Rapport Mission Securite Incendie
Rapport Mission Securite Incendie
Rapport Mission Securite Incendie
N° affaire : AI-550-170001
Rapport de Mission
Evaluation de la réglementation sécurité incendie en habitation
Demandeur de l’étude :
La reproduction de ce rapport d’étude n'est autorisée que sous la forme de fac-similé photographique intégral, sauf accord
particulier du CSTB.
Partie
Version Date Principales modifications effectuées
modifiée
________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
2/40 29/06/2017
SOMMAIRE
1. CONTEXTE ................................................................................................................................................. 4
2. ARCHITECTURE DU CORPUS REGLEMENTAIRE ................................................................................. 5
2.1. CLASSEMENT DES IMMEUBLES A USAGE D'HABITATION .............................................................................. 5
2.2. OBJECTIFS DE SECURITE ET EXIGENCES FONCTIONNELLES ....................................................................... 8
2.2.1. Immeubles d'habitation de Grande Hauteur ................................................................................. 8
2.2.2. Immeubles d'habitation de moins de 50 m (familles 1 à 4) .......................................................... 9
2.3. SECURITE INCENDIE DANS LES IMMEUBLES D’HABITATION NEUFS ............................................................... 9
2.4. SECURITE INCENDIE DANS LES IMMEUBLES D’HABITATION EXISTANTS....................................................... 12
2.5. SYNTHESE DU CORPUS REGLEMENTAIRE ............................................................................................... 13
3. EVOLUTION DES PRATIQUES CONSTRUCTIVES ............................................................................... 15
3.1. AUGMENTATION DES EPAISSEURS D'ISOLANT ET DEVELOPPEMENT DE L’ISOLATION THERMIQUE PAR
L’EXTERIEUR ................................................................................................................................................... 15
Cette mission fait suite à l’incendie dramatique survenu sur la Tour Grenfell à Londres dans la nuit du 13 au
14 juin 2017. Il s’agit d’un bâtiment HLM de 24 étages (environ 60 mètres de haut) construit en 1974 et localisé
dans le quartier de North Kensington à Londres qui a pris feu vers 1h15 du matin mercredi 14 juin 2017. Selon
les informations disponibles à ce jour, le départ de feu aurait été causé par la défaillance d’un réfrigérateur
défectueux qui aurait pris feu dans un logement de la tour situé au 4ème étage. Le feu s’est propagé très
rapidement (environ 15 minutes) à l’ensemble de la façade du bâtiment comptant 120 logements. 40 camions
à incendie et 200 pompiers ont été appelés sur l’incendie. A la date de rédaction du rapport, le bilan n’est
toujours pas définitif et risque de s’alourdir. On dénombre 79 décès au 30 juin 2017 et de nombreux blessés
dont certains gravement. Selon les sources de l’AFP, « des documents en ligne datant d'un an environ
montrent qu'un collectif de résidents s'était plaint à plusieurs reprises de l'état de l'immeuble et des risques
d'incendie potentiels, de nombreux détritus s'étant accumulés lors des travaux successifs ». Le bâtiment a en
particulier fait l’objet de travaux d’isolation thermique en 2016, date à laquelle la façade a été rénovée.
L’immeuble ne s’est pas effondré et la stabilité de ce dernier semble a priori assurée. Une équipe d’ingénieur
a toutefois été détachée pour diagnostiquer l’état de la structure post sinistre.
Un incendie d’une telle ampleur sur un bâtiment d’habitation n’a à ce jour heureusement jamais eu lieu en
France. Les statistiques des Services d’Incendie et de Secours [R14] montrent néanmoins l’importance du
secteur de l’habitation en termes de décès constatés sur place par les pompiers lors de leurs interventions 1.
Il apparaît donc pertinent de concentrer l’évaluation de la réglementation incendie sur celle des bâtiments
d’habitation.
A ce titre, les objectifs de la mission consistent à identifier les éventuelles faiblesses dans la
réglementation française des bâtiments d’habitation, et, le cas échéant, à faire des préconisations
d’évolution des textes réglementaires permettant d’y remédier.
La démarche adoptée s’attache dans un premier temps à dresser le panorama des textes réglementaires
applicables aux bâtiments d’habitation dans le domaine de la sécurité incendie (cf. chapitre 2 du présent
rapport), puis à recenser les principales évolutions dans les pratiques de construction depuis l’élaboration
des textes fondateurs de ces réglementations (cf. chapitre 3).
1 Suite à l’analyse des statistiques des services d’incendie et de secours en France sur l’année 2015, ces services sont
intervenus à 300 667 reprises suite à des départs de feu. Sur l’ensemble de ces interventions, les feux dans des bâtiments
d’habitation au sens de l’arrêté du 31 janvier 1986 modifié représentent 76 082 interventions soit 25% des interventions.
Sans compter les sapeurs-pompiers potentiellement blessés durant les interventions, on estime à 16.009 le nombre de
personnes impliquées avec ou sans traumatisme physique suite à un départ de feu dans les bâtiments habitation en
France en 2015. Ce chiffre représente plus de 60% des victimes tout type de feu confondus (feu de voirie, habitation,
ERP, locaux industriels, voitures, feux de végétaux,…). Les incendies d’habitations ont causé le décès de 257 personnes
en 2015 sur le territoire national sur un total de 325 décès recensés (dont 6 personnes décédés dans les ERP en 2015).
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
4/40
29/06/2017
Le chapitre 4 présente les résultats de l’analyse des textes réglementaires en vigueur au regard des
évolutions des pratiques constructives, notamment en matière d’isolation thermique.
Enfin, le dernier chapitre (chapitre 5), est consacré aux préconisations découlant de l’analyse menée.
Vu les délais très contraints de réalisation de la mission (10 jours), il n’a pas été possible de consulter
largement les acteurs de la construction au-delà des représentants de la direction générale de sécurité civile
et de la gestion des crises (DGSCSC) et de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
L’article R. 122-2 du code de la construction et de l’habitation précise la définition d’un immeuble de grande
hauteur (IGH) : « Constitue un immeuble de grande hauteur, […] tout corps de bâtiment dont le plancher bas
du dernier niveau est situé, par rapport au niveau du sol le plus haut utilisable pour les engins des services
publics de secours et de lutte contre l'incendie à plus de 50 mètres pour les immeubles à usage d'habitation
».
Ainsi, dans le corpus législatif, réglementaire et normatif de la sécurité incendie pour les logements, plusieurs
textes cohabitent avec des exigences et des textes différents en fonction de la hauteur du bâtiment et
en fonction de sa date de construction.
La réglementation relative à la protection incendie dans les bâtiments d’habitation de moins de 50 mètres
classe les bâtiments en différentes familles. Ces différentes familles sont reprises dans le Tableau 1 ci-
dessous.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
5/40
29/06/2017
Habitations individuelles à un étage sur rez-
de-chaussée seulement, groupées en bande,
avec structures non indépendantes
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
6/40
29/06/2017
Habitations dont le plancher bas du logement
le plus haut est situé à plus de 28 m et à 50 m
Quatrième
famille au plus au-dessus du niveau du sol utilement
accessible aux engins des services publics de
secours et de lutte contre l’incendie
Pour les bâtiments d’habitation 2 on parle d’Immeubles de Grande Hauteur de classe A (IGH A) lorsque le
plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 50 mètres du sol accessible aux services de secours 3.
Figure 1 : Classement des Immeubles de Grande Hauteur. Crédit Illustration [R1] – Objectif Réussite SSIAP 1 – Manuel
de formation – Agent de sécurité incendie, Octobre 2016, Eyrolles / CSTB Edition.
2 Le seuil de 50 mètres est spécifique aux bâtiments d’habitation. Pour les bâtiments « autres » (tertiaire, commerces,
bâtiments administratifs, etc.) le seuil à partir duquel un bâtiment est considéré comme Immeuble de Grande Hauteur est
situé à 28 mètres. Il existe toutefois une particularité : lorsque l’immeuble d'habitation présente une hauteur supérieure à
28 mètres et inférieure ou égale à 50 mètres, et comprend des locaux autres que ceux à usage d'habitation dont les
champs d’application sont précisés par les textes réglementaires, alors, le bâtiment est placé dans la catégorie des IGH
de classe Z.
3 A noter qu’il existe également des d’immeubles dits de « très grande hauteur », immeubles qui ont un classement et
des exigences spécifiques. Ces immeubles sont ceux pour lesquels le plancher bas du dernier niveau situé à plus de 200
mètres par rapport au niveau du sol le plus haut utilisable pour les engins des services publics de secours et de lutte
contre l'incendie (article R. 122-5 du code de la construction et de l'habitation).
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
7/40
29/06/2017
2.2. Objectifs de sécurité et exigences fonctionnelles
Comme vu précédemment, suivant la hauteur du bâtiment, les immeubles d’habitation neufs sont soumis aux
exigences de la réglementation sécurité incendie relative aux immeubles de grande hauteur ou à celles de la
réglementation concernant les bâtiments d’habitation. Les principes de sécurité pour ces deux typologies de
bâtiment sont détaillés ci-dessous.
Pour les immeubles de grande hauteur, l’article R. 122-9 du code de la construction et de l'habitation [R1]
explicite les objectifs de sécurité permettant d’assurer la sauvegarde des occupants et du voisinage.
Pour cela, la construction des immeubles de grande hauteur, qui doivent par ailleurs justifier d’une durée de
stabilité au feu, doit permettre de respecter les principes de sécurité ci-après :
a) Pour permettre de vaincre le feu avant qu'il n'ait atteint une dangereuse extension :
• L'immeuble est divisé, en compartiments définis à l'article R. 122-10, dont les parois ne doivent
pas permettre le passage du feu de l'un à l'autre en moins de deux heures ;
• Les matériaux combustibles se trouvant dans chaque compartiment sont limités dans les
conditions fixées par le règlement prévu à l'article R. 122-4 ;
• Les matériaux susceptibles de propager rapidement le feu sont interdits.
b) L'évacuation des occupants est assurée au moyen de deux escaliers au moins par compartiment.
L'accès des ascenseurs est interdit dans les compartiments atteints ou menacés par l'incendie. Il
reste possible au niveau d'accès des secours dans les conditions définies par le règlement de sécurité
prévu à l'article R. 122-4 ;
d) En cas de sinistre dans une partie de l'immeuble, les ascenseurs et monte-charge doivent continuer
à fonctionner pour le service des étages et compartiments non atteints ou menacés par le feu ;
e) Des dispositions appropriées doivent empêcher le passage des fumées du compartiment sinistré
aux autres parties de l'immeuble ;
f) Les communications d'un compartiment à un autre ou avec les escaliers doivent être assurées par
des dispositifs étanches aux fumées en position de fermeture et permettant l'élimination rapide des
fumées introduites ;
g) Pour éviter la propagation d'un incendie extérieur à un immeuble de grande hauteur, celui-ci
doit être isolé par un volume de protection répondant aux conditions fixées par le règlement de
sécurité.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
8/40
29/06/2017
2.2.2.Immeubles d'habitation de moins de 50 m (familles 1 à 4)
Pour les bâtiments d’habitation, l’article R. 111-13 du code de la construction et de l’habitation [R1] indique
les grands principes de sécurité de la réglementation incendie dans ces bâtiments.
La disposition des locaux, les structures, les matériaux et l'équipement des bâtiments d'habitation
doivent permettre la protection des habitants contre l'incendie. Les logements doivent être isolés des
locaux qui, par leur nature ou leur destination, peuvent constituer un danger d'incendie ou d'asphyxie
(intoxication). La construction doit permettre aux occupants, en cas d'incendie, soit de quitter
l'immeuble sans secours extérieur, soit de recevoir un tel secours.
Les installations, aménagements et dispositifs mécaniques, automatiques ou non, mis en place pour
permettre la protection des habitants des immeubles doivent être entretenus et vérifiés de telle manière que
le maintien de leurs caractéristiques et leur parfait fonctionnement soient assurés jusqu'à destruction desdits
immeubles. Les propriétaires sont tenus d'assurer l'exécution de ces obligations d'entretien et de vérification.
Ils doivent pouvoir en justifier, notamment par la tenue d'un registre.
Des consignes de sécurité concernant le comportement à adopter en cas d'incendie dans le bâtiment sont
également inscrites dans la réglementation et plus particulièrement dans l'arrêté du 5 février 2013 [R4] :
Pour la construction des immeubles de grande hauteur à usage d’habitation, les articles L. 122-1 et L. 122-2,
mais aussi les articles R. 122-1 à 19 du code de la construction et de l’habitation [R1] décrivent les grandes
principes de la sécurité incendie de ces immeubles. L’arrêté du 30 décembre 2011 complète et décrit les
modalités techniques d’application de la sécurité incendie des immeubles de grande hauteur.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
9/40
29/06/2017
Plusieurs instructions techniques sont également référencées dans cet arrêté afin d’expliciter des exigences
techniques particulières comme l’instruction technique (IT 249 4) relative à la propagation du feu par les
façades de 2010 [R10]. Cette instruction technique s’appuie notamment sur un essai LEPIR 2 (Local
Expérimental Pour Incendie Réel à deux niveaux) dont les principes de réalisation sont définis dans l’arrêté
du 10 septembre 1970 [R7]. En complément, un protocole porté par la DGSCGC en cours de validation à la
date de rédaction du présent rapport, doit venir préciser à termes les modalités de réalisation des essais
LEPIR 2.
Au sein de tous ces textes réglementaires, pour atteindre les objectifs décrits dans les grands principes de
sécurité, des dispositions générales sont exigées pour tous les immeubles de grande hauteur (IGH), comme
des dispositions de construction ou les obligations des propriétaires et exploitants. Des dispositions
particulières relatives à l’activité au sein de l’IGH (habitation, hôtel, enseignement, archives, bureaux, …)
complètent ou amendent ces dispositions générales 5.
Pour les bâtiments d’habitation neufs, de 50 mètres au plus, l’article R. 111-13 du code de la construction et
de l’habitation définit les principes de sécurité incendie de ces bâtiments. L’arrêté du 31 janvier 1986 modifié
[R2] complète et explicite les exigences. Un guide de l’isolation par l’intérieur datant de 1982 est référencé
dans l’arrêté ainsi que l’Instruction technique IT 249 relative à la propagation du feu par les façades de 1982
[R10] pour les définitions de termes techniques. Un courrier interministériel daté du 30 septembre 2015 [R8]
recommande d’aller plus loin que la réglementation en appliquant l’IT 249 de 2010 pour les grands bâtiments
d’habitation neufs (troisième et quatrième famille voir le classement des bâtiments ci-avant), en attendant de
nouvelles connaissances scientifiques et une modification réglementaire.
Une réglementation spécifique sur l’installation d’au moins un détecteur de fumées dans chaque logement,
vient compléter le dispositif législatif et réglementaire dans les articles L. 129-8, L. 129-9 et R. 129-12 à 15
du code de la construction et de l’habitation, ainsi que dans l’arrêté du 5 février 2013.
Les principales exigences réglementaires sont récapitulées dans le Tableau 2 en fonction de la classe de
bâtiment auquel ce dernier se rattache.
• Préciser les conditions d’applications des exigences réglementaires relatives au risque de propagation du feu
par les façades ;
• Définir les dispositions relatives aux façades et à leur jonction avec les planchers ne nécessitant pas de
vérification expérimentales au moyen de l’essai LEPIR 2 ;
• Définir des dispositions pour éviter le passage rapide des flammes ou gaz chauds d’un étage à l’autre.
5 Des dispositions spécifiques sont également exigées pour les ITGH, les immeubles de très grande hauteur (voir le
classement des bâtiments ci-avant).
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
10/40
29/06/2017
Tableau 2 : Comparaison des principales exigences réglementaires en fonction de la classe de bâtiment.
1ère famille et 2nde famille 3ème famille 3ème famille 4ème famille IGH
2nde famille Logement A B
Logements collectif
individuels
Réaction au Pas M2 (C-s2, d0) Escaliers : M0 (A2-s1, d0) pour les murs et Escaliers : parois
feu des d’exigence plafonds, M3 (D-s2, d0) pour le sol A2 - s1, d0 (et EI 120)
revêtements Circulations horizontales : M1 (B-s2, d0) en Dégagements communs et
des plafond, M2 (C-s2, d0) au mur et M3 (DFL-s2) halls d’entrée: A2-s2, d0 en
dégagements au sol plafond et parois latérales, et
M3 ou CFL-s1au sol
Revêtements M3 (D-s2, d0) M3 (D-s2, d0) M2 (C-s2, d0) ou M3 (D-s2, d0) suivant la M0 ou A2-s3, d0
extérieurs ou en bois ou ou en bois distance avec les bâtiments voisins
des façades M4 (E) si loin
limite propriété
Isolation par Guide de l’isolation par l’intérieur de 1982 Isolant A2-s3, d0 ou bien
l’intérieur (Carnet de solutions techniques) protégé par un écran
Isolement par Recoupement vertical tous les 45 mètres Isolement par des parois
rapport aux + Comportement au feu de la toiture REI120 ou volume de
tiers en fonction de la distance au tiers protection de 8m.
Couverture BRoof(t3)
Protection Pas de protection active Peu de protection active Protection active : par
active exemple (Sprinkler) Système
d’extinction automatique à eau
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
11/40
29/06/2017
Evacuation Pas de Désenfumage Désenfumage Désenfumage Désenfumage Désenfumage selon l’IT246
désenfumage des escaliers des des des
escaliers escaliers + escaliers +
circulations circulations
(3solutions)
Contrôle Contrôle des règles de Contrôle technique Contrôle Autorisation de travaux délivrée
construction (CRC) par sondage obligatoire si Zone sismique technique par le Préfet après avis de la
(Agents assermentés de l’Etat) 4 ou 5 obligatoire CCDSA
Contrôle technique obligatoire
CRC par sondage CRC par
sondage Visite préalable à l’occupation
par la CCDSA
Dans le corpus réglementaire pour les bâtiments d’habitation, des dispositions existent pour la prise en
compte des matériaux innovants et des conceptions constructives non prévues par la réglementation.
Ainsi, pour les bâtiments d’habitation de moins de 50 mètres, l’article 105 de l’arrêté du 31 janvier 1986 prévoit
la délivrance d’un agrément interministériel pour les dispositifs ou dispositions constructives non décrits dans
la réglementation, après constitution et examen d’un dossier comportant par exemple une étude d’ingénierie
de sécurité incendie (ISI).
Pour les immeubles de grande hauteur, de telles études peuvent être examinées par la commission
consultative départementale de sécurité et d’accessibilité (CCDDSA) dans le cadre de demandes de
dérogations au permis de construire.
Pour les immeubles mixtes entre 28 et 50 mètres, deux réglementations sont applicables suivant le cas : soit
l’immeuble est principalement à usage d’habitation et contient un nombre limité de locaux autres (bureaux,
restaurant, autres ERP, …), alors les exigences de l’arrêté du 31 janvier 1986 sont applicables ; soit
l’immeuble ne répond pas à cette mixité limitée, il appartient alors aux IGH de classe Z.
Pour les immeubles de moins de 28 mètres, chaque activité a sa propre réglementation : un texte applicable
pour les logements, qui est différent de celui des bureaux, encore différent de celui des ERP et même des
ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement). Ainsi, la mixité dans ce type de bâtiment
peut rapidement devenir un exercice complexe de conception de bâtiment afin de déterminer la
réglementation applicable et les interfaces à mettre en œuvre entre les différentes réglementations.
Pour la prise en compte du risque incendie lors de travaux de rénovation dans les bâtiments d’habitation
existants, aucune exigence n’est fixée dans le Code de la Construction et de l’Habitation, hormis pour les
immeubles de grande hauteur qui sont soumis en cas de travaux aux même règles que les IGH neufs.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
12/40
29/06/2017
Une réglementation spécifique sur l’installation d’au moins un détecteur de fumées dans chaque logement,
est présente dans les articles L. 129-8, L. 129-9 et R. 129-12 à 15 du code de la construction et de l’habitation
[R1], ainsi que dans l’arrêté du 5 février 2013 [R4].
a) Article 5 : l’obligation de travaux dans les parties communes visant à isoler les locaux poubelle et les
sous-sols des autres parties du bâtiment par l’installation de blocs portes dans les bâtiments de 3ème
et 4ème famille dont la demande de permis de construire ou de prorogation de permis de construire a
été déposée avant le 5 mars 1987;
b) Article 7 : l’obligation d’affichage des plans et consignes de sécurité dans les parties communes de
tous les bâtiments d’habitation dont la demande de permis de construire ou de prorogation de permis
de construire a été déposée avant le 5 mars 1987.
La circulaire du 13 décembre 1982 apporte toutefois des recommandations essentielles lors de travaux de
rénovation. Ce texte, de portée non réglementaire, définit les principes de non dégradation de la sécurité
incendie lors de travaux de réhabilitation ou d’amélioration des bâtiments d’habitation existants.
Dans le cas de rénovations lourdes c’est-à-dire dont l’ossature (murs, éléments porteurs verticaux, planchers,
…) constitue les seules ou les principales parties conservées, la circulaire recommande d’appliquer la
réglementation des constructions neuves.
La circulaire donne également des recommandations relatives aux propriétés de résistance au feu de certains
éléments de construction et équipements, à l’aménagement des cages d’escaliers, des circulations
intérieures, et des voies d’accès extérieures pour les services de secours. Ces recommandations sont
graduées selon la famille de bâtiment d’habitation.
Concernant les travaux d’isolation thermique, la circulaire renvoie dans le cas d'une isolation intérieure au
Guide de l’isolation intérieure dans sa version de 1980 [R10], et, pour le cas des bâtiments de 3ème et 4ème
famille, ajoute une recommandation de limitation de la charge calorifique apportée par l’isolant à 15 kg
d’équivalent bois par m2 de plancher dans les pièces principales.
Dans le cas de travaux d'isolation par l'extérieur (ITE), la circulaire formule la recommandation de non
aggravation du risque de transmission du feu aux niveaux supérieurs, et renvoie au paragraphe 3.2 de
l’instruction Technique IT 249 publiée au JO du 11 août 1982.
Enfin, le cas particulier des foyers-logement fait l’objet de la circulaire du 15 mai 2007 [R11]. Cette circulaire
précise que lors de la rénovation des foyers logements soumis à la réglementation habitation, « […] il est
souhaitable que, pour les bâtiments construits avant l’entrée en application de l’arrêté du 31 janvier 1986 et
relevant donc des réglementations précédentes, les propriétaires s’efforcent, lors de la réalisation de travaux,
d’augmenter le niveau de sécurité pour tendre vers celui de l’arrêté du 31 janvier 1986.»
En synthèse de cette partie sur le corpus réglementaire, la Figure 2 ci-après permet d’illustrer les liens entre
les différentes législations, réglementations et documents techniques, pour les bâtiments neufs et pour les
bâtiments existants, pour tous les logements qu’ils se situent dans un immeuble de grande hauteur ou dans
un bâtiment d’habitation.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
13/40
29/06/2017
Figure 2 : Architecture du corpus législatif et réglementaire des exigences de sécurité incendie dans les immeubles à usage d'habitation.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
14/40
29/06/2017
3. EVOLUTION DES PRATIQUES CONSTRUCTIVES
La réglementation incendie des bâtiments d’habitation actuelle est fondée sur des textes datant de 1986
partiellement modifiés en 2015 pour les bâtiments de 1ère à 4ème famille, et de 2011 pour les immeubles à
usage d'habitation IGH.
Depuis 1986, les pratiques et techniques constructives des bâtiments d’habitation ont largement évolué.
D’une part, les enjeux de la transition énergétique ont conduit les pouvoirs publics à renforcer les exigences
de performance thermique des bâtiments, dans un premier temps dans les bâtiments neufs (RT88, RT2000,
RT2005, RT2012), puis en 2007 dans l’existant (RT existant).
D'autre part, les demandes sociétales ont fait évoluer les pratiques de conception et d'usage des bâtiments.
Les versions successives des réglementations thermiques (RT 88, RT2000, RT2005, RT2012) se sont
traduites par une augmentation progressive des épaisseurs d’isolant. On est ainsi passé d'une quasi absence
de matériaux d'isolation thermique avant 1982, à environ 4 cm d'isolation jusqu'en 1988, 7 cm jusqu'en 2001
(effet de la RT88), 8 à 10 cm à partir de 2002 (effets de la RT2000 et RT2005).
Aujourd'hui, selon la base de données des fichiers d'études thermique RSET 6 la RT2012 se traduit par une
épaisseur moyenne d'isolation de l'ordre de 15 cm, et des épaisseurs pouvant aller jusqu'à 38 cm dans
certains bâtiments. Cela se traduit potentiellement par une augmentation de la masse combustible, en façade
dans les cas d'Isolation Thermique par l'Extérieur (ITE), ou à l'intérieur des bâtiments dans le cas d’Isolation
Thermique par l’Intérieur (ITI).
Parallèlement à l’augmentation des épaisseurs d’isolant, les techniques d’isolation par l’extérieur (ITE) se
sont développées au détriment de l’isolation par l’intérieur, du fait de leurs bénéfices en termes de limitation
des ponts thermiques. Ainsi, alors que dans les années 80 l’ITE restait très marginale, aujourd’hui, selon la
base de données RSET6, la part de marché de l’ITE en construction neuve est de l’ordre de 15 % pour les
bâtiments de 1ère et 2ème familles, 25 % pour les bâtiments de 3ème famille, et 50 % pour les bâtiments de 4ème
famille (cf. Figure 3).
6 Le Récapitulatif Standardisé d’Étude Thermique (RSET) est le fichier de calcul (format .xml) issu du calcul thermique
RT2012. Il est établi par le BET thermique à l’étape du permis de construire, puis à l’étape de la fin de travaux.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
15/40
29/06/2017
PART DE L'ITE DANS LA CONSTRUCTION RT2012
50%
23%
14%
1ÈRE ET 2ÈME FAMILLE 3ÈME FAMILLE 4ÈME FAMILLE
Figure 3 : Part de l’ITE dans la construction neuve RT2012. Source : base de données RSET6.
A noter toutefois que les bâtiments neufs de 4ème famille représentent moins de 1% du nombre total de
bâtiments neufs d’habitation collectif (30 bâtiments en 4ème famille dans la base RSET contre 1530 en 1ère et
2ème famille, et 2506 en 3ème famille) (cf. Figure 4).
Concernant les bâtiments existants, il n’existe pas de base de données recensant les bâtiments de 4ème
famille. Toutefois, on peut estimer que le parc actuel français comprend de l’ordre de 10000 à 15000
bâtiments d’habitation relevant de la 4ème famille.
<1%
38%
62%
Figure 4 Part relative des différentes familles dans la construction neuve RT2012. Source : base de données RSET6.
L’isolation thermique par l’extérieur se développe également rapidement dans le cadre des rénovations sur
les bâtiments existants. Outre l’intérêt sur la limitation des ponts thermiques, l’ITE présente également
l’avantage de pouvoir être réalisée sur les bâtiments occupés, ce qui est particulièrement intéressant pour les
grands bâtiments. Nous n’avons cependant pas pu trouver de chiffres sur le nombre de bâtiment existants
qui ont été rénovés par des techniques d’ITE depuis 1986.
Les réglementations thermiques ont progressivement renforcé les exigences en matière d’étanchéité à l’air
des enveloppes des bâtiments. En cas d’incendie, cela peut avoir des conséquences sur les mécanismes de
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
16/40
29/06/2017
développement du feu, avec l’apparition de foyers sous-ventilés par exemple. Ce phénomène est accru par
le fait que les baies vitrées sont elles aussi beaucoup plus résistantes sur le plan mécanique, ce qui en cas
d’’incendie confine plus longtemps le foyer dans la pièce, mais peut provoquer des phénomènes d’explosion
des fumées (backdraft) ou d’embrasement généralisé éclair (flash-over) au moment où les secours entrent
dans une pièce où s’est développé un foyer sous-ventilé [R17].
Depuis les années 80, les matériaux utilisés en isolation se sont largement diversifiés, ce qui conduit
aujourd’hui à de forts écarts en matière de comportement au feu selon les produits, et pour certains produits,
l’apparition de comportements jusqu’alors non observés, tels que les feux couvant (apparition d’une
combustion sans flamme suite à un échauffement du produit). A titre d’exemple, le CSTB a été confronté ces
dernières années à des départs de feu sur des corps d’épreuve qui avaient été testés soit sur des
équipements d’essai en réaction au feu ou soit sur l’équipement LEPIR2. Bien que les corps d’épreuve aient
été soigneusement éteints en fin d’essais, une reprise de feu a été observée plusieurs heures après. Ces
phénomènes sont observés plus particulièrement sur des matériaux de forte densité, dont la capacité de
stockage de chaleur (capacité calorifique) est importante.
Ces potentiels facteurs de risques ne sont pas pris en compte dans la réglementation actuelle, datant de
1986.
Il en est de même de la question du maintien dans le temps (durabilité) des performances de comportement
au feu (en matière de réaction au feu principalement) au cours de la vie d’un ouvrage, qui n’est aujourd’hui
pas abordée dans la réglementation, alors que des nouveaux matériaux potentiellement moins stables dans
le temps apparaissent sur le marché.
3.4. Des évolutions dans la conception des bâtiments en matière d'usage des bâtiments
et de pratiques architecturales
Les pratiques architecturales et usages ont également évolué depuis les années 80, se traduisant notamment
par :
• une demande croissante de réalisation de bâtiments à usage mixte c’est-à-dire rassemblant au sein
d’un même bâtiment des usages différents tels qu’habitation, commerces, bureaux.
• le développement des bâtiments dont les structures sont en matériau combustible, y compris en
grande hauteur.
S’agissant du second point, l’évolution des modes constructifs dans le secteur résidentiel est encouragée par
les pouvoirs publics dans le cadre des plans de la nouvelle France industrielle (NFI), dont une des actions
vise la construction d'immeubles de grande hauteur (IGH), valorisant le bois en structure et en aménagement
intérieur. Dans le cadre du Plan Industries du Bois et son concept d’Immeubles à Vivre Bois, 24
démonstrateurs de grande hauteur en bois devraient s’ériger sur le territoire national dans les années à venir.
D’autres projets sont par ailleurs à anticiper dans un proche avenir et devraient voir le jour dans le cadre de
grandes opérations d’aménagement ou bien des Opérations d’Intérêt National.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
17/40
29/06/2017
4. ANALYSE REGLEMENTAIRE
4.1.1.Prévention
La prévention du risque incendie dans les bâtiments d’habitation s’appuie essentiellement sur des
dispositions constructives apportant une protection passive à l’ouvrage afin d'éviter la naissance et le
développement du feu, la propagation de l'incendie et afin d'assurer la stabilité de la structure.
Réaction au feu
La réaction au feu d’un matériau ou d’un produit exprime son aptitude à s'enflammer, à contribuer au
développement et à la propagation d'un incendie.
Les différentes réglementations précisent les exigences de réaction au feu à respecter qui s’expriment au
travers d’un classement que les systèmes et produits de constructions doivent justifier en fonction de leur
localisation dans l’ouvrage. On note que le classement français (M0 à M4) continue à coexister avec le
classement européen des produits de construction (de A1-s0,d0 à E). On remarque par ailleurs que l’arrêté
du 31 janvier 1986 révisé en 2015 [R2] reste un des derniers règlements incendie à ne fixer des exigences
que sur la base du classement français alors même que la grande majorité des produits sont testés
aujourd’hui suivant le classement conventionnel européen.
De même, les matériaux traités spécifiquement pour leur mise en œuvre dans les bâtiments d’habitation sont
une particularité de la réglementation incendie dans les bâtiments d’habitation, alors qu’aujourd’hui tous les
matériaux peuvent passer des tests, notamment le test européen, afin d’obtenir un classement de
comportement au feu.
Par ailleurs, l'arrêté du 31 janvier 1986 [R2] exige des classements de réaction au feu pour les plafonds, les
parois et les sols des cages d'escaliers et des circulations. Ces classements sont plus sévères pour les
immeubles de grande hauteur.
S’agissant des revêtements extérieurs des façades, l’exigence de réaction au feu prévoit, pour les bâtiments
de première et deuxième famille, un classement M3 ou réalisé en bois ou M4 en cas de maison individuelle
isolée à plus de quatre mètres de la limite de propriété. Pour les bâtiments de la 3ème et 4ème famille, les
parements extérieurs de façades doivent être au moins M2 ou M3 suivant la distance avec les bâtiments
voisins. Pour les immeubles de grande hauteur, les composants et équipements de façade sont classés M0
ou A2-s3,d0.
Au vu de ces exigences de réaction au feu pour les revêtements et les composants de la façade, le premier
constat est de noter que les exigences sont très faiblement graduées pour les bâtiments d’habitation en
fonction de la famille d’appartenance. Par ailleurs, la différence d’exigence entre un bâtiment de 4ème famille
et un immeuble de grande hauteur est très importante alors que ces deux bâtiments peuvent mesurer
respectivement 49 mètres et 51 mètres de haut. Ainsi, au vu des retours d’expérience et de quelques
sinistres constatés, les exigences de réaction au feu des matériaux et revêtements de façade des
bâtiments d’habitation, qui doivent constituer une des mesures préventives importantes au regard du
risque de propagation du feu, apparaissent insuffisantes.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
18/40
29/06/2017
S’agissant de l’isolation par l’intérieur, des réflexions ont été menées par le CSTB depuis 1982 et
spécifiquement dans les années 2000 et plus récemment dans les années 2013-2014, à la demande de la
DHUP, afin de réviser le guide de l’isolation par l’intérieur de 1982 référencé dans l’arrêté du 31 janvier 1986.
Cette nouvelle version 2014 du guide [R10], construite à l’occasion de groupes de travail avec des
professionnels et des industriels, explicite mieux les exigences pour les isolants mis en œuvre par l’intérieur
: ils doivent être A2-s3,d0 ou bien protégé par un écran protection résistant au feu. Elle prend également en
compte les nouveaux et actuels systèmes constructifs pour l’isolation par l’intérieur. Cette nouvelle version
du guide, très attendue par les professionnels et déjà connue par une partie d’entre eux, n'est à ce jour pas
diffusée officiellement, ni réglementairement applicable. Son objectif est d'éviter une propagation très
rapide de l'incendie et de contribuer à diminuer les intoxications avant que les personnes soient
évacuées des parties du bâtiment affectées par l'incendie.
Pour les structures de bâtiments, aucune performance de réaction au feu n’est exigée. En effet, lors de
l’écriture des différents textes réglementaires, la structure était forcément en matériau incombustible dans
l’esprit des administrations en charge de la réglementation de l’époque. Cette structure ne contribuait donc
pas potentiellement au développement du feu. Or, aujourd’hui avec la diversification des matériaux utilisés,
des constructions avec des structures combustibles apparaissent. Il nous semble important dès
aujourd’hui d’accompagner ces constructions afin de capitaliser sur les projets démonstrateurs ou
les études d’ingénierie de sécurité incendie à venir et ainsi vérifier l’adéquation de la réglementation
avec ce nouveau mode constructif, notamment pour les bâtiments de 4èmefamille.
S’agissant par ailleurs bien souvent de modes constructifs qui consistent, pour la réalisation du clos couvert,
à assembler sur le chantier des composants industrialisés en utilisant un minimum de matériaux hydrauliques,
le soin apporté aux détails constructifs et à la mise en œuvre en phase chantier prend tout son sens pour
éviter que le feu ne se développe et se propage trop rapidement par les points singuliers (traversées de
gaines, plenum, joints de construction, assemblages,…). Il s’agira en ce sens d’engager des travaux et
rédaction de guides sur ces sujets et d’accompagner par la formation l’ensemble de la chaîne
d’acteurs en prise avec ces systèmes constructifs, et particulièrement les équipes amenées à
intervenir sur ces chantiers.
Résistance au feu
La résistance au feu d’un système correspond à la durée pendant laquelle un élément de construction satisfait
à des critères de stabilité (capacité portante), d’étanchéité au feu et d’isolation thermique.
D’après le tableau des exigences réglementaires, les exigences de résistance au feu des structures sont
graduées en fonction de la taille du bâtiment et donc de la durée d’intervention des secours. La structure
porteuse de l'immeuble doit justifier d’une stabilité au moins égale à la durée exigée réglementairement sous
action thermique conventionnelle.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
19/40
29/06/2017
Pour le cloisonnement et le compartimentage des logements, les parois des logements sont REI30 ou REI60 7
selon la hauteur du bâtiment. Les exigences de compartimentage des logements sont graduées en
fonction de la hauteur du bâtiment. Cependant, les immeubles de grandes hauteur exigent des ferme-porte
pour les portes palières de logement, alors que les bâtiments d’habitation non. Ce point serait à étudier
spécifiquement sur la base d’une étude plus poussée de sinistres représentatifs, afin de voir
l’efficacité de cette mesure concernant les ferme-portes des portes palières de logement.
Pour les nouveaux cheminements extérieurs tels que les balcons à structure indépendante ou les coursives,
qui peuvent servir de dégagement en cas d’évacuation du bâtiment, l’arrêté du 31 janvier 1986 a été complété
par l’arrêté du 19 juin 2015 en prenant en compte ces dispositions constructives. Néanmoins, les exigences
de résistance au feu demandées sont fixées à R30 pour la structure de ces balcons ou coursives, sans
prendre en compte la famille du bâtiment et donc les exigences de stabilité au feu de sa structure. Ainsi, dans
certaines configurations, une ruine du balcon ou de la coursive pourrait entraîner des dégâts prématurés sur
la structure du bâtiment et ainsi empêcher ou retarder l’intervention des services de secours. Une étude
complémentaire serait à mener sur ce point particulier afin d’étudier le risque de ruine d’un balcon ou d’une
coursive sur la structure du bâtiment pour un certain nombre de typologies de bâtiment soumis à des feux
réels. S’agissant par ailleurs des coursives, on peut s’interroger, au regard des exigences actuellement
retenues dans l’arrêté du 31 janvier 1986 modifié sur la réaction au feu des revêtement de façades, et sur les
conditions d’évacuation et d’intervention des services de secours par ces seules voies d’accès en 3ème et 4ème
famille. L’analyse faite sur les exigences de réaction au feu des revêtements de façades en 3ème et 4ème famille
est ainsi renforcée en présence de coursives.
A l’heure actuelle et comme vu précédemment, de plus en plus de structures combustibles sont présentes
dans les projets de construction de bâtiments d’habitation en France. Ces structures, du fait de leur
combustibilité, participent au développement du feu et doivent donc être analysées attentivement lors de la
conception et surtout du dimensionnement de la structure du bâtiment. Pour cela, la structure combustible
doit démontrer qu’elle atteint les objectifs de résultats et les exigences de performance de la réglementation
en termes de tenue de la structure pendant une certaine durée permettant aux occupants d’évacuer ou aux
services de secours d’intervenir. Des études d’ingénierie de la sécurité incendie dans les domaines de
la résistance et/ou de la réaction au feu permettront d’appréhender ces nouveaux modes constructifs
avec une sécurité incendie assurée.
Dans ce contexte, la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion de Crise (DGSCGC) a diffusé
une note d'information le 18 décembre 2015 sur les Immeubles de Grande Hauteur (IGH) en bois. Cette note
précise les modalités d'instruction des projets d’IGH en bois afin de maîtriser les objectifs de sécurité fixés
par le règlement en cas d’incendie. Ces projets de construction sont donc aujourd’hui encadrés pour les
immeubles de grande hauteur, mais pas pour les bâtiments d’habitation, et notamment les bâtiments de la
4ème famille. Il nous semble aujourd’hui pertinent de les encadrer.
7 La résistance au feu définie le durée de stabilité au feu d’un élément de construction (paroi, plancher, plafond, porte,…).
L’élément de construction fait alors l’objet d’un classement conventionnel fixé essentiellement par les critères :
Comme mentionné au chapitre 3, on constate une évolution des modes constructifs mis en œuvre ces
dernières années en particulier pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. Dans ce contexte,
l’isolation thermique par l’extérieur s’est fortement développée, avec l’accroissement de matériaux
combustibles utilisés en isolation. Le risque de propagation du feu par la façade s’en retrouve potentiellement
accru et des dispositions constructives existent afin d’en limiter la survenance. Néanmoins, on note que ce
risque est pris en compte différemment suivant les réglementations et les pays. A titre d’information, le
Tableau 3 ci-dessous synthétise les exigences retenues pour limiter le risque de propagation du feu par les
façades dans différents pays européens. On note de manière générale, que l’exigence de réaction au feu des
revêtements de façades est plus contraignante chez nos voisins européens en particulier pour les bâtiments
d’habitation dont la hauteur du plancher du dernier niveau dépasse les 8 mètres.
Tableau 3 : Comparaison des exigences réglementaires vis-à-vis du risque de propagation du feu par les façades des
bâtiments d’habitation dans différents pays européens. Les exigences pour la France renvoient à l’arrêté du 31 janvier
1986.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
21/40
29/06/2017
Pour les immeubles de grande hauteur, dans l’arrêté du 30 décembre 2010, les articles GH12 et GH13
concerne les façades. Celles-ci « sont conçues et réalisées de façon à limiter la propagation du feu d'un
compartiment à l'autre par les jonctions des façades avec les structures et parois aux limites des
compartiments et par l'extérieur. » Un visa de façade délivré par des laboratoires agréés (CSTB, EFECTIS
France) permet par ailleurs d’attester la conformité des façades aux objectifs réglementaires. Ce visa n’est
demandé que pour les IGH et il n'est pas demandé pour les bâtiments d’habitation relevant de l’arrêté du 31
janvier 1986 modifié.
La mise en œuvre des exigences de l’instruction technique relative aux façades [R10] datant de 2010 peut
aider à l’obtention de ce visa de façade, mais n’en dispense pas. Cette IT 249 a été complétée en 2016 et en
2017 par des notes d’informations de la DGSCGC afin de prendre en compte le risque de propagation du feu
en façade de nouveaux dispositifs constructifs. Des guides techniques d’application ([R13] et [R13]), reconnus
par le ministère de l’intérieur au travers de ces notes, complètent donc désormais l’IT249 de 2010.
L’utilisation de guides permet un suivi plus rapide des évolutions des modes constructifs.
Néanmoins, la réglementation doit rester lisible par tous avec des renvois clairs vers des guides
précis et référencés. De plus, le possible rapprochement des réglementations doit s’appuyer sur les
documents de références existants et ne doit pas multiplier les référentiels applicables si les objectifs
de sécurité et les contraintes économiques et techniques sont identiques.
Dans l’arrêté du 31 janvier 1986 modifié, dans lequel la partie sur les façades n’a pas été modifiée depuis
1986, l’objectif de sécurité pour la propagation du feu en façade n’est pas explicite. De plus, les
exigences des articles 11 à 14 sur les façades ne portent que sur une valeur de C+D 8 à respecter à
minima en fonction de la masse combustible mobilisable présente en façade et sur une exigence de
réaction au feu du revêtement extérieur.
Or, au regard des connaissances scientifiques actuelles, des retours d’expérience et des campagnes d’essais
de feux de façade, ces paramètres ne sont pas suffisants afin de limiter la propagation d’un feu par les
façades. En effet, lors d’un feu de façade, lorsqu’un matériau combustible est présent, c’est tout le système
qui interagit en fonction de la géométrie de la façade (présence de balcon, dièdres….).
Un feu de façade met en jeu des phénomènes physiques de réaction au feu de propagation surfacique, mais
également de résistance au feu. La jonction entre la façade et les planchers peut également être un facteur
d’aggravation ou de limitation de la propagation. Les points singuliers particulièrement au niveau des
ouvertures, des balcons et des loggias par exemple, sont également des éléments qui peuvent influer
significativement sur la propagation du sinistre. Le stockage et la charge calorifique présente en façade ou
sur les balcons/terrasse sont aussi des données clés pour la limitation de la propagation. La composition
de ces combustibles peut grandement favoriser la propagation du feu via la façade mais peut
également augmenter fortement la quantité de fumées libérées.
Enfin, pour ce qui concerne les essais de façade, la France s’appuie sur l’essai LEPIR 2 : Local Expérimental
Pour Incendie Réel à 2 niveaux. Au vu des récents incendies dans de grands bâtiments avoisinant entre 30
et 50-60 mètres, des effets cheminée ou dièdre ont été constatés, impliquant la propagation du feu sur de
grandes surfaces et un développement plus rapide de la propagation du feu par les dispositions géométriques
du bâtiment. Par ailleurs, les isolants mis en œuvre sont susceptibles parfois de générer des risques
nouveaux tels que les feux couvant, risque non encadré par la réglementation à ce jour.
La propagation du feu d’un bâtiment à un autre est une problématique importante qui doit être traitée en
amont afin de faciliter le travail des secours. L’objectif des mesures réglementaires est de limiter cette
propagation vers un tiers et de ne pas aboutir à un feu de plusieurs bâtiments, voire d’un quartier entier.
Pour les bâtiments d’habitation, un recoupement vertical tous les 45 mètres est demandé lorsque le bâtiment
est en longueur ou pour les maisons en bande. La toiture doit également justifier de son comportement au
feu. Pour les immeubles de grande hauteur, celui-ci doit être isolé par rapport aux tiers par des parois de
résistance au feu REI120 ou par un volume de protection de huit mètres autour de l’immeuble de grande
hauteur, dégagé de tout matériau combustible. La couverture des immeubles de grande hauteur doit
également justifier de son comportement au feu (BRoof(t3)).
Les exigences sont donc beaucoup plus importantes en IGH qu’en bâtiment d’habitation. Les différences
entre un bâtiment de 4ème famille pouvant aller presque jusqu’à 50 mètres et un IGH de 51 mètres sont très
importante et non graduées. Les exigences de propagation du feu vers un tiers nous apparaissent
insuffisantes, notamment pour les bâtiments de 4ème famille.
Protection active
La protection active vient en complément des mesures constructives dans les bâtiments qui s’appuient
essentiellement sur des systèmes de protections passives. Cette protection active permet d’assurer une
sécurité supplémentaire, mais nécessite un entretien particulier et une vigilance spécifique dans la
maintenance pour que les performances de l’équipement soient maintenues en cas de sinistre.
Pour les immeubles de grande hauteur, l’article GH 51 exige l’installation dans les compartiments et locaux
d’un système d'extinction automatique du type sprinkler ou une installation fixe d'extinction automatique
appropriée aux risques existants. Pour les bâtiments d’habitation, aucune protection active de ce type n’est
imposée, que ce soit dans les bâtiments collectifs de la 2ème à la 4ème famille.
Cette protection active permet un arrosage du foyer d’incendie avant l’arrivée des services de secours ou en
complément de leur intervention et donc une extinction plus rapide et ciblée.
Avec tous ces éléments, les systèmes de protection active dans les bâtiments nécessitent un entretien
important, ce qui implique une maintenance organisée et suivie. L’installation de ce système dans les
bâtiments d’habitation de moins de 50 mètres permettrait d’augmenter la sécurité incendie,
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
23/40
29/06/2017
notamment dans les bâtiments de 4ème famille. Néanmoins, une telle obligation devrait être très
encadrée et impliquerait un coût important, non seulement en construction, mais aussi en entretien-
maintenance.
4.1.2.Détection
Dans les immeubles à usage d’habitation, les détecteurs avertisseurs autonomes de fumées (DAAF) sont
obligatoires. Chaque logement doit être équipé d’au moins un détecteur de fumées (loi Morange de 2010 qui
a créé les articles L. 129-8 et L. 129-9 du code de la construction et de l’habitation).
Dans les immeubles de grande hauteur, l’article GH49 impose l’équipement d’un système de sécurité incendie
(SSI) de catégorie A (option IGH) comportant exclusivement des zones de détection automatique. Les
détecteurs d'incendie du SSI sont notamment implantés dans les circulations horizontales communes, dans
les circulations horizontales privatives et dans tous les locaux à risques particuliers.
La détection est donc beaucoup plus importante dans les immeubles de grande hauteur que dans les
immeubles à usage d’habitation de moins de 50 mètres. Elle est surtout reliée à un système de sécurité
incendie qui permet de centraliser les remontées d’information et de les traiter en mettant en œuvre une
réponse et une évacuation adaptée.
Pour autant les détecteurs avertisseurs autonomes de fumées (DAAF) semblent apporter une réponse
adéquate depuis leur déploiement sur le territoire nationale et le CSTB n’estime pas nécessaire de renforcer
dans l’immédiat les systèmes de détection déployés dans les bâtiments d’habitation de la 3ème et de la 4ème
famille. Par contre, un renforcement des campagnes d’information et d’éducation au risque incendie
apparaissent comme des mesures plus appropriées à envisager dans le court terme pour renforcer
la prévention et diffuser la conduite à tenir en cas d’incendie.
4.1.3.Evacuation
Pour faciliter l’évacuation des personnes, les facteurs influant sont le nombre et la taille des dégagements,
mais aussi les conditions de tenabilité dans ces espaces d’évacuation et d’intervention des secours. Le
désenfumage permet aux occupants d’évacuer dans les meilleures conditions possibles. Il a pour objet
d'extraire, en début d'incendie, une partie des fumées et des gaz de combustion afin de maintenir praticables
les cheminements destinés à l'évacuation des occupants. Ce désenfumage peut concourir également à limiter
la propagation de l'incendie et faciliter l'intervention des secours.
Dans les bâtiments d’habitation de moins de 50 mètres, les exigences de sécurité pour les dégagements sont
graduées en fonction de la famille du bâtiment. Les escaliers encloisonnés permettant l’évacuation sont
systématiquement désenfumés avec des systèmes de plus en plus sécuritaires suivant la hauteur du
bâtiment. Ainsi, pour les bâtiments de 4ème famille, dans une des solutions, les escaliers sont mis en
surpression afin de s’assurer de la non-entrée des fumées dans ce volume. Pour les bâtiments de 3ème famille
B et de 4ème famille, les circulations horizontales à l’abri des fumées de plus de 10 mètres sont désenfumées.
Dans les immeubles de grande hauteur, une instruction technique spécifique pour le désenfumage des
immeubles de grande hauteur est référencée. Un désenfumage de secours par des ouvrants en façades est
également exigé.
Les différences d’exigences entre les bâtiments d’une hauteur aux alentours de 50 mètres sont grandes.
Néanmoins, la gestion des bâtiments (personnels de sécurité, systèmes actifs) et les logiques d’évacuation
(évacuation totale, évacuation partielle, confinement) sont différentes en IGH et pour les bâtiments
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
24/40
29/06/2017
d’habitation de moins de 50 mètres. Certaines exigences ne peuvent donc pas être rapprochées entre
ces bâtiments, à moins de modifier la logique d’évacuation des bâtiments.
L’arrêté du 23 mai 1960 [R5] pris en application du décret du 22 octobre 1955 fonde le premier texte
réglementaire relatif à la protection des bâtiments d’habitation contre l’incendie sur le territoire national
Français. Ainsi, tous les immeubles d’habitations dont la date de dépôt de la demande de permis de construire
est antérieure au 31 décembre 1960 n’ont pas fait l’objet d’une demande de conformité à des obligations
réglementaires relatives à leur protection contre l’incendie. Ces bâtiments sont donc potentiellement très
vulnérables.
Par ailleurs, tous les bâtiments d’habitations dont la date de dépôt de la demande de permis de construire
est antérieure au 06 mars 1987 relèvent soit des dispositions de l’arrêté du 10 septembre 1970 [R6], soit des
dispositions de l’arrêté du 23 mai 1960. Ces deux arrêtés prévoyaient essentiellement à l’époque des
dispositions visant à faciliter les zones de dégagement en renforçant la protection des cheminements ainsi
que des dispositions visant à faciliter l’intervention des secours. De plus, tous les bâtiments d’habitations dont
la date de dépôt de la demande de permis de construire est antérieure au 06 mars 1987 n’ont pas fait l’objet
de contrôles aux différentes phases de la construction ou d’exploitation.
Tableau 4 : Chronologie des textes réglementaires en matière de sécurité incendie. Source : BP X70-200 Guide pour
l'amélioration de la protection incendie des bâtiments d'habitation existants - Organisation et démarche, AFNOR,
septembre 2005.
Du 1er janvier 1961 au 29 septembre 1970 inclus Décret du 22 octobre 1955 et arrêté du 23 mai 1960
Du 30 septembre 1970 au 5 mars 1987 inclus Décret du 14 juin 1969, article 12 (devenu article R.111-13 du
CCH) et arrêté du 10 septembre 1970
Par ailleurs, et en l’état actuel de la législation, les articles R. 111-1 et suivants du code de la construction et
de l’habitation, relatifs aux règles de construction des immeubles à usage d’habitation, ne sont applicables
qu’à la construction de bâtiments d’habitation nouveaux, aux surélévations de bâtiments d’habitation anciens
et aux additions à de tels bâtiments. En complément, le principe de non-rétroactivité du droit français implique
que l’arrêté du 31 janvier 1986 modifié, et aujourd’hui applicable aux bâtiments d’habitation neufs, ne
s’applique pas aux travaux de réhabilitation des bâtiments antérieurs dont la date de dépôt de la demande
de permis de construire est antérieure au 06 mars 1987.
Cependant, pour les bâtiments d’habitation réalisés en conformité à l’arrêté du 31 janvier 1986, l’article 102
de cet arrêté a introduit une exigence pour le propriétaire du bâtiment de non altération des performances
durant la vie de l’ouvrage. Cet article précise en effet que « Le propriétaire doit s'assurer que les
transformations apportées aux immeubles en ce qui concerne l'affectation des locaux, les matériaux
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
25/40
29/06/2017
constitutifs des revêtements des couvertures ou des façades, les revêtements de sols et des parois des
circulations communes, des celliers ainsi que des parcs, la constitution de ces parois ne soient pas de nature
à diminuer les caractéristiques de réaction et de résistance au feu exigées pour ces divers éléments par le
présent arrêté. » On peut s’interroger sur la portée de cet article, inséré dans un texte réglementaire sur la
construction neuve mais introduisant des obligations pour le propriétaire sur les futurs travaux dans le
bâtiment.
Pour tous les autres bâtiments d’habitation, et faute de texte spécifique et légalement applicable, les travaux
de réhabilitation peuvent s’appuyer sur la circulaire datée du 13 décembre 1982 relative à la sécurité des
personnes en cas de travaux de réhabilitation ou d’amélioration des bâtiments d’habitation existants [R9].
L’objectif de cette circulaire vise à s’assurer que les travaux de réhabilitation n’ont pas pour effet de diminuer
le niveau de sécurité antérieur maintenant « un équilibre aussi satisfaisant que possible entre le niveau de
sécurité à atteindre et les contraintes techniques et financières ». Cette circulaire bien que n’ayant pas de
valeur réglementaire recommande un certain nombre de prescriptions pour les travaux exécutés dans le
volume des bâtiments existants. Toutefois, certains des articles constituant les dispositions constructives
recommandées dans cette circulaire ne sont plus en phase avec les principes de sécurité développés depuis
sa rédaction. On note par exemple que l’article 4.4.2 de la circulaire du 13 décembre 1982 renvoie en cas de
travaux d’isolation thermique d’un bâtiment par l’extérieur vers les dispositions du paragraphe 3.2 de
l’Instruction Technique relative aux façades n°249 dans sa version de 1982. Or cette version de l’instruction
technique n°249, et particulièrement les dispositions constructives définies dans son article 3.2 ont largement
été contredites depuis et modifiées dans les versions ultérieures de ce texte.
4.3. Contrôles
Le Tableau 5 ci-dessous présente les différents dispositifs de contrôle prévus par la réglementation, selon les
types de bâtiment. Ils sont constitués par :
Dès lors qu'un bureau de contrôle technique est missionné sur une opération, il doit vérifier le respect de la
réglementation incendie (R111-39 du code de la construction et de l’habitation). Le contrôle technique est
obligatoire pour les travaux de construction neuve des bâtiments de la 4ème famille et des IGH (art 111-38 du
code de la construction et de l’habitation). Pour les bâtiments de la 3ème famille, il est obligatoire dans les
zones à forte sismicité (zones 4 ou 5).
Contrôle des Pas de Pas de contrôle Pas de contrôle Autorisation de travaux délivrée par
travaux de contrôle le Préfet après avis de la CCDSA.
rénovation
D’après le tableau ci-dessus, pour les bâtiments d’habitation de moins de 50 mètres, la rédaction actuelle de
la réglementation ne garantit pas de contrôle exhaustif et systématique lors de la construction de
bâtiments de 3ème famille hors zone de sismicité 4 et 5, ni lors de travaux de rénovation. Néanmoins,
les maîtres d'ouvrage missionnent régulièrement des contrôleurs techniques sur des opérations pour
lesquelles il n'est pas obligatoire, même dans le cadre d’opérations de rénovation.
Le Chapitre III de l’Arrêté du 30 décembre 2011 [R3] (bâtiments d’habitation dont la hauteur est supérieure à
50 m) précise dans ses articles GH57 à GH65, en applications de la section 4 du Code de la Construction et
de l’Habitation, les dispositions concernant les obligations des propriétaires et des occupants. L’ensemble
des dispositions prévues au titre de ces articles apparaissent très contraignantes et le CSTB n’estime pas
nécessaire de les renforcer.
En comparaison, le titre VIII de l’Arrêté du 31 janvier 1986 modifié relatif à la protection contre l'incendie des
bâtiments d'habitation [R2] précise les obligations des propriétaires. La révision du 19 juin 2015 de cet arrêté
a d’ores et déjà permis de préciser certain points.
Il en est ainsi du contenu des plans d’intervention que les propriétaires sont tenus d’afficher au sous-sol et
rez-de-chaussée du bâtiment :
Ces éléments apparaissent suffisants et satisfaisant pour permettre l’intervention des services de secours.
L’article 101 précise par ailleurs que « le propriétaire ou, le cas échéant, la personne responsable désignée
par ses soins, est tenu de faire effectuer, au moins une fois par an, les vérifications des installations de
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
27/40
29/06/2017
détection, de désenfumage, de ventilation, ainsi que de toutes les installations fonctionnant automatiquement
et des colonnes sèches.
Il doit s'assurer, en particulier, du bon fonctionnement des portes coupe-feu, des ferme-portes ainsi que des
dispositifs de manœuvre des ouvertures en partie haute des escaliers.
Il doit également assurer l'entretien de toutes les installations concourant à la sécurité et doit pouvoir le justifier
par la tenue d'un registre de sécurité. »
L’article 104 prévoit que « Le propriétaire est tenu de présenter toutes les justifications utiles concernant
l'entretien et la vérification des installations sur demande des agents assermentés et commissionnés à cet
effet. »
La révision du 19 juin 2015 de l’arrêté du 31 janvier 1986 a permis par ailleurs de préciser dans l’article 103
le contenu du registre de sécurité définit à l’article 101 :
Pour autant la rédaction actuelle de l’arrêté du 31 janvier 1986 modifié ne mentionne aucune obligation sur
les opérations de maintenance à engager suite aux vérifications effectuées par les organismes ou techniciens
compétents, pourtant mentionnées dans l’article R111-13 du code de la construction et de l’habitation.
On note enfin que le titre VIII de l’Arrêté du 31 janvier 1986 modifié relatif à la protection contre l'incendie des
bâtiments d'habitation précise les obligations des propriétaires mais aucune obligation n’est imposée aux
occupants. Or il est avéré que de nombreux sinistres se développent dans les cages d’escalier des
bâtiments de 3ième et 4ième famille car les occupants stockent des charges combustibles (poussettes,
mobiliers,…) dans ces lieux qui ne seraient pas autorisés dans les bâtiments IGH de classe A ou Z.
L’analyse du corpus réglementaire en vigueur pour les bâtiments d’habitation amène aux principales
conclusions présentées ci-après.
4.5.1.Une absence de texte réglementaire pour la prise en compte du risque incendie dans les
travaux de rénovation des bâtiments d’habitation hors IGH
Hormis pour les bâtiments d’habitation relevant des IGH (> 50 m), il n’y a pas aujourd’hui de texte
réglementaire de type décret ou arrêté pour la prise en compte du risque incendie lors de travaux de
rénovation dans les bâtiments existants. Seule existe la circulaire de 1982, qui n'a pas de portée
réglementaire, et qui n'a pas été mise à jour depuis sa publication, et un article dans l’arrêté de 1986 qui
introduit l’obligation pour le propriétaire de ne pas dégrader les performances des matériaux en cas de travaux
ultérieurs.
Or, les enjeux de la transition énergétique résident avant tout dans la rénovation des bâtiments existants, qui
constituent la majorité du parc et sont les moins performants sur le plan thermique.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
28/40
29/06/2017
Il paraît donc essentiel d'encadrer réglementairement la prise en compte du risque incendie dans les travaux
de rénovation des bâtiments d’habitation de 1ère à 4ème famille.
4.5.2.Pour la construction neuve, des niveaux d’exigences réglementaires qui doivent être
revus en priorité pour les bâtiments de 3ème et 4ème famille
L’analyse des exigences réglementaires actuelles relatives à la construction neuve fait apparaître les
éléments suivants :
a) Des objectifs de sécurité sont formulés dans une logique performantielle, que ce soit en IGH ou en
bâtiment de 1ère à 4ème famille, hormis sur le critère de limitation de la propagation par la façade dans
les bâtiments de 3ème et 4ème famille pour lesquels le critère n’est pas défini, ni même la notion de
façade elle-même,
b) Il existe un effet de seuil très important entre les exigences relatives aux bâtiments de la 4ème famille
(entre 28 et 50 m) et celles relatives aux IGH Habitation (> 50 m)
c) Les exigences de comportement au feu des façades des bâtiments d’habitation des 3ème et 4ème
familles sont limitées à un classement de réaction au feu des parements conjugué une exigence de
C+D modulée en fonction de la masse combustible mobilisable de la façade, alors que des
campagnes récentes d’essais LEPIR ont montré que la limitation de la propagation d’un feu de façade
n’est obtenue que par la mise en œuvre de dispositions constructives qui vont bien au-delà de ces
exigences,
d) Les exigences de réaction au feu pour les bâtiments d’habitation de 1ère à 4ème familles sont exprimées
uniquement selon le classement français (M0 à M4), alors que le classement européen est
aujourd’hui très majoritairement utilisé
e) Les phénomènes de feux couvant, d'explosion de fumées, ainsi que la question de la durabilité des
performances de réaction au feu dans le temps, aujourd'hui non pris en compte dans la
réglementation, constituent des potentiels facteurs de risque dans un contexte de forte
diversification des matériaux isolants et des conceptions de bâtiments
a) La segmentation des réglementations incendie dans des règlements distincts par catégorie de
bâtiment (habitations de 1ère à 4ème famille, ERP, locaux de travail, IGH dont IGH habitation), rend
difficile l’application de la réglementation au cas des immeubles à usages mixtes, notamment pour
les bâtiments de moins de 28 m,
b) La multiplication des documents relevant du droit « souple » (guides, circulaires, notes des
administrations,…) rend compliqués pour les acteurs la compréhension et l’accès au corpus des
textes applicables
c) Le référencement et la gestion des évolutions de versions successives des documents relevant du
droit "souple" est un exercice très compliqué dans la durée.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
29/40
29/06/2017
5. PRECONISATIONS
A l’issue de l’analyse de la réglementation en vigueur, la Mission d’expertise du CSTB «Évaluation de la
réglementation sécurité incendie en habitation » a souhaité formuler un ensemble de recommandations. Ces
préconisations s’inscrivent autant que possible dans l’esprit des travaux de simplification (au sens de
clarification en vue de faciliter sa mise en œuvre, à niveau d’exigence élevé) de la réglementation de la
construction. Il n’est en effet ni réaliste ni souhaitable de renforcer la réglementation incendie simplement en
ajoutant des prescriptions supplémentaires. Néanmoins, au vu des récents évènements et des
connaissances scientifiques en terme de sécurité incendie, il est important de rendre plus lisible la
réglementation, de graduer les exigences réglementaires de manière plus continue et de combler les vides
juridiques existants.
Préconisation n°1 : Engager une révision de l’arrêté du 31 janvier 1986 modifié [Court et moyens
terme]
Le CSTB préconise de réviser l’arrêté du 31 janvier 1986 modifié en s’appuyant notamment sur les travaux
des différents Groupes de Travail pilotés par la DHUP entre 2011 et 2014. Il s’agira de réviser l’ensemble de
la réglementation sécurité incendie habitation et en particulier de :
• Préciser la notion de façade en considérant les nouveaux modes constructifs et les géométries
d’ouvrages complexes (coursives, balcons, loggias, …).
• Renforcer les exigences sur les façades et l’isolation en prescrivant notamment l’application de
l’IT249 aux bâtiments de 3ème et 4ème famille ;
• Référencer la dernière version du guide de l’isolation par l’intérieur (version de 2014). La référence
devra être mise à jour régulièrement et suivre les avancées technologiques.
• Faciliter l’application des solutions de désenfumage et leur mise à jour ;
• Recentrer les exigences des gaines gaz sur la sécurité incendie ;
• Rapprocher les exigences des parcs de stationnement visés par le règlement habitation avec ceux
des ERP ;
• Introduire à terme des préconisations nouvelles portant sur l’installation d’équipement d'alarme
perceptible tenant compte de la spécificité logements et des différentes situations de handicap des
personnes amenées à les fréquenter isolément ;
• Renforcer le recours à l’ingénierie de sécurité incendie pour les bâtiments atypiques ;
• Renforcer le contrôle du respect de la règlementation incendie pour tout ou partie des bâtiments de
3ème famille en prévoyant recours obligatoire à un contrôle technique ;
• Intégrer les spécificités des dispositions constructives des Départements, Régions et Territoires
d’Outre-Mer ;
Afin de prendre en compte à échéance régulière les avancées de l’état de l’art et les révisions des
référentiels normatifs, le CSTB préconise par ailleurs d’introduire la mise en place d’un processus de
révision périodique du règlement de sécurité incendie. Ceci permettrait de limiter l'usage du "droit souple"
(notes, circulaires) au strict minimum, c’est-à-dire pour gérer les phases transitoires entre le moment où
apparaît le besoin de faire évoluer la réglementation, et la révision effective de celle-ci.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
30/40
29/06/2017
Préconisation n°2 : Clarifier la règlementation applicable pour les bâtiments à usages mixtes [Court
terme]
Préconisation n°3 : Construire une réglementation relative à la protection contre l'incendie des
bâtiments d'habitation adaptée aux travaux de rénovation [Court terme]
Dans ce cadre, pour les rénovations lourdes des bâtiments, le CSTB préconise l’application de la
réglementation incendie des constructions neuves, dès lors que cela n’entraîne pas des contraintes
techniques et financières disproportionnées. Des dispositions doivent également être prévues pour encadrer
les travaux d’isolation des façades sur les bâtiments de 3ème et 4ème famille.
Préconisation n°4 : Renforcer les exigences sur les dispositions constructives des façades [Court
terme]
Le CSTB préconise de :
• Refondre l’Instruction Technique n°249 que ses différentes révisions ont rendu complexe à lire et à
s’approprier. Dans le cadre de cette refonte à engager sous le pilotage du Ministère de l’intérieur et
du Ministère en charge de la construction, il conviendrait de faire remonter dans le règlement le
recours à l’appréciation de laboratoire, pour ne maintenir dans l’IT249 que les modalités de calcul du
C+D et de la masse combustible mobilisable, la description des solutions techniques validées, et la
liste des guides reconnus réglementairement.
• Graduer les exigences de réaction au feu des revêtements de façades en fonction de la famille
d’habitation. Il est proposé de ne pas de modifier l’exigence pour les bâtiments de 1ère et 2nde famille,
de fixer l’exigence au niveau B-s2,d0 pour les bâtiments de la 3ème famille et A2-s3,d0 pour les
bâtiments de la 4ème famille (en cohérence avec les exigences fixées par le règlement IGH) ;
• Faire réaliser, excepté pour la 1ère et la 2ème famille, une Appréciation de laboratoire délivrée par un
laboratoire agréé en résistance et réaction au feu pour les systèmes de façades non couverts par l’IT
249 ;
• Elargir le recours aux visas de façades aux bâtiments de 4ième famille afin de sécuriser la conception
et la mise en œuvre de ces façades ;
• Rapprocher les exigences des bâtiments de la 4ème famille à celles des articles GH12 et GH13.
• Réviser l’Arrêté du 10 septembre 1970 relatif à la classification des façades vitrées par rapport au
danger d'incendie sous le pilotage du Ministère de l’intérieur et du Ministère en charge de la
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
31/40
29/06/2017
construction, en s’appuyant sur le protocole d’essai créé pour les façades ETICS. Ce protocole rédigé
en 2014 et accompagné par la DGSCGC n’est à ce jour ni consolidé, ni référencé dans le corpus
réglementaire. Le CSTB préconise de s’appuyer sur ce document pour engager la révision de l’Arrêté
du 10 septembre 1970 sous le pilotage du Ministère de l’intérieur et du Ministère en charge de la
construction en permettant l’évaluation de toutes les typologies façades mises en œuvre, quelle que
soit la technologie retenue (Bardage, vêture, vêtage, façades rideaux, façades vitrées,..).
Préconisation n°5 : Faciliter la prise en compte de l’innovation dans l’analyse du risque incendie
[Court terme]
Le Titre IX de l’arrêté du 31 janvier 1986 permet le recours à l’agrément des dispositifs ou dispositions
constructives non prévus par la réglementation. Cet agrément est conjointement délivré par le ministre en
charge de la construction et par le ministre de l'intérieur.
Le CSTB préconise de renforcer le recours à cette procédure en la rendant plus opérante et efficace. Il est
proposé de préciser les modalités de traitement, la constitution des dossiers de demande, la procédure
d'acceptation et les voies de recours en cas de refus.
En complément le CSTB préconise de renforcer l’appréciation faite sur la sécurité incendie des procédés
faisant l’objet d’un Avis Technique formulé par la CCFAT, particulièrement pour les revêtements de façade
non traditionnels mais aussi tous procédés non traditionnels ayant un impact fort sur les questions de sécurité
incendie.
Le CSTB propose ainsi que soit mentionné explicitement que le domaine d’emploi n’a pas examiné la question
de la sécurité incendie lorsqu’il n’est pas accompagné d’une appréciation de laboratoire ou qu’il ne justifie
pas d’une conformité au règlement incendie. Pour les produits ayant une appréciation de laboratoire ou se
justifiant d’une conformité au règlement, il est proposé que l’Avis Technique intègre systématiquement dans
son domaine d’emploi accepté les questions de sécurité incendie.
Préconisation n°6 : Renoncer au classement français de réaction au feu dans les textes
réglementaires relatifs à la sécurité incendie des bâtiments [Court terme]
S’agissant des exigences de réaction au feu visant les dispositions constructives des bâtiments, le CSTB
préconise de renoncer au classement français pour basculer sur le système de classification dit des
Euroclasses, correspondant au classement européen des produits. En effet, l’évaluation européenne permet
de prendre en compte le procédé dans ses conditions finales d’usage, alors que l’évaluation française se
limite au matériau.
Préconisation n°7: Faire réaliser un audit de sécurité incendie de tous les bâtiments d’habitation de
4ème famille [Court terme]
Le CSTB préconise de faire réaliser sous la responsabilité des propriétaires et gestionnaires un audit de
sécurité incendie de tous les bâtiments d’habitation de 4ème famille. Cet audit aurait pour objet d’analyser et
d’évaluer le risque qu’un incendie ponctuel devienne non-maitrisable. Il consisterait en un examen des
façades et de l’état des parties communes du bâtiment. Sur cette base, son coût moyen devrait être de l’ordre
de 1500 € par bâtiment.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
32/40
29/06/2017
Le nombre de bâtiments de 4ème famille est estimé entre 10000 et 15000.
Une copie de l’audit serait remise aux services de la mairie qui pourrait, en raison de circonstances
particulières et en vertu de ses pouvoirs de police générale, prescrire la mise en sécurité du bâtiment en fixant
le délai imparti pour l’exécution de ces mesures.
Le CSTB préconise de renforcer l’éducation citoyenne au risque incendie en rappelant les règles de bonne
conduite en prévention et en cas de survenance d’un feu d’autre part au travers de campagnes d’information
et de sensibilisation menée par les propriétaires et gestionnaires de parc mais aussi dans les établissements
scolaires en application de la circulaire du 24 mai 2006 relative à l’éducation à la responsabilité.
L’ensemble de ces travaux de recherche permettrait d’une part de renforcer les échanges scientifiques
internationaux, en particulier sur la maîtrise du risque de propagation du feu par les façades, via par exemple
le séminaire international Fire Safety of Façades, et d’autre part d’aboutir à des préconisations réglementaires
sur ces sujets nouveaux.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
33/40
29/06/2017
6. REFERENCES
[R2] Arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie des bâtiments d’habitation neufs
modifié par l’arrêté du 19 juin 2015
[R3] Arrêté du 30 décembre 2011 portant règlement de sécurité pour la construction des immeubles de
grande hauteur et leur protection contre les risques d'incendie et de panique
[R4] Arrêté du 5 février 2013 relatif à l'application des articles R. 129-12 à R. 129-15 du code de la
construction et de l'habitation (obligation d’au moins un détecteur de fumée dans chaque logement
et obligation d’installation de bloc-ports et de ferme-portes pour les bâtiments de 3ème et 4ème famille)
[R5] Arrêté du 23 Mai 1960 relatif à la protection des bâtiments d’habitation contre l’incendie, sécurité et
sauvegarde des personnes en cas d’incendie – JO du 29 mai 1960
[R6] Arrêté du 19 Septembre 1970 relatif à la protection des bâtiments d’habitation contre l’incendie – JO
du 29 Septembre 1970
[R7] Arrêté du 10 septembre 1970 relatif à la classification des façades vitrées par rapport au danger
d'incendie
[R8] Courrier du 30 septembre 2015 relatif à l’application de l’IT 249 pour les bâtiments de 3ème et 4ème
famille, co-signé par le ministère chargé de la construction et le ministère de l’intérieur
[R9] Circulaire du 13 décembre 1982 relative à la sécurité des personnes en cas de travaux de
réhabilitation ou d’amélioration des bâtiments d’habitation existants – JO du 28 janvier 1983
[R10] IT 249, Instruction technique n°249 relative à la propagation du feu par les façades, prise par l’arrêté
du 24 mai 2010 portant approbation de diverses dispositions complétant et modifiant le règlement de
sécurité contre les risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public –
Version antérieure prévue par la circulaire du 3 mars 1982 relative aux instructions techniques prévues
dans le règlement de sécurité des établissements recevant du public
[R11] Guide de l'isolation intérieure des bâtiments d'habitation du point de vue des risques en cas d'incendie,
Cahier du CSTB de 1982
[R13] Guide Protection contre l’incendie des façades béton ou maçonnerie revêtues de systèmes d’isolation
thermique extérieure par enduit sur polystyrène expansé (ETICS-PSE) – Accompagné de la note
d’information de la DGSCGC du 15 avril 2016 destinée à préciser certaines dispositions de l’IT 249
de 2010
[R14] Guide Bois Construction et propagation du feu par les façades, CSTB et FCBA, Février 2017 –
Accompagné de la note d’information de la DGSCGC du 27 janvier 2017 destinée à préciser certaines
dispositions de l’IT 249 de 2010
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
34/40
29/06/2017
6.3. Autres guides et documents techniques de référence
[R15] Les statistiques des services d’incendie et de secours, Chiffres 2015, Direction Générale de la Sécurité
Civile et de la Gestion des Crises, Edition 2016
[R16] Guide RAGE (Règles de l’Art Grenelle Environnement 2012) : Analyse détaillée du parc résidentiel
existant, Septembre 2012
[R17] Guide national de référence explosion de fumées – embrasement généralisé éclair, publié par la
Direction de la défense et de la sécurité civiles - Sous-direction des sapeurs-pompiers – BFASC,
février 2003
[R18] Contrôle du respect des règles de construction, Bilan des contrôles, Analyse des évolutions, France
entière, 2000-2009 et 2011-2014, Avec le concours du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les
risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) et de ses directions territoriales, publié par le
Ministère du logement et le CSTB, Août 2015
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
35/40
29/06/2017
Annexes
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
36/40
29/06/2017
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
37/40
29/06/2017
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
38/40
29/06/2017
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
39/40
29/06/2017
Lundi 26 juin, le CSTB a rencontré la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises
(DGSCGC) au sein du bureau de la prévention et de la réglementation incendie, Hervé Tephany et le
Commandant Mathieu Malfait.
Lundi 26 juin également, la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France (FNSPF) a été reçue au
CSTB. Le lieutenant-colonel Stéphane CONTAL et le lieutenant-colonel Pierre FERRANDES se sont
déplacés pour cette entrevue.
_________________________________________________________________________________________________
DSSF/EA2R/AI-550-170001
40/40
29/06/2017