2 Typologie

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II- Les soft skills : typologie

Quel que soit les soft skills considérées, elles s’inscrivent dans le cadre
d’une compétence générique, d’une typologie. Idéalement, le développement
d’un soft skills visé devrait toujours concourir au développement de sa
grande catégorie d’appartenance. Si répertorier une typologie demeure
possible, il est chimérique d’y inclure une liste exhaustive des soft skills.
L’effort déployé s’avère cependant nécessaire pour donner une idée de
l’étendue et de la diversité des soft skills. On distinguera la typologie selon la
nature profonde des soft skills (comportementales), en fonction de leur
déclinaison théorique avant de préciser une typologie contextualisée à
travers le vécu professionnel.

21- Les soft skills comportementales

Les soft skills comportementales touchent essentiellement les aspects


généraux suivants :

 Savoir résoudre des problèmes complexes : La maîtrise de la


compétence de résolution de problèmes est essentielle pour
s'adapter à toute situation de travail. Elle requiert l'utilisation
d'un mélange spécifique de soft skills et de hard skills pour
trouver la meilleure solution possible à chaque situation. Le défi
consiste donc à identifier la combinaison optimale de
compétences à utiliser.

 La métacognition : La métacognition consiste à prendre


conscience de ses pensées, de ses forces et de ses faiblesses afin
de prendre des décisions plus judicieuses et plus efficaces. Cette
forme d'auto-connaissance est importante pour appréhender et
maîtriser ses compétences et aptitudes personnelles.

 Apprendre à apprendre :
Bien comprendre ses atouts et ses limites est essentiel pour
progresser et apprendre : il s'agit de reconnaître ses points
faibles et de travailler sur eux, avec humilité et volonté, tout en
s'efforçant d'améliorer ses compétences existantes et d'acquérir
de nouvelles compétences. Il ne s'agit pas de se perfectionner
mais de reconnaître que l'on ne connaît pas tout et de chercher
à combler les lacunes.

22- Les grandes catégories théoriques

D'autres recherches ont compilé et regroupé les soft skills essentielles


pour les organiser en huit grandes catégories :

 Esprit critique ;
 Organisation ;
 Intelligence sociale ;
 Management ;
 Communication ;
 Attitudes ;
 Intelligence émotionnelle ;
 Éthique.

Si les redondances ont été soigneusement évitées, des échos et


similarités sont inévitables du fait de la transversalité des soft skills.
Certaines auraient donc tout à fait leur place dans une ou plusieurs autres
catégories de cette liste. En détail, il s’agira donc de :

1 L’esprit critique

Les soft skills relevant de l’esprit critique permettent une meilleure


observation et une meilleure interrogation de notre environnement et du
monde en général. Elles favorisent l’innovation et la créativité. L’inventaire,
non exhaustif, est le suivant :

L’observation critique ;

La pensée critique ou la capacité à interroger les choses ;


Avoir de la ressource, Savoir mener des recherches pour répondre à une
question, pour résoudre un problème ;

La pensée logique, la rigueur ou la capacité à procéder selon des méthodes


établies et efficaces ;

L’ouverture d’esprit et avoir une attitude ouverte à ce qu'on ne connaît pas


et s'y intéresser ;

Penser « out of the box » : être capable de penser "hors des sentiers battus"
et de proposer des perspectives alternatives ;

être innovant et créatif et posséder un sens artistique.

2 Organisation

Les compétences comportementales pertinentes contribuent à créer un


environnement organisé, ce qui rend le fonctionnement plus efficace et plus
serein. Il s’agit de :

L’acuité et le discernement ;

La planification stratégique ;

La visualisation ;

Fixer des objectifs ;

La hiérarchisation et la priorisation ;

La gestion du temps, La ponctualité et le respect des délais ;

La gestion de ressources ;

La concentration ;

La productivité ;

Savoir équilibrer vie professionnelle et vie personnelle.


3 Intelligence sociale

Les soft skills relevant de l’intelligence sociale permettent de s’intégrer


harmonieusement au sein d’un groupe et d’entretenir un rapport sein à
autrui. Il s’agit de :

L’aisance relationnelle, La sociabilité ;

Le networking ;

La capacité d'être attentif aux autres ;

L’intelligence culturelle ;

La présence ;

La conscience de soi, L’introspection ;

La maîtrise de soi ;

Le partage d’idées et la capacité à exprimer son avis ;

L’esprit d’équipe et le sens du collectif ;

La coopération, la collaboration et la coordination ;

Savoir accepter les retours et la critique.

4 Management et gestion d’équipe

Les soft skills liées au management et à la gestion d'équipe sont essentielles


pour encourager un leadership positif et efficace et pour gérer les personnes
et les projets avec succès. Les compétences suivantes sont considérées
comme les plus pertinentes : communication interpersonnelle, empathie,
écoute active, négociation, résolution de conflits, gestion du temps, prise de
décision, résolution de problèmes et prise d'initiative. L’on peut citer
également :

Management des personnes ;

Fédérer et mener team-building ;


Motiver les autres et coacher ;

Animer (un meeting par exemple) ;

Inspirer et donner l’exemple ;

La médiation ;

La gestion & résolution de conflits ;

Donner des retours clairs ;

La pédagogie ;

Valoriser et encourager ;

L’inclusivité ;

L’équité ;

Le management à distance ;

Management des projets ;

La prise de décision ;

La délégation ;

La facilitation ;

La supervision.

5 Communication

Communiquer avec clarté et précision en reformulant les idées afin de les


exprimer de manière riche et efficace, nécessite des compétences en matière
de soft skills. Celles-ci permettent de développer un esprit critique et une
intelligence sociale et managériale optimale. Il s’agit de :

La communication verbale ;

La communication écrite ;
Avoir une belle plume ;

La prise de parole en public ;

La communication non-verbale ;

La communication corporelle ;

La communication visuelle ;

La communication à distance ;

Savoir écouter ;

Convaincre ;

Persuader ;

Négocier ;

Argumenter ;

Présenter ;

La rhétorique et le storytelling ;

La clarté ;

La diplomatie ;

L’assertivité ;

La communication non-violente.

6 États d’esprit et attitudes

Les soft skills sont des aptitudes liées à la personnalité et qui favorisent
l’utilisation optimale des capacités et l’intelligence émotionnelle et sociale.
Elles comprennent des états d'esprit et des attitudes tels que l'empathie, la
prise d'initiative, la confiance en soi, la flexibilité et la capacité à travailler en
équipe et à communiquer de manière constructive. Il s’agit de :

L’audace ;
L’autonomie ;

La curiosité ;

La mémoire ;

La prise d’initiatives et l’esprit d’entreprendre ;

La persévérance ;

Se motiver ;

L’énergie, l’enthousiasme et le dynamisme ;

L’engagement ;

L’optimisme ;

L’humour ;

La patience ;

L’agilité cognitive ;

La flexibilité et la versatilité ;

L’adaptabilité ;

La tolérance au changement et à l’incertitude.

7 Intelligence émotionnelle

Les soft-skills liées à l'intelligence émotionnelle qui encouragent l’humeur


positive et l'intelligence sociale comprennent la capacité à réfléchir à ses
propres émotions, à les gérer adéquatement et à en tirer parti. Il s’agit de :

La capacité d'être réceptif aux sentiments et émotions éprouvés ;

L’empathie et l’attention portée aux autres ;

La compassion ;

La confiance en soi et en les autres ;


La bienveillance ;

La tolérance ;

La reconnaissance ;

La gestion du stress ;

L’équanimité ;

L’authenticité ;

L’humilité ;

La résilience.

8 Éthique

Les compétences comportementales les plus pertinentes en matière d’éthique


sont ceux qui reconnaissent et contribuent à la création d'une bonne image
de soi. Ces aptitudes sont essentielles pour être considéré comme un
professionnel. Il s’agit de :

La loyauté ;

L’intégrité ;

Le sens des responsabilités ;

Placer l’intérêt général avant l’intérêt particulier ;

La fiabilité ;

La conscience professionnelle.

Enfin, certaines soft skills sont applicables à plusieurs domaines


et s’avèrent utiles à plusieurs catégories. Les soft skills suivantes sont à la
croisée de la communication, de l’intelligence sociale, des attitudes et de
l’éthique ; Il s’agit de :

Le respect et La respectabilité ;
La présentation ;

La courtoisie, la cordialité, l’amabilité ;

La ponctualité ;

L’honnêteté ;

3. Typologie contextualisée des soft skills : le milieu professionnel

Les soft skills centrales pour les professionnels s’articulent


d’abord à travers deux typologies que sont les compétences individuelles et
les compétences collectives déployées pour travailler avec les autres
parties prenantes. Elles interfèrent aussi avec une troisième catégorie, celle
liées aux compétences de l’organisation1.

31- Les soft skills organisationnels

Pour mettre à profit ses propres soft skills, la culture de l’organisation et


le cadre de travail sont autant d’éléments qui viennent consolider les acquis
desdites compétences. Le contexte de travail peut inciter à se développer
mais parfois aussi, à l’inverse, être démotivant. Ainsi, on considère huit
caractéristiques2 :

1. la coordination d’équipe, soit la capacité des membres de l’équipe à


s’accorder sur des objectifs communs et clairement définis par l’équipe et
non par la hiérarchie ;

2. la collaboration d’équipe, soit la capacité de léquipe à partager les


informations et les tâches ;

3. la cohésion d’équipe, soit la qualité de la relation d’entraide et de


confiance au sein de l’équipe de travail ;
1
Les soft skills pour innover et transformer les organisations, Document de travail n° 2022-02 Mai
2022, www.strategie.gouv.fr

2
Pour rendre compte des soft skills mobilisées au sein des organisations, une étude a examiné
successivement les différentes composantes à ces trois niveaux, puis leurs interactions. Afin de mieux
les identifier et les comprendre, un outil de mesure de ces soft skills et de ces contextes de travail a été
élaboré : L’Innovation Profiler
4. la cohésion inter-équipes, soit la qualité de la relation d’entraide et de
confiance qui lie différentes équipes ;

5. l’autonomie dans l’organisation, l’orientation proactive des rôles et à


l’appropriation des problématiques de l’organisation par les membres de
l’équipe ;

6. l’organisation du travail, soit la cohérence de la structure


organisationnelle ainsi que sa capacité à formuler des objectifs clairs ;

7. le soutien de l’organisation, soit le niveau auquel une organisation


incite à la réalisation de projets cela inclut la dimension culturelle favorable
ou non au changement ;

8. le soutien de l’équipe au changement, soit le niveau auquel les


membres d’une équipe contribuent collectivement à la réalisation de projets
cela inclut la position du manager favorable ou non au changement.

32-Les soft skills collectifs

D’ordre relationnelles, ils sont aussi appelées compétences


collaboratives. Elles sont les capacités des individus à créer des liens et à
générer un environnement propice afin de réaliser volontairement une œuvre
collective.

La collaboration: Cela passe par la capacité à travailler avec les autres ;

La communication : La capacité à s’exprimer de sorte à être compris, mais


aussi à écouter.

33- Soft skills individuelles

331- Les capacités cognitives

Les capacités cognitives font référence aux diverses façons dont le


cerveau traite l'information. Il s’agit de la façon de raisonner d’un individu.
Face aux situations inédites, cinq capacités clés sont identifiées :
1. la pensée divergente. C’est la capacité à générer des idées ou solutions
nouvelles à partir d’un point de départ unique.

2. la pensée convergente. Renvoie à la notion de prise de recul pour obtenir


une vision large d’une situation ou d’un problème, afin de pouvoir y
répondre avec une solution choisie.

3. la flexibilité mentale. C’est la capacité à changer de point de vue et de


processus de pensée afin d’explorer de nouvelles directions. Elle permet
aussi à l’individu de s’adapter à de nouvelles situations.

4. la pensée logique. Elle implique de savoir identifier les règles sous-


jacentes dans une situation donnée et de savoir les appliquer dans une
situation similaire. Pour innover, il faut en effet être en capacité de savoir
identifier des relations abstraites.

5. la pensée rationnelle. Un mode analytico-déductif. La pensée rationnelle


fournit aux innovateurs les outils nécessaires pour mettre en œuvre leurs
idées et les justifier adéquatement.

332-Les capacités conatives

La cognition se rapporte à la façon dont nous comprenons notre


environnement, tandis que la conation se rapporte à la façon dont nous
agissons en conséquence. Plus globalement, les capacités conatives, dans un
contexte professionnel, se réfèrent à l’ensemble des efforts, tendances,
volontés et impulsions dirigés vers le passage à l’action.

Ces capacités peuvent s’appréhender à travers :

1. l’extraversion. C’est la tendance d’un individu à être sociable, sensible


aux émotions et à extérioriser ses réactions. Elle peut jouer de manière
négative, selon le profil et le poste.

2. la motivation : Lun des leviers d’activation des connaissances impliqués


dans toutes les étapes de l’innovation. Elle peut être intrinsèque – quand elle
vient de la personnalité même– ou extrinsèque – quand elle est liée à son
environnement.
3. l’ouverture à la nouveauté. Elle correspond au niveau de curiosité
intellectuelle d’un individu.

4. la pensée intuitive : La capacité à exploiter dans son expérience, les


informations les plus pertinentes, afin de prendre une décision rapidement
et d’agir en conséquence.

5. la prise de risque : une capacité complémentaire de la pensée divergente


pour faire face aux effets de fixation.

6. la tolérance à l’ambiguïté : La faculté à supporter l’ambiguïté d’une


situation quand les informations disponible sont parcellaires, absentes ou
contradictoires.

7. la conciliation : Est fondée sur des représentations communes qui


engagent une interaction complexe entre les individus, les équipes et
l’organisation.

8. la persévérance. Elle correspond au désir de bien faire une tâche, de


s’organiser et de persister dans la conduite d’un projet, tout en conservant
une attention à la manière dont il est réalisé.

333- L’intelligence émotionnelle

Dans le contexte collectif de l'innovation, il est essentiel de pouvoir gérer


ses propres émotions ainsi que celles des autres pour pouvoir trouver des
solutions efficaces. Il s’agit de :

L’empathie affective, qui est du domaine du ressenti de ses propres


émotions et de celles des autres.

L’empathie cognitive, qui est du domaine de l’appréhension et de la


compréhension du point de vue de l’autre.

Le milieu professionnel suppose de comprendre les individus (clients ou


usagers…), leurs espérances, leurs joies, leurs peines, leurs besoin et
parvenir à y répondre. En termes de management, l’empathie permet
d’assurer la cohésion d’équipe en captant de l’information fine sur l’état
d’esprit de ses collaborateurs.

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