Cours Méthodes de Reconnaissances Géophysique UED1 / Composante 2

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 7

Université Mohamed Seddik Benyahia (Jijel)

Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie


Département des Sciences de la Terre et de l’Univers

Cours
Méthodes de Reconnaissances Géophysique
UED1 / Composante 2
Introduction
La reconnaissance géophysique, ou prospection géophysique (geophysical survey en anglais), met en oeuvre un
ensemble de méthodes indirectes où l’on cherche, à partir d’une ou Plusieurs propriétés physiques à déterminer la
structure du milieu souterrain de manière non destructive (non-invasive) et avec un échantillonnage spatial
suffisamment dense pour que les Variations latérales et verticales en soient décrites aussi complètement que le
permettent la Propriété et la méthode de mesure utilisées. La résolution, c’est à dire le degré de finesse avec lequel
le sous-sol va être décrit, est en effet variable selon la propriété choisie et la méthode utilisée.
Les mesures peuvent être réalisées à partir de la surface, de puits ou d’excavations préexistantes. Le plus souvent
elles ne permettent pas, à elles seules, de déterminer les valeurs de paramètres géotechniques mais sont
indispensables pour placer judicieusement les forages où seront effectuées les mesures de ces paramètres, pour
interpoler entre ces localisations et pour déceler les anomalies préjudiciables à un projet.
Certaines méthodes de grand rendement sont capables de déterminer les grands traits de la structure géologique –
sismique réfraction et méthodes électriques en particulier – seront mises en oeuvre dès les premiers stades de l’étude
du projet (faisabilité géotechnique G12, phase 1). Ces mesures seront réalisées quasi obligatoirement pour les études
de tracés linéaires (routes, autoroutes, voies ferrées).
On choisit la propriété à mesurer à partir de la corrélation qu’on lui connaît avec les caractéristiques
géotechniques recherchées et de l’amplitude des contrastes qu’elle peut montrer. Toutefois, les propriétés physiques
montrant à la fois une variabilité suffisamment importante en fonction des paramètres d’état du terrain significatifs
en géotechnique (porosité, teneur en eau, argilosité …), et donnant lieu à des méthodes de mesure réalisables à
faible coût avec des appareils robustes et de mise en oeuvre facile sur le terrain, sont en nombre limité. On s’arrêtera
ici à la densité, à la vitesse de propagation des ondes de compression et aux propriétés électriques. On ne traitera pas
des propriétés magnétiques qui, quoique d’un usage très important en prospection archéologique et en géophysique
de l’environnement sont peu utilisées en Génie Civil, ni des propriétés thermiques qui présentent l’avantage de
pouvoir être mesurées en télédétection mais sur une épaisseur inférieure au mètre. Si une même propriété physique
peut-être mesurée de plusieurs façons, le premier choix du prospecteur reste celui de la propriété à mesurer, en
fonction des caractéristiques recherchées du terrain, la facilité d’emploi et les sensibilités des appareils disponibles
intervenant ensuite dans le choix de la méthode de mesure et de l’appareillage. Le coût de la mise en oeuvre d’une
méthode reste toujours un élément déterminant dans les choix.
Les géotechnicien doivent travailler dans des milieux ou la topographie a une très grand importance, les
perturbations extérieures sont fréquentes (le vent, trafic routier, courants induits des lignes électriques), les contraste
entre les propriétés physiques sont souvent faibles, les variations latérales priment les variations verticales,
l’épaisseur des formations qui n’est pas constante, les interfaces inclinés et souvent des milieux aérés.
La difficulté pour le géophysicien et de fournir l’épaisseur du terrain meuble, l’épaisseur de la roche altérée, le
toit de la roche saine, les caractéristiques géomécaniques du massif rocheux et du terrain meuble, plusieurs facteurs
interviennent dans le choix des méthodes géophysiques à employer : la présence d’un contraste suffisant, la
pénétration, le pouvoir de résolution et une interprétation non univoque.
La traduction des résultats géophysique en terme géotechniques consiste en la détermination de la profondeur
du bedrock, l’épaisseur de la zone altérée, les paramètres mécaniques.

1
La méthode de prospection électrique
Introduction
La prospection électrique est une des méthodes géophysiques, appliquée dans l'exploration du sous sol, par
sondage vertical ou par profilage (recherche des conducteurs).
La profondeur d'investigation s'étale de quelques centimètres à quelques centaines de mètres de profondeur; donc
son spectre d'utilisation est très large: En sub-surface, en recherche minière, dans l’agriculture, dans l'aménagement
du territoire, construction de bâtiments, des ponts et chaussés, voies ferrées, dans les recherches archéologiques,
également dans la recherche des aquifères en hydrogéologie.
Elle est utilisée en sub-surface, grâce aux techniques de multi électrodes, on peut ausculter la partie superficielle
du sol avec une grande précision.
1. Propagation du courant dans le sous sol (1 électrode)
La loi d'Ohm nous permet de prévoir le cheminement des filets de courant dans un milieu homogène et isotrope.
Soit un terrain homogène et isotrope de résistivité ρ limiter par une surface plane du côté de l'air. Envoyons un
courant continu à l'aide d'une électrode ponctuelle C1. L'écoulement du courant se fera par filets rectilignes
rayonnant autour de C1 et produira des variations de potentiel dans le sol à cause de la résistance ohmique de celui-
ci. La répartition du potentiel peut être représentée par des demi-sphères centrées sur A.

Figure : Equipotentielles et des filets de courant pour


une source unique
2. Propagation du courant dans le sous sol (2 électrodes)

Figure : filet de courant

Dans la pratique, il existe deux électrodes d'émission. Le courant envoyé par A (+) sera recueilli par B (-), mais
d'après le théorème de superposition, le potentiel en un point M sera le même si l'on envoie indépendamment un
courant +I par A ou un courant -I par B. Par ailleurs, les lois qui régissent la propagation des phénomènes

2
électriques sont linéaires, ce qui signifie que l'on peut additionner algébriquement les potentiels créés par différentes
sources. Le potentiel total en un point sera Vtot = V1 + V2 pour deux pôles d'envoi de courant :

I  1 1 
V    Où nous avons :
2 r  r1 r 2 
V = potentiel [V].

r1 et r2 = rayons [m].

= résistivité du milieu [Ohm.m].

I = intensité du courant [A].


Les courbes représentées sur la figure ci-dessus montrent l'évolution du potentiel et de son gradient, le champ E.
Les champs V et E sont sensiblement uniformes dans le tiers central de AB tandis que la majeure partie de la chute
de potentiel est localisée au voisinage immédiat des électrodes A (+) et B (-), cela signifie que la presque totalité de
la résistance qu'offre le sol au passage du courant provient du voisinage immédiat des prises A et B.
2.1. Répartition du potentiel
Le courant circule dans le sous sol d’une électrode de courant à l’autre. La densité de courant est plus forte prés
de la surface qu’en profondeur. La profondeur d’investigation est fonction de l’espacement maximal entre les
électrodes. Plus cet espacement est grand, plus la profondeur d’investigation est grande.

Figure : Pénétration du courant dans un sol tabulaire

Pour une électrode de diamètre a, 90% de la résistance du circuit se situe dans une sphère de rayon 10a, le reste
du terrain ayant une contribution très faible, il sera donc impossible de connaître la nature du sous-sol par l'étude de
la résistance entre deux prises. Les couches profondes du sous-sol ne se manifestent que par leur influence sur la
répartition du potentiel au tiers central du dispositif, d'où la nécessité de mesurer la différence de potentiel à cet
endroit. D'autre part, lorsque la résistance de contact est très importante, il passe peu de courant dans le sous-sol. Par
conséquent il est recommandé d'essayer de diminuer cette résistance (on peut pour faire passer plus de courant dans
le sous-sol, augmenter le nombre de piles, diminuer la résistance de contact en arrosant les électrodes, augmenter le
nombre d'électrodes, etc.).

3
La figure ci dessous montre comment évolue la densité de courant sur un plan vertical situé à x en fonction de la
profondeur z et l’écartement L des électrodes d’injection. Le trait continu décrit la densité du courant en fonction de
la profondeur lorsque l’écartement L est constant on remarque que la densité diminue très rapidement (moitié de sa
valeur en surface à ( z / L  0.8 ).pour une profondeur donnée, la densité du courant sera maximale pour un
écartement donné (trait pointillé).

Figure : Densité du courant en fonction de la


profondeur

3. Dispositif de mesure
Tout dispositif de mesure comporte en fait quatre électrodes, deux A et B, pour l’envoi de courant " circuit
d’émission " et deux M et N, pour la mesure du potentiel ΔV "circuit de mesure".
● Les dipôles
Les électrodes B et N sont placés à l’infini, on ne s’occupe que de A et M. ce dispositif est encombrant à cause
de la longueur des câbles nécessaires pour rendre négligeable l’effet des électrodes placées à l’infini.

● Les tripoles
On ne rejette à l’infini qu’une des quatre électrodes, on obtient un tripôle AMN ou
ABM. Le tripôle le plus courant est celui où les trois électrodes sont disposées sur une même ligne droite, A étant
à l’extérieur de MN. De plus généralement, ou bien ces trois électrodes sont équidistantes, ou bien la distance MN
est petite par rapport à AN.

● Les quadripôles
Les quatre prises sont disposées sur un même alignement. Les deux électrodes de mesure M et N sont le plus
souvent, à l’intérieur de l’intervalle AB et en général symétriques par rapport au milieu O de cet intervalle.
Les deux quadripôles les plus utilisés sont:
Le Wenner : toutes les électrodes sont équidistantes, AM = MN = NB = AB/3
Le Schlumberger : La distance MN est petite par rapport à AB. En général (MN <AB/5)

Schlumberger Wenner
4
4. Méthode d’acquisition des données
La méthode électrique peut s’employer de deux façons complémentaires, le sondage électrique et la traîné
qu’on peut réaliser simultanément avec des dispositifs multi-électrodes, dont le plus utilisé est le « panneau ». Sa
mise en œuvre nécessite que l’on maîtrise la notion de profondeur d’investigation. Cette notion empirique qualifie
l’épaisseur de terrain prise en compte dans la mesure. Pour un quadripôle donné, elle dépend de l’écart existant
entre l’électrode de potentiel et l’électrode d’injection les plus proches. Selon la répartition verticale des résistivités
elle est prise égale à cet écart ou à la moitié de cet écart. En traîné on déplace latéralement un dispositif de
dimensions fixes, afin de cartographier les variations horizontales de la résistivité.
4.1. L’exploration verticale du sous sol : sondage électrique verticale (SEV)
Lors de l'exécution d'un sondage électrique on recherche comment varie, en un point donné de la surface, la
résistivité du sous-sol à la verticale. Pour cela on exécute
en un même endroit une succession de mesures, en
augmentant chaque fois toutes les dimensions du
dispositif et de ce fait la profondeur d'investigation qui
leur est proportionnelle. On explore à cet endroit une
tranche de terrain de plus en plus épaisse et l'on met ainsi
en évidence les changements de constitution géologique
Figure : Equipement d’un sondage
suivant la verticale. Les mesures peuvent être réalisées avec les électrique
dispositifs classiques : Schlumberger, Wenner, dipôle-dipôle, etc.
● Milieu homogène est isotrope
La résistivité apparente mesurée sera une ligne droite dont l’ordonnée est l a résistivité ρ1 de ce milieu.

Figure : Sondage a un terrain


● Sondage à deux couches
si le sous sol est composé de deux couche, une première couche d’épaisseur h1 et de résistivité ρ1 surmontant un
substratum d’épaisseur infinie et de résistivité ρ2 , alors que le sondage électrique débute pour les petits espacements
par une portion de ligne droite ou la résistivité apparente ρa est pus ou moins égale a la résistivité ρ1 du premier
terrain, puis au fur et a mesure que l’espacement augmente, la courbe monte ou descend selon ρ 2 et plus grand ou
petite que ρ1 et finalement atteint la valeur qui est celle de ρ2.
La représentation du sondage électrique se fait sur un papier bilogarithmique qui représente au moins 2 avantage
sérieux :

5
● Permet de représenter sur une même feuille des
résistivités s apparente comprise entre 1 et plusieurs
milliers de Ωm et dans les abscisses AB/2 = a de 1
jusqu'à plusieurs millier de mètre.
● Permet de représenter un grand nombre de courbe
sur une feuille.
L’interprétation des sondages électrique se fait par la
recherche de coïncidence du diagramme expérimental
avec une courbe théorique de l’abaque CH1, la courbe
CH1 est exprimé par la relation suivante :

Avec : Figure : Utilisation de l’abaque pour deux


ρ1 = résistivité du 1er terrain [ohm.m] terrains.
ρc = résistivité apparente des 2 terrains [ohm.m]
f = fonction
OA = longueur AB/2 [m]
h1 = épaisseur du 1er terrain [m]
Les valeurs de ρ1 et h 1 lue sous la croix a gauche de l’abaque CH1 sont la résistivité et l’épaisseur du premier
terrain, les précisions demandées en sondage électrique sont satisfaisante pour une marge d’erreur de 15%.
● Sondage a 3 couches :
Si le sous-sol est composé de trois couches de résistivité 1, 2, 3 et d'épaisseur h1, h2 il y a alors quatre
combinaisons possibles :

Figure : Les 4 cas possibles d'un


sondage à 3 couches

4.1. Problème d’interprétation


Après avoir déterminé à quel type de courbe correspond notre sondage nous allons interpréter ce sondage pour
déterminer la résistivité et l’épaisseur des trois couches. Dans le cas de couches horizontales, infinies latéralement,
on démontre qu’a une succession donnée de résistivités et d’épaisseurs correspond un seul diagramme de sondage
électrique bien défini, l’inverse n’est pas vrai. Une courbe de sondage électrique peut correspondre à des répartitions
très différentes des résistivités et des épaisseurs, ce qui peut conduire à une indétermination. Il y’a plurivocité
d’interprétation. Cette indétermination se manifeste sous deux formes particulières qui ont reçu le nom de principe
d’équivalence et principe de suppression.

6
a) Principe de suppression
Le principe de suppression est également très important lors de l'interprétation des sondages électriques. De telle
couche tant qu’elles n’ont pas une épaisseur assez grande ne modifient que peu ou pas le diagramme de sondage
électrique. Cette indétermination se trouve souvent dans les études hydrogéologiques.
b) Principe d’équivalence
Une couche conductrice comprise entre deux couches résistantes se fera connaître par sa conductance
longitudinale, rapport de son épaisseur par sa résistivité (h/ ) sondage de type H. Tant que le rapport reste le même,
le sondage reste inchangé. Les limites de validité de ce principe dépendent des caractéristiques de l'ensemble des
couches en présence.
Prenons le cas d'un terrain résistant entre deux terrains plus conducteurs, sondage de type K. Le terrain 2 se
manifestera par sa résistance transverse (h* ), produit de sa résistivité par son épaisseur. Tant que ce produit reste
constant et dans certaines limites, le sondage électrique reste inchangé.
c) Les perturbations extérieur
Provoquées par des conduites métalliques, si la ligne AB est parallèle, la perturbation augmente avec
l’augmentation de AB. Cette perturbation consiste à une diminution de la résistivité apparente ρa qui est du a
l’introduction d’un élément conducteur. Cette perturbation est d’autant plus forte que la distance à la conduite est
petite.
4.2. L’exploration horizontale du sous sol : la traîné électrique
Un même MN sert successivement à la mesure de ΔV pour l’envoi de courant entre A’ B’ et AB. L’ensemble du
dispositif est ensuite décalé le long du profil. Il s’agit du traîné multiple.
L’intervalle entre les mesures successives dépendra de la précision avec laquelle ont veut localiser les accidents.
Il est en général égal a AB pour les études de précision (repérage des zones fracturées) ont peut utiliser un pas de
mesure égal à MN ce qui conduit a une exploration continue du profil. Le même travail est ensuite repris sur des
profils parallèles et équidistants.

5. Conclusion
Les mesures électriques sont des mesures géophysiques classiques, mais malgré bientôt un siècle d’existence, de
nombreux développements continuent à avoir lieu. La méthode de sondage électrique se caractérise par une
flexibilité des géométries, ainsi qu’une bonne résolution des terrains superficiels, et peut être applique dans
différente discipline comme l’hydrogéologie ( reconnaissance des aquifère), le domaine minier (détermination des
filons), mais peut présenter certaine limite comme la difficulté d’injection du courant dans des terrain très secs, les
sondages exécutées sur des couches non parallèles ou de trop forte variations latérales de faciès peuvent fournir des
interprétations erronées, une mise en œuvre assez lourde et un temps de mesure important si la longueur des lignes
est grande, l’interprétation est délicate dans le cas de la non présence de puit ou de forage, sans oubliée le principe
de suppression et d’équivalence qui peut causé des problème lors de l’interprétation.

Vous aimerez peut-être aussi