Chiff Rage
Chiff Rage
Chiff Rage
Mars 2011
Résumé
Les services études de prix d’Habitat Social sont spécialisés dans le logement neuf.
Dans le cadre d’un appel d’offre ou du montage d’un projet, ils sont parfois amenés à
étudier et à chiffrer des opérations mêlant une partie réhabilitation (Tous Corps d’Etat) et la
construction d’immeubles neufs. Ces opérations ne constituent pas le cœur de métier de
l’entreprise et comportent des spécificités techniques qu’il est nécessaire de bien
appréhender afin de fiabiliser la remise de prix. Ayant une perspective d’évolution et de
développement, ainsi qu’une volonté d’augmenter le chiffre d’affaire et élargir son activité,
l’Habitat Social souhaite acquérir le « savoir » dans les travaux de réhabilitation à court
terme et développer le « savoir faire » à long terme.
Mots clés :
1. Introduction..................................................................................................................................... 8
2. Présentation du groupe................................................................................................................... 9
4. La Réglementation............................................................................................................................. 21
11. Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………………….83
Bibliographie……………………………………………………………………………………………………………………………………84
Table des matières
Figure 2 : Polybrain…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….16
Figure 25 : Liste des organismes certificateurs autorisés à délivrer les labels HPE Rénovation………………………..…..……..………56
Le Projet de Fin d’Etude est une partie importante dans la formation d’ingénieur. En
effet, à travers notre PFE nous sommes amenés à mettre en pratique des compétences
techniques acquises durant notre formation, mais aussi des compétences pratiques et
humaines. Le travail d’équipe permet d’échanger d’apprendre et d’avancer, tout en restant
autonome, à faire preuve de méthodologie, de rigueur et d’organisation.
Ayant effectué mes précédents stages sur des chantiers, en conduite de travaux, et ayant
un attrait pour l’aspect commercial, j’ai voulu choisir un sujet qui concernait la partie en
amont d’un projet. Au sein de l’entreprise Bouygues Construction, ce poste correspond au
rôle de chargé d’affaire. En effet ce dernier a pour but d’analyser l’opération dans les
aspects techniques, financiers et contractuels dès la réception de l’appel d’offre. Par la suite
il doit présenter l’offre au client, mener les négociations, et transférer le dossier à l’équipe
travaux.
Réaliser un guide méthodologique pour l’étude des opérations intégrant une partie de
réhabilitation répondait à mes attentes. Pour mener à bien mon PFE, j’ai été rattaché au
responsable d’affaire de l’Habitat Social (filiales de Bouygues Construction), en charge d’une
opération comprenant la réhabilitation d’un foyer paroissial en logement, et la construction
d’une résidence pour étudiants sur la même parcelle.
Après une brève présentation du groupe Bouygues et de l’entité Bouygues Bâtiment Ile-
de-France Habitat Social, ainsi que du métier de chargé d’affaire, le projet sera abordé de
façon plus approfondie.
2. Présentation du groupe
2.1.1 Historique
Francis Bouygues (Centrale Paris 1946) crée l’entreprise Francis Bouygues, spécialisée
dans les travaux industriels et le bâtiment en région parisienne en 1952. Il crée un bureau
d’études, un bureau des méthodes et applique des principes d’industrialisation.
Le chiffre d’affaire de Bouygues Bâtiment IdF est de 1.882 milliards d’euros en 2010.
Pour 595 chantiers en activité (en moyenne 11.7 millions d’euros par chantier).
3. Présentation de l’étude
Par conséquent, l’idée de réaliser un travail détaillé sur les travaux de réhabilitation
est survenue. En effet, les prestations des travaux de réhabilitations changent par rapport
aux prestations d’une construction neuve.
En réhabilitation chaque chantier est unique étant donné que la structure est
existante. En fonction de l’état du bâti existant les travaux à effectuer varient. La banque des
prix des travaux neufs ne peut pas être utilisée pour le chiffrage des travaux de
réhabilitation.
L’objectif du PFE est de créer un guide méthodologique pour le chiffrage des corps d’état
secondaire des opérations de réhabilitation. Le document comprendra les éléments
suivants :
- Pour chaque lot de corps d’état secondaire, la liste des spécificités techniques liées
au métier de la réhabilitation et une liste de sous-traitants compétitifs en
réhabilitation.
- Pour l’étude d’une réhabilitation, quelle utilisation peut-on faire de la banque de prix
du neuf, de la banque de prix de réhabilitation des filiales spécialisées, quels sont les
lots pour lesquels il est nécessaire de consulter un sous-traitant systématiquement ?
- Quelle est la meilleure stratégie d’étude, d’offre et de réalisation pour ces opérations
mixtes chez Habitat Social : groupement avec un entrepreneur général extérieur au
groupe, groupement avec une filiale spécialisée de Bouygues Bâtiment IdF, étude et
réalisation en partenariat avec des sous-traitants et une conduite de travaux
Bouygues Habitat Social ?
3.3. L’environnement de travail
Forte de ses 1000 collaborateurs dont 450 compagnons, l’Entreprise réalise plus de
2900 logements pas an, sur des chantiers de taille très variée (de 2 à 30 M€) et sur
l’ensemble du territoire francilien. Habitat Social réalise un chiffre d’affaire de 300 M€ pour
une activité de 100 chantiers par an.
Le chargé d’affaires chiffre essentiellement les corps d’états secondaires tandis que le
gros œuvre est chiffré par l’équipe étude de prix.
3.3.3.1. Polybrain
Pour chiffrer les prestations de corps d’état secondaire, les chargés d’affaires utilisent
le logiciel Polybrain. Tout d’abord Polybrain est une banque de prix des prestations de CES.
C’est la mémoire de l’entreprise concernant les prix, les chantiers et les sous-traitants. Le
service Statistique établie un prix moyen d’une prestation à partir des opérations
précédentes qui ont pu faire l’objet d’un retour d’expérience. Des prix unitaires ou
d’ensembles des lots techniques et architecturaux (électricité, plomberie, charpente, …) y
sont listés. Le plus souvent le prix comprend la fourniture et la pose.
Les recherches peuvent être globales ou plus ciblées. Les observations concernant
des particularités du chantier ou des prestations réalisées sont rapportées ce qui permet
d’avoir une vision plus large du prix appliqué. Ainsi on peut savoir s’il s’agit de grosse
quantité, connaître les particularités dues au type de bâtiment, ou consulter des
observations des conducteurs de travaux, sur le prix qu’ils ont pu obtenir par exemple.
Figure 2 : Polybrain
Les prix des CES en format papier :
3.3.3.2. L’OCUB
En parallèle de ce logiciel un fichier Excel appelé OCUB a été mis en place. C’est un
logiciel de chiffrage intégré dans le fichier Excel et couplé à Polybrain. En effet, chaque prix
dans Polybrain possède un code unique. Une fois le code entré dans l’OCUB, le transfert de
l’intitulé et du prix de la prestation se fait automatiquement. Ensuite les quantités sont
renseignées dans la case dédiée. Le fichier OCUB est utilisé comme base de chiffrage mais
possède différentes interfaces. Comme DQE (Descriptif Quantitatif Estimatif) qui est utilisé
pour la présentation de l’offre au client.
Evidement, l’étendue des prestations et des choix des architectes ou des clients ne
peuvent pas être toutes répertoriées. Une bibliothèque de catalogue est donc constituée au
fur et à mesure des consultations de fournisseurs. Pour les opérations particulières, des
consultations extérieures sont réalisées afin d’obtenir le prix, tâche qui s’avère difficile étant
donné que le délai court de réponse à un appel d’offre et que les entreprises extérieures
n’ont aucune obligation de répondre à une consultation.
Figure 4 : La page d’OCUB
3.3.3.3. La formation
Les premières semaines ont été dédiées à la formation au métier de chargé d’affaire,
c'est-à-dire au chiffrage des CES. Une fois les différents supports informatiques présentés,
j’ai commencé à travailler sur le dossier concernant la construction de 115 logements dans le
20éme arrondissement à Paris.
Dans un premier temps, les corps d’états architecturaux ont été traités, puis les
corps d’état techniques. Le logiciel BYOCESS permet de comprendre et de voir les différents
éléments qui composent les corps d’état techniques (électricité, chauffage,…) ainsi que
l’acheminement des fluides. Comprendre le fonctionnement de Polybrain a été essentiel de
même que l’acquisition d’une méthodologie de travail rapide était très importante.
L’opération consiste à démolir dans un premier temps un bâtiment entier situé sur
l’avant de la parcelle et une partie du bâtiment situé à l’arrière.
Puis la construction d’un bâtiment neuf sur 9 niveaux comportant des logements
sociaux (103 chambres) pour jeunes travailleurs et un commerce au rez de chaussée. Le
chiffrage de ce bâtiment (CES et GO) sera effectué totalement par l’équipe commerciale. Ce
projet va s’intégrer parfaitement dans son environnement et répondra aux différents
critères du grenelle d’environnement. En effet le bâtiment est certifié THPE 2005 avec un
niveau de consommation de 65 kWh.ep/an/m²shon (niveau BBC). Des panneaux solaires
seront installés sur le toit afin de produire l’énergie utilisée pour le chauffage de l’eau
chaude sanitaire.
Afin de bien répartir son temps de travail, il est nécessaire de faire un planning des
différentes tâches à effectuer. Voici un schéma heuristique reprenant les différents points à
traiter et les durées approximatives à y consacrer.
Guide de chiffrage
Réhabilitation
4ème partie : 20/04 au 20/05
Chiffrage des CES :
Formation au chiffrage
Création de la banque de
des constructions neuves
donnée :
Liste des sous traitants
compétitifs en réhabilitation
Pour comprendre les différences qui existent entre les constructions neuves et les
constructions réhabilitées, la réglementation qui s’applique aux bâtiments existants sera
analysée en détails concernant les sujets suivants : Incendie, Handicapés, Thermique et
Acoustique. Les prescriptions des Normes Française, DTU et des articles des réglementations
en vigueur seront consultés et répertoriés afin d’avoir une base de donnée. Cela permettra
de recenser les prestations minimales que doit fournir un constructeur concernant ces 4
sujets et de mettre en œuvre les prestations obligatoires pour tout bâtiment réhabilité
quelque soit la structure.
Les paragraphes suivants sont les résumés des différentes réglementations, dont les
points importants sont mis en évidence.
Sont concernés :
- Les travaux ayant pour objet la création de logements dans des bâtiments existants
autres que d’habitation
Lorsque les travaux comportent la reprise totale ou quasi-totale d’un bâtiment dont
l’ossature (murs, éléments porteurs verticaux, planchers…) constitue les seules ou les
principales parties conservées, il est recommandé d’appliquer dans leur ensemble les règles
fixées par l’arrêté pris en application de l’article R. 111-13 du Code de la construction et de
l’habitation.
Sont concernés :
- La signalisation palière
Globalement lorsque les travaux de rénovation sont entrepris les parties concernées
doivent être adaptées aux personnes handicapées.
Remarque :
Par exemple, les allèges des fenêtres doivent être inferieures à 95 cm, sinon un dispositif
spécifique d’ouverture des fenêtres doit être mis en place.
Figure 10 : Exigences PMR
- Pour les rénovations lourdes de bâtiments de plus de 1000m², achevés après 1948, la
réglementation définit un objectif de performance globale pour le bâtiment rénové.
Ces bâtiments doivent aussi faire l’objet d’une étude de faisabilité des
approvisionnements en énergie préalablement au dépôt de la demande de permis de
construire.
- Aux bâtiments de moins de 1000m², quels que soit l’importance des travaux portant
sur la thermique entrepris
- Aux bâtiments de moins de 1000m² qui font l’objet de travaux de rénovation plus
légers (qui ne reprennent pas l’ensemble des postes susceptibles d’améliorer la
performance énergétique).
Quelles sont les exigences à respecter ?
Pour chaque élément susceptible d’être installé ou changé, l’arrêté du 3 mai 2007
donne le critère de performance exigé pour le produit.
A titre d’exemple
Lorsque des fenêtres sont remplacées, les nouvelles fenêtres doivent, sauf cas
particulier, présenter une performance minimale qui correspond à un double vitrage à
isolation renforcée.
RT Existant globale
- Le coût des travaux de rénovation thermique décidés est supérieur à 25% de la valeur
hors foncier du bâtiment, ce qui correspond à 322€ HT/m² pour les logements et
275€ HT/m² pour locaux non résidentiels
- Le coût prévisionnel des travaux portant sur l’enveloppe et les systèmes du bâtiment.
Le montant estimé correspond au coût des travaux prévus pour les deux années à
venir. Les coûts de dépose, pose et fourniture et le coût des sujétions éventuelles
liées aux travaux sont intégrés aussi.
- La valeur du hors foncier du bâtiment qui est déterminée grâce à un coût forfaitaire
par mètre carré donné par un arrêté du 20 décembre 2007.
Compte tenu de l’importance des travaux entrepris, les principes retenus dans la
réglementation sont proches de ceux de la RT 2005 applicable aux constructions neuves.
1) L’évaluation de l’état initial du bâtiment
2) L’économie d’énergie
Après les travaux, la consommation globale d’énergie du bâtiment pour les postes de
chauffage, d’eau chaude sanitaire, de refroidissement, les auxiliaires, ainsi que l’éclairage
doit être inférieure à la consommation de référence de ce bâtiment. Celle-ci correspond à la
consommation qu’aurait ce même bâtiment pour des performances imposées des ouvrages
et des équipements qui le composent.
- Pour les bâtiments non résidentiels, les travaux doivent conduire à un gain de 30%
sur la consommation d’énergie par rapport à l’état antérieur.
3) Le confort d’été
4) Les garde-fous
Des performances minimales sont requises pour une série de composants (isolation,
ventilation, système de chauffage…) lorsque ceux-ci sont modifiés par les travaux de
rénovation.
Figure 12 : La réglementation thermique
Textes de référence
Ces articles fixent les principes des mesures prévues pour les rénovations lourdes.
Cet arrêté donne la valeur du coût de construction par m² pour déterminer la valeur
hors foncier du bâtiment
- s'il a été construit avant 1970, il n'a fait l'objet d'aucune réglementation acoustique,
- s'il a été construit entre 1970 et 1995, il était soumis à la réglementation du 14 juin
1969 qui fixait des niveaux d'isolement pour les planchers, les cloisons et les
équipements mais elle ne prenait pas en compte l'isolement contre les bruits de
l'espace extérieur. Les niveaux fixés par cette réglementation ne répondent pas aux
exigences de confort actuelles,
Pour l’isolation horizontale (dalle séparant 2 logements) il faut réaliser des sondages
afin de trouver l’épaisseur du plancher et ensuite décider du type de revêtement de sol.
Pour les séparatifs verticaux, l’acoustique entre logements sera traitée selon les
exigences de la règlementation acoustique propre aux ouvrages neufs.
- Entre logements :
ISOLEMENT ACOUSTIQUE
LOCAL DE RECEPTION:
standardisé pondéré DnT,A
pièce d'un autre logement
(en decibels)
Pièce principale Cuisine et SDE
Les différentes études doivent être réalisées dans plusieurs domaines. Ces études
sont des résumés de la réglementation qui s’appliquent au type de bâtiment et à son
utilisation.
Cet étude est sous-traitée par des bureaux d’études spécialisés dans le domaine de
la thermique. Dans le rapport thermique une comparaison de consommation d’énergie
entre différents type de chauffage est faite dans le but de prendre la solution la plus
économique.
Lors de la réhabilitation des bâtiments il est primordial de connaître dans les détails
la structure existante afin d’éviter des problèmes pendant les travaux telles que fissuration,
affaissement ou présence d’humidité ou d’insectes. Pour cela des diagnostics de l’existant
doivent être fait, certains par le maître d’ouvrage, d’autre par le maître d’œuvre. C’est en
fonction de ces diagnostics que des solutions et méthodes constructives seront prises.
Pour bien choisir les techniques à adopter, il faut donc connaître avec la meilleure
précision possible :
Les travaux à effectuer permettant de passer d’un état à l’autre, en intégrant toutes
les phases provisoires.
Après avoir reconnu les principes constructifs, il faut faire le diagnostic de l’état de
conservation du bâtiment.
Ceci est plus délicat, car des dégradations liées à l’humidité, aux insectes xylophages,
à des défauts de sols ou de fondation peuvent n’affecter que des parties d’ouvrages
localisées et être non apparentes. Ces dégradations doivent être repérées et réparées car
elles peuvent remettre en cause la stabilité de tout ou partie de l’ouvrage. Il faut faire une
première investigation visuelle, puis de nombreux sondages destructifs lorsque c’est
possible.
Figure 15 : Sondages destructifs
• Le niveau et le sol d’assise : pour un même bâtiment, des fondations assises à des
niveaux différents ou sur des sols hétérogènes, doivent nous alerter et entraîner des
investigations complémentaires.
• La nature des fondations : dans le cas de fondations maçonnées, le liant (chaux par
exemple) peut être très dégradé et une décompression locale (reprise en sous-œuvre, voile
masque …) peut entraîner une dégradation de la fondation et du mur.
• Un tassement excessif localisé doit nous faire vérifier si nous ne sommes pas dans
une zone minée par des carrières souterraines ou des fontis. Une autre cause peut être une
modification de la répartition des charges (ouverture intempestive d’une large baie).
On peut alors observer des défauts d’horizontalité, des fissures de linteaux, des faux-
aplombs ….
• Les zones affectées par l’humidité : fuite de chêneaux, d’EP, appuis de baies et la
dégradation qui en résulte sur les structures bois ou métalliques, les enduits, la pierre
tendre, les liants des murs en maçonneries … humidité des soubassements par capillarité.
• Les zones affectées par les termites : les termites se développent plus facilement
dans un milieu humide telle une maison mal ventilée ou un bâtiment non habité. L'invasion
peut se faire par le sol où, par des galeries creusées ou des cordonnets, les termites
souterrains gagnent l'ensemble du bâtiment tout en restant en liaison avec la source
d'humidité.
• Les linteaux qui constituent les points sensibles des maçonneries en particulier
lorsqu’ils servent de « poutre de reprise ».
• Des ancres de chaînage. Certaines sont d’origine, d’autres ont été mises en place à
la suite d’un désordre de structure (maçonneries lézardées, défauts de verticalité …)
• La « tranche » des murs mitoyens. On peut vérifier s’il s’agit d’un vrai mur mitoyen
ou si l’on est en présence de 2 murs séparés par un joint de dilatation.
• Déformation des façades, apparitions de fissures liées à des poussées induites par
des voûtes et arcs de maçonnerie.
Il faut de nouveau les inspecter de l’intérieur du bâtiment en s’attardant sur les zones
repérées en façade et au voisinage des pièces humides. Il faut vérifier l’état des murs
mitoyens.
• Murs intérieurs :
L’essentiel des désordres est lié à l’humidité. Il faut vérifier d’abord les pieds de murs
dans les pièces humides.
- Les ancrages des fers dans la façade au voisinage des descentes EP et des pièces
humides.
• Les planchers bois : les problèmes sont identiques à ceux des planchers métalliques
mais plus complexes et plus dangereux car :
Il est exigible (code du travail) au titre des moyens que doit donner le maître
d’ouvrage au coordonnateur Sécurité et de Protection de la Santé (SPS) et de l’évaluation
des risques que doivent réaliser les acteurs de ces opérations dans le cadre de leur mission
et intervention (maître d’œuvre, coordonnateur SPS et entreprises intervenantes).
S’adressant à des opérations destructives, ce repérage s’effectuera selon les mêmes
modalités que le repérage avant démolition, en respectant les préconisations de la norme
NF X 46-020.
La norme NF X 46-020 définit le contenu des missions de repérage qui peuvent être
menées avant la réalisation de travaux (opération de réhabilitation de bâtiments), elle
constitue actuellement le meilleur moyen de satisfaire aux exigences du code de la santé
publique et du code du travail. Elle précise le rôle des différents acteurs concernés
(opérateur de repérage et donneur d’ordre) ainsi que les éléments à faire figurer dans les
rapports.
- Le lieu d’exécution
- Le mode opératoire
Donneur
Mission Référentiel règlementaire Concerne
d'ordre
Tous les bâtiments sauf :
Article R. 1334 - 25, R. 1334
- 26 et annexe 13-9 du Code
les immeubles d'habitations comportant un
de la Santé Publique
seul logement
Repérage de
l'amiante en vue de Anciennement articles 10-2,
les parties privatives des immeubles
la constitution du 10-3 et annexe du décret 96- Propriétaire
collectifs d'habitation
dossier technique 97 du 7 février 1996 modifié
Amiante (DTA) notamment par le décret
2001-840 du 13 septembre Repérage des matériaux / produits figurant
2001 en annexe du décret 96-97 modifié
accessibles sans travaux destructifs
Arrêté du 22 aout 2002 Ce dossier devant être constitué avant :
5.3.1. Réglementation
La réglementation à prendre en compte est celle du Code du travail, pour tous
travaux sur supports plombés (peintures cérusées, canalisations, éléments de couverture,
etc.) : les articles
Le code de la santé publique a été modifié par le décret n° 2006-474 et par 4 arrêtés, en
date du 25 avril 2006 :
Le diagnostic de la présence des termites ne peut se faire que si l’on connaît aussi la
présence et les dégradations dues aux autres insectes ou champignons xylophages.
Les facteurs aggravants sont le calme, l’obscurité, l’humidité (maisons non habitées).
Pièces de bois les plus visées : Planchers avec solivage au contact du sol, plinthes,
huisseries de portes et dormants de fenêtres, linteaux, solives de rive, extrémités des pannes
et chevrons au contact des murs, meubles, bibelots, encadrements de tableaux.
Dans les autres matériaux : Plâtre (galeries et trous noirs en surface), isolants (jusqu’à
leur destruction complète), papiers peints, livres, linge en coton, tapis, gaines de câbles
électriques, tuyaux en plomb, liège (bouchons de bouteilles).
- Observation visuelle avec des sondages du bois (équipement : lampe torche, pointe
fine)
- Les chiens renifleurs : race Beagle, sensibles au bruit et à l’odeur, de petite taille
(parties difficiles d’accès)
Décret n° 2006-591 (23 mai 2006) relatif à la protection des bâtiments contre les termites et
autres insectes xylophages et modifiant le code de la construction et de l’habitation.
Arrêté (27 juin 2006) relatif à l’application des articles R.112-2 et R.112-4 du code de la
construction et de l’habitation.
Diffusion par les préfets d’un arrêté préfectoral de délimitation des zones infestées ou
susceptibles de l’être (exemple Gironde et Charente-Maritime),
Diffusion par les Maires d’un arrêté municipal définissant les périmètres d’injonction de
recherche et de traitement obligatoire.
Protection sol/bâtiment contre les termites : exigible depuis le 1/11/2007 dans les
départements soumis à Arrêté Préfectoral (toutes les communes, même si celui-ci ne
concerne qu’une partie du département).
Etablissement d’une barrière chimique sur fonds de fouille, remblais et base des
fondations :
Continuité de la barrière,
Rupture de la barrière par interventions sur terrassements après traitement.
Barrières physico-chimiques :
Barrières physiques :
Infranchissable et mortelle,
Elimination des cordonnets par brossage et pulvérisation sur toutes les surfaces d’une
solution insecticide.
A la demande du maire,
Dans le cas de transaction immobilière dans les zones indiquées par la préfecture.
a) Désignation de l’immeuble
b) Désignation du demandeur
c) Désignation de l’expert
d) Identification des parties de l’immeuble visitées et des éléments infestés par les termites
e) Identification des parties de l’immeuble non visitées et justifications
f) Moyens d’investigation utilisés
g) Ouvrages, parties d’ouvrage et éléments non examinés
h) Constatations diverses.
Le coût actuel d’un état parasitaire se situe entre 100 et 150€ pour un F3 et les
conséquences d’une erreur de diagnostic peuvent se chiffrer à plusieurs certaines de milliers
d’euros, d’autant que l’expert subit souvent une pression importante de la part du donneur
d’ordre pour obtenir un rapport négatif.
2) Différents cas :
- le département n’est pas concerné : seules les ossatures bois peuvent être impactées.
- le département est concerné : lire les pièces écrites : Attendus du Permis de Construire,
voire Permis de Démolir
Si rien dans les Attendus PC ou PD, et rien dans le Marché : a priori rien à faire ? Dans la
phase commerciale faire mentionner « hors incidence xylophages »
Si dispositions particulières dans les Attendus, mais rien dans le Marché : le signaler dans
la phase commercial, au Client et dans l’Analyse de Risques.
Dans un logement neuf : il s’agit essentiellement d’un traitement préventif (barrière anti
termites en fondation) avec un éventuel traitement des terres de déblais,
Dans la réhabilitation : démolition « incinération sur place » de tous les déchets infestés ;
traitements curatif et préventif de l’immeuble pouvant conduire à des dépenses
importantes.
Des options thermiques telles que Rénovation 150 ou Effinergie Rénovation peuvent
aussi être attribuées pour des travaux de réhabilitation sur des bâtiments mis en service
avant le 1er janvier 1948.
Ces labels sont délivrés par des organismes de certification approuvés par l’Etat.
BBC Rénovation :
Le label « bâtiment basse consommation énergétique rénovation, BBC rénovation
2009 » plus performant que le HPE Rénovation, correspond à une consommation d’énergie
primaire de 80 kWh/m².an pour un bâtiment résidentiel (modulée selon la zone climatique
et l’altitude). Pour une rénovation en Ile de France, la consommation annuelle d’énergie
primaire devra donc être inférieure à 104
kWh/m²shon.
Bien qu’importante, la performance énergétique d’un bâtiment n’est pas le seul sujet
en construction durable. La gestion de l’eau, des déchets, les aspects sociaux et
économiques notamment doivent être pris en compte pour que le projet soit viable
globalement. La certification PH&E (Patrimoine Habitat et Environnement) délivré par
Cerqual, permet d’aborder l’ensemble des sujets de la construction durale. Cependant
l’objectif de consommation énergétique étant peu ambitieux 230 KWh/m².an, il est souvent
couplé à un label énergétique tel que BBC ou HPE.
Voici une liste des organismes certificateurs approuvés par l’Etat pouvant délivrer des
labels Rénovation.
Figure 25 : Liste des organismes certificateurs autorisés à délivrer les labels HPE Rénovation
6.2. Rencontre avec Cerqual Patrimoine
Pour mieux saisir les enjeux et la démarche de certification pour les travaux de
réhabilitation une rencontre avec un ingénieur d’affaire de Cerqual Patrimoine a été
organisée.
Elle propose les certifications Patrimoine Habitat (qualité technique et thermique des
opérations), Patrimoine Habitat & Environnement (qualité environnementale), et le Bilan
Patrimoine Habitat (diagnostic du patrimoine).
Le Bilan Patrimoine Habitat (BPH) constitué d'un bilan documentaire et d'un bilan
technique, permet d'apprécier l'état général de l'entité immobilière (immeuble
collectif, maisons individuelles groupées) et de définir les axes de progrès ; ce bilan
intègre les premiers éléments d'estimation de la performance énergétique (EPE) ;
- Prêts bonifiés : Eco-prêt logement social à 1.9%, 100 millions d’euros de la FFB
(Fédération Française de Bâtiment) en prêts à taux réduits, Eco-prêt à taux zéro
Le plus souvent l’obtention des aides est conditionnée par le respect de niveaux
et exigences supplémentaires fixés par la région.
Pour mieux comprendre l’origine des écarts entre le chiffrage en étude et la réalité du
chantier, une analyse détaillée est faite. Seul le bâtiment réhabilité est étudié dans ce
paragraphe et seules les prestations représentants une marge négative importante sont
annoncées.
Total : - 70 000€
2) Pertes sur prestations non demandées au DCE mais nécessaires pour réaliser le
chantier
- faux plafond pour coupe feu des logements et passage des réseaux
- dévoiement de réseaux (pas de soffites chiffrés)
- reprise des surfaces (sols, murs)
Figure 28 : Etat des murs existants
- chiffrage de la pose de velux comme dans le neuf sans dépose des anciens et
recréation des chevêtres
- pas de sécurité prévue pour les travaux
Le contexte réglementaire n’était pas bien connu, beaucoup d’incohérences ont été
commises. Les prestations ne répondant pas aux exigences réglementaires ont été chiffrées.
Pour la partie réhabilitée les pertes dues au chiffrage représentent environ 20% du
prix.
L’échange avec l’équipe travaux sur les écarts et les erreurs commises lors du
chiffrage a beaucoup servi à la rédaction du guide méthodologique.
7.2. Les particularités des travaux de réhabilitation
Les seuls lots pour lesquels il n’y a pas de différence dans le chiffrage sont le lot
Serrurerie, le lot Ascenseur et le lot VRD. Ces lots peuvent être chiffrés de la manière
traditionnelle. Pour le lot Peinture aucune prestation supplémentaire n’est à chiffrer par
rapport au chiffrage HAS, mais il faut rendre les surfaces verticales propres et saines (cloison
doublage ou gros œuvre).
Chaque lot a été étudié au cas par cas et des suggestions de chiffrage sont données à
titre indicatif, donc il est important de réfléchir et de proposer des solutions adaptées aux
éléments existants afin d’optimiser les coûts.
Etant donné que le gros œuvre et les CES sont chiffrés séparément, il faut vérifier les
quantités afin d’éviter les doublant entre les deux chiffrages, car beaucoup de prestations
peuvent être chiffrées par les deux parties.
2.1. Ravalement :
2.2. Etanchéité :
Tout d’abord il faut chiffrer la dépose de l’étanchéité existante ainsi que des
éventuelles remises à niveau du sol par l’exécution d’une chape (prix entre 25 et 30 €/m²).
Dans le chiffrage il est important de prendre en compte l’accessibilité aux toitures et
terrasses.
Pour le chiffrage de la charpente il faut d’abord prendre en compte l’état des murs
existants sur lesquels repose la charpente. Un renforcement de ces murs peut
éventuellement être chiffré. Lors du chiffrage des travaux de réhabilitation il est important
de se rendre compte de l’état de la toiture car des travaux non indiqués dans le CCTP
peuvent être à la charge de l’entreprise. Les reprises de la charpente bois peuvent être
effectuées à l’aide d’un système à base de résine/clou (mise en place du cloutage puis
application de la résine). Une fois la résine séchée, son aspect est très proche de celui du
bois. Une éventuelle mise en place des velux en toiture entraine des frais supplémentaires
(dépose et repose des tuiles, création d’ouverture, accès).
2.4. Menuiseries extérieures:
Il existe des menuiseries « profil rénovation » qui sont plus faciles et plus rapides à
installer. En effet ces menuiseries viennent se poser sur le dormant existant, une fois
l’ouvrant enlevé et donc il n’y a aucune reprise de tableaux à chiffrer. Ces menuiseries
peuvent être posées en feuillure ou en tunnel.
Figure 31 : Menuiseries
Extérieures profil
Rénovation
Il faut vérifier l’état du dormant ainsi que sa position dans le nouveau projet
(conservée ou changée).
Les hauteurs des allèges doivent être vérifiées afin de mettre en œuvre les prestations
nécessaires pour respecter les normes (normes handicapées, normes de sécurité, …).
Des particularités de pose de volet roulant existent étant donné les dimensions des
ouvertures existantes. En effet, les poses en tunnel ne se font pas souvent en réhabilitation.
Différentes solutions peuvent être prises en fonction de l’état de l’existant.
- Si l’hauteur des linteaux est suffisante pour intégrer les volets roulants, le coffre de ces
derniers peut être mis dans le doublage intérieur ou en apparent.
- Certains fabricants proposent des blocs de baie (fenêtre + volet roulant) adaptés au
bâtiment rénovés.
1) Pose de face
Lorsqu’on réhabilite des bâtiments anciens, on est amené à mettre aux normes le
bâtiment réhabilité. Souvent des ouvertures ou des élargissements doivent être crées afin
d’installer des portes plus larges ou des issues de secours. Cette partie doit être vue lors du
chiffrage du gros œuvre afin de prendre en compte toutes les créations d’ouverture ou les
différentes reprises des linteaux.
Cette partie du chiffrage est à prendre en compte dans la réalisation du prix du gros
œuvre. Au préalable, des travaux de curage du bâtiment doivent être intégrés dans le devis
de la démolition ou consulter l’entreprise de gros œuvre pour effectuer ces travaux.
Suite au curage, des reprises des surfaces verticales doivent être réalisées, ces
reprises sont le plus souvent faites avec du BA13 collé. Des plaques BA13 peuvent aussi être
utilisées pour cacher des réseaux (câbles électriques de la distribution intérieure par
exemple).
Il est conseillé de chiffrer du BA13 collé sur toutes les surfaces des murs existants sur
lesquels des reprises doivent être réalisées. Des reprises au pâtre sont à éviter lorsqu’il y a
beaucoup de surfaces à traiter.
Lorsque des cloisons de distribution sont montées le passage de réseaux se fait
comme dans le neuf, c'est-à-dire dans la cloison.
En réhabilitation le faux plafond est utilisé pour des raisons d’acoustique, des raisons
d’isolation coupe feu ainsi que pour cacher divers réseaux qui passent sous plafond. Sachant
qu’en réhabilitation les réseaux passent en applique et sous plafond (non plus noyés dans la
dalle comme dans le neuf), le faux plafond doit être chiffré dans toutes les pièces du
bâtiment. Dans les logements un BA13 + Laine de verre pour l’isolation acoustique ou du
placostil feu pour reconstituer le degré CF entre étages suffisent. Lorsqu’on a des locaux ERP
ou autres que habitation des faux plafonds plus performant doivent être chiffrés.
- Plancher bois :
Le plancher bois est considéré comme un plancher souple (non stable) et donc
l’utilisation de ragréage fibré est conseillée afin de compenser cette souplesse, mais aussi
parce qu’il reprend mieux les cavités. La chape peut présenter une charge trop lourde à long
terme.
Ragréage/chape de finition ou isolant.
Ragréage/chape de remise à niveau.
Non obligatoire.
Support :
- plancher bois neuf ou ancien en
panneaux de particules ou autre...
- plancher bois avec défauts de
planimétrie
Le plancher mixte acier/bois peut être traité de la même manière que le plancher
bois, donc privilégier du ragréage fibré. La structure portante en acier doit être vérifiée ainsi
que les scellements. Si cela s’avère nécessaire certaines poutres ou solives doivent être
remplacées.
- Plancher béton :
Support :
- plancher béton neuf ou ancien
- dalle
- sol stabilisé
Plancher béton existant
L’exécution des chapes doit être pris en compte dans le chiffrage du gros œuvre et
la mise en place du ragréage dans le chiffrage des CES.
Les lots techniques présentent une particularité à part dans le chiffrage des
travaux de réhabilitation. Généralement aucun élément du bâtiment existant n’est gardé.
Ces lots ne peuvent pas être chiffrés par un chargé d’affaire HAS car le système de pose
(passage des réseaux) est complètement différent de la construction neuve, ce qui entraine
une plus value de l’ordre de 5 à 10%. Il est conseillé de consulter des entreprises concernées
par les différents lots.
Le gros œuvre doit être réalisé par une entreprise générale spécialisée dans les
travaux de réhabilitation. Pour effectuer un chiffrage du G.O. il est préférable de consulter
des entreprises externes (Brézillon, entreprises générale) d’une part pour obtenir un
chiffrage correct et d’autre part pour bénéficier des conseils et des méthodes pour la
réalisation des travaux.
Dans la partie qui suit des méthodes et outils de construction utilisés par des
entreprises pour effectuer des travaux sont détaillés.
- Coulage du béton :
Pompe
Toupie
Bétonnière de chantier
- Coffrage horizontal :
Pour la création des planchers, le coffrage traditionnel bois est souvent utilisé. Dans le
but de minimiser l’apport des charges des planchers collaborant (acier/béton, acier/bois)
sont régulièrement mis en place.
- Coffrage vertical :
Pour monter des murs en réhabilitation, des parpaings (creux, plein) sont utilisés très
fréquemment sur les chantiers. Cela éviter la mise en place du coffrage et permet de gagner
en efficacité. Les parpaings sont assez solides pour supporter des charges.
Lorsque des charges importantes doivent être reprises par des murs des blocs à banche
sont mis en place pour la création des murs.
- Approvisionnements :
La grue étant peu utile du fait de l’accessibilité au bâtiment, pour acheminer des
matériaux différents engins sont utilisés : plateau de déménageurs,
Elévateur de chantier
Monte matériaux
- Démolition/Curage
- Désamiantage
- Lot Electricité : Appliquer une plus value 5 à 10% pour la pose en apparent
- Lot Plomberie : Appliquer une plus value 5 à 10% pour la pose en apparent
- Appliquer des aléas lorsqu’on n’est pas sûr de l’état de l’existant et utiliser le
« Mémoire technique pour bien indiquer les hypothèses prises pour le chiffrage »
Méthode :
- Faire une synthèse de passage des fluides avec un Bureau d’étude fluide
- Demander conseil aux entreprises spécialisées pour bien organiser les phases
Démolition/Construction
- Décomposer les lots techniques et consulter pour chaque lot des entreprises
concernées
- Les lots architecturaux ne se différencient pas des travaux neuf et donc peuvent être
chiffrés avec la base de données HAS. Ne pas oublier de prendre en compte l’état des
surfaces.
Lors du chiffrage des travaux de réhabilitation une attention particulière doit être
portée sur l’organisation du chantier, la nécessité d’utilisation de matériel et engins
spécifiques à la réhabilitation et la coordination des différents acteurs.
L’affaire « Rue de la Plaine P20 » a été un exemple concret pour la réalisation du PFE
car elle est composée d’une partie neuve et d’une partie réhabilitée. Cette opération est
montée en conception réalisation par la filiale de Bouygues Construction, SODEARIF. Une
remise de prix a été effectuée en juin 2010, le chiffrage a été fait au ratio. L’objectif de mon
PFE a donc été de fiabiliser le chiffrage des travaux neufs et réhabilités. A travers cette
étude j’ai pu mettre en évidence les différences qui existent entre ces deux types de travaux,
et ainsi déterminer les recommandations du guide crée. Pour mieux comprendre ces
différences j’ai effectué deux chiffrages distincts.
Le chiffrage a donc été fait sur la base des hypothèses prises par le bureau d’étude.
En effet l’état exact du bâtiment n’était pas totalement connu et donc des suppositions on
été faites. Par exemple, le bureau d’étude a estimé que les charges du nouveau projet
étaient inférieures à 10% et que les reprises de fond n’étaient pas nécessaires.
J’ai réalisé le chiffrage des CES et du Gros Œuvre (cloison doublage…) en considérant
la partie réhabilitée comme une construction neuve, en tenant compte de la notice
descriptive et des analyses du bureau d’étude. Tous les lots ont été chiffrés avec la banque
de prix du neuf. Nous étions conscients que le chiffrage estimé était faux, mais cela nous
permettait d’avoir un support de comparaison. La partie réhabilitée possédait des
particularités de construction, comme la création du plancher de la mezzanine entre RDC et
le 1er étage ainsi que la création d’une extension en attique bois.
Une fois le chiffrage fini, le prix des travaux de réhabilitation avoisinait les 900 000
euros.
Afin d’avoir un chiffrage exact mais aussi un support d’étude, nous avons décidé de
consulter des entreprises spécialisées dans la réhabilitation.
Devis Brezillon :
Les travaux de Gros Œuvre représentent une partie importante du prix de l’opération
(environ 30%). En consultant Brezillon nous avons voulu nous assurer de la validité des
hypothèses prises pour le chiffrage et nous éviter des frais supplémentaires liés à l’état de la
structure. Grâce à son savoir faire l’entreprise a pu rapidement se rendre compte de
l’importance des travaux à réaliser (reprise des fondations, de la structure…).
En effet, le bureau d’étude HAS avait considéré que les fondations n’avaient pas
besoin d’être reprises hors Brezillon a estimé le contraire étant donné la surcharge apportée.
Un réseau de longrines a du être crée pour la reprise des charges du plancher de la
mezzanine et pour les cages d’escalier/ascenseur. Ces travaux impliquent une plus value de
70 000 euros par rapport à notre chiffrage. Des variantes telles que le remplacement du
plancher collaborant acier/béton par un plancher collaborant acier/bois, ou la méthodologie
d’exécution des travaux nous ont été proposés. D’autres travaux supplémentaires ont été
chiffrés comme renforcement de certains poteaux par exemple. Ce qui a induit une plus
value de 50 000.
Suite à la réception des deux devis mais aussi à l’avancement de mon PFE, nous
avons décidé de procéder de la manière suivante :
- Le devis de l’entreprise générale étant beaucoup plus cher par rapport au budget
alloué est écarté.
- Nous allons appliquer le guide de chiffrage crée à l’affaire, c'est-à-dire chiffrer toutes
les prestations qu’impliquent les travaux de réhabilitation.
Tout le chiffrage des corps d’état secondaires a donc été repris ainsi que la
répartition des lots. En effet, les lots architecturaux ont été chiffrés à l’aide de la banque de
données Bouygues et pour les lots techniques une plus value de 5 à 10% a été appliquée sur
les prix neufs.
Les lots techniques ont été chiffrés de la manière traditionnelle. La reprise du réseau
d’assainissement et la pose en apparent ont été chiffré. Afin de prendre en compte la pose
en apparent, une plus value de 10% a été appliquée. Les lots techniques représentent 30%
du prix.
- Quelle est la meilleure stratégie d’étude, d’offre et de réalisation pour ces opérations
mixtes chez Habitat Social : groupement avec un entrepreneur général extérieur au
groupe, groupement avec une filiale spécialisée de Bouygues Bâtiment IDF, étude et
réalisation en partenariat avec des sous traitants et une conduite de travaux
Bouygues HAS ?
Les réponses aux autres questions sont synthétisées sous forme de tableaux.
La banque des prix du neuf peut être utilisée pour le chiffrage de: Faut-il consulter?
Coprs d'états architecturaux: Etanchéité NON
Charpente NON
Couverture NON
Ravalement Prévoir le nettoyage de la façade NON
Serrurerie NON
Menuiseries Intérieures NON
Menuiseries Exterieures Prévoir la reprise des baies OUI/NON
Faux Plafond NON
Revêtement des sols souples NON
Prévoir la reprise des planchers
Revêtement des sols durs NON
Peinture Prévoir la reprise des murs NON
Ascenseur NON
La banque des prix du neuf ne peut pas être utilisée pour le chiffrage de:
Gros Œuvre
Etude et réalisation: Groupement avec un entrepreneur général spécialisé dans la
réhabilitation
Lots techniques
Etude et réalisation: En partenariat avec des sous traitants spécialisés dans chaque
Electricité domaine. L'étude de chaque lot doit être vue en cas par cas et
Plomberie en étroite collaboration avecun bureau d'étude fluide dans le
Chauffage but d'optimiser les gaines et le passage des réseaux.
VMC
Lots architécturaux
Etanchéité Etude: Généralement ces lots peuvent être étudiés et chiffrés par HAS.
Charpente
Couverture Etude et réalisation: Si les lots présentent des spécificités particulières, proposer un
Ravalement partenariat aux entreprises consultées.
Serrurerie
Menuiseries Int.
Menuiseries Ext.
Faux Plafond
Sols souples
Sols durs
Peinture
9. Le guide méthodologique de chiffrage
Le travail, effectué durant mon projet de fin d’étude, m’a permis d’acquérir et
d’enrichir plusieurs compétences, que l’on peut classer en deux parties : des compétences
générales reflétant les qualités d’un ingénieur, et des compétences techniques vis-à-vis de
sujets bien précis.
Une grande partie de mon travail sur ce guide relève de recherches bibliographiques,
d’interprétation de documents et de croisement de données. Cela m’a permis de développer
la recherche d’informations et de me familiariser avec les outils de recherche et les bases de
données d’Habitat Social. Il est important, en tant qu’ingénieur, de savoir trouver une
information, en s’assurant de son authenticité et de sa validité.
Divers points techniques ont, de plus, été abordés pour la réalisation du guide et
m’ont permis d’approfondir des connaissances vue lors de la formation à l’école. Je souhaite
attirer plus particulièrement l’attention sur les diverses réglementations, sujets sur lequels
j’ai largement travaillé.
Les échanges avec les différents chantiers en cours de réalisation et les interlocuteurs
extérieurs (sous traitants), m’ont permis de recenser divers problèmes et informations.
L’exploitation de ces données a été essentielle à la finalisation du guide. Ces échanges m’ont
permis de vérifier la conformité de mon guide.
La mise en œuvre des éléments constituant ce guide n’est pas une réelle difficulté. Il
est cependant plus délicat d’être sûr de respecter les nombreuses règlementations mais il
est surtout plus dur d’anticiper divers points techniques (l’état de l’existant, réglementation
adaptée, la compétence des personnes travaillant sur le dossier…), causant généralement
des difficultés lors de la mise en œuvre.
Les bâtiments réhabilités ne sont pas réglementés par des arrêtés ou normes sur tous
les domaines techniques. Ils comportent beaucoup d’incertitudes et de questions,
auxquelles il faut réponde en étudiant les opérations aux cas par cas. Certaines
réglementations concernant les constructions neuves sont applicables à la réhabilitation.
Chaque lot a été étudié en détails dans le but de faire un inventaire des particularités
que présente le lot pour le chiffrage. Chaque chantier doit faire l’objet d’étude et de
réflexions adaptées, car en réhabilitation chaque opération est unique. La structure
existante n’est jamais la même, les réglementations qui ont été appliquées au moment de la
construction ont évoluées. Il est important de bien coordonner l’étude (gros œuvre et CES)
afin d’éviter des surprises lors de l’exécution des travaux et donc des écarts de prix.
Ce guide est en partie basé sur des règlementations. Il est donc daté, ainsi que les
normes utilisées, afin qu’il ne soit pas utilisé à mauvais escient. En effet, ce guide doit
évoluer en même temps que les normes. Il pourra servir de base, après un changement de
règlementations mais doit être mis à jour en fonction des publications de nouvelles
réglementations concernant la réhabilitation.
Bien évidement certaines questions restent sans réponses. La réhabilitation est un
métier vaste et plein d’inattendus. Dans beaucoup de cas, la méthodologie de chiffrage doit
être adaptée à chaque chantier et faire l’objet d’analyse et de réflexions focalisées sur les
réglementations, l’état de l’existant et les conditions de construction.
Bibliographie
- Décret no 2007-363 du 19 mars 2007 relatif aux études de faisabilité des approvisionnements
en énergie, aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des bâtiments
existants et à l’affichage du diagnostic de performance énergétique
Réglementation handicapés :
- Règlement de sécurité contre les incendies relatifs aux établissements recevant du public –
Dispositions générales et commentaires de la commission centrale de sécurité, 22ème édition,
Edition France Sélection, 2006
Labels :
- www.cerqual.fr
Diagnostics :
- MOREAU Y. Réhabilitation lourde : Gros œuvre, Bouygues Bâtiment Bureau d’études Habitat
Social, Janvier 2002
- www.amiantec.fr
- Le décret n°96-97 du 7 février 1996 : relative aux diagnostics de flocage, calorifugeages et faux
plafond
- www.plob.fr
Particularités du chiffrage :
- www.jm-chape.com
- www.placo.fr