Devoir de Philo de L'éducation
Devoir de Philo de L'éducation
Devoir de Philo de L'éducation
Dans cette première partie de notre devoir, il sera question pour nous de dégager la
conception anthropologique de l’homme qu’exprime notre auteur dans son livre. De prime à
bord, nous parcourrons les différentes manières dont il conçoit l’homme à éduquer. Dans
cette entreprise, nous partirons de la conception de l’homme comme être indéterminé et de
potentiels. Puis, passant par les conceptions de l’homme comme être vide et nu, de l’homme
comme animal, nous parvenons à la conception de l’homme comme être doué, un être
producteur de savoir devant s’exprimer et bénéficiant de la dignité humaine.
Dans sa généralité, Thomas de Konink considère les êtres humains comme les « êtres
les plus indéterminés, potentiels, vulnérables à tant d’égards 1». En d’autres termes, l’homme
à bien d’égards, face aux autres espèces animales de la nature est en retard lors qu’il arrive
dans la société, lorsqu’il naît. Les animaux sont « programmés à un degré infiniment plus
grand que nous2 », les animaux sont « d’emblés spécialistes » dans leurs manières de faire,
c’est-à dire, en eux, de sont déjà intrinsèquement programmées ou inscrites leurs différentes
manières de vivre.
Par ailleurs, le fait d’être des êtres de potentialité, offre à l’homme une infinité de
modes d’existences, des manières de faire, de procéder qui surpasse de loin les autres
animaux qui, eux, se trouvent incapable d’apprendre autre chose que ce qui est inscrit dans
leur être animal. A cet effet, notre auteur montrera que les animaux ont une manière de faire
les choses conforme à chaque espèce et ceux-ci s’y conforment atteignant ainsi « l’incapacité
à rien apprendre de nouveau3 »
1
Konink T. Philosophie de l’éducation pour l’avenir, Laval, Presse universitaire de Laval, 2010, p.4.
2
Idem.
3
Idem.
2. L’être humain : un être vide et nu
En outre, bien qu’étant un être de potentialité, l’être humain vient à la vie vide, sans
connaissance, il doit tout apprendre. A cet effet, reprenant les propos de Luc Ferry, notre
auteur déclare que « nous naissons nus 4». Être nus ici, renvoie au fait d’être comme une
carte mémoire vide, sans aucune photos, sans aucune image, sans aucun fichier gravé. C’est
tout au long de notre évolution que nous apprenons de nouvelles choses. C’est tout au long de
notre évolution que notre famille, notre environnement, notre communauté ou société, nous
inculque à travers la culture des manières d’être, de penser et de faire. Comme des vases,
nous sommes vides, nous sommes nus et avons besoin d’être remplis et habillés par les
autres. Notre éducation nous vient des autres. Nous la recevons à mesure que nous
grandissons et en devenons peu à peu pleins.
Tout comme Emmanuel Kant, notre auteur pense que l’homme a besoin d’être tenu par
la main. Kant, pensait à ce propos que « l’homme est un animal qui a besoin d’un maître,
mais, où prend-il ce maître ? Nulle part ailleurs que dans l’espèce humaine. Mais ce maître
tout comme lui, est un animal qui a besoin d’un maître 5». A ce niveau, assimiler l’être
humain à un animal, consiste à le concevoir comme un être d’instincts, un « être
programmé » à poser des actes déterminés et bien spécifiés. Nous en voulons pour exemple,
le cas d’un nouveau né qui par instinct ou par nature intrinsèque cherche pleure pour
exprimer ses besoins. Pour quitter de son état animal où il pose des actes instinctifs, il lui
faut un maître qui va l’initier dans les manières de faire de cette société dans laquelle il entre.
De fait, nous comprenons que l’enfant ou la personne à éduquer n’apprend pas par lui-même.
Il a besoin que, quelqu’un, ayant plus d’expérience par rapport à lui l’initie, lui apprenne, lui
transmette les connaissances, les savoirs nécessaires. Toutefois, pour que soient transmises à
un enfant les valeurs, il y a nécessité que ce soit un être de la même espèce que lui qui le
fasse, donc un homme. Il n’est donc pas possible de compter sur un chien ou un chimpanzé
pour inculquer à un enfant une éducation humaine.
4
Kant E. Phillloophie sur l’éducation, trad. A. Philonenko, PUF, 1985. P. 55.
5
Idem.
4. L’enfant à éduquer est aussi une personne douée
« L’enfant à éduquer est une personne douée dont on doit laisser le talent s’exprimer 6».
L’enfant ici, naît avec des aptitudes personnelles, des talents qu’il faut laisser éclore. A ce
sujet, notre auteur déclarera « ce que nous avons dans les berceaux, c’est le plus grand esprit
qui ait jamais existé, la plus puissante machine à apprendre dans l’univers 7». Pour y
parvenir, il faudrait s’occuper de leur sensibilité. S’occuper de leur sensibilité ici revient à
leur parler, les caresser, éveiller leur attention visuelle en leur donnant des jouets de formes et
de couleurs diverses, en leur faisant écouter de la musique, pour stimuler leur cerveau. Poser
ces actes d’affection sur eux, n’est pas fortuit. Cette manière de procéder les met en
confiance, leur donne une confiance en eux et crée une espèce de conditionnement qui leur
permettra de déployer leur ingéniosité. En exemple, nous posons le cas d’un enfant né avec le
don du chant, il a besoin d’être dans un environnement où se vit le chant, un environnement
où de quelque manière que se soit, le chant occupe une certaine place. Toutefois, si malgré ce
talent naturel, il n’est pas dans un milieu conditionné par la musique, s’il est privé de
l’affection, ce talent qu’il a en lui sera tué. L’éducateur ici, ne doit donc pas se poser en une
espèce de « sachant tout », de peur de bloquer l’épanouissement, l’inventivité et l’ingéniosité
de l’éduqué. Poser l’éduqué ici comme une personne douée, revient à lui reconnaître une
certaine dignité que, en aucun cas, nous ne devrions sou aucun prétexte violer. L’éduqué ici
est conçu comme détenteur et producteur de savoir.
Dans cette première partie, il a été question pour nous de dégager les différentes
conceptions anthropologique de l’homme dans notre d’étude. Cette manière de concevoir
l’homme nous permettra de comprendre l’éducation chez Thomas de Konink, non plus
superficiellement, mais dans sa totalité.
6
Konink T. Philosophie de l’éducation pour l’avenir, Laval, Presse universitaire de Laval, 2010, p 45.
7
Ibid., p. P 45
II. L’ETHIQUE CHEZ THOMAS DE KONINK
1) Définition de l’étique
Outre le fait de donner à l’homme la place centrale dans la société, l’éthique permet de
le considérer non plus comme un moyen, mais cette fois, telle une fin. Si dans notre société,
règne la discrimination des forts et de ceux qui se croient sains à l’encontre des plus faibles et
des personnes porteuses de handicapes, l’éthique recentre le débat, et trouve « radicalement
injuste et inhumaines 9», des pratiques comme celles là.
Aussi, l’éthique est considérée par notre auteur comme étant cette discipline qui vient
« rétablir l’équité 10». Elle vient reconnaître à travers la justice, les droits entiers de ceux ou
celles qui sont les plus différents de moi et pour lesquels je puis même, par exemple, ne pas
éprouver de sentiment spéciale de sympathie. L’éthique, vient ici « rendre à chacun son
dû 11». Ce dû, seul l’humanité de la personne peut en rendre compte car « nier à l’humanité
de la personne le fondement des droits ouvre au reste la porte à tous les totalitarismes12 ».
Par ailleurs, l’éthique, est cette discipline qui implique la « reconnaissance du fait que
la liberté de chacun est inaliénable, quelque chose d’absolu 13». C’est dire que, « l’éthique est
une affaire de liberté », car, lors qu’on dépend trop d’autrui, l’éthique en pâtit : on ne réagit
plus de manière concrète devant l’injustice et les réalités qui donnent le plus de sens à
l’existence, l’amour même, n’intéressent plus, elles sombrent dans le vice suprême et l’ennui.
On tombe dans l’indifférence que décrit Nietzsche dans Ainsi Parlait Zarathoustra quand il
disait « malheur, le temps viendra du plus méprisable des hommes, de l’homme qui ne peut
8
Ibid., p.168.
9
Ibid., p.166.
10
Ibid., p.163.
11
Ibid., p.164.
12
Ibid., p.165.
13
Ibid., p.167.
plus lui-même se mépriser (…) le bonheur, disent les derniers hommes, en clignant des yeux,
(…). On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit : mais on respecte la
santé.14»
L’agir éthique, comme nous l’avons vu plus haut, bien qu’ayant pour objectif de
redonner à l’homme sa dignité initiale, n’a cependant pas une solution donnée d’avance et
n’admet pas de solution toute faite. Toute réflexion éthique se découvre un caractère ineffable
d’une décision éthique dans le maquis des circonstances souvent imprévues et imprévisibles
que seules peuvent assumer un véritable sens de valeurs.
Toutefois, quelque soit leur utilité, les codes déontologiques doivent « toujours être
dépassés », spécialement aujourd’hui, devant la complexité, l’aspect jamais vu, de tant de
14
Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Prologue, 5, Trad. Marthe Robert 10/18, p. 17-18
15
Ibid., p. 179.
16
Ibid., p. 180.
problèmes pourtant réels de notre époque. La multiplication des lois en dit long à ce sujet.
« Plus la chose publique est corrompu, plus il y a de lois. 17 » Tarcite, toujours dans ce cadre
dira : « dans une société civilisée où chacun a la parole, il est besoin de beaucoup moins de
lois 18»
Il faut donc à nouveau, faire valoir la pertinence de l’équité comme le pense Ricœur
quand il déclare qu’il reste en effet à « donner un nom au juste au point de la sagesse
pratique, celui où s’exerce le jugement en situation : où le juste « ne sera plus le bon ni le
légal, mais l’équitable ». En ce sens, l’éthique a donc en premier abord, le but de nous rendre
équitable. Cette équité est efficace et nécessaire dans le jugement des cas non prévus par la
technique, lois ou règlementation en vigueur.
En outre, Konink constate une certaine méprise de l’équité. Or, le mépris de l’équité
est une forme de violence. Ainsi, toute méthode érigeant une règle abstraite au dessus de la
réalité humaine concrète singulière ne fait pas moins de violence. Ici, en dernier ressort, il est
question que chacun retourne à lui-même, chacun est renvoyé à soi-même. Car, c’est en nous
que nous vivons l’éthique, c’est à nous que s’applique l’éthique, cette discipline qui renferme
des valeurs qui, à nos yeux, n’ont aucun prix, tant elles-nous sont chères. En cela, nous
voyons avec notre auteur qu’il n’y a pas de vie sociale possible sans éthique commune20.
Par ailleurs, comme autre défi de l’éthique, nous avons la dignité humaine. A ce sujet,
la déclaration des droits de l’homme de 1948 dans laquelle était reconnue comme fondement
17
Konink T. Philosophie de l’éducation pour l’avenir, Laval, Presse universitaire de Laval, 2010, p. 152.
18
Tarcite ; Annalium, III, 27, in fune
19
Ibid., p 153
20
Ibid., p. 155.
de l’égalité des droits humains inaliénables, de la liberté et de la paix dans le monde, la
dignité humaine, se fait aujourd’hui, plus qu’hier plus pressante. Car, nous constatons une
multiplicité de lois dans nos sociétés. Certes, la loi est établie en vue du bien et du bonheur de
chacun et de la cité, cependant, notre auteur souligne ici que, cette déclaration de la dignité
humaine et les lois qu’elle est sensée promouvoir, s’avèrent inefficaces, tant il existe encore
de nos jours bon nombre d’atrocités dans le monde. Ce manque d’efficacité de la loi
s’accentue encore plus avec le nihilisme que définit Nietzsche comme étant « l’absence de
valeurs21 .» Toutefois, il est important de reconnaître que la dignité de la personne humaine et
le respect unique qu’elle mérite dans la conscience humaine précède les doctrines.
Le terme « éducation » à lui seul est fort évocateur et marqué d’une applicabilité large.
Il peut en fonction des domaines, et des auteurs prendre un tel sens ou un tel autre sens,
réaffirmant son caractère versatile. Toutefois, dans cette deuxième partie qui succède à celle
où nous avons dégagé la conception anthropologique de « l’homme » chez Thomas de
KONINK, et précède la partie réservée à la conception de l’éthique chez le même auteur, il
sera question ici, d’expliciter le concept d’éducation.
Assez tôt, dans son livre, Thomas de Konink nous donne une ébauche de
ce qu’il voit en l’éducation. De ce fait, dès la troisième page de son livre, il nous
laisse découvrir une première définition de l’éducation. Il dira que l’éducation
21
Ibid., p. 157.
est la « vie de l’intelligence, la vie affective, la vie des sens, de l’imagination, de
la mémoire et du reste se poursuivant toutes en même temps tout au long de nos
vies 22». D’après cette citation, nous pouvons comprendre que, l’éducation est
dans un perpétuel devenir. Nous naissons et croissons progressivement dans
toutes les dimensions de notre être. L’éducation prend en compte plusieurs
aspects de notre personne, à savoir ; l’intelligence, l’affectif, les sens,
l’imagination, la mémoire et bien d’autres éléments encore.
En outre, notre auteur, s’appuyant sur des auteurs comme Luc Ferry et
Jean-Jacques Rousseau, nous livre une autre définition de l’éducation que nous
pouvons percevoir dans la quatrième page du livre soumis à notre étude. A cet
effet, Konink, à ce niveau conçoit l’éducation comme un processus qui nous
mène tous et toutes à devenir ce que nous sommes 23. Pindare dira à ce propos :
« deviens ce que tu es 24». Or, que sommes-nous que nous sommes appelés à devenir ?
Justement, nous sommes des hommes, et par notre humanité, nous sommes différents des
animaux. Les animaux, en ce qui les concernent sont essentiellement « programmés » et sont
frappés de l’incapacité d’apprendre quelque chose de nouveau. C’est d’ailleurs, à ce niveau
de l’ « apprentissage » que se situe le nœud de la différence. L’homme, contrairement à
l’animal a la capacité d’apprendre. Konink, ne manquera pas de dire à cet effet que, parlant
d’un bébé : « ce que nous voyons dans le berceau, c’est le plus grand esprit qui ait jamais
existé, la plus puissante machine à apprendre dans l’univers 25. ». Pour devenir ce que nous
sommes donc appelés à devenir, Kant, nous dira que tradition ou l’acte de transmettre et
discipline sont nécessaires. L’éducation implique donc explicitement l’ « acte de
transmettre », de former la personne humaine26. Toutefois, à la suite de Kant, notre auteur fait
bien de remarquer que, « la possibilité du meilleur entraine celle du pire 27. » Le tort causé
par les fausses conceptions de l’éducation et par les mauvais éducateurs est incalculable.
22
Ibid., p. 3.
23
Ibid., p. 4.
24
Pindar, Odes pytbique, II, 72.
25
Ibid., p. 6.
26
Ibid., p. 4.
27
Ibid., p. 5.
En outre, il faut aussi noter que l’épanouissement et la vie de chacun de nous dépend
profondément de l’éducation, qui peut « assassiner » la soif d’apprendre, de comprendre, de
contempler. L’éducation transforme et détermine nos vies entières pour le meilleur ou pour le
pire. D’où, l’urgence d’une philosophie responsable de l’éducation. Pourquoi repenser
l’éducation ? Ne serait-ce pas, pour faire face à une crise actuelle ?
Thomas de Konink dresse un schéma facile de l’éducation dans son livre. Il par de
l’affectivité. Selon Konink, tout part de l’affectivité. L’affectivité est ce qui met l’enfant en
confiance et lui permet de s’explorer lui-même et à s’intéresser à des activités particulières
plus qu’à d’autres. C’est dans ce cas que notre auteur, affirme que « pour apprendre quelque
chose à quelqu’un, il faut avant tout provoquer en lui le besoin de cette connaissance. » Ce
besoin est crée par l’affectivité qu’on voue à l’enfant, créant autour de lui un climat favorable
pour apprendre et découvrir de nouvelles choses. Après l’affectivité, il est question de suscité
en l’enfant la quête de ses sens28. Il doit montrer un intérêt à comprendre l’utilité de tel ou tel
autre membre.
3. La crise actuelle
Se basant sur Adorno et sur son livre intitulé Eduquer après Auschwitz, Thomas de
Konink pense que toute philosophie responsable doit relever le défi de redonner aux jeune
d’aujourd’hui et de demain le sens perdu de leur vie, et résoudre le problème de la
recrudescence de la violence. Comme solution, Adorno préconise une réflexion critique sur
soi-même. Ill dira à ce propos : « une éducation n’aurait de sens que si elle aboutissait à une
29
Ibid., p. 52.
30
Idem.
réflexion critique sur soi.31 » Aussi, remarque notre auteur, les caractères des personnes
commettant des méfaits à l’âge adulte, se sont formés dans la petite enfance. Dès lors, pense
t-il, « l’éducation qui veut empêcher des actes de barbarie comme ceux de Auschwitz, doit
s’attaquer à la petite enfance.» Dans la résolution de cette crise, comme nous le voyons, la
« petite enfance » est capitale.
Aussi, notre époque s’accroche au prétendu syllogisme selon lequel, « il y aurait une
crise de valeurs et il y aurait aussi une crise économique ». Cependant, selon Konink, il n’y a
qu’une seule véritable crise, et c’est celle éthique.
31
Theodore W. Adorno, Eduquer après Auschwitz, dans Modèles critiques, Trad. M Jimenez et E. Kaufholz,
Paris, Payot, 1984, p. 205.
32
Ibid., p. 10.
33
Fernand Dumont, Raisons communes, Montréal, Boréal, 1995, p. 100.
34
Ibid., p. 101.
35
Ibid., p. 101.
36
Ibid., p. 10.
37
Ibid., p. 11.
IV. RAPPORT ENTRE ETHIQUE ET EDUCATION CHEZ THOMAS DE
KONINK
Dès l’introduction de notre devoir, nous avons relevé les éléments incitateurs ayant
conduit notre auteur à repenser l’éducation de l’avenir. Et avec lui, nous avons vu dans les
parties précédentes que, l’éducation actuelle fait face à une grande crise ; la crise éthique. Les
lois du marché, les développements incessants des sciences et techniques, la politique, les
déviances liées aux mœurs, la criminalité, et la délinquance juvénile pullulent et priment sur
les valeurs qui placent l’homme au centre de toute attention. Il faut, le plus tôt possible
mettre, mieux encore, donner une place de choix à l’éthique dans le processus éducationnel.
Car l’éthique est la conscience ou juge de l’éducation, aussi, s’avère être pour elle, un
complément mais est aussi un contenu dans le contenant qu’est l’éducation.
L’éducation de nos jours est influencée par de nombreux courants comme le nihilisme
et le relativisme éthique. Il n’y a plus que des valeurs, au sens où, l’argent est devenu une
valeur, la justice, l’amitié, la paix et Dieu sont devenus des valeurs quelconques parmi tant
d’autres valeurs et plus rien n’excelle38. Ainsi, les valeurs les plus élevées, se voient être
dévaluées. Il y a nécessité que l’homme retrouve sa dignité, qu’il ne soit plus vu comme un
rat de laboratoire sur qui on effectue toute sorte de tests. C’est justement là, ce à quoi sert
l’éthique ; à redonner à l’homme sa place au centre de la société. Telle une conscience,
l’éthique juge et régule l’action éducatrice. Il suffit de voir jusqu’où nous a entraîné le
nihilisme actuel pour constater l’ « indifférence à la vie » qui est prônée. La méthodologie
scientifique, ici exaltée, nous a habitué à l’exclusion et au réductionnisme en ce sens que,
« on crée des paradigmes à partir des définitions ou conceptions a priori de l’ « homme »une
forme ou l’autre d’exclusion 39». Face à de tels modes de pensée, l’éducation a besoin de
l’éthique qui, comme une sorte de conscience, tamise et juge les idéologies ici véhiculées.
38
Ibid., p. 171.
39
Camus A. L’homme révolté, Paris Gallimard, 1961, p. 17.
2- Complémentarité entre éthique et éducation
La complémentarité entre l’éthique et l’éducation n’est plus à prouver tant elle est
évidente. Nous avons vu dans la deuxième partie de notre travail que, l’éducation peut être
extrêmement dangereuse, comme cela fut le cas avec l’Allemagne Nazie40 où on éduquait les
enfants à un complexe de supériorité et au mépris des autres races, conduisant aux massacres
des juifs dans les camps de concentrations. Avec ce cas que nous évoquons, nous constatons
qu’une éducation sans éthique est possible, mais que celle-ci, est vouée à l’échec. Face à des
échecs de l’éducation comme ceux-là, il faut impérativement l’intervention de l’étique. Car,
l’éthique recentre l’homme au devant des considérations. Elle fait un zoom sur les valeurs
suprêmes de la liberté, la dignité de l’homme, la paix et bien d’autres de cet ordre. Ainsi,
nous voyons que partout où l’éducation présente des failles, elles sont recouvertes par
l’apport éthique.
Dans cette sous-partie, force est de constater que, l’éthique est enseignée, elle est
transmise d’une personne à une autre, des parents à l’enfant. Si elle est enseignée, force est de
voir en elle une discipline parmi tant d’autres disciplines que renferme le domaine de
l’éducation. C’est donc dire que, l’éducation est également importante pour l’éthique, comme
celle-ci l’est pour l’éducation. Sans éducation, nous serions certainement dans l’impossibilité,
voir, dans l’incapacité de transmettre l’éthique, ou valeurs moralement admises et attestées
comme bonnes pour nous et pour autrui. Plus qu’un moyen de transmission qui la transporte,
l’éducation est pour l’éthique, un corps sur le quelle se greffer pour être transportée,
vulgarisée et inculquée.
CONCLUSION
40
Harvey Fernand, La généalogie, une balise dans la modernité, Paris, Bibliothèque et Archives nationales,
2008, p. 16.
Somme toute, il était question de montrer dans notre devoir, le rapport existant entre
l’éthique et l’éducation d’après Thomas de Konink, nous inspirant de sons livre intitulé la
philosophie de l’éducation pour l’avenir. IL en ressort que, pour comprendre l’éducation chez
thomas de Konink, il faut au préalable comprendre sa conception anthropologique, c’est-à-
dire, comprendre comment il conçoit l’homme. A cet égard, nous avons vu, parlant de
l’homme qu’il est d’après notre auteur, « une personne douée dont on doit laisser le talent
s’exprimer 41». Par cette assertion, il place la personne à éduqué au centre de l’éducation. Cet
éduqué, est le premier protagoniste de son éducation. Loin du modèle du « magister dixit »,
c’est lui qui doit faire le premier par car, il faut au préalable qu’il ait besoin d’une
connaissance pour que celle-ci, lui soit enseignée. C’est dans ce sens, justement, que Konink,
affirme que : « vous pouvez amener un cheval à la fontaine, mais vous ne pouvez pas le faire
boire.42 » Par ailleurs, nous avons vu, parlant de l’éthique, qu’elle est, cette discipline qui
vient « rétablir l’équité 43» et rétablir l’homme dans sa dignité. De fait, elle vient à la
rescousse d’une éducation de ce temps, cette éducation chancelante, et marquée par le
nihilisme, et le relativisme éthique. Nihilisme qui a conduit à la banalisation et à
l’indifférence de la vie. L’éducation, en ce qui la concerne, est la « vie de l’intelligence,
41
Konink T. Philosophie de l’éducation pour l’avenir, Laval, Presse universitaire de Laval, 2010, p 45.
42
Ibid., p. 153.
43
Ibid., p.163.
44
Ibid., p. 3.
BIBLIOGRAPHIE
Livre de base
2010.
Livres secondaires
Friedrich Wilhelm Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Prologue, 5, Trad. Marthe Robert
1949.
Harvey Fernand, La généalogie, une balise dans la modernité, Paris, Bibliothèque et Archives nationales, 2008,
p. 16.
Theodore W. Adorno, Eduquer après Auschwitz, dans Modèles critiques, Trad. M Jimenez et