Agences de Voyages Et Tva
Agences de Voyages Et Tva
Agences de Voyages Et Tva
Alain Fischer Avocat ancien conseil juridique et fiscal, ancien lve de l'cole Nationale des Impts, ALAIN FISCHER est un spcialiste de la T.v.A. dont la renomme n'est plus faire. Il allie dans ce guide ses minentes connaissances dans ce domaine une longue et intressante exprience professionnelle dans le secteur du tourisme et des agences de voyages, Il joue un rle actif au sein des organisations professionnelles dans l'laboration des projets d'harmonisation europenne. LES GUIDES PRATIQUES FISCAUX Cette collection, dirige par Michel SAILLANT, a pour but de fournir aux utilisateurs des guides leur apportant des rponses claires, prcises et pratiques leurs problmes d'application de textes fiscaux, trop souvent hermtiques et contradictoires.
SOMMAIRE
Pages Premire partie : principes d'imposition la TVA des agences de voyages Principes d'imposition la TVA L'exprience de l'imposition la TVA Le taux d'imposition la TVA Imposition la TVA sur la marge - Dfinition de la marge Territorialit et TVA : A - Le territoire de la C.E.E. B - TVA vers les DOM BILLETERIE - Billetterie avion - Billetterie chemin de fer HOTELS ET LOCATION DE VOITURES - Htels - Location de voitures: sans chauffeur - Location de voitures: avec chauffeur PRODUCTION DE VOYAGES - VOYAGES ORGANISS - Producteurs - Distributeurs ORGANISATION DE CONGRS RECETTES ACCESSOIRES - Assurances 36 38 40 45 46 48 50 53 54 28 30 6 7 10 11 20 25 22
ANNEXES
1re partie
- Annexe 1-1 - Article 26 de la 6me Directive europenne du 17.05.1977 - Annexe 1-2 - Instruction du 19 juin 1979 (BO 3 B-7-79) Assiette - Taux - Bases d'imposition - Ventes de billets de transports et de tickets de rservation par les agences de voyages - Annexe 1-3 - Instruction du 24 juin 1981 (BO 31'-1-81) Rgime applicable aux oprations effectues par les agences de voyages, les organisateurs de circuits touristiques et les transporteurs publics de personnes qui organisent des voyages - Annexe 1-4 - Instruction du 18 mars 1986 (BO 3 L-3-86) Rgime applicable aux oprations effectues par les agences de voyages et les organisateurs de circuits touristiques - Annexe 1-5 - Instruction du 5 juillet 1986 (BO 3 1-4-86) Rgime applicable aux oprations effectues par les agents de voyages. Agent qui, agissant en qualit d'intermdiaire, n'encaisse pas le prix du service rendu au client - Annexe 1-6 - Instruction du 21 juillet 1986 (BO 3 L-5-86) Prestations ralises par les agences de voyages relatives des Voyages destination ou en provenance des dpartements d'outre-mer - Annexe 1-7 - Circulaire d'information - Branche Loueurs de la CSNCRA Taux de TVA applicable aux commissions verses aux agences de voyages - Annexe 1-8 - Taux rduit - Transport de voyageurs - Annexe 1-9 - Texte n 88-215 du 17 octobre 1988 Relations financires avec l'tranger - Oprations de change manuel - Annexe 1-10 - Texte n 89-1 du 3 janvier 1989 Relations financires avec l'tranger - Oprations de change manuel - Annexe 1-11 - Instruction du 30 juillet 1991 (BO 3L-5-91) TVA - Rgime spciaux - Taux applicable aux prestations des agences de voyages et organisateurs de circuits touristiques - Annexe 1-12 - Loi n 92-645 du 13 juillet 1992 fixant les conditions d'exercice des activits relatives l'organisation et la vente de voyages ou de sjours - Annexe 1-13 - Arrt PROVENCE VOYAGES Cour administrative d'Appel de Lyon - Annexe 1-14 - Onzime directive du Conseil du 26 mars 1980 en matire d'harmonisation des lgislations des tats membres relatives aux taxes sur le CA - Exclusion des dpartements franais d'outre-mer du champ d'application de la directive 77/388/CEE 66 67 68
73 83
84 85 88 89 93 95 97 104 109
L'ACTUALIT DE L'HARMONISATION EUROPENNE - L'actualit de l'harmonisation europenne TERRITORIALIT - Les difficults de l'harmonisation europenne A- Consquences de l'arrt de la C.J.C.E. du 27.10.1992 B - Le point des travaux de la Commission concernant la territorialit L'HARMONISATION EUROPENNE CONCERNANT L'ASSIETTE IMPOSABLE LA T.V.A. DES AGENCES - La pratique franaise n'est pas conforme la 6me Directive - L'application correcte de la conception communautaire apparat particulirement opportune l'heure actuelle - Proposition de modification de l'article 26 de la 6me Directive 77/388 du 17.5.1977 ANNEXES - 2ME PARTIE - Annexe II -1 - Arrt de la Cour de justice des Communauts europennes du 27 octobre 1992. La Commission des Communauts europennes contre la Rpublique Fdrale d'Allemagne. 140 123 123 125 130 135 136 138 122
- Annexe II -2 - TVA - Sixime Directive C.E.E. - Rponse de la Commission des Communauts europennes une question crite 149 (J.a. C.E. n C 94/36 du 11 avril 1991) - Annexe II - 3 - Harmonisation de la TVA - Rsolution des agents et organisateurs de voyages (ECTAA 4 juin 1992) - Annexe II - 4 - Harmonisation de la TVA aux agents et organisateurs de voyages au sein de la C.E.E. (ECTAA 16 juillet 1992) - Annexe II-5 - Motion adresse par le Groupement des Unions Nationales 151 153 155
(Addendum) Mise jour au 15 Mai 1998 Relvement 20,6 % du taux normal de la TVA compter du 1er aot 1995 Le taux de 20.6 % (coefficient de conversion 0.829) s'applique compter du 1er aot 1995 aux services rendus par les Agences de Voyages et les Organisateurs de circuits touristiques dans le cadre de leur activit spcifique dfinie par leur statut. Ce nouveau taux de 20.6% se substitue l'ancien taux de 18.6% en vigueur depuis le 1er aot 1991 (Cf page 10 et 95 - pour les autres pages : substituer le taux de 20,6 % la place de 18.6 %). Les services excuts hors de l'Union Europenne demeurent exonrs de TVA Entre en vigueur : En principe, le taux nouveau de TVA de 20,6% s'applique aux oprations pour lesquelles le fait gnrateur est intervenu compter du 1er aot 1995. Le fait gnrateur de la TVA, pour les prestations de services est constitu par l'excution complt du service (CG\. art. 269-1-0). Le taux de 20,6 % s'applique donc aux prestations de services dont l'excution complte est intervenue compter du 1er aot 1995, quelle que soit la date laquelle le client acquitte le prix ou les acomptes affrents aux prestations en cause. La dtermination du fait gnrateur est donc indpendante de la date de paiement. Ainsi quelle que soit cette date de paiement : - les prestations de services acheves avant le 1er aot 1995 sont soumises ou taux de 18.6 %. - les prestations acheves compter de cette date sont soumises au taux de 20.6%.
AVANT-PROPOS
La prsente dition du "guide pratique" est la seconde. Elle comporte de nombreuses rubriques nouvelles. Elle intervient, nanmoins, dans une priode changeante, aprs quelques annes de stabilisation. Des modifications profondes doivent intervenir court terme dans le contexte franais, notamment, en ce qui concerne la situation des agences de voyages distributrices. Sur le plan de l'harmonisation europenne, un dbat serr s'est instaur avec les services de la Commission des Communauts afin de dfinir un rgime de territorialit acceptable. Nul doute que ce dbat n'est pas clos et que d rebondissements sont prvoir dont les professionnels des agences de voyages auront tout intrt se tenir informs. Comme pour l'dition rcente, vos suggestions et vos critiques seront les bienvenues, afin d'en faire profiter l'dition suivante. Alain FISCHER Avocat la Cour
HISTORIQUE
1- L'EXPRIENCE DE L'IMPOSITION LA T.V.A. DES AGENCES DE VOYAGES Les agences de voyages franaises sont soumises la TVA depuis le 1er janvier 1968. Auparavant, elles acquittaient, en principe, la taxe sur les prestations de services. Depuis lors, les agences ont connu deux rgimes d'imposition assez profondment diffrents : une premire priode du 1er janvier 1968 au 31 dcembre 1978, et une seconde priode dbutant le 1er janvier 1979, date d'application en France de la Sixime Directive europenne du 17 mai 1977, et qui dure encore actuellement. La premire priode a t dtestable pour les agences de voyages. On peut dire qu'elle s'est caractrise par son inadaptation au mtier rel des agents de voyages, par sa complexit et sa confusion, et galement par une relative improvisation. D'o de nombreux mcomptes des professionnels qui ont d souvent subir des redressements sans avoir bien compris les raisons de ceux-ci. Pendant cette premire priode, on classait l'activit des agences en 3 catgories: - les agences traitant forfait, - les agences "mandataires" de leurs clients et rmunres par une commission, - une troisime catgorie, btarde, des agences traitant forfait "avec reddition de compte partielle". Cette troisime catgorie ne s'explique d'ailleurs que par la diffrence des taux de taxe, les agences tant soumises l'poque au taux intermdiaire et ne dduisant bien souvent sur les factures de leurs fournisseurs que le taux rduit (htels par exemple). Les agences travaillant forfait taient taxes sur la totalit de leurs encaissements. Seules celles d'entre elles qui parvenaient apporter la preuve - fiscale - de leur position d'intermdiaire taient taxes sur leurs commissions. Or cette preuve tait des plus problmatique rapporter pour deux ordres de raisons: 1) En premier lieu, parce que la doctrine de l'Administration fiscale n'avait pas analys rigoureusement la fonction des agences, et exigeait pratiquement de ces dernires qu'elles soient la fois commissionnaires des fournisseurs et mandataires des clients, 2) En second lieu, parce que la thorie du commissionnaire reconnue par la doctrine administrative relative la TVA ne pouvait comporter que de rares applications pratiques dans l'activit relle des agences de voyages, 1) Dans la documentation administrative, les recettes des agences taient dsignes sous les dnominations les plus diverses:
En outre, l'Administration fiscale estimait que la totalit des encaissements raliss sur le client devaient tre soumis la TVA "lorsque aucune indication du taux de la commission perue par l'agence de voyage n'est porte sur les factures adresses aux clients", La confusion tait d'ailleurs assez profonde, L'instruction gnrale sur la TVA du 20 novembre 1967 contenait la mention suivante : "Si le prix distingue le cot des diffrents services, la rmunration de l'agence tant constitues par une commission verse par le client". 2) Non content d'tre mandataire de son client, l'agent de voyages devait tre commissionnaire (au sens de la doctrine administrative sur la T.v.A.) de ses fournisseurs, Il devait rendre compte de tous les cts : au client (pour tre reconnu mandataire), ses fournisseurs (pour tre reconnu commissionnaire TVA). Cette double exigence tait difficile satisfaire. La thorie du commissionnaire fiscal a pourtant donn naissance l'instruction administrative du 20 juillet 1972 (3-B-6-72) rgissant les rapports des hteliers et des agences. Il y tait expliqu que dans le cas gnral dans lequel les agences encaissent du client le prix de la prestation htelire, elles ne sont pas commissionnaires des hteliers. Elles doivent alors taxer la TVA la recette encaisse du client et dduire la TVA figurant sur la facture, nette de commission ou rabais, de l'htelier. Ce systme a constitu une "perle" fiscale. En effet, les agences acquittant l'poque le taux intermdiaire de 17,60 % et rcuprant seulement la TVA au taux de 7 % (htels classs), la diffrence entre les taux de taxe de paiement et de rcupration (17,60 % et 7 %) tait suprieure au taux de commission ("le rabais") accord par les htels l'poque (8,75 %), Si bien que les agences suivant les indications de l'instruction du 20.07.1972 travaillaient perte ! L'exprience, relativement rcente, montre ainsi qu'il faut viter de plaquer sur l'activit d'agence de voyages des analyses juridiques et fiscales qui ne correspondent pas au rle rel des agences. Au contraire, il faut partir de l'analyse des fonctions pratiques de la profession et en tirer ensuite les consquences fiscales ncessaires, notamment en matire de TVA. Ce constat - de bon sens - a dtermin une double dmarche des professionnels au sein du SNAV dans la C.E.E et en France, a) l'intrieur de la C.E.E" dans la mesure o ce sont les directives europennes qui dfinissent les conditions d'application de la TVA, le SNAV a estim ncessaire de faire connatre directement son point de vue la Commission des Communauts, en liaison avec les autres organisations professionnelles de la C.E.E.
TAUX DE LA T.V.A
II - A PARTIR DU 1ER AOUT 1991, LES PRESTATIONS EFFECTUES PAR LES AGENCES DE VOYAGES ET LES ORGANISATEURS DE CIRCUITS TOURISTIQUES ONT T SOUMISES AU TAUX NORMAL - SOIT: 18,60 % (au lieu du taux rduit de 5,5 % - applicable antrieurement) L'instruction du 30 juillet 1991 (E. 0. 3-L-5-91 - Cf. annexe 1-11) a prcis les conditions d'application de ce changement du taux de la TVA
Quant la comptabilisation de la commission, elle n'intervient qu'au moment de la rception du bordereau mensuel rcapitulatif des commissions dues pour le mois.
Les dclarations mensuelles de T.V.A. ayant t tablies en fonction des critures portes au compte "ventes", la Socit se trouvait en infraction avec les dispositions de l'article 269-2-C du Code gnral des Impts, qui dfinit la date d'exigibilit de la T. VA. sur les prestations de service comme tant l'encaissement. Faisant application des dispositions des articles 266-1-e et 231-2 de J'annexe Il du mme code, qui dterminent le rgime spcial de TVA applicab1e aux agences de voyages (taxation sur la diffrence entre le prix pay par le client et le prix factur par le ou les prestataires de services), le vrificateur a reconstitu pour la dernire anne vrifie la T.V.A. lgalement due. Sachant que le calcul de la diffrence de prix doit tre effectue en tenant compte des recettes encaisses et des dpenses payes au cours de la priode d'imposition et non pour chaque opration (DB3 L6142 BODGI 13 L-1-81 du 24 juin 1981), cette diffrence tant ensuite ventile entre oprations taxab1es ou non taxables, c'est en partant des mouvements affectant les comptes bancaires qu'il tait le plus facile de procder. Et c'est ce qui a t fait par le vrificateur par totalisation des comptes bancaires - de tous les comptes bancaires - en encaissements et dcaissements. Les dcaissements ont t diminus des charges ne supportant pas la TVA (salaires, charges sociales, taxes, agios, etc.) pour obtenir le deuxime terme de la diffrence,
Mais ce "chiffre d'affaires", impressionnant , se rvle lusage un pige fiscal redoutable pige fiscal
- Lorsque les rsultats sont dficitaires (ces choses l arrivent, l'heure actuelle) et que l'impt forfaitaire annuel est d en dfinitive, l'Administration fiscale calcule cet impt sur le chiffre d'affaires "gonfl" mentionn sur le compte de rsultat fiscal (Tableau 2052-N), par rfrence l'article 38-2 bis du CGl ; et dans cette hypothse, il n'existe gure d'arguments en droit pour s'y opposer. - En matire de taxe professionnelle, le mme pige fonctionne dans les conditions suivantes: Des brigades de vrification, prtendant que les agences de voyages sont des "intermdiaires de commerce" au sens de l'article 1467-20 du code gnral des impts, ont tabli des impositions la taxe professionnelle sur la base des "recettes" par rfrence l'article 310 HE de l'annexe II du code gnral des impts, Bien entendu, les recettes retenues sont celles du "chiffre d'affaires" gonfl dont il a t question ci-dessus. Il en rsulte une augmentation considrable de la taxe professionnelle (de l'ordre de 1 10).
TERRITORIALITE ET TVA
IV - Le territoire imposable de la Communaut europenne: A - La territorialit des agences de voyages : un concept europen difficile dfinir et appliquer. Aprs tre demeure pratiquement inchange pendant une longue priode - du 1er janvier 1968 au 1er avril 1985 - la territorialit de la TVA applique aux agences de voyages a t profondment modifie par l'article 10 de la loi de finances pour 1985. Dans son courrier en date du 31.1.1979, le Service de la Lgislation Fiscale du Ministre du Budget rappelait que "les oprations effectues par les agences de voyages et qui chappent l'imposition sont donc pratiquement les mmes que sous la lgislation prcdente". Pendant toute cette premire priode, la rfrence territoriale tait la France continentale. tait imposable la TVA franaise tout voyage ou sjour se droulant en France. taient non imposables les voyages ou sjours effectus en dehors des limites de la France continentale. Ces rgles ont t profondment bouleverses, compter du 1er avril 1985, par l'entre en vigueur de l'article 10 de la loi de finances pour 1985 (n 84.1208 du 29.12.1984). Dsormais la taxation ou l'exonration de la TVA s'apprcie non plus d'aprs le territoire de la France continentale, mais d'aprs le territoire de la C.E.E. Il est donc essentiel de connatre le territoire de la C.E.E. Comme il est rappel dans la "Documentation administrative" (documentation officielle de l'administration fiscale) : La loi n 92-677 du 17 juillet 1992 ne modifie pas la dfinition du territoire sur lequel s'applique la taxe sur la valeur ajoute. Les dispositions contenues dans la documentation administrative 3 A-211 conservent toute leur valeur. Notamment, les dpartements d'outre-mer sont, au mme titre que les pays tiers, considrs comme territoires d'exportation par rapport la France mtropolitaine. Territoires des autres tats membres de la Communaut conomique europenne sur lequel s'applique la Sixime Directive modifie
Toutefois les territoires ci-aprs sont exclus du champ d'application de la Sixime Directive modifie: - l'le d'Helgoland et le territoire de Busingen, pour la rpublique fdrale d'Allemagne - Ceuta, Melilla et les les Canaries, pour le royaume d'Espagne - Livigno, Campione d'Italia et les eaux nationales du lac de Lugano, pour la rpublique italienne - le Mont Athos pour la rpublique hellnique Ces territoires sont considrs comme des pays tiers vis--vis de la France. Il en est de mme des les anglo-normandes. L'le de Man est considre comme faisant partie du territoire du Royaume-uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord. En ce qui concerne le territoire de la rpublique fdrale d'Allemagne, il faut tenir compte de la runion au territoire de la R.FA, des anciens Linder de l'ancienne rpublique dmocratique allemande, depuis le 3 octobre 1990. (Cf cet gard les prcisions contenues dans l'instruction administrative du 5.11.1990 - 3 A-16-90 - Annexe n 1-20). Cela dit la dfinition du territoire imposable la TVA est une "fausse notion simple" . Il ne suffit pas de dterminer quel est le territoire imposable de la Communaut europenne, encore 'faut-il savoir quelle prestation la territorialit s'applique, et par rfrence quelle prestation principale. Les mmes principes de territorialit ne sont pas applicables, l'heure actuelle, la billetterie ou aux voyages forfait raliss par les tour-oprateurs. Comme on le verra, cette question est en pleine mouvance, la fois sur le plan europen (Cf 2me partie "l'harmonisation europenne") et sur le plan franais. Au demeurant, mme lorsqu'il s'agit de dterminer le territoire imposable la TVA de la C.E.E. les divergences sont possibles, comme le montre la question expose ci-aprs au point B, des voyages destination des dpartements d'outre-mer.
Aux termes dune analyse juridique, qui parat pourtant simple, les agences de voyages apparaissent EXONEREES de TVA sur toutes les prestations terrestres accomplies dans les dpartements dOutre-mer (DOM).
Or, selon l'interprtation administrative, les agences sont imposables - et imposes effectivement - la TVA sur ces prestations, non pas d'ailleurs au taux local applicable aux services rendus dans ces dpartements, mais au taux mtropolitain de 18,60%. a) Arguments et situation juridique: L'article 3 de la Sixime Directive du 17 mai 1977 (n 0 77/388/C.E.E.) prvoyait: Aux fins de l'application de la prsente directive, "l'intrieur du pays" correspond au champ d'application du trait instituant la Communaut conomique europenne tel qu'il est dfini, pour chaque tat membre, l'article 227, Dans la rdaction originale du 17 mai 1977, certains territoires taient exclus de "l'intrieur du pays", mais les D.O.M. n'taient pas cits parmi ces territoires exclus de "l'intrieur du pays". Cette dfinition territoriale a t radicalement change par l'intervention de la onzime directive du Conseil du 26 mars 1980/80/368/C.E,E., publie au Journal Officiel des Communauts europennes (n 0 L 90/41-3-4-80), Selon les termes mmes de l'expos des motifs: "pour des raisons tenant leur situation gographique, conomique et sociale." ", et aprs avoir rappel que, conformment la jurisprudence de la Cour de Justice des Communauts - (affaire 148-77-10-10-1978) "". les dispositions du trait et du droit driv sont applicables aux dpartements franais d'Outre-mer..." la directive en cause dcide "...d'exclure les dpartements franais d'Outre-mer du champ d'application du rgime commun de taxe sur la valeur ajoute, tel que fix par la directive 77/388/C.E.E."1. Les dispositions du texte de la onzime directive tant claires (au sens commun, et au sens de "l'acte clair" de la jurisprudence du Conseil d'tat), la onzime directive aurait d entraner sans plus attendre toutes les consquences normales qu'elle devait normalement comporter.
Quoi qu'il en soit, le texte de l'instruction du 21 juillet 1986 tait en opposition trop flagrante avec les dispositions de la onzime directive pour ne pas attirer la raction de la profession. On consultera avec intrt la question pose officiellement par le Prsident du S.N.AV ds le 19 aot 1986, et sa relance du 24 septembre 1986 (annexe n 1-15/16) et, enfin, la rponse du ministre du 21 octobre 1986, vitant soigneusement de rpondre la question pose, mais voquant, in fine, une soi-disant diffrence de traitement entre les agences de la mtropole et celles des D.O.M. ; argument pour le moins inattendu ! La question est donc demeure sans rponse. On consultera, galement avec grand intrt, une rponse du 22 dcembre 1987 (annexe n 1-18/19) faite, en mme temps au Snateur Georges MOULY (Prsident de la Fdration Nationale des Comits Dpartementaux du Tourisme), et au Prsident du S.N.AV, sur nouvelle relance. On constatera, une nouvelle fois, que la rponse la question est lude.
- Billets Avions
NATURE DE LA RECETTE
Les billets pour transports reliant deux points situs en France continentale. EXONRS POUR LA TOTALIT DU TRANSPORT DU PRIX DU BILLET Les billets pour transports en transit (en provenance et destination de l'tranger) et transports effectus par certains trains internationaux (voir liste en annexe la rubrique "Billetterie") . ATTENTION La S,N,C.F n'applique pas effectivement la rgle de la territorialit expose ci-dessus, mais par simplification pratique, considre que la commission d' agence doit tre taxe dans tous les cas. VOIR "COMMENTAIRES". BASE IMPOSABLE Elle est diffrente suivant que les agences mettrices sont: - 1) agres par la S.N.C.F - 2) non agres par la S.N.C.F (agences revendeuses) ; 1) Agences de voyages agres par la S.N.C.F: Ces agences sont considres comme "mandataires" de la S.N.C.F La commission contractuelle accorde par la S,NGF constitue la base imposable la TVA (art 266-1 a et b du C.G.I.). La commission est imposable au taux de 18,60 % : - sur la base hors taxes - si elle se rapporte un voyage intrieur franais (voir ci-contre TERRITORIALIT) , Attention la pratique suivie par la S.N C.F (voir la rubrique "COMMENTAIRES"). 2) Agences de voyages non agres: (revendeuses) VOIR LA DFINITION DE LA MARGE IMPOSABLE SELON L'ARTICLE 266-I-e DU CGI PRINCIPE D'IMPOSITION POINT III La base imposable est constitue par la diffrence entre: - le prix total pay l'agence par son client acheteur du billet de chemins de fer, - le prix effectif d'achat du mme billet par l'agence revendeuse auprs de l'agence agre, aprs dduction de la part de commission accorde l'agence revendeuse par l'agence accrdite. RFRENCE DES TEXTES APPLICABLES ARTICLE DU C.G.I. : 266-I-e (marge imposable).
BASE IMPOSABLE
Marge imposable. (article 266-I-e CGI.) VOIR
LOCATION DE VOITURES
LOCATION DE VOITURES
AVEC CHAUFFEUR NATURE DE LA RECETTE Rservation pour mise disposition de vhicules conus pour le transport de personnes, avec chauffeur, pour tous parcours. RGIME DE LA TVA Recette soumise la TVA si le parcours est effectu en France uniquement. Il est ncessaire qu'il existe un contrat de transport c'est-dire que le propritaire de la voiture et l'employeur du chauffeur soient responsables du transport en ce qui concerne les assurances, notamment. TAUX : 18,60 % Dan tous les cas, lorsque la prestation est territorialement imposable. Le taux applicable la rmunration de l'agence est le taux de 18,60 % des agences de voyages. TERRITORIALIT IMPOSES EFFECTIVEMENT Les locations de voitures avec chauffeur pour parcours en France.
EXONRES Les locations de voitures avec chauffeur pour les trajets effectus hors de France - y compris dans la C.E.E. ATTENTION La rgle est diffrente pour les locations sans chauffeur (voir cette rubrique).
PRODUCTEURS NATURE DE LA RECETTE Toutes activits de confection de voyages et produits touristiques propres au ralisateur sui en supporte le risque commercial - qu'il s'agisse d'individuels ou de groupes. Les excursions et voyages forfait lors des escales des bateaux (de ligne ou de croisire) sont compris dans cette rubrique) RGIME DE LA TVA VOIR POUR DFINITION DE LA C.E.E.
Deux rgles pratiques sont proposes dans instruction administrative du 18 mars 1986 pour effectuer les ventilations territoriales (chapitre III-C-l et 2) " - au prorata des dpenses pour les T.O. - au prorata du temps pass par les clients en C.E.E. et hors C.E.E. pour les distributeurs. Ces mthodes sont des "rgles pratiques' c'est--dire des procds approchs admis dans un but de simplification. Ils ne sont donc pas obligatoires. Cela veut dire que les intresss - producteurs et distributeurs peuvent retenir la rgle normale, fonction de la localisation des services fournis aux clients. En outre, rien n'oblige les agences et T.O. s'en tenir une mthode une fois qu'elle a t pratique, et rien n'empche d'avoir recours au procd pratique, si c'est utile, pour revenir ultrieurement la mthode normale, si les circonstances de l'affaire le permettent. Autrement dit, il n'est pas interdit d'utiliser les diffrentes mthodes, opration par opration, condition, bien entendu, que cette diversit ne soit pas une cause de complication, l o il s'agit de simplifier.
DISTRIBUTEURS
NATURE DE LA RECETTE Toute activit de distribution de voyages organiss ou forfait tablie par des tiers (TO agences ralisant ses propres produits).
ORGANISATION DE CONGRES
L'organisation de congrs n'est pas une activit spcifique aux agences de voyages. Cette activit ne leur est pas rserve par leur statut professionnel. Or, comme il a t expos dans les remarques prliminaires de ce guide pratique, le rgime particulier d'imposition la T.VA. des agences de voyages est directement reli au statut professionnel.
RECETTES ACCESSOIRES
Cette rubrique regroupe toutes les recettes qui ne sont pas lies l'activit spcifique et au statut des agences de voyages, mais qui sont nanmoins couramment pratiques par les agences de voyages, Il s'agit : du placement de contrat d'assurance ou d'assistance; des locations de place de spectacle; des oprations de change (lorsqu'elles sont autorises) ; des ventes accessoires,
Ces recettes pouvant tre effectues par des entreprises autres que les agences de voyages, on s'explique fort bien que le rgime de TVA. de ces recettes ne prsente plus les caractristiques particulires au rgime des agences de voyages (assiette constitue par la marge et territorialit propre, en application de l'article IOde la loi de finances pour 1985), Ces recettes accessoires sont donc traites selon le droit commun, c'est--dire sans particularits spcifiques aux agences de voyages. Elles sont: - soit exonres de TVA, (assurances, changes...) ; - soit taxes la TVA. conformment aux rgles ordinaires (ventes accessoires, assistance...) .
ASSURANCES
NATURE DE LA RECETTE Commissions accordes par les socits d'assurance pour tout placement de contrats d'assurances souscrits en agence l'occasion de l'activit principale. Distinguer: 1) -les commissions exonres, 2) -les commissions taxables, RGIME DE LA TVA. VOIR COMMENTAiRES - sont exonrs, les assurances: . villgiature . camping . sport d'hiver . vacances . voyages . bagages (souscrite pour un seul voyage)
ASSISTANCE
NATURE DE LA RECETTE Commissions et rmunrations alloues par les socits d'assistance pour tout placement de contrats d'assistance (lis ou non une assurance) . RGIME DE LA TVA VOIR "COMMENTAIRES" Recettes soumises la T.VA. si la prestation a lieu dans le territoire imposable (FRANCE). TAUX : 18,60 % (normal) lorsque l'assistance a lieu en FRANCE. TERRITORIALIT VOIR "COMMENTAIRES" La territorialit n'est pas celle habituelle aux agences de voyages. Ce n'est pas non plus ncessairement celle des assurances.
Les locations de spectacles ayant lieu en FRANCE mtropolitaine (article 259 A du CGI) ,
EXONRES
Les locations de spectacles ayant lieu en dehors du territoire de la FRANCE, ATTENTION La rgle de la C.E.E, spcifique aux agences de voyages ne s'applique pas ces recettes, BASE IMPOSABLE
II- Frais d'annulation L encore, ces recettes accessoires sont appeles de faon diffrente selon les agences: retenues sur remboursements, frais d'annulation, indemnits de rsiliation, ddits, etc... Elles concernent principalement les Tour-Operators qui retiennent aux clients lors du remboursement de la prestation forfait, des ddommagements de plus en plus
Le change ne concernait donc jusqu' cette date rcente que quelques bureau agrs, Mais, le Ministre des Finances s'tait engag libraliser cette activit ncessaire au tourisme - et notamment au tourisme rceptif. Il faut retenir que le change est exonr de T.VA. (sans que la question de la territorialit se pose) par l'article 261-C-ler du Code Gnral des Impts (article 13 de l loi de finances pour 1979 - n 78-1239 du 29.12.1978). "Toutes les transactions portant sur des monnaies ayant cours lgal sont considre comme des oprations de change..." (Instruction administrative du 31.01.1979 - 3L 1-79 - l champ d'application - A-d). Cependant, le change peut tre tax la T.VA. sur option des intresss (Cf. instruction du 31.01.1979 - C-3-a), Actuellement, et depuis l'entre en vigueur des deux textes de 1987, l'activit dE change manuel est devenue une activit libre, et cette libralisation intresse al premier chef les agences de voyages. La nA. (Dcision Administrative) du 17 octobre 1988 (D/3 - Cf. en annexe) dfini les modalits d'ouverture d'un bureau de change. La rcente D.A. du 3 janvier 1989 (galement en annexe) est venue prciser certaim aspects pratiques, et rappeler que depuis le 5 mai 1988, les anciennes sous-dlgations de change manuel ont t supprimes (autorisation de faire des oprations dE change par dlgation d'un tablissement financier).
ANNEXES
ARTICLE 26 DE LA 6me DIRECTIVE EUROPENNE DU 17 MAI 1977 Rgime particulier des agences de voyages 1. Les tats membres appliquent la taxe sur la valeur ajoute aux oprations des agences de voyages conformment au prsent article, dans la mesure o ces agences agissent en leur propre nom l'gard du voyageur et lorsqu'elles utilisent, pour la ralisation du voyage, des livraisons et des prestations de services d'autres assujettis. Le prsent article n'est pas applicable aux agences de voyages qui agissent uniquement en qualit d'intermdiaire et auxquelles l'article II point A paragraphe 3 sous c) est applicable. Au sens du prsent article, sont galement considrs comme agences de voyages les organisateurs de circuits touristiques. 2. Les oprations effectues par l'agence de voyages pour la ralisation du voyage sont considres comme une prestation de service unique de l'agence de voyages au voyageur. Celle-ci est impose dans l'tat membre dans lequel l'agence de voyages a tabli le sige de son activit conomique ou un tablissement stable partir duquel elle a fourni la prestation de services. Pour cette prestation de services, est considre comme base d'imposition et comme prix hors taxe au sens de l'article 22 paragraphe 3 sous b) le montant total payer par le
ANNEXE
BRANCHE LOUEURS DE LA CSNCRA CIRCULAIRE D'INFORMATION Taux de T.V.A. applicable aux commissions verses aux agences de voyages L'Administration vient de publier une instruction 3-L-3-86 du 18 mars 1986 relative au RGIME DE TVA DES AGENTS DE VOYAGES. Cette instruction prcise et amnage les rgles d'application de ce rgime fixes par la premire instruction du 18 mars 1985 mise la suite de l'article 10 de la loi de finances pour 1985 du 29,12.1984 prvoyant l'assujettissement compter du 1.041985 des oprations ralises par les agences de voyages au taux de 7 % au lieu du taux de 18,60 % prcdemment applicable, Parmi les amnagements apports par l'instruction du 18 mars 1986, l'un concerne plus particulirement les loueurs : le taux de T.V.A. de 7 % s'applique dsormais aux commissions perues par les agents de voyages sur la location d'un vhicule mme si cette location n'intervient pas dans un ensemble d'oprations concourant un voyage ou sjour. Cet amnagement rpond la proccupation de simplification pratique souleve auprs de l'Administration la fois par le Syndicat National des Agents de Voyages et les professionnels de la location de vhicules, pour qui le fait que les commissions verses aux agents de voyages taient soumises tantt au taux de 7 % (oprations isoles) tait une source de complication pratique sans grand intrt conomique pour le budget. Chez les loueurs, le problme pratique se posait de la faon la plus aigu chez les chanes, auxquelles le grand nombre de notes de commissions mettre et l'informatisation du traitement de celles-ci ne permettaient de rechercher cas par cas quel taux appliquer 7 % ou 18,60 %. La situation est dsormais plus claire puisque toutes les notes de commissions en faveur d'agents de voyages pourront tre mises au taux de 7 % (sauf si elles se rapportent une prestation, location ou autre, fournie hors de la C.E.E.).
ARRET PROVENCE VOYAGES LA COUR ADMINISTRATIVE D'APPEL DE LYON (Formation Plnire), Vu, enregistre au greffe de la cour le 6 mai 1991, la requte prsente par la S.A. PROVENCE VOYAGES, dont le sige est 3, boulevard Raspail Avignon (84000) ;
2e Partie
Comme il est rappel dans les prliminaires du prsent guide pratique, l'activit d'agence de voyages est la seule disposer d'un article spcifique dans la Sixime Directive europenne du 17 mai 1977. On aurait donc pu s'attendre ce que le degr d'harmonisation europenne soit, en cette matire, plus avanc qu'ailleurs. Or, l'observation pratique montre qu'il n'en est rien. Pour des raisons diverses, les tats-membres de la C.E,E. (et les organisations professionnelles nationales) ont assez librement interprt l'article 26 de la Sixime Directive, afin d'adapter aux habitudes et aux spcificits nationales des dispositions considres comme dispositions "cadre", et dont "l'effet direct" est trs diversement apprci suivant les cas. En contrepartie, les experts dpendant des administrations nationales ont tendance proposer, l'occasion des runions des groupes de travail chargs de prparer des propositions de directives pour la Commission des Communauts Europennes, des solutions simplificatrices sous l'angle du travail et du contrle administratif (notamment en matire de territorialit), mais inadaptes la situation conomique relle. Dans ce contexte, l'harmonisation europenne des rgles d'application de la T.VA est, et sera dans les prochaines annes, une question d'importance capitale pour les agences de voyages et tour-oprators europens. La question de l'harmonisation europenne se pose sous deux aspects essentiels : 1 - La territorialit, 2 - L'assiette imposable la TVA Ces deux aspects seront successivement abords dans les dveloppements ci-aprs, dans une optique pratique, faisant ressortir : 1) Le constat de la situation existante, 2) Les solutions pratiques demandes et labores par la profession. I - Les difficults de l'harmonisation europenne concernant la territorialit: Ces difficults sont dues pour la plus grande part un constat de bon sens qui n'avait pas suffisamment t mis en vidence lors des travaux ayant conduit l'adoption de la Sixime Directive: Le transport de personnes (et notamment le transport par avion) et l'agence de voyages sont des activits quasi-insparables. Or, les rgimes de T.V.A de ces deux activits qu'on pourrait qualifier de "connexes" sont profondment diffrents - pire - ils ont t dtermins apparemment sans que leurs
C'est, avec l'esprit pratique et concret qui leur appartient, ce que faisaient les voyagistes allemands, en plein accord avec leur administration nationale: la marge taxable la TVA des agences de voyages allemandes tait dtermine en retirant de cette marge: - les prestations des intermdiaires excutes en dehors des limites de la Communaut Economique Europenne; - les transports internationaux par avion ou paquebot; - les transports par avion ou paquebot qui s'effectuent exclusivement en dehors du territoire soumis l'impt. Le mme paragraphe prcisait d'ailleurs que, lorsque les prestations faites par les intermdiaires se composent d'une partie exonre de la taxe et d'une partie soumise la taxe, seule est taxe la partie de la marge correspondant aux oprations imposables (Cf Rapport d'audience - Affaire C - 74/91 - Fernand Grvisse juge rapporteur) (1) Aprs avoir indiqu ses intentions dans une rponse parlementaire SCRIVENER (11,4,1991 - JOCE C 94 - annexe n 11-2) la Commission des Communauts Europennes a dpos le 22 fvrier 1991 une requte en infraction, en application de l'article 169 du Trait C.E,E" qui a abouti, malgr les arguments, trs pratiques, des
Le groupe de travail de 1991 ira mme plus loin dans la proposition: une majorit des dlgations proposait qu'en cas de voyages raliss la fois l'intrieur et en dehors de la Communaut, toute la marge soit soumise au mme rgime, soit en exonrant, soit en taxant sa totalit, Ces dlgations faisaient d'ailleurs observer que ce rsultat tait atteint dans certains tats membres par l'application de l'une ou de l'autre des mesures transitoires de l'article 28 paragraphe 3a et b et des annexes E et F Puisqu'on en tait au chapitre des simplifications, les Services de la Commission penchrent tout naturellement vers le "tout taxation", Ils trouvaient cette solution maximaliste au moins deux justifications de principe: 1) L'agence de voyages qui agit en son nom propre (TO) au sens de l'article 26 de la Sixime Directive, n'est pas concerne par l'exonration de l'article 15 paragraphe 14 de la Sixime Directive, et c'est parce que les activits d'agence de voyages (toutes les activits agences et TO) ont t assimiles des activits d'intermdiaire, que la rgle gnrale de taxation dans l'tat membre d'tablissement, n'a pas t applique strictement; 2) Mme lorsque les livraisons et les prestations de services utilises pour la ralisation du voyage sont effectues en dehors de la Communaut, la prestation de l'agence consistant en l'organisation du voyage, peut sans aucun doute tre considre comme exerce l'intrieur de la Communaut, si l'agence de voyages y a son sige ou s'y trouve tablie, Remarque tant faite que le paragraphe 2 de l'article 26 de la Sixime Directive fixe le lieu de taxation de la marge de l'agence "dans l'tat membre dans lequel l'agence de voyages a tabli le sige de son activit conomique ou un tablissement stable partir duquel elle fournit la prestation de services", il suffisait de rappeler le principe gnral d'imposition du "lieu du prestataire" de l'article 9 paragraphe 1 de la Sixime Directive, pour arriver cette conclusion qu'il tait la fois plus simple techniquement et juridiquement fond de taxer les agences sur la totalit de leur chiffre d'affaires quelles que soient les destinations, Et c'est ce stade que la mesure de l'indpendance du traitement des agences de voyages apparat.
On imagine galement l'ampleur de la distorsion de concurrence qui en aurait rsult entre les agences de voyages, taxes sur le tout, et les transporteurs (notamment ariens) dtaxs ds qu'une frontire nationale est franchie. On prend conscience de l'imminence du risque, en constatant que le nouveau texte franais "fixant les conditions d'exercice des activits relatives l'organisation et la vente de voyages ou de sjours" (loi n 92-645 du 13.7.1992), prvoit expressment en son article 12 que "les transporteurs de voyageurs", "peuvent raliser les oprations mentionnes l'article premier (c'est--dire des oprations d'agence de voyages) sous rserve". que les prestations qu'ils fournissent dans le cadre de leur activit principale gardent un caractre prpondrant par rapport aux autres prestations...". Toutes choses gales d'ailleurs, on devine sans plus attendre qui pourra faire les meilleurs prix. Le danger tant imminent et rel, la raction des professionnels a t immdiate, ds mars 1992, et a donn lieu un certain nombre d'actions trs concrtes l'gard des services de la Commission. Tout d'abord, l'accent a t mis sur les ralits en rappelant qu'il est absolument impossible de traiter sparment et sans liaison autre, le rgime d'harmonisation la T.V.A des agences de voyages, et le rgime d'harmonisation la T.V.A des transports de personnes. Compte tenu des changements intervenus dans le contexte conomique, il n'tait plus possible de procder en ordre spar, comme il avait t fait en 1977 au moment de la prparation de la Sixime Directive. En premier lieu, les services des agences de voyages sont composs pour une part apprciable de leurs cots, de transports de personnes. En second lieu, ces transporteurs interviennent de plus en plus en tant que tels dans les prestations de tourisme, et revendiquent le droit d'organiser de telles prestations de tourisme comprenant en sus du transport, de l'hbergement, et des services diversifis analogues ceux fournis par les agences (Cf projet de modification du statut des agences de voyages franaises). Il est donc absolument injustifiable de maintenir l'exonration de T.VA pour les transports de personnes ds que la frontire franaise est franchie, et d'imposer la T.VA au taux plein (taux normal) la mme prestation de transport intgre une prestation globale de tour-oprator ou d'agence de voyages, pour toutes les destinations, y compris les pays tiers. S'il en tait ainsi, il n'y aurait plus court terme d'agences de voyages, mais des transporteurs faisant du tourisme.
II - L'harmonisation europenne concernant l'assiette imposable la TVA des agences de voyages: Pour des raisons historiques tenant, notamment l'extrme complexit des principes applicables avant l'harmonisation europenne (voir l'avant propos "Principes d'imposition") le rgime d'imposition la TVA des agences de voyages a t envisag en France de faon unitaire qu'il s'agisse d'agences de voyages distributrices ou de tour operators. Dans l'intervalle de la premire harmonisation europenne compter du 1er janvier 1979, de nombreuses difficults d'application, notamment en 1985 et en 1991, l'occasion des changements de taux de T,VA applicables, ont ncessit des mises au point de principe quant la base imposable (Cf. ci-dessus: principe d'imposition - Base imposable - Dfinition de la marge), Ces pripties spcifiquement franaises ont longtemps occult en France un lment essentiel d'harmonisation europenne, apparemment assimile sans difficult particulire dans les autres tats membres, savoir: la diffrenciation pour l'imposition la TVA du rle et de la responsabilit assume par les agences de voyages, suivant qu'elles remplissent la fonction de producteurs de produits dont elles ont la responsabilit conomique et financire, ou suivant qu'elles se limitent distribuer auprs des consommateurs, des produits labors par des producteurs tiers. L'instruction administrative du 18 mars 1986 (3L-3-86) envisage les deux activits de manire unitaire, dans les termes suivants: Activits propres aux agents de voyages La profession d'agent de voyages est rglemente par la loi n 75-627 du Il juillet 1975 qui dfinit notamment les oprations susceptibles d'tre exerces de manire exclusive par les personnes physiques ou morales titulaires d'une licence d'agent de voyages ou d'un agrment spcial alors qu'il s'agit d'un organisme sans but lucratif (Cf. en annexe Il l'article premier de cette loi). En pratique, les agents de voyages peuvent agir en qualit d'organisateur de
Rgime particulier des agences de voyages 1) Les tats membres appliquent la taxe sur la valeur ajoute aux oprations des agences de voyages conformment au prsent article, dans la mesure o ces agences
A cet gard, deux observations s'imposent: 1) La pratique suivie dans les autres tats membres distinguant nettement la fonction de distributeur et de T.O. apparat comme l'interprtation correcte, conforme l'application de la Sixime Directive ; 2) Compte tenu de la doctrine administrative dgage au fur et mesure des vrifications fiscales, et de la jurisprudence des Tribunaux de l'Ordre Administratif interprtant la notion de marge, le retour l'interprtation orthodoxe de l'article 26 de la Sixime Directive - tout l'article 26 - est l'ordre du jour. 1) LA PRATIQUE FRANAISE N'EST PAS CONFORME LA SIXIME DIRECTIVE.
2) La majoration de l'impt minimum forfaitaire en cas d'exercice dficitaire, cet impt tant assis sur le chiffre d'affaire mentionn sur le compte de rsultat (qui n'est pas un vritable chiffre d'affaires pour les agences dtaillantes) ; 3) D'aprs les dernires notifications de redressements reues, la majoration de la taxe professionnelle pour les agences dtaillantes comportant moins de cinq salaris, et imposes au titre des dispositions concernant "les intermdiaires de commerce" sur le dixime des "recettes", reprsentes par le montant total des encaissements mentionns sur le compte de rsultats. Ces consquences dommageables et paradoxales impliqueraient d'ailleurs l'adaptation sur ce point du plan comptable professionnel des agences de voyages. C'est pourquoi, sur le plan europen, nous demandons l'adaptation de l'article 26 de la Sixime Directive, afin de bien marquer la diffrence entre les agences dtaillantes et les tour-operators, suivant le projet ci-aprs et transmis pour la dernire fois le 26 mai 1993 Monsieur Michel AUJEAN la Direction Gnrale 21 de la Commission des Communauts Europennes par le Prsident PLAK. 1 qui, chronologiquement. et comptablement ne concide pas toujours avec le prcdent. 2 Ci Principes d'imposition - Dfinition de la base imposable. PROPOSITION DE MODIFICATION DE L'ARTICLE 26 DE LA SIXIME DIRECTIVE 77/388/CEE DU 17 MAI 1977
DROIT COMMUNAUTAIRE
TVA (Sixime Directive C.E.E.) - Rgime des agences de voyages. Les prcisions suivantes ont t apportes sur l'harmonisation du rgime applicable aux agences de voyages et, plus spcialement, sur la situation de la Rpublique Fdrale d'Allemagne. 1. La mthode de calcul de la marge taxable des organisateurs de voyages, pratique par la Rpublique Fdrale d'Allemagne, est contraire l'article 16 de la Sixime Directive T.VA, du 17 mai 1977 (Droit fiscal 1978, n JO). En effet, la lgislation allemande prvoit, dans le cas o la prestation de service est compose d'une partie exempte d'impts et d'une autre partie assujettie l'impt, que n'est taxe que la partie de la marge concernant les oprations imposables. Ceci est contraire l'article 26 de la Sixime Directive TVA qui dispose que la dtermination de la marge pour les voyages l'intrieur de la Communaut doit tre indpendante du rgime auquel sont soumises les diffrentes oprations prises en compte pour la dtermination du cot de l'agence de voyages. Cette mthode particulire de calcul n'est pas couverte par les drogations qui permettent aux tats membres de s'carter du rgime prvu l'article 26 pour une priode transitoire, 2. La Commission rappelle que la proposition de 18e Directive du 4 dcembre 1984 (j. 0. C.E., 347, 29 dcembre 1984) prvoyait la suppression des dispositions transitoires relatives aux prestations des agences de voyages ds le 1er janvier 1986. Le Parlement europen et le Comit conomique et social ont demand que ce dlai soit report au 1er janvier 1988, pour certaines prestations. Le Conseil a renvoy la suppression des dispositions transitoires en question une date ultrieure. 3. et 5. La Commission a soulign maintes reprises l'existence de distorsions de concurrence dues un certain nombre des drogations au dtriment, notamment, des agences de voyages qui, sur la base du rgime dfinitif prvu l'article 26, voient leurs prestations concernant les voyages intra-communautaires soumises la taxe. 4. Les tats membres qui drogent, sur la base de l'article 28 de la Sixime Directive TVA au rgime gnral des agences de voyages, ont maintenu jusqu' prsent leur lgislation