La Religion Pour Mémoire-Domitilla Impellizzeri
La Religion Pour Mémoire-Domitilla Impellizzeri
La Religion Pour Mémoire-Domitilla Impellizzeri
IMPELLIZZERI
Domitilla
000443543
Dans le cadre de la sécularisation progressive, les sociologues assistent à une rupture entre les
croyances et les pratiques avec une effacement du lien social religieux, mais également à des
manifestations du religieux dans des sphères profanes tels que l’économie, la politique et le
sport, ce qu’elle développera vers la fin de l’ouvrage. Ces éléments marquent la nécessité
d’une définition de la religion dans la modernité pour en étudier tous les aspects. Hervieu-
Léger rend compte de la difficulté de l’établissement d’une définition. Plus loin dans le livre,
elle propose une définition mais dans un premier temps, elle expose les deux courants : les
inclusiviste et les exclusivistes. Les premiers définissent la religion comme un système de
signification et donc l’ouvre aux nouveaux mouvements religieux et le critère principal des
seconds est un idéal-type basé sur les religions historiques et la question de l’aspiration à une
transformation de la société. Enfin elle propose une critique de la notion du sacré, qu’il faut
bien distinguer du religieux selon elle, car l’expérience du sacré peut-être faite en dehors du
cadre des religions.
Dans la seconde partie de son livre, Danièle Hervieu-Léger essaye d’aller plus loin dans cette
appréhension du concept de religieux moderne en articulant les concepts de croire, une
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dimension majeure de la modernité et la tradition. Au fur et à mesure de son développement,
elle élabore une définition de plus en plus précise de la religion. Tout d’abord, l’auteur
substantialise la définition de la religion telle qu’elle a été établie par ses prédécesseurs, qui
caractérise la religion comme un “mode particulier d’organisation et de fonctionnement du
croire”, légitimé par l’autorité de la tradition. Elle illustre cette définition par l'étude qu’elle a
effectuée avec Bertrand Hervieu sur un groupe de croyance apocalyptique. Le concept de
Durkheim de la “cosmisation sacré”, qui est la classification des choses, réelles ou idéales,
que se représentent les hommes est démontré dans cet exemple. Sa définition de la tradition
est la suivante: c’est un “ensemble de représentation, images, savoirs théoriques et pratiques,
comportement , attitudes, ect. qu’un groupe ou une société accepte au nom de la continuité
nécessaire entre le passé et le présent",elle insiste également sur les possibilités
d’interprétation et d’innovation.
Dans leurs définitions, la religion et la modernité peuvent être perçues comme incompatibles,
or la société moderne est une société de sens. Les productions religieuses de la modernité
croisent des expressions modernes au besoin de croire, qui est lié à l’incertitude permanente
et donc peuvent se retrouver hors des cadres des religions historiques. Il faut faire attention
aux faits que tout ce qui a trait à la tradition dans la modernité, n’est pas lié nécessairement
au croire et tout ce qui a un rapport au croire n’en a pas nécessairement avec la tradition. Elle
amène le concept de “religion séculière” comme équivalent des fonctions des religions
historiques sans la question du salut. On peut la retrouver dans diverses manifestations tel que
les grands rassemblements sportifs. L'auteure parle aussi des manifestations de cette “religion
séculière” dans le cadre politique.
Enfin, dans la dernière partie de ce livre, l’auteure nous présente le lien entre la religion et la
mémoire. Elle postule que l’avenir de la religion est lié à celui de la mémoire collective. La
diminuntion de celle-ci créer une dislocation de “l’imaginaire de la continuité” et celle du
religieux dans les sociétés. La formule de Grace Davie ,“beleving without belonging” est
reprise pour illustrer ces dislocation. Il y a une désinstitutionnalisation des religions
historiques. Afin de ne pas perdre cette place, les religions doivent procéder à un travail de
redéfinition de la lignée et du lien entre ce que croyaient nos ancêtres et ce qu’on croit
aujourd’hui. Suite à ça, il y a également un épuisement de l’utopie basé sur ces croyances du
passé. Elle constate la montée des ethno-religions comme lien social créé à partir du
généalogie et appuient ces appartenances ethniques par celles à une religion.
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Enfin, elle conclut par le fait que “le religieux moderne s’écrit entièrement sous le signe de la
fluidité et de la mobilité, au sein d’un univers culturel, politique, social et économique
dominé par la réalité massive du pluralisme”.