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Importance des aires protégées du complexe des parcs du W,


d’Arly et de la Pendjari pour les communautés riveraines et le
grand public en République du B....

Article · January 2012

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2 authors:

Ogoudje Isidore Amahowe Guy Apollinaire Mensah


University of Parakou National Institute of Agricultural Research of Benin
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Annales des Sciences Agronomiques 16 (2) : 181-196, 2012 ISSN 1659-5009

IMPORTANCE DES AIRES PROTÉGÉES DU COMPLEXE DES PARCS DU W, D’ARLY ET DE


LA PENDJARI POUR LES COMMUNAUTÉS RIVERAINES ET LE GRAND PUBLIC EN
RÉPUBLIQUE DU BÉNIN

A. C. TEHOU*, O. I. AMAHOWE** & G. A. MENSAH***

*Projet régional W-Arly-Pendjari Bénin BP 776 - Natitingou, [email protected] ,


**Direction générale des Forêts et des Ressources Naturelles, Ministère de l’Environnement et de
l’Habitat et de l’Urbanisme, Bénin
***Centre de Recherches Agricoles d’Agonkanmey, Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin, 01 BP 884 Recette Principale, Cotonou 01, Bénin, e-mail : [email protected]

RÉSUMÉ
SUMÉ
L’article vient combler le déficit d’informations fiables pour la constitution d’une base de données
sur la perception que les différents acteurs ont des aires protégées du complexe des Parcs
Nationaux du W, de Arly et de la Pendjari (WAP). Cet état de chose présente un handicap à la mise
en œuvre d’une gestion durable des aires protégées. Afin de pallier cette lacune, le projet régional
WAP a réalisé une étude pour avoir une base de données référentielle. La méthodologie utilisée a
été la méthode directe des interviews et la méthode indirecte des enquêtes. Les résultats ont montré
que les aires protégées sont dans l’ensemble peu connues du grand public, par contre les acteurs qui
vivent dans les villes autour du complexe WAP en ont une bonne connaissance. La position
géographique des acteurs a été un facteur très déterminant dans la perception que les différents
groupes cibles enquêtés ont des aires protégées du complexe WAP. La viande de gibier avec 26 % et
le miel avec 25 % venaient en tête des biens et services que les utilisateurs (communautés locales ou
acteurs directs) tiraient des aires protégées. La place occupée par la viande de gibier interpelle les
gestionnaires à une meilleure sécurisation des ressources fauniques et à une recherche de
développement d’autres sources de protéines animales.
Mots clés : Perception, biens, services, complexe du W-Arly-Pendjari, Bénin

IMPORTANCE OF PROTECTED AREAS OF THE COMPLEX OF THE W PARKS, ARLY AND


PENDJARI FOR RIPARIAN COMMUNITIES AND THE GENERAL PUBLIC IN THE REPUBLIC
OF BENIN

ABSTRACT
This paper fills the deficit of relevant information of the perception that the various actors have on
protected areas complex parks of W, Arly and Pendjari (WAP). This situation constitutes a handicap
to the implementation of sustainable management of protected areas. Then, to solve this issue, the
regional project WAP conducted a survey to have a referential database. The methodology used was
a direct interview method and an indirect method of investigation. The results showed that
protected areas were generally little known by the public. However actors who lived in the towns
around complex WAP had a good knowledge. The actors’ geographical position was a very
significant factor in the perception that the different target groups had on protected areas complex
WAP. Bush meat (26 %) and honey (25 %) topped the list of the goods and services that users (local
communities or direct actors) were shooting protected areas. Bush meat position on the list
challenges for wildlife managers to look for alternative sources of meat supply local community
needs for animal protein.
Key words : Perception, goods, services, complex W-Arly-Pendjari, Benin
Téhou et al.

INTRODUCTION
La notion de conservation par l’établissement des zones protégées remonte à
une histoire presqu'aussi longue que la civilisation (Colchester, 2003). Ces
espaces protégés sont devenus une préoccupation mondiale pour la
conservation de la biodiversité depuis la conférence de Rio de Janeiro (1992).
Les zones protégées représentent des territoires privilégiés pour les Etats
d’exercer activement leur contribution à la conservation de la biodiversité
mondiale (Doumengue et al., 2001 ; Drouet-Hoguet, 2007). Les peuples
reconnaissent de plus en plus les biens et services fournis par les écosystèmes
protégés (Wu et al., 2010). Ces services sont non seulement bénéfiques pour
les communautés mais aussi pour les Etats (Halilou Malam Garba, 2009 ;
Fandohan et al., 2010 ; Vodouhê et al., 2009 ; MEPN, 2009).
Les réponses obtenues de la question « Quelles Aires Protégées pour l’Afrique
de l’Ouest ? », le thème du Séminaire International sur l’Aménagement et la
Gestion des Aires Protégées en Afrique Centrale et de l’Ouest organisé en
2003 au Bénin (Fournier et al., 2007) avaient déjà montré que nombreux sont
les études et projets axés sur la problématique des Aires Protégées. Les Etats
et leurs acteurs partenaires (organisations internationales et nationales,
collectivités locales, populations riveraines, gestionnaires des Aires Protégées,
chercheurs et divers scientifiques, etc.) accordent de plus en plus une attention
et un véritable intérêt à cette question et à la conservation et la gestion
durable de la biodiversité au profit des générations futures. Les nombreux
objectifs fixés aux Aires Protégées sont récapitulés dans une typologie
effectuée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN,
1994). Cependant, l'atteinte de ces objectifs est confrontée voire menacée par
les agressions anthropiques dont l’agriculture, l’élevage, le braconnage, etc. le
Complexe du W-Arly-Pendjari (WAP) n’y échappe guère car sa biodiversité
d’importance mondiale est menacée par divers facteurs dont les empiètements
agricoles, la transhumance non contrôlée, le braconnage, les feux de
végétation non contrôlés, l’envasement et la pollution des eaux de surface, le
changement et la variabilité du climat et la récolte non durable des Produits
Forestiers Non Ligneux (PFNL), du bois et du poisson. La menace voire
l’extinction de la biodiversité présente dans le complexe WAP mine le
développement socio économique des populations riveraines et des pays qui y
tirent des ressources économiques non négligeables. Face à cette menace, des
actions de conservation mobilisant d’importantes ressources financières ont
été entreprises afin de les limiter et de les réduire au maximum.
Le problème de recherche posé dans le présent article est « l’insuffisance
d’informations fiables pour la constitution d’une base de données sur la
perception de différents acteurs des Aires Protégées du complexe des Parcs
Nationaux du W, de Arly et de la Pendjari au Bénin ».
182
Importance des aires protégées du WAP

L’unique hypothèse d’étude est la suivante : Le grand public perçoit les Parcs
Nationaux du W, de Arly et de la Pendjari (WAP) comme un patrimoine
mondial à gérer par tout le monde. Ainsi, cette hypothèse unique, montre que
la seule préoccupation est de percevoir et d’avoir le niveau d’importance que
les groupes ciblent autre que les gestionnaires des Aires Protégées accordent
au complexe WAP. Ainsi, le niveau de connaissance a été un préalable pour
évaluer l’importance des parcs du complexe WAP pour les personnes autres
que les gestionnaires des Aires Protégées, pour le simple fait que les
gestionnaires des Aires Protégées ont souvent remarqué qu’autour des parcs
nationaux que même des personnes nées autour de ces parcs ne l’ont jamais
visités et ont très peu de connaissances sur la diversité biologique des parcs et
ne connaissent que les ressources naturelles de leurs terroirs villageois
(Gaoué, 2000).
Plusieurs études de végétation conduites dans les aires protégées et d’autres
écosystèmes forestiers ont permis de connaître leur potentiel forestier et
botanique au niveau national (Adjanohoun, 1989 ; Natta, 2003 ; Akoegninou,
2004 ; Adomou, 2005). Les études sur les produits forestiers non ligneux
(PFNL) ont permis d’améliorer les connaissances sur les ressources
alimentaires et médicinaux que regorgent les écosystèmes naturel au Bénin
(Sokpon & Lejoly, 1996 ; Hladik et al., 1996a et 1996b ; Assogbadjo, 2000 ;
Hanotte & Mensah, 2002 ; Vihotogbé, 2002 ; Codjia et al., 2003 ; Assogbadjo et
al., 2005 ; Ekue et al., 2008 ; Vodouhê et al., 2009 ; Fandohan, 2011 ; Masuch
et al., 2011). De même, de nombreux travaux ont été conduits pour améliorer
la connaissance de la diversité fauniques et du statut de certaines espèces
animales menacées ou non sur le territoire national (Sinsin et al., 2002 ; Di
Sylvestre et al., 2003 ; MEPN, 2009). Bien que les ressources des Aires
Protégées aient constitué une source de vie pour de nombreuses communautés
aux Bénin, elles subissent de fortes pressions de la part des populations.
Malgré cette place qu’occupent les Aires Protégées au sein des sociétés
humaines, très peu d’informations existent sur la perception que les
communautés humaines ont sur ces aires. L’implication des communautés est
devenue une habitude dans les stratégies de gestion durable des ressources
naturelles (Torri, 2005). La meilleure connaissance des perceptions des
utilisateurs des ressources naturelles des Aires Protégées et du grand public
peut favoriser une gestion durable de ces ressources naturelles dans la
dynamique des actions fondamentales de la stratégie de conservation des
Aires Protégées.
La présente étude vise à fournir des données de référence et des informations
de base pouvant aider les gestionnaires des Aires Protégées pour une
meilleure gestion des avantages que les acteurs tirent des ressources

183
Téhou et al.

naturelles de ces Aires Protégées, et ce, conformément à l’objectif n°3 de la


convention sur la diversité biologique.

MILIEU D’ÉTUDE
Le Complexe du W-Arly-Pendjari (WAP) objet de la présente étude, est le plus
grand et le plus important ensemble d’écosystèmes terrestre, semi-aquatique
et aquatique s’étirant le long de la ceinture de savane d’Afrique de l’ouest. Ce
complexe représente une superficie de 31.000 km2 ou de 50.000 km2 en
incluant les aires riveraines. Le Complexe du WAP se partage entre le Bénin
avec 43%, le Burkina Faso avec 36 % et le Niger avec 21 %.
La zone d'étude couvre l’ensemble du territoire de la République du Bénin en
Afrique de l’ouest, entre les parallèles 6°30’ et 12°30’ de latitude Nord et les
méridiens 1° et 3°40’ de longitude Est (FAO, 1998). L’étude couvre Matéri,
Tanguiéta, Natitingou, Banikoara, Malanville, Karimama, Parakou et Kandi,
des villes riveraines au complexe WAP au Nord, puis Cotonou, Lokossa, Porto
Novo et Abomey, d’autres grandes villes du Centre et du Sud du Bénin (Figure
1).

Figure 1. Carte du Bénin avec les zones d’étude


184
Importance des aires protégées du WAP

MATÉRIEL ET MÉTHODES
Collecte de données
L’enquête a été faite dans 8 villages riverains choisis en fonction de leur
influence et des pressions sur les ressources des Parcs Nationaux Pendjari et
W au Bénin.. Dans chacun des villages des focus groups de 8 à 12 personnes
ont été réalisés, soit un total de 12 focus groupes réunissant 150 personnes.
Un questionnaire d’enquête individuel a été adressé à 153 personnes du grand
public dans les villes de Banikoara, Tanguiéta, Matéri, Kandi, Malanville,
Karimama, Parakou, Natitingou, Cotonou, Porto Novo, Lokossa et Abomey.
Ainsi, cet échantillon a permis de faire une appréciation de la perception que
les autres groupes cibles ont de la présence des parcs par rapport aux 8
villages riverains des parcs du Complexe WAP Bénin.
Le guide d’entretien administré aux utilisateurs des ressources naturelles via
les focus group contenait des informations générales sur la connaissance des
Aires Protégées du W, de la Pendjari et du complexe W-Arly-Pendjari, les
organisations communautaires de gestion des ressources naturelles, les
relations entre les communautés et les ressources naturelles, les biens et
services rendus par les ressources naturelles des Aires Protégées, la
perception sur l’approche de gestion régionale des Aires Protégées et leur
adhésion. Les enquêtés ont été choisis au niveau de plusieurs couches
socioprofessionnelles, afin d’avoir une vue générale sur la perception qu’ont les
différents groupes sur l’importance des réserves de faunes. Le grand public
était constitué des universitaires, des agents des administrations publiques,
des agences de voyage, des promoteurs touristiques, des agents des
collectivités locales, des partenaires au développement, des gestionnaires des
réserves de faune et des organisations non gouvernementales. Alors que les
rubriques du questionnaire d’enquête individuel à l’endroit du grand public
ont porté sur les informations générales, la connaissance des Aires Protégées
du complexe W-Arly-Pendjari, la valeur des Aires Protégées, les bénéfices tirés
des Aires Protégées, l’adhésion du grand public à la vision de gestion concertée
et régionale avec les autres pays des Aires Protégées, la disponibilité du grand
public à accompagner la gestion concertée des Aires Protégées du complexe.
Analyse des données
L’analyse des données a été faite par groupe cible tels que les utilisateurs
directs des ressources naturelles et le grand public. Les enquêtés ont été
subdivisés en les deux régions suivantes : les enquêtés du Nord-Bénin
sélectionnés dans les Communes de Tanguiéta, Banikoara, Matéri, Kandi,
Malanville, Karimama, Natitingou et Parakou ; les enquêtés du Sud-Bénin
sélectionnés dans les Communes de Cotonou, Porto Novo, Lokossa, Abomey-
Calavi et Abomey.
185
Téhou et al.

La fréquence des réponses a été calculée par la formule suivante :



= , où : ni est le nombre de réponses positives pour la modalité i et N le
nombre total d’enquêtés. Le test non paramétrique de rang Kendall (Quinn &
Keough, 2002) expérimenté par Dossabhoy & Berger (2002) a été utilisé pour
déterminer la priorité des différents biens et services tirés par les utilisateurs
directs dans les zones riveraines des Parcs Nationaux du complexe WAP au
Bénin à l’aide du logiciel SPSS (Statistical Package for the Social Sciences)
version 16. Ce test a été réalisé sur la base des citations et des classifications
faites par les participants au cours des focus group pour déterminer les
facteurs qui expliquaient la connaissance des Aires Protégées du complexe par
les populations.
La réponse sur la connaissance d’un Parc National étant une variable binaire
(oui ou non), la méthode de régression logistique avec la famille binomiale a
été utilisée pour expliquer la probabilité qu’un enquêté connaisse un Parc
National. Ainsi, la fonction de probabilité suivante a été utilisée (Sheater,
2009) :
ϴ(x)= ( })
, avec : x1, x2, x3 les variables explicatives qui
ont été notamment la région de l’enquête (Nord ou Sud du Bénin), l’âge et
l’activité principale de l’enquêté.

RÉSULTATS
Les résultats obtenus étaient relatifs à la perception du grand public et à la
perception sur les aires protégées du complexe WAP. La perception du grand
public a été appréciée à travers la connaissance des Aires Protégées du
complexe WAP. Ainsi, les fréquences calculées ont révélé que seulement 35,64
% des enquêtés connaissaient le parc W, 27,45 % le parc Arly, 56,86 % le parc
Pendjari (Figure 2a) et 34,64 % le complexe régional WAP (Figure 2b). De
même 54,90 % connaissaient les trois pays qui partagent le complexe régional
WAP (Figure 2c).

186
Importance des aires protégées du WAP

Parc du W Parc Arly Parc Pendjari


80 80 72,54
65,35 60
60 60 43,13

Fréquence
Fréquence

Fréquence
40
40 34,64 40 27,45
20
20 20

0 0 0
Non Oui Non Oui Non
Réponse Réponse Réponse

Figure 2a. Connaissance des Parcs du complexe W-A-P par le grand public

80 60
65,35
45,09
60 Fréquence
Fréquence

40
40 34,64
20
20

0 0
Non Oui Non
Réponse Réponse

Figure 2b. Connaissance du complexe W-A-P Figure 2c. Connaissance des pays du
complexe W-A-P

Par contre la perception sur les aires protégées du complexe WAP a été
appréciée à partir des variables suivantes :
Valeur : 73,85 % des enquêtés pensaient que le complexe WAP représentait
une valeur pour le Bénin, contre 4,57 % qui pensaient que le complexe WAP
ne représentait pas une valeur pour le Bénin. Tandis que 21,56 % des
enquêtés ont été indifférents sur la valeur que représentait le complexe pour
le Bénin (Figure 3).
Bénéfice : 67,97 % des enquêtés pensaient que le complexe apportaient des
bénéfices pour le Bénin, contre 4,57 % qui pensaient le contraire. Alors que
27,45 % des enquêtés restaient indifférents pour le bénéfice que le WAP
pouvait apporter au Bénin (Figure 4).

187
Téhou et al.

80 73,85
80

60
60
Fréquence

Fréquence
40 40
27,45
21,56
20 20
4,57 4,57
0 0
NA Non Oui NA Non

Réponse Réponse

Figure3. Valeur du complexe W-Arly- Figure 4. Bénéfices tirés du WAP par le


Pendjari Bénin

Adhésion à la gestion durable des aires protégées du complexe : 76,47 % des


enquêtés ont adhéré à la gestion régionale du complexe, contre 3,26 % qui
n’étaient pas favorables à cette forme de gestion. Par contre, 20,26 % des
enquêtés demeuraient indifférents à la gestion régionale amorcée par les trois
pays (Figure 5).
Contribution à la conservation : 79,13 % des enquêtés étaient disponibles à
contribuer à la conservation du complexe, contre 20,26 % qui refusaient d’y
contribuer (Figure 6).
Facteur explicateurs de l’intérêt du grand public pour les aires protégées :
L’appartenance des enquêtés à la région sud a eu un effet significatif sur le
niveau de connaissance du parc W, tandis que l’activité principale n’a pas eu
d’influence sur la connaissance du parc W (Tableau 1).
Parc National Arly du Burkina Faso : Seuls les acteurs de la région sud avait
un effet significatif sur la connaissance de parc Arly. L’âge et l’interaction
entre la région et l’âge n’ont eu aucun effet sur le niveau de connaissance du
parc Arly (Tableau 2).
Parc National de la Pendjari : Le modèle a montré un effet significatif de la
région sud et de l’interaction entre région sud et âge sur le niveau de
connaissance du Parc National de la Pendjari (Tableau 3).

188
Importance des aires protégées du WAP

100 100

80 76,47
80

Fréquence
Fréquence

60 60

40 40
20,26 20,26
20 20
3,26
0 0
NA Non Oui Non
Réponse
Réponse

Figure 5. Adhésion à la régionalité Figure 6. Contribution du complexe WAP à


la conservation

Pays partenaires du complexe WAP : Le modèle a montré un effet significatif


de la région sud sur le niveau de connaissance des pays partenaires du
complexe WAP (Tableau 4).
Tableau 1. Facteurs socioéconomiques expliquant le niveau de connaissance du parc W
Estimé Erreur type Valeur de z Pr (>|z|)

(Intercept) 0,4055 0,3450 1,175 0,23993


Région sud -1,2137 0,4162 -2,916 0,00354 **
activité principale artisan -17,9715 3956,1803 -0,005 0,99638
activité principale commerçant 17,1606 1978,0902 0,009 0,99308
activité principale éleveur 17,1606 1495,2957 0,011 0,99084
activité principale fonctionnaire 0,3228 0,4743 0,681 0,49617
Dispersion des paramètres pour la famille binomiale prise pour être 1 ; Déviation nulle: 210,21 sur 152 degrés
de liberté ; Déviation résiduelle : 185,11 sur 147 degrés de liberté ; AIC: 197,11 ; Nombre de Fisher pour les
itérations de pondération/marquage : 16

Tableau 2. Facteurs socioéconomiques expliquant le niveau de connaissance du Parc Arly


Estimé Erreur type Valeur de z Pr (>|z|)

(Intercept) -1,28426 0,72590 -1,769 0,0769


Région sud -4,48533 1,99761 -2,245 0,0247 *
Age 0,02298 0,01804 1,274 0,2028

Région sud : âge 0,06615 0,04573 1,447 0,1480

Dispersion des paramètres pour la famille binomiale prise pour être 1 ; Déviation nulle: 179,83 sur 152 degrés
de liberté ; Déviation résiduelle: 154,44 sur 149 degrés de liberté ; AIC: 162,44 ; Nombre de Fisher pour les
itérations de pondération/marquage : 5

189
Téhou et al.

Tableau 3. Facteurs socioéconomiques expliquant le niveau de connaissance du Parc


National de la Pendjari
Estimé Erreur type Valeur de z Pr (>|z|)

(Intercept) 0,38880 0,70430 0,552 0,580922


Région sud -5,98169 1,80742 -3,310 0,000935 ***
Age -0,01024 0,01771 -0,578 0,563182
Région sud : 0,10372 0,04210 2,464 0,013747 *
Age
Dispersion des paramètres pour la famille binomiale prise pour être 1 ; Déviation nulle: 197,43 sur 152 degrés
de liberté ; Déviation résiduelle: 166,01 sur 149 degrés de liberté AIC: 174.01 ; Nombre de Fisher pour les
itérations de pondération/marquage : 5

Tableau 4. Facteurs socioéconomiques expliquant le niveau de connaissance des pays


partenaires du complexe WAP
Estimé Erreur type Valeur de z Pr (>|z|)

(Intercept) 0,57749 0,81052 0,712 0,47616


Région sud -3,94831 1,41455 -2,791 0,00525 **
Age 0,01154 0,02082 0,555 0,57920
Région sud : Age 0,05473 0,03621 1,511 0,13069

Adhésion à la gestion durable du complexe WAP : La disponibilité du grand


public à contribuer à la conservation durable des aires protégées du complexe
était déterminée essentiellement par la région Sud (Tableau 5).
Tableau 5. Facteurs socioéconomiques déterminant de l’adhésion du grand public contribué
à la conservation des aires protégées du complexe WAP
Estimé Erreur type Valeur de z Pr (>|z|)

(Intercept) 3,3673 0,5872 5,734 9,79e-09 ***


Région sud -3,1442 0,6396 -4,916 8,85e-07 ***

190
Importance des aires protégées du WAP
Tableau 6. Priorité des biens et services tirés dans aires protégées selon les participants aux focus
group

Rang Dokossouan Atabénou Batran Soudou Tanougou Batia Founougo Kandèrou


viandbrous ligneuali viandbro
1er paille (2,37) (2,18) paille (3,65) (1,71) miel (2,65) (2,8) viandbrous (2) viandbr (3,25)
boioeuvr viandbro boioeuvr
2ème medmedic (4,33) miel (2,71 boioeuvr (4,1) (2,64) (2,8) miel (3,1) miel (2,05) (3,95)
3ème tourisme (4,47) reshalieu (2,82) medmed (4,8) paille (3,43) reshal (3,6) reshal (3,2) reshalieu (2,8) lignali (3,95)
tourisme boioeuvr boioeuvr
4ème resshalieu (4,6) resfourr (5,76) viandbro (5,1) (4,86) (5,1) (4,8) boioeuvr (4,3) miel (4,65)
cultrituel
5ème viandbr (4,73) boioeuvre (6) miel (5,1) (6,21) paille (5,25) paille (4,95) paille (6,45) paille (5,45)
viandbrous tourisme
6ème miel (5,33) paille (6,06) reshal (5,35) (6,36) lignali (5,45) (5,4) lignali (6,55) tourisme (6,1)
7ème boisoeuvr (6,33) ligneuali (6,85) resfour (6,4) miel (6,43) tourisme (7) lignali (7,55) ressfourr (6,9) reshal (6,15)
8ème resfour (8) tourisme (6,97) lignali (7) resshal (8,21) resfour (7,2) resfour (7,7) tourisme (7,1) resfourr (7,1)
medmedic cultrituel
9ème ligneuali (8,43) emplois (8,65) cultrit (7,6) (8,71) cultrit (8,6) medmed (8) emplois (8,65) (8,45)
emplois
10ème cultritu (9,07) cultrituel (9,18) tourisme (7,7) resfourr (9,07) (8,75) cultrit (9,6) cultrituel (9,6) emplois (9,2)
resartisa resartis emplois medmedic resartisa
11ème resartis (9,93) (10,35) emplois (10,1) emplois (9,36) (10,6) (9,9) (10,7) (9,55)
medmedmag medmed resartisa medmedico
12ème emplois (10,4) (10,47) resartis (11,1) resartis (11) (11) resartis (11) (10,9) (10,2)

Viandbr : Viande de brousse ; resshalieu : ressources halieutique ; boisoeuvr : bois d’œuvre ; cultritu : culte rituel ; resfour : ressources
fourragères ; ligneuali : ligneux alimentaire ; medmedic: médicinal & médico-magique ; resatis : ressources artisanales ; Rang : rang moyen du
bien ou service tiré de l’aire protégée

Priorité des biens et services tirés des aires protégées : Le test de Kendall a
permis d’hiérarchiser les priorités des biens et des services tirés des aires
protégées et de ses zones d’influence pour les groupements enquêtés et pour
chaque aire protégée. Ainsi, la viande de brousse venait en tête pour les
groupements de Atabénou (2,18), Batia (2,8), Founougo (2) et Kandérou (3,25),
tandis que la paille était prioritaire pour les communautés de Dokossouan
(2,37) et Batran(3,65), alors que les ligneux alimentaires occupaient le premier
rang à Soudou (1,71). Le miel et les produits apicoles étaient des biens
prioritaires pour la communauté de Tanougou (2,65) (Tableau 6). Pour tous les
groupements les résultats étaient hautement significatifs (p < 0,001) dans le
cadre de la statistique de kendall (Tableau 7). Le test de kendall révélait que
la viande de brousse venait en tête des biens et services prioritaires que
tiraient les communautés vivant autour des aires protégées du W (2,8) et de la
Pendjari (3,71). Le Tableau 8 a présenté la priorité des biens et services à
l’échelle des aires protégées du W et de la Pendjari selon les participants au
focus group autour de chacune des aires protégées. Le Tableau 9 a présenté la
statistique de Kendall pour chacune des aires protégées W et de la Pendjari.
Les résultats étaient hautement significatifs pour chacune des aires protégées
du WAP-Bénin (p < 0,001).

191
Téhou et al.

Tableau 7. Statistiques de Kendall pour les groupements enquêtés


Paramètres Groupements enquêtés
Dokossouan Atabénou Batran Soudou Tanougou Batia Founougo Kandèrou
N 15 17 10 7 10 10 10 10
Kendall's Wa 0,515 0,632 0,413 0,65 0,622 0,62 0,772 0,44
Chi-Carré 84,97 118,159 45,44 50,1 68,371 68,4 84,94 48,408
ddl 11 11 11 11 11 11 11 11
Asymp. Sig. 0 0 0 0 0 0 0 0

Tableau 8. Priorité des biens et services tirés des aires protégées


Rang Parc National du W (PNW) Parc National de la Pendjari (PNP)
1er Viande Brousse (2,8) Viande Brousse (3,71)
2ème Miel (2,88) Miel (4,19)
3ème Ressources halieutiques (3,4) Ressources halieutiques (4,6)
4ème Bois d’œuvre (4,95) Paille (4,61)
5ème Paille (5,1) Bois d’œuvre (4,91)
6ème Tourisme (6,2) Tourisme (6,21)
7ème Ligneux alimentaire (6,5) Ligneux alimentaire (6,23)
8ème Ressources fourragères (7,45) Ressources fourragères (7,04)
9ème Culte rituel (9,1) Culte rituel (8,58)
10ème Emplois (9,32) Emplois (9,39)
11ème Médicinal & médico-magique (9,5) Médicinal & médico-magique (8,13)
12ème Ressources artisanales (10,8) Ressources artisanales (10,4)

Tableau 9. Statistique de Kendall pour les Aires Protégées du W et de la Pendjari


Parc National du Parc National de la
Paramètres W (PNW) Pendjari (PNP)
N 20 69
Kendall's Wa 0,588 0,377
Chi-Carré 129,4 285,849
ddl 11 11
Asymp. Sig. 0 0

DISCUSSION
Analyse de la perception du grand public sur la gestion des aires protégées
L’ensemble du complexe WAP comme un bloc et les aires protégées par pays
comme des entités séparées sont très peu connus par le grand public en
République du Bénin. Cependant, le parc Pendjari est mieux connu par
l’ensemble du public. Ceci témoigne de l’effet de la stratégie de communication
mise en place par l’administration du parc Pendjari avec l’appui de la
coopération Allemande (Tiomoko et al., 2005). L’exploitation du tourisme basé
sur les ressources fauniques est plus pratiquée par les expatriés et très peu
par le public béninois. Ces constats ont été faits par Kpadonou & Kunert
192
Importance des aires protégées du WAP

(2010) pour le parc Pendjari qui représente l’épine dorsale de l’exploitation du


tourisme axé sur les Parcs au Bénin. La faible connaissance des aires
protégées par le public pose le problème de partage équitable prôné par la
convention sur la diversité biologique. La faible connaissance de l’intérêt des
parcs peut expliquer en partie les pressions croissantes observées au niveau
de ces aires protégées malgré les efforts de cogestion avec les populations
depuis bientôt deux décennies (Tiomoko, 2010).
Les autres aires protégées du complexe méritent d’être mieux connues par le
public. Pour ce faire, il est impérieux de renforcer le dispositif de
communication et de mobilisation sociale autour des intérêts de la
conservation des aires protégées du complexe WAP. Ceci peut permettre
d’accroître l’adhésion des communautés locales à la conservation durable de ce
complexe et de ses ressources.
Du point de vue connaissance des valeurs, le public enquêté est conscient des
nombreuses valeurs et du bénéfice des aires protégées pour le pays. Les
enquêtés sont disponibles à accompagner les actions de gestion concertée qui
sont et seront mises en place par les administrations de tutelles en charge des
aires protégées et autres acteurs. De même, l’adhésion du public est un facteur
déterminant pour la réussite de la gestion concertée des espaces
transfrontaliers engagée par le Bénin avec les deux autres pays (Burkina Faso
et Niger) depuis l’avènement du projet régional Ecosystèmes Protégés en
Afrique Soudano-Sahélienne avec le parc Régional W (ECOPAS), puis
actuellement avec le projet régional WAP et le Programme d’Appui aux Parcs
de l’Entente (PAPE) avec une extension à l’Oti-Mandori au Togo.
Biens tirés des aires protégées par les utilisateurs des ressources naturelles
Les aires protégées du W et de la Pendjari fournissent prioritairement des
biens et services alimentaires tels que la viande de brousse, le miel, les
plantes médicinales et du matériel de construction comme les bois de
charpente et la paille pour la toiture. Ces résultats viennent montrer l’intérêt
accordé par les communautés riveraines à l’apiculture en raison de son
l’importance pour l’économie locale (Amakpé, 2010). La première place occupée
par la viande de brousse sur la liste des biens tirés dans les parcs, montre
l’importance de ces parcs pour la subsistance alimentaire des communautés
locales. Cependant, malheureusement, le braconnage est la véritable source
d’accès à cette viande de brousse (Amahowé, 2008). Ceci interpelle tous les
acteurs impliqués dans la gestion des aires protégées afin de réduire voire
minimiser le taux de braconnage car le taux nul de 0 % n’existe guère dans
aucun par cet dans aucune aire protégée au monde. Par conséquent, les
dispositifs de surveillance dans les parcs doivent être renforcés afin de
minimiser la pression de la chasse illégale sur le gibier et la diversité
193
Téhou et al.

faunique. Le suivi régulier de la faune est nécessaire pour une meilleure


maîtrise des facteurs de perturbation et la dynamique des populations
animales et mieux attribuer les quotas de chasse dans un souci de gestion
durable de la faune (COMIFAC, 2010).

CONCLUSION
La présente étude permet d’accroître la compréhension des gestionnaires des
aires protégées sur la perception du grand public, les biens et services
prioritaires que les communautés tirent des parcs nationaux du complexe W,
Arly et Pendjari (WAP). Le constat de l’étude est que les aires protégées sont
en général très peu connues par le public. Cependant, le grand public a bien
conscience des biens et des bénéfices que tirent l’Etat béninois de l’existence
des parcs du Nord-Bénin et sont disponibles à accompagner les efforts de
conservation concertées en cours entre les trois pays le Bénin, le Burkina Faso
et le Niger, voire le Togo. L’appui au développement de l’apiculture est une
piste porteuse pour l’accroissement des revenus au niveau des communautés
riveraines et aussi une activité respectueuse de la biodiversité qui nécessite
l’appui des partenaires techniques et financiers. En somme, les résultats de
l’étude servent de base d’informations utiles pour tous les décideurs qui ont en
charge de la gestion des aires protégées du complexe W, Arly et Pendjari
(WAP) et le monde scientifique.

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