Cours de Provenderie 2-1
Cours de Provenderie 2-1
Cours de Provenderie 2-1
COURS DE PROVENDERIE
2013
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SOMMAIRE
I. Introduction.......................................................................................................................... 3
II. Quelques définitions ............................................................................................................ 3
III. La chronologie de la fabrication d’aliment .................................................................... 5
IV. Elaboration d’une formule volumétrique .................................................................... 24
V. Appareils ou équipements de provenderie ..................................................................... 33
Exercice de TD sur l’embouche bovine ................................................................................ 38
Références .................................................................................................................................. 40
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COURS DE PROVENDERIE
I. Introduction
L’alimentation est un des éléments le plus important dans les activités des
productions animales. Quelque soit la spéculation c’est-à-dire le type de production
choisie, l’atteinte des objectifs que l’on se fixe passe incontestablement par une
alimentation approprié. Cette dernière doit couvrir tous les besoins de l’animal selon son
stade physiologique, le type de production et l’environnement physique et climatique
donné. Ces besoins sont satisfaits par les apports des différentes sources alimentaires qui
par un mélange bien étudié et calculé forment un aliment complet qui arrive à couvrir
tous les besoins en énergie, protéines, vitamine et minéraux de l’animal. Le processus de
fabrication et de commercialisation de cet aliment complet, encore appelé provende, est
réalisé dans un ensemble de mécanisme et unité connu sous le nom de provenderie.
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transformation, pour la préparation d'aliments composés pour animaux, ou en
tant que supports des pré-mélanges.
Concentré : substance à forte teneur qui est utilisée comme supplément
alimentaire. Il peut aussi être défini comme un aliment riche en énergie et pauvre
en fibre; souvent synonyme de complément. Les concentrés se divisent
habituellement en concentrés énergétiques et en concentrés protéiques
Prémix : est un concentré minéral, vitaminé et azoté qui entre dans la fabrication
de la provende.
Formule volumétrique : c’est un procédé ou méthode qui permet de déterminer
les volumes ou proportions des différents ingrédients ou matières premières qui
entre dans la fabrication de l’aliment complet ou provende.
Valeur bromatologique : c’est la composition chimique des matières premières
entrant dans la fabrication d’aliments pour animaux. Elle donne la valeur nutritive
de la matière première utilisée.
Granulé : qui est formé de petite graine. En alimentation animale, le granulé est
une petite graine ou aliment aggloméré composé de plusieurs substances
alimentaires ou nutritives.
Granulométrie : est définie comme la mesure ou la détermination de la
dimension des graines ou substances qui entrent dans la composition de la
provende.
Farine : c’est une poudre obtenue par éclatement ou broyage des graines. Produit
de texture fine et douce issu de la mouture des grains. Ingrédient dont la taille des
particules est semblable à celle de la farine. C’est une forme de présentation de la
provende qui apparait presque totalement poudreuse
Miette : c’est une forme de présentation de la provende qui apparait en petit
fragment ou granule.
Fractions fines : il s’agit ici de tout matériau qui passe à travers un tamis dont les
perforations sont à peine plus petites que la taille minimale recherchée des
particules.
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Broyeur : c’est une machine qui réduit en très petits morceaux ou pattes par le
processus d’écrasement.
Mélangeur : c’est une machine de forme horizontale ou verticale qui permet de
mélange un ensemble d’ingrédients pour former un aliment complet ou un tout.
Bascule : c’est un appareil de peser utilisé pour les objets lourds et encombrants.
Ensacheur : selon les auteurs, c’est un appareil ou un individu qui est chargé de
mettre des produits fabriqués en sachets ou en sac.
Couseuse : c’est une machine à coudre industrielle.
Pré-mélange : Mélange homogène d’un ou plusieurs micro-ingrédients ou petits
ingrédients. Utilisé pour faciliter la répartition uniforme des oligoéléments dans
un mélange plus volumineux. Un pré-mélange minéral renferme davantage
d’oligoéléments et de vitamines qu’un complément minéral.
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1. Description schématique du processus de fabrication
Conception Identification
Formulation
des intrants
Acquisition
Achat Stockage
matières premières Réception
Approvisionnemen Transfert
t
Traitement Emiettage
Agglomération Enrobage
thermique Tamisage
Refroidissement
2. Achats et approvisionnements
L’objectif ici est d’assurer non seulement les prévisions en intrants, mais surtout
d’optimiser des intrants et de les mettre à la disposition de l’équipe de production en
quantité et dans les délais afin d’éviter tout rupture de stock. L’approvisionnement en
intrants devrait se faire dans le strict respect des exigences de qualité et pourrait être
précédé de l’indentification des intrants.
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- Doivent être définies et formalisées pour chaque intrant, y compris les
conditions de transport et de livraison au niveau de l’unité de production.
Des analyses bromatologiques sont un préalable à l’achat et
l’approvisionnement des intrants
- Les achats ne doivent en aucun être effectués chez le premier venant. Ils
doivent, pour un souci de traçabilité et de suivi être effectués qu’auprès de
fournisseurs référencés ou en cours de référencement par l’entreprise et
selon le cas, agréés ou enregistrés.
Conseils pratiques
- L’acheteur privilégiera chaque fois que cela est possible les origines des intrants
lui permettant d’assurer une meilleure traçabilité.
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Principaux dangers liés au non respect
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o La validation de la bonne qualité des intrants dans le respect des critères
doit être réalisée avant la mise en stock.
o Veiller au respect des dates de livraisons des intrants par les différents
fournisseurs
o L’archivage des informations sur les réceptions, les résultats des contrôles
et leur interprétation par l’équipe en charge doit être effectif.
o Le retour des aliments pour animaux devrait être strictement interdit sur le
site de production de l’entreprise. Dans le cas échéant, la réception et le
contrôle doivent se faire dans un endroit bien isolé afin d’éviter
d’éventuelles sources de contamination.
4. Stockage/transfert
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Les contraintes de maîtrise du processus
Elles permettent :
- D’assurer le suivi des performances liées à la satisfaction des besoins des animaux
par l’aliment proposé.
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o La formulation doit être faite sur la base des contraintes et informations
nécessaires à l’obtention d’un aliment conforme à la norme, à savoir :
réglementaires en vigueur, industrielles et technologiques (efficacité des
équipements de production), analytiques (résultats de contrôles des intrants
et des aliments pour animaux), zootechniques (intrants, apports
nutritionnels, incompatibilités).
Conseils pratiques
o Lors des évolutions des formules, les raisons autres que sanitaires à l’origine
des modifications peuvent être enregistrées.
6. Dosage
- Non respect de la nature ou de la quantité de chaque intrant tel que spécifiée par
la formule.
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Les contraintes de maîtrise du processus
Conseils pratiques
7. Broyage
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Principaux dangers liés au non respect
- Contamination chimique par retour de fines et/ou recyclage d’un aliment pour
animaux.
Conseils pratiques
Une attention particulière sera apportée aux contrôles des tamis utilisés pour le
broyage.
8. Mélange
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- Contamination chimique ou biologique par persistance de fractions résiduelles
au niveau des installations de mélange.
Conseils pratiques
9. Traitement thermique
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o Réduction insuffisante de la population microbienne.
o Le cas échéant, l’eau utilisée à cette étape doit être conforme aux
spécifications édictées par la réglementation ou faire l’objet d’un traitement
éventuel avant toute réutilisation.
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Conseils pratiques
10. Agglomération
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o La réincorporation des retours de fines particules en provenance de l’étape
de tamisage doit être maîtrisée.
o L’eau utilisée à cette étape doit être conforme aux spécifications édictées
par la réglementation ou faire l’objet d’un traitement éventuel avant toute
réutilisation.
Conseils pratiques
11. Refroidissement
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o Le refroidissement doit s’effectuer à partir d’une source d’air sain sujette à
aucune contamination. Les moyens mis en œuvre pour atteindre les
résultats doivent être adaptés aux objectifs visés.
Conseils pratiques
12. Emiettage
Il s’agit de réduire la taille des granulés pour obtenir une granulométrie répondant
aux exigences de l’espèce et du stade de développement.
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13. Tamisage
Conseils pratiques
14. Enrobage
Cette étape vise à permettre d’augmenter l’incorporation d’un intrant liquide sans
altérer les caractéristiques physiques du granulé ou de l’intrant.
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Les contraintes de maîtrise du processus
Conseils pratiques
15. Conditionnement
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o L’entreprise doit définir, formaliser et respecter les tolérances de pesée,
contrôler et enregistrer le respect des poids unitaires ainsi que la bonne
lisibilité des informations ou étiquettes portées sur chaque unité de
conditionnement (sacs, silos, containers…).
Conseils pratiques
o Il est important de tenir compte des conditions climatiques afin d’y tenir
compte dans le processus de conditionnement (temps avant fermeture de
sacs et autres, température de stockage des produits conditionnés…).
Il est question ici d’acheminer les aliments pour animaux finis jusqu’au client en
respectant ses exigences de qualité, quantité, délai et lieu de livraison.
o Erreur au chargement.
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Les contraintes de maîtrise du processus
Conseils pratiques
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17. Recyclage
C’est une étape qui permet de maîtriser les pertes de « produits » qualitativement
utilisables.
Conseils pratiques
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IV. Elaboration d’une formule volumétrique
- Les différents aliments ou intrants possible avec leur valeur nutritionnelle, leur
disponibilité. Les intrants doivent être classés en fonction de leur apport
prioritaire :
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Tableau 1 : Besoins alimentaires des principaux ruminants
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o Entretien et croissance : 20 000 à 22 000 U.I. /100 kg de P.V. soit environ
8 000 à 9 000 U.I. /kg de M.S.
o Gestation (3 derniers mois) : 13 000 U.I. /j en supplément
o Lactation : 30 000 à 35 000 U.I. /j/100 kg de P.V.
- Vitamine D
o Entretien et croissance : 250 à 400 U.I. /j/100 kg de P.V.
o Gestation et lactation : 800 à 1 000 U.I. /j/100 kg de P.V.
- Vitamine E
o Veaux (0-3 mois) : 40 à 80 U.I./j/100 kg de P.V.
o Veaux sevrés : 10 à 30 U.I./j
o Jeunes bovins : 60 à 90 U.I./j
o Vache gestante : 80 à 100 U.I./j
o Vache en lactation : 80 à 100 U.I./j
o Taureau : 100 à 120 U.I./j
Porc en
Stade physiologique Porcelets Porc en croissance
reproduction
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Les besoins alimentaires des volailles
Il faut noter que quelques soient le type de production et l’âge des animaux, les
quantités d’aliment à consommer au quotidien varient. Dans l’élevage des reproducteurs,
il faudra tenir compte du faite que les besoins alimentaires des mâles différent de ceux
des femelles. Ils varient de 2700-2800 kcal/kg de MS en énergie métabolisable et de 17-
18% de protéines brutes jusqu’à 2 semaines d’âge à 15-15,5% de protéines brutes de 3-
21 semaines d’âge.
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B. Les principaux aliments (intrants) et leurs valeurs nutritionnelles
Les aliments ou intrants utilisés pour pourvoir les besoins des animaux doivent
être des sources prioritaires (essentielles) ou secondaires des différents nutriments qui
constituent les besoins des animaux. Il serait d’une grande importance pour le
nutritionniste ou le technicien en charge de la formulation et même de toute l’équipe de
la production d’aliment, de pouvoir non seulement reconnaître la forme de présentation
de chaque intrant. Celle-ci doit être considérée dans sa qualité physique, chimique et
biologique afin de pouvoir apprécier la conformité de chaque ingrédient aux normes de
qualité de l’entreprise et de la réglementation.
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Andropogon gayanus
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C. Quelques méthodes de formulation de rations alimentaires
Le carré de Pearson
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a. Quel sera l’apport total des restrictions dans la formule ?
Dans ce tableau vous avez des proportions imposées, c’est ce qu’on appelle
restriction. Il faudra donc soustraire les parts liées à ces restrictions :
10%+5%+4%+5%+1%+1° = 26%
b. A l’aide du carré de Pearson, déterminez les proportions des intrants pour la
fabrication de cet aliment?
Les proportions à calculer sont celles du maïs et du tourteau de soja qui
seront calculées dans la proportion restante c’est-à-dire 100-26 = 74%.
Il faut ensuite déterminer la valeur restante de protéine brute en soustrayant
les apports en PB des restrictions : concentré 40 x 10% = 4%...= 9,95% ainsi on
aura : 21% - 9,95% = 11,05% à pourvoir. Cette quantité est apportée dans une
proportion X74% = 11,05 X = 11,15/74% = 15%
35/41 0,85x74=63%
Maïs (9%)
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- Maïs : dans 100 kg d’aliment complet il faut 63 kg de maïs, alors dans 5t (5000 kg)
il faudra combien : (5000 x 63)/100 = 3 150 kg soit 3,15t.
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Intrants %PB Restriction Quantité pour 5t
Maïs 9% 63% 3,15t
Concentré 40% 10% 0,5t
Tourteau de soja 48% 11% 0,55t
Remoulage 14% 5% 0,25t
Tourteau d’arachide 50% 4% 0,20t
Farine de poisson 65% 5% 0,25t
Os / 1% 0,05t
Coquille / 1% 0,05t
Total 100% 5t
Equation 1 : X + Y = 100
Chacun de ses intrants apporte une proportion de protéines brutes (9% pour le
maïs et 50% pour le tourteau de soja). Nous en déduisons donc la deuxième équation :
0,09X + 0,5Y = 22
0,41Y = 13 Y = 13/0,41
d’où Y = 32%
Nous obtenons donc les proportions suivantes : 68% de maïs et 32% de tourteau
de soja dans 100 kg d’aliment complet à fabriquer.
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La méthode informatique
- Elle intègre en même temps l’aspect coût de la production de l’aliment avec une
formule donnée et la contribution de chaque intrant déjà utilisé ou nouvellement
introduit est tenu en compte.
- Une base des données des ingrédients avec leurs valeurs alimentaires, leurs
restrictions, leurs coûts…,
- Une base de données des différentes espèces, races, souches à considérer dans la
formulation avec leurs besoins respectifs en fonction de leurs âges, stades de
développement, états physiologiques…
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1. Les balances
a. Les bascules : sert à peser des ingrédients lourds ou encombrants tels que
les sacs de maïs, des tourteaux (soja, arachides, coton, palmistes…), d’os,
de coquille… ces produits sont pesés à leur livraison pour vérifier
l’exactitude des tonnages et à la fabrication de la provende pour le contrôle
volumétrique des ingrédients. On distingue différents types de bascules :
2. Les charrues
Les charrues sont utilisées pour le transport des matières premières lourdes
pour le stockage et aussi pour approvisionner lors de la fabrication de la provende
proprement dite. Elles sont aussi utiles dans la sortie de la provende. On
distingue :
- Les charrues manuelles
- Les charrues motorisées
3. Autres équipements : on peut avoir : des couseuses, vanneurs, des petits
matériels…
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4. Les broyeurs et mélangeurs
Broyeur mélangeur horizontal pour la fabrication d’aliment par lot de 500 et 1 000 kg
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Mélangeur horizontal pour le mélange d’aliment pour bétail
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Broyeur mélangeur horizontal BMH 1000-3000 par lots de 500 ou 1000 kg.
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TD 1 : Exercice sur l’embouche bovine
L’on veut engraisser des bovins goudali ayant un poids vif de 100 kg à un poids
vif à la vente de 500 kg. Pour un bon suivi de l’engraissement, l’on décide de considérer
trois périodes d’embouches à savoir :
Les bovins seront principalement nourris au Brachiaria spp avec 0,75 UF/kg de MS
et une appétibilité ou consommation de 2,5 kg de MS/100 kg de PV
Vous vous rendez sur un marché à bétail pour acheter votre lot d’animaux, le prix
d’achat est estimé à 500 FCFA/ kg de PV. Considérant que vos consommations
intermédiaires sont estimées à 25 000 000 FCFA et que votre taux de mortalité est
estimé à 3% :
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i. Calculer le coût total de votre lot d’animaux ?
iii. Sachant que vous revendez vos animaux 1 000 FCFA/kg de PV, calculer la marge
bénéficiaire brute par animal de départ.
Vous voulez lancer une bande de 5 000 poulets de chair. Pour l’alimentation de
vos poulets vous optez pour une alimentation à deux rations : une ration de démarrage
(0-21 jours) et une ration de finition (22-45 jours). Les besoins de vos poulets en
fonction de la période d’élevage ou stade de développement sont indiqués dans le
tableau ci-dessous
Désignations Période %PB EM(kcal/kgMS) Lys (%) Met (%) Ca (%) P dig (%) Qté alt
Besoins poulets de chair
Démarrage 0-21jrs 23 3000 1,3 0,6 1,05 0,45 2kg/sujet
Finition 22-45jrs 21 3150 1,1 0,5 1,05 0,4 2,5kg
Vous disposez des matières premières dont les caractéristiques sont indiquées dans le tableau ci-
dessous
1. Déterminez les proportions de vos matières premières pour la fabrication de vos rations
alimentaires ?
2. Déterminez les quantités de matières premières correspondant aux besoins de vos animaux
sur chaque période d’élevage ?
3. Calculez le coût de votre aliment sur chaque période et le coût total sur toute la durée de
l’élevage ?
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Références
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