ACTES MIGRATION EN AFRIQUE - Docx - 0
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9 JANVIER 2018
Les actes de la rencontre ont été élaborés sur la base
des documents fournis par leurs auteurs, dans leur
langue d’origine. Les éléments qui y sont reproduits
engagent la responsabilité de leurs auteurs et non
pas celle de l’Institut Royal des Etudes Stratégiques
(IRES)
****
2
Table des matières
Avant-propos ............................................................................................................................. 7
SEANCE D’OUVERTURE ........................................................................................................... 9
Allocution de M. Mohammed Tawfik MOULINE, Directeur Général de l’Institut Royal des
Etudes Stratégiques ................................................................................................................. 11
Intervention de M. Philippe POINSOT, Coordonnateur Résident des Nations Unies et
Représentant Résident du PNUD au Maroc ............................................................................ 14
Intervention de M. Nadir EL HABIB, Secrétaire Général, Ministère chargé des Marocains
Résidant à l’Etranger et des Affaires de la Migration .............................................................. 19
SESSION 1 : LA MIGRATION, UN PHENOMENE MONDIAL ................................................ 25
La migration : un phénomène mondial, par Bettina GAMBERT, Représentante adjointe du
Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés au Maroc ........................................ 27
La question migratoire en Afrique : enjeux et stratégies de réponse par Ana FONSECA, Chef
de la Mission de l’Organisation internationale pour les migrations au Maroc ........................ 30
Comprendre les profondes mutations qui affectent les diasporas et les territoires d’origine.
Le cas du Maroc par Jacques OULD AOUDIA, Chercheur en économie politique du
développement (France) .......................................................................................................... 34
Circular migration: a tool to manage uncontrolled foreign migration? By Peter NIJKAMP,
Professeur Emérite, Université Libre d'Amsterdam, membre de l’Institut Royal de
Technologie (KTH) (Pays-Bas).................................................................................................. 40
Migration policy in Germany: strategies and perspectives, par Benedict GÖBEL, Expert et
Coordinateur d’Intégration principal au sein de Konrad Adnenauer Stiftung pour le
programme spécial ‘’Arriving in Germany’’ (Allemagne) .......................................................... 46
SESSION 2 : LA MIGRATION INTRA-AFRICAINE : ENJEUX ET PERSPECTIVES .................. 61
Intra-African migration : issues, challenges and response strategies, by Gordon
KIHALANGWA, Général de division (retraité), Directeur du Département des services de
l’immigration, Ministère de l’intérieur et de la coordination du Gouvernement (Kenya) ....... 63
Etat des lieux et principaux défis de la migration intra-africaine, par Khadija ELMADMAD,
Consultante internationale et experte en matière de Droit des migrants (Maroc) ................. 69
Mieux comprendre les circulations migratoires africaines, par Mehdi ALIOUA, Enseignant-
chercheur à Sciences Po Rabat, Université Internationale de Rabat (Maroc) ......................... 82
Migrations et constructions religieuses entre Afrique de l’Ouest et Afrique méditerranéenne,
par Sophie BAVA, Socio-anthropologue, Chargée de recherche au Laboratoire Population
Environnement Développement- UMR IRD (Institut de Recherche pour le Développement)
(France/Sénégal) ........................................................................................................................ 89
La migration de transit au Mali, par Keita BOULAYE, Maître Assistant à l'Université des
Sciences Sociales et Gestion de Bamako (Mali) / Chercheur associé au laboratoire SEDET de
l’Université Paris DIDEROT (France) ....................................................................................... 94
3
SESSION 3 : LA MIGRATION AFRICAINE VERS L’EUROPE................................................. 105
La "crise migratoire" en Méditerranée: interprétation géo-historique, par Etienne PIGUET,
Professeur ordinaire, Institut de Géographie – UNINE, et Vice-président CFM/EKM (Suisse)
................................................................................................................................................ 107
Social Integration of Migrants in the Netherlands, the case of Moroccan Entrepreneurs , by
Karima KOURTIT, Enseignant-Chercheur à l'Université Eindhoven JADS (Jheronimus Academy of
Data Science), s-Hertogenbosch (Pays-Bas).............................................................................. 112
Entre migration de transit vers l'Europe et immigration au Maroc : réalités multiples, rêves
d'ailleurs et opportunités, par Nadia KHROUZ, Experte des questions migratoires, Consultante
au Conseil National des Droits de l'Homme (Maroc) ................................................................. 117
Politique concertée entre l'Afrique et l'Europe pour la gestion de la question migratoire :
Enjeux et problématiques majeurs, par Papa Birama THIAM, Directeur de la coopération
technique, Secrétariat Général de la Présidence de la République / Coordonnateur du Programme
d'Appui aux Initiatives de Solidarité pour le Développement (Sénégal)...................................... 124
African migration to Italy: recent trends and policy responses, by Ferrucio PASTORE, Directeur
du Forum of International and European Research on Immigration (FIERI) (Italie) ..................... 130
Comment mieux appréhender les migrations ouest-africaines dans l’optique d’une
coopération avec l’Union européenne, par Pape Demba FALL, Chercheur, IFAN, Université
Cheikh Anta Diop, Dakar / Directeur du Réseau d’étude des migrations internationales africaines
(Sénégal) .................................................................................................................................. 136
SESSION 4 : LA QUESTION MIGRATOIRE A L’AUNE DE L’ADHESION DU MAROC A LA
CEDEAO ................................................................................................................................. 143
Quels sont les dispositifs mis en place au sein des pays de la CEDEAO dans un contexte de
libre circulation des personnes ? Quelles sont leurs forces et leurs faiblesses ? par KONAN
Yao Silvère, Maître-assistant à l'UFR-SEG de l'Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan (Côte
d'Ivoire) ................................................................................................................................... 145
Rapport de synthèse, par El Arbi MRABET, Expert en Droit International, ancien Doyen de la
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d’Oujda et ancien Gouverneur
Chargé de la Coordination avec la MINURSO ....................................................................... 170
BIOGRAPHIES........................................................................................................................ 191
Références bibliographiques .................................................................................................. 211
Notes de référence ................................................................................................................ 215
4
5
6
Avant-propos
7
La rencontre scientifique organisée par l'Institut Royal des Études Stratégiques
(IRES) s'est déroulée en quatre sessions :
8
SEANCE D’OUVERTURE
9
10
Allocution de M. Mohammed Tawfik MOULINE, Directeur Général de
l’Institut Royal des Etudes Stratégiques
11
A l'heure actuelle, le débat autour de la question migratoire suscite des
controverses entre ceux qui continuent à défendre les vertus de la mobilité comme
source de croissance et d'enrichissement culturel et ceux qui mettent plutôt l'accent
sur les risques encourus à cause de ce phénomène, sur le plan économique, social et
sécuritaire. Ce débat appelle à davantage de compréhension, d’échange, de solidarité
et de concertation entre l'ensemble des pays de la communauté internationale.
12
Excellence, Mesdames et Messieurs,
13
Intervention de M. Philippe POINSOT, Coordonnateur Résident des
Nations Unies et Représentant Résident du PNUD au Maroc
Summary
The New York Declaration for Refugees and Migrants sets priorities. The first
one is to revitalize the refugee protection regime. The Global Compact on refugees
aims at improving the international community’s response to large movements of
refugees and to protracted refugee situations.
*****
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais remercier l'Institut Royal des Etudes Stratégiques (RES) pour son
invitation et saluer la pertinence du sujet discuté aujourd’hui, qui est d’une actualité
internationale marquée par les récentes images atroces de migrants vendus en Lybie,
de même que par l’expérience marocaine, concomitamment une terre de départ, de
transit et de destination migratoire au moment où le Maroc est mandaté par l’Union
africaine pour réfléchir sur la question migratoire et accueillera en décembre 2018 la
conférence internationale devant aboutir à la signature du pacte mondial sur la
migration.
14
En septembre 2016, l'Assemblée générale des Nations-Unies a adopté la
Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, un ensemble
d'engagements destinés à améliorer la protection des réfugiés et des migrants.
Cette déclaration a ouvert la voie à deux pactes mondiaux devant être adoptés
cette année : l'un pour les réfugiés, l'autre pour une migration sûre, ordonnée et
régulière. Bien que ces deux processus se déroulent en parallèle, l'Assemblée générale
a convenu que les deux traités mondiaux seraient "séparés, distincts et indépendants".
Un retour sûr et digne n'est pas possible pour la plupart des réfugiés, en
particulier ceux des pays du Sud qui sont confrontés à de sévères restrictions sur leurs
possibilités de réinstallation. Les pays ont bien évidemment le droit de gérer leurs
frontières de manière responsable, mais ils ont également le devoir de protéger les
droits des réfugiés et de tous ceux qui se déplacent.
Le pacte mondial sur les réfugiés, qui devrait être adopté cette année, vise à
améliorer la réponse de la communauté internationale aux mouvements massifs de
réfugiés et aux situations de réfugiés prolongées. Il aidera la communauté
internationale à trouver des moyens concrets d’appui aux gouvernements confrontés
à des déplacements massifs de réfugiés ainsi que des systèmes de partage des
responsabilités afin que les pays concernés n’aient pas à en supporter intégralement la
charge.
15
L’accord général sur le commerce des services de l’Organisation mondiale du
commerce est limité et les discussions entamées dans le cycle de Doha ont surtout
mis en évidence une asymétrie entre les pays en développement qui souhaitent
libéraliser la circulation des personnes physiques alors que les pays industriels
préfèreraient le commerce des services.
Cette dimension multilatérale est au cœur de l’enjeu du pacte mondial pour une
migration sûre, ordonnée et régulière qui devrait être adopté cette année à Marrakech,
et qui cherchera à renforcer la coopération internationale dans la gestion des
migrations et à attirer l'attention sur les migrants, les personnes qu'ils laissent derrière
eux et les communautés qu'ils rejoignent.
Ce pacte visera à protéger les personnes vulnérables, tirer parti des nombreux
avantages que les migrants apportent à leurs pays d'accueil et d’origine et s'attaquer
aux moteurs de la migration irrégulière et forcée. La Commission économique pour
l'Afrique accompagne l’Union africaine dans ce processus.
Déjà au lendemain de la crise financière de 2007, dans son rapport mondial sur
le développement humain de 2009 sur la mobilité et le développement humain, le
Programme des Nations-Unies pour le développement appelait à lever les barrières.
De nombreuses perceptions négatives à l'égard des migrants économiques sont
fondées sur de fausses hypothèses et sur une mauvaise analyse et alimentent la
xénophobie et l'intolérance.
16
A la dimension économique, il faut ajouter les transferts sociaux que
représentent les idées, les pratiques, les identités et le capital social qui sont transmis
aux familles et aux communautés d’origines.
Les déplacements qui se produisent à l’intérieur d’un pays ou entre des nations,
les déplacements sont majoritairement motivés par la recherche de meilleures
opportunités. Il faut donc s’attaquer aux causes profondes de la migration
économique, y compris les effets de la dégradation de l’environnement.
17
Il est, également, nécessaire de faciliter l’élaboration de politiques et de
mécanismes permettant d’améliorer les services de transfert de fonds des migrants.
De même, un gouvernement local inclusif et responsable a également un rôle à jouer,
non seulement pour garantir les prestations de services, mais aussi pour éviter ou
atténuer les tensions sociales.
Lors de son dernier examen, le Comité des droits des enfants a, entre autres,
émis une série de recommandations dans lesquelles figure un axe spécifique dédié aux
enfants migrants, demandeurs d’asile et refugiés.
Au final, la migration non réglementée et forcée est celle qui pose le plus de
problèmes, en particulier pour les migrants, qui prennent des risques mortels et sont
exploités par les trafiquants et les passeurs, mais aussi pour les pays d'accueil qui sont
préoccupés par le contrôle de leurs frontières.
Une plus grande redevabilité pour les trafiquants d'êtres humains et les
contrebandiers qui exploitent le désespoir des plus vulnérables est essentielle. Ces
criminels jouissent souvent de l'impunité lorsqu'ils travaillent au-delà des frontières,
utilisant le système financier international à leur avantage.
18
Intervention de M. Nadir EL HABIB, Secrétaire Général, Ministère chargé
des Marocains Résidant à l’Etranger et des Affaires de la Migration
Summary
Nationally, the new Policy of Migration and Asylum has been devised to
tackle problems that sub-Saharan migrants can face regarding the conditions of
their stay, protection of their rights and the respect of their dignity.
****
Mesdames, Messieurs
Je suis ravi d'inaugurer cette nouvelle année 2018 par une allocution à
l'occasion de cette rencontre internationale organisée par l'Institut Royal des Études
Stratégiques (IRES) Cette manifestation illustre à plus d'un égard l'ambition et les
aspirations du Maroc : une politique résolument tournée vers l'Afrique, un
positionnement international en pointe sur les questions migratoires, une vision de
long-terme de la nature des dynamiques politiques et économiques internationales
sur les décennies à venir.
19
Par ailleurs, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, en sa
qualité de Leader de l'Union africaine a présenté lors du 30ème Sommet de
l'Union africaine à Addis-Abeba le 28 janvier 2018, la feuille de route de l’Agenda
africain sur la migration.
20
Les consultations nationales sur le Pacte mondial organisées au Maroc ont
fait ressortir à la fois une position positive concernant la migration en général, mais
aussi sur la perspective d'adhésion du Maroc à la Communauté économique des
États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la liberté de circulation qu'une telle
adhésion pourrait impliquer
Mesdames, Messieurs,
C'est ce double rôle que le pays devrait jouer : être à la fois la deuxième
économie la plus dynamique et la plus performante, dans un espace économique de
plus en plus unifié et être l'un des chainons-clé de la relation du continent avec
l'Europe. Telle est la vision à long-terme du positionnement stratégique du Maroc.
La migration représente donc pour les plus pessimistes, le prix à payer et pour
les plus optimistes, l'une des principales conditions de son succès.
Mesdames et Messieurs,
21
C'est dans ce cadre, sans condescendance, ni arrogance ni discrimination que
s’est effectuée la régularisation de plus de 23 000 migrants lors de la première
phase de l'opération exceptionnelle de régularisation des migrants en situation de
séjour illégal en 2014, soit plus de 83% des demandes de régularisation reçues et
près de 27 000 demandes ont été enregistrées pour la deuxième phase qui s'est
achevée le 31 décembre dernier, ces demandes sont toujours en cours d'instruction.
C'est dans ce même esprit que l'accès à e l'ensemble de des services publics pour
les migrants s’opère et ce, dans la mesure du possible sans considération de leur
situation administrative.
C'est ainsi que tous les enfants migrants peuvent bénéficier d'une éducation
dans les écoles publiques et privées du Royaume. En matière de santé les
migrants peuvent bénéficier de la gratuité des soins préventifs et curatifs des
programmes de lutte contre les maladies transmissibles et des prestations
sanitaires du réseau de santé primaire et sont admis dans les hôpitaux au même
titre que les Marocains.
Cela n’implique pas que leur situation est facile et que tous leurs problèmes
sont résolus. Le Maroc n'est pas l'eldorado, le pays a ses propres problèmes
économiques et sociaux. Néanmoins le pays s’efforce de faire en sorte que les
migrants jouissent des mêmes droits que les Marocains, en les traitant dans les
mêmes conditions en les intégrant dans les services publics au même titre que la
population marocaine.
22
Mesdames, Messieurs,
Est-ce que cela veut dire pour autant qu'il faut redouter la libre circulation des
biens et des personnes que l'adhésion prochaine du Maroc à la CEDEAO peut
impliquer ? Celle-ci va-t-elle se traduire par une éventuelle migration massive en
provenance des pays de cette communauté ?
Contrairement aux idées reçues, les migrants issus des pays appartenant à la
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ne représentent
que la moitié des migrants régularisés (lors de la première phase) et que 80% de ceux-
ci proviennent de pays qui ont déjà conclu avec le Maroc des accords de dispense de
visa, comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Niger ou le Mali.
Par contre, une telle liberté de circulation des personnes, en termes de résidence
et d'établissement va permettre, d’une part que la migration des personnes se déroule
dans de meilleures conditions et d’autre part elle va limiter l'immigration irrégulière,
source, d'exclusion, de souffrance de traite et de trafic des personnes. Les situations
révoltantes constatées en Libye sont la conséquence de l'insuffisance des opportunités
d'émigration légale qui forcent les personnes à prendre des risques et à tomber dans les
réseaux de trafiquants et de marchands d'esclaves.
23
24
SESSION 1 : LA MIGRATION, UN PHENOMENE MONDIAL
25
26
La migration : un phénomène mondial, par Bettina GAMBERT,
Représentante adjointe du Haut-commissariat des Nations-Unies pour
les réfugiés au Maroc
Summary
****
27
Au sein de l’espace Moyen-Orient et Afrique du Nord, le Maroc est le seul Etat à
avoir adopté une Stratégie nationale d’immigration et d’asile afin de répondre aux
enjeux humanistes d’intégration, économiques, culturels, sociaux, et de politique
étrangère.
10 millions d’apatrides
Responsabilité partagée.
… et plus prévisible.
28
4. Programme d’action
Succès et acquis :
Chantiers prioritaires :
29
La question migratoire en Afrique : enjeux et stratégies de réponse par Ana
FONSECA, Chef de la Mission de l’Organisation internationale pour les migrations au
Maroc
Summary
The New National Strategy for Immigration and Asylum involved eleven
programs which detailed twenty-seven objectives within which there are eighty-one
specific actions that deal with the fields of human life.
Morocco plays a very active role in the managing of migration. Another major
point that the well-managed migration policies and governance is closely linked to the
perspective that each migrant is different as well as each country; that is on the one
hand; on the other, it requires data improvement.
Last, but not least, a good migration policy requires fundamental work about
public perceptions regarding migration.
****
30
Au niveau international, le Royaume du Maroc s’est investi dans la question
migratoire avec non seulement sa participation au Global compact qui ne peut
qu’encourager la coopération dans le but d’atteindre des objectifs communs, mais
aussi en tant que co-président du Global Forum on Migration and Development en
2018.
Il est également clair que la migration continue de jouer un rôle important dans
l'amélioration de la vie des populations, tant dans les pays d'origine que de
destination, tout en offrant à des millions de personnes dans le monde la possibilité de
vivre à l'étranger. A titre d’exemple les envois de fonds peuvent aider à réduire la
pauvreté et qu'ils continuent d'être des sources clés de capitaux étrangers pour de
nombreux pays d'origine. En 2016, les envois de fonds dans les pays à revenu faible et
intermédiaire ont été estimés à 429 milliards de dollars.
31
Après de nombreuses années de recherche et d’analyse il s’avère que les
migrants contribuent de manière significative à leurs nouvelles communautés. Cette
conclusion a été soulignée de manière très significative dans un récent rapport du
McKinsey Global Institute, qui montre que les 3,3% de la population mondiale
représentant les migrants internationaux contribuent à raison de 9% du PIB mondial,
ce qui est estimé à 4% de plus que ce qu'il aurait été s’il n'y avait pas ces migrants.
Mais il existe aussi des envois de fonds sociaux sous la forme de compétences et
d'expériences, c'est-à-dire des personnes talentueuses qui rentrent de l'étranger, qui
profitent grandement aux pays qui se relèvent de crises ou qui se développent
économiquement.
Démystifier la migration exige une compréhension des faits et une analyse bien
fondée des avantages et des risques que les mouvements de personnes représentent
pour les Etats. Cependant, il serait trompeur de dire que les données seules peuvent
changer l'environnement ou les circonstances à cause desquelles les gens bougent :
nous avons besoin d'outils fondés sur des preuves pour transformer les manières dont
la migration est abordée - d'un tabou que les pays évitent, à un sujet sur lequel les
gouvernements souhaitent collaborer.
32
A l'ère de la mondialisation croissante, la migration touche plus que jamais tous
les États et tous les peuples. La migration est étroitement liée à la géopolitique, au
commerce et à l'échange culturel, et offre des opportunités pour les Etats. Les
entreprises et les communautés peuvent en bénéficier énormément. La migration a
contribué à améliorer la vie des gens dans les pays d'origine et de destination et a
offert à des millions de personnes dans le monde entier la possibilité de se forger une
vie ayant un sens et donc plus sûre, à l'étranger.
Une bonne coopération internationale ne signifie pas que tous les pays soient
d’accord sur tout. Chaque pays se caractérise par son contexte. Cependant, grâce à la
dynamique créée par le Global Compact, des principes-clés humanitaires et
sécuritaires vont pouvoir être mis en place, afin d’assurer sur le plan international une
bonne gestion du phénomène migratoire. Dans ce cadre, il est nécessaire de renforcer
et soutenir les perspectives interrégionales, de mettre la pression en vue d’actions
concrètes, d'analyse et d'évaluation des collecteurs de données, et de développer des
indicateurs qui permettront d'identifier des barrières à la coopération entre Etats
Dans ce sens, les pays du continent africain, dont le Royaume du Maroc, se sont
lancés avec beaucoup de ferveur et de volonté dans la mise en place d’une vision
globale pour réaliser un cadre d’action solide et, ce dans le cadre des différentes
rencontres et évènements internationaux. Les Etats s'engagent à trouver un accord
global pour une migration sûre, ordonnée et régulière en 2018. Dans un contexte
d'interconnexion croissante entre les citoyens et les Etats, rendre la migration plus
sûre et mieux réglementée est devenue une priorité mondiale.
33
Comprendre les profondes mutations qui affectent les diasporas et les
territoires d’origine. Le cas du Maroc par Jacques OULD AOUDIA,
Chercheur en économie politique du développement (France)
Summary
Any reflection, position and action regarding migration within the immense
diversity of practices in this field must begin with an analysis well aware of the
profound changes migration undergoes.
****
Remarques préalables
Cette intervention est axée sur les populations émigrées, les diasporas (les stocks)
et non sur les flux des migrants, sachant qu’évidemment il existe évidemment des
liens (complexes) entres stocks et flux.
Les phénomènes communs pouvant être identifiés qui touchent, avec des
intensités et des temporalités différentes, toutes les diasporas des pays du Sud
installées dans les pays du Nord 1 modifiant progressivement la donne
migratoire entraînant la réduction des coûts de circulation des personnes et de
l’information, l’augmentation de la qualification moyenne des flux de migrants, avec
une population de femmes plus élevées et l’émergence d’acteurs capables de
développer les territoires dans les régions d’origine des migrants.
34
Aussi, le prolongement de la crise dans les pays du Nord avec ses conséquences
sur les diasporas présentes sur leur territoire implique la nécessité pour ces pays d’une
part, d’accroître leur attractivité pour les migrants qualifiés et d’autre part, de
renforcer ces communautés de migrants grâce aux nouvelles générations nées dans
ces pays d’accueil. Désormais, le rôle des migrants pour le développement de leur
pays d’origine est reconnu. Toutefois, l’émergence de puissances économiques à
l’échelle mondiale continue pourtant de fournir d’importants contingents de migrants
comme la Chine et l’Inde…
Ainsi, tous ces facteurs ont radicalement modifié la place du migrant dans les
sociétés de départ et de destination, d’une "double absence", à une "double présence".
Dans les premiers temps de son émigration de masse, dans les années 1950 à 70,
la diaspora marocaine était composée de villageois recrutés pour les besoins de
l’industrie et des mines en Europe, dans le cadre d’accords de main-d’œuvre passés
entre le Maroc et certains pays, dont la France, les Pays Bas, la Belgique.
À partir du début des années 90, les autorités marocaines ont autorisé la
création d’associations dans tout le Royaume, notamment dans le monde rural. Les
projets villageois ont alors bénéficié de cette ouverture avec la création d’Associations
villageoises qui ont dynamisé les opérations d’infrastructures locales, à l’initiative le
plus souvent de migrants. Ceux-ci ont ainsi provoqué une série de ruptures dans les
sociétés rurales très traditionnelles dont ils étaient issus.
Avec la fermeture des frontières des pays d’Europe au milieu des années 70, les
migrants ont progressivement abandonné leurs perspectives de retour. Ils ont fait
venir leurs familles dans le cadre du regroupement familial. Sous les effets des
profondes modifications de leur environnement, la diaspora marocaine s’est ainsi
stabilisée dans les pays d’accueil. Elle s’est également diversifiée dans ses origines
géographiques, dans sa composition sociale, dans ses trajectoires personnelles.
35
Composée désormais d’une part croissante d’enfants de migrants, la plupart du
temps nés en Europe, cette diaspora est progressivement devenue plus féminine, plus
instruite, d’origine plus urbaine. Son lien avec le pays d’origine n’est plus
essentiellement le village des parents, mais la région ou même le pays tout entier.
Surtout, elle est désormais plus individualiste.
Une autre mutation prend corps, au sein des pays de résidence, avec
l’approfondissement de la crise économique, sociale et politique que vivent les
sociétés d’Europe. Cette situation tend à fractionner la diaspora entre une partie de
plus en plus intégrée dans les sociétés de destination, avec depuis 4 à 5 ans pour
certains d’entre eux, la tentation d’un établissement au pays des parents ou une
émigration vers d’autres pays (Emirats du Golfe, Canada notamment).
À l’opposé, une autre partie de la diaspora se replie sur elle-même sur un mode
communautaire, dans une spirale d’exclusion sociale, spatiale et citoyenne. Une
minorité de ces jeunes dérive vers l’extrémisme violent.
Cependant, les effets de la crise multiforme qui affecte l’Europe se font sentir
sur toutes les composantes des sociétés d’accueil. Une progression des opinions
xénophobes, qui ont désormais une traduction électorale importante voire très
importante dans le corps social est constatée. Fractures sociales et identitaires se
mêlent ainsi à un niveau jamais atteint depuis la fin de la seconde guerre mondiale
dans les pays d’Europe et en France tout particulièrement, qui tendent à désarticuler
le lien social.
36
Cette émergence a relativisé le rôle du migrant : Il est passé d’une situation où
l’émigré était l’acteur principal qui animait le territoire (avec ses projets, ses transferts
financiers, son prestige…), à une situation où le migrant est devenu "un acteur parmi
d’autres".
37
Les moyens de communication par internet ont aussi modifié substantiellement
le lien au pays d’origine. Désormais, la communication peut être quotidienne. Le
téléphone portable offre l’accès aux images en temps réel. Le migrant vit ainsi de
longs moments "en direct" avec la famille restée "au bled" à 3 000 km.
Le lien entre diaspora et pays d’origine est un des facteurs de l’inscription des
sociétés du Sud dans la mondialisation. Le "migrant connecté" est ainsi la figure qui a
émergé depuis une dizaine d’années avec l’élévation du niveau d’instruction des
populations diasporiques et leur maîtrise des moyens de communication digitaux3 :
son espace est d’emblée mondialisé avec la dispersion de sa famille et de ses amis sur
divers continents.
Cette nouvelle donne invite à porter l’attention sur les modalités que les
diasporas vont emprunter pour s’adapter aux nouveaux contextes et faire vivre ce lien
sur des modes largement renouvelés par l’usage des nouvelles technologies et les
pratiques sociales qu’elles génèrent. Ce point est important pour analyser les
politiques publiques visant à "mobiliser la diaspora pour le développement du pays
d’origine" comme le déclarent tous les pays du Sud qui se sont engagés dans cette voie.
Le second obstacle tient à la réalité du lien lui-même : depuis les capitales des
pays d’émigration, comment mobiliser des dizaines de milliers, voire des millions
d’individus dispersés sur un grand nombre de pays ? Pour le Maroc, comment
mobiliser, depuis Rabat, les 5 millions de Marocains du monde répartis sur plus d’une
centaine de pays ?
C’est au plus bas niveau des territoires, celui des communes, que cette
mobilisation des diasporas est possible, car les migrants sont connus par les acteurs
locaux (et réciproquement). Ils le sont d’autant mieux plus puisque nombreux sont
ceux qui reviennent régulièrement au pays, notamment les nouvelles générations nées
dans le pays d’accueil.
38
De nombreuses initiatives sont prises par les membres de la diaspora qui tissent
des réseaux pour maintenir un lien avec le Maroc, selon leur région d’origine, selon
leurs professions (ingénieurs, informaticiens, médecins…), selon leurs affinités
linguistiques à l’échelle régionale ou transnationale, ou selon d’autres critères de
‘’formation de communautés’’. Éphémères ou plus durables, ces communautés
investissent des domaines mouvants, s’affranchissant des frontières, y compris celles
qui se multiplient entre Sud et Nord4.
39
Circular migration: a tool to manage uncontrolled foreign migration? By
Peter NIJKAMP, Professeur Emérite, Université Libre d'Amsterdam,
membre de l’Institut Royal de Technologie (KTH) (Pays-Bas)
Résumé
Des politiques migratoires sont à élaborer pour les migrants ; elles se rapportent
à des actions et décisions en vue de soutenir, préparer, habiliter et protéger la
situation des migrants ; elles peuvent aussi être élaborées par des migrants en
collaboration avec d’autres migrants.
****
From a global perspective, we live in the age of migration, not only domestically,
but also – and increasingly – internationally. Since the year 2000, foreign migration
has increased with almost 50 percent. According to recent UN estimates, more than
258 million people live nowadays in a different country than they were born.
40
It should be noted that prosperity is clearly a relative concept. For Sub-Saharan
countries, Morocco is relatively prosperous, while for Moroccans many European
countries are relatively prosperous. This ladder-type of relative welfare differences
forms also the background for so-called chain migration: rational migrants try to reach
step-wise the top of the ladder. This is clearly exemplified by recent migration
movements from the Middle East and Northern Africa to Europe.
With persistent – and often rising – welfare discrepancies among countries and
with structurally declining costs of international mobility, it seems plausible that
foreign migration will remain a structural demographic characteristic of the modern
world. The heterogeneity in migration motives and in prosperity profiles of countries
will most likely lead to continuously rising migration patterns.
41
1. North Africa: Trends
North Africa is one of the regions that displays a rather dynamic pattern of
immigration and outmigration flows. There are not only significant immigration flows
from the Southern neighbours, but there are – historically and actually – also large
flows of migrants from North Africa to Europe. And in recent years, we have
witnessed the ‘stepping stone’ mechanism: migrants from Central and Sub-Saharan
Africa moving to North-African countries (notably Libya, Morocco, Algeria), with the
aim to move on to Europe. This chain migration – often in the form of illegal or
undocumented migration – has become one of the most serious concerns in current
African-European relationships.
The migration issues faced by Europe in the past years – and also recently –
have to be seen against the broader political turbulence in the Middle East, which has
prompted a flood of migrants (both from the Middle East and North Africa). According
to recent estimates of the IOM this population movement has however, shown a
drastic change in very recent years. In the year 2015 approximately 2 mln refugees
entered Europe due to war, political and economic circumstances in the countries of
origin, mainly in Syria. After the Turkey-deal between Europe and Turkey, the volume
declined to about 360,000 refugees in 2016, and even to about 170,000 in 2017.
Apparently, the Turkey-deal was a success, as the migration influx through the East-
Mediterranean Route went down drastically.
Clearly, there is a shadow side: if the migrant flows from Central and Sub-
Saharan countries in Africa keep on growing, a large volume of people will get stuck in
North African countries, unless a new route turns out to be more attractive. In
particular, the Western Mediterranean route has in 2017 gained more popularity.
Spain in particular, has seen a doubling of illegal migrants in 2017, viz. a volume of
about 23,000 people. It is clear that on the Western Mediterranean Route also the
position of Morocco is at stake.
2. European responses
In the past decade, Europe has desperately tried to keep migration flows from
Africa -and elsewhere – under control. Apart from discouraging an undesirable influx
of large volumes of migrants, it has also developed various mechanisms to favour
return in the form of a Return Directive (see European Commission 2014). These
mechanisms include in particular (i) Programmes promoting voluntary departure, and
(ii) Joint return operations coordinated by FRONTEX.
42
It goes without saying that this return policy programme presupposes an
improved dialogue and intense cooperation with non-EU countries of origin and
transit regarding the broad set of common migration concerns. One of the policy
programmes of the EU comprises the development and implementation of mobility
partnerships with non-EU countries.
In the context of return policy, a new policy apparatus has been developed, viz.
temporary and return migration (see EMN 2011). Temporary migration is defined as
migration for a specific motivation and/on purpose with the intention that, afterwards,
there will be a return to country of origin or elsewhere. Circular migration may be
described as a repetition of legal migration by the same person between two or more
countries. In the meantime, the EU member states have developed various targeted
programmes so as to encourage this type of return migration.
43
3. Dutch experiences
Migrants from third countries who are involved in temporary occupations are
usually highly educated migrants. Low and medium skilled positions are mostly filled
either by third country nationals who have a permanent residence, or by migrants
from new EU member states (e.g., Poland, Romania). Furthermore, third country
nationals are also heavily involved in low-skilled jobs, such as domestic work or the
care sector.
However, these migrants are mostly undocumented, and do not qualify for the
terms and conditions of official Dutch circulation migration projects. Given the scope
and limitations of this programme, the anticipated quantitative target levels for
circular migrants were by far not reached. Several assessment studies have been
undertaken to test the success of this programme. The ‘Blue Birds’ programme, at the
end, did not have a significant outreach and impact, and therefore, may be regarded
as a failure” (see Kourtit et al., 2018, forthcoming).
Our findings from the Netherlands show a considerable diversity in life style,
working and learning patterns, communication, values and preference systems, as well
as in needs and decisions of circular and temporary migrants in the Netherlands.
These differences are not sufficiently addressed in current policies and related
programmes on circular and temporary migration and their communication strategies.
44
This evidence calls for more emphasis on ‘ethno-marketing’ and ‘diversity policy’
for circular and temporary migration policy, so as to strengthen and expand ‘bonding
and bridging’ strategies in order to achieve the above-mentioned ‘win-win-win’
situation that would favour all interested parties, in particular, the country of
destination, the country of origin, and – last be no least – the migrants themselves”
(see Kourtit et al. 2018, forthcoming).
Conclusion
Finally, it ought to be recognized that migration decisions on the one hand and
relative welfare differences between countries of origin and destination on the other
hand are two sides of the same coin. Consequently, irrespective of labour market
needs, the issue of development policy – in particular, in regard to sending countries –
is critical in modern global migration policy. This is depicted in Figure 4, which maps
out the cornerstones of the interface between migration and development.
The history of foreign migration is long and ripe with successes and failures.
Even though we talk nowadays of the ‘age of migration’, it ought to be clear that in
any epoch in human history there was migration and geographical mobility. Migration
will be with us forever, and the main challenge is to offer and implement an effective,
organized and orderly international governance structure.
45
Migration policy in Germany: strategies and perspectives, par Benedict
GÖBEL, Expert et Coordinateur d’Intégration principal au sein de Konrad
Adnenauer Stiftung pour le programme spécial ‘’Arriving in Germany’’
(Allemagne)
Résumé
****
46
As a result, integration policy has not only become a new priority on the political
agenda, where it played an important role in the recent federal parliamentary
elections in September 2017, but the German population has also come to perceive
integration as the most important and pressing issue for the country5.
For a long time, the Christian Democratic Party (CDU) held the view that
Germany was not an ‘immigration country’. Comprehensive policy concepts for
migration and integration were not a priority on the political agenda. A lot has
changed in the last decade: immigration and integration issues were given more
significance in 2005 with the appointment of a high-ranking Minister of State in the
German Chancellery responsible for immigration, refugees and integration. Today, in
all the federal states, ministries - whether explicitly designated or not – are dedicated
to this topic. Integration concepts are being developed in an increasing number of cities
and municipalities. In 2016, in response to the refugee crisis of 2015, a federal
integration law was passed, the first in German history.
At the same time, political parties are still struggling to orientate themselves in
this new, sensitive and difficult political field. The significant electoral results of the
Alternative für Deutschland (AfD) last September 2017 further demonstrates the topics’
potential for political mobilization. The complexity of migration and integration as a
policy area is essentially due to the fact that it combines very practical issues with
deeper fundamental questions.
On the one hand, it is about how migration can be monitored and controlled as
well as on how integration proposals can be designed to enable foreigners and people
with immigration backgrounds to participate equally in social life in Germany. A
special role is played by the question of the right balance between promoting (fördern)
and demanding (fordern). “Fördern und Fordern” became two sides of German
integration policy.
On the other hand, the understanding that migration and integration cannot be
viewed independently to more fundamental questions has grown in recent years. The
focus is on dealing with Germany’s national self-understanding, its own culture, and
those values underpinning its liberal democratic order.
1. A changing context: from guest workers in the 1950s to the refugee crisis of
2015
Immigration is not a new phenomenon for Germany. Historians like to recall the
refugees fleeing France from religiously motivated persecutions in the 18th century or
the economic migrants arriving from Poland during industrialization in the 19th
century. But there is no need to look this far back in time. A look back to the 20th
century exemplifies how migrants and refugees have shaped Germany in recent
decades.
Between 1945 and 1950, around 12 million people had to leave the eastern
parts of the former German Reich. They were relocated to the territories of what was
to become the Federal Republic of Germany in 1949. In the 50s and 60s, Germany’s
economic recovery incited the government to attract a new form of migration.
47
Between 1955 and 1973, 9.5 million so-called ‘Gastarbeiter’ (guest workers)
from southern Europe moved to Germany and contributed to the ‘Wirtschaftswunder’,
the famous economic recovery of the country which lasted until the oil crisis of 1973.
These workers mainly came from Italy, Greece, Spain, Yugoslavia and Turkey. While
the majority of these guest workers, mainly those from the Iberian Peninsula and Italy,
returned to their country, many of them, mainly Turks, remained in Germany, and
were joined by their family and relatives.
With the fall of the Berlin Wall and the Iron Curtain in 1989, a new wave of
people arrived from the former Soviet Union. A specific status was granted to the so-
called ‘Aussiedler’, members of German minorities abroad, who were allowed to move
to Germany.
Between 1950 and 2013, around 4.5 million ‘Aussiedler’ settled in Germany, the
vast majority after 1989. A few years later, the Balkan wars and the collapse of
Yugoslavia produced the biggest refugee migration since the Second World War, with
more than 400,000 asylum applications in Germany in 1992 alone. Today, most of
them have returned to their home countries and only a few put down roots in smaller
communities throughout the country.
With this in mind, the challenge posed by immigration and integration is not
completely new to Germany. Today 20 percent of the population is of foreign origin. This
development, and the need for highly qualified immigrants, led to a shift in legislation
in 2005. A new immigration act was introduced in order facilitate immigration and
integration, which was considered to be useful in an aging society confronted with
labour shortages in many economic areas.
The overburdened Federal Office for Migration (BAMF), and the urgent need to
provide nearly one million people with food and shelter in the winter of 2015,
mobilized the country and dominated the news for months. The statistics on asylum
between 1953 and 2017 show the historic dimension of the crisis, far outpacing the
record of 1992-1993:
48
Figure 5: The evolution of asylum applications in Germany since 1953
In 2015, the number of people asking for asylum in the European Union doubled
from 627,000 to 1.3 million people. With 477,000 asylum requests, Germany covered
the majority (35 percent) of all applications in the European Union, followed by
Hungary (177,000), Sweden (163,000) and Austria (88,000). The total protection rate
for Syrian asylum seekers amounts to 96 percent in Germany. Similarly, high
protection rates are granted to asylum claims from Afghanistan and Eritrea.
These numbers explain why to date Germany has attached so much importance
to a common European solution for the migration crisis, involving all 28 member
states. The German government has emphasised the European dimension of the crisis
from its very beginning and has contributed as far as possible to the development of a
strong and coherent European solution. This was the case with the European
emergency relocation mechanism for 120,000 refugees from Italy, Greece and
Hungary, adopted in September 2015 by the European Council. Better cooperation
and joint management were at the centre of the 17-point plan of action agreed by the
European Commission and the states affected by refugee influxes on the Western
Balkan migration route, adopted on 25th of October.
49
4. National responses to the crisis
In March 2016 the second asylum law entered into force, introducing
accelerated application procedures, together with stronger residence restrictions for
refugees. While contributing to the successful management of the refugee crisis, both
laws also represented the greatest tightening of German asylum law in the last 25
years, by aiming to reduce the incentives for economic migrants. The optimisation of
procedures was made possible with new IT software and the hiring of thousands of
additional staff, among other strategies. The average time spent processing one
asylum application was reduced from 7.5 months in 2014 to 5.2 months by the
beginning of 2016.
At the time, public reaction to what was identified as a policy U-turn diverged.
While some politicians from the opposition Green party applauded Merkel’s decision,
other politicians, especially on the European level and in the federal states, criticized
the fact that they had not been sufficiently consulted beforehand. In fact, the opening
of the borders was never coordinated with the German Bundestag, nor the German
Bundesrat (the second chamber representing the Federal States), nor with European
partner states. Among the German population, the important ‘Refugees Welcome’
movements celebrated Angela Merkel for her openness. A massive wave of civil
engagement seized the country. This included Angela Merkel herself whose image
changed from a ‘matter-of-fact’ chancellor to one of a caring mother. At the same
time, worries increased and xenophobia intensified. The anti-Islamic PEGIDA
(Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes) demonstrations in
Dresden grew, with ten thousand weekly participants. Criminal acts against refugees
and their homes surged from 199 in 2014, to 921 in 20166.
50
Today, two years after the crisis, more people are involved in integration than
ever before. They provide a new picture of the country's extraordinary willingness to
take part in the process and underline the importance of integration as a whole. At
the same time, the images of 2015 are still very present in people’s minds. Despite the
government’s reassurance that a situation like 2015 shall never take place again,
worries are still present among the population and as such need to be addressed. For
more than three years, the issue of immigration and integration has been identified by
the German population as the most urgent concern for Germany7. These worries have
recently been expressed in the notable electoral results of the anti-immigration party
“Alternative for Germany” (AfD) in the elections to the German Bundestag. Thus
addressing these worries and finding the right solutions becomes even more
important.
Conclusion: Perspectives
Looking to the future, Germany’s efforts in its migration and integration policies
will only succeed through partnership. The government can manage the asylum
process and optimize the work of its own administration, but it can’t regulate refugee
flows nor try to control migration on its own. The necessity for a common European
solution and a productive exchange with African Partners has become more important
than ever before.
51
Citoyenneté et migration, par Catherine WIHTOL DE WENDEN,
Spécialiste des migrations internationales, Directrice de recherche au
Centre national de la recherche scientifique (CNRS) (France)
Summary
Citizenship in France has regained interest since the 1980s because of migration
issues. The claims made by immigrants, persons of immigrants’ origins, and NGOs
regarding equality of social and political rights, struggle against discrimination,
secularism, Islam, European citizenship, effectiveness of rights…, afforded the
opportunity to question the definition and extension of citizenship's substance and
the transformation of social structures.
Since the 1990s, the European citizenship has been enriched with new values
and new rights. Introduced by the 1992 Maastricht Treaty, the European citizenship
affords the right to free settlement and employment across the EU and also, political
rights to European Union citizens whose living in a country other
than the country of current nationality.
In the long term, globalization has consequences for the national citizenship. The
EU hardly accept suggestions of the international forums on migration and
development or on global governance of migration that aim at enlarging the right of
mobility for migrants.
****
1. La citoyenneté en question
Le citoyen est défini par Le Petit Larousse comme l’individu considéré du point de
vue de ses relations à l’Etat, c’est- à- dire au regard de ses droits et devoirs politiques :
le vote, l’impôt, le service militaire dans le passé, les valeurs civiques, les libertés, le
respect de l’égalité de droit. Il est au centre du projet politique français puisque la
Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 place le citoyen au cœur de
la communauté politique et du contrat social dans un Etat qui ne se réfère pas à une
appartenance ethnique ni culturelle. Mais l’égalité a été reconnue avec frilosité
notamment quant aux droits sociaux, au droit de vote, censitaire jusqu’en 1848 et
réservé aux hommes et quant au droit d’association, une acquisition du début du
20ème siècle (1901) qui y a ajouté la laïcité (1905).
52
Les ressortissants des colonies ont attendu 1848 pour l’abolition de l’esclavage
et le milieu du 20ème siècle pour bénéficier de l’égalité des droits civiques, comme en
Algérie dont les populations dites indigènes faisaient partie du deuxième collège
jusqu’en 1947.
Mais c’est l’émergence de l’immigration dans la cité, à partir des années 1980 qui
a exposé en plein jour la question du contenu de la citoyenneté : égalité des droits
sociaux et politiques, lutte contre les discriminations, laïcité, confrontation avec la
citoyenneté européenne, effectivité de l’égalité des droits. Les premières avancées
ont été l’égalité des droits sociaux au travail.
En 1975, les étrangers en France ont obtenu l’égalité dans l’accès aux droits dans
l’entreprise : possibilité d’être électeurs et éligibles aux comités d’entreprise depuis
1972, électeurs et éligibles comme délégués syndicaux en 1975. Seule la possibilité de
siéger aux conseils de prudhommes n’a toujours pas été reconnue, car les membres
statuent au nom du peuple français.
La liberté d’association pour les étrangers a été acquise en 1981, par la loi du 9
octobre 1981 qui accorde aux non nationaux le droit d’association selon la loi de 1901.
Il s’agissait d’une revendication portée de longue date par les associations de migrants
et de défense des droits des étrangers, souvent couplée avec la demande de
reconnaissance des droits politiques, toujours refusée depuis trente ans.
53
En effet, les années 1985-1995 ont donné lieu à un retour aux valeurs
fondamentales de la citoyenneté, confronté à l’immigration : retour sur la liberté
d’expression, d’association, de presse (avec la multiplication des radios libres, dès
1981), questionnements sur l’égalité dans un contexte de violences urbaines et de
discriminations par les institutions d’autorité (double peine, meurtres d’enfants et
d’adolescents dans les périphéries urbaines par des dépositaires de l’autorité publique,
entre autres), souvent commises à l’encontre de "jeunes des quartiers", français de
nationalité, mais "visibles".
Enfin, la fraternité, souvent oubliée de la trilogie inscrite sur les frontons des
bâtiments publics est interrogée en permanence à propos des discriminations
urbaines : les banlieues dites "sensibles" regorgent de défaut de vivre ensemble quand
les comportements d’entre soi, qualifiés de communautarismes font fonction de
modes de vie, en réponse aux exclusions multiples : inégalités scolaires, sociales
(chômage), assignation par le logement dans des lieux de relégation, difficulté d’accès
aux transports publics pour en sortir, contrôles policiers récurrents…
Tous ces questionnements ont été formulés par les jeunes, à travers les
associations civiques et les émeutes urbaines, mais aussi par les associations de
défense des droits de l’Homme et de lutte contre le racisme, dans un climat de relative
indifférence en haut lieu. Dans le même temps, l’extrême droite continue à insinuer
que ces Français ne sont pas aussi français que d’autres : Français "malgré eux",
Français "de papier", selon les termes du Club de l’Horloge dès 1985, développant un
racisme différentialiste autour des "vrais Français" issus des terroirs marqués par
l’homogénéité ethnique (fictive) et par les menaces pour l’identité française.
54
Le terrorisme radical (affaire Kelkal de 1995, attentat de 1995 dans le RER,
affaire Merah de 2012 et affaires Kouaci et Coulibaly de 2015) creuse un sillon de
plus dans une citoyenneté interrogée par l’islam depuis maintenant trente ans
(Comment peut-on être Français et musulman ?), mais aussi par les exclusions et par
les discriminations ordinaires (Français à part). De nombreuses enquêtes de terrains
montrent que certains Français considèrent que d’autres sont moins Français qu’eux
et leur dénient même parfois la qualité de Français, alors que la plupart des jeunes
issus de l’immigration sont des "Français comme les autres".
Ces attitudes sont parfois relayées par les institutions d’autorité comme la police,
l’armée où les contrôles d’identité ou la découverte de militaires qui sont aussi de
nouveaux citoyens font l’objet d’un regard suspicieux sur le contenu de leur
citoyenneté, sur leurs "valeurs" car ils sont de culture musulmane et sont parfois
amalgamés aux exclus sociaux.
55
Enfin, c’est une citoyenneté hiérarchisée, un peu comme la citoyenneté antique,
avec les citoyens, les affranchis et les esclaves, organisée en cercles concentriques
avec au milieu ceux qui jouissent d’un maximum de droits, les citoyens européens
vivant dans le pays dont ils ont la nationalité, puis les Européens vivant dans un autre
pays de l’Union européenne, puis les citoyens de pays tiers résidents de longue durée,
puis les résidents de pays tiers de courte durée et enfin, aux marges, les demandeurs
d’asile puis les sans-papiers, souvent privés de l’essentiel des droits des Européens
dont le droit à la mobilité.
Tous les Etats européens ont alors dû modifier leur Constitution pour avaliser la
dissociation de la nationalité d’avec la citoyenneté, ce qui constitue une avancée
également pour les droits politiques des non Européens. Avec leur entrée dans l’Union
européenne mais aussi suite à des démarches individuelles des Etats européens, 15
d’entre eux sur 28 ont reconnu le droit de vote avec ou sans l’éligibilité locale aux
étrangers non Européens. En France, le débat reste en suspens depuis plus de trente
ans.
En France, c’est une législation de 2001 et 2002 qui a conduit à inscrire la lutte
contre les discriminations parmi les objectifs citoyens (notamment à travers les
Commissions d’accès à la citoyenneté (CODAC)). Elle concerne surtout les
discriminations dans le monde du travail. Il est difficilement imaginable aujourd’hui de
décliner la citoyenneté en omettant les valeurs de la lutte contre les discriminations.
56
La citoyenneté européenne enrichit la citoyenneté nationale, même si elle est
moins sacralisée que cette dernière à travers les institutions (ce qui la fait ainsi souffrir
d’un déficit de visibilité et d’imaginaire collectif car ses symboles ne sont pas aussi
puissants que la citoyenneté nationale) car c’est une citoyenneté moderne,
instrumentale (absence de visas), flexible quant à ses valeurs qui s’adaptent à l’ère du
temps et aussi parce que les valeurs qu’elle porte sont partagées par les Etats de
l’Union mais limitées en nombre : la démocratie, le libéralisme économique,
l’universalité des droits, la sécularisation de l’Etat, l’individualisme et l’égalité des
droits entre citoyens de l’Union. Les tentatives d’y inscrire les droits des minorités
culturelles et linguistiques se sont parfois heurtées, comme en France, à une fin de
non-recevoir.
Les Etats de l’Union et l’Union européenne elle-même sont ainsi très frileux à
accepter les propositions des Forums mondiaux sur les migrations et le
développement issus de la proposition de Kofi Annan, en 2004, de mettre en œuvre
une gouvernance mondiale des migrations ayant pour objectif une approche
multilatérale de l’élargissement du droit à la mobilité comme droit de l’Homme du
21ème siècle. Ils se rangent du côté des puissants, ceux qui édictent les règles et
répugnent à alléger le régime des visas pour l’entrée dans l’Union. Dans un climat de
montée des souverainismes où la fermeture des frontières nationales fait figure de
programme politique, ils se montrent très frileux à entrouvrir les frontières extérieures
de l’Europe et préfèrent traiter la question migratoire dans une approche sécuritaire.
57
Enfin, l’approche mondiale amène à réfléchir sur la citoyenneté à une autre
échelle : celle du droit de migrer du citoyen du monde, un monde où les sédentaires
ont beaucoup plus de droits que ceux qui circulent, où l’on compte encore 13 millions
d’apatrides (notamment au Bangladesh et au Myanmar), qui ont récemment essayé en
vain de quitter leur pays pour tenter de se réfugier en Indonésie et ont été refoulés,
un monde où les sans-papiers se comptent par millions, notamment aux Etats-Unis, en
Europe, et dans les pays du sud devenus parfois pays de transit, un monde où les
déplacés environnementaux, estimés à 150 à 200 millions à la fin de ce siècle n’ont
aucune reconnaissance de statut car ils se sont pas éligibles au statut de réfugié de la
Convention de Genève, qui place au centre de ses critères la persécution individuelle
ou la crainte fondée de celle-ci.
L’initiative Nansen, un groupe de travail qui s’est réuni en 2011 à Genève, n’est
pas parvenu à proposer un statut accepté à l’échelle internationale sur ce difficile
dossier et récemment la Nouvelle Zélande a refusé d’accepter comme tels des
réfugiés du climat de l’île de Tuvalu, dans le Pacifique.
Tous ces droits font partie de la citoyenneté moderne, celle du 21ème siècle,
mais ils paraissent encore utopiques par rapport à la citoyenneté-nationalité classique,
celle du national-citoyen.
Le dialogue de Haut Niveau créée par Kofi Annan en 2006, puis repris en 2013,
progresse néanmoins, sous la forme de Forums mondiaux annuels où sont exprimées
les doléances de différentes parties prenantes aux migrations : Etats du Nord et du
Sud, associations, entreprises, syndicats, églises, ONG, OIG… Il s’agit là d’une forme de
citoyenneté mondialisée, multi-acteurs. La lutte contre les discriminations fait aussi
partie des grand enjeux mondiaux puisqu’une conférence internationale des Nations
Unies s’est tenue à Durban sur ce thème, à la fin des années 2000. Il s’agit là d’autant
de valeurs à inscrire dans la citoyenneté du 21ème siècle.
58
En conclusion, il est légitime de s’interroger sur les influences réciproques de la
citoyenneté et des migrations entre elles. Si la citoyenneté a imposé des valeurs à
respecter sous la forme de reconnaissance de nouveaux droits aux migrants au nom
de l’égalité des droits, les migrations ont, de leur côté, contribué à élargir la
citoyenneté classique en y introduisant des valeurs nouvelles comme celles de la
diversité, de la lutte contre les discriminations et du droit à la mobilité comme droit de
l’Homme et comme bien public mondial pour le 21ème siècle.
Bien souvent les migrants et ceux qui en sont issus sont exclus de formes
diverses de citoyenneté, au nom de l’ethnicisation de leurs modes de vie et de la
religion, alors que l’essentiel de ces différences reposent sur une fracture sociale : la
question sociale est ethnicisée et les pratiques de mise à l’écart sont culturalisées.
59
60
SESSION 2 : LA MIGRATION INTRA-AFRICAINE :
ENJEUX ET PERSPECTIVES
61
62
Intra-African migration : issues, challenges and response strategies, by
Gordon KIHALANGWA, Général de division (retraité), Directeur du
Département des services de l’immigration, Ministère de l’intérieur et de
la coordination du Gouvernement (Kenya)
Résumé
****
Outline
Preamble
Factors Influencing Migration
Current migration situation in Africa
Migration trends (Facts)
Intra-African migration challenges
Strategies to promote intra-African migration
The 21st century is called ‘’the age of mobility’’. More people move today than
at any other point in human history. According to the International Organization for
Migration, roughly one out of every thirty persons in the world is an international
migrant. This trend is unlikely to be reversed in the foreseeable future. International
migration denotes any movement by humans from one country to another (Voluntary
and Involuntary). Migration patterns have diversified tremendously in the recent past.
Policy makers are developing new ways to understand migratory trends and
implement policies aimed at managing movement of persons. As a consequence of
increased global migration flows and diversity, States have developed systems and
structures to control the movements. Migration affects all countries either as
countries of origin, transit or destination.
63
Carte 1 : World Wall Map
Analysis using recent data from the Global Bilateral Migration data base and the
migration and visa data bases from the determinants of international migration
(DEMIG project) (Flahaux and De Hass, 2016) and census data from 15 ECOWAS
countries (Awumbila et al, 2014) confirms that the majority of African migrants
continue to move within the continent.
Majority (over 50%) of Africans who migrate do so inside the continent, with
only 15 per cent to 20 per cent taking the route to Europe. There are 18.6 million
migrants in Africa (of which three million are non-Africans).
64
2. Migration trends
Figure 2 : The Southern Route (estimations since 2011): Source Regions >
Transit – Destination Countries
65
Tableau 1: Origin and destination of migrants by region
Terrorism;
Goal 10 “to reduce inequality within and among countries” calls on countries
under target 10.7 to “facilitate orderly, safe, regular and responsible migration and
mobility of people, including through the implementation of planned and well-
managed migration policies”; which is also echoed in the Global compact on
Migration.
67
Implementation of a number of social and economic empowerment
programmes to improve migration policies and halt irregular migration, particularly
amongst the continent’s youth.
All African countries should abolish all visa requirements for fellow Africans by
2018 in order to promote the free movement of people across the continent.
Leverage and enhance the opportunities offered by the large flow of intra-
regional labour migrants for Africa's development.
Regional bodies such as East African Community, Common Market for Eastern
and Southern Africa, Intergovernmental Authority on Development, Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest and Southern African Development
Community and destination and origin countries need to facilitate intra-regional
migration within Africa.
68
Etat des lieux et principaux défis de la migration intra-africaine, par
Khadija ELMADMAD, Consultante internationale et experte en matière
de Droit des migrants (Maroc)
Summary
African migration is far from oriented toward the North. It is more intra-regional
than inter-regional. His Majesty Mohamed VI speech to the fifth Euro-African Summit
in Abidjan, November 2017, emphasized that ‘’African migration is not predominantly
intercontinental. It is firstly intra-African: out of five Africans who migrate, four stay in
Africa.
According to the United Nations Economic Commission for Africa, the main
African destinations are the most developed and richest countries. Furthermore, there
are more than 40 million of African internally displaced persons. This situation creates
opportunities but nevertheless engenders challenges that must be taken up by several
actors acting in cooperation: governments, international organizations and civil
society.
****
Les migrations africaines occupent, aujourd’hui, une place dominante dans les
discours politiques et médiatiques portant sur l’immigration. En Europe, il est question
même d’une véritable "invasion africaine" dont il faut se protéger en assurant un
contrôle efficace des frontières extérieures de l’Union européenne.
Pourtant, la réalité est toute autre : il n’existe ni exode ni invasion des Africains.
La migration africaine est loin d’être orientée vers le Nord, elle a toujours été et reste
surtout intra-régionale et interrégionale. Selon l’OIM, en 2015, parmi les 244 millions
de migrants dans le monde, 32 millions seulement sont originaires de l’Afrique. Une
grande partie de ces 32 millions de migrants africains n’ont pas quitté le continent et
vivent dans des pays africains comme des migrants internationaux volontaires ou
involontaires, réguliers mais aussi irréguliers
Cette situation engendre plusieurs opportunités et enjeux, mais crée aussi des
défis qu’il faut dépasser et solutionner par plusieurs moyens et avec la collaboration
de toutes les parties concernées. Quel est l’état des lieux de la migration en Afrique ?
69
Quels sont ses enjeux et ses défis et comment procéder pour les dépasser ? Ce sont
les principales questions auxquelles essayera de répondre cette intervention.
Une étude préparée par la Commission économique africaine en 2016 sur les
migrations en Afrique montre bien que la grande partie des migrants africains se
déplacent à l’intérieur du continent et restent généralement dans leur sous-région13.
Par référence à deux experts de la question migratoire en Afrique, qui ont tenu
à revenir sur certaines idées reçues concernant les migrations africaines en mobilisant
différentes sources statistiques, il est nécessaire de rappeler que la principale
évidence des mouvements de population en Afrique c’est que peu de migrants
quittent le continent et la majorité des réfugiés y reste 18.".
70
Les migrants subsahariens se tournent donc peu vers l’Europe et ‘’il n’y a pas plus
‘d’exode’ en Afrique que ‘d’invasion africaine’ en Europe’’19. En parlant de la population
subsaharienne immigrée en Europe, ces deux auteurs affirment que ‘’les Africains venus
du Sud du Sahara demeurent une minorité dans la population immigrée (11,3 % au
maximum) et encore plus dans la population résidant en France (0,85 %)’’. Ils précisent
qu’il ‘’n’y a donc pas d’invasion subsaharienne en France, en prenant en en compte les
personnes en situation irrégulière’’20. Les même auteurs ont précisé en ce qui concerne
l’Afrique de l’Ouest que ‘’70 % des émigrés ouest-africains restent en Afrique, 61 %
d’entre eux privilégient les pays de la sous-région alors que 15 % seulement se
dirigent vers l’Europe et 6 % vers l’Amérique du Nord’’21.
Pour sa part, Hein de Haas a parlé aussi du mythe de l’invasion de l’Europe par
les migrants africains et a plaidé pour l’abandon du mythe d’une population africaine
pauvre et affamée cherchant à envahir ‘’l’eldorado européen’’22.
Il faut rappeler, par ailleurs, qu’il existe aussi des migrations africaines de retour
vers les pays d’origine.
un premier pôle autour de la Côte d'Ivoire, un pays peu peuplé et qui avait besoin
de main d'œuvre pour exploiter ses richesses agricoles, attirant des populations
en provenance du Mali, du Burkina Faso, et de la Guinée, voire du Sénégal ;
un second pôle autour du Nigeria qui a drainé des populations originaires
notamment du Ghana, du Bénin, attirées par la rente pétrolière ;
un troisième pôle autour du Sénégal attirant les ressortissants de tous les pays
voisins comme la Guinée et le Cap-Vert, pour des raisons historiques ;
un quatrième pôle concentré autour de l'Afrique du Sud avec ses mines d'or et de
diamant qui ont attiré énormément de ressortissants du Zimbabwe, du
Mozambique et, plus récemment, de l'Afrique centrale et de l'Ouest ;
un cinquième pôle autour des pays d’Afrique du Nord, particulièrement, la Libye
et le Maroc surtout depuis les années 1990, en transit, avec l’espoir d’émigrer en
Europe23.
71
Il y a plusieurs profils et pas un seul profil parmi les migrants africains
Par le passé, la notion de "travailleurs immigrés" était utilisée pour désigner ceux
qui travaillaient dans les plantations ou ceux qui allaient travailler dans les usines en
Europe. Mais aujourd’hui cette situation a évolué et s'est diversifiée : les étudiants, les
commerçants, les travailleurs qualifiés font aussi partie des migrants internationaux,
en plus des réfugiés et des personnes déplacées24.
Ces profils ne sont pas figés : la personne migrante peut avoir ou endosser au
cours de son parcours migratoire une pluralité de statuts. Par exemple, un étudiant qui
n'a pas pu terminer ses études peut devenir commerçant pour rester dans le pays
d'accueil, un sportif dont le contrat n'est pas renouvelé peut acquérir le statut
d'étudiant, etc. De la même manière, un migrant africain peut un jour être dans la
légalité et un autre jour dans l'illégalité. La notion d’irrégularité n'est que temporaire ;
la majorité des migrants entrent légalement dans un pays et ce n'est que par la suite
qu'ils se retrouvent en situation irrégulière.
Outre les hommes, des femmes mais aussi des familles toutes entières partent
émigrent dans le continent africain.
De plus, les femmes africaines sont souvent victimes des conflits armés auxquels
elles payent un lourd tribut. Elles forment souvent la grande partie des migrants
involontaires en Afrique, comme partout ailleurs.
72
Elle concerne la régularisation de certains immigrés irréguliers, la promulgation
de nouveaux textes en relation avec la migration et les droits des migrants et la
révision d’autres textes qui étaient applicables auparavant 26. L’objectif étant de
garantir une meilleure protection des droits des immigrés et les étrangers vivant dans
le Royaume et d’intégrer les personnes qui ont été régularisées27.
Certes, par le passé, les migrants africains se sont toujours orientés vers les pays
africains les plus proches et ont été bien reçus et se sont souvent intégrés dans leurs
communautés hôtes sans difficultés. Mais aujourd’hui, les choses ont changé, ‘’la
migration africaine est de plus en plus porteuse de menaces et de désespoir’’, déclare Sa
Majesté Le Roi Mohamed VI dans son discours d’Abidjan du 29 novembre 2017.
73
Certains migrants subsahariens se déplacent de plus en plus non pas pour
s’installer dans des pays africains mais avec le seul objectif de quitter le continent et
aller au Nord et rencontrent beaucoup de problèmes et de dénis de droits lors de
leurs déplacements. Dans cette situation, il devient nécessaire d’agir en conséquence
et conjuguer les efforts en vue de solutionner les problèmes des migrants africains et
garantir leurs droits.
Les objectifs, les modalités ainsi que la perception des migrations africaines ont
changé avec le temps. Le Discours Royal d’Abidjan du 29 novembre 2017 sur la
migration a bien souligné ce fait. Sa Majesté Le Roi Mohammed VI a déclaré à ce
sujet : ‘’Il fut un temps où l’immigration était liée aux déplacements commerciaux, aux
pèlerinages religieux ou était imposée par les conflits et les pandémies’’. Il ajoute : ‘’Dans
notre histoire contemporaine, elle a pris une connotation négative, puisqu’elle est associée
à la drogue et autres trafics, voire aux méfaits des changements climatiques’’. Sa Majesté
Le Roi a résumé la perception générale liée à la migration et aux migrants en disant :
‘’En somme, à notre époque, dans l’imaginaire collectif, l’immigration est associée aux
fléaux de la pauvreté, de la précarité, de l’instabilité et même de la mort’’ 30.
74
La migration africaine tournée vers le Nord et ses problèmes
Malgré tous les obstacles rencontrés lors de leurs tentatives d’émigrer dans les
pays du Nord, certains migrants africains tiennent absolument à quitter le continent
africain et à aller en Europe, en passant le plus souvent par les pays nord africains.
Parfois, leur attente, comme irréguliers, dans cette partie de l’Afrique s’avère assez
longue et douloureuse.
Par ailleurs, des enquêtes conduites avec des immigrés subsahariens vivant au
Maroc, à diverses périodes et dans différentes parties du Royaume et notamment
dans la forêt de Gourougou (sur la frontière entre la ville marocaine de Nador et le
Préside de Melilla), ont montré que malgré l’instauration de la NPMI et la stratégie
nationale pour l’intégration des immigrés régularisés, certains immigrés subsahariens
s’attachent toujours à partir en Europe et ne sont nullement intéressés par une
résidence permanente au Maroc35. D’autres enquêtes ont aussi révélé l’acharnement
de certains Africains à émigrer à tout prix au Nord, les souffrances de certains
immigrés subsahariens durant leur trajet au Maroc et des violations de droits dont
font l’objet particulièrement des personnes vulnérables comme les enfants et les
femmes : traite humaine, travail forcé, abus sexuels, etc.
D’autre part, des entrevues conduites à Rabat avec des femmes subsahariennes
immigrées régularisées ont révélé que, malgré leur statut régulier, certaines de ces
femmes (notamment celles issues du Nigéria) font toujours l’objet d’exploitation, de
prostitution forcée et de traite humaine, particulièrement de la part de certains de
leurs compatriotes hommes ayant des connections avec des trafiquants d’êtres
humains en Afrique et en Europe.
L’Agenda africain pour la migration : une opportunité pour une meilleure gestion et
une protection plus efficace des migrants
76
C’est dans cet esprit que Sa Majesté Le Roi Mohammed VI a été responsabilisé
par ses pairs, chefs d’Etats africains, en tant que Leader concernant la question
migratoire en Afrique et a été chargé de l’agenda de la migration.
Dans l’agenda proposé, Sa Majesté rappelle tout d’abord que la migration est
un phénomène naturel qui devrait constituer "la solution et non le problème" et invite
à "adopter une perspective positive sur la question de la migration en mettant en
avant la logique humaniste de responsabilité partagée et de solidarité". Il a insisté
ensuite sur la nécessité de changer le regard porté sur la migration et il met l’accent,
une fois de plus, sur le fait que la migration en Afrique est surtout intra-africaine.
77
Pour une meilleure perception de la migration et un meilleur traitement des
migrants du continent, Sa Majesté Le Roi demande de déconstruire les mythes
associés à la migration, notamment le mythe de l’invasion par les immigrés (vu leur
petit nombre en Afrique comme partout dans le monde) et le mythe de
l’appauvrissement des sociétés à cause des migrations.
L’Agenda résume les défis et les enjeux de la migration africaine, met l’accent sur
les opportunités de cette migration et conseille de trouver des solutions à ses défis et
profiter de ses opportunités. L’un des défis actuels majeurs de la migration africaine
est le drame de la migration tournée vers le Nord et les pertes humaines en mer qui
l’accompagnent Sa Majesté Le Roi Mohammed VI note que ‘’depuis 2015, plus de 6
200 migrants africains ont perdu la vie en Méditerranée’’, plaide pour agir afin
d’arrêter les morts des femmes, des enfants et des hommes à Lampedusa et mettre fin
aux pratiques immondes en Libye.
Pour une meilleure gestion migratoire, l’Agenda propose une feuille de route et
des actions à entreprendre dans l’avenir selon quatre niveaux : national, sous-régional,
régional, et universel et suggère d’adopter ‘’une démarche fondée sur des politiques
nationales, sur une coordination sous-régionale, une perspective continentale et un
partenariat international’’.
78
L’Agenda africain pourrait aussi ‘’instruire le processus d’élaboration du Pacte
Mondial pour des Migrations sûres, ordonnées et régulières’’ dont le Maroc abritera la
Conférence Intergouvernementale d’adoption de ce Pacte Mondial en décembre
2018. Le même mois de décembre 2018, se tiendra au Maroc la réunion du Forum
Global pour la Migration et le Développement (dont le Maroc est co-président avec
l’Allemagne), ce qui serait une autre occasion pour ‘’faire de ces rencontres
multilatérales une tribune pour l'Afrique’’.
Ainsi, l’Agenda expose les défis et les enjeux de la migration dans le continent et
trace les lignes directrices pour des actions futures concertées afin d’aboutir à une
bonne gestion de la migration et une bonne protection des migrants du contiennent.
Pour Sa Majesté Le Roi Mohammed VI ‘’chacun a intérêt à ce que la migration se fasse
dans la sécurité, la légalité, la régularité, l’ordre et le respect des droits humains’’.
Comment cet agenda va-t-il être mis en œuvre dans l’avenir et avec quels
moyens ? Pour le moment, il faudrait commencer par promouvoir le contenu de cet
agenda, tout en se penchant sur la résolution de certaines questions urgentes liées à la
migration africaine : la lutte contre l’esclavagisme et l’extrémisme, la sauvegarde des
vies des migrants africains qui décèdent en mer quotidiennement lors de leur
tentative de migration vers l’eldorado européen, la protection des migrants
vulnérables (les enfants, les femmes et les personnes âgées), le retour aux pratiques
hospitalières africaines et l’application des principes généraux des droits humains des
migrants.
79
Figure 3 : Statistiques et cartes des migrations africaines
Carte migration intra-africaine figurant dans l’article de Jeune Afrique, Infographie : tout ce qu’il faut savoir
sur les migrants intra-africains, publié le 14 juillet 2017 ;
http://www.jeuneafrique.com/mag/455503/politique/infographie-quil-faut-savoir-migrants-intra-africains/
80
Cartes incluses dans l’article d’Arnaud Leparmentier et Maryline Baumard, Migrations africaines, le défi de
demain, dans le journal Le Monde du 01 janvier 2016 ;
http://www.lemonde.fr/international/article/2017/01/16/migrations-africaines-le-defi-de-
demain_5063273_3210.html#yuSk6PWfu1hMW5IS.99
81
Mieux comprendre les circulations migratoires africaines, par Mehdi
ALIOUA, Enseignant-chercheur à Sciences Po Rabat, Université
Internationale de Rabat (Maroc)
Summary
At a sociopolitical level, the visibility of migrants in the public space, especially the
media, is related to The sudden increase of police controls and acts of discrimination.
In the Maghreb, this helped to get migrants from sub-Saharan African countries out of
their invisibility to defend their rights, leading all those countries to debate this issue.
Morocco has taken the first step by adopting a balanced approach to the management
of migratory policy.
****
82
C’est ainsi qu’une meilleure compréhension des migrations africaines peut se
faire. L’enjeu est de taille : les migrations sont une formidable porte d’entrée pour
analyser une société, derrière la compréhension des migrations, il y a celle des
évolutions sociales rapides que connaissent les sociétés africaines.
Ainsi, des pays d’émigration, comme ceux du Maghreb, deviennent aussi des
pays d’installations, longues ou temporaires. Les catégories de migrants elles-mêmes
se brouillent, complexifiant le phénomène. Par exemple le regroupement familial est
devenu le principal critère d’entrée régulière en Europe, renforçant les liens
migratoires transnationaux préexistant au détriment d’autres catégories ; ce qui a
placé les Marocains dans les hauts des classements des primo-arrivants dans les
principaux pays membres, soulignant, ainsi combien la diversité des destinations
participe à celle des itinéraires migratoires et favorise par-là même les circulations
transnationales. Ou encore, depuis Schengen, les migrants économiques, réfugiés,
commerçants, étudiants venus d’Afrique subsaharienne sont systématiquement
renvoyés à un même système de tri et beaucoup passent par les mêmes routes
sahélo-sahariennes (Bredeloup et Pliez, 2005) pour tenter leur chance dans un pays
méditerranéen en attendant de rejoindre les rives européennes.
83
Pour les migrants subsahariens vivant en Afrique méditerranéenne, passer sans
visa la frontière européenne prend des années, ce qui vide de son sens la notion de
transit. Mais celle d’immigration reste insatisfaisante pour rendre compte de ce qui se
passe dans cette région. Pour ces populations, la migration se déroule durant plusieurs
années et dans plusieurs pays qui n’avaient prévu ni leur venue ni leur installation. La
dimension spatio-temporelle (Tarrius, 1989) doit donc être impérativement replacée
dans ce contexte où les trajectoires migratoires sont rythmées par des étapes au cours
desquelles les migrants se réorganisent, le temps de passer la frontière qui s’érige
devant eux, doivent à chaque étape de leur parcours se loger, travailler, commercer,
se soigner, parfois même défendre leurs droits (Alioua, 2009), avant d’essayer de
passer à une nouvelle étape.
Seules les images de personnes à l’assaut des grillages de Sebta et Melilla ont
mobilisé les médias, appelant forcément à une gouvernance migratoire de l’urgence et
du contrôle. Alors que d’autres routes migratoires existent notamment les routes
régionales au Niger et au Mali, puis celles des pays de la Communauté économique
des États de l'Afrique de l'Ouest qui ont instauré un espace de libre circulation et
d’installation, et enfin des routes plus transfrontalières menant principalement en
Libye.
Pourtant, là aussi, seules les images des bateaux saturés de corps se préparant à
traverser la Méditerranée ont retenu l’attention dans les médias européens alors que
l’Organisation internationale pour les migrants (OIM) compte une moyenne annuelle
de 80 000 entrées irrégulières en Europe depuis les côtes libyennes et tunisiennes39,
avec des personnes de toutes nationalités, dont la majorité n’a pas transité par le
Niger ou le Mali. Or les interventions de l’Union européenne et de l’OIM dans ces
pays relativement aux routes migratoires perturbent la quiétude des autorités en
créant des problèmes qui n’existaient pas avant puisque les circulations étaient dans
l’ordre des choses et surtout, constituent un droit inscrit dans les conventions
internationales.
En 2013, dix ans après la loi sécuritaire ‘’anti-transit’’, le Maroc comprend qu’il
est devenu une terre d’accueil et de passage et que cela nécessite une stratégie
d’action publique. Il aura fallu dix ans pour qu’il comprenne que le tout répressif est
une impasse, grâce notamment au Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH)
qui remit au chef de l’Etat un rapport intitulé ‘’Etrangers et droits de l'Homme au Maroc :
Pour une politique d'asile et d'immigration radicalement nouvelle’’ où étaient compilées
toutes les violences à l’encontre des migrants subsahariens, même les plus graves et
infâmantes pour le Maroc.
Au Maroc comme ailleurs, il faut qu’il y ait des militants, des journalistes, des
ONG qui alertent l’opinion publique et réussissent à faire prendre conscience aux
Etats de l’impasse sécuritaire et de leur responsabilité permanente de respecter les
droits et la dignité des migrants. En cela, l’expérience marocaine est suffisamment
singulière pour, peut-être, devenir avec le temps, en cas de réussite, un modèle de
gouvernance migratoire.
85
Et il en va de même de la diplomatie migratoire. Alors que la mobilité
transnationale des personnes a été un élément constant de l’histoire du monde et que
les migrations sont étroitement liées aux grandes problématiques globales, les Etats
ont encore l’idée qu’il ne s’agit que de flux relevant de leur souveraineté nationale et
que toutes les négociations multilatérales les concernant doivent se faire sur la base
de l’intérêt national, c'est-à-dire de la protection des Etats-nations et de leurs
frontières.
C’est pour cette raison que la plupart du temps ce sont les approches négatives
et sécuritaires qui prédominent en matière de diplomatie migratoire. Le phénomène a
été accentué avec la création de l’espace Schengen car cela a supposé une politique
commune en matière de visa, d’asile et d’immigration et en même temps le besoin
d’élargir les capacités d'action de l’Union européenne en matière de sécurité pour
gérer les frontières extérieures. Depuis, le renforcement des frontières extérieures
européennes est devenu un principe de gouvernance migratoire.
Pour le dire avec leurs mots ‘’ils vont chercher leur vie’’. Dans le cas des
migrations intra-africaines, une opposition de logiques et un face-à-face entre les
logiques d’Etats et les logiques d’émancipations individuelles existe. Face aux logiques
sécuritaires et souverainistes menées ‘’par le haut’’, notamment celles des Etats, il y a
des volontés individuelles de mobilité et d’action, parfois même en dehors des règles
édictées.
86
Les personnes n’ont pas le temps d’attendre un hypothétique développement
impulsé par leur Etat central pour améliorer leurs conditions de vie : ils préfèrent
partir chercher ailleurs ce qu’ils n’ont pas chez eux et utiliser la dispersion dans
l’espace comme une stratégie d’amélioration du quotidien. Pour réussir, les migrants
se mettent parfois, volontairement ou non, hors de portée de l’Etat. Et donc aussi hors
de sa protection.
Alors que la globalisation est souvent présentée par les élites comme
l'acceptation de contraintes économiques incontournables, elle n’implique pourtant
pas seulement l'ouverture des échanges et la circulation de flux financiers, mais aussi
une circulation incessante d’hommes et de femmes de toutes origines et de toutes
conditions, qui charrient avec eux par-delà les frontières physiques, juridiques,
sociales, culturelles ou imaginaires, leur univers relationnel et leur univers
symbolique : ils utilisent la dispersion dans l’espace comme une ressource.
La ‘’mondialisation par le haut’’, celle des élites, développe en plus des rapports
de production, des normes de consommation, des identités socioculturelles et des
modèles de comportements, que seule une petite partie de la population des pays du
Sud peut atteindre grâce à son pouvoir d'achat, à son niveau d'étude et à sa facilité de
mobilité notamment vers les pays du Nord.
87
L’Afrique dans son ensemble n’échappe pas à ces dynamiques. Et c'est peut-être
au Maroc, terre de confluence à cheval sur l'Afrique et l'Europe, espace d'émigration
et aujourd'hui d'immigration, que se condensent depuis une quinzaine d'années ces
processus. Le Maroc, en effet, imprime un mouvement par sa politique d'ouverture à
la mondialisation. Mais comment imaginer qu’en faisant du Maroc un carrefour, seules
certaines catégories de populations tenteront d’en profiter ? Le défi qui apparaît
comme crucial pour les années à venir est de pouvoir traduire au niveau du droit les
besoins de protection des individus en mobilité transnationale.
Conclusion
Les mouvements migratoires sont une porte d’entrée pour comprendre les
évolutions de nos sociétés africaines. Pour conclure cette courte réflexion trois
termes peuvent être retenus : ‘’Intégration’’, ‘’Jeunesse’’ et ‘’Mobilités’’. Les
mouvements migratoires en Afrique mettent en exergue les liens problématiques
entre les appartenances et les différentes solidarités qui en découlent. En Afrique où
l’inconsistance de l’Etat-Providence, qui, selon les cas, n’existe tout simplement pas,
ou alors a échoué, produit des effets tellement différents qu’en Europe, où la question
de l’intégration ne pourra pas se poser de la même manière. Par exemple, la question
de la jeunesse et, plus précisément de l’émancipation individuelle, qui a connu des
évolutions ayant un impact sur les mouvements migratoires -autant que les migrations
ont un impact sur ces évolutions-, est centrale pour comprendre les processus
d’intégration.
88
Migrations et constructions religieuses entre Afrique de l’Ouest et
Afrique méditerranéenne, par Sophie BAVA, Socio-anthropologue,
Chargée de recherche au Laboratoire Population Environnement
Développement- UMR IRD (Institut de Recherche pour le
Développement) (France/Sénégal)
Summary
The blockade of the European and African's borders for about twenty years and
the lack of genuine migration policies, encourage Sub-Saharan migrants to settle in
Mediterranean Africa. In this context, they become actors of a new, multiple and
dynamic religious offer. Migrants often acquire recognition through religious
communities which become communities of destiny and direction. ‘’Religious
productions’’ are linked to migration; they are stimulated by migrants themselves as
well as Christian and Moslem religious institutions between West Africa and the
Mediterranean.
****
Les mobilités sont également liées aux migrations contemporaines entre les
deux rives du Sahara, redynamisant un christianisme postcolonial très affaibli.
Pourtant, derrière le renouvellement religieux de ce début du 21ème siècle, des
logiques et des processus religieux historiquement ancrés ont été observés et dont la
diffusion peut se comprendre par la circulation des individus et plus concrètement par
les migrations contemporaines.
89
1. Mobilités et blocages en Afrique Méditerranéenne
Ils deviennent dans ce contexte les acteurs du déploiement d'une offre religieuse
multiple et dynamique autour d'institutions religieuses et de lieux de cultes,
d'associations, d'organisations non gouvernementales (ONG) confessionnelles ou
d'origine confessionnelle mais également d'espaces de formation religieuse.
90
2. Les universités islamiques sur les routes du savoir et de la migration
‘’Les productions religieuses’’ observées sont liées aux migrations, impulsées tant
par les migrants, que par les acteurs religieux et les institutions religieuses chrétiennes
et musulmanes entre l'Afrique de l'Ouest et la Méditerranée. Elles montrent en outre
que la formation religieuse est un des réseaux qui accompagne, voire impulse, les
mouvements migratoires mais en retour, les migrants, par leur présence, proposent
une nouvelle offre de formation religieuse.
De 1960 à nos jours, les Africains représentent le quart des étudiants étrangers
formés à Al-Azhar, après les Asiatiques qui constituent presque les trois quarts (Abaza,
1994). près de 3 000 étudiants originaires d’Afrique Subsaharienne sont recensés en
Egypte dont plus de 2 000 à l’université d’Al Azhar (Bava, 2014).
Pour les Sénégalais rencontrés, l’Égypte est perçue comme la capitale culturelle
du monde arabe. Les pèlerins africains qui se rendaient à La Mecque au cours des
siècles précédents, passaient par Le Caire, et y ont progressivement développé des
contacts avec l’université Al Azhar. Venir étudier à Al Azhar, c’est aussi l'opportunité
pour quelques étudiants africains de « sortir » de chez eux, de migrer dans des
conditions qui, au premier abord, semblent favorables. Chaque année, des dizaines
d’étudiants quittent le Sénégal, avec une petite bourse et un billet d’avion, voire
parfois par leurs propres moyens, pour se rendre à la célèbre et prestigieuse université
d’Al Azhar au Caire.
91
Cette université millénaire entretient aujourd'hui un espace de migration intra-
africain. Ce circuit de formation Sud-sud est peu connu (Mazzela, 2009), peu étudié
car il est souvent entendu que les étudiants africains soient plus attirés par la
formation des pays du Nord. Pourtant de nombreux intellectuels Sénégalais, hommes
politiques, journalistes, professeurs d’universités et cadres administratifs, sont passés
par l’Egypte et certains ont même poursuivis par un troisième cycle en Europe lorsque
les équivalences étaient encore possibles. Cette dimension des mobilités étudiantes
caractérise aussi ces liens sans cesse renouvelés entre l'Afrique et le monde arabe, qui
montrent une continuité des territoires religieux en l'occurrence mais aussi et surtout
politique.
Les migrants africains qui se rendent au Maroc ont redynamisé, par leurs
appartenances religieuses, un christianisme très affaibli depuis la fin du protectorat et
ont donné naissance à un nouveau paysage religieux où les églises historiques
renaissent à côté d'une multitude d'églises plus informelles. Á partir des années 1990,
de nombreux étudiants africains viennent au Maroc et la fréquentation reprend dans
les églises catholiques et protestantes. « Certains parlent de 30 000/an.
Cette religion d'en bas rappelle à une marge de la société marocaine l'urgence
d'accueillir la religion de l'autre comme un effet miroir de la situation des marocains
musulmans vivant en Europe. Les questions de politique migratoire et de pluralisme
religieux se posent aujourd’hui clairement dans de nombreux pays, en particulier les
Etats du Maghreb, qui se vivaient qui étaient jusqu’à présent des lieux de transit et
uniformément musulmans et qui doivent intégrer dans leur politique religieuse la
dimension africaine, tant musulmane que chrétienne.
Pourtant, accepter la formation des chrétiens à petite échelle, rendre légitime les
activités des églises dans ce contexte de la migration est plutôt actuellement une
réponse à une ouverture culturelle africaine, une pluralisation religieuse subie et
accompagnée plutôt qu'une liberté religieuse acceptée pour tous.
Ainsi les migrations ravivent et reconfigurent l'offre religieuse des grandes villes
de passage et d'installation et cette circulation suscite de nouvelles dynamiques
religieuses et en réactive d'anciennes. Quand ce ne sont pas les Églises, les mosquées
et les organisations non gouvernementales confessionnelles ou d'origine
confessionnelles qui rencontrent les nouveaux arrivants, ce sont ces derniers qui
créent leurs propres espaces de prière, en s'appuyant sur des réseaux religieux déjà
existants ou en construisant de nouveaux espaces religieux.
93
La migration de transit au Mali, par Keita BOULAYE, Maître Assistant à
l'Université des Sciences Sociales et Gestion de Bamako (Mali) /
Chercheur associé au laboratoire SEDET de l’Université Paris DIDEROT
(France)
Summary
The migration phenomenon in Africa has always been seen as the great problem
with Europe. Current political and the media debates focus mainly on African migrants
towards European countries, particularly via the Mediterranean, to the detriment of
intra-African migrants. This political and media handling blurs the global reality of
migration.
Seen as a country of origin, Mali has become one of transit point for
migratory flows within the region and beyond. Though certain northern cities have
always played a major role in Western African routes of migration. New routes have
emerged since the multi-dimensional crisis of 2012 and the implementation of the
European policies of migration management.
This presentation highlight, through available local statistics, a pivotal role of certain
Malian transit point which are actually symbols of this phenomenon. Thus it will point
out the logic caracterizing the actors of migration, the perception of that migrants, the
role played by local actors, the migration management by government and The
prospects for the transit piont's management In a context of crisis.
****
Bien étiqueté comme pays de départ, il est devenu ces dernières années un
important espace de transit de nombreux migrants ouest africains vers les pays de
l’Afrique du nord et dans une moindre mesure les pays de l’Union européenne via la
Libye ou le Maroc.
Quoiqu'elle ait des racines historiques plus profondes, cette migration de transit
transsaharienne a connu un accroissement substantiel dans les années 1990 à cause
des politiques migratoires ‘’panafricaines’’ menées par la Libye, des guerres civiles et
du déclin économique de l'Afrique, conséquence des politiques d’ajustement
structurel (Hein de Haas, 2006).
Tout au long de l'histoire connue, il y avait des mobilités intensives entre les
deux côtés du Sahara à travers le commerce transsaharien (caravanier), la conquête, le
pèlerinage et l'éducation religieuse. Le Sahara lui-même est une gigantesque zone de
transit et la composition ethnique diverse des oasis témoigne de cette longue histoire
de mobilité des populations. Ce n'est qu'avec l'arrivée du colonialisme, "traceur" de
frontières inexistantes auparavant et "créateur" des Etats-nations modernes, que ces
mobilités et ce commerce transsahariens se sont effondrés. Il en résulte alors à
l’apparition des fondements du système de migration transsaharienne contemporaine
avec les migrants actuels (Hein de Haas, 2006.).
95
L’importance des migrations de transit au Mali s’explique par plusieurs facteurs.
L’immensité de son territoire (1 241 238 km2) et les 7000 kms de frontières qu’il
partage avec sept pays (Mauritanie, Algérie, Niger, Burkina Faso, Côte d’ivoire,
Sénégal, Guinée) font de lui un espace très ouvert, une zone de transit.
Par ailleurs, tout détenteur d’un passeport malien peut circuler librement dans
toute l’Afrique de l’Ouest en vertu des conventions signées dans le cadre de la
CEDEAO. Dès lors l’importance du Mali dans ce réseau est mieux comprise. Il
existerait une filière camerounaise à travers laquelle les ressortissants de plusieurs
pays d’Afrique centrale, notamment du Gabon, de la République centrafricaine, du
Congo et de la République démocratique du Congo acquièrent des passeports
camerounais pour se rendre au Mali. Ils y séjournent le temps d’acquérir
frauduleusement le passeport malien pour poursuivre leur route vers l’Europe par le
Maghreb.
Les passeports maliens et camerounais seraient donc les plus prisés par les
immigrants irréguliers et feraient l’objet de trafics en tous genres. Cette situation
prévalait encore en 2006 et 2007 (Daniel, enquête 2009).
96
Les autorités maliennes sont en train de prendre des mesures pour freiner ces
trafics des documents de voyage maliens.
Il faut cependant préciser que les migrants transitant par le Mali et arrivant en
Europe restent largement minoritaires par rapport à ceux qui restent dans les pays du
Maghreb. Le Maroc, l’Algérie et la Libye sont depuis fort longtemps des territoires
d’immigration des subsahariens, malgré les difficultés dues à la pression de l’Union
européenne sur ces pays.
La fraude documentaire est une réalité pour le Mali du fait de certains agents de
l’administration publique d’une part et d’autre part des communautés étrangères
ayant bien compris l’importance des documents de voyage maliens. Pour lutter contre
cette fraude qui ternit l’image de la communauté malienne à l’étranger et met en
doute la crédibilité des documents maliens, le Gouvernement a mis en place le
passeport biométrique et la carte d’identité biométrique CEDEAO en 2016.
L’importance des flux actuels de transit à travers certaines régions est liée à la
reconfiguration de l’ensemble des flux migratoires dans la sous-région dont l’essentiel
vers les pays de l’Afrique de nord passait par Agadez au Niger. Depuis, le sommet
euro-africain sur la migration tenu les 11 et 12 novembre 2015 à la Valette (Malte), le
dispositif de contrôle des flux de migration mis en place par l’UE avec le
Gouvernement nigérien a largement contribué à ladite reconfiguration, d’où le
renforcement ces zones, à l’image de Gao.
La collecte des données sur les migrants qui traversent le Mali s’est davantage
améliorée avec l’établissement des points de suivi des flux de l’OIM et les antennes de
la Délégation Générale des Maliens de l’Extérieur (DGME). Le suivi des flux permet de
quantifier et de qualifier les flux, les profils des migrants, les tendances, les itinéraires
et les destinations des migrants. Leur analyse tient compte des migrants qui
traversent le Mali pour l’Afrique du nord et ceux qui retournent après l’échec de leur
projet migratoire.
98
L’analyse de ce tableau révèle que les ressortissants maliens, guinéens, ivoiriens,
sénégalais et gambiens représentent 83% des migrants identifiés sur les points de
suivi des flux. Ce qui explique une migration essentiellement sous-régionale.
La figure n°8 relatif aux pourcentages des flux entrant et sortant confirme
toujours l’importance des migrants de la sous-région.
99
Figure 6 : Pays de destination envisagés selon l’analyse des flux.
100
Carte n°5 : Destinations envisagées des flux
L’analyse des deux cartes montre que les flux sont essentiellement en
provenance d’un autre pays africain et à destination d’autres pays africains. Ces
statistiques des flux de migrants en transit au Mali mettent en lumière l’importance de
la migration africaine à l’échelle du continent contrairement aux images véhiculées par
les medias qui mettent au devant de la scène les migrants en direction des pays
européens.
3. La gestion des flux de migration de transit au Mali : Quel rôle des acteurs ?
Depuis 2012, le Mali a adopté la Loi n°2012-0023 du 12 juillet 2012 sur la lutte
contre la traite des êtres humains, le trafic des migrants et les pratiques assimilées qui
énonce des sanctions dans le domaine. Un Comité National de lutte contre la traite
des êtres humains a également été crée. Les force de sécurité ont souvent procédé à
des arrestations courant 2016 et 2017 pour prouver aux partenaires l’engagement du
Gouvernement à remédier au phénomène de la migration ‘’irrégulière’’. De
nombreuses actions d’information et de sensibilisation contre la migration irrégulière
sont réalisées auprès des communautés locales par le Ministère en charge de la
gestion de la migration.
101
Au regard des résultats qu’elle a obtenus au Niger, l’Union européenne a engagé
des discussions avec les autorités maliennes pour la mise en place d’un dispositif
similaire à celui d’Agadez (Niger) en vue de stopper les flux migratoires qui traversent
le Mali. Dans ce cadre, il est prévu la construction de trois centres d’accueil et de
transit des migrants à Bamako, Kayes et Gao.
Si la vision des autorités nationales est la mise en place d’un dispositif pour
renforcer la protection des migrants et la réalisation des actions de leur sensibilisation
pour les dissuader de continuer un parcours migratoire périlleux, l’objectif de l’Union
est d’arriver à mobiliser les forces de sécurité (Police, Gendarmerie et même l’Armée)
dans la traque des migrants clandestins et des passeurs. La priorité du Mali aujourd’hui
dans les zones stratégiques concernées par les flux de transit est la lutte contre les
groupes terroristes.
Les organisations de la société civile interviennent dans la gestion des flux des
migrations de transit dans les zones frontalières, souvent en collaboration avec les
structures techniques de l’Etat au niveau local. Elles apportent assistance et
protection aux migrants en détresse. Ces organisations jouent également un rôle
capital dans la sensibilisation auprès des migrants pour qu’ils renoncent à la migration
irrégulière et assurent également auprès de l’Etat et des partenaires internationaux un
plaidoyer pour une migration plus humaine. A titre illustratif, la Maison des Migrants à
Gao est devenue ces dernières années un lieu d’espoir pour de nombreux migrants.
Ces organisations sont souvent animées par des migrants de retour ou des immigrés
vivant sur le territoire malien.
102
4. Les défis des migrations de transit au Mali
Le Mali, à l‘image des autres pays du Sahel et malgré les efforts consentis par le
Gouvernement et la société civile, est confronté à la traite et au trafic des êtres
humains. Les enfants mineurs et les femmes alimentent malheureusement ces flux qui
sont pour l’essentiel dirigés vers d’autres pays de la sous-région, en l’occurrence,
l’Afrique du nord et dans une moindre mesure les pays de l’Union européenne. Il y a
par conséquent la nécessité pour les Etats de la sous-région de mettre en application
effective des législations nationales, CEDEAO et internationales (Convention des
Nations Unies sur la criminalité transnationale organisée, 2008) en matière de lutte
contre la traite et le trafic des êtres humains
103
5. Perspectives
Conclusion
104
SESSION 3 : LA MIGRATION AFRICAINE VERS
L’EUROPE
105
106
La "crise migratoire" en Méditerranée : interprétation géo-historique, par
Etienne PIGUET, Professeur ordinaire, Institut de Géographie – UNINE,
et Vice-président CFM/EKM (Suisse)
Résumé
Dans cet exposé, ces facteurs les facteurs mentionnés vont être traités et une
tentative d’interprétation large et approfondie de la crise en mobilisant les concepts
de proximité, de connectivité, de territoire et de solidarité sera effectuée. Notre
hypothèse est que des changements majeurs se sont manifestés dans ces quatre
domaines dans un contexte général de globalisation et de changement social. Cette
analyse permettra d’envisager l’évolution future du paysage migratoire sur le pourtour
méditerranéen.
****
This very tentative and exploratory paper launches a set of hypotheses to better
understand, and possibly theorize, the “migration crisis” in Europe. I would like to go
beyond three popular and mutually exclusive explanations that I consider insufficient
and simplistic. One that considers most people attempting to reach Europe as economic
migrants, one that considers that there is no migration crisis except the one self-produced
by Europe’s closure and one that considers the recent events as a very specific accident in
history linked mostly to the civil war in Syria.
I use the term here to design the fact that, in recent years, an unprecedented
number of people risked their lives to reach Europe. I use the term unprecedented on
purpose. We know that at the beginning of the 1990’s the number of asylum requests
lodged in Europe was of a similar magnitude, but I contend that the circumstances
were different. A large number of those asylum seekers were East-Europeans fleeing
– without risking their lives – the uncertainties of the fall of the iron-curtain. A large
number of them – and this also holds true for the victims of the civil wars in ex-
Yugoslavia – had to go back soon after their arrival in Europe.
107
What was new in 2015 is that refugees moved spontaneously, in large numbers,
and over large distances, from the South to the North and that these moves led to a
major crisis of European politics – even if we should keep in mind that the vast
majority of refugees are still hosted by Southern countries. But most of all, the term
“crisis” is justified, because people are dying every day on the shores of Europe
without an adequate policy response.
But let’s go back to the interpretation of the crisis. A first explanation is obvious,
but needs to be put to the forefront, as it probably is the most important in terms of
weight : this is violence, or more generally, existential threats on the life of people
worldwide. Alexander Betts has coined the very important concept of “survival
migration” in that context (Betts 2013). This allows us – and it is important – to brush
aside the popular idea of a crisis mainly driven by the mix of a minority of “true”
refugees with a majority of “economic migrants” not in need of protection. But what
Sassen calls « a desperate search for bare life on the part of a rapidly growing number
of men, women and children » (Sassen 2016: 218) does not suffice to explain why
hundreds of thousands of people risk their lives to reach Europe.
In 1967, just as the protocol enlarging the 1951 Refugee Convention to the non-
European world was signed, two million people were displaced by war and famine in
Biafra (Nigeria). Extremely few tried to reach Europe. Recent history is sadly full of
similar examples of tragic but mostly local displacements.
Even as the number of refugees reached a historic high in the early 1990s – due
to wars in Africa, Iraq, and elsewhere (Butler 2017) – relatively few attempted long
distance displacements. This holds of course still true today with the share of refugees
being a whole lot higher in poorer countries. But a growing, if still minor, proportion
tries to move further. Thus, in addition to violence in area of departure, we need other
explanations to the changing patterns of refugees’ migration. Mine revolve around 4
concepts: connectivity, ‘’distanciation’’ (proximity), territory and solidarity. Major
changes occurred in these four domains within a broader context of globalization and
social change (Castles 2003).
108
2. Four proposed new concepts
Connectivity
Let’s start with connectivity. It sounds banal but areas affected by violence are
much more connected with possible asylum destinations than 50 years ago. Physical
distance – geography in the traditional sense - still affects refugee much more than
other migrants. The former are especially destitute of resources to travel. But
distances have shrunk for all and this came as a surprise for refugee regimes. Gil
Loescher noted about the time of the 1967 protocol: “Western governments never
envisaged large-scale population movements from the Third World. The developed world
was simply too distant” (Loescher 2001: 229).
The first is information: according to a study in Zaatari camp (Jordan), about 86%
of the young Syrians owned a mobile phone in 2015 and 50% of them went online
daily. During the same period, an app was made available to follow the situation at
the check-points at the Serbian border for those attempting to enter the EU
(“Asylum in Serbia” available on Google Playstore).
The second is the fact that – despite increasing inequalities in the world – the
number of people who are able to collect or borrow a few thousand dollars to
escape is rising. Growing Diasporas are also important contributors. Those who are
fleeing are often in desperate situations; but they have more resources than in
Biafra in the 1960’s.
A third trigger is the reduction of exit controls by governments, contrary to what
was common at the time of the cold war. Far from being ashamed of defectors,
some countries, such as Eritrea, now simply raise a tax on expatriates.
Finally professional smugglers networks, sometime criminal but most often not
(Landry 2016), are also taking advantage and reinforcing the connectivity of the
forced migration landscape.
Distantiation-proximity
One reason why, in the past, most refugees stayed close to their region of origin
was that they were prevented to leave by a pact between the North and the South. I
quote Jeff Crisp: “An implicit deal was struck whereby [southern] states admitted
refugees to their territory and provided land on which they could live and farm, while
western donor states provided the funding – much of it channeled through UNHCR –
that was required to feed, shelter, educate and provide health care to these exiled
populations” (Crisp 2003: 5).
109
This deal also implied the resettlement of a certain proportion of refugees.
Although the will to contain is still there and although the large majority of refugees
are indeed still contained, two central components of the pact were altered during the
last decades:
As noted long ago by Zolberg and others, the attitude of receiving states is
central to understanding the displacements of refugees. I contend that this attitude –
the solidarity with the suffering of the refugees - is more than ever territorially
asymmetric: « Asylum (…) is available only to those who manage to enter the territory
of the state of refuge » (Price 2009). In recent times instruments intended to lessen this
asymmetry were rolled back: I already mentioned resettlement, but in addition, most
countries of destination abolished the possibility to file an asylum application at their
embassies and visa policies were tightened.
110
Conclusion
111
Social Integration of Migrants in the Netherlands, the case of Moroccan
Entrepreneurs, by Karima KOURTIT, Enseignant-Chercheur à l'Université
Eindhoven JADS (Jheronimus Academy of Data Science), s-Hertogenbosch
(Pays-Bas)
Résumé
Les migrants entrepreneurs sont souvent vus comme les nouveaux ‘’héros
entrepreneurs’’ qui transforment les rêves en réalité dans des conditions de
développement dures, spécialement dans le secteur des petites et les moyennes
entreprises (PME). Cela contribue au développement de l’intégration et de la grande
diversité entrepreneuriale de notre économie sociale moderne. Cette forme reflète les
différentes cultures et les capacités ouvertes en vue d’une plus grande croissance
économique dans les villes ; elle mène aussi à la diversification de l’économie. La
présente communication traitera des performances des migrants entrepreneurs dans
les villes hollandaises modernes et plus particulièrement des migrants entrepreneurs
de la deuxième génération.
Durant les dernières décennies, les migrants entrepreneurs sont devenus les
moteurs du changement urbain et de la vitalité économique. Plus récemment, une
transition intéressante dans ce contexte s’effectue, allant de l’implication dans le
business traditionnel vers des activités modernes faisant partie du courant dominant,
mais quelquefois plus créatives (consultance, NTIC, mode). Ceci est souvent appelé
‘’stratégie de rupture’’ parce que ces migrants entrepreneurs emploient leurs
ressources (capital humain, réseaux sociaux, capital financier) pour pénétrer des
marchés de consommateurs plus prometteurs, bien que plus risqués. La
communication est aussi basée sur une enquête ayant pour objectif de déterminer si
et dans quelle mesure les Marocains entrepreneurs de deuxième génération sont
orientés vers les marchés dominants, modernes, et compétitifs dans les quatre plus
grandes villes des Pays-Bas.
****
From early history of mankind onwards, people have always been on the move
(see Tellier 2007). Some population groups were permanently on the move (like
nomadic Bedouins in the Middle East or mobile Indians in America), while others
moved from a given place of residence to another fixed destination. The latter
category of moving people is normally called migrants: people who leave their place of
origin and decide to live in a different place for at least one year.
The volume of migration has significantly increased over the past decades,
mainly as a result of a decline in transaction and mobility costs, a rise in information
provision in a global communication world, land use changes due to climate change,
and an increase in internal stress conditions in and between several countries (caused
by war conditions, religious suppression, political turmoil, lack of elementary means
for a satisfactory life, poverty, and so forth).
112
As a consequence, we see world-wide an increasing share of the population in a
country that has a migrant background (not only first-generation migrants, but also
population groups whose ancestors were migrants). This rise in diversity is not a
threat but may in principle be a benefactor to the host society.
Consequently, migrants who fall outside the standard shared cultural and
employment frameworks in a host country will not easily find an acceptable job
according to their qualification, unless they become self-employed or start their own
business. This has led to an increasingly rising phenomenon in host societies, viz.
ethnic (or migrant) business.
1. Ethnic Business
These socio-economic backgrounds are nowadays still valid and have prompted
the currently popular notion of ethnic entrepreneurship (sometimes also called
migrant entrepreneurship or minority entrepreneurships).
113
Entrepreneurship is often seen as a last resort for migrants, if they have many
deficiencies (e.g., insufficient language mastery) which act as impediments for a socio-
economic integration on the labour market.
2. Research Framing
To understand and map out the position of first – and second – generation
migrant entrepreneurs, we can use the so-called Ansoff (1957) matrix on business
growth strategies (Figure 1).
Figure 11: Conceptual Framework: business model of migrant entrepreneurship
Source: Ansoff Matrix (1957), adjusted by authors (see for details Kourtit et al.
2013; Kourtit and Nijkamp 2012)
114
This conceptual framework model was applied to study the position of
Moroccan businessmen in Dutch Cities, based on an extensive survey questionnaire
containing the following list of indicators on business performance and backgrounds:
Age;
Level of education;
First or second generation;
Legal form of business;
Diversification and growth strategies;
Target group(s);
Personal expertise;
Experience in the market;
Risk-taking issues;
Starting problems;
Market competition;
Use of information or professional advice in business;
(Formal and informal) network contacts or participation;
Use of ICT;
Knowledge and expertise enhancement (training, courses);
Success factors for business;
Major bottlenecks in business;
Innovative attitude (products, processes, organisation) ;
Growth strategies and future orientation (short term and long term);
Business performance: turnover;
Profitability;
High-quality products;
Innovation.
Business Characteristics
Personal Characteristics
115
Motivation and Driving Forces
Factors such as capital and information sources show that the new generation of
Moroccan entrepreneurs is quite independent of their family, friends and others.
Conclusion
116
Entre migration de transit vers l'Europe et immigration au Maroc :
réalités multiples, rêves d'ailleurs et opportunités, par Nadia KHROUZ,
Experte des questions migratoires, Consultante au Conseil National des
Droits de l'Homme (Maroc)
Summary
The very notion of transit will be reviewed and the impact of public mechanisms
relating to the migrants’ situation will be analyzed. To this effect, issues regarding
the migrant settlement and the integration strategy's difficulties will be addressed.
****
117
1. Pour une meilleure connaissance des présences étrangères sur le territoire
En 2014, les Maghrébins ont donc été intégrés dans la catégorie des
« Africains », ce qui participe à ce changement de perception. En 2014, 22 538
personnes issues d'Afrique subsaharienne47 sont recensées. Ce chiffre peut être mis
en parallèle avec les 21 336 Français (non binationaux marocains) recensés (25,4 %
des étrangers recensés).
118
Figure 8 : Ventilation de la population étrangère au Maroc
119
Des étrangers continuent de passer par le Maroc pour rejoindre l’Europe, bien
que les conditions de passage soient devenues plus difficiles et dangereuses. La mise
en place de l’espace Schengen et de dispositifs de contrôle à l’entrée dans l’Union
européenne ont placé les pays frontaliers des rives sud et est de la méditerranée
comme espaces de transit vers l’Union. Le postulat alors posé était que le Maroc
n’intéressait pas ces "migrants". Cela a aussi amené à la mise en place de dispositifs de
contrôle de la migration à l’entrée au Maroc et plus au sud du continent africain.
Ventilation Amérique
Reste
3%
1%
du nombre
Asie
de 11%
120
Certains ressortissants africains bénéficient de facilités d’entrée sur le territoire
marocain pour un séjour de 90 jours, comme il en est des Maliens, des Nigériens, des
Sénégalais, des Ivoiriens, des Congolais (Brazzaville), des Algériens, des Tunisiens, des
Gabonais ou des Guinéens (Conakry). Certains bénéficient d’autres avantages en vertu
de conventions d’établissement avec le Maroc (Algérie, Sénégal et Tunisie),
permettant notamment de ne pas être soumis à la règle de la préférence nationale
pour l’accès à l’emploi. Des ressortissants d’autres régions bénéficient d’avantages
similaires.
Outre les étrangers bénéficiant d’un titre de séjour au titre de la loi n°02-0348, le
Maroc a impulsé deux opérations exceptionnelles de régularisation qui ont permis la
régularisation du séjour de certains étrangers irrégulièrement établis sur le territoire49
et a ciblé particulièrement les Africains, en particulier originaires d’Afrique de l’ouest
et centrale. L’opération de 2014 a permis à 23 649 étrangers de 116 nationalités
d’obtenir des avis favorables. Parmi les régularisés, sont particulièrement représentés
les Sénégalais (6600), les Nigérians (2380), les Ivoiriens (2281).
121
Parallèlement, la Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) a impulsé la
mise en place de dispositifs visant à soutenir l’intégration des étrangers régularisés et
des réfugiés reconnus par les autorités marocaines. Il s’agissait également de
permettre à des étrangers en séjour irrégulier dont le projet initial pas à l’origine
nécessairement de s’établir au Maroc, de bénéficier de conditions simplifiées pour
pouvoir se maintenir sur le territoire et trouver une alternative à un départ,
notamment irrégulier, vers un ailleurs. Différentes dispositions de la (SNIA) ne
concernent ni les étrangers régulièrement établis au Maroc, ni les étrangers en
situation administrative irrégulière.
Outre le ou les types de politiques concertées qui pourraient être mises en place
en matière de migration, dans un esprit de partenariat, de responsabilité partagée et
de soutien à la bonne gouvernance, la migration africaine vers l’Europe doit pouvoir
être envisagée dans le cadre des différentes migrations s’orientant vers le Maroc et
transitant par le Maroc, pour envisager les facteurs intervenant sur les projets
migratoires des personnes, sur leur volonté de poursuivre, de rester ou de repartir
vers leur pays d’origine.
122
Cela interroge également le ou les types d’immigration souhaitées ou à assumer
au titre d’engagements internationaux, en vue de la mise en œuvre de dispositifs
adaptés, respectueux des procédures et des droits humains, ainsi que les réponses
susceptibles d’être apportées à une immigration de personnes dans une situation de
précarité, souvent moins désirée mais inévitable, et nécessitant des dispositifs de
régularisation hors du droit commun, d’accompagnement à l’insertion et d’assistance
humanitaire.
Conclusion
123
Politique concertée entre l'Afrique et l'Europe pour la gestion de la
question migratoire : Enjeux et problématiques majeurs, par Papa Birama
THIAM, Directeur de la coopération technique, Secrétariat Général de la
Présidence de la République / Coordonnateur du Programme d'Appui aux
Initiatives de Solidarité pour le Développement (Sénégal)
Summary
This presentation will first address the history, the perception and the current
trends of South-North migration. It will also, tackle the context and the issues of
migration as regards development. These are drawn up on the basis of some example
of ‘’good practices’’, i.e. the Programme to Sustain Solidarity Initiatives for
Development. The third part of the presentation will be devoted to some
recommendations in the field of concerted management of migration issue between
Africa and Europe.
****
Aux origines des migrations sud-nord
Cet héritage et cet apport ne sont malheureusement pas valorisés. Ils tendraient
même à être occultés. Le regard porté sur l’immigration dans l’opinion publique de la
majorité des pays industrialisés, est excessivement négatif. L’immigration est
présentée comme une situation subie, un sujet récurrent dans le débat politique,
législatif, sociétal, en faisant l’amalgame entre migrants économiques, migration
irrégulière, réfugiés. Les travaux de recherche sur les apports positifs des diasporas
demeurent inaudibles dans les débats sur l’immigration.
124
La crise migratoire en Mer Méditerranée reflète malheureusement l’ampleur du
phénomène des migrants économiques, dont les rangs sont constitués notamment de
la jeunesse issue de la zone sahélienne et de la Corne de l’Afrique, exposés aux
réseaux mafieux, aux trafiquants d’êtres humains, à la mort. 191.690 migrants
irréguliers entrés en 2016 dans l’espace européen sont passés par la Méditerranée
centrale et occidentale51. 7.945 décès en Mer Méditerranée ont été recensés en
201652, des personnes venant d’Afrique essentiellement (18.500 morts depuis 2014),
sans tenir compte des disparus qu’on ne retrouvera jamais.
Un autre élément à partager avec vous porte sur la géographie des flux
migratoires, qui sont sensibles aux variations de l’économie mondiale. L’éventail des
pays de destination pour les migrants s’est considérablement élargi ces dernières
décennies. Les migrants s’orientent vers les pays où la croissance économique est
forte, notamment dans les pays du Sud. A partir de 2013, les migrants Sud-Sud
représentent un nombre supérieur aux migrants Sud-Nord53.
Depuis 2000, le nombre total de migrants a crû plus rapidement dans les pays du
Sud que dans les pays du Nord. L’essentiel des migrations internationales africaines
sont des migrations intra-régionales. Il est nécessaire de relativiser l’ampleur des flux
migratoires de l’Afrique vers l’Europe. Si des pays historiques d’immigration de l’Union
européenne font mention de leurs difficultés et de leur préoccupation quant à
l’immigration régulière, il ne faut pas oublier que c’est dans les pays du continent
africain que sont gérés la majorité des flux de migrants, leur accueil, l’organisation de
leur séjour, leur insertion et leur intégration.
1. Migration et développement
125
Cette vision rénovée des questions migratoires comme étant un potentiel est
également un sujet qui figure à l’agenda du dialogue politique dont s’emparent les
grands ensembles régionaux. En 2005, l’adoption par l’Union européenne d’une
approche globale des migrations vise justement à donner une dimension extérieure à
sa politique en matière de migrations, fondée sur le partenariat avec les pays tiers.
126
De plus, il faut reconnaître à la diaspora sénégalaise son attachement à son pays
d’origine, et d’avoir toujours témoigné d’un lien de solidarité avec le Sénégal. Ce lien
fort qui découle de l’organisation sociale liée au départ (soutien de la famille, du clan…)
transcende les catégories sociales, les origines ou les générations, et fait de la
solidarité envers son pays d’origine une particularité de la migration sénégalaise.
Souvent dénommée la 15ème région du Sénégal (le pays en compte 14 sur le plan
administratif), la diaspora sénégalaise est désormais représentée à l’Assemblée
nationale suite à la dernière réforme constitutionnelle qui a permis d’octroyer à la
diaspora sénégalaise quinze députés pour la représenter.
127
la mobilisation de l’épargne des migrants autour de la création d’entreprises
individuelles et collectives et d’actions de développement local dans les régions
d’origine.
une composante transversale de désenclavement numérique des régions
périphériques du Sénégal.
Accès à la santé
Leçons apprises
128
Territorialisation des initiatives des migrants avec les politiques de décentralisation
Aujourd’hui, l’enjeu réside dans un dialogue réel entre toutes les parties
prenantes en vue d’une gestion concertée du phénomène. Cette orientation va à
l’encontre du concept d’émigration choisie et tend vers un esprit Gagnant-Gagnant
favorisant l’émigration légale et l’amélioration des conditions de prise en charge des
travailleurs étrangers.
129
African migration to Italy: recent trends and policy responses, by Ferrucio
PASTORE, Directeur du Forum of International and European Research on
Immigration (FIERI) (Italie)
Résumé
****
Outline
3. European policy responses to the 2015-2016 “refugee crisis” and implications for
African migration
During the 1990s and early 2000s, Italy experienced massive inflows of demand-
driven labour migration…
130
2. 2011: What changed and what didn’t
Since 2013, major surge in “mixed flows”, but migration geography not radically
transformed: continuities and discontinuities in migration systems (Nigeria vs.
Guinea)
Re-
escalation
in Libyan
civil war
FALL
KHADDAFI
131
Dead and missing migrants (Central Med- route, 2009-2016)
(Sources: Fortress Europe until 2013, IOM 2014-2016)
132
West
Africa as
main
source of
irregular
arrivals to
the EU in
2017
8%
12%
80
%
Source: Frontex
133
3. European policy responses and implications for African migration
Flows along Central Med Route: low recognition rates, at best forms of
humanitarian protection;
134
High inflows + low recognition rates + low return rates = Growing public
anxiety
2003 (Oct)
2002 (Jan)
2004 (Apr)
2007 (Nov)
2008 (Nov)
2009 (Nov)
2017 (Nov)
2005 (Jul)
2007 (Apr)
2014 (Jan)
2015 (Jan)
2016 (Jan)
2017 (Jan)
2017 (Feb)
2010 (Dec)
2012 (Dec)
2002 (June)
2012 (Jan)
2000 (Dec)
135
Comment mieux appréhender les migrations ouest-africaines dans
l’optique d’une coopération avec l’Union européenne ? par Pape Demba
FALL, Chercheur, IFAN, Université Cheikh Anta Diop, Dakar / Directeur du
Réseau d’étude des migrations internationales africaines (Sénégal)
Summary
Even though the West African migrations to Europe turned out to be relatively
modest it has taken a prominent place in the bilateral and multilateral cooperation
which tending towards good governance. To deal with strong migratory aspirations of
West African populations, European countries recommend two complementary
responses: the strategy of containment perceived to curbing migration and providing
development aid as a ‘’reward’’.
Africa remains almost silent on this matter. In doing so, it do not provide
the leadership necessary for the sub-regional solidarity and complementarities. The
free movement of persons will be nothing more than a pious hope as long
as the cooperation in the field of migration is, for African countries, an alternative to
the exodus towards the north. Furthermore 80% of West African mobility is oriented
toward ECOWAS.
****
Sur la base des thèses soutenues à la faveur des arguments ci-dessus déclinés, la
troisième et dernière partie de la communication pose les jalons d’une bonne
gouvernance des migrations euro-africaines. Elle tente d’identifier les principaux
leviers à actionner dans l’optique d’une coopération migratoire tournée vers le
développement durable.
136
1. Les migrations ouest-africaines vers l’Europe
137
Des migrations de travail naguère produites dans des contextes historiques
variés …
138
Des migrations aujourd’hui inscrites dans le processus de globalisation sans être
perçues comme telles.
Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire africaine, la circulation des hommes et
des biens apparaît comme une constante bâtie autour de courants d’échanges dont la
visibilité est commandée par la complémentarité régionale.
139
Deux réponses unilatéralement imposées par l’Europe… l’Afrique reste
étrangement muette
2. Aide au développement des pays africains pour freiner les migrations… Peu
d’effet puisque les pays africains n’ont pas d’obligation de résultat et que le
développement ne freinera pas la mobilité. Exemple : Processus de Rabat est
un espace de coopération politique entre les pays traversés par les routes
migratoires qui relient l’Afrique Centrale, de l’Ouest et du Nord à l’Europe
Quels sont les principaux leviers à actionner dans l’optique d’une gestion globale
et durable de la circulation migratoire ?
Garantir la stabilité politique des pays de départ assurant le respect des droits de
l'homme et des principes démocratiques ;
140
Conclusion
L’Afrique de l’Ouest et l’Europe dont les relations remontent très loin dans le
temps doivent faire appel à la mémoire collective pour négocier des solutions
pertinentes à leur différend sur la question cruciale de la mobilité humaine. Il reste
que les réponses attendues doivent être d’essence africaine et être fondées sur
idéaux partagés par tout le continent
141
142
SESSION 4 : LA QUESTION MIGRATOIRE A L’AUNE DE
L’ADHESION DU MAROC A LA CEDEAO
143
144
Quels sont les dispositifs mis en place au sein des pays de la CEDEAO
dans un contexte de libre circulation des personnes ? Quelles sont leurs
forces et leurs faiblesses ? , par KONAN Yao Silvère, Maître-assistant à l'UFR-SEG
de l'Université Félix Houphouet Boigny d'Abidjan (Côte d'Ivoire)
Summary
Since 1975, the Economic Community of West African States has initiated a
Community construction by devoting a special attention to the free movement of goods and
persons (Article 27 of the 1975 Treaty, article 59 of the revised treaty). Consequently,
ECOWAS adopted the Protocol A / SP1 / 5/79 on the free movement of persons, the right of
residence as well as a code of citizenship taking the form of a travel book, a resident's card, a
passport of the Member States, an ECOWAS biometric identity card. All these measures
reinforce the intra-regional mobility and contribute, inter alia, to make of ECOWAS the first
area of the reception of migrants in Africa (Robin and Trémolières, 2009).
****
Cependant, dans le but de renforcer ce processus d’intégration régionale et
ayant compris que la bonne gestion des phénomènes migratoires ne peut se faire
qu’au niveau régional, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO) a initié une réflexion pour définir une approche commune de gestion de la
migration intra régionale et vers l’Europe. Cette approche commune de gestion de la
migration adoptée en 2008, respecte les réalités propres à chaque Etat membre, offre
un cadre de dialogue sur les questions de migration aux pays Membres en vue d’une
élaboration d’une politique migratoire commune réglementant les mouvements entre
la Communauté et les autres communautés régionales (Union européenne, autres
communautés africaines, …). La requête d’entrée de nouveaux pays dans l’espace
communautaire ouest-africain, et les nouveaux défis, notamment sécuritaires, posent
la nécessité d’une évaluation des instruments de promotion de la libre circulation dans
l’espace de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest. Quels sont
les enjeux liés à la libre circulation ? Quelles sont les composantes du dispositif mis en
place par la CEDEAO ? Quel bilan peut-on en faire ?
145
1. Enjeux de la libre circulation
146
Cependant, la compétition que crée la mobilité de la main d’œuvre exerce une
pression à la baisse sur les salaires réels des pays d’accueil et réduit de ce fait leur
bien-être (Borjas, 1994). Dans le pays de départ des migrants, l’exode des cerveaux
pourrait entraver la croissance des revenus à long terme. Cette crainte est d’autant
plus légitime si le différentiel de revenus entre pays est très élevé (Zimmermann et al.
2007 ; Borjas, 1994).
Ainsi, la migration ou plus généralement la mobilité des personnes peut avoir des
conséquences à la fois positives et négatives tant sur le pays d’accueil que sur le pays
d’origine des migrants.
Sur le plan politique, la forte mobilité intra-régionale est le signe que les
frontières et leur tracé ont un caractère arbitraire.
147
La libre circulation
Le protocole sur la libre circulation, ratifié en 1980, vise la suppression des droits
et obligations de visa d’entrée pour les ressortissants des pays de la communauté dans
un autre Etat membre et la possibilité de circuler pendant une durée maximale de 90
jours sans entrave. Le démantèlement des visas et autres entraves s’est déroulé de
1980 à 1985. Cependant, ce droit des ressortissants de la communauté n’est valable
que si ceux-ci ne sont pas inscrits sur la liste des migrants inadmissibles au regard des
lois et règlements en vigueur dans le pays d’accueil. Ainsi, les Etats conservent le
pouvoir discrétionnaire de sélectionner ceux qu’ils autorisent à circuler sur leur sol
quoique la libre circulation soit reconnue et acceptée de tous.
Protocole additionnel A/SP1/6/89 complétant les dispositions de l’article 7 du protocole sur la libre
circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement ;
Décision A/DEC.2/7/85 portant institution d’un carnet de voyage des Etats membres de la CEDEAO ;
Décision A/DEC.2/5/90 portant institution d’une carte de résident des Etats membres de la CEDEAO.
Résolution
Résolution A/RE2/11/84 relative à l’application de la première étape du protocole sur la libre circulation
des personnes, le droit de résidence et d’établissement.
Source : Konan et al. (2011)
148
La deuxième étape sur le droit de résidence vient compléter ce dispositif.
Le droit de résidence
Le droit de résidence prévu pour être mis en œuvre en 1985 est finalement
entré en vigueur en juillet 1986 après la ratification du protocole additionnel
A/SP1/7/86 relatif à l’exécution de la deuxième étape du protocole sur la libre
circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement. Ce droit est celui
‘’reconnu à tout citoyen ressortissant d’un Etat membre, de demeurer dans un Etat
membre autre que son Etat d’origine et qui lui délivre une CARTE ou un PERMIS DE
RESIDENCE pour y occuper un emploi’’ (art. 1, protocole A/SP1/7/86). Cela suppose la
reconnaissance du droit de répondre aux emplois effectivement offerts, de se
déplacer à cet effet, de séjourner, de résider dans ce pays et d’y demeurer même
après l’expiration du contrat de travail (art. 3).
149
Le droit d’établissement
L’analyse des taux de migration intra régionale, révèle que l’Afrique de l’Ouest
est la zone où cette mobilité est la plus importante avec un taux de migration intra
régionale de 70% contre respectivement 66%, 52%, 23% et 6% pour l’Afrique
australe, l’Afrique de l’Est, l’Afrique centrale et l’Afrique du Nord en 2010 (Banque
mondiale, 2011).
150
Tableau 5 : Récapitulatif des données migratoires dans la CEDEAO
2005 2010
Total Immigrants dans les pays de la CEDEAO 7.475.985 8.340.613
Sur les deux dernières décennies, ces quatre pays sont ceux qui sont les
principaux pays d’accueil des migrants dans la zone. La Côte d’Ivoire et la Gambie
sont les deux pays pour lesquels le stock d’immigrés par rapport à la population a
toujours été supérieur à 10%. Cependant, si pour la Côte d’Ivoire le poids des
immigrés baisse au cours du temps après avoir atteint un pic de 22,8% en 1970,
celui de la Gambie est en constante progression : de 9,9% à 15,6% de 1960 en
2010. Ainsi, depuis 1995, la Gambie est le pays de la CEDEAO qui compte
relativement plus d’immigrés par rapport à sa population, suivie de la Côte d’Ivoire,
du Ghana et du Burkina Faso58 (DPNU, 2011). Cette migration dans la CEDEAO
était à dominance masculine puisque l’on comptait en moyenne 47% de femmes
migrantes sur la période 1990-2010 (DPNU, 2011).
Les principaux pays d’accueil des migrants originaires d’un pays membre de la
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest sont en 2010 : la Côte
d’Ivoire (22,4%), le Nigeria (11,7%) et le Burkina Faso (8,8%). En 2005, ces mêmes
pays étaient les principaux pays d’accueil avec la particularité que la Côte d’Ivoire
recevait environ la moitié des migrants ouest-africains (48,9%) contre 16,2% pour
le Nigeria et 12,2% pour le Bénin.
151
Il ressort également que la Côte d’Ivoire et le Cap Vert se distinguent dans
l’accueil des migrants communautaires. Le Cap Vert est celui de tous les pays de la
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dont la
proportion de migrants communautaires par rapport au stock total d’immigrés est
le plus faible (10% en 2005 et 18% en 2010) tandis que la Côte d’Ivoire a le ratio
de migrants communautaire le plus élevé (90% en 2005 et 98% en 2010). La
situation de ces deux pays est certainement liée à la position géographique (île) du
Cap vert par rapport à l’ensemble de la zone, et à la politique migratoire quasi-
libérale qu’a suivie la Côte d’Ivoire depuis la période coloniale jusqu’au début des
années 1990 (Konan, 2009).
152
Cette libre circulation a été également renforcée par l’instauration du
programme de la carte brune qui est une assurance responsabilité civile automobile
au tiers en 1982. Toutefois, malgré ces importants acquis, un ensemble de lacunes
existent tant au niveau des textes que de la pratique.
En effet, le carnet de voyage n’a été mis en circulation que dans sept Etats
membres et le passeport CEDEAO qui l’a remplacé depuis 2000 n’est pas encore mis
en œuvre dans un Etat membre à ce jour. En outre, le droit de résidence et
d’établissement sont diversement interprétés et appliqués. Certaines lois nationales
entrent en conflit avec les protocoles sur la libre circulation (Sanoh, 2014).
153
La bonne gestion de la migration au sein de la Communauté économique des
États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et du suivi de la mise en œuvre des
dispositions du protocole nécessite un bon système de collecte de données régulières
et standardisées sur la migration, à l’échelon des quinze pays. Ce système est quasi
inexistant car les seules données disponibles sur la migration à l’échelon régional sont
les enquêtes réalisées dans les différents Etats membres par le réseau migrations et
urbanisation en Afrique de l’Ouest (REMUAO) au début des années 1990.
les motifs de sécurité nationale, d’ordre public ou de bonnes mœurs qui peuvent
amener un Etat à refuser l’accès à un citoyen ressortissant d’un autre pays de la
Communauté,
les motifs de santé qui peuvent engendrer la fermeture des frontières des autres
Etats membres aux ressortissants de l’Etat où la pandémie sévit.
La bonne gestion des nouveaux défis, y compris sécuritaires, liés à la mobilité des
personnes, nécessite une action concertée, dont une approche commune adoptée en
2008 à Ouagadougou.
154
5. Dialogue régional sur la migration : précurseur d’une politique migratoire
régionale
Ainsi, les Etats membres ont mis en œuvre un groupe de travail ad-hoc sur la
migration et participé à plusieurs conférences (Rabat, juillet 2006 ; Tripoli, novembre
2006 ; Dialogue de Haut Niveau sous l’égide des Nations Unies, Septembre 2006 à
New York) (Robin et Trémolières, 2009).
Conclusion
Cette communication a visé l’analyse de la mobilité et de la migration dans la
zone ouest-africaine. Elle a permis de soulever les enjeux de la mobilité des
personnes, de présenter et analyser le dispositif de la CEDEAO comprenant pour
l’essentiel le protocole sur la libre circulation, le droit de résidence et d’établissement,
le code de la citoyenneté, l’approche commune de gestion de la migration.
En termes des statistiques, la CEDEAO est la région africaine qui a le plus grand
ratio de mobilité/migration intra-régionale (70%) même s’il existe une forte
hétérogénéité entre pays membres de la zone en termes d’accueil. C’est une zone où
le droit d’entrée (sans visa) pour un délai de 90 jours fonctionne parfaitement même si
des motifs d’ordre public ou de santé peuvent fortement, non seulement le remettre
en cause, mais aussi remettre en cause les droits de résidence et d’établissement.
155
Le dispositif analysé participe également de la constitution d’une Communauté
économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) des peuples à travers la
formation d’une identité commune entre les différents peuples de la Communauté.
Nonobstant ces vertus, de nombreux obstacles subsistent. Les textes contiennent les
leurs propres ; en outre, ils n’ont pas fait l’objet de ratifications et n’ont pas été
introduits dans les législations internes par tous les Etats membres. Ils n’ont pas été
non plus revus et adaptés depuis plus de 40 ans alors que les dynamiques migratoires
ouest-africaines se sont complexifiées et que de nouveaux défis, notamment
sécuritaires, sont apparus.
156
Tableau 6 : Etat de la ratification des textes de la CEDEAO
Tableau
157
158
Quel est l'impact de l'adhésion du Maroc à la Communauté économique
des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur le plan de la migration et
comment réajuster la politique migratoire marocaine en vigueur ? par
Mme Ndioro NDIAYE, Présidente de l'Alliance pour la Migration, le Leadership et le
Développement "AMLD" / Ministre Conseiller du Président (Sénégal)
Summary
ECOWAS remains the most dynamic Regional Economic Communities of Africa. It was
first economically oriented then, it has quickly been caught up by in political emergencies of
the subregion and the critical need of the mobility governance.
In the political, diplomatic and security fields, ECOWAS contribute to the political
decision-making process and conflict resolution within and beyond the Community. Its
diplomatic influence spreads far beyond the Continent, thanks to initiatives taken, with regard
to migration, between the EU and ECOWAS's member States.
The need for Morocco to adhere to the Community are not surprising in regard to the
country’s return to the AU and its economic and political interests and relations with Member
States.
Morocco has been a major player in the Tripoli meeting. it initiated the Rabat and it is
the holder of the Migration Governance Framework's document, whose strengths,
weaknesses and also, the advantages and disadvantages for the ECOWAS member countries
and their integration mechanism are to be discussed during this meeting.
****
159
la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest constitue aussi un
espace de diversité culturelle et linguistique où se croisent des langues
internationales les plus parlées au monde comme le français, l’anglais, le portugais,
et des langues vernaculaires régionales telles que le Yoruba, l’Akan, le Wolof, le
Mandingue, le Peulh, ...
A cela, s’ajoute des perspectives très prometteuses qui, à l’horizon 2050, verront
la région passer à près d’un milliard d’habitants et devenir un marché économique très
dynamique par un accroissement de la classe moyenne.
Mais des défis demeurent aussi persistants en dépit de cet embelli. Il s’agit, sans
souci d’exhaustivité, de contraintes de la libre circulation et la mobilité intra régionale,
de la coopération économique et sécuritaire, de la montée de la radicalisation et de
l’extrémisme violent.
160
1. La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest CEDEAO, une
institution à visée transversale
Cependant, ces initiatives n’ont produit aucun résultat concret. Il a fallu attendre
1972 et la tournée du chef de l’Etat du Nigeria, le général Yakubu Gowon, et son
homologue togolais, Gnassingbé Eyadema, dans la région, pour promouvoir l’idée de
l’intégration pour que l’idée de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
soit lancée.
Ainsi, grâce à leurs efforts, des projets ont été mis en avant et servi de base à
l’élaboration, en 1975, du Traité de Lagos qui allait donner naissance à la CEDEAO.
A l’origine, le Traité de Lagos se cantonnait à l’économie, mais du fait des
problèmes politiques qu’a connus la région, il a fait l’objet d’une révision qui a permis,
en 1993 à Abuja, l’élargissement de son champ d’application et de ses prérogatives.
Mais c'est en 1990 que l'aspect sécuritaire de la Communauté économique des États
de l'Afrique de l'Ouest a été appliqué concrètement. Lors de la Conférence des chefs
d'État et de gouvernement, il fut décidé de mettre en place un groupe surveillant
l'application d'un cessez-le-feu, l’Economic Community of West African States Cease-
fire Monitoring Group (ECOMOG). Ce groupe de supervision est vite devenu une
force d'interposition et est intervenu notamment dans les guerres civiles du Libéria, de
la Sierre Leone et de Guinée-Bissau.
En 1999, à la suite des différentes guerres civiles, les États membres décidèrent
la création d’une Force de sécurité en attente. Cette force conserve son appellation
d’origine (l’ECOMOG) et ses principales tâches seront entre autres l’observation et la
supervision des cessez-le-feu et le maintien de la paix.
161
Le 12 octobre 2012, le Conseil de sécurité des Nations unies charge les pays de
la CEDEAO de définir un plan de reconquête militaire du Nord Mali se trouvant entre
les mains de groupes armés islamistes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI),
le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et Ansar Dine.
La Mission internationale de soutien au Mali commença à se déployer fin janvier
2013. En 2017, la même force a été déployée en Gambie, après le refus du Président
Jammeh de quitter le pouvoir.
162
Le fait migratoire dans la CEDEAO, sa signification politique et géo- stratégique
La gestion de la migration est devenue pour les États africains un des grands
défis du nouveau millénaire, autant social, économique, que sécuritaire.
163
D’une part, il existe des flux mixtes composés de réfugiés, de migrants
irréguliers, de déplacés internes, apatrides, ... que les Etats et les parties prenantes à la
gouvernance des migrations doivent adresser impérativement. D’autre part, les
raisons de migrer se diversifient devenant aussi bien économiques, politiques,
climatiques, que familiales, sociales, religieuses, personnelles, ... D’autre part, outre la
non-objectivité et la non-maitrise de la migration irrégulière, en particulier ses
conséquences sur les victimes de la traite, des défis protéiformes et corrosifs viennent
s’agréger solidement à l’architecture nationale, régionale et globale de gouvernance
des migrations. Parmi ceux-ci la sécurité occupe une place prépondérante.
Si les réactions démesurées des pays du Nord et une hausse de la phobie vis-à-
vis des migrants africains au sein de l’opinion publique ne décline pas, les risques
sécuritaires demeurent une réalité que le fondamentalisme religieux, la circulation et
le trafic des armes, l’intensité des réseaux criminels transfrontaliers, le trafic de
drogues et la contrebande, la traite des êtres humains, l’illustre avec une violence
inouïe. Par défi sécuritaire, il faut comprendre ici, l’ensemble des actions,
comportements, des phénomènes d’origine humaine ou non ayant un lien avec les
migrations et qui affectent la stabilité, la paix d’une région donnée, en l’occurrence la
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
164
L’étude réalisée par la Communauté économique des États de l'Afrique de
l'Ouest (CEDEAO) à ce sujet contient les argumentaires utiles au dialogue inter-états
en cours. Sur le plan juridique, pour être conforme aux dispositions des textes
fondamentaux de la Communauté, et recevoir le Maroc au sein de ce regroupement
régional, est-il suffisant de formuler et d’adopter un acte additionnel au traité
fondateur qui n’exclut pas la possibilité d’adhésion d’un nouveau membre ?
165
Sur le plan économique :
Un défi souvent mis en avant réside dans la possibilité que l’entrée du Maroc
dans la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) génère
un effet ‘’négatif’’ à l’encontre notamment des tissus productifs fragiles, voire qu’elle
ouvre la voie à une entrée ‘’massive’’ de ses produits et ceux européens du fait du
partenariat avancé qu’entretient le Maroc avec l’Union européenne.
Un défi souvent mis en avant réside dans la possibilité que l’entrée du Maroc
dans la la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest génère un effet
‘’négatif’’ à l’encontre notamment des tissus productifs fragiles, voire qu’elle ouvre la
voie à une entrée ‘’massive’’ de ses produits et ceux européens du fait du partenariat
avancé qu’entretient le Maroc avec l’Union européenne. Pourtant, certains pensent
que l’adhésion du Maroc serait globalement bénéfique, notamment dans les secteurs
de l’agriculture et de l’industrie, dans lesquels le royaume a réalisé de grandes
performances. ‘’Le marché de l’élevage et des produits laitiers semble offrir une
opportunité lucrative pour les États-membres actuels de la Communauté économique des
États de l'Afrique de l'Ouest en raison de tarifs d’importation relativement bas. Cependant,
il reste beaucoup à faire au niveau des pays de la zone pour que leurs exportations dans ce
secteur puissent être compétitives’’, indique l’étude faite par la CEDEAO.
166
Enfin, un projet de gazoduc est en cours entre le Ghana et la Côte d'Ivoire,
destiné à exploiter le gaz du Nigeria. Le Maroc qui dispose d’une expertise avérée
dans le domaine industriel peut donner une envergure plus importante au projet en
l’opérationnalisant et en offrant des voies d’extension vers le Nord du continent.
Le Royaume du Maroc, de par son expérience sur le plan militaire, peut apporter
un sérieux concours à la pacification de la région. En effet, l’armée marocaine reste
une référence en Afrique et dans le monde. L’Académie militaire de Meknès est la
parfaite illustration du prestige et de l’expertise du Maroc dans le domaine militaire.
167
Dans une région parcourue par des conflits armés en cascades et une
prolifération des conflits asymétriques mettant aux prises Etats nationaux et groupes
armés menaçant sa souveraineté, l’apport du Maroc doit être appréciable. Le
Royaume peut ainsi apporter un surplus de professionnalisme et renforcer les
capacités de maintien de la paix et de la sécurité dans la région, en contribuant à la
formation des troupes déployées sur les théâtres d’opération.
s’investir avec les états membres pour apporter des réponses doctrinales, par des
contre arguments pertinents, aux messages des agents-recruteurs du djihadisme et
du fondamentalisme religieux,
valoriser le partage d’information, d’intelligences et de bonnes pratiques aux
niveaux stratégique et opérationnel avec les pays membres de la CEDEAO et avec
la CEDEAO elle-même,
soutenir les initiatives endogènes de paix et de sécurité financièrement et par des
moyens logistiques adéquats,
renforcer davantage l’intégration économique stratégique aux niveaux régional et
global,
harmoniser la politique nationale migratoire du Maroc y compris les partenariats
stratégiques pour la mobilité avec l’Union européenne, avec l'approche commune
de la CEDEAO sur la migration et le développement,
lutter efficacement contre toutes les formes de discrimination à l’égard des
migrants, notamment contre le racisme, la xénophobie, le sexisme et l’intolérance
et renforcer le cadre juridique de respect et de garantie des droits des migrants,
déterminer les conditions et les modalités pour faciliter l’effectivité des
mécanismes juridiques nationaux, communautaires et internationaux de protection
des migrants en veillant particulièrement à la mise en œuvre de la Stratégie
Nationale d’Immigration et d’Asile du Maroc,
inviter à une appropriation du processus par les populations et à une meilleure
synergie entre parties prenantes (au-delà même des acteurs) dans un esprit de
complémentarité et non de concurrence,
168
investir sur les causes profondes de conflits et des migrations surtout celles
irrégulières ;
appliquer le principe de non détention des migrants du fait de leur seul statut de
migrant,
procéder à un monitoring régulier du respect et de la protection des droits des
migrants,
promouvoir une meilleure circulation des personnes et des biens dans l’espace
CEDEAO,
privilégier les négociations communautaires au sein de cet espace régional
(CEDEAO) concernant les réadmissions, les politiques d’externalisation de l’Union
européenne et l’ouverture de Hot spots en territoire africain,
encourager une gouvernance intégrale/structurelle des migrations,
organiser des tournées de sensibilisation et de formation des agents aux postes
frontières.
Conclusion
Les relations entre le Maroc et les pays situés au Sud du Sahara sont de plusieurs
ordres que les seuls traits économiques et politiques ne peuvent épuiser. En attestent
ces propos de Sa Majesté le roi Mohamed VI : ‘’… Les relations privilégiées qui
unissent le Maroc aux pays de l’Afrique subsaharienne ne sont pas que politiques et
économiques. Ce sont, dans le fond, des liens humains et spirituels séculaires. Eu
égard à la situation qui prévaut dans certains de ces pays, nombre de leurs citoyens
immigrent au Maroc d’une façon légale ou illégale. Jadis point de passage vers
l’Europe, notre pays s’est transformé en destination de résidence.’’
169
Rapport de synthèse, par El Arbi MRABET, Expert en Droit International,
ancien Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et
Sociales d’Oujda et ancien Gouverneur Chargé de la Coordination avec la
MINURSO
La migration est devenue un phénomène mondial à plusieurs égards. Du point de
vue de l’étendue du monde, considéré comme une seule unité géographique, les
humains se déplacent sans cesse, contraints ou volontaires, à l’interne ou à
l’international. Du point de vue politique, elle est devenue la préoccupation majeure
des gouvernements agissant unilatéralement ou ensemble, au niveau bilatéral et
multilatéral, notamment celui du système des Nations-unies.
Depuis 2000, les flux migratoires de pays moins développés vers d’autres plus
développés ainsi que la migration Sud-Sud se sont accrues. En 2015, 90,2 millions de
migrants internationaux sont nés et résidaient dans des pays en développement
contre 85,3 millions de personnes dans les pays du Nord68.
Mais les chiffres et les estimations n’expliquent pas tout à fait les tendances. Il y
a au moins deux raisons à cela. La première est relative à la diversité des
méthodologies qui peuvent obéir à des objectifs politiques. La seconde est due au
manque de données fiables. Un manque que les organismes nationaux et
internationaux en charge des affaires des migrants, réfugiés et déplacés, tels que le
Haut-Commissariat aux Réfugiés et l'Organisation internationale pour les migrations
soulignent avec insistance.
170
Les causes profondes comme la violence des conflits internes et internationaux
ainsi que la pauvreté, les épidémies, les famines, les discriminations… n’ont pas changé.
Mais des mutations prévues sur le long terme par la mondialisation les ont
accompagnées pour booster les migrations.
Par ailleurs, aux fins de contenir l’émigration irrégulière, les politiques d’octroi
des passeports étaient extrêmement restrictives pendant toute la période où
l’émigration régulière était gérée conjointement par les pays d’origine et d’accueil.
171
Les agglomérations urbaines, en développement croissant, attirent de plus en
plus de migrants, en raison d'opportunités d’emplois permanents ou provisoires,
d’auto-employabilité dans le commerce et les services, d’anonymat et d’autres
avantages qu’elles procurent.
Dans ces agglomérations, les diasporas ont aussi changé. Elles ont transformé
leurs rapports aux pays d’origine et de résidence, comme le montrent des exemples
des Marocains aux Pays-Bas et en France…
En France, la diaspora marocaine s’est répartie en deux. Celle qui se replie sur
elle-même et devient sujette aux extrémismes et celle, en majorité jeune, bien
intégrée, ouverte et qui entretient un rapport au pays d’origine différent de celui de
ses parents et grands-parents : un rapport plus distant, plus individualisé-
individualiste…
La frange qui se replie dans ce qu’elle croit être le vrai Islam, celui de l’époque du
Prophète et des "califes bien guidés" contribue au dévoiement des valeurs humaines
de l’Islam autant qu’à la remise en cause de la citoyenneté, la laïcité et les droits des
migrants, progressivement et durement conquis. Elle le fait avec ses semblables
d’autres nationalités ou origines. Elle y est aidée, souvent indirectement, par ceux qui
adhèrent aux nationalismes étriqués et à la fausse conviction que la civilisation
actuelle est exclusivement occidentale, judéo-chrétienne, supérieure… et participent
aux perceptions et représentations négatives à l’encontre des migrants en général,
lesquelles influent sur les politiciens et leurs décisions.
Au plan global, les flux aux frontières sont devenus mixtes. Ils rendent difficile de
distinguer à l’arrivée les réfugiés et les demandeurs d’asile des migrants économiques
et d'autres.
172
La migration internationale n’est pas uniformément répartie. Les 20 pays les plus
prospères, selon The Legatum Prosperity Index 2017, avec en tête du classement la
Norvège 71 , abritent 110 millions d’étrangers, soit 42,8% 72 des migrants. Mais la
prospérité est un concept relatif : pour les Etats subsahariens, le Maroc est prospère.
Cette échelle-type du bien-être relatif constitue l’arrière-plan de la "migration en
chaine" : les migrants rationnels essaient de gravir les marches de l’échelle pour arriver
au sommet. Ceci a été illustré par des mouvements récents du Moyen-Orient et
d’Afrique du Nord vers l’Europe.
Enfin, vu les inégalités persistantes entre les pays, la baisse structurelle des coûts
de la mobilité internationale et l’hétérogénéité des motifs de départ, la migration
internationale demeurera une caractéristique démographique structurelle du monde
moderne et continuera, probablement, d’augmenter. D’où la nécessité d’une gestion
différente de l’actuelle, une gestion globale coordonnée et cohérente.
On ne peut obtenir cette vision en vue de définir une stratégie et des politiques
qu’au moyen d’une approche globale, intégrant tous les aspects de la migration. Une
approche consensuelle qui prenne en compte les intérêts légitimes de tous et qui soit
coordonnée à tous les niveaux, aussi bien lors de sa négociation que de sa mise en
œuvre.
Cette approche doit se faire dans le cadre d’un partenariat international inclusif,
dans le sens participatif-actif de tous les acteurs concernés par le phénomène
migratoire : organisations internationales universelles, régionales et sous-régionales,
gouvernements, société civile représentant les intérêts des migrants…
173
Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, initiative
récente (2016), prise à l’Assemblée Générale de l’ONU, suite à la "crise migratoire" et
exprimée dans la Déclaration de New-York pour les réfugiés et les migrants,
témoignerait d’une volonté politique des dirigeants mondiaux de parvenir à cette
approche globale, dans le cadre d’un partenariat international, équilibré, responsable
et innovant. Les objectifs visés sont la paix, le développement durable suivant
l’Agenda 2030/ODD, la bonne gouvernance et les droits humains des migrants.
Près de 54% des 36,2 millions d’Africains installés à l’étranger en 2017 vivaient
en Afrique (19 millions)73. Les destinations et les zones de résidence étaient par ordre
d’importance les suivantes : Afrique de l’Ouest (6.037.310), Afrique de l’Est
(6.725.146), Afrique australe (2.419.432), Afrique centrale (2.976.597) et l'Afrique du
Nord (1.194.386), soit respectivement 31%, 35%, 13%, 15% et 6%73.
174
La part de l’Afrique de l’Ouest est importante, entre autres, pour les raisons
suivantes : le Sahel et le nomadisme en font partie, la sécheresse y sévit, la circulation
se fait dans un même espace. L'émigration burkinabè vers la Côte d'Ivoire se fait pour
l'agriculture ou le commerce informel ; celle des Nigériens vers les pays voisins est
principalement destinée aux travaux agricoles saisonniers. En 2013, le Mali était le
premier pays d'origine des réfugiés et des déplacés internes dans la région de l’Afrique
de l’Ouest74, en particulier, à cause de problèmes sécuritaires.
Le Maghreb, qui a longtemps été une aire de transit vers l’Europe, enregistre une
part minime à cause du "gap" culturel, ancestral, mais qui continue de séparer
"l’Afrique noire" de la "blanche"… Ce fossé devrait, d’ailleurs, faire l’objet d’un travail de
mémoire relativement à l’esclavage, récemment remis sur la scène africaine et
internationale par des trafiquants d’êtres humains en Libye…
L’Afrique tout entière est un enjeu pour les puissances développées, anciennes
et émergentes, du fait de ses ressources naturelles, financières et humaines, qu’elles
draineraient pour leur prospérité. Il faudrait que le continent devienne le propre enjeu
des Africains afin qu’ils gagnent le pari de leur développement. C’est le sens premier
de la coopération sud-sud et de l’autonomie collective.
Pour cela, il faudrait, d’abord, changer les mentalités et les comportements des
Africains vis-à-vis des migrants et du paradigme de développement.
175
Vis-à-vis des migrants et dans le cadre d’une enquête de l’Organisation
internationale de la migration76, en moyenne 34% des Africains interviewés, plus
précisément 56% d’Afrique australe, 54% d’Afrique du Nord, 40% d’Afrique de l’Est,
38% d’Afrique centrale et 25% d’Afrique de l’Ouest souhaitent une diminution de
l’immigration africaine dans leurs pays. Par ailleurs, les exactions à l’encontre des
migrants africains existent, aussi, dans les Etats africains, y compris ceux appartenant
à la même communauté économique régionale (CEDEAO, Communauté économique
des Etats de l'Afrique centrale, …).
176
Ces perspectives requièrent des solidarités et des coopérations basées sur des
idées innovantes et un volontarisme à toute épreuve, capables de lire avec courage et
clairvoyance le présent et d’anticiper l’avenir, à l’heure de "l’accélération de l’Histoire".
A commencer par la coordination des politiques nationales, sous-régionales et
régionales.
****
La nouvelle politique marocaine d’immigration et d’asile, décidée par Sa Majesté Le
Roi Mohammed VI, suite au rapport 2013 du Conseil national des droits de l'Homme
sur les étrangers au Maroc, y compris la Stratégie nationale d’immigration et d’asile
constitue une première dans la région MENA. Elle pourrait être un facteur positif dans
la perspective de l’adhésion du Royaume à la CEDEAO et une base de préparation de
la population marocaine et des migrants au vivre-ensemble, entre autres.
177
L’Union africaine semble plus impliquée dans la coordination avec l’Union
européenne dans le cadre du Partenariat Union européenne-Afrique que dans une
politique migratoire commune ou dans la coordination des régimes sous-régionaux de
la CEDEAO, la Communauté de développement de l'Afrique australe... ni, a fortiori,
dans la coordination des politiques nationales.
Après analyse, la "Position" est plus une énumération de mesures qu’un cadre
stratégique. Elle connait, en outre, des problèmes de mise en œuvre.
178
Une stratégie devrait décliner des objectifs à atteindre selon un timing, une
méthode de priorisation, à traduire, ensuite, à l’aide d’un ou de plusieurs plans d’actions
concrètes, chiffrées ou estimées… et prévoir, aussi, les mécanismes de son évaluation
et de son adaptation.
179
La construction d’un système de société "Europe cohésive et fort"’ sur la base d’un
héritage socioéconomique et culturel, ancré dans une histoire de quelques siècles ne
déroge pas à cette règle, jusqu’à présent du moins et élève des défenses vis-à-vis des
autres systèmes et normes.
En 2017, à peine 25,7% des migrants africains ont pris la direction de l’Europe81.
En 2008-2016, parmi les 30 nationalités les plus concernées, à peu près 18% des
personnes appréhendées et trouvées en situation irrégulière étaient citoyens de dix
pays africains, comparés à près de 64% d’asiatiques 82 . Le reste étant constitué
d’Européens (14,4%), latino-américains (2,15%) et de nationalités inconnues (1,17%)82.
L’inquiétude des citoyens italiens s’est alors accrue devant un afflux si massif et
si brutal et les faibles taux de reconnaissance du statut de protection humanitaire et
de retours.
180
En Italie et en Allemagne, la gestion et les mesures d’intégration sont allées de
pair. Les autres Etats de l’Union européenne ont une approche similaire. L’Europe a
des difficultés à accepter l’Autre et à adopter des normes non-européennes. Tout ceci
a grandement aidé à la légitimation du dispositif de l'Union européenne quant au
contrôle et à la régulation alors que d’autres raisons le motivent, faisant que l’Union
européenne ne contribue pas de manière féconde au traitement des causes profondes
de la migration africaine.
Tous ces mécanismes sont négociés et acceptés par les Etats africains
concernés, tant au plan bilatéral que multilatéral en vue de prévenir, limiter et réduire
le nombre des migrants.
181
Migration choisie et avenir de l’émigration africaine vers l’Union européenne
Cette course effrénée que les Etats développés ont engagée est une autre
mutation profonde dont l’Afrique ne semble pas prendre toute la mesure et ne prend
pas les mesures nécessaires pour y faire face. De ce fait, si la migration circulaire n’est
pas bien pensée et appliquée par les Africains, elle risque de servir les seuls intérêts de
l’Union européenne.
"La présente directive devrait valoriser l’Union en tant que pôle d’attraction pour la
recherche et l’innovation et la faire progresser dans la course mondiale aux talents, et
entraîner ainsi un renforcement de la compétitivité globale et des taux de croissance de
l’Union…".
"Les pays européens […] devront tirer parti des possibilités d’attirer compétences et
talents étrangers et des avantages que cela présente [...]"
"C’est en attirant davantage les compétences et les talents dont nous aurons besoin à
l’avenir et en tirant un meilleur parti des avantages que procurent les migrations par
l’intégration et la participation effectives de tous, réfugiés ou migrants légaux, à la
société d’accueil, que nous améliorerons notre mode de gestion des migrations [...]".
182
Deuxième puissance économique mondiale en 2015, l’Union européenne est, en
2017 la troisième. Elle se trouve confrontée en matière de recherche fondamentale et
de recherche/développement, en particulier, à la concurrence farouche des Etats-Unis
et de la Chine. Si son poids militaire et, par conséquent, politique est, par certains
aspects, faible, il lui procure, par contre, l'avantage de pouvoir consacrer plus
d’investissements à l’économie et à la recherche. Malgré cela, l'Union européenne
connait une fuite des cerveaux et des talents vers les Etats-Unis et n’a pas su garder
tous les talents non européens, immigrés ou issus de l’immigration dont un certain
nombre partent vers l’Asie, la Chine en premier lieu.
L’accent mis sur la migration circulaire selon un credo "win-win-win" où les trois
acteurs concernés, Etats d’origine, d’accueil et migrants se retrouveraient tous
gagnants en est une démonstration. Le cœur de la problématique est de savoir
combien gagnent les uns et les autres et si l’échange global dans cette opération est
équilibré. Aussi, ledit credo devrait-il être bien décortiqué, du moins à moyen et long
terme pour/par l’Afrique, notamment dans une perspective d’autonomisation et
d’intégration progressive du continent dont les intégrations sous-régionales, entre
autres celle de la CEDEAO sont des processus qu’il importe de développer sur des
bases saines.
Ces mouvements ont un impact particulier sur le Mali, d’abord, espace immense,
ouvert sur 7 pays, qui joue un rôle majeur dans les dynamiques migratoires de la
Communauté au contact entre le Sahel et le Maghreb et où les migrants sont
difficilement quantifiables. Ces mouvements ont un impact sur le Niger, ensuite, où
Agadez est devenue "un nœud de la migration internationale", susceptible d’affecter le
Maroc.
184
La Communauté représentera, sur le plan migratoire, un défi non seulement pour
le Maroc et les Etats auxquels il veut se joindre, mais également pour l’Union
européenne et d’autres Etats africains et non africains. A ce titre, le Maroc n’est pas
seulement un partenaire. Il est déjà perçu comme un concurrent, voire un adversaire !
On a mis en avant que cette admission, ce besoin d’adhésion, ne serait pas légale.
Cette affirmation est basée sur des critères traditionnels, aujourd’hui dépassés en
Afrique même. La décision relève plus du politique que du juridique. Sur ce dernier
plan, il serait apparemment suffisant d’adopter un acte additionnel au traité fondateur
de l’Union africaine qui n’exclue pas la possibilité d’adhésion d’un nouveau membre.
Par ailleurs, l’orientation de l’Union africaine selon laquelle chaque Etat membre
ne doit être membre que d’une seule et unique Communauté économique régionale
peut ne pas s’appliquer pour au moins deux raisons :
La première est qu’on pourrait très bien diviser le continent en quatre sous-
régions. Toute division relève du politique. Elle n’est ni naturelle, imposée par une
quelconque configuration géographique ni juridique puisque le juridique est, à cet
égard, une construction politique ni, a fortiori, humaine, étant donné
l’établissement des mêmes populations africaines sur les territoires de plusieurs
Etats, aujourd’hui.
La deuxième raison est que la révision de 1992 du traité fondateur de la CEDEAO
a supprimé la condition de la contiguïté géographique. On a argué que celle-ci est
implicite et découlerait de la répartition effectuée par l’Union africaine (les cinq
sous-régions). Rien dans les statuts de cette dernière ou de la CEDEAO ne montre
clairement que le rapport de la première à la seconde est un rapport de
suprématie.
185
L’article 3 (l) de l’Acte constitutif de l’Union africaine met à la charge de l’Union
de "coordonner et harmoniser les politiques entre les Communautés économiques
régionales existantes et futures en vue de la réalisation graduelle des objectifs de l’Union"
et non de dicter à ces communautés leurs configurations ou leurs politiques. Le terme
"futures" montre que les configurations sont relativement souples, puisqu’elles
peuvent être plus nombreuses que les cinq, issues de ladite répartition.
Obstacles politiques
Les obstacles sont politiques. Ils posent des problèmes dans l’immédiat, lors du
processus de prise de décision relatif à l’admission à la CEDEAO et, dans l’avenir, lors
de l’application du régime communautaire de libre circulation des personnes.
Ces obstacles sont, avant tout, liés au conflit sur le Sahara marocain. Lors de la
prise de décision sur l’admission, quelles seront les décisions des gouvernements dont
les positions ne sont pas clairement en faveur du Maroc ? Se pose, aussi, la question
fondamentale de savoir comment, en cas d’admission, les citoyens de la Communauté
pourront se déplacer entre le Maroc et le reste des Etats membres tant que le conflit
n’est pas réglé.
Ce régime est très développé ; il reste, cependant, ineffectif par certains aspects.
Cette ineffectivité donne au Maroc une certaine marge de liberté pour la période de
transition et celle de mise en vigueur, selon les objectifs qu’il définira.
186
Outre les instances supérieures de la CEDEAO, le volet institutionnel est
constitué de comités nationaux de surveillance de la libre circulation. Le volet
normatif de mise en œuvre se compose de protocoles et de protocoles additionnels,
de décisions et de résolutions. Les premiers sont, notamment, le Protocole sur la libre
circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement et celui portant
code de la citoyenneté de la Communauté. Les décisions portent, surtout, sur
l’application du Protocole sur la libre circulation, le programme d’information du public
et l’institution de divers documents d’identité, de voyage et de résidence. Au titre des
résolutions, il faut citer celle relative à l’application de la première étape du Protocole
sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement.
Effectivité du régime
Une période transitoire est nécessaire pour plusieurs raisons. En dehors du fait
que les textes en ont prévu une période de 15 ans au profit des Etats membres,
originaires de la Communauté, il faut du temps pour adapter les régimes nationaux, en
vigueur, pendant des années, au nouveau régime communautaire. D’autres raisons
sont énumérées ci-après :
Résultat des récents accords entre les pays nord-africains, en particulier, la Libye,
la route centre-méditerranéenne a vu ses flux diminuer. En 2017, les arrivées de
réfugiés et de migrants irréguliers en Italie ont baissé de plus d’un tiers par rapport à
201691.
187
Si les flux en provenance des pays du sud du Sahara continuent d’augmenter, un
grand nombre de migrants vont se retrouver ‘’coincés’’ dans des pays d’Afrique du
Nord, à moins qu’une route plus attractive ne soit ouverte. Celle de la Méditerranée-
ouest a repris de l’importance en 2017 et remis la position du Maroc en jeu.
Si la question religieuse, celle de l’Islam avant tout, s’est posée avec acuité dans
des pays européens laïcs, elle se pose déjà et se posera plus au Maroc dont la
constitution (article 3) stipule "L’Islam est la religion de l’Etat, qui garantit à tous le libre
exercice des cultes".
188
De ce fait, l’Union européenne craint une augmentation des flux migratoires
africains irréguliers, ce qui pourrait bouleverser la question de sa crise sociale et
identitaire. Cette crainte est l’une des raisons ayant mené à la proposition du
Partenariat G20 avec l’Afrique.
Conclusion
Cette réalisation ne se fera pas facile, mais toute grande œuvre humaine
demande intelligence, patience, sacrifices et persévérance. L’Afrique et le Maroc en
sont capables, à certaines conditions.
189
190
BIOGRAPHIES
191
192
M. Mohammed Tawfik MOULINE
Directeur Général, Institut Royal des Etudes Stratégiques
M. Mohammed Tawfik MOULINE est né le 4 avril 1952 à Rabat. Il est diplômé de l’Ecole Polytechnique
de Paris (X) en 1974 et de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris en 1976. Après un début de
carrière professionnelle à l’Office Chérifien des Phosphates (Direction des Industries Chimiques) et à la
Société Nationale de Sidérurgie, il rejoint, en janvier 1979, le Département du Premier Ministre en tant
que chargé de mission. Entre août 1982 et juin 1995, il assume plusieurs responsabilités au sein du
groupe ONA :
Directeur des études et du développement jusqu’en 1989, Directeur Général du secteur financier et de
la Financière Diwan entre 1990 et 1995 et Directeur Général du pôle télécommunications et systèmes
d’information entre 1992 et 1994.
Entre juillet 1995 et juin 2003, il est à la tête de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières
au Ministère de l’Economie et des Finances.
En juillet 2003, il rejoint le Cabinet Royal en tant que chargé de mission où il mène des études
stratégiques et des réflexions relatives au futur. Membre du comité de rédaction du Rapport du
Cinquantenaire sur le Développement Humain, il pilote l’élaboration des rapports transversaux sur les
perspectives 2025 et sur la comparaison du Maroc avec un échantillon de 14 pays émergents.
En novembre 2007, il est nommé directeur général de l’Institut Royal des Etudes Stratégiques,
institution dont la mission principale est de contribuer à l’éclairage des grands choix stratégiques du
Maroc.
Mohammed Tawfik MOULINE est l’auteur d’un nombre important d’études publiées dans des revues
nationales et internationales. Il est Président de l’Association Marocaine de Prospective de 1999 à
2004, Président d’Honneur de l’Association Marocaine des Sciences Régionales depuis 2013 et
membre du comité scientifique de plusieurs institutions.
Il est Officier de l’Ordre du Mérite par décret du Président de la République française depuis juin 2004.
M. Götz Schmidt-BREMME
Ambassadeur de la République fédéral d'Allemagne au Maroc
Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Götz Schmidt-BREMME a effectué de 1977 à 1986 des
études de droit et de philosophie à Bonn et Lausanne.
Depuis 2013, il est Directeur des questions juridiques et consulaires, y compris celles relatives à la
Migration.
Depuis 2016, Monsieur Götz Schmidt-BREMME est Ambassadeur pour la Coprésidence du Forum
mondial sur la Migration et le Développement (FMMD).
193
Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Götz Schmidt-BREMME est l’auteur de diverses publications,
notamment dans le manuel consulaire et co-auteur d’un commentaire de la Loi sur le service
diplomatique et consulaire.
M. Helmut REIFELD
Représentant-Résident, Fondation Konrad Adenauer au Maroc
M. Philippe POINSOT
Coordonnateur des Nations-Unies et Représentant du PNUD au Maroc
M. Philippe POINSOT a rejoint l’Equipe Pays des Nations Unies au Maroc en tant que Coordonnateur
Résident des activités opérationnelles du Système des Nations Unies et Représentant Résident du
Programme des Nations Unies pour le Développement au Maroc.
M. POINSOT est titulaire d’un MBA de l’EDHEC, école de commerce en France et d’un diplôme
d’ingénieur en Agriculture et Sciences de l’Environnement de l’Institut Supérieur d'Agriculture et
d'Agroalimentaire Rhône-Alpes. Il a intégré le système des Nations Unies en 1992 en tant qu’Expert-
Associé auprès du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Liban.
Il a ensuite rejoint le siège du (PNUD) à New York en tant que Conseiller en Politique successivement
pour la Division des politiques et des procédures opérationnelles, la Division des finances, et le Bureau
des affaires légales et d’appui aux achats.
M. POINSOT a également été Représentant Résident Adjoint du PNUD au Mali de 2004 à 2009, puis
Directeur Pays du Bureau du PNUD en Tanzanie, dernier poste occupé avant sa nomination au Maroc.
M. Nadir EL HABIB
Secrétaire Général, Ministère chargé des Marocains Résidant à l’Etranger et des Affaires de la
Migration (Maroc)
M. Nadir EL HABIB, est depuis 2014 Secrétaire Général du Ministère délégué auprès du ministre des
Affaires étrangères et de la coopération internationale en charge des Marocains résidant à l'étranger et
des migrations.
Il a un diplôme d'Ingénieur et il est titulaire d'un Doctorat en génie des procédés de « l’Institut National
Polytechnique de Grenoble-France » (1990 et 1994). Il détient également une Maîtrise en génie-conseil
du « Collège de Polytechnique de Paris » (2003).
194
Il a successivement occupé des postes administratifs, comme suit : Consultant en gestion et auditeur
interne au Ministère de l'Equipement (1995-2002), Chef de l'Unité Centrale de Communication au
Secrétariat d'Etat à l'eau (2003-2005), Directeur de l'Agence nationale pour l'élimination de
l'analphabétisme (2005-2014).
Il est lauréat du prix "Confucius" pour l’alphabétisation décerné par l'Organisation des Nations Unies
pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) en 2012.
M. Abdellatif KHATTABI
Enseignant-chercheur, Expert des questions environnementales / Chercheur associé à l'IRES
(Maroc)
M. Abdellatif KHATTABI est Ingénieur agronome de l'IAV et de l’European Business School de Paris
(1981). Il a obtenu en 1988 un Master en sciences et en économie et un Doctorat en Sciences de la
forêt et de la Faune de l’Université de l’Idaho (USA).
Ses domaines de recherches traitent la gestion intégrée des ressources naturelles (eau, zones côtières,
zones humides, pêche…), l’impact environnemental, l’adaptation au changement climatique et le
développement rural.
Depuis 1994, il est Professeur à l'Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs (ENFI) de Salé et coordinateur
du projet Adaptation au Changement Climatique au Maroc (ACCMA).
Membre fondateur et Président de l’association des Sciences Régionales du Maroc. Il est, également,
membre du réseau Climat-Eval (évaluation du Changement Climatique et Développement) et du réseau
(EvalMenaNet) : réseau d’évaluation dans les pays du MENA.
Il est le principal auteur du cinquième rapport IPCC, le chapitre 5 (zones côtières et zones à basse
altitude) et il est aussi Chercheur associé à l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES).
Mme. FONSECA est actuellement Chef de la Mission de l’Organisation Internationale pour les
Migrations (OIM) au Maroc.
Mme. Ana FONSECA a sept ans d'expérience professionnelle en matière de migration internationale.
Elle est titulaire d’un Master « politique sociale de la planification dans les pays en développement » de la
London School of Economics (LSE) et d’un diplôme BA (Lisbonne) en relations internationales.
195
Elle est spécialisée dans les domaines de la gestion de la migration, la migration de retour et de
réinsertion, et la migration des enfants, avec une expérience particulière sur la coopération
internationale.
De nationalité française, Bettina Gambert est titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en
droit international public et privé obtenu à la Faculté de Droit Nice Sophia-Antipolis.
Elle travaille dans le domaine du droit des réfugiés depuis 1996 avec divers acteurs et divers
environnements. Elle a commencé au sein de structure de la société civile en Russie et dans le Caucase
puis a rejoint le HCR à Moscou en 1997. Elle a par la suite éte officier de protection à l’OFPRA et
assesseur à la Commission des recours en France, ce qui lui a permis de s’imprégner du système
national français.
Elle a ensuite de nouveau rejoint le HCR en 2004 et continué sa carrière au sein de cette agence depuis
ce jour. Elle a successivement exercé les fonctions de Chargée de protection, Chargée principale de
protection et Représentante Adjointe en République Centrafricaine, au Kenya et notamment à Dadaab
lors de l’afflux de somaliens en 2010-2011, en Mauritanie et aujourd’hui au Maroc.
M. Jacques OULD AOUDIA est chercheur en économie politique du développement. Jusqu’en 2011, il
a été Économiste à la Direction Générale du Trésor du Ministère Français de l’Economie, en charge de
l’analyse des fondements institutionnels et de l’économie politique du développement, notamment
dans le monde arabe. Il est aussi chercheur associé à l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) au
Maroc.
Sur le plan associatif, M. Jacques OULD AOUDIA est également président de l’association « Migrations
& Développement » créée en France par des migrants marocains en 1986.
Captation ou création de richesse ? Une convergence inattendue entre Nord et Sud, Gallimard, Le Débat
n°178, janvier-février 2014.
Des migrants marocains acteurs du développement (avec Yves Bourron), Hommes & Migrations
n°1303, juillet-septembre 2013.
196
Mr. Peter NIJKAMP
Emeritus Professor in regional and urban economics, and in economic geography at Vrije
University of Amsterdam (Netherlands)
Mr. Peter NIJKAMP is emeritus Professor in regional and urban economics and in economic geography
at the VU University, and connected to the Royal Institute of Technology (KTH), Stockholm (Sweden)
and A. Mickiewicz University, Poznan (Poland).
He is member of editorial/advisory boards of more than 30 journals. According to the RePec list he
belongs to the top-30 of well-known economists world-wide.
M. NIJKAMP is also a fellow of the Royal Netherlands Academy of Sciences, and past vice-president of
this organization. He has served as president of the governing board of the Netherlands Research
Council (NWO). In 1996, he was awarded the most prestigious scientific prize in the Netherlands, the
Spinoza award.
M. Benedict GÖBEL studied Politics and European Affairs at the Institut d’Etudes Politiques de Paris
(Sciences-Po), where he completed a double masters with the Otto-Suhr-Institute of the Free
University in Berlin. He subsequently specialized in European Foreign and Neighborhood Policy at
the College of Europe as scholar of the European Commission.
M. GÖBEL worked as student assistant for a member of the German Bundestag and acted as a
scientific assistant to Professor Zaki Laidi at the Centre d’Etudes Européennes of the Institut
d’Etudes Politiques de Paris. Before joining the Konrad-Adenauer-Stiftung in May 2016, Benedict
Göbel was a trainee in the cabinet of Johannes Hahn, Commissioner for European Neighbourhood
Policy and Enlargement Negotiations at the European Commission.
Catherine WIHTOL de WENDEN is Director of research at CNRS (CERI). For 30 years she has been a
researcher on international migration, from a Political Science and Public Law approach. She studied in
Sciences-Po Paris and University Paris I (Panthéon- Sorbonne) She got her Ph D in Political Science in
1986. She has published 20 books, alone or as co-writer and around 150 articles. She is also teaching
at Sciences-Po, at the University La Sapienza and LUISS in Rome and she has been President of the
Research Committee Migration of ISA –International Sociological Association- (2002-2008) and expert
for several international organisations (UNHCR, Council of Europe and European Commission). Her
distinctions are Chevalier de la legion d’hooneur (2014) and médaille d’honneur du CNRS (2017).
Her main books are Les immigrés et la Politique. Paris, Presses de Sc Po, 1988, Le défi migratoire (with
Bertrand Badie, Presses de Sc Po, 1995, L’immigration en Europe, La Documentation française, 1999,
Faut-il ouvrir les frontières, Presses de Sc Po, 1999,
197
La Citoyenneté européenne, Presses de Sc Po 1997, La beurgeoisie (with Rémy Leveau), CNRS Editions
2001, Police et discriminations (with Sophie Body-Gendrot), L’Atelier, 2003, Atlas mondial des
migrations , Autrement 2005, 2009 (2nd edition) and 2012 (3rd edition), Les couleurs du drapeau (with
Christophe Bertossi), 2007, Sortir des banlieues (with Sophie Body-Gendrot), Autrement, 2007, La
Globalisation humaine, PUF, 2009, La question migratoire au XXIème siècle Presses de Sciences-Po,
2010 and 2013 (2nd edition), Les Nouvelles migrations (Ellipses, 2013). Among her most recent books :
Faut-il ouvrir les frontières ? Paris, Presses de Sciences-Po, 2014 (2nd edition) and Le droit d’émigrer,
Paris CNRS Editions 2013 ; Policing the inner cities (with Sophie Body-gendrot), palgrave, 2014,
Migrations in the Mediterranea. Socio-economic perspectives, Routledge 2016, Migrations en
méditerranée, CNRS Editions 2015 (with Hélène Thiollet and Camille Schmoll), L’immigration, Eyrolles,
2016, Les migrations. Une nouvelle donne, FMSH 2016. Her Atlas mondial des migrations (Paris,
Autrement 2016) has been published on her 4rd edition since 2005. A third edition will be published in
2017 of La question migratoire au XXIème siècle and of Faut-il ouvrir les frontières?
M. Hassan SAOUDI
Consultant en sécurité –défense / Chercheur associé à l'IRES (Maroc)
M. SAOUDI, est lauréat de l’Institut National des Hautes Etudes de le Sécurité et de la Justice de
Paris.
Ses domaines d’interventions sont la Sécurité globale, IE, management stratégiques des crises.
Auditeur institut des hautes études de défense nationale Paris (Session Euromed, lobbying, gestion
civilo-militaire des crises extérieures). Il est directeur securi-consulting.
Major General (Rtd) Dr. Gordon Kihalangwa is the Director of Kenya’s Department of Immigration
Services. He had a long and distinguished career in the Kenya Defence Forces, where he served in
various appointments that involved Provost Marshal, Chief of Personnel and Assistant Chief of
Defence Forces In Charge of Personnel and Logistics.
He holds a PhD in International Studies and Diplomacy. He has a wealth of experience in both
security services and people management.
198
Mme. Khadija ELMADMAD
Avocate, Professeur de Droit et d'Anglais, Consultante internationale, Directrice du centre UNESCO " Droits
et migrations" (Maroc)
Elle est actuellement Avocate au Barreau de Rabat spécialisée dans les affaires ayant trait à la migration
et aux migrants, Directrice du Centre UNESCO « Droits et Migrations » (CUDM) basé à Rabat, Vice-
Présidente de la Clinique Juridique de la Faculté de Droit de l’Université de Casablanca et membre
associé du CNRS français sur les études migratoires à Poitiers en France. Elle est aussi membre de
diverses organisations non gouvernementales, nationales et internationales et a été membre fondateur
de certaines associations.
Elle a publié en Arabe, en Français et en Anglais sur le Droit International, les Droits de l'Homme, les
Droits des Femmes, les Droits des Enfants, la Migration, l’Asile, les Réfugiés et l’Anglais spécialisé. En
2015 elle a participé à des ouvrages collectifs publiés par les Universités de Sherbrooke au Canada et
de Strasbourg en France sur l’inter culturalisme. En En 2002, elle a publié un livre sur « Asile et
réfugiés dans les pays afro-arabes » et en 2005 elle a été coordinatrice du livre « les Migrants et leurs
droits au Maghreb », publié par la Chaire UNESCO « Migration et Droits Humains », en collaboration
avec la Section des Migrations Internationales de l’UNESCO à Paris. Elle a aussi publié des chapitres
dans plusieurs livres en relation avec sa spécialisation en Arabe, Français et Anglais, au Maroc et à
l’étranger.
M. Mehdi ALIOUA
Enseignant-chercheur à Sciences Po Rabat, Université Internationale de Rabat (Maroc)
Ses recherches portent de manière générale sur le cosmopolitisme, sur les transformations urbaines,
sur la citoyenneté, sur l'émancipation individuelle, sur les mouvements sociaux, sur la globalisation et
les différents régimes de mobilités qui la produisent ou qui en sont les produits. Une grande partie de
ses écrits analyse les transformations sociopolitiques qu'induit la migration en Afrique méditerranéenne,
grande région émettrice d'exilés qui doit réapprendre aujourd'hui à faire de la place à de nouveaux
exilés qui s'y installent ou y échouent après une tentative de passage en Europe.
Mehdi ALIOUA tente d’élaborer, à partir des relations humaines entre les deux rives du Sahara, une
approche de la modernité africaine qui participe à une ontologie du temps présent.
199
Mme. Sophie BAVA
Socio-anthropologue, Chargée de recherche au Laboratoire Population Environnement
Développement- UMR IRD (Institut de Recherche pour le Développement) (France/Sénégal)
Elle est actuellement accueillie au Laboratoire d’études politiques et de sciences humaines et sociales
(LEPOSHS) à l'Université Internationale de Rabat.
Ses recherches portent sur les migrations africaines et les dynamiques religieuses associées entre
l'Afrique de l'Ouest et la Méditerranée. Elle propose une anthropologie religieuse du mouvement qui
s'attache tout autant aux parcours des croyants, aux histoires des institutions religieuses, qu’aux figures
et objets de la mobilité religieuse (pèlerinages, études, migration, réseaux religieux, moyens de
communications, circulation des articles religieux…) mais qui re-questionne également la place du
religieux dans les sociétés traversées.
Mme. Sophie BAVA est l’auteur de plusieurs publications dont les plus récentes :
Prédications et réalités migratoires. Les réponses théologiques aux migrations africaines au Maroc, in
Mazzella S.,Perrin D., Frontières, sociétés et droit en mouvement, Ville? Bruylant en 2017.
L’étranger, l’immigré, le migrant. Des notions pas si neutres que cela, Spiritualités franciscaines, p. 42-
50 en 2016.
M. Keita BOULAYE
Maître Assistant à l'Université des Sciences Sociales et Gestion de Bamako (Mali) /
Chercheur associé au laboratoire SEDET de l’Université Paris DIDEROT (France)
Ses domaines d’expertises se focalisent sur les questions de migrations internationales et les liens avec
les pays d'origine.
Ses travaux de recherche portent actuellement sur les migrants maliens et les questions de
développement. Les dynamiques de populations maliennes constituent aussi un axe majeur de mes
travaux.
M. Mohamed CHATER
Enseignant-chercheur à l’Institut National de Statistique et d’Economie Appliquée /
Chercheur associé à l'IRES (Maroc)
M. Mohamed CHATER est Docteur en Sciences Economiques et titulaire d’un Master de l’Université
Libre de Bruxelles. Ses Domaines de recherche sont : Modélisation en équilibre général en concurrence
imparfaite, impact de l’instauration de zones de libre-échange, pauvreté et éducation, capital humain,
croissance et compétitivité… Professeur de l’enseignement supérieur à l’Institut National de Statistique
et d’Economie Appliquée. Il a été Chef du département Economie et Finance au sein de cette Institut.
Coordinateur à l’Institut Royal des Etudes stratégiques (IRES) de deux études, celle en 2011 sur
"Quelle contribution du capital humain à la compétitivité du Maroc ?", et en 2014 du groupe de travail de
recherche portant sur "Les relations Maroc-Amérique du Nord : bilan et perspectives de renforcement".
200
M. Etienne PIGUET
Professeur ordinaire de géographie des mobilités, Université de Neuchâtel et Vice-
président CFM/EKM (Suisse)
Etienne PIGUET est professeur de géographie des mobilités à l’Université de Neuchâtel (Suisse). Ses
recherches, portent sur la Suisse, l’Europe et l’Afrique de l’Ouest avec un intérêt particulier pour les flux
et les politiques migratoires, la question des réfugiés et de la discrimination. Récemment, il s’est penché
sur les liens entre changement climatique et migrations dans le cadre du GIEC/IPCC (Intergovernmental
Panel on Climate Change).
Karima KOURTIT is post-doc researcher at KTH (with a double Ph.D. degree both in economics and
geography (with distinction)), with a profound interest in regional and urban topics. Her main research
interest focuses on the emerging "New Urban World".
Her main scientific research is in the field of creative industries, urban development, cultural heritage,
digital technology, and strategic performance management.
Lately, she has been involved in the implementation of national and international research projects and
initiatives. Furthermore, she has been involved as a guest editor of several books and many
international journals, and has published a wide array of scientific papers, articles, special issues of
journals and edited volumes in the field of geography and the spatial sciences.
Titulaire d’un doctorat de Science politique (Laboratoire PACTE, UPMF Grenoble) portant sur les
pratiques administratives et juridiques du droit des étrangers au Maroc (soutenu en juin 2016), Nadia
Khrouz travaille actuellement à la division protection des droits des étrangers du Conseil National des
droits de l’Homme (CNDH).
Nadia KHROUZ est chercheure associée au Centre Jacques Berque pour les Etudes en Sciences
Humaines et Sociales (CJB), au Laboratoire d’étude politique et de Sciences humaines et Sociales
(LEPOSHS) de l’UIR, ainsi qu’au laboratoire mixte LMI MOVIDA (Mobilités, voyages, innovations et
dynamiques dans les Afriques méditerranéenne et subsaharienne). Nadia KHROUZ travaille sur les
questions de migration et de droits des étrangers depuis plus de dix ans, dans le cadre d’engagements
professionnels, associatifs et institutionnels, et académiques.
201
M. Papa BIRAMA THIAM
Directeur de la coopération technique, Secrétariat Général de la Présidence de la
République / Coordonnateur du Programme d'Appui aux Initiatives de Solidarité pour le
Développement (Sénégal)
M. Papa BRIAMA THIAM est titulaire d’une Maîtrise es-Sciences Economiques, option Gestion des
Entreprises à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et Breveté de l'Ecole Nationale d’Administration
et de Magistrature du Sénégal (Promotion 1988-1990).
M. THIAM a suivi plusieurs formations aux Etats-Unis, au Japon en Corée du Sud et en France et a
successivement occupé les fonctions de Chef de la Division de l’Administration Territoriale, d’Adjoint
au Directeur des Affaires Générales et de l’Administration Territoriale et de Conseiller Technique au
Ministère sénégalais de l’Intérieur entre 1990 et 1995. Auparavant, il a occupé les fonctions d’Analyste
Financier dans une Compagnie pétrolière au Sénégal.
Ses domaines d’expertises sont le management des administrations publiques, les finances publiques et
la migration et développement.
Depuis 2006, il est Expert-conférencier sur la thématique « Migration et Développement » dans divers
pays notamment au Sénégal, en France, en Espagne en Belgique, en Italie, en Suisse, en– Ethiopie et en
Côte d’Ivoire.
Entre 2008 et 2015, il a participé aux différentes négociations et réunions d’experts relatives à la
gestion concertée des flux migratoires entre la Sénégal et la France – Point focal « Migration et
Développement.
M. THIAM a reçu de nombreuses distinctions. Il est Chevalier, Officier et Commandeur dans l’Ordre
national du mérite Sénégalais et Chevalier, Officier dans l’Ordre national du mérite Français. Il a
également reçu de nombreuses décorations et diplômes de reconnaissance du Corps de la paix
américain, de l’Agence de coopération japonaise (JICA) et de la Corée du Sud pour ses activités et sa
maîtrise approfondies des problématiques liées à la coopération technique internationale.
Mr. Ferruccio PASTORE (PhD, European University Institute, 1996) is since 2009 Director of FIERI
(European and International Forum of Immigration Research).
He has previously been Deputy Director of the Rome-based Centre for International Policy Studies
(CeSPI). Besides research, he has been a consultant for various institutions and international
organisations. Migration policies, with particular regard to irregular and mixed flows in the
Mediterranean are among his main fields of expertise.
“Current Scenario and Ways Forward (with M. Belloni and C. Timmerman), inTimmerman, C.,
Fonseca, M.L., Van Praag, L. & S. Pereira & (Eds), Dynamic interplays between gender and
migration". Leuven: Leuven University Press, forthcoming; Migration policy, beyond
containment, Aspenia, Vol. 22, No. 76, 2017.
202
“Beyond the Migration and Asylum Crisis”. Options and lessons for Europe, E-Book Series Aspen
Italia Views, Treccani, 2017.
Kraler and M. Hendow (guest editors), “Multiplication and multiplicity: transformations of border
control”, “Journal of Borderland Studies” (special issue edited with A. Kraler and M. Hendow,
vol. 31, No. 2, 2016.
Maître de Recherches à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), il exerce les fonctions de
Chef du Département des Sciences humaines de l’Institut fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta
Diop et de Directeur du Réseau d’étude des migrations internationales africaines.
Ses recherches récentes portent sur la mobilité internationale en Afrique de l'Ouest et en particulier sur
celle des Sénégalais dans le continent africain et vers les pays du Nord. En plus d'une recherche
approfondie sur les migrations africaines et, notamment, sénégalaises, M. FALL se concentre sur les
questions de la politique migratoire et l'impact de la migration sur les identités de groupe et sur le
développement local.
Auteur de plusieurs articles "la migration sénégalaise vers les Etats-Unis d’Amérique" en 1999, "les
étrangers au Sénégal : regard sur les stratégies d’insertion de la communauté capverdienne" en 1999, "les
Sénégalais au Maroc", en 2004 et "l’émigration sénégalaise vers le Maroc ou les trajectoires d’un champ
migratoire par défaut" en 2014.
M. Said DKHISSI
Ancien Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Rabat-
Souissi / Chercheur associé à l'IRES (Maroc)
M. Said DKHISSI est Docteur d’Etat de l’Université des Sciences Sociales de Grenoble etEex-Doyen de
la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Rabat-Souissi.
M. Driss EL YAZAMI
Président du Conseil National des Droits de l'Homme (Maroc)
M. Driss EL YAZAMI est né en 1952 à Fès. Ancien membre de l’Instance équité et réconciliation (IER) et
du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), le président du Conseil national des droits de
l'Homme (CNDH) et du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a été dirigeant de
plusieurs ONG internationales œuvrant dans le domaine des droits de l’Homme. Il a activement
contribué à de nombreuses initiatives liées aux questions de l’immigration et des droits de l’Homme et
est co-auteur de plusieurs publications ayant traité ces questions. Il préside la Fondation euro-
méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme.
203
M. EL YAZAMI est membre du Conseil supérieur du pouvoir judicaire et du Conseil économique, social
et environnemental (CESE) et a siégé à la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la
justice et à la Commission consultative de révision de la Constitution.
Elu président de l’Association francophone des Commissions nationales des droits de l’Homme
(AFCNDH) depuis 2012, il a déjà présidé aux destinées du Réseau arabe des Institutions nationales des
droits de l’Homme (2013) et du Réseau africain des Institutions nationales des droits de l’Homme
(2009-2011).
M. Driss EL YAZAMI est le Chef du pôle de la société civile de la COP22 organisée en novembre 2016
à Marrakech.
Décoré par SM le Roi Mohammed VI du Wissam Al Moukafaa Al Wataniya de l’ordre de Grand Officier
et du Wissam Al Arch de l’ordre de Commandeur, M. El Yazami est Officier de la Légion d’honneur de la
République française, au titre des personnalités étrangères.
Konan Yao Silvère a un doctorat en Sciences Economiques obtenu à l’Université de Cocody en Octobre
2006. Il a un poste d’Enseignant-Chercheur à l’UFR des Sciences Economiques et de Gestion de
l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) où il enseigne la théorie de la croissance économique, les
théories du développement et la recherche opérationnelle. Il est, également, chercheur au Centre
Ivoirien de Recherches Economiques et Sociales (CIRES).
Ses sujets de recherche récents portent sur les migrations internationales, principalement, les
caractéristiques et les déterminants des migrations africaines, le rôle des envois de fonds
internationaux dans la mobilisation des ressources domestiques, le lien entre le processus d'intégration
en Afrique de l'Ouest, la libre circulation, le marché du travail, le bien-être et l’inclusion des jeunes. Il
travaille sur ces questions depuis au moins dix ans.
Mme. Mme. Ndioro NDIAYE est Membre de l’Académie des Sciences et Techniques du Sénégal et
titulaire de la Chaire de Santé Publique Dentaire de la Faculté de Médecine de Pharmacie et
d’Odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
204
Elle est également Ministre Conseiller à la Présidence de la République du Sénégal.
Actuelle Coordonnatrice du Réseau Francophone pour l’Égalités Femme-Homme (RF-EFH) et
Présidente de l’Organisation Non Gouvernementale l’Alliance pour la Migration, le Leadership et le
Développement.
De 1999 à 2009, Mme. Mme. Ndioro NDIAYE était Directrice Générale adjointe de l’Organisation
Internationale pour les Migrations (O.I.M), structure dans laquelle elle a consacré une grande partie de
son énergie et de ses compétences à sensibiliser et à accompagner les pays en voie de développement
dans leur recherche d’une meilleure gestion des phénomènes de migrations internes comme
internationales.
Pr. Ndiaye a, entre autres, contribué à la construction et à la visibilité des liens entre la migration et le
développement, et à l’intégration de la migration dans les politiques publiques de lutte contre la
pauvreté. Le programme Migration pour le Développement de l’Afrique (MIDA) de l’OIM a été créé et
formulé dans ce cadre.
M. El Arbi MRABET
Chercheur associé au Centre de recherches et d’études en droit et science politique
(CREDESPO) ; Université de Bourgogne, Dijon (Maroc)
Docteur d’Etat en Droit de l’Université de Paris II-Panthéon Sorbonne (1981) et titulaire d’une Licence
d’anglais de l’Université de Paris III-Censier, ancien professeur de Droit international et relations
internationales, ancien doyen, ancien Gouverneur chargé de la coordination avec la MINURSO,
actuellement chercheur associé au CREDESPO, il a publié de nombreux travaux, dont récemment :
A paraître en 2018 : Réflexions sur la gestion des crises de l’eau et des migrations, in Crise de
l’eau, changements climatiques et migrations (Alliance marocaine pour l’eau) ;
205
PROGRAMME
206
Peter NIJKAMP, Professeur Emérite, Université Libre d'Amsterdam, membre de
l’Institut Royal de Technologie (KTH) (Pays-Bas)
(Thématique "International Migration and Circular Migration : Experiences and Challenges")
10.45 DEBAT
11.15 PAUSE-CAFE
- Quel est l'état des lieux de la migration intra-africaine ? Quels sont les principaux
défis ?
- Quelles sont les stratégies à mettre en œuvre par les pays africains et à l'échelle
continentale ?
12.20 DEBAT
207
13.00 DEJEUNER
- Quelles sont les nouvelles caractéristiques et quels sont les enjeux de la migration africaine
vers l’Europe ?
- Quelle politique concertée entre l'Afrique et l'Europe pour la gestion de la question
migratoire ?
Etienne PIGUET, Professeur ordinaire de géographie des mobilités, Université de
Neuchâtel et Vice-président CFM/EKM (Suisse)
(Thématique " La crise migratoire de 2015/2016 en méditerranée : interprétation géo-historique")
Karima KOURTIT, Enseignant-Chercheur à l'Université Eindhoven JADS (Jheronimus
Academy of Data Science), s-Hertogenbosch (Pays-Bas)
(Thématique " Social Integration of Migrants in the Netherlands, the case of Moroccan Entrepreneurs")
Nadia KHROUZ, Experte des questions migratoires, Consultante au Conseil National
des Droits de l'Homme (Maroc)
(Thématique "Entre migration de transit vers l'Europe et immigration au Maroc : réalités multiples,
rêves d'ailleurs et opportunités")
Papa BRIAMA THIAM, Directeur de la coopération technique, Secrétariat Général de
la Présidence de la République / Coordonnateur du Programme d'Appui aux Initiatives
de Solidarité pour le Développement (Sénégal)
(Thématique " Politique concertée entre l'Afrique et l'Europe pour la gestion de la question
migratoire : Enjeux et problématiques majeurs")
Ferrucio PASTORE, Directeur du Forum of International and European Research on
Immigration (FIERI) (Italie)
(Thématique " African migration to Italy : recent trends and policy responses")
Papa Demba FALL, Maître de Recherches à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar /
Directeur du réseau d’étude des migrations internationales africaines. (Sénégal)
(Thématique "Comment mieux appréhender les migrations ouest-africaines dans l’optique d’une
coopération avec l’Union européenne ?")
15.30 DEBAT
- Quels sont les dispositifs mis en place au sein des pays de la CEDEAO dans un contexte de
libre circulation des personnes ? Quelles sont leurs forces et leurs faiblesses ?
- Quel est l'impact de l'adhésion du Maroc à la CEDEAO sur le plan de la migration et
comment réajuster la politique migratoire marocaine en vigueur ?
- Comment définir une stratégie commune et mettre en place une feuille de route pour la
gestion de la migration au sein de la CEDEAO ?
208
Driss EL YAZAMI, Président du Conseil National des Droits de l'Homme (Maroc)
Ndioro NDIAYE, Présidente de l'Alliance pour la Migration, le Leadership et le
Développement "AMLD" / Ministre Conseiller à la Présidence de la République
(Sénégal)
(Thématique "Quel est l'impact de l'adhésion du Maroc à la CEDEAO sur le plan de la migration et
comment réajuster la politique migratoire marocaine en vigueur ?")
16.40 DEBAT
Rapporteur : M. EL Arbi MRABET, Expert en Droit International / Ancien Doyen de la Faculté des
Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d’Oujda / Ancien Gouverneur chargé de la Coordination
des relations avec la MINURSO
209
210
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214
Notes de référence
1
Nous devons garder à l’esprit que les flux migratoires s’effectuent aussi et pour une large part entre
pays du Sud. Dans ce texte, nous ne traiterons que les flux Sud-Nord entre le Maroc et l’Europe
(essentiellement la France).
2
Ce schéma a été élaboré en 2014 par Odile Balizet pour un rapport de capitalisation de l’action des migrants dans
le développement local (mimeo). Il est reproduit dans la Lettre de Migrations & Développement n° 19 (2015)
http://www.migdev.org/wp-content/uploads/2015/06/2015-05-Lettre-MD-19-Mai-2015.pdf
3
Voir les travaux de Dana DINIMESCU sur l’e-diaspora, http://www.e-diasporas.fr/
4
A noter la création, par l’Association Migrations & Développement, de la Communauté de Développement Solidaire
(CDS-Maroc) qui cherche à relier la diaspora de la région Souss Massa avec la diaspora issue de ce foyer important
de la migration marocaine. http://cds-maroc.net/
5
According to the weekly polls of the “Politbarometer”:
http://www.forschungsgruppe.de/Umfragen/Politbarometer/Archiv/Politbarometer_2017/Oktober_I_2017/.(20.1
0.2017).
6
See: https://www.tagesschau.de/inland/bka-fluechtlingsunterkuenfte-statistik-101.html (02.03.2017).
7
See:
http://www.forschungsgruppe.de/Umfragen/Politbarometer/Archiv/Politbarometer_2017/Oktober_I_2017/.(20.1
0.2017).
8
https://www.migrationpolicy.org/research/age-mobility-how-get-more-out-migration-21st-century
9
http://www.iom.sk/en/about-migration/migration-in-the-world
10
Voir, en annexe, des cartes relatives aux migrations dans le continent africain.
11
Cf. Message de SM le Roi Mohammed VI au 5ème Sommet UA-UE à Abidjan le 29 Novembre 2017 ;
https://www.atlasinfo.fr/Texte-integral-du-message-du-roi-Mohammed-VI-au-5eme-Sommet-UA-UE-a-
Abidjan_a87663.html
12
Ibidem.
13
Nations Unies, CEA, International Migration in Africa: Framing the Issues, mars 2016 ;
https://repository.uneca.org/bitstream/handle/10855/23008/b11560514.pdf?sequence=1
14
Voir l’article de Bayo Jr Ibrahima, 80% de la migration sur le continent est intra-africaine, dans la Revue
électronique La Tribune de l’Afrique du 17 avril 2017, in :
https://afrique.latribune.fr/politique/politique-publique/2017-04-17/anti-cliche-80-de-la-migration-en-afrique-
ne-se-fait-pas-vers-les-pays-du-nord-interview.html
15
Ibidem
16
Encyclopædia Universalis, Histoire des migrations ; https://www.universalis.fr/encyclopedie/migrations-histoire-
des-migrations/
17
Sur ce sujet, voir entres autres, Elmadmad Khadija, Asile et migration dans l’Afrique traditionnelle, in Asile et
réfugiés dans les pays afro-arabes, Publications Eddif, Casablanca, 2002, pp.53-56.
18
Cf. Beauchemin Cris et Lessault David, Les statistiques des migrations africaines : ni exode, ni
invasion, Dossier de Migrinter sur « Les chiffres de l'immigration : un regard critique sur les
statistiques », décembre 2014, in : http://journals.openedition.org/e-migrinter/417#text
19
Ibidem
20
Ibidem
21
Ibidem
22
De Haas, Hein, The Myth of Invasion : The inconvenient realities of migration from Africa to Europe, Third World
Quarterly, vol. 29, n° 7, 2008, pp. 1305-1322, in:
https://afrique-europe-interact.net/files/de_haas_2008_-_myth_of_migration_artikel_.pdf
23 ème
Parfois, ce 5 pôle n’est pas mentionné par les chercheurs sur les migrations africaines qui concentrent leurs
études plus sur l’Afrique subsaharienne, voir notamment : Bayo Jr Ibrahima , 80% de la migration sur le continent
est intra-africaine, dans la Revue électronique La Tribune de l’Afrique du 17 avril 2017, in :
https://afrique.latribune.fr/politique/politique-publique/2017-04-17/anti-cliche-80-de-la-migration-en-afrique-
ne-se-fait-pas-vers-les-pays-du-nord-interview.html
24
Pour plus de détails sur ces profils, voir Ibidem
25
Voir Isabelle Mandraud, Le Maroc met en œuvre une nouvelle politique d'accueil des subsahariens,
le Monde du 22 février 2014. http://www.lemonde.fr/international/article/2014/02/22/le-maroc-met-
en-uvre-une-nouvelle-politique-d-accueil-des-subsahariens_4371639_3210.html
215
26
Loi sur l’asile, loi sur l’immigration et loi sur la lutte contre la traite humaine
27
Pour plus d’informations sur la NPMI et sur la stratégie nationale en matière d’immigration et d’asile,
voir, entre autres, le site web du Ministère marocain chargé des Marocains résidant à l'étranger et des
affaires de la migration, in: http://www.marocainsdumonde.gov.ma/fr/le-minist%C3%A8re/affaires-de-
la-migration/nouvelle-politique-migratoire
28 ème
Voir texte du Discours de SM le Roi Mohamed VI du 20 août 2016 à l’occasion du 63 anniversaire de la
Révolution du Roi et du Peuple in : http://www.maroc.ma/fr/discours-royaux/discours-de-sm-le-roi-la-nation-
loccasion-du-63eme-anniversaire-de-la-revolution-du
29
Sur la libre circulation dans les ensembles régionaux africains, voir, par exemple, Jeune Afrique du
er
1 novembre 2017, Cemac : la libre circulation des personnes enfin actée en Afrique centrale, in :
http://www.jeuneafrique.com/488838/politique/cemac-la-libre-circulation-des-personnes-enfin-actee-
en-afrique-centrale/
30
Discours de SM le Roi Mohammed VI au 5ème Sommet UA-UE à Abidjan le 29 Novembre 2017 in :
https://www.atlasinfo.fr/Texte-integral-du-message-du-roi-Mohammed-VI-au-5eme-Sommet-UA-UE-a-
Abidjan_a87663.html
31
Cf. Fall Demba Papa, Enjeux et défis des mobilités africaines au XXIe siècle : regard sur la situation de l’Afrique
Centrale, Document de travail Forum MOST de Yaoundé du 24-26 octobre 2016 sur Insécurité et migration en
Afrique centrale ; impact sur les femmes et les jeunes, in :
http://www.papadembafall.com/publications/Most%20Yaounde.pdf
32
Ibidem
33
Ibidem
34
Information rapportée par le Journal Le Monde, voir Arnaud Leparmentier et Maryline Baumard, Migrations
africaines, le défi de demain, in Journal le Monde du 16 janvier 2017, in :
http://www.lemonde.fr/international/article/2017/01/16/migrations-africaines-le-defi-de-
demain_5063273_3210.html#yuSk6PWfu1hMW5IS.99
35
Voir certaines illustrations de ces enquêtes dans le site web du Centre UNESCO « Droits et Migrations »
(CUDM) : www.cudm.net
36 er
Cf. ONU, Réfugiés et migrants, 1 décembre 2017, Libye : l'OIM rapatriera 15.000 migrants vers leurs pays
d'origine, in : https://refugeesmigrants.un.org/fr/libye-loim-rapatriera-15000-migrants-vers-leurs-pays-dorigine
37
Cf. Discours de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI devant le 28e Sommet de l’Union africaine à Addis-
Abeba, le 31 janvier 2017 in, : https://lematin.ma/express/2017/s-m-le-roi-prononce-un-discours-
devant-le-28e-sommet-de-lua/266236.html
38 e
Voir le contenu du Discours de SM le Roi Mohamed VI lors du 30 Sommet de l’UA le 29 janvier 2018 in :
http://www.huffpostmaghreb.com/2018/01/29/30e-sommet-ua-discours-integral-roi-mohammed-
vi_n_19106124.html
39
https://www.iom.int/fr/news/arrivees-de-migrants-en-europe-par-la-mer-en-2016-242-179-deces-en-
mediterranee-2-977
40
C'est ainsi que, dans le jargon de l’UE, on amalgame immigration « clandestine », réseaux « terroristes » trafic de
stupéfiants et les trafics illégaux en tout genre Cf. Traité d’Amsterdam : liberté, sécurité et justice.
http://europa.eu/scadplus/leg/fr/
41
Le Bénin, le Burkina Faso, le Cape Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée
Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
42 ème
Au moment où ce travail est rédigé, la 30 Assemblée ordinaire de l’UA a adopté un protocole additionnel
relatif à la libre circulation des personnes, droits de résidence et d’établissement ainsi qu’un projet de feuille de
route pour son application.
43
Ces données pourraient s’orienter vers des dimensions relatives à l’entrée sur le territoire (nombre d’entrées,
profil des entrants, refus d’entrée prononcés, etc.), aux titres de séjour délivrés (type de titre de séjour, durée, etc.),
aux procédures d’accès à l’emploi, à la création d’entreprise, au mariage, à l’accès à la naturalisation, à la
scolarisation des enfants étrangers, à l’enregistrement à l’état civil, etc.
44
HCP, « Note d’information du Haut-commissariat au Plan à l’occasion de la journée internationale des migrants
18 décembre 2017 », disponible sur : https://www.hcp.ma/Note-d-information-du-Haut-Commissariat-au-Plan-a-
l-occasion-de-la-journee-internationale-des-migrants-18-decembre-2017_a2067.html. En mars 2015, le HCP
annonçait 86 206 étrangers sur le territoire.
45
Le RGPH est basé sur les déclarations des enquêtés et ne tient pas compte du statut administratif de l’étranger.
46
A priori les régularisés des opérations de régularisation n'ont pas tous étaient recensés, notamment du fait que
certains n'étaient pas sur le territoire au moment du recensement.
47
Les personnes issues d’Afrique subsaharienne représentent 64,5% des 34 944 africains recensés (41,6% des 84
001 étrangers recensés). Soulignons que l’Afrique subsaharienne est constituée de près de 50 pays, plus ou moins
représentés au Maroc
48
Loi 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc, à l’émigration et l’immigration
clandestine
49
23 649 avis favorables pour l’opération de 2014. La seconde opération de régularisation (2017) a permis de
recueillir, à ce jour, 25.690 demandes au niveau de 70 préfectures et provinces, dont 58,32% ont été émises par
des hommes, 32,95% par des femmes et 8,73% par des mineurs. À ce jour, les dossiers traités s’élèvent à 23.775
au niveau des commissions provinciales.
50
Cela implique aussi de s’interroger et de déconstruire la catégorie d’ « étranger irrégulier » qui pourrait renvoyer
non seulement à l’étranger entré irrégulièrement ou s’étant maintenu irrégulièrement sur le territoire, mais
également à l’étranger travaillant irrégulièrement au Maroc ou résidant sur le territoire sous un statut qui ne
correspond pas à sa situation réelle.
51
Rapport d’analyse des risques 2017, Agence FRONTEX
52
Selon l’Organisation Internationale des Migrations (OIM)
53
82,3 millions contre 81,9 millions, OCDE/ONU-DAES, 2013.
54
Organisées dans le cadre du Processus de Rabat et du Processus de Khartoum
55
Recensement général de la Population (RGPHAE), ANSD, Sénégal, 2013.
56
Selon la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), 2015
57
Selon la Banque mondiale
58
La proportion des immigrés au Burkina Faso dans la population totale de ce pays n’a cessé de croître passant de
1,3% à 6,4% de 1960 à 2010 (DPNU, 2009) tandis que celle du Ghana après une baisse de 7,8% à 3,8% de 1960 à
1985 a repris une croissance régulière pour atteindre 7,6% en 2010.
59
Migration Dialogue for West Africa
60
BERAHAB, Rim, « Relations entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne : Quels potentiels pour le
commerce et les investissements directs étrangers ?», OCP POLICY CENTER, Février 2017.
61
Cf. « Les relations Maroc-Afrique : les voies d’une stratégie globale et rénovée », Rapport général de l’étude
thématique, Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES), Novembre 2012
62
New Partnership for Africa’s Development
63
Calcul IRES des données issues des Nations Unies, Département des Affaires Economiques et Sociales, Division
de la Population, Migration Internationale.
64
World migration report 2018, IOM.
65
Feeling climate change : impacts on migration and displacement, CARE.
66
Calcul IRES des données issues des Nations Unies, Département des Affaires Economiques et Sociales, Division
de la Population, Migration Internationale.
67
Calcul IRES_ Données OIM.
68
https://www.iom.int/fr/news/loim-publie-une-fiche-dinformation-sur-les-tendances-de-la-migration-dans-le-
monde-en-2015
69
Calcul IRES des données issues des Nations Unies, Département des Affaires Economiques et Sociales, Division
de la Population, Migration Internationale.
70
Calcul IRES des données issues des Nations Unies, Département des Affaires Economiques et Sociales, Division
de la Population, Migration Internationale et de World Population Prospects.
71
LEGATUM Institute : http://www.prosperity.com/rankings
72
Calcul IRES des données issues des Nations Unies, Département des Affaires Economiques et Sociales, Division
de la Population, Migration Internationale.
73
Calcul IRES des données issues des Nations Unies, Département des Affaires Economiques et Sociales, Division
de la Population, Migration Internationale.
74
Base de données de l’UNHCR.
75
Selon Giuseppe Loprete, le chef de l'OIM au Niger, et Richard Danzinger, Directeur de l’OIM pour l’Afrique de
l’ouest et l’Afrique Centrale cités dans Europa Press, 12 octobre 2017.
76
How the world views migration, Global Migration Data Analysis, IOM, 2015
77
World Migration in Figures, A joint contribution by UN-DESA and the OECD to the United Nations High-Level
Dialogue on Migration and Development, 3-4 October 2013
78
Selon Son Excellence Monsieur Thabo MBEKI, ancien Président de l'Afrique du sud _ cité dans
https://www.enca.com/africa/extent-africa%E2%80%99s-brain-drain-frightening-mbeki
79
Calcul IRES des données issues des Nations Unies, Département des Affaires Economiques et Sociales, Division
de la Population, Migration Internationale.
80
Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile, Ministère Chargé des Marocains Résidant à l’Etranger et des
Affaires de la Migration.
81
Calcul IRES des données issues des Nations Unies, Département des Affaires Economiques et Sociales, Division
de la Population, Migration Internationale.
82
http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-
explained/index.php/Statistics_on_enforcement_of_immigration_legislation#Citizenship_of_persons_refused_entry
_into_the_EU
83
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deces-en-mer-2-550
84
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85
Calcul IRES à partir de la base de données du FMI.
86
Calcul IRES à partir de la base de données de la CNUCED.
87
Site officiel de la CEDEAO : http://www.ecowas.int/a-propos-de-la-cedeao/historique/?lang=fr
88
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ao.org/files/BRIEFING_migrationsintrar%C3%A9gionales.pdf
89
Calcul IRES des données issues de World Population Prospects.
90
Calcul IRES des données issues de World Population Prospects.
91
OIM : https://www.iom.int/fr/news/arrivees-de-migrants-en-europe-par-la-mediterranee-en-2017-171-635-
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