Cours de Provenderie 2-1

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CENTRE NATIONAL DE FORMATION ZOOTECHNIQUE

VETERINAIRE ET HALIEUTIQUE DE MAROUA

COURS DE PROVENDERIE

PAR : Ingénieur ANDRIKAYE Jean Pierre,


Chargé de cours

2013
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SOMMAIRE

I. Introduction.......................................................................................................................... 3
II. Quelques définitions ............................................................................................................ 3
III. La chronologie de la fabrication d’aliment .................................................................... 5
IV. Elaboration d’une formule volumétrique .................................................................... 24
V. Appareils ou équipements de provenderie ..................................................................... 33
Exercice de TD sur l’embouche bovine ................................................................................ 38
Références .................................................................................................................................. 40

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COURS DE PROVENDERIE

I. Introduction

L’alimentation est un des éléments le plus important dans les activités des
productions animales. Quelque soit la spéculation c’est-à-dire le type de production
choisie, l’atteinte des objectifs que l’on se fixe passe incontestablement par une
alimentation approprié. Cette dernière doit couvrir tous les besoins de l’animal selon son
stade physiologique, le type de production et l’environnement physique et climatique
donné. Ces besoins sont satisfaits par les apports des différentes sources alimentaires qui
par un mélange bien étudié et calculé forment un aliment complet qui arrive à couvrir
tous les besoins en énergie, protéines, vitamine et minéraux de l’animal. Le processus de
fabrication et de commercialisation de cet aliment complet, encore appelé provende, est
réalisé dans un ensemble de mécanisme et unité connu sous le nom de provenderie.

II. Quelques définitions

 Provenderie : peut être définie comme le processus de fabrication et/ou de


commercialisation de la provende. On peut aussi la considérer comme l’unité ou
une entreprise spécialisée dans la fabrication ou la commercialisation de la
provende.
 Provende : c’est le mélange de différentes matières premières alimentaire
d’origine végétale, animale destiné à l’alimentation des animaux.
 Aliment : c’est une substance qui sert à nourrir un être vivant. En alimentation
animale, l’aliment est toute substance ou produit, y compris les additifs,
transformés, partiellement transformés ou non transformé qui est destiné à
l’alimentation des animaux par voie orale.
 Matière première pour aliment des animaux : Les différents produits d'origine
végétale ou animale, à l'état naturel, frais ou conservés, et les dérivés de leur
transformation industrielle, ainsi que les substances organiques ou inorganiques,
comprenant ou non des additifs, qui sont destinés à être utilisés pour
l'alimentation des animaux par voie orale, soit directement tels quels, soit après

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transformation, pour la préparation d'aliments composés pour animaux, ou en
tant que supports des pré-mélanges.
 Concentré : substance à forte teneur qui est utilisée comme supplément
alimentaire. Il peut aussi être défini comme un aliment riche en énergie et pauvre
en fibre; souvent synonyme de complément. Les concentrés se divisent
habituellement en concentrés énergétiques et en concentrés protéiques
 Prémix : est un concentré minéral, vitaminé et azoté qui entre dans la fabrication
de la provende.
 Formule volumétrique : c’est un procédé ou méthode qui permet de déterminer
les volumes ou proportions des différents ingrédients ou matières premières qui
entre dans la fabrication de l’aliment complet ou provende.
 Valeur bromatologique : c’est la composition chimique des matières premières
entrant dans la fabrication d’aliments pour animaux. Elle donne la valeur nutritive
de la matière première utilisée.
 Granulé : qui est formé de petite graine. En alimentation animale, le granulé est
une petite graine ou aliment aggloméré composé de plusieurs substances
alimentaires ou nutritives.
 Granulométrie : est définie comme la mesure ou la détermination de la
dimension des graines ou substances qui entrent dans la composition de la
provende.
 Farine : c’est une poudre obtenue par éclatement ou broyage des graines. Produit
de texture fine et douce issu de la mouture des grains. Ingrédient dont la taille des
particules est semblable à celle de la farine. C’est une forme de présentation de la
provende qui apparait presque totalement poudreuse
 Miette : c’est une forme de présentation de la provende qui apparait en petit
fragment ou granule.
 Fractions fines : il s’agit ici de tout matériau qui passe à travers un tamis dont les
perforations sont à peine plus petites que la taille minimale recherchée des
particules.

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 Broyeur : c’est une machine qui réduit en très petits morceaux ou pattes par le
processus d’écrasement.
 Mélangeur : c’est une machine de forme horizontale ou verticale qui permet de
mélange un ensemble d’ingrédients pour former un aliment complet ou un tout.
 Bascule : c’est un appareil de peser utilisé pour les objets lourds et encombrants.
 Ensacheur : selon les auteurs, c’est un appareil ou un individu qui est chargé de
mettre des produits fabriqués en sachets ou en sac.
 Couseuse : c’est une machine à coudre industrielle.
 Pré-mélange : Mélange homogène d’un ou plusieurs micro-ingrédients ou petits
ingrédients. Utilisé pour faciliter la répartition uniforme des oligoéléments dans
un mélange plus volumineux. Un pré-mélange minéral renferme davantage
d’oligoéléments et de vitamines qu’un complément minéral.

III. La chronologie de la fabrication d’aliment

La chronologie de la fabrication de l’aliment peut être considérée comme un


enchainement des actions opérationnelles dans le processus de réalisation de la
fabrication. Cette chronologie revêt une importance capitale car permet d’assurer la
qualité et la sécurité des aliments des animaux. Nous allons considérer tout le processus
de fabrication de l’aliment dans une provenderie moderne avec un circuit complet tout
en portant un regard sur les réalités des provenderies fonctionnant au niveau national.

Il s’agira dans le processus, de considérer les points ou étapes suivants : Achats et


approvisionnements, Formulation et mise en fabrication, Réception intrants, Stockage /
transfert, Broyage, Dosage, Mélange, Traitement thermique, Agglomération,
Refroidissement, Emiettage, Tamisage, Enrobage, Conditionnement, Chargement /
livraison, Recyclage.

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1. Description schématique du processus de fabrication

Conception Identification
Formulation
des intrants

Acquisition
Achat Stockage
matières premières Réception
Approvisionnemen Transfert
t

Dosage Broyage Mélange


Recyclage
Fabrication

Traitement Emiettage
Agglomération Enrobage
thermique Tamisage
Refroidissement

Utilisation Stockage Chargement


Conditionnement
Transfert Livraison

2. Achats et approvisionnements

L’objectif ici est d’assurer non seulement les prévisions en intrants, mais surtout
d’optimiser des intrants et de les mettre à la disposition de l’équipe de production en
quantité et dans les délais afin d’éviter tout rupture de stock. L’approvisionnement en
intrants devrait se faire dans le strict respect des exigences de qualité et pourrait être
précédé de l’indentification des intrants.

 Contraintes des achats et approvisionnements

Les exigences sont essentiellement d’ordre qualitatif et quantitatif.

Sur le plan qualitatif les exigences de qualité :

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- Doivent être définies et formalisées pour chaque intrant, y compris les
conditions de transport et de livraison au niveau de l’unité de production.
Des analyses bromatologiques sont un préalable à l’achat et
l’approvisionnement des intrants

- Doivent prendre en compte les dangers physiques, chimiques et


biologiques propres à chaque intrant. Ceci nécessite des contrôles
analytiques des intrants dans un laboratoire de référence.

- Les données d’analyse ne doivent être inférieures à celles existantes dans la


fiche technique des fournisseurs, mais surtout respecter les normes de
qualités de chaque intrant.

- Les documents d’achat doivent faire référence à ces exigences qualitatives.

- Les achats ne doivent en aucun être effectués chez le premier venant. Ils
doivent, pour un souci de traçabilité et de suivi être effectués qu’auprès de
fournisseurs référencés ou en cours de référencement par l’entreprise et
selon le cas, agréés ou enregistrés.

- Les approvisionnements en intrants doivent être faits dans une synergie


parfaite avec l’unité de réception des intrants et aussi tous les services
directement ou indirectement impliqués.

Sur le plan quantitatif, il sera essentiellement question de veiller au calibrage et le


respect des quantités à livrer.

 Conseils pratiques

- Les exigences qualitatives peuvent inclure la fourniture de certificat de


conformité ou bulletin d’analyse.

- L’acheteur privilégiera chaque fois que cela est possible les origines des intrants
lui permettant d’assurer une meilleure traçabilité.

- Les mentions « Qualité vendeur » ou étiquetés par le fournisseur ne devraient


pas être considérées comme suffisantes pour définir les exigences qualitatives.

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 Principaux dangers liés au non respect

- Achat d’intrants ne correspondant pas aux exigences qualitatives définies.

- Contamination physique, chimique ou biologique lors du transport.

3. Réception des intrants

La réception des intrants permet :

- Assurer la réception, l’agréage et la mise en stock des intrants (en vrac ou


conditionnés) planifiés par la fonction approvisionnement.

- Détecter, bloquer et identifier les éventuels non conformités, en informer les


personnes compétentes et appliquer les décisions prises.

 Principaux dangers liés au non respect

o Réception d’un intrant contaminé (présence d’un danger chimique,


physique, biologique) ou incompatible à la formule.

o Erreur ou tricherie par le fournisseur dans les quantités d’intrants à livrer

o Défaut ou erreur d’identification ou de destination d’un intrant par l’équipe


de réception et stockage.

o Pollution chimique ou biologique d’un intrant par les installations de


réception/transfert.

 Les contraintes de maîtrise du processus

o Les personnes assurant la réception et/ou le contrôle à réception d’intrants


doivent avoir les compétences requises (connaissance des intrants et
critères de qualité).

o L’entreprise doit respecter ses critères d’agréage à réception en cohérence


avec ses critères d’achat. Cet agréage comprend au minimum
l’échantillonnage et l’identification de chaque lot d’intrants (en vrac ou
conditionné). Cet échantillon doit être réalisé par l’équipe technique de
l’entreprise et non par les fournisseurs.

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o La validation de la bonne qualité des intrants dans le respect des critères
doit être réalisée avant la mise en stock.

o Veiller au respect des dates de livraisons des intrants par les différents
fournisseurs

o L’archivage des informations sur les réceptions, les résultats des contrôles
et leur interprétation par l’équipe en charge doit être effectif.

o Des modalités de nettoyage/biosécurité et le cas échéant de désinfection


doivent être définies, formalisées et respectées pour les aires et matériels de
réception, qui doivent en outre être identifiés et protégés des intempéries.

o Le retour des aliments pour animaux devrait être strictement interdit sur le
site de production de l’entreprise. Dans le cas échéant, la réception et le
contrôle doivent se faire dans un endroit bien isolé afin d’éviter
d’éventuelles sources de contamination.

o Des dispositifs manuels ou automatiques doivent permettre d’éviter les


erreurs de déchargement et de destination des intrants.

o Les exigences du processus de stockage/transfert s’appliquent au processus


de réception.

4. Stockage/transfert

Son objectif est :

- D’assurer une bonne disposition et manipulation des stocks

- D’acheminer les « produits » vers les lieux d’utilisation ou de stockage.

- D’assurer leur disponibilité et leur préservation.

 Principaux dangers liés au non respect

o Contaminations chimiques ou biologiques lors des différents transferts et


stockages soit par l’équipe en charge ou par les instruments utilisés.

o Erreur de destination lors des transferts.

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 Les contraintes de maîtrise du processus

o Les aires et installations de stockage doivent être bien identifiées de façon à


favoriser une bonne séparation des intrants et des aliments pour animaux et
préserver leur qualité et leur sécurité.

o De bonnes dispositions d’assainissement et biosécurité doivent être définies


et suivies à la lettre sur les aires et installations de transfert et de stockage.

o L’identification du « produit » doit être constamment maintenue lors des


opérations de transfert et de stockage soit en fonction des espèces, soit du
stade de développement des animaux.

o Ces exigences s’appliquent également aux unités de stockage temporaire


(silos, bennes, containers, sacs…).

5. Formulation et mise en fabrication

Elles permettent :

- De définir les proportions des différents intrants pour obtenir un aliment


conforme, et transférer cette information sur le site de production.

- D’assurer le suivi des performances liées à la satisfaction des besoins des animaux
par l’aliment proposé.

 Principaux dangers liés au non respect

o Non conformité de la formule due aux erreurs de manipulation par


l’homme ou une mauvaise programmation informatique.

o Non-conformité des apports nutritionnels due aux erreurs d’analyse ou au


manque d’analyse.

 Les contraintes de maîtrise du processus

o La charge de formulation et de suivi de l’alimentation doivent être sous la


responsabilité d’un personnel compétent en occurrence un nutritionniste.

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o La formulation doit être faite sur la base des contraintes et informations
nécessaires à l’obtention d’un aliment conforme à la norme, à savoir :
réglementaires en vigueur, industrielles et technologiques (efficacité des
équipements de production), analytiques (résultats de contrôles des intrants
et des aliments pour animaux), zootechniques (intrants, apports
nutritionnels, incompatibilités).

o Les modalités d’enregistrement, de classement et d’archivage doivent


permettre d’assurer une traçabilité exhaustive des formules mises en
fabrication et des raisons de l’évolution des formules lorsque le motif est
sanitaire et liée aux performances.

 Conseils pratiques

o Lors des évolutions des formules, les raisons autres que sanitaires à l’origine
des modifications peuvent être enregistrées.

o La formulation peut prendre en compte les aspects et impacts


environnementaux liés aux déjections animales.

6. Dosage

L’objectif est de respecter les quantités d’intrants spécifiées par la formule à


fabriquer. Le processus de dosage peut avoir lieu à différents stades de fabrication
(agglomération, enrobage, chargement,…).

 Principaux dangers liés au non respect

- Non respect de la nature ou de la quantité de chaque intrant tel que spécifiée par
la formule.

- possibilité de contamination chimique par la présence de particules restantes au


niveau des installations de dosage lors de l’opération précédente.

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 Les contraintes de maîtrise du processus

o L’entreprise doit définir et formaliser le niveau d’acceptation ou non de


dosage pour chaque intrant (seuils de tolérance et seuils de non-
conformité) et les respecter.

o Les équipements de mesure de poids et de volume doivent être bien tarés


aux points de permettre le respect de dosage et de tolérances définies.

o Les modalités de nettoyage, de biosécurité et le cas échéant de désinfection


des équipements, en particulier ceux dosant les additifs (liquide…), doivent
être définies, formalisées et respectées.

o Le poste d’ajouts manuels (« verse en sac ») d’intrant, surtout lorsqu’on


travail avec des installations automatisés, doit être organisé de façon à
éviter les erreurs de choix de « produits » (moyens de rangement et
d’identification). Il doit être maintenu propre en permanence afin de
maîtriser le risque de contamination croisée (par confusion de produits…).

o Les conditions de succession et de substitution des intrants autorisés


doivent être strictement respectées. Les contenants et ustensiles servant aux
pesées des pré-mélanges médicamenteux ou de certains intrants de petites
proportions doivent être dédiés à cet usage (pas de mélange d’ustensiles).

o Les enregistrements des natures et quantités réelles des intrants dosés


doivent être exhaustifs (complets) et facilement exploitables.

 Conseils pratiques

Il est recommandé de rechercher tous les moyens de sécurisation possibles à cette


étape.

7. Broyage

Il a pour principal objectif de permettre d’obtenir une granulométrie des intrants


nécessaire à une bonne présentation du produit (farine, granulés, miettes) et à l’efficacité
nutritionnelle.

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 Principaux dangers liés au non respect

- Persistance d’un corps étranger.

- Contamination chimique par retour de fines et/ou recyclage d’un aliment pour
animaux.

- Obtention d’une granulométrie non conforme par confusion de tamis ou par


excès de frappe de marteau (mauvais réglage du marteau).

 Les contraintes de maîtrise du processus

o Les modalités de maîtrise du broyage et de contrôle de granulométrie


doivent être très bien définies en fonction des espèces et du stade de
développement des animaux, formalisées et respectées par l’équipe de
production.

o Les opérations de maintenance des machines, de nettoyage, de biosécurité


et le cas échéant de désinfection doivent être déterminées, formalisées et
respectées par l’équipe de maintenance.

o Les opérations de calibrage et de changement de tamis en fonction de la


granulométrie souhaitée doivent être bien définies et respectées pas l’équipe
de production

 Conseils pratiques

Une attention particulière sera apportée aux contrôles des tamis utilisés pour le
broyage.

8. Mélange

Répartir de façon uniforme les différents ingrédients d’une formule. Le processus


de mélange peut avoir lieu à différents stades de fabrication (enrobage,…).

 Principaux dangers liés au non respect

- Obtention d’un mélange hétérogène.

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- Contamination chimique ou biologique par persistance de fractions résiduelles
au niveau des installations de mélange.

 Les contraintes de maîtrise du processus

o L’étanchéité des trappes c’est-à-dire leur capacité à limiter ou ne pas


permettre du tout des pertes ou des fuites et la vidange de la mélangeuse
doivent être périodiquement vérifiées et régulées.

o Les installations de mélange doivent faire l’objet d’une vérification et d’une


validation périodique. Cette validation doit inclure les paramètres du
mélange (temps de mélange, taux de remplissage, vitesse de rotation) et
faire l’objet d’un enregistrement.

o Les paramètres validés doivent être systématiquement respectés. Une


éventuelle modification ou réadaptation de ceux-ci implique une nouvelle
validation.

o Des opérations de maintenance, nettoyage de biosécurité et le cas échéant


de désinfection doivent être régulièrement planifiées et respectées.

 Conseils pratiques

Les mélangeuses permettant une vidange complète doivent être privilégiées.

9. Traitement thermique

Son objectif est de modifier les caractéristiques physiques, chimiques,


nutritionnelles ou microbiologiques de l’aliment par augmentation de sa température
(thermisation).

 Principaux dangers liés au non respect

o Modification incomplète ou non souhaitée des caractéristiques physiques,


chimiques ou nutritionnelles de l’aliment complet par rapport à l’objectif
visé.

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o Réduction insuffisante de la population microbienne.

 Les contraintes de maîtrise du processus

o Les critères de traitement des produits et les paramètres de pilotage du


processus de traitement thermique doivent être définis, formalisés et
respectés. Si une finalité microbiologique (objectif d’élimination d’un
certain nombre de parasités par traitement thermique) a été définie par
l’entreprise, les critères de conformité et paramètres de pilotage doivent
être fixés conformément à la réglementation en vigueur.

o Les modalités de contrôle des « produits », à travers une analyse


quelconque, doivent être définies, formalisées et respectées afin de vérifier
la conformité aux exigences et normes.

o Un système doit permettre d’écarter les premières fractions d’une série


d’aliments fabriqués n’ayant pas respectée les normes fixées ou contaminée
par le processus de traitement. La purge ou nettoyage (désinfection) de
l’équipement de traitement thermique doit être systématique en cas
d’incidence ou non.

o Et même dans le cas où aucune anomalie n’a été constatée, la


réincorporation des retours de fines particule en provenance du tamisage
doit être maîtrisée afin d’éviter toue contamination.

o Les modalités de maintenance, nettoyage, biosécurité et le cas échéant de


désinfection doivent être définies, formalisées et respectées.

o Le cas échéant, l’eau utilisée à cette étape doit être conforme aux
spécifications édictées par la réglementation ou faire l’objet d’un traitement
éventuel avant toute réutilisation.

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 Conseils pratiques

o Il est recommandé de séparer l’installation de traitement thermique du reste


des installations de l’usine et de maîtriser les différents flux d’échanges
(personnes, matériels…).

o Il est souhaitable de limiter au maximum les phénomènes de pont


thermique et de condensation à l’intérieur des équipements de traitement
thermique.

10. Agglomération

Elle permet de transformer un « produit » farineux en granulés par compression et


injection de vapeur afin d’accroître la valeur alimentaire et de satisfaire aux exigences de
présentation.

 Principaux dangers liés au non respect

o Contamination chimique par retour de fines du tamisage ou par persistance


de fractions résiduelles au niveau des installations d’agglomération.

o Réduction insuffisante de la population microbienne si une finalité


microbiologique a été définie.

 Les contraintes de maîtrise du processus

o Les produits agglomérés et les paramètres à respecter lors du processus


d’agglomération doivent être définis, formalisés et respectés d’après des
critères de choix fixés par l’entreprise tout en tenant compte de la
règlementation en vigueur.

o Les modalités de contrôle des « produits » doivent être définies, formalisées


et respectées afin de vérifier la conformité aux exigences et aux normes.

o Un système de triage doit permettre une élimination systématique de tout


produit ne respectant pas les normes de qualité nutritionnelle ou
microbiologique fixées par l’entreprise et par la règlementation en vigueur.

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o La réincorporation des retours de fines particules en provenance de l’étape
de tamisage doit être maîtrisée.

o Les modalités de maintenance, nettoyage, biosécurité et le cas échéant de


désinfection doivent être définies, formalisées et respectées, y compris
l’utilisation de lubrifiants compatibles avec le contact alimentaire.

o L’eau utilisée à cette étape doit être conforme aux spécifications édictées
par la réglementation ou faire l’objet d’un traitement éventuel avant toute
réutilisation.

 Conseils pratiques

o Lorsqu’une finalité microbiologique a été définie par l’entreprise, une


attention particulière sera portée à la limitation des phénomènes de
condensation à l’intérieur des équipements d’agglomération.

o Lorsqu’une finalité microbiologique a été définie par l’entreprise, la


validation des paramètres de pilotage permettant d’assurer une thermisation
conforme doivent s’appuyer sur un protocole préalablement défini.

11. Refroidissement

Il a pour but de refroidir un aliment après traitement thermique ou agglomération


pour ramener sa température la plus proche possible de la température ambiante et
diminuer son humidité.

 Principaux dangers liés au non respect

o Pollution biologique ou chimique du « produit » par le refroidisseur.

o Défaut de refroidissement du « produit ».

 Les contraintes de maîtrise du processus

o L’entreprise doit maîtriser les paramètres du processus de refroidissement


(temps de passage et de vidange,…) afin que le produit puisse avoir une
température la plus proche possible de la température ambiante.

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o Le refroidissement doit s’effectuer à partir d’une source d’air sain sujette à
aucune contamination. Les moyens mis en œuvre pour atteindre les
résultats doivent être adaptés aux objectifs visés.

o Toutes les opérations de maintenance, nettoyage, biosécurité et le cas


échéant de désinfection des refroidisseurs doivent être bien définies et
respecter.

 Conseils pratiques

o L’entreprise peut mettre en place un contrôle de la température des


granulés en sortie refroidisseur.

o Il est souhaitable de limiter au maximum les phénomènes de pont


thermique et de condensation à l’intérieur du refroidisseur.

12. Emiettage

Il s’agit de réduire la taille des granulés pour obtenir une granulométrie répondant
aux exigences de l’espèce et du stade de développement.

 Principaux dangers liés au non respect

o Contamination chimique par persistance de fractions résiduelles dans les


installations d’émiettage.

o Obtention d’une granulométrie non conforme.

 Les contraintes de maîtrise du processus

o L’entreprise doit maîtriser les paramètres du processus d’émiettage


(écartement des rouleaux,…).

o Les modalités de contrôle de granulométrie des « produits » doivent être


définies, formalisées et respectées.

o Les modalités de maintenance, nettoyage/biosécurité et le cas échéant de


désinfection doivent être définies, formalisées et respectées.

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13. Tamisage

Il permet d’éliminer les particules de taille indésirable pour obtenir une


granulométrie conforme.

 Principaux dangers liés au non respect

o Contamination chimique par les retours de tamisage.

o Obtention d’une granulométrie non conforme.

o Contamination chimique ou biologique par persistance de fractions


résiduelles dans les installations de tamisage.

 Les contraintes de maîtrise du processus

o Les modalités de maintenance, nettoyage, biosécurité et le cas échéant de


désinfection du tamiseur doivent être définies, formalisées et respectées.

o Les modalités de contrôle de granulométrie c’est-à-dire les différents tamis


à utiliser, doivent être définies, formalisées et respectées.

 Conseils pratiques

o Il convient de privilégier les dispositifs de tamisage couverts afin de


diminuer les risques de contamination du « produit » et les émissions de
poussière.

14. Enrobage

Cette étape vise à permettre d’augmenter l’incorporation d’un intrant liquide sans
altérer les caractéristiques physiques du granulé ou de l’intrant.

 Principaux dangers liés au non respect

o Non respect de la quantité spécifiée par la formule.

o Répartition hétérogène de l’intrant liquide.

o Contamination chimique ou biologique par persistance de fractions


résiduelles au niveau de l’installation d’enrobage.

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 Les contraintes de maîtrise du processus

o L’entreprise doit définir, formaliser ses tolérances d’incorporation à


l’enrobage et les respecter. Ces tolérances doivent être suivre les
recommandations de restriction liées à chaque substances liquide ou non à
incorporer.

o Les installations d’enrobage doivent être validées. Cette validation doit


inclure les paramètres de l’enrobage et faire l’objet d’un enregistrement.

o Des opérations de maintenance, nettoyage, biosécurité et le cas échéant de


désinfection doivent être régulièrement planifiées et respectées.

 Conseils pratiques

o Il est recommandé de définir les tolérances d’incorporation en deçà des


seuils de conformité requis.

15. Conditionnement

Il permet de fractionner et conditionner un lot d’aliments pour animaux en unités


de vente.

 Principaux dangers liés au non respect

o Conditionnement d’un aliment pour animaux non-conforme.

o Défaut ou erreur d’identification d’un aliment pour animaux.

o Poids nominal non conforme par erreur de peser ou tricherie.

o Pollution chimique ou biologique du « produit » par les installations ou


matériels de conditionnement.

 Les contraintes de maîtrise du processus

o L’entreprise doit définir, formaliser les normes et processus de


conditionnement de ses aliments pour animaux, y compris les interdits de
succession, les modalités de rinçage et les règles d’échantillonnage des
produits et les respecter.

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o L’entreprise doit définir, formaliser et respecter les tolérances de pesée,
contrôler et enregistrer le respect des poids unitaires ainsi que la bonne
lisibilité des informations ou étiquettes portées sur chaque unité de
conditionnement (sacs, silos, containers…).

o Les enregistrements d’ensachage doivent permettre d’assurer la traçabilité.

o L’entreprise doit définir, formaliser les modalités de maintenance,


nettoyage, biosécurité et le cas échéant de désinfection des installations et
matériels de conditionnement et les respecter.

 Conseils pratiques

o Des critères distinctifs (par exemple : codification, couleur de la sacherie, de


l’étiquette…) peuvent permettre d’éviter les erreurs.

o Il est recommandé de veiller aux bonnes conditions de stockage des


emballages neufs.

o Il est important de tenir compte des conditions climatiques afin d’y tenir
compte dans le processus de conditionnement (temps avant fermeture de
sacs et autres, température de stockage des produits conditionnés…).

16. Chargement / livraison

Il est question ici d’acheminer les aliments pour animaux finis jusqu’au client en
respectant ses exigences de qualité, quantité, délai et lieu de livraison.

 Principaux dangers liés au non respect

o Erreur au chargement.

o Erreur de lieu de livraison.

o Contamination chimique ou biologique par les équipements de livraison.

o Chargement et livraison d’un « produit » non conforme.

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 Les contraintes de maîtrise du processus

o L’entreprise doit définir, formaliser ses exigences de contrôle avant


expédition, y compris celles relatives à l’identification, la péremption, la
propreté des équipements de livraison et à l’échantillonnage de chaque lot
d’aliment pour animaux livré et les respecter. La durée de conservation des
échantillons ne peut être inférieure à six mois.

o Les personnes assurant le chargement et la livraison doivent avoir les


compétences requises (connaissance des aliments pour animaux et critères
de conformité).

o Les contaminations doivent être maîtrisées tout au long du chargement et


de la livraison (incluant succession des aliments pour animaux et des
livraisons, règles de rinçage entre aliments pour animaux et livraisons,
autorisation de transport d’autres « produits »

o Des modalités de maintenance, nettoyage/biosécurité et le cas échéant de


désinfection doivent être définies, formalisées et respectées pour les
équipements de livraison.

o Les matériels de manutention et de transport doivent assurer la


préservation de la qualité et de la traçabilité de l’aliment pour animaux
jusqu’au client.

o Lorsque la livraison fait appel à un réseau de distribution, chacun des


acteurs de ce réseau doit prendre en compte les exigences du présent guide
applicables à son activité.

 Conseils pratiques

o L’entreprise peut encourager la mise en conformité et l’identification des


lieux de livraison de ses clients.

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17. Recyclage

C’est une étape qui permet de maîtriser les pertes de « produits » qualitativement
utilisables.

 Principaux dangers liés au non respect

o Contamination chimique ou biologique par erreur de destination, de nature


ou de quantité du « produit » à recycler.

o Altération biologique des « produits » à recycler lors du stockage.

 Les contraintes de maîtrise du processus

o Les modalités de recyclage (incluant les « produits » de rinçage) y compris


les incompatibilités doivent être définies, formalisées et respectées. Ces
modalités incluent l’interdiction de tout recyclage d’aliments
médicamenteux ou de fines d’aliments médicamenteux dans un aliment
non médicamenteux.

o Les exigences des processus d’identification et de stockage/transfert


s’appliquent aux recyclages et aux « produits » de rinçage d’un aliment
médicamenteux.

o Les opérations de recyclage doivent être enregistrées et conservées afin d’en


permettre la traçabilité.

o Les déchets de nettoyage sont exclus du recyclage.

 Conseils pratiques

o Les choix matériels et organisationnels privilégieront les recyclages les plus


faibles et les plus rapides possibles.

o L’absence de reprise d’aliments en élevage doit être un objectif de


l’entreprise.

Exemple d’un processus de broyage et de mélange de matières premières : voir


vidéo

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IV. Elaboration d’une formule volumétrique

La fabrication de la provende ou d’un aliment complet prend en considération un


certain nombre de paramètres qui définissent la formule alimentaire à utiliser. Celle-ci est
élaborer dans des proportions bien définies des substances ou ingrédients alimentaires à
mélanger et ceci proportionnellement aux besoins bien identifiés des animaux et des
valeurs nutritives des aliments (ingrédients) disponibles. Les informations à réunir pour
une bonne formulation sont :

- Les besoins des animaux, en fonction du stade physiologique, de l’âge, et du type


de production. Ces besoins nutritifs sont classifiés en besoin en énergie, protéines,
minéraux et vitamines ou nutriments essentiels,

- Les différents aliments ou intrants possible avec leur valeur nutritionnelle, leur
disponibilité. Les intrants doivent être classés en fonction de leur apport
prioritaire :

o Les sources d’énergie

o Les sources de protéines

o Les sources de vitamines

o Les sources des minéraux

A. Les besoins alimentaires des principaux animaux d’élevage

 Les besoins alimentaires des ruminants

Ils sont généralement exprimés en besoins d’entretien et de production. Les


besoins de productions englobent : la croissance, la gestation, la lactation, le travail,
l’engraissement.

24
Tableau 1 : Besoins alimentaires des principaux ruminants

Désignations Bœufs Ovins Caprins Chevaux


Entretien (besoins 150 kg : 1,6 UF 10 kg: 0,26 UF 20 kg: 0,5 UF 200 kg : 2,0 UF
quotidiens) 250 kg : 2,3 UF 20 kg: 0,38 UF 40 kg: 0,64 UF 300 kg : 3 UF
350 kg : 2,9 UF 30 kg: 0,47 UF 60 kg: 0,78 UF 400 kg : 3,6 UF
er er
Croissance (/kg 6 à 12 mois : 2,1 UF 1 mois : 1,6 UF 1 mois : 1,5 UF 2 mois : 1,7 UF
de gain) 12 à 18 mois : 2,7 UF 2e mois : 2,1 UF 2e mois : 1,8 UF 6 mois : 2,4 UF
18 à 36 mois : 3,2 UF 3e mois : 2,7 UF 3e mois : 2,4 UF 12 mois : 3,4 UF
+ 3 mois : 3,2 UF 6e mois : 3 UF
Gestation 7e mois 3e mois : 0,42 UF 4e mois : 0,25 UF 6e -7e mois : 0,55 UF
(quotidiens) 8e mois 4e mois : 0,48 UF 5e mois : 0,40 UF 8e-9e mois : 1 UF
9e mois 5e mois : 0,6 UF 9e-11e mois : 2 UF
Lactation (/kg de 0,4 UF/kg de lait 0,6 UF/kg de lait 0,4 UF/kg de lait 0,35 UF/kg de lait
lait produit)
Travail Bœuf de 250 kg Cheval de 325 kg
Travail faible : 1,3 UF Travail faible : 2 UF
Travail fort : 3,5 UF Travail fort : 4 UF
Engraissement 3 à 4,5 UF selon l’âge 4 à 5,5 UF selon 3 à 4 UF selon
(/kg de gain) l’âge l’âge

Les besoins en Matière Azotée Digestible (M.A.D), calcium, phosphore,


oligoéléments et vitamines doivent également être spécifiés en fonction du stade de
développement et physiologique.
Par exemple pour une vache laitière, il faudra ajouter aux besoins d’entretien et de
croissance les quantités suivantes :
- M.A.D : 60 g par kg de lait produit à 4% de MG, soit un complément nutritif de
160 g de M.A.D/UF
- Calcium : 3 g par kg de lait
- Phosphore : 1,6 g par kg de lait
- Chlorure de sodium : 2 g par kg de lait
- Magnésium : 1 g par kg de lait
- Vitamine A :

25
o Entretien et croissance : 20 000 à 22 000 U.I. /100 kg de P.V. soit environ
8 000 à 9 000 U.I. /kg de M.S.
o Gestation (3 derniers mois) : 13 000 U.I. /j en supplément
o Lactation : 30 000 à 35 000 U.I. /j/100 kg de P.V.
- Vitamine D
o Entretien et croissance : 250 à 400 U.I. /j/100 kg de P.V.
o Gestation et lactation : 800 à 1 000 U.I. /j/100 kg de P.V.
- Vitamine E
o Veaux (0-3 mois) : 40 à 80 U.I./j/100 kg de P.V.
o Veaux sevrés : 10 à 30 U.I./j
o Jeunes bovins : 60 à 90 U.I./j
o Vache gestante : 80 à 100 U.I./j
o Vache en lactation : 80 à 100 U.I./j
o Taureau : 100 à 120 U.I./j

 Les besoins alimentaires des porcs

Les besoins sont estimés en énergie digestible, protéines brutes, calcium et


phosphore sans toutefois négliger les besoins en oligoéléments et vitamines.

Tableau 2 : Besoins alimentations des porcs en fonction du stade de développement

Porc en
Stade physiologique Porcelets Porc en croissance
reproduction

Intervalle de poids 1er âge 2e âge croissance Finition Truie gestante/verrat

Energie digestible (kcal/kg de MS) 3 300 3 300 3 300 3 300 3 300


Protéines brutes (%) 22 19 17 15 12
Calcium (%) 1,30 1,05 0,95 0,85 1,00
Phosphore (%) 0,90 0,75 0,60 0,50 0,55
Eau (l/jour) 1 2 5 7 8-10
Aliment complet (kg) 0,1-0,5 0,5-1,3 1,3-2,5 2,5-3,0 2,5

26
 Les besoins alimentaires des volailles

En fonction du type de production (chair, ponte, parentaux ou reproducteurs), ils


sont répartis en aliments démarrage, croissance (poulette), finition, ponte. Ces besoins
sont répartis dans le tableau 3 en besoins en protéines brute (PB), énergie métabolisable
(EM), lysine (Lys), méthionine (Met), calcium (Ca), phosphore digestible (Pdig) et en
quantité d’aliment ou consommation journalière ou total par sujet. Il faut noter que bien
que les besoins en vitamines et certains minéraux et oligoéléments ne soient pas
mentionnés dans le tableau ci-dessous, il faudra tout de même se rassurer de la
satisfaction des ceux-ci par la formulation.

Tableau 3 : Répartition des besoins alimentaire des volailles

Désignations Période PB EM Lys Met Ca P dig Qté alt


Besoins poulets de chair
Démarrage 0-14 23 3000 1,3 0,6 1,05 0,45 1kg/sujet
Croissance 15-25 21 3100 1,2 0,55 1,05 0,45 1kg
Finition 26-fin 20 3150 1,1 0,5 1,05 0,4 2,5kg
Besoins poules pondeuses
Démarrage 1s-3s 20-21 2800-2900 1,2 0,5 1,1 0,5 20g/j/s
Croissance 4s-8s 18,5 2750-2800 1 0,4 1 0,45 40g
Poulettes 9s-16s 16 2700 1,1 0,65 1,1 0,45 64g
Pré-ponte 17s-5%P 17,5 2750 1,1 0,45 3,2 0,4 70g
Dém-ponte 5%-28s 18 2750 0,75 0,36 3,2 0,36 120g
Mi-fin ponte 29s-fin 18-19 2850 0,88 0,42 4-4,4 0,44 120g
Super-ponte 5%-65s 19 2900 0,88 0,42 4-4,4 0,44 120g
Besoins reproducteurs
Démarrage 0-3 sem 2950 20 1,15 0,52 1,1 0,48 400g
Croissance 3-10 sem 2850 19 0,98 0,45 1,05 0,42 2,4kg
Poulette 10-16 sem 2750 16 0,72 0,33 1 0,36 3,2kg
Pré-ponte 16-19 sem 2750 17 0,75 0,36 2-2,1 0,45 3,2kg
Ponte 19-50 sem 2800 19,5 0,65-0,75 0,33-0,36 3,42 0,32 25kg
Ponte >50 sem 2750 18,5 0,62-0,71 0,20-0,35 3,84 0,29 15kg

Il faut noter que quelques soient le type de production et l’âge des animaux, les
quantités d’aliment à consommer au quotidien varient. Dans l’élevage des reproducteurs,
il faudra tenir compte du faite que les besoins alimentaires des mâles différent de ceux
des femelles. Ils varient de 2700-2800 kcal/kg de MS en énergie métabolisable et de 17-
18% de protéines brutes jusqu’à 2 semaines d’âge à 15-15,5% de protéines brutes de 3-
21 semaines d’âge.

27
B. Les principaux aliments (intrants) et leurs valeurs nutritionnelles

Les aliments ou intrants utilisés pour pourvoir les besoins des animaux doivent
être des sources prioritaires (essentielles) ou secondaires des différents nutriments qui
constituent les besoins des animaux. Il serait d’une grande importance pour le
nutritionniste ou le technicien en charge de la formulation et même de toute l’équipe de
la production d’aliment, de pouvoir non seulement reconnaître la forme de présentation
de chaque intrant. Celle-ci doit être considérée dans sa qualité physique, chimique et
biologique afin de pouvoir apprécier la conformité de chaque ingrédient aux normes de
qualité de l’entreprise et de la réglementation.

Quelques aliments en images :

Bracharia sp Bracharia brizantha

Pennisetum purpureum Panicum maximum

28
Andropogon gayanus

Tableau 4 : valeurs nutritionnelles de quelques intrants alimentaires

Désignations PB CB EM EM Lys Met M+C Threo Try Ca Pdig Na Cl


Sorgho 9,80 2,70 3168 3203 0,23 0,17 0,34 0,31 0,11 0,04 0,08 0,01 0,06
Millet 11,00 8,30 2534 2565 0,00 0,30 0,50 0,33 0,13 0,03 0,10 0,01 0,10
coquille 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 38,00 0,07 0,00 0,00
Mais 9,00 2,20 3280 3326 0,24 0,17 0,35 0,30 0,06 0,03 0,09 0,40 0,04
T, coton 1 39,00 13,50 1525 1539 1,60 0,62 1,29 1,25 0,39 0,29 0,33 1,44 0,05
T, coton 2 44,00 11,00 1694 1730 1,80 0,70 1,45 1,41 0,57 0,17 0,39 0,06 0,03
T, Palmiste 14,80 17,60 1927 2046 0,44 0,28 0,50 0,46 0,10 0,20 0,14 0,01 0,18
T, Arachide 43,10 6,60 2268 2280 1,42 0,52 1,12 1,12 0,33 0,10 0,25 0,04 0,04
T, Coprah 16,00 18,00 1428 1442 0,48 0,30 0,54 0,50 0,12 0,20 0,15 0,01 0,20
Son de Riz 10,50 5,00 2863 2984 0,49 0,21 0,42 0,40 0,12 0,20 0,36 0,03 0,13
T, Soja 46,00 6,60 2064 2080 2,62 0,58 1,16 1,73 0,55 0,31 0,26 0,01 0,02
Farine d'os 8,00 0,00 0,00 0,00 0,37 0,09 0,16 0,24 0,03 32,50 13,50 0,50 0,10
Farine de sang 60,80 0,00 2720 3000 8,07 0,95 1,74 3,86 0,00 0,30 0,25 0,32 0,4
Soja graine 34,90 5,70 3236 3463 2,16 0,49 1,00 1,40 0,45 0,23 0,22 0,01 0,03
Farine poisson 55,50 1,00 3157 3315 4,22 1,55 2,05 2,33 0,61 4,00 2,22 1,20 1,50
Remoulage 15,60 10,40 1580 1580 0,65 0,25 0,62 0,54 0,19 0,15 0,93 0,01 0,06
Drèche Brasserie 26,90 19,60 1415 1445 0,99 0,48 0,94 1,02 0,19 0,39 0,19 0,05 0,00
CMAV (10%) 50,00 1,00 2200 2200 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 8,00 2,90 0,00 0,00
CaCO3 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 36,00 0,00 0,00 0,00
Sel 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 38,80 60,00
Premix 35,00 1,00 2025 2025 2,55 1,15 1,55 0,70 0,35 9,75 3,25 1,50 1,00

29
C. Quelques méthodes de formulation de rations alimentaires

 Le carré de Pearson

Il est utilisé pour la détermination des proportions de deux matières premières ou


groupes de matières premières entrant dans la composition de l’aliment en fonction des
besoins connus de l’animal.

Exemple 1 : détermination des proportions de maïs (9% PB) et tourteau de


soja (50% PB) pour l’aliment poulets de chair ayant besoin de 22% PB.

Maïs (9%) 28/41 68%

22

Soja grain (50%) 13/41 32%

Dans la composition de l’aliment, il faudra incorporer le maïs à 68% et le tourteau


de soja 32%. C’est-à-dire que pour 1tonnes d’aliment à fabriquer il faut utiliser 680 kg de
maïs et 320 kg de tourteau de soja.

Exemple 2 : Vous disposez des informations contenues dans le tableau ci-


dessous pour la fabrication d’un aliment pour porcelet en engraissement avec pour
besoins en de 21% PB.

Intrants %PB Restriction


Maïs 9%
Concentré 40% 10%
Tourteau de soja 48%
Remoulage 14% 5%
Tourteau d’arachide 50% 4%
Farine de poisson 65% 5%
Os / 1%
Coquille / 1%

30
a. Quel sera l’apport total des restrictions dans la formule ?
Dans ce tableau vous avez des proportions imposées, c’est ce qu’on appelle
restriction. Il faudra donc soustraire les parts liées à ces restrictions :
10%+5%+4%+5%+1%+1° = 26%
b. A l’aide du carré de Pearson, déterminez les proportions des intrants pour la
fabrication de cet aliment?
Les proportions à calculer sont celles du maïs et du tourteau de soja qui
seront calculées dans la proportion restante c’est-à-dire 100-26 = 74%.
Il faut ensuite déterminer la valeur restante de protéine brute en soustrayant
les apports en PB des restrictions : concentré 40 x 10% = 4%...= 9,95% ainsi on
aura : 21% - 9,95% = 11,05% à pourvoir. Cette quantité est apportée dans une
proportion X74% = 11,05 X = 11,15/74% = 15%

35/41 0,85x74=63%
Maïs (9%)

15

Soja grain (50%) 6/41 0,15x74=11%

c. Déterminez les quantités de chaque intrant pour la fabrication de 5 tonnes


d’aliment complet ?

Il faut juste une simple règle de trois :

- Maïs : dans 100 kg d’aliment complet il faut 63 kg de maïs, alors dans 5t (5000 kg)
il faudra combien : (5000 x 63)/100 = 3 150 kg soit 3,15t.

31
Intrants %PB Restriction Quantité pour 5t
Maïs 9% 63% 3,15t
Concentré 40% 10% 0,5t
Tourteau de soja 48% 11% 0,55t
Remoulage 14% 5% 0,25t
Tourteau d’arachide 50% 4% 0,20t
Farine de poisson 65% 5% 0,25t
Os / 1% 0,05t
Coquille / 1% 0,05t
Total 100% 5t

 La méthode algébrique ou mathématique

Nous allons résoudre l’exemple 1 en utilisant la méthode algébrique. Soit X la


quantité de maïs dans 100 kg d’aliment complet fabriqué et Y celle du tourteau de soja.

Equation 1 : X + Y = 100

Chacun de ses intrants apporte une proportion de protéines brutes (9% pour le
maïs et 50% pour le tourteau de soja). Nous en déduisons donc la deuxième équation :
0,09X + 0,5Y = 22

Nous avons donc un système de 2 équations à 2 inconnus

(1) -0,09(X + Y = 100) -0,09X – 0,09Y = -9

(2) 0,09X + 0,5Y = 22 0,09X + 0,5Y = 22

0,41Y = 13 Y = 13/0,41
d’où Y = 32%

Nous pouvons ainsi déduire la valeur de X à partir de l’équation (1) : X = 100 – Y

Soit X = 100 – 32 ce qui donne 68 donc X = 68%

Nous obtenons donc les proportions suivantes : 68% de maïs et 32% de tourteau
de soja dans 100 kg d’aliment complet à fabriquer.

32
 La méthode informatique

La formulation des rations alimentaires à partir de l’ordinateur est de plus en plus


utilisée avec des programmes ou logiciels spécialisés dans la formulation. Elle offre un
certain nombre d’avantages :

- Elle est rapide

- Elle permet l’utilisation d’une vaste gamme de matières premières ou ingrédients

- Elle intègre en même temps l’aspect coût de la production de l’aliment avec une
formule donnée et la contribution de chaque intrant déjà utilisé ou nouvellement
introduit est tenu en compte.

Malgré ses nombreux avantages, elle présence un inconvénient majeur à savoir


qu’elle ne restitue que les résultats à partir des informations introduites dans sa mémoire.
L’ordinateur n’est donc pas assez intelligent pour prendre des initiative, peut-être avec le
développement sans cesse étonnant de l’intelligence virtuelle, on arrivera à créer des
machines qui pourrons intégrer dans leur fonctionnement une capacité d’initier.

Le principe de la formulation informatique est basé sur le même que celui de la


formulation manuelle, c’est-à-dire :

- Une base des données des ingrédients avec leurs valeurs alimentaires, leurs
restrictions, leurs coûts…,

- La disponibilité de chaque intrant à utiliser,

- Une base de données des différentes espèces, races, souches à considérer dans la
formulation avec leurs besoins respectifs en fonction de leurs âges, stades de
développement, états physiologiques…

V. Appareils ou équipements de provenderie

La mise en place ou le fonctionnement d’une provenderie nécessite un certain


nombre d’équipements. On peut citer entre autre : les balances (bascules et balance
électronique), les charrues, les broyeurs, les mélangeurs, les couseuses…

33
1. Les balances
a. Les bascules : sert à peser des ingrédients lourds ou encombrants tels que
les sacs de maïs, des tourteaux (soja, arachides, coton, palmistes…), d’os,
de coquille… ces produits sont pesés à leur livraison pour vérifier
l’exactitude des tonnages et à la fabrication de la provende pour le contrôle
volumétrique des ingrédients. On distingue différents types de bascules :

Bascules au sol avec un fonctionnement manuel

Site à visiter : http://www.metil.be/fr/balance-sol.html


b. Les balances électroniques et manuelles utilisées pour de petites pesées,
à l’exemple des concentrés et autres additifs.

2. Les charrues
Les charrues sont utilisées pour le transport des matières premières lourdes
pour le stockage et aussi pour approvisionner lors de la fabrication de la provende
proprement dite. Elles sont aussi utiles dans la sortie de la provende. On
distingue :
- Les charrues manuelles
- Les charrues motorisées
3. Autres équipements : on peut avoir : des couseuses, vanneurs, des petits
matériels…

34
4. Les broyeurs et mélangeurs

Broyeur mélangeur vertical pour la fabrication d’aliment en lot de 1 000 et 2 000 kg

Broyeur mélangeur horizontal pour la fabrication d’aliment par lot de 500 et 1 000 kg

35
Mélangeur horizontal pour le mélange d’aliment pour bétail

Fabrique d’aliments automatisés avec broyeur aspiration-refoulement : Fabrique


d'aliments automatisée pilotée par automate ou logiciel et équipée d'un broyeur
aspiration-refoulement

36
Broyeur mélangeur horizontal BMH 1000-3000 par lots de 500 ou 1000 kg.

Réf. D4 01 1015 Broyeur mélangeur horizontal 1 tonne/heure

Réf. D4 01 1016 Broyeur mélangeur horizontal 2 tonnes/heure

37
TD 1 : Exercice sur l’embouche bovine

L’on veut engraisser des bovins goudali ayant un poids vif de 100 kg à un poids
vif à la vente de 500 kg. Pour un bon suivi de l’engraissement, l’on décide de considérer
trois périodes d’embouches à savoir :

- De 100 à 1UBT avec 5 UF/kg de gain

- De 1UBT à 400 kg avec 6 UF/kg de gain

- Et de 400 kg à 500 kg avec 7 UF/kg de gain

Les bovins seront principalement nourris au Brachiaria spp avec 0,75 UF/kg de MS
et une appétibilité ou consommation de 2,5 kg de MS/100 kg de PV

1. A quoi correspond 1 UBT ?

2. Déterminez le poids moyen correspondant à chaque période d’engraissement ?

3. Déterminez la quantité d’énergie consommée sur chaque période ?

4. Calculez le GMQ sur chaque période ?

5. Déduire la durée de chaque période d’embouche et la durée totale de


l’engraissement ?

Sachant que 1 ha de Brachiaria donne un rendement moyen de 9t de MS/an, avec une


perte en pâture de 25% :

a. Calculer la quantité de fourrage disponible à l’ha ?

b. Déterminer la consommation de Brachiaria sur toute la période d’engraissement ?

c. Calculer la charge moyenne du pâturage à l’ha en kg de PV

d. Quelle sera la taille du lot à engraisser si l’on dispose de 250 ha de pâturage

Vous vous rendez sur un marché à bétail pour acheter votre lot d’animaux, le prix
d’achat est estimé à 500 FCFA/ kg de PV. Considérant que vos consommations
intermédiaires sont estimées à 25 000 000 FCFA et que votre taux de mortalité est
estimé à 3% :

38
i. Calculer le coût total de votre lot d’animaux ?

ii. Calculer les dépenses liées à votre activité d’embouche ?

iii. Sachant que vous revendez vos animaux 1 000 FCFA/kg de PV, calculer la marge
bénéficiaire brute par animal de départ.

TD 2 : exercice sur l’élevage de poulets de chairs

Vous voulez lancer une bande de 5 000 poulets de chair. Pour l’alimentation de
vos poulets vous optez pour une alimentation à deux rations : une ration de démarrage
(0-21 jours) et une ration de finition (22-45 jours). Les besoins de vos poulets en
fonction de la période d’élevage ou stade de développement sont indiqués dans le
tableau ci-dessous

Désignations Période %PB EM(kcal/kgMS) Lys (%) Met (%) Ca (%) P dig (%) Qté alt
Besoins poulets de chair
Démarrage 0-21jrs 23 3000 1,3 0,6 1,05 0,45 2kg/sujet
Finition 22-45jrs 21 3150 1,1 0,5 1,05 0,4 2,5kg

Vous disposez des matières premières dont les caractéristiques sont indiquées dans le tableau ci-
dessous

Intrants %PB Restriction Prix (FCFA/kg)


Maïs 9% 250
Concentré (10%) 40% 450
Tourteau de soja 48% 300
Prémix 2,5% 30% 500
Tourteau d’arachide 50% 220
Farine de poisson 65% 200
Os / 1% 100
Coquille / 0,5% 80
Sel 0,2% 250

1. Déterminez les proportions de vos matières premières pour la fabrication de vos rations
alimentaires ?

2. Déterminez les quantités de matières premières correspondant aux besoins de vos animaux
sur chaque période d’élevage ?

3. Calculez le coût de votre aliment sur chaque période et le coût total sur toute la durée de
l’élevage ?

39
Références

1. Fao manuel ; Fiche technique de base destinée aux techniciens agricoles


2. A. TEGUIA, G. AGBEDE (1996). Cours d’aviculture
3. R. RIVIERE (1978) ; MANUEL ET PRECIS D’ELEVAGE : Manuel
d’Alimentation des Ruminants Domestiques en Milieu Tropical

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