Cours de O.G.C L3-GC-TP
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Cours de O.G.C L3-GC-TP
COURS :
NIVEAU : L3-G.C
ENSIGNANT : M. HEMA
Ingénieur Génie Civil de l’ISBA-TP (France)
PROGRAMME
Chapitre 1 : Préparation des chantiers
I. Démarches administratives
1. Le permis de construire
1.1. Travaux concernés
1.2. Document à fournir
1.3. Dépôt du dossier
1.4. Délai d’instruction
1.5. Décision de la mairie
2. Déclaration d’ouverture du chantier
2.1. Délais à respecter pour commencer les travaux
2.2. Affichage sur le terrain
II. Installation du chantier
1. Définition
2. Plan d’installation de chantier
3. Réunion de chantier
3.1. Réunion préliminaire
3.2. Planning de réunion de chantier
3.3. Rapport ou compte rendu de réunion de chantier
4. Hygiène et sécurité
4.1. Hygiène
4.2. Sécurité
Introduction
I. Intérêt de la planification
1. La durée des taches
2. Les liaisons de tâches
3. Le temps de travail
4. Conclusion
1. Méthodologie
2. Temps unitaire
3. La cadence
4. Cycle
5. Travaux horaire moyen
6. Avancement du chantier
7. Conclusion
III. Décomposition de l’ouvrage à l’ouvrage élémentaire
1. La maîtrise d’œuvre
1.1. Décomposition de l’ouvrage en lots
1.2. Décomposition des lots en ouvrages élémentaires
2. L’entreprise
2.1. Décomposition des ouvrages élémentaires en composants
IV. Les temps d’exécution
1. Le temps utile (besoin réel de main-d’œuvre)
2. Le temps unitaire (productif)
3. Le temps unitaire (TU) et le crédit d’heures
3.1. Le temps unitaire (TU)
3.1.1. Définition
3.1.2. Rendement des ouvriers(𝑅𝑜𝑢) et établissement des TU
3.2. Le crédit d’heure 𝐶𝐻𝑜𝑒
3.2.1. Définition
3.2.2. Le calcul du crédit d’heures
3.2.3. Le délai
4. Le rendement (R)-la production
5. Temps total prévisionnel de main-d’œuvre
V. Management d’équipe de chantier
1. Le chef d’équipe
2. Les missions du responsable d’équipe
I. Démarches administratives
Préalablement au début des travaux, il est nécessaire de :
- Adresser les demandes particulières pour occupation du domaine public, des travaux
à proximité d’ouvrage de transport et de distribution ;
- Consulter les différents services pour les raccordements de voirie et des réseaux
divers.
1. Le permis de construire
Le permis de construire est un acte administratif qui donne les moyens à l’administration de
vérifier qu’un projet de construire respecte bien les règles d’urbanisme en vigueur. Il est
généralement exigé pour tous les travaux de grande importance.
1.1. Travaux concernés
Un permis de construire est notamment exigé dès lors que les travaux envisagés sur une
construction existante :
- Ont pour effet de créer une surface de plancher ou une emprise au sol supérieure à 20
m2 ;
- Ou ont pour effet de créer une surface de plancher ou une emprise au sol supérieure à
40 m2 dans les zones urbaines couvertes par un plan local d’urbanisme (PLU) ou un
document assimilé. Toutefois, entre 20 et 40 m2 de surface de plancher ou d’emprise
au sol, un permis de construire est exigé lorsque les extensions ont pour effet de
porter la surface totale de la construction au-delà de 170 m2 ;
- Ou ont pour effet de modifier les structures porteuses ou la façade du bâtiment,
lorsque ces travaux s’accompagnent d’un changement de destination (par exemple,
transformation d’un local commercial en local d’habitation) ;
- Ou portent sur un immeuble inscrit au titre des monuments historiques ou se situant
dans un secteur sauvegardé.
S’agissant des constructions nouvelles, elles doivent être précédées de la délivrance d’un
permis de construire, à l’exception des constructions qui sont dispensées de toute formalité
et de celles qui doivent faire l’objet d’une déclaration préalable.
1.2. Documents à fournir
• Un plan de situation ;
• Un plan de masse ;
• Un plan de coupe ;
• Plan des façades ;
• Plan de pose électricité ;
• Plan de pose plomberie sanitaire ;
• Plan de fondation ;
• Plan de coffrage, etc.
Le futur propriétaire est dans l’obligation de déposer, en même temps que la demande de
permis de construire, une attestation d’étude thermique réalisée par un BET (Bureau
d’Etudes Thermiques).
Un document graphique permettant d’apprécier l’insertion du projet de construction dans
son environnement :
1 exemplaire par dossier + 5 exemplaires supplémentaires.
Le formulaire attestant la prise en compte de la réglementation thermique RT 2012.
En cas de construction nouvelle, une attestation doit en plus être jointe à la demande de
permis de construire indiquant que la construction respecte bien la réglementation
thermique 2012.
1.3. Dépôt du dossier
Le dossier doit être envoyé en 4 exemplaires par lettre recommandée avec avis de réception
ou déposé à la mairie de la commune où est situés le terrain. Des exemplaires
supplémentaires sont parfois nécessaires si les travaux ou aménagements sont situés dans un
secteur protégé (monument historique, site, réserve naturelle, parc national, etc.).
La mairie délivre un récépissé comportant un numéro d’enregistrement qui mentionne le
point de départ de la date à partir de laquelle les travaux pourront commencer en l’absence
d’opposition du service instructeur.
1.4. Délai d’instruction
Le délai d’instruction est généralement :
- En cas d’acceptation
La décision de la mairie prend la forme d’un arrêté municipal. Cette décision est adressée à
l’intéressé par lettre recommandée avec avis de réception ou par courrier électronique.
- En cas de refus
Lorsqu’un permis de construire a été refusé, le demandeur a la possibilité de demander à la
mairie de revoir sa position. Cette demande s’effectue dans les 2 mois suivant le refus par
lettre recommandée avec de réception.
Si cette tentative échoue, le demandeur a 2 mois à compter de la date de la notification de la
décision de refus pour saisir le tribunal administratif par lettre recommandée avec avis de
réception.
Le demandeur doit exposer clairement les raisons qui lui permettent de justifier son droit à
l’obtention d’un permis de construire.
- En l’absence de réponse
La décision de la mairie peut également ne pas donner lieu à la délivrance d’une réponse
écrite au terme du délai d’instruction. Cela indique, en principe, qu’elle ne s’oppose pas au
projet tel qu’il est décrit dans la demande de permis de construire. L’intéressé a tout de
même intérêt à demander à la mairie un certificat attestant de son absence d’opposition à la
réalisation du projet.
2. Déclaration d’ouverture de chantier (DOC)
La déclaration d’ouverture des travaux est un document qui permet de signaler à
l’administration le commencement de ses travaux. Elle doit obligatoirement être effectuée
dès l’ouverture du chantier.
L’ouverture du chantier se caractérise par :
Une fois que les travaux ont commencé, ils ne doivent pas être interrompus pendant plus de
1 an et que les travaux exécutés d’une année sur l’autre soient suffisamment importants et
significatifs.
Si ces délais ne sont pas respectés, l’autorisation d’urbanisme accordée n’est en principe plus
valable.
2.2. Affichage sur le terrain
Le bénéficiaire de l’autorisation doit afficher sur son terrain un extrait de cette autorisation
dès réception de la notification de l’arrêté ou dès la date à laquelle le permis tacite ou la
décision de non-opposition à la déclaration préalable est acquis et pendant toute la durée du
chantier.
Cet affichage prend la forme d’un panneau rectangulaire dont les dimensions doivent être
supérieures à 80 centimètres.
Le panneau doit être installé de telle sorte que les renseignements qu’ils contient soient
lisibles de la voie publique. Il doit mentionner :
• Le nom du bénéficiaire ;
• La raison sociale ou la dénomination sociale du bénéficiaire ;
• La date et le numéro de l’autorisation ;
• La nature du projet et la superficie du terrain ;
• L’adresse de la mairie où le dossier peut être consulté ;
• Les droits de recours des tiers.
Il doit également indiquer, en fonction de la nature du projet :
1. Définition
Dans cette optique, il est recommandé de réaliser un plan de chantier qui spécifie le plus
clairement possible :
• L’implantation de la construction
• Locaux de chantier :
o Local pour les ouvriers
o Local sanitaire
o Local de réunion
• Les zones pour :
o Les accès (prévoir un sens de circulation)
o L’emplacement de conteneurs, de machines, d’une grue, d’un échafaudage …
o La livraison
o Le stockage des matériaux
o Le stockage des terres (terre arable et remblais)
o Le stockage et le tri des déchets avec signalétique
3. Réunion de chantier
La réunion de chantier constitue un élément clé de la vie du chantier. La conduite de la
réunion de chantier relève de la responsabilité du maître d’œuvre.
3.1. La réunion préliminaire
Faire connaissance en décrivant à tour de rôle ‘’ Qui je suis et ce que j’ai à faire sur le
chantier’. Présenter la méthode de préparation du chantier et les documents Correspondants.
Juger des attentes et des enjeux de chacun (techniques, économiques, relationnels,
organisationnels), en discuter brièvement.
Une réunion générale des intervenants doit avoir lieu en fin de phase intensive de la
préparation du chantier.
Elle a pour but :
Si cette tâche peut paraître lourde et fastidieuse, elle est nécessaire car ce document constitue
un élément important en cas de désaccord ou de litige.
L’ensemble des rapports doivent être disponibles en permanence sur le chantier.
En général, le rapport est rédigé par l’architecte mais, si des décisions importantes sont
prises, veillez à le faire vous-même car les paroles s’envolent, les écrits restent.
• Lettre de réaction
Les points de base à notifier dans un rapport de réunion sont :
4. Hygiène et sécurité
4.1. Hygiène
4.2. Sécurité
La sécurité d’un chantier concerne deux grandes catégories de personnes :
✓ Fermer au mieux le chantier avec des panneaux bois ou des écrans métalliques là où
la protection naturelle est insuffisante (mur, fossé, haie dense...)
✓ Placer un panneau de signalisation : « interdiction de circuler sur le chantier »,
idéalement accompagné du pictogramme correspondant
En matière de communication, il est également exigé de l’entrepreneur qu'il place de manière
visible, l’ensemble de ses coordonnées.
Préventions :
o Casque de chantier,
o Chaussure et botte de sécurité,
o Gants,
o Lunettes de protection,
o Protection de oreilles (antibruit),
o Masque antipoussière,
o Baudriers,
o Harnais de sécurité.
✓ Chutes de hauteur : « le garde-corps »
o N’improvisez pas des plates-formes de travail : sur celles-ci ou sur un
échafaudage, il faut mettre en place un garde-corps, quelle que soit la hauteur
du plancher de travail.
o Mettez en place les protections au pourtour de la plate-forme de travail et face
aux ouvriers.
o Ne surchargez pas la plate-forme.
o Pour éviter les chutes d’objets, mettez en place toutes les plinthes.
✓ Les échelles :
Les échelles ne doivent pas être utilisées comme poste de travail, elles ne servent que de
moyen d’accès à un niveau différent à condition qu’elles soient fixées en bas et en haut et
qu’elles dépassent du niveau supérieur de 1 m minimum.
Pour éviter qu’elles ne basculent ou ne glissent, les échelles doivent être bien positionnées et
fixées en haut et au sol.
Descendez toujours face à l’échelle.
✓ Manutention manuelle :
Portez vos protections individuelles et adopter une bonne position pour éviter :
o Les blessures aux mains, aux pieds, à la tête,
o Les lésions de la colonne vertébrale (mal de dos…).
✓ Risques électriques :
Le planning est un outil indispensable qui permet d’organiser les différentes taches dans le
temps. Simple et clair, d’un niveau de précision adapté aux besoins réels du chantier, il
permet de juger d’un seul coup d’œil de l’avancement des taches et de l’affectation
satisfaisante ou non des moyens.
Le planning n’est donc pas une formalité inscrite dans l’habitude, mais un outil puissant qui
aide à prévoir et à anticiper, afin de respecter les engagements pris avec le client,
d’identifier les retards ou de mesurer l’avancement.
I. Intérêt de la planification
Le planning est sûrement un des seuls documents de chantier qui concerne absolument tout
le monde, du client à l’entreprise, et ce à tous les niveaux de responsabilité. Chaque
intervenant a besoin de connaître à l’avance et aussi précisément que possible le déroulement
du chantier, car il a de grandes répercussions financières.
Côté maître d’ouvrage, il conditionnera les déblocages de fonds auprès de la banque et donc
le montant des intérêts intercalaires. Si les biens sont destinés à la revente, les acquéreurs
sont également liés à leur banque de par ce planning.
Côté maîtrise d’œuvre, ce document servira de « partition » pour organiser l’intervention de
chaque entreprise. Il servira également de référence pour évaluer le retard des entreprises et
leur imputer d’éventuelles indemnités.
Côté entreprise, il est, dans un premier temps, indispensable pour chiffrer les frais de
chantier (matériel, bungalows, grue, chef de chantier, etc.) et, de ce fait, essentiel pour
remettre une offre de prix cohérente. En exécution, il conditionnera les dates d’affectation
des ouvriers et donc le nombre d’heures consommées pour l’opération.il permettra de
planifier l’organisation des autres entreprises et sous-traitants, les locations de matériel, etc.
Le plan doit être assez détaillé pour que l’ensemble des prestations soient visibles. Aussi,
dans un premier temps, il est judicieux d’utiliser le Cahier des Clauses Techniques
Particulières (CCTP). Ensuite, vous vous apercevrez que certains postes du CCTP sont trop
généralistes et que les travaux correspondants s’effectuent en plusieurs phases. Vous créerez
donc une décomposition de ce poste afin d’avoir une barre par phase.
1. La durée des taches
Dans un premier temps, vous utiliserez le Devis Quantitatif Estimatif (DQE) qui quantifie
l’ensemble des ouvrages à votre charge. Au moyen des cadences habituelles de votre
entreprise, vous en déduirez une durée et l’appliquerez à votre tâche.
Tout comme avec le CCTP, vous vous rendez vite compte que la décomposition de certains
postes n’est pas suffisante. Vous ferez donc vos propres métrés pour ces postes-là et
appliquerez la bonne durée aux taches concernées.
2. Les liaisons de tâches
Attention : les liaisons de tâches doivent absolument être logiques ! il doit exister un lien
concret entre deux postes (fin d’une dalle pour attaquer les voiles du dessus, par exemple).
Votre planning va évoluer : si des liaisons sont en trop ou d’autres manquantes, c’est la
logique de votre planning qui va être remise en cause !
N’hésitez pas à cumuler plusieurs liaisons si cela est nécessaire.
Avant toute diffusion, vérifiez à nouveau la cohérence de vos enchaînements de tâches. Une
incohérence à ce niveau-là vous ferait perdre toute crédibilité…
3. Le temps de travail
Le temps de travail doit être configuré dans votre logiciel après mûre réflexion. Votre
chantier travaillera-t-il 5 ou bien 6 jours par semaine ? Combien d’heures par jour ? Un
chantier qui travaille 5 jours alors que le planning était prévu sur 6 jours aura 20% de
retard !
Les pièges qu’il faut absolument éviter : les jours fériés, les congés. Vérifier que ceux-ci sont
chômés dans votre logiciel.
4. Conclusion
Le planning est le système nerveux du chantier. Sans celui-ci, rien ne fonctionnerait comme
prévu. IL ordonnance l’intervention des entreprises et permet d’anticiper la date de fin des
travaux.
Soignez ce document ! Le temps, c’est de l’argent ! Toute erreur sera forcément suivie d’un
impact financier ! Et le temps coûte souvent très cher ….
1. Méthodologie
- Informer l’axe horizontal des temps : les dates, le délai global, les délais partiels du
client.
- Choisir l’unité de temps 1 (mois, semaine, jour, heure).
- Informer la colonne Tâches 2 les plus représentatives du chantier (décomposition des
travaux en cinquante tâches maximum).
- Informer la colonne Quantités 3 à partir du métré ou nombre d’heures.
- Dessiner les barres suivantes 4 du planning :
o À la suite les unes des autres en réfléchissant aux liens entre les barres ;
o Avec la durée égale à la quantité à réaliser diviser par la cadence.
Il faut recommencer plusieurs fois le planning en vérifiant :
2. Temps unitaire
Le temps unitaire correspond au nombre d’heures nécessaires à la réalisation d’une unité de
mesure d’un travail (nombre d’heures par unité de volume, de surface ou de longueur).
Exemples :
• 2 heures/m ;
• 1 heure/m2 ;
• 1,5 heure/m3 ;
• 4 heures/unité.
Une appellation souvent employée est le « ratio »
3. La cadence
C’est le rythme. Elle équivaut à la quantité de travail effectuée pendant une journée (unité de
volume, de surface ou de longueur par jour). Exemples :
• 15 m/jour ;
• 80 m2/jour ;
• 200 m 3/jour.
4. Cycle
Un cycle est une succession de tâches identiques et de même durée (éléments verticaux ou
horizontaux des différents niveaux d’un bâtiment).
Par extension, c’est aussi le nom du document détaillant les travaux à réaliser pour
accomplir la tâche du cycle.
5. Taux horaire moyen
Pour établir ce taux, il faut prendre en compte les éléments suivants :
6. Avancement du chantier
• Méthode
Il faut partir de la date du jour, tracer une ligne verticale vers le bas.
Pour chaque tâche, il convient de se positionner proportionnellement à son avancement.
Ainsi, on peut visualiser les tâches pour lesquelles le chantier est en avance (crochet vers la
droite) ou en retard (crochet vers la gauche).
En répétant l’opération à intervalles réguliers, toujours sur le même support, on peut voir si
le retard se stabilise, augmente ou se réduit.
- Le planning matériel ;
- Le planning matériaux ;
- Le planning main-d’œuvre.
7. Conclusion
Quel que soit le type de planning, l’objectif pour les entreprises est de répondre à cinq
impératifs :
1. La maîtrise d’œuvre
• Leurs matériaux ;
• Leur main-d’œuvre ;
• Eventuellement leur matériel.
Ce sont les ouvrages élémentaires
Ils sont décrits par les plans et les descriptifs, qui accompagnent et précisent les plans. Dans
un dossier, on trouve un descriptif par lot (Cahier des clauses techniques particulières).
Le document qui va permettre aux entreprises d’établir leurs propositions de prix est le
cadre de composition du prix global et forfaitaire (CDPGF). Il y a un CDPGF par lot.
L’entreprise y trouve la liste des ouvrages élémentaires qui lui sont demandés, avec pour
chacun son unité d’étude (m, m2, kg, etc.).
NB : la maîtrise d’œuvre est responsable de la décomposition de l’ouvrage en lots, puis des
lots en ouvrages élémentaires.
Exemple :
Le client (maître d’ouvrage) est propriétaire d’un hôtel. Il désire rénover une des chambres
accessibles aux personnes à mobilité réduite. Il fait appel à un maître d’œuvre (architecte
d’intérieur).
Celui-ci effectue un relevé de la pièce, puis élabore un projet.
Plan
Travaux envisagés
Peinture des murs, du plafond et de la porte de la salle d’eau.
Changement de la fenêtre à deux vantaux, à double vitrage.
• Lot 1 : déconstruction ;
• Lot 2 : menuiseries extérieures ;
• Lot 3 : revêtements de sols ;
• Lot 4 : menuiseries intérieures ;
• Lot 5 : peinture.
Décomposition en ouvrages élémentaires et unités
Poursuivant la décomposition, chaque lot est à son tour divisé en ouvrages élémentaires.
Le maître d’œuvre y rajoute l’unité de calcul qui permettra d’établir le devis quantitatif.
Rappelons que c’est le cadre de décomposition du prix global et forfaitaire qui précise les
unités.
Le maître d’œuvre peut maintenant consulter les entreprises, il lance un appel d’offres.
2. L’entreprise
Comme on vient de le voir, dans la majorité des cas, la décomposition de l’ouvrage en
ouvrages élémentaires n’est pas le choix de l’entreprise, mais est fixée par la maîtrise
d’œuvre.
2.1. Décomposition des ouvrages élémentaires en composants
L’entreprise reçoit en particulier les plans, le descriptif et le CDPGF de son lot.
Elle doit renseigner les quantités, les prix unitaires et les montants du CDPGF, puis calculer
les prix de vente (HT et TTC).
Elle commence par le quantitatif (ici, un avant-métré), qui consiste à calculer les quantités
pour chaque ouvrage élémentaire dans l’unité demandée par la maîtrise d’œuvre.
Puis elle doit indiquer ses prix unitaires, dans la même unité. Pour y parvenir, elle possède
un bordereau des prix unitaires.
La composition d’un prix unitaire d’ouvrage élémentaire est propre à l’entreprise.il y a deux
possibilités :
Reprenons l’exemple :
Un artisan peintre désire faire une offre de prix pour le lot 5 : « Peintures ».
Voici comment il décompose les ouvrages élémentaires de son lot.
3.1.1. Définition
Le TU est le temps productif (exprimé en heures) que passerait un ouvrier pour réaliser seul
une unité d’ouvrage élémentaire.
Les valeurs de TU correspondant à des durées de travail d’un ouvrier moyen pour réaliser à
lui seul une unité d’ouvrage. Le TU est exprimé en fraction décimale d’heure.
Exemples de TU
𝑻𝑼 = 𝟏⁄𝑹𝒐𝒖
3.2.1. Définition
Le crédit d’heures (𝑪𝑯𝒐𝒆) est le temps de travail productif nécessaire pour réaliser un
ouvrage élémentaire.
En faisant la somme des 𝐶𝐻𝑜𝑒, on obtient le crédit d’heures d’un lot (𝑪𝑯 𝒍𝒐𝒕), puis par
addition, on peut éventuellement calculer celui d’un chantier (𝑪𝑯 𝒄𝒉𝒂𝒏𝒕𝒊𝒆𝒓).
Le crédit d’heures est, bien entendu, donné en heures.
𝑪𝑯𝒐𝒆 = 𝑻𝑼 × 𝑸𝒐𝒆
Exemple 1 :
Vous disposez de 9 jours pour réaliser le coffrage suivant.
1. Le chef de chantier
Le chef d’équipe gros œuvre réalise, avec une équipe de compagnons qu’il dirige, tous les
travaux de maçonnerie ou de béton armé d’un projet de bâtiment.
Il intervient à tous les stades de la réalisation des travaux du gros œuvre, sous l’autorité
d’un conducteur de travaux et d’un chef de chantier.
Il assure l’organisation des postes de travail, la production et le suivi des travaux du chantier
confiés à l’équipe, dans le respect :
1. Quantités élémentaires
1.1. Définition
La quantité élémentaire est la quantité de composant qu’il faut mettre à disposition des
ouvriers pour réaliser une unité d’ouvrage élémentaire. Elle ne dépend pas du
conditionnement, et n’est pas à choix multiples.
1.2. Quantité de composant et pertes
Par le procédé de mise en œuvre, on connaît la quantité de chaque composant (quantité de
composant) nécessaire pour réaliser une unité d’ouvrage élémentaire.
Mais l’activité des ouvriers entraîne un certain nombre de pertes ou surconsommation :
2.1. Matériaux
Les matériaux sont achetés chez un fournisseur, puis transportés jusqu’au chantier, et enfin
manutentionnés afin d’être mis à disposition des ouvriers.
Donc, chaque composant a un coût qui comprend : l’achat, le transport et la manutention. Ce
coût doit être affecté au composant.
On appelle déboursé unitaire le coût d’une unité de composant mis à disposition des
ouvriers. En aucun cas, le coefficient de pertes ne sera appliqué au déboursé unitaire.
Exemple :
Votre entreprise dispose d’une centrale à béton foraine. Elle désire connaître les quantités
élémentaires et les déboursés unitaires pour 1 m3 de béton produit sur chantier. Unité des
composants : le kg.
Données :
Composition du béton pour 1,000 m3 produit par la centrale
• Sable : 6 %
• Gravier : 5 %
• Ciment : 3 %
2.2. La main-d’œuvre
Pour obtenir le déboursé unitaire de main-d’œuvre, il faut appliquer à chaque heure de
travail productif un coût.
Le coût d’une heure de travail productif s’appelle le déboursé horaire de main-d’œuvre
(DHMO).
Le calcul de DHMO inclut :
• Le salaire de base
La référence pour le calcul du salaire est le nombre d’heures travaillées dans le mois. Le
temps légal de travail est de 35 heures par semaine, il est appelé temps de travail effectif
(le temps de présence, les absences exceptionnelles, les jours fériés).
Le temps de travail effectif mensuel (indiqué sur le bulletin de paye) est donc le suivant :
𝑵𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅′ 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔 𝒍é𝒈𝒂𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒂𝒊𝒍𝒍é𝒆𝒔 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒎𝒐𝒊𝒔 = 𝟑𝟓 × 𝟒, 𝟑𝟑 = 𝟏𝟓𝟏, 𝟔𝟕 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔.
Les ouvriers sont classés en quatre niveaux selon les critères suivants (sans priorité de l’un
sur l’autre) :
✓ Contenu de l’activité ;
✓ Autonomie et initiative ;
✓ Technicité ;
✓ Formation, adaptation et expérience.
Coefficients hiérarchiques
Niveau Position Coefficient hiérarchique
I 1 150
I 2 170
II 185
III 1 210
III 2 230
IV 1 250
IV 2 270
Exemple :
Pour un ouvrier N III P1 (coefficient hiérarchique 210).
Les accords collectifs régionaux donnent :
Partie fixe = 275 €
Valeur du point = 6,87 €
Le salaire minimal conventionnel garanti est de :
𝟐𝟕𝟓 + 𝟐𝟏𝟎 × 𝟔, 𝟖𝟕 = 𝟏𝟕𝟏𝟕, 𝟕𝟎 €
- Le SMIC
Le SMIC (salaire minimum interprofessionnel) est le salaire horaire minimal brut que doit
recevoir tout salarié du secteur privé de plus de 18 ans.
Afin de comparer le salaire mensuel de base (SMB) au (SMIC), il convient de calculer le taux
horaire de base (THB), correspondant au salaire mensuel de base, par la formule :
𝑻𝑯𝑩 (€/𝒉) = 𝑺𝑴𝑩(€)/𝟏𝟓𝟏, 𝟔𝟕 (𝒉)
L’entreprise peut alors effectuer les vérifications imposées par la réglementation.
Il faut effectuer la double vérification :
𝑻𝑯𝑩 > 𝑺𝑴𝑰𝑪
𝑺𝑴𝑩 > 𝑺𝒂𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒎𝒊𝒏𝒊𝒎𝒂𝒍 𝒄𝒐𝒏𝒗𝒆𝒏𝒕𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒍 𝒈𝒂𝒓𝒂𝒏𝒕𝒊
Si un des deux minima n’est pas vérifié, l’entreprise doit compléter le salaire de base par une
« prime de maintien ».
• Les primes
Les conventions collectives définissent les primes obligatoires mais sans en donner tous les
montants.
Pour les calculer, il faudra se référer soit aux accords collectifs régionaux soit aux accords
d’entreprise.
Les primes prévues sont :
✓ Prime d’outillage ;
✓ Prime de pénibilité ;
✓ Majoration pour travail de nuit ;
✓ Majoration pour travail le dimanche ;
✓ Majoration pour travail les jours fériés.
En règle générale, les primes sont soumises à charges sociales patronales, car elles
constituent des compléments de salaire.
• Les indemnités
Les principales indemnités des ouvriers du BTP sont les indemnités de petit déplacement.
Les indemnités de petit déplacement sont des forfaits journaliers.
Il y a trois indemnités :
✓ Indemnité de trajet
Elle indemnise, sous forme d’un forfait journalier, le temps passé par l’ouvrier pour se rendre
sur le chantier et en revenir.
Elle n’est pas due lorsque :
▪ L’ouvrier est logé gratuitement par l’entreprise à proximité du chantier ;
▪ L’ouvrier ne se rend pas sur le chantier.
Le déboursé sec annuel de main-d’œuvre est la somme de tous les déboursés secs sur
l’année écoulée pour l’ensemble du personnel productif.
2.2.4. Le temps de travail productif
Le temps de travail « facturé » au client est le temps réellement passé à produire. C’est le
temps de travail productif, que nous avons déjà étudié, et qui forme le deuxième élément du
calcul du coût horaire de la main-d’œuvre.
La somme des heures productives effectuées par l’ensemble des ouvriers de l’entreprise sur
l’année écoulée constitue le temps de travail productif annuel de l’entreprise. Il diffère du
nombre d’heures payées aux ouvriers.
Ce sont les conducteurs de travaux (parfois les chefs de chantier) qui fournissent les
renseignements nécessaires au calcul du temps de travail productif.
Parmi les enregistrements quotidiens de chantier, ils tiennent un carnet de pointage, qui
recense les heures de travail productif de tous les ouvriers. A la fin de chaque chantier, ils
doivent effectuer un bilan de chantier (aussi appelé bilan analytique), dans lequel
apparaissent les heures productives du chantier. Il ne reste plus qu’à additionner les heures
de tous les bilans de chantiers sur l’année écoulée.
2.2.5. Le DHMO
Le déboursé horaire de main-d’œuvre (DHMO) est le coût d’une heure de travail productif.il
faut la même période de référence pour le calcul du déboursé sec et des heures productives.
Pour ce calcul, dit statistique, on obtient le DHMO moyen, qui englobe tous les ouvriers de
l’entreprise quelle que soit leur activité (une entreprise peut œuvrer dans plusieurs domaines
d’activités) : c’est le DHMO moyen d’ouvrier en € /heure.
𝑫é𝒃𝒐𝒖𝒓𝒔é 𝐬𝐞𝐜 𝒂𝒏𝒏𝒖𝒆𝒍 𝒅𝒆 𝒎𝒂𝒊𝒏 − 𝒅′ 𝒐𝒆𝒖𝒗𝒓𝒆
𝑫𝑯𝑴𝑶 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 𝒐𝒖𝒗𝒓𝒊𝒆𝒓 =
𝑯𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒐𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒗𝒆𝒔 𝒂𝒏𝒏𝒖𝒆𝒍𝒍𝒆𝒔
Le calcul analytique du DHMO est d’abord mené catégorie d’ouvriers par catégorie
d’ouvriers, selon la classification propre à chaque convention collective.
Pour chaque catégorie :
𝑫é𝒃𝒐𝒖𝒓𝒔é 𝐬𝐞𝐜 𝒅𝒆 𝒎𝒂𝒊𝒏 − 𝒅′ 𝒐𝒆𝒖𝒗𝒓𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒂 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆 é𝒕𝒖𝒅𝒊é𝒆
𝑫𝑯𝑴𝑶 =
𝑵𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅′ 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒐𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒗𝒆𝒔 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒂 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆 é𝒕𝒖𝒅𝒊é
Nous utilisons le plus souvent le mois de travail comme période de référence, mais le calcul
analytique peut aussi se faire sur l’année ou la durée d’un chantier.
Puis on effectue une moyenne de l’équipe déterminée pour obtenir le DHMO moyen ouvrier
de l’entreprise.
2.3. Le matériel
Le coût du matériel doit être ramené à l’unité d’ouvrage élémentaire. Il faut inclure :
Titre Unité
Désignation Qe ou U DU ou Déb Matx Déb Matl Déb MO
TU DHMO
DSU = € HT
PU HT = 𝑲𝑷𝑽 × 𝑫𝑺𝑼
• Epaisseur du voile : 18 cm ;
• Coefficient de pertes sur béton : 1,05 (compactage par vibration) ;
• Ratio d’acier : 5 kg/m2 de voile avec un coefficient de pertes de 1,01 ;
• Coefficient de majoration sur coffrage de 1,01 (toute la surface du coffrage n’est pas
utilisée) ;
• Temps unitaire de main-d’œuvre : 2,00 h/m2 de voile ;
• Coût du béton livré chantier par camion toupie (B.P.E) : 98 €/m3 ;
• Coût des aciers façonnés livrés sur chantier : 6,00 €/kg ;
• Le coût de coffrage (principalement du provisionnement) est estimé à 18,56 €/m3 ;
• DHMO = 24, 17 98 €/h ;
• Coefficient de prix de vente : 1,4.
Questions :
a) Quel est l’ouvrage élémentaire et son unité ? quels sont les composants et leurs
unités ?
b) Calculez les quantités élémentaires et les déboursés unitaires.
c) Etablissez le tableau récapitulatif, puis calculer les DSU et le PU HT.
1.1. Définition
La quantité commandée est la quantité qui sera livrée sur chantier pour réaliser l’ouvrage,
compte tenu des pertes par casse, découpe, et du surplus pour conditionnement (après
optimisation de celui-ci).
Le coût des matériaux devra comprendre le transport et les manutentions, en plus du prix
d’achat.
𝑫é𝒃𝒐𝒖𝒓𝒔é 𝒎𝒂𝒕é𝒓𝒊𝒂𝒖𝒙 = 𝒑𝒓𝒊𝒙 𝒅′ 𝒂𝒄𝒉𝒂𝒕 (𝑯𝑻) + 𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒑𝒐𝒓𝒕 + 𝒎𝒂𝒏𝒖𝒕𝒆𝒏𝒕𝒊𝒐𝒏
NB : le prix d’achat pour notre entreprise est appelé prix de vente par le fournisseur qui vous
vend les matériaux.
Les ouvrages élémentaires sont décomposés en composants matériaux et main-d’œuvre.
Chaque composant doit être commandé en fonction de la quantité à mettre en œuvre : 𝑸𝒄𝒑𝒔 .
Mais sur un chantier, il faut majorer cette quantité pour tenir compte des pertes : chutes et
casse. On se sert le plus souvent d’un coefficient multiplicatif pour obtenir la quantité
nécessaire : 𝑸𝒏𝒆𝒄 .
On utilise la relation : 𝑸𝒏𝒆𝒄 = 𝑸𝒄𝒑𝒔 × 𝒄𝒐𝒆𝒇𝒇𝒊𝒄𝒊𝒆𝒏𝒕.
Ensuite, il faut tenir compte du conditionnement pour calculer la quantité approvisionnée :
1.2. Le conditionnement
Le fournisseur impose le conditionnement de chaque composant. Il en existe divers types :
• En vrac (notamment pour les matériaux pondéreux : terre, sable gravier, graves) ;
• En bag (sable gravier) ;
• En palettes (BBM, briques) ;
• En boîtes ou cartons (carrelage) ;
• En pots (peinture).
NB : certains fournisseurs acceptent de défaire des palettes pour vendre à l’unité ou à la
boîte, ce qui permet d’ajuster au mieux la quantité commandée.
2. Le choix des fournisseurs
Le calcul des quantités à commander est terminé. Maintenant, il faut trouver parmi les
fournisseurs ceux qui vont offrir les meilleures conditions, c’est-à-dire répondre au mieux
aux critères de choix de l’entreprise. Il s’agit pour l’entreprise d’optimiser ses achats de
matériaux.
L’entreprise peut commander les matériaux d’un même chantier chez plusieurs fournisseurs.
2.1. Les critères de choix
Avant de mettre en concurrence des fournisseurs, il faut bien déterminer sur quels critères
on se basera pour faire un choix entre eux.
Voici les principaux critères de choix, que chaque entreprise doit classer du plus important
au moins important :
Remarques :
Référence : c’est celle du fournisseur.
Désignation : celle du matériau et ses caractéristiques (nom commercial, épaisseur,
caractéristiques techniques…).
Les quantités indiquées sur le devis sont les 𝑸𝒂𝒑𝒑𝒓𝒐 , elles dépendent du conditionnement qui
peut varier d’un fournisseur à l’autre.
Unité pour les matériaux en vrac ou type de conditionnement.
Les colonnes Prix Unitaires et Montant Hors Taxes sont à renseigner par le fournisseur.
Le prix hors taxes reste le critère principal pour sélectionner vos fournisseurs, même
s’il ne faut en aucun cas négliger les autres.
3. Le bon de commande
Après consultation, l’entreprise a déterminé le ou les fournisseurs chez qui elle achètera ses
matériaux. Il ne reste plus qu’à établir le bon de commande.
D’abord, le bon de commande doit être correctement référencé :
Remise
PV HT
TVA (taux)
PV TTC
En blanc, les colonnes et les lignes que le technicien renseigne lorsque qu’il envoie le bon de
commande au fournisseur :
• Le transport est assuré et pris en charge par un service spécialisé de votre entreprise.
Le coût correspondant est affecté aux frais généraux et il n’y a pas d’incidence directe
sur le budget du chantier ;
• Le transport est assuré par un service de l’entreprise qui le « facture » à votre
chantier. Le coût correspondant se rajoute au coût d’achat ;
• Le transport est assuré par des ouvriers du chantier. Cela représente un coût à
prendre en compte dans le budget du chantier.
A la fin des travaux, c’est votre travail qui servira à établir le bilan économique du chantier.
Il faudra calculer les dépenses réellement effectuées en :
I. Les matériaux
1. Affectation
Les matériaux livrés sur le chantier sont affectés :
Cette fiche permet de contrôler les prix hors taxes et les quantités livrées :
II. Le matériel
1. Affectation
Les dépenses affectables aux matériels doivent être compatibilisées de la même façon que les
matériaux, sur des fiches récapitulatives, dont voici un exemple.
Matériels DS FC Total HT
Frais fixes Frais d’exploitation
Matériel 1
Matériel 2
Matériel 3
Etc.
• Nom de conducteur ;
• Nombre d’heures quotidiennes d’utilisation de l’engin ;
• Consommation de carburant mesurées ;
• Ouvrage ou partie d’ouvrage réalisé ;
• Conditions de travail (température, terrain, encombrement, etc.).
III. La main-d’œuvre
Le chantier dispose d’un carnet de pointage qui permet de connaître précisément le temps de
travail productif de chaque ouvrier pour chaque journée.
Ce carnet servira à établir les bulletins de paie des ouvriers. Il permettra, en particulier, de
connaître :
Il n’est jamais exactement égal au crédit d’heures (CH) qui était une prévision.
NB : En marché privé, on emploie les termes d’« état de situation » ; en marché public, on
parle de « projet de décompte mensuel ».
V. Le processus de paiement
En principe, le règlement des travaux n’intervient que lorsque la prestation est réalisée : en
ce qui nous concerne, la construction de l’ouvrage.
Le règlement des travaux est effectué par le maître d’ouvrage. Le paiement intervient
lorsque l’entreprise a réalisé le lot qui lui était confié, ou partie de lot.
Il y a cependant deux exceptions :
Le règlement des travaux est aussi un dialogue entre l’entreprise et le maître d’ouvrage, sous
le contrôle du maître d’œuvre. Apparaîtrons, en particulier, le montant hors taxes, la TVA et
le montant TTC à payer.
Le prix initial peut varier. Il peut être différent de celui signé dans l’acte d’engagement, en
cas :
• De retard ;
• D’absence aux réunions obligatoires ;
• De documents non rendus à temps.
Parfois, des primes peuvent être accordées :
2. L’avance
Les entreprises n’ont pas les capacités financières d’avancer la totalité des sommes
nécessaires pour couvrir les dépenses qu’elles doivent faire afin d’exécuter les travaux qui
leur sont confiés.
Une avance peut, dans certains cas, être accordée au titulaire du marché (c’est-à-dire
l’entreprise), au-delà d’un certain seuil pour le prix initial, et dans la mesure où le délai
d’exécution prend plusieurs mois.
NB : Cependant, l’entreprise peut refuser l’avance.
5. Le déroulement du règlement
Le règlement du marché se fait par des acomptes mensuels et un solde à la fin des travaux.
Toutefois, si le délai d’exécution ne dépasse pas trois mois, les parties peuvent stipuler que
les comptes sont réglés en une seule fois.
5.1. Les acomptes en cours des travaux
Le tableau synoptique ci-dessous résume le dialogue qui s’instaure entre les trois parties
concernées par le règlement des travaux : l’entreprise, la maîtrise d’œuvre et la maîtrise
d’ouvrage.
ENTREPRISE
ENTREPRISE
MAÎTRISE D’OUVRAGE
• Mise en paiement du
MAÎTRISE D’ŒUVRE montant dû à l’entreprise
(règlement du solde).
• Vérification des quantités ;
• Elaboration
ORGANISATION du « décompte
ET GESTION DE CHANTIER
général et définitif
O.G.C – L3-GC-TP VERSION » ; 2021
OCTOBRE 51
• Transmission à la maîtrise
d’ouvrage de « l’état du solde »
2021-2022 Ecole Nationale des Travaux Publics ENTP
6. Pénalités de retard
L’objectif est de d’obliger les entreprises à respecter le délai d’exécution en appliquant une
sanction pécuniaire, tout en dédommageant le maître d’ouvrage.
VI. La TVA
1. Le principe
La TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est un impôt général indirect sur la consommation qui
est facturé aux clients par les entreprises. Elle concerne, en principe, tous les biens et
services consommés ou utilisés. C’est le consommateur final qui supporte la charge de la
TVA, et non les entreprises qui concourent à la production du bien ou du service. Il existe
différents taux de TVA, et des cas d’exonération.
NB : Dans le BTP, le consommateur final est le maître d’ouvrage, qu’il soit public ou privé.
2. Le mécanisme
TVA récupérable : TVA sur achats.
Les entreprises versent la TVA sur leurs achats puis, comme nous allons le voir ci-dessous,
se font rembourser cette TVA par l’état. C’est pourquoi cette TVA est dite récupérable.
TVA collectée sur les ventes : TVA sur travaux facturés.
Les entreprises jouent un rôle de collecteur d’impôt pour le compte de l’état : elles facturent
à leurs clients la TVA pour la reverser ensuite au service des impôts.
TVA exigible : TVA à payer à l’état.
Les entreprises déduisent de la TVA collectée sur les ventes (due à l’état), la TVA
récupérable (celle qu’elles ont payée sur leurs achats et que l’état doit rembourser). La TVA
n’est, en effet, due qu’une seule fois.
𝑻𝑽𝑨 𝒆𝒙𝒊𝒈𝒊𝒃𝒍𝒆 = 𝑻𝑽𝑨 𝒄𝒐𝒍𝒍𝒆𝒄𝒕é𝒆 − 𝑻𝑽𝑨 𝒓é𝒄𝒖𝒑é𝒓𝒂𝒃𝒍𝒆.
3. Le calcul de la TVA
𝑻𝑽𝑨 = 𝒕𝒂𝒖𝒙 × 𝑷𝑽 𝑯𝑻
𝑷𝑽 𝑻𝑻𝑪 = 𝑷𝑽 𝑯𝑻 + 𝑻𝑽𝑨
Taux normal : cas général des travaux du BTP.
Taux réduit : pour certains travaux de rénovation et d’entretien.
NB : Pour savoir si des travaux ont droit au taux réduit, il faut se renseigner sur les sites
gouvernementaux.
Exemple :
Votre entreprise fait une offre de prix pour des travaux neufs dont le montant est
152 000€ HT.
Le taux de TVA applicable au chantier est de 20 %.
𝑃𝑉 𝐻𝑇 = 152 000 €
𝑇𝑉𝐴 = 0,20 × 152 000 = 30 400 €
𝑃𝑉 𝑇𝑇𝐶 = 152 000 + 30 400 = 182 400 €
• Les déboursés des matériaux et matériels n’excèdent pas les prévisions issues de
l’offre de prix ;
• Les heures productives et le coût correspondant sont en adéquation avec les
prévisions.
NB : En cours de chantier, le conducteur des travaux peut être amené à envisager des
variantes portant sur les techniques de construction (dans les limites des pièces écrites
descriptives du marché) afin, par exemple, d’économiser du temps de main-d’œuvre.
En complément au suivi en cours de chantier, le service étude de prix doit, à la fin des
travaux, effectuer une analyse de l’opération afin :
• De mettre à jour des données imprécises, lesquelles serviront pour les offres de prix
suivantes.
Bilan d’opération
𝑄𝑒 TU DU Frais
Par ailleurs, le personnel productif est modifié tout au long du chantier en fonction :
Que ce soit en cours de chantier ou en fin de chantier, l’objectif est de faire en sorte que :
DHP (débit d’heures productives)≤ CH (crédit d’heure productives).
NB : En règle générale, le chef de chantier fait partie du personnel d’encadrement. Il n’est
donc pas pris en compte dans le DHP ; son coût est plutôt affecté au frais de chantier.
2. Le déboursé de main-d’œuvre (Dmo)
Les enregistrements notés dans le cahier journalier permettent, par ailleurs, de déterminer le
déboursé sec réel de main-d’œuvre.
L’une des solutions consiste à déterminer le DHMO moyen réel du chantier, qui prend en
particulier en compte les heures supplémentaires qui ont été effectuées. Ce DHMO moyen
réel est une donnée statique du chantier.
𝑫𝒎𝒐 = 𝑫𝑯𝑷 × 𝑫𝑯𝑴𝑶 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 𝒓é𝒆𝒍
3. Le coût réel des matériaux
Rappelons tout d’abord que le coût des matériaux comprend non seulement le prix d’achat,
mais aussi des frais annexes (transport, etc.).
Le coût réel des matériaux diffère presque toujours de ce qui avait été prévu lors de l’offre de
prix, car :
• Le coût prévisionnel de l’offre de prix est souvent une donnée statistique ; les achats
réels dépendent, quant à eux, des fournisseurs spécifiquement choisis pour chaque
chantier ;
• Lorsqu’il y a eu une consultation des fournisseurs pour l’offre de prix, le délai avant
l’exécution des travaux implique que le prix initialement proposé n’est plus
d’actualité et varie légèrement ;
• Des modifications de quantité de travaux peuvent intervenir et, par conséquent, les
quantités de matériaux sont modifiées ;
• Malgré tout le sérieux des études préalables, des erreurs peuvent toujours arriver ;
• Des vols de matériaux peuvent être constatés…
Les informations sur le coût réel des matériaux proviennent de trois sources
complémentaires :
• Le service comptable de l’entreprise, qui enregistre les factures payées pour chaque
chantier ;
• Le service Achats de l’entreprise, qui gère les achats et les stocks ; il peut fournir les
renseignements sur les quantités de matériaux envoyés à chaque chantier, et les coûts
correspondants (il procède à une « facturation » interne à l’entreprise correspondant
à chaque chantier) ;
• Le conducteur de travaux, qui a assuré un suivi tout au long du chantier.
NB : Le coût réel constaté après chantier constitue un déboursé sec de matériau (Dmtx) :
• De la location de matériel ;
• L’achat pour un unique chantier ;
• Une participation à l’achat de matériel par un prêt ;
• Une provision pour renouvellement de matériel.
1. La marge
Par définition, la marge est la différence entre les règlements perçus et les coûts directs réels
(CD réels) de la production correspondante.
Avec :
𝐶𝐷 𝑟é𝑒𝑙 = 𝐶𝑃 + 𝐹𝑜𝑝
Le coût direct (CD) représente l’ensemble des dépenses affectables à une et une seule
opération.
Les frais d’opération (Fop), également appelés frais de marché ou frais spéciaux, sont
affectables à une opération, mais ne sont pas directement liés à la production sur chantier.
Exemples : frais de bureau de contrôle, frais de reproduction de plans, etc.
Le coût de production (CP) : c’est l’ensemble des dépenses exigées par la production, donc
effectuées sur le chantier :
𝑪𝑷 = 𝑫𝑺 + 𝑭𝑪
Les frais de chantier (FC) concernent les dépenses affectables à un seul chantier, mais non
affectables aux ouvrages élémentaires.
Exemples : grue, centrale à béton, cabane de chantier, etc.
Les déboursés secs (DS) sont affectables aux ouvrages élémentaires (OE). Sont prises en
compte les dépenses de main-d’œuvre, de matériaux et de matériel.
Pour chaque unité d’ouvrage élémentaire (m2, ml …), on peut calculer : DS u
Pour chaque ouvrage élémentaire, on peut calculer : DSoe
Pour l’opération, on peut calculer : DS
𝑫𝑺 𝒐𝒆 = 𝑸𝒕é 𝒐𝒆 × 𝑫𝑺𝒖
𝑫𝑺 = ∑ 𝑫𝑺𝒐𝒆
Le bilan de rentabilité consiste à calculer la marge et le résultat brut, mais aussi à analyser
les écarts entre l’offre de prix et les valeurs constatées après réalisation. Il peut être étudié
pour une seule opération ou pour toute une période d’exploitation.
On peut parler de rentabilité lorsque :
• On réalise un bénéfice ;
• Ce bénéfice est jugé satisfaisant.
Une opération peut en effet se conclure en réalisant un bénéfice, mais celui-ci est tellement
faible qu’il ne permet pas à l’entreprise de se développer correctement. Il reste alors à espérer
que les autres opérations seront meilleures.
Il est nécessaire de faire le bilan des opérations réalisées afin de détecter ce qui a été
préjudiciable. Cela permet de mieux maîtriser les futures offres de prix et améliorer les
prochaines opérations.
1. Le bilan global
L’objectif d’un bilan de rentabilité est de calculer la marge et le résultat brut. Lorsqu’il est
réalisé pour une opération, il ne faudra pas oublier de prendre en compte les travaux
nécessaires à la levée des réserves et au parfait achèvement.
Attention : toute comparaison doit se baser sur des références comparables. Pour cela, il
faudra actualiser les valeurs de l’étude initiale, à la date des déboursés réels à analyser, en
fonction des index correspondants (index BT et TP).
De la même manière, il faut avoir une base équivalente en nature et en quantités pour que
cette étude soit faisable. Il faut donc être prudent en cas d’avenant au marché initial des
travaux, qui pourrait :
3. Outil d’analyse
Nous vous présentons ci-dessous un tableau type d’analyse des écarts. Son usage est
indispensable à une analyse lisible. C’est un modèle qui doit être adapté au cas par cas. On
peut augmenter le nombre de lignes si on veut procéder à une analyse plus fine, poste par
poste de dépense.
Poste de dépense Valeur Valeur Valeur Ecart Ecart relatif
initiale actualisée constatée absolu en € en %
DS
DS main-d’œuvre
DS matériaux
DS matériels
Frais de chantier
Totaux
Les écarts absolus en euros permettent d’identifier rapidement les postes où il y a le plus
d’écart.
Les écarts relatifs, exprimés en pourcentage de la valeur initiale actualisée si besoin est,
permettent de juger de l’importance de l’écart.
On constate que les écarts en valeurs absolues sont proches. Il est à regretter ici que ces
écarts soient positifs ; il y a des cas, où ils sont négatifs. En effet :
• Un écart positif signifie une plus grande dépense que celle prévue lors de l’offre de
prix ;
• Un écart négatif montre que la dépense de l’entreprise a été moindre que celle
prévue.
• Les matériaux approvisionnés mais non utilisés et qui repartent dans le stock de
l’entreprise ;
• Les matériaux volés, donc non utilisés, qui constituent des aléas.
1.3. Le matériel
Il est très délicat d’établir des statistiques pour les matériels. Selon le type de matériel, les
méthodes diffèrent totalement. Prenons deux exemples illustrant ces divergences :
• Une pelle mécanique pour terrassement : sa quantité élémentaire est en heures ; son
déboursé unitaire est en partie lié à son amortissement ;
• Du contreplaqué à usage de peau de coffrage : sa quantité élémentaire est en mètres
carrés coffrés ; son déboursé unitaire est à définir par rapport à son nombre de
réemplois.
Il ne faut pas oublier que dans le déboursé unitaire du matériel, il faut prendre en compte :
NB :
✓ Selon que l’achat se fait grâce aux fonds propres à l’entreprise ou par l’intermédiaire
d’un prêt pour le financement, le coût à considérer n’est pas le même.
✓ Chaque engin (matériel de levage, pelle hydraulique, etc.) doit disposer d’un carnet de
suivi tenu à jour.
NB : Pour un même type d’ouvrage élémentaire, il est possible d’avoir plusieurs temps
unitaires qui dépendent du contexte d’exécution des travaux.
Suivi économique du
chantier
NB : Le schéma représentant le cycle des opérations ne porte que sur la partie étude de prix.
2. Contenu de chaque étape du cycle
Nous donnons une liste non exhaustive de toutes les tâches accomplies au titre de l’étude de
prix. Le technicien en étude de prix peut être amené à réaliser d’autres tâches comme, par
exemple, la visite des lieux avant de soumettre une offre ou l’établissement du Dossier des
ouvrages exécutés.
Etape « réponse à appel d’offres »
3. Services concernés
Au sein de l’entreprise, dans le cadre d’une opération classique de construction, plusieurs
intervenants internes à l’entreprise de construction sont concernés par le cycle des
opérations.
Le tableau ci-dessous permet de nous y retrouver.
Services Réponse à appel Préparation Suivi économique Bilan d’opération
internes d’offres de chantier des travaux
Etude de prix Oui Oui
Méthodes Oui Oui
Travaux Oui Oui
Comptabilité Oui Oui