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Maladies hydriques

Information Générale

Les maladies hydriques sont n'importe quelles maladies causées par la consommation d'eau contaminée
par des fèces animales ou humaines, qui contiennent des microorganismes pathogènes.

La pleine image des maladies associées à l'eau est complexe pour un grand nombre de raisons. Sur la
dernière décennie, l'image des problèmes de santé relative à l'eau est devenue de plus en plus vaste,
avec l'émergence de nouvelles maladies d'infection relatives à l'eau et la réémergence de certaines déjà
connues. Des données sont disponibles pour certaines maladies relatives à l'eau et l'hygiène (qui
incluent la salmonelle, le choléra, la shigellose), mais pour d'autres telles que la malaria, la
schistosomiase ou les infections les plus modernes telles que la légionellose ou les SRAS des analyses
doivent encore être effectuées.

Le poids de plusieurs groupes de maladies peut seulement en partie être attribué à l'eau. Même où l'eau
joue un rôle essentiel dans l'écologie des maladies, il peut être difficile d'évaluer l'importance relative
des composants aquatiques sur les écosystèmes locaux.

Maladies relatives à l'eau:

Anémie

Arsenicisme

Ascaridiase

Botulisme

Campylobactériose

Choléra

Cryptosporidiose

Toxines cyanobactérielles

Dengue

Diarrhée

Dracunculose

Fluorose
Lambliase

Hépatites

Infection ankylostome

Encéphalite Japonaise

Empoisonnement au plomb

Légionellose

Leptospirose

Filariose lymphatique

Malaria

Malnutrition

Méthémoglobinémie

Onchocercose

Polio

Teigne

Gale

Schistosomiases

Trachome

Trichocéphalose

Typhoïde

La dimension du problème

Dans les pays en développement, quatre cinquième de toutes les maladies sont causées par les maladies
hydriques, où la diarrhée est la principale cause de la mort des enfants.
L'image globale de l'eau et la santé a une forte dimension locale avec près de 1.1 billions de personnes
encore n'ayant pas d'accès à des sources améliorées en eau potable et près de 2.4 billions à une hygiène
adéquate. Aujourd'hui, il est évident que les maladies dues à l'eau ou à l'hygiène expliquent environ
2,213,000 morts tous les ans et une perte annuelle de 82,196,000 d'années de vie corrigée du facteur
invalidité (DALY) (R. Bos, Déc.. 2004).

L'OMS estime que, dans le monde, plus de 2 billions de personnes sont infectées par les schistosomiases
et les helminthes transmis par le sol dont 300 millions souffrent de graves maladies dues à cela.

La Malaria tue plus d'un million de personnes partout dans le monde chaque année, et un grand
pourcentage de ceux-ci ont moins de cinq ans, principalement au Sahara dans le Sud de l'Afrique. En
2001, l'ampleur globale estimée de la malaria s'élève à 42.3 millions de DALY, constituant 10 % de toutes
les maladies en Afrique. La malaria provoque au moins 396.8 millions de cas de maladies aigues tous les
ans. Les femmes enceintes sont le principal groupe d'adulte à risque. En tant qu'un des problèmes
majeurs de la santé publique dans les pays tropicaux, on estime que la malaria a réduit la croissance des
pays africains de 1.3 % chaque année au cours des 30 dernières années (*).

Un estimation de 246.7 millions de personnes sur Terre sont infectées par les schistosomiases, dont 20
millions souffrent de conséquences sévères d'infection, tandis que 120 millions souffrent de symptômes
bénins. 80% des transmissions ont lieu dans en Afrique au sud du Sahara (*).

La diarrhée se produit partout dans le monde et cause 4% du taux de mortalité et 5% d'incapacité.

Seul au Bangladesh, environ 35 millions de personnes sont exposées, sur des bases quotidiennes, à des
niveaux élevés en arsenic dans l'eau eau potable, qui menacera finalement leur santé et raccourcira leur
espérance de vie.

Après le Tsunami en Asie, le dimanche 26 décembre 2004, les gens font face à la menace de maladies
hydriques, liées aux inondations, telles que la shigellose, le cholera, l'hépatite A, la leptospirose, la fièvre
typhoïde, la malaria et la dengue.

Source 'Global Water Supply and Sanitation Assessment 2000 Report', section 2.2, OMS 2000
Transmission

Les maladies hydriques s'étalent par la contamination des systèmes de distribution d'eau potable par
l'urine et les fèces des personnes ou animaux infectés.

Ceci est susceptible de se produire où les systèmes d'eau potable publics et privés puisent leur eau
depuis l'eau de surface (pluie, ruisseaux, rivières, lacs etc.), qui peut être contaminée par des personnes
ou des animaux infectés. L'écoulement des décharges, des eaux usées, des eaux industrielles ou
résidentielles peut parfois contaminer les eaux de surface.

Ceci a été la cause de nombreuses manifestations dramatiques de maladies fécale-oral telles que le
choléra et la typhoïde. Cependant, il existe de nombreux chemins possibles par lesquels les matières
fécales (faeces) peuvent atteindre la bouche (mouth), par exemple sur les mains (hands) ou sur la
nourriture (food) contaminée. En général, la nourriture contaminée est le chemin le plus courant par
lequel les personnes sont contaminées.

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Maladies hydriques

Information Générale

Les maladies hydriques sont n'importe quelles maladies causées par la consommation d'eau contaminée
par des fèces animales ou humaines, qui contiennent des microorganismes pathogènes.

La pleine image des maladies associées à l'eau est complexe pour un grand nombre de raisons. Sur la
dernière décennie, l'image des problèmes de santé relatif à l'eau est devenu de plus en plus vaste, avec
l'émergence de nouvelles maladies d'infection relatives à l'eau et la réémergence de certaines déjà
connues. Des données sont disponibles pour certaines maladies relatives à l'eau et l'hygiène (qui
incluent la salmonelle, le choléra, la shigellose), mais pour d'autres telles que la malaria, la
schistosomiase ou les infections les plus modernes telles que la légionellose ou les SRAS des analyses
doivent encore être effectuées.
Le poids de plusieurs groupes de maladies peut seulement en partie être attribué à l'eau. Même où l'eau
joue un rôle essentiel dans l'écologie des maladies, il peut être difficile d'évaluer l'importance relative
des composants aquatiques sur les écosystèmes locaux.

Maladies relatives à l'eau:

Anémie

Arsenicisme

Ascaridiase

Botulisme

Campylobactériose

Choléra

Cryptosporidiose

Toxines cyanobactérielles

Dengue

Diarrhée

Dracunculose

Fluorose

Lambliase

Hépatites

Infection ankylostome

Encéphalite Japonaise

Empoisonnement au plomb

Légionellose

Leptospirose

Filariose lymphatique

Malaria
Malnutrition

Méthémoglobinémie

Onchocercose

Polio

Teigne

Gale

Schistosomiases

Trachome

Trichocéphalose

Typhoïde

La dimension du problème

Dans les pays en développement, quatre cinquième de toutes les maladies sont causées par les maladies
hydriques, où la diarrhée est la principale cause de la mort des enfants.

L'image globale de l'eau et la santé a une forte dimension locale avec près de 1.1 billions de personnes
encore n'ayant pas d'accès à des sources améliorées en eau potable et près de 2.4 billions à une hygiène
adéquate. Aujourd'hui, il est évident que les maladies dues à l'eau ou à l'hygiène expliquent environ
2,213,000 morts tous les ans et une perte annuelle de 82,196,000 d'années de vie corrigée du facteur
invalidité (DALY) (R. Bos, Déc.. 2004).

L'OMS estime que, dans le monde, plus de 2 billions de personnes sont infectées par les schistosomiases
et les helminthes transmis par le sol dont 300 millions souffrent de graves maladies dues à cela.

La Malaria tue plus d'un million de personnes partout dans le monde chaque année, et un grand
pourcentage de ceux-ci ont moins de cinq ans, principalement au Sahara dans le Sud de l'Afrique. En
2001, l'ampleur globale estimée de la malaria s'élève à 42.3 millions de DALY, constituant 10 % de toutes
les maladies en Afrique. La malaria provoque au moins 396.8 millions de cas de maladies aigues tous les
ans. Les femmes enceintes sont le principal groupe d'adulte à risque. En tant qu'un des problèmes
majeurs de la santé publique dans les pays tropicaux, on estime que la malaria a réduit la croissance des
pays africains de 1.3 % chaque année au cours des 30 dernières années (*).

Un estimation de 246.7 millions de personnes sur Terre sont infectées par les schistosomiases, dont 20
millions souffrent de conséquences sévères d'infection, tandis que 120 millions souffrent de symptômes
bénins. 80% des transmissions ont lieu dans en Afrique au sud du Sahara (*).

La diarrhée se produit partout dans le monde et cause 4% du taux de mortalité et 5% d'incapacité.

Seul au Bangladesh, environ 35 millions de personnes sont exposées, sur des bases quotidiennes, à des
niveaux élevés en arsenic dans l'eau eau potable, qui menacera finalement leur santé et raccourcira leur
espérance de vie.

Après le Tsunami en Asie, le dimanche 26 décembre 2004, les gens font face à la menace de maladies
hydriques, liées aux inondations, telles que la shigellose, le cholera, l'hépatite A, la leptospirose, la fièvre
typhoïde, la malaria et la dengue.

Source 'Global Water Supply and Sanitation Assessment 2000 Report', section 2.2, OMS 2000

Transmission

Les maladies hydriques s'étalent par la contamination des systèmes de distribution d'eau potable par
l'urine et les fèces des personnes ou animaux infectés.

Ceci est susceptible de se produire où les systèmes d'eau potable publics et privés puisent leur eau
depuis l'eau de surface (pluie, ruisseaux, rivières, lacs etc.), qui peut être contaminée par des personnes
ou des animaux infectés. L'écoulement des décharges, des eaux usées, des eaux industrielles ou
résidentielles peut parfois contaminer les eaux de surface.
Ceci a été la cause de nombreuses manifestations dramatiques de maladies fécale-oral telles que le
choléra et la typhoïde. Cependant, il existe de nombreux chemins possibles par lesquels les matières
fécales (faeces) peuvent atteindre la bouche (mouth), par exemple sur les mains (hands) ou sur la
nourriture (food) contaminée. En général, la nourriture contaminée est le chemin le plus courant par
lequel les personnes sont contaminées.

Les germes des fèces peuvent entraîner des maladies même par léger contact. La contamination peut se
produire à cause des eaux en crue, du ruissellement de l'eau des décharges, des eaux usées...

La figure ci-dessus montre le chemin fèces-oral de transmission des maladies.

Le seule moyen de casser la transmission continue est d'améliorer le comportement hygiénique des
hommes et de leur fournir certains besoins: eau potable, équipement de bains et de lavage et
l'assainissement. La transmission de la malaria est facilitée lorsqu'un grand nombre de personnes
dorment à l'extérieure par temps chaud, ou dorment dans leur maison sans protection contre les
moustiques (flies) envahissants. Les moustiques de la malaria, des simulies tropicaux. Les
schistosomiases peuvent tous être contrôlés avec un drainage efficace parce qu'ils dépendent tous de
l'eau pour accomplir leur cycle de vie.

Cliquez-ici pour plus d'informations concernant la contagion par des microorganismes pathogènes.

Prévention

L'eau propre est un préalable pour réduire la diffusion des maladies hydriques. On reconnaît bien que la
prédominance des maladies hydriques peut être considérablement réduite par la fourniture d'eau
potable propre et l'élimination sûre des fèces.

L'eau est désinfectée pour tuer tous les pathogènes pouvant être présent dans les approvisionnements
en eau et pour empêcher leur développement dans les systèmes de distribution. La désinfection est
alors utilisée pour empêcher la croissance des organismes pathogènes et pour protéger la santé
publique et le choix du désinfectant dépend de la qualité de l'eau individuelle et du système
d'approvisionnement en eau.

Sans désinfection, le risque des maladies hydriques augmente.

Les deux méthodes les plus courantes pour tuer les microorganismes dans l'approvisionnement en eau
sont: l'oxydation avec des produits chimiques tels que le chlore, le dioxyde de chlore ou l'ozone, et
l'irradiation par radiation UV.

Les maladies hydriques comme le choléra ont des conséquences directes et dramatiques sur les enfants,
et les familles les plus vulnérables, » souligne Marc Vincent, Représentant de l’UNICEF en Haiti. « Le
choléra peut tuer en quelques heures un enfant malnutri ou vivant dans une localité sans capacité de
prise en charge. « 109,423 Enfants de moins 5 ans ont été recensés parmi les cas suspects de choléra
depuis 2010. 754 en sont décédés. [1]

En partenariat avec le Gouvernement haïtien et de nombreux acteurs, l’UNICEF lutte contre les maladies
d’origine hydrique dont le choléra, en améliorant l’accès à l’eau, à l’assainissement et aux services de
santé pour les enfants haïtiens et leurs familles. Cette année la Journée mondiale de la santé coïncide
avec le lancement du Plan de la Réponse Humanitaire dont l’objectif est de mobiliser US$193.8 millions
pour répondre aux besoins d’urgence en Haiti. L’UNICEF saisit cette occasion pour encourager le
Gouvernement haïtien, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale, à redoubler leurs efforts
afin de protéger les enfants d’Haiti des souffrances que les maladies évitables, tel le choléra, leur inflige
chaque jour.

Parmi les conséquences néfastes des maladies hydriques sur les enfants on peut citer:

1) L’affaiblissement physique – rendant l’enfant plus vulnérable aux autres maladies et à la malnutrition.

2) L’absence scolaire – résultant de la maladie qui a un impact sur la performance scolaire de l’enfant,
notamment en cas de maladies fréquentes.

3) L’impact social et économique – dérivant de la maladie ou du décès d’un parent. Lorsqu’un parent est
affecté, les enfants ne peuvent parfois pas aller à l’école ce qui est due à la diminution des moyens de la
famille, la charge des tâches domestiques et le besoin d’accompagner le parent malade.
4) En cas de choléra, la stigmatisation de l’enfant et de sa famille peut être durable et pénaliser le
développement normal de l’enfant au sein de sa communauté.

La situation est préoccupante mais des progrès sont en cours

Le taux de mortalité infantile des enfants de moins de cinq ans a connu une baisse constante au cours
des 15 dernières années. Au niveau national deux ménages sur trois ont maintenant accès à l'eau
potable, et une sur trois bénéficie d’installations sanitaires améliorées. Et, malgré les nombreux défis,
des gains importants ont été faits contre le choléra au cours des trois dernières années : De 101,354 cas
suspects en 2012, à 29.078 en 2014 et 36.045 en 2015. L'objectif à court terme du ‘Plan national
élimination du choléra’ a donc été atteint, avec moins de 50.000 cas en 2015. Ces progrès dans le
contrôle du choléra ont été possibles grâce au mécanisme de coordination, de surveillance, d'alerte et
d'intervention mis en place depuis mi-2013. Mais, trop d'enfants continuent de souffrir et de mourir. En
2015, environ 21 pour cent des cas suspects de choléra était âgé de moins de 5 ans, et 38 pour cent de
moins de 18 ans.

« Les maladies hydriques dont le choléra sont évitables. » insiste M. Vincent. « Nous devons permettre
aux enfants et à leurs familles de se protéger. L’information sur les moyens de prévention, l’accès à
l’eau, l’assainissement et les services de santé sont essentiels. « Dans le cadre du Plan de la Réponse
Humanitaire 2016, US$ 20.3 sont demandés pour la lutte contre le choléra. Mobiliser ces fonds
représentera un pas décisif pour la santé des enfants en Haiti.

ÉCONOMIE

Les personnes (spécialement les femmes dans certains pays) doivent aller chercher l’eau au lieu de
travailler.

Certaines activités productives (notamment l’agriculture) ne peuvent pas fonctionner sans accès à l’eau.

Effets économiques et sociaux

Lorsque l’eau provient de points d’eau améliorés et plus accessibles, les gens passent moins de temps et
font moins d’efforts pour la collecter, ce qui libère leur productivité pour d’autres choses. Il peut aussi
en résulter une plus grande sécurité au niveau personnel en réduisant le besoin de faire des
déplacements longs et risqués pour aller chercher de l’eau. L’amélioration des points d’eau implique
aussi une baisse des dépenses de santé en faisant baisser la probabilité de tomber malade et de devoir
assumer des frais de santé ; il est alors plus facile de maintenir la productivité économique.
Lorsque les enfants sont particulièrement exposés au risque de maladies d’origine hydrique, l’accès à
des points d’eau améliorés peut leur donner une meilleure santé, épargner le temps passé à aller
cherche de l'eau et ainsi améliorer la fréquentation scolaire, avec des conséquences positives à long
terme sur leur vie.

Défis

Le changement climatique, la pénurie croissante de l’eau, la croissance et l’évolution démographiques


ainsi que l’urbanisation posent déjà des problèmes pour les systèmes d’alimentation en eau. D’ici 2025,
la moitié de la population mondiale vivra dans des régions soumises au stress hydrique. Le recyclage des
eaux usées, pour récupérer des nutriments ou de l’énergie, devient une stratégie importante.

De plus en plus, les pays utilisent les eaux usées pour l’irrigation et le phénomène concerne 7% des
terres irriguées dans les pays en développement. Cette pratique peut entraîner des risques sanitaires qui
doivent être pris en compte, elle présente de multiples avantages permettant notamment d'augmenter
la production de denrées alimentaires.

Les options pour l’obtention de l’eau de boisson et des eaux d’irrigation continueront d’évoluer et
dépendront de plus en plus des eaux souterraines et de nouvelles sources d’approvisionnement, dont
les eaux usées. Le changement climatique entraînera de plus grandes fluctuations dans la collecte des
eaux pluviales. La gestion de l’ensemble des ressources hydriques devra être améliorée pour garantir la
quantité et la qualité de l’approvisionnement.

Ampleur du déficit d’assainissement

1. Déficit dans la population mondiale

Lorsqu’elles disposent des capacités financières nécessaires, les sociétés intègrent

l’assainissement dans leur cycle technique de l’eau. Le coût des installations reste prohibitif pour

un grand nombre de pays.


En 2010, 2,6 milliards de personnes n’ont pas accès à des infrastructures d’assainissement1

qui

garantissent une protection minimale de l’eau consommée dans la suite du cycle par la

population, soit un taux de 39 % de la population mondiale. C’est l’assainissement de base. Il

correspond à « l’accès à un système d’évacuation des excreta amélioré, ce qui inclut les

connexions à un système d’égout, à une fosse septique, à une latrine à siphon hydraulique à fosse

simple ou à fosse améliorée ventilée. En revanche, ne font pas partie des systèmes améliorés les

latrines publiques ou partagées, les latrines à ciel ouvert (cas de nombreuses latrines à fosse

simple), les latrines à seau et bien évidemment la défécation en plein air »2

En considérant l’accès à des toilettes privées installées à proximité d’une arrivée d’eau courante,

constituant des conditions d’hygiène fortement souhaitables, ce déficit atteint 4 milliards de

personnes, soit 61 % de la population mondiale.


2. Déficit par pays

Dans le monde, l’accès à l’assainissement de base est fortement variable. La carte n°1, présentant

la couverture de l’assainissement de base en 2004, montre que les pays développés (Europe,

Amérique du Nord, Australie, Japon) sont généralement couverts par un réseau d’assainissement

complet, permettant l’évacuation et le traitement des eaux usées. À l’opposé, les pays moins

développés (Afrique, Asie, Amérique latine) présentent des taux d’équipement beaucoup plus

faibles. Les pays les plus défavorisés – dont le taux de couverture en assainissement est inférieur

à 25 % des foyers – sont situés en Afrique subsaharienne (Niger, Burkina Faso, Somalie,

Éthiopie, etc.) et quelques uns en Asie (Afghanistan, Cambodge, Laos).

13Sur la carte n°2, présentant le produit intérieur brut par habitant (PIB) en 2007, le même clivage

apparaît entre pays développés avec les PIB les plus élevés et pays en développement avec les

PIB les plus faibles.

Une corrélation peut donc être établie entre PIB et couverture de l’assainissement de base. Ainsi,
la plupart des pays affichant des PIB inférieurs à 3 000 dollars possèdent une couverture en

assainissement inférieure à 50 %. Tous les pays avec un PIB supérieur à 30 000 dollars

présentent une couverture en assainissement supérieure à 90 %.

Comme pour les soins médicaux, la nourriture et l’eau potable, l’accès à l’assainissement est

marqué par le fossé économique qui sépare les pays du Nord et ceux du Sud.

Carte 1 : Couverture de l’assainissement de base (2004)

(Source : © OMS)

Carte 2 : Produit intérieur brut par habitant (2007)14

CONSÉQUENCES DU DÉFICIT D’ASSAINISSEMENT

A. Conséquences sanitaires

Un système d’assainissement assure en premier lieu l’évacuation des excréments et des urines.

En l’absence de telles infrastructures, les déjections humaines restent à proximité des lieux de

vie. Au-delà des gênes évidentes occasionnées par les odeurs, l’absence de système
d’assainissement a des conséquences sanitaires directes : le développement de maladies liées à

l’eau, les maladies hydriques.

1. Maladies hydriques

À l’échelle mondiale, l’impact des maladies hydriques, en général de type diarrhéique, est

considérable. Dans les pays développés, les épidémies de gastro-entérites sont régulières mais les

symptômes sont limités dans leurs effets et leur durée. Il faut considérer que les populations « à

risque » des pays en développement sont fragilisées par la malnutrition, le manque d’eau potable

et le faible accès aux soins hospitaliers. Chaque année, 2 millions de personnes meurent de

maladies diarrhéiques, dont 90 % d’enfants de moins de cinq ans (soit 5 000 enfants par jour). 88

% de ces maladies sont liées aux problèmes de qualité de l’eau, d’assainissement et au manque

de salubrité et d’hygiène.

Une maladie hydrique est provoquée par l’ingestion ou le contact avec une eau insalubre, en
particulier lorsqu’elle a été contaminée par des déjections. En effet, de nombreux organismes

responsables de maladies chez l’Homme passent une partie de leur cycle de vie dans les

excréments et urines humaines ou animales. Ces organismes sont pour la plupart

microscopiques.

Maillon essentiel des écosystèmes, les micro-organismes peuvent être des producteurs primaires

(ayant la capacité d’utiliser la matière inorganique pour se développer) ou des recycleurs

(consommant la matière organique des végétaux ou animaux morts et participant ainsi au

recyclage des éléments constitutifs de la vie : carbone, azote, etc.).

Parmi les micro-organismes résidant dans les matières fécales, certains sont pathogènes.

Lorsqu’ils sont ingérés ou pénètrent d’une autre façon dans l’organisme, ils sont responsables de

maladies. La contamination peut avoir lieu de différentes façons3

- consommation d’une eau contaminée par des matières fécales ;


- contact des mains sales avec la bouche ;

- fertilisation des terres agricoles avec des eaux d’égouts ;

- contamination par un hôte intermédiaire (exemple : le moustique) ;

- pénétration au travers de la peau.

2. Micro-organismes responsables des maladies hydriques

Les organismes responsables de maladies sont de différents types. Par ordre croissant de taille se

succèdent les virus, les bactéries, les champignons, les protozoaires et les vers. Des exemples

sont décrits succinctement pour chaque catégorie4

. Les premiers moyens de prévention face à ces

maladies sont dans tous les cas un système d’assainissement et une hygiène stricte autour de

l’eau de consommation.

17Virus

Cette catégorie constitue la forme la plus simple d’organisme pathogène. Le virus est constitué
d’au moins une coque (appelée capside) qui enferme son ADN ou ARN, structures chimiques

constituant l’identité génétique. Pour se reproduire, les virus infectent une cellule et s’y

multiplient. Les virus véhiculés dans les eaux usées sont responsables en grande partie des

gastro-entérites.

- Poliovirus

Maladie associée : poliomyélite

Épidémiologie : éradiquée à 99 % depuis 1988, son incidence est passée de 350 000 cas en

1988 à 500 cas en 2011. Présente dans 125 pays il y a 20 ans, elle était endémique dans

quatre pays en 2008 (Afghanistan, Inde, Nigeria Pakistan). Mais en 2010, une flambée

épidémique a atteint au moins 130 personnes au Tadjikistan.

Prévention et traitement : vaccination, pas de traitement.

- Rotavirus
Maladie associée : gastro-entérite

Épidémiologie : principale cause de mortalité infantile dans le monde, le Rotavirus est à

l’origine du décès d’un demi-million d’enfants de moins de cinq ans par an. Des épisodes

épidémiques sont réguliers dans le monde entier (épisode hivernal systématique), mais le

plus grand nombre de décès ont lieu en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est.

Prévention et traitement : pas de traitement antiviral spécifique. L’immunité acquise après

la contamination est efficace uniquement contre le spécimen (sérotype) responsable de la

contamination. Deux vaccins disponibles.

- Norovirus

Maladie associée : gastro-entérite

Epidémiologie : c’est l’agent qui occasionne le plus de gastro-entérites, souvent d’origine

alimentaire, toutes classes d’âge confondues. Il est très actif à l’échelle mondiale. 90 % des

adultes auraient déjà été contaminés par le Norovirus.


Prévention et traitement : ni antiviral, ni vaccin ; contrôle nécessaire des fruits de mer crus.

b. Bactéries

Les bactéries constituent la forme d’organismes responsables de maladies hydriques qui a été

identifiée en premier par Louis Pasteur. Ce sont des organismes unicellulaires dont le matériel

génétique n’est pas protégé par une coque. Les bactéries présentent la particularité de pouvoir se

développer dans tous les milieux. Cette caractéristique, appelée ubiquité bactérienne, implique

leur présence dans tous les écosystèmes. Un grand nombre de bactéries vivent en symbiose avec

notre organisme et participent notamment au processus de digestion des aliments. Une faible

proportion du monde bactérien est pathogène (environ 3 %). La capacité d’adaptation des

bactéries aux milieux hydriques facilite leur survie dans les eaux usées.

- Escherichia coli

Maladies associées : gastro-entérites, infections urinaires, méningites, septicémies


Epidémiologie : cette bactérie intestinale très commune est majoritairement sans danger

mais il existe des formes pathogènes (telle que Escherichia coli entérohémorragique). Sa

présence dans l’eau, lorsqu’elle est détectée en grande quantité, indique la contamination

potentielle de l’eau par des bactéries plus virulentes, comme Salmonella typhi ou Shigella

dysenteriae, respectivement responsables du typhus et de la dysenterie bactérienne.

Prévention et traitement : cuisson à plus de 70 °C des viandes.

- Leptospira interrogans

Maladie associée : leptospirose 21

Epidémiologie : 500 000 cas sévères par an dans le monde, avec un taux de mortalité

supérieur à 10 % ; principalement dans les zones chaudes et humides d’Asie, d’Afrique et

d’Amérique latine, également dans les cours d’eau des régions tempérées (les rongeurs

sont des hôtes intermédiaires par le biais de leur urine) ;

Prévention et traitement : vaccin (contre une seule souche), lutte contre l’exposition
professionnelle, information près des lieux de baignade, contrôle des eaux.

- Vibrio cholerae

Maladie associée : choléra

Épidémiologie : épidémies régulières dans les pays en développement. Le nombre de cas

annuel est en constante augmentation ces dernières années (190 130 cas notifiés en 2008,

dont 5143 mortels). Toutefois, le bilan véritable de la maladie pourrait se chiffrer à 3-5

millions de cas et 100 000-120 000 décès par an (OMS)5

. Ainsi, il y a eu en Haïti entre

octobre 2010 et avril 2012 plusieurs centaines de milliers de cas et plus de 7 000 décès.

Prévention et traitement : plusieurs vaccins disponibles, mais avec un prix de 20 dollars la

dose et une efficacité de six mois à un an, ils sont inaccessibles aux populations les plus

pauvres.

c. Champignons
Les champignons sont des organismes dont la reproduction s’effectue par spores. Ils se

nourrissent par absorption et sont dépourvus de chlorophylle. Ces organismes sont en grande

partie pathogènes et infectent plantes et animaux. Chez les plantes, ce sont les principaux

responsables de maladies telles que le mildiou. En revanche, une partie des champignons

entretient une relation symbiotique avec les plantes ; sur les racines, elle participe en particulier à

une bonne absorption de l’eau. Chez les animaux, les maladies causées par les champignons sont

appelées mycoses. Tout comme les bactéries, ils dégradent la matière organique et participent au

recyclage des éléments nutritifs. Parmi les centaines de milliers d’espèces identifiées sur Terre,

environ cinquante provoquent une maladie chez l’être humain.

- Aspergillus fumigatus

Maladie associée : aspergillose (affection des poumons, nocive si le système immunitaire

est affaibli).
Épidémiologie : champignon présent dans les matières organiques en décomposition au

niveau des canalisations inusitées ou des bras morts. Ses spores sont transportées dans

l’air, puis inhalées.

Prévention et traitement : contrôle des canalisations et des dispositifs de filtration d’air,

traitements.

d. Protozoaires

Les protozoaires sont des organismes constitués d’une seule cellule et dotés d’un noyau. Ils sont

pour la plupart capables de se déplacer et peuvent parasiter l’intestin grêle. Seuls vingt genres de

protozoaires sont responsables de maladies humaines mais, à l’échelle mondiale, leur impact est

considérable.

- Giardia lamblia

Maladie associée : giardiase (infection intestinale avec troubles digestifs)

Épidémiologie : distribution mondiale.


Prévention et traitement : traitement antiparasitaire.

- Entamoeba histolytica 25

Maladie associée : amibiase (infection intestinale avec troubles digestifs, forme de

dysenterie)

Épidémiologie : 10 % de la population mondiale infectée, principalement dans les pays

dont les conditions d’évacuation des eaux usées et d’hygiène générale sont mauvaises.

Prévention et traitement : traitement amœbicide.

- Plasmodium

Maladie associée : paludisme (pas à proprement parler une maladie hydrique, mais son

occurrence est directement liée à la présence de l’eau et c’est de plus la parasitose la plus

répandue dans le monde).

Épidémiologie : transmis à l’Homme par une piqûre d’anophèle (moustique

majoritairement présent dans les régions chaudes et marécageuses), 400 à 900 millions de
cas de fièvre et entre 1 et 3 millions de morts par an. 80 % des cas sont situés en Afrique

subsaharienne.

Prévention et traitement : vaccins en phase d’essais, traitements prophylactiques ou

curatifs.

e. Vers et œufs parasites

Les vers parasites (ou helminthes) forment un ensemble très hétérogène, caractérisé par

l’absence de patte, de flagelle et d’appareil rotateur céphalique. Plus de trois milliards

d’individus sont atteints d’une maladie ou d’une autre affection due à un ver ou helminthe

parasite (tel que le ver solitaire).

- Ascaris lumbricoides

Maladie associée : ascaridiose

Épidémiologie : vers présents chez plus d’un milliard d’individus (20 000 décès par an,
forte mortalité infantile), surtout dans les zones tropicales.

Prévention et traitement : lavage des légumes crus (zones où les selles sont utilisées

comme engrais), traitements forçant l’évacuation des vers (vermifuges).

- Ankylostoma duodenale et Necator americanus

Maladie associée : ankylostomose

Épidémiologie : vers présents chez 1,3 milliard d’individus (65 000 décès par an), surtout

dans les pays en développement, où le pourcentage de personnes infectées peut atteindre

90 %.

Prévention et traitement : ne pas marcher pieds nus dans les zones à risques, traitements.

Cette liste de micro-organismes et des maladies hydriques associées met en évidence les risques

sanitaires liées au manque d’assainissement. Or, des études ont fait apparaître que

l’assainissement de base pourrait empêcher jusqu’à 77 % de ces infestations.

Il existe un autre groupe de risques sanitaires liés non plus à des micro-organismes, mais à la
toxicité des polluants. Ces polluants et ces risques sont décrits dans le chapitre B. Conséquences

environnementales, car davantage associés à la faune aquatique, même si les humains peuvent

être touchés dans certains cas. 28

Répercussions socio-économiques

Les conséquences du manque d’assainissement ne s’arrêtent pas à la santé humaine, elles

influent sur les possibilités de développement des individus et des sociétés.

L’absence d’installations d’assainissement est un réel obstacle à la dignité humaine. Quand les

commodités sanitaires font défaut, il devient souvent impossible de se soulager à l’abri du regard

des autres. Les normes en vigueur dans la plupart des sociétés sont souvent plus strictes à l’égard

des femmes, confrontées parfois à l’interdiction d’assouvir leurs besoins avant la tombée de la

nuit. L’absence de toilettes dans l’école ou à proximité est aussi un facteur de déscolarisation des

jeunes filles.

Le manque d’assainissement peut être évalué en termes de dommages économiques dus à la


perte de productivité (journées de travail perdues pour maladies ou garde d’enfants, temps

passé à faire la queue devant des latrines publiques ou à chercher des endroits isolés) et aux

dépenses de santé.

B. Conséquences environnementales

Près de 90 % des rejets domestiques et industriels dans le monde sont déversés sans aucune

épuration dans les milieux naturels6

, modifiant ainsi les conditions de vie des animaux et

végétaux qui les peuplent. Parmi ces rejets, 200 millions de tonnes d’excréments humains

finissent chaque année dans les rivières.

Il est possible de distinguer trois grandes catégories de pollutions domestiques aux

caractéristiques et aux conséquences variables : les matières organiques, les nutriments et les

micropolluants depuis la seconde moitié du 20ème siècle.


1. Matière organique et respiration aquatique

a. Caractéristiques de la matière organique

La matière organique est le terme qui englobe tout ce qui est vivant ou l’a été ; l’autre terme

employé est la matière carbonée. Dans un cours d’eau, elle comprend le matériel végétal mort et

la matière organique animale provenant des excréments et des cadavres des animaux. Les

populations humaines sont à l’origine de rejet dans les cours d’eau de matières organiques

d’origine agricole (engrais, lisier), industrielle et domestique (matières fécales, restes

alimentaires).

Un déversement de matière organique génère une réponse de l’écosystème. Partiellement

biodégradable, la matière organique présente en petite quantité est assimilée par des microorganismes.
C’est le phénomène d’autoépuration du milieu permettant de dégrader une

pollution légère. L’autoépuration assure en outre le recyclage naturel des réserves minérales

d’azote et de phosphore nécessaires aux producteurs primaires en plus de l’énergie lumineuse et

du dioxyde de carbone. La décomposition de la matière organique est réalisée par des bactéries
dites aérobies, qui en respirant consomment du dioxygène dissous dans l’eau.

b. Conséquences sur les conditions de respiration dans les écosystèmes aquatiques

L’urbanisation de nos sociétés concentre les populations ainsi que leurs déchets. L’agrégation

des flux d’eaux usées implique de très forts rejets de matière organique. Dans le meilleur des cas,

l’exutoire est situé au niveau des stations d’épuration, où malgré un abattement plus ou moins

important en fonction du niveau de traitement, il peut se produire une augmentation de la

quantité de matière organique dans le cours d’eau. 31

Le déversement d’une quantité importante de matière organique provoque des

dysfonctionnements dans les cours d’eau. Lorsque le milieu ne parvient plus à éliminer cette

matière organique, les capacités d’autoépuration du cours d’eau sont dépassées. L’écosystème

aquatique peut alors subir de forts déséquilibres car la décomposition par les micro-organismes

aquatiques s’accompagne d’une baisse de la teneur en dioxygène dissous, au détriment de la

respiration des poissons et des autres espèces hétérotrophes du milieu.


Les faibles concentrations en dioxygène dans l’eau font de la respiration un facteur limitant pour

le développement des poissons ; le coût énergétique de l’extraction de l’oxygène est en effet

élevé et affecte les autres activités de leur organisme : nutrition, locomotion, reproduction.

L’exigence en dioxygène des poissons est variable selon les espèces et dépend de nombreux

facteurs : l’activité alimentaire, le type d’habitat, le cycle de reproduction et l’activité natatoire.

Dans les cours d’eau français, les plus exigeants sont les salmonidés (Truite, Saumon), pour

lesquels des concentrations supérieures à 5 mg/L sont vitales. C’est l’une des raisons pour

lesquelles ces poissons se trouvent dans les petites rivières froides et à courant rapide en tête de

bassin. À l’opposé, certains poissons tolèrent de faibles taux de dioxygène dissous ; la Carpe

peut ainsi survivre à des concentrations de l’ordre de 0,5 mg/L.

2. Azote-phosphore et eutrophisation

a. Caractéristiques des nutriments


Les termes nutriments ou éléments nutritifs désignent les composés chimiques utilisés par les

organismes autotrophes pour synthétiser de la matière vivante lors de la photosynthèse. Les plus

importants sont l’azote et le phosphore. Les nutriments se présentent sous des formes chimiques

variées ou sous forme libre : ions azotés (ammonium NH4

, nitrites NO2

, nitrates NO3

) et

phosphorés (phosphates PO4

2-), ainsi que les silicates (SiO2), chlorures (Cl-

), sulfates (SO4
2-) et

carbonates (CO3

2-). Ces éléments conditionnent le développement des végétaux et du

phytoplancton ; ils sont à ce titre à la base de l’écosystème aquatique. L’Homme peut être à

l’origine de la dispersion de nutriments dans un cours d’eau selon deux sources principales : les

rejets domestiques et agricoles (engrais pour les cultures, effluents d’élevage). Seuls les effluents

domestiques entrent dans le cadre de l’assainissement et sont donc abordés ici.

- Azote

Dans les eaux usées, l’azote est présent sous les formes organique et ammoniacale (NH4

). Au

cours des procédés d’épuration des eaux, ces composés sont transformés en nitrates par l’action
de certaines bactéries. En Europe, depuis la Directive relative au traitement des Eaux Résiduaires

Urbaines (DERU) de 1991, une grande partie des nitrates est transformée en azote gazeux et ne

se retrouve plus dans les cours d’eau.

- Phosphore

Le phosphore contenu dans les eaux usées est issu essentiellement des détergents et produits

d’hygiène. Des procédés d’épuration adaptés (déphosphatation) et l’arrêt de l’utilisation des

polyphosphates dans les lessives limitent aujourd’hui le rejet de composés phosphorés dans

certains pays.

Il apparaît donc clairement qu’en dehors des procédés d’épuration poussés mis en place dans

certaines agglomérations des pays développés, de grandes quantités de nutriments parviennent

aux cours d’eau.

b. Conséquences de l’enrichissement d’un cours d’eau en nutriments

Les masses d’eau contenant de fortes concentrations en nutriments peuvent devenir impropres à
la consommation humaine. Les nitrates sont sans danger pour l’Homme, mais ils peuvent se

transformer en nitrites, dont la présence dans le sang empêche l’hémoglobine de fixer 36

convenablement l’oxygène. Cette transformation est possible sous l’action de bactéries présentes

dans le tube digestif des nouveau-nés (méthémoglobinémie). Chez l’adulte, les nitrites peuvent

se transformer en nitrosamines cancérigènes.

Concernant les écosystèmes aquatiques, les nutriments favorisent le développement des

organismes photosynthétiques (phytoplancton, algues et végétaux supérieurs). Tous ces

organismes sont essentiels mais lorsque leur développement est excessif du fait d’un

enrichissement des eaux trop important, l’écosystème est déséquilibré, c’est l’eutrophisation.

Dans les cours d’eau, l’eutrophisation est principalement corrélée à la quantité de phosphore

présente. Le phosphore est en effet un facteur limitant comparé aux très fortes teneurs en azote.

Les nitrates sont néanmoins responsables de proliférations algales dans certaines zones. À long

terme, l’eutrophisation altère la qualité du milieu et diminue sa biodiversité. Les effets


indésirables de la prolifération d’organismes photosynthétiques sont nombreux et concernent à la

fois le milieu naturel et les usages de l’eau :

• La respiration des végétaux en surnombre génère des chutes du taux d’oxygène dissous et

occasionne l’asphyxie des organismes aquatiques.

• La mort des végétaux est suivie de leur dégradation par des bactéries consommatrices

elles aussi de dioxygène.

• Les eaux étant turbides, les traitements de potabilisation doivent être plus poussés et sont

plus onéreux.

• Les diverses activités économiques et de loisirs liées aux cours d’eau sont perturbées.

• Les opérations de nettoyage et de faucardage représentent un coût important.

Dans les petites rivières et les lacs, l’eutrophisation se manifeste par une croissance excessive de

végétaux fixés qui encombrent le lit du cours d’eau ou le plan d’eau. Dans les grands cours
d’eau, l’eutrophisation prend la forme d’efflorescences algales (ou blooms algaux) constituée par

un développement intense de phytoplancton. Ces événements saisonniers ont lieu au printemps et

sont particulièrement gênants pour la production d’eau potable. Suite à ce type d’événement, la

présence de grandes quantités de matières organiques dissoutes entraîne la baisse de la teneur en

dioxygène dans l’eau.

Si l’accent a été mis sur les facteurs anthropiques de l’eutrophisation, il faut souligner que

d’autres paramètres influent sur le développement algal. La lumière ou encore la disponibilité de

silicates apportés par l’érosion des roches sont essentiels et contrôlent en grande partie ce

phénomène.

3. Micropolluants et toxicité

a. Caractéristiques des micropolluants

Les activités agricoles, industrielles et tertiaires ont entraîné la dispersion volontaire ou

accidentelle de nombreux composés présentant divers degrés de toxicité. Les trois


compartiments que sont l’air, le sol et l’eau sont concernés. Ces produits dits toxiques sont très

variés mais ont tous en commun le fait d’être absents de l’environnement naturel dans les

quantités détectées. Ils sont considérés comme toxiques car un contact donné avec ces produits

altère une ou plusieurs fonctions métaboliques chez l’organisme concerné. Il est possible de

distinguer les polluants inorganiques et les polluants organiques.

L’assainissement des eaux usées a connu plusieurs phases : d’abord axé sur l’abattement des

matières organiques, l’élimination des nutriments est un grand chantier depuis quelques

décennies. Aujourd’hui, la question de la dégradation des micropolluants est posée du fait de la

multiplication des polluants et des découvertes concernant leur toxicité. Cependant, il faut

considérer la quasi absence de traitement à l’échelle mondiale des ces divers micropolluants,

participant au déficit global d’assainissement. 39

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