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Revue du Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit

ISSN : 2550-469X
Volume 5 : numéro 3

Impact du passage aux normes IFRS pour le secteur des


assurances : Cas de la Réévaluation de l’actif de placement d’une
compagnie d’assurance Tunisienne

Impact of the IFRS adoption by insurance sector: The case of the


revaluation of the investment assets of a Tunisian Insurance
Company

TRABELSI Mohamed Ali


Institut de Financement du Développement du Maghreb Arabe, Tunisie
[email protected]

DAMAK AYADI Salma


Professeur IHEC Carthage, Université de Carthage, LIGUE, Université de Manouba
Tunisie
[email protected]

Date de soumission : 26/06/2021


Date d’acceptation : 09/08/2021
Pour citer cet article :
TRABELSI M. A. & DAMAK AYADI S. (2021) « Impact du passage aux normes IFRS pour le secteur des
assurances : Cas de la Réévaluation de l’actif de placement d’une compagnie d’assurance Tunisienne », Revue
du contrôle, de la comptabilité et de l’audit « Volume 5 : numéro 3 » pp : 1- 26.

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ISSN : 2550-469X
Volume 5 : numéro 3

Résumé
La transition attendue du secteur des assurances en Tunisie vers les normes International
Financial Reporting Standards (IFRS), annoncée depuis 2018 par le conseil national de
comptabilité, nécessite la préparation d’une feuille de route pour être à la hauteur des enjeux
multiples et importants non seulement au niveau du reporting mais également sur les plans
opérationnels, organisationnels et stratégiques.
Ce travail vise à déterminer l’impact de la réévaluation de l’actif de placement selon les
normes IFRS sur les résultats d’une compagnie d’assurance tunisienne en passant d’une
évaluation basée sur le principe du « coût historique » à une évaluation basée sur la « valeur
économique » des actifs. Il vise également à étudier l’impact de l’écart de réévaluation « IFRS-
coût historique » sur les ratios en relation avec l’actif de placement de cette compagnie. Les résultats
de la présente étude sont d’une grande utilité pratique pour les compagnies d’assurance
tunisiennes. Ils ont montré l’existence des écarts de réévaluation touchant les différentes
lignes réévaluées ce qui implique principalement qu’une réallocation stratégique et tactique de
l’actif de placement de la compagnie devrait être engagée préalablement à la transition afin
d’éviter les impacts susceptibles de peser lourdement sur l’équilibre financier de la
compagnie.
Mots clés : IAS/IFRS; Juste valeur; Coût historique; Ecart de réévaluation; Actif de
placement
Abstract
The expected transition of the insurance sector in Tunisia to International Financial Reporting
Standards (IFRS), announced by the National Council of Accounting, requires the preparation
of a roadmap to meet the multiple and important challenges not only on accounting and
financial communication, but also on operational, organizational and strategic levels.
This work aims to determine the impact of the revaluation of the investment asset according
to IFRS standards on the results of a Tunisian insurance company by moving from a valuation
based on the principle of "historical cost" to a valuation based on the “economic value” of the
assets. It also studies the impact of the revaluation on different ratios related to investment
assets. The results of this study have shown the existence of revaluation differences affecting
the revalued lines which mainly implies that a strategic and tactical reallocation of the
company's investment assets should be undertaken prior to the transition in order to avoid the
impacts that could weigh heavily on the financial balance of the company.
Keywords : IAS/IFRS; Fair value; historical cost; Revaluation difference; Investment asset.

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Introduction
La rapide évolution règlementaire en matière de doctrine comptable et financière est assez
fréquente, notamment celle liée aux travaux de l’IASB. Ceci nécessite de la part des équipes
des différentes compagnies qui appliquent ou qui vont appliquer les normes IFRS, une
attention permanente et une très forte réactivité afin de pouvoir anticiper les impacts éventuels
de ces normes sur leurs entreprises et les mettre en application. Dans ce contexte, la transition
du secteur des assurances en Tunisie vers les normes IFRS va permettre aux compagnies
d’assurance de la place de bénéficier d’un ensemble d’atouts à l’instar d’avoir un système
comptable et financier harmonisé avec celui existant à l'échelle mondiale, une comparaison
plus aisée des notations des différentes sociétés, une gestion plus prudente caractérisée par des
investissements à long terme moins volatils et plus sûrs, une plus grande transparence et une
meilleure communication en matière de l'information, une visibilité claire de l'exposition aux
risques de chaque compagnie d'assurance, une tenue des comptes non basée sur des normes
juridiques figées mais plutôt sur la réalité économique…
Ce qui a motivé l’élaboration de ce travail peut se récapituler principalement en trois points :
Tout d’abord, en Tunisie, nous sommes en phase de transition du secteur financier vers un
nouveau référentiel et donc nous avons intérêt à évoquer l’importance d’instaurer une bonne
gouvernance dans un secteur important comme le secteur financier, un pilier de l’économie
nationale, notamment en ayant recours à des outils modernes pour le reporting permettant de
fournir une information transparente, claire et lisible aux gérants, investisseurs, aux petits
porteurs et aux différentes parties prenantes.
Le 2ème point, c’est que la quasi-totalité des travaux qui existent dans la littérature financière
et comptable se sont intéressés au sujet de la transition du secteur des assurances vers les
normes IFRS en misant plutôt sur des problématiques en rapport avec le passif du bilan, et
même s’il existe des parties au niveau de certains travaux qui touchent à l’actif, ce sont
surtout des projections établies à l’aide d’un modèle statistique et donc c’est bénéfique
d’enrichir la littérature comptable et financière en évoquant la réévaluation de l’actif de
placement au niveau des compagnies d’assurance.
Finalement, la révision des business modèles des compagnies d’assurance en Tunisie qui va
accompagner la phase de transition aux normes IFRS en passant d’un modèle qui provisionne
après constatations des risques à un modèle qui anticipe et prédit les perspectives avenirs et
les démarches à entreprendre nécessite certainement la compréhension de la tendance de
l’écart de réévaluation.

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Ce travail porte sur l’impact de la réévaluation de l’actif de placement selon les normes IFRS
sur les résultats d’une compagnie d’assurance tunisienne en passant du principe du coût
historique à celui de la juste valeur.
Ceci nous amène à se poser les questions suivantes :
Quel serait l’impact de l’écart de réévaluation « IFRS-coût historique » sur les résultats de la
compagnie pour les exercices étudiés ?
Quel serait l’impact de l’écart de réévaluation « IFRS-coût historique » sur les ratios en
relation avec l’actif de placement de la compagnie ?
Dans le premier paragraphe de ce papier, nous allons présenter le cadre normatif comptable
pour les assurances. Dans le second, nous allons essayer de synthétiser les études antérieures
ayant pour objectif d’étudier l’impact du passage aux normes IFRS dans ce secteur très peu
étudié surtout dans les pays émergents. Le troisième paragraphe est dédié à la présentation et
l’interprétation des résultats de notre étude ayant porté sur le cas d’une compagnie
d’Assurance Tunisienne.

1. Cadre réglementaire comptable pour les compagnies d’assurances

1.1. Normes IFRS pour les compagnies d’assurance : IFRS 17 & IFRS 9

La partie suivante est consacrée à une brève présentation des deux principales normes IFRS
traitant l’activité d’assurance, à savoir la norme IFRS 17 « contrats d’assurance » et la norme
IFRS 9 « instruments financiers »,

IFRS 17

Le premier objectif de la norme IFRS 17 est de rendre la comptabilisation des contrats


d'assurance plus cohérente. En effet, les préconisations de la norme IFRS 17 doivent
permettre aux investisseurs d'obtenir des informations à jour sur les obligations, les risques
liés et la performance des contrats d'assurance. Il s'agit également d'augmenter la transparence
de l'information financière tout en facilitant les comparaisons à l'intérieur du secteur des
assurances ou avec des entités d'autres secteurs d'activité.

La norme IFRS 17 permet également de prévoir une information transparente sur la situation
financière, les positions de risque et la performance de la compagnie d’assurance en reposant
sur trois piliers qui sont la valeur de l'obligation d'assurance, la comptabilisation des produits
et la performance de l'assurance. L'assureur doit ainsi faire apparaître dans ses états financiers,
les obligations nées des contrats d'assurance.

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IFRS 9

Cette norme s’articule autour de 4 axes :

i. La classification et la mesure des actifs financiers qui se fait selon deux critères :

 Le modèle économique
 Les caractéristiques des flux de trésorerie des actifs financiers considérés
Nous distinguons selon ces deux critères trois classes d’actifs financiers : ceux évalués au
coût amorti, à la juste valeur par capitaux propres et à la juste valeur par résultat qui devient la
catégorie par défaut.

ii. Nouveau modèle de « pertes sur créances attendues » :

Les entités comptabilisent leurs pertes de crédits prévus dès le moment où les produits
financiers sont comptabilisés et que les pertes attendues soient comptabilisées pour toute la
durée de vie du prêt sur une base plus régulière.

iii. Reclassement :

La nouvelle orientation de la norme IFRS 9 indique que si, et seulement si, une entité modifie
son modèle d’affaires pour la gestion des actifs financiers, elle doit reclasser l’ensemble des
actifs financiers concernés dans de nouvelles catégories. Mais elle n’est pas tenue de reclasser
les passifs financiers.

iv. Comptabilité de couverture :

Le nouveau modèle décrit une révision importante de la comptabilité de couverture qui


ordonne le traitement comptable sur les activités de gestion des risques, permettant ainsi aux
entités de mieux rendre compte de ces activités dans leurs états financiers

1.2. Comparaison des référentiels

Cette partie est consacrée à la présentation des principales divergences entre les deux
référentiels régissant le secteur d’assurance en Tunisie et selon les normes IFRS

1.2.1. Coût historique Vs Juste valeur

Ce titre s’intéresse à la comparaison des deux principes sur lesquels se base le secteur
d’assurance en Tunisie et à l’échelle internationale.

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Coût historique

 Enregistrement des éléments du bilan à leur coût d’entrée qui reste fixe et qui correspond au
montant de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie payé.
 Principe de prudence qui interdit la constatation des éventuels accroissements (sous-
évaluation de certains actifs)
 La valeur historique, perd plus ou moins rapidement sa signification économique avec le
facteur temps (Problème d’évaluation à chaque clôture d’exercice)
Deux critiques majeures sont accordées à l’évaluation qui se base sur le coût historique. La
première c’est qu’il n’y a pas de dépréciation systématique de la valeur des actifs. A
l’exception des cas d’usure et d’obsolescence, c’est au dirigeant de juger la perte latente sur un
actif donné et de constater ainsi le montant d’ajustement soit en provisions pour restructuration
soit en provisions pour dépréciation.
Quant à la deuxième critique, elle consiste en la subjectivité des évaluations à la date
d’inventaire. En effet, une grande marge de manœuvre est laissée aux dirigeants dans le calcul
du résultat comptable qui permettrait de le déguiser en sous-évaluant par exemple les pertes
latentes au niveau des comptes, de manière à gonfler le résultat de l’exercice…

Juste valeur

 En cas de présence d’un marché actif la juste valeur correspond au prix auquel se négocie
l’actif en question sur ce marché
 À défaut d’un marché actif, il est nécessaire d’utiliser un modèle d’évaluation reconnu pour
pouvoir estimer la juste valeur
 Si le prix de la transaction est différent de la juste valeur alors la perte ou le gain
correspondant s’enregistre immédiatement en résultat net de l’exercice sauf dispositions
contraires de la norme en question.
 La valeur de l’actif devait être réestimée de manière régulière en fonction des fluctuations du
marché ou, le cas échéant, elle fait l’objet d’une révision des prévisions des cash-flows.

1.2.2. Normes comptables tunisiennes Vs normes IFRS

Les normes tunisiennes se basent sur les principes de prudence et de l’évaluation au coût
historique et elles regroupent les placements en 3 catégories homogènes (mêmes règles,

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mêmes principes et mêmes caractéristiques) à savoir les placements immobiliers, les titres à
revenu fixe et les titres à revenu variable.
Quant aux normes IFRS, elles se basent sur le principe de la valeur économique. Les actifs
financiers classés selon deux critères qui sont le modèle économique de gestion et les
caractéristiques des flux de trésorerie contractuels. Ainsi, en fonction de ces deux critères,
nous distinguons
 Les actifs évalués au coût amorti : actifs financiers détenus uniquement pour encaisser des
flux de trésorerie contractuels.
 Les actifs évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global : actifs
financiers détenus à la fois, pour encaisser des flux de trésorerie contractuels et pour être
vendus.
 Les actifs évalués à la juste valeur par le biais du résultat net : actifs financiers qui ne sont
détenus dans aucun cadre des deux modèles économiques ci-dessus.
Pour ce qui est des bilans, celui du référentiel tunisien est composé des actifs évalués au coût
historique ainsi que des capitaux propres et des provisions techniques sociales. En revanche
les actifs des bilans des compagnies d’assurances selon les normes IFRS sont constitués des
actifs évalués au coût amorti, à la juste valeur par OCI et à la juste valeur par résultat net.
Quant aux passifs, ils sont composés des capitaux propres, de la marge de services
contractuelle, de l’ajustement pour risques non financiers, de la valeur temps de l’argent et
finalement de la « best-estimate » des passifs.

2. Littérature sur la transition des assureurs aux normes IFRS

Dans cette partie, nous allons présenter les principaux résultats des travaux de recherche qui
ont été effectués sur le sujet de la transition vers les normes IFRS en abordant le cas des
compagnies d’assurance vie et non vie tout en touchant aux normes IFRS 4 phase II, IFRS 17
et IFRS 9.

2.1. Incidence d’une évaluation à la juste valeur sur les états financiers

Obert (2013) a étudié l’incidence de la juste valeur sur les états financiers en analysant les
états financiers consolidés de l’exercice 2011 de six grandes compagnies françaises. L’auteur
a choisi quatre entreprises industrielles et commerciales (Total, Renault, Danone, Carrefour),
une banque (BNP Paribas) et une compagnie d’assurance (Groupe Axa). Il s’est limité à
l’impact que pouvait avoir une évaluation à la juste valeur différente de celle qui existe dans
les normes comptables françaises.

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L’étude a montré qu’à l’exception des banques et des compagnies d’assurance, l’évaluation à
la juste valeur qui diffère de celle des normes comptables françaises a peu d’influence sur les
valeurs des actifs, des passifs, des capitaux propres, du résultat net et du résultat global des
entités.
En effet, pour le groupe bancaire BNP Paribas, plus de 50 % des actifs et 40 % des dettes
s’évaluent à la juste valeur, près de 60 % du résultat net provient d’une évaluation à la juste
valeur et plus de 30 % du résultat global provient des variations d’actifs et passifs financiers
comptabilisées directement en capitaux propres.
Pareil pour le groupe d’assurance Axa, plus de 50 % des actifs sont évalués à la juste valeur et
près de 80 % du résultat global provient des variations d’actifs et passifs financiers qui sont
directement comptabilisées en capitaux propres.

2.2. IFRS 4 Phase II : Mise en œuvre pour une compagnie d’assurance non vie

Kévin (2015) a essayé de mettre en avant les mécanismes retenus par l’IASB pour la
comptabilisation des contrats d’assurance en montrant la façon avec laquelle la présentation
des états financiers, selon la norme IFRS 4 phase II, va permettre aux différents utilisateurs
d’identifier les performances de l’entité et les risques qui lui ont été transférés. L’auteur s’est
intéressé aussi aux problématiques opérationnelles qui vont affecter les compagnies
d’assurance à cause de l’implémentation de cette norme.
Pour ce faire, la méthodologie adoptée consiste tout d’abord à appliquer la norme IFRS 4
phase II sur un portefeuille d’assurance construction en se basant sur des données fournies par
une compagnie d’assurance sur la période allant de l’année 2000 à l’année 2014 et d’identifier
les difficultés rencontrées. Ensuite, pour apporter une éventuelle réponse à la problématique
opérationnelle de l’implémentation de cette norme, l’auteur a effectué une analyse
comparative avec la directive Solvabilité afin de repérer les points de convergence qui
pourraient être exploités par les compagnies d’assurance lors de la mise en œuvre de la norme
IFRS 4 phase II.
Les données qui ont été utilisées par l’auteur sont les suivantes :
 Provisions PSAP dossier par dossier, des IBNR (Incurred But Not Yet Reported) et des
PSNEM (Provisions pour sinistres non encore manifestés : provision spécifique à l’assurance
construction au titre des sinistres qui restent à venir, pour la période de couverture restante au-
delà de la date d’inventaire).

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 Des données sur le taux moyen de souscription indiquant l’évolution tarifaire propre à la
compagnie étudiée.
 Des données informant sur la cadence des règlements souhaitée par l’entité.
 Triangle cumulé des primes acquises ventilées par DROC (Date réglementaire d’ouverture de
chantier).
 Triangle des charges cumulées, nettes de recours, retraités des sinistres graves ventilés par
DROC.
 Triangle des règlements cumulés, nets de recours, retraités des sinistres graves ventilés par
DROC.
Après un travail préliminaire du cadrage des données entre les triangles communiqués et le
fichier de contrôle issu du système de gestion de l’entreprise en comparant les montants au
niveau des deux bases afin de détecter une éventuelle erreur sur les données observées à la
date d’inventaire de l’exercice 2014, l’auteur a estimé que les données reçues sont fiables
pour qu’il puisse évaluer aussi bien la provision Best Estimate du contrat dommage à
l’ouvrage que l’ensemble du passif d’assurance. La provision Best Estimate correspond à la
somme de l’ensemble des flux futurs actualisés et probabilisés.
L'application de la norme IFRS 4 à un produit d’assurance construction a montré que les
assureurs sont appelés à l'adaptation de leur système de gestion des données afin d'optimiser
l’évaluation de leur passif. Ceci implique la nécessité de distinction entre flux futurs liés à
l’engagement passé et flux futurs liés à l’engagement restant, et ainsi un retraitement
permanent des triangles.
En outre, l’entité est appelée à la fois à réaliser une évaluation initiale pour ce qui est des
nouveaux contrats en cours d’exercice, et de faire les ajustements nécessaires pour les contrats
déjà souscrits avant l'exercice en question. Les compagnies d'assurance réalisent chaque année
une réévaluation de leur passif en intégrant l’information observable à la date d’inventaire.
Ainsi, à cause de la nécessité d'effectuer une évaluation rétroactive à chaque exercice, les
entités seront amenées à établir un stockage des données pour un volume qui ne cesse de
s'élargir tant que le contrat est encore valable.
D’autre part, l’auteur a conclu qu’un véritable obstacle pour la mise en œuvre des principes et
mécanismes comptables s'instaure par le manque de communication sur les spécificités
techniques de la nouvelle norme en matière d'informations précises pour la détermination des
taux d'intérêt, pour l'ajustement au titre du risque, pour juger la pertinence des chiffres

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calculés... Ceci poussera les assureurs à réaliser certains rapprochements sur des points
techniques en ayant recours à d'autres référentiels à l’instar de la directive Solvabilité II.

La volatilité du résultat IFRS suite à une application de la future norme IFRS 17 à un


portefeuille de contrats d’Epargne Euro

Lejeune (2018) a appliqué la norme IFRS 17 à un portefeuille des contrats d’épargne en euros
dans le but d’étudier la volatilité du résultat de la compagnie d’assurance commercialisant ce
produit tout en appliquant la norme IFRS 9 pour ce qui est de l’évaluation des actifs du bilan.
En effet, l’auteur a développé à l’aide du logiciel R, un modèle de gestion actif-passif
permettant la projection du passif, de l’actif ainsi que les différentes interactions actif-passif
en suivant la méthode Variable Fee Approach, afin de produire et de projeter le bilan et le
compte de résultat aussi bien selon le référentiel IFRS que par les normes françaises.
Le modèle développé permet annuellement de :
 Générer des scénarios économiques.
 Projeter l’activité de l’assureur dans chaque scénario secondaire et jusqu’à la fin de la période
de projection. Ceci s’illustre en procédant à valoriser l’actif et à calculer les produits
financiers, en revalorisant les prestations garanties, en déterminant les variations de la
provision pour participation aux bénéfices, en tenant compte du paiement des flux de
trésorerie des contrats et en effectuant la réallocation de l’actif de la compagnie d’assurance.
 Calculer la valeur actuelle des flux futurs de chaque scénario
 Evaluer et analyser les mouvements des provisions selon la norme IFRS 17.
 Déterminer les produits financiers et la variation de la juste valeur des actifs selon la norme
IFRS 9.
 Construire et présenter le bilan et le compte de résultat selon les normes IFRS et françaises.
L’apport de ce travail consiste à mesurer l’impact des chocs techniques et financiers sur les
résultats techniques de l’assureur en normes IFRS et françaises. En considérant la volatilité du
résultat comme étant l’écart enregistré à chaque situation entre le résultat dans le scénario
central et celui de chaque scénario en question, il a conclu qu’en normes IFRS, la volatilité du
résultat technique est moindre et plus lissée que celle prévue en se basant sur les normes
françaises. Ceci est justifié par l’amortissement de la marge sur services contractuels dans le
résultat en normes IFRS. En revanche, au niveau du résultat présenté selon le référentiel
IFRS, on remarque que la reconnaissance des groupes de contrats déficitaires pourrait

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entraîner une asymétrie de la distribution de ce résultat. Cette asymétrie se manifeste via une
hausse de la volatilité du résultat exprimé en IFRS.
D’autre part, ce travail a montré que certaines actions de gestion et du management ont un
impact sur la volatilité du résultat. En effet, lorsque l’on procède à une comparaison des
conséquences du choix du facteur d’amortissement de la marge sur services contractuels sur la
volatilité du résultat technique exprimé en IFRS, nous pouvons conclure que le choix
d’amortissement de la CSM par la provision mathématique d’ouverture ou par la duration des
flux de trésorerie a un impact similaire sur la volatilité du résultat technique IFRS de la
compagnie d’assurance étudiée.
En outre, l’amortissement de la CSM selon les résultats techniques en normes françaises
permet de faire confondre les tendances des résultats techniques selon les deux référentiels.
Pour le pilotage de cette volatilité, les compagnies d’assurance pourraient :
 Adapter les critères d’amortissement de la CSM.
 Adapter leur allocation d’actif.
 Adapter la décision qui conduit au choix de comptabilisation des actifs sous IFRS 9.
 Utiliser des dérivés pour se prémunir contre le risque que ses contrats deviennent déficitaires.
Cependant, le fait de multiplier les pratiques hétérogènes pour piloter la volatilité pourrait
nuire à l’objectif de la norme IFRS 17 concernant la comparaison des performances
financières des compagnies d’assurance. En conséquence, la latitude pour ces choix de
comptabilisation devrait être adaptée au niveau et au rythme de la mise en place de cette
norme dans les compagnies d’assurance.

Mise en application de la norme IFRS 17 à un portefeuille d’assurance responsabilité


civile automobile corporelle

Georget (2019) a appliqué sur un portefeuille d’assurance responsabilité civile automobile


corporelle sur la période allant de 2002 jusqu’à 2017, le modèle général (BBA) proposé par la
norme IFRS 17, applicable aux contrats non participatifs. L’auteur a analysé les interactions
entre le compte de résultat et le passif d’assurance, puis il a étudié les mouvements des
différents postes du compte de résultat et du passif du bilan en se positionnant sous une
hypothèse de sur-sinistralité.
Ensuite, l’auteur a étudié l’impact de l’application de cette norme IFRS 17 pour les
compagnies d’assurance. Il a en première étape choisi de faire une étude sur le changement de
taux d’actualisation. En seconde étape, il s’est intéressé au changement de la méthode de

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calcul de l’ajustement pour risque non financier. Finalement, l’auteur a évoqué l’étape de la
première implémentation tout en s’intéressant aux challenges de la mise en place inter-normes
IFRS 9 / IFRS 17.
En effet l’auteur a utilisé des données qui concernent le passif du bilan de la compagnie
d’assurance et ce en distinguant deux catégories de sinistres, à savoir ceux qui dépassent les 3
million d’euros et ceux qui sont inférieurs à ce montant. Ainsi, les données comportent :
 Des triangles de règlements cumulés nets de recours pour les deux catégories des sinistres.
 Des triangles de provisions nets de recours pour les sinistres supérieurs à 3 millions d’euros
 Des primes acquises
 Triangles des nombres des sinistres pour les deux catégories
 Triangle des coûts moyens des sinistres supérieurs à 3 millions d’euros.
 Concernant les méthodes utilisées pour l’évaluation des postes du passif d’assurance, l’auteur
a eu recours à :
 La méthode Chain-Ladder en corrigeant, sous avis d’expert, les coefficients de passage
individuels extrêmaux.
 Les modèles statistiques Tail Factor afin de déterminer les derniers règlements pour le
prolongement de l’année de développement de N+12 à N+16.
 La projection des ratios P/C pour estimer les flux de trésorerie futurs au titre des sinistres non
encore survenus. Le ratio des frais de souscription en assurance de dommages mesure le total des
dépenses d'exploitation de la société (excluant les pertes de sinistres ou les frais de règlement des
sinistres) par rapport au total des primes d'assurance de dommages acquises au cours de la même
période.
 La méthode du coût du capital (CoC) utilisée en norme Solvabilité 2 pour évaluer
l’ajustement pour risque.
 Ensuite, pour étudier les impacts du changement de taux d’actualisation et du changement de
la méthode de calcul de l’ajustement pour risque non financier, l’auteur a :
 Actualisé les flux futurs de trésorerie avec la courbe des taux sans risques « Volatility
Adjustment » fournie par l’EIOPA (L’Autorité européenne des assurances et des
pensions professionnelles)
 Changé la méthode de calcul de l’ajustement pour risque en passant vers une méthode
basée sur l’approche « Bootstrap ».

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La principale conclusion de ce travail est que même un simple ajustement du taux


d’actualisation pourrait avoir un impact important sur le résultat de l’assureur. Il en est de
même pour le choix de la méthode d’évaluation de l’ajustement pour risque non financier.
Certes, la norme IFRS 17 est assez complète par rapport à l’IFRS 4, mais quand même elle
n’impose aucune règle quant aux méthodes d’évaluation de l’ajustement pour risque non
financier. Ainsi, si les compagnies d’assurance devant se conformer à la norme IFRS 17
n’adoptent pas exactement les mêmes méthodes d’évaluation, les états financiers pourraient
connaître une forte variabilité.

Application de la norme IFRS 9 par les assureurs européens

Le décalage des dates d’entrée en vigueur des deux normes IFRS 9 et IFRS 17 peut induire
une instabilité au niveau des profits et des pertes. Sous certaines conditions, les assureurs
pourront choisir entre différer1 ou ne pas différer2 l’application de la norme IFRS 9 jusqu’à
l’entrée en vigueur de la norme IFRS 17 prévue au départ pour janvier 2021 et actuellement
pour janvier 2022.
Dans ce cadre-là, une étude menée par Mazars (organisation indépendante d’audit, de conseil
et de services aux entreprises) sous le titre de « IFRS 9 : Benchmark des assureurs
européens » a porté sur les avancées dans la mise en œuvre de la norme IFRS 9 dans les
compagnies d’assurance en Europe et les impacts attendus sur la base des états financiers à fin
2017.
Le panel était composé de 16 groupes d’assurance et de réassurance européens, dont deux
sociétés suisses publiant leurs états financiers selon le référentiel IFRS.
15 groupes parmi les 16 investigués ont opté pour le différé d’application au niveau
consolidé, de sorte que la norme IFRS 9 ne sera appliquée qu’à compter des états financiers
de 2021 contre un seul groupe du panel qui commencera l’application de cette norme à
compter de 2018, car la norme IFRS 9 semble être particulièrement pertinente pour ses
activités de financement.
La majorité des cas étudiés font explicitement état du fait qu’elles remplissent les critères
d’éligibilité au différé d’IFRS 9 prévus dans la norme IFRS 4.

1
« Deferralapproach » : les entités ayant une activité dominante liée à l’assurance ont la possibilité d’appliquer
IAS 39 à tous ses actifs financiers. Mais une filiale publiant des états financiers individuels doit appliquer la
norme IFRS 9.
2
« Overlay approach » : s’applique aux instruments financiers liés aux contrats d’assurance et comptabilisés à
leur juste valeur dans IFRS 9. Cette approche apporte de la transparence et de la cohérence dans le bilan et
supprime l’instabilité du P&L.

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En effet, les assureurs voulant différer l’application de la norme IFRS 9 devront passer un «
predominance test » pour déterminer la part de passif d’assurance par rapport au total bilan de
l’entité.
Une compagnie d’assurance est qualifiée comme entité à dominante assurantielle si : « Le
ratio de prédominance est supérieur à 90%, Le ratio de prédominance est compris entre 80 et
90% et l’entité peut fournir la preuve que ses activités non liées à l’assurance ne sont pas
significatives. Le ratio de prédominance s’obtient en divisant la somme des valeurs
comptables du passif lié à l’assurance par la somme totale des valeurs comptables ».
Selon la présente étude, uniquement 27 % des assureurs qui ont opté pour le différé ont une
indication sur le niveau de leur ratio de prédominance et seulement deux groupes (Generali et
SCOR) ont fourni une liste complète des différents passifs liés aux activités d’assurance qui
sont inclus dans le numérateur du ratio de prédominance.
La moitié des compagnies investiguées ont fourni des informations sur les avancées réalisées
pour la mise en œuvre de la norme IFRS 9 avec un niveau de détail fourni qui est assez
hétérogène entre ces 8 entités. En effet, les défis clés auxquels les groupes devront faire face
et qui ont été mentionnés à plusieurs reprises par ces assureurs sont principalement :
 Les interactions avec la norme IFRS 17.
 Les informations à fournir en annexe sur le différé d’IFRS 9.
 Les travaux liés aux dépréciations.
Quant aux impacts prévus pour la première application de la norme IFRS 9, seulement 5
groupes ont fourni des informations spécifiques. Cette approche prudente s’explique par
certains de ces groupes par le fait qu’il y aura des interactions avec la nouvelle norme
IFRS 17 et qui ne sont pas encore appréhendés.

3. Interprétation des résultats relatifs à la Réévaluation de l’actif de placement d’une


compagnie D’assurance tunisienne selon les normes IFRS

Les données traitées dans le présent travail sont collectées au niveau du département financier de la
compagnie d’assurance tunisienne étudiée. Elles concernent les exercices comptables 2014, 2015 et
2016. Le choix de cette compagnie s’est justifié par rapport à plusieurs critères. D’abord, il s’agit de
l’une des plus importantes compagnies d’assurance sur le marché Tunisien. Ensuite, l’accès aux
données était possible puisqu’il s’agissait d’une recherche action qui a permis aux auteurs d’échanger
avec les responsables de cette assurance les données et les circonstances de cette transition aux normes

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IFRS. Enfin, les travaux de recherche sur les compagnies d’assurance sont très peu nombreux comme
déjà signalé dans la littérature antérieure.
Les lignes concernées par la réévaluation selon le principe de la juste valeur sont les suivantes :

 Titres émis par l'Etat ou jouissant de sa garantie

 Emprunt obligataire

 Placements immobiliers

 Actions cotées

 Parts dans les OPCVM

 Parts dans les SICAR

 Actions et titres non cotés

3.1. Méthodologie de recherche

Notre démarche sera basée principalement sur le chapitre 5 de la norme IFRS 9 qui traite
l’évaluation des actifs financiers ainsi que la norme IAS 40 « Immeubles de placement ».
Pour le traitement des BTA, nous avons opté pour deux méthodes de réévaluation différentes
dans le but d’étudier l’impact du choix de la méthode d’évaluation qui dépend elle- même du
choix du modèle économique auquel la compagnie d’assurance opte.
Tout d’abord, nous avons utilisé le modèle de la juste valeur et ce en nous basant sur le prix
pied de coupon qui figure sur la courbe des taux communiquée par le CMF (conseil du
marché financier) à chaque date d’inventaire pour chaque titre.
Quant à la deuxième méthode, elle consiste à calculer le taux d’intérêt effectif pour chaque
titre et donc le modèle retenu est celui du coût amorti.
Les emprunts obligataires ont été réévalués en nous basant sur le modèle du coût amorti par la
méthode du TIE.
Pour ce qui est des placements immobiliers, nous nous sommes basés sur une réévaluation du
portefeuille immobilier de la compagnie qui a été effectuée en 2019 par des experts.
Ainsi, la juste valeur se détermine sur la base de cette valeur réévaluée en 2019 et du taux de
croissance du prix de l’immobilier en Tunisie d’une année à l’autre. (IFRS 13, IAS 40)
Nous avons supposé que les actions cotées ne sont pas détenues en vue de la vente à court
terme pour réaliser des plus-values mais elles sont plutôt à garder pour des périodes dépassant

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une année. Ainsi, les actions cotées seront classées dans la catégorie juste valeur par le biais
des autres éléments du résultat global (Par Option).
Pour les 3 dernières lignes, faute d’existence d’informations pertinentes sur chacun de ces
trois marchés, nous avons eu recours à la valeur mathématique de chacun de ces actifs
financiers en nous basant sur l’évaluation effectuée par un intermédiaire en bourse.
(Paragraphe 4.1.2A de la norme IFRS 9)

3.2. Résultats obtenus suite à la réévaluation de l’actif de placement d’une compagnie


d’assurance tunisienne

Dans la partie suivante nous allons présenter tout d’abord les résultats d’un seul exercice
comptable (le même traitement se fait pour les autres exercices) ensuite nous allons nous
intéresser à l’évolution de l’écart de réévaluation d’une année à l’autre et finalement nous
allons terminer par l’étude de l’impact de la réévaluation sur les ratios en relation avec l’actif
de placement.

3.2.1. Présentation des résultats par exercice comptable

Les deux tableaux suivants 1 et 2 récapitulent les résultats des différents traitements de
réévaluation effectués sur l’actif de placement de la compagnie d’assurance étudiée à la
clôture de l’exercice comptable 2014 en utilisant deux bases différentes pour la réévaluation
des titres émis par l’Etat ou jouissant de sa garantie selon les normes IFRS, à savoir le modèle
du coût amorti (BTA réévalués avec TIE) et le modèle de la juste valeur (BTA réévalués avec
la courbe du taux).

Tableau 1 : Traitements 2014 : BTA réévalués avec la courbe des taux

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Tableau 2 : Traitements 2014 : BTA réévalués avec TIE

Pour l’exercice 2014, les résultats de réévaluation montrent l’enregistrement d’un écart
considérable entre la valeur des actifs de placement qui ont subi un traitement selon les
normes IFRS et ceux comptabilisés en suivant les normes comptables tunisiennes basées
essentiellement sur le principe du coût historique.
En effet, pour les titres émis par l’Etat ou jouissant de sa garantie, nous avons enregistré un
écart global « IFRS-Coût historique » de -1006 111.085 DT en suivant la méthode basée sur
la valeur des BTA au 31/12/2014 qui figure au niveau de la courbe des taux communiquée par
le CMF et de -946 276,791 en nous basant sur le modèle du coût amorti. Ceci implique que la
valeur des BTA admis en représentation des provisions techniques de la compagnie serait
moins importante si les normes IFRS étaient applicables en 2014. En outre, Nous remarquons
très bien l’existence d’un écart entre la valeur de chacune des deux méthodes de réévaluation
des BTA selon les normes IFRS. Cet écart est proche de 60000 DT avec une valeur plus
élevée pour les titres évalués avec le coût amorti, d’où l’importance du choix de la méthode
d’évaluation des actifs financier dans le contrôle de la volatilité des résultats financiers sous
IFRS.
Ainsi, la ligne « Titres émis par l’Etat ou jouissant de sa garantie » a connu une dépréciation
en l’évaluant selon les normes IFRS. Ceci implique, selon le principe général de dépréciation
édicté par la norme IFRS 9, l’enregistrement d’une dépréciation pour les titres qui ont vécu
une variation du risque de crédit entre la date de clôture et la date de comptabilisation initiale
et qui sont réévalués par la juste valeur par OCI. En effet, si cette variation était jugée
significative / importante, il aurait dû constater une correction de valeur correspondant aux
pertes attendues sur la durée de vie de l’actif financier en question. Par contre, si cette
variation était jugée non significative, il aurait dû se contenter d’une correction de valeur

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correspondant aux pertes attendues sur les 12 mois à partir de la date de clôture (ou sur une
période plus courte si la durée de vie restante de l’actif financier est inférieure à 12 mois).
Dans ce cas, les variations de la valeur comptable dues à la réévaluation à la juste valeur sont
comptabilisées dans les autres éléments du résultat global (OCI).
En revanche, si le choix porte sur la méthode du coût amorti, alors les variations de valeur ne
seront pas comptabilisées du fait que la rémunération est étalée actuariellement au taux
d’intérêt effectif.
En ce qui concerne les emprunts obligataires, nous avons enregistré un écart « IFRS-Coût
historique » de 45 882,092 DT pour l’exercice comptable 2014. Ceci implique que la valeur
des emprunts obligataires admis en représentation des provisions techniques de la compagnie
étudiée serait plus importante si les normes IFRS étaient applicables en 2014.
Vu que la méthode du taux d'intérêt effectif appliquée aux actifs financiers évalués au coût
amorti est utilisée dans le traitement de réévaluation des emprunts obligataires pour notre cas,
alors l’écart ne sera pas comptabilisé du fait que la rémunération sera étalée actuariellement
au taux d’intérêt effectif.
Pour les placements immobiliers, les traitements de réévaluation ont conduit à quantifier un
écart « IFRS-Coût historique » important pour l’exercice 2014 qui s’élève à 26 341741,36
DT.
Les variations de la valeur comptable des placements immobiliers dues à la réévaluation à la
juste valeur sont comptabilisées dans les autres éléments du résultat global (OCI).
Les profits ou les pertes cumulés de juste valeur qui sont comptabilisés dans les autres
éléments du résultat global (OCI) seront recyclés en résultat lorsque l'actif associé est
décomptabilisé (cédé ou autres).
Quant aux actions cotées, nous avons enregistré pour l’exercice 2014 un écart « IFRS-Coût
historique » de 1 118530,79 DT. Cet écart est dû principalement à un seul titre qui accapare
environ 40% des placements en actions cotées de la compagnie étudiée. Certes la méthode
utilisée pour l’évaluation des actions cotées selon les normes tunisiennes qui consiste en la
prise en compte du cours moyens pondéré des transactions boursières du mois précédant la
clôture des comptes a un impact sur cet écart, cependant l’ampleur de l’écart nécessite quand
même d’en poser des interrogations sur les causes car il s’agit d’ailleurs de la même méthode
pour le reste des actions cotées qui ont enregistrés des écarts minimes.
Cet écart doit être enregistré parmi les autres éléments du résultat global (OCI).

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Pour résumer, l’écart global enregistré suite aux différents traitements de réévaluation
effectués sur les placements de la compagnie d’assurance étudiée pour l’exercice 2014 s’élève
à 26 500 459,12 DT en utilisant le modèle de la juste valeur pour réévaluer les BTA et à
26 560 293.4 DT en utilisant le modèle du coût amorti pour réévaluer les BTA.
Si nous ne tenons en compte que les placements en actifs financiers, cet écart sera de
158 717,76 DT en utilisant la première méthode (BTA en JV) et de 218 552 DT en utilisant la
deuxième (BTA en coût amorti). Ainsi, nous enregistrons deux écarts extrêmes pour les titres
émis par l’Etat ou jouissant de sa garantie (-1006 111.085 DT3 ; -946 276,791 DT4) et les
actions cotées (1 118530,79 DT) et un écart raisonnable pour les emprunts obligataires sui
s’élève à 45 882,092 DT.

3.2.2. Evolution de l’écart IFRS-Coût historique

Les deux tableaux suivants résument l’ensemble des écarts de réévaluation obtenus suite aux
différents traitements effectués sur l’actif de placement de la compagnie ainsi que leur
évolution à la clôture de trois exercices comptables successifs en utilisant deux bases
différentes pour la réévaluation des titres émis par l’Etat ou jouissant de sa garantie selon les
normes IFRS, à savoir le modèle du coût amorti (BTA réévalués avec TIE) et le modèle de la
juste valeur (BTA réévalués avec la courbe du taux).
Tableau 3 : Evolution de l’écart de réévaluation (BTA réévalués avec TIE)

Tableau 4 : Evolution de l’écart de réévaluation (BTA réévalués avec la courbe des taux)

3
BTA réévalués avec la courbe du taux
4
Réévaluation des BTA avec le modèle du coût amorti

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Les deux tableaux 3 et 4 illustrent l’impact de la réévaluation de l’actif de placement de la


compagnie étudiée selon les normes IFRS sur les résultats de chaque exercice tout en étudiant
l’effet sur les ratios d’activité qui vont être affectés par une telle réévaluation.

Les résultats au niveau du tableau 5 « Impact de la réévaluation de l’actif de placement selon


les normes IFRS sur les résultats de la compagnie » montrent l’existence d’un écart important
« IFRS-NCT » au niveau des capitaux propres avant résultat de l’exercice. Cet écart est dû à
la différence résultante des actifs de placement réévalués avec la juste valeur par autres
éléments du résultat global (OCI) découlant principalement des placements immobiliers et
dans un second ordre des actions cotées réévaluées en se basant sur la juste valeur par OCI.
En outre, le résultat de l’exercice est impacté par l’écart résultant de la rémunération étalée
actuariellement au taux d’intérêt effectif des titres émis par l’Etat ou jouissant de sa garantie
et des emprunts obligataires.
Finalement, la ligne « Actifs de placement » enregistre un écart important résultant
principalement de la juste valeur des placements immobiliers qui dépasse considérablement
les coûts historiques de ces placements et puis des différents écarts enregistrés par les
différents actifs financiers réévalués selon les directives de la norme IFRS 9.
Nous avons terminé ce travail par l’étude de l’évolution des ratios touchés par la réévaluation
de l’actif de placement selon les normes IFRS. Les résultats au niveau du tableau 6 « Impact
de la réévaluation de l’actif de placement selon les normes IFRS sur les ratios d’activité de la
compagnie » ont montré que :

 Le rendement des placements (résultat de placement / actif de placement) a


baissé d’environ 1% pour chacun des trois exercices.

 Une hausse du levier financier (Actif de placement / primes acquises)


d’environ 65% pour chacun des trois exercices.

 Une baisse considérable du ROE (Résultat net / CP avant résultat de


l'exercice) d’environ 5% pour chaque exercice étudié avec l’enregistrement d’un ROE
inférieur au taux sans risque (6.2%) pour l’exercice 2014.

 Une baisse d’environ 1% du taux de profit net (résultat de l’exercice / primes


acquises) pour les deux premiers exercices et une baisse négligeable pour l’année 2016.

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 Une hausse d’environ 18% au niveau du ratio de solvabilité (capitaux


propres / provisions techniques).

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2014 2015 2016


Ligne NCT IFRS IFRS-NCT NCT IFRS IFRS-NCT NCT IFRS IFRS-NCT
Capitaux propres
30 079
avant résultat de 51 548 526 79 008 798,15 27 460 272,15 54 989 535 85 068 735,75 59 473 448 91 535 364,95 32 061 916,95
200,75
l'exercice
Résultat de - 722
5 544 121 4 643 726,26 - 900 394,74 7 139 397 6 416 933,79 8 250 721 8 198 365,64 - 52 355,36
l'exercice 463,21
Primes acquises 77 435 979 77 435 979 - 79 100 060 79 100 060 - 92 904 060 92 904 060 -
51 681
Actifs de placement 158 240252 206 696555,41 48 456 303,41 182 456402 234 137837,54 184 502227 245 059784,59 60 557 557,59
435,54
Produits des
10 948 213 10 948 213 - 11 162 349 11 162 349 - 14 273 998 14 273 998 -
placements
Charges des
4 098 636 4 098 636 - 4 495 880 4 495 880 - 4 348 573 4 348 573 -
placements
Résultat de
6 849 577 6 849 577 - 6 666 469 6 666 469 - 9 925 425 9 925 425 -
placement
Provisions
154 001 305 - - 160 648 331 - - 172 644 109 - -
techniques
Tableau 5 : Impact de la réévaluation de l’actif de placement selon les normes IFRS sur les résultats de la compagnie

Tableau 6 : Impact de la réévaluation de l’actif de placement selon les normes IFRS sur les ratios d’activité de la compagnie
2014 2015 2016
Ratio Formule NCT IFRS IFRS-NCT NCT IFRS IFRS-NCT NCT IFRS IFRS-NCT
Rendement des
placements Résultat des placements / Actif de placement 4,33% 3,31% -1,01% 3,65% 2,85% -0,81% 5,38% 4,05% -1,33%
Levier Actifs de placement / Primes acquises 204.35% 266.93% 62,58% 230.67% 296% 65,34% 198.59% 263,78% 65,18%
ROE Résultat net / CP avant résultat de l'exercice 10,76% 5,88% -4,88% 12,98% 7,54% -5,44% 13,87% 8,96% -4,92%
Taux de profit net Résultat net / Primes acquises 7,16% 6,00% -1,16% 9,03% 8,11% -0,91% 8,88% 8,82% -0,06%
33,47% 34,45%
Solvabilité Capitaux propres / provisions techniques 51,30% 17,83% 34,23% 52,95% 18,72% 53,02% 18,57%

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Conclusion

Sur le plan théorique, ce travail compare entre les normes comptables tunisiennes et les
normes IFRS qui régissent le secteur des assurances.
Empiriquement parlant, cet article permet la détermination de l’écart de réévaluation « IFRS –
Coût historique » au niveau des placements d’une compagnie d’assurance tunisienne.
Sur le plan méthodologique, cette étude se distingue des travaux qui ont traité la transition du
secteur des assurances aux normes IFRS qui se sont focalisés principalement sur les impacts
de la norme IFRS 17 sur le passif du bilan en optant pour une évaluation de l’actif de
placement d’une compagnie d’assurance ligne par ligne avec un travail spécifique pour les
actifs évalués au coût amorti
La contribution pratique de ce travail est une conséquence des résultats trouvés pour ce qui est
de l’existence des écarts de réévaluation au niveau des différentes lignes réévaluées pour
donner des pistes claires pour l’allocation future des actifs de placement lors du passage de la
compagnie étudiée vers les normes IFRS.
A l’issue de ce qui précède, nous pouvons conclure qu’en cas de passage vers les normes
IFRS, une réallocation stratégique et tactique de l’actif de placement de la compagnie devrait
être engagée préalablement à la transition afin d’éviter les impacts évoqués dans les résultats
de la présente étude, notamment le fait de se trouver dans une situation de déséquilibre entre
les provisions techniques et l’actif admis en leur représentation.
Il faut noter aussi que le choix de la méthode de comptabilisation des actifs sous IFRS 9
affecte la volatilité des résultats de la compagnie.
Certes nos résultats nous ont permis de tirer certaines conclusions mais nous reconnaissons
des limites pour notre approche empirique.
Tout d’abord, nous avons tenu compte uniquement de l’actif de placement.

En outre, nous avons eu recours à la valeur mathématique calculée par un seul intermédiaire
pour déterminer la juste valeur des titres non cotés

Finalement, nous n’avons pas évoqué des modèles statistiques qui pourraient étudier la
volatilité des résultats selon les normes IFRS et de prévoir les allocations futures des actifs
de placement
En ayant la conscience des limites du présent travail, nous pouvons proposer comme
perspectives de recherches futures les points suivants :

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 Viser l’impact de la transition sur le passif de la compagnie ensuite sur


l’intégralité du bilan.

 Prendre le temps pour trouver la meilleure estimation possible de la juste


valeur des titres non cotés et essayer de développer des modèles statistiques qui pourraient
étudier la volatilité des résultats selon les normes IFRS et de prévoir les allocations futures
des actifs de placement.

 Etudier l’impact de l’évaluation à la juste valeur sur le comportement de


l’investisseur

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