Definition Du Patrimoine Maroc MDG Et Min Culture
Definition Du Patrimoine Maroc MDG Et Min Culture
Definition Du Patrimoine Maroc MDG Et Min Culture
Octobre 2010
Octobre 2010
Ce travail a été dirigé par Abdelwahed Ben-Ncer, archéologue, enseignant-chercheur à
l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine, en collaboration avec Naima
Lahbil Tagemouati, consultante, docteur d’Etat en Economie.
Définition du patrimoine culturel et ses composantes
Document consensuel de référence
Sommaire
Introduction....................................................................................................................5
Méthodologie .................................................................................................................6
Notion de consensus .......................................................................................6
Collecte de données ........................................................................................7
Etat de lieux et interprétation des données des enquêtes .................................9
Chez les institutionnels ................................................................................................9
Département de la culture ...................................................................................... 9
Département de l’artisanat ...................................................................................13
Département du tourisme ..................................................................................... 15
Département de l’habitat, de l’urbanisme
et de l’aménagement de l’espace (MHUE) ..........................................................17
Département des habous et des affaires islamiques .......................................... 19
Département de l’intérieur ...................................................................................19
ADER-Fès ............................................................................................................ 19
INDH .................................................................................................................... 19
Collectivités locales .............................................................................................. 21
Département de l’enseignement supérieur ..........................................................21
Haut Commissariat au Plan .................................................................................22
Chez les non institutionnels.....................................................................................23
Résultats des enquêtes......................................................................................... 23
Interprétation ....................................................................................................... 23
Discussion connexe ............................................................................................. 24
Points de Convergence ........................................................................................ 24
Point de divergence ............................................................................................. 26
Synthèse et conclusions ............................................................................................27
Document consensuel de référence .........................................................................33
Définition ............................................................................................................. 34
Enoncé .................................................................................................................. 38
Composantes ........................................................................................................ 38
Composantes du patrimoine culturel mobilier ..................................................... 38
Introduction
Comme le dit le préambule du mémorandum du programme conjoint «Le patrimoine
culturel et les industries créatives comme vecteurs de développement au Maroc», le
Maroc est doté, en plus d’une situation géographique qui le privilégie, d’une culture
riche, authentique et diversifiée, dont le potentiel, comme levier du développement
économique et social, est sous-exploité. Il a donc été décidé de tirer profit de ce
gisement de richesses pour accorder au patrimoine culturel une place de choix dans
les politiques et les stratégies de développement humain et de lutte contre la précarité
et la pauvreté. Cela passe par la création de conditions organisationnelles qui soient
en mesure d’améliorer les conditions d’existence, de protéger et de revaloriser le
patrimoine culturel pour qu’il soit mis en œuvre au service du développement humain.
Pour ce faire, ledit programme s’appuie sur quatre principaux résultats.
Mais, d’emblée, la question qui revient est de savoir comment optimiser l’impact de
ce patrimoine sur la société ? Il faudrait, en effet, œuvrer pour la mise en valeur de ce
A cet effet, il ne s’agira pas de faire table rase des acquis en la matière, mais tout
simplement d’envisager une restructuration de ces acquis en adoptant, dans la mesure
du possible, un document consensuel de référence définissant le patrimoine culturel et
ses composantes…
Méthodologie
Notion de consensus
Le consensus autour d’une définition du patrimoine culturel au Maroc implique un
concept que partage la majorité des acteurs concernés par la question du patrimoine
culturel au Maroc et qui répond à leurs attentes. Il s’agit d’un chantier éminemment
vaste, mais nécessaire, pour enclencher un processus de développement créant de la
synergie entre les créateurs, les producteurs, les distributeurs, les bailleurs de fonds,
les responsables du patrimoine culturel…
enjeux et les stratégies des uns et des autres. Il devra in fine permettre l’établissement
d’une frontière entre ce qui est patrimonial et ce qui ne l’est pas.
Collecte de données
Il aurait été souhaitable de disposer de davantage de temps pour travailler avec un
panel d’acteurs en vue de garantir une contribution la plus large possible, à même de
fédérer le maximum d’intervenants. Mais, les engagements du programme «MDG-F
Culture Maroc» sont tels que toutes ses activités doivent être établies en un temps très
restreint. C’est en tout cas, la perspective dans laquelle nous nous sommes engagés
à mener le travail inhérent à l’activité 5 du produit 1 du PCC. Cette activité consiste,
faut-il le rappeler, en l’élaboration d’une définition consensuelle du patrimoine culturel
marocain qui énumérerait ses différentes composantes.
Cela concerne, tout d’abord, le département de la culture qui est, eu égard à ses
attributions gouvernementales, investi de la mission de conservation, préservation
et mise en valeur du patrimoine culturel national. Il est ainsi considéré, à juste titre,
comme le garant de ce secteur et doit, dans notre démarche, être en conséquence
traité avec égard.
- le Haut Commissariat au plan (HCP) qui est chargé, entre autres, de produire
une base de données autour des préoccupations centrales de la politique
économique. Il est interpellé, en conséquence, dans ce cadre, pour tenir compte,
d’une manière ou d’une autre, du patrimoine culturel et de ses atouts ;
- le département de l’économie et des finances qui, en raison de ses attributions,
décide des budgets aux différents départements, dont celui de la culture. Il se
trouve en amont des dépenses relatives au patrimoine culturel. C’est donc un
intervenant déterminant à rallier !
Cela étant, le patrimoine culturel, il faut le rappeler, est un secteur qui doit interpeller
nombre d’intervenants. C’est sur la base de ce postulat que s’organise notre démarche.
Outre les représentants de l’état, nous avons donc essayé, dans la mesure du possible,
d’approcher aussi bien des responsables d’ONG, que des universitaires, des artisans
et des étudiants…
Pour ce faire, nous avons multiplié les entretiens et les questionnaires : personnalités
et simples citoyens y ont remarquablement répondu.
Les questions, en entretien direct ou par voie électronique ont tourné autour des points
suivants :
- préserver et sauvegarder le patrimoine national oral, les usages et coutumes, les arts
et métiers traditionnels et les fonds sonores, et en faire connaître l’authenticité ;
- préserver et protéger le patrimoine muséologique ;
- entreprendre des études muséologiques, mettre en valeur les antiquités et les faire
connaître ;
- veiller à l’application des textes législatifs et réglementaires régissant la conservation
et la protection du patrimoine culturel.
Cela étant, force est de constater, qu’en dépit de ce dispositif juridique, il n’existe
pas de document de référence stipulant et arrêtant explicitement la définition
du patrimoine culturel. En revanche celui-ci et ses composantes ont une définition
implicite, qui trouve son fondement dans les textes de loi en vigueur, à savoir :
1. ledit décret, selon lequel on déduit que le patrimoine culturel est formé de deux
composantes, l’une matérielle et l’autre immatérielle. La première correspond au
patrimoine architectural, archéologique et muséologique, ainsi que les différentes
richesses artistiques nationales. La seconde correspond au patrimoine national oral,
composée des usages et coutumes, des arts et métiers traditionnels et des fonds
sonores…
2. la loi 22. 80, qui, selon son article premier, stipule que “les immeubles, par nature
ou par destination, ainsi que les meubles, dont la conservation présente un intérêt
particulier pour l’art, l’histoire ou la civilisation du Maroc peuvent faire l’objet d’une
inscription ou d’un classement. Sont visés par cet article :
En effet, dans ces différents supports juridiques, la place qui revient à la définition du
patrimoine culturel est primordiale. Ainsi :
centres ou quartiers historiques, avec leur environnement naturel ou bâti, qui, outre
leur qualité de document historique, expriment les valeurs propres aux civilisations
urbaines traditionnelles» ;
- les biens, meubles ou immeubles, qui présentent une grande importance pour
le patrimoine culturel des peuples, tels que les monuments d’architecture, d’art
ou d’histoire, religieux ou laïques, les sites archéologiques, les ensembles de
constructions qui, en tant que tels, présentent un intérêt historique ou artistique,
les œuvres d’art, les manuscrits, livres et autres objets d’intérêt artistique,
historique ou archéologique, ainsi que les collections scientifiques et les
collections importantes de livres, d’archives ou de reproductions desdits biens ;
- les édifices dont la destination principale et effective est de conserver ou d’exposer
les biens culturels meubles ci-dessus définis, tels que les musées, les grandes
bibliothèques, les dépôts d’archives, ainsi que les refuges destinés à abriter, en
cas de conflit armé, les biens culturels meubles ci-dessus définis ;
- les centres comprenant un nombre considérable de biens culturels qui sont définis
ci-dessus, dits «centres monumentaux».
4. La Convention de Paris de 1972, portant sur la protection du patrimoine mondial,
culturel et naturel, selon laquelle le patrimoine culturel consiste en :
- des biens sont considérés patrimoine mixte culturel et naturel s’ils répondent
à une partie ou à l’ensemble des définitions du patrimoine culturel et naturel ;
- les paysages culturels sont des biens culturels et représentent les «oeuvres
conjuguées de l’homme et de la nature» (mentionnées à l’article 1 de la
Convention) qui illustrent l’évolution de la société humaine et son établissement
au cours du temps, sous l’influence de contraintes physiques et/ou des possibilités
présentées par leur environnement naturel et des forces sociales, économiques
et culturelles successives.
Cet arsenal juridique sera enrichi dès 2001 par la Convention sur la protection du
patrimoine culturel subaquatique.
- les sites, structures, bâtiments, objets et restes humains, ainsi que leur contexte
archéologique et naturel ;
- les navires, aéronefs, autres véhicules ou toute partie de ceux-ci, avec leur
cargaison ou autre contenu, ainsi que leur contexte archéologique et naturel ;
- les objets de caractère préhistorique.
En outre, depuis 2003, le patrimoine culturel ne se limite plus à sa dimension tangible
mais se prolonge pour recouvrir la dimension immatérielle. C’est dans ce contexte
qu’est venue, sous l’égide de l’UNESCO, la Convention de 2003 de Paris, portant sur
la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
8. L’article 4 de cette convention relate et définit les différents aspects liés à la «diversité
culturelle, le «contenu culturel», les «expressions culturelles» , les «activités, biens et services
culturels», les «industries culturelles», les «politiques et mesures culturelles», la «protection»
et à l’»interculturalité» renvoie à l’existence et à l’interaction équitable de diverses cultures
ainsi qu’à la possibilité de générer des expressions culturelles partagées par le dialogue et
le respect mutuel.
Dès lors, les lois 22.80 et 19. 05 et le décret n° 2-06-328, ainsi que la nouvelle loi du patrimoine
national (Activité 20 du PCC), qui est en cours de finalisation, en plus des chartes et des
conventions internationales qui sont ratifiées par le Maroc, sont les textes juridiques de
référence pour les services compétents du Ministère de la culture. Ainsi, une définition
du patrimoine culturel qui serait implicitement en vigueur dans ce ministère pourrait se
dégager des textes publiés le régissant et serait en phase avec les chartes et conventions
internationales…
Département de l’artisanat
Le secteur de l’artisanat est un partenaire incontournable pour ce qui est de la
problématique du patrimoine culturel. Vis-à-vis de ce dernier, la position du département
de la culture est déduite à partir d’un corpus et des différents entretiens effectués avec
ces acteurs. Cela permettra de dégager la définition du patrimoine culturel et de ses
composantes, vus sous l’angle «artisanat».
Ainsi, selon plusieurs cadres du Ministère de l’artisanat, il n’y a pas de définition explicite
du patrimoine culturel. Cependant la lecture du rapport «Vision 2015 de l’artisanat»
permet de dégager une conception bien cadrée du patrimoine culturel dans sa relation
à la production artisanale.
Il y a cependant chez les fonctionnaires et les artisans une conscience forte que l’artisan
et l’artisanat représentent le «cœur», «l’âme», «la sève» du patrimoine. Le titre de la
vision est en lui-même un programme ou un manifeste : «Vision 2015 de l’artisanat :
Ce rapport rappelle cependant que son souci majeur est la création d’emplois et la
hausse des revenus. Du point de vue de la stratégie de l’artisanat, «la priorité de
l’action du gouvernement est de créer des emplois additionnels». Bien entendu,
comme le souligne un cadre du Ministère de l’artisanat, «ceci (nos préoccupations de
production et d’emploi) n’exclut pas l’intérêt pour le patrimoine culturel, mais ce n’est
pas la mission principale».
Ce même cadre souligne la diversité des objectifs des différents acteurs : l’artisan a
comme objectif la production d’un objet destiné à la vente, l’artiste crée et son souci
majeur relève de la catégorie du beau, le designer, quant à lui, a comme mission de
faire le lien entre les besoins exprimés par une demande solvable et les capacités de
production et de savoir-faire de l’artisan.
Entre les uns et les autres, il demeure que l’artisanat marocain - du moins dans sa
dimension culturelle - relève du patrimoine culturel. C’est un point de vue consensuel.
Dans quelle mesure la stratégie actuelle - la Vision 2015 - pour moderniser l’artisanat
est-elle cohérente avec l’approche stipulée dans les conventions de l’UNESCO,
notamment celle de 2003, ratifiée par le Maroc, et portant sur le patrimoine culturel
immatériel ? La question reste posée.
Par ailleurs, les éventuelles composantes du patrimoine culturel, vues sous l’angle des
responsables de l’artisanat, sont à chercher dans les différentes filières de ce qui est
qualifié d’artisanat à «FCC» à savoir :
Département du tourisme
A l’instar du département de l’artisanat, celui du tourisme est également un partenaire
important car le tourisme - sous certaines conditions - est un facteur de développement
du patrimoine culturel. Nous l’avons approché en mettant en avant cette question
récurrente : quels sont les éléments qui relèvent de la culture et du patrimoine culturel
selon les acteurs du tourisme ?
Ainsi, pour apporter des réponses, nous nous sommes basés sur des entretiens et sur
l’examen d’un corpus (cf. bibliographie).
Il est donc à relever, d’emblée, qu’il n‘y a pas de définition explicite du patrimoine
culturel par les institutionnels du tourisme. On peut cependant constater la mise en
avant, dans leurs plans, d’importantes composantes du patrimoine culturel, lesquels
y sont considérés en tant que telles. Ces plans consistent en deux visions qui font du
tourisme un secteur stratégique pour le Maroc. Ce secteur est en effet devenu une
priorité nationale pour le développement du pays.
Ainsi, la première vison, celle dite «2010», a fixé des objectifs et des modalités
précises pour arriver à 10 millions de touristes à l’horizon de 2010. Cette vision, entend
développer non seulement le tourisme balnéaire mais aussi culturel. Un de ses objectifs
consiste d’ailleurs en ce qu’on qualifie de plan de tourisme urbain, nommé Mada’in,
qui se décline en programmes de développement régionaux touristiques (PDRT). Le
premier de ceux-ci a été élaboré pour Fès, Agadir et Casablanca ont suivi, et d’autres
plans sont en cours. Ces programmes, élaborés pour des destinations ayant déjà une
notoriété internationale auraient besoin d’un repositionnement de leur image et de leur
produit. Les PDRT précisent, pour chacune des villes, les modalités, les partenariats,
le système de formation, les financements…, à mettre en œuvre pour atteindre les
objectifs fixés par la Vision 2010.
Il en va de même pour le PDRT de Fès. Ce plan, selon la même démarche, fait état d’un
nombre de ressources culturelles qui est supérieur à celui de Casablanca. Ainsi, sur les
90 ressources identifiées dans la destination, celles à caractère culturel prédominent
(72 ressources au total : patrimoine, activités culturelles et manifestations humaines).
De fait, le «tourisme culturel a une signification très large. Il ne concerne pas seulement
le patrimoine bâti ou immatériel, mais surtout la manière dont on présente le patrimoine,
dont on le commercialise».
Par ailleurs, à travers la lecture des PDRT, on en déduit que le patrimoine culturel
est un secteur ouvert et ce, en termes de composantes et de périodes. Nous avons
choisi de présenter le cas de Casablanca qui illustre cette ouverture thématique et
chronologique. Les composantes identifiées renvoient essentiellement au patrimoine
culturel tangible, qui est constitué par les ensembles urbains et des monuments :
De fait, bien que le patrimoine culturel ne soit pas l’objectif premier du tourisme, la
stratégie correspondante, «Vision 2010», génère un intérêt et un soutien à plusieurs
composantes du patrimoine culturel matériel et immatériel.
Cela étant, pour un cadre du MHUE, il n’est pas aisé de définir et de lister les éléments
qui composeraient le patrimoine culturel à un moment donné. Cependant, les médina
sont un élément central ; elles sont «un patrimoine exceptionnel (cinq médina sur la
Liste du patrimoine mondial - Fès, Marrakech, Tétouan, Méknès, Essaouira. Elles
sont porteuses d’une forme d’émotion, d’intelligence, d’urbanité spécifique… Elles
constituent une part importante de l’imaginaire collectif et sont un livre ouvert sur le
savoir-faire. Elles sont également un argument touristique essentiel». Pour le même
responsable : «Le patrimoine c’est tout ce que nous possédons de matériel et immatériel
légué par nos ancêtres. Mais aussi ce que nous produisons nous même : exemple la
mosquée Hassan II à Casablanca ».
Cette liste inclut les éléments du patrimoine culturel qui sont reconnus mondialement
(les neuf sites classés sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO c’est-à-dire six
médina, le K’sar Ait Ben Haddou, la place Jamaa Al F’na, le site de Volubilis et la cité
portugaise de Mazagan).
Département de l’intérieur
Deux structures majeures du département de l’intérieur ont été approchées pour notre
sujet. Il s’agit de L’Agence pour la dédensification et la réhabilitation de la médina de
Fès (ADER-Fès) et de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH).
ADER-Fès
L’ADER est une société anonyme sous la tutelle du Ministère de l’intérieur. Elle intègre
dans son conseil d’administration des représentants de plusieurs ministères. Son
action représente donc l’ensemble des départements qui y siègent (dont celui de la
culture).
L’ADER développe une action de réhabilitation intégrée qui prend en charge différents
volets de la dimension urbanistique et architectural de la médina de Fès (intervention
sur l’habitat ordinaire, les monuments, le déblaiement des ruines, le pavage des ruelles,
les placettes, la réfection des auvents, la mise en place de circuits touristiques…).
car elle nécessite une action intégrée, systémique et sensible à la valeur patrimoniale
du site. Cela fait que l’ADER a acquis une expérience spécifique dans l’approche de
ce type de réhabilitation. Cette expérience mérite d’être évaluée et capitalisée pour
la mise en place d’une stratégie d’intervention dans les tissus historiques à l’échelle
nationale.
INDH
L’INDH, lancée en 2005, vise la lutte contre la pauvreté grâce à un travail de proximité.
Ses objectifs sont notamment précisés dans le «guide pour la mise en œuvre du
programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural (mars 2006)», et le «Programme
de lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain (février 2006)». De fait, l’INDH,
en milieu rural, a pour objectif de réduire la pauvreté et l’exclusion des citoyens
ruraux. En milieu urbain, son objectif est de renforcer l’insertion, la cohésion sociale et
l’amélioration des conditions et de la qualité de vie des populations. Dans ce cadre, les
actions prévues peuvent être regroupées en quatre volets :
Aussi, toujours dans le cadre de l’INDH, il y a d’autres actions qui portent sur la
peinture, le théâtre, la musique… soit des facettes de la culture qui peuvent renvoyer
au patrimoine culturel. C’est le cas, par exemple, de l’organisation d’un festival de
musique autour d’instruments de musique traditionnelle, qui a suscité un grand intérêt
Ainsi, une définition claire des composantes du patrimoine culturel, adoptée de manière
consensuelle à l’échelle nationale, et reprise par l’INDH, permettrait un travail en
profondeur autour du patrimoine culturel dans sa dimension tangible et intangible. La
conscience du patrimoine culturel diffusée auprès de populations défavorisées aurait
des effets positifs multiples : identifier et accompagner les talents auprès des jeunes
défavorisés (musique, théâtre…), favoriser le travail artisanal dans sa dimension
patrimoine culturel, «démystifier la notion de patrimoine culturel» dans le sens où le
patrimoine ne doit pas être confiné dans sa signification «monumentale», inaccessible
pour les pauvres, mais aussi dans sa dimension «ordinaire», comme un mode de vie
et un art de vivre.…
Collectivités locales
Faute de temps et du fait de l’indisponibilité des responsables locaux sollicités, il n’a pas
été possible d’avoir accès à l’approche adoptée par les collectivités locales. Toutefois, il
importe de constater, chez les différents corps d’élus, une certaine prise de conscience
vis-à-vis de l’intérêt de tout ce qui est patrimonial, le monumental notamment, et ce, en
dépit de quelques regrettables restaurations ratées de murailles historiques…
En effet, une note de présentation de ce pôle donne une définition très brève du
patrimoine culturel axée autour de l’idée de la pluridisciplinarité : «la politique scientifique
du pôle adopte la définition la plus récente du patrimoine ; celle qui consiste à l’intégrer
dans toutes ses dimensions : culturelle, socio-économique, géo-écologique, technique,
etc…»
Il existe cependant une définition des médina, une des composantes du patrimoine
culturel tangible : «est défini comme médina tout ensemble de quartiers citadins,
d’origine précoloniale et initialement entouré de murailles».
2. Interprétation
Chez les universitaires et les cadres supérieurs, il convient de souligner que les
définitions fournies, dans leur majorité, s’accordent et insistent notamment sur le
double versant qui caractérise le patrimoine culturel marocain, à savoir le matériel
et l’immatériel. Toutefois, des nuances existent entre eux dans cette définition. On
a ainsi droit à des énoncés originaux tel que celui-ci, qui considère le patrimoine
culturel comme étant «cette partie de la culture d’une communauté ou d’un peuple
qui, soit a perdu sa fonction initiale et a besoin d’être investi d’une nouvelle fonction
sous peine de disparaître, soit voit cette nouvelle fonction s’ajouter, se superposer à
la fonction initiale encore vivace». Ou celui-ci qui en fait «à la fois une idée abstraite et
concrète de l’histoire d’une identité et de l’essence d’un être, mais aussi un ensemble
de manifestations passées et présentes, matérielles et non matérielles qui habitent
l’inconscient et l’imaginaire d’une collectivité et qui alimentent ses émotions et donnent
un sens à son existence.». Ou enfin celui-là, selon lequel : «le patrimoine culturel est
tout l’héritage culturel authentique transmis aux jeunes par les aînés et qui constitue le
socle de la personnalité collective et attise des affinités entre les membres d’un groupe
donné vivant sur un même lieu et ayant des intérêts communs». D’autres définitions sont
plus classiques : «le patrimoine culturel consiste en l’héritage (civilisation et histoire),
l’identité culturelle et la mémoire collective qui sont à préserver et à transmettre aux
générations futures»…
Mais en dépit de ces nuances, il convient de souligner que toutes ces définitions sont
conformes aux différentes chartes et conventions liées au patrimoine, notamment
celles de l’UNESCO de 1972 et 2003. C’est également le cas des composantes
correspondantes.
Par ailleurs, pour ce qui est des autres catégories interviewées, la fondation de micro-
crédit (Association marocaine solidarité sans frontières/micro-crédit, AMSSF/MC), la
Par ailleurs, le fait marquant et unifiant la totalité des interviewés et ce, quels que
soient leur statut ou leur niveau social, est le fait que les interviewés considèrent que
le patrimoine culturel est tout à fait en mesure de générer du développement.
L’exploitation des données de l’état de lieux et des enquêtes permet une discussion
que nous qualifions de connexe :
Discussion connexe
Les investigations entreprises dans le cadre de l’état des lieux et des enquêtes ont
abouti à des résultats positifs. Ainsi, en guise d’interprétation, il y a lieu de souligner
l’existence de plus de convergences.
Points de Convergence
Utilité d’une définition consensuelle
Une définition consensuelle est nécessaire, en tenant compte de la variabilité des
attributions des institutionnels concernés et de l’opinion de la plupart des personnes
interrogées. Il faudrait veiller à ce qu’elle ne soit pas seulement philosophique mais
également opérationnelle.
Cette définition consensuelle devrait aussi, tout en tenant compte des limites, être
dotée d’une certaine flexibilité vis-à-vis des groupes et des individus, afin de permettre
l’expression de la créativité. Par exemple, les tapis ruraux réalisés souvent par des
femmes, qui sont différents les uns des autres, sont laissés à l’initiative d’un savoir-
faire transmis de manière souple de mère en fille…
Notion d’authenticité
La notion d’authenticité est assez fréquemment citée, sans pour autant être précisée.
Elle est explicitement mentionnée et revendiquée dans la nouvelle stratégie de
l’artisanat. L’authenticité apparaît comme un concept «valise» qui porte en lui un
ensemble d’acceptations tacites, connues, admises et qui pourtant, comme si elles
allaient de soi, ne nécessitent pas de clarification. Comme si le produit artisanal à fort
contenu culturel était l’image - moderne, désignée - d’un contenu nommé authenticité
et qui porte le cachet ancestral de la culture marocaine.
D’ailleurs, cette notion est si importante que l’UNESCO lui consacre tout un document,
Mosquée Hassan II
La mosquée Hassan II est citée comme l’exemple d’une création récente qui fait pourtant
partie désormais de notre patrimoine culturel. Elle est ainsi devenue une illustration
d’un patrimoine élastique non seulement en termes de composantes (tangibles, puis
intangibles), mais aussi d’un point de vue temporel.
Cette mosquée est également citée comme ayant eu des effets quantitatifs et qualitatifs
multiples (renouveau de l’artisanat, de la créativité par un nouvel agencement des
couleurs et des motifs pour le zellij, les peintures sur bois…)
D’ailleurs, cette dynamique du changement est une constante, selon un cadre du MHUE.
Ainsi, «les tissus traditionnels ont beaucoup changé depuis le début du 20e siècle,
même s’ils avaient déjà beaucoup changé auparavant. Ils ont reçu des équipements
d’infrastructure et une nouvelle catégorie d’équipements sociaux. Quand on compare
les cartes postales d’époque à l’aspect des tissus d’aujourd’hui on constate une très
forte poussée en hauteur. Malgré ces changements les médina gardent une identité
forte».
Selon le point de vue de cet acteur, les «puristes», ceux qui ont une vision «immobile»
du patrimoine culturel ont une conception linéaire de l’histoire, avec un début et une
fin. Or, toute vie, urbaine ou rurale, est un processus permanent de conservation/
destruction. La question est donc : que peut-on transformer ? Que doit-on conserver
en l’état ?
Potentiel économique
Le fait que le patrimoine culturel possède un potentiel économique et peut engendrer
du développement est une idée qui est assez diffusée et partagée, notamment chez les
universitaires et les cadres supérieurs, en dépit de la crainte de «l’instrumentalisation»
du patrimoine culturel et de ses éventuelles dérives.
Toutefois, une restriction est évoquée : les limites de cette forme de développement.
Ainsi, selon le Directeur général de l’ADER-Fès : «comparé au pétrole, le patrimoine
culturel a une envergure moindre».
Dans un autre registre, le patrimoine culturel entre, avec le tourisme, dans la sphère
marchande. Il devient un «objet» qui va produire des revenus, de manière directe ou
indirecte, grâce à l’effet multiplicateur de l’investissement.
Cette vision a un effet positif sur le patrimoine culturel. Il devient possible de dégager un
financement pour la réhabilitation de l’édifice patrimonial puisqu’il possède un potentiel
économique.
Mais cette vision possède en elle un risque : l’édifice peut être sur-sollicité, pour le
rendre conforme à ce que l’on pense que le touriste souhaite. Un exemple : essayer
de supprimer les odeurs de la tannerie Chouara qui peuvent incommoder le visiteur ?
Ce serait peut être le début d’une transformation de cet espace - dont les conditions de
travail sont au demeurant très difficiles pour les artisans tanneurs, qui pourrait devenir
de plus en plus édulcoré et scénarisé et en perdrait ainsi son caractère initial de lieu
de production pour devenir un «tableau» à usage touristique.
Point de divergence
Transformation-conservation
Qu’est ce qui peut être transformé dans le patrimoine culturel ? Et qu’est ce qui doit
être conservé en l’état ?
Un des axes de réflexion serait d’abord, pour le domaine du patrimoine culturel
tangible (l’habitat et l’urbanisme), de bien maîtriser la typologie des formes anciennes.
La capitalisation réelle de notre héritage architectural - par une bonne connaissance
des matériaux anciens, des règles de l’architecture et par une formation adéquate
- permettrait d’innover, tout en gardant l’esprit. Selon cette approche, souligne un
Bref, entre convergences et divergences par rapport au patrimoine culturel, force est
de constater que celui-ci mérite d’être bien défini et que ses composantes soient bien
arrêtées.
Synthèse et conclusions
Certes, le patrimoine culturel implique des acteurs pluriels, lesquels sont amenés
à le prendre en charge, à le valoriser et à le «consommer», voire à l’ignorer de
diverses manières… Sa dimension horizontale nécessite donc une vision partagée
et mobilisatrice. C’est d’autant plus important dans le domaine du patrimoine culturel,
aussi bien tangible qu’intangible, que l’action comme l’inaction peuvent également
avoir un impact sur lui. Dans le cas de l’inaction, le patrimoine culturel risque d’être
délaissé et d’atteindre une phase où il devient difficile voire impossible de le réhabiliter.
C’est le cas du patrimoine physique (monuments, demeures, murailles, mobilier…).
C’est le cas aussi du patrimoine culturel intangible (savoir-faire qui disparaît avec le
dernier maalem...). Dans le cas de l’action, lorsque celle-ci n’est pas ciblée à l’intérieur
d’une stratégie consensuelle clairement définie, elle peut endommager, voire détruire,
le patrimoine culturel tout aussi efficacement que l’inaction. A tort ou à raison, cette
sonnette d’alarme a été tirée, par exemple, par plusieurs de nos interlocuteurs, pour la
médina de Marrakech. Elle a également été actionnée pour des métiers artisanaux en
cours d’extinction (brocart, sellerie…).
Les enjeux sont donc si importants qu’il incombe aux décideurs de définir une stratégie
A cet effet, nous avons commencé par engager un travail d’investigation qui a consisté
en une collecte de données à partir de différentes sources bibliographiques ou
par la mise en œuvre d’une enquête d’opinion, aussi bien auprès de responsables
institutionnels que d’acteurs non institutionnels.
Pour les institutionnels, ont été approchés les départements qui partagent, en raison
de leurs attributions respectives, l’intérêt pour le patrimoine culturel. A leur tête figure
le département de la culture qui est, de l’avis de tous, le garant de ce secteur auprès
de l’Etat et des citoyens. Ainsi, la définition prônée par ce département est extraite
des textes juridiques le régissant et est en conformité avec les chartes et conventions
internationales, notamment celles que le Maroc a ratifié. Elle est ainsi énoncée: «le
patrimoine culturel peut être matériel ou immatériel. Par sa nature, il présente un
intérêt historique, archéologique, anthropologique, ethnographique, esthétique ou
artistique intéressant les sciences du passé et les sciences humaines en général. Le
versant matériel correspond aux monuments et sites, aux inscriptions et au mobilier
qu’il soit archéologique ou ethnographique… Le versant immatériel, lui, consiste en les
usages et coutumes, les arts et métiers traditionnels et les fonds sonores ainsi que les
instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés».
- monuments historiques ;
- sites à caractère archéologique, légendaire, historique, artistique, pittoresque ;
- gravures et peintures rupestres ;
- pierres écrites et les inscriptions monumentales funéraires ou autres ;
- objets mobiliers à caractère archéologique, artistique, historique,
ethnographique…;
- mobilier dont les documents, les archives et les manuscrits ;
- usages et coutumes ;
- arts du spectacle (chant, musique, chorégraphie…) ;
- fonds sonores ;
- traditions et expressions orales y compris la langue ;
- métiers traditionnels ;
- savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel…
Nous avons estimé impératif de souligner cela ici, car la définition implicite et les
composantes du patrimoine culturel, tels qu’ils sont admis par le département de la
culture, constituent une base de travail incontournable pour l’élaboration de la définition
consensuelle escomptée et pour arrêter les composantes correspondantes.
Par ailleurs, l’approche des autres intervenants étatiques a permis de relever les
définitions, département par département :
Mais, au risque d’une surconsommation ou même d’une action sur le patrimoine culturel
pour le rendre conforme et prêt à la consommation par les touristes, l’intervention du
département du tourisme gagnerait à être mieux articulée à une stratégie globale de
sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine culturel.
Cela étant, force est de souligner que, sur le fond, les deux départements (tourisme et
artisanat) se retrouvent, par rapport à la définition du patrimoine culturel, très proches
de celle prônée par le département de la culture.
- par le fait qu’il accorde une grande importance au contenu des «khizanas
habsia», le département des habous et des affaires islamiques est un partenaire
Par ailleurs, en ce qui concerne les non institutionnels, nous avons procédé à une
sélection aussi représentative que possible. A leur intention a été conçu un questionnaire,
simplifié certes, mais qui répond amplement à notre souci de disposer des avis des
uns et des autres, chacun dans son domaine. Nous nous sommes adressés aussi bien
à des personnalités qu’à de simples citoyens...
Ainsi, étant donné que le patrimoine culturel est très vaste et ses contours peu
définis, les réponses des interlocuteurs dépendent finalement des positions des uns
et des autres par rapport à cette question. De fait, une des personnalités approchées
s’interroge sur les fonctions et les usages du patrimoine culturel, une autre se
préoccupe fondamentalement de l’articulation espace/population, etc.… soit une réelle
variété dans l’approche du patrimoine culturel et par conséquent dans l’énoncé de la
définition correspondante. Toujours est-il que la catégorie des cadres supérieurs et
des universitaires s’accord, dans sa majorité, à consacrer le patrimoine culturel dans
ses dimensions matérielle et immatérielle et à approuver et cautionner la définition
établie par l’UNESCO qui est relatée notamment dans les conventions de 1972
(patrimoine culturel matériel) et 2003 (patrimoine culturel immatériel). En outre, ils sont
tous unanimes à considérer que la patrimoine culturel est en mesure de générer du
développement.
D’autre part, en ce qui concerne les autres catégories que nous avons Interviewées,
la définition implicite qui se dégage montre que le savoir-faire ancestral, les fonds
sonores, les arts du spectacle, voire les arts plastiques font partie intégrante du
patrimoine culturel marocain…
Mais, en définitive quelles que soient les différences, aussi minimes soient-elles, les
définitions en question et les composantes correspondantes, des uns et des autres,
sous-entendent que le patrimoine culturel est riche et que sa valeur est inestimable.
D’ailleurs, la prise de conscience vis-à-vis de la richesse de ce patrimoine est une
constante qui est souvent accompagnée d’un sentiment de fierté…
Ainsi, dans le registre des convergences, les points suivants sont-ils à souligner :
- l’utilité d’une définition, ne serait-ce que parce que le patrimoine culturel est un
secteur transversal ;
- le patrimoine culturel est riche et sa valeur inestimable. Mais il est peu ou mal
mis en valeur ;
- la notion d’authenticité renvoie au savoir-faire ancestral et à l’emploi d’ingrédients
naturels, notamment dans la confection des produits d’artisanat tel que le
tapis ;
- le savoir-faire des artisans est un patrimoine intangible qui peut produire, sous
condition, des «biens marocains authentiques» ;
- la mosquée Hassan II, eu égard au savoir-faire ancestral qui est derrière sa
«beauté», est un patrimoine culturel inestimable ;
- la revendication d’une vision dynamique du patrimoine culturel, sans toutefois
exposer celui-ci au péril ;
- le patrimoine culturel possède un potentiel économique certain et peut donc
engendrer du développement.
Définition
1. Conformément :
- aux articles 1 et 2 de la loi 22.80, relative à la conservation des monuments
historiques et des sites, des inscriptions, des objets d’arts et d’antiquité,
que :
«Le patrimoine culturel est l’ensemble des biens culturels allant des monuments
historiques et sites aux inscriptions, aux objets d’art et d’antiquité présentant pour
le Maroc, un intérêt historique, archéologique, anthropologique ou intéressant les
sciences du passé et les sciences humaines en général…»,
- à la loi 19.05, qui modifie et complète la loi 22.80, que : «la nature
archéologique, scientifique, artistique, esthétique ou artisanale que peut
avoir le mobilier dont les documents, les archives, et les manuscrits…
confère à ce mobilier la qualité de partie intégrante du patrimoine
culturel…» ;
- à la Convention de La Haye (1954), selon laquelle sont considérés comme biens
culturels, quelles que soient leur origine ou leur propriété :
• les biens, meubles ou immeubles, qui présentent une grande importance pour
le patrimoine culturel des peuples, tels que les monuments d’architecture, d’art
ou d’histoire, religieux ou laïques, les sites archéologiques, les ensembles
de constructions qui, en tant que tels, présentent un intérêt historique ou
artistique, les œuvres d’art, les manuscrits, livres et autres objets d’intérêt
artistique, historique ou archéologique, ainsi que les collections scientifiques
et les collections importantes de livres, d’archives ou de reproductions desdits
biens ;
• les édifices dont la destination principale et effective est de conserver ou
d’exposer les biens culturels meubles ci-dessus définis, tels que les musées,
les grandes bibliothèques, les dépôts d’archives, ainsi que les refuges
destinés à abriter, en cas de conflit armé, les biens culturels meubles ci-
dessus définis ;
2. Conformément à :
d’une évolution significative ou d’un événement historique. Elle s’étend non seulement
aux grandes créations mais aussi aux œuvres modestes qui ont acquis avec le temps
une signification culturelle» ;
3. Conformément à :
• sites naturels ou zones naturelles strictement délimitées, qui ont une valeur
universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation
ou de la beauté naturelle.
- Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention de 1972 de l’UNESCO
(points 45 – 47), qui établissent que :
• les sites, structures, bâtiments, objets et restes humains, ainsi que leur
contexte archéologique et naturel ;
• les navires, aéronefs, autres véhicules ou toute partie de ceux-ci, avec leur
cargaison ou autre contenu, ainsi que leur contexte archéologique et
naturel;
• les objets de caractère préhistorique.
4. Conformément à :
- l’article 4 de la Convention de 2005 de l’UNESCO, sur la protection et la
promotion de la diversité des expressions culturelles, qui stipule que :
5. Considérant également :
- le patrimoine culturel est riche et diversifié et sa valeur est inestimable ;
- le patrimoine culturel est un secteur transversal et il incombe à tous, départements,
collectivités locales, ONG, société civile, individus de l’entourer de l’intérêt
nécessaire ;
- le patrimoine culturel est par essence authentique ;
- le savoir-faire des artisans est un patrimoine intangible qui peut produire des
5. Enoncé :
«Le patrimoine culturel est tout bien - site, monument, vestige, objet, valeur ou
mœurs - meuble ou immeuble, matériel ou immatériel, légué par nos ancêtres, qu’il
soit découvert, recherché, en terre ou en mer, ou reproduit et qui, en raison de son
importance pour les sciences, les arts, les croyances, les traditions, la conservation, ou
la vie quotidienne, présente un intérêt pour la civilisation nationale ou universelle».
Par ailleurs, afin de mieux cerner le patrimoine culturel en identifiant ses composantes,
il convient de revenir à ce qui est stipulé dans les articles 1 et 2 de la Convention
de l’UNESCO de 1972 et 1(a) de la Convention de l’UNESCO de 2001 pour ce qui
est du patrimoine matériel, et à ce qui est stipulé dans le paragraphe 2 de l’article 2
de la Convention de l’UNESCO de 2003, en ce qui concerne le patrimoine culturel
immatériel, tout en ajustant leurs énoncés respectifs à la spécificité marocaine.
6. Composantes :
6. 1. Composantes du patrimoine culturel mobilier
Sont considérées composantes du patrimoine culturel mobilier (cf. annexe comp. 1) :
les vestiges archéologiques, les objets ethnographiques, les créations artistiques, les
œuvres artisanales, les œuvres de culture populaire, les archives, les manuscrits,
les collections privées et publiques qui, du point de vue scientifique, historique,
anthropologique, artistique, esthétique ou traditionnel, ont une valeur nationale et/ou
universelle, qu’ils soient des éléments isolés ou des collections.
- tous les biens répondant à l’ensemble ou à une partie des définitions du patrimoine
culturel et naturel ;
- les paysages culturels qui sont des biens culturels et représentent «les oeuvres
conjuguées de l’homme et de la nature «, qui illustrent l’évolution de l’homme et
son établissement au cours du temps, sous l’influence de contraintes physiques
et/ou des possibilités présentées par leur environnement naturel et des forces
sociales, économiques et culturelles successives.
toutes les traces d’existence humaine se trouvant sous les eaux territoriales et qui
correspondent notamment aux sites, structures, objets, vestiges humains ou fauniques,
épaves de navires, aéronefs ou autres véhicules ou engins, en partie ou en totalité
avec leur cargaison ou autre, ainsi que leur contexte archéologique et naturel.
ancestraux - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur
sont associés - permettant la perpétuation de notre identité culturelle orale et populaire,
témoin de l’appartenance à des courants de civilisation nationale ou universelle.
Annexes comp.
Annexe comp. 1
Composantes du patrimoine culturel mobilier
Figurent parmi ces composantes, entre autres :
1 2
Mobilier archéologique • céramique sigillée africaine
t Epoque préhistorique et • céramique locale…
protohistorique - objets en verre
- industrie lithique • mobilier (verre, flacon, bouteille,
- industrie osseuse balsamaire…)…
- objets métalliques
- objets en argent
- objets en :
• mobilier (coupe…)
• pierre (bol, stèles…
• terre cuite (vases…) - bijoux
• ivoire (gobelet…) • bijoux puniques et phéniciens
• test d’œuf d’autruche • bijoux romains…
• test de coquillages - objets en ivoire et os
• test d’escargot • parure (épingle en ivoire…)
- restes humains • ornementation (relief en os…)
- restes fauniques
- pollen - objets en marbre
- charbon de bois… • statuaire mythique
• statuaire de divinité
t Epoque antique • statuaire de personnalités…
- objets en pierre - objets en bronze
• stèles libyques • statuaire mythique
• stèles puniques • statuaire de personnalités
• stèles latines • statuaire de divinités
• stèles grecques • statuaire d’animaux
• stèles votives • mobilier
• table d’autel • armes, décors de chars et de
• quadrant solaire harnais
• base de statue • inscriptions…
• base de colonne…
- monnaie
- objets en terre cuite • monnaie maurétanienne
• vases d’ateliers locaux (époque • monnaie romaine et byzantine…
préromaine)
• céramique à paroi fine (époque t Epoque islamique
romaine) - monnaie
• céramique sigillée italique • monnaie omeyyade
• céramique sigillée hispanique • monnaie abbasside
• céramique sigillée sud gauloise
3 4
• monnaie idrisside et principautés • bouteille
contemporaines (Midraride, • pichet
Maghraoua, Beni Ifren, Nekour, • cruche
Berghouata…) • lampe…
• monnaie almoravide - archives et manuscrits
• monnaie almohade • Coran
• monnaie mérinide • Thora
• monnaie saadienne • Méguilla
• monnaie wattasside • recueil de Hadith…
• monnaie alaouite
• monnaie du Maroc sous les - bijoux
protectorats français et espagnol • collier
• monnaie du Maroc indépendant… • pendentif de collier
• pectoral
- objets sculpés • diadème
• en bois : • parure pectorale (lebba)
* frise • ceinture
* corbeau • bracelet
* fenêtre • boucles d’oreilles
* moucharabieh • fibule
* grille… • bague
• en marbre : • anneau de cheville
* stèle • porte Coran
* vasque • porte amulette…
* chapiteau…
- armes et selles
- travail du métal • poignard
• mobilier (lustre…) • sabre
• instruments de mesure : • poudrière
• mesure d’aumône légale (moudd) • fusil
• astrolabe • selle de cheval…
• tanast (gobelet en cuivre troué
à la base posé sur une surface
d’eau pour mesurer le temps mobilier ethnographique
- objets liturgiques
d’irrigation…)
• minbar
• boussole
• lustre
• objets ludiques (écritoire…)…
• chapelets (tsabih)
- céramique • cuve à ablutions
• vase (jarrita) • mikvé (bain rituel juif)
• soupière (jobbana) • bancs
• Plat • gguenizot (salle d’études)
• Lampe à l’huile ;
PROGRAMME CONJOINT DE COOPERATION
5 6
• chandelles • gdah (grand bol en bois)
• candélabres • bâton de berger
• encensoir… • sac de berger (taâdilt)
- mobilier domestique • mangeoire
• salle à manger en fer forgé • bissac (tellis ou taghrart)
• commode et secrétaires en bois • entonnoir
peint ou sculpté • pioche
• lampes en fer forgé • lance pierre (ildy)
• ghotar (terme générique désignant • plat à cuire le pain
le plat) • araire en bois
• tobsil (plat légèrement creux avec • râteau
ailes) • bêchon
• tayfor • faucille
• siniya (plateau de cuivre) • van
• borma (marmite) • fourchette
• tanjiya • selle d’âne
• qasriya (plat à pain) • godet
• gasâa (large plat en terre cuite) • socle de charrue (tamkrazt)
• mokhfiya (plat creux tronconique) • fer à cheval (sfiha)…
• metred (plat creux dans lequel on
sert les crêpes)… - Instruments de musique
• oud ou luth à 6 ou à 4 cordes
- salon marocain
• r’bab (ou rebec)
• l’haf
• petit luth
• théière, plateau, boite à thés,
• luth juif
aiguières…
• luthar (Moyen-Atlas)
• broderie au point de croix, fassi,
• santir
r’bati
• snitra (mandoline)
• tapis
• quanoun
• hanbal
• guembri
• pouf…
• hajhouj
- mobilier funéraire • kamenja (vilon)
• linceul • qasba (flûte)
• bière de mort (brancard) • derbouka
• mqabriya (stèle prismatique • tbal (tambourin jumelle)
placée sur la tombe) • grand tambour de Fès
• matzevah (pierre tombale juive)… • tbila
- mobilier agro-pastoral • taârija
• outre pour eau en peau de bouc • tabla
• baratte (outre à lait) • daf
• grand tar ;
7 8
Annexe comp. 2
Composantes du patrimoine culturel immobilier
Figurent parmi ces composantes, entre autres :
1 2
t Sites pré et/ou • rue dallée (decumanus, cardo…)
protohistoriques • basilique
- grotte • capitole
- abri sous-roche • temple
- structure d’habitat (trou de poteau, • mausolée
assemblage de pierres…) • mascelum
- sépulture • fontaine
- nécropole • théâtre
- tumulus en pierres sèches • amphithéâtre
• simple • portique
• à caisson • thermes
• à caractère et à plateforme • enceinte
• à fosse • porte monumentale
- tertre ou tumulus en terre à : • arc de triomphe
• enceinte de monolithes • tour de guet
• cercle intérieur concentrique • cimetière…
• chape - monuments privés
• inscription libyque • maison
• monument en briques crues • huilerie
- tumulus à : • boulangerie
• bras ou antenne • boutique
• niche • bassin de salaison
• chapelle • divers ateliers (céramique…)
• lucarne • cimetière privé…
- bazina à :
• enceinte concentrique - éléments décoratifs d’architecture
• carapace • mosaïque
• degrés • colonne
• degrés quadrangulaires • colonnette
• base cylindrique • frise
• sépultures multiples • chapiteau…
- dolmen
- cromlech t Monuments historiques
- gravures rupestres, dalle gravée - tissu urbain ancien, medina ou quartier
- peintures rupestres, abri peint … historique (rue, ruelle, impasse, place,
t Monuments antiques mellah, faubourg, quartier résidentiel,
- monuments publics quartier monumental, quartier populaire,
• forum quartier industriel…) ;
3 4
- architecture religieuse • ribat, camp militaire
• lieu de culte • fort, fortin
* mosquée • bastion
* oratoire • réduit fortifié
* zaouïa • passage souterrain
* msalla • sqala
* chapelle • batterie
* synagogue • tour de guet
* église… • porte d’arsenal
• dépôt de munition et d’armes…
• lieu d’enseignement
* medersa - édifices et équipements d’utilité
* msid publique
• boutique
- architecture domestique
• fondouk
• maison (riad, dar)
• kissaria
• ksar (palais)
• hammam
• maison caïdale
• fontaine (seqaia)
• villa
• souk
• tente
• rehba
• nouala
• latrine
• habitat troglodyte
• four à pain
• écurie royale
• hôpital (maristan)
• menzeh
• silos et greniers…
• pavillon…
- ouvrages et systèmes hydrauliques
- architecture funéraire
• puits
• cimetière musulman
• bassin
• cimetière juif
• seguia
• cimetière chrétien
• khettara
• nécropole
• belvédère
• tombe
• noria…
• tombeau
• mausolée de saint ou de sainte - ateliers artisanaux ou industriels
marabout (koubba)… • atelier de dinanderie
• ferblanterie
- édifices et ouvrages militaires et
• sparterie
défensifs
• atelier de charbonnier
• rempart, enceinte
• atelier de couturier
• mur défensif
• atelier de cirier
• double muraille
• atelier de tissage
• fossé défensif
• atelier de boiserie
• forteresse (kasbah, qalaa,
• atelier de faïence
citadelle)
5 6
• bijouterie • gare ferroviaire
• four à chaux • chemin de fer
• four de potiers • gare routière
• sucrerie • port
• huilerie (maasra) • aéroport
• tannerie ; • école
• moulin à grain… • collège
• lycée
- jardins et espaces verts • université
• riad • théâtre
• agdal • cinéma
• jardin • usine
• verger • abattoirs
• menzah • église
• jnan • cathédrale
• urti (verger) • synagogue
• turtit (petit verger) • stade de football
• tabhirt (potager) • arènes…
• arsat
• sania - éléments décoratifs d’architecture
• pagode… • stuc et plâtre
• zellij (faïence «bleu de Fès»,
- architecture rurale faïence polychrome de Safi, Salé…),
• ensembles architecturaux (revêtement sol et murs, frise…)
traditionnels (douar) • pierre taillée
• ksour • marbre (chapiteau ; piédroit,
• kasbah colonne, colonnette…)
• tighremt • bois (portes, frise, élément de
• ighrem plafond, écoinçon…)
• agadir… • bronze (revêtement porte)
campement nomade (lieu de) • charpente en roseau
• tente nomade (emplacement et • tuiles vernissées
dépendances de)... • tadellakt…
Annexe comp. 3
Composantes du patrimoine mixte culturel et naturel
Figurent parmi ces composantes, entre autres :
1
t Paysages culturels
- agriculture en terrasses
- pâturage et pâturage d’altitude
- domaine forestier de reboisement
- paysage agraire
- paysage côtier
- paysage à agrumes
- palmeraie
- oasis
- oliveraie
- vignobles
- amanderaie
- arganeraie
- pommeraie
- orangeraie
- vallée
- gorge…
t Sites d’eaux douces
- oued
- source d’eau naturelle
- source thermale
- cascade
- lac
- barrage
t Essences végétales
- palmier dattier
- cèdre
- olivier
- oranger
- amandier
- arganier
- alfa
- figuier
- bananier
- figuier de barbier…
Annexe comp. 4
Composantes du patrimoine culturel subaquatique
Figurent parmi ces composantes, entre autres :
1 2
t Sites archéologiques (idem t Véhicules ou engins anciens…
patrimoine culturel immobilier) - voiture
- attelage
t Monuments (idem patrimoine
- carrosse
culturel immobilier)
- harnachement
t Mobilier archéologique (idem - camion
patrimoine culturel mobilier) - camionnette
- fourgon
t Epaves
- fourgonne
- auto
- fardier
- moto
- charrette
- camion
- carriole
- bateau - moteur
- ferraille… - locomotive
t Aéronefs - wagon
- avions à usage civil - wagonnet
• avion de sport et de loisirs - réacteur…
• avion commercial
• avion de tourisme
• avion destiné au travail aérien
• hélicoptère civil…
- avions à usage militaire
• bombardier lourd
• bombardier léger
• intercepteur (chasseur)
• transport de troupe
• avion d’entraînement
• avion de surveillance aérienne
• avion de ravitaillement
• missile tactique (aérobie)
• hélicoptère militaire…
Annexe comp. 5
Composantes du patrimoine culturel immatériel
Figurent parmi ces composantes, entre autres :
1 2
t Traditions, langues et expressions * Daqqa
orales * Laâabat
* El Ghiat…
- langue
• dialectes… - musique et chorégraphie rurales
- Prose
• musique et chorégraphie
• conte d’expression amazigh :
• devinettes * Ahidous
• proverbes * Ahouach
• mythes… * Aqellal
Izlan
- Poésie * Oulad Sidi Hmad Ou Moussa
• Qsida du melhoun * Rwayes
• Talâa hassania * Tamawayt
• Tamedyazt * Taskiouine
• Tamawayt * Tisint…
• Amarg des Rwayes • musique et chorégraphie
• Araziq et Laghnuj d’expression arabe :
• Izlan * Abidat Er-Rma
• berceuses… * Aouad Mesguina
* Ahl Touat
t Arts du spectacle (chant, musique, * El Guedra
chorégraphie…) : * El Aïta
- arts et musique liés aux confréries * El Haouzi
religieuses * El Haïth
• chant cultuel : * El Bardia
* Tajwid * El Hoummada
* Dhikr * El Hassada
* Samaâ * Ihaouzi
* Madih… * La’laoui
- musique et chorégraphie citadines * Lebliyda
• musique classique citadine : * Mizane Houara
* Trab al-Ala * Nhari
* musique andalouse judéo- * Reggada
chrétienne * Rokba
* Melhoun (ksida) * Talâa et Tbraâ
* Gharnati… * Taqtouqa al jabalia…
• musique populaire citadine :
3 4
• musique dérivée du soufisme : t Métiers traditionnels et savoir-
faire lié à l’artisanat
* Aïssaoua - métiers traditionnels
* Gnaoua • barcassier
* Hmadcha… • barbier
- théâtre populaire • barbier chirurgien, hajjam
• Lhalqa • boucher
* Lbsat • boulanger
* charmer les serpents • brocanteur
* dresser les singes… • cafetier
• calligraphe
• cirier
t Pratiques, rituels et
• crieur public, berrah
événements festifs
• cordier
- cérémonies et fêtes religieuses
• charbonnier, fernatchi
• Achoura
• couturier
• Aïd el Kbir
• crieur Neffar, tebbal
• Aïd esghir
• épicier
• Aïd el Maoulid
• fabricant de brocart
• Ramadan
• fabricant d’instruments de musique
• Sadaqa...
• fabricant de peignes
- rites de passage • fabricant de sabots de hammam
• naissance • fabricant de seaux de hammam
• circoncision • fabricant de tarbouche
• fiançailles • fkih
• mariage • harnacheur
• funérailles… • laboureur
• moussem… • marchand fermier
- jeux et sports traditionnels • maître du msid
• fantasia (tbourida, tafraout) • martonne, qabla
• fauconnerie… • meunier de céréales
• mineur
- techniques du corps et art de paraître • notaire
• ablutions • peigneuse de laine
• bijoux • porteur d’eau, guerrab
• coiffure • puisatier
• costume • tisserand
• hammam • tondeur de mouton
• henné • vendeur d’épices, ‘attar
• maquillage
• massage - techniques et savoir-faire lié à
• tatouage… l’artisanat
5 6
• argenterie * aux amandes précoces
• armurerie * à la viande séchée (gueddid,
• bijouterie asawar)…
• briqueterie • soupes
• broderie * harira aux lentilles, mhamsa,
• brocart bidaoui, marrakchia
• céramique
* harira à la kerouiya
• cuir
* t’chicha (soupe d’orge
• dinanderie
concassé)…
• ferblanterie
• ferronnerie • entrées
• maçonnerie et techniques de * briouates au riz, à la cervelle, à
construction la kefta
• marbrerie * trid
• mosaïque * rghaif del ferran…
• natterie • plats familiaux
• passementerie * lentilles aux courges et khlii
• plâtrerie * foul gnawa
• pierre taillée et sculptée * haricots blancs au khlii
• poterie * boulettes de kefta aux tomates,
• reliure aux riz, aux œufs
• sellerie
* courgettes avec khlii et mlokhia
• sparterie
* khlii au citron, aux œufs
• tannerie
* bissara…
• tapisserie
• tissage des tentes • poissons
• tissage rural * charmoula ou marinade de
• travail de bois poissons
• tuilerie * alose frite
• vannerie * poissons farcis au riz, à la
• vitrerie tomates, au four, m’qualli…
• zellij… • volailles
* poulet k’dra aux pois chiches et
- savoir-faire culinaire oignons, mchermel kadra, aux
• couscous amandes et oignons, vapeur,
* aux 7 légumes mqualli aux citrons confits,
* «k’dra»
mh’ammer, aux aubergines
* medfoun
frites, m’derbel, aux tomates et
* belboula
au miel, aux pruneaux et miel
* seffa
* aux oignons * pigeonneaux farcis
* à la luzerne * dinde farcie…
7 8
• gibier * riz au lait
* perdreau m’hammer * riz vapeur
* kadra aux amandes * vermicelle au lait
* lièvre à la m’rouzia, * herbel
m’hammer… * couscous ceffa
• escargots * couscous saycouk
• viande * aasida…
* méchoui
• crêpes ou rhgaifs, beignets
* kabab
* rgaif oudnine el kadi
* kefta
(oreilles du juge)
* boulfef…
* mlaoui
• abats * mlaoui au khlii
* foie m’chermel, frit * sfenj
* tripes * beghrir…
* tripes grillées
• laitage
* pieds de veau aux pois
* l’ben
chiches
* fromage frais
* langue de veau en sauce
* lait caillé…
* rognons blancs en sauce
* choua • desserts et pâtisseries
* cervelle en sauce… * haloua rhifa
* briouat au miel et aux
• tagine
amandes
* Aux légumes (haricots
* griouch
verts et tomates, cardons,
* fekkas
coings, carottes, pommes de
* sellou
terres, gombos, courgettes et
* haloua chebakia
zaater….)
* ghoriba salée au beurre
* aux dattes, t’faia
* ghoriba à la semoule, dial
* aux pruneaux
jeljlane
* m’rouzia
* kaab el ghzal
* kabab maghdour, m’qualli
* krachel
* au poisson tasargalt
* bastela au lait….
(Essaouira, Agadir)…
• salades t Organisation sociale traditionnelle
* crues, cuites, salade de - structure tribale
bakkoula (mauve), de patates • confédération
douce, de zaalouk, de fèves • tribu
fraîches, de tomate et poivron • fraction/sous-fraction
m’qualli… • clan
• avant dessert • hameau
9
• famille…
- système de parenté
• patrilinéarité et patriarcat
• filiation patrilinéaire
• endogamie
• polygamie…
- droit coutumier
t Connaissances et pratiques
concernant la nature et l’unviers
- pharmacoppée et médecine
traditionnelle
- rites agraires
- croyances populaires
- sorcellerie, voyance et magie
géomancie…
Bibliographie
Annexes
1. Résultats
1. 1. Le patrimoine culturel chez les universitaires
1. 2. Le patrimoine culturel chez les cadres supérieurs
1. 3. Le patrimoine culturel à travers les activités financées par le micro crédit
1. 4. Le patrimoine culturel chez une artisane, fabricante de babouches
1.5. Le patrimoine culturel dans une Fondation
2. Interprétation
Le patrimoine culturel, appelé aussi héritage culturel, est une notion dont la
définition, comme celle de la culture, n’a cessé de changer. L’une des définitions
les plus succinctes et les plus pertinentes est celle proposée par l’ICOM en 2002 :
«Tout concept ou objet, naturel ou artificiel, jugé présenter une valeur esthétique,
historique, scientifique ou spirituelle» (ICOM, 2002, p. 25).
c - Le Patrimoine subaquatique :
Toutes les traces d’existence humaine se trouvant sous les eaux nationales
(eaux territoriales comprenant la zone de pêche exclusive marocaines, les eaux
intérieures, les eaux archi-pélagiques, la zone contiguë, le plateau continental et
la zone économique exclusive) ; les sites, structures, bâtiments, objets et restes
humains, épaves de navires, aéronefs ou autresProgramme conjointou
véhicules «Culture
toutetautre
développement
partieau Maroc»
de
ceux-ci, avec leur cargaison ou autre, ainsi que leur contexte archéologique et
naturel.
squelettes humains, d’objets d’antiquité y compris les inscriptions, les monnaies,
les documents, les archives et les manuscrits qui, du point de vue scientifique,
historique, anthropologique, artistique, esthétique ou traditionnel, ont une valeur
nationale et/ou universelle, qu’ils soient desDéfinition
éléments isolés ou
du patrimoine de collections.
culturel et ses composantes
La collection est réputée une et indivisible du fait qu’elle provient d’un même lieu et
Document consensuel de référence
qu’elle témoigne de courants de pensées, d’us et de coutumes, d’une identité, d’un
goût, d’un savoir-faire, d’un art ou d’un événement.
c - Le Patrimoine subaquatique :
Toutes les traces d’existence humaine se trouvant sous les eaux nationales
(eaux territoriales comprenant la zone de pêche exclusive marocaines, les eaux
intérieures, les eaux archi-pélagiques, la zone contiguë, le plateau continental et
la zone économique exclusive) ; les sites, structures, bâtiments, objets et restes
humains, épaves de navires, aéronefs ou autres véhicules ou tout autre partie de
ceux-ci, avec leur cargaison ou autre, ainsi que leur contexte archéologique et
naturel.
d – Le patrimoine immatériel :
3. la définition établit par l’UNESCO vous donne t-elle satisfaction ?
Si non, pourquoi ?
Oui, car dans ce contexte deux voies peuvent être empruntées pour identifier les
biens culturels :
t soit déterminer les biens en se fondant sur des définitions précises et
minutieuses ;
t soit procéder par une délimitation très générale
C’est la première solution qu’ont retenue les rédacteurs de la Convention du
patrimoine culturel et naturel de l’UNESCO (pour ne citer que cet instrument) pour
qualifier les biens culturels réputés de valeur universelle.
4. Le patrimoine culturel est-il en mesure de générer du développement ?
Oui
- Donner un exemple réussi au Maroc :
Le Fondouk Néjjarine est à notre sens un exemple intéressant.
Classé monument historique en 1961 et réhabilité en Musée en 1998, après avoir
assuré plusieurs fonctions (commerciales, administratives, internat pour étudiants
de la Karaouiyne..), son impact est perceptible tant au niveau économique que
social.
Sur le plan économique, il a permis la réouverture de lieux de commerce et partant
la revalorisation du foncier et a engendré une source de revenus permanents pour
les commerçants alentours, artisans en tête.
Sur le plan touristique, il est devenu un passage obligé pour les touristes en visite
à Fès.
Sur le plan culturel, outre sa fonction de Musée, il a été un véritable projet pilote en
matière de restauration et de réhabilitation du patrimoine culturel national, et un vrai
centre de formation de métiers d’arts traditionnels.
- Donner un exemple réussi à l’étranger :
L’Alhambra en Espagne est, à notre avis, un site vecteur de développement par
excellence. Il est générateur de ressources, de développement du territoire et
d’économie de la région de Grenade. Outre le fait qu’il est un pôle d’attraction
touristique par excellence et un passage obligé, sa mise en valeur et son entretien
sont créateurs d’emplois et d’activités bénéfiques à toute la société.
Octobre 2010