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Revue Marocaine de Géomorphologie. N°2. (2018) PP 18- 35.

ISSN : 2508-9382
2508-9382 : ISSN . 35 -18 ‫( ص‬2018) .2 ‫ العدد‬.‫المجلة المغربية للجيومرفلوجيا‬
http://revues.imist.ma/?journal=remageom

Impact des ouvrages portuaires sur l’évolution du trait de côte de


la baie de Safi (littoral atlantique-Maroc)

Abdenaim MINOUBI1, Khalid ELKHALIDI1, Mohamed CHAIBI2, Bendahhou


ZOURARAH1, Mohamed AYT OUGOUGDAL2, Emanuel POIZOT3 & Yann MEAR3

1
Université Chouaib Doukkali, Faculté des Sciences, Laboratoire de Géosciences Marines et Sciences du Sol, Unité
ASSOCIEE CNRST-URAC 45. [email protected] [email protected] [email protected]
2
Université Cadi Ayyad, Faculté Polydisciplinaire, Département des Sciences Naturelles et de Géographie,
Equipe GEGEL, Route Sidi Bouzid, BP 4162, Safi, Maroc. [email protected] [email protected]
3
Conservatoire national des arts et métiers, Laboratoire Universitaire des Sciences Appliquées de Cherbourg
(LUSAC, EA4253, Université de Caen), Cherbourg, France. [email protected] [email protected]

Article reçu le 15-06-2017 ; accepté le 29-01-2018

Résumé

La comparaison du trait de côte de la baie de Safi, à partir de l’analyse de photographies


aériennes de plusieurs missions met en évidence l’évolution des formes littorales de part et
d’autre du port. Le secteur sud est caractérisé par un retrait des falaises de 14,7 mètres sur la
période 1955-2006 soit 0,28 m/an, alors que la plage sableuse du secteur nord a progressé de
124,9 mètres entre 1906 et 2006 soit 1,25 m/an. L'évolution morphodynamique de chacun de
ces deux secteurs est liée à la forte intensité des effets des aménagements réalisés dans la baie,
amplifiés par les tempêtes marines qui contrôlent la distribution des sédiments côtiers. Cette
tendance évolutive de part et d’autre de la jetée du port (accrétion en amont-dérive et érosion
en aval-dérive) favorise l’extension d’une plage d’intérêt touristique pour la ville, par contre
le recul de la falaise sud est à l’origine de la destruction d’unités industrielles et de
monuments historiques.

Mots clés : Safi, trait de côte, port, morphodynamique, érosion et accrétion.

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Abstract

The comparison of the coastline of the Bay of Safi, drawn from the analysis of aerial
photographs of several missions, showed the evolution of coastal forms on both sides of the
harbor. The southern sector is characterized by erosion of cliffs by 14.7 meters over the
period 1955-2006 (0,28 m/year), while the beach of the northern sector advanced by 124.9
meters between 1906 and 2006 (1,25 m/year). The morphodynamic evolution of each of these
two sectors is related to the effects of intensive arrangements in the bay, amplified by storm
surges that control the distribution of coastal sediments. This evolutionary tendency of the
port helps to generate a beach of tourism in the city, while the southern cliff erosion is causing
the destruction of industrial units and historical monuments.

Keywords: Safi, coastline, harbor, morphodynamic, erosion and accretion.

:‫ملخص‬

‫ من معرفة التغيرات‬،‫ انطالقا من تحليل صور جوية تم أخذھا في تواريخ مختلفة‬،‫مكنت مقارنة الخط الساحلي لخليج اسفي‬
‫ متر في‬14,7 ‫ ھذه المقارنة بينت أن الساحل عرف من جھته السفلى للميناء تراجعا قدر ب‬.‫التي عرفھا من جھتي الميناء‬
‫ متر‬124,9 ‫ أما الجھة الشمالية فقد عرفت تقدما مھما ب‬،(‫ متر في السنة‬0,28 ‫ )أي‬2006‫ و‬1955 ‫الفترة الممتدة بين سنة‬
‫ دينامي من جھتي الميناء يرجع أساسا الى المنشآت التي‬-‫ التطور المرفو‬.(‫ متر في السنة‬1,25 ‫ )أي‬2006‫ و‬1906 ‫بين‬
‫ من الجھة‬،‫ ھذا التطور أدى‬.‫تمت بھذا الساحل وكذلك الى العواصف البحرية المسؤولة عن توزيع الرواسب الساحلية‬
‫ أما تراجع الجرف جنوبا فأدى الى تضرر‬،‫ الى اتساع الشاطئ مما جعله دو أھمية سياحية بالنسبة للمدينة‬،‫الشمالية للميناء‬
.‫الوحدات الصناعية والمآثر التاريخية‬
.‫ حث وتراكم‬،‫ مرفودينامية‬،‫ الميناء‬،‫ خط الساحل‬،‫ اسفي‬:‫الكلمات المفتاح‬

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Introduction

Dans les environnements côtiers, les interventions humaines contribuent à une perturbation
des régimes côtiers en réduisant ou en augmentant les volumes des transits sédimentaires
littoraux. Ce déséquilibre modifie la stabilité du trait de côte (Paskoff, 1998 ; Schoonees et al.,
2006 ; Samat, 2007).
Le littoral marocain n’échappe pas au phénomène mondial d’anthropisation. Selon la cellule
du littoral marocain (la cellule du littoral, 2005) le taux d’urbanisation est passé de 8% en
1900 à près de 60% en 2004. Cette occupation s’est traduite surtout dans la période récente
par le développement d'activités multiples (exploitation du sel, exploitation des sables,
activités portuaires, activités balnéaires, ...) et de nombreux aménagements côtiers ont vu
ainsi le jour (El Khalidi et al., 2012). Ces actions humaines ont eu des effets néfastes sur la
qualité du milieu (Maanan et al., 2013; Kalloul et al., 2012) et sur l’équilibre sédimentaire de
la zone littorale matérialisée par l’érosion du milieu naturel (Minoubi et al., 2013 ; El Khalidi
et al., 2013 ; Mellas et al., 2012 ; El Khalidi et al., 2007 ; Zourarah, 2002).
L’implantation ou l’extension d'un port constitue une source de perturbation hydrodynamique,
qui provoque des variations spatio-temporelles du trait de côte. Ces variations se matérialisent
généralement par des changements morphologiques (érosion/accrétion) sur le rivage adjacent
(Thomalla et Vincent, 2003 ; Iskander et al., 2007 ; U. S. Army Corps of Engineers, 2008).
Ces constructions jouent le rôle d’un piège à sédiments (accrétion) en amont dérive
(Schoonees et al., 2006) et provoquent une érosion en aval dérive (Samat, 2007).
Les infrastructures portuaires contribuent aussi à l’accentuation des courants de retour (Short,
1991 ; Bauer et al., 1992 ; Sabatier, 2001) et à l’accélération des vitesses de transit au-delà des
musoirs des ouvrages (Short, 1991). Elles influent aussi sur les effets hydrodynamiques en
aval dérive et aussi en amont (Walton et Sensabaugh, 1978 ; McDougal et al., 1987 ; Brunn,
1995 ; Suanez, 1997 ; Sabatier, 2001, Halaouani et al., 2007 ; Samat, 2007).
Le port de Safi dont la construction a débuté en 1906, compte parmi les plus grands ports au
Maroc. Il est d’une part bénéfique au développement local, mais d’autre part il peut contribuer
au déséquilibre sédimentaire dans la région.
Dans ce travail, nous étudions les causes naturelles et anthropiques responsables de
l’évolution du trait de côte de la baie de Safi (Maroc) au moyen d’une analyse diachronique
des variations de la position du rivage à partir des photo-aériennes entre 1955 et 2006.

1. Présentation de la zone d’étude

Le littoral de Safi, appartenant à la façade atlantique du Maroc, présente une diversité


morphologique et paysagère importante (situé entre les longitudes 9°1'50. 01O et 9°27'41.77O
et les latitudes 32°44'40. 11N et 31°55'8. 37N). Cet ensemble géomorphologique est unique
au sein du littoral atlantique marocain. En effet, il s’agit des plus hautes falaises du Maroc
(jusqu’à 153 m d’altitude à Borj Nador). Les falaises de ce secteur sont généralement
d’orientation NNE-SSO et NO-SE ce qui a permis à André Weisrock (1985) de distinguer
deux ensembles de falaises et d’expliquer le changement de direction et de hauteurs par la
nature des roches qui les constituent. Depuis le Cap Cantin jusqu’à Labdahja, les falaises se
composent uniquement de calcaire du Crétacé (Ferré et Ruhard, 1975) avec un profil

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subvertical et une hauteur d’environ 60 mètres, puis de Labdahja à Safi, où l’association de


marne et de calcaire confère un profil moins abrupt mais une plus forte élévation, jusqu’à 153
mètres à Borj Nador.
Quelques plages sableuses sont intercalées dans des zones abritées entre ces hautes falaises.
Dans la baie de Safi, la plage de la ville, appelée aussi la plage de Sidi Bouzid, est la plus
représentative de ce littoral. Elle possède une longueur de plus de 700 mètres et une largeur
moyenne de120 mètres, en basse mer de vives eaux, avec une pente moyenne de l’ordre de 6°
mesurée sur l’estran.
Le linéaire côtier du secteur d’étude s’étend sur une distance d’environ 5 km, de la pointe de
la falaise de Sidi Bouzid au nord à Jorf Ammouni au sud (figure 1). Il comprend la plage de la
ville d’orientation NO-SE, adossée à la falaise de Sidi Bouzid, et la falaise vive au sud du port
de direction N-S.
Les relevés des profils topographiques de la plage effectués entre 2006 et 2008 (Minoubi et
al., 2013) ont montré une nette tendance vers un engraissement au niveau de toutes les unités
morphologiques de cette dernière avec un gain de l’ordre de 33,7 m3 pendant la période
d’étude. Au cours de la même période, l’étude des caractéristiques sédimentologiques a
montré que les sédiments de la plage sont des sables moyens (une moyenne de 1,63 Φ),
modérément classés à bien classés (0,36 à 0,74 Φ) avec un skewness variable (-0,24 à 0,21 Φ)
(Minoubi et al., 2013).

Figure 1. Situation géographique de la zone d’étude

L’accroissement des activités industrielles et l’urbanisation au cours de la dernière décennie


ont conduit à la construction progressive de nombreux ouvrages portuaires dans la baie de
Safi. Ces implantations portuaires ont démarré en 1906 et se sont achevés en 1986.

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L’interaction complexe entre la dynamique naturelle et les impacts des aménagements


successifs du port ont conduit à des modifications continues de la morphologie et du tracé
général du littoral de la baie de Safi.

2. Caractéristiques météo-océaniques du littoral de Safi

Les données de vent enregistrées à la station de Safi à une altitude de 25 m mettent en


évidence que (figure 2) :
- les vents les plus fréquents sont les vents faibles à modérés (vitesses entre 2 et 10 m/s), ils
proviennent principalement de l’intérieur des terres (secteurs E et NE) ;
- les vents forts (vitesses entre 11 et 16 m/s) ne représentent que 1,9 % des observations, avec
des directions différentes, de secteurs NE et O ;
- les vents les plus forts (vitesses entre 17 et 24 m/s) sont les vents de mer, de direction O et
SO dominantes.

Figure 2. Directions, fréquences et vitesses du vent à Safi (Chaibi, 2003)


Les données de houle issues d’un modèle de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric
Administration) de 1997 à 2009 présentent des incidences dominantes du secteur NO et NNO
(figure 3) suivies par des directions secondaires provenant du ONO et du Nord. La hauteur
des houles les plus fréquentes (Zakarya, 1994) est de 0,5 à 1, 5 m. (Tableau 1).

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Figure 3. Fréquences des directions de la houle au large de Safi (NOAA, 1997-2009)


Hauteur
< 0,5 0,5 - 1,5 1,5 - 3,0 3,0 - 5,0 5,0. - 7,0 >7,0
(m)
été 6,1 84,7 9,0 0,2 0 0
hiver 1,7 61,4 30,6 5,42 0,57 0,14
annuel 3,56 71,2 21,6 3,23 0,33 0,08
Tableau1. Fréquence en pourcentages des Hauteurs des houles à Safi pour la période de
1928 à 1952 (In Zakarya, 1994)
Les mesures océanographiques faites dans la région ont permis de classer le régime des
houles en trois catégories (Charrouf, 1989) :
- les houles de tempête provenant du secteur SO, coups de vent, ayant un effet érosif sur la
côte de Safi (tableau 2) ;

Hauteur, période de la
Direction Volume (m3)
Dates houle et vitesse du
de la houle de sable déposé par transit
vent local combiné
01 au 03 février et 17 181 300 (dans la passe d'entrée
AD AD
au 19 février 1986 du port)
12,8m
1978 Nord-Ouest AD
20 s
Ouest-Sud- 7m
Décembre 1973 AD
Ouest 50 km/h
8-10 m
Ouest- 110 000 (dans la passe d'entrée
21 février 1966 15-20 s
Nord-Ouest du port)
60 km/h
Erosion complète de la partie
02 et 03 janvier 1949 émergée du cordon adossé à la
Ouest-
(SHOM, 1949, In AD falaise et un engraissement des
Nord-Ouest
Charrouf, 1989) petits fonds compris entre zéro et
-5 mètres d'environ 113 000 m3
Tableau 2. Les différentes tempêtes et leurs caractéristiques (AD : Absence de données)

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- les houles fortes sont orientées NO - O avec une amplitude qui dépasse 3 mètres avant
déferlement. Elles engendrent des courants de houle, épisodiques mais violents, dans le sens
correspondant à l'obliquité de la houle sur la direction générale des isobathes. Les courants de
houle occasionnent des transferts littoraux. Ces mouvements entraînent donc un
dégraissement du haut estran au profit des petits fonds. (Zakarya, 1994) ;
- les houles faibles et moyennes de NO à O ont une amplitude qui ne dépasse pas 2 mètres.
Le transit des sédiments de direction Nord – Sud, sous l’action de la houle est estimé à 250
000 m3/an de sable (LCHF in Charrouf, 1989). Ce transit possède un régime périodique qui se
manifeste essentiellement lors des tempêtes dues aux vents de NO à O (Charrouf, 1989).
Le littoral de Safi appartient au type méso tidal. Le marnage maximal est proche de 3,6
mètres. On observe deux périodes de pleine mer et deux périodes de basse mer dont les
hauteurs et les horaires sont représentés dans la figure des relevés des marées en mai 1950
(figure 4). L’effet des vents marins de direction NO à O peut se rajouter à celui de la marée,
des basses pressions atmosphériques et créer une surcote importante susceptible d’atteindre
4,30 mètres au-dessus du 0 hydrographique (LCHF, 1962 ; in Charrouf, 1989). En
combinaison avec le courant dominant de dérive littorale NS, le flot engendre des courants
côtiers vers le SE avec une vitesse inférieure à 0,20 m/s. Le jusant dont la vitesse est très
faible ne génère pas un courant très net.

Figure 4. Courbe de variation de la hauteur de la marée au-dessus du 0 hydrographique,


mesurée pour chaque heure (SHOM, Mai 1950)

4. Matériels et méthodes
La photo-interprétation est utilisée depuis de nombreuses années comme outil d’aide à la
décision au niveau du littoral. Elle permet de fournir de précieuses informations sur
l’évolution du trait de côte, l’urbanisation des zones littorales, la mise en place et l’impact des
ouvrages maritimes, etc (Schoonees, 2006 ; Samat, 2007). Même si de nos jours de
nombreuses techniques permettent d’étudier de façon précise la morphologie du littoral
(LiDAR aéroporté, images satellites à haute résolution, restitution photogrammétriques à
l’aide de drones…), les photographies aériennes, dont nous disposons, demeurent encore des
documents qui permettent de restituer de façon précise la physionomie d’une côte à un
moment donné (Crowell et al., 1993 ; Aernouts, 2005 ; Menier Ovono, 2010 ; Faye, 2010 ;
Kermani et al. 2016).

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L’analyse diachronique de l’évolution de la plage de Safi a été réalisée grâce à la comparaison


de plusieurs missions (une carte marine de 1906 et des photographies aériennes datant de
1946, 1955, 1981, 1991 et de 2006) géo-référencées en se basant sur la carte topographique de
Safi au 1/50 000.
L’identification du trait de côte sur les photos aériennes a été le sujet de nombreux travaux de
recherches ; ils assimilent le trait de côte comme la limite de la végétation dunaire, de plein
mer, entre sable humide et sec, de zéro hydro ou topo…etc. (Crowell et al., 1991 ; Douglas et
Crowell, 2000 ; Gaillot et Chaverot, 2001 ; Robin, 2002 ; Dehouk, 2006 ; El Abdellaoui et
Ozer, 2007). Cependant le choix de la ligne de trait de côte est dicté par le contexte local.
La zone d’étude est une plage sableuse adossée au pied d’une falaise de 90 m de hauteur et
dépourvue d’un système dunaire mobile. Au pied de la falaise, il subsiste une bande dunaire
exiguë avec une végétation dispersée, alors que la partie supérieure de la plage subaérienne est
totalement aménagée par l’installation d’une corniche balnéaire (figure 5). Suite à ces
contraintes, nous avons choisi la limite des hautes mers séparant les parties humides et sèches
de la plage subaérienne comme ligne de référence pour analyser la cinématique du trait de côte.
La mesure de la distance qui sépare deux traits de côte de deux missions différentes contribue
à calculer les taux de démaigrissement et/ou d’engraissement linéaire entre deux prises de vue
(Durand, 2001 ; Gaillot et Chaverot, 2001 ; Robin, 2002 ; Aernouts, 2005).
Pour rectifier les photoaériennes verticales et les corriger géométriquement, nous avons utilisé
une rectification par le logiciel libre Grass, qui nous a permet d’obtenir des orthophotoplans et
diminuer la marge d’erreur.

Figure 5. Installation de la corniche-balnéaire en haut de la plage


La technique de photo-interprétation consiste à générer des transects équidistants de 50
mètres. Ils couvrent l’ensemble des secteurs étudiés et sont disposés perpendiculairement au
trait de côte. L’avancée ou le recul du trait de côte a été mesuré pour chacun des transects afin
d’appréhender l’évolution générale de la ligne du rivage. À partir du point d’intersection du
trait de côte avec le transect à une date définie, nous obtenons les distances et les rythmes de

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déplacement du trait de côte. Pour réaliser ces calculs, et en absence de données pour les dates
les plus anciennes, nous avons considéré que toutes les missions ont été prises dans les mêmes
conditions.
La digitalisation des photographies aériennes, la correction des distorsions, le géo-
référencement, la restitution graphique et la superposition multi-temporelle des traits de côte
induisent des erreurs qui dans notre cas, ont été estimées à ±5 mètres entre deux
photographies de dates différentes. Le rapport d’erreurs quadratiques moyennes (RMS =
3,5m) est calculé par le logiciel Arc Gis® lors du géo-référencement.

5. Résultats et discussion
L’analyse diachronique de 1906 à 2006 a permis d’estimer les rythmes d’évolution de la ligne
du rivage de la baie de Safi. Les secteurs les plus touchés par le recul se situent au sud du port
de Safi, alors que le secteur juste au nord du port a connu une avancée du trait de côte depuis
au moins 1946. L’accumulation de sédiments responsable du développement de la plage, à cet
endroit, et l’avancée de la ligne de rivage est due d’une part à l’installation et à
l’agrandissement des ouvrages portuaires et d’autre part aux transferts le long de la côte de
sédiments provenant des zones plus au nord par la dérive littorale (N-S).

• Partie nord du port de Safi


La progradation du trait de côte est à l’origine du blocage du sable en transit du nord vers le
sud au fur et à mesure de la mise en place des jetées portuaires
La situation du trait de côte en 1906 montre que la plage de Safi est représentée par une très
restreinte bande de sable adossée au pied de la falaise (figure 7). Le trait de côte a gardé cette
morphologie jusqu’à la construction de la jetée transversale dite des Phosphates en 1935, et à
partir de ce moment-là, il a connu une avancée sur le côté nord de la jetée des Phosphates,
comme le montre sa position en 1946, donnant naissance à la plage balnéaire (figure 6).
Durant la période 1906-1946 la plage de Safi a connu une légère avancée de 0,2 m/an, cet
engraissement s’est poursuivi à un rythme plus rapide avec un taux d’accrétion moyen de 2
m/an entre 1946 et 1955 (figure 7 et 8 (B)).

Figure 6. Photographies aériennes de la baie de Safi prises en 1946 et 2013

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Figure 7. Evolution de la plage de Safi de 1906 à 2006

Figure 8. Evolution de la plage de Safi entre 1906 et 2006


A- évolution cumulée (en m), B- évolution moyenne annuelle (en m/an).

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Durant la période 1955-1966, la construction de la jetée transversale secondaire a accéléré le


rythme de progradation à 4 m/an en moyenne. Les études antérieures, sédimentaires et
hydrodynamiques, effectuées durant les missions de LCHF en 1966 et le service du port de
Safi (Charrouf, 1989) ont montré que l’évolution de cette plage a été conditionnée par la
tempête de février 1966. Cette dernière a généré une houle d’une hauteur de 8 à 10 m sous
l’influence combinée du vent local d’hiver d’orientation OSO (vitesse de 60 km/h). Ces
agents de forçages sont responsables du dépôt d’un volume de sédiments estimé à 110 000 m3
par LCHF en 1966 (in Charrouf, 1989 : figure 9). La longueur d’onde des vagues a permis de
mobiliser des quantités de matériaux très importantes probablement en érodant des espaces
plus en amont mais également en mobilisant des sédiments stockés sur l’avant côte, des
dépôts situés en profondeur uniquement mobilisable par des vagues de tempêtes soit au-delà
de la profondeur de fermeture des vagues de beau temps.

Figure 9. La répartition des échanges hydro-sédimentaires dans la cellule de la Plage


de Safi
Au cours de la période 1966-1981, on assiste à une légère avancée du trait de côte dans la
partie nord et sud de la plage, alors que la partie médiane demeure stable (figure 7 et 8). Le
taux moyen d’accrétion est compris entre 0,37 et 1,03m/an. Cette variation est à l’origine
d’une alternance des conditions de beaux temps (période de progression) et de mauvais temps
(période de recul : tempête) et de l’exploitation de sable. Lors de la tempête de décembre
1973, les houles de 6 à 7 mètres et de direction SO ont été plus destructrices (Charrouf, 1989).
Elles ont provoqué la destruction du musoir de la jetée principale du port, ce qui a exposé
directement la plage aux houles de tempête, avec une action érosive, d’orientation OSO à SO.
En plus de ces conditions naturelles exceptionnelles, s’ajoutent une déstabilisation du budget

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sédimentaire et la fragilisation de la plage sous l’effet des extractions illégales de sable de la


plage aérienne. Malheureusement, il est impossible de quantifier ni la quantité de matériaux
extraite ni la période de prélèvement.
De 1981 à 1991, l’exploitation plus ou moins anarchique du sable a été arrêtée. Le trait de
côte a repris son avancée immédiate vers le large avec un taux d’engraissement de 37,7
mètres (soit une moyenne de 3,42 m/an, figure 8). Au cours de cette période, seule l’action
des ouvrages portuaires est venue perturber l’action des agents naturels. Ce secteur, protégé
par la jetée du port et la pointe de la falaise, présente des vagues qui ont un effet érosif très
faible. Le sable mobilisé par la dérive littorale de direction nord-sud, sous l’effet de la houle
dominante NO, contribue à la progression du trait de côte (figure 9). Cette avancée du trait de
côte s’est accélérée aussi par l’action des houles de tempête qui ont transporté de grandes
quantités de sables dans la baie. Ce résultat est confirmé par le service du port de Safi qui a
constaté l’accumulation d’un volume total de 181 000 m3 à l’entrée du port, après le passage
des trois tempêtes hivernales du 3 au 6 janvier 1986, du 1er au 3 et du 17 au 19 février de la
même année (in Charrouf, 1989).
Ce constat montre que la vitesse d’évolution durant la période 1966-2006 ne peut pas être
considérée comme constante, car produite dans des conditions météorologiques variées de
beau et de mauvais temps. Ce résultat permet, par conséquent, une meilleure compréhension
des facteurs (naturels et anthropiques) qui contrôlent la dynamique du trait de côte de la baie
de Safi qui présente une tendance globale à l’engraissement.
Sur l’ensemble de la durée (un siècle) étudiée entre 1906 et 2006, la plage sableuse du secteur
nord a progressé de 124,9 mètres soit 1,25 m/an.
En plus de l’impact des aménagements, de nombreux processus physiques contrôlent le
transport sédimentaire dans la baie de Safi. Ce transport sédimentaire dépend de l’intensité
des courants dans la colonne d’eau. Les sédiments sont transportés au gré du mouvement
orbital des vagues, des courants de retour sagittal ou de dérive (figure 9).

• Partie sud du port de Safi


Le pied de la falaise enregistre une tendance érosive généralisée avec des valeurs élevées de
l’ordre de 14,7 m entre 1955 et 2006, soit 0,28 m/an (figure 10). Le recul de la falaise dans ce
secteur laisse apparaître plusieurs formes géomorphologiques liées à l’action hydrodynamique
marine (platiers rocheux, encoches, effondrements, …) et à la nature géologique de la falaise
(lithologie, structure…). Le recul des falaises s’accompagne de la destruction de bâtiments
(habitats, usines, monuments historiques, …) construits à proximité de leur sommet (figure
12). Cette érosion provient de son exposition à l’action de la houle qui se manifeste par une
forte amplification et convergence des énergies des vagues comme ont pu le montrer les plans
de houles réalisés par Zakarya (1994) et à l’effet des aménagements portuaires. L’épaisseur
des sédiments meubles qui couvrent les petits fonds marins (entre les isobathes 0 et -5 m)
reste faible (E=0,35cm), ce qui implique une contribution mineure de ces sédiments dans les
matériaux cheminés par les courants de houle (Zakarya, 1994). A partir de l’isobathe -13 m,
l’action de la houle est très faible et ne ramène pas à la côte le matériel posé sur le fond
(mission SHOM, 1949 in Zakarya, 1994). La construction du port a provoqué l'arrêt du transit
des sables vers la partie sud du port qui étant sous-alimentée présente des signes d’érosions
notables. Plusieurs auteurs (Trampenau et al., 2004 ; Samat, 2007) s’accordent sur le fait que
les ouvrages transversaux accentuent les vitesses de courant et les phénomènes d’érosion en

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aval dérive. Les ouvrages accélèrent le recul dans cette zone et repoussent le point d'érosion
maximale encore un peu plus vers le sud.

Figure 10. Evolution de la côte sud entre 1955 et 2006

Figure 11. Evolution de la côte sud entre 1955 et 2006


A- évolution cumulée (en m), B- évolution moyenne annuelle (en m/an).

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6. Conclusion

L’évolution du trait de côte au niveau de la baie de Safi présente une relation spatio-
temporelle linéaire. Elle met en évidence les liens étroits existants entre les différents
éléments composant ce système morphogénique côtier ; En touchant à l'un d’entre d'eux, on
interrompt le transit sédimentaire et on perturbe l'évolution naturelle morphologique du
système côtier.
Les travaux portuaires ont gravement perturbé le transit sédimentaire et sont à l'origine d'une
modification de la morphologie du rivage adjacent. La jetée, construite à l’encontre de la
houle, a en effet joué le même rôle qu'un épi. La dérive littorale a été interrompue et les
sédiments ont été piégés du côté nord de la jetée. En revanche, la section sud du port à l'aval
dérive connaissait une érosion qui n'est pas encore résolue actuellement et qui demeure une
menace pour les habitations et le patrimoine touristique et industriel (figure 12).

(A) (B)

Figure 12. Dommages provoqués par l’érosion côtière du littoral sud


A : Effet de l’érosion côtière sur le site historique (château de mer datant du 16éme siècle)
B : Effondrement des bâtiments industriels suite à l’érosion de la falaise

Cette réponse du rivage apparaît rapidement après la construction du port de Safi qui est
indispensable à l'économie régionale et les activités portuaires. Cette construction a favorisé
la mise en place et la conservation de la plage de Safi qui est, elle-même, très importante pour
l'essor touristique de cette région. L’étude diachronique, basée essentiellement sur la
technique de traitement par photo-interprétation, a permis de mettre en évidence les tendances
évolutives sur une période de 100 ans (1906-2006). Le traitement numérique des
photographies aériennes présente quatre phases d’évolution :
- La période de 1906-1955 montre une progression du trait de côte de la plage en réponse aux
accumulations de sables piégés du côté nord de la jetée des phosphates.
- Durant la période 1955-1966, la plage a commencé à se développer et à prendre sa valeur
touristique comme site de baignade.
- La phase qui s’étend entre 1966 et 1981 est caractérisée par une stabilité au milieu de la baie
et un léger taux d’accrétion de part et d’autre d’environ 0,7 m/an. Ce comportement est la
résultante de l’action des agents naturels, des épisodes normaux et tempétueux (tempêtes de

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1966 et 1973), et des activités anthropiques notamment par une exploitation excessive et
irrationnelle des sables de la plage.
- La dernière phase commence à partir de 1981. Le trait de côte progresse d’une façon
importante avec un taux d’engraissement moyen de 2 m/an, avec parfois un engraissement
plus important en réponse aux tempêtes de 1986 responsables d’un dépôt de 181 000 m3 de
sédiments. Au début des années 1990, la plage connaît une période de relative stabilité. Le
sable transitant du nord vers le sud participe au colmatage du chenal de navigation à l’entrée
du port ce qui oblige un dragage régulier de ce dernier. Cette opération reste actuellement
l’unique moyen pour résoudre le problème d’ensablement du port de Safi ouvert
complètement sur les houles NO et NNO et sur la dérive dominante N-S.
En revanche, dans le secteur au sud du port, les résultats démontrent l’impact négatif en aval
dérive par une accélération des pertes par recul du trait de côte durant la période 1955-2006.
Ces processus néfastes affectent le Château de mer, construit par les portugais en 1508 et
classé monument historique national en vertu d'un dahir du 20 février 1924. En outre, une
bonne partie du périmètre côtier de la ville de Safi au niveau de la falaise Ammouni est
menacée.
Le développement de la plage de Safi est contrôlé par la présence de la jetée transversale qui
bloque ainsi le transit littoral, et constitue une limite artificielle pour une cellule
hydrosédimentaire. La diffraction de la houle autour de l’extrémité de la jetée principale et sa
réfraction due à l’influence du fond participent aussi à cette évolution.
Finalement, les résultats qui sont en accord avec les travaux de Samat (2007) et de Faye et al.
(2008), témoignent que les jetées portuaires augmentent la vitesse de progression en amont
dérive et d’érosion en aval dérive. La perturbation de la morphologie environnante remet en
question à terme la stabilité de l’ouvrage. Cependant les réponses morphologiques et
hydrodynamiques à l’implantation d’une jetée dépendent des conditions locales.

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