Sarcomes-Et-Carcinomes-Utérins-Fev-2011-1 - Copie
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- Ce référentiel a été réalisé en 2008 sur la demande du conseil scientifique du Réseau Régional
de Cancérologie de Basse-Normandie "ANCELOT".
- Il a été rédigé par l'Unité d’Oncologie Gynécologique du Centre François Baclesse .
- Il a été corrigé et validé en réunion plénière du Réseau Régional de Cancérologie de Basse-
Normandie le 13 juin 2008.
- La Mise à jour 2011 a été corrigée et validée en réunion plénière du Réseau Régional de
Cancérologie de Basse-Normandie le 24 février 2011.
SOMMAIRE
ANNEXES
ANNEXE I : CLASSIFICATION FIGO 16
ANNEXE 2 : DESCRIPTION HISTOLOGIQUE 17
ANNEXE 3 : REFERENCES 20
ANNEXE 4 : RECHERCHE CLINIQUE 22
Standard : Enregistrement
Dans le cadre des réseaux nationaux des tumeurs rares, labellisés par l'INCa, tous les cas de
sarcomes des tissus mous et des viscères doivent être soumis au centre expert régional (UCP
sarcomes du CFB), dans le cadre du réseau NetSarc. La révision des lames histologiques doit
être systématique auprès du réseau RRePS sous couvert du respect de l'information et des
droits des patients. NetSarc/RRePS : http://www.netsarc.org/
Standard : Classifications
- Classification clinique : classification de la FIGO 2009. La classification est différente selon
le type histologique du sarcome.
- Classification histologique : classification de l'OMS 1994
Éléments du pronostic
Les sarcomes utérins sont des tumeurs de mauvais pronostic en dehors des sarcomes du
stroma endométrial de bas grade. Les études publiées sont inégales par leur dimension, le
nombre et le type de paramètres étudiés. Il n’y a pas de consensus sur les facteurs
pronostiques des sarcomes utérins en dehors du grade défini par Norris et Taylor dans les
sarcomes du stroma endométrial (niveau de preuve A). Le stade et l’âge sont des facteurs
pronostiques indépendants pour la survie globale dans la plupart des études (niveau de
preuve B) et pour l’ensemble des sarcomes.
- Dans les autres types histologiques, le bénéfice sur le contrôle local de la maladie est plus
discutable (niveau de preuve B).
Les sarcomes utérins sont des tumeurs rares (1 à 3 % des cancers génitaux chez la femme, 3 à
5 % des tumeurs malignes de l’utérus) le plus souvent de découverte fortuite [1, 2].
Le protocole de prise en charge des Sarcomes utérins du Réseau régional de Cancérologie de
Basse-Normandie a été établi en se basant sur :
- Les référentiels des réseaux OncoNormand, Oncolor, CancerAquitaine et de la SFOG.
- Les SOR de la FNCLCC [3]
- Les données de la littérature scientifique récente [Annexe 3 : Références]
Standard : Enregistrement
Dans le cadre des réseaux nationaux des tumeurs rares, labellisés par l'INCa, tous les cas de
sarcomes des tissus mous et des viscères doivent être soumis au centre expert régional (UCP
sarcomes du CFB), dans le cadre du réseau NetSarc. La révision des lames histologiques doit
être systématique auprès du réseau RRePS sous couvert du respect de l'information et des
droits des patients. NetSarc/RRePS : http://www.netsarc.org/home.htm
Ce réseau constitue l'outil de recueil et de gestion des cas de sarcomes discutés lors des
réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) des centres du réseau. Le réseau
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NETSARC, en collaboration étroite avec le réseau de référence en pathologie des sarcomes
(RRePS), permettra la structuration et l'amélioration de la qualité des RCP sarcomes et de
recours en France et facilitera l'accès aux protocoles cliniques et aux thérapeutiques les plus
récentes pour tous les patients. Il conduira ainsi à l'amélioration et à l'homogénéisation de la
prise en charge des patients atteints de sarcome grâce à l'investissement et la collaboration des
médecins référents en sarcome. Une discussion dans une réunion de concertation
pluridisciplinaire du réseau NETSARC de tous les cas de sarcomes utérins est nécessaire.
- 2 – DOMAINE -
La classification des tumeurs de l’OMS isole trois grands sous-types histologiques, dont le
pronostic est globalement défavorable, à l'exception des sarcomes du stroma endométrial de
bas grade.
- Les Leïomyosarcomes représentent 2 à 3% des tumeurs malignes de l’utérus et environ
40% des sarcomes utérins. L’âge moyen du diagnostic est de 55 ans avec 30% des patientes
ayant moins de 50 ans. 83% sont diagnostiqués à un stade FIGO I [4]. Ce sont des tumeurs
souvent volumineuses, de diamètre moyen de 10 cm (25% mesurent moins de 5 cm). La
survie globale est médiocre, de 22 à 40% à 5 ans, quel que soit le stade [3]. 70% des rechutes
ont lieu dans les trois ans dont 85% métastatiques (poumon 65%), abdomen, foie.
- Les Sarcomes du stroma endométrial (< 10% des sarcomes utérins) ont une survie plus
élevée que pour les autres sous-groupes histologiques : 57 à 70% à 5 ans selon les études. Ces
résultats sont liés essentiellement au bon pronostic des sarcomes du stroma de bas grade de
malignité. La survie a été respectivement pour ces tumeurs de 80 et 90% dans 2 études [5, 6]
contre 48 et 10% pour les tumeurs de haut grade [6, 7]. Par rapport aux sarcomes de haut
grade, les bas grades semblent survenir à un âge plus jeune (âge moyen 44 versus 55 ans)
avec un stade plus localisé (stade I-II 77% versus 50%) [8]. Il existe un risque de récidive
locale et tardive fréquente ainsi que des métastases ganglionnaires possibles.
- 3 - CLASSIFICATIONS
- 3.1 – Classification clinique [Annexe 1]
La classification clinique de le FIGO a été modifiée en 2009. C'est cette classification qui est
retenue dans ce référentiel. Elle est différente selon le type histologique avec des particularités
pour les adénosarcomes. Les carcinosarcomes restent classés comme les adénocarcinomes.
- 4 – FACTEURS PRONOSTIQUES
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- 4.1 -Facteurs pronostiques pour la survie globale
Critères basés sur 8 études publiées de 1992 à 2000 [6, 9-15].
- 4.1.1 - Facteurs cliniques
- Le stade modifié de la classification FIGO a été étudié dans 7 études et considéré comme
variable linéaire dans 5 d’entre elles. Au total, le stade a été retrouvé comme facteur
pronostique indépendant dans toutes les études sauf dans celle de Lennart et al.
- L’âge a été étudié dans 6 des 8 études. Le cut-off a été établi à 50 ans dans 3 études avec un
troisième groupe 50-60 ans dans l’étude de Chauveinc et al. et 50-70 dans l’étude de Nordal
et al.. Il a été établi à 60 ans dans les deux autres études et a été étudié comme une variable
linéaire dans l’étude de Nordal et al. L’âge a été retrouvé comme un facteur pronostique
indépendant dans 5 des 6 études et les tumeurs sont apparues de meilleur pronostic chez les
femmes jeunes.
- Le statut ménopausique a été étudié dans 2 études. Seule l’étude de Chauveinc et al. a
retrouvé le statut ménopausique des patientes comme un facteur de mauvais pronostic.
- La maladie résiduelle après chirurgie n’a été évaluée que dans 2 études mais n’est
apparue comme un facteur pronostique indépendant que dans une étude.
4-3 Conclusion
Les sarcomes utérins sont des tumeurs de mauvais pronostic en dehors des sarcomes du
stroma endométrial de bas grade. Les études publiées sont inégales par leur dimension, le
nombre et le type de paramètres étudiés. Il n’y a pas de consensus sur les facteurs
pronostiques des sarcomes utérins en dehors du grade défini par Norris et Taylor dans les
sarcomes du stroma endométrial (niveau de preuve A). Le stade et l’âge sont des facteurs
pronostiques indépendants pour la survie globale dans la plupart des études (niveau de preuve
B) et pour l’ensemble des sarcomes.
- 5 – MODALITES DU DIAGNOSTIC
- 6 - TRAITEMENTS
Compte tenu de la rareté de cette pathologie, la stratégie thérapeutique n'est pas consensuelle.
Elle associe, à des degrés divers, chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie.
- 6.1 – Chirurgie
La chirurgie est souvent le premier temps thérapeutique. Elle permet de réaliser le bilan
d’extension, d’effectuer l’exérèse de la tumeur utérine et éventuellement de métastases extra-
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utérines. Compte tenu de la rareté des sarcomes utérins, la description des modalités
chirurgicales a fait l’objet de très peu d’études spécifiques et surtout d’aucune étude
prospective randomisée.
On peut distinguer deux situations :
- le diagnostic est connu ou suspecté avant la chirurgie,
- le diagnostic est fait lors de l’analyse histologique d’une pièce opératoire.
RECHUTES LOCALES
AUTEURS CHIRURGIE CHIRURGIE + RT
SALAZAR 1978 13/33 7/31
MARCHESE 1984 12/21 1/3
SORBE 1985 17/30 4/18
WHEELOCK 1985 11/42 0/15
GEORGES 1986 18/46 0/15
FERRER 1999 31/49 14/54
TOTAL 91/221 (41 %) 26/136 (19 %)
Certaines études ont montré un bénéfice de la radiothérapie sur le contrôle local en cas de
sarcome de haut grade quelle que soit l’histologie, mais pas pour les sarcomes de bas grade.
D’autres retrouvent un bénéfice pour les sarcomes du stroma, mais pas pour les
léiomyosarcomes. Ces conclusions, concernant des sous-groupes, sont à analyser avec
prudence en raison des nombreux biais de ces études rétrospectives. Ainsi, certains auteurs
n’ont rapporté aucun bénéfice de l’irradiation postopératoire.
Sur la survie globale, certaines études rétrospectives ont conclu à un bénéfice de la
radiothérapie postopératoire, mais il est possible ce bénéfice soit lié à la sélection des
patientes.
L'essai EORTC 55874 [16] a randomisé 224 patientes (LMS 103, CS 91, SSE 28) aux stades I
et II, entre radiothérapie postopératoire (50 Gy, 112 patientes) et simple observation (112).
Aucune différence n'est apparue en survie globale ou sans récidive, mais une réduction de la
récidive locale dans le bras radiothérapie (14 vs 24; p= 0,004). Cette amélioration du contrôle
local n'a été observée que pour les carcinosarcomes, aucun bénéfice de la radiothérapie n'est
apparu pour les léïomyosarcomes.
- Dans les autres types histologiques, le bénéfice sur le contrôle local de la maladie est plus
discutable (niveau de preuve B).
- 6.3 – Chimiothérapie
Il existe peu d’études prospectives randomisées de chimiothérapie en phase métastatique ou
adjuvante et la prise en charge optimale de ces tumeurs n’est pas clairement définie. Ces
tumeurs étant rares, les patientes ont souvent été incluses dans des protocoles incluant les
sarcomes des tissus mous. Peu de protocole ont été spécifiquement consacrés aux sarcomes
utérins. Inclure les malades dans des protocoles de recherche clinique est souhaitable.
Leiomyosarcomes
Produit Dose Taux de réponse %
Ifosfamide 1,5g/m2/j – 5j/4sem 17 %
monothérapie Doxorubicine 60 mg/m2/j/3sem 25 %
Gemcitabine 1000 mg/m² J1-J8-J15 18%
Yondélis ® 1,5 mg/m²/3 semaines 7,7%, 36,6 % stabilisation
Doxorubicine 60 mg/m2/j/3sem
30%
Déticène 250 mg/m2 J1-5
Doxorubicine 50 mg/m2 J1
polythérapie 30 %
Ifosfamide 5g/m2 J1
Gemcitabine 900 mg/m2 J1-8
53 %
Docetaxel 100 mg/m2 J8
Dans ce contexte, le choix entre l’un ou l’autre des protocoles se fera en RCP en fonction de
l’état général, des comorbidités associées et de l’évolutivité de la maladie. Il faudra au mieux
favoriser l’inclusion dans des protocoles thérapeutiques.
Carcinosarcomes
Produit Dose Taux de réponse %
Ifosfamide 1,5g/m2/j – 5j/4sem 30 %
Doxorubicine 60 mg/m2/j/3sem 10 %
monothérapie
Cisplatine 50 mg/m2/3sem 18 %
Paclitaxel 170 mg/m2/3sem 18 %
- 7 –RECHERCHE
Compte tenu de la rareté de ces situations pathologiques les protocoles de recherche clinique
sont conduits par de grands groupes internationaux.
- 1 - Leiomyosarcomes (LMS) :
- Immuno-histochimie :
- expression des marqueurs conjonctifs : vimentine, actine muscle lisse, ± desmine,
- caldesmone,
- récepteurs hormonaux inconstants, souvent négatifs,
- CD10 non exprimé,
- Expression du C117 (cKit) controversé.
- Grading : ?
- Immunohistochimie :
- expression de la vimentine, CD10 +,
- absence de la caldesmone, du C117,
- expression inconstante de actine et desmine,
- Récepteurs hormonaux quasi constant dans le bas grade, absent dans les hauts grades
- Grading :
- Nodule stromal : bénin, cellules ressemblant à des cellules du stroma endométrial avec une
interface de refoulement avec le muscle utérin
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- Sarcome de bas grade : anomalies nucléaires discrètes, mitoses peu nombreuses (moins de
10 pour 10 champs au grossissement 40). Envahissement possible du muscle utérin par des
expansions digiformes et présence habituel d’envahissement vasculaire et/ou lymphatique.
Parfois ils peuvent donner des métastases par voie hématogène.
- Sarcome de haut grade : lésion mal limitée, ayant tendance à envahir dans la cavité utérine,
se substituant à l’endomètre en respectant les tubes glandulaires. Elle est formée de coulées de
cellules mésenchymateuses indifférenciées formant des faisceaux allongés, parallèles ou
enchevêtrés, constituées de petites cellules peu atypiques mais avec de fréquentes mitoses (>
10 pour 10 champs au grossissent 40). Parfois foyers de hyalinisation, de métaplasie
musculaire lisse, de remaniements histiocytaires, de structures glandulaires, ressemblant aux
tumeurs des cordons sexuels. Les critères nucléaires sont capitaux pour le diagnostic
différentiel.
ADENOSARCOME
- Macroscopie : masse polypoïde occupant la partie corporéale de la cavité utérine qui est
dilatée, souvent prolabée par l’orifice du col. 10% de ces tumeurs naissent de l’endocol. Elle
peut siéger en plein muscle utérin sans concerner la muqueuse utérine.
CARCINOSARCOME
- Macroscopie : tumeur polypoïde, végétante dans la cavité corporéale qui est dilatée. Elle
peut faire protrusion par l’orifice du col. La surface est généralement lisse. Sur les tranches de
section, elle est charnue ou kystique avec des territoires hémorragiques ou nécrotiques.
L’envahissement du myomètre est souvent macroscopiquement évident : 80 % le 1/3 interne,
50% jusqu’au 1/3 externe.
- 16 – Reed NS., Mangioni C., Malmström H. et al. Phase III randomised study to evaluate
the role of adjuvant pelvic radiotherapy in the treatment of uterine sarcomas stages I and II :
an EORTC GCG study (protocol 55874). Eur J Cancer 2008; 44 (6):808-18
- 19 – Homesley HD, Filiaci VL, Markman M., et al: Phase III trial of ifosfamide with or
without paclitaxel in advanced uterine carcinosarcoma : A Gynecologic Oncology Group
study. J Clin Oncol 2007;25(5):526-31
- 20 – Fleming GF. Systemic Chemotherapy for Uterine Carcinoma: Metastatic and Adjuvant.
J Clin Oncol 2007;25(20):2983-90
3. Study Comparing Isolated Pelvic Perfusion With TNF-a 0.3 mg and Melphalan 1.5 mg/kg
Versus Standard Treatment in Patients With Non Resectable, Recurrent Gynaecologic or
Digestive Pelvic Cancer. Phase III. PIP2, CSET 1443, NCT00949039
7. PCI-24781 in Combination With Doxorubicin to Treat Sarcoma. Phase II, Phase I. Protocol
IDs: 09-352, NCT01027910
8. Bevacizumab, Chemotherapy and Valproic Acid in Advanced Sarcomas. Phase II, Phase I.
AVF4761s, 200911736, NCT01106872
10. Phase II Randomized Study of Gemcitabine With Versus Without Docetaxel as Second-
Line Therapy in Patients With Metastatic or Relapsed, Unresectable Uterine or Soft Tissue
Leiomyosarcoma. Phase II. FRE-FNCLCC-SARCOME-07/0410, EU-20518, NCT00227669
15. Endoxifen in Adults With Hormone Receptor-Positive Solid Tumors. Phase I. Protocol
IDs: 110061, 11-C-0061, NCT01273168
16. Outcomes From Home in Patients Recovering From Major Gynecologic Cancer Surgery:
Measuring Symptoms and Health-related Quality of Life. Protocol IDs: 08-155,
NCT00870233
17. Pain Prevalence and Risk Factors Among Sarcoma/Melanoma Oncology Patients in an
Outpatients Setting. Protocol IDs: CCR3224, NCT01034696