
Art. 194 Loi-programme 22 décembre 2008, M.B. 29 décembre 2008, éd. 4. L'exten-
sion du champ d'application est entrée en vigueur le 8 janvier 2009.
§ 4. T.V.A. A L’IMPORTATION
5865
En ce qui concerne le redevable de la T.V.A. à
l’importation et la manière dont la T.V.A. doit être payée
à cette occasion, voir nos 5408 à 5413.
Chapitre VII
{xe "Listing annuel de clients"}Listing
annuel des clients
5866
art. 53
quinquies C.T.V.A.
En vertu de l’article 53quinquies du C.T.V.A., les assujettis,
qui sont identifiés à la T.V.A. conformément à
l’article 50, § 1er, alinéa 1er, 1° et 3°, de même que les assujet-
tis non établis en Belgique qui sont représentés pour
des opérations qui sont effectuées en Belgique «par une
personne préalablement agréée», conformément à
l’article 55, § 3 du C.T.V.A., et les autres assujettis non éta-
1169
C.const.,19 mars 2009, n° 55/2009. Voir pour un commentaire de cet arrêt: X,
«Btw-tegoed voor wettelijke verplichtingen curator ontsnapt aan compensatie
met belastingschuld», Fisc. Act., 2009, n° 15, 3.
1170
Anvers, 23 septembre 2008, T.F.R. 2009, n° 359, 311, note DESTERBECK F.
5867
L’arrêté royal n° 23 du 29 décembre 19921173 règle les moda-
lités d’application de l’obligation légale. La liste doit
être déposée par voie électronique. Elle doit contenir
les indications suivantes:
– le numéro d’identification à la T.V.A. de ce client assu-
jetti;
– le montant total, T.V.A. non-comprise, des biens qui lui
ont été livrés et des services qui lui ont été fournis. Si
le montant total, T.V.A. non-comprise, des
biens/services qui ont été livrés et des services qui ont
été fournis à un assujetti T.V.A. ne dépasse pas le mon-
tant de 250 EUR au cours d’une année civile, il ne doit
pas être repris dans le listing;
– le montant total de T.V.A. qui lui a été portée en
compte;
– les agriculteurs mentionnent le montant total de
la T.V.A. remboursée forfaitairement.
A partir du 1er avril 2009, tous les assujettis doivent in-
troduire ce listing par voie électronique, sauf si l'assu-
jetti se trouve dans l'impossibilité d'introduire le listing
1171
Art. 53quinquies C.T.V.A.
1172
Circ. n° 26 de 1978.
1173
M.B., 31 décembre 1992, tel que modifié – Informations et communications
(A.F.E.R. – T.V.A.), 20 mars 2008.
1174
Informations et Communications, 6 mars 2009, E.T.114.791.
1175
Informations et Communications, 14 août 2008.
1176
Communiqué de presse, 23 mars 2009, consultable sur le site du SPF Finances.
1177
Q.R., Sénat, 1982-1983, n° 39, 1510, Q. n° 217, 20 mai 1983, De Baere, Rev.
T.V.A., 1983, n° 60.
1178
Trib. Courtrai, 12 novembre 1982, www.monKEY.be, module Rechtspraak Btw Vande-
winckele, nr. K1 82/1; Trib. Louvain, 17 janvier 1983, Rev. T.V.A., 1983,
n° 60.
1179
Bruxelles, 16 septembre 1986, R.W., 1986-1987, 1226; F.J.F., N° 1987/ 165.
1180
Trib. Anvers, 24 septembre 1985, Rev. T.V.A., 1986, n° 70; Trib. Bruxelles,
20 octobre 1986, Rev. T.V.A., 1987, n° 76.
1181
Trib. Anvers, 31 décembre 1986, Rev. T.V.A., 1987, n° 78.
Chapitre VIII
{xe "Obligations
comptables"}Comptabilité
§ 1. OBLIGATION GENERALE
5868
art. 14 § 1er
A.R. n° 1
Tous les assujettis sont tenus à la tenue d’une compta-
bilité appropriée à l’étendue de leurs activités (art. 14 § 1er
A.R. n° 1).
La comptabilité peut être librement organisée à condi-
tion qu’elle soit adaptée aux obligations fiscales pré-
vues par l’arrêté royal n° 1. L’administration de la T.V.A.
ne peut exiger de la comptabilité plus que ce que la loi
et la réglementation ne prescrivent1183.
5869
art. 15 § 1er
A.R. n° 1
Conformément à l’article 14, § 2 de l’A.R. n° 1, la comptabi-
lité des assujettis, à l’exception de la comptabilité de
ceux qui effectuent à titre occasionnel la livraison
intracommunautaire d’un moyen de transport neuf
(voir n° 5218), comprend notamment les registres men-
1182
L. 5 septembre 2001, M.B., 13 octobre 2001.
1183
Trib. Anvers, 26 juin 1986, Cour. fisc., 1987, 156.
5870
Un facturier d’entrée doit être tenu, dans lequel les
assujettis visés au numéro précédent inscrivent les fac-
tures et documents relatifs à leur activité économique
et qui concernent les opérations économiques sui-
vantes:
– les livraisons de biens, les prestations de service et les
importations;
– les acquisitions intracommunautaires de biens;
– les opérations visées à l’article 12, § 1er, 3° et 4° du C.T.V.A.
(voir nos 5324 et 5325), à l’article 19, § 2, 1° et § 3 du C.T.V.A.
(voir n° 5373) et à l’article 25quater du C.T.V.A. (voir nos
5438 et 5439);
– les biens et les services livrés par un non-assujetti, vi-
sés à l’article 10 de l’A.R. n° 1 (voir n° 5816);
– les cessions qui leur sont faites visées aux articles 11
et 18, § 3 du C.T.V.A. (voir n° 5817).
5871
Un facturier de sortie doit être tenu dans lequel les
assujettis visés au n° 5869 inscrivent les factures et do-
cuments ainsi que les documents rectificatifs qui s’y
rapportent, visés aux articles 1er à 3, 6 et 11 de l’A.R. n° 1
(voir nos 5810, 5812, 5813 et 5817).
5872
Les assujettis visés au n° 5825 sont obligés de tenir un
journal par siège d’exploitation dans lequel ils inscri-
vent les recettes relatives aux opérations pour les-
quelles ils ne sont pas obligés de remettre une facture
et pour lesquelles ils n’ont pas délivré de facture (voir
nos 5825 et 5826).
art. 14 § 2 3° A.R. n° 1
La modification de l’article 14, § 2, 3° de l’A.R. n° 1 dans le
cadre de la transposition de la directive sur la factu-
ration a pour conséquence que, conformément à une
lecture littérale des textes, les opérations exonérées de
5873
art. 14 § 3 A.R. n° 1
Les assujettis qui bénéficient du régime de taxation for-
faitaire de l’article 56, § 1er de C.T.V.A. sont dispensés de la
tenue dudit journal (art. 14 § 3 A.R. n° 1).
5874
1184
Art. 10 A.R. du 16 février 2004, M.B., 27 février 2004; I. MASSIN, «Journal des
recettes: même pour les opérations exonérées?», Fiscologue, 2004, n° 933,
1-2.
1185
Déc. n° E.T. 103.018 du 27 juin 2002 telle que modifiée par la Déc. n° E.T.
103.018 du 2 juin 2003.
1186
Déc. n° E.T. 103.592 du 2 juin 2003.
1187
Déc. n° E.T. 112.577 du 8 novembre 2007; décision n° E.T.112.577/2 du 12 février
2008.
5875
Par dérogation à ce qui est prévu à l’article 14, § 2 de
l’A.R. n° 1 (voir nos 5870 à 5872), les assujettis qui exécutent
les opérations qui sont exemptées de la T.V.A. conformé-
ment à l’article 44, § 1er, 2, 3, 1° à 3° et 11° à 13° du C.T.V.A.
(voir nos 5639 à 5653 et 5661 à 5662) doivent tenir un re-
gistre dans lequel ils inscrivent les factures et docu-
ments relatifs à leur activité, constatant les opéra-
tions pour lesquelles ils sont redevables de la taxe
conformément à l’article 51, § 1er, 2° et § 2, 1° et 2° du C.T.V.A.
(voir nos 5839, 5842 à 5843), ainsi que les factures et les
documents visés à l’article 5, § 2 de l’A.R. n° 31 du
29 décembre 1992 (voir n° 5889).
art. 14 § 5
A.R. n° 1
Ce qui vient d’être dit pour les assujettis sans droit à
déduction, vaut, de la même façon, pour les agricul-
teurs qui bénéficient du régime forfaitaire visé à
l’article 57 du C.T.V.A. (art. 14 § 5 A.R. n° 1).
art. 14 § 6
A.R. n° 1
Les personnes morales non assujetties doivent égale-
ment tenir le registre dont question ci- dessus (art. 14
§ 6 A.R. n° 1).
1188
Déc. n° E.T. 91 298 du 1 septembre 1998, Rev. T.V.A., 1998, 622.
5876
art. 15 A.R. n° 1
{xe "Obligations comptables"}Les facturiers d’entrée et de
sortie et le livre spécial visé à l’article 14, § 5 de l’A.R. n° 1
(voir n° 5875) peuvent être tenus sur feuilles mobiles.
Les feuilles mobiles des registres visés à l’alinéa précédent
et les feuilles du journal des recettes et du livre cen-
tralisateur doivent être numérotées au plus tard au
moment de l’emploi de ces feuilles ou de ces livres.
Le journal des recettes doit couvrir les opérations ef-
fectuées au cours d’une période égale à douze mois.
5877
La circulaire n° 3 de 1976 traite de l’influence, sur la
T.V.A., de la loi du 17 juillet 1975 sur la comptabilité des
entreprises. Cette loi n’a modifié ni la législation fiscale
ni la manière dont la preuve est fournie en la matière.
Une comptabilité régulière dont toutes les données qui
y sont mentionnées sont justes et fiables, est un moyen
de preuve pour justifier le chiffre d’affaires déclaré,
même s’il s’agit d’une comptabilité simplifiée constituée
seulement des facturiers d’entrée et de sortie et du
journal des recettes. L’administration ne peut détermi-
ner le chiffre d’affaires en recourant à une estimation
forfaitaire basée sur des présomptions que si la compta-
bilité ne contient pas de données probantes 1189. Elle ne
peut pas remplacer les chiffres repris dans la comptabili-
té par des chiffres estimés, à moins qu’elle ne démontre
au préalable que la comptabilité n’est pas probante 1190.
– Les petites entreprises qui vendent à des particuliers tiennent rare-
ment un inventaire. Il résulte d’une jurisprudence bien établie qu’en
principe, à défaut d’un inventaire probant, le stock existant à la
fin de la période contrôlée est considéré comme égal à celui qui
existait au début de cette période, et partant, la valeur des mar-
chandises restant à facturer est censée être la même à la fin et au
1189
Liège, 23 mars 1987, Rev. T.V.A., 1988, n° 79.
1190
Trib. Verviers, 15 avril 1980, J.D.F., 1980, 292; Trib. Bruxelles, 28 avril
1986, Rev. T.V.A., 1988, n° 79; Trib. Anvers, 26 juin 1986, F.J.F.,
N° 1987/197; Cour. fisc., 1987, 156.
5878,10
art. 15 § 3 et 4 A.R. n° 1
Toutes les inscriptions relatives à la comptabilité
s’appuient sur des pièces justificatives, datées et conser-
vées, selon le cas, en original ou en copie.
1191
Q.R., Sénat, 1972-1973, n° 33, 1208, Rev. T.V.A., 1974, n° 14.
1192
Trib. Liège, 21 septembre 1987, F.J.F., N° 1988/173.
1193
Q.R., Ch. repr., 1975- 1976, n° 44, Rev. T.V.A., 1976, n° 27.
1194
Bruxelles, 10 octobre 1984, F.J.F., N° 1985/ 12.
1195
Gand, 15 janvier 2008, T.F.R., 2008, 343.
5878,20
art. 16
A.R. n° 1
Les assujettis qui vendent des biens «à distance» (voir
n° 5446) et qui n’ont pas opté pour l’imposition de leurs
ventes en Belgique ou, inversement, dans l’Etat membre
d’arrivée des biens vendus, doivent à tout moment pou-
voir établir, à la satisfaction des agents contrôleurs
de l’administration de la T.V.A., le montant global, pour
l’année civile en cours, de leurs livraisons qui inter-
viennent pour le calcul du seuil fixé en Belgique comme
dans l’autre Etat membre.
1196
Circ. n° 101, 29 décembre 1970 et n° 11, 19 mars 1973.
1. Professions libérales
5879
A partir du 1er janvier 1999, neuf nouveaux arrêtés minis-
tériels ont été déclarés applicables en matière de pres-
criptions à respecter pour les reçus-attestations de
soins et les livres journaux que doivent tenir les titu-
laires de professions libérales et les institutions de
soins1197. Parallèlement à l’instauration de ces arrêtés
ministériels, l’A.M. du 28 septembre 19921198 a été abrogé et
diverses prescriptions ont été, pour diverses catégories
de professions libérales, adaptées à l’utilisation de
l’euro.
Le titulaire d’une profession libérale qui, en raison de
cette activité, est un assujetti à la T.V.A., doit en principe
délivrer un reçu extrait d’un carnet pour les recettes
professionnelles visées aux articles 320 et 321du C.I.R. 1992.
Le total des recettes visées ci-dessus est reporté, au jour
le jour, au livre journal dont le modèle est déterminé.
Dans ce livre journal, sont également inscrites les dé-
penses. Il est d’ailleurs conçu de manière à servir en même
temps de facturier d’entrée.
Les titulaires de professions libérales qui tiennent leur
comptabilité à l’aide d’un ordinateur peuvent, en prin-
cipe, limiter les inscriptions au livre journal à une écri-
ture mensuelle récapitulative qui ressort d’un listing
1197
M.B., 30 décembre 1998, 41561-41673.
1198
M.B., 20 octobre 1992.
2. Notes et reçus
5880
art. 22 A.R. n° 1
Comme mesure de contrôle, l’obligation de délivrer à
leurs clients des notes ou des reçus sur des formules
numérotées confectionnées par des imprimeurs agréés
est imposée à certains assujettis (art. 22 A.R. n° 1).
L’obligation vaut pour:
art. 44 C.T.V.A.
– les hôteliers, ou, plus généralement, quiconque ex-
ploite un établissement où sont fournis des loge-
ments contre paiement (sauf exemption sur la base de
l’article 44 du C.T.V.A.);
– les exploitants d’un établissement où des repas sont
consommés régulièrement1199;
– les exploitants de stations de lavage de voitures de
personnes, voitures à usage mixte, minibus et voitures
de camping.
La circulaire n° 6 de 1999 commente les obligations pré-
citées. Elle est entrée en vigueur le 1er avril 1999. La circu-
laire n° 10 de 1994 a été abrogée à la même date.
La petite entreprise visée à l'article 56, § 2 C.T.V.A. n'est pas
obligée de délivrer une souche ou un reçu. Si elle le fait
quand même, elle doit alors faire apparaître sur ce do-
cument son numéro d'identication à la T.V.A. de même
que la mention «petite entreprise soumise au régime de la
franchise de taxe» et la mention «montant (T.V.A. non
applicable)»1200.
La délivrance d’une note ou d’un reçu ne modifie en
rien les principes de la facturation ou de l’exigibilité de
la T.V.A. L’assujetti n’est toutefois pas tenu à établir la
note ou le reçu pour autant qu’il délivre au client, au
moment où le service s’achève, une facture reprenant les
1199
Q.R., Sénat, 2000-2001, n° 2-40, 4 septembre 2001, 2014, Q. n° 916, Ramboudt,
30 novembre 2000. Voir aussi: Q.R., Chambre 2007- 2008, n° 011, 1599-1603,
Q. n° 9 DEVLIES, 9 janvier 2008.
1200
Déc. n° ET 114.588, 1er décembre 2008.
5881
art. 28 § 1er
A.R. n° 1
En vertu de l’article 28, § 1er de l’A.R. n° 11202, par siège
d’exploitation, un registre des véhicules à moteur pré-
sents dans ses installations doit être tenu par tout
assujetti qui, dans le cadre de son activité économique,
effectue régulièrement une ou plusieurs des opérations
suivantes:
– toute livraison et/ou toute prestation de services
relative à un véhicule à moteur, à l’exception du la-
vage;
– toute livraison de véhicules d’occasion à moteur;
– toute intervention en tant qu’intermédiaire dans la
livraison de véhicules d’occasion à moteur.
Toutefois, la disposition visée à l’alinéa 1 er ne s’applique
pas aux assujettis qui effectuent exclusivement des opé-
rations de montage, d’assemblage ou de construction
de véhicules à moteur.
art. 25 § 3
A.R. n° 1
1201
Déc. n° E.T. 103.592 du 2 juin 2003 permet de conserver les documents sous une
forme digitale.
1202
Remplacé par l’A.R. 6 février 2002, M.B., 15 février 2002, à partir du 1er avril
2002; Circ. n° AOIF 16/2004 (E.T. 98234), 23 mars 2004.
5881,10
4. Abattoirs et tueries
5882
Un registre spécial doit également être tenu dans les
abattoirs et les tueries privées, dans lequel est inscrit le
nombre d’animaux entrés1203. Leurs obligations comp-
tables sont réglées par l’arrêté royal n° 27 du 26 juin
1973, modifié par l’arrêté royal du 11 août 1981.
5883
art. 23 A.R. n° 1
Conformément à l’article 23 de l’A.R. n° 1, tout assujetti
doit tenir un registre dans lequel il inscrit les biens
qu’il a expédiés ou transportés ou qui ont été expédiés
ou transportés pour son compte, pour les fins visées à
l’article 12bis, alinéa 2, 5° à 7° du C.T.V.A. (voir n° 5434), à
destination d’un autre Etat membre de la Communauté.
Les mentions qui doivent être reprises dans le registre,
sont énumérées à l’article 24 de l’A.R. n° 1. Les assujettis
qui tiennent une comptabilité où figurent ces men-
tions, sont dispensés de tenir ce registre.
1203
Circ. n° 24, 30 août 1973.
5884
art. 25 A.R. n° 1
Conformément à l’article 25 de l’A.R. n° 1, tout assujetti
doit tenir un registre aux fins d’identifier les biens qui
lui ont été expédiés d’un autre Etat membre et qui font
l’objet d’une prestation de service visée à l’article 21, § 3,
2° du C.T.V.A. (voir n° 5378,50).
Les mentions qui doivent être apposées dans ce registre,
sont énoncées à l’article 26 de l’A.R. n° 1. Les assujettis ne
doivent pas faire mention des biens qui doivent déjà
être repris dans le registre des garagistes.
Chapitre IX
Obligations particulières en matière
de {xe "Circulation
intracommunautaire"}circulation
intracommunautaire de biens et de
services
5885
art. 53bis § 1er C.T.V.A.
L’article 53bis, § 1er du C.T.V.A. oblige les assujettis qui béné-
ficient du régime prévu aux articlés 56, § 2 (voir n° 5901)
ou 57 du C.T.V.A. (voir nos 5902 et s.), les assujettis sans
droit à déduction (voir n° 5220) ainsi que les personnes
morales non assujetties (voir n° 5224), préalablement à
leur première acquisition intracommunautaire de biens
à la suite de laquelle le seuil de 11 200,00 EUR est dépassé
(voir n° 5425), à déclarer le dépassement de ce seuil.
Ces personnes sont dispensées de cette déclaration dans
les cas dont question au n° 5446.
5885,10
art. 53bis § 2 C.T.V.A.
Les assujettis sans droit à déduction qui n’ont pas de
numéro de T.V.A., sont tenus de faire savoir le fait que
va leur être fournie une prestation de services pour
laquelle ils sont pour la première fois redevables de la
T.V.A. sur la base de l’article 51, § 2, 1° du C.T.V.A. (voir
5885,20
art. 53ter C.T.V.A.
Quiconque est redevable de la T.V.A. belge, conformé-
ment à l’article 51, § 1er, 1° ( à l’exception de l’unité T.V.A.) et
§ 2 du C.T.V.A. (voir les nos 5839, 5842 à 5845), et qui n’est pas
tenu – comme les assujettis ordinaires – d’introduire des
déclarations périodiques et de payer la T.V.A. qui ressort
de ces déclarations, doit, en vertu de l’article 53ter du
C.T.V.A., introduire une déclaration spécifique pour les
acquisitions intracommunautaires et opérations y as-
similées effectuées au cours d’un trimestre civil, ainsi
que pour les services pour lesquels le client est rede-
vable de la T.V.A. belge, et acquitter, dans le délai fixé
pour le dépôt de cette déclaration, la T.V.A. due. Ce délai
prend fin au plus tard le 20e jour du premier mois sui-
vant le trimestre civil au cours duquel la T.V.A. est de-
venue exigible.
L’acquittement de la T.V.A. sur les services fournis par des avocats
étrangers qui ne bénéficient pas, dans leur Etat membre, d’une exemp-
tion de la T.V.A.1204.
5886
La déclaration visée au numéro précédent ne doit pas
être faite pour:
1. les {xe "Acquisition intracommunautaire"}acquisi-
tions intracommunautaires de {xe "Moyens de trans-
port"}moyens de transport neufs, réalisées par des as-
sujettis ou des personnes morales non assujetties qui
bénéficient de la dérogation prévue à l’article 25ter,
§ 1er, alinéa 2, 2° du C.T.V.A. ou par toute autre personne
non assujettie;
2. les acquisitions intracommunautaires de produits
soumis à accise visés à l’article 58, § 1°bis du C.T.V.A., par
des assujettis ou des personnes morales non assujet-
ties qui bénéficient également de la dérogation
énoncée ci-dessus.
Si, pendant un trimestre civil, aucune opération impo-
sable n’a été effectuée, aucune déclaration ne doit être
remise pour ce trimestre.
1204
Q.R., Ch. repr., 1997-1998, n° 134, 18598, Q. n° 1334, Michel.
5886,20
art. 53sexies § 1er C.T.V.A.
Jusqu'au 1er janvier 2010, tous les assujettis auxquels un
numéro d’identification à la T.V.A. était attribué, con-
formément à l’article 50, § 1er, alinéa 1er, 1° et 3°, de même
que les assujettis qui ne sont pas établis en Belgique qui
étaient représentés pour les opérations qu’ils effec-
tuent dans le pays par une «personne préalablement
agréée», conformément à l’article 55, § 3 du C.T.V.A., de-
vaient, chaque trimestre civil et pour chaque personne
identifiée à la T.V.A. dans un autre Etat membre, faire
5886,22
A partir du 1er janvier 2010, concernant l'obligation de
reporting étendue aux assujettis établis en Belgique qui
prestent des services à un assujetti établi dans un autre
Etat membre qui y est tenu d'acquitter la T.V.A. sur les
services reçus1209. Ce relevé ne comprend pas les opéra-
tions qui sont exonérées dans le pays où le client assu-
jetti est établi.
1205
Art. 18 A.R. du 22 décembre 1995, M.B., 30 décembre 1995.
1206
Cependant, les assujettis sont dispensés de l’obligation du dépôt par voie élec-
tronique aussi longtemps qu’ils (ou le cas échant, la personne qui est man-
datée pour le dépôt du relevé susvisé) ne disposent pas de moyens informa-
tiques nécessaires pour remplir cette obligation (article 5, § 2 de l’A.R.
n° 50).
1207
Avis E.T. 113.546.
1208
Art. 53sexies C.T.V.A.
1209
Communiqué de presse, 23 mars 2009, consultable sur le site web du Service pu-
blic fédéral Finances; ET 117.215/5: modification du relevé TVA des opéra-
tions intracommunautaires à partir du 1er janvier 2010, consultable gratui-
tement sur Fisconetplus.
5886,30
La suppression des contrôles aux frontières internes a
notamment eu pour conséquence que les statistiques
du commerce entre les Etats membres ne pouvaient plus
être rédigées sur base des documents douaniers. C’est
pourquoi, par règlement du Conseil du 7 novembre 1991,
n° 3330/911212, il a été crée un système de statistiques com-
munautaires des échanges de biens entre Etats membres.
Les entreprises qui envoient des biens pour un montant
de plus de 1 000 000,00 EUR par an ou qui reçoivent des
biens d’autres Etats membres pour plus de 100 000,00 EUR
par an, doivent introduire mensuellement une déclara-
tion INTRASTAT. En Belgique, elle est fournie à l’Institut
national de statistiques. Si la valeur plancher n’est dé-
passée que dans une seule des deux directions (c’est-à-
dire expédition ou arrivée des marchandises), il ne faut
introduire une déclaration que pour la direction qui
a dépassé cette limite. En Belgique, elle se fait auprès du
service Statistique commerce extérieur de la Banque
nationale de Belgique.
5886,40
art. 53sexies § 2 C.T.V.A.
En exécution de l’article 53sexies, § 2 du C.T.V.A., l’A.R. n° 48
impose à chaque assujetti qui, n’est pas obligé
1210
En vertu de la Directive 2008/117CE du 16 décembre 2008, JOCE, n° 14, 20 janvier
2009, 7.
1211
Voir pour un commentaire: STAS, D. et HEIRMAN, J., «�Het VAT package: hoe Co-
pernicaans is de revolutie? De nieuwe regels na hun inwerkingtreding door-
gelicht met aandacht voor enkele bijzonderheden», T.F.R., 2010, n° 383,
527.
1212
J.O.C.E., 16 novembre 1991, n° 316; Règl. (C.E.) n° 638/2004 du Parlement euro-
péen et du Conseil du 31 mars 2004 relatif aux statistiques communautaires
des échanges de biens entre Etats membres et abrogeant le règlement
(C.E.E.) n° 3390/91 du Conseil (J.O. L., n° 102, 7 avril 2004, 1-8).
5886,50
art. 53septies C.T.V.A.
L’article 53septies du C.T.V.A. donne au Roi la faculté
d’exiger de la part des assujettis qui effectuent en Bel-
gique des acquisitions intracommunautaires de biens
visées aux articles 25ter, § 1er et 25quater du C.T.V.A. (voir
nos 5420, 5424 et 5433), concernant chaque fournisseur
identifié à la T.V.A. dans un autre Etat membre,
l’introduction d’une déclaration détaillée des acquisi-
tions effectuées.
De telles déclarations ne peuvent pas être réclamées
pour des durées inférieures à un mois.
5886,60
art. 53octies § 1er C.T.V.A.
L’article 53octies, § 1er du C.T.V.A. délègue au Roi le pou-
voir de régler les modalités d’application des articles 53
à 53septies du C.T.V.A. ainsi que de prendre toutes sortes
de mesures concernant la facturation, le paiement de
la T.V.A. et la communication de renseignements.
5886,70
art. 53nonies § 1er C.T.V.A.
1213
A.R.21 février 2010 modifiant l'A.R. n° 48 du 29 décembre 1992, M.B.,
26 février 2010.
1214
Circ. n° E.T. nr. 115.343 (AFER n° 31/2010), 14 avril 2010.
5887
art. 53nonies § 2 C.T.V.A.
En exécution de l’article 53nonies, § 2 du C.T.V.A., l’A.R.
n° 47 détermine les règles de contrôle et du paiement de
la T.V.A. en matière de livraison, d’acquisition intracom-
munautaire et d’importation de moyens de transport
au sens de l’article 8bis, § 2, 1°, du C.T.V.A.
Chapitre X
{xe "TVA – Assujetti"}Assujettis{xe "TVA
– Assujetti é tranger"} qui ne sont
pas établis en Belgique
5887,50
Bibliographie – MARCKX, J., «De aansprakelijke vertegenwoordiger op
het stuk van de B.T.W.», Fiscaal Praktijkboek 1995-96, Indi-
recte belastingen, Anvers, Kluwer, 1-26.
– CAMBIEN, J.M. et DE WAELE, C., «Nieuwe regels inzake voldoe-
ning van de BTW en de BTW- registratie van buiten-
landse belastingplichtigen», A.F.T., 2002, n° 6, 247-264.
– MASSIN, I. et BAUWENS, E., «Nieuwe administratieve commen-
taar over de BTW-regeling voor buitenlandse belas-
tingplichtigen», A.F.T., 2004, n° 2, 41-67.
5887,70
art. 50 § 3 C.T.V.A.
Suite à la directive européenne du 17 octobre 20001215, un
nouveau régime a été instauré à partir du 1er janvier
2002 en Belgique en matière d’acquittement de la T.V.A. et
de l’enregistrement T.V.A. des assujettis étrangers (loi du
7 mars 2002)1216. Ce nouveau régime consiste principale-
ment en ce que, à partir de cette date, une règle géné-
1215
Directive 2000/65/CE.
1216
M.B., 13 mars 2002, voir adaptation des arrêtés royaux par l’A.R. n° 31 du
2 avril 2002 relatif aux modalités d’application de la taxe sur la valeur
ajoutée en ce qui concerne les opérations effectuées par les assujettis qui
ne sont pas établis en Belgique, M.B., 11 avril 2002 et A.R. du 2 avril
2002 modifiant les A.R. nos 1, 3, 7, 10, 23 et 50 relatifs à la taxe sur la
valeur ajoutée, M.B., 16 avril 2002.
1217
Circ. n° 4 (E.T. 103.925), 4 mars 2003.
1218
Proposition de directive du Conseil modifiant la directive 77/388/CEE en ce qui
concerne certaines mesures visant à simplifier les obligations en matière
de T.V.A., COM(2004), 728.
5889
On ne peut parler d’«{xe "Etablissement stable"}établisse-
ment stable» que lorsque l’établissement n’a pas une per-
sonnalité juridique distincte de celle de l’assujetti qui
n’est pas établi en Belgique (nécessité d’une entité juri-
dique). La dénomination qui lui est attribuée (par
exemple filiale ou succursale) ne peut rien y changer.
Un assujetti qui n’est pas établi en Belgique mais qui a en
Belgique un établissement stable est traité, au regard de
la T.V.A., comme tout assujetti établi dans le pays. Il dé-
tient les mêmes droits (déductions, remboursements, etc.)
et est tenu aux mêmes obligations (tenue et communi-
cation de documents, facturation, dépôt de déclara-
1219
Q. n° 157, de Clippele du 20 mars 1991, Rev. T.V.A., n° 95.
1220
AGACHE, L. et VANHALLE, I., «De vaste inrichting inzake BTW: een eigen werke-
lijkheid?», T.F.R., 2000, n° 191, 1011.
1221
Q.R., Sénat, 31 octobre 2000, 2-25, 15 mai 2000, Q. n° 645, de Clippele;, Q.R.,.
Chambre 2008-2009, n° 048, 26-27, Q. n° 166, VAN DER MAELEN, 14 janvier
2009; AGACHE, L. et VANHALLE, T., «De vaste inrichting inzake BTW: een ei-
gen werkelijkheid?», T.F.R., n° 191, 2000, 1011.
5889,10
art. 55 § 4 C.T.V.A.
Les assujettis étrangers qui ne sont pas établis en Bel-
gique peuvent se {xe "TVA – Devoir d’
ment"}faire enregistrer, comme suit, à des fins de T.V.A. via
un numéro individuel:
– l’assujetti qui n’est pas établi dans l’UE ne peut se faire
enregistrer en Belgique que via un représentant res-
ponsable. Un tel représentant fiscal est solidairement
tenu au paiement de la T.V.A., des intérêts et des
amendes dus par l’entreprise étrangère (art. 55 § 4
C.T.V.A.);
– l’assujetti qui est établi dans l’UE a le choix entre,
soit un enregistrement direct à des fins de T.V.A., soit
un enregistrement via la désignation d’un représen-
tant responsable.
La circulaire n° 4 de 2003 prévoit un régime détaillé des
cas qui entraînent l’obligation d’identification à la
T.V.A., des cas dans lesquels il n’est pas possible de se faire
identifier à la T.V.A. (décharge) et des cas où l’on peut se
faire identifier à des fins de T.V.A., bien que l’on n’y soit
pas obligé (dispense)1223.
L’identification à la T.V.A. est en principe obligatoire
lorsque l’assujetti qui n’est pas établi en Belgique effec-
tue des actes visés au C.T.V.A. pour lesquels celui-ci a en
principe droit à la déduction et qu’il est redevable de
la T.V.A. conformément aux articles 51 et 52 du C.T.V.A. Il y
a également obligation d’identification pour les opéra-
tions de placement de biens sous le régime de l’entrepôt
T.V.A. ou de sortie de biens du régime de l’entrepôt- T.V.A.
1222
Circ. n°4.(E.T. 103.925) du 4 mars 2003, nos 17-28.
1223
Circ. 4/2003 (E.T. 103.925) du 4 mars 2003, n° 70-105: en matière du régime de
langue, voir Déc. n° E.T. 107 419 du 20 décembre 2004.
1224
Déc. n° E.T. 116.547, 9 juin 2009.
5889,20
{xe "Responsabilité "}Il existe deux catégories de {xe "Re-
pré sentant"}représentants responsables: une première
catégorie pour laquelle un numéro de T.V.A. individuel
est attribué à un assujetti non établi en Belgique et une
deuxième catégorie pour laquelle un numéro de T.V.A.
global est attribué, qui commence par BE 796.5 ou BE 796.6.
Un nombre illimité d’assujettis étrangers peut être re-
présenté sous les numéros de T.V.A. globaux1225.
art. 2 § 1er A.R. n° 31
La désignation d’un {xe "Repré sentant fiscal"}représen-
tant fiscal global est facultative. L’assujetti peut, par
conséquent, opter pour, suivant le cas, désigner un re-
présentant responsable individuel ou s’enregistrer en
direct.
La représentation fiscale sous le couvert du nouveau
numéro de T.V.A. global commençant par BE 796.5 est pos-
sible sous les conditions suivantes:
– il y a une importation des biens et ces biens font
l’objet d’une livraison qui suit l’importation. Il n’est
pas exigé que la livraison suive immédiatement
l’importation. Les biens peuvent être temporairement
entreposés;
1225
Art. 2 A.R. n° 31; Circ. n° 4 (E.T. 103.925), 4 mars 2003, à partir du n° 209.
5889,30
art. 5 § 1er A.R. n° 1 art. 4 A.R. n° 31
Un représentant responsable ou une personne préala-
blement agréée doit disposer de la capacité de conclure
des contrats et d’assurer la représentation de
l’assujetti étranger. Il reste engagé jusqu’à ce qu’il soit
mis fin à son activité ou jusqu’à ce qu’un nouveau re-
présentant responsable soit agréé, bien qu’il demeure
encore en principe responsable pour cinq ans. Il agit au
nom et pour le compte de son commettant pour tous
les droits (déductions) et toutes les obligations (dé-
clarations, paiement de la taxe, comptabilité, etc.)1226.
En matière de facturation, il est tenu, en principe,
d’accepter une facture adressée au cocontractant de
son mandant sans T.V.A., et de rédiger un document en
1226
Rev. T.V.A. 1994, n° 110, 1028, Déc., 1001.
1227
Circ. n° 4 (E.T. 103.925), 4 mars 2003, nos 155-157.
1228
Circ. n° 4 (E.T. 103.925), 4 mars 2003, n° 164.
1229
Circ. n° 4 (E.T. 103.925), 4 mars 2003, nos 259-265 et nos 336-341.
1230
Circ. n° 4 (E.T. 103.925), 4 mars 2003, n° 125.
5889,40
Lorsque l’assujetti qui n’est pas établi en Belgique n’est
pas représenté par un représentant responsable ou une
personne préalablement agréée pour les opérations
pour lesquelles il est débiteur de la T.V.A., ou n’est pas
identifiée pour la T.V.A., le cocontractant acquitte la
T.V.A. due:
1. s’il est un assujetti qui est tenu au dépôt de déclara-
tions ordinaires de T.V.A., en la comprenant dans la
déclaration se rapportant à la période au cours de
laquelle elle est devenue exigible;
2. s’il est une personne qui est tenue de déposer la dé-
claration visée à l’article 53ter du 1° C.T.V.A., en la
comprenant dans le montant de T.V.A. due qui est
mentionnée dans la déclaration se rapportant à la
période au cours de laquelle la taxe est devenue exi-
gible;
3. s’il est une autre personne, au moyen d’un versement
ou d’un virement sur un compte courant postal in-
diqué par le ministre des Finances ou son délégué.
art. 5 § 2
A.R. n° 31
Le cocontractant visé à l’alinéa précédent doit
payer la T.V.A. sur la base de la facture reçue ou, à dé-
faut de celle-ci, sur un document créé à cette fin
(art. 5 § 2 A.R. n° 31).
5889,50
art. 76 §2 C.T.V.A. et art. 6
A.R. n° 31
Conformément à l’article 76, § 2 du C.T.V.A. et à l'article 6
de l’A.R. n° 31, l’assujetti qui n’est pas établi en Belgique et
qui n’est pas identifié en Belgique à des fins de T.V.A., peut
obtenir la restitution de la T.V.A. ayant grevé les biens
qui lui ont été livrés, les services qui lui ont été fournis
et les importations qu’il a effectuées. Si l'assujetti
étranger fait partie d'une unité T.V.A., la demande pour
une restitution basée sur la Huitième Directive est in-
troduite par le membre et non par l'unité T.V.A. Dans
l’hypothèse où la réglementation nationale d’un Etat
1231
En cas de radiation de la représentation responsable, suite à la directive
2000/65/CE du Conseil du 17 octobre 2000, il y aura main-levée de la cau-
tion qui a été fournie, Fiscologue, n° 811, 4.
1232
Q.R., Chambre 2008-2009, n° 038, 9802-9804, Q. n° 288 BROTCORNE, 24 juillet
2008.
1233
Dir. 2008/9/UE du Conseil du 12 février 2008 définissant les modalités du rem-
boursement de la taxe sur la valeur ajoutée, prévu par la directive
2006/112/CE, en faveur des assujettis qui ne sont pas établis dans l’État
membre du remboursement, mais dans un autre État membre, J.O.C.E. L.,
20 février 2008, n° 44. Voir aussi: OLESKY, I., «Nouvelle procédure de rem-
boursement de la T.V.A. étrangère dans l’Union européenne», R.G.C.F., 2009,
n° 4, 267 et s.
1234
Régl. (CE) n° 1174/2009 de la Commission du 30 novembre 2009 portant modalités
d'application des articles 34 bis et 37 du règlement (CE) n° 1798/2003 du
Conseil en ce qui concerne le remboursement de la taxe sur la valeur ajou-
tée au titre de la directive 2008/9/CE du Conseil, , J.O.C.E. L., 1er dé-
cembre 2009, n° 314.
1235
A.R. n° 56 du 9 décembre 2009 relatif aux remboursements en matière de taxe sur
la valeur ajoutée en faveur des assujettis établis dans un Etat membre
autre que l’Etat membre de remboursement, M.B., 17 décembre 2009.
1236
Art. 17 Directive Restitution, art. 80 C.T.V.A. (nouveau) et art. 11 § 2 A.R.,
n° 56. Voir pour un commentaire: STAS, D. et HEIRMAN, J., «Het VAT package:
hoe Copernicaans is de revolutie? De nieuwe regels na hun inwerkingtreding
doorgelicht met aandacht voor enkele bijzonderheden», T.F.R., 2010, n° 383,
527.
5889,60
art. 3 § 3
A.R. n° 3
Pour pouvoir exercer son droit à déduction de la T.V.A.
grevant les biens et les services qui lui ont été fournis
par un assujetti qui n’est pas établi en Belgique, le co-
contractant doit avoir acquitté l’impôt de la manière
prescrite.
Dans le cas où le cocontractant doit acquitter la
T.V.A., par application de report de taxation, celui-ci ne
doit pas, selon la Cour de justice, pour l’exercice du
droit à la déduction, être en possession d’une facture
qui reprend toutes les mentions prescrites1248.
1244
A.R. n° 56 du 9 décembre 2009, M.B., 17 décembre 2009 et A.R. du 22 mars 2010,
M.B., 30 mars 2010.
1245
Déc. n° E.T. 117.130, 12 mai 2010.
1246
Directive 2010/66/UE du Conseil du 14 octobre 2010 portant modification de la
directive 2008/9/CE définissant les modalités du remboursement de la taxe
sur la valeur ajoutée, prévu par la directive 2006/112/CE, en faveur des
assujettis qui ne sont pas établis dans l’État membre du remboursement,
mais dans un autre État membre, J.O.C.E. L., 20 octobre 2010, n° 275, 1.
1247
Fiscologue, n° 746, 4.
1248
C.J.C.E., 1er avril 2004, n° C-90/92, Bockemühl, F.J.F., N° 2004/255; Circ.
n° AAF 7, 7 mai 2007.
5890
Il existe, pour l’application de la T.V.A., trois catégories
de petites entreprises pour lesquelles un régime particu-
lier a été prévu:
a. les entreprises dont le chiffre d’affaires n’excède pas
1 000 000,00 EUR1249 par an, soumises au régime normal
de la T.V.A., au dépôt de déclarations trimestrielles et
à la tenue d’une comptabilité simplifiée (nous ne les
traiterons pas sous cette rubrique);
b. les entreprises (détaillants et artisans) soumises à un
régime de T.V.A. forfaitaire;
c. les entreprises dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas
5 580,00 EUR1250 par an, soumises à un régime d’exemption
à la T.V.A.
Certaines entreprises agricoles peuvent opter pour un
régime forfaitaire.
D’autres régimes particuliers existent pour les tabacs
fabriqués, les importations de poissons, les biens
d’occasion, les objets d’art, les objets de collection et
les antiquités.
5891
art. 56 § 1er C.T.V.A.
art. 18 § 2 A.R. n° 1 art. 12 et 13 1° A.R. n° 2
L’article 56, § 1er du C.T.V.A. dispose que le Roi règle, en ce
qui concerne les petites entreprises qu’il définit, les mo-
dalités selon lesquelles l’administration détermine,
après consultation des groupements professionnels in-
1249
Art. 18, § 2, al. 1er A.R. n° 1, tel que modifié par l’art. 3 de l’A.R. du
20 juillet 2000 relatif à l’introduction de l’euro.
1250
Art. 1er de l’A.R. n° 19, tel que modifié par l’art. 3 de l’A.R. du 20 juillet
2000, relatif à l’introduction de l’euro.
1. Conditions générales
5892
art. 7 A.R. n° 2
Les forfaits sont établis par l’administration de la T.V.A.
Ils reposent sur un accord entre l’administration de la
T.V.A. et l’assujetti et impliquent que ce dernier exploite
son entreprise dans les circonstances normales qui lui
permettent d’appliquer le régime du forfait. Des forfaits-
T.V.A. sont établis provisoirement. Ils sont définitifs pour
autant que les modifications qui seraient intervenues
après leur établissement ne fassent pas varier d’au moins
2 % le chiffre d’affaires calculé forfaitairement (art. 7
A.R. n° 2).
1251
Trib. Anvers, 20 décembre 2004, Cour. fisc., 2005, 356-359 avec note VANBELLEN,
Ph.
2. Sortes de forfaits
5893
Il y a trois sortes de forfaits:
– les forfaits généraux utilisés par tous les assujettis
du secteur commercial;
– les forfaits spéciaux utilisés par quelques groupes
d’assujettis dans des secteurs déterminés (dérogation
au forfait général pour le commerce spécialisé ou qui
dégage une marge bénéficiaire supérieure);
art. 4
A.R. n° 2
– les forfaits individuels qui peuvent être conclus
avec l’administration en apportant des modifica-
tions au forfait général ou spécial (art. 4 A.R. n° 2).
1252
Q.R., Sénat, 1986-1987, n° 2, 89, Q. n° 379, de Clippele, Rev. T.V.A., 1987,
n° 75, 79.
1253
A.R. du 20 juillet 2000, relatif à l’introduction de l’euro.
5895
art. 14
A.R. n° 2
Chaque forfait est facultatif. L’assujetti peut changer
de régime.
Un nouvel assujetti qui commence son activité dans un
secteur pour lequel il existe un forfait T.V.A. doit, dans
sa demande pour l’attribution d’un numéro de T.V.A., ex-
pressément déclarer que son activité professionnelle
répondra selon toute probabilité, aux conditions fixées
pour l’application du régime du forfait, sinon il sera
enregistré sous le régime normal (art. 14 A.R. n° 2).
art. 5 § 1er et § 2 A.R. n° 2
L’assujetti qui est taxé selon le régime forfaitaire peut,
jusqu’au 15 mars, et par lettre recommandée à la poste,
opter pour le régime normal. Dans ce cas, il peut être
dispensé de l’obligation de tenir une comptabilité dé-
taillée. L’intéressé ne peut revenir au régime du forfait
qu’après avoir été soumis au régime normal de la taxe
pendant deux années complètes (art. 5 § 1er A.R. n° 2).
L’assujetti qui est imposé selon le régime normal peut
opter pour le régime du forfait lorsqu’il remplit les
conditions prévues par l’A.R. n° 2. L’option doit, en outre,
être faite par lettre recommandée adressée, avant le
15 mars, au contrôleur en chef (art. 5 § 2 A.R. n° 2).
5896
art. 6 A.R. n° 2
L’assujetti qui ne satisfait plus aux conditions imposées
pour l’application du régime du forfait est soumis au
régime normal de la taxe à compter du 1er janvier de
l’année qui suit celle au cours de laquelle sa situation
a été modifiée (art. 6 A.R. n° 2).
5897
Preuve contraire
art. 91 A.R. n° 2
– Il est tenu compte des variations de stock lorsque
l’assujetti dresse chaque année un inventaire de son
stock (art. 91 A.R. n° 2).
art. 11 A.R. n° 2
– Les exemptions (par exemple livraison à une ambassade)
et les opérations qui ne tombent pas sous
l’application du forfait doivent être prouvées (art. 11
A.R. n° 2).
5898
Un changement de régime nécessite l’établissement d’un
inventaire du stock pour déterminer le montant de la
T.V.A. due ou de la T.V.A. à rembourser.
art. 92 A.R. n° 2
L’article 92 de l’A.R. n° 2 règle le passage du régime normal
au régime forfaitaire. En raison du principe de la taxa-
tion anticipée (n° 5897 ci-dessus), ce passage conduit à
une régularisation de la T.V.A. due. La façon dont
s’opère cette régularisation varie selon que l’assujetti
forfaitaire dresse ou non un inventaire à la fin de
l’année civile au cours de laquelle le changement a eu
lieu.
art. 10 A.R. n° 2
L’article 10 de l’A.R. n° 2 règle le passage du régime forfai-
taire au régime normal. Le passage au régime normal
conduit à une restitution de la T.V.A. qui a antérieure-
5899
art. 11 C.T.V.A.
Sur base de l’article 11 du C.T.V.A., la cession d’un fonds de
commerce n’est pas considérée comme une livraison
lorsque le cessionnaire est un assujetti à la T.V.A.
(n° 5316). En raison de la fiction de la continuité de la
personne qui résulte de l’article 11 du C.T.V.A., le cession-
naire acquiert le fonds de commerce sous le régime de
la T.V.A. auquel il était antérieurement soumis. S’il le
soumet à un autre régime, une régularisation doit être
opérée qui, selon le principe de la taxation anticipée
(n° 5897), peut conduire à une restitution ou à un paie-
ment de T.V.A., selon la nature du régime antérieur et du
nouveau régime choisi.
Différentes situations peuvent se présenter: la cession
par un forfaitaire à un assujetti soumis au régime nor-
mal ou inversement; cession par un forfaitaire à un
autre forfaitaire. L’A.R. n° 2 ne règle pas ces situations.
L’administration y a donné une solution dans sa circu-
laire n°18 de 19781254.
L’article 11 du C.T.V.A. est applicable quel que soit le régime T.V.A. auquel
le cédant ou le cessionnaire sont soumis1255.
5901
Le régime de la taxe d’égalisation a été abrogé au 1er
janvier 1993. Les petits détaillants peuvent, depuis cette
date, passer au régime normal, au régime forfaitaire ou
au régime de la franchise dont il sera question ci-
dessous.
1254
Critique: voir VANDELANOTTE, R., «La cession de fonds de commerce dans le régime
du forfait T.V.A.», R.G.F., 1984, 55.
1255
Q.R., Ch. repr., 1991-1992, n° 15, 793, Q. n° 77, de Clippele, Rev. T.V.A.,
1992, n° 1.00, 818.
1256
Art. 1er A.R. n° 19, tel que modifié par l’art. 3 de l’A.R. du 20 juillet 2000,
relatif à l’introduction de l’euro.
1257
Circ. n° 2 de 1994; A.R. n° 19 du 29 décembre 1992, tel que modifié par
l’art. 3, A.R. du 20 juillet 2000, relatif à l’introduction de l’euro.
1258
Voir à propos de cette dernière exception: SWINKELS, J., «VAT Concessions for
Small Businesses and Primary Community Law», Int. VAT Mon., 2005, 177- 180.
5903
art. 1er A.R. n° 22
Est considéré comme exploitant agricole, l’assujetti
dont l’activité consiste en1260:
a l’agriculture générale, la culture maraîchère, frui-
tière, florale et des plantes ornementales, la produc-
tion de champignons, de semences et de plants, et la
viticulture;
b. l’élevage du bétail, de la volaille de basse-cour et des
lapins, et l’apiculture;
c. l’exploitation de pépinières;
d. la sylviculture.
1259
Circ. n° E.T. 100.154, 31 juillet 2001, Rev. TVA, n° 152, 459.
1260
Art. 2 A.R. n° 22 du 15 septembre 1970.
5904
art. 2 § 1er A.R. n° 22
Un exploitant agricole est soumis au régime particu-
lier1261:
a. quand il livre en l’état ou après leur avoir fait subir
une transformation primaire qui relève normalement
des exploitations agricoles, des biens qu’il a produits
ou des animaux qu’il a élevés en qualité d’exploitant
agricole;
b. quand il fournit des services en exécution de con-
trats de culture ou d’élevage ayant pour objet des
biens ou des animaux dont la livraison serait visée au
littera a si l’exploitant agricole les produisait ou les
élevait pour son propre compte;
c. quand il fournit, comme entraide agricole, des ser-
vices non visés au littera b, sans utiliser des machines
autres que celles qui ne servent
qu’exceptionnellement à des travaux pour autrui;
d. quand il livre des biens qu’il a utilisés dans son ex-
ploitation, en ce compris les biens d’investissement (par
exemple une faucheuse ou un tracteur agricole).
Le fait de donner en bail à ferme ou de donner en location une partie
d’une exploitation agricole, ne tombe pas sous le régime forfaitaire
des agriculteurs1262. Le fait de donner en location des territoires de
chasse par un agriculteur taxé au forfait n’est pas un service agri-
cole au sens de l’article 25, alinéa 2, cinquième tire de la Sixième Direc-
tive, joint à l’annexe B1263.
3. Opérations exclues
5905
art. 2 § 2 A.R. n° 22
Un exploitant agricole est soumis au régime normal de
la taxe ou éventuellement au régime forfaitaire prévu
par l’article 56, § 1er du C.T.V.A., en ce qui concerne:
a. les livraisons qu’il effectue sur les marchés, tant de
gros que de détail;
1261
Art. 1er A.R. n° 22 du 15 septembre 1970.
1262
C.J.C.E., 15 juillet 2004, n° C-321/02, Detlev Harbs, www.monKEY.be, Module
Jurisprudence TVA expert.
1263
C.J.C.E., 26 mai 2005, n° C-43/04, F.J.F., N° 2006/15.
4. Régime mixte
5906
Le régime normal de la T.V.A. ou le régime forfaitaire
peuvent aller de pair avec le régime particulier agricole
lorsqu’un exploitant agricole écoule sa production
d’une manière habituelle, mais non exclusivement, dans
les circonstances visées sub a à c du n° 3.
En cas de combinaison de l’activité de production et de
l’activité commerciale, la T.V.A. payée en amont sur les
biens produits est récupérée de la manière visée à
l’article 6, deuxième al. de l’A.R. n° 22 (fiction de deux sec-
teurs bien distincts selon lesquels le secteur «produc-
tion» vend au secteur «commerce»1264).
1264
Manuel T.V.A., 2004, n° 517, B; également Rev. T.V.A., 1979, n° 41; Circ.
79/005, 14 février 1979.
5907
art. 3 A.R. n° 22
Le remboursement de la compensation forfaitaire est
effectué à l’exploitant agricole par le cocontractant
(acheteur de produits ou preneur de services agricoles)
lorsque ce dernier est un assujetti tenu au dépôt d’une
déclaration périodique. Depuis le 1er janvier 1993, ils re-
çoivent également le remboursement des assujettis qui
ne déposent pas de déclarations périodiques, autres que
les agriculteurs qui relèvent en Belgique du régime spé-
cial des agriculteurs (par exemple les assujettis établis
en dehors de la Communauté, assujettis exemptés, etc.).
La compensation forfaitaire pourra, sous certaines
conditions, être exercée par des personnes morales non
assujetties qui sont établies dans un autre Etat membre
et qui ont acquis des produits agricoles que
l’agriculteur a livrés en exemption de la T.V.A.
L’article 57 du C.T.V.A. prévoit également quels acheteurs
ou preneurs de services peuvent obtenir le rembourse-
ment de la compensation forfaitaire qu’ils ont accor-
dée aux agriculteurs, de même que les conditions qu’ils
doivent remplir à cet effet.
Le montant du remboursement est fixé forfaitairement:
– à 2 % de la base d’imposition en ce qui concerne les
livraisons de bois;
– à 6 % pour les autres opérations.
5908
art. 4 et 5 A.R. n° 22
Le cocontractant visé au n° 5907 doit délivrer à
l’exploitant agricole, au plus tard le cinquième jour
ouvrable du mois qui suit celui au cours duquel le fait
générateur de la taxe s’est produit, un document, en
deux exemplaires (bordereau d’achat), qui peut cepen-
dant être remplacé par une facture de l’exploitant
agricole lui-même. Cela sera notamment nécessaire pour
le cocontractant qui est établi dans un autre Etat
membre ou en dehors de la Communauté.
L’exploitant agricole renvoie au cocontractant un
des exemplaires de ce document après l’avoir signé pour
5909
Les agriculteurs qui sont soumis au régime agricole
spécial doivent déposer une liste annuelle de leurs
clients assujettis (voir n° 5866).
Ils doivent acquitter la T.V.A. pour des services détermi-
nés qui sont présumés avoir lieu en Belgique et qui sont
fournis par des prestataires non établis en Belgique
(voir n° 5842).
Ils doivent introduire une déclaration préalable:
– avant d’effectuer une première acquisition intra-
communautaire de produits soumis à accise;
– avant d’effectuer une première acquisition intra-
communautaire de biens (autre que de nouveaux
moyens de transport et de produits soumis à accise)
par laquelle le seuil de 11 200,00 EUR est dépassé.
Ils doivent introduire une déclaration d’option s’ils
choisissent de soumettre toutes leurs acquisitions in-
tracommunautaires de biens autres que les nouveaux
moyens de transport et les produits soumis à accise à la
T.V.A. belge sans attendre le dépassement du seuil de
11 200,00 EUR. Ils doivent introduire une déclaration
spéciale à la T.V.A. pour chaque trimestre où ils sont re-
devables de T.V.A. belge du fait d’acquisitions intracom-
munautaires de biens et services (voir n° 5885,2). Cette dé-
claration sert en même temps au paiement de la T.V.A. sur
les services visés ci-dessus fournis par des prestataires
non établis en Belgique.
art. 6 A.R. n° 50
5910
art. 9 A.R. n° 22
L’exploitant agricole peut opter pour le régime normal
en matière de T.V.A. au moyen d’une lettre adressée au
bureau de contrôle de la T.V.A. Le système d’option entre
en vigueur à la fin du mois qui suit celui durant lequel
la lettre a été envoyée.
L’entrepreneur agricole qui utilise entièrement le régime
particulier, mais qui ne satisfait plus à toutes les con-
ditions requises, est obligé de passer pour le tout au
régime normal ou bien pour une partie au régime mixte
(n° 4, ci-dessus).
art. 10 A.R. n° 22
L’exploitant agricole qui cesse complètement d’être
soumis au régime particulier, peut obtenir la restitu-
tion de la T.V.A. ayant grevé:
a. les biens, autres que les biens d’investissement, non cé-
dés et les services non utilisés lors du changement de
régime;
b. les biens d’investissement qui subsistent lors de ce
changement, pour autant que ces biens soient en-
core utilisables et que la période de révision de
l’article 48, § 2 du C.T.V.A. ne soit pas expirée.
Afin d’obtenir la restitution, il faut introduire un in-
ventaire du stock; elle s’opère dans la déclaration T.V.A.
qui concerne le dernier mois du trimestre après celui
où l’inventaire a été introduit.
Lorsque l’entreprise agricole fait l’objet d’un passage
partiel à un régime mixte, il n’y a pas de restitution car
la récupération peut s’opérer en raison des livraisons
fictives du secteur «production» au secteur «commerce».
Les problèmes relatifs au passage à un autre régime sont
commentés dans la circulaire n° 5 de 1979.
Un exploitant agricole qui a opté pour un changement
de régime ne peut plus revenir au régime agricole spécial
avant le 1er janvier de la troisième année qui suit celle
au cours de laquelle l’option a pris cours. Ce retour au
régime antérieur doit être notifié à l’office de con-
trôle de la T.V.A. avant le 1er décembre, et il prend effet
au 1er janvier de l’année qui suit.
5911
L’application de la T.V.A. lors de la cession d’une entre-
prise agricole varie selon que l’article 11 du C.T.V.A. peut
ou non être invoqué. Cette problématique est traitée
dans la circulaire n° 5 de 1979.
Cession d’une entreprise agricole par un agriculteur soumis au régime
agricole spécial à un entrepreneur soumis au régime normal sort des
immeubles affectés à la profession1265.
§ 4. TABACS MANUFACTURES
5912
art. 58 § 1er C.T.V.A.
L’article 58, § 1er du C.T.V.A. dispose qu’en ce qui concerne
les tabacs manufacturés, importés, ayant fait l’objet
d’une acquisition intracommunautaire ou produits en
Belgique, la T.V.A. est perçue dans tous les cas où, en ver-
tu des dispositions légales ou réglementaires en la ma-
tière, le droit d’accise doit être acquitté sur ces {xe "Ta-
bacs fabriqué s"}tabacs fabriqués. La T.V.A. doit être cal-
culée sur la base du prix inscrit sur la bandelette fis-
cale. Si aucun prix n’est prévu, la T.V.A. est calculée sur la
base adoptée pour la perception du droit d’accise. Les
succédanés du tabac sont assimilés aux tabacs manu-
facturés dans tous les cas où cette assimilation existe
pour la perception du droit d’accise.
La T.V.A. ainsi perçue représente la T.V.A. à laquelle sont
soumises l’importation, l’acquisition intracommunau-
taire et la livraison de tabacs manufacturés.
L’article 1er de l’A.R. n° 13 du 29 décembre 1992 (M.B.,
31 décembre 1992) dispose que la T.V.A. est exigible au même
moment que le droit d’accise.
1265
Déc. n° E.T. 76283, 6 octobre 1993, Rev. T.V.A., 1994, n° 108, 342-344, n° 987.
5913
art. 58 § 2 C.T.V.A.
Pour les importations de poissons, crustacés et mol-
lusques provenant directement de bâtiments de pêche et
destinés à être vendus publiquement dans les minques
communales des ports de débarquement, la T.V.A. n’est
due qu’au moment de la vente dans ces minques et sur le
prix de cette vente (art. 58 § 2 C.T.VA.).
L’A.R. n° 16 du 3 juin 1970 règle l’exécution de cette dispo-
sition.
5914
art. 58 § 4 C.T.V.A.
{xe "Marchandises"}Avant le 1er janvier 1995, les assujettis
qui, habituellement, achetaient à des non-assujettis des
biens d’occasion en vue de les revendre pouvaient,
moyennant l’autorisation préalable et aux conditions
fixées par cette autorisation, appliquer la T.V.A. pour
leurs reventes, uniquement sur la différence entre le
prix de vente et le prix d’achat, à savoir la «{xe "Marge bé
né ficiaire"}marge bénéficiaire» (art. 58 § 4 C.T.V.A.).
Cette disposition n’était pas applicable aux œuvres d’art
originales, {xe "Antiquité s"}antiquités, objets de col-
lection, timbres-poste et monnaies anciennes (Circ. n° 1 de
1984).
Depuis 1er janvier 1995, conformément à la directive
94/5/CE du 4 février 1994, l’article 58, § 4 du C.T.V.A. expose
un régime spécial de perception sur la marge bénéficiaire
réalisée par les assujettis-revendeurs de biens d’occasion,
objets de collection et antiquités.
5914,10
Est considéré comme assujetti-revendeur l’assujetti qui,
dans le cadre de son activité économique, achète, af-
fecte aux besoins de son entreprise ou importe aux fins
de revendre des biens d’occasion, des objets de collec-
tion ou des antiquités, que cet assujetti agisse pour
son compte propre ou pour le compte d’un tiers en ver-
tu d’un contrat d’achat ou vente en commission.
Une entreprise qui, dans l’exercice normal de son activité, revend des
véhicules qu'elle avait acquis d'occasion en vue de les affecter à son
activité de location-vente et pour laquelle la revente n’est pas, au
moment de l’opération d’acquisition du bien d’occasion, l’objectif
principal mais seulement son objectif secondaire, accessoire à celui de
la location, peut être considérée comme un «assujetti-revendeur»1266.
5914,20
Le régime particulier est applicable aux livraisons de
biens d’occasion, objets d’art, objets de collection ou
antiquités qui lui sont livrés à l’intérieur de l’Union
européenne par un non assujetti, par un autre assujetti
pour autant que la livraison soit exonérée en vertu de
l’article 44, § 2, 13° du C.T.V.A. (voir n° 5653,10) ou en vertu
de l’article 56, § 2 du C.T.V.A. (voir n° 5901,2), ou par un
autre assujetti-revendeur pour autant que la livraison
1266
C.J.C.E., 8 décembre 2005, n° C-280/04, Jyske Finans A/S, F.J.F., N° 2006/214.
1267
Anvers, 20 mai 2008, Acc. & Fisc., 2008, n° 44, recension VAN SANT, T.
1268
Art. 1er A.R. n° 53.
1269
C.J.C.E., 1er avril 2004, n° C-320/03, Fövaltnings AB Stenholmen, F.J.F.,
N° 2005/ 34.
1270
Q.R., Ch. repr., 2000-2001, 5 février 2001, n° 628, Q. n° 471, Desimpel,
6 octobre 2000.
5914,30
art. 58 § 4 3° C.T.V.A.
Le régime particulier n’est pas applicable aux livraisons
effectuées par un assujetti-revendeur lorsqu’elles por-
tent sur des biens qui lui ont été livrés à l’intérieur de
l’Union européenne par des personnes qui, à l’occasion
de l’achat, de l’acquisition intracommunautaire ou de
l’importation, ont bénéficié de l’exemption de T.V.A. en
vertu de l’article 42 du C.T.V.A. (voir nos 5629 à 5636) ou de
la restitution de T.V.A. en vertu de l’article 77, § 2 du
C.T.V.A. (voir n° 5956)1271.
5914,40
art. 58 § 4 7° C.T.V.A.
Pour toute livraison qui tombe dans le régime de la
marge, l’assujetti-revendeur peut appliquer le régime or-
dinaire. Lorsqu’il fait usage de cette faculté, il doit
mentionner les opérations effectuées sous le régime or-
dinaire dans sa comptabilité de manière distincte de
celles qu’il a exécutées sous le régime de la marge, con-
formément aux modalités des Circulaires nos 1 et 2 de
1995.
5914,60
art. 58 § 4 5° C.T.V.A.
Les assujettis ne peuvent exercer le droit à déduction
de la T.V.A. due ou payée pour une livraison qui est sou-
mise au régime de la marge.
art. 58 § 4 8° C.T.V.A.
La T.V.A. ne peut être mentionnée séparément sur les fac-
tures qu’un assujetti-revendeur émet pour les livraisons
qui sont soumises au régime de la marge. Elles doivent
porter la mention: «Livraisons soumises au régime parti-
culier d’imposition sur la marge bénéficiaire- T. V A. non
déductible».
1271
Voir Trib. Liège, 4 mars 2004, Fisc. Act., 2004, n° 44, 5-7.
5914,70
art. 58 § 4 7° C.T.V.A.
Lorsque l’assujetti-revendeur applique le régime normal
à la livraison d’un objet d’art, de collection ou
d’antiquité qu’il a lui-même importé, il est autorisé à dé-
duire la T.V.A. due ou acquittée à l’importation de ce
bien (art. 58 § 4 7° C.T.V.A.).
S’il le fait pour la livraison d’un objet d’art qui lui a été
livré par son auteur ou par ses ayants droit, il est au-
torisé à déduire la T.V.A. due ou acquittée pour l’objet
d’art qui lui a été livré. S’il le fait pour la livraison d’un
objet d’art qui lui a été livré par un assujetti autre
5914,80
En ce qui concerne la vente effectuée avec application
du régime de la marge bénéficiaire des biens d’occasion,
œuvres d’art, objets de collection et antiquités qui
étaient en stock au 31 décembre 1994 (voir nos 149 à 152 de
la Circulaire n° 1 de 1995, les numéros 7.1 à 8.2 de «Imposi-
tion sur la marge bénéficiaire des biens d’occasion, ob-
jets d’arts, objets de collection et antiquités» et les
numéros 5.1. et 5.2 de «Régime d’imposition sur la marge
bénéficiaire pour les véhicules d’occasion», cités sous le
n° 5914).
5915
A partir du 1er septembre 2002, un régime simplifié
s’applique aux intermédiaires en vente directe 1272. Le nou-
veau régime donne aux organisateurs de ventes di-
rectes, la possibilité de déroger aux principes généraux
de la T.V.A. en ce qui concerne les obligations en matière
d’identification à la T.V.A., aux modalités de paiement et
aux formalités.
Le nouveau régime vise la commercialisation de biens
qui, dans la majorité des cas, sont destinés à un usage
privé, puisqu’ils sont principalement acquis par des par-
ticuliers ou par d’autres personnes qui n’agissent pas en
tant qu’assujetties à la T.V.A. (p. ex. les ventes de type
«home-party»). Les intermédiaires qui intervenaient dans
ces ventes étaient dans le passé des assujettis à la T.V.A. et
par conséquent soumis aux formalités générales de la
T.V.A. Désormais, les organisateurs de ventes directes
peuvent demander une autorisation à l’administration
pour appliquer le régime dérogatoire.
1272
Déc. n° E.T. 102.595 du 19 juin 2002.
5916
art. 58bis C.T.V.A.
{xe "Logiciel"}Suite à la transposition de la directive re-
lative à l’instauration de nouvelles dispositions de T.V.A.
pour les services prestés par voie électronique 1273, un ré-
gime spécial a été instauré pour l’identification à la
T.V.A. des assujettis qui ne sont pas établis dans l’UE et
qui fournissent des services par voie électronique à des
clients établis dans l’UE qui n’ont eux-mêmes pas la qua-
lité d’assujettis T.V.A.1274. Ce régime spécial consiste en ce
que l’assujetti qui n’est pas établi dans l’UE peut choisir
lui-même dans quel Etat membre il se fait identifier.
Un assujetti non établi dans l’UE qui veut se faire iden-
tifier sous le régime spécial en Belgique, doit faire la dé-
claration électronique de son début d’activité (adresse:
[email protected]). Ensuite, un numéro de T.V.A. spé-
cial lui sera attribué, commençant par les lettres EU.
L’assujetti devra introduire, après son identification en
Belgique, une déclaration spéciale, par voie électro-
nique, dans laquelle sont déclarées la base d’imposition
et la débition de la T.V.A. par Etat membre. En outre, il a
l’obligation de tenir un registre des opérations pour
laquelle le régime spécial est d’application. La T.V.A. due
doit être versée à un compte spécial (VAT on E-services,
n° 679-2003426-85). Sous ce régime, la T.V.A. déductible ne
peut être récupérée que via la procédure de restitution
de la directive 2008/9/CE du 12 février 2008 (n° 5889,50).
Un assujetti non établi dans l’UE qui se fait identifier
sous le régime spécial doit alors faire reconnaître un
représentant responsable.
1273
Directive n° 2002/38/CE du Conseil du 7 mai 2002, modifiant, en partie à titre
temporaire, la directive 77/388/CEE en ce qui concerne le régime de taxe
sur la valeur ajoutée applicable aux services de radiodiffusion et de télé-
vision et à certains services fournis par voie électronique, J.O.C.E. L.,
15 mai 2002, n° 128, 0041-0044.
1274
Art. 58bis C.T.V.A.; Circ. n° AAF/2002- 0944 (AAF 9/2003) du 12 août 2003.
Chapitre I
{xe "Preuve"}Preuve et preuve
contraire
5920
En matière de T.V.A., le régime de la preuve est le même que
pour les autres impôts: la charge de la preuve repose en
principe sur l’administration, laquelle dispose, à cet
égard, de tous les moyens de preuve de droit commun,
mais aussi de différentes présomptions légales et de la
taxation d’office qui opère un renversement de la
charge de la preuve. La preuve au moyen d’un procès-
verbal est spécifique au domaine de la T.V.A.
§ 1. PREUVE EN GENERAL
5921
La règle générale, commune à toute la fiscalité, est que
l’administration a la double charge de la preuve, lors-
qu’elle prétend qu’une règle légale s’applique à un fait
déterminé: le contenu de la règle légale et de la réalité
du fait1275.
Le Code de la T.V.A. contient une série de règles de
preuves particulières, dont la principale est reprise à
l’article 59, § 1er, libellé comme suit: «L'administration est
autorisée à prouver selon les règles et par tous les
moyens de droit commun, témoins et présomptions com-
pris, à l'exception du serment, et, en outre, par les procès-
verbaux des agents du Service public fédéral Finances,
1275
CLAEYS-BOUUAERT, I., «Het bewijs in fiscale geschillen en de bewijsregeling van
het Burgerlijk Wetboek», T.F.R., 1985, nº 52, 41-57; WILMART, J., «Ré-
flexions sur la décomposition et le placement de la preuve en droit fis-
cal», Bull. contr., nº 377, 1255; DIERICK, W., «La preuve en matière de
T.V.A. et d’impôts sur les revenus», Rev. T.V.A., 1990, nº 91, 354.
5922
art. 59 § 1er C.T.V.A.
Pour rapporter la preuve de la débition de la T.V.A.,
l’administration doit présenter des faits qui soient sus-
ceptibles de convaincre le tribunal de la réalité de sa
créance. Mais la simple allégation d’un fait ne prouve
pas l’existence du fait allégué. L’administration doit
donc prouver que sa créance repose sur des éléments
exacts qui existent réellement.
La preuve par présomptions de l’homme ne peut pas repo-
ser sur d’autres présomptions, et encore moins sur de
simples allégations. Les présomptions de l’homme doivent
en effet remplir les conditions des articles 1349 à 1353 du
Code civil. Il doit s’agir de conséquences que l’on tire
de faits établis et prouvés qui sont suffisamment con-
nus pour en déduire des faits inconnus. Les consé-
quences que l’on tire de faits douteux n’ont dès lors
aucune valeur probante1277:
– l’administration de la T.V.A. peut, par application de
l’article 59, § 1er du C.T.V.A., faire usage d’éléments tirés
du dossier fiscal du contribuable auprès de
1276
Pour plus de détails voir VANDEN BERGHE, L., www.monKEY.be, Module TVA Vande-
winckele, «Article 59»; VANDEBERGH, H. et GAZAGNES, D., Taxation et défense
de ses droits en matière de T.V.A., Bruxelles, E. Story-Scientia, 1988;
VANDEBERGH, H., Btw-vraagstukken, capita selecta van BTW-problemen naar
aanleiding van recente rechtspraak, Anvers, Kluwer Rechtswetenschap-
pen,1987, 119 p.
1277
Cass., 5 mars 1999, F.J.F., N° 99/116, Fisc. Act., 1999, n° 16, 2, Cour. fisc.,
1999, 352, Act. fisc., 1999, n° 14, 3, Arr. Cass., 1999, 319, Bull.
Contr., 1999, 327, , R.G.D.C., 2001, 217, note VANHEESWIJCK, L., «Belasting
over de toegevoegde waarde – Bewijs door feitelijke vermoedens – Bruto-
winstmarge toegepast door gelijkaardige ondernemingen».
Voir aussi: VANDEN BERGE, L., «Feitelijke vermoedens als bewijsmiddel van
de overtredingen in het stelsel van de btw», A.F.T., 1975, 143-148. Sur la
validité juridique de la preuve par présomptions: voir VANHULLE, H., Cour.
fisc., 1988, 105 (note sous Bruxelles, 19 janvier 1988).
1278
Trib. Termonde, 31 décembre 1979 et 7 septembre 1982, Rev. T.V.A., nos 53 et 71;
Trib. Courtrai, 29 octobre 1982 et Trib. Marche-en-Famenne, 26 mai 1983,
Rev. T.V.A., 1984, nº 65, Trib. Anvers, 3 mars et 24 juin 1988, Rev.
T.V.A., 1989, 84; Trib. Louvain, 3 avril 1989, Cour. fisc., 1989, 383;
Q.R., Sénat, 1997-1998, 1-85, 4527, Q. nº 1149, Hatry, 18 juin 1998.
1279
Trib. Anvers, 20 novembre 1986, F.J.F., Nº 1988/18; 27; Trib. Louvain,
12 novembre 1999, F.J.F., Nº 2000/58; Bruxelles, 17 mars 2000, T.F.R., nº
184, juin 2000, 627, avec note VAN BESIEN, J.; Trib. Bruges, 8 janvier
2002, Cour. fisc., 2002, 274.
1280
Trib. Namur, 12 décembre 1986, Rev. T.V.A., 1987, nº 76; Q.R., Ch. repr., 1987-
88, 12 février 1988, 381-383, Q. nº 3, Van Parijs, Cour. fisc., 1988, 211;
Rev. T.V.A., 1988, nº 81; Q.R., Ch. repr., 1993-1994, 123, 12900-12902, Q.
nº 1132, de Clippele, 15 juin 1994, Rev. T.V.A., 1994, nº 111; Trib. Namur,
8 janvier 2003, F.J.F., Nº 2004/86; Gand, 27 avril 2004, Fisc. Act., 2004,
nº 21, 4.
1281
Trib. Bruges, 10 janvier 1989, F.J.F., Nº 1989/114; Trib. Courtrai, 7 janvier
1991, Cour. fisc., 1991, 197; Trib. Courtrai, 4 mars 1991, F.J.F., Nº
1991/188.
1282
Bruxelles, 19 janvier 1988, F.J.F., Nº 1989/113.
1283
Anvers, 15 juin 1987; Bruxelles, 1er mars 1988, www.monKEY.be, Module Jurispru-
dence fiscale, n° B 88/23.
1284
Liège, 23 mars 1987, Rev. T.V.A., 1988, nº 79.
1285
Gand, 8 novembre 2005, F.J.F., N° 2006/203, voir aussi à propos du régime for-
faitaire n° 5891-5899.
5923
Afin d’alléger, voire de renverser la charge de la preuve
(que toutes les conditions de la débition de la T.V.A. ou
de l’application du système T.V.A. sont remplies), le Code
de la T.V.A. a instauré plusieurs présomptions légales
quant au champ d’application et à l’exigibilité de la T.V.A.
1286
Trib. Liège, 12 septembre 1988, F.J.F., Nº 1989/23.
1287
Trib. Mons, 17 février 2005, F.J.F., N° 2006/57.
1288
Bruxelles, 4 janvier 1990, Rev. T.V.A., 1991, nº 93.
1289
Liège, 25 janvier 2002, F.J.F., N° 2002/135, Cour. fisc., 2002, 259.
1290
Gand, 23 septembre 2003, Fiscologue, 2003, 914, 13.
5924
art. 64 § 1er C.T.V.A.
Toute personne qui achète ou produit pour vendre est
présumée, jusqu’à preuve du contraire, avoir livré dans
des conditions qui rendent la taxe exigible les biens
qu’elle a achetés ou produits.
Lorsqu’il est prouvé qu’un assujetti n’a pas inscrit dans son facturier
d’entrées certains biens destinés à la revente, l’article 64, § 1er, est appli-
cable ipso facto à ces achats non comptabilisés1294:
– La présomption de l’article 64, § 1er du C.T.V.A. trouve aussi à
s’appliquer à un grossiste étranger qui achète des biens en Belgique,
mais qui n’a pas d’activité de vente en Belgique1295.
– Lorsqu’en exécution d’une clause de garantie, un fournisseur livre
un bien gratuitement pour remplacer un bien manquant, il ne doit
pas établir de document particulier. Mais le fournisseur doit
1291
VANDEBERGH, H., Taxatie en verweer inzake B.T.W., Anvers, Kluwer Rechtsweten-
schappen, 1986, 89 et s.
1292
VANDEBERGH, H., «De bewijsplicht van de fiscus inzake BTW en de omkering ervan
door het instellen van wettelijke vermoedens», T.F.R., 2001, nº 210, 999.
1293
Pour un commentaire détaillé des présomptions légales, voir VANDEBERGH, H., «De
bewijsplicht inzake BTW en de omkering ervan door het instellen van wette-
lijke vermoedens», T.F.R., 2001, nº 210, 999 et STAS, D., «De wettelijke
vermoedens van artikel 64, 65 en 68 W. BTW», T.F.R., 2002, 213, 3.
1294
Trib. Bruxelles, 20 octobre 1986, Rev. T.V.A., 1987, nº 76.
1295
Bruxelles, 11 septembre 2000, Fiscologue, 2000, 771, 6.
5925
art. 64 § 2 C.T.V.A.
Toute personne qui fournit des services est présumée,
jusqu’à preuve du contraire, les avoir fournis dans des
conditions qui rendent la T.V.A. exigible (art. 64 § 2
C.T.V.A.).
Lorsqu’il est prouvé qu’un assujetti n’a pas inscrit dans son facturier
d’entrées certains biens destinés à effectuer des prestations de services,
l’article 64, § 2 du C.T.V.A. est applicable ipso facto à ces achats non
comptabilisés1298.
5926
art. 64 § 3 C.T.V.A.
Lorsqu’un fournisseur ou un prestataire de services ef-
fectue des opérations relatives à des biens ou à des ser-
vices soumis à des taux différents, ces opérations sont
présumées, jusqu’à preuve du contraire, se rapporter
pour le tout aux biens ou aux services qui sont impo-
sables au taux le plus élevé (art. 64 § 3 C.T.V.A.):
– Les opérations effectuées par une personne connue comme étant
serrurier et cordonnier, sont soumises au taux normal pour le
tout1299.
– A moins que la révision du chiffre d’affaires ne s’opère à un même
taux bien défini, on applique en général des taux différents en
fonction des différentes activités1300.
1296
Q.R., Sénat, 2000-2001, nº 2-35, 15 mai 2001, 1710, Q. nº 834, Nyssens,
12 octobre 2000.
1297
Trib. Bruges, 17 mai 2005, Cour. fisc., 2005/460, note DEFOOR, W.
1298
Trib. Bruxelles, 20 octobre 1986, Rev. T.V.A., 1987, nº 76; Trib. Termonde,
2 juin 1987, Rev. T.V.A., 1989, nº 84.
1299
Trib. Louvain, 8 janvier 1979, Rev. T.V.A., 1980, nº 43.
1300
Q.R., Sénat, 1984-1985, nº 16, 671, Q. nº 101, Dalem, 21 décembre 1984, Rev.
T.V.A., 1985, nº 67, 3.
5927
art. 64 § 4 C.T.V.A.
En vertu de l’article 64, § 4 du C.T.V.A., tout bâtiment
nouvellement construit est présumé, jusqu’à preuve du
contraire, avoir été livré par un assujetti en exécution
d’une ou de plusieurs prestations de services ayant pour
objet des travaux immobiliers. En vertu de l’article 36,
§ 1er, b) du C.T.V.A., la base d’imposition ne peut pas être in-
férieure à la valeur normale des prestations de services
susvisées (valeur de la construction).
Pour un commentaire général 1302:
– La présomption inscrite dans l’article 64, § 4 du C.T.V.A. est réfu-
table1303. Le propriétaire du bâtiment est autorisé à prouver qu’il a
effectué lui-même certains travaux avec des matériaux qu’il a lui-
même achetés. S’il rapporte cette preuve, la valeur des travaux qu’il
a effectués, matériaux compris, est déduite de la valeur normale de
la construction1304.
art. 19 § 2 C.T.V.A.
– La valeur attribuée, par l’administration, aux travaux effectués
personnellement ou à ceux effectués gratuitement par des tiers,
qui ne tombent pas sous l’application de l’article 19, § 2 du C.T.V.A.
peut être contestée devant le tribunal1305.
– La présomption inscrite dans l’article 64, § 4, ne s’applique pas aux
simples travaux d’amélioration. Par conséquent, le propriétaire qui
exécute lui-même de tels travaux d’amélioration n’est pas tenu
d’apporter la preuve contraire à cette présomption et ne doit pas
introduire de déclaration pour le contrôle de la valeur du bâti-
ment.
– Toutefois, ne sont pas considérées comme de simples travaux
d’amélioration:
– la transformation d’un bâtiment existant, de telle sorte que la
structure et la destination de l’ancien bâtiment sont modifiées;
– l’adjonction à un bâtiment existant d’annexes, attenantes ou
non, qui ont leur propre utilité;
1301
Par dérogation, la scission est interdite ou facultative dans les cas mentionnés
dans la Circ., nº 85, 1972, nos 6 à 12.
1302
Voir Circ., nº 16, 1973; VERHAEGHE, G., «Celui qui construit et la T.V.A.», Rev.
T.V.A., 1978, nº 36, R.G.F., 1978, 267.
1303
Trib. Malines, 28 février 1984, R.W., 1984-85, 1662.
1304
Rev. T.V.A., 1974, nº 15, Déc. nº 445; Q.R., Ch. repr., 1973-74, nº 4, 140, Q.
nº 2, Burgeon, 28 mai 1974, Rev. T.V.A., 1974, nº 18, 1; Q.R., Ch. repr.,
1975-76, nº 39, Q. nº 186, Adriaensens, 27 juin 2005, Rev. T.V.A., 1976, nº
27, 5; Q.R., Chambre, 2004- 05, nº 86, 15006-15009, Q. nº 856, Lahaye-
Battheu, 27 juin 2005.
1305
Trib. Bruges, 8 décembre 1987, F.J.F., Nº 1988/171, Cour. fisc., 1988, 88/43.
5928
Le propriétaire d’un bâtiment auquel l’article 64, § 4 du
C.T.V.A. s’applique, est tenu de conserver, pendant un dé-
lai de cinq ans à compter de la date de la signification
du revenu cadastral, les factures relatives à la cons-
truction, ainsi que les plans et les cahiers des charges
de l’immeuble et de les communiquer à toute réquisition
des agents chargés du contrôle de la T.V.A. À défaut de
communication, la T.V.A. est, jusqu’à preuve du con-
traire, réputée ne pas avoir été acquittée du chef des
services pour lesquels des factures n’ont pas été pro-
duites. Dans les trois mois de la date de la signification
du revenu cadastral, le propriétaire est tenu, en outre,
de remettre au contrôleur en chef de l’endroit où est
érigé le bâtiment1307, une déclaration comportant un
relevé détaillé des factures relatives à la construction
sur lesquelles la T.V.A. a été portée en compte, afin de
pouvoir contrôler l’exactitude de la base d’imposition.
5930
art. 59 § 1er C.T.V.A.
Dans un procès-verbal, l’agent chargé du contrôle
note les constatations faites dans le cadre de sa mis-
sion1308. Le procès-verbal fait foi jusqu’à preuve du con-
traire (art. 59 § 1er C.T.V.A.). Il fait foi en particulier pour
les faits qui justifient l’application d’une présomption
légale (voir § 3) ou qui constituent une infraction aux
prescriptions légales (entre autres pour l’application
d’une taxation d’office: voir § 7).
La force probante du procès-verbal ne s’attache qu’aux
constatations qu’il contient. Elle ne s’étend pas aux
déductions ou autres raisonnements que les agents
1306
Q.R., Ch. repr., sess. extr. 1973-74, nº 4, 403, Q. nº 23, Burgeon, 27 mai 1974,
Rev. T.V.A., 1974, nº 18, 1.
1307
A.M. nº 11 du 3 novembre 1972, M.B., 11 novembre 1972.
1308
Voir VANDEBERGH, H., «Taxatie en verweer inzake B.T.W.», in Fiscale Pratijkstu-
dies, n° 3, Anvers, Kluwer Rechtswetenschappen, 1986, 72.
1309
Trib. Liège, 22 septembre 1986, F.J.F., Nº 1987/112; Liège, 23 mars 1987, Rev.
T.V.A., 1988, nº 79; Trib. Bruxelles, 1er février 1985, Cour. fisc., 1987,
516; Trib. Liège, 26 octobre 1987, F.J.F., Nº 1988/108.
1310
Trib. Anvers, 10 septembre 1984, F.J.F., Nº 1985/19, confirmé par Anvers,
15 novembre 1988, Trib. Liège, 22 septembre 1988, F.J.F., Nº 1987/112.
1311
Anvers, 28 décembre 1982, F.J.F., Nº 1983/74; Trib. Bruges, 4 juin 1986, Cour.
fisc., 1987, 157; Trib. Mons, 10 juin 1987, F.J.F., Nº 1988/46, Anvers,
30 juin, Cour. fisc., 2003, 564; Gand, 20 avril 2004, Fiscologue, nº 938,
11, Anvers 16 octobre 2007, Fiscologue, n° 1098, 10-11.
1312
Anvers, 28 avril 2009, F.J.F., N° 2010/84.
1313
Trib. Bruges, 8 janvier 2002, Cour. fisc., 2002, 258, F.J.F., N° 2002/230.
1314
Trib. Mons, 18 décembre 2002, R.G.C.F., 2004, nº 1, 37-46, note VANDEBERGH, H.
et TREUNEN, K.
1315
Trib. Hasselt, 7 avril 2008, F.J.F., N° 2009/55.
1316
Anvers, 7 février 2006, F.J.F., N° 2007/82.
5931
En vertu de l’article 59, § 2 du C.T.VA. et sans préjudice des
autres moyens de preuve prévus à l’article 59, § 1er du
C.T.V.A. une expertise peut être requise pour fixer la va-
leur normale (base minimale d’imposition):
1. d’un bâtiment neuf qui a été érigé par un vendeur ou
qui a été cédé par un vendeur professionnel ou un
assujetti occasionnel;
2. d’un travail immobilier qui se rapporte à la cons-
truction d’un bâtiment (comme indiqué à l’article 19
§ 2 C.T.V.A.) ou à l’achèvement d’un bâtiment acquis
avec T.V.A.
L’expertise peut être requise non seulement par
l’administration, mais aussi par le contribuable. Elle lie
les deux parties et n’est pas susceptible de recours. En ce
qui concerne les prestations de services, l’{xe "Evalua-
tion d’ expert"}expert ne se prononce pas sur les tra-
vaux effectués personnellement par le maître de
l’ouvrage ou ceux effectués gratuitement par des tiers;
un litige portant sur la preuve de ces travaux peut
être porté devant les juridictions ordinaires 1317.
5932
La procédure de l’expertise est réglée par l’arrêté royal
nº 15 du 3 juin 19701318.
Le caractère définitivement contraignant de l'expertise
de contrôle en matière de droits de succession et de
droits d'enregistrement n'a pas été considéré comme
conforme au principe constitutionnel d'égalité 1319. La
Cour constitutionnelle ne s'est pas encore prononcée
au sujet du caractère définitivement contraignant de
l'expertise en matière de T.V.A. Vu que l'on peut la compa-
rer à l'expertise de contrôle en matière de droits de
succession et de droits d'enregistrement, le caractère
1317
Trib. Bruges, 8 décembre 1987, Cour. fisc., 1988, 43.
1318
Voir LINDEMANS, P., «Quelques remarques au sujet de l’expertise fiscale obliga-
toire», R.G.F., 1983, nº 12, 244; Cass., 19 septembre 1985, Rev. T.V.A.,
1986, nº 70 et F.J.F., Nº 1986/113 en matière de demande par lettre recom-
mandée; sur la déclaration de nullité de l’expertise, voir: Trib. Mons,
8 juin 1984 et 10 juin 1987, Rev. T.V.A., 1989, nº 85; Trib. Namur,
9 septembre 1988, Rev. T.V.A., 1989, nº 85.
1319
C.A., 22 juillet 2004, 2004/141, F.J.F., N° 2004/297 et Cour d'arbitrage,
21 juin 2000, 2000/79, Fisc. Act., 2000, n° 25, 5 (voir aussi n° 2127 et
3105).
5932,50
art. 344 § 1er
C.I.R. 92
art. 18 C. Enr.
{xe "Requalification"}En vue de lutter contre les méca-
nismes visant à éviter la taxe, l’article 128 de la Loi-
programme du 27 décembre 2005, a instauré ce qu’on ap-
pelle une disposition anti-abus dans le Code de la T.V.A.
Elle s’applique aux actes qui sont conclus à partir du
1er novembre 20051321. Cette disposition est analogue à
celle qui existe dans le Code des impôts sur les revenus
(art. 344 § 1er C.I.R. 92) et dans le Code des droits
d’enregistrement (art. 18 C. Enr.)
Conformément à l’article 59, § 3 du C.T.V.A. n’est pas oppo-
sable à l’administration, la qualification juridique
donnée par les parties à un acte ainsi qu’à des actes dis-
tincts réalisant une même opération, lorsque
l’administration constate, par présomptions ou par
d’autres moyens de preuve visé au § 1er de l’article 59 du
C.T.V.A. que cette qualification a pour but exclusif
d’éviter la taxe. Tout ceci à moins que le contribuable
ne puisse prouver que cette qualification répond à des
besoins légitimes de caractère financier ou économique.
Comme cela ressortait déjà implicitement des travaux
préparatoires, cette disposition a été retirée peu de temps
après son instauration, vu son incompatibilité avec la
position de la Cour de justice concernant l’approche
de l’abus de droit dans l’affaire Halifax1322.
1320
Gand, 5 décembre 2006, T.F.R. 2007, n° 332, 1070.
1321
Art. 128 Loi du 27 décembre 2005, M.B., 30 décembre 2005; STAS, D., «Disposition
anti-abus: fin des optimisations excessives», Fiscologue, 2005, 1004, 4-6.
Voir aussi PANIS, W., «Misbruik en BTW. De strijd tegen marktconform maar
abnormaal handelen», T.F.R., n° 331, 951.
1322
C.J.C.E., 21 février 2006, C-255/02, Halifax, F.J.F., N° 2006/511, NJB 2006,
n° 15, 852, J.O. C 3 juin 2006, n° 131, 1, Rec. C.J.C.E., 2006, n° 2 (A),
I, 1609, S.E.W. 2008, n° 1, 25, note SWINKELS, J., R.G.F., 2006, n° 8, 20-
36, note KRSTIC, T., «L'arrêt Halifax: entre choix de la voie licite la
5933
Opérant un renversement de la charge de la preuve,
l’article 66 du C.T.V.A. autorise l’administration à re-
courir à la taxation d’office pour établir la T.V.A. due,
lorsqu’un contrôle efficace n’est pas possible. Par la
taxation d’office, l’administration est censée avoir rap-
porté la preuve de l’exigibilité de la T.V.A. 1324.
5934
art. 66 al. 1er C.T.V.A.
Lorsque, pour quelque cause que ce soit, un assujetti
n’a pas remis la déclaration prévue par l’article 50, § 1er
du C.T.V.A., ne s’est pas conformé, pour tout ou partie,
aux obligations imposées par le C.T.V.A. ou en exécution
de celui-ci concernant la tenue, la délivrance, la con-
servation ou la communication des livres ou docu-
ments, ou s’est abstenu de répondre à une demande de
renseignements, le ministre des Finances ou son délégué
sont autorisés à établir d’office les taxes dues par
l’assujetti, en raison du montant présumé des opéra-
tions qu’il a effectuées pendant le ou les mois auxquels
l’irrégularité se rapporte (art. 66 al. 1er C.T.V.A.).
Une taxation d’office peut être opérée lorsque le jour-
nal des recettes n’a pas été présenté1327.
art. 66 al. 2 C.T.V.A.
Ils sont également autorisés à taxer d’office l’assujetti
qui, pour des opérations passibles de la taxe, n’a pas déli-
vré de facture au cocontractant quand il y est tenu,
a délivré une facture qui indique d’une façon inexacte,
soit le nom ou l’adresse des parties intéressées à
l’opération, soit la nature ou la quantité des biens li-
vrés ou des services fournis, soit le prix ou ses acces-
soires, soit le montant de la T.V.A. due sur l’opération,
ou n’a pas inscrit l’opération dans le livre (par exemple
livre de recettes) ou sur le document prescrit. Dans ces
cas, la taxation d’office peut s’étendre à toute la pé-
riode sur laquelle porte le contrôle (art. 66 al. 2 C.T.V.A.).
art. 66 al. 3 C.T.V.A.
1325
Contra: Bruxelles, 17 septembre 1987 contre lequel un pourvoi en cassation a été
déposé, Rev. T.V.A., 1989, nº 87.
1326
Anvers, 15 novembre 1988, F.J.F., Nº 1989/93; Cour. fisc., 1989, 74; Liège,
20 février 1989, Cour. fisc., 1989, 459.
1327
Trib. Bruges, 25 juin 1987, Rev. T.V.A., 1988, nº 79.
2. Preuve contraire
5936
Une taxation d’office ne peut avoir un caractère arbi-
traire. Elle doit reposer sur des présomptions précises et
concordantes.
art. 67 al. 1er C.T.V.A.
Quand l’assujetti est taxé d’office, il lui incombe, en cas
de contestation, de faire la preuve du caractère exagé-
ré de la taxation d’office (art. 67 al. 1er C.T.V.A.1328). En
fonction de la preuve apportée, le juge réduit la taxa-
tion d’office1329.
3. Procédure
5937
art. 67 al. 2 C.T.V.A.
L’administration fait connaître préalablement au rede-
vable, par lettre recommandée, le montant et la justifi-
cation de l’imposition qu’elle se propose d’établir1330.
Cette notification doit être signée1331. Le redevable a la
faculté de faire connaître ses observations (art. 67 al. 2
C.T.V.A.). En vertu de l’A.R. nº 9 du 12 mars 1970, il doit faire
connaître ses observations par écrit, dans un délai d’un
mois à compter de la date de la signification de la
1328
Trib. Verviers, 1er juillet 1988, Rev. T.V.A., 1989, nº 87; Trib. Anvers,
17 septembre 1987, Rev. T.V.A., 1989, nº 88.
1329
Gand, 28 octobre 1983, A.F.T., 1984, 122, note WAUTERS, F.J.
1330
Bruxelles, 17 septembre 1987, Cour. fisc., 1987, 428; Rev. T.V.A., 1989, nº 87.
1331
Trib. Namur, 16 septembre 1986, F.J.F., Nº 1987/170.
Chapitre II
Mesures de contrôle
5940
art. 60 § 1er C.T.V.A.
Sauf dérogation accordée par le ministre des Finances
ou son délégué (art. 60 § 4 C.T.V.A.), les livres et docu-
ments dont la tenue, la rédaction ou la délivrance
sont prescrites par le Code ou en exécution de celui-ci,
doivent être conservés par les personnes qui les ont
tenus, dressés ou reçus, pendant sept ans à partir du
premier janvier de l’année qui suit leur clôture s’il s’agit
de livres, de leur date s’il s’agit d’autres documents, ou
de l’année au cours de laquelle le droit à déduction
est né dans les cas visés à l’article 58, § 4, 7º, alinéa 2 (s’il
s’agit de documents visés à l’article 58, § 4, 7º, alinéa 4 du
C.T.V.A.; voir nº 5914.6)1335.
La même obligation incombe aux assujettis et aux per-
sonnes morales non assujetties en ce qui concerne les
factures ou documents en tenant lieu relatifs aux ac-
quisitions intracommunautaires de biens ou aux
1332
Cass., 28 décembre 1984, Rev. T.V.A., 1986, nº 71; R.W., 1985- 86, 819; F.J.F.,
Nº 1985/172; Trib. Liège, 28 mars 1988, Rev. T.V.A., 1989, nº 87.
1333
Trib. Tournai, 2 avril 1987, F.J.F., Nº 1988/19.
1334
Anvers, 9 septembre 2003, Fiscologue, 2003, nº 905, 5.
1335
L’obligation de conservation des livres et documents se poursuit dans le chef
des héritiers. VAN PELT, C., «Overlijden van een belastingplichtige: gevol-
gen op het vlak van de BTW», Nieuwsbrief Notariaat, 2001, nº 1, 3.
1337
Circ. n° 16, 13 mai 2008; Q. R. Chambre 2008-2009, n° 46, 52, Q. n° 98, BROT-
CORNE, 14 janvier 2009.
1338
Déc. adm., nº E.T. 103.018., 27 juin 2002.
1339
Déc. adm., nº E.T. 91858, 16 décembre 1997, Rev. T.V.A., nº 133, 20; C.R.A.,
Sénat, 2 juillet 1998, Fiscologue, 1998, nº 672, 3.
5941
Toute personne est tenue de communiquer, sans dépla-
cement, à toute réquisition des agents chargés du
contrôle de la T.V.A., les livres et documents qu’elle doit
conserver conformément à l’article 60 du C.T.V.A., afin
de permettre de vérifier l’exacte perception de la T.V.A. à
sa charge ou à la charge de tiers.
Si les livres et documents sont tenus, établis, délivrés,
reçus ou conservés au moyen d’un système informatisé,
ces agents ont le droit de se faire communiquer les
données enregistrées sur des supports informatiques
sous forme lisible et intelligible. Ils peuvent également
requérir la personne tenue à la présentation
d’effectuer, en leur présence, et sur son matériel, des co-
pies, dans la forme qu’ils souhaitent, de tout ou partie
des données précitées, ainsi que les traitements informa-
tiques jugés nécessaires à la vérification de l’exacte per-
ception de la T.V.A.1340.
En cas d’enregistrement direct, et donc si aucun repré-
sentant responsable n’a été désigné, l’entreprise euro-
péenne doit communiquer à l’administration, lors de sa
demande d'identification une adresse en Belgique où les
livres et documents seront présentés à chaque demande
du fonctionnaire chargé du contrôle.
Les alinéas précédents ne sont pas applicables à l’Institut
national de statistique ni à l’Institut économique et
social des classes moyennes, pour ce qui concerne les
renseignements individuels recueillis.
art. 61 § 2 C.T.V.A.
Les {xe "Facture"}factures et autres documents, ainsi que
les livres, qui doivent être conservés conformément à
l'article 60 du C.T.V.A. (voir n° 5940), ainsi que les copies
visées au n° 5941, alinéa 2, peuvent être retenus par les
1340
Les données informatiques qu’un fournisseur de logiciel gère sous l’ordre de ses
clients ne lui appartiennent pas. II ne peut donc pas communiquer cette in-
formation à l’administration (Anvers, 2 novembre 2001, Cour. fisc., 2001,
463).
1341
Trib. Bruxelles, 29 mars 2002, Fiscologue, n° 863, 11.
1342
Gand, 15 janvier 2008, Fiscologue, 2008, n° 1130, p. 12.
1343
Gand, 23 octobre 1997, F.J.F., N° 1998/113.
1344
Q.R., Ch. repr., 2001-02, 19 mars 2002, Q. nº 802, Lenssen, 4 octobre 2001.
1345
Trib. Bruges, 4 avril 2003, Cour. fisc., 2003, 363.
5942
art. 63 al. 1er C.T.V.A.
Les assujettis et autres personnes qui exercent une acti-
vité économique sont tenus, à tout moment et sans
avertissement préalable, d’accorder aux agents chargés
du contrôle de la T.V.A. munis de leur commission, le
libre accès à leurs locaux professionnels ou à leurs
terrains pour leur permettre d’examiner tous les livres
et documents qui s’y trouvent, de vérifier la fiabilité
des informations, données et traitements informa-
1346
Trib. Anvers, 2008, Acc. & Fisc. 2008, n° 38, 6.
1347
Voir aussi VANDEN BERGHE, L., «De verplichting tot bekendmaking van de hoedanig-
heid van btw-belastingplichtige», A.F.T., 1981, 190-196.
1348
Anvers, 7 février 2006, F.J.F., N° 2007/82.
1349
Trib. Bruxelles, 13 avril 2000, Fiscologue, 755, 8.
1350
Anvers, 22 mai 2000, Fiscologue, 757, 1.
5943
art. 63 al. 4 C.T.V.A.
Les agents chargés du contrôle peuvent également ar-
rêter et visiter, à tout moment et sans avertissement
préalable, tous moyens de transport, y compris les con-
tainers, utilisés ou présumés utilisés pour effectuer des
opérations visées par le Code de la T.V.A., en vue
d’examiner les biens et les livres et documents transpor-
tés (art. 63 al. 4 C.T.V.A.).
5943,10
art. 63bis C.T.V.A.
Suite à la modification de l’article 63bis du C.T.V.A., les
fonctionnaires qui sont chargés du «recouvrement» en
matière de T.V.A., disposent expressément des pouvoirs
d’investigation visés aux articles 61, 62, § 2, 62bis et 63 du
C.T.V.A. en vue d’établir la situation patrimoniale du dé-
biteur1352.
L’article 63bis du C.T.V.A. prévoit que les pouvoirs dont
disposent les fonctionnaires de la T.V.A. peuvent être
attribués par le Roi aux agents d’autres administra-
tions fiscales.
Chapitre III
{xe "Sanctions"}Sanctions
1351
Cass., 16 décembre 2003, T.F.R., 2004, 447-452 avec note HEYRMAN, K., «Het huis-
zoekingsrecht van de fiscale administratie inzake BTW en inkomstenbelas-
ting»; Trib. Mons, 23 octobre 2003, F.J.F., Nº 2004/235.
1352
Art. 2 Loi 22 avril 2003, M.B., 13 mai 2003, avec entrée en vigueur au 13 mai
2003, ROOVERS, B., «Onder-zoeksbevoegdheden BTW-ontvanger – Instructie over
wijziging artikel 63bis W.BTW», BTW- Percentages, nº 448, 3.
1. Non-paiement de la T.V.A.
5945
art. 70 § 1er C.T.V.A.
Pour toute infraction à l’obligation d’acquitter la
taxe, il est encouru une amende égale à deux fois la
taxe éludée ou payée tardivement1353.
Cette amende est due individuellement par chacune des
personnes qui, en vertu des articles 51, § 1er, 2 et 4, 51bis, 52,
53, 53ter, 53nonies, 54, 55 et 58 du C.T.V.A. ou des arrêtés pris
en exécution de ces articles, sont tenues au paiement de
la taxe (art. 70 § 1er C.T.V.A.).
art. 70 § 1erbis C.T.V.A.
L’amende proportionnelle ne peut être infligée que si la
T.V.A. est finalement due, ou si de la T.V.A. doit être resti-
tuée1354. Le Tribunal de première instance de Bruxelles a
décidé qu'aucune amende proportionnelle ne peut être
infligée si le report de taxation n'a pas été correcte-
ment appliqué et l'assujetti, qui en cas d'application
correcte de la loi devait acquitter la T.V.A. due, peut
porter intégralement la T.V.A. en déduction 1355. La Cour
d'appel de Bruxelles n'est pas d'accord et affirme que,
tant dans le cas d'importations que dans le cas d'ac-
quisitions intracommunautaires, il existe bel et bien sur
1353
C'est, par exemple, le cas lorsque l'arrondi erroné de la TVA due, a entraîné un
montant trop faible de TVA due (Q.R. Chambre 2008-2009, n° 49, 868-872, Q.
n° 168 DE POTTER 14 janvier 2009).
1354
Bruxelles, 25 juin 2003, F.J.F., Nº 2004/120.
1355
Trib. Bruxelles, 5 février 2009, La lettre TVA, 2009, n° 4, 3; Fiscologue 2009,
n° 1149, 3.
2. Non-délivrance de documents
5946
art. 70 § 2 C.T.V.A.
Lorsque la facture ou le document en tenant lieu,
dont la délivrance est prescrite par les articlés 53,
53octies et 54 du C.T.V.A. ou par les arrêtés pris en exécu-
tion de ces articles, n’a pas été délivré ou qu’il contient
des indications inexactes quant au numéro d'identifi-
cation, au nom ou à l’adresse des parties intéressées à
l’opération, à la nature ou à la quantité des biens li-
vrés ou des services fournis, au prix ou à ses accessoires,
il est encouru une amende égale à deux fois la taxe due
sur l’opération avec un minimum de 50,00 EUR.
Cette amende est due individuellement par le fournis-
seur et par son cocontractant. Elle n’est pas applicable
lorsque les irrégularités peuvent être considérées
comme purement accidentelles, notamment eu égard au
nombre et à l’importance des opérations non consta-
tées par des documents réguliers, comparés au nombre
et à l’importance des opérations qui ont fait l’objet de
documents réguliers, ou lorsque le fournisseur n’avait
pas de raison sérieuse de douter de la qualité de non-
assujetti du cocontractant.
Quand une personne encourt, pour une même infrac-
tion, à la fois l’amende prévue au paragraphe 1er et
l’amende prévue au paragraphe 2, seule cette dernière est
applicable (art. 70 § 2 C.T.V.A.).
1356
Bruxelles, 6 septembre 2007, Fiscologue, 2009, n° 1152, 5, commentaire de VAN
DYCK, J.
5947
art. 70 § 3 C.T.V.A.
Lorsque le document d’importation qui doit être pré-
senté en vertu de l’article 52 du C.T.V.A. contient des in-
dications inexactes en ce qui concerne la nature ou la
quantité des biens importés, le prix ou ses accessoires, le
nom ou l’adresse de la personne dans le chef de qui le
paiement de la taxe due pour l’importation peut ou
doit avoir lieu, il est encouru une amende égale à deux
fois le montant de cette taxe, avec minimum de 50,00 EUR.
Cette amende est due solidairement par les personnes
qui, en vertu de l’article 52 du C.T.V.A., sont tenues au
paiement de la taxe. Elle n’est cependant pas applicable
lorsque l’irrégularité peut être considérée comme pu-
rement accidentelle.
Quand une personne encourt, pour une même infrac-
tion, à la fois l’amende prévue au paragraphe 1er et
l’amende prévue au paragraphe 3, seule cette dernière est
applicable (art. 70 § 3 C.T.V.A.).
4. Base insuffisante
5948
art. 70 § 5 C.T.V.A.
{xe "Base d’ imposition"}Lorsqu’il est reconnu que la
taxe a été acquittée sur une base insuffisante pour les
biens et les services sujets à l’expertise visée à l’article 59,
§ 2 du C.T.V.A. le débiteur de la taxe supplémentaire en-
court une amende égale au montant de cette taxe
lorsque l’insuffisance atteint ou dépasse un huitième de
la base sur laquelle la taxe a été acquittée (art. 70 § 5
C.T.V.A.).
5949
art. 32 al. 2 et art. 71 C.T.V.A.
Lorsque des documents présentés pour justifier une ex-
portation de biens indiquent une quantité supérieure à
la quantité réelle, le déclarant encourt une amende
égale à deux fois le montant de la taxe qui aurait été
6. Infractions diverses
5950
art. 70 § 4 al. 1er C.T.V.A.
Les infractions aux articles 39 à 42, 52 à 54bis, 55, 56, § 2, 57,
58, 60 à 63, 64, § 4, 76, § 1er, 80 et 109 du C.T.V.A. ou aux arrêtés
pris en exécution de ces articles, autres que celles visées
aux paragraphes 1er, 2 et 3, de l’article 70 du C.T.V.A., sont
réprimées par une amende de 25,00 EUR à 2 500,00 EUR par
infraction (art. 70 § 4 al. 1er C.T.V.A.). Le montant de cette
amende est déterminé suivant une échelle établie par le
Roi (voir n° 5951).
art. 70 § 4 al. 2 C.T.V.A.
Les personnes qui ne sont pas tenues au paiement de la
taxe, mais auxquelles des obligations sont imposées par
les articles 39 à 42, 52 à 54bis et 58 du C.T.V.A. ou par les
arrêtés pris en exécution de ces articles, sont en outre,
en cas d’infraction constatée à leur charge, solidaire-
ment responsables du paiement de la taxe, des intérêts et
5951
Toutes amendes prévues par le Code de la T.V.A. à
l’exception de celles qui figurent aux articles 73, 73bis et
73quater du C.T.V.A., sont des amendes administratives.
Lorsque le Code de la T.V.A. ou les arrêtés pris pour son
exécution se bornent à indiquer le minimum et le maxi-
mum de ces amendes, leur montant est fixé par le con-
trôleur en chef. Depuis le 1er novembre 1993, les amendes
«fixes» sont déterminées suivant une échelle (voir
n° 5950) qui est reprise dans l’A.R. n° 44 du 21 octobre
19931357.
art. 84 al. 3 C.T.V.A.
Les amendes proportionnelles doivent être fixées sui-
vant une échelle (art. 84 al. 3 C.T.V.A.). On trouve cette
échelle dans l’A.R. n° 41 du 31 janvier 1987, applicable à par-
tir du 1er novembre 1993 modifié par l’A.R. du 21 octobre
19931358. Le Ministre a déclaré que les amendes administra-
tives actuelles, sanctionnant les différentes infrac-
tions aux systèmes de report de perception existants, ne
sont pas toujours proportionnelles aux infractions
commises et aux intérêts du Trésor1359.
Sur la base de l’arrêté du Régent du 18 mars 1831, même
après l’instauration de la nouvelle procédure fiscale et
de l’adaptation de l’article 84, alinéa 2 du C.T.V.A. qui y
est liée, les directeurs régionaux restent compétents
pour remettre ou réduire les amendes 1360.
D’après la jurisprudence belge traditionnelle, le pouvoir
judiciaire ne pouvait pas juger de l’opportunité des
amendes administratives. Il pouvait seulement juger de
1357
M.B., 28 octobre 1993, tel que modifié par l’A.R. euro et Circulaire n° 19,
11 septembre 2002.
1358
M.B., 28 octobre 1993.
1359
Q.R., Chambre, 2008-2009, n° 042, 11263-11265, Q. n° 359 VAN BIESEN,
30 septembre 2008.
1360
Fiscologue, 1999, 718, 1.
1361
Liège, 10 septembre 1986, Rev. T.V.A., 1989, n° 87 avec note; Trib. Liège,
8 décembre 1988, Rev. T.V.A., 1989, n° 87; Trib. Liège, 12 septembre 1988,
Rev. T.V.A., 1989, n° 87; Trib. Louvain, 30 octobre 1988, Rev. T.V.A.,
1989, n° 89; Bruxelles, 24 novembre 1987, Rev. T.V.A., 1989, n° 87; Trib.
Courtrai, 20 décembre 1990, F.J.F., N° 1991/95; Cass., 22 janvier 1998,
Arr. Cass. 1998, 103, C.94.274.N, F.J.F., N° 1998/270.
1362
21 février 1984, R.G.F., 1984, 89.
1363
VALENTIN, P., «Amendes fiscales en matière de T.V.A.,», A.F.T., 1989, 5,
10 septembre 1985; F.J.F., N° 1986/188; Trib Anvers, 17 novembre 1987,
F.J.F., N° 1988/86; Trib. Louvain, 31 octobre 1988, F.J.F., N° 1989/67. VAN
DENBERGHE, L., «Rechterlijke bevoegdheid inzake administratieve B.T.W. boe-
ten op grond van het intern recht, het Europees Gemeenschapsrechten het
E.V.R.M.», T.F.R., 1996, 77; Anvers, 4 mai 1998, Cour. fisc., 1998, 330.
1364
C.E.D.H., 4 mars 2004, T.F.R., 2004, 636-643 avec note COOPMAN, B., «Rechter-
lijke toetsting van fiscale boetes: cassatie teruggefloten door Straats-
burg».
1365
Cass., 5 février 1999, R.W., 1998-99, 1352; C.A., 24 février 1999, R.W., 1998-
99, 1348; Cass., 25 mai 1999, F.J.F., N° 1999/126.
1366
Pour une application du principe de proportionnalité et de la remise intégrale
de l'amende: Bruxelles 21 janvier 2009, R.G.F., 2009, n° 2, 141.
1367
Cass., 12 janvier 2007, F.J.F., N° 2008/299.
1368
Cass., 21 janvier 2005, R.W. 2005-06, 1015, Cass., 30 novembre 2006, F.J.F.,
N° 2007/118; Cass., 16 février 2007, F.J.F., N° 2007/268. Voir aussi Gand,
19 septembre 2006, Cour. fisc., 2006, 792-798, Liège, 29 mars 2006, F.J.F.,
N° 2008/48.
1369
C.A., 24 février 1999, R W., 1998-99, 1348. C.const., 15 mai 2008, T.F.R., 2008,
n° 351, 1027, note COOPMAN B.
1370
Trib. Malines, 11 janvier 1996, F.J.F., N° 1996/106, SPAGNOLI, K., «Les amendes
administratives sont-elles des sanctions pénales?», Fiscologue, 1997, 642,
6; Fiscologue, 2000, 738, 5; Anvers, 10 janvier 2000, T.F.R., 185, 705,
avec note SCHOORS, M.; Trib. Malines, 16 mars 2000, T.F.R., 2000, n° 182,
525; Trib. Bruges, 17 avril 2000, Cour. fisc., 2000/353; Trib. Louvain,
9 mars 2001, Fiscologue, 80, 11; Trib. Mons, 15 octobre 2003, Fiscologue,
2003, 913, 11; Bruxelles, 6 novembre 2003, Fiscologue, 2003, 914; Trib.
Liège, 3 septembre 2002, F.J.F., N° 2004/24; Trib. Bruxelles, 4 septembre
2008, R.G.F. 2009, n° 2, 149, note MARLIÈRE M. et SCHOTTE C.
1371
GOOSSENS, G., «Redelijkheid, evenredigheid en proportionaliteit – Het standpunt
van het Hof van Cassatie inzake de rechterlijke toetsing van fiscale geld-
boetes», T.F.R., 2007, n° 330, 937. L'auteur voit dans les arrêts de la
Cour de cassation du 16 février 2007 (voir note 91) une tentative prudente
de se rallier à la jurisprudence qui accepte une décision avec pleine juri-
diction.
1372
C.const., 15 mai 2008, n° 79/2008, F.J.F., N° 2009/54.
1373
C.const., 15 mai 2008, n° 2008/79, M.B., 26 juin 2001 éd. 1, 3301, F.J.F.,
N° 2009/54. Pour la jurisprudence récente en accord avec la position de la
Cour constitutionnelle: Gand 30 janvier 2007, Cour. fisc., 2007, 412-415,
Anvers 14 mars 2006, Cour. fisc., 2006, 501-505; Trib. Hasselt 23 mai
2007, F.J.F., N° 2008/47 et Bruxelles, 21 janvier 2009, Cour. fisc., 2009,
361.
1374
Cass., 27 septembre 1991. F.J.F., N° 92/ 40, 68; Rev. T.V.A., 1992, n° 100, 845,
Cass., 15 novembre 1996, Not. Fisc. M., 1998/3,79.
1375
Anvers, 21 octobre 1993, A.F.T., 94.4, 127; R.G.F., 94.4, 153.
1376
Gand, 27 mars 2007, Cour. fisc., 2007, 451 accepte toutefois la déductibilité.
1377
C.A., arrêt n° 96/2002, 12 juin 2002, T.F.R., 2004, 128-131; Trib. Anvers,
18 juin 2003, T.F.R., 2004, 131-135 avec note de COOPMAN, B., «Tot zeven
maal zeventig maal. Vergiffenis met mondjesmaal voor mateloze boetes?».
1378
Trib. Anvers, 3 décembre 1996, F.J.F., N° 97/147.
1379
Cass., 25 avril 2002, Fisc. Act., 2002, n° 37/1; Fiscologue, n° 849, 7.
1380
Cass., 24 janvier 2002, Fisc. Act., 2002, n° 8/1; Fiscologue, n° 844, 11; voir
pourtant Trib. Bruxelles, 16 mai 2003, Fiscologue, 2003, n° 905, p. 8 où le
juge remet quand même l’amende administrative sur base du principe non bis
in idem, Anvers 7 mars 2006, F.J.F., N° 2006/265, 846, T.F.R., 2006,
n° 309, 828.
1381
Bruxelles, 3 avril 2008, Cour. fisc., 2008, 516.
1382
C.const., 6 novembre 2008, n° 157/2008, Fisc. Act., 2009, n° 4, 11.
5951,10
Une loi du 10 février 1981 (modifiée par l’A.R. n° 41 du
2 avril 1982) a unifié la législation pénale pour les Codes
des impôts sur les revenus, des taxes assimilées aux impôts
sur les revenus, des droits d’enregistrement,
d’hypothèque et de greffe, des droits de succession, des
droits de timbre, des taxes assimilées au timbre et de la
T.V.A. Cette loi est résumée au n° 1800 et nous y ren-
voyons.
5951,30
art. 73 à 73octies C.T.V.A.
Les sanctions pénales en matière de T.V.A. sont reprises
aux articles 73 à 73octies du C.T.V.A. Les peines possibles
sont l'amende pénale, la peine d'emprisonnement, l'inter-
diction professionnelle, la fermeture d'entreprise, la
condamnation solidaire au paiement de la taxe éludée
et la publicité de la condamnation pénale.
art. 73sexies C.T.V.A.
Conformément à l’article 73sexies du C.T.V.A., les per-
sonnes qui sont condamnées comme auteurs ou com-
plices d’infractions visées aux articles 73 et 73bis du
C.T.V.A. sont solidairement tenues au paiement des droits
éludés1383.
Cette disposition est une des plus sévères du droit pénal
fiscal vu que la responsabilité solidaire, conformément
à une certaine doctrine1384, porte sur la totalité de la
dette fiscale et que la personne condamnée peut aussi
être tenue de la taxe dont la fraude peut être imputée à
d’autres.
Pourtant, cette responsabilité solidaire, qui est liée de
plein droit à la condamnation comme auteur ou com-
plice, n'a pas de caractère pénal. La Cour constitution-
nelle a en effet décidé que cette obligation solidaire
sert à compenser le dommage causé au Trésor par la
faute à laquelle ont participé les coauteurs et les com-
plices. Sur base de cet élément, le juge ne peut pas tenir de
compte de circonstances atténuantes, ce qui fait qu'il
ne peut pas accorder, par exemple, un sursis au respon-
sable solidaire. Mais la personne condamnée a le droit
1383
Voir aussi: C.const., 16 juillet 2009, M.B., 11 septembre 2009, 61834.
1384
Cass., 11 octobre 1996, Cour. fisc., 96/588.
5951,50
A partir du 6 avril 1999, par l’abrogation de l’article 74,
§ 4 du C.T.V.A., la règle générale «le criminel tient le civil
en état» s’applique à nouveau. Jusqu’à cette date, on ap-
pliquait, en matière de T.V.A., le principe suivant lequel, si
un juge considérait que la solution d’un litige fiscal
était de telle nature qu’elle pouvait avoir une in-
fluence sur l’action publique, le procès pénal était sus-
pendu jusqu’à ce qu’il soit statué définitivement dans
l’affaire fiscale1386. La Cour de cassation a récemment dé-
cidé que le juge qui doit statuer sur le litige fiscal n’est
pas tenu de suspendre l’instruction de la cause mais il
peut le faire, même s’il est lié par la décision du juge pénal
en raison de l’autorité de la chose jugée en matière pé-
nale1387.
Chapitre IV
Demande de restitution
5952
art. 75 C.T.V.A.
{xe "TVA – Remboursement"}La restitution de T.V.A. (et le
cas échéant des amendes et intérêts acquittés sur ré-
quisition de l’administration) ne peut être accordée
que dans les cas prévus par le C.T.V.A. (art. 75 C.T.V.A.).
1385
C.Const., 9 juillet 2009, n° 105/2009, F.J.F., N° 2009/273; C. Const.,
16 juillet 2009, n° 117/2009, F.J.F., N° 2009/274; C. Const., 20 octobre
2009, n° 159/2009, F.J.F., N° 2010/124; Anvers, 20 octobre 2009, T.F.R.,
2010, n° 378, 321.
1386
DUBOIS, H., «Administratief luik: BTW en andere belastingen», dans PEETERS, B.,
(éd.), De hervorming van de fiscale procédure, Anvers, Maklu, 1999, 171-
203; Cass., 15 février 2000. A.F.T., n° 10, 2000, p. 434, avec note
JACQUES, D.
1387
Cass., 12 décembre 2008, F.06.0111.N., F.J.F., N° 2009/156.
5954
art. 77 § 1er C.T.V.A.
L’article 77, § 1er du C.T.V.A. accorde un droit à restitu-
tion de la T.V.A. ayant grevé une livraison de biens, une
prestation de services ou l’acquisition intracommu-
nautaire d’un bien dans sept cas:
1. lorsqu’elle représente une somme supérieure à celle
qui est légalement due;
Dans de telles circonstances où l’émetteur de la facture a, en
temps utile, éliminé complètement le risque de perte de recettes fis-
cales, le principe de la neutralité de la T.V.A. exige que la T.V.A. indû-
ment facturée puisse être régularisée, sans qu’une telle régularisa-
tion puisse être subordonnée, par les Etats membres, à la bonne foi
de l’émetteur de ladite facture.
Il appartient, en principe, aux Etats membres de définir la procédure
selon laquelle la T.V.A. indûment facturée peut être régularisée,
pourvu que cette régularisation ne dépende pas du pouvoir
d’appréciation discrétionnaire de l’administration fiscale1390. Si le
client réclame la T.V.A. auprès de son fournisseur parce que cette
T.V.A. n'était pas légalement due, cette régularisation doit se faire
sans délai (obligation de limiter le dommage)1391.
2. en cas de rabais de prix consenti au cocontractant;
L’article 11 A, § 3, sub b, et C, § 1er de la Sixième Directive doit être inter-
prété en ce sens que la base d’imposition est l’intégralité du prix
catalogue des biens vendus au client, réduit à due concurrence
1388
Fiscologue, 1999, 704, 6-7.
1389
Gand, 1er septembre 1995, F.J.F., N° 1996/124.
1390
C.J.C.E., 19 septembre 2000, aff. C-454/98, Schmeink et Colfreth, F.J.F.,
N° 2001/ 67; Cour. fisc., 2000, n° 16, 459; A.F.T., 2001, n° 1, 41, avec
note VANDENBERGHE, L.
1391
Trib. Louvain, 15 janvier 2010, Fisc. Act., 2010, n° 10, 11.
1392
C.J.C.E., 29 mai 2001, aff. C-86/99, Freemans Plc., Fiscologue, 804, 6, Intern.
Fisc. Act. 2001, n° 6, 5; voir aussi Q.R., Ch. repr., 2000- 2001, n° 48,
p. 5670-5672, Q. n° 353, Fournaux, 23 mai 2000.
1393
En ce qui concerne les sociétés de financement, voir Circ. n° 20 de 1975.
1394
Le fait que les sommes reçues par le redevable ont par la suite été volées,
n'est pas une cause de diminution de la T.V.A. due au Trésor (Q.R. Chambre
2008-2009, n° 046, 55-57, Q. n° 107, VAN DE VELDE, 14 janvier 2009).
1395
C.J.C.E., 3 juillet 1997, aff. C-330/95, Goldsmiths, J.O.C.E., 1997, I-3801.
1396
Loi du 7 avril 2005, M.B., 20 avril 2005.
1397
C.R.A., Commission des Finances et du Budget de la Chambre, Com 414, 31-32, Q.
n° 9792 TERWINGEN, 14 janvier 2009.
1398
Q. n° 7, Peeters, 22 décembre 1981, www.monKEY.be, Sources, Question 81/006, Q.
n° 29 Desseyn, 26 octobre 1983, www.monKEY.be, Sources, Question 83/029/2;
Q.R. Sénat, 1995-1996, n° 1-11, 506-508, Bull. contr., n° 761, Q. n° 36,
Raes, 9 janvier 1996, Revue TVA, n° 120; Q.R. Chambre, 1995-1996, n° 44,
6022, Q. n° 463, Van Den Eynde, 18 juin 1996, Revue TVA, n° 123.
1399
Q. n° 6650, Hagen Goyvaerts, Compte-rendu analytique, Commission des Finances et
du Budget de la Chambre, n° 51, COM 581, 37.
1400
Loi 31 janvier 2009, M.B., 9 février 2009.
1401
Art. 3, A.R. n° 4, 29 décembre 1969, relatif aux restitutions en matière de taxe
sur la valeur ajoutée.
5955
art. 2 A.R. nº 4 et art. 77 § 1er bis C.T.V.A.
Excepté lorsque le destinataire à l’importation est un
assujetti tenu au dépôt de déclarations T.V.A. et qui
peut déduire intégralement la T.V.A. acquittée lors de
l’importation (art. 2 A.R. n° 4), la restitution est accor-
dée dans les cas énumérés à l’article 77, § 1er bis du C.T.V.A.:
1. dans les cas visés au n° 5954, points 1 et 2;
Le Code T.V.A. réglant explicitement à l’article 77, § 1bis, la restitu-
tion dans les cas où la T.V.A. payée à l’importation excède la T.V.A.
légalement due, on ne peut plus faire appel pour ces cas aux dispo-
sitions du Code civil relatives au droit à restitution d’un paiement
indu1406.
1402
Voir Déc. n° E.T. 112.070, 15 mai 2007.
1403
Art. 79 al. 3 C.T.V.A.
1404
Art. 34 § 2 Loi sur les faillites.
1405
Art. 80 Loi sur les faillites.
1406
Trib. Bruxelles, 30 juin 2000, T.F.R., 2000, n° 192, 1081, note DEREZ, B.
5956
En vertu de l’article 77, § 2, du C.T.VA., la T.V.A. acquittée
lors de l’achat ou de l’importation d’un véhicule au-
tomobile pour le transport de personnes, est restituée
pour autant que la {xe "Voiture"}voiture acquise ou
importée soit utilisée comme moyen de transport per-
sonnel, pendant au moins trois ans, par un handicapé
qui n’utilise qu’une seule voiture à la fois et qui satis-
fait à toutes les conditions pour bénéficier du taux
réduit de 6 %.
5957
Conformément à l’article 77bis du C.T.VA., lorsque, dans
le cas visé à l’article 25quinquies, § 4 du C.T.V.A. (voir
n° 5444), des biens acquis par une personne morale non
assujettie sont expédiés ou transportés à partir d’un
territoire tiers vers un Etat membre autre que la Bel-
gique, la T.V.A. acquittée en cas d’importation des biens
en Belgique est restituée à l’importateur, dans la mesure
où ce dernier établit que l’acquisition intracommu-
nautaire qu’il effectue a été soumise à la T.V.A. dans
l’Etat membre d’arrivée des biens.
5958
art. 1er A.R. nº 4
Parce qu’en règle générale, le fournisseur ou presta-
taire de services verse la T.V.A. à l’Etat, il est (non pas son
client qui l’a payé en trop1407) l’ayant droit à la restitu-
tion de la T.V.A. qu’il a versée en trop. Il s’ensuit que (sauf
dérogation accordée par l’administration), la restitu-
tion doit être demandée:
1. par celui qui a repris le montant de la T.V.A. dans sa
déclaration et qui a acquitté le solde ressortant de
cette déclaration, en ce qui concerne les opérations
réalisées à l’intérieur du pays ainsi que l’importation
avec report de perception;
2. par celui qui détient un document d’importation le
désignant comme destinataire et constatant le paie-
ment de la T.V.A., en ce qui concerne l’importation
avec paiement de la T.V.A.;
3. par celui qui a payé la T.V.A. ou pour compte de qui
elle a été payée, en ce qui concerne un paiement qui a
été fait sur réquisition de l’administration (non par
le biais d’une déclaration T.V.A.).
Suivant le Tribunal de première instance de Bruxelles, la
restitution ne peut s’effectuer qu’à la personne qui a
acquitté la T.V.A. s’il s’agit d’une opération réalisée dans
le pays1408.
5959
art. 10 A.R. n° 4
La restitution visée au n° 5956 est accordée à
l’acquéreur ou à l’importateur du véhicule automobile
(art. 10 A.R. n° 4).
5960
La demande en restitution prend naissance, en principe, à
la date où survient la cause de restitution (voir § 1er).
1407
VoirRev. T.V.A., 1987, n° 77, 224; J P, Deurne, 7 février 1986, F.J.F.,
N° 1988/20.
1408
Trib. Bruxelles, 30 juin 2000, Fiscologue, 848, 11.
5961
art. 3 A.R. n° 4
art. 77 § 1er 7° C.T.V.A.
5962
art. 5 § 1er et § 2 A.R. nº 4
Pour l'assujetti ou la personne morale non assujettie
tenu, selon le cas, au dépôt de la déclaration visée à
l'article 53ter, 1° du C.T.V.A., la restitution a lieu par im-
putation sur le montant des taxes dues pour la période
de déclaration, du total des taxes pour lesquelles la
cause de la restitution est survenue au cours de cette
période (art. 5 § 1er A.R. n° 4). L'imputation peut encore se
faire dans une des déclarations déposées avant l'expira-
tion de la troisième année civile qui suit celle durant
1409
Cass., 24 janvier 2000. Pour une application: Trib. Bruxelles, 18 mai 2010,
Cour. fisc., 2010, 523 (le caractère indû de la T.V.A. payée était certain
au moment où l'arrêt en matière d'impôts directs est devenu définitif).
5963
art. 82 C.T.V.A.
L’action en restitution de la taxe, des intérêts et des
amendes est prescrite à l’expiration de la troisième année
civile qui suit celle durant laquelle la cause de resti-
tution de ces taxes est intervenue (art. 82bis C.T.V.A.).
1410
C.J.C.E., 21 januari 2010, aff. C-472/08, Alstom Power Hydro, F.J.F., N°
2010/247.
5965
Les restitutions dont les causes d’exigibilité sont nées à
partir du 1er janvier 1999 sont soumises à la nouvelle
procédure fiscale1413. En pratique, cela signifie que ces
procédures doivent être portées devant les tribunaux
fiscaux et être introduites par requête (l’introduction
par citation reste toutefois possible). L’abrogation de
l’article 90 du C.T.V.A. ne rend pas claire la question de
savoir si le contrôleur en chef doit encore être consi-
déré comme partie adverse. Dans la situation actuelle
de la législation, il est, par conséquent, conseillé
d’introduire la citation ou la requête, non seulement
contre l’Etat belge en la personne du contrôleur en
chef, mais aussi en la personne du ministre des Finances.
5966
art. 13 A.R. n° 4
Aucune restitution ne peut être obtenue valablement si
les formalités de l’A.R. n° 4 ne sont pas observées. Les
ayants droit peuvent cependant être relevés de la dé-
chéance dans certains cas (art. 13 A.R. n° 4).
1411
Voir Anvers, 18 février 1986, Rev. T.V.A., 1989, n° 86, 212; la citation n’est
possible qu’en cas de rejet préalable de la demande en restitution par
l’administration: Anvers, 29 avril 1985, F.J.F., N° 1986/92.
1412
Vu la modification de l’art. 14 A R. n° 4 par l’A.R. du 16 juin 2003 (M.B.,
27 juin 2003), cette citation peut désormais encore s’effectuer via une re-
quête contradictoire.
1413
Art. 60 et s. loi du 15 mars 1999, M.B., 27 mars 1999.
5967
En cas de restitution de la T.V.A. payée lors d’une acqui-
sition intracommunautaire de biens, ou lors d’une pres-
tation de services ou d’une livraison de biens, pour les-
quelles la taxe est due par le cocontractant, il faut
reverser la T.V.A. à l’Etat dans la mesure où la taxe a été
initialement déduite.
Chapitre V
{xe "Prescription"}Prescription
5968
L’action en recouvrement de la T.V.A., des intérêts et des
amendes administratives se prescrit à l'expiration de la
troisième année civile qui suit celle durant laquelle la
cause d'exigibilité de la taxe, intérêts et amendes est in-
tervenue1414.
1414
A propos du point de départ du délai de prescription, voir C.J.C.E., 19 novembre
1998, aff. C-85/97, Société financière d’investissements SPRL, Fisc. Act.
1998, n° 43, 1; Rec., I-7447, Trib. Bruxelles, 6 avril 2000, Fiscologue,
773, 12.
1415
La Loi-programme du 22 décembre 2008 a supprimé le délai de cinq ans en cas de
fraude. Voir au sujet des nouveaux délais: Circ. n° AAF/2009 –
Ci.RH.81/597.982 (AFER n° 35/2009), 1er juillet 2009.
1416
L'action judiciaire doit effectivement démontrer que les opérations imposables
n'ont pas été déclarées, que les opérations ont été indûment exonérées ou
que la T.V.A. a été déduite à tort (cf. Trib. Bruges, 21 décembre 2008,
F.J.F., N° 2010/56).
1417
Le service de contrôle fiscal ne pouvait aller lui-même à la recherche d'élé-
ments probants parce que, dans ce cas, ceux-ci n'étaient pas 'venus à sa
connaissance' (Trib. Bruxelles, 15 janvier 2009, Cour. fisc. 2009, 422).
Voir aussi: Trib. Anvers 3 avril 2009, Fiscologue 2009, n° 1157, 1 («élé-
ments probants» impliquent qu'aucune enquête complémentaire n'est néces-
saire). On ne peut pas déduire du texte légal que les éléments probants
doivent provenir d'une autre administration ou de tiers (Cass., 27 novembre
2009, R.G.C.F., 2010, n° 3, 213). La Cour a cassé sur cette base un arrêt
de la Cour d'appel de Liège (Liège, 25 avril 2008, R.G.C.F., 2009, n° 1,
57).
1418
DUBOIS, H., «Administratief luik: BTW en andere belastingen», dans PEETERS, B.
(éd.), De hervorming van de fiscale procedure, Anvers, Maklu, 1999, 171-
203; DAUGINET, V., De nieuwe fiscale procedure. Commentaar bij de wetten
van 15 en 23 mars 1999, Kalmhout, Biblo, 1999, 63-73; Circ. n° 2000/2 du
26 mai 2000 relative au point de départ du délai de prescription des ac-
tions en paiement de la taxe.
1419
Trib. Liège, 27 février 2007, F.J.F., N° 2007/205.
1420
Q.R. Chambre 2005-2006, n° 138, 27090-27092, Q. n° 1409 VAN DER MAELEN
11 septembre 2006.
1421
Voir pour une application: Trib. Anvers, 14 décembre 2007, Fiscologue 2008,
n° 1133, 14.
1422
Trib. Anvers, 4 avril 2008, T.F.R. 2008, n° 352, 1078, note SCHEPENS T. Confirmé
en degré d'appel: Anvers, 2 février 2010, T.F.R., 2010, n° 381, 439.
1423
Cass., 23 novembre 1997, Rev. T.V.A., 1998, n° 136, 645.
1424
Trib. Bruges, 8 janvier 2002, www.monKEY.be, Module Jurisprudence fiscale,
n° BR1 02/2.
1425
Cass.,16 octobre 2008, F.J.F., N° 2009/53, R.G.F., 2009, n° 2, 133, T.F.R. 2009,
n° 358, 282, note VANERMEN B.
1426
Anvers, 2 février 2010, T.F.R., 2010, n° 381, 439.
1427
Q.R., Ch. repr., 1997-98, n° 151, 8 septembre 1998, 20627, Q. n° 1479, Fournaux.
1428
Voir Gand, 10 février 2004, F.J.F., N° 2005/25; Trib. Bruxelles, 10 juin 2004,
F.J.F., N° 2005/2.
Chapitre VI
Poursuites et instances – Sûretés
données au Trésor
5969,10
art. 84 C.T.V.A.
La solution des difficultés qui peuvent s’élever relati-
vement à la perception de la T.V.A. avant l’introduction
des instances appartient au ministre des Finances. Il sta-
tue sur les requêtes ayant pour objet la remise des
amendes fiscales et conclut les transactions avec les
redevables, pourvu qu’elles n’impliquent pas exemption
ou modération d’impôt (art. 84 C.T.V.A.). Une décision de
refus de remise d'une amende doit être motivée, de sorte
que les arguments du redevable doivent être analysés
avec sérieux1430.
L’assujetti n’est pas lié par un accord, en vertu duquel il
devrait payer plus de taxe que ce qui est légalement
dû1431. Malgré l’abrogation explicite de la compétence du
ministre des Finances de se prononcer sur des demandes
de remises d’amendes administratives, le ministre des Fi-
1429
Anvers, 18 mars 2008, Btw-brief, 2008, n° 16, 2.
1430
C. d'Et., 3 mars 2008, F.J.F., N° 2008/298.
1431
Bruxelles, 30 octobre 1997, A.J.T., 1998-99, 175; Gand, 1er septembre 1998,
F.J.F., N° 1998/268.
5969,20
art. 84bis C.T.V.A.
Dans les cas spéciaux, le directeur régional compétent
peut accorder l’exonération de tout ou partie des in-
térêts prévus par l’article 91, § 1er et 2 du C.T.V.A.1436. Cette
possibilité existe aussi pour les personnes morales 1437.
Les termes «cas spéciaux» ne sont pas définis dans la ré-
glementation T.V.A. Dans la pratique, il semble toutefois
que ces «cas spéciaux» concernent principalement la si-
tuation financière pénible du requérant 1438. Les éven-
tuelles instructions existantes au niveau du fisc con-
cernant ces «cas spéciaux» ne peuvent valoir que comme
recommandations. Le directeur régional doit effecti-
vement exercer le pouvoir discrétionnaire qui lui est
accordé. Un simple renvoi dans la décision aux instruc-
tions existantes et leur application «aveugle» violent
l'article 84bis C.T.V.A. et constitue une motivation insuf-
fisante1439.
1432
TAGHON, C., «Kwijtschelding van BTW-boeten», Nieuwsbrief Notariaat Fiscaal,
2000, n° 3, 3.
1433
Gand, 15 mars 2005, Cour. fisc., 2005/360-362, note SOETE, P.
1434
Cass., 24 avril 2008, F.06.0042.N., Cour. fisc., 2008, 671.
1435
Trib. Namur, 10 octobre 2007, F.J.F., N° 2008/236.
1436
Q.R., Ch. repr., 1986-87, 2181, Q. n° 251, Van Grembergen, 14 avril 1987, Rev.
T.V.A., 1987, nº 77, 254; Sénat, 1987-88, n° 4, 143, Q. n° 53, de Clippele,
26 novembre 1990, Rev. T.V.A., 1988, n° 81, 285.
1437
Liège, 3 février 2010, Fiscologue, 2010, n° 1205, 14 (recension BUYSSE, C.).
1438
www.monKEY.be, Module Btw Vandewinckele, «Gevallen waarin de vrijstelling mag
worden toegestaan».
1439
C. d'E., 3 mars 2008, F.J.F., N° 2008/298.
5969,30
art. 84ter C.T.V.A.
Par analogie avec les impôts directs, lorsqu’elle propose
d’appliquer le délai de prescription de sept ans,
l’administration de la T.V.A. est tenue, à peine de nullité
du redressement, de notifier au préalable, par écrit et de
manière précise, à la personne concernée, les indices de
fraude fiscale qui existent, à son endroit, pour la pé-
riode en cours. Cette notification doit être effective-
ment motivée1444.
L'administration a déclaré, dans sa circulaire du 1er juil-
let 2009, que cette notification préalable n'est qu'une
condition nécessaire pour pouvoir encore opérer une
rectification dans le délai complémentaire de quatre
ans. La notification préalable ne pourrait en aucune
manière constituer une condition pour l'exercice d'un
contrôle1445. L'administration s'oppose par-là à la thèse
selon laquelle le redevable doit être informé au préa-
lable des présomptions de fraude qui posent sur lui, si
1440
Cass., 27 février 1987, Cour. fisc., 1987, 396.
1441
Trib. Liège, 3 septembre 2002, F.J.F., N° 2004/24.
1442
Trib. Bruxelles, 4 septembre 2008, R.G.F. 2009, n° 2, 149, note MARLIERE, M. et
SCHOTTE, C.
1443
Anvers, 29 novembre 2005, F.J.F., N° 2006/204.
1444
Gand, 2 juin 2009, Cour. fisc., 2009, 651.
1445
Circ. n° AAF/2009-0276-2 – Ci.RH.81/ 597.982 (AFER n° 35/3009), 1er juillet 2009.
5969,40
art. 84quater et 85ter
C.T.V.A.
En cas de conflit persistant entre le redevable et l'ad-
ministration fiscale sur la taxation, le redevable peut
introduire une demande de conciliation auprès du ser-
vice de conciliation fiscale, aussi longtemps qu'aucune
procédure judiciaire n'a démarré, qu'aucune expertise de
contrôle n'a été requise et qu'aucune décision n'a été
rendue au sujet du désaccord (loi 25 avril 2007 portant
des dispositions diverses, M.B., 8 mai 2007). Une concilia-
tion fiscale peut également intervenir pour un litige
avec le receveur concernant le recouvrement
(art. 85ter C.T.V.A.).
art. 84quinquies à 84undecies C.T.V.A.
A la demande de tout redevable, personne physique, qui
n'a plus la qualité d'assujetti T.V.A., ou de son conjoint
sur les biens duquel la T.V.A. est mise en recouvrement, le
directeur régional peut accorder la surséance indéfi-
nie au recouvrement de la taxe due, des intérêts et
amendes (voir Circ. REC – n° 2/2007 (IR/I-1/85.388), 5 septembre
2007)1448. Le directeur régional soumet sa décision à la
condition que le demandeur effectue le paiement immé-
diat ou échelonné d'une somme dont il fixe le montant.
Un tel sursis vise à permettre au redevable – personne
physique – malheureux et de bonne foi, qui se trouve, de
manière durable, dans une situation financière difficile,
de prendre un nouveau départ en l’encourageant à
s’extraire de sa situation, tout en garantissant à l’Etat
créancier la perception, chaque fois que cela est pos-
sible, d’une partie de sa créance.
5970
art. 85 C.T.V.A.
Le premier acte de poursuite pour le recouvrement de la
T.V.A., des intérêts, des amendes fiscales et des accessoires
1446
Trib. Louvain, 13 juin 2008, T.F.R., 2008, n° 351.
1447
Trib. Bruges, 7 février 2006, Cour. fisc., 2006, 477-479.
1448
Pour un aperçu d'un certain nombre de demandes et l'octroi de la surséance, voir
Q. n° 4-3460, WILLE, 11 mai 2009.
1449
A propos de l'intérêt de pouvoir établir que le fonctionnaire est compétent:
Liège, 4 juin 2008, F.J.F., N° 2008/296; Cass., 12 février 2009, Fisco-
logue, 2009, n° 1155, 12. Voir aussi: Mons, 9 décembre 2009, R.G.C.F.,
2010, n° 2, 137.
1450
Circ. n° 18 de 1980.
1451
Bien que la loi ne prévoie rien à cet égard, il est généralement admis que si
une contrainte est fondée sur un procès-verbal (voir n° 5930), ce procès-
verbal doit également être porté à la connaissance de l’assujetti. Actuel-
lement, cela se produit concomitamment avec la signification ou la notifi-
cation de la contrainte (VANDEBERGH, H., Taxatie en verweer inzake B.T.W.,
Anvers, Kluwer, 1986, 79).
1452
Cass., 2 décembre 1994, F.J.F., N° 1995/47.
1453
Trib. Bruges, 8 mars 2004, T.F.R., 2004, n° 269, 2004/N 106.
1454
Mons, 9 décembre 2009, R.G.C.F., 2010, n° 2, 137.
1455
Gand, 22 novembre 2000, Cour. fisc., 2001, 248, F.J.F., N° 2001/410; BTW-
percentages van goederen en dien-sten, n° 353, 10-16.
1456
Cass., 15 février 2000, A.F.T., n° 10,2000, 434.
1457
Anvers, 12 septembre 1983, R.G.F., 1983, 254.
1458
Trib. Louvain, 29 septembre 1998, pas encore publié.
1459
Gand, 20 mars 2001, BTW-percentages van goederen en diensten, n° 360, 3.
1460
Cass., 9 mars 2006, F.J.F., N° 2007/294.
1461
Trib. Anvers, 7 septembre 2005, F.J.F., N° 2006/110.
1462
Bruxelles, 21 avril 2005, Cour. fisc., 2005, 448-453.
5971
art. 85bis C.T.V.A.
Après que la contrainte ait été décernée, le receveur
peut faire procéder, par pli recommandé à la poste, à la
saisie-arrêt-exécution entre les mains d'un tiers sur les
sommes et effets dus ou appartenant au redevable. Hor-
mis le décernement par lettre recommandée et la notifi-
1463
Cass., 20 mars 2008, voir pour un commentaire: VAN BRUSTEM E., «Que reste-t-il
de l’obligation de motivation formelle de la contrainte en matière d’impôts
indirects après les arrêts de la Cour de cassation des 20 mars et 22 mai
2008?», R.G.F. 2009, n° 1, 5.
1464
Liège, 25 janvier 2008, F.J.F., N° 2008/297.
1465
Cass., 1er décembre 2005, T.F.R., 2006, n° 37, 712.
1466
Anvers, 27 juin 2006, T.F.R., 2006, n° 310, 894.
1467
Trib. Gand, 3 octobre 2008, F.J.F., N° 2009/112.
1468
Trib. Gand, 17 septembre 2008, Fiscologue, 2009, n° 1157, 15. Contra: Trib.
Anvers, 6 mai 2005, Fiscologue, 2005, n° 1001, 13.
5971,10
art. 89 C.T.V.A.
L’exécution de la contrainte ne peut être interrompue
que par une action en justice1469.
Le tribunal compétent est le tribunal de première ins-
tance1470. Est territoriallement compétent, le juge qui
siège à la cour d'appel dans le ressort duquel est situé
le bureau où la perception a été ou doit être faite ou, si
la contestation n'a aucun lien avec la perception d'un
impôt, dans le ressort duquel est établi le service d'impo-
sition qui a pris la disposition contestée 1471. Un assujetti
ne doit pas attendre la contrainte pour engager une
procédure devant le tribunal 1472.
1469
Concernant la validité de l'opposition qui a été introduite par requête mais qui
porte sur un litige relevant de l'ancienne procédure: voir Trib. Gand,
9 novembre 2000; F.J.F., N° 2001/618; Trib. Bruxelles, 29 novembre 2000;
Rec. Gén. Enr. Not., 2001, 200; Trib. Bruxelles, 1er décembre 2000; Trib.
Bruges, 18 décembre 2000, T.G.R., 2002, n° 1, 42; Trib. Bruges, 2 avril
2001, Fiscologue, 786, 3.
1470
Art. 569 32°, C. Jud.
1471
Art. 632, C. Jud. Voir: Cass., 28 mai 2009, R.G.C.F., 2009, n° 5, 455.
1472
VANDEBERGH, H., «Naar de rechtbank zonder dwangbevel inzake btw?», T.F.R., 2004,
n° 268, 843-847.
1473
Trib. Liège, 16 octobre 2003, Fiscologue, 2003, 915.
5971,20
art. 89bis C.T.V.A.
En cas d'opposition contre la contrainte, notifiée con-
formément à l'article 85 du C.T.V.A., le receveur peut impo-
ser la saisie conservatoire ou prendre d'autres mesures
pour cette dette fiscale contestée, de manière à garan-
tir le recouvrement. Le receveur peut ainsi, sans autori-
sation judiciaire, procéder à la saisie conservatoire ou
à l'établissement d'une hypothèque légale. Cette possibi-
lité protège l'administration fiscale contre les débi-
teurs qui se rende insolvable au cours d'une procédure
judiciaire portant sur la débition de la T.V.A.
art. 52bis § 1er C.T.V.A.
5972
art. 92 C.T.V.A.
En cas d’appel du jugement qui a rejeté l’action en jus-
tice introduite par le débiteur, le receveur de la taxe
sur la valeur ajoutée peut, eu égard aux données con-
crètes du dossier, en ce compris la situation financière
1474
Trib. Namur, 26 septembre 2007, F.J.F., N° 2008/243.
1475
Gand, 4 mars 2003, F.J.F., N° 2004/23.
1476
Anvers, 28 octobre 2008, T.F.R., 2009, n° 368, 776 (note HEYRMAN, K.).
1477
Cass., 15 septembre 2000, Fisc. Act., 2000, n° 35, p. 6 (le délai de deux mois
est un terme de déchéance, prescrit à peine de nullité).
1478
En matière d’application dans le temps de la loi du 15 mars 1999 et la nécessité
de motiver la requête en consignation, voir Bruxelles, 3 novembre 2000,
Cour. fisc., 2000, n° 19-20, 525, note NAVEAU, P.; Bruxelles, 23 février
2001, T.F.R., 2006, 803, note VAN BIERVLIET, F.
1479
Cass., 3 janvier 2003, T.F.R., 2003, 241, 449, note de VANDEN BERGHE, L.
1480
C.A., arrêt n° 44/95, 6 juin 1995, Cour. fisc., 1995, 482.
1481
Cass., 20 janvier 2005, Fiscologue, n° 988, 15.
1482
Cass., 15 mars 2002, Arr. Cass., 2002, n° 3, 800, Fisc. Act., 2002, n° 19, 4,
F.J.F., N° 2002/154, 455, Fiscologue, 2002, n° 844, 7, Pas., 2002, n° 3,
728.
5974
art. 86 C.T.V.A.
Pour le recouvrement de la T.V.A., des intérêts et des
frais, le Trésor public a un privilège général sur tous les
biens meubles de toute nature du redevable à
l’exception des navires et bateaux, et une hypothèque
légale sur tous ses biens, situés en Belgique et qui sont
susceptibles d’hypothèque (art. 86 C.T.V.A.1483).
art. 87 C.T.V.A.
1483
Voir sur l’hypothèque légale Rec. gén. enr. not., 1977-78, n° 22251.
5975
art. 88 § 3 C.T.V.A.
L’article 19, alinéa 2 de la loi sur les faillites n’est pas ap-
plicableì à l’hypothèque légale en ce qui concerne les
taxes dues pour lesquelles une contrainte a été signi-
fiée au redevable antérieurement au jugement déclara-
tif de la faillite (art. 88 § 3 C.T.V.A.).
5975,10
art. 88bis C.T.V.A.
Le directeur régional peut exiger une garantie réelle
ou une caution personnelle de toute personne rede-
vable de la T.V.A. en vertu de l'article 51, §§ 1er, 2 et 4 du
C.T.V.A. lorsque la valeur vénale de ses biens situés en Bel-
gique et qui constituent le gage du Trésor, déduction
faite des dettes et des charges qui les grèvent, est insuf-
fisante pour couvrir le montant présumé des obliga-
tions qui lui incombent, pour une période de douze
mois civils. Le redevable peut introduire un recours
contre une telle décision devant le juge des saisies dans
le mois et selon les formes du référé. Le redevable doit
constituer la garantie réelle ou la caution person-
nelle dans les deux mois de la notification de la déci-
sion du directeur ou de la date à laquelle la décision
judiciaire est coulée en force de chose jugée, à moins
que le redevable intéressé ne cesse, avant l'expiration de
ce délai, d'exercer toute activité économique d'où il
résulte qu'il est redevable de la taxe en vertu de l'ar-
ticle 51, § 1er, 2 et 4 du C.T.V.A.
art. 88ter C.T.V.A.
5976
art. 91 § 1er C.T.V.A.
En vertu de l’article 91, § 1er du C.T.V.A., un intérêt de 0,8 %
par mois est dû de plein droit par les assujettis tenus à
l’obligation de déclaration si la taxe n’a pas été payée
dans le délai fixé en exécution des articles 52, 53, § 1er,
alinéa 1er, 3°, 53ter, 2° et 53octies du C.T.V.A., dans le délai
fixé en exécution de l’article 53nonies du C.T.V.A. (n° 5819)
1484
Q.R., Chambre 2008-2009, n° 057, 110-112, Q. n° 325 THIEBAUT, 2 mars 2009.
1485
Q.R., Chambre 2008-2009, n° 057, 110-112, Q. n° 325 THIEBAUT, 2 mars 2009.
1486
A.M. n° 13 du 4 mars 1993, M.B., 20 avril 1993.
1487
En ce qui concerne les notaires, voir n° 5941, l’A.M. n° 15 et Circ. n° 16 de
1980; en ce qui concerne les établissements de crédit, voir l’A.R. du
17 octobre 1980 et la Circ. n° 17 de 1980.
1488
Voir Circ. n° 1 du 9 mars 1998.
1489
Bruxelles, 27 novembre 1998, F.J.F., N° 99/117.
Chapitre VII
{xe "Assistance mutuelle"}Assistance
mutuelle
5976,50
L’article 93terdecies du C.T.V.A. constitue la base légale
pour l’échange de renseignements avec les administra-
tions fiscales des autres Etats membres de l’UE.
On retrouve les dispositions européennes en matière
d’assistance mutuelle dans les réglementations sui-
vantes:
– Directive n° 76/308/CEE du 15 mars 1976 concernant
l’assistance mutuelle en matière de recouvrement des
créances relatives à certains cotisations, droits,
taxes et autres mesures1491;
– Directive n° 2002/94/CE du 9 décembre 2002 fixant les
modalités pratiques nécessaires à l’application de
certaines dispositions de la directive 76/308/CEE du
Conseil concernant l’assistance mutuelle en matière
de recouvrement des créances relatives à certains
cotisations, droits, taxes et autres mesures1492;
– Règlement n° 1798/2003/CE du Conseil du 7 octobre
2003 concernant la coopération administrative
dans le domaine de la taxe sur la valeur ajoutée et
abrogeant le Règlement n° 218/92/CEE1493.
Le Règlement du 7 octobre 2003 a uniformisé la coopé-
ration administrative entre les Etats membres sur le
plan de la T.V.A.1494. Le Règlement est entré en vigueur le 1er
janvier 2004:
1490
Trib. Gand, 4 septembre 2003, www.monKEY.be, Module TVA Expert, n° G1 03/14.
1491
J.O.C.E., L 73, 19 mars 1976, 18-23. Voir pour une application: Gand, 2 décembre
2008, T.F.R., 2009, n° 360, 375, note DE TROYER, I.
1492
J.O.C.E., L 337, 13 décembre 2002, 41-54.
1493
Règl. n° 1798/2003 du 7 octobre 2003, J.O.C.E., L 264 du 15 octobre 2003, 1;
voir aussi A.M., 23 juin 2005, M.B., 29 juillet 2005.
1494
Auparavant, l’assistance mutuelle était réglée par la directive 77/ 799/CE du
Conseil du 19 décembre 1997, J.O.C.E., L 336, 27 décembre 1977, 15-20 et
Règl. 218/92 du Conseil, J.O.C.E., L 24, 1 février 1992, 1- 5; voir HELLE-
MANS, F., «De grensoverschrijdende uitwisseling van inlichtingen op het
vlak van inkomstenbelastingen, BTW en successierechten», T.F.R., 2001, n°
995, 115-153.
1495
J.O.C.E., L 331, 5 novembre 2004, 13-18.
1496
Règl. (UE) n° 904/2010 du Conseil du 7 octobre 2010 concernant la coopération
administrative et la lutte contre la fraude dans le domaine de la T.V.A.,
J.O.C.E. L., 12 octobre 2010, n° 268, 1.
1497
Gand, 13 janvier 2004, T.F.R., 2004, 816-824 avec note PANIS, W., «Geldboeten
zijn geen belastingschulden voor de wederzijdse bijstand tussen Europese
Lidstaten inzake BTW».
1498
Trib. Mons, 15 octobre 2003, F.J.F., N° 2004/236.
1499
Circ. n° AFER 30/2003 (ET 105.978) du 19 novembre 2003; voir aussi Circ. n° 12
du 5 juillet 1993.
1500
Arrangement entre les autorités compétentes des Pays-Bas et de la Belgique en
matière d’échange de renseignements, se substituant à l’arrangement du
25 septembre 1997, n° AAF97/3531, M.B., 5 août 2004.
Chapitre VIII
Dispositions communes à tous les
impôts
5977
En raison de la controverse sur la légalité d’invoquer
l’article 14 de la loi du 28 juillet 1938, modifié par
l’article 34 de la loi du 20 août 19471501, un ar-
ticle 93quaterdecies a été inséré dans le C.T.V.A. sous ce
titre.
L’autorisation de consulter le dossier pénal peut être donnée par le
premier avocat-général1502. L’autorisation de consulter relatif à des
procédures judiciaires peut être déléguée à d’autres membres du minis-
tère public1503.
Les fonctionnaires de la T.V.A. pouvaient déjà, avant l’instauration de
l’article 93quaterdecies C.T.V.A., prendre connaissance d’un dossier
pénal vu que cette disposition est une reprise littérale de l’article 1er
de la loi du 28 juillet 19381504.
1501
Voir «1938 Herbezocht» dans Fiskofoon, nos 81 à 82, 1988, 220-231, 1989, n° 83,
2-14, AMAND, C., Les pouvoirs d’investigation du fisc., Diegem, Ced.Samsom,
1988, 153 p.
1502
Anvers, 10 mars 1997, F.J.F., N° 97/176.
1503
Cass., 17 juin 1999, Fiscologue, 1999, 722, 11; T.F.R., 2000, n° 179, 372, note
KIEKENS.
1504
Anvers, 2 juin 1998, F.J.F., N° 1998/267; H. DUBOIS, «Vijf regels van fiscaal
onderzoek- Grondbeginselen van het fiscaal onderzoek en het gebruiken van
inlichtingen gevonden door andere Administraties of instanties», Fiskofoon,
nos 81- 82, 262- 287.