M10991
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M10991
MÉMOIRE
PRÉSENTÉ
DE LA MAÎTRISE EN CHIMIE
PAR
JUILLET 2009
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commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.»
A mes parents
REMERCIEMENTS
Merci à mes chers amis qui sont tout le temps à côté de moi (lonut, Alex, Mme
Ana ... ). Vous remplacez ma famille et je vous remercie pour votre soutien!
RÉSUMÉ xix
CHAPITRE 1
Introduction 1
CHAPITRE II
Matériel et Méthodes 31
CHAPITRE III
thiourée 61
CHAPITRE IV
Vl
CHAPITRE V
Conclusion 140
Bibliographie 147
Tableau 4.4 Paramètres des spectres XPS pour l'oxygène (Ols), l'étain (Sn
3d s12 ) et le sodium (Na 1s) des électrodes préparées avec 5,10 et
25 mM CoS0 4 115
Tableau 4.5 Pourcentages atomiques (EDX) de Co, S et Sn des électrodes de
la Figure 4.9 118
Tableau 4.6 Distances interplanaires principales (d) avec les plans
correspondants pour les composés CoS et Co9SS, et valeurs
expérimentales 124
LISTE DES FIGURES
Figure 1.1 Production mondiale de piles solaires (en mégawatts) entre les
années 1990 et 2004 8 3
Figure 1.2 Schéma général d'une pile solaire à jonction p-n 5
Figure 1.3 Part de marché des plus importants semi-conducteurs employés
dans 1es pl'1 es so 1'.
aIres a,JonctIOn
. . p - n9 .. 6
Figure 1.4 Schéma d'une cellule de type Gratzel. Ec : bas de la bande de
conduction du Ti02; Ev : haut de la bande de valence du Ti0 2;
Eg : énergie de la bande interdite du Ti02; Er: : énergie de Fermi
du Ti0 2; Vph : photovoltage; So: colorant à l'état fondamental;
S*: colorant à l'état excité; S+: colorant à l'état oxydé; e':
électron et hu : énergie des photons 9
Figure 1.5 Schéma d'une cellule photovoltaïque électrochimique (CPE)
comprenant un semi-conducteur de type n. Ec : bas de la bande
de conduction du semi-conducteur; Ev: haut de la bande de
valence du semi-conducteur; Er:,sc.: niveau du Fermi du semi
conducteur; Er:,c: niveau de Fermi de la cathode; EF,él : niveau de
Fermi de l'électrolyte; E g : énergie de la bande interdite du semi
conducteur; Vph: photovoltage; A: forme réduite du couple
redox; A+ : forme oxydée du couple redox; e' : électron; hl: trou
(manque d'un électron); hu : énergie des photons 12
Figure 1.6 Représentation des échelles de l'état solide et électrochimique 13
Figure 1.7 Formation de la jonction semi-conducteur de type nlmilieu
électrolytique. Eo x : niveau le plus probable des espèces oxydées
du couple redox; E Rcd : niveau le plus probable des espèces
réduites du couple redox. Les autres paramètres ont été définis à
la Figure 1.5 14
Figure 1.8 Efficacité des piles solaires en fonction de la bande interdite du
semi-conducteur employé 24 17
x
Figure 2.9 Cellule électrochimique en verre avec les trois électrodes: (a)
ITO-CoS (électrode de travail); (b) fil d'argent (électrode de
pseudo-référence); et (c) feuille de platine (électrode auxiliaire) 56
Figure 2.10 Structure du perchlorate de tétrabutylammonium (TBAP) 59
Figure 3.1 Voltampérogrammes cycliques obtenus en utilisant différentes
électrodes: électrodes préparées par voie chimique sur ITOplasliquc
et ITO verre , obtenue par la méthode brevetée sur ITOvcrrc et
électrode de platine. Électrolyte: T2 20 mM dissous dans DMF
DMSO (60%: 40%, v/v) et contenant 200 mM de TBAP. v = 50
mY/s 62
Figure 3.2 Voltampérogrammes cycliques obtenus obtenus avec l'électrode
è
préparée par voie chimique sur un substrat ITOplas,iquc (5 cycle),
la même électrode après 4 heures d'immersion dans l'électrolyte
et le substrat seul (sans dépôt de CoS). Électrolyte: T2 20 mM
dissous dans DMF-DMSO (60%: 40%, v/v) et contenant 200
mM de TBAP. v = 50 mV/s 63
Figure 3.3 Morphologie de la surface d'un substrat ITOplas1iquc (a et c) et celle
des films déposés en employant la méthode chimique (b et d) 66
Figure 3.4 Morphologie de surface de l'électrode préparée par la méthode
chimique avant (a) et après (b) l'expérience de voltampérométrie
cyclique suivie d'une attente de 4h dans le milieu électrolytique 67
Figure 3.5 Morphologies de surface pour deux substrats d'ITOplas,iquc dont la
résistance de surface est (a) de 40 D./o et (b) de 9 Q/o 67
Figure 3.6 Diffractogramme (a) du solide issu du bain de déposition, recuit à
350°C sous vide pendant 2h, et (b) d'une poudre commerciale de
CoS 69
XII
Figure 4.7 Spectres XPS pour le soufre (S 2p), réalisés pour les électrodes de
la Figure 4.4 113
Figure 4.8 Spectre XPS déconvolué pour l'élément soufre (S 2p) de
l'électrode préparée avec 10 mM CoS0 4 et 100 mM Na2S203 114
Figure 4.9 Micrographies de différents films: (a) ITOverrc sans dépôt; (b)
ITOverrc - CoS préparé avec 5 mM CoS0 4 ; (c) ITO vcrrc - CoS
préparé avec lO mM CoS0 4 ; (d) lTO vcrrc - CoS préparé avec 25
mM CoS04 . Grossissement: 50 000 x. Les paramètres de
déposition sont les mêmes que ceux indiqués à la Figure 4.3 117
Figure 4.10 Voltampérogrammes cycliques de films préparés à différentes
concentrations de Na2S203. Solution d'électrodéposition: 10
300 mM Na2S203, 10 mM CoS04 , pH = 1,5. Potentiel de
déposition: -1,4 V vs Ag/AgCl. Temps de déposition: 1 minute.
Électrolyte: T 2 20 mM dissous dans DMF-DMSO (60% : 40%,
v/v) et contenant 200 mM de TBAP. v = 50 mY/s 119
Figure 4.11 Voltampérogrammes cycliques de films préparés à différents
temps de déposition. Solution d'électrodéposition: 100 mM
Na2S203, 10 mM CoS0 4 , pH = 1,5. Potentiel de déposition: -1,4
V vs Ag/AgCI. Électrolyte: T2 20 mM dissous dans un mélange
DMF-DMSO (60% : 40%, v/v) et contenant 200 mM de TBAP.
v=50mV/s J21
Figure 4.12 Diffractogramme du substrat d' ITO vcrrc 122
Figure 4.13 Diffractogrammes réalisés sur des films préparés avec 10 mM
CoS0 4 , 100 mM Na2S203 à pH 1,5. Potentiel de déposition: -1,4
V vs Ag/Agel; temps de déposition: 10 minutes: (a) substrat
d'ITO vcrrc ; (b) film non-recuit; (c) film recuit à 200°C (2h); (c)
film recuit à 350°C (2h) 123
XVII
sensibilisée par un colorant et les résu Itats obtenus sont très encourageants, avec un
rendement de conversion d'énergie de 7%, comparativement à 5,7% pour un film mince
de platine.
La troisième méthode étudiée dans ce projet est également une électrodéposition
jamais rapportée dans la littérature. Des électrodes ont été préparées par déposition
potentiostatique d'une couche de Co9Sg (tel qu'identifiée par diffraction des rayons X)
sur un verre conducteur à partir d'une solution acide contenant du sulfate de cobalt
(CoS0 4) et du thiosulfate de sodium (Na2S203). Les films déposés à un potentiel de -1,4
V vs Ag/AgCl démontrent une bien meilleure cinétique de réduction d'une espèce
disulfure sélectionnée. La concentration des deux réactifs affecte également la qualité de
l'électrocatalyseur, les valeurs optimales étant 10 mM pour CoS04 et 100 mM pour
Na 2S203. Tout comme pour la méthode précédente, les analyses de surface et de volume
ont permis de mieux expliquer les différentes activités catalytiques observées. Les
résultats montrent que l'ajout d'un agent tensio-actif (Triton X-I00) dans la solution de
déposition permet de stabiliser la suspension de soufre colloïdal nécessaire au processus.
Enfin, les électrodes obtenues par cette méthode et recuites à 200°C présentent une
excellente stabilité électrochimique et une quasi-transparence, deux propriétés
essentielles à l'application visée.
Introduction
L'énergie solaire est également une alternative intéressante pour les besoins
énergétiques du monde. Cette énergie est propre, accessible et inépuisable, donc c'est
la source d'énergie idéale. Il est intéressant de noter que chaque année le soleil fourni t
24
à la Terre une quantité énorme d'énergie, 3 x 10 joules, ce que signifie près de 10
000 fois plus d'énergie que ce que la population mondiale consomme l . Cette source
d'énergie est d'ailleurs à l'origine des combustibles fossiles formés il y a plusieurs
centaines de millions d'années grâce à la photosynthèse. Ce processus utilise environ
3% à 4% de l'énergie solaire qui arrive à l'atmosphère terrestre, donc la plus grande
partie de cette énergie n'est pas exploitée. Si seulement 0,1% de la surface de la Terre
était recouverte de dispositifs capables de transformer l'énergie lumineuse en énergie
électrique avec un rendement de 10%, les besoins énergétiques du monde seraient
2
comblés .
4
Par exemple, après la découverte de l'effet photovoltaïque, Smith et Adams et
Days, respectivement en 1873 et 1876, ont été les premiers à rapporter la
photoconductivité du sélénium. Une autre étape clé dans l'histoire des piles solaires a
été la découverte de la photoconductivité de l'anthracène, en 1906, par Pochettino6 .La
première pile solaire a été réalisée dans les Laboratoires Bell en 1954; c'était une
cellule à base de silicium cristallin qui fonctionnait avec un rendement de 6%,
considéré assez élevé à l'époque7 . À partir de cette année-là, les recherches
scientifiques dans ce domaine ont avancé rapidement. La Figure 1.1 illustre
l'évolution de la production mondiale de piles solaires entre les années 1990 et 2004 8 ,
qui a augmenté d'un facteur 24. Plus des trois quarts de ce marché est dû à
l'Allemagne (qui représente pratiquement tout le marché européen) et le Japon.
1200
B États.Uris
o Japon
1000
• Europe
~
o Reste du monde
<=
~ 800
"
~
~
.~
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Q.
600
;l
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c
0
;;
1
~
U 400
.g
iL
l!!l~~~~~I3~a~
200
0
19~ •1
1991 1992 1993 199-1 1995 19'96 1997 1998 lm 2000 2001 2002 2003 2OQ.I
Annee
Figure 1.1 Production mondiale de piles solaires (en mégawatts) entre les
8
années 1990 et 2004 .
4
Les semi-conducteurs idéaux pour les piles à jonction p-n présentent quelques
caractéristiques importantes: une bande interdite située entre 1,1 et 1,7 eV, une
transition optique directe, une très bonne efficacité de conversion photovoltaïque, une
excellente stabilité et un matériau non toxique, pas cher et facile à mettre sous fonne
de film.
5
• e ~
hv
Semi-conducteur
de type n
Semi-conducteur
de typep
Les matériaux les plus utilisés pour ce type de pile solaire sont à base de
silicium cristallin (monocristallin et polycristallin) tel qu'illustré à la Figure 1.3. Cette
figure montre que plus de 99% du marché sont représentés par le silicium (cristallin
et amorphe). L'utilisation du silicium présente cependant des grands inconvénients,
notamment le coût élevé du matériau monocristallin qui doit être de très grande
pureté et d'une épaisseur de l'ordre de 200 !lm pour absorber 99% de la lumière
incidente, en raison de son faible coefficient d'absorption (- 10 3 cm- I). De ce fait,
environ 50% du coût de la pile solaire provient du silicium. Le faible coefficient
d'absorption peut s'expliquer par le fait que ce matériau est caractérisé par une
transition optique indirecte 9 . Cette caractéristique implique que le maximum en
énergie de la bande de valence et le minimum en énergie de la bande de conduction
se trouvent dans des positions différentes du vecteur d'onde k, c'est-à-dire que pour
ce type de semi-conducteur les électrons de la bande de valence ont besoin de
beaucoup plus d'énergie pour être promus dans la bande de conduction. Les films
minces de silicium diminuent donc considérablement l'efficacité des piles solaires.
6
Ruban Si
3,50%
Si rnonocristallin
Si polycristallin 35,17%
47,54%
Le silicium amorphe est aussi utilisé dans les piles solaires solide-solide, en
jonction avec des films de silicium cristallin, par exemple Si amorphe de type n / Si
amorphe / Si cristallin de type plO. Ce type de silicium peut être employé en film
mince en raison de son coefficient d'absorption plus élevé dans la région visible du
spectre solaire. Malheureusement, la liaison Si amorphe-H, nécessaire pour améliorer
le transport des charges par passivation des défauts, n'est pas très stable. De plus, le
rendement de conversion de J'énergie lumineuse des dispositifs (modules) est de
l'ordre de 7%, soit environ la moitié de celui des piles au silicium monocristallin
(modules). Ce fait peut s'expliquer par le taux élevé de recombinaisons des paires
électron-trou photogénérées causé par la nature amorphe du matériau semi
conducteur. D'autres problèmes sont à considérer avec les piles au silicium, dont la
diminution de leur performance à température élevée et leur photovoltage limité à ~
Les piles solaires de type Gratzel diffèrent de celles solide-solide par leur
principe de fonctionnement. Le nom de ce type de cellules provient de leur inventeur,
l'illustre professeur Michael Gratzel de l'Institut Fédéral de Technologie à Lausanne
en Suisse. Dans ce type de cellule, le semi-conducteur est constitué de particules
nanocristallines de dioxyde de titane, Ti0 2, dopé n, qui joue le rôle de séparateur de
charge mais pas de matériau photosensible. En effet, sa bande interdite est d'environ
14
3,2 eV , donc trop grande pour permettre la photo-excitation des électrons de la
8
bande de valence à la bande de conduction par des photons dont la longueur d'onde
se situe dans la région visible du spectre solaire. Un colorant, adsorbé en monocouche
à la surface du Ti0 2 , est utilisé comme matériau photosensible, comme illustré à la
Figure lA. Les colorants les plus utilisés sont des complexes organométalliques du
ruthénium l5 , des complexes qui peuvent être ancrés chimiquement sur les
nanoparticules de Ti0 2 .
Par absorption d'un photon dont l'énergie est située dans le domaine du visible,
un électron du colorant dans son état fondamental, So, passe dans la plus basse
orbitale vacante (LUMO), donnant la molécule dans son état excité, S*. Cet état est
très instable, donc la molécule S* va céder très rapidement (l 0- 15 s) un électron dans
la bande de conduction du Ti0 2. La forme oxydée du colorant, S+, doit pouvoir se
réduire pour régénérer la molécule originale (So) (Équation 1.1). Dans la cellule, le
colorant est en contact direct avec un médiateur, le couple redox hïr; la forme
réduite du médiateur (r) va alors réduire la forme oxydée du colorant en s'oxydant
(Équation 1.2) :
[1.1 J
[1.2J
Ec
--------------.
1
1
iVph
III~ .:t- • e
1
- r ----!---- h
7
E ...-
s+/s() ~
~
tI Médiateur
Verre ou plastiq ue
Verre ou plastique • conducteur
~ conducteur Ti0 2 _.1 " Pt ~-~)
, Colorany y
y
Cathode
Photoanode
[1.3 ]
Toutes les composantes de ce type de pile solaire restent presque toujours les
mêmes, les équipes de recherche changeant surtout les paramètres de préparation.
Pour les films de Ti0 2 déposés sur différents substrats, des recherches sont faites
pour trouver les meilleures conditions comme: la phase cristalline rutile ou anatase,
les dimensions des nanoparticules de Ti0 2, l'épaisseur des films et la méthode de
dépositionl 6, 17. Des travaux sont actuellement concentrés sur la fabrication des films
de Ti0 2 sur un substrat flexible qui permet de fabriquer des cellules minces et
10
flexibles l8 . Pour les colorants, la nature des ligands des complexes de ruthénium est
modifiée pour améliorer leur stabilité sur le Ti0 2 et le rendement de conversion des
cellules. Aussi, la concentration du médiateur, le milieu dans lequel il est dissous et
l'épaisseur du film de platine à la cathode ont été étudiés l9 . Le rendement de
conversion le plus élevé a été obtenu par l'inventeur lui-même, soit 10,4% 20.
A + h+ ~ A+
ou [104]
A ~ AT + e-
Les espèces oxydées formées migrent vers la cathode où elles sont réduites par les
électrons qui proviennent de la bande de conduction du semi-conducteur et qui
arrivent à la cathode par un circuit électrique extérieur (Équation 1.5) :
[1.5]
o(vide)
Ee
EF,sc ---.-.
: V ph A+
A+
<loi
1
1 - '....0"=
'ë! ---y_. ~,-~-- EI',c ~
lo. ::l
<loi
::t.
=
'W EI',éI. œ.
A A
Ev
Milieu électrolytique
Semi-conducteur
avec un couple redox Cathode
de type 11
(Photoanode) +
Vide 0 -4,5
-2,5 -2,0
-6,5 +2,0
Échelle
Échelle électrochimique
de l'état solide (V vs E.N.H.)
(eV)
Un avantage important des CPE par rapport aux piles à jonction p-n est que la
jonction se forme instantanément lorsque le semi-conducteur et le milieu
électrolytique sont mis en contact. Avant de mettre en contact ces deux composantes,
les niveaux d'énergie de la bande de conduction, de la bande de valence et du niveau
de Fermi du semi-conducteur sont bien définis (EF,sc est plus proche de la bande de
conduction pour un semi-conducteur de type n). Le couple redox présent dans le
milieu électrolytique possède aussi son niveau de Fermi, EF,éi' qui est situé entre le
niveau le plus probable des espèces oxydées (Eox ) et celui des espèces réduites (ERcd),
tel qu'illustré à la Figure 1.7.
E (eV) E (eV)
Champ
électrique
Ec
-
Ox
Red
Ev
: Couche
: diffuse
Dès que les deux composantes sont mises en contact, un transfert d'électrons de
la bande de conduction du semi-conducteur au couple redox se produit et les niveaux
d'énergie se modifient. Dans l'obscurité, le niveau de Fermi du semi-conducteur
devient égal à celui du couple redox (EF,sc=EF,él). Ce phénomène de transfert crée une
zone d'appauvrissement en électrons à l'intérieur du semi-conducteur (couche diffuse
représentant un gradient de concentration en électrons). L'épaisseur de cette couche
diffuse peut être variée par une polarisation anodique ou cathodique, ou bien par une
illumination du semi-conducteur. Pour un semi-conducteur de type n, une polarisation
anodique augmente l'épaisseur de la couche diffuse (diminution accrue de la
concentration des électrons près de la surface du semi-conducteur par rapport à celle
du volume), tandis qu'une polarisation cathodique cause l'effet contraire.
L'illumination de la jonction semi-conducteur de type n/milieu électrolyte a le même
effet qu'une polarisation cathodique (ajout d'électrons dans la bande de conduction).
Pour un semi-conducteur de type p, tous les effets précédents sont inversés.
Dans les CPE, les deux types de semi-conducteurs (n et p) peuvent être utilisés,
bien que le plus employé soit celui de type n. Un semi-conducteur de type n joue le
rôle de photoanode alors qu'un matériau de type p sert de photocathode. Les premiers
semi-conducteurs extrinsèques qui ont été utilisés dans les CPE sont des composés
binaires à base de cadmium, soit le sulfure de cadmium (CdS), le séléniure de
cadmium (CdSe) et le telliure de cadmium (CdTe), ainsi que l'arséniure de gallium
(GaAs), tous de type n25 . Un grand avantage de ces matériaux est qu'ils peuvent être
préparés avec une structure polycristalline, beaucoup moins coûteuse qu'un
monocristal. Cependant, Gerischer25 a observé le phénomène de photocorrosion de
ces semi-conducteurs en milieu aqueux (ou de corrosion parce que parfois ce
phénomène apparaît même dans l'obscurité, bien que plus faiblement). Voici les
équations décrivant la photocorrosion (oxydation par des trous photogénérés dans la
17
0L......:'':-----L=----'-:-_-L-_:'::-----,-J':---'-:_~--'
a4 1-0 Il 14 16 .. 1 10 ~2
Bande interdite (e V)
[1.7]
[1.9]
un film de polymère conducteur à sa surface. Noufi et al. 31 ont été les premiers à
réaliser la stabilisation d'une électrode de GaAs de type n en électrodéposant un film
32
de polypyrrole à sa surface. Bard suppose que les films de polypyrrole ou de métal
(Au ou Pt) protègent le semi-conducteur en facilitant le déplacement des trous
photogénérés vers le milieu électrolytique et en rendant aussi ces surfaces plus
hydrophobes.
Les composés ternaires utilisés dans les cellules à jonction p-n sont de plus en
plus employés dans les CPE. Parmi cette catégorie, les composés de type chalcopyrite
I-III-Vb, comme CulnSe2 et CuGaSe2, présentent un intérêt particulier. Ces
matériaux présentent l'avantage que leur type de conductivité et leur concentration en
porteurs de charge majoritaires peuvent être modifiés en fonction de la stœchiométrie.
Parmi ces matériaux, le disulfure de cuivre et d'indium, appelé aussi CIS, représente
un candidat intéressant pour les CPE. En effet, ce semi-conducteur présente une
bande interdite directe de l'ordre de 1,5 eV, une valeur qui permet une absorption
maximale dans le spectre visible (À < 827 nm). De plus, son coefficient d'absorption
est relativement élevé (~I05 cm- l ), valeur qui permet l'utilisation de films minces (
33
1 /lm) de CulnS2 . Un autre avantage important du CulnS2 est qu'il présente une
faible toxicité par rapport aux composantes contenant du cadmium.
Les premiers milieux électrolytiques employés dans les CPE étaient des milieux
aqueux avec différents couples redox solubles dans l'eau. Un milieu électrolytique
doit respecter quelques conditions importantes avant d'être utilisé dans une CPE : (i)
le transfert de charge semi-conducteur/couple redox doit se réaliser facilement afin de
diminuer les risques de photocorrosion qui est souvent un processus en compétition;
(ii) le matériau semi-conducteur doit être stable vis-à-vis la dissolution chimique et la
corrosion électrochimique, en plus de la photocorrosion, en présence du milieu
électrolytique; (iii) la décomposition de ce dernier doit être évitée dans les conditions
d'opération de la pile; (iv) sa conductivité doit être suffisamment élevée (>1 mS cm- I )
pour ne pas créer de chute ohmique importante qui diminuerait les performances de la
pile; et (v) son absorption dans le domaine visible du spectre solaire doit être faible
pour ne pas trop réduire l'intensité des photons incidents.
Un des premiers couples redox a avoir été employés dans les CPE est le couple
ferrocyanure/ferricyanure, symbolisé [Fe(CN)6t/[Fe(CN)6f, préparé à partir de sels
de potassium. [J faut rappeler que ce couple redox est réversible (cinétique rapide) à
40
une électrode de platine en milieu aqueux. Licht et Permanuage ont obtenu des
résultats prometteurs avec une pile solaire de type n-CdSe 1 ~Fe(CN)6 0,25 M,
21
K3Fe(CNh 0,0125 M, KCN 0,1 M, KOH 0,5 M 1 Pt. L'ajout de KCN augmente
l'efficacité de conversion de 15,6% à 16,4%. Le KCN ajouté augmente aussi la
conductivité du milieu électrolytique et diminue sa décomposition 28 :
[1.11]
[1.12]
D'autres auteurs ont obtenu des rendements inférieurs, situés entre 12 et 14%, avec le
même type de cellule, mais cette fois avec un rapport molaire [Fe(CNhtl[Fe(CN)6]3
1 : l ; la composition de l'électrolyte est donc très importante. Une étude intéressante
est l'effet du ligand pour ce couple redox. Licht41 a changé le ligand -CN- par -NH 2 ,
-N0 2- et -Nü+. Le meilleur photocourant a été obtenu pour le Ijgand -CN- lorsque la
même configuration de la pile est employée (voir plus haut).
Un autre milieu électrolytique employé dans les CPE est la solution aqueuse
polysulfurée de type S2-/S x2-. Cet électrolyte a été testé avec plusieurs matériaux
photosensibles, dont CdS, CdSe, CdTe et CulnSl 8,41. Ce milieu consiste à solubiliser
un sulfure métallique (généralement Na2S ou K2S) et du soufre élémentaire (So) dans
de l'eau fortement alcaline. Des chaînes covalentes de type (-S-S-S-S-)/ se formen t,
la polymérisation étant favorisée en milieu basique. De nombreuses études ont été
réalisées sur l'influence de la composition de la solution polysulfurée sur l'efficacité
des CPE. De bons rendements de conversion (jusqu'à 11 %) ont été obtenus avec une
CPE de configuration n-CulnSe2 1 Na2S l M, SO 0,1 M, NaOH 1 M 1 Pt, quand
°
l'électrolyte est modifié avec des ions Cut- 10 mM et In3+ 1 mM 42 . Ce rendement est
le meilleur obtenu pour le semi-conducteur CulnSe2 et les auteurs supposent que les
ions Cu+ et In 3+ remplissent les déficits en ions métalliques à la surface du semi
conducteur favorisant le transfert des trous photogénérés vers le milieu électrolytique.
22
L'électrolyte «Gratzel» rlh- est également employé dans des CPE. Un exemple
est la pile n-WSe2 r 1 M, 13- 0,5 M pt28 ,30. L'efficacité de conversion de cette
1 1
Des milieux électrolytique organiques ont remplacé les milieux aqueux dans les
CPE grâce à leurs avantages: (i) domaines de stabilité électrochimique plus larges
que celle de l'eau qui est de seulement 1,23 Y, ce qui permet d'utiliser un plus grand
nombre de couples redox pour maximiser la performance de la pile; (ii) énergie de
solvatation plus faible que celle de l'eau, ce qui réduit de façon significative les
problèmes de photoconosion rencontrés en milieu aqueux; et (iii) bonne solubilité
des couples redox, polaires et non polaires, selon le solvant employé. Mais les
milieux organiques présentent souvent des désavantages: (i) coût élevé; (ii)
purification élevée difficile à réaliser; (iii) toxicité et inflammabilité élevées; et (iv)
faible conductivité de leurs solutions. Mais l'avantage majeur qui compense tous les
inconvénients est le large domaine de stabilité électrochimique. Par exemple,
l'électrolyte HCI 0,1 M dissous dans l'eau présente une plage de stabilité de
seulement 1,4 Y. Par contre, le perchlorate de lithium (LiCI04 ) 0, l M dans
l'acétonitrile a un domaine de stabilité électrochimique de 5,9 y 43 .
assez prometteur pour être par la suite caractérise dans un dispositif solaire. Les
couples redox employés dans le travail de ces chercheurs sont: le disulfure de
tétraméthylthiurame (TMTD), le disulfure de tétraéthyluranium (TETD), le phényl
disulfure (PDS), le disulfure d'hydroxyéthyl (HEDS), le disulfure de difluorophényl
(FPDS) avec les thiolates de sodium correspondants. Les propriétés étudiées pour
chaque couple redox ont été le comportement redox, la stabilité chimique et
électrochimique, et la réversibilité chimique et cinétique. Le solvant employé était
bien sûr de nature organique, le majeur avantage et la nouveauté de cette recherche. Il
était nécessaire parce que la plupart des disulfures organiques ne sont pas solubles
dans l'eau, bien que certains thiolates métalliques le soient. Les conclusions de ce
travail sont que la réaction générale d'oxydoréduction pour ces couples redox
implique 2 électrons (Équation 1.13) et que le processus est chimiquement réversible,
mais la cinétique de réaction est lente à une électrode de platine:
Dans l'Équation 1.13, l'espèce disulfure (espèce oxydée) est représentée par RSSR,
où R est un radical organique, tandis que RS· représente le thiolate (espèce réduite).
N
Il \\C Il
N
\\C C
Il \\N
"" / ............S·
1 1 1
CH 3 CH 3 CH 3
(a) (b)
Un polymère présente plusieurs avantages comme solvant, dont une très faible
énergie de solvatation par rapport à l'eau, éliminant les problèmes de photocorrosion
du semi-conducteur, une très large fenêtre de stabilité électrochimique, l'élimination
des risques de fuite d'électrolyte et la possibilité d'employer des couches minces
relativement transparentes. Les résultats ont démontré, tel que prévu, que le
coefficient de diffusion de l'ion thiolate (OT-) est plus grand que celui du disulfure de
plus grande taille (OT2) et que les coefficients de diffusion augmentent avec la
45
température . De plus, OT- diminue lorsque la concentration du sel LiT augmente en
raison de l'intensification du phénomène de réticulation des chaînes de polymère.
Des études ultérieures sur le même couple redox (avec cette fois Cs + comme
contre-ion à la place de Ln dissous dans le POE modifié ont permis d'obtenir la
composition optimale du milieu électrolytique (surtout en terme de conductivité
ionique) : 12 moles du monomère -CH 2-CH 2-O- pour 1 mole de CsT et 0,1 mole de
46
T2 . Une cellule photovoltaïque a par la suite été réalisée avec cette composition de
l'électrolyte polymère. La CPE de configuration n-CdSe 1 (POE modifié)12-CsTI0,1
T2 1 ITO a présenté une efficacité de conversion d'énergie de 0,17% sous une
illumination d'une puissance de 100 mW/cm 2 , valeur supérieure à celle obtenue pour
47
une pile de configuration n-CdSe 1 (POE modifié)wK2S13S 1 IT0 . Ce résultat
encourageant, quoique très modeste, a été obtenu grâce au potentiel d'oxydoréduction
25
plus positif du couple redox T/T2 par rapport à celui du couple S//Sn+,2-, qui mène à
47
un photopotentiel plus important . Dans le but d'augmenter de façon significative la
conductivité du milieu électrolytique non-aqueux qui limite la performance de la pile,
sans trop en affecter la stabilité mécanique, un électrolyte gel quasi-transparent a été
mis au point dans notre laboratoire. La composition donnant la meilleure conductivité
ionique (7,1 mS cm- I à 25°C) est la suivante: CsT 1 M/T 2 0,1 M dissous dans le
mélange de solvants diméthylsulfoxide, DMSO (40% v/v)/diméthylformamide, DMF
(60% v/v), cette solution organique étant par la suite incorporée dans du poly
(difluorure de vinylidène), PVdF, représentant 24% de la masse du ge1 48 .
o(vide) e- .---+~
Er,se
--..--
: Vph "'tl
o
.....
RS- R 1 RS-SR
+ .e
_ _ _..J EF,c 5:
('t>
----- -Ëi,~I~ - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - ~
RS'
1 CUlUS2
Iilieu électrolytique 1 \ +
lTO (verre liquide ou gel contenant un CoS JTO
de type n couple redox RS'/RS-SR
conducteur)
La grande majorité des couples redox étudiés dans notre laboratoire comportent
un anion thiolate (RS-) comme espèce réduite et le disulfure correspondant (RS-SR)
comme espèce oxydée. Outre le couple T/T 2 présenté à la Figure 1.9, plusieurs
thiolates de potassium et leur disulfure ont été synthétisés et caractérisés 49 ,5o.
Différents types de noyaux insaturés et/ou aromatiques comportant différents groupes
fonctionnels ont été étudiés. Il s'agit surtout de couples redox RS'K+/RS-SR dérivés
de cycles à 6 membres (mercaptobenzène, 2-mercaptopyridine et 2
mercaptopyrimidine) et à 5 membres (principalement des dérivés 2-mercapto-I,3,4
thiadiazole substitués en position 5). Ces couples redox ont été solubilisés dans le
mélange DMSO/DMF (40% : 60% v/v) contenant le sel support perchlorate de tétra
27
Dans notre laboratoire, d'autres couples redox ont été investigués, comme des
thiourées linéaires et cycliques et leur disulfure, dissous dans le mélange équimolaire
éthylène carbonate-diméthyle carbonate (EC-DMC) contenant le sel support TSAP,
ou le liquide ionique EMITFSl 51 ,52. Les résultats montrent que les dérivés cycliques
sont plus prometteurs que les molécules linéaires pour une application dans une CPE.
Hodes et a1. 53 rapporte que quelques sulfures métalliques, surtout les sulfures
de cobalt (CoS), de cuivre (CuS) et de plomb (PbS), peuvent catalyser la réduction de
polysulfures inorganiques, S/', en milieu aqueux, mieux que le platine platinisé et
28
[1.14]
[1.15]
Les objectifs principaux de ce projet de recherche sont: (i) mettre au point une
nouvelle méthode de préparation de films minces de Cos en une seule étape, et (ii)
réaliser la déposition sur un plastique conducteur afin de pouvoir fabriquer
ultérieurement des CPE flexibles. Comme mentionné précédemment, la nouvelle
méthode devra permettre d'obtenir des électrodes quasi-transparentes et très
catalytiques pour la réduction des disulfures organiques utilisés comme espèces
oxydées dans la CPE. De plus, la stabilité mécanique et électrochimique des
électrodes devra être excellente. Les paramètres de préparation seront optimisés par:
(i) l'analyse de la composition chimique de volume et de surface du film formé; (ii)
l'étude de ses propriétés cristallographiques et morphologiques; (iii) l'étude de ses
propriétés électrocatalytiques pour la réduction des espèces disulfures T2, et (iv)
l'évaluation de sa stabilité électrochimique et mécanique.
Trois méthodes de préparation des films de CoS ont été étudiées: une méthode
de déposition chimique tirée de la littérature, mais adaptée pour un substrat de
30
Matériel et Méthodes
étape de cette méthode sert à convertir la couche de Co(OH)2 en CoS par trempage du
dépôt dans une solution polysulfurée. Cette solution contient de l'hydroxyde de
potassium (KOH, 85%, EMD) 1 M, du sulfure de sodium nanohydratée (Na2S.9 H20,
Sigma Aldrich) 1 M et du soufre élémentaire (S, Sigma Aldrich) 1 M. Le pH de cette
solution est ~13. Après un trempage d'environ 30 minutes, l'électrode est lavée avec
de l'eau nanopure, séchée sous vide puis entreposée également sous vide.
Dans leur étude, ces auteurs ont utilisé un verre conducteur (lTOvcrrc) comme
substrat. La déposition du CoS est réalisée en immergeant le substrat dans une
solution contenant une source d'ions C0 2+ (CoCh) à laquelle est par la suite ajoutée
une source d'ions S2- (Na2S).
(HPLC, OmniSolv). Par la suite, ils ont été trempés pendant une dizaine de minutes
dans du dichlorométhane (CH 2Ch, A.C.S., Anachemia), placés dans un bain à
ultrasons pour enlever toute trace de graisse, puis à nouveau rincés avec de l'acétone.
Les substrats d'ITOplastiquc ont été nettoyés à l'acétone seulement pour éviter
d'endommager la surface d'ITO.
Pour la déposition chimique de CoS, deux solutions aqueuses ont été préparées.
La première est une solution de chlorure de cobalt hexahydraté (CoCb.6H 20, Sigma
Aldrich) 0,001 M et la deuxième est une solution de sulfure de sodium nanohydraté
(Na2S.9H20, Sigma-Aldrich) 0,05 M. Dans 200 mL de solution de chlorure de cobalt
à 60°C les substrats conducteurs ont été introduits verticalement. La solution a été
agitée à l'aide d'un agitateur magnétique à vitesse moyenne. La solution de sulfure de
sodium (5 mL) a ensuite été ajoutée à raison d'une goutte par minute à l'aide d'une
burette. La solution de déposition devient de plus en plus noire durant l'ajout de la
solution de Na 2S. Le mécanisme de formation de CoS est simple et décrit par la
réaction illustrée par l'Équation 2.1 :
[2.1 ]
Après 2 h, les substrats recouverts de CoS ont été séchés sous vide à une température
de SO°C pendant trois heures, puis entreposés sous vide. La poudre résiduelle a été
collectée, puis caractérisée par diffraction des rayons X.
Okeke 58 , mais leurs résultats ne sont pas assez concluants; dans ce cas, la source de
soufre uti Iisée est la thiourée. Par ailleurs, une méthode intéressante
d'électrodéposition du TixS y , majoritairement TiS 2, décrite par l'équipe de
Lokhande 59 , utilise la même source de soufre.
Une première méthode d'électrodéposition de CoS en une seule étape a été mise
au point dans notre laboratoire à partir de la méthode de Lokhande et a1. 59 . Utilisant la
même source de soufre, la thiourée (CH 4 N2 S, Sigma-Aldrich), tous les paramètres de
déposition ont été optimisés. La source de cobalt était le chlorure de cobalt
hexahydraté (CoCh o 6H 20). Le pH de la solution aqueuse a été ajusté à 10 avec de
l'hydroxyde d'ammonium 30% (NH 4 0H, Sigma-Aldrich). La déposition
électrochimique a été réalisée dans un bécher contenant 40 mL de solution et trois
électrodes: une électrode de travail (ITOvcrrc ou ITOplas1iquc de dimensions 0,5 cm x 2
cm), une électrode de référence Ag/AgCI, NaCI 3 M (Bioanalytical Systems, [nc., E =
0,208 Y vs E.N.H.) et une électrode auxiliaire de platine (grille, Alfa Aesar, 99,9%,
de dimensions 1 cm x 1,5 cm) (Figure 2.1). Les substrats conducteurs ont été nettoyés
comme pour la méthode précédente. La grille de platine a été nettoyée en la passant
dans une flamme pour deux ou trois minutes.
+
Électrode de travail (cathode):
ITO verre et ITOplastique
Électrode auxiliaire
(anode) : grille de Pt Électrode de référence:
Ag/AgCI, NaCI 3 M
Une large fenêtre de concentrations pour les sources de cobalt et de soufre a été
essayée, afin de trouver les conditions optimales de déposition. Des concentrations
variées de CoCIz (entre 4 et 10 mM) et de thiourée (entre 10 et 300 mM) ont été
employées. Pour chaque concentration, une électrode a été préparée et testée par
voltampérométrie cyclique pour étudier son activité électrocatalytique. Les
voltampérogrammes cycliques ont par la suite été comparés pour choisir l'électrode
correspondant aux concentrations optimales de CoCIz et de thiourée. Le temps de
déposition a également été optimisé après l'optimisation du potentiel
d'électrodéposition et des concentrations. Nous avons varié ce temps entre 10 et 60
36
minutes. Toutes les électrodes fraîchement préparées ont été lavées à l'eau nanopure
pendant une minute, séchées à l'air et entreposées dans un dessiccateur sous vide.
Il faut préciser que dans la publication de Lokhande et a1. 59 , les équations chimiques
ne sont pas balancées du point de vue des charges et des atomes. La deuxième étape
de ce mécanisme serait une étape électrochimique, avec un excès d'électrons induits à
la surface de l'électrode de travail (cathode) qui facilite probablement l'interaction
entre les ions Co 2+ et S2-. Ce mécanisme de déposition n'a pas été étudié en
profondeur dans ce projet, n'étant pas l'un des objectifs à atteindre.
électrodes ont été préparées dans diverses conditions pUIS leurs activités
électrocatalytiques ont été comparées. Les paramètres optimisés ont été le potentiel
de déposition, la concentration des sources de cobalt et de soufre, le temps de
déposition et la température de recuit des électrodes.
[2.3]
38
[2.4]
L'anion sulfure qui se forme à la surface du substrat conducteur réagit avec une
espèce cationique de la solution d'électrodéposition, en l'occurrence le cation Co2+
(Équation 2.5). Cette méthode de déposition du CoS n'a pas été rapportée dans la
littérature, mais les résultats obtenus le confirment.
[2.5]
Un autre paramètre qui doit être optimisé est le temps de déposition. L'avantage
de l'électrodéposition est que l'épaisseur de la couche déposée peut être contrôlée par
le temps de déposition. Pour cette méthode, une large fenêtre de temps a été
employée, entre 1 et 10 minutes. Même si leur transmittance était pratiquement nulle,
les électrodes préparées pendant plus de 3 minutes ont permis des analyses
supplémentaires du dépôt, comme la diffraction des rayons X. Les électrodes
fraîchement préparées ont été lavées par trempage dans de l'eau nanopure durant une
minute. Elles ont ensuite été entreposées dans un dessiccateur sous vide jusqu'au
moment des analyses. Des recuits à 200°C et 350°C, sous vide pendant 2 h, ont été
ensuite réalisés avec un four tubulaire (Lindberg/Blue M, modèle TF55035A).
diffraction des rayons X a été élaborée de façon concomitante par W.L. Bragg et G.
Wulff, qui ont comprimé leurs découvertes dans la relation suivante:
Le résultat d'une analyse ORX est illustré dans un diffractogramme, qui est la
représentation bidimensionnelle des intensités des pics de diffraction en fonction des
angles 2e. Chaque plan réticulaire pour lequel le phénomène de diffraction a lieu est
représenté par un pic de diffraction sur le diffractogramme, comme le montre la
Figure 2.3. Chaque pic est défini par les indices de Miller du plan correspondant. Les
diffractogrammes enregistrés peuvent être comparés avec les données du Joint
Committee on Power Diffraction Standards of the International Centre for Diffraction
Data (JCPDS-ICDD). Dans cette base de données internationale, à chaque structure
cristalline d'un composé chimique donné correspond une fiche avec tous les plans
réticulaires (h k f) et leurs positions (28).
Dans ce travail, les analyses ORX ont été effectuées en employant deux
appareils différents. Pour la méthode de déposition chimique (section 2.1.2), les
analyses ont été effectués sur des poudres (commerciale et obtenue par cette
méthode), à l'aide d'un diffractomètre Siemens, modèle 0-5000, utilisant une cathode
de cobalt (À = 1,7890 Â). Les diffractogrammes ont été enregistrés entre 5° et 103° à
une vitesse de balayage de l,nO/min. Pour la méthode d'électrodéposition à base de
thiosulfate de sodium (section 2.1.4), les analyses ont été effectuées sur des dépôts
préparés dans différentes conditions sur un substrat d'ITOverrc (ainsi que sur le
substrat non recouvert); un diffractomètre Bruker, modèle 08 A vance a été employé.
41
,.
12nll
--.l'
L
1//
(~-~
'__
--F==+'--=o-""'--'=..;L=...
dé'.'IJlll)n '2 U
~--
Les principaux types d'électrons produits après l'impact sont les électrons
rétrodiffusés, les électrons secondaires, les électrons Auger, les électrons transmis, la
cathodoluminescence et les rayons X. La différence entre ces types d'électrons est
reliée à leurs énergies. Les électrons émis présentant un intérêt pour la MEB sont les
42
électrons secondaires. Ces derniers sont produits en même temps que les électrons
rétrodiffusés. Le nombre d'électrons secondaires représente en général la moitié des
électrons rétrodiffusés. Ces électrons secondaires sont issus des interactions entre le
faisceau incident et les électrons faiblement liés de la bande de conduction du
matériau. Cet effet conduit à l'éjection de ces derniers électrons dont l'énergie est de
quelques eV. Les électrons secondaires sont produits dans une épaisseur de
l'échantillon variant de 50 à 500 A et leur faisceau est plus large en diamètre que le
faisceau incident 65 .
Les analyses MEB réalisées dans ce projet ont été effectuées sur les films
préparés par les trois méthodes avec deux types d'instruments. Le premier appareil
utilisé est un HITACHI S-4300SEIN, qui fonctionne à pression variable entre la et
1000 Pa, avec une tension d'accélération de jusqu'à 30 kV. La plage d'amplification
de l'appareil est de 20 à 500 000 x. Le deuxième appareil utilisé est un Jeol JSM
6300F, qui a une plage de tension d'accélération de 0,5 à 30 kV et une plage
d'amplification située entre la et 50 000 x.
43
Les analyses EOX ont été effectuées avec le MEB HITACHI S-4300SE/N, qui
est muni d'un détecteur de rayons X. L'aspect semi-quantitatif de cette analyse
présente des inconvénients: elle donne seulement un pourcentage atomique des
éléments constitutifs sans offrir d'informations sur l'état d'oxydation des éléments ou
sur les liaisons chimiques existantes. Pour mieux comprendre la composition de
surface des films préparés, une autre technique d'analyse qualitative et quantitative a
été employée: la spectroscopie du photoélectron X (XPS).
constituants (situés dans les couches internes K, L, M, N). L'énergie de liaison (EL)
de ces électrons éjectés représente la différence entre l'énergie totale de l'atome à son
état final (E F) et de l'ion à son état initial (El), égale à la différence entre l'énergie de
la source des rayons X (hv) et l'énergie cinétique (Ee) des électrons éjectés à laquelle
on doit soustraire la fonction de travail du spectromètre (E w) :
[2.7]
L'énergie de liaison est le paramètre qui est utilisé pour la construction des
spectres XPS. Comme chaque espèce atomique a une structure électronique qui lui est
propre, la position du pic XPS permet d'identifier les éléments présents dans un
échantillon. Un atome peut présenter plusieurs pics (niveaux d'énergie correspondant
à différentes orbitales: s, p, d, f). La position de ces pics permet aussi d'étudier la
nature des liaisons chimiques entre les éléments, en fonction de leurs déplacements.
L'évaluation quantitative de cette technique consiste à mesurer les aires relatives des
pics XPS présents et de les diviser par le facteur de sensibilité des éléments
correspondants (composition atomique en surface). Il s'agit d'une méthode semi
quantitative, parce que l'analyse est faite uniquement à la surface du matériau et pas
dans tout le volume de l'échantillon. Les appareils de dernière génération permettent
d'identifier des éléments présents dans une concentration relative inférieure à 0,1%
atomique. Tous les éléments, sauf l'hydrogène, peuvent être détectés par cette
·
tec hnique 66
.
La théorie de cette technique d'analyse est beaucoup plus complexe que celle
présentée dans cette section. Afin d'éviter l'interprétation erronée des résultats, il faut
utiliser des tableaux de données et des exemples de spectres XPS que l'on trouve
45
dans la littérature pour une large gamme de composés chimiques pouvant contenir les
atomes retrouves , en surf:ace du matenau
' . ana 1yse,67 .
Dans ce travail, les mesures XPS ont été réalisées sur les films déposés sur un
substrat d' ITOycrrc afin de connaître la composi tion en surface et ainsi mieux
interpréter leur comportement électrocatalytique. L'appareil utilisé est un
spectromètre VG Escalab 200iXL équipé d'un analyseur hémisphérique et d'une
source de rayons X d'aluminium de 1486,7 eV. Tous les éléments chimiques présents
à la surface des films apparaissent dans les spectres XPS, mais seuls les pics des
espèces d'intérêt (Co 2p, S 2p, Ols, Na 1s et Sn 3d) ont été analysés.
comme la mesure du courant (i) résultant d'un balayage de potentiel (E) à une
électrode de travail immergée dans un milieu électrolytique. Le potentiel appliqué est
contrôlé par rapport à une électrode de référence (dont le potentiel est constant) tandis
que le courant est mesuré entre l'électrode de travail et une électrode auxiliaire. Donc,
trois électrodes sont généralement nécessaires pour réaliser cette technique. Une autre
définition de cette technique est donnée par Evans et a1. 69 qui considèrent que la
voltampérométrie cyclique est une méthode simple et directe pour mesurer le
potentiel d'une démi-réaction quand les deux formes (oxydée et réduite) sont stables
pendant le temps nécessaire à obtenir le voltampérogramme cyclique (la courbe
courant- potentiel).
[2.8]
47
~cycle 1 cycle 2~
b
-02 ,'\
1 \
U 0 1 \
Yi \
J-Li 1
'"
02 1 \
> 1 \
::0 0.4 1 \
.,
.--1'
1 \
'.;:1
.,>:: 0.6
... 1
\
0 1
.p... 0.8 \
d "-Etinal
0 20 1.0 &0 80
Temps, s
jusqu'à une valeur maximale (d), après quoi il diminue (Figure 2.6, d~f). Cette
diminution du courant cathodique est causée par l'épuisement des espèces
Felll(CN)/ au voisinage de l'électrode. À partir de -0,l5 V, la direction du balayage
de potentiel est inversée. Quand le potentiel de l'électrode devient suffisamment
positif, le processus d'oxydation des espèces réduites a lieu (Équation 2.9) :
[2.9]
Ce processus cause le courant anodique (Figure 2.6, h~j) qui augmente jusqu'à ce
que la concentration des espèces réduites diminue au voisinage de l'électrode (j). Le
cycle est complété quand le potentiel arrive au point de départ (+0,8 V). Donc, les
concentrations des espèces oxydées et réduites à la surface de l'électrode,
symbolisées respectivement par Co(O,t) et CR(O,t), présentent une grande importance
dans cette technique. Le potentiel appliqué à l'électrode exerce le contrôle sur le
48
cl-7 Ile
2D
'"5
'8
0
_e
~<.>
10
~
1-"
~ 0
a
:=>
0
t.:> k
ipo -;
-la
'"
5
'8
0
J-,
S E po
- 20
0.8 06 0.4 02 0 -0.1
POTENTIEL, V vs E.C.S
[2.10]
où EO est le potentiel standard apparent, R est la constante des gaz parfaits (8,314
1
J/mole K), T est la température absolue (K), n est le nombre d'électrons impliqués
dans la réaction et F est la constante de Faraday (96 485 Coulombs/mole). Pour le
couple redox Fell(CN)//Fe"(CN)/, cette équation devient:
E - EO + 0 059 VI
[ F "'(CN)
e
3-J
-
1
Fe"(CN)(,'-,Fel!l(OV),J-'
G
og [Fe" (CN)6 4- J [2.11 ]
49
ip
= (2
'
69x I05)n lS AD0 Yz)i C0 [2.12]
où ip est le courant du pic (A), n est le nombre d'électrons échangés, A est l'aire de
l'électrode de travail (cm\ Do est le coefficient de diffusion de la forme oxydée
(cm 2/s), v est la vitesse de balayage du potentiel (Vis) et Co représente la
concentration de la forme oxydée (moles/cm\
Le potentiel de pic peut être calculé à partir du potentiel de demi-pic (E p/2) qui
correspond au potentiel lorsque ipl2 sur le voltampérogramme cyclique. La relation
50
entre les deux potentiels est donnée par l'Équation 2.13 dans le cas d'un système
réversible:
[2.13]
59mV
M p = E Pa - EPc ~ -- [2.14]
n
Donc, pour un système rapide, l' intervalle ~Ep ne dépend que du nombre
d'électrons échangés dans le processus, tandis que les courants de pic augmentent
proportionnellement avec la racine carrée de la vitesse de balayage, suivant
l'Équation 2.12.
;d
électroactive au balayage d'aller n'a pas lieu. Les allures des voltampérogrammes
cycliques pour tous ces cas sont présentées à la Figure 2.8.
irréversible; (3) cas de processus faisant intervenir des espèces adsorbées à la surface
de l'électrode, et (4) cas d'un processus de dépôt métallique.
[ B) \bf
ol-..;....--------=~----=-----
e
1d 1
Cette double couche est formée par la surface d'une électrode électriquement chargée
et les ions de charge opposée, ions généralement solvatés. Plusieurs modèles qui se
complètent ont été proposés pour représenter la double couche électrique 7o .
des couples redox employés dans la pile solaire que nous développons 54 . La catalyse
de la réaction de réduction des espèces oxydées (espèces disulfures dans notre pile)
est plus importante considérant que l'oxydation se produit à la surface du semi
conducteur. Récemment, notre laboratoire a clairement démontré que les propriétés
électrocatalytiques du sulfure de cobalt (CoS) sont supérieures à celles du platine
pour la réaction de réduction des disulfures. Les deux principaux paramètres
voltampérométriques permettant de comparer les activités électrocatalytiques des
matériaux d'électrode pour une réaction donnée sont le potentiel du pic de réduction
(E pe ) et la densité de courant du pic cathodique (ipe). À l'aide de ces paramètres, les
méthodes de préparation des films de CoS présentées dans ce projet ont été
optimisées, utilisant la même espèce oxydée et la même concentration pour tous les
films analysés. Le potentiel de réduction doit être le moins négatif possible et la
densité de courant cathodique la plus élevée possible. Ce dernier paramètre dépend
entre autres de la morphologie de la surface du catalyseur, et donc de la surface active
de l'électrode qui reflète la densité des centres actifs du catalyseur.
OÙ Cd.c. représente la capacité de la double couche électrique (F); icap et v sont donnés
en A et en Vis, respectivement.
l'électrode est recouvert par du téflon. Cette surface géométrique a été utilisée pour
exprimer les courants en densité de courant. Une autre électrode de travail employée
dans ce projet est une électrode de platine (0,022 cm 2, Alfa Aesar, 99,9%) dont
l'unique objectif est de comparer son comportement électrocatalytique avec celui des
électrodes no-cos. Avant chaque utilisation, l'électrode de platine a été polie avec
une polisseuse électrique utilisant un tapis de nylon et 2 pâtes; la première est une
pâte de diamant de 1 micron (Buelher Metad II) et la deuxième est une pâte
d'alumine de 0,05 micron (Buelher, Gamma). Après le polissage, la surface de platine
a été rincée à l'eau nanopure et l'électrode a été mise dans un bécher contenant de
l'acétone, immergé dans un bain à ultrasons pendant 1 ° minutes. Après ces
opérations, la surface de platine devient parfaitement propre avec un aspect de miroir.
Pour fin de comparaisons, une électrode no (0,25 cm 2), donc sans dépôt de CoS, a
également été employée comme électrode de travail.
Figure 2.9 Cellule électrochimique en verre avec les trois électrodes: (a)
no-cos (électrode de travail); (b) fil d'argent (électrode de
pseudo-référence); et (c) feuille de platine (électrode
auxiliaire).
57
Un fil d'argent (Across Organics, 99,9%, d = 0,5 cm) a été utilisé comme
électrode de référence dans la cellule électrochimique. Cette électrode représente une
pseudo-référence, parce que son potentiel dépend du milieu électrolytique. Son
potentiel par rapport à l'électrode normale d'hydrogène (E.N.H.) peut être déterminé
avec un étalon interne tel que le ferrocène. Cependant, dans le cadre de ce projet,
cette valeur ne présente pas d'intérêt, parce que les voltampérogrammes cycliques ne
servent qu'à comparer le comportement électrochimique des électrodes pour fin
d'optimisation. L'électrode d'argent doit aussi être nettoyée avant chaque utilisation.
Pour ce faire, elle est polie manuellement avec du papier sablé (Buelher, Carbimet
Paper Disc, PI200), opération suivie d'un rinçage à l'acétone (deux ou trois fois). Par
la suite, le fil d'argent est placé dans un bécher contenant de l'acétone installé dans
un bain à ultrasons pendant 20 à 30 minutes. Le fil est enfin séché avant d'être utilisé
dans la cellule électrochimique.
L'électrode auxiliaire employée dans ce projet est une plaque de platine d'une
2
surface de 1 cm (Aldrich, épaisseur de 0,1 mm et pureté de 99,9%). Il est important
que l'électrode auxiliaire soit plus grande que l'électrode de travail afin de ne pas
limiter le processus étudié. Cette plaque de platine a été nettoyée en la passant dans
une flamme pendant quelques minutes. Ce traitement suffit pour éliminer les traces
d'impureté existantes à sa surface. Après plusieurs utilisations, la plaque de platine
est polie avant de la passer dans la flamme, polissage réalisé manuellement avec un
coton-tige et les deux pâtes mentionnées précédemment (pâte de diamant et pâte
d'alumine). Après le polissage, la plaque est mise au bain à ultrasons pendant 20-30
minutes dans l'eau et ensuite passée à la flamme.
électrodes à l'aide d'une seringue afin d'éviter la formation de bulles à la surface des
électrodes. Un barbotage à l'argon (Praxair, 99,9%) pendant environ 10 minutes a été
réalisé avant de commencer les mesures. Pendant les mesures, le barbotage est arrêté
pour éviter son effet de transport sur les espèces électroactives. Le système
électrochimique est relié au multipotentiostat Solartron 1470, le même que celui
utilisé pour l'électrodéposition des films de CoS. Le multipotentiostat est interfacé à
un ordinateur et contrôlé par le logiciel CorrWare2 (Version 2.8c, Scribner
Associates, inc.). Le traitement des données a été réalisé à l'aide du logiciel
CorrView2 (Version 2.70, Scribner Associates, inc.).
l'éther éthylique a été effectuée. Après la recristallisation, le TBAP est gardé dans un
dessiccateur sous vide en présence de pentoxyde de phosphore (P 20 S, ACS, EM
Science).
[2.18]
[2.19]
Une second électrolyte, soit une solution aqueuse de NaCI 3 M, a été employé
pour déterminer le facteur de rugosité de certaines électrodes préparées.
CHAPITRE III
Bien que la méthode brevetée 54 mène à l'obtention d'un film de CoS hautement
catalytique, lorsque préparé sur un verre conducteur, l'emploi d'un plastique
conducteur (ITO) rend très difficile la déposition de CoS. Pour cette raison, nous
55
avons investigué la méthode décrite par Yu et a1. . Il est bon de mentionner que cette
méthode n'a jamais été employée pour déposer du CoS sur un plastique conducteur.
Dans ce travail, nous avons utilisé un ITOplastiquc (40 illo, Sheldahl) dont la surface
montre une bonne rugosité. Les dépôts préparés par cette méthode ont été étudiés par
voltampérométrie cyclique afin de comparer leur pouvoir catalytique pour la
réduction d'espèces disulfures en milieu non aqueux. La morphologie et la
composition chimique des films ont été caractérisées par MEB et EDX, et la
cristallinité du dépôt par DRX.
Les électrodes préparées par déposition chimique ont tout d'abord été analysées
électrochimiquement avec le système décrit à la section 2.3.3. Des électrodes
54
ITOvcrre-CoS obtenues par déposition chimique et à l'aide de la méthode brevetée
ont été utilisées pour fin de comparaison des activités électrocatalytiques. Le substrat
ITOplaSliquc et une électrode de platine ont également été employés dans ce but. Il est
intéressant de noter qu'un film de CoS déposé chimiquement sur un substrat de verre
62
conducteur (tel que décrit par Yu et a1. 55 ) est plus électrocatalytique qu'un film
déposé sur le substrat ITOplaslique, en termes du courant de réduction, mais les résultats
de l'électrode sur ITOplasliquc sont considérés prioritaires compte tenu de la nouveauté
par rapport à la littérature et de l'intérêt pour une application dans un dispositif
flexible. La Figure 3.1 permet de montrer les différences électrocatalytiques entre 4
électrodes.
210-3
110-3
N-E 010°
0
-1 10-3
~
....,
-210-3
-310-3
-410- 3
-510- 3
-1 -0,5 o 0,5
E (y vs Ag)
Tel que décrit à la section 2.3.4, les voltampérogrammes cycliques ont été réalisés
dans le milieu électrolytique suivant: DMF - DMSO (60 % : 40 % v/v), TBAP 200
mM et T2 20 mM. La vitesse de balayage utilisée pour tracer tous les
voltampérogrammes est de l'ordre de 50 mY/s.
ï
t
-2.5 10'3
-1 -0,5 o 0,5
E (V vs Ag)
Figure 3.3; leur dimension moyenne est de 100 nm. Cette morphologie ressemble à
celle illustrée dans l'article de référence 55 après un recuit dans l'air à 300°e. Un
recuit du dépôt obtenu sur un substrat d'ITOplastiquc n'est pas envisageable, étant
donné l'instabilité thermique du substrat.
(a) (b)
(c) (d)
La Figure 3.5a montre que le substrat plus résistif (40 Q/o) possède une surface
avec des aspérités, qui permet l'adhésion des particules de catalyseur pendant la
déposition chimique. La couche conductrice est uniforme, sans présenter de fissures.
Par ailleurs, la Figure 3.5b montre que la couche d'lTO d'un substrat moins résistif(9
D./o) est plus dense, avec de nombreuses fissures causées par son manque de
flexibilité. Il faut mentionner que le substrat de plastique analysé n'a pas été plié
avant l'analyse, opération qui aurait probablement produit plus de fissures.
67
(a) (b)
(a) (b)
L'analyse DRX a été faite sur le solide issu du bain de déposition, non-recuit et
recuit à 350°C sous vide. Le résultat est le même: les poudres ne présentent pas de
cristallinité, même après un recuit pendant 2 heures (Figure 3.6a). Pour comparaison,
le diffractogramme d'une poudre commerciale de CoS (Alfa Aesar) est illustré à la
Figure 3.6b. On remarque cette fois une structure cristalline hexagonale, les
principaux pics ayant été identifiés à l'aide de la fiche JCPDS 75-0605 73 .
Les résultats ainsi obtenus suggèrent que même un dépôt de CoS amorphe peut
catalyser la réaction de réduction désirée. Nous devons cependant considérer que le
dépôt réalisé sur le substrat de plastique peut être légèrement plus cristallin en raison
de la morphologie de surface du substrat. Cela n'a toutefois pas pu être confirmé en
raison de la faible épaisseur du dépôt.
250 r----r----~---~---.__--_.,
(100)
200
150
(110)
(101 )
(102)
100
(b)
50
(a)
o \J,_~~~""""~~
20 40 60 80 100
-1,510- 3
-2,510- 3 1--
-2 -1,5 -1 -0,5 o
E 01 vs Ag/Aga)
Basé uniquement sur une observation visuelle, les électrodes préparées jusqu'à
-1,00 Y vs Ag/AgCI ne présentent pas de dépôt à la surface du substrat de verre
conducteur, et à partir de -1,10 Y, une couche très mince devient visible à l'œil.
Malgré cette apparence, toutes les électrodes ont été testées électrochimiquement et
la réponse obtenue est encourageante. Afin de choisir le meilleur potentiel de
déposition, les principaux paramètres voltampérométriques obtenus avec ces
électrodes sont présentés dans le Tableau 3.1. En comparant ces données, on
remarque une augmentation générale de la densité de courant cathodique lorsque le
72
potentiel de déposi tion passe de -0,80 Y à -1,00 Y vs Ag/AgCI. Pour des potentiels de
déposition plus cathodiques, cette densité de courant diminue. Donc, l'électrode
préparée à -1,00 Y vs Ag/AgCI pennet d'obtenir la densité de courant cathodique la
plus grande, le potentiel de pic cathodique le plus positif (à l'exception de celui de
l'électrode préparée à -1,4 Y vs Ag/AgCI, dont la densité de courant est très petite), et
aussi la plus petite différence de potentiel entre les pics d'oxydation et de réduction
(.~Ep) (en excluant, encore une fois, l'électrode préparée à -1,4 Y). Ce dernier
paramètre indique une meilleure réversibilité électrochimique à cette électrode.
·0.9ÜV
--1.00V
--1.10V
E ry vs Ag)
Eappl
E pc JPc "L'lEp"
2
(V vs Agi AgCl) (V vs Ag) (mA/cm ) (V)
-0,80 -0,43 -l,56 > 0,91 *
-0,90 -0,32 -1,35 > 0,79*
-1,00 -0,10 -1,72 0,47
-l,1O -0,28 -0,85 > 0,76*
-1,40 0,03 -0,33 0,33
*Epa n'étant pas observé dans la gamme de potentiel étudié, "L'lEp" a été établi par la
différence entre le potentiel correspondant à la densité de courant anodique maximale
et Epc .
Ces résultats ont permis de tirer une conclusion très importante, à savoir que
cette nouvelle méthode de déposition permet la formation d'une couche catalytique à
la surface du substrat de verre conducteur. Une autre conclusion est que le potentielle
plus favorable pour la formation du composé catalytique est de -1,00 V vs AgiAgCI.
--4mM
5mM
--6mM
1 1
--8mM
1 1
-2 10.3
E (V vs Ag)
Pour mieux identifier les principaux facteurs qui influencent la catalyse de ces
films, d'autres analyses ont été effectuées: XPS, MEB et EDX. Trois électrodes
parmi celles de la Figure 3.9 ont été choisies dans ce but: celles préparées avec les
concentrations extrêmes (4 et 10 mM CoCb) et celle offrant la meilleure catalyse (5
mM CoCb). Les comparaisons entre la composition et la morphologie de ces films
pourront expliquer l'effet de la concentration de CoCb sur l'activité catalytique des
dépôts obtenus.
Dans un premIer temps, les survols des résultats de l'XPS de ces trois
électrodes ont été analysés. Ces spectres, présentés à la Figure 3.10, sont
presqu'identiques, comme on s'y attendait, parce que les mêmes précurseurs ont été
employés en modifiant seulement la concentration de l'un d'entre eux (CoCb). Tous
les pics présents sur ces spectres ont été identifiés selon leur déplacement chimique et
ont été attribués à l'un des éléments des produits de départ: Co, CI, S, 0, N et C. Le
76
substrat ITO a été également identifié par des pics attribués à Sn et ln. Aucun autre
élément n'a pas été distingué sur ces survols, ce qui signifie que les films n'ont pas
été contaminés par d'autres produits pendant l'électrodéposition. Tous les éléments
présents à la surface de ces trois électrodes ont été analysés qualitativement et
quantitativement; seuls les pics principaux seront présentés.
Les spectres XPS du cobalt (Co 2p) sont illustrés à la Figure 3.11. On remarque
les pics correspondant aux niveaux 2p3/2 et 2pl/2, ainsi que leur satellite respectif
(satellites 1 et II). Les séparations spin-orbit Co 2p3/2 - 2pl/2 des espèces de cobalt sont
de 15,2 eV, en assez bon accord avec la valeur de 15,4 eV67 rapportée pour des
2
espèces Co +. La position des satellites à 785,4 - 785,7 eV et 801,4 - 801,9 eV
suggère également la présence d'espèces Co 2+ paramagnétiques 7~.
_ - 4mM
210 5 5 mM r---.
10 mM
La Figure 3.15 présente les spectres XPS pour le soufre des trois électrodes
caractérisées. On peut distinguer deux régions, l'une comprise entre 160 et 165 eV, et
une autre entre 167 et 171 eV. La déconvolution des pics (Fig. 3.16) montre qu'ils
sont constitués, pour chacune des régions, des niveaux S 2p3/2 (EL plus basse) et S
2pl/2 (EL plus haute), séparés de 1,18 eV tel que présenté dans la littératuré 7 . Ainsi,
deux espèces de soufre se remarquent sur les spectres XPS. D'après la littérature, le
pic SI 2p3/2 situé à ~ 162 eV (Tableau 3.3) pour chacune des électrodes est associé à
l'ion S2- (sulfure métallique) ; nous pouvons donc l'attribuer au composé CoS pour
lequel la valeur attendue est exactement 162 eV 67 . Par ailleurs, la présence d'un pic
Sil 2p3/2 localisé à ~ 167,5 eV serait lié à des atomes de soufre oxydés (liés à
l' oxygène). La raison de cette oxydation ne nous apparaît pas évidente.
4 mMCoCI
- - , 5 mM CoCI"
1,4 10' 2
10 mMCoCI
2
Satellite 1 }
Satellite Il '/ /
Ul
ll.
~
1 10'
../
\
-,'.
~"',"'"
\.
I.~r./'
; \,
• (" ,v
~ 810 3 :·v·'.y-.·r......,..··
,il
<:
oS
<:
3
610
410 3
3 i
210
810 800 790 780 770
Figure 3.11 Spectres XPS pour le cobalt (Co 2p), réalisés pour les
électrodes de la Figure 3.10.
79
3
8 10
3
7 10
3
610
Vi
a..
~
~
'iii
510
3 L
c
$
c
3
4 10
3 10 3 l '.
2 10 3
810 800 790 780 770
Énergie de liaison (eV)
Figure 3.12 Spectre XPS déconvolué pour l'élément cobalt (Co 2p) de
l'électrode préparée avec 5 mM CoCh.
1 10'
810 3
1-- 5 mM CüCI21
ena.. 6 10 3
S
~
"iii
<:
~ 4 10 3
..s
210 3
1
-- - -
010°
540 535 530 525
Énergie de liaison (eV)
~-4mMCoCI2
--5mMCoCI
2
- 10mMCoCI
2
Sn 3d~2
Sn 3d
JJ2
/
480 475
Énergie de liaison (eV)
Figure 3.14 Spectres XPS pour l'étain (Sn 3d), réalisés pour les électrodes
de la Figure 3.10.
4 mM CoCl
,
o
~-5mMCoCI
2 ..
~- 10 mM CoCI
2
S, 2p,l2' S, 2PJJ2
1
1 o'
~ .,'
Sil 2p,l2' Sil 2PJJ2
2,5102 0'-- _
Figure 3.15 Spectres XPS pour le soufre (S 2p), réalisés pour les
électrodes de la Figure 3.10.
81
2 ~=====~--'------'-------'-----I
4,6 10
- - 5 mM CoCI
2
1 1!
1
~--_.... î
1
,
1
1 1
2
3,2 10
180 175 170 165 160 155 150
Énergie de liaison (eV)
Tableau 3.3 Paramètres des spectres XPS pour le cobalt (Co 2p3/2) et le
soufre (S 2p3/2)
,
Electrode EL* Aire sous le pic
[CoChJ o Is o Is
(mM) (eV) (CPS . eV)
4 530,9 13362
5 531,1 15627
10 530,9 24400
EL * Énergie de liaison
Le seul point qui demeure à être éclairci concerne les quantités relatives
d'espèces S2- (associées au CoS) à la surface des électrodes. La plus faible quantité
mesurée pour l'électrode la plus catalytique est en désaccord avec tous les autres
paramètres d'XPS. Pour cette électrode, le soufre oxydé est même plus important que
le soufre à l'état S2- (Tableau 3.3). Une hypothèse que nous pouvons émettre est que
les films déposés ne sont pas uniformes.
(a) (b)
(c) (d)
Figure 3.17 Micrographies de différents films: (a) substrat ITO vwc ; (b)
ITOvcrrc - CoS préparé avec 4 mM CoCb; (c) ITO vcrrc
CoS préparé avec 5 mM CoCb; (d) ITO vcrrc - CoS préparé
avec la mM CoCb. Les paramètres de déposition sont les
mêmes que ceux indiqués dans la légende de la Figure 3.9.
Grossissement: 50 000 x.
Pour chaque électrode, deux analyses EDX ont été réalisées à des endroits
différents. Les résultats sont présentés dans le Tableau 3.5 sous forme de
85
L' hétérogénéité des films déposés est suffisante pour perturber les résultats
XPS. Dans le cas de cette technique d'analyse, et contrairement à l'EDX, le détecteur
ne peut pas être focalisé sur un endroit en particulier. Malgré ce désavantage, l'XPS a
permis d'expliquer le comportement électrocatalytique des films formés, J'électrode
optimale étant celle préparée à partir d'une solution contenant 5 mM de CoCb.
(a) (b)
Électrode
Co S Sn 0
[CoCIzJ CoiS
(mM)
(%) (%) (%) (%)
a
mesure 1 1,3 0,17 25,1 72,7 7,6
b
4 { mesure 2 69 31,1 2,2
3 10-3 --10mM
100 mM
,
2 10-3 - - 2 0 0 mM
--250mM
n !TIll
1 10-3
0
N 010
E
<.>
5..,
-1 10-3
-2 10-3
-310- 3
-410- 3
-0,4 -0,2 o 0,2 0,4
E (V vs Ag)
Les électrodes préparées avec 100 mM et ISO mM de thiourée ont été analysées
par XPS et MEB pour mieux comprendre la différence de leur comportement
catalytique. Les spectres XPS de ces électrodes pour le cobalt (Co 2p) et le soufre
(S 2p) sont présentés, respectivement, dans les Figures 3.20 et 3.21 et leurs
caractéristiques sont données dans le Tableau 3.7. Les spectres déconvolués pour
l'électrode préparée à partir de ISO mM de thiourée sont illustrés dans les Figures
3.22 (Co 2p) et 3.23 (S 2p). Les spectres relatifs à l'électrode préparée à partir de 100
mM de thiourée ont été discutés précédemment (voir Fig. 3.12 et 3.16,
respectivement).
Le Tableau 3.7 montre que l'énergie de liaison des pics XPS déconvolués pour
le cobalt et le soufre est très semblable pour ces deux électrodes, suggérant la
présence en leur surface des mêmes espèces dont CoS et Co(OHh. La présence de
CO(OH)2 pour l'électrode préparée avec ISO mM de thiourée, tout comme celle
obtenue avec 100 mM, est supportée par l'observation d'un pic 0 1s à une énergie de
531,0 eV (voir Tableau 3.8); pour CO(OH)2, E L=531,2 eV 67 . Le Tableau 3.8 montre
que l'aire sous le pic Sn 3d s/2, associé au substrat de verre conducteur, diminue de
façon importante lorsque la concentration en thiourée augmente, impliquant la
déposition d'un film catalytique plus épais. Étant donné que l'aire sous le pic 0 Is
augmente avec la concentration en thiourée, cela suggère que la quantité de CO(OH)2
89
est plus grande pour l'électrode préparée avec 150 mM de thiourée. La raison de ce
phénomène ne nous apparaît pas évidente.
4
1,4 10 5 mM CoCI ; 100 mM thiourée
2
- 5 mM CoCI ; 150 mM thiourée
2
4 Co
1,2 10 2P
312
Co 2P112
1 /
1 10
4
Satellite Il
\ / Satellite 1
Ul
~
c.
1! 810
3 ~!\"'.''v-'V·/'';
rt
",.•/V'N'.",
"'Vi
,..'v....
/'
·1
IJ
'th
c: ~rJlr. .:""'"·
QI
ë
3
610 -j
"'" \
;'
w":'{'';'''· ,.".,-'" ..
~.-.-..\:........ .:. -~,.. ~ . ,.,..'
3 ,.".~. ",~
4 10
'....... ..."""V'"
-..,
3
210
810 800 790 780 770
Figure 3.20 Spectres XPS pour le cobalt (Co 2p), réalisés pour les
électrodes préparées avec 100 mM et 150 mM de thiourée.
Les paramètres de déposition sont les mêmes que ceux
indiqués à la Figure 3.19.
90
Figure 3.21 Spectres XPS pour le soufre (S 2p), réalisés pour les
électrodes préparées avec 100 mM et 150 mM de thiourée.
Les paramètres de déposition sont les mêmes que ceux
indiqués à la Figure 3.19.
1--
1,4 10' - - ' - ,- 1
1
1,2 10' ~
Vi
Il.
~ 110' r
"2
"iii
c:
~
E 8000
6000
4000
810 800 790 780 770
Énergie de liaison (eV)
Figure 3.22 Spectre XPS déconvolué pour l'élément cobalt (Co 2p) de
l'électrode préparée avec 5 mM CoCb et ISO mM thiourée.
91
550
Yi
ll.
~ 500
450
, 11
'1 V l,',1 . ('~l 'l'" . ,1 \
1 "'
"
1 1 1/ 1
l ' 11
400
Les micrographies MEB des deux électrodes analysées par XPS sont présentées
à la Figure 3.24. Les images confirment le dépôt plus épais obtenu pour l'électrode
préparée avec 150 mM de thiourée (Figure 3.24b). Pour chaque électrode, deux
analyses EOX ont été effectuées, l'une sur les dépôts cristallisés (observés avec un
Tableau 3.7 Paramètres des spectres XPS pour le cobalt (Co 2p312) et le
soufre (S 2p3/2) des électrodes préparées avec 5 mM CoCb et
150 mM thiourée
grossissement la fois moins grand que celui employé à la Figure 3.24; voir la Figure
3.18 pour un exemple de micrographie), et l'autre sur la section plus lisse des films.
Le Tableau 3.9 montre que les dépôts cristallisés (mesures 1) contiennent beaucoup
plus de cobalt que de soufre, étant probablement constitué majoritairement de
CO(OH)2' Par ailleurs, la section plus lisse des films contient une proportion de soufre
plus importante, environ le tiers de celui du cobalt (mesures 2), en accord avec une
quantité beaucoup plus importante de CoS. Le rapport CoiS moins élevé pour
l'électrode préparée avec 150 mM thiourée suggère que cette électrode contient plus
de CoS catalytique que l'électrode préparée avec 100 mM thiourée, en accord avec
les analyses XPS discutées précédemment et les paramètres voltampérometriques du
Tableau 3.6, en particulier la densité de courant cathodique. Une concentration de 150
mM en thiourée a donc été considérée optimale et cette valeur a été conservée pour la
suite de l'étude.
(a) (b)
Tableau 3.8 Paramètres des spectres XPS pour l'oxygène (Ols) et l'étain
(Sn 3d sl2) des électrodes préparées avec 5 mM CoCh et 150
mM thiourée
Aire sous
Électrode EL * Aire sous EL* le pic Sn
[thiourée] o 1s le pic 0 1s Sn 3d s/2
3d s/2
(mM) (eV) (CPS·eV) (eV)
(CPS·eV)
100 531,1 15627 485,7 5495
150
, 531,0 23082 485,9 459
EL * Energie de liaison
,
Electrode
Co S Sn
[thiourée] (%) (%) (%)
CoIS
(mM)
mesure 1a 5,0 0,72 20,0 6,9
100 { mesure 2b 1,8 0,54 30,5 3,3
mesure 1a 1,2 0,25 25,3 4,8
150 { mesure 2b 1,1 0,39 27,0 2,8
a - dépôts blanchâttes cristallisés; b - surface plus lisse
Une fois les concentrations des deux réactifs optimisées, l'influence du temps
de déposition sur la catalyse a été étudiée. Ce paramètre est très important dans le cas
des méthodes d'électrodéposition parce qu'il influence l'épaisseur des films déposés.
Dans le cadre de ce projet de recherche, l'épaisseur des films joue un rôle important
considérant qu'elle influence directement leur transparence dans le domaine visible
du spectre solaire. En utilisant cette méthode, la déposition est très lente: un film
obtenu pendant 30 minutes est presqu'invisible à l'œil nu. Cependant, ce film est trop
94
mince pour être caractérisé par ORX, une technique importante pour déterminer la
nature et la cristallinité des dépôts obtenus, ce qui constitue un certain désavantage.
donc avec le temps de déposition, comme prévu. Sa détermination a été tentée par
MEB, mais la limite entre le dépôt et l'ITO n'a pas été détectée.
Le Tableau 3.11 montre les résultats de l'analyse EDX pour les éléments Co, S,
Sn et O. Comme précédemment, deux mesures ont été réalisées pour chacune des
électrodes. L'électrode préparée pendant 10 minutes ne contient pas de soufre (0,01
%), et donc pas de CoS, sur les deux zones analysées, le peu de cobalt détecté (0,25
%) provenant possiblement d'un léger dépôt de CO(OH)2 et/ou d'une faible quantité
du réactif CoCh adhéré à la surface du substrat. Il n'est donc pas surprenant que cette
électrode catalyse très mal la réduction des disulfures (voir Tableau 3.10). La
meilleure catalyse présentée par l'électrode préparée pendant 30 minutes est donc due
à la présence d'un dépôt de CoS, notamment sur la surface plus lisse de l'électrode
(mesure 2). Le dépôt plus épais de l'électrode préparée pendant 60 minutes, en accord
avec le contenu plus important en cobalt et en soufre par rapport aux autres électrodes
et avec un pourcentage plus petit d'étain provenant du substrat conducteur, pourrait
expliquer sa moins bonne activité catalytique (dépôt plus résistif). Pour cette série
d'électrodes, aucune analyse XPS n'a été effectuée.
de 0,2 V). Il est intéressant de mentionner que cette nouvelle méthode peut très bien
concurrencer la méthode brevetée54 , la première développée au laboratoire pour
l'électrodéposition du CoS.
97
Électrode:
Sn
temps de déposition
(min.)
Co
(%)
S
(%) (%) °
(%)
CoiS
Figure 3.27 Photo de deux électrodes: (a) ITOvcrrc - CoS préparé avec 5
mM de CoCh, 100 mM de thiourée, à pH 10, pendant 30
minutes, à -1,0 V vs Agi AgCI ; (b) substrat d' ITOvcrrc.
Une photo d'un film de CoS préparé par cette méthode est présentée à la Figure
3.27. La transparence de l'électrode est assez élevée, ce qui pennet son utilisation
comme cathode dans la pile solaire. La Figure 3.27a présente une électrode préparée
avec 5 mM de CoCh, 150 mM de thiourée, à pH 10, pendant 30 minutes, à -1,0 V vs
Ag/AgCI, tandis que le substrat d'lTO vcrrc non recouvert est présenté à la Figure
3.27b.
L'avantage majeur de cette méthode est qu'elle peut pennettre de déposer une
couche catalytique de CoS sur un substrat de plastique conducteur (ITOplasliquc). Cela
offre la possibilité de fabriquer une pile solaire flexible. Les premiers tests ont été
effectués avec un substrat d'une résistivité de surface de 40 niD (Sheldahl). Une
optimisation de la déposition a été tentée, mais les résultats étaient moins bons que
ceux obtenus avec les films déposés sur le substrat d'lTOvcrrc' Une optimisation a
ensuite été essayée avec un plastique conducteur d'une résistivité de surface de 10
niD, pour lequel Sn02 est dopé à j'or et à l'argent (Delta Technologies). Les résultats
99
Une autre optimisation faite est celle pour le temps de déposition, qUI varIe
entre 10 et 50 minutes. Les conditions de préparation sont les mêmes
qu'antérieurement, avec un potentiel de déposition de -0,9 V vs AgiAgCI. Les
voltampérogrammes cycliques obtenus sont présentés à la Figure 3.29. On remarque
aisément que la meilleure catalyse est obtenue avec le film préparé pendant 30
minutes, identique aux résultats obtenus sur ITOvcrrc. Ce film est nettement supérieur
aux autres, la comparaison des valeurs précises des paramètres voltampérométriques
n'étant pas nécessaire encore une fois.
100
2 10-3 ~"vl
---0,9 V
1---1.0V
---1.1 V
....,
-5 10.3 '-----'----------'-------'--
E IYvs Ag)
Une analyse MEB a tout de même été réalisée sur le film qui présentait la
meilleure catalyse ainsi que sur le substrat non recouvert. Malheureusement, le seul
appareil disponible à ce moment était le Jeol JSM-6300F, dont la résolution
maximale est de 50 000 x, insuffisante pour distinguer les deux morphologies. Une
analyse EDX a été effectuée pour le film le plus catalytique préparé pendant 30
minutes, à -0,9 Y vs Ag/AgCI, avec 5 de mM CoCb et ISO mM de thiourée. Le
Tableau 3.12 montre la présence d'une quantité relativement importante d'étain, d'or
et d'indium provenant du substrat conducteur. La composition du substrat conducteur
peut jouer un rôle très important dans le cas d'une électrodéposition; par exemple un
dopage à l'argent et à l'or favorise, dans le cas de cette méthode de préparation, la
déposition de cobalt métallique tel que discuté précédemment.
101
10min.
- - 2 0 min.
30 min.
4lJ n n
50 min.
.1
E (V vs Ag)
Zone Co S ln Au Sn 0
Co/S
analysée (%) (%) (%) (%) (%) (%)
Mesure 1a 0,58 0,39 1,5 5,0 2,6 1,4 90,1
Dans ce cas-ci, aucun reflet miroir n'a été observé suite à la déposition, suggérant
qu'aucun (ou très peu) de cobalt métallique a été déposé. 11 semble donc que c' es t
l'argent qui favorise davantage la formation de cobal t métall ique.
Le Tableau 3.12 montre les résultats de l'analyse EDX réalisée sur deux zones
différentes du dépôt le plus catalytique. On note que le film n'est pas uniforme en ce
qui regarde le contenu en cobalt et en soufre, bien que le rappoli CoIS soit similaire
avec des valeurs comprises entre 1,5 et 1,9. Ces dernières valeurs, inférieures à celle
obtenue avec le substrat d'ITOvcrrc (voir Tableau 3.11, 30 minutes, mesure 2),
suggèrent la déposition majoritaire de CoS.
3 10- 3
- - ITO Au PET- CoS
- - ITO PET - CoS
ITO - CoS
V(HIt,:
-310- 3 _
-4 10- 3
E (V vs Ag)
À partir des travaux effectués dans notre laboratoire sur l' électrodéposition de
CulnS2, un matériau semi-conducteur 35 ,36, ou présentés dans la littératuréO,61,
o 10° ,.-----,-------,-----=~,------,
-2 10.2
-2 -1,5 -1 -0,5 o
E 01 vs Ag/Agel)
Afin d'identifier le potentiel optimal, différents dépôts ont été préparés à -1,0
Y, -1,2 Y, -1,4 Y, -1,6 Y et -1,8 Y vs Ag/AgCI. Le temps de déposition pour chaque
électrode a été d'une minute. La solution d'électrodéposition a été renouvelée pour
106
210" T
·10 v
·1.2 V
.. 1.4 V
·1.6 V
010°
,210"
·310"
.4 10"
·0.3 ·0.2 ·0.1 o 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
E (V vs Ag)
Ainsi, on remarque que (i) Epc devient plus positif, (ii) I1Pcl augmente et (iii)
L'lEp diminue lorsque le potentiel de déposition (Eappl.) passe de -1,0 V à -1,4 V; la
tendance inverse se produit globalement lorsque Eappl. devient davantage négatif. Ces
résultats peuvent s'expliquer de la façon suivante: le film catalytique devient plus
important quantitativement lorsque Eappl. devient plus cathodique jusqu'à -1,4 V. À
des potentiels encore plus cathodiques, le dégagement d'H 2 devient suffisamment
important pour diminuer la qualité du dépôt catalytique. En résumé, l'électrode la
plus performante est celle préparée à un potentiel de -1,4 V vs Ag/AgCI. Ce potentiel
sera utilisé pour la suite de l'étude.
[4.1 ]
Pour contrôler cet aspect de l'électrodéposition, il faut jouer avec les concentrations
des espèces impliquées. Il est à prévoir que la concentration en Na2S203 sera
beaucoup plus grande que celle en CoS0 4 de manière à assurer la réduction du soufre
2
colloïdal libéré (Équation 2.4) à la place de celle des ions Co + présents dans la
solution, qui devront par la suite réagir avec les espèces S2- produites à l'électrode
pour former CoS (Équation 2.5).
Pour cette étude, cinq électrodes ont été préparées à partir des concentrations
suivantes en CoS0 4 : 5, 10, 15, 20 et 25 mM. Les voltampérogrammes cycliques
correspondants sont présentés à la Figure 4.3 et les paramètres voltampérométriques
sont donnés dans le Tableau 4.2.
2 10-31_~_-""'_----'-_-' _
SIl1M
--10mM
- 15mM
--20mM
...,
_110-3
_210. 3
3
-310
-0,3 -0,2 -0,1 ° 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
E (V vs. Ag)
Ep,c i1Ep
(V vs Ag) (V)
5 -0,09 -1,72 0,50
10 -0,08 - 1,75 0,49
15 -0,03 -1,24 0,44
20 -0,06 -1,32 0,49
25 -0,10 -1,00 0,53
La plus grande densité de courant cathodique est obtenue avec les électrodes
°
préparées avec 5 et 1 mM CoS0 4 . En comparant le potentiel du pic cathodique de
°
ces deux électrodes, il est observable que celui de 1 mM CoS0 4 présente un
potentiel plus positif d'environ 10 mV. La meilleure concentration en CoS0 4 pourrait
donc être 10 mM bien que 5 mM donne une électrode pratiquement identique.
Les trois survols sont presqu'identiques, résultat qui était attendu. Chaque
élément présent est identifié à l'aide de plusieurs pics dont celui correspondant à la
110
transition électronique principale de l'élément. Pour des énergies plus grandes sur ces
spectres, des pics Auger sont identifiés pour les mêmes éléments. Les survols
démontrent qu'il n'y a pas eu de contamination importante à la surface des trois
électrodes, sauf l'azote qui provient probablement de l'air. Les éléments identifiés
dans le survol ont été analysés pour conclure si la formation du CoS à la surface du
substrat a été efficace.
Les spectres XPS du cobalt (Co 2p) sont présentés à la Figure 4.5 pour les trois
électrodes. Parce qu'il s'agit de films minces, les quantités des éléments sont réduites
--5mM
--10mM
25mM
1,6 105
1,410'
1,2 105
f N, ,1 0
1 /' •.
~..... JW
Co
/"".
(JI~-.-,....w
1 Co
/'
/
o
en 1 105
c..
~
~
<Il
c:
al
'E C
\
4
410 - 1 Co
0
S \Na l
j-~_.I ~
4
210 -
\-'" .-.~
_L --L .
010° 1 ---l...-
5 mM CoS04
--10mMCoSO4
T
- - 2 5 mM CoSO
4
Satellite Il
Figure 4.5 Spectres XPS pour le cobalt (Co 2p), réalisés pour les
électrodes de la Figure 4.4.
et la ligne de base des spectres n'est pas horizontale. On remarque, comme discuté
précédemment, les pics correspondant aux niveaux 2P3/2 et 2P1/2, ainsi que leur
satellite. Les séparations spin-orbit Co 2P3/2 - 2p1!2 sont encore une fois de 15,2 eV
pour les trois électrodes, en bon accord avec la valeur de la littérature pour les
2
espèces Co +. À titre d'exemples, la Figure 4.6 montre les spectres XPS déconvolués
du cobalt pour les électrodes préparées avec 5 et la mM de CoS0 4 (100 mM de
Na2S203). Le Tableau 4.3 donne les valeurs des paramètres tirés des spectres
déconvolués.
112
1,110
4
110
3
910
Satellite Il
Vi Satellite 1
0 810
3
\
-....
Ü
"'''~~ ,,"~J
'(1)
7103
"iii
t: l ""H'J~-~- ",
2 3
.E 610 1
\\
510
3 -----. \
.),"'.......
3 "',
410 (a)
31(jl 1.
3
4,5 10 - (b)
Figure 4.6 Spectres XPS déconvolués pour l'élément cobalt (Co 2p) des
électrodes préparées avec: (a) 5 mM COS04 et (b) 10 mM
COS04. 100 mM Na2S203.
113
On note que la position du pic Co 2p3/2 varie entre 780,8 eV et 781,0 eV, alors
2 67
que la position des espèces Co + dans CoS est de 781,9 eV . Les écarts observés
peuvent être attribués à l'influence du large pic associé (i) au satellite 1 et (ii) à
CoS0 4 provenant du bain de déposition. En effet, EL = 784,0 eV pour COS04 selon la
littérature. Contrairement à la méthode à base de thiourée, Co(OH)2 ne peut pas
contribuer au pic Co 2p3/2, considérant que la méthode à base de Na 2S203 emploie un
milieu fortement acide (pH = 1,5). Pour l'électrode préparée avec 10 mM CoS04, la
Figure 4.6b montre la présence d'un faible pic centré à 778,0 eV qui pourrait être
67
attribué au cobalt métallique (E L= 778,3 eV ). Les deux autres électrodes analysées
ne présentent pas un tel pic.
La Figure 4.7 illustre les spectres XPS pour le soufre des trois électrodes
analysées; le spectre déconvolué pour l'électrode préparée avec 10 mM CoS0 4 est
donné en exemple à la Figure 4.8. On distingue, encore une fois, une région associée
- 5mMCoSO
•
-10mMCoSO4
2 - 25 mM cosa
810 1'------'...
... ~ ',. t
'.'.•
, ~L
l' \JI
1 J.
l' ,',
l '1 '
Figure 4.7 Spectres XPS pour le soufre (S 2p), réalisés pour les électrodes
de la Figure 4.4.
114
800 --10mMCoSO4
750
S,2p"2
'éii
0- 700
~
Ë
f'I,'
600 (.1 \1 1
Il f' ~'II' \
/ 1 f,
Tableau 4.3 Paramètres des spectres XPS pour le cobalt (Co 2P3n) et le
soufre (S 2p3/2) des électrodes préparées avec 5, 10 et 25 mM
CoS0 4
à l'ion S2- (E L= 162,0 eV pour la transition SI 2P3/2 du composé COS 67 ) et une autre
attribuée au soufre lié à l'oxygène (EL = 167,8 à 168,0 eV pour Sil 2P3/2; Tableau 4.3).
La présence de Na 2S203 (bain de déposition), avec une EL attendue de 167,7 eV, est
67
compatible avec nos résultats; EL = 169,7 eV pour COS0 4 ). Il semble que la quantité
de Na2S203 soit plus faible pour l'électrode préparée avec 10 mM CoS04 et plus
grande pour celle préparée avec 25 mM CoS04 .
Le Tableau 4.4 donne les valeurs des paramètres tirés des spectres XPS
déconvolués pour l'oxygène (Ols), l'étain (Sn 3d s12 ) et le sodium (Na ls) des trois
électrodes caractérisées. L'observation d'un pic 0 Is situé entre 531,0 et 531,3 eV, et
d'un pic Na Is à 1071,5 eV, confirme la présence de Na 2S203 en surface des
électrodes, notamment pour celles préparées avec 5 et 25 mM CoS0 4 . En effet, les
valeurs théoriques d'énergie de liaison de ce composé sont de 531,8 eV (Ols) et
1071,6 eV (Na Is). CoS04 peut également contribuer avec une EL théorique de 531
532 eV pour 0 Is 67 .
Le Tableau 4.4 suggère que le film catalytique est beaucoup plus mince pour
J'électrode préparée avec 10 mM CoS0 4 , avec une aire du pic Sn 3d s/2 plus grande.
Comme l'aire du pic 0 Is ne suit pas la même tendance (aire plus faible),
Tableau 4.4 Paramètres des spectres XPS pour l'oxygène (Ols), l'étain
(Sn 3d sl2) et le sodium (Na 1s) des électrodes préparées avec
5, 10 et 25 mM CoS04
cela indique que l'oxygène n'est pas uniquement attribué au constituant Sn02 du
substrat. La présence de Na2S203, plus importante pour l'électrode préparée avec 25
mM CoS04 , contribue très certainement à augmenter la quantité d'oxygène en
surface.
Des analyses MEB et EDX ont été effectuées sur les trois électrodes pour
apporter des informations supplémentaires. Les micrographies sont présentées à la
Figure 4.9, pour un grossissement de 50 000 x, avec cel1e du substrat de verre
conducteur au même grossissement. En comparant les micrographies, on note que les
électrodes préparées avec 5 et la mM CoS04 (les images b et c) présentent des
morphologies semblables, avec le substrat d' ITOvcrrc non complètement recouvert. En
effet, la morphologie du substrat (image a) se retrouve entre les particules déposées
pour ces deux électrodes. Par contre, l'aspect de l'électrode préparée avec 25 mM de
CoS04 est différent: le substrat est beaucoup mieux recouvert, donc l'épaisseur du
dépôt augmente.
117
,.,
(a) (b)
.~
., ,jl
\
"lU~ -,.~
)
•
• "
.;.J'. .~
J
!
~,
..
• , 1
, ~ .~ 1
t...... -" 1"J~'?ffl. .
i
A
• --. J.._ ;
- '. .'511) i~". ·lllQ nm ,
..... ~~""
-_ "F}O
(c) (d)
Figure 4.9 Micrographies de différents films: (a) lTOvcrrc sans dépôt; (b)
ITOvcrre - CoS préparé avec 5 mM CoS0 4 ; (c) ITOvcrrc - CoS
préparé avec la mM CoS0 4 ; (d) ITO vcrrc - CoS préparé avec
25 mM CoS04 . Grossissement: 50 000 x. Les paramètres de
déposition sont les mêmes que ceux indiqués à la Figure 4.3.
Avec les analyses MEB, des mesures EOX ont été prises pour chacun des films
en deux endroits différents. Les pourcentages atomiques (en fonction de tous les
autres éléments présents dans l'échantillon) des éléments Co, S et Sn sont présentés
dans le Tableau 4.5.
118
Électrode
Co S Sn
(CoS0 4 J
(mM)
(%) (%) (%)
mesure la 0,33 0,56 33,9
Une première conclusion à tirer de ce tableau est que les films ne sont pas
homogènes, avec des pourcentages atomiques qui varient beaucoup entre les zones
analysées d'une même électrode, sauf pour celle préparée avec 25 mM CoS04 qui
semble plus uniforme. Cette conclusion est en accord avec l'interprétation des
données XPS présentée plus haut. Ce film préparé avec 25 mM CoS04 présente des
pourcentages en Co et S nettement supérieures aux autres, ainsi qu'un plus faible
pourcentage en Sn. Cela indique, en accord avec les micrographies de la Figure 4.9,
que ce film est plus épais.
Une fois la concentration en CoS04 optimisée, celle en Na2S203 doit aussi être
étudiée. Pour ce faire, la préparation de plusieurs électrodes a été réalisée avec
différentes concentrations en Na2S203, en maintenant les autres paramètres constants,
soit un potentiel de déposition de -1,4 V vs AgiAgCI et une concentration en CoS0 4
119
de 10 mM. Six électrodes ont été préparées avec des concentrations en Na2S203 de
10, 50, 100, 150, 200 et 300 mM, avec un temps de déposition d'une minute. Les
voltampérogrammes cycliques obtenus avec ces électrodes sont présentés à la Figure
4.10. On note que la concentration de 10 mM ne libère pas suffisamment de soufre
colloïdal (Équation 2.3) pour la formation de CoS. Pour des concentrations
supérieures ou égales à 50 mM, les différences sont beaucoup moins marquées. On
observe cependant que IJpel diminue lorsque la concentration passe de 50 mM à 150
mM et que les électrodes préparées avec 200 et 300 mM Na2S203 possèdent un E pe
plus négatif, donc moins intéressant.
0,002 . -
--10mM
--50mM
0,001 - 100mM
--150mM
200 mM
JOI; r l
-0,001
-0,002 ~
-0,003 '----_--'-_---.:=-_----'---_----l.
Plusieurs séries d'électrodes ont été préparées avec ces concentrations afin de
vérifier la reproductibilité des résultats et la série de 100 mM Na2S203 s'est relevée la
plus reproductible. Cette concentration a donc été employée pour la suite de l'étude
de cette méthode de déposition.
La préparation du CoS par cette méthode doit être optimisée afin d'obtenir des
films quasi-transparents et hautement catalytiques pour la réduction des espèces
disulfures employées dans la cellule photovoltaïque en développement dans notre
laboratoire. Un autre paramètre devant être optimisé est le temps de déposition. Pour
ce faire, les paramètres optimisés précédemment ont été utilisés. Le temps de
déposition a été varié de 1 à 2,5 minutes et un temps de déposition beaucoup plus
long (10 minutes) a permis l'analyse ORX du film déposé. Les électrodes ainsi
préparées ont été analysées par voltampérométrie cyclique comme à l'habitude (voir
Fig.4.11).
0,002 r
--1min.
--1,5min.
- - 2 min.
0,001
2,5 min
.~
N
0
E
(.) ~~~---
~
...,
-0,001
-0,002
électrodes a été tentée par la méthode de van der Pauw. Pour cela, il est nécessaire de
connaître l'épaisseur des films déposés. L'estimation des épaisseurs par MEB n'a
cependant pas été possible (films très minces).
1000 ~
[211]
800
[110]
[101] [200]
/
Vi
a..
~
:2!
"iii
c:
al
600 -
~ /
Ë 400
200
1 1\ [210] 1
0 I~ U'\0-J
20 30 40 50 70 80 90 100
Des films préparés pendant dix minutes puis parfois recuits (200°C et 350°C)
ont été analysés par ORX en utilisant un angle d'incidence de 2°. La Figure 4.13
montre que le film non-recuit est complètement amorphe.
- - substrat ITO
5 film nonw!'ecuil
1 10
lilm recu,l a 200·C
,,1111 recul! ~ 350 C
8 10' -+
1311 )
1222)
410' -+
(d)
210' ---.....
(c)
26 (0)
Électrode
d (A) Plan d (A) Plan d(A)
2,924 100 2,978 311 2,976
2,575 002 2,845 222 2,847
2,643 101 2,270 331 2,273
1,932 102 1,906 511 1,905
1,688 110 1,740 440 1,747
a : structure hexagonale: JCPDS 75-0605
b : structure cubique à face centrée: JCPDS 01-086-2273
[4.2J
0,003
- - film non-recuit
0,002 - - film recuit a 200·C
--film recuit à 350·C
0,001 0
o '
, -0,001 r
-0,002,
-0, 003 1
~
•
.. ''
"
"
~
.,
~
,
1 ~ , ,
"" "',
•
. À. 1!I
11
' ... /~
.. .) lit,
-
;-"
\ "" ";
• '. 2J !lm" .... ..,
"
(a) (b)
,\ .. ...
(, '
...•
'" " ,,,·r
~t"
.... •• ,. ,
\~
, .
.
.~
f;1
1
01
'.
2Jlm
.
'. - 1,,# .
.--.
wl'I,8OO, 30'Crk'l ûük . 2'JW &.
'.'- ';::'1', _ " 'iI_
(c) (d)
Figure 4.15 Micrographies de différents films: (a) substrat d'ITO vcrrc ; (b)
ITOvcrrc - CoS non-recuit; (c) ITOvcrrc - CoS recuit à 200°C
(2h); (d) ITOvcrrc - CoS recuit à 350°C (2h), Les paramètres
de déposition sont les mêmes que ceux indiqués à la Figure
4.14. Grossissement: 20 000 x.
127
La Figure 4.1 Sc présente la morphologie du film recuit à 200°C, qui est très
différente de celle du film non-recuit. Cette fois, le substrat est complètement
recouvert par de petites particules de diamètre variant entre 100 et 200 nm. La surface
du film augmente considérablement, expliquant la meilleure catalyse de ce film (Fig.
4.14). Enfin, la Figure 4.1 Sd montre que le film recuit à 350°C est caractérisé par des
particules de taille beaucoup plus grande, surtout en surface. La température plus
élevée a donc pour effet d'agglomérer les particules. Cette différente morphologie ne
peut cependant pas expliquer à elle seule la pauvre activité catalytique de l'électrode
recuite à 350°C.
Des analyses EDX ont été réalisées pour les trois films étudiés. Ces analyses
ont été faites sur une grande surface, sans focaliser sur un point précis. Le rapport
atomique Co : S a ainsi été déterminé pour les trois morphologies. Pour le film non
recuit, ce rapport est de 0,32 :1, ce qui révèle un excès de soufre. Il est intéressant de
comparer cette valeur avec celles pouvant être calculées à partir du Tableau 4.5 pour
la concentration 10 mM CoS0 4 . Les deux zones analysées présentent des valeurs de
0,29 :1 et 0,94 : l, démontrant que le film n'est pas homogène. L'une de ces valeurs
est en excellent accord avec celle de 0,32: 1 trouvé pour le film non-recuit de la
Figure 4.1Sb. Pour les films recuits à 200°C et 350°C, le rapport Co: S est de 0,64: 1
et 0,33 :1 respectivement. L'excès de soufre est donc moins grand pour l'électrode
recuite à 200°C dont le film est plus homogène.
rugosité qui devient égal à 10,0, identique à celui déterminé pour le film non-recuit.
Quant au substrat d'ITOverre son facteur de rugosité trouvé est de 2,0. Les facteurs de
rugosité calculés sont donc en accord avec les micrographies présentées à la Figure
4.15.
--2mV/s
--4mV/s
--6mV/s
8mV/s
o 10 mV/s I----.-----,--------,---~
\6, ,v s
lb ln )
20 mV/s
-2,510. 0 ---------"
-0,1 -0,08 -0,06 -0,04 -0,02 o
E (V vs Ag)
- _. 1.. 1)
N~
cycle 2
E
~
u
°
..., -0,001
-0,002
-0,003
-0,004 '-_-L-_--l J
Une mesure plus longue a été faite pour la solution contenant du Triton X-I 00,
en mesurant en même temps le pH. Ces résultats sont présentés à la Figure 4.19,
obtenus pendant 400 minutes. On constate que le pH de la solution augmente
lentement, ce qui signifie que la libération du soufre colloïdal à partir de Na2S203
continue progressivement en consommant les protons. Malgré ce phénomène, la
turbidité de la solution diminue lentement pendant 300 minutes, donc une
agglomération lente des colloïdes persiste.
• TRITON - X 100
1400
1
t-
• • PEG
1200 •
•
• •• • • • • • • • •••••
Z
1000 f---
• •
~
::l 800 1-
• •
600 •• • • •
• • • •
400
• • •• ,•
200
• •• 1
0 20 40 60 80 100
Temps (min.)
. . . . . . . 2,8
1300 ••••••
•
••• •••• 2,6
z •• • •••••
~
1200
• ••• • 2,4 "tJ
I
::> • ••
1- •••••
1100 2,2
• •• ••••• •
1000
•
. • ••
2
••• • • 1,8
• • •• ••• •
• 1 •••••••••••
900 1 1,6
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps (min.)
0,002
Ir 1 1
- - après 2 min.
- - après 1 h
0,001 - - après 2 h
après 3 h
aples 4 h
N
~
°
E
u
-0,001
~
..,
-0,002
-0,003
-0,004
-0,3 -0,2 -0,1 0,1 0,2 0,3 0,5
°
E (V vs Ag)
0,4
expliquée par les résultats d'analyses XPS. La Figure 4.21 présente les spectres XPS
déconvolués pour l'élément soufre (S 2p) obtenus pour ces deux électrodes. Dans les
deux cas, on note la présence d'espèces S2- associées à C0 9S S et de soufre lié à
l'oxygène (Na2S203). En effet, le pic 2p3/2 situé à 162,8 eV correspond probablement
67
à C0 9 S S, la position théorique de ce pic étant de 162,0 eV pour COS . D'autres
travaux rapportés dans la littérature présentent aussi des variations de la position de
ce pic jusqu'à 162,8 eV 75 ,76. On remarque que pour les deux électrodes, la quantité
des espèces S2- est beaucoup plus faible que celle du soufre lié à l'oxygène. On note
également que les quantités des deux espèces de soufre sont nettement supérieures à
la surface de l'électrode préparée après quatre heures. Le rapport des aires sous les
pics 2 P3/2 associés à C0 9S S est de 4,4, ce qui signifie que la quantité de C0 9S S à la
surface de la meilleure électrode est 4,4 fois plus grande que cel1e à la surface de
l'électrode préparée après 2 minutes. Cette analyse confirme l' hypothèse selon
laquelle le Triton X-IOO nuit à la formation du revêtement catalytique dans un
premier temps (aire sous le pic SI 2p3/2 très faible), mais après 4 heures sa présence
n'est plus défavorable. Un recuit à 200°C réalisé sur l'électrode la plus catalytique
n'améliore pas beaucoup son activité, au contraire de l'électrode préparée avec la
solution d'électrodéposition fraîchement préparée et ne contenant pas d'agent tensio
actif (voir Fig. 4.14).
1400
S (Na 2Sp3) l - - - - - - - . - - - - - - - - ,
S2- (COgS )
s
(a)
1200 -
Vi
S 1000
~
ëii
c::
'Q)
ë 800
S(Na2Sp)
1400 S2(Co S)
q 8
(b)
1200
Vi 1000
c.
u
~ 1
.~ 800 ~
.Q)
400 t..
t, ......... ~ ........../ j
200 ~ __ -L
175 170 165 160 155
Énergie de liaison (eV)
Figure 4.21 Spectres XPS déconvolués pour l'élément soufre (S 2p): (a)
électrode préparée après 2 minutes; (b) électrode préparée
après quatre heures. Les conditions de déposition sont
données à la Fig. 4.20.
137
Avec un substrat d' ITO verre, d'autres optimisations de cette méthode sont
envisageables, par exemple un autre type de lavage après l'électrodéposition afin
d'éliminer les réactifs résiduels à la surface du film catalytique. Il ne faudrait
cependant pas détruire l'adhérence du dépôt sur le substrat. Une autre optimisation
qui s'impose est le temps de recuit du film. Dans ce travail, le seul temps de recuit
utilisé a été de deux heures, mais des temps plus courts ou plus longs pourraient
varier l'activité catalytique du film. Aussi, la variation de la température de recuit
autour de 200°C pourrait penuettre d'obtenir une meilleure catalyse.
.,
-2 10-3 ~-
-4 10-3
-510-3 ~ 1
-1 -0,5 o 0,5
E (V vs Ag)
Même si en terme de courant, l'électrode préparée sur ITOplasliquc (ITO PET) avec la
méthode thiourée est supérieure, l'électrode préparée sur ITOvcrrc avec NaZSZ03 est
considérée la plus prometteuse pour une application en pile solaire en raison du
potentiel de réduction plus positif et surtout de sa stabilité électrochimique.
intéressante en terme de stabilité) dans une pile solaire sensibilisée par un colorant.
Ces évaluations ont été effectuées au Laboratoire de Photonique et Interfaces de
l'Institut des Sciences et Ingénierie Chimique de l'École Polytechnique Fédérale de
Lausanne, en Suisse. Il s'agit du laboratoire du réputé professeur Michaël Gratzel qui
a inventé ce type de pile solaire en 1990. Notre électrode a permis d'atteindre un
rendement de conversion de l'énergie lumineuse de 7%, en comparaison à 5,7% en
employant une électrode d'lTOplasliquc recouverte d'un film mince de Pt (électrode
toujours employée dans ce type de pile jusqu'à présent). Cette pile utilisait le couple
redox conventionnel rI!)- dissous dans le solvant méthoxy-propionitrile (MPN) ainsi
que le colorant RuLL'(NCSh, où L représente l'acide 2,2'bypyridyl-4,4'
dicarboxilique et L' la 4,4'-dinonyl-2,2'bipyridine. 11 ne s'agissait pas d'une pile de
configuration optimale, le but étant de comparer les deux matériaux de cathode.
Conclusion
manque à cette électrode préparée par voie chimique sur ITOplastiquc: la stabilité
mécanique et électrochimique. Cette raison fait que nos travaux ont par la suite été
orientés vers le développement d'autres méthodes de préparation de films de CoS.
Une autre méthode mise au point dans ce projet est l'électrodéposition du CoS à
partir de CoCb et de thiourée, jamais rapportée dans la littérature. Le premier
paramètre optimisé a été le potentiel de déposition. II a été observé que le dégagement
d' H2 devient plus important à partir de -1,4 V vs AgiAgCl (et aux potentiels plus
négatifs) sur le substrat d'ITOvcrrc. Le potentiel le plus favorable pour la déposition
d'un film catalytique a été de -1,0 V vs Agi AgCI. Les analyses XPS ont démontré
que la quantité d'oxygène augmente à la surface des films avec la quantité de CoCh
employé. Cela a été attribué majoritairement à la présence de CO(OH)2 formé
probablement dans la solution d'électrodéposition lors de l'ajustement du pH avec
NH 40H. L'XPS a aussi démontré que l'électrode préparée à partir de 5 mM CoCh
contient plus de CoS que celle préparée à partir de 4 mM CoCb. Lorsque la
concentration en CoCb augmente davantage (10 mM), la très grande quantité de
CO(OH)2 à la surface diminue de façon importante son effet catalytique. L'épaisseur
des dépôts augmente aussi de façon significative avec la concentration en CoCb, effet
observé par MEB. Les analyses MEB et EDX montrent que les films obtenus par
cette méthode ne sont pas uniformes; les micrographies montrent deux types de
surfaces: des dépôts cristallisés (constitués probablement de CO(OH)2) et une surface
plus lisse (constituée d'un mélange de CoS et de CO(OH)2). L'XPS et le MEB
montrent que l'épaisseur des films augmente aussi avec la concentration en thiourée.
La meilleure catalyse de l'électrode préparée avec 150 mM de thiourée a été
expliquée par la plus grande quantité de CoS en surface déterminée par XPS; l'EDX
confirme ce résultat. Pour des concentrations en thiourée plus grandes que 200 mM,
l'effet catalytique diminue beaucoup, probablement parce que la quantité de CO(OH)2
augmente à la surface des films (effet non vérifié cependant).
142
Les films obtenus par cette méthode sont trop minces pour être caractérisés par
ORX. Les films déposés pendant 10, 30 et 60 minutes ont été comparés par MEB et
EOX, et les résultats montrent que: (i) le film préparé pendant 10 minutes ne contient
presque pas de CoS; (ii) pour le film de 30 minutes, le substrat est complètement
recouvert et le fdm de 60 minutes est encore plus épais; (iii) le rapport CoiS
augmente pour le film de 60 minutes, pour les deux zones analysées, donc la quantité
de CO(OH)2 augmente en surface et l'activité catalytique.
Cette méthode de déposition est devenue plus intéressante lorsque des tests
furent réalisés sur ITOplastiquc. Les résultats démontrent que la performance de
l'électrode ITOPET - CoS dépend de la composition du substrat. Ainsi, le dopage de la
couche conductrice à l'argent favorise la déposition de cobalt métallique. Le potentiel
de déposition a été optimisé à -0,9 V vs AgiAgCl pour un substrat d' ITO PET dopé à
l'Au et le temps de déposition à 30 minutes. L'analyse EOX montre que les films ne
sont pas homogènes, le rapport CoiS variant d'un endroit à l'autre. La meilleure
catalyse a été obtenue avec le substrat d'lTOPET sans autre dopage métallique, mais
malheureusement ce substrat n'est plus disponible commercialement. 11 est
intéressant de constater que la cathode obtenue par cette méthode permet d'augmenter
le rendement d'une pile solaire sensibilisée par un colorant: 7% sans optimisation,
comparativement à 5,7% lorsqu'un film mince de platine est employé.
La dernière méthode mise au point dans le cadre de ce projet est une nouvelle
méthode d'électrodéposition, à base de thiosulfate de sodium. La série d'électrodes
préparées à différents potentiels de déposition montre que l'activité catalytique
augmente entre -1,0 V et -1,4 V vs Agi AgCl, puis diminue aux potentiels de
déposition plus négatifs. Cette diminution est causée probablement au fort
dégagement d'H2 qui diminue la qualité du dépôt. La quantité de CoS0 4 employé doit
être beaucoup plus faible que celle de Na2S203 afin de favoriser la réduction du
soufre colloïdal (libéré par Na2S203 en milieu acide) à la place des ions Co 2+ (Co 2+ +
143
2e-----t Coo) qui devront réagir avec les espèces S2- produites à l'électrode pour former
CoS. Les films les plus catalytiques sont ceux préparés avec 5 et 10 mM CoS0 4.
L'XPS a montré que cette série de films présente 2 espèces de soufre en surface, une
correspondant au CoS et l'autre étant lié à l'oxygène. Cette dernière espèce de S
traduit la présence de Na2S203 dont la quantité est plus grande pour 25 mM COS04;
cela explique la catalyse réduite de ce dernier film. L'espèce S2- correspondant au
CoS est en quantité plus élevée pour l'électrode préparée avec 10 mM CoS0 4 , donc il
y a plus de CoS à cette surface. Cette quantité étant très faible pour 5 mM, cela
signifie que le dépôt en couche mince n'est pas uniforme, ce qui est confinné par
EDX. Par ailleurs, une concentration de 10 mM en Na2S203 ne produit pas
suffisamment de soufre colloYdal qui doit être réduit, tandis qu'entre 50 et 300 mM,
les différences catalytiques sont moins marquées. L'électrode la plus reproductible est
celle préparée avec 100 mM Na2S203.
Des temps de déposition variés entre 1 minute et 2,5 minutes montrent que la
catalyse des films diminue en augmentant le temps de déposition. Pour les temps de 2
et 2,5 minutes, la catalyse est presque nulle. Cette tendance pourrait être expliquée
par le fait que les films plus épais sont plus résistif. Cependant, les films épais sont
opaques et donc moins intéressants pour notre application. Pour des temps de
déposition inférieurs à 1 minute, les films sont moins catalytiques et les résultats
moins reproductibles, donc le temps optimal de déposition est de 1 minute.
L'augmentation du temps de déposition à 10 minutes a permis d'analyser les dépôts
par DRX. Les résultats montrent que le film non-recuit est complètement amorphe,
tandis qu'un recuit sous vide à 200°C augmente la cristallinité. Un recuit à 350°C
pennet d'identifier le produit cristallin Co 9 SS, qui est proche de CoS. Un recuit à
200°C réalisé sur un film mince (1 minute) augmente beaucoup la catalyse, alors
qu'un recuit à 350°C la diminue passablement. L'analyse MEB de ce film montre une
agglomération des particules, mais cette morphologie ne peut expliquer à elle seule la
pauvre activité catalytique. La stabilité électrochimique du film recuit à 200°C est
144
Enfin, il sera intéressant de comparer les cathodes mises au point dans ce travail
(ITOplasliqucCOS: méthode thiourée vs ITOvcrrc-C09Ss: méthode thiosulfate) dans des
piles solaires sensibilisées par un colorant. Nous savons déjà que la méthode thiourée
permet de fabriquer des cathodes flexibles donnant un rendement de conversion de
146
7%. Pour ce faire, nous avons entrepris une collaboration avec le laboratoire du
professeur Gratzel en Suisse.
147
Bibliographie