RAPPORT DEUX-3

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SOMMAIRE :

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES…………………………………………………

LISTE DES ILLUSTRATIONS……………………………………………………………...

AVANT-PROPOS ……………………………………………………………………………04

INTRODUCTION……………………………………………………………………………05

CHAPITRE 1 : ETAT DE LA QUESTION, FONDEMENT THEORIQUE ET


CONCEPTUEL………………………………………………………………………………….

1.SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE………………………………………………………...

2.JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET…………………………………………………

3.PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE……………………………………………………

CHAPITRE 2 : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE………………………………………

1.APPORT DE LA BIBLIOGRAPHIE……………………………………………….

2. NATURE DES DONNÉES COMPLÉMENTAIRES……………………………......

3.OUTILS ET TECHNIQUES DE MESURES……………………………………………...

4.DONNÉES SOCIO-ECONOMIQUES…………………………………………………....

5.TRAITEMENTET ANALYSE DES DONNÉES………………………………………....

6. PLAN DU MEMOIRE…………………………………………………………………….

CONCLUSION ET PERSPECTIVES………………………………………………………

7.LISTE DES RÉFÉRENCES……………………………………………………………….

1
Liste des sigles et acronymes

AFNOR : Association Française de Normalisation


ANACIM : Agence National de l’Aviation Civile et de la Météorologie
ANAT : Agence National de l’Aménagement du Territoire
ANSD: Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
BF : Bibliothèque Facultaire
BN: Bibliothèque Numérique
BU : Bibliothèque Universitaire
CSE : Centre de Suivi Écologique
DAES: Data Acquisition and Event System
DSAS: Digital Shoreline Analysis System
EPR: End Point Rate-of-change
GIEC : Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat
GPS: Global Positioning System
IFEN: Institut Français de l’Environnement
IPCC: Intergovernmental Panel on Climate Change
LRR: Linear Regression Rate
MOLOA: Mission d’Observation du Littoral Ouest-Africain
ONU: Organisation des Nations Unies
PANA: Plan d’Action Nationale d’Adaptation
PDUD:
PIB: Produit Intérieur Brut
PNUE: Programme des Nations Unies pour l’Environnement
SIG : Système d’Information Géographique
UCAD: Université Cheikh Anta Diop
UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural
USGS: United States Geological Survey
WGS: World Geodetic System

Liste des illustrations


Figure: Carte de localisation de la zone d’étude
Tableau1 : Typologique des données secondaires
Tableau2 : Plan de collecte de données
Tableau3 : : Population à enquêter en fonction de la répartition des ménages

2
Tableau 4 : Plan de traitements des données collectées

3
Avant-propos

Dans un contexte de relèvement global du niveau de la mer et d’augmentation de l’intensité et de


la fréquence des phénomènes météo-marins extrêmes, les communautés côtières sont confrontées
à une dégradation alarmante de leurs milieux. L’érosion côtière ainsi que les phénomènes
associés constituent, dans les régions côtières, une grande menace pour les hommes ainsi que
leurs biens. Le contexte climatique mondial exacerbe la vulnérabilité des littoraux surtout sableux
connus pour leur grande sensibilité face aux pressions exercées par les hommes sur ces espaces.
Les activités humaines, multiformes et le plus souvent conflictuelles, exercent une pression
considérable sur ces espaces. Ainsi se déclenche un processus irréversible de dégradation du
milieu. Cette dégradation entraine des dommages importants sur les enjeux socio-économiques à
savoir les destructions d’habitats, des aménagements touristiques et portuaires. Des actions sont
initiées par les Etats et les particuliers dans le cadre de la lutte contre l’érosion et de la
préservation des enjeux sur le littoral. Ces actions sont importantes en coûts et les résultats sont le
plus souvent insuffisants et moins durables. Les régions côtières sont hautement importantes du
fait de l’importance des potentialités économiques qu’elles présentent. Les dégradations sur
l’environnement côtier constituent une préoccupation majeure pour les autorités étatiques des
pays de l’Afrique de l’ouest en général et le Sénégal comme matérialisée dans le PANA (2006).
Cela justifie la nécessité de mener des réflexions sur cette problématique afin de mieux prendre
en charge les questions liées à la gestion des espaces littoraux.

4
Introduction

L’érosion côtière touche pratiquement toutes les côtes du monde. S’appuyant sur les travaux de la
Commission sur l’Environnement Côtier de l’Union Géographique Internationale, BIRD (1985)
estimait que le processus de recul du t rait de côte affectait à l’époque plus de 70 % des plages de
la planète. C’est un phénomène devenu mondial, Ainsi en Europe, l’érosion toucherait 40 % des
plages de l’Union Européenne (EUROPEAN COMMISSION, 2004) et plus de 50 % des côtes
sableuses en France métropolitaine (IFEN, 2006). Aux Etats Unis, au moins 66 % du linéaire
côtier sableux du Golfe du Mexique seraient en recul (MORTON et al., 2004), 45 % des plages
de la Floride à la Caroline du Nord (MORTON et al., 2005) et 40 % des plages californiennes
(HAPKE et al., 2006). En Amérique Latine, au Brésil par exemple, 81 à 84% des plages de l’Etat
du Rio Grande do Sul s’éroderaient (ES TEVES et al., 2002 In DILLE NBURG et al., 2004). Des
phénomènes d’érosion ont également été mis en évidence sur les plages indiennes dans la B aie
du Bengale (GOPINATH et SERALATHAN, 2005). Les littoraux ouest-africains constitués en
grande partie d’estuaires et de plages n’échappent pas à cette évolution régressive. L’érosion
côtière est l’un des principaux problèmes environnementaux auxquels est confronté le littoral de
la zone de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (IBE et AWOSIKA, 1991) avec des cas notoires
comme le delta de la Volta au Ghana (LY, 1980), les abords du port de Cotonou ou de Lomé dans
le Golfe de Guinée (ROSSI, 1988 ; ROSS I, 1989a ; 1989b ; CODJIA et DOMINGO, 1998 ;
BLIV I, 2001 ; BLIV I et ADJOUSSI, 2004 ; BLIVI, 2005) ou encore la baie de Port Bouet et le
Grand-Lahou près d’Abidjan en Côte d’Ivoire (HAUHOUOT et al., 1997). Il s’agit d’un
phénomène naturel mais ces dernières décennies, elle a pris une ampleur exceptionnelle en raison
des actions humaines qui ont fortement modifiées le milieu naturel et qui agissent souvent
comme des contraintes par rapport aux processus naturel d’évolution. Longtemps considéré
comme un phénomène naturel, l’érosion côtière est catalysée par l’anthropisation des côtes (Dada
et al., 2021) de sorte que la dégradation des plages induite par l’action de l’homme (Brahmi et al.,
2018) combinée aux effets négatifs des ouvrages de protection sur la dynamique des côtes (Sauvé
et al., 2017) et l’intensification des situations extrêmes météo-marins (houles, tempêtes, érosion,
submersion marine ...), (GIEC, 2013), exacerbe la vulnérabilité des côtes basses, en particulier
sableuses. . Les causes de l’érosion sont multiples et généralement d’ordres naturels et localement
aidées par l’action de l’homme. Les forçages hydrodynamiques naturels tels que la houle, les vagues, la
marée ont été identifiés comme étant les causes de l’érosion. L’élévation du niveau de la mer est de plus

5
en plus cité comme facteur responsable de l’érosion. Il est judicieux de rappeler que le phénomène
d’érosion est souvent déclenché ou aggravé par les activités humaines qui entrainent des déséquilibres
majeurs sur un espace aussi fragile que le littoral. En raison du climat doux qu’elle offre et de ses
potentialités économiques, la zone côtière attise de plus en plus la convoitise des hommes.
Malgré la fragilité de cet espace beaucoup d’agglomérations se sont développées sur toutes les
franges côtières à travers le monde. Presque la moitié de la population de la planète étant située
dans la zone pouvant être de littorale, cette situation entraine des préoccupations quant à la
sécurité des personnes et de la préservation de leurs biens. D’après McCarthy et al., 2001, 40 %
de la population mondiale demeure à moins de 100 km du littoral et que le phénomène risque
d’avoir d’importantes répercussions sur elle. Le Sénégal avec ses 700km de linéaire côtier
n’échappe pas à cette dynamique régressive. L’érosion côtière se manifeste quasiment sur le
littoral sénégalais, mais avec des proportions différentes selon les causes et la nature des milieux
(Brining, 2022). La petite côte en raison de ses particularités morphologiques est la vulnérable.
Sur cette partie du littoral sénégalais, le linéaire Mbao-Bargny, Ngaparou-Mbour et Djiffere sont
les plus exposés à l’érosion. Sur la section Mbao-Bargny, la migration du trait de côte vers
l’intérieur des terres est estimée à 1 m par an (Dabo et al., 2015). Dans le secteur de Djiffere, le
rythme régressif du trait de côte a atteint 3,83 m par an entre 1989 et 2013 (Diadhiou et al.,
2016). En raison de sa topographie basse, la petite côte sénégalaise présente une plus grande
vulnérabilité surtout dans un contexte global d’élévation actuelle et future du niveau marin. À
Mbao, l’érosion entraine des conséquences importantes allant des pertes de plages, aux
destructions d’infrastructures et de maisons. Cette situation installe la psychose chez les
populations riveraines qui assistent, sans pouvoir rien faire, aux assauts de la mer sur leurs
installations. Les causes de cette dégradation sont multiples et souvent interagissent et se
renforcent mutuellement. Ces facteurs d’érosion peuvent être regroupés en deux grands
ensembles. Aujourd’hui, de nombreux travaux réalisés sur les côtes sénégalaises révèlent que les
facteurs qui sont à l’origine de cette dégradation alarmante sont de plusieurs ordres (Barry, 2017).
Néanmoins, ils peuvent être résumés en deux blocs : les facteurs naturels et anthropiques. D’un
côté, nous avons les facteurs d’ordre naturel qui ont trait au fonctionnement de
l’hydrodynamisme marin. La plupart des auteurs (Diallo, 1982 ; Sall, 1982; Soumaré, 1992 ;
Faye, 1993 ; Niang-Diop, 1995 ; Diaw, 1997 ; Diara, 1999 ; Adjoussi, 2000 ; Seck, 2001 ; Sy,
2013) soutiennent que les changements climatiques, l’élévation du niveau marin, les tempêtes, la

6
variation des apports sédimentaires naturels constituent les principales causes de l’érosion
côtière. Les forçages hydrodynamiques tels que la houle, les courants, la marée sont, sur la petite
côte sénégalaise, identifiés comme étant les principaux facteurs de dégradation.

A l’échelle globale, l’élévation du niveau marin plutôt exponentielle affectera le littoral et les
zones côtières où se convergent de nombreuses populations et des activités socio-économiques
(Lacroix et al, 2019; Oppenheimer et al 2019). L’anthropisation du milieu côtier joue également
un facteur déterminant dans le processus d’érosion des côtes. En effet, outre les facteurs naturels
affectant le transit sédimentaire, les facteurs anthropiques tels que les épis, les digues, les
constructions sur l’avant-plage renforcent les processus d’érosion (Brunel, 2010 ; Paskoff, 2006).
Les déséquilibres morphologiques et sédimentaires induits par des aménagements élaborés et
décidés de façon imprévoyante existent à travers le monde entier. On recourt alors à des
solutions, dans la plupart des cas, coûteuses, pas toujours efficaces, pour tenter de porter remède
à des dégradations qui peuvent être irréversibles et qu'une meilleure connaissance de
l'environnement côtier aurait sans doute permis d'éviter (Barry, 2017). Ces aménagements sur le
littoral sont les principaux facteurs qui exacerbent ou accélèrent le phénomène d’érosion côtière à
travers le monde. Outre ces aménagements, les activités d’extraction de sables ou de granulats
marins sont également pointées du doigt. La combinaison de tous ces facteurs agissant
simultanément et se renforçant mutuellement entraine une dynamique régressive sur les côtes
surtout sableuses. Au Sénégal, les plages ne se sont pas épargnées par cette dynamique de
dégradation. Actuellement, les régions côtières du Sénégal sont affectées par l’érosion, qui se
traduit par la destruction des infrastructures, bâtiments, enjeux patrimoniaux et socio-
économiques. Les côtes sénégalaises ont subi ces dernières années des changements
morphologiques importants (Dabo et al, 2015). Cette dynamique régressive a pris des proportions
importantes surtout dans un contexte de relèvement global du niveau marin, faut-il le rappeler.
Dans ce cadre, de nombreuses régions basses, voire de petites iles très urbanisées (Becker et al,
2010) sont exposées. Cette situation est plus inquiétante sur la petite côte sénégalaise du fait de sa
forte urbanisation.

Constituant notre zone d’étude, les communes de Bargny et de Yenne, du point de vue
géographique se localisent sur la petite sénégalaise, qui constitue un espace très touché par la
problématique de recul de la ligne de rivage ; cette situation est d’autant plus inquiétante qu’il y a
une forte présence des enjeux socio-économiques. La petite côte sénégalaise est caractérisée par

7
une multitude d’enjeux. Du point de vue économique, c’est la deuxième région derrière Dakar la
plus dynamique avec un fort potentiel économique. Le tourisme et la pêche sont les secteurs les
plus dynamiques avec des chaines de production qui leurs sont adossés. Cette partie du littoral
sénégalais est hautement vulnérable en raison de sa configuration morphologique. Cette
vulnérabilité est accentuée par la forte anthropisation du milieu. Les communes de Bargny et de
Yenne sont situées sur la côte sud de la presqu’île du Cap-Vert plus précisément dans le
département de Rufisque. Elles sont situées respectivement dans les latitudes et les longitudes
suivantes : 14°41’38” Nord et 17°14’01” Ouest ; 14°39’4’’ Nord et 17°11’2’’ Ouest.

La commune de Bargny se situe dans l’arrondissement de Sangalkam, dans le département de


Rufisque. Elle est bordée par l’Océan Atlantique à l’ouest et ses communes limitrophes sont les
communes de Rufisque Est, de Diamniadio et de Sendou.

Quant à la commune de Yenne, elle se localise dans le département de Rufisque et dans


l’arrondissement de Diamniadio. Elle est limitée par les communes de Sendou, de Diamniadio
ainsi que la commune de Diass dans le département de Mbour. Elle est bordée par l’océan
Atlantique.

8
Titre : Carte de localisation de la zone d’étude

Source : Amadou Ba 2024

9
Chapitre1 : Etat de la question, fondement théorique et conceptuel
1/Synthèse bibliographique
Le littoral est défini comme l’espace situé à l’interface Lithosphère-Atmosphère-Hydrosphère. Il
s’agit de la bande comprise entre le niveau des plus basses mers et celui des plus hautes mers,
donc ce que couvre et découvre la mer :il correspond dans ce cas à l’estran. Mais c’est une
définition beaucoup trop réductrice pour rendre compte du rôle d’interface que joue le littoral
entre son avant-pays maritime et son arrière-pays terrestre (Géo confluences). C’est un espace
très dynamique soumis à l’influence des forçages naturels et localement anthropiques.il s’agit des
espaces très dynamiques.
Plus de 70% des cotes sableuses du monde connaissent des problèmes d’érosion côtière,
matérialisée par un recul de la ligne rivage variant en moyenne entre 1 et 4m par an (Niang-
Diop,1995 ; Sy ,2013 ; Thior,2020).
Le Sénégal, avec une façade maritime de plus 700 km, n’échappe pas à ce phénomène. En effet,
ses différents types de plages (sableuses, rocheuses et vaseuses) subissent différemment l’érosion
côtière. Au Sénégal, le phénomène érosion côtière est bien documenté avec des travaux de
beaucoup de chercheurs pendant ces trois dernières décennies. Ainsi, nous avons articulé notre
documentation sur les travaux réalisés sur la question à travers le monde en général mais aussi
toutes les études réalisées dans notre zone d’étude à savoir la petite côte sénégalaise. Dans cette
perspective, nous avons lu des articles, des mémoires ainsi que des Thèses.
Dans un article intitulé « Approche cartographique de l’évolution du trait de côte dans l’estuaire
de la Casamance », Thior et al., 2021 ont mis en évidence, à partir de l’exploitation des images
satellitaires landsat multi-dates, l’existence d’une tendance érosive. L’approche méthodologique
adoptée consiste à un traitement par photo-interprétation assistée par ordinateur des images
landsat multi-dates pour déterminer la variation spatiale de la position du trait de côte. Ainsi
quatre étapes sont déclinées : d’abord le choix d’un indicateur de trait de côte, puis la correction
géométrique des images satellitaires ensuite la numérisation des traits de côte et l’estimation des
marges d’incertitudes enfin le calcul des taux d’évolution du trait de côte. Le référentiel utilisé est
une limite d’humectations choisies pour la matérialisation de la limite entre la terre et l’océan.
Quant au calcul des taux d’évolution, les indices EPR (End Point Rate) et LRR (Linear
Regression Rate) ont permis de déterminer les variations spatiales de la position du trait de côte,
après avoir déterminé les marges d’erreur. L’EPR permet de calculer les rapports de la distance
entre le trait de côte correspondant à la date la plus ancienne à la date la plus récente. Cette
démarche a permis de mettre en évidence des taux d’érosion de l’ordre de 57,97 m/an pour la
période 2004-2008 sur l’embouchure de la rivière aux huitres, valeur qui est comprise dans la
marge d’erreur donc insignifiante Globalement, sur toute la période d’observation, le secteur de
la baie de Kalissaye serait également caractérisé par une tendance accumulative, mais avec des
moyennes des écarts mesurés comprises dans la marge d’erreur. L’analyse de l’indice du LRR
qui permet d’apprécier l’évolution globale de la ligne de rivage du secteur étudié montre que le

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nord du segment serait en accrétion, mais les moyennes des écarts mesurés sont comprises dans
la marge d’erreur, tandis que le sud est caractérisé par une forte érosion avec des taux de recul
largement supérieurs à la marge d’erreur. Dans un autre article intitulé « Analyse spatiale de
l’évolution du Trait de Côte autour de l’embouchure du fleuve Casamance(Sénégal) de 1968 à
2017 à partir de l’outil DSAS » Thior et al tentent de suivre la cinématique du trait de côte à
travers la superposition des images multi-dates : de photographies aériennes, d’images
satellitaires ou de documents cartographiques anciens. L’outil DSAS permet de faire une étude
diachronique des différentes positions du trait de côte offrant ainsi une vue évolutive du trait de
côte dans un intervalle bien définie. Les résultats révèlent qu’entre 1968 et 1986, le secteur de
Diogué a connu une accrétion au niveau de ses deux extrémités, mais aussi une érosion s’est
maintenue au sud-est du village. Pour ce qui est de la période 1986 -2004, pour le même secteur,
est caractérisée par une tendance à la progradation sur le segment avec quelques endroits de
recul. Toutefois, les deux situations se sont accélérées de part et d’autre de l’embouchure du
fleuve.
Dans sa thèse intitulée « Dynamique du trait de côte sur les littoraux sableux de la Mauritanie à la
Guinée-Bissau (Afrique de l’ouest) : Approches régionale et locale par photo-interprétation,
traitement d’images et analyse de cartes anciennes », Faye, 2010, montrait la grande ambiguïté
qui se cachait derrière la définition d’un trait de côte en se basant sur la littérature non moins
importante sur cette question. Il a fait un examen détaillé sur les différentes lignes de références
utilisées dans la littérature pour l’identification et le suivi de l’évolution du trait de côte, une
expression qui est sujette à controverse en raison de la multiplicité des lignes de références pour
localiser et positionner le trait de côte. Faudrait-il d’abord s’accorder sur le choix de la ligne de
référence à utiliser pour matérialiser le trait de côte pour une étude de cinématique côtière. En
effet dans la littérature, il existe sept lignes de références : la rupture de pente, les limites de la
végétation, les datums marégraphiques, les niveaux instantanés des marées et des limites
d’humectation, l’étendue de la plage, lignes de tempête, lignes de références virtuelle.
Dans sa Thèse intitulée « L’EROSION COTIERE SUR LE LITTORAL SUD (du Cap-Vert à
l’embouchure du Saloum), Faye, 1993, tentait, à travers une analyse multilatérale, d’expliquer
que les facteurs d’érosion sur la petite cote sont d’ordre naturel, mais peuvent êtres accentués par
les actions anthropiques. En effet, parmi ces facteurs dits naturels, nous retrouvons les houles.
Sur cette partie du littoral sénégalais, elles sont essentiellement de deux types : celle du NW1 et
celle du SW2. La houle du NW est présente durant toute l’année ; tandis que celle du SW ne se
manifeste que pendant l’hivernage, mais elle est plus énergique. Outre la houle, il y a également
la marée qui joue un rôle important dans l’évolution du trait de côte sur la petite côte, même si le
marnage est moins prononcé. Les vagues et la dérive littorale sont aussi des facteurs d’évolution
du trait de côte dont les effets sont très remarquables sur la Petite côte du Sénégal. Nous notons
également le vent qui mobilise plus ou moins efficacement des sédiments sur le littoral et
concoure au façonnement de la cote. Le vent, en fonction de sa vitesse et de sa direction peut

1 Nord-ouest
2 Sud-ouest

11
déplacer des sédiments de l’estran vers la haute plage, mais également de la plage vers le large.
A côté des facteurs naturels, il y les facteurs anthropiques qui agissent comme des catalyseurs du
processus d’érosion. Il s’agit entre autres actions : l’installation des infrastructures près de la cote,
les ouvrages de protection, les prélèvements de sable marais.
Cette problématique, le prélèvement de sable est documenté par P Adjoussi dans son Mémoire
intitulé « IMPACTS DU PRELEVEMENT DU SABLE MARIN SUR L’EVOLUTION DU
TRAIT DE COTE A YOFF : ESSAI D’ETUDE DE VULNERABILITE, (Presqu’ile du Cap
Vert, Sénégal) » en 2001. Il démontrait l’impact du prélèvement de sable marais sur la cote. Le
suivi du profil de plage à YOFF à l’aide des stations implantées sur la cote de Yoff a permis
d’identifier cette activité comme un facteur d’érosion du littoral. Le prélèvement de sable a
toujours existé, mais il est pris une autre dimension. Il est devenu source de revenus pour les
populations, ce qui implique une augmentation significative des quantités de sables prélevées.
C’est une activité lucrative. Les camions étant interdits d’accès, ce sont les charretiers qui,
essentiellement venus du monde rural (8/10), ont implanté toute une économie au tour de cette
activité. Le prélèvement de sable est passé du stade d’exploitation traditionnelle de nécessité à un
stade industriel. Sur les profils étudiés, l’érosion est plus marquée au niveau des sites
d’exploitation de sable. Le stock de sable est très affecté par le prélèvement de sable, ce qui
perturbe les échanges sédimentaires entre la plage aérienne et la plage sous-marine. Le profil 3
qui présentait une forme légèrement convexe est devenu concave, ce qui témoigne d’un départ
important de sédiment lié essentiellement au prélèvement de sable. Il a noté également des
modifications sur l’ensemble de la plage se traduisant par le renforcement de l’aplanissement
général et progressif de la cote entrainant ainsi un adoucissement des pentes. Dans un contexte
marqué par l’élévation actuelle et future du niveau marais, un adoucissement des pentes
entraînerait un engloutissement de vastes étendues de terres par l’océan. Les zones susceptibles
d’être touchées sont essentiellement l’ile de YOFF, les quartiers de Ndenate, Dagoudane et
Layenne avec la disparition probable du Mausolée et de la rangée de maisons jouxtant le rivage.
L’élévation du niveau de la mer peut engendrer des bouleversements majeurs en impactant les
activités socio-économiques.
Dans son article intitulé « Crises des plages : Pénurie de sédiments », Paskoff, 1998, expliquait
que les facteurs de démaigrissement des plages sont à chercher aussi au niveau des actions
anthropiques sur le continent. En effet, il est communément admis que les fleuves et les rivières
sont des pourvoyeurs de sédiments pour la mer. Des quantités importantes de sédiments sont
déversées dans toutes les mers chaque année, ce qui permet de maintenir un certain équilibre sur
les plages. La construction des barrages, qui sont d’efficaces pièges pour les sédiments grossiers,
sur les fleuves interrompt ce transit sédimentaire. Il est estimé que 96% de la charge solide de
l’Ebre n’arrive plus jusqu’à la cote à cause des barrages dont il a été équipé ; d’où l’érosion
généralisée sur le front de son delta, tout comme celui du Nil depuis la mise en service du Grand
Barrage d’ASSOUAN. Une autre cause de recul local des plages tient aux installations portuaires
qui, en s’avançant en mer, interceptent la dérive, induisant accumulation ici, mais déclenchant ou
aggravant l’érosion là.

12
2/ Justification
La petite côte sénégalaise est la seconde région derrière la métropole de Dakar, la plus
dynamique du point de vue économique. Elle présente un fort potentiel économique mais aussi
une urbanisation soutenue ce qui augmente considérablement la vulnérabilité de cette partie du
littoral. La pêche et le tourisme constituent les secteurs les plus dynamiques avec une grande
contribution dans le PIB de la région. Il s’agit des secteurs très vulnérables aux dégradations du
domaine côtier. La petite côte est caractérisée par de forts enjeux socio-économiques. Ces enjeux
sont exposés à la problématique d’érosion côtière à un rythme régressif de l’ordre de -1,47m/an à
-2,29m/an entre Mbao et Sipres pour la période 2016-2022 (Cissé et al ;2023). C’est sur cette
partie du littoral que sont enregistrés les taux d’érosion les plus élevés du pays. Au Sénégal,
l’érosion côtière est un thème très documenté. De nombreux auteurs se sont intéressés à la
question (Sall, 1982 ; Niang-Diop, 1995 ; Adjoussi, 2000) et plus récemment (Thior, 2013 ;
Barry, 2017) L’exposition des populations et de forts enjeux sociaux-économiques constituent
des équations complexes pour les autorités en charge de la gestion du domaine littoral. Les
prévisions du changement climatique et la remontée du niveau marin associée, sont autant de
facteurs qui font émerger des inquiétudes légitimes chez les populations de ces espaces fragiles.
Ces inquiétudes se traduisent par la recherche de solutions dans le but de minimiser les impacts
de ces dégradations. C’est dans cette perspective qu’ont été initiés beaucoup de programmes
d’envergures, mais aussi des particuliers ont essayé des solutions pour lutter contre l’érosion
côtière. Cette dégradation se manifeste par la destruction des habitats, les pertes de plages, les
risques de submersion, la destruction des aménagements, destruction des hôtels, etc. Malgré les
nombreuses actions entreprises dans le cadre de la lutte contre cette dégradation du milieu, les
résultats semblent insuffisants. La lutte contre l’érosion côtière nécessite la mobilisation des
efforts considérables en coûts de la part des organismes sans garantie de résultats satisfaisants ou
de régler la question de façon définitive. La relocalisation, la seule solution qui semble plutôt
viable, se heurte à la réticence des populations en raison du caractère parfois immatériel des
enjeux mais également nécessite de mobiliser des coûts importants. Face à cette situation il
incombe de mener des réflexions sur la dynamique des espaces côtiers sur le long ainsi que la
typologie des enjeux afin de mieux mesurer l’impacts des changements induits par cette
dynamique sur les modes de vies des hommes et de prendre en charges les préoccupations des
populations et de préserver ces enjeux. La problématique d’érosion, sous l’angle de ces causes et
effets sur le milieu, est une question qui a fait de plusieurs études. Cette érosion en impactant de
façon négative la vie des hommes et de leurs biens ne doit être étudiée en faisant fi des enjeux sur
lesquels elle agit. Ces enjeux étant de multiples natures, une meilleure connaissance de la
typologie de ces derniers servira à guider les décisions dans le cadre d’un programme de
préservation des enjeux. Sur le plan scientifique, ce sujet porte un intérêt particulier. En effet les
études sur la cinématique côtière sont très nombreuses mais cette partie du littoral constitue une
limite spatiale d’où l’importance de mener des travaux dans cette zone. Ce travail trouve sa
légitimité dans la nécessité d’actualiser les données pour une meilleure gestion du risque surtout

13
dans un contexte où les prédictions s’accordent sur une augmentation de la fréquence et de
l’intensité des phénomènes extrême tels que les tempêtes, houles, etc.
3/Problématique de recherche
Ces dernières décennies sont marquées par une dégradation alarmante de l’environnement
caractérisée entre autres par des phénomènes tels la destruction de la biodiversité, la submersion
marine, l’érosion côtière, etc. Ces problèmes constituent autant de menaces qui fragilisent nos
sociétés et nos organisations sociales. Les dégradations sur l’environnement sont l’un des défis
majeurs de nos jours. Sur le domaine côtier, l’érosion côtière constitue l’une des contraintes les
plus importantes. Il s’agit d’un phénomène de recul de la ligne de rivage vers l’intérieur des
continents. L’érosion côtière est un phénomène bien connu dans le monde (Bird, 1985 ; Paskoff,
2001). L’érosion côtière est un phénomène naturel qui se produit depuis des milliers d’années sur
les côtes. Elle affecte ainsi 70 % des plages de sable dans le monde (Bird, 1985 ; Paskoff, 2001 ;
Niang-Diop, 1995) et résulte d’une combinaison de plusieurs facteurs à la fois naturels et
humains. Il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau, mais elle a pris une ampleur importante ces
dernières décennies en raison probablement des effets du changement climatique. Dans le
contexte des changements climatiques, ce phénomène devrait prendre de l’ampleur, notamment
en raison de la hausse mondiale du niveau marin et l’augmentation de l’intensité des tempêtes
(IPCC, 2001). En raison de ses caractéristiques climatiques et de ses potentialités économiques,
la zone côtière attise de plus en plus la convoitise des hommes. Malgré la fragilité de cet espace,
beaucoup d’agglomérations se sont développées sur toutes les franges côtières à travers le monde.
Les côtes, zones où la terre, la mer et l'air se rencontrent, constituent des franges étroites,
caractérisées par une haute énergie mécanique et une grande diversité biologique qui attirent
chaque jour davantage la convoitise des hommes. Malheureusement, la grande majorité ignore la
véritable nature de ces espaces littoraux. Des activités multiformes, parfois conflictuelles s’y
développent et contribuent souvent à déstabiliser ces milieux précaires (Savadogo, 2013).
Beaucoup de facteurs concourent à la rupture de l’équilibre naturel dans d’un espace aussi fragile
que les côtes. Ce déséquilibre entraine une dégradation du milieu et met en place une dynamique
régressive du trait de côte. En effet, dans le monde, plus des deux tiers des côtes sableuses
seraient en érosion (Nichols, 1998) et le processus de recul du trait de côte affecte actuellement
plus de 70% des plages de la planète (Bird, 1985). En Europe, l’érosion toucherait 40 % des
plages (Union européenne, 2004) et plus de 50% des côtes sableuses en France métropolitaine
(IFEN, 2006). Aux Etats Unis, au moins 66 % du linéaire côtier sableux du Golfe du Mexique
seraient en recul (Morton et al, 2004), 45 % des plages de la Floride à la Caroline du Nord
(Morton et al, 2005) et 40 % des plages californiennes (Hapke et al, 2006). En Amérique Latine,
81 à 84% des plages de l’Etat du Rio Grande do Sul (Brésil) s’éroderaient (Esteves et al, 2002 in
Dillenburg et al, 2004). Des phénomènes d’érosion ont également été mis en évidence sur les
plages indiennes dans la Baie du Bengale (Gopinath et Seralathan, 2005). Aussi, Pirazzoli (1993)
estime qu’au rythme actuel de déroulement des choses, de petits Etats insulaires dans l’océan
indiens (Maldives) pourraient être rayés de la carte.

14
Dans le continent Africain, l’érosion littorale constitue un problème inquiétant. En moyenne, 1 à
2 m de plage par an sont engloutis par l’océan Atlantique dans les pays côtiers d’Afrique de
l’Ouest et du Centre (PNUE/UNESCO/ONU-DAES, 1985, Ibe et Quelennec, 1989). Au Sénégal,
la problématique de l’érosion côtière est inquiétante avec des taux de recul qui varient entre 1 et
2m/an (Niang-Diop, 1995).
Dans la zone de Rufisque, Diallo (1982) et Sall (1982) avaient déterminé un recul moyen de
l’ordre de 1,30 m/an pour la période de 1933 à 1980. Plus récemment encore, entre Mbao et
Sipres, l’érosion est mise en évidence avec des taux de recul qui varient de l’ordre de -1,47m/an à
-2,29m/an ainsi que des taux d’érosion de -1,13m/an à Bata sur le littoral de Rufisque sur la
période 2016/2022 (Cissé et al ;2023).
Cette dynamique de recul du trait de côte observée sur les littoraux à travers le monde en général
et sur ceux de la petite côte sénégalaise n’est pas sans conséquence aussi bien sur les modes de
vies des populations que les activités socio-économiques dans ces espaces fortement urbanisés.
Cette urbanisation entraine une forte présence des enjeux humains. Le littoral concentre une
grande partie de la population et des activités économiques (Seck,2004) et demeure une zone
stratégique pour le Sénégal en constituant le support d’une importante diversité d’activités telles
que la pêche, le maraîchage ainsi que des activités sportives. Se distinguent également, sur cet
espace, divers aménagements et installations telles que les installations touristiques, industrielles,
portuaires, etc. Ces aménagements sur le littoral subissent les effets de l’érosion côtière. Ces
effets se manifestent par la destruction des habitats, des enjeux sociaux et des infrastructures, des
pertes de plages ainsi que beaucoup d’activités économiques. En effet en 2015, 2017 et 2018, des
surcotes de tempête violentes ont ravagé dans la langue de Barbarie une douzaine de maison,
contraignant ainsi les autorités à déplacer les familles sinistrées dans des camps à l’intérieur des
terres, (Sané et al,2019). La submersion des cimetières de Thiawlène en 2007 est une des
conséquences de cette dynamique de destruction par érosion sur les côtes sénégalaises. Au-delà
des dégâts au cimetière de Thiawlène, des inondations de maisons en front de mer et des pertes
d’au moins une centaine de maisons et de matériels de pêche ont été signalées à Rufisque lors de
cet événement (MOLOA, 2014). La pêche et le tourisme, les principaux secteurs générateurs de
revenus dans les espaces côtiers se trouvent très sensibles aux impacts de l’érosion. La pêche
constitue la première source d’emploi à Mbao et Rufisque et emploie ¾ de la population active de
Rufisque (PDUD, 2016). Ce secteur occupé principalement par les Lébous ; cette communauté
subit l’effet des mutations environnementales (MOLOA, 2014) liées aux aléas marins en contexte
de changement climatique, tant par l’impact sur le secteur de la pêche (pertes de pirogues, de
matériels de pêche et de lieux de travails) que par la dégradation des lieux sacrés et d’espèces
destinés à la célébration des cultes rituels (Sidibé, 2013). La problématique d’érosion des cotes
est identifiée comme étant l’un des risques naturels majeurs dans le Plan d’Action National
d’Adaptation du Sénégal (PANA, 2006). L’érosion côtière, un aléa naturel, en affectant les
enjeux humains, est l’un des risques les plus importants dans le domaine côtier. Accentué par le
changement climatique, l’érosion est devenue un grave problème pour les côtes ouest-africaines
depuis ces vingt dernières années. Les côtes sont en effet un espace très fragile qui nécessite

15
d’être activement protégé contre le risque d’érosion. La multiplication de la population et la
construction de nombreuses infrastructures industrielles sur le littoral n’a fait qu’aggraver ce
phénomène. “L’aménagement du territoire est donc un enjeu majeur” estime Moussa Sall
coordinateur de la Cellule régionale de la MOLOA à Dakar. Les régions côtières sont
caractérisées par une forte croissance démographique ainsi qu’une forte présence des enjeux
socio-économique qu’il convient de préserver. En effet, ces espaces constituent un bien public
local dont le maintien sous-tend l’économie littorale du fait de l’attractivité des services récréatifs
qu’ils procurent et de leur rôle de protection contre les tempêtes (Rulleau et al
Ainsi la protection des régions littorales passerait d’abord par une meilleure connaissance de ces
espaces très dynamiques. En effet, il faut connaitre l’évolution passée de ces espaces et les
facteurs responsables de ces évolutions afin de mieux comprendre leurs dynamiques actuelles.
3.1/Questions de recherche
Comment a évolué le littoral des communes Bargny et Yenne sur la période 1970-2023 ?
L’évolution du trait de côte est-elle uniforme sur toute la période ? Quels les facteurs de l’érosion
dans notre zone d’étude ? Quels sont les impacts de cette dynamique régressive sur les enjeux
humains ?
3.2/ Objectifs de recherche
3.2.1/Objectif Global
- Etudier les variations de la position du trait de côte et les effets sur les divers enjeux présents
par ces variations dans les communes de Bargny et Yenne de 1970 à 2023
3.2.2/Objectifs spécifiques
- Analyser l’évolution historique de la ligne de rivage ainsi que les différentes dynamiques qui se
sont succédées de 1970 à 2023
- Identifier les facteurs responsables de l’érosion le long du littoral des communes de Bargny et
Yenne
-Déterminer les effets de l’érosion sur les enjeux socio-économiques dans notre zone d’étude
3.3/Hypothèse de recherche
-L’évolution est caractérisée par un recul général de la ligne de rivage pour la période mais avec
des phases d’accrétion dans certains secteurs.
-Les actions humaines ont exacerbé la vulnérabilité des côtes accentuée par le changement
climatique
-Les effets de l’érosion côtière se manifestent par la destruction des infrastructures, des habitats et
la mise en péril des enjeux économiques.

16
CHAPITRE2 : Approche méthodologique

La méthodologie est comprise comme « un ensemble de méthodes et techniques utilisées d'une


part, pour traiter les résultats des investigations et d'autre part, pour rassembler les données. »
(Goma Ndama, 1993). Chaque discipline scientifique a une méthodologie qui lui est propre sur
laquelle un travail de recherche doit reposer pour être validé. La méthodologie permet au
chercheur de conduire un travail scientifique qui soit rigoureux et d’arriver à des résultats qui soit
fiables et vérifiables. Le choix de la démarche méthodologique est une étape importante qui
conditionne la fiabilité des résultats. En effet deux chercheurs travaillant sur la même
problématique mais avec des approches méthodologiques différentes peuvent parvenir à des
résultats différents. Cette partie constitue une phase primordiale qui porte des orientations
importantes pour la réalisation du rapport.
Dans cette étude la démarche méthodologique adoptée consiste en une revue documentaire en
première phase, puis une phase de collecte des données et une dernière étape de traitements des
données collectées. Ceci permettra d’accorder plus de crédit et de fiabilité à ce travail.
1/ Apport de la bibliographie
Notre thème d’étude est un sujet qui intéresse beaucoup de chercheurs à travers le monde, mais
aussi en Afrique de l’ouest et particulièrement au Sénégal en raison de la morphologie de son
littoral qui augmente sa vulnérabilité à l’érosion accentuée par un contexte de relèvement général
du niveau de la mer. Il s’agit d’un phénomène qui intéresse pratiquement toutes les côtes du
monde surtout celles sableuses. De ce fait, il a fait l’objet de nombreuses études. Il existe un
nombre très conséquent d’études réalisées sur l’érosion côtière. En effet il existe une littérature
assez importante que nous avons consultée lors de notre recherche et dont nous nous sommes
fortement inspirés. De ce fait, il existe une bibliographie assez importante sur cette thématique, ce
qui a permis d’obtenir une masse colossale informations à travers l’exploitation des travaux
réalisés sur l’érosion côtière. Ce travail de recherche documentaire a été réalisé au niveau des
structures et centres de documentation comme la bibliothèque centrale de l’UCAD, notamment
sur sa plateforme en ligne la BN de l’UCAD, nous permettant de visiter des œuvres, des manuels,
des articles, des thèses, des revues ainsi que des mémoires. La bibliothèque Facultaire, la
bibliothèque de l’IFAN et des centres de documentation de beaucoup d’Institut qui peuvent
fournir des informations utiles à la compréhension de notre sujet ont été visités. Ils ont été aussi
consultés certains moteurs de recherche comme (Google, Encyclopédie, etc.), des centres de
documentation en ligne comme Google Scholar, ResearchGate, la revue norois, la revue
marocaine de la géomorphologie, la Revue Espace Géographique et Société Marocaine ainsi que
le rapport du CSE de 2016, la revue Géovision de l’université Alassane Ouattara de Bouaké.
La consultation de cette bibliographie est une phase fondamentale dans la recherche scientifique.
A travers la revue documentaire, nous avons compris que l’érosion des cotes est un phénomène
ancien et qu’elle touche la plupart des littoraux. Dans les travaux d’étude de la variation spatiale

17
de la position du trait de côte, des chercheurs ont expérimenté une diversité de démarches
méthodologies pour étudier la cinématique du trait de côte. Ainsi l’approche méthodologique
dépend aussi bien du type de cote, de l’objectif de l’étude mais aussi des données disponibles.
Cela nous permettra d’opérer un choix de l’approche méthodologique adaptée pour cette étude.
Cela nous a permis également de comprendre le fonctionnement du système côtier. Dans la
littérature, nous avons identifié les principaux facteurs responsables des dynamiques de recul du
trait de côte. Les causes sont nombreuses et discutables, mais elles peuvent être classées en deux
grands ensembles : les facteurs d’ordres naturels et ceux liés aux interventions de l’homme sur le
milieu désignés sous le vocable de facteurs anthropiques. Nous avons également de nombreuses
de structures qui s’activent dans le suivi et la protection des côtes. Le visionnage des
interventions en ligne des populations riveraines ainsi que des personnes nous a édifiés sur
l’ampleur du phénomène ainsi que ces impacts sur les activités humaines et les enjeux présents
sur la zone littorale. Des travaux sur les impacts de la dynamique régressive des côtes, font un
examen détaillé des effets de données dites complémentaires dans le but de combler les
insuffisances des données de la revue documentaire. Ces donnes dites complémentaires sont
constituées essentiellement des données extraites des bases de données des institutions nationales
et internationales mais aussi des données issues l’érosion sur le mode de vie des populations ainsi
que sur leurs biens.

Les données issues de la revue sont incontournables pour la réalisation des objectifs de cette
étude. Cependant elles ne sauraient être suffisantes. C’est pourquoi nous nous étalerons à
collecter des mesures sur le terrain par nos propres soins.

2/ Nature des données complémentaires

Les données complémentaires sont de différentes natures et sont très diversifiées. Elles peuvent
être cependant en deux catégories. Nous avons d’une part les données extraites dans des bases de
données produites par des institutions nationales ou internationales. Il s’agit généralement des
données sur le milieu physique ou des données socio-économiques. D’autre part des données
produites par nos propres soins sur le terrain à l’aide des prélèvements d’échantillon, des
enquêtes, des entretiens, etc. Elles permettent de renforcer les informations obtenues lors de notre
recherche documentaire. La collecte des données supplémentaires est constituée de deux phases.
La première étape consiste à collecter auprès des structures et services tels que le CSE, l’ANSD,
etc. Nous avons besoin des images satellitaires ou des photographies aériennes de différentes
dates pour reconstituer l’évolution historique de la ligne de rivage. Elles constituent des données
indispensables dans une étude de la cinématique côtière, leur traitement permet d’appréhender les
différentes phases de l’évolution d’un littoral.

18
Tableau1 : Typologique des données secondaires

Types de données Unités d’observations Source


Démographiques Nombres de ménages ANSD

Climatiques Vent ( vitesse et direction) ANACIM

Satellitaires Images Landsat Disponible sur le site de


l’USGS
(http://earthexplorer.usgs.gov).

Ces données étant à elles seules insuffisantes, nous allons collecter des données par nos propres
soins sur le terrain. Pour effectuer ce travail de collectes il nous faut adopter un protocole de
collectes mais aussi un certain nombre d’outils est nécessaire pour effectuer des mesures sur le
site de la zone d’étude.
Dans la recherche en géographie le terrain occupe une place importante dans la mesure où il est le
lieu de confirmation ou d’infirmation des hypothèses. Les travaux nous permettent de collecter
des données sur les éléments du cadre physique et les aspects sociaux qui nous permettront de
comprendre les dynamiques à l’espace dans l’espace d’étude. Les données de terrain sont
obtenues par l’observation directe du milieu, sont celles recueillies dans le milieu d’étude par
différents techniques et outils. Elles peuvent être de type physique, une prise de vue, ou être
sensible, les données collectées vont être différentes selon leurs lieux d’étude. Ce travail
d’acquisition de données requiert une méthodologie adaptée mais aussi un ensemble d’outils et
techniques de mesures. Pour bien réaliser ce travail de collectes de données l’échantillonnage,
les entretiens, les enquêtes entre autres méthodes et techniques de collectes seront sollicitées dans
cette étude. Pour les données sur les éléments du cadre physique nous allons faire appel à
l’échantillonnage à l’aide des prélèvements mais également des prises de vues . Quant aux
données sensibles les entretiens et les enquêtes sont les techniques retenues dans cette étude pour
leur acquisition. Cette technique permet de collecter des informations très importantes pour la
compréhension des dynamiques surtout celles en rapport avec les actions humaines et leurs
impacts sur le milieu. A travers ces résultats nous pourront identifier les impacts de l’acti vité
humaine dans les processus de dégradations dans notre zone d’étude. Un tableau est nécessaire pour
mieux cerner les caractères spécifiques et les sites des différentes données à collecter

19
Tableau2 : Plan de collecte de données
Types de données Données physiques Données sensibles

Types de Prélèvements Prélèvement de sédiments Enquêtes auprès des


populations
Lieu de collecte Sur l’estran /sur la haute plage Les quartiers proches du
rivage
Période de collecte Saison sèche/ Saison humide Durant les travaux de terrains

Méthodes de collecte Échantillonnage / Prises de Entretiens, enquêtes


vues

Ce tableau résume notre plan de collecte de données de terrain. Il s’agit d’une synthèse des
différentes à réaliser pour acquérir des données de différentes natures. Ces activités permettent
l’acquisition des données physiques mais aussi des données sensibles.
3/ Outils et techniques de mesures
Pour effectuer des opérations de collecte de données, l’utilisation d’un ensemble d’instruments
est indispensable. Il s’agit de mettre au point un protocole de collecte des données à suivre une
fois sur le terrain. Dans cette étude, l’acquisition des données pertinentes la réalisation des
objectifs nécessite de faire recours à un ensemble d’outils et de techniques. Pour ce faire il est
nécessaire de mettre en place un dispositif adéquat. Ici, ce dispositif est composé de tarière, de
sachets plastiques, d’étiquettes autocollantes, GPS type Magellan ou Garmi 76, d’un appareil
numérique, théodolite. Il sera aussi effectué, des prises de vues de chaque prélèvement en surface
et en profondeur et mesures effectuées durant notre travail de terrain. Nous allons renforcer ces
données obtenues par des entretiens avec les populations notamment des personnes ressources sur
le terrain à l’aide d’un questionnaire formulé et adressé à ces dernières.
Pour une meilleure compréhension la définition des concepts pourrait être utile.
-tarière : est un outil permettant de percer le sol pour faciliter l’échantillonnage. C’est un outil
pédologique avec des extrémités un taillant hélicoïdale pour prélever des échantillons en
profondeur Son utilisation sert à creuser des trous de 0 à 20m pour prélever en surface ensuite de
20 à 40m. pour un prélèvement de profondeur.
_l’appareil numérique : qui nous sert à photographier dans la zone d’étude.
_le GPS sera utilisé pour repérer les points de prélèvements d’échantillons des sédiments

20
_des étiquettes autocollantes c’est pour distinguer des sachets à étiqueter.
_les sachets plastiques, ils permettent de stocker les échantillons de sédiments prélevés (en
surface et en profondeur)
_le double décamètre sera utile pour mesurer la profondeur des trous crousés pour les
prélèvements de sédiments
_une corde : nous aidera pour le prélèvement de sédiment en milieu marin avec une distance au
minimum de 100m du rivage
_Un Théodolite : c’est un instrument permettant d’effectuer des levées topographiques pour une
étude topo-morphométriques donnant des profils.

3.1/ Prélèvement de sédiments


Sur le terrain des activités de prélèvement de sédiments seront à des fins d’analyse pour
comprendre le morpho-dynamisme des plages étudiées. Les outils permettant d’effectuer ces
activités sont composés d’une tarière,
Le protocole à suivre consiste à effectuer l’échantillonnage sur l’estran et sur la haute plage par
transect. Les prélèvements de sédiments seront effectués en deux périodes, en saison sèche et en
saison humide, pour mettre en évidence la variabilité saisonnière de la répartition spatiale des
sédiments. Des échantillons seront prélevés à la surface mais aussi en profondeur, ces points sont
repérés par GPS. Les échantillons prélevés seront mis dans des sachets plastiques étiquetés grâce
à des étiquettes autocollantes où seront notés tous les renseignements relatifs à l’échantillon.
Outre ces activités de mesures, des prises de vues seront également effectuées pour illustrer les
dynamiques de dégradation du milieu. Ces prises seront effectuées lors des campagnes de terrain.
4/ Données socio-économiques.
Pour bien effectuer un travail de terrain il est très important d’interroger les habitants pour avoir
des données qui reflètent les modes leur mode de vie. De ce fait nous allons procéder à des
enquêtes et des entretiens qui seront relativement orientés vers les impacts environnementaux et
socio-économiques des changements sur le littoral. Cela nous permet de faire recours à un
questionnaire qui sera administré à un échantillon représentatif de la population mère et
également de faire des entretiens libres avec des personnes résidentes à travers les focus groupe.
4.1. Les Enquêtes
Les enquêtes quantitatives constituent des techniques de données à caractère social en
interrogeant les populations. La technique consiste à tirer un échantillon à partir d’une population
mère. L’échantillon, la part de la population sur laquelle l’étude portera, est choisi suivant une
méthodologie. Ces enquêtes feront à l’aide d’un questionnaire établi auquel l’échantillon sera
soumis. Cet échantillon est tiré à partir de la population mère et constitue une part représentative
de la population. La méthode d’échantillonnage par grappe est adoptée dans cette étude. Un tiers
des quartiers situés sur le segment littoral sera pris en compte dans les enquêtes et seulement 10%
de la population de ces quartiers seront interrogés. Un tableau est nécessaire pour une meilleure

21
vue sur la taille de l’échantillon ainsi que sa répartition c’est-à-dire la part de chaque quartier
dans l’échantillon.
Tableau 3 : Population à enquêter en fonction de la répartition des ménages
Communes Quartiers Nombre de ménages Taille de l’échantillon
Dans chaque quartier
Bargny CITE CASTOR 152 15
EXTENTION
Bargny DIAMALAYE 212 21
Bargny NDIAGA SAMB 232 23
Bargny NDIOLMANE 248 25
Bargny NIANGUENE 218 22
Bargny NDIAYENE 49 05
GUEDJI
Bargny SANTHIOUB 243 24
GUEDJI
Bargny KIP FINCONE 657 66
Bargny NGOUNOU 24 03
Bargny MBOTH WAGUE 204 20
Bargny MINAME 86 09
Yenne NIANGHAL 512 51
Yenne TOUBAB DIALAW 411 41
Yenne YENE KAW 354 35
TOTAL 14 Communes 3602 360
Source : ANSD, 2013
Les enquêtes concerneront 360 ménages repartis dans 14quartiers dans les deux communes
concernées par cette étude. Le questionnaire sera administré aux chefs de ménages. Les questions
porteront sur la perception du risque d’érosion côtière mais aussi les impacts de l’érosion côtière
sur les activités des hommes ainsi que leurs modes de vie. Il s’agit de poser des questions claires,
précises et pertinentes. Cela nous permettra d’avoir une meilleure compréhension des effets du
phénomène d’érosion côtière. Après les questions liées à l’identification de la personne, seront
posées des questions en rapport avec la dynamique de recul du trait de côte mais aussi de ses
impacts sur le quotidien des hommes (les activités humaines) et de leurs biens. Dans ce sens,
nous poserons les questions suivantes :

22
Quels sont les facteurs responsables de l’accélération de recul de la ligne de rivage sur leurs
plages ? Constatez-vous une augmentation de la recrudescence des phénomènes érosifs ? Quelles
sont les impacts de l’avancée de la mer sur les installations humaines ? Etes-vous touchés par les
conséquences de la dynamique de retrait des côtes ? Si oui en quoi consistaient vos pertes ? Y a-t-
il une augmentation de l’ampleur des impacts de l’érosion côtière sur les enjeux sur le domaine
littoral ? Quels sont les endroits les plus vulnérables où une intervention d’urgence est
nécessaire ? Quels sont les enjeux exposés dans ces endroits ? Quel est l’intérêt de leur
protection ? Quelles solutions préconisez-vous pour mieux préserver les enjeux sociaux et
économiques ?
4.1. Les entretiens
Ce sont des travaux de terrain réalisés par des techniques de collectes de données qualitatives
recueillies auprès des personnes ressource, les autorités locales, les directeurs des agences
services s’activant dans le secteur du tourisme, des délégués de quartier, des responsables du
secteur de la pêche, des responsables des mouvements de lutte contre l’érosion côtière. Cette
approche de quête d’informations socio-économiques nous mène vers des personnes cibles qui à
travers leurs réponses aux questions nous permet des bien clarifier notre sujet de recherche Cette
collecte se fait à l’aide d’un guide d’entretien conçu à l’aide de l’application Kobocollect. En
effet des personnes ressources seront toutes administrées d’un questionnaire. Ces dernières
maitrisent beaucoup le milieu et détiennent des informations crédibles du fait de leur proximité,
de leur intimité et de leur identité à ce milieu. Elles constituent des sources d’informations non
négligeables. Ces derniers sont bien placés pour expliquer de manière chronologique les
transformations qu’ils ont vues s’opérer dans leur milieu. Ils peuvent également aborder une
logique comparative relative au comportement du milieu par rapport aux phénomènes en suivant
une échelle temporelle. Dans cet entretien les facteurs et les impacts liés à la dynamique du
milieu doivent être mise en exergue ainsi que les techniques et les stratégies de lutte contre les
phénomènes désastreux pour l’environnement. Dans ce guide un certain nombre de questions
seront posées :
_Quelles sont les facteurs responsables de l’érosion ?
_Quelles années furent les plus érosives et à la suite de quels événements?
_Quelles sont les périodes de l’année pendant lesquelles l’érosion est le plus marqué et quels en
sont les facteurs explicatifs ?
_L’accélération de l’érosion dans certains secteurs peut-elle être attribuée aux effets des actions
humaines notamment les aménagements ?
_Quels sont les effets de cette érosion sur les activités humaines sur le littoral?
_Comment cette dégradation du milieu a transformé le mode de vie des populations ?
_Quelles sont les stratégies d’adaptation des populations face aux conséquences de l’avancé de la
mer s’il y en a ?

23
_Des actions ont été-t-elles entreprises pour lutter contre le recul de ligne de rivage par l’Etat ou
les ONG ? si oui en quoi consistaient ces actions ?
_Les résultats ont-ils été satisfaisants ?
Les données collectées sur le terrain sont ainsi conservées précieusement afin d’être traitées et
analysées.
5/ Traitement et analyse des données
L’ensemble des données acquises par les différentes techniques de collectes feront l’objet d’un
dépouillent et un traitement rigoureux en vue d’une restitution des informations. Il s’agit d’une
étape incontournable dans un travail de recherche. Après la collectes des données, il sera procédé
à leur traitement statistique, cartographique, à leur analyse quantitative et qualitative. En effet,
pour obtenir des informations fiables à partir des données brutes acquises précédemment, il faut
procéder par une démarche méthodologique. Ces traitements et analyses s’effectueront par
différents logiciels comme ArcGIS qui permet de réaliser des cartes, le logiciel Excel qui est un
excellent moyen de calcul de données mais aussi pour la réalisation des graphiques et des
tableaux, mais aussi le logiciel Word permettant la saisie du travail.
Les données satellitaires ou les photographies aériennes seront traitées avant de se prêter à
l’utilisation dans les études de cinématique. Le procédé consiste à corriger, les géoréférencer et
enfin projeter ces images dans le référentiel WGS 84 zone 28 N. Après cela, il s’agira d’effectuer
les travaux de numérisation des traits de côte avec le logiciel ArcGIS 10.5 et les calculs
statistiques des vitesses d’évolution ont été effectués avec l’application de DSAS4.3. La
numérisation des traits de côte requiert d’abord le choix d’une ligne de référence pour
matérialiser la limite entre le domaine maritime et celui terrestre. La mobilité de cette ligne
permet de calculer ses taux de recul grâce aux indices End Point Rate et Linear Regression Rate.
En effet l’indice End Point Rate permet de mesurer les écarts entre deux traits de côte successifs.
Dans cette étude des pas de temps de dix ans ont été utilisés, ainsi l’EPR est utilisé pour calculer
les variations de la position du trait de côte entre deux dates : 1970-1983 ; 1983-1993 ; 1993-
2003 ; 2003-2013 ; 2013-2023.
Quant à l’indice LRR, il permet de déterminer l’évolution du trait de côte sur toute la période
étudiée. Il est moins pertinent pour évaluer la dynamique du trait de côte si le nombre d’unités
statistiques qui sont ici les traits est faible.
Quant aux prélèvements d’échantillons de sédiments, ils seront acheminés au laboratoire où
seront effectuées des analyses de granulométrie qui livreront ainsi des renseignements tels que les
caractéristiques morphométriques des sédiments, leur provenance ainsi que le mode de transport
des sédiments, l’existence ou non d’échanges sédimentaires entre les unités géomorphologiques.
Ainsi les sédiments feront l’objet d’un traitement granulométrique. La granulométrie est l’étude
statistique de la dimension des particules dans une formation meuble ou consolidé. En effet,
l’analyse granulométrique est faite suivant des méthodes classiques et modernes pour les
échantillons de sable et d’argile. Elle s’effectue à l’aide d’une tamiseuse-analysette avec une

24
colonne de 17tamis (norme AFNOR) à mailles carrées de 1,25mm à 0,040mm. Après une
opération de 15mm à la vitesse de 50tours/mn, les différents refus sont pesés à la balance
électronique et cumulés. Ces valeurs seront complétées par le calcul d’un certain nombre de
paramètres comme le grain moyen (MZ) le coefficient de dispersion (SI) et le coefficient
d’asymétrie (Ski) et d’angulosité.
Les autres types de données également seront traitées avec les techniques adaptées pour chaque
type de données.
A l’ANSD seront collectées des données démographiques à savoir la population totale de la zone
d’étude, les quartiers concernés ainsi que le nombre de ménages. Ces données nous permettent de
connaître la population totale sur laquelle cette étude portera et par ricochet de pouvoir
déterminer l’échantillon à interroger.
Pour les données démographiques collectées à l’ANSD, leur traitement statistique se fera avec le
logiciel Excel pour les graphiques et les tableaux.
Les données issues des enquêtes et des entretiens feront l’objet des traitements statistique pour les
données quantitatives pour dégager les tendances, celles qualitatives seront traitées suivant une
méthodologie rigoureuse pour déceler toutes les inconsistances afin d’éviter des conclusions
biaisées. Ces données obtenues auprès des populations par enquêtes quantitatives ou grâce à des
entretiens semi-directifs ou des entretiens libres feront l’objet d’un traitement statistique avec le
logiciel Excel. Seront effectuées également des analyses qualitatives pour les données acquises grâce
aux entretiens.

Données Typologie des Lieux de Types de Logiciel


données collecte traitements
Démographiques Population totale Cartographiques et ArcGIS et Excel
Statistiques
Nombres de ANSD
ménages
Administratives Limites des ANAT cartographiques ArcGIS
communes

Satellitaires Images landsat, DSAS, une


Images Spots extension dans
Cartographiques
ArcGIS
Socio- Les impacts de la Dans les Excel
économiques dynamique communes de Statistiques
côtière Bargny et
Yenne
Tableau 4 : Plan de traitements des données collectées

25
Ce tableau résume notre plan de collecte, de traitement et d’analyse de données. Il est subdivisé
en cinq parties : les données à collecter, leur typologie, les lieux de collecte des données, les
types de traitement et les logiciels de traitements utilisés dans ce travail .

6/ Plan du Mémoire
● Sommaire
● Liste des sigles et les Acronymes
● Liste des illustrations
● Avant-propos
● Introduction générale
Chapitre1: Etat de la question, fondement théorique et conceptuel
Chapitre2: Approche méthodologique
Chapitre3: Analyse, interprétation et discussion des résultats
I. Analyse de la dynamique du trait de côte de 1970 à 2023 sur le segment littoral compris
entre Mbao et Yenne Tode
1.Traitement des images satellitaires multi-dates
2.Analyse des facteurs d’érosion
II. Travaux de laboratoire
1. Analyse des paramètres texturaux des échantillons
2. Analyse des données d’enquêtes
III. Interprétation et les effets de la dynamique de recul des plages
1. Interprétation ses résultats
2. Effets de la dynamique régressive des plages
3. Discussion des résultats
Conclusion générale
Liste des références bibliographiques
Annexes
Table des matières

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CONCLUSION ET LES PERSPECTIVES
L’étude de la cinématique du trait de côte entre Mbao et Yenne Tode requiert avant une
connaissance de la position géographique de la zone d’étude. La réalisation de la carte de
localisation de la zone d’étude a permis de le situer à travers la carte administrative à l’échelle
nationale mais aussi à la plus petite échelle à savoir les communes. Outre la localisation de la
zone d’étude, différentes parties ont été abordées suivant une méthodologie structurée en deux
chapitre. Le premier chapitre traite du fondement théorique et conceptuel du sujet et sont
développés dans ce chapitre l’état de l’art, la justification du choix du sujet ainsi que de la
problématique de recherche constituée des questions de recherche, des objectifs de recherche et
des hypothèses de recherche. Quant au deuxième chapitre, il est constitué de différentes sous-
parties à savoir l’apport de la bibliographie, les données complémentaires, des outils et
techniques de mesures, des données socio-économiques, du traitement et analyse des données et
du plan du mémoire.
Au terme de ce travail de recherche, des phénomènes d’érosion côtières ont été mis en évidence
dans certains secteurs sur le littoral des communes de Mbao et de Bargny. Ces processus de
dégradations des côtes sont exacerbés par les actions humaines. La vulnérabilité de ces espaces
hautement fragiles a augmenté avec les effets du changement climatique avec la recrudescence
des phénomènes extrêmes comme les tempêtes. Cette conjugaison de facteurs accélère le
processus de recul des plages et entraine une menace sur les enjeux humains. Malgré les actions
menées dans le cadre de la préservation des enjeux et de la lutte contre ce phénomène planétaire,
les communautés restent très vulnérables face aux effets induits par la dégradation de
l’environnement côtier. Ces espaces sont caractérisés par une forte présence des enjeux socio-
économiques et beaucoup d’activités demeurent fortement sensibles aux changements sur le
littoral. De ce fait la problématique d’érosion côtière reste un sujet d’actualité surtout dans un
contexte d’élévation actuelle et future du niveau marin. La connaissance de ces espaces et des
enjeux qui s’y trouvent précède tout programme dans le cadre de leur préservation.

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