2 Rfe Alr 2016
2 Rfe Alr 2016
2 Rfe Alr 2016
Comité d'organisation :
Dominique Fletcher, Hôpital Raymond Poincaré, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris
(APHP), Garches.
Groupes de travail :
1
Ecueils liés au terrain
X.Capdevila (Montpellier)
K.Nouette-Gaulain (Bordeaux)
F.Robin (Bordeaux)
N.Rosencher (Paris)
Stratégies d’utilisation
M.Carles (Nice)
C.Dadure (Montpellier)
E.Hofliger (Nice)
V.Martinez (Paris)
M.Olivier (Toulouse)
Hygiène et Sécurité
S.Bloc (Quincy sous Sénart)
J.Cabaton (Lyon)
L.Delaunay (Annecy)
Supervision
D.Fletcher, représentant du Comité des référentiels cliniques (Garches)
P.Zetlaoui (Paris)
Groupe de Lecture :
2
Introduction
1. Objectif
Le texte présenté ne vise pas à remplacer la RPC 2003, dont les objectifs étaient centrés sur
la description de réalisation de l’ALR en pratique clinique, avec comme technique de référence
la neurostimulation; de plus les données anatomocliniques rapportées sont toujours valides.
Ainsi les objectifs de la RFE sont centrés sur les données nouvelles sur l’efficacité et la
sécurité des techniques d’ALR périnerveuse; la période d’évaluation est volontairement limitée
aux 24 premières heures postopératoires, sans aborder les problématiques de la douleur
postopératoire prolongée, abordée dans un référentiel spécifique.
3
2. Méthodologie
Le critère principal est fondé sur l’efficacité et la sécurité pour la réalisation de la chirurgie
(taux d’échec) et pour les 24 premières heures postopératoires.
4
2.4. Méthode GRADE :
En accord avec les recommandations de la SFAR, la méthode GRADE a été appliquée pour
la rédaction de la RFE. Cette méthode permet, après une analyse quantitative de la littérature,
de déterminer séparément la qualité des preuves et un niveau de recommandation. La qualité
des preuves est répartie en 4 catégories :
1- Haute : les recherches futures ne changeront très probablement pas la confiance dans
l’estimation de l’effet
2- Modérée : les recherches futures changeront probablement la confiance dans
l’estimation de l’effet et pourraient modifier l’estimation de l’effet lui-même
3- Basse : les recherches futures auront très probablement un impact sur la confiance
dans l’estimation de l’effet et modifieront probablement l’estimation de l’effet lui-même
4- Très basse : l’estimation de l’effet est très incertaine
L’analyse de la qualité des preuves est réalisée pour chaque critère de jugement puis un
niveau global de preuve est défini à partir de la qualité des preuves des critères cruciaux. La
formulation finale des recommandations est toujours binaire : soit positive soit négative et soit
forte soit faible :
Références :
1. Ullah, H., Samad, K. & Khan, F.A. Continuous interscalene brachial plexus block versus parenteral analgesia for postoperative pain relief
after major shoulder surgery. Cochrane Database Syst Rev 2, 2014, CD007080.
2. Richman, J.M., et al. Does continuous peripheral nerve block provide superior pain control to opioids? A meta-analysis. Anesth Analg
2006;102:248.
3. Liu, S.S., Strodtbeck, W.M., Richman, J.M. & Wu, C.L. A comparison of regional versus general anesthesia for ambulatory anesthesia: a
meta-analysis of randomized controlled trials. Anesth Analg 2005;101 :1634.
4. Recommandations pour la Pratique Clinique " Les blocs périphériques des membres chez l'adulte ". Société Française d'Anesthésie
Réanimation 2003 http://www.sfar.org/_docs/articles/155-alr_periph_rpc.pdf.
5. Abrahams, M.S., Aziz, M.F., Fu, R.F. & Horn, J.L. Ultrasound guidance compared with electrical neurostimulation for peripheral nerve block:
a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Br J Anaesth 2009;102: 408.
6. McCartney, C.J., et al. Early but no long-term benefit of regional compared with general anesthesia for ambulatory hand surgery.
Anesthesiology 2004;101:461.
7. Ironfield, C.M., Barrington, M.J., Kluger, R. & Sites, B. Are patients satisfied after peripheral nerve blockade? Results from an International
Registry of Regional Anesthesia. Reg Anesth Pain Med 2014;39:48.
8. Échographie en anesthésie locorégionale. Société Française d'Anesthésie Réanimation 2011
http://www.sfar.org/_docs/articles/Echographieenanesthsielocorgionale.pdf.
6
1. Médicaments pour la réalisation d’une ALR périnerveuse
7
16. Koff, M.D., Cohen, J.A., McIntyre, J.J., Carr, C.F. & Sites, B.D. Severe brachial plexopathy after an ultrasound-guided single-
injection nerve block for total shoulder arthroplasty in a patient with multiple sclerosis. Anesthesiology 2008;108:325.
17. Neal, J.M., et al. ASRA Practice Advisory on Neurologic Complications in Regional Anesthesia and Pain Medicine. Reg Anesth
Pain Med 2008;33:404.
18. Blumenthal, S., et al. Preexisting subclinical neuropathy as a risk factor for nerve injury after continuous ropivacaine administration
through a femoral nerve catheter. Anesthesiology 2006;105:1053.
19. Choquet, O., et al. Subparaneural versus circumferential extraneural injection at the bifurcation level in ultrasound-guided popliteal
sciatic nerve blocks: a prospective, randomized, double-blind study. Reg Anesth Pain Med 2014;39: 306.
20. Perlas, A., et al. Ultrasound-guided popliteal block through a common paraneural sheath versus conventional injection: a
prospective, randomized, double-blind study. Reg Anesth Pain Med 2013;38:218.
Références :
21. Popping, D.M., Elia, N., Marret, E., Wenk, M. & Tramer, M.R. Clonidine as an adjuvant to local anesthetics for peripheral nerve and
plexus blocks: a meta-analysis of randomized trials. Anesthesiology 2011;111:406.
8
2. Ecueils pour la réalisation d’une ALR-PN
R2.1 - Il faut probablement administrer des émulsions lipidiques intra-veineuses au
cours d’une intoxication systémique aux anesthésiques locaux, en complément
des mesures de réanimation.
(Avis d’experts)
Argumentaire : De nombreux cas cliniques décrivent l’intérêt d’une administration d’émulsion lipidique
intraveineuse lors d‘une toxicité systémique induite par les AL. Les études sur modèles animaux confirment
ces données. Pour cela, il ne faut probablement pas dépasser les doses suivantes d’émulsions lipidiques
intraveineuses (10 ou 20% soit 10-20g/100ml) : 3ml/kg lors du bolus initial, puis 0,5 ml/kg/h en dose
d’entretien sans dépasser 10 ml/kg au cours des 30 premières minutes. L’administration d’émulsion
lipidique intraveineuse est alors associée à une réanimation cardio-respiratoire conventionnelle prenant en
compte le phénomène dit de « use-dépendance » qui sous-tend des doses réduites d’adrénaline (bolus de
100 µg) [1].
Références :
1. Neal, J.M., Mulroy, M.F. & Weinberg, G.L. American Society of Regional Anesthesia and Pain Medicine checklist for managing local
anesthetic systemic toxicity: 2012 version. Reg Anesth Pain Med 2012;37:16.
2. Capdevila, X., Bringuier, S. & Borgeat, A. Infectious risk of continuous peripheral nerve blocks. Anesthesiology 2009;110:182.
R2.3 - Chez un patient traité par anticoagulant oral direct AOD à dose curative et en
dehors du contexte de l’urgence, il est probablement recommandé de respecter un
intervalle d’arrêt de 3 jours avant la réalisation d’une ALR-PN (dernière prise à J-3),
sauf en cas de traitement par le dabigatran pour lequel une dernière prise à J-4 ou
J-5 est préférable .
(Avis d’experts)
Argumentaire : Concernant le dabigatran, si l’insuffisance rénale évaluée par le débit de filtration
glomérulaire selon Cockroft < 50 ml/mn, la dernière prise de Dabigatran doit être prescrite à J-5 avant
l’intervention. Par ailleurs, à ce jour, les dosages n’amènent pas d’aide supplémentaire à la décision.
Pour les AVK et les autres médicaments interférant avec l’hémostase, les recommandations HAS sont la
référence [4]. La réalisation d’une ALR-PN en cas de trouble de l’hémostase prend en compte des critères
anatomiques (bloc superficiel versus profond, possibilité de compression), pharmacologique, physiologique
(importance de l’altération prévisible de la crase) [5,6]. L’échoguidage représente un moyen démontré de
limiter les ponctions vasculaires [7]. Il n’existe pas d’étude prospective permettant de formuler des
recommandations sur la conduite à tenir : la réalisation d’une ALR-PN dans ce contexte relève du rapport
bénéfice-risque.
Références :
4. GEHT-HAS. Prise en charge des surdosages en antivitamines K, des situations à risque hémorragique et des accidents
hémorragiques chez les patients traités par antivitamines K en ville et en milieu hospitalier - Groupe d’Étude sur l’Hémostase et la
Thrombose. Sang Thromb Vaiss 2008;20:1.
5. Sie, P., et al. [Surgery and invasive procedures in patients on long-term treatment with oral direct thrombin or factor Xa inhibitors].
Ann Fr Anesth Reanim 2011;30:645.
6. Pernod, G., et al. [Management of major bleeding complications and emergency surgery in patients on long-term treatment with
direct oral anticoagulants, thrombin or factor-Xa inhibitors. Proposals of the Working Group on Perioperative Haemostasis (GIHP) -
March 2013]. Ann Fr Anesth Reanim 2013;32:691.
7. Aveline, C. & Bonnet, F. Delayed retroperitoneal haematoma after failed lumbar plexus block. Br J Anaesth 2014;93: 589.
9
3. Stratégies d’utilisation de l’ALR-PN : Membre inférieur, membre
supérieur.
Références :
19. Thompson, A.M., Newman, R.J. & Semple, J.C. Brachial plexus anaesthesia for upper limb surgery: a review of eight years'
experience. J Hand Surg Br 1988;13:195.
20. De Jong, R.H. Axillary block of the brachial plexus. Anesthesiology 1961;22:215.
21. Chin, K.J., Alakkad, H., Adhikary, S.D. & Singh, M. Infraclavicular brachial plexus block for regional anaesthesia of the lower arm.
Cochrane Database Syst Rev 2013;8:CD005487.
22. Chin, K.J., Alakkad, H. & Cubillos, J.E. Single, double or multiple-injection techniques for non-ultrasound guided axillary brachial
plexus block in adults undergoing surgery of the lower arm. Cochrane Database Syst Rev 2013;8:CD003842.
11
4. Stratégies d’utilisation de l’ALR-PN : Extrémité céphalique.
12
5. Hygiène et sécurité
R5.1 - Lorsqu’un bloc périphérique est réalisé seul, il est recommandé de réaliser
une durée de surveillance (clinique + monitorage) d’au moins 30 minutes après une
ALR du membre supérieur et 60 minutes après une ALR du membre inférieur
(réalisée sans autre anesthésie: sédation – anesthésie générale – ALR
périmédullaire).
(Avis d’experts)
Argumentaire : Selon les recommandations de la SFAR (www.sfar.org) et selon le décret Sécurité, toute
anesthésie, générale ou locorégionale doit être pratiquée dans un site qui met à disposition l’ensemble du
matériel nécessaire à la réalisation des anesthésies et au maintien des fonctions vitales. Les données
concernant les durées de surveillance sont fondées sur des données observationnelles et
pharmacologiques.
Dans le cadre des mesures à mettre en œuvre pour la sécurité, spécifiquement vis-à-vis du risque
infectieux, les conduites à tenir concernant l’hygiène en ALR se réfèrent aux textes antérieurs (dont la RPC-
SFAR 2003) concernant la gestion du risque infectieux de l’opéré [1,2].
Références :
1. Gestion préopératoire du risque infectieux. Société Française d'Hygiène Hospitalière http://www.sf2h.net/publications-
SF2H/SF2H_gestion-pre-operatoire-du-risque-infectieux-2004/SF2H_risque-infectieux_long_2004.pdf (2004).
2. Practice advisory for the prevention, diagnosis, and management of infectious complications associated with neuraxial techniques: a
report by the American Society of Anesthesiologists Task Force on infectious complications associated with neuraxial techniques.
Anesthesiology 112, 530-545 (2010).
13
« Question 14 : Comment gérer les complications neurologiques des blocs périphériques des membres ? »
En
complément, les données actuelles permettent de formuler la conduite à tenir suivant concernant la suspicion de
lésion neurologique en rapport avec une ALR-PN :
Un examen neurologique précis doit être fait si la durée constatée du bloc dépasse la durée prévisible et/ou en cas
de douleur neuropathique dans le territoire du bloc. Un avis par un neurologue doit alors être rapidement obtenu
en cas de déficit incomplet, et neurochirurgical en cas de déficit complet.
En cas de suspicion de lésion nerveuse
secondaire au bloc, il est recommandé de réaliser un examen électrophysiologique par EMG
ème
- précoce avant le 3 jour après l’ALR comme valeur de référence et dépistage d’une éventuelle
neuropathie préexistante
14