GRH Gestion Iii PDF
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DUREE : 40 heures
CM : 30
TP : 10
CHAPITRE 1 : Gestion des Ressources
Humaines Qu’est-ce que la gestion des
ressources humaines ?
Préambule .................................................................................................................................................................... 2
Conclusion ................................................................................................................................................................ 11
Références ................................................................................................................................................................ 13
Préambule
La gestion des ressources humaines est un domaine complexe qui couvre de nombreuses
réalités et des missions très diverses. Néanmoins, de façon générale, elle peut être définie
comme la réponse aux besoins quantitatifs et qualitatifs des organisations en termes humains.
L’organisation ne se limite pas ici à l’entreprise privée mais concerne toutes les organisations
telles que les administrations publiques ou encore les associations.
Source : DIETRICH A. PIGEYRE F. (2011), La gestion des ressources humaines, Paris, La Découverte.
2
La fonction ressources humaines a connu, et connaît encore, de nombreuses dénominations.
On peut citer notamment : personnel, affaires sociales, administration du personnel, gestion du
personnel, relations sociales, relations industrielles, gestion des ressources humaines, gestion des
personnes, gestion des relations humaines, richesses humaines, etc. Il est important de noter
que ces dénominations ont un sens différent mais qui n’est pas le même pour chacun. Il faut
donc beaucoup de prudence pour les analyser. En effet, certaines sont datées et
correspondent aux préoccupations du moment, du secteur ou de l’entreprise. Elles changent
donc régulièrement dans l’histoire.
Le sens de la GRH
La gestion des ressources humaines peut se définir de nombreuses façons. Néanmoins, il y a un
certain nombre de points communs à l’ensemble des définitions contemporaines, que nous
allons tenter de mettre en avant dans la suite de cette introduction de cours.
La fonction ressources humaines doit être considérée comme une fonction de gestion de
l’entreprise comme les autres, avec les mêmes contraintes d’efficacité, avec le même poids
dans les décisions, avec le même enjeu pour le succès de la stratégie de l’entreprise et avec le
même langage. C’est donc un domaine où il faut analyser, décider et contrôler (Dejoux et al.,
2020).
Décider : comme dans toute fonction de gestion, de nombreuses prises de décisions devront
être réalisées : depuis le niveau individuel pour un recrutement par exemple, jusqu’au niveau
de l’entreprise pour une évolution de l’organisation du travail et des conditions de travail.
Contrôler : cela correspond au suivi des décisions qui ont été prises. On peut citer comme
exemple le suivi des performances des collaborateurs.
3
Fourni les solutions
RH capables de
valoriser le capital
Gère à la fois la culture
de l’organisation et le Met en place des systèmes
changement Human de récompenses financières
Capital et non-financières
− Intervenir sur la qualité de vie au travail (reconfiguration des espaces de pause par
exemple).
− Travailler sur les problèmes de rémunération posés quand une production peut être
associée à la personne.
4
L’environnement interne de la fonction ressources humaines
Le périmètre de la fonction ressources humaines dépend également de la taille de l’entreprise1
(Tableau 2), de son secteur d’activité et de sa structure.
Dans les DRH centrale Une DRH est toujours présente avec plusieurs
grandes niveaux de responsabilités : les services
entreprises chargés de l’administration du personnel sont
(200-2000 distingués des équipes dédiées au
salariés) développement des ressources humaines. Les
services RH centraux définissent la politique RH
et sont secondés par des relais RH au niveau
des établissements.
5
Dans les DRH groupe La fonction RH s’organise de façon matricielle :
groupes et DRH pays les services centraux sont structurés par grands
(plus de ou filiales domaines d’expertise (rémunérations,
2000 formation, recrutement, gestion des carrières,
salariés) services juridiques, etc.). Dans les organisations
très décentralisées (multinationale ou groupe
disposant de très nombreuses filiales), les filiales
peuvent disposer d’une certaine autonomie
en matière de GRH pour les missions
opérationnelles mais aussi stratégiques. Les
filiales disposent d’un DRH (pays ou filiale),
rattaché au DRH groupe, qui assure l’impulsion
stratégique et l’harmonisation des pratiques.
La fonction ressources humaines peut également revêtir des formes différentes suivant le
secteur d’activité de l’organisation concernée et son historique Elle ne sera pas la même dans
un conseil régional, une start-up ou un grand groupe industriel. A titre d’illustration, l’encadré ci-
dessous présente la politique RH de la Croix Rouge Française.
Être garant de nos valeurs : nous nous devons de porter les 7 principes et les valeurs qui en
découlent dans nos actions au quotidien et de les intégrer sur tous les actes de la gestion
des ressources humaines, tout au long de la vie professionnelle du salarié.
6
Favoriser l’épanouissement : notre intention est de permettre à chacun de trouver sa place
dans l’organisation et de s’épanouir professionnellement. Nous devons donner à tout salarié
la possibilité de se former et de se développer au sein de nos différentes filières et
établissements. Nous souhaitons développer davantage la mobilité et nous engager dans
une gestion dynamique des carrières.
Promouvoir le bien-être au travail : les activités dans lesquelles nous intervenons sont
intrinsèquement sujettes à des risques professionnels. Nous devons promouvoir le bien-être
au travail, comme un élément de lutte contre le sur-stress, dans lequel le management et
l’encadrement de proximité jouent un rôle essentiel. Il s’agit de donner un sens au travail de
chacun.
La structure de la fonction ressources humaines peut être également être partagée au sein de
l’entreprise avec d’autres échelons (il s’agit généralement des managers), on peut alors parler
de décentralisation de la fonction RH ; voire externalisée auprès de prestataires extérieurs
(exemples : gestion de la paie, gestion administrative). L’encadré ci-dessous donne un
exemple de partage de la fonction ressources humaines dans le secteur public.
7
Structuration et organisation des services RH dans les collectivités et établissements publics
territoriaux de Bretagne
eu importe l’activitéRH qui est déconcentrée, les référents font toujours régulièrement appel
au service RH pour des rappels règlementaires. Cependant, l’enjeu pour le service RH est de
former davantage de référents afin de pouvoir se recentrer sur l’expertise, la prospective et le
développement RH.
noter que les chargés de RH dans les directions opérationnelles ont souvent un profil RH
(avec une formation initiale et une expérience en RH), ce sont des agents qui comprennent
les enjeux et défendent les intérêts RH au sein de la structure.
L’objectif principal du partage de la fonction RH avec les encadrants des différents services de
l’organisation est de mobiliser et responsabiliser davantage les managers sur ces questions RH.
8
Les niveaux d’avancée dans ce processus de partage de la fonction RH varient en fonction
des structures, mais dans la majeure partie des cas, il y a la volontédes RH de renforcer ce
partage.
Il peut être observé que certaines missions sont quasi systématiquement partagées : c’est le
cas de la gestion des congés ou encore de la réalisation des entretiens professionnels. En
effet, chaque responsable hiérarchique direct est chargé de valider les absences et de
réaliser les entretiens professionnels des agents rattachés à son service ou sa direction.
Une autre mission RH qui est parfois partagée est celle de la gestion des recrutements. Ces
derniers se font de plus en plus en associant les directions opérationnelles pour les jurys de
recrutement notamment. Mais dans tous les cas, la gestion administrative reste centralisée
au sein du service RH.
Le partage de la fonction RH avec les encadrants des autres services ou directions implique
un rôle important de pédagogie pour que les informations relayées ensuite auprès des
agents soient les bonnes et qu’il n’y ait pas de place aux interprétations.
Source : wwwx.cdg35.fr
Encadré 2. Structuration et organisation des services RH dans les collectivités et établissements publics
territoriaux de Bretagne
9
Les mutations La crise économique est intense et mondiale. Elle concerne
économiques de nombreux secteurs d’activités. La fonction RH doit
travailler constamment à limiter les coûts associés à la
gestion des ressources humaines.
Peretti (2017)4 recense les sept grands défis de la gestion des ressources humaines (Tableau 3).
4 PERETTI J.M. (2017), Gestion des ressources humaines, Vuibert, 21ème édition.
10
Les métiers de la GRH
Les ressources humaines offrent une grande variété de postes, plus ou moins spécialisés, dans
l’entreprise (cf. Figure 2).
Responsable développement RH
Responsable recrutement
Conclusion
Pour conclure, nous reprenons le travail de Henri Mahé de Boislandelle qui, en 1988, propose la
notion de mix social (Figure 3). Il s’agit là des bases qui constitue l’architecture d’un système
intégré de gestion des ressources humaines dans une organisation. L’auteur propose ainsi une
vision opérationnelle des principaux leviers d’une politique de gestion des ressources humaines.
11
La politique de
La politique d’emploi
rémunération
La politique de La politique de
valorisation participation
La politique d’emploi : elle vise à procurer à l’organisation l’effectif, les qualifications et les
compétences dont elle a besoin. Elle permet d’ajuster les ressources humaines aux besoins de
l’organisation au travers du recrutement et de l’intégration, de la séparation et du suivi des
mouvements de personnel.
La politique de valorisation : elle recouvre l’ensemble des actions voulues ou acceptées par
l’organisation, se traduisant : d’une part par un enrichissement du salarié à partir de son savoir,
son savoir-faire, son savoir-être, son confort matériel et psychologique, d’autre part, par la
perception d’une reconnaissance sociale liée à un statut et à des avantages de carrière.
12
Figures
Tableaux
Encadrés
13
CHAPITRE 2 : Le Recrutement
Table des matières
Introduction ................................................................................................................................................................. 2
Le processus de recrutement........................................................................................................................... 2
Étape 1 : définition du besoin en ressources humaines .................................................................. 3
Demande de recrutement.................................................................................................................................. 3
Définition du poste.................................................................................................................................................. 3
Références ................................................................................................................................................................ 20
Introduction
Aujourd’hui, recruter dans les organisations représente à la fois :
Le processus de recrutement
Quel que soit le type d’organisation ou le poste à pourvoir, la conduite d’un processus de
recrutement impose le respect de plusieurs étapes :
Définition du
Recherche
besoin en Sélection des Finalisation et
de
Ressources candidats intégration
candidatures
Humaines
Ces étapes vont être commentées ci-dessous. Selon le poste à pourvoir, chacune de ces
étapes pourra prendre plus ou moins de temps et d’importance.
2
Étape 1 : définition du besoin en ressources humaines
Demande de recrutement
Plusieurs raisons peuvent amener à recruter dans une organisation. L’entreprise peut devoir
faire face à un départ ou à une absence d’un collaborateur. On peut citer comme exemples :
le remplacement d’un salarié qui vient de démissionner ou encore d’une collaboratrice qui est
en congé maternité. La demande de recrutement peut aussi être formulée suite à une mobilité
d’un salarié. Plus concrètement, c’est le cas d’un collaborateur qui aurait été promu manager
de son service et qu’il va falloir penser à remplacer. Enfin, la demande de recrutement peut
correspondre à une création de poste dans l’organisation. Par exemple, une entreprise qui fait
le choix de lancer une nouvelle activité, ou encore un nouveau produit, aura probablement
besoin de recruter de nouveaux collaborateurs.
Définition du poste
La définition du poste permet de préciser ce que l’organisation attend du titulaire du poste et
le profil opportun pour réaliser ces missions :
3
Recrutement urgent ? Anticipation sur le moyen ou long terme
du besoin en recrutement ?
L’attractivité
L’attractivité en matière de recrutement fait l’objet d’une attention à plusieurs niveaux : le
métier, l’entreprise et le territoire. Elle correspond au fait d’attirer les candidats au recrutement
qui présentent les compétences les plus adaptées aux besoins.
La recherche de candidatures est parfois rendue plus difficile lorsque le recrutement concerne
des métiers en tension. Les enquêtes BMO (Besoins de Main d’œuvre) menées par Pôle Emploi
sont une source importante d’informations sur ce point. Il s’agit souvent de profils rares et très
recherchés.
4
Enquête Besoins en Main d'Œuvre 2020
Chaque année, Pôle emploi adresse un questionnaire à 2,3 millions d’établissements afin de
connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi.
Cette enquête est un élément essentiel de connaissance du marché du travail.
Elle permet entre autres : d’anticiper les difficultés de recrutement, d’améliorer l’orientation des
demandeurs d’emploi vers des formations ou des métiers en adéquation avec les besoins du
marché du travail, d’informer les demandeurs d’emploi sur l’évolution de leur marché du travail
et les métiers porteurs.
Avertissement : Les résultats de l’enquête BMO 2020 reposent sur les réponses des employeurs
interrogés fin 2019 quant à leurs intentions d’embauche et leurs difficultés de recrutement
anticipées pour 2020. Ces résultats ne prennent pas en compte les effets non anticipés de la
crise du coronavirus. Les impacts de cette crise peuvent affecter à la fois le nombre de projets
de recrutement et les difficultés rencontrées.
Vous pouvez accéder aux données via une recherche par zone géographique jusqu’au bassin
d’emploi, par métier et par secteur d’activité.
Source : https://statistiques.pole-emploi.org/bmo
C’est également par son image de marque employeur que l’entreprise pourra attirer des
candidatures. En effet, avant de décider de candidater, le chercheur d’emploi dispose souvent de
peu d’informations sur l’entreprise, il va donc à la quête d’indices par divers canaux pour se forger
un avis. Afin de renforcer cette image de marque, les entreprises vont notamment travailler à
l’identification de leurs valeurs, mettant en évidence l’importance de leur culture d’entreprise ou
encore de leur histoire (Brillet, Gavoille, 2017) 1. Cette image de marque peut d’ailleurs être
considérée comme l’un des outils du marketing RH. L’objectif est ici de comprendre les attentes des
salariés actuels et/ou futurs, afin de proposer un emploi au plus près de leurs attentes (Nicolas,
2014)2. Certaines entreprises vont jusqu’à proposer une véritable expérience candidat ; terme
emprunté au marketing et fait le parallèle avec l’expérience client.
5
Il s’agit concrètement de l’ensemble des perceptions qu’aura un candidat de l’entreprise à
laquelle il s’intéresse depuis le tout premier contact avec l’entreprise, jusqu’à son intégration
(Solus et Engel, 2020)3. La société Great Place to Work édite annuellement un classement des
employeurs de choix. Les lauréats de leur palmarès 2020, pour les entreprises de plus de 2500
salariés, sont4 :
1. Mars France
2. Decathlon
3. Groupe SII
4. EY
5. Worldline France
Le site www.glassdoor.fr recueille directement les avis des individus sur leurs employeurs. Ainsi,
Décathlon obtient une note de 3,9 sur 5. 76% des répondants recommanderaient cet
employeur à leurs amis et 93% approuvent le PDG.
La recherche de candidatures peut enfin être plus ou moins facilitée par le territoire
d’implantation de l’entreprise. La sensibilité à l’environnement territoriale est toutefois variable
suivant les métiers et les secteurs d’activités.
− le marché interne : les candidats potentiels sont recherchés dans toutes les sources
internes de l’entreprise (base de données interne à l’entreprise, système d’information
ressources humaines, intranet RH, etc.). Cela suppose également l’existence d’une
information interne sur les postes à pourvoir.
− le marché externe : il s’agit de trouver le meilleur levier de communication pour atteindre
les candidats extérieurs à l’entreprise. C’est ici que l’employeur pourra faire le choix
d’externaliser tout ou partie du processus de recrutement auprès d’un cabinet de
recrutement par exemple.
En dehors de cas particuliers liés à la priorité de réembauche (exemple : salarié licencié pour
motif économique) ou à la priorité des salariés à temps partiel et à temps complet, l’employeur
a le choix de sa méthode de prospection (cf. tableau 1). L’avantage d’un candidat interne est
qu’il connaît déjà l’entreprise et son mode de fonctionnement.
3 SOLUS H., ENGEL C. (2020), Recrutement : un enjeu business, augmentez vos profits, évitez le gâchis, Paris,
DUNOD.
4 Le palmarès complet est disponible sur : https://www.greatplacetowork.fr
6
Il sera donc potentiellement opérationnel plus rapidement et le risque de se tromper lors du
recrutement est moindre car on connaît de façon plus approfondie le collaborateur. Néanmoins, un
candidat externe pourra apporter de nouvelles méthodes, ainsi qu’un regard « neuf ».
Avantages Inconvénients
5CONDOMINES B., HENNEQUIN E. (2014), Le processus de recrutement. Pour le candidat et le recruteur, Paris,
Economica.
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Figure 3. La recherche de candidatures.
− L’intitulé du poste ;
− L’entreprise ;
− Les informations nécessaires : mission, profil recherché ;
− Le mode communication pour adresser les candidatures.
Le BA-BA de l’offre d’emploi.
D’abord s’assurer que le poste proposé correspond à un besoin réel au sein de l’entreprise. Le
texte, lui, est écrit en français. Il peut comporter en plus une traduction complète dans une
langue étrangère pour des emplois en zone frontalière ou pour attirer des candidats étrangers.
De plus, il est interdit de monnayer une offre d’emploi : par exemple, demander de l'argent aux
candidats pour qu’ils puissent postuler, mettre un lien vers des sites payants ou indiquer un
numéro surtaxé (0800, 0820…) … sont des pratiques proscrites.
Enfin, l'offre doit être rédigée dans le respect du code du travail. Une évidence ? Saviez-vous
pourtant que la mention « CDI possible à l’issue du CDD » est à proscrire ? Car comme son nom
l’indique, le contrat à durée déterminée n’a pas pour but de pourvoir durablement un poste
mais correspond à un motif précis : remplacement, surcroit de travail...
Pour ne pas induire en erreur le candidat, la loi impose au recruteur l’indication de mentions
obligatoires dans le contenu de l’offre d’emploi. Ces informations doivent être réelles et
vérifiables (lieu de travail, niveau de responsabilité…) : une date de publication ou de mise en
ligne, une référence/numéro d’offre, un intitulé de poste, la description du poste, la localisation
du poste, l’expérience requise pour le poste (débutant, expérimenté…), le type de contrat
(CDI, CDD, contrat de professionnalisation, d’apprentissage…) et sa durée, une adresse de
contact, de réception des CV ou un formulaire pour postuler à l’offre.
Source : https://www.pole-emploi.fr/employeur/des-conseils-pour-reussir-vos-re/rediger-
une-offre-demploi--quelq.html
9
Étape 3 : sélection des candidats
La prise en compte de la diversité6
La lutte contre les discriminations en matière de recrutement fait l’objet d’un encadrement
légal (cf. encadré ci-dessous).
La loi prévoit plus de vingt motifs de discrimination sur le fondement desquels toute différence
de traitement est interdite dans les recrutements : âge, apparence physique, sexe, orientation
sexuelle, identitéde genre, origine, appartenance ou non- appartenance, vraie ou supposée a
une ethnie, une nation ou une prétendue race, nom de famille, convictions religieuses,
grossesse, situation de famille, état de sante, handicap, perte d’autonomie, caractéristiques
génétiques, opinions politiques, activités syndicales ou mutualistes, mœurs, lieu de résidence,
vulnérabilité économique, capacité a s’exprimer dans une langue autre que le français,
domiciliation bancaire.
Source : www.defenseurdesdroits.fr
Le testing peut être un outil intéressant pour apporter la preuve de la discrimination (cf.
encadré ci-dessous).
Le testing
La méthode de « l’audit par couple » ou testing consiste à envoyer, en réponse à une offre
d’emploi, 2 CV accompagnés d’une lettre de candidature qui ne diffèrent que par une
caractéristique : la variable à tester. La méthode, classique dans les pays anglo-saxons et
légale en France est recommandée par le BIT. Elle peut aussi consister en l’envoi de plus de 2
CV en parallèle pour une même offre. Nous avons réalisé plusieurs dizaines d'opération depuis
2004 à la demande d'entreprises, d'organisations ou à notre initiative. Plus de 20 000 CV ont été
conçus et envoyés et nous disposons d'une large CV thèque régulièrement actualisée. Les
variables pouvant faire l’objet de ces testings sont nombreuses et notamment :
10
— l’origine (du Maghreb et d’Afrique subsaharienne) ;
— l’âge (50 ans par exemple) ;
— le handicap ;
— l’apparence physique (personne obèse ou au visage disgracieux) ;
— le genre et/ou la situation matrimoniale (femme avec enfants par exemple) ;
— l'orientation sexuelle ;
— l'adresse (ZUS par exemple) ;
— l'origine sociale.
Source : https://www.observatoiredesdiscriminations.fr/testing.
Encadré 4. Le testing
La lutte contre les discriminations s’inscrit d’ailleurs dans le cadre plus global de la gestion de la
diversité qui présente des enjeux économiques (efficacité, valorisation des ressources
humaines, certification qualité), sociaux et sociétaux (reflet de la population, respect des lois,
responsabilité sociale de l’entreprise).
La pré-sélection
La première étape de la phase de sélection consiste dans le pré-tri des candidatures. Celui-ci
est réalisé sur la base des CV reçus et il est généralement géré par le service RH de l’entreprise.
A cette étape, il est important de constituer une grille d’évaluation des CV, et ce pour plusieurs
raisons : écarter toute subjectivité et dans le cas où plusieurs personnes réaliseraient ce tri, la
démarche doit être identique.
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Tableau 2. Exemple de grille de pré-tri des candidatures.
Compétences clés et CV 1 CV 2 CV 3
pré requis
La qualification (titre et
diplôme)
Les compétences
techniques
Les compétences
managériales (si
demandées)
Durée d’expérience
Disponibilité
L’entretien
L’entretien reste l’outil phare de sélection lors d’un recrutement. L’entretien téléphonique peut
être utilisé en amont d’une rencontre physique afin de valider les points clés de la candidature.
Cette étape permet de gagner du temps car il permet de ne convoquer à l’entretien physique
que les candidats correspondant réellement au profil du poste à pourvoir. Néanmoins, il peut
être déstabilisant pour le candidat car il est souvent réalisé sans prise de rendez-vous au
préalable.
12
Tableau 3. Les formes d'entretien de recrutement
L’entretien en face C’est l’entretien le plus courant. Il se fait en tête à tête avec le
recruteur. Il s’agit d’un entretien en chaîne (plusieurs entretiens se
à face succèdent dans la même pièce avec différentes personnes) ou d’un
entretien ambulatoire (plusieurs entretiens se succèdent avec
différents membres de l’entreprise dans leurs bureaux respectifs).
L’entretien collectif Il peut s’agir d’une simple réunion d’information pour présenter la
société et le poste à pourvoir aux différents candidats ou d’une
véritable épreuve de sélection. Les candidats réunis peuvent être
invités soit à se présenter et à discuter du poste à tour de rôle, soit
à discuter sur un sujet tiré au sort par les recruteurs, soit à discuter
mais sans aucune directive.
Il n’y a pas de technique type pour conduire un entretien individuel de recrutement. Néanmoins,
plusieurs principes directeurs peuvent être mis en exergue : présenter, dialoguer et conclure. Ainsi,
cinq thèmes sont généralement abordés : la formation, l’expérience, le projet professionnel, les
activités extra-professionnelles et la personnalité. L’encadré ci-dessous présente
une série de questions fréquemment posées lors d’un entretien de recrutement. Il est important
de prévoir un guide d’entretien, au préalable, commun à tous les candidats afin de pouvoir les
comparer.
13
Sur le passé
Quelle est votre formation ? Quel est votre niveau d’études ? Dans quelles matières étiez-vous
le meilleur ? Pourquoi ? Avez-vous gagné de l’argent pendant vos études ? Comment ? Avez-
vous participé à des activités extrascolaires ? Lesquelles ? Pensez-vous avoir fait les études dont
vous vous sentiez le plus capable ? Si vous deviez recommencer vos études, referiez-vous les
mêmes, ou que feriez-vous ? Avez-vous suivi des stages de formation ? Quels métiers ont exercé
vos parents ?
Sur le présent
Sur le futur
Quel est votre objectif professionnel ? Où vous voyez-vous dans 5 ans ? Que voulez-vous
devenir dans notre entreprise ? Combien espérez-vous gagner à 30,40, 50 ans ? Quel est votre
plan de carrière ?
Dans quel domaine vous sentez-vous le plus compétent ? Expliquez-moi pourquoi c’est vous
que je devrais choisir ? Quelles sont parmi vos aptitudes et expériences, celles qui vous font
pensez que vous réussirez dans ce poste ? Parlez-vous des langues étrangères ? Avez-vous déjà
dirigé une équipe ?
14
Sur la personnalité
Quels sont vos loisirs ? Quel domaine vous attire le plus ? Préférez-vous travailler seul ou en
équipe ? Comment vous insérez-vous dans une équipe ? Comment vous entendiez-vous avez
vos camarades ? Comment vous jugez-vous ? Quelles sont vos qualités et vos défauts ? Parlez-
moi de vous ! Comment acceptez-vous votre hiérarchie ? Aimez-vous les responsabilités ?
Quelles ont été vos plus grandes responsabilités ? Quelles expériences ont le plus contribué à la
formation de votre personnalité ? Quelles ont été vos plus grandes difficultés ? Quel est votre
style de travail ? Comment organisez-vous votre travail ? Citez-moi 1 ou 2 expériences ou
occasions dans lesquelles vous avez fait preuve d’initiative ! (de dynamisme, de persuasion…).
Sur l’organisation
Pourquoi voulez-vous travailler dans notre organisation ? Que savez-vous de notre organisation ?
Pourquoi souhaitez-vous travailler dans une grande (petite) organisation ? Qu’est-ce que vous
pensez pouvoir nous apporter ? Pourquoi et comment pensez-vous participer au
développement de notre organisation ?
Sur le poste
Qu’est-ce qui vous attire dans cet emploi ? Pourquoi pensez-vous plaire dans ce genre
d’emploi ? Comment imaginez-vous le poste que nous proposons ? Quels peuvent être les
désavantages de ce poste ? Pourquoi avez-vous répondu à notre annonce ?
15
Sur l’expérience
L’effet d’attente Avoir des a priori positifs ou négatifs sur le candidat parce
qu’il est recommandé ou qu’il a réussi ses premiers tests de
sélection. Être influencé par les premières impressions et non
chercher à les confirmer.
16
De nouveaux outils à disposition
Grâce aux évolutions numérique et technologiques, de nouveaux outils sont à disposition des
recruteurs. C’est le cas notamment de l’entretien vidéo différé. Le recruteur rédige les
questions, les candidats répondent aux questions et le recruteur visionne les réponses et
rencontre les profils qui l’intéressent8
Pour les candidats, les avantages sont les suivants : réduction des déplacements ; temps de
préparation pour apporter de meilleures réponses aux questions et se présenter ainsi sous son
meilleur jour ; réalisation de l’entretien depuis un milieu familier, ce qui diminue le stress.
Pour les recruteurs, cela représente : gain de temps, les profils les plus intéressants étant
sélectionnés à partir de la vidéo ; possibilité de donner leur chance à plus de candidats ;
diffusion d’une image innovante de l’entreprise, ce qui valorise sa marque employeur ;
identification plus rapide du bon candidat.
Affiner la sélection
Afin d’affiner la sélection réalisée lors des entretiens, les recruteurs ont une panoplie de tests et
questionnaires à leur disposition. Un test est une épreuve standardisée impliquant une tâche à
remplir, passée dans des conditions identiques pour tous les sujets examinés, dont les résultats
sont établis à l’aide d’une technique précise pour l’appréciation de la réussite ou de l’échec et
sont interprétés à l’aide d’un étalonnage (définition de l’Association internationale de
psychotechnique).
17
Le test PAPI
Le test PAPI (Personality And Preference Inventory) a été développé par le Dr Max Kostick au
début des années 1960. Il prend la forme d’un questionnaire qui présente des affirmations 2 par
2 ; le répondant doit sélectionner celle qui lui correspond le mieux. Les résultats portent sur deux
dimensions : la perception du candidat de son rôle professionnel et ses besoins (motivations). Le
PAPI a été traduit en plusieurs dizaines de langues et ses droits sont aujourd’hui détenus par la
société Cubiks qui propose le test aux entreprises du monde entier via Internet.
Il faut également apporter une vigilance particulière aux réponses négatives qui seront
données9. Dans l’avenir, il se peut toujours que l’entreprise ait besoin de revenir vers ces
candidats. Il faut donc veiller au respect de quelques principes : cadrer la réponse en amont,
prévenir le candidat quoiqu’il en soit, téléphoner, rester objectif, contextualiser le refus, clarifier
la situation, faire preuve de bienveillance, être franc, conseiller, faire face aux réactions.
L’intégration
L’intégration permet de consolider le recrutement. Pour Lacaze et Perrot (2010), l’intégration
des nouveaux collaborateurs représente 50% de l’efficacité d’une procédure de recrutement.
L’accueil est une période consistant à présentant au nouvel embauché l’organisation, les
tâches qui lui seront confiées, les collègues, les objectifs. L’accueil est important mais la
préparation de l’arrivée du nouveau collaborateur l’est également. Il est d’ailleurs conseillé
d’établir une check-list afin de ne rien oublier : installation du bureau du nouveau
collaborateur, ouverture des accès informatiques, création du badge permettant l’accès à
l’entreprise, préparer l’annonce de l’arrivée auprès de l’ensemble de l’entreprise, inventorier les
documents à lui remettre, etc. Le livret d’accueil joue ici tout son rôle.
18
On retrouve généralement dans ce livret l’histoire de l’entreprise, ainsi que ses valeurs, ses
réussites, sa culture, etc. Ce livret a pour but de valoriser la politique RH de l’établissement. Le
format papier est de plus en plus délaissé laissant place à des formats numériques.
Le rapport d’étonnement
Il peut prendre la forme d’un rapport écrit portant sur un réel diagnostic stratégique et
opérationnel de l’entreprise. Dans ce cas, un délai relativement important sera accordé mais
on estime qu’il n’est pas souhaitable de dépasser trois mois pour garder un œil « neuf ». On
trouvera parfois le terme symbolique des 100 jours.
Le rapport d’étonnement peut être plus ludique et porter sur des questions du type : « Qu’est-
ce qui vous a le plus surpris lors de votre premier jour de travail ? Si vous pouviez changer une
chose dans l’entreprise, que changeriez-vous ? ». La restitution orale pourra ici être privilégiée.
19
Les coûts directs et indirects du recrutement
Le processus de recrutement est relativement onéreux pour une entreprise. Il présente différents
coûts directs et indirects :
− le temps passé par les membres de l’entreprise (hiérarchiques, RRH, collègues du futur
salarié) ;
− la définition du besoin, du profil, campagne de recrutement, phase de sélection,
décision, intégration ;
− les coûts directs (annonces, examen cv, temps entretiens, honoraires des cabinets et des
chasseurs) ;
− les coûts d’accueil (temps d’explication, tutorat, erreurs de travail) ;
− les coûts de formation
− les coûts d’acquisition d’expérience ;
− les coûts de séparation prématurée ;
− la productivité inférieure sur le poste pendant la période d’intégration : temps
d’adaptation, de découverte du poste, temps consacré à l’intégration ;
− le temps que ses collègues vont passer à aider le nouveau recruté.
20
Figures
Tableaux
Tableau 1. Comparatif de la prospection interne versus externe. ............................................................. 7
Encadrés
Encadré 1. Présentation des enquêtes BMO conduites par Pôle Emploi. ............................................... 5
21
CHAPITRE 3 : La gestion des compétences et
des carrières (GPEC)
Table des matières
Table des matières .................................................................................................................................................. 1
Préambule .................................................................................................................................................................... 2
La démarche de GPEC......................................................................................................................................... 4
La carrière ................................................................................................................................................................ 13
La mobilité................................................................................................................................................................ 14
Références ................................................................................................................................................................ 15
Préambule
De nombreux termes existent pour parler du travail dans la langue française. L’expression «
gestion des compétences » ne suffit pas à dire son objet et sa spécificité. En effet, la compétence
est devenue un mot fourre-tout, comme en témoigne l’abondance des expressions qui gravitent
autour de ce terme ; celle-ci provoque un sentiment de complexitéet risque de rebuter ceux
qui souhaiteraient s’y intéresser : gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, gestion
préventive des effectifs, des emplois et des compétences, gestion des compétences ou par les
compétences, modèle de la compétence, logique compétence, voire « démarche
compétence ». C’est ce que nous allons clarifier dans ce chapitre.
− la compétence est finalisée, c’est-à-dire qu’un individu est compétent par rapport à un objectif
à atteindre ;
− la compétence est de nature contingente, c’est-à-dire qu’elle est relative à une situation
rencontrée ;
2
Les stades d’acquisition de la compétence
Figure 1. Les différents stades d'acquisition de la compétence selon Dreyfus (adapté de Nicolas,
2014).
Débutant : il a des connaissances théoriques dans un domaine mais ne les a pas encore
réellement mises en pratique. Il repère dans l’environnement les données objectives qui vont lui
permettre d’appliquer une procédure à la lettre sans l’adapter.
Débutant avancé : c’est lorsque le doute s’installe que l’on peut considérer que l’individu a pris
conscience qu’il existe un décalage entre la théorie et la pratique. Ce sont bien souvent des
erreurs ou des échecs qui ont permis cette prise de conscience et qui peuvent rendre hésitant
à agir.
Intervenant compétent : prend de la hauteur et est capable de trier les informations pour
exploiter celles qui lui semblent importantes.
Intervenant capable : il a tellement intégré ses connaissances et expériences passées qu’il peut agir
de manière intuitive. Il est également capable d’évaluer les individus à des stades d’acquisition non
seulement inférieurs mais aussi supérieurs.
Expert : il a parfaitement intégré les connaissances théoriques pour les mettre en pratique en
les adaptant. Il est en outre capable d’expliquer ce processus d’application et d’adaptation.
3
La démarche de GPEC
La dynamique de la GPEC
La Gestion révisionnelle des Emplois et Compétences (G EC) a fait l’objet de plusieurs définitions,
dont on peut extraire trois points communs :
− que l’on parle de démarche préventive, prospective ou prévisionnelle, il s’agit à chaque fois
d’imaginer l’avenir de l’entreprise ;
− l’accent est mis sur la dimension stratégique et sur l’intérêt de mettre en lien les prévisions
d’activité avec l’organisation future d’une entreprise et ses emplois et compétences (Le
Boterf,1988)1 ;
− elle raisonne à la fois sur un plan quantitatif et qualitatif (Mallet, 19912 ; Thierry & Sauret,
19933).
1 LE BOTERF G. (1988), Le schéma directeur des emplois et des ressources humaines, Éditions d’Organisation.
3 THIERRY D., SAURET C. (1993), La gestion prévisionnelle et préventive des emplois et des compétences, Paris,
L’Harmattan.
4
Tableau 1. La démarche de GPEC : les questions à se poser.
Comment vont évoluer les métiers de eiller à l’évolution des métiers au regard des
l’entreprise ? besoins des clients.
Quels sont les métiers sensibles et les risques Repérer l’évolution démographique.
compétences de l’entreprise ?
Établir les indicateurs et les formaliser.
5
Figure 3. La définition d'un plan d'actions RH.
− Gérer de façon prospective les métiers et les qualifications : conduire une réflexion
globale et par métiers, anticiper les sur- et sous-effectifs, veiller à l’équilibre de la pyramide des
âges, déterminer les besoins futurs, définir les recrutements nécessaires, maintenir
l’employabilité, etc.
L’encadré ci-dessous propose une illustration concrète des enjeux stratégiques de la mise en
place d’une démarche de G EC dans une association.
La mise en place d’une démarche de GPEC dans une association
Cette association s’occupe d'enfants et adolescents en détresse. Elle est composée de 6 entités
et d'une direction générale qui centralise l’essentiel des fonctions supports, de par la volonté du conseil
d’administration de moderniser le service et de le mettre en conformité avec les textes. Outre le
recrutement d’un nouveau directeur général, le parc et l’environnement informatiques
sont renouvelés, manifestant une volonté de travailler en réseau et en transversalité. Ce qui est
renforcée par la création d’une équipe de direction chargée de travailler sur la gestion
transversale des grands sujets concernant l’ensemble des services.
Les métiers exercés sont très prenants psychologiquement et affectivement, ce qui nécessite
complémentarité et soutien du collectif de travail et des managers.
Or, il existe une grande violence des rapports humains entre métiers, fonctions et entre collectifs
de travail. l’analyse, il apparaît une absence de soutien voire une défiance entre les
éducateurs et les encadrants, mais aussi entre les éducateurs et les autres métiers de l’institution,
allant parfois m me jusqu’à des situations de maltraitance. L’ensemble génère de très nombreux
dysfonctionnements.
Par ailleurs, on constate un recul des repères partagés qui donnent du sens et proposent à tous
un socle stable et des valeurs communes auxquelles se référer. Les évolutions des modalités de
7
financement et de l'organisation laissent aux opérationnels le sentiment qu’il n’y a « plus que le budget
qui compte ».
On note enfin de nombreux flous dans l'organisation et des incohérences. Ainsi, deux cultures
managériales s’opposent plutôt que de se compléter, l’une gestionnaire, l’autre centrée sur l’éducatif.
Les rôles et missions de certaines fonctions, pourtant identiques sur l’organigramme, sont différents ou
vus différemment dans l’exercice de l’activité ; ce qui génère des difficultés de
pilotage et de cohérence globale. On constate également de nombreux modes de
fonctionnement qui sont fondés sur l’usage, sans formalisation connue ou respectée.
Enfin, il convient de professionnaliser la ligne managériale, avec une définition précise des
périmètres de chacun, pour répondre aux impératifs de cohérence en regard des activités de
travail et des nécessités de reporting de l’institution vis-à-vis des financeurs.
La mise en œuvre d’une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC)
en correspondance avec le projet associatif et avec les projets d’établissement a été l’axe choisi
conjointement par la direction générale et les représentants du personnel. À ce jour, l’élaboration du
plan d’action est finalisée et la mise en œuvre de la démarche est en cours.
Source : ANACT.
8
L’évaluation des compétences
L’évaluation des compétences des collaborateurs est au centre de la démarche de GPEC. En effet, elle
contribue à la fois à l’analyse de l’existant mais également à la définition des objectifs
individuels et collectifs.
De façon plus précise, l’évaluation des compétences contribue à la construction d’une politique
de rémunération cohérente, la vérification des cohérences et adéquations organisationnelles,
le pilotage et le suivi des personnes, la rationalisation des décisions (promotions, mutations,
formation, révision de la rémunération), la construire des projets professionnels et l’identification des
talents.
Ce point doit être tourné vers l ’avenir (et non vers le passé)
Renouveler un contrat
Exprimer un avis
9
Afin qu’un entretien individuel d’évaluation soit efficient, il faut veiller au respect d’un certain
nombre de principes : apprécier les performances, instituer un rapport d’échanges d’adulte a
adulte, concevoir l’appréciation comme une analyse de situations et une résolution de
problèmes, exprimer des critiques et des compliments précis fondés sur des faits, considérer
l’entretien comme un processus qui se développe a travers les relations quotidiennes de travail,
évoquer points forts et points faibles (stratégie de réussite), aider le collaborateur à évoluer
dans ses comportements, déterminer les actions de progrès faisant l’objet d'un contrat
négocié, faire une synthèse et tirer les conclusions.
lus d’un an après la mise en place d’une démarche compétences, une clinique privée souhaite faire
le point sur les acquis. La mise en œuvre généralisée de l’entretien annuel d’évaluation a
eu un impact important pour les salariés, l’encadrement et la clinique en permettant la
reconnaissance des contributions de chacun.
Cette clinique est un établissement de soins privé. Elle dispose de plus de 90 lits de chirurgie. Elle
a développé également des activités de médecine cancérologique, de chirurgie ambulatoire
et de chimiothérapie. Elle emploie environ 200 personnes, un personnel soignant plutôt jeune et
récent, un personnel « non soignant » d’âge et d’ancienneté divers.
La démarche d’évaluation des compétences mise en œuvre par la clinique comprend la révision des
fiches de fonction et l’entretien annuel.
10
Les fiches de fonction qui existaient déjà dans l’établissement ont été révisées au regard de la
conformité avec l’accréditation de l’ARH (Agence régionale d’hospitalisation), mais également au
regard des besoins d’évaluation.
Les entretiens annuels ont été mis en place à partir d’une grille d’évaluation partagée construite
à partir de groupes de travail avec les cadres et les salariés. Le directeur rencontre dans un
premier temps les responsables de service.
Il fait le bilan et présente les objectifs individuels et de service pour le cadre. Chaque cadre est
ensuite responsable de la mise en œuvre de l’entretien dans son service, ainsi que de l’atteinte
de ses objectifs et de ceux de son service.
Pour les salariés, la démarche a permis de préciser le rôle de chacun et de mettre l’accent sur les
compétences mises en œuvre. Elle leur a permis de s’approprier ce qui fait sens en matière
d’amélioration de la qualité de service.
En matière d’évolution, cela montre au salarié que l’on prend soin de ses attentes. Cela permet de se
placer dans une logique de progression ou de parcours professionnel. L’image du management évolue.
L’évaluation permet de se dire des choses qui ne se disaient pas dans les
relations de couloir.
Pour les cadres, la démarche a permis de faire le point sur ses propres compétences dans une
véritable dimension managériale. Elle a permis d’articuler les problématiques d’organisation ou
d’activité avec des problématiques de compétences. Ces entretiens sont maintenant perçus
comme un véritable acte de management qui renforce leur position dans le service et leur
permet une meilleure connaissance de leur personnel.
11
La démarche présente également quelques limites.
Devant l’importance de la technique d’entretien pour la réussite de la démarche, l’ensemble des cadres
a suivi une formation à la conduite d’entretien individuel. Les fiches de fonction vont être revues, ainsi
que la grille d’évaluation qui par retour d’expérience et par échange avec les salariés va être améliorée
et rendue encore plus lisible et concrète pour l’ensemble des salariés.
Au-delà de ces points, la démarche montre que l’entretien d’évaluation est devenu un véritable outil
stratégique, le projet s’est bien inscrit dans une dynamique globale. Il a su mobiliser les différentes
catégories d’acteurs indispensables à la réussite de projet. n obtient au final une
démarche cohérente entre le fonctionnement de la clinique et les outils de gestion des
compétences mis en œuvre.
Source : ANACT.
12
La gestion des carrières
Au sein de la GPEC, la gestion des carrières vise à favoriser la réduction des écarts entre la
situation existante en matière RH et la situation désirée. En d’autres termes, la gestion des
carrières peut contribuer à la construction du plan d’actions RH. Il est donc important
d’apporter un certain nombre d’éclaircissements sur ce point.
La carrière
Une succession de postes et statuts précis dans une organisation (ou pendant l’ensemble de sa
vie professionnelle). Il s’agit également de la façon dont une personne perçoit l’évolution de sa
vie professionnelle et interprète ce qui lui arrive. Au niveau de l’entreprise, la gestion des
carrières correspond à une volonté de piloter la mobilité des collaborateurs.
Externes à l'organisation
Internes à l'organisation
les données démographiques, le
sa taille, sa stratégie RH, sa structure, système éducatif, l'évolution des
son taux de croissance aspirations individuelles, le contexte
économique et technologique
13
Schein a mis en évidence dans ses travaux les aspirations qui peuvent guider les décisions
majeures de carrière. Il s’agit du concept d’ancre de carrière :
− Ancre autonomie : les choix de carrière reposent sur un besoin primordial d’indépendance et
d’autonomie.
− Ancre sécurité-stabilité : c’est la recherche de la sécurité qui induit les décisions de carrière.
− Ancre créativité : les décisions de carrière se fondent sur un besoin de créer et d’innover.
− Ancre dévouement : une forte volonté de servir oriente les choix de carrière vers des
causes et des projets justifiant un fort engagement.
− Ancre défi : la volonté de surmonter les obstacles conduit à relever tous les défis.
− Ancre qualité de vie : la qualité de vie est au centre des choix de carrière.
La mobilité
La notion de carrière est étroitement à celle de mobilité. n salarié peut évoluer à l’intérieur
(mobilité interne) ou à l’extérieur de son entreprise (mobilité externe).
La mobilité verticale correspond à la progression hiérarchique dans l’entreprise.
La mobilité horizontale renvoie à un changement de poste de même niveau hiérarchique. La
mobilité géographique correspond à un changement de site ou d’établissement, au sein de
l’entreprise.
14
Figures
Figure 1. Les différents stades d'acquisition de la compétence selon Dreyfus (adapté de Nicolas,
2014). ........................................................................................................................................................... 3
Tableaux
Encadrés
Encadré 1. La mise en place d'une démarche de GPEC dans une association ............................. 8
Encadré 3. La mise en place de l'entretien individuel d'évaluation dans une clinique ................ 12
15
CHAPITRE 4 : La Rémunération
Préambule .................................................................................................................................................................... 2
Références ................................................................................................................................................................ 11
Préambule
La rémunération des salariés est l’une des préoccupations majeures de la fonction ressources
humaines. En effet, les enjeux sont nombreux tant pour l’individu que pour l’organisation. Un
juste équilibre doit être en permanence trouvé entre une recherche de maîtrise des coûts pour
l’employeur et un levier de motivation et de performance pour les salariés. Sur ce point, la
quête de reconnaissance est aujourd’hui une demande généralisée dans la société et dans les
organisations. La rémunération est alors importante non seulement pour son utilité intrinsèque,
mais aussi comme manifestation de reconnaissance.
En d’autres termes, la problématique pour la fonction RH est ici la suivante : comment concilier
les enjeux de compétitivité de l’entreprise et la satisfaction des besoins et attentes des salariés ?
Nous allons tenter de répondre à cette interrogation dans ce cours.
La rémunération globale
Les composantes de la rémunération sont diverses. Elles représentent autant d’éléments sur
lesquels la fonction RH peut s’appuyer pour rémunérer les collaborateurs.
La rémunération peut être fixe ou variable. La part fixe de la rémunération est le résultat du
positionnement du salarié dans l’échelle des rémunérations de l’entreprise. La part variable de
la rémunération correspond aux primes pour récompenser le travail, pour compenser des
conditions de travail difficiles, à l’occasion d’événements spécifiques de la vie du
collaborateur, etc.
2
Tableau 1. Les périphériques de rémunération2
3
Les périphériques Avantages en Gratification en nature (voyage, cadeau, etc.),
sélectifs nature voiture de société, téléphone, ordinateur, etc.
Caractère plus
réversible que les
autres
Le groupe de cosmétiques avait jusqu'ici privilégié d'autres outils d'intéressement des salariés.
Le plan permettra aux employés de souscrire à 500.000 actions, soit 0,09 % du capital.
En plein débat sur la politique de dividendes des entreprises cotées, accusées par certains de
trop choyer les actionnaires, L'Oréal a décidé de faire un geste de plus en faveur de ses
salariés. Pour la première fois, le géant mondial des cosmétiques va lancer, du 4 au 18 juin, une
opération d'actionnariat salarié. Le groupe tricolore, en retard sur les grandes entreprises
françaises, a décidé d'en faire une opération mondiale. Pas moins de 52 pays sont concernés
sur les 68 dans lesquels L'Oréal a une filiale, de l'Argentine à l'Egypte, en passant par le Kenya
ou l'Indonésie.
Le montant reste toutefois modeste. Ce programme porte sur 500.000 actions, soit 0,09 % du
capital. C'est moins que ce que détient à lui seul Jean-Paul Agon, le PDG du groupe (556.500
actions à fin 2016 selon les chiffres de Bloomberg). L'opération porte sur une enveloppe globale
de quelque 100 millions d'euros, contre plutôt 125 millions en moyenne pour une opération du
SBF 120 ces dernières années, selon Eres, le spécialiste de l'épargne salariale. Le prix de
souscription sera fixé le 1erjuin, et calculé selon la moyenne des 20 derniers jours de cotation en
Bourse. Les salariés bénéficieront d'une décote de 20 %.
4
Ce plan n'est donc pas de nature à modifier les grands équilibres parmi les actionnaires. De
fait, les employés de L'Oréal détiennent seulement 1,3 % du capital, via le plan d'épargne
d'entreprise et les actions gratuites. Loin, là encore, des autres grands groupes. « La moyenne
du CAC 40 est de 3,5 %. L'Oréal n'a pas non plus de plan de souscription collectif, alors que plus
des trois-quarts des grandes entreprises en proposent régulièrement à leurs salariés, lors de
hausses de capital, précise Olivier de Fontenay, le directeur général d'Eres. J'ai du mal à croire
qu'ils vont s'arrêter là ». C'est chez Axa, Eiffage, Crédit Agricole ou Engie que la part des salariés
au capital est la plus forte.
Mais pour le leader mondial de la beauté, cette première opération « ouvre un nouveau
chapitre de sa politique sociale ». Alors que pour Jean-Paul Agon, la performance
économique et la performance sociale vont de pair. En 2017, L'Oréal a d'ailleurs été
récompensé par plusieurs prix en matière d'éthique, ou d'égalité hommes-femmes.
Si le géant des cosmétiques fait ses débuts dans ce domaine, ses salariés sont plutôt choyés. En
matière sociale, le groupe a fait partie des pionniers, en « mondialisant » dès 2015, son
programme de protection sociale, avec un socle fort en matière de couverture médicale ou
de congé maternité par exemple. Un atout pour attirer ou conserver les nouveaux talents.
Côté participation et intéressement, un ouvrier français de L'Oréal reçoit près de trois mois de
salaire, soit 9.900 euros en 2017. Ce qui a permis au groupe d'occuper la première place du
CAC 40 l'an dernier pour le montant moyen versé. La rémunération brute moyenne annuelle
d'un opérateur dans l'Hexagone s'élève quant à elle à 33.700 euros, soit 1,9 fois le SMIC.
Source : https://www.lesechos.fr/2018/05/loreal-lance-un-premier-plan-dactionnariat-salarie-990465.
5
La gestion stratégique des rémunérations
Les obligations légales
Afin de définir le dispositif de rémunération des salariés, la fonction RH doit respecter un certain
nombre d’obligations légales :
Cet index permet aux entreprises, d’au moins 50 salariés, d’évaluer sur 100 points le niveau
d’égalité entre les hommes et les femmes en s’appuyant sur les critères suivants : écart de
rémunération femmes / hommes ; écart de taux d'augmentations individuelles ; nombre de
salariées augmentées à la suite de leur congé maternité ; parité parmi les 10 plus hautes
rémunérations ; écart de taux de promotions (seulement pour les entreprises de plus de 250
salariés).
Une fois l’index calculé, il doit être publié sur le site internet de l’entreprise, déclaré à
l’inspection du travail et communiqué au comité social et économique (CSE) via la base de
données économiques et sociales (BDES). S’il est inférieur à 75, des mesures de rattrapage
doivent être obligatoirement mises en œuvre.
6
L’équilibre du système de rémunération
En instituant un système de rémunération, l’organisation doit pouvoir répondre simultanément à
trois questions fondamentales (Donnadieu, 1997)3 :
7
L’influence de la rémunération sur le comportement des salariés
De nombreux auteurs ont cherché à comprendre l’influence de la rémunération sur le
comportement des salariés4. Deux approches sont ici proposées pour illustrer ces aspects.
Il évalue les contributions (compétence, qualification, etc.) qu’il apporte à l’organisation aux
rétributions (rémunération globale, le niveau hiérarchique, les perspectives d’évolutions, etc.)
qu’elle lui offre.
En parallèle, il se compare aux autres pour savoir si le traitement dont il fait l’objet est équitable.
Les autres auxquels l’individu se compare sont : ceux qu’il estime placés dans une situation similaire
à la sienne ; mais également les autres membres de l’organisation, compte tenu des contributions
qu’ils sont censés produire, même s’ils occupent des places différentes de la sienne. Ces éléments
dépendent de la perception de l’individu, des informations qu’il a à sa disposition.
− Le ratio de l’individu est supérieur à celui des autres (sentiment d’iniquité positive) : il peut
se considérer comme sur-payé ; ce qui peut l’amener à se comparer à d’autres individus.
− Le ratio de l’individu est inférieur à celui des autres (sentiment d’iniquité négative) : cela
peut pousser le collaborateur à faire moins d’efforts s’il s’estime injustement moins
rémunéré qu’autrui.
8
La théorie des attentes (Vroom)
Le processus par lequel un individu construit sa motivation est le produit de trois éléments :
Le mix rémunération
Il n’est pas sûr que les choix de l’entreprise en matière de rémunération conviennent à tous. En
effet, certains salariés pourront être attachés à un système de prévoyance alors que d’autres
préféreront ne recevoir que des versements financiers immédiats.
Cette pratique assez fréquente aux Etats-Unis. En France, les dispositions légales contribuent à
limiter la poussée du flexible : certains périphériques sont obligatoires (participation) ; d’autres,
comme l’intéressement, doivent être proposés à tous les salariés selon les mêmes dispositions.
9
La masse salariale et ses effets d’évolution
Selon l’INSEE, la masse salariale est le cumul des rémunérations brutes des salariés de
l’établissement. Son évolution peut être liée à plusieurs effets :
L’effet Noria : mesure l’effet du remplacement, aux mêmes postes, de salariés âgés par des
salariés plus jeunes. Ces derniers, en général moins bien payés (en raison de leur manque
d’expérience ou de leur faible ancienneté), permettent à l’entreprise de dépenser moins : on
parle d’effet de noria positif. Un effet de noria négatif se produit si l’on intègre des salariés plus
âgés ou plus qualifiés.
L’effet effectif : est directement lié au nombre de salariés de l’entreprise. S’il augmente, la
masse salariale augmente et inversement.
L’effet structure : se manifeste lorsque des changements interviennent dans la structure des
qualifications de l’entreprise.
Le GVT : Il mesure les effets de masse salariale liés à trois catégories d’augmentations :
Vieillissement : il mesure les effets d’évolution des taux des primes d’ancienneté ou
l’application des mesures d’augmentations automatiques ;
10
Figures
Tableaux
Encadrés
11
CHAPITRE 5 : La Formation
Références ................................................................................................................................................................ 14
Introduction : les évolutions légales de la
formation professionnelle
La formation professionnelle a fait face à diverses réformes au cours de ces dernières
décennies. Depuis les années 1970, l’élaboration de nombreuses lois n’ont cessé d’accroitre
son importance. Le tableau ci-dessous reprend les principales évolutions significatives. Cette
liste n’est pas exhaustive mais a pour but de mettre en exergue les principaux marqueurs du
système de formation tel que nous le connaissons aujourd’hui.
2
Les enjeux de la formation
La formation répond à la fois aux attentes des salariés et aux besoins des organisations. Elle
aide au maintien de l’employabilité des salariés et à l’adaptation permanente des
compétences disponibles et des compétences requises. Il s’agit ainsi d’assurer l’adaptation des
salariés aux évolutions de leur emploi.
− faire évoluer la culture de l’entreprise : promouvoir une identité forte et partagée, faire un
audit des valeurs, co-construire une culture d’entreprise commune, réussir un
changement organisationnel, etc. ;
Des contenus utiles et adaptés aux attentes des salariés, tel est le secret d’une ingénierie de la
formation maîtrisée et efficace. Le point de vue de Véronique Vagne, directrice formation
chez STEF, le leader européen du transport frigorifique.
Lorsqu’on construit une stratégie de formation, est-on bien certain de ne pas oublier les
composantes de cette dite compétence professionnelle ? Pour rappel, la compétence
professionnelle, c’est la synergie : d’un ensemble de savoirs théoriques, de savoir-faire métiers,
de savoir-faire procédural, savoir-être, savoir communiquer, savoir transférer. Les savoir-être et
les savoir-faire procéduraux sont généralement plutôt bien intégrés dans les programmes de
formation mais il est indispensable de travailler aujourd’hui sur la notion de savoir-faire métiers
qui étrangement n’est pas suffisamment bien développée dans les entreprises…ou du moins,
pas abordée comme elle devrait l’être.
3
Attacher des savoir-faire observables à chaque métier
Tous les verbes nommant les compétences et les savoir-faire sont des verbes d’action car ils
correspondent à des situations concrètes de travail. Cette construction qui s’appuie sur les
situations de travail doit mobiliser les acteurs de l’entreprise concernée.
C’est le chantier engagé chez STEF depuis plus de deux ans… Il faut du temps, de la
persévérance et une capacité à pouvoir mobiliser sur la durée les équipes opérationnelles. Un
chef de projet, garant de la méthodologie et de l’ingénierie globale, a été nommé pour
animer des groupes de travail et pour établir ces référentiels de compétences métiers.
Il est assisté par un comité de pilotage. Une fois les référentiels réalisés, il est intéressant de les
situer par rapport à d’autres référentiels existants. Ce travail permet ensuite de construire des
outils de diagnostic, véritables supports pour réaliser des bilans de compétences métiers à partir
de l’observation du geste professionnel et non pas en fonction des savoirs théoriques du salarié.
La description des compétences et des savoir-faire permet ensuite l’écriture des modules de
formation, chaque compétence pouvant généralement devenir un module à part entière.
Bien entendu, ces modules sont réalisés avec des outils technologiques performants et
innovants mais la priorité, c’est le contenu !
Dans ce cadre, Julia Gérosa, chef de projet formation continue des adultes a accompagné
l’entreprise notamment en formant tous les acteurs à la démarche de modularisation dans
l’objectif de formaliser un module de formation en tenant compte de l’approche
« compétence » en situation professionnelle et d’adapter les pratiques pédagogiques et les
rendre professionnalisantes. Il s’agit également de prendre en compte les spécificités de
l’apprentissage des adultes pour pouvoir adapter notre ingénierie de formation.
Comme l’adulte a construit tout au long de sa vie sa propre stratégie pour apprendre, il est
important de tenir compte de ce paramètre. On sait qu’il apprend à partir de son expérience,
qu’il n’apprend que si cela a du sens pour lui et que s’il perçoit que cela va lui être utile.
4
Il faut donner la possibilité à chaque collaborateur de développer les capacités lui permettant
de mieux vivre les changements technologiques et organisationnels et de développer, grâce
aux méthodes pédagogiques innovantes, ses capacités à réagir dans des contextes variés et
complexes et des réflexes d’apprentissage favorisant l’adaptabilité.
Leur rôle sera d’accompagner chaque salarié dans l’acquisition de compétences ciblées en
situation de travail. Nous ne sommes donc plus dans une approche traditionnelle qui consiste
principalement à informer pour faire appliquer les pratiques attendues par l’entreprise, c’est-à-
dire une formation centrée sur des contenus.
Pour ce faire, il convient de mettre à disposition des formateurs des outils adaptés et
technologiquement aboutis pour qu’ils puissent aisément lier les résultats de leurs diagnostics et
les contenus de leurs modules de formation et donc adapter leur accompagnement aux
besoins réels du salarié.
Les modules de formation permettent uniquement de se former sur les savoir-faire à actualiser ou
à acquérir. On ne s’ennuie plus en formation puisqu’on ne parle que de ce qu’on ne sait pas
faire (ou plus bien faire). Cette démarche doit également pouvoir se décliner sur les savoirs de
base pour rendre plus efficace la lutte contre l’illettrisme par exemple.
Enjeux
Chez STEF, un projet de grande envergure nommé « Maîtrise des savoirs fondamentaux » a été
engagé en 2010. Sensibilisée aux problématiques de l’illettrisme et de leurs conséquences sur
l’employabilité, l’entreprise a souhaité accompagner les salariés pour qu’ils puissent gagner en
L’entreprise est accompagnée dans cette démarche par le numéro 1 des méthodes de travail
en Europe : Methodia.
5
Après une mise en place sur 5 sites pilotes, le nombre de sites déployés est actuellement de 60.
L’objectif est de pouvoir intégrer plus de 1.000 collaborateurs sur 5 ans et d’accompagner
ensuite les volontaires sur une démarche de VAE.
La forte adhésion au projet est basée sur une véritable conviction du comité de direction, une
A cette date, plus de 6.000 heures de formation ont pu être dispensées et plus de 500
collaborateurs ont déjà pu acquérir un peu plus d’autonomie… Et bien entendu, la formation
commence toujours par un bilan de positionnement.
La première étape d’une formation réussie, c’est de pouvoir faire le point sur ses propres
compétences et donc de laisser un expert mesurer l’adéquation entre le niveau requis et le
niveau réel par l’observation en situation de travail. Préparons-nous à développer
l’employabilité des salariés en leur proposant une formation qui donne du sens et qui parle de
leur quotidien et qui contribue à leur professionnalisation.
Une fois que les compétences métiers sont maîtrisées, il est beaucoup plus simple de déployer
d’autres démarches sur les savoir-être ou de mettre en place des politiques de tutorat ou
de mentorat pour développer le « savoir transférer ». L’innovation en formation peut être
parfois synonyme d’un « retour aux sources » et pas forcément uniquement d’utilisation de
nouveaux outils pédagogiques et technologiques.
Au-delà, la formation métier est un véritable enjeu de compétitivité et c’est une bonne
occasion pour les responsables formation de participer concrètement et visiblement à la
performance de l’entreprise. De bons contenus dans des contenants innovants et adaptés aux
attentes des salariés, c’est le secret d’une ingénierie maîtrisée et efficace.
Par Véronique Vagne, RH, avec la revue « Personnel », source : Les Echos, 21 octobre 2013.
6
Pour les individus
La formation présente pour les individus trois enjeux principaux :
− adaptabilité : se former aux évolutions des métiers, répondre aux exigences d’un poste de
travail, favoriser le maintien dans l’emploi, etc. ;
Créée le 1er janvier 2019, par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5
septembre 2018, France compétences a pour mission d’assurer le financement, la régulation et
l’amélioration du système de la formation professionnelle et de l’apprentissage.
7
Les OPCO
Les Opérateurs de Compétences
Le 1er avril 2019, onze OCPO, chargés d’accompagner la formation professionnelle, ont été
agréés. Ils remplacent les anciens organismes paritaires collecteurs agréées (OPCA). Ils ont pour
mission :
Source : https://travail-emploi.gouv.fr/
8
11 opérateurs de compétences sont agréés depuis le 1er avril 2019 :
Contribution conventionnelle
Il s’agit d’une contribution supplémentaire versée à un OPCO au-delà du 1 % minimum légal,
qui complète la contribution légale et s’applique aux entreprises appartenant à une branche
ou secteur professionnel ayant conclu un accord formation.
1La masse salariale est le cumul des rémunérations brutes des salariés de l'établissement (hors cotisations
patronales). Source : INSEE.
9
Contribution volontaire
Effectué librement par l’entreprise en dehors de toute obligation légale ou de branche, cette
contribution permet à l’entreprise de financer des actions et de bénéficier des services
proposés par l’OPCO dans le respect des conditions fixées par ce dernier. La possibilité
d’effectuer un versement volontaire auprès d’un OPCO a été instaurée par la loi du 5 mars
2014 pour permettre aux entreprises de contribuer au-delà du taux unique de 1 %.
La taxe d’apprentissage
La taxe d’apprentissage contribue au financement d’actions visant au développement de
l’apprentissage et de formations technologiques et professionnelles hors formations en
apprentissage. Les entreprises verseront leur taxe d’apprentissage par deux versements : 87 % à
l’OPCO dont elles relèvent pour le financement des formations en apprentissage et 13 %
directement à une structure de leur choix relevant d’une liste pour le financement des
formations.
Elaboration du plan de
Evaluation développement des
compétences
Suivi
10
Recenser les besoins de formation
Le besoin de formation est le résultat d’un écart entre la situation actuelle et la situation
désirée, en termes de compétences détenues. Ces écarts peuvent être observables au niveau
individuel (exemple : évolution de l’emploi), au niveau d’un service (exemple : problème et
dysfonctionnement d’un service) ou d’une équipe ou au niveau institutionnel (exemples : projet
de changement ou d’investissement, changement culturel).
La détection de ces besoins de formation implique les salariés, les managers mais aussi la
fonction ressources humaines. En effet, pour cela, ils peuvent s’appuyer sur les référentiels issus
de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et sur l’entretien professionnel.
Ce dernier est un moment privilégié d’échanges entre l’employeur et son collaborateur, afin
d’envisager avec lui ses perspectives d’évolution professionnelle en termes d’emploi et de
qualification. Il ne s’agit pas d’un entretien d’évaluation mais d’évolution professionnelle. Il doit
avoir lieu tous les deux ans sauf si un accord d’entreprise fixe une périodicité différente.
Néanmoins, ces entretiens professionnels doivent permettre d’effectuer tous les six ans un bilan
pour le collaborateur. L’employeur doit alors s’assurer que le salarié au cours de ces six années :
a suivi au moins une action de formation ; a acquis des éléments de certification ; a bénéficié
d’une progression salariale ou professionnelle.
11
A l’initiative de l’individu
Tableau 2. Les dispositifs de formation à l'initiative de l'individu.
Compte Personnel de Le CPF permet à toute personne active, dès son entrée sur le marché
Formation (CPF) du travail et jusqu’à la date à laquelle elle fait valoir l’ensemble de
ses droits à la retraite, d’acquérir des droits à la formation
mobilisables tout au long de sa vie professionnelle. Il est désormais
crédité en euros et non plus en heures.
Validation des Acquis Toute personne, quels que soient son âge, sa nationalité, son statut
et de l’Expérience et son niveau de formation, qui justifie d’au moins 1 an d’expérience
(VAE) en rapport direct avec la certification visée, peut prétendre à la VAE.
Cette certification qui peut être un diplôme, un titre ou un certificat
de qualification professionnelle doit être inscrite au Répertoire
national des certifications professionnelles (RNCP).
Conseil en Évolution Le CEP constitue pour chaque actif une opportunité de faire le point
Professionnelle (CEP) sur sa situation professionnelle et, le cas échéant, d’élaborer, de
formaliser et de mettre en œuvre une stratégie visant l’évolution
professionnelle, l’insertion, le développement des compétences, la
certification professionnelle, la mobilité interne ou externe, la
reconversion, la transition professionnelle, la reprise ou création
d’activité, etc.
12
Suivre et évaluer le déroulement des formations
Assurer le suivi du dispositif
Le service RH va assurer le suivi du dispositif de formation, en choisissant les indicateurs qui lui
semblent les plus utiles. Le tableau ci-dessous reprend les plus courants.
Niveau 1, évaluation des réactions : apprécier la cohérence de l’action de formation par rapport
aux attentes des collaborateurs et la qualité de la prestation (satisfaction des stagiaires,
questionnaire écrit).
Niveau 2, évaluation des acquis : évaluation pédagogique (identifier les connaissances et les
compétences acquises, examen, test, QCM, études de cas).
13
Niveau 3, évaluation des activités de travail : analyse des effets de la formation sur le travail du
collaborateur (observation sur poste, entretien d’évaluation).
Niveau 4, évaluation des effets organisationnels : identifier les évolutions d’un service, d’un
département en matière de qualité, de quantité, de coût, de délais, etc. au retour de la
formation des salariés du service (tableaux de bord de suivi des performances, audits).
Figures
Figure 1. La démarche d'ingénierie de formation, d’après Nicolas (2014 ............................................ 10
Tableaux
Tableau 1. Les principales évolutions légales du paysage français de la formation professionnelle.
2
Tableau 2. Les dispositifs de formation à l'initiative de l'individu. .............................................................. 12
Tableau 3. Les indicateurs de suivi de la formation dans l'entreprise. .................................................... 13
Encadrés
Encadré 1. La formation métier, un véritable enjeu de compétitivité ..................................................... 6
Encadré 2. Instance de gouvernance nationale de la formation professionnelle et de
l'apprentissage............................................................................................................................................................... 7
Encadré 3. Les Opérateurs de Compétences ................................................................................................... 8
14
CHAPITRE 6 : La santé au travail
Préambule .................................................................................................................................................................... 2
Références ................................................................................................................................................................... 9
Préambule
Le sujet de la santé au travail est aujourd’hui marqué par une baisse importante du nombre
d’accidents du travail mais, parallèlement, les maladies professionnelles sont en augmentation
constante. Aujourd’hui, les maladies professionnelles les plus nombreuses sont : les troubles
musculo-squelettiques (TMS), les pathologies induites par l’exposition à l’amiante, lombalgies et
dorsalgies. Ces tendances s’inscrivent dans un contexte de fort développement des risques
psycho-sociaux (RPS).
La pénibilité au travail
Certaines conditions de travail sont de nature à altérer tout particulièrement la santé des
collaborateurs, ce sont les facteurs de pénibilité. Ces derniers sont définis dans le code du travail.
Les agents chimiques dangereux, y compris les poussières et les fumées ; activités exercées en
milieu hyperbare ; températures extrêmes ; bruit.
Le travail de nuit sous certaines conditions, travail en équipes successives alternantes ; travail
répétitif caractérisé par la réalisation de travaux impliquant l'exécution de mouvements
répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous
cadence contrainte.
2
Depuis le 1er octobre 2017, seuls 6 des 10 facteurs de risques professionnels concernés par le
dispositif pénibilité permettent d’acquérir des points crédités sur le compte personnel de
prévention : activités exercées en milieu hyperbare, températures extrêmes, bruit, travail de
nuit, travail en équipes successives alternantes, travail répétitif.
Les points accumulés sur ce compte de prévention peuvent être utilisés pour compléter les
droits formation pour financer une action de formation professionnelle, passer à temps partiel
avec maintien de rémunération et/ ou pour obtenir une majoration de durée d’assurance
retraite et éventuellement anticiper la date de départ à la retraite par rapport à l’âge légal.
− des violences internes commises au sein de l’entreprise par des salariés : harcèlement
moral ou sexuel, conflits exacerbés entre des personnes ou entre des équipes ;
− des violences externes commises sur des salariés par des personnes externes à
l’entreprise (insultes, menaces, agressions…).
Ce sont des risques qui peuvent être induits par l’activité elle-même ou générés par
l’organisation et les relations de travail.
Afin d’illustrer ces éléments, l’enquête conduite par la DARES 1 en 2016, nous livre quelques chiffres
clés sur les risques psychosociaux. En effet, selon cette enquête, parmi les actifs français :
3
Les RPS peuvent notamment aboutir à des situations de burn out. Ce dernier est directement lié
à un état d’épuisement physique et mental résultant d’une sur-implication émotionnelle dans le
travail. Cet état est la résultante de trois phases :
La caractère soudain de
L’existence d’une lésion
l’évènement ou l’apparition
corporelle
soudaine d’une lésion
Le caractère professionnel
De nombreux indicateurs peuvent être mobilisées par le service RH afin de suivre les accidents
du travail dans l’entreprise (cf. Tableau 1).
4
Tableau 1. Les principaux indicateurs liés au suivi des accidents du travail
Nombre d’accidents, d’arrêts de travail, nombre de jours d’arrêts de travail, causes, évolution
dans le temps, catégorie professionnelle, statut, âge, ancienneté, etc.
Indice de fréquence Nombre des accidents avec arrêt x 1000 / effectif salarié
L’accident de trajet
L’accident de trajet est un accident survenu pendant le trajet direct entre la résidence
principale et le lieu de travail et le lieu où le collaborateur prend habituellement ses repas, à
heure normale par rapport aux horaires de travail. Le parcours doit être non interrompu ou
détourné par un motif dicté par l’intérêt personnel et étranger aux nécessités essentielles de la
vie courante ou indépendante de l’entreprise.
La maladie professionnelle
D’après l’INRS (Institut Nationale de la Recherche et de la Sécurité), une maladie est
professionnelle si elle est la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque
physique, chimique, biologique ou résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité
professionnelle. Les maladies reconnues comme professionnelles sont répertoriées dans les
tableaux annexés au Code de la Sécurité Sociale.
5
Les TMS résultent d’un déséquilibre entre les capacités fonctionnelles des personnes et les
sollicitations qui apparaissent dans un contexte de travail notamment, sans possibilité de
récupération suffisante.
Ils entraînent des douleurs et une gêne dans les mouvements pouvant entraîner un handicap
sérieux dans la vie professionnelle et dans la vie privée.
− La médecine du travail : analyser les risques, conseiller et former les travailleurs, contrôler
leur santé. Rôle essentiellement préventif.
− lorsqu’une information supplémentaire intéressant l’évaluation d’un risque dans une unité
de travail est recueillie.
6
L’arbre des causes
La méthode de référence de l’arbre des causes est un outil clé de prévention des accidents du
travail. Il permet d’identifier les causes profondes de ces derniers, à travers une représentation
graphique qui permet de visualiser l’enchaînement logique des faits qui ont provoqué
l’accident. Il s’agit donc d’un outil de communication et de dialogue, à travers une vision
globale et détaillée des causes de l’accident du travail en question.
Cette méthode a été déployée par l’INRS suite à une augmentation des accidents du travail
dans les années 1960. Elle implique une nouvelle conception des accidents (révélateurs des
dysfonctionnements et multifactoriels).
Même si ces deux attentes sont celles de tous les salariés, elles entretiennent dans les faits un
lien particulier avec l’exigence de l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes en
matière de salaires et de déroulement de carrière.
− l’égalité des chances (équilibre vie privée/ vie professionnelle, diversité, conciliation des
temps, etc.) ;
− les relations de travail, le climat social (participation, dialogue social, discussions sur le
travail, relations avec les collègues, etc.).
7
La démarche qualité de vie au travail ouvre de nombreuses pistes d’actions. Elle suppose
néanmoins la mise en œuvre de quatre grandes étapes : concevoir la démarche, poser le
diagnostic, expérimenter et évaluer, pérenniser.
− Formation/
action
8
Figures
Tableaux
Tableau 1. Les principaux indicateurs liés au suivi des accidents du travail .......................................... 5
9
CHAPITRE 7 : La participation des
collaborateurs
Préambule .................................................................................................................................................................... 2
Références ................................................................................................................................................................... 7
Préambule
La participation des collaborateurs renvoie au partage plus ou moins étendu, du pouvoir de
gestion entre la direction et le personnel. Elle s’appuie notamment sur la communication
interne et le système d’information ressources humaines (SIRH). Encouragée par certaines
dispositions du droit du travail, elle impose enfin une participation instituée des instances
représentatives du personnel (IRP).
La communication interne
Les principaux leviers de la communication interne sont : le site internet, le site intranet, la note
de service, la messagerie électronique, le journal d’entreprise, le panneau d’affichage, le livret
d’accueil, et tous les événements et manifestations qui rythment la vie de l’organisation
(exemples : la fête de Noël, les réunions de service hebdomadaires, la remise des médailles du
travail, etc.).
De façon plus précise, pour Lethielleux (2020)1, les objectifs de la communication interne sont
au nombre de trois.
2
Les espaces de discussion2
Les espaces de discussion sur le travail sont aujourd’hui des dispositifs majeurs de
communication interne.
Selon l’ANACT (Association Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail)3, « les
espaces de discussion sont des espaces collectifs qui permettent une discussion centrée sur
l’expérience de travail et ses enjeux, les règles de métier, le sens de l’activité, les ressources, les
contraintes. Cette discussion se déroule suivant des règles co-construites avec les parties
prenantes. Les espaces de discussion sont inscrits dans l’organisation du travail, ils s’articulent
avec les processus de management et les institutions représentatives du personnel et visent à
produire des propositions d’amélioration, des décisions concrètes sur la façon de travailler ».
Les différents espaces pour parler du travail sont : les comités de direction, les réunions
d’équipe, les groupes projets, les espaces informels, la formation, les groupes de partage de
pratiques pour les managers, l’entretien annuel d’évaluation, l’entretien professionnel, les
instances représentatives du personnel.
− La stratégie de l’entreprise.
La culture d’entreprise
Communication interne et culture d’entreprise sont deux aspects interdépendants. En effet, la
communication interne est un levier indispensable de déploiement de la culture d’entreprise ;
et inversement. La culture d’entreprise inspire un sentiment d’identité à ses membres. Elle
favorise une implication de chacun et assure l’unité de l’organisation, par la mise en place de
normes appropriées. Les principales composantes de la culture d’entreprise figurent dans le
tableau suivant.
Module e-learning :
https://www.aractidf.org/elearning/module_1_edd_multi_web/SCO_0001/multi_launch.html.
3 Source : https://www.anact.fr/mots-cles/espaces-de-discussion-sur-le-travail.
3
Tableau 1. Les composantes de la culture d’entreprise.
Les mythes et les héros Ils font référence à l’histoire de l’entreprise, à ses succès, à ses
époques héroïques. Le mythe renvoie à une histoire qui
véhicule une image idéale de l’organisation ou des
comportements, et qui donne du sens aux pratiques de
l’entreprise.
Les rites et les codes Ce sont des actes qui se répètent. Ils permettent de
rassembler et les reproduire correspond à une volonté de se
rassurer, en manifestant son appartenance à un groupe.
Source : adapté de Garrette B., Lehmann-Ortega L., Leroy F. (2019), Strategor, Paris, Dunod.
4
Le Système d’Information Ressources Humaines (SIRH)
Le déploiement de la fonction ressources humaines repose aujourd’hui sur le fait d’utiliser
pleinement un SIRH, auprès de l’ensemble des salariés de l’entreprise4. « Un SIRH se présente
comme un système intégrant des briques logicielles capables d’automatiser un certain nombre
de tâches liées à la gestion des ressources humaines et d’en assurer un suivi.
Ainsi les TIC ont potentiellement un fort impact sur les activités stratégiques (GPEC),
opérationnelles (procédure de recrutement) et administratives (gestion des congés, des
absences, des salaires, etc..) de la gestion des RH »5.
Le SIRH favorise le partage de la fonction RH (Peretti, 2018)6. Ainsi, certaines transactions sont
ouvertes directement aux collaborateurs comme la saisie des notes de frais, des demandes
d’absences, des comptes rendus d’entretien annuel d’évaluation ; et d’autres aux managers,
telles que l’élaboration des plannings d’activité, la validation des demandes d’absences, la
gestion des entretiens annuels d’évaluation et des entretiens professionnels.
5 Laval F., Guilloux V. (2010), « Impact de l'implantation d'un SIRH sur la GRH d'une PME : une étude
longitudinale contextualiste et conventionnaliste », Management & Avenir, n° 37, p. 329-350.
7 Source : www.travail-emploi.gouv.fr.
5
Chaque syndicat, qui constitue une section syndicale au sein de l’entreprise d’au moins 50
salariés, peut, s’il n’est pas représentatif dans l’entreprise8, désigner un représentant de la
section pour le représenter au sein de l’entreprise. Il bénéficie des mêmes prérogatives que le
délégué syndical mais ne peut, sauf exceptions, négocier et conclure des accords collectifs.
Source : www.travail-emploi.gouv.fr
8 La représentativité des organisations syndicales est appréciée selon les critères cumulatifs suivants :
le respect des valeurs républicaines ; l'indépendance ; la transparence financière ; une ancienneté
minimale de deux ans dans le champ professionnel et géographique couvrant le niveau de
négociation ; l'audience ; l'influence, prioritairement caractérisée par l'activité et l'expérience ; Les
effectifs d'adhérents et les cotisations.
Source : https://www.elections-professionnelles.travail.gouv.fr/criteres-de-representativite-des-
syndicats.
6
La négociation dans l’entreprise
Dans les entreprises où sont constituées une ou plusieurs sections syndicales d’organisations
représentatives, et dans lesquelles a été désigné au moins un délégué syndical, l’employeur
doit prendre l’initiative d’engager périodiquement des négociations sur certains thèmes dont,
entre autres, les rémunérations et l’égalité professionnelle.
Figures
Tableaux