CGNC Ifrs
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Expert Comptable.
1. CONTEXTE DE LA REVISION
Le référentiel comptable marocain actuel, régi par la loi 9-88 relative aux obligations
comptables des commerçants et le décret relatif au code général de normalisation comptable,
a été instauré depuis le début des années 1990 et devenu obligatoire, pour tous les
commerçants au sens du code de commerce, depuis le 1/1/1994.
Ce référentiel inspiré par les 4ème et 7ème directives européennes s’est voulu à la veille de son
instauration, un moyen d’arrimage au mouvement de normalisation comptable internationale
et notamment en Europe.
Ce référentiel s’est enrichi depuis, par plusieurs plans comptables sectoriels (plan comptable
des établissements de crédit, des assurances, des OPCVM, de promotion immobilière,
associations, coopératives, concessions…) et par une rénovation des textes de lois relatifs aux
sociétés commerciales, au code de commerce et au marché financier (réforme de la bourse des
valeurs, sociétés faisant appel public à l’épargne, OPCVM, contrôle de l’information
financière,…).
Tous ces dispositifs ont permis d’atténuer la connotation fiscale des états financiers
jusqu’alors dominante et de confirmer la place d’un référentiel comptable indépendant, dont
le respect est censé permettre la production d’une information financière fiable.
Le nouveau référentiel d’alors a retenu comme finalité des états financiers, l’obtention d’une
image fidèle du patrimoine, des résultats et de la situation financière de l’entreprise.
Néanmoins, depuis son instauration, le référentiel comptable marocain n’a pas fait l’objet
d’un travail d’accompagnement, ni de mise à jour à la lumière des évolutions récentes et
notamment le mouvement de normalisation initié par les normes IFRS. Ce mouvement ne
cesse de s’imposer par la force des choses au contexte des entreprises marocaines, sous l’effet
de plusieurs influences :
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2. La banque mondiale a élaboré en 2002, pour le cas du Maroc, le rapport ROSC (Rapport
sur le respect des normes et codes, comptabilité et audit) qui constitue un schéma directeur
pour l’amélioration du dispositif de normalisation comptable. Ce rapport précise que des
mesures devraient être engagées pour introduire l’obligation de présenter des comptes
consolidés pour tous les établissements de crédit, entreprises d’assurances, sociétés faisant
appel public à l’épargne et tous les autres groupes dépassant certains seuils (par exemple
de chiffre d’affaires, de total bilan et/ou de nombre d’employés). Il conviendrait
également d’aménager certaines règles comptables et obligations d’informations
financières dans les comptes sociaux et notamment de prévoir la présentation des
informations sur les parties liées, de renforcer les annexes, d’adapter les états financiers
des entreprises d’assurance, etc. Plusieurs de ces mesures ont déjà vu le jour au Maroc.
4. Une loi (N°38.05), publiée en Mars 2006, impose la même obligation aux établissements
publics, sociétés d’Etat, filiales publiques et sociétés concessionnaires, par la publication
de comptes consolidés à partir de l’exercice 2008, qui peuvent être établis selon la
législation en vigueur ou selon le référentiel IFRS.
5. Les établissements de crédit au Maroc sont par ailleurs régis par la loi N°34-03 du
2/3/2006 leur imposant de publier des comptes consolidés. Ces états doivent être élaborés
en conformité avec les normes IFRS.
Aussi, il serait judicieux dans ce contexte d’harmoniser les différents référentiels et d’éviter
une mosaïque de pratiques comptables qui peut nuire à la qualité de l’information et sa
comparabilité.
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2. LE POURQUOI DE LA REVISION
Selon les statistiques de l’IASB (Juillet 2010), 120 pays adhèrent aux IFRS en Europe,
Amérique du nord, Amérique Latine, Asie, Australie, Afrique du nord, Égypte, Afrique du
sud, etc.
Certains pays sont déjà full IFRS ; Australie, Singapour, Hon Kong ou en cours de
d’adoption ; Chine (2009), Corée (2011), Brésil (2010) (voir statistiques IASB ci après).
Une harmonisation comptable à l’échelle mondiale s’avère une nécessité impérieuse parce qu’elle a
pour vocation de fournir:
Des états financiers conçus pour répondre aux besoins des marchés: comprendre
comparer, évaluer, prévoir.
Des informations plus transparentes: par la réduction des options comptables, l’inscription
dans le bilan d’éléments hors bilan, la généralisation de la valeur de marché.
La comptabilité n’est plus seulement un système de preuve ou un système pour le calcul de l’impôt,
c’est maintenant un outil au service de l’information des dirigeants, des actionnaires et des tiers, à la
fois pour prendre des décisions et pour permettre la comparaison des performances.
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- Coût historique et juste valeur ;
- Primauté du bilan sur le compte de résultat.
La révision s’impose également pour éviter un grand écart entre les comptes consolidés
établis en full IFRS et les comptes individuels. Une même société risque d’avoir deux jeux
d’états financiers établis selon deux référentiels.
La convergence consistera à éviter de traiter différemment une même opération dans les
comptes individuels et les comptes consolidés et d’avoir par exemple deux durées
d’amortissement pour un même actif.
Par ailleurs, le référentiel comptable international s’est enrichi récemment, en plus de sa mise
à jour permanente, d’une nouvelle norme; « IFRS pour les PME ».
L’IASB a adopté cette norme le 9 juillet 2009 qui est destinée à être utilisée par les petites et
moyennes entités (PME) qui représentent, selon les estimations de l’OCDE, 95 % du total des
entreprises. Ce référentiel est le résultat d'un processus d'élaboration qui a duré 5 ans et a
conduit à la consultation de PME du monde entier.
IFRS pour les PME est une norme autonome d'environ 230 pages, destinée à répondre aux
besoins et aux capacités des plus petites entreprises. De nombreux principes contenus dans les
full IFRS, relatifs à la comptabilisation et l'évaluation des actifs, des passifs, des produits et
des charges ont été simplifiés, des sujets supposés ne pas concerner les PME ont été écartés et
le volume des informations à fournir a été réduit de manière significative. Afin de limiter les
lourdeurs du reporting pour les PME, les révisions du référentiel n'auront lieu que tous les
trois ans.
En conclusion, il est temps que notre référentiel évolue rapidement dans le sens d’une plus
grande convergence avec les normes IFRS en vue de rehausser la qualité de l’information
comptable et de répondre aux besoins d’information multiples des différents partenaires de
l’entreprise et d’éviter d’accuser des retards par rapport à l’évolution de la normalisation
comptable internationale.