Techniques D'incubation

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THEME :
TECHNIQUES D’INCUBATION

1
Sommaire
I. Introduction…………………………
II.Incubation naturelle ou artificielle ?..
III.Les œufs……………………….……….
IV.L’incubation naturelle………………
V.Elevage naturel des poussins…....
VI.Incubation artificielle……………….
VII. L’élevage artificiel des poussins.
VIII. Soins généraux…………………….
Annexe 1 : Les œufs d’autres volailles ………………

Annexe 2 : Conseils en cas de problèmes……………

Glossaire……………………………………………..

2
Introduction
Quelques conseils d’ordre général
Lorsqu'on commence à faire incuber des œufs et à élever des poussins,
le mieux est d'utiliser des races de poules locales qui ont fait leurs
preuves dans les conditions climatiques locales. Il est également
vivement recommandé de consulter les agents de vulgarisation de la
région en ce qui concerne les médicaments/vaccinations disponibles
contre les maladies infectieuses. Il est parfois souhaitable de remplacer
les poules chaque année. Les vieilles poules pondent moins d’œufs tout
en mangeant la même quantité de nourriture. Vous les vendrez en
général à un bon prix parce que leur goût est apprécié. Mais certaines
poules étant d’excellentes mères, il serait dommage de les tuer trop tôt.
Ne vous débarrassez jamais de vos pondeuses tant que vous n’en avez
pas de jeunes pour les remplacer !

Le choix du mode d’incubation

Le choix entre l’incubation naturelle (par une poule) ou artificielle (dans


une couveuse) dépend en grande partie de la stratégie de production et
du nombre d’œufs à incuber à un moment donné.
Les facteurs à prendre en compte sont les suivants :
1 Le système de production et le nombre d’œufs à incuber
2 La main d’œuvre
3 Les frais d'achat, de construction et de fonctionnement d'une
couveuse ;
4 La différence des résultats obtenus avec les poules et les couveuses.

I. SYSTEMES DE PRODUCTIONS
❖ Système traditionnel d’élevage en liberté
Dans le système familiale ou d'élevage en basse-cour, les poules sont en
liberté et picorent à leur gré des insectes et des végétaux. Elles disposent
seulement d’un abri pour la nuit et on leur donne les restes de la cuisine.

Ce sont les poules qui couvent les œufs. Après avoir pondu de 8 à 14
œufs, la poule s'assoira dessus, les couvera et élèvera ses poussins

3
pendant 8 semaines. Elle leur apprendra à survivre et à chercher leur
nourriture.

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Une fois qu’elle a élevé ses poussins, la poule recommence à pondre
pendant une période de 8 à 10 mois. Dans des conditions normales,
elle a une durée de vie de 5 ans. L'éleveur a pour tâche de nourrir les
poules, mais aussi de les protéger, ainsi que leurs poussins, contre les
prédateurs, les voleurs et les intempéries.

❖ Système d’élevage en liberté amélioré


Ce type d’élevage se pratique à une échelle plus grande que l'élevage en
liberté traditionnel (jusqu’à 50 volailles). Il comprend à la fois des races
de poules indigènes et des races améliorées. La nourriture est un peu
meilleure, l'habitat est simple et les animaux bénéficient de quelques
soins médicaux.

Dans ces conditions, l'incubation des œufs par les poules correspond
bien aux besoins : il permet à l'éleveur d'étaler la production d'œufs et
de viande tout le long de l'année.

❖ Système d’élevage confiné à petite échelle : utilisation


d’une couveuse artificielle (incubateur)
Les élevages de volailles plus importants (plus de 50 animaux) élèvent
des races commerciales pour la production d'œufs (pondeuses) ou de
viande (poulets de chair). Du fait de la concentration d'animaux,
l’habitat doit être propre et l’alimentation d'une bonne valeur nutritive.
La gestion est facilitée lorsque les volailles ont le même âge, mais cela
suppose que tous les poussins ont éclos environ au même moment. Les
poules n’étant pas prêtes à couver en même temps, on doit avoir recours
à l’incubation artificielle pour obtenir une population de poussins du
même âge.

Dans certaines régions, des écloseries commerciales fournissent


régulièrement des poussins d’un jour. Parfois aussi des éleveurs de
volailles qui ont appris à se servir d’un incubateur proposent des «
services d’incubation » aux autres éleveurs.
NB : Une poule couve de 8 à 14 œufs à la fois. Sa production annuelle
se limitant à 30-90 œufs, si les poussins sont simplement destinés à
remplacer les vieilles poules, l'incubation naturelle est la bonne
solution. Mais si vous souhaitez qu’un plus grand nombre d’œufs
éclosent au même moment, il faudra vous équiper d’une couveuse, que
vous utiliserez selon vos besoins. Un petit modèle contient de 20 à 50
œufs et peut incuber deux ou trois lots de 50 œufs en quelques mois.

II. TRAVAIL NECESSAIRE


Les soins apportés aux poules
Lorsque ce sont des poules qui couvent les œufs, les soins à leur apporter
se limitent à les nourrir et à les surveiller. Il leur faudra un endroit propre
et tranquille, un nid ou couvoir et un accès facile à la nourriture et à
l’eau. Cela a l’air simple et facile à assurer, mais il ne faut pas sous-
estimer le temps et les soins nécessaires pour garder en bonne santé une
population de volailles comportant des poules pondeuses.

L’utilisation d’une couveuse prend plus de temps. En dehors de son


achat et de sa construction, son fonctionnement réclame de l’attention,
des compétences et de l'expérience pour effectuer les tâches suivantes :

• Contrôle et réglage de la température et de l'humidité de la


couveuse
• Retournement régulier des œufs jusqu’au 19e jour (trois fois
par jour de préférence)
• Contrôle fréquent de tous les appareillages et équipements :
ampoules ou équipement solaire, ajout de pétrole dans la
lampe et d'eau dans le réservoir ou les casseroles d’eau
• Nettoyage et désinfection réguliers et minutieux de la
couveuse immédiatement après chaque éclosion et
préparation avant la nouvelle incubation.

Les tâches mentionnées ci-dessus vous prendront au moins une ou deux


heures de travail par jour (pour une petite couveuse contenant jusqu'à

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50 œufs) et exigeront des compétences particulières et beaucoup de
précision.

Coûts
❖ Coûts de l’incubation par des poules
Les coûts de l’incubation par des poules se limitent aux frais de
nourriture et de vaccination et au matériel nécessaire pour construire un
abri et de bons nids ou couvoirs. L'abri et les nids se fabriquent
facilement à partir de matériaux locaux. Par conséquent, les poules
couveuses réclament moins d'argent et de temps que les couveuses
artificielles, puisqu'il suffit de leur fournir un abri sûr et propre, une
alimentation qui leur convient et de l’eau propre, pour qu’elles pondent
de 8 à 14 œufs à la suite.

❖ Coûts d’une pondeuse artificielle


Les frais d’achat et de fonctionnement d’une couveuse sont bien plus
élevés. Ils consistent en : achat ou construction de la couveuse,
équipement et fonctionnement.

Vous devez décider si vous allez acheter une couveuse ou en construire


une vous-même. Tout dépend du modèle que vous souhaitez, de sa
disponibilité et de vos compétences personnelles.

Si vous préférez construire la couveuse vous-même, vous devrez


acheter du matériel divers (bois de construction, grillage, tôle,
réservoirs d’eau) et des équipements (un thermomètre et un
hygromètre). La plupart de ces fournitures sont en principe disponibles
localement.
Figure 3 : Couveuse artisanale

Le chauffage d’une couveuse nécessite l’utilisation de pétrole, de gaz


ou de l’électricité fournie par une ampoule ou un panneau solaire. Avant
de prendre votre décision, intégrez bien ces frais dans vos calculs (ou le
coût de l’investissement préliminaire, si vous envisagez d’utiliser un
panneau solaire) !

III. DIFFERENCE DE RESULTATS ENTRE LES


POULE ET LES COUVEUSES
Une poule en couvant fournira exactement la température, l’humidité la
ventilation et la fréquence de retournement des œufs nécessaires au bon
développement des œufs. Les risques sont faibles : si une poule
abandonne son nid, vous perdrez seulement de 8 à 14 œufs.
Une couveuse artisanale ne répondra pas facilement aux normes de
température, humidité et ventilation exigées. Pour optimiser les
résultats, vous devrez faire des essais pour vous habituer aux
opérations délicates de la couveuse.

Les résultats risquent tout de même d'être décevants. Si vos réserves de


combustible sont épuisées ou s'il y a une panne de courant prolongée,

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vous perdrez de 40 à 100 œufs ou même plus, selon la taille de la
couveuse et du nombre d’œufs que vous y avez placés.

En résumé
Le tableau ci-dessous vous donne un récapitulatif des différents facteurs
à prendre en compte pour choisir la méthode d’incubation.

Tableau 1 : Comparaison entre des poules et une couveuse


Aspect Poules Couveuse
1. Technique (10-50 œufs à la fois avec de 1 à 5 (40-100 œufs à la fois)
poules couveuses) Toujours disponible
Ne sont pas toujours prêtes à
couver quand il le faudrait.
Ne sont pas toujours
coopératives.
Aspect Poules Couveuse
2. Travail (Un minimum de) nettoyage (Construction de la couveuse)
Eau Contrôle et réglage de la source
Abris de chaleur et de la température
Protection Retournement manuel des œufs
Remplissage de la lampe à
pétrole
Remplissage du récipient d’eau
3. Frais de Limités : Matériel local
construction Couvoirs (boîtes ou paniers) Thermomètre
Mangeoires Thermostat
Abreuvoirs Hygromètre
4. Frais de Limités : Électricité, essence, pétrole,
fonctionnement Nourriture équipement solaire
Matériel du nid Vaccinations
Vaccinations
5. Résultats et Conditions naturelles garanties Proche des conditions
qualité du (température, humidité relative, optimales
produit aération) (si bien géré !)
Les races locales de poules Les races améliorées pourront
continuent à couver pendant produire des œufs en
l’incubation ; moins sûr avec les permanence pendant une
races améliorées longue période
6. Risques Peu de risques Risques techniques : perte
totale ou partielle des œufs
IV. BIOLOGIE DES ŒUFS
Les poules peuvent pondre un grand nombre d’œufs au cours de leur
vie. Vous trouverez ci-dessous des informations générales sur les
œufs.

❖ Structure des œufs


L’œuf est une structure complexe constituée par : la coquille, les
membranes coquillères, le blanc (albumen), les deux tortillons
(chalazes), le jaune et le germe. Le germe non fécondé (immature) est
appelé également oocyte ou gamète femelle, le germe fertilisé est le
blastoderme ou embryon.

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Figure 4 : La structure d’un œuf
On distingue les composants suivants :

➢ La coquille, une couche de calcium dure et rigide protégeant


l’intérieur de l’œuf.
➢ Deux membranes coquillières (extérieure et intérieure) ; elles
se séparent à la pointe la plus large de l’œuf et forment la
chambre à air. Par suite d’une perte d'humidité due à
l'évaporation, la chambre à air des œufs plus vieux est plus
grande. Ceci explique pourquoi ces œufs flottent à la surface de
l'eau, alors que les œufs frais coulent au fond. Le volume d'air
joue un rôle important dans l'incubation (voir la Section 3.4).
➢ Le blanc d’œuf (albumen) est une substance gélatineuse qui
prend une couleur blanche à la cuisson de l'œuf. Le blanc d’un
œuf moins frais devient plus liquide et lorsqu’on casse l’œuf
sur une assiette, il couvre une surface plus grand qu’un œuf
frais.
➢ Deux tortillons (chalazes) de blanc d’œuf maintiennent le
jaune au centre de l’œuf.
➢ Le jaune (vitellus) est une substance jaune entourée de la
membrane vitelline. Sa couleur dépend de l’alimentation des
poules.
➢ Le germe (oocyte/gamète femelle) ou blastoderme est situé
sur la surface du jaune. C’est là que démarre le développement
de l’embryon après la fertilisation du germe.

Le jaune et le blanc contiennent des substances extrêmement nutritives


(protéines et graisses) destinées à l'embryon en développement et au
poussin juste éclos.

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Production des œufs
La production des œufs commence quand les poules ont atteint leur
maturité sexuelle : autour de 20 semaines pour les races commerciales
et plus tard pour les races locales. Les poules pondront même s'il n'y a
pas de coq, mais les œufs devront bien sûr avoir été fertilisés pour
pouvoir éclore.

Les organes de formation des œufs de la poule sont les suivants : l'ovaire
où se développent de nombreux jaunes d'œufs (et germes) avant d'être
libérés dans l'oviducte. L'oviducte est un conduit dans lequel le jaune
entre d'un côté et ressort 24 heures plus tard de l’autre côté en tant
qu'œuf complet, avec blanc et coquille.

L’ovaire va libérer un nouveau jaune peu après la ponte. La poule peut


donc continuer à pondre un œuf par jour, plusieurs jours de suite. Une
poule de race locale pondra de 8 à 14 œufs, puis elle se mettra à couver.
Une poule de race commerciale pondra jusqu'à 30 œufs, puis
recommencera après une courte pause d'une seule journée. Elle ne
couvera donc jamais. Pendant la période de ponte, l’oviducte est assez
long (de 65 à 70 cm). Il est bien plus court le reste du temps.

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Figure 5 : Organes de 3 : partie où est formé l'œuf 4 :
formation des œufs : 1 : ovaire partie où est formée la coquille
2 : première partie de 5 : cloaque
l'oviducte en forme de conduit
où le germe est fertilisé

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Production de l’œuf
➢ Détermination de la période de ponte
Il existe une méthode permettant de distinguer les pondeuses des autres
: elle consiste à examiner l'orifice anal (le cloaque) et à mesurer la
distance séparant les os du pubis et du sternum.

Il est probable qu'une poule ponde si :


• Le cloaque est humide et rose, et
• Il y a un large espace (4 doigts) entre le bréchet (crête sternale)
et les os du pubis et entre les 2 os du pubis (2 doigts).

Une poule n’est pas en période de ponte si :


• Le cloaque est sec et jaunâtre, et
• Il y a un espace restreint entre le bréchet et les os du pubis et
entre les 2 os du pubis.

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Figure 6 : Mesure avec les doigts des distances entre le bréchet et
les os pubiens et entre les 2 os pubiens de la poule.

➢ Fertilisation des œufs


Seuls les œufs fertilisés donnent des poussins, d’où l’importance
d’élever un coq actif et fertile avec les poules pour permettre
l’accouplement.

Un coq pour 10 poules : Placez le coq parmi les poules deux


semaines avant de commencer à ramasser des œufs pour les faire
incuber, pour vous assurer que les œufs sont bien fertilisés. Un coq
peut cocher plusieurs poules. Les meilleurs résultats sont obtenus
lorsqu’il y a un coq pour 10 poules.
Le coq a des testicules dans lesquelles sont produits les spermatozoïdes.
Pendant l’accouplement, les spermatozoïdes sont éjectés dans
l’oviducte de la poule, puis ils se déplacent vers la partie supérieure du
conduit près de l’ovule. L’un des spermatozoïdes va fusionner avec le
germe d’un jaune que l’ovule vient de libérer. Les autres
spermatozoïdes restent vivants dans l’oviducte pendant à peu près 10
jours si bien qu’une poule peut continuer à pondre des œufs fertilisés
pendant environ 8 à 10 jours après un seul accouplement.

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L’œuf fertilisé : L’œuf contenant le germe fertilisé est pondu 24
heures plus tard. L’embryon s’est développé entre-temps en un petit
disque blanc (blastoderme) sur la surface du jaune.

➢ Caractéristiques de la production d’œufs

Nombre d’œufs : Les poules de races traditionnelles et locales


pondent des œufs pendant 8 à 14 jours, puis s’assoient dessus pour les
couver.
Après les 3 semaines d’incubation et celles passées à élever ses
poussins, la poule pond à nouveau de 8 à 14 œufs. Autrement dit, la
production annuelle d'une poule locale est limitée à 30-90 œufs.
Lorsqu’on retire plus tôt les poussins, la poule répond aussi plus tôt et
sa production d'œufs annuelle augmente légèrement.

La faculté de couver : La faculté de couver est une caractéristique


héréditaire. La sélection des pondeuses commerciales modernes a
éliminé cet instinct. En conséquence, après avoir pondu 30 œufs ou plus,
elles ne prennent qu'une journée de repos, puis recommencent à pondre.
Leur production annuelle est donc bien plus élevée que celle des poules
traditionnelles et atteint parfois 300 œufs.

Poids des œufs : Le poids des œufs varie selon la race : ceux des
poules locales pèse de 35 à 50 g et ceux des pondeuses commerciales,
de 50 à 70 g. Les poules pondent des œufs plus petits quand elles sont
jeunes.
➢ Sélection des œufs à incuber
Ramassez les œufs à incuber au moins deux fois par jour. Sélectionnez
les meilleurs œufs en tenant compte de leur taille, de leur forme, de leur
degré de propreté et de l'état de la coquille. Ne prenez que des œufs
frais. Si vous souhaitez incuber un grand nombre d'œufs en même
temps, choisissez de préférence des œufs d'une semaine maximum que
vous aurez conservés dans un endroit frais à une température de 16 á 20
°C.

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Œufs de différentes poules : Les œufs de certaines poules ne sont
pas fertiles, ou le sont moins que ceux des autres. Si vous faites
incuber les œufs par une poule adoptive ou dans une couveuse, il vaut
mieux prendre des œufs de différentes poules pour réduire les risques
d'échec.
Les œufs de taille normale : Le poids des œufs des différentes
races de poules varie de 30 à 70 g. Les meilleurs résultats s'obtiennent
avec des œufs de taille normale de bonnes pondeuses. Les poussins
d'une bonne poule seront de meilleure qualité, puisque les
caractéristiques se transmettent par les œufs.

Œufs malformés : N’utilisez jamais d’œufs malformés (trop allongé,


trop rond, trop petit ou déformés) pour l’incubation, car il y a peu de
chance qu'ils donnent des poussins.
Jaune double
Certains œufs ont deux jaunes. Ils sont plus grands que la normale et ne
donneront pas de poussins.

Œufs très petits : On trouve parfois de tout petits œufs. Ils ne


contiennent jamais de jaune (ni de germe).
Coquille en mauvais état ou déformée
On trouve des coquilles en mauvais état ou déformées à la suite de
maladies, d’un manque de calcium ou lorsque la poule a été dérangée
pendant la formation de la coquille (20 heures).

Œufs fêlés : Les œufs dont la coquille est fêlée perdent trop
d'humidité pendant l'incubation et donnent des poussins faibles ou
mort-nés. De plus, les fêlures laissent passer les bactéries et d’autres
causes de maladie.

Œufs sales : Utilisez uniquement des œufs propres pour réduire les
risques de maladie. Évitez de prendre des œufs contaminés par des
fientes, de la saleté ou le contenu d’un œuf cassé, car ils risquent de
contenir des pathogènes. La saleté bouche les pores, ce qui gêne la

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respiration de l'embryon. La coquille doit rester poreuse (doit laisser
pénétrer l’air) Une coquille humide favorisera le passage de la saleté et
des organismes porteurs de maladie. Ne faites jamais incuber des
œufs couverts de saletés. Nettoyez les œufs légèrement sales avec une
brosse ou un chiffon sec. Ne lavez jamais les Œufs dans de l’eau : les
micro-organismes traverseraient plus facilement la coquille, ce qui
provoquerait la mort de l'embryon. +

Stockage des œufs fertilisés


❖ Température de stockage
Les œufs destinés à l’incubation doivent être ramassés au moins deux
fois par jour et refroidis à la température de stockage (de préférence en
dessous de 20 °C) le plus rapidement possible afin d'arrêter le
développement de l'embryon. Ceci est particulièrement important dans
les climats chauds ! Si les œufs gardent une chaleur trop élevée pendant
une longue période, l’embryon se développera trop rapidement ce qui
diminuera ses chances de survivre à la période de stockage. Lorsque la
température de l’œuf diminue, le développement embryonnaire s’arrête.
Il redémarre lorsque la température augmente. Si elle diminue une
seconde fois, l’embryon mourra !
Conservez les œufs dans un endroit frais, à l'ombre, par exemple dans
un pot en terre que vous enfoncerez dans un mélange humide de terre et
de sable. Évitez un contact direct entre les œufs et l’humidité en plaçant
des bouts de chiffons ou de jute entre le sable et les œufs. Le pot doit
bien sûr se trouver dans un endroit frais. Cette méthode s'est révélée
efficace pendant les mois d'été chauds et secs, lorsque les températures
extérieures atteignent 40º ou plus.

Une bonne conservation des œufs dépend beaucoup de la température.

▪ 20 °C les œufs se conservent pendant trois jours.


▪ 16-18 °C le stockage peut se prolonger jusqu’à 1 semaine.

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Utilisez de préférence des œufs dont le stockage n'a pas
dépassé une semaine. S'il est prolongé, le taux d’éclosion et la
qualité des poussins en souffriront.

❖ Humidité pendant le stockage


Le niveau optimal d’humidité relative de stockage des œufs à incuber
se situe entre 70 et 85%. Si des moisissures ou des gouttes d’eau
apparaissent à la surface des œufs, c’est que l’humidité est trop élevée.
Ne faites jamais incuber des œufs moisis ou humides.

❖ Position des œufs pendant le stockage


Les œufs de poules, comme ceux des autres volailles, doivent être
conservés avec la chambre à air en haut, autrement dit, avec la partie la
plus pointue en bas et la plus large en haut. Mais si par exemple, pendant
une saison fraîche, on laisse une poule prête à couver rassembler les
œufs dans son nid, jour après jour, jusqu’à ce qu’elle commence à les
couver, elle les retournera régulièrement et il ne sera pas nécessaire de
les conserver à part.

Figure 7 : Pour les conserver, placez toujours les œufs avec la


chambre à air en haut (partie pointue en bas et partie large en
haut)

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❖ Préchauffage avant l’incubation
Il est important d’éviter tout changement brutal de température : cela
provoquerait la mort de l’embryon. Par conséquent, les œufs stockés
à une température inférieure à 20 °C devront être entreposés à 23-27
°C pendant 12 heures avant d’être transférés dans la couveuse, c’est
ce qu’on appelle le « préchauffage ». Ce réchauffement progressif
réduit également le risque de condensation qui, en humidifiant les
œufs, faciliterait la pénétration de bactéries à travers la coquille et
l’abîmerait.

V. DEVELOPEMENT DES EMBRYONS DE


POUSSINS
Dans les œufs fertilisés conservés à moins de 20 °C, le développement
de l'embryon s’arrête. Le processus d’incubation redémarre lorsqu'une
poule couve les œufs ou dans une couveuse.

❖ Le processus d’incubation
Dès le début de l’incubation, le disque blanc situé à la surface du jaune
(germe) se met à grandir et à se développer en un embryon. Le cœur et
les vaisseaux sanguins se forment. Les vaisseaux sanguins se
développent vers la chambre à air et sont visibles par mirage au bout de
7 à 9 jours d'incubation (voir la Section 3.5 : Contrôle du développement
de l'œuf).

Figure 8 : Développement d’un embryon de poussin dans l’œuf. 1


germe, 2 cœur et vaisseaux sanguins, 3 embryons, 4 perçage de
la coquille

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Pendant l’incubation, l’embryon continue à grandir dans l’œuf. Il
consommera presque tout le blanc de l’œuf et une partie du jaune.

❖ Augmentation de la taille de la chambre à air


L’eau se trouvant à l’intérieur de l’œuf s’évapore pendant l’incubation.
Elle est remplacée par de l’air du côté le plus large de l’œuf, si bien que
la chambre à air augmente progressivement de taille (voir Figure 9).

Figure 9 : Chambre à air selon le nombre de jours d’incubation

❖ Perçage de la coquille
Quelques jours avant l’éclosion, le poussin perce avec son bec la
membrane située sous la chambre à air pour pouvoir commencer à
respirer normalement avec ses poumons (voir la Figure 8). A ce stade,
on peut l'entendre piailler à l'intérieur de l'œuf. Une fois qu'il s'est
habitué à respirer, il commence à faire un petit trou dans la coquille.

❖ Niveau d’humidité
Si l’humidité est trop faible, les œufs vont se dessécher. Si elle est trop
élevée, la chambre à air sera trop petite pour permettre au poussin de
survivre à la fin de l’incubation. Il est important que le milieu
environnant contienne un peu d’humidité lorsque les poussins sortent
de l'œuf. Si l'air est trop sec, les poussins vont étouffer à l'intérieur de la
coquille et risquent de mourir.

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Surveillance du développement de l’œuf
Une surveillance attentive du développement du poussin dans l’œuf
permettra d’améliorer les résultats de l’incubation. La meilleure
technique est celle du mirage (voir ci-dessous). Il existe deux autres
méthodes : le pesage des œufs et la mesure de la chambre à air. Elles
sont expliquées à la Section 6.4, bien qu’elles permettent surtout de
surveiller l’humidité.

❖ Le mirage
Le mirage permet de détecter les œufs infertiles et les embryons morts.
Cette technique est très utile pendant l'incubation, car elle aide à
déterminer si l'embryon se développe.
On peut se procurer un mire-œufs ou utiliser une lampe de poche.
Cette technique consiste à éclairer l’œuf avec une petite lampe
électrique dans une pièce sombre. Une partie de l'intérieur de l'œuf
devient alors visible par transparence.

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Figure 10 : Mire-œufs artisanaux à utiliser avec la main ou une
boîte en bois et une lampe de poche, dans l’obscurité !
Visibilité à l’intérieur des œufs blancs et bruns

Au bout de 5 jours d’incubation, on doit voir des vaisseaux sanguins à


l’intérieur d’un œuf blanc. Si la coquille est brune, il faudra souvent
attendre quelques jours de plus. Si aucune trace de développement n’est
visible, c’est que l’œuf est infertile ou qu’il y a un problème
d’incubation.

Premier mirage : Il est conseillé de commencer le mirage au 9e jour


de l’incubation. Le 8e ou le 9e jour, le poussin sera sans doute surpris
par la lumière et vous le verrez bouger. Une fois que vous aurez acquis
un peu d’expérience, vous pourrez commencer quelques jours plus tôt.
Retirez immédiatement les œufs infertiles ou fêlés contenant des
embryons morts.
Deuxième mirage : Refaites un deuxième mirage au bout de 14 à 18
jours d’incubation. Retirez à nouveau tous les embryons morts que
vous découvrez.

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Ne mirez plus les œufs après le 18e jour pour ne pas perturber la
croissance des poussins. L'éclosion étant épuisante, ils ont besoin de
repos pendant les derniers jours et les œufs ne doivent plus être
manipulés. De plus, l’ouverture de la couveuse provoquerait une baisse
indésirable de l’humidité relative.
La Figure 11 montre ce qu’on voit lors du mirage d’un œuf au bout de
8 jours d’incubation.
• A – est un œuf infertile : on ne voit que l’ombre du jaune et
la chambre à air.
• B – dans un œuf fertile, les vaisseaux sanguins s’étalent dans
toutes les directions. On les repère facilement près de la
chambre à air. L'embryon apparaît comme une tâche
sombre. La chambre à air est bien plus visible que celle d'un
œuf infertile.
• C – dans un œuf contenant un embryon mort, les vaisseaux
sanguins ont formé un anneau autour de l’embryon, qui est
visible sous la forme d'une ombre sombre. On voit très
clairement la chambre à air.

Figure 11 : Ce que l’on voit lors du mirage d’un œuf au bout de 8


jours d’incubation.
Retirez immédiatement les œufs infertiles ou contenant un
embryon mort avant qu'ils se décomposent, se cassent et
contaminent les autres œufs. Une fois que vous aurez enlevé les
œufs froids, la température de la couveuse sera plus stable.

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❖ Enregistrement des données
Il est important de retirer les œufs infertiles et fêlés, mais également de
chercher à savoir pourquoi les œufs ne se sont pas développés
normalement. La meilleure méthode consiste à enregistrer les données
concernant l'incubation. Les indications figurant dans le Tableau 5, à la
Section 6.8 et l'Annexe 3, plus détaillée, vous fourniront quelques
pistes.

VI. L’INCUBATION NATURELLE


Dans les élevages en liberté de volailles traditionnels ou améliorés (voir
le Chapitre 2), la méthode la plus efficace pour obtenir de nouveaux
poussins consiste à laisser une poule saine s’occuper de la couvaison et
de l’élevage des poussins.

26
Figure 12 : Environnement calme nécessaire à la poule qui couve

27
Sélection de la poule et des œufs
❖ Sélection de la poule
Choisissez une poule qui a manifestement envie de couver. Son
comportement est caractéristique :
• Elle émet un son spécifique
• Elle soulève les plumes du cou et du dos lorsqu’on l’approche
• Sa crête se ratatine
• Elle reste sur son nid et refuse de le quitter

Si ce comportement dure pendant deux jours, il y a de fortes chances pour


que la poule soit prête à couver. Elle doit être en bonne santé et pas trop
petite. Vous trouverez ci-dessous des suggestions pour améliorer les
conditions d’incubation.

Mère poule de substitution ou mère poule adoptive : Toutes les


volailles femelles ne sont pas de bonnes couveuses, mais on peut
toujours placer une femelle prête à couver sur les œufs d’une autre. Les
volailles suivantes sont de bonnes couveuses et de bonnes mères :
• Les femelles des races
locales
• Les dindes
• Les canes.

*Surveillez les canes qui risquent de pousser les poussins nouveau-nés


dans l'eau pour les faire nager.

Temps d’incubation différents : La durée d’incubation des œufs de


cane ou de dinde est plus longue que celle des œufs de poules. Si par
exemple vous voulez faire couver des œufs de poule et de dinde dans le
même nid, placez les œufs de poules une semaine plus tard afin que
l'éclosion se fasse en même temps.
Sélection des œufs à incuber : Pour améliorer les résultats de
l’incubation, commencez par sélectionner des œufs de qualité.
Ne laissez pas les œufs pondus dans le nid avant que la poule soit prête à
les couver, surtout lorsqu’il fait chaud et que l’environnement est sale.
Conservez les œufs dans un endroit sombre, frais et sec, par exemple dans
un pot en terre rempli de sable ou de copeaux humides, ou dans un
dispositif de refroidissement. Remettez les œufs dans le nid ou le couvoir
lorsque la poule est disposée à couver.
Vous pouvez également placer les œufs (la nuit) sous une autre poule,
cane ou dinde, pour compléter son lot d'œufs (au maximum de 8 à 14
œufs).

Nombre d’œufs : C'est la taille de la poule et la température pendant


la nuit qui détermineront le nombre d'œufs qui seront couvés avec
succès. Les grosses poules au plumage fourni pourront couvrir et garder
au chaud jusqu’à 14 œufs, mais les petites poules locales ne dépasseront
pas 8 œufs.

Préparation de l’incubation
❖ Saupoudrage de la poule
Saupoudrez la poule couveuse avec un insecticide contre les puces et les
poux. Appliquez ces produits avec prudence : s'ils ne sont pas utilisés
dans les bonnes quantités, ils sont dangereux pour les poules et pour
l'homme ! Si les poux et les puces continuent à poser des problèmes,
répétez le saupoudrage dix jours plus tard. Placez ensuite la poule dans
un nid ou un couvoir propre (voir ci-dessous) sur les œufs sélectionnés
pour l’incubation.

❖ Préparation du nid ou du couvoir


On utilise plusieurs sortes de nids : paniers, pots en terre, boîtes en carton,
caisses en bois, etc. Installez les nids à une certaine distance les uns des
autres (d’un mètre) pour éviter toute agression entre les poules. Placez-
les dans un endroit protégé, sombre et sec, hors de portée des chiens, des
rats et des serpents. Nettoyez soigneusement le couvoir avant usage et
faites-le sécher au soleil.

29
Litière : Remplissez 1/3 du couvoir avec un mélange de sable et de
cendres, puis ajoutez-y de la paille fraîche, des copeaux de bois et
recouvrez avec du foin ou des feuilles sèches. Ne dépassez pas les 3/4
du récipient, pour éviter que les œufs roulent par terre. Le couvoir doit
faire environ 35 x 35 cm de base et 40 cm de hauteur.

Figure 13 : Les nids des poules couveuses doivent être placés dans
un endroit calme, à distance des autres poules

Si vous en disposez, jetez une poignée de feuilles de tabac séchées


et écrasées pour éloigner les parasites

La période d’incubation
Le couvoir doit être isolé des autres poules pour que la couveuse ne soit
pas dérangée. La poule couveuse quitte son nid pour boire, manger et
faire ses besoins. Au début, elle y reste presque constamment ; au bout
de deux semaines, elle se déplace plus fréquemment et pour des périodes
plus longues. Placez suffisamment de nourriture, d’eau fraîche et de sable
propre (pour les bains de poussière) près du ou des nid(s). Si une poule
refuse de quitter son nid, soulevez-la doucement et portez-la devant les
aliments. Elle ne doit pas quitter son nid plus de 15 minutes.

Figure 15 : Poule couveuse sur le nid, puis soulevant et retournant


les œufs

Instinctivement, la poule se lève souvent pour soulever ou retourner les


œufs, afin qu'ils soient tour à tour à la place la plus chaude : au milieu du
nid. Le retournement des œufs répartit la chaleur de tous les côtés et
permet à l'embryon de se développer bien au centre de l'œuf.

❖ Mirage des œufs


Le mirage des œufs s’effectue au 9e jour d’incubation (voir la section
3.5). Retirez immédiatement les œufs infertiles et ceux contenant des
embryons morts.
Les œufs infertiles sont destinés à la vente ou à la consommation
personnelle. Une fois cuits et écrasés avec la coquille, les œufs contenant
des embryons morts sont donnés aux poussins. Ils représentent une bonne
source de protéines et de calcium pour les poules couveuses ou les
poussins en pleine croissance.

❖ Éclosion
Les œufs éclosent au bout d’environ 21 jours (œufs de poules). Lorsque
les poussins ont du mal à éclore, c'est sans doute que l'humidité est trop
basse. Pour les aider à sortir, humidifier un peu le nid avec de l’eau de
sorte que l'évaporation augmente l’humidité.

31
Stockage au frais des œufs incubés. Le stockage au frais des œufs entre
la ponte et la couvaison améliore l'incubation : davantage de poussins
vont éclore.

Les œufs ont été placés dans des pots ou paniers contenant un mélange
humide de terre et de sable. Le sable a été recouvert de bouts de tissu
ou de jute pour éviter le contact direct des œufs avec l’humidité. Dans
les mois d'été chauds et secs en particulier, lorsque les températures
atteignent 40 °C, ce type de stockage empêche les œufs de se
déshydrater et de s’abîmer ensuite en cas de mort des embryons.

VII. ELEVAGE NATUREL DES


POUSSINS
Une fois que les œufs ont éclos, il faut nourrir et surveiller les poussins.
La mère poule tient ses poussins au chaud jusqu’à ce qu'ils aient des
plumes. Elle s'occupe d’eux, les abrite et les protège de ses ailes contre
les intempéries et les prédateurs. C’est la période d’élevage des poussins.

❖ Abri pour la mère poule et les poussins


Dans les climats chauds, la meilleure méthode d'élevage des poussins
nouveaux nés et la plus économique, est le « système du panier ». Il
permet à l’éleveur de donner de la nourriture aux oisillons sans qu’elle
soit volée par les autres oiseaux et de les mettre à l'abri des prédateurs. Il
obtient ainsi une meilleure croissance des poussins, une baisse des
dépenses de nourriture et un nombre supérieur de poulets survivants.
Figure 16 : Le panier pour la nuit est muni d’un fond ou est placé sur
un tapis pour protéger les volatiles du froid. Il faudra le nettoyer tous
les jours

33
Une poussinière

Les poussins restent la nuit avec leur mère dans un panier spécial : une
cage ronde et conique munie d'un fond, construite en bambou ou avec de
fins morceaux de bois. Il sera fermé la nuit afin d’empêcher l’intrusion
de prédateurs et pour que les volatiles restent au chaud. Remplissez le
fond de 5 cm de litière constituée de paille sèche hachée, d’enveloppes
de riz ou de copeaux de bois.

Le matin, les poussins passeront du panier de nuit à celui de jour : une


cage conique sans fond (voir la Figure 17). Si le sol est humide ou
mouillé, placez un tapis sec de jute ou de paille dans la cage. Il devra
également être nettoyé ou remplacé tous les jours. La cage sera déplacée
quotidiennement à un endroit propre, pour éviter toute maladie. Les
excréments serviront d’engrais dans le potager.
❖ On distingue quatre étapes dans l'élevage des poussins

0-1 semaine : Gardez la mère poule et les poussins enfermés pendant


4 à 7 jours après l'éclosion pour les protéger et les aider à régler leur
température.
Le pépiement des poussins guidera la poule.

1-3 semaines : Gardez les poussins enfermés dans la cage, mais


laissez sortir la poule pendant la journée pour qu'elle picore. Elle doit
pouvoir entendre les poussins de l'endroit où elle se trouve et pénétrer
dans la cage quand elle le souhaite. Il faut donc que quelqu’un reste
dans les parages. Enfermez la poule avec les poussins la nuit.

Assurez-vous que les poussins aient de l’eau propre et des


aliments riches en protéines. Veillez à la propreté du fond du
panier. Placez une feuille de papier ou un tapis tissé sous le
panier pour pouvoir retirer facilement les excréments et les
restes de nourriture.

3-6 semaines : Gardez la poule avec les poussins enfermés la nuit,


mais laissez sortir les poussins pendant la journée pour qu’ils picorent
avec leur mère.
Commencez par quelques heures le matin, puis rallongez la période
progressivement. Veillez à ce que les poussins disposent toujours d’eau
propre et d’aliments riches en protéines dans le panier et que l’entrée soit
trop petite pour les volatiles plus âgés. Assurez-vous de la propreté du
panier et du sol.

Au bout de 6 semaines : Vous pouvez supprimer le panier et laisser


les poussins picorer librement avec leur mère. Le soir, donnez des
aliments complémentaires à tout le troupeau, selon leurs besoins.

35
Figure 17 : Différentes étapes d’utilisation du panier de jour

❖ Poules élevant des poussins d’une autre


poule ou d’une pondeuse
Une poule est capable de s'occuper du double des poussins qu'elle a elle-
même couvés, à condition que les autres poussins soient ajoutés aux siens
à l'âge d’un jour (de préférence la nuit). Dans des circonstances normales
et selon la taille de la poule, elle peut s'occuper de 15 poussins au
maximum. Vous pouvez aussi acheter des poussins dans une ferme
proposant des services d’incubation ou dans une écloserie commerciale.
❖ Les poussins d'un jour des écloseries commerciales
Les écloseries commerciales ne vendent que de grandes quantités de
poussins provenant la plupart du temps de races améliorées (hybrides).
Ces poules ont été sélectionnées pour la production d'œuf ou de viande.
Elles nécessitent généralement une meilleure alimentation et davantage
de soins (médicaments) que les poules de races locales, plus résistantes.
Si vous êtes en mesure de répondre à ces besoins, et seulement dans ce
cas, les frais supplémentaires d'achat de poussins de qualité se révèleront
rentables.

37
VIII. Incubation artificielle
Les œufs peuvent être couvés par une poule ou incubés dans une
couveuse. Il s'agit d'un espace clos dont on peut régler la température,
l’humidité et l’aération. Ce chapitre vous fournira des informations sur
des couveuses de petit format, sur leur installation et leur
fonctionnement.

❖ Types de couveuses
Les couveuses se présentent sous différents types, formes et tailles. Les
petits modèles sont des boîtes en contreplaqué, en fibres de verre, en
plastique, etc. (aux parois garnies de matériel d'isolation), munies d'une
porte sur l'avant ou d'un couvercle sur le dessus et de trous d'aération
pour le passage de l’air frais. Elles contiennent jusqu’à 50 œufs qui sont
placés sur des grilles, des plateaux ou dans des tiroirs. Le retournement
des œufs se fait à la main.

Les couveuses de petit format s’achètent ou se fabriquent de façon


artisanale. Les plus grands formats sont équipés d’un ventilateur,
contiennent davantage d’œufs et nécessitent moins d’attention. Les
couveuses à « air forcé » sont parfois munies d’un retourneur
automatique.

❖ Éléments de chauffage
Pour pouvoir régler la température, il faut disposer d'une source de
chauffage : une lampe à pétrole ou un brûleur, une ou plusieurs
ampoules électriques ou un élément de chauffage électrique. L’énergie
des ampoules ou du chauffage électrique peut être fournie par un
panneau solaire associé à une batterie.

Couveuses à pétrole : Dans ce type de couveuses, la lampe ou le


brûleur à pétrole est placé(e) sous un réservoir en métal rempli d’eau.
Au bout de quelques heures, le réservoir d’eau chauffé transmet de la
chaleur autour de lui.
Couveuses électriques : La plupart des couveuses électriques sont
équipées d’un thermostat qui éteint automatiquement le chauffage
quand la température dépasse une certaine limite et le rallume en
dessous d'un certain niveau.
Les plus grandes couveuses électriques, surtout celles qui contiennent
plus d'un plateau d'œufs, disposent d'ouvertures d'aération et d'un
ventilateur à l'intérieur, pour assurer une distribution uniforme d’air
chaud. Cet équipement a moins d'importance pour les couveuses à un
seul plateau.

Couveuses solaires : Ces couveuses se distinguent essentiellement


par leur source d’énergie. On trouve les mêmes types que ceux des
couveuses électriques standards.
L’énergie solaire étant facilement disponible sous les tropiques, elle
représente une solution intéressante et rentable. Bien que la diffusion
de couveuses solaires se développe depuis 2003, notamment en Afrique
et en Inde, elles restent assez chères. À terme, l’énergie solaire sera une
solution sûre, propre et économique permettant de faire fonctionner une
couveuse dans les régions dépourvues d’électricité.

❖ Utilisation de la couveuse
Placez la couveuse dans un endroit frais, ombragé et tranquille (à bonne
distance des vibrations provoquées par le passage de camions ou par
des équipements lourds) et surtout pas dans le poulailler ! La pièce doit
être bien aérée, mais sans courants d’air.
Avant la première utilisation de la couveuse, faites-la fonctionner
pendant au moins une semaine sans œufs. Quatre facteurs jouent un
rôle essentiel lors de l’incubation des œufs :
• La température
• L’humidité
• L’aération
• Le retournement des œufs

39
C’est la température qui a le plus d’importance. Toutefois, on a trop
souvent tendance à sous-estimer le rôle de l'humidité, ce qui risque de
poser des problèmes si on ne la surveille pas de près.

Tableau 2 : Utilisation de la couveuse


Nb de jours Température Humidité Nb min. de Aération
d’incubation relative retournements
par jour
0-18 37,8-39,2 °C ou 50-60 % 3 Augmentation
100-103 °F progressive
18-21 37,2-37,8 °C ou 50-60 % Pas de
99-100 °C jusqu’au retournement
perçage d'1/3
des œufs ;
ensuite 70-75 %
À noter : il ne faut plus retourner les œufs après le 19e jour, car les poussins
commencent à becqueter (« bêcher ») la coquille et il faut éviter d’ouvrir inutilement
la couveuse afin de maintenir une humidité relative optimale.
Voir l’Annexe 1 pour la conversion des degrés Celsius en degrés Fahrenheit.
❖ La température
La couveuse doit fournir la même température que la poule lorsqu'elle
couve ses œufs. La présence d’un thermomètre dans la couveuse est
indispensable pour régler la température. Choisissez de préférence un
modèle à la graduation très précise (0,05-0,1 °C), à même de mesurer
des températures allant de 35 à 40 °C. Le réglage de la chaleur se fait
manuellement ou à l’aide d’un thermostat.

41
Une couveuse bien isolée permet non seulement de réduire les coûts
d’énergie, mais aussi de protéger les œufs contre les fluctuations de
températures de l’extérieur.

Ne faites pas incuber d’œufs pendant les saisons où les températures


dépassent fréquemment 40 °C pendant la journée. La chaleur tuerait les
embryons. L’incubation est donc impossible dans ces conditions.

La température joue un rôle essentiel pendant l’incubation (surtout la


première semaine). La température optimale pendant les deux
premières semaines est de 38,5 °C avec une variation maximale d'un
demi degré vers le haut ou vers le bas. En cas de variations supérieures
à 0,5 °C, le nombre d’œufs qui écloront sera inférieur. Toute montée
de la température au-dessus de 40,5 °C provoquera la mort des
embryons. Les baisses de température retardent l’éclosion, mais leurs
conséquences sont moins dramatiques. Une fois que vous aurez placé
les œufs dans la couveuse, sa température va probablement baisser
pendant le réchauffement des œufs. Ils mettront de 6 à 8 heures à
atteindre la température d'incubation requise. N'augmentez pas l'apport
en chaleur pendant cette période de réchauffement.

Commencez par utiliser la couveuse vide pour apprendre à maîtriser


le réglage de la température, avant d’y placer des œufs.

Mesure de la température : Dans les couveuses fabriquées de façon


artisanale, il y aura une grande différence de température entre le haut
et le bas des œufs.
Pour obtenir des mesures fiables, il faut que le bulbe du thermomètre se
trouve à la hauteur du haut des œufs (c'est à ce niveau que se
développent les embryons) et éloigné de la source de chaleur. Assurez-
vous que le bulbe n’est pas en contact avec les œufs ou les parois de la
couveuse, cela fausserait la mesure de la température : un œuf contenant
un embryon vivant est bien plus chaud qu'un exemplaire contenant un
embryon mort.
Plusieurs thermomètres : L'emploi de deux thermomètres garantit
la précision des mesures et permet de vérifier si la température se
diffuse uniformément sur la surface du plateau.

Humidité relative (HR)


Les œufs perdent de l’eau pendant la période d’incubation ; le taux de
perte en eau dépend de l'humidité relative maintenue dans la couveuse.
Pour obtenir des résultats optimaux, le poids des œufs doit avoir diminué
de 11 à 13% au bout de 18 jours. Pour cela, le taux d'humidité de la
couveuse doit se situer entre 50 et 60% (HR) jusqu’à ce que les embryons
commencent à bêcher la coquille.

• Augmentation de l’humidité (au moment de l’éclosion)


Quand les poussins commencent à éclore (quand 1/3 des œufs ont été
bêchés) l’humidité doit passer progressivement à 70%. Elle augmentera
en partie automatiquement : une grande quantité va s'évaporer de
l'intérieur des œufs une fois que les poussins auront percé un premier trou
dans la coquille. Maintenez autant que possible la porte de la couveuse
fermée, pour que cette vapeur d'eau reste à l'intérieur.

• Niveau d’humidité
Pour obtenir un niveau d'humidité correct, on place des bols remplis
d’eau dans la couveuse, sous le ou les plateau(x) d'œufs. On peut se servir
d’un hygromètre pour mesurer l’humidité relative, mais il y a d’autres
façons (voir ci-dessous). Le niveau d’humidité dépendra également de
l’aération et de l’humidité de l’air venant de l’extérieur.

Humidité élevée : L'humidité atteint rarement un niveau très élevé


lorsqu'on fait évaporer des récipients d’eau. Mais si l'on constate que
des poussins entièrement développés n'arrivent pas à éclore parce que
leurs coquilles contiennent trop d'eau (« poussins noyés »), c’est le

43
signe d’un excès d'humidité. Pour éviter ce problème, il faut maintenir
la température requise dans la couveuse et assurer une bonne aération
dans de bonnes conditions.
Humidité basse : Lorsque l’humidité est trop basse, les embryons
deviennent gluants pendant le bêchage. Après l’éclosion, ils sont
faibles, petits, n’arrivent pas à tenir debout ou à s’orienter pour trouver
l’eau et la nourriture, ou alors ils ont les pattes arquées.

❖ Contrôle de l’humidité
Il y a plusieurs méthodes pour vérifier l’humidité relative dans la
couveuse.

• À l’aide d’un hygromètre (uniquement dans les couveuses


munies d’un ventilateur !)
• Grâce à deux thermomètres : l’un à bulbe sec et l’autre à
bulbe humide
• En évaluant la taille de la chambre à air ? En pesant les
œufs

L’hygromètre est un appareil de mesure de l’humidité relative (HR) de


l’air. Ce sont des instruments très sensibles et la poussière risque
d’affecter leur précision.

Au moment de l’éclosion, les coquilles cassées dégagent beaucoup de


poussière. Il est donc de toute importance de vérifier le bon
fonctionnement de l’hygromètre en l'enveloppant dans un torchon
mouillé. Au bout d'au moins 30 minutes, il doit indiquer un taux
d'humidité de 95 à 100%. Sinon, on peut le régler avec un petit
tournevis.
L'utilisation de deux thermomètres, l'un à bulbe humide, l'autre à bulbe
sec, dans les couveuses équipées d’un ventilateur est une bonne solution
de remplacement, l’hygromètre étant cher et sensible.

Figure 19 : Hygromètre
Thermomètre à bulbe humide et à bulbe sec

Un lot de deux thermomètres, l’un à bulbe humide, l’autre à bulbe sec,


représente un bon instrument de mesure de l'humidité relative. Plus
l’évaporation est élevée, plus la température indiquée sur le
thermomètre à bulbe humide est basse et plus la différence de niveau
entre les deux thermomètres est grande.

Pour fabriquer un thermomètre à bulbe humide, il suffit d’entourer le


bulbe d’un thermomètre ordinaire avec un tissu en coton, de former une
mèche avec le bout du tissu et de la tremper dans l'eau. Le coton
absorbera l’eau. Du fait de l’évaporation, le thermomètre à bulbe
humide placé au même endroit affichera une température inférieure à
celle du thermomètre à bulbe sec. Comparez la température indiquée
par les deux thermomètres pour calculer l’humidité relative (voir le
Tableau 3)

Lorsque c'est possible, utilisez un couple de thermomètres par couveuse.

45
Des mèches usagées et sales indiquent souvent une température plus
élevée que la température réelle. Cela entraîne une surestimation de
l'humidité relative et risque de diminuer les chances de réussite. Il est
donc important de changer la mèche régulièrement.

Évaluation de la taille de la chambre à air

La Figure 20 montre la taille normale de la chambre à air selon la durée


de l’incubation. La technique du mirage décrite précédemment à la
Section 3.5 permet de rendre visible la chambre à air. Il y a logiquement
une relation directe entre la taille de la chambre à air, l'humidité relative
(RH) et la perte de poids.

Pesage des œufs

Figure 20 : Développement de la chambre à air à différents stades


de l’incubation

Pendant l’incubation, une partie de l’eau contenue dans l’œuf s’évapore


par les pores de la coquille, ce qui fait diminuer le poids des œufs. Si le
taux d'humidité relative n’est pas satisfaisant, les œufs perdront trop ou
trop peu de poids, ce qui aura une influence négative sur les résultats. Au
bout de 18 jours d'incubation, la perte de poids doit être de 11 à 13%. Si
elle est supérieure, il faut augmenter l'humidité.

❖ Réglage de l'humidité
Le bon taux d’humidité s’obtient en plaçant des petits récipients remplis
d’eau dans la couveuse. Pour régler l’humidité à l’intérieur de la
couveuse, on modifie la surface de l'eau en remplaçant les récipients : si
la surface totale est plus grande, l’évaporation sera supérieure, ce qui fera
augmenter l'humidité relative (HR). Il vaut mieux remplir les récipients
avec de l’eau à la température du corps, plutôt qu'avec de l'eau froide,
pour éviter une chute de la température. Si vous êtes à court de récipients
d’eau, placez une éponge ou un torchon humide dans la couveuse.

Aération
L’embryon qui se développe dans l’œuf a besoin d’oxygène et rejette du
gaz carbonique. En grandissant, il lui faut un apport croissant d'air frais.
Une bonne aération est donc indispensable, surtout si des gaz toxiques se
sont formés dans des œufs pourris. Prévoyez des trous d’aération au-
dessus et en dessous des œufs pour que l’air se renouvelle suffisamment.
Plus il y a d'œufs dans la couveuse et plus les embryons sont vieux, plus
leur besoin en oxygène est grand. Il faut donc augmenter
progressivement l’aération pendant l’incubation !

❖ Ventilateurs ou trous d’aération


Les couveuses à pétrole et les petits modèles électriques utilisent la «
ventilation naturelle » grâce à des trous d’aération d’un diamètre
d’environ 1 cm. Des bouchons permettent de les ouvrir ou de les fermer.
Les couveuses électriques sont souvent équipées d'un ou de plusieurs
ventilateur(s). Notez bien que cet appareil assurera une distribution
uniforme d’air chaud dans la couveuse, mais ne fournira pas d'air frais si
les trous d'aération ne sont pas ouverts ! En aspirant de l’air frais, un
ventilateur permettra de fournir de l’oxygène à davantage d’œufs dans
un espace confiné.

47
Il n'est pas facile de définir le nombre de trous d'aération à pratiquer. Il
faut en tout cas qu’au moins deux trous restent ouverts en permanence
(un vers le bas pour l’entrée de l’air et un vers le haut pour son
évacuation). Chaque ouverture de porte laissant pénétrer un peu d'air frais
dans la couveuse, il faudra ouvrir quelques trous supplémentaires quand
vous arrêterez de retourner les œufs, c’est-à-dire au bout de 18 jours
d’incubation.

Si vous utilisez un système automatique de retournement des œufs, il


faudra ouvrir davantage de trous.

❖ Retournement des œufs


Tournez les œufs 3 fois par jour pendant les 18 premiers jours pour que
l’embryon reste au centre et ne se colle pas à la coquille.
Le retournement régulier des œufs maintient l'embryon au centre. Il vaut
mieux retourner les œufs à intervalles réguliers plutôt que de le faire plus
de trois fois par jour. Vous obtiendrez des résultats médiocres si vous ne
retournez pas les œufs. En retournant les œufs un nombre impair de fois
chaque jour (par ex. 3), vous alternerez le côté de l’œuf qui se trouve au-
dessus pendant la nuit. C’est un point important, parce que l’intervalle
entre deux retournements est plus long la nuit que le jour.

Lorsque vous retournez les œufs, placez-les à un autre endroit du plateau,


pour limiter les effets d'une variation de la température à l'intérieur de la
couveuse. La meilleure méthode consiste à sortir le plateau, à retourner
les œufs à 180º et, si c'est possible et si la taille du plateau le permet, à
remettre le plateau en sens inverse. Gardez la porte de la couveuse fermée
pendant que vous retournez les œufs.

Assurez-vous bien que vos mains soient propres. La saleté ou la graisse


bouchent les pores de la coquille et empêchent l'air de passer, ce qui
provoque la mort de l'embryon.
Figure 21 : Retournement des œufs manuellement

❖ Marquage des œufs


Faites une marque au crayon sur les œufs pour vous aider à les retourner
correctement. Écrivez par exemple un X (ou un numéro) d’un côté et un
O (ou un autre numéro) de l’autre côté. À chaque fois que l’œuf sera
retourné à 180º, les marques changeront de place. Faites attention à NE
PAS toujours retourner les œufs dans le même sens, cela diminuerait les
chances de réussite ! Retournez-les une fois dans le sens des aiguilles
d’une montre et la fois suivante dans l’autre sens, etc.

Ne déplacez en aucun cas les œufs entre deux retournements.

❖ Ne retournez plus les œufs après le 18e jour


Au bout de 18 jours d’incubation, il n’est plus nécessaire de les retourner.
Il ne faut pas le faire non plus au cours des trois ou quatre jours précédant
l'éclosion. Les embryons doivent prendre la bonne position pour bêcher
la coquille et ils ont un grand besoin de tranquillité à ce moment-là. Ils
sont bien développés, car ils ont absorbé la majeure partie du jaune et ne
risquent plus d’être écrasés entre le jaune et la coquille.

❖ Coquilles fêlées
Certains producteurs ouvrent la couveuse, sortent le plateau et font rouler
les œufs avec leurs mains. Ils pensent ainsi retourner les œufs. En fait, ils

49
ne font que les remuer, car ils n’ont aucun moyen de savoir si les œufs
ont seulement roulé sur eux-mêmes ou s'ils se sont réellement retrouvés
dans une position différente. Avec cette méthode, un grand nombre
d’œufs gardent la même position. De plus, les coquilles risquent de se
fêler. Beaucoup de poussins arrivent à se développer dans des œufs à la
coquille fêlée (seulement la coquille, pas les membranes), mais peu
d'entre eux arriveront à bêcher la coquille et à éclore complètement : la
déshydratation rend l'intérieur de l'œuf gluant et les poussins n’auront pas
assez de force pour bêcher et s’extirper de l'œuf.

❖ Position des œufs


Dans les petites couveuses, les œufs sont habituellement placés à plat ou,
si possible, le bout pointu légèrement vers le bas (c’est la façon

dont la poule les installe dans le nid). Le retournement à 180º des œufs
se fait en suivant l’axe longitudinal (l’axe le plus long).

Si la couveuse est équipée d’un ou de plusieurs plateau(x) à œufs sur


lesquels les œufs sont en position verticale, il faut absolument que la
partie ronde (celle de la chambre à air) soit en haut et la partie pointue
vers le bas. Dans ce cas, le retournement se fait à 90º selon l'axe
transversal (le plus court). Autrement dit, le premier retournement se
fera à 45º vers la gauche (ou la droite) et les retournements suivants
seront à 90º dans la direction opposée. La chambre à air doit rester
continuellement orientée vers le haut et la partie pointue vers le bas (voir
la Section 3.3).
❖ L’éclosion

Figure 22 : Positionnement des œufs sur un plateau

Les poussins n’éclosent pas tous au même moment ; il peut y avoir 40


heures de différence entre l’éclosion du premier et celle du dernier !

N’ouvrez pas la couveuse avant que la plupart des œufs soient éclos. Les
conditions à l’intérieur de la couveuse en serait perturbées, ce qui rendrait
la tâche difficile aux retardataires. Les poussins nouveau-nés survivent 1
à 2 jours sans alimentation, mais il vaut mieux les nourrir dès le début.
Dès que la plupart des poussins sont secs et duveteux, enlevez-les tous
en même temps de la couveuse. N’attendez pas que les œufs restants
éclosent ; retirez-les et après les avoir fait bouillir un bon moment, vous
pourrez en nourrir les poussins.

51
❖ Enregistrement des données
Il est extrêmement important de noter toutes les données concernant
l'incubation ! Servez-vous du Tableau 4 :
• Notez la date de placement des œufs dans la couveuse
• Notez la température et l’humidité deux fois par jour.
• Dans la dernière colonne (Remarques), n’oubliez pas de noter le
mirage (voir la Section 3.5) et les pertes d’œufs en précisant la
cause : œuf infertile, embryon mort ou autre.

Si les résultats sont décevants à la fin de la période de l’incubation, les


données notées vous indiqueront si cela vient de la température ou de
l’humidité. Les taux d’éclosion normaux se situent entre 50 et 70% (sur
100 œufs, de 50 à 70 écloront).

Il n’est pas fréquent d’atteindre un taux d’éclosion de 80% ou plus avec


des couveuses de construction artisanale.

Tableau 4 : Exemple d’une fiche d’enregistrement des données


Date du début de l’incubation : Nº du lot d’œufs
Jour Heure 1 Temp. Humidi- Heure 2 Temp. Humidi- Nombre de Remarques
nº (matin) té (soir) té retournements *

1 06h30 38,5° 60% 18h30 38,5° …… 3

2 3

5 2 infertiles

I
19 Aucun 1 mort
dans la
coquille
20

21 2 morts
sur le
plateau
Date du début de l’incubation : Nº du lot d’œufs

Jour Heure 1 Temp. Humidi- Heure 2 Temp. Humidi- Nombre de Remarques


nº (matin) té (soir) té retournements *

* Notez le mirage dans les remarques

Vous obtiendrez des informations supplémentaires en cassant les œufs


qui n’ont pas éclos sur une surface plane. Le contenu vous indiquera s’il
s’agit d’un œuf infertile ou à quel stade de développement l'embryon est
mort.

Tableau 5 : Comment résoudre les problèmes d’incubation


Indications Causes possibles Que faut-il faire ?
Pas de vaisseaux sanguins Œufs non fertiles Contrôler la gestion des
visibles lors du mirage volailles
Embryon mort à un stade Contrôler les conditions
précoce de stockage des œufs
Contrôler les opérations
effectuées pendant
l'incubation
De nombreux embryons Température trop élevée Contrôler la couveuse et la
morts ou trop basse précision du thermomètre
Retournement mal effectué Retourner les œufs avec
précaution trois fois par
jour
Manque d’oxygène Augmenter l’aération
Manque de nourriture Contrôler l'alimentation
des volailles
Œufs bêchés, mais non Manque d’humidité Modifier le niveau
éclos d’humidité avec des
thermomètres à bulbe
humide

53
Éclosion trop précoce Température trop élevée Contrôler la température
Éclosion trop tardive Température trop basse Contrôler la température
La coquille adhère au Humidité trop élevée au Contrôler l’humidité
poussin début de l'incubation ou
trop basse vers la fin
Poussins qui boitent Problèmes de température Contrôler la couveuse
Problèmes d’humidité Contrôler la couveuse
Retournement mal effectué Améliorer le retournement
Plateaux de la couveuse Assurer une meilleure
trop lisses adhérence
Poussins grands et faibles, Température trop basse Contrôler la température
au corps mou
Mauvaise aération Améliorer la circulation de
l’air
Indications Causes possibles Que faut-il faire ?
Poussins tout mous, Infection du nombril Améliorer l'hygiène
trouvés morts sur le
plateau
Nombrils rugueux Température trop élevée Contrôler la température
ou grandes fluctuations de
température
Manque d’humidité Contrôler l’humidité avec
des thermomètres à bulbe
humide

Pour plus de détails, reportez-vous à l'Annexe 3 : Conseils en cas de


problèmes
IX. L’élevage artificiel des poussins
Les poussins qui se sont développés dans une couveuse doivent être
maintenus au chaud pendant les premières semaines de leur vie. Bien
qu'ils soient capables de se déplacer et de résister à de basses
températures pendant une courte période, il faut qu’ils puissent se
réchauffer dès qu’ils ont froid. L’équipement fournissant de la chaleur
et un abri aux poussins est appelée une éleveuse.
Le froid ne fera pas mourir les poussins tout de suite, mais ils commenceront
à avoir des troubles digestifs (diarrhée) et mourront dans la semaine.

Pour maintenir la bonne température, plusieurs sources de chaleur sont


envisageables : un poêle à charbon, une lampe infrarouge, une simple
ampoule électrique (100 Watt), une lampe à pétrole ou à gaz.
Figure 23 : Sources de chaleur possibles d’une éleveuse

56
Les diodes électroluminescentes (DEL) ne produisant pas de chaleur,
elles ne conviennent pas au chauffage d’une éleveuse ou d’une
couveuse.

L’éleveuse doit être placée dans un endroit à l’abri des prédateurs. Une
solution pratique bien qu’apparemment peu courante, consiste à la
mettre sur une table ou un banc. Elle est ainsi protégée des prédateurs
et facile d’accès.

Figure 24 : À défaut de source de chaleur extérieure, une caisse


remplie de foins permettra de maintenir les poussins au chaud

L’éleveuse doit être circulaire pour éviter que de jeunes poussins se


retrouvent coincés ou piétinés dans les coins. Les cloisons se font en
carton (ondulé) ou en grillage. Ajoutez des morceaux de cartons au fur
et à mesure du développement des poussins, pour augmenter la surface
de l’éleveuse. La Figure 25 montre un exemple d’éleveuse en carton
chauffée par une ampoule électrique de 100 Watt. On recouvre
l’ampoule d'un abat-jour conique pour concentrer la chaleur sur les
poussins. En la suspendant au milieu de l'éleveuse, on en chauffe toute
la surface.
Figure 25 : Modèle simple d'éleveuse en carton. Le fond circulaire
doit être couvert de litière propre et sèche : enveloppes de riz,
herbe ou feuilles sèches. Il vaut mieux éviter de mettre du papier
ou du papier journal, ou seulement comme sous-couche
recouverte d’un tissu ou de papier de soie.

❖ Zone fraîches
Il est tout aussi indispensable de prévoir des zones fraîches pour les
poussins. Ils doivent disposer d’une source de chaleur bien délimitée et
d’un accès à une zone plus fraîche, non chauffée. Cela leur permettra
de déterminer leurs besoins en chaleur en passant d'une zone à l'autre.

❖ Placement des poussins


L’éleveuse doit être préparée comme il faut (propre et chaude) et être
prête à l'arrivée des poussins nouveau-nés.

❖ Température et comportement des poussins


Pendant la première semaine, la lampe est placée à 10 cm au-dessus du
sol. Maintenez la température à 32º au cours des premiers jours.
Mesurez-la à la hauteur des poussins, c'est-à-dire à 5 cm au-dessus du
sol. À la fin de la semaine, commencez à réduire la température de 2
°C (5 °F) par semaine, jusqu’à 20 °C (70 °F). Essayez ensuite de garder
ce niveau.

58
Les poussins eux-mêmes sont les meilleurs thermomètres qui soient ;
leur comportement indique s’il faut adapter la température. Voir la
Figure 26.
• Si les poussins se regroupent à un endroit et pépient, c’est
qu’ils manquent de chaleur
• S’ils se mettent à l’abri dans la même direction, c’est qu’ils
souffrent de courants d’air
• S’ils sont éparpillés sur le pourtour de l’éleveuse et qu’ils
pépient bruyamment ou qu’ils halètent le bec ouvert, c’est
qu’ils ont trop chaud
• S’ils sont éparpillés sur toute la surface et émettent des
petits bruits de satisfaction, c’est que tout va bien.

Figure 26 : Comportement des poussins en réaction à la


température (vue du haut)

On relève la lampe
Relevez la lampe de 5 cm par semaine, car les poussins nécessitent
moins de chaleur en grandissant. Dès que leurs nouvelles plumes les
protège davantage, réduisez légèrement la température. Voir le Tableau
6.
Tableau 6 : Températures recommandés dans l’éleveuse
Age (en semaines) Température en °C (à la hauteur des
poussins)
0-1 32-30
1-2 30-28
2-3 28-25
3-4 25-22
4-5 22-20
5-6 20-18

❖ Litière
Le sol de l’éleveuse doit être recouvert d’une litière sèche d'herbe ou
de feuilles sèches, de copeaux de bois, de sciure grossière, de paille
hachée ou d’enveloppes de riz.
N’utilisez pas de journaux comme litière : la surface est trop glissante
pour les petits poussins et ils risqueraient d'avoir ensuite des pattes
écartées, ce qui leur serait funeste.
Dès que les restes de nourriture, l'eau ou les excréments mouillent ou
salissent la litière, retirez-la et remplacez-la par du matériau propre et
sec. Toute humidité de la litière favorisera la croissance de
champignons ; s’ils en inhalent, les poussins mourront d’aspergillose,
maladie contre laquelle il n’existe pas de traitement.

Évitez d’utiliser de la sciure très fine : les poussins la mangeraient, ce


qui risquerait de bloquer leur appareil digestif. Répandez tous les jours
quelques graines dans la litière pour stimuler les poussins à gratter le
sol.

❖ Abreuvoirs et mangeoires
L’éleveuse doit contenir des abreuvoirs et des mangeoires, ainsi qu’une
boîte contenant du sable sec pour les bains de poussière. Tous les
poussins doivent pouvoir manger et boire au même moment. L’espace
consacré aux mangeoires varie selon le type et l'âge des poussins.
Ceux-ci mangeront aussi un peu de sable, mais c’est sans danger. Vous
devrez nettoyer et remplir les mangeoires et les abreuvoirs tous les
jours.

60
Tous les poussins doivent pouvoir boire et manger en même temps

❖ Perchoirs
Dès que les poussins ont atteint 2 semaines, il faut installer des
perchoirs dans l'éleveuse. Les futures pondeuses doivent apprendre à
les utiliser le plus tôt possible.

❖ Les poussins en cours de croissance


Surveillez les poussins pour vous assurer qu’ils sont à leur aise : se
regroupent-ils autour de la source de chaleur ou s’en éloignent-ils ?
Dans ce cas, il faudra adapter la température de l'éleveuse. S'ils se
sentent bien, ils se disperseront sur toute la surface et émettront des
petits pépiements de satisfaction. Au bout de deux semaines, ils seront
en principe capables de sortir de l'éleveuse et d'y revenir. Vous pourrez
éteindre la chaleur artificielle au bout de quatre semaines, à condition
toutefois que la température extérieure soit supérieure à 20 °C pendant
la journée. Vous devrez peut-être laisser la lampe allumée pendant la
nuit, s’il fait froid.

❖ Nourriture
Les jeunes poussins ont besoin d’un régime alimentaire équilibré pour
grandir et se développer. À partir du troisième jour, donnez-leur de la
pâtée tout en commençant à parsemer quelques graines dans la litière,
pour qu’ils les cherchent. Donnez-leur de la pâtée en petites quantités,
trois ou quatre fois par jour. Cela les stimulera à manger davantage,
rendra leur croissance plus uniforme et réduira le gaspillage. Laissez
un peu de nourriture dans la mangeoire à la fin de la journée.

Les poussins vont rapidement commencer à se déplacer à la recherche


de nourriture. Ils ont besoin d’une alimentation de bonne qualité (riche
en protéines), meilleure même que celle des poules. S'il fait beau et si
l'endroit est protégé contre les prédateurs (rats, gros oiseaux et chiens),
laissez-les picorer des plantes ou fournissez-leur de la verdure en
supplément à leur ration normale d'aliments concentrés.
Figure 27 : Au fur et à mesure de la croissance des poussins, on
augmente facilement la taille de l'éleveuse en ajoutant des
morceaux de carton.

❖ Besoins en eau
Mettez constamment à disposition de l’eau fraîche et propre. De
nombreux volatiles refusant de boire de l’eau chaude, assurez-vous que
la source de chaleur de l’éleveuse ne chauffe pas trop l'eau.

❖ Prédateurs
Dès que les poussins commencent à quitter l'éleveuse, ils sont
vulnérables à toutes sortes de prédateurs. Prenez l'habitude d'inspecter
fréquemment les abords de l'éleveuse et les environs immédiats pour
vous assurer que les prédateurs ne peuvent pas attraper les poussins.

❖ Vaccination
Les poussins doivent être vaccinés à temps contre une série de maladies
et en tout cas contre la Maladie de Newcastle (MN). Renseignez- vous

62
auprès du conseiller en aviculture local sur le programme de
vaccination et respectez-le.

Tableau 7 : Programme de vaccination (pour les races


commerciales)
Âge Maladie Vaccin Méthode
d’administration
1ère sem. Maladie de Newcas- Clone 30 ou Spray* ou gouttes
tle Hitchner pour les yeux
Bronchite B1 Gouttes pour les
infectieuse Ma 5 ou H120 yeux ou spray*
10-12 jours Maladie de Newcas- Clone 30 Spray/eau de
tle boisson
14 jours Gumboro Souche bénigne Dans l’eau de
boisson
18 jours Maladie de Newcas- Clone 30 Spray/eau de
tle boisson
21 jours Gumboro Souche bénigne eau de boisson
*Vérifiez si l’écloserie vaccine les poussins

La plupart des vaccins se vendent uniquement par ampoules de 500 ou


plus. Essayez de vous regrouper avec des voisins qui ont aussi des
poussins à vacciner.

NB : en principe, les poussins de races locales seront vaccinés


uniquement contre la MN

❖ Règles générales pour un bon démarrage


des poussins
Pendant les premiers jours, nourrissez les poussins en éparpillant du
grain cassé sur le sol de l'éleveuse. À partir du troisième jour, donnez
leur de la pâté tout en continuant à éparpiller du grain sur la litière, pour
qu'ils les cherchent.

Donnez-leur de la pâtée en petites quantités, trois ou quatre fois par


jour. Cela les stimulera à manger davantage, rendra leur croissance plus
uniforme et réduira le gaspillage. Laissez un peu de nourriture dans la
mangeoire à la fin de la journée.

Assurez-vous qu’ils disposent d’eau fraîche à tout moment. Placez


suffisamment de mangeoires et d’abreuvoirs pour que tous les poussins
puissent manger et boire au même moment.

Assurez-vous de la propreté de l’éleveuse et de ses alentours. Nettoyez


les mangeoires et les abreuvoirs quotidiennement. Retournez souvent
la litière pour éviter qu'elle forme une croûte. Contrôlez bien la partie
entourant les abreuvoirs. Vous pouvez aussi placer les récipients sur
des briques ou du grillage pour que l’eau en débordant ne détrempe pas
la litière. Si vous trouvez des poux, des acariens ou des puces, vaporisez
l’éleveuse vide avec un bon désinfectant (renseignez-vous auprès du
conseiller local). Lorsqu’un poussin a attrapé une maladie (par ex. la
coccidiose) consultez le vétérinaire qui vous donnera un traitement
rapide et adéquat. Demandez le programme de médication/vaccination
de vos poussins au conseiller local.

Au cours de la 2e semaine, installez des perchoirs et des bacs remplis


de sable dans l’éleveuse, notamment pour les jeunes pondeuses.

X. Soins généraux
❖ Poules adultes
Il n’est pas nécessaire de nourrir les poules des villages élevées en
liberté avec des aliments achetés dans le commerce. Donnez-leur des
restes de repas et des aliments domestiques, ainsi que de la verdure :
herbe, consoude (Symphytum officinale L, famille des Boraginaceae)
luzerne, et des plantes comme l’amarante réfléchie (Amaranthus
retroflexus) ou le chénopode blanc (Chenopodium album L.).
Fournissezleur en seulement une petite quantité le matin (puisque
qu'elles doivent avoir faim avant de sortir picorer) et un peu l'après-
midi. Donnezleur en à nouveau le soir un petit peu pour les attirer dans
l’éleveuse.

64
❖ Les poussins nouvellement éclos
Après l’éclosion, les poussins peuvent survivre 1 ou 2 jours sans
nourriture. Mais ils ont besoin d’être alimentés rapidement pour
atteindre leur plein potentiel. Il faut donc leur présenter des aliments et
de l'eau peu après l'éclosion. C'est valable également pour les poussins
achetés dans une écloserie : proposez-leur des aliments et de l'eau dès
leur arrivée.

❖ Des aliments de qualité


N’achetez jamais d’aliments bon marché et de mauvaise qualité. Ils
manquent de vitamines, de minéraux et de protéines qui sont
indispensables pour prévenir les maladies. Faites attention lorsque vous
achetez de la nourriture de qualité : vérifiez qu’elle n’est pas stockée
depuis trop longtemps (max. 3 ou 4 semaines) et qu’elle n’est pas
moisie.

Les pratiques de nettoyage


Même lorsque toutes les bonnes conditions d’incubation, telles que la
température et l’humidité, sont respectées, les résultats risquent d'être
décevants si le nettoyage laisse à désirer. Une mauvaise hygiène
entraîne non seulement de mauvais résultats d'incubation, mais elle
provoque également une mortalité précoce pendant les premières
semaines. Il est de toute importance que les couveuses soient
méticuleusement propres et que vous y placiez des œufs propres et
traités avec soin.
Le nettoyage nécessite uniquement de l'eau, du savon et un planning
bien établi de travail régulier !

Un nettoyage soigné, en utilisant beaucoup d'huile de coude, retirera de


95 à 99% des microbes. Si cette tâche est effectuée régulièrement, une
petite quantité de désinfectant sera suffisante (à condition que vous
ayez placé uniquement des œufs propres dans la couveuse).

Le mieux est de nettoyer soigneusement votre ou vos couveuse(s) avec


de l’eau et du savon, immédiatement après en avoir sorti les poussins
(dans le délai de 24 à 48 heures) et de recommencer avant d'y placer de
nouveaux œufs.

N’oubliez pas de nettoyer et de désinfecter les autres équipements :


plateaux, récipients d'eau et thermomètres et de remplacer la mèche de
chaque thermomètre à bulbe humide. Grattez et enlevez toutes les
traces de coquilles et de saleté collée. Passez soigneusement sur les
surfaces propres un chiffon trempé dans de l’ammonium quaternaire,
de l'eau de Javel ou tout autre désinfectant. On applique le même
principe pour nettoyer les éleveuses. En dehors du nettoyage quotidien,
les mangeoires et les abreuvoirs doivent être nettoyés et désinfectés
soigneusement, ou remplacés. Il faut retirer entièrement la litière et
bien laver le sol et les alentours avec une grande quantité d’eau
savonneuse. Avant l’arrivée des nouveaux poussins, les parois
protectrices seront également remplacées ou minutieusement
nettoyées, désinfectées et mises à sécher.

66
Désinfectants
Les désinfectants ne remplacent pas un bon nettoyage. Il est
impossible de désinfecter un environnement sale.

Contrairement à ce que pensent la plupart des gens, l’utilisation d’un


désinfectant n'est pas suffisante pour bien nettoyer. Tous les
désinfectants perdent leur efficacité dès qu’ils entrent en contact avec
de la matière organique : plus la surface est sale, moins le traitement au
désinfectant sera efficace.

Quats (composés d’ammonium quaternaire)


Si après avoir tout nettoyé avec un détergent vous souhaitez appliquer
un désinfectant, l'ammonium quaternaire est le mieux approprié. C'est
le plus utilisé pour le nettoyage des équipements comme les couveuses.
Les Quats sont relativement peu irritants, peu corrosifs, de faible
toxicité et raisonnablement efficaces.

Annexe 2 : Les œufs d’autres


volailles
L’incubation des œufs des autres volailles n’est pas tout à fait identique
à celle des œufs de poules. Vous trouverez ci-dessous de brèves
explications sur l’incubation des œufs de cane domestique (deux
espèces), de dinde, de caille et de pintade. Les œufs de presque tous les
types de volailles doivent être conservés avec la chambre à air en haut,
autrement dit avec la partie la plus pointue en bas et la plus large en
haut.

L’éleveuse doit être nettoyée soigneusement avec un bon désinfectant


quelques jours avant l’arrivée des poussins.
Assurez-vous que l’éleveuse reste sèche et évitez les courants d’air pendant
la période d’élevage.

67
Recouvrez le sol de litière propre et sèche (paille hachée, sable sec, etc.)
en commençant par une couche de 2 cm. Ajoutez de la litière propre et
sèche tous les jours jusqu’à l’obtention d’une épaisseur de 7 cm.

Les conditions de conservation sont les mêmes que pour les œufs de
poules. Un poule couveuse peut couver presque autant d’œufs de cane
que d’œufs de poule. Si la cane n’a pas d’accès direct à l’eau, aspergez
quotidiennement les œufs d’eau tiède du 15e au 24e jour

La température idéale de l’incubation artificielle est de 38 °C.


L’humidité relative doit être de 70% jusqu’au 24e jour (température du
thermomètre à bulbe humide égale à 31 °C). Pendant la période
d'éclosion, l'humidité doit monter à 80%. Le retournement quotidien
des œufs doit se faire jusqu'au 26e jour.

Seule la durée des différences phases diffère pour le canard de Barbarie.


La température idéale de l’incubation artificielle est également de 38
°C. L’humidité relative ne doit pas dépasser 70% jusqu’au 29 e jour
(température du thermomètre à bulbe humide égale à 32 °C). Pendant
la période d'éclosion, l'humidité doit monter à 80%. Le retournement
quotidien des œufs doit se faire jusqu'au 32e jour.

❖ Œufs de dinde
Les œufs de dinde éclosent également au bout de 28 jours. Ceux de
taille moyenne donnent de meilleurs résultats que les gros œufs. Ils se
développent plus rapidement pendant le stockage que les œufs de
poule. Ne les conservez pas plus longtemps que nécessaire et ramassez-
les plusieurs fois par jour, toutes les 3 heures par exemple. Toutes les
dindes ne sont pas de bonnes couveuses, mais certaines le font très bien
et acceptent même de couver des œufs de pintade. Surveillez les dindes
couveuses, surtout pendant la dernière semaine (4e). Une dinde couve
de 15 à 18 œufs alors qu’une poule ne peut pas couver plus de 8 à 10
œufs de dinde.

Tableau 11 : Conditions d’incubation des œufs de dinde

68
Jour Température Humidité Temp. Perte de Nb min. de
°C relative % therm. bulbe poids max. retournement
humide °C en % par jour

1-24 39,0 60 31 5

} 12

24-28 37,5 75 33 0

❖ Œufs de caille
Les œufs de caille ne doivent pas dater de plus de 5 jours au début de
l’incubation. Il faut les retourner 7 fois par jour. La période
d’incubation dure 18 jours. La température idéale est de 37,7 °C.
L'humidité doit être de 60% jusqu'au 16e jour. Ensuite, elle peut
atteindre le niveau très élevé de 90% (température du thermomètre à
bulbe humide = 34 °C).

Tableau 12 : Conditions d’incubation des œufs de caille


Jour Température Humidité Temp. Perte de Nb min. de
°C relative % therm. bulbe poids max. retournement
humide °C en % par jour

1-16 37,7 60 31 7

} 21,5

16-18 37,2 90 34 0

❖ Œufs de pintade
Les pintades pondent de 90 à 170 œufs par an. Le poids moyen des
œufs est de 45 g. La période d'incubation dure 28 jours. Les méthodes
d'incubation sont comparables à celles pratiquées pour les œufs de
cane, bien que ces volailles soient plus petites. La coquille est très
solide et le jaune est plus grand que celui de l'œuf de poule. La capacité
de production des pintades est plus élevée que celle des poules de races
locales. Les pintades sont de mauvaises couveuses et de mauvaises
mères, car elles se sentent vite dérangées. C’est pourquoi de nombreux
éleveurs font couver leurs œufs de pintade par des poules de race locale
ou par des dindes.

69
Tableau 13 : Conditions d’incubation des œufs de pintade
Jour Température Humidité Temp. Perte de Nb min. de
°C relative % therm. bulbe poids max. retournement
humide °C en % par jour

1-24 37,2 70 29,1 5

24-26 37 60 29,6 }- 5
26-28 36,8 80 32,6 0

70
Annexe 3 : Conseils en cas de
problèmes
Problème 1 :
Trop d’œufs clairs (œufs infertiles ou mortalité très précoce). Ni
développement ni anneaux sanguins visibles à l'ouverture des œufs.
Cause probable Prévention
a. Trop de poules par coq. Prévoyez 1 coq pour 10 poules.
b. Sous-alimentation des coqs. Nourrissez les coqs séparément.
c. Querelle ou ingérence de coqs pendant N’élevez pas un trop grand nombre de poules,
l’accouplement. ce qui nécessitent de nombreux coqs. Élevez
les coqs reproducteurs ensemble.
d. Stérilité, maladie ou problèmes aux Changez de coq.
pattes du coq ; le coq ne veut s'accoupler
qu'avec certaines poules.
e. Coq trop vieux. Changez de coq.
f. Œufs trop vieux ou mauvaises conditions N’utilisez pas d’œufs de plus d’ 1 semaine (voir
de stockage ou de transport. le Chapitre 3).

Problème 2 :
Œufs clairs présentant des signes de développement précoce (anneau
sanguin ou petit embryon mort à l’ouverture).
Cause probable Prévention
a. Température de la couveuse trop élevée Contrôlez le thermomètre et le thermostat.
ou trop basse Suivez les conseils du Chapitre 8.
b. Œufs conservés trop froids. Ne conservez pas les œufs dans un endroit
trop froid ou dans les courants d’air.
f. Œufs trop vieux ou mauvaises conditions N’utilisez pas d’œufs de plus d’ 1 semaine
de stockage ou de transport. (voir le Chapitre 3).
d. Animaux élevés dans de mauvaises Ne faites pas incuber d’œufs de poules
conditions. malades.

71
Problème 3 :
Beaucoup d’œufs contenant des poussins morts.
Cause probable Prévention
a. Mauvaise température. Voir 2.a Contrôlez le thermomètre et le
thermostat. Suivez les conseils du
Chapi-
Cause probable Prévention
tre 10.

b. Retournement des œufs mal effectué Retournez les œufs avec précaution et
aussi souvent qu’indiqué au Chapitre
10.
c. Mort des embryons à la fin de la 2 e semaine Donnez les bonnes rations en
probablement due à une mauvaise alimentation surveillant l’apport de vitamines A, B2
des parents. et B12.
d. Aération insuffisante Ouvrez quelques trous en plus.

Problème 4 :
Poussins bien développés, mais pas d'éclosion (ne parviennent pas à
casser la coquille).
Cause probable Prévention
b. Retournement des œufs mal Retournez les œufs avec précaution et aussi souvent
effectué qu’indiqué au Chapitre 10.
b. Mauvais niveau d’humidité 1. Adaptez l’humidité relative comme indiqué au Chapitre
Trop sec : chambre à air trop 10
grande Ajoutez des récipients d'eau ou vaporisez plus souvent.
2. Trop humide : chambre à air Enlevez une partie des récipients d'eau.
trop petite.

Problème 5 :
Les poussins cassent la coquille, mais ne parviennent pas à sortir de
l’œufs.
Cause probable Prévention
a. Air trop sec. Contrôlez l’humidité relative ; ajoutez des récipients
d’eau ou un torchon humide.
b. Développement tardif des poussins Voir 6.
(voir 6).
c. Très forte hausse de température Contrôlez le thermostat et la lampe de chauffage.
de courte durée.

72
Problème 6 :
Poussins poisseux – la coquille adhère aux poussins nouveaux-nés.
Cause probable Prévention
a. Œufs déshydratés. Contrôlez l’humidité relative.
b. Humidité trop basse Augmentez le taux d'humidité à 70-80% pendant la période
pendant l’éclosion. d'éclosion, mais pas avant ; gardez la couveuse fermée
pendant l'éclosion.

Problème 7 :
Poussins faibles.
Cause probable Prévention
a. Température de la couveuse trop élevée Contrôlez le thermomètre.

Problème 8 :
Poussins petits.
Cause probable Prévention
a. Œufs incubés trop petits Utilisez uniquement des œufs de taille moyenne
b. Humidité trop basse Voir 5a.

Problème 9 :
Poussins faibles et sentant mauvais. Nombreux morts.
Cause probable Prévention
a. Omphalite ou Nettoyez et désinfectez soigneusement la couveuse et le reste de
infection de l’ombilic. l'équipement. Utilisez uniquement des œufs propres.

Problème 10 :
Éclosion irrégulière des poussins.
Cause probable Prévention
a. Œufs à la durée de N’utilisez pas d'œufs datant de plus d'une semaine.
conservation différente. Placez les œufs stockés plus tôt dans la couveuse
(correction : 1 heure par jour de stockage)
b. Œufs de taille différente Placez les plus gros œufs plus tôt dans la couveuse
(correction de 30 min. par 2,5 g de poids supplémentaire
au-dessus de 50 g.)
c. Variations de températures Voir 5c.
pendant l’incubation.
d. Température plus élevée au Améliorez l’isolation de la couveuse.
milieu que sur les bords de la
couveuse.

73
Problème 11 :
Poussins titubants.
Cause probable Prévention
a. Sol de l’éleveuse trop lisse. Recouvrez le sol avec un matériau plus
rugueux.

74
Glossaire
Albumen Blanc d’œuf
Aviaire Relatif à ou caractéristique des volatiles.
Bêcher Action de percer la coquille ou d'y donner des coups
de bec effectuée par le poussin au moment de
l'éclosion.
Blastoderme Œuf fertilisé.
Chalazes Les deux cordons blanchâtres attachés au jaune de
l'œuf, qui le maintiennent au centre de l'albumen.
Chambre à air Espace d’air entre les deux membranes de la coquille,
généralement du côté le plus large de l’œuf.
Cloaque Orifice extérieur des volailles par lequel sortent les
excréments et les œufs.
Diamant Petite excroissance située au bout du bec du poussin
lui permettant de percer un trou dans la coquille au
moment de l’éclosion.
Dindes Volailles de grande taille élevée pour la production
de viande.
Éclosion Sortie du poussin de l’œuf.
Embryologie Étude de la formation et du développement des
embryons.
Embryon Premier stade de développement du poussin dans
l’œuf.
Fertilisation Union d'une cellule reproductive mâle et d’une
cellule reproductive femelle.
Germe Cellule reproductrice microscopique d’une femelle ;
cellule germinale femelle
Incubation Processus consistant à exposer des œufs à la chaleur
de façon à provoquer leur éclosion. L'incubation
naturelle se fait sous une poule couveuse.
L'incubation artificielle se fait dans une couveuse
(souvent électrique).
Membranes coquillères Membranes protégeant le jaune et le blanc
Oocyte Ovule, voir ci-dessous.

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Ovaire Organe femelle contenant l’ovule et produisant le
jaune.
Oviducte Organe de l’oiseau femelle dans lequel se forment
l’albumen, les membranes de la coquille et la
coquille, autour du jaune.
Ovulation Libération d’une ovule hors du follicule de l’ovaire.
Ovule Cellule germinale femelle.
Pattes écartées Syndrome se caractérisant par une déformation de
l'articulation de la hanche du poussin provoquée par
un sol glissant. Cette anomalie est presque toujours
mortelle.
Pintade Oiseau originaire d'Afrique élevé pour ses œufs, sa
viande et ses plumes (Numida meleagris).
(Poules) pondeuses Poules élevées pour la production des œufs.
Poulet de chair Poulets élevés pour la production de viande.
Poulette Poule dans sa première année de ponte, de 20 semaines à 18
mois. Jeune pondeuse.
Poussin Petit de la poule sur le point d'éclore ou juste éclos.
Reproductrice de poulets de chair Poules reproductrices élevée pour
pondre des œufs et produire des poulets de chair.
Spermatozoïde Cellule reproductrice microscopique d’un mâle ; cellule
germinale mâle.
Utérus Tronçon de l’oviducte secrétant une partie de
l’albumen et la totalité de la coquille et de son pigment.
Vagin Dernier tronçon de l'oviducte relié au cloaque.
Volaille Oiseaux domestiques élevés pour la production de viande ou
d'œufs. Ils comprennent les poules, les dindes, les
oies, les canards et les pintades.
Volaille Terme général désignant les oiseaux de basse-cour. Souvent
utilisé pour les poules domestiques.

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