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l1 "' '' " · PI.H. l'l'S au-des us de la flamme d 'une bougie ou sur des char-
bo ns ·" d(·n h, t•ll es s consument lentem ent et dégagent une fumée dont
h M' Ill cu rs parfumées emplissent le lieu. Les principes actifs qu' elles
u nt il ï\IH' nt s' révèlent alors à nos sens et influent sur tout notre être,
\ 11ll .tu n IV<.'iHt physique que psychique. Jadis, dans toutes les traditions
t u dtun:s, on brûlait de l'encens: cette coutume était aussi largem ent
1 fl,tllduc" qu e le savoir en ce domaine était vaste et précis.
ll's 'ol utes délicates de la fu mée dont les formes variées s'élèvent.
B, idvr de l'encens est une expérience direct e. C'est la base m ê me de
l'.u otnathérapie et de la parfumerie actuelles. Le mot « parfum » pro-
' a ·nt, d'ailleurs, d'une expression latine per fumum qui signifie « par la
fu nwe ».Toutes les civilisations anciennes utilisant de l'e ncens, c lui-ci
lobait partie intégrante de la vie de nos ancêtres. L'encens avait une
1o n t lion sacrée car, à travers lui, il leur ét ait possible d 'adresser un mes-
au ciel ou une prière aux dieux. D e nos jours encore, tout s les
l' ldtH.Ies religions ont recours à l'encens pour favoriser la prière et
tpprofondir la m éditation.
autrefois, ce n 'était pas là son seul usage. O n avait coutume de dés-
tnl ccter les h abitations, les étables, les chambres des ma lades et mêm e
d<' ceux-ci grâce à des fumigations. L'encens servait également à
1 .t r f'umer les vêtem ents et certains obj ets, à influencer les rêves, à susci-
t \' r Jes visions, à améliorer l'acoustique des églises. Il apportait une mul-
ti tude d'autres bienfaits. Malheureusem ent, de nos jours, en O ccident,
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en pl'lH..'lrant d.ut •, l l't t.11n s lit'll'\. el vous vo us t'les
f't'\tlll l l'\ doutv dtt
q til' /'(lmbiance y était lou ul(•. Les humeurs, p ensées ct ont vn
{·ff't· t une influence sur l'én ergie qui règne dans un e ndro it
t o1nme si elles imprégnaient l'air. L'odeur de la peur, des disputes, de
Lt tristesse, etc., dem eure dans une pièce, de même que les
à ces états émotionnels.
Peu d e choses peuvent n eutraliser ces vibrations et les transform er
.1 ussi efficacement que l' encens. C'est pour cette raison que, depuis des
111illiers d'années, on a recours aux fumigations pour purifier l'atmos-
ph · re des forums et la rendre, sinon positive, tout au moins neutre.
C'est en partie pour cette raison que l'on brûle toujours de l'encens
dans les églises, les t emples et les sanctuaires.
;râce aux fumigations, il est égalem ent possible de purifier de manière
fficace des objets destinés à des cérém onies ou à des pratiques de gué-
comme par exemple des pierres précieus s, des statues ou des
in1ages pieuses ; il en va de m ême lorsqu e de vieux bijoux ou des objets
.tncicns sont lourdement chargés de façon négative; ce procédé permet
dt\ les rendre neutres.
Vo us pouvez égalem ent avoir recours au pouvoir purificateur de l'en -
t.:cns pour assainir des pièces où ont e u lieu des décès ou de nombreu-
se{) disputes, une maison ou un appartement dans lequel vous souhaitez
1nménager, des salles d 'étude, des salles d'attent , des salles d 'examen ,
toutes sortes de lieux publics, mais aussi des chambres de malades <H l
de personnes mourantes.
Pour purifier l'atmosphère d 'une ou de plusieurs pièces, procédez de la
n1,1nière suivante: fermez toutes les ouvertures, fenêtres et portes. Apn·"
nvoir mis les résines appropriées à chauffer, faites le tour de la pièce avt't
Il' hrüle-encens de manière que la fumée se répande dans tout l'espace.·
t·t le sature. Puis sortez et fermez la porte. S'il y a plusieurs pièces,
tt'to tnmancez l'opération p our chacune d 'elles. Lorsque vous procédez
.1 tl'tte purification le soir, laissez le brûle-encens sur place toute la nuit
t ·t n 'aérez que le lendemain matin. D'une manière généra le, il fa ut
1 4
l'( !-, j'tt( t'( dt • l.t Îlllt 'IH'lllt ' t'Il (J , llll dt • St' dt '\ t•loppt'l. ( 'v ll'g<tlll
l'u tl t• t(· t pn tl t 1, .. ., ,·alt· tu s tt• li gtt ·u...,, .. ., t'l 1., . . piritu vlk, t ro p long-
t 111 1 s . ·...,, U lllltthw.· a Lt tt·s urgt·ntt' 1nétho dcs an ciennes
l'\ tt ili salton d v 1\·nccn!-!, ck sti nées no tan1n1c nl à stimuler certaines acti-
\ tll's, pt a tiques ct C'X pé rie n ccs d 'ordre spirituel. N ou s sommes à n ou -
' t '.t " .. ·n q ut' tc de lie ns avec la nature car n ou s savons que notre
' ' ' 11 <>llll l'nl c nt ne résist era pas à u ne vision à court t erme, étroite, basée
untq uc. 'llK' nt sur l 'exploitation des ressources de n otre planèt e.
1.es .. ulturcs anciennes employaient l 'en cen s comme moyen d 'entrer en
l onl.ttl avec les forces subtiles de la n ature, d 'en recevoir des m essages et
dl' nlit·ux con1prendre les liens qui la régissent. Lorsqu'on brû le une
pl.111l<.' ct qu' elle se consume, celle-ci nous révèle son âm e et sa force; en
qut·l q uc sorte, elle partage sa sagesse avec nous. Voilà ce que n os an cêtres
ct exp érimentaient. Et si, au moment d e brûler de l 'en cens, n ou s
't: ilions à bien respirer ses effluves, nous serons conduits au roya ume de
n,ltu rc, initiés aux secret s des p lantes et int roduits au x m yst ères de
lcttrs éner gies subtiles. Ce sera là un profond enrichissem e nt. G râce au
1ilud t rès ancien de la fumigation, le lien entre l'hom me et le m onde
' •gétal nous sera de n ou veau accessible.
J\, oir un moment à soi, échapper au tourbillon incessant de la vie quo-
ti ltcnne, d écompresser, s'ou vrir au m on de d e la contem p latio n et du
wvissem ent, se poser, vivre sa vie ... Qui d 'entre n o us n 'aspire p as à cela
d.tns notre société stressante, axée sur la rentabilité, au sein de laqu elle
nous avon s d e moins en m oins l'occasion d e nous recentrer ? En cet te
l'poqu e d 'agitation p ermanente, n ous sommes pratiquem ent devenus
mLapables de n ous accorder du t emps libre. Peut-êt re est -ce pour cet te
t.uson q u e nous red écouvrons précisém ent aujourd 'hui l'art d e l 'encen s.
Brûler de l 'en cens nécessite du t emps et les m om ents que nous y consa-
t rons nous enrichissent. Lorsque vou s ut ilisez un brûle-p arfum, il n 'est
pratiquem ent pas n écessaire d e faire une pause dans vos activités : il vous
suffit de verser quelques gouttes d 'huile essentielle d ans de l'eau et c 'est
tout. Ce n 'est p as le cas p our la fumigation : il fau t allumer une bou gie,
chauffer les charbons, disp oser l' en cens, attiser l 'en semble jusqu 'à ce
qu'il y ait d es braises, puis d em eurer assis, absorbé par l 'exp érience olfac-
tive et visuelle des fragrances et de la fumée qui s 'élèvent. Vous vous
allégez déjà des t ensions qui vous h abiten t et rem ontez aux sources d e
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Il t.Ullll Ill t.' I N<INS
., )
en pl'lH..'lrant d.ut •, l l't t.11n s lit'll'\. el vous vo us t'les
f't'\tlll l l'\ doutv dtt
q til' /'(lmbiance y était lou ul(•. Les humeurs, p ensées ct ont vn
{·ff't· t une influence sur l'én ergie qui règne dans un e ndro it
t o1nme si elles imprégnaient l'air. L'odeur de la peur, des disputes, de
Lt tristesse, etc., dem eure dans une pièce, de même que les
à ces états émotionnels.
Peu d e choses peuvent n eutraliser ces vibrations et les transform er
.1 ussi efficacement que l' encens. C'est pour cette raison que, depuis des
111illiers d'années, on a recours aux fumigations pour purifier l'atmos-
ph · re des forums et la rendre, sinon positive, tout au moins neutre.
C'est en partie pour cette raison que l'on brûle toujours de l'encens
dans les églises, les t emples et les sanctuaires.
;râce aux fumigations, il est égalem ent possible de purifier de manière
fficace des objets destinés à des cérém onies ou à des pratiques de gué-
comme par exemple des pierres précieus s, des statues ou des
in1ages pieuses ; il en va de m ême lorsqu e de vieux bijoux ou des objets
.tncicns sont lourdement chargés de façon négative; ce procédé permet
dt\ les rendre neutres.
Vo us pouvez égalem ent avoir recours au pouvoir purificateur de l'en -
t.:cns pour assainir des pièces où ont e u lieu des décès ou de nombreu-
se{) disputes, une maison ou un appartement dans lequel vous souhaitez
1nménager, des salles d 'étude, des salles d'attent , des salles d 'examen ,
toutes sortes de lieux publics, mais aussi des chambres de malades <H l
de personnes mourantes.
Pour purifier l'atmosphère d 'une ou de plusieurs pièces, procédez de la
n1,1nière suivante: fermez toutes les ouvertures, fenêtres et portes. Apn·"
nvoir mis les résines appropriées à chauffer, faites le tour de la pièce avt't
Il' hrüle-encens de manière que la fumée se répande dans tout l'espace.·
t·t le sature. Puis sortez et fermez la porte. S'il y a plusieurs pièces,
tt'to tnmancez l'opération p our chacune d 'elles. Lorsque vous procédez
.1 tl'tte purification le soir, laissez le brûle-encens sur place toute la nuit
t ·t n 'aérez que le lendemain matin. D'une manière généra le, il fa ut
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U . t .11 11 H, Ill ·. 1.' 1 N < 1
Oliban Purification
Sandaraque Oraibi
Sauge Les douze nuits sacrées
Genévrier Les esprits protecteurs
Armoise du désert Lawudo
Sapin
) 1
rt ' l qtr t' l't' rH consun1e, vous pouvez imaginer
votrv propre force l' Il train dl' à m esure que la fumée s'élève.
'7
1.1. { ,l li IlL I ll. 1.' 1 N( 1 NS
Encens et rituels
Depuis toujours, encens et rituels vont de p air. lls sc renforc nt po ur
.tboutir à une dimension plus élevé . Les rituels son t co mparabl s à des
verres grossissants qui concentrent l'énergie e t la n1agnifi nt; ils scrvc n l
des intentions sacrées ou profan s. A notre ép oque, bien peu de ge ns
t'prouvent la nécessité d 'accomp lir ce genre de prat iq ue, alors rn êmc
que notre vie quotidienne est e1np lie d'innombrab l s act s ritualisés. La
publicité et notre société d e consommation exploit nt c besoin pro-
lond, et le plus souvent inconscient, de nous adonner à des ritu ls.
Ceux-ci constituent un ch emin intemporel qui co ntribu e au dévelop-
pem ent intérieur et p ermet de le vivre plus consciemment . So urc s
d'énergie, les rituels nous aident à mie ux gérer notre vic, à surm ont r
des périodes critiqu es, à approfondir notre sagesse ct à élargir notre
1nonde intérieur psychique.
L' usage de l'encens favorise les expériences spirit uelles ainsi que notre
evolution intérieure. Il serait bon que nous redécouvrions ces pratiq u s
t't q ue nous les appliquions, que cc soit seul ou en gro upe. Les ritu ls
so nt surtout accomplis pour nous aider à t raverser consciemment des
{·tapes essentielles de la vie, comme la naissance, l'initiation, le maria ge
t ·t la mort. C es rites de passage doivent permettre à 1' être humain de
II J
nous tourner vers les situations nouvelles avec un regard positif Grâce
à eux, nous sommes plus aptes à m ettre clairem ent un t erme à ce qui
fait désormais partie du passé. Ils accompagnent, notamment, les situa-
tions douloureuses de la vie et les moments de crise. Ils p euvent aussi
nous permettre d 'entrer en contact avec l'énergie de la t erre, les anges
ou d 'autres êtres évoluant dans des dimensions subtiles.
L'en cens favorise égaiem ent d 'autres activités, telles que la consultation
du Yi King, du Tarot, des cartes des Anges, etc. D es fumigations appro-
priées rendent égalem ent plus efficaces des rituels amérindiens de plus
en plus pratiqués en O ccident telles que la roue de m édecine, la quêt e
de visions ou les tentes à sudation.
Si vous souhaitez pratiquer la fumigation en rituel, veillez t out d 'ab ord
à dét erminer clairem ent le but rech erch é et les m oyen s à .tnettre en
œ uvre pour y p arvenir. Un petit autel, de jolis t issus, des b ougi s, des
statues, des images p euvent accroître la p ortée de ce qu e vous vous
apprêtez à faire. Concentrez-vous ensuite totalem ent sur les gestes qu e
vous accomplissez et leur objectif
Voici quelques exemples illustrant la faço n dont l' encens p ut "tr uti-
lisé, dans la vie courant e, en tant que simple rituel.
Oliban
Mastic du lentisque
Sandaraque
Armoise du désert
Sauge apiana
10
....1 un r ih w l p oul' la nouvd lc année
1,a fin de l' année est attt v; "- Assis devant un brûle-en cens, faites le point
.., ur ce qui s'est pass; durant l'année écoulée. Portez votre attention sur
k·s aspects, les événem ents dont vous aimeriez vous défaire, vous d ·ta-
l hcr, afin de n e plus en sentir le poids durant 1' année à venir. Écriv z
Conseils pratiques
Le brûle-encens
Pour commencer, vous pouvez vous procurer un simple bol à encens là
où vous achetez votre encens. Le plus souvent en terre, ce bol repose sur
un ou plusieurs pieds, ce qui en1pêch e, lors de la combustion, la ch aleur
du ch arbon de brûler la table ou le support sur lequel il est posé. Il existe
égalem ent des coup es à encens ayant un pied assez haut.
Traditionnellem ent, un brûle-encens repose sur trois pieds, le chiffre 3
symbolisant la trinité, corps-âme-esprit. Ce récipient doit avoir un dia-
mètre minimal de 9 à 10 centimètres ; il peut être b eaucoup plus large,
ce qui est m êm e conseillé pour les fumigations réalisées en groupe. Dans
ce cas, il p eut avoir un d iamètre de 35 ou 40 centimètres ce qui p erm et
à de nombreuses p ersonnes de s'asseoir autour de ce brûle-encens et de
profiter ensemble des fragrances de la fumée qui s'en élève.
Vous pouvez utiliser toutes sortes de bols, en t erre, en porcelaine, en
pierre ou en métal, ayant trois pieds ou posés sur un support; l'impor-
tant est qu'ils résistent à la chaleur. Il existe une multitud e de brûle-
encens, aux prix les plus divers : dans les pays arabes, on en trouve en
m étal finement ciselé ; au Japon, il y a de magnifiques bols en terre, de
style raku ; en Somalie, il exis.te des brûle-encens sculptés en écum e de
1 1 '1 N• 1 N!-o
.J Le charbon
On trouve dans le commerce des ch arbons qui se présentent le plus
souvent sous forme de grosses p astilles. Ils sont conditionnés en paquets
de dix et leur diamètre varie de 3 à 5 centimètres. Lorsque vous brûlez
p eu d' encens, utilisez p lutôt ceux de p etite t aille. Les ch arbons sont
imbib és de sulfate de magnésium ou de salpêtre et, de ce fait, s'enflam-
m ent facilement et ch auffent très rapidem ent, mais ils dégagent au
début de leur combustion un e légère odeur qui disparaît ensuite.
Conservez les ch arbons bien emballés dans du papier d 'aluminiu m ou
dans u n récipient h ermétique. Si vous avez du mal à les allumer, c 'est
probablem ent parce qu' ils ont pris l 'humidité. Vous pouvez alors les
faire séch er sur un radiat eur ou dans le four à température basse. Les
charbons p rovenant du Jap on sont inodores et b eaucoup plus fins ; vous
les trouverez dans des m agasins sp écialisés mais leur prix est plus élevé.
Pour que le récipient n ''éclat e p as à cause de la chaleur intense, et p our
que les ch arbons restent ardents le plus longtemps possible, posez-les
toujou rs sur un lit de sable de 2 à 3 centim ètres d 'ép aisseur.
..l La plume
Traditionnellem ent, la p lume sert à évent er le ch arbon que l'on vient
d'allumer p our attiser le brasier. Utilisez une grande plume que vous
ach èt erez ch ez un ch apelier ou en m ercerie, à m oins que vous n 'en
trouviez lors d 'une prom enade en forêt . Si vous n' avez pas de plume,
remplacez-la par un morceau de papier rigide ou une carte post ale. En
éventant, l'oxygène p ermet au ch arbon de s'enflammer plus facilen1ent
et uniformém ent.
Le sable
Versez 2 à 3 centim ètres de sable dans le b ol à encens (dan s le cas des
brûle-encens à b ou gie, c'est inutile) . Vous trou verez ce sable dans les
animaleries, les jardineries. Il exist e un sable b eaucoup moins ch er, du
sable de quartz, vendu dans les magasins d e bricolage. Vous pouvez éga-
lem ent en ramasser dans les sablières ou sur la plage.
Au Japon, on a coutume d'utiliser, à la p lace du sable, les cendres d 'un
feu de bois finem ent tamisées. Dans ce cas, le charbon se consume
1 1 1 Nt 1 N'-'
encore us 11 d11 . , , •rr11 'I l l. Pnr co n lre, il faut veiller à n e pas attiser le
charbon trop lnrt , l :11 <.l'S cendres étant extrêmement volatiles, cela
créerait un nu agl' dl' cendres. Des producteurs d'encens japonais ven-
dent en Europe de fines cendres de paille de riz. Par ailleurs, certains
brûle-encens japonais en porcelaine ont un foyer si p etit que le sable ou
les cendres sont inutiles.
Le feu, outre son symbole puissant, joue un rôle important lorsque l'on
brûle de l 'encens. Aussi, évitez de recourir à un brûle-encens électrique
qui vous priverait de cet élém ent primordial.
.J La pince à charbon
Pour manier le charbon, utilisez une pincette très longue q ue vous tro u-
verez dans un magasin spécialisé dans les instruments m édicau x ou de
laboratoire.
Au Japon, il existe de m agnifiques nécessaires à encens; ils conti nn nl
des baguett es m étalliques servant à tenir le charb on l un
pincette.Tenez le ch arbon au-dessus de la flamm e d'un e b ou gi ou du
briquet à l'aide de la pin ce, jusqu'à ce qu'il soit allumé, puis p la cz-le
dans le bol à encens. Après le rituel, une fois l'encens consumé} en levez
le charbon avec la pince ct éteignez-le en le passant so us l' ca u (voir
schéma à la fin du chapitre Xlv) .
..J Le mortier
1,'encens est comme le café : il est préférable que ses ingrédients soient
rraîchement moulu s. Les p oudres fines p erdent plus vite leurs fragrance
et vertus. Il est donc préférable d'ach eter les substances « brutes »
lomme des résines, des morceaux de bois, des graines, etc., et d e prép a-
rer les mélanges vous-même en les écrasant dans le mortier. Vous appré-
<. ierez davantage leurs senteurs et serez en outre assuré qu'aucune
Les substances
Si vous voulez réellement commencer votre voyage au royaume de
l'encens et passer de la lecture à la mise en application, procurez-vous
pour débuter des substances qui dégagent une odeur harmonieuse et se
m élangent aisément entre elles : résine d'oliban, résine de myrrhe, bois
de santal, cannelle, morceaux de cèdre (morceaux de genévrier amérin-
di en), résine de mastic du lentisque et sa uge apiana.
V érifiez que les ingrédients nécessaires à la composition de l'encens,
t els que les résines, feuilles, écorces, graines, soient bien secs avant d'être
brûlés. Certains ingrédients ont une consistance ferme, comme les rési-
nes, les graines ou les aiguilles des arbres ; d'autres se présentent sous
une forme de cire, visqueuse ou épaisse : on ne peut les extraire du réci-
pient dans lequel ils se trouvent qu'à l'a ide d'une cuillère ou d'une spa-
tule. Les mélanges tout prêts sont présentés le plus souvent sous forme
de poudre, fine ou grossière. Il existe éga lement des boulettes d'encens,
ayant la taille d'un petit pois et de consistance cireuse ; on n'en brûle
qu'une à la fois.
Si vous aimez les cônes d'encens, vous pouvez facilem ent les fa briquer
vous-m ê me grâce aux recettes indiquées dans ce livre. Les cônes que
vous trouvez dans le commerce contienn ent, la plupart du temps, des
colorants ou des parfums synth étiques. Broyez les ingrédients du
m élange choisi dans le mortier jusqu 'à obtenir une poudre bien fine.
Prenez ensuite de la gomme arabique (poudre de résine d'acacia) ache-
tée en pharmacie, que vous réduisez également en poudre fine ava nt de
la laisser tremper dans d e l'eau pendant trois h eures (1 volume de
gomme réduite en poudre pour deux volumes d 'eau) . Mélangez au
liquide visqueux obtenu votre poudre d'encens, puis pétrissez bien le
tout. Façonnez de p etits cônes que vous laisserez sécher dans un endroit
ch aud.
Il est conseillé, lorsque l'on commence à s' intéresser aux fumigations,
de brûler les substances une par une et de sentir le parfum spécifique
que ch acune dégage de manière à les m émoriser progressivem ent.
Expérimentez, appréciez ces senteurs. Après quelque temps, faites des
m élanges en choisissant l'une des recettes décrites dans ce livre. Ce
n' est que plus tard que vous pourrez vraiment tenter vos propres exp é-
riences, innover. Votre curiosité vous guidera et il est fort possible que
1 1' 1 Nt 1 Ns
vous dl·vcn w 1 1111 v r :1i lon na isse ur, possédant sa propre collection d'en-
cens qui, tclll · lllll' hibliothèque bien fournie, vous permettra de plon-
ger avec d élice Jans des mondes différents.
brûle-t-on de l'encens ?
Acco rdez-vous suffisamment de temps et d' espace pour pouvoir appré-
l Îl'r une fumigation. Que cela devienne un rituel. Préparez le bol à
l 'IH ·ens, la hougit ·, l:t piUJn e, le charbon et les allumettes. Peut-être avez-
\ env ie d 'l'l utrt• ·r t ' Il lll l' llH' temps un e musique particulière. À l'aide
1,1 (,\ lllll Ill , I .' I.N< I· N !'i
temps. Urak, notre guérisseuse, alla chercher son sac à m édecine qui conte-
nait les herbes odorantes, les résines et les graines qu'elle avait
sotgneusem ent récoltées en été. Elle murmura des prières adressées aux
a11cêtres et aux esprits de la grotte. Puis elle jeta une poignée de ce m élange
sur les pierres chaudes qui entouraient le feu . La fumée s'éleva et emplit la
J!.l'otte d'une odeur mystérieuse qui se propagea. Nous nous sentîmes tous
lwureux d'être là. La tension disparut, laissant place à un sentiment de
lnen-être. Ensemble, avec cette fum ée et ses senteurs, nous étions vraiment
au ivés à destination. Maintenant, la grotte était à nous et les esprits nous
etaient devenus favorables. Urak était contente.
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1 1 1 Il 1 1\l 1 1 t
pruh:lh lt'l lH'Ill l' l 'f11nl' d es d éfunts dans leur voyage vers
l' d u-ddù. Ccr t:li 1H ·s dt· cs t•spt'LCS sont toujours utilisées de nos jours
nn1n1c encens.
IS
1
Il (,I Jilll I ll 1 INI
ainsi avec les dieux ou accomplir des rituels de guérison, ces chamans
ut ilisa ient la fumée de certains végétaux spécifiq ues, tels que le datura,
la mandragore, la jusquiame et le pavot. Les premières assemblées
vouées à un culte se déroulèrent probablem ent autour d 'un feu, dans la
fumée de pl antes sacrées et magiques. Brûler de l'encens nous relie à un
savoir qui remonte aux origines de l'homme et qui dem eure latent en
cha cun de nous.
Les cérémonies célébrées à des fins curati v s s sont, elles aussi, déve-
loppées e n 1icn étroit avec ces tech niq u s d fu rn igati on. Sans aucun
doute nos ancêtres y avaient déjà reco urs, so um ettant à la fumée un
m cn1brc douloureux, rhumatisant, ou en brûla nt ccrta ines résines pour
rem édi r à un refroidissem ent. Très vrais rn b labl rn nt, 1 s ingrédients
utilisés da ns c but ét aient des résines d co nifères, d s branch s de
genévrier ct de cèdre, ou du thym .
Le rythme de la nature
Aujourd 'hui encore, après d es tnilli rs d'ann , s, 1 u l avec lui la per-
cepti on des odeurs qui lui sont associées, nous fa s in ' nt. Au un autre
sens ne nous tou che aussi profondérn nt q u 1'odorat. C que Janosch
exprimait à cc prop os pourrait bien "trc vra i : « Sa ns 1' xp ériencc d ces
élérn nts, nos âm es s' atrophient. »
De nos jours, après une journée de trava il, no us somm s touj ours assis
deva nt un source de lumière mais il ne s'agil plus d 'un t u cr ' pitanl t
odorant : nous l'avons remplacé par la pâ l lumï r ca th odique el in o-
dore de la télévision. Nous avons coup , 1 li n sa lutaire avec le feu t la
nature environnante. Nous pouvons tout foi rcnou r av c les énergies
de la nature qui nous entourent et, comme nos plus an i ns ancêtres,
faire brûler des résines d 'arbres ou des plantes aromatiqu es séchées. Cela
nous permettra de suivre consciemm ent 1 rythm d s saisons, les trans-
form ations de la végétation et les énergies d la vic. Cette ouverture au
cycle de la nature peut renforcer notre équi libre intérieur et nous aider
à surmonter le caractère anonym e de la vie moderne. Prendre ainsi
conscience du rythme de la nature peut nous être très bénéfique.
Les m éthodes anciennes de fumigation, à base d'une seule plante
- résine ou branches de sapin, genévrier, sauge séch ée, thyn1 1
Il 1 1\H 1 111 1 111 1
ou d'un tn vlallgt ' '• "Ill 1)luLol adaptées au plein air. Elles nécessitent en
1
effet un bon !vu t 1 vpil:tnl qui, à lui seul, va déjà avoir un effet bienfai-
sant sur nos si souvent coupées de la nature. Nous pouvons
contempler les pierres qui entourent le feu et le bois entassé, nous
nourrir de la lueur des premières flammèches. De p etites langues de feu
s'élèvent en dansant; elles ont des couleurs orange, jaune, bleu et rouge.
Nous plaçons alors sur le feu des branch es séchées de genévrier t sur
les pierres chaudes des résines. L'odeur des forêts d'a ntan et le so u fn
de la nature p énètrent notre être et nous inspirent des récits, d s dan-
ses et des chants associés depuis d s temps immémoriaux au fe u, à la
fumée et aux parfums qu 'elle exhale.
périodes de canicule, aux jours les plus chauds de l'année. Il est en effet
intéressant de recueillir la résine en été puisque, du fait de l' évapora-
tion, la teneur en eau dans cette substan ce est alors particulièrement
faible. Et moins il y a d'eau dans une résine, plus sa combustion produit
une senteur subtile. Vous pouvez gratter facilement avec un couteau ou
une spatule cette substance qui suinte de l'arbre. Le mieux est de l' en -
velopper dans du papier d'aluminium avant de la rapporter chez vous.
Pour obtenir un encens de bonne qualité, il est préférable de la laisser
sécher pendant environ un an. C'est à ce moment-là qu'elle pourra
dégager au mieux son parfum balsam ique. Les résines naturelles p ro-
duisant beau coup de fumée lorsqu 'on les brûle, il est de les
employer en plein air ou la fenêtre ouverte. Pour brûler cet encens, dis-
posez-en de p etits morceaux sur un ch arbon ardent ou sur un e pierre
chaude à côté du feu.
4H
Il 1 Il 11 lit 1" 1 11 1 1
. .
LE MELEZE -------- fumée, en particulier à 1'occasion
-------- des cérémonies fêtant le prin-
Larrx deculua l\1ill.
t emps et le renouveau, au cours
... desquelles ch acun se défait des
ch oses anciennes et accu eille les
situations nouvelles. L'odeur du
m élèze stimule, dit-on, nos forces
régénératrices et nous aid e à acti-
ver nos én ergies endormies. En
observant un m élèze dans la forêt,
vous constaterez que, sur le sol qui
l 'entoure, une flore rich e et variée
s 'est d éveloppée. Ses aigu ill s
mortes se sont transformées en u n
excellent engrais pour d nom-
breuses plantes. Ses fines branch es
p ermettent en outre à un e q uan-
tité suffisante de lumière de par-
venir jusqu'au sol et aux végét aux,
ce qui n 'est pas le cas des sapins ct
des épicéas qui produisent trop
11 d'ombre et d' acidité pour qu'un e
flore abondante puisse pouss r.
Quand nous examinons 1 rn · lèzc
Le m élèze, qui existait déjà dans et le comparons à d 'autres conjfè-
les temps anciens, se remarque res, nous découvrons son caractè re
facilement dans une forêt d e coni- fin et sensible. Il manifeste sa
fères. Dans nos contrées, c'est le b eauté au printemps, quand sa
seu l dont les feuilles tombent en robe d'aiguilles d'une couleur vert
automne. C'est la raison pour clair jaiUit de ses fines branch es, et
laquelle, depuis fort longtemps, en automne, quand cette m êm e
cet arbre a été un symbole pour robe semble s 'embraser d' un
les êtres humains, un symbole de jaune intense. Le m élèze donne
nouveau départ, de spontanéité, l 'impression qu' à travers ses
de courage et de renouveau. Son ant ennes innombrables il commu-
bois, sa rés in e ct ses aiguilles nique avec les énergies subtiles.
étai ent ulilis\'-s lot !-! d(' ritu els de Probablem ent, nos an cêtres de
1.1 l ,l Jill! 111 1.' 1 Nt I.NS
les dt· 1'1·'''"1'' ' dt1 Nord pour archet. Elle provient désor-
('tai ent s urtout (. de mais principalement du Portugal.
pins, entourés de bouJcaux et de La colophane est une résine allant
noisetiers. C'est certainement du jaune clair au brun clair ; à
à cette époque que les hommes l 'endroit où on la casse, elle brille
découvrirent la résine de pin à comme du verre. On l'obtient de
la chaude odeur balsamique. nos jours par distillation du
L'écorce de ces arbres est impré- b aume de pin : les résidus sont
gnée d 'une substance rougeâtre chauffés jusqu' à évaporation
qui dégage un agréable parfum de totale de 1'eau, il n e reste alors
résineux quand elle est mise au plus qu 'une matière résineuse.
contact d e la chaleur. Autrefois, on Différentes qualités de colophane
concassait 1' écorce avec sa résine sont vendues dans le co mmerce,
et on brûlait cette poudre qui allant d'une couleur très claire à
demeure,. aujourd'hui encore, l'un une teinte foncée.
des ingrédients de base des bâtons Les fumigations à b ase de p in
d'encens japonais. Au Maroc, la réch auffent et tonifient. Leurs
r
résine du pin d'Alep est appelée effluves étaient employés pour
« Mère des hommes » et elle entre fortifier les poumons et donner de
dans la composition de nombreu - l 'én ergie aux enfants fragiles.
ses fumigations m édicinales et cette fumée active
mag1ques. également la circulation. Si vous
Le parfum de la résine de pin avez une ch eminée à foyer ouvert,
- également appelée résin e de ou quand vous êt es assis autour
colophon ou coloph at?-e, du nom d' u n feu de camp, prenez u ne p oi-
de l'ancienne ville Colophon en gnée d' écorces de pin broyées et
Libye où l'on fabriquait une résine laissez-les se consumer.
de pin d 'excellente qualité - _pro-
tègerait, dit -onJ les individus
L'ÉPICÉA C OMMUN
contre les pratiques magiques
1naléfiques. Sa fumée est égale- Picea abies (L ) Karst.
Jncnt un tonique pour le cœur. Jusqu'au xrxe siècle, la résine d'épi-
1)ans notre monde m oderne, la céa, peu onéreuse, servait de subs-
co lo phane sert u niquement à titut à l' oliban qui, lui, était très
t'rH iuirc les cr i ns d(' l'archet des cher. Seuls les morceaux les plus
:'t toJdt•, d 'n tr so n purs ct les plus secs étaient sélec-
:1\ltll' dv ll O II I II I. I IIIlll , ,,. t ionn('s pour cet oliban commun.
IH I.' I.N< I.N S
l l
Il t.llllll Ill I.' I.N< 1 NS
varie de 20 c.: n1" 1,S 111 dv lwute ur, intoxications. À ce propos, il est
selon sa situation geographique. bon de signaler aux femmes
Cet arbrisseau, que 1' on trouve enceintes qu' elles doivent s' abste-
dans les r égions marécageuses nir de brûler d e l 'encens conte-
d 'Asie septentrionale, centrale et nant du lédon des marais.
orientale ainsi qu'en Amérique du
Très b én éfique contre la toux et la
Nord et dans les Alpes, fut long-
coqueluch e (il est conseillé, dans
temps utilisé par les cham ans, en ce cas, d'y adj oindre d es feuilles de
p articulier ceux de Sibérie, qui en sauge) , le lé don d es marais favo-
frictionnaient leurs patients souf- rise le sommeil et en p rolo nge la
frant d e douleurs articu laires ou le durée, comme l' ont prou vé certai-
faisaient brûler pour stimu ler d es nes exp ériences. Si le soir, avant d e
états de transe. Souvent employé vous end ormir ou pour vo us
en combinaison avec du gen évrier, détendre, vou s en brûlez q ue lq ucs
le lé don des marais est aussi feuilles, m élangez-les à d 'a utres
appelé romarin sauvage, du fait d e p lantes, telles qu e la sau ge,
sa ressemblance avec le romarin à l 'écorce de pin et le ho ublo n.
fleurs b leu es. Mais, plus doux et Dans l'ancien temps, on prê tait au
p lus d élicat que ce d ernier, il lédon des marais le pouvoir ma gi-
appartient à une toute autre que d e m ettre l 'h om m e e n
famille végétale, celle d es é rica- contact avec les forces subtil es de
cées. En A llemagne, le lédon des la n atur e. Nous p ensons qu e cette
marais est une espèce protégée. plante servait d éj à, à l 'âge de
Si, au Moyen  ge, cette p lante pierre, à suscit er des visions lors de
était considérée comme magique, pratiques ch amaniques. D e nos
ses qualités subtiles n e sont p lus jours les chamans continu ent à
guère connues d e nos jours. On utiliser cette plante mé dic inale
l'utilise cependant en h om éopa- aux vertus bienfaisantes.
thie pour traiter les douleurs rh u -
m atismales et la coque lu ch e.
Prises en infusion, les feuilles de
lédon des marais, que l'on nomme
parfois thé du Labrador, ont des
vertus diurétiques et sudorifiques.
Autrefois, on s'en SC'rvait égale-
n1ent pou r les avn rt t•rtH ·nts, C'e qui
pro vo qtr ;IÏ t SOII \'1' 111 ,j,. gt:IV('S
C.,7
Il Ill 1 ' 1 Nt 1 Ns
Il est préférable d 'utiliser en plein air les m élanges qui vous sont propo-
sés ci-dessous.
Ayla
Resine de sapiu }Jet.. tiné .. . .. . . . . .. ... . .... . .. . 1 t!()l.
Aiguilles de sapin pectiné .. . .... . ............ . 2 tJol.
. t l e gemet1
B ares 1 " re ..... . .. . .. . .... . . . .. . ...... . 1 vol.
Mastic du lentisque . . . . . . . . . .... . 3 l!Ol.
Broyez les résines sèch es dans le m ortier ou coupez-les finem ent à
l'aide d 'un couteau . Réduisez les aiguilles séch ées en petits m ore aux
avec un h ach oir. Pilez les b aies de genièvre dans un mortier et m , lan-
gez soigneus ment tous les ingrédients. Placez c mélange dans un feu,
sur des pierr s brûlantes, sur des bra ises ou des ch arbons ardents.
Ce m élange donne de l' én ergie et stimule n otre vitalité. Son odeur fraî-
che et vivifiante nous revitalise q uand nous no us sentons fatigués.
Lupuleda
l edon des 1narais 1 vol.
1corce et résine de pin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 vol.
( ,laudes de houblon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V2 zml.
. d e genrevre
nazes ,, . . . . .... . .................... .
)liban . . . . . . . ............. . ...... .
Coupez avec des ciseaux l'h erbe séch ée du lédon d s mara is. Broy z
finement dans un mortier l'écorce et la résine de pin. Rédu isez l'oli ban
en petits morceaux, puis ajoutez les glandes de houblon (voir
chapitre III) et les baies de genièvre. Vous avez là un m élange au p arfwn
naturel, arch aïque, balsamique et résineux, qui vous harm onisera inté-
t ieurement, vous calmera et procurera un sommeil réparateur. Tr , s
utile, en particulier dans les p ériodes de grande nervosité, de stress ct
d'i nsomnie, ce m élange est également capable de vous m ettre en
ontact avec les forces de gu érison de la n ature et ses énergies subtiles.
Chaque lendemain de Noël, le soir, grand-père prenait une grande poêle en
fonte dans la cuisine. À l'aide d'une bougie, il enflammait de grands mor-
ceaux d'un champignon poussant sur les arbres et qu'il avait fait sécher
durant l'été. Il soufflait dessus jusqu 'à ce qu'ils soient bien rouges; puis il y
ajoutait une poignée du mélange d'herbes qu'il conseroait dans un petit sac.
Une épaisse fumée s'élevait alors de la poêle, tandis qu'un doux parfum
d'herbes et de résines aromatiques commençait à se répandre dans la pièce.
Ensuite, grand-père parcourait la maison, faisant de grands mouvements cir-
culaires tout en murmurant des prières. Chaque pièce avait sa propre atmos-
phère et son odeur spécifique. Tout ce qui s'y était passé durant l'année était
là, présent comme un voile invisible. La fumée qui s'élevait de la poêle à fumi-
gation que l'on transportait de pièce en pièce parvenait, semble-t-il, à dissou-
dre ces voiles subtiles. Quelque chose, en effet, avait l'air d'avoir changé.
Le forêts anciennes
Les Celtes, qui s'établirent en Europe de l'Ouest 4 000 à 5 000 ans av.
1.-C., perpétuèrent la tradition d la onscicnce de la magie de la nature
que possédaient les premiers habitants de l'Europe du N ord. Les
immenses pierres de granit qui servaient d 'autels dans la culture néoli-
thiqu e devinrent des lieux celtes sacrés. Mai s, avant de pouvoir intégrer
à leurs coutumes les traditions et modes de pensée des populations
indigènes dont ils envahissaient le territoire, les Celtes durent compo-
ser avec la magie et le pouvoir des arbres. Leur pays d'origine était en
effet surtout constitué de steppes où les arbres étaient rares et ils se
retrouvaient maintenant face à un mur de forêts extrêmement denses,
(i 1
Ill 1 ,, 1 t 11 11 1111 N I Il I l
prêtresses, aidaient les gens dans leur démarche visant à vivre en har-
monie avec les énergies cosmiqu es. Pour y parvenir, un lien avec l'autre
monde était nécessaire afin de recevoir des conseils et des m essages. On
consultait des oracles, comme par exemple les runes. Doués de clair-
voyance, druides et prêtresses faisaient d es rêves au cours desquels ils
avaient accès à un autre m onde, celui des elfes ; ils utilisaient les vertus
de cert aines fumigations ou potions magiques, recevant ainsi le soutien
des fées, des elfes et des entit és élém entaires associés aux plantes dont
ils se servaient.
Devenus sédentaires, les Celtes vivaient dans de grandes fermes isolées,
sortes d'îlots perdus au milieu d'une immense m er de forêts. En général,
ch aque hameau, qui pouvait compter jusqu'à deux cents âmes, ava it son
propre druide ou sa prêtresse, ch argé d' entretenir le lien avec les forces
subtiles de la terre et du ciel. À l'intérieur des h abitations, il y avait tou-
jours un autel sur lequel on faisait des offrandes et brûlait d es rn , langes
d' encens dans de p etits pots en terre. Le feu de l' époque néolithique
continua donc de brûler dans les demeures de ces Celtes séden tarisés.
Au centre de chaque m aison se trouvait un foyer ouvert. La fumée qui
s'en élevait était signe de paix, de protection, de nourriture. Tout la vie
quotidienne tournait autour de ce point central où l'on faisait , gale-
m ent brûler certaines plantes à des fins rituelles. Les Celtes ne construi-
saient pas de temples ni d' églises, ils préféraient entrer en conta t avec
leurs divinités en se rendant dans des bosquets sacrés. Ils utilisa ient le
b ois de certains arbres pour allumer des feux en guise d' offrand s. O n
a par ailleurs retrouvé trace de bois et de résines parfumés dan s des
sépultures. Dans des tombes datant de l' époque où les territoires celtes
furent occupés par les Romains, on a découvert de précieuses substan-
ces odorantes - oliban, résines et petits bols à en cens en terre - offertes
par les Celtes à leurs défunts pour leur vie dans l' au-delà. Certains de
ces ingrédients leur furent t ransmis lors de contacts établis avec d'au -
tres peuples, t els que les Étrusques, les Romains et les Grecs.
La sédentarité aiguisa la p erception des changements de saisons, des
qualités particulières de chaqu e jour de l'année et de leurs influen ces
sur la vie quotidienne. Le calendrier celte des arbres, comportant treize
mois de vingt-huit jours, se fonde sur cette connaissance. Robert von
Ranke-Graves a reconstitué pour nous ce calendrier dans son livre
Lfl J)éesst• f,fttllt f,, . ( l t.ttj!H 'port le nom d 'un arbre, ce qui
nt o is
correspond \'Il JIH ' Itll ' tt ·tnps à l'une des consonnes de l'alphabet celte
des arbres. Les nutls de solstice et d'équinoxe portent égalem ent des
noms particuliers de plantes :
21 décembre : nuit du sapin argenté
21 mars: nuit de l 'ajonc
21 juin : nuit de la bruyère
23 septembre : nuit du peuplier blanc
De la même manière, à chacune des fêtes du cycle annuel sont associées
certaines p lantes utilisées pour de multiples fonctions.
1()
( •lU
( \·s rnê·nH·s t'Ill tl •"· s•' lllhl •• ,,l vgakn1 ent avoir trouvé à Findhorn, en
Ecosse, un polit "ut vivtc. On ra conte qu'il est possible de les voir
dans les dl' la co mmunauté spirituelle de Findhorn, où ils don-
n 'nt aux humains des conseils pour le jardinage.
Le fait de considérer les plantes comme de petits êtres, tels que les elfes,
les gnom es et les entités-élém ents, a p erduré jusqu'à nos jours. Les r cet-
tes populaires de soin par les plantes, ainsi que les noms par lesquels c r-
tains végétaux sont encore aujourd'hui désignés, prouvent bien q ue notr
connaissance du secret de ces êtres bienfaisants est to ujours vivant .
Les Celtes affirmaient que les fumigations à bas d plantes particuli · -
res pouvaient aider les humains à entrer en conta t avec les elfes. Est-
ce toujours vrai ? Pourquoi n' essayez-vo u s do nc pas d brû 1 r
quelques-unes de leurs herbes ?
71
1 1 1.1 JIIll 1 >1 1 ' 1 N1 1 NS
Fumée et magie
Quelques siècles plus t ard en Europ e, m édecins, philosophes et alchi-
mistes s' int ' r ssèrent beaucoup aux plantes à fumigation. Mais c'était
plutôt leur pouvoir occu ltc ct m agique qui retenait leur attention.
Leurs rech rches étaient en grande partie motivées p ar une soif de pou-
voir. D ans son livre, De occulta philosophia, A grippa von N ctt sheim
(1486-1535) donne des recettes de m élanges d 'encens. Parmi l s ingré-
dients, on trouve des plantes telles que la jusquiame et la cigu .. , suscep-
tibles de provoquer de puissa ntes hallucinations ct dont l'utilisa ti on est
dangereuse, voire m ortelle. Lorsqu'ils se consument, ces végétaux déga-
gent une fumée toxique. D ans Magische Aufschlüsse, le savant C arl
Eckhartsh ausen (1 752-1803) décrit certaines fumigations aux ffets
m agiques ayant pour but d 'évoquer les esprits, de communiq u r avec
les défunts ou de rendre visible ce qui est invisible. Il vaut mi ux , vi ter
d 'essayer ces recettes car vous risqueriez de faire la m êm e exp , rien ce
que l'apprenti sorcier, incap able de contrôler 1 s esprits qu 'il avait appe-
lés à se tn anifester. Bon n ombre de ces plantes fortem ent hallucinogè-
nes ont de graves effets secondaires. C 'est la raison pour laquelle vous
ne trou verez dans ce livre que des plantes et des m élanges d' encens
n 'induisant au cun effet secondaire néfast e, tant sur le plan physique
que psychique ou subtil.
71
Ill 1 Il lt• •1'1 Dl l N• •lU
dt•t 'iles u · Il\' t · l't .IÎ c.'nl répe rtoriées, il y a quelqu es années en core,
t IH·z les apothi Gllll'S e l il est toujours possible de se les procurer en
p lwnnacie où pratiquement toutes les résines d' en cens et de nombreu-
s plantes sont en vente. Il n'y a p as si longtemps, plusieurs poudres
d' çncens étaient citées dans le Vidal ; elles étaient souvent recomman-
<.h 'l'S en cas d 'asthme. Le vieil art des fumigations m édicinales est donc
loujo urs vivant à l'heure actuelle. On peut d'ailleurs constater ces der-
niers temps un n et regain d 'intérêt pour cet ancien savoir, de plus n
plus de gens découvrant les vertu s curatives et équilibrantes de ces
f lllnées odorantes.
1
1 1 ( ,1)1111 Il l 1 1 N I 1 NS
:-,c icntifiqucs ont rll onlrc que, gations à base de grande aunée
rnême diluée au dix millième, sont un remède efficace pour se
<- l'lte plante pouvait empêcher protéger des influences n éfastes,
le développement des bacilles causes de maladies, et qu' elles
tl'sponsables de la tuberculose. vivifient nos forces intérie ures.
1;raîch e, sa racine ou rhizome, est D 'anciens t ext es décrivent cette
li' une cou leur rouge tirant sur le plante comme un rem ède magi-
hrun à la surface, tandis que sa que contre les démons. D.e nos
P'lrtie interne est plu s claire. Elle a jours, ces démons auraient plutôt
une odeur de b anane et on la pour non1. dépression, m élancolie
nwngeait autrefois, crue ou cuite. ou maladie. Recomma ndées sur-
( Jne fois séchée, elle dégage un tout au moment de l'hiv r, les
Il ·ger parfum qui rappelle celui de fun1.igations à b ase de grand
l'oliban avec des relents subtils de aunée étaient considérées cornm
violette ou de camphre. Dans l'an- protectrices, ét ant donn , la dou
'- icn temps, on utilisait déjà cette atmosph ère de bien -être qu'ell s
1:1cine pour des fumigations. Elle instauraient. On retrouv l'usag
'-'nlrait dans la composition de de cette plante dans la tradition d
tn<.'·langes que 1' on faisait brûler à l' en cens en Inde. L' esp èce loca le,
l '< Kcasion de la fêt e du solstice app elée Inula racemosa, ntre
< 1'cté. Symbolisant la puissance du dans la composition de 111 ' lang s
sn ldl, on pensait qu'en la brûlant, destinés à purifier, à har mon is r t
' .
c 111 libérait la force qu' elle avait a' guenr .
.r cumulée. La grande aunée est
lie111c particulièrement appropriée
LA VERVEINE
,111x fumigations ayant lieu aux
pc ,, iodes où le soleil est moindre. f erbetza officmalzs L.
l ui rumée qu elle dégage aide à
1
La verveine pousse partout en
lt.J vcrser les moments où l'on se Europe. Elle appartient à la
st• r.tl triste, mélancolique, dépressif famille des Verbenaceae, et peut
\Hl tout simplem ent un peu atteindre une taille de 50 cm. Ses
dl,lllu. Elle est égalem ent apai- feuilles ressemblent aux feuilles
rnte en cas de tension ou de du chêne et elle donne de p etites
,ltc·ss. Autrefois, les populations fleurs allant du mauve p âle au
11nr ttad s se servaient de cette bleu. Preuve de son passé celte,
t.H. JJH' pour cn lnH·r l<'urs chevaux elle porte des noms populaires
dc· t 1 •1i t. () n dit .11r•,•,, qtt c• 1c·s fu n1 i- encore utilisés aujourd'hui, tels
l .l ,1 ll l ll l li. 1 ' 1 N < 1 NS
_ _L_E_HOUBLON
I-lumulus lupulus L. y .
11111 111 . 0 '
17
1
1.1 \ ,I JIIII 1li 1 1 t H 1 IIJS
7H
111 1 1 1 1 1 1111 1 tl 1 Ne 1lU 1
Avalon
Oliban . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... . 5 vol.
Mastic du lentisque .................... . 5 vol.
Aiguilles de sapin argenté . . . . . . . . . . . . . . . . 1 vol.
B . d e gen1..evre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 vol.
-i> Feuilles ou bois de gui . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1 vol.
l !.ervezne
•
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1 vol.
Broyez soigneusem ent les résines dans le mortier. Coupez finem ent à
l'aide d'un hachoir ou de ciseaux les aiguilles de sapin. Écrasez légère-
ment avec un pilon les baies de genièvre. Râpez le bois de gui ou h achez
les feuilles de gui et de verveine, puis mixez bien le tout. Ce m élange
d( ·g<tgl' li tH.' od, '"' .11 'H tt .t ltq ue âcre qui révei lle les esprits du temps des
dru ides ct park de Merlin l'Enchanteur, du roi Arthur, d 'Avalon,
1'il ' sacrée des Celtes et de leurs prêtresses. Les vertus toniques de cet
l'ncens renforcent et fa cilitent n otre lien avec les énergies de la n ature
l't nous permettent d 'avoir accès à une stabilité et une force intérieures.
Hl
être coupées finement au couteau ou avec des ciseaux. Les résines, la
fleur de cannelier (éventuellement l'écorce de cannelle) et les clous de
girofle sont broyés dans un mortier. Mélangez soigneusement tous les
in grédients et vous obtiendrez une substance au parfum subtiC éth éré,
sacré, apte à vous préparer à l'énergie particulière du solst ice d 'hiver.
Cet encens vous invite à la vision intérieure, à la médit ation et à la
p rière. Il vous aide à vous libérer de tout ce qui est pesant sur cette terre
et à retrouver l'équilibre quand vos émotions sont trop lourdes à sup-
porter. Il s'agit là d'un mélange doté d'un fort pouvoir de purification
de l'atmosphère d'un lieu.
Les j e ux d es elfes
lHasth Ju lentisque .......................... . 5 l'OJ.
Propolis ......... ... .. .. .... . ............ . ... . 2 11o/.
l'if de sureau ... . ............. . .. . .... . ...... . 'l'z vol.
Ar,oine odorante . . . ...... .. .............. . ... . J 110/.
,,
Glandes de houblon ...... .. ......... . . .. .... . 1 vol.
La propolis étant d 'une consistance résin euse, vous pouvez la râper. Le
lui, se trouve à l'intérieur d s branch es de cette plante.
D'une couleur claire et blanchâtre, il est possible de l' extraire avec un
cout eau et de le couper en p etits morceaux. L'avoine odorante doit être
bien sèch e et finem ent ciselée. Vous pouvez la remplacer par de la
citronnelle que l'on trouve dans le com.m erce déjà prête à 1'emploi.
Quant au lupulin, aussi appelé glandes de houblon, Glandulqe lupuli, il
s'achète en ph armacie.
Dans un mortier, pilez soigneusement la résine de tnastic du lentisqu e
avant d'y ajouter la propolis. Mélangez bien. Ajoutez ensuite les autres
ingrédients. Ce m élange a un parfum subtil, doux et ch aud, qui incite à
la créativité. Il dét end et apaise, ouvrant la porte aux énergies subtiles
lumineuses et aux pouvoirs secrets des plantes. Ce m élange vous invit e
à rêver et à laisser libre cours à votre imagination.
H2