Bitume
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Bitume
I - HISTOIRIQUE
Les liants hydrocarbonés, goudrons, bitumes et asphaltes naturels, bitumes extraits du pétrole ont
une longue histoire. Dans l'antiquité, les bitumes et asphaltes naturels étaient déjà utilisés pour le
jointoiement des briques et la réalisation d'étanchéités. Jusqu'au XVII ème siècle, le goudron de bois fut
le seul corps utilisé universellement pour la construction et pour le traitement des bateaux, ensuite
remplacé par le goudron extrait de la houille. Peu avant la Révolution de 1789 est érigée la première
usine à gaz, le goudron, jusque-là produit principal de la distillation de la houille, devient un sous produit
de la fabrication du gaz. Plus tard celui-ci sera lui-même détrôné au profit du coke destiné à l'industrie
métallurgique, puisque dans les cokeries modernes, l'objectif est de produire du coke, le gaz et le
goudron étant des sous-produits.
Au début du XXe siècle, on réalise les premiers chantiers de répandage de goudron sur des routes
pour lutter contre la poussière soulevée par les premiers véhicules automobiles.
Entre les années 30 et 40, on commence à produire du bitume à partir des pétroles bruts. C’est également
en cette période que l'on met au point les émulsions de bitume d’abord du type 'anionique' puis
'cationique.
A partir des années 1970, on assiste à un développement important de l'utilisation des bitumes
routiers issus de la distillation du pétrole. Utilisés dans toutes les couches des chaussées, le bitume qu'il
soit pur, ou sous forme d'émulsion, occupe aujourd’hui, une place prépondérante, et même sans
comparaison avec celle des autres liants.
Pour des raisons principalement économiques mais aussi liées au comportement général de ces
matériaux ou à des considérations d'environnement (leur composition inclut des produits cancérigènes),
les goudrons de houille ne sont plus guère utilisés en technique routière. Dans la pratique courante,
lorsqu'on parle de liant hydrocarboné, il s'agit pratiquement toujours de bitume.
Dans le premier cas, le composite mis en oeuvre atteint la cohésion souhaitée par simple
refroidissement. Dans le deuxième, il faut attendre l'évaporation de l'agent de fluidification. Enfin dans le
troisième cas, l'équilibre est atteint après rupture de l'émulsion et évacuation de l'eau, processus plus
rapide et plus écologique que le précédent.
Dans tous les cas il s'agit de processus physiques. Il n'entre pas de réaction chimique dans les
phénomènes qui président à l'obtention de la cohésion du composite après sa mise en place, de telle sorte
que certains d'entre eux sont réversibles. Cela peut être un point de vulnérabilité pour le composite
(ramollissement par élévation de température ou par répandage de solvant par exemple) et différencie le
mode d'action es liants hydrocarbonés de celui des liants hydrauliques qui est essentiellement à base de
réactions chimiques irréversibles.
L'enfoncement de l'aiguille est d’autant plus important que le bitume est mou. On classe les bitumes avec
des 'fourchettes' d'enfoncement. Pour un bitume 20/30 (le plus dur), l'enfoncement de l'aiguille doit être
compris entre 2 et 3 mm, alors que cette valeur est comprise entre 18 et 22 mm pour le bitume le plus
mou (180/220).
On utilise également la notion d'Indice de Pénétrabilité (IP) pour caractériser les variations de
consistance en fonction de la température. On peut déterminer IP de deux façons:
- soit à partir de Pen25 (pénétrabilité à 25°C) et de TBA en considérant que cette température correspond
à une pénétrabilité de l'ordre de 800 (IP de Pfeiffer)
- soit en effectuant des mesures de pénétrabilité à différentes températures (en général entre 10 et 35°C
(IP dit LCPC))