Situation Économique Et Finqncière Du Sénégal (434645)

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AMBASSADE DE FRANCE AU SENEGAL

SERVICE ÉCONOMIQUE SENEGAL, CAP VERT, GAMBIE

Objet : Situation économique et financière du Sénégal


1. Eléments structurels
Si le Sénégal est la deuxième puissance économique en Afrique de l’Ouest francophone après la Côte
d’Ivoire, les indicateurs de développement humain du pays demeurent médiocres : au classement du
PNUD en matière d’IDH, une place de 170ème sur 188 en 2013 inchangée en 2014 soit une perte de 3 places
depuis 2009; plus de la moitié de la population vit avec moins de 3 USD par jour.
Le secteur primaire (16,2% du PIB, 50% de la population active) apparaît particulièrement vulnérable aux
aléas climatiques et à la volatilité des cours mondiaux. Aux côtés de la filière-clé de l’arachide, les autorités
souhaitent diversifier la production agricole en développant notamment l’activité le long du fleuve
Sénégal : riz, horticulture, cultures maraichères et canne à sucre.
Les activités secondaires (23,6% du PIB) sont fondées sur les mines d’or (1er produit d’exportation en 2016
hors carburants), les phosphates, le ciment, l’agroalimentaire, le BTP et l’extraction de sables titanifères,
zircon et ilménite.
Le secteur tertiaire (60,2% du PIB avec une part prépondérante pour les télécommunications) reste
dominé, hors télécommunications, par les activités informelles. Le tourisme connaît un certain regain en
particulier en Casamance où la France a levé ses conseils aux voyageurs de restriction de circulation et
avec le tourisme d’affaires à Dakar malgré la dégradation des infrastructures hôtelières sur la Petite Côte,
et une main d’œuvre insuffisamment formée.
En dépit d’une nette amélioration, le climat des affaires demeure perfectible (153ème sur 189 au
classement Doing Business 2016) notamment la lenteur des procédures administratives et l’accès au
financement des entreprises qui continuent d’obérer les dynamiques de croissance.
Le Plan Sénégal Emergent (PSE), cadre des interventions et politiques publiques, vise à accélérer la
croissance et à dynamiser l’emploi en prenant en compte les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) et en intégrant les Objectifs du Développement Durable (ODD). Le spectre des
actions portées par le PSE va de grands projets d’infrastructures : autoroutes, Train Express Régional (TER),
rénovation du réseau ferroviaire, à l’amélioration du climat des affaires, en passant par des programmes
sociaux (éducation, santé) et une stratégie ambitieuse pour parvenir à l’autosuffisance en riz. Lors du
groupe consultatif de février 2014, alors que les autorités sénégalaises recherchaient de nouveaux
financements à hauteur de 1 853 Mds XOF (2,8 Mds EUR), elles ont annoncé avoir obtenu 3729 Mds XOF
(5,7 Mds EUR) d’engagements.
Fort de cet appui international, le Sénégal doit parvenir à mobiliser des ressources budgétaires propres,
dans un contexte de finances publiques tendues et attirer des fonds privés, notamment via les PPP, afin
de maitriser l’endettement public.
2. Conjoncture économique
Après la période 2008 - 2013 de croissance économique faible et irrégulière (2,5% par an en moyenne)
intégralement absorbée par la croissance démographique et se traduisant par une érosion du revenu par
habitant (1060 USD en 2014, inférieur au niveau de 1960 en dollars constants), l’économie sénégalaise a
initié, en 2014, avec 4,3%, ce que l’on peut qualifier a posteriori de rupture dans la trajectoire de
croissance car confirmée avec 6,5% en 2015 et 6,6% en 2016 et une prévision de 6,8% pour 2017. Cette

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embellie essentiellement due à une bonne gestion des retombées de la chute des cours du pétrole dans
le secteur électrique et surtout aux premières retombées de la mise en œuvre du PSE.
L’accélération de la croissance s’appuie sur des conditions climatiques et un environnement conjoncturel
favorables, mais aussi sur les politiques publiques et les investissements dans la production agricole
(autosuffisance en riz et exportations) et la progression de l’activité industrielle s’explique par un meilleur
accès à l’énergie et à l’électricité grâce à la baisse du cours du pétrole et une capacité énergétique en forte
progression avec la mise en service de centrales thermiques et photovoltaïques.
En 2015, outre une bonne pluviométrie qui a contribué à une augmentation de 31% de la production
agricole, cette croissance s’est appuyée sur une hausse de la production du secteur primaire et industriel
(i) avec la montée en puissance de l’exploitation par Grande Côte Opérations de sables titanifères (co-
entreprise entre Eramet et MDL), (ii) avec la relance des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) et les
nouvelles exploitations de phosphates dans les régions de Matam et de Thiés (iii) avec la mise en
production du troisième cimentier Dangote et (iv) avec le renforcement des surfaces emblavées de canne
à sucre et la modernisation et l’extension de l’outil industriel de production de sucre de la Compagnie
Sucrière Sénégalaise (CSS) propriété de la famille Miram.
Le FMI a maintenu les prévisions de croissance de 6,6% en 2016, et insiste sur la nécessité de poursuite
des réformes structurelles susceptibles de rendre durable et soutenu le niveau de croissance, en
particulier concernant le secteur de l’énergie, l’efficacité des investissements publics (tel que le comité
national d’évaluation des projets d’investissements publics, le délai de passation des marchés publics et
la restructuration des entreprises publiques en difficulté (Sénégal Airlines, Sunéor, Train Dakar-
Bamako…)), la gestion de la dette et de la trésorerie.
Les échanges extérieurs se caractérisent d’une part, par une baisse des importations en valeur de 1,8% en
2016, après une hausse de 4% en 2015 et d’autre part par une hausse de 2,1% des exportations, après un
accroissement de 13,3% en 2015.
3. Finances publiques
L’année 2016 a été marquée par la poursuite de ces efforts de consolidation des recettes orientés vers un
meilleur recouvrement des services fiscaux. Les recettes fiscales devraient atteindre 1779 Mds XOF en
2016, en hausse de 11,4%, en conformité avec les objectifs de la LFR, contre 1721 Mds XOF prévus par la
LFI 2016. Cette exécution budgétaire doit conduire au respect de l’engagement de déficit public à 4,2%.
Pour 2017, le budget défini en LFI s’élève à 3248,1 Mds XOF en hausse de 11,1% par rapport à la LFI 2016.
Le déficit public est estimé à 3,8% du PIB. En ce qui concerne les ressources, la LFI 2017 prévoit une
augmentation de 15,4% des recettes fiscales (1 986 Mds XOF) par rapport à la LFI 2016 et de 11,6% par
rapport à la LFR 2016. S’agissant des dépenses, elles se composent de dépenses courantes (1343 Mds XOF)
qui font l’objet de rationalisation, de dépenses d’investissement (1225 Mds XOF) totalement consacrées
à la mise en œuvre du PSE. Le service de la dette progresserait de 14,2% pour atteindre 680 Mds XOF.
4. Relations avec la communauté financière internationale
4.1. FMI
Le Sénégal s’est engagé depuis juin 2015 dans un nouveau programme ISPE (Instrument de Soutien à la
Politique Economique), dont la 3ème revue a été faite en août 2016, avec le FMI pour la période 2015-2017.
Ce nouveau programme attachera plus d’importance aux réformes et à la mise en adéquation des priorités
et des moyens aux objectifs du PSE. Lors de la dernière revue du précédent programme, qui a couvert la
période 2012-2014, le FMI avait indiqué que la mise en œuvre des réformes structurelles, nécessaires pour
l’atteinte des objectifs du PSE, s’avère plus lente que prévue. Le FMI a insisté en particulier sur la

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nécessaire réforme du secteur de l’énergie (électricité, raffinage) qui pèse lourdement sur les finances
publiques et l’activité économique ainsi que sur la rationalisation des agences publiques qui gèrent une
part importante des fonds de manière opaque le plus souvent. En outre, le FMI a identifié quelques points
faibles de l’administration en matière de gestion des investissements; ce qui a donné lieu à une mission
d’assistance technique qui a permis de dresser un plan de réorganisation du ministère de l’économie, des
finances et du plan aujourd’hui mis en œuvre. Avec ce nouveau programme, les autorités sénégalaises
espèrent donc lever les verrous au développement socio-économique du pays.
Le Sénégal, classé pays à faible risque d’endettement, n’est plus contraint depuis septembre 2015 à des
règles ou à des plafonds d’endettement concessionnels ou non mais gère sa politique de dette au travers
de ses engagements budgétaires et d’une trajectoire à terme des niveaux globaux d’endettement.
4.2. Banque mondiale
Fin décembre 2015, l’encours de crédit de l’AID au Sénégal atteignait 1121 MUSD dont 732 MUSD non
décaissés. En 2015, quatre nouveaux financements ont été approuvés : 105 MUSD dans le secteur de
l’assainissement ; 50 MUSD dans le secteur du transport et 50 MUSD dans le cadre du programme de
soutien à la croissance économique. La SFI dispose au Sénégal d’un portefeuille d’investissements et prêts
estimé à 100 MUSD.
4.3. Union Européenne
L’enveloppe A du 10ème FED était dotée de 317 MEUR sur la période 2008-2013 et avait été complétée
par une enveloppe B destinée aux dépenses d’urgence de 23 MEUR. Le 11ème FED doté d’une enveloppe
de 347 MEUR dont 200 MEUR pour 2014-2017 permet à l’UE de maintenir son rang parmi les principaux
bailleurs du pays : 4ème bailleur derrière la France, la Banque Mondiale et les Etats-Unis.
Les dotations de ce 11ème FED ciblent principalement le développement agricole et la sécurité alimentaire
(105 MEUR), le secteur de l’eau et de l’assainissement (65 MEUR), la gouvernance démocratique (20
MEUR). Le reste, soit 10 MEUR, sera consacré à diverses opérations d’assistance technique.

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