Construire Une Animation-Nature - Odt
Construire Une Animation-Nature - Odt
Construire Une Animation-Nature - Odt
Concevoir une animation - nature peut prendre de multiples formes selon le contexte dans
lequel elle se déroule.
• Centrés sur le social : Changer les comportements et les pratiques sociales, adopter des
gestes éco-citoyens respectueux de l'environnement. Priorité aux savoirs faire
Il faut donc utiliser une méthode générale qui devra être adaptée à chaque situation
particulière.
Globalement, toute animation s’appuiera sur :
- une commande
- une étude du terrain
- une fiche ou grille d’animation
- une évaluation
LA COMMANDE
I.Le terrain
Le choix du terrain se fera avant tout, en fonction de ses qualités pédagogiques. Quel est
le lieu qui permettra le mieux d'illustrer le sujet. Par exemple, pour une sortie sur la
géologie, choisir, avec l'aide d’une carte géologique, un endroit qui possède une grande
variété de terrain. Pour une sortie plutôt botanique, vous allez choisir une forêt ou une
zone humide, un milieu riche et « sauvage ».
Le lieu peut aussi être imposé par le commanditaire, et ainsi devenir une « contrainte » du
cahier des charges. Il peut également être imposé par votre situation professionnelle
(garde animateur d'une réserve naturelle par exemple). Dans ce cas, il faudra s'immerger
dans ce milieu en particulier et l'analyser pour pouvoir en exploiter le maximum pour le
projet d'animation.
1. D'abord, commencez par une promenade sur le site : Imprégnez vous de ce qui vous
entoure et prenez des notes
2 . Il faut chercher et inventorier toutes les potentialités qu'offre le site et ainsi avoir une
multitude de choix afin de prioriser les éléments les plus intéressants et les plus
interprétables possibles. Qu'est ce que je peux bien observer ?
3. Faire un relevé dans un tableau puis souligner tout ce qui peut être intéressant pour le
sujet
4. De retour en salle, commencez à noter quelques idées et impressions (il est conseillé
de laisser reposer un peu les observations, on a souvent les idées plus claires en laissant
du temps afin de digérer cette phase d'immersion et d'imprégnation).
Maintenant que vous avez en tête quelques idées, documentez vous sur le sujet et sur le
territoire en question. Il est aussi possible de chercher et de rencontrer des personnes
ressources.
4. Ensuite, pendant toute la période de conception, effectuer des aller-retours entre salle
et terrain. Au fur et à mesure, faire le tri des potentialités du site en fonction de la
commande.
a) Le titre
C'est le premier contact que le public aura avec l'activité. Il doit être évocateur, incitatif, et
informatif sur le contenu de l'activité. Il doit être court et les termes d'action le rendra plus
vivant. Exemples : « A la découverte de ... », « Marais mystérieux, marais envoutant » Il
est également conseillé de donner un titre aux différentes phases de l'animation. Cela en
éclairci sa lecture si vous devez présenter son déroulement au commanditaire ou autre.
L'élaboration des objectifs est une étape capitale à plus d’un titre. Ils doivent être en
relation et répondre à la commande initiale. Les objectifs sont indispensables pour lancer
avec efficacité le travail de conception de l'animation. Commencer toujours par écrire les
objectifs avant de chercher les moyens. Cela permet d'éviter la simple attraction ludique
sans aucun message de sensibilisation à la nature, sans aucune connaissance à apporter
Par la suite, ils permettront de guider l’action et de reprendre ses repères si besoin. Enfin,
ils permettront, à l’issue du projet, de prendre du recul et d’évaluer l'action menée. A
chaque projet, à chaque public, à chaque contexte, ses objectifs. Qu'ils soient classés en
objectifs notionnels (savoirs), en objectifs méthodologiques (savoirs-faire) ou en
objectifs comportementaux (savoirs-être). L’idée est de faire passer le public d’un état
initial à un nouvel état en fin de séance (nouvel état de connaissances, de
sensibilisation...) sur le sujet d'environnement traité.
Comment formuler les objectifs ?
C’est l'éducateur qui vise des objectifs pour le public à qui il s’adresse.
Ces objectifs sont donc centrés sur la personne.
La question clé pour rédiger les objectifs, c'est POURQUOI : Pourquoi je veux faire passer
tel éléments, contenus, connaissances ? Quelle est mon intention éducative ? Dans quel
champ je situe l'animation ou l'activité : sensibilisation, découverte, acquisition de
techniques (savoirs-faire), ou de savoirs-être.
Nous pouvons distinguer deux types d'objectifs :
• Les objectifs généraux qui englobent tous les messages qu'on entend transmettre au
public durant la séance.
• Les objectifs opérationnels ou spécifiques qui décrivent le comportement attendu sur
une activité, sur un échange, sur une seule phase de la séance.
Exemple : Objectif général : « Comprendre le relief du site » Objectifs spécifiques : «
Décrire le massif », « Citer les trois composantes principales du relief », « Identifier les
caractéristiques physiques du plateau et de la vallée », « Comprendre la formation de la
vallée ».
c) Messages
Les messages sont les notions essentielles auxquelles le public sera sensibilisé et qu'il
faudra tenter de faire passer. Souvent les messages permettent de faire le lien entre les
phases de la séance. Ils permettent de voir si la séance a un déroulement logique.
Un message en induit un autre. On voit plus facilement se dessiner un début de fil
conducteur. Si les activités proposées lors de l'animation sont réussies, l'apprenant doit
être capable de formuler les messages, même sous-entendus. Vous pouvez aussi le
vérifier lors de la phase d'évaluation.
Comment formuler les messages ? La question clé pour rédiger les messages c'est
QUOI. Il est porteur de sens. Il doit être clair et compréhensif. Le « message » exprime ce
que l'on doit faire dire à son public. Il est lié au sujet.
L' « objectif » est quand à lui, davantage tourner sur l'intention éducative et donc sur le
public. Ne pas arriver à le rédiger est souvent signe d'une phase bancal (hors-sujet,
mauvaise connaissance de l'éducateur ou qu'elle n'apporte aucun intérêt à la séance...).
A retenir :
Exemple : Objectif : « se familiariser avec les gestes du tri. » qui se familiarise ? Le public.
Message : « grâce au tri, le recyclage des déchets ménagers est facilité ou est possible. »
Ici nous ne parlons pas du public puisqu'on est à sa place, mais du sujet
Cette partie est le cœur de l'animation. Il s'agit de décrire comment vous comptez
atteindre les objectifs spécifiques et ainsi faire passer les messages préalablement
choisis. La question clé pour rédiger les activités, c'est COMMENT. Par quelles méthodes,
par quels moyens et astuces, vais je faire passer mes messages ? Il n'y a pas de recettes
miracles, à chaque situation sa méthode, à chaque éducateur son style. Néanmoins, toute
situation d'apprentissage doit être mûrement réfléchie. (Voir cours sur les approches)
Il existe différents moyens :
Des moyens dits « dynamiques » : discussion, présentation, activité ludique, maraudage,
randonnée...
et des moyens dits « statiques » : document, livre, panneau, exposition...
e) Gestion du groupe :
Il s'agit de décrire comment vous vous positionnez face au public lors de la phase ou de
l'activité en question.
La gestion du groupe est axée sur deux points :
• L'évolution du groupe à travers l'activité : Activité collective, individuelle ou en sous
groupe.
• La posture de l'éducateur vis à vis du groupe : Plusieurs types possibles : -
Communication dite de « face à face » avec le groupe : L'éducateur se positionne face
au groupe, celui-ci est centré sur lui (appelé aussi communication de masse) ; -
Communication interpersonnelle : L'éducateur va voir individuellement chaque
participant dans le cas d'une activité individuelle par exemple.
Pour chaque étape de l'animation, il est intéressant d'indiquer le rythme qui découle de
l'activité. Ici, on peut noter deux paramètres distincts :
• Vis à vis de la transmission du contenu ; le public est-il « actif » (il prend part à la
découverte) ou « passif » (il ne fait qu'écouter l'éducateur) ;
• Vis à vis de l'activité ; elle est dite « calme » (dessin, lecture de paysage...) ou plutôt «
dynamique » (par une action physique du groupe : construction, expérience, grimper
dans un arbre...)
Avec des publics enfants et adolescents, l'alternance entre ces différents rythmes
lors de la séance d'animation est fortement recommandée.
g) Durée
Ici, nous avons la durée globale de l'animation et la durée de chaque étape. La première
est souvent imposée lors de la commande. Sinon, il faut la fixer rapidement car elle fait
partie du cadre général de l'animation
En ce qui concerne le temps dévolu pour chaque étape de l'animation, celui-ci est moins
évident à cibler. Pourtant il est fortement conseillé d'y réfléchir sérieusement, surtout pour
une animation de courte durée. Cela permet de se fixer un cadre temporel durant le
déroulement de l'animation et d'être sûr d'atteindre tous les objectifs prévus.
Pour un projet d'animation de longue durée (sur plusieurs séances), il est préférable de
réaliser une grille d'animation par séance. Lors d'une pédagogie de projet, la colonne «
durée » sera encore plus difficile à déterminer puisque l'animateur « contrôle » moins
l'avancée du projet. Elle sera donc définie plus grossièrement.
Dans cette colonne, il s'agit de détailler tout le matériel et les supports nécessaires à la
conception et à la réalisation de l'animation. (voir cours sur les supports)