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1 rul, ., dt · l't·nu .

·ns vst un proc ssus qui consiste à soumettre certaines


tl t ·s a ronw liq ucs, le plus souvent d 'origine végét ale, à une forte

l1 "' '' " · PI.H. l'l'S au-des us de la flamme d 'une bougie ou sur des char-
bo ns ·" d(·n h, t•ll es s consument lentem ent et dégagent une fumée dont
h M' Ill cu rs parfumées emplissent le lieu. Les principes actifs qu' elles
u nt il ï\IH' nt s' révèlent alors à nos sens et influent sur tout notre être,
\ 11ll .tu n IV<.'iHt physique que psychique. Jadis, dans toutes les traditions
t u dtun:s, on brûlait de l'encens: cette coutume était aussi largem ent
1 fl,tllduc" qu e le savoir en ce domaine était vaste et précis.

1 0 1 s de la préparation d'une fumigation, toutes nos fa cultés sensoriel-


! s so nt sollicitées :nous touchons le sable pour le m ettre dans le brûle-
• ltu ·ns ; nous manipulons le pilon pour écraser les subst ances dans le
IIIO illl'l ; nous percevons la chaleur de la flamme de la bougi ; nous
(,1>St . , vons la noirceur du charbon faisant place au roug oiement des
ht ; nous respirons les effluves odorants et nous suivons d s yeux

ll's 'ol utes délicates de la fu mée dont les formes variées s'élèvent.
B, idvr de l'encens est une expérience direct e. C'est la base m ê me de
l'.u otnathérapie et de la parfumerie actuelles. Le mot « parfum » pro-
' a ·nt, d'ailleurs, d'une expression latine per fumum qui signifie « par la
fu nwe ».Toutes les civilisations anciennes utilisant de l'e ncens, c lui-ci
lobait partie intégrante de la vie de nos ancêtres. L'encens avait une
1o n t lion sacrée car, à travers lui, il leur ét ait possible d 'adresser un mes-
au ciel ou une prière aux dieux. D e nos jours encore, tout s les
l' ldtH.Ies religions ont recours à l'encens pour favoriser la prière et
tpprofondir la m éditation.
autrefois, ce n 'était pas là son seul usage. O n avait coutume de dés-
tnl ccter les h abitations, les étables, les chambres des ma lades et mêm e
d<' ceux-ci grâce à des fumigations. L'encens servait également à
1 .t r f'umer les vêtem ents et certains obj ets, à influencer les rêves, à susci-
t \' r Jes visions, à améliorer l'acoustique des églises. Il apportait une mul-
ti tude d'autres bienfaits. Malheureusem ent, de nos jours, en O ccident,

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en pl'lH..'lrant d.ut •, l l't t.11n s lit'll'\. el vous vo us t'les
f't'\tlll l l'\ doutv dtt
q til' /'(lmbiance y était lou ul(•. Les humeurs, p ensées ct ont vn
{·ff't· t une influence sur l'én ergie qui règne dans un e ndro it
t o1nme si elles imprégnaient l'air. L'odeur de la peur, des disputes, de
Lt tristesse, etc., dem eure dans une pièce, de même que les
à ces états émotionnels.
Peu d e choses peuvent n eutraliser ces vibrations et les transform er
.1 ussi efficacement que l' encens. C'est pour cette raison que, depuis des
111illiers d'années, on a recours aux fumigations pour purifier l'atmos-
ph · re des forums et la rendre, sinon positive, tout au moins neutre.
C'est en partie pour cette raison que l'on brûle toujours de l'encens
dans les églises, les t emples et les sanctuaires.
;râce aux fumigations, il est égalem ent possible de purifier de manière
fficace des objets destinés à des cérém onies ou à des pratiques de gué-
comme par exemple des pierres précieus s, des statues ou des
in1ages pieuses ; il en va de m ême lorsqu e de vieux bijoux ou des objets
.tncicns sont lourdement chargés de façon négative; ce procédé permet
dt\ les rendre neutres.
Vo us pouvez égalem ent avoir recours au pouvoir purificateur de l'en -
t.:cns pour assainir des pièces où ont e u lieu des décès ou de nombreu-
se{) disputes, une maison ou un appartement dans lequel vous souhaitez
1nménager, des salles d 'étude, des salles d'attent , des salles d 'examen ,
toutes sortes de lieux publics, mais aussi des chambres de malades <H l
de personnes mourantes.
Pour purifier l'atmosphère d 'une ou de plusieurs pièces, procédez de la
n1,1nière suivante: fermez toutes les ouvertures, fenêtres et portes. Apn·"
nvoir mis les résines appropriées à chauffer, faites le tour de la pièce avt't
Il' hrüle-encens de manière que la fumée se répande dans tout l'espace.·
t·t le sature. Puis sortez et fermez la porte. S'il y a plusieurs pièces,
tt'to tnmancez l'opération p our chacune d 'elles. Lorsque vous procédez
.1 tl'tte purification le soir, laissez le brûle-encens sur place toute la nuit
t ·t n 'aérez que le lendemain matin. D'une manière généra le, il fa ut

tll:l in tcn ir penda nt au moins trois heures fenêtres et portes fermées, ct


, , , tl t' l de pf nf trc r dans les pièces entre-temps. Ensuite, n(·rcz en grand

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l'( !-, j'tt( t'( dt • l.t Îlllt 'IH'lllt ' t'Il (J , llll dt • St' dt '\ t•loppt'l. ( 'v ll'g<tlll
l'u tl t• t(· t pn tl t 1, .. ., ,·alt· tu s tt• li gtt ·u...,, .. ., t'l 1., . . piritu vlk, t ro p long-
t 111 1 s . ·...,, U lllltthw.· a Lt tt·s urgt·ntt' 1nétho dcs an ciennes
l'\ tt ili salton d v 1\·nccn!-!, ck sti nées no tan1n1c nl à stimuler certaines acti-
\ tll's, pt a tiques ct C'X pé rie n ccs d 'ordre spirituel. N ou s sommes à n ou -
' t '.t " .. ·n q ut' tc de lie ns avec la nature car n ou s savons que notre
' ' ' 11 <>llll l'nl c nt ne résist era pas à u ne vision à court t erme, étroite, basée
untq uc. 'llK' nt sur l 'exploitation des ressources de n otre planèt e.
1.es .. ulturcs anciennes employaient l 'en cen s comme moyen d 'entrer en
l onl.ttl avec les forces subtiles de la n ature, d 'en recevoir des m essages et
dl' nlit·ux con1prendre les liens qui la régissent. Lorsqu'on brû le une
pl.111l<.' ct qu' elle se consume, celle-ci nous révèle son âm e et sa force; en
qut·l q uc sorte, elle partage sa sagesse avec nous. Voilà ce que n os an cêtres
ct exp érimentaient. Et si, au moment d e brûler de l 'en cens, n ou s
't: ilions à bien respirer ses effluves, nous serons conduits au roya ume de
n,ltu rc, initiés aux secret s des p lantes et int roduits au x m yst ères de
lcttrs éner gies subtiles. Ce sera là un profond enrichissem e nt. G râce au
1ilud t rès ancien de la fumigation, le lien entre l'hom me et le m onde
' •gétal nous sera de n ou veau accessible.
J\, oir un moment à soi, échapper au tourbillon incessant de la vie quo-
ti ltcnne, d écompresser, s'ou vrir au m on de d e la contem p latio n et du
wvissem ent, se poser, vivre sa vie ... Qui d 'entre n o us n 'aspire p as à cela
d.tns notre société stressante, axée sur la rentabilité, au sein de laqu elle
nous avon s d e moins en m oins l'occasion d e nous recentrer ? En cet te
l'poqu e d 'agitation p ermanente, n ous sommes pratiquem ent devenus
mLapables de n ous accorder du t emps libre. Peut-êt re est -ce pour cet te
t.uson q u e nous red écouvrons précisém ent aujourd 'hui l'art d e l 'encen s.
Brûler de l 'en cens nécessite du t emps et les m om ents que nous y consa-
t rons nous enrichissent. Lorsque vou s ut ilisez un brûle-p arfum, il n 'est

pratiquem ent pas n écessaire d e faire une pause dans vos activités : il vous
suffit de verser quelques gouttes d 'huile essentielle d ans de l'eau et c 'est
tout. Ce n 'est p as le cas p our la fumigation : il fau t allumer une bou gie,
chauffer les charbons, disp oser l' en cens, attiser l 'en semble jusqu 'à ce
qu'il y ait d es braises, puis d em eurer assis, absorbé par l 'exp érience olfac-
tive et visuelle des fragrances et de la fumée qui s 'élèvent. Vous vous
allégez déjà des t ensions qui vous h abiten t et rem ontez aux sources d e

21
Il t.Ullll Ill t.' I N<INS

votre propre énergie. À travers ces substances qui se consument, cette


fumée qui s'élève, vous reconnaissez le symbole de l'imperman ence de la
m atière et découvrez en mêm e temps une dimension intemporelle.
Autrefois, nos ancêtres voyaient là u ne dissolution des lim ites du t emps
et de l'esp ace, et cette liberté était so urce d 'inspiration conduisant à
l'ap aisem ent et à la découverte de soi. Le mot latin inspirare est en ce
sens très révélateur : il nous indique de quelle façon les senteurs ont une
influence positive sur nous et nous inspirent lorsque nous les inspirons.
Brûler de l'encens est un don de temps q ue nous faisons à notre âm e.

L'odorat et 1' encens


Quand on étudie l'évolut ion de l'homn1e, on constate que l'odorat est
l'une de ses plus vieilles facultés sensorielles. La zone du cerv au qui est
à l'origine de la p nsée (cortex) s'est en effet dévelo ppé postérieure-
ment à celle q ui abrite le c ntre olfact if (sit ué dans le systèm lim bi-
que). Lorsque no us brûlons de l'en ens, des particu les odorantes,
contenues dans les plantes, s libèrent avec la fumée t empliss nt 1' air
de la pièce dans laquelle n ous nous tro uvons. Grâce à notre r sp iration,
nous inhalons ces molécules. Celles-ci sont, p ar stimulation, transmises
à notre cerveau , agissa nt ainsi sur nos c nt res ém otionn ls, sur Ja régu-
lation de nos hormones et sur notre systèm e neu rovég , tatif L'encens
agit donc directem ent sur n otre perception, ce qui expliqu e l' effet que
produisent ces senteurs p arfumées sur nos émotions, n os sentiments,
nos états d' âm e, et la réson ance que cela exerce sur notre psychism e.

Quand et pourquoi brûler de l'encens ?


Parm i les multiples occasions et utilités de brûler de 1'encens, voici les
plus imp ortantes .

..1 Purifier l'atmosphère d 'une ou de plusieurs pièces


Brûler de l 'encens est un moyen d 'agir efficacem ent sur notre environ-
nement, comme si la fumée et les senteurs qui s'exh alent créaient dans
la pièce une vibration tout à fait particulière, une sorte de champ
m orphogénétique. Vous avez certainem ent déjà ressenti des rttmosphères

., )
en pl'lH..'lrant d.ut •, l l't t.11n s lit'll'\. el vous vo us t'les
f't'\tlll l l'\ doutv dtt
q til' /'(lmbiance y était lou ul(•. Les humeurs, p ensées ct ont vn
{·ff't· t une influence sur l'én ergie qui règne dans un e ndro it
t o1nme si elles imprégnaient l'air. L'odeur de la peur, des disputes, de
Lt tristesse, etc., dem eure dans une pièce, de même que les
à ces états émotionnels.
Peu d e choses peuvent n eutraliser ces vibrations et les transform er
.1 ussi efficacement que l' encens. C'est pour cette raison que, depuis des
111illiers d'années, on a recours aux fumigations pour purifier l'atmos-
ph · re des forums et la rendre, sinon positive, tout au moins neutre.
C'est en partie pour cette raison que l'on brûle toujours de l'encens
dans les églises, les t emples et les sanctuaires.
;râce aux fumigations, il est égalem ent possible de purifier de manière
fficace des objets destinés à des cérém onies ou à des pratiques de gué-
comme par exemple des pierres précieus s, des statues ou des
in1ages pieuses ; il en va de m ême lorsqu e de vieux bijoux ou des objets
.tncicns sont lourdement chargés de façon négative; ce procédé permet
dt\ les rendre neutres.
Vo us pouvez égalem ent avoir recours au pouvoir purificateur de l'en -
t.:cns pour assainir des pièces où ont e u lieu des décès ou de nombreu-
se{) disputes, une maison ou un appartement dans lequel vous souhaitez
1nménager, des salles d 'étude, des salles d'attent , des salles d 'examen ,
toutes sortes de lieux publics, mais aussi des chambres de malades <H l
de personnes mourantes.
Pour purifier l'atmosphère d 'une ou de plusieurs pièces, procédez de la
n1,1nière suivante: fermez toutes les ouvertures, fenêtres et portes. Apn·"
nvoir mis les résines appropriées à chauffer, faites le tour de la pièce avt't
Il' hrüle-encens de manière que la fumée se répande dans tout l'espace.·
t·t le sature. Puis sortez et fermez la porte. S'il y a plusieurs pièces,
tt'to tnmancez l'opération p our chacune d 'elles. Lorsque vous procédez
.1 tl'tte purification le soir, laissez le brûle-encens sur place toute la nuit
t ·t n 'aérez que le lendemain matin. D'une manière généra le, il fa ut

tll:l in tcn ir penda nt au moins trois heures fenêtres et portes fermées, ct


, , , tl t' l de pf nf trc r dans les pièces entre-temps. Ensuite, n(·rcz en grand

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U . t .11 11 H, Ill ·. 1.' 1 N < 1

Oliban Purification
Sandaraque Oraibi
Sauge Les douze nuits sacrées
Genévrier Les esprits protecteurs
Armoise du désert Lawudo
Sapin

...1 Apaisement et détente en cas de nervosité, de stress et de peur


Les senteurs influent sur notre âme et notre esprit. Elles p euvent stimu-
ler, calmer, harmoniser. Il suffit pour cela d 'utiliser des substances dont
les fum ées agissent directement sur notre p sychism e et nous d ét endent.
Ces fumigations peuvent être pratiquées le soir, avec éventuellem ent en
fond sonore une musique apaisante et quelques bougies en guise de
lumière. En inspirant, laissez-vous pénétrer p ar les fragran ces, et en
expirant, laissez s'envoler avec la fumée qui s'élève vos t ensions et vos
soucis. Vous pouvez aussi brûler ces encens pour le plaisir.
'>' \ , '•) 1 • • , <,r o \ ,. , 1 •' •• ''' •rr• r

y:;,\;':... ; recotnmandées . :_ : · '


Cannelle Golestan, le jardin des roses
Benjoin Le souffle de l'âme
Bois de santal Libellule bleue sur feuille de lotus
Copal doré L'après-midi d'un j'aune
Sandaraque Harmonie
Storax LugalBanda
Anis vert Busa1né
Cos tus Kyplzi
Safran Aegyptium
Épicéa à atnbre jaune L'encens grec du tenzple
Galbanum L'île des Bienheureux
Propolis

Revitalisation, stimulation et regain d'énergie


Certains en cens p euvent nous stimuler, nous revitaliser et nous aider à
retrouver des sources d 'énergie lorsque nous nous sentons faibles,
découragés ou épuisés. Dans ce cas, les plantes utilisées par les
Amérindiens, et celles associées à l'élément Feu, sont particulièrement

) 1
rt ' l qtr t' l't' rH consun1e, vous pouvez imaginer
votrv propre force l' Il train dl' à m esure que la fumée s'élève.

Arnt.oise du désert tawudo


Sapin Kailaslz
Rhododendron de l'Hinz.alaya Ay la
Cèdre Manéthon
Genévrier Force el clarté
Lis ginge1nbre Oraibi
Gala1zga Gilganteslz
Sang de dragon Avalo1t
Acore oaorant Ishtar, offrande à ltl déesse
Girofle Shiva
Ca11tpltre
Pin

Remédier aux troubles du sommeil


Certains encens ont une action équilibrante ct apaisante qui p e ut nous
nider en cas de troubles du sommeil, en nous détendant tant sur le plan
p"ychique que physique. Faites-les brûler le soir avant de vous co uche r
el sentez combien leur fumée relaxe votre corps et calme vos pensées.

Bois de santal Kyphi


Épicéa à ambre jaune Busa111é
Ase fétide L'ile des Bienheureux
Cannelle Feuilles de la nuit
Safran Le jaguar de ILl nuit, Carziztan
Nard
Aloès
Galbanum
Calea zacatechiclti
Bois d'agar
Lédon des marais.

Stinntl,c r les rêves


1\· ndanl centain es d 'années, les êtres humains firent usage de fumi-
g: t t ù dl'\ fins oniriques afin de provoquer, entre autres, d es rêves
1.1 { ,1)li l l 1>1. I .' I.NI 1 N s

prémonitoires. D e nos jours, on peut encore utiliser l'encens pour


étayer un travail thérapeutique sur les rêves ou nous aider à mieux nous
souvenir de ce dont nous rêvons. Ces dernières années, des études scien-
tifiques ont montré que les odeurs ont des effets très puissants sur l'ac-
tivité onirique. Ce suj et sera plus largem ent traité au cours des
différents chapitres.
.:. .. · 'P lantes recomma.n dêes
'• '''·" '•' ( '' '
. '- ··, ·· ..., .
\." '' ', ,-1-,;., •'•'•·
;,:· .
• •

Calea zacatechichi Le colibri du rét'e


Sauge divinatoire La pythie
Laurier-sauce t'oiseau bleu
Mastic du lentisque l...es jeux des elfes
Glandes de houblon La déesse de la lune
Gui
Ar11z.oise
Élé1ni
Labdanum
Copal blanc
Sureau
Verveine

.J Prier, méditer, contempler


Il y a bien longtemps que les hommes ont constaté qu la fra granc de
certains en cens renforçait les énergies spiritueJl s. Grâce à ces fumiga-
tions spécifiques, nous nous ouvrons davantag et p lus facil ment aux
énergies subtiles qui se situent au-delà de notre m onde quotidien.
L'encens relie l'esprit humain au cosmique. Lorsqu'il accompagne les
prières, celles-ci sont b eaucoup plus puissant s. Brüler de l' encens est
un symbole profond de ch angem ent, un process us alchimiqu de trans-
formation. L' en cens qui se consume in cite à la conte mplation, à l'ob-
servation du passage des énergies entre ce monde et la dimension
divine. La fumée et ses fragrances créent une atmosphère de dévotion,
de dignité et de recueillement et soutiennent nos prières et nos m édi-
tations ; la fumée qui s'élève symbolise la quêt e de l'âme ch erchant à
s'unir au divin. C' est la raison pour laquelle, dans pratiquem ent tous les
rituels, il est fait usage d' encens. Brûlez de l'encens lorsque vous médi-
tez, accompagnez vos prières de fumée odorante. Imaginez alors q uc
vos pensées et vos prières vous relient aux énergies divines et sacrées.
0/ibau Ange gardien
Mastic du lentistJIW Au royaume des anges
Sandaraque Oraibi
Danunar Force et clarté
Gugul Isis et Osiris
Cèdre Kailash
Myrte Shangri-La
Élémi lvléditation du matin
Camphre Rosa mystica
Envol de l'â1ne
L'encens grec du te11tple
Sortir de l'ignorance
Prentiers flo,·ons de neige
sur un bosquet de pins

Célébrer les saisons


1 es saisons sont les états d 'âm e de la nature. L s percevoir consciem-
rncnt et adopter leur rythme accroît notre b i n- Atre et notre nrichis-
Sl'rnent intérieur. Célébrer ces changem ents av c d l'encen s nous met
l ' 11 harmonie avec les saisons et donne plus de force à nos expériences

(·t à notre vécu. Autrefois, fêtes, rituels et offrandes de fumées odoran-


tt·s accompagnaient les cycles de la lune, en particulier les phases de
pleine lune et de nouvelle lune. Afin de prendre pleinement conscience
lit· l'énergie particulière de ces moments importants, faites une fumiga-
tion sp écifique lors des fêtes de Noël, de Pâques ou lors des solstices.

Élémi, Camphre Les douze nuits sacrées


Mastic du lentisque Avalon
!vlyrte, Costus Du ir
Gugul J)ruide
- - . · •._: ,.' :' i'<,V't(f·:
Lugal Banda
Plantes pour la nouvelle lu . Rosa mystica
-- · ...
Ishtar, offrande à la déesse
1 tlbdanum Oliban
Bois tl'agar
Nard, Nfyrrhe
Copal noir

'7
1.1. { ,l li IlL I ll. 1.' 1 N( 1 NS

..J Amour et sexu alité

D epuis longtemps, les h ommes ont découvert qu e l'usage de l 'en cens


stimule le désir et 1'érotism e. D es rech erch es scientifiqu es ont montré
que les fragrances dégagées par certains encens ressemblent fort aux
phéromones humaines, c'est-à-dire aux substances chimiques diffusées
par le corps sous form e de m essage odorant pour p rovoquer une réac-
tion ch ez l'autre. L'en cens et ses senteurs ont don c une grande
influen ce su r notre sexualit é. Laissez-vous séduire p ar un encens aux
arômes sensu els et appréciez ses effluves avec votre partenaire.

Bois de santal Séduction du roi Dat,hl


Vétiver Lugal Banda
Benjoin Busamé
Bois d'agar Slzakti
Labdanum L'après-midi d'un/aune
Patchouli
Rose

..J Inspiration et créativité

D e nombreux artistes sont inspirés p ar les p arfun1s ou trou v nt dans


l'encens un support à leur imaginaire et à leur t ravail créat if. Lorsque
vous jouez de la musique, p eignez, écrivez ou p ratiquez to ute autre
activité créatrice, faites brüler de l' encens dès le m atin dans votr at -
lier ou bien dans votre loge si vous vous p roduisez su r scène.

Fleurs de cannelier Le souf]le de l'â1ne


Oliban Libellule bleue sur feuille de lotus
Benjoin Golestan, le jaulin des roses
Baumier de Tolu Aegyptium
Fèves de Tonka Shakti
Anis étoilé
Labdanum
Calea zacatechichi
Glandes de houblon
1 ,a fumigation dvs ltns thérapeutiques remonte à la nuit des t emps et
:1 perduré jusqu 'à nos jours. En Europe, jusqu'au Moyen Âge, elle était
utilisée pour les soins du corps et l'assainissem ent des habitations.
1.orsqu 'ils se consument, les encens libèrent des substances odorant s
dont les effet s pharmacologiques ont ét é prouvés. D es fumigations sont
ainsi utilisées à des fins médicinales pour traiter des m aladies respiratoi-
res, des tensions musculaires, des rhu1natism es, faciliter les accouchc-
rnents, rem édier aux troubles du so1nmeil, soul age r des douleurs l
désinfecter. Elles s'avèrent égalem ent bénéfiqu es lors de pratiqu es cura-
ttves, t elles que le reiki, les m assages, la chromothérapie ou p our tout s
autres thérapies et psychothérapies agissant sur un plan subtiL

Encens et rituels
Depuis toujours, encens et rituels vont de p air. lls sc renforc nt po ur
.tboutir à une dimension plus élevé . Les rituels son t co mparabl s à des
verres grossissants qui concentrent l'énergie e t la n1agnifi nt; ils scrvc n l
des intentions sacrées ou profan s. A notre ép oque, bien peu de ge ns
t'prouvent la nécessité d 'accomp lir ce genre de prat iq ue, alors rn êmc
que notre vie quotidienne est e1np lie d'innombrab l s act s ritualisés. La
publicité et notre société d e consommation exploit nt c besoin pro-
lond, et le plus souvent inconscient, de nous adonner à des ritu ls.
Ceux-ci constituent un ch emin intemporel qui co ntribu e au dévelop-
pem ent intérieur et p ermet de le vivre plus consciemment . So urc s
d'énergie, les rituels nous aident à mie ux gérer notre vic, à surm ont r
des périodes critiqu es, à approfondir notre sagesse ct à élargir notre
1nonde intérieur psychique.
L' usage de l'encens favorise les expériences spirit uelles ainsi que notre
evolution intérieure. Il serait bon que nous redécouvrions ces pratiq u s
t't q ue nous les appliquions, que cc soit seul ou en gro upe. Les ritu ls
so nt surtout accomplis pour nous aider à t raverser consciemment des
{·tapes essentielles de la vie, comme la naissance, l'initiation, le maria ge
t ·t la mort. C es rites de passage doivent permettre à 1' être humain de

d 'une phnsc de sa vie à une autre, de manière saine et consciente;


il" a idcnt .t .1h.1ndo n ncr de façon sereine les choses anciennes et à

II J
nous tourner vers les situations nouvelles avec un regard positif Grâce
à eux, nous sommes plus aptes à m ettre clairem ent un t erme à ce qui
fait désormais partie du passé. Ils accompagnent, notamment, les situa-
tions douloureuses de la vie et les moments de crise. Ils p euvent aussi
nous permettre d 'entrer en contact avec l'énergie de la t erre, les anges
ou d 'autres êtres évoluant dans des dimensions subtiles.
L'en cens favorise égaiem ent d 'autres activités, telles que la consultation
du Yi King, du Tarot, des cartes des Anges, etc. D es fumigations appro-
priées rendent égalem ent plus efficaces des rituels amérindiens de plus
en plus pratiqués en O ccident telles que la roue de m édecine, la quêt e
de visions ou les tentes à sudation.
Si vous souhaitez pratiquer la fumigation en rituel, veillez t out d 'ab ord
à dét erminer clairem ent le but rech erch é et les m oyen s à .tnettre en
œ uvre pour y p arvenir. Un petit autel, de jolis t issus, des b ougi s, des
statues, des images p euvent accroître la p ortée de ce qu e vous vous
apprêtez à faire. Concentrez-vous ensuite totalem ent sur les gestes qu e
vous accomplissez et leur objectif
Voici quelques exemples illustrant la faço n dont l' encens p ut "tr uti-
lisé, dans la vie courant e, en tant que simple rituel.

Résoudre des problèmes


Prép arez les encens sp écifiques. Asseyez-vous devant le brûl - ncens et
concentrez-vous sur le p roblèm e à résoudre. M ettez les substances sur
le ch arbon incandescent et observez la fumée odorante. Im aginez qu' en
s'élevant, celle-ci emporte avec elle, vers la sph ère divine, votre pro-
blèm e. Sentez qu'il se dét ach e p eu à p eu de vous, au fur et à m esure
qu e la fumée s'élève, et qu'ainsi il se résout de lui-m êm e. Le problème
est relié à sa solution et celle-ci va vous être transm ise. Restez ouvert.
Dans les jours suivants, ou au cours d 'un rêve, une solution vous appa-
raîtra clairem ent.
-, ,, ,, ' , , . ,,.,. . ·, . . . ,. , ' .... . ·1. , " .. ,, ,• .. , ,, , r.::.•.
W:.ét
•'"
•.
' ,., ,,
recon1mandées pour hi' résolution de
' ' ' '·'' ' ., 1, l' ,• .... "

Oliban
Mastic du lentisque
Sandaraque
Armoise du désert
Sauge apiana

10
....1 un r ih w l p oul' la nouvd lc année
1,a fin de l' année est attt v; "- Assis devant un brûle-en cens, faites le point
.., ur ce qui s'est pass; durant l'année écoulée. Portez votre attention sur
k·s aspects, les événem ents dont vous aimeriez vous défaire, vous d ·ta-
l hcr, afin de n e plus en sentir le poids durant 1' année à venir. Écriv z

to ut ce qui vous préoccupe sur un petit morceau de papier qu e vous


l'roisserez après, pour en faire un e boule. Pass z 1 charbon sur la
flamme d'une b ou gie et lorsqu 'il est suffisamment in ca nd esc nt, m t-
tez dessus, avec l' n cens que vous aurez sélectio nn · pour l' oc asion,
"otre petite boule de p apier. Au fur et à m es ur q u 1' n n t 1
papier brûlent, imaginez que les él ' m ents perturbat urs, n ·ga tifs, so nt
purifiés par la fumée qui s'élèv t qu'ils se transform nt v · ritabl m nt
1. ·n énergie positive.

Méditer sur la p lanète Vénus, étoile d u berger


A la nuit tombé , allumez de l' n ens dès que V · nus apparaît dan s 1'
{tel. Il est bon de rép ét ez ce ritu el trois, neuf ou douz soirs d suit .
Vous pouvez vo us asseoir devant un petit autel, n postur d m ; lita-
tton ou, si cela vous est difficile, sur une chais . C haqu soir, brCd "Z un
vncens différent qui va, grâce à s s sent urs sp éc ifiqu s, produir un
,· ihration nouv llc. Fermez les y u x ct soyez ouv rt, r ' pt if à la sag ss'
dcgagée par cette fragrance p articulière. N ourris z-e n votr â m e.
Ï't.'rminez ce rituel en exprimant votre gratitud t, si vo us 1 so uh ait z,
fn ites le point sur ce que vous avez ressenti. Au b so in consign z par
'l rit vos impressions.
1
1.1· t.llll>l·. l>l I . I.N( 1 N S

Conseils pratiques

Les éléments indispensables


Pour brûler de l' encens, il vous faut :
- un brûle-encens,
- du charbon de bois ou des charbons ardents,
- une plume ou un bout de papier rigide pour éventer,
-du sable,
- une pince à charbon,
- un mortier,
- diverses substances,
- une bougie ou une bougie ch auffe-plat pour un brûle-encens à bougie,
- des allumettes ou un briquet.

Le brûle-encens
Pour commencer, vous pouvez vous procurer un simple bol à encens là
où vous achetez votre encens. Le plus souvent en terre, ce bol repose sur
un ou plusieurs pieds, ce qui en1pêch e, lors de la combustion, la ch aleur
du ch arbon de brûler la table ou le support sur lequel il est posé. Il existe
égalem ent des coup es à encens ayant un pied assez haut.
Traditionnellem ent, un brûle-encens repose sur trois pieds, le chiffre 3
symbolisant la trinité, corps-âme-esprit. Ce récipient doit avoir un dia-
mètre minimal de 9 à 10 centimètres ; il peut être b eaucoup plus large,
ce qui est m êm e conseillé pour les fumigations réalisées en groupe. Dans
ce cas, il p eut avoir un d iamètre de 35 ou 40 centimètres ce qui p erm et
à de nombreuses p ersonnes de s'asseoir autour de ce brûle-encens et de
profiter ensemble des fragrances de la fumée qui s'en élève.
Vous pouvez utiliser toutes sortes de bols, en t erre, en porcelaine, en
pierre ou en métal, ayant trois pieds ou posés sur un support; l'impor-
tant est qu'ils résistent à la chaleur. Il existe une multitud e de brûle-
encens, aux prix les plus divers : dans les pays arabes, on en trouve en
m étal finement ciselé ; au Japon, il y a de magnifiques bols en terre, de
style raku ; en Somalie, il exis.te des brûle-encens sculptés en écum e de
1 1 '1 N• 1 N!-o

nK·r ; en Âtlll'lltjlll', ll·s Atnérindicns se servent de grandes coquilles


d 'a balonc. Si vou" lv vous pouvez modeler vous-même votre bol
à encens en lc n c ou en confier le soin à un potier qui lui donnera la form e
que vous désirez. Quels qu'ils soient, ces bols à encens, une fois remplis
de sable ou de cendres, peuvent aussi vous servir lorsque vous faites brû -
ler des bâtons d'encens que vous planterez dedans, verticalem ent.
Si vous ne voulez p as utiliser de charbon pour brûler vos en cens, vo us
pouvez avoir recours à un brûle-encens à bougie. Dans cc cas, les subs-
tances fumigènes vont se consumer plus lentem ent ct de manière plus
subtile; elles produiront aussi m oins de fum ée qu'avec le ch arbon. C'
systèm e p erm et aux ingrédients les plus précieux et les plus hers d
dégager leurs effluves beaucoup plus longtemps. Cet ustensil e est
constitué d 'un pied en m étal ou en fa1·ence à l'intérieur duquel on p ul
placer une bougie ch auffe-plat. Il doit mesurer environ 10 ccntin1ètr s
de h aut eur. Vous disposerez les substances à fumi gation dans la cou-
pelle supérieure en cuivre, excellent conduct eur de ch aleur. Après uti -
lisation, il est recommandé de n ttoyer la coupelle avec de l'al ool.
Il existe un autre typ e de b rûle-encens : il comporte un grill m ' ta IIi-
que très fine, située au-dessus de la bougie, sur laqu Il on pose dir c-
lement l'encens. Cep endant, lorsqu e vous faites brü 1er des sub sta ne s
humides ou d ' une consistance cireuse, placez-les au préalable sur u n
morceau de papier d 'aluminium afin q u 'elles n'obstru ent pas b gri ll '
en se liquéfiant.
Pour des fumiga tions réalisées en pleine nature, utilisez des pierres pla-
tes, chauffées dans le feu, et sur lesquelles vous dép oserez les ingr ·-
clients. Si vous jetez directement l'encens dans les flammes, il brûl trop
vite et ne dégage pas b eaucoup de parfum. Procédez de m êm e si vous
voulez brûler de l'encens dans une cheminée à foyer o uvert.
Dans le cas ou vous ne disposez ni d 'un brûle-encens ni de charbon ct
souhaitez quand m ême brûler de l'encens, sachez improviser. Vous pou-
vez utiliser une passoire m étallique à thé dans laquelle vous déposerez
les ingrédients avant de la placer au-dessus d 'une bougie. Vous pouvez
('gaiem ent vous servir de papier d'aluminium. Dans ce cas, p liez un
n1 orccau assvz long t•n trois, comme un U renversé. Placez la bougie sur
le tn orcl'a\1 ,., l't'JH'ens sur le morceau supérieur qui jouera le
, t) Il · d l • l l liiJ lt • 11, •
Il t.ll l ll l I l l 1 ' 1 N< 1

.J Le charbon
On trouve dans le commerce des ch arbons qui se présentent le plus
souvent sous forme de grosses p astilles. Ils sont conditionnés en paquets
de dix et leur diamètre varie de 3 à 5 centimètres. Lorsque vous brûlez
p eu d' encens, utilisez p lutôt ceux de p etite t aille. Les ch arbons sont
imbib és de sulfate de magnésium ou de salpêtre et, de ce fait, s'enflam-
m ent facilement et ch auffent très rapidem ent, mais ils dégagent au
début de leur combustion un e légère odeur qui disparaît ensuite.
Conservez les ch arbons bien emballés dans du papier d 'aluminiu m ou
dans u n récipient h ermétique. Si vous avez du mal à les allumer, c 'est
probablem ent parce qu' ils ont pris l 'humidité. Vous pouvez alors les
faire séch er sur un radiat eur ou dans le four à température basse. Les
charbons p rovenant du Jap on sont inodores et b eaucoup plus fins ; vous
les trouverez dans des m agasins sp écialisés mais leur prix est plus élevé.
Pour que le récipient n ''éclat e p as à cause de la chaleur intense, et p our
que les ch arbons restent ardents le plus longtemps possible, posez-les
toujou rs sur un lit de sable de 2 à 3 centim ètres d 'ép aisseur.

..l La plume
Traditionnellem ent, la p lume sert à évent er le ch arbon que l'on vient
d'allumer p our attiser le brasier. Utilisez une grande plume que vous
ach èt erez ch ez un ch apelier ou en m ercerie, à m oins que vous n 'en
trouviez lors d 'une prom enade en forêt . Si vous n' avez pas de plume,
remplacez-la par un morceau de papier rigide ou une carte post ale. En
éventant, l'oxygène p ermet au ch arbon de s'enflammer plus facilen1ent
et uniformém ent.

Le sable
Versez 2 à 3 centim ètres de sable dans le b ol à encens (dan s le cas des
brûle-encens à b ou gie, c'est inutile) . Vous trou verez ce sable dans les
animaleries, les jardineries. Il exist e un sable b eaucoup moins ch er, du
sable de quartz, vendu dans les magasins d e bricolage. Vous pouvez éga-
lem ent en ramasser dans les sablières ou sur la plage.
Au Japon, on a coutume d'utiliser, à la p lace du sable, les cendres d 'un
feu de bois finem ent tamisées. Dans ce cas, le charbon se consume
1 1 1 Nt 1 N'-'

encore us 11 d11 . , , •rr11 'I l l. Pnr co n lre, il faut veiller à n e pas attiser le
charbon trop lnrt , l :11 <.l'S cendres étant extrêmement volatiles, cela
créerait un nu agl' dl' cendres. Des producteurs d'encens japonais ven-
dent en Europe de fines cendres de paille de riz. Par ailleurs, certains
brûle-encens japonais en porcelaine ont un foyer si p etit que le sable ou
les cendres sont inutiles.
Le feu, outre son symbole puissant, joue un rôle important lorsque l'on
brûle de l 'encens. Aussi, évitez de recourir à un brûle-encens électrique
qui vous priverait de cet élém ent primordial.

.J La pince à charbon
Pour manier le charbon, utilisez une pincette très longue q ue vous tro u-
verez dans un magasin spécialisé dans les instruments m édicau x ou de
laboratoire.
Au Japon, il existe de m agnifiques nécessaires à encens; ils conti nn nl
des baguett es m étalliques servant à tenir le charb on l un
pincette.Tenez le ch arbon au-dessus de la flamm e d'un e b ou gi ou du
briquet à l'aide de la pin ce, jusqu'à ce qu'il soit allumé, puis p la cz-le
dans le bol à encens. Après le rituel, une fois l'encens consumé} en levez
le charbon avec la pince ct éteignez-le en le passant so us l' ca u (voir
schéma à la fin du chapitre Xlv) .

..J Le mortier
1,'encens est comme le café : il est préférable que ses ingrédients soient
rraîchement moulu s. Les p oudres fines p erdent plus vite leurs fragrance
et vertus. Il est donc préférable d'ach eter les substances « brutes »
lomme des résines, des morceaux de bois, des graines, etc., et d e prép a-
rer les mélanges vous-même en les écrasant dans le mortier. Vous appré-
<. ierez davantage leurs senteurs et serez en outre assuré qu'aucune

rnatière étrangère n'a ét é ajoutée.


Po ur ce faire, il existe des mortiers en porcelaine, principalem ent utili-
"t'S en pharmacie. On peut les trouver dans le commerce sous différen-
lcs tai ll es. Mi cux t' rH ore, vous pouvez vous procurer un mortier en
ou t<H rtt · .rtrlrt • pit •rr<.', qui permet de broyer facilement les mor-
tt'; ltl \ dt• ntl t l t• l t'SÏIH ' l't ! t'loi graines.
Il , (,11 1111 Ill 1'1 Nt 1 NS

Les substances
Si vous voulez réellement commencer votre voyage au royaume de
l'encens et passer de la lecture à la mise en application, procurez-vous
pour débuter des substances qui dégagent une odeur harmonieuse et se
m élangent aisément entre elles : résine d'oliban, résine de myrrhe, bois
de santal, cannelle, morceaux de cèdre (morceaux de genévrier amérin-
di en), résine de mastic du lentisque et sa uge apiana.
V érifiez que les ingrédients nécessaires à la composition de l'encens,
t els que les résines, feuilles, écorces, graines, soient bien secs avant d'être
brûlés. Certains ingrédients ont une consistance ferme, comme les rési-
nes, les graines ou les aiguilles des arbres ; d'autres se présentent sous
une forme de cire, visqueuse ou épaisse : on ne peut les extraire du réci-
pient dans lequel ils se trouvent qu'à l'a ide d'une cuillère ou d'une spa-
tule. Les mélanges tout prêts sont présentés le plus souvent sous forme
de poudre, fine ou grossière. Il existe éga lement des boulettes d'encens,
ayant la taille d'un petit pois et de consistance cireuse ; on n'en brûle
qu'une à la fois.
Si vous aimez les cônes d'encens, vous pouvez facilem ent les fa briquer
vous-m ê me grâce aux recettes indiquées dans ce livre. Les cônes que
vous trouvez dans le commerce contienn ent, la plupart du temps, des
colorants ou des parfums synth étiques. Broyez les ingrédients du
m élange choisi dans le mortier jusqu 'à obtenir une poudre bien fine.
Prenez ensuite de la gomme arabique (poudre de résine d'acacia) ache-
tée en pharmacie, que vous réduisez également en poudre fine ava nt de
la laisser tremper dans d e l'eau pendant trois h eures (1 volume de
gomme réduite en poudre pour deux volumes d 'eau) . Mélangez au
liquide visqueux obtenu votre poudre d'encens, puis pétrissez bien le
tout. Façonnez de p etits cônes que vous laisserez sécher dans un endroit
ch aud.
Il est conseillé, lorsque l'on commence à s' intéresser aux fumigations,
de brûler les substances une par une et de sentir le parfum spécifique
que ch acune dégage de manière à les m émoriser progressivem ent.
Expérimentez, appréciez ces senteurs. Après quelque temps, faites des
m élanges en choisissant l'une des recettes décrites dans ce livre. Ce
n' est que plus tard que vous pourrez vraiment tenter vos propres exp é-
riences, innover. Votre curiosité vous guidera et il est fort possible que
1 1' 1 Nt 1 Ns

vous dl·vcn w 1 1111 v r :1i lon na isse ur, possédant sa propre collection d'en-
cens qui, tclll · lllll' hibliothèque bien fournie, vous permettra de plon-
ger avec d élice Jans des mondes différents.

Ce qu'il faut savoir lorsqu'on achète de l'encens


Vous pouvez trouver dans le commerce tous les articles dont vous avez
besoin : en pharmacie, h erborist erie, magasin biologique, boutique sp é-
cialisée dans l' encens, dans les objets de piét é, ainsi qu'auprès d e socié-
t és de vente par correspondance ou sur Internet.
Dans ch aque chapitre de cet ouvrage, l'apparence, la consistan ce ct la
fragrance des différents encens sont décrites en détail afin de vo us aid er
à déterminer la qualité des substances qui vous sont proposées. Si vous
faites vos propres m élanges, vous serez assuré qu'ils ne conti enn ent que
des ingrédients de qualité. Faites attention au x mélanges tout prêts q uc
l'on trouve dans le commerce : certains d' entre eux contienn ent des
substances qui ne servent qu'à accroître le volume et p uvc nt être nui -
sibles pour la santé lorsqu' elles brülent. Et ne vous étonnez pas sj vous
trouvez dans ces m élanges des élém ents incongrus tels q u d s rn or-
ceaux de verre, des bouts de carton et du plastique ! C'est arriv , . Pour
accroître l'intensité des fragrances, il arrive fréquemment que d s subs-
tances odorantes, comme des huiles essentielles ou des produ its synth é-
tiques, soient ajoutées aux ingrédients de base. Dans l'art traditionn el
de la préparation des encens, on considère qu'il s'agit là d'un e détério-
ration de la qualité. Un m élange doit contenir uniquement des substan -
ces capables de révéler par elles-mêmes leurs propres parfums. Si des
produits synthétiques ont été ajoutés, cela peut vous créer des maux de
t0te, vous brûler les yeux ou provoquer la toux, ce qui est assurém ent
nuisible pour la santé.

brûle-t-on de l'encens ?
Acco rdez-vous suffisamment de temps et d' espace pour pouvoir appré-
l Îl'r une fumigation. Que cela devienne un rituel. Préparez le bol à

l 'IH ·ens, la hougit ·, l:t piUJn e, le charbon et les allumettes. Peut-être avez-

\ env ie d 'l'l utrt• ·r t ' Il lll l' llH' temps un e musique particulière. À l'aide
1,1 (,\ lllll Ill , I .' I.N< I· N !'i

d'une bougie ou d'un briquet, allumez tout d'abord un côté du char-


bon. Il va com m en cer à crépiter et à rou gir. Avec la pince à charb on, dis-
posez-le sur son lit de sable et soufflez légèrem ent dessus ou éventez-le
avec la plume. Ce n'est qu e lorsque le ch arbon est entièrement ardent
et qu'il ne crépite plus que vous pouvez p lacer l'encens dans le creux
de la pastille. Il suffit en général de m ettre une dose d'encens équiva-
lent à un e pointe de couteau. De toute manière, vous pourrez en rajou-
ter par la suite, si nécessaire. Quand on met trop d' encens d 'un seul
coup, la braise risque de s'étouffer.
Lorsque vous brûlez de l 'encens, veillez toujours à ce qu'il n'y ait pas
d'objets facilem ent inflammables à proximité, comme par exemple des
rideaux, des tissus, des journaux, et c., le charbon pouvant proj eter des
étincelles quand vous soufflez dessus. Si n écessaire, posez le bol à
encens sur un plateau en m étal. Les enfants aimant b eaucoup faire brû-
ler de l'encens, surveillez-les et soyez p articulièrement attentif au ris-
que d 'incendie. N'oub liez pas qu e les charbons p e uvent continuer à se
consumer deux h eures durant, alors ne les jetez pas direct em ent à la
poubelle : p ou r vous assurer qu'ils sont parfaitem ent éteints, le mie ux
est de saisir chaque charbon avec la pince et de le plongez dans de 1' au.
Attention, ne versez pas directement l'eau dans un bol à encens en céra -
m ique, cela risquerait de le faire éclater.
1ft tempête de neige qui balayait les arbres au -dehors faisait trembler la
fJN lU qui fermait l'entrée de la grotte. Nous nous rapprochâmes du feu pour
sa chaleur bienfaisante. Nos nez se réchauffèrent mais, longtemps
Pncore, nous ressentîmes le froid dans le dos. Nous avions erré dans la nuit.
1 t S vieux et les enfants de notre clan n'auraient pas pu résister plus long-
1

temps. Urak, notre guérisseuse, alla chercher son sac à m édecine qui conte-
nait les herbes odorantes, les résines et les graines qu'elle avait
sotgneusem ent récoltées en été. Elle murmura des prières adressées aux
a11cêtres et aux esprits de la grotte. Puis elle jeta une poignée de ce m élange
sur les pierres chaudes qui entouraient le feu . La fumée s'éleva et emplit la
J!.l'otte d'une odeur mystérieuse qui se propagea. Nous nous sentîmes tous
lwureux d'être là. La tension disparut, laissant place à un sentiment de
lnen-être. Ensemble, avec cette fum ée et ses senteurs, nous étions vraiment
au ivés à destination. Maintenant, la grotte était à nous et les esprits nous
etaient devenus favorables. Urak était contente.

feu et ses parfums


L' histoire de l'encens débute avec celle du feu. JI y a des mill io ns d 'an-
tH', ·s, les êtres hum ains étaient déjà assis autour d'un foy r. Celui-ci les
t • hauffait, les protégeait et leur procurait de la lu mi · re. Après d 'S
10urnées épuisantes, en ces temps périlleux, c 'est lui qui, dans un
gt otte, une tente ou une cahute, leur offrait cha l ur et apaisc m nt.
Autour du feu, d'innombrables légendes se ra contaient, une muhitucl
dt· Lhants étaient entonnés, sans oublier les danses. Le u rapprochait
mdividus, créant un lien entre e ux. D ès qu'un bout d' écorce d r ' si-
n ·tt x ou une plante arom atique ét aient jet és dans 1 s braises, l' atmos-
phvrc changeait : chacun constatait que les efflu ves dégagés par la
fu n1ée étaient agréables. Les fumigations accompagnaient égalem ent les
11lt1ds. Elles servaient aussi de m essagères véhiculant les prières qu
l'on formulait en vue de bénéficier d'une chasse couronnée de succès,
d ' tin temps clément, d'une bonne santé, ou que l'on adressait aux êtres
d ' un autre mond<'.
( • '-lont , Sl'IHhl t· t- il, l,•s homm es qui peuplèrent l'Afrique qui
1
ll.t,l lll>l Ill

découvrirent l'usage du feu. D es objets découverts dans une grotte près


de Johannesburg montrent que l'Homo erectus se servait déjà du feu il
y a plus d'un million d 'années, mais qu'à cett e époque il ne savait pas
encore l'allumer ni le maîtriser. Ce n 'est que plus tard, il y a environ
400 000 ans, que l'homme apprit à produire des étincelles avec des
pierres ou à allumer un feu en frottant deux bouts de bois. C'est peut-
être là la plus grande découverte que fit le genre humain. Notre très
vieille attirance pour les fumées odorantes y est sans aucun doute étroi-
tement liée.
Les premières tra ces de pratique de l'en cens corresponde nt à l'ép oque
où l'humanité découvrit le feu . C'est là, autour des premiers foyers, qu e
l'homm e prit conscien ce de cette expérience nouvelle. Son odorat était
alors bea ucoup plus développé qu e maintenant car sa survie n dépen-
dait. Les premiers hommes conn aissaie nt les odeurs révélatrices d ' un
changement de temps, de la proximité d 'a nimaux sauvages, du dan ger,
de la sécurité, des aliments comestibles ou toxiques. C'est donc avec
cette fa culté sensorielle extrêmem ent aiguisé , leur permettant de pr ' n-
dre des décisions in1portantes à leur survie, qu e les hommes pri111itifs
respiraient l'odeur dégagée par Je fe u. Cette connaissa nce st restée pro-
fond · m ent gravée dans nos m émoires, ce qui fait qu'aujourd' h ui encor '
l'odeur du feu é.v ille e n nous des sensations releva nt de l'archétyp .
Nos ancêtres commencèrent à récolter d es p lantes en fonction d leurs
sente urs. Un jour, ils découvrirent que certaines parti s de ces végétaux
dégageaient des effluves particuliers, que l'odeur prod uite par les bran-
ches de genévrier jetées dans le feu créait un e atmosphère agréable, qu e
la résine du sapin purifiait 1'air, que les grain es d datura provoquai nt
des visions. Peut-être ont-ils acquis ce savoir par hasa rd. A n1oins qu'à
l'époque, les plantes parlaient aux êtres huma ins ct leur aient trans111is
la connaissance des vertus dont elles étaient porteuses. S pourrait-il
que l 'homme de Neandertal, qui vivait entre 90 000 et 35 000 ans av.
J. -C., ait possédé un cerveau d'u ne taille supérieure afin de disposer
d'un espace cérébral plus vaste lui perm ettant de tirer parti d ses expé-
riences olfactives ? D es recherches en p aléontologie montrent qu e les
hommes de N eandertal pratiquaient déjà des rituels au co urs desqu els
il était fait usage de plantes. D es fouilles effectuées à Skanidar, en Irak,
dans des grottes h abitées environ 60 000 ans avant notre ère, ont mis au
jour d es tombes creusées dans le sol et tapissées de différents v<.'-g(' taux,

41
1 1 1 Il 1 1\l 1 1 t

pruh:lh lt'l lH'Ill l' l 'f11nl' d es d éfunts dans leur voyage vers
l' d u-ddù. Ccr t:li 1H ·s dt· cs t•spt'LCS sont toujours utilisées de nos jours
nn1n1c encens.

l . a connaissance des chamans


'est à l'âge de pierre, quand les hommes vivaient e ncore dans d es
grottes ou sous d es tentes, que naquit la tradition ch amaniquc. Les gué-
' bseurs, hommes et femmes, comm en cère nt à garde r en mén1oire les
dif'férents effets des substances odorantes et à les classer de manière
p recise. U n savoir très an cien était e n train de naître ct de sc r('pandrc.
Pour la première fois, une culture spécifiqu e se développait. Il devint
possible de choisir l' od eur que l 'o n so uhaitait voir régne r clans une
grotte, sous une tente ou même sur son p ropre corps. Le rcu ('tant
considéré comme un don des dieux, sa fumée n e pouvait donc s'élever
que vers les royaumes divins. Dès lors, ell e servit à transmettre des n1cs-
aux dieux, à leur témoigner de la gratitude ct à leur adresser priè-
1 •s ct requêtes. Grâce à la fu1 néc c l à ses sente urs, on p o uva it alors
vénérer l'inexprimable. Les chaman s gardaient jalousctnent la conn ais-
s.mcc con sistant à savoir quel e ncens éta it destiné à t elle o u t e lle di vi-
nrte. Des rituels impliquant la fumigation étaient pratiqués pour aider
prières et requêtes à s'élever vers le ciel ct les die ux. C'est ù ce tte épo-
que que les hommes commen cère nt à apprendre à utiliser difTércntcs
1 ' "ines et parties de plantes pour élaborer d 'agréab les n1élangcs. Cc
sdvoir se développa et sc transmit d e génération e n géné ration, comm
nous en avons la preuve aujourd'hui grâce aux objets retro uv('s. Parmi
c..·ux, les plus anciens datent d 'environ 7200 ans av. J.-C. On a en e ffet
d · couvert au Danemark, et d ans le sud de la Suède, d es p ât es à fumi -
qui, lorsqu'on les brûle, rappelle nt l 'odeur d e l 'oliban c t d e la
n 1yrrhe.
les temps anciens, les c hamans connaissa ie nt égalem e nt les secrets
d, plantes susceptibles d'ouvrir aux h ommes les portes de la conscience
t ·t de développer leur p erception des mondes subtils. En outre, ils

d\ .til'nt découvert le pouvoir des plantes hallucinogèn es qu' ils véné-


rdiv nl ct considéraient comm e un don des dieux. Ces plantes le ur p er-
llll'tl:t rent d' cxplon•r d ' ;Hrlres réalités et leur servaient de passerelle vers
un f'" P·'u' Jntt·nlpnn·l. Pour entrer e n transe et communiquer

IS
1
Il (,I Jilll I ll 1 INI

ainsi avec les dieux ou accomplir des rituels de guérison, ces chamans
ut ilisa ient la fumée de certains végétaux spécifiq ues, tels que le datura,
la mandragore, la jusquiame et le pavot. Les premières assemblées
vouées à un culte se déroulèrent probablem ent autour d 'un feu, dans la
fumée de pl antes sacrées et magiques. Brûler de l'encens nous relie à un
savoir qui remonte aux origines de l'homme et qui dem eure latent en
cha cun de nous.
Les cérémonies célébrées à des fins curati v s s sont, elles aussi, déve-
loppées e n 1icn étroit avec ces tech niq u s d fu rn igati on. Sans aucun
doute nos ancêtres y avaient déjà reco urs, so um ettant à la fumée un
m cn1brc douloureux, rhumatisant, ou en brûla nt ccrta ines résines pour
rem édi r à un refroidissem ent. Très vrais rn b labl rn nt, 1 s ingrédients
utilisés da ns c but ét aient des résines d co nifères, d s branch s de
genévrier ct de cèdre, ou du thym .

Le rythme de la nature
Aujourd 'hui encore, après d es tnilli rs d'ann , s, 1 u l avec lui la per-
cepti on des odeurs qui lui sont associées, nous fa s in ' nt. Au un autre
sens ne nous tou che aussi profondérn nt q u 1'odorat. C que Janosch
exprimait à cc prop os pourrait bien "trc vra i : « Sa ns 1' xp ériencc d ces
élérn nts, nos âm es s' atrophient. »
De nos jours, après une journée de trava il, no us somm s touj ours assis
deva nt un source de lumière mais il ne s'agil plus d 'un t u cr ' pitanl t
odorant : nous l'avons remplacé par la pâ l lumï r ca th odique el in o-
dore de la télévision. Nous avons coup , 1 li n sa lutaire avec le feu t la
nature environnante. Nous pouvons tout foi rcnou r av c les énergies
de la nature qui nous entourent et, comme nos plus an i ns ancêtres,
faire brûler des résines d 'arbres ou des plantes aromatiqu es séchées. Cela
nous permettra de suivre consciemm ent 1 rythm d s saisons, les trans-
form ations de la végétation et les énergies d la vic. Cette ouverture au
cycle de la nature peut renforcer notre équi libre intérieur et nous aider
à surmonter le caractère anonym e de la vie moderne. Prendre ainsi
conscience du rythme de la nature peut nous être très bénéfique.
Les m éthodes anciennes de fumigation, à base d'une seule plante
- résine ou branches de sapin, genévrier, sauge séch ée, thyn1 1
Il 1 1\H 1 111 1 111 1

ou d'un tn vlallgt ' '• "Ill 1)luLol adaptées au plein air. Elles nécessitent en
1

effet un bon !vu t 1 vpil:tnl qui, à lui seul, va déjà avoir un effet bienfai-
sant sur nos si souvent coupées de la nature. Nous pouvons
contempler les pierres qui entourent le feu et le bois entassé, nous
nourrir de la lueur des premières flammèches. De p etites langues de feu
s'élèvent en dansant; elles ont des couleurs orange, jaune, bleu et rouge.
Nous plaçons alors sur le feu des branch es séchées de genévrier t sur
les pierres chaudes des résines. L'odeur des forêts d'a ntan et le so u fn
de la nature p énètrent notre être et nous inspirent des récits, d s dan-
ses et des chants associés depuis d s temps immémoriaux au fe u, à la
fumée et aux parfums qu 'elle exhale.

Les résines aromatiques des conifères


O n utilisait autre fois pour les fumiga tions les r , sin s d conifèr s aux
parfums balsamiqu es, car le bois d ces arbres st plus rich n res tn . .
qu e celui des arbres à feuilles caduqu es. N ous n savons pas pr ' isé-
ment comment ces arômes étaient alors employ , s au cours d s ri tu ls
ou à des fins curatives. Nous p ensons néanmoins qu e 1 s homn1 'S d ..
cette époque conn aissaient les vertu s m édicinal s de c s résin s. cs
substances ont en effet des propri ' tés désinfectant s c l vulné rair s, c l
elles firent partie des premiers rem · des élaborés par l'h omme. C rta ins
peuples primitifs utilisent encor de nos jours des cr ' mes à b as de
résine qu' ils appliquent sur les plai s. Cette coutum xistait d 'aill . . urs
dans nos contrées jusqu'au d ébut du xxc siècle, avant d d isparaîtr . L s
rem èdes à base de résine ne sont plus employés rnaintenant qu 'en
m édecine vét érinaire.
L'odeur des conifères nous ramène dans ces te mps éloignés où L'Europe
était entièrem ent couverte de forêts et où nos ancêtres comprenai nt
encore le langage des arbres-méd cine. Les résines de pin, d 'épicéa, cl
sapin, de m élèze et de genévrier ont des parfums légè rem ent différents.
Il est facile de se procurer des résines d 'encens semblables à celles uti-
lisées autrefois. Lorsque vous vou s promenez dans un e forêt de
res, vous voyez sûrement des arbres d'où s'écoule de la résine. C ela sc
produit quand l'écorce et le bois sont blessés. Théophraste, un ph iloso-
phe grec qui f'it dl'S rech erches en botanique, conseillait de la récolter
au nlotnvn t oit l't·l n d(· Siri us apparaît dans le ciel. C ela correspond aux
1
11 l , 1 Ill >1. 1 >1 1 1 Nl 1. N•,

périodes de canicule, aux jours les plus chauds de l'année. Il est en effet
intéressant de recueillir la résine en été puisque, du fait de l' évapora-
tion, la teneur en eau dans cette substan ce est alors particulièrement
faible. Et moins il y a d'eau dans une résine, plus sa combustion produit
une senteur subtile. Vous pouvez gratter facilement avec un couteau ou
une spatule cette substance qui suinte de l'arbre. Le mieux est de l' en -
velopper dans du papier d'aluminium avant de la rapporter chez vous.
Pour obtenir un encens de bonne qualité, il est préférable de la laisser
sécher pendant environ un an. C'est à ce moment-là qu'elle pourra
dégager au mieux son parfum balsam ique. Les résines naturelles p ro-
duisant beau coup de fumée lorsqu 'on les brûle, il est de les
employer en plein air ou la fenêtre ouverte. Pour brûler cet encens, dis-
posez-en de p etits morceaux sur un ch arbon ardent ou sur un e pierre
chaude à côté du feu.

4H
Il 1 Il 11 lit 1" 1 11 1 1

LE SAPIN PECTINÉ Q[Otecteur qui les préservait de


------ ---------- l'influen ce néfaste des forces dé-
Abzes alba J\!lill.
m onlaques.
D ans son livre , l'ab-
besse Hildegard von Bingen écri-
vait il y a 800 ans : « Le sapin est
plus chaud que froid ct il conti ent
én ormément d 'épergics. Il est le
symbole de la _puissan ce. Les es-
prits haïssent les forêts d e sa pins
ct ils évi tcnt les li eux où il y en a. »
De nos jours, nous pouvons conti -
nuer à utiliser la ré sin .. de cet
arbre po ur fabriqu er un c ne ns
aux verlus protectri ces. En le fai -
sant brûler, il est bo n de faire
conscicnîmcnt app 1 aux forces
protectrices ct bén · fi g u s d ' ordr '
supcncu r, to ut n in1a gin an l
(i que nous so mm es e ntourés d 'un
cercle de protection, un c rclc de
1 !ri.. lumière.
La résine du sapin dégage une fraî-
Les substances de cet arbre maj es- che od ur balsamique qui p urifie
t ueux sont toujours utilisées de l'air et le régénère. Dans de vieux
nos jours. Il est fort probable qu e, livres sur les plantes, il est égale-
déjà à l' âge de pierre, les h ommes ment fait m ention des vertus des
en connaissaient les vertus curati- fumigations à b ase de résin e de
ves, considérant le sapin comme sapin p our renforcer le système
une source de guérison et de vie. à retrouver énergie
Aujourd'hui encore, dans le monde courage, et avoir une bonne résis-
chrétien, cet arbre est symbole de tance psychique. On brûlait cette
lumière <'t de vic. Pour nos an cê- résine dans les chambres des mala-
tres <.c l t<' "- d <.'l'tait un des pour renforcer leurs capacités
1
Il {,l'lill Ill. 1 I.N< 1 NS

de guérison. C'est l'une des subs- comme fixateur de substances que


tances à fumigation employées l'on souhaite observer au micros-
d ans la préhistoire, époqu e à cope ou comme laque de qualité
laquelle ses vertus revitalisantes supérieure et, en optique, comme
ét aient probablement déjà matière adh ésive pour les lentilles.
connues. Au Can ada, les Indi ens se
Depuis des siècles, n ous connais-
servent eux aussi de la résin e des
sapins de leur contrée co1nme son s en Europe la térébenthine
encen s. D epuis longtemps d'a il- alsacienne o u térébenthine de
leurs, cette substance sp écifique Strasbourg du sap in p ctiné,
est importée en Europe et vendue comm r m ' de contre les b] ssu-
sous le nom de Baume du Ca nada res ct les rhumatism s. C tte
(B alsamum canadese). C lle restne purifi · e, qui dégage un
résine, sécrét ée par des arbres parfum ci tronné particu lï ' rctn nt
d'Amériqu e du Nord, s'acc un1ul subt il, a des vertus anlis ptiqu s
dans leur écorce et il suffit, pour la et expec torantes ; o n 1' utili sait
récolter, d'y faire une e ntai ll t r
autrefois n umigation pour sc
d 'y introduire une sorte d b c soign r n cas de tou x l cl n1 aux
déversoir permettant au produit de go rg ou ontre 1 s rhun1atis-
de s'écouler dans un récip i nt. Cc m es. D nos jours, on co ntinue de
liquide, jaun e et clair, ressemble à la réco lter ct i] est possihl ' de s'e n
du miel ; il durcit au conta ct de procurer.
l'air, pour devenir un morceau de
Mais, pour 1 s fumiga tio ns, vous
résine transp arent, prêt à ê tre
p ouvez tout au ssi bien utilis r d s
brûlé et à dégager son agréa ble
aiguilles s · h ·cs. Récoltez-! s fraî-
parfum bo isé . Les Indie ns du
Canada utilisent également la ch s dan s l'a rbre, puis faites-les
résine du sa pin baumier (Abies séch er environ deux scmain s sur
balsamea L. Mill.) qu'ils m âchent un tissu avant de les broy r ct d
pour lutter contre les infections de les m élanger à de la résine d'ali-
gorge ou appliquent sur les cou- ban ou de mastic du lentisque.
pures, les contusions et les meur- Veillez à toujours conserver ces
trissures. Ils savent aussi depuis aiguilles séch ées dans un réc ip ient
fort longtemps que sa fumée est bien h ermétique. Vous pouvez
un rem ède contre l'arthrite. D e aussi les moudre dans un mortier
nos jours, cette résine balsamique en pierre pour les additionner
sert, entre autres, dans l'industrie ensuite à un m élange.
Il 1 Ir Il lt 1 Il 1 1 1 11

. .
LE MELEZE -------- fumée, en particulier à 1'occasion
-------- des cérémonies fêtant le prin-
Larrx deculua l\1ill.
t emps et le renouveau, au cours
... desquelles ch acun se défait des
ch oses anciennes et accu eille les
situations nouvelles. L'odeur du
m élèze stimule, dit-on, nos forces
régénératrices et nous aid e à acti-
ver nos én ergies endormies. En
observant un m élèze dans la forêt,
vous constaterez que, sur le sol qui
l 'entoure, une flore rich e et variée
s 'est d éveloppée. Ses aigu ill s
mortes se sont transformées en u n
excellent engrais pour d nom-
breuses plantes. Ses fines branch es
p ermettent en outre à un e q uan-
tité suffisante de lumière de par-
venir jusqu'au sol et aux végét aux,
ce qui n 'est pas le cas des sapins ct
des épicéas qui produisent trop
11 d'ombre et d' acidité pour qu'un e
flore abondante puisse pouss r.
Quand nous examinons 1 rn · lèzc
Le m élèze, qui existait déjà dans et le comparons à d 'autres conjfè-
les temps anciens, se remarque res, nous découvrons son caractè re
facilement dans une forêt d e coni- fin et sensible. Il manifeste sa
fères. Dans nos contrées, c'est le b eauté au printemps, quand sa
seu l dont les feuilles tombent en robe d'aiguilles d'une couleur vert
automne. C'est la raison pour clair jaiUit de ses fines branch es, et
laquelle, depuis fort longtemps, en automne, quand cette m êm e
cet arbre a été un symbole pour robe semble s 'embraser d' un
les êtres humains, un symbole de jaune intense. Le m élèze donne
nouveau départ, de spontanéité, l 'impression qu' à travers ses
de courage et de renouveau. Son ant ennes innombrables il commu-
bois, sa rés in e ct ses aiguilles nique avec les énergies subtiles.
étai ent ulilis\'-s lot !-! d(' ritu els de Probablem ent, nos an cêtres de
1.1 l ,l Jill! 111 1.' 1 Nt I.NS

l' âge d e pierre avaient-ils déjà encens contenant de la res1ne de


rem arqué ce rayonnem ent parti- m élèze semblent favoriser la clair-
culier. D 'anciennes coutumes et voyance. Par ailleurs, cette résine a
légendesconcernant cetarbresont toujours été fortement appréciée
parvenues jusqu'à nos jours. Une pour ses importantes vertus
fable raconte que les elfes de la curatives : antisp asm odique, elle
forêt et les sages fées ench an- réchauffe et tonifie les organes du
teresses -pleins de bienveillance systèm e respiratoire. Utile en cas
envers les humains et qu i, dans les de refroidissem ent, d e rhum e
contes et parfois aussi dans la vie, chronique ou de sinusite, elle est
apparaissent toujours quand on en expectorante et sert en m édecine
a vraiment b esoin - vivent auprès naturelle à traiter les m aladies
des m élèzes. Brû ler de l'encens chroniques des voies respiratoires.
à base de résine de m élèze était On la trouve facilem en t da ns le
donc considéré comme de très commerce sous le nom de térében-
bon au gure : cela instaurait une thine vénitienne, car c'était le lie u
ambian ce porteuse de succès, de d 'où elle provenait autrefois. De
rich esse ct de félicité. Le m élèze nos jo urs, elle est en grande partie
e ntre dans la composition d e récoltée dans le Tyrol. Pour cela, on
nombreu x m élan ges d 'en cens perfo re le tronc des arbres ct, une
réputés aptes à attirer le bonheur. foi s la récolte achevée, on ohstrue
Autrefois dans les montagn es, ces trous avec des ch evi ll es en bois.
lorsqu ·un m élèze poussait près Il est alors p ossible de renouveler
d'une ferme, on considérait que l'opération à interva lies réguliers,
c'était bon signe et qu 'un esprit en retirant ces chevilles et en lais-
bénéfique habitait l'endroit. sant couler à nouveau cette subs-
Quand de nombreux malh e urs tance qui sc présente sous la forme
s'abattaient sur une maison, on y d 'un liquide jaune dégageant une
faisait brûler tous les soirs de la subtile ode ur balsamique.
résine de m élèze. On disait égale-
m ent que le parfum dégagé par
cette substance avait le pouvoir
LE PIN
d'ouvrir la conscience des h ommes syh,escrzs L.- Pin svhcstn.•
J>inus
Pinus Turra - Pin dt• montagne
et d 'aiguiser leurs perceptions, leur
Pinus Cl•mbra 1 . - Pin n·mbro
permettant d'entrer en contact
avec le monde des elfes et des À la fln du p aléolithique inférieur et
esprits de la n ature. Cert ains au cours du paléolithique rnoyen,
Il 1 Il 1! Il l 1 tl J 1 1 1J

les dt· 1'1·'''"1'' ' dt1 Nord pour archet. Elle provient désor-
('tai ent s urtout (. de mais principalement du Portugal.
pins, entourés de bouJcaux et de La colophane est une résine allant
noisetiers. C'est certainement du jaune clair au brun clair ; à
à cette époque que les hommes l 'endroit où on la casse, elle brille
découvrirent la résine de pin à comme du verre. On l'obtient de
la chaude odeur balsamique. nos jours par distillation du
L'écorce de ces arbres est impré- b aume de pin : les résidus sont
gnée d 'une substance rougeâtre chauffés jusqu' à évaporation
qui dégage un agréable parfum de totale de 1'eau, il n e reste alors
résineux quand elle est mise au plus qu 'une matière résineuse.
contact d e la chaleur. Autrefois, on Différentes qualités de colophane
concassait 1' écorce avec sa résine sont vendues dans le co mmerce,
et on brûlait cette poudre qui allant d'une couleur très claire à
demeure,. aujourd'hui encore, l'un une teinte foncée.
des ingrédients de base des bâtons Les fumigations à b ase de p in
d'encens japonais. Au Maroc, la réch auffent et tonifient. Leurs
r
résine du pin d'Alep est appelée effluves étaient employés pour
« Mère des hommes » et elle entre fortifier les poumons et donner de
dans la composition de nombreu - l 'én ergie aux enfants fragiles.
ses fumigations m édicinales et cette fumée active
mag1ques. également la circulation. Si vous
Le parfum de la résine de pin avez une ch eminée à foyer ouvert,
- également appelée résin e de ou quand vous êt es assis autour
colophon ou coloph at?-e, du nom d' u n feu de camp, prenez u ne p oi-
de l'ancienne ville Colophon en gnée d' écorces de pin broyées et
Libye où l'on fabriquait une résine laissez-les se consumer.
de pin d 'excellente qualité - _pro-
tègerait, dit -onJ les individus
L'ÉPICÉA C OMMUN
contre les pratiques magiques
1naléfiques. Sa fumée est égale- Picea abies (L ) Karst.
Jncnt un tonique pour le cœur. Jusqu'au xrxe siècle, la résine d'épi-
1)ans notre monde m oderne, la céa, peu onéreuse, servait de subs-
co lo phane sert u niquement à titut à l' oliban qui, lui, était très
t'rH iuirc les cr i ns d(' l'archet des cher. Seuls les morceaux les plus
:'t toJdt•, d 'n tr so n purs ct les plus secs étaient sélec-
:1\ltll' dv ll O II I II I. I IIIlll , ,,. t ionn('s pour cet oliban commun.
IH I.' I.N< I.N S

sources de p erturbation, et pour


àccéder à un calm e intérieur. Plus
fort que celui de la résine de
sapin, son parfum n'a pourtant pas
la fraîcheur citronnée d e celle-ci.
Il est fa cile de se procurer de la
résine d 'épicéa. Comme pour tou-
tes les autres, il est conseillé de la
stocker assez longtemps avant de
la brûler. Dans le commerce, on
trouve ce qu e l' on appelle la
résine de Bourgogn e, Pix burgun-
dica ou Resina pini burgundica ;
d' exc llente qua lité, elle est obte-
nue p ar un processus de fusion .
Un e forte odeur de forê t s d , gage
lorsq u' on la brûle. La résin e de
Bourgogne est tonique et revitali -
sa nte. Étant don né qu'ell produit
b ea ucoup d fumé , il est pr '
ble d e l'utiliser plutôt en plein air.
D'après d'anciens livres de botani- Au M oyen Ag "
, cette résin jaune
que, on affinait la résine d' épicéa clair servait en m éd ecine po ur
en la plaçant p endant un certain fabriquer des baumes thérapeuti-
t emps dans une fourmilière pour qu es et pou r faire des fumigati ons.
que l'acide formique provoque un
processus de transformation chi-
mique. La fumigation à b ase de - - - LE GENÉVRIER
résine a· épicéa ét ait conseillée Juniperuo;; commzuus L.
pour lutter contre les mucosités Dans toutes les cultures ch atnani-
pulmonaires, les eczémas et les ques anciennes des régions où
rhumatism es. Son pouvoir désin- poussait le genévri er, cet arbre ou
fectant servait à p urifier l'air des arbuste ét ait considéré comme
-h abitations. Autrefois, b ien avant sacré. Il possédait, disait-on, cer-
que l'oliban ne soit connu, on brû- tains pouvoirs magiqu es faisant de
lait cette substance pour se proté- lui un arbre protecteur et un arbre
ger des influences néfastes, de vie. D 'ailleurs, dC' jo11 rs, ks
-
"'
Il ' 1 Il 1 1 tl 1 1 1 1 1

derniers c h :llrr :rlt '. dt • Îl' l'ap- tll o

pellent c ncorv : 11 h1 l • dl· 1a vie.


Depuis les tcn1 ps préhistoriques,
son bois, ses branches ou ses baies
sont utilisés pour des fumigations
d'ordre m édicinal ou cultuel. Au
Moyen Âge, on disait que la
fum ée produite par le gen évrier ----.
é'!ait _particulièrement effic a.çe
pour éloigner les démons respon-
sables des m aladies. « Là où règne
le parfum du genévrier, le diable
ne saurait s'y trouver », peut-on
lire dans des t extes anciens. C'est
la raison pour laquelle il ét ait cou -
rant de faire brûler du genévrier
dans l' esp oir d' écarter les influ en-
ces malfaisantes et nui siblës.
Comme en tém oign ent de vie ux
herbiers et traités m édicaux, le ,.,, ,. l' toi \1 \ lU I Il ,_,, r ..
pouvoir p rotecteur de cet arbre et
ses différentes vertus sont connus dess us d la fun1ée. Da ns un h er-
depuis fort longtemps et ont été bier datant de 1874, il st d it qu
utilisés dans des pratiq ues où le les fumigations à base de bai s t
culte et la m agie allaient d e pair
de bois de genévrier so ulagent les
avec la th érapie.
douleurs du es aux nflures et aux
Du fait de ses propriétés désinfec- rhum atoïdes. Il suffit pour cela
tantes, cette résine était brûlée d 'imprégner un morceau de fla -
dans les chambres des malades; nelle de cette fumée avant d' en
elle a, en outre, le _pouvoir de frotter les parties douloureuses du
réchauffer et de soclager lesen- corps.
gorgements. Au Moyen Â.:ge;-S"es
fu migations p erm ettaient de trai- De tout temps, les hommes ont eu
ter les douleu rs rhumatismales, les recours aux fumigations à b ase de
contusions1 les para lysies et les genévrier pour se protéger des
ah
l' n rl ures. Pour t l , l:ti n ', on plaç. contaminations, notamment lors
b pa rti e du l 01 P" 1 o t H t ' IIH ' ( ' ;.l u - des grandes épidém ies de p este.

l l
Il t.llllll Ill I.' I.N< 1 NS

D e grands fe ux de genévrier noir, elles servaient de nourriture,


étaient alors allumés dans les villes. d' épice, mais aussi de substance à
Dans l 'Antiquité, les Grecs fumigation. Il est probable que
croyaient que la fumée de cet l'on faisait égalem ent brûler des
arbre était favorable au pouvoir de branch es entières de gen évrier
prophétie. D'une façon plus géné- séch é. Si vous voulez à votre tour
rale, les hommes con sid èren t utiliser ces baies en guise d 'en-
depuis fort longt emps que le gené- cens, après les avoir cueill iesL lais-
vrier est porteur d'une éne rgie sez-les séch er durant environ tfo1s
vitale particulière qui est transmise semaines ava nt de les brûler.
à l'homme et aux lieux grâce aux
fumigations. Aussi celles-ci sont-
elles particulièrem ent recomman- --LE LÉDON DES MARAIS
dées p endant les p ériodes de 1 edum palwHre 1••

convalescence, afin de redonner au


patient et à so n habitat de nouvel-
les forces vitales. Il est dit égal -
m ent que le genévrier renforc
notre attention ct nous éveille.
La résine de c t arbre est plutôt
rare, car elle ne s'écoule qu e très
lentem ent ct e n petite quantité.
Par contre, six n1ois à p eine sont
nécessaires pour qu'elle sèch e et
soit apte à libérer son parfum par-
ticulièrem ent subtil. Vous pou vez
cependant faire brûler les aigu i1l es
et les baies de cet arbre m élangées
à d 'autres résines, telles que celles
d' épicéa ou de sandaraque. Les
vertus et arômes de la au ge
séch ée se combinent également
très bien avec le parfum et les pro-
priétés du genévrier.
On a retrouvé des baies de gené-
vrier dans des foyers datant de Le lédon des marais est une plante
l' âge de pierre. D e couleur bleu à feuilles p ersistantes dont la taille
.....
11 tl•llll lll l llt J

varie de 20 c.: n1" 1,S 111 dv lwute ur, intoxications. À ce propos, il est
selon sa situation geographique. bon de signaler aux femmes
Cet arbrisseau, que 1' on trouve enceintes qu' elles doivent s' abste-
dans les r égions marécageuses nir de brûler d e l 'encens conte-
d 'Asie septentrionale, centrale et nant du lédon des marais.
orientale ainsi qu'en Amérique du
Très b én éfique contre la toux et la
Nord et dans les Alpes, fut long-
coqueluch e (il est conseillé, dans
temps utilisé par les cham ans, en ce cas, d'y adj oindre d es feuilles de
p articulier ceux de Sibérie, qui en sauge) , le lé don d es marais favo-
frictionnaient leurs patients souf- rise le sommeil et en p rolo nge la
frant d e douleurs articu laires ou le durée, comme l' ont prou vé certai-
faisaient brûler pour stimu ler d es nes exp ériences. Si le soir, avant d e
états de transe. Souvent employé vous end ormir ou pour vo us
en combinaison avec du gen évrier, détendre, vou s en brûlez q ue lq ucs
le lé don des marais est aussi feuilles, m élangez-les à d 'a utres
appelé romarin sauvage, du fait d e p lantes, telles qu e la sau ge,
sa ressemblance avec le romarin à l 'écorce de pin et le ho ublo n.
fleurs b leu es. Mais, plus doux et Dans l'ancien temps, on prê tait au
p lus d élicat que ce d ernier, il lédon des marais le pouvoir ma gi-
appartient à une toute autre que d e m ettre l 'h om m e e n
famille végétale, celle d es é rica- contact avec les forces subtil es de
cées. En A llemagne, le lédon des la n atur e. Nous p ensons qu e cette
marais est une espèce protégée. plante servait d éj à, à l 'âge de
Si, au Moyen  ge, cette p lante pierre, à suscit er des visions lors de
était considérée comme magique, pratiques ch amaniques. D e nos
ses qualités subtiles n e sont p lus jours les chamans continu ent à
guère connues d e nos jours. On utiliser cette plante mé dic inale
l'utilise cependant en h om éopa- aux vertus bienfaisantes.
thie pour traiter les douleurs rh u -
m atismales et la coque lu ch e.
Prises en infusion, les feuilles de
lédon des marais, que l'on nomme
parfois thé du Labrador, ont des
vertus diurétiques et sudorifiques.
Autrefois, on s'en SC'rvait égale-
n1ent pou r les avn rt t•rtH ·nts, C'e qui
pro vo qtr ;IÏ t SOII \'1' 111 ,j,. gt:IV('S

C.,7
Il Ill 1 ' 1 Nt 1 Ns

Il est préférable d 'utiliser en plein air les m élanges qui vous sont propo-
sés ci-dessous.

Ayla
Resine de sapiu }Jet.. tiné .. . .. . . . . .. ... . .... . .. . 1 t!()l.
Aiguilles de sapin pectiné .. . .... . ............ . 2 tJol.
. t l e gemet1
B ares 1 " re ..... . .. . .. . .... . . . .. . ...... . 1 vol.
Mastic du lentisque . . . . . . . . . .... . 3 l!Ol.
Broyez les résines sèch es dans le m ortier ou coupez-les finem ent à
l'aide d 'un couteau . Réduisez les aiguilles séch ées en petits m ore aux
avec un h ach oir. Pilez les b aies de genièvre dans un mortier et m , lan-
gez soigneus ment tous les ingrédients. Placez c mélange dans un feu,
sur des pierr s brûlantes, sur des bra ises ou des ch arbons ardents.
Ce m élange donne de l' én ergie et stimule n otre vitalité. Son odeur fraî-
che et vivifiante nous revitalise q uand nous no us sentons fatigués.

Les esprits é lémentaires


1-emlles de sauge . . ..... . ......................... . 3 l'Of.
J·euilles de lédon des marais . . .. .... . . . .. . . . . . . 1 110/
. 'Iles de gellet,ner
A zguz 1 , • .. . ... .. . .. ... . .... . .. . . . . 1 vol.
Mercuriale des forêts . . ....................... . 1h vol.
Mastic du ltmti ......... . . .. . . . .. . . . . 5 1101.
Broyez les feuilles séch ées de sa uge entre vos mains. Les bran ch es de
lédon d es m arais étant bien sèches, recueillez-en les feuilles. Éc rasez
l'h erbe sèch e du mercuriale des forêts et n1élangez-la bien avec les
autres ingrédients. Brûlez-en de petites quantités sur les braises, sur des
pierres ch audes ou des ch arb ons ardents.
Ce m élange nous aide à être plus ouverts et sensibles aux énergies sub-
tiles de la nature. Il aide les p ersonnes qui font appel aux plantes pour
guérir les autres. Veillez à ne p as abuser de cette recette des chamans,
utilisez-la avec précaution, parcimonie et gratitude. Il est dit que si on en
fait un usage correct, cet encens suscite des rêves dans lesquels on trouve
dans l'univers des plantes le rem ède que l'on cherchait instamment.
Il l l lt l l t l l l l t l

Les t•s prit s p•·ot ''' tt· ua·s


IJors de sapm } Jl d iu .................. 1 tJOl.
1 'oree de pin ........................ 1 vol.
Bois de genéz1rier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 vol.
Benoîte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 vol.
Résine d'oliban .... 4 vol.
Râp ez finement les bois et écorces secs ou achetez-les déjà broyés. Faites
de m êm e avec la b enoîte, G eum urbanum. Mélangez soigneusem ent
tous les ingrédients. Brûlez le m élange obtenu p ar p etite quantité, sur
des braises, des pierres ou des charbons ardents. La fumée parfumée qui
se dégage gén ère une vibration agissant comme une sorte de bouclier de
prot ection invisible, composé d' énergies subtiles qui vous prot ègent d s
influ ences n éfastes. Cet encens a en outre des vertus tonifi antes t puri-
lîcatrices. Il nous relie, dit-on, aux forces p ositives du lieu.

Lupuleda
l edon des 1narais 1 vol.
1corce et résine de pin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 vol.
( ,laudes de houblon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V2 zml.
. d e genrevre
nazes ,, . . . . .... . .................... .
)liban . . . . . . . ............. . ...... .
Coupez avec des ciseaux l'h erbe séch ée du lédon d s mara is. Broy z
finement dans un mortier l'écorce et la résine de pin. Rédu isez l'oli ban
en petits morceaux, puis ajoutez les glandes de houblon (voir
chapitre III) et les baies de genièvre. Vous avez là un m élange au p arfwn
naturel, arch aïque, balsamique et résineux, qui vous harm onisera inté-
t ieurement, vous calmera et procurera un sommeil réparateur. Tr , s
utile, en particulier dans les p ériodes de grande nervosité, de stress ct
d'i nsomnie, ce m élange est également capable de vous m ettre en
ontact avec les forces de gu érison de la n ature et ses énergies subtiles.
Chaque lendemain de Noël, le soir, grand-père prenait une grande poêle en
fonte dans la cuisine. À l'aide d'une bougie, il enflammait de grands mor-
ceaux d'un champignon poussant sur les arbres et qu'il avait fait sécher
durant l'été. Il soufflait dessus jusqu 'à ce qu'ils soient bien rouges; puis il y
ajoutait une poignée du mélange d'herbes qu'il conseroait dans un petit sac.
Une épaisse fumée s'élevait alors de la poêle, tandis qu'un doux parfum
d'herbes et de résines aromatiques commençait à se répandre dans la pièce.
Ensuite, grand-père parcourait la maison, faisant de grands mouvements cir-
culaires tout en murmurant des prières. Chaque pièce avait sa propre atmos-
phère et son odeur spécifique. Tout ce qui s'y était passé durant l'année était
là, présent comme un voile invisible. La fumée qui s'élevait de la poêle à fumi-
gation que l'on transportait de pièce en pièce parvenait, semble-t-il, à dissou-
dre ces voiles subtiles. Quelque chose, en effet, avait l'air d'avoir changé.

Les alignements de pierre


À l'âge de pierre, les nomades de l'Europe du Nord ne laissaient jamais
s' éteindre leurs feux. Les pouvoirs magiques et l'odeur de la fumée qui
se dégage, associés au très ancien savoir des chamans, sont profond ,-
ment ancrés dans nos âmes et demeurent toujours secrètement a tifs.
Bien que dans notre monde moderne, les anciens mythes, symboles et
rites semblent en général avoir disparu, certains vieux cu ltes liés à 1' n-
cens ont survécu. Dans ce voyage qui nous conduit des origines de 1'en-
cens jusqu'à nos jours, nous trouvons trace de cette pratique de
fumigation qui s'est perpétuée dans l'Europe du Nord auprès des cha-
mans celtes et germains depuis l'âge de pierre, avec ses habitats préhis-
toriques, jusqu'à la période actuelle. Cette présence et cette culture ont
donné naissance à de gigantesques alignements de pierre, comme à
Stonehenge, à des sanctu aires au cœur de certaines formations :rocheu-
ses, comme les Externsteine de Teutoburg en Allemagne, aux lieux de
s(' pulture constitués de dolmens, comme à Carnac en France, et à de
su rprcna nts 1Ï<.'tt' :l tt 1 ihu é's aux fées en Irlande.
pop ub tiotl '-. dtt Nord sont particulièrement soumises au
r 1.1 l.l)ll li Ill 1 ' 1 Nt 1 NS

changement des saisons et le vivent intensément : l'hiver glacial, autre-


fois souvent mortel, le printemps chargé d'espoir, qui fait renaître la vic,
l' été chaud et fécond, et l'automne riche de couleurs et de fruits. Tout
cela a fortem ent influencé l'usage des fumigations et les moments où
l'on pratiquait ces rituels. Bon nombre d'anciens sanctuaires, t els les
cercles de pierre ou les alignements de doln1ens, furent construits en
fonction des saisons et des cycles cosmiques. La connaissance des inter-
actions entre le ciel et la terre fut la base de ces lieux de culte de nos
ancêtres. Les hommes se sentaient liés aux rythmes du cosmos et, très
certainem ent, les offrandes d' en cens fur nt, dans ces cult ures européen-
nes très anciennes, un moyen de sc relier au ciel et de communiquer
avec lui. Dans le sanctuaire des Extcrnstcine, par exemple, le jour des
solstices, les premiers rayons du soleil levant passaient à travers une
ouverture ronde creusée dans 1 roch r et allaient directem ent é lairer
l'autel qui se trouvait derrière. C la sc passa it il y a environ 10 000 ans.
Tout ceci témoigne du lien étroit que 1 s populations d' alors ava i nt
avec la nature. Il n e fait aucun doute qu e les offrandes de fum ée étaient
associées à ces cultes et rites secr ts célébrant les m ystèr s. O n pourra it
penser que les détails de ces pratiqu s t 1 s r cettes précises d s J11 é lan-
gcs uti lisés aient disparu dans les oubli ttcs de l'Histoire, mais certaines
données nous sont parvenu s ct d'au tres so nt relativement fa ciles à
reconstituer. Force nous est alors de constater q uc cette utilisation des
p lantes indigènes, par le biais des ru mi gations, nous donne accès à la
connaissance botanique de nos lointains ancêtres européens.

Le forêts anciennes
Les Celtes, qui s'établirent en Europe de l'Ouest 4 000 à 5 000 ans av.
1.-C., perpétuèrent la tradition d la onscicnce de la magie de la nature
que possédaient les premiers habitants de l'Europe du N ord. Les
immenses pierres de granit qui servaient d 'autels dans la culture néoli-
thiqu e devinrent des lieux celtes sacrés. Mai s, avant de pouvoir intégrer
à leurs coutumes les traditions et modes de pensée des populations
indigènes dont ils envahissaient le territoire, les Celtes durent compo-
ser avec la magie et le pouvoir des arbres. Leur pays d'origine était en
effet surtout constitué de steppes où les arbres étaient rares et ils se
retrouvaient maintenant face à un mur de forêts extrêmement denses,

(i 1
Ill 1 ,, 1 t 11 11 1111 N I Il I l

v i vant ·s l't ( )n sail que les Celtes étaient des êtres


t u ri eux, cour agt ·rr x t·l d ' h urn eur vagabonde. Ces trois traits de caractère
ont certaincrn t'nl contribué à leur désir de découvrir de nouveaux espa-
ces. Non seulem ent ils se frayèrent un chemin à travers ces forêts qui, à
l'époque, recouvraient pratiquement toute l'Europe du Nord, mais en
outre, ils devinrent de grands admirateurs de la force m ythique origi-
nelle et de la sagesse des arbres. Mêm e leur calendrier fut établi sur la
hase des noms et sp écificités de ceux-ci. Enraciné dans le sol et s' éle-
vant vers le ciel, l'arbre devint le symbole de vie des Celtes. D e m ême
que les G ermains, ils étaient p articulièrem ent impressionnés par les
chênes, par leur puissan ce et leurs formes étranges, ainsi que p ar les
grands frênes. Ils considéraient le gui du ch êne comme une plante
et m ystique. Ayant une signification religieuse pour ces peuples,
les arbres étaient la dem eure où étaient célébrés tous les cultes.
I .es Celtes avaient une grande connaissance d es plantes m édi cinal s t
tc savoir a été transmis jusqu' à nos jours. Selon eux, le monde d es plan-
tes était une source de sagesse. Ils considéraient toujours ch acun e d' l-
Ies selon ses qualités m ystiques, spirituelles m êm e, et ses vertus
agissantes. L' esprit de la plante était honoré en tant qu' elfe de c tt
plante, expression de l'activité salutaire du m onde botanique, poss ' da nt
t les pouvoirs mystérieux dont il pouvait faire b énéficier les h ommes.
C 'étaient les druides et les devins qui avaient directem ent ace , s aux
pouvoirs d es plantes ; grâce à une communication m édiumnique, ils
t· ntraient en contact avec ces entités végétales et découvraient ainsi 1 s
·crets de la nature. Les m essages secrets des plantes se révélaient ct sc
transmettaient aux humains à travers les fumigations. D e nos jours
t·ncore, de nombreux contes et légendes racontent que la n ature et les
pl antes sont habitées par des entités et des êtres secourables. Dans les
si tuations difficiles, ceux qui viennent sauver les hommes apparaissent
sous forme d 'elfes, de gnomes, de nains et d'ondines. Les n ains de jar-
d in, tellement appréciés en Allemagne, sont un dernier vestige, certes
so uvent kitsch, de cette croyance ancienne vis-à-vis de la nature.

1 savoir des druides


l'n u r les CelLes, l':llr torité spirituelle revenait aux druides, considérés
ll, ll ti ctdi t' rT nH ·rJt t' \ IH'' ('11 th érapie. Ceux-ci, ainsi que les femmes
1
1 1 t.l Ill li 1>1 1.1 N< 1 N S

prêtresses, aidaient les gens dans leur démarche visant à vivre en har-
monie avec les énergies cosmiqu es. Pour y parvenir, un lien avec l'autre
monde était nécessaire afin de recevoir des conseils et des m essages. On
consultait des oracles, comme par exemple les runes. Doués de clair-
voyance, druides et prêtresses faisaient d es rêves au cours desquels ils
avaient accès à un autre m onde, celui des elfes ; ils utilisaient les vertus
de cert aines fumigations ou potions magiques, recevant ainsi le soutien
des fées, des elfes et des entit és élém entaires associés aux plantes dont
ils se servaient.
Devenus sédentaires, les Celtes vivaient dans de grandes fermes isolées,
sortes d'îlots perdus au milieu d'une immense m er de forêts. En général,
ch aque hameau, qui pouvait compter jusqu'à deux cents âmes, ava it son
propre druide ou sa prêtresse, ch argé d' entretenir le lien avec les forces
subtiles de la terre et du ciel. À l'intérieur des h abitations, il y avait tou-
jours un autel sur lequel on faisait des offrandes et brûlait d es rn , langes
d' encens dans de p etits pots en terre. Le feu de l' époque néolithique
continua donc de brûler dans les demeures de ces Celtes séden tarisés.
Au centre de chaque m aison se trouvait un foyer ouvert. La fumée qui
s'en élevait était signe de paix, de protection, de nourriture. Tout la vie
quotidienne tournait autour de ce point central où l'on faisait , gale-
m ent brûler certaines plantes à des fins rituelles. Les Celtes ne construi-
saient pas de temples ni d' églises, ils préféraient entrer en conta t avec
leurs divinités en se rendant dans des bosquets sacrés. Ils utilisa ient le
b ois de certains arbres pour allumer des feux en guise d' offrand s. O n
a par ailleurs retrouvé trace de bois et de résines parfumés dan s des
sépultures. Dans des tombes datant de l' époque où les territoires celtes
furent occupés par les Romains, on a découvert de précieuses substan-
ces odorantes - oliban, résines et petits bols à en cens en terre - offertes
par les Celtes à leurs défunts pour leur vie dans l' au-delà. Certains de
ces ingrédients leur furent t ransmis lors de contacts établis avec d'au -
tres peuples, t els que les Étrusques, les Romains et les Grecs.
La sédentarité aiguisa la p erception des changements de saisons, des
qualités particulières de chaqu e jour de l'année et de leurs influen ces
sur la vie quotidienne. Le calendrier celte des arbres, comportant treize
mois de vingt-huit jours, se fonde sur cette connaissance. Robert von
Ranke-Graves a reconstitué pour nous ce calendrier dans son livre
Lfl J)éesst• f,fttllt f,, . ( l t.ttj!H 'port le nom d 'un arbre, ce qui
nt o is
correspond \'Il JIH ' Itll ' tt ·tnps à l'une des consonnes de l'alphabet celte
des arbres. Les nutls de solstice et d'équinoxe portent égalem ent des
noms particuliers de plantes :
21 décembre : nuit du sapin argenté
21 mars: nuit de l 'ajonc
21 juin : nuit de la bruyère
23 septembre : nuit du peuplier blanc
De la même manière, à chacune des fêtes du cycle annuel sont associées
certaines p lantes utilisées pour de multiples fonctions.

La culture de l'encens dans les steppes du nord de l'Europe


Dans notre quêt e actuelle d'indices révélat eurs d'une tradition
ancienne de l' en cens en Europe du Nord, nous ne pouvons chercher
dans la grande forêt protectrice qui existait à l'origine. Aujourd 'h ui,
comme à la fin de l' époque des Celtes, cette région est déboisé t res-
sem ble à une sorte de steppe moderne du paysage industriel occid n-
tal; la forêt d'autrefois a disparu. Nous pouvons néanmoins p oursuivr
nos recherches et voir ce qu 'il reste de ce savoir ancien, en nous rend ant
dans les quelques zones boisées qui subsist ent, ou en n1onta gn . Cett
culture est toujours vivante dans les Alpes, en Allemagn e, en Autrich e
ct en Suisse.
Dans ces campagnes de tradition catholique, les douze jours entre Noël
ct le jour des Rois étaient particulière1n ent importants. Ces soirs-là - c t
<.ela se passe encore aujourd'hui dans certaines familles - , on pratiqu ait
des fumigations dans les maisons et les étables. On disposait des braises
dans une poêle en fonte et y faisait brûler de l'encens à base d'am adou-
vier, du moins à l'origine. C e champign on en forme de grande assiette
pousse sur le tronc des hêtres rouges et des bouleaux, plus rarem ent sur
d'autres espèces. Une fo is séch é, il peut se consumer très lentement,
sa ns produire d'étincelles. Ne dit-on pas encore de nos jours, « brûler
otnme de l'amadou» ? Tout en récitant des prières de circonstances,
un parcourait ainsi la maison et les dépendances avec ce récipient d'où
s'<.·lcva it Urt(' l'tt l tH\ ' au " vertus particulièrement puissantes et purifica-
t al<. cs. Pour<. t •l:t , 1111 IIH ' I:tn gc co nte nant principalement de l'oliban et du
1.1 l , 1JIl li 1 >1 1,' 1 N 1 1 N

gen évrier est tout à fait approprié. D es poêles sp éciales, au couvercle


percé, destinées à cette pratique se vendent en core en Autriche.
Contrairem ent aux peuplades originaires de l 'Europe avant les différen-
t es vagues m igratoires, les Celtes connaissaient la résine d' oliban.
Be au coup d 'entre eu x firent p artie des rangs des armées d 'Alexan dre le
Grand dans sa conquêt e qui le conduisit jusqu 'en Perse où un riche
butin constitu é d' en cens et de m yrrh e les attendait.
La tradition, d 'origine celtique, consistant à p ratiquer des rituels de
purification au moment du solstice d 'hiver est fondée su r la connais-
sance du fait qu'à cette date précise un important ch an gem ent s'op ère
dans le cycle cosm ique de la Terre. Du point de vu e de la nature, l'an-
née commence en effet au solstice d'hiver, dès qu e s' ach èvent la nuit la
plus longu e et la journée la plus courte. D ans son p arcou rs, le soleil a
att eint son point le plus b as et il remonte à p résent : les fo rces de la
lumière ont vaincu et deviennent ch aque jour plus puissantes, les jour-
nées rallongent. Mais ces périodes transit oires p euvent aussi se r ' véler
dangereuses pour l'homme lorsqu 'elles sont sources de chaos ct de dés-
orient ation. Auj ourd'hui, nous savons qu'au moment où les nujts sont
les plus longu es et les journées les plus courtes, les dépressions at tnos-
p h ériques p euvent être p articulièrem ent fortes. N ous voyons aussi les
forces pathogèn es s' accroître aux alentours de Noël et du N ouvel An .
Selon la tradition, dou ze nuits nous sont nécessaires pou r no us h abituer
à une situation nouvelle, pour laisser derrière nous l'an révolu et nous
préparer à celui qui vient. Durant la n uit, notre inconscient s'ouvre et
s' adapte, notre h orloge interne modifie son ryth m e pour se n1ettre en
h armonie avec les nouvelles don nées cosm iques. Les Celtes stimulaient
cet important changem ent grâce aux jeûnes qui p ermettaient en effet
d 'être plus sensib les aux pouvoirs des fumigations. Les rêves fait s au
cours de ces nu its étaient considérés comme particulièrem ent signi-
fiants. D ans cert aines régions des Alp es, cette croyance d em eure : il est
dit que les rêves des douze nuits entre Noël et le jour des Rois n ous ren-
seign ent sur les dou ze mois à venir.

Douze nuits pour purifier


Pourquoi ne p as p rofiter de ces dou ze nuits m ystiqu es entre Noël et le
6 jan vier p ou r m ettre votre horloge interne en h armonie avec le ryt hme
Ill 1 1 1 1• •Il 1111 NI !l'Il

cosn1iq ue d v l:t '1 ., ,, . ' pouvez consciemment purifier les événe-


m e nts d e l 'a 1l tt•vo lu a l'aide d e fumigations, parcourir votre maison,
votre appartcrn c nt ou votre ch ambre, en faisant brûler u n mélange
d'encens aux puissantes vertus purificat rices, tout en imaginant que
tout ce qu i vous est advenu de p esant ou de négatif durant 1'année qui
vient de s'écouler se dissout avec la fumée. Les six premiers soirs, vous
pouvez revivre en p ensées les douze dernie rs mois, réfléchir à tout ce
qui s'est passé, faire le point, mettre d e l 'ordre avant d e tourner la page.
Au cours des six nuits su ivantes, ouvrez-vous à 1'année à venir ct
accu eillez-la de manière positive. En parcourant les pièces, ou tandis
qu e vous êt es assis d evant le b rûle-encens, laissez s'é lever des so uhaits,
des visions et d es images liés à la nouvelle année. La fun1ée qui s'élève
crée un nouveau champ d' é nergie, n eutre et positif, au sein duqu 11 s
choses p eu vent se d évelopper. Vous pouvez en outre récite r ou ch ant r
des prières pour intensifier le processus.
L 'encens a la capacité d' accroître la conscien ce que vous avez d vos
rêves. D ans toutes les cu ltures an ciennes, certain s e ncens étaie nt t.ltili -
sés dans ce but. Prêt ez particulièren1ent attention aux rêves q u vous
faites à cette époque-là d e l 'année. Notez-les. Du fin fond d e l 'âm e, l'in -
conscient se présente à vous en cette p ériode d e ch an gem e nt pour vous
donner des informations.
Au t erme de ces douze nuits passées à brûler de l 'encens, vous p ouv :z
accomplir un autre rituel de fun1igation, toujours pratiqu , d n os jou rs.
Dans certaines zones rurales, principalement en Bavière, des nfants
déguisés e n Rois mages vont de porte en porte. Ils entrent d ans les n1 ai-
sons agitant un e ncensoir dont la fumée emplit toutes les pièces. Cc
léger parfum d'oliban purifie entièrem ent l 'atmosphère et conclut d e
rnanière appropriée votre période de recu eillem ent et d e n ouveau
d épart. Maintenant, la nouvelle année p eut vraiment commencer.

Bou quet d'herbes


Dans le su d de l 'Allemagne, en particulier en Bavière, les habitants ont
t outume de fa ire brûler u n bouquet d'herbes sacrées au cours de ces
douze nu1ts, n1:lb <'-g:llc m ent lorsqu'il y a des malades. Le 15 août, jour de
1'/\ssornptioll , d.1n·. l:1 tt'-gion d 'Allgau, en Bavière, on cueille des herbes
1.1 <.1111> 1 I ll· 1.' 1 N< 1 NS

particulières, de neuf à quinze espèces différentes, voire jusqu 'à soixante-


dix-sept. Il s'agit de plantes m édicinales qui, à l'origine, étaient employées
lors de rituels et dont l'ut ilisation remonte à l'époque des Celtes germa-
niqu es. Ces herbes liées ensemble selon un agencem ent p récis forment un
b ouquet qui, par la suite, sera orné de rubans. Après l'avoir consacré à
l'église, il est suspendu dans un coin de la maison et on en cu eille parfois
quelques brins que l'on réduit en poudre et brûle après y avoir éventuel-
lement ajouté un peu d' oliban . Ce m élange est considéré aujourd'h ui
encore très salutaire et c'est la raison pour laquelle on en brûle dans la
chambre des malades puisqu'il est censé accélérer le processus de guéri-
son. On s'en sert également le 6 janvier, pour la fête des Rois.
Q uelques-unes des plantes de ce bouquet sont des herbes du temps, utili-
sées autrefois pour agir sur les conditions climatiques. Lorsque, par exem -
ple, un orage m enaçait, on avait coututne dans les campagnes jusqu'au
début du xxe siècle, de prendre quelques brins du bouquet et d e les jeter
dans le feu de la ch eminée pour protéger la maison contre la foudre.
Cette tradition relative aux intemp éries remonte à l'époque lointaine des
ch amans. Les dru ides avaient, eux aussi, la réputation de pouvoir influer
sur le t emps, probablement avec l'aide d'herbes similaires.
Le m élange constitué par ce bouquet d 'herbes est approprié au x fumiga-
tions hivernales car il restitue l' énergie de nombreuses plantes n1 édicina-
les cu eillies durant l' été. Entre novembre et février, période où la lumière
est à son minimum, brûler de l'encens constitué par un m élange de ces
h erbes p eut vous soulager de toute tendance dépressive. En respirant
cette fumée, imaginez les prairies sous le soleil de l'été, là où ces plantes
ont poussé et, consciemment, imprégnez-vous de leur énergie.

Quand les elfes dansent avec les gnomes


Q u e sont devenus les elfes et les gnomes d es Celtes? Sont-ils partis se
cach er dans le Grand Nord, dans les forêts lointaines de Suède et de
Norvège ? O u vivent-ils encore dans les marais et les monts des
Préalpes ? Les vieilles croyances celtes concernant les esprits des plan-
tes, bien que profondém ent enfouies, existent toujours et resurgissent
parfois. Il existe en Islande un e carte officielle, appelée carte d,es elfes, sur
laquelle sont indiqués les endroits où dem eurent les êtres de la n ature.

1()
( •lU

( \·s rnê·nH·s t'Ill tl •"· s•' lllhl •• ,,l vgakn1 ent avoir trouvé à Findhorn, en
Ecosse, un polit "ut vivtc. On ra conte qu'il est possible de les voir
dans les dl' la co mmunauté spirituelle de Findhorn, où ils don-
n 'nt aux humains des conseils pour le jardinage.
Le fait de considérer les plantes comme de petits êtres, tels que les elfes,
les gnom es et les entités-élém ents, a p erduré jusqu'à nos jours. Les r cet-
tes populaires de soin par les plantes, ainsi que les noms par lesquels c r-
tains végétaux sont encore aujourd'hui désignés, prouvent bien q ue notr
connaissance du secret de ces êtres bienfaisants est to ujours vivant .
Les Celtes affirmaient que les fumigations à bas d plantes particuli · -
res pouvaient aider les humains à entrer en conta t avec les elfes. Est-
ce toujours vrai ? Pourquoi n' essayez-vo u s do nc pas d brû 1 r
quelques-unes de leurs herbes ?

l)eviner esses et prêtresses


A l'époque où l' empereur rom ain Tibère combattit l s Celtes, les d rui-
des furent particulièrement proscrits et p ersécut · s sa ns pitié. P ndant
quelque temps, ce furent donc d s devineresses qui d vinrent ga rél nl s
de l'autorité spiritu elle. Cette tradition se poursuivit parmi les p u p l s
germaniques. Prêtresses, devineresses et prophét ss s officièr nt lors
des rituels, des divinations et des priè res. M êlée aux ou tumes germ ani-
ques, la vieille connaissance celte du pouvoir b énéfique des plant s s
perpétua à travers le savoir des guérisseuses du début du Moyen Âg .
Agissant souvent en qualité de sag s-femmes, ell s ava ient recours aux
fumigations pour faciliter les accouchem ents et en atténuer les do u-
le urs. Certains encens favorisaient égalem ent la fécondité, ou b ien s r-
vaient de moyens contraceptifs. On trouve dan s 1'Edda la descript ion
d 'une fumigation, à base de fruits, aidant les femmes à être enc int s.
()n brûlait aussi des substances pour rem édier aux règles doulo ureus s,
trop abondantes ou trop faibles, ou à une d escente d 'organe. Tout
. . avoir se transmit de génération en génération. Un ouvrage m édica l,
data nt du xme siècle, fait mention d 'un mélange d'encens capable de
lra iter les m enstru ations trop faibles ainsi que l' aménorrh ée. On brûlait
pou r cela un(' tni ·d ure composée de myrrhe, d' armoise et d e corne
de terf tand t'- q11 1' l.t lt•tnnle à soigner se tenait debout au-dessus du

71
1 1 1.1 JIIll 1 >1 1 ' 1 N1 1 NS

brûle-encens. À cette époque, il existait une connaissance profonde des


vertus m édicinales des fumigations, mais l'Inquisition allait en détruire
une grande partie : les sages-femmes furent accusées de sorcellerie et
brûlées, et p eu de documents écrits purent être sauvés. Le livre
Naturkunde de l'abbesse Hildegard von Bingen, elle aussi accusée par
l'Église d' être une sorcière t qui fut obligée de s'en défendre, est l'un
des derniers témoignages de ce savoir ancien, relatif à la m agie et au pou-
voir thérap utique des plantes.

Fumée et magie
Quelques siècles plus t ard en Europ e, m édecins, philosophes et alchi-
mistes s' int ' r ssèrent beaucoup aux plantes à fumigation. Mais c'était
plutôt leur pouvoir occu ltc ct m agique qui retenait leur attention.
Leurs rech rches étaient en grande partie motivées p ar une soif de pou-
voir. D ans son livre, De occulta philosophia, A grippa von N ctt sheim
(1486-1535) donne des recettes de m élanges d 'encens. Parmi l s ingré-
dients, on trouve des plantes telles que la jusquiame et la cigu .. , suscep-
tibles de provoquer de puissa ntes hallucinations ct dont l'utilisa ti on est
dangereuse, voire m ortelle. Lorsqu'ils se consument, ces végétaux déga-
gent une fumée toxique. D ans Magische Aufschlüsse, le savant C arl
Eckhartsh ausen (1 752-1803) décrit certaines fumigations aux ffets
m agiques ayant pour but d 'évoquer les esprits, de communiq u r avec
les défunts ou de rendre visible ce qui est invisible. Il vaut mi ux , vi ter
d 'essayer ces recettes car vous risqueriez de faire la m êm e exp , rien ce
que l'apprenti sorcier, incap able de contrôler 1 s esprits qu 'il avait appe-
lés à se tn anifester. Bon n ombre de ces plantes fortem ent hallucinogè-
nes ont de graves effets secondaires. C 'est la raison pour laquelle vous
ne trou verez dans ce livre que des plantes et des m élanges d' encens
n 'induisant au cun effet secondaire néfast e, tant sur le plan physique
que psychique ou subtil.

Que reste-t-il aujourd'hui ?


Voyons à présent ce qui dem eure de ce savoir dans l'Europe du Nord.
Vous allez sans doute être surpris : presque toutes les plantes à fun1i gation

71
Ill 1 Il lt• •1'1 Dl l N• •lU

dt•t 'iles u · Il\' t · l't .IÎ c.'nl répe rtoriées, il y a quelqu es années en core,
t IH·z les apothi Gllll'S e l il est toujours possible de se les procurer en
p lwnnacie où pratiquement toutes les résines d' en cens et de nombreu-
s plantes sont en vente. Il n'y a p as si longtemps, plusieurs poudres
d' çncens étaient citées dans le Vidal ; elles étaient souvent recomman-
<.h 'l'S en cas d 'asthme. Le vieil art des fumigations m édicinales est donc
loujo urs vivant à l'heure actuelle. On peut d'ailleurs constater ces der-
niers temps un n et regain d 'intérêt pour cet ancien savoir, de plus n
plus de gens découvrant les vertu s curatives et équilibrantes de ces
f lllnées odorantes.
1
1 1 ( ,1)1111 Il l 1 1 N I 1 NS

Les plantes décrites dans le ch api- Originaire d'Asie centrale, elle


tre précédent étaient égalem ent existe en Europe, au Japon et en
utilisées par les C eltes, les Amérique du N ord uniquement à
G e rmains et dans la m éd cine l'état sauvage. Apparemment, la
populaire. Nous n'allons don c pas grand e aunée fut importée en
les é numérer à nouveau. Euro pe par d s Celtes ve nus
d'Asie central . Facile à c ultiver,
c' st une plante m ajestu us , exu-
-- LA GRANDE AUNÉE b érante, dont ]a haute ur peut
attein dr 1,3 m . Sa tige · paisse
InulEl helenium L.
supporte de larges feuilles t des
f1 urs de coul ur dorée, n forme
de soleil, qui écl os nt entr juin et
octobre. Ses v rtus m édi cinales
particulières et son usage ancien
lors des rituels lui ont valu plu-
sie urs autres no ms p opulair s tou-
jo urs utilisés d nos jours pour la
dés ign r : soleil vivace, astre du
chien, aromate germanique, lionne,
œ il de cheval. La grande aunée fait
partie des plus anciennes plantes
m édicinales d'Europe ; les disci-
ples d 'Hippocrate 1' appelaient
déjà h élénine. Au Moyen  ge, sa
racine jo uait un rôle important
puisqu 'on en tirait un vin réputé,
considéré comme un remède uni-
versel. La grande aunée a de puis-
sants effets exp ectorants ; elle
/'1 '·"'·' ln11/, • !1111o, md 1 flcknwm
fortifie les poumons et calme la
toux . Elle est donc employée en
La véritable grande aunée fait par- cas de bronchite ou de tuber-
tie de la famille des Asteraceae. culose pulmonaire. Des étud s
Ill 1 1 1 H1 tl' l 1 Il 1 N < liU 1

:-,c icntifiqucs ont rll onlrc que, gations à base de grande aunée
rnême diluée au dix millième, sont un remède efficace pour se
<- l'lte plante pouvait empêcher protéger des influences n éfastes,
le développement des bacilles causes de maladies, et qu' elles
tl'sponsables de la tuberculose. vivifient nos forces intérie ures.
1;raîch e, sa racine ou rhizome, est D 'anciens t ext es décrivent cette
li' une cou leur rouge tirant sur le plante comme un rem ède magi-
hrun à la surface, tandis que sa que contre les démons. D.e nos
P'lrtie interne est plu s claire. Elle a jours, ces démons auraient plutôt
une odeur de b anane et on la pour non1. dépression, m élancolie
nwngeait autrefois, crue ou cuite. ou maladie. Recomma ndées sur-
( Jne fois séchée, elle dégage un tout au moment de l'hiv r, les
Il ·ger parfum qui rappelle celui de fun1.igations à b ase de grand
l'oliban avec des relents subtils de aunée étaient considérées cornm
violette ou de camphre. Dans l'an- protectrices, ét ant donn , la dou
'- icn temps, on utilisait déjà cette atmosph ère de bien -être qu'ell s
1:1cine pour des fumigations. Elle instauraient. On retrouv l'usag
'-'nlrait dans la composition de de cette plante dans la tradition d
tn<.'·langes que 1' on faisait brûler à l' en cens en Inde. L' esp èce loca le,
l '< Kcasion de la fêt e du solstice app elée Inula racemosa, ntre
< 1'cté. Symbolisant la puissance du dans la composition de 111 ' lang s
sn ldl, on pensait qu'en la brûlant, destinés à purifier, à har mon is r t
' .
c 111 libérait la force qu' elle avait a' guenr .
.r cumulée. La grande aunée est
lie111c particulièrement appropriée
LA VERVEINE
,111x fumigations ayant lieu aux
pc ,, iodes où le soleil est moindre. f erbetza officmalzs L.
l ui rumée qu elle dégage aide à
1
La verveine pousse partout en
lt.J vcrser les moments où l'on se Europe. Elle appartient à la
st• r.tl triste, mélancolique, dépressif famille des Verbenaceae, et peut
\Hl tout simplem ent un peu atteindre une taille de 50 cm. Ses
dl,lllu. Elle est égalem ent apai- feuilles ressemblent aux feuilles
rnte en cas de tension ou de du chêne et elle donne de p etites
,ltc·ss. Autrefois, les populations fleurs allant du mauve p âle au
11nr ttad s se servaient de cette bleu. Preuve de son passé celte,
t.H. JJH' pour cn lnH·r l<'urs chevaux elle porte des noms populaires
dc· t 1 •1i t. () n dit .11r•,•,, qtt c• 1c·s fu n1 i- encore utilisés aujourd'hui, tels
l .l ,1 ll l ll l li. 1 ' 1 N < 1 NS

populaire, toujours ac luell ,


affirme que la verveine influence
les rêves et aide à mieux s'en sou-
venir. En outre, elle protège, dit -
on, des cauch etnars lorsqu'on la
fait brûler ou si on la susp end au -
dessu s de son lit. Dans le passé,
elle était l'un des ingrédients de
certaines recettes de philtre magi-
que. Peut-être entrait-elle dans la
composition de la potion magiqu e
du druide Panoramix !
La verveine donne du courage et
semble être une aide pour ceux
qui souffrent beau coup de la peur.
D es fumigations à b ase de ver-
veine p ermettent de retrouver
'/
l'én ergie intérieure ou de la déve-
/
lopper. Elles nous fortifient dans
fJf.'tlO U•t'l<II«'"JI'cw "'·
les p ériodes de grande fatigue ou
quand nous nou s sentons vidés.
que herbe aux enchantem ents, Tonique, elle nous aide à nous
herbe aux sorciers, herbe sacrée. La recentrer en cas d' émotions fortes.
verveine était l'une des plantes C'est égalem ent un b on remède
que les C eltes aimaient le plus pour calmer les effet s d'un trau-
faire brûler. Considérée comme matism e. On dit aussi qu'elle
sacrée et porteuse d' un pouvoir de favorise un bon sommeil et les
b énédiction, ils s'en servaient pour rêves porteurs de solutions à nos
faire des proph éties et lors de problèm es.
diverses fêtes importantes. C' est
grâce à elle qu e les druides et les
prêt resses avaient accès à des rêves LA PROPOLIS -------
révélateurs de vérité. Produite par les abeilles, cette
Pline l'Ancien, dans son livre gomme d'un brun foncé est vis-
Histoire naturelle, raconte que les queuse et dure. On s'en sert en
druides utilisaient cette plante à médecine naturelle sous forme de
des fins divinatoires. Une croyance teinture pour renforcer le systèm
Ill 1 Il 1 Ill Ill Ne Htlr

Ï lllllHinilu J n •, {' Il 11.11111 tdH •t \' Il l <I S


d 'inl'c ction . L:1 t t '" IIH ' dv ptopolis
' ·sl e n vente 1·s herboriste-
' tes, les magasins diét étiqu es ou
hiologiques. Il suffit de gratter
..wcc un couteau les morceaux de
tl'S ine afin d'en obtenir de p etites
quantités que l'on fait brûler. Elle
dt'·gage alors une chaude odeur
h tlsamique, ressemblant au miel
1' l ayant un effet relaxant.
1 propolis fait partie des m élan-
·s d 'encens susceptibles de nous
111cttre en relation avec les éner-
g lt' S salutaires de la nature.

_ _L_E_HOUBLON
I-lumulus lupulus L. y .
11111 111 . 0 '

En général, nous connaissons le


ho ublon à travers la bière qu'il lorsqu 'on frapp e légèrem ent les
r11oduit. Dans ce cas-là, il s'agit de con es.
A

houblon cultivé, mais à l'origine, il


' 'Ltit sauvage et poussait en Cette poudre a un parfum arom a-
Lurope centrale et en Europe de tique qui ressemble à la valériane
et qui est utilisée depuis fort long-
t en lp s en méd ecine naturell e
l tte plante grimp ante p eut
comm e que ren1ède pour les nerfs
tt lcindre jusqu'à 6 rn de h auteur.
car elle a un effet calm ant et favo-
1, 1 ·s fleurs femelles se transfor-
nwnt en fruits en forme de cônes rise le somm eil. Le lupulin est
\ n1 n posés d 'écailles align ées donc un additif tout à fait appro-
nn11ne des tuiles. Sur la face p rié pour les fumigations desti-
111 tt ·rne, se trouvent de petites n ées à vou s apporter un sommeil
gi.11 H.Ics, appelées glandes de hou- de qualité. En m agie, le houblon
hln n (Glandulrw lupuli), d'où sort servait à se relier aux énergies sub-
til H' fine pou d n · jat ll lt ', lv lupul in, tiles de la nature.

17
1
1.1 \ ,I JIIII 1li 1 1 t H 1 IIJS

L'ARMOISE tulée Lacnunga, faisant l' éloge de


------ n euf plantes sacrées, l' arm oise est
Artemisia vulgaris l....
au prem ier rang : Armoise, sou-
viens-toi de ce que tu nous a
annoncé, de ce que tu as décrété par
une déclaration solennelle. Tu te
nommes Una, la p lus ancienne des
herbes ; tu as le pouvoir d'agir
contre le Trois et le Trente, tu as le
pouvoir d'agir contre le poison et la
contagion, tu as le pouvoir d'agir
contre le mal qui ravage le pays.
Dans la suit e du texte, il est dit
que lorsqu'on jette dans les fl am-
mes une ceinture tressée de raci-
n es d'armoise, appelée ceinture de
\
Saint -Jean, qu'un malade a porté,
11
J les souffrances de ce dernier dis-
/' '; paraissent clans le feu. L'armoise
.( ,
servait donc p our les ch arm es des-
tinés à transm ettre un e énergie.
Elle p ossède égalem ent un très
grand pouvoir de p urification et
c'est la raison pour laquelle ses
Faisant partie de la famille des fumigations sont tout à fait appro-
Asteraceae, 1' armoise est un arbris-
seau vivace d' environ 1,5 rn de
priées dans les situ ations mar-
-
quant un tournant -
ou nécessitant
de prendre un e décision. D ans
haut. Elle prosp ère en Europe, en
Amérique du Nord et en Asie. En l' temps, on. célébrait le sols-
ce qui concerne la m agie, c'est la fLee d'été p ar un rituel iQfluant
plante la p lu s importante en u ne fumigation d 'armoise. C'est
Europe et en Asie, comme le m on- en effet la p ériode de l'année où le
trent les différents noms qui la soleil atteint son apogée et va p eu
désignent : ceinture de la Saint- à p eu commencer à décliner. Cette
Jean, herbe de feu, couronne de plante peut donc nous aider à lais-
Jean-Baptiste. D ans une incanta- ser le passé derrière nous, à nous en
tion magique anglo-saxonne, inti- détacher, à aborder un e nouvelle

7H
111 1 1 1 1 1 1111 1 tl 1 Ne 1lU 1

phase e n no us IH'tt n vtl:tnl de ct guensseuses se servaient de


regarder en nous- n1 ·,nl cs ct y certaines plantes, dont 1' armoise,
découvrir des ressources intérieu- la sauge et la m ercu riale d es
res, ou à recevoir des messages de forêts, p our se fortifier.
notre inconscient.
D u fait de leu rs vertus équili- L'AVOINE ODORANTE
b rantes, les fum igations à b ase Hierochlœ odorata (L.) \VahiPnh.
d 'armoise accom pagnaien t tradi-
tionnellem ent les ch an gem en ts Poussant ab ondamment dans les
qu i advenaient dans la vie d 'une p rairies du n ord de l'Europe,
fem m e, au cours de son adoles- 1'avoine a u n parfum douceâtre qui
cence, de sa m aternité et de la rapp elle la coumarine et l'odeur
ménop ause. Il s'agit donc d' u ne des foins fraîch em ent coupés. Ce
herb e connue et em p loyée dep uis n 'est qu 'une fois séchée que cette
fort longtem p s par les femmes. herbe libère toute l'intensité de
L'armoise fait égalem ent partie son arôme. On peut alors, après
du bouquet d'herbes tradition- l'avoir finem ent coupée, l'intégrer
nel. à certains m élanges d' encens.
Outre son pou voir protect eur, Il est égalem ent possible de
u n e fum igation à base d 'arm oise remplacer cette avoin e eu ro-
permet d e se .Q_étendre, de se p éenne par une h erbe similaire,
réch au ffer et d e se calmer. appelée Sweetgrass, qui p ousse n
Mélangée à d 'autres h erbes aux Amérique du Nord (voir chapi-
effets similaires, il est conseillé de tre x). Vous pouvez ach et er l'une
l'utiliser le soir car elle procure ou l'autre en pot dans une jardine-
un somm eil réparateu r. Appelée rie. Elles s'intègrent très bien dans
aussi mère des herbes, elle act ive un jardin de fleurs sauvages.
les capacités de guérison inhé- À 1' époque d es Celtes et des
rente à ch aqu e individu . Elle G ermains, d 'autres plantes ser-
nous aide donc à nou s guérir vaient égalem ent au x fumiga-
nous-mêmes, quand notre co..xps tions : grémil officinal b enoîte à
o u notre esprit est malade. Les feuilles p en chées, l§_e!Den ces de
personnes travaillant d an s le commun) lam ier doré, fguq
do ma in e de la santé p eu vent -vif de sureau, harmel.
.1ussi grâce à elle renforcer leu r
immu nitaire. Selon u ne
.11 K i en ne tra dit io n, k s guérisseu rs
l.L (,l JII li. 1)J. I.' I.N< I.NS

Les d o u ze nuits sacrées


Résine d'oliban . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 vol.
Mastic du lentisque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 vol.
Mélange du bouquet d'herbes . . . . . . . . . . . . . . . } vol.
Le m élange du bouquet se compose des herbes séch ées suivantes :
armoise, verveine, feuilles de sa&rge, fleurs de molène, feuilles de mélisse,
petits morceaux de racine de grande aunée, millep ertuis commun,
achillée, m enthe, fleurs de camomille.
Selon la tradition, tou tes les herbes de ce m élange doivent être cueillies
entre le 15 août (Assomption de la Vierge) et le 8 septembre (naissance
de la Vierge), car c 'est à ce moment-là que leurs pouvoirs odorants et
thérapeutiques sont les plu s grands. Récoltez ces plantes aux alentours
de midi, puis faites-les sécher en les étalant sur un tissu . Vous pouvez
au ssi les susp endre par p etits bouquets. La racine, elle, doit être déter-
rée et coupée en petits morceaux avant séchage. Au bout de trois semai-
nes, tous ces ingrédients étant suffisamment secs, broyez-les finement et
m élangez le tout avec les résines, elles aussi réduites en poudre.
Conservez le bien au sec. Ce m élange au parfum balsamique est idéal
pour des fumigations pratiquées vers la fin de l'année et pour purifier
toutes les pièces de votre maison. Il convient égalem ent comme encens
à brûler lors des cérémonies célébrant les changem ents de saison.

Avalon
Oliban . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... . 5 vol.
Mastic du lentisque .................... . 5 vol.
Aiguilles de sapin argenté . . . . . . . . . . . . . . . . 1 vol.
B . d e gen1..evre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 vol.
-i> Feuilles ou bois de gui . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1 vol.
l !.ervezne

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1 vol.
Broyez soigneusem ent les résines dans le mortier. Coupez finem ent à
l'aide d'un hachoir ou de ciseaux les aiguilles de sapin. Écrasez légère-
ment avec un pilon les baies de genièvre. Râpez le bois de gui ou h achez
les feuilles de gui et de verveine, puis mixez bien le tout. Ce m élange
d( ·g<tgl' li tH.' od, '"' .11 'H tt .t ltq ue âcre qui révei lle les esprits du temps des
dru ides ct park de Merlin l'Enchanteur, du roi Arthur, d 'Avalon,
1'il ' sacrée des Celtes et de leurs prêtresses. Les vertus toniques de cet
l'ncens renforcent et fa cilitent n otre lien avec les énergies de la n ature
l't nous permettent d 'avoir accès à une stabilité et une force intérieures.

D u ir, solstice d 'ét é


-----------------------
J<acme de g1·mule aunee . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 vol.
. ... ... .. ... .. ... . ... ... .... . ... ... . ... 1 vol.
Arnzoise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 l'of.
Oliban . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 vol.
Sauge . . 1 vol
La racine de grande aunée s'ach ète dans les h erboristeries ou en phar-
macie. Coupez-la à l'aide d 'un h achoir. L'armoise, récoltée par vos soins
ou ach etée, s'utilise finem ent broyée. Coupez les feuill es de saug en
petits morceaux; la sauge apiana des Amérindiens (voir ch apitre x), qui
·<;t en vente dans les magasins spécialisés d 'ence ns, co nvi nt p arfaite-
&nent . Écrasez les résines dans le mortier et ajoutez les h rbes. Le
1nélange ohtenu dégage un chaud parfum balsamique doublé des
senteurs h erbeuses. Étant donné qu 'il produit bea ucoup d fum · e, uti-
ltsez cette préparation avec parcimonie ou alors e n ple in air.
Traditionnellem ent, on faisait brûler cet encens au solstic d' · té, 1 21
jtun. Son arôme nous m et en phase avec ce point cu lminant de l' année
t nous connecte à ses énergies p articulières. Il nous reli à la gén · rosi té
la nature, nous incite à découvrir notre rich esse intérieure, à p erce-
voir notre corps comme un cadeau et à en apprécier sa valcu r. Il aide à
u nir le masculin et le féminin.

1) r u ide, solstice d'hive r


Ir /Ja7z ........ . .............................. . 3 vol.
f lstic du lentisque .......... . ............ . .. . 3 vol.
ur de cannelier ...... . ..................... . J l l O[.
uilles de sapin argenté ......... . .... . .. . . . . V2 tml.
1 ms de girofle .... . .... . ......... . ....... . .. .
Vz vol.
udaraque .. .. ..... . ... . .................... . 2 vol. ....
memes de frêne ..... . .. . .. .. ... .. .. ... ... .. . V2 vol.
·s :tiguilles séch ées du sapin argenté et les sem ences de frêne doivent

Hl
être coupées finement au couteau ou avec des ciseaux. Les résines, la
fleur de cannelier (éventuellement l'écorce de cannelle) et les clous de
girofle sont broyés dans un mortier. Mélangez soigneusement tous les
in grédients et vous obtiendrez une substance au parfum subtiC éth éré,
sacré, apte à vous préparer à l'énergie particulière du solst ice d 'hiver.
Cet encens vous invite à la vision intérieure, à la médit ation et à la
p rière. Il vous aide à vous libérer de tout ce qui est pesant sur cette terre
et à retrouver l'équilibre quand vos émotions sont trop lourdes à sup-
porter. Il s'agit là d'un mélange doté d'un fort pouvoir de purification
de l'atmosphère d'un lieu.

Les j e ux d es elfes
lHasth Ju lentisque .......................... . 5 l'OJ.
Propolis ......... ... .. .. .... . ............ . ... . 2 11o/.
l'if de sureau ... . ............. . .. . .... . ...... . 'l'z vol.
Ar,oine odorante . . . ...... .. .............. . ... . J 110/.
,,
Glandes de houblon ...... .. ......... . . .. .... . 1 vol.
La propolis étant d 'une consistance résin euse, vous pouvez la râper. Le
lui, se trouve à l'intérieur d s branch es de cette plante.
D'une couleur claire et blanchâtre, il est possible de l' extraire avec un
cout eau et de le couper en p etits morceaux. L'avoine odorante doit être
bien sèch e et finem ent ciselée. Vous pouvez la remplacer par de la
citronnelle que l'on trouve dans le com.m erce déjà prête à 1'emploi.
Quant au lupulin, aussi appelé glandes de houblon, Glandulqe lupuli, il
s'achète en ph armacie.
Dans un mortier, pilez soigneusement la résine de tnastic du lentisqu e
avant d'y ajouter la propolis. Mélangez bien. Ajoutez ensuite les autres
ingrédients. Ce m élange a un parfum subtil, doux et ch aud, qui incite à
la créativité. Il dét end et apaise, ouvrant la porte aux énergies subtiles
lumineuses et aux pouvoirs secrets des plantes. Ce m élange vous invit e
à rêver et à laisser libre cours à votre imagination.

H2

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