Chroniques Liegeoise
Chroniques Liegeoise
Chroniques Liegeoise
ACADilll ROYALE
V e
Charles Terlinden, id.
CHRONIQUES LIÉGEOISES
ÉDITÉES PAR
TOME SECOND
COMMENCÉ PAR SYLV. BALAU (f) ET CONTINUÉ PAR
Ém. FAIRON
Conservateur des Archives de l'État à Liège.
BRUXELLES
Maurice LAMERTIN, Libraire-Éditeur
58-69, rue Coudenbcrg.
1931
Marcel HAYEZ, imi-rimeur de l'Académie royalb de Belgique
Kue de Louvain, 112, Bruxelles.
-t2
-
1967
J
TABLE DES MATIERES
Pages.
Préface ix
de sa vie, miné à la lois par le surmenage qu'il s'était imposé pour ter-
miner une œuvre qui dépassait presque les forces d'un seul homme, et par
ne fut pas alors ressentie avec toute l'émotion et les regrets que méritait
31. Jos. Brassinne lui rendit, dans Leodium ('), l'hommage éloquent et
phrase par phrase — souvent mol par mot — ce qui reste de bien des
celui-là seul peut s'en rendre compte qui s'est essayé parfois à un tel jeu
de patience. »
à bonne fin l'œuvre aux trois quarts achevée dont le savant chanoine
qui me fut confié après la mort du chanoine Balau tous les textes anté-
Pour les textes du XVI e siècle, la lâche devenait plus ardue, car il
C'est une énigme curieuse que celle indigence pour une époque qui,
Liégeois ne semblent pas avoir alors marqué les progrès dont on peut
industries. Eux qui comptent pour le moyen âge, si l'ou tient compte de
la densité de la population, le nombre de chroniqueurs le plus grand
de l'Europe occidentale, n'ont plus entre Jean de Looz, Brusthem et
S'il fallait citer toutes les personnes qui m'ont prêté leur concours pour
identifier les personnages dont le uom se rencontre dans les textes qui
xii PREFACE.
très précieux.
Emile FAIRON.
€HKOi\I0UES LIÉGEOISES
TEXTES LATINS
Jean de Brusthem nous est peu eonnu. Il appartenait au couvent des Fran-
5 ciscains de Saint-Trond et vivait dans la première moitié du XVI 6 siècle (').
15 (*) Archives des Frères Mineurs de la province de Belgique, au couvent de Bruxelles : Chronologia
provinciae Germaniae Inferioris, pars I; rapport envoyé au P. Général Jean de Naples, en 1647;
P. Vaele, Brevis chronographia convetUus Trudonensit fratrum Minorum, ms. 1676, cap. IX. Nous
(*) Tableau nécrologique appartenant au couvent de Saint-Trond et cité par le P. Servais Dires,
20 Histoire littéraire et biographique des Frères Mineurs de l'observance de saint François, Anvers, 18815,
p. 66; P. François Péri, Chronographia sacra ahnae provinciae Germaniae Inferioris, aux archives
du couvent de Bruxelles.
(») Collection de Gilles die Voecht, t. XVIH, fol. 1-21.
Tome II. i
2 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Que scribere placuit eisde.m stilo, forma et modo quibus ab ipsis aucloribus
prétend est celui d'un compilateur, non d'un historien : collectoris enim, non
auctoris officium assumpsi. Son but est de réunir les textes historiques à sa
la patrie liégeoise depuis l'origine jusqu'à son temps. En tète des sources qu'il
utilise dans ce but, il cite le fabuleux Lucius de Tongres, prétendu contem-
porain de Jules César, Jacques de Guise, Hugues de Tulle, Clarimbauld. Outre
Moïse et le livre des Machabées, il cite encore Valère Maxime. Plutarche, les
vies des saints solitaires d'Egypte de saint Jérôme, les dialogues de saint 20
plus loin, il ne dit mot de Jean d'Outremeuse. qu'il a pourtant utilisé. Kien
non plus de Jean de W'arnant. qu'il a également connu. Il désigne comme les
l') Sur Jean de Brusthem el sur ses œuvres, voir B c " r>B Rïiffbnberg, Chronique de Philippe
Mouskès, I, Introduction, pp. cclxvii-cclxx, comprenant une notice du haron de Villenfagnc; Rorgnet,
Bulletin de la Commission royale d'histoire, 2 e sér., VIII, pp 530-55b'; Reusens, Bulletin de l'Institut 30
(
s , Arnold l,uyd, de Tongres. Voir de Tbeuz, Le chapitre de Saint- Lambert, t. III, p. 70.
\fj
de Thelx, Ibid., p. 27.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. S
donne une notice sur les souverains pontifes du temps, sur les empereurs,
s les princes, etc. Nous négligerons ces notices dépourvues d'importance.
Manipulus l ".
1
10 » 3 \ De saint Hubert
U
à Hircaire, d'après Anselme.
» 4 US
. De Francon à Henri de Verdun, d'après Anselme et Gilles d'Orval.
2o I. Folios 4 à 33 v û .
— Origines. Jean de Brusthem raconte d'abord la fonda-
lion de Tongres par les Troyens et disserte sur le nom de cette ville : tu ungeris
sive iunderis (fol. 4-4 v°). 11 s'efforce, par les Celtes et les Gaulois, de faire
remonter jusqu'à Noé et Adam les ancêtres des rois de Tongres (4 bl M0 v°).
11 dresse la généalogie de ces rois depuis Tori^otus (fol. 12-26 v°). y glisse
11
ôo chroniques vulgaires (fol. 27-29 et 33-33 v°). Knfln, il disserte sur les Sibilles
4 CHRONIQUES LIEGEOISES.
César (fol. 4 v d
, 7 v°) ; Ammianus Marcellinus (fol. 4 v°); Kaimundus, in 5
Commentariis Crsaris (fol. 4 v°): Tacite (fol. 4 v°); Pline (fol. 4 v°): Fabius
pictor. tractatus de aureo saeculo (fol. 4 bi8
v°); Xénophon (fol. 4 bis v°, a et 8);
Archilochus, Epitethon de lemporibus (fol. 5); Moschus antiquissimus histo-
fluviis et nation ibus (fol. 8) : Herman. VHa Caroti Hlagni (fol. 9); Procope,
in libro golliicorum bellorum (fol. 9): Justin (fol. 12): Simon de Cassia.
super Evangelia (fol. 15); Valère Maxime (fol, 15); Plotius Gallus (fol. 22 v°); 15
à l'épiscopat à l'âge de deux cent quatre-vingt dix-sept ans (fol. 4b). D'autres
s eonservées dans l'église de Saint- Servais à îiaestricht. Il est probable qu'il n'a
pas transerit directement cette liste. Nous eroyons plutôt qu'il l'a copiée dans
un écrit qui la reproduisait. Nous trouvons en effet la même liste transcrite
et nous avons appuyé nos observations à ce sujet sur plusieurs textes repro-
is duils plus haut dans nos Extraits de chroniques sur les temps antérieurs
à Henri de Gueldre. Rappelons ici les constatations que nous avons faites.
Dès le début de Jean de Brusthem, nous trouvons des passages offrant des
identités verbales avec Mathias de Lewis, la Chronique de. /'402, les manu-
05
scrits î, 2 et 3 (Bibliothèque royale de Belgique, n 9841 ; II, 2325; 13791).
20 On peut croire que Jean de Brusthem a connu le vetustus codex Sancti
impossible qu'il ait connu tous les autres écrits que nous venons de citer.
Il faut donc supposer qu'il a puisé ses textes dans une œuvre qui constitue
de cette partie de la chronique, folio 138 v°. est reproduite la préface de Gilles
d'Orval. C'est surtout ce chroniqueur qu'on y trouve utilisé, avec les écrits qui
lui servent de source et qu'il transcrit. Jean de Brusthem fait à celte source
6 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
il est possible qu'il ne les ait pas puisés dans cette compilation mais dans les
connues.
la trace.
Jean de Brusthem puise aussi dans Jean d'Outremeuse une partie de ses
renseignements complémentaires 11 aime particulièrement à emprunter au
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 7
dans ces textes une telle similitude avec Mathias de Lewis, avec la Chronique
de 4402, ou avec les manuscrits de Bruxelles, qu'on doit formuler cette
conclusion : Ces textes ne sont pas une traduction faite par Jean de Brusthem
is de la version de Jean d'Outremeuse; ils proviennent d'un texte latin qui a servi
de source à Mathias de Lewis, à la Chronique d» 4 402, aux manuscrits de
la Bibliothèque royale et à Jean d'Outremeuse lui-même. Cette source commune
est très probablement la chronique de Jean de Warnant. Chapeaville d'ailleurs
50 (*> ^°' r Chapeaville, p. 557; cfr. Chronique de 1402. p. i(H, et ci-dessous Annotations de Jean
pas au texte de Jean de Stavelot et soient des additions faites à ce texte par
notre compilateur.
La Chronique de Jean deSlavelol se termine. dans le manuscrit de Bruslhem.
au folio 256. La suite du règne de Jean de Heinsberg y est racontée princi-
aux notes que nous avons publiées précédemment (t. I, pp. 21 4-220) sur
la Fin du règne de Jean de Heinsberg.
VI. Folios 261 à 285 v°. — Règne de Louis de Bourbon. Les sources io
VIL Folios 286 v* à 306 v". — Règne de Jean de Home. Jean de Brusthem
reproduit ici, en l'abrégeant parfois. la chronique composée par un contempo-
rain que nous avons publiée ci-dessus (t. I, pp. 35î) à 569).
règne est original. Jean de Brusthem l'a retracé, écrit-il, proxt vidimus et
I" Elle nous apporte un élément qu'il ne faudrait pas négliger pour la
dataque fuit postea bealo Servatio, qui eliam ipsam quamdiu viveret ad nudum
2s pectus portavit. Et eum, post ejus moitem, eollocata fuisset in lumba super
ipsum. in die translationis ipsius Sancti, que facta est post annos III^L a felice
ejus transilu, inventa est incorrupta nullam vel maculam vel cruginem
contraxisse.
Tome II. 1
10 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Quedam parva imago crueifîxi quant isdem sanctus vir Scrvalius secum
inlit ab Hierosolimis. Hsl aulcm imago eburnca ad lignuni doininice crucis
allixa, quam accidit curiale mirnculum circa annum Domini IX C L in
per
Henrico Saxonum " duce, fralre Oltonis imperatoris. Nain idem dux. cum
!
diu paraliticus jacuisset n< c se movere p reserti m in uno crurc potuisset. eliam 5
imagini autem eburnee cruci, ut prefertur. affîxe pes cum parle libie evanuit.
Item due magne petie ad modum portarum faete, que etiam reperte fuerunt
in translalionc saneti Servatii inter braehia ejus, in quibus recondite sunt
Item una petia ligni sancte Crucis de cypresso. quam palriarcha quidam
Hierosolimitanus ad ecclesiam beati Servatii transmisit, de quo et littere 2b
De cathena qua beatus aposiolus Petrus vinctus fuit sub Nerone. r>°
* Lisez : Bavarie
CHRONIQUE JEAi\ DE BRUSTHEM. M
fontem produxit.
15 Calix ejus pontificalis ex auro purissimo. ornatus mar^arita quadam precio-
sissima aliisque gemmis preeiosis.
dinoscitur ut si quando soricum pestis aut taie aliquid agros invaseril, ipsa per
sunt elerici qui eam aliquando per agros Hasbanie. Taxandrie atque Saxonie
fossa humo absconderanl. Fodientes itaque ipsam clavem invenerunt, sed quod
ad doloris aceessil cumulum, eam in duas partes fractam reppererunt. Quam
cum probatis ac Bdelîbus reintegrandam commisissenl arlificibus nec tamen
humilie faclum non esse eonslaret. qucrendnm proinde esse divinum auxilium
ubi bumanum succumbercl ingenium. Sicque commoniti posl solis occasum
altari saero illara imponunt et ad matulinariim solemnia stirgentes, integram
ac solidam recipiunt, Deo ac provisori suo bealo Servalio gralias in omnibus
agentes. 10
J.deWam dans Kodem anno, synodus Mogunlie celebratur, presentibns papa Leone IX ac
Chapear.,11,5.
Henrico imperatore, qui qiiestionem proposait coram sancta synodo de legenda
sancti Servatii, de gestis ejns, ac supputatione annoriim, que omnia, facla diligenti
sepultus in ecclesia béate Marie Huyensis anle altare ipsius Dei Genitricis,
quod sanctus Maternus, primus Tungrorum episcopus consecraverat. Sepulchrum
5 ejus stetit. illic in tanto honore usque ad annum Domini XII C XC; nain tune
corpus ejus ab eodem loco translatum fuit in chorum in quodam arcu in
muro versus altare Sancti Laurentii in nobili sepulchro, super quod imago ad
efflgiem ejus ex lapide jacet sculpta. Et desuper, facto quodam armariolo,
repositum est feretrum béate Marie cum magna reverentia, ubi meritis
io gloriosissime Virginis crebra fiebant miracula.
« junii : *od.
(') Un fragment de cette charte importante a été reproduit par Gilles d'Orval. Jean de Brusttiem fait,
30 en outre, t'analyse des passages omis. Le texte de Jean de Brusthem a été publié par Cuapbaville, II, 5.
Les éditeurs qui ont suivi se sont bornés à copier Chapcaville, sans recourir au manuscrit de Brusthem.
! Nous avons sans doute les titres des divers chapitres de
(
) ici la charte.
.
H CHRONIQUES LIEGEOISES.
(«) Chapeaville copie comme suit dans Brusthem la date de la charte : « Acta sunt anno ab
incamatione Domini millesimo sexngesimo sexto, indictione quinta, pontificatus noslii anno 19, regni
vero Henrici 3. » î'.i
Gilles d'Orval donne : « Acta sunt liée tercio die dedicationis Hoyensis ecclesie... anno
Domini 1066, indictione 4, pontificatus nostri anno 18, regni vero Henrici I I.
G. Waitz, qui ne connaît Brusthem que par Chapcaville : • secundum hune Brusthemius pergit »,
p. 71, note 5.
Ces dates donnent lieu à des difficultés qui disparaissent si on admet la version du manuscrit
de Brusthem :
2« Henri IV succède à son père en 1056. L'année 1066 correspond par conséquent à la dixième 35
année de son règne. Comme Henri III est mort le fi octobre 1050, le texte de Brusthem fait supposer
.
Anno Domini MLV_. tempore domini Adelardi secundi hujus nominis G. abb. Trud.,
18
abbatis Saneti-Trudonis, sepulchrum ejusdem sancti frequentissimis quotidie '•
'
distraxerat... Inde anno Domini MLXXXII, oclavo idus decembris, obiit idem
io abbas Adelardus, sepultus in ecclesia Sancti -Trudonis, in qua imago crucifixi
Igitur nonis julii, feria II, obsessum est ab episcopo oppidum Sancti Trudonis... G. abb. Trud.,
Actasunthec VIII idus julii anno Domini MLXXXV. Episcopus postea X marchas 41, 46 -
. . Chron. belg.,
15 misit ad reediticandum templum Sancte Marie Virginis. ise.
20 que la charte a élé rédigée avant le 5 octobre 1066; sinon elle devrait être datée de la onzième
année de Henri IV.
5° Wazon est mort le 8 juillet 1048 et Théoduin lui a succédé peu après. La tin de l'année 1006
correspond par conséquent à la dix-neuvième année du règne lie Théoduin. Mais il faut pour cela que
la charte ait élé émise après juillet (006; sinon elle devrait être datée de la dix-huitième année de
25 Théoduin.
Il faut conclure de ce qui précède que la charte des libertés octroyée par Théoduin à la ville de Huy
a été émise entre le 8 juillet et le 5 octobre 1066.
Avec ces conclusions concorde le texte même de la charte où Théoduin affirme expressément avoir
50 consécration de l'église de Huy, au témoignage de Gilles d'Orval, eut lieu le 28 août; la charte aurait
donc été émise le 27 août 1060.
46 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
J.du, îv, Î86. Consecratus est al) Hermanno Coioniensi archiepiscopo (*). F-rat utriusque
G. d'O. 93, 4-10. Ad partes uutem Leodii reversus, vir vite venerabilis dominus Petrus Heremila... s
Si»eb., a" M08. Anno XI C VII, Henricus imperator contra Flandrensium comitem... (
2
)
pêne m
Cf. J. d'O., IV, inefficax rediens Leodium revertitur et in capitulo Sancti Lamberti ab Oberlo
301. .
Cf. Wauiers. episcopo et clero in canonicum ipsius ecclesie ipse suique successores recepti
Table, H, 34;
Cart. b'-Lamb.,
q
^ uj ( hoc e j sdein r)r j v i|eeium dédit
.
: In nomine...
I. 48-50.
Tune temporis non modica erat per loluni episcopatum lurbatio, cum is
(
l
Henri, comte de Limbourg i
10,H:2-1 119) fut pourvu du duché de Basse-Lotharingie par Henri IV 25
Qui in mortis articuio mandavit régi filio suo... cui et annulum suum per Bur- Sigeb., a° U
chardum Monasteriensem episcopum (') transmisit. Moritur autem Henricus impe-
ms "
A "
r ,
G.
,
d 0.,
,
92,
5 rator Leodii... ante aram béate Marie in eboro orientali tumulatur. Sed quia a sigeb., ms. A.
sima persecutione tempestas exoritur. Hinc mucio desevit. Hinc edax flamma
I, 185.
(*) Gislebert, comte de Duras (1025-H56), (ils d'Othon de Looz et d'Ode de Duras.
Tome H. 3
18 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
G abb Trùd centem vel emendatum insequitur et coaclum in Huyensi caslro obsidet, obses s
1,198. sumque macliinis bellicis perurget. Verurn obsessi ercptionem nisus, dux
Eovaniensis cum copioso exercitu irruit a seplentrione et cornes '
ambei ns !
(*)
a meridie. Dux autem, preusto Huyo, inelîicax rcvortitur. Cornes vero Lam-
2
bertus a comité Mamurcensi ( )
non scgne auxilium suo episcopo prebente,
victus captusquc abducitur. Sic igilur Alcxander diflîsus, reddito castro, vcnit in 10
dignitatcm.
plurimos eorum cepit, quos fcre omnes aut exoculavit aut denasavit. Deinde
reversus in patriam morboque correptus obiit in civitate Spira, sepultus juxta
palrem suum et avum.
G. d'O ., 98, 20-21. Episcopus Albero in ecclesia Sancti-Egidii... bona tribuit. Hanc ccclesiam,
M. ciiron belg.,
tempore Nolgeri episcopi, Guntrannus quidam joculator et mimus fundavit.
loo.
Cf. J. d'O., Qui relictis seculi vanitatibus, elegil in eodem nemore heremilicam vitam ducere.
IV, 335-336.
£ t ^uja p er f cu j osus erat transitus in hospitalitatem cepit locum exercere. 25
(') Lambert, comte de Montaigu et de Clermont, liOli-1147. Voir : Roland, Les seigneurs et comtes
Habebat idem Guntrannus ursum qui lapides edificii ipsius eeclesie attrahebat.
Ad istam
5 primitiva
.....
ecclesiamsmguhs
regularis ejusdem
.
annis
loci,
congregantur
sepulta
...
mimi
un nonas decembris.
veniuntque processionaliler
..
cum
M. Chron. belg.,
154.
Cf j d
-
ob reverentiam quam erga socium suum Guntrannum habuerant, quem sepe Chr. S'-Laurent.
ad seculum reducere volebant. Fratres autem occurrunt eis cum cruce usque Am P'- c -> IV >
1
col. 1081.
io ad portam eeclesie. Alibi legitur quod canonici regulares in dicta ecclesia
fuerint primo tempore domini Oberti Leodiensis episcopi, sed per infortu-
nium quoddam, quod Leodii accidisse legitur anno XI C XV, locum ipsum
4
reliquerunt ( ).
patrocinia beati martiris Lamberti. Cum suis tune episcopus Alexander... innu-
merabilem sub menibus Durachii fugavit et protrivit exercitum . In principio
23 conflictus terga vertebat exercitus episcopi ad fugam compulsus. uno tantum
cuneo in quo Huyenses erant et pauci admodum milites cum comité Arnulpho
3
Lossensi ( ) rémanente, a quo postea exercitus Lovaniensis in maxima parte
(*) Voir L. IIalkin. dans Mélanges Godcfroid Kiirth, II, pp. 153-154, et dans Leodium, 1909,
30 pp. 154-158.
(
3
) Arnoul II, comte de Looz, 1 127-1 145.
20 CHRONIQUES LIEGEOISES.
G. d'O., cesus est et tandem fugatus. Detentnm est ibidem vexillum ducis quod gallice
' '*• standar dicitur... Dictum vero vexillum post annos plurimos inde deportabatur
per Leodiensem civitatem in rogationibus ab ecclesia beati Lamberti.
Nominatur autem eampns ilie ab incolis standar. in quo captum fuit, usque
in hodiernum diem. Summa vero eoruin qui ibidem mortui sunt fuit peditum 5
C J
G. d'O., 99, 4-5. et equilnm IX XXIIII ( ).
successorum.
XXIII. Famine.
(«) Nous ne trouvons mentionnée que dans Brustliem et dans le Magnum Chron. Belg. cette bril-
lante participation des Iroupes de I,ooz à la bataille de W'ilderen. Daris, Histoire des comtes de Looz,
(*) L'hôpital de Saint-Christophe, fondé par Notgcr au dire de Jean d'Outremcusc, IV, 151, fut
incendié en 1 130 et rétabli par un chanoine de Saint-Paul du nom de Calixte. Cette date ne concorde 25
pas avec le gouvernement de l'abbé Otton de Saint-Laurent (1197-1227). D'après une charte de Saint-
Laurent de 1183, on voit que depuis longtemps l'hôpital dépendait de cette abbaye. Cf. Gobert, Liège
Sub his fere diebus, Leodiensium prelatorum regularis fervor cepit tepescere... G. d'O.,
,6 " 103 > 8-
Que enim latenter et in occulto facere consueverant, nunc manifeste et in publico '
facere non reformidabant, sicque factum est ut unde correctionis materiam sumere
s debuissent, inde polius audaciam nisi sunt (') sumere delinquendi. Sed utinam
sapèrent et intelligercnt ac novissima providerent Et qunm hanc delinquendi
vesaniam episcopo Albrroni lanquam Himis remisso plures imputabant. citatur
ad Apostolice Sedis presentiam et contra eum mittitur dominus Henricus
de Lays (*), prepositus et archidyaeonus majoris ecclesie et poslea episcopus. G d'O. ,101, «-ig.
Floreffiensis per annos XLVIII usque ad annum XII e Tune . ad Dei honorem
ipsa Leflensis ecclesia abbatia eflîcitur.
(') Les sept mois qui précèdent sont sautes dans le texte de Gilles d'Orval. Cette erreur de copiste
s'explique aisément par le double emploi du mot sumere. Elle nons amène à conclure que tout ce récit du
25 chroniqueur, loin d'être original, est emprunté à une source antérieure que Jean ileBrusIhem connaissait
encore au commencement du XVI e siècle. Sinon il faut supposer que Jean de Brusthem a utilisé un
manuscrit de Gilles d'Orval inconnu des éditeurs modernes et où le passage se lisait dans son entier.
(*) Henri de Lez, cité comme prévôt depuis i 140, comme archidiacre depuis i 141, jusqu'à son épis-
copat en i 145-1 164. Cf. Roland, La famille de Grand-Leez. (Ann. Soc. arcb. Namur, t. XXXVIII, p. 21.)
30 (i) Gilles d'Orval écrit Narme, version corrompue d'après G. Waitz, qui identifie avec Narni et Orte.
famis necessitate afflicta capta est et deslructa soloque equata atque in burgis
tripartita, rescrvata tantummodo matrice ecclesia cura quibusdam aliis. Inventa
sunt ibidem eorpora trium magorum qui Salvatorem nostrum infantem adora-
verunt et ei munera obtulerunt. Hee primum Constantinopolim per Helenam
relata sunt. Postea a Constantinopoli per sanctum Eustochiura Mediolanum 10
C
translata. Que cum anno XI LIX in quadam veteri capella juxta Mediolanum
a civibus inventa fuissent, pre timoré iraperatoris ea levaverunt et in civitate
posuerunt. Factum est autem ut ibi tune cum esset Henricus episcopus. qui
archiepiscopus Coloniensis Raynoldus (*) ipsa sacra pignora una cum ossibus
sanctorum Maboris et Felicis ad Agrippinensem Coloniam transtulit ubi usque
hodie venerabililer requiescunt. Et sic Leodiensis ecclesia predictorum
magorum eorpora perdidit. que Henricus episcopus suis gravissimis sumptibus
et laboribus, quibus imperatori fideliter servivit, digne promeruit. 20
2
XXIX. Transfert à Liège du siège épiscopal de Ton grès ( ).
dignitatis retinuit, quam beatus Hubertus ante annos circiter IIII C XL Leodium
(*) Nous ne croyons pas à la réalité de cet acte de translation du siège épiscopal. « Tongres avait 25
beau être le chef-lieu olliciel, les évêques avaient beau continuer de s'appeler évêques de Tongres, ils
étaient en réalité les évêques de Liège, et le jour ne devait pas tarder à venir où, jusque dans le titre
de leur dignité, le nom de l'ancienne ville serait remplacé par celui de la nouvelle. Ce ne fut donc
pas un acte formel des évêques qui mit Liège en possession du siège épiscopal, c'est l'action lente
et latente du temps qui finit par créer la prescription. G. Ki'irm, La cité de Liè'je nu moyen âge, 31)
t. I, p. 51.
,
« X1CLXIX : cod.
(*) Le Gesta abbreviata rattache ce fait à l'année 1176. La date exacte est celle que fournit
25 Brusthera, puisque les restes de Charlemague, mort en 814-, sont restés pendant trois cent cinquante-
deux ans dans son premier tombeau.
(
s
) Frédéric I
er Barberousse, empereur, H 32- U 90.
(
5
) Béatrix, fille de Renaud, comte de Bourgogne, morte en 1185.
(*; In vigilia b. Laurentii : 9 août. La même date est indiquée par la Chronique royale de Cologne.
50 Gilles d'Orval donne 5» idus augusti : 9 août La Chronique de Saint- Trond dit &° idus augusti :
10 août.
24 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
de S<-Tron«l,
i. 122-128.
...
concessit ville sue de Brusthemio certa privilégia, que in archivis ejusdem
ccclesie contmentur.
io
Hic eomes Gerardus fundavit ecclesiam béate Marie cum cenobio monialium
Cistereiensis ordinis in Herkenrode, anno Domini XIC LXXXI, ubi et dcfunctus
anno XI LXXXYIII una cum uxore Aleyde coram
(:
altari majori sepulluram ib
accepit.
Après la mort de son mari en H 90, Imaine prit le voile à Munstcrbilsen et y devint abbesse. Elle
quitta cette abbaye, après 1205, pour entrer dans un couvent de l'ordre de Citeaux aux environs 20
de Cologne. En 1213, elle assista à l'enterrement de sainte Marie d'Oignies et, en 4214, elle devint
Louis I" eut deux autres filles : Laurette, épouse de Thibaut, comte de Bar, et Agnès, épouse
d'Otton I
er
, duc de Bavière. Il mourut en Terre Sainte; son corps fut rapporté en Occident et enterré 25
» lli'rckenrode.
M. Daris, Histoire des comtes de Looz, I, p. 402, donne comme suit la descendance de Gérard et de
son épouse Marie, fille de Henri, comte de Gucldre : 1" Louis II, comte de I.ooz, 1 198-1218;
2° Gérard, comte de Reineck ;
5» Henri, comte de Duras; 4" Arnould III, comte île Looz. 1218-1221 ;
h" Thierry, <iui prit part à la quatrième croisade; (5° Imaine, épouse de Guillaume, châtelain de Saint- 30
Henrico imperatore (*) defuncto, cum ex Constantia uxore sua unicum Cf. G. d'O, 116;
J 2
io filium procreasset nomine patris sui Fredericum, Otto l iciavinus ( ) ad n» \'\$i 1198.
qui nomine tutoris partem Friderici pupilli se tueri (une temporis publiée
2a (*) Henri VI, empereur, 1190-1197, fils de Frédéric I", Barberousse. Il avait épousé Constance,
sœur des rois d'Angleterre, Richard Cœur de Lion (1189- H 99) et Jean Sans Terre (I I!l9-1210^.
3
( )
Adolphe d'Altena, archevêque de Cologne, 1195-1205 environ.
Philippe, cinquième er
30 (') fils de Frédéric I , créé duc de Toscane en 1 195, duc de Souabe en 1196,
institué tuteur du jeune Frédéric II. son neveu, par testament de l'empereur Henri VI.
Tome II. 4
26 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
sorore (
J
)
nepos Richardi Anglorum régis, vultus elegantis et procere stature, 5
tamen ejus regnum brevi claudebatur termino, quum ipsius doniinium vel
omnibus modis quibus poterat iliorum animos qui favebant Oltoni suo favori
nilebatur inclinaie. Inlerea rex Otto, uti erat nimium presumptuosus, dolet to
Anno eodem vel, secundum alios. anno precedenti scilicet XGVI, mortuus
est fidelis et slrenuus adjutor Alberti episcopi, dominus Balduinus cornes
2
Hannonie, Flandrie et Namurci ( ). Cui successif in comitatibus Hannonie
dans le comté de Flandre, sous le nom de Baudouin VIII, en 111)1 à son oncle Henri l'Aveugle, frère ;
d
et Flandrie primogenitus ejus Balduinus ( )
: in comitatu vero !Nainurci
2 3
Philippus filius cjus junior (
). Menricus vero, lercius ejus filius
( ) remanet
sine comitatu sed poslea faelus est imperator Conslantinopolitanus. am
Balduinus predictus, qui pro Ralduino in comitatibus Flandrie et SSannonie
5 successif, lempore Hugonis de Felraponte, scilicet anno Domini XIFilII, cum
multis aliis pcrcgrinis de terra sua cgressus fucrat ut subvenirct Cbristianis
illustris frater ejus Henricus supradiclus rexit imperium anni> Xi, cepitque
imperare tempore Hugonis episcopi, anno Domini XII C V.
licam Sedem consuluit. Ad quem Innocentius papa III in hune modum Décret. Greg.ix,
1'
rescripsit, ut habetur sub titulo de simonia in antiquis, libro V, cap. Sicut tuis.
'èa^xxxni
\
f
j Henri de Flandre, couronne empereur à Sainte-Sophie, le 20 août 1206 j mort à Salonique
en 1217. (Voir plus loin : Ll.)
(*) La plupart des historiens disent que Baudouin de Constantinople fut pris pur les Bulgares,
30 le 14 avril 1205, dans la défaite d'Andrinople et mourut peu après dans les fers.
5
( ) Guibert-Martin, abbé de Gembloux, 1193-1204 environ. (D. U. Berlièhe, Mvnastkon, t. 1, p. 20.)
28 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
G. d'O., 117, b. Hugo... eligitur pro Alberto in episeopum a die obitus ejusdem Alberti
G.d'0.,117,M-«. Anno secundo episcopalus sui, doininus Hugo, una cum comile Clarimontis (
3
),
M. Chron. belg., cenobium... fundavil, quod et Vallem Sancti-Lamberti nuncupavit, ubi etiam
multa bona contulit, cujus primus exlitit abbas dominus Gerardus, monachus 10
G. d'O.. 118, •-:,. Circa idem tempus, orta est dissensio inter ducem Brabantie Henri-
cum I
(
3
)
et Ludovicum comiten Lossensem (
4
)
propter trecensum, ut vocatur,
ni ii
17' castra m Durassii, quod tamen poslmodum anno sexto (
6
) reedificavit. Et ob
G. d'O., 3-18. eamdem causam dux ipse Brabantius adversus comitem predictum Lossensem
arma suscepit. Quare cornes Ludovicus omnia castra... turribus civitatis.
el comtes de liochcfort, pp. 82-81. Les actes relatifs à la fondation se trouvent dans Fisen, I,
pp. 282-283.
3
( ) Henri !", duc de Brabant, mort en I2ÔK. II est qualifié du titre de duc, du vivant de son père
Godefroid III, en I 180 et même déjà en H 72.
(*) Louis II, comte de Looz, 1195-1218.
6 En 1l8i, d'après la Chronique de Saint -Trond, II, 174.
)
(
Eodeni anno. predictus dominus Guido Prenestinus... (') novum hospitale, G. abbr.
canonicos per totum episcopaluin non in suis dormiloriis sed, quod oninino
detestabile est, cum suis dormire fornicariis. Quibus desuper leges et statuta
Eodeni anno, Constanlinopolis capitur. Balduinus namque cornes Flandrie Cf. Chr. de 140"2,
5
et Hannonie cum fratre suo Henrico ( )
aliisque plurimis clericis et laicis
(*j Nous avons ici un récit emprunté à la même source, mais plus développé que celui de la
30 Chronique de U02.
(
s
) Voir ci-dessus : XXXVII, page 26.
30 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
cecatus. Quod cum mullo labore fecissent, dominus papa Innocenlius, rogalu
régis llungaric, omnes peregrinos supradictos excommunicavit; nam civitas
Gazarea dominio el potestatî subjecta eral régis îlungarie. qui cruce signalus
protectioni pape siibmiserat universa que possidebat. Transmittitur ad Apos- 5
tolicum pro absolutionis benelicio, quod tamen nullo paclo obtinere potuerunt,
nisi Alexium juvenem imperatoris filium Home commorantem Constantinopolim
redneerent et in sede imperiali patris sui ipsum relocarent. Ouod similiter cum
fecissent. multa a Grecis adversa suslinuerunt. Sed tamen peregrini predicti
armis accincli strenue civitatem opprinuint: itéra to eives vincunlnr et urbs io
ipsa Constantinopolilana capitur, anno Domini XII C 1V, idus aprilis sabbato
sancto Pasche. Sic urbis Constantinopolis dominio jam secundo potiuntur.
(Jonstantinopoli itaque pro suis culpis justo judieio recompensavit Dominus
duplicia. quoniam que bactenus innumerabilium spolia provinciarum obti-
nueral et sibi retinuerat ad presens spoliatur. et non solum forenses sed etiam 15
per universum orbem disperguntur. Pars capitis beati Johannis Baptiste, que
sanctorum reliquiis per nobiles quosque partitur et postea, eis ad natale solum
reverlcnlibus, per ecclesias et cenobia distribuitur. Preterea in Leodiensi
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 54
parochia de eisdem reliqtiiis ditate sunt plures ecelesie. In ecclesia béate cf.M.Chr. belg.
to Predictus cornes Philippus has binas ecclesias, scilicet beati Pétri in castro cf. G. abbr.
er
XLV. Guerres de Henri I de Brabant d
( ).
20 nopolitanum est sublimaius. Henricus dux Lovanii dominium totius Lotharingie Chr. roy. Col.
25 comitis consilio fines ejus igné vastavit. Perpendens autem fortune favon m in
(
4
) Nous avons ici un récit emprunté à la même source, mais plus complet que celui du Gesla
abhreviata. Ce récit fait immédiatement suite au précédent. Tous deux dérivent probablement de la
même source.
30 (•) Dans le texte abbrégé du Gesla abbreviata, ce passage devient inintelligible et erroné, comme
le remarque G. Waitz dans son édition M. G. //. SS., XXV, 153, note 8.
3
[ j Thierry VII, comte de Hollande, 1190-1203.
32 G1IR01N1QUES LIEGEOISES.
Gelrie Géranium ('), qut'in primo congressu sue submisi t ditioni, vinculo
fldelitatis sibi illum l'ederans et nexu homagii. Quem postea die solemni «atalis
restiluerelur. Verum dux consentire reouil douce loco patris filins primo-
Ad Rom., XIII, 7. narum mérita, dicenle apostolo l'aulo Gui bonorem honorera, cui vectigal
:
videlicet comitis filium, résolu lum honorifice patri restituât. Dux vero dum
Ps. LVll, 4. admonitionem salubrem nec audit nec exaudit, sed, more aspidis surde
obturantis aures, quolidianam episcopi instantiam quasi subsannando
preteriret. preeum blanditiis succedit minarum asperilas, et effrenis ducis 25
eidem 30
libère restituit.
capite jejunii ejusdem anni, adductus est illic conventus a Guidone abbate
nono Sancle-Agalbe Hochlensis. cum ibidem permansisset annis XL et amplius.
5 Factus est ipse Guido primus abbas Vallis-Dei et ultimus Sancte- Agathe
predicte, quia mox post discessum ejus a cenobio prememorato locate sunt
in ipso Hochtensi monasterio moniales cisterciensis ordinis assumpte de
cenobio Sancti-Salvatoris in monte Aquensi, quarum fuit prima abbalissa soror chr. del4o-J,
Helwigis, mulier humilis et devota. Cum vero Albertus cornes de Muha (*)
1S0-151.
15 possessionibus. Pro situ vero ejusdem abbatie a quo moniales Wangie aliquid
exigebant, lenentur abbatissa et conventus Vallis-Nostre- Domine annuatim
dictis monialibus in tribus denariis aureis persolvendis.
Contigit eo tempore ut Albertus cornes de Moha ex uxore non posset heredem Triumph.s.L.,
1 ,!3; 27 '
suscipere... que omnia prefatus dominus Wilhelmus, demptis paucis, de manibus '
a Margareta : cod.
30 successeur, mort en J2Ô5; 2» Albert de Louvain, évéque de Liège, assassiné à Reims en 1192. Il eut
de sa seconde femme Imaine, fille de Louis I" de Looz : 1° Guillaume, tige des seigneurs de Perwez;
2° Godefroid de Louvain.
Tome II 5
54 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
2
G.abbr.,a»l2i2. Intérim dum tractatur de pace componenda, Tbeobaldus. cornes Barensis ( ),
elam collecta militari manu, terrant episcopi ultra Mosam latenter invadit et ad
(i) A la mort d'Henri VI en 1198, son (ils Frédéric M, né en 1194, et déjà élu roi des Humains
en 1196, fui de nouvesu proclamé sous la régence de Philippe de Souabe, cinqtlii me fils de l'empereur 25
Frédéric 1
er . Mais en même temps, quelques princes étirent Otton IV, duc de Saxe et comte de Poitou.
(3) Otton IV avait épouse, en 1210, la lille de Philippe de Souabe, son rival, Béatrix, qui mourut
la même année. Il épousa, en 1214, Marie, lille du duc Henri I" de Brabant. (Voir ci-après.)
(*) Fernand de Portugal avait épousé Jeanne, fille de Baudouin IX, en 1211. Il mourut en 1253. 50
Hainaut, sœur de Philippe 1" dit
f) Pierre de Courtenai, comte d'Auxcrrc, époux de Yolande de
le
Noble, comte de Namur de H 96 à 1212. En 1217, il partit avec sou épouse pour Constantinople pour
succéder à l'empereur Henri el laissa le comté de Namur à son fils Philippe II. Cf. plus loin, Ll, p. 40.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 33
Celebrata est hec Victoria, auxiliante suis gloriosissimo martyre Lamberto, Triumph. S: L
184, > IS ""
xiu die octobris, dominica die qua cantabatur : Justus es, Domine, et rectum
judicium tuum, anno Domini XIFXIII, indiclione prima, hora diei tertia, in
loco qui custodia sive gardia de Stips nuncupatur. Cecideruntque in hoc Triumph. S. i..,
s certamine ex parte ducis circiter tria milia, qui omnes excommunicati erant, '
M
capli vero v prêter eos qui de peregrino exercitu corruerant. Leodiensium
,
Jam diei illius hora nona venerat... ipsumque oppidum Leewis [episcopus] Triumph. s i..
18H
episcopi adversariorum ullus audebat resistere, tantummodo fuge presi- '
dium expetentes. Consiliarii autem ducis ejusque famîliares qui illius animum
ad depopulationem civitatis Leodiensis specialiter inflammaverant, hi fuerunt
20 Gerbertus quidam phariseus, decanus aliquis Thenensis (*); Balduinus scolas-
ticus Lovaniensis, qui relicto habitu monastico, a domo quadain Afflighemiensi
aposlatavcrat; Hobinus, miles quidam Thenensis; Reinerus eanonicus Hugar-
densis, scriba ducis, totius adinventor fraudis el prodilionis. Qui qualem
sue nequitie mercedem perceperunt audiamus. Gerbertus inopinata morte
25 preventus est in stratu suo dormiens prefocatus. Hujus cadaver nullus terre
4
( )
Voir Triumphus S. Lamberti in Steppes, chap. IX, p. 180.
56 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
fuisset et non alicujus inforlunii exituin consecutus fuisset. Sed quid nunc de
comité Gelrie dicemus? Prius siquidem Leodiensis civilas a Brabanlis violata
est, qui pretiosa queque jam subtracta asportarant. Post hec supervcnientes
I tireuses nec aiiimum nec manum a violenlia retraxerunt. tjuin veluti canes
Cf. Rein. Ann., circumquaque deleverit regionem usque Kuremundam. civitatem opulcntam,
a° 1214, p. \U\.
que et ipsa pemlus vastata est.
Cf. Kein Ann., interfectorum etiam in btips cadavera diu inhumata jacuerunt, quibus
a° 1"13 p 112
devorandis canes totius regionis concurrentes die noctuque incumbebant,
sicque canum timon; nemo ad ea humandum audebat accedere. Cumque 15
Cart. S'-Lamb.
chartes 175
I,
Deal j Jolmnnis-Baptiste, Henricus dux ad cor reversas in oaslro Warhemie
omnem quam habere posset aclionem ad dominia de Moha et VValevia, una
cum primogenilo suo Henrico, pro expiatione sui criminis et anime sue salute,
quitavit episcopo et ecclesie, solvitque. pro illatis damnis xc m liv Valencenenses,
perpétua deinceps pace cum episcopo et comité juramento firmala. Quam quis n
violare presumpserit ta m ipse quam heredes sui perpeluo deputentur exilio.
Arnoldo de Weezmale (
J
), etc.
Triumph. s. L., imperatorem, contra Oltonem regem eonfligens in Alemannia mirifice trium-
2 ,!
r iA °iiQ
li.u u.,llo,Bo-ra.
nhavit. Otlo
'
aulem fusains
D ab Augusto
c Rhenum transire... Victorie Bulloniensis
(*) Voir Fh.-L. Ganshof, Les ministeriales en Flandre et en Lotharingie, pp. 121, 107 et 92.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 37
muniens. Pater ejus Heuricus imperalor ampliori liber late quam oinnes
imper ii incolas sublimiter decoravit, singularî quoque specialis prrrogativa 5
privilegii insigniens et exornans. insuper el ipse rex Fredericus solito more
imperialis raunifieentie ampliora beneûcia sie eis exhiberc paratus in liabun-
danliori collatione liberlalis, anliqua si opportunum fuerit privilégia innovando,
Aquenses una cum comité Juliacensi, cum plausu magno et hilaritate, preces
régis suscipiunt. legalis ponigunl dexteras, portisque reseratis et patentibus.
Cbr. de 1402, Anno igitur Domini XII C XV, Fredericus rex Sicilie, filius Henrici imperatoris,
vin kal. augusti, pontificatus domini Innoeentii pape III anno XVIII in regem
inungitur Alemannie, in templo béate Marie Aquisgrani. Precipui aulem el
preelecti bujus sacre unctionis minislri ex anliqua eonsuetudine atque ordinata
diensis, sieut a longis rétro temporibus Ira iitum constat et observatum. Sede
J
aulem Colonicnsi bis diebus vacante ( ),
vices archiepiscopi ejusdem eeclesie
non solum propter régis ipsius revereiidum interventum, verum etiam propler
insignem Apostolice Sedis prerogati vam ,
quam idem prefulgebat Sifridus,
conlluxit.
Eodem anno, mense novembri, présidente domino papa Innocentio III, ReineriAnn.
Fueruntque ibidem très synodi dies. Prima itaque die... Terlia vero die,
io pretioso in tantum pregravata ut vix illa gestare nimio et ultra modum eorum
depressus pondère suffîceret. I>esuper autem fores majoris ecclesie Latera-
nensis solium sibi extruxerat excelsum, ab tminentiori loco volens ab omnibus
videri in décore suo et audiri in lingua sua admodum diserta. iViissarum
20 elevatum mox transibat in sonitu tube ductilis et in voce tube cornée, terra
résonante in voce instrumentorum tinientium in auribus universorum qui
aderant et pre confusione sonitus obstupescebant. Sic cor gerere videbatur
exaltatum ante ruinam imminentem. Nec plane sine prognoslico appropin-
quantis termini contigit quod prima die synodalis residentie pontifex causam
25 facti vocationis in publicum proponere volens, i ta exorsus : Desiderio, a. abbr.
Oltoni abbali Sancli-Laurentii (*). qui illi concomitatus fueral. Etiam juncluram 10
suo horlarctur exemplo, juxta id quod seriptum est : Cep il Jésus facere et
docere, omis ipsum ad quod suscipiendum fidèles alios salubriler invitabat
etiam suis imponere humeris consulte decrevit. Aderat sane ibidem snagister
Johannes scolaslicus Zanclensis, in quo vere gratia S)ei habitabat, homo faciei
25 '.') Egbert de Meran, évêque de Bamberg, t203-li'37; Olton d'Oldcnburg, évoque de Munster,
1201-1218; Henri I", duc de Brabant, 1 190-1255: Léopold VI, duc d'Autriche, 119(5-1230; Louis II,
comte de Looz. 1195-1218; Lothaire I", comte de Hochstade, époux de Malhilde, qui se remaria à
Louis II de Looz ou Lothaire II, son fils ; Guillaume Ml, comte de Julicrs, 1208-1238; Adolphe V,
comte de Bcrg, mort en 121 H; Guillaume 1
er comte de Hollande, 1204-1525.
,
Clir. de 140-2, sale») et Damasco. Verum civilas Hiertisalem deslructa erat a Coradano prefato, 5
à te
mûri ejus cnm lurribus intus et foris prêter templiim Domini et turrim David in
acervos lapidum erant redacti. De sepulcbro glorioso Domini destruendo consiliati
triduum Damiate urbi \ entis prosperis applicuerunl Ksi aulein Damiata eapul
omnium civilatum Egypti, sita in ripa Nyli fluminis, ultra mndum muni ta,
habens in medio fluminis turrim inexpugnabilem lnler urbein autem et
chrislianorum exercilum médius discurrebat Nylus. et in medio Rumine turris 15
dicta erecta erat. Que laboribus et sumptibns magnis tandem, coopérante Deo,
capta est et dirula, milite qundam juvene et strenuo Leodiensis diocesis ipsam
Damiala. mense februario. in feslo sancte Agathe, obsessa est sub solerti cura 20
denominaverunt (*). Ibi enim olim Balduinus, cornes Hannonie (-'), qui comi-
(
4
) Cf. R. Dubois, Les rws de Huy, pp. 134 et ÎS93. 50
Lovaniensis filium cujus in bac vita brevis perstitit incolatus. Sed nec quidem
a mille retroactis audilum est annis quod sub cujusvis romani pnncipis
ib tempore tôt menia extiterunt locata, tôt erecte muniliones, tôt valla defossa
(i) Hautzbourg.
44 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
bcati Thome apostoli, corruit et XXXVI viros missam pro présent! defunclo
audientes oppressif et plures alios debililavit, verum saccrdos oflicium peragcns b
illesus permansit.
r( '* 10
n rancorum
•'
filins
• ...
Margarcle, sororis predicti doniini Hugonisepiscopil 1 ),
sanguine Castro Appia gemtus, major prepositus ceelesie
23 *- Leodiensis. frater Hugonis domini de Florinics 2 ab omni clero et populo
( )
vel de foris auderet ingredi civitatem. Post tantorum autrm tumultum malorum,
Deo donante, pax reddila est inler episeopuin et populum civitatis. ad quam
revertens Jobannes episcopus duas cappas super altare beati martyris Lamberti
dévolus obtulit,
G. d'O., 125, ois. Anno ponlificatus Johannis secundo, l'undalum est cenobium dictum Grande -20
('; Jean d'Eppes était (ils d'Hugues, seigneur de Humigni, et de Marguerite de Pierrepont.
t*) Hugues de Florennes. Cf. Carlntaire de Saint- Lambert, I, 101, 131, 148.
CHRONIQUE JEAN DE BRUSTHEM. 43
Eodem etiam anno, facta est translata monasterii Sancte-Katherine extra Cf.G.abb.Trud.,
oppidum Sancti-Trudonis ad locum de Mielen, quem locum nobilis domina ?,ji rae ù s op'db
IV
s de Perweys cum jurisdietione temporali donatione contulil. Translatum est '
'"30-538.
Johannis episcopi.
Fundatur eisdem temporibus claustrum de Vivengnies quod Vinea Nostre g. abbr.
Episcopus Johannes construxit circa annum Domini XIIC XXXIIII monas- Cf.J.d'0.,V,2iO.
Eodem tempore, inchoata est ecclesia fralrum minorum... eructautia ex hoc G. d'O., 126. c-u.
îs in il I iid.
Circa eadem tempora episcopi Johannis, in loco qui Graveria... de ordine G d'O , 126, i-».
Anno XIFXXXVH in Huyo tam ingens nix cecidit quod excrescens aqua cf. Alber.,
c a° 8'
20 ui et ix domos deiieeret.
'
Combusta est etiam lune regalis ecclesia cum tota civitate „ \.? *
G. abbr.
Aquensi.
Episcopus Johannes villam de Zitlarl... usque ad Montem Jovis fugere G. abbr.
coarclavit.
Post bec suhorta est guerra inter episcopum et Walranum comitem causa G.d'0.,l25,i9-«.
(*) Cf. Ed. PoriCELET, L'abbaye de Vivcgnis. dans B. S. A. II., t. X, pp. 2 et 15.
(*. Cf. Gobeht, Lièije à travrrs les âges, t. Il, p. 886.
30 (') Le château de Poilvacbe, alors occupé par Waleran, sire de Fauquemont et de Montjoie, frère
de Henri, duc de l.imbourg. Voir L. Làbayb, dans Annales de la Société archéologique de Namur,
t. XXII.
46 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Alber., a» 1238, honestum consenti un t. Pro quo etiam Otto cardinalis (s) qui lum in Anglia erat,
943, ts-ss.
electione Ottonis cassata quem etiam electus Coloniensis abjurare per
pontificem compellitur. Eo tempore, rursus mota est dissensio inter
Alber., a» 1239, Pro quibus tamen controversiis sedandis, rex Francie sanctus Ludovicus,
anno XII C XXXIX, misit episcopum Lingonensem Robertum, poslea Leodiensem
G.d'O., 126,3i-is. episcopum, ac dominum Adam militem. Interea vaslabalur graviter episcopalus,
Cf. Hist. s.Laur. Sabaudie diem extremum. Ferebatur ab aliquibus quod a
j n parti lui» clausit
4
cubiculario suo in villa de Presse ( ) regionis Lombardie, dato veneno, fuerit is
5
extinctus. sepultus in monaslerio Cathacumba ( ) cisterciensis ordinis, in terra
nativitatis sue. cum patribus suis qui monasterium ipsum fundaverunt, anno
Domini XII C
XXX vacavitque scdes Leodiensis annis duobus.
Chr. del402, Eo tempore, natus est in Trajecto pullus cum duobus capitibus et cum
165 ,-,
(>) Guillaume était fils de Thomas, comte de Savoie (1188-1213). Son frère Thomas épousa, en 1257,
Jeanne de Flandre, veuve de penaud de Portugal. Sa sœur Béatiix avait épousé le comte de Provence.
I.a fille de Béatrix, Éléonora. épousa, en 1256, Henri III, roi d'Angleterre. Il est faux que Guillaume
de Savoie fut grand prévôt de Liège (De Theux, I, 202.) Le prévôt était h cette époque Jacques de 25
Lorraine, élu évéque de Mclz en 1239. Cf. L. liani. Les paroisses de Liège, dans II. I. A, L.
t. XLVI, p. 71.
(*) Otton, fils d'Adolphe, comte d'Altena et de La Marek, et de Lutgarde, sœur du comte de Gueldre,
de La Marck, p. 10.
(*) Otton, cardinal, cvêque de Porto, créé cardinal en 1227, mort en 12HI.
(') Brescia.
s
( ) Abbaye de Haute- Combe.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 47
super caput, longum, ad instar monachi tegens caput et capillos, qui tertia
annum obiit.
die nativitatis sue, loculus est, sed infra
Ànno Domini XII C XXXIX, dominus Henricus de Haccour (*) decimus Cf. Hist. S Laur..
A Pl
quarlus abbas Sancti-Laurenlii Leodiensis, primus mitram accepil. 1
'
?v io9 ( )
annis VI. Vacante enini post decessum Wilhelmi Leodiensis cathedra, slaluta G. d'0.,127, ih.
10 est electionis dies circa festum Omnium Sanctorum. Erat tune temporis in
Eodem anno, obiit Jobanna comitissa Flandrie et Hannonie absque liberis, Chr. de 1402,
j
go i n
que dudum nupserat Thome (ilio Thome de ^abaudia (
3
) elerieo quondam
et archidyacono Lugdunensi. Margareta autem soror Johanne in dominio
•2s dictorum successif comitatuum. Que eliam in flore quodam juventutis sue
conjuncta cum quodam fiucbardo de Avennis, nobili viro sed non legali thoro,
(«) Henri de Haccourt, abbé de Saint- Laurent, 1239- 1288. Cf. D. U. Berlière, :lfona>ttron,t.ll, p. 42.
(
l
) Voir note de la page 46.
48 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
secundo genitum pro dictis comitatibus Fiandrie et llannonie. Mater eral pro
Wilhelmo quem etiam Flandrenses tenebant pro suo hereditario comité.
Pro parte Johannis erant amici omnes et Hannonienses eum habebant pro
domino. Hinc lis et discordia ac fomes odii. Verumlamen Margarela comi-
latum nomine et actu gubernabat ne filium suum Jobannem exheredilare ts
in régi mi ne sustinuit
Cart. S. Lamb., Sabbato post dominicam Lelare anno supradicto XLIIII [1245 n. s.],
regem coronato. statuitur apud Franefordiain diela solemnis pro statu regni
série scriplas deeretum est : Henrieus Dei gralia Khomanorum rex et semper
(*) Henri Raspon, landgrave de Thuringe, surnommé le Roi des Prêtres, mort en 1247.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 49
Cum autem Robertus episcopus in magna securitatis... sepulturam ele- g d'0., 128, *-io.
20 gerat...
Tome II. 7
50 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
mensis novembris die xvni a , lali pacto quod scabini canonicis non injuriarentur
nec de eis vel eorum familiis judicarent.
ambo nobiles (
1
).
(«) Ces données, empruntées à Jrnn d'Outremeuse, sont fabuleuses. La cité de Liège avec ses
maîtres existait avant l'époque d'Henri de Dinant. Le nom de Jean Grimeal est probablement inventé
tinopolitana (
J
), Namurci residens, burgenses nitebatur aggravare, propter quod
clam cornes Lutzeburgensis demandatur ut maternam hereditatem (
2
) veniat
accepturus. Qui gaudio repletus illic militiam dirigit, quam Namurcenses circa
mediam noclem Nativitatis dominice intromiltunt. Ab his castrum in crastino
s obsidelur, sed ipso ab inlus bene munito, in biennium obsidio protrahitur.
Clinique dominus Franco de Weezmale 3
( )...
4
10 suo, comité Gelrie et sororio suo comité Juliacensi ), Monlensi quoque 5
( ( ),
6
Lossensi ( ) ac de Nassouwe comitibus ac multis Hasbanorum nobilibus, cum
exercitu scilicet lx m ,
qui inlrantes Brabantiam destruxerunt quidquid in via
invenerunt, Landen scilicet, Hanutum, Thenis, Vilvordiam etc. Postea
obsederunt Mechliniam xx diebus strenue impugnanles, sed pre viclualiura
15 indigentia, cum esset circa principium hyemis, imperfecto negotio redierunt.
Sicque remansit Mechlinia usque ad tempora domini Theobaldi de Baris
episcopi. Cum autem Henricus episcopus ab obsidione reverteretur...
4
( j Marie de Brienne, épouse de Baudouin II de Constantinople, empereur depuis 1227, comte
de Namur depuis 1257; Baudouin fut chassé de Constantinople par les Grecs en 1261 et mourut
en 1273 en Italie.
C ) Henri de Luxembourg
1 de Waleran, comte de Luxembourg
25 était fils et duc de Limbourg
et d'Ermesinde, fille de Henri l'Aveugle.
(') Francon dit le Bâtard de Wesemael, qui se couvrit de gloire à la bataille de Woeringen en
défendant le iluc Jean I. Cf. Gansbof, Les Ministérielles, p. 9i.
{*/ Guillaume IV, comte de Juliers, 1218-1278, avait épousé Marguerite de Gueldre, sœur
j0 de l'élu.
e
( ; Arnould IV, comte de Looz, 1227-1273.
52 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
deferehat. Unde dicti Dobiles qui ante fuerant episcopi amici fidelissimi, facti
sunt ei létales inimici. Oie sequenti, que crat xi maii anni LXXI. facta est
medicina salvifica non est infelix egrotus mutatus in melius, sed velut io
lytargiam patiens unde mel sugerc debuerat, doctrine vencnum hausit furoris
sumenda.
llocsein, 73. Hic post depositionein xn vixit aunis, quihus succcssoribus suis plures îo
Cf.J.d'0. ) V,400.
„ 10 ] (
.
S (j as intuiit. Tandem dominus l'heodericus de Prato miles, juxla Kran-
(ij Thibaut Visconti, archidiacre d'Ardcnne, cité comme tel en I2S2, I2B9, 1209; élu pape en 1271,
veteres. Et unus grossus velus fuit et est ac esse débet u cum dimidio esterling
vel septuagesima quarta pars uni us marche argenti re^ii et ponderis Trecensis.
Statim vero sequendo hoc fundamentuin, feeit idem rex sanctus cudi in regno
suo Francie grossum veterem vel I huronensem, qui idem sunt Angli staterum,
10 Itali querlinum, Âlemanni inferiores denarium dictum. Colonienses etc. Volentes
autem dicti principes providere in moneta aurea secundum valorem et concor-
dantiam predicte monete argentée, dictus rex feeit cudi denarium aureum
dictum regale in pondère n cum dimidio esterling auri quasi puri, quorum lxiiii,
prout dictum est de grosso veteri, faciunt unain marcham auri ponderis
15 Trecensis. et ille denarius reputatur tanquam solidus grossorum veterum, quia
grossi veteres faciunt et valent regale predictum.
Anno Domini XIFLXXV, commissa sunt circa Andenam hastiludia ad que cf J. d'O.
fl
20 adducens vaccam ibidem, quam videns Rigaldus de Corbion. civis Cennacensis, 114-115.
dixit domino Johanni Halois, balivo Condrosii. vaccam hanc ante dies quatuor
55 evenit. Nam tanquam fur notorius patibulo appensus fuit. Eaque occasione
multa mala subsequuta sunt. Cum enim progenies castri de Belloforti fidelis
S0 (') Sur l'origine réelle de cette guerre, voir E. Poncelet, La guerre dite de la vache de Ciney,
Hocsem, 89. esset, discordia gravis exoritur. Nam tribus prediclis fratribus... sua castra
M
Brabantie dux (*) cum cxercitu xn arniatornm ad dicti castri tuitioncm.
Verum nobiles de Pralo cum Hasbaniensibus de IWomalia, Hcmmcrcourt,
Hanncff et Waroux Brabanlinis viriliter restilerunt. Nain Brabuntinorum cesi
sunt xxx milites, inter quos et Henricus filius ducis interiit. De rcliquis autem
M
circiter vi im c
cecidisse feruntur. Hasbanorum autem tantummodo cenlum 10
Hocsem, 60. Eodem anno, un martii, cornes Namurcensis, hortatu... se parât ad terre
Cf.J.d'O ,V,413.
Leodiensis exitium. At dominus Buchardus prepositus l.eodicnsis
(
s
)
et
veneral in auxilium... castium cum villa destruxit. Non tamen Deus ultionum
dominus hoc très fllios diffidentie jura beati Lamberti usurpare conantes
impune evadere voluit. Nam comitem Lutzelburgensem in curia régis
obiit (
6
). De incendio Cennaci sunt versus cum data annorum :
(«) Gui de Dampierre, fils de Marguerite de Flandre, avait en 1263 acheté les droits de Marie 05
de Brienne au marquisat de Namur. Il succéda à sa mère dans le comté de Flandre en 1278.
(*) Jean I", duc de Brabant, 1207-1294.
(*) Erreur de J. d'Outrenicuse : Le prévôt était à cette date Jean de Condé (1243-1280). Son
successeur fut Bouchard d'Avesnes (1283 1288). Cf. L. Làhaye, Les paroisses de Liège, p. 71.
{*) Inexact : Henri IV, comte de Luxembourg, 127S-1288, périt à la bataille de Woerbgen sur 50
le Rhin, le 5 juin 1288. On ne retrouva pas son cadavre.
enfermé.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 55
Mense sequenti, quinto idus maii, marescalcus... Demum in Francorum regem Hocsem, 62.
Philippum compromittitur, qui xu septembris sic partes arbitrio concordavit Cf. Chapeav.,
310, note 3.
ut, sopito negolio vacce etc., domini de Belloforti, Fallaiz et Gonne sua allodia
Anno XII c LXXlX, dominus Grisellus, cantor ecclesie iSancti-Lamberli, fieri Cfr. Chapeav.,
310, noie 6.
fecit vilream fenestram in ecclesia Leodiensi rolundam versus palatium. Et
eodem anno reedifleatus est pons lapideus Trajecti, quem dominus Henricus
de Monleforti sive de Gelria, olim episcopus, destruxerat. Anno Domini
C
10 XII LXXX, prediclus dominus Grisellus cantor in curie sua de Motta in Avroto,
Lossensis nocte capitur. Propter quod tota Leodiensis patria comitem ipsum
23 diu post exosum habuit, privans eum episcopalus mamburnio quo, vacante
sede, fun^i solebal. Cum igitur episcopus Johannes super sellam strictam in
(*) Gérard Griseal de Bierset; sur ce personnage et sur la fondation du couvent des Guillemins.
voir Th. Gobebt, Liège à travers les âges, III, pp. 209-210.
(*) Sur le couvent de Bernardfagne, voir Éd. Pdncelet, Le Monastère de Bernardfagne dit de Saint-
30 Roch, dans Bulletin db la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, XIII, pp. 1 -13-298.
semivivus. ymmo quasi mordais projicitur et in semila secus fossata juxta portam
monasterii de Helechinis (
J
)
tanquam cadaver vile relinqui tur. Diluculo dum
adhuc palpitaret essetque parva tuniea alba indutus usque ad genua, a quadam 5
C
J. de Warnant, Eodem anno XII LXXXV, religiose mulieres, scilicet priorissa et convenais
22g.
"
Sancti-Martini in Rollion ordinis sancte Marie Magdalene, ex illo loco qui erat
ci-dessus, 1. 1,
u ]tra Mosam ex opposilo ville de Daules in terra Namurcensi a latere quo itur
p. 00.
Boviniam translate sunt ad locum qui Sanclus-Quirinus nuncupatur in suburbio 15
Hocsem, 83. Eodem anno, Acon civitas... in favillam redigitur, occisis in ea christianis
M
nobilibus propugnatoribus ad numerum xv , excepto reliquo vulgo de quo
major pars necatur. Simililer et urbs Tripolis diruta et in ea xxx M christianorum
oceisa. Eodem etiam anno, ab eisdem capitur urbs Damieta.
Hocsem, 83. Eodem anno, in die Calixti,... in Flandria deportatum cum suis patribus
Chapeav., 322, tumulatum est. Vacavitque sedes mortem domini Johannis
episcopalis post
(*) Heylissem.
cpiscopi annis IIII. Sub quo inlcrmcdio tempore, cum apud Trajectum chorea
duceretur, ncc sacerdoti sacram Fucharisliam deferenti debitum bonorem
exbiberent, subito ponte lignco in quo erant fraclo, circiter uc in Mose
flumine demcrsi perierunt.
tenoris sequcnlis, prout habetur in thesauria et regislro ducatus Brabantie : Wauters, Table,
Universis présentes litteras... Ex tune idem dux Johannes et predietus Mir. On. dipi
« XIICXCVII : cod.
Trajecli, que parocbia cum suo dominio bereditarium extat allodium beati
Lamberti, cujus mater Herisplindis lilia fuit bigolai domini temporalisquondam
Sancli Pelri. Item quod omnis alienigena, id est non progenilus in episcopalu
Leodiensi, in quoeumque loco dicli oppidi Trajeclensis maneat, ejus si
erit cum suis liberis, ubicumque moretur, sub correclione ducis; vir autem
Hocsem, 93. episcopi correclioni subjacebil. itaque conclusum fuit ut locus antique
civitatis juris esset episcopi, boc tamen inlerposito quod omnes loci incole
cum suis familiis capitalem censum persolvant bealo Petro Lovaniensi. Cetera
vero ultra velerem civitatem ampliala ad ducis dominium perlineanl. Perso
quod arbitrium ecclesia enormiter lésa fuit. Sed et temporc illo quo Guido
Hannonius electus episcopus ad urbem pro suis profeclus expediendis negotiis,
orto in oppido Trajecti inter cives dissidio, quidam bealo Lamberto et ecclesie
Ulrinque igitur ad arma congressum est. Sed quia ducis pars longe fortior erat.
his qui pro parte crant ecclesie. pluies ex parte episcopi trucidantur, aliis aut
captis seu graviter sauciatis vel ab oppido fugientibus. Quorum etiam bona
dirimuntur, domus irrupte spolianlur. relique tandem in deditionem coartantur,
homagium facientes duci et beato Petro Lovaniensi, relicto bealo Lamberto 30
factum fuisse defensorem. Cirea annum Domini IX C VH, l.udovicus rex, filius Wauiers, Table,
I 3''4-
Arnulphi imperatoris, confirmando quasdam donaliones Karoli simplicis Chape'av" 1^267:
28 i anv >er908.
Francorum régis et ducis Lotharingie, dédit et ipse domino Stephano Leodiensi
5 episcopo theioneum et monelam oppidi i rajeclensis. Â lempore autem Henrici I Wauiers, Table,
ducis Brabanlie, qui jura imperii in oj.pido Trajectensi obtinuit a Philippo Mir. ôp.di'pi.,
Romanorum rege, duees Brabanlie dictum oppidum sue mancipaverunt ditioni, .- '
7î
jo i
volebat dare filio régis Anglie uxorem. Ob hoc Francorum rex vehementer
commotus cum maxima multitudine venil ad prelium adversus Flandrenses.
Rex autem Anglie Eduardus I (
3
) occurrit comiti Guidoni in auxilium, quo
non obstante, cornes cum duobus filiis a Francis captivalur, et Flandria régi
25 multique nobiles Irucidati sunt, comité tamen paucisque cum ipso evadentibus.
Quod cum régi Francorum nunciatum fuisset, vehementer commotus, congregalo
(*) Sur cette célèbre bataille, voir V. Fris, dans les Annales de la Société d'histoire et d'archéologie
de Gand, t. V.
t ^92- 1297, qui prit la fuite à la bataille de Courtrai après avoir vu périr ses deux frères.
60 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
vir fortissimus giganlie stature, qui se régis scrvitio ad standum cum suis in
fronte eonfiiclus obtulit. si rex ipsum jusljs stipendia honorare velît, sed a
2 3
reges duo Majoricc ( ) el Meiidie, «lux Lotbaringie ( ), Godefridus, cornes
de Virson germanus Jobannis ducis Brabantie (
4
), episcopus liellovacensis (
5
),
cornes Bolonie (
7
) cum fratre suo Godefrido, dominus Arnoldus de Echouen
Cf. De Dynter, cum filio Jobannc ). dominus Henricus de Wilre, dominus Gcldolphus de
(
8
II 4M.
'
Wynghen 9 ), dominus Wilbelmus de Kedinghen, domini de Cranen, de
(
(*) Le roi de Majorque à cette époque était don Jayme qui mourut en 1514.
(
3
) Thibaut II, qui devint duc de Lorraine en 1504, fut fait prisonnier.
Godefroid de Rrabant, sire d'Aerschot. frère du duc Jean er et son fils Jean de Virson.
(*) I
(
B
; Il n'y eut pas d'évèque de Beauvais tué à Courtrai. 25
(
6
) Jean, fils de Jean d'Avesnes, comte de Fjainaut, en 1280-1501.
C ) Robert VI, comte d'Auvergne et de Itoulogne, se distingua à la bataille de Courtrai, où son frère
Godefroid fut tué, mais mourut en (514 seulement.
8 Arnold d'Eeckout et son fils. Cf. Du Dvnter, i-44.
( j t. Il p.
I
8
) Gendolplius de Wyncghcm et Wilbelmus de Redingen sont aussi mentionnés par De Dynter. 30
,0 Arnould IV de Wezemael, Ganshof, Les Mimstcrialcs, 98.
( ) fils de Godefroid de Perek. Cf. p.
('*) Les sires de Bautersem et de Walhain. de Borjun, I/emricourt, 1. 1, p. 1 KO, conteste, avec raison-
que ces seigneurs aient succombé à Courtrai en 1502, ainsi que l'affirme aussi Dk Dvnter, t. II, p. 444.
Cf. Ganshof, Les Miiiisteriales, pp 109 et 128.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 61
Appropinquante termino octodecim anuoruin quo debebat gabella seu firmitas Hocsem, 106.
C
cerevisie terminari, scabini et nobiles civilatis qui adhuc gubernabanl civilatem \i'ti''
eamque tenebant subjeelam, considérantes qualiter. .. Adolescentes enini et
illi subito surgentibus in auxilium, multi bine iude graviter mulilati fuerunt.
30 Quibus rébus dum majores animo consternanlur, unus ex nobilibus magisler
C
Peracta sunl liée anno Domini XII1 II, sede vacante per mortem hujus domini
Adulphi.
Cf. Chapeav., Modem anno in septembri, recepta est bulla papalis que generaliter continebat
339, note. ,
kumbardos
, , .
Sexti Décret.,
et ejiciendos, que habetur capitulo
lib. VI, tit. v, Usurarum vo-raginem, libro v " et est Gregorii X in concilio Lugdunensi
° in
cap. I.
qua inter cetera scribitur : Hac generali constilulio-ne sancimus ut nec
collegium nec alia universitas vel singularis persona cujuscumque sit io
Hocsem, 108 taies de cetero admissuri, etc. Quare Adulphus episcopus Lumbardos quos
scabini Leodienses lucri gratia confovebanl armatus non clypeo vel galea sed
pontilicali thyara et baculo pastorali, fractis domorum suarum foribus, a civitate
penitus extirpavit.
Hocsem, 339. Hoc tempore, custodes castri de Mirwart... Adulphus castrum ipsum funditus
deV
'• diruit terramque castro subjectam suo dominio subitigavit, quia prius recuperata
, L,,
dans ms. 9841, ^ J
. . .
ci-dessus, 1. 1, erat bonis ecclesie, tempore Guidonis electi, et ipse ea in lite consumpsit.
p. 56.
Chr.de 1402, Cum autem esset dominus Adulphus episcopus in domo scholastici Sancti îs
, .
'
Pauli, decidit in lectum. Et cum jam morti vicinus esset, in extremis clamabat :
dans ms. 9841, Domine, suscipe spiritum m eu m ut cum fratribus meis sim, et ipsam anli-
ci-dessus, 1. 1, , . . . .
p. 57. phonam ad hnem usque complevit. Qua imita, mox expiravit, anno
Domini XIII C II, idibus decembris. Putabatur a Lumbardis qui ipsum oderant
° Libro VI : cod. 30
» Eorum : cod.
CHRONIQUE JEAN DE BRUSTHEM. 63
dato veneno extinctus. Hic in lecto decumbens... conderenlur. Quod et Hocsem, HO.
factum est. Super cujus sepulchrum hoc exaratum est epitaphium :
Chapeav.,340.
Sepultus est cuni domino Johanne de Anginis. ut supra dictum est, ante
io summum altare majoris ecclesie, unus a dextris, aller a sinistris domini
Hugonis de Petraponte episcopi.
possidebant. expoliarentur bonis suis, prout faetuin est. Cujus mali principium
taie fuit. Quidam prior de Monte Falcone îbolose dicli ordinis «eu religionis s
et, aliquo emoluiiiento inde pcrccpto, infelicem vitam sustentarent. Qui tandem
egressi de ergaslulo mala morte perierunt, uno suspenso et altero violenter
magnas et limitas eorum divitias obtinere posset. Quod eum régi denunciatum
essel. suggessit pontilici ut ordinem illum deleret, ulpole beresibus et nepbandis
erroribus et facinoribus implicatum. Tandem utrum de jure propter delicla
personarum posset ordo destrui in consislorio queslioue diutius ventilala, eum
petitio régis non procederet, Clemens papa, auri cupidus et spiritu symonie 20
bis probationibus aliquibus exbibitis, rex fecit eos torqueri variis crucialibus,
CHRONIQUE DE JUAN DE BRUSTHEM. 63
ut omnes faterenlur excessns. Qui cum omnino negarent et falso esse confieta
igneo et alto positi sunt, omni plèbe spectanle, fecitque eos nudatos ad palos
5 ligari et ignem sub eorum pedibus poni. postea ad tybias et sic paulatim ad
membra superiora, uniim post alterum comburendo, eisque aperte nuntiando
23 quia timoré et blandiliis pape et régis, in aliqua parle confessus fuisset illa
aulam régis positi sunt ad igncm et paulatim igné suecenso combusti. Frater
quoque Pelpliinus eodem modo per ignem Iransiit ad Dominum. Frater Hugo
50 Paraldi cum socio timoré pêne omnia confessi sunt, et pro tune morlem
e\adentes. postea miserabiliUr obierunt. Papa vero stalim bona Templi infinilo
thesauro fralribus vendidit llospitalis bancti-Johannis. et, suspensis eorum
privilegiis, recepta pecunie sumrna. nova privilégia renovavit.
Tome II. 9
6b CHKOiNiyUES LIEGEOISES.
Hocsem, 124. Mis temporibus, videntes dnmini canonici Sancti-I.amberti jus civitatis
ÎMcchliniensis, quod dudum pro média parte eral ecclesie l.eodicnsis, in
alienare, vendeie vel impignorare bona ecclesie. nisî duntaxal ad vitam. sine
aposlolice Scdis licentia. capituli quoque Leodiensis et patrie consensu. Quare
dominus Theobaldus episcopus eitari fecil ducem Home coram Summo
Pontitice. Misit ergo Johannes dux suos legalos. Kuitque linalitcr pcr Summum
Pontiliccm indiealum quod transportait domini Hugonis episeopi nullius essel 10
Cf. J.d'O, Anno supradicto Vil, in die sancto Pasche. sub proccss one, corruit ;
magna
pars testudiuis ecclesie tSancti - Lamberti absque tamen aliqua hominum ib
demolitum.
ci Miraeus, Eodem anno. feria quinta post festum beati Martini, in mense novembri, su
I
1
Emiction Ue Spanheim, archidiacre de lirabant, de IÏUU à 1521.
Eodem anno, transactis annis VI a supradicto conflictu apud Cortracum, Hocsem, 127.
loco eorum substitnendo. Noque in his omnibus domina prefata aiiud sciebat
nisi quod legilimum suum virum recepisscl. Poslmodum lamen fraude détecta...
Eodem anno MIIFXI, in crastino beati Bartholomei apostoli, cum Henricus Cf.G.abb.Trud.,
3
miles nobilis, dominus de Hermale ( ) recederet a Sancto-'î rudone, VVilhelmus
50 castellanus W'arhemie (
4
) cum suis complicibus, duranlibus adhuc treugis inler Cf. M. de Lewis,
eos pollicitis. secus villam Mielen eumdem Henricum invasit. Ceciditque ibidem
mortuus Johannes ex amita Henrici consanguineus. Henrico quoque semivivo
relicto. reliqui ejus socii fugcrunt Quod factum Alardus miles, dominus de
(*) Jean de Vierson, fils de Godefroid de Brabant, sire d'Aerschot, et frère du duc de Brabant
2i> Jean l' r , avait épousé, en 1297, Marie de Morlagne.
s
( ; Henri V, comte de Luxembourg depuis 1288, fut élu roi cies Romains sous le nom de Henri VII,
en 1308, el couronné empereur à Rome en 1512. II mourut le 24 août 1313.
(*) Henri, seigneur de Hcrmalle. Cf. Hemricourt, 1, p. 95, et II, p, 280. Poncelkt, Maréchaux, p. 97.
(*) Guillaume de Jenefje, châtelain de Waremme, Cf. Henx^caurt, I, p. 584, et II, p. 260. Poncbiet,
7)ii Maréchaux, p. 105.
68 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Pces (
J
)
qui palriam loco dnmini Theobaldi (une regebat. cum faveret partibus
Chr. de 1402, Circa festum Omnium Sanctorum, Brixienses ad dedilionem positi sunt, ratione 5
559-261.
delicienlis annone, reddideruntque se et civitatem ad libitum régis. Rex vero,
urbe sibi reddila, jussit muros per circuitum funditus dirui et quosdam urbis
majores capite puniri. Quod audientes relique transalpine civitates [tremue-
runt "]. Hoc insultu. Guido frater comitis Namurcensis, régi propinquus, ex ejus
amita filius (
2
), du m ad expugnandam Brixiam, valvam ejusdem urbis securi ut io
autem Henricus circa quadragesimam a Janua exiens, secessit versus Pisam, ubi
cum ingenti honore receptus quievit usque ad octavas Pasche. Tandem a
(*l Jean I", comte de Namur, et son frère Guy étaient fils de Guy de Danipierre et d'Isabelle 25
(*) l.e comte Jean de l.ooz, 1373-1279, avait épousé en premières noces la sœur du comte de
Juliers, d'où naquit Arnould V, comte de Looz, de 1279 à 1^23 II épousa en secondes noces Isabelle,
fille de Jacques, sire de Coudé, dont il eut Jean de Looz qui devint seigneur d'Agimont, dont on note 30
ici la mort.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 69
Pisa exiens suum versus Romanam urbem direxit. Quod Robertus rex
iler
introitum prepediret, sed tt ipse Robertus cum valida manu Romam venit.
Henricus vero rex, cum urbi appropinquaret, et viam suam versus portam Latinam
5 dirigeret, fullus innumerabili nobilium socielate, omni "gt-nere annorum munita
in quibus auruin. argenturn, purpura et hiacinctus resplcndebant, Robertus hoc
perspiciens illic morari timuit, cum esset totius urbis invalidior, et trans Tyberim
per pontem transiens, versus Sanctum-Petrum cum suis munitionibus confugit.
Fraler autem Roberti régis perlerrilus in caslro Angeli se recepit, majori parte
10 exercilus cis Tyberim relicta. Omnesque pontes, liempto ponte .Sancti-Petri.
destruxit, ne ad illam ecclesiam, ubi more predecessorum soient Cesares
coronari, sitam trans Tyberim, perveniret. Pons namque Sancti-Petri, editis
munitus turribus transitiim denegabat. Ilaque rex Henricus per portam Latinam,
nemine sibi contradicente, ingreditur vin aprilis, castrametatus ad Sanctum-
la Johannem in Laterano. Igitur anno supradicto, in die Penthecosles, que
tune erat xim maii, illuslrissimus Henricus comes Lutzcburgensis. Alemannie
rex, anno quinto regni sui, in ecclesia beati Johannis, vol ut alii scribunt, in
ecclesia Sancti-Petri ad vincula, ab episcopo cardinali a papa Clémente ad hoc
legato, imperiali dyademate coronatus est imperavitque uno anno, xxvi diebus.
20 Urcisini autem existentes pro parte Romanorum, metu imperaloris, turrim j de W. dans
C ape av
et vicos suos fortiter munierant. Accidit militiam Theobaldi Leodiensis episcopi
r r
'!
J
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^f'
Chr. de 1401,
armatam, feria III post festum Sancte Trinitatis, que décima fuit dies a 261.
obviam in pugnam exivit quod nequaquam vim illorum diutius ferre possent.
Dominus autem Theobaldus episcopus, qui adhuc in castris erat, per nuncium
intelligens, cum jam esset armalus, mox equum ascendit et cum solus, nemine
30 prestolante, valida manu atque velocilate equi polentis, intra inimicorum
cuneum se transtulisset, dominus Bartholomeus de Capua Lumbardus, Hocsem,l32.
(*) Robert, roi de Naplcs, de 130!) à 1343, appelé ici crronémenl roi de Sicile. Son frère était Jean,
prince de Morée.
70 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
cohorlis capitaneus, dalo suis signo qui ad turres domorum confugerant, ab equo
Hoesem,i32. Quem frater régis Roberti recognoscens, quia ipse dominus Theobaldus 5
quondam in curia romana, tempore pape Benedicti XI, fuerat illi amicitia
Petri, sacello papali, solemnibus exequiis fecit sepeliri. Obiil xxi die
C
raaii anno Domini XIII XII.
llocsem, 133. Peraclis vero solemniis coronationis imperatoris Henrici, cum propter aeris io
Chr. de 1402.
inlemperiem non auderet diutius remanere, relicla urbe, discessit, iter suum
-264-267.
versus Florentiam dirigens. Elenim cum fere omnes Tuscie et Lumbardie civitates
tentoria bgi jussit, volens tranquilliori pace eum omni diligentia et honore diclam
solemnitalem, que craslino die superveniebat. celebrari. Ubi eliam contritus
j. de W., ms. quam quod nauseat anima mea super cibo isto benedicto. Sicque migravit ad
de Tongerloo,
D om num j
'
fe ,j a Vi post
r Penthecosten, vi idus iunii,
J
anno Domini X1II C XIII.
ci-dussus, I, 66.
Papienses, audito imperatoris obitu, corpus aromalibus involulum aquile enee
deaurate reclusum in medio cathedralis ecclesie sue ad cathenam suspenderunt.
ad eos reverti potuisset, episcopum eligcre intendtbant. Erat autem vir ad 9841 Vf 80 v«
iracundiam et vindiclam admodum pronus. Nam mox ut tutor esset effeclus, Averb.,VlI, 78.
'
5 in domo Johannis de Harduemont militis in Hollonia super Jechoram (
2
)
quosdam 2g 3
'
homicidas obsedit, qui vi ad ejus libitum traditi sunt. quorum unus equis distrahi
et inde cum altero decollari, tertium vero, quia clericus erat, in Castro VValevie
fecit incarcerari. Majores Leodienses egre ferentes quod etiam mamburnus popu- Hoesera, 435.
(') Jean de Harduemont, seigneur de Hollogne. Cf. Hemricourt, t. I, p. 117; t. II, p. 241. Poncelei,
Maréchaux, p. 105.
(
8
: On trouvera dans la suite plusieurs passages à peu près littéralement identiques au manuscrit
de la Bibliothèque royale de Belgique, n" 98il. Leur ressemblance verbale montre qu'ils dérivent
25 d'une même source, probablement Jean de Wamant, comme d'ailleurs plusieurs autres textes ci-dessus
Après avoir raconté ici une première fois la scène sanglante et les événements qui la précédèrent,
Jean de Brustbcm la raconte plus loin une seconde fois. (Rètjne d'Adolphe de la Marck, fol. 216 V.)
Nous reproduisons ce nouveau récit de Brusthem en le faisant suivre de la version du manuscrit de
10 la Bibliothèque royale de Belgique, n" 9841. On en remarquera les traits communs empruntés
probablement à Jean de Warnant.
Voici le second récit de Brusthem :
Simili quoque justicie zelo, cum venisset episcopus in Hollonia super Jecoram, intelligensque
72 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Hocsem, 136. Patria igitur, ut rlicttim est, defensore carente, qui crimina corrigeret,
C,r 2
' horrenda ni 1 1 a evenernnt, nam Hasbanoriim nobiles capilalibus sese muliin
2fiV^°
inimiciliis perseqncnli's hinc inde plurimos trucidarunt. i\am anno Domini
Chr. deUl)2, XIII' XIII, noua jannarii, feria m posl S piphaniam Komini, cum dominus
Henricus de Hermale (*) miles cuidum alteri milili Ucthirio de Aus 2
) s
(
quosdam homicidas in doino ciijusdain etjnestris urdinis Joliannis de Harducmont delitesccrc, doiimin
obscdit, captisquc viris sanguinum. ununi ex cis capite jussit puniri. altcrum equis distrahi, terciom
Oommota fuit proinde non modice adversus eum palria, multaquc rie en in plcbc
murmuratin. Nam habilo eonsilio, l.osscnscm eomitem ccclesie mamburnum esse voluerunt-
Ortaque e:-t in civilale Leoiliensi gravis seriilio majoruin contra vulgares Macellum
etenim appendicesque casas ignibns coucrrmabanl. At vero plcbci invocantes dominum Arnoldum
de Blanck iibeyni ccclesie majoris prepositum, pairie tulorem, que m etiam major pars capiluli 13
elig're Intendebal, modo electio ad eos ilevolula fuisset, prelium nocte in foro commi-
serunt. Erat tutori coiisanguineus Waltcrus ecclesie majoris canonicus. Is ad bases ecclesie divj
Lamberli interemplus est Tulor vero inter Sancl uni- SI artinum et Sanctu m-Hubertum
occisus Nobiles nihilominus inferiores facti ad ccclcsiam Sancli -Martini confugerun! cumque ibidem
se salvare cogitarunt, ab insaniente vulgo iguis suppositus est, et fere ducenti homines ex nobilibus 20
flammis prefocati sunt.
Voici la version du manuscrit n" 9H4I. Nous y notons en caractères espacés ce qui concorde avec le
texte ci-dessus de Jean de Brustbem et en petits caractères ce qui est conforme à la Chronique de HOt.
Quo tempore, Arnoldus de Blanckenhem, prepositus Sancti-Lamberti, tutor fuit patrie, quem
major pars capituli intendebal eligere, si electio in nianus ejus volveretur. Erai enim 25
tune homo irac.undus, quia slalim in domo domini Jobaonis de Harduemonl mililis super Jecoram
In Holonia quosdam homicidas obsedit. Unum fecit decollaii, alium distrahi equis, lercium incarceravit.
Inde comra eum mota est circumlocutio tocius patrie. Et orta est sedicio in civilale
consanguineo. Waltero cauonien Sancti-Lamberti, cum manu armala veneruni communiiali in auxilium.
Walterus ad bases ecclesie Sancti-Lamberti versus forum peremptus esl. Tutor vero
patrie Arnoldus occisus inter Sanctum-Marlinum et Sanctum-Hubertum. Ergo fugerunt
in ccclesia Sanc li-Marlini. Sed commuuitas riomum Saocti-Martini cum suis oflicinis et omnes
majores urbis infra latentes mox combussit quasi ducentos boni nés. 35
vulneratus fuisset. ipse Henricus miles prefatus non sane consullus Mosam cin. de 1402,
2
transiens, secessit versus Fiez secus claustrum Pacis Dei ( ),
atque ibidem
turrim quamdam in qua nonnulli dicti castellani consanguinei timoré ejus
liante Deo evaserunt. De quo ingens dolor multusque murmur exorlus est
in patria.
10 Eodem anno XIII C XIII, feria m posl octavas Puschc, Wiliielmus castellanus Cf. Hocsem, 137.
Tom n. io
74 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
nisset, ecce cornes Lossensis cum vexillis ri plurimis terre sue hominibus se
inter partes médium posuit, sicque die i Mo de pugna nihil aclum est. Kegresso
aulem comité cum gente sua ad propria, die sequenti, castellanus iterum
redierant, Henricus. aceessilis in unum quos sibi agiiregarc pnterat. presertim r>
de Lymon (
J
),
Henricus baslardus de Weezmale et Johannes de Lobost (-), ceteri
Hocsem, U7. Hoc [empore, oppidani Namurcenses per comitem exactione gravati in castro
Naraurcensi comitissam cura liliis obsederunt, sed post arctali per comitem, dalis 20
Hocsem, 148. in sui pernicicm paratas suspicantes,... treugas finaliter impetrarunt, super quod
postea diu disceplatum fuit.
Hoc tempore, gravissime discordie eranl inter nobiles de \\ aroux et Awans. Cf. ms. Bibl, roy.
Unde plurimi variis preliis interempli sunt. Parles de Awans cum \\ ilhelmo 9841, fol* 21.
castellano Waremie, eorum capilaneo, confederati sunt Leodiensibus. Altéra Averb., vil, 79
'
Chr.de 1401
Waroux cum J
... Cf.
o vero pars de Henrico domino de ilermale confederata erat 267.
(*) On peut constater les ressemblances du texte i|ui suit avec celui du manuscrit n° 9811 :
Anno 1315. Hoc tempore fuerunt maxime discordie iuler progenies de Warous el
Awans. Unde plurimi sepius oeei*i sunt, et plurima bclla emerscrunt. Waremia etiam fuit
spoliata ab illis de Warous. Pars ergo de Awans cum castellano de Waremia, eorum
20 capilaneo, juncta est in t'edus civitati Leodiensi timenti forefacta sua, et capitulo quodam
modo. Altéra pars de Warous domino Henrico de Hermalia conjuncta et confederata est
cum Hoyensibus, Fossensibus et Dyonant ensihus, ul recuperarent libertatem suam, et
comiti etiam Lossensi et N'amurcensi et Hasbaniis. Episcopus vero pacero fecit cum
communitatc Leodiensi pro dominis in ecclesi i Sancli-Hartini combustis liltcratorie antequam in
25 terram nostram venit, et tenuit se pro parie de Awans. Anno 1514, intravit Leodiuin et
honorifice suscipitur, sed Hoyensibus iudulgere noluit. Unde guerra mota esl inter
episcopum et Hoyenses...
(•) Pierre Aichspalt, archevêque de Mayence, 1506-1520.
(
T
) Henri II de Virnembourg, archevêque de Cologne, 1304-1552.
cf. chr. de 1402. Anno Domini XIII C XVIII. Johanncs dnx Brabantie bellum habuit adversus
280-281
Iteynoldum dominum de Valkenburch (
1
"), vemtque idem dus ad preces
Trajectensium quibus dictus domimis Keynoldus plurima damna et molestias m
inferebal, transitoque Mose fltivio eu m eleganlissimo exercitu, ad terram
Valkeburgensem , incendendo donios circumquaque et omnia spoliando.
Hocsem,i66. Inlcrea n
episcopus ( ), coadunato vaiido exercitu, ultra Mosam profectus turrim
de Haren fortissimam, que a domino Valkeburgensi tenebatur, interfeclis
(') Le pape Jean XXII (I31u'.1334) se déclara contre Louis de Bavière en 1323. Cf. A. Fayen.
Lettres de Jean XXII, n» 1240.
(i) Charles IV, roi de France, 1322-152S.
(') Renaud I", comte de Gueldrc, 127l-132ti. — Itcnaud II, 13215-1343. créé duc en 1339.
(") Hoesem est ici moins exact que Brusthern et la Chronique de 1402. Il fait concourir le duc, en 30
même temps que l'évéque, au siège de Hacren. Or, il y eut deux expéditions distinctes : celle de
l'évcquc contre Haeren et celle du duc contre Sittard. Il dit encore que Sittard ouvrit ses portes au
due; mais d'un acte de lean III incorporant, le 14 septembre, Sittard au duché de Limbourg (Wautbbs,
l'ntjln. VIII, 601), il résulte que cette ville eut à soutenir un siège.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 77
3
XLVI. Image de la Vierge à Cambron, 1524 ( ).
Circa idem tempus, fuit quidam Judeus nomine Wilhelmus a comité Cf. ms.Bibl.roy.
e e
Hannonie qui eum de fonte levaverat sic nominal us, quique eum suum gg^ fol |lvo
forestarium fecerat. Hic judaice pravitatis non oblitus in ecclesia ('ambyro-
i:i ncnsi ordinis premonstratensis
...
imaginem
,
béate
,, .
dane depictam
j .
transfixit
'
.
Averbode,
VII, 80-81.
cf. J.d'O.
vi, 276.
occulte. Verum quidam faber ter ab eadem Dei Génitrice admonitus eum
Judeo duellum iniit et vicit Judeus predicla confessus suspensus capite
deorsum fuit. Ac coram dicta imagine multa miracula fiebant.
io Eodem anno, fuit platea infra Sanctum-Petrum et Sanctam-Crucem Leodii Cf. J.d'O.,
VI, 311.
pavimentata. et ibidem reperta fuerunt corpora Normanuorum in longitudine
(»j Encore ici les mêmes ressemblances avec le texte du manuscrit 984 1 : Eodem anno vel circa,
an Judeus quidam nomine Wilhelmus post comitem Hannonie, qui eum de sacro fonte
levaverat et suum forestarium fecerat Montensem, in abbalia Cambironensi Cameracensis
dyocesis, ymaginem Sancle Marie pictam transfixit occulte. Verum quidam faber a beata
Virgine ter admonitus ad hoc, in duello vieil, et Judeus vera tandem fuisse predicta
confessus est et equis disliactis, suspensus et combustus est, et multa miracula per il la m
30 ymaginem choruscarunt.
78 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
decem aut m pedura, que a temporc Franconis episcopi ullra ui c anno9 ibidem
jacucriint.
Hocsem, 20."). Eodem anno, dux Brabantie, circa principium mensis augusti, caslrum de
Valkenberch per mensem jam sccunda vice obsedit incassum. Quod cum terlia 5
vice circa carnispriviuin obsiderel, videntes qui intus erant ducis totale
ct.ms.Bibi.roy. Anuo Domini XIII C XXXII, prefeclus Cennacensis queradam de crimine <o
...... ...
de Bêle.,
<i8«, foi.
Averbode,
VII, 81-82.
21 incendiant injuste accusatum, vivum
mi .
commendaveral innocenliam,
.
a
erini
i
mords
co
{*) De nouveau le même texte que dans le manuscrit 9S41 : « Villicus Cennacensis quemdam
liominem pro quodam incendio super se imposilo a quo mundus et innocens fuit, vivum infoderat.
El ecce lertia die post alloquilur superstantes ut deponalur a sepulchro vivens adhuc
nieritis Sancte Marie. Villicus vero non credens eripere eum ooluit, donec oranlibus ÎS
vicinis et propinquis et presbitero confessori dicti viri cum lacrimis ante ymaginem Sancte
Marie in ecclesia Cennacensi venissenl. Et lune flexis genibus, ymago Christi pucri, eunctis
[videntibus], conjunctis ntanibus, se replies vertit. Et sic licentia villici est defossus et ad
Hac occasione i annuente rege Francorum, sedecim principes, rex Bohemie 2 Hocsem,2i9.
( ), ( ),
'"
4 J ï.abb.Trt
conestabularius Francie (3), archiepiscopus Coloniensis ( ), archiepiscopus Trêve-
II, 271.
3 episcopus Leodiensis, cornes Gelrie 6
rensis ( ), ( ), cornes Juliacensis (") frater
(«) Jean III, duc de Brabant (1312- 1535 1, avait reçu à sa Cour Robert d'Artois, contre la défense
du roi de France, Philippe VI de Valois (1 528-1 5S0).
('; Jean de Luxembourg, roi de Bohème, 1310-1546.
(5 [*) Rodolphe de Bricnnc, comte d'Eu en 1502, connétable de France en 1350, morl en 151S.
(*) Waleran de Juliers, archevêque de Cologne, 1552-1562.
(") Baudouin de Luxembourg, archevêque de Trêves, i 507- 1354.
(*t Renaud II, 1326-1345j créé duc en 1359.
(') Guillaume V, comte de Juliers, 1529-1561 ; créé marquis en 1556, créé duc en 13S7.
50 (
8) Edouard 1", comte de Bar, 1502-1557.
(») Louis IV, comte de Looz, 1323-1356.
('") Jean II, marquis de Namur, 1 330-1 358.
(
u ) Le comte de Catzenellebogen.
('*) Adolphe II, comle de la Marck, 1528-1547, neveu de l'évéque Adolphe. Il avait épousé
25 Marguerite de Clèves, fille de Thierry VIII de ClèYes et de Marguerite de Gueldre. Celle-ci élait sœur
de Renaud H de Gueldre, et son fiis Renaud III eut pour mambotir. pendant sa minorité, le dit comte
Adolphe II, son oncle.
4S Renaud, puis Thierry III, seigneur de Fauquemont, 1552-1546, tué à la bataille de Vottem.
( )
50 11 était aussi seigneur de Moiitjoie, cité à la fin de celte énumération comme dominus de Moropyey.
[
u ) Thierry III. seigneur de Heiiisbcrg, 1551-1561.
(••) Jean de Hainaut, seigneur de Beaumont, épousa Marguerite, fille de Hugues, comte de Soissons,
jg le H msr» 13B6.
('•) L'abbaye de lleyliasem.
80 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Intérim cornes Hollandie (') otramque partem diseurrendo pro pace convenit,
sed nihil apud principes proficiens duci remandavit ut sibi provideret. Dux
nolens incendio terras vaslari, prelium exegit et oblulit, quod principes
noluerunt. Dantur intérim treuge vi hebdomadarum et sic tain dux quam
prefati principes ad sua redierunt, anno Domini XIH C XXXH, ix kalendas maii. s
Gelric ut tuiore sive mamburno senioris filie sue cujus avus fuerat dominus io
3
Florentius LuTthoul, verus dominus alterius partis Vechlinie ( ). Et quoniam
hec secunda pars Mechlinie vendita nullum visa fuit sorlita fuisse valorem eo
quod feudum esset ducis et sine ipsius scitu aclum, ymmo ipsam partem duci
cessisse; etiam quia venditio episcopi non fuisset acla cum debitis solemnita-
tibus juris, rursum exoritur dissensio non modica. Al vero rex Francie cujus ît;
\}) Guillaume III, comte de Hollande, 1304-1357, comte de llainaut sous le nom de Guillaume I
er .
(') Louis I", dit de Nevers, comte de Flandre, 13"2:2-I34b; tue à la bataille de Créci.
(»; Renaud II, comte de Gueldre, avait épousé Sophie, fille de Florent Berthout, dont il eut comme
tille aînée Mai guérite, héritière de Malines. L' évoque de Liège vendit sa part de Malines au mois 2j
avait fiancé son héritier Jean avec Marie, fille .lu roi de France, déjà promis à Isabelle, fille de Guillaume
de llainaut. Ce second mariage se réalisa en 1334, à la suite de la médiation de Philippe de Valois qui
mit fin à la seconde coalition formée contre le duc de Brabant. Guillaume de llainaut devenait l'époux 90
de Jeanne de Brabant, tandis que le fils aîné de Renaud, comte de Gueldre, épousait Marie, fille aînée
du duc de Brabant.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 81
conditionibus in parle sua tonerel; et quod dux posset rodimere partem comitis
pro Lxxxr* et vc regalibus, addito quod dux suis expensis impetraret dispen-
sationem super juramento quod predictus cornes ecclesie Leodiensi fecerat
quod parlem suam nunquam venderet vel alienaret. Cum autera dominus
s Clemens papa V, obstante episcopo cura cr.pitulo, dispensare rcnueret, rex
Francie obtinuit ul negolium tribus episcopis Francie commilteretur. Quo facto, Wiliems,
C e
dicti cpiscopi auctoritale apostolica dispensaverunt anno Domini XI1I XXXXVI, Yeesten,
a 461 467
xxix junii
* . Mortuo postniodum comité Ludovico predicto in prelio de Cressy, il,
.. Cart. S. Lamb.,
rex Francie convenit cum ejusdem defuncti filio Ludovico dicto de Maie (/) îv, 40, 45.
2
io facta commutatione ut Henricus, filius ducis Johannis ( ), ex integro possi- Wauters, Table,
deret Mecbliniam absque solulione pecunie prelaxate. Quod sic factum est 6 juin 1347
C
anno XIII XXXXVII ". Et sic manet Mechlinia apud ducatum Brabantie
3
usque in diem bodiernurn ( ).
l'y Louis de Maie, comte de Flandre, 1516-1584, épousa Marguerite, fille de Jean III, duc
de Brabant.
(
2
) Henri, fils aîné du duc Jean III, mourut le 20 novembre 1540. Son frère Godefroid, seigneur
d'Aerschot, recueillit sa succession, mais ne survécut que jusqu'en 1552 et le vieux duc Jean III,
mort de son beau-père, arrivée le 5 décembre 155'd, Louis de Maie réclama la part de Malines Après
la bataille de Scheut, où les Brabançons furent battus, le 14 août 1555. la paix conclue à Ath,
le 4 juin 1557, fit rentrer Malines dans le domaine de la Flandre, et, après le mariage de Marguerite
30 de Maie avec Philippe le Hardi, le 19 juin 1509, la seigneurie de Malines passa à la maison de Bour-
gogne. La finale du texte de Brustlicm est-elfe le résultat d'une distraction, ou bien provient-elle d'un
Chapear.,440. Fodcm anno XXXVIII, venit Eduardus rex Anglie tertius (*) illius nominis
Anlwcrpiam cum regina et prolibus, cum nu c navibus ad invadendum terrani
INormannic contra regcm Francie Pbilippum Valesium, dcditquc ad hoc
magnam pccunie summam Ludovico Bavaro ab eo ad annum auxilium 5
expeclans, qui tandem aspersus fuit aqua benedicla curie utpote vicarius
impcrii effectus. Multi igitur principes profecti sunt cum rege Anglie in
Franciam, dux scilicel Brabantie, cornes Gelrie, maregravius Juliacensis,
i
maregravius Brandeburgensis ( ). dominus de Heynsberch qui se pro comité
3
Losseosi gerebat ( ), cornes de Marcha, dominus de Valkenberch. Sed rex 10
Hocsem,267. Exercitibus jam ad sua reversis, rex cum episcopo venit ad capitulum...
duo 5
sentenliam tantummodo alii secuti sunt, dominus Eniorandus de Fieses ( )
(*) Thierry de Heinsberg, comte de Looz, malgré l'opposition du chapitre de Saint- Lambert,
1336-1361.
(*) Guillaume II, comte de Hainaut; Guillaume IV, comte de Hollande, 1537-1545. Ses sœurs îb
avaient épousé : Jeanne, Guillaume V de Juliers; Philippine, Edouard III, roi d'Angleterre; Llisabelb,
Robert de Namur.
(•) Knguerran de Fiea ou de Fiefes, chanoine de Saint-Lambert, vice-doyen en 1334. Voir
DiTacn, 11, 46.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 83
Feria sexta, octava die maii, venit rex et episcopus feceruutque indici capitulum... Hocsem, 268.
interesse. iNain rex, cum idem dominus alias respondisset in capilulo obediendum
s esse polius sacerdotio quam imperio, verbis mordacibus in eum incanduerat,
jurans quod de hoc suo tempore recordaretur. Persuasit tamen dicto domino
Enioxando quod... dicto capitulo interesset (*).
Eodem anno,... fuit Mechlinia conflagrata, cum ecclesia Sancti-Rumoldi, Hocsem, 309.
de 1402,
Cf. Chr.
io multis hominibus ardore et fumo extinctis. 334.
Averbode,
(i) Notons ici deux petits passages du manuscrit de la Bibliothèque royale de Belgique, II, 232!!, VII, 84-85.
Tune etiam Visetnm ab episcopo et capi- Tonc temporis Visetum novis mûris et
îO tulo Leodiensi novis mûris et turribus turribus secus ripam Mose ab episcopo et
vallabatnr. ecclesia Leodiensi vallabatur.
Item, idem episcopus et capitulum sta- Anno Domini M"CCCXXXIX», episcopus et
îo fiant quod forum vocatur. nundine fiant in sua civitate Leodiensi : quod
forum, vocatur.
(*) Même texte dans le manuscrit 9841 Adulphus vero episcopus secessit apud Sanctum-
:
Hocsem, 330. Eodem etiam tempore, Huyenses magno numéro Leodium adnavigaverunt,
Cf.ms.BiM.roy. coni|uerentes de episcopo quod pronunciationem comitis recusabal, par;iti tamen,
y8ii. foi. 23. si possent, facere emendam secundum delicti exigenliam. Et cum xxvi octobris...
^esl ' nus temptaret perûcere, de suis tribus ab iluyensibus occisis ipse balivus 5
Cf'ch' bré ée
«leJ.dO. vix eil'ugil. Ex Huyensibus "saltem unus cecidit.
i.in. de 1402, Enghelberliis a Marcha, prepositus Leodiensis, filius fratris domini Adulphi
defuncti ex filia domini de Weezmale (-), in vigilia beali Mathie apostoli,
institutus est septiiagesimns sextus cpiscopns, anno Domini XIII C XLV, 10
cf. c.hr. ahrégée prcfuitque annis XX, conGrmatus per dominurn papam Clementem VI.
Mortuo namque '
domino Adulplio
r episcopo,
r vacavit sedes plus
r tribus mensibus
i
(
3
).
Ms. Bibl. roy.
de Bel!?., 9841, Nain canonici, cognilo apostolice Sedis decreto, quo dominus Clemens VI
fol. 23-23 v». , „ ...
Averb vu 85. e'cctiones et conlirmationcs archn-piscopalutim, episcopatiium aliarumque
prclalionum ecclesiasticarum et dignitatum vaeanlimn sibi retinuisset, ab 15
eleclione facienda pro tune quieverunt. Sub hoc temporis spatio, Philippus
Francorum rex precibus et litteris domino Clementi pape pro Enghelberto
(i) Immédiatement après le texte transcrit dans lu note précédente, le manuscrit continue avec plus
de clarté que llocsem : Et indc regressus Leodium mandnit consiliuro tocius patrie, exceptis
Hoyensibus. Iloycnscs vero parati erant facere entendant si deliquissent, et super lioc 20
miscrunt nuncios Leodium. Et cum episcopus tune esset in Castro Clarimontis, timentes pro nuneiis
suis, miscrunt oliviam eis Hoycnscs plures armutos Et cece quidam ex familia episcopi cum ballivo
Hoycnscs qui niissi erant in succursiim nunciorum occiderunt duos vcl très aul quatuor de parte
episcopi, aliis fugientibus. Verura «le Hoyensibus unus solus cecidit. î'i
('; D'après Levold île iVorthof, Engelberl était fils du comte Engelbert II de la Marck et de Malliilde
d'Arenberg. La filiation indiquée ici par J. de Brustbcut est celle que donnent la Chronique de 1401
et les manuscrits de la Bibliothèque royale de Belgique, 9841, et II, 25"2B j elle provient sans doute
du texte de J. de Warnant.
(») L'auteur du manuscrit 9841 s'exprime comme suit : Vacavit enim sedes nostra post mortem 30
domini Adulphi per 1res menses et amplius. Infra quod tempus mamhurnus et tutor patrie
117 « • • deBelg.,
sue militia omni armorum gencre communita, secessit versus Werllanam in 9341, f i. 23 v.
Averb., vu, 85.
auxilium dictorum comilum. Quo percepto, Wilhelmus cornes Hannonic sese
Dominus Enghelbertus eleclus episcopus super lite tempore Adulphi de Cf. Chr. abrégée
e
Marcha episcopi adversus Huyenses mola eisdem civibus infestus esse cepit. .
*
(*) Conrard ou Corin de Loncin, chevalier, cité à partir de 1314 (Fiefs d'Ad. de la Marck, 4), comme
bailli de Hesbaie en 1519 (Ibid.. 18), souverain mayeur en 13291330, éclievin en 1329-1346 (Ltt
Échevins, I, 174-176). Cf. Hemricourt, I, p. 262; II, p. 291.
3
Momalia (*), Theoderici de Heranio (*) et Egidii de Cervo ( ) militum. pax
reformata fuit.
Averb., vil, 86. dominica, cum dicto Carmelitano episcopo, secessit versus abbatiam Vallis-
Sancti-Lamberli, ubi per episcopos quos Coloniensis archiepiscopus ad hoc
direxerat, in episcopum est consecratus. Die vero dominica sequente, que is
fesliva crat sacratissime dominice Nativitalis, anno XIII G XL"VI, a castro Muha
quo ante diverterat, oppidum Huyense cum eleganli nobilium comitatu
introgressus, cum ingenti gaudio et reverentia receptus est.
Hocsera, 336. Circa inilium mensis maii precedenlis anni, dominus Wilhelmus cornes
(*) Wauthier de Warfusée, dit de Momallc, chevalier, maréchal du pays de Liège de 1327-1329, iO
mort en 1500. Cf. Hemricourt, II, p. 597, et Po.ncelet, Maréchaux, pp. 2(7-223.
(*) Thierry de Hancffe, seigneur de Scraing le Château, mort en 1357. Cf. Hemricourt, I, p. 141,
et 11, pp. 238-239.
3 Gilles de Cerf, chevalier, qualifié dans Malhias de Lewis
( ) : amicus et oppidanus Hoyensis.
Cf. Hemricourt, II. p. 173. 23
(
l
) Texte du manuscrit 9841 : Promolus est in presbiterum in castro de Muha a quodam
episcopo Cai nul i 13 ru m ordinis, et in episcopum consecratus anno Domini prescripto in
ecclcsia Vallis Sancti Lamberti in episcopum consecralur. Deinde die Nativitalis Domini,
anno videlicet MCCCXLVI cum ingenti consortio tam nobilium quam luoruni amicorum
eattrum de Muha exiens lloyum intravit.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 87
13 Eodem anno, quinta die octobris,... confederationem quamdam fieri procu- Hocsem, 338.
raverunt 2
( ).
(
4
) Guillaume V, comte de Hollande; Guillaume III, comte de Hainaut, 13W6-1389.
(*) Sur l'affaire de Huy que J. de Brustlicm raconte ici d'après Hocsem, on trouve d'autres détails
20 dans le manuscrit 9841, fol. 25 v. : Hoyenses anno Domini 1346 domum ballivi de Condrosio
destruxerunt eo quod quemdam homincm decoilarant contra justiciam eorum, ut dicebant, opidanum
Hoyensem. Unde per scabinos Leodicnses 18 opidanos Hoyenses fecit ballivus cum suis qui erant pro
parte episcopi vogiri. Communitas vero Leodiensis cum consilio bonarum villarum adhesit Hoyensibus
contra factum scabinorum. Cum ergo episcopus reverteretur a Werflaria, ubi tune fuerat, mestus est
25 factus de hiis et dissimulavit sibi appropriarc factum dicti ballivi, sed tamen egre ferebat ruinam
domus ejus. Et convocans apud Febe consilium tocius patrie, conquestus est de Leodiensibus et
Hoyensibus quia confederati sunt et quia usurpant sibi jura sua. Sed nil actum est, quia excusabant
se Leodienscs. Ce passage manque dans la Chronique de 1A02. On peut comparer M. de Lewis, \ 14-HÎJ
et la Chronique abrégée dr J. d'Otttremeuse.
J0 (») Le manuscrit 9841 est ici plus conforme à la Chronique de H02 Hoc : tempore, abbas Sancti
Nycasii Remensis venil Leodium legatus tractaturus de reformatione pacis comitatus
Lossensis, a curia romaiia missus. Apud Hasselt dictum comilatum LosseDseni domino
de Heynberch et suis heredibus quidam electi de pace tractanda, precibus vel aliter
decepti, capitulo et patria ignorante, reddiderunl, presenti episcopo Engelberto, quem mox
Z'-j in feodum recepit ab eo. Quam pacem dictus legatus confirmavit, et domiuum de
88 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Hocsera, 3il. Eodem anno, circa médium mensis julii, episcopus intendens se de Leodiensibus
vindicare, assignata certa die Leodiensibus per episcopum, scilicet feria III post
Margarele in loco dicto Vottemia, ubi scabini Leodienscs, quando in Leodio judicare
Cf. ms.Hibl.roy. non audebant, consueveranl pro tribunali sedere, venit ibidem episcopus cum
deBelff.,
9841, fol*. 24. pulchra socielate nobilnim utpote cum Johanne rege Hohemic et filio ejus 5
Averb., Mi, 87.
]£ ar0 | rP g e Alemannie (
1
), comité de Marcha cum comitibus Montcnsi,
2 3
INamurcensi ( ), \ iennensi (
). domino de Heynsberch et fere cum tota gente
cursu equorum ad eos, sed non diu permansit. El ecce comités iMonlensis
et de Marcha cum domino de Valkenburch invaserunt Leodienscs et Huyenses,
qui viriliter resistentes peremerunt de ex^reitu episcopi ad quingentos et
Hocsera, 342. amplius viros. Inter quos et dominus Waleranus de Valkenburch corruil, apud
fratres minores primo sepultus, sed statim postea ad propria deportatus. Huyenses 15
9841 "fof 24 Peremerunt namque xxvi presbiteros, xxvm clericos, mulieres, puellas, leprosos 20
Philippe la Coque, abbé de Saint-Nicuise de llcims, 13)0-1348, mort en 1349. Cf. Lettres de
(«) Charles 1
er
, roi de Bohème, élu roi des Romains, 19 juillet 1346, couronné empereur au mois
(*i Thierry III, seigneur de Fauqueniont, 1332-1346, Fisen, II, 108, l'appelle Adolphe et fait
remarquer que Jean d'Outremeusc l'appelle Waleran ; nous voyons que Brujthem l'appelle de même.
t
s
) Sur Hubiti Baré, chevalier, échevin de Liège de 1338 à 1346. Voir d» Borman, t. I, p. 190. 35
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 89
quedam pregnans ibidem jaceret eviscerata ita quod infans, horribile dictu, in
(') Encore a peu près le même texte dans le manuscrit 0841 : El sic noster episcopus Leodiensis
est diffisus. Vcnilque die quem statuerat cum iogenti societate comitum et nobilium apud
10 Votemiam, prope scilicet Lcodium, anno Domini 1346, julii die 19, cum rege Bohemie et filio
Namurco, Vienne, domino de Heiusbercb, cum tota génie terre Lossensis fere, domino
de Falconismonte et aliis multis nobilibus et etiam cum magna milicia terre nostre et diicatus
Brabancie, cujus multitudo, ut opinor, excessit quasi in quadiuplum Leodiensium et Hoyensium
lo exercitum. Leodienses vero peronem vel locum ubi consultum est fieri in Votemia
judicium vallaverunt in clrcuilu fossis, et ad dictum locum sic vallatum cum solis Hoyen-
sibus episcopum prevencrunt, ipsum prestolantes et dicm ab eo prefixum. Intravit igitur
episcopus cursu veloci equorum infra motas fossarum illarum. Sed ibi non tardavil
et ivit ad alium locum ubi non consueverant ficri judicia, et ibi scabini Leodiensis. episcopo prcscnlc
mox Dci operacio patuit quia lantus limor exercitum episcopi invadit quod fugerunt omnes.
(Comparez ce qui suit avec M. de Lewis, pp. 117 à 118.) Hoc viso, Leodienses et Hoyenses cliam
30 sunt regressi. Et in regressu combusserunt domos scabinorum quorundum extra urbem et etiam in
civitate quasdam domos scabinorum prostraverunt. Hasbani vero et Coudrosii pre timoré
Leodiensibus confederantur . Sed dominus de Hamalia et custodes castri de Muha
Hasbanos comburebant et predabantur. Et custodes Clarimontis observabant li tus Mose
spoliantes pertranseunles.
35 (') Jean de Brusthem reproduit ici le texte d'Hocsem, tandis que le manuscrit 9841, concordant
avec la Chronique de 1402, et M. db Lewis, p. 118, nous donne sans doute la version de J. de Warnant :
Hiis diebus, 87* die augusti, factum esl bellum inter reges Francie et Anglic apud
Cresti, et confusus rex Francie fugit Ambianis. Et ceciderunl ex parle ejus plurimi
nobiles, scilicet.. .
Tow II. 13
90 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Hocscm, 34o. Circa tempus belli prescripti, capitulum Leodiense misit pape Miteras in
(») Même texte encore dans le manuscrit 9841 : Tune abbas de Alna cum aliis quibusJam
coepit traciare de pace, et perceperunt quod dominus de Hamalia mariscalcus episcopi
lusidias pararet Leodiensibus in via, ut dicilur. Et sic regressis eis Leodium, tota ciritas
diruissent, territi custodes castri reddunt caslrum, salvis corporibus, se captivos otlercntcs. Et sic
castrum penitus dcstruilur et ad solum usque sternitur, ac singuli ad propria sunt reversi.
(*) Probablement Alard de Marbais, cité en 1348 par D. Ilerset, dernier abbé d'Aulne, dans sa
chronique manuscrite de l'abbaye. Voir V. I'kiiuèuc, Afonasticon, t. I, 335.
('; Sur Jean, seigneur de Hsmal, voir Htmricourt, t. I, p 527 et I. Il, p. 236, et Poncslkt, 55
Maréchaux, p. 124.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 91
Circa médium mensis junii, legatus Sedis apostolice... applicuit Namurcum. Hocsem, 358.
non possent, dedito Castro seque salvis corporibus, Leodiensibus reddiderunt. Cf. Chr. abrégée
is Feria tertia sequenti, Leodienses, Dyonenses et Huyenses cum grandi exercitu Ilocsem, 359.
plus quam xxx" profecti sunt versus Waleviam circa partes illas castrametantes.
Venit et dux cum suo exercitu. Leodienses offerunt pugnam, sed propter
nimiam pluviam non evenit. Mane orto sole, percusserunt Leodienses plurimos
ex fortissimis exercitus Gelrie gavisique sunt gaudio magno. Sed hoc eorum
20 gaudium statim conversum est in luctum. INam dux cum suis in Leodienses
béate Marie Magdalene. Videntes autem hec Trudonenses eodem anno in festo
Ultima die martii, dominica Letare anni sequentis. videntes iili de Sancto-
Trudone quod eorum negotia maie succedebanl... Cui venienti processionaliter,
30 (') Renard d'Argentcau, ly bon et ly wailhans sire d'Argenteal (Hemricourl), seigneur d'Argenteau
de 1527 environ à 1358 environ. Voir Poswick, Histoire de la seigneurie d'Argenteau, pp. 21-30.
Hemricourt, t. I, pp. 29 et 215, et t. II, p. 139.
{}) Renaud III, duc de Gueldre, 1343-1301, avait épousé Marie, fille du duc Jean III.
92 CHRONIQUES LIEGEOISES.
suum verum dominum devolutum est. ordinata lege ut decet de manu episcopi
et abbatis ejusdem loci.
Anno Domini XIII C XLIX ('), fuit gravissima mortalitas per totum orbem ex
infecto sanguine alque putrefaelo Fuitquc morbus adeo eontagiosus quod non
soluni communicantes sibi invicem, verum etiam audientes vel cogitantes de '>
(*) Le manuscrit 98H, fol. 24 V-2S, nous fait de cette peste le récit suivant. Ne se trouvant pas
dans la copie d'Averbode et étant écrit dans le manuscrit de la Bibliothèque royale de Belgique en
dehors de l'ordre chronologique, ce passage n'a rien de commun avec Jean de Warnant, source
ordinaire utilisée par le transcripteur :
Temporc istius episcopi Engelberli, scilicet anno Domini 1347, igneus vapor magnitudine horribili, 10
boreali movens regionc, magno aspiciencium terrore, per eclurn dilabitur. Et quidam scribunt hoc
codem anno besliolas multiplicato numéro in oriente e celo cecidisse, quarum corruptio et fetor
pcstilenciam inlulerunt. Anno sequenli, scilicet 1 3 48, lugubris et rniscranda pestis pene per orbem
fuit, que in Asia apud Indos incipiens passimijue per provincias irrepens, trium annorum spacio usque
Britunnos ubique terrarum in oiunes génies desevit, et hoc anno amplius quia lv ,a milia homiiium lo
Elorcncie intr.i urbem absumpit, et per agium cuncta prope déserta reliquit. In Avinione etiam hec
cadem peslis codem anno desevit, scilicet anno G 10 démentis pape sexti. Incepit autem hec ibidem
prima mortalitas in mente januarii et duravit per septem menses, et habuil duos raodos. Primus fuit
per duos menses cum febre continua et sputo sanguinis, et isti moriebantur intra très dics. Secundus
inodtis per residiuim temporis fuit etiam cum febre continua et npostematibus et atrocibus in 20
exterioribus, in sub ascllis et inguinibus, et moriebantur infra quinque dies. Et fuit tante conta -
giositatis, spccialiter que fuit cum sputo sanguinis, quod nedum cohabitando vel commanendo, sed
etiam, quod mirabile est, solo inluilu vel inspiciendo, unus inficiebatur ab alio, iu tantum quod gentes
moriebantur sine servitoribus et scpeliebantiir sine saccnlotibus. Pater non visitavit filium nec filius
patrem. Caritas enim fuit mortua, spes prostrata. Et fuit non solum universaiis quia totum mundum 2S
occupaverat, sed etiam niaxima quia vix partem hominum quarlam vivant reliquit. De causa tante
pestis multi docti hesitaverunt. In aliquibus terrarum partibus, cicdiderunt quod Judci venenassent
mundum et ita homincs interfecerunt christianos. Finaliler in quibusdam terris, ad hoc res devenit
quod l, m liant custodes iu civitatibus et villis, qui nullum permittebant intrarc nisi benc notum. Et si
alicubi invenissent pulvercs vel unguenta, timentes quod essent poliones, faciebant eos glulire 30
Quidquid lamen fama mendâx super luis referret, volunl aliqui phisici et astrologi quod duplex fucrit
causa istius pestis. Prima est universalis, que fuit conjunctio prima major trium superiorum
plinctarum, Saturni. Jovis et Martts, que precesserat anno Domini 1347, marcii die 24" in 19 gradum
aquarii. Secunda parlicularis fuit, scilicet disposicio humanorum corporum ut cathocinia, debilitacio,
opilacio, etc. Duravit plaga secundum aliquos quoad suas rcliquias et posteritates, et quoad aliquas gs
mundi partes usque ad octavum annum Innocencii sexti. «rilicit usque nd onnum Domini 1360
#l usque ad dimidium annum sequentem.
GHKGNIQUE JEAN bE BRUSTHEM. 95
quarla pars remansit. Multa proinde oppida, ville, castra et domus deserla
manserunt.
s Ob hanc itaque plagam oritur quedam nova secta assumenlium novum Cf. Chr. de 1402,
reilerarunt. Multa bona exinde suborta sunt (*), remissio scilicet injuriariim,
melus et terrores. Nam anno XIII C LI, comètes in aquilone apparuit ac,
subsequentibus ventis validis, visa est cadere trabs ignea. Ante mortem domini
Innocenlii pape VI, fuit eclypsis solis durans xvn horis, quod nunquam vel
ante vel post visum est. Mulli eliam terre motus ita ut homines habitarent in
denique pestilentie et famés. Mec miium, cum essent mulli hereses, secte,
2
superbia et nequilia hominum multa ( ).
(*) Nous avons dans ces cinq mois la dernière trace certaine de la pénétration de J. de Warnant
et que le texte qui suit sur la succession au comté de Looz n'est plus dérivé du même chroniqueur,
mais provient d'une source nouvelle qui sera désormais utilisée par Brustliem, à savoir la Chronique,
Chr. latine Anno omini XIIFLXI, mortuo domino Thcoderico de Heynsberch, qui
.......
:
deJ.de Stavelot. .
. „ , „
Cf.ms. Bibl.roy.
comitalum Lossensem occupaverat.sine liberis. dominus Enghelbcrtusepiscopus
''•^3 ol lv °'
-H ^
9841, fol. 24 v»;
Leodk-nsis recepit
r dominiiim ejusdem coinitatus. Cui dominus de Dalenbroeck,
_
in manu ,
forti s
ix, fol. 168. dictum castrum de Slockem obscdit, mense junio. Fatigali ergo assultibus et
deTlieux,
78, fol. 61.
.....
maclnnis, qui in Castro eranl seipsos cum caslro. salvis corponbus, episcopo
Voir Bai.au.
dederunt. Prius tamen eadaver unius mortui in puteum
'
dicli castri projecerunt
*
Sources, p. 611. '
Anno Domini XIII C LXII, rursum gravissima fuit epidcmia ex qua pêne
nullus evasit, vel ex x" vix unus. Anno XIII C LXIII, cepit geiu fortissimum
tium papam VI est promotus. cum rexisset Leodiensem ecclesiam annis XX.
conscissa cum rubea transparente foderatura. Cum enim idem dux sepe rogatus
ad ignoscendum mortem patris sui semper durus et inexorabilis persisteret,
missi sunt duo cardinales a ponlifice Ëugenio IIII, dominus scilicet Ludovicus Cf. Monstreiet,
c ap '
cardinalis Cypri legalus (') et cum eo cardinalis Sancte Crucis (*). Cumque
s nec ad apostolicc Sedis instantiam dux ipse fleeti poluissel, unus cardinaiium
aceeptum panem album cunctis qui astabanl cum stupore et admiratione
cernentibus duci ostendit, maledicensque panem in carbonis nigredinem
mutavit, sicque facturum se duci nisi mandatis piis obtemperaret, constanter
asseruit. Sicque dux tali prodigio terrefactus sub certis conditionibus acquievit.
(*) Le cardinal, surnommé de Chypre, s'appelait Hugo Lusignanus (1426-1442) et non Ludovicus.
S0 (*) Nicolaus de Albergatis (1426-1443).
96 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
inulto melius illo. Quod cum dux false diclum asscruisset rcspondit opisoopus
in magnum pnjudicium et sui et lolius patrie Leodiensis : Ymmo, inquit,
aliam cameram Quam ut ingressus essel, invenit ibi quemdam sacre théologie
tue fédère, comiti de Solms (*). Preterea dixisli te babere adbuc unum multo
dignius quod utique débet esse episcopatus tuus. Igitur unum e duobus datur
tibi eligere, aut ipsum episcopatum luum ad opus dicti Ludovici resignare, vel
certe. si placuerit eonfiteri, facta confessione, mox omni mora et dilalione
a. d'Oud., i3. seipsum oblulit. Demissus itaque ac remissus venit cum nepote suo comité
de Blanckenhcym 2
), die .w ancte Cecilie virginis et marlyris, in oppido Breda
(
ibique recolens quid fecisset, tantum cepit cum multimodis singultibus amare
(i Bernard de Solms, chanoine de Saint-Lambert er. 1151. archidiacre de Campine en l;5i. 5"
Cf. De Tbeix, t. Il, p. 18-2.
Fuit autem reccptus cum magna solemnilate a clero et populo, ita quod
populus Leodiensis a gradibus ecclesie Sancti Lamberti staret ordinate
in armis ab utraque parte fori usque ultra portant Sancti Leonardi passim et
25 qu'ils sont vraisemblablement empruntés au Diarium d'Adrien d'Oudenbosch plutôt qu'à la chronique
même. Or on ne connaît plus du journal du moine de Saint-Laurent que les extraits publiés en note
de leur édition par Maiiène et Durand et les deux passages retrouvés par M gr Schoolmecstcrs dans
un manuscrit du Séminaire de Liège et imprimé dans le Bulletin de la Société des Bibliophiles liégeois,
t. X, pp. 227-i34. Le second passage relatant l'arrivée du légat Onufrius à Liège en 1468, se
30 retrouve en entier dans Jean de Brusthem et il est donc probable que les not'.s du Diarium ont sen i
pour établir une bonne partie du texte que nous fournil notre compilateur.
Ton ïi 43
98 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Erant autem domino eleclo 1res familiares prccipui, quorum consilio omnia s
prorsus est incredibile. Proli nephas, citabanlur villani simplices coram nobis,
monic. Verumtamen non erat qui indicaret pupillo et humili ut non opponerct
se ultra magnifie-are super lerram. Sed magis conquerebatur dominns eleetus
sua jurisdiclione a laicis esse prejudicatum. 20
Leodiensis sibi in
Wacht. ajoute en note : Et estoit avec luy M. Robert de Morialmez, M. Richard et Jacques de
Morialmez, gens de basse estoffe, lesquels gouvernoient tellement le menu peuple, tant de Liège -25
que des villes et plat pais, qu'ils prindrent l'évesque en grande hayne, et furent cause de la
(
4
) Sur Robert de Morialmé, voir t. I, p. 291. Sur Richard de Troncillon, ibid., p. 527. — Sur
Jacques de Morialmc, cf. de Borman, Écltcvins, t. 1, p. 384, et éd. d'Adrien d'Oudctiboscli, p. 331.
UiROMQUEDE JEAN DE BRUSTHEM. 99
secundum moduin illius temporis sub toga serica viridis coloris portabat,
ornai'i fecit gemmis preciosisque margaritis... ïali igitur habilu vestitus
per civitatem Leodiensem proficiscebalur ad oppidum Diest. Erantque
Circa vero mediam noctem, in crastino sancti Luce evangelisle, xix die octobris,
subrogari, qui eliaui pro sua confirmatione Iargam promisit domino electo
elargiri propinam. Qua exhibita, magister Emericus et Alexander, cum aliis
(
l
l
Jran Millet, évêque de Soissons, 1445-1503. Cf. db Borman, Adrien d'Oudenbosch, p. 5H0.
(*) Emeric Groy, chanoine de Sainl-Martin, mort en 14C4. — Ibid., p. 555.
[') Alexandre Bérart, échevin de Liège, dk Bobjian, Écltevins, i. I, p. 560,
Hab., m, u. ccpit ipsc dominus liaso intra se cum fremilu murmurare et mentem evolvere i
adversi passi sunt, yinmo cum venissent ad regem... Estne hic, inquit,
Egidius de Métis? 1S
Sub bac etiam tempestate, orta est cruenta inimieilia inter nobiles de Heer
et Hamalia. Cum enim domieellus Johannes de Hamalia (
4
), adolcscens non
bastardo de Heer. facloqiie per illos de Hamalia impelu. cum dietus baslardus
per posticum exilire vellet, in ipso exitu interficilur. Oh cujus mortem 25
(i Sur Gilles de Metz, Gilles de Huy et Jean de la Bovcric dit le Riiyte, voir de Borman, Adrien
(•) Sur Conrard de Horion, chanoine de Saint-I.oniberl depuis U3G, voir de Thkux, t. Il, p. 233.
(
3
) Sur Conrard de Licrs et Jean de Seraing, voir de Bobjian', Adrien d'Oudcnboseh, pp. 345 et 561.
illa sanguinaria inimicilia inter domos de Heer et Hamalia. lit quia domicellus
Johannes conlulit se ad cpiscopum ut tueretur ab eo captaretque benevolentiam
nobilium qui cum eodeui domino erant, dominus autem Kaso verlit se ad
5 communitatem Leodiensem eamque in odium domicelli Johannis concitavit
adversus dominum electum.
sed heu ! omnis ejus conatus inanis redire t, tandem idem episcopus in bec
verba finem sue legationis fecit : « Nos, inquit, venimus jam ad vos, ecce A.,85, s-i.
adhuc tenipus adveniet quo venietis ad nos. » Sic se habuit idem Tornacensis
episcopus in causa inter dominum electum et populum suum Leodiensem M., v, 231, u.
15 sed quia affectui effectus minime respondebat, valedicens eis recessit. Intérim
magislri multis instantiis miserunt ad dominum ducem.
processum per dominum electum [inslituil] contra rebelles Leodienses suosque fermant
complices, interdieti quoque impositionem ac alia exinde subsecuta apostolica dans de Ram,
20
Gerardi, quatenus prefalos temerarios et eorum faulores infra xvm dies dislricte
Anno Domini XIIII C LXIII. missus est a Sede apostolica dominus et magisler
pape (') Pii II. qui tum erat in episcopalu Moguntino ad expcdiendnm eerta
negotia apostolica. Hinc igilur dominus i'etrus babens in mandatis aposlolicis
ut mox. visis litteris quarum dala erat anno Domini XIIIFLXIII. kalendis îo
(
l
) Sus le légat Pierre Ferrez, voir t. I, p. 255.
(*) Sur l'astre P.aré «le Snrlel, Hellin de Boisée et Jean Herpel, voir ob Dor.ua>. Adrien d'Ouden-
licet ab omni parte cingatnr a comitatu Lossensi, spoliatus esset furtive magna
pecunie summa, et exinde publiée fama cum vebementi suspicione orta esset
de Johanne dicto der Loerer moram trahente in Roesel. parochie ville de
î3 Wellen, non longe ab Ulbeeck, cujus uxor soror erat illegittima uxoris dicti
populum ad obsidionem dicti castri incilavit. Igilur, in festo Satietorum A. d'O., 98, i-«.
ad obsidionem dicli eastri de Reyda, non obstante quod dicti captivi relaxati
ac remissi essenl, sese accinxit. Ilec autem dominus Raso in odium dictoruni
virorum nobilium cgit. Nara castrum de Reyda eral allodium domini Johannis
de Arcndael. patrui domini Fastrardi. De quo sepe proposuit dominus Raso,
nacta oecasione. vindictam sumere eo quod ipse dominas Rare ad versus eum s
navibus per Mosam transfretare, aceensus animo volebat simul cum ipsis ad 15
<
Wachtendonck, qui reproduit en noie ce passage de J. de Brusthem, ajoute ceci : Unde versus
capti eastri de Reydt : Accessit valida Reida castrum plebs Leodina, 1464. Puis il note le passage
suivant du manuscrit de Jacques Chabot : Sed maie statim Leodiensibus successit, quia detruserunt
et ejecerunt Ludovicum episcopum Leodiensem extra suam civitatem. Nec cognoseebant eum épis- 2b
copum et dominum corum, ita ut nemo de eo loqui auderet. Nain quidam dictus Mathias Calipodiarius,
civis Leodiensis, ex quo dixerat quod Ludovicus de Bourbon adlmc esset tam potens in Leodio
sicut unquam fuerat, licel verum dicebat, sicut antea evenit, propterea ante S. Lamberti gradus
sententiam accepit capitalem. Et etiam successive plures alii pacem desiderantes et veritatem
(M Robert, comte palatin, élu archevêque de Cologne le 50 mars lifi~>, mort le 17 juillet 1480. 55
CHRONIQUE DE JEAN f)E BRUSTHEM. 105
domini nostri pape Fii secundi anno septimo. A qua lamen sententia tanquam
2
Missi fuerunt ad regem Francie dominus Wilhelmus de Berlo ( )
et magister
Egidius de Melis... Quos rex bénigne suscepit... rogavil (amen quod caute
prosequerentur causam suam haberentque ad modicum patienliam, scilicet ad
mortem ducis Pbilippi qui senio confectus multisque corporis molcsliis
20 fatigatus videbatur non diu posse superviverc. Missum est denique versus
Bruxellam, servatoque convenfu, predicti captivi dimissi sunt, accessus quoque
ad Brabanliam admissus. Omnia eliam suspensa sunt usque ad médium mensis
martii ac tune de singulis fieret inquisitio. Quod lamen, quia ad pacem vergere
videbatur, domino Rasoni minime placuit.
i:> (,') La sentence du légat fut approuvée par le pape Paul I! avec certaines atténuations. Voir Médita,
<!ans notre t. I, pp. 25G-257. J. de Brusthem reproduit le texte de Mérica. Un annotateur indique en
marge la date de la bulle pontificale : Oatuni ad S. Mariam majorem Romae 1465, 10 kal. januarii,
Tome II. 14
HMS CHRONIQUES LIÉGEOISES.
\.. iii,j-iM, ». XVII. Déclaration de guerre des Liégeois au duc de Bourgogne, {46$.
Post hec audilum est duccm Clivie itcr suum dircxisse ad terram Brabantie.
Al regens... egressus est ad intercipiendum viarum aditus quibus dux
H.,242, ». minisleriales pannifici subsecuti fuere vinicolas. Posl m:ila verba ventum
a. m, t ..
Quid enim? Die sequenti, sanetorum Felicis
est ad pessima facta. scilicel 20
126,ÎS '
Johannem ducem Clivie, noniine domini ducis Philippi et ejus fllii comitis
Karoli cum INamurcensibus ex una, et Leodiensium, Lossenssium, liasbanen-
sium partibus ex altéra, cecideruntque ex parte Leodiensium circiter xvm c .
tu Unde factus est clamor magnus el ululalus, neque enim erat villagium in
Hasbania ex quo non vcl x vel xu plus minusve in ore gladii corruissent.
In vigilia Omnium Sanetorum, cum per nuncium delatum fuisset e A. d'O., 127, t-n
et de Home
3
ut legationem accipere dignarentur ad dominum ducem
( )
autem dominiis Karolus cornes cura suo exereilu redisset ex Franeia esselque
Dianum.
decano Sancti Pétri {-) et decano Sancti Johannis (
:i
appelèrent, incenlor totius mali dyabolus quoi falsos rumores per suos
ministros disseminavcrit in populis ad impediendum pacem vix cxplicari
posset verbis. Dicebant aliqui quod dominus de Baden per aposlolicam Sedem
esset in episcopum confirmatus et imperalor haberet in commissione ponendi
cum in possessione. Alii dicebant dominum de Borbon esse defunclum, et alia is
hujusmodi quamplurima.
A d'O., 129,17-sj. Anno Domini XIIII'I/XVI, ipso die Nativitalis Cbristi, venerunt comités
deberent dari deeem viri. Ministeriales concluserunt pacem sed nolebant dare
viios ad volunlatem, quos magis pecunia redimi volebanl.
In oclava Innoeentium, Brabanlini inlraverunt terram Hasbanie vcnerunlque
in Heer et Loscaslri. Mulli autem Hasbaniensium fugerunt versus Leodium.
'
ommissum igitur fuit a xxvui ministeriis Libcrto Texloris (
4
) et magistro 25
Jobaiini le iiuyl (
5
) componere pacem meliori modo quo possent. Qui, facto
(0 Jean de Seraing, doyen de Saint-Lambert depuis 1 îSG, et Jean de Chcsnc, chanoine de Saint-
(
3
)
Evrard de Vcrncnholt, voir Lahavr, Saint-Jcau, p. xxxiv.
(*) Libert Textor, échevin de Liège. Cf. de Borman, Echevins, t. I, p. 336.
("] Jean de la noverie, dit Le lluytc, voir de Bormam, Adr. d'Oudenbosch, p. 337.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 109
Intérim venit Libertus Texloris cum quodam byraldo domini Karoli ferens
secum formam pacis. Hyraldus in foro a prediclis perversis percussus fuit et
fuisset, Libertus autem voce magna ctamavit : Quid facitis. inquit, boni cives;
10 iste salvavit vitam meam et vos vullis eum occidere? Malo ego occidi quam
hic a vobis occidatur. Populo igitur congregato, exposuit dictus Libertus
negotium se bene habere et mox debere pacem acceptare, alioquin nisi
etiam sigillarunt.
Fuit itaque Leodii iterum magna in plèbe commotio fuitquc magister Egidius
de Métis, cujus supra fréquenter meminimus, per noctem deductus in Violetta
-20 captivus. Dominus Karolus mansil in oppido Sancti Trudonis ad inveniendum
modum pacis et concordie inter dominum electum et Leodienses et ibidem
permansit usque post oclavas Epiphanie.
Interea i'iccardi, qui cum domino Karolo vénérant, miserunt servos ad
proxima loca pro pabulis equorum suorum. Eodem temporc, ordinati fuerunt
2o per comitatum Lossensem viri pediles, locali circa villam de Wellen, ad
observandum et tuendum viarum adilus adversus predictos Riceardos, ne pro
suis equis pabula ferrent, llnde et complures ex eis circa villas Berlinghen
(*) Jean de Luxembourg, surnommé le Bâtard de Saint-Pol, voir de Bormin, Adr. d'OudcnboscU
p.346.
ilO CHRGNIOUKS LIÉGEOISES.
fuit, dictaque fuit ipsa dominica « den quaden sondacb ». Sequenti die, faela
abire oppidumque di mi Itère. Et ipse cornes post dies paucos, pace composita,
ad propria rediit.
conali sunt, Sed quia dominus eleclus in Huyo jam cxislens nullum dicto
qui etiam a viridi vexillo quod habebanl dicti sunt vulgariter « die gruentente »,
id est de viridi tentorio, seditionem in oppido concitarunt. Contra quos fortiores 00
Porro scientes Leodienses doininum Karolum, occasione pretacte seditionis a. au, 131,»-».
ac violate prioris pacis, eis rursus graviter esse offensum, elegerunt ex quolibet
ministerio duos viros probos, qui litteras pacis sigillatas déferrent domino
Karolo, qui lum veneral ad vindicandum se usque in villam Yechtmale
5 eomilatus Lossensis. Qui iterum eos bénigne recepit, jubens eos locari in
hospitio ac apponi cibaria. Et altéra die, cum essel in campo, ostendil eis
Cumque magister Egidius pro se responsionem reddere vellet, nemo A. d'O., 132, 7-».
illi intendebat, sed eum tradi advocato sive villieo proeiirabant. Prefeclus ,1}1<î
>
Dianum -
2
r
i dixit se neminem ad causam mortis debere recipere nisi prius judicatum.
Invalescentibus aulem omnibus adversus diclum Egidium, pulsata campana
bannali, deductus est sepedictus magister Egidius de Métis ad gradus in
foro traditusque prefecto. Qui populo circumstanti locutus ait : « Boni
3
cives, ego per annos quinquaginta (
)... » Quo facto, mox ad pyronam insonuit
30 et p3x proclamata.
l
( ) Jean d'Autel, seigneur de Yogelsanck, voir de Uoksun, Adr. d'Oudenboacli, p. 3H.
(') Henri Rosseal, Ibid., p. 559.
5
l y Le discours de Guillaume de Metz est identique duos Adr. d'Oudeubojcu (Di»riuro) et dans
J. de Bruslhem, sauf quelques différences d'expressions.
lia CHRONIQUES LIEGEOISES.
A. d'O., 138, 7-30. El ecce, sabbato ipsam dominicain précédente, ncscitur quîbus instigantibus
nisi spiritibus malignis, pueri x, xii vel xv annorum fecerunt siln vexilla,
eadem inelamabant. Dominica die sequcnli, pueri mane cum vexillis fuerunt
in palalio eadem vociférantes et omnia insignia domini du Borbon detra-
hentes. Idipsum in ccclcsiis et aliis locis fecerunt. Quemdam eos super his
increpantem, capillis traxerunt in terram, quem et pcreusserunt. vestes ejus 10
Cf. a do., in viginti quatuor circitcr turmas. habentes vexilla totidem. Effregerunt etiam
u\, 57-19.
Jomos quorumdam canonicorum in Sancto Martino, in Sanclo Petro et in
Cf. J. de L., 35,13. Sancto Baitholomeo, asportantes cibaria et cetera ad usum vite necessaria,
a. d'O., 443, s-?, jusserant, sed nihil profecerant. Tandem ministeriales statuerunt ut parentes
filios suos cohiberent infra triduum, alioquin a conlubernio ministe-
riorum suorum rejicerentur. Et hoc modo cessatum est a predictis
insolcntiis que nimis moleste fuerant tam clero quam civibus. 5"
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. H3
(!) François Boyer, sénérhal de Lyon, voir di Ror^an, Adrien d'Oudenbosch, \>, 559.
Tome II ?5
114 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
per elhera telorum jactus densissimus, qui (amen parum nocuit duci ac suis
mililibus. 5
voluerunt.
M., 280, 4-m. Sane primam turmam Leodiensium per callidam addustionem ac emissam
ad versa, et ita divisam prosternebanl. Uli autem videntes quod res pro anima
ageretur et in pedes slantes et ad genua ad inortem usque pugnabaut acerrime.
Sicque percussa est, dclcta et extincla turma prima paucosque evadere
contigit ex eadem prima acie. In qua etiam dominus Fastrardus Baie, dtim
fugere nollel, lancea confossus occubuit, et cum |eo] dominus Kustachius '5
4
de Slreelz ) (jusque filius naturalis. uterque vir virtutis, qui in prato quo
(
sunt.
Hora décima noctis, 2 20
a. d'O., 178, M-18 venil dominus de Berlo ( ) super parvum equum, liabens
vcxillum seu standerium Saneti Lumberli in manu confractum el dilaceratum,
nam jactu unius bombarde confractus erat baculus in manu sua et ferrum
curvatum circa brachium, ignorabatque pie slupore, ut aiebat, quomodo
equum ascendisset quem habebat.
M. Reliqua autem Leodiensium multitudo percipiens quod fiebat, nimio concussa 9S
280, n-m
terrore omnique spe ablata, celeriter aufugiens terga vertil summam presumplionis
sue infelicitatem consequuta. Cedebanlur nihilominus fugientes Leodienses ab
hostibus suis, et nisi noctis obscuritas supervenisset, paueissimi evasissent.
Cecidisse feruntur Leodiensium circiter tria milia prêter innumeros
A.d'0.,l78,s«-28. vulneratos et caplivos. Fugit et dominus Raso de Heer, vir magniloquus sed 50
M., 280, u-ic. in rébus bellicis ignavus et pavidus, venitque in molendino suo in Orey,
5 In die Sancti Martini, fuerunt ordinati trecenti viri qui deberent postulare A. d'O., 181, «.
veniam in
...
vestibus
......
suis quibus
Iineis, et
.
irent ad dominum ducem, qui non longe a Leodio erat. expectans eosdem
ibidem ad duas horas. Ferebatur proinde quod dux iret ad Sanctum
Laurentium, iveruntque predicti viri ad ipsum. quem tanien non invenerunt.
io Remansit enim in Bolzée, et dominus episcopus Leodiensis erat in Sancto
Egidio. Porro trecenti viri illi eo die non comederant nec civitatem intrare
permittebantur, nisi prius accepta venia. Eodem die, venerunt bastardus
Anthonius de Burgundia et dominus Guido de Humbercourt ad portam Sancte
Margareta volueruntque civitatem intrare. Quibus occurrens dominus de Beiio
15 dixit quod non ingrederentur neque pacem acceptarent nisi salvis corpo-
ribus. Respondil dominus Anthonius bastardus quod de salvandis corporibus
nihil auderent promiltere, sed tantummodo de civitate non spolianda
neque comburenda. Hoc audito, Leodienses territi pro majori parte
•30 Sequenti feria tercia, que erat xvii novembris, dominus dux, sumpto ad A. d'O.,183, «•«.
Cum autem descendisset dominus dux de equo in palatio, mox iinuin ex suis
jussit in foro juxta fonlcin suspendio neeari. qui quarlerium mutonis eeperat,
non soluto pretio: prohibuerat enim dux ipse ne civibus inferretur violentia. 5
(*; Le texte suivant est repruduit, en écriture de la fin du XV' siècle, dans un manuscrit du
Séminaire de Liège. IM» r Schoolmcesters, qui l'y a découvertct l'a publié (Bull, des Bibliophile» licqcoit.
X, pp. 227-2Ô4) démontre que ce texte tout entier appartient au Diarium d'A. d'Oudcnbosch. Martène 50
et Durand n'en donnent qu'un court passage. Négligeant les variantes de tournures et d'expressions,
nous indiquons les additions au texte de J. de Brusthcra contenues dans le manuscrit du Séminaire.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. H7
civitas {-) magislruni Joliannem de Slraelhe. Vigesima septima aprilis, venit idem
dominus legatus navi de Trajeclo, deductus ad Carthusienses, ferens moles-
tias calculi ; sequcnli die, processif ad eum dominus Leodiensis cum
.-, consiliariis suis. At legatus protulit eis scedulam quamdam, inquirens an
secundum contenta in ea vellent se submitlere secundum jura ". Sed quia
dominus Leodiensis disposuerat se ad celebrandum prima missarum
solemnia in civitate Lcodiensi, prima maii, ordinatum fuit quod ultima
aprilis, hora secunda, lotus clerus conveniret ad Sanctum Lambertum
10 ac deinde procederet obviam domino legato usque ad portem Amari Cordis,
et ibi relaxaret interdictum. Igitur universo clero processionaliter ilii
Hubertus (
3
) de ordine Carmelitarum ascendit ambonem, dicens alta voce
a sed vellent videre commissionem suam : manuscrit du Sémin. — * tam majores quam minores :
(*) Le chancelier de Louis de Bourbon était le chanoine Ilerman d'Odeur, prévôt de Saint- Denis.
Sur le chanoine Jean de Quereu, voir notre notice dans la Biographie nationale. Maître Henri
de Borman remplissait à ce moment les fonctions de doyen de Saint-Martin. Jean de Strailhe, seigneur
30 ;•) Ici est le court passage reproduit par Martènc et Durand comme extrait du Diarium, L'omission
Ci Le frère Carme Hubert I.conardi, conseiller de Louis de Bourbon, dont il devint le suffragant
|iro qualibet ipsarum liorarum XL dies indulgentiarum. Post hoc dcductus est n
cum eaputio foderato alla voce dixit Adjutorium nostrum etc. deditque ultimam
benedictionem (
1
). Quibus pcractis, omncs se ad processionem paraverunt
et dominus episcopus Lcodiensis portavit Venerabile Sacramentum per forum et
claustrum. 20
Sed cum ad feretrum gloriosi marlyris Lamberli manus misissent, quia valde
prcciosum auro. argento et margaritis ornalum, plaga magna divinitus percussi.
" duetus fuit ad Sanctum Jacobum in hospitium. Hora undecima noctis, il l i de Sancto Laurentio, i,s
t
1
) Ici finit le texte du manuscrit du Séminaire. 30
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 119
propius accedere non audebant. Que maxima causa fuit salvationis ccclesiarum.
Cum enim dux jam indicasset civitatem incendio tradi dcbere, volebat sedcm
episcopahm ad aliquam civitatem in Rrabanlia transferre et omnes prebendas
collegiorum et aliarum ccclesiarum ad singula oppida et loca Brabantic disse
5 minare. Sed per mérita beatissimi martyris Lamberti, dominus aliud decrevit.
Mandat itaque dux Leodiensi episcopo tollcre corpus beati Lamberti. Quare
consternatus aninio episcopus misit Trajcclum ad liabendum aurifabros pro
injuncto opère exequendo. Qui per totum diem requisiti non poleranl ad
invicem as^ociari. Cum enim unus puratus esset, aller non erat, sed semper
10 aliquid eorum alicui deficiebat. Qui cum lardarent, misit dux abbalcm quemdam
ex Sabaudia cum XII mililibus ut in eeclesia Sancti Lamberti ultimam
missam celebraret et, ea dicta, corpus beati martyris auferrent. Qui jussa
complentes. dicta per abbatem missa, ascenderunt superius ad tollendum
sacrum corpus. Cumque manus apponercnt, ita stupore percussi sunt et desti-
i:; tuti quod omnino ignorabant quid agere deberent, ita ut unus illorum postea
veridica relatione pluribus audientibus confessus fuerit se illa hora voluisse
esse in Hierusalem et dédisse duo florenorum milia et sic evadere potuisse.
Tandem ad se reversi et sanctum Pei presentem sentientes, descenderunt et
quod experti fuerant duci retulerunt. rogantes eum ut sentenliam temperaret,
20 quia non esset sancti voluntas locum suo sanguine rubricatum deserere. Qui,
mutato consilio, decrevit ut ecclesie intacte permanerent. Sed et rex Francie,
quem quarta feria a Leodio recessisse prediximus, antequam abiret jussit dari A.d'O ,218, «-w.
ecclesie Sancti Lamberti centum regalia, sed is cui mandatum fuit, nihil
dédit. Quapropter cum ad partes suas venisset, cepit graviter egrotare cum
25 inleriorum inflatione ut vix posset respirare. Qui cum se portari fecisset ad
Sanctum Quintinum. in mentem illi venit quod pecuniam quam rex beato
Lamberto dari jusserat, sibi retinuisset, ac in visu percepit quod nunquam
sanitalem reciperet quin prius pecuniam beato martyri restitueret. Accilo
itaque statim nuncio, dédit centum regalia ad urbem Leodiensem
illi
Kodem auno, infra octavas sancti Francisci, invilavit dux Karolus de Bur-
gundia serenissimum Romanorum impcratorem dominum Fredericum cjus
nominis tercium ejusquc filium 31aximilianum cum omnibus dticibus. comi-
til)iis, baronibus et nobilibus qui cum ipso imperalore eranl, sed et legatos 5
sujel de l'entrevue de Trêves entre l'Empereur et Charles le Téméraire : i" Libeltus de M aqntficencia
ducis Burgundiac in Treviris conscriptus, dans Basler Chronikon, III, 358, u, 9. — 2° W'urth- Paquet, 20
Table, u" 40G et 407, dans Publications de la Section historique de l'Institut grand-ducal de Luxcm-
I XXXIV (
1880). — 3» M. Bax, BiicJurhuv.de zur Geschichte (1er Rheinlande, t. 1 (19:20;,
signale pour cette rencontre : Pracht des Herzogs Karl von liurgund bei seiner Anwescnheit in Trier,
1475, dans Trier. Kranik, IV (1819), 96; Kaiser Friedrich 111 und Karl der Kiihne, tlcrzog von liurg,
zu Trier, dans Archiv fur Geschichte und Alterlumskunde Wettfalent,\ ( 1826), pp. 120-128; J. Baader, *'>
Die Zusammenkunft K. Fricdrichs 111 mit Ilerzog Karl dem Kùhncn von Burg. zu Trier im JaUre
1475, dans Anzeiger fur Knnde der deutschen Vorzeit, n. f., XI (1864), pp. "201 207 et 235-243;
Scbelldass, Zur Tricrer Zusammenkunft im .lahre 1475, dans Deutsche Zeilschrifl fur Geschichls-
wissenschaft, V! (1801), pp. 80-85; Bettalst, L., Ein ncuer ticricl.t ùber die Zusammenkunft Fric-
drichs III und Karts des Kùhnen :n Trier, 1475, dans Wesldeulsche Zeilschrifl, XXX (1911;, 30
pp. 119-130. — 4" l(. Wjrtz, Do* lUoselland, 1925, pp. 99-102.
rard de Wurtemberg. Cf Wirtu Paquet, Table chronologique d^s chartes cl diplômes relatifs
à l'histoire de.. Luxembourg, p. -407, et Kenterricii, Geschichte der Stadt Trier, p. 293. Rechher^ est
« erant descripta elenodia liic infeiïus s|iecificata : 13; et sur cela estaient descripts les jouveaux
em bas denommeis : D.
Tome II. i G
122 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Monschera : 15, D — b
Wodalricus : 15. — c Alwick : 15.
'
\ « i les identifications des convives de ce banquet nue nous avons pu vérifier grâce au savant
d'Utrecht, 1457-14110; Etienne, duc do Bavière, prévôt de Cologne, cité dans Chronique» de l'histoire
de. Belgique. Bruxelles, 1876, p. 298 (cf. IIubner, I, Tafel, 158 et 159); Albert IV von Mûnchen
(1447-1808) et Louis de Rykc von Landshul, 1117-147!) (IIibnek, I, Tafel, 155, et Kbnterhich,
Geseh. der Sladl Trier, I9IH. p. £85): Guillaume de Reichenau, évêque d'Eichstàtl, 1404-1490; 20
Calistus Amurathi, Mahomclis Turcarum imperatoris germa nus, cf. Browerus et Masenus. Antiqui-
tatum et Annnlium Treviremium libri XXV. t II, p 500, et Wi rtii-Paqi'et, n° 407; Hugo et Ulrich
de Montfort, morts en 1481 et 1495, cf. Mudner, II. Tafel, 497 et 498, et Masenus, Epil. Hitl. Trev.,
p, 602; Judon de tlohcnzotlcn, IIibnek, I, 242; Crallt, comte de Hollcnloscht, lli bner, Il, !5S9;
Adolphe III de Nassau (1444-1511) et son frère Philippe (1450-1509), cf. Hagbloans, Nassauische 25
Geschhchlstafcl des Walramischen Stammes, 1735; le comte de Ylen reste inconnu, Brouweris et
Masenus, o/). cit., p. 502 citent, après CrafTt de llollenlosclil : Maximilianïquc oeconomus, llylcnsis
dynasta; Georges de Baden, évêque de Metz, 1459-1484; Evrard de Schouwenbureh, cf. Masenus,
Epit, llist. Triv.. p 60"?. et Brodwerus et Masenius, op. cit., p. 302; Uldaricus et Al n'eus, comtes de
Sultz, cf. IKu.neu, II, Tafel, 494; Otto, comte de llenneburch, 1457-1496, cf. Hlbner, 11, 618, et 50
Faune, Geschichte dur Grafcn... zu Salm Rciffenscheid, I, 2« partie, 1800, p. 42; Sehaffart et Georges,
frères, comtes de Leissingen-Dachsburg, cf. Hubner, II, t. 409, et Bruckmeier, Genealog Geschichte des
//anses Leiningen, I (1890); Philippe de Sierk, seigneur de Moncler, Meinsberg, etc., prévôt de la
cathédrale de Trêves, 1427-1493, cf. Florange, Hist, des seigneurs et comtes de Sierk en Lorraine,
Paris, 189b, pp. 157-145 et 149-156; Everard deSonneberg, dont la fille Marguerite épousa Hudolphe, 5:;
ïn festo sancti Laurentii marlyris, cum dominus SVilhelmus esset in Sanclo A. d'0.,239.
abscessit.
Anno itaque XIIII C LXXVI. Helvetii contra ducem exercilum moventes diem M., 317, m-316, »
bellicis rébus et confliclibus satis fortunatus, licet esset stature mediocris cum
nigra et crassa barba, rolunda et subrusa, accepto consilio, requisivit quid
esset facturus. Ad quod [cum] quidam respondissent, quibus mens maturior A.d'O., 240, b.
erat, quod expectandum esset donec adversariorum suorum nossent plenam M, 318, 2-6
25 intenlionem, dux vero. mox ordinalis aciebus, nimis feslinus exiil, reliclo
b
fortalicio suo, curribus compaginatis oplime munito ac bumbardis per
circuitum dispositis, non tamen satis bene custodilo, cum siquidem thesauri
regales essent in eo, presertim pecunia quam de novo cudi fecerat, unde mililibus
darentur stipendia.
Altéra die que fuit sabbati, proccsserunt ecelcsie eum fratribns mendican-
(ibiis, eum crucc el aqua benedicta, obviam funeri Leodicnsis episcopi tam
horrcnda morte Irucidati, ipsumque ad cathcdram ecclcsiam Sancli-Lamberti
déférentes, infra candelabrum el altr.re locaverunt omnibus spectabile in:;
babilu pontiûcaii, mitra imposita capili ejus. Conluebantur vero vulnera in
fronte. in collo et gutturc. là missa in presentia funeris dccantata, tandem
sépulture traditur post vesperas, ante mains altare in ehoro Sanei-Lamberli ".
At dominus ipse Wilhcltnus, uli erat vir aslulus, gallico suo sermone persua- 25
° Wachl. : Supra cujus septilcrum habetur hec inscriptio : Anno a partu virgineo miltesirco
quadringentesimo oetuagesimo secundo, tertio kalendas septembris, obiit illuslrissimus princeps
Ludovicus Borbonius a divo Lambeito quartus et quinquagesimus episcopus Leoiiensis. — Nota
quod sit error in sculptura, quia fuit 53" s episcopus et non S4ua . ou
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 125
redintegraret, afllrmans pontificem non sua factione sed equissimo Dci juditio
corruisse. cujus causa lot ubique nobiles alque plebei proslali fuissent L'nde Cf. J. de L., 83.
etiain prima seplembris, die doniinica. dato edicto publico sub gravissimis
5 censuris ne quis civibus vel minimain irrogarel injuriam, duo in foro erigi
jussil patibula ad lerrorem populi, unum circa fonlem, alium circa Minores,
et in mcdio catbastam sive, ut vocant, scaplietum, propter quod tam terri ficum
simum.
interea dominus Maximilianus, dux Brabantie, cujus uxor jam morle prema- Cf. J. de L ., 83.
l
30 [ ) Sur Jean Lait, médecin et astrologue, voir U. CirrTAiNE, Eludes biographiques sur 1rs médecins
liégeois, dans B I. A. L , t. III, nn. 73-75,
(') GéYard de Sombreffe, fait prisonnier à la bataille de Hollogne-surGeer. Cf. plus loin, p. VU.
120 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
domini Wilhelmi (iiiuin. cujus electio inox eodem die eoram omnibus publiée
et celebritcr pronunciata fuit per magistrum Johanncm de Quercn, canonicum
el protunc cancellarium de novo factum. Major vero pars canonicorum qui in
iirahantia confugerant, et Lovanii résidentes capitulum faciebant, in duos
divisi sunt. nonnullis eligentibus dominum Jacobum de Croy (*), aliis vero 10
assumpti sunt prêter cos que captivi l.eodium dcducli fuerunt ".
Anno Domini C
Cf. J de L., 86. XII1I LXXXIII, mense januario, die ix, commissum est grave r.<
con-pectu hostium, non longe positis castris, properavit. Videns autcm quod
Brabanticus exercitus se non movcrct, quin polius ampliora presidia expec-
taret, repente super eos irruit cosque ordinatissimc in campis compositos diu
circumequitans, tametsi a bellicc rei peritis admonerelur ne nimium auderet,
s jurejurando afflrmavit se neminem parcilurum qui Brabantum quempiam aul
captivum aut spoliatum abduceret quem non potius occideret. Sed heu! accidit
illi hoc proverbium : « Anle ruinam exallalur cor > . Ipse enim dominus
Wilhelmus ex victoriis ante habitis, si tamen viclorie dici debeant, in nimiain
prorumpens audaciam, nunc gravem passus esl ruinam, quando stragem
'0 immensain facientibus Brabantis. undique vallalus exercilus bombardarum
alque telorum ictibus ad moriem premebatur, ita ut omnis illa extcrorum virtus
vulgique colluvies que annis, viribus el numéro quasi putabalur invincibilis,
ac iota iila nobilitas tôt virorum illustrium qui convenerant subilo, conlrila
corrueret. Cecidil in hoc conflietu dominus de Galhar (
l
), capitaneus cum Cf. J. de L., 87
vero reverlebantur ut poterant, sicut oves disperse absquc pastore. Neque tamen
sub hujusmodi calamitatis articulo, domimis Wilhelmus ad ea que pacis essent
inflecli potuit. Sequenti etenim die, dum eanonici cum magistratibus de pace
20 tractare desiderarent, ipse vero eos nequaquam audirc vellet, contigit novum
succrescere dislurbium. !Nam cum ad eum ambo magistri civium, dominus
c
scilicet Quintinus miles (
5
) et Joiiannes Courtjoic ( ) causa pacis componende Cf. J. de L., 88.
(
4
)
Gaillard de la Rocca, capitaine français, fui enterré dans l'église des Mineurs. Cf. Dams, Histoire,
p. 861.
s
( )
Gérard de Sombrcffe, commandeur des Vieux-Joncs.
l
30 (
)
Eustache II de Strailhe, seigneur d'Otliée, voir U. S. A. H., t. XIX, p. 100.
iniposile, capilalem jussus est subire senlenliam Tanlus crat die illo (umul- s
them (
3
) el alius quidam capitancus iiuyum advenientes a domino Wilhelmo,
ruplo fédère, captivi Leodium deducerentur. E^xinde exercitus Areburgensium
per Campiniam, multis damnis illalis ad oppidulum Peer quo omnes fere rustici
confugerant hostemque expectabant, appropinquavit, ubi etiam arte magis quam
armis exuperat plebecula; omnes pêne pédestres copie perierunl, occisis ex 23
(<) André liourlet, prélocuteur el citain liégeois, fut à Ilny le défenseur du meunier Jean Loui.»
exécuté en H80 pour avoir comploté contre l'évéque au profit de Guillaume de la Marck. Voir
Pax tandem tali pacto inter Leodienses et Brabantinos composita fuit, median-
2
tibus dominis de Nassouwe (*) et Philippo de Ravensteyn ( ), ut dominus
5 Wilhelmus a Leodio se sequestraret, et dominus Everardus, ejus frater, guber-
nationi civitatis et patrie Leodiensis preesset, douée per apostolicam sedem
determinaretur quis ecclesie Leodiensis futurus esset antistes. INam electio, ut
supra dictum est, in très divisa fuit, tametsi Johannes de Home finaliter
1538-1542.
" Wacht. ajoute : Patrem, inquam, habuit Cornelium dominum de Heeswyck et de Sevenberghen
ex parte uxoris suae, matrem vero dominam Mariam de Srynen, dominam de Sevenberghen, que
erat unica filia domini Arnoldi et dominae Mariae de Vianen, factus miles Aurei Velleris anno 1500.
Avum dominum Johannem de Glymes, dominum de Berghes, aviarn Margaretam de
habuit S. Symon,
25 dictam Blancam proavum Johannem de Glymes, dominum de Berghes.
:
(
4
) Englebert de Nassau, voir t. I, p. 322.
(•) Philippe de Clèves, seigneur de Ravensteia, voir t. I, p. 533.
(') Pour la chronique du règne de Jean de Hornes, voir t. I, pp. 339 à b69. Pour la chronique du
règne d'Erard de la Marcfc, voir l'édition donnée par Ukiisens, dans B. /. A. L , t. VIII, pp. 1-104.
Tome II. 17
130 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
vulgarilcr Tercameren (') nuncupato " degorel. missi sunt illuc honorahiles
2
viri dominus Ludovicus a Corlembach ( ) et cum eo iiounulli alii canonici
dido comitatu lxx circiter equitum, venit Leodium per portam Sancle Wal JO
intra portam venerabiles domini canonici majoris ecclesie etcum eis magistri
civium totusque senatus civitatis cum ministerialibus et cum electo, pedilum
exercitu ordinato, grcssu dcducentes principem usque in palatium. Altéra die, 15
prima martii, feria sexta. mane egressus est templum divi Lamberti, deduetus
in capitulum ibique, prout moris est, cum debitis ceremoniis solitisquc solemni-
" Waclu. ajoute : quae vocabatur Elisabet. — * Wackt. ajoute : Eustachio de Croy filic illustris-
(
l
) Louis de Corlembach, chanoine de ^aint-Lamberl et cliancelier d'Erard de la Mnrck.
(*) Maximilien d'Egmond, fils de Florent, comte de liurcn.
(*) Eustache de Croy, évéque d'Arras, fils de Henry, seigneur de Rœulx, et de Lamberte de Brismeu
(>) Adolphe de Schauenbourg, chanoine de Saint-Lamberl depuis IMS, grand prévôt depuis 1S33,
coadjuteur de Cologne, fils de Georges et de Marie, fille du comte Jean de Nassau. 30
o est Trajectum, transiturus inde Leodium. Sequenti sabbalo, perversus quidam Cnapeaviiie,
III, 334.
anabaptista, Johannes a Rommershoven (') Churingie, palo ad exustionem
afflxus, a dyabolo, stiipentibus cunctis qui aderant, prefocatus est : predixerat
enini, suggerente eo cui servierat, se non igné consummanduin. Dominica die,
patrie principem. Feria secunda, facta est processio solemnis cum deportatione
sacratissimi Corporis Christi necnon pretiosi capitis gloriosissimi martiris
rantes sua vota exolverent. Eodem anno, xvi aprilis, venit Cameracum R. domi-
2
nus Reginaldus cardinalis a lutere, legatus, tiluli SS. Nerei et Achillei ( ),
învisere cupiens Angliam, suum natale solum. si boni forte quidpiam adversus
heresim ibidem pullulantem facere possent. Verum persuasum illi extitit ne
-j> illuc properare audeat si régis gladium evadere velit. Erat quippe de sanguine
Ricbardi, quem albam rosam nuncupabant, in regno Anglie proximior hères.
Quo accepto gratanter idem cardinalis dyaconus consilio, divertit Leodium,
summo, ut par erat, exceptus honore. Qui cum ibidem aliquot hebdomadibus
(
4
) Sur cet hérétique, voir J. Lyna, De wedtrdoorpers in het graafschap Looit, p. 9.
gratia, ad quam lantus confluxerat populus quantus vix unquani visus fuit.
Nec mullo post venit Francorum rex ad Villamnovam, juris sui locum etiam
non longe ab urbe JNicea. Qui et ipse pariter eum pontifice sermonem habuit,
diligenter tentatis, tandem xvm junii, finnate sunt décennales inducie. intérim
regina Leonora Cesarem germanum suum jam altéra vice salutandi gratia adiit, 20
delato, cum sua regisque classe eodemque rege illuc cum liberis et conjuge
veniente xuu julii, dominica die. rex prior ad Cesarem in sua triremi manentem
accessit pacisque osculum prebuit et recepit. Postridie vero, César in portum
descendens oppidum Àquas Mortuas adiit, ubi a rege. regina ac liberis omni
génère letitie exceptus est, ubi per sequentem martis diem permansit u.sque in 30
« Wacht. note : llnile in anno precedenti 1537, ubi illud idem narratur et putarem idem esse
nisi esset diversitas in data dieruin dominiearum, quae concordant cum siugulis duobus annis.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 153
Karolus de Egmunda ), dux Gelrie etc post quem Wilhelmus, dux Clivie et
(
J
,
vata. Post dies vero xvi quos ibidem egit, alio itinere rediit in Hannoniam.
Eodem anno, (obiit) dominus Eustbaiius a Croy. episcopus Atrebatensis, in
sed mox e vivis sublato, relinquens marilo suo Çesari magni luctus materiam
una cum filio superstile Philippo ac duabus puellis. Tcrtia junii, in Haerlem,
4
( ) Charles d'Egraond, Hue de Gueldre de 1492 à 1558, un des adversaires les plus passionnés de
Charles Quint. Il eut comme successeur Guillaume, dit le Riche, duc de Clèves, de Berget de Juliers.
134 CHRONIQUES LIEGEOISES.
Trajeclo Infcriori xi junii necantur ejusdem sceleris rei viri vu, feinina vi. Hoc
tempore,interCesarem et Francorum regom initum fedus conliiuiatur multorum
admirationc, nonnullorum etiam invidia atque emulalione Die xxmi oclobris,
in Buren diem clausit novissimum gcncrosus dominus Florentius ab Yselstcin,
cornes de Buren, relinquens in comilatu suecessorem lilium Maximilianum. s
Fjusdem mensis die xxvm. templum arsit in Haga comitis Hollandie. Circa
idem fcre tempus, defuncli sunt illustres viri Georgius dux Saxonic et llenricus
magister, ob quorum necem plures tanti criminis rei gravi distrietione passim
puniti sunt. Eodem anno. César cum in Hispaniis essel, mense novembri,
terrain suam Gallie Belgice invisere varias ob causas decrevit. Premisso ilaque
),
Hispanias
egressus, venit in Franciam obvium habcns sccus S. Sebastiani oppidum régis io
gloria. una cum regina Leonora, Cesaris sorore et régis eonjuge. eonfluentibus
aii speetaculum populis innumeris. factumque est gaudium magnum universe 25
plebi. Ipso anno. facliis est apparatus mulliis maritimus adversus Solmanntim
turchicum (lesarem. qui et ipse. magna classe emissa. duclu Heiradini cui
vulgo nomen est Barbarosse, mare inquietavit. oppidumque Castelnuovo. firmis-
(i) Nicolas Pcrrenot, seiancur <lc Granvelle, avait succédé à Mcrcurin île Gattinara comme grand-
chancelier de Charles-Quint.
CHRONIQUE DE JEAN DE BRUSTHEM. 155
'> oppidum signifiassent. Fuit hoc aano magna frumenti cbarislia et inopia.
vel xv. Octava augusti. quidam apud Sa ne tu m Trudonem flammis est con-
sumptus qui aliarum " fertur fuisse pedagogus. Ipso denique anno, Henricus
Anglie rex uxorem duxit flliam ducis Clivie, quam cum pompa maxima ingen-
15 tique letitia per Antverpiam traduxit in Angliam. Sed hec letantium cythara
stalim versa est in luctum, eo quod rex eam dimiserit; qua ratione incertum
est. Anno Domini XV C XL, César Karolus cum naufragio liber evasisset,
circa initium januarii, ingressus est Parhisium decentissimo omnium occursu
ordinum salutatus, présente etiam ipso rege qui pro sua regali magnifieentia
20 tam Cesarem quam ejus proceres qui cum eo vénérant affluentissime refecit.
Celebrata est ibidem sacratissima Domini Epiphania. Postea César una cum
rege ad oppidum Sancti Quintini pervenerunt. ibique dimisso Cesare rex cum
25 osculo et Iachrimis remansit. Porro César, assoeiatis ei delphino ac duce
Aurelie aliisque quamplurinis viris illustribus, Cameracum urbem ingreditur,
2
a R. D. Roberto a Croye episcopo et duce Cameracensi, duce Aerschotensi ( )
30 (*) Robert de Croy, fils de Henri, comte de Porcien, archevêque de Cambray ; Philippe de Croy,
duc d'Aerschot.
136 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
simumque erexit cui nobilem virum et strenuum dominum de Reux (*) prefecit,
ree fuissent tanti faeinoris. Fuit hujus anni fecunda nimis et sicca estas qualis 30
versum Bbeni fluminis alveum aratro suo pro insolite rei novitate Iransmcassc.
s ferlililas anni. Eodem anno m februarii, festo Blasii, fato cessit in Phrisia
animosus et fortis vir (Jeorgius cbenck, preses Phrisie, in eujus locum subor-
dinatus est cornes a Buren D. Maximilianus ab Yselsteyn. Dcindc, sccunda
aprilis, viam ingressus est universe cirnis II. Anthonius a Moutengnies, cornes
Hoechstralanus, preses Hollanilic, in cujus locum suffeclus est generosus
10 dominus Renatus a Chailon, princeps Oranie. Anno Domini XV C XLI. Guil-
helmus flux Clivie profeclus in Franciam. duxit filiam régis Navarre uxorem,
liocque Francorum régis, ut suspicabatnr consilio, quo passim aller allerius
eum aliquot consimilis frumenti principibus atque etiam alterius ordinis, proli
io dolor, constans fama fcrebat. Eo etiam tcmpore, dux junior Lotbaringie,
malrimonio sibi sumil apud Bruxellam !>anorum régis Cbrislierni filiam, ducis
er
(*) François I ,
qui succéda à son père Antoine, dit le Hon. en 1544. Il avait épousé Christine, fille
Tome II. 18
138 CHROiNIQUES LIÉGEOISES.
educte sub unius hore et loci spatio ignibus absumpte sunt. sed et quinta
eonsimili morte perempta est. Anno Domini XV°XLII, post initum fedus inter
(') Voir sur celle conspiration, B on J. de CnESTnET de Hakeffe, Les conjurations îles La Marek
formées à Lie je contre Chartes- Quint, dans Bull. Ac»d. rov. de Belgique, ô' sér., t. XXI, pp. 681-718.
CHRON IÛUES LIÉGEOISES
TEXTES FRANÇAIS
INTRODUCTION
dans une langue savante par des clercs érudits, elles sont chacune une
œuvre de compilation personnelle. Leur mérite est de nous avoir conservé
des textes historiques que l'on croyait perdus, d'avoir fixé la date de
qui n'étaient jusqu'à présent connues que par une source unique.
de ces nombreux manuscrits, afin de fixer les types qui ont servi de
de l'histoire, mais elles abondent en détails sur les faits de chaque année,
parfois même de chaque jour. Elles commencent généralementà la guerre
de Troie et se poursuivent jusqu'au temps où vivaient leurs auteurs.
différente et font succéder aux rois de Tongres les ducs de Tongres, dont
ils rattachent les derniers rejetons aux Carolingiens. Les rois se succèdent
du XV 8
siècle, les chroniques liégeoises sont un abrégé des chroniques
judicieusement choisi loul ce que l'on peut glaner dans les chroniques
glaner que des annotations fort brèves qui nous semblent extraites d'un
textuellement dans son récit; puis il ne dispose plus, pour la fin du règne
du grand cardinal, que des notes brèves et banales dont il avait précé-
un texte, ou plutôt deux séries différentes de textes, qui soit rédigé avec
par une documentation qui lui est personnelle, si bien que chaque 25
manuscrit peut révéler un détail inédit et resté ignoré de tous les autres,
Pidenlité de tous les personnages qui ont inscrit leur nom au début ou à
toutes les variantes d'une relation qu'un certain mérite littéraire n'a pas
rendue traditionnelle et qui ne vaut pas qu'on lui applique les procédés
d'épuration de la méthode classique. Désormais il n'y a plus de bons et
cette première source. Ce plus ancien de celte classe est le manuscrit i5ô de
la collection Capitaine, conservé à la :>ihliothèque centrale de la ville de Liège
et aussi dénommé manuscrit Grégoire Syhius. Le texte donné par la chronique 1
du dépôt des Archives de l'État à Liège est aussi un des moins modernisés.
Les manuscrits 72, 179, 185, 440, 464, 619, 691, 1005 de l'Université de 15
Liège, les manuscrits 6554, 6563, 6568, 6571, 6576, 6578 de la Bibliothèque
royale de Belgique, les manuscrits SIC ancien de Theux 148), 892 (ancien
de Theux 65), 899 (ancien de i lieux 147) de la bibliothèque centrale de la
ville de Liège, fournissent un texte fort rajeuni. Dans les notes critiques, le
signe B désigne la leçon commune à tous les manuscrits, le signe B i
représentera 20
plus spécialement le manuscrit Sylvius et B 2
le manuscrit i des Archives
de Liège.
qui ne se trouvent pas dans les autres manuscrits. La plupart de ces passages
îs eussent exclusivement réservé cet honneur aux passages qu'omettent nos autres
manuscrits;
3° Tous les manuscrits sont d'accord pour omettre ces textes qu'on ne lit
20 subsister dans son texte français les mots : in crastino Sancti Lamberti, qui
dénotent évidemment l'emprunt à un texte latin.
Il y a cependant un passage qu'on pourrait invoquer en faveur de la seconde
hypothèse. Lors de la compétition pour la succession d'ArnouI de Home,
Gerlach de Montjardin, voyant évincer son fils Bauduin, « dist tout hault qu'il
25 avoit mal employé son argent à cabulawe ». Il fait allusion à une histoire de
cabillauds dont il avait régalé les habitués des tavernes. Or ce fait est relaté
les preuves :
la grande chronique, qui finit à cette date, nous pouvons aisément nous
convaincre que le premier est un simple abrégé du second. 11 doit naturelle- 5
ment en être de même dans la suite. Là aussi le texte que nous possédons doit
être un abrégé du texte perdu de la grande chronique.
"ï" Nous avons sur la personnalité de l'auteur le témoignage formel du texte.
Nous y lisons à l'année I55S : « En l'an devant dit, fut nuit Johan d'Oultre-
mouse qui fist les cronicques hors desquels est excopiez cecy. » De même 10
romanesques récits sur lesquels il s'étend pour les époques précédentes. Nous
reproduirons donc le texte de la Chronique abrégée depuis 1341, en négligeant 20
Sur le règne d'Adolphe de la Marck, nous avons dans Hocsem, une excellente
source. Le savant chanoine se complaît surtout à raconter ce qui se passe au
sein du Chapitre, où il fait entendre souvent une voix autorisée. Le témoignage 25
de Jean d'Outremeuse n'a certes pas la même valeur : encore enfant à celte
époque, il n'a pas été témoin oculaire des événements. Seulement, il s'attache
à un autre côté des faits et s'étend davantage sur ce qui se passe dans l'entourage
de 1 evêque, dans la cité el les bonnes villes. Son récit ne contredit aucunement
celui d'Hocsem, et peut servir à le compléter. H a été utilisé par Zanlvliet.
L'an XIII C XLI. fut faicle une déclaration que l'évesque du Liège at ossy Hocsem,
Y Y VIT 30fi
a
s bien le feu (*) ens villes appartenantes au chapitre du Liège comme ailleurs \
Et adonc vient ° une dissention entre l'évesque et ceulx de Huy, car l'évesque
voloit dire que ceulx de Huy ne devoint demander que vm denirs de cens
d
pour le vieulx gros, comme à Liège qu'est la teste , et ils en voloient avoir Hocsem,
XXIX, 312.
xviii denirs (
2
). dont ceulx de Huy disoint que anchois soy rendrent à duc de
10 Brabant, et que on les meine selon la paix de Fexhe que conferme "
les
3
franchizes et uzances des bonnes villes ( ), mais non obslant leurs déplaintes,
ceulx du Liège ne les assistoint mie nullement aidant '.
e
L'an XIII'XLII, le xu jour de febvrier, revient l'évesque de France car
4
ils furent mise troix ans de triwes entre les deux roys °
( ). Lt adonc l'évesque
15 rasaillit ceulx de Huy et dist qu'il ens forjureroit plusieurs, sy que alors ceulx
de Huy firent status qu'il jurent que les eschevins de Huy ne iroint jamais plus
à Liège à chien".
h
Le xxix e jour de may,du feu accidentaire ardil à Marlinnes l'église S. Bumold Hocsem, 309
c J.de W., 334.
el loultes les aultre églises ossy et toiilte la ville ', et bien mi hommes, femmes
J
20 et petits enfans morts .
« les fiefs : B, D. — b
Omis C. — c s'esmeut : B. — d la teste du pays : B. — « concerne : A.
— ' ils n'eurent nulle assistence des Liégeois : B. — a rois de France et d'Engleterre : D. —
* de feu d'aventure : B. — • et après toutte la ville : A. — J enfans exileis : A.
(
l
) Comme Hocsem l'explique clairement, il faut plutôt lire : l'évêque voulait que ceux de Huy
devaient payer un gros pour huit deniers de cens, et les Hutois voulaient ne payer qu'un gros pour
dix-huit deniers de cens. Sur l'origine de cette querelle, voir : B» n J. de Chestket de Haneffe,
Numismatique de lu principauté de Lièije, p. 150.
50 (
3
j Paix de Fexhe de I51t>.
(*) Philippe VI, roi de France et Edouard III, roi d'Angleterre (Guerre de Cent ans).
(s) Godefroid de Heinsberg avait épousé Malhilde, duchesse de Gueldre, fille de Renaud de Gueldre.
U8 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
estoit paravant mort Guilheaume son aultre fis (*), donl l'évcsque de Liège fut
courouréz " pour re que cYstoint enfans de sa sœur, et qu'il avoit pour eulx
tant laboré que leur père siegneur Thiry tenoit la contée de l.ooz en fieff,
2 b
comme desur apert ( ), se l'avoit par sa fault laissir cslongir du l'église à
3
qui par droict appartenir devoit ( ). s
4
L'an XIII
(:
et XLIII ( ), le
xxvm" jour du décembre, recommenchat l'église du
Liège chanter Media Viia sur le siegneur Thiry de Hinsberg, et xiu jours
devant, ceulx de Liège et le pays accordât '
que ceulx de Huy fussent mincis
par loy, et que l'évesque récupérast encontre sondit seroige la contée de Looz,
et fut interdit jectéz pour la contée de Looz Et adonc ceulx de Huy volrent < n
M d
donner à l'évesque xu florins, aflin qu'il les voulsist confirmer de payer leurs
cens à xviu denirs pour le gros vieulx, comme pardevant avoinl faict, et ausy les
lettres de leurs franchises et usaiges que faicts et jurez eurent, mais le chapitre
5
de Liège ne sy voloit mie consentir ( ). Et adone siegneur Fastrard de
6
Bovengnistir, maicur de Liège ( ),
fist plainte % en nom de l'évesque, pardevant <s
fut fort dolent : B. — * la veit par sa fault : A. — c le 13 e jour du dit mois par devant la
« planter
fit A. — appeller
: au peron à Liège 43
litpar nom de ceux qui B, D. — plainte : fit
(») Le manuscrit #' ou Sylvius ajoute cette note en marge : L'an 1342, institution des chevaliers
(«) Fastré de Bovcnistier est cité comme homme féodal de l'évêque de Liège avec son père Gérard
en 1316 (Fiefs d'Ad. de La Atarck, p. 1B), avec son frère Amelius en 1320 (Ibid., p. 236), puis
souvent à partir de 152b (Ibid., passim.); comme homme allodial de 1322 à 1336 (Carlutaire de Saint- 30
Lambert, t. III, passim.; Saint-Génois, Monuments, t. I, p. 588); comme bailli de Saint-Lambert
en 1524 (Cartulaire de Saint-Lambert, t. III, p. 276) ; comme homme féodal en 1347 (Ibid., t. IV,
p. 79). Nulle part ce personnage n'apparaît comme mayeur, ni comme échevin. Voir IIemricourt, 1,
les eschevins de Liège, de xliii par nom, qui eurent induicl les Huyois à faire
la desurdite lellre et status, et les fist huchier à ung certain jour à peron à
Liège, pour eulx venir respondre, ou aultremcnt il procéderoit à forjugement.
Et adonc les Huyois envoyèrent à Moha par devers 1 evesque, mais son conseil,
1
s assavoir Renard de Gliore, chanoine de Liège ( ), siegneur Johan de Landris
3
chevalier (
2
), et Herman de Kevez "
( ) ne les laissirent mie venir en la
4
présence du 1 evesque
( ),
mais les dirent que flnablement il paieroient à
M M b
l'évesque xuu florins et à eulx in florins, ou le forjugement aroit sa course.
c
Lors les Huoys le notifient au chapitre, cité et bonnes villes, et que se ansy
5
1(> devoint estre traictié, ils soy rendcroint pluslost à duc Johan de Brabant ( ),
d
mais ils eurent d'eulx peu de responce et trovirent que les eschevins de
Huy et leurs maistres mesme estoint contraires à la ville de Huy, se en
e
proclamirent xi à leur peron . Lors ils envoyrent siegneur Godefroid de Har-
6
duelmont, siegneur de Hollongne sur Geire ( ) et plusieurs aultres bourgoix de
(') Renier de Ghore, chanoine de Saint- Lambert, cité de 1558 à 1363 (Cartulaire de Saint-Lambert,
t. III et IV, passim ; Fiefs d' Ad. de La Marck, pp. 402-411; Cf. de Theux, Chapitre de Saint-
Lambert, t. Il, p. 54). Il est dit costre de Walcourt en 1314 (Fiefs d'Ad. de La Marek, p. 407).
20 (*) Jean de Langdris, chevalier, maréchal de l'évêque (Les Echevins, t. I, p. 193), cité de 1529
à 1333 et de 1338 à 1542 (Fiefs d'Ad. de La Marck, passim), en 1345, 1346, 1347 (Cartulaire de
Saint- Lambert, t. IV, pp. 5, ÎS3, 79;. Hemmcourt, I, p, 45; 11, p. 276.
(*) Herman de Kevel, maître d'hôtel de l'évêque, cité en 1343 (Cartutaire de Saint- Lambert, t. IV,
25 (*) Fisen, t. II, p. 98 cite en outre du conseil de l'évêque : Gérard Grevcn, chanoine de Saint-Denis
et receveur de l'évêque; Jean Polarde, grand mayeur, beau-frère de Jean de Landgris. Probablement
d'après la grande chronique de J. d'Outrcmcusc.
6
( ) Jean III, duc de Brabant, 1512-1355.
( )
8 Godefroid, seigneur de Harduemont, Hollognc, Kermpt et Fcleppc, fils de Jean de Harduemont,
50 conduisait, en 1565, à la prise de Rumruen, l'armée de l'évêque Jean d'Arekcl (voir plus loin). Il vivait
encore en 1572 et releva : feudum domini quondam Arnoldi de Rummen et dicitur baro de Hollonia
Huy (
J
)
par devers le duc de Brabant. El le 1111
e jour de may. ils pourofïrirent à
m 2
Hocsem, 314. duc de Brabant donneir xl florins, et d'estre à luy et à son pays à tousiours ( ),
voir qu'il les veull tenseir encontre l'évesque et son pays °, et les tenir en leurs
franchises
''
et payer leurs cens comme paravant % et que les eschevins de Liège
d 3
ne les puissent jamais wagier ( ), et alors le duc les eut tous en covent de ce s
faire
e
, et les Huyois jurèrent généralement tous cela tenir Adonc l'évesque '.
contée de Looz du l'évesque de Liège et estre aidant encontre le duc ', mais le
4
chapitre ny voloit mie entendre ( ), car on troval qu'il estoil aloyés à duc. Et
), et furent vogiéz
3
xim Huyois, et
Hocsem, 316. les Huyois l'escrircnt à duc, et le duc escrivit à l'évesque que se cela ne 15
a à condition qu'il les défenderoit : B, D. — les veuille tenir contre l'évesque : C. — * et d'obtenir
leurs franchises et paix : B et D. — ' leur cens 18 deniers pour un vieux gros : B. D. — d jamais
forjuger : B. — « le receupt et leur promit de ce faire et acomplir : B. — leur promit de ce
faire : B. — leur promit de faire : D. — les eut tous en convenance de ce faire : C. — ' lui
jurarent féaulié, léaulté à tousiours le cognoissant et tenant pour leur prince naturelle : C. — tenir 20
(
J
) La (Imputation était composée de Godcfroid, du majeur Wéri le Hardi et de quarante huit
bourgeois, d'après Fiscn copiant sans doute la grande chronique de Jean d'Outremeusc. Toutefois 25
Wéri le Hardi, cité en 1545 connue homme allodial (Cartulairc de Saint-Lambnl, t. IV, p. 34),
(
3
; A moins que le délit n'eût été commis dans la franchise de Liège.
(*) Les échevins étaient d'avis de s'entendre avec Thierry pour qu'il relevât le comté de Looz de 50
l'évéquc de Liège et s'alliât avec celui ci contre le duc de Brabant. Au sein du chapitre, il y eut
deux partis. Hocsem s'opposa avec huit chanoines à ce que Thierry fût mis en possession du comté;
ils alléguaient la défense portée par le pape sous peine d'excommunication. La majorité du chapitre
céda; mais déjà Thierry avait fait alliance avec le duc de Brabant. Tel est le récit d'Hocsem.
(
B
) Guillaume I", comte de. Namur 1337-131)1. D'après Hocsem, l'alliance ne fut pas conclue. 35
CHRONIQUE ABREGEE DE JEAN DOUTREMEUSE. 151
défaisoif, que dedens xn jours il seroit ardant et bruslant le pays jusques aux
b
portes de Liège . Et à dernier jour de may, le pay fut ensemble, mais les
maistres de Liège, sans le consent des aultres membres, escrirent à duc que on
euuist xv jours de Iriwes, et ils pensoint bien troveir paix entre l'évcsque et
5 cculx de Huy, mais le duc n'en volut rien faire (*).
2
Et le jour de la Penthecoste ( ), le pays remanit ° de courir sus le duc de
Brabant, veu qu'il avoit pris en sa garde la ville de Huy, et ossy il défiât
rf 3
l'évesque ( ). El lendemain fut la cité ensemble en jardin du palais, et le
(») Le 3 juin, le conseil communal de Huy, sans doute par représailles, bannit treize bourgeois de
25 la ville, chefs de ceux qui tenaient le parti du prince et des trois États. C. H. II., 4° série, t. X, p. 101.
('-) 1" juin.
(
3
) La chronologie des événements suivants est passablement embrouillée. Ces événements abou-
tissent à une double conclusion : 1° le 6 juin, révocation du conseil de l'eveque et institution des
Vingt- Deux; 2° le 1 er juillet, concession de la lettre de Saint-Jacques. Nocsem ne s'occupe que de la
30 première série de faits. J. d'Outremcusc raconte la double série d'événements, mais sa chronologie les
35 (») Loi de murmure publiée par Adolphe do La Marck, le 16 janvier 1329, en exécution de la paix
de Wihogne. Elle interdisait, sous peine de bannissement, toute espèce d'attroupement ou de discours.
Voir J. d'Outrcmcuse, t. VI, pp. 4B5-454.
152 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
niurmur tant et sy longuement qu'il polroit. Et adonc (*) le conte de Henau (*)
3
vient à Liège avec le siegneur d'Agymont Lowys ( ), le siegneur de Scraingne
5
Thiry ('). et siegneur Wallhier de Moniale ( ), lesquelles dcprionl tant que s
triwes furent mise jusques à levm B jour de julle, et l'évesquc se partit quant
il devoil respondre à la cause de la murmur ", et n'eurent les communs sur ce
nulle responec. El le dernier jour de junc, l'évesque et avec luy ses aidans, le
7
roy de Bohème ("), le duc de Mont ( ), et le conte de la Marche (
8
), furent sur
venir contre l'évesque. Lors l'évesque dist que le peuple le vcult aideir sans
" l'évesque estoit lousjouis fort couroucé pour ce que le peuple avoir murmuré contre luy : C
(mauvaise interprétation que le copiste fait de son texte, dont il ne comprend plus le mot murmure). 15
— 'la murmure avoient C (même observation). — laissasse
qu'ils faicte :
c la paix de Wihogne : B, D.
— ceuli qui deveroient amender l'amenderoient cela que seroil
<*
et le et mal faict on l'amenderait
aussi B. — :Adonc qu'on du
e Jac. omis C. — Hubert B.
. dit S. : ' :
{*) Le 2 juin, d'après Hocscm, arrivèrent à Liège les comtes de Hainaut, de Derg et de La
Marck. 20
(') Thierry de Huneffe, seigneur de Seraing-le-Chàteau, mort en 1557. Il avait hérité la seigneurie
de Seraing de son oncle, Thierry Tabarcau de Haneffc, dit de Seraing, 1312. Thierry de Haneffe eut
pour fils Eustachc de Seraing, capitaine général du parti d'Awans dans la guerre avec les Waroux, 25
lequel, en 1555, pour mettre fin à cette guerre, épousa une Clic de Walthcr de Warfuséc, seigneur de
Momalle, capitaine général du parti de Waroux. (IIemuicoirt, I, p. 141 ; II, p. 258 et de Chestret,
(5) Waltcr de Warfuséc, dit de Momalle, avoué, puis seigneur de .Momalle (voir n»!e précédente),
maréchal de l'évèché, 1551. (Cartulaire de Saint-Lambert, dans B. S. A. //., Il, 227; Hemricourt, I, 30
4 2
des Preis ( ) et Johan de Flémale, bolengier ( ),
maistres adonc pour le temps,
a 3
firent leir ladite lettre leur clerc Johan de Parfonlriwe ( ), et fut concédée la
4
lettre qu'on dit du S. Jac "
( ).
c
Et furent en aide du l'évesque ineltues hors les banniers sur le marchez ,
5 mais ledit conte de Henau vient à Liège et priât tant que les triwes furent
5
encor prolongiés, et ( ) traiclat tant que l'évesque et le duc soy compromirent
" leur clerc J. de P. : omis B, D. — b finalement la paix fut faite, qui fut appelle la paix de S. Jacque :
B, D. — c et adoneques furent mis hors les banniers des mestiers pour ayder leur évesque : B.
(<) Herbert des Prcz, écuyer, élu maître de la cité avec Jean de Flémalle, le 25 juillet 1512 (Les
10 Echcvins, t. 1, p. 203), cité comme tel le 24 juillet 1345 (Carlulaire de Saint- Lambert, t. IV, p. 8).
(*) Jean de Flémalle le boulanger, cité comme maître de la cité en 1342 (Jean d'Oulrcmeuse, Geste,
t. VI, p. 690), et le 24 juillet 1543 (Cartulaire de Saint- Lambert, t. IV, p. 8). On retrouve ce J. de
Flémalle boulanger en 1 345 (Chartes de Saint-Pierre, p. 46). Personnage différent de l'échcvin Jean
15 de Flémalle, mort à Airbones en 1528 (Cartulaire de Saint-Lambert, t. IV, p. 121; Fiefs d'Ad. de
La Marck, pp. 253, 282; cf. Les Echeiins, t. I, p. 170). Différent aussi de Jean Flémalle le scohier.
(*) Un personnage du nom de Jean de Parfondry fut cité en 1548 (Cartulaire de Flanc dans
Analcctes, t. XXIV, p. 453), et 1349 (Carlulaire de Saint- Lambert, t. IV, p. 1 12). Un personnage du
même nom est cité en 1316, comme fils d'Amel de Parfondry, bailli du Condroz (Fiefs d'Ad. de La
20 Marck, p. 16). Hemricourt, II, p. 527.
commencent par constituer des arbitres pour connaître de leurs diflércnds, qui sont principalement
relatifs à ces deux points : l'affaire des Hutois et l'affaire du comté de Looz. Le chapitre consent à
25 l'arbitrage, mais en refusant d'y comprendre la question du comté de Looz. Outre les trois comtes de
Hainaut, de La Marck et de Berg arrivés à Liège le 2 juin, le conseil d'arbitrage comprend les
conseillers de l'évéque cités plus haut. Mais ceux-ci, officiers concussionnaires, font déborder le vase
par leurs exigences pécuniaires. Ils sont destitués du conseil de l'évéque, et on établit le conseil des
Vingt-Deux (6 juin). Par le fait même de leur destitution, les conseillers de l'évéque sont éloignés
30 des délibérations du conseil d'arbitrage. Dans l'entretemps, les Liégeois posent des conditions à leur
intervention contre les Hutois, et l'évéque leur accorde la lettre de Saint-Jacques (1" juillet). On est
alors décidé à marcher contre les Hutois; mais le comte de Hainaut obtient une nouvelle trêve dans
l'espoir de faire régler les difficultés par voie d'arbitrage, et malgré l'opposition du chapitre à y
comprendre la question du comte de Looz, il réussit, le 5 août, à se faire remettre les pièces du procès.
ô:> Le 4 août, il est avec Jean de Beaumont admis comme arbitre par les Hulois (Devillers, Cartulaire
des comtes de Hainaut, t. I, p. 205), et le 6 août, par l'évéque (Ordonnances, t. I. p. 154). La sentence
est rendue le 8 août, et solutionne, malgré le chapitre, l'affaire du comté de Looz (Carlulaire de Saint-
Lambert, t. IV, p. 9). Cette sentence est approuvée par l'évéque, le 18 août (Ordo7inances,l. I, p. 261).
Tome 11. 20
154 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
sur Iuy, voir que le chapitre réservât que de la contée de Looz la compromise
ne serviroit mie ". Et ledit conte de Looz n'at vollut consentir à conseil du
ceulx de conseil vi
M dont le conte fut très courouché sur eulx, et s'en allât s
,
à Huy et mandai là les estais du pays, et les dil comment le conseil voloil
M
avoir vi royals de ceulx de II uy, et que ce esloil ansy que desrobeir le pays.
Hocsem, 317. de Landris, sire Renar de (ïhore et llerman de Rêves, et aullres bailhiers et 10
officiers. Kt adonc l'évesque respondit qu'il Iuy plaisoit bien qu'on y mellast
c
encor accordeis, et là firent lesdis princes leir ladite cédullc de ce qu'ils avoient
conclut à la Vaulx S. Lambert. Et contenoit ladite cédille que là fut pronuncié
que l'évesque rostast loul son conseil et officiers, el mellisl désormais proid-
sur tous juges pour les forfaitcurs, juges et officiers eorregier du exaction et
faux jugements, et les polrat ons faire tiroir en cause les desusdits conseils et
officiers pardevant lesdis xxu de ce qu'ils ont faict paravant •', lesquels en polront
(') La lettre des Vingt-Deux est émise à la date du 6 juin. Le 19 juin, l'évêque et le chapitre
déclarent que par celte institution ils n'ont entendu porter aucune atteinte aux droits de l'abbé de
à cause de ladite contée de Looz, sy que la cité passât, ossy généralement les
grands que les communs, que pour morir il remaneroienl deleis le chapitre,
que la contée susdite remaneroit à l'évesque enlirement. Et puis l'évesque
demandât en chapitre les procès susdis, et le chapitre luy présentât pour ce
20 qu'il disoit que c'esloil pour plus avant ledit siegneur Thiry excommunier,
mais il les donnât à conte de Henau susdit. Et le xxvi e jour d'august, ledit
Premir qu'il soit bonne paix entre eulx et que l'évesque aye sa juridiction par
ss sa diocèse, et que l'alliance de duc et ceulx de Huy soit abolie, et que Huyois
prient mercy à l'évesque et par ansy doient estre quittes du desurdit vogement,
et payer leurs cens comme ils avoienl acousluméz, et qu'on puist ceulx de Huy
appelleir ne huchier pardevant les eschevins du Liège, fours que des cas qu'ils
50 (*) Jean de Beaumont était fils de Jean 11 d'Avesne, comte de llainaut; ii était frère de Guillaume I
e
,
de llainaut, père du comte Guillaume II. Il épousa Marguerite, fille de Hugues, comte de Soissons.
Il mourut à Valencienncs le 1 1 mars 1556.
3
r ) Paix de Duras, 8 août iôiô. Voir ci dessus. (Cartulairc de Saint-Lambert, t. IV, p. 9.)
156 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
le pape envoyât à Liège ung légat, et l'évesque esloit malade en Allcmangne (*).
Non obstant l'évesque revient à Liège quant il secut la venue dudit légat,
l'évesque du Forlivez, mais il fut tellement informé de par l'évesque que jetiez
fut ooveau interdiet en Brabant et à Huy (
3
),
dont le due et Huyois ont sur ce
appeliez et paransy l'évesque ne voloil tenir la desurdite sentence. Et adonc 10
L'an XHJ ,:
XL11II, le xn e jour de janvier. ledit Johan Jacqmot soy descouvrit
à plusieurs governeurs des mestirs et fist contrefaire vi banniers pour, se
besoing esloit, apporteir sur le marchy, et estoit segure du nu mestirs, drappirs,
(') Le 4 septembre, l'évêque Adolphe déclare au pape Clément VI qu'il a excepté l'affaire du comté
de Looz de l'arbitrage confié au comte de Hainaut, et le supplie de confirmer les excommunications
chapitre implorent l'assistance des cardinaux contre le duc de lirabant, le comte de Hainaut et
plusieurs chevaliers liégeois qui demandaient que Thierry de Heinsberg fût confirmé dans la possession 25
(
5
; Le chapitre écrivit au pape pour le remercier des services lui rendus par l'évêque Jean de
Forli. [Analecles, t. XV, p 23.} Voir aussi l'n. vain Isackeh et D. V. Beulièue, Lettres de Clément VI,
(
4
J
Jean Jacquemot est cité comme drapier en 1350, ISII. (Carlulaire de Suint-Lambert, t. IV
pp. 128, 157.) Il épousa la fille de Jean Mous tard. (Recueil héraldique des Bourgmestres, p. 66.)
B VI, p. 617.
( ) Foires établies en 1331). Voir J. d'Oitremeisk, t.
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSU. 157
des xxii. Et adonc Johan Jacqmot demandai à l'évesque s'il avoit bien tenu
10 covent. L'évesque dit qu<' owy et que ce qu'il avoit covent il le tiendroit, cestoit
b
qu'une foire seroit abattue, mais la chose fut celée jusques au mitant du
quaresme. Lors le faict vient à la cognoissance du peuple, sy que quant Johan
Jacqmot et le conseil et ausy ceulx de leur secte veyrent que à peine polroient
ils avoir les susdis un mestirs, et que la cité estoit toulle contraire, ils ne
is osirent venir sur le mardi y. Adonc le peuple s'assemblât et passât de faire sur
ce que ces choeses avoint esté faictes malgré luy, il ne fut point banis, et eurent
covent les englises de corrigier, s'il en avoit aulcuns coulpables dedens
d
l'église .
25 o trois mestiers, soyeurs, tondeurs et merciers : B, B5 . — quattre mestiers, assçavoir les drappiers,
les follons, les retondeurs et les merehiers : C. — trois mestiers, drappiers, soyeurs, retondeurs
et merehiers : B 1
, B* et D. — b une chose seroit abattue : A. — c
Jehan du Lardier, Jehan
Jacquemot, maistres du Liège pour cest an, et Jehan Pollard, mayeurs, et plusieurs autres esehevins
que autres bourgois : C. — a pour les grands.., dedens l'église : omis C
(*) Jean Surlet, dit de Lardier. Voir Les Echcvins, t. I, pp. 1 88-159.
[*) Jean Polarde, chevalier, mayeur et éclievin, beau-frère de Jean de Langdris. Voir Les Echcvins,
vient à Liège avec le roy Johnn de Bohème el son oncle, siegneur de Bealmont,
Hocsem, 329. et là soy déplaindit que l'évcsque et le chapitre avoit alleis contre sa sentence
scnlcnce. Lt adonc le conte disl grande villcnie au chapitre, mais cela vient en
aide du chapitre ", sy que lendemain lesdis roy et contes se partirent de Liège
et s'en allircnt en Brabant, et là ledit roy fut conjoinet à duc de Brabant, et
ossy le conte Guilheaume susdit qui avoit à femme Jehenne. fille audit due de
Brabant. Alors à l'information dudil conte, furent tous les biens des églises du 10
les eschevins, disant qu il ne voloinl plus que les eschevins eussent plus les
biens des messeaux. el qu'ils ne levassent plus la fermeté que mise avoinl sur
les biens (
i
). Et adonc les eschevins s'en allirent paissiblement alloyer à duc
de Brabant, et le due di^t qu'il viendroil volunlicrs à Saincl-Trond, car il avoit
luy reseript qu'il n'y viendroit mie, sy que le duc jurât qu'il les destruiroit. En
ce temps l'évesque revient à Liège de Wasfalle, le xvi e jour de septembre, car
le chapitre luy avoit rescript des affaires du Sainct-Trond et du conte de Henau,
et alors l'évesque allât à Sainct-Trond, et prist les eschevins et en fisl comme
de bon jugement (*). 25
(i) Il n'est pas question de ces deux points dans le règlement porté pour les échevins de Saint.
Trond par l'évéquc Engelbcrt et l'abbé Amelius, le '.) avril 1518. [Cartulaire de Saint-Trond, t. I,
p. 490.) On n'en trouve pas davantage la mention dans le récit conçu d'ailleurs en termes généraux
sentence sur ceulx de Huy, niais ils I'avoint premir brisiez, et la cité dist
voldroit useir de conseil du pays, tellement que ceste responec fut envoyée à
15 Huy. El trois jours après, ceulx de Huy envoyèrent à Liège, en une neiff, de
leurs gens pour informeir de leurs besongne, mais quant ils passoint devant
b
Clermoni, où l'évesque gisoit malade, et on luy dit, dont l'évesque mandat
siegneur Tbiry Marteau, bailhier de Hcsbaye ('), et luy commandât que à
revenir il corrist sus ceulx de Huy. Et le xxvi e jour d'octobre, Huyois rendirent Hocsem,330.
20 en leurs neiff, quant ils avoinl faict leus informations à chapitre et à la cité, et
quanl ils vindrent à Cloekier, siegneur Tbiry Marteal et ses gens copirent les
" remercieroit : B, D. — b
on luy dit et il mandat : B, D. — c se partit à son déshonneur sans
50 rien faire : B, D. — d découpèrent : B.
(') Louis Marteau de Mirmottc, chevalier, seigneur de La Neuville, grand bailli de Hcsbaie en 1344.
C'est son nom qu'il faut lire ici au lieu de Thierry Marteau qu'on ne trouve cité nulle part comme
bailli de Hesbaie. (Hemricourt, I, p. 115; II, p. 299.)
1G0 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
osteir les officiers, sans appelleir les maislres, dont la cité fut nulcunement
eourrouchéc, mais adonc le chapitre assignat journée de mandeir le pays pour 10
Héribert ''
des Preis (
4
), et le mambour susdit governal pour Engelbcrt de la
Marche '.
« et fut enterré par devant le grand autel du coslé du palaix proche des gréz du dit autel
dessoubs une platine de cuivre, où est engravé allentliour ceste épitaphe ensuivant :
(') Voir biron J. de Ciiestrkt, Histoire de la maison de la Marck, p. 243, et !.. Laiiave, Cartulaire
i
l
) Fastré Baré, chanoine de Saint-Paul et de Saint-Martin. (Hrmmcourt, 1, p. 403; II, p. I4S.) ôtf
(', Voir un acte relatif à celle affaire, 15 décembre 1344. (Cartulaire de Saint Lambert, t. IV,
p. 28.)
Engelbert de La Marck.
du son oncle l'évesque Adulphe, et priât à roy qu'il voulsist escrire à pape pour
e
luy, et tellement le roy escript que le pape Clément VI l'eslcuzit évesque du
3
is Liège ( ).
" quant ilz sceut que son oncle estoit mort : B. — b luy comptât de la mort : A. — "et tellement
fist le roy son debvoir : B 1
. — ce que le roy fit très volontiers et telement : B2 . —d le 22 e : D.
( )
l
La même filiation est donnée par la Chronique de H02, probablement d'après J. de Warnant.
20 Lefort attribue au comte Engelbert de la Marck, père de Pévêquc, un double mariage : le premier,
avec la fille du seigneur de Wesemael; le second, avec Mathilde, fille de Jean, sire d'Arenberg. Après
avoir d'abord fait naître l'évèque du premier mariage, il se corrige et le fait naître du second. Levold
de Northof, éd. Tnoss, p. 128, l'historien attitré des la Marck, ne parle pas d'un premier mariage et
donne Mathilde d'Arenberg comme mère de l'évèque. Celle indication est confirmée par une charte
25 publiée par Van Stkinen, Westphâlische Gesehichte, t. I, p. 176, où sont énumérés les huit enfants du
comte Engelbert de la Marck.
(*) Cité comme tel en 1356 par Jean b'Outremeuse, t. VI, p. 586, el à partir de 1357 (Fiefs
d'Ad. de la Marclc, p. 439) et de 1358 (Cartulaire de Saint-Lambert, t. III, p. 535) dans les
documents.
5 Le 18 novembre 1344,
30 ( ) le pape écrivit au chapitre pour se réserver la nomination de l'évèque.
( Vatikanische Akten zur deutschen Gesc.'iichte in der zeit Kaiser Ludwigs des Baycrn, p. 794.)
Tome II. 21
162 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
par telle manier que la paix sur ce jadit faite par le conte de Henau serat tenue,
ceulx de Huy par le pape, voir qu'ils paieront à l'évesque dedens m mois
xvi M
r 7
florins (
). Après, le xvm" jour de décembre, fut l'évesque Engelbert
sacré aile Yaulx Saint-Lambert ». 15
c avoit faict en son vivant jusque à sa mort : B. — d le jour del saincte Barbe B, D. — la nuyt de
:
S. Barbe : Liège U. 181. — " Gilles de Rochefort : B, D. — ' L'an mesme le quinzième d'octobre,
furent approveis les status de Liège par Engelbert esleu de Liège. An mesme, fut mise la première
pierre du monastère de Saincte Claire à Brucelles : ajoutent B' en notes marginales et D. — » L'an 20
mesme, le jour de Noël, eélébrat le dit évesque ung grand convive à chasteau de Uuy : ajoute D.
(*) Engelbert reçut de Clément VI, dès le 28 février, l'autorisation de revenir à Liège.(Vatikanische
Akten, p. 798.)
5
( )
Le 7, l'évêque arriva au château de Clermont, d'après Fisen; il fut inauguré le 12 (IIocsbh.) 25
(') Capitulation jurée par l'évéque Engelbert, à son avènement, 12 avril. (Ordonnances, t. I, p. 261;
DE Tiibi'x, Le chapitre de Saint-Lambert, Introd., p. xxvm.)
B
( ) a Ad procurationem doraini Egidii de Cervo, militis, amici et oppidani Iloyensis, dominus
(MatUias de Lewis, éd. Bormans, p. 113, probablement d'après Jean de Warnant. Thierry ou Tilman 30
de Rosmcl, est cité de 1530 à 1544 comme receveur général de l'évêché de Liège (Fiefs d'Ad-
défissent leurdit voigement ', et sur ce saillèrent par seriment Liège, Huy,
Sainct-Trond et Tungre.
En ceste année, quant l'évesque fut revenu de Wasfale, il mandat son pays
5
15 à Fexhe, et soy plaindit de ladite alliance des bonnes villes desurdites ( ),
mais le pays luy priât d'estre content, car ce n'estoit que pour la paix de Henau
susdite à gardeir, et non obstant l'évesque se départit sans estre content.
6
Pendants ces choeses, vient à Liège l'abbé de Sainct-Nycase de Rens ( )
comme légate de par le pape, en moy de june, et fut le pays assemblé, et fut Hocsem, 340.
er
(*) Le vrai nom : Jean Meiraude del Nueville, est cité le 1 novembre 15S9. (Charles du Val-Saint-
Lambert, n» 600.)
(*) La Neuville-sur-Meuse.
25 (
5
) Collin de Fraipont, chevalier. (Hemricourt, I, p. 212; II, p. 217.)
(
5
) Le 4 mars 1545, le pape Clément VI avait chargé les abbés de Saint-Nicaisc et de Werdcn de
déclarer nulles toutes les alliances que feraient les habitants du diocèse de Liège contre leur évêque.
en 1526 et avait échoué dans sa tentative de pacifier les Liégeois. Il est dépeint comme doué d'une
éloquence verbeuse : « verbis volubilibus quibus abundat » . (Lettre du chapitre au pape, 1 août 1 546.
Hocsem, éd. Kurth, p. 547.) Les chanoines de Saint-Lambert le rendirent responsable de ia perte du
comté de Looz : « a cujus loquacitate omnia mala que patimur initiura acceperunt ». (Lettre du
35 chapitre au cardinal prévôt, 25 septembre 1546. Ibid., p. 554.
164 CHROMQUES LIÉGEOISES.
accordé que ledit légate et avec luy v channones du Liège, assavoir Renar de
" 2
Barbenchon ('), Guilhcaumc de Botresen ( ), maistre Elbert juriste de Bettin-
3 4 b b
court ( ),
Lowis de Colon9ter ( ) et Jean le Beul ( ) entrirent à Sainct-
Looz, mais adonc le chapitre cnvoiat avec les maislres de Liège leurs escolastre s
7
maistre Jehan d'Oxhen (°) et Ghis de Charnoir, chanonne( ), à Sainct-Léonard,
reporteroient en chapitre; non obstant l'évesque volut sur ce mandeir son pays
pour oyr. Dont ung peu après vient le pays à Fexhe au mandement du i"
Mais adonc xvm des chanonnes qui estoint à Liège firent appellation à ladite
« Guillaume de Bavvesin : A. — b
Jehan le Veau : B i
. — Jean le Beau : B% . — c au 18 d'aoust : B.
— d'avril (mauvaise lecture) : D. 2°
(•) Guillaume de Bauterseni. Voir Ibid., p. 41. (Hemricolrt, I, p. 159; II, p. 143.)
(*) Louis des Prez, dit de Colonster. Voir Ibid., p. 82. (Hemiucuort, I, p. 255; II, p. 538.)
('•) Jean le Bel, le chroniqueur connu. -••
(«) Jean d'Hocscm, le chroniqueur. Fisen, t. il, p. 106 ne cite pas son nom, mais nomme à sa place
Joannes Baptista.
(') Guy de Charneux n'est pas connu de de Thcux. (Hemricourt, I, p. 485; II, p. 178.)
9
) Le 18 juin, l'évêque relève Thierry de l'excommunication. (Cartulaire de Saint-Lambert, t. IV, 30
(
p. 47.) Le même jour, il fait savoir que Thierry a relevé de lui le comté de Looz. (Ibid., p. 48.) Acte
de relief du même jour. (Ibid., p. 51.) Le 19 juin, Thierry renonce à toute réclamation qu'il pourrait
élever contre l'évêque et ses adhérents, spécialement contre Jean de J^angdris, du chef de dommages
subis à l'occasion de la contestation. (Ibid., p. 5.)
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 165
2
contre ladite sentence (*) siegneur Johan d'Oxhen, Engorand de Grand Sart ( ),
a
Guilheaume de Broinshorne (
3
), Raeze de Landris (
4
), Martin Bense (
5
)
6
une Lombard ( ), Dominic Balsamus de Florence (
7
), Henric le Blamerc "
(
8
)
et aultres jusques à xvni. Lors la cité passât de mettre gens ens maisons des
chanonnes qui estoint sur ce absentis 9
5
( ), car la cité tenoit qu'ils estoint d'accord
à celle sentence.
Adonc l'évesque mettit sa court à Tungre, mais pour ce que la cité doubtoit
°
que l'évesque ne les fesist forjugir à Vottemme, elle remandat les escbevins de
Liège qu'estoint deleis l'évesque et mettirent de chascun mestier xu hommes
10 pour gardeir la place à Vottemme. Et quant les eschevins furent revenus
à Liège, ons rapportât que gensdarmes couroint sur les gens qu'estoint à
Vottemme, sy que on criât auz armes, mais quant les eschevins ce oyrent, ils
fuirent leurs voie, et plusieurs chanonnes et aultres, car ils pensoint que ce
fust pour eulx, et quant ceulx de la cité vindrent à Vottemme, ils trouvirent
io que c'estoint bourdes. Adonc les maistres et le conseil commandirent à ceulx
qui avoint criez auz armes chascun une voye de Sainct-Jac. Et ont encor les
maistres et le conseil envoyez prier auz eschevins qu'ils veullent retourner, et
ils les asségurent bonnement, mais les eschevins respondirent que voluntier
(*) Plusieurs des chanoines dont les noms suivent, sont déjà cités en 1543 au nombre de ccuxq ui
s'opposèrent à ce que les pièces du procès fussent remises entre les mains du comte de Hainaut. Voir :
(
7
) Dominique Bavan, né à Florence. Voir de Theux, p. 84.
50 (
8
j Henri le Blavicr. Voir Ibid., p. 84. Il est cité comme chanoine de Saint- Lambert en 1548
(Cartulaire de Saint- Lambert, t. IV, p. 99), comme chapelain de Saint-Denis en 1550 (Ibid., p. 125)
comme chanoine de Saint-Denis en 1353, 1361 (Ibid., pp. 184, 549), comme ehanoine de Saint-
Lambert et de Saint-Denis en 1547 (Ibid., p. 217). II est encore cité en 1374 : Le vingne Saingnour
Henry le Blavier, canoine de l'église Saint-Denis en Liège. [Cartulaire du Val-Benoit, pp. 602, 606).
reviendront se on faisoit bonne inquisition, que ceulx qui aroint criez auz
armes soient corrigiés selon la lettre du Sainct-Jac, et on les respondit que la
lettre ne les touchoit mie, car les hanniers des mesticrs avoint premirement estez
sur le marchez avant le cris. Alors Henry de Sollicrs (') qu'esloit maistre pour
2
les grands, dist que ce n'avoit esté mie son grez, que Rigaul le Rosty ( ), son s
3
lieutenant l'avoit apporté, mais Jehan de Flémalle escohirs ( ), maistre pour le
temps pour les pitis, dist que sa bannier avoit esté de son gré sur le marché.
Adonc fut départ la cité criez à peron cent ans et ung jour ledit Henry de
Solliers, femme et enffans, et fut siegneur Berlho Bareit (
4
)
faict maistre.
e
En ce temps, mandat l'évcsque à Liège que à xvm jour de jung ons vient à io
forjugier à peron à Votemme tous ceulx qui ont criez auz armes, et les Liégois
ont jureis sur saincts qu'ils obtiendronl et feront ung conduiseurs mambors, et
5
siegneur Raeze de Waroux ( j fut faict capitaine ". et avec luy Biertho
6
d'Oekicrs ( ). sy que pour veoir la puissance de la cité, ils allirent logier avec
Huyois à Awans et à Hollengnoul,mais Giel le Hobeir,qui fut ûs à Robert d'Isle, is
7
qui fut frère à Johan Robeir, qui fut eschevins et depuis maistre du Liège ( ),
(•) Henri du Solicr, maître de Liège en 4341 et en 1345. (Les Bourgmestres, pp. 64 et 67.) Il
(«) Rigault le Rosli On trouve un personnage de ce nom cité en 1345 comme bailli du Comlroz 20
(Cartulairc de Saint- Lambert, t. IV, p. 33), en 1338 comme homme allodial. (Cartulaire de Flâne,
dans Anakctes, t. XXIV, p. 441.) Il avait une maison à Wonck (ci-dessous, p. 172).
(s) Jean de Flémalle, le Scoliier, maître de Liège en 1345, 1357. (Les Bourgmestres, p. 65.) Jean
de Flémalle le Scohier est cité en 1344 (Fiefs d'Ad. de La Mareh, p. 402) et en 1364 (Cartulaire de
Saint-Lambert, t. IV, p. 399). il était mort en 1375. (Ibid., p. 521.) Abry le confond avec Jean de 2b
Flémalle le boulanger (voir p. 153). Jean de Flémalle est encore cité en 4341 (Fiefs d'Ad. de La
Marck, p. 467), en 1350 (Cartulaire du Val-Benoit, p. 451), en 1358 (Cartulaire de Saint- Lambert,
t. IV, p. 268), sans qu'on puisse dire duquel des deux personnages il s'agil.
(*) Berthold Baie de Voroux, chevalier, fils de l'échevin Fastré Baré. (Hkmricolrt, 1, p. 463;
II, p. 145.) 30
(*i Raes de Warfuséc, chevalier, seigneur de Waroux. (Hemricoirt, I, p. 49; II, p. 398.)
(6
;
l'.arthélcmy d'Ocquier. Un personnage de ce nom est cité en 1530 (Fiefs d'Ad. de La Marek,
p. 595), en 1335 (Ibid.,\). 570), en I554(/Wd, p. 415', en \ô£3 (Cartulaire. de Saijit-Lambert, l.W, p. 8).
(') Jean le Robcirs, échevin en 1551-137:', maitre en 1558 et 1564, mort en 1379. Voir Les
e
10 eschevins de Liège en»iens et mangoneal. Et le xvn jour de jung, la cité fist
crier albaints à tousiours les eschevins, femmes et enffans, fors que Hubin
Bareit (
6
)
qui reportât sus son eschevinaige. Et ce mesme jour, Liégoix et Huyois Hocsem, 342.
l
( ) Jean, seigneur de Marnai. Poncelet, Maréchaux, pp. 124-129. Hemricourt, 11, p. 236.
20 {*) Colard le Pannetier de Seraing, cité en 1347 (Cartulaire de Saint- Lambert, t. IV, p. 79) et
en 1370 {Chartes du Val-Benoit, pp. S65-56Î5), était mort en 1386 ayant un fils nommé Gérard
(Cartulaire de Saint- Lambert, t. IV, p. 644). Hemricourt, I, p. 541; 11, p. 36b.
('; Gérard Chabot dit d'Ochain, chanoine de Saint-Lambert, mort en 1348. (De Theux, t. II,
2o (*) L'isleal Hochet : à l'emplacement occupé actuellement par l'université. Voir Gobert, Liège
(5) Jean de Brabant, mort en 13S5. Voir Les Echevins, 1. 1, pp. 182-186; Hemricourt, II, p, 374.
6
( ) Hubin Baré, chevalier, fils de Fastré Baré, échevin de 1338 à 1546. Voir Les Echevins, 1. 1,
(
9
) Jean l'Aveugle, roi de Bohème, comte de Luxembourg, mort à Crécy le 26 août 1546.
,0
( ) Adolphe, comte de La Marck, frère de l'évêque, mort en 1517. Voir B° D de Chestret, Histoire
de la maison de La Marck, pp. 28-29.
168 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
4
de Mons ('), de Namur (
2
), de Vienne, de Lucemborch (
3
), de Looz ( ) et le
siegneur de Faulcoumont (
r>
ung peu arrier l'évesque fist forjugier par ses eschevins du Liège xlii Liégoix, et 15
pour ce que cela ne fut mie faict à peron, maintenoint Liégoix estre de nulle
valeur, car ce fut à mollin à vent Adonc lesdites batailhes apprepoint les Liégoix
9
et Huyois, et avec eulx esloint siegneur Godefroid de Harduemont ( ), siegneur
(') Le comte de Mont, c'est-à-dire le comte de Berg, Adolphe, comte de Bcrg 1308-1 "48.
(*) Guillaume 1", comte de Namur, 1357-1591.
(
3
) Le comte de Luxembourg était à cette date Jean l'Aveugle. L'auteur indique peut-être son frère 25
Wcnceslas.
(*) Thierry de Heinsbcrg, comte de Looz, 1556-1561.
(") Le Seigneur de Fauquemont était Thierry III d'après Ernst et les documents. Fisen, t. II, p. 108,
l'appelle Adolphe, en faisant remarquer que Jean d'Outremeusc lui donne le nom de Waléran, ce qui
concorde avec notre texte. Tiiierry de Fauqucmont fut tué à la bataille de Vottcm en 1346. 30
(Hemricoubt.)
(
7
) Renaud, duc de Gueldre.
l»j
Catzencllebogcn.
9 Godefroid de Harduemont. Voir p. 140. 35
( J
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 169
Walthicr de Haultepenne (*) et siegneur Arnulcl (*) son frère. Et avec Huyois
3 4
esloint Lowis le voweis ( ) et le siegneur de Borgnaivaulx ( )
qui les ordinèrent à
5
batailhe, sy que le xix e jour de jung ° fut la balailhe à Voltemme, et briefmenl ( )
les Liégoix et Huyois oblindrent la place, car ansy plaisoit à Dieu, veu que les
b
5 siegneurs commenchoint pitittement. car ils occirent avant la batailhe environ
c c
de vi pouvres gens sans armes qui n'estoint point dedens les fosseis, et y fut
6
l'abbé du Sainct-Jac ( )
quassy. et xxvi prestres et xxvm clercs y furent morts, et
d
plusieurs femmes et enfans . Dont pour la victoire y eut créez des Liégoix aul-
7 8
cuns nouveaux chevaliers, Johan voweis du Liers ( ),
Henry de Rocourt ( ) et
9 l0
10 entre les Huyois Obert de Cocencourt ( ), Johan Obier ( ),
(ïillard de Ferrier ("),
« le 19 e jour jour de juillet : B, D. — * car ils occirent avant la bataille : B, D. — c qui estoient
dans les fosséz : B, D. — d et une femme qui enfantât son enfant priât ung prestrequi estoit tout
près de le vouloir baptiser et le prestre en le baptisant fut tuez : B. — avec ladite femme et mesme le
petit enfant : D.
15 («) Walthcrc de Hautepennc, chevalier, fils de Lambert de Harduemont dit de Hautepenne cite
comme homme féodal le 25 mars 1555 et le 23 septembre 1314, époux de Mahaut de Guidegoven,
qui vivait en viduité le 6 novembre 1381. Cf. de Borman, J. de Hemricourt, t. I, p. 118; II, p. 241.
(») Arnould de Hautepenne, chevalier, seigneur de Villercau et Boilhe, bourgmestre de Liège
en 1347. (Hïmricourt, I, p. 118; II, p. 241.)
3
20 ( ) Loui» le Voué. Ce n'est pas l'avoué de Huy qui était à cette date Henri de Ramclot qui releva
son avouerie le 20 décembre 1545 (Cour féodale, reg. 59, fol. 308) mais bien Louis d'Agimont de
Looz, voué de Hesbaye. Cf. Cartulaire de Saint- Lambert, IV, p. 50.
(*) Jean de Borgneval figure parmi les arbitres brabançons désignés par le comte de Flandre pour
mettre fin au différent survenu, en 1579, entre le due de Brabant et Arnould de Hornc, mambour
25 de l'évéché de Liège.
s Fise.n, II, 108, donne sur des détails empruntés probablement à
^ ) la bataille la grande chronique
de Jean d'Outremeuse.
(') Jean Poilhon, mort en 1351. (D. U. Berlière, Monasticon, t. II, p. 17.)
(
7
) Jean, avoué de Liers, chevalier. (Hemricourt, I, p. 201 ; II, p. 288.)
30 8
( ) Henri de Rocourt, cité en 1557 et 1558 [Cartulaire de Saint-Lambert, t. IV, pp. 258 et 270), fils
35 (") Gilles de Ferrière et sa femme Marie sont cités dans le nécrologc de Neufmoustier, à la date
du 25 avril.
Tome II. 22
170 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
siegneur de Vridaxh (
1
). Ils y morurent par bon compte lvii chevaliers et
ensevelis à Liège. Et celuy jour, Ligoix et Huyois à la vesprée logirent à Liège.
e
Et le xxi jour, Huyois envoyrent à Liège qu'on les surcourist, mais quant 10
Liégoix vindrent à Flémallc, se trouvirent ils que Huyois les voloint esproveir.
J. de w., 338. Adonc liégoix allirent ardre les maisons de leurs ennemys aval la Hcsbayc, et
1111
e
Johan; le v
e
fut Thiry; le vt e fut Guy e
l'an IX ; le
e
vn fut Henry l'an M;
le vme fut Thiry l'an XI e : le ix
e
Lambert l'an XI e ; le x eut nom Guilheaume
e
l'an XI e ; le xi
e
Pier qui régnai l'an XII e et donnât sa contée de Clermont à
Granmont : B. — Groraomont : B 1
et D — Grandimoutiers : Fisen. — ''
et plussieurs aultres
(
4
) Cf. la liste donnée par Uocsem (éd. Kurth, p. 542Ï : inlcr quos dominus de Ealcomonte apud
fratres Minores primo sepultus est. post satis cito ad propria rrporlatus.El rcliqwi plus quam iO nii'itcsi
quorum 18 nomiuali fuerunt de lerra comitis de Monte, videlicet domini Moor de Fusten, Adulplius de
Wolkonborg, llcnr. et Throd. de Ellacr, fratres, llcnr. de Srocnrode minor, miles ibi factus; Eng. de
Steinbruxel, Petrus de Keelheim, Gerardns de l.anlscrone, Ilenr. de Liewenborg, ambo vexilliferi, Crait 50
de Ysendorp, Ilenr. de Permont, Wernrriis Wint, llermanus de Vossen, dominus de Pirmont, et Stole
de Lantwaden. Sur l'identification de ces personnages, voir édition précitée, page Ô43, note \.
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 171
l'église de Liège l'an XII e et fut destruite l'an MCCCXLVI par Engelbert de la
à Liège interdict, sy que les églises cessirent, mais les parodies chantoint. Lors
5 Liégoix allirent ardre lianneffe et Waleve, et ne polrcnt gaigneir Seraingne le
5
maistre du Liège, et Johan Waldor>'al ( ) son compangnon avec Liégoix soy
combattirent en Mouse contre la garnison d'Argenteal, mais la garnison
eschappat et emminat Biertho Bertrand de Drapperie comme prisonnier, qui
a Letins : B 1
. — Lonthin : B8 . — ° forjugement : B. — * Lors vint à Liège un nommé Guillaume
des Prêt pour parler de paix; il luy firent telle cruoté qu'il le faisoyent sauter dedans des poinctes
de picques, espées et daegues, et cependant que les Liégeois bruloyent d'un costé, l'évesque bruloit
d'autre, et tout ce mal venait pour la conté de Loo : D.
(*i
Raes de Jemeppe. (Poncelet, Maréchaux, p. 138; Hemricorrt, I, p. 59; II, p. 597.)
(') Henri de Fexhe, cité en 1514, mourut avant le 7 juillet 1566. Hemricourt, I, p. 62; II, p. 201.)
(*) Jean Waldorcal que nous trouvons ici comme maître de la cité en 1516 avait, au dire d'Abry,
30 été élu une première fois en 1541. (Les Bourgmestres, pp. 61, 70.) Il fut maître une troisième fois
en 1567, car on le trouve cité comme tel avec Aoust (Adolphe) de Charneur le 4 août «le cette année.
(Cartulairc de Saint Lambert, '.. IV, p. 147.) Il fut echevin en I3S3 1371 (Les Echevins, t. I, p. 207)
et est cité comme tel en 1558. (Cartulaire de Saint- Lambert, t. IV, p. 268.) On le trouve encore cité
en 1347 avec Berthold Baré, et en 1550. (Ibid., pp. 125, 216.) Il mourut en 1571.
55 (') Guillaume des Prez dit de Weys, bon et vaillant écuyer. (Hemricourt, I, pp. 217, 222, II, p. 542.)
172 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
pour faire paix, car il avoit cslé do la partie l'évcsque, mais non obslant la
2
Après l'abbé d'Aine ( )
priât de venir à Haccourt pour traicteir de paix,
mais le siegneur de Wczmalle. parens à l'évcsque. laissât scavoir que Liégoix se
gardassent d'alleir à Haccourt, car le fis Walrand de Falcomont avoit faict une
enbusc à Hamalle ° |>our décepvoir Liégoix, et sans le scavoir de l'évesquc,
Hocsem, 3S2. dont Liégoix en furent très courouceis Alors Liégois, Iluyois et ïungrois 10
o Hermalle : A. — b
voyans qu'ils n'auroient aucun secours : B. — espérance d'avoir aucun
ayde : D. — c ils se rendirent à eulx et leurs biens en la discrétion du pays : B. — se rendirent eulx 20
et leurs biens mettant en la disposition du pays : D.
tombe était encore intacte dans l'église de Guygoven en 1862. En voici l'inscription copiée à cette
époque par M. le chevalier C. de Borman : Anno . a . nativitale . domini . M . C" OO . XI.VI" . in . 25
die . bcati . Dyonisii . martyris . obiit . dominus . Hcinricus . dns . de . Guydigove . et . de . Wcnter-
choven castcllanus de
. . . Coelmont . miles . cuius . anima . requiescat . in . pacc . amen . oratc . pro co .
Le chevalier portait le casque en léte, signe qu'il était mort en combattant. (Ihmriconrt, I,
;
p. 32,
312; II, p. 229.)
(*) Jean de Pas de Wonck, mort avant 1567. (Cartulairc de Saint- Lambert, t. IV, p. 446.)
(
5
) Itigault le Bosti. Voir ci-dessus, p. 166, n. 2.
cbasteao.
En ce temps pendant, les coureurs du Liège allirent aval la contée de Looz,
2
mais siegneur Henry de Guttehoven ( )
" sénescal du ladite contée, les courut
5 sus et y fut occis.
Dont pour le moien du l'abbé d'Aine, furent triwes mises, voir que x des
eschevins de Liège vindrent annichileir à Vottemme le voigement qu'ils avoient
3
paravanl faict sur Liégoix à mollin à vent, assavoir Johan de Lardir ( ), Jehan
6
de Landris (
4
), Alexandre de Sainct-Servais (
5
), Lowy d'Ouffey ( ), Henry le Hocsem,355.
7
10 Beau ( ), et Arnould de Charneux (
s
), tous chevaliers, item Collar de Peron (
9
),
10 J1 12
Johan Pollard ( ), Hubien Harduwiens ( ),
Baldewin Paniot ( ), et les aultrcs
15 (') Aigrcraont appartenait à Louis de Looz ou d'Agimont, par sa femme. (Voir p. 152.)
(
3
) Jean de Lardier. Voir ci-dessus, p. I K7, n. 2.
(
a
j Louis d'Ouffet, chevalier, échevin en 1329-1348 (Les Echevins, t. I, p. 173), mayeur en 1545-
1548 (Ibid., p. 591), maître de la cité en 1357 (Les Bourgmestres, p. 61), mort en 1346 (Ibid.).
C) Henri le Beau, chevalier, frère du chroniqueur, échevin en 1529-1367. (Les Echevins, t. I,p. 172.)
(
8
) Arnould de Charneux, chevalier, échevin en 1548-1366, mayeur en 1558-1356. (Ibid., pp. 195-
25 196, et p. 592.) Hemricourt, I, p. 514; II, p. 178.
(») Collard ou Nicolas de Peron, marchand de Huy, échevin en 1534-1549. (Ibid., pp. 181-182.)
(
t0
) Jean Polarde, chevalier, échevin en 1342-1567, mayeur en 1340-1343. (Ibid., pp. 191-192.)
Hemricourt, I, p. 41 1 ; H, p. 534.
30 (") Bauduin Paniot, écuyer, échevin en 1537-1552. (Ibid., pp. 187-188.) Hemricourt, I, p. 360;
II, p. 526.
,s
( ) Coune de Lontzen. Voir ci dessus, p. 162, n. 1.
(
u ) Jean de Brabant. Voir ci-dessus, p. 167, n. 5.
,5
( ) Hubin Baré. Voir ci-dessus, p. 167, n. 6.
35 C 6 ) Tilman de Rosmel. Voir ci-dessus, p. 162, n. b. il fut tué par Jean Crasscmoule. Hemricourt,
I, p. 84.
174 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
qui avoit esté occis à ïreicl. lit Collai- de Boymont (*) comme maieur à la
Après, ensuyvant les franchises, fut criez à peron que quiconques n'avoit esté s
dcsous sa bannière payasl tant fois quant fois x marc, et y eut aulcuns qui
payèrent les x marc qui avoicnt esté avec l'évesque. Dont plusieurs eschevins
et aultres s'en allirent hors pour ce qu'ils disoint que les triwes continent que
chascun doibt revenir au sien comme pardevant, et la cité disoit que chascun
devoit greyer les franchizes, et les franchizes continent que quiconque n'est 10
desoub sa hanier doibt tant fois quant fois il est défallant x marc. Adonc tous
ceulx qui en allirent on les bannissoit à pcron, et on criât que les n eschevins
Johan de Brabant et Connar de Lonchin qui n'avoint pas comme les aultres
point, se fut tenu pour ennemys. Dont l'évesque le tenoit tousiours en son
Liégoix luy respondirenl que ses Allemans l'avoiut anchois brisiez (*), et qui 25
(«) Colard de Beaumont. A cette date, on vient de voir (ci-dessus, p. 175, n. 6) que le mayeur était
Louis d'Ouffet.
là enlour, et fut pris Wilheaume de Weis (') et ransonnéz ". Et siegneur Gode-
b
froid délie Heide travaillât Liégoix grandement avec plusieurs Alternants et
une lettre saillée de son seel qui contenoit que les eschevins avoientjuréà
l'évesque et l'évesque à eulx que se l'évesque avoit guerre aux Liégoix, que
eulx au mandement du l'évesque les conviendroit yssir du Liège avec luy
•s anchois ung mois, et se l'évesque avoit telle puissance d'eulx miner à Vottemme,
et ils en fussent requis par le maieur, ils voigeroint Liégoix desquels en feroit
plaindre
rf
plusieurs cas, tant à cas des cens, comme des monoyes, et de la lettre du
Saincl-Jac, lesquelles avoint jurez, mais non obstant ils firent tellement que
23 déplaindre : D.
I
1
) Guillaume des Prez, dit de Weys. Voir ci-dessus, p. 171, n. G.
v
») Jean III, duc de Brabant, 1512-1355.
3
) Les échevins seraient donc nommes pour deux ans. La version d'Hocsem, p. 358, est un peu
(
différente: t Leodienses episcopo 120 milia scutatorum dare promiscrunt si scabinos deponeret et
30 alios annales substitucret inter consiliarios ville per dominum eligendos. » Fisen, t. II, p. 1H, suit la
version de Jean d'Outremeuse dont il utilise la grande chronique : a Ut scabinos septenos deinceps
singulis annis episcopus crearet, nec plus biennio tenerent magistrature; ut episcopo populus nume-
rarct centum viginti millia rcgalium aurcorum. » Notre texte omet celte dernière disposition, mais
l'évesque ne soy vollnt consentir de tenir ledit traicliéz, et ossy ceulx de Huy
1
dirent qu'ils devoint tant qu'ils ne povoint payer argent ( ).
Wéry de Hersée °
(
2
) là flst leir une lettre sailée du 1 evesque, contenante
maintes choescs par lesquelles l'évesque mainte:;oil que Liégoix avoint brisiez 5
les triwes, mais VValdoreal réplicat en démonstrant plusieurs poincts par les-
quels il mainlenoit depar la cité que l'évesque avoit ltiy mesme brisiez les
triwes, dont il fut accordé d'allcir vers le chapitre. Lendemain, le xxu e jour de
fcbvrier, le pays fut en chapitre et fut requist à chapitre qu'il volsist rescrire
" Wéry de Herzée : A. — Henri de Harzée : D. — » et l'évêque fut de ce content, mais que
Liégois voulsissent : B. — c
l'archevesque : A. — d Manuscrit Sckoohneesters : Hoe die Lyckeners
Arckenteel wonnen. 25
4
( )
Voir la note précédente.
(*) Wéry de Clcrmont dit de llarzé, chevalier, sire de llarzé, haut voué de Franchimont, sénéchal
de Jean de Bohème en 1544, eité comme seigneur de Harzé en 1343, 1355, 1358 (Cartulaire de Saint-
Lambert, t. IV, pp. 8, 178, 183, 277, 281, 282), mourut et fut inhumé à llarzé en 1368. (Roland, Les
seigneurs et comtes de liochefort, p. 150.) 30
3
( ) Enguerran de Grandsart, chanoine de Saint-Lambert. Voir ci-dessus, p. 105, n. 2.
donc 23 ans en 1347 et gouvernait son comté. Dès 1342, il acheta la prévôté et le chât:au de Poilvache. 35
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 177
Le un" jour de may, siegneur Henard d'Argenleal (*) ardil Mirmort et occist
on les avoit dit que ceulx d'Argenleal esioint aval le pays, mais ce fut men-
songne, et ils retournèrent. Un peu après, ceulx d'Argenleal allirent ardre Heure
10 et Hermée avec m c
lances ", sy que ceulx de Liège y recourirent; toultefois
ceulx d'Argenleal estoint désia rentreis, dont Liégoix mettirent garnison à Oupey
b
deux hommes de chascun meslier, sy que ceulx d'Argenleal s'en allirent tenir
à Treicl et corrirent tous les jours à l'enlour de Tongre. Lors Liégoix allirent
jusques à Moniale, pour ce qu'ils esioint informels que le duc de Brabanl esloit
's entrez en force dedens le pays. Ù esioint Liégoix tous armeis des armes sainct
George, une blanche colle avec une rouge croix, mais on trouvât que c'esloit
2
bourde. Néantmoins ile ardirent la maison siegneur Walthier de Momale ( )
20 mais que le siegneur d'Argenleal soit exclus, que Liégoix amenderoint à duc
x voye sainct-Jac. Toultefois le duc ne voloit aultre choese qu'argent. Adonc
les maislres de Lowain direnl a Waldoreal qu'il fist quitter le sénescal de Looz
e
son convent ou aullrement ils arderoint lira ban t à rencontre des Liégoix, et
Waldoreal respondit qu'ils soy passeroint bien des Brabechons. En ce temps,
2b ceulx de i.iège saielèrenl à Thomas de Hemricourl et à Thiry Nicase de Ieveir
(') « Renard d'Argenleau, ly bon et ly waillians sire d'Argenleal « (IIemiucourt, I, p. 21 S), seigneur
d'Argenleau de 1527 environ à IÔB8 environ. Voir Poswick, Histoire de la seigneurie d'Argeiiteau
(2) Walter de Momale, chevalier, cité en 1347. (Po.ncelet, Maréchaux, p. I0U. IIembicourt, I, p. 28 ;
H, p 597.)
Tome II 23
178 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
une mallclolte sur le slier de muydz jusqucs à lanl qu'ils aroicnt levez la somme
d'argent qu'ils avoient presléz pour faire siège devant Argenleal. Dont fut jetiez
à Liège inlerdiel pour ce que c'estoil contre la paix des clercs ('), et comman-
M
deis de payer i.x livres de hlan.
c
Le xvn jour de jung, Liégoix et Huyois allirent assiégier Argentcal. En ce s
cbilé à toujours, et que Liégoix veullent leveir le siège, et qu'il prendroit Argen-
llocsnm, teal pour luy hérilablcmcnt, mais le siegneur d'Argenleal défendit à duc ledit 10
358-359.
traielié à faire °. Lors Colinea le Sein et Philpot l'orfèvre allirent eselicrmuceir
tellement que en l'eawe devant Argenleal commencbal grande balaillie, et non
3
obstant que grands gens d'Allemans et de Lymborch et de Dolhcn ( ), estoint
''
e
adonc avec ceulx d'Argenleal, ils fuyrenf, et y eut 11 morts et beaucop9
blessiés, et des Liégoix nuls . Et départ Liégoix furent faicts nouveaux cheva- \:>
5 6
liers Bertrand de Liers (
4
),
Henry de Lardier ( ) et Anlboine le lïlavier ( ),
3
et deschacirent Liégoix leurs ennemys jusques à Dolhen ( ),
et quant Huyois
passoint l'eawe pour aideir Liégoix, on les priât de ralleir delà pour gardeir la
" avoit escrit au duc de faire celuy traitié ; B. — escrit à eux... : D. — ''
plusieurs : B. — 20
" et des Liégeois personnes ny fut tuez : B. — '' pardeça : B, D.
(
f
) Paix dos clercs du 7 août 1287. — Le 8 mai 1347, le clergé secondaire déclare qu'il s'opposcro
(') Péage sur la Meuse exigé par le seigneur d'Argentcau, près de son ciiàleau.
(») Dalhem. 25
(') Bertrand de Liers, seigneur d'Emal, d'Embcnne-sur-Gecr, de Castre près de Maestricht, de
Ncdcrcanne, souverain majeur de 135,! à I3B4; maître de la cité en 1372, 1573, 1378; éehevin
de 1371 à 1386 ; mort en 1591. (Les Eclievins, t. I, p. 226.) Hemricoirt, I, p. 205; II, p. 289.
(») Henri de Lardier (HEMRICOURT, I, pp. 220; 11, p. 279), maître de la cité en 13-10 (Les Bourg-
mestres, p. 63). 31)
(«) Antoine le Blavier, fils de l'echevin du même nom (Les Eehevin», t. I, pp. 179-180) est cité
comme chevalier en 1550 (Carlulairc de Saint- Lambert, t. IV, p. 125). Sa sœur Agnès avait épousé
Berlhold Baie (IIemiiicourt, I, p. 465; II, p. 145;. 11 avait un frère nommé Henri, chanoine de Saint
Martin.
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 179
dedcns le bois d'Argenleal; mais le duc les mandat qu'ils ne logassent plus par
delà sur sa haulteur, et Liégoix n'en firent compte. Et Ysegrin le Pexheur qui
demoroit desoub Argenteal tiroit souvent contre Huyois, et Liégoix faisoint
sovent lireir tonnea de merde qui grandement grevoit cculx du chasteau. Ce Hocsem, 358.
s temps pendant, les huilcurs fossoint fortement desous les murs du chasteau, et
ceulx du chasteau liroint fort dehors " et jectoint sur les hulleurs des chaud
sayen °. Alors le duc de Jule vient logier à Hourle (
J
)
pour alleir en aide de duc
qui assembloit gens pour désiegir Argenteal, et passât en Hesbayc sans rien
mesfaire. Après, par ung samedy, Johan Warnier et Johan de Chapeavilhe, qui
10 estoint maistres desdis hulleurs, meltirent le feu en leur ouvraige. sy qu'il tombit
(») Hoesselt.
(
s
) Renaud, duc de Gueldre.
30 (3) Voir ci-dessus, p. 161.
hors yssir
Liégoix, Kuyois, Dionantois et ''
Tuwins. Et dirent plusieurs se Liégoix eussent
corrut les ennemys qu'ils eussent adonc gaigné la batailhc, c;ir siegneur Walthier
de Hautengny, ung vieulx chevalier d'armes, disl que hier Eeirt de llollan-
c 5
dane ( ) deseonseillat aux siegneurs qu'ils ne corrissent sus en tel estât io
Liégoix, car Liégoix gaigneroint. Allors les siegneurs Liégoix soy retirèrent
ung pilit, et Johan Mangoullcz voloit alleir courir sus, mais les maistres de
Liège soy doubtoint que leurs gens ne fussent trop tranchy /, qu'ils avoient esteis
tousiours sus les piedz. Dont à la vesprée siegneur itadus de Colonster (°)
vallant chevalier qu'estoit des Preis, de Bierses, el d'Isle, traicliat moull de paix, is
mais ce fut pour néants, car Renard d'Argentcal la destournat. Adonc le siegneur
de Uamal, mariscal de l'évesque, et llenard d'Argenleal pt nsoint ce temps
pendant alleir gaigner 8aincl-Trond mais ung jeusne compangnon les veit, se
(') Un personnage du nom de Jean Magon est cité en 1550 comme échevin de Fragnéc. (Cartuluiie
de Val- Benoît, pp. 397, 405.) Jehan Hardi jadit le mangon d'Isle est cité en 15i4. (Cartulaire de
(*) Radulphc de Uivo désigne erronément l'avoué de Horion du nom de Waltcr (de Haultpenne).
(
3
) D'après Fiscn, les troupes liégeoises étaient conduites par le mambour Barthélémy d'Ocquier.
(*) Hustin de Borston d'après Itadulphc de Uivo et Fiscn. Ce n'était pas le doyen. Hocscm, p. 561,
note qu'au lieu de faire prendre l'étendart par le doyen de Saint-Lambert pour le remettre en
mains de l'avoué de Hesbaie, le peuple liégeois s'en empara sacrilègement pour combattre contre 30
l'évéque.
(«j Itadjux des Prcz de Colonster, le jeune, maître de la cité en 1547. (Heheicourt, I, p. 255;
II, p. 538)
CHRONIQUE ABREGEE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 181
5 avoint esteis vin jours, el Liégoix firent grande folie de la lessier ". Toutlefois
le duc estoità Trongnéc. qui venoit en ayde du l'évcsque avec le duc de (ïclre,
siegneur Renard de Skonvoursl (*) dit Malxhureit, qu'esloil mariscal des oesls
10 des Siegiicurs, et fist tant par nuict qu'il secut le cris des Liégoix et droict à la
c
journée * il courit sus Liégoix aux logis cl y boullirent le feu à in armeis, sy
que adonc Liégoix tous défrotteis, désarmeis et endormis, volrenl corrir après
culx. Dont l'évesque vient avec ses gens el corrirent sus Liégoix cl bricfment
Liégoix furent occis, sy xx, sy cent, sy qu'ils furent Ions desconfis '. Et ce tuf
c c rf
15 l'an Xlll ÂLVII, le xxi jour de julie , et y furent morts des Liégoix vm°,
e c
des lîuyois vin , de Dionant, Fosse, Covins ix ou environ, voir sans les
slandarl, car il les fut chargy par celuy qui l'avoit gaigny en la batailhe.
Lors quant le duc Johan de Crabanl veil que par la deseonfiture des Liégoix
le duc allât devant Sainct-Trond. et la ville se rendit à duc par le conseil d'ung G. abb. Trud.
II, 298.
° car ils faisoint le semblant de la lessier : A. — mais ils furent trompez, car estans partis, l'évesque
et ses gens prirent leur place, et les Liégois lirent grande folie de l'abandonner : B. — et l'évesque
25 avec ses gens vindrent prendre la place où Liégois avoient estez, et firent Liégois grande folie de le
les Liégois estoient le jour de devant et en firent les Liégois grande follie d'abandonner leur fort
lieu : C. — b sur le matin : B. — c et i eut environ quattre milles tueis, comme plus amplement
trouvereis en la grande cronicque : ajoute D. — et furent à dernier desconfits, comme plus plainement
troverez en la cronicq : B 1
. — d par un samedi : ajoute B. — e Fosse, Tuin : B. — / et y furent... :
30 omis B.
(
l
) Renard de Schonau ou de Schoonrorst. Cf. de Bokman, Hcmricourl, I, p. 70; II, p. 562. Il était
le frère de l'abbé de Sainl-Trond. (Gesta, II, 291, et Lefort, 2 e partie, vol. XXVI, fol. 229.)
(*; Landen.
182 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
prcstrc (') qui puys fut enfoys tout vilT ", et ardit le duc plusieurs maisons aval
la Hesbaye, el requist ceulx de Tungrc qu'ils soy rendissent à luy. mais ils ne le
voiront aulcunemcnl oyr. Adonc l'évesque rescript à duc qu'il estoit faulx et
Iraislre, pour ce qu'il avoil sailléz de point greveir son pays; néanlmoins le duc
n'en fist compte, ains destroict avant le pays, Dont l'évesque envoyai à Liège s
Hocscra, 360. "i hourinne, fut la paix faietc à l'évesque (*), parmi c el l mille florins, dont on
Rad., 2, c-:>.
ms j j ass czc p 0Lir ce Jeveir sur bleidz, vin cl seil,
j qu'on nommât l'oeillc de io
3
mollin (
). laquelle durât xvu ans. Adonc les bonnes villes de lirabant traiclirenl
entre l'évesque el le duc, et furenl adonc faites alliances entre l'évesque et son
4
pays, et le duc et son pays, et fut faite bonne paix ( ).
les avoil conseillez du rendre à duc, occis et enfoys, et l'évesque les par-
5
donna ( ).
Le xvme jour de jung, le chapitre du Liège revient à Liège qu'avoil esté ung
(
8
) Cf. Stkayen, Inventaire des archives de Saint- Trond, t. I, pp. 52 à 38.
(o) llaes de Landris, fils de Jean, seigneur de Landris, qui avait été maréchal des troupes de
l'évêchc de Liège en 1315, gouverneur de Bouillon l'année suivante. Haes mourut le 17 juillet 1360.
(8) Amould de Ilummcn, fils de Guillaume de Montferrant d'Oreye, dit de lîummen, et de Jeanne
à Ayeze, et sa femme, lîlle Lowy de Bealwir, qui fut jailit roy d'Allemangne,
5 qui morut l'an XIII'XLVII. Et le roy Johan de Bohème, père jadil à roy
2
Cbarle susdit, morut à la balailhe à Cresy avec François contre Englois ( ), le
e b 3
xxx jour après la batailhc de Vottcmme dcvantdite ; ). En ce mesme an J. de w., 342.
Rad -. cha P
XIII C XL1X, fut générale mortalité c !11 .*-
de la bouche et épidimie . Allors vindrent
note morginale de B i
.
(
4
) Charles IV, empereur d'Allemagne, 1547-1578.
(») La bataille de Vottcm eut lieu le 19 juillet, la bataille de Crccy le 20 août 1 540.
30 (
4
) Philippe VI, roi de France, 1528-lobO.
I
e
) Jean III, duc de Bmbant, 1512-1555.
T
( ) Guillaume II, comte de Hainaut en 1557, mort en Frise le 27 septembre 1345.
184 CHRONIQUES LIEGEOISES.
cclin de Lucemborcl) (
1
), fis à roy Johan de Bohème susdit do la fille du duc
8
de Borbon, el fut frère à desurdit empereur Charlc ( ), espouzat ladite Jchenne,
3
ainec fille Johan jadit due de Brabant. Et le conte Lowys de Flandre ( )
4
espouzat la secunde fille
( ) Joban de Rrabanl. Et le duc Renard de (îelre
5
.Marie. Après la mort dudil Renard, son frère Lduard fut duc de (îelre °
( ).
Rad., ciiap. iv. L'an XIIlc LVI, commenchat l'cnlredeux entre le duc Wincclin et le eonlc
de Flandre, car le pays de Brabant avoit recheupt comme maris du l'ainée fille
b
le due Wincclin, et voloit donner pour sa parle à conlc de Flandre somme
d'argent, mais le eonle dist qu'il ne voloit mie vendre son hérilaige, cl requisl 10
qu'il rcust Malincs, qu'il avoit bien aehapté à chapitre de Liège, et pour ce qu'il
avoit la fille du duc Johan de Rrabanl, se Iuy avoit il laissy tenir sa vie, dont
c
grande guerre nasquil entre Flandre et Brabant .
d 6
L'an XIII* LV1 , le xu e jour de marec ( ), le conte de Namur et le eancellicr
blance tache en Poitou, le xvm e jour de septembre, furent pris le roy Jclian de France, le duc Phillippe 20
le hardis et plussieurs aullres princes de France par Richars roy d'Engleterre : ajoutent fi 1 et D d'après
Chronicque de France. — d l'an XIII'LVII : B.
(*) Wcnceslas, fils de Jean l'Aveugle et de, Bcalrix de Bourbon, duc de Drabant, 1 356-1 583.
(
S
J
Charles IV élait fils de Jean l'Aveugle cl de sa première femme Elisabeth de Bohème.
(*) En 1501, Renaud III, duc de Gucldre fut fait prisonnier par son frère Edouard qui régna
de 1 30 1 à 1371. Après la mort d'Edouard en 1571, Renaud fut rétabli, mais il mourut trois mois
après, le 4 décembre 1571.
(°J Le 22 mars 1556, le comte de Flandre donne procuration à Olivier de Poekcs et à Sohier 50
de le Bekc, chancelier, pour aller à Liège faire reconnaître ses droits sur Malincs. (J.-F. Willkms,
Urubantsche Ycestcn, t. il, p. <i7b\)
a
marcc auquel jour le dit conle vint au chapitre de Liège en propre personne
et il y releva Malines de l'évesque et chapitre avec Grandmont et Bornehem
avec leurs appendices (
J
) non obslant que le duc Wincelin pardevanl l'avoit
volul releveir '. lit quant le conte de Flandre eut relevez, il s'en allai par devers
vers Binches en Hcnau, son doyare. Allors lévcsquc de Liège, ensuyvant les
4
alliances qu'il avoil au conte de Flandre ( ),
envoyât deffier le duc Wincelin, Rad., chap. iv,
A et B 1
. — c loyaultez tt féaul)és : B. — d Cauberg : D. — ' mais le duc de Brabant. . . : omis B.
— / le dimanche après : B et D.
(*J
Cartulaire de Saint Lambert, t. IV, pp. 226-256.
25 (S; Gérard, comte de Bcrg, fus aine de Guillaume V, duc de Juliers, époux de Marguerite de Bcrg,
héritière de ce comté, mort en lôCO.
(*) Thierry de Ilcinsbcrg.
(*; Traité d'alliance, 17 août 1350 (Cartulaire de Saint-Lambert, t. IV, pp. 245-246.;
(») Lambert d'Oupeye, chevalier. Voir Les Eehevitu, t. I, pp. 220-221. — Poncelet, Les Maréchaux
30 d'année de l'évêché de Liège, B. 1. A. /,., t. XXXII, pp. 258 à 245.
8
(
) Jean de Saint Martin, chevalier, cité en 1572 [Cartulaire de Saint Lambert, t. IV, p. 495), et
Tome IL M
186 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
vers l'empereur Gharle son frère pour avoir assistance, et adonc Liégoix ardirent
Landre et refirent des piers les portes de Waremme ('). En ce temps, tous les
2
allai à Paris pour complainde" le duc de Normandie ( )
pour ce que le roy son
3
père estoit en Englelerre en prison ( ). Ce temps pendant, le duc Wincelin
''
qu'estoit revenus à Dist, fist tant à ses amys en Brabanl, qui por le doulle
de l'empereur son frère qui s'appareilboit de venir en Brabanl, soy rendirent
à duc l'ung après l'autre, car le duc Wincelin (ist paix aux Liégoix, par 10
et voloit traiclier pour son frère, mais il s'en rallat sans riens faire. Après 90
) fils jadis de
8, A-Il.
(') Charles, duc de Normandie, plus tard roi de France sous le nom de Charles V, 1561-1380. 25
3
r ) Jean II, fait prisonnier par les Anglais à la bataille de Poitiers, le 19 septembre 1556.
(*) Le 14 octobre 1550, les villes de Brabanl reconnaissent la juridiction de l'officia! et des archi-
diacres sur la partie du Brabant comprise dans le diocèse de Liège. {Cartulairc de Saint- Lambert,
t. IV, pp. iil'J-'iS'J.) Le 18 novembre, Wcnceslas autorise la ville de Bruxelles à signer le même traité.
a
Lowys de Bavière empereur et de la fille de Willem comte de Hainaut (*),
qui morut en Frise, qu'il aroil Hosden, et qu'il voulsist traictier de paix,
comme il (ist, et fut sa sentence que Malines rcmaneroit à conle l.owys de
Flandre, et avec ce Grandmont et Bornehen, et se aroit pour la parchon sa
M
a femme x escus de renie sur la ville et maicrie d'Anvers, et que après la
ducesse Johannc. espeuze à duc Wincelin, ledit conte aurat luy et ses lioirs
b 2
la ducée de Brabant ( ).
" Guilheaurae de Henau qui eirt fis à l'empereur Lowys de Bealwir : A. — 6 L'an 1357, les
Chartreux ont commencé à demeurer dans le lieu que les Prémonstréz avoient possédez sur le
mont de Cornillon : addition du manuscrit Univ. de Liège 629. — c L'an mesme, le douzième
de décembre, fut faicte la paix de Waroux qu'on dist la loy nouvelle : D et note marginale de Ii { . —
20 * fundat : A et B. {La leçon ci-d.'ssvs tirée du manuscrit Univ. de Liège 629 est plus exacte, car Sainte-
Catherine existait déjà en ISIS : Chartes de Saint-Pierre, p. 59 ; Leodium, 1908, p. f'0.) — e Du temps
de cette évoque, l'esglise de Sainte-Baibine au mont de Sainte -Walburge étoit fort fréquentée des
pèlerins et fut largement dotée. L'an mesme, la chapelle de Saint-Jean et de Sainte-Catherine en la
grande boucherie fut fondée et administrée par les boucliers : addition du manuscrit de Liège 629.
Î5 — ' compaignons : A.
30 (
5
) Jean de Jupillc. Son testament, du 28 niai 1359, se trouve au stock n° 1 de la paroisse Sainle-
Catherine, aux archives de l'église Saint-Denis à Liège. Sur la fondation de Sainte-Catherine par Jean
de Jupille, voir Gobeiit, Liège à travers les âyes, t. IV, pp. 299-50'2.
6 Jean de Louvain, bailli de Thuin, cité en 1358 et 1560. {Cartulairc des comtes de Hainaut,
( ) t. I,
e
clicvaulx, inf à pied, et 11 prisonniers, cl le baillier perdit xl liommes ".
Rad., chap. iv, L'an XIII'LX, en may. l'abbé do Clungny Iraicliat tant que la paix fut faite
9 c.
entre le roy de France Johan qu'esloil eneor prisonnier en Lnglcterrc, elle roy
Eduard d'Englelcrre, en la eité de Gharlre, par la manier qui s'ensuicl ''
(*) :
que le roy Eduarl et ses hoires après luy tiendroient hérilablemenl, sans ressort 5
Rad., chap. V, L'an XIII'XLI, le xvii" jour de janvier, morut à Stoekhcm siegneur Thiry de
Hinsberg (|ui, par la faillie du l'évesque Adolphe delà Marche jadit, usurpoit la
J.dcW., 347.
coulée de Looz, et morut ledit siegnetir Thiry excommuniez depar l'église de
Liège par l'authorité du pape pour ce qu'il usurpoit ladite contée injustement,
pourquoy les dames de Herckenrode ne le volrent mie laissir ensevelir en leur 20
église des Augustins à Hasselt. En ce temps, le siegneur Arnuld de Rumines et
" L'an mesme, le il de juin, Wenrelin de lîolièmc, duc de Luxembourg et de Braibant, releva de 2o
nostre évesque le chasicau de Mirwart avec ses appendices, au chasteau de Bouillon, comme père
de l'église de Liège : ajoutent B et fl', ce dernier en noie marginale. — comme père et mambour de
Liège à cause du chasteau de Buillon : I). — 6
L'an mesme, vindrent les Chartroux demourer en
leur couvent emprès Corneillon : H, D et B 1
en note marginale.
(<) L'analyse du traité de Brétigny, du S mai lôliO, ne se trouve que dans les manuscrits A et /?', 30
Pour les détails, voir Maiitenne, Ampl. Coll., t. I, pars I, col. 186, et Dijiônt, Histoire des traites.
5 releveir ladite contée, car il maintenoit qu'il esloit audit conte le plus proisme
depar l'cspéc. Et 1 evesque respondit que ladite contée de Looz estoit et devoit
eslre par droiel, par plusieurs raisons, comme en les procès sur ce faicls conte-
noit plainement, à luy et à son église, sy que il la calengoit, car par la faulle son
oncle Adulphe jadit, siegneur Thiry l'avoit tenus jusques à ce. Adonc ledit
io siegneur d Allembroux allât pourveoir Stockiu-m et fist le pays d'allcntour rele- RaJ., 10, c.
e
veir de luy. En cest an, le xxv jour d'apvril, accordai le pays de remanir dileis
b
l'évesque et son église, pour aideir avoir son droict en ladite contée de Looz
non obstant que plusieurs nobles du pays esloint du la faveur dudil siegneur
de Rumines qui n'avoit nul droict (
5
), et sa mère mesme Margarite susdite
13 l'avoit vendu, se droiel y euuist mesme. El le xxvm e jour de ir.ay, l'évesque, ses
( )
u conte de Looz : B. — b
de aideir : A. — c frère à l'évesque Engelbert : ajoute B, D. —
L'anXI!I c LXVI, vindrent de la partie d'Allemaigne plusieurs gens hommes et femmes dansans et
20 saultans qui avoient les diables au corps; et estoit celle mauldicte diablerie tellement augmentée
que de nulle part on ne povoit expulser ces diables. Dont il advint en la clergie de Liège grand
honneur, car par eulx lurent les diables expulsez, et les personnes remises en bon entendement.
Tellement que de tous costéz on amenoit gens démoniacques à Liège, et sy retournoient tous
sains et guarys : Liège Univ., 181 et 182; cf. ms. 1577; ms. 418, pp. 568; 559, fol. 155.
25 (*) Il faudrait lire : o aînée scure », d'après ce qui suit : • fils de l'autre seure ».
(*) C'est Jeanne et non Marguerite qui épousa Guillaume d'Oreye. Marguerite épousa Guillaume
de Duras.
(
3
; Dans le passage qui précède, le chroniqueur fait plusieurs confusions. Pour les éclaircir,
30 (*) Jean IV, de Looz, sire d'Agimont, Walhain, etc., vivait encore en 1574. (Hemuicourt, I, p. 158 j
II, p. 2D5.)
(
5
) Il était fils de Jeanne de Looz.
(6 ; Ëverard de la Marck, frère de l'c'vèque, était avoué de Hesbaie depuis 1551. (Daron
J. de Ciiestbet de Haneffe, Histoire de tu maison de la Marck, pp. U5-t)7.j 11 avait épouse Marie
Raezc de Jemeppe (
7
)
estoit mariscal l'évesque du Liège. Allors Wéry des s
Palais, et Jacmin de Wonck. elumonne du Saincl-Johan (
s
)
en Isle à Liège
s'en allircnt veoir l'ost, se furent pris et enmineis à liinsberg. Adonc, entre
xx
Eyck et Stoekhem. furent nn foriers des Liègeoix occis. La nuict du sainct
Rad., H, b. Joh;in Baptiste fut le chasteau du Stoekhem rendu, et le siège avoit esté
devant xxv jours. Adonc l'évesque allât en paix prendre homaige aval la 10
contée de Looz.
Rad., il, c. L'an XIII' LXII, fut en pays du Liège très grande mortalité de la bouche",
M
que du x qui l'avoint n'eschappoit mie ung. En ceste année, fut faite modé-
9
ration sur la loy novelle '', qu'a voit désia eslié commenchié depuis l'an LXI ( ).
peste : B. — * modération de la loy nouvelle touchant les eschevins qui la confirmèrent l'an
treize cents soissanle trois, le mardi après la S. Jolian Baptiste; elle avoit esté faicte l'an 1361 : D et
noie marginale ae B K
. 20
(') (îiiillnume de Coir, chevalier, époux d'Nabelle, fille de l'éohevin Gilles M.ithon, maître de la cité
en 1500, 1505, mort en 1575. (IIemricourt, I, p. 253; II, p. 184. Les Bourgmestre», pp. 75, 80.)
Il est aussi cité comme maître le 12 janvier 1572. (Cartulaire de Saint Lambert, t. IV, p. 488.) Il est
cité en qualité de chevalier en i 5:»7, 1558, l5Ct, I50b, 1566, 1375. {Cartulaire de Saint-Lambert,
t. IV, pp. 287, 268, 400, 401, 413, 455, 502.) Sa veuve apparaît en 1570. (Ibid., p. B28.) i3
5 Jean de Flémalle, escohicr. Voir ci-dessus, p. 166.
( )
(
3
) Louis Marteau de Jupille. Ce doit être Louis Marteau de Milmort, sire de la .Neuville. (IIemri-
(») Engelbert III, comte de la Marck (1547-151)1), neveu de l'évéque. (Baron J. de Chestret 30
DE Haneffe, Histoire de la Maison de la Marck, pp. 50-52.)
(o) Jean de Virneburg, évéque de Munster, 1557-1565.
durât xv sapmeines.
L'an XIIFLXIIII, en quaresme, l'évesque (Engelbert de La Marck) fut
c
5 translaté de Liège à larchcvesquié de (iolongne ", et le xv jour d'apvril, fui
publiée ladite translation.
Le lendemain de la Penlhccoste, Liégoix allirent à Orcilhc, car le siegneur de
Humines (') estoit là et voloit enlreir en la contée de Looz, mais il ne les osât
attendre. Adonc fut faiet par le chapitre et le pays siegneur Johan d'Agy-
2 3
io mont et de Rochefort ( ) mambor, et siegneur Walthier de UanelTe ( ), frère
audit mambor, qu'esloit mariscal, prist gens d'armes avec luy et le chapitre y
4
envoyât avec luy troix chanoines, siegneur Euslaee Persan de HannelTe v ), frère
5
aussy audit mambor, siegneur Henry de Lonchin ( )
et siegneur Léonard de
Geeve ''
(
8
), et desconfirenl des gens le seigneur de Rumines xi.iu hommes
ta devant Hasselt. Lors ledit mariscal et ses gens allirent gardeir Hasselt et depuis
ledit siegneur de Rumines voloit assiégier Hasselt, mais il ny gaignat riens
sinon perde.
(
!
) Wauticr de Rochefort, voir de Chestrbt, La terre franche de Hnueffe. (11. I. A. L., t. XXXViU,
p. 29.) — Po.ncelet, Les maréchaux d'armée de l'evêché de Liège. (H. I. A. L., t. XXXII, p. 2!3 )
(') Léonard de Geeve. Aucun chanoine de ce nom ne figure parmi les bénéficiaires des prébendes
de Saint- Lambert en 136! et en IS67. Bouille cite Bernard de Glcvc, prévôt de Saint Martin (I, 40j).
Il s'agit évidemment de Bernard de Eigher, ehanoine de Saint-Lambert en i5bi), mort le 7 juin I3'J8.
Cf. Scboolmeesters, Liste des prévôts de Saint-Martin. (Leodium, 11107, p. 33.)
192 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Le texte de nos manuscrits devient ici d'aulant plus précieux que nous
n'avons sur celte période d'autres sources contemporaines que Malhias de Lewis 5
et Radulphe de Hivo.
e
An XIIi'LXIIIi susdit, le xxix jour de Julie ", vient à Liège Jolian d'iïrke,
)}
chanoine de
G
Liège, et la troisième Jolian de Sainct-Martin ( ),
carme, évesque suffragant. 15
pont d'Amécourt et fut receupt comme evesque xlviif l'an XIII e et LXII1I, le xxix jour de jullet : B.
(') Sur Jean d'Arckel, cf. Archief voor de gcschicdcnis van lut Aartsbisdom Utreeht, XXXII (1900),
pp. 103-110.
s
( ) Thibaut de Lardier, écuyer eu 1548 [Carlulaire de Saint Lambert, IV, SS); cité eu 13IJ0, 1557, 20
1358 (Ibid., pp. 22b', 200, 270); chevalier en 130*) [Ibid., 40.-», 413 ; assiste à la renonciation
3
( j Sur Jean le Roberes, voir p. 100, n. 7.
(
6
) Jean de Saint-Martin, cf. Ibid., II, 105, secrétaire du pape, pourvu d'une prébende de l'église
Saint-Lambert !< 22 décembre 1301. [Carlulaire de Saint- Lambert, IV, 350.) — D. U. BtHuÈiiE, Les
En cesl an, siegneur Amuld de Rummines vendit ce qu'il avoit en pays de Rad., 16, b.
20 L'an XU1C LXVI, Gst grande gealée alentour de Noël, qui durât bien vi saip-
d
maines ', et après il plouvat tellement que les eawes furent très grandes,
" L'an mesme, le xmi 8 de marce, fut faict l'instrument des fleffs deaues duquel on use eneore
présentement : add. ms. D et note marginale de B 1
. — b
et fut ledit chasteau arruinéz jusques à
25 la terre par les Liégeois : add. D. — c onze sapmaines : B et D. — d onze jours : B.
(*) A pracsidiariis de Runimis lethaliter vulneratum (Rad. de Rivo), dominus Henricus de Berghines
miles quemdam oppidanum de Sancto Trudonc carnilîcem juxta Rumines occidissel (M. de Lewis).
s Lambert d'Oupeye, voir ci-dessus, remplaçait Everard de La Marck, avoué de
( ) p. 18Î5, n. S. Il ici
Hcsbaic, son beau-père. Ce qui a induit M. Kurth (Kotger de Liège, I, p. 207, note) en erreur et lui
50 a fait croire qu'à ce moment, c'était le maréchal d'armée qui portait l'étendard. Il avait épousé Alix
Tomb II. M
194 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
a
Rad , 17, a. En oest année, le siegneur de Rummines renunehat en la main de l'évesque
toutle son action à lousiours, qu'il prétendoit avoir à ladit contée de Looz, de
Rad., 17, b. L'an XIII C LXVII, en august, allât l'évesque ardre sur le duc de Julie la ville
L'an XIII C
LXIX, le m 8
jour de janvier, tonnât sy fortement que toutte terre
crollat vers Orient. Hungrie, Bohème et sur le Rins. Et cest an n'avoit nulle 10
Rad., 18, u, c l/an XIII C LXXI, le jour sainct Symphorien, le xxu e jour d'august, fut la
3 4
batailhe à Bousewillre ( ), et là fut occis Eduward. le duc de Gelre ( ), sans is
" vint au chapitre de Liège où, en présent de l'évesque, renunehat à tout ce qu'il prétendoit à la
contez de Looz, avecque pleurs et gémissemens, voyants et oyants tous ceulx qui estoient présents
et en donnant à l'évesque toutes les lettres et chartes de ladite contez et ainsi demourat tout en paix,
parmy une certaine pension vitale que l'évesque luy promist de donner, assavoir trois milles florins":
add. D; cf. Chronique latine de J. de Stavclot. — ''
L'an mesme, en la ville de Brucelles, tombât 20
la thour Sainel-Nicolas le propre jour de sainct Nicaise : add. D et B' en note marginale. —
" l'empereur : B. — d L'an mesme, la veille de l'ascention, l'abbaye de Sainct-Jacques en feu
par accident, le réfectoire et dormitoire et partie de l'hostel de l'abbé bruslé : add. D ; cf. Zanlfliet,
col. S95. — L'an traize cents septant, miracle de la Vierge Marie ens encloistre de Sainct-Lambert :
add. D; cj. Zantfliet, col. 295. — L'an mesme, la veille de l'ascention, furent mis en cendre et 23
brusleis à lirusselles plussieurs Juiffz qui avoient desrobé le Sainct Sacrament ou hostie sacrée à
Saincte- Goule, et frappé plussieurs coups de couteaux dédains, dont en sortit sang et les veoit on
encor aujourahuy et fut appelle Sacrament de miracle, duquel on célèbre la feste à Brucelles en
grande solennité le dimanche après Saincte Margarite : add. D et résumé en note marginale de B 1
.
— e Item l'an XIII C LXXI, n'avoit riens qu'il fust à nostre matière convenable : B 1
. 30
(') 21 septembre 156G. Voir Carlulaire de Saint Lambert, t. IV, pp. 454-439.
heurs, sy que le fis de sa seur nommé Guilheaume fut duc après luy (*),
2
qu'estoil le fis de duc de Julie ( ), qui gaignat adonc ladite batailhe et prist le
3
le duc Wincelin de Brabant, le jeusne conte Wilheaume de JNamur ( ), et ses
îo siegneur Giel Chabot, s'il ne faisoit seriment à leur voloir, Adonc Engelbert de
b
la Triche et Johan de Henchies qu'estoient maislres de Tuwin vindrenl à Liège
et informirent le peuple que siegneur Giel Chabot ne voloit faire le seriment
acoustumeis, et l'évesque disoit que sy faisoit, qu'il avoit eneor aullrefois esté
s
bailhier de Tuwin ( ) et qu'il scavoit bien quel seriment il devoit faire ''.
Lors
io siegneur Giel Chabot allât à Tuwin pour faire le seriment, niais ils le volrent
encor faire jureir à leurs volunteis. Dont Johan de Henchies'' vient à Liège en
moys de jung, quant l'évesque esloit deleis l'empereur à Ayeze, et informât la
cité contre l'évesque en despitant siegneur Giel Chabot grandement, dont depuis
9
fut occis ledit Johan Hanchies ( ).
20 Et anchois que l'empereur Charle de Bohème venist à Ayeze, madame Jehene Rad., 18, d.
(') Guillaume I", duc de Gueldre, 1383-1402, ou Guillaume VU, duc de Juliers, 1393-1402.
5 1361-1393.
( ) Guillaume VI, duc de Juliers,
er
25 (
!
) Guillaume, fils du comte de Namur, Guillaume I (1337-1391), plus tard, Guillaume II (1391-
1418). Voir ci dessus, p. 176, n. 8.
(
8
) En effet, Gilles Chabot était déjà bailli de Thuin en 1370 (Carlulaire de Saint-Lambert, t. IV,
(') Jean de Harchies. Cf. Verkooren, n° 5023. Avis du duc de Brabant sur les points à lui soumis
son maris ° Wincelin hors de la prison de duc de Julie. Après ce, vient en mois
de julle ledit empereur Charle à Ayezc pour sondit frère aidier. et furent avec
J
luy les trois archevesques électeurs ( )
et Albert, archevesque de Magdel- s
3
berche (*), Johan, évesque de Oulmen ( ), Jolian, évesque de Liège. Thiry,
évesque de Messe (
4
),
Gérard, évesque de Cambray (
5
), Arnuld de Home,
7
évesque d'Oultreiet (
6
), Adulphe, évesque de Spire ( ), Florence, évesque
de Moustcir 8
( ),
Pier, évesque de 'I hour (
9
), encor le roi Wincelin de Hohème,
10
fils de l'empereur ( ), là présent. Albert duc de Saxone, Robert duc de Uealwier, 10
(') Jean de Luxembourg, fils de Wenceslas, archevêque de Maycnce, 1571-1574; Frédéric de Sar- iî>
(
4
) Thierry Beycr de Boppard, 1 56 S- 1584.
(
8
) Arnould de Home, évêque d'Utrecht, 1571-1579.
(') Adolphe de Nassau, évêque de Spire, 1371-1579.
(
8
) Florent de Wcvclinghoven, évêque de Munsler, 15641579.
(
,0
) Wenceslas VI, couronné roi de Bohème en 1565 à l'àgc de deux ans, roi des Romains en 1376, 2o
Saxe. Fils d'Otton qui élait le frère aiué de Rodolphe 11, duc de Saxe, il fut en guerre avec son oncle,
et à la mort de celui-ci en 1570, il fut évincé par Wenceslas, frère puiné de Rodolphe 11, en vertu
d'une bulle de l'empereur; 2° le duc de Bavière n'était pas Robert, mais Etienne, qui régna de 1547 50
à 137ti. Jean d'Oulremeusc confond sans doute le duc de Bavière avec Robert, comte palatin de 1553
à 1590; 5° le comte de Hollande n'était pas Albert, mais Guillaume V (en Hainaut Guilaume lllj, qui
régna de 1549 a 1589 et eut Albert pour successeur; 4° l'électeur de Brandebourg n'était pas Frédéric,
mais Otton de Bavière, qui régna depuis IÔ66, fut en guerre avec l'empereur et dut, en 1575, lui
tout mort porteir à Liège, et le monstreir par touUcs les bonnes villes, et après
L'an XIII C LXXIII, en fut le pays sy emflambéz qu'il conclud d'avoir guerre
à leur seigneur et luy imposoint qu'il estoit homicide et ont proclameis à Liège
sicgneurs Giel Chabot et Pirlo de Fiennes à peron, disant qu'ils avoint occis
ledit Johan de Henchies °
(*). Dont la guerre fort commenchat, mais les
25 lampe ardant. Pareillement l'onzième et douzième jours du mesme moys, fut encor la Meuse plus
grande, tellement que les batteaux passoient par Sainct-Poul, et monta à Prescheurs à grand aulteit
ung pied hault : add. D.
(*) Ad peronem proscripti et perpetuo damnati sunt exilio Agidius Chapotius ceterique caedis
conscii (Fisen).
30 (*) Fisen, sans doute d'après la grande chronique de Jean d'Outremeuse, dit que les enquêteurs
furent choisis un de chaque métier. Ils auraient donc été au nombre de trente-deux.
(») La première paix des Vingt-Deux est datée du 2 décembre 1573. (Ordonnances, t. I,
p. 328.)
(*) La seconde paix des Vingt Deux est datée du 1" mars 137.1. (Ordonnance s, t. I, p. 331.)
8
3g ( ) Sur Jean de Mandeville, voir Gobeht, Liège à travers les âges, t. IV, pp. 42-16.
198 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
2
en la maison siegneur Bertrand de Chaster "
(') qu'estoit maistre du Liège ( ), et
en eut l'évesque xv M
escus.
El le xiu" jour dudit moys, vindrent les danseurs de devers Aquilone à Liège,
fist ung sermon en palais et dist et provat que c'estoit arte diabolice, et ne povoit
yssir ne fineir son sermons par les adversités des diables qui l'encombroint.
Après, l'évesque des ordres chantât une spéciale messe à Sainct-Paul et voloit 10
après la messe sermonneir. mais il ne peult dire aultre choese que du Jacob qui
d
servit son oncle xuu ans, car les diables l'empéchoinl . Lors advient aulcunes
e
disputations. où le léseur des prêcheurs provat qu'il estoint remplis du
l'cnnemys. Le xxv jour d'octobre, ledit frère Martin d'Amiens, léseur 7 chantât
e
,
danseurs et luy mettit ses doibts en la gorge, et fist adonc gehire le démoniac
et jettat le diable hors de son corps, et siegneur Adam de Brahicr (
4
), chanoine
du Sainct-Berthelmé, fut le second qui les conjurai, et plusieurs aultres
prestres après.
et puis à Treict, car les xxn luy avoint commandeis qu'il rendist à Herman
— d pour les diables qui avoient grand pouvoir B — Item le yingtroizieme jour d'octobre, le léseur
:
1
.
e
des prescheurs en la disputation provat D. — frère Martin, léseur d'Amiens B et D. — son siège B.
: < : s :
(*) Bertrand de Licrs, voir ci-dessus, p. 178. Il est appelé ici du Chaster, du nom de son château de 2b
Castcrt où, d'après le chroniqueur, la paix aurait été scellée. Mais il semble que Jean d'Outremeuse
fait ici une confusion : la paix scellée au château de Castert est celle du 14 juin 1576.
(') Encore une erreur de Jean d'Outremeuse. D'après ce qu'il dit lui même, plus loin, page 200, les
maîtres de la cité en 1 571-1 575 étaient Jean de Bernalmont et Jean le Coq. Bertrand de Liers occupa
(') Adam de Brahier, chanoine de Saint- Barthélémy, était curé de Vcrvicrs en 1577. Cf. Chronique
Winclaer (*), du Sainct-Trond une certaine somme d'argent qu'il avoit recheupt
de luy, car 1 evesque luy avoit donné une lettre sub son seal, cognoissant que
ledit Herman estoit proidhomme, non obstant que ledit Herman avoit cognus
a
musdre , sy que les xxu avoinl jugiés et dirent \ puysque l'évesque par ses
s lettres le tesmongnoit proidhomme, qu'il ne debvoit point avoir argent de luy,
et s'il estoit musdrier, qu'il le devoit avoir faire traineir; et l'évesque remons-
c
trat à la cité que les xxu avoint tort de jugier personne qui n'est point sub-
d
jecte , car seigneur ne doibt poinct estrc jugy par ses subjects. Non obstant la
e
cité remanit deleis les xxu, sy que l'évesque se partit par courouche Le ix jour
10 d'august, fut pour ce jettée cesse à Liège et par tout le pays, depar l'authorilé
23 « meurdre : B et D. — b
et dirent : omis A. — " et à la commun : B. — * que les xxu comme
dessus avoient faietz en la personne qui n'estoit point subject à ladit paix : B. — e qu'on ne le ferat
(') Le 20 mars 1375, le chapitre de Saint-Lambert, en vertu de la paix de Fexhe, mande aux
échevins de» bonnes villes du pays de suspendre la justice jusqu'à ce que l'évêque Jean d'Arckel ait
50 restitué une somme de 1,700 florins extorquée par ses officiers à Herman Winseler, prisonnier à Moha.
(Cart., IV, pp. 817-Î519.) Cf. de Borman, Le livre des fiefs du comté de Looz sons Jean d'Arckel, p. 173.
(*) Renier de Bierset et Huwart Huwenial, cf. de Borman, Échevins, I, 230, et Lotins, I, 87.
(«) 27 août 1376. (Pawilhar, V. C, t. 1880.)
200 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
gnon vers le pape et portirenl avec eulx les articles qu'ils mettoint sur levesque,
et furent depar la cité les deux vieulx maistres de l'an devant, sieimeurs
2
Johan de Hiernalmonl (') et Johan le Cock ( ), et aussy depar les bonnes
villes, et entrircnl en Avingnon le jour du sainet Léonard et trouvirent là s
6
qu'ils luy avoint abattus sa maison, et commisl le pape à cardinal de Florence ( )
10
veoint bien qu'ils perdoinl leurs peines, et le vin", jour de décembre, les ambas-
sadeurs rentrirent à Liège et firent leurs relations.
Le xx* jour de décembre, le pays fut à Liège, et fut alors faicle relation, dont 15
Boilet, ung parlir, dit que depar Dieu on fist chanter et bailler les prestres, ou
(') Jean de Bernalmonl, chevalier, échevin en 1 380-1592, maître de la cité en 1374, grand mayeur
(
s
) Jean le Cocq, maître de la cité en 1374, voir Les llourgmestres, p. 87. D'après Abry, dans le 20
même ouvrage. Jean le Cocq fut encore maître de la cilc en 1579, 1584, 1591, 1397. Ces dates ne
concordent pas avec ce que nous trouvons dans les lextrs. En effet, Jean le Cocq est cité comme maître
et le 16 juillet de la même année {Chartes de Val-Saint- Lambert, n° 717), enfin, le 7 février 1394 2è>
cité plus loin comme élu en 1391. Ses dates d'élection sont donc 1574, 1578, 1580, 1591, 1593.
Il mourut en 1597.
3 5K9
( ) Guillaume Boileau de Mons, voir de Theux, t. Il, pp. 96-98. (Hemricourt, I, p. ; II, p. 160.)
(') Jacques de ncniouchamps, voir de Theux, t. Il, p. 122. Cf. Carlulaire de Saint-Lambert, t. IV, 30
p. SI5.
8
( ) Lambert de Fexhc, chanoine de Saint-Servais de Maestricht, chapelain de Saint-Pierre en 1353,
fils d'Oger de Fexlie et d'une fille de Guillaume d'Odeur. Suppliques d' Innocent VI, n° 187.
(') Pctrus Corsinus, ep. Florrntinus, promu cardinal le 7 juin 1570, au titre de Saint-Laurent
in Damaso. 33
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN DOUTREMEUSE. 201
a
on les nayast tous, et qu'on devoit sur ce constraindre le chapitre . Dont lende-
main fut la cité ensemble, et le mambor, siegneur Walthier de Rochefort susdit,
estoit malade, et y fut son frère, siegneur Giel de Rochefort, et siegneur Baréz de
Lardier, (*) et firent remonstreir par ledit Boilet ce qui il avoil le jour devant
5 remonstré, et fist encor pis. Et adonc. ensuivant la sceut de la cité, ils allirent en
chapitre et les requirent de faire leurs xxn, car s'ils ne les faisoint. ils prendront
leurs corps et biens, et que les xxx preslres chantent ossy, ou ils les prendront
2
scmblablement corps et biens. Adonc maistre Thomas de Hcmricourt ( ),
scolastre, disl que ce n'estoit mie la ferme asseurance que la cité les avoit
îo aultre fois promis, et que lendemain ils respondroient. Kt lendemain, le jour d;:
sainct Thomas, le chapitre respondit qu'il avoit faicl quattre xxu, assavoir
siegneur Guilheaume Royleauwe et siegneur Philippe Waleran (
3
). qu'estoit
4
alors à la courte, et maistre Giel Fiehon ( )
et siegneur Giel de Rochefort.
L'an XIIFLXXVI, le jour du Noël, chantât le deserviteur de Herstal messe
is en palais pardevanl ledit mambor.
Le premier jour de janvier, siegneur Guilheame Boylcauwe et siegneur Phi-
lippe Waleran apportirent depar le pape deux bulles, l'une à chapitre, l'autre à
maistres, contenantes qu'on reslituast Févesque en sa juridiction et le sien, et
que on recepvast bénignement son légale qu'il envoyoil à Liège. Le xme jour de
20 janvier, Gérard de Rochefort. frère à mambor, et bailhier de Tuwin. prist troix
b
procureurs et les fist mangeir leurs lettres . assavoir Hellin de Temploux %
5 6 d
Gielchon Vairon ( ) et Johan de Liège ( ),
et les drappiers reschoivenl ledit
25 (*) Fastré Baré de Surlet, dit de Lardier, chevalier, fils de Thibaut de Lardier, maître de la cité
en 1381, grand mayeur en 1588, mort en 1389. (Les Échevins, t. I, p. 593; Les Bottnjmestres,
pp. 93-94.) Il est cité comme maître le 24 novembre 1381 et le 19 mars iô8'2.(Ctiartcs deSahit- Jacques.)
(*) Thomas de Hemricourt, voir db Thei'X, t. 11, pp. 111-112. (Heihmcourt, I, p. 289; IJ, p. 2i6)
(') Philippe Waleran ou Walrami, voir de Thedx, t. Il, p. 108.
(') Jean de Liège. Un personnage de ce nom est cité en 1582. (Carlulaire de Saint Lambert, t. IV,
p. 607.)
Tome II. 26
202 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Hellin, car il estoit de leurs mestirs. Dont la cité fut assemblée, et le mambor fist
tant que la cité luy donnât de faire des aullres deux procureurs son plaisir".
standar, et que le chapitre face à ses fraix gardeir Viseit, veu qu'il y at grands
6
biens. Et le mambor les requist ossy , et le chapitre luy respondit qu'il ne s
Le mambour respondit qu'il falloit tanlost alleir vers Eick, car siegneur Johan
de Joncost (*), chastelain d'Eick, n'avoit encor volut faire seriment à luy, et
avoit laissiet
''
entré dnns le siegneur d'Eick, et siegneur Robert d'Erckel (*),
d 3
et siegneur Johan de liinenstein ( ). Lors le chapitre respondit qu'il n'estoit io
mie tenus de gardeir Viseit, mais le mambour qui levoit les rentes. INon obstant
siegneur (îiel de Rochefort, r ère audit mambour, allât, contre la volunté de ses
confrères, mettre hors le standart sans sonneir la blanche cloche.
4
En ce temps pendant, vient l'abbé de Sainct-Bavon ( ) à Gand et démonstrat
à Tongre à l'évesque et à pays la puissance de sa légation depar le pape, et ce is
le xxui" jour de féverier. Adonc le susdit légate priât au pays qu'il voulsissent
(*) Jean de Joncout, chevalier, sénéchal de Maeseyck, cité en 1365, 1367 et avec la qualité de
chevalier de 1569 à 1581 {Fiefs de Jean d'Arckel, passim), comme sénéchal du comté de Looz en 1576
(Ibid., p. 179).
(') Robert d'Arckel, neveu de l'évéque, sire de Rynswulde, aujourd'hui Rcnswoude, village de la 25
province d'Utrccht, châtelain de Montenaekcn, cité comme tel en 1373, 1376 (Fiefs de Jean d'Arckel,
pp. 158, 172), cité aussi de 1366 à 1578 et en qualité de chevalier à partir de 1372 (Ibid., p. 49, 114),
receveur de l'évéché de Liège en 1370, 1572 (Ibid., pp. 100, 115, 118).
(
3
) Jean, seigneur de Rynenstein, en Hollande, bâtard de l'évéque (Zantfuet, col. 306), cité en
qualité de chevalier de 1372 à 1378 (Fiefs de Jean d'Arckel, passim), comme sénéchal du comté de 30
Looz en 1572, 1573 (Ibid., pp. 12», 132).
(*) Jean du Fait, abbé de Saint-Ruvon, 1350-1594, cf. Kirtb, La Cité de Liège, t. II, p. 529 : Le
pape Grégoire XI charge Jean, abbé de Saint- lîavon à Gand de faire la paix entre le princc-évéqoe
avoit informé le peuple contre les maistres de faulseté, tellement que le palais
fut ensemble et ses officiers. Allors les maistres s'en allirent démonstreir touttes
ses affaires à légate à Tongre. et le légate respondit qu'il iroit voir l'évesquc à
Treict et demanderoit sa volunlé, et l'évesque luy dit que rien n'en feroit °.
5 Adonc plusieurs des nobles du pays allirent à Treict vers l'évesque, qu'ils le
qu'il fusl déposé de son office, sy que bricfment fut ordonné par la cité que le
20 mambour y consentirent. Le vi
e
jour de mars, siegneur Jac de Landris (
3
) et
23 ° iroit à Treict parler à l'évesque pour veoir s'il ne le vouloit faire, qui respondit que neny : B.
— b
quant la cité sceut ce que lesdits barons avoient trovés à l'évesque, ilz passât que le mambour : B.
- c
ne en la puissance : B.
(') Jean de Denville, chevalier, cité comme bailli du Condroz en 1367-1576. (Fief» de Jean
30 d'Arckel, pp. 84-169.) (Hfmricourt, I, p. 270; 11, p. 192).
qu'ilz sulïioit à l'évesquc que la paix des xxu remanist. mais qu'elle fust
"
modérée par certains députeis. et que le mambour fust ostéz, ce que plaisoit
bien à la cité, voir que tout le pais fust mandé. Ce pendant le mambour dist .">
qu'il avoit lettre comment siegneur Ilobert d'Erckel, siegneur Johan de Renc-
slein '',
siegneurs Giel Chaboz et Johan de Denvilhe '
avoinl marchandé à jugu-
leurs de despier la ville de Tuwin pour cns oceier Gérard de Rochefort.
bailhier de Tuwin, laquelle lettre ne fut oneque ouverte, mais non obstant, à
siegneur Gicl Chaboz (*), et furent adoncq tous nu huchieis banis c ans et i jour.
rcjiaignier Eyck. Lors le chapitre priât, ensuyvant les lettres du légate, que on
volsist alleir avant sur le traicté de paix '. mais le mambour. affin qu'il tenist
le seriment qu'il avoit faict à l'évesque Engelbert.il puisse demoreire et laissy ens
les bonnes villes et le suivre comme il avoit faict le seriment en chapitre, mais 20
le pays luy priât qu'il volsist laboureir 'avec certains députeis depar le pays de
traicteir de paix avec l'évesque à Treiet et, ce faict, ils feroint tant qu'il aroit ce
qu'il devoit avoir. Dont à ce dist siegneur Robert qu'il escriroit voluntiers
9
vers l'évesque daulcunnes triwes, et adonc on feroit sa puissance de traicteir .
(') Les Liégeois abbattirent aussi le manoir de Jean de Denville à Mavelangc. (Zantflibt, col. 306; 30
Matbias de Lewis, p. 129.)
d'ennemys. Adonc Gérard de Puchey (*) dit que on veoil bien que on ne vol-
droit mie que paix se fesist, et priai que le mambour monstrast les lettres de
s celuy qui luy avoit cela mandeit, mais il dit qu'il n'en avoit nulle. Adonc eut
grand murmure en palais l'ung contre l'autre, tant qu'il convient à maistres de
a 8
descendre et jettirent quaranlaisnes, et dit Renier de Bierses ( ), maistre pour
le temps, tout hault que qui disoit la vérité, ils estoit malvenus, et que le temps
viendroit que on oserat bien dire la vérité et parleir de paix, sy que alors
10 le mambour retournât en sa chambre et ung chascun ausy.
Ce temps pendant, ceulx de Huy mandirent que ceulx de Liège et le mam-
bour les allassent aideir, car ils avoient assaillis ÎMoha, mais le chapitre et la cilé
et le mambour les allirent prier de soy relireir, car se seroit contre ladite paix
des xxii. Lors ceulx de Huy disrent que les mi albains susdis, qui ne peuvent
's entreir dedens le pays, estoint enclouz dedens Moha, et le chastelain disoit que
c'estoit mensongne et qu'il donneroit les cléz du chasteau az seigneurs du
chapitre pour le visiteir, comme il fisl et fut trovéz le contraire, car ils n'y
b
estoienl point . Non obstant lluyois disoint à chastelain, siegneur Hubin de
3
Fanchon ( ), qu'il rostast le siens dedens vi jours, car ils voloint mettre
20 xl hommes desus.
Le pénultième jour de mars, furent accordées les triwes impétrées par le duc
Wincelaire, légale de Brabanl, jusque Quasimodo, voir que les susdis nu banis
n'y soient mie compris.
Le xim* jour d'apvril, soy combalirent un champions à Huy par devant
25 le mambour, mais la paix y fut faite.
En après les triwes finées, le xviu jour d'apvril, on criai à peron que chascun
a tant qu'il falut que les maistres descenderoient : fi 3 . — b comme il rist... estaient point : omis A.
(
l
) Gérard de Puchey, clerc, cité en 1567, dans Cartulaire de Saint Paul, p. 501.
(') Renier de Iiierset, maître de la cité en 1575, voir Les Bourgmestres, p. 87. Zantfliet, col. 507,
50 cite avec lui Henri Frérart, tandis que Matliias de Lewis, p. 128, cite comme niailre cette même année,
Huwart Huvenial que donne aussi Abry et que nous trouvons ci-dessus, p. 199, n. 5.
( )
3 Hubin de Fanchon, chevalier, cilé de 15GC à 1384. (Fiefs de Jean d'Arckel, pp. 42-250.)
206 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
e f
fust apareilhéz à son de cloche, car grands gcn<; vonoint. Le xxix '
jour d'apvril,
l'évesquc escript qu'il voloit, s'il plaisoit. prolongicr lesdilcs triwes jusque à la
sainct Johan Baptiste, mais le pays passât que on envoiast à Treict à luy scavoir
s'il veull tenir la paix des xxn, laquelle avoit sailléz, car sinon il soit certain
que on abnlterat ÎMoha et assiégerat ons Fyck. Adonc y furent envoyez siegneur 5
le aroint passez par naviers eulx et leurs engiens et instruments et ossy se e'estoit
leur intention de sustenir gens allencontre du pays. Lors ceulx de Treict prisrent
e
dilation de respondre jusque à v jour de may. Cependant siegneur Walran
de Borne (
2
) fisl tant que triwes furent prolongiées jusque à m e
jour de may.
Le dernier jour d'apvril, le siegneur Walran de Borne traictiat à Tongre à iï
biens, et accordât la cilé de mettre cesle fois maistres des gouverneurs, et que
chascun chiefz d'hostcil aye à paicr toultes les sapmaines 1 pitit halmeit à
d
mambour pour défendre le pays et qu'on retinsse le cours de la Meuse ,
que
le xxii e : B. — b
sans rien déclarer : B, D. — c porteraient : A. — d qu'on retinsse le cours de la
Meuse : omis A. 25
(') Henri Frérart, tanneur, cité en 1559, 1560 (Cartttlaire de Saint-Lambert, t. IV, pp. 290, 520),
maître de la cité en 1577-1578 (Ibid., pp. 540, B45, 561-564). Voir Les Bourgmestres, p. 89.
En outre, un acte du 9 novembre 1579 désigne Henri Frérart comme maître de la cité avec Gosuin
de Flémalle. (Lacomblet, Urkundenbusch, t. 111, p. 757.) Il a donc été élu une seconde fois en 1579,
contrairement à ce que dit Abry. Enfin, nous le trouvons ci-après cité comme maître pour la troisième 30
fois en 1582.
5 de
( ) Walcran de Fauqucmont, sire de Borne et de Sittard, releva la forteresse Borne, le
5 septembre 1356 (Carlutaire de Saint- Lambert, t. IV, pp. 246-247), mourut sans hoirs en 1578.
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 207
Moha fu9t abatue, et que les biens qui appartenoint à pape en ce pays, à cause
depuis il soy plaindoit à Dieu et à ses amys. L'autre seconde lettre fut la
c
10 deffiance, et mi chevaliers et siegneurs défièrent le mambor et le pays.
Le vi
e
jour de may, Huyois allirent abattre Moha et l'eurent légirement,
caries gardes estoient pour ceulx de Huy. Les nomes des contes qui ont
régné à Moha, dont le premier eut nom Mohelin, qui commenchat à
conté de Moha aile englise de Liège l'an MCC, du temps Hue de Pierpont,
évesque de Liège.
-20 Le vne jour de may. Huyois vindrenl à frères deleis lhoste de Liège ", et les
de Tongre soy retirèrent pour faire provision pour alleir asseoir Treict, et
l'évesque allors fist ardre Sainct-Picr à Treict, affin que Liégoix ne logeassent
25 là. Lors Henry Frérart tlist aux maistres qu'il falloit envoier vers Viseit, car
il avoit entendu que les ennemys l'asailheroint ains trois jours, et tantost
de may, les ennemys vindrent pour assaillier Viseit, et durât l'assault jusque
(
4
) Jean Bouchar del Boverie, écuyer, puis chevalier. (Hemricourt, !, p. 425; II, p. 169.;
208 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
à x heures, car Isaac de [Nivelle " et ceulx qui estoient à Viseit la defïendirent
banniers, car ils avient oyt dire que les Liégois y venoient, comme vérité estoit,
et ardirent la maison siegneuf Thiry d'Oye ('). Le xn" jour de may, Liégois
allirenl jusqu'à Herstal et relournirent , aiant entendu que les ennemys 5
e
retournoint encor devant Viseit. Le xv jour dudit moys, le mambour
perdit vi de ses gens en escarmoucliant '
de là Viseit, et avoit avec luy xv des
e
maistres de Liège. Le xvi jour, fault il (]uc, à la requesle du mambour et des
c
maislres, payer vi doubles ''
et les seeundaires englises xim' doubles, et y eut
plusieurs englieses qui eraprontirent sur les joweaulx de leurs englises, et i°
vouloir rescrire.
ils ardoient le pays sans nulle défense, veu qu'il ne faict que quérir argent.
Lors le mambour soy excusât, disant qu'il feroit son devoir. Lors les Hesbain-
gnons firent leurs capitaines siegneur Kaes de Laminnes (*) et siegneur Johan
3
le Pollen ( ).
(') Thierry d'Oye, chevalier, seigneur de Ucllenraedt. (IIesiricourt, 1, p. 100; 11, p. 323.)
!
( ) Haes de Laminne (cf. Fiefi de Juin d'Ârckel, pp. H!) et 120), cité en 1579 connue ayant été
maréchal des troupes liégeoises. (Poncelet, op. cil., pp. 241) à 2SI. — Hemricourt, I, p. bS; 30
II, p. 275.)
( ) Jean le Polain d'Alleur, d'après Fiscn. 11 mourut eu 1402. (Cf. Hemricoirt, I, p. lltl;
II,
i».
333.}
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 209
Le xxv* jour de may, le pays accordât que le dernier jour de may ung
chascun fust devant Treict. Adonc Wincelaire, le duc de Brabant, escrivit à
n
1 evesque qu'il voloit venir à Liège, touttefois avec leur consentement . En ce
6
temps, les ennemys ardirent Haccourl , Hallebaie et Hermal. Adonc siegneur
5 Walran de Borne (') requist de venir à Liège et dit que s'on voloit envoier
à Viseit ix personnes, que l'évesque en envoieroit xh, et que il avoit espoir que
bonne paix seroit faite. Lors le pays fut à palais ensemble, et dit le mambour
qu'on rostast les maislres, pour ce que ils ne faisient riens de preux. Touttefois
c
fut arresté qu'ils demeurerient leurs termes , et furent eslus ix personnes, qui
io allirent à Viseit. Le dernier jour de may, les ix personnes firent relation sur la
maison de la cité de ce qu'ils avoint trouvé à Viseit et fut lesue une lettre
contenante le traitié comment l'évesque voloit que les xxn ne jugeassent jamais
sur luy, ne ses biens de sa table, ne sur sa clergerie, et que on luy donnast
pour ses domaiges xv M doubles et v* pour ses frais, et que les xxn ne
15 prendent nulz droicts, sinon seulement az villes qui les mettent en ouvres, et
que Moha soit refaite, et mM doubles pour les pourvéances, et que les
les n aultres.
Le vu* jour dejung, accordât le pays d'alleir traicteir à paix à Enchastre (*).
20 Le x" jour de jung, le duc de Brabant Wincelin fut à palais et dit qu'il feroit
paix entre l'évesque et le pays, et se l'évesque n'y voloit entendre, il feroit tant
qu'il ne seroit plus à Treict et donneroit assistence az Liégeois, voir qu'ils luy
M
donnerienl xvi escus, que l'évesque eut quant il fut en prison, pour l'aideir
preux et vaillant, car il luy estoit bien besongne, faict Renier de Bierses preux maistre, qui luy ayde
défendre son procès mieulx qu'il ne fist hier à Haccour, Hallebaye et Hermalle et adoneque se mist
30 le peuple fortement à rire, et passèrent qu'il retiendroient leurs termes. . . : B et D.
luy remerciât, niais ils voloinl tout ce remonslreir au pays. Adonc dit le duc
qu'il prendroil à eeulx de Sainct-Trond raisonnable amende, s'il vouloint tenir
journée à Tillcmont. Lors la cité envoiat à Tillemont (*) ceulx qui estoint allé
à Enchaslre, sans retourneir à Liège, et trouvèrent que le duc de Brabant allait
arrier de ses propos que se l'évesque ne faisoil paix, qu'il ne scroit plus à Treict, 5
se relournirenl vers Liège et firent leurs relations, mais ils furent renvoyé vers
Enchastrc pour trailicr, à xm e
jour de jung. Le xim e jour de jung l'an
C
XIII LXXVI, la paix fut faite qu'on dit de Enchastrc et proclamée à Liège et
à Treict (
2
),
voir que le mambour doit appresteir ses comptes, et les mettre ens
siegneur Giel Chabo deverat emplire la sentence des xxn et les englises et
Hesbaingnons paieront xvi M escus viez et l'évesque ferat à ses frais cesseir
e
Le xix jour de juing, l'évesque venient à Liège à grand festin. Le xxi" jour
de juing, l'évesque seyt à la publication de la paix à Noslre-Dame à fons. Le
pénulleime jour de juing, l'évesque démonslrat à palais que la cité ne prist
plus nulle sinistre information contre luy et qu'il serat bon siegneur. Lors le
mambour remonstrat qu'il avoit bien servit à pays, et que, par ses comptes, on 80
luy devoit ix" escus, et la cite respondil que lors il falloit premier remonstrer az
bonnes villes ". Le dernier jour de jung, le pays accordât généralement tenir et
sailleir ladite paix, et que siegneur Giel Chabo allisl faire le seriment à Tuwin,
comme il estoit arresté et ordonné, et que de la paix avec le duc de lirabanl à
cause de ceulx de Sainct-Trond, le pays n'en volut rien payer '. Le premier jour 25
la maison paierai louttcs les sapmaines ung pilil haelmeil jusque à ce que le
M
mambour arat leveil pour ses despens ui vieux escus. Le vi
e
jour dudit mois,
(') Cf. Straven, I, 96. — Acte du 28 avril 1376 par lequel la cité de Liège fait connaître à quelle 30
l'empereur Charle fit couronneir son fis VVincelin à Aeze roy d'Allemangne.
Le xvi* jour dudit mois, l'abbé de Sainct-Bavon, légate, donnât la absolution
du l'interdict qui avoit sy longuement esté à Liège.
a
En septembre, le pape Grégore soy fist nagier à Rome, malgré les car-
a dinales (').
L'an XIII C LXXYII, en juing, fit sy grandes chaleurs par l'espace de xxii jours
b
que tous fiuicts sécboint .
esté roy d'Engletere chincquante ans vi mois moins, car il fut coronné l'an
e et
10 XIII XXVII, le jour de Noël, et n'avoit alors que xvi ans.
L'an XIII C LXXVIII, le xx e jour de mars, morut le pape Grégore susdit. Le
vu" jour d'apvril, Bertclmé, archevesque de Bars, fut esleu pape, mais pour ce
que les Romains ne veullent que nul fust pape si il n'esloit Romains ou
d'Italie, ils firent seoir le cardiuaule de Sainct-Pier en la cheoir papale malgré
15 luy. Le jour de Pasque, ledit Berthelmé fut bénit et coroné, et fut nommé pape
Urbain VI e lequel, incontinent après
, la consécration, voulut mettre remède aux
cardinaulx et ehancelerie, dont ils se repentirent de l'avoir fait pape.
" soy fist mener : B. — b L'an 1377, l'évesque commença à faire édifier une maison de plaisance
20 proche de Guilhelmins, maintenant dit l'abbastrie (*) : add. au ms. Liège 629. — c En mesme an,
l'évesque ne pouvant aller à chambre, estant le conduict de nature estouppé, combien qu'il print
plussieurs médecines pour faire opération et soy purgier, ce nonobstant, le premier de jullet, rendit
son âme à son Créature, et son corps fut enterré à Outreict où il avoit eslu sa sépulture ; son cueur et ses
entrailles furent enterreis aux frères Guilhemins près et hors la cité, à l'entrée de chœur; ses exèques
25 furent célébrées en l'égliese cathédrale de Liège; les léchons des vigiles chantèrent les channoines de
Sainct-Lambert, et les verses et respont chantoient les channoines des secondaires églieses deux à deux.
Lendemain, fut chantée la grande messe par damp Nicolas De Jardin 3
( ),
abbé de Sainct-Jacque, estant
accompaingnié en faisant les commandations après la messe des abbés de Sainct- Laurent (*), délie
(') Grégoire XI sortit d'Avignon le 13 septembre 1376, arriva à Marseille le 20, s'y embarqua le
30 3 octobre, n'arriva à Corneto que le 6 décembre et fit son entrée à Rome le 17 janvier 1377.
(') Sur la Bastrée, voir Alsxandre, B. I. A. L., t. XXXIV, pp. 441 à 446.
(
J
) Nicolas du Jardin, abbé de Saint-Jacques, de 1372 à 1 51)3. (D. U. Berlière, Monasticon, t. II»
p. 18.)
4
( ) Robert de Genimont, abbe de Saint-Laurent, 1562-1396. (lbid., p. 46.)
212 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
fut assiezc journée pour faire élection, le jour des octaves sainct Pier el Paul.
XIII C LXXVIII, le vi
e
An jour de jullet, fut esleu siegneur Persan de Roche-
après, le pays vint à Lic^e (car l'évesquc Johan d'Erkel l'avoit paravant
mandé), lequel requérat d'avoir mambour jusque à la conflrinalion de l'esleu.
Mais le chapitre respondit que, pour éviter les frais, on n'avoit affaire de
mambour pour celle fois. Adonc Henry Frérarl (^qui estoit maislre, respondit
que toutes les villes, exceptez celle de Tongre, vouloint avoir siegneur to
Vaulx-Sainct-Lambert (
J
), de Noeuemostier (
6
) eraprès Huy et de liearepaire (
6
) en habits pontificats.
Après que les exèques furent accomplies, le corps dudit évesque fut menez à Outreict, où il fut enterré 20
comme il avoit commandé : D,\cf. Zantfliet, col. 313. — » et fut menez à Outreict, comme ilz avoit
commandez, et i fut ensepvelys. Et il y fut enterré devant le grand autel de la grande église; ses
entrailles sont mises aux Guilelmites près de Liège à l'entrée du cœur : add. B. — '•
avec telle
condition et protestation que si le pape n'en fust point content de telle élection et qu'il le donnast
à ung aultre, incontinent l'esleu le deveroit quitter et faire place à celui que le pape envoyeroit; 25
ce nonobstant il fut menez comme esleux dessoubz la coronne et puis à grand aulteit où il tist le
! Jean d'Amay, changeur, maître de cité en 1577. (Voir Les Bourgmestres, est cité
( ) la p. 89.) Il
en 1573 (Cartulairc de Saint- Lambert, t. IV, p. S02); comme changeur en 1575 (Ibid., p. 520); 30
comme maître de la cité le 10 juin 1578 (Ibid., p. 510. — Hehiucourt, I, p. 283; II, p. 205).
s mais la cité aidoit tousiours ledit mambour, dont l'eslu par couroce s'en allât
Et alors, comme on famoit, ledit esleu donna lettre saillée au duc de Brabans
que jamais on n'appelleroit ses gens à la paix de Liège, et que luy convenoit
de donner assistence contre les Liégeois, dont il fist grand follie, car il esloit
10 paravant bien aymé de pays et n'avoit ger qu'il avoit esté avec les Liégois
3
abattre Petersem ( ). Adonc le duc de Brabant requérat de vouloir tenir
journée pour l'évcsque al Naye ", après de Treict, comme on fist. Mais le
mambour et l'esleu, frères charnells, soy disent tant de parolles que l'eslu
s'en allât et dist que ceulx qui l'aymoint Iy suivissent, ce que plusieurs
b
15 cbainoines et chevaliers firent. Et s'en allât à Heer et le mambour à Liège.
Mais ils ne furent point longue arrier de là quand le duc de Brabant arriva là
pour prendre les Liégeois. Mais voyant qu'il ne les trouva, il s'en allât à Treict,
20 ardirenl Hannut, et ceulx de Huy alloint vers Marche en Fammyne. Item les
Liégeois allirent ardre bien xxix villes en la terre de Dolhen et prinrent Renart
Thoreveal (
4
). Alors les ennemys ardirenl à Boirs, mais les femmes en
tuèrent xxm. Adonc le duc se partit de Treict et laissât là l'évesque Persant.
(*) Gerlach de Mondersdorp, seigneur de Monjardin, châtelain de Waremme, écuyer, puis chevalier.
(*) 11 l'agit de Renard Thoreal de Bernau. (Hemricourt, I, p. 463; II, pp. 82 et 220.)
214 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
L'an LXXVIII susdit, le xv" jour de décembre, Arnulphe de Horne, qui alors 5
estoit encore évesque d'OuIlreict, vint à Liège, car la cite l'avoit mandé par le
qui avoit confirmé Persan, lequel la cité n'aymoit point. Tellement que alors 10
ledit Arnulphe fut fait mambour (*) jusques tant que les lettres de sa confir-
mation viendroient °.
e LXXVIIII, e
L'an XIII de moys d'octobre le xxin jour, furent luses les lettres
" L'an mesme, Johan filzdu siegneur de Serclaes ('), noble famille de Brucelle, docteur ens droits,
channoine de Sainct-Lambert, estant esleu et confirmé évesque de Cambraye, rendit son esprit à Dieu, 50
l'an XIII e octantliuiclz, le douzième de joanvier. L'an mesme, en la ville de Treict ung enfant de quarant
jour parlât parfaitement : add. D — b filz
du siegneur de Horne et de Clèves, et par sa mère siegneur
de Looz et de Cassebeick : add. B et D.— c L'an ensuyvant, au moys d'août, le saizième, fut le pays de
Liège diffié par siegneur Johan Rodemack ( 5 non obstante que luy )
mesme avecque son père peu de temps
devant eust faicte ung contract de paix avecque l'évesque Jean d'Erkel et tout le pays de Liège. Après îs
laquelle deffiance, en mesme instante et subitement surprint la ville de Buillon, laquelle il pillât enthiè.
rement, mais au chasteau ne peut rien nuyre ne malfaire. L'évesque ayant ce entendu, avecque tout
l'armée de la cité et des villes de Huy et de Dinant, s'en allèrent incontinent vers Rodemack. Quoy
entendu par ledit Johan, s'en allit vers le chesteau de Charepire où il mit le feu. Après ce, les Liégeois
assaillirent ung chasteau communémen appelé le leup, situé en la duchié de Barre, partenant aux susdit 00
Johan et après l'avoir prins l'abbattirent, ayant pillié tous ses meubles qui estoient dedens. Après toute
ce expédiez, l'évesque exhortoit ses gens de vouloir aller plus avant pour aller assaillir le principal
chasteau dudit siegneur de Rodemack, distant de là deux journées ou environ, leur disant que personne
n'oseroit attendre leurs force ne résister à eulx, comme vraye estoit, car tout allentour de là chascun
(•) 1378, 16 décembre, Arnould de Horne est nommé mambour. (Paweilhari VI. Capitaine, fol. 163.) 33
s'enfuyoit et abandonnent leurs maisons et tous leurs biens. Mais les Hutois s'excusèrent pour fautte
d'admonitions, qu'il disoient plus riens valoir, leurs pains muchiés, les chairs ranches, et les vins ne
valoir plus riens, et se exhortaient l'ung et l'aultre de soy retirer, briefl il fallut que l'évesque, malgré
1:3 luy toutefois, qu'il se retirast, et chascun en son pays et villes, et après leurs départs n'eut aulcuns
personnes sy hardies de soy eslever contre l'évesque ne pays de luy. Le capitaine de tous ces larrons
qui foulloient et pilloyent
le pays de Liège s'appelloit Gérarde de Racourt qui par pilleries estoit devenu
fort riche, mais au dernier devint fort peeuvre : add. D, cf. Chronique latine de Jean de Stavelot et
Zantfliet, col. 317. — " Secopre : B. — b et Hutoys : B — e et l'évesque eust volontiers marché avant
13 pourgaigner Rodemarch, mais les Liégeois ny les Huyois ne volurent point aller plus avant. En ce
temps, advint plusieurs choses qui sont icy obmises pour cause de brièveté : Liège Univ. 18Î. —
L'an traize cents octant ung, fut édiffié ung pont sur Meuse entre Jemeppe et Seraingne (*) : add. D;
cf. Chronique latine de Jean de Stavelot et Zantvliet, col. 318. — En mesme tems, s'eslevat une
guerre fort dommageable entre Loys, conte de Flandres, et la ville de Gand, que le conte Loys
20 assiégea, mais il ny proffita riens, ayns perdit plussieurs de ses gentilshommes, lesquels i laissèrent
leurs vies, et durant entre eulx ladicte guerres, nostre évesque, le chapitre de Liège et bourgeois
du pays de Liège, pour faire paix
entre lesdictes parties, eurent plussieurs journées, mais en
vain, car rien ni profitèrent, pour laquelle cause Gantois commenclièrent à monstrer grand amour
audits Liégeois, lequel durât et continuât jusque à l'an quatorz cens et trente, à cause que Liégeois
25 administroient aux susdits Ganthoys vivres et aulties admonitions de guerres malgré leur conte :
add. D.; cf. Chronique latine de Jean de Stavelot. — L'an traize cents octante deux, au moys de
may, le vingte siexième, environ le midi, en la cité de Liège et lieux circumvoisins en Hesbaye et
plussieurs aultres villes de Liège, fut ung grand tremblement de terre, combien que le temps fust
pour lors fort passible et quoye, et tombèrent plussieurs édifices : add. D; cf. Chronique latine de
30 Jean de Stavelot. — Item encor an mesme, le vingtième de may, aultre tremblement, la nuicte délie
Pentecoste universelle par touttes Flandres, France, par lequel plussieurs édifices furent renversées.
Grande peste en la cité et pays de Liège, que commencea environ le Sainct Johan Baptiste : add. D.
de décembre, furent osiez les xxxh à Liège, qui soloint jugier sour ceux qui tcn-
i
doinlaux offices "
( ).
les xxxii pour ce que on avoit menez si ordre vie * pardevant le sainct Jacque.
Car ceux qui estoienl de la partie Robert crioient jour et nuict à heis et ceulx
de la partie Henry
Frérart, qui faulsat alors, al aigle. '
et Henry Frérard.
(
4
) L'au IIII XX et trois, le jour de quaremeal, Henry Frérard dit à haull voix
en palais qu'on luy avoit dict que Jehan de Sprimont, chanoine de Sainct-
5
Berthelmé ( ), qui estoit retourné d'Avingnon de Clément qui se disoit pape,
avoit tant parcuré aval Liège qu'il avoit trouvé grande partie des Clémentins 15
qui seroient en aide à Persan pour estre évesque, et que, au grand quaresme,
lcsdicts Clémentins osleroient'' tous les Urbanist, car desia avoient faits en dix
e
ou douze maisons procurer des spafus et armures . Lors là mesme, Henry Gio,
qui estoit desia tout jureis, dist à hault voix que Henry Frérard mentoit et qu'il
n'estoit pas bon assez pour parler sour les Clémentins et Persandins, car, par 20
(
1
)
Tribunal des Trente-Deux établi en 1373 pour veiller aux brigues des charges. Cf. Kurth, La
cité de Lièye, t. II, p. 324.
2
( ) Pierre le Roberes ou le Robeir, maître de la cité en 1381, 1383 (voir p. 217), 139b (voir p. 230) Ï5
et en 1400 (Record des échevins, 29 septembre 1400, dans Les Echcvins, I, 476), fils de Jean le
Roberes. Il est cité comme maître le 19 novembre 1581. {Chartes du Val-Saint-Lambert, n° 718.)
Sur Fastré Baré de Surlet, voir ci-dessus, p. 201, n. 1.
5
( ) Ce texte nous confirme que Abry est dans l'erreur en fixant à l'année 1379 la nomination de
ces deux maîtres de la cité. Nicolas Dechamps et Jean le Cocq sont cités ensemble comme étant en 50
charge en 1381. (Fiefs de Jean d'Archet, p. 225.) D'autre part, Thierry de Moulant que donne Abry
comme ayant été élu maître en 1580 est cité au commencement de 1381 simplement comme
chevalier. (Ibid., pp. 225, 241.
Dieu, Persan est évesque et le serat °. Adonc tantosl fut prins et meiné à
l'évesque. Et fut accordez d'aller visiter les maisons des Clémentins, soit clercs
en chapitre el fut conclu que l'évesque metleroil deux clercs de son conseil, et
le chapitre deux chanoine, qui enquiroient gcnérallcment sur les Clémentins,
10 et aussy deux des secundaires englyses pour enquérir en leurs englizes, mais
6
chascuns s'eslongat du premier , tellement que maislre Jehan d'Oullremoeuse,
courroucy sur Henry Frérard qui I'avoit mal aydé. Alors Le Cock accusa
Henry Frérard qu'il avoit eu en Brabant pour aider faire la paix mille florins,
c
dont Henry Frérard en fut banny a lousiours , car on trouva que quatre
chevaliers l'avoient départi entre eux '.
25 " et demeurerat : B. — b chacun soy deslogat à premier : B. — c pour estre leur conducteur et
(') Jean le Berwier, chanoine de Sainte-Croix en 1366. (Poncelet, Sainte-Croix, p, xcn.) Cf. t. I,
p. 86, n. 1.
30 (*) Baudouin de Saint-Scrvais, maître de la cité en 1385. (Voir Les Bourgmestres, p. 95.) 11 est cité
comme ancien maître de la cité en 1591. (Poncelet, Charles de Saint- Pierre, p. 202. — IIb.uricoubt,
I, p. 470; II, p. 360.) Pour Pierre le Hoberes, voir p. 216, n. 2. Pour Jean le Cocq, voir p. 200, n. 2,
et t. I, p. 86, n. 2.
Tome II. 28
218 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
luy, et firent tant à Charle, roy de Sicile, qu'il prins le pape Urbain, qui
l'avoit fait roy, et ce aufin que les cardinaulx puissent aller jower, car le pape
les tenoit si court qu'ils ne pouvoint aller à leurs plaisiers. Paravant cecy, le
roy Charle avait occis la royenne Johanne, sa tant (dont le pape Urbain 10
luy avoit donné la royaume), pour ce que la royne estoit de la partie des
Clcmcntins. Après, le roy laissât hors de la prison le pape Urbain par ranchon,
et le cardinal de Napullc luy dist en confession la trahison des cardinaulx.
n'y estoit pas) et les fist mettre en la forteresse de Michiere (*) en prison
obscure où ils morurent. En mois d'aoust, le frère de conte de Sainct-Severin,
Thomas et siegneur Egmond de Nove vindrent avec vmc lances dessiégier
le chasteau de Michiere, lequel le roy avoit assiégé por prendre le pape et ses
gens, pour ce qu'ils avoient prins lesdits cardinaulx. Alors le pape s'en allât 20
(') Cf. Eudel, Ificrarchia catholica, t. I, p. 23 : Liste des cardinaux nommes par Urbain VI, Parmi
ceux-ci : Joannes de Aurélia, évêque de Corfou (cardinal de Corpion); Gentilis de Sangro, diacre de
Saint- Adrien; Bartholomeus de Cucurno, évéque de Janua (cardinal de Genve); Marinus de Judice,
-"0
évèquc de Tarente; Louis Donat de Venise, furent arrêtés et conduits, le 12 janvier 1585, au château
de Nuceric, où ils moururent en décembre suivant. Un sixième, Adam de Eslon, dit Anglicanus
(cardinal d'Angleterre), fut conduit au château de Nuccrie et reléche sur les instances du roi
d'Angleterre. Thomas Ursinus, dit de Manupcllo (cardinal de Manupelle), mourut le iO juillet 1390.
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 219
s les eschevins de Liège et perdit la querelle, dont il fut mal content, et dist par
tout qu'on l'avoit faulsement jugé, et qu'il melteroit le sien anchois qu'il
debvist proveir son intention '',
et que les eschevins prendoient argent aux
parties. Et vint un jour ledit Gille en palais et dist oultrageusemcnt que les
xnii eschevins estoient larrons et qu'ils avoient faulsement jugez le sien perdu %
10 et plusieurs autres choses, et que non obstant qu'ils n'avoient nulls rappeaulz,
monsiegneur estoit leur supérieur qui feroit bons enqueste. Et ledit Gille
rf
vouloit tout chachier à ses frais , moynant qu'on Iuy donnast la troisième
partie des torlfais qu'on trouveroil en ladite enqueste, et feroit faire le gibbet
de Sainct-Giele tout noeve. Mais les eschevins disoient qu'il menloit mauvaise-
io ment, et qu'on ne le debvoit point escouter, car cestoit un enragy sot. Adonc
les maistres allèrent au conseil, cl la cité accorda que monsiegneur en fist bonne
enqueste. Alors les eschevins dirent qu'ils ne steroient point à jugement
de 1 evesque qui les avoit mandé et requis qu'ils soy soubmellissent à luy et
" L'an traize cents octant cineque, des malveillans qui comversoient en la terre de Dolhen prindrent
et emenèrent ung homme appelle Francotte de Sait, gouverneur de l'hospital de Wandre, pour lequel
25 la cité fut fort esmeue, laquelle envoyât les maistres de Liège vers ladite terre de Dolhen avecques
grand nombre de soldats, lesquels amenèrent avecque eulx plusieurs prisonniers sans aucuns prémo-
nitions ou deffiance faictes au duc de Braibant : add. D. Cf. Chronique latine de Jean de Stavelot, t. 1,
p. 87. ~ b qu'il en metteroit le sien devant qu'il deust parvenir à son intention : B. — c jugé et
perdu le sien : B. — * dit davantage qu'il pourchasserait tout à ses frais : B.
50 (*) Warnier ou Walter de Bierset, fils de Jean de Bierset, changeur, mailrc de la cite en 1385, 1392
1396. (Voir Les Bourgmestres, pp. 96-97.) Nicolas de Vclroux, dit del Champ. (Les Bourgmestres, p. 96.
— Hemricoubt, I, p. 220; 11, p. 588.)
(*) Sur Gilles de Lavoir, cf. de Borhan, Les Echevim, p. 151 et t. I, p. 88, n. 2.
220 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
les informas! et requist de faire l'enqueste, ce que firent les bonnes villes, car s
de chascune furent députez deux avec leur maislres pour aidicr faire ladicte
enqueste. Alors, à la sainct Jacque, furent eslus maislres du Liège Goswin de
(loir et Jacqmin de Teuz J
( )
ou de Salme. Adonc, à la requeste de la cité et
Wilheaume Toussain d'Amain. avec les deux maislres de Liège et xxxn hommes
des mestiers avec les députez des bonnes villes. Après que l'enqueste fut
faicte, xin escbevins furent privez de leur eschevinaige; car combien que le
xmi e fut aussy eoulpablc que les autres, néamoins, par faveur et assistence, il 15
a et l'évesque dit... seul l'enqueste : omis A. — ' L'an mesme, grande abondance de vin. Enmesme
temps, par une accorde générale de tout le conceille et pays, furent restitueis les vingte deux juges du
pays de Liège, qui avoient cessez par huicte moys continuels, à l'occasion d'une sentence rendue en 20
faveur de l'abbé délie Vaulx Sainct Lambert (
3
), à raison de quoy la cité avoit grandement estez offensée :
add. D. Cf. Chronique latine de Jean de Stavelot. — L'an XIII e octante sept, grande mortalité à Liège
(') Gossuin de Coir, fils de Gilles de Coir, neveu de Guillaume de Coir. (Voir Les Bourgmestres,
p. 97.) Il est cité en 1575 (Cartulaire de Saint- Lambert, t. IV, p. B02), 1574 (Cartulaire du Val-
Bcnoit, p. 005). Jacques de Theux ou de Salm, maître de la cité en 1586, 1592, 1596, 1598 (voir 23
Les Bourgmestres, p. 97) ; Jacques de Theux ou de Salm, ancien maitre de la cité est cité en 1591
(Ibid., p. 101); Jacques de Theux est encore cité en 1563 (Ibid., p. 70); Jacques de Theux, le bou-
langer, en 1579 (Ibid,, p. 87); Jacques de Theux, le vieux, en 1391 (Ibid., p. 102); Jacques de Theux
en 1401, 1406 (Ibid., pp. 140, 143). — L'enquête fut ordonnée par l'évêquc Arnoul de Home, le
l'cvcché de Liège en 1386 (Chartes de Saint-Pierre, p. 96:. Sur Jean deBernalmont, voir t. I,p.89,n. 3.
(
J
) Cf. Chartes du Val-Saint- Lambert du 12 juillet 1388 et du 20 mars 1388. Sa
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 221
L'an XIII C IIII XX et VII, lesdits priveis firent tant à l'empereur à Prage °
s L'an XIII CIIII XX et VIII, en féverier, le roy de France fit pryèr et appareille-
ment pour venir contre le duc de Gelre qu'il avoil diflié vers l'aoust après
c
venant que les vins sont mawors .
8
Le vin jour de mars, le jour del Letare, l'évesque d'Aneone (*), légault du
pape Urbain, dist messe à Saincl-Lambert.
10 Le xvu e jour d'avril, le vowé de Coulongnc et Lowis de liivesteid (
2
) et
par rheume et cathares : add. D. — L'an 1386, la veille de saint Denis, furent faictes sur la loy nouvelle
plussieurs mutations, additions et corrections par les troix Ëstats du pays (
5
) : note marginale de B 1
.
— " à Prage : omis A. — b En mesme an, del tousses, rheume et cathères cy dessus narreis en ung
monastère, où il y avoit vingt cineque moynes, furent tellement attouchié que à paine i eust deux
15 qui eussent puissance de chanter et plusieurs d'eulx en morurent : add. D. Cf. Zantfliet, col. 551.
— En mesme temps, ung noble et gentilhomme d'Allemangne accompaingné de trois cens hommes
commenehea à ravager et piller la terre de Stavelot (*) et principalement au villaige de Lerneux, où
aulcuns villageois voilant recouvrier le butin se mirent par où il estoit à eulx nécessaire de passer,
estant environ deux cents, mais, o laisse, i furent occis quarant huicte villageois et trente siex
20 prisonniers, et des ennemys i demourat seulement trois morts sur la place, et le butin fut emenéz.
Mais sainct Remacle, patron de la dicte terre se vengea grandement contre ses dits brigants en ceste
manière. Le prince d'eulx premier devint enragié, mangeant ses mains et les oreilles de son cheval, et
ainsy morut misérablement. Ses complices et compaignons, voyant telle vengeance prinse de leurs
maistres, retournèrent humblement in grande dévotion à Stavelot, demandant dévotement absolution
25 de ce qu'ilz avoient perpétré, ofterants amende condigne à leurs meffaitz, craindant que telz meschieff
ne leur advint : add. D Cf. Zantfliet, col. 552. — L'an mesme, le dernier jour d'avril, fut brusléz
le chasteau de Franehimont par de feu portez à une thour et illec par la garde oblié. Mais peu
après, Monsieur Arnold de llorne l'évesque feit rédiflier deux thours supérieurs, avec l'édifice entre
deux, du fondement jusques à l'accomplissement : add. D. Cf. Chronique latine de Jean de Stavelot.
50 t. I, p. 89. — L'an mesme, le troizième de jullet, Philippus, duc de Bourgogne et conte de
Flandre, vint en la ville de Traict avecque grand nombre de gens, demourant illec par l'espace
de siex moix, et après son département, le conte de Meurs mis le feux au pays de Lemborch et
Dolhen : add. D. Cf. Chronique latine de Jean de Stavelot, t. I, p. 90. — c après que les biens
de la terre seroient mis dedens : B, D.
e
car ils avoient estez eslus à la sainet Jacque passé. Le vi jour de may, 5
2
les osls soy partirent et portai l'estandart siegneur Evcrard de la Marche ( ),
mourut avant que l'accorde fust faicte. Le xv* jour de may, les ostes
revindrent à Liège.
Le jour de l'Ascension, tombal la tonnerre sur le Ihour des prescheurs
à Liège.
duc de Gelre les courut sus et les desconQtz tellement qu'ils s'en fuyrent,
e
mais les Hesbignons qui là estoient furent tous occis, car ils ne voulurent
point fuyr. 20
(') Guillaume de Flémalle, chevalier, fils de Baudouin de Flémalle, fut maître de la cité en 1387.
Abry est ici d'accord avec noire texte. (Voir Les Bourgmestres, p. 99.) Mais contrairement aux indi-
cations du Bccueil héraldique, Guillaume de Flémalle avait été élu une première fois en 1578, car il 25
est cité comme maître le H février 1379. (Carluluire de Saint-Lambert, t. IV, p. 559.) 11 est cité,
en outre, en 13G2, 1360, 1307, 1372, 1371, 1379, 1580, 1581. (Cartulaire de Saint- Lambert, t. IV,
pp. 155, 447, 491, 493, 601 j Cartulaire du Val-Benoit, pp. 605, 648, 758 ; Chartes de Saint-Pierre,
(*) Everard de La Marck, seigneur de Ncufcbâleau et d'Arcnberg, fils second d'Everard et de Marie 30
de Looz. H porte l'étendard de Saint-Lambert en qualité de mambour de sa mère, avoueresse de
Hesbaic. Il mourut le 14 octobre 1440. (Baron J. de Cuestret de Haneffe, Histoire de la maison
de La Marck, pp. 96-97 et 100-105.)
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 223
5 duché de Julie, mais le duc de Julie, qui estoit père à duc de Gelre, priât
4
( ) Antoine ou Thonar de Berleur, maître de la cité en 1389, époux de Jeanne de Hervé. (Les
Bourgmestres, p. 100.) Il est cité en 1570, 1572 {Cartulaire de Saint-Lambert, t. IV, pp. 474, 479,
(Cartulaire du Val-Uenoit, p. 720.) Sa veuve vivait encore en 1405, 1454. (Charles de Saint-Pierre,
franchizes pour une somme d'argent, mais l'évesque avoit un grand aposlème
en sa jambe, dont ne pouvoil à rien entendre. Le vin jour de mars, levesque
mourut à dimye nuict " et fui enbaulsmé et emminé en la terre de Home et
le coeur aux Chartreux. Adonc Henry de Perweis fut fait mambour de pays.
« morut l'huictième jour de marée, à minuict, en son palais à Liège, Arnould de Horne, évesque de 5
Liège, liomme pacible et quérant la paix et profitz de son pays. Et son corps fut reporté sur la rivière
de Meuse, en deschandant embas au pays de Horne, et ses entrailles au Chartreux de Cornillon en la
grotte furent enterreis avec pareillement son cueur. Après les exèques solennellement célébreis,
lendemain de l'annuntiation .N'ostre Damme, comme il y avoit plussieurs anhelants après l'éveschié de
Liège, principalement Siegneur Jehan de Lecka (•), archidiacre, pour lequel la duchesse de Brabant *°
avoit intercédé, et pareillement Albertus, duc de Bavvier et conte de Hollandre, feit grand instance et
grandes prières pour son lilz; mais, par le consentement du chapitre, fut postulé à évesque siegneur
Thierry de la Marche, cousin de jadit Englebert de la Marche, qui fut évesque de Liège et après
archevesque de Collongne, lequel ne le volut accepter, mais y renuncea simplement, en remerchiant
toutteflbis le chapitre de leur bonne volunté. Vacant le siège de Liège, par le consentement de tout le 15
chapitre, fut esleux à mambour de Liège et protecteur du pays novea chevalier (Henri de Perwez),
cousin à l'évesque défunct, à cause qu'il avoit noblement et paciblement gouverné la conté de Looz
quant il estoit leur séneschal. Mais à luy se opposât siegneur Gerlache de Montjardin (•) lequel, pour
obtenir ladite mamburnie pour son filz siegneur Balduin, fist plussieurs convives. Et estant pour ce
temps là quarême, il acceptât plussieurs cabilaux, lesquels il envoyât à ptussieurs tavernes où il y avoit -20
des beuveurs, en son nom. Estant ce divulgué et manifesté à plussieurs, fut banni par l'espace de diex
ans et n'eut personne qui le puisse ayder : add. D. Cf. ZANTFLitT, col. 355-556. — Cest an mesme,
furent bourghemaistre Jacqmin de Hemrieourt et Alard le mangon (
J
). — Après que le siegneur Thiri
de Marca eut renuncié et librement remis au chapitre son élection à ladite éveschié, laquelle élection
toutteffois le pape Urbain avoit approvéz et confirmez estant encor vivant, car il décéda de ce 25
monde au mois d'octobre à Rorame. Et les cardinals estants en la dicte cité de Rome csleurent le
cardinal d'Apulie, le second jour de novembre, lequel fut appelle Boniface neuffième de ce nom,
lequel Boniface donnât l'éveschié de Liège à noble et illustre siegneur Johan de Bavière, tilz à très
illustre siegneur Albert, duc de Bavière, conte de Hollandre, Zélandre, et siegneur de Triese, après
avoir vacquô le siège quatuorse moys et ung jour : add. D. Cf. Zantfliet, col. 537. — L'an mesme,
Boniface, pape de Romme envoyât lettres au pays de Liège. Item les Clémentins firent une lettre 50
passiblement... : D.
( )
4
Guillaume de Lccka ou de la Lecke, archidiacre de Hainaut, neveu de la duchesse Jeanne
de Brabant. {Chronique de 140!, p. 422.)
(*) Gerlache de Mandersdorp, seigneur de Montjardin, relève, le 21 mai 1383, le fief de Jehay. Son
fils Baudouin le relève le 16 juin de l'année suivante. Cf. de Tbeix, Histoire de la seigneurie de Mont- 35
jardin, pp. 2b et 27. — Hemmcourt, I, p. 137; II, p. 207.
(*) Jacques de Hemrieourt, le chroniqueur, et Allard de Kemexhe dit le Mangon. Voir notes 1 et 2
de la page suivante.
CHRONIQUE ABRÉGÉE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 225
conte de La Marche (*) pour estre évesquc. Le xxvi e jour de may, les ambassa-
deurs entrèrent à Rome, asscavoir le chantre de Sainct-Lambert, siegneur
2 3
Olivier de Malle ( ) et siegneur Johan Donge ( ) ; ilem deux chevaliers,
4
s siegneur Thyri de Meulant ( ) et siegneur Jehan dcl Boverie 5
). La nuict de
(
e
la Magdaleine, ils rapportèrent^ Liège la conûrmation. Le vn jour après, le
6
prévost de Zanlres ( ) apportât lettres que ledit Thyri nullement ne vouloit
7
consenlire d'estre évesque. Adonc son oncle ( ) Everard de La Marche pryat
au chapitre qu'il le laissai aller parler à luy. Le jour sainct Remye, siegneur
10 Everard de La Marche rapportât au chapitre qu'il estoit vérité, car son
cousin Thyri nullement ne vouloit accepter l'éveschié. Adonc le chapitre
8
envoyât envers le pape siegneur Andrier de la Sauvenier ( ), chanoine, pour
sour ce l'informer.
e
Le xi jour de février, Henry de Perweis avoit esté par le chapitre présenté
(') Olivier de Malle, chanoine, chantre, puis vice-doyen de Saint-Lambert, mort en 1428. (Voir
de Theix, t. Il, pp. 155-156.) Il est cité en 1380, 1387 comme chanoine: en 1388, 1390 comme
chantre. (Cartulairc de Saint- Lambert, t. IV, pp. 638, 651, 659, 660.)
25 (
5
) Jean de Dunghcn, morl en MOI. (Voir de Theix, t. Il, pp. I2S-129.)
(«) Xantcn.
7
( ) Il faut lire : son cousin. En effet, Everard de la Marck, époux de Marie de Looz, oncle de
30 Thierry, était mort en 1387. (Baron J. de Chestret de IUmeffe, Histoire de la maison de La Marck,
p. 96.) C'est de son fils qu'il s'agit ici, de même qu'à la page 224, note a, ligne 12.
8
( ) André de la Sauvenière, chanoine de Saint-Lambert, abbé de Thuin, mort en 1395. (Voir
de Theux, t. II, p. 153.) Il est cité en 1384. (Cartulaire de Saint-Lambert , t. IV, p. 618 )
9
( ) Baudouin, fils de Gerlach de Montjardin. (Voir p. 224, n. 2.)
10
35 ( ) Allusion aux tentatives de corruption électorale. (Voyez p. 224, n. a, I. 20.)
Tome II. 29
22G CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Le xxix* jour de septembre, allât le pays devan! llynsberg, mais, le vin" jour,
fut trailié qu'on raroit les prisonniers que le siegneur de Hynsbcrg avoit prins
devant Viseit. Ainsi fut faite la paix audit siegneur Jehan de llynsberg, filz s
3
siegneur Godefroy jadil d'AlIembroux ( ).
Le xv° jour d'octobre, mourut le pape Urbain, qui avait régne xi ans, cinq mois
et xxvu jours. Le seconde jour de novembre après, le cardinal de Naple fut eslu
et nommé Boniface IX e ".
L'an XII1'III1 XX et X, le xvm de janvier,
e
le pape Boniface envoya lettres 10
b
au chapitre (*). En ce temps, les Glcmcnlins fissent une rollc paisiblement et
meltirent dedens plusieurs de la cité et pays affin qu'ils se tornassenl vers
l'antipape Clément.
" Omis B } et autres manuscrits B. — b firent une lettre : D. — escrivirent une lettre : B. — -20
omis A.
(') Jacques de Ilemricourt, l'aulcur du Miroir des Nobles. Abry fait erreur en fixant à l'année 1 31)0
au lieu de 1389 son élection et celle de son collègue. (Les Bourgmestres, p. 104.)
(') Alard de Kemcxhe, dit le Mangon. (Les Bourgmestres, p. 104.) Il est cite en 1307 comme ayant 23
élé autrefois maître de la cité. (Cartulaire de Saint- Lambert, t. IV, p. b'39 et t. V, p. 25.)
(
3
) Cf. traité de paix conclu entre Henri de Prrwcz, mambour de l'évérlié et les villes du pays de
Liège, d'une part, et Jean de lleinsberg, d'aulre part, le 10 octobre 1589. Traduction latine, pièce n° 41
(*) Le 1
er
janvier 1390, le pape Boniface IX charge les évêques de Rose et de Capitoliade de faire 30
prêter serment de fidélité à Jean de Bavière, qu'il vient de transférer du siège de Cambrai à celui de
)5 " L'an mesrae, le diexième de jullet, feit son entrée à Liège ledit Bavière en l'eage de diex sept ans,
accompaingnié de son père et siegneur Guilheame son frère, avecques plussieurs aultres princes et
siegneurs, avecque raille chevalz ou environ, et fut reçeu par le chapitre et bourgeois fort honnorable-
ment comme de coustume : add. D et Liège Univ., 181, 182. Cf. Chronique latine de Jean de Stavelot.
— * qui n 'avoit que xvn ans d'eage, fils esloit de Aulbert duc de Bavière, comte de Hennau, de
20 Hollande, Zélande et Osterne et siegneur de Frise : B et Liège Univ. 181, 182. — c L'an traize cents
nonante susdit, sur le fin d'avril, eraprès Vaiève et Borlé, pleut ung liqueur du couleur de sang.
A Lamine, fut naiz une enflant fille ayant deux testes, ung corps, mi piedz et les visaiges tourneis
l'ung contre l'aultre : add. D. Cf. Chronique latine de Jean de Stavelot. — Miracle à Seraing d'un
enfant noyez, qui fut resuscité par les prières de la glorieuse Vierge Marie. L'an mesme, en may, le
2b trentième jour, grand tremblement de terre en la cité de Liège : add. D. — ''et l'abbatèrent pour
tant que on arrestoit aulcuns marchans de Dinant et de pays de Liège en France pour ce que
celuy Bollant avoit prins aulcuns François et ransonnéz sur ledit chasteau Thierry : B.
(') Everard Fonck, chanoine de Liège et d'Utrecht, mort en 1418. (Voir de Theux, t. Il, pp. IOK-
100.)
30 (') Jean de Bavière était fils d'Albert, comte de Hollande, de Zélande, de Frise et de Hainaut. Son
frère Guillaume, comte d'Ostrevant, épousa : 1° Marie, fille de Charles V, roi de France; 2» Marguerite,
fille de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Ses sœurs épousèrent aussi de grands princes, Margue-
rite : Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne; Catherine : Guillaume, duc de Gueldre; Jeanne : Wenceslas,
L'an devandit, la nuict de sainct Martin, fut Gérard Denis mis sur la scalle
devant le destroict et ausy trois jours après, et puis décollé, pour ce qu'il avoit
conl pris. Et après, son frère Johan vendit le contée de Namur à Philippe, duc
de Bourgogne et conte de Elandre.
Après, en mois d'aoust, fut commenchy cl jeelé le fondement de la thour
C XXXIII.
Sainct- Lambert et fut parfaicle l'an XIIII et 10
3
L'an devandit, en mois daoust ", vint à Liège levesque d'Ancone ( )
et de coulpe '',
dont pour celle cause vindrenl un grand nombre de gens
c
de tous costéc à Liège audit évesque, Icquell, chascun jour deux fois, faisoit
nostre pays pour ce que les Liégois avoint estez lousiours à luy et à ses prédé-
• " vint à Liège ung légault du pape Boniface, lequel estoit évesque d'Ancoune, lequel légault fist
publier par toute le pays de Liège et de Cambraye que tous ceulx qui viendroient à luy ou à ses
commissaires et lieutennants à confession, estans vrays repentans de tous ses péchez, qu'ils leurs
donneroit pardons enthiers de coulpe et de paine. Par quoy vindrent grande multitude de gens à 20
Liège pour avoir absolution de leurs péchez. Lequel légault résidoit à SaincteCroix, lequel donnoit
deux fois le jour absolution. Et duroit la commission jusques à la Nativité .Nostre Siegneur ensuyvant :
et de coulpe B. :
—
c plusieurs gens de nostre pays et nos marchans A. :
(') D'après Abry, Gilles de Bicrset auiail été maître de la cité en 1387, puis, comme notre texte le 35
porte ci après, en 159!i et en 1599. (Les Bourgmestres, p. 98.) Mailre Gilles de Bierset, civis quondam
et magister communitatis Lcodicnsis, mourut le A octobre 1408. (Ncerologe des Chartreux.) En 1591,
au lieu de Gilles de Bierset, Abry cite Henri Coen. C'est une erreur : Henri Cocn était maitre de la
cité le 20 juin 1391. (Chartes de Saint-Pierre, p. 101.) H fut donc élu en 1390.
(*) L'auteur est ici dans l'erreur. Robert n'a pas été comte de Namur. Le comte de Namur, ,30
Guillaume II. D'après Crocncndacl, Robert de Namur, sire de Renaix et de Bcaufort, mourut le
18 avril 1391.
\*) Guillaume délia Vigna, trésorier d'Urbain VI et évéque d'Ancônc. Voir t. I, p. 97, n. I.
CHRONIQUE ABREGEE DE JEAN D'OUTREMEUSE. 229
L'an XIII C IIII XX et XIII, en mois d'aoust, Johan de Bavière allât à grande
'J
a Item les deux tliours de l'égliese de Liège à deus costéz du vieux chœur abbalues et renversées en
partie par tempeste. Item le cloehier de Sainct-Johan-Evangéliste et des Chartroux, pareillement les deux
•S ihours de Sainct-Jacque furent endommaigés par tonnoires et (empestes, et entrât le tonnoire dedens
le réfectoire et gatat toutes les imaiges : add. D. Cf. Zantfliet, col. SiO. — * à grande... : omis A. —
c et en avoit jay reçu grand somme de deniers : B. — d premièrement en jullet : add. B.
Item en mesme temps, à Sainctz-Jacque, à la feste de tous les Saincts, par les charbons et feu laissié
derier par ceulx qui avoient sonné les cloches, furent successivement (brûlés) la cuisine, la barberie
20 et plussieurs chambres des hostes : add. D. Cf. Zantfliet, col. .~43. — L'an mesme, émotion de peuple
à Sainctron contre l'abbé, pour et à l'occasion d'un brasseur lequel avoit estez occis on ne scait par
qui, qui fut cause de grande discorde, qu'il advint entre les religieux et bourgeois de Sainctron. Car le
bourgheroaistre, son confrère en l'office, feit porter le corps mort à Liège et monstrer publiquement
et tellement qu'il incitât le peuple contre l'abbé et couvent de Sainctron, et fait sa cause bonne;
25 parquoy de chascun mestier de Liège furent oi donneis octo ou diex hommes, lesquels avecque ceulx
de Sainctron bruslèrent l'abbaye de Sainct-Tron et la maison de Ordinghcn appartenante à la mère de
l'abbé dudit Sainctron; mais à dernier, par le moyen d'aucuns bons amys, la paix fut faicte en tel
manière que les bourgeois payeroientà cause qu'il avoient allez et faicte contre sa juridiction et, contre
30 p. 93, n. 1 et p. 95, n. I.
(') Baudouin délie Roche fut maître de la cité en 1397, comme on le voit plus loin. Ici nous
sommes d'accord avec Abry. (Voir Les Bourgmestres, p. Hl.) Mais contrairement aux indications du
Recwil héraldique, il fut élu, une seconde fois, en 1401, car on le trouve cité comme maître le
17 mars 1402. Charles de Saint-Pierre, p. I 50.) 11 apparaît, en 1374, avec la qualité d'écuyer, seigneur
3b de Flcmalle, fils de Jacques délie Roche, époux de Mente, fille de Gérard Pauster de Tongres. (Cartii-
laire du Val-Benoit, pp. 595, B96, 602, C05, 606. — Hemmcoirt, I, p. 275; II, p. 352.)
230 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
du pays, veu qu'ils estoienl en possession dudit boscaige et disoient que c'estoit
leur héritaige
c
. Adonc les maistres Piron le Hobier et Giel de Biersez comman-
dèrent à Henry Coen, maieur et les eschevins, que ils rappellassent ladite
proclamation au peron et que ceux dudit ban fussent traités comme bourgeois,
ce que ils ne voulurent faire, par quoy les bourgemaistres firent crier albains le 10
mair et les esclievins de Liège '. Adonc l'esleu lisl houchicr ceux de ban
à l'anneau du palais, et pareillement ceux de Tongrc et de Sainct-Trond
e e
et procéda jusqu'au 4 appelle, lequel il fit accomplir . Alors les maistres firent
commander à leurs bourgeois que ilz ny fussent point devant la paix pour eslre
homme monsiegneurà appeler ceux de ban. Item à quarte appeale. monsiegneur i»
fist aller sonner la blanche cloche et fist par les hommes de son hoslel fine le
la lois de droit, avoient affligez et enchâssez les religieux hors de leurs maison et habitation, a
l'évesque diex milles florins de Rhyns, et à l'abbé et couvent siex milles, et ainsy fut la paix faicte (').
A dernier retournèrent le neiiffuième de jullet les religieux accompaingné de la noblesse, après avoir 20
demouré et estez hors de leur abbaye environ de quattre ans : add. D. Cf. Zantfliet, col. 342. —
L'an raesme, fut premièrement trouvée l'art et science de faire artilleries aux Augsbourgh en
Allemaingne par ung moisne, comme plussieurs escrivent : add. D et B' en note marginale. —
» L'an mesme, tombit en la Basse Savenier un pan de mur de Sainct-Martin en hault, par lequel furent
abbatues sept petites maisons et i fut unne femme suffoquée. L'an mesme, abondance de vin : add. D. 25
— b clamer vogiéz au peron : A. — clamer forjugéz au peron : C. — ' et maintenoient que ledit bois
estoit à eux : A, Ville de Liège, de Th., i-!S, fol. 284 d". — d les rappellent, car ils vouloient attendre
jugement de la cité, pour ce qu'ils estoient bourgois. Le maieur et les eschevins firent avan à peron.
Alors les maistres et eschevins proclamèrent maieur et eschevins albains : A, Ville de Liège, de Th.,
ISS, fol. 284 V. — * et procéda... : omis A, Ville de Liège, de Th., ISS, col. 284 V. 30
(') Cf. 0. Km™. L'origine des querelles entre Jean de Bavière et les Liégeois, L'affaire de Seraing
(*) Paix avec les habitants de Saint- Trond, 17 mai 1593. (Curtulairc de l'abbaye de Saint-Trond,
8 L'an 153(5 % le xxx e jour de janvier, Gelrois ardirent par nuict Viseit, et le
muyd de blé assys à vi libvres, et furent commis ' gens pour garder qu'on ne
10 minast point de grains hors de pays '. mais plusieurs des gardes prindrent
argent et les laissoit hors enminer, dont ilz en furent hannys ''.
que depuis cent ans on n'avoit veu les pareilles et durèrent huict jours : add. B et D. — e commis
30 deux : D. — / qui furent Renier de Jupprelle et Johan Mathie : add. D. — « bannis avec quattre
aultres leurs compaingnons : add. D.
(*) Le 29 décembre t "95, Paix de Caster. Cf. Recueil Ord. princip., t. I, p. 573.
5
( ) Par suite des brigues pour la magistrature, les maîtres de la cité furent celte année tirés au sort
par un enfant, hors d'un panier contenant treize boites d'argent avec les noms d'autant de bourgeois
35 qui choisirent soixante députés dans une assemblée du peuple convoquée flux Frères-Mineurs. Sur
Walter de Bierset, voir p. ïH9, n. 1. Jacquemin de Weize est cité, en 1402, comme ancien bourgmestre
de Liège et cchevin de Jupille. 'Po.ncklet, Chartes de Saint-Pierre, p. 1 30.)
232 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
L'an XIIIC XCV1I, à la sainct Jacque, le peuple esleut Baldwin del Roche et
1
Jolian le Cock ( ).
de Gelre à cause d'un escuwier de duc de Gelre qui avoit este occis à Bois le
2
duc. Adonc siegneur Renart de Skonvorsl ( ), qui esloit ennemys au duc de
Gelre, vint à Liège et devint bourgeoy du liège, et procurât tant aval la cité par
h
argent qu'il eut plusieurs amys contre le duc de Gelre. Et par l'information
dudit siegneur Renart, madame de lîrabant requis! d'avoir passaige pour aller io
sur le duc de Gelre, ce que luy fust lanlost ollroyé et l'ost avec entièrement,
pour ce qu'il avoit arse Viseit, non obstant que le duc avoit plusieurs fois voulu
amender aux Liégois et venir à la journée. Le duc de Gelre assiégat Boisleduc,
mais rien ne prouflilat. Madame de Brabant vint à Treict avec toutes ses gens
et envoyât à Liège deux cursieurs pour porter aux maistres banniers ° en i»
pryant qu'on les voulis suivre. Adone les souldalz de madame alloienl ardre en
la duchée de Julie, mais par famynne ils retournèrent après de madame
" L'an traize cents nonante sept, in erastino Saneti Laraberti, Liégeois hors de la cité sortirent
en armes avec l'évesque et damoisea Reynard de Schoenvorst, siegneur temporele et chevalier,
estoit pareillement siegneur de Sichem, lequel peu devant par argent c'estoit faict bourgeois de 20
Liège, et s'en allèrent lesdits Liégeois vers la duchié de Geldre, et estoient avecque eulx Tongrois
et ceulx de Hasque en allant bruslèrent la ville d'Eclit et plussieurs aultres villes du pays de Geldres,
commenebant à Echt à Horne et tousiours s'en allant vers Ruremonde, et après diex jours, se mirent en
chemin pour retourner sans aucun dommaige ou empêchement, sauve qu'en retournant après de pont
de Mersen, aulcuns Geldiois se monstrèrent comme si eussent volut assaillir l'armée des Liégeois et 28
pour le bruit et confusion qui s'eslevat entre Liégeois, le cheval de Johan le Cocqz bourghemaistre
esboventé portai son maistre en l'eaue à la mal heure, car il y fut noyez el plussieurs y furent tuez :
add. D. €/. Chronique latine de Jean de Stavelot. — L'an 1397, la siegneurie de Nemours fut érigié
en duchié par le roy Charles siexième et en fut le premier duc Charles, roy de Navarre, tilz de
roy de Navarre, conte d'Evreux, qui fit beaucop de mal en France au temps du roy Charles 30
cinquième (Annales de France) : note marginale de B*. — * par argent : omis A. — • les maistres
banniers : B'. — les banniers des maistres : B.
(«) Sur Baudouin délie Roche, voir p. 229, n. 2 et t. I, p. 107, n. I. Sur Jean le Cocq, p. 200, n. 2
et t. I, p. 86, n. 2.
à Treict. Lendemain del sainct Lambert, les Liégois yssèrent hors et eurent
grand peine avant qu'ilz parviendrent à Echt " (*), laquelle ils ardèrent et
l'engliese, et les orfèvres apporlèrent à Nostre-Dame aux fons les cloches avec
h
les joyaux de l'église susdite et après ils coururent jusqu'à Ruremont et puis
s retournèrent vers Liège, mais le jour devant, qui fui le jour du sainct Michiel,
au pont à Mersen, la garnison des Gelrois courut sur les Liégois qui furent
trouvez delà le pont, et y fut le Cock, qui estoit maistre de Liège, noyé, et Ciel
J
de Coir ( ) y fut occis et Renar de Borges. Adonc la cilé voulut faire maistre
3
Gérard Crulhon ( )
par la mort dudit Cock, mais il ne la voulut point accepter.
10 Si fut adonc esleu le Robeur.
C
L'an XIII XCVHI, en février, le jour de sainct Matthie, le roy Wyncelare
de Bohème, qui estoit roy d'Allemaingne, passât à Franchimont pour aller vers
Reims parler à roy de France, pour la cause de schisme, et pensât l'esleu Jehan
e 4
de Bavier que ledit roy, qui avoit espousé sa seur aisnée *
( ), viendroit
15 à Liège, mais il ne vint point, ains s'en allât à Stavelou ou il demourat trois
jours, et enportèrent ses gens de l'englise de Stavelou avec eux plusieurs livres
notables.
En ce temps, ung juif nommé Isaac vint à Liège et disoit qu'il se vouloit
e
faire baptiser, mais quant ce vient jour, il s'en allât par nuict.
5
Lendemain, le siegneur de Perweis ( ), sénescalle de Loz, escrivil à l'esleu
(
3
) Gérard Crawelhon, pêcheur, cilé en 1409, 2S avril. [Cartulaire de Saint- Lambert, V, 42. —
30 Cf. Love.ns, 1, p. 11 1.) Sur P. le Robeur, voir p. 216, n. 2.
(') Wenceslas avait épousé Jeanne, sœur de Jean de Bavière. Cf. note 2 de la page 227.
.') Henri de Morne, seigneur de Pcrwcz. Cf. Cartulaire de Saint- Lambert, t. V, p. 31.
Tomb n. 50
234 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
entrer dedens le pays, et l'esleu le lassât scavoir aux maislres, lesquellz se levint
a
de clievauchier avec. Us disent qu'il le fer oient, mais ilz furent si cnsongnéz
de faire saillier une lettre de grand seaul de Sainct-Jacquc pour certain argent 5
quant la cité le sceut, s'armoit, mais ilz furent ralers leurs chemins. Lendemain,
l'esleu démonslrat tout ce sur le palais comment les maislres avoient fait comme
desusdit. Mais les maistres disoient qu'ils n'osoient destrouhlcr le peuple par i°
6
nuiet , car souvent on disoit semblable chose qu'on trouvoit le contraire. Mais
2
non obstant, la cité les privât et cslcut à maislres sicgneur Jehan de Seraing ( )
vèrent vuyde. Mais ilz trouvèrent xix prisonniers de Loz et les mirent hors des
ceppes. Adonc les Liégeois et Brabanchons abalirent ladite Novc stat et
allèrent devant Rulmond, l'ung d'un costé, l'autre de l'autre. Les huylleurs
abatirent bien xxx piedz de murailles et en eussent encor abbatu davantaiges, 20
mais le duc de Gelre, qui estoit tout près à Montfort, mandast l'esleu et les
maistres pour trailier de paix le lundy, car les Brabechons estoient déparly le
5 c
dimenehe, que le conte de Sainct-Poul ( ) avoit gyct . Et avoient les Liégois
(
4
) Sur Baudouin de Monljardin, voir p. 224, n. 2. 25
(*) Jean de Seraing, chevalier, seigneur de Houlain-Saint Siméon. Abry est dans l'erreur en le
donnant comme ayant clé échevin. {Les Bourgmestres, p. 112.) Partisan des Uaidroils, il fut décapité
L'an XIII e nonante et IX, envoya le roy Charle de France plusieurs fois
à Liège, départ le roy de Franche, maistre Picr Plains ('), évesque et plusieurs
autre siegneurs. Les deux niaistres qui avoient estez esleuz vin sapmaine deux
jours moins devant le sainct Jacque, asscavoir siegneur Jehan Surles, filz
2
siegneur Bariet de Lardier ( ), et Giel de Bierses mirent sur ce le palais
10 ensemble. Et la cité accordât que le pays fust mandé, voyant que la songne
e
touchoit a tous le pays généralement. Le xn jour de juing, tous le pays fut
3 roy de France qu'ilz
ensemble (
). Adonc les ambassadeurs requérèrent départ le
« 13 e jour : B. — b L'an 1399, après Pasqne, le roy de France envoyât un légault à Liège pour
20 obtenir consenlement du pays de Liège de n'obéyr à aulcun des deux pape de Rome et soubstraire
toute obéyssance à eulx deubt et faire signer par toutes les villes du pays et pareillement par
du pays de Liège, ce que fut accordé ! demourat en
l'évesque Bavaria et par toute la clergerie ( ) et
telle neutralité jusques à l'an mille quatlre cens et chineque : add. D. Cf. Chronique latine de Jean
de Slavelot. — Item l'an devant dit, le vingt quatrième jour d'octobre, fut chanté... : D. — c Baldwin :
23 omis A.
(') Pierre Plaioul, éveque de Scnlis de 1409 à 1415, théologien, né dans le diocèse de Liège. Voir
(«) Jean Surlet, fils de Faslré Baré Surlct, dit de Lardier. Cf. p. 201, n. 1 et t. I, p, 101, n. i. Sur
ôO (J)
Le 6 octobre 1399, Jean de Bavière et le clergé de Liège déclarent se soustraire à l'obéissance
du pape Boniface, à l'exemple du clirgé de France. \B, C. B. H., 5 e série, t. XIV, p. 531.) Le 5 août
précédent, le roi de Fiance avait promis son secours à la Cité de Liège qui s'étjit aussi soustraite,
ment les lettres de roy, comme il fist. On en eut aux quatlres vice archi-
diacres (*), asscavoir Brabant, Ilesbaigne, Condros et Campinne v° frans, qui fut
Q
laidement asservir l'cnglicse . Kl cecy fut assez légierement ''
faict pour le
peuple, car quant le pape Urbain fut créé, la cité saillat de grand scaul avec
l'empereur et les élecleurs de obéir à Urbain cl ses successeurs. Le patriarche (*) 5
Kt là fui !ant par ces ambassadeurs que par les autres clercs du Liège disputée
les biens des abscnlz, qui csloient tant à la court d'un pape que de l'autre. L'an
e
devantdit, le xxim jour d'octobre, fut chantée par le susdit patriarche, à
Saincl-Lambert, spécialle messe du Sainct Esprit, et fut après messe faite, une
lo
noble procession avec cappes par toute la clergerie.
du Liège
qu'il mourut : B {
. — il convient qu'il : B.
(1) Selon Fisen, t. Il, p. ISO, quatre chanoines de Saint-Lambert, archidiacres de Brabant, de
(
s
) D'après Fisen, c'était Thomas, patriarche d'Alexandrie. Mais Eubel, Ilicrarchia catholica,
Après l'année 1400, les manuscrits que nous avons ci lés plus haut (voir
10 que sous Louis de Bourbon. Ces noies complémentaires sont un peu plus
nombreuses dans le manuscrit D; mais elles sont presque toutes traduites de
Jean de Brusthcm. Comme nous les avons données précédemment d'après le
20 (') A l'année 1400 : S'ensuyvent quelques advenus abbréviéz extraictes par Johan de Slavelot des
chroniques faites par Humbert de Pas, clerc des xn seigneurs de pays de Liège.
A l'année 1419 : icy finent les clironicques cscr/plz par Johan de Stavclot hors Humbert de Pas
susdit. S'ensuyvent, jusques a l'année 1449, auquel an il mourut, ceulx de son temps.
(*) Sur cet événement, voir D. U. Berlière, Monasticou, t. II. pp. 19-20.
2g i
5
) Désormais les manuscrits seront désignés par le numéro de la liste qu'on trouvera ci-après.
238 CHRONIQUES LIEGEOISES.
des hommes dévotes et vivantes selon leurs règles, loullefois donnant aux
dictes dammcs des pensions vitales, lesquelles s'en allèrent demourer en
plussieurs lieux. A laquel monastère le dit conte et sa femme, appelée Margarite
de Haracourt, damme temporelle de Béthunc, feit des grandes aulmoines,
principalement de calices, chasseurs, de chappes et plussieurs aultres ornemens io
J. de Slavelot, p. 2)1, i-9. — 1125. L'an mesme, fut fondé le couvent des
frères croisiers auprès de Borchloen et Zepperen. (Ms. 4, p. 677.)
r
L'an 142!), le 21 de féverier, mons l'évesque de Liège requist au clergé
l
1
) Sur l'abbaye de Moulins, voir D. V. Behlière, Atonasticon, pp. 82-Sô. Guillaume II, marquis de 2o
Namur, avait épousé : 1° Marguerite de Bar; '2° Jeanne, fille de Jean comte d'IIarcourt.
ANNOTATIONS SUR LES ANNEES 1401 A 1506. 239
5 garde du pays, il esloit nécessaire d'avoir bien 1,400 hommes d'armes cl sept
23 (') Sur Englcbert d'Enghien, seigneur de Morialmé, cf. Dynter, Chronica, t. III, pp. 435 el 859.
(*) Jean de Stavelot, Chronique, p. 244, nomme ces ambassadeurs Jacques de Viesville et Philippe
Monlgart.
(*j Jean de Stavelot les nomme plus exactement Godifroid Mecking et Jean délie Rouge Porte. Sur
30 le premier, chanoine de Saint-Lambert et prévôt de Fosses, voir db Tueux, op. cit., t. II, p. 199; Daris,
op. cit., p. 262.
(
l
j Guillaume de Villers, Je m Dareit de Wez sont plusieurs fois cités dans le tome V du Cartuluire
de Saint- Lambert.
240 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
arreslé qu'on envoyeroil des députés dedens lo jours à Malines pour décider
l'afaire. Avant lequel terme expiré, le due mandai qu'il ne s'y pouvoit trouver,
mais que, le 15 de mars, se trouveroit à Mamur cl là ils viendriont s'ils leurs 5
plaisoit.
Walthier d'Antin avec ses amis et adhérans, soy Jevirenl et firent grande
congrégation. Mais par leur imagination sccretlc, il avoint désia gagnez
plusieur cave de marché, et esloinl retirez dedans les dicl plusieur de leur 10
complic armez. Mais ung servant allant tirer de la bier, fut constrenl par eulx
ne point réveller ce qu'il avoit trouvez à personne du monde, tellement qu'il
quisinc avec sa bier, començat à parler aux crama, et Iuy comence à dire, en
présence de son maistre et de sa maitresse et de plusieurs aultre qu'esloint en 15
la maison : « Crama, crama, il te fault scavoir que j'ay prumy de ne dire mot
à personne de ce que à cest heure j'ay trouvé, mais à loy je le puis bien dire.
Ce que noslrc cave est remplie de soldat. » Alors, ce entendant, furent tous
massacré. Il y en avoit d'aultre qui avoyent désia gaigné les degreilz de Sainet-
Lambert à bannier déployée, dont les bourgeois avec les xxxn mestiers de ce 20
trahison est tous les ans, le jour des Roys, publyé sur le marchiet. (Ms. 6,
05
Les manuscrits B, c'est-à-dire n 2, 3, 5 et suivants, continuent à
Heynsberg.
ANNOTATIONS SUR LES ANNÉES 1401 A 1506. 241
L'an mille CCCC et trente siex, du mois d'aoust le quatrième jour, furent
publiés à peron de par les maistres à certains stutz et somme d'argent Michelot
10 de liiweron, Albert de Bernalmont, Collar délie Chayne. portant qu'ilz avoient
aulcunement allez allencontre du crys de la lettre dessus escriptes d'alliance (').
Item pareillement Robert de Mons fut criez à trois ans, veu qui s'estoit
Johan de Somerie par vigheur d'une certaine enqueste où il fut trovéz qu'il
25 [
l
) Voir le texte de cette lettre dans de Ram, p. 391.
(*) Ce premier cri est la condamnation de W. Datin et de ses complices le 2 avril 1455, publiée par
de Ram, op. cit., p. 389. Johan de Harzée et Johan de Burguilés (de Bergilers) y sont nommés Johan
de Marche et Johan de Bruijuilet.
5
( ) Ce dipiôme impérial fut donné, non en 145!>, mais le 14 juillet 1457. L'original se trouvait
30 encore dans les coffres de Saint-Jacques en 167ri. Il est publié par dk Ram, op. cit., p. 598.
Tome II. 31
242 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
toutteffois disant qu'il n'avoit point mis les mains à luy et qu'il n'avoit nul
office fut absoulz de ses péchez à telle condition que jamais ne seroit présent io
dire : « heu que feray-je, qui at estez quéry le feu, et apporté pour et avec
lequel ledit frère at estez bruslé, mais toutteffois je ne scavois ce que damoisea
Alexandre voloil faire dudit feu, quant il me envoyai quérir. Je m'en n'at
le
point confessé. Mais, je vous prie, rattendé moy ung peu tant que j'aye 13
prestre fort esmerveillé et estonnéz demandât s'il se tenoit pour ung bon
christien et ceulx de son pays, il respondit que ouy et pour vray christien.
A dernier luy commandât de faire pénitance publieque en sa parodie en ung 20
jour solempnel, en blanc linge, et qu'il racontas t à tous ceulx qui demanderoient
parquoy il faisoit telle pénitance leurs déclaras! la cause, et s'il scavoit aulcuns
en la mesme cause coulpables, le plus tost qu'il peuuisse les dénonchasl ou les
list dénuncher; estant ce cas publié en la cité, il fut annunehié aux confesseurs
de faire inquisition de ce fait et pour faire craindre les aultres leurs enjoin- 25
(
s
) (îoBKiiT, Liège, à travers les tiges, t. IV, p. lfii, pense que cet ermitage fut établi à Fragncc à la
dissoient dignes et publicques pénitances, mais trop tarde car la plus grande
partie estaient trespasséz (*). (Ms. 4, pp. 712-713.)
Hist mon
tous les jours, et ceulx qui gouvernoient l'abbaye soubz luy, il dispamioienl s Laurent»,
-
Ampl. Coll.,
toutes les biens de 1 abbaye, ce que voyant les religieux demandèrent l'évesque iv, 1137.
qu'il luy pleut d'y vouloir remédier. Lequel respondit que voluntier, devant
13 que alier en Hollandre. Et estant revenu à Liège, en cellant ce qu'il avoit
faict, visitât le monastère de Sainstz-Laurent en propre personne, mennant
avec luy le prieur des Chartroux (*) et le prieur des Carmes, notable homme,
et frère Johan de Goes (
5
), provinciale des monastères réformeis, et examinât
a L'an 1432, se fit une tempeste espouvantable, tombant hors du ciel des pierres triangulaires
20 comme on en voit encor en la maison du prince d'Orenge à Bruxelle, qui causèrent de très grands
dommages : manuscrit 46.
(*) Un lexie latin identique se retrouve dans le manuscrit B d'Herman de Wachtendonck, Biblio-
thèque royale, n" 143b'S-67.
(
4
) Jacques de Gruitrode, profês du couvent des Chartreux de Liège, prieur une première fois
en 1440, absous à sa demande et transféré au priorat de Zierickzee, de nouveau prieur à Liège en 1447
jusqu'à sa mort, le 12 février 1475. Cf. Cartulaire des Chartreux, fol. 62 V, et Biographie nationale
50 t. X, col. 75-77.
tous les religieux dudit monastère à plus petit jusques à plus grand en propre
personne luv mesme. Les amys du l'abbé avec auleuns du grand chapitre se
mirent allencontre tant qu'il peurent, ear il pensoyent que l'évesque voulsist
priver l'abbé et mettre en sa place Arnold Loon ('), lequel estoil chappellain
que l'abbé ne fisl ung de ses cousins abbé, et Paultre prieur de quelque priorie.
tout ce qu'il feroit sans son chapitre ne vauldroil rien, parquoy y furent
2
envoyez trois confraire au chapitre, scavoir M. Judocus de Marca ( ), M. Johan
3 4
de Stemberch ( ) et Francque Halpont ( j,
et défendirent au dit violateurs
qu'il n'eussent plus admettre nec ouyr lesdils visilateurs. Ce que entendant
l'évesque fut fort courouchié et presque il battit maistre Jace, mais le chantre
5
de Liège y survint, appelle Arnould de h ldris ( ), lequel conseilla l'abbé de
appeller, car Johan de Hynsberg avoit renonchié son éveschié, parquoy lende-
(i) Arnoul Loon de Kemexhe, abbé de 1459 à 1473. Cf. D. U. Uetlièrb, op. cit., p. KO. -20
(*) Jossc de la Marck, chanoine de Saint-Lambert depuis 1444, mort en 1470. de THEiix.t. i II, p. 247).
On le dit fils de Gérard et petit-fils d'Everard comte de la .Marck. Le baron de Cuestret, Histoire de
famille liégeoise délie Marche. Celle opinion est conGrniéc par plusieurs actes où le personnage
apparaît sous le nom de Josse de la Marche. Cf. Cartulaire de Saint-Lambert, t. V, n°" 2826, 2833, 25
3000, 3001-5019.
(*) Jean de Stembert, chanoine de Saint-Lambert en 1441, écolâtre en 1444, officiai en 1458.
Cf. de Theux, t. Il, p. 240; Cartulaire de Saint-Lambert, t. V. u» 2757; de Ram. p. 482; Analectes,
t. XXIII, p. 467.
(') Francon Ilalpout, vice-doyen en 1449, mort en 1472. Cf. de Tbbiix, t. Il, p. 241. 3(1
(
!
) Arnold de Marnai, dit d'Eldcrcn, seigneur de Warfusée et de Bindcrvcld, chanoine de
Saint-Lambert en 1429, grand-chantre et porte-sccl en 1465, bailli de la cathédrale en 1470,
mort le II mars 1480. Cf. db Theux. I. Il, p. 212; Cartulaire de Saint- Lambert, t. V, n" 2999
et 5016.
ANNOTATIONS SUR LES ANNÉES 1401 A 1506. 245
main la famé de la résignation courut par toute. Et l'évesque dist qu'il revien-
droit pour concluyre. Ledit Hynsbergh ne abandonnât de faire la Visitation en
le monastère de Sainct-Laurent qu'il avoit encommencliié, mais ayant prin
avec luy le doyen et plussicurs des prineipaulx du chapitre de Liège, continuât
s et ayant déposé les vieulx officiers, ils instituai des nouveaux et leurs donnât
ung réformation par escript, laquelle il commandât strictement de l'observer,
laquelle fut observée aussy longtemps qu'il administrât comme évesque. Mais
quant il fut divulgué que le pape avoit accepté la renunciation faiete par ledit
Hynsberch de l'éveschié de Liège, l'abbé incontinent déposât le prieur par
10 Hynsberch institué et feit son cousin prieur, contradisant et se opposant le
couvent, lequel feit ses déplaintes aux chapitre de Liège, por lequel chapitre le
cousin de l'abbé fut derechief démis de son office, et l'aultre fut refaiet prieur.
15 L'an susdit (J44ti) ('), une partie du chasteau de Stochim lombit par A. d'O.,44.
l'impétuosité de l'eaue.
L'an mesme, estant l'évesque de Liège à Bruge ayant voluntéz d'aller en A. d'O., 27-21
Angletterre, luy fut dit que le due de Brabanl avoit mis gens en chemin pour
le prendre; parquoy se partit d'illec secrèttement et retourna en Liège avec ung
20 serviteur; et ne cessa de courir la poste jusques à ce qu'il fust à Diest. Et i Brusthem,
L'an mesme, 1 evesque avec ses gens alla fournger et lever butin à Dipen-
à la porte de Curenge; et fut en grand danger de son corps, mais ils sceurent s
bien après pour combien.
A. d'O., 28. L'an susdit, ung gentilhomme de la mesme faction se volut venger de
3t
evesque défiât, et avoil louez aulcuns meschans pour mais
'
1 et le le tuer, la
choese fut descouverte, et furent aulcuns de ses ministres prins et mis sur des
roues. Ung orphèvre de Treict, accusez de ladit faction, vint en Liège où ilz io
fut prins. mais fut par ceulx dudit mestiers relaxez par force, de quoy furent
depuis bien punis en la bourse.
L'an mesme ", s'eslevat ung vent si impéluelx que plussicurs maisons
tant en la cité que hors furent reversées, pareillement le peron sur le
marchié. * 3
A. d'O., 29. L'an mesme, à la sainct Jacque, fut en Liège grande dissenlion pour les
Suflr. Petn, 128.
flj c j ers d es mestiers,' telement nue rplussicurs furent occis.
Brusthpm, '
foi. 257. L'an susdit, comme l'évesque de Liège fust mis en chemin pour aller à
Treict, fut descouverte une trayson qu'avoienl aulcuns malvoillans conceu
contre luy. Ung religieux apostat des frères mineurs de la cité, ayant une arc 25
bendé et près pour tirer sus l'évesque. par volunté divine tombil à I'enverse,
quoy apparecu par ses complices, ils se mirent en fuitle, et fut le bon religieux
prins prisonniers, et aulcuns jours après dégradé, puis livrez à la justice et eut
la teste couppé, et son corps mis sur une roue; pour le mesme cas furent
décapiteis et mis en quattre quartiers Louis de Tiez (*) et son frère, tous deux
gentilhommes.
n
L'an 1450, l'église et abbaye de Florines fut rédifiée. (En note mart/ittale
s dans manuscrit 2.)
L'an 1451, fut en jullet une grande lempeste, et furent les grains deslruict
où elle tombit. L'an mesme, le jour de Pasque vint le jour sainct Marck qui est
le xxv 8 d'avril, et le jour de Sainct Sacrament le jour sainct Johan-Baplist.
L'un mesme, la saison vernale fut fort pluvieuse; toutteffois les fruiet de terre
io profilèrent.
L'an 1452, fut grande mortalité à Treict et lieux voisins, et fut l'hyvier
fort pluvieux et peu de gallée.
2
L'an 1453. ceulx de Treict bannirent hors de la ville Adulphe ( ) mayeur A. d'O.,37.
Bzmi,ciiron.,
de par l'évesque de Liège, par quoy ledit évesque envoya dire à Treict qu'il
20 moulnier de la ville de Treict pour aulcuns excès par luy commis, donticelluy
moulnier soy pensant sauver, saulta en la rivière de Mouse et fut noyé. Par
quoy sa femme et ses amys vindrent en Liège et Grent plainte du cas. tellement
que les mestiers vouloient que le cas fust publiez et criez au peron et que les
susdits officiers fussent bannis; contre quoy l'évesque allégoit que ainsi ne se
25 debvoit faire, car les malfaicteurs de.vent estre eorrigiés comme avoit estez le
dures.
a Flones : manuscrit S.
Louis de Thys, fils de Rigaud de Thys. Cf. Carlulaire de Saint- Lambert, t. V, p. 112.
30 (')
a. do.. 36et39. L'an susdit. Louis de Bourbon envoya an chappitre de Liège pour estre receu
channoine. mais yceulx furent constrainctz eulx retirer sans rien faire, dont le
duc de Brabant fut mal content, et pour l'apaiser, l'évesque de Liège luy
donna à fils du conte de Salme son nepveu, ce que luy fut depuis réprouvé par
aulcuns conseilliez du duc de iîourgongne. auquel respondit qu'il avoit encor
une dignité plus grande que l'autre, laquel povoit donner quand bon luy )"
tion que pour leur amende feroienl faire le degréz desoubz le peron au marchié,
et les imaiges qui estoient tombées furent refaictes de cuyvre. 15
L'an 1454. ordonnance fut faicte que les Lombars deveroient sortir hors
la cité entre le sainct Johan lhors prochain et quaresme. Item que filles
A. d'o., 43. L'an 145S, le dist évesque fist édifier une maison en l'abbaye de Béthanie 20
hors Maline, et fut achevée dedens quattre mois, on ne sçait à quelle fin.
Urusthcm, L'an mesme, nostre évesque fut mandé par le duc Phillippe à La Haye en
fol. 258.
Holland, où ilz allât en belle estât, et fut receu par le dit duc à la manière de
la court, et après avoir estez illec quelque espace de temps, faisant bonne chière
sans penser à nulz maulx, demanda congié pour retourner à Liège, ce que luy 25
fut refusé, telement qu'il fut constraint, advant de partir, de luy promettre et
I
1
) Gérard de Blankenheim, fils de Guillaume de Looz-Heinsberg et neveu de l'évêquc.
ANNOTATIONS SUR LES ANNÉES 1401 A 1506. 249
L'an susdil, fut faulle de grains en la cité, telemcnt que aulcuns boulengicrs
meslèrent soyeures de boys avec le pain, qui fut cause que l'an mesme et l'an
io couvent de régulier à Tongre en l'an quators cent et vinct quattre; l'an quators
cent et vinct huict, le couvent des Bons enfans ont estée réformée lequel estoint
réformée comme ceulx de Sainct-tlille, iceulx par après ont estez translatez à
Sainct- Léonard. L'an quators cent et nonante (*), a esté fondée la maison de
Saincte-Aldegonde à Huy par noble dame Jehen de Berlaymont, et des Beghines
is ont estée faict chanones réguliers. L'an quators cent et quarant huict, fut
fondée le couvent de Sainct-Lucie dict Luciendalle emprès Sainctron. Au
mesme temps, at estez fondée le couvent grand de Saincte-Agnès à Masecque,
le petit couvent de Maseck a estez réformez, et comme la diocèse de Liège
s'extendoit jusqu'à iNamur en Braibant, ausy fut le couvent d'Ognie sur Sambre
20 réformez comme les prescripts. La maison ausy près de Louvain fut fondée, et
" Audict temps... prescripts couvents : ce passage ne se trouve pas dans les plus anciens
manuscrits 2 et 3.
25 (') Lisez 1449. Ce couvent fut en effet fondé, le 20 janvier 1449, par Jeanne de t'ioyon, fille de
Jean de Berlaimont et de Jeanne de Warnant. Cf. Daris, Notices, t. VIII, p. 17-2, et R. Dubois,
Leî rues de Huy, p. C62.
(*) Sur la fondation de ces couvents, voir Daris, Histoire du diocèse et de ta principauté de Liège
pendant le XV' siècle, pp. 275-277, 287.
Tome II. 32
250 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Cf. Brusthem, A. d'Oudenbosch, p. 64, 20. - 1460. En ce temps, comme dit est, l'abbé
Hist. mon.
de Saincl-Laurenl esloit radoublé ou, comme on dit. baboleu. El Monsieur de
S. Laurentii, Liège avoit par deux fois à ung religieux signé l'administration, mais le couvent :;
Amp'.. Coll..
IV, H42. ne le vouloient point admettre, et tout ce qu'on avoit allenté fui révocqué par
1
deux fois. El pour ce que le prédit Emericus ( ) esloit du conseil spirituel du
monastcr de Sainct- Laurent, et le couvent avoient grandement fiance en lui,
les frères par luy trompeis consentirent de faire ung novea abbé, moyennant
qu'il eussent libre élection. Dauvaintaige encor déccu et trompé, consentirent 10
dudit évèque, que celuy lequel seroit par eulx nommé pour estre abbé garderoit
ce que par eulx seroit ordonné, assavoir certains points, desquels ilz soy
réservèrent l'interprétation, affin que entre le couvent el l'esleut par cy après
ue sortist dissenlion. Et esleurent Damp Arnold Loen. religieux dudit monastère
professe pour estre abbé, lequel Monsieur l'esleu demandoit d avoir, car il avoit -:••
par deux fois convenu avecque luy. Et par ce moyen, maistre Emericq et
6
Alexandre Bérart ( )
et plussieurs avecque eulx rentrèrent en la bonne grâce
(') Emeric Groy, chanoine de Saint-Martin. Cf. de Bormàn, Adrien d'Oudcnbosch, p. 535.
(>} Jean de Scraing, fils de Jean de Seraine, éclicvin et bourgmestre de Liège, chanoine de Saint- 25
Lambert depuis 1458. Il fut élu doyen en MhG et mourut le 27 mai 1474. Cf. de Thelx, t. Il,
pp, 238-236.
(') II s'agit ici non de l'archidiacre de Hainaut, mais de l'archidiacre d'Ardenne, Walter de
Corswarcm qui fut en effet chancelier de l'évêque. Cf. de Theix, t. Il, pp. 250-234.
s
) Sur Josse de la Marck et Arnold Loon, voir p. 244, n. 1 et 2. 50
(
(
6
) Sur Alexandre Bérart, voir p. 99, n. 3
ANNOTATIONS SUR LES ANNÉES 1401 A 1506. 251
— En ung
P. 82.
....
chevalier qui estoit venu avecque
il. 1462. cest journée, advint
... „,
.
mcssire Anthoine
ung grand infortune
(/),
.„
car ses serviteurs, pour
à Brusthem,
fol. 264.
s la grand froideur, avoienl faicl ung feu en l'eslable, et deux chevaulx furent
brusieis, deux aveuglés, le cincquième fut tellement attouchié qu'il ne valut
guaire plus riens. Le commun peuple liégeois disoit que c'estoit miracle de
Dieu. Il advint encor aultr. choesc, car les grains et victuailles estoient fort
bon marché, parquoy les Liégeois disoient entre eulx : il y at passez cincijue
io ans que nous avons couru après nostre évesque et, en ce temp, avions grande
fault de grains pour menger, et après que nous avons commenchié à déffendre
nos franchieses, Dieu nous est en ayde, et tout nous vient à souhait. El certe il
3
y avoit beaucop de simples gens que croient qu'il estoit vraye (p. 768) ( ).
15 ung feu d'accident bruslat presque toute la moinlié de la ville de Boys le duc,
« L'an raesrae (1458), le couvent des religieuses earmes ou blanches dames hors la porte de
bourgois de Liège 4
Saint-Léonard fut édifié par les aumônes de Juliane de Lierneux et autres ( ).
20 — L'an mesme (1460), Jean de Lévrier, jadis bourguemaistre de Liège, laisse tous ses biens pour
des pieux légats à la paroisse de Sainte-Catherinne, dont il y fonda un béguinage avec une
prieuse (
s
) : manuscrit 46.
25 p. 516.
(3) Texte latin identique dans le manuscrit Wachtendonck.
(*) Sur la fondation du couvent des Carmélites dites Dames blanches ou Canettes dans la rue
Saint-Léonard, voir Gobert, Liège à travers tes âges, t. III, p. b69. La fondatrice s'appelait Jeanne de
Lierneux et non Julienne.
5 Le béguinage fondé par Jean de Borlé, dit du Lévrier, bourgmestre de Liège en 1452 avec
30 ( )
Wathieu Datin, ne fut pas fondé en 1460, puisqu'il est déjà mentionné en 1447. La confusion provient
du fait que le testament du fondateur, daté de 14GO, augmenta encore la dotation de ce pieux asile.
demissus. 15
omnes fuerunt in armis parali et porte clause, et magnus timor invasit omnes
ac si unus magnus exercitus irruisset super eos, et nihil a!iud fuit nisi quod
una mulier in média via de Huyo clamavit ad arma et deinceps de villa ad -0
" En ceste année (1464), le grand chandelier de cuivre à Saint-Lambejt at esté assis : manu-
scrit 96, fol. 61. — L'an même, fut mis le grand chandelier à Saint-Lambert à Liège : manuscrit 52,
fol. 306, et 57, fol. 15S.
(') Sur la conduite scandaleuse d'Adolphe de Gueldre à l'égard de son père Arnould d'Egmond, voir
(') Sur Raes de la Rivière, voir t. I, p. 233, n. 5; sur Fastré Baré Surlet, voir t. I, p. 237, n. t.
P. ioS, 19. — 14-66. ... lequel maistre de Tuwin) se voulut excuser, car
quant le duc Charles estoient devant Dinanl, il estoit alliors tousiours à Liège.
Stienne... "
(') qui par devant avoit estez homme de grande authorité, pour 5
J.deL. ,49. P. 163. 2G. — 1467. ... et sur ecluy (phansart : xaphardum) fut décollé io
4
Wilheaume Kanchin pour les parolles qu'il avoit dit, et Johan Michil ( )
Deinde sepultus (
5
)
juxta patibulum. Unde postea. videlicet post destructionem îs
" et pulsata campana, decollatus fuit Piron Stein, magister délie bel Couest : manuscrit
Wachtendonck.
(•) Piron Stein, maître de la Belle Côte, hôtel renommé de la rue Féronstréc. Cf. Gobert, Liège à
travers letâges, t. III, p. 19.
(') Thonnon Itousseau figure sur la liste des proscrits qui furent exécutes en effigie peu de temps
après. Cf. Adrien d'Oudenbosch, p. 170.
(
5
) Même texte latin dans le manuscrit Wachtendonck. Ce dernier est même un peu plus complet, 25
car il ajoute après les mots pour les franchieses : qui commendans animam suam Deo dixit quod
nescirit quarc occidcrcnt eum, quia nihil dixisset nisi pro communi utilitate.
(*) Jean Michel, serviteur de Gilles de Huy et sous-mayeur de Liège, le 13 avril 1464. Cf. Échevins
magister Gherinus, qui divisus in quatuor partes, caput suam in hasta eleva-
A. d'Oudenbosch, p. 219, 30 — 1468. Mais voulant mettre les mains à flertre J de L ,62.
envoyèrent leurs ambassadeurs à Maestricht vers icelluy. présentant les clefs de fol.^ol.'
leur ville et se rendant à sa mercy. lequel leur pardonnât la faulte, voir qu'ils
force fut que la plus grande part des gens du duc allassent à pied audit pays de
25 (') Wachtendonck ajoute en note : Toutefois le comte de Vcrnenburcli, les seigneurs de Launoy et
Vlicrmael et plusieurs autres y furent occis. La plupart de ceux qui firent l'entreprise estoient
Mém esloil en deux bondes pour plus lost destruyrc le pays et fist bruslcr toutes
éd. Mandroi, | (>s ma i SO ns et rompre tous les mollins au fer, qui esloienl au pays, qui est la
plus grande façon de vivre qu'ils ayent. et cherchèrent le peuple parmi les
novea. Par trois jours, fut party le vin qu'on donnoit chez le duc pour les 10
gens de bien qui en demandoient, à coup de cognie, car il estoil gelé dedens les
tonneaux et falloit rompre le glaschon, qui estoit entier, et en faire des pièces
que les gens meltoyent en ung ehappeau ou en ung pannier comme ilz
vouloient. Et après huiet jours, la faym nous feyt fuyr à grand haste. et le duc
retournât par Huy al Vaulx Noslre Dame, de là à Namur et après à Bruxelles, is
(*) Jean Millet, premier évéque de Soissons le i'i février 1415, mort le 1" avril 1503.
(
B
) Sur Robert et Jacques de Morialmé et Richard Risart, voir t. I, p. 291, et C. se Boruan, 50
Adrien d'Oudenboich, p. 351.
ANNOTATIONS SUR LES ANNÉES 1401 A 1506. 257
tellement que le commun peuple, tant de la cité que bonnes villes, que de plat
pays, prindrent le dit évesque en grande hayne, telement que tous les différents
15 que d'accepter l'office, puis un troisième nommez Henry Solis, lequel subit
monta à cheval et sortit de la cité, puis furent esleux deux aullres " qui firent
ayant entendu que les Liégois avoient envoyez vers le roy de France, renvoya
lors en Liège la verge de justice, car longtemps auparavant l'on avoit cessé
25 sans administration d'icelle en manière aulcune
(
l
) ïur Mathieu Haweal, voir Adrien d'Oudenbosch, p. 55B. Sur Hensi Sollo, Ibid., p. 36:2.
! Cf Gubert, Liège à travers âges, 369.
30 ( ) les l. III, p.
Tome II 33
258 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
L'an 4465, fut fondé le monastère des Carmes à Tillemont par la duchesse
a
Jehenne .
(•) Sur la chapelle et le béguinage de Tïrebourse, voir Gobert, Lièye à travers let tiges, t. V, p. 437
(*) Adolphe d'Egmont éponsa, le 18 décembre 1465, Catherine, fille de Charles 1, due de Bourbon,
sa tante. Cf. plus haut, p. 2b2, au sujet de son indigne conduite à l'égard de son père.
litterac régis datac die xvi maii à Montluçon doit être inexacte ou plutôt se rapporter à autre chose, 30
car le Roi se trouvait en effet le dit jour à Montluçon. (Cf. J. Vaesen, Lettres de Louis XI, t. Il, p. 292.)
Ces ambassadeurs élaienl chargés, en outre, de remettre en passant une dépêche aux Rémois. (Ibid.,
p. 277. ) A leur retour, ils firent roule par Dinant où ils se trouvaient le 24 juin. (Giciurd, Collection
de documents inédits, t. Il, p. 219 )
ANNOTATIONS SUR LES ANNEES 1401 A 1506. 259
de Hervé fut pilliée et ars avecque l'engliese par les Liégois, pareillement
15 d'hommes prindrent aussi les armes, et firent audit pays des tyrannies si
grandes que surmontoient les hommes en excès. Peu de temps après, le marquis
de Baden et le mambour, qui avoient receu argent de roy de France pour faire
deux costéz, les Liégois d'un, le marquis et mambour de l'autre; si est qu'il
laissèrent tout ce qu'il avoient en Liège, mais portèrent avecques eulx le dit
argent, de quoy adverty, les Liégois confus se sont mis en fuitte, laissant leurs
où ils furent ruez jus et y demourèrent 1800, dont la désolation fut grande
tant en la cité que pays, car ilz n'y avoit si petit villaige qui d'icelluy ne fust
(lemouré mort en la bataille 10, 11 ou 12 plus ou moins, selon qu'il estoient
commandez aux pères des enllans qu'il leur déffendissent sur paine de perdre
leurs mestiers.
fut faicte. comme dit est, eculx de Dynant ne cessèrent de faire guerre tant aux
Bovingnois que iNamurrois, Brabansons et Hennuycrs, et tout par 1 exhortations «o
et secret assistence que leur faisoient les Liégois. Ce temps pendant que le
conte Cbarlois estoil au pays d'Artoys empesché en aulcune ses affaires, où ilz
fut longtemps, faisoient les Dinantois des chansons en dérision du duc Phillippc;
mirent aussi sur les murs de la ville la statue d une femme filant ayant pour
divise lelz mots : « Quant ceste femme de filler cessera, le duc Phillippe cest ts
ville aura». Oonl advint que quant le conte Carolus fut revenu à Bruxelles et
qu'il ouyt dire les insolences, dommaiges et injures que avoient faictes les
Dionantois esdit pays contre son père, qui estoit lors anchien et lequel ilz
convenoit porter où ilz vouloit estre. par le consent du duc son père qui
pareillement se fit miner, mit sus une puissante armée et vint devant ladit 20
ville de Dynant, laquelle, après l'avoir fort battue d'artelleries et aultres manière
de faire, le prindrent par forces, fit abbaltre les murs jusques à terre et le bruslat
tellement que n'y demoura presque pierre sur pierre; mit à mort femmes et
De quoy les Liégois furent mal contens, et fut en la cité grande murmuralions -25
<•
Le manuscrit S ajoute en note marginale : avec le duc Charles estoit Henry de Borsselle,
seigneur de Vere, avec son filz Woulfaud ('), conte de Bencey, lequel fuient présentées plussieurs
jouweaux de l'église collégiale de Dinant, comme le chieff saint Perpète et un grand chandelier
de cuivre pour mettre cincq chandelles et plussieurs cappes d'or, lesquels il porta à W...re en 30
Zélande, là où on les voit encor présentement.
sauver secrèttement, et allât à INamur, de quoy les Liégois furent fort marys;
et firent à ses gens grandes violences et furent aulcuns piteusement occis sans
rémissions et aulcuns pillez et privez de tous leurs biens. Quand le duc fut
n'entrassent dedens son pays de Namur et aultres lieux voisins, lequel fut
rencontré par les Liégois emprès Huy, tellement qu'il fut constraint soy mettre
en fuitte, et perdit environ 300 hommes. Peu de temps après, ledit seigneur
25 remist sus une nouvelle armée affin soy venger des Liégois, lesquels se mirent
au champs avecques les Hutoys, en espérant que la choese leur lourneroit
comme avoit faicte paravant; et assaillirent le dit seigneur emprès Monle-
(») Sur Raes de la Rivière, seigneur de Heers, Vincent de Buren, Jean de Home dit de Wilde ou le
Sauvage, voir t. I, pp. 235, 269 et 296. — Eustache de Strailhe, chevalier, seigneur d'Othée, mort à
30 la bataille de Brusthem. Voir Cartulaire de Saint-Lambert, t. V, n° 2820; Domken, Histoire d'Othée,
dans Bulletin de la Société d'art et d'histoire de Liège, t. XIX, pp. 95, 97. Il faut lire Fastré Surlet et
non Hubert On sait en effet que Fastré Baré Surlet, seigneur de Chockier, fut un des principaux chefs
de la révolte.
262 CHROMQUES LIÉGEOISES.
nacquc; dont la bataille fut fort aspre et rigoureuse d'ung eostéz et d'aultre,
mais enfin les Liégois furent déffaicts et laissèrent mors sur les champs plus
obtenue contre les Liégois, ayant fort battu la ville de Sainct-Tron, les
bourgois sortirent hors à testes nues sans armes ou bastons et se sont venu 15
Les aultres bonnes villes, comme Hasselt, Loon, Herck, liilsen, Brée,
Maseick, Beringhcn de la contée de Looz. à l'exemple de ceulx de Sainct-Tron, 20
le duc at envoyez vers les bonnes villes de Liège, assavoir Viseit, Huy, Tuwin,
Couvin et aultres, lesquelles se rendirent comme dessus. Incontinent que le duc 25
costés. et telement en peu de temps battu que les bourgois estoient sans espoir
de salut; dont par conseil et advis entre eulx prins, grand nombre des plus
anchiens bourgois sortirent hors d'ieelle en leurs chemises, nuds piedz et testes 00
se partirent de la cité et allèrent vers 1" roy de France qui les rcceupt.
Le susdit duc, à la requestc et prières du duc de Juilliers et seigneur de
Bavestain, et aultres nobles seigneurs qui estoient illec présents, les receupt
is 300,000 florins pour ses dommaiges et intérest, oullre aultre grand somme
de deniers à l'évesque pour ses intéresls, injures et forfaictures, se partit de
(') Jacques 1", seigneur d'Argentcau; Jean de Seraing, seigneur de Hollogne-sur-Geer; Guillaume
30 de lia ma l, seigneur d'Elderen. D'après Adrien d'Oudenbosch, seul Jean de Seraing succomba dans
cette bagarre.
264 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
la cité furent occis 40,000 hommes et 12,000 femmes et filles noyéez. Et fut
loutte la cité bruslée par trois mille Bourguignons ordonneis à ce faire, vestus s
de pareils habits, saulff les englieses et maisons des channoines, qui furent
gardeis de feu par aulcuns à ce ordonneis pour continuer le service divine, et
d'icelle, à la prinse. revindrent en Liège où ils firent des muulx heaucop. pillant
apparut un grand comète en orient, fort reluisant, ayant une longue queue,
qui dura l'espace de trois moys continus lequel <l..nola les guerres, pestilences
lieux.
L'an 1474, messire Guillame de la Marche fil fortifier la place et chasteau
d'Aigremont, on ne scet à quelle intention, mais monstra depuis par œuvres
qu'elle n'estoit bonne. Le pénultième de moys d'aoust, la famé vint en Liège
que ledit messire Guillame retournoit en Liège avecq lesdis bannis et fugitiff, 25
r
maison, a envoyez à i\lons de Bourbon lettres de difflance plains de parolles
deshonnestes et injurieuses.
Tome II. 34
266 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Interrègne 1482-1484.
J. de Looz, p. 85, 13. — 1482. ... moyennant pension de 1,800 florins d'or
qu'il promit donner à Croy... Les advcnlz de nostre Seigneur ensuyvant, messir
Guillaume se partit de nuictz do Liège avecq ses gens et vîndrent devant la ville
de Landen, lequel ilz print et pillât et i furent beaucop de gens occis et plussieurs s
devant Sewe, pour lequel faire lever ceulx de Treict sont venus aux champs,
mais ne furent assez fort, car i dcmourèrent plus de 500 morts, et furent
plussieurs gens de biens occis, par quoy le duc Maximilianc, avecq lesdits
de Hollongne aux pierre?, dont ceulx qui estoienl dedens, après avoir sustenus
ung assaull, voyant que ne leur esloit possible de résister, se rendirent incon-
tinent. Messire (iuillame, non sachant que la place fust rendue, est sortis de
la cité avecq ses gens pour faire lever le siège, et nonnobstant qu'il veit les 20
bannièrs du duc sur la place, délibéra donner la bataille, ce qu'il fit; mais la
choese tourna mal contre luy et contre ses gens, car combien qu'il fussent deux
fois plus puissans que les cnnemys n'estoient. furent avcugleis en telle manière
que ne peurent tant faire que ne demouras morts sur la place plus de
3,000 Liégois, sans ceulx qui furent tuez en fuyant: et furent près chassies 25
jusques aux portes de la cité; et ne veoit on aultre ehoeses parmy les champs
que corps morts, entre lesquels fut occis messir Gailliard, chevaliers gascons'
mayeur d'Kmale, qui estoit homme barbu comme messire Guillame, et fut sa
teste portée au bout d'une lance, et pensoit on que ce fust la teste de la Marche.
Morurcnt ainsy en la dicte bataille 500 Clévois que le duc de Clèves avoit 00
ANNOTATIONS SUR LES ANNÉES 1401 A 1506. 267
s réclamoit son père, l'autre son mary, l'autre son frère, son cousin, dont c'estoit
grande pitié. Et délibérèrent les seigneurs de l'engliese de Liège et les bourghe-
maistres de solliciter la paix. Par quoy faire vindrent aux palais lesdils bourghe-
mestres vers raessir Guillame qui les fis! incontinent mettre à mort, ne veullant
ouyr parler de la paix [et estant comme enragé, tournant les yeux clairs comme
io chandelle en sa leste pour !a bataille perdue "]. Pareillement, le jour mesme,
ung des bourghemaistres de Huy. pour avoir parlé de la paix, fut tirez par
force hors de son logis au Cigne en la Saveniere et menez devant les degréz
sur le marchié où ilz eut la teste coppéz Et furent lors plussieurs gens de
biens parmy la cité en diverses lieux misérablement occis.
J. de Looz. p. 89. — 1484. Il alla devant la ville de Père où les gens des
villaiges voisins sestoient sauvez en grand nombre, print icelle ville d assault
i.ï et y fut commis grande et pitoable occision et telle que jamais on avoit veu
la pareille et i furent occis plus de i,!j(K) pauvres villagois mesme de pays de
Liège [nayans avec eux ni verges ni baslon pour se défendre, et après avoir
b
fait tel act ] et ainsi revint en Liège avecq grand butin.
" Omis par S. — » Passage omis daris 2. — En ce temps (1483,), l'official de Liège tenoit sa
ôO courte à Louvain et à la saint Jean fut remise à Liège. L'on payoit pour le muid de spealte xîn
et xuu aidants : Manuscrit 52, fol. 5f8 V et manuscrit 96, foi 277.
268 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Johan son fils Touttefois la plus grande partie de chanoine Saint- Lambert,
estant fuis et trouvé en la ville de Louvaine, illec procédèrent de nouveaux 5
évesque et eslirent Johan, fils à conte de Horne, lequel Morne vers Rome
obtint hastivement la confirmation, tellement que la guerre entre eulx at esté
commenché, tant civile que autrement, car aucunes villes tennoinl la partie
guerres et pilleries ont esté fait d'ung costé et d'autre en pays de Liège et en
Brabant et des obsidions, camps voilant de part et d'aullre, les biens de terre
destruis et folleils, tellement que les Hcsbeignons ne payent que demi canons
et aucuns plus, aucuns moins, et le muids de spelte se payoit facilement à dix
aidants, la livre de pouldres six aidants. On avoit tant de maulx que merveille,
ayant pour messire Guiliame gens de guerre, tant de Franchois que Allemans,
en la cité comme aussy dedans aucunes bonnes villes du pays.Lhaîcun requéroit
ses amis, tellement que le duc de Saxe avec gens de guerre et le conte de Horne
furent en armes près la cité, mais peu après trouvèrent conseil d'eux retirer 20
sans rien aultres choses y faire. Après ces longues guerres, paix en at esté faicte
entre Horne et le dit La Marche, à condition que le dit Horne est demeuré
évesque de Liège. La cité et villes ont esté constraints endurer grands
dommaiges et intérest et impositions tant à la dite guerre que à la paix.
L'an mesme [1484], le lundi après les onze mil Vierges, obtint Horne ses
(*) Jean de Plalea, écolàlre et doyen de Saint-Jean. Cf. L. Lahaye, Charles de Saint- Jean
Evangéliste, t. I, p. xxxiv. jq
ANNOTATIONS SUR LES ANNÉES 1401 A 1506. 269
requisl qu'on eust sou cas pour rccomandé, ce qu'il faisoit grandement à la
io cité, c.ir quant aux gens d'église, nobles et bonnes villes, n'en feit grande
r
mention de ce cas. Ll par conséquence fut accordé à Mons quarante mil florins,
dont la cité en fut à huict mil pour sa parte. (Manuscrit S2, fol. 518, et
leur lance; mais messire Guilheaume les surmontoit de tout. Après, s'entre-
prindrent à courir à pied à eulx désarmez et saillir à pied joinct et estant ainsy
b 2
désarmé , monsieur de llorne et monsieur de Montegny ( ), son frère, vindrent
20 d'une froisse et d'ung mesme coup appréhender icelluy Guilheaume de la
Marche. Quand messire Guilheaume voya qu'il estoit prins et détenu, il prya
qu'on le voulsist traictcr honneslenunt et qu'on le voulsist mener en Brabant,
en Flandre ou en Uaynault mais touttefois '
que on ne le menast à Treicht,
" L'an 1485, soubs ombre d'amitié, nostre évesque Horne requit à la Marche de se venir esbattre
25 avec luy jusques à Saint-Tron, comme il fit. Un jour, comme ils s'esbatoient aux champs, ils
d'une force. . : manuscrit 28. — ° que pour l'honneur de Dieu, on ne le voulsist mener... :
ôO (') Arnold de Fléron, chanoine de Saint-Materne et conseiller de Jean de Horne. Cf. Cartulaire de
Saint-Lambert, t. V, pp. 201) et 219, et de Ram, p. 759.
(ij Frédéric de Horne, voir t. I, p. 547.
270 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
prisonnier que pour estre mené à Treicht. Sy fui mis sur un petit cheval, les
pied et les mains Iyés par desoub et, à grande puissance de gens, mené à Treicht.
Lendemain, les portes clocscs, le conseil assemblé, iceluy sire (îuilheaumc, 5
suyvant les privileiges de la ville de Treicht, fut condamné à avoir la test
tranchée ", et luy confessé, fut mené aux lieux de justice où il reecut le coup
de la mort et la collée (
J
). pour ce disoit Molinet... (Manuscrits 27, fol. 27 ,
d'Austriee, pour la somme de douze mille florins d<- braibant (Note marginale
de 2 rrprise dans le texte des autres manuscrits B.)
2
Et fut peu de temps après Ghys de Canne ( ), [seigneur de Spauen grand
mayeur de Liège et chevalier], esleu et constitué capitaine et mambour de la
cité ;
de par les maistres, jureis, conseille et 32 bons mestiers de la citeit, 1485i 15
(') Sur la moi t di> Gnilliuiue de la Marche, voir Chronique de Jean de Home, t. I, p. ô48. 50
Walderea (*), qui pour avoir argent pour employer à la défence de la cité,
erapruntarent argent aux bourgeois et s'en obligèrent pour furnir aux soldats.
On avoit une journée de masson pour quallre aidants, les manouvriers à deux
aidants, les autres à l'advenant. (Manuscrit S 2, fol. 3i'8v u , et manuscrit 96,
5 fol. 276.)
15 publication desditz trieuves Croy se partit de Liège avecqz ses gens, mauldis-
e
sant les Liégois. Le xxv d'avril, la paix fut faicte de toutte entre nostre évesque
et ceulx de la Marche et fut publiée, le x e de jullet. premier à Tongre et le jour
mesme en la cité et pareillement par touttes les bonnes villes du pays, [où
fut ordonné que les trois Estats du pays de Liège, duchié de Builhon et contée
20 de Looz donneroient à ceulx d'Aremberch et de la Marche 50 milles florins de
Rhin dedens 8 ans prochainement venant, payez chascun an à deux termines
du sainct Jan et Noël jusques à la fin du payement]. (Manuscrit B. La partie
entre croiltets se trouve dans 2 en note marginale.)
L'an mesme, fut la saison de l'esté sec et belle, car depuis le moys de may
23 jusques au moys de septembre, ne pleut que deux ou troix fois, mais la rousée
de nuietz estoit si abondante qu'elle perçoit la terre bien profond, et fut
le grain à bon marehié vendu. (Mêmes manuscrits.)
(
J
) Gilles de Huy. écuyer, seigneur de Bierset, échevin de Liège et bourgmestre de Liège en 1486,
1493, 1497 et 1505. Cf. de Borman, Echevins, t. 11, p. GO; Abry, Rtxueil héraldique des bourgmestres,
30 pp. 200 et 206. — Sur Tilman Waldoreal, voir t. I, p. 361, n. 2.
! Larrons sans oreilles, c'est-à-dire voleurs récidivistes. La première peine appliquée aux voleurs
( J
L'année (i 494) fut fort fertil do grains et de vin et ne fut vendu le stier de
bledz pour ung temps que quattre pattars.fet le quart devin du pays un aidant]".
L'an susdit, en moys de décembre, la ville de Tongre fut prinse par la garde
de Brabant qui vindrent sur une nuictz del contée de Namur à Tongre [et
Ilorne en icelle, mais trouvèrent moyen, par belles paroi Iles, de sortir sans
L'an 496, commencha à régner une maladie incognue en ces Pays-Bas dont 10
L'an XVc ni, l'archiduc Phillippe, qui estoiten Espaigne, vint veoir son père is
car en quattre moys ne pleut, tellement que les herbes devindrent sèches avant
venir à parfaicte croissance et maturation. On ne eut aulcunes aveines, peu de 20
Le xiiii de may (1504), les vignes furent deslruittes par pluyes et grésil, et
furent les caues si grandes que aulcunes maisons furent renversées par
l'impétuosité de IVaue.
j. de L., 121. I^c xvm e jour de décembre (1 SOS) ensuyvant, ledit seigneur Horne le Hardy *s
alla de vie à trespasse à Treict et fut son corps sépulture au frères Mineurs
que son père avoit fondés et i esloit enterrés. Les exêques furent faites à
30
cf. t. I,p. 495.
CHRONIQUES DU XVI SIÈCLE e
Ainsi que nous l'avons déjà dit plus haut, page 139, le nombre des chroniques
liégeoises écrites en français est considérable. Ce que nous avons conservé ne
5 constitue qu'une faible partie de ce qui circulait dans les bibliothèques des
couvents et des villes et dans les maisons des clercs ou des bourgeois lettrés
e e
des XVI XVII
e
, et XVIII siècles. La nomenclature qui suit ne mentionnera,
sauf quelques rares exceptions, que les manuscrits conservés dans les biblio-
thèques publiques de l'Université de Liège, de la ville de Liège, de la
investigations.
15 Au reste, ces chroniques sont le plus souvent copiées sur un modèle tradi-
tionnel qu'il n'est pas possible, pour le présent, d'identifier. Cet archétype, en
effet, ne peut être le manuscrit de Grégoire Sylvius, un des plus anciens qui
nous sont parvenus, car celui-ci omet des détails qui se retrouvent dans des
versions postérieures. Ce n'est pas non plus le manuscrit d'Olivier de Boulongne,
20 greffier du Conseil ordinaire, souvent utilisé par Foullon. Déjà à la fin du
XV e
siècle, on signale une chronique de Liège de Jean du Chesne, de Hervé,
chanoine de Saint-Lambert, dont Wachtendonck, au XVIIe siècle, possédait
Tome II. 35
274 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
pourrait bien être la source du manuscrit de Hocroi dont nous allons faire
3
mention ( ).
vieulx certain libre et cronicq escript par un quidam, en son temps nommé
maistre Jehan Doulremeuse, et la copye antérieure d'icelle estoit escript
par S'' Jehan Ilusta, demeurant alors à Dinanl, ce fut l'an Af/C L1A,
le25 de juleit 4 ). En recherchant les manuscrits de Jean d'Outremeusc. le
(
XVI e siècle, écrit par Arnold de Fumai, demeurant à Namur, et donnant sans
aucun doute la version commune des chroniques liégeoises jusqu'en 1539 5 ). (
manuscrits qui peuvent servir à reconstituer ce dernier sont si rares. Nous les
l«) De Becdkuèvke, Biographie liégeoise, I. I, p. 173, et B. C. R. IL, 3 e série, I. IV, p. 471, note.
(
8
, Cf les Nouveaux mélange* de Vulenfagne et E. Poswick, Manuscrits historiques sur le pays de 30
Les catégories dans lesquelles nous avons réparti les manuscrits dont nous
allons faire la description, ont été établies en tenant compte de la valeur de ces
documents pour l'histoire du XVI e siècle. Ce classement prêterait sans aucun
doute à de sérieuses modifications s'il fallait envisager la période des règnes des
s évéques de la maison de Bavière. Nous aurions pu réduire cette liste en
négligeant tous les récits qui abrègent fortement la version commune des
e
chroniques jusqu'à la fin du XVI siècle Mais cette élimination n'eût pas
toujours été facile à faire. D'autre part, nous aurions laissé passer une excellente
occasion de donner l'inventaire complet et systématique de toutes les chroniques
io conservées dans les quatre grandes bibliothèques belges citées plus haut.
INous avons groupé celles-ci dans les catégories suivantes :
(M La provenance des manuscrits sera donnée par les abréviations suivantes : B. R. = Bibliothèque
royale de Belgique, suivi de la cote du manuscrit, le numéro entre parenthèses est le numéro du
30 catalogue Van den Ghciu. — Un. Lg. = Bibliothèque de l'Université de Liège, le numéro entre
parenthèses est celui du catalogue imprimé de Grandjeau. — Ville = Bibliothèque centrale delà
Ville. — Arch. Lg. = Dépôt des Archives de l'Etat à Liège.
276 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
1. — B. R., IL 2734(6326).
C'est le manuscrit désigné A pour l'édition de la chronique abrégée de
Jean d'Outremeuse. s
m
Manuscrit mesurant
ra
375 X 284, de 257 pages en deux colonnes.
Chronique allant de la prise de Troie à 1370.
Inc. : An de la création nostre père Adam I1I1 M 1I1 C et XIX, fut pris la
noble cité de Troie.
Ce manuscrit fournit le texte le plus ancien et le plus complet de la chronique io
moins complet que les manuscrits de la classe B. Nous signalerons les quelques
passages du XVI e
siècle qu'on ne retrouve pas ailleurs. Pour le règne de Gérard
différentes.
1° Le premier codex est une chronique liégeoise des origines à 1.jo3, illustrée,
J
pour chaque notice des princes -cvèques, d'armoiries et d'initiales ornées ( ),
(*) L'initiale du folio 77 v° porte dans une banderolle : diem tinte o. 1571.
CHRONIQUES DU XVI SIÈCLE. e
277
présent cronicque, ne l'est oit point eneor... L'an mesme (1S65), le ni" de
jung... fisl en la cité son entrée très fionnoi ablement avec laquelle, pour le
aquilae quae tuta sub alis semper et imperii fida fovere st'nw.Puis en dessous:
frater Gregorius Sylvius, sacre théologie prof'essor, ordinis fratrum
Un personnage ayant la culture et ayant fourni une carrière aussi active que
l'évêque suffragant de Georges d'Autriche, Robert de Berghes et Gérard de
Groesbeek aurait, comme Chapcauville, composé une œuvre plus personnelle
dans cet écrit, on le trouverait peut-être dans les notes marginales qui montrent
que le texte fourni par le premier copiste a été confronté avec d'autres sources,
XVI e
siècles. C'est lui qui nous servira de hase pour l'établissement des textes
de la dernière période.
2° Le second codex est un fragment constitué par les folios 174 à 517 d'une
e
50 autre chronique liégeoise écrite au milieu du XVII siècle, et rédigée sous
(t) Sur Grégoire Sylvius, évèquc de Tagaste, voir D. U. Berliêre, Les evêques auxiliaires de Liège
pp. 92-97.
278 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
qui a composé ce recueil factice a considéré cette seconde partie, dont récriture
et le papier sont cependant tout à fait différents, comme la continuation de la s
2
première chronique ( ).
table des généalogies décrites dans le Miroir et de quelques pages d'un armoriai 10
sans texte.
3. — Arch. Lg., n° 1.
2
C'est le manuscrit désigné /J pour l'édition de la chronique abrégée de
Jean d'Outremeuse.
Manuscrit mesurant m 3i S X 0™210, de 230 folios, sans titre. is
Allemagnes...
Des. : C'esloit un prince qui avoit beaucoup endurez de mal pour garder
et tenir son pays en bonne paix.
il donne de la chronique abrégée de Jean d'Outremeuse et des relations des 20
XV e
et XVI e
siècles un texte complet et assez ancien. Il se termine avec le règne
de Gérard de Groesbeeck en 1580. Il est complété, folios 207 à 209, par la
D. Lampson.
Inc. : Van de la création d' Adam, nostre premier père, quattre mille
ri XIX, fut destrtticte Troye la grande...
Même texte que 3 et 4, mais parfois abrégé et modifié. On y trouve d'autre
part : folio 86 r°, une addition sur la découverte des Datins dans la cave des
Crama en 1433; la notice sur Heinsberg se termine par l'énumération des
280 CHRONIQUES LIEGEOISES.
maisons religieuses fondées sous son épiscopat; folio 91 v°, le récit abrégé de
l'expédition bourguignonne au pays de Franchi mont. Sur le règne de Gérard
de Groesbeeck, le manuscrit donne, jusqu'en 1570, une relation différente de
celle des manuscrits précédents. Elle sera donnée plus loin à la rubrique 2° de
ebaque année de ce règne. Après 1570, on retrouve le même texte dans tous s
les manuscrits.
des évêques.
Inc. : Tungris et Turnus en descendant des Allemaignes allèrent tant
par les bouscades...
Des, : Pages blanches où se trouvent de place en place des blasons des
princes-évêques jusqu'en 1724. lb
ot
Texte semblable aux n 3 et o, mais rajeuni et abrégé. Pour la première
partie du règne de Gérard tîe Groesbeeck, nous trouvons la même relation qu'au
par le texte d'une harangue en mauvais vers adressée par une jeune fille au
nouveau prince. 20
aprilis, maii, junii, anno 1636. Enfin deux pièces relatives à la querelle
conforme au n" 7 et complété, folio 213 v°-214, par le récit du meurtre d'un
chanoine à Dînant en 1581, puis, après quelques pages blanches, folios 217-226, i
de gen* de bnrgoy.
Il a été la propriété de Ferd. Henaux. Un passage du folio 458 v° montre 25
7 novembre 1484; folio 485", par des notes diverses sur des événements du
s XVII e siècle.
is postérieurement.
Folios 178 à 196 : Recueil de jugements et coutumes du pays de Liège.
Folios 197 à 355 : Pawilhar liégeois.
Folios 404 à 45J : Articles de coutumes du pays de Liège, par Ch. de Méan.
30 Folios 457 à 475 : Fin de la table de la chronique.
284 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Inc. : Trois feuillets contenant les armoiries en couleur des villes du pays s
de Liège.
Au folio S, les armoiries de la famille Gordine avec l'inscription suivante :
ou Dinant, il décéda de ce monde le 14° jullet l'an 1631, estant aagé de 06 ans.
r e
Et son fils, mons Gérard Gordine, docteur de Namur, décéda le 21 de jullet
l'an 1649, aagés de 60 ans ». En haut de la même page, on lit : « L'an de nostre
seigneur 1(149, ce présent livre nous a estez donné pour mémoire par mon
frère maistre Gérard Gordine, docteur en médecinne de Namur, et at estez io
escrit de la propre main de feu mon père Philippe Gordine, environ l'an 1608,
dont j'en suis tesmoing, l'ayant plusieurs fois veu escrire. Par moy Natalie
de Liège.
Version complète, mais modernisée, conforme aux manuscrits 3 et 5, suivie,
pour les XV e
et XVI e
siècles.
Le seul passage inédit est, au règne d'Erard de la Marck, tome III, folio 60
une note relative aux Croix de Verviers.
Version très abrégée pour les XIV e et XVe siècles, conforme à 3 el 5 pour le
26 bis
. - Un. Lg. Wiltert, n" 85.
io Chronique liégeoise jusqu'en 1 58-1
être classée dans la neuvième série de cette liste. Nous la plaçons ici parce
qu'elle donne un des textes les meilleurs et les plus complets de la relation de
20 Pierre de Hesdignoul.
de Sclayn.
A la fin, folio 369 à 374>, une main plus moderne a ajouté quelques notices
sur les années 1602 à 1612, puis, après quelques pages blanches, la liste des
30
bourgmestres de Liège de 151)9 à 1677.
-
e
à 490. Version abrégée, semblable à celle du n° 6. Pour le XVI siècle, le
transcripteur compile diverses chroniques C'est ainsi qu'il mêle le texte des
7 janvier ! 615. publiée par AL L. Polain dans ses Récits historiques de l'ancien
Tome II. 37
290 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
repris plus loin, folios 243 à 254 v°, dans un bref résumé. Au XVI e
siècle, il
sies. Le récit, terminé en 1677, est complété par quelques notes addilionnclles
-s
de 1701 à 1704, interrompues brusquement.
Des. : Puis être mis sur une roue sur laquel languissant mourut environ
les 8 heures et demi du soir
Version moderne et abrégée, apparentée à celle des manuscrits 28, 29 et 33,
ajoutant, outre les détails relatifs à Luther, la copie d'un édit de la reine
5 Elisabeth contre les catholiques. Ce manuscrit a été assez élourdiment copié sur
un autre : au folio toï. ligne 5, il relate un événement de 157M. puis continue
à la ligne suivante par le récit de l'assassinat du mayeur de Donceel en 1651.
15 après quelques pages blanches, reprend, folio 45-) à 531, le règne de Ferdinand
de Bavière et, folios 552 à 554, le début du règne de Maximilen-Henri de
Bavière. Il s'arrête brusquement à la fin de la page.
2s le récit est semblable à celui des manuscrits 28, 29 et 35. Chronique très
désordonnée au point de vue chronologique. Elle saule, folio 157 v°, de 1299
à 1465 et de 1465 à l'émeute des Rivageois en 1531, dont la relation est
interrompue, folio 184, par la reprise des événements de 1500 à 141)5. Puis le
récit de la mutinerie des Hivageois reprend, au milieu d'une ligne du folio 206.
50 Ceci prouve que ce manuscrit a été copié sur un autre dans lequel deux
cahiers étaient intervertis. Au règne de Gérard de Groesbeeck, on trouve une
292 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
prise du château de Iluy, une copie du règlement des Dix Hommes de la Cité
du 24 janvier 159.) (
J
). Au folio 271, est insérée une Description du mer-
veilleux roiVwye de Guillaume Schouten de Home en Hollande, fait es ans a
4615, 4616, 1617. Le récit, s'arrétant à 1631, est complété, par une autre
main, de quelques notes additionnelles s'arrétant à 1048.
sans titre.
Manuscrit mesurant ro
31 x 0™-20 de 457 pages sans titre, avec armoiries
5 coloriées des princes-évêques. !! a éié écrit en 1662, ainsi qu'en témoignent les
passages suivants, page (;8 : ... /e fit translater à Liège, (le corps de
S. Materne) où il est eveor à présent, 1'662, auquel an lui fut fait par le
chanoine Tabollel une belle casse..., et page 209, l'an / 489, fut commencée
à rebastir Véqlise de Saint-Lambert.... qui est celle qui se voit encor
to à présent 1 662, par ainsi elle est vieille de 475 ans.
Inc. : Dieu incompréhensible et infinis estoit auparavant toute chose....
pages 455 à 457 sont des fragments de la partie postérieure de cette chronique
ib Pour le XIV e siècle, cette chronique nous donne un texte abrégé et modernisé.
Mais à partir du XV e
siècle, elle utilise la source qui a servi à Mélart et nous
retrouvons des deux côtés un texte idenlique, à l'exception des phrases de
transition qui semblent être le seul travail original du prétendu historien hutois.
Mais le compilateur de ce manuscrit a également connu la chronique tradition-
20 nelle qu'il résume brièvement entre des passages de sa source principale, ainsi
de Liège.
Manuscrit mesurant m 357 x m 21 de 960 pages.
C'est la suite de la chronique précédente, mais écrite par une autre main.
Nous y retrouvons, jusqu'à la fin du règne d'Ernest de Bavière, comme au
n° 37, les textes de Mélart mêlés à de brèves annotations tirées de la chronique
vulgaire traditionnelle.
Mais ce travail de compilation n'est pas fait sans erreur. C'est ainsi que les s
textes relatifs aux deux sièges consécutifs de Maestricht en 1576 et 1579 sont
confondus. Ce manuscrit est aussi apparenté au n° 45.
écrit par Martin Coppens. Ce nom nous est révélé tome I, folios 3 v° à 4 v°, par
une pièce de vers de 13 strophes de 4 vers, les lettres commençant chaque
strophe donnant en acrostiche le nom du copiste.
Inc. : L'an 699, l'évesque Hubert ayant quelque temps print son repos is
A partir de lévêque Durand, folio 59, le texte est pris à la même source, mais
d'une manière un peu abrégée, que celui de Mélart et du manuscrit 57. Cette
source commune semble aussi avoir été utilisée par Chapeauville à partir
pages 564-565 une lacune dans le récit allant de 1548 au 1 7 juin 1556. Cette
lacune est comblée par les folios 1 15 à Mo v° de ce manuscrit. D'une façon 30
20 tulée ••
Chronicque des faits mémorables des princes, roys, ducs et évesques
de Tongres, Liège et Maestricht, ayant appartenu, en 1796, au prélocuteur
Grégoire Howet.
Manuscrit mesurant m i6 X m i8 de 427 pages, avec quelques feuillets
intercalés.
30 (') Voir plus loin les notes additionnelles au texte de Mélart tirées de ce manuscrit.
296 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
ajoute en outre ça et là des vers, des chronogrammes, folio 481 un long extrait
bataille de Gembloux. 5
A partir de 1688, le texte prend la forme d'un mémorial notant les événe-
ment mois par mois et s'interrompt, après janvier 1704, au milieu d'une page
déchirée. Pour le XVII e siècle, texte semblable au n° 88.
Manuscrit mesurant
m
155 X m i92 de 217 feuillets, ayant jadis appartenu
à J. Body, curé aux Avins.
Inc. : Sancla tegia. Clironic de l'éveschée de Liège escril par Jean
de Ilarzée l'an 1643 el augmenté jusques à l'an 1653.
Des. : Noms des princes et seigneurs tassais et bénéficiers de l'égliese de 15
Folios 8 à 10, liste des évoques, des rois et ducs de Tongres, des comtes de 20
de Guise....
Des. : El se donnant l'adieu avec de grands témoigyiages d'amitié et bonne
correspondance par ensemble...
Le texte est suivi d'une table en 9 folios non paginés, puis, folios i i et S 2. de
la liste des terres et seigneuries appartenant à léglise de Liège et que le Souve- 30
10 nombre de tous les ponts et leurs noms et tout tes les ruts et ruelles de
empereurs et roys (pages 1 i7 à 50'.') ; avec une liste de tous les maistres de
la Cité de Liège, premier esleu l'an 1 253 jusques à celle année 4663,
15 et pour les autres ensuivants (pages 510 à 521); puis la chronique des
évesques des villes de Tongre, Maestricht et Liège (pages 79 à 134, 541
à 655, 67 1 à 108i); item encor des roiis et dvcq de Tongres (pages 1 à 78).
Inc. : L'an devant l'incarnation de noslre seigneur J^sus Christ 2347
Des. Mandement publié au péron de Liège, ce 27 janvier 1653
:
e
et
Tome II. 38
29K CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Manuscrit mesurant (J
m 27 X O m 17o de 467 feuillets, portant Vex-libris de
Inc. : ... ennemis, lequel avec une leile impétuosité allât donner sur les
Flandruis...
Des. : Ayant encor coitsté bonne somme d'argent à la ville. Messieurs de
S'- Lambert.
Une écriture postérieure a ajouté quelques brèvis noies relatives aux princes- 10
saintes du pays de Liège et les lieux où ils reposent. La chronique des évèqucs 20
reprend au folio :i7 v°, avec en supplément l'oraison à saint Lambert, patron
des Liégeois (folio 96), la louange en vers de saint Hubert (folio 104), la des-
cription du pays de Liège (folio i 19), la louange en vers de iV'olgcr (folio 145).
les extraits de ces sources sont choisis d'une manière assez capricieuse et
souvent avec des erreurs de chronologie assez fortes. L'auteur raconte avec
d'abondants détails la guerre des Dinantais contre Charles le Téméraire en 1 466,
(') Elle est intitulée dans le supplément au catalogue «les manuscrits de la bibliothèque de
l'Université de Liège, donné par Grandjean en 1884 : Chronique de Liège dile des Chartreux. 50
l.a même dénomination a été donnée par Poswick à une chronique se trouvant au château de
Warfuséc, de 101) 1 à 1506, signalée par de Gei\laciie dans son Histoire de Liège, p. 175, et qui a été
écrite par le chanoine Van den Berch (cf. U. C. R. H., 2 e série, t. VIII, p. 59G).
CHRONIQUES DU XVI e SIÈCLE. 299
ainsi que le sac de Liège en 1468. Dans îa courte notice consacrée à Erad de
des Rivageois. il note avant tout les incidents de la vie religieuse et les fonda-
e
tions d'établissements pieux. Au XVII siècle, il reproduit : le règlement du
s 15 avril 1603 touchant la réformation de la justice (folios 502-304); 2° l'apo-
logie catholique et chrétienne contre les déclarations, etc.. faite et écrite par les
25 i
3
)
Ibid., col. 170.
(<) En se basant sur son titre, il semble bien qu'il faudrait ranger dans cette catégorie le manuscrit
suivant qui se trouve dans la Bibliothèque municipale de la ville d'Aix-cn- Provence. C'est une chronique
des évoques de Tongres et de Liège, intitulée : Summaire et brief recueille des choses mémorables depuis
la première institution du jadis puissant et renommé royauime .. . de Tongres, aussy tes fondations
50 d'aucunes villes, villa jes et églises et monastères en iceulx royaulmes, cillé et pays, faictes doiz l'an 4302
avant la nativité de Nostrc. Seignt ur jusque! à t'an après sa nativité IS31 . Ce manuscrit a jadis appartenu
à Philippe Marotte de Montigny qui se trouvait, au 1" juillet 1(547, à Cologne. [B. C. li. 11., 1" série,
t. 11, p. 319.)
500 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
, fonda-
les travaux exécutés par Erard de la iMarck). Il note particulièrement les fonda-
riques et, à partir de H 17, les élections des bourgmestres. 11 intercale aussi dans
Texte semblable, jusqu'au XIII e siècle a celui du n° 48, puis drpuis cette
époque jusqu'à la Gn de Gérard de Groesbceck, au n° 40. On trouve aussi,
folio 34 v°, description de la Cité avec énuméralion des églises, des rues, des
ponts; folio 37, table des saints du pays de Liège; folio 38 v°, liste des bourg-
io meslres de Liège de 1255 à 1677, comme dans le manuscrit 43. Dans le règne
de Ferdinand de Bavière, folio 161 v". l'histoire du banquet tragique de
os
La Ruelle, comme dans les n i9, 75, 74. Dans le règne de Maximilien-Henri
de Bavière, folio 208, dénombrement des maisons de chaque paroisse de Liège.
des vers : page 163, prière à saint Lambert; pages 181 à 185, complainte en
en l'honneur de saint Hubert: page 276, éloge de Wason. Aux pages 207 à 224,
on trouve une description de l'évêché de Liège avec une vue perspective de la
(») II parait cependant plus exact que Jean d'Outremeuse. M. Kurth a signalé les nombreuses
erreurs de ce dernier dans l'indication des dates de fondation d'églises (cf. Recherches sur l'origine des
paroisses de Liège dans Bull. Soc. d'aut et d'histoire du dioc. de Liège, t. XVI, p. 227). Il arrive
généralement que ce désaccord disparait de notre manuscrit, par exemple : fondation de Saint-Martin
30 en 1037 et non en 1046, de Saint-Thomas en 1041 et non en 1050, de Saint-Remi en 1040 et non
en 1048, de Saint-Clément en 1 128 et non en 1 122 ^cf. t. I, p. 14, n. 5, et p. 16, n. 1;.
302 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
A noter aussi, folios 92 à 96, la table des corps des saints et des saintes
08
du pays de Liège, avec les lieux où ils reposent, comme aux n 57, 45, 44, 47.
de La Ruelle;
Documents de la journée d'État de 1639.
CHRONIQUES DU XVI SIÈCLE. e
305
Collin en 1633.
Manuscrit mesurant m 31 x m 9 de
1 381) feuillets. Le transcripteur annonce
qu'il a écrit de la main gauche, comme est aussi écrit le manuscrit 62.
Inc. : L'an de la création de nostre premier père Adam...
-25 Aux XIV e
et XV e
siècles, version abrégée et modernisée, complétée,
folios 116v° et 161, par des citations de Sigebert et, folio 259 v°, des Annales
du Hainaut. A noter aussi la copie de l'ordonnance de Charles, duc de
Bourgogne, du 28 novembre 1467 et, folio 298, des extraits de Phil. de
Commines et de l'inventaire de France du temps de Louis XI.
50 A partir du règne de Louis de Bourbon, le texte s'écarte des manuscrits
traditionnels, tiu règne de ce prince, il ne donne que les faits principaux : lutte
suivantes : folio 554, récit d'un témoin oculaire du siège de Dînant en 1554;
folio 5.17. chanson sur la bataille de Saint-Quentin, après laquelle est écrite la s
gardes, 1610; folios 560 à 588 v°, Compte de la ville de Dînant, 16^6;
folio 589. lettre de l'empereur Ferdinand II aux estât de la ville de Liège,
15 août 1655; folio 566, les armoiries des villes de la principauté intercalées 15
du texte traditionnel
sans emprunts importants à d'autres sources.
53. — Ville, 881 de Theux, 154).
Chronique allant de la prise de Troie jusqu'en 1551.
Version très abrégée. C'est moins une chronique proprement dite qu'un
sommaire du contenu ordinaire des chroniques connues.
60 e
prince et écêque, qui mourut en 458t , escripl par Tliomas Josses,
Manuscrit mesurant i)
m 27 X m i8 de 239 feuillets. Version abrégée et
moderne, conforme à 5 et 5, donnant, au règne de Corneille de Berghes, 25
la chronique de Hesdignoul.
Version très abrégée, incomplète, ne donnant que quelques faits sur chaque
règne, avec des erreurs de dates et des interversions de faits. Au XVI 8 siècle,
les notices de chaque règne des princes-évêques sont également très brèves,
mais utilisent des sources autres que la chronique traditionnelle. Une des notes
s sur Georges d'Autriche se retrouve dans le manuscrit 1, d'autres dans le
manuscrit 96: le siège de Dinant en 1554 est raconté comme dans n" 52, 53,
61 et 62; l'histoire du coffre comme dans n os 27, 61 et 62; l'ambassade du
comte de Meghen comme 29, 62, 70; l'origine du nom des gueux comme 62; le
passage des Ecossais en 1576 comme 29 et 70; le siège de Maestricht comme 29.
10 Le catalogue de la Bibliothèque de l'Université de Liège signale dans ce
manuscrit des détails nouveaux et curieux sur la bataille de Steppes et le Mal
Saint-Martin, mais le récit de ces événements est identique à celui qu'on trouve
dans les autres chroniques.
règne d'Erard de la Marck, nous trouvons trois pièces qui ne sont pas dans les
d'Ernest de Bavière sont un peu plus détaillés et utilisent une source autre que 25
le manuscrit 28.
(M Ces documents se retrouvent aussi dans le pawilhart n° 482 de l'Université de Liège, fol. 770,
et sont publiés dans le H. C. R. H., t. LXXXV'lil, p. 1-26.
CHRONIQUES DU XVI' SIÈCLE. 309
69 — B. R., 4749-52(6375).
Chronique liégeoise jusqu'en 1630; écrite, en 1635, par Antoine du Mont
de Bochefort, bourgeois de Liège, et ayant appartenu au grand greffier
Beeckman. 20
25 siège de Maestricht.
Les règnes d'hrnest et de Ferdinand de Bavière ont été écrits par une autre
main. On y remarque, folios 179 à 188, le texte de plusieurs ordonnances et
Version fort abrégée et modernisée, divisée en trois livres comme dans les
XVI 7. Au règne
e
manuscrits 53 et 121. Pour le siècle, texte semblable au n°
d'Krnest de Bavière, on trouve : folio iGO. harangue de la jeune fille à Ernest
de Bavière; folio 162, relation du banquet du 18 juillet lî>81; folio 203 v°, 10
relation véritable quy s'est passé en la ville de Tillemont par l'armée françoise
et bollandoise; folio 211, remarque, chose admirable, notable sur la funeste
Même écriture et même texte que le manuscrit 66, jusque l'an 162?). Le 20
récit est continué jusqu'en 1639, comme dans le manuscrit précédent. A noter,
dans cette continuation, folios 314 à 319, un long récit de la prise de Tirle-
Dinant, raconté comme les manuscrits (5! et 6i. Il y a quelques détails inédits
pour le règne d'Ernest de Bavière, entre autres, folio ISO v°, une pasquillc, et
10 veslre, jésuite.
Le manuscrit commence par des vers latins ornés d'enluminures, puis donne,
folio il, les armoiries des villes liégeoises, puis la liste des papes et des évêques
de Liège, puis une courte vie de sainte Anne.
La chronique débute comme suit : Nous trouvons dans la chronique du
15 Hainaut, comme dit Jacques de Guise... Elle donne une version fort abrégée
et modernisée.
20 Inc. : Vers latins précédés denluminures, puis armoiries des villes du pays
de Liège et liste des évêques.
Version fort abrégée et modernisée, semblable au n° précédent.
folio 155, sentence des Echevins de Liège contre Hersin; folio 157, les
Version très abrégée et moderne, complétée, folio 204, par la liste des
s os
bourgmestres de Liège de 1242 à 1742. Texte semblable aux n 82 et 85.
85. — N
Un. Lg., 6 J6 (808).
Chronique de Liège jusqu'en 1072 intitulée : Histoire du pays de Liège
depuis son origine jusqu'en 4672, écrit en 1684. 10
Version abrégée
-r- v- et moderne.
avisé. .
et 1417 à 1677.
Version très abrégée et modernisée. Seul le meurtre de La Buellc, folios '61
prit la fuite.
io Version très abrégée et modernisée, résumant quelques faits, passant d'autres
sous silence, relatant avec plus de prédilection les détails concernant la ville
laconique pour ce qui concerne les guerres civiles et parle plutôt des faits
Des. : ... se logèrent aussi en divers lieux du pays de Liège. Dieu nous
en préserve au futur.
50 Version très abrégée et modernisée.
318 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Inc. : Ce n'est pas sans sujet que l'église de Liège se glorifie d'être la fille s
de l'Eglise romaine.
Abrégé très bref, notant surtout des événements de la vie religieuse.
la Joyeuse entrée de Jean de Horne en 1484; folio 277, le vote du pécule par
la Cité en 1604, la liste des bourgmestres jusqu'en 1688.
Inc. : Octavian, 23 e
my de Tongres.
Des. : Le premier de l'an 1707 , notre éréque célébra dans l'église...
Version très abrégée, semblable à celle du n° 88.
Manuscrits donnant, 6°
outre la version abrégée de la chronique vulgaire,
20 des détails relatifs à l'histoire générale.
La première chronique occupe les folios î à 212. C'est une version abrégée
et incomplète.
La seconde, folio 215 à 314, est une chronique très sommaire et mal rédigée,
590 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
jusqu'au XVI e
siècle. A partir d'Erard de la Marck, ses notices sont puisées à
une source différente des autres manuscrits, mais les événements extérieurs à
Liège y occupent, comme au n° 97, une grande place. Ces notes se rencontrent
parfois avec celles du n° 00.
F. ilenaux
trouver...
30 chronique traditionnelle.
Tome II. 41
522 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
en 1635.
CHRONIQUES DU XVI» SIÈCLE. 323
et pays de Liège. Item une inkrlocution de l'âme de Jean Hersin avec lame
du Marichalle de Biron, par M. P. D. B. A Lion, par Jean Martin, 1621 (*).
blancs.
(
J
) Cf. ob Theux, Bibliographie liégeoiie, col. 1337.
324 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
eaux de 8pa; plan de Macstrieht signé Gasp. iioullars, Anvers, 1073 ; Vue
d'Argenteau par le même.
de l'indication des revenus des chapitres de Liège et, folios 218-252, de la liste
Manuscrits 8°
ne donnant que des chroniques incomplètes.
115. — In. Lg., 1091.
Chronique de Liège s'arrétant à 998.
25 Manuscrit mesurant () m 285 X m 20 de 70 feuillets.
nostre père...
Des. : Pour secourir l'empereur et le duc de Lorraine, lequel quand
il vit...
pays de Liège.
Version abrégée et modernisée, semblable au n° 70.
Des. : L'an quatorze cent et quarante siex, fut faite et achevé le pont des
ib Arches et y passa le premier fois aux processions aux Escoliers le dixième
de juletle.
Rédaction très abrégée et incomplète.
Bourbon.
m m
Manuscrit mesurant 195 X 14 de 178 feuillets, écrit au XVI e siècle.
Sans intérêt.
Sans intérêt.
Inc. : S'ensuivent les LVlll articles tant pernicieux à la liberté des bour-
geois...
différents.
is I. Folios 1 à 172. Chronique allant de la prise de Troie jusqu'au milieu du
XVI e
siècle. Ecrite par Salomon Henrici ou Hendrickx, antérieurement à sa
(*) Dans cette catégorie, nous ne mentionnerons que les travaux d'obscurs compilateurs, sans grande
valeur historique et confondus dans la masse des chroniques vulgaires. On n'y trouvera donc pas les
écrits de Langius ni ceux du chanoine Henri Van den Berghe, conservés dans Icsmanuscrils 401
et 46S de l'Université de Liège et dont le volume XXVI de la seconde partie de Le Fort, aux Archives
2b de l'État à Liège, fournit un résume. Ce sont, en effet, des parties de l'œuvre monumentale de cet
infatigable polj graphe qui doivent être étudiées avec l'ensemble des autres écrits de l'érudit héraut
(*) Les renseignements qui suivent sur la personnalité de Salomon Henrici nous sont fournis par
M. l'abbé J. Paquay, à qui nous devons la connaissance du manuscrit; nous lui en témoignons toute
50 notre reconnaissance. Salomon Henrici naquit à Ncderweert en Ibô5, comme le prouve un acte de
Tome 11. 42
33(1 CHROiMQUES LIÉGEOISES.
plète, ne donnant qu'une partie des textes entremêlée de quelques textes latins.
Dans le règne d'Adolphe de la Marck, folio 141. année 1344, nous remarquons
un passage de Jean de u amant : Quidam li Itéras viginti dtiorum cassantes...;
cf. manuscrit d'Avcrbode, Collection die ^oeclU, MI. page 84. Le règne
d'Engelbcrt de La Marck. folio 142 et suivant, est encore incomplet; le récit 5
Lis sources de l'histoire de Lièye, page 611, noie 3. Au folio 145, année 1350,
le compilateur commence à intercaler dans son texte des passages de Raoul de
llivo. Au folio 116, années 1557 et 1358, se lit le dernier texte emprunté à
Jean d'Oulremeusc.
2° Folios 146 à 160 v°. La chronique ne comprend plus qu'un texte latin. is
chronique latine de Jean de Slavelot. 11 en est ainsi dans tout le règne de Jean
d'Arckel et d'Arnoul de Home, folios 147 et suivants. Au folio 149 v°, commence
le règne de Jean de Bavière, raconté d'après la chronique latine de Jean de
Stavelot. dont le texte, à partir du folio 151, se combine avec celui de la 20
constitution de rente passé par devant la régence de Saint-Trond, le 50 octobre 1565 (Stiiaven,
Inventaire analytique et chronologique des archives de Saint-Trond, t. III, p 42). En l'année 1571,
Ilenrici séjournait à Liège en qualité de secrétaire du chancelier Jean Witten, prévôt de Tongres :
< caprllanus ccclcsiac Sancli Lamberli et familiaris Rcvercndi Domini et magistri Johannis Witten
cancellarii ». II finit à colle époque la copie d'un des plus beaux pawilliars conservés à Liège (n° 39 25
le 18 août 1571, il entreprit la transcription de plusieurs registres importants des archives de Notre-
Dame. 11 dressa un recueil complot des stuits ou baux contractés par le chapitre de 1529 à 1587
(reg. 297, aux Archives de l'Etat à Ilasselt); il réunit les documents les plus anciens du chapitre en
la copie d'un f.ihrr diversorum negotiorum concernant les affaires du clergé, 1568-1592 (rcg. 278 aux
Archives de l'État à Ilasselt). Le chanoine Ilenrici mourut avant le 1 1 février 1597. Cf. J. Paqiav,
Cartulaire de Notre-Dame à Tongres, dans Bull. Soc. scient, et i.iiikk. du Limbolrg, t. XXIV,
pp. 104-106. 35
CHRONIQUES DU XVI SIÈCLE. e
33!
A la fin du règne de Jean de lîeinsberg, folio 1§9 v°, année 14:25, réapparaît
se retrouve, folio 161 v°, l'addition de quelques manuscrits sur l'aide que les
Limbourgeois reçurent de saint Georges, leur patron. Au folio 165 v°, le texte
4° Folios 167 v° à 172 : Règne de Jean de Horne. Même fond que dans la
II. Folios 178 à 189 v°. Le chanoine Van Buel (*) de Tongres, possesseur
20 du manuscrit, y ajouta le texte d'une glorification des origines de Tongres,
(') Après la mort de Salomon Flenrici, le manuscrit passa à d'autres membres du chapitre de
30 Tongres. Vers les années IC4O-Î043, il était en possession du chanoine Martin-André Van Cue!.
Ce chanoine résigna, en 1GÎS4, son canoàicat de Tongres et conserva la prébende dont il avait été
pourvu à Saint-Scrvais à Macstricht. Il emporta le manuscrit dans cette dernière ville, comme le
Des. : L'an 1S91 ... ils mèneraient les feux par lesdits villaiges, dont
avoient ars et brnslé antenne* maisons...
Compilation sous forme d'annales dans laquelle l'auteur mêle les événements
de l'histoire générale et de l'histoire liégeoise. Ces événements sont ensuite
commentés dans le texte et dans de très nombreuses notes marginales qui io
Le manuscrit, dans son état actuel, n'est qu'un fragment sans commence-
e
ment ni fin. L'écriture est de la fin du XVI ou commencement du XVII e siècle, i»
de Visé;
5° Pages 1 à 141 : Deuxième chronique depuis Pirard, septième évêque de
er
4" Pages 1 à 6d : Troisième chronique depuis Alexandre I jusqu'en 1694,
terminée, pages bl à 65, par la Vie du chevalier Bayard.
Compilation informe et sans valeur.
de l'auteur.
et anchieiis registres.
Manuscrit mesurant ()
m 31 X m 205 de 26 feuillets, écriture très moderne.
4283 à 4460.
Compilation sans valeur, provenant de la collection Jules Mathieu de
Vervicrs.
Des. : Car dès l" heure que les champions sont laissés, le maire et les 20
Chronique limée du XV e
siècle et, folio 73, une pasquille wallonne.
Le manuscrit original se trouve à la Bibliothèque Valicane n° 015709.
Manuscrit mesurant U m 295 X <l m 185\ formé de trois cahiers non foliotés.
Compilation sous forme d'annales faite au XVIIP siècle, sans grande valeur.
dont la première partie est perdue et qui comprenait les folios 244 à 72a de
l'ancienne pagination.
15 Inc. : De Richard, 44' écesque de Liège, l'an 9S9...
Des. : 1° L'an 1642, le 3 juillet, mourut en la ville de Cvllogne la règne
mère de France...; 2° le 1 4 juillet 4680, on a commencé à rebastir sur le
prise par les Turcs et y est encore par le présent, j 678... donne l'année de
la rédaction de cette chronique. A noter, folio 158 v°, un rlessin du château de
-25 lluy en 1594; folio 121-127, abrégé des persécutions de l'Église et des hérésies
principales de chaque siècle; folio 212 à 241, divers extraits relatifs à l'histoire
générale.
tables, est intitulé : Recueil des choses les plus remarquables arrivées de mon
temps dans la ville et pais de Liège ou que l'on y at appris, ayant qmlque
rapport ou intérêt dudit pais ou des pais voisins,depuis le mois d'avril 41 00
jusque en mois de septembre 41 il
Le tome III. comprenant 301 pages plus 24 feuillets non paginés, est relatif is
de Liège; 2° folios 57 à ÎM, des notices sur la calhédrale, le palais, les collé-
postérieurs.
Dissertation latine sur l'histoire de Liège, sans aucun intérêt comme chro-
nique.
Tome II. 43
338 CHRONIQUES LiÉGEOlSES.
72 = 6 = 73
631 1014= 43 1445 = 106
174 = 38 = 88
632 1036 = 122 1464 = 137
176 = 117 633 = 134 1044= 74 1465= 32
179 = 29 634 = 75 1152-55 = 145 1469 = 125
180 = 70 647 = 94 1156= 45 1540= 84
181 = 64 656 = 85 1165 = 146 1541 = 130
182 = 28 658-59 = 39 1166 = 129 1544 = 97 »0
6) Manuscrits de Theux.
54 = 98 147 = 24 155 = 52 200 = 16
61 = 121 148 = 11 156= 62 212 = 35 30
6526= 1 = 118
6558 6570= 54 6578= 23
6533 = 8 6559-60 = 58 6571 = 18 6579 = 109
5 6534 = 9 6561 = 100 6572 = 63 6580 = 127
6545 = 152 6564 = 141 6573 = 149 6581 = 89
6546 = 151 6365 = 99 6574 = 68 6582 = 86
6o50 = 150 6567 = 101 6575 = 69 6583 = 113
6551 = 50 6568 = 14 6576 = 20 6584 = 80
10 6554 = 21 6569 = 59 6577 = 107 6585 -= 147
1 = 3 2 = 37 3 = 67 4 = 133 5 = 42 (i)
1. Manuscrit de la fin du XV e
siècle, signalé plus haut, page 274.
2. La gronde chronique de Liège dite des Chartreux de 1091 à 1506, manuscrit du XVI e siècle
gouverneurs des places fortes, des mandements, des recès du chapitre, etc., touchant les troubles
des évêques et celle des bourgmestres de Liège de 1253 à 1712 (Poswick, n° 87).
9. Chronique des évêques de Liège, partie en latin, partie en français, rédigée vers 1895 par Jean
Ainsi que nous l'avons déjà dit page 143, tous les manuscrits de chroniques
vulgaires relatant les événements du XVI e
siècle doivent être examinés à part s
parce qu'ils peuvent fous contenir des notes supplémentaires ajoutées au texte
traditionnel. Plus on se rapproche des temps contemporains, plus ces notes se
multiplient et se diversifient. Leur concentration n'est pas facile à opérer.
Il nous a paru que la méthode la plus commode était de répartir ces annotations
par années. C'est le moyen que suggérait déjà M. St. Bormans dans un rapport 10
pourrait être composé le recueil des chroniques liégeoises autre que celle de
1
Jean d'Outremeuse ( ).
Dans ces annotations, nous placerons toujours en tête et séparé des autres,
|e texte des manuscrits les plus anciens qui ont jusqu'à présent servi à recon- is
notre méthode nous oblige à fractionner année par année. C'est la seule raison
justifiant la place privilégiée réservée à cette version qui est loin d être, comme
le lecteur pourra bientôt s'en convaincre, la première en importance si l'on
adopte comme critère l'intérêt historique qu'on recherche dans les récits des
chroniqueurs anonymes.
Après les astériques, on trouvera les notes extraites de toutes les catégories
de manuscrits ainsi que la mention de la source. Toutefois les passages qui
a proviennent d'une façon non douteuse de la source utilisée par Mélart seront
donnés séparément. Ainsi le lecteur pourra plus facilement reconstituer lui-
1506.
L'an J506, au commenchement de moys de janvier, l'archiduc Phillippe
is mer pour aller en Espaingne, mais le vent luy fut contraire, et survint grand
tempeste tellement qu'il perdit aulcunes de ses navires avec son trésor, et fut en
danger d'estre noyez. TouttelTois arriva en Angletterre où ilz print terre et j. de Looz, 121.
5
son entrée en la cité en grande triumphe ( ). Lendemain, célébrât sa première
<•
qui estoit comte de Clèves et d'Aremberg : manuscrit 28.
(') Jacques de Croy, fils de Jean de Croy, comte de Chiraay et de Marie de Lalaing, reçu comme
25 chanoine noble à Saint-Lambert le 18 février 1464, avait déjà disputé à Jean de Hornc, en 118-2, la
( ') Le 15 mai. Cf. Conclusions capitulaires, fui. 2 1 v°. Il y séjourna jusqu'au 18.
50 (') Le 30 mai. Cf. Conclusions capitulaires, fol 23 et 23 V. Voir L.-E. Halkk, La Joyeuse entrée des
princes-évèques de Liège. Une relation inédile de 1506, dans Leodium, année 1928, pp. 29-39, et
L'élection d'Erard de la Marck au trône épiscopal de Liège, dans B. I. A. L., t. LU, pp. 27 et suiv.
342 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
J.de l»67., 12*. sions des aultres villes du pays et contée de Looz (*), et après print grande
paine de appaiser les inimitiéz et factions qui csloienl entre le peuple et
La Marche que aux aultres, dont aulcuns furent bien au bas, qui pensoient
estre promeus et exalleis en auctorité. Et mis grande paine à réparer les places
et forteresses du pays, qui avoyent estez destruictes par les guerres susdits.
Premièrement fist réparer le chasleau de Huy [et y fit faire un puis à grand
J. de Looz, 153. despens. Item les chasteaux] ° de Dynant, Slochem et de Franchimont; ilz fit io
2
aussi réparer Curenge et Seraing ( ).
*
* #
... En dit an, la nuiet de penteeouste, at esté fait l'entrée de susdit évesque
avecque grande noblesse de ses amis et grande nombre de Franee, de Lorrainne,
de Germanie, avecque grosse gendarmerie de chevatilx venus avecque messire îs
3
Robert chevalir ( ), frère à l'évesque, avecque Gracia de Gueldre, estant
c
environ de v lances gorgiassement armés et montés, et furent faictes par eeulx
(•) Il fit sa joyeuse entrée à Macstricht le 8 juin, à Macseyck le 15, à Drëe le 18, à Hasselt le 10.
(*) Cf. Euo Buchi.n, Erard de la Marck et la restauration des forteresses liégeoises, dans Leodilm,
cestui couvent tient les grandes escoles ou estude (*). L'an mesme. le muids de
spelte se vendoit xxix et xxx aidants liégois (*). (Manuscrits 60, fol. 279,
96 et 97.)
L'an mesme, fut constituée l'université de Fracforl par Joachim, marquis de
3 Brandemborgh, recteur, et approuvée par le pape Julius secondus de ce nom.
(Manuscrit 102, fol. 126v°.)
1507.
L'an 1507, le jour sainct Michil, fut Tillcmon prinse et pillié par Mons r
3
Robert de la Marche ( ). frère à nostre évesque et par le duc de Geldre 4
), j. deLooz
(
io mais les Rivagois butinèrent ceulx qui avoient battues et furent déchargiez 123-124.
<•
où il envoya des religieux de Saint-Jacques en Liège : manuscrit 37, p. H5. — b Saint-
20 Léonard : manuscrit 7. — ' L'an 1507, messire Robert de la Marche, avec grose quantité d'hommes
et des gens d'armes descendit en Gueldre et eut la compagnie du duc de Gueldre qui s'apelloit Charle
(') Le couvent des Frères de la Vie commune ou Hiérony mites fut fondé en 1495 et non en j SOC.
Voir la note du t. I, p. 501.
55 (') L'effraction des céréales fixée par les Échcvins de Liège pour l'année 1 506 indique comme prix
moyen annuel 43 aidants, ce qui est un prix un peu supérieur à la normale. Le prix noté ici par la
chronique est vraisemblablement le prix le plus bas atteint par cette denrée pendant l'année 1506.
3 Voir la note 3 de la page précédente.
( )
Castille, quy, par les fenestres de leur ehambre. voyoient Franchois piller,
rober, brusler jusque aux portes, et estoit le pays sy estonné que on ne sçavoit s
la noblesse quy avoit réduict le duc de Gueldre en son pays, et quand ce vint
sur le premier somme, qu'ils avoyenl beu plain leur teste de ce bon vin de
8
France, Monsieur de Spontin (') et Monsieur Jean de Hollongne ( ), tous deux io
(*) Jean de Sponlin, ielëvo la seigneurie de Spontin le 21 août 141)2, mort en 1ÎS18. Cf. Laiiâtk, 5(>
(') Jean de Ilollogne. Cf. Il, de Hadigiés, les Ecltevim <if Namur, p. I8G.
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 345
Piedeschaulx par nostrc évesque et fut transférée la dédicassc jusques au Fisen, n, 321
L'an de grâce 1507, les Sœurs des Bons Enfans sont venu de Kénaut pas
13 loing de Hasque demeurer dans Liège et ont fait édifier leurs églises et couvent
auprès de l'église paroichial.' Saint-Hubert, et leur église fui consacrée par
4
Erard de la Marche, évesque et prince de Liège ( ).
(') Sur l'inauguration de l'église des Récollets et la dénomination Ptedelchautr. voir Gobbat, Liège
à travers les âges, t. IV, p. 535 et t. V, p. 145. Les Frères de Jérusalem étaient une autre façon de
25 désigner les Récollcts ou Piedschaulx. Cf. Charte du métier des Tanneurs de 1493 et Gobert, op. cit.,
t. III, p. 407.
(*) Sur les frères Ceilites ou Lollard> à Liège, voir Gobkkt, Liège à travers les âges, t. V, p. 636.
! Recueil des Ordonnances, 2« série,
( ) t. I, p. 1 et le cri du perron du 20 février dans Paweilhar
Université, n. 551, fol. 500 v» et Paweilhar de Theux 139.
30 (*> C'est le 18 décembre 14!)(i que les Sépulchrines de Neustadt vinrent s'installer à Liè-c au local
des Bons-Enf.mts. Cf. Gobert, op. cit., t. Il, p. 222, et Dams, Notices, t. Il, p. 211.
5
( ) Corruption du mot flamand Ollcbrocders.
Tous IL 44
546 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
1508.
L'an 1.W8, la saison de. l'hyvcr fut fort doulce et atlemprée pareillement
presque tout l'année, tellement que les oyseaux avoient leurs joennes au moys
d'avril, pareillement les arbres esloient floris.
*
# *
Fisen, il. 32î. Cité, il jetta les fondemens du palais épiscopal, il fil commencer la statue d'ar-
gent de î^aint Lambert à demy corps pour y mettre la teste du Saint martyr.
Peu de temps après, il fit faire une chasse aussi d'argent pour les reliques de
Saint Théodart. Il fit battre de la monnoye de bon aloy et coursable entre les
voisins. Les Brabançons ayant assiégé Ruremonde, les Liégeois secoururent io
L'an 1308, fut accordé de payer dans Liège l'œil du moulin, mais cest impost
fut révoqué.
Audit an, le sucre venant des Indes fut sy bon marché qu'on ne le vendoit
1509. 20
L'an 1509, l'engliese des Frères Piedschaux " en Liège fut consacrée par
l'évcsque Erard de la Marche.
En ce temps, vindrent en Liège aulcuns commissaires de France, de Hrabant
*
*
y accourut avec ses gens et ayant donné l'allarme à tous les voisins, environne
edit monastère et les atlacque de furie pour les faire desloger; il fit eschailler
jes murailles et monta le premier suivi de ses gens qui forcèrent la place, les
10 plaindc audit ÏNasseau qui pour faire justice les lit bannir en partie et le reste
sujets ne porte les couleurs des autres Estais ni les croix droites ou en sautoir;
que tout voleur puisse estre tué impunément; que les noms et limites des fiefs
(*) Gertrude de Lexby, citée comme abbesse en i500, 1ÏH5 et 1517. Cf. Dams, Notices, I, IV,
p. 8.
(*) Sur ces édits, voir Chapïauville, t. III, p. 242, et E. Fairon, Supplément à la liste chronologique
l'égliese cl durèrent jusques à l'an XV e nouante, comme appert par les bulles
1510.
Néant. 5
*
* #
Il se fit un édit rigoureux contre toute sorte de vagabonds qui contrefont les
allumeir une guerre entre les Liégeois et les Pays-Bas si la sagesse du prince to
3
n'eust aecoisé la querelle. (Manuscrit 142, p 337) ( ).
L'an 1510, l'évêque Erard fut par le roy de France envoyez en Italie auprès
du pape. L'empereur pour ce fait luy accordât ses régaux et le pape confirma
les privilèges du elergéz. lui donnant l'authorité de dispenser les cas quy luy
Chapeauville. estoienl réservez, tant vers les séculiers que réguliers. Il rapportai quantitéz des is
III. 245 et 246
belles pières précieuses et beaux joyaux, desquelles il en fit offrande à Saint-
Lambert et en ornai et embellit son fiellre qu'il fil faire en haut sur le jubilez.
Il fit aussy orner touttes ses belles ebappes de très grande quantitéz de fines
perles et pières précieuses. (Manuscrit 46, fol. 297 V, ei 47, fol.127 v°.)
Après il s'applicquat à faire réparer et munir les places fortes du pays comme 20
[*) La bulle du pape Jules II accordant des indulgences à tous les fidèles qui contribueront à la 25
réparation de l'église Saint-Martin de Liège date du ô novembre ISOG. L'original se trouve aux
( ) Sur ce moulin, voir (Iodert, Lièqc à travers les âges, t. Il, p. 101).
('; Sur cet incident, voir Dams, Histoire. ..du XVI' siècle, p. 17.
(') Seraingsur-Meuse. 50
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 349
et argent el autres beaux ornements '. Après, il fit commencer son palais,
employant trengt deux ans à le faire bâtir comme on le veoit aujourd'hui, d'une
(Manuscrit 57 , p. 415.)
1511.
*
* #
89
'
1512.
L'an loi 2, l'hyver fut fort humide et pluvieux, dont en la saison de l'esté
û
la peste régna en pîussieurs lieux, et morurent beaucop de gens .
*
» *
L'an XV e et XII, fit faire Erard la fiert Saint Lambert à Liège, d'or et d'ar-
gent, que on port aux processions, et levesque donna la belle tapisserie que on io
décore l'église les bons jours. {Manuscrit 27, fol. 284, et manuscrits 29 et
perles, que les chanoines mettent en jours solennels. Item la taies d'or et les
chassures d'or et pierreries. Item le drap qu'on met devant l'autel, de mesine
estoffe. Item touttes les belles tapisseries que l'on met dans le cœur alentour,
(') Sur l'abbaye de Vivegnis, voir E. I'o.vcrlei, L'abbaye de Vivegnit dans B. S. A. //., t. X, p. 18.
RÈGNE IVERARD DE LA MARCK. 381
faire l'image de saint Lambert qu'on porte à la procession, qui est d'argent doré.
tance de quelques uns. Il falloit que ce grand et sage prélast ne fust pas sans
adversaire, afin que sa vertu et son courage éclatassent davantage et ses bonnes
actions ne dévoient non plus manquer de censeurs que les mauvaises de
20 quelques autres ne manquèrent d'approbateurs. (Manuscrit 110, fol. 111 et
25 1513.
"
L'an 1515, fut l'hyver si long et si froide que la rivière de Saync
et aullres fleuves en France et la rivière de Mouse en Liège furent engallée
tellement que les chariots passèrent sur la glace et alloient de Liège à Treict
jour ensuyvant, dont Erard de la Marche, évesque de Liège, print grand painc
et travaille pour les appaiser et furent les hourgois en armes sur le marchie
près de combattre ''
et faire des grands niaulx, mais le bon prince trouva moyen
de faire retirer chascun sur sa chambre, où ilz alla en personne pour ouyr
leurs intentions, et en sortant hors tombil et se rompit ung jambe, qui fut cause 10
qu'il demoura en sa chambre plus de deux moys; enfin ladicte sédition par son
*
* #
L'an 15! 3, les Sœurs Grisses sont venues demeurer dans Liège et ont fait 15
manuscrits S et 3.
(<) Le manuscrit 4b, fol. 2til v, date erronément cet incident de 1S10. 25
(') Jacques IV, roi d'Ecosse de 1488 à 1513, fut tué à la bataille de Floddcnfield. Il avait épou*t
1514.
L'an 1514, le 7 e jour de marce, furent veu en l'air deux arcq " célestes
b
(enans les dos l'ung contre l'autre.
L'an mesme, perist une fosse à heulles à YYeis dicte à Barbeau où périrent Cnapeauviiie,
no •
c III, Soi.
Uo ouvriers .
10
*
* *
L'an mesme, à Wittemberch au pays de Saxe, furent veus trois soleils et une
espée ensanglanté en chascun soleil. L'an mesme, en Hollande, à Leyden, qui
fut le trazième jour d'octobre, fut nay ung enfant sans teste avec deux iculx et
une bouche en la poictrine, les bras et mains attachés au flaneq et par embas
is tout rond sans pied et jamble. (Manuscrit 27, fol. 285.)
Endit an, fut mal 2
faict le et péril de la fosse de Hurbieze ( ) où grand
nombre de gens fut péris et noyés, lesquels sont demeurés en ladiltc fosse.
a fut veu en l'air deux arques tirante l'une contre l'autre : manuscrit 16, fol. 40. — b
tenant le
-25 qui n'a pas mis en éveil le sens critique de ces copistes, provient de la confusion des chiffres
romains x et m.
(') Le neuvième concile général de Latran fut convoqué par une bulle du pape Jules II, datée du
18 juillet 151 1. Il fut ouvert le 5 mai 1512, et tint douze sessions successives jusqu'en mars I 517.
(*) Sur ces deux catastrophes minières, voir Gobeht, Eaux et fontaine» publique» à Liègepp. lli et 17 ,
Tome IL 45
554 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
une fort belle tapisserie dont en est décorée le cœur au jour de sainct Lambert.
le wasin vincle aidan, tellement que les brasseurs vendoient le grand pot
de bière dos sos et le bannicr de hier se vendoit deux aidans. El pour lors. io
tous les mesliers estoient à forte bas pris, car un couluriequi faisoitune perde
bas de chausc pour un homme avoit ordinairement pour la façon trente siex
sou, dont un jour arrivât que un homme disoit quy falloit avoir conscience
donnet un vieux Mafia, qui estoit trente siex " sou et un care. avec cella une
personne avoit pain. hier, beurre et autre chose pour vivre; et un marichalle <s
qui ferroit un chevalle avoit ordinairement pour un ferre un aidan et pour ses
peines avoit dous sou. {Manuscrits 48, fol. 593, el 4o, fol. 262.)
Au mois d'aoust, gaingna le grand Turck Selin à la grosse bataille (*)
2
nomé George échelon ( ), lequel puis après fut delïaicl et prius par Naavoda,
qui le fist menger tout vif par pièces de 20 villageois qui avec luy furent
prins, lesquels ledit JNaavoda par après lisl hacher en pièces.
L'an mesme. mourut Anne de Bretagne, femme à Loys, roy de France,
e
douzième de ce nom, le 9 janvier. 55
<>
Vingt : manuscrit 45.
(»j Georges Sekel ou le Siculc était à la tête des paysans révoltes à cause d'une croisade ordonnée
1515.
s L'an mille V C XV,... Marcka de Loingne( 1 ), grand volleur, avec ses complices,
se tenant sur le chasteau de Loingne près Bornai ens Ardenne, détrossèrent et
prindrent les marchans amenans à Liège des viaulx, le jour du blan jeudi devant
Pasques, et tous les marchans de Horne et là enthour. (Manuscrit 9 6, fol. 2 '
0.)
J e
L'an 15Id, Jean Curvimosanus ( ). abbé 58 de Saint-Jacques, acheva
io cette église magnifique de son monastère que nous voions cejourd'hui. Le
chœur fut commencé dès l'a;; 1 420 et l'église fut consacrée le i 5 mars \ 532 par
Gédéon Van der Gracht, suffragant de Liège. (Manuscrit 8>5, p. 436;
manuscrits 39, 44, 46 et 82)
Un bourgeois que les sergents menoient en la prison du mayeur, en ayant
'5 blessé un et estant condamné par les eschevins à avoir le poing coupé, eut
recours à I'official et en empêtra des inhibitions comme clerc; mais celui qui
les intima aux eschevins n'eust autre responce que du bourreau qui lui présenta
la main du criminel, ayant à cet effet esté obligé de haster l'exécution. (Manus-
crit 42, p. 344 et manuscrit 444, fol. 294.)
20 L'an mesme, fut prins le chasteau de Milan par le roi de France. L'an
mesme, fist son entrée en Anvers le duc Charle où il fut receu en grande
honneur comme duc de Brabant par tout son pays. (Manuscrit 27, fol. 285.)
Pendant qu'on faisoit leurs procès (aux soldats Allemands pillant la Campine), Chapeauville,
III "53
vindrcnt des lettres du roy de France et de l'évesque pour leur délivrance, ce
25 qui fit soupçonner que ces soldats n'eussent été envoyez par l'évesque; où
chacun murmurant contre sa personne, ce qui l'obligea de retourner dans Liège,
(«) Le château de Logne appartenait au deuxième fils de Robert de la Marck, Guillaume, seigneur
chaque métier deux hommes pour faire les excuses de ces bruicts semez par 5
quelques témérairs, lui offrant néanlmoins d'en faire convenable enquête avec
offre de leur service jusqu'au dernier soupir de leur vie, de quoy il fut satisfaict
et content. Alors, pour divertir sa colère et envy, il s'en alla divertir dans
plusieurs villes du pays, où il fut bien reçu et, à son retour dans Liège, les
le priant d'oublier ces faux bruicts semés, ce qu'il fit. (Manuscrit 45, p. 7 17
et manuscrits 44 et 46.)
1516.
Néant.
*
*
roy de France jouant au tripot, fut question de juger que le roy avoit joué sous
la corde. Or comme père La Marche avoit coiidemné le roy, y demanda quy
l'avoit jugé. Fut respondu par d'autres spectateurs que sçavoit esté père
à père La Marche, qui ne respondit mot, seullemcnt que de dire à son page de 20
1517.
L'an 1517, fut faict Mons r Corneil de Sevenberge, coadjuteur de l'évesque
de Liège.
L'an 1517, commeneba à galler quattre jour après le sainct Martin et dura
n
continuellement trois sapmaines après le Sainct Poul .
*
# *
10 L'an 1517, fut tellement la rivière de Meuse engelée que l'on alloit sur
la glace par chariot; le mesme en Anvers. (Mauuscrit 27 , fol. 28S.)
1518.
1
L'an 1518, fut faicte une paix et alliance f ) entre les pays de Brabant,
Flandre et aullres d'une parte, le roy de Castille et l'évesque et pays de
h
15 Liège d'autre part . L'an mesme °, la peste régna fort en la cité de Coulongne
* *
2
L'an 1518, l'évesque Erarde institua le conceille ordinaire à Liège ( ) pour le
bien de la République et pour abréger les procédures, lequelle fut confirmé par
l'empereur Charles V à la requeste dudit évesque. (Manuscrit 88.)
(') Le 27 avril 1818, à Saint-Trond. Sur cette alliance, voir de Marneffe, La principauté de Liège et
les Pays-Ras, t. I, p. 28, et P. Harsin, L'alliance de la principauté de Liège avec les Pays-Bas nu
XVI e siècle, dans Revue belge de philologie et d'histoire, t. VU (1928), pp. 14-18 à 1452, et t. VIII
L'an mesme, le douziesme jour d'aoust, se partit le duc Charte pour aller
L'an mesme, Charles, duc de Brabanl, fut couronné roy d'Espagne en la ville
3
de Validoire. (Manuscrit 27 , p. 283.)
1519.
L'an mesme (1519). fut faict nostre évesque abbé de S. Michiel en Anvers.
L'an mesme, Henry, roy d Englcte rrc, rendit la ville de Tournay au roy
de France pour certaine somme de deniers. L'an mesme, on vendoit le slier de
grains neuf palar et le stier de frument douze patar et demy. (Manuscrit 27,
15
fol. 286).
L'an mesme. on vendoit le stier de wassen 56 aidans et le frument
1
cinequante deux aidans (
). (Manuscrit j 02, fol 129.)
1520
L'an 1520, en octobre, le 12 e jour, le susdit Charte fist son entrée en
la cité, allant à Ayes pour recepvoir la première coronne. Lendemain, l'évesque 20
" L'an mesme, le 22' d'octobre, fut ludit Charles couronné à Aix en grande munificence, où fut
nostre évesque présent : add. manuscrit S.
(*) Le premier manuscrit a noté les prix en monnaie forte et le second en monnaie faible. L'effraction 25
des Echevins de Liège de 1519 use encore de la monnaie faible et donne pour le muid, qui vaut
8 setiers, la moyenne annuelle suivante : epeautre, 47 aidants; froment, 118 aidants; seigle, 92 aidante.
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 359
*
* *
L'an mille VC XX. l'empereur Charle a fait son entrée en la cité de Liège où
un peu auparavant on avoit fait dorrer le peron sur la fontaine, avecque
saint Lambert près illeeque et autres choses à la dite fontaine en marchiet, en
dit an après son coronement fait à la ville d'Ais, et fut receu très honorable-
s ment. Or au dit coronement à Aix. le conte palatin
(
d
)
avoit à la porte six cent
homme à chevaulx, Johan duc de Clève et de Julliers (
2
) en avoit nn° cheva-
bien armés. Les archevesques de Mayence 3 4
liers
( ) et Coloingnc ( )
constoint
l'empereur et ainsy entrèrent en l'église. Puis l'empereur fist son oraison.
L'archevesque de Coloingnc commenchat la messe. Après là ensuyvant, luy fut
10 remonstreit qu'il esloit délibérez de maintenir la foy, de maintenir justice, de
restaublir l'empire, avecque autres poincts. Puis minez à l'autel où il at juré
seur les livres les susdits points. Puis retournés en son trosne, les princes lui
promiltèrent fidélité, obéissance et services. Puis par les archevesques de
5
Mayence et de Trive ( ) est oinct en la teste, poictrine et ens autres lieus, puis
15 revestu d'autres habilement et vestures et de là l'on luy présente unne espée
nue, luy rescommandant la république. Après unne anneau, ung manteau
royalle et la sceptre avec la pomme. Quant ce vient à poser la coronne, les
trois archevesque y mettent les main, et puis fait encor serment de bon prince,
et lors sont grandes triumphes faictes des trompettes et instruments. Puis après
20 les tables mises par ordre, où chascun selon sa qualité est assis. L'on ataccous-
tumé de rostier ung beuf enlhier plains et emplis d'autres et menues bestes.
Deux fontaines furent que du long du jour jectèrent vin et ce au commun
peuple. Lendemain, il donne cheaulx à l'archevesque de Mayence. Et Marga-
rine, tante de l'empereur estoit présente... (Manuscrits 96 et 97, fol. 19 1 v°.)
25 Dans la mesme année, la peste régna par tout le pays de Liège, et lorsqu'elle
eut cessée, l'empereur Charles Quint, ne voulant pas oblier les bons services
luy rendus par l'évesque, vient à Liège pour le remercier, où l'évcsque fist
mettre tout son peuple sur les armes et s'alla recevoir à la porte de Sainte-
canons, aussy bien que des loultes les cloches de la ville et le conduisèrent au 5
il fist faire une procession où s^ trouva tout le clergé et tous les religieux de la
ledit empereur fust reconduit dans le palais de l'évecque par les troix Estais
empereur, ayant pris congé, fust conduit par l'évecque et la noblesse à iMaes-
festes de Pentecouste, de manier que le cardinal, entendant cela, jurât qu'il les
feroit venir malgré eulx et, tout dansant, payer l'homaige à mons r
sainct
re
Lambert et reeognoistre mess du chapitre pour leur seigneur, ce qu'il font 25
tous les ans, venant avec croix, tambour et fleute, dansant ledict jour dernier
(i) Sur celte visite impériale, voir J. Mattiiiki', Charles-Quint à Liège, MSO et 1544 dans
avec les frères Cellites pour garantir à ces religieux un établissement dans la Cité. (Cf. Stephani, 30
Mémoire» pour servira l'histoire monastique du pays de Liège, t. II, p. 32!).) Le <i avril 1820, la Cité
faisait l'acquisition d'un immeuble en Volière pour y loger ces religieux. (Eehevins de Liège, OEuvrrs,
puis on les faict entrer tout dansant, venant illecq devant l'autel saint Cosme
et saint Damien, ils offrent hors d'une bourse quy est pendant à leur croix or
et argent, promectant d'cslre fidèl et Ieal à mess" de l'église, demourant bien et
stable en la vray foy de nostre mère la saincte Eglise et retourner l'année sui-
L'an 1521, fut une trahison conspirée en Liège, par laquelle les conspira-
i.ï teurs avoient délibéré livrer la cité, le jour de l'annonciation Nostre Dame,
du matin, à messire Robert de la Marche et ses enffans pour le roy de France.
Mais l'affaire " fut descouvertc tellement que les marchans x ou xn furent mis
en quatlrcs quartiers '
; aulcuns seigneurs de l'englie?e de Liège furent tenus
suspects de ladicte trahison et se absentèrent de la cité et pays, qui depuis n'ont
2
20 estez veus en icelle ou dedens le pays ( ).
L'an mesme le chasteau de Longue,
" Le tout, manuscrit 5 . — b Un manuscrit utilisé par Foullon, et que celui-ci dénomme l'autographe
d'Olivier de Boulogne, donne le texte suivant : dix ou douze marchands furent mis en quatre
quartiers, M r
de Beaulieu, archidiacre de Brabant, fils de Robert de la Marche, et autres de l'église
Liège furent tenus suspects et partant s'absentèrent et ne revinrent pas. (Foullon, t. II, p. 227, note 2.)
2b (') Sur les Croix de Vcrviers, survivance des anciennes processions banales ducs à Saint-Lambert,
voir J. Hin.v, Les Croix de Verviers dans Bull, de la Soc. verviét. d'arcbéol., t. I, p. 209;
E. Fairon, L'origine des Croix de Verviers, dans la Chroniqub de la même société, 16 janvier 1911;
D. U. Berlière, Les pvocessions îles croix banales, dans Bull. Acad. rov. de Belgique, Classe des
lettres, 1922, pp. 419-4-iG; J. Feller et E. Fairon, Les processions des croix banales de Horion-
ô0 Hozèmont et de Verviers, dans Énquètbs du Musée de la vie wallonne, t. Il (1927), pp. 1-12.
(*) Antoine de la Marck, neveu de l'évéque, chanoine de Saint-Lambert depuis IS08 et archidiacre
de Brabant depuis IBIB, était un des principaux conspirateurs. Il s'enfuit en France et devint abbé
de Beaulieu en Argonne. (Gf. de Theux, op. cit., t. III, p. 20.)
Tome II. 46
362 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
pendus et eslrangléz à une arbre ('). De ladicle prinse. fut faict ce vers conte-
nant l'an :
5
riens, à cause de l'intelligence que avoient les Franchois dedans aveeq les ib
4
Allemans et leur capitaine général, le eonte Francisque ( ); par quoy ils
*
* #
(') Le château de Logne fut pris le l"mai. (Cf. db Chf.sthet, Histoire de la maison de la Marck,
p. ICI v°.)
(
s
j Sur celte campagne, voir Henné, Hittoire du règne de Ckarles-Qiiint en lielgique, 1.
1, pp. 302-308.
(*j Après la prise de Bouillon, Henri de Nassau se disposait à assaillir Sedan. C'est alors que Robert
de la Marck, perdant tout espoir d'être secouru, obtint une trêve de six semaines qui fut signée à
a
et plussieurs aultres, dont fut ordonné Monsieur de Massault (*), avec une
grosse et puissante armée, pour les défiaire et ruiner, et ieeulx de Longne, dont
en estoit le ehief Monsieur de Jamais l^
2
), et alloyent aulcunc fois à diex ou
douzes lieue, et \enoyent prendre ung homme sur son lict, comme ils firent
fut mettre le siège devant Longne, et fut illccque l'espace de quattrc sepmaines
*
io avec Liégeois, et par ung jour de may fut prins du malin, et les compagnons
quy la gardoyent prins et pendu à une arbre, et leur lieutenant appelé Miscl, et
dernier jour de may. la forteresse de Misencourt fut rendue entre les mains de
l'empereur, que lenoit messire Robert de La Marche, et fut tout démolie. Après
alla mettre le siège devant Bouilhon, quy tenoit messire Robert qui estoit une
place imprenable, et en peu de temps fut prinse miraculeusement et réduicte et
" Nassau. — b et les compangnons de dedens prisonniers et leurs lieutenant, qui estoit appelé
Niselle et Maequea et pendus et estrangléz au nombre de 18...
leurs complices manuscrit 29, :
loi. 241.
(
{
) Le comte Henri de Nassau, capitaine général des Pays-Bas.
30 [*) Guillaunis, seigneur de Jamelz, second fils de Robert de la Marck.
la forteresse démolie. Après allât mettre le siè^ c devant Bouillon, qui est à
l'engliese de Sai net- Lambert en Liège, que lennoit par usurpation sire Robert
imprenable, puis s'en alla mettre le siège devant Missencourt, que tenoit encor s
messir Robert, et fut une espace de temps devant, et enfin fut prise et
allât mcllrc le siège devant iMaisieres où il y eut une «rande armée, mais en fin
ce fut un holla pour un mauvais conduit qui estoit en l'ost des Allemands et 10
pour la corence qui y estoit et pour le froid temps qui y approeboit, on levât
le siège et s'en retourna chacun à son plaisir. (Manuscrit 29. fol. 240 v°
et nianuscrit oi .)
L'an mille V C XXI, at esté apporté à Liège le chapiau de cardinalité (
4
).
(Manuscrit 96.) m
L'an mesme, fut consacrée l'égliese des Augustins hors la porte d'Avroit
2
nouvellement fondée et édilïîée
( ).
(Manuscrit 1 02. fol. 150.)
L'an 1521, le dixiesme jour du mois de novembre, se firent telles déluges et
1522.
L'an 1522, Henry et Jean, frères de l'Ordre de sainct Augustin, furent les
En Anvers, par la mesme doctrine fut deslruil ledit monastère des Augustins.
(Note marginale de manuscrit 2) 2S
(') Cette nomination de cardinal date du 9 août 1521. C'est donc par erreur que la chronique
rulgaire signale à l'année 1524 l'élévation d'Eranl de la Mark à la pourpre cardinalice (Cf. I.éon-
E. Halkin, Comment Erard de La Marck devint cardinal, extrait de la Terre wallonne, année 1928.)
i
s
) Selon D. U. Berlièiie, les Évèques auxiliaires de Liège, p. 87, d'après Ernst, celte consécration
fut accomplie le 2b' niai l!>27 par le suffi agant Pierre van den llcnde. Cf. Gobeut, Liège à travers les 30
#
# *
L'an 4522, les Liégeois furent avec les armes raviclailler Bouillon malgré
leurs ennemis (').
L'an mesme, la cité fit édifier l'église et couvent des frères Lollards dit de
Celleresse pour subvenir aux pestiférés, où elle leur accorda l'héritaige que la
5 cité avoit acquis l'an 4518, situé derrière Saint-Servais et la rue del Volière,
2
et de leur payer encor annuellement quelques revenus et aulfres droits ( ).
salem, chassés des Rodes par les Turcs, après l'avoir tenu l'espace de 212 ans,
1523.
20 L'an 1523, environ la feste sainct Johan en jung, fut en la cité une forte
gallée et lieux circumvoisins. tellement qu'on n'avoit nulle espérance d'avoir vin
celle année, mais la choese tourna mieulx qu'on n'espéroit et furent les vins en
a
compétence .
L'an mesme, la ville de ilhode fut prinse par les Turcques, le jour du Noël.
(') Le manuscrit 97, fol. 192 v", date cet événement de 1523.
L'an 1523, fut réparée et de nouveau édifHée et refaiete l'églicse délie chaîne
à l'hospital par le prieur d icelluy Albero de Lembourg et l'an mesme, fut
consacrée par notre evesque Erard (*), [le i e en mois d'octobre, en nom de
Saint Mathieu apostre et évangélisle]. (AVe marginale de 2, sauf le passage
entre parenthèses, et manuscrit 1 02, fol. /J/.) »
1524
L'an 4S24, l'évesque Erard fut promeu à la dignité de cardinal [par les
si fort que les vins s'engallèrenl dedens les tonneaux, les bléz furent engallée io
en terre, tellement que l'an après, fut cbiere temps de grains; plussieurs gens
susdit, aulcuns avoient pronosticqués que les eaues seroient si haulles que
depuis le déluge universel navoient estez si haulte, parquoy plussieurs, qui 15
n avoient fiance en Dieu, firent mouldie grains et mettre en hault lieu avec
aullres provisions; toultefois il ny eut quelque apparanec d'eaue, mais ont
esteis depuis beaucop plus grande.
L'an mesme, le roy Franchois gaingnat Milan, qui peu après fut reprinsc par
les gens du Roy des iîommains.
*
# *
(') Sur l'hôpital Saint-Mathieu à la Chaîne, voir J. Clvklier, Al Chayne, dans B. C. R. //., t. I.XXI .
* *
là enthour prendans leur chemin vers la France, passèrent au pays de Liège (*).
empescher leurs chemins, telemcnt que par armes il se sont rencontré, mais les
Namurois furent bientost en grand nombre occis, point fort loing de leur ville,
avec leur artillerie perdue. Eslans arrivé en France sur les fronlicrs, survint
nouvelles que vers Lorainne et là enthour s'estoint élevés et assembleit gens
20 ens deux et troix troupes rebelles, héréticque et vagabond, dont furent envoyés
ses gens qui avoint deffais les Namurois en ayde au duc de Lorainne, et ainsy
joint avecque le duc, diffirent et occirent par deux ou trois fois les dites eslevéz
et rebelles. {Manuscrits 96 et 97, fol. 192 v>\)
" Le manuscrit 2S, fol. 194, donne après ces deux vers les deux autres suivants, dont le premier
25 est également cité par Chapeauville, t. 111, p. 292 :
(
{
) Cf. Mandement du 5 avril 1525 pour la défense du pays de Liège.
S6K CHRONIQUES LIÉGEOISES.
1526.
mestiers tous en armes et unne foire ou franche feste se feroit en la rue de four
Chestea '. (Manuscrit 96, fol. 28A v° : manuscrit 97, fol. 193.)
Aucuns ont escril que, l'an 1526, fut commencé à bastir le palais épiscopal de
Liège par le cardinal et à ses propres despens. Néanlmoins il consta icy dessus
qu'il estoit desja en estre l'an 1520, lorsque l'empereur Charle Quint y fut is
logez. Ergo il avoit esté basti et commencé encor auparavant. Aussy est-il dit
" L'an 1524 : manuscrit I. — b la feste del translation saint Lambert et la foire; l'an 1526, 25
ordonnât de faire l'escherwais avec la translation, asscavoir la nuit : manuscrit 4. — c un forhault :
manuscrit 97. — d asscavoir les vieulx arbalestriers sérimentés à ladite cité, les vieulx harquebousier;
et les jeunes arbalestriers qui ne sont sermentés avecque aucuns des mestiers ... : aid.de 97. —
• en vénérable chesteau : manuscrit 97.
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 369
que la dite rente ne fust rédimible, et pour le distribuer aux gens d'églises au
retourne de la dite procession à chascun leurs quotes et portion, à scavoir :
Tome II 47
370 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
conseil de la cité de Liège pouronl reprendre les dits rentes pour marier cinques
pauvres filles de bonne famés tirées hores des cinques vinaves, entre les
originaux dont une coupie serai mise ens archives de l'église cathédralle, la
archives des eschevins de Liège, la quatrième coupie serat mise ens archives
de la cité de Liège.
^y at encore voulut le révérendissime cardinalle que s'il avenoit que la dite 10
procession demourast aucunes années sans faire, que l'argent des rentes des
années susdits que on achepteroit des nouvelles rentes pour aumenter les
de 1515.) is
1527.
L'an 1527, fut la cité de Rome gaingnié et pillié par le noble Sr. de
a
Bourbon . à l'instance de l'empereur Charle et en entrant, fut ledit Bourbon
6
tirez mort .
*
# *
Celle année, la ville de Rome fut prinse d'assanlt par l'armée de l'empereur
" par les soldats du noble sr : manuscrit 3. — b fut tirez mort en eschellant et montant sur 25
les murailles : manuscrit 3. — c Note marginale du manuscrit S.
(
4
) Voir Cartulairc II de la Collcyialc Sainte-Croix, fol. 79, l'acte du l mai 1 526 par lequel Trard de
La Marck institue la procession de la translation de Saint- Lambert et en règle le cérémonial. Traduction
romane de la même charte dans manuscrit 104, fol. 99.
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 371
bon qui y fut tué comme il montoit à la bresce sur une eschelle, pour donner
courage à ses gens, d'un coup de fauconneau. Jamais ou ne vit commettre tel
3 insolence dans ceste pauvre ville comme firent les Impériaux, où je renvoyé le
lecteur à ceux qui en ont escrit que sa prinse at esté l'an iu27, le (i de maye.
(Manuscrit 57 , p. 427.)
e
L'an 15'27, le I d'aoust, environ onze heur de nuicle, la ville de Maline,
duquel sorloit une puanteur intollérable comme d'un soufre sans c'on peut
scavoir d'où celle procédoit, sinon ceux lesquels ceste foudre estoit tombée; car
15 la foudre estoit tombée sur la porte d'Arène, en laquelle il y avoit plus de
800 caques de poudre au canons. Cest embrassement si soudain engendra une
si horrible confussion dans cesle désollée ville comme vit oncque un plus misé-
rable spectacle. Car sur un clin d'oeil, ladit porte fut démollie et bruslée
bien lîiO deschirés et blessés, une femme que l'on tirra l'enfant de son ventre
encor tout vif, qui fut baplizé; une autre femme qui vouioit fermer sa porte
2b eut la teste emportée aussi net que si elle eut esté coupée d'un glaive; d'autres
qui, jouant aux caries, furent bruslés de ce feu, hormis l'hôtesse qui estoit allée
L'n homme qui estoit caché en une caverne, sortant 3 jours après, demandoit
avec une grande frayeur si le monde estoit encor en vie. Brief. c'estoit un spec-
so tacle horrible de contempler ainsi ceste désolée ville, n'y ayant temple en la
ville qui ne se rcseulisse, mesme les rues toute entière renversées et brisées.
(Manuscrit 145, fol. 152.)
372 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
1528.
par Pierre le Conte, orfèvre, lors bourgois de Bruxelles, qui en le doranl devint
a
tout contraiclz de ses membres, et plussieurs de ses serviteurs tnorurent, et luy s
bonne cbère au disner, Sa Crâce avoit une eoustume de dormire après avoir
mengéà midy. Or comme il estoit eouebé sur sou lit, un des prieurs, qui estoit to
le prieur des Lsoolliers, s'en allai acoutré comme un more, semblable à celluy
quy est sur son tombeau pour le jourdhuy, et s'en allai ainsy au pied du lict
falloit qu'il en mourusl, et n'y avoit personne quy ly pouvoit mettre cest fanta-
sies bores de sa teste, mais y respondit que Dieu l'avoit ainsy adjourne pour
comparoistre devant luy. Sur quoy, survient un docteur quy luy remonslrat
que ce n'estoil que une fanlasie qu'il avoit en teste, et qu il y luy proveroit en
luy faisant paroistre le mesme more devant luy. A quoy le révérendissime cardi- se
nalle s'y accorda, pourveu de luy faire paroistre devant luy la mesme personne,
comme le docteur fist, à condition que le cardinalle pardonnât, mais quy seroit
vient au lict du cardinalle el avansat encore son bras. Ce que voiant, le révéren- 25
dissime cardinalle commensat de dire que c'estoit luy-mesme. Ce quy causal que
le cardinalle receut guérison, et le prieur quy mourut de tristes. Allors le révé-
rendissime cardinalle commensat de dire que sy après y feroit faire son
* devint tout contrefaict : manuscrit S. — devint tout contraire de ses membres : manuscrit S.
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 373
tombeau de la sorte avec le more, comme y fict faire de cuivre doré, quy pour
lors a cousiez vincte quatre mille double ducat, et fut assy au milieu du cœur
de l'église cathédralle de Sainct-Lambert en Liège, l'an ia28, le diex huitième
jours du mois de mars. Le dite tombeau a esté doré sur les grand champs de
s Sainct-Giel, par Piere Le Comte orphèvres ° 1
( ).
(Manuscrits 57 ', p. 413
48, fol. 262; 46, fol. 315 ;47, fol. 126; 48, p. 384; 72, fol. 201.)
Alors ledit cardinal fit faire son tombeau de bronze doré, où il est lui-même
fleschy en deux genoux, ayant devant luy ladille représentation de la mort
qu'il avoit veu, avec celte épitaphe :
tant, officiants et serviteurs de 1 Eglise, dévoient avoir d'argent pour les céré-
" Les manuscrits 37 et 45 ajoutent le passage suivant : je me suis laissé dire plusieurs fois que
comme ledit prieur estoit un homme maigre et extenuz, ressemblant presque à une anatomie que
25 homme vivant, ledit Erard avoit print une coustume de l'appeler « la Mort » et sur cela ledit
prieur print sujet ce jour de s'aller acoustrer comme un vray mort et lui donner eeste trousse par
jovialité, de quoy ledit Erard en fut surprint, estant à mitant endormi sur son lit lorsqu'il y pensoit
le moins.
(') Sur cet artiste, voir Biographie nationale, t. XI, col. 395.
30 (*) Le cartulaire dit de Wellem, à la Compterie des anniversaires du chapitre de Saint- Lambert,
contient le testament d'Erard de la Marck et des copies d'actes très anciens concernant la seigneurie de
Wellem.
374 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
... Couste ledit «^pifaphe vingtc quatre milles doubles ducats d'or. Item at
donné plnssieurs ornements et médailles d'or et d'argent, en outres douxses
bronze de grand pris, tant pour la sculpture que dorure, le tout fait en relife, in
les genoux fleschis et les mains jointes, dressant les yeux vers le ciel et la morte
devant soy sortant du tombeau, représentée aussi à l'original, l'appellant avec
tous les hommes et faisant souvenir que par icelle on va à la vie éternelle par
Il ne semhloit pas au cardinal que ce fust assé avoir fait faire un monument
pour y enserrer son corps qui voyoit de jour à autres tirer à son décours,
il fit donc des légats pieux, entre autres il laissât la signeurie, biens et dépen-
dance de Vellem lez Saint-Trond à l'église de Saint-Lambert, à charge de célé-
brer Ips exèques et anniversaires après sa mort, disposant de la forme des
personnes qui y deveront assister, des chants, prières et cérémonies qu'il veult 23
qu'on y fasse et combien chascun des assistants devoit avoir, selon ses degréz
et mérite, de récompense. Quant à son anniversaire qu'il a fondé en rente avant
sa mort, il est de 600 fl. bbt. à divider comme il at esté ordonné par son
testament. Les vieilles se font après midy. le premier jour après la feste
(
4
) Sur ce mausolée, voir II. Un nu. et J. Brassinnb, L'art mosan, t. Il, p. 9.
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 575
Lan mille V C XXVIII, ... at esté par le pays d'Allemaine, Hollande. Brabant,
5 Liège et autres unne maladie courante contagieuse nommée mortel suweur
à rayson que, aiant le corps arrousé d'eaue procédant du corps, l'on moroit et
en ce xxim heures tout dormans, se l'on n'estoit par quelque moien aidés.
(Manuscrits 7, 96 et 97, fol. 195 V.)
Environ ce temps [i528], l'on vendoit à Liège le stier de froment xxii ai-
io dans ('), le wassen xx aidans et le muyd de bras xxv patar brabant, qui estoit
vflorins liégeois, tellement que les brasseurs vendoient le pot de bière wi sos et la
1529.
(i) Cf. Ernest Jofken, Les Onze Hommes, dans Bull. Cercle hutois Sciences et Beaux-arts,
2b t. XV, p. 129.
(') L'effraction des céréales établie par les Ëchevins de Liège pour 1B28 donne comme prix moyen
du muid de froment 216 aidants, c'est à-dire 27 aidants le setier.
376 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
2
L'an 1529, mourut vénérable pater frère Thomas Lamben ( ), premier prieur
des frères Augustins auprès de Liège, après avoir présidé 23 ans à l 'édifficalion
an mesme, fut enchâssé le Turc Solyman de Vienne par P... conte palatin.
" allât nostre évesque Erard : manuscrit 3- — b Addition du manuscrit S. — c Note marginale
du manuscrit 2. — L'an lo30, fut le roy Charles couronné empereur à Boulogne par le pape
Clément 7 en grande solennité le jour saint Matthias : manuscrit 3. 25
(
l
) Le manuscrit 57 date cette épidémie de 1831, les manuscrits 7, 96 et 97 de 1528. Voir aussi
Henné, op. cit., t. IV. pp. 257-2ÎS9.
(*) D'après Gouert, Liège à travert les âges, t. I, p. 79, ce couvent fut commeneé en 1 4-97. Le prieur
fut Henri Zeems et non Thomas Jaupen, second prieur.
J
( ) A Bologne, en Italie. Cf. Henné, op. cit., t. VI, p. 270. 50
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 377
*
* #
paux peintres des Pays-Bas ont esté les disciples, commençoit alors à se faire
io 1531.
L'an 1531, au moys d'aoust, fut veu un comète vers septentrion, tenant la
femme à cause que sa lignée finoit en luy, et n'avoit son frère laissez aulcun
a
20 successeur en légittime mariage . Au moys de septembre, l'an mesme, ung
° L'an mesme, Johan de Horne, qui avoit esté loing temps prévost de Liège, espouzat femme.
L'an mesme, l'empereur vint à Liège : manuscrit 1.
(*) Gobebt, Liège à travers tes âges, t. II, p. 443 et t. III, p. 600, n. 4, a définitivement fait justice de
chanoine de Saint-Lambert depuis 1498 et prévôt de la Cathédrale depuis 1504, abandonna l'état
30 ecclésiastique et se maria, en 1532, avec Anne d'Egmont. Il mourut sans laisser d'enfant en 1544.
(Cf. ds Tbbux, t. Il, p. 345).
Tomb II. 4S
378 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
ehasteau de Haultejienne (
3
). De quoy adverty, le eardinal de Liège envoya
gens pour le faire retirer arrière, mais pour ce que cculx qui allèrent excédèrent
leur commission à cause qu'il y esloient allez à bannière desployé, comme en 5
''.
fut receu honorablement] to
c
L'an 1531, le ut" jour de moys de jullelte, les Rivagois, qui longtemps
(i) Gilles de Berlaymont dit de Hautepenne, second fils de Jean Bcrlaymont dit de Floyon et de 20
Marie Hawcau de Hemricourt. Le Fort fait mention du siège du château de Hautepenne, en 1531, dans
1" partie, t. Il, fol. 14b.
(') Georges de Berlaymont, chanoine de Saint-Martin, fils de Jean de Bcrlaymont, bailli de Hcsbayc.
11 fit testament le 25 avril 1539.
I») Le conflit survenu à propos de la possession du château de Hautepenne fut successivement porté 25
devant les juridictions des Échevins de Liège, du Conseil ordinaire et de la Chambre Impériale. Voir
(') Le premier seigneur île la branche des Berlaymont qui est intitulé seigneur de Bornai est Ghuy
de Bcrlaymont dit de Floyon qui avait épousé Anne de Hamal, héritière de Bornai ; il mourut en I 522.
Ses deux fils aines, Guillaume de Bcrlaymont, chanoine de Saint Lambert, mort en 1530, et Jean de 50
Berlaymont, bourgmestre de Liège en 1523 et i527, mort en '529, n'existaient plus en 1531. 11 s'agit
donc ici vraisemblablement du troisième fils de Ghuy, Jeannot de Berlaymont. seigneur de Bormeville.
(»J
H a été publié par M. L. Polain, dans sa Collection de chroniques liégeoises inédites, Liège, 1835.
RÈGNE DERARD DE LA MARCk. 379
5 à cause qu'il avoienl esteiz accuseis d'avoir l'ung après l'autre chevalché une
putaine qui n'estoit trop nette, entre lesquels estoit ung nomée Ringrave
lequel, pour ce qu'il estoit plus noble que les aultres. eut double correction.
*
* *
grains à leur plaisire, ce que noslre évesque par sa prudence appaisat; aucuns
jo d'iceux vindrent à mercy, les autres furent bannis. Ainsi finat la mutinerie.
(Manuscrits 29, fol. 241 et 31, fol. 157.)
1532.
25 vers les Allemangne pour appaiser les séditions des héréticques, et vint ledit
( j
4
Evcrard IV de La Marck, sire d'Aremberg. Cf. de Chestret, op. cit., p. 122.
iW CHRONIQUES LIÉGEOISES.
empereur à Treicl le 21* du mesme moys, où ilz fut receu en grand triumphe.
Le 23*, se partit de Trcict et vint loger à Ayes et puis tirât en Allemangne pour
cause que dessus. Le premier jour du moys de fehvrier ", un g Rivaigois fut
trouvé ayant ung espéc à costc. contre la prohibition faiele, et pour ce eut ung
poing coppéz pour donner exemple et terreur aux aultres. s
*
Le i6' de moys de marec, en l'cngliese de Sainct-Marlin, ung jeusno filz
tombit du hault en bas sur sa teste. Le dernier jour dudit mois, ung joenne
compangnon fut occis sur les encloistres de Saint-Denis. Le lu" du moys d'avril, 10
sur la vesprée, pleut en grande abondance, ce que n'avoit faict plus de six
sapmaincs par devant, et avoit on grand desetle d'eaue. Le 18" jour du mesme
moys, greslat très fort, tellement que les glachons pendoient aux vignes,
et furent gastées. mais depuis sortit de noveaux boys et portèrent fruict en
6
abondance suffisante. Le xxvin dudit moys, troix Rivagois fugitiff entrèrent ts
tandis que l'ung rompoit et pilloit, les aultres tenoient les chamherièrcs. Le
premier jour du moys de may.dcux desdits Rivagois. avecq ung Franchois. furent
prins a Sainct-IIubert en Ardenne par le baillier, seigneur de Modavc, et amenez ao
terre sainetc. Le mesme jour, ung jeusne garson qui avoit portée lettre de
Chapeauville, ditïiance à l'abbesse del Vaulx Rcnoitte venant desdits Rivaigois, fut près pour 25
ni ^ r
i
estre pendu et fut jugié. mais une jeune fille le repria pour avoir à mary
2
et ainsy fut relaxez ( ). Le huictièsme jour dudit moys, fut le Franchois susdit
<•
le premier de mars : manuscrit 7. — * une jeune garçon : manuscrit 6. — une jeune fille :
manuscrit 7.
(') Jean de Rinckem, seigneur de Ramioul, cchevin de Seraing, est cité dans une charte du 3#
11 décembre 1533.
(*) Sur cette coutume, voir Ed. Poullbt, Essai sur l'histoire du droit criminel dans l'ancienne prin-
furent trouveis des livres en sa maison plain d'hérésie et composez par héré-
lieques. En mesme an. ung channoine de Sainct-Martin fut convaincu d'hérésie
et pour ce qu'il révoca son erreur.fut condempnéz visiter les escolk-sde théologie
ta à Louvaing un an. Le if jour du moys de jullet, fut en la cité petit tremble-
ment de Urre. Au mesme moys. une servante d'ung chappeliain de Sainct-Denis
enfantât ung enfant sans jambes. En mesme an, montrent de peste en la ville
20 vaches, chevaulx, brebis, cerff et loups, tant es villes que au champs et bois,
25 généralle, en présence de M r
le cardinal, les englieses secondaires et conven-
tionales, pour prier Dieu affin d'obtenir victoire contre les ennemys de la foy
et fut ordonneis de sonner tous les jours en loutles les englieses et mesme
porrochialles, à L2 heures, une cloche demy heure durant, pour prier Dieu
à telle fin que dessus. L'an mesme, une jeune fille, en eage de 15 ans, fut sans
50 (*) Jean Thierncsse, prieur de l'hôpital des Coquins. Voir la sentence au registre 19 de l'officialité,
fol. 4 v.
(*; Un chanoine nommé Cerf, inscrit en 1 551 parmi les derniers promus du chapitre de Saint-Denis
disparait définitivement des listes de distribution des prébendes dès 1552.
382 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
boire et sans menger aulcunes choese l'espace de trois moys et plus, mais estoit
prestat le cardinal 20112 florins d'or " pour siex moys, et luy furent restitués
par les Estats du pays (*).
jusques à ISoël, tellement que la rivière de Meuse fut serrée l'espace de trois
sapmaines, et tombit du ciel de la neige en grande abondance, laquelle demoura ta
sur terre sans fondre longtemps, telement que les oyseaulx, bestes saulvaiges
eurent grand faim et morurent en grand nombre. Entre Duren et Coulongne,
dedens les bois, les loups cstranglèrent et mengèrent cinq personnes jusques
aux osseaux. Pareillement au boys d'Ardenne ung homme et ung religieux.
Le -S" septembre de l'an mesme, fut veu ung comète, du malin envyron 20
quatre heures, devers Oriens, et dura trois sapmaines; on disoit qu'il tenoit
sa queue vers Constantinoble. Au moys de décembre l'an mesme, fut faicle une
réformation en la court [spirituelle] de Liège, et furent aulcuns procureurs que
3
on disoit inutiles et ignaves destituez de leur offices, mais ne dura g«ire ( ).
(<) Voir un acte du 20 août 1S32 par lequel le clergé secondaire réfute les motifs allégués par la
cité de Liège pour contraindre le clergé à participer à l'impôt des gabelles, dans les Archives du Clergé
(*) Cf. Lettre d'Erard de La Marck au Conseil de la Cité réclamant le remboursement d'une somme 50
de 2,011 florins d'or, cote-part de la ville dans le subside voté par les États pour la guerre contre les
Turcs. (E. Fairon, op. cit.)
3
( ) Cf. Ordonnance du 18 décembre 1 bô2 portant réformation de la Cour spirituelle de Liège dans
*
# #
Mais l'an 1532, ils (les Rivageois) viendrent à obédience avec les conditions
de venir dans Liège en pure chemise, mesme avec la corde au col et la teste nue,
dont en ceste façon ils entrèrent dans la cité par la porte de Sa in te- Marguerite,
aiant pour cheff et conducteur le maistre des œuvres de la Cité, avec l'espée nue
en la main de la justice, lesquels les conduisoient parmi Saint-Lambert par
io devant le seigneur évesque de Liège, le cardinal Erard de la Marche, associé
des nobles chanoines de la cathédrale, devant lesquels les susdits Rivageois se
mirent à genoux, demandants par trois fois pardon et mandant criant mercy.
20 tousjours avec luy le maistre des œuvres tenant tousjours l'espée nue en la main,
les faisant tous passer dessouhs icellc espée; par ainsy eurent pardon de leurs
meffaits, mais les principaux furent mis à mort et les susdits Rivageois estoient
bien en nombre de 5,000. Ce fait, retournèrent tous en leur maison. (Manus-
crit'75, fol. 141 if.)
(*) Richard de Mérode, seigneur de Rumiuen, bailli de Hesbaye, bourgmestre de Liège en 1820,
4825, 1531 et 1541.
50 fi Sur Arnold le Blavier, échevin de Liège, voir de Borman, Échcvim, t. Il, p. 97.
(*) Jean de Junceis, échevin de Liège, mayeur en féauté de 1528 à 1 559. Cf. de Borman, Echevint,
t. Il, p. 107.
384 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Dieu de donner victoire contre les infidèles devant Vienne. A moys d'aoust,
l'an mesme, fust accordé sur chascune cliarrée de vin trois florins d'or l'espace
de siex ans pour rédimer les pensions. (Manuscrit 57 , fol. i93 v°) (*). 5
palais. Et peu de temps après, survint une difficulté à cause d'un père Carme
qui avoit permission de s'enquérir contre les héréticques ou soupsoncs de
l'estre. De quoy les bourgois catholicques de Liège s'en plaindèrent que c'esloit
contre les privilèges, franchises et paix faites de la Cité, qui disoienl que l'on 10
et advançat seulement qu'on trouvast les moyens d'avoir argent pour luy resti-
tuer les deniers qu'il avoit advancés pour la guerre contre les Turques, à quel
effeet fut accordée une collecte sur les vins et bierres, exceptés ceux de Saint-
Lambert et le clergé secondaire qui n'y voulurent entendre, alléguant les
immunités ecclésiastiques et le peuple son fardeau, qui estoit constraint seul au 25
payeroient sur l'aisme de vin eslrangcr trois florins braibanl l'espace de six ans,
lesquelles expirés, le clergé seroit absoud. (Manuscrit 46, fol. 535.)
( ) Cf. Délibération des 52 bons métiers du 1" juillet 1S32 et record donné par les Echcvins de 3*
Liège à la requête du Conseil de la Cité au sujet des privilèges, francliises et libertés des bourgeois
de Liège. Cf. E. Fairon, Cartulaire de la Cilé et Un dossier de l'inquisiteur Thierry f/ezius dans
B. C. R. II., t. LXXXVIII, p. 128.
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 585
1533.
Envyron le fia dudit an et commenehemcnt de l'an 4333, commrnchèrent les
Louvaingne dite le Dile creut si haulte que les malade chartrits en l'hospital
5 furent en danger d'estre noyez sur leur lictz, et eut la ville des grand dommaiges
par l'eaue. En ce mesrne temps, le pont d'Amereourt par l'impétuosité de l'caue
lombit avecq ung homme yvre qui en tombant adressât sur une forte pièce
de glace et ainsi fut sauvé. Le I e jour du moys de febvrier, fut grand vent et
tonnât très fort avecq esclittre. Le 20 dudit moys, de nuict, survint encor ung
io vent plus fort que le jour susdit, avecq lonnoire et esclittre, tellement que
depuis 12 heures en la nuictz jusques à 2 heures après [disné], ne cessa ladit
tempeste, et estoit la nuit par intervalles pelis aussi cler comme à 12 heures
à midi. A Hcrstal et lieux voisins, tombèrent plus de 400 arbres; la tempeste fut
n
ceste nuict si grande que on pensoil le monde debvoir finer . L'an susdit, le
15 22 e jour de moys de marce, le samedy devant le dimenebe del letare, fut fondue
au despens de Aions" le cardinal de Liège, la grosse cloche de l'engliese Sainct-
Lamberl. sur laquelle furent mis les vers séquentz, faietz par damp Pasque de
Bicrses (
l
), religieux de Sainct-Laurent, homme fort sçavant es bonnes lettres,
et furent les lettres assieses sur le mole par l'ouvrier à l'ordonnance d'Olevier
2
20 Boulongnc ( ). greffier du conseil en son temps '.
25 ° Le 4» de février, fist une si grand vent qu'il tombât plus de siex mille arbes à Liège :
manuscrits 10, fol. St8, et 37, p. H9. — » L'an 1537, fut mise la grosse cloche nommée Erard
pesant 18000 livres, à Saint-Lambert: manuscrit 70 — L'an 1533, fut Lymborch bruslée par feu de
meschance 3 addition marginale de manuscrit S.
( ) :
d'arcbol. et d'bist.
Tome IL 49
386 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Lendemain del Pasque florie, fut ladicte cloche bénietz et baptisée et nommée
Erard. Le xxv e de moys d'avril, le cardinal revint à Liège et fut logez pour la
premier fois en son palais. Le mu' dudit moys, fut ladicte cloche sonnée la 5
Pcsir ('), prestre del diocèse de Tournay, hérétieque, fut dégradez par le suffra-
2 3 4
gain ( ), en présence des abbeis de Saint-Gille ( ) et Beaurepaire ( ),
puis
mis et livrez à la justice séculier et brusléz le mesmejour sur le marebié entre
5
la fontaine et le Rive [des pescheurs]. L'an mesme, vu Luthériens °
( ), qui 10
vers composeis par le prénoméz damp Pasquez et assiese par le mesme Olivier'',
au despens du Cardinal :
{*) Il s'agit vraisemblablement d'Aubcrt, prêtre du diocèse d'Arras, condamne coninie relaps par le
tribunal de l'Official, le 20 avril lbôô et livré au bras séculier. (O/jficialité, sentences, reg. (53, fol. 129.) 25
(*) Pierre Van den Hende, évêque de Darie. Cf. note 2 de la page 504.
(6) Cf. liccucil des Ordonnances, 2" série, t. I, p. 94. Ces luthériens étaient Richald Hoesman, voirier,
Charles le Corbesicr, Jean le Tourneur, Baslin de Chaisne, Piron le Bollengier, Jean le Moisne, 30
I ambert de Cuire le Jeune et Jean Reneri. — Le 21 mai 1554, le Conseil de la Cité fil vendre aux
enchères les biens confisqués à Rigaud Hoesman, banni à perpétuité comme hérétique. (Fairon, Cartu-
taire de la Cilé et La répression de l'hérésie au pays de Liège pendant le XVIe siècle it la question
L'an mesme, en aoust, les grains furent galtées au champs pour le temps qui
fut pluvieux depuis le 4 du moys de
e
jullet jusqucs environ la fin d'aoust. Le
6* jour du moys d'octobre, fut l'englicse Nostre Dame d'Anvers arse par feu
de meschance.
* #
s Le 15 avril, le cardinal fut loger dans son nouveau palais épiscopal pour la
1534.
L'an 1531, le 15 e jour de moys de marce, en la ville de Tongre au faul-
to bourch, une vache eut ung veau qui avoit troix oyculx et du costé du derrier;
la teste avoit apparance d'ung bouche et deux narines. Au moys d'octobre l'an
20 Les bourgeois de Hasselt, ayant pris les armes contre les villageois de Zon- Chapeauviiie,
III, 326.
hove pour quelques différens des limites et ayant mérité le chasloy pour cet
excès, en demandèrent humblement pardon au prince. (Manuscrits HO,
fol, H4 et 412, p. 546.)
L'an même, les troupes de l'empereur estant venues en Brabant pour eslre
25 payée de leur solde, le cardinal craindant quelque ravage, fit munir et fortifier
les villes frontières et pour les enlreliens d'icette et de ses soldats, demandât
aux trois Kstals la levée de tous imposl du pays pour qualtre ans, ce que luy
fui accordé. Après n'en ayant plus affaire pour le sujet susdit, il en deschargat
la Cité de ses debtes et paya 250 mille florins braibant dont elle esloil arriérée.
la .liagdalcnnc. Cest an, fut prinse Munster par Jan van Leyden, anabaptiste.
'est an, fui la ville de Clairvaux en France bruslée par tempeste. Cest an,
le roy Henry d'Angleterre, ne voulant obéir au pape, devint luthérien. (Manus-
crit 34, fol. 225.)
1535. io
Véanl.
*
* *
L'an 1555, il fit convocquer une synode générallc de tous les abbéz, prieurs,
doyens et tous supérieurs dos ecclésiastiques, voulant qu'on fist une réforma-
lion et qu'ils eussent à quitter leurs concubinnes en paillardises et qu'ils
n'eussent en leur maison que de vieilles bonnes femmes de bonne réputation is
retirèrent les uns d'un coslé, les autres de l'autre pour éluder ces propositions
2
et leurs effects. Et depuis on en at plus parlé
( ).
L'an même, la famine estoit si grande que grand nombre des pauvres créa-
tures estant affamés mouroient de faim par grand nombre. Et arrivai qu'un 20
L'an J535, le cardinal Erard fit faire les mures de l'abbaye de Robermont,
3 ""'
à Pentour des jardins. (Manuscrit 57, p. 45 ï) ( ).
L'an XV (:
et XXXV, le vingt qualrièsme jour de jung, Munster se rendit
(») Cf. I.to.vE. Il iLKiN, Le cardtnalde la Marck, Liège, Vaillant, 1 950, surtout 3« partie : Laréforme
catholique, pp. lilôà 11)7.
s 1536.
L'an 15.56, morut Franchois, [daulphin de France, fils à François de Valois]",
premier de ce nom, roy de France, comme on disoit par poison, [dont déter-
minât sa vie avec ung feux de ventre] °. Au mois de febvrier, l'an mesme, le
grande planté de tous biens, et touttcfois chicre à cause de la guerre, qui durât
l'an après que Saint-Poul futgaingnié par l'armée de l'empereur en son absens,
car adoncq il estoit à Thunie contre les Turques. L'an mesme, trespassat
4
Mcssire Robert de la Marche, frère à Ërard le Cardinal ( ).
-20 <•
Additions du manuscrit 6
(i) Frédéric II, dit le Sage, né le 9 décembre 1482, succéda à son frère Louis comme électeur pala-
(*) H faut lire Arnold de Lude, un des théologiens les plus renommés du XVI e siècle, reçu chanoine
de Saint-Lambert le 19 juillet IK35. Cf. de Thelx, t. III, p 70 et Biographie tialicnalc, t. XII, col. 028.
2a 11 a écrit un manuscrit latin d'une histoire de Liège intitulée : Synopsis seu compendium Annalium et
prévôt de Saint-Pierre. De Theux, t. III, p. 27, date par erreur le synode provincial convoqué par
31 l'archevêque de Cologne de 1 53 1 . (Cf. IIartzueim, Conc. Germ, t. VI,etL£oM-E. Halkik, op. cit., p. 197.)
(*) Robert de La Marck mourut à Sedan dans les derniers mois de l'an 1B3C. Cf. De Cuestret,
o/;. cit., pp. 162 et 174.
390 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
où étoit auparavant le marché des porcs (Manuscrit 43, fol. 731 et manu-
scrit 46 (').
L'an i55(i, fut ordonné de hastir les murailles de Bêche en Liège comme
aussy celles de Gravioulle près les Escolliers (*). L'an mesme, jour de [Noël, 5
messieurs les bourgmestres receurenl lettres des amis de feu messire Ghuis de
Cannes, lesquels demandoient réparation et amende de sa mort. (Manuscrit 37
p. 4SI.)
L'an mesme, requérat le cardinal aux bourgmestres et xxxn mestiers de la
terme de un ans pour faire fortifier la cilé et pour diligier les pensions que
la Cité debvoit et luy fut accordé et en deux ans mist Liège presque à lige.
3
(Manuscrit 1) ( ).
1537.
4
Ciiapeauville, L'an 1537, Reginaldus Polus, cardinal d'Engletterre ( ), entra en Liège 15
III 331
où ilz fut receu en grand honneur et révérence, puis aulcuns jours après, tira
défrayé de tous ses despens luy et tous ses gens par le cardinal Erard "].
moys d'aoust, l'an mesme, le cardinal de Liège revint en la cité, qui avoit estez
(i) La nouvelle halle des bouchers fut inaugurée le 20 novembre 1546. Cf. Gobert, Liège à travers
\}) Voir les contrats passés par les bourgmestres de Liège, le 18 août 155G pour la construction de 55
I»
tour en Bêche et le A janvier 1557 pour la construction de la tour de Gravioulle. Cf. E. Faihon,
Carlulaire de la Cité et Chronique archéologique du pays de Liège, t. XIV (11)23), pp. 85-8'J.
(
3
) Cette délégation des pouvoirs communaux au prince- évoque est confirmée par divers actes du
Cartulaire de la Cite.
(*) Réginald Polus appartenait par sa mère Marguerite, nièce du roi Edouard, à la famille royale 30
L'an mesme. l'hyver fut jusques à t\oëI si doulce et sans gallée que aulcunes
ceresiers, pruniers, fraisiers et violliers furent fleurie, mesme furent Irouveis
aulcunes fraises meurs le jour de Noël. L'an mesme, vindrent lettres aux
10 bourghemestres de la cité, de par les amys de Ghys de Cannes, demandant
amende de sa mort et réparations de ce que les Liégeois avoient gaingnéz.
4 9
L'an mesme, le cardinal fut esleux légault a latere ( ), et le xxv jour de
novembre, fit son entrée en I engliese de Liège comme légault. L'an mesme,
le Cardinal requérat en chappittre de Liège que nulles hommes d'englicses, ne
b
io channoines, ne chappelains, liendroit après de luy meschines sur paine de
grosse amende, s'ilz ne fussent de leurs parenteis ou en ans d'eage [de discré-
5
tion], ce que luv fut accordez ( ).
*
* *
L'an mesme, fut le cardinal sur la maison de ville en plain concilhe reraon-
-20 " Passage omis par manuscrit 2. — ' tiendraient auprès d'eux ribault ny putaine ne aulcune
servante suspecte, s'il n'estoit de leur parenté ou de grand âge pour oster toute suspicion : manu-
scrits 27 et 33.
(<) Le 8 janvier 1S57, Marie de Hongrie écrivait à Charles Quint qu'elle avait fait appeler le cardinal
25 (
s
j Marie de Hongrie arriva à Liège le 50 ou le 51 octobre et y resta jusqu'au A novembre. Cf. de
(3) Robert III de la Marek. seigneur de Sedan, plus connu sous le nom de Fleurangc, mort quelques
jours après son père, le 21 décembre IbôG. Cf. Chestret, op. cit., pp. 170 à 175.
(*) C'est par erreur que I.onciiay, op. cit., p. bô, reporte cette nomination à lbôô; ce titre lui fut
50 conféré le 1 !) septembre 1 S37. Cf. Van llove, Etude mr les conflits de juridiction dans le diocèse d; Liège
(Manuscrit /.)
L'an i 1)7)1 , fui la régente des Pays-Bas à Liège receu fort honorablement,
laquelle donna pardons aux bannis (Manuscrit 37 , p. 4S1 .)
1538. s
Chapeauviiie, L'an 1538°, le Cardinal receut lettres et commission du pape pour reformer
III, 332.
les secondaires, et les fisi appellcr en la cite, mais ils ne volurent point obéir,
[niais le 14° jour de moys de janvier cl aullres subséquents, les secondaires
engliescs. tant de la eité que du pays et diocèse de Liège, se trouvèrent à Lou-
vaingne à cause des reformations susdites que le Cardinal vouloil faire comme 10
jeudi xxiui dudit moys, fut touehié d'une fièbvrc aspre et vexémenle et
n'estoit espoir de plus povoir vivre, à raison de quoy furent envoyez aulcuns is
Hubert rf
de Corswaremia (
5
), prévost de Saint-Poul, et noble homme de
<•
L'an 1337 : manuscrit 72. — b Ce passage se trouve placé plus bas dans le manuscrit 2, à la date îo
{') Jean de Henry, reçu chanoine de Saint- Lambert le 22 juin 1528, prévôt de l'église collégiale de
(*; Il y a ici erreur de prénom. Le chanoine de Saint-Lambert issu de la noble famille de Blois 25
s'appelait Charles et non Louis. Il fut reçu au chapitre de Saint- Lambert le 22 février 1530 et devint
prévôt de Saint-Martin. Cf. deTueix, t. III, p. Cl, Le Fort, I" partie, t. III, p. 256 et Cartulairc de
Saint-Lambert, t. V, p. 302.
(») Jean de Sarla ou du Sart, reçu chanoine de Saint-Lambert le 20 scjitcmhrc 1821, officiai de
(*) Gaspard de Rcnnenbcrg, seigneur de llooclistractcn, reçu chanoine noble le 5 février 1828, de
J
Vogelsanc ('); à Buillon, le S r de Francquenbourch ( ); à Curengc °, le sei-
3
gneur de Duras ( ), lesquels seigneurs démoulèrent respectivement esdils places
nimitéz. Deux jours devant sa mort, furent envoyez aulcuns p;ir le commen-
demenl dudit Cardinal, comme ils disoient, à une abbaye de dames emprès
10 Bruxelles, nommée del Cambre, où esloit lors M Corneil de Berghe, eoadjuleur r
(*) Arnold d'Autel ou d'Elter, dit de Yogelsanck, reçu chanoine de Saint-Lambert le -20 novem-
bre lbtb. de TnEix, t. III, p. 32.
(5) Charles de Coelliem, dit d'Oycmbrugge de Duras, reçu chanoine noble de Saint-Lambert le
(*; Guillaume de La Marck, seigneur d'Aremberg, reçu chanoine noble de Saint-Lambert le 28 jan-
30 vier 1529, archidiacre de lira haut le 21 août 1 533, prieur commendalaire d'Aywaillc. Cf. de Ciies-
(") Maximilien d'Egniond, seigneur d'Iselslain. Cf. de MiiuvEtTE, op. cit., t. 1, p. 270.
Tome II. 50
394 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
de Liège fut trouvé emprès d'ung villaige nommé del Naye [meurtris] par
Iroix maulvais garsons, qui le vindrcnt assaillir, quoy voyant se mit eu
genoulx priant merchy, lesquels n'eurent de luy aulcunc pilié, ains luy
couppèrent les deux mains, les deux piédz. et après la teste, puis appelleront
lettres et citations qu'il avoit sur luy jectèrent et espardirenl sur la terre
parquoy les deputeis furent eonstrainct d'aller prier les gens à l'enterrement 10
c
et service dudil Cardinal à chevaulx, et Olevier de Boulongne '
(') esloit
m »
333
LegitIMUs testls presUL ErardUs erll
l'cngliese de Liège, qu'il avoit faict faire en son vivant [de bronze doré].
(») Olivier de Boulogne fut greffier du Conseil ordinaire et non greffier de la Cilé. Cf. note 2 de la
page 385.
(*) Georges Malherbe fut greffier de la cour de justice de Tlieux et receveur de la mensc épiscopale
pour la recelte du Franchimont. 30
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. 595
*
# *
Aux exèques, furent faicls grands despens. tant pour les grands convives que
pour les abits noires, dont loule la court et pluseurs honestes et pauvres
bourgois en furent décorés, et mesme les 32 mestiers en receuprent quelques
honestelés. (Manuscrit 19, fol. ^46v°.)
s Le regret de sa mort fut si universel qu'il est encor sensible aujourd'huy. La
mémoire de sa vie sert de leçon perpétuelle aux princes pour le gouvernement
de leurs peuples avec autborité et amour tout ensemble, ecluy de Liège estant
fort aisé à conduire quand il voit qu'on l'aime et qu'il ne pense pas qu'on
Guillaume Gazette dit que, entre autres choses, il ordonna que le jour de son
service, annuellement soit distribué à chasque chanoine de Saint-Lambert une
bourse de velours cramoisie, garnie d^un double ducat en espèce. (Manu-
scrit 28, p. 369.)
20 Et fut nostre évesque légal a lalere et pour tel receu à Liège el à Saint-
Lambert en la fin de ses jours.
Et n'appercevoit on autre chosse que dame Cupidité n'en fusse causse qu'il
vouloit ledit légat chaslier les secondaires par la bourse ou autrement, s'il eusse
longuement vescu, et il est à présupposer qu'il voulloil destruire l'église qui
23 premier l'avoil mis sus comme il estoit en tel honneur.
Après qu'il eut tenus l'évesché l'espace de "2b ans en faisant des choses
incompréhensibles par tout son pais, principallement à Saint-Lambert à Liège,
auquel il donna inestimables richesses tant en ornemens d'églises que pieres pré-
cieuses,descloches bien magnifiques, il y fit faire mesme une tombe dorée auquel
3° il est ensépulluréz. 11 lit aussy plusieurs dons pour toutes les églises de Liège.
Il fit aussy faire plusieurs forteresses au pais de Liège comme le chasteau de
Huy, Dynant et plusieurs autres.
596 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Et fui le plus riche évesque qui encore eût esté; il luy vient un leup qui le
vient dévorer en l'une de ses jambes et pour chosse que Ton seusse faire, on n'y
secul jamais remédier et luy convient mourir. Prions donc à Dieu qu'il lui
b
fasse miséricorde. ( Manuscrit 26 ", fol. 355.)
C
L'an mille V XXXVIII, est trépassé Erard de la Marche... Après sa mort, son s
corps bien embalmé et accoustreit fut par trois jours au pallaix à la veue d'ung
chascun, puis son enterrement fut faict et obsèques fort honorablement à Saint-
L'cngliese Saint-Lambert bien ornée ens velours noirs et draps noires, ens io
chandelle ardentes de cire grande, comme fut au pallais. Les borgois, les
xxxit mestiers receurent quelque honestelé. S'ensuyt l'épi taphe du dit cardi-
a
nale .
b
La mort at mis soubs ce tombeau doré
Ung corps jadis en vertus décoré «s
c
Erard eut nom de la Marche nommé,
Nom de loucngc en tous lieux renommé ''
c
Trente deux ans évesque demoura
'
Des Ligois. Ossy bien laboura
Que le chappeau cardinal il obtient :'
20
''
''
« Le texte est donné d'après le manuscrit !>7. Lorsque celui-ci fait défaut, nous adoptons le texte
manuscrit 97. — » chappeau de cardinal obtint : manuscrit 37. — h Pareillement la légation tient : 30
manuscrit 97. — * Addition du manuscrit 97. — •' Et de légat durant son temps aussy ||
que on a
veu édifïiant le fort chasleau du Huy : manuscrit S6 bi '. — * De Dinant, Stockem, Franchimont
et Curenge ||
son grand palais. . : manuscrit 37 . — Dinant, Stockem, Franchimont, Curenge ne fut
mis en oubly ||
et puis après il èdirïia pour luy ||
son grand palais... : manuscrit S6 bls .
RÈGNE D'ERARD DE LA MARCK. Ô97
2.3
<• 1/an de son aage soixante quattre ||
et de fébvrier le saizesme jour ||
mille cincque cents
trente liuict ans ]|
en tout lieux ou jadis pour mémoire ||
ses armes sont.. : manuscrit 57.
l'an 64 de son aage, le d6 e de fébvrier, ||
l'an 1S38. ont tous ses lieux que j'ai dit pour mémoire [|
ses
armes sont... : manuscrit S6 "' 1
— b Bref son corp durant qu'il a vescu, ||
sy très bien de vertu
fit son escu : manuscrit 37. — sy très bien fit de vertu son escut que oncq il n'eust |(
un seul jour
50 de repos pour mettre en paix son peuple ||
et ses subjects où il les at sy bien entretenus || que à
tousjours mais en sont à luy tennus : manuscrit 87. — c
ses sujects et : manuscrit 37. — <<
en
sont : manuscrit 57. — ' à travailler qui maintenant repose : manuscrits 37 et S6 b->'. — / finnoit :
manuscrit 26 M >. — » Ces quatre vers sont omis dans le manuscrit 97. — * Le manuscrit $7
termine l'épitaphe à ce vers.
398 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
" car le corps mort jamais la fontaine vive cito qu'il fut mort ||
tient des Liégeois le bon pasteur
la mesnie Moeuse une sy grande douleur ||
qu'elle commença à plourer son grand malheur ||
que
dedens son eaue elle mcsla ses pleurs : manuscrit 26 bi '. — * qu'emprès Saint-Lambert monta et
s'aprocha ||
pour venir veoir illecque les excèques et funérailles : manuscrit 16 M —
. ° peuple,
plouréz, plouréz vostre pasteur |]
qui vous tennoit... : manuscrit S6 hl : 30
RÈGNE DERARD DE LA MARCK. 399
nous offre, folios 183 v° et suivants, quelques notes peu importantes sur le règne
d'Erard de la Marck, dont nous transcrivons la suivante consacrée à l'éloge du
grand évéque : 5
e
Anno Domini M" XV XXXVIII obiit illustrissimus Erarùus a Marcha,
,
xviu januarii. Non dicendum est quod periit nomen cjtis cum sonitu campana-
rum quas instituerai. Scd opéra ejus sequunlur eum in eternum, maxime in
celo. Peropporlune igitur hic dioeescos habenas agere cepit; a bellis enim ceu
extrema pernicie semper abhorruit. Era que lilterarum jurisque :
civilis peritus *o
dignitate presulem ad bec usque tempora non habuit. Favore Caroli quinti,
adeptus est in Hispaniis archiepiscopalum Valcntinum. cardinalcntiam digni-
tatem et pensioncs quas vocant non modicas. Ecclesiam suam ab hereseos felle
professionem non ccremoniis et externis opibus metitus est, sed affectu. piciate,
pie in ejus confessione, que est via ad cternitalem et vita ac salus et resur-
rectio. Sepul'us est Leodii in calhedrali ecclesia ^ancti Lambcrli in sump-
luosissimo mauseolo quod vivens preparari mandaverat. Requiescat in pace.
Amen.
Règne de Corneille de Berghes.
1538.
après la lecture d'i celles, fut déclaré évesque de Liège, et incontinent on chantât
Te Deum Laudamus, et à la Qn de Te Deum, fut ledit seigneur par maistre
10 Jacque de Buysson (
l
),
channoine [de S'-Lambert] et escolastre de Liège, emprès
la fiertre Sainct- Lambert, publiez et intimez évesque de Liège, en latin et en
nostre langaige vulgaire, puis fut ledit seigneur menez au palais, et après les
20 " Corneil de Berghe, filz du seigneur Corneil de Berghe de la fille M r Sevemberg : manuscrit S,
— b scavoir de Huy, Dinant, Bouillon, Franchimont, Stockhem et aullres : manuscrit 38.
à Liège, auprès des États, le 12 juin lb58, afin de renouveler le traité d'alliance conclu en 1518.
Tome II. M
402 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
4
Toison d'or, légault ou ambassade de par l'empereur, Monsieur de Berghe ( )
3 4
le conte de Buren (*),lc seigneur d'Iselstain ( ), son fils, le conle de Horne ( ), le
5 6 7
conte de Rocheforl ( ), le seigneur de Barbanson ( ), le conte d'Arembrech ( ),
avecq les estais du pays, en laquelle luy fut concédée bonnes sommes de deniers,
pour sa joyeuse venue, et cncor pour achever le palais, aultre somme à payer
en certain terme limitez.
Au moys de jullet, lan susdit, survint en la cité et pays de Liège et lieux
circumvoisins une maladie de flux de ventre dont plusieurs morurent. jo
Le jour ensuivant (le 16 juin), luy fut présenté par messieurs les bourgue-
dix mille postulats de Horne pour la quoete de la Cité, puis le magnifique ban-
quet que la Cité luy fit avec tous ces princes et seigneurs. Ainsy fut esleu
Cornélis de Berghcs pour le 57™ évesque de Liège et le 86 me en nombre,
il étoit consacré sous-diacre et pour procéder plus avant, il obtint du pape un
terme de trois ans. (Manuscrits 38, p. 2 el 88, fol. 99 v°.) 20
(<) Robert de Berghcs, fils d'Antoine marquis de Berghes et de Jacqueline de Croy, le futur prince-
évéque de Liège.
(') Plorent d'Egmont, époux de Marie de Berghcs, sœur du prince-évêque. Il se trouve représenté
(
3
) Maxiniilien d'Egmont, fils de Florent, époux de Françoise de Lannoy. Î5
(*) Jean, comte de Homes et seigneur de Wcert et d'Altcna, époux d'Anne d'Egmont, fille de Florent.
(') Louis III de la.Marck, comte de Rochtfort el de Montaigu, seigneur d'Agimont,etc. Cf. deChïstrst,
op. cit., p. 142.
(
8
) Jean de Ligne, fils de Louis, seigneur de Barbançon, et de Marie de Berghcs, sœur de l'évêque
de Liège. 30
(
;
) Robert de la Marck, comte d'Arcnberg, grand majeur de Liège de 1531 à I K41 . Cf. di Borjun,
L'an 1538, fut une ordonnance et constitution faicte touchant les réforma-
tions et corrections d'aucuns abus dans les courts et justice temporels et tant
en la Cité et bonnes villes du pays de Liège .... les dépuleis de monseigneur et
des trois Estats du pays de Liège. {Manuscrits, note marginale du fol. 166[ x
).
1539.
L'an 1339, ung bourgois de Liège, noméz Andrelin fit une mutinerie dont
is plussieurs de ses adhérentes et fauteurs furent prins et mis à mort.
('i Celte ordonnance se trouve dans le registre 25 du gretî -cm...., des États du pays de Liège,
fol. 1.
(*j Voir le récit de cet événement dans une lettre d'un anonyme au commandeur des Vieux-Joncs,
datée du 23 septembre 1539, dans de Marneffe, op. cit., t. Il, p. 68, et dans les dépêches du Conseil
30 privé, reg. I, fol. 127 v, les décrets d'amnistie du 5 décembre 1540 et du 6 juillet 1542, rendus par
le prince-évéque à propos de cette sédition et de l'assassinat des deux magistrats désignés dans la
chronique.
404 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
*
* *
se sauva, mais ses complices furent prins et exécutez. Après, l'évesque ordonna
de faire bonne garde aux portes et ramparts et faire bonnes sentinelles depuis
six heures du soir jusqu'à six heures du matin et bonnes patrouilles; que les
n'ouvrist les portes pour sortir ou rentrer sans la permission des magistrats; que
survenant quelque alarme, chacun demeureroit dans son poste s'il n'éloit
commandé ailleurs par son capitaine; que autres que ceux delà garde n'allassent
par les ramparts sur peine de la vie; que personne n'allas t masqué de nuict ni
J
trompette ( ).
Après, fit un autre édict que tous étrangers et vagabonds eussent à sortir de
la ville dans trois jours après la publication et que personne n'eust à les
soutenir; que les hommes étrangers qui seraient atlrappés après les trois jours
deuxième auioienl une oreille coupée et scroient bannis pour un an et que les
Chapeauvilie, En outre craignant les grandes armées et préparatifs qui éloient en Aile- 20
III, 336.
magne, ordonna à tous baillyfs et officiers de faire prendre les armes pour se
manuscrits 44 et 46.)
L'an mesme, en janvier, fut commenchyé le ponl el bouloir au pont d'Amcr-
3
court ( ),
qui auparavant estoit de bois. (Manuscrits 1 ; manuscrits 27, S2, 25
(•) Voir Recucildes ordonnances, 2" série, t. I, p. 117, cri du perron du li février 1559.
y*/ Voir dans E. Pairon, Carlutaire de lu Cité, le contrat pour la construction d'un boulevard, d'une
L'an mesmc, fut grande chaleur, tellement que les vins furent bons et à bon
pris, le vin du Rhin à ung patar le pot et ccluy de pays à demy patar de
Brabanl. (Manuscrits 52, fol. 527 ; 60, 61, fol. 195 v et 96.)
Lan 1559, le vin fut si bon marché qne les vins de France et du Rhin ne
o se vendoient qu'un pallar et le vin du pays deux liards. (Manuscrits 45,
p. 733; 44 et 46.)
L'an mesme, fut si grande abondance de vin que plussieurs, par faulle de
tonneau, faisent faire des fosses en terres pour meclre leur vin. (Manu-
scrit 102, fol. 159 vf).
1540.
to L'an 1540, Ferdinant, roy des Rommains, fist son entrée en la cité de Liège,
où ilz fut receu en grand honneur.
L'an mesme, vient d'Espaingne en ces Pays Basses l'empereur Charles, ayant
entendu la commotion de ceulx de Gand où il mit remède, et i demoura trois
n
mois entiers, et i fit. faire un chasteau . La saison de l'esté de ceste année fut
15 si chaulde que plussieurs fontaines perdirent leur source et aulcun rivièrs
leur course, ilz convenoit aux Hesbengnons amener leurs bestes comme brebis,
*
* *
20 Cette année, se fil une si grande sécheresse et chaleur que l'on passoit à pied
toutes au travers du Rhin, de la Seine et de la Meuse, en sorte que les Hesbi-
gnons furent contraints d'amener leurs bêtes pour boire à la Meuse, à raison
a L'an mesme. . . château : passage omis par et S. Le manuscrit S l'ajoute en note maginale et le
complète par l'addition suivante : et après soy départit et s'en alla à Gand veoir son frère l'empereur
25 Charles où il fut reeeu en grand honneur le 17 jour de marce. — b Passage ajouté en note marginale
par manuscrit S. — c
Addition du manuscrit o.
(' ) Sur cet accident, voir Gobert, Liège à travers les dges, t. IV, p. 416.
40C CHRONIQUES LIÉGEOISES.
que plusieurs fontaines esloient taries. Et les vins furent à si bon marché que
l'on ne les vendoit qu'un patar le pot, le vin du pays 2 liards et le vin de
marché, laquelle ruina l'église paroissiale des Onze mille Vierges, sans qu'au-
1541.
tellement qu'il fut misérablement occis en ung combat; iiz avoit avant sa mort
furent plaintes d'eaue, et on eusse facilement menez ung batteau ' et nasselle,
" le bon vin de Rhin se vendoit un patar, celui de France deux aidans : note marginale de
Foullon, t. Il, p. 247, d'après uu manuscrit de chronique vulgaire. — b Paulus Dirich, homme de
grande entreprise en esprit, en l'arithmétique : manuscrit 38, p. 16. — c Tout ce passage se retrouve
dans la chronique de van den Berch, t. Il, fol. 200 r° — d à Ans et à Mollin ou là entour : 23
addition du manuscrit 1. — « ex porta Sancte Margarite usque ad Rolandi gurgitem : manu-
scrit B. R. 15791. — t menez une nazalle : manuscrit 1. — un bateau et nasselle : manuscrits 2
et S. — Tout k passage est omis dans manuscrit 6.
(•) Sur cet artiste, voir E. Fairon, Chronique de l'Institut archéologique liégeois, année 1023, t XIV,
p. 83, et Carlulaire de la Cité, contrat du 23 juillet 1540, et Gobert, Liège à travers les âges, t. IV, 30
p. m.
(*) Aux begards. Cf. Gobert, op. cit., t. Il, p. 176.
RÈGNE DE CORNEILLE DE RERGHES. 407
les eaues entrèrent parmy la porte du palais " vers Pierreuse, passèrent parniy
l'engliese de Liège, mesrae par l'impétuosité de l'eauc, aulcunes pierre de
marbre furent eslevées arrière de terre, et fut l'eaue jusques au grand aulteit.
L'an mesme, Martin van Rossen (*), capitaine Geldrois, leva sus ung grand
s armée de gens, tant à piedz que à chevaulx, pour le roy de France, donanl
à entendre que c'esloil pour entrer dedens le pays de Liège, à l'occasion de
quoy la gcnsdarmerie qu'on envoyoit du pays de Liège contre le Turc fut
2
remandée (
). Le susdit Martin entra dedens le pays de Braibant, brusla la
b
ville d'Andennc et plussieurs pétilles places et chasteaux, avecq les villaiges
à Anvers tout droict, l'eusl emportez. Hz fut devant Louvaingne, mais les
clercqs monstrèrent barbe °, parquoy passât oultrc bruslant par tout, sans faire
quelques dommaiges sur le pays de Liège, et furent par luy deslruiclz environ
1 100 villaiges.
de deux ans, en grand danger de sa vie ', et après avoir payez sa ranchon,
jo retourna à Liège '.
" Le manuscrit 3 ajoute entre parenthèses : sans demander congé à Son Alttese. — * Enthoven :
manuscrit 3. — Enthoven et Duflele : noie marginale de manuscrit S. — c mais les estudiants lui firent
teste : manuscrits 3, S et suivants. — d Le manuscrit B. fi. i 3791 ajoute : quia ibi intocsicatus fuit
una cum aliquibus serviloribus. — « ayant payez une partie de sa rançon argent comptant : manuscrit 3.
ÎS (') Ces événements guerriers se passèrent en 1542 et non en 1541. Cf. 11. Pirenne, Histoire de
Belgique, t. III, p. 131, et H. Vander Linden, Biographie nationale, Martin van Rossem, t. XX,
col. 145-158. Heknb, op. cit., I. VII, pp. 36I-3S0.
(*) Cette affectation du contingent liégeois accordé à l'Empire pour la guerre contre les Turcs est
confirmée dans le message envoyé aux Etais de Liège par Corneille de Berg, le 5 août 1542.
30 (») Georges d'Autriche, fils illégitime de l'empereur Maximilien, évêque de Brixen et de Valence,
obtint une prébende à Saint-Lambert le 51 décembre 1540 et fut désigné comme coadjuteur de
de l'évêque en janvier suivant. Connue il était de naissance bâtarde, les statuts du chapitre s'opposaient
à son admission comme chanoine cl il fallut une dispense du Pape, qui fut sollicitée par Charles-Quint,
pour qu'il fût déroge à cette règle. Cf. de Marcieffe, op. cit., t. H, p. 1 10.
408 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
*
# *
Ille Lovanium venit cum exercitu, sed sludentes animati cum omni confu-
sione repulerunt, quamvis pretor oppidi fuisset de favore inimici, sed non
potuit eflicere compaclum. Amotus fuit a suo officio. s
citus eircumcinxit castrum el cogerunt eos traderc illis castrum, vita salva,
quod non servarunt. quia omnes, demplis quatuor, occisi sunl. (On note en
mart/e : usque ad numerum lxxxiii, ferc omnes coloni divites et scabini).
Castrum una cum pago combusserunt. ïunc ceperunt iter versus Franeiam. io
L'an 1541, le jour de saint Marc, à deux heures après midi, se fit une
telle tempeste et orage en la Cité, par une [nuée] qui s'eslanl rompu vers
Sainte-Marguerilc où il tomba une telle quantité de pluye que l'eau dévalant
impétueusement par toutes les rues de la Cité emmenoit bois, pierres et fanges
en telle quantité qu'elle en emplit toutes les caves et monta si haut qu'elle fui 20
1542
L'an 1542, le Turc fit réparer et fortifier Hierusalem la saincle cité, plus
[belle] que n'avoit esléz auparavant. L'an mesme, vinl ung bérault en Liège de 25
Guillame à la Barbe, qui fut décollé à Treict, comme nous avons dict (
J
). L'an
mesme, fut faict Mariembourcli.
Froid et véhément hyver et long, et dura la gallée... sapmaines de long.
(Note marginale de manuscrit 2)
*
* *
en estoit tout couvert, qui firent grand domaige à tous les biens de la terre.
Martin Van Rossen °, homme de guerre. De quoy ainsy assemblez, nous estant
(
4
) Voir aux dépêches du Conseil privé, reg. I, fol. 129 v°, une lettre du roi de France aux États,
datée du 1" novembre 1541, annonçant l'envoi de son héraut Picardie pour sommer les États de payer
les indemnités dues à la maréchale de La Marck, en compensation de la mort de Guillaume de La Marck.
Voir aussi plusieurs autres documents produits aux journées d'État du II décembre 1541, du
30 31 mai 1542 et 5 août 1542.
Tome II. 52
410 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
voisins le pais (cstoit) à craindre estre surpris et follets tout autre, tellement
que les estats assemblez, at esté passé de retenir les deux enseignes eslevées
pour envoyer en Honghcric et avecque encor eslever force de gens pour conlre-
garder la cité et bonne ville du pais, et de sorte que jusque à xi enseigne ont
este eslevé et en grande diligence at este la cité et bonne ville reforcée et bien 3
réparée de force, doublant les houx de deux coslés. En ce entrefaicle, Martin
Van Hossen " et son armée passèrent la rivier près Ruremund, puis entrèrent
au pais de Brabant, pillans, saccagans, brùlans ville et villages, tenant chemin
vers la ville d'Anvers, et en chemin furent aucun qui prétendoieut à les donner
empêchement, ains furent defîais et mis en fuille par les gens Kossen °. Furent |0
devant la ville d'Anvers, tous hruslans et pilans le plat pais, mais la ville tient
bon, car il n'avoint point de canons. Puis relirarent arrier tous brùslant et pilant
jusque devant la ville de Lovainc. Laissant la ville, se sont tiré en France sans
rien fair au pais de Liège. De là ceulx de Hollande, Brabant, Flandre, Hainaut
et autres pais à l'empereur par dechà firent armée avecque quelque Allemans is
(') Racs de Lamine est cité dans un ucte du 18 septembre 1538. {(lartulaire de Saint- Lambert,
t. V, |>. 510.) Piron d'Heure était le fils d'un ancien éclievin de Liège du même nom. (Cf. de Bohman,
Lambert et archidiacre de Brabant, dont Erard, à la fin de son règne, aurait voulu faire son coadjuteur.
Voir de Chksthet de Haneffe, Les conjurations des La Marek formées à Liège contre Charles- Quint, 30
dans Bill. Acad. roy. de Belgique, 5« série, t. XXI, pp. C81-715. On trouvera au registre 24, fol. 20,
de l'Officialitc la sentence rendue contre le prêtre Louis Chabot, un des principaux conspirateurs.
RÈGNE DE CORNEILLE DE BERGHES. 411
c'esfoit une choese faicte par hayne. Deus novil omnia. L'an mesme, le vin fut
fort chiere et n'esloit quasi en mémoire d'homme l'avoir veu si chière.
* *
L'an mesme, du temps des guerres en pays de Jullez, y eut en la Cité grand Chapeauvilie,
et par conséquente, environ les Pâques, les uns contre les aultres près de
Sitters (
l
). Les Bourgignons y furent avec Brabançons deseonfils et des occis
debvoient eslre aucuns séditieux aiants entreprins quelque chose contre ladite
20 Cité. De quoy en furent aucuns exéeutés, mais de ce que l'on avoit dil et mis
sur lesdits séditieux, comme on disoit, il n'en fut veu nul effect ne maux
contre ladicte Cité qui procédasse de ce qu'on leur imposoit. (Manuscrit 98,
fol. 53 ; manuscrit 53. Fersion plus abrégée dans manuscrits 96,
fol. 289; 97, fol. 196 V tt dans 26 b
\)
25 L'an ioi3, fut de rechef emporté le pont d'Amercœur par les grandes eaux,
qui avoit été rédifié l'an 1539. (Manuscrit 38, p. 30.)
L'an mesme (4843), Philippe d'Espaigne, filz de l'emperenr Charles, eut en
(') Sur la bataille de Siltanl, voir Hbisne, op. cit., t. VIII, p, 277
50 (') Le pays de Dalhcm.
412 CHRONIQUES LIEGEOISES.
en fit encore d'autres décappiter, et en avoil encor d'autre répudiez, usant de .-;
grande rudesse.
Or donc, en l'an 1543, l'empereur Charles, estant retourné de la guerre
d'Aiïricque, y aiant par fortune de mer beaucoup perdu, at fait voisle en
Espaignc, avec gens de guerre tennant chemin vers le pais Bas, afiin donner
secours. Estant en la fin arrivé en Allemaigne, où avec force de gens de tous 10
costé est entré au pais de Jullicrs, possant son camps devant la ville de Dure,
qui estoit reprinse et la fit fort cannoner, après grand assault sustenus. elle fut
esté faict enlre l'empereur et le duc de Jullicrs, et se relirral le duc en son pais.
1544
n
L'an mesme, le veille des Boys, l'empereur vint en Liège la 3e fois
(
!
).
L'an mesme, les Allemans furent à l'entour de Liège S ou 6 jours dont le veille 20
3
de saint Jan en jung ( ),
ont eut grand peur en la cité, et fut criez alarme, mais
lesdils Allemans avoient au contraire aussy grand peur que eeulx de la cité.
temps des guerres esmeus au pays de Geldre cl Julléz, fut besoigne de faire 25
a l'an 1541, la veille des rois, l'empereur Charles vint en Liège parla porte Sainte -Walburge la
troisième fois, dont les bannis eurent rémission : manuscrit 402, fol. 140 v°. — Le manuscrit 1
ajoute : delà s'en allât en Allemaingne pour faire concension de grand concilie, laquelle n'a pas
esté faicte de son vivant et loingtemps après.
En l'hiver de l'an 1514, le pays de Liège fut chargé et vexé des soldats
tiésadvoués de leurs chef, sans solde ny argent, qui vuidoienl les meillieurs
io bourses et n'espargnoient personne, ny de sexe ny d'âge, ni de qualité et faisans
milles volleries et outrages, si que le coadjuteur fit respublier les édits de
la milice et commandant les armes pour en deschasser et faire sortir.
L'an 1544, n'ayant plus besoin que de repos, l'évesque se retira et se tint
25 estoient leurs vassaux. César, les ayant prises, les pendit à sa selle et estant
° George d'Aulrice, fils jadis à l'empereur Maximilien el oncle de l'empereur moderne Cliarle :
addition du manuscrit 1 . — b
fort aymé du peuple : omis dans manuscrit 7.
(*) 11 y eut plusieurs ordonnances à ce sujet en date du 5 janvier 1559, 51 janvier 1540,
21 février 1810, 12 décembre 1541.
Sur le transfert du perron de la Golfe, voir Gobekt, Liège à travers les dges, t. V, p. 591. Sur la
50 (*)
de son cheval avant d'avoir remis les clefs en leurs mains et leur dire :
Foulion, « Conservés à l'avenir les clefs de ma Cité avec la même fidélité et vigilance
contre les Turcs, à quoi il est obligé, mais l'ont voulu aussy constraindre
de contribuer pour les guerres particulières dudit empire, à quoi la Cité n'a io
jamais voulu entendre à cause de sa neutralité, dont elle a été pour ce sujet
branscaléz et logée de diverses troupes de gendarmerie, comme voirez à la suite
de cette histoire. Il est donc notoire que l'empire d'Allemagne est distingué en
dix cercles et chaque cercle en dix provinces ou parties, comme l'an 1542 en
la journée des princes de l'empire qui se tint à Spire, comme al été ci dessus 15
dil, on accorda à Ferdinand, roy des Romains, 8,000 chevaux et 40,000 fantas-
sins pour faire la guerre aux Turcs. Le pays de Liège suivant le cercle westpha-
lique fut taxé, suivant les répartitions, à 180 chevaux et 400 fantassins (*.),
lesquelles trouppes furent cslevées l'an 1542 et prestes pour partir, comme
aussi les deniers furent passés et accordés pour les payer par les États du pays, -o
qui pour mémoire se répartissent comme s'ensuit :1e clergé cl la noblesse payent
la milant pari de la laxe et les cinq quarlitrs l'autre part, à scavoir : le premier
quartier est la Cité et banlieue; le second est le comté de Looz; le tierce est la
quint est le pays d'Entre Sambre et Meuse. (Manuscrit 38, pp. 24 et 2S.) 25
mine. Scicbat regnum rem arduam et curarum atque negotiorum plenam. Simul,
inquit ille, isla posuit Conditor mundi Deus odium atque regnum...
(') A la journée d'Étal du 51 mai 1542, le prince-évéque, dans son message, faisait connaître qu'on
réclamait au pays 150 hommes à clicval et 175 fantassins pour lesquels il sollicitait le vote d'une taxe
1544.
George d'Auslrice " fit son entrée en la cité de Liège, le dimenclie après de
b
5 Nostre Dame emy aoust qui est le xvn e de moys susdit, l'an ! 544, entrant par
la porte de Sainct-Léonard, ayant avecques Iuy belle compaingnie, grande et
honnorable de ducqs, contes, marquis, chevaliers et aultres grands nobles per-
sonnaiges et i furent envoyez de par l'empereur Charle cinequième, auquel ilz
d
éstoit oncle, à son eosté dexlre le conte de Laelen ), au costé senestre le
(
c 2
io conte de Sympiez ( ), et i estoyent pareillement les deux bourghemaislres de
3
de la cité pour le temps, Guillame de Meffe, dit de Champion ( ), eschevin de
4
la cité, et Johan Miche ( ). qui après fut maire de par ledit évesque, et y
la cité
îs et s'en allât avecques son armée à Lucembourch, que les Franchois tenoient,
5 d
et fut regaingnée, et de là s'en alla devant Saint-Desir ( ), où le [bon] prince
d'Orenge fut tiré mort et i demoura grand nombre de gens de 1 empereur.
" fils naturel de l'empereur Maximilian : add. des manuscrits 3 et 5. — b Le manuscrit ô donne
erronément l'an 1543. Le manuscrit 8 fixe par erreur le dimanche après l'Assomption au 16 août.
20 — c Sympiez, texte donné dans une correction marginale au lieu de Sainct-Piez dans le manuscrit 2.
— d Ce mot est ajouté dans les manuscrits 3 et S et omis dans 2, 6 et 8.
[}) Charles de Lalaing, qui obtint à 13 ans un canonicat au chapitre de Saint-Lambert, puis
l'archidiaconé de Hainaut. En 1528, il abandonna tous ses bénéfices ecclésiastiques pour épouser
Marguerite de Croy, dont il eut douze enfants. Cf. de Theux, t. III, p. 59.
(
l
) Guillaume de Mecffe dit de Champion. Cf. de Boeman, Les Echevtns, t. II, p. 125.
*
* #
Et y estoil l'empereur Charles en propre personne, avec plussieurs nobles
princes et grands scigneures, entre lesquels à une assault, d'ung coup d'artillerie
fut atteint le preu et vaillant prince d'Orenge dont au tiers jours mourut, que
Dieu absoult son âme, car s'il eusl veseu son cage et continué ses nobles entre-
prises, il eusl faiet grand prolïit au pays et à son prince. Le siège tenu par 3
bonne espace, la ville se rendit par composition et fut mis en mains de l'empe-
1545.
L'an 1545', fut commenebié le mur au long de la rivière de Meuse en la cité,
1
dit présentement la battre al gouffre ( ).
*
* *
L'an 1545, fut commencé de bâtir la batte depuis la goffe jusqu'au lieu com-
munément nommé llongrée qui éloit un lieu onle et sal, y ayant des grandes 20
Puis fut achetée la place qu'on nomme bas aas, boyard ou hayaz (
2
)
pour la
somme de 402 florins. L'an mesme, fut commencé de bâtir la porte de Sainte-
Walburge avec le grand et fort boulevart tout joindant icelle, qui est un beau
3
bâtiment à la façon de ceux d'Anvers ( ). (Manuscrits 58, p. 50; 60, 25
(') Sur la Batte et llongrée, voir Gobkkt, Lièyt à Iravcrt les àijes, t. Il, p. 144, et t. III, p. 262.
2 Sur la signification île ces mois, voir Gobert, op. cil., t. Il, p. 159.
( ;
(î) C'est en 1513 que ces travaux furent exécutés. Cf. Carlulaire de la Cité.
RÈGNE DE GEORGES D'AUTRICHE. 417
L'an 1545, fut sy sec esté que dedans saize sepmaines, il ne pieu point en
plusieurs lieux et morurenl plusieurs de soif. Et après régnât une grande et
d argent, les ehevalcheurs vers Herves, les pitons en Hesbaingne en ung lieux
ou environ près Liège, mengans les paysans, et estoint assemblez pour l'empe-
reur ou Englois, mais argent ne couroit point. De quoi ayant intention de sur-
hors de part la cité vindrent à esmouvoir le gait de la porte, telement que par
-25 conséquence, attendu que les Allemans s'estoint monstre en armes, il fut ung
peu après minuicte crié aus armes, la douche sonnans et tambourins, mesme
le corne de Saint Lambert, et chascun sur le pied vitement aux murailles
et autres en marchiet, et messagier vers la chastilerie de Franchimont, qui
(
l
) Sur l'origine et la situation de cette place, voir (Jobkrt, op. cit., t. V, p. S53.
30 (') Cf. Cri du perron, du 12 novembre 1 54b qui invite les auteurs du tumulte excité dans la ville
et qui causa la mort d'un soldat allemand, à se faire connaître dans les trois jours. Mandements et
Tome IL 53
418 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
coslé des Ainglois. Ainsy les entreprise lessiéz, marchèrent incontinent non
toutefois sans aucuns d'eux estans auparavant demouréz derier. En cesle année,
à estre mal content pour les maux qu'ils faisoienl, à cause qu'ils se payeroient
et blessés. Et furent tellement les affaires mennées que, s'estant les Allemans
monstres en armes vers Saincl-Wabcux, du costé de la justice fut crié aux 20
corne, dont chascuns; estants sur les pieds tant aux murailles que au marché;
néantmoins ce ne fut rien. Après furent incontinent mandés ceux de la
viendrent nouvellesque l'Empereur avoit retenu les piedtons et les Anglois les
1546.
L'an 154.6, tomba la lonnoire à Maline sur une grosse et puissant thour, où
estoit la provision de pouldre de canon, et artelleries en grande quantitéz,
tellement que la thour fut abattue et ne demourra un seul pierre jusques au Chapeauvilie,
5 fondemens, mesme l'eaue des fosséz fut toute perdue, et furent plus de
300 personnes tués; troix jours après, sortit ung homme hors d'une cawe,
demandant si le monde duroit encore (
1
). L'an mesme, fut grande famine au
a
pays et cité de Liège et aux pays circumvoisins. parquoy fut faicte Visitation
*
* *
Walburge (*), où soloit estre la ville porte. En dit an, avoit esté l'empereur à
(*) Ainsi qu'il arrive toujours en temps de famine, les édits réglementant le commerce des grains se
répétaient sans cesse. Cf. ordonnances du 19 mai, 18 juin, 10 septembre, 15 octobre, 30 octobre,
5 novembre 1546. Le prix des grains actes par les records des échevins de Liège sont beaucoup plus
modérés : le 6 mars 1546, le muid d'épeautre avait coûté H florins 8 aidants, le stier de seigle
32 aidants. N'oublions pas que ces mercuriales des échevins sont des moyennes de prix, tandis qu'un
chroniqueur notera toujours le prix le plus élevé atteint. A Utrccht, l'année de famine fut 1545.
Cf. Tabellcn van marktprijzen van granen te Vtrtcht, in de jaren 1395 toi 1644 dans les Verhand. der
konink. Acad. van Wetenscb., 2 e recks, v. 3.
30 (
!
) Voir la note 5 de la page 416.
420 CHRONIQUES LIEGEOISES.
Liège et al eslé érigié la halle des mangons, car auparavant chascun vendoit en
date de 1547.
L'an 1546, fut l'église délie Vaux Noslre Dame consacrée. (Manuscrit 102,
fol. 142 if.) s
1547.
L'an 1517, [le dernier jour de mars, mourut François de Vallois, roy de
France, et son fils] Henry de Vallois, seconde de ce nom. fut coronnéz roy de 10
L'an 1547, fut enclos de pierre de taille le beau pareque sur les cloistres de
Saint-Lambert devant la croix de laiton ", qu'on disl présentement beau por-
tailhe. (Manuscrits 62, fol. 200 v°; 52, fol. 550; 60, fol. 67 t°, à la date
de 1546; 58, p. 50, à la date de 1545 et à la date de 1547 , p. 57
28, p. 586; 96, p. 292; 97, p. 199 v°.) »
L'an mesme, fut le boulevart à la port nouvelle commencé à Sainte-Wal-
XV C LI. (Manuscrit 28, p. 585.)
burge et achevé l'an
Après le trespas du roy Henri d'Angleterre, fut roy Edouard le jeune. (Manu-
bis
scrits 28, p. 386; 96, p. 292; 97, fol. 199 v° et 26 , fol 330.)
L'an même 1547, l'empereur Charles Quint renouvella l'eslablissement des
44 bandes d'ordonnances du pays bas, chacune de 50 lances, dont les chefs
1548.
L'an 1548, le scpliesme jour de novembre furent tous les abbéz et doyens
dcl diocèse de Liège mandez., et leurs fut proposée la sentence et conclusion du
15 concilie d'Allemangne (*), auquel ils consentirent, mais ilz ne fut pas si tost
publié.
*
* #
20 L'an 1548, l'empereur est retourné en Germanie en ses pays bas, ayant
accordé à Ausbourg le décret qu'on dit luthérien. Et furent forgées aucunes
lettres de privilèges pour cieux de Braibant et aucuns autres subjecls audit
3
empereur ( ).
(') Philippe III de Croy, duc d'Acrscbot; Guillaume de Nassau, prince d'Orange, cousin de René île
25 Nassau, tué au siège de Sainl Dizier; I. amoral, comte d'Egmont; Philippe de Montmorency, comte de
Hornes; Jean de Ligne, comte d'Arcmberg; Jean de Glymcs, marquis de Berghes; Pierre-Ernest, comte
de Mansfcld; Jean de Hénin-Liétard, comte de Boussu; Antoine de Lalaing, comte de Hoogstractcn ;
comte de Meghem.
30 i
') La Diète d'Auggbourg.
5 La transaction d'Augsbourg qui constitua les Pays-Bas en un seul cercle d'Empire. Cf. H.Pirenne,
( )
1549.
*
* *
porte au pont d Avrcut et derier les murailles. L'an 1549, fut faicle la neuve to
porte de Sainte- Y\ alhurge. L'an mesme. Philippe, prince d'Espagne, est arrivé
nouvelle entrée, fut reccu honnorablement et aussi de ville en ville fit son
Chapeauville, entrée. Entre lesquelles villes la ville d'Anvers l'a receu avec magnifiques
triomphes et très grand despens et luy ont chacune d'icelle fait serment et 15
homage. L'an mesme, at esté faiet le bolevard du pont d Avroit avec le mur au
long de la Meuse tirant vers les Boggarls.et fut la vielle muraille par conséquence
" en pierre de taille : manuscrits 3 et 5. Le manuscrit 38, p. 40, reporte à l'année 1551 cette 25
construction.
1550.
# *
Endit an, ont esté érigié et fais au loing, entre la fontaine de Saint-Lambert
nouveaux murailhes de la Cité joindant à Meuze, avec unne novelle porte au
pont d'Avreut y*) et derier les murailles par conséquence remparqués (Manu-
scrits 96. fol. 296 v°,97, fol. 200 V.)
io L'an XV C
L. fut tenu ung concilie provinciale en Pégliese de Liège, où
furent présents tous les prélats de pays et diocèse de Liège. (Manuscrit 2 en
note marginale.)
L'an susdit, fut achevé l'enclos de la place verde sur les encloistres de
Sainct-Lambert, qui a été démoli et pavé quand Ferdinand de Bavière surprint
3
15 la Cité. (Manuscrit 45, p. 745) ( ).
L'an loaO, l'évcsque voulut faire payer l'oeil de molli n , asscavoir sur
un stier de grains un aidant, mais les xxxn mestiers ne l'ont point voulu passer
ne accorder. L'an mesme. en fin de juillet, fut faicle une journée du pays en la
Cité où fut remonstré par l'évesque et ses complices pour avoir le dixième
20 denier de tous les biens en pays de Liège, dont en fut grande murmuration
(») Voir le registre de» Journées d'État, État noble, reg. i et 2, fol. 37 v\ La proposition du
25 prinec-évêque soumet à l'avis des États les points suivants : réformation de l'officialité et des cours
séculières; vote d'un donatif de 12,000 florins; approbation des comptes de 1542 à 1843; projet de
mandement pour la protection des forêts. Il n'est donc pas question de la création d'un impôt sur les
grains, dit œil du moulin ou de l'impôt du x' denier dont parlent certains manuscrits.
aller à l'empire pour scavoir ee qu'il estoit de faire, et quand ce fut. tout
ce passât et on ne fist plus d'instance, Far quoy les émonaleurs en furent tous
camus, car ils n'eurent moyen de faire leur bourse. (Manuscrits 27. 54 ci56.)
L'an mesme, fut une commotion et perturbation en Liège entre les bourgeois
pour une gabelle ou taille qu'on nommoil l'oeil du mollin que l'évcsque, avec s
plusieurs aultres conseilliez, vouloit lever des bourgeois, mais les trcngte deux
bons mesliers ny voulurent oneque consentir, mais plus losl tous mourir.
dissime évesque de Liège qui les at aussy confirmé et aussi certaines confirma-
estais assemblés lindrent journée sur divers affaires tant de la religion que
d'anmasscr une pécule pour deffendre la républicque.
L'an mesme, fut un édiel faict par l'empereur contre les Luthériens et une 20
ambassade, ils furent prins et occis vers Milan. De quoy le roy Henri de France
irrité fit instance et doléans vers l'empereur de l'outrage à luy faict. Et voyant
qu'il n'en avoit assez tosl les raison, fit tenir et prendre quelque nombre de
naviere venants d'Espaigne plenes de marchandises et puis les séquestrèrent
(*/ Voir Recueil dtt Ordonnances, 2 e série, t. I, p. 189. Mandement du 25 janvier tfiSt. 30
('j Sur les clefs magistrales, voir la notice de Dognéb, dans //. /. A . L., t. XV, p. 5S9, et Gobkht,
5 veuz ni ouij parler de plusieurs siècles, à scavoir que y survint unne pluive
par laquelle il tomba du bléz en aucuns endroits de 1 Lurope, l'espesseur de
deux doigts, chose vrayment bien digne de mémoire. (Manuscrit 4S, fol. 289.)
1551.
15 En ce temps, furent faits des règlements et ordonnances sur les biens des
1552.
20 L'an 1552, le 23 de may, se rencontrèrent deux nuée, tellement qu'elles
(») La valeur des blés notée par les records des échevins de Liège pour celle année n'est cependant
pas fort élevée. Le sticr de froment se paya, comme en 15ÎS0, vers 44 aidants jusqu'au 29 août.
Tome II. 54
426 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Bcaurepaire lhors nouvellement édifflée fut menez bien long arrière de son lieu,
on disoit, cousté 1400 ou 1500 Carolus à faire, rompirent et furent tous les
poissons perdus. La maison d'un lattre de Cornilhon près la bergerie fut ren-
versée et démolie, tellement qu'à grand paine y demoura une pièce de boys
enlbicre, grande partie de la montaingne depuis la maison de Cornellion jusques
au grand chemin tendant vers Hobermont, jusques au boys vers Juppille tombit io
avecques plussieurs arbres: mesme un gros pierre ronde qui esloit audit chemin
fut menez bien long arrière de son lieu, ce que n'eussent peu faire dix hommes.
L'an mesme, le 12° du moys de janvier, entre diex ou onse heures du soir, fut
à raison de quoy fut prins en chemin par ses gens mesme, et amenez en
le 24 e de juillet : manuscrits 5 et 5. 1b
(<) Guillaume, bâtard de Horion, prévôt et capitaine de Bouillon, prévôt de Revognc. Sa veuve
revendiqua dans la suite les biens qui avaient été confisqués par jugement des échevins de Liège et
obtint gain de cause devant la Chambre Impériale. Cf. les dossiers 1H9 et 1 120 de cette Chambre, aux
Archives l'Etat à Liège.
(») Robert IV de La Marck, seigneur de Sedan, dit le duc ou le maréchal de Bouillon. Cf. de Chestrbt, 30
Liège". La date est contenue en ces quattre vers, composez par maistre Jacque
1
Boulongne (
). greffier de la cité de Liège'' :
*
# *
" avec son fils, lieutenant et escrivains de la place et mrent mis en prison : manuscrits 1 et 27.
— b du conseil ordinaire : correction marginale du manuscrit 2.
n'étoit nécessaire de marcher plus outre, qu'ils étoient d'accord avec l'empereur
qu'il leur avoit accordé l'intérim de vivre suivant la confession d'Ausbourg, les
remerciant de ses peines. A quoi le roy Henry second répondit qu'ils s'avisassent
à ne perdre leurs libertés qu'ils avoient recouvert par la crainte que l'empereur
avoit eu de sa venue et alors qu'ils auroient besoin de son aide, qu'il n'épargne- |0
Ce qui causa que ledit roy de France, l'an 1582, en retournant d'Allemagne,
entra avec son armée dans le pays de Luxembourg où il prit nonobstant les
forces du comte de Mansfelt, lors gouverneur dudil pays, les villes et places de
Roidemarc, Mont-St-Jean, Solieure, Damvillers, Ivoys. Monlmédy, les châteaux •=>
de Lûmes qu'il lit raser, celui de Trclon qui fut démoli, celui de Gaion qui fut
bruslé avec plusieurs autres. Comme fut aussi le fort château de Rouillon qui
domine les Ardennes qui fut rendu par Guillcaumc, bâtard de Horion, sans
attendre aucun assaut, bien qu'il eût tenu la place plus de 30 ans, lequel
prélendoit lui appartenir, non sans soupçon de trahison Car ils eurent tous la
quoi ledit Horion fut saisis de ses gens même et ramené à Liège où il fut déca-
pité (*). La date... {Manuscrit 58, p. 41.)
1553 "
L'an 1553, le 15 e ° de moys de marec, en vinave d'Isle en Liège, en la
paroche Sainct Adalbert, une chatte produict ung chat, qui avoit huict piedz,
quattres oreilles, deux queues, ung leste et deux yeulx, mais ilz inorut inconli-
(*) Sur cette campagne de Lorraine et la prise de Rodemach, Monl-Sainl-Jean, château de Soleurc, ÏO
Damvillers, Yvoy, Monlmédy, les cliâleaux de Lûmes, de Trélon, de Glajon et de Bouillon, voir Henné,
rient. Le Lb'°de moys d'avril, Guillamc, bastard de Horion, eut la teste tranché
sur ung escaufaull au marchié de Liège et fut son corps porté aux Augiislins et
enterré devant l'auteil Sainct Auguslins, où ilz avoit ordonné tous les jours
une messe, assignant aux couvent rentes à cestc fin; tous ses biens furent
s eonfisqueis et son fils qui estoit docteur " de Monseigneur de Liège, morut
à Andenne, de tristesse, où il estoit arresléz ". L'an mesme aux moys d'octobre,
une feme natiff de Theux, pays de Franchimont, ayant estée mariée à ung
home de bien et vescu avecques luy honnestement sains aulcun reproche,
l'espace de 20 ans et plus, et eut de luy plussieurs enflans, se vint accuser à la
10 justice de lieu comment avant [qu'elle eusse] estez mariée, elle avoit eu de deux
hommes successivement deux enfans lesquelles elle avoit occis secréttement, et
de ce elle ne s'avoit oneques confessé, jusques à pasque Ihors précédent, et ledit
curez ne luy avoit point volu donner absolution, disant qu'il n'estoit de ce puis-
sant, ainsi convenoit qu'elle morust par justice, parquoy elle requist justice
13 d'estre exécutée et mise à mort selon ses mérites. De telle accusation la justice
fut fort csmerveillié, et cuidoit on qu'elle fust folle ou touchié de quelque fièbvrc
ou aullre maladie, lelement que on le garda quelque temps pour veoir si elle
bonne repentanre qu'elle avoit eu. L'an mesme, la saison de l'esté fut fort
chaude et seiche, telement que les eaues, principalement la rivière de Meuse, fut
en Liège si basse qu'on ne l'avoit jamais veu en si petit estât. L'an mesme,
fut lledin et Térouaine prins par l'empereur Charle, soubz la charge de l'hili-
25 bert, duc de Savoye et fut Térouaine (*) de toute arruiné, comme contient
ce vers :
Morlnl DeLell.
" médecin : manuscrit I. — gendre : manuscrits 27 et Si. — b au mois d'octobre : add. des
manuscrits 8 et B. H. 15791.
30 (') Sur la prise de llesdin et Thérouanne et sur Emmanuel-Philibert, dit Tête de fer, duc de Savoie,
voir IIennb, op. cit., I. X, pp. 1-65.
430 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
*
*
B
L'an mcsme. furent eslcvées qualrc compagnies de chevaulcheurs pour
garder la Cité et bonnes villes de pays de Liège. Lesquels furent entretenues
jusque à tant que l'empereur Charle retournât d'Allemangne et s'en allât mettre
le siège devant la ville de Metz en Loraine. que le roy de France avoit prinse
avec intelligence d'aulcuns bourgeois de la ville. Et l'empereur y campai avec 5
une année de plus de chiquant milles hommes sans y rien faire, à cause
de la trahison que le duc d'Albe luy avoit faicl, dont l'empereur y perdit beau-
coup de gens, par quoy il fut constraint de lever le siège, mais le duc d'Albe
print incontinent la fuitle et s'en alla en ung pays eslraingne où il y demeura
plusieurs années, que on ne scavoit s'il esloit mort ou vif ou s'il scavoit 10
deslruict, dont il fut cause que (*) beaucoup de bons et vieulx soldais y lais-
luy fut dit par son privé conseil qu'il eust à faire édifier ung coffre qui fût
fermé avec trois serrures, lequel coffre fut mis en la chapelle de Saint-Luc
sa puissance et faculté. L'on famoit que ce coffre estoit mis pour résister à la
puissance des Turq, par quoy beaucoup de gens de bien, pensant faire œuvre
de charité, raporloyent de tout quarlier argent et le metloyent dedens le couffre,
et chacune bonne ville et villaige apportoit sa cote; mais Dieu scait que cest
argent est devenu! Car c'estoit seueur de pauvres gens et il falloit que les 25
mambours des xxxn paroiches apportassent en rolles tous les noms et surnoms
il) Sur le siège de Metz et les accusations portées contre le duc d'Albe, voir Henné, op. cil.,
{Manuscrits 27, p. 526; 34, fol. 240; 53; 58, p. 47: 60, fol. 69; 61 ;
et son gendre qui estoil médecin à l'évesque fut roslé de prison et il morut de
tristesse. (Manuscrit 34, fol 240.)
1554.
io L'an 1554, le premier, dcuxiesme et troisiesme jours de moys de fébvrier,
si grande abondance que n'estoit mémoire d'home d'en avoir tant veu pour un
hy ver, et demoura sur terre jusques au 10 e jour du mesme moys avecques
gallée, tellement qu'en diverses lieux furent troveis gens morts et suffocqueis
b
15 aux champs par les neiges. Le 22 e jour de moys de marce, an susdit, environ
xii heures à minuietz, en la cité de Liège, la terre trembla environ l'espace d'un
c c
Ave Maria, mais ne fit aulcun dommaiges. Le vi du moys d'avril qui estoit le
vendredi devant Quasimodo, environ la vesprée, vint une femme à une fosse
de houlles nomée la fosse de Maire, disant que une femme par elle incognue
20 s'estoit à elle apparue et luy avoit commandé de dire aux ouvriers que tous
sortissent hors de la fosse et laissassent I'ouvraige et fisent pénilance en allant
à Sainct-Léonard, car le monde fineroit : dequoy les ouvriers espouvanteis et
esmeus sortirent tous hors, allèrent à Saincl-Léonard avecques aultres à qui ilz
avoient dicl telles nouvelles, aulcuns tous nuds, aulcuns en leurs chemises et
25 les aultres à pieds nuds, tellement que aulcuns de la cité se mirent à faire
° Et pour mieulx entendre l'affaire Jacopin, vous nous entendez bien : ajoute le manuscrit 55.
— <>
Le xxv° jour de mars, après une heure à mye nuyct, qui estoit le blanc jeudi : manuscrit 1.
Cette date est erronée, car le jeudi saint de 15S4 tombait le 22 mars. Le manuscrit B. B. 1579 I donne
la relation suivante : Anno M»V°L11II, fuit Leodii terremotus xxv raartii, hora i pust mediara noctera.
30 Quidam religiosus Sancti Jacobi cantando illam antiphonam in matutinis « Terra tremuit » in instanti
omnia ceperunt tremere. Religiosus vocabatur d. Joannes Buisson, computator domus. — l'espace
a
le mesme voyaige, et esloil la presse si grande tant à l'entrée de l'englieze de
Soi net- Léonard que l'ung ne pouvoit passer pour l'autre, et dura ainsi jusques à
dix heures au soir, que les porles furent à erste occasion fermée. Et fut trouvé
depuis que la femme messagière esloil folle et innocente Le 20* jour dudit moys
d'avril, fut en la cité de Liège et aulcuns lieux voisins une grande (empeste de 5
pétille en Liège, mais aux champs et aultres lieux assez véxémenlc. Le 22° jour de
mesme mois, l'ymaige de la Vierge Marie de Grivengnée fut de nuict desrobée' 1 )
comme les gens esloient en grand nombre en ladite engliese devant l'imaige. ung
jeune enffant de dix ou onze ans moula sur la vousure de l'engliese, et en regar-
dant par ung pertuis, en disant : «je le voys, je le voy », ladite vousure rompit
et tombit l'enfant du haut en bas et morut. Au moys susdit, en la paroche
Sainte-Veronne, une femme s'accoucha d'ung enffant mort, lequel fut mis en 20
terre, et i fut troix jours. La femme ayant tousjours en sa fantasie que son
enffant n'esloit mort, réclamant la Vierge Marie, Mère de Dieu, fist tirer
l'enffant hors de terre, qui fut trouvé enthier sans aulcun puanteur ou corrup-
tion, et incontinent fut porté à INostre Dame de Dieupart, où il receupt
incontinent vie et fut baptisez, dont après le baptesme, le corps rendit une S5
puanteur si grande que on ne povoit durer emprès Iuy, tellement qu'à grand
danger fut mis en terre. L'an mesme, depuis le my quaresme jusques au xn°
e
et xvn jour de jung, ne pleut en la cité ou pays de Liège, dont les fruietz de
terre ne pou voient croistre; ausquelles jours fut ung petit tempeste de tonnerre
« 30
que par les rues : addition de S.
(') Cf. cri du perron du i mai tbtii promettant une prime de 100 florins à ceux qui feraient
)
et autres ensuyvant, Monseigneur de Liège tint une
5 journée de pays avecques les estas, où fut concludt de eslever six ensengnes de
piétons au pays de Liège, pour mettre en garnisons sur le chasleau de Huy,
Dynant, et en la cite, et où bcsongne en seroit. Le jour ensuyvant, fut célébrée
(') La session des États eut lien en 45B4, 16 juin et jours suivants. Elle fut convoquée pour voter
les crédits et décider les levées nécessaires pour protéger le pays contre l'invasion des Français et
50 particulièrement la forteresse de Dinant. La messe générale pour le retour de la paix entre les princes
Tome IL oo
434 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
l'cauc creut et vint en si grand impétuosité qu'elle rompit une porte de l'en-
gliesc dutlit monastère, avecques aulcuns maisonnaiges, et i fist très grands
dommaiges. l'eaue surmonta le grand aulleil de l'engliese, comme fut dit, plus
dont après avoir donné ou faict semblant de donner sur la place quelques coups
de canons ''.
ceulx de dedens soy rendirent aux roy, avecques la place, leurs
corps saulf ', le 2G dudit mois, où ilz fut dicl que le capitaine print intelligence 10
un jour perdu hors de la place; le roy trova en ladite place un grand thrésor
tant en artellerie qu'en pouldrc et aultres choeses requises pour la guerre, que
la royne gouvernante avoil illec fait menez pour aller, comme on disoit, devant 15
Masières (
1
). La date se contient es vers ensuyvant, composez par maistre
Jacque Lîoulongne :
« Marienborch, que est édifiée sur le pays de Liège par Brabansons, qui avoient promis de 25
donner Herstal près de Liège pour la récompense, lequel n'ont encor point faicte (') : manuscrit 1.
— b minatus est illos demembrare iclu bombardarum : B. H. 15791. — c et furent les deux
(*) Cf. Représentations faites par l'cvèquc de Liège au gouvernement des Pays-Bas, le 27 septem- 30
bre lotitS dans Conseil privé. Relations avec les Payt-llas, reg. 557.
RÈGNE DE GEORGES D'AUTRICHE. 435
Item le 7 e jour dudit moys de jullet, le roy de France mena toutte sa puis-
sance devant Dynant et Bovinguc et les fist battre d'artellerie très impétueuse-
ment, principalement Bovingno, tclcmcnt qu'il le print par force et furent tuez
tous ceulx qui estoienl dedans, saulff huict ou neuff. Puis après, ayant pillez et
sauve les Liégois et basses Allemans. Le jour après, vindrent les nouvelles de la
2
is prinse de Dynant ( ) à Liège, dequoy tout le peuple fut fort estonnez, tellement
vexément que beaucoup de biens des bourgois de la Cité que on avoit illec sauvé
30 (•) Henri de Berlaymont, dit de Floyon, capitaine de Dinant, seigneur de Pctit-Modave, grand
majeur de Liège. Cf. de Bofman, Les Echcvins, t. Il, pp. 42S-43 V2.
(*) Sur la prise de Dinant, voir IIe.nnb, op. cit., t. X , pp. 115-120.
436 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
rendut à son services, parquoy fault présumer qu'il y avoit quelque intel- io
ligenec, dont après avoir pillez ce qu'il avoit dedens, y mirent le feu, tellement
lequel ilz suyt incontinent avecque son armée, en telle diligence que le roy ayant 15
cecy entendu se retira en France sans rien faire le dimanche devant Noël,
qui estoit le 25* jonr de décembre. L'an mesme, fut célébrée par le sufïntgan
maistre Grégoire Sylvius messe spécialle, en grande dévotion en l'engliese de
Liège, présent B me prince et seigneur George d'Austrice, évesque de Liège, en
remerciant Dieu de ce que le peuple, nobles et plébains d'Englellerre avoient îo
reprins noslre foy catholicque et renunchié à l'hérésie luthériane.
relira vers Paris. — c De là ont prins leur chemin pour aller vers Haynaut, passant non point loing
de l'armée de l'empereur, sans toutefois donner aucune escarmouche, et vindrent mettre leur siège 88
devant la ville de Bins. Incontinent le roy fit jecter force de canons contre la ville et lit assalir, puis
(t) Apres la prise de Dînant, Henri II se remit en marche vers le Hainaut, incendiant le château de
Stavc, Florcnncs et Fosses et passa la Sainbrc à Chàtelct. (Cf. Henné, op. cit., t. X, p. 128.) H faut
donc lire Thuin et non Couvin, que les armées françaises avaient, du reste du atteindre avant de 50
prendre Maricmbourg.
RÈGNE DE GEORGES D'AUTRICHE. 437
*
* #
L'an mesmc, fut parfaicte l'égliese de Beaurepaire (*) par Henry Masson de
Sart demeurant devant l'abbaye de Saint-Laurent, lequel donnât une voirière
où il est pourlraict avec sa femme. (Manuscrit 1 02, fol. 1 45 V.)
L'an 1554, Henri deuxiesme, roy de France, descendit avec 40 milles
5 hommes sur le pays de Liège pour assiéger Dinant, où estant arrivé, la fit
du roy, car ledit Berlaimont les accabloit misérablement à tous coups qu'ils
io approchoient de la place, faisant rouler du chasteau des grands soumiers sur
ceux qui vouloient faire la bresche et en fracassoit tant d'un coup qu'il eslon-
noit toutte l'armée. Après toutes ces furieuses atlacques soustenues courageuse-
ment contre une puissante armée de ses ennemis, il luy fut commandé de tenir
seulement encore 8 jours; alors reprenant courage sur espoir de secours, non-
io obstant qu'il fut dépourveu des gens et de vivre, leurs fist teste encore l'espace
Chrestienne, qui s'eslant lousjours tenu en son camp, voyant à l'œil les tragé-
dies que jour et nuict le gouverneur jouwyt sur ses gens, voyant enfin ledit
donné à son armée le fit mener en France où il fut tenus prisonnier l'espace de
' Sed non steterunt promissionibus suis, quia duxerunt captivos generosos dominos scilicet
dominum de Floyon, post reditura pretorem civitatis leodiensis, item dominum de Hamal ('), et dueti
(*) Jean de Hamal, dit de Monceau, nommé châtelain de Dinant le 14 décembre 1547.
438 CHROMQUES LIÉGEOISES.
Puis y donnèrent (les François) six assaillis par neuf enseignes à chasque
fois où ils furent toujours repoussés par la vaillance du gouverneur qui étoit
avec luy tous les Liégeois, mais tous les Espagnols furent arquebuses. (Manu-
scrit 58, p. 46,)
L'an 1554, le roy de France vint assiéger la ville de Dinant, laquelle,
après plusieurs assaux, fut prinse. C'esloit le dix sepliesme fois qu'elle avoit
esté assiégée tant par l'empereur que roys, dont ils estoient superbe et orgueil- 13
leux que on l'apelloit Dinant l'orgueilleuse, tellement qu'ils avoienl faict faire
une statue représentant le duc de Bourgogne au vif, vestus et armé de ses armes
et s'en allèrent à Bouvignc, laquel appartenoit audit duc, et le mirent desur un
banc ou siège, sur quoy il l'assoirent et le mirent desur une fosse plaine d'eaue
puant et orde et disant à cieulx de Bouvignc : « Voilà le siège de voslre duc, 20
cruelle qu'ils taillèrent le petit enfant en pièces. Dont bien peu après furent
bien chastié, tellement que l'on disoit trois jours après : « ici fut Dinant ». Ce
que j'ai bien voulu icy insérer, ami lecteur, pour servir d'exemple et pour
delà, et que s'il tenoit son cœur, qu'ils en feroient une fricassée pour leurs dîner.
Dont enfin ils furent prias après avoir sustenu sept assauts l'une après 1 autre par
90 enseignes, avec grande perte des François. Dedans le chasleau estoit lors le
RÈGNE DE GEORGES D'AUTRICHE. 439
seigneur Henry de Floyon, capitaine, lequel ne pouvoit plus tenir. Dont il fut
print et mené en France. Les Espagnoles furent harquebusés, qui furent trouvés
dedens et les Liégeois renvoyés sain et saufe. Incontinent vindrent les nouvelles
à Liège, lesquelles furent bien eslonnés, mais il esloit trop tard.
(Manuscrits 55, fol. 256, 60, fol, 67 v°, 61, fol. 194-, 62, fol. 201 V,
70, fol. 481 *', 404, fol. 554.)
Les François, ayant emporté Mariembourg, prirent eneor par assaut Agimont
io qu'ils ruinèrent, comme aussi Orchimont, Fosse, Couvin, Mariemont, ville de
plaisance de la reyne Marie, qui fut mise en cendres, ensemble Bins, Traisgny,
Reny et l'ancienne ville des Belges dite Bavay et autres, qui toutes furent
prises, pillées, bruslées et ruinées. (Manuscrit 58, p. 45.)
Le duc de Nevers reçoit à composition le chasteau d'Orchimont et Beaurin,
15 brusle grand nombre de villages, puis ayant par la prinse des fortes places assise
au long de la Meuse ouvert le passage, entre dedens le pays de Liège, emporte
d'assault Agimont et Bovigne, exécute presque tous les habitants ou par justices
ou par la tranche de ses espées pour avoir, dans ung bieocque, faire teste
à l'armée et prononcé contre icelle plusieurs parolles oultrageuses, et pour
20 comble de punition, passa la ville par la rigeur des flammes, s'asseurant du
chasteau Tbiry et Walsin, les abandonne, print et pillât Dynant, mais sauva de
la violence des Allemans les femmes réfugiées dans l'église Noslre Dame.
(Manuscrit 52, foi. 555 V.)
Durant le règne de l'évêque George d'Autriche, il fut permis à l'empereur
25 Charles Quint, Philippe son fîis, roy d'Espagne et Marie, reine de Hongrie, lors
gouvernante des pais bas, de bâtir trois forteresses sur le pays de Liège, entre
Sambre et Meuse, terres jadis données par les roys de France au pays de Liège,
nommer de son nom Mariembourg. La seconde forteresse fut bâtie sur une
roche contre le village de Givet, sur le rivage de Meuse, l'an 1555. Le troisième
440 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
fut celle dePhilippeville,au nom du roy d'Espagne, et c'est sous condition et pro-
messe faite par l'empereur et Philippe son fils de donner en contre change autres
terres, villages et juridictions, de quoi les archives font foy, qui dévoient être les
Ce qui n'at pas été fait par l'empereur ny son fils ny par aucuns de leurs 5
successeurs. De quoi la Cité en a fait et réitérées plusieurs protestations
jusqu'en l'an 1655, qui a été cent ans après, que le roy Philippe 4 me céda la
lions furent faictes par les François qui furent rudement repoulséz. Le roy
envoyât à ceulx de Dynant ung héraulx pour demander passage, auquel fut
refusé. Le dit héraux fut rencontré vers le vivier par ung que l'on nommoil le
limeur, qui l'occit. Ce qu'estant raporté au roy, il en fut bien indigné. Faisant
2
approcher ses troupes, se logeai à Cheslreuin ( ),
demy lieu de Dynant. 23
Le 2" de jullet, les bourgeois de Dynant avec la garnison ont faict une sortie
(') Sur l'épisode des forteresses, voir P. Harsin, L'alliance de la principauté de Liège avec let Pays- 30
llatau XVI' siècle, dans Revue belce de philologie et d'histoire, t. VIII, pp. 115 à 11C.
(S) Cliestruvin, dépendance de Onhayc.
RÈGNE DE GEORGES D'AUTRICHE. 441
lement, n'eusse esté la déffence des soldats qui estoint dans la place, et pour tenir
rompues par les canons de l'ennemi, lesquels trois pièces furent posées pour
donner par le derière de la bresehe. Enfin des dictes 23 pièces de canon, les
François en ont emmenez en France 22; l'aultre fut couverte.
Le capitaine Julien Romero donnât pour son opinion de faire semblant qu'il
is n'y avoil aucuns soldats dans le chasteau et de permettre la montée des ennemis
jusqu'à ce qu'ils vouldroint mettre le pied dedans la place, criant Chasteau
gaigné, allencontre de quoy fut crié Espaigne, qui esloit le mot donné pour se
mettre en déffence, lequel fut tel que les François furent bouleversez et
constrainct eulx retirer et tourner dos, tant pour les coups des dites trois pièces,
20 oultre les balles de quelques deux à trois carreaux de fer et force feu grégois.
asseurance que le héraux leur avoit donné. 11 fut par diverses fois envoyé vers
le capitaine Romero, lequel refusoit de faire aucun traictement. Enfin, sur
25 asseurance, alla trouver le prince de Nevers, lequel après plusieurs discours
dict au dit Julien Romero : si la corde est peu forle, la chaine ne le fauldrat.
Il se mit à table avec les aultres où il fut traicté d'apoinclement l'espée au costé
avec les hardes qu'on pouvoit emporter.
e
Le 11 du dit jullet, la cavallerie s'approcha du chasteau, et y sont entrez, entre
r
30 lesquelsMons frère du cardinal La Marche qui avoit faict bastir ledit chasteau^ 1 ).
(i) Jean de la Marck, seigneur du Saulcy et de Jametz C'était le neveu et non le frère du cardinal
Erard. Cf. de Cue.mret, op. cit., p. 165.
Tume IL 56
442 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
ville, qui sont observé annuellement par les deux greffiers tant de la justice que
celuy de la ville — du dit chastcau, fit convoyer 680 soldats par Mons' Bardil- 5
Le capitaine Julien Bornera eschappat par l'addresse d'une belle dame eagée
10
de "23 ans ou environ, ayant son mari, et at la dite dame demeuré où le présent
escrivain sçait bien dedans une maison que présentement il possède en la ville
de Bovigne. De laquelle dame, luy estant prisonier en France, luy gaigniat le
Sainte-Anne, ayant une dague, s'en servit si bien qu'il se dépêtrât de sa garde
et ainsy eschapat.
r 20
Jean de Villenfaingne, son gendre, ausy prisonier, par l'addresse de Mons de
Susanne, après l'avoir faict redemander pour argent de Gascons et refusez, fut
Kuremonde, pays de Gueldre, mais par fortune de feu qui survint en la dicte
ville fut presque le tout brusléz, dont il y eut grand domage. (Manuscrit 52,
30
fol. 334 à 535 v.)
1555.
L'an 1555, aulcuns jours après les festcs de Pasques, ung bourgois de Liège
de grande eage se vint présenter devant son curé, disant qu'il se vouloit
confesser et recepvoir tous ses sacramens, tant de l'AuIteil que Extrême
s L'nclion, auquel le prestre, pensant que ce fust un folz, ou qu'il eust quelque
fanlasie en la teste de l'home, respondit : Comment voulez-vous avoir vous
sacramens, et n'estez point malade? Celuy homme luy dist ; il fault que ainsy
soit fait, car Bayart (') (qui est le lieu où on enterre les pauvres morts de
l'hospilal) hannis si fort après moy que ne cesse. Quoy entendu par ledit
vexément que par le grésil qui tombit furent lendemain et aulcuns jours
subséquent trouvées aulcuns bises, cerff, licuvres, connins et oyseaux morts es
boys et champs; mesme plussieurs arbres bien gros rompuez à deux ou trois
20 pieds près de terre et en diverses lieux les bleds abbalus en telle sorte que en
la saison on n'eut aulcun proufitz. Lan mesme, fut esleux par l'empereur
Charle, et du consentement de chappitlre de Liège, Monseigneur Koberl de
Berghe à coadjuleur de leveschié de Liège, et fut receupt en chappitlre le
3
premier jour de l'an 1557 ( ).
4
( ) Sur ce mot, voir Goci et, op. cit., t. II, pp. 160-16-2.
( )
s La Itève conclue à Vaucelles pour cinq ans fut notifiée p;ir ordonnance le 14 mars Ib'HG et non
en IBbS. Ci. Mandements et cris du perron 1555-1557, fol. 80.
(3) Robert de Berglies, neveu de l'évcquc Corneille, avait été reçu au chapitre le 13 janvier 1 341 et
30 admis comme coadjuteur le 2U août ISHO. Il se présenta au chapitre pour faire sa première résidence
le 2 avril suivant et fut élu évéque le 5 mai 15S7.
444 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
*
* *
L'an 1533, ont esté mesurées par l'art de géomélrye les villes de Gand,
Louvain et Liège, Paris et Coulongnc, où fut trouvé que Louvain est plus
grande que Gand .3 verges et Gand plus que Liège et Paris a verges et plus que
Collongne 15 verges. [Manuscrits 70, fol. 1 83 et 58, p. 49.)
5
Au dit an, le sel at esté à si haut prix au mois de novembre que la
quarte, qui est une mesure à Liège, se vendoit 1:2 florins liégeois. {Manu-
scrit 28.)
L'an 155o, fut uug chier année, car le stier de wassen se vendoit 12 florins
liégeois (') et durât assez long temps. (Note marginale de manuscrit 2.)
10
Eodem anno et tempore, fuit inundatio aquarum per singulos menses anni
illius. Ilem ita ingrossale fuerunt uli oportebat navi a ponte insuie eundo ad
forum. (Ad. de B. R. } 43791.)
L'an mesme, al esté à Paris veu elèrement, au mois de juillet, en une nuée,
un taureau de couleur grise après une autre nuée où y avoit une forest verde
15
et une teste d'éléphant, et après elle se muât en une teste d'aigle. Tout ce fut veu
en diverses lieux alenthour. L'an mesme, fut veue une cornette au ciel et
fut fort grande sécheresse. (Manuscrits 28, p. 594; 96, fol. 297 V;
97, fol. 205.)
L'an 1535, le vingeinquiesme jour du mois d'octobre, le grand renommé
20
prince Charles cinequième de ce nom, empereur des Romains, après tant de
travaux et de promesse tant pour la deflence de la foy et église calholicque,
(i) Les prix pour le stier de seigle notes par les records des échevins de Liège sont : 4 mai 1ÎS55,
38 aidants et 29 novembre Gb' aidants ou 3 florins 5 aidants. Comme il fallait alors 4 florins liégeois
pour valoir un florin du Brabant, le prix du chroniqueur, exprimé en monnaie faible, est bien le même
""
que le prix marqué par les records.
RÈGNE DE GEORGES D'AUTRICHE. 445
1556.
Et environ deux moys après, ledit archevesque trespassat,pa! quoy ledit prévost,
son frère, fut esleux archevesque de Coulongnc; parquoy ilz ne résida point en
Liège. L'an mesme fut ung chierre année et grand faulte de pluye, parquoy
15 le grains au champs ne revint point à demi; et ne fut point de feurre et
le S' jour d'aoust vindrent tant de grains de pays d'OsIant [et du coslé de
20 Flandre] que on donnoit le stier de wassen pour 3 florins et demi; et le grand
pain vendoit on 26 aidans, et le pain de fournaige 16 ou 17 aidans, qui dura
2
presque un an ( ).
(') Adolphe de Schauwenburg, reçu chanoine noble le 2 septembre 4528, grand prévôt en 1553,
remplaça Herman de Wicdc comme archevêque de Cologne le 24 janvier 1547. Son frère Antoine
15 fut reçu comme chanoine noble le 20 janvier 1542, devint prévôt de Saint-Lambert le ^'septem-
bre 1556 en remplacement de son frère, auquel il succéda également comme archevêque de Cologne.
Cf. de Tbeux, t. 111, pp. 74 et 96.
(S) Les records des Ëchevins corroborent celte cherté : le stier de froment coûtait 85 aidants le
30 seigle. A la fin de l'année 1557, les prix étaient respectivement réduits à 55 et 42 aidants.
44(5 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
*
* #
L'an mil V'LYI, l'on trailoit grandement la paix ou avoir quelque trues, dont s
elles furent accordées pour le terme de cinq ans et publiées au mois de mars.
S'at esté envoyé par le pappe ung pardon jubilé, lequel at esté bien bonneste-
ment observé au pays de Liège, en grande dévotion, le jour de la Pentbecoste
et aullres jours, faisans oraison pour la paix (').
1557.
L'an 1557, furent les trièves rompues entre le roy Pbillippe d'Espaingne et 15
13 e jour de may (
2
). L'an mesme, trespassa pareillement son frère damoiseaux
Joban de Serrezl et Limaye (
3
). L'an mesme, le xx?u e jour d'avril, par nuit, 20
tombit le tonnoire sur la tbour del Vaulx Saint-Lambert, cl fut la tbour et
toulte l'engliese qui nouvellement avoit estez rediffié bruslée. L'an mesme, le
(*j Sur Guillaume de la Marck, chanoine de Saint-Lnmbert et archiduc de Brabant, voir page 395,
(
3
) Jean II de la Marck, seigneur de I.ummen et de Scraing-lc- Château, avoué de Franchimont,
mourut le 15 décembre 1552 et non en 1557. La date précise de ce décès est donnée par une inscrip-
tion gravée sur une plaque de plomb attachée au cercueil. Cf. De Chestrst, op. cit., p. 213 et
quatriesme jour de moys de may, envyron quatre heures après midy, le Révé-
rendissime et Illustrissime prince et seigneur George d'Austrice, fllz naturel de
Maximilian premier de ce nom, empereur de Rome, évesque de Liège, qui en
son jeune eage avoit estez évesque de Brixe, et depuis archevcsque de Valence,
s est terminée de vie par mort. Et fut son corps embasméz et ouvert et après
enterrez et ensepvely en l'engliese calhédralle de Sainct- Lambert à droict costéz
de grand grand aulleit, entre deux piliers vers le palais", le 19 de may, l'an susdit.
La date de sa mort se contient en ces deux vers, composez par maistrc Robert
Chesneau, maislre des pages duilit seigneur et après channoine de l'engliese
io collégialle (*) Sainct-Jean-Évangélist en Liège et de Saint Géry à Cambray :
*
* *
sime George d'Autriche. Son corps fut ensevelis à Saint-Lambert, au droit coslé
du grand autel, entre deux pilliers. Il avoit été allité de plusieurs mois, plein
d'une froide pituite qui le suffoquoit. îl fut exposé par 5 jours en la sale de son
-20 palais où tout le monde l'alloit voir et prier Dieu pour son âme, après avoir
régné 12 ans, 10 mois. D'autres ont écrit qu'il mourut le 4 may et que le 5, le
seigneur Robert de Berghes, comme coadjuteur,fut receu à évesque. Le 24 dudit
mois, firent chanter les vigilles et, le lendemain, ses funérailles. Il fut fort
° au costé gauche du grand autel, entre les pilliers, où qu'il y at eu pour aucun temps un
2b tapis de vellour sur son tombeau : manuscrit 48, fol. 597.
(') Robert Chesnea, dit Quercentius, de Cambrai, calligraphe et poète latin, cf. Laiiavb, Cartulaire
de Saint-Jean Evangcliite, t. I, p. lxii ;
Biographie nationale, t. XVIII, col. 153; J. Brassinne, L'êvan-
géliaire de Robert Quercentius dans B. S. A. //., t. XVI, pp. 535-549.
448 CHRONIQUES LIEGEOISES.
regrette du peuple, ayant maintenu son éveschéz au milieu des flots des tem-
pêtes et des guerres assez en paix et repos. {Manuscrit 38, p. -50, un peu
plus complet que Mélart, p. 567 )
L'an mil V'LVII, estant les grains fort renchéris, donnant occasion à plus-
demander pains, car il fut tel temps que l'on vendoit le slier de froment
douze florins liégeois, le slier de wasen onze florins, aultres à l'advenanl, con-
tinuant ce chicr temps jusques au mois d'aousl. Car sur le dernière estoit à plus
hault pris et c'estoit ainsy ens aultres pays comme au pays de Braibant,
Flandres, Hollandes, Zélande, qui causèrent maintes misères et destructions des 10
environ, le sticr qui avoit esté vendu à xi florins on le pouvoit recouvrer pour
deux florins et demv et ainsi d'autres ". Ce fut après Pasques que les grains
estoient au plus liault pris. (Manuscrits 96; 97, fol. 203 V; 28, fol.39S
bh 15
(à la date de JSS6); 26 , fol, 360.
C'estoit un personnage fort docte et schavant de plusieurs diverses langages,
amateur des bonnes lettres et de la musicque et jardinages, grand observateur
et patron de la justice. (Manuscrit 74, fol. /'84.)
Le manuscrit 52, fol. 537, après d'abondants détails sur la bataille de Saint-
Quentin et la liste des seigneurs qui avaient assisté à ce combat, donne la 20
chanson suivante :
<•
mais quand ce vint au mois d'aoust, il vint tant de grains d'Ostande qu'on donnast le stier de
la parolle, il entendit
et at crié à ses soldats :
io en le pensant secourir,
j'ai perdu le noble sang de France
et la noble fleur de Lys.
A icelle journée Nicolas Garnier, alias Colin, gran sire de Grégoire Colin,
lequel avoil escript l'originel du présent chronick l'an 1633. Ledit Nicolas
is y mourut estant au service de l'empereur. (Manuscrit 52, fol. 357.)
L'an 1dj7, Philippe premier de ce nom. roy d'Espagne, fils de Charles cin-
quième de ce nom, empereur des Romains, avec sa noblesse de Pays Bas
passèrent au traverse du pays de Liège avec son armée royalle et allât assiéger
la ville Saint-Quintin en France, laquelle fut prinse, pillée et saccagée, mais
20 pendant ledit siège, le roy de France envoyât son armée pour la deffendre
Tome II. 57
Chronique de Pierre de Hesdignoul,
chanoine de Sclayn.
Les manuscrits 2G his 27, 28, 29, 31, 33 , et 59 renferment, sur le règne de
Georges d'Autriche, un intéressant fragment de chronique. L'auteur y raconte
surtout des faits de l'histoire étrangère, concernant particulièrement les guerres 5
dans nos légions. Quelques détails intéressent l'histoire du pays de Liège. INou9
ajoutons à cette relation le récit des dernières campagnes de roi de France
Henri II contre Charles- Quint et Philippe II. d'après les manuscrits 28, 96
et 97. Il n'est probablement pas sorti de la plume du chanoine namurois, mais to
nage n'est pas inconnu. Il est cité, le 28 juin 1527 et le 15 janvier 1545, dans
des actes du chapitre de Sclayn, publiés par V. Barbier ('). On le trouve
comme écolâtre, le 23 juin 1519. dans un contrat non publié, conservé aux
archives de l'Etat à Namur. Le même dépôt possède deux registres écrits par jo
porte que Pierre de Hesdignoul fut fait chanoine de Sclayn en 1526 et qu'il
mourut en 1552. Il n'est plus cité parmi les chanoines qui rédigent un recès
2
capitulaire du 15 février 1558 ( ).
25
après y avoir mis bon ordre, bon capitaine desdits pays, et en ce temps, environ
le Noël, s'en allât passer la mer en Espangne et préparât son armée et artillerie
et se départit et s'en alla mettre le siège devant Argeil (*) en Barbarie. Pour
s l'indisposition de temps à ce mal propice, il perdit beaucoup de ses naviercs,
estoit noyé, ce que bien croioit le roy de France. Et fit fortifier Aslinay 2
) et
(
y mit grosse garnison et quand luy sembloit temps propice, boutlat sus une
grosse et puissante armée dont estoit chclï le duc d'Orléans (
3
) et son jeune fils
dedans les François et y menèrent leurs biens et artillerie, faisant semblant d'y
tousjours dcmorer, puis courut un bruict que l'empereur estoit revenu par
a
dechà et qu'il venoit à grande puissance contre Yvois . De ce furent les Fran-
çois sy fort espouvantéz, quil s'enfuierent par si très hastive fuilte qu'ils
20 laissirent à Luxembourg deux pièces de cannon belles et excellentes, et richesses
à grande planté. Et quant ce bruit fut passé et quils virent qu'il n'estoit
siège devant Luxemborgh et, après aucuns jours, cieux de la garnison se ren-
b
dirent par composition, si se fist adoneque le duc d'Orléans publier et <m ce
25 tiltre duc de Luxembourgh.
En ce temp9 là, sire George d'Austriche, coadjuteur de l'évesque de Liège,
" et ceulx qui estoyent dedens : manuscrits 27 et 26 bi'. — b déclaré et publié en ses cris et
tiltres : manuscrit 27.
(*) Alger.
30 {*) Stenay.
3
( )
Charles, fils cadet de François I".
espérant de venire d'Espangne par dechà, si vient à Lion pour passer par France
a
pour visiter le roy et la royne, sa cousinne , mais il fut détenu prisonnier
l'espace de xv mois au plus et grande quantité de chevaux, bahus et mullels
avec grosse somme de deniers qui fut tout occupé par les François, et après
3
l'avoir mis à grand ranson, s'en retournât à Bruxelles \
Le roy Franchois, point content de occuper la ducheit de Luxcmborch qu'il
avoit usurpé facilement à petits despens, car il n'y trouva quasi point de
résistence, et envoya, ieelluy roy, ung hérault d'armes à Liège très éloquent et
et bien languageit, et fit si bien son messaige que certains dépuleis de Liège,
d
on leur fit grand recueil % comme Franchois ont accoustumé de faire .
2
Environ ce temps, Monsieur de Longheval ( j,
ambassadeur du roy de
e
France, s'en alla en Gueldre et louai une grosse quantité de cheval et des
9
à leur intention. Néantmoins vindrent au pays de Bradant assé près de Lire
et allèrent par bon loisir partout le plat pays, pillant et robant \ et passèrent
4
oultre jusque à Coroy le Chasteau '
rasèrent la teste-', et luy couppèrenl les quallre doits sacrés, et puys luy coup-
sa mère : manuscrit 27. — sa niepee : manuscrit 2$*>''. — b car alors il estoit graod commen-
cement Je guerre entre le roy ei l'empereur : manuscrit 2tf<"". — c où on leur; lit grands recueil
et grandes bombances : manuscrits 27 et 26 0i '. — a et il demandoint réparation et amende de la 25
mort messire Guilleaume de la Marche qui fut décollez à Trecb : addition du manuscrit 26 b ''. —
« levât : manuscrit 27 et 26 bl '. — > prudement : manuscrits 27 et 26 b ". — » toutte allentliour de
(
l
) Il s'agit 9ans aucun doute des menées des Lu Marck. Voir à ce sujet Lo.vcuay, op. cit , 30
pp. 88107.
s
( ) Nicolas de Boussu, sire de Longueval.
Le duc de Julliers (*), qui lenoit la duchict de Gueldre par extortion, faisoit
grosse guerre aux Bourguignons, et y eut pour une nuiet de Pasque bataille
2
devant Zister ( ), et furent les chevaulcheurs Bourguignons victorieux, mais les
mis susune belle et puissante armée, dont le noble elvertucux prince d'Qrengc en
estoit cbief, et y eut sy bon ordre que la ville fut ravitaillée, et les Bourguignons
obtindrent les champs et furent victorieux, et y demoura moult des Gueldrois.
10 Le roy de France, croyant fermement la mort de l'empereur et qu'il avoit la
print une petite ville en Haynault que Hennuyers avoyent abandonné, appelée
Landresy, située en très fort lieux et alenlhour environnée de palus et mar-
caiges. Les Franchois se boutèrent dedens, et fit le roy abattre tant de boys au
boys de Morvault ''
que en brief temps le fortifièrent tellement que c'esloil une
-20 place imprenable, et là se tindrenl longuement les Franchois en garnison,
c
robant. pillant et ransonnant, bruslant le ferlil et bon pays de Haynault . Et
avoyent Franchois avec eulx Blanmorl ', qu'on famoit qu'il enforehoyent
femmes et violent filles % et à une mère oslèreul son petit enfant et tuèrent le
manuscrit 2S bu .
(*/ Guillaume, comte de La Marck et de tlavensberg était, depuis ib58, à la fois duc de Gueldre,
de Clèves, de Berg et de Juliers.
9
i.
) Lisez en la forêt de Normal.
454 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
la mère roslir son propre enfant, et aullres énormes et exécrables cas com-
mirent iceulx Rlanmort ", qui ne sont réeitables.
Ung jour, print vouloir au daulphin d'aller veoir Malbeuge, mais la garnison
3
ne les osast attendre, sy entrèrent Franebois en Malbeuge et bruslèrent une
artillerie, occirent siex ou sept nobles capitaines des Franebois. dont le dit
de Gueldre, de Mons, favorisans les Fran chois, craidant les Liégeois, voyant la ,s
malice qui couroit contre luy et ses pays, il print congé cl se bastat le plus tost
qu'il luy fut possible de revenir en ses pays consoler ses subjects, et revint par
« Mans morres : manuscrit 27 et 26 b ". — b et les gentil reitres de guerre : manuscrit 26^.
— « et cela en l'an 44, comme serat dit par après : addition du manuscrit 26 bi ', fol. 342 V, qui
corrige en note marginale : ce fut en l'an 1543, comme serat dit cy après.
pays et les prince embrouillé, et avec ce il eust donné cueur aux Gueldrois,
10
La ducheit de Gueldre réduict à l'obéissance de l'empereur, le duc de
Jullicrs, Clèves et IMons venu à mercy, ayant la paix à son prince naturelle, fut
h
conclud mettre le siège devant Landresy (*), et fut l'armée sy grande que on
l'estimoit à quatlre vingt mil hommes, mais pour la fortification du lieu, aussy
pour l'hiver quy approchoit, on leva le siège '. Et touteffois on famoit que
15 3
le roy el son armée csloyent au cbesleau de Cambrésis ( )
et là enlhour et
avoyent accordé journée de bataille contre l'empereur et ses allyés, mais quand
4
le jour approchât, le roy, adverly par aulcuns trahistre ( )
quy hantoyent la
" voire des brouvet : manuscrit 27. — boire le brouet : manuscrit 26 bu . — b ville de la frontière
de France que les François avoint prins, pillez et fortifiiez : manuscrit 16 b ". — ' l'empereur la fist
fort battre à coups de cannons et le roy de France faisoit grande armée pour lavitailler et secourir,
tellement que les armées estants proche l'une de l'autre se donnèrent des grandes escarmouches.
23 Et en ces entrefaites, fut par le roy de France Landrecy ravitaillée de gens et de vivre, nonobstant
l'empeschement que l'empereur y mettoit contre sans périls, estant la ville de Landrecy avitaillée par
le roy de France, il trouva bon par conseil de soy retirrer secrètement sans l'annoneer à l'empereur,
ce qu'il fit : mamtscrit 26 bi\ fol. 343 v°. —d advertirent le roy de la constance et force de l'empereur
et de ses gens, ensembles les préparations qui se faisoints pour estre à icelle bataille.
(') Le capitaine Nicolas le Borgne : cf. Henné, op. cit., t. VIII, p. 170,
456 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
levai son siège et renvoyât force gens d'armes pour assaillir Luxemborgh, et y
fut icelluv siège tant et si longuement que les Franchois se remirent ens mains s
de l'empereur.
A temps propice, fut ordonné la guerre par l'empereur Charte au roy Fran-
seigneurs, entre lesquels, à une assault d'ung coup d'artillerie fut attaint le
preux et vaillant prince d'Orenge, dont au tiers jour mourut. Que Dieu absoult
son âme, car s'il eust vescu son cage et continué ses nobles entreprises, il eusl
faict grand proffit au pays et à son prince. Le siège tenu par bonne espace, la
ville se rendit par composition et fut mis ens mains de l'empereur et ses gens 20
i
d'armes ( ).
[Et avant sa mort, il ordonna son cousin Guilleaume héritier de ses biens
" ce que voianl l'empereur et que le roy estoit relirré et qu'en la ville il y avoit bon gouverneur et
bien avitaillée des vivres et gens et le temps mauvais et pluvieux envers le mois de novembre... :
manuscrit W', fol. SU. — b usurpez : manuscrit 26 bls . — c cent françois : manuscrit 29, fol. 2S6. 7,0
s entredeux et la rivière de Marne estoit comme une lice entre ces deux armées
et chacun jour les gendarmes se voyoints de sy près que les Impériaulx, par
dérision, disoints aux François qu'ils allassent à Perpignan et les François
disoinls qu'ils allassent à Carignan, les Impériaulx estants à demy lieue près de
Epernay et les François n'ayant puissance de résister pour ce que leur armée
10 marchoit en ordre derrière l'armée de l'empereur. Et bruslèrent les François
mesme Espernay, qui estoit l'une des riches et gentilles petites villes du pais, et
fut grand pitié pour les pauvres gens qui n'eurrent moien de sauver leurs biens
que en 2 ou 5 jours, et cela fut affln que l'armée de l'empereur n'eust là point
des citoiens que autres leurs \oisins lesquels il y avoints sauvez (*).
Or iceulx deux princes sy proche l'un de l'autre pour chocquer, ils furrent
inspiré à paix au moien d'un simple religieux de l'ordre des frères prescheurs,
de l'évesque de Metz (
2
) et plusieurs autres. Quoy qu'il en soit, l'empereur et
a 3
23 le roy condescendirent à une paix] ( ), à condition que le roy raroit Saint-
<• Les passages entre crochets sont donnés par le manuscrit S6 bi$ , fol. 345. Le second est ainsi
condensé par les manuscrits 27, 28, 29, etc. : Ce néantmoins, au moien et pourclias du duc d'Orléans
et de l'évesque de Metz et plussieurs aultres grans princes, l'empereur et le roy condescendirent. .
30 (*) Ferdinand I, frère de Charles-Quint; Charles, duc d'Orléans, deuxième fils de François I; Jean IV
de Lorraine.
Tome II. 58
4M CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Désir, Vitry et les conquest que l'empereur avoit faict sur son pays, et d'aultre
eostéque l'empereur raroit Yvoir, Monmaidy.Dampvillers, Vircton, Chaulvessy
et tout le pays de Luxemborgh, aussy Landrcsy. Etainsy fut la paix faicle; [la
a
manière cl les conditions ne sont point encor venues à notre cognoissance] .
couronne de France, se mirent à faire leur effort et firent trois armée ''.
L'une
fut envoyée en Escosse qui favorisoit les Franehois pour guerroyer les Anglois,
l'aullre le plus qu'il pouvoient. La seconde armée françhoise fut mis par mer, «s
assiégeant la ville de Boulongne. La lierce armée françhoise fut mise par terre,
assiégeant Roulongne, et en fut le siège trois mois et demy, et que plus est,
eurent Italiens charge de mener, conduire et garder ung nombre de trois mil
(*) Montreuil.
CHRONIQUE DE PIERRE DE HESD1GNOUL. 459
4
à Paris le duc d'Orléans ( ),
qui prélendoit par allyance de mariage à la maison
de Borgongne, dont ce fut grand dommaige pour le pays de par deçà, car
il estoit homme bénigne et aymoit paix à ses voisins, mieulx que le roy son père
ny son frère le daulphin, quy sont gens sanguins, convoitant la guerre et
s destruction et effusion de sang christien. L'empereur estant très bien informé
de la mort d'icelluy noble prince tant bien morigère ", envoyai Monsieur de
2
Molembais ( )
en France pour scavoir s'il vouloit tenir les promesse qu'il avoit
faicte quand la paix fut conclud, à scavoir rendre à l'empereur Hesdin, au duc
de Savoyc Turin et ce qu'il tenoit du duc de Savoue.
10 Les Franchois estant au siège devant Boulongne, comme dit est, avoyent
fortifié la basse Boulongne pour plus oppresser les Anglois estant en la hault
Boulongne. Iceulx Anglois avoyent faict une garnison de la thour d'Ordre, assé
près de Boulongne et d'icclle thour travailloyent fort iceulx Franchois en leur
siège. Sy eurent tel conseil les Franchois qu'il assaillèrent icelle thour et
laissèrent l'assault. Adoncq les Anglois vindrent hors d'icelle thour et poursui-
20 vèrent les Franchois, et là y eut fortaspre bataille, car du temps de la batterie,
sortirent Anglois hors de Boulongne et viendrent frapper sur les Franchois par
derière, tellement que les Franchois furent succombez et du tout confondu. Et
y mourut Monsieur de Vcndosme. cbief d'icelle armée, et le fils Monsieur de
Ghuis et grosse, noblesse de France, et on famoil qu'il avoit des Franchois
T6 morts et prins vingt mil hommes, dont la royaulme de France fut fort affoiblie.
nant, les chevaucheurs estants vers Homes et les piétons en Hesbaye, à une
lieu proche de Liège, mangeans les païsans, et estoinls assemblez pour l'em-
qu'une nuict. vers Sainte- Waulburg, hors la porte, les guets tant Allemans que
de la Cité soy rencontrèrent les uns les autres, eeulx de la Cité qui estoints hors
quence, attendu que les Allemans s'estoinls monstre en armes, il fut un peu
après la minuict criez alarmes, la cloche sonnant et tambourins, mesmela corne 10
faits, vindrent nouvelle que argent estoit venus de la part de l'empereur pour
les piétons et par l'Anglois pour les chevaucheurs. Ainsy lentreprinses laissées,
et on disoit qu'il estoit bien en nombre de cincquanle mil homme, mais pour
avoir vivre, se boutèrent en trois pars, dont Tune s'en alla par Hollande, la
ministre à leur mode, et soy faisoyent acroire que c'estoyenl ceulx quy avoyent
la vraye religion et la vraye foy évangélicque, et se fondoyenl sur les évan-
la noire bende ayant les noires corselet, que nous appelions frissons et
10 clévois, avoyent esté cause que le roy d'Engleterre avoit obtenu eestc victoire.
Iceulx Allemans, dont nous avons parlé, approchoyenl la cité de Liège (*), dont
les Liégeois en avoyent grande craincte, car on famoit que s'il y venoyent ils
" l'an 1545, sur la fin du mois de septembre — b mais quand ils eurent
: addition du manuscrit 2G 4 ".
perdu la bataille que dessus, ils xu e de septembre, an que dessus manu-
se levèrent et se départirent le :
scrit 27 —
mais quand il eut gaigné la bataille contre les François, ils se levèrent manuscrit 26^. :
—
30 c faire service au roy d'Angleterre, leurs maistres et emploier ses angelots manuscrit 2fi w ». — * car ils :
interrèrent trois de leurs faulces portes manuscrits 26 b " et 27. — « les Anglois manuscrits 26 bi > et 27.
: :
(*) Le 2 octobre 1545, un mandement fut promulgué à Liège ordonnant à tous les officiers et sujets
du prince de fournir des vivres au camp des Allemands établi près d'Aix-la-Chapelle. (Conttil privt.
rence, allèrent le plus secrelz qu'il pcurent, esloingaant le camp des Franchois
*
cincque lieue arrière de Boulongne, et illccq firent les Allemans ° ung (rendus
en sorte que les Franchois ne les pouvoyent nuire, et y mirent force d'artil-
lerie, ce que voyant les vivendiers franchois n'osèrent plus venir pour conforter
l'boest, car les Allemans et Anglois les luoyent et pilloyenl tout leur vivre. Les 5
c
Franchois firent des sortisse hors de leur force pour déffaire iceiilx Allemans ,
pauvre gens'. El ainsy, après avoir déchargé Boulongne. ieeulx Allemans, estant
au nombre de quattre mil chevaulcheur, fort bien monléz et bien en ordre et
des piétons, comme on famoit vingt mil, et quy estoyenl tous gens de l'eslilte
pour mal faire et pour gaster pays et destruire pauvre gens, de là marchèrent
assé lentement et petitement, cl tant qu'il arrivèrent en la terre de Florine, où is
Et les pauvres moines esloient constrainct de jeusner pour cause qu'il n'avoyent
que menger, et tout le pays circonvoisin esloit tout pillé d'ieculx Allemans. Les 25
qu'il (lâchèrent et abbaltirent bien huict lieue de boys, et on disoit, par leur
manuscrit 27.
5 ce quy moins advient ». Ainsy en fut il, car il descendirent" sans pompe ny
bruict, et sy doulcement en fut-on quitte que on n'at poinet ouy dire qu'il
occasion de pryer Dieu pour luy, car ils estoient assez fort pour faire heaucoup
10 de pauvres gens, attendu encor le chère temps que pour lors régnoit. Ainsy
s'en retournèrent en leur pays.
30 ° car ils descendirent en partie par Naraur en batteau sur la rivière de Moeuse et sont sy paisi
(i) Pierre-Ernest, comte de Mansfeld, gouverneur et souverain bailli de Namur, du 9 mai 1 Lit5 au
6 novembre 1552,
cité de Liège, et entre les aullres, il y eut ung capitaine quy logeât luy et son
paige avec deux cheval à l'hostel al Waige (*), quy est assé près du pont d'Isle.
Et après deux ou (rois jours qu'il eut séjourné, au vouloir départir, présent son
host, contoit avec son hostesse, et comme il ne se pouvoyent accorder à cause
que son hostesse le contoit trop fort, ou doneque le dit capitaine ne vouloit «o
donner tant que elle vouloit avoir, altricalion eut entre l'hostesse et le dit capi-
taine. Ce que voyant. 1 host prinl ung gobbar et frappa le dit capitaine en
la test. Dont le dit capitaine tirai son espée, et en frappant l'hosl en la main à
dicte hostesse saillit hors de sa maison et crya emmy les rues al afforain sy l'i
hault, et tant crya icelle femme enragée quelle esmeut et esebauffa le com-
a
mun, tellement que le grand peuple s'assembla avec, hache et maclie . Quand
le dit capitaine vit la commotion et la grande assemblée que on faisoil contre
luy, il s'en alla à l'eslable de ses chevaulx et s'armât et montât sur ung destrier,
avoir, mais la dicte femme, qui esloil pleine de rage, voyant son marit blessé,
aussy à sa request et importunité, le peuple assemblé ne veull obtempérer à la
« avec hace à mâche et le marloye maistre Guis de Canne : manuscrit S6 6 ". — » et quy le raieulx 30
b ".
faisoit estez réputéz a vaillandise : manuscrit S6
estoit réputé à grande vaillandise, tant fut poursuivy que le pauvre homme tout
armez constrainct de saillir de son cheval en l'eaue par desoub la Saulvenier,
et escheut sy mal qu'il tomba avec son cheval en une fosse. Là il y eut ung
homme quy l'assommât dune grosse pierre et l'assenât derière la test a
(*), et
s de ce coup luy convient tomber jus de son cheval en la fosse, et illccque, par
force de ce, ip et d'eauc travaillé, mourut ce vaillant capitaine misérablement.
En le tirant hors de l'eaue, furent trouvé sur luy huict cents escus d'or, et fut
enquest faicte de sa mort, et furent trouvez que hommes que femmes, que pelis
que grans coulpable du faicl plus de cineque cents. Et que plus est, les Alle-
10 mans de l'armée devant dit se tindrent assé longuement sur les fronliers du pays
de Liège, prétendant la vengeance de la mort du dit capitaine.
b
[J'aye bien voulu escrire ee discours cy mcnlioné pour contenter la curio-
sité d'aulcuns lecteurs, mais il y at d'aultrts quy sont plus véritables, comme
vous orés. Car il est vraye que l'homme d'arme qui s'apelloit Turcq, estoit logé
o par derrière l'oreille : addition du manuscrit S6 b ". — b Ce qui suit jusque adjousté ceste dernier
bi '.
diction est omis dans le manuscrit 26 Il n'appartient pas en effet à lu. relation de P. de Uesdignoul _
— • condist Sainct Jean Molin : addition du manuscrit 55. — d d'Emalle : manuscrit 55.
(*; Cf. un cri du perron du 12 novembre 15i5 invitant les auteurs du tumulte excité dans la ville
30 qui causa la mort d'un soldat allemand à se faire connaître dans les trois jours. E. Fairon, Cartulaire
de la Cité.
5
( j Jean Piteit d'Emalc ,échevin de Liège, 1858-1SS1, majeur en féaulé de 1Î539 à 1547.
Tome II. 59
4G(i CHRONIQUES LIÉGEOISES.
sur la cuisse, icculx le poursuivant laut oultre le pont d'Isle vers Saint-Jean que 5
de l'aultrc coslé, tellement que derière la brassine du dit Saint-Jean, en jardin
du dit sieur l'alude. il y avoit un grand nombre de gens, cl ens aultres ung
appelle Holleau. Lequel dit llotlcau le ruât d'une pierre et l'assenât en la lest,
tellement qu'il fut renversé jus de son cheval et bientosl noyez pour la pesan-
teur de ses armes quy le jectèrent au fous. Il fut aussy bien prest retiré par 10
Que tout le preuve est ainsy advenu, je le sçay bien pour l'avoir en partie veu,
et aussy pour avoir veu l'enquesl el probalion dessus faicte ". Lan XV'LXVIIi, 15
Monsieur le prince d'Orenge, ayant son camp devant la cité de Liège, demandât
avoir raison du susdit faict ou vengeance du susdit Turck, et on luy al envoyé
la eoppie des dits enquesl et probation dessus faicle, avec déclaration de tout le
faict en la mode, comme appert par les lettres desquels j'ay encor la eoppie.
8
Ce at eslé Adrian le l'ollain
( ),
greffier de la cité, quy al adjouslé cesle dernier 20
6
diction J.
manuscrit 28.
1
1
; Il s'agit probablement de la maison d'Arnold Donnans, alias de l'alude, chanoine de Saint-Jean-
livangéliste, de 1544 à 1503. Il y avait aussi un chanoine de ce nom portant le prénom d'Arnould à
5 d'accord.
En ce mesme temps, les Franchois ayant faict forliffler une neuf forteresse
l0 tailler, mais ils furent vailamment repousé, détroussé, captivé et tué et mirent
ieeulx Franchois une armée sur le champs assé près dEaweille et firent ériger
se vendoit ung stier de frument vingt et vint deux patars, ung muids de speaulte
trois florins et saize patars, ung muids de petit orge quarante siex et cincquanle
patars, dont c'esloil grand pitié et lamentation des pauvres gens (').
L'an mesme, à cause que les Franchois forlifioyent la place susdicte sur leur
20 fronlier, l'impériale Majesté ordonnât de faire limites contre eulx pour éviter
les périls qui sur ce pouldroient advenir. Et (ist fortifier une place sur les fron-
tièrs du pays, appellée Marienbourg, et fut député pour se faire ung vaillant et
co chois et anglois se pacifièrent et fut la paix faicte en sorte que le roy franchois
devoit récompenser le roy anglois pour ses dépens de la guerre de trois cents
millions, par quoy quand icelle somme serait payés, le roy Anglois serat
tenu remettre ens mains du roy franchois Boulongne et diex ans après ceste
" lequel donnoit incessanient tant de nuiet que de jour aux ouvrières sollicitude : manuscrit S8.
ou \
l
) y>otT P a 8 e ^'" llole 2. Les prix indiqués par P. de Hesdignoul sont comptés en monnaie de
Brabant, c'est-à-dire en monnaie forte.
468 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
conclusion, fanlt que le roy franchois ayt tout faict et accomply. Sy fut publié
Paris ".
eurent sy grande disclle de menger que forée fut envoyé vers Perweis en lira- 5
bant et le plat pays pour pourvoir à avoir des bleds pour vivre. Dont la veille
saint Pierre et Paul, Baldbuin Dacoehe ('), jadit mayeur de Metz (*), en amenât
au rivaige de Meuse siex char de grains, quy furent vendu, pour chacun stier,
le pris de trengl palar 11 y eut ung chanoine de Sclain quy vendit ving muids
de speuulte. et pour chacun muids en reccut un double ducat d'or castillain,
quy vault quallre florins. Icelle veille Saint Pierre et Paul % Pierre de Ilodi-
3 d
gnoul, chanoine de Sclain ( ). en escrivant de ce présent cronicques , et sire
Gille Doudon '. aussy chanoine de Sclain, rencontrèrent sur le rivaige de Meuse is
4
plussieurs hommes et femmes venant de Chasselct ( ) sur Sanibre et de là
environ, avec chacun ung sac sur leurs espaules. Sy leur fut demandé par ieculx
« Addition du manuscrit 28, fol 579. — b Saime-Marie en bourgh : manuscrit 28. — c Ce passagt
est omis dans munuscrit 28. — <*
en escrivant un semblable cronicq : manuscrit 26''". — » Gille
(•) Cf. l.a lettre de Marie de Hongrie à Cliarlcs-Quint du IN mai INSU, de Makneffe, op. cit., I. III,
p. 182.
(*) Merffe. Baudoin d'Acosse est cité fréquemment comme échevin de Meeffe dans le plus ancien
Ilesdignoul dans un acte du 15 janvier 1545 (voir Barbier, Histoire du chapitre de Sclayn, p. 343) et
dans un acte du 23 juin 154!) (Collégiale de Sclayn, aux Archives de l'Etat à Namur).
(*) Châtelet.
CHRONIQUE DE PIERRE DE HESDIGNOUL. 469
L'an raesme, l'empereur fit amasser grosse quantité de gens d'armes en Alle-
maigne pour faire la guerre à un gros Hans (') qui s'appeloit lantsgrave van
a
Hesse , et est eestuy là quy tient tous les Lulhéricns en leur mauldict opinion.
Et on craindoit fort qu'il y eusl intelligence avec le roy de France et que de ce
s ne sourdist une guerre entre les Franchois et le pays de par deçà cl aussy
à cause que les Franchois se fortifioient sy fort sur leurs limilles, comme la
par les curieux rechercher par les histoires sur icelles guerres faites que je laisse pour éviter
prolixité. — * Marignan : manuscrit 38. — • Hausbourg : manuscrit 28.
(>) Ces passages semblent indiquer que le chroniqueur écrivait au jour le jour.
30 (',) Dans une lettre à Marie de Hongrie, Charles-Quint écrit que le pape offre de fournir à ses frais
12,000 piétons italiens, 800 cavaliers et un subside de 200,000 écus. Cf. He.vse, op. cit.. t. VIII,
p. 28.
470 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
wick (
J
) et luv restituer son estai et aussy tous les biens usurpé de l'église, dont
2
on attend la responce ( ).
Les villes se humilient " au service de l'empereur, dont tous les adversaires
à la raison, à quy tous les princes calbolicqucs se disposent aussy, avec une sy
grande amas de gens de guerre qu'il ne veulent rien espargner (*).
cents maisons à l'environ. Et à cause que e'esloit de nuicl et que chacun estoit
4
En ce temps, fut que l'archevesque de Coulloingne ( ) estoit favorant à celte «s
sa Majesté Impérialle requérir pardon, et après qu'il eut obtenu son pardon, il
luthériens.
tiendrent assé longuement sur le Rhin, par faute qu'il ne pouvoient passer
(i) Henri IV, duc de Brunswick, de 1BU à 1868, avait été vaincu, en I H42, par l'électeur dcSaxe et
le landgrave de Hesse, dépouillé de ses Etats et fait prisonnier. Il fut délivré après la victoire de
oullrc, mais par cauteleux moyen et subtilité tendrent conseil ensemble et,
Martin van Rossem avec bonne quantité d'Fspnignouls, lesquels allèrent faire
une embùclie par bon moyen, ignorant ceulx qui estoyent audit vilaige, gens
dtidit lantgrave. Et à une certaine beure limitée, le conte de Rurcn et ses gens
frappèrent sur iceulx Allemands d'un coslé et le capitaine van Rossem de
10
l'antre costé frappât sus eux. dont furent enclos Icsdis luthériens et furent telle-
ment combattus et assaillis que tous y furent occis.
Quoy oyant, icelluy lantsgrave van Hesse, avec le remanant de ses gens,
recula bien trengt lieues arrière et le conle de Buren marchit lousjours selon la
rivière du Rhin tant que luy et son armée furent conjoints ensemble avec
l'armée de l'empereur. Sy approcha Martin van Ros«em, avec son armée, une
petite bonne ville à laquelle il y avoit un fort chesteau quy sappclloit Andpr-
nach et demanda d'avoir passaige luy et ses gens au travers d'ieelle ville, ce
que fut accordé à condition que il n'y entreroit que deux compagnies à une
fois, ce qui fut conclud, et y entrèrent deux enseignes des cens Martin van
20
Rossem. et quand il furent entré dedens ladicte ville, avallèrent les resteaux et
occirent tous ceulx qui estoyent entré dedens. Adoncq Martin van Bossem
advertyt le conte de Buren de son accident et malfortune; dont ledit conte de
Buren envoya force gens audit Martin van Rossem et assaillèrent ladicte ville
(') Frédéric, comle palatin, avait épousé, en 1552 Dorothée fille du roi Christian de Danemarck
et d'Isabelle d'Autriche, sœur de Charlfs-Quint.
472 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
ses sobjccts et son armée, donl l'exercite de Sa .Majesté Impérialle fut d'imitant
Item par toutes les Allemaingncs, là où que l'empereur cstoit obéy, furent
hors des Allemangnes, eulx, leurs femmes et enfans, à toujours et leurs biens
confisqués.
En ce temps, reviendrent de Rome quattre elereques qui estoyent du pays de
pays auprès de leurs amis pour célébrer leur premier messe. Et en passant par les m
Allemaingncs, furent faict prisonniers par les Luthériens, et on trouva sur trois
Et fut l'ung d'iceulx les mains Iyées au dos et jectéz en la rivière, et les deux
aullres, après estre bien lycz, furent enclos dedens ung sacq et ainsy jeelé en la
à cause que paravant les avoit renvoyé au pays, et aussy à cause qu'il avoit
luy bailla ung escus pour retourner au pays, et ceulx de Coulloingne luy 20
baillèrent ung sayon pour couvrir son corps tant qu'il fusl au pays. Iceulx
a
Luthériens disoyent en leur devise que l'empereur cstoit le capitaine des
lites, se bouttat sus et s'en allât auprès de Hens en Champaigne et pillât quinze
villages tout ce que y trouvât et on famoit qu'il avoit pillé et bien gasté plus de
« l'empereur n'esloit poinct empereur et qu'il alloit contre l'empire d'autant qu'il soustenoit
l'empire romaine et englieses, mais l'appelloient le capitaine des prestres, dont ils furent bannis les
En ce mesme temps, fut bruict que certains capitaines, avec vingt mil
Franchois, tant chevaulchers que piétons, allèrent en Allemaigne en l'assistance
de sa Majesté Impérialle et n'avoyent argent de leurs gaiges avec eulx, mais
quand ils furent là, ils se tournèrent avec l'ennemi de l'empereur.
s L'an mesmc, au mois de septembre, vindrcnt nouvelles à Namur que lants-
vindrent sy près de l'armée impériale qu'ils tiroyent des grosses pièces d'arleil-
leries contre l'empereur et son armée et furent bien tirés jusques à siex ou
sept vingt coups. Toultcfois, avec la grâce de Dieu, ny furent occis que deux
to bommes impérialles. Adoncq l'empereur, qui avoit faiet préparer quatre plattcs
formes sur lesquels estoit l'arteillerie impérialle, la lit tirer illecq contre le
lantsgrave et son exercite, en sorte que siex vingt hommes ont esté tués.
priant de luy faire ccste honneur de vouloir aller en Fiance et lever et estre
parin d'ung sien filz, dont le roy anglois, entendant ce, eut tel conseil qu'il y
20 envoyeroit au nom de luy ung des siens barons, mais quand il fut en France,
il fut arresté, quoy entendant le roy d'Englelerre s'en vint assaillir la neuf
Boulongne que les Franchois avoyent par cidevant fait édifier et la prindrent
d'assault.
« nation franchoise quy du sang troyen procèdes, souvienne toy de
23 » la lignée dont tu es, regarde Testât où tu es, qu'il te souvienne du temps
» jadis, roy franchois; devant Paive, tu fus arresté. Tu le cognois, oneque en
>» vaille quy vaille, l'empereur se trop fyant est venu au travers de la France
» où fort triompbament a esté receu. Dieu merci, pour ceste fois, la fortune
temps poinet propice pour ce f:iire, qu'il reculât luy et son armée, mais ledit
mist sy près de l'armée de l'empereur que force fut de donner bataille et fut
lieues arrière de l'armée impérialle. Il fut rapporté que ieclle bataille s'estoit
,0
faicte d'aullre sorte que devant n'est mentionné, à savoir que quand le landgrave
agresseur eut faict tirer son artillerie point petitte, car on l'estimoit à cent
et cinquante " grosses pièces de cannons, sans y comprendre les serpentines,
y fut combalu et milité, avec l'aide de Dieu et de Saint Ceorges, que les Luthé-
s0
riens y furent succombé et comme il se cuidoient retirer en leur fort pavilhon
et charrov, vint monsieur le comte de Buren sur le costé qui ne leur permit ne
donnât terme ne lieux pour eulx reposer, sauver ny garanlier, ains eulx tous
frais frappèrent sur ieculx maudicts Luthériens. Quand ils appareeurenl que
c'esloit leur fin et permission divine, comme désespérés, se désemparèrent et
pour sauver leur vie 2S
desjoingnirent en la sorte que ung chacun fuyoit ça et là
enrichis.
certaines nouvelles de la bataille, qu'elle estoit perdue pour eulx, ils se retirèrent
30 ° Et disoit-on qu'il y avoit 30 bonnes villes es Allemar.gnes, tant petites que grandes, qui, tant de
force que autrement, s'estoient mises soub la puissance de Sa Majesté impérialle : manuscrit 28,
p. 383.
476 CHRONIQUES LIEGEOISES.
qu'il y avait un capitaine qui tenoit le chasteau et un aullre capitaine qui prési-
ville de Gennes, lequel estoit fort familier à iceulx capitaines, tellement qu'il se
monstroyent signes d'amour l'un avec l'aullre. Dont advint un jour qu'iceluy
conte, ayant conspiré contre iceulx trois capitaines, se trouvoit en la ville de
Genne avec huit cents musqué tiers " ou environ, ses fauteurs et complices, et
capitaine de la ville, luy laissant assavoir qu'il se levast de son lict, car grosses
sa chemise, avec sa robe de nuict, pour venir parler à iceulx et, l'huis de sa
fenestre pour ouyr leurs nouvelles, ils debvoient tirer vingt à trengt tout d'un
coup contre icelluy affln que sy l'ung défaille de l'attendre ou tuer, que l'aultre
le puis redresser ce quy fut faiet. Mais Dieu ne permist tant de maulx et il ne 5 <>
fut altaint icelluy capitaine; il induict depuis à sa garde et ses gens de bien
garder son chesteau eteulx se mettre en deffence [pour garder la place] ".
ment le Met d'où il s'estoit nouvellement levé, mirent tous ses serviteurs à
l'cspée.
et par bon ordre [contre ledit conte et ses faux trahistres et Iiarquebusiers] ".
s Icelluy conte, voyant la force contre luy et leur trahison ne pouvoir profiter,
2
io En ce temps, M. de Hochstralen ( ), gouverneur du pays de Gueldre, ayant
receu lettre de Sa Majesté en présente de plussieurs genlilhommes et seigneurs
du pays, où il proposa, devant tous, le faict de Bus et de sa trahison. Dont entre
les aultres Monsieur de YVel, gentilhomme et seigneur audit pays, dist à Mon-
sieur de Hostratte que s'il eust eu Monsieur de Bus entre ses mains, il eusl plus
15 pugny que n'avoit faict l'empereur. Par quoy Monsieur de Hostratte demandât
en la présence des aultres, sy d'aventure on trouvoit encor ung tel, ce que on en
devoit faire. A quoy Monsieur de Wel respondil que on le debvoit griefvement
pugnir à l'exemple d'aultruy. Dont Monsieur de Hostratte tira une lettre ou deux
escrile de la main Monsieur de Wel, qu'il avoit envoyé à lantgrave pour faire
-0 rebeller le pays do tJueldre, et comment il avoil entreprins assaillir de trois
eosléz les Impérialles, à sçavoir de Lantgrave, du roy de France et des Guel-
drois, et luy demanda s'il vouloit nyer ses lettres, lesquelles Monsieur de Wel
ne refusât, mais requis miséricorde et fut constitué prisonnier. [El n'est possible
qu'il n'y ait encor plussieurs semblables et le duc de Wiltenberg a donné ses
(i) Henri VIII, roi d'Angletirre, mourut le 2'.) janvier I15J7. Il laissait de sa première femme
Catherine d'Aragon, tante de Charles-Quint, une fille Marie, qui devint reine après Edouard VI
30 en 1553.
(*) Antoine I de Lalaing, comte de Iloogstraeten.
478 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Al
r
de Monceaux, au mois d'avril 1547, comment le comte Maurice, estant au
service de l'empereur, avoil eu bataille contre Je due de Saxe, mais ledit comte
Maurice et son exercile fut succombé et fut le duc de Saxe victorieux. Ce aper- 5
Impériaile eslire vingt hommes sages [et discrets]'' en son pays et ledit roy futur
eu prendroil aussy vingt en son royaulme et tout ce qui seroil par eux faict et
de Hesdin, tous blancs armés, faire bonne chère avec les seigneurs de la garnison
de Hesdin, qui se lenoyent pour le roy de France. Dieu veuille que tout amitié
1
se puisse entretenir ( ).
L'an mesme, fut par sentence du pape l'archevesque de Cologne privé de son
5 archevêchée et tous ses autres bénéfices.
gens déllaicls. Par après, l'autre principal chef, le landgrave de Hesse, qui fut
aussy par subtilité prins prisonnier par l'empereur avec grand nombre d'arleil-
i
leries, lequel fut emené auprès de l'empereur et de là furent conduits et menés
le duc de Saxe et le landgrave de Hesse en prison en Braibant. (Manuscrits 28
p. 586; 96, p. 292; 97, fol. Ï99 V.)
15
de cbevaux et quatre de pieds pour garder le pays et, en quareme, le roy a prins
son chemin vers le pays de Loraine et illec tellement exploité que la ville de
Metz, laquelle autrefois a esté vendue par Godefroid de Bouillion aux bourgeois
et laquelle ils avoienl tenu comme seigneurs jusques à présent, luy a esté livrée
et rendue. Ayant laissé garnison dedans, il tira avant en Allemagne avec son
20
armée, suivant l'alliance faicte entre luy et aucuns princes, jusques auprès de
la ville de Spire, et ses autres alliées esloient du coslé d'Ausbourg prétendant
de prendre l'empereur, tellement que force luy fut de fuir et ceci avoicut-ils
basti aflin qu'ils peussent ravoir les deux prisonniers qui esloient en Drainant,
23 ment, Ferdinandus y donna provision, car, par son moyen, la paix fut faicte
('•) Le manuscrit reprend en^uile pour l'année 1847, le texte du manuscrit 2 public ci-dessus,
page 420. I.a succession des deux notices sur le même fait montre à l'évidence que le copiste aban-
avec tel Iraicté et condition que les deux prisonniers seroient relaxé, comme là
après ils furent ('). Or Maurice quitta les armes et ses gens furent retenus par
les deux prisonniers relaxé et voyant en Albert ses faicls, s'est retiré, car s
il entendit que les Bourguignons avec une armée violente entrer en France,
ayant desja encommencé, mais entendant que le roy retournoit, il se sont
d'Yvois par après at esté rendue. Lors a esté courut le pays de Luxembourg,
pilliant et bruslans, mais les Bourgtienons vers le quartier de Ilaynaut sont 10
Delà mirent le siège devant Bouillion aparlenanl à l'évesque de Liège, qui après
avoir esté battu d'artilleries, fut rendue par le capitaine Gulliamc, bastart de
Horion, qui avoit esté en garde d'icelle forteresse environ l'espace de 50 ans,
et l'a rendu luy et ses compaignons et leurs biens saufs, demeurant toute la
munition en place, à raison de quoy fut prins en chemin par ses gens mesme et 20
amené en Liège où son procès luy estant faict, il fut décapité, comme voirez
ci après. La date de la reddition dudit chasteau de Bouillion est contenue en les
vers composé par Jacques de Bouloingne, greffier de Liège (*).
Du temps que le champ estoit encor là, les Haynniers et Flamens prindrent
20 Hesdin, mais subitement les François leur firent quitter la place et coururent
(«) Le traité qui reconcilia Jules III, pape de IbbO à 1555, Henri II, roi de France, et Octave
30 Farnèse, époux de Marguerite d'Autriche et père d'Alexandre Farnèse, est du 2i) avril 1552.
i_*J Charles II, né le 18 février 1543, que la mort imprévue de François, son père, fit duc dès
le 12 juin I S45.
(*) Edouard Seymour, créé due de Sommersct par Edouard VI, décapité le 22 janvier 1552.
Tome II. 61
482 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
courses et pillions le plat pays, et l'empereur, ayant assemblé une grosse armée,
Albert de Brandebourg, furent en armes l'un contre l'autre, avec leurs alliés et
boyaux, dont il mourut deux jours après et avant sa mort, après la victoire, luy
furent apportées 53 enseignes des piétons et des gens d'ordonnance qui estoient
2 3
gaignées sur les ennemis ( ). Après sa mort at esté Auguste ( ), frère de
l'empereur sur les François et avoient eu meillieur de leur part, mais les Fran-
çois, qui avoient faict embûche à l'escart, commencèrent incontinent à donner 25
I')
Auguste dit le Pieux, duc de Saxe de lbbô à 1586, avait épousé en premières noces Anne fille
(6) Dourlens. Sur celte bataille, voir Hknne, ibid., pp. 84-59.
CHRONIQUE DE PIERRE DE HESDIGNOUL. 483
dedans avec leurs harquebuse, de quoy furent bien tost leurs ennemis mis en
route et occis et des grans prins prisonniers, comme le duc d'Archotte et autres
pour soubson de trabison. (Manuscrits 28, fol. 587 à 590; 96, fol. 295 à
10
295; 97, fol. 201 et 202).
En ce mesme temps, y avoit une fille en Angleterre nommée Marie qui suc-
céda à la couronne par le trespas de sou frère Edouard, laquelle, avec grand
Dinant, Henri de Berlaymont, dit Floyon, qui depuis fut faict grand mayeur 5
ce n'eust esté quelques marchans de France qui prièrent pour icelle. Les
Espaignols qui y furent trouvés furent mis à mort, sauf les Liégeois et bas
Allemans. Pendant que l'armée du roy esloil devant Dinant. l'empereur fit
dresser une, armée en la ville de Namur qui fut incontinent preste et mise io
a
sus . Or comme l'armée avoit séjourné devant la ville de Dinant, ont sorti
prendant ebemin vers Hainaull, passans non point long de l'armée de l'empe-
reur, et ainsi passans sans leur donner escarmouebe, vindrent mettre leur siège
devant la ville de Brasse ('). instament le roy faisant gittre à force de canons et
assaux que aucunement les gens de guerre sorloient, il at esté prinse et bruslée. 15
Le camp levé, partis de là, ils tirrèrent vers le pays de Haynaut, saccageant
et bruslant plusieurs villes et villages, bonnes maisons et castcaux, jusques à ce
2
qu'ils eurent le champ devant le fort de Renthy ( ), et incontinent le can-
chose, aprochant les François pour donner secours à Renty, puis ont prins 20
conseil de plus près aprocher. Cela eslant conclud, a esté une escarmouche
donnée où quelques-uns des François ont quitté la plaee où ils esloient assis.
Quoy voyant, fut ordonné que l'advanl-garde de l'armée impériallc iroit plus
avant. Ce \oyant, les François ne se bougèrent guères loing mais avoient mis en
a Le manuscrit 96, fol. 296 V>, ajoute, ces détails : En ces entrefaictes que l'armée du roy estoit 23
longuement devant Dinant, il fit prestement et vittement une armée dresser en la ville de Namur, que
l'empereur avoit fait amasser, qui estoit lors assé malle dispozé depuis longtemps, qui se partirent et
ainsy la chose en grande crainde. Et les gens de la ville de Namur avoient fuis de leurs biens, ceulx
de Huy, de Liège et là enthour, craindant la fortune et l'armée du roy sy puissante, fuient leurs bien
meuble le millieur et les conduisant et faisant miner en plussieurs lieux, et principalement furent mis 30
grand nombres en la ville de Kullemonde, ville au pais de Gueldre.
(*) Renty. Sur le siège et le combat qui s'en suivit, voir Henné, op. cit., t. X, pp. 137-142.
CHRONIQUE DE PIERRE DE HESD1GNOUL. 485
timidèrent tant les piétons, qui esloient allemans, que les reylres, qui estoicnt
s schwartz reylres. Ce voyant les François, à savoir qu'ils esloient rompus,
bataille qui estoit rangée près des François bien avant, si avant qu'ils lâchèrent
costé ny d'autre, la nuict estant venue, le roy fit retirer son champ par le pays
d'Arlois, dont Arras est le chef ou ville capilalle, vers la Picardie, ayant néces-
sité de fourages et vivres, remportant 9 ou 10 enseignes de ladit avantgarde.
«5 Lors l'empereur, voyant son ennemis hors de son pays, at eu conseil de faire
de par deçà estoient comme dit est, se traictoient guerres en Italie, car les gens
fol. 391 à 593; 96, fol. 296; 97, fol. 203 et 204.)
25 L'an 1555, furent encor guerres menées devant X..., comme en continuant
courses, pilleries et autres maux. Le pape (*) at envoyé par deçà des indulgens
grandes, recommandant es prières des bons chrestiens la paix et luy-mesme la
30 (i) Sur la fondation de la forteresse de Hesdinfcrt, voir Hknne, op. cit., t. X, p. ISt).
(*J
Jules III, pape de IbSO à lS5b. Déjà précédemment il avait chargé le cardinal Rcginald Polus
biens el savants assemblé sur le traietement et ne firent rien, de quoy par l'em-
pereur et son fils fut assemblée grande armée près de Givet et sur Meuse en
quartier d'Amont. Ils édifièrent une ville sur le pays de Liège, sur une roche
*
# *
En cesle même année (1557), ont esté rompues les trêves (*) qui causèrent
que plusieurs marchands furent prisonniers e! fut-on bien déceu par l'advenue
quelque temps, mais en la fin ils furent défaicts, le propre jour de saint Laurent,
De là après, fut la ville prinse et quelques bons gros prisonniers. Après at esté
rendue la ville de llan aux gens du Roy. (Manuscrits 96, fol. 298 v"
20
97, fol. 206.)
L'an 1558, les François, par une grande subtilité et courage, prindrent et
conquestèrent la ville de Calais sur les Anglois qui la tennoienl dès longtemps
a Le manuscrit 97 ajoute celte remarque : Philippeville, qui est fondé en pays de Liège, comme des 25
aultres ci devant dites, dont le pays est grandement accoursis et amoindris, icelles louttes érigées je
n'entends comment, mais, du temps George d'Austrice, les Brabanchons les font leurs. Les deniers
qu'ils en ont exposés, Dieu le...
rendue au duc de Guise, général pour le roy de France, et après s'en allèrent au
pays de Luxembourg, gastans et pillians. En mesme temps, estoit aussy en
»o Flandres un bon nombre de François qui prindrent aucunes villes et villages et
les deux armées auprès de Graivelinge, où après avoir esté combattu vaillament
d'un eoslé et d'autre, les François furent défaicts. Ce faict, le roy Philippe
15 a prins son chemin vers les fronliers de France, à l'entour de Dorlens. Le roy de
France, de ce adverti, est aussy venus avec grosse armée camper à trois petites
lieues de là. Ainssy les deux armées passèrent la saison sans donner bataille,
sinon que aucunes escarmouches. Or, voyant que les deux armées estoient si
L'an 1559, environ les Pasques, a esté publiée la paix tant désirée entre les
deux roys, le 13 d'avril. De quoi furent faictes grandes joyes par les pays
25 desdis roys, à cause que la guerre avoit continué si longuement. En la cité de
Liège, furent faicts grans feu de joye avec arteilleries deschargées. On fit ausi
fortune le roy Henri de France s'estant bien porté au tournois par plusieurs
488 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
fois, advint que, courant à la lice, un tronohon de lance luy entra par la visière
dans la teste, de sorte qu'en peu de jours après il rendit son âme à Dieu, après
avoir ordonné de ses affaires honnestement et noblement tant pour ce qui apar-
lient à l'âme comme aux choses temporelles. Sa mort a esté grandement
regrettée par tout la France. 11 délaissa quatre fils; si luy succéda son fils s
est, après avoir régnez et tenu le siège [épiscopalle] 12 ans, 10 moys et 1 1 jours
e
ou envyron. L'an mesme, le 12 jour de décembre, par ung dimenche après la
fesle sainct Nicolas ('), ledit seigneur Robert fit son entrée en la cité de Liège,
20 précédent.
(») Sur celle date, voir C. Tibon, La principauté et le diocèse de Liège sous Robert de fierghes,
p. 50, n. i.
(*) Antoine Pcrrcnot de Granvclle, évêque d'Arras; Maximilien de Berghes, premier archevêque de
25 Cambrai; Charles de Croy, éveque de Tournai, mort en 1 5(54. Frédéric Stenk de Tautemberg,
premier archevêque d'Utrecht, mort en lb'80. Sur la date de l'ordination sacerdotale de Robert
Tome II. 62
490 CHRONIQUES LIEGEOISES.
*
* *
L'an mille VLV1I, ... un;; peu devant le Noël, Kobcrl de Berge al fait son
n c
entrée à la cité de Liège, ayant grandes noblesses des princes'' et burghc-
r
maistres, assavoir Mons Flémalle et Mons d'Oupei r
('), les conseillers de la
la cité, allant au devant jusque au pont aie Creyr, qui est par delà l'église s
puis luy promenèrent les clef des porte de la dite cité. Lors l'évesquc marchant
vers la cité entre les deux borghemaistres, et les autres qui estoint sortis
aveeque les maistres se mirent en bon ordre derier les gens principal du dit 10
rf
évesque Et incontinent le serment faict, ont esté tiré bons coups d'artillerie.
c
Et venant justement devant la port ont esté de tout costé tiré, tant d'Oullre-
mouze, Sainte-W'alburge, Vignis et ossy des rempart près la porte furent aussy
costé de la rue les compaignies des vieux harquebusiers et des vieux arba-
lestriers avec les enseignes '. d'autre costé estoient les deux autres compaignies,
assavoir les jeunes harquebusiers et les jeunes arbaleslriers avec leurs enseignes
et tambours 9
. Par après estoint en bonne ordonnance les hommes députeis en
arme des xxxii bons mestiers. Vennant en la rue contre l'englise Saint-George, y 20
avoit illec magnifiequement fait unne porte [en la rue] haute eslevée avecque
bonnes histoires ancliques.Par dessus des pucelles belles et entre les autres estoit
a avec : manuscrit 98. — * seigneur?, ses amis : manuscrit 98. — c et à son entrée, les burglie-
mestres : manuscrit 98. — <• plusieurs bons coups : manuscrit 98. — « le pont : manuscrit 97. —
' sermentés de la Cité, et à laquelle fait serment à la porte de maintenir et garder leurs privilèges 23
qu'ils ont des trengte deux mestiers, puis d'autre costé : manuscrit 97. — « d'un costé... la compa-
gnie des vieux arbalestriers, d'autre costé les compagnons de la compaignie des vieulx harquebusiers
avec les enseignes. Après estoint deux compaignies, assavoir le jeune arbalestrier et le jeune
harquebusier avec leurs enseignes et tambourins : manuscrit 96.
(i) Jean de Piteit, seigneur d'Ebcn-Enial, échevin de Liège. Voir page 465, note 2. Albert de JO
unne qui, avec une bonne grâce, artifficielement descendent quant l'évesque
debvoit passer et avecque belle et bravissime harangue ou parolle, luy présen-
tait ung don bonneste. Passant plus avant continuoient en armes les gens des
52 mestiers. Venant sur le marchict, il y avoit trois grand feu ardans donnans
5 grandes liesse et joies, et au mitant du marchiet estoit érigiet une théâtre
magnificque ordonné ° en coleur faction et signifiance de chose digne de
louuange au prince nouveau, estant par dessus personnaiges, le tout à l'honneur
trois personnages se tenant par les mains représentant les trois Estats du pais, et
dessoub estoit escript Concordia. A deux costé, les armoiries du prince de
is la cité. Puis devant plus avant, devant le destroict °, estoit ung autre hor-
d
dement faict avecque histoires des empereurs anchiens quy avoient bien
gouvernéTempire et la république, et droictement au mitant, y avoit ung grand
cœur subtilement faict, lequel, lorsque l'évesque passoit, se venoit partier ou
fendre en deux comme il se venist ouvrir, hors duquel unne belle jeune pucelle
20 sorloit, donnant louuenge et honneur à l'évesque avec bonne entrée. De là,
Lambert, il descendit de cheval et est monté les degréz devers les eschevins \
Puis ayant faict le serment avec grande honneur, entra en '
l'église, estant receu
de tous de bon zèle et cœur. Les solennitéz accoustumée faicte en l'église, après
" un grand hordement bien ornez : manuscrit 96. — b estoit dict une escription : manuscrit 96- —
30 c devant la maison des eschevins : manuscrit 96. — d un beau hordement : manuscrit 96. —
' vertueusement : addition du manuscrit 97. — 1 par dessus : manuscrit 96. — o qui sont d'ancienneté
subjects à servir à la Cité en armes quant ils sont mandés : addition du manuscrit 97. — * et vers le
chemin : manuscrit 96. — ' Puis avecque grande joie entré en l'église : manuscrit 96.
492 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
avoir chaule « Te Deum », al prins le chemin vers le pallaix avecque ses amis,
qui estoint venus avec luy, et que avoint entre tant devant luy que après luy,
à grande noblesse, en bon ordre donnant " joyeuse entrée et magnificque.
Au dit palaix, ce luy fut fait un beau présent de la part de la cité qui s'en-
b
suit, assavoir en joieau ou vasscle pour cinquante marck de fin or les fiascons , 5
c
dix beaux bœuf, xxv moutons, li muids d'avaine, deux* cherée de vin blanc
c
et rouge sans y comprendre les deniers de sa joicuse entrée que il vient
fol. 361 ; 28, p. 596; 52, fol. 338; 59, fol. 227 ; 96, fol. 298 V ;
97, fol. 206 V; 98; 101, fol. 234.^ ie
Audit an, furent faites plusieurs ordonnances par l'évèque et son chapitre
de les garder contre les hérétiques {*). (Manuscrits 38, p. 66 ; 52, 96, 97
et 98.)
La même année, il arriva dans Liège une grande famine, à raison que 15
" tenant : manuscrit 96. — b sans la façon : manuscrit 96. — c deux : manuscrit 96- — d six :
manuscrits 97 et 98. — ' et lendemain le grand convive où il fut prié sur la maison de ville
avec ses nobles amys, puis par après, la joieuse entrée, qui est une bonne somme d'argent : 20
manuscrit Si.
(ii Sur ces fêtes, voir Tihon, op. cit., pp. 50-b"2. Gobert, Banquets officiels à Liègt aux XVI'
et XVII e
siècles dans II. I. A. L., I. XXXVII, p. 554. Comparez la relation officielle consignée dans
le registre des Conclusions capitutaircs de Saint-Lambert, année 1550 1558, fol 18.
(*) Il n'existe, pour l'année 1557, aucun édit concernant la répression de l'hérésie. Mais à la journée
d'État du 14 décembre, le nouveau prinec-évêque exhorta les Etats à veiller à faire exécuter les édits 2S
existants.
(») La cherté de cette année se reconnaît au grand nombre d'ordonnances cl cris du perron relatifs
a In vente des céréales et du pain. Le prix le plus haut atteint par le sticr de froment fut, d'après les
records des Echcvins de Liège, de 75 aidants le 6 août 1557, et, pour le sticr de seigle, 58 aidants. Les
chiffres du chroniqueur semblent donc ici fort exagérés. 30
RÈGNE DE ROBERT DE BERGHES. 493
1568
L'an 1558. il y eut dans Liège un grand murmure à raison des grandes inso-
lences que faisoit sur le pays le comte de Megen. (Manuscrit 38, p. 56) (
i
).
la Meuse avec des barquettes, ce qu'estant sceu par le prince, il fit deffenec aux
batteliers de ne plus les passer ou leur monstrer les guais sous peine de vente
de leurs barques et de trois florins d'or d'amende. (Matiuscrit 140, fol. 1 67 v")
L'an XV C
LVIII, fut grande tempesl de tonnoir et grésil sur la Cité et peu
après encor, aultre grande tempest de grésil, duquel plussieurs bestes furent
tuées au champs L'an mesme, le saiziesme jour d'aoust, fut grand débordement
20 d'eaue, dont Dst grand dommaige en la Cité à Saint-Jean et Hors Chesteau.
En ce mesme temps, se retirèrent les Lscossois de l'église catholicque et
romaine (Manuscrits 27, fol. 551 ; 402, fol. 449; 54, fol, 244.)
L'an 1558, le 7* de janvier, Calais rendue aux Franchois par les Anglois.
(M C'est par erreur que ce manuscrit place à l'année 1558 un incident raconté par tous les autres
chroniqueurs et par Mélart en 1565.
50 (*) Cf. Ordonnance du 18 mars 1858 dans le registre IV des Dépêches du Conseil privé, fol. 13 v°.
Lan mesme, Ferdinand, roy de Bohème, frère à l'empereur susdit, fut esleu
e
et couronné empereur le 5 de mars suivant, et le "2i e dudit mois, nasquit
mesme, fut faicte paix à Cambresy entre le roy Philippe d'Espaigne et Henry
second de ce nom, roy de France. Ledit an mesme, fut ludit roy tué à Paris en
joustant, le x° juillet.
Cest an, vint la duchesse de Parme pour gouverner les Pays Bas et se retira
le roy Philippe en Espaigne. (Manuscrit 27, fol. 354 et 54, fol. 244)
L'an mesme, le traizième jour de décembre, furent célébrées les exêques de
1559.
L'an 1559, fut créé la paix à Bruxelles entre les roys Philippe, roy catho-
licque des Espangnes et Henry, second de ce nom, roy de France, et à ladicte
paix, entre aullres articles y comprins, fut rendu le chestea de Buillon aux
Liégeois. (Noie marginale de manuscrit 2.) 2e
C
L'an mille V LIX, environ la Pasque, at esté la paix tant désirée. En
la cité de Liège, furent grand feu de joie avec artillerie deschargiés et
grandes fcsles et solemnitéz aux englieses de Liège, (Manuscrits 28, 52, 96,
97 et 98).
En ceste même année, a eslé faict un pont de pierres, un peu deseur l'église 25
estans pour lors bourguemestres maître Giles de Stier et maître Jan de Salme
3 Jean Gérard
( y fils d'Ernest, comte de Mansfeld, fut archevêque de Cologne de 1SK8 à lb°o*2. 30
RÉGNE DE ROBERT DE BERGHES. 495
délie Flamine (
1
). {Manuscrits 28, p. 399; S%, fol, 340; 96, p. 301 ;
97, fol. 209; 98, fol. 66 v\)
Celle année, il y eut si grande cherté de pommes dans ce pays qu'une se
vendoit un sol. pour lequel prix on auroit alors siex pommes d'oranges. (Mnnu-
s scrit HO, fol. 167 V.)
L'an 1559, le troisième jour de mois d'avril, après tant de ravages faiols par
les armées sur le pays de Liège, fut faicte la paix entre ces deux grands princes,
à scavoir entre Henry deuxiesme de ce nom, roy de France, et Philippe premier
de ce nom, roy d'Espagne. Elle fut appellée la paix de Cambresis, ayant esté
io publiée dans la ville de Bruxelle et parmy les villes du Pays-Bas par un grand
applaudissement du peuple. Elle fut aussy publiée à Liège par plus grande
resjouissanee d'autant que le roy de France rendit le duché de Bouillon et
15 retentissant des sons des cloches et l'artillerie jouant à possible avec grande
resjouyssance de peuple.
Par laquelle paix le roy Philippe donnât sa fille Elisabeth en mariage et les
nopees furent célébrées en grande pompe et magnificence le trengtiesme jour du
La paix donc se fist au chasteau de Cambresis entre ces deux princes, par
laquelle paix fut rendue au roy d'Espagne, la ville de Mariembourg que le roy
de France luy avoit prinse, dans laquelle paix l'évesque et pays de Lièg. n'est 1
(i) Sur ce ponl, voir Gobert, Liège à travers les âges, t. III, p. 541. Abrv, Recueil des bourgmestres,
30 p- 21)0, a confondu ce pont avec le pont de Saulcy, construit en 1 501 et non pendant l'administration
des bourgmestres Gilles de Stier et Jean de Salme. Sur ces deux magistrats, voir C. de Humus, Les
Eelievins de Liège, t. II, pp. 155 et B24.
7,96 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
de l'un et de l'autre des roy touchant leurs guerres et ceux qui s'en auroient
1560.
L'an 1560, du temps de cest évesque, fut faite l'église des frères Lolars en
Liège, pour laquelle faire fut érigée une loterie d'estain devant les degréz de
i
l'année des sueurs ( ).
*
* *
L'an mille V C LX, en mois de jenvier, la rivier de Meuze a esté sy grande que
personne vivant lors n'avoit veu la pareille, faisant grand dommaige, et l'année
fut fort pluvieuse et par le longues pluies, les hument, wassend et espeaute ne
furent point bon, les poits gastés et les fleurs des arbres, les vins petis. 55
1 *; Voir pages SCO, note 2 et Ô77, noie ! ; (! ntRT, op. cil., t. V, p. 659, cl La loterie à Liège dans lei
desdits pays pour Espagnes, d'où sont depuis sorly ces grandes dissentions,
discordes entre le roy et les princes du pays bas et sont ensuivies tant des cala-
mitéz et ravages sur le pauvre pays de Liège.
13 Le i4 de septembre, François second de ce nom, roy de France, s'estant en
allé à Orléans pour y tenir y mourut d'une aposlume luy tombé en
les Eslats,
l'oreille gauche, auquel royaume succédât son frère Charlc 4 de ce. nom, aagé
de \7> ans. (Manuscrit 48, fol. 291 v.)
1561.
.
i
« L'an mesme, le vingt siexièsme jour de fébvrier, fut a:siese la première pierre de la maison
d'Anvers : manuscrit 07, fol. 551.
Tome II. 63
498 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
avoiont même grand regret, mais cela fut appaisé ('). (Manuscrits 43,
1562.
L'an XV e soissante deux, en allant levesque Robert pour lever ung enfant
à lloustratz, fut touchié tellement d'ung maul vent, comme on disoit. qu'il en
perdit mémoire et devint en innocence. L'an mesme, le troiziesme jour de io
2
marce (
). fut faict ung édiet et publié au peron touchant la foy lequel ne
dura gaires après [de par le prince et de Messieurs de chapitre el des
eschevins de Liège qui estoit totalement contre les privileiges de la cité, par-
quoy les bourgbcmcstres avecque les xxxn mesliers furent ensemble et ne
le voulurent point permettre, et m jours après, fut sur les bailles de la maison ts
année, fut passez par le conseille que les bourgois feroient le guette, aullrement
L'an 1560 : manuscrit 27, fol. 531. - ' de par le prince... et franchieses : omis dans manu-
scrits 2, 5 cl a.
()) Sur ces accusations qui visaient avant tout Lcvinus Torrcntius, voir C. Timon op. cit., p. 224.
(
2 Mandement du !i nais lî>02. Cf Recueil dis Ordonnance», 2 e séiie, t. I, p. 271. Les incidents
mu venus à l'occasion de la promulgation de cet édit constituent un épisode très curieux et très signifi- 2.*J
catif de l'histoire constitutionnelle de la cité de Liège, et il est assez étonnant qu'ils soient passés sous
silence par le manuscrit Sylvius et les autres manuscrits les plus anciens du groupe B. Cette omission
nous paraît avoir été faite de propos déliliéré, parce que les incidents soulevés par les bourgmestres de
Liège devaient déplaire au\ défenseurs de l'autorité du prince évoque et de la foi catholique. Sur ces
événements, voir C. Tiron, op. cit., pp. 182-186 et 11)0-193, et E. Fanion, La répression de l'hérésie et 30
la question constitutionnelle dans la principauté de /-/<',< au XVI' siècle, dans Bull, de la Soc. d'iiisioii.e
la Marche l'avoit ordonnez l'an 1526, comme dit est, et i avoit passé neuff ans,
que on ne l'avoit point observé ne faict [et ne vouloient point les gens d'églises
qu'on le fist. mais les xxxh mesticrs le voulurent faire et recommeneher comme
paravant] ".
*
* *
C LXII,
s L'an mille V at esté par les dépuleis de Sa Grâce et de Messieurs de
Saint-Lambert une édicté publiée faisant mention de l'anchienne religion et foy.
Mais d'autant qu'il avoit esté faict sans résolution des 32 bons mestiers, encor
qu'il leureust esté proposé et mis en avant pour advis, il y eut des tumultes en la
Cité et grans bruicls, tellement que par plussieurs en fut faict protestation
10 devant messieurs les cschevins de Liège et s'y avant faict que ledit cry at esté
révoqué à son de trompette à la baille de la maison de la Gîté. {Manuscrits 26 bis
.
chasse d'aucuns, aussy pour éviter plus grands maux, ce fut révocqué au son
des trompettes à la baye de la maison de la ville, le ix e de mars. Et pour ce est
chose fort bienséante quand les Etals font leurs affaires par une main, quant
il eompète auxdits Eslats sans vouloir procéder l'ung des membres particuliè-
30 rement. (Manuscrit 98, fol. 67 v°.)
Audit an, Maximilien, Gis de Ferdinand, est eslcu empereur, ayant le père
esté esleu à Francfort avec sondil (ils. Ccstuy, du consentement de son dit
père en ladite ville, avec sa femme Marie, fille de jadis Charles empereur,
en présence des électeurs et princes soubescripts, a esté couronné roy des
Romains. (Suit la liste des princes présents au couronnement). [Manuscrits 28 5
et 26 "% t
L'an suivant (1561), à la requeste du roy d'Ëspaigne, fuient mis parle pape
beaucoup d'évesques aux Pays-Bas.
Cest an, fut le cardinal de Caraffe (*) exécuté à Homme.
Cest an 15(>2, les lltigenots de France, soubz la conduicte du prince de to
nier (
2
). {Manuscrits 27, fol. 351 el 34, fol. 244.)
1563. is
le frère de noslrc évesque, qui esloil [second] marquis de Bergbe, voyant qu'il
(
4
) Le cardinal Charles de Caraffa élail le neveu du défunt pape Paul IV. Il fui condamné à mort 25
le 3 mars I t»G i
(!) La bataille de Dreux, gagnée par le duc de Guise, qui avait repris Rouen le 26 octobre, et où le
3 janvier 1563 pour obtenir de Hoberl de Bcrghes la résignation de l'évécbé. L'élection de Gérard 31)
de Groesbecck eut lieu le G mars. Voir C. Tihon, op. cit., pp. 76-88.
RÈGNE DE ROBERT DE BERGHES. SOI
n'y avoit remède aulcun, consentit à Iadicte résignation, réserve touleflbis hors
a
des biens de féveschié, sa vie durant, 12,000 florins [brabans] . Et icelle
résignation fut principalement faicle à cause qu'il i avoit grande apparance
d'hérésie en la cité de Liège. Et incontinent après, fut envoyé à Rome par le
loirc pour tenir lousjours en procès leur adverse partie, [qui esloil] monsieur
is d'Emale. Mais peu de jour après, fut l'accord faict pour éviter le scandai du
peuple à telle condition que les seigneurs de Saint-Martin renoneberoient
à leur mandement de Rome et de Coullongne (
1
).
L'an mesme, que ledit Robert de Berghe eut résigné son éveschié, comme
dit est, estant retiré à Berghe, morul là mesme bientost après [en la maison de
2
20 son frère Maximilian de Berghe, l'an 1565, le 26 e jour de janvier (
). Requieseat
Et ne fut point enterré, car XV C LXXIII
in pace] ". l'an en septembre, que je
faisois la fin de ce présent cronicque, ne l'estoil point encor.
*
* *
(*) Voir un acte du Conseil privé du 3 juin 1S65 prenant acte de la renonciation du chapitre de
Saint-Martin à interjeter appel auprès de la Chambre Impériale. (Registre aux dépêches IV, fol. 190
et dossier 1429 de la Chambre Impériale.
30 (*j Sur celte date, voir Tiiion, op. cil., p. 99, note 6.
50-2 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
injuste et non droiclo. car il n'ai voulu ne conscnly que par droict ou justice
fusse terminé ce qu'on luy at présenté et sur ce qu'il s'avoit submis ny al voulu
obtempérer, aîns usant plus de force que de raison cl contre toutes anciennes
coustumes, ce qu'on n'avoil jamais veu praticquer par gens de biens et rompants
les droits et loix jamais violés que par tyrans et infidels, at retenti et faict tenir 5
convenable luy furnir à quoy Ton n'estoit tenu selon l'opinion tant des docteurs
lutions, tellement qu'il at tiré hors des communs deniers de la Cité plus de
cinquante cinque mille florins liégeois, qui luy ont bien venu pour furnir à une 10
mesme aux xx\u bons mesliers. lettres et leltraiges, Dieu scait tout comment
il les avoit eu entre les mains, moy je m'en déporte. Si est que ladite Cité ny les
bons mestiers ne luy a voient mis en garde ny vendu des lettres. Après, on al 15
reccu une grande partie d'iccllcs et aulcunes concernants le bien du pays ont
esté retenues au lieu de Bruxelles, où elles cstoienl toutes mises. Ainsy at usé
le beau bériticr de levcsque George d'Austrichc sur ladicte Cité (
1
). (Manu-
scrits 29, 26 4; 60, fol. 69; 6V, fol. 7 97; 62, fol. 206; 96; 9S,
fol.
fol. 68 v, 97, foi 24 i v" (dans une forme un peu plus abrégée.) -20
(*j Sur le procès avec le comte de Meghcn pour les biens des Liégeois arrêlés en Brabaut à cause
d'une dette réclamée aux héritiers de Georges d'Autriche, voir Conclusions capitulaircs du chapitre de
Saint- Lambert de IÎI03 et i'jf)4. Charles de Brimcu, comte de Meghcn, gouverneur de Luxembourg,
puis de Gucldre avait été constitué par Georges d'Autriche comme son légataire universel. Sur ce 30
30 (
4
) Sur Guillaume de la Marck, voir de Tdeux, t. III, p. 60 et de Chestret, op. cit., p. 210.
(
3
) Voir sur re procès, le registre aux Dépêches du Conseil privé, IV, fol. 316, 559 et 368 et les
fuit ad palatium iia ornalum lapeliis quod omnes mirarentur. Eodcm anno,
sequcnti die, celcbravit primilias suas in ccclcsia Leodiensi, prcccdenlibus et :;
(S) Gérard Vaii der Stappcn, abbé de Saint-Laurent, 1520-1558. Monaslicon, t il, p. 52.
(
1D
) Guillaume Noël, abbé d'Aulne, 1 586-1878. Monaslicon, t. I, p. 559.
l!
( ) Jacques de Hemptinncs, seigneur de Wangcnics, etc. 3!i
2
marchio Rcthensis ('), baro a Bcrlcnlot ( ),
modo cornes, simul omnes nobilcs
humilitale pcrfecerunt quod sanctum et juslum erat. Eodem anno, xvii cjus-
dem mensis, feria quarta, in dicbus quatuor lemporum ante navitatem, consulcs
10 supradicti fecerunt eidem principi solcmpne convivium cum omni sua curia et
(•) Les renseignements qui suivent sonl conformes à ceux des autres manuscrits.
Tome II 64
Régne de Gérard de Groesbeek.
Dilige.
beeck s'étendant de 1564 à 1570 deux versions distinctes. L'une, placée sous le
édilée sous le n° II, et avant les annotations extraites des autres manuscrits
1564.
I
ment conlre l'ancienne coustume et contre les privileiges des bourgeois, parquoy
en fut, le jour de Saint-Jacque, grand tumulte et se mist la bourgoisie ensemble
io et ne l'ont point consentu ne passée parquoy, lendemain del Saint-Jacque,
, et ce fut ung bon acte faict par la bourgeoisie, car tout fut cassé,
3
annichilé et descrié ( ).
" Gérard de Groesbeeck, estant doyen de la cathédralle église de Liège, après la résignation de
M r
Robert de Iierghe, fut esleu évesque de Liège l'an 13b'4, l'onzième d'avril, en chapiltre de Liège, et
le même jour, publié par l'eseolastre en trois langues, comme est de coustume. L'an 1!r>65, le 20° de
ï6 may, fut consacrez en l'abbaye de Herkcnroede par trois évesques. En l'an mesme, le 3 de juin, le
dimanche devant la penihecouste, fit son entrée en la cité de Liège en grande honneur par la porte
(') Voir dans les Conclusions capitulaires du chapitre de Saint- Lambert, du 11 avril 1564, l'acte
(
3
) Edit du 22 juillet 1S64 sur la chasse et la pèche. Recueil des Ordonnances, 2' série, I. I, p. 278.
33 Sur cet événement, voir Chapeauville, III, 410.
508 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
II
tous deux voix égale. Mais comme on alla demander s'il le vouloil être, il le
refusa parmy luy payant dix mille florins brabant de pension, sa vie durante,
cr
sur l'évèehé cl par ce moyen, ledit seigneur de Grocsbcc fut eslcu le i d'avril
La peste fit grand ravage dans la Cité, en ayant esté emporté plus de mille
personnes dans le fauxbourg seul de Sainte Marguerille. La Meuse fut glacée
depuis la mi-novembre jusques sur la fin de février. (Manuscrit HO, fol. 119.)
Au mesme temps, on mouroit fort de peste hors la porte de Sainte-Margue-
Ceste mesme année 4564, le saint concile de Trente a esté conclud et arresté
l'église.
(*) Cf. Cri du perron du 6 juin lh'61 prescrivant des mesures prophylactiques contre la peste et
1565.
I
{*) Nicolas de Bilstani de Limbourg. Cf. D. V. Bkblièke, Monastiton, t. Il, p. 232 et Gobbrt, Liège
30 « travers tes âges, t. V, p. 103.
510 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
pays d'Oslant, eut esté grande faminne, et at esté grand jusques à l'aoust
l'an LXVI, car il ne fut point de vin, ne de fruict, no paxhon. L'an mesmc.
c
le iu jour de juing, le dimenche devant la Penthecosle, fisl monseigneur Gérard
de Gro 'sbeeck son entrée à la cité, par la porte Saint-Léonard, très honorable-
ment avec grande noblesse et xnn c cbevaulx et fuient les fontaines du jardin s
II
e
L'an 1565, le xx de may, il fut consacreil en l'abbaye de Herkenrode par
trois évesques. L'an mesme, le troisièsme jour de juing, le dimenche devant la
penlecoste, fisl son entrée en la cité fort honnorablement avec des grands princes 10
2
L'an mesme, at esté publyé ung édict ( )
touchant des forrests, d'awes,
venissons, et poissons, ny de achapler ou vendre, sinon pour divers poinct et
affaires, dont à cause qu'il astendroit sy désacoustuinément en auscuns poincts
un peu les bourgeois '',
il s'eslevat et suscitai uue esmotion parmi la cité,
" tist en la cité son entrée très lionnorableraent. avec laquelle, pour le présent, nous mettrons fin à
nostre hysioire et cronieque jusque à temps plus opportun : fui du manuscrit 2. » les bourgoys
voyant les poincts et affaires sy strieqz : manuscrit 6.
(i) Sur Jean de Strccl, éclievin de Liège de I lis'.) à ICI8, voiroc Boauan, Les Echeoins, t. Il, p. 229. 30
Sur Pierre Bcx, voir Ibid., p. 259.
rechirir, car le muids de speaulte soy vendoit trois daller, le stier de wassent
3
s siex florins liégeois ( ), non seulement à Liège mais partout, de quoi pour
soubvenir à la nécessité, fut par le conseil de la cité ordonné de faire une bonne
somme d'argent et envoyez à Amsterdam, où illecque estoit arrivé grand
b
nombre de naviers cliargiés de petit grains, qui viennoyent du loing pays , et
furent achapté pour la cité et pays par les commis, pour cest fois pour
îo xxx milles florins, et ainsy continuellement ceulx de la cité acbaptoyent encore
grains, tant au Pays-Bas que en Allemaigne, et le tout at esté distribué par
ordonnance du conseil et de la cité, tant ens payus cuicts par les bollt ngiers de
winables, comme aussy par stiers et mesures, de sort que en brieff temps les
chevalliers Rhodiens peu après que l'isle de Rhode avoit esté prins par le pape
et l'empereur, mais Iesdits Turcques furent constraincts soy retirer avec grande
20 perdre.
" Jacques de Fléron : manuscrit G. — 'de pays vers Oostande : manuscrit î8.
(i) Lrard de Wihogne, dit de Lexhy, seigneur de Lexhy, Velroux, etc., Cf. Abky, Rtcueil des
i'.' bourgmestres, p. 300.
(i) Gérard de Fléron, échevin de Liège de 1MC1 à ICI!). Cf. de Borman, op. cit., t. Il, p. 157.
(5) Ces prix sont conformes à ceux mentionnés pour le 29 novembre IKGK par un record des Eclie-
(*} Sur cet incident, voir un acle du Conseil privé du décembre 1HG0, dans les Dépêches, VI,
50 fol. ôii \". Recès du chapitre de Saint- Lambert, reg. 115, p. S7b. Lettre de Gérard de Groc.sbecck à
Marguerite de Pami' 1
que c'esloit pour ce que on les faisoit payer les gabelles de bouillies, et que en
cas que l'on vollust à ce désister, ils seroyenl bien content de faire le sem-
blables, tellement qu'il y avoit commencement de grande question, mais par les
ordonnances tant de ladite duchesse que de noslre prince, fut ordonné que
eeulx de Treict cesseroyent de leurs nouvelles telle et quels faires, et que les io
privileiges et tesmoins, sentant par ceulx de Liège leurs causes de droicl et loix
juste, prélendoyent d'avoir widanges, mais les comissaires de ceulx de Treict, i;>
qui estoyent de Brabant, n'ont poinct volu lors wider, ains soy sont party
remeclant le procès à aultres fois, et ainsi il est demoréz que eeulx de Liège
n'ont plus payé la nouvelle toile à eeulx de Treict, et ceulx de Treict ont
continué à payer leur gabelles de houilles à ceulx de Liège.
*
* *
Groesbeeck at fait son entrée à Liège avec grand nombre tant de princes que de
seigneurs et grandes joyes, honneurs et pompes. El fut receu de la porte de la
(i) Voir dans le registre 1 13, p. t.87, des Conclusions capitulaircs du chapitre de Saint Lambert, la
publié en Espagne mais rejette en France, publié aux Pays Bas par ordre du
roy, contre l'avis du prince d'Orange, des contes d'Egmont et de Ilorne et
contre l'avis du président Viglius même, contre lequel s'opposèrent les chapitres
2
»o et ecclésiastiques soub l'archevêché de Malines, et l'évêché d'Utrechl ( ) ny
3
voulut mordre, à peine l'archevêque de Cambray i^
)
peut-il induire son
chapitre de l'accepter, ce qui engendra des grands troubles et mécontentemens.
pape et puis par les légats, cardinaux, archevesques, évesques, saints pères,
(«) Eric de Brunswitk-Wolfenbaltel, qui servit dans l'armée du roi d'Espagne à la bataille de
Saint Quentin.
(*) Acte du 20 février 1565 par lequel Gérard de Groesbeeck rédime la partie de la chàtellenie de
Couvin qui avait été engagée à Claude de Wittciu. Conseil privé. Dépécha, rcg. VI, fol. 229.
Tome IL 03
514 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Auparavant on espéroit rien d'eux, n'ayant rien en leur pouvoir, mais en celluy
du chapitre. (Manuscrits 47, fol. 156; 45, p. 7SS et 4ë, fol. 292.)
(f'ersion plus abrégée).
h
En ce temps, se faisoit à Liège danses publiques, dans certains lieux, à qui
mieux, et à chanter aussi, dont les plus habiles emporloienl des prix comme io
rendirent la rivière de Moeuze hors rive et desbordée par les preys et colilaiges
et terres, faisant grand domaige tels que personne n'avoit veu en tels temps le
le pareil. En ce temps, fut faite une élection d'ung nouveau doyen de Saint-
3
Lambert, dont fut esleu monsieur VV inand de W'igard ( ). L'an mesme, estoient
" ce qui a été la totale ruine des Liégeois et comme l'échelle dressée par où sont montés ses 25
successeurs à ce suprême degré de giandeur où ils sont à présent : manuscrit A3, p 755. —
b en des lieux particulièrement choisis et destinez : addition du manuscrit 45.
(V Bulle du pape Pie IV, du 12 octobre 1860, accordant pour cinq ans la faculté de conférer les
(
s
) Cri du perron du 13 octobre 1865. 30
(
3
)
Wvuaiid de Wyngaert, chanoine de Saint-Lambert depuis le 10 novembre 1810, élu grand-
doyen le 50 octobre 156-i et grand-prévôt le H septembre 1880, mort le 28 juin 1893. Cf. de Tbïux
t. 111, p. 88.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 515
le foing et fouraiges à liault pris, car le faz de foin, contenant six pessées
à Liège, se vendoit quinze à seize florins. (Manuscrits 96, fol. 302 t>°
5 serrée par trois fois, les noyers et vingnes engellées. L'Escaut en Anvers fut
tellement engellé qu'on vendoit sur la glace du vin et de la bière et loulles
Dont pour subvenir aux grandes nécessités du pays, il a été ordonné par le
costés. Et furent tous icieux grains distribués par ordonnance dudit Conseil de
la Cité, par les commis et députés tant en grains cuits par les boulangers des
quelque intérest. Davantage encor, tant par gelées et froidures que par autres
incommodité, les pauvres gens n'avoient point d'ouvrage ny de labeur et
Cité, tellement qu'ils furent contens et lesdils grains et pains continuèrent par
30 bonne police el à prix moyen. Ainsi passèrent par ce moyen ceux de la Cité le
danger qui leur esioii imminent^). {Manuscrits 28, fol. 401 ; 96, fol. 503 v°;
h
97, fol. 215; 106 (à la date de 1366) el26 '% fol. 363.)
Les pauvres n'avoicnt pas de labeur et mangeoient tout; après commen-
cèrent à murmurer, s'assemblant tellement que fut expédient de mettre des
enffans à grand nombre, hommes à besoigner pour gaigner leurs pains aux s
En cette même année, périt une fosse aux houilles à Tillcur où y furent péris
28 hommes (
2
). (Manuscrits 12; 24, fol. 288 v° ; 93, p. 413; 96, fol. 303 ;
L'an mesme, fut translaté une partie du corps Saint Eugène, premier évesque
de Tollède, de .Saint-Denis en France à Toilette. Philippe, roy d'Espaigne,
second de ce nom, le portoit. (Manuscrits 27, fol. 331 et 34, fol. 244.)
1566.
ment en Flandre, lesquels, en plaing jour, alloient à leur presche avec basions
et armes en grand nombre. Ceulx d'Anvers ne voulurent point estre les der-
niers. Après ensuy virent plusieurs autres, comme en Zélandre, Frise, ceux
3
d'Ypre, de Gand, eculx del contée de Horne, ceux d'Aldernaeh ( ), de ïournay
'/ Cette disette de grains se révèle dans une série de mandements et cris du perron promulgués le 20
18 septembre, le 6 octobre et le S décembre I!i(i5. La visite des greniers de tous les habitants de la
Cité fut ordonnée le S décembre. Le 17 suivant, des rassemblements menaçants de gens affamés se
lirent autour des Tawcs et de Vottcm, et une enquête générale fut décrétée le 22 décembre pour
découvrir ceux qui avaient cherché à soulever le peuple en se plaignant de la mauvaise qualité du
2">
pain. L'assistance du chapitre de Saint-Lambert fut sollicitée pour obtenir de l'Empereur l'envoi de
grains d'Allemagne. Malgré l'énormité des dépenses déjà engagées, le Conseil de la Cité décida, le
2 janvier llitiC, de continuer les travaux occupant les chômeurs pendant un an si c'était nécessaire.
l
3
y Audenardu. 30
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 517
el ceux d'Isle (
J
)
en Flandre. En pays d'Artois, furent les premiers ceux de
2
Valenciennes ( ). Ceux d'Anvers, voyant qu'on ne contradisoit guère à leur
mauvaise et dannable conjuration, sortirent de la ville en grand nombre ouyr
les presches des gens indoctos. La ducesse de Parme, gouvernante pour ces
s temps des Pays-Bas, entendant les aclz et faietz de ces nouveaux prédicans,
3
envoya là le conte de iMegc ( )
pour appaisir leur fureur et assembler des gens
d'armes pour garder le pays de roy en subjection, mais ledit conte fut constraint
sans rien faire retourner à Bruxclle. Après, y fut envoyé le prince d'Orcnge qui
les appaisat un peu, mais non portant les peult défendre d'aller à leur presche,
io qui tellement estoient augmentez que, le xmi e jour de juillet, an susdit, hors
B
d'Anvers furent faietz six sermons. Le xv de juillet, furent les nobles du Pays-
Bas au conseil à Saint-Trond pour déterminer entre eulx de leur affaire, et de
par la ducesse de Parme y furent envoyez le duc d'Arschol et le comte d'Aig-
mond, où rien ne fut concludl, et fut remis ledit concilie ou plulost parlement
e
îs à Duffle (
4
),
villaige tout près d'Anvers, à xviu jour du mesme mois, où les
marchans el commun peuple d'Anvers donnèrent une supplication, priant
ausdits nobles de vouloir estre leur protecteur en leur nouvelle religion,
ausquels fust respondu par les nobles qu'on ne leur feroit rien tant qu'il fust
autre chose ordonné par les chevaliers de l'ordre, mais qu'ils ne faisent à per-
20 sonne tort. L'an mesme, sur le fin de moys d'aoust, commenchèrent lesdits
conspirateurs à violer les englieses, rompre les images, les orghes et les ornemens
d'église, brusler les livres et lettres où les biens desdites englises estoient com-
pris, le Saint Sacrament de l'auteil passer à piedz. Les autres dcl sainte huyle
d'Extrême Onction en oignoient leur sollier, les autres faisoient leur pouvreté
25 en l'caue de Saint fons et aultre choese qui seroit trop infâme et détestable de
le seulement escriere. Le moys de septembre après, à l'exemple de ceux d'An-
vers qui avoient faict cinq temples, ou plutost estaublcs de pourceaux, pour
prescher leurs nouveaux prédicateurs, fut parmys pareillement à ceux de Gand,
(i) Lille.
30 (*) Sur les troubles à Valenciennes, voir II. Pirenne, Histoire de Belgique, t. il!, pp. iïiii't.
[*) Duffel.
518 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
4
d'Aldernard, d'Ipre, Bailleieu, et de Couvin ( ) d'édiflier pareillement des
temples, mais dehors les villes. Plusieurs gens de biens et gens d'églises, voyant
leur mauvaise volunté et intention, pour éviter leur fureur, et point estre par-
ticipanlz à leurs actz, s'en allèrent demourer aultre part en portant une partie
d'eux leurs biens avecque eux. Les geux et gens séditieux voyant eecy, pensant 5
estre maistres, eommenchèrent entre eux à crier : « vive les geux », comme
supérieur; et pour mieulx décepvoir le pauvre peuple, firent forger des images
où à l'ung des costéz estoit la pourlraicteur et figure du roy d'Espangne
Philippe et à l'autre costé estoient deux mains l'une sur l'autre, avecque cestc
inscription : « Fidelz au roy jusques à la besace ». 10
garnison. 15
tuez cent et l, et une partie se sauvât en une thour où le feu fut mis et y furent
tous brusléz.
II
L'an 1566, environ le mois de juing, at esté tenue une journée à Augs-
burghe... 25
(*) Cf. A. Paquay, La répression des troubles calvivistet à Hasselt par Gérard de Groeibeeck, dans
I'Ancien pays dk Looz, 190:2, t. V, p. 35. Voir aussi dossier 1010 de la Chambre Impériale et le
registre VI, fol. 382 v° et 400 des dépèches du Conseil privé el la Journée d'Etat du 18 mars 1867. 35
3
( ^ Philippe de Sainte-Aldcgondc, sire de Noircarmcs.
REGNE DE GERARD DE GROESBEEK. 519
ce que ne fut octroyé. Puis un peu après, ceste année mesme, les seigneurs
s du dit pays soy sont bendéz ensemble, induisant aussy commun
le peuple
à s'opposer à la rigbeur de l'inquisition ou placcart en nom ou par le roy.
*
* *
L'an mil V C LXVI, esloient encor les grains à fort hault pris, continuants
comme dit est, estante grande pauvreté parmy le commun par tout pays et les
moindre pris pour éviter la fureur dudit peuple, veu que la nécessité n'a point
de loy. Les mestiers avoient conclu, quoy qu'il coutast ledit grain, qu'on fist
23 qu'on en eust davantage, affln qu'on n'eût faulte, et furent iceux grains tellement
famine, ravallèrent les grains de jour en jour en la Cité et par conséquent fut
à si raisonnable pris jusques à l'aoust que chascun s'en contenta, mesme les
hi
plus doubteuse qu'il n'en advient. (Manuscrits 98, fol. 72 cl 26 ', fol. 566
(en version abrégée.)
L'an mil V r LXVI, les grains, wassens, orges, fromens et aultres furent à hault
pris, comme devant, en continuant jusques vers le moys d'aougst. Car venant
vers le Pentecosle, il estoit dévale par la bonne provision et diligence faites 5
par la Cité, avec le bon police quy se tenoit, en faisant cuire des pains, ausy
distribuais des grains à bon pris au grand dommaige de la Cité. Car la néces-
sité et pauvreté estoit grande. Et l'on dit communément « plus gelle et plus
eslraint ». Car, à cause que ce avoit continué quasy l'an enlbicr, de sorte
que mesme des gros bourgeois devenoienl las en souffrant dudit temps, mais, la io
grâce de Dieu, il vient bien. Car on doubloit la comble ou fin en avoir encor
plus grande nécessité, il vient bien à estre à meilheur pris au moys d'aougst (
i
).
En cesle mesme année, le sel a esté très forte remonté, car le quartal se ven-
doit xm à xini ° florins liégeois (Manuscrits 12; 24, fol. 294 28, ; p. 405
95, p. 474 ; 96, fol. 50-5 V; 97, fol. 21 S et 26"", fol. 566.) is
des bourgois, dont, la nuict ensuivant, furent requérir ledit prisonnier de force
hors la prison à Hautepenne. (Manuscrits 97, fol. 218 et 105, fol. 17 5.)
(i) Voir la note 1 de la page S 16. Les prix des grains actes par le record des echevins de Liège du 25
7 décembre 1 K70 sont, pour les deux années de disette de 1 56îi et 1566, les suivants : fi juillet 1568,
inuid d'épeautre, 12 florins 10; sticr de froment, 82 '/, aidants; slier de seigle, 65 aidants; le
2'J novembre liiOB, ces prix sont respectivement haussés à 17 florins, 145 aidants, 122 aidants;
le 5 janvier 1 506, à 11 florins, 1 2rJ aidants, 1 10 aidants ; le 7 septembre 11)66, les prix sont ravalés
(*) Louis de Brrlayniont, seigneur de Floyon, Kernipt, etc. Le 24 août 1565, le métier des
drapiers avait approuvé les termes «l'une supplique adressée au prince-evéque demandant la cessation
d'une enquête promue à la demande de mons r de Hautepenne et Velroux. (Rccès du métier des drapier»,
duc d'Alve en fit mourir quarante trois par l'espée. Quant aux besasse et
ib plateau, plusieurs les ont porté à grand regret. Et comme iceux alloienl
à la ville de Bruxelles pour présenter quelque requeste à Madame la duchesse
de Parme et de Plaisance, lors gouvernante des Pays-Bas par ledit roy d'Es-
paigne, il entroyent avec petite besasse, pelis plateaux. Mons r
le comte de
Berlaimonl les voyant dist : « Voilà des beaux gheux ». De là print le nom de
ïo gheu son commencement, car paravant on appelloit un gheu un bringan, dont
depuis grand mal advint. (Manuscrits 61 , fol. 197 v° et 60, fol. 69.)
Les Gueux, lesquels au pais bas passent pour hérétiques, corne en France
les Huguenots, ayant fait faction et se conjurés, fut ainsi appellée parce qu'au
commencement on croioit que ce n'estoient que caïmans et gens de la lie, se
2b trouva néanlmoins appuiée par les seigneurs des Pais-Bas qui, pour la pluspart,
estoient de celte ligue. Et fit dessein de s'assembler à Sain-Trond au nombre de
200 hommes, à quel effect Louys de Nassau envoya un député au prince de
Liège pour en obtenir, tant en son nom que celui de ses compagnons, la
(*) Sur l'arrivée des Jésuites à Liège, voir Gobert, op. cit., t. III, p. 408, et L. Halkin, Les origines
Tome II. 66
522 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
fissent le dégast dans leurs terres et qu'ils ne bruslassent leurs maisons de cam-
pagne, et ainsi receurent librement les conjurés, estimant qu'il n'esloit pas scur
d'offenser des gens qu'ils ne pouvoient surmonter. (Manuscrit 110, fol. 119.) 'j
En ceste année, aucunes mutinalions ont esté faictes, tant par aulcuns
seigneurs nobles comme non nobles, aussy des bonnes villes des pays du roy
et, durant ces perturbations et questions aussi animées, environ le mois d'aoust,
ont esté esleu aucuns hommes que l'on disoit prédicanls ou empeicheurs des
placarls susdits. Dedans les bonnes villes et villages, mesme aux champs, se
autres disoient qu'ils preschoient une religion et doctrine, mesme des cérémo-
toit des divers poinct de ladit foy en plusieurs pays et bonnes villes et villages,
mesme en la ville d'Anvers et pays susdis, se sont assemblé gens à grand
nombre et avec force, sans enseignement du roy ny de justice, ont entré dans
les églises, rompant, abattant et démolissant les remembrances et images de la
croix et crucifix, des saincts et sainctes, tables et tableaux, des mémoires des 2S
<• Le manuscrit S6 bi! . fol 566 v°, intercalle dans cette relation la note suivante: ... ont tout corrompus
et brusléz et faits des églises comme à l'estourdy: comme plus amplement se pourat veoir parles
historiens qui en escripveront assez plus clairement. Lequel troubles et rebellions ont continuez avec 30
grande effusion de sang jusqu'à l'an 1609, que en at esté faites une tresves pour plusieurs années
entre (mot en blanc) Roy d'Espaigne et son frère le Sérénisime archiduc d'Autrice Albert et Elisabeth
Clara Eugénie, fille à Philippe roy d'Espaigne, sœur au prédit roy et avec lesdits estats de Hollande et
Zélande et provinces unies, s'en ayant par leurs ambassadeurs entremesléz les rois de France, Henri 4
de Bourbon, de Fiance et Navarre et le roy Jacque d'Angleterre et d'Ecosse et le roy de Dannemarc 35
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 523
ruinnoient les gens d'églises, les deschassant, outrageant, pilliant et leurs faisant
plusieurs sortes de vilenies. En la ville de Trecht mesme, y avoit aussi des
prédicans nouveaux et y avoit entre eux grande division, de sorte que aucuns,
entrant es églises, destruirent et rompirent toutes les images, comme les autres
nonobstant que IVIons' l'évesque de Liège les avoit plusieurs fois admonesté
et faict remonstrer qu'ils eussent à observer ce qui leur commancloit. Mais ny
pour remonstrances ny pour mandement ne volurent entendre ny obéir à leur
traicter par loy et justice, tellement que, eux ouys et leurs procès fulminé, ont
eu sentence et jugement et sont esté condamné à grandes peines et amendes
comme rebelles à leur prince, encor qu'il y eut des gens de biens qui esloient
de Stockhem qui leur faisoient souvent manger des poires d'angoisse et des
grandes craintes, ce qui fut faict en l'an suivant, car la sentence estoit rendeue
un peu devant le jour de Noël. (Manuscrits 28, p. 404; 96, fol. 506;
bi
20 97, fol. 215 et 26 % fol. 366) (*)•
L'an mesme, furent mandés les pères Jésuites à Liège par Groesbeeck,
lesquels, par après, ont esté mis en la place des frères Saint Hiérome par
Ernest de Bavière, l'église desquels avoit esté commencé le 27 de may 1486
et consacrée en l'an 1509. Ont entré en possession l'an 1581, le 10 novembre
2
25 et ont ouvert leurs escoles le 30 avril 1582 ( ). (Mêmes manuscrits et 45,
fol. 292.)
Or, environ le mois de juin, at esté unne journée de conseil treuvée à Augs-
burgh où la majesté et les princes d'Empire comparurent. Car nouvelle estoit
que l'armée des Turcques estoit forte grande et avoient desja invadé la chres-
30 tienté. Et de quoy, pour y résister, at esté ordonné et conclud par les estais de
l'Empire cslcvcir quarante mille picdtons à huit milles chevals avec autres
nations comme Italiens de par le pappe et des François de par le roy de France,
comme aultrcs dont après s'ajoindèrent ensamble, y estants la majesté, son frère
l'archiduc Charles cl autres grands princes et capitaines, allant vers l'armée des
Kn dit an, les Turcs, avec grandes armées de 130 galères, 30 galliots,
envahir et assiéger l'isle de Malt pour la tout expugner et prendre, laquelle isle
avoit esté donnée aux chevalliers rodiens, peu après que l'isle de Rode avoit esté
par les Turcs et Janissaires, Spacques et autres, et ayant prins aucuns forts, non
sans y avoir trouvé beaucoup de résistence, ayants par les Chrestiens virillc- is
ment combattus, non sans perdre ny sans y laisser plusieurs vaillants chevalliers
et soldats à plusieurs assauts, finablement, tant par le secours qui survint aux
et navires et mis en fuilte. (Manuscrits 28, p. 402; 96, fol. 504 et 97,
fol. 215 »'.)
1567.
avoient admis faulx prédicateurs cl brisé les images et ornemens d'églises furent
et leurs presches calvinistes furent aboliez, et leur évesque (') avecque les gens so
honneur.
En ce temps mesme, ceux de Hasselt, obstinez en leur mauvaise volunté et
Lequel incontinent après mist le campe devant, affin qu'on ne les peult aider de
a
vivre . Ceux de la ville se voyant encloses, commencèrent à soy fortifier pour
soy delïendre, espérant d'avoir ayde par ceux qui avoient estez défaietz par
Norcarme. Peu de temps après, y allât le prince en personne, et à sa venue fut
10 tellement la ville battue d'arlellerie que craindant eslre pris par force, vindrent
à parlamcnter et se rendirent sauve leur vie et le pillage, et que tous estrangers
sorliroint avecque leurs armes, et entrèrent ainsi Liégeois en Masque sans effu-
sion de sang.
prisonniers Michel Merlin ('), riche marchand avecque son filz, et deux
faulx prédicant, lesquels, au mois de juing, furent mis à mort et leurs biens
confisqueis.
20 soubmirent en l'obéissance
Au moys d'avril, an susdit, ceux de Treict (*) se
a avec deux pièces d'artilleries et avec les quattres compagnies de la Cité et autres ;
et y fut faicte
bresche pour y entrer, d'assault, mais, le 13 de mars, se rendat par l'appoinctement
e : manuscrits S et 8
— *>
le 27 d'avril : addition des manuscrits S et 8.
(i) Voir Correspondance de Philippe 11, t. I, pp. 517 et 561, et J.-B. Bues, Mémoires anonymes sur
30 les troubles des Pays-lias, t. I, p. 18.
(') Sur les troubles de Maestricht, voir les Dépêches du Conseil privé de Liège, vol. VI, pp. 378 V,
380 V, 396.
526 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
mettre remède, envoya ledit duc d'Albe aveeque grande armée d'Fspagneuls,
Italiens et Bourgoingnons à Bruxelle, où peu de temps après, au moys de
septembre, furent prins plusieurs prisonniers et entre aullres le conte d'Aig- 5
et puis l'autre.
II
pour tennir les citoyens en bride, ce qui causât ung espouventement entre les
Flamcnds. Cependant le prince d'Orrange poursuyvoit secour d'Allemaigne 30
avec son frère le conle Lodowicq, dont plussieurs prince et seigneurs allemans
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 527
les asseurèrent de tout ayde et pouvoir, scavoir le duc de Deux-Ponts ('), le duc
2 3 a
Auguste de Saxe ( ), le conte palatin ( ) Casimir et aultres de leur lignée .
s en paiïye, et l'autre pour l'entretient des soldats, et ayant ainsy mys ordre,
il retournât en Bruxelle; c'estoit pour mieux asseurer ses affaires.
toulte leurs deffences faicls, (et furent jugez) rebelles et séditieux comme ceulx
de Maseicke, et porsuivant le jugement, pour remédier à tels déssordre, M r
le
a de sorte qu'ils dressèrent une belle armée en Champagne. Ce qu'entendant par le duc d'Albe,
outre le force qu'il avoit, fit faire de grandes levées au pays de Liège : manuscrit t4, fol. 293. —
6 condampnéz en grand peine et crimes : manuscrit 7. — c 1369 : manuscrit 6.
sonne, avec quelques chevalliers comme prince vertueux, est allez avec eulx,
y voldroit entendre comme bon prince et humainement, mais eulx, comme plus
rebelles, ayants prins gens de guerre et fortifié la ville, espérant avoir secours
at trouvé bon un peu retourner vers la cité de Liège; illec arrivé, at remonslrcit
az quattres compaignies de la cité comment ceulx de Hasque ne volloyent
entendre à raison, requérant as dites compaignie tant albalestryé que barque- •<*
bousiers voulloir eslre avec luy en armes pour estre tousiours près de luy, et
qu'ils ne seroyent faict d'armes sans sa personne présente, et qu'ils les donneroit
bon traiclement. Lors les dites compaignie respondirent qu'ils estoient preste à
le servire et aller avec devant la dite ville de Masque et vincre et mourir avec
leur prince. Puis, en peu de temps, partirent en mois de mars avec bonnes ,3
a
pièces d'artillerye de la cité, et estant arrivé soy eampirent devant la ville,
faict tellement que la ville at esté rendue à l'évesque el entrât dedans avec ses -°
quattres compaignies de Liège et les aultres soldat sont demeuré dehors. Peu
après que l'évesque eut mys guarni-on en la ville, est retourné vers la cité avec
ses quattres compaignies, où luy fut faict grande honneur el magnifieque
regueille; les xxxu bons mestiers, en grand nombre, avec les enseignes desployés,
allèrent au devant hors la port Sainte- Walburgue, aussy les seigneurs bourghc- 23
l'ung de ses pistollet val descharger lous seul, luy venant rendre ung boullet en
30
la jambe proche du pied, dont il en fut en grand hassard et longue doulleur.
ceux de la Cité prestèrent à Sa Grâce certaines pièces d'artilleries, avec des pouldres et boulets,
Sur ces entrefaites que l'on estoit devant la ville de Masque, l'armée du roy
d'Espaigne estoit devant Vallencien au pays de Haynault à telle occasion que
ceulx de Masque, laquelle après fut rendue par appoinctement, dont le camp
entendant que Maestricht avoit grande tumulte et division entre les bourgeois,
ville de Maestricht, laquelle, sans attendre coup de cannons, soy rendirent ens
mains des deux princes qui sont conjunclcmenl seigneurs de la dite ville,
de Liège maistre George Gossuin (*) et maislre Jacque Hodaige (*), bourgeois
3
15 et citoyens de Liège, et at estez ung édict publyé ( )
que tous hérclicques,
sectaires et mauvais prédicants, mesme ceulx qui les soutennoyent eussent
à sortir, aultrement qu'il payroient pour amende vingt florins d'or.
Roy d'Espaigne chien généraulx, qui passèrent parmy la ville de Huy, tirant
2b vers Anvers, tous lesquels furent divisés par quartiers et mis au pied du
roy d'Espaigne.
« ayant aussi cieux de dedans quelques soldats à leurs despens. Toutefois après quelques
escarmouches, la ville a esté par quelque traicteraent sur ce faiet rendue à l'évesque, lequel at mis
garnison dedens : manuscrit 97.
30 (') Georges Goesuin, membre du Conseil ordinaire. Voir Recueil des bourgmestres, p. 303.
(3) Mandement du 14 avril 1507, renouvelé le 27 septembre suivant. Cf. Recueil des Ordonnances,
2« série, t. I, p. 299.
Tome IL M
530 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
tions ens divers lieux de la France, et des rencontres et batteries plussieurs fois,
Sur ces entrefaites que l'on estoit devant la ville de Hasque, l'armée du roy
d'Espaigne estoit devant Valenciennes en Haynaut, à cause que ladite ville avoit
esté devant Valenciennes eut laissé quelque garnison en ville, le reste est
grans service d'Espaigne. Et furent encor autres nobles desdits pays prins
prisonniers, comme aussy des marcbans, tous lesquels furent prins, après
exécutés à Bruxelles.
En ceste année, la maladie de peste estoit à Trecht et autres villes plus bas
îo comme Hollande et en autres divers lieux, et le pays de Liège, ceste année, estoit
bien mangé et foulé des passans et bendes et armées. (Manuscrits 28, p. 405 ;
bis
96, pp. 307 et 308; 26 , fol. 367.)
Notez que le duc d'AIbe, estant retourné à Bruxelles, fist convocquer tous les
seigneurs qui estoient d'une mesme ligue à Bruxelle par fort bonne mine,
is comme il sembloit, mais au rest mauvaise. Dont aucuns estants venus, entre
lesquels estoit le prince d'Orainge, pour eslre traittés de la mesme façon que les
autres, lequel fut néanlmoins sauvez par la fidélitéz et subtilitéz de son servi-
teur. Lequel avoit entendu subtilement que Iesdis seigneurs estoient convocqués
pour les faire mourir, à cause qu'ils avoient conlrevenus au commandement du
20 roy Philippe, lequel serviteur, voyant son maistre à table faisant bonne chère,
et ayant auparavant équippéz son cheval, lequel il estimoit grandement, luy
vint dire : « Mon maistre, vostre cheval que vous estimez tant est fort malade
et s'en va mourir; ce pourquoy sy vous le voulez voir encor une fois, venez
maintenant. » Lors ledit prince d'Orainge voullut sortir, mais on ne luy vouloit
23 pas permettre et fut constraint de prendre sa chaisne d'or qu'il avoit à son col et
le mettre sur son assiette en gage. Et estant sorti, ledit serviteur luy déclara
toute la trahison et monta incontinent sur son cheval, son serviteur avec luy
et laissât là sa chaisne d'or. Et sortirent à grand pas hors de Bruxelle et eslans
en chemin, assez loing de Bruxelles, il rencontra son cousin le conte de Home
30 auquel il demanda où il alloit, lequel luy respondit qu'il alloit à Bruxelle, et
luy, luy respondit qu'il venoit de Bruxelle et luy racompta la trahisson, mais il
ne le voulloit pas croire et respondit que faisant cela, tous ses biens seroient
confisquez et luy dist : « Adieu, cousin sans biens ! », et le prince d'Orainge luy
5"2 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
le. bourcau auquel il demanda où il alloit, lequel luy respondit qu'il alloit à
Bruxelle faire justice et ledit bourcau luy dist le pris. Alors, ledit prince luy
dist : « Tiens, voilà pour le mien ! », et poursuivit son chemin et fut par
qui ctoil plein de soldats débandez qui lachoient de se fourrer dans quelque
ville du pays de Liège, et lévesque, étant adverli qu'ils avoient intelligence
avec quelques paysan ts du pays, les fit saisir et pendre, ce qui retint les autres
dans le devoir. Puis, avec le conseil de la Cité, fit fermer et boucher tous les io
posliees et les portes les moins nécessaires et tirer à travers la Meuse une chaîne
derrier les Croisiers et aux Bega, faire bonne garde, réparer les murailles,
démollir les maisons qui pouvoient nuire à la Cité et lever des trouppes pour la
s'asscura de même de celle des Liégeois et vint faire quelques levées à Liège, ce
qui luy fut permis, et fut dcITendu de prendre les armes contre ses gens (').
1568.
En ce temps, le prince d'Orenge, pour soy venger de duc d'Albe qui avoit
confisqueis ses biens, rassemblât une armée de xvu milles chevaulx et 25
son armée auprès de Coulongne et Jullez, et après, ceux d'Aix, pour estre
délivrez de tout péril, furent constraint de donner xxvi milles dallers que
(») Des mandements du 14 janvier 1SG7, des 14 et 15 avril 1568 interdirent aux sujets liégeois de
s'engager dans les armées hostiles au roi d'Espagne. 30
RÈGNE DE GERARD DE GROESBEEK. 533
leurs promist de rendre dedens peu de temps, car il pensoit désja avoir tout
gaigny, et ses capitains parloient leurs scignories devant que les avoir gaiugniéz.
L'an XY C LXVIII, le premier jour de mars, qui esloit le premier lundy de
quaresme, après midy environ de m heures, fut toute le comble de l'église de
1
5 Saint-Gille bruslé par le feu d'accident ( ).
guetz à porte de la ville, tant pour les gens du duc d'Albe que pour le prince
d'Orenge. En cesle mesme année, vint le duc d'Albe et son armée entrer
10 au pays de Liège où ilz mangèrent le pays demy ans, faisant grand domaigeau
pouvre paisans. L'an mesme, le xxu jour de may, fut
e le noble conte d'Arem-
berghc (
2
)
tué avecque son armée toute défaitle où la plus grande part esloient
comme dit est, xvu milles chevaulx et xxx milles piétons et tenoient bien
m lieues de largeur jusques à Argenteau, et farinée de duc d'Albe esloit par deçà
la rivière de Meuse à Euchaslre et jusques à Treict, faisant grand domaige
S5 à pauvre paisans, dcsrobantz forraiges et bcstialz un lieues loing et large. Le
lundy, le nu* jour d'octobre, vinl une trompette de par le prince d'Orenge
demandant par lettres aux bourgemaislres et xxxii mestiers de la cité du Liège
passaige pour luy et son armée parmy la cité ou à l'enlour, sans faire nulle folle
50 (') Ce passage prouve que l'abbaye de Saint-Gilles fut à deux reprises atteinte par le feu en 1SG8 : en
mars, l'incendie fut accidentel, et en octobre, l'église fut brûlée par les soldats de Guillaume d'Orange.
(') Jean de Ligne, comte d'Arcmberg, fut tue la bataille de Heyligerlee gagnée par Louis de Nassau.
(
5
) Voir Recès de la Cité de Liège, années 15G8-1S70, fol. 85 et 98.
534 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
conduict des gens de villaigc, passât I'eaue entre Stockhem et Maseick sans
bateaux, et les cbevaucheurs portoient derier eux les piétons, et cela se faisoit s
sans le sceu du duc d'Albe. et entrèrent en la ville de Stockhem sans faire nulle
domaige. Ce mesme jour que lesdites nouvelles vindrent à Liège, se départirent
de la cité deux enseingnes de soldatz avecque le grand maire pour aller garder
gerie, demandant cent milles florins d'or, ce qu'il pensoit facillement d'eux
obtenir, comme il avoit obtenu à Aix, mais rien ne luy fut accordez. Après le
e
xx d'octobre, entra pareillement ledit prince d'Orenge en la ville de Saint-Trond i»
par le gré de ceux de la ville, faisant promesse qu'il ne feroit nulle desplaisir aux
bourgeois, ce que ne tient point, car incontinant estant entré dedens, print
l'abbé dudit lieu prisonnier et l'emmenèrent avecque eux et puis se départirent
bataille ne l'ung ne l'autre. Et quant le prince d'Orenge veit que ceux de Tiel-
lemont estoient près pour soy déffendre et qu'il y avoit garnison dedens,
retournât à Geldoine. où un peu plus loing, entre Belain (') et Lincen, villaiges
l'un à l'autre prochain, fut commise une cruelle bataille entre les gens des deux
armées, où le prince perdit plus de m milles de ses gens, et le duc d'Albe que 25
2
cinquant. Et entre autres prisonniers fut prins Lorveva ( )
qui fut menez à
(i) Pellaincs.
estoient dedens, et y print ung moine qu'il fit tirer à la queu de son cheval et le
trainat tant qu'il fut mort. Ceulx de Hasbaigne et les autres voisins de la cité de
Liège se retirèrent en icelle avec leurs femmes, enfans, bestes et tout leur
25 mesnage. Les Liégeois n'avoient encor aidez personnes des deux armées, car le
" mesmement bruslèrent un hospital fort grand et nouvellement édifié par l'abbé pour recepvoir
(«) Léau.
("-) Guillaume 11, comte de La Marck, baron de Lummen, etc. Cf. de Chestret, pp. 214-221.
556 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
auprès de Liège, envoyât une trompette pour avoir passaige par la cité, ce que
luy fui piaillement dénié. Ce que entendu, mis incontinent le siège devant
trompé, car tous deux mirent leur effort à défendre leurs biens et leur ville à 3
l'enconlrc de tous ceux qui leur vouldroienl meffaire, et furent en la ville plu-
sieurs ordonnances faieles, comme de faire jnnr et nuict guette et par nuict
faire à toutes les rues des feu de bulle, cl à ebascune maison del lumière avec-
que une cuvel ou tin plaine d'eauc, de peur de quelque traison. Et le prince de
Liège, ce temps pendant, admonestoit ses gens de bien faire de défendre leurs 10
biens, femmes et enfans, et qu'ils auroient des vivres assés, et s'il estoit
besongne d'avoir secours, le due d'Albe, qui n'estoil guère loing, les secourroit
nois pour secourir la ville. Et combien que les ennemys espéroient d'avoir grand
del Condroz avoicnl attirez à leur costéz toutes les navires de la rivière de
Mouze et esloient grand nombre des villaiges assemblés en arme pour deffendre
que l'ennemys ne passas à l'autre costéz de la rivière. Et de ce temps, en la
nulles heures, ce que fut observez jusques à ce que l'ennemy se retirât. Trovant 25
le prince d'Orenge qu'il perdoit son temps à prendre la cilé et perdant tout
espoir de la pouvoir surprendre en quelque manière, et de peur pareillement du
duc d'Albe qui le suyvoil lousiours par derier, se voyant en grand dangicr, et
22 décembre lf>07, mort en 1581. Cf. Poswick, Les seigneurs d'Argenleau, p. <i8.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 537
enclos de deux cosléz, se mirent à desloger et enfuyre à mye nuict, qui estoit
le jour saint Hubert, et pour soy mieulx venger, mirent le feu en l'église et
monastère de Saint-Laurens et l'église de Saint-Gille pareillement, et fut seule-
ment leur dorloire bruslé, cl en l'abbaye del Vaulx Benoiste, laquelle fut toute
délivré pour faire l'office du boureau, qui pour or ny pour argent n'eust esté
point autrement délivré. En pendant ses geux, y eut aulcun entre le peuple qui,
pensant faire sédition, demandèrent pourquoy on pendoit ses pauvres soldalz
sans cause ne occasions, et pour sa responee fut incontinent mis en pièce et
20 tuez, et ung aullre pareillement qui avoit le licol pour eslre pendu au col, le
mis dehors, et pensant enfuyre receut ung coup en la teste, et après fut pendu
avecque ses compaingnons. Et le prince d'Orcngc soy retirât à mieulx qu'il
pcult par Geldoin et le pays à lentour et, en passant, mirent le feu en l'abbaye
et monastère de Boncfe; après mirent le feu es églises de Gemblou, de Fiône ;
2b et tous cosiés où ilz passoient mettoient le feu dedens les églises et bruslèrent
toutes les maisons de ceux qui servoient le duc d'Albe. Après vindrent à Baveis
50 (') Cf. Evaluation des dommages causés au pays par l'armée du prince d'Orange en 1568, dans le
Tome IL 68
538 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
prince estant arrivcis en France pensât conjoindre son armée avecque celle de
prince de Condée, mais il ne peult parvenir à son intention, parquoy il se
retirât par Lolringe en Allemaingne, où il donna congié à ses gens sans avoir
aultre chose faicte. Le conte de Horslrade (') et Everard de Mérode (*) qui
avoient suivy le camps de prince d'Orenge morurent en France comme bons s
chrestiens. L'abbé de Saint-Trond qui avoil esté prins prisoniers, comme nous
avons dessus dit, fut délivré à Coulongne en payant à la femme de prince
d'Orenge xv M dallers.
II
3
Après il envoyât à Louvain quérir le conte de Buyre ( ), fils du prince 10
d'Orange, l'an 1508, lequel fut emmenné en Anvers, sous la conduict de siex
gentilhomes flamends et douze arebiers, puis soubz la guarde du conte de
4
Ladron ( ), fut envoyé en Espaigne aux estudes en l'université d'Alcala et avoit
illec pour son plat 200 escus annuelle par l'ordonnance de Sa Majesté, et euisse
n'euisse esté qu'ils estoyent trop jeusne et foible pour faire ung sy grand
voyage. Puis le duc d'Albe list dresser une arrest contre le conte d'Aigmont et
aultres seigneurs prisonniers, et furent condampnéz d'avoir la laisle trenchée
arrest de sa mort, il ne s'en csmeul, ains usât seulement de ces parolles : « Voilà îo
une sentence très sévère et ne pense point avoir offencé Sa Majesté pour
mériter une sy cruelle punition. Sy j'av fally, que ma mort soit l'expiation de
mes faultes et erreurs sans ruinner ainsy les miens à l'advenir, oultre qu'il me
semble que mes grands services passez méritent à bon droict que l'on use de
quelque grâce en mon endroict, mais puisque c'est le bon plaisir de Dieu 25
ayant deux colompnes eslevées pour y planter les taistes, et joindant il y avoit
s deux cossins et oreilliers. Ainsi, deux beures devant midy, fut le conte d'Aig-
mont conduict le premier dans le léalre, accompaigné du maistre de camp avec
l'infanterie et aulcuns praistres et l'évesque d'Ipre pour confesseur. Or le conte
estoit vestu d'ung cassacquin de damas et le manteau noire enrichy d'ung
b
passement d'or, son chapeau de tafftaff noire, portant ung mouchoir en la
io main sans avoir les mains liez; il n'estoit point suivy du bourreau ny sergeans;
c
bien est vray que le prevost le tenoit prest sur l'eschaffat avec une baguette
en la main, laquelle estoit rouge, et l'exécuteur soy tennoit soubs l'eschaffat
jusque à ce que le conte fuisse monté, lequel ayant parlé quelque temps avec
le maistre du camp et avec l'évesque, luy mesme soy despouillat, demourant
15 en pourpoint, qui estoit de noire, puis soy mist en genoulx, puis l'évesque luy
mist la croix en la main, laquelle le conte baisât fort révérenment en jectant
mouchoir et chapeau du costé, joindant les mains, et soy rescommandat à la
fut despescheit, son corps fut tiré à part et couvert d'ung drap noire, et lors
20 montât le conle de Hornc, ayant seulement ung manteau noire et ung bonnet de
drap noire; celluy ayant lennu quelque petit discours au peuple, demandât
pardon et les suppliai de pryer Dieu pour luy, puis, jectant son manteau en bas,
demorat en chausses avec seulement une chemise de colton, et mist son bonnet
sur ses ieulx et joindit ses mains allaindant le coup. Puis leurs taistes furent
25 mis sur les dites colompnes l'espace de deux heures, et leurs corps mys en cer-
L'an 1568, sur la fin du mois de may, passèrent par la cité sur la Moeuse, à
d e
deux fois, xxv enseignes espaignouls et wallons et pendant qu'ils descendoient
30 a Bruges : manuscrit 7. — b
son chapeau estoit de taphetaf avec des plumaiges noires et blanches :
grand nombre de cliascun vinave (*), avec les capitaines, enseignes et tambou-
rins ens cartiers divers du loing de la rivière, avant apreslé aucunes pièce
d'artilleries, harck à erockes, donnant cependant les seigneurs bourghemestres
siers, et l'autre derier Saint-Jean tëvangéliste, dist à Rolland Goiïe, item aussy
gens à tennir bonne guarde.
Cesle mesme année, par l'ordonnance des seigneurs bourghemestres, al esté
comenehiet ce magniOcque ouvraige de la fontaine sur le marchict à Liège '',
2
à cause que le viculx ouvraige esloit fort ruinné et deffaict une parlye ( ). io
Pareillement, l'an susdit °, par les mesmes bourghemestres al esté érigée une
maison dit pieux lieux, où sont plussieurs demeuraiges, chambres par terre,
3
de la cite ( ).
L'an mesme io68, le jour saint Jacque, ont estez cslcuz à bourghemestres
de la cité de Liège, maislre Jean de Strecl el maislre Pier Bex, ambedeux
4
licenliéz es drois ( ).
tout le plat pays de Liège, gastanl, pilliant et follant impétueusement les sacra-
ments, nonobslanl que l'on ne pensoit qu'il fuissent ennemis au dit pays de
Liège, veu que c'est pays d'empire, et aussy estoit seulement déclareis ennemis
" s'il eut esté besoing, avec gens et engins : addition du manuscrit îS. — * qui depuis cincq ans
auparavant avoit esté commencé : addition du manuscrit 24. — c l'an 1570 : manuscrit 6.
*'°
(
4
) Sur les quatre compagnies cl la compagnie dite des Dix hommes, voir Gobert, Liè./e à travers les
(») C'est par erreur que cette chronique place à l'année 1568 l'acquisition, par le lombard
Bernardin Porquin, de l'hôpital dit du Bavard, à l'entrée de la rue Saint-Léonard, pour y établir un 30
lazaret pour les pestiférés. Cette fondation pieuse se fit en 1571. Cf. Gobert, op. cit., t. Il, pp. 153
et 160.
parolles et soub coulleur de laisser seulement entrer aulcuns d'eulx. Ils procé-
dèrent à leur volunlé, pilliant a
s la plus grande parlye de la ville ,
principalement
les maisons des ecclésiasticqucs et la monastère, et emmenèrent l'abbé ('), luy
faisant grande insolence, lequel après avoir donné une bonne somme d'escus,
le laissèrent aller; peu après quictarent la ville, prennant le chemin vers le
warde de Steppe \
10 L'an mesme, un peu après, l'abbaye de Saint-Hubert en Ardcnnc fut bruslée
par quelques nombres de Franchois tant de chevaulx que de pieds, qui esloyent
vennus par l'Ardenne donner secours au prince d'Orange.
L'an mesme, sur la fin d'octobre, ludit prince d'Orange prinl son chemin par
Waresme, petite ville (à) qualtrc lieu de Liège; je ne scay par quel solz
20 courtoisie en vain, il aussy avoyent demandé à vallée à nostre prince cent milles
escus d'or, et avec cela le bruict avoit du longtemps corru notoirement en leurs
armée qu'il soy vantoyent et glorifioyent que, pour leur retourne, leur conclusion
d
avoit esté de pillier et rober la cité de Liège , mais furent loing de leur entre-
prinse, car le reffus at esté faict à la dite trompette, et incontinent bien vaille-
23 ment toulte la cité, grand et petit, aussy bien Monseigneur l'évesque que toutte
" mesme prindrent à cieux de la ville aucunes pièces d'arleilleries avec des pouldres et canons :
(
4
) Christophe de Blocquerie. Voir page B04, note G.
542 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
terres aux remparts et divers lieux, les capitaines des vinables '',
avec ung
noble couraige, faisant le guail jour et nuict, estans tous délibérez, aussy bien
les gens d'engliese que les aultres, ebacun en son lieu ordonné, les quallres
ment les enseignes et bendes de gens de guerres que l'on avoit eslevéz aux 10
dite trompette vers son prince d'Orange, l'ayant adverly dudit refus de ceux de
c
Liège, approchèrent de plus près la cité et l'cnvironnarent jusque aus faul-
osoit monstrer; de là tachoient l'assaillier par balleaux, tant par dessus la cité
carlier d'Oultre-Meuse; mais les gens des villaiges comme de la Uoverie, Froid- 20
lesquels sans dilay furent saccagiés ', et pour ce qu'il n'eurent accèz de passer, 25
a hacque à crocqs, harquebuses, boulets, poudres, gros bans, maints boron de gros bois, estouppes
et toutes choses nécessaires à munir murs et remparts que pour repouser les ennemis. Car rien n'estoit
esparné : manuscrit 28. — b
avec leurs gens el dixaines, ayant bon courage, estoient chascun en son
quartier : addition du manuscrit 28. — c et incontinent, suivant leur premitive conjuration envi-
ronnèrent la cité : addition du manuscrit 28. — d et ce si hastivement que plusieurs desdicts 30
fauxbourgs en furent déceuz, ayant prins à Saint-Laurent plusieurs lieux, comme dit est, d'où ils
pouvoient contempler une grande partie de ladite cité : addition du manuscrit 28. — ' tant par fossés
et tranchis que autres matières de bois : addition du manuscrit 28. — ' et occis et aucuns mis en
prison : addition du manuscrit 28.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 543
l'on avoit en la cité libre entrée et issue par la porte d'Amercourt, par laquelle
baillcrye du pont qui esloyent mandez, eux tennant leur cartier tant au dit pont
b
qu'en Beiche . Or ainsi la dite cité furnie et guarnie, monslrèrent " à leurs
ennemis taiste, leurs donnant bon coups de divers boulletz, tellement que
lennemis, ayant séjourné quelque temps devant la dite cité, non point sans
10 d
perdre de bons capitaines et soldats soy partirent avec grande honte du grand
maltin, mectant le feu à l'abbaye de Saint-Laurent, Saint-Giel, ens faulx-
13 Item :
VIVIlo LeoDIUM.
manuscrits 28 et 26 bi >. — ' emportant tout ce qu'ils pouvoient rober et trouver es fauxbourgs et
Tillaiges : addition des manuscrits 28 et 26 bi *. — t Ignls aeDaX rerVM Leslt nos : addition des
manuscrits 3, 25 et 38.
544 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
queue de leurs ennemis, de sorte que bon nombre furent tués ''
et prisonniers,
dont peu après furent pendus sur le marchiet; il y eut pour ung jour onze 5
exécutez par ung de leurs gens, car il avoint jectéz la sorte, et pendant que l'on
c
faisoil justice, survenist sur le marchict une grande tumulte, procédant par ung
bomme solz * qui demuroit hors de la cité, lequel, voilant par compassion
plaindre l'ung de ceulx que l'on pendoit, disant que c'estoit dommaige de
pendre ung telle homme, et semblables propos ' fut sur la place tué, et le 10
tumulte estoit sy grand que ung chacun avoit l'espéc en la main et ne scavoyent
sur qui frapper, pensant qu'il y eut quelque entreprinse, et estant un peu
appaiséz ', Sa Grâce en personne marchât devant avec quelque nombres de diex
hommes des bons mesliers et de vm enseignes de guerre, et s'en allèrent droict
sur le marché, faisant ung circuit tout allentour, puis Sa Grâce fit publier que la
chascun des bourgeois demorast en son carticr, et ainsy le tout fut appaissez g .
Or comme l'armée estoit retirée de la cité, le duc d'Albe n estoit guerre loing
estoit généra ulx pour le Roy, ce voyant le prince n'eslre possible de soy joindre
2
avec celle du prince de Condé ( ),
fut constraint de soy retirer en Allemaigne,
" lesquels, avec plusieurs Mouilleurs, donnèrent : addition du manuscrit 28 — b et jettes dans
les fosses aux houilles : addition du manuscrit 28. — c procédant par ung malentendu de dehors
la Cite : manuscrit 7. — a folastre et mal entendu de dehors la Cilé : addition du manuscrit 28. — io
* Il y avoit auprès de luy ung chanoine nomé Marbaise 3
( ) qui lui donat le premier coup et par
ce moyen, fut massacré sur la place. Après le tumulte fut si grand... : addition du manuscrit 7. —
t et estant un peu appaiséz, l'on donnât provision et bonne ordre par quelque nombres de diex
hommes des bons mestiers qui estoient illec et de vm enseignes de guerres qui soy trouvarent avec
leurs armes sur le marchiet : manuscrit 7. — > et aucuns jours après, en la mesme place, en 30
furent encor d'autres excécutés : addition des manuscrits 28 et Stf 4iï .
(*) Louis I de Bourbon, prince de Condé, tué à la bataille de Jarnac, le 15 mars 1 8G9.
(s) Un chanoine Libert Marbaise est cité parmi les chanoines de Saint-Jean, de 1550 à 1571.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 545
la Haulte Bourgogne, pour salisffaire à son enlreprinse, mais avant que le prince
de Condé fuisse joinct avec luy, le duc d'Ànjoux le poursuivoil tellement que,
8
s sur le matlin le xin de mors, comonchèrent à escarmoucher et soy battre
jusques à siex beures au soir, ayant le duc d'Anjoux obtenu la victoire, et le
*
* *
L'an 1568, y eut grande division et assemblées es pays de par deçà du roy
10 d'Espaigne, faisant le duc d'Albe tout préparatifs de guerre, suivant les bruits
qui lors estoient de tous coslés. En ces entrefaietes, les troubles et guerres civiles
survindrenl. qui estoient quelques gens de guerre assemblés vers les frontiers
15 peu après, fut quelque grande entreprise et traiclé au pays de Frise par
le comte de Nassau, frère au prince d'Orrange, ayant une armée à l'enlour de
2
la ville de Dan et Grocningcn dont le comte d'Arcmberg ( ), estant retourné de
ses ennemis et occis et toutes ses gens deffaicts et grand nombre d'Espagnols
20 aussi tués. Dont incontinent le duc d'Albe, qui avoit le conte d'Aigmont et le
fit tous décapiter, ce qui a beaucoup aigri les choses, et les armées se prépa-
roient de part et d'autre, et avoit le roy d'Espaigne par tous ses pays des gens
de guerre...
25 Or, le duc d'Albe ayant assemblé grande armée et icclle joincle, a prins son
« comme aussy plusieurs capitaines et seigneurs dudil prince de Condé demeurèrent prisonniers :
Tome 11. 09
546 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
tombée sur les gens du conte de Nassau, et ce par la faute d'aucuns d'eux qui 5
eslevé en aucuns lieux par bendes. qui, peu après, se jongnirent avec le seigneur 10
Guillaume de Nassau, prince d'Orange, qui avoil bon nombre de gens de guerre
en Allemaigne, tant Allemans que Gascons et Walons et autres nations, de sorte
qu'il en at faiet un grande armée et est venu descendre, sur la fin du mois de
septembre, vers la ville d'Aix et près du pays de Jullicrs et mesme par deçà
jusques au pays de Faucoumont et là à l'enlour. Quoy entendu par le duc ts
Trccht, une grande armée tant de Wallons, llaynuiers et Arlisiens que d'Espai-
gnols et autres nations, de pied et de cheval, desquels la pluspart esloient campés
et fourrés au pays de Liège par un loing temps. Ausi les deux armées n'estoient
pas loing l'une de l'autre, mais la rivière estant entre deux, si bien qu'ils ne 20
prince d'Orange, aprochant un peu plus près, donna à entendre qu'il vouloit
quelque part passer la rivier vers ïrecht, Viset ou vers Liège, et envoyèrent
une trompette à la dit Cité, et mesme à la ville de ïrecht pour avoir passage.
De la part de la Cité fut respondu à ladit trompette que, après avoir eu délibé- 25
ration des Estas, leur seroit donné passage. Le duc d'Albe, de ce adverli,
at incontinent retiré la plus grande partie de son armée et l'a mis dessoubs la
ville de Trecht et par dessur plusieurs village par delà la rivière et les autres,
à scavoir les gens du due d'Albe, mangeoient le pays de Liège par deçà. Lors,
par une vite diligence, d'une elère nuict, l'armée du prince d'Orange passa 30
à gué près de Slockem dessoubz Maestrek, de quoi le duc adverli en fut bien
estonné et a faiet marcher son armée dessoubs Treehl et là a disposé son champ.
Mais les gens du prince, sans faire long séjour, deslogèrent de Stockem et
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 547
commencèrent à passer plus avant dans le pays de Liège, cherçant les gens du
duc et furent faites quelques petites escarmouches. Et ausi poursuivant le prince
son train, est venu jusques sur le rivage de Geer, pays do Liège. jusques à l'cn-
tour de la ville de Tongre, fouragant et gaslant le plat pays et singulièrement
5 ruinant les églises, en foulant le Saint Sacrament, ne laissant rien qui ne fust
pillié et prins, nonobstant que l'on ne pensoit... (lexle comme page S40,
ligne 22.)
Peu après quictarent la ville, prenant leur chemin vers le warde de Steppe,
Montenaeken et à l'enlour. Or, comme l'armée du duc d'Albe les avoit suivi et
10 costoyé depuis quelque temps, ils vindrenl de si près que lors il y cul quelques
escarmouches faictes, où les gens du prince eurent du pire, car quelques gens
de pied furent saecagés en un marescage où les noires reytres n'avoient poinct
d'accès pour leurs donner secours. Après, l'armée du prince prit le chemin vers
le pays de Braibanl, vers Jodoingne et à l'entour, pilliant et gastar.t partout où
15 ils passoient, et arrivèrent au secours dudit prince bon nombre de gens françois,
tant de chevaux que de pieds, qui estoient venus par les Ardennes, et bruslèrcnt
en passant l'église et l'abbaye de Saint-Hubert, avec beaucoup d'autres monas-
tères et églises ", et passèrent la rivière de Meuse au pays d'amont, où ils
de Tillemont quelque garnison prinse dans son champ, craignant que son
ennemi, estant assé proche ladit ville, ne fust par luy troussée. Ausi poursui-
vant et voyant ledit duc qu'il avoit oporlunité de passer outre avec son armée,
la prinse et conduicl plus avant par delà Tillemont, vers Louvin, où hastivement
23 a mis son champ en ordre avec forts tranehis, ce qu'il at faictallin d'empeicher
ses ennemis de passer plus avant vers ce quartier de Braibant. Et les gens du
prince gastoient et desroboient le plat pays, si ne passèrent sans avoir une
escarmouche vers Tillemont. A tant séjournèrent les armées jusques sur la fin
30 prince et son armée, ayant lesdis ennemis près de soy, se sont retirés et reculés
en arrière bien honteusement sans coup donner. Et par quelque conseil lémé-
a ... pillèrent et bruslèrent encore autres abbaies a la rivière de Meuse comme Hastier au pays
d'amont, où ils eurent. . . : manuscrit 96.
548 CHRONIQUES LIEGEOISES.
rairc sont de rechef entré au pays d'Empire qui estoit à 1 evecque de Liège, et
ce faisoient-ils sans lillre ny raison, sans que ledit pays leurs fust obligé de
quelque chose. Et ainsi tenant leurs chemin en pleine Hesbaigne, pays dudil
Liège, et réilérans leurs maux par eux faicts, commencèrent par courses, pillc-
rics et volleries gasler ledit pays, venans jusques à une pétille ville nommée 5
Waremme, qui est à quatre lieux près de la Cilé. L'on n'avoit point, ce néant-
moins, encor telle opinion d'eux que de se prendre au pays d'empire ains qu'ils
se tirreroient au pays de leurs ennemis. Toultefois comme ils persévérèrent
à faire loules pilleries, folles courses sur le plat pays, les paysans sauvoient
leurs meillieurs meubles en la cilé de Liège, car ils ne laissoient rien à dérosber. 10
ont aproché fort avant ladit ville et cilé, faisant leurs comptes témérairement et
sans hostes, comme il al esté cognu par après. Aussi donc estant aproché de
plus près, soubs belles couleurs, leur trompette a esté envoyé vers la Cilé... 15
pouvoient contempler une grande partie de ladite Cilé. Ce néanmoins les bons
citoyens se sont défendus vertueusement et incessament, tirans des coups de
serpentines, bac à crocqs, harquebuses, leur donnant à leur arrivée et infortunée 20
venue beaucoup d'algarades. Car plusieurs furent occis et pour le grand nombre
de bac à croc, nul ne s'osoil trouver à descouvert et dura longtemps en cesle
manière l'obsession et siège devant la Cilé et lâehoient fort les ennemis, par
aucuns de leurs, gaigner batailh tant par dessus la Cilé comme par dessoubs,
pour avoir le passage de la rivière de Meuse, affin d'envahir le quartier d'Oultre- se
meuse... (lexle camme page S 42, ligne 20, jusques ainsy tout fut appaiséz).
Or, comme l'armée estoit retirée de la Cilé, le duc d'Albe estoit poursuivant
et marchant après icelle, mai» les gens du prince, sans longuement séjourner,
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 549
prindirent chemin vers le pays d'amont jus dudit pays de Liège, venant vers
Heynaut et Cambresis, pillant et bruslant tout le plat pays, mettant le feu en
plusieurs abbayes, églises et maisons, estans lousjours poursuivi par le duc
d'Albe si avant qu'ils furent entrés en France,
s Ayant donc esté par tel moyen la cité do Liège, délivrée des mains du prince
d'Orange, Guilhaume de Nassau, qui avoit en sa compaignie le conte Lodovic,
Je conte de Hocbstrat, le conte de Lumay (
l
)
et plusieurs nobles avec une
grande armée, Sa Grâce Révérendissimc, en recoignoissance de ce bénéfice que
Dieu luy avoit faict et M r
saint Hqbert, premier évesque et fondateur de
10 la cité de Liège, il ordonna que tous les ans se feroit une procession où les
ce tous les ans le jour de saint Hubert. (Manuscrits 28, pp. 407 à 412;
96, fol. 308 v°à313 V; 26" h, fol. 368 à 370.)
is El l'évecque, pour avoir été délivré de ses ennemis par un jour de saint
Hubert, il ordonna que ce jour on chanteroit une messe spéciale avec une
procession de tout le clergé secondaire, pour rendre grâce à Dieu de l'avoir
vilhc, au temps que les douze à midi sonnoient, pour mémoire, jusqu'à ce que
l'on l'a laissé en arrière. (Manuscrit 38, p. i 07 )
En mesme an, par les mesmes furent encor plussieurs abbeyes bruslées
comme Boncff. Gcmbloux et Floene, et par ainsy furent les Liégeois victorieux
fut ordonné et par l'espace de plussieurs ans depuis tenu et observé que, chacun
jour de la feste de monsieur sainct Hubert, droit aux douxses heures au midy,
l'artillerie de la Cité scroit deschargée aux principaux boulevars de Liège, en
commémoration et gratification de laditte victoire et siège levé. El fut aussy
30 faille, au mesme jour de sainct Hubert, l'an révolu, prooession solemnelle
(
l
) Louis, comte de Nassau; Antoine de Lalaing, comte de Hooijstiaetcii, et Guillaume de la Marck,
sire de Lumey.
550 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
garder lousjours son peuple liégeois de la guelle dévorante de tels loups ravis-
seurs des cœurs et d'âmes et engloulisseurs des biens des bons et fidels Chres-
liens. Et puis, peu de jours après, furent encor exécutés sur le marché aucuns 5
à haulte voix : « Ville gaignee! » Mais ils furent bien trompé, alors ils entrèrent
dans l'églicse de Saincl-Chrislophe, contemplant le lieu de la Cité. Ils avoyent
mis plussieurs pièces de cannons vers la muraille de Saincte-Claire, pensant
espouvanter ceux de la Cité. Mais ils firent si bien leur debvoir que personne is
de dehors n'osoil se monstrer ". Alors le prince d'Orange, voyant que son enlrc-
prinsc ne sortiroit ses effects par terre, il délibéra de l'aissaillir par batleaux,
pensant d'avoir passaige par la rivière, pensant gaignicr le carticr d'Oultre-
meuse... [texte comme page 342, ligne 20\
Entrèrent haslivemenl par la porte d'Amercœur qualtre enseignes de 20
y faire garde. Puis entrèrent encore par ladiltc porte grand nombre de gens de
la Boverie. {Manuscrits 25el38, p. 99.)
Le manuscrit 24, fol. 297, relate le siège de Liège de 136$ comme Mélart, 2s
Néanlmoins ils (les ennemis) tasebèrent par batleaux, tant par dessoub que
par desseur la Cité, de passer la rivière, pensant gaigner le quartier d'Outre-
" Ce texte se trouve aussi dans le manuscrit G. Le manuscrit 25 ajoute encore ce détail : mais les
femmes et les filles donnant courage aux bourgeois el soldats étrangers leur portoient vin et viande 30
aux remparts, disans qu'ils n'épargnassent rien, en sorte que nuls Orangeois n'avoit la hardiesse de
se montrer à découvert
REGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 551
meusc, mais s'il n'avoienl proflilé d'autre coslé ossi ne firent ils de ee costé, car
les habilans des viliaiges dcl Boverie, Froidmont, Angleur, Grivegnéc et autres
d'alcnthour leur cmpescliêrenl le passaige et leur firent quiler leur entreprise,
•s Richar avoit esté ensepvely. leclluy prévost ordonna que, tous les jeudy de
l'an, à jamais, l'on chanleroit en musicque, dans l'égliese de monsieur Sainct-
Lambert, la grâce du vénérable Sainct Sacrament de l'auteil, et pour ce faire,
par an hérilables. Luy mort et ensepvely comme dit est, monsieur Guilheaume
4
20 de Poittiers ( ),
exlraict du sang de sainct Guilheaume, fut faict, par élection
dn chapiltre, prévost de Liège.
L'an mesme, le premier jour du mois de mars, l'égliese de monsieur Saincl-
Giele en Publémont fut brusléc, mais d'où que le feu procédast, on ne le sceut
jamais comprendre (
5
). (Manuscrit 25, fol. 220 V.)
pp. 281-252.
(*; Voir page 538, note 3.
50 (
3
)
Voir page 508.
(*) Voir page 433, note 2.
B Voir page 533, note 1.
( )
552 CHRONIQUES LIEGEOISES.
Les plus tardés de l'arrière garde de l'armée du prince d'Orange furent tués
ou fait prisonniers et pendus dans la place du marché. Béatrix dcl Vaux, jeune
fille d'un paisan de Votcme, estant enlevée par un cavalier bourguignon de celte
armée cul assé d'adresse pour le précipiter dans une houillère, qui s'est depuis
Pendant que les presches se faisoient aux Pays Bas à main armée pour
se maintenir contre eculx qui les voulurent empêcher, qui causa des terribles
troubles et ahhaltcment des images presque par toutes les villes et villaiges du
pays, sans que personne y mist aucun empêchement Premièrement, on com-
mençât en Anvers, puis à Roilduc, à Gand, puis à Yalcncicnncs, Tournai et à ts
Malines; puis, chose admirable, se souslevèrenl quasi en même temps les villes
pas assurée dans Bruxelles, voulut soy retirer dans Mons. Mais le comte
d'Egmonl, le prince d'Orange, le comte de Bornes, avec les principaux seigneurs
qui étoient à la Cour, l'en dcslournèrent, l'asscurant qu'il n'y arriveroil aucun
désordre. Mais le duc d'Albe, envoyé par le roy aux Pais- Bas avec une armée
suivant le dire dudit duc d'Albe, il s'est vanté d'en avoir fait mourir 15G0 par
l'épée et 18 mille par les mains du bourreau, et aucuns ont écrit que plus de
trois cent mille personnes ont abandonnées le pays bas et relirez ailleurs pour
50
éviter la cruauté dudit duc. (Manuscrit 38, p. 83.)
1569.
Au moys de mars l'an XV C LXIX, le duc de Deux Pont (*), ayant eslevé une
grande armée pour laide de la royne d'Englelerre, arriva au pays de Bour-
gongne pour soy conjoindre et donner secours au prince de Condée, et mirent
s où ils passoient le feu et pillèrent tout ce qu'ils trouvèrent devant eux. L'an
e
mesme le xin jour de mars, enlre Congnac et Chastcauneuffe, fut commise une
bataille entre Condée et le roy de France, où l'armée de Condée (
2
) fut
a
défaicle, et luy mesme luéz et après menez par dérisions sur ung asne ,
*
# #
20 L'an 1569, estant l'armée du prince d'Orange, comme dit est, enlré en
France et faisant grandes courses et fouragemenl sur le plat pays, se pensoient
joindre avec l'armée du duc de Condé. Toutefois, par fempeichement qui en a
esté donné par l'armée du roy de France que conduisoil le duc d'Anjou, général
25 (') Le comte palatin Wolfgang de Bavière, duc des Deux-Pont?, ex-prinec de Neubourg.
(*) Voir pages 544 et 545.
Tome IL 70
554 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
pour le roy. et par les mauvais passages des riviers, avec l'incommodité du
temps d'hiver fort long et insupportable, ne se peurent joindre, tellement que
ledit prince et son armée, estant hors de toutes espérances de se pouvoir
joindre, furent conslrainct de se retirer vers l'Allemagne. Le duc de Deux Ponts
avoit endit Alleaiaigne assemblé ung bon nombre de gens à chevaulx et à pied s
et ainsy par luy redressant et rafreschant une partie de l'armée dudit prince
d'Aurenge, affin de rechefï rentrer en France par la haullc Borgoignc, par
ainsy eulx mettre ensemble avec le duc de Coudé et ses gens confédérés
ensemble, mais avant que ledit Coudé fuist joindre avec ledit duc et ses alliés
qui marchoient par la France, ledit duc d'Anjou, générallc de la majesté dudit 10
roy de France, poursuivant tant qu'il al esté possible ledit ('onde pour essaier
ayant ledit duc d'Anjou obtenu la victoire. Sy furent les gens dudit Condé
chargiés sy furieusement que ledit Condé et plussieurs grands seigneurs de la
cité et pays de Liège cl tous les pays circonvoisins furent en paix et furent les
1570.
# *
L'an mille cineque cents et septante, futassieze sur le ehasleau d'Anvers une 2s
statue du duc d'Alve, faille de mélallc, et avoit dessoub ses pieds plussieurs
testes de morts qu'il avoit fait exécuter et mourir. (Manuscrits 3, 25 et 6,
à la date de 1 57 1 )
(') Sur l'exécution d'André BourleUc, voir Daris, Histoire... du XVI' siècle, p. 51:2.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 555
s évêques, à leur nouvelle entrée à la Cilé, ont droit d'y donner chacun une
place à qui leur plait, comme semblablemenl ont les 52 bons métiers les uns
après les autres, par tour.
L'an mesme 1570, au lems des bourguemeslrts Raes d'Ans, seigneur de
2
Fontaine, et Mathieu de la Tour ( ), échevins de la Cité, fut bravement
io raccouslrée et achevée la grande fontaine du marché avec des colonnes et des
vaisseaux de marbre pour recevoir l'eau avec des marmousels, driades et
satyres. Comme aussi fut construit et achevé le grand boulevert de terre près
3
de Hocheporle (
). (Manuscrit 38, j>. iîO.)
L'an mesme, fut parachevé le boleverl eneomenché à la porte de Saintc-
" on veoit encor la date et haulteur en l'église collégiale de Saint-Paul, à un piller vers la thour :
(*) Cf. recès de la Cité du 20 juillet 1 570, approuvant un règlement pour les hospices de Cornillon,
25 dans les Archives de Cornillon, reg. i, fol. 70 et 203. Sur cette prérogative des évoques et empereurs
de conférer des prébendes, voir Gobert, op. cit., t. Il, p. 445.
(*) Sur Raes d'Ans, voir Recueil des bourgmestres, p. 305. Sur Mathieu de la Thour, voir de Borman,
Les Echevins de Liège, t. Il, p. 151.
l'eau; peu après, on fil le pont de bois. L'an mesme, furent mis et constituez
* *
L'an mesme [1571], furent premièrement mis les saincts fonds de hatesme
à Sainet-Servais à Liège, le jour de leur dicaise ('). En même temps, Her- s
man Ruiter, marchand de Boix-le-i)uck. après avoir surpris le chesteau de
Lovesslin, fut par les Espangnouls bienloest tué et le chesteau reprins.
An mesme, au mois de décembre, fut arresté en Angleterre l'argent que le roy
d'Espaingne envoyât au duck d'Albe, par quoy les Anglois demourant par deçà
furent arresteis. En mesme temps, fut prins Famagot, là qui le chiens hawe... ,0
2
par le quewe, par les Turks ( ). L'an mesme, eut don Johan la victoire
Bêche, avec des murailles, de manière qu'elle couloit parmy l'église de Beaurc-
paire, celle de Saint-Jacques, Sœurs de Hasque, Carmes, Saint-Martin, les
qu'on n'y pouvoit dire messe, et comme à Saint-Paul elle y étoil haute environ 20
de trois pieds, pour mémoire il y fut gravé sur un pilier sous la tour, au dedans
de l'église, celle devise en latin où la date de l'an est exprimé comme s'ensuit :
ALto Mosa LoCo CresCcns, HUC appULIt Usqlle. (Manuscrit 38, p. 112.)
L'an mesme, au mois de febvrier, creul la rivier de la Meuse sy grande,
à l'occasion des pluyes et neiges continuelles, et fut plus débordée et excessive 25
crue que de mémoire d'hommes on ne l'avoil jamais veu, tellement que le pont
(
l
) Cf. Gobert, op. cit., t. V, p. 314.
(*) Famagouslc, ville de l'île de Chypre, conquise par le sultan Selim en 1571. Le dictionnaire de
Moreri dit, à propos de cette ville, que les auteurs qui en parlent, après Etienne de I.usignan, en ont 3u
raconte grand nombre de failles. Ainsi s'explique l'intercalation d'un vieux proverbe wallon fran-
cisé : • là où les chiens aboient par la queue ». (Nous devons l'explication de ce passage difficile à
d'Amcrcœur fut abbalu par l'impétuosité de l'eauwe, et peu après y fut faicl le
proche la thour, où est ce. vers escrit contenant la date : Alto mosa, etc...
(Manuscrits 5, S, 2S et 27.)
20 L'an mesme, l'évesquc nommé Haver célébra basse messe en la chapelle de
Cité et depuis confirmé par les trengte deux bons mestiers et public à la baille
de la Viollelte (la maison de ville) sur le marché que doresnavant nuls des
2
signeurs eschevins ne peut ny poudront porter l'office du magistrals ( ).
30 " Le manuscrit 27 ajoute ce détail : et les emenat près d'Anvers et, par l'ordonnance du duc
d'Albe, furent les primipalles mutins mis à mort. L'an mesme, grand tremblement de terre en Italie,
principalement au pays de Ferrare, où plussieurs maisons furent renversées.
1572.
L'an 1572, le conle Louis, frère du prince d'Orenge, prit par subtilité la ville
de Mous en llaynaul, la veille de la pentccoslc. L'an mesme, le sel fut fort clier.
après il commença à dégeller " tellement que les eaux furent sur un demy pied
près aussi grandes que l'an 1571; elles firent beaucoup plus grand domage
à cau.^c des glaces qui dcscendoicnl; le pont de Dinant avec la maison de ville
qui csloit dessus fut renversé; la tour de Becquc à Liège, où estoit l'amonilion
de pouldrc, fut en partie renversée avec une partie du pont, et une grande 10
prieur des Augustins, allant visiter la chambre d'un de ses frères nouvellement
mort, y trouva de l'arsenick, et pensant estre du sucre, en manga tellement que
peu après ii mourut. L'an mesme, le pater des sœurs à Saint-Léonard, passant
le pont dlsle, tomba mort. L'an mesme, le 5° jour de jullet, par un dimanche,
fut célébrée une messe spécialle pour prier Dieu pour les biens de la terre, car 2e
" à religner : manuscrit 27. — b Serret : manuscrit 6- — Curenge : manuscrit S. — fut noyé le
prieur des Prescheurs en retournant de disner avec S:i Grâce à Seret, dont en passant l'eawe pour
retourner à Liège il tombât hors de la nasselle en Meuse : manuscrit 8. — c 27 août : manuscrit S.
appelle Lambert. L'an mesme, le pont d'Isle, qui lendoil à ruine, fut réparé, et
3
s on fit des sièges à deux costéz( ). L'an mesme. on mit lequadran à la IhourSaint-
Lambert vers les cloislres ('), et les canalles de pierre furent mis par tous les
cloistres; pardevant ils estoient de bois. L'an mesme, un bomme fut tué la
*
* *
y avoit paix universelle pour loutte la Gaulle Belgique et esloyent tous les pays
du roy réduits en son obéissance. A l'occasion duquel diexième denier, incon-
15 linent ceux de Hollande et Zélandre se rebellèrent allenconlre dudit roy, leur
25 (*) Jean de Berlainiont, reçu chanoine noble de Saint-Lambert le 2 mai 15S4, et nommé grand-
prévôt le 13 septembre 1570, après la mort de Guillaume de Poitiers. Cf. deTheux, t. III, p. 1 14.
(*) Raes d'Ans, seigneur de Fontaine, fut pour la deuxième fois élu bourgmestre de Liège en 1573.
(
3
) Un cri du perron du 21 février 1571 fait connaître le droit de péage établi pour le passage sur
Mais il n'y profilla guaire, sinon qu'il y eut grande destruction et mortalité de
gens, tant d'une parle que d'autre, par l'espace de plussieurs années, tellement
que comme cette guerre alloit trop à la longue et que les gens du roy perdoyent
plus d'un eoslé qu'ils ne gaignoient de l'autre, ledit duc d'AIve fut constraintde s
la tint tant que le duc d'AIhe y vint avec son armée et y mit le siège tant et sy
longuement que ledit Louys, tombé illec en griefve maladie, fut conslraincl de
rendre la ville par appoinlemcnt. Mais avant ce, Guilheaume de Nassau, son >3
frère, prince d'Orange, dressa une armée aux Pays Bas et monta en Ilennaut
jusques à Mons pour la désiéger. Mais quand l'armée dudit prince d'Orange fut
assez près de celle du roy, les Espagnouls firent une camisade et estant ainsy
masequés, entrèrent par nuiete dedans le camp des gheux et y firent gros
massacre cl tant en tuèrent que force fut au prince d'Orange de retirer la reste 20
de ses gens et s'en aller arier, délaissant ledit siège. Alors lesdils gheux descen-
dirent en Braihant et mirent le siège devant Louvain et alors les elereques se
entrée en luy comptant grande somme de deniers, firent paix avec luy. Ce fait,
ledit prince d'Orange retira son armée et s'en alla en Hollande dont il estoit
sorti, qui fut cause qu'estant ledit comte Louys frustré de secours, rendit la
ville de Mons par conlract tel que luy et ses gens auroyent leurs vies cl bagues
sauves et qu'ils seroient conduits en lieux asseurés et hors de tous dangers, 30
L'an mesme, fut le sccl vendu à plus grand prix qu'auparavant. (Manu-
scril 25.)
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 561
s Mais peu après, la rendit au due d'Alve, son corps saulf, dont après y fit grande
L'an 1572, le prince d'Orange at prins par force la ville de Buremont, pays
pilliage et dans 3 jours fut ruinnée. [Manuscrit 4 OS, fol. 478 v°.)
L'an 1572, furent renouvelles et réformés les statuts de Liège, avec des
additions que l'on appelle les réformations de Groesbeek. L'an même, tomba le
15 pont d'isle qui l'an suivant fut rédifiéz, (Manuscrit 38, p. 447.)
Lecteur, je te vien advertir qu'ayant trouvé ce qui est es deux subséquents
feuillets escript après ce que ce que j'avoy escript, ce qui est icy depuis l'an
1572, je n'ay voulu faillir l'adjouster, dont pour suivre l'ordre, recourez à cest
année 1572.
3
20 L'an susdit, à seavoir 1572, Monsieur de Limay et de la Marche ( ) estant
n'avoit sccu faire avec grande armée ci-devant, et avec ce ont pris la ville de
appeloit le dixiesme denier, dont endit an, le comte Louis de Nassaue, avec sa
suilte venant de la France, est entré, au mandement et charge du roy de
France, comme dit est, en la ville de Mons et Vallenchiene en Haynault, dont
3
( ) Voir page 549, note 1.
Tome IL 71
362 CHRONIQUES LIECEOISES.
soudain les bourgois furent révoltés à cause dudit dixième denier, mais non pas
longtemps après, le duc d'Alve est venu à grande force devant, puis l'ayant par
ledit de [Nassau rendue entre les mains, à condition qu'il fust saulve et recon-
duit hors du pays; mais nonobstant on cuidoit qu'il deust laisser la vie au
chemin par la maladie qu il avoil, ce que n'advint. 5
Après que le duc d'Alve fut entré endit Aîons, fil exécuter et massacrer un
grand nombre de marchands bourgois et beaucoup furent exilés ou en fuitte.
L'an susdit, le prince d'Orainge est arrivé avec sa suylte et gendarmerie devant
Ilulmonde, pays de Gueldre et l'at gaigné, où fut faiete grande occision.
En lan mesme. le i4 de julet, ont esté élevées par noslre prince illustrissime 10
aucunes enseignes piétonds pour garder et garantir son pais (*), à cause qu alors
le prince d'Orenge passoit près de Tongre avec son camp, tirant vers Tirlemont,
où il entra, et pareillement en Malines et autre, par la volonté du peuple, qui
guair en ieelles ne séjournât, mais lit conduir ses gens piétons vers la ville de
Qutsemen, en laquelle entrèrent en nombre de plusseurs liégois. Peu après, ledit 15
2
an, le due d'Alve at donné à pillage aux Espagnoles ladite ville deMalines ( ),
laquelle en trois jours fut ruinée et pillée de toute marchandise et biens meu-
bles que les bourgois peuvent avoir de longtemps amassés par labeur, et Dieu
sçait la misère qu'il y eut. (Manuscrit 19, fol. 1 56.)
e
Le 13 de novembre [tf>7â], prindrent les Espaingnouls la ville de Zut- 20
2 e 3
plien ( ). Le 20 dédit mois, fut commis le massacre à iNaerden ( ) et la ville
tué environ 8000 tant hommes que de femmes et enlïans. L'an mesme, le 23
e
vi d'aupvril, ceulx de Vlissingen chassèrent les Wallons hors de leur ville.
L'an mesme, et le jour mesme, entrèrent les gens du roy dedens Rotterdam, où
(') Mandement du 28 juin 1S72, appelant aux armes tous les hommes valides de 21 à 60 ans four
la défense du pays.
L'an mesme, à Paris, au cemitère des enffans innocens, nng arbre loingtemps
5 par devant sec et stérile florisa et product des fuilles et fruiclz. L'an mesme,
à Amsterdam, fut produicl ung veau à deux lestes, à deux dos, avec huit pieds,
lequel mourut bientost après (Manuscrit 15, p. 458.)
1573.
*
* *
Lan 1575, le duc d'Alve mist son camp devant la ville de Herlem (*), où
10 fut sans profiter plus de demy an, y laissant beaucoup de ses gens morts par
ceux de dédains, qui estoyent industries au fait de guerre, nonobstant, pour
défaute de vivre, leur convient rendre la ville à condition que les soldats
seroyent salve par la promesse dudit duc, ce qu'il ne fit, ains au contraire les
fit tous décapiter et massacrer, que fut une destruction merveilleux et impitieux,
15 Dieu sçait le tort et le droit.
L'an mesme, les gens dudit prince d'Oraingne ont gaignéz, par finesse et
2
vaillandise, la ville de Gertrudbergh (
). (Manuscrits 19 ; 15, fol. 187
105, fol. 178 v>°, résumé.
Le 13 e de jullet, se rendit Harleme par famine. Le vingtième dudit mois, at
20 esté donné la bataille à deux heures par nuict au bois de Harleme, où il y eut
beaucoup de bourgois tué. L'an mesme, en aoust, la ville de Dixmuide rendue
aux gens du Roy. L'an mesme, le xxi dudit mois, assiégèrent les Lspaiugnouls
(«) Sur le siège de Harlem, voir II. Pirenne, l/isloire de Belgique, t. !V, pp. 42 et 45.
(
l
) Geertruidenberg, pris le 16 août par un capitaine français au service du prince d'Orange.
(
3
) Ramraekens, port de la ville de Middelbourg.
804 CHRONIQUES LIEGEOISES.
destruisoient les monastères cl brisoient les images. (Manuscrits 24, fol. 500
et 38, p. 118.)
L'an 1 575, le duc d'Alve, ayant eslé devant Herlenne G mois et davanlaige, la
mais le duc faula et ne tint pas sa promesse, car il les lit tous décapiter. L'an is
1574. 20
b
L'an 1571, le 27 octobre ", une femme natifve de Hasselt fut bruslée en
5 c
cendres à cause qu'elle estoil anabaptiste ( ), et elle mourut opiniastre .
a par un mercredy : addition des manuscrits 3 et 25, p. 58. — b fut bruslée en Gravioulle :
manuscrits 3 et S. — e L'an mesme, fut la saison de l'hiver fort pluvieuse : addition du manuscrit 3.
-à
(i) Jean de [lénin-Liétard, comte de Boussu.
(
s l Maesland-Sluis. Philippe de Marnix fut surpris dans cet endroit dont il surveillait la fortification
*
# *
L'an 1374, fut commencé de bâtir la grande halle aux grains (*) située sur
la batte, que l'on applloit Lorain Coslain et peine perdue, où elle demeura
longtemps imparfaite jusqu'à ce que le fils du bourguemestre Saint-Esprit, qui
l'avoit commencé, demanda de pouvoir faire recherche d'aucune vieille dette
s qu'on devoit à la Cité, ce qui lui fut accordé, par le moyen desquels elle fut
parachevée l'an I ">90.
20 et au lieu que ce devoit estre pour vendre du grain, l'on s'en serve pour
y mettre de la marchandise comme pachus. (Manuscrit 29, fol. 263.)
L'an 1374, le 13 de febvrier, est arrivé le comte de Nassau avec iOOO rei-
(*) Sur les bourgmestres Jacques de Hodeige et Pierre le Rosseau dit du Saint-Esprit, voir Recueil de»
bourgmestres, pp. 103 et 512.
(
3
) Sur le lieu-dit Fanechamps ou Favechamps, voir Gobert, op. cit., t. III, p. 4.
ville en nom dudil duc d'Alve. ont esté affamés par les gens dudil prince
d'Orcingne, tellement qu'il leur convenoit menger touts chevaulx, rats, souris,
audit prince, qui dedans entra pour le Roy, comme on disoit. {Manuscrit 19,
fol. 461.) b
sur les heids assez près de iNiraaigue et là fut-il durement rencontré par les
1575.
dite batte fut pavée. L'an mesme, au mois de juin, mourut celuy qui faisoit la
(*) Bataille de Alook, près de Grave, gagnée, le 14 avril 1574, par Sancho d'Avila, lieutenant de
Itequcscns, et où périrent Louis et Henri de Nassau et le jeune prince palatin Christophe, troisième
fils de Frédéric III. Cf. H. Pibennk, op. cit., p. 52.
(t) Voir page précédente et page î>(51.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 567
à Milan par les Liégois (*). et on garda le cornet pour quand quelque accident
a
arriveroit, comme feu et autre chose. L'an mesme, !e 5e de jullet, le tonner
b
tomba sur une censé à l'abbé de Saint -Laurent nouvellement remplie
de grain, laquelle fut presque toute abattue. Lan mesme, fut grande abon-
5 dance de vin et meillieur marché qu'il n'avoit esté auparavant. L'an mesme, la
*
* *
mur auprès les degréz de Saint-Lambert, devers le marché, et fut un chieu des-
15 dittes pierres tuez et deux enffants couverts, qui touttefois ne furent blessez
présent l'un l'autre, dont le peuple disoit que le père estoil cause de la mort de
son fils, chose de longtemps non veue et sans cognoissance. (Manuscrit 19,
20 fol. 157.)
L'an i-575, l'on mit une trompette sur la tour de Sainct-Lambert pour faire
le guet, au lieu du cornet qui y étoit auparavant. {Manuscrits 43, fol. 766 et
a le 30 e de juillet, par un samedi : manuscrits S et 25. — b une censé à Fooz : manuscrits 3 et 2S.
25 — c seigneur : manuscrit S.
J
)
Voir la gravure représentant ce veilleur dans Godert, op. cit., t. III, p. 184. Voir aussi dans les
(
Conclusions capitulaires du chapitre de Saint- Lambert, du 25 juin lb7B, le serment prêté par le
guetteur, Jean Hexterman, présenté au chapitre le 17 juin précédrnt par le Conseil de la Cité.
cloche tellement qu'il en print neuf et trois oecis sur la place. Et peu après,
huict des neuf furent décapités. Le neuvième fut trouvé mort en prison.
L'an mesme, grande abondance de vins et meilleur marché que les précé- 5
La mesme année, comme c'estoit la coutume que les quattre compagnies des
Mêlait, 427. étoient obligez de les bien régaler, entrant dans les caves, faisant donner vin et
bière à bon plaisir, l'éveeque, pour obvier à ces désordres, ordonna que la Cité
Jacque 300 fl., celles de Saint-Cilles, Beaurepart et Chartreux loO fl., les
Croisiers, l'hôpital Saint-Christophe 50 fl.. payables tous les ans, pour faire
L'an ia75, fut rebâtie l'église et abbaye de Saint-Laurent par l'abbé Oger de
I onein, plus belle qu'elle n'avoit été, laquelle le prince d'Orange avoit fait
brûler, et ledit abbé, ayant tout réparé, a vécu jusqu'en l'an 1632. (Manu-
2
scrit 38, p. 122) ( ).
(•, La note du chroniqueur est erronée : en 1575, l'abbé de Saint-Laurent était Henri Natalis, qui
dirigea l'abbaye de 1558 à 1577 et qui présida aux premiers travaux du monastère détruit en 1568 30
par les soldats du Taeitume, Oger de Loncin fut abbé de 1586 à 1655. Cf. D.U.Bkuhère, Monasticon,
t. Il, pp. 52-54.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 569
1
gnouls assiégèrent la ville de Wert, qui peu après se rendit ( ). (Manuscrit 43,
p. 460)
L'an mesme, le 12 e de jullet, cspousa le prince d'Orenge, à Brille, Madame
Charlotte de Bourbon, fille au duck de Montpensier. (Manuscrit 15, p. 4S9.)
s 1576.
les maisons ° furent abbatus, et plusieurs arbres en divers lieux furent arrachez
hors de terre.
10 L'an mesme, à la prière et sollicitation de nostre évesque. le pape Gré-
goire 15 e de ce nom envoya des pardons à Liège, semblables à ceux de l'an de
jubilé, célébré à Rome par le dit pape l'an devant, lesquels durèrent 5 mois;
mier may, il neiga fort, et après survindrent grandes froidures et bruines fort
2 b
domagables principalement à la vigne ( ) .
e
L'an mesme, le 10 de juin ', furent jetiez les fondemens du nouveau cœur
d
25 de Saint-Laurent .
(*) Voir à ce sujet une protestation du chapitre de Saint-Lambert, du 18 mai 1576, contre les
30 vignerons qui, chaque jour, remontent le prix du vin. Conclusions capitulaires, reg. ll(i, fol. 247.
Tome IL 72
570 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
plusieurs feux par la cité de Liège à cause de quelques soldats envoyés des
Estais du Pays-Bas au secour de ceux de Treit; ils vouloient par nuit passer
par batteau parmy la cité, mais ils furent contrains d'attendre le lendemain, en to
grand danger d'estre mis à mort par les Liégeois; ils partirent le lendemain au
secour de Treit, mais trop tard; ils furent contraint de partir sans rien faire.
L'an mesme. le "Ai" d'octobre, par un lundi, on cria de rechef aux armes en la
vouloient passer par la cité; la bourgoisie fut tout le jour en armes, et plusieurs
furent pris prisonniers, qu'on chargoit de trahison; entres autres fut pris un des
" fut recoupez et une alarme faicte : manuscrit S. — b devant disné : addition du manuscrit 5.
(•) Louis de, (jnnzague, «lue de Nivernais, prince de Mantouc, etc. Sur ce personnage, voir abbé
J. Moukt, Henri de Borset et Tkomas Toile t, sculpteurs liégeois du XVI' siècle. Leurs travaux dans la 25
cathédrale de Nevers, dans B. I. A. L., t. XLVI1I, pp. 85-154.
s
( ) François I de Montmorenci, époux de Jeanne de Mondragon, éebanson ordinaire du roi de
France.
3
( ) Le i" septembre, le prinec-évêque notifia au chapitre de Saint-Lambert sa nomination d'abbé
de Stavelot. Cf Conclusion! capitulaires, reg. H Ci,
p 2K6. 3
(') Sur ces événements, voir Journée d'État du 2 novembre 157G et, dans la Correspondance de
Granvelle, t. VI, p. 482, une lettre du Conseil d'État des Pays-Bas, datée du 2 novembre 1576,
annonçant l'envoi d'une ambassade à Liège pour négocier une alliance avec les Liégeois contre les
). L'an mesme ,
4
on chanta les vigilles pour Maximilian ( ), empereur des Romains, en l'église
*
* *
10 En cest an. fut la thour de Sainct-Laurent commencée, qui avoit esté
deslruict par le prince d'Orange l'an 15l>8. L'an mesme. au mois de jung,
conciel provinciale des frères pieds deschaux à Liège. Lors, le jour de la Trinité,
L'an mesme, fut postulé Sa Grâce de Liège à estre abbé de Stavelot et l'an
mesme. fut miese une taille d'un florin sur les cheminées pour eslever des gens
de guerre pour garder et deffendre le pays contre les excursions des ennemis.
20 L'an mesme, au mois de septembre, notre évesque print possession personnelle-
ment de l'abbeye de Stavelot. {Manuscrit 25, fol. 228.)
" en mesme temps Bilsen pillée par les Allemands qui estaient enchâssez de Treiel par les Espagnols :
2g (*) Jean Brixius, doyen de Saint Denis, de 1564 à i 598. Cf. Lcodium, année 1910, p. 97.
(
3
) Voir la Journée d'Etat du 2 novembre 1576 et le mandement du 15 novembre réglant la
(*) Les obsèques de l'empereur Maximilien furent célébrées à la cathédrale en présence de Gérard
3q de Groesbeeek, le 12 décembre 1570. Voir Conclusions cayUulairts, reg. I 16, fol. 270.
(
s
; Le 15 juin, le chapitre de Saint Lambert avait autorisé les frères mineurs à faire une procession
et à dire une messe dans l'église cathédrale à l'occasion de la réunion de leurs différents collèges à
L'a» mesme, l'hiver fort doux, contre son naturel. {Manuscrit 5, fol. 200 v°.)
L'an mesme, le 4 e novembre, les Espagnols, par le chasteau d'Anvers (*)
entrèrent en la ville, qu'ils prindrent par force, et furent tués tant soldats que
bourgeois environ neuf mille cinq cent, et environ quatre mille noyés, entre les-
2
quels fut noyé le comte d'Everslenne ( )
et environ quatre cent avec. La maison 5
de ville fut bruslée et les aultres bourgeois mis à ransons. Le mesme jour,
arriva don Joan d'Austriche emprès Luxembourg pour estre gouverneur des
Pays-Bas. (Manuscrits 27 et 28.)
3
L'an I57ti, en jullel, fut la ville de Cherixhe ( ) rendue entre les mains du
prince d'Orenge par les commis et gens du duc d'Alve, qui avoil longtemps 10
endurez et reeeux plusieurs assaults et maulx, mais sortirent saulfs, avec leurs
armes. (Manuscrit 1 0S, fol. 179 v°.)
L'an mesme, la veille des Onze mille Vierges, vers la minuicte, fausse
e
alarme en la cité de Liège. Le 2"i d'octobre, autre faulse alarme en la susdite
cité- de plein jour. Feu aux Chartreux par accident. (Manuscrit 102, is
fol. 100.)
L'an 1§76, le 24 janvier, un cas estrange fut comis en la Cité par un nommé
le Bodet demeurant sur Meuse près le Caffor, par furie estant reprins de sa
religieux l'admirent avec certaines conditions que les Etats jureroient de main-
tenir leurs terres contre tous ceux qui les voudroient vexer ou molester, ce
25
qu'ils firent (*).
L'an mesme, arriva don Juan d'Autriche au pays bas. qui étoit fils naturel
aux Etats qu'il étoit du tout tourné à la paix et que pour la faire, il leur por-
(*) Sur celte élection, voir le dossier signale par J. Halmn, Inventaire des archives de Stavelot-
Malmedy, se trouvant à Dusseldorf, n» 525, dans II. C. /?. //., S" série, t. VII, p. 525.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 573
loit un très ample pardon des choses advenues jusqu'à ce lemps, avec charge
de remettre le pays bas en même terme et estai qu'il étoit au teins de Charles-
Quint.
L'an mesme, fut ordonné de chanter la grâce après Vêpres à Saint-Lambert
s par monsieur de Bocholt (*), chanoine de la cathédrale.
y est comprise une petite église nommée Saint-Désir, y fît édifier des maisons
10 et raccomoder les autres, même laditle église et les autres, puis il céda le tout
à la Cité, avec 152 florins de renie par lui acquis pour subvenir aux pauvres
2
infectés de la maladie contagieuse, avec plusieurs belles ordonnances ( ).
alors éloient fort redoutés pour les grands maux qu'ils commeltoient sur le
fussent.
L'an i576, le 3 e de novembre, fut tenue une journée des Estais du pays de
25 Liège, où fut demandé par l'évêque une somme d'argent pour eslever des gens
a et estoyent tellement hays des habitants qu'ils eussent voullu avoir tué le dernier : manuscrit 4S,
foi. 294 v°. — b pour remédier aux langues de plusieurs qui disoient mal de Sa Grâce : manuscrit 29,
fol. 26S.
(•) Arnold de Bocholt, le jeune, reçu chanoine de Saint-Lambert le b' mars 1SH, mort en 1582.
30 Cf. oe Thelx, t. III, p. 100.
(*) Voir page 540, note 5. L'acte de donation de la maison de Bayar et de la chapelle de Saint-
Désir se trouve dans le registre aux œuvres des échevins de Liège, n° 477, fol. !) v°, à la date du
26 septembre 1876.
574 CHRONIQUES LIEGEOISES.
volonté des soldais du roy d'Espagne qui y commettoient divers maux, qui
avoient depuis peu pillés les villes d' Vnvers et Maestrîcht avec grand massacre.
Où les Estais luy accordèrent la levée d'un pécul pour \ ans, asséant <mr
l'ayme de vin de pays 3 pattars, sur l'cstranger ! 4, et sur la tonne de bière un s
pattar, sur chaque cheminée, four, fourneaux, aix et tocquaige cinq pattars,
outre les 52 mille florins qu'il luy paycroient une fois si la nécessité le requé-
roit, luy donnoient puissance de prendre argent à fraix. tant qu'il luy en
faudroit, qu'ils s'obligcoient de le rendre. Avec quoi on fit levée de soldats qui
se lenoient eu ia Cité et es villes du pays, sur leurs gardes, et l'on fit besogner 10
Mélart, 427. L'évecque, ayant une somme d'argent en réserve en l'abbaye de Saint-Jacques
pour rédiiuer «200 florins de rente dues aux héritiers de feu levecque cardinal
de la Marck, employa cet argent tant pour aehetter du grain et subvenir aux
pauvres ménages que pour rasseurer ledit pont, qui fut relié de barres de fer de
part et d'autre, ce qui le fit durer jusque en l'an 1043. que les grandes eaux le 20
L'an 1570, l'évecque fit tout son possible à faire la paix de Marche en
Famenne, laquelle ne subsistât pas, car les Etals confédéréz se débandèrent
malcontens et fui lors choisie la ville de Huy pour conclure cette paix, où les 25
litats mirent quatre otages entre les mains de l'évecque pour assurance de la
ville. Cependant rien ne fut conclus et, le 4 novembre, se fit le sac d'Anvers
Wick, mais après aucuns jours laxé, qui causa que la trouppe espaignole
s'esleval contre les bourgeois tellement que la ville fut environnée de chevaux
RÉGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 575
5 par ceulx d'Aloze que de la citadel, qui lirroinl à coups de gros cannons sur la
ville, et par grande force d'Espaignols entrant en bataille contre ceux des
Kstats qui, peu de temps devant, estoint entrez dedens avec plusieurs sortes de
avec viollemcnt des jeusnes damoiselles et pyllerie de leurs biens, qui fut le
tout porté sur la citadel, quy fut une ruinne inestimable. (Manuscrit. 1 05,
fol. 180. Fersion abrégée dans manuscrits 3 et 25.)
Après que les Estats de Hollandes, Zélandes et leurs associez eurent prins
i5 advis et plusieurs communications prinses avec les Estats de Braibant, at esté
une paix faicte entre eulx et icelle publiée en la ville de Bruxelle, comme plus
20 ment de Maestricht, s'empliat de tout son pouvoir pour faire une paix entre le
roy d'Espagne et les Estats du pays bas, laquelle fut faicte, laquelle on nommoit
la paix de Marche en Famène, laquelle fut arrestée dans la ville de Huy, ville
neutralle. où que les Estais offrirent d'eux mesmes trois ou quattre en hostages
25 qui dévoient demeurer dans les mains du cardinal Groisbeck, laquelle paix ne
fut de longue durée, parce qu'il arivat depuis que les Estats catholicques se
débandèrent des autres, que on nommoit les Estais mal eontens, ce quy causât
plus grands troubles et ravagements sur le pays de Liège, et après que le prince
1577.
L'an 1577. le premier de janvier, fut célébrée messe spécialle par toutes les
à Namur entre les Estais et don Joan d'Austriche, laquelle conime on raporta, s
pensans trouver les dits Escossois, et ne les ayans pas trouvez, ils vindrent
demander passage par la Cité, mais en vain; peu après ils se retirèrent à Treit,
L'an mesme, le "M" jour de janvier, arriva après disné à Huy don Joan
d'Austriche, où il fut receu par noslre évesque en grand triomphe, qui sortit îo
(i) Cf. Conclusions capitulaires du chapitre de Saint-Lambert, du 1" février 1877, et Daris, op. cit., 30
p. 347.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 577
20 " nata est legiaci prineipis ingenio : addition du manuscrit 25. — b l'an môme, l'on fit un accord
avec les frères Mineurs pour avoir illecque un arsenal ou garde de canons pour la Cité contenant
plusieurs pièces : manuscrit 58, p. -128. — c le jour de l'Assomption Nostre-Dame, receu laditte
dame son Créateur, à la grande messe à Sainct-Lambert, par les mains de nostre évesque qui
célébroit la messe, et le dernier d'aoust, se partit de Liège : manuscrit 8. — Le manuscrit S signale
25 ici une lacune : ce qui manque icy du règne de Grosbeck et de l'élection d'Ernest de Bavier, on
le peut rechercher ailleurs.
(*) Guillaume de Mérode, seigneur de Waroux, ancien majeur de Liège. Voir de Borman, Les
Echevins, t. H, p. 42i. — Sur Pierre Bex, bourgmestre pour la quatrième fois, voir Recueil des
30 bourgmestres, p. 314.
(*j Sur ce passage à Liège de Marguerite de Valois, épouse du- roi Henri de Navarre, roi de France
en 1589, voir Dépêches du Conseil privé, reg. IX, fol. 127, lettredu 7 août 1577 et Pierre Debouxutav,
Tome IL 73
578 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
aux frères Mineurs, estants présents Sa Grâce, les eschevins de la Cité et des
avec une blanche niittre de salin et une noire chappe, lequel faisoit la commé-
e
moration. Dieu en veuille avoir pitié. Le 12 ,
par un lundi, furent laides les ,
doyen de Saint-Paul et M r
de Ghuys, chanoine de Saint-Lambert, l'Evangile.
Le jour de l'Assumption Notre Dame, par un jeudi, chanta la grande messe
r
à Saint-Lambert mons de Liège, par les mains duquel la roync de Navarre,
estante à laditle messe, receu le Saint Sacrament de l'autel et après disné, elle 10
priez tous les prélats et seigneurs de Liège qui souppèrent en la gallcrie près la
de Condros, où elle avoit logez en venant, et delà s'en alla par Dinant et avec 20
L'an mesme, la procession qu'on avoit instituez, avec spéciale messe, le jour 20
saint Hubert, en mémoire que le prince d'Orange avoit pour un tel jour
abandonnez le siège qu'il avoit mis devant Liège fut délaissée et on célébra à
L'an mesme, fut faict le sériment et hommage par le duc d'Arscotte accep-
tant la citadelle d'Anvers au nom des Estais, mettant ses mains entre les mains 30
du secrétaire de sa Majesté Escovedo, et fut tel : « Je Philippe de Croy, duc
d'Arscot, jure sur Dieu, la Vierge Mère et sur les quatre Sainels Evangiles, de
garder et tenir ceste citadelle pour le service de Sa Majesté le roy Philippe,
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEElv. 579
« Si vous le faict ainsi, Dieu vous vueille aider, sinon le diable vous emporte,
a
corps et âme » . L'an mesme, le 21 d'avril, les Espagnols sortirent du Pays-lias,
s Don Joan, pour eschapper des Listais, part de Malines vers Namur pour
aller au devant de la royne Margaritle, laquelle venoit vers Liège pour de là tirer
à Spa pour boire de l'eau. Le 24 de juillet an susdit, don Joan, feignant aller
*
* *
L'an 1577, nonobstant tous les ordres donnés, les troupes étrangères ne
et les dallers de la Hollande forgés pour trengt deux aidants furent remis
à Liège à iS aidants
2
( ).
(Manuscrits 45, p. 769 ei 47 , fol. 1 40 v°.)
e
20 L'an 1577, le 15 de février, survint une fortune impétueuse en la maison
3
de Jean Godet ( ) le jeune, érigée en Beighe, pour cause de certaines pouldres
dont c'estoit son art, où le feux survint par cas fortuit, de mode que ladicle
l'eaue avec grands desgats, des morls tant de sa belle-mère que sa femme et
-2"i " Le passage : l'an mesme fut faict le serment . rendues aux Estats, ne se trouve pas dans le
manuscrit 3.
(') Ottard de Brialmout dit de Xhoce, grand-bailli du Condroz et grand -mayeur et bourgmestre
de la ville de Huy.
(*) Mandements du b juin, du 21 août et de novembre 11)77, réglant le cours des monnaies.
50 (») Sur cet accident, voir Gobeht, op. cit., t. I, p. 415, et t. III. p. 170.
580 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
L'an mesme, l'abbé de la Vaulx Saint-Lambert (*) fut tué par un soldat.
(Manuscrits 6 et 8.)
Saint-Lambert pour la mort de l'autre qui peu devant avoit esté tirez par
aulcuns soldats ayant illec disné et pensant faire quelque récréation.
L'an mesme, sur la fin de juin, s'esleva une tempeste avec gresle parlaquele
une grande partie de voiriers de la ville de Sainct-Trond furent rompues et le
grains aux champs en plusieurs lieux destruiets. il tomba gresle grosse comme is
où il avoit demeuré deux mois entiers et luy allèrent au devant les qualtre
compagnies et les capitaines des enseignes, lesquels pour lors estoyent à Liège.
d'Orange 14 ''
enseingnes de soldats escossois, avec trois ou quattre cents
chevaux de noire reitre, pour aller combattre les Espangnouls, leurs ennemis,
où leur fut donné toulte assistence tant de vivre que d'amonition et batteaux
point: tant parce qu'ils estoient contraire à notre religion que pour ce que ledit
prince d'Orange avoit esté devant Liège l'an 1568, comme vous avez entendu.
manuscrit 58.
(i) Renier de Razicr, abbé du Val-Saint-Lambert de 1559 à 1577, tué par accidcnl le 25 avril. 311
Son successeur fut Guillaume Pannelier, de Fraijioiil, abbé de 1577 à 1579. Cf. D. V. Bbblière,
Monasticoii, t. Il, p. 167.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 581
Mais la grande tirannie des Espangnols dont ils usoient contre les Liégeois, sans
avoir esté par eux offensés, estoit cause. Quant les Espangnols furent adverlis
que les Escossois estoient passé Moeuse, tous crottés et mouillés, le pensant
surprendre, ils les allèrent escarmoucher, donnant dessus vaillamment; mais
s lesdicts Escossois se deffendirent tant vaillament et briefvement qu'ils tuèrent
bien trois cents Espangnols avec plusieurs de leurs capitaines, dont ils furent
constraints de se retirer à leur grande confusion. Ce qu'estant fait, il fut
a
conseillé au capitaine Anorga de repasser l'eawe pour quelcque occasion
secrète qui se présentoit ou peu après, comme par trahison secrète, ils furent
10 misérablement massacrés en la Hesbangne ". (Manuscrits 29, fol. 264; 38,
p. 126 et 60.)
L'an 1377, le 8 janvier, un nombre d'Escossois aux Estats de Brabant
descendèrent la montaigne et vingnobles à Coronmeuse et passèrent la rivière
Espaignols; ils allèrent à Jupille. C'estoit un plaisir de les veoir saulter les basses
eaux en Droische, voir voltiger les enseignes. Or estans arrivés, les Espaignols
des Espaignols avec un autre lié ensemble. Ce fait, les Escossois repassèrent
la rivière tirant vers Brabant. (Manuscrits 29, 38, p. 127.)
fol. 264 v" et
e
L'an î 577, le 8 de janvier, estant un bon nombre d'Escossois soldoyéz aux
Estats de Braibant viendrèrent descendre la montaigne et vignobles venant
25 à Coronmeuse et soudain illec arrivez, passèrent la rivière de Moeuse avec
batteaux. Et estoint en nombre de 10 à 1 1 enseignes, gens disposts et de petite
statures, d'un courage bellicqueux avec belle équipage d'armes, et estants
Oultre Meuse, l'on avoit mis quelques tonnes de bier avec pains blans et
a Morgan : manuscrit 38. — b Aucuns ont dit qu'on leur fit délivrer de la poudre qui ne ne valoit
rien, n'y ayant nulle force : addition du manuscrit 38.
582 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
effrenné, prindrent chemin sur Jupille. C'estoil un plaisir de veoir saulter ces
soldais oullres des basses eaues qui estoint en Droixhe. et de veoir volliser les
et du eoslé des bois, sur espoir de surprendre lesdicts Escossois. Mais, par leurs
finesses, les Espaignols furent d'iceux alteincts tellement que plusieurs y demeu-
rèrent morts et plusieurs dévallizés, entre eulx y avoit un bourguemcslre
d'Amsterdam estant de la suille desdils Espaignols, fut prisonnier avec un
Espaignol et garoltéz ensembles. Et d'aultant que lesdicts Kscossoys estoit mal 15
puis mis sur rue, ayant occis une sienne petitte fille. [Manuscrit 105,
fol. 182.)
L'an mesme, 21 janvier, arriva à Huy domp. Jean, qui fut receu par nostre
évesque. ( Manuscrit 3.)
L'an 1577, le 21 de janvier, vient en la ville de Huy domp Jean d'Austriche, 25
gouverneur des Pays- lias, où nostre évesque l'avoit bien attendu siex
sepmaincs, avec grands fraix et dépens, pour trouver moien de faire la paix
entre le roy d'Espangne et le prince d'Orange, y estant requis d'une parle et
d'autre parte. L'empereur Hudolphc, deuxième de ce nom, y envoia par le duc
de Wittemberghe Andry Gai, docteur en droit, Warnier, seigneur de Gunick, so
lequel on s'estoit soubmis, où il fut conclue! une paix par noire prince de Liège,
non sans grande peine et labeur, avec peu de révérence, bien qu'elle ne fût de
longue durée, laquelle fut arrêtée à Marche en Famine le 12 de février 1577,
laquelle fut appellée la paix de î 'dit perpétuel, par laquelle, le 26 e du mois
5 ensuivant, don Jean fit sortir les Espagnols du pays bas principalement hors
du château d'Anvers, où ils étoient en garnison, qui fut délivrée au duc
d'Arschot, lequel fit serment de le garder pour le roy. (Manuscrits 29,
fol. 254 v° et 58, p. 127.)
L'an 1577, l'êvesque de Liège fut esleu abbé de Slavelot. L'an mesme, par
io l'entremiesc de l'êvesque de Liège, de l'ambassadeur de l'empereur Rodolphe et
x
du duc de Clève ( ). les députés et comis de don Jean d'Austriche, gouverneur
du Pays Bas, et des Estais confédérés, se treuvèrent, le 12 février, à Marche
en Famine, où se fist une paix.... (Manuscrit 24, fol. 301 v°.)
comme gouverneur général des Pays Bas. Le onzième de jullet, don Jan entra
chesteau d'Anvers entre les mains des bourgois qui le comenchèrent à rompre
25 et démolir du costé vers la ville.
L'an mesme, la ville de Looz prins par les Estats du Pays Bas Le 10 e de
septembre, entra le prince d'Orenge en Anvers. Le 24° dudit mois, entra en la
e
ville de Bruxelle où iî fut déclaré gouverneur de Brabant. Le 28 d'octobre,
ceux de Gand prendirent prisonnier le duck d'Arschotte pour ravoir leur pri-
30 vilège, qui peu après fut délivré et furent pareillement prisonniers l'êvesque
(') Charles de Croy, prince de Chimay, fils de Philippe de Croy, duc d'Aerschot.
r
d'Ypre (') et l'évesquc de lîruge, mons de Rassinghen, le grand bailleu d'Ybre
et de Courlray.
Le 21 e d'octobre, arriva l'archiduc Malhias, frère de l'empereur Hodulphe,
du Pais Ras par les Estats. L'onzième jour de novembre, an mesme, entre
o ou 6 heures du soir, apparut une cornette qui dura l'espace de lo jours ou
plus. (Manuscrit 13, p. 460.)
L'an mesme, don Jean d'Austriche, fils bastard de l'empereur Charle le
dont il se retira à JNamur. Alors les Estats d'iccux pays, tant ecclésiasticqucs
que populaires, estant séduis par aucuns nobles mal affectionnés à la foid
calholicque et par envie, comme dit est, se révoltèrent contre les Espagnouls et is
pays, et sur ce firent armée. Mais lesdits Espagnouls et autres soldats de leur
ligue se deffendirent très bien et gaignèrenl plusieurs villes sur iceux Estais,
à scavoir Anvers, Maline, Mastrech, Lieue et plussieurs autres forteresses, et
firent trembler les Estats, lesquels enffîn requérèrent l'évesque de Liège, lequel 20
esloit homme éloquent, prudent et pacifique, qu'il luy plcust s'employer envers
ludit seigneur don Jean d'Austriche pour la pais du pays belgicque avec les
Espagnouls, ce qu'il fit et acomplit au très grand contentement des deux parties.
Et fut icelle paix nommée la paix de Gand parce qu'elle y fut conclue et fermée,
en vigheur de laquelle paix les Espagnouls et Italiens s'en retournèrent dans 25
leur pays avec les butins qu'ils avoient conequesté. Et furent les Vallons
retenus ens garnisons du pays. Or advint bien tost après que lesdits estrangers
se furent retirés en leur pays que les Gheux. et signament ceux d'entre eux
lesquels se disoient nobles, continuant leur envie allencontre dudit don Jean
(*) Martin Iiithovius et Pierre Curtius; Maximilien Vilain, baron de Rassenghien, conseiller d'Ëlat,
chef des finances, gouverneur de Lille, Douai et Orchies; François de Halewin, seigneur dcZwcveghcm,
capitaine et grand-bailli d'Audenardc. Cf. II. Pirenne, op. cit., t. IV, p. 109.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 585
émotions et persuadèrent aux Estats que leur roy les vouloit mettre en extrême
servitude et enraciner au pays belgicque la nation espagnolle, à cause de quoy
l'occasion se présenloit de se mettre une fois en liberté en deschassant ledit
5 mort, combien que ledit don Jean ne désiroit sinon le bien du pays et d'y entre-
tenir (outte paix et la vraye foid de Jésus-Christ. Alors ledit don Jean s'enfuia
et se retira secrettement hors de Bruxelles et chevaucha en poste à Namur et
Italie pour avoir secours. Sy revindrent les Espagnouls et Italiens et avec les
10 fldels Vallons, lesquels estoyent ens garnisons du pays, firent armée allentour
de Marche en Famènne et vindrent dans la comté de Namur au secours dudit
dom Jean d'Austriche. D'autre parte, lesdils Estats firent aussy grosse armée,
laquelle ils mirent sus à Ccmbloux, mais ils furent mal conduits, estants leurs
Le 24e de jullet 1577, estant la royne de Navarre arrivée à Huy, environ les
rivière de Hoyoulx, qu'elle vint parmi la ville aussy hault dessus le grand bassin
estant sur le marché, de manière que par son impétuosité et sa véhémence,,
30 rua jus deux maisons en Maignée où ladicte rivière décolloit, chose hideuse et
dangereuse. Et le laindemain, ladicte royne arriva en la cité de Liège et fut
logée au palais de Sa Grâce Uévérendissime notre prince et luy print place
Tome II. 74
58G CHRONIQUES LIÉGEOISES.
audit Maestrecht affln de les réduire à une vraye foy cl religion et qu'il
d'avantage qu'il feroit tellement envers le roy d'Fspaigne, leur prince naturel,
qu'il les prendroit à mercy et ne leurs feroit nulz inaulx. A quoy ne volurent
entendre, persévérants lousjours en malices et allant de mal en pir, courrants
tous les jours jusques aux portes de Liège, pillants et desrobants les bourgeoys
et empescliants les vivres de venir à Liège. (Manuscrits 105, fol. 183 et io
58, p. 150.)
1578.
° L'an 1578, au mois de fébvrier, envoya l'empereur Rudolphe, second de
ce nom, une sauvegarde pour tout le pays de Liège (
]
) et pour l'abbaye de
Slavelot et de ses appendices, nonobstant cculx de la garnison de Maestreicht, i:,
les emmenèrent en la ville de Trcict et ostèrent au malin les fers des moulins 20
alenthour de Trcict aufiin que si don Joan les eust venu assiéger, comme le
bruit couroit, qu'il n'eust rien trouvé; mesmement dépendirent touttes les
" Le lexte commençant ici et finissant : qu'on dévaloit en ?a fosse, est très fortement abrégé dans le
(
3
) Jacques Thomas, élu abbé de Saint-Laurent le 3 octobre 1576 et pourvu à Rome le 30
1(5 décembre 1577. Cf. D. U. Bbruèiu:, Monaslicon, t. Il, p. 53, et Les éviqttes auxiliaires de Liège,
p. 96.
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 587
cinq jours avant sa mort avoit conférez les ordres de prestrise en sa maison
claustrale à Saint-Paul, où il estoit chanoine, scavoir le "li de febvrier, samedi
s des Quatre temps, après le jour des Cendres. En mesme temps, fut envoyé
à Sa Grâce le bonnet de cardinal par Grégoire 15, par un sien Chamberlain
appelle Guilheaume de Grymbergh, lequel en récompense de ce fut faict par
1
Sa Grâce chanoine et doyen de l'église collégiale de Saint-Jean Evangélistc ( ).
L'an mesme, le samedi après la Lclare, furent les ordres de prestrise célébrez
.Marche, seigneur de Lumay, d'une ûèvre chaude, ayant peu de temps devant
estez mordu d'un sien chien au bras Jextre (*). L'an mesme, le 10° de juin, fut
3
prinsc Lymbourgh par composition ( ). Le 20 du mesme mois, fut prinse par
4
15 force la ville de Dolhein ( ) et y furent tuez hommes, femmes et mesmement
les petits enfians par les Espagnols, et après mirent le feu dedens. L'an mesme,
5
au mois de juillet, vint de rechef à Liège le duc de Nevcrs ( ) et fut logé en la
(*} Le bref de nomination, date du - mars 1578, se trouve dans le Carlulairc de Saint- Lambert,
t. V, p. 401. Le chapitre de Sainl-I ambert fui informé, par un bref du Pape en date du 20 mars, de
2b cette promotion. Cf. Conclusions capitittaircs de Saint-Lambert. Voir aussi Dépêches du Conseil privé,
reg. IX, fol. 526 V, 535, 579, les lettres de félicitations reçues par le nouveau cardinal. Sur Guillaume
de Glymes de Griniberghc, voir De Theux, t. III, p. 179, et Lahaye, Chartes de Saint-Jean, t. I,
p. xxxvi.
(*) Guillaume II de la Marck, baron de Lummcn. Cf. db Ccestret, Histoire de la maison de la Marck,
(') Le siège commença le 9 juin et la forteresse fut prise le 16 suivant. Voir Tuisquen, Histoire de
(') Dalhem.
(
8
) Voir page 570, noie 1. Une lettre de Gérard de Groesbeeck au duc de Nevcrs, du 22 juin 1580,
35 confirme la présence du duc aux eaux de Spa. Dépêches, reg. XI, fol. 79.
588 CHRONIQUES LIEGEOISES.
biens de la (erre comme fruict. grains et vins et fut grande mortalité presque
générale, telement qu'en la ville de Louvain, de 10,000 personnes ne sont
demeurez presque iOO en vie. Plusieurs ont esté enterrez vifs, comme on peut
veoir par trois exemples : l'un se resveillit par les voix des prestres, lequel les
marteaux des menuisiers n'avoyent pas rcsveillé; le deuxième fut une femme, o
cité de Liège envoyées par nostre Sainct père le pape de Rome et le jour sus-
dict, fut tout le clergé de Liège en procession, premier à l'église de Sainct-
Lambert, Sainct-Bartbolomé et à l'église parochiale Sainct-Jan Baptiste. Et y 10
avoit si grand nombre de gens qu'on ne pouvoit tous entrer dedens les églises ;
ce fut par un mercredi. Le 10" jour, par un vendredi, fut faicte derecbeff
les églises devant le grand autel et ce avant la grande messe. Et dura longue-
ment en priant tousjours Dieu de vouloir convertir les dévoyez de la saincte
#
* #
(') Voir Dépêches du Conseil privé, reg. IX, fol. 48S v° et reg. X, fol. 'J5 v° cl 120 v».
REGNE DE GERARD DE GROESBEEK. 589
avec les capitaines et officiers, demandant argent, ce qu'estoit une choese faict.
Car don Jean d'Austrichc envoya incontinent deux espions, l'ung s'appellant
Jean Martin et l'autre Taxis, mandant au soldat que s'il vouloient rendre la
l'espée, les aullres jectés en Moeuse et noies. Mais le seigneur de Heze. gouver-
neur, usa par trop de sévérité, car il debvoit encor un peu différer et supporter
un peu jusques à ce que les Espagnoles eussent esté retirés, dont il en fut
»3 blasmé et en eut grand reproche. (Manuscrit 62, fol. 216 v°.)
Cette année, don Juan, ayant deffaict l'armée des confédérés à Gemblours,
passa avec son armée à travers du pays de Liège. Et la duchesse de Parme vint
à Liège, où elle fut bien receue par l'évesque qui la traicta dans son palais et
la conduit jusqu'à Namur. Pendant quel temps, les François brûlèrent le bourg
20 de Chastelet, les abbayes de Lobbes et d'Aine et tous les villages d'allentour.
pillée par les François du due d'Alençon pour ce qu'il s'estoints mis en deffence.
{Manuscrit 26 bh , fol. 371 v°.)
e
25 L'an 1578, le 5 d'octobre, furent de grands pardons et indulgences donnés
jusqu'à Raphaël par touttes les égliescs. (Manuscrits 29 et 70, fol. 264 v°.)
[
l
) Guillaume de Ilornes, baron de Hèze. Cf. H. Pirenme, Histoire de Belgique, t. IV, p. 145.
590 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
1579
L'an 1579, le premier de janvier, entra en l'église de Liège comme cardinal,
fut instituez à Paris par Henri, roy de France, troisième de ce nom, l'ordre de 5
des Estats que de la partie du roy, pour trailter de paix, lesquels flnablement
se départirent sans rien conclure ".
munition de guerre pour les Espagnols estants campez devant la ville de Treict. 25
[Dont peu après donnarent les Espagnouls l'assault, pensant entrer en la ville,
mais ils furent rebaré bien Orcment par ceulx de la ville et grand nombre
a
d'Espagnouls, Italiens et Wallons demourarent mort dedans les fosse] .
(*) Sur ce congrès, voir II. Pirenne, Histoire de Belgique, t. IV, p, 156, note I, et Daius, op. cit., 30
p. 586.
REGNE DE GERARD DE GROESBEEK. 591
la ville de Maestreicht, où furent mis à mort tous ceulx qui esloient sur les
jour mesme.
Saison d'aonst fort pluvieuse, par quoi les grains au champ furent fort gastéz
3
et en eut bien peu ( ), et les vins furent très durs et très chers, le pot de vieulx
vin de France fut vendu en Liège deux florins liégeois et communément on
Q
23 le vendoit 30 ou 54 aidants L'an mesme, mortalité générale .
a après la prinse de Treicht, fut à Liège sy grande mortalité et presque universelle : manuscrit 25.
(*) Gilles, comte de Bcrlaymont, baron de llierges et de Perwez, gouverneur de Gueldre. Cf. Lefort,
1" partie, t. II, p. 142.
(-) André Strengnart, éveque de Tagastc, évêque auxiliaire de Liège de 1 578 à 1615. Cf.
30 D. U. Beeiière, Les évêques auxiliaires de Liège, p. 97.
(3) Le prix des céréales ne marqua cependant qu'une fort légère hausse : le muids d'épeautre
coûtait en novembre 19 florins, soit deux florins de plus que l'année précédente. Cf. Manuscrit
Université n° 1380 : rapports faits aux éclicvins de Liège par les jurés des muids au sujet du prix des
guerre avec quelques troupes les en desebasser, comme il fit. {Manuscrit 45,
fol. 295 v°.)
Amy lecteur, ne trouve estrange que je traiete de la ville de Trcct et non des
aullres de Braibant, c'est parce que Trect est en partie pays de Liège, mais le
roy s'en veut faire maistre au détriment des Liégeois. Audit Trect, se délivra
une femme de trois enfans; en ce mesme temps, fut refaietc la tour de Saint-
Laurent qui avait esté bruslée quand le prince d'Orenge vint devant Liège. 20
[Manuscrit 62, fol. 216 v°.)
Douze apôtres, lesquels on n'a jamais restitué, ains sont à présent par accident 25
4,000 pionniers, ce qui avança fort ledit siège. Pendant lequel le prince
de Parme était logé dans Visé, ce qui offensa fort ledit prince d'Orange, s'en
réservant un jour sa vengeance, au contraire du duc de Parme qui remercia les 30
Or, comme les Liégeois couroient au camp des Espagnols acheter le pillage
et butin des pauvres Trectenaires, ils rapportèrent aussi avec eux la peste, qui
causa une telle infection que les terres des villages voisins furent laissées sans
aucun labeur et les grains sans élre coupés. Les Hutois furent plus sages, car
5 leurs bourguemaistres ne voulurent jamais permettre qu'aucuns de leurs bour-
geois y allassent.
de Parme sans aucune perte de sis gens, par une matinée que le peuple esloit
endormy par force de travaille qu'ils avoient eu, où furent tués tous ceux qui
îs furent rencontrés. El n'eust été le prince de l'arme qui fit cesser les soldats, ils
eussent tout saccagé les bourgeois. Par quoy ils furent mis à ranson et tous
leurs biens confisquez et vendus. Par quoy les Liégeois allèrent requérir les
vieux chaudrons de leur grande mère, c'est à dire que les Liégeois allèrent
requérire leur bien que les Trectenairs avoient prins aux Liégeois du temps de
20 duc Charle de Bourgogne l'an 156S (sic) ('), lorsqu'il print et saccagea Liège.
Ainsy fut prin l'oiseau sur son nyd. Ores durant le siège, ils avoient forgé les
alby his (
2
) obsesso projustae causae deffensione, ayant d'un costé une main
tennante une espée, de l'autre une esloilie, qui est les armes de la ville. {Manu-
25 scrits 29, fol. 26 S V et 60.)
Pendant que ladite ville esloit assiégée, on y usoit de monnoye de cuivre
comme deniers, pattars, dalers et escus, estant escript à fung des cosléz :
30 (') Cf. Mandement non ilalc du Conseil privé, Dépêches, reg. IX, fol. 84 v°, interdisant aux
Tome II. 7d
594 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
n'osoit-on les refuser, ayants les gouvencurs de laditte ville faicl croire qu'in-
continent que le camp seroit levé, on leur donneroit d'aullre argent, et estante 20
ladite ville prinse, l'on trouvai ens maisons des bourgeois grands monceaulx de
cette monoye de cuivre. (Manuscrit 72, fol. 47 1 v°.)
donc fut ballue avec les canons susdits tellement qu'il firent une brèche
(>) II. i m. ,11 de Berlaymont de Kloyon, né en 1552, fils du grand majeur Henri de Berlaymont.
Il servait en qualité de lieutenant-eolonel sous les ordres de son cousin Gilles qui fut également tué 30
devant Maestriclit.
RÉGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 595
sy braves gens de guerre. 11 faut entendre que la plus grande parte paysans
illecque réfugiés et beaucoup qui n'estoient à dexlre aux armes. Aux uns
on donnoil des fléau avec des poinltes de ferre, aux aultres des grands pickot
mousket, que fut une grande perte pour cieulx du camp. C'estoit un seigneur
prudent et sage et qu'estoit aymé d'ung chascun.
après d'aulcuns furent mis à ranson et la ville mis au pillage. Ce faict, y fut
mis garnison par le ducq de Parme, pour lors gouverneur aux Pays Bas
et capitaine généralle, dont en fut faict un vers :
cslimoicnt qu'on aulcunes dcsdiltes villes, moururent les deux tierces des habi-
tants. Cela advint à raison que les vilagois d'alenthour de la ville de Treick
estoient réfugiés ensdittes villes aveeque leurs bestiaulx, quy causât grande
putréfaction, même que beaucoup de gens dcsdiltes villes, mennoienl à vivre
audit siège, lequel estoit aussy infecté, et par ainsy rapportèrent laditte maladie 5
L'an susdit, fut le premier an que les pères Jésuiltes commencèrent à babiller
dont de leur maison sont au présent faietes G à 7 maisons. Depuis Tan IhSl,
2
furent introduicls à la maison des Fralres sur l'isleau ( ). Tout le temps qu'ils
L'an susdit, fut accordé par les Estais du pays de Liège de payer sur ebascun
muid de spelte de rente 2 pallars, sur ebasque florin brahanl ung pattar, sur
3
chaque florin liégeois ung aidant (
). (Manuscrit 72, fol. 172.)
1580.
L'an 1580, le M" de janvier, retourna nostre évèque " de Stavelotz à cause 20
tout jusques aux portes de Liège; cela fut cause que nostre bon évesque
b
se partit en son batteau et s'en allai à Treiehl parler au prince de Parme qui
le receu en grand honneur (
4
). Puis cela achevé, nostre bon évesque fit une
(3) L'impôt sur les renies fut volé par les litats dans la session de janvier i 578.
(*) Sur ces négociations, voir Dépêches du Conseil privé, rcg. X, fol. 203 v°, 2G9, 271. et reg. XI,
fol. 91 et 92. 30
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 597
ville en un plat d'argent, et luy fut accordée sa requcste, car peu de jours
après, les Espaignollcs se retinrent hors du pays de Liège, et après ° fut
s dicte ville.
)
prinse par le
comte d'Aygmonl avec l'ayde des bourgois qu'avoienl plusieurs gens du roy en
leurs maisons,
to L'an mesme, sèche temps durant aussy depuis le mois de may jusques
à novembre presque continuellement; les rivières et eawes fort petiltes, et
c
n'esloil en mémoire d'hommes de les avoir veu si basses .
12 e d'aoust
rf
L'an mesme, le , tombât le tonnière sur le clochier Noslre-Dame
à Huy, et emprès de Huy emporta un tacq de grains que un moulnicr avoit sur
15 sa teste, sans mal faire au dit moulnier, cl à Boisée tombal sur un chaisne,
à Liège sur une maison emprès de la boucherie.
e
En mois de septembre an mesme, furent emmennées qualtre pièces de
2
canon hors de la cité pour aller battre le chasleau de Diepenbeeck ( ), où se
20 " puis cela... garnison en ladite ville : passage ainsi rêiumê dans manuscrits S et S : et après ayant
parlé au prince susdict pour les affaires du pays, peu de jours après, retourna en Liège. —
6 le 6 d'avril, entre six et sept heures après disné : manuscrit 3 . — c Le 27 de fébvrier...
25 — / coureurs qui prendoient tout ce qu'ils trouvoient sur les pauvres villageois : manuscrits 3, 8,
25 et 87. Ces manuscrits donnent ensuite la version résumée suivante : le premier d'octobre
(i) Il faut lire : Bruxelles. Il s'agit de la surprise tentée par Philippe d'Egmont contre la ville
de Bruxelles. Cet événement eut lieu le !i juin 1K79 et non le 27 février 1580. Cf. Mémoires
anonymes, t. IV, p. 14i, et Hgnne et Wautehs, f/istvirc de Bruxelles, t. I, p. 182. Iîenon de France,
30 Histoire des troubles des Pays-Bas, t. Il, p. B33 (éd. Piot), place aussi par erreur cet événement en
février 1880.
(*) Sur la reprise du château de Diepcnb:eck enlevé aux troupes mutinées de Diest, voir Dépêches
ti Conseil privé, rfg. XI, fol. 259 v°, 240 v», 272.
598 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
qu'esloinl pour lors le seigneur Andry Dans (') et maistre George Gosuin (*).
Ayant donc donné aucuns coups d'artillerie, se sont rendu par composition
3 4
à
r
Mons de Colonster ( ) et au capitaine Jean Gcorgio ( )
qu'avoit une eompai-
gnie de lances, pour le servis du dict pays. Dedans le chesleau, il n'y avoitque
qualors hommes et eincq garçon et plusieurs garscs. lequellc, après la composi- s
tion, Mons de r
Collonsler les at prins à sa protection, les pensant emenner hors
du pays à saveléz, mais il furent tous tuez, sans eschaper ung seul, par
les Hesbignons qu'estoint en armes emprès du dict chesleau, ce qui fut contre
la volonté Monsieur de Collonsler. qui pour lors fit protestation contre eulx.
se retirèrent vers la cité et les diex hommes avec grand nombre des bourgoys
allèrent au devant d'eulx, puis il rentrèrent tous en la cité. L'an mesme, le vint
se rendirent à M r
de Colonster, capilain d'une enseigne des carabins qui estoient devant avec
les villageois d'alentliour, seulement leurs vies sauves. Mais les villageois, considérants les maulx
qu'ilz avoient endurez, les mirent tous à mort sans miséricorde, maulgré ledit capitain. Le
2 d'octobre, s'en allèrent les compagnies au devant de l'artillerie et retournèrent le mesme jour 20
après disné avec le burgliemestre Andrier Dans. — " le vingt uniesme de septembre : manuscrit 8.
— b contre le mur : addition du manuscrit 5. — c Dieu luy fasse pardon. Amen manuscrit : S. —
Dieu luy face miséricorde, car c'estoit un prince qui avoit beaucoup endurez de mal pour garder et
tenir son pays en bonne paix : manuscrit 3. — desoub une fenestre où l'on metloit communémeut
le calixee, un plat d'argent pour administrer le prestre chantant la messe au grand auteil. Et luy 2s
fut mis une belle épitaphe composé par Dominique Lampson, brugois, son premier secrétaire.
Dieu lui fasse miséricorde... 11 fut enterré, comme est dit, au côté droit du grand autel de Saint-
(') André d'Ans, seigneur de Velroux et Lexliy, fut six fois bourgmestre de Liège. Cf. Navkau,
mission de recruter des soldais pour reconquérir le chàleau de Dicpenbcck. Cf. Dépêches du Conseil
*
* *
Dés le 2.3 de mars auparavant sa rnorle, fut publiée au peron, par une nuicle
de la grande Pasque, par ledit évesquc, le chapitre et les bourghemeslres de la
trompette.
L'an mesme, s'accoucha une femme sur Avroit près de Liège d'une enffant
qui avoit deux testes, trois bras et un rat au visage, lequel fut baptisé puis
10 morut. L'an mesme, s'accoucha aussy à Huy une femme d'un enfant malle et
frumclle, dont le fils lenoil une espée en sa main et la fille une verge. (Manu-
scrits 29; 58, p. 136 et 70, fol. 266 if.)
15 Diepenbck qu'aucuns soldats ou voleurs du roy avoient pris pour mieux ravager
la comté de Looz, où ils commetloient beaucoup de maux, détroussans les mar-
clians. Laquelle il fit battre de quatre pièces de canons où, après quelques assauts
qu'ils soutinrent, ils se rendirent, la vie sauve, à la mercy de l'évêque. Puis fut
commandé à tous paysans de tuer tous soldats qui seroient trouvé faisans foule
20 sur le pays. D'autres ont écrit que la garnison fut taillée en pièces, de quoi
l'évêque reçut des plaintes des Espagnols, qu'à leur grand préjudice les Tongrois
entretenoient chez eux les gueux et soldais des Estais où ils reeevoient leur
bulin, y permettant rançonner les prisonniers, dont il leur fit une expresse
défense de ne plus les recevoir ny soustenir à telle fin sur des grandes peines.
23 L'an mesme, se vendoit le stier de grain xxu florins et l'an suivant, seulement
1
xxviii palars. (Manuscrit 58, p. 13 S) ( ).
(*) Les rapports des jures des muids aux échevins de Liège, notés dans le manuscrit 1 580 de
l'Université de Liège, ne confirment guère de tels écarts de prix. Le 17 février, le muid d'épeaulre
cotait 2I florins; le stier de froment, (I '/j florins et le stier de seigle, 5 '/, ou i '/a florins; le
50 12 novembre, les prix étaient respectivement 20 florins, G florins, 5 '/« florins; le 50 oetobre 1581,
16 florins, 6 florins 5 patars et 4 florins 14 patars.
600 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
et vagabons faisans foulle sur le pays. El audit temps, il y eut une si grande b
famine que l'on vendoit le stier de wassen 22 florins liégeois et tout autres
grains à l'advenant, ce quy causa une grande pauvreté entre peuple. (Manu-
scrit 7 2, fol. 172.)
Ayant à discourir des monstres les plus prodigieux de nostre siècle, touttes
eboses quoy qu'elles soyent espouvanlabies et quoy que comme advenuez contre 10
l'homme ne requiert, nous démonslrc qu'en l'an 1580, au mois de mars, une
femme demeurant sur Avroy enfanta un enfant qui avoit deux testes et trois is
bras avec un rat au visage, lequel ne vesquil de durée, mais en mesme temps,
en la ville de Huy, une autre femme s'acoueba d'un enfan mal et femelle, dont
le fils lenoil une espée en sa main, la fille une verge en la sienne, chose de
son pays fort sagement et le tint en paix suivant les troubles qui pour lors
estoient tant pour les Estais du pays, que on nomme le pays bas, que les
ville n'en receul nulle guerre de son règne, qui durai dix sept ans, durant lequel
il n'eut guaire de repos pour satisffaire tanlost à l'ung, lantost à l'autre, aflin
que tous bons bourgois des bonnes villes du pays que Liège mesme fust en
repos. Car c'estoit un homme qui aimoit la paix, combien que son pays endurât
beaucoup, tant des gens du roy que du prince d'Orainge. (Manuscrit 29, 30
fol. 261 t5°. Version plus abrégée dans manuscrit 38, fol. 139.)
En son vivant, chacun en disoit mal et ce que bon sembloit, mais du depuis,
RÈGNE DE GÉRARD DE GROESBEEK. 601
il at esté bien regretté des grands et des petits. Il avoil esté trois ans eardinalle.
Cestoit un bon prince, humble, sage et vertueux, faisant de grands biens aux
pauvres et esloit un homme libéral envers un chacun; il ne désiroit que paix.
11 avoil rendu grand peine entre le roy d'Espangne et le prince d'Orange pour
b les mettre d'accord. Il se fit presque pauvre pour gaingner l'amitié des seigneurs
d'une parle et d'autre, pour la confirmation de son pays, comme il aparu bien
à sa mort. {Manuscrits 29, fol. 266 et 58, fol. 459.)
sacris sedulo incombit et ut omnia bine inde rite peragantur, quantum in istis
rerum turbis ficri potest, summa diligentia instat qui eliam suis virlulibus aliis
exemplo est.
Hassclt doctor Germanus, qui fuit perditio et ruina Hassellenlium. Eodem tem-
so pore, inceperunt Hoyenses eamdem opinionem secrète predicare, militas levi-
tates faciendo. Eodem anno, conslitutus est quidam seditiosus homo, nomine
Tome II. 76
602 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
comitem Burensem (
2
) adduccrcnt, nempc comilis filium Auriaci, anno 1568,
suo consessum fuit a Sua Majcstalc ut annue duo millia scutorum baberet,
idemque preslitisset filio comitis Aigmonlcnsis et Hornensis nisi nimiuni ipsis
tenera fuisset ctas ad tanlum iter peragendum.
Tune Albanus dux consilium accersiri jussit adversus comitem Aigmon-
lenscm et alios nobiles caplos ac precepil ut capite pleclercnlur. Cornes autem îo
Suam Majestatcm ut morte simili moriar, que summum miebi dedecus est pari-
tura. Si offendi, sit mors errorcm meorum expiatio, non autem posleri mei
bonis privenlur. Quod magis est, preelara mea gesla merenlur ut utamini 25
aliqua gratia erga me, sed cum ea sit voluntas Dei regisque mei, mortem equo
a ni mo excipiam ». Sic altero die mane, sacro reverenler audito, confessus est
(«) André Botirlettr. Cf. D*ms, Histoire... du XVI e siècle, p. 312, et C. TinoN, op. cil., pp. 171-17!». 30
pannis ubi juslicia erat agenda super forum Bruxellense, liabens duas colump-
nas erectas ad supponenda capila et ibi prope duo erant pulvinaria, et duabus
horis circilcr anlc prandium, cornes Aigmonlensis primus ad lliealrum ductus
20 Eodem anno, combusta fuit pars ecclesie Sancti Egidii per negligenliam
cujusdam religiosi (
4
): stibvenerc illis multi boni prelali. maxime secundarie
ecclesie Leodienses.
Eodem anno, feria sexta post festum Pasehe, vu aprilis, accidil in illa pro-
culosa.
30 [*) Arnold de Bocholtz, prévôt de Liège, du 5 juillet 1558 au 25 janvier 1568. Sa mort se place
I*) Guillaume de Poitiers, prévôt de Liège, du 12 février 1568 au 1" août 1570.
(*) Voir page 533, note 1.
604 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Anno 1508, xxim aprilis, proslrali fuore rebelles et confederati régis calho-
lurltinc belli everlebal. Quid ergo dus invietns, hiis pcrccplis. fecit, quain
rationem iniit. qtiam opem afllicto ac prope desperalo Chrislianorum régi per-
tulil. se nulla mora in hostem arniavit, sibi militis legiones aliquot sumpsit,
miserabililcr occubuere ('). Cesis igitur jam seplem aut oclo millibus hominum,
solus evasit cornes Ludovicus, qui lamquara lupus immanis dentés suos
Chrislianorum profuso sanguine cruenlarat. Nec vero exigua spolia abhoslibus
retulere christiane fidei defensores. mulla lormenta bellica cum ferrea tum
cuprea hostibus preripucrunt, maximam annone copiam amplissimam, rerum *o
rairum illud est et immensitale quod hostiles copie hoc prelio ita proflicalc
quis contra nos? » ISeque humanis viribus adeo féliciter bellum ullum admi- 23
nislrari possel, sed extilit suis propugnaculum Deus, cujus fortulidine nulla
non modo hominum sed ne quidem beatorum spirituum in oratione possit
Trajcctum inlcr et Reyken castra posuit. Jam vero hostem instare audiens,
suos (fecil) pertransire flumen. unde facilis et aperlius patebat utriusque
exercilus aspeclus propler montium ex ulraque parte fluminis allitudinem.
15 tërat aulem princeps Auriacus circa Herviam. Qui Trajeclam accederc propius
volens, tubicincm ad serenissimum principem Leodicnsem et amplissimos
Lcodiensis civitalis consules legavil ut ab iis transilum, ilemque cenlena millia
scutorum, liberamque per urbem ir.flandi tubas facultatcm oblincret. S?d bene
ponderala pelilione cjus, volis nequaquam annuerunt, sed legatum, re non
îo impetrata, dimiscrunt. Gptatis vero frustratus, princeps, juvanlc quodam pro-
ditore, qui fluvii profundilalem ei patefecit, cum suis omnibus flumen est
pcnelravit. magno Cbrislianorum numéro hominum dolore, sed cum hii Iiosles
per fas nefasque direpta sunt, sed non exlincta est lantis opibus eorum silis.
facerct. sese totam urbem ac ejus domum diruturos minabantur. Degebat reve-
crudclitalem lalronum. Cum ad eum Irislia liée pcrlata sunt. quibus ipso rcs-
pondit malle se eaput suum hoslibus objicere quam sui causa urbis tolius
offertur abbas caplivus et misère vinclus eomili Ludovieo, qui in abbalis custo
(•) Cf. Straven, Inventaire des archives de Saint-Trond, t. III, p SS et Ciiapeauville, t. III, p. 440
Additions au texte de Mélart extraites des manuscrits 37 et 39.
compilateur qui l'a formé ne dispose plus de relations historiques comme celles
s qui lui avaient fournies, pour les temps antérieurs, Adrien d'Oudenbosch et
Jean de Looz, il ne trouve plus pour étoffer son récit d'autres ressources que
les recueils où des contemporains avaient noté fort brièvement les grands
événements de leurs temps, les caprices des saisons, des faits divers sensation-
elles ajoutent ou retranchent certaines phrases, ce qui prouve bien que ceux
qui les ont écrites utilisaient non pas le livre de Mélart mais une relation
008 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
A la vérité, le manuscrit 57, écrit en 1662, alors que Mélart fut imprimé
à Liège en i Gi1 , reproluit si fidèlement les phrases de Mélart qu'on pourrait
admettre qu'il n'est qu'une copie abrégée du livre imprimé. Mais parfois son 10
texte contient une ou deux phrases différentes. Il serait d'ailleurs étonnant que
celui qui l'a écrit aurait dépensé tant de veilles et tant de peines à reproduire
par l'écriture ce qu'il pouvait si facilement acquérir chez un libraire. Le manu-
scrit 57 est une compilation unique, qui à ce titre aurait pu être classée avec
s
les manuscrits n* 152 à 148 de notre liste. Si nous l'avons distrait de celte série, 15
c'est que son importance réside uniquement dans le fait qu'il a utilisé la même
source que Mélart. Ses deux autres sources sont la chronique traditionnelle
qu'il résume en interrompant après deux ou trois pages son récit principal et
sans se soucier de se répéter, et une autre relation anonyme limitée aux seuls
événements de la vie religieuse. Pour le XVI e
siècle, ces emprunts à ces 20
sources sont classés parmi les textes publiés précédemment. Pour les quelques
passages inédits des temps antérieurs, nous les confondons dans la série qui va
celle de Mélart, mais on n'y constate pas les lacunes assez visibles dans l'œuvre 25
de l'historien hulois, par exemple entre 1432 et 1 4-44, 1456 et 1465, 1492 à
1501, 1548 à 1557. Son auteur s'en est tenu à la seule source de Mélart, com-
plétée parfois par l'analyse de documents. Quelques-uns de ceux-ci ont disparu
et c'est ainsi qu'on trouvera, dans les notes qui vont suivre, la reproduction
règlement pour le Tribunal des XXII non daté, mais vraisemblablement pro-
mulgué en 1551 en même temps que les autres ordonnances relatives aux
25 (*) Frédéric, archidiacre de Liège, fils de Golhelon le Grand, neveu du pape Léon IX, élu lui-même
(*) Gérard de Bourgogne, chanoine de Saint-Lambert en 1051, archidiacre en 1036, élu pape
en 1058 comme successeur d'Etienne X, sous le nom de Nicolas II. Cf. de Tiieux, t. F„ p. 67.
30 en 1213, élu pape en 1261 sous le nom d'Urbain IV. Cf. de Tiieux, t. I, p. 253.
(
4
) Thibaut, comte de Visconti, chanoine de Saint- Lambert et archidiacre d'Ardenne en 1252, élu
pape en 1271 sous le nom de Grégoire X. Cf. db Theux, t. I, p. 298.
(«) Pierre Roger, élu pape en 1542 sous le nom de Clément VI. Cf. de Theux, t. Il, p. 39.
Tome II. 77
610 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
nom. Mais Henry ('), évesque de Liège, qny en eecy doit estrc plus estimez
que pape, car estant appeliez à la dignité papale par un généralle consentement
des cardinaux. la rejella avec plus de gloire que plusieurs qui l'admettent,
voire la brigent. En sorte qu'avec le doyen, chantre et écolastre, il y a 33 dignité
à Saint-Lambert. (Manuscrit 57, p. 4SI .) 5
Mélart, p. 83.
Coise, où quelque temps après avoir jetiez les fondements d'une nouvelle ville*
Liégeois dans ceste guerre, il fit jetter des nouveaux fondements de murailles
plus grand qu'il lit commencer par 1200 ouvriers mandés d'Allemaigne et
fut renfermé et quasy tout comme elle se voit à présent. Mais venant ledi*
empereur peu après à mourir, l'ouvrage demeura imparfait. Aiant vescu 06 ans
et régné 32, il fut ensevely à Sainct-Lambert, dont on cessa à Liège C mois 20
Ainsi demeurèrent les murailles de Liège imparfaites jusques en l'an 1203 que
I'évesque et le clergéz. avec le peuple, acheva les murailles depuis Payenporte
ou Boltienporte, qni fut bouchée l'an 1301, où est à présent la tour de Bouillon, 25
(«) Henri II de Lcyen refusa, en 1 i 64, de se laisser élire pape par l'empereur Frédéric II, en
remplacement de l'antipape Victor IV.
(') Gobert, Liège à travers lei âges, t. III, p. 19. 30
Mélart, p. 85.
5 vendre ny achepter aucun bénéfices et aux gens laies de ne plus manger chaire
en caresme. (Manuscrits 57, p. 1 83.)
nom de Beaurepaire.
En ce temps, fut fondé l'ordre des Chartreux et l'abbaye de Clervaux dont
Dès le temps de l'évesque Notger, comme a esté dit, Dieu suscita un prou-
15 venceau nommez Gonderanus ou Gondras, musicien, homme dévot en la
nielle, ledit Albéron ordonna que tous ceux à l'advcnir feroicnt une procession
de joueurs d'instrument musicaux comme joueurs de violons, rebecque, cornet,
trompette et tambours de la Cilé et fauxbourgs seroient obligez, tous les ans, le
Mélart, p. 128.
L'an 1215, fut fondé l'Iiospilal des infecté de lèpre au mont de Saincl-
Corneille, qui est de deux sortes, l'un pour les infecté ou ladre, l'aultre pour
des gens aagés qui n'ont de quoy vivre, lesquels sont en grand nombre, pour y 20
encore esté augmentée par saincle Julianc et saincle Agnès, sœurs de Saint-
Corneille.
nage, mais à présent les paroissiens le sont. Comme aussy l'hospital de Sainct-
Abraham qui est le plus renommé de toute la ville de Liège pour les pauvres.
L'hospital de Sainct-Michel, en la paroiehe de Sainct-Marlin en vinable
(») Cf. J. Demarteau, Histoires et légendes, dans B. I. A. L., t. XVIII, pp. 473-479. 30
ADDITIONS AU TEXTE DE MÉLART. 613
1800 muyds de revenus annuel, lequel distribue grand nombre d'argent aux
pauvres mesnages de la ville tous les ans et, tous les earesmes, grande quantité
de pains aux 52 paroiches pour eslre distribuées aux pauvres et, vers les Bois,
io des habits de draps à des pauvres innocent et bourgeois et ce soubz la direction
15 moien d'une somme de deniers, à condition que dans Liège on ne debvoit plus
célébrer la feste de la victoire obtenue contre luy à la Vaux de Steppe, car il
n'en pouvoit ouyr parler, ayant envoyez ses ambassadeurs dans Liège à ceste
effect. Mais il survint une si grande et horrible lempeste, avec tonnerre et
foudre, que l'évesque ne l'osa empeseher de la célébrer. Par quoy l'argent lui
20 fut restitué et la feste célébrée comme elle est encor jusqu'à présent 1662, tous
les 15 d'octobre, en apparence de l'estre à jamais tant que ceste église durera.
Mesme les paysans du banc de Montenac, aux environ de là, font audit jour une
descharge sur ladicte place tous les ans, où au retour ils font serment d'y
25 Mélart, p. 152.
filz bastard qui esloient en grand nombre, tant filz que filles, tellement que tout
ce qu'il pouvoit assembler c'esloil pour le donner à ses enfants comme un bon
père de famille. Aussy en fut-il surnommez Henry le fécond, car par un jour, on
30 en compta jusques au nombre de soixante cineque. tant filz que filles, estant
constraint de bastir une maison sur Avroy pour les mettre dedans, les nourir et
614 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
entretenir avec tout ce qu'il pouvoit tyranniser sur les bourgeois et le pays,
dont la maison s'appelle encor al Bastrie (*), comme voulant dire maison
de bastardrie. D'autres ont encor voulu dire que la rue de Gueldre près des
Tourneur, paroiche de la Madaleine, d'où il en avoit ou tenoit quantité, auroit
retenu son nom de luy, comme estant issus de la maison de Gueldre... (*). s
que ladicle feste seroit célébrée avec son octave par toute la Chrestientéz
d'escrire l'office de ladicte feste. Mesme ledit pape, entendant que ceste rencluse
saincte Juliane vivoit encor, lui manda comme il avoit ordonnez que ceste feste
seroit célébrée par toute l'église universel, à raison de son grand zèle, ce qui at
la porte des Begua en la maison Piron, l'un d'entre eux, située à Thirbourse,
soubz les vignes de Saint-Laurent, pour là entre eux divider et partir ledit
argent. Où à l'instant voilà la foudre du ciel qui tombe sur eux, qui les tua
tous. Quand l'esleu le sceut, il fit faire de ladite maison où ce cas s'estoit
Thirbourse, à raison qu'ils avoient volu tirer ceste argent en leur bourse
particulière, où présentement y a des béguines appellée de Thirbourse (*).
(i) Sur cette légende, voir Gobert, Liège à travers les âges, t. III, pp. 208 et 215.
Mélart, p. 166.
Au mesme temps, s'esleva une grande guerre entre les Liégeois et le comte
Guy de Flandre et Namur, spéciallement entre les Dinantois et les Bovignois.
Groesbeeck.
En ce temps, il tomba une grande tempeste en Cornillon et alors fut l'église
20 Mélart p. 169.
la Savenière 500 marcs d'argent, suivant la paix des Clercs, car de ce temps,
Mélart, p. 186.
30 (
5
) Th. Gobert, Liège à travers les âges, t. IV, p. 64.
6!G CHRONIQUES LIÉGEOISES.
ments et arcades, ce pourquoy ledit pont fut appelle pont des Arches. Ledit
comme il avoyt dressé toutes les arcades, tomba trop court d'argent et maté- 5
Mélart, p. 218.
l'évesché et pays en quallité de mambourg par eux choisy, et comme n'en ayant
tiré aulcun ou bien peu d'émollumenls, alléga d'avoir exposé la valleur de trois ib
égard; lesquels chasqun pour leur eousle, passèrent un somme d'argent pour le
remboursement et le rendre content, tant pour les service rendu au pays que
pour les exposila sus allégués.
Mélakt, p. 224.
Les 14 osehevins de Liège qui n'cstoyenl encore restablit dans leurs jurisdic-
veuslans à l'evesque moderne Arnold d;: Horne qui s'avoyt opposé devant
s le Saint-Siège de Home et empcschoyl leur reslablissemenl, furent par ledit éleu
nottaire. pour avoir fayt, un faulce lettre de court, d'estre exposé 3 jours sur un
eschelle au marché puys d'avoir la teste trenchée.
io L'eleu, ayant mis quelque ordre et pollice dans la ville de Liège, s'en alla
dans les autres, accompaigné de quelque noblesse et chanoines, tant pour s'y
faire cognoistre et recevoir que pour en tirer quelques deniers et sommes d'ar-
gent, que l'on luy fit présent, recevant partout bon accueil et traitement.
1S MÉLART, p. 233.
Mesme la ruine des Liégeois avoit esté prédite dès l'an i 59 i par un prodige
d'un combat qui se fit entre les faucons et les corbeaux au mesme lieu où la
Europe, répété par Erançois Belleforesl en son 5 me tome des Histoires prodi-
30 gieuses, où il témoigne... (suit le récit de ce combat fabuleux d'après les
Mélart, p. 235.
. . . faisant amener les plus coupables et ceux qui leur avoient adhéré à
furie et impétuosité le pont dit des Arches, à cause qu'il avoyt esté rebasly sur
des vieilles arches d'un pont tombé. Ledit pont n'avoit duré que 97 ans par la
30 foyblesse de son rebastiment et faute des matériaux. (Manuscrit 59, fol. 229.)
Tome II. 78
618 CHROMQUES LIÉGEOISES.
Mélakt, p. 239.
Gérard à raison qu'il estoit taxez d'avoir tué son confrère Jeban le Harengier.
(Manuscrit 57, pp. 526 et 527.)
Mélart, p. 240.
peuple, tantost par eux, lantost par les nobles et esebevins, quelquefoys à la
Mais depuis l'an susdit, il fut ordonné aux 32 mestiers ainsi establis que
l'élection des bourgumaistres et magistrats de la ville de Liège se feroit
mestier, les appellanl à leurs tours pour aller tierre au boitte ou lot, entre les-
ADDITIONS AU TEXTE DE MÉLART. 619
quels y avoyt trois lots ou boittes portant le titre de jurez et deux aultres
portant le tiltre de gouverneur.
Et celuy qui avoyt un desdits boytes ou lots estoyt tenu et obligé à un autre
compaignon conversant le mesme meslier, soyt par grâce ou par récompence,
5 selon Iibérallilé de la personne acceptant, et les trois hommes, ayant obtenu les
boites du tiltre de jurez, les noms desquelz furent escrils sur un petit billet en
lourtalle ou plie, puis mis dans un petite boyte ou vasque, ce qu'estant fayt,
vient un comissairc lequel tire un des trois billets hors la boite, le nom
duquel est appelez 52, lequel l'on conduit sur la mayson de ville pour faire
io élection des bourgumaislres, les 4 autres tenant leurs estats et offices les uns de
Les bourgmaistres estant chosy par iesdits 52, l'on les publie au ballustre de
la mayson de ville, puis on les aile chercher dans leur mayson et conduit sur
la mayson de ville, où estant tous deux ensemble, sont conduit à l'église de
«5 Saint-Jacque en Isle, suivy des 32 électeurs, avec les trompes et les tambours
de la Cité, après quoy retournent sur la mayson de ville où il y at un bacquet
appresté à la charge de la Cité, qui le paye par le rentier. (Manuscrit 59,
fol. 230 V.)
Mélart, p. 245.
20 L'an 145L, dans Liège, se commença une grande esmotion entre Wathieu
d'Anthin et Jehan de Bernalmont, lequel Wathieu estoit mayeur et eschevin
et jadis avoit esté bourgemaistre de la Cité, lequel estoit tellement devenu
superbe que nul ne luy osoit contredire et par ce moien gouvernoit toute
la Cité à sa volonté. Or ledit de Bernamont, pour certain oultrage lui faiet par
25 ledit Wathieu. l'appella ou cita au palais, mais il n'y fut point escouté de
l'évesque, dont plusieurs maux s'ensuivèrent. Car ledit d'Anthin s'en orgueilla
et fut sy oultrageux qu'il fit serrer tous les mestiers contre messieurs de
Saint-Lambert et des secondaires, par deux fois, tellement que nul n'osoit
labourer ny vendre ny acheter quelques choses pour eux, dont ils csloient en
vant, furent reslablies les vieilles usances contre le nouveau Régiment qui
furent jurée cl gardée. Néantmoins l'année mesme, la vieille des Rois, ledit
Waulhieu d'Anlhin avec ses complices s'esleva séditieusement avec les armes, 5
voiant le peuple, pour éviter sa tyrannie, prindrent les armes, tirant chascun
vers son meslier. Or ledit d'Anthin se voyant frustré de son entreprinsc, que
nuls mestiers ne se vouloicnl joindre avec luy pour maintenir sa cause, (que les
manuscrit ne disent pas quel), comme il leur en fit parler par aucuns, mais ils
ce qui fut bon pour eux, car les 3:2 mestiers avoient envoyé secrettement garde
aux pont des Arches, d'islc et en Feronstrcy, puis à bannières desployées mar-
choient droit sur le marchez pour les allacqucr, mais le trouvant parti, il fut 20
conclud et arresté d'y procéder par bonne enqueste contre tels perturbateurs du
repos publicque.
Adjoustant qu'il a voit, en qualité de mayeur, fait des compositions contre
ments par eux faicls en relevant leurs mestiers, furent condamnez d'estre
apréhendéz, d'aultres bannis, mais estant fuis, leurs biens furent confisquez. 50
Tellement que l'an 1433, fut donné à la Cité par Sa Ylajestéz Impériallc lettre
suilte de quoy, l'an 1440, lesdits biens confisqués furent dividé, selon la puis-
sance leur oclroyéz, partie aux 32 mestiers, partie à la compaignie des Arbales-
triers, l'aullre à la Cité; plusieurs maisons furent abbatus et aucuns racliatèrcnt
leur paix par argent. En mémoire de quoy, l'ont faict tout les ans, la veille des
s Roys, trois grand feu de bouille sur le marchez, ce qu'a durez jusques sur la fin
L'an 1453, firent institué les dix hommes de la Cité pour servir de garde
aux bourguemaislres. Ils sont ainsy appeliez parce qu'il sont tirez en nombre de
10 dix hors des 52 mestiers, qui font une compaignie de 520 hommes, soulz
4 capitaines, 4 lieutenant et 4 enseignes, sans compter les aullrcs officiers ny
les gentilhommes de la compaignie.
L'an 1437, l'évesque alla avec sa puissance, qui estoit de 15000 piétons et
3000 chevaulx. accompaigné de messire Everard de la Marche, mambour du
io pays, faire la guerre en Ardenncs et es environs contre certains larrons et
volleurs appelez Snapbans, qui sont fusilliers qui se tenoient dans des places
du Rhin.
622 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
L'an 1441, fut ordonné par la Cilé lettre de pouvoir vendre les poissons de
i
mer nommez l'acense ( ).
L'an 1444, furent faict par la Cité certaines ordonnances et status pour
2
la police des biens des pauvres en Isle...
( ).
par le moien de ceux qui tenoient leurs parties, mais ils furent descouvert et
L'an 1444, fut rebasty le pont des Arche plus d'amont dans la Meuse que les
autres ponts, la ville avoyt esté 55 ans sans pont. Ledit pont prend sa struc- 10
du pont des Arche et à l'opposite de la dit chappelle, fut fayt la forme d'un
siège appelle la Chayre Sainte-Barbe. (Manuscrit 59, fol. 240.)
pays de Liège, comme icy dessus est mentionnez, en donna par sa bontéz quit-
L'an 1448, un grand vent abbalit les ribaux ou marmousets jus du peron de
la fontaine du marchez, que les bourguemestres Alexandre de Seraing et Henry
Surdelle Grent refaire de cuivre et les dorer avec les troys lyons et le peron, qui 20
Voilà ce que les uns et les aullres en ont escrit, auquel je laisse le lecteur
en juger. Quant à moy, je jugerois que ceste éveschez de Liège avoit ainsy esté
praticqué par ceste maison de Bourgongne aflin de dominer sur les Liégeois
4
( )
Il s'agit de l'acte du 11 décembre 1441 par lequel les maîtres, jurés et conseil de la Cité 25
approuvent la cession de l'accense de la vente des poissons de mer dans la cité que Piron Stienne, le
tanneur, avait obtenue aux enebères pour trois ans et avait ensuite cédée à Jean de Sanson, ebangeur.
A cette occasion, le Conseil de la Cité avait fixé les conditions de la reprise de cette accensc.
aussy bien que sur toutes les provinces du pays Bas, qu'ils tâchèrent, comme
dist est, d'unir soubz leur puissance, sy point par eux directement, au moins par
un évesque leur propre parent, qui se gouvernoit entièrement par leur conseille
et qui estoil soubz leurs sauvegarde, afin n'estre troublé en leurs estais, scachant
5 de quelle humeur esloient les Liégeois, ne leur portant guère d'affection et fort
facile à esmouvoir. (Manuscrit 57, p. 358.)
Mélart, p. 248.
eux interseplé à leur évesque et son église par forces et voye de fayts, sans loix
ny jugements, en oultre à payer pour amende la somme de 5000 fl. de Rhin
pour estre applicqué à la guerre contre les Turcqs, ennemis des Christiens, soy
réservant la taxe des fruyts engendré pendant ceste procédure. Mais les Liégeoys
2o ne veullèrent obéir à ceste sentence ny pour se caller le voille, ains soublevèrent
la désobéissance de plus fort. (Manuscrit 59, fol. j? V.)
Mélart, p. 254.
armes, alloil tanlosl au secours de ses alliées et lanlost contre les Liégeois qui
lui livraient cruelle guerre, tellement que ses alliées, aiant faict quelque traictéz
forte et très riche à cause du grand traflîcque de cuivre qui s'y faicl, nommez s
dinanlerie, fut assiégée l'an 14G6 par le duc Philippe de Bourgongnc, de Bra-
bant, de Limbourg et Lulzcmbourg, comte de Flandre, d'Arlhois, de Haynaull,
de Namur, de Hollande, de Zélande, de Frize, seigneur de Salins, Malines et
Ulrccht. marquis du Sainct-Empire, etc., avec son lilz, le comte de Charrollois.
L'an précédent, cesle ville avoit, pour une somme d'argent, procurez d'cslre 10
séparée des Liégeois affin de demourer neustre, de quoy peu après ils s'en
repentirent, car ils firent mourir quatre de leurs principaux bourgeois qui avoient
faicl cest accord et recommencèrent la guerre en la eomié de Namur. Ceste ville
portait une terrible hayne contre la ville de Bovigne, qui est assisse à un quart
de lieu de Dinant, n'ayant que la rivière de Meuse entre deux et ni avoit pas 15
le3 habilans de se tenir dans leurs caves et y faire leur demeure. Il n'est presque
croyable comment ces deux villes se porloient de hayne et sy ne faisoient guère 20
Aucuns tiendrent encor bon huit jours dans des grandes caves dessoubz terre
et dans des roches, jusques à la dernière goustc de leur sang, le tout ayant esté
sorte qu'il n'y demeura pieres sur pieres et tout fut mis à mort, hommes, 00
femmes et enfans. S'ils auroient tenu encor huit jours, ils eussent peu eslre
secouru des Liégeois, nonobstant leur séparation, qui y arrivèrent le lendemain
de la prinse, pensant lever le siège ou donner bataille au duc.
ADDITIONS AU TEXTE DE MÉLART. 625
Car pendant ledit siège, les Liégeois furent très mal content dudit siège, dont
toute la ville fut en grande murmuration. Lorsqu'ils en entendirent les nou-
velles, dont ils boulèrent hors les enseignes et se mirent au champ avec grand
appareille de guerre et en nombre de 36 mille, marchèrent en grande diligence
5 au secours de Dinant, qui estoit desja prinse avant leur arrivée. D'aullre costé,
le duc Philippe, voiant la ville prinse, se relira à cause de sa vieillesse, laissant
l'entière conduicte de son armée à son fllz, lequel aiant entendu l'approche des
Liégeois, marcha contre eux avec toute son armée et les rencontra plus tost
qu'il ne pensoit. Car son avanlgarde s'estant esgarée faulte de bonne guide, les
effrayez d'une telle vengeance qu'ils avoient pris des Dinantois, leurs compa-
triotes et associez, ils envoyèrent quelques députez vers les Bourguignons,
15 requérant leurs comte, en l'honneur de la Vierge Marie, dont il estoit la nuict,
qu'il voulust les excuser et avoir pilié d'eux, en faisant une bonne paix avec
eux. Mais nonobstant ceste dépulation, les Liégeois monslroient lous une réso-
lution de combattre, mais après plussieurs allées et venues, fut accordé par
îo plusieurs qui désiroient la bataille, tant d'un coslé que d'aultre, parmy payant
quelque somme d'argent audit duc pour deffaire son armée et que pour plus
grande asseuranec de leur promesses, il lui livreroient cinquante ostages,
Mélart, p. 257.
... sa mère mesme, laquelle estoit venue exprès de Bruge n'y gaigna rien.
Dont lesdits ambassadeurs réplicquèrent que s'il les assailloit, que le roy les
30 secoureroil, mais que, nonobstant ce, s'il vouloil consentir que le roy fist la
guerre en Bretagne, qu'il abandonneroil les Liégeois. Le duc respondit que les
Tome IL 79
626 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Liégeois l'avoient assaillis el rompu la paix et non pas luy, par quoy il n'aban-
donncroit pour tel sujcct ses alliez de Bretaigne, dont ils se retirèrent sans rien
effectuer
En ces entrefaictes
ostages ou non. Aucuns furent d'avis que on les devoit faire tout mourir, mais
par le conseil du soigneur d'Imbercourl, ils furent tous renvoyez, à condition
par eux faicl serment qu'ils làcheroient d'induire les aullres à la paix et eux de
ne point porter les armes contre le duc en recognoissance de la grâce que ledit
duc leur faisoit et que s'il estoient allrappé faisant le contraire, qu'il auroient la 10
teste tranchée.
se deffendit par trois jours assez bien s'allendant au secours qui leur avoit esté
promis et, de faict, les Liégeois y arrivèrent en nombre de 50 mille, pensant la
Mélaut, p. 258.
l'historien dit avoir estez de 120 belles serpentines, six gros canons et
eussent esté tout vieux soldats. Ils arrivèrent environ les dix heure du malin
et se retranchèrent dans le fort village de Brustem, tout environné de marais,
à demie lieue des Bourguignons, aiant en leurs compagnie François Boy ('),
baillieu de Lyon, lors ambassadeurs de France vers les Liégeois. Cest armée
(*) François Royer, sénéchal de Lyon et bailli de Slàcon. Cf. C. un Bobman, éd. d'Adrien 30
d'Oudenbosch, p. 35 U.
ADDITIONS AU TEXTE DE MÉLART. 627
ordres requis les rangeant en bataille sur les champs, ne laissant au siège que
S à 600 Anglois. envoyant quelque i2(;0 hommes d'armes sur les deux cosléz
s du village de Brustem. Et il demeura luy mesme en personne à la leste de son
armée, et peu plus loing dudit village, que les aultres, avec 800 hommes,
comandant à monsieur de Ravestain de marcher avec l'avangarde, qui estoient
tous hommes d'armes et archers à pieds, avec quelque pièce d'artillerie, laquelle
marcha jusques sur le bord des tranchis des Liégeois pour guarantir, où à
io coups de flesches et de canons ils firent reculer les Liégeois gaignans leurs fosséz
et artillerie. Mais quant le traict des Bourguignons fut fally, le cœur et le courage
revint aux Liégeois qui d'un cœur animez, avec leurs longues picques, char-
gèrent tellement les archers qu'en un moment ils en tuèrent en une trouppe
plus de S00, tellement que toutes les enseignes des Bourguignons bransloient de
»5 crainte comme gens desconfit, mais le duc y remédia, faisant marcher sa
comme n'y estant seulement que à l'advenlure en cas que les Liégeois eussent
Ce nonobstant, le duc envoya une partie des gens de cheval à la parsuitte pour
25 leur donner la chasse, mais il fallut qu'il tournoyassent plus de deux lieues pour
trouver un passage où la nuict les surprint, ce qui les sauva. Cependant le duc
renvoya d'aullre gens au siège devant Sainclron, craignant leurs sorties, comme
ils firent par trois fois, mais ils furent repoussez nonobstant leurs bonne conduicte.
chariots, mais ils y tindrent peu et n'eust esté la nuict, ils eussent perdu plus
de 15000 hommes. Après ce, le duc se relira avec toute son armée horsmis
mille on 12 centz chevaux qui estoient à la chasse. (Manuscrit 37, p. 358.)
G-28 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Mélart, p. 259.
.... laisser le champ aux victorieux, qui aiant réduict toute la comté de
Looz sans aucune résistance, envoya vers les aultres villes du pays de Liège
ascavoir Huy, Visé, Tliuin, Covin, Fosse. Bouillon, Sinay et aultres, qui tous
se rendirent comme dessus marquez, ce que cause la perle d'une bataille qui 5
nécessaire, duquel advis estoit messire Baes de Heers avec plusieurs aultres.
à quelle pris que ce fust, lesquels l'emportèrent tellement qu'à l'heure que le duc
arriva devant la Cité, l'affaire estoit tellement démenée par les hostagiers qui
n'avoient pas faict comme les aultres, ains recognoissant la grâce qu'on leur avoit |s
chemise et à pied nud cl teste descouverte, portant les clefs de la ville en leurs
mains, priant mercy au duc, se rendant à luy avec la ville pour en disposer
à son bon plaisir, hormis le feu cl le pillage. Alors le duc, à la rcqucsle et prière
estoient illecque présent, les receut à mercy, sauf que toutes leurs armes,
mis en sa puissance, ce qui fut faict après plusieurs difficulté. Puis ledit duc fit
Mélart, p. 260.
Puis le duc ayant exiliez et deschasséz les rebelles et recommandé aux aultres
esté de luy payer promptement, dans le terme de trois ans, cent mille philippe
du Rhin et aullres grand sommes à l'évesque pour ses intérresls, injures, fraix
portes et tours, faisant remplir les fosséz, laissant en icelle, pour son lieutenant
Mélart, p. 261.
15 Lequel (messire Robert) avoit souvent tout armez suivi en bataille l'évesque
son maistre, suivant la coustume des prélats d'Allcmaigne. Ils occirent aussy le
Mélart, p. 263.
.... prindrenl honteusement la fuite. Car la nuict n'a point de honte et les
plus hardis de ceste avangarde s'assembla ensemble, tenant bon. estant quasy
25 tous hommes d'armes et gens de bonne maison, puis tirarent droit vers la porte
avec leurs enseignes, de crainle qu'ils ne sortissent encor avec une aullre
partie, où la boue, à cause des pluyes, y esloit grande, où ils estoient jusques
Mélart, p. 263.
qui avoient ordre de sortir sortirent mais ils trouvèrent beaucoup de gens au
guet, qui les repoussèrent et ne se monslrèrent pas sy expert que les premiers.
Et alors toutes les forces du duc estant esveillées et en arme preste à combattre, s
les Liégeois, aiant manquez à leur dessein, se retirèrent par des chemins montai-
gneux ineognus aux Bourguignons qui ne scavoient les chemins bon à passer
sans faire de grans tour et circuit, retournèrent, en la Cité s'ayant bien porté,
aiant laissé aucuns de leurs pour gage et aultres blessé, après avoir tué
plusieurs de leurs ennemis pour les avoir surprint. Aucun ont cserit qu'ils 10
avoient sortie par tlochaporle et montez par Xhovémont. II est anssy à pré-
sumer qu'ils retournèrent par le mesme chemin et de là, ayant print leur
réfection, voyant qu'il n'y avoit aucun remède, il partirent secrètement de la
Cité par le pont d'Amereœur. Et tous ceux qui se voulurent sauver avec eux,
tirant vers les Ardennes et de là en France, et d'aultres dans des forte place par 15
cy par là. Ainsy demeura la Cité à l'abandon, pelitement furnie. car peu aupar-
avant les seigneurs et damoiselles et bons bourgeois s'esloient aussy retiré
ailleurs. (Manuscrit 37 , p. 366.)
Mélart, p. 268.
Mais d'aultres ont escrit que ledit duc emporta avec luy pour signe de îo
victoire non seulement ladicle fortune, mais le peron de Liège qu'il fist oster
(1) Cf. E. Fairon, Noies sur la domination bourguignonne dans la principauté de Liège, dans 30
B. I. A. L., t. XL1I, pp. I-8SI, et Documents relatifs aux guerres des Liégeois contre Charles le
Téméraire et Louis de Bourbon, dans /.'. C. II. II., t. XCIV. — S. Boriians, Liste des objets enlevés di
Liège en U68 par les soldats de Charles le Téméraire, dans B. I. A. L., t. VIII, pp. 181-207.
ADDITIONS AU TEXTE DE MÉLART. 631
reliquaire, mais quoy quelle pierre n'a point esté taillée? Liège n'esloit pas plus
forte ny plus grande ny peuplée que Troye la grande, plus antique que Baby-
lone, plus riche que Cartage, plus sainctc que Jérusalem, plus renommée que
s Rome, qui ont bien toute enduré les mesme calamiléz. Aussy on trouve une
lettre donnée par après par Marie de Bourgogne, sa fille, qu'après la mort
son père, recognoissant ses cruautés sur les Liégeois, où est la quittance des dits
France et revenir par des mauvais chemins en temps pluvieux, plein de froidure
et de gellée, comme il faict ordinairement au mois d'octobre et de novembre.
La ville estoit bien garnie, bien pourveue, plaine de peuple à cause que tous
15 les habitans des environs s'y esloient retiré, comme dans une des plus forte
place et grande ville de la Gaule Belgicque, tellement que parmy eux n'y appa-
roissoit pas de la perte de la bataille. Il s'y disoit sur un jour aultant de messe
que dans Rome.... {Manuscrit 37 , pp. 368 et 569.)
Mélart, p. 268.
Que mon seigneur le duc aurat pour agréable la vendition des meubles et
immeubles selon les confiscation en fayt par mondit seigneur et duc de tout
ceux qui se sont trouvez rebelles dans la guerre dernier et prise de la ville de
25 Liège par les forces d'armes, etc.
Que le bon playsir de mon seigneur le duc soyt de consentir que 104 maysons
soyent rebastie dans la Cité et quelques autres redressée tant en la ville que
fauxbourg et banlieux que sur le plat du pays pour la demeurance des oppressé
et mal logé, etc.
30 Que le bon voulloir de monseigneur le duc puisse estre et permettre que tous
ceux qui se sont absenté et retiré de la ville de Liège cl n'ayans pris les armes
652 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
contre mon seigneur le duc ny leurs évesque puissent rentrer dans la Cité
Que le bon playsir de mon seigneur le duc soyt de lesser suivre et jouir
leur subsistance.
Que monseigneur le duc fust servy et consentant que des meubles et biens
qui sont encore à vendre de ceux qui ont tenu partie contraire de mondit
seigneur et celuy de Liège de n'y rien prétendre ou demander veu qu'il en at
ja disposé de la pluspart des confisquations à son playsir et proffit ou qu'il se
à Cliarle, duc de Rourgoignc, Brabant, etc., pour lors dans la ville de Brussel,
fut par ledit duc ordonné et consenly ce qui s'ensuit :
Monseigneur le duc est content que les biens meubles, immeubles et héri-
taiges de tous ceux qui ont tenu parlye contre luy et l'évesque de Liège, mesme
menné la guerre, tant de ceux de la Cité que des fauxbourg et ballieux soyent 25
vendus au plus haulls offrants et pris que faire se pouldrat et ce par le seigneur
de Humbercourt, son lieutenant gouverneur ains dits pays et messire Guillam
de Clugny, protonolaire de Sa Sainctelé, à ce commis et député, avec un per-
sonne de la par de monseigneur l'évesque de Liège.
Item pour mettre en exécution ladit vendition, seront député quelques so
personnes de la part des chanoines et gens d'églises pour leurs eslre mis cns
mains el recevoir les deniers provenant de ladit vendition, et ce cns le terme de
la Saint Jean ensuivant, pour estre lesdils deniers employés au payement du
seigneur duc de la somme de 50 mille livres, hors quoy ils en retinderont la
5 somme de 2b* mille livres qu'ils ont preslé à ceux de la Cité pour furnir
au seigneur le duc. Item retinderont encore 5 mille livres pour les frayts et
rédemption de certaines rentes à vies qu'ils ont vendu pour ceste cause.
Que mons r
le duc, pour eslre assuré de sa rente luy deue tant à cause de la
haulle vouwerie que aultres rentes à rédemption et tous arréraiges, que les
10 comis et députez facenl dans les villes et chastelanics du pays de Liège et comté
de Looz un assise d'impost, sur quel chose et pour quel terme qu'ils jugeront
à propos pour eslre satisfactoire pour ce que dessus.
Item que la susdite assise se poudra collecter el lever en chasque lieux parli-
cullier, soyt par gabelles, tailles ou crennées pour et au fornissement de chasque
15 d'eux, en quoy ils sont obligé seuls pour leur contingent, et que monseigneur
le duc le pouldrat cuillir et lever seigneuriallement sur tels villes ou chastel-
lanies que bon luy semblera, si en cas quelques uns d'iceux venoyenl en eslre
en faulte dudit payement.
Que au regard des renies et arriraiges susdits, se pondront prendre pour et
(«) Sur l'exécution de ces conditions, voir de Ram, pp. B76, 583 et b88, et E. Fairon. Notes sur la
domination bourguignonne dans la principauté de Liège, dans l>. I. A. L., t. XLII, pp. 1-8!'.
Tome IL 80
654 CHRONIQUES LIEGEOISES.
seurs ducqs et duchesses de Brabant la place estant dans la Cité appelé l'isle,
avec les ponls d'icelle et les petites illes y estant enclose, ensemble l'isleau de
Torrent, item les fauxbourg d'Avroys jusques au lieux de Saint- Gilles,
ensemble tous proutïlts. émolluments, justice et souveraineté y appartenant, 5
sans que le seigneur évesque, son chapitre ny leurs successeurs puissent jamais
rien prétendre ny réclamer aulcuns droyts ou seigneurs, sauf que monseigneur
le duc et ses successeurs le tinderonl en fieff de l'église Saint-Lambert.
2° Item que de chasque des iOï maysons que monseigneur le duc al permis
d'estre rédiffiée dans la Cité il se réserve un lion hérilablc tous les ans rédimible 10
à tel pris que par luy serat accordé, et sur chasque maysons que se redresseront
luy ont fayt la guerre ny esté dans la cité de Liège lorsqu'il s'y vint loger
devant icelles et depuis prins par assauts puissent rentrer sûrement et demeurer
paysiblemeut dans la ville, fauxbourg et pays de leurs résidence comme devant
et rédiffler leurs maisons, soubs les conditions et payements susdits, sauf toule-
foys et réservé à monseigneur le duc la somme des deniers qu'ils luy doybvent 25
payer, pour un foys seullement, ceux de Francbimont.
Que monseigneur l'évesque de Liège aurat à accorder toutes les choses sus-
dits et faire son debvoir vers son chapitre au fin de les y faire consentir,
ce qu'estant fayt, luy et son chapitre ensemble debveront solliciter l'accordalion
de febvrier, auquel jour mondit seigneur de Liège serat tenu signifller et faire
Dipenbcck fussent tenus payer et contribuer aux gabelles et crenées qui sont
10 mise pour le payement de monseigneur le duc, à quoy mondit seigneur consent,
sans en ce préjudicier à son droyts et celluy que le seigneur de Ravestain
prêtent dans lesdits terres de Grevenbrouck, et au regard de la part de mon
seigneur de Liège, il est ausy content qu'ils soyent exécuté et pareillement
ceux de Limpmen à ce qui est et touche au pays de Liège séparé de la Brabant.
15 Mais à ce que touche du village de Dipenbeck, parce que monseigneur
le duc prêtent que c'est de son fieff de Brabant et monseigneur de Liège que
c'est fleff de Liège, il est sur ce par monseigneur le duc ordonné que lesdits de
Dipenbeck bailleront caution suffisante pour la somme que peut porter de leurs
parts des gabelles et crennées,
20 Item que à la journée que serai tenu le 15 e du moys de febvrier entre les
différent que monseigneur le duc prêtent dans icelle rivire, en oultre pour
la seigneurie qu'il prétend aux boys et forresls du pays de Franchimont et
25 Pont d'Amercœur chez Liège.
Item sur ce que monseigneur de Liège at requis que considéré les trayté de
pays et par la sentence de monseigneur le duc, luy seroient adjugez les biens et
immeubles de ceux du pays de Liège qui ont tenu partie contraire de monsei-
gneur le due et celluy de Liège, et que le playsir de monseigneur le duc fust de
aux gens d'église, comme il est par monseigneur le duc ordonné, sur quoy il est
ordonné par monseigneur le due que l'on fera enquest et bon information de
tous les biens et meubles confisquez tant de l'année passée que présente, ce que
sera raporlé à monseigneur le duc et à monseigneur l'évcsquc de Liège pour
par après en cslrc fayt et disposé selon l'ordonnance de monseigneur le duc, si 5
bien que monseigneur l'évcsquc de Liège n'aurai sujet de s'en plaindre, mais en
estre content et satisfayt.
Mélart, p. 268.
estant hors la Cité et banlieu le pouvoir faire, dont il constitua pour ceste effect
aucuns qui esloient du clergéz, comme il se trouve plus amplement escrit par 23
Mélaut, p. 270.
L'an 1477, le duc Charles de Bourgogne fut tué devant Nancy en Lorraine
par les Suysses assistant le duc Renéz de Lorraine, comme il tàchoil d'estendre
ses bornes au despens dudit duc pour en construire un royaume soubz l'ancien 30
ADDITIONS AU TEXTE DE MELART. 637
nom de Bourgogne, comme aullrefois avoit eslé, laissant une seule fille nommée
Marie pour hériter tous ses domine, laquelle fut depuis mariée à Maximillian,
filz de l'empereur Frédéric 4 me du nom, de la maison d'Auslriche. De laquelle il
engendra trois enfans, à scavoir François qui mourut jeune. Philippe qui nasquit
s à Bruge. qui fut depuis archiduc d'Auslriche, roy d'Espagne et seigneur des
Pays-Bas, qui engendra l'empereur Charles Quint, et le troisième fut une fille
aultres provinces du Pays Bas hors de la couronne de France, par l'aide des
occis, comme dit est, avec deux de ses frères baslards nommez Baudouin et
Mélaut, p. 271.
Mais quoy ledit évesque estoit frère de ces ducs de Bourbons Jean et Pierre,
qui cstoient gens peu cognoissant ce qui leur estoit bon, tesmoin en est ledit
évesque. lequel retira près de luy ledit messire Guillaume, qui estoit un beau
et vaillant chevalier, niais très cruel et mal conditionné, qui tousjour avoit esté 3
restant de ladicte somme que son pays de Liège payoit au feu duc son père par
apointement faict entre luy et son pays, après toutes les guerres qu'ils avoient
eut ensemble. De quoy il n'avoit suject de poursuivre ains désirer leurs pau-
vretéz, à raison qu'il ne tiroit rien du pays que bien peu de ebose pour son
domine, au regird de la richesse du pays. Mais il en obtint abolition et quit- 15
tance pour le pays affin de descharger l'âme de feu son père et affin qu'ils se
A tous ceux qui ces présentes lettres verront et lire orront, etc., salut. Nous
Louys de Bourbon, par la grâce de Dieu éleu évesque de Liège, duc de 25
Bouillon et comte de Looz, scavoir faysons par ces présentes lettres comme,
pour les grandes affaires que avons souslenu, tant en procédure que guerres et
autres causes, depuis l'advènemcnt à nostre évesebée de Liège, pour à quoy
subvenir sans intéresser nostre église et pays ny les surebarger, avons esté
toutefoys que nostre cousin ferat serment à nous et à noslre église de Cdellité et
nous secourir et ayder en tout cas de besoing, voire qu'il ne serat permis
à noslre dit cousin de n'entreprendre aulcun guerre contre quelque seigneurs
25 («) Ce texte n'est pus le texte authentique du document, dont on trouvera une copie intégrale dans
de IUsi, p. 656, d'après le manuscrit de l'Université de Liège 188, mais un résumé rédigé par l'auteur
de la chronique. Les deux sources varient sur un point très important : le montant de la dette due par
Louis de Bourbon à Guillaume de la Marck ; ce résumé la chiffre à 40,000 florins et l'autre manuscrit
à 4,000 florins. Bien que noire chroniqueur ait voulu donner à son lexle l'apparence d'une charte
de de Ram mentionne, d'une façon plus exacte, « la place, forlresse et chastellerie de Franchimont ».
640 CHROiNIQUES LIÉGEOISES.
pouvoir jouir, eux et leurs hoirs légitimes, des 32 bons mestiers. Tellement
qu'en ce temps tous les privilèges furent restitué aux Liégeois avec les fran-
chises, droits, paix faicte, status et coustumes resté de ceste destruction, mais
non pas la vie ny les moyens de ceux qui avoient esté massacré, noyés, pillés,
bannis, exiliez, bruslé et ruynéz, sinon qu'à bien peu. JNéanlmoins ils ne lais- s
L'an mesme, iiSO, fut à Liège commencée de baslir une maison de ville qui
fut appellée vulgairement « La Violette » (').
L'an 1-481, vers le saint Jean, fut dans Liège un cher temps, car on vendoit
un muydz de spelt 53 aidans, 24 soz liégeois pour aidan, le stier de wassen
13 aidans, le froment 13 aidans, le muydz d'orge 38 aidans, le stier de verd 15
2
pois, 12 aidans (
). (Manuscrit 37, p. 380)
Méiart, p. 280.
D'aultres ont escrit que à la sorlise que les Liégeois firent, il y avoit plusieurs
bourgeois et aullres de la gensdarmerie qui portoient à leurs chappeaux des
feuilles de chesne pour signal d'une fause entreprise et que ledit évesque fut 20
mené par aucuns traislres par une voyc eslroite, ne croyant ses ennemis sy
près de luy, où il fut frappé d'une espée sur la leste de la main propre dudit
de la .Marche emprès du molin de Wez et rué jus de son cheval, où il mourut,
puis jettéz en l'eau, selon aucun, avec plusieurs bon seigneurs de sa suitte,
(«) Voir charte du métier des tanneurs du i mars 1180, réglant un échange de terrain entre le 23
Conseil de la Cité et ce métier pour la reconstruction de l'hôtel de ville.
('; Les effractions de céréales pour cette année confirment celte cherté. En 1180, la moyenne
annuelle du prix du muid d'épeautre fut établie à 24 aidants et en 1481 à 32 aidants; le muid de
froment, qui comprend 8 setiers, monte de CO à 84; le muid de seigle, de 54 à 74; le muid de gros
mettant le reste en fuilte et gaigna la Cité, laquelle fut pillée, mais que tout fut
rendu sauf ce qui se trouva es maisons de ceux qui tenoient la partie de
l'évesque, tant ecclésiastiques que séculiers, et le corps mort de 1 evesque fut
aporlé dans Liège et mis devant les degrés de Sainct- Lambert, où il demeura
5 5 à i jours, comme une pauvre beste, avant d'eslre enterré comme il fut devant
le grand autel de Saint Lambert, comme dit est. (Manuscrit 37, p. 382.)
Mélart, p. 285.
où plusieurs furent faict prisonniers et mis en rançon, en sorte que les terres
15 demeuroient sans estre labourées et les laboureurs sans payer leurs maistres, en
sorte que tout vint à renchérir, en sorte que tout le pays fut appauvris et ruiné
et personne n'ozoit parler de la paix, car il en estoit deffendu, dont plusieurs en
furent pour ce suject tué; lesquels en avoient parlé au conseille de la Cité, ce
qui fut cause de la Cité se retirèrent ailleurs, dont plusieurs maisons et censés
20 furent bruslées. Puis de la Marche mena ses gens vers la canipaigne et au pays
de Brabant où il pilla et mis le pays en désaroys ; il alla devant la ville de Peer,
où tous les habitans des villages voisins s'estoient sauvés, qu'il print par assault,
où il fit une terrible massacre, car plus de 1500 pauvres paysans y furent
misérablement tué, puis revint à Liège chargez de butins....
25 Pendant ce temps, se levoit à Liège une ayde ou impost quasy sur toute
sorte de denrées et marchandise qui se vendoit pour furnir aux fraix de la
S0 (*) Ces chiffres sont conformes à ceux des effractions ùes céréales pour celte année.
Tome II. 81
642 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
fraudes et déceptions tant d'un coslé que d'aultres, avec une grande punition
de tout les groynats ('), ainsi nommoit-on ceux que tenoient la partie de
Pesleu Jean de Horne, ausquels on eonfisquoit leurs biens, et leurs femmes et
enfans estoient expulse et chassez hors de la Cité. (Manuscrit 37 ', pp. 386
et 387.) »
Mélart, p. 280.
traictéc à Tongres, fut au grand interrest du pays, tant d'un coslé comme de
l'aullre, s'eflbrehant de se gratifier et récompenser au despens du pays et de la
Cité. Ceux de Horne avoient leurs part, de mesme que ceux de la Marche, sans 10
que personne osasl rien dire ny contredire, crainte d'estre mal traictéz. En sorte
que mesme ledit de Horne obtint ses régales à Francfort en l'absence de l'Em-
2
pereur par le moien de Jean de l'iaulea ( ), escollastre et chanoine de Saint-Jean
2
en Isle et d'Arnolt de Fléron ( ),
chanoine de Saincl-Maleme, qui y avoit esté
envoyez tellement que. comme dit est, le 7 de novembre 1484, il y fit son entrée 15
l'évesque print son chemin sur le village de Herstal. où là estant arrivé, sortirent
mambourg du pays, et messire («huis de Canne, lors grand mayeur, avec lesdils
Le 28 e dudit mois, fut tenue une journée des Estats du pays où l'évesque
s de Horne remonstra comme il avoit procurez de laisser en son entière les
droitures et jurisdictions de l'éveschéz, que le pape Pius avoit voulu séparer (*),
ce qui lui avoit cousté bonne somme de deniers, à quoy ils les prioit d'avoir
fut accordé de lever sur la cité et le pays quarante mille florins, où la Cité
io payeroit, i comprint le banlieu, pour sa quoele huict mille florins susdit, comme
faisant la cinquiesme partie du pays. Puis fut ordonné, passé et accordez que
personne ne feroit aucune reproche pour le faict des guerres passez s'il ne
vouloit estre réputé infracleur de la paix, donnant à chasque mestiers pour leurs
récréations six florins.
15 L'an 1485, fut faict un accord entre la Cité et ceux de Maestricht touchant
les thornis du pont, que ceux de Liège ne payeroient rien en passant le pont à
Maestricht avec leur marchandise et que ceux de Maestricht passeroient de
mesme soubz celuy de Liège en toute libériez. (Manuscrit 37, p. 388.)
et restablier, tant de la pollice que justice, dans la ville de Liège et que l'on
ralumer la guerre. Que fut que Pévesque Jean de Horne et Guillam d'Arem-
berg, avec plusieurs autres seigneurs, ausquels leur vint en fantaisie d'aller
prendre l'air du champ et faire quelque promin, que fut vers la ville de Saint-
Trond. D'où un jour, entre les autres, l'évesque et Guillam d'Aremberg. suivy s
de fort peu de gens de leurs suitte, allèrent au champs soub prétexte peut eslre
d'aller donner la visite à quelque seigneur du pays d'Aix environ ou par forme
de chasser: quoy qu'il en fust, est hors doute que ceste entreprise ne fust pas
advaut prémédité et conclue entre l'évesque de Horne et ses gens. Car comme
l'évesque et ledit d'Aremberg venoyent à passer par un petit boys au environ »o
poussèrent enbas d'un petit bidet de cbeval qu'il avoyl monté, lequel fut tout
surpris, ne s'ayant donné du garde à tel embusquade luy dressé, croyant eslre is
entre ses amis. Mais l'évesque de Horne avec ses frères et gens avoyent autre
dessin, car quoy que Guillam d'Arenberg demandoyt le suject de ceste surprise
aulqun responec d'eux, mais furent tous deux menné prisonnier dans la ville de
Maestreck où l'évesque de Horne, sans beaucoup de forraallité de justice ny 20
ses oncles, et autres amis ne lesseroyent à tirer vengance d'une action si perfid
et layche pour un évesque. Le corps dudit Aremberg fut ensevelly dans l'église
Mélart, p. 288.
2 à 5 ans de suitte, tellement que l'on ne payroit que trois griffon pour chaque
ayme de vin, à condition qu'il seroient obligé d'entretenir les vignobles en bonne
20 estât, et alors l'on payoit sur une eharrée de fort vin de Rhin neuf florins du Rhin,
par nuict ny de jour par la cité et les grains furent assis à un pris raisonnable,
23 le froment à 8 aidans et que tout bourgeois seroient franc du lliorny des ponts.
L'an 1488, furent à Liège déposé 13 eschevins, ne demeura que messire
Guillaume Proest el ce par une enquestc qui fut dressé contre leurs injustices
et grandes exactions qu'ils faisoient sur le peuple, prenant argent des parties
litigeantes, comme ils avoit encor esté déposé l'an 1389.
30 En ce temps, fut fondé à Paris un couvent de filles perdues qui vivoient en
libertéz de toute liibricitéz, qu'estoient bien en nombre de 200, et furent
Mélart, p. 290.
ville de Liège à efïect de faire désister ledit de Croyx de ses entreprises, mais
crainte de quelque autre coup de main ou traictement, il se relira de Liège à 5
Mélart, p. 290.
L'an 1491, pendant que l'évesque Jean de Home se tenoyt dans la ville de
Mastreck et que nul moyen l'on ne le pouvoit atlrapper, il y eut un homme qui 10
assé téméraire dans ses entreprises et d'un cœur résollu, vat trouver l'évesque
tesmoignant de luy estre fldel amis et que s'il le voulloyt croire qu'il luy livre- 15
royt la ville de Liège avec peu de gens, à la faveur de quelque parens et amis
qu'il avoyt dans l'abbaye et monaster de Saint-Jacque, lequel luy donneroyt
Becrettement la nuit ouverture par quelque porte ou entré sur la rivière de
Meuse, luy faysant à croyre que cantité des fidcls bourgeoys de la ville de Liège
seroyenl appresté pour le recevoir, comme estant las de vivre soubs le gouver- 20
l'évesque. sans prendre conseil ou advis, donne un bonne trouppe de ses gens -23
les plus affidés selon la vollonlé et désir de ce Machavelle qui avoyt tout aultre
dessin que de servier l'évesque, marche avec ses gens vers la ville de Liège et
sur les gens de 1 evesque que furent tous taillé en pièces sans mercy, croyant
que l'évesque seroyt dans la mesléc.
Ces nouvelles et massacre estant porté à l'évesque que pour ce ne perdit
temps ny couraige, assemble des gens tant qu'il peut avec lesquels il allât
avec plusieurs autres, quoy que tout ce fût contre la vollonté de Jacque de
Croyx qui se tenoyl pendant les troubles et guerres dans la ville de Liège,
20 allié, comme dit est, avec ceux de la Marche et d'Aremberg, mais se voyant peu
fort d'autlioritc et gens, considérant que ceste payx ne seroyt pas bonne pour
luy, se relira en France. (Manuscrit 59, fol. 48 v", 49 v°.)
ôo querrelles.
L'an 1494, Pévesque Jean de Horne, ayant fayt amas d'un somme de deniers
par les subsides et imposts mis dans les villes et pays, desgagea la ville et
somme de 12 mille florins brabant l'an 1484, ce que mil l'évesque tant plus
dans la bienveillance du peuple. Geste année fui tellement fcrlille que le seplier 5
Cité et pays pour désengager la ville, chasteau et chaslellenie de Huy qu'il avoit 10
L'an 1493, comme Louis Waldorea, général des gens de guerre, fust 15
esloigné de Tongres vers le pays d'amont, fort mal content et non payez,
il délibéra subtillement d'y retourner toute la nuict, tellement qu'il la surprint
de quoy les Liégeois se mirenl en armes pour la récupérer, où se firent plusieurs
faict d'armes, où les 32 mestiers furnissoient gens et argent, dont en la fin elle
se rendit par appoinlement. D'aullre ont escril qu'elle avoil esté surprinse par 20
le grand haillieu de Brabant et que l'évesque y alla avec les communes du pays
et quelques trouppes eslevées à la haste pour la reprendre, mais que, à raison
d'aullre affaire, il le quitta
L'an 1494, aiant les bourgmestres et le conseil de la Cité accordé aux vieux
Arbaleslriers la porte située sur le milieu du pont des Arches, elle leur fut 25
ratifiée (*).
(') Les effractions de cette année confirment celte baisse des céréales; le niuid d'épeautre descendit
de 33 à 27 aidants et les autres grains dans la même proportion. 30
(*; Recès du Conseil de la Cité du 22 juillet 1194. Voir E. Fairon, Carlulairc de la Cité.
ADDITIONS AU TEXTE DE MELART. (549
gasté par les guerres. Le 26 de juillet l'an 1496, fut assise la première piere de
la maison des frères fratrcs en Liège où à présent sont placé les pères Jésuites
MÉLART. p. 300.
frère). Dont ledit prélat ou prieur invita au disné tous les prélats de l'éveschéz et
diocèse de Liège, lesquels estant à table et bien festoyez, ledit prieur leur
avanceroient 6 ou 7 fois plus que ledit prieur, comme ils firent et les aullres à
leur rendre dans un an, ce qui fut ainsy faict et accordez. Or l'an expiré,
le mesme prieur les envoia de rechef lous prier au disné. Or comme lesdits
prélats y vindrent tous avec leurs recipé pour ravoir leur argent qu'ils avoient
prestéz, estants encor à table auprès du révérendissime évesque, bien festoyez,
le maistre prieur commença de dire : « Voicy l'an révolus que noslre Evesque s
Sérénissime nous at empruntez eest argent. Quant à moy, je lui donne ma part
de bon cœur. » En monstrant sa cédule, le bouta dans le feu ce qui voiant, les
L'an 1508, l'évesque Mareka, après avoir réglé et pollicé les Eslats, consut
dans son esprit à faire baslir quelque beaux pallays pour servir du demeure aux 15
avoir tiré un projet de la grandeur et structure pour le dit pallays. Les fonde-
ments de laquelle place fut d'un largeur admirable et pour la rendre plus solide
el préservé de l'humidité qui consomment quelque foys des baslimenls par la
lement à l'achèvement dudil bastiment sans que pour ce la ville ou pays en fusl
Mélart, p. 308. 25
.... Et comme cesle place se trouve sans eaux que celle que provenoyt des
loyx, ce que ne pouvoyt servir à toute chose, sur quoy cest évesque juga
à propos d'y faire un puys, si faire le povoit, pour la commodité de la place.
A quel effect, il manda des maystres ouverires capable aux jugement et fabric- 00
ADDITIONS AU TEXTE DE MELART. 651
kement de cesle ouvraige, de quoy quelques uns entre les autres juga pour le
mieux que cesl ouvraige ne se pouvoyt bonnement ou solidement faire que dans
la roche sur laquelle ce chasteaux est basty. Ce qu'estant, après divers advis
jugé propre tant des ouverirs que de l'évesque, fit au mesme temps venir des
s ouverirs en grand nombre pour commencer cest ouvraige et l'achever au plus
vite à quel paine ou pris que ce fust
Après quoy. cest ouvraige et puys fut à force d'ouverirs achevé, qui est d'un
admirable hauteur que lorsqu'il désirent d'avoir de l'eaux, il se tire par des
hommes qui marchent dans quelque tambour jusqu'à ce que l'eaux soyt en
io haut avec quelque grand vase ou tonneaux qui peut servir pour quelque jours.
[Manuscrit 59, foi 67 v°.)
Mélart, p. 312.
Premier, cest empereur luy ratiffia et confirma toute les prévilèges que ses
1b prédécesseurs évesques avoient cy-devant obtenu des empereurs tant pour les
ecclésiastiques que séculliers.
Seconde, que l'on ne poudroyt appeller des sentences prononcé par les juges
de la jurisdiction de l'évesque à la chambre impérial à Spir.
Troisième, que doresnavant l'on debveroit implorer des sentences des esche-
20 vins de Liège, mandements d'appel pardevaut un Conseil ordinaire comme
reflbrmaleurs desdilz eschevins que s'institueroyt en brief temps avec les ordres
et règles convenables.
Qualrème, qu'il ne seroyt permis à aulcun estranger ou afforain de tirrer en
cause ou procédure un Liégeoys hors de son pays ou districq, l'arrester, user de
25 représaille ny la constraindre en quel façon que ce soyt contre sa vollonté, ne
fust qu'il y consenlast, ce que fut un bulle d'or pour les Liégeoys.
i
L'institution du Conseil ordinaire par l'évesque Erard de Marcha ( ).
de Liège des abus et in justices qui se glissoyt et doresnavant voir droyt glisser,
establit 9 réviseurs et redonna leurs des sentenees prononcé par les eschcvins si
en cas de mal ou forjugement les rciïormer et redresser sur leurs droyt les s
et part toute les bonnes villes dudil pays, une. El tous personnes bien quallif-
fiée, lesquels estant assemble dans un siège ordonné font une juridiction appelle «o
Conseil ordinaire de Son Altesse, lesquels onl droyts de prononcer des sentences,
comme dit est. (Mamiscrit 59, fol. 69.)
Mélakt, p. 332.
qu'il avoyt à proposer y envellopper les susdits; mais les Estais, estans
assemblés pour la première foys dans le pallays que le cardinal avoyt entrepris
cardinal et évesque la tint soub silence jusques à une autre occasion, ne lessant
pour ce à proposer les autres points cl prétention que fut à trouver le moyen
propre pour le rembourcement des deniers exposé par sa personne à la requestc
et agréation des Eslat du pays pour les levées des soldats dernier et envoyé vers
n
l'Empereur pour s'en servir contre les Turcqz. (Manuscrit 39, fol. S5 v .)
23
(') E. Poncelet, Le Conseil ordinaire, tribunal d'appel de la principauté de Liège, dans Bull, de la
Commission royale des anciennes lois et ordonnances de Belgiuie, t. XIII, pp. 153-257.
ADDITIONS AU TEXTE DE MÉLART. 653
Mélart, p. 337.
L'an J53G, le cardinal fit assembler les Estais du pays, ausquels il proposa
la venue de quelque trouppes des soldats impériallist au pays pour estre payé
de leur gaiges et soldes et crainte de quelque cours et ravaige sur le pays de
s Liège, qu'il seroyt bon de munir les villes frontires du pays de quelque soldats
pour le terme de quatre ans pour l'entretint des soldats et payement des
munitions, vivres et autre chose nécessaire.
10 Ce que luy fut par les Estais très voulontier accordé, mais come quelque
temps après, l'occasion se présenla que l'on n'avoyt plus affaire de ces soldats et
de ses debtes et obligations avec les revenue des susdiîs impost, estant ladit Cité
arrière de quelque deux cent et cinequante mille florins brabant, et un aultre
Mélart, p. 339.
Or aux exèques et funérailles dudit cardinal, de trente abbés qui lui estoient
sujects, il n'y en avoit que dix sept qui y assistèrent et voicy le nom desdils
abbés :
Au dessus des M abbés qui assisloient aux exèques, y esloient encor les s
Quant à son anniversaire qu'il a fondé et renié avant sa mort, elle est de
six cent florins brabant à divider comme il at esté ordonné par son testament;
les vigilles se font après midy le premier jour après la feste des Innocent, 10
Mélakt, p. 3i v2.
Mélap.t, p. 343.
En quel voyage (vers Gand), il (Ferdinand, roy des Romains) fut accom- 20
ville de Mastreck par l'évesque Jean de Home et qu'il n'estoyt que très rayson-
nable que ceux de la mayson de Horne fussent extirpé de leur apuy (
1
). Sur
io quelle cause et prétexte, l'évesque et les Estais de Liège firent une responce
toute cnmillée au roy françoys, seavoir qu'il avoyent besoing d'un bon conseil
dans ce cas et demande de Sa Majesté royalle, la priant de son milîeur advis et
conseil dans ce point, veu que modération et accord at esté fayt entre le prince
et seigneurs de la mayson de Horne et celluy d'Aremberg, et le tout pour un
>5 milleur fin. Ce pourquoy les Estats du pays de Liège ny la pei sonne de l'évesque
ne trouvarent cause pour les inquielter, ce que Sa Majesté Royalle ne prendra
en augure ny de mauvays part, la souhaytant toute prospérité par les armes et
20 Après tout quoy, elle (Marie d'Autriche) fil demande à l'évesque et ses Estats
30 (') Lettre de François I" au chapitre de Saint-Lambert du t' r novembre tbii, dans de Maumeffe,
op. cit., t. Il, p. 144, et Conseil privé, ûépêc/its, reg. I, fol. 120 v".
656 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
Pendant tout quoy, l'évesque, pour nppaiser l'ire de Dieu et destourner ceste
guerre de son pays, ordonna à faire des prières publieques dans toutes les
iMélaut, p. 355.
voisine du pays pernietloyt à retenir les gens, armes et argent pour la conser-
mesme vexcées des soldats, tant de l'empereur que ceux du roy Françoys de
France, Goirge d'Austriche, fils de l'empereur Maximilain, lequel deux ans
auparavant avoyt esté créé coadjuteur de l'évesché de Liège, fut pour lors
du tout admis et receu pour évesque par messirs du chapitre, lequel nonobstant
les confusions des guerres, mais plustost pour cest cause, ne fit pas long dilays 20
sans fairre son entrée selon les coustumes et prendre la possecion de son
H fut receu à la porte de la ville par les bourgmestres lors en estât Guillam -25
bert, où il fut receu du chapitre, et après avoir fait les sérimonie accoustuméez,
il fut conduit dans le pallays épiscopalle avec grande joye et triomphe, où
Mélart, p. 359.
L'an 1545, les bourgmestres, voyant la Cité en pnyx et repos, as^é las
lrauvailler.au lieux de porter les armes et ne les lesser sortir du pays, crainte de
quelque murmure ou révolte, tellement que l'on mil la main à l'œuvre à par-
faire la porte et balloir de Saint- Léonard ('). avec les rampart jusques à la rivire
iu de Sîeuse, puis faire un balte de picre depuis lauil porte jusques au pont des
arche, fort commode pour les battelliers et marchants à quoy on .mus1 i beau-
coup d'hommes qui eussent peut estre causé quelque autre désordre s'il
Mélart, p. 300.
*
3 Après quoy, févesque pour marque de son cousle à rendre du service
à l'Kstal et République, raliffia tous les prévilèges cy devant consédéezaux
Estais et pays de Liège, désirant en outre refformer les abus, extravagances et
excès que se passoyt dans des tribunaux et judicaturc tant de la court de l'offi-
'•'',
cial que d'autres, et particulièrement au siège ou tribunal des eus quoy
20 il voullut provoir, à quel elTeet il ordonna le règlement que s'ensuite :
tion que. pour avoir la dite office, ils n'ont donné ny fayt donner ou promis
2j aulcuns deniers ou argent, et que bien el léaullcmcnt il useront do buis
charges et office sans porter fauveur ny dissimulation aulcune suivant la
payx en fayt.
i
1
) Goreiit, Lièce à I ravir le» ât/es, ',. III p .'.75.
Tome II.
658 (llliO.Mul I.S LIÉGEOISES.
lient que l'on debvera! constituer et choisir à reste oiliee des hommes bien
lellré> el expert eus droyts cl loyx pour, en l'absence des susdits 22, tenir leurs
place cl <sire présent à voire les procé el iceux débattre démellcr, décider,
mande roents que premier ne soyt ad-, i>-é par trois membres de leur consistoire,
scavoir de chasque tëslat un, pour icclluy mandement admettre ou rejetter selon
que le eas appartindera, et pour assurance de ce. le petit seel avec lequel lesdit
mandements seront se. liez serat doresnavant retenu entre les seigneurs du siège
des 22, lesquels, à chasque ans, feront élection d'un personne de leur nombre, io
résident dans la Cité, qui en aurai la charge et garde pour sceller les mande-
ments ainsi passés et en receverat les droyts, desquels il en debverat rendre
Ilem que chasque procè devant d'estre horsporlé, serai mis ens mains d'un
des seigneurs 22 ou plusieurs, si la mattire la requirre, pour eslre visité et
prendre ensemble résolution, voire que chasque debverat donner son sentiment
et opinion, ou sinon ne serai recevahle pour faire suite avec les autres. 20
Item que tous lesmoings soycnl examiné devant le siège au lieux accoutu-
mées ou pour le moins devant deux desdits seigneurs du siège, ce que se
debverat faire devant disner. ne fust que le siège en cust ordonné de les ouyr
après mydy pour cause et respect.
délivrer aux parties nul décrets, sent nées interlocutoire ou deffluitive devant
qu'il n'ayl esté communicqué ausdits seigneurs ou pour ie moins à deux d'iccux,
ayant esté présent à icclle passer el senlcncier.
item el quand aux frayts et. superfluitéz à faire des visitations ou examens
des tesmoins sur lieux liligeux, les seigneurs ordonneront un de leur consistoire, 30
à leur conscience et dNcrélion, qui en aurat son tour, lequel pour l'examen de
mannoye de Liège, deux p.ilar, sans que en ce leur journées soyenl compris.
Iiem se contenteront pour les Visitation de quelque lieux, scavoir un homme
d'église ou un gentilhomme d'avoir 5 chevaux pour chasque, pour chaque
desquels serai taxsé 20 patars brabant, et pour les hommes
5 Item pour seeler mandements, un patar et six soûls, et pour horsmetlre,
l<S soûls pour les seigneurs.
Item pour l'expédition de toute actes judiciels, l'on payerai au siège "2 aydans
liegcoys et autant pour le elereq.
item pour la eoppie d'un acte ou escrits ftirny en cours, celle partie qui en
voudront avoir une eoppie payeront, pour chasque feullets eomplètrement
ij remplis. t> aydans.
Stem pour sceller une sentence delfinitive, l'on payerat
Item pour avoir le double des sentences ou décrets, la partie la resquéranl,
le clereqs ne demanderont rien que ne soyt taxée par les seigneurs du siè^e.
Item pour crier ou publier un personne banny, les seigneurs y estant présents
Et pour en avoir eoppie ou le double, 10 patar et s'il la faut seeler, ils paye-
ront le seel, etc. (Manuscrit 59, fol. 108 à HO)
Mélart, p. 301.
Nonobstant les mandement et édils cy-de\ant publiée touchant les grains qui
cherté et disette entre le commun peuple, lequel par néssessitée, que souvent
n'ai pas de loyx, uienassèrent de forcer les maysons des riches et opulence
ens dits grains, mesme les grenniers des marchants, usiniers et recoupeurs qui
bs tenoyent le pied dans le ventre et le couteaux sur la goirge.
tims. sans Icsser allumer le feux pendant que le vent souflloyl, et pour à quoy
obvier, il ordonna cl commanda aux riches <l opulents ensdits grains de les
jusques à Rollanlgoffe derier l'église de Saint Jean Evangélist, ladit porte fut
%'" c K
Guerre entre Henri , roy de France el Charles S" , empereur. n
Sur la fin de l'an 1551. Henry ."", nouvellement couronné roy de France,
,e
enlevai une guerre contre l'empereur (marie :i" , souh prélexl de restablir
les princes d'AUemaigne rxilés de l'empi reur à cause de leurs religion lutérine,
bien .
i u e ce roy fut très ebristien, par quelle guerre le pays de Liège entra de
L'an 155i, Févcsque Goirge d'Austrige, voyant les fumées de guerre allcn-
e
tour de son pays de Liège, fit assembler les Estais du pays, le 17 du moys
'
CI plus haut, |i 42*2.
d'avril, pour aviser aux moyens de la conservation du pays ('). Et fut résoud à
cest assemblée de faire un levée de six compaignies de soldats d'infanterie
moleslalion ... Suit > résumé des campagnes du roi du France cu)ilre
s Mariembourg, Bouvignes, Dinanl, Fosses, Thuin et en Hainaut, d'après la
version ordinaire.
Pendant quel temps, le pays de Liège avoyt encore fort à souffrir et fut
encore en grand dissetc et cherté des vivre à eau^e des soldats que s'abordoyent
vancer le raariaige de son fils Phlippe avec Harie, fille du roy d Engleterre,
me
duquel les noces furent célébré dans la ville de Londre le "25 du moys de
15 juillette, en toute magnificence, selon qu'il en est raporlé par l'histoire plus
amplement déduit.
L'empereur Charle cependant ne lessa d'avoir soing de ses pays et d'avoir
I'oyeille à ce qui estoyt nécessaire pour le mentient et conservation d'icelluy, à
quel effect il obtient de 1 evesque de Liège et de ses Estais, soub promesse de
20 quelque place en compensation ou change, la permission de baslier quelque
forteresse sur le territoire du pays de Liège, située sur la rivire de "rieuse,
laquelle place fut appelé, après son nom, Charlemont, parce qu'il estoyt sur un
éminen. au pied de laquelle coulloyt la Meuse. Geste place debvoyl servir
pour tenir en bride les Françoys et empescher leurs cours tant au pays de Liège
25 que d'autre.
L'an «535, le i i'"
e
du moys de mars, fut fayt et publié un trcsvc tant au pays
de Liège qu'en Brabanl entre l'empereur Charle avec son fils Phlippe et du roy
Henry de France pour durer le terme de :
-i ans. De quoy le peuple, de part et
d'autre, en fut fort joyeux, espérant de vivre en repos et que cependant l'on
Adolphe, fut au mesme temps créé et receu pour grand prévost dodit chapitre
de Sailli-Lambert, comme estant Testât du plus haut relifs eus dit chapitre
1
). s
(
Mélart, p. 366.
Pendant toute ces disposition, l'évesque lîoirge d'Auslrige et les Estais furent
l'empereur (marie, le roy Phiippe son fils et Henry, roy de France, n'ayant io
seullement duré que environ deux ans La cause de cestc rupture fut que
quelque différent estant survenu entre le roy l'hlippe d'Fspaignc et le pape
Paul, 4'"" du nom, auquel Henry, roy de France s'allia et envoya secours de
gens d'armes pour nuire au roy d'Espaigne. Ces nouvelles guerres obliga
l'évesque de Liège et les Estais à retenir encore les soldats; outre ce, l'évesque 15
Mélart, p. 367.
Ccsl évesque at tout son temps résidé dans la ville de Liège. ( Manuscrit 59, 20
fol. 147.)
gouverné lestât de l'Empire l'espace de 28 ans, lequel suplia par ses ambassa- 23
Comme jusques icy les évesques de Liège avoyent tousjour esté en dispute
rs
et conlravers avec mess du clergé secondaire touchant les contributions impé-
rial et autres subsides, à quoy il ne voulloyent eslre touché ny obligé et s'en
ayant lousjour exempté à la charge des autres Estais, il leur fut dit et ordonné,
10 sans préjudieier à leur immunités, ils eussent pour le future à payer tailles et
imposts comme les autres listais égalle à la leur, et tenir de nul valloir les man-
dements qu'ils avoyent impélrés et obtenu tant de l'Empire que du Saint-Siège
de Home, en outre qu'ils eussent à rendre le debvoir comme les autres sans
supériorité. Ce fut alors qu'ils se submirent, ne fays:int plus du diffieille et
Mélart, p, 395.
.... Ceste réplicque ne fut pas au goust de l'évesque, bien qu'il la passa en
.">"
Qu'ils avoycnt érigée el institué un siège, tribu nais et judicature où se
juges de la :
'ilé et pays pour les crimes, ne voullant permettre que iceux
prissent cognoissance des crimes et forfayts de leurs bourgeoys, deffendant aux
ecclésiaslicques de se nieller ny meltrc le nez dans leurs affaires.
saysi dans sa mayson sans les clefs magistral qui dépend de leurs aulhorilé et to
comme juges approuvé et autborisé, usurpant les droyts des juges instablis de
leur puissance.
8° Qu'ils ne. vcullent admettre ny esehevin ny mayeur dans leur conseil,
( ).
Pendant cest année, l'évesque Groisbek manda et fil venir dan> Liège
quelques pères Jésuiles, lesquels il tient quelque temps dans sa court ou pallays,
en attendant quelque occasion et iieux propre à leur donner. (Manuscrit 39
fol. I5ô. 50
(*) '
f. Mandement pénal dr l'empereur Maxirailien II du 10 octobre 1571, obtenu par Gérard de
ck contre le magistral de la Cité dans dossier 4 534, pièce 5, de la Chambre Impériale el dans
Mélart, p. 3i>7.
deffence contre ses gens, requit à ia noblesse du pays de Liège h s'armer avec
5 quelque de leurs sujet les plus huppéz pour se mettre à cheval scullement pour
réduire les rcbels de fiasque à leur debvoir et obéissance. A quoy la noblesse
ne luy voulloil eslre réfraielairc. mais s'armircnl en bon nombre, tous à cheval.
[Manuscrit 39, fol. 135 ;°.)
Mélart, p. 403.
Mélart, p. 420.
eslre juge dans deux judieature pour un mesme cause, comme par exemple un
25 proeè estant intenté pardevant les bourgmestres et Conseil, fust pour crime,
actions réels ou civille, el que la cause ou matière fust troup debieuse pour
(i) Sur le rôle défensif de ces chaînes, vor (Jobert, Liège à travers la âges, t. Il, p. 305.
yi; Voir Conseil privé. Dépêches, rcg. VII, fol. 100, lettre de Gérard de Groesbeeck du 20 juin Ib7i
acceptant que pendant le procès engagé à Spire entre lui et lu Cité de Liège, aucun échevin ne pourra
Tojie ïi 84
666 CHRONIQUES LIÉGEOISES.
droits réels. Et comme l'ambition des hommes est lousjours porté et enclin aux
estais et offices où il s'y trouve de l'advantaigc et gaige, ebascun si veut pousser, 5
soit par droit ou par force; il advint doue, vers la saint Jacque, qu'il convint à
que cela ne se feroit sans troubles ou confusions entre le peuple, qui se déborde 10
ne seroit de valleur et ne sorliroil de ses effets. Ce que fut une grande escorne i-,
pour les eschevins, car depuis ce temps là. il ont esté séclus de cest estai à leurs
grand regret, comme il est à croire et voire. (Manuscrit .19, fol. -i 36 t>°.)
Mélart, p. 424.
Mélart, p. 427.
Les qualtres compagnie des bourgeoys institué par Pévesquo, ayant snul) la
permission diidil seigneur obtenu un licence cl prévilège à tirer lous les ans
s un fois le papigaye, ce que se faisoit sur la porte de Sainte- Walhurg; les uns
tirant avec des arb;illels, les autres avec des harquebuses, ce qu'estant allèrent
chasque compagnie par ensemble se récréer à leur tour, les arballctiers ayant
leur chambre aux miilieux du pont des Arches, les harquebusiers sur la mayson
de ville, y faisant bonne, chère tant que ils vindèrent jusque à là que de s'en
Avec quel argent ils firent tous les ans ensuivant bonne chère lorsqu'il eurent
tiré le papigaye, à quoy le prince debvoy! tirer le premier coup ou quelques
uns en sa place, ce que at duré quelques années. Et ceux qui se voulloyent
i j mettre desdil compagnies estoient taxsé à donner quelque plais d'esleins ou autre
vassel pour ameubler la compagnie. Celle de vieux arballctier debvoil porler
200 hommes et debvoit servir de garde dans le pallays lorsque l'évesque y seroit
résident; les autres debvoient contenir chasque 150 liommes, les qualtres com-
pagnie ont du depuis marché avec les armes en très belle équipaige et ordre le
Mélart, p. 441.
2a Cesl évesque pendant sa vie avoil fait faire et édiflier une partie du pallays
non acbevé. où se voit présentement ses armes. (Manuscrit 59. fol. 170.)
INDEX ALPHABÉTIQUE
DES
Los chiffres renvoient aux pages. Les noms des personne même des souverains, sont classés au ,
nom de famille. Le nom de Liège revenant presqu'à chaque page n'a pas été repris, m::is
on trouvera à ce nom l'énumération des institutions religieuses et civiles, des rues, des
édifices, etc., mentionnés dans les chroniques.
A
lean d'), dit de Parfondry,
! II, 203. \i refeuille (Guill. d'), cardinal, I, 79, 5S6.
u osse (Bauduin d'), II, 468, mont, dép. des Awirs, IL 172. — (Le
Adam (Henri), I, 105. château d'), I, 505; IL 264.
Ade (Henri), abbé de Saint-Laurent, 1, 142, Ugremont (Le seigneur d'), I, 511. — (I.e
Aerschot (La ville d'), en Brabant, I, 383, 386. Aigremont (Jean d'), I, 512.
Aerschot (Le seigneur d'). I, 385, 430. Voir Aiguës-Mortes, ville de France, II, 132.
Cra!'. , Vierson. Ailbert, chanoine de Tournai, I, 1G.
Aerschot (Le duc d'), II, 135, 421, 183, 504, Ailly (Le seigneur d'), I, 217.
517, . . :. Voir Croy et Vierson. Aineffe, commune du canton de Jehay-Bo-
Afflighem (L'abbaye d'), IL 35. ... i
,iè e, II, 181.
êque d'), I, 149. Airbonnes, dép. de Hiuy, II, 153. (La mon- —
Agimont, commune du canton de Florennes, tagne d'), I, 52.
Namur, I. 61, 207, 533; II, 436, 439. Aire, ville de France, IL 318.
Agimont (Le seigneur d'), I, tableaux I et Lphus (Le chantre), II, 14.
III; II, 6 M, 562, Voir Looz et Aix-la-Chapelle (La ville impériale d'), I, 10,
Rochefort. (il, 72, 128, 171, 210. 223, 235, 236, 245, 246,
Agimont (Jean d'), I, 64, G5, 189, 191. !86, 306, 314, 382, 3S6, 388, 399, 410, 415, 416,
Agimont (Louis d'), II, 152, 160, 162, 169, 173. '.
'n ii 123, 431, 444, 145, .".ne. 508, 512, 525, 538,
Aickspalt (Pierre), archevêque de Mayence, :,\\, 560, 561; IL 23, 25, 38, 45, 98, 102 à 104,
II, 75. 183, 195, 196, 211. 255, 358, 359, 3G0, 380, 460,
670 INDEX ALPHABÉTIQUE
S61, 534, 546, 621, 644. — (L'hérésie à), II, Amay (Jean d'), H, 212.
,,,1 (La peste à), II. 595. — (La paix Amboise (Le château d'), I, 519.
,r i. 375, '.'..;. 149. [Tumulte à n Vmercœur (Le baillage d'), II, 635
—
.
.
_ (Eglls Notre Dame <i'), I, 192. Amiens (La ville d'). II. 30, 89. (La paix
Aix-en-Provence (Un manuscrit d'), H, 239. d'), II, 468.
\u e (Ferdinand Vlvarez de Toledo, duc d'), Amiens (Martin d'), II, 198.
II, 130, 521, >25 à 566, 572, (in-?, 605. Amniien (Marcellinj, il, 4.
Albert, archiduc d'Autriche, prince souve- Vndernach (La forteresse d'), II, 471.
rain des i';iys Bas, il. 522, 014. Andrelin (La conspiration d'), II, 403, 404.
Albert I d'Autriche, empereur, I. 61. Vngers (La ville d'). II, 188.
Albert iv. duc il' Vutriche, i, 587. Angleterre. —
Guerre avec le Brabant, II,
Alberl Louvain, évêque
île 'le Liège, II, 33. 82. - (Hérésie en), II. 436.
Ucala (L'université d'). IL 538. Angoulème (Le comte d'), II, 188.
Uden Eyck (Le monastère d'), I, 13. Anhée (Le château d'), I, 41.
Aldenhoven, régence de Dusseldorf, I. 100. Anjou (Le duc d'), II, 544, 545, 553, 554.
Alençon (Le duc d'). I, 207, 208; II, 483, 589. Anne de Bretagne, I, 314, 483, 520; II, 354.
Alfteren (Conrard d'), I, tableau I. I, 424, 526, 549, 560; II, 555, 559. — (Le
Alger (La ville d'), IL 137, 409, 451, 464. maieur d'), I, 362.
Algésiras (La ville d'), I, 148. Anselme (Le chroniqueur), II, 2, 4, 44.
Alken, commune du canton de Looz, Lim- Antheit, commune du canton de Huy, Liège,
Alkmar, ville de Hollande, II, 563. Anthisnes (Le seigneur d'), I, 351.
Alleur, commune du canton de Fexhe-Slins, Antoine, bâtard de Bourgogne, I, 312, 322;
Alost (La ville d'), I, 371, 552, 575. Antoing (Le seigneur d'), I, 198.
Alpen (Le seigneur d'), I, 170, 177, 181. — Anvers (La ville d'), I, 374, 513, 518, 533, 549,
(L'avoué d'), I, 185. 578; II, 82, 135, 187, 346, 355, 357, 364, 407,
Alsteren (Guill. d'), I, 233, 290. — (Jean d'), '/lu, ilfi, 422, 452, 497, 515 à 527, 529 à 531,
I, 523. ."vis, 552, 554, 574, 575, 584. — (La citadelle
Altena (Le seigneur d'), I, tableau IV; II, d'), II, 526, 572, 578, 583, 602. — (L'église
402, —
(Adolphe d'), II, 25, 38. — (Otton), Saint-Michel d'), I, 529; II, 358. — (L'église
Appeltern (Waleran d'), I, 192. Athin (Jacques d'), I, 368. (Jean d'), I, —
Aquitaine (Le dauphin d'), I, 210. 482. —
(Walter d'), I, 130. (Wathieu d'), —
Aragon (Le roi d'), II, 249. — (Catherine d'), 1. 215; II, 240, 619 à 621.
Arckel (Le seigneur d'), I, 200. — (Guillaume Aubert (Le prêtre). II, 386.
d'), I, 201. — (Elisabeth d'), I, tableau IV. Auctarium Gemblacence (L'), II, 6.
— (Henri d'), I, 146. — (Robert d'), II. Audenarde (La ville d'), I, 371; II, 516, 518,
202, 204, 209. 552.
Arckel (Jean d'), évêque de Liège, I, 67, G9, Audenhoven, ville du comté de Juliers, II,
70, 75, 92, 201, 209, 586; II, 146, 192 à 212. 194.
Ardenne (L'archidiaconé d'), II, 609. — (Le Augsbourg (La diète d'), II, 230, 305, 421, 479,
duc d'), II, 41. (La forêt — d'), I, 300; 518, 523, 524. — (L'intérim d'), II, 421, 428.
Arendael (Jean d'), II, 104. Aurella (Jean d'), évêque de Corfou, II, 218.
Arendonck (La dame d'), II, 37. Aut.l (Arnold d'), II, 393. — (Jean d'), sei-
Argenteau (Le château d'), I, 452; II, 91, 171, de Vogelsanck, II, 111.
i, mi (Margue- —
177, 178, 179, 183, 330, 362, 396, 482, 484, 533. i'O, I, tableau III.
— (Une vue d'), II, 324. Autriche (Georges d'), évêque de Liège, II,
Argenteau (Le seigneur d'), I, 181; II, 363, 2, 136, 407, 413 à 449, 486, 489, 502, 656, 660,
629. — (Florent d'), II,— (Guilla
536. 662. —
(Un portrait de), II, 8.
d'), I, tableau III, 217, 218. — (Renard d'), Autriche (Don Juan d'), gouverneur des
I, 1S5; II, 91, 177, 180. — (Jacques d'), Pays Bas, II, 556, 577 à 589.
II, 263. —
(Thierry d'), I, tableau II. Autriche (Isabelle d'),
II, 471. (Margue- —
Arlay (Jean, seigneur d'), I, 49. rite d'), gouvernante des Pays-Bas, I, 506,
Arlon (Le prévôt d'), I, 185. II. 359, 375, 637.
Armagnac (Le duc), I, 20S; II, 483. Autun (L'évèque d'), I, 149.
Arnhem (La ville d'), II, 552. Auvergne (Bobert et Godefroid, comtes d'),
Arnold, dit le jeune, I, 202. I, 60.
Arnould de Horne, évêque de Liège. Voir Auxerre (Le comte d'), II, 34.
Hornes (Arnould de). Avennes (Bouchard d'), II, 47, 54. — (Jean
Arnsberg (Conrad d'), I, 137. d'), I, 32, 62; II, 47, 48, 60, 79. — (Le bailli
Arragon (Isabelle d'), I, 48. d), II, 467.
Arras (La ville d'), I, 526; II, 485. Averbode (Le monastère d'), I, 529; II, 37,
(L'évèque d'), II, 130, 133, 504, 654. 653. —
(Le manuscrit d'), I, 68, 143 à 145,
Artevelde (Philippe d'), I, 84; II, 217. ;
Artois (Le comté d'), II, 94. — (Hérésie en), Avignon (La ville d'), I, 69, 85, 109, 149, 164,
II, 517. 169, 202; II, 85, 92, 164, 176, 200, 216, 232.
Artois (Marie I, 71, 176, 195.
d'), (Robert — Avila (Sancho d'), II, 566.
d'), I, 60. —
(Mahaut, comtesse d'), I, 48. Avranches (La ville d'), I, 211.
Aslau (Henri, comte d'), évêque de Magde- Awan (Les seigneurs d'), I, 401; II, 166. —
bourg, II, 17. Awans et les Waroux, II, 73. 75, M.
Aspel (Le bailli d'), I, 176. Lwelhonriwe (Renier d'), II, 179.
! (Jean d'), II, 179. Aywaille (Le commendataire d'), II, 393,
Ath (La paix d'), II, 81. 467.
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(La ville de), II, 631. [08, 109, 114, 201 :
tdi Vil erl de), l. 372; II, 122. — (Cïi u bin), II, 88, 111, m), 1
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de), II, 122. — (Jean do), :
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ivôque de Trêves, I, «0, 463; II. 121, i
(Thomas), évêque de Lii ieux, I. 263.
245, 246, 247, 260, 285; II, 108, 112, 344. — (Le
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de Fosses. I, 586.
Iean), chai di in1 Lambert,
Bamberg (L'évêque de), II, 41.
I, 288.
Bar (Le duché de), II. 214, 256.
re Uberl di i, comte de Hainaut el
liai- (Edouard III, du.; de), 1, 207, 208; II, 79.
II, 621.
VI, 440, 141, 442.
.a (Tilman de), I, U9 me de), comte de Hainaut
lu (La fosse du), 1, 534; II, 353. el de Hollande, 1. [30, [91, 194, 198, 202,
il, ;?27.
Barberousse, le Turc, II, 134. ;
Bardillon Mi n '
de), II, 442. ièn I [ueline de), 1, 131, 132, 137, 201,
240.
238, !40, 157, !60, 68, 280. - (Fastré), dit 95, 132, 587; II, 141, 192, 224, 16 B !40, 618.
Surlet, I. 204, 141; II, 81, 87, 102, 103, 106, - (La chronique de), I, 145
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. Ii73
Bayeux (L'évêque de), I, 211. 333, 352, 561; II, 129 à 138, 300, 357, 393, 401
Bayonne (La ville de), II, 135. à 414, 497, 654 à 656.
Beafyer (Gérard), II, 50. Berghes (Henri de), évêque de Cambrai, I,
Beartwyck (Le seigneur de), I, 137. 350, 444, 445, 457, 568.
Beau (Henri le), II, 173. Berghes (Georges-Louis de), évêque de
Beaucyes (Le seigneur de), I, 198. Liège, II, 289, 325.
Beaufort (Le seigneur de), I, 35, 71, 198; II, Berghes (L'an de), I, 289, 333, 334, 358, 497;
55. —
(Le château de), II, 53. II, 129, 421, 504.
Beaufort (Henri de), I, tableau IL — (La Berghes (Marguerite de), I, 543. — (Marie
dame de), I, 178. de), II, 402.
Beaulieu (L'abbé de), II, 361. Berghes (Maximilien de), archevêque de
Beaumanoir (Le seigneur de), I, 198. Cambrai, II, 489, 501, 513.
Beaumont (Le comte de), I, 386, 430. Berghes (Bobert de), évêque de Liège, H,
Beaumont (Collard de), II, 174. — (Jean de), 320, 321, 402, 427, 443, 447, 488 à 505, 509 à
I, xxiv; II, 79, 153 à 158. 512, 661, 662.
Beaurain (La ville de), II, 439, 621. Berghines (Henri de), II, 193.
Beaurepart (L'abbaye de), I, 463, 524; II, Bergilers (Jean de), II, 241.
Beeckman (Le greffier), II, 310. Berlaymont (Guillaume de), II, 378. — (Her-
Beeringen (La ville de), II, 262. man de), II, 594.
Benoît XI, pape, I, 59; II, 70. Berlaymont (Ottard de), bailli du Condroz,
Benoît XIII, pape, I, 164, 169. II, 578.
Tome 1 .
85
674 INDEX ALPHABÉTIQUE
Berleur, dép. de Grace-Berleur, I, 548. de), I, 104, 155; II, 228, 230, 235. — (Jean
Berleur (Antoine de), II, 223. et Guillaume de), (Jeanne de),
I, 89. —
Berlingen, commune du canton de Looz, I, 377. — (Pascal de), II, 385. (Benier —
Limbourg, II, 109. de), II, 199, 205, 209. —
(Walter de), II,
Berlo (Le château de), II, 73, 108. — (Le 231. — (Warnier de), II, 219.
II, 105, 114, 115. — (Isabelle de), I, 169. — Bignoul (Jean), II, 316.
(Baes de), I, 498. — (Thierry de), I, 89. Billiton (Jean), I, 441, 442, 501.
Bermonbèche (Gilles de), dit Fichons, II, Billy (Le seigneur de), II, 605.
201. Bilsen (La ville de), I, 180, 181, 202, 334, 338,
BernaJmont (Albert de), II, 241. — (Jean de), 558; II, 128, 262, 267.
I, 86, 89, 198, 200, 215, 220, 619, 620, 621. Bilstain (Nicolas de), abbé de Beaurepart,
Bernardfagne (Le couvent de), II, 55. II, 509, 510.
Beme (La ville de), I, 318. Binche (La ville de), II, 185, 436, 439, 454,
Berry (Le duc de), II, 483. — (Jeanne de), Binckem (Jean de), seigneur de Bamioul,
Berwinne (Gilles de la), I, 155, 156. — (Jean Blankenheim (Arnold de), II, 61, 70, 71, 72.
Bessongne (Un nommé), I, 414. Blavier (Antoine le), II, 178. — (Arnold le),
Bethléem (Le prieuré de), I, 63, 221, 588. II, 383. —
(Catherine le), I, 460. —(Henri
Betho (Le manuscrit de), II, 304. le), II, 165.
Beutichem, commune de Gueldre, I, 137. Bocholt (Le prévôt Arnold de), II, 508, 513,
Bex (Pierre), II, 507, 537, 540, 577. 551, 573, 6U3.
Bierset, commune du canton de Hollogne- Bodet (Un nommé le), II, 572.
aux-Pierres, Liège, I, 467. — (La paix de), Body curé aux Avins, II, 296.
(J.),
Boeshoven (Thierri de), II, 100, 101. Bormans (Arnold), dit de Palude, II, 466. —
Bohême (Henri, roi de), I, 64. — (Charles (Henri de), doyen de Saint-Martin, II,
Borcette (La ville de), I, 27. 224, 225, 228, 229, 233, 238, 256, 263,
Borges (Renier de), II, 233. 272, 285, 287, 292, 295, 297, 309, 310, 311,
Borgne (Le capitaine Nicolas le), II, 455. 323, 326, 330, 376, 539, 581; II, 96 à 125, 141,
Boi-gneval (Jean de), II, 169. 237, 248 à 265, 297, 304, 608, 623, 038 à 641.
Bourges (La ville de), 1, 520; II, 134. Braives, commune du canton d'Avennes,
Bourgogne (La), II, 463, 478. Liège, I, 217.
ogne (Agnes de), I, 820, 225, 311. — Branchon, commune du canton d'Eghezée,
(Antoine de), comte de Réthel et duc de Namur, I, 196.
Brabant, I, 109, 118, 120, 132, 168, 170, 185, Branda (de Casiiglione), évèque de Plai-
il, 115. — (Béatrice de), il, 23. — sance, I, 138.
(David de), évêque d'1 trecht, II, 101, 121, Brandebourg (Albert de), archevêque de
122. —
(Eudes IV, duc de), I, 48. (Gérard — Mayence, II, 359, 621. (Albert III, mar- —
de), II, G09. —
(Jean VI, de), évèque de grave de), II, 122, 482. — (Frédéric de),
Cambrai, II, 201. (Jean de). Voir Jean — II, 196. — (Georges de), I, 436. — (Joachim
Sans Peur. —
(Jeanne de), I, 48, 333. — de), II, 343. — (Louis 1de Bavière, mar-
(Marguerite de), I, 48, 483. (Marie de), — grave de), II, 82. — (Marguerite de), I,
I, 31H, 312, 322, 631, 637. — (01 Ion IV, comte 185. — margrave de), II,
(Otton, 196. —
de), I, 48. — (Philippe de). Voir Phi- (Waldemar, marquis de), II, 75.
lippe le Bon. — (Bobert II, due de), I, 48. Eraquemont (Marie de), I, tableau III.
Bourguignon (Le capitaine), II, 440. Bréda (La ville de), I, 218, 322; II, 96, 248,
194, 240, 243, 256, 260, 270, 271, 364, 391, Burscheidt (Thierry de), I, 243, 589.
422, 452, 456, 495, 502, 521, 526, 527, 531, Busleiden (François de), I, 410. 489, :/
532, 534, 539, 545, 575, 576, 577, 580, 582, 5S3, Buurmalsen, commune de Gueldre, I, 137.
Cadorat (Aymar de Poyrieu, dit), II, 258. 135, 196, 214, 504, 513. — (La paix de), II,
Caffales (La ville de), II, 485. 375. — (Le suffragant de), I, 560.
Calais (La ville de), I, 60, 207; II, 90, 188, Cambrésis (Le), II, 483, 537.
Calixte III, pape, I, 225. Cange (Arnould de), II, 280. — (Marguerite
Calixte, chanoine de Saint-Paul, II, 20. de), I, 467.
Calvin (Jean), II, 509. Canne (Guy de), I, 350 à 356, 362, 365, 440,
Camarin (Le duc de), II, 469. 574; II, 127, 270, 390, 391, 641, 642, 645.
Cambrai (La ville de), II, 80, 131, 133, 135, Canterbury (L'archevêque de), II, 131, 390,
136, 226, 442, 447, 503. — (Le diocèse de), 485, 494.
I, 159. — (L'évêque de), I, 350, 444; II, 41, Cantimpré (Thomas de), II, 6.
678 INDEX ALPHABKTU.M'K
Cantrevilli (Le soigneur de), I, 198. (Jean de), prince d'Orange, I, 331, 333,
Caorsin (Le bourg de), II, 188. 33 — (Hugues de), II, 615.
Capoue (Barthélemi de), II, 69. Chambulat (Le seigneur de), I, 198.
Capron (Dominique), abbé de Lobbes, II, Champ (Colard de), II, 216, 219. — (Nicolas
inthie (La), II, 422, 425. Chantraine (La seigneurie de), I, 402.
Carloy (Le comte de), I, 211. Chapeauville (Le chroniqueur), II, 5 à 7,
Carpentier (Arnold), officiai, I, 20. — 13, 14, 71, 179, 294, 336.
Castolherg (iiérnrd de), I, 185. Charles le Téméraire, I, 107, 224, 233, 240 à
Castelnuovo (La ville de), II, 134. 259, 265 à 286, 293, 294, 309 à 323; II, 110,
Casterloot (Jean de), I, 589. 111, 115, 120, 123, 252 à 265, 303, 333, 593,
Castille (Jean de), I, 483. (Marie de), — I, 608, 623, 624 à 637.
514. Charles IV, empereur, I, 77; II, 167, les, ]*:!,
Castillon (Hugues de), II, 57. 184, lso, 196, 211, 487.
Castre ou Castert, dépendance de La Naye, 514, 533; II, 132, 134, 137, 138, 275, 300, 344,
II, 487, 494 à 496. Charles IV, roi de France, II, 76.
Catherine de France, I, 211. Charles V, roi de France, II, 186.
Catzenellebogen (Le comte de), I, 43; II, 79, Charles VI, roi de France, I, 84, 92, 102, 206,
Celles (La collégiale de), II, 609. Charles VIII, roi de France, I, 314, 372, 375,
Evangéliste, I, 552. Charles IX, roi de Fiance, II, 496, 497, 553,
Cerf (Gilles de), II, 86, 162. — (Le chanoine Charles I, roi de Bohème, II, 88, 89, 195,
197, 204, 209, 210. — (Gérard), dit d'Ochain, — (Guy de), II, 164. — (Herman de), I, 40.
II, 167. — (Jacques), II, 185. — (Louis), Charobert, roi de Hongrie, II, 76.
Chalderon (La bataille de), II, 354. Chartres (Evêché de), II, 343. — (La ville
Châlon (Le seigneur de), I, 198; II, 457. — de), II, 188.
DES NOMS OE PEKSOlNNES ET DE LIEUX. 079
Chaulvessy (Le château de), II, 451, 458. Cilly (Claude de), seigneur de Pousset, I,
Chaussée (Jean et Henri de la), I, 113, 161. Ciney (La ville de), I, 35, 347, 472, 473, 533;
— (Jeanne de la), I, 532. II, 53, 54, 628. — (Un miracle à), II, 78. —
Chauvency (Gauthier de), II, 29. — (Gérard (Godescalc de), H, 14. — (Godefroid >-t
I, 10. I, 355.
Cheraux (Henri délie), abbé de Saint-Lau- Clément IV, pape, I, 34, 60, 61, 66.
Chesnea (Robert), dit Quercentius, II, 447. Clément VI, pape, II, 84, 92, 93, 156, 161. 163,
547; II, 108, 117, 126, 273. 586; II, 69, 213, 214, 216, 376.
Chestruvin, dépendance d'Onhaye, II, 440. Clercq (Jean le), I, 377, 461, 465, 466, 167,
Chetengnée (Le sire de), II, 179. 473, 580. — (Gilson le), I, 533.
Chèvremont (Le château de), II, 307. Clermont, commune du canton de Nandrin,
Chièvre (Le seigneur de), I, 388, 430, 549. — Liège, I, (Le châ-
436; II, 84, 89, 150, 159. —
(Goswin de), II, 175. — (Guillaume de), I, teau de), I, 53; II, 85, 90, 160, 162, 170. —
431. — (Marie de), I, 458. — (Jean de), I, (Les comtes de), II, 28, 170, 296.
112. Clermont (Louis de), II, 60. (Wéry de), —
Chimay (La ville de), II, 480. — (Le prince II, 176.
de), I, 333, 430, 447, 583. — (La dame de), Clermont-Ferrand (Le concile de), II, 611.
II, 79, 155. Clervaux (L'abbaye de), II, 611.
Chiny (Le comte de), I, tableau I. Clèves (Le duché de), I, 525; II, 168, 409, 410.
Chiroux et Grignoux, II, 299, 314. Clèves (Adolphe I, comte de), I, 142. —
Chocquier (Le château de), I, 402; II, 159, (Adolphe I, duc de), I, 136, 176, 200, 205. —
171. — (Le seigneur de), I, 441, 583. — — (Adolphe de), seigneur de Ravenstein,
(Louis de), I, 399. I, 278, 311, 333, 344. (Agnès de), II, —
Chrétien de Saint-Trond, I, 189. 152. — (Catherine de), I, 80, 205. — (Eli-
Christian, roi de Danemark, I, 221, 513; II, sabeth de), I, 80, 205. — (Ermengarde de),
133, 482. I, tableau IV. — (Ghisbert de), I, 568. —
Christine de Danemark, II, 137. (Guillaume de), II, 133, 137, 410, 453, 485,
Christophe, comte palatin, II, 566. 575, 583. — (Jean I, duc de), I, 249, 542,
Christophe (Le secrétaire), I, 438, 439. 575; II, 106, 107, 190, 359. — (Marguerite
680 INDEX ALPHABÉTIQUE
de). II, 7!). — (Philippe de), seigneur de Commines (Philippe de), II, 303
Ravenstein, I, 333, 372, 373, 375, 378, 584; Compiègne (La ville de), I, 49.
II, 129. —
(Otton de), I, 69. — (Thierri V, Compcisli'lle (La ville de), I, 537.
comte de), I, 31. Coudé (Louis de Bourbon, prince de), II,
Le prévôt), II, 319. :,:<K 529, 534, 538, 544, 545, 553, 554. — (Isa-
Clockier (Gilles le), I, 50. — (Guillaume le), belle de), I, tableau I; II, 68. — (Jean de),
I, 246. — (Jean le), I, 154. — (Théodore II, 54.
de), I, 140. — (L'hérésie à), II, 387. — (Un Coronmeuse (Jean de), abbé de Saint-
monastère à), I, 18. (La peste à), II, — Jacques, II, 355.
406. —(Un synode à), II, 389. (Tumulte — Corphalie, dépendance d'Antheit, I, 24.
(YYalter de), I, 154, 350, 404, 405, 571, 575, Crochy (Le seigneur de), I, 198.
Coutances (L'évêclié de), I, 211. 159, 463, 474, 544, 568; II, 126, 341, 646. —
Couvin (La ville de), I, 118, 19'., 202, : (Jean de), seigneur de Renty, I, Î30. —
401, 403; II, 181, 262, 436, 439, 513, 518, 628. (Jean), seigneur de Chimay, I, 430. —
Crafft (Le comte de), II, 122. — (Jacques (Marguerite de), II, 415. (Michel de), —
de), II, 122. seigneur de Sempy, I, 430; II, 415. —
Cramaud (Simon de), évêque de Carcas- (Philippe de), comte de Chimay, I, 333,
sonne, I, 149; II, 236. 385, 430. —
(Philippe de), comte de Por-
Cranem (Le seigneur de), II, 6<>. (i,i,,, seigneur d'Aerschot, I, 430. (Phi- —
Cranembourg, lieu dit à Bruges, I, S'il. — lippe de), duo d'Aerschot, II, 135, 421, 504,
Crassier (Le baron de), II, 274. Crupet (Thomas de), I, 472.
Crawelbon (Gérard), II, 233. Cucurno (L'évêque de), II, 218.
Crauwels (Aleide de), dite Gimborn, I, 243. Culembourg (Anne de), I, 511.
Crécy (La bataille de Crécy), II, 81, 171 Curenge (La ville de), I, 22», 4-;::. 540, 553,
184. 554, 556, 557, 558, 563, 568; II, 131, 246, 342,
Crehen (Agnès de), I, 350. 9, 401, 558. — (Le château de), II, 393,
Tome II. 86
682 INDEX ALPHABÉTIQUE
D
Daim ille (Gérard de), évêque de Cambrai, Deventer (La \ ille de II. 552. .
lembroeck el de Heinsberg, I, iv; il. 94, Dieppe (La ville de), I, 206.
i
m 191, 220. Diepembeeck, commune du canton de Has
Dalhem (La ville de .
i. 842, 244, 3-25, 332, selt, Limbourg, I, 365, 413, 426, 427; II,
390, 396, 435, 444, 452, 453, 462; II, 87, 178, 246, 598, 599, 635. — (Le sei.mu-nr de), II,
de), II, 551 à 004. Diesl (La ville de), I, 98, 101, 147, 168. 219,
231, 261, 437, 439, 441, 412, 506, 519, 529; 11.
Dalhem (Godefroid de), I, 580.
Damiette (La ville de . II, 42, 56. 96, 99, 186, 245, 248, 257, 344, 347.
Dammartin (Wauthier de), I, tableau II. Diest (Gérard de), I. tableau I. — (Henri
Dampierre (Guillaume de . eointe de I :
de), I, 50. — (Jean de), 1. tableau IV.
dre, I, 31. — (Gui de), I, 585; II, 48, 54, 59, Dieupart, dépendance d'Aywaille, I, 509,
Damvillers (La ville de). II, 409, 428, 451, Dinant (La ville de), 1, 32, 41, 44, Gl, 90, 108,
458, 480. 116, 119, 202, 247, 249, 258, 340, 347, 401,
Daniel (Jean), I, 308, 376, 548, 553 à 557. 102, 172, 585, 586; II, 46, 49, 75, 90, 107, 108,
Danemark (Le roi de), 1, 221, 513; lî, 133, lit, 155, 178, 180, 181, 193, 214, '227, 239,
137, 522. 254, 258 à 261, 274, 319, 401, 578, 615, 624,
Darion, commune du canton de Waremme, 637, 661. — (Le château de), I, 16; II, 342,
Liège, I, 291. 348, 392, 395, 396, 433. —
(Le pont de), II,
Datin (La trahison des), II, 279. — (Wathieu 558. — (La collégiale de), II, 44, 609. —
d'), II, 241, 251, 331. (Les Croisière de), I, 524. — (La prise de),
Daules (La ville de), II, 56. en 1460, I, 265, 268, 270; II, 298, 303, 311,
Daventrie (Gérard), I, 235. 438, 440 à 442. — (Le siège de), en 1554,
Dawionpuis (Le manuscrit), II, 311. II, 304, 307, 313, 435 à 439, 483, 484, 625. —
Day (Jean), II, 592. (Les comptes de), II, 304. — (Un meurtre
Dechesne (Jean-François), II, 3li. à), II, 302. — (Les pensions de), I, 139.
Dell) (La ville de), II, 133. 552. Diodore de Sicile, II, î.
Delphinus (Frater), II, 64, 65. DistelbroecU, lieu-dit à Brusthem, II, 113.
Delvaux (Béatrice), II, 552. Dixmude (La. ville de], II, 563.
Denis (Gérard), II, 228, 617. — (Maître),
Dobbelstein (Godefroid de), I, 363, 364.
greffier de la Cité, 1, 149.
Doern (Everard de), I, x. — (Henri de),
Denvllle (Jean de), prévôt de Bouillon, II.
I, xxvin.
203, 204. Lim-
Dolhain, dépendance de la ville de
Denville (Jean de), bailli du Condroz, II,
bourg, I, 456.
•203, 204.
DominicU (G.-B.), II, 283.
Deschamps (Guillaume), dit de la Violette,
Dommartin (Jacques de Crissegnée, du île;.
I, 268.
I, 351.
Deux-Ponts (Wolfgang, duc des), II, 527,
553, 554.
Donat (Louis), de Venise, II, 218.
Devaux (Le doyen et les manuscrits), II, Donceel (Le maïeur de), II, 291.
274, 337. Donchéry (La ville de), 1, 465, 466, 467. -
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX «83
(La diète de), I, 374, 375, 377, 393, 468. — Ducelle (Le seigneur de), I, 198.
(La paix de), I, 411, 175. Duftel (La seigneurie de), I, 197, 407; II,
Dongelherg (Raes deï, seigneur de Long- 517.
champs, I, 4SI. Dujardin (Nicolas), abbé de Saint-Jacques,
Donnea (Jean), I, 376. II, 211.
Donneal (Jean), I, 408. Dumont (Antoine), II, 309.
Dreux (La bataille de), II, 500. 385; II, 189. — (Henri de), II, 21. -
Driel (Conrard de), I, 86. (Jacqueline de .1.
Drogon, abbé de Saint-Jacques, I. 25. Durbuy (Le seigneur 'l- . I.
Droisehe, lieu-dit a Herstal, II, 580, 581 Duren (La ville de), I, 520, 537, 553; II
Drolenval (Le seigneur de), I, 368. 409, 410, 412, 454.
Drugien (Stassin), II, 179. Dusselle (Reinold de), a i d
Dubois (Jean-Laurent), II, 292. logne, II, 22, 23.
E
Eben-Emael, commune du en mon de Sichen- 102. — (Arnould d'), I, 269, 311; II. 252. —
Sussen, Limbourg, I, 588. (Charles d'), duc de Gueldre, I, 314, 473,
Eberstein (Otto d'), II, 5 474, 186 à 188, Ï98, 525, 511 à 513, 551, 565;
Eclit, commune de Gueldre, I, lot, 522 II, 133, 243, 343, 403. — (Florent d'), comte
II, 232, 233. de Buren, II, 130, 134, 402. — (Maximilien
Eckhove (Le seigneur d'), I, 150 d'), comte d'Yselstein, II, 130, 393, 102, 463.
Ecosse, II, 458. — (Le protestantisme en), II, — (Philippe d'), II, 504, 597.
493. — (Le roi d'), I, 213. Eichstadt (L'évèque d'), II, 1"
Écossais (Passage à Liège îles), II, 307. Eigher (Bernard de), II, 191.
Edouard I, roi d'Angleterre, II, 59. Eindhoven, ville de Hollande, I, 99, 578; II.
188, 211. Elderen (Le seigneur d'), I, 290, 334; II, 211.
Edouard IV, roi d'Angleterre, I, 121, 188. 263, 629. —
(Godenoule d'), I, 172, 588.
Edouard VI, roi d'Angleterre, II, 477, 481. Éléonore d'Autriche, II, 344.
Eeckhout (Arnold), II, 60. Éléonore de Portugal, I, 513.
Eeten (Le seigneur d"), I, 137. Elisabeth., reine d'Angleterre, II, 291, 194,
517, 519, 521, 526, 530, 531, 538, 539, 545, 552, Elisabeth, reine d'Espagne, I, 568, 569.
605, 603. — (Adolphe d'), I, 310 à 313, 474; Elisabeth, de Philippe II, II, 495.
fille
II, 252, 258. — (Anne d'), I, 543; II, 130, 377, Ellaer (Henri et Théodore), H, 170.
(i84 INDEX ALPHABÉTIQUE
Ellenain (Le seigneur d'), II, 170. Eppenstein («lërurd et Si-lnd), arrlievn|ii.-
Elter (Arnold d' . dil de Vogelsanck, il, 265, de Mayence, I, 42; II, 38.
193 Eracle (L'évêque), I, L3.
i mai 1, dépendance d'Eben-Emael, II, 171. Erckel (Hugues d'), I. 60. — (Le seigneur
— (Le maïeur d'), II, 266. (Le seigneui — il'), II, 170.
Liège, l, 546; II, 171. Espagne Une cherté en), II, 417.
Enghien (La ville d'), I, 38't. — (Les icono- Etienne, abbé de Saint Jacques, I, 20 !
clastes à), H, 518. — (Le seigneur d'), Eu (Le comte ri'), I, 207, 208; II, 79.
berl il), seigneur de Morialmé, II, 239, Eupen (La ville d'), I, 223, 244.
Enghien (Jean d'), évêque de Liège, I, 57, Êvreux (Louis ••( Philippe, comtes d'), I,
Eppes (Jean d'), évêque de. Liège, I, 24, 27; Eysden (La ville d'), I, 181.
II, 44.
Fagnolles (Marie de), I, tableau IL Falvy (Marie de Nelle, dite de), I, tableau I
Trêves, II, 196. Farnèse (Le pape), II, 422, 425. — (Alexan-
Falkenstein (Agnès de), 1, 185. dre), II, 585. — (Octave), II, 481.
Fa.llais (Le Château de), I, 35, 335, 393; II, Fassot (Le clerc Jean), I, 376, 408, 415, 441,
Fallaize (Richard de), II, 53. — (Erard de), Faucon (Jeanne de), I, 215.
II, 333. Fauquemont (Le château de), I, 38, 201, 237,
DES NOMS DK PERSONDES ET DE LIEUX. 685
434, 43G; II, 57, 78, 88, 2C6, 259, 546. — (Le Flecte (Le seigneur de), H, 17u.
seigneur de), I, 511. — (Renaud de), II, Flémalle, commune du canton de Hollogne-
76, 79. —
(Thierry de), I, tableau I; îi 16 aux-Pierres, Liège, I, xxi, 402, 403; II, 167,
— (Waleran de), II, 45, 16S, 170, 172, 206. 170. — (Le commandeur de), II, 503.
Felipreit (Le couvent de), II, 252. Flémalle (Catherine de), II, 223. (Elias —
Fenal (Jean de) ou de Gau, I, 502. de), I, 156, 201. —
(Gossuin de), I, 85; II,
Fennelot, ville de Gueldre, II, 412, 206. — (Guillaume de), I, 11, 86; II, 200,
Fernalmont (Le fief de), II, 181. 222. — (Jean de), I, 223; II, 153, 166, 190.
Feronstrée (Jean de), II, 44. Fléron, commune du même canton, Liège,
Ferdinand I, roi des Romains, roi de Hon- I, 454; II, 174. — (L'avouerie de), I, 325.
grie, empereur, I, 514; II, 136, 137, 344, Fléron (Arnold de), II, 269, 642. — (Gérard
376, 405, 414, 420, 445, 457, 479, 487, 494, G62, de), II, 511, 576. —
(Jean de), I, 146. -
663. (Walter de), I, 130.
Ferdinand II, empereur, II, 304, 509, 654. Flessingue (La ville de), II, 552, 561, 562.
Ferdinand V, roi d'Espagne, I, 515. Fleurange. Voir Robert de la Marck.
Ferrand de Portugal, II, 34, 36, 46. Floddenfield (Bataille de), II, 352.
Ferrare (Tremblement de terre à), H, 557. Flone (L'abbaye de), II, 433, 504, 535, 537,
Ferret (Jean), I, 541. 549, 653.
Ferrici (Le légat Pierre), I, 223, 235; II, 102, Floreffe (L'abbaye de), I, 404; II, 21, 31, 504,
103, 105. 653.
Ferricus de Cluni, évêque de Tournai, I, Floreffe (Godefroid et Christian de), II, 14.
345. Florence (La ville de), I, 26, 66, 136; II, 70,
II, 158, 163, 164. Florenne (L'abbaye de), I, 194; II, 247, 436,
Fexhe-le-Haut-Clocher, commune du canton 462, 653. —
(Le seigneur de), I, 61; H, 462.
de Hollogne, Liège, I, 407, 512. Florenne (Godefroid et Arnulphe de), II,
Fexhe-Slins, commune du même canton, I, 14. —(Hugues de), II, 44. (Jean de Wo- —
114, 115. démont, seigneur de), I, 539.
Fexhe (Henri de), II, 171. — (Hugues de), Floyon (Jean de Berlaymont de), I, 537. —
H, 254. — (Lambert de), II, 200. — (Oger (Henri de), II, 435 à 439, 484, 536, 594. —
de), II, 172. (Jeanne de), II, 249. —
(Gilles de), II, 182.
Fexhea, frère mineur,, I, 473. Fologne, commune du canton de Looz, Lim-
Fexhet (Jean), I, 408, 454. bourg, II, 309.
I
>
.
- 1
.-
1
1 1 lu-, ['i.', di", I, :.",ll. Francomont (Le lieu de), I, 175.
Foux (Guillaume de), II, 175. Francon, bâtard de W'esemael, II, 51.
pont, oommune du canton de Louvei- Frédéric II, empereur, I, 372, 373; II, 22, 23,
Liège, I, 483, 524. — (Le seigneur de), 25, 34, 37, 38, 41, 46, 48, 49, 120, 121, C10,
304, 417, 460, 491. — (Les marquis de), II, Frédéric (Don), fils du duc d'Albe, II, 562.
170, 196. — (La milice de), I, 575. — (Le Freeren, commune du canton de Tongres,
voué de), II, 176. Liège, I, 389; II, 440.
Franchimontois (Les), II, 629, 630. Freisset (Jean), I, 365.
Franckot de Montegnée, I, 368, 376, 462, 470, Frères (Jean de), I, 89, 90.
Franco, évêque de Liège, II, 610. — (L'éco- Frise (La), I, 148; II, 545, 557.
133, 138, 346, 348, 356, 365, 367, 371, 375, Fumai (Arnold de), II, 274.
376, à 478, 655, 656.
389, 409, 420, 450 Fulcharius, évêque de Liège, I, in.
François II, roi de France, II, 488, 496, 497. Furne (Le châtelain de), I, 198.
François I, duc de Lorraine, I, 513; II, 137.
G
Gadesier (Jean Steelant, dit), I, 419. (L'église Saint-Bavon à), I, 211; II, 202,
Gaillard de la Rocca, II, 127. Garnier (Nicolas), alias Colin, II, 304, 449.
Gai (André), II, 582. Garre (Gratien de), capitaine de Mouzon,
Galoppe (La ville de), I, 481, 500, 565. I, 374, 375, 384.
Gand (La ville de), I, 84, 231, 293, 323, 333, Gascon (Pierre le), I, 549.
371, 373, 375, 513, 533; II, 215, 403, 405, 144, Gastorp (Le seigneur de), I, 176.
194, 552, 583, 654,. — (Le château de), II, Gau (Jean de Fenal, alias de), I, 502.
526. (L'hérésie à), II, 516, 518. — Gavre (Le seigneur de), I, 582; II, 321. —
Révolte de), II. 133, 135, 130. — (La paix (Jean de), II, 568. (Jeanne de), — I,
Gaza (La ville de), II, 29. Gisbert (Le conseiller), II, 644.
Gazette (Guillaume), II, 395. Gistel (Le seigneur de), I, 198.
Geer (La rivière de), I, 117, lis. Givet (La ville de), I, 61; II, 439, 443, 486.
Geertruidenberg (La ville de), I, 137; II, Givet (Gratien de), I, 359.
563, 564. Glain, dépendance d'Ans, I, 448. — (Mathieu
Geeve (Léonard de), II, 391. de), I, 156.
Geldermalsen, commune de Gueldre, I, 137. Glajon (Le château de), II, 428.
Gembloux (La ville de), I, 388, 390; II, 549. Glève (Bernard de), II, 191.
— (La bataille de), II, 296, 585, 588, 589. — Glimes (Guillaume de), de Grimberghe, II,
(L'abbaye de), I, 14, 159; II, 27, 408, 537, 587. —
(Jacques de), seigneur de Grim-
653. berghe, I, 334. —
(Jean de), seigneur de
Gênes (La ville de), I, 175; II, 132, 476, 477. Berghes, I, 289, 333; II, 129, 421, 504.
Genève (La ville de), I, 319; II, 218, 509. — Glisoir (Gilles de), I, 140, 213.
(Le comte de), I, 78. Glogau (Béatrice de), I, 95.
Genimont (Robert, de), abbé de Saint-Lau- Goddyns (Gilles), II, 103, 104.
rent, II, 211. Godefroid, prévôt de Saint-Pierre, I, 19.
Genneat (La veuve), I, 379. Godeschal (Catherine), I, 441.
Gennep, commune de l'arrondissement de Godet (Jean), II, 579.
Ruremonde, I, 525. —
(Marguerite de), I, Godsehalcus (Le prévôt), II, 14.
tableau I. Goer (Gérard de), II, 134, 403.
Gentilis de Sangro, cardinal, II, 218. Goes (Jean), I, 218, 589; II, 97, 243.
Georgio (Jean), I, 598. Goesuin (Georges), I, 598; II, 529.
Geradon (Le forestier), I, 555, 556. Goffin (Jean), II, 309.
Gérard, abbé du Val-Saint-Lambert, II, 28. Gonnes (Le château de), I, 35; II, 55. —
Gérard, cardinal de Sancta-Maria, I. ?.">
(Jean de), I, 35; II, 53.
Gérard (Jules), II, 618. Gontranus (Le mime), II, 18, 19, 611.
Gerardi (Le manuscrit), II, 286. Gonzague (Louis de), duc de Nevers, II, 570.
Germonont (Gilles de), II, 170. Gordien (La ville de), I, 131, 209.
Gestel, commune du canton de Lierre, Gordine (La famille), II, 284.
Anvers, I, 92. Gorkum (Le château de), II, 136, 252, 258.
Geylenkirchen, commune de la Prusse rhé- Gossoncourt (Gilbert de), II, 169.
nane, I, 181. Gossuart (Albert -Jos), II, 298, 336.
Ghempe (Guillaume de), II, 94. Gothelon (Le grand), duc de Basse Lotha-
Gherin (Maître), II, 255. ringie, II, 609.
Grandmont, II, 185, 187. Gueldre (Guerre de), I, 91, 99, 475. — (Le
Grand-Pré (L'abbaye de), II, 43, 654. — (Le comté de), II, 36, 82, 223, 346, 347, 349. —
seigneur de), I, 198. (Le gouverneur de), H, 477. — (Les ducs
Grand s, ai Enguerrand de), II, 165, 176. de) l. 93.
h La bataille de), i, :;i? à 319; il. :ilo a 313, 471; II, 252, 258. — (Charles
123. d'Egmond, duc de), I, 314, 473, 474, 486 à
Granvelle (Antoine Perrenot de), II, 133, Iss, 498, 525, 541 4 543, 551, 565; II, 133, 243,
135, 489. 343, 403. —
(Edouard, duc de), II, 194. —
Grathem, hameau du canton de Looz. Lim- (Gérard IV, comte de), II, 31, 32. — (Guil-
irg, II, 24. laume I de Juliers, duc de), I, 92, 99, 147,
Gratien (Le capitaine), i, 388, 390. 148, 176, 201, 587; II, 195, 209, 221, 229, 232.
Grave, ville du Brabanl septentrional, I, 91, — (Guillaume de Clèves, duc de) et de
92. Juliers, II, 133, 137, 410, 453, 485, 575, 583.
Gravelinne (La bataille de), II, 487. — (Lutgarde de), II, 46. —
(Marguerite
ni de Tours, II, 4. de), II, 51, 79. —(Mathilde de), I,
Grégoire X, pape, II, 52, 62, 609. tableau I. — (Philippine de), I, 313. —
Grégoire XI, pape, 1, 7."., 146, 199, 202, 211. (Otton de), I, 522; II, 49. —
(Renaud I,
Gréj oire XIII, pape, il, 5C/.), 5s9. comte de), I, 39; II, 76. — (Renaud II, duc
Grégoire XVII, pape, II, 46. de), I, 92, 587; II, 76, 79, 80, 91, 168. —
Grégoire (Lambert), I, 109, 115, 156, 162. (Renaud III, duc de), I, 92, 587; II, 179,
Greiffenclau (Richard de), archevêque de lsî, 186. — (Renaud IV, duc de), I, 214.
Trêves, II, 359. Gueldre (Le capitaine Gracia de), II, 342.
Grevèche (Jean Van den Bosch, dit délie), Gueldre (Henri de), évêque de Liège, I, 30,
I, 135. 51, 52, 55, 522, 613, 614.
Grevembrouck (Le village de), II, 635. Guessei (Thierri), suffragant de Liège, I,
Grisellus, chantre de Saint-Lambert, II, 55. Guidegoven (Mahaut de), II, 169.
Grivegnée, commune près de Liège, I, 112, Guido, abbé du Val-Dieu, II, 33.
474; II, 432, 542, 551. Gulenne (Le comté de), II, 188.
Groeninghe (La ville de), II, 545, 552. Guignes VIII, dauphin du Viennois, I, 48.
Groesbeeck (Gérard de), évêque de Liège, Guillaume, comte de Hollande, roi des
II, 142, 302, 303, 500, 506 à 607, 663 à 667. Romains, I, 31.
iboy (Jean), I, 393, 411, 440, 467, 473, Guillaume, châtelain de Saint-Omer, II, 24.
574. Guise (Le duc de), II, 459, 481, 487, 50o.
Grognart (Le moulin), à Huy, I, 63. Guise (Le chroniqueur Jacques de), II, 2,
Groy (Emeric), II, 99, 250. Guygoven (Henri de), II, 172, 173.
Grummer (Jean), I, 441. Gymel (Antoine de), I, 375, 377, 525.
Gruuthuuse (Le seigneur de), I, 198. — Gymnich (Marguerite de), I, 185.
(Jeanne de), 1, tableau iv. 492, 543. Gyon (Henri), I, 86.
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. 689
Haccourt, commune du canton de Fexhe- Hamal, dépendance de Busson, II, 172, 175.
Slins, Liège, I, 364, 410, 452, 475; II, 172, — (Le seigneur de), I, 70, 549.
209. — (Les picots de), II, 595. Hamal (Anne de), II, 378. — (Arnold de),
Haccourt (Henri abbé de Saint-Laurent,
de), I, 290; II, 244. — (Catherine de), I, 523. —
II, 47. — (Jacques de), abbé du Val-Saint- (Elisabeth de), I, 345. —
(Eustache de), II,
Lambert, II, 212. — (Jean de), I, 154. — 195. — (Guillaume de), I, tableau II, 290;
(Marie de), I, 141. II, 195, 263. —
(Jean de), I, 233, 250, 523,
Haeckenbroich (Le sire de), I, 90, 587. 543, 548, 574; II, 89, 90, 100, 101, 103, 167, 168,
166, 174. —
(La peste en), II, 406. — Boehefort, Namur, I, 79, 586.
à
73, 74, 586; II,
Tome II. 87
690 1NDKX ALPHABÉTIQUE
Harzé, commune du canton de Ferrières, 226. — (Le règlement de), II, 300. — (La
Jean de tl, !41, 296. Heinsberg (Le seigneur de), I, 185, 210, 222.
Hassell
.
a ville
.
386, 01, 414, «7, 495, 518; II, 87, 98, 105, 147. — (Guillaume de), II, 148. —
(Marie
de), 250.
, m, 185, 188, 191, 232, 252, 262, 345, 347, I,
387, 51S, 525 à 530, 534, 564, 626, 665. — (La Heinsberg (Jean de), évêque de Liège, I, 20,
peste à), II, 595. — (L'hérésie à), II, 601. 135 a 143, 212 à 226, 264, 269, 460; II, 94
Hastière, commune du canton de Dînant, à 99, 141, 226, 237 à 249, 330, 621.
II, —
(L'abbaye de), II, 654.
547.
Heinsberg (Thierri de Looz, seigneur de),
rv, 79, 82, 94, 148, 150, 155 à 158, 164, 16*,
Hautbourdin (Le seigneur de), I, 217. I.
Hautengny (Watier de), II, 180, 181. Heithuyzen commune du Limbourg hollan-
470, dais, 18.
Hautepenne (Le château de), I, 378, 453, I,
537, _ (Le seigneur de), II, 521. — Heleker (Le lieu-dit), II, 222.
(Arnould de), II, 169, 179. — (Walter de), Helkin (Un nommé), II, 649.
Hellen, abbé de Notre-Dame-aux-Fonts, II,
II, 169, 180.
454. 29.
Hauterive (Le capitaine de), l,
Hautzbourg (Le château de), II, 43. Helman (Jean), II, 257. — (Jean de Sart,
Brabant, I, 584. — (Catherine), II, 412. Helmont (La seigneurie de), II, 37.
Haversin (Le seigneur de), I, 270. Hemone (Gossuin de), I, 464, 524.
Havre (La ville du), I. 206. Hemptinne (Jacques de), II, 504.
Haweal (Mathieu), II, 257, 639. Hemricourt (Le village de), I, 340. — (La
ment des Ardennes, I, 61. froid de), I, tableau II. — (Isabelle de),
Haydroits (Les), I, 103, 104, 116, 122, 150 à I, tableau I, 58. — (Jacques de), II, 224,
153, 159, 163 à 169, 175, 177, 185, 187, 190, 226. — (Thomas de), II, 177, 201.
Henaux (Le manuscrit), II, 282, 320.
199, 203.
Henin-Liétard (Jean de), comte de Boussu,
Haynin (Jean de), chroniqueur, I, 178.
II, 421, 564.
Heer (Le château de), II, 87, 108, 109, 213.
Hennar (Henri), I, 471.
Heer (Aleyde de), I, 209. (Arnould de), — Henneberg (Berthold de), archevêque de
I, 172.
Mayence, I, 462, 488, 489.
Heers, commune du canton de Looz, Lim-
Henneburch (Otton, comte de), II, 122.
bourg, I, 217. — (Raes de la Rivière, sei-
Hennin (Jean de), I, tableau II; H, 564.
gneur de), I, 217, 223, 233, 237 à 240, 253,
Henri III, empereur, II, 12, 14.
257, 260, 268, 280, 285; II, 99 à 114, 261, 626, Henri IV, empereur, II, 14, 16, 17, 70, 610.
628! Henri V, empereur, I, 212; II, 16, 17, 18.
Heeswyck (Corneille, seigneur de), 11, 129.
Henri VI, empereur, H, 25, 34.
Heide (Godefroid délie). II, 175. Henri VII, empereur, I, 84, 488, 585.
Heidelberg (La ville de), I, 131. Henri II, roi de France, II, 134, 420 à 428,
Heinsbach (Le drossard de), I, 243. 434 à 439, 443, 446, 449, 478 à 487, 494, 195,
Hein; berg La ville de), 1, 175, 181; II, 190, CCI) ;i 662.
410, 453. — (La seigneurie de), I. 116; 11. Henri III, roi de France, II, 564, 590.
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. 691
Henri IV, roi de France, II, 496, 522 Herstal (La ville de), I, 10, 288, 390, 391, 454,
Henri III, roi d'Angleterre, II, 46. 470, 474, 549, 571; II, 172, 177, 201, 208, 385,
Henri V, roi d'Angleterre, I, 206, 211. 432, 434, 440, 642.
Henri VI, roi d'Angleterre, I, 589; II, 94. Herstappe, commune du canton de Tongres,
Henri VIII, roi d'Angleterre, II, 133, 135, Limbourg, I, 196.
358, 388, 412, 420, 421, 458, 461, 463, 473, 477. Hervé (La ville de), I, 223, 244, 456, 520, 521,
Henri l'Aveugle, comte de Namur, II, 26, 547; II, 259, 411, 418, 565, 605.
41, 42. Hervé (Jeanne de), II, 223.
Henri l'Enfant, fils de Henri H, duc de Hesliaye (L'archidiaconé de), II, 009. —
Brabant, I, 42. (Pluie de sang en), I, 96. (Invasion de —
Henri de Constantinople, empereur, II, 40. sauterelles en), II, 425.
Henri le Lion, duc de Saxe, II, 10, 25. Hesdin (La ville de), I, 167, 311; II, 429, 459,
Henri-Chapelle, commune du canton de 463, 478, 479, 481, 482, 485. — (Le seigneur
Limbourg, Liège, II, 533. de), II, 660.
Henrici (Jean), II, 364, 392. (Salomon), — Hesdignoul (La chronique de), II, 275, 287
II, 329, 330. à 292, 300, 306, 450 à 488.
428; II, 24, 271. — (L'abbaye de), II, 188, Heure (Guillaume d'),chanoine de Saint-
347, 489, 503, 509, 510. Jean, II, 151. — (Lambert d'), I, 454. —
Herderen, commune du canton de Tongres, (Marguerite d'), I, 479. — (Pierre d'), I,
Limbourg, I, 180. 352; II, 410. — (Tilman d'), I, 387, 388, 408,
Herlin (Michel), II, 525. Heyligerlee (La bataille de), II, 533.
Hermalle, commune du canton de Nandrin, Heylissem (L'abbaye de), I, 159; II, 56, 79,
Herman III, archevêque de Cologne, II, 16, Hocht (L'abbaye de), I, 181, 428; II, 33.
Slins, Liège, II, 177. Hodeige (Jacques de), H, 529, 565. — (Jean
Herpel (Jean), II, 102. de), I, 156. — (Nicolas de), I, 580.
Herpen (Le seigneur de), I, 27s. Hodescoet (Le seigneur de), I, 198.
Hersin (Jean), II, 299, 314, 323. Hoemen (N. de), I, 176.
Gi)2 INDEX ALPHAHETKU1K
Hoesman (Richald), II, 386. Hornes (Le comté de), I, 94, 482, 532; II,
Llmbourg, I. 400; II, 179. Hornes (Les comtes de), I, tableau IV.
Hogne (Jean de), I, 581, 582. Hornes (Arnould de), évêque de Liège, I,
Hognoul, commune du canton de Hollogne 68, 77 à 81, 86, 88, 94, 145; II, 145, 169, 192,
aux-Pierres, Liège, II, 166. 196, 214 à 224, 617.
Hohenzotten (Judon de), II, 122. Hornes (Frédéric de), seigneur de Monti-
Hollande (La), II, 186. — (Les villes de), 1, gny, I, 347, 348, 358, 366, 390; II, 269, 644,
comte de), I, 95, 117, 118; II, 41, 80. — 421, 487, 492, 501, 543, 568; II, 107. — (Jean
(Guillaume V, de), II, 196. — (Thierry VII, de), dit de Wilde, I, 296, 299, 301; II, 261,
de), II, 31. 629. — (Jean de), seigneur de Perwez, I,
Hollegnoul (Pierre de), I, 393. 161. — (Jean de), I, 543; II, 130. — (Jean
Hollenloscht (Le comte de), II, 122. de), seigneur de Weert et Altona, II, 402.
Hollogne (Le chût. 'au de), I, 477. — (Le sei- Hornes (Jean de), évêque de Liège, I, 18,
gneur de), H, 71, 149, 263. — (Jean de), II, 200, 326 à 584; II, 124, 126, 129, 141, 237,
344. — (Jean le Pollain de), I, 467. — 266 à 272, 300, 318, 377, 641 à 649, 655.
de), II, 426 à 431, 480. (Guillaume de), — Houtain-l'Évêque, commune du canton de
seigneur d'Ordenge, I, 556. (Guillaume — Waremme, Liège, I, 530.
de seigneur d'Oleye, I, 365, 556.
. (Guil- — Houtain-Saint-Siméon, commune du canton
laume de), seigneur de Colonster, II, 597, de Fexhe-Slins, Liège, I, 115, 122, 180, 567.
[Herman de I, 182. (Ode de .
— .
Houtain (Le seigneur de), I, 384. (Jean —
1, 365. —
(Le voué de), II, 180. de), I, 111.
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. 695
Houyet (Le curé de), I, 562. 554, 585, 586; II, 16, 18, 42, 44, 45, 74, 75,
Howet (Grégoire), II, 295. 84, 85, 87, '."I, 98, 110, 113, 115, 12s, 117 à
Hoye (Jean de), II, 196. 181, 189, 193, 205 à 207, 210, 213 à 216, 222,
Hoyoux (G.), II, 336. 241, 256, 259, 201, 262, 207, 270, 292, 401,
Hoys (Otton de), I, 99. 142, 484, 498, 535, 574 à 585, 593, 599, 600,
Hubert (Saint), cvèque de Liège, II, 298, 619, 628, 642. — (Le château de), II, 40,
301, 302, 610. 3S6, 393, II, 292, 335, 3 12, 348, 395, 396.
Hugonet (Guillaume), I, 323. 602, 643, 648 à 651, 656. — (La collégiale
Hulsberg (Marie de), I, 325. Notre-Dame à), I, 139, 140, 151, 523; II, 13,
Hulste, commune du canton de Courtrai, 14, 15, 597, 609. —
(Consécrations d'églises
Flandre occidentale, I, 371. à), I, 24, 27, 28, 39. (Église Sainte-Alde- —
Humbercourt (Guy de Brimeu, sire de), I, gonde à), II, 249. (Église Saint-Étienm' —
243, 263, 284, 288, 293, 294, 307, 309, 310, 322, à), I, 11. —
(Église Saint-Quirin à), I,
333; II, 115, 263, 265, 626, 629, 632, 636. 38; II, 56. — (Les Croisiers de), II, 45, 393.
Humbert de Pas (Le chroniqueur), II, 236. — (Confrérie des apôtres à), I, 34. (Les —
Humbert II, dauphin de Vienne, II, 88. hospices de), I, 46. La charte de Théo- —
Humières (Jean de), I, 337. durin, I, 54; II, 13 à 15. — (Les comtes
Humin (Guillaume), abbé de Neufmoustier, de), II, 296. — (L'échevinage de), I, 52.
I, 586. — Les Hommes, Dix II, 292. — Les
Humpesch (Werner de), I, 575. Onze Hommes, II, 375. — Guerre contre
Hun (Libert de), I, tableau II. l'évêque, I, 46 à 50. — Guerre contre
Hurbize (La fosse de), II, 353. Henri de Gueldre, I, 32. — Guerre contre
Hurbize (Henri de), I, 563, 564. — (Nicolas Namur, I, 35. — Guerre contre Jean
de), I, 547. d'Arckel, I, 73, 74. — (La barque mar-
Hurtin (Laurent), I, 155, 156. chande de), II, 640. — (L'hérésie à), II,
Hussites (La croisade contre les), I, 138. CiH. — (Inondations à), I, 63, 376: II, 45.
Husta (Jean), II, 274. — (La peste à), I, 37; II, 381, 595. — (Le
Hustin (Pierre), I, tableau IL moulin Grognart à), I, 63. — (Le pont
Huwart (Walter), dit Huwenial, I, 479, 564; de), I, 44; II, 335, 615. — (La prise de),
II, 199, 205. I, 271, 273. — (Mutineries à), I, 51 à 53;
Huy (La ville de), I, xxiv, 41, 59, 60, 103, II, 379. — (Le siège de), II, 317. — (La
104, 10S, 113, 116, 119, 125, 127, 202, 213, monnaie à), I, 63, 64. — (Les reliques de ,
22m, 232, 247, 282, 283, 329, 330, 334, 340, II, 31. — (Le quartier de l'Aplée à), I, 26.
347, 361, 377, 385, 386, 392, 399, 400, 413, Huy (Gilles de), I, 405, 434, 494, 526, 564;
417, 430, 437, 466, 468 à 471, 477, 478, 486, II, 100, 254, 270. — (Jean de), I, 526, 556.
491, 510, 529, 530, 534, 537, 538, 550, 551, — (Urbain de), I, 420.
Innocent III, pape, II, 27, 38 à 40. Ismaël, roi de Perse, II, 354.
Innocent IV, pape, II, 49. Isle (La famille d'), II, 180. — (Robert d'),
Innocent VII, pape, I, 158, 164. Isles (L'abbé des), II, 654.
Innocent VIII, pape, I, 371. Italie (La guerre d'), II, 68, 481.
Isaac (Le juif), II, 233. Ivoy (Le château d'), I, 175. — (La bataille
Iselstain (Le seigneur d'), II, 130, 393, 401, d'), I, 336, 440; II, 409, 428, 451, 458, 480.
Jean II, roi de France, I, 85; II, 183, 186, 188. 218.
Jean sans Peur, duc de Bourgogne, I, 95, Julémont (Le seigneur de), I, 198. — (Simon
106, 118, 131, 136, 158, 167, 171, 170, 195, de), I, 40.
Jean l'Aveugle, roi de Bohème et comte de Jules III, pape, II, 422, 481, 485.
Luxemourg, I, 217; II, 75 à 89, 109, 152, Julienne (Sainte), II, 612, 614.
167, 168, 183, Juliers (Le duché de), I, 90, 148, 521; II,
duc de), I, 77, 201, 214. — (Waleran, comte 10, 155, 449, 474; II, 51, 426, 432, 576, 581,
de), I, 39, 43; II, 79. 582.
Juliers (Simon de), chanoine de Saint-Lam- Jupille (Jean de) II, 187.
bert, I, 47. Juppleu (Cunégonde de), I, 112.
.lunccis (Le seigneur de), I, 578. — (Jean .luprelle (Renier de), H, 231.
de), II, 383. Justin, II, 4.
K
Katelen (Le lieu-dit), I, 448. Kettenis (La ville de), I, 223, 244.
Keelheim (Pierre de), II, 170. Kethule (Jean de), I, 168.
Keermans (Marie), I, 250. Keyser (Jean de), I, 82.
Kemexhe (Allard de), dit le Mangon, II, Kinkempois, dépendance d'Angleur, I, 424,
224, 226. 473.
Kerckem (Martin de), I, 558, 559. Kisto (Renold de), abbé du Val-Dieu, I, 544.
Kerpen (Le château de), II, 590. — (Le sei- Kriekelerebosch, lieu dit de Houppertingen,
gneur de), I, 536. — (Elisabeth de), I, II, 110.
tableau III. Kuntgens (Vincent), I, 339.
Kesselt (Siger de), I, 186. Kuypers (Jean), I, 339.
Lamberti (Laurent), I, 107, 156. Landshut (Louis de Ryke, von), II, 122.
Lambinon (Jean), de Theux, I, 368. La Neuville-sous-Huy, commune du canton
Lambrecht (Rémi), II, 311. de Huy, Liège, I, 53.
696 INDEX ALPHABÉTIQUE
[02 i
ur-Geer, commune du canton de Wa-
Lantremenge (Le seigneur de), I, 198. remme, Liège, I, 197, 524.
i.iiii ïci one (Gérard «ici, II, 170. Léon IX, pape, II, 12, 609.
Lantwaden (Scole de), II, 170. Léonard (Le ,111 I, 363, 556. .
i
m La ville de), II, 82. Leonardi (Le carme Hubert), II, 117.
Lardier (Baudouin de), I, 13. — (Fastré Léopold VI, duc d'Autriche, II, 41. —
Baré de), 1, 86, 87; II, 206, 219. — (Henri (L'archiduc), II, 440.
de), II, 178. — (Jean de), II, 157, 173. — Lépante (La bataille de), H, 556.
Roche (Baudouin de), I, 107, 156, 165. — Lévrier (Jean de), I, 445; II, 251.
(Jean de), I, 154, 45S, 524; II, 229, 232. Lewenberg (Henri de), I, tableau I. — (Le
La Rochelle (La seigneurie de), I, 325, 443, seigneur de), I, 116, 176.
458, 483. Lewis (Jérôme de), I, 582.
La Ruelle (Sébastien, la mort de), II, 290, Lewis (Mathias de), le chroniqueur, H, 5, 6,
522, 570, 581; II, 108, 151, 540, 55G, 580, 587. gustins à), II, 364, 376, 429, 558. — (Bons
- (La collégiale Saint-Martin à), I, 113; II, Enfants à), I, 20, 21, 141, 383, 512; II, 345.
112, 305, 347, 379, 381, 406, 501, 536, 556, — (Carmes à), II, 231, 556. — (Carmélites
587, 615. — (La collégiale Saint-Paul à), à), II, 251, 257. — (Chartreux à), I, 23, 40,
I, 12, 57, 204, 512, 529; II, 20, 554, 556, 557, 357, 358, 359, 376, 405, 407, 570, 576 à 581;
578, 587, 649. — (La collégiale Saint-Pierre II, 117, 188, 570, 577, 579, 591, 611, 615, 64
à), I, 19, 527; II, 112, 370, 432. — (Les — (Croisiers à), I, 540; II, 379, 556. — (Do-
églises paroissiales de), I, 13, 14, 23, 436; minicains à), I, 91; II, 222, 557. — (Guil-
II, 301, 315, 405, 406, 612 à 614. — (Saint- lemins à), I, 424, 512; II, 55, 210, 211. —
Adalbert à), II, 556, 590, 591. — (Sainte- (Hiéronymites à), I, 383, 501, 502, 506; II,
Aldegonde à), II, 612. — (Sainte-Catherine 342, 343, 596, 649. — (Jésuites à), II, 316,
à), II, 622. — (Sainte-Claire à), II, 550. — 521, 523, 556, 596, 649, 661. - (Lollards à)!
(Saint-Clément et Saint-Trond à), II, 612. II, 345, 360, 365, 377, 496, 505. — (Minil
— (Saint-Christophe a), II, 20, 542, 548, à), II, 613. — (Mineurs à), I, 28, 490; II,
550. — (Sainte-Foi à), II, 490. — (Saint- 47, 369. 571, 578. - (Récollets à), II, 345,
Georges à), II, 490. — (Saint-Hubert à), 346. — (Sœurs Grises à), I, 485; II, 230,
I, 364. — (Saint-Jean-Baptiste à), II, 369, 352, 556. — (Sépulchrines à), I, 512. — Les
612. — (Saint-Martin-en-Isle à), II, 433. — hospices de (Saint-Abraham à),
:
II, 573,
(Saint-Michel — (Saint-Nicolas-
à), II, 613. 612. —
(Sainte-Agathe à), I, 377. — (Cor-
aux-Mouches — (Saint-Nicolas-
à), I, 494. nillon à), II, 188, 377, 425, 555, 611, 612,
Outre-Meuse à), 432. — (Notre-Dame- II, 615. — (Les Coquins à), —
II. 18, 19, 381.
aux-Fonts à), 369. — (Saint-Pholien
II, 29, (Mère-Dieu —
à), II, 300. (Saint-Geoi-.s
a), 432. — (Saint-Remy à),
II, 556. — II, à). I. 134. —
(Tirebourse à), II, 258, 550,
(Saint-Servais à), I, 377; II, 556, 557, 596. 614. — (Saint-Mathieu à), I, 404, 407, 409,
— (Saint-Séverin à), I, 204; II, 115. — 425, 521; II, 29, 366. - (Pauvres en Ile à),
(Sainte-Véronique à), II, 433. — (La cha- II, 425, 622. — (Mont-de-Piété à), II, 666.
pelle Sainte-Rarbe à), II, 622. (Le — — (Ermitage de Saint-Maur à), II, 242. —
prieuré de Saint-Laurent à), I, 142, 143. (Les échevins de), I, 89, 89; II, 617, 645,
— (Le prieuré île Saint-Léonard à), I, 20, 017, 665. — (Conseil ordinaire de), II, 357,
21. —(Le prieuré de Saint-Nicolas-en- 651, 652. — (Les Vingt-Deux de), I, 73, 89;
Glain à), II, 21. —
(Les monastères de), II, 154 à 157, 294, 608, 616, 657 à 659. —
II, 310. —
Les abbayes de (Beaureparl :
L'officialité, I, 98, 139; II, 382. — Dix
à), I, 27, 40, 201, 212, 369, 386, 404, 407, 426, Hommes, II, 621. — (Les 32 métiers de),
433, 437, 463, 509, 510, 556, 611, 653. — (Les I. 134; 302, 308. - (Les drapiers de), H,
Écoliers à), I, 371, 435, 438; II, 45, 369, 372, 520. — (Les arbalétriers de), II, 490, 528,
558. — (Saint-Gilles à), I, 137, 356; II, 18, 568. 621, 640, 648, 663, 667. — (Les arquebu-
20, 369, 386, 504, 533, 537, 542, 548, 550, 551, siers de), II, 490, 528, 549, 663, 667. — (Les
603, 611, 612, 653. — (Saint-Jacques à), I, remparts de), II. 294, 343, 316, 390, 403,
20, 25, 137, 142 à 144, 151, 178, 356, 375, 404, 406, 418, 532, 540. 574, 577, 610, 657, 660, 605.
407, 494, 527, 534; II, 24, 118, 169, 194, 211, - Les portes de (Amercœur
:
à), I, 356,
237, 335, 369, 403, 504, 533, 536, 556, 586, 358; II, 117, 361, 543, 550, 555, 556, 557, 576.
619, 646, 649, 653. — (Saint-Laurent à), I, — (Saint-Léonard à), I, 356; II, 406, 415,
15, 26, 105, 106, 137, 142, 218, 219; II, 20, '27, 128, 510, 573. — (Sainte-Marguerite à)!
25, 40, 47, 97, 99, 115, 211, 243, 244, 245. I, 363, 364.; II, 465, 466, 555. — (D'Avroy à),
328, 341, 369, 463, 500, 504, 536, 537, 542, II, 364, -
(Du Resteau à), II,
383. 550. -
543, 548, 550, 552, 559, 567 à 571, 586, 592, (Sainte-Walburge à), I, 353, 389; II, 130,
629, 653. — (Robermont à), I, 49, 405; II, 416, 418, 422, 544, 568, 576, 667. — Les ponts
388, 426, 428, 555. — (Val-Renoît à), I, 361; des: (Arches à), I, 124, 126, 203, 216, 363,
II, 379, 537, 543. — Les couvents des : (Au- 364, 425, 494; II, 327, 574, 615 à 618, 622, 634^
TOMK II.
88
(m INDEX ALPHABÉTIQUE
648, 667. — (D'Amercœur à), I, 114, 183, 428, 640. — (Xhovémont à), II, 630. —
363; II. 385, 111, 132, 630. — (D'Avroj à ,
Maisons du Croissant d'argent à), I. 584
I, 363; II, 482, 423, 542, 544, 548, 557. — — (Du Torrent à), I, 528. (Des Balances —
(D'Ile à) I, 216; II. 558, 559, 564, 620. — (Al à), I, 366. — (Hôtel délie Waige à), II, 464.
Creyr à), II. 490. — (Saint-Nicolas à), I, — (Artillerie de la ville de), II, 528, 592, —
363, 364. —
(Saint-Laurent à), II, 494. — Utaque de l ii en 1568, II, 535 à 552,
(Saulcj a II. 495. .Les tours des — : 605, 606. — (Le buste de Saint-Lambert à),
Brasseurs a), II, 578, 579. (Bouillon à), — II. 350, —
(Le carillon de), II, 564.
351. —
II. 610. -- (Croisiers à), II, 540. Les — (Les clefs magistrales de II, 424, 663. 1
,
—
halles: (Aux grains à), II, 561, 565, 566. Description du pays de Liège, II, 298, 301.
— (Des bouchers à), II, 390, 413, 417, 420. — (Comptes communaux de), II, 299, 3R7,
(Le marché à), II, 346, 3S3. — (Marché 388. — Destruction en 1468, II, 118, 119,
aux porcs à), I, 134. — (Aux poissons à), 299, 304, 311, 630, 637. — (Les élections
I, 353. — (Le Perron à), II, 622, 630, 639. magistrales de), II, 61s, 619. — (Épidémies
— (La Violette à), I, 123, 124, 210, 353, 524; et pestes à). I. 190, 515; II, 92, 93, 183, 190,
II, 557, 640. — (Le Destroit à), I, 113, 210; 375, 379, 106, '.10. 508, 577. — (Famines à),
II, 401. — (Le Palais à), I, 566; II, 346, 319, I, 400, '.01. 406, 452, 455, 460, 463, 467; II,
368, 381, 384, 386, 387, 650, 652. — (La fon- 20, -.'fi, 388, 419, 125, 446, 448, 467, 491, 492.
taine du marché à), I, 37; II, 555, 615. — 509, 511, 515, 516, 519, 520, 574, 592, 599,
(La citadelle à), II, 298. — (Le moulin des 600, 615, 640, 645, 647, 659. — (Les Flagel-
Awes, IL 348. — Rues et lieux-dits : (En lants à), II, 93. — (La fermeté de), II, 77.
Avroy à). I. 11, 525, 544; II, 599, 600, 634. — — (Les foires à), II, 156, 157. — (L'hérésie
(La Castrée à), II, 211, 614. — (La Batte à), à), II, 308, 320, 381, 384, 386, 387, 461, 492,
II, 416, 417, 565. — (A Bayart à), II, 445, 498, 499, 501, 652. — Impôts gabelles, capi-
550. — (En Bêche à), I, 358; II, 390, 543, tations, I, 550; II, 299, 301, 318, 384, 390,
556, 558. —
(Les Beggards à), II, 406, 422, 423, 424, 512, 574, 599, 632, 633, 634, 643,
573. — (Boverie à), II, 542, 550, 551. — (En 653. — (Inondations à), I, 99, 126; II, 138,
Brigebo à), I, 454. — (En Chafour à), II, 197, 231, 392, 403, 446, 496, 508, 514, 515,
572. —
(Coronmeuse à), II, 576, 580, 581. — 555, 617, 649. — (Interdits à), I, 75; II, 253.
(Favèchamp à), II, 565. — (Féronstrée à), — (Joyeuses entrées à), I, 570; II, 356,
II, 610, 620. —
(Rue des Foulons à), II, 360, 378, 405, 412, 413, 419, 490, 492, 503,
432. — (Fragnée à), II, 167. (Froid- — 512. — (Les Lombards à), I, 55, 57; II, 62,
mont à), II, 171. 542, 551. — (Gravioulle 248. — (Loterie à), II, 496. — (Mal Saint
à), I, 404, 530; IT, 390. — (Hocheporte à), Martin al, II, 71, 307. —
(La neutralité de),
I, 355, 148; II. 555, 630. — (L'île Hochet à), II, 299, 655, 656. — (Orales et tempêtes à),
II,167. (Hongrée— à), II, 416, 418. — II, 406, 408, 425, 428, 432, 493. — (Police
(Hors-Château à), II, 368. — (Ile-le-Duc à), des vivres à), II, 375, 377. — (Processions
II, 634. - - (Place Verte à), II, 423. — et reliques à), I, 26, 380, 381, 384, 392; II,
(Roland gouffre à), I, 440: II, 422, 665. — 26, 315, 322 352, 306, 369, 370. — (Tableau
(Outremense à), II, 490, 540, 548, 550, 551. de la dévastation de), II, 289. — (Trem-
— (Sauvenière à), II, 465, 466, 615. — blements de terre à), I, 84, 97; II, 431.
(Quartier de Saint-Julien à), I, 363. — — (Tombeau d'Erard de la Marck à), II,
(Au Royn à). I, 377. (Saint-Léonard à), — "72 à 374. —
(Tumultes et séditions à),
II, 431, 432, 558. —
(Sainte-Marguerite à), I, 403, 405, 458, 460; II, 352, 460 à 465. —
II, 647. — (Saint-Séverin à), II, 465. — Vues de), II, 301.
(Sainte-Walburge à), II, 490, 621. — (Ver- Liège (Jean de), abbé de Beaurepart, II.
court à), I, 134; II, 417. — (Vinave d'il. ,
201, 212.
II, 413. — (Vivegnis à), II, 490. — (Volière Lierneux, commune du canton de Stavelot,
à), II, 360, 365. — (Wez à), II, 353, 425, Liège, II, 221.
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. 099
Lierneux (Julienne de), II, 251. Loerer (Jean le), II, 103, 104.
Lierre (La ville de), I, 513; II, 452. — (Le. Loesberch (Le château de), II, 252.
doyen de), I, 149. Logne (Le château de), I, 365, 307, 390 H !,
Liers, commune du canton de Fexhe-Slins, 114, 421, 481, 483, 484, 493, 496, 531; II.
Liège, I, 465, 571; II, 171, 642. 355, 361, 362, 363, 572, 599.
Liers (Bertrand de), I, 89, 98; II, 17^, 198, Lohierville (Simon de), abbé de Val-Dieu,
209. — (Conrard de), II, 100. — (Jean, le I, 544, 590.
voué de), I, 204, 582; II, 169. Lombard (Célestin), I, 67.
de), 1, 254. — (Hérésie à), II, 517. Londres (La ville de), II, 497.
Lille-Saint-Pierre, commune du canton Longcliamp-le/.-Paris, I, 48.
159, 462, 465, 469, 471, 550; II. 178, 259, 385, pré (Le château de), I, 78, 586.
388, 411, 587, 611, 635. — (Le châtelain de), Longueval (Le seigneur de), 11, 152, 155, 163.
I, 244. — (Le château de), I, 417. Lontzen (Coune de), II, 173, 174.
Limbourg (Henri II, duc de). I, 16; II. 16, Loobosch (Jean de), I, 253; II. 74.
32, 45. — (Marguerite de). II, 33. — Looz (Le comté de), I, 70; 82, 83, — (La ville
(Simon de), il, 42. de , !, 202, 280, 331, 127, 451; II, 98, 105, 108,
Limbourg (Albéron de), II, 366. — (Gilbert 138, 238, 262, 578, 583. — (L'église de),
de), II, 324, — (Léonard de), abbé de II. 19
Liverlo (La douairière de), II, 319. fort et Agimont, I, 116, 121 à 123, 160, 164,
Lixhe, commune du canton de Fexhe-Slins, 170, 202, 210, 588; il, 68, 189. — (Jeanne de),
Liège, I, 366, 587; II, 207. II, 182. — (Louis I, comte de), II, 2'i. —
Lobbes (L'abbaye de), II, 504, 589, 653. (Louis II, comte de), 28, 41, 43, 79, 152,
Lochias (La ville de), II, 134. I 9. — (Marguerite de), II, 189. — (Marie
Lodron (Le comte Albéric de), II, 538, 557, di . II, 1*9, 225. — (Otton de), II, 17. —
602. (Thierry de), seigneur de Heinsberg, I, iv;
Loen (Jean Conrard, dit de), I, 490. II, 79, 82, 87, 94, 150, 155 à 158, 164, 1GS,
Saint-Laurent, II, 244, 250. — (Henri de), Looz (Jacques de), prieur des Chartreux, I,
;
i .,, de . le chroniqueur, I, 341; II, LilciTiir (La ville de . L -H
s, 141, 142, 237, 274, WO, 607. i
i
i mus le Hutin, roi de Navarre et de Fi Lust (Frédéric, comte de), II, 122.
I, 48. Luther (Martin), II, 290, 291, 358.
ouis i\, roi de France,
i
II, 52. Luxembourg (Le pays de), II, 409, 487. —
Louis M. i"i de France, I, 229, 240, 241, 254, (La ville de), II, ',15, 451 5 458, 464, 480,
's-,, 299, 372, 519; H. 113, 11'.', 257 à i9 534, 572, G18.
363, !64, 303. 621, 623, 637. emlmnrp (Baudouin de), archevêque de
Louis MI, roi de France, I, 520, 545; II. 354, Trêves, II, 75, 79. — fErmesinde de), II,
647. 4L — (Françoise), I, 372. (Guy de), —
i
Il, roi de Hongrie, I, 514. :
mte de Saint-Pol, I, 72; II, 195. —
Louis III et IV, électeurs palatins, I, 315. (Henri I, comte de), II, 14. — (Henri III,
— Louis V, comte palatin, II, 359. comte de), II, 50, 51. -- (Henri IV), I,
! oui lean), le unier, il, 128. 45, 585; II, 54. — (Henri V), I, 30, G0 à 66;
Louppy (Le château de), I, 81; II, 215. II, 67, 69. — (Isabelle de), II, 68. —
I ivain (La ville de), I, 82, 1GS, 217, 274, (Jacqueline de), I, 385. 430. — (Jean de),
275, 280, 330, 332, 335 5 337, ::',7, 374, 375, roi de Bohême, 217; II, 75 à 89, 109,
I,
386, 433, 484, 583; II, 86, 177, 185 à 187, 247, 152, 167, 168, 183. —(Jean de), archevêque
219, 267, 385, 302, 303, 410, 444, 502. 538, de Mayence, II, 196. —
(Louis de), comte
547, 560, 626. — (L'église Saint-Pierre à), Saint-Pol, I, 254. — (Louise de), I, 430. —
II, 17, 257. — (L'église Saint-Jacques à), (Philiberte de), I, 338. —
(Philippine de),
l 491. _ (L'Université de), I, 491; II, 381. H, 79. — (Waleran de), comte de Saint-
— (Le siège de), II, 407, 408. — (Les Mi- Pol, I, 65, 175, 217; II, 41, 40, 07, 234, —
neurs de), I. 25::. (La peste 5), I, 385; — (Wenceslas L 'lue de), I, 70, 77 à 84; 11,
H, 5RS. —
(Le bois Saint-Vincent à), II, SI, lfts\ 170, 181, 184 à 188, 193 à 196, '"5.
535. —
(Le Val-Saint-Martin à), I, 216. 200 à (Wenceslas
213, 217, 218. — II,
Louvain (Barthélemi de), I, 579. (Jean — empereur, roi de Bohême, duc de), I, 102,
de), bailli de Thuin, II, 187. (Marie de), — 587; II, 211, 233.
Lovenstein (Château de), II, 55G. ! uyde (Arnold), de Tongres, II, 2, 389.
Loverval (Le seigneur de), II, 534. Lyon (La ville de), 1, 50, 60, 61, 555; H, 452,
Lowaige, commune du canton de Tongrcs, 107. — (Le Coneilc de), II, 49, 62. — (Le
Limbourg, I, 204 sénéchal de), II, 626.
Lucain, II, 4.
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. 701
M
Maçon (Le bailli de), II, 626. Malignot (Le marquis de), II, 469.
Macquea (Le lieutenant), II, 363. Malines (La ville de), I, 60, 61, 93, 372, 374,
Madrid (La ville de), II, 497. 432, 437, 486, 519, 529, 589; II, 51, 57, 66, 80,
Maele (Louis de), comte de Flandre, I, 84; 81, 83, 147, 184 à 187, 238 à 240, 256, 344,
II, 81, 184, 185, 186, 215, 217. — (Margue- 561, 562, 579, 583, 584. — (L'église Saint-
rite de), II, 81. Pierre à), I, 203. — (L'église Saint-Rom-
Maeseyck (La ville de), I, 98, 202, 397 à 399, baud à), I, 159, 491; II, 609. —
(Une
407, 539; II, 190, 202, 204, 206, 262, 518, 523 catastrophe à), II, 371, 419, 470. — (Le
à 527, 530, 541. —
(La collégiale de), II, pillage de), II, 288. — (Le Parlement de),
609. — (Le couvent de Saint-Agnès à), II, II, 377.
249. — (L'hérésie à), II, 601. (La peste — Malines (Arnold de), I, 379. — (Guillaume
à), II, 595. de), I, 45.
Maesland-Sluis (La bataille de), II, 564. Malle (Olivier de), I, 85, 154; II, 225.
Maestricht (La ville de), I, 34, 45, 73, 90, 97, Malmédy (La ville de), I, 520, 521; II, 572.
100, 101, 104 à 106, 109 à 121, 147, 150, Malmédy (Rémi de), I, 579, 580.
153, 160 à 195, 201, 202, 209, 215 à 217, 220, Malmesluirg (Guillaume de), II, 6.
230 à 232, 288, 289, 309, 338, 339, 34s, 350 Malonne (L'abbé de), II, 504, 654.
à 352, 357, 361, 364 à 368, 373, 377 à 381, Mais (Jean de), I, 46, 47.
390, 396, 397, 400 à 413, 418 à 422, 443 à 450, Malte (L'île de), II, 365, 511, 524.
459, 462, 473 à 490, 499, 508 à 517, 522 à Malxhureit (Renard de Schoenau, dit), I,
528, 536 à 544, 550, 558 à 568, 579, 588; II, 181.
32, 37, 46, 57 à 59, 76 à 78, 87, 90, 98, 101. Mamberfontaine, lieu-dit près de Boulogne,
117, 119, 124, 126, 131, 134, 136, 174 à 177, II, 467.
186, 198, 203 à 214, 221, 222, 232, 233, 241, Manderscheit (Christophe de), abbé de Sta-
246 à 24-8, 255, 266, 269, 270, 272, 331, 351, velot, II, 504.
360, 403, 409, 419, 529 à 533, 546, 570, 574 à Mandeville (Jean de), I, 197, 479.
592, 605, 617, 619, 644 à 647, 655. — (L'église Manethon, II, 2.
Sain-Servais à), I, 523; II, 5, 9 à 12, 31, M;mez (Nicolas), abbé de Neufmoustier, II,
609. — (La peste à), II, 379. — (Un plan Mangoullez (Jean), II, 180.
de), II, 324. — (Le pont de), I, 37; II, 55. Mangon (Allard de Kemexhe, dit le), II,
— (Rébellion à), I, 58, 59; II, 352, 518 à 224, 226. — (Jean le), II, ISO.
525. —(Siège de), I, 109, 144; II, 294, 307, Manouris (Le capitaine), I, 375.
Maisières (La ville de), II, 36-4, 461. Mantuel (Le seigneur de), I, 198.
Majorque (L'île), I, 235. Manupello (Thomas Ursinus, dit de), II, 218.
Malaga en Indes, II, 353. Mar (Isabelle de), I, 197. — (Le comte de),
Malaise, lieu-dit à Dinant, II, 441. I, 197.
Malavilla (Jean de), I, 549. Marbais (Alard de), II, 90. — (Philippe de),
Mnlchaer (Gilles et Collard), I, 156. II, 534.
Malcontents (Les États), II, 575, 593. Marbaise (Le chanoine), II, 544.
Malherbe (Georges), de Theux, II, 394. Marcelis (Lambert), II, 466.
7<>i2 INDEX ALI>HAHÉTK>11K
de lai, I, tableau I, 43; II, 189, 193, 212, Maret (Gilles de), I, 142.
222, 225. —
(Everard II de la), seigneur Maretz (Simon des), II, 305.
de Neufchâteau et d'Aremberg, I, 108, 132, Mariembourg (La ville de), II, 304, 409, 410,
135; II, 234, 621. —
(Everard III de la), 434, 436, 439, 440, 467, 468, 483, 495, 661.
seigneur de Neufchâteau et d'Aremberg, Mariemont (Le château de), II, 439.
1. 272, 352 à 420, 431 à 485, 492, 493, 494, Marihaye (Martin de), I, 524, 525, 555.
497, 500, 508, 510, 528, 577, 582; II, 126, 128, Marilles (Etienne de), I, 105.
223, 324 à 339, 346 à 353, 393, 407, 426, 440, Marotte (Philippe de), seigneur de Monti-
492, 511, 569, 571 à 576, 581; II, 123 à 128, gny, II, 299.
264 à 270, 300, 304, 305, 331, 355, 409, 639 à Marteau (Louis), de Milmort, II, 159, " l
1
1
644, 655. —
(Guillaume de la), seigneur de Martial (Êpiphane), II, 336.
Jametz, II, 363, 364. (Guillaume de la), — Martin IV, pape, I, 36.
chanoine de Saint-Lambert, II, 393, 410, Martin V, pape, I, 131, 132.
446, 503. —
(Guillaume II de la), baron Martin (Jean), II, 323, 589.
de Lummen, II, 535, 549, 559, 587. — Martinus, I, 9.
(Jean 1, duc de Clèves et comte de la), Marton (Le seigneur de), I, 198.
I, 249. —
(Jean I de la), seigneur de Lum- Marville (Jean de), II, 192, 198.
men, I, 337, 345, 388, 426, 453, 511, 529, 536, Massenge (Arnold), I, 445, 446.
147, 558, 560; II, 126, 268, 644 à 646. — Masson (Henri), I, xxii-xxin, 348; II, 437.
Jean II, due de Clèves et comte de la), Materne, évêque de Liège, II, 13.
Mathieu (Le manuscrit Jules), II, 334. Mérode (Famille de), I, 181, 185. —
Mathieu, abbé de Saint-Guillaume, II. (Adrienne Scheiffart de), I, 243. (Evrard —
Mathon (Gilles), II, 190. de), II, 535. —
(Guillaume de), I, 52; II,
Mathonet de Flémalle, I, 156. 393, 577. —
(Henri de), seigneur de Peters-
Maubeuge (La ville de), II, 454. heim, I, 176; II, 571. (Marguerite de), —
Maurik, commune de Gueldre, I, 137. I, 290. —
(Marguerite de), abbesse de
Maximilien I, archiduc d'Autriche, roi des Munsterbilsen, I, 558. (Raes de), il, 131. —
Romains et empereur, I, 312, 316, 317, 322, — (Richard de), I, 468; II, 383. (Sibille —
323, 335, 341, 360, 371 à 375, 385, 389, 39;. Scheiffart de), I, 177, 181.
399, 474, 489 à 525, 565, 566, 567, 574; II. 120, Merre (Le comte de), I, 198.
121, 122, 125, 266 à 272, 348, 349, 358, Mervile (Jean de), II, 182.
637, 643, 647, 648, 651, 655. Merwede (Le fleuve), I, 209.
Maximilien II, empereur, II, 320, 500, 557, Merwede (Thierri de), I, 137, 212.
571, 572, 574, 664. Mesque (Le seigneur de), II, 170.
Maximinus, I, 9. Messincourt (La ville de), II, 362 à 364.
Mayence (La ville de), I, 537; II, 621. — Métasthènes, II, 2.
(L'archevêque de), I, 42, 462, 48S; II, 38, Metz (La ville de), II, 186, 479, 480. — (Le
41, 75, 121, 122, 196, 359. — (Le concile de), siège de), II, 430, 481. — (L'évêque de),
II, 12. II, 46, 122, 196, 457.
Mecking (Godefroid), II, 239. Metz ((iilles de), II, 100, 104, 105, 109, 111,
Médieis (Catherine de), II, 422. 253, 257.
Meeffe, commune du canton de M Meurs (Le comte de), I, 92, 97, 137, 220, 346,
Liège, II, 181, 468. (Le prieuré de), — I, 397, 399, 407, 473, 485, 487, 572; II, 221, 642.
142. — (Barbe de), I, 209. — (Elisabeth de), I,
Meefte (Guillaume de), dit de Champion, 69. — (Frédéric de), (Jeanne I, 90, 344. —
II, 142, 278, 285, 287, 299, 306, 328, 378, 413, de), I, tableau IV, 344. (Marguerite de), —
415, 656. I, tableau I, 218. —
(Thierry de), arche-
Meers (Jean de), I, 479. vêque de Cologne, I, 128. (Vincent de), —
Meersen (La ville de), I, 101, 148. — (Le I, 313, 322, 344, 474, 575; II, 107. (Wal- —
pont de), I, 86; II, 232, 233. burge de), I, 333, 430.
Meghen (Le comte de), II, 307, 320, 421, 493, Meus, le bourgmestre de Saint-Trond, I,
Meirande (Jean), de Neuville, II, 163. Meuschemen (Le seigneur de), I, 243.
M. lait (La chronique de), II, 275, 293 à 300, Meuwen, commune du canton de Brée,
309, 341, 607 à 067. Limbourg, I, 137.
Melen (Le château de), I, 394. — (Le sei- Meyer (L'historien), II, 626.
gneur de), II, 170. Mézières (La ville de), II, 434.
Melun (Hélène de), I, 468. — (Isabelle de), Miche (Jean), II, 413, 415.
dame de Viaime, Renaix et Beau fort, I, Michel (Jean), II, 254.
178. Michelle de France, I, 212.
Meran (Egbert de), évêque de Bamberg, II, Miehiere (Le fort de), II, 218.
41. Middelbourg (La ville de), II, 552, 563, 564,
Mercator (Pierre), I, 427. 565.
Merchiriwe, lieu-dit près de Liège, I, 462. Mielen, commune du canton de Saint-
Merica (Chronique de Henri de), I, 221 à Trond, Limbourg, I, 179, 181, 367; II, 1, 45,
308, 412, 589; II, 9, 97, 331. 67, 73, 172.
Merica (Gilles Van der Heyderi de), suffra- Milan (La ville de), II, 183, 355, 366, 424,
gant de Cambrai, I, 560. 47*. 497, 567. — (La prise de), II, 22. — (Le
70-1 INDEX AI.PIIARÉTIUHK
duc de), I, 513, 520. — (L'évêque de), I, Mous en Hainaut (La ville de), I, 118, 125,
Milendonck (Le seigneur de), I, 181, 185. Mons (Robert de), II, 241.
Millet(Jean), évêque de Soissons, II, 99, Monstreaulx (Le camp de), I, 136.
250, 256. Monstréal-sur-Yonne (Le château de), I, 211.
Mil l.i 'Jean de), I, 177. Monl Antoine du), de Rochelort, II, 310.
Mnw.nt Le château de), I, 56, 57, 62; II, — (Catherine du), I, 441.
62, 1S8. Montaigu (Le seigneur de), I, 198; II, 402,
Mirwet, lieu dit près de Lieue, 1, 462. 493. — (Conon de), II, 14. — (LambeH de),
Moha, commune du canton de Héron, Liège, 259, 261, 541, 547, 613. — (La bataille de),
II, 149, 193, 205, 206, 209, 210. — (L châ- II, 107. — (Le châtelain de), II, 7.
teau de), I, 32, 74; II, 36, 86, 150. — (La Montfaucon (Le prieur de), II, 64, 65.
chapelle de), II, 238. — (Le comte de), Montferrant (Arnould de), I, tableau I, 70.
II, 27, 207, 296. — (Albert III, comte de), — (Guillaume de), I, tableau I; II, 182.
II, 33. Montfort (Le château de), I, 34, 340, 365,
Moilant (Thierry de), I, S9. 367, 376, 384, 472, 483 à 487, 493, 500, 502
Molembaix (Le seigneur de), II, 401, 459. — à 505, 522, 539, 540; II, 234. — (Le capitaine
(Agnès de), I, tableau III. de), I, 481.
Molhain, commune du département des Montfort (Henri de), II, 55. (Hugo et —
Ardennes, I, 61. Ulrich de), II, 122. —
(Jean de), I, 505. —
(Sébastien de Xheneumont, capitaine de),
Molin (Arnould), II, 308.
I, 367, 393, 411, 413, 444, 471, 478, 496, 497,
Molinel (Godefroid), II, 239.
Mondragon (Le seigneur de), II, 563. — Montjoie (La ville de), II, 45. — (Hubert
(Jeanne fie), il, fwo. de), I, 472.
213. Montmédy (La ville de), II, 409, 428, 451, 458.
DES NOMS DE PEKSONNES ET DE LIEUX. 705
Montmorency (Florent de), II, 421. — (Fran- Morus (Le chancelier Thomas), II, 389.
çois de), II, 570. —(Joseph de), I, 543. — Moschus, II, 4.
(Philippe de). Voir Homes Philippe. Mouffrin (Le seigneur de), I, 472.
Montorgueil (La tour de), I, S4; II, 239. Mouland, commune du canton de Dalhem,
Montpensier (Le duc de), II, 569. Liège, I, 97, 462.
Montreuil (La ville de), II, 458. Moulant (Thierry de), II, 81, 216.
Montroyal (La famille de), I, 585. — (Jean Moulins (L'abbaye de), I, 248; II, 238.
de), I, 46, 47. Mouskès (La chronique de Philippe), II, 2.
Mont-Saint- Jean (La prise de), II, 428. Mouzon (La ville de), I, 156, 358; II, 362,
Montvireuil (Le château de), I, 61. 363, 381, 621. — (Le capitaine de), I, 374.
Mook (La bataille de), II, 566. Moustard (Jean), II, 156.
Moor de Fusten (Le seigneur de), II, 170. Moustier-sur-Sambre (L'abbaye de), I, 12.
Morat (La bataille de), I, 319. Moxhe (Jean de), II, 339.
Moravie (Le duc de), II, 41. Moy (Henri), I, 204.
Morée (Jean, prince de), II, 69. Moylant (Thierri de), II, 225.
Morgan (Le capitaine), II, 581. Muhlberg (La bataille de), II, 470, 474, 475.
Morialmé (Le seigneur de), I, 468; II, 168, Munck (Henri de), I, 235.
239, 246. —
(L'avoué de), I, 586. Munster (L'évêque de), II, 41, 190, 196.
Morialmé (Jacques de), II, 256. — (Robert Munster (La ville de), II, 388.
de), I, 291, 293; II, 98, 256, 629. Munster (Sébastien), II, 264.
Mormal (La forêt de), II, 453. Munsterbilsen (L'abbaye de), I, 558; II, 24.
Mormany (Guillaume de), I, 40. Murwe, lieu-dit près de Liège, I, 462.
Mortier (Le curé de), I, 204. — (Ulric, voué Musquenverch (Le seigneur de), II, 170.
de), II, 179. Mustapha (Le sultan), II, 483.
N
Naerden (La ville de), II, 562. (Louis de), I, 71; II, 195. (Philippe I, —
Namur (La ville de), I, 110, 166, 167, 168, le Noble, comte de), II, 27, 32. (Phi- —
273, 312, 388, 394, 400, 417, 495, 508, 522, lippe II, à la Lèvre, comte de), II, 34, 40.
549; II, 50, 77, 86, 91, 182, 198, 238 à 240, — (Philippe III de), I, 71; II, 176. —
249, 256, 261, 363, 364, 367, 436, 442, 456, (Pierre de), II, 40. — (Robert de), I, 71;
463, 470 à 475, 484, 486, 579, 583, 585, 588, II, 82, 195, 204, 228.
589, 661, 662. — (L'église Saint-Aubin à), Nancy (La ville de), I, 319 à 322; II, 265. —
I, 149. — (L'église Notre-Dame à), I, 491; (La bataille de), I, 334; II, 636.
II, 603, 609. — (Les Carmélites à), I, 267. Nandrin, commune de l'arrondissement de
— (Les reliques à), II, 31. (Le château — Huy, I, 491, 493.
de), II, 49, 74, 75. — (La paix de), I, 217. Naples (Le royaume de), II, 478. — (La
— (La peste à), II, 381, 406. ville de), II, 218. — (Robert, roi de), II,
Namur (Albert III, comte de), II, 14 à 18. — 69. — (Jean de), général des Frères
(Alice de), 26. — (Frédéric de),
II, II, 17, Mineurs, II, 1.
18. — (Godefroid, comte de), 18. — (Guil- II, Nardin (Etienne), évèque de Milan, I, 274.
laume I, marquis de), I, 71; II, 88, 89, 150, Marni (La ville de), II, 21.
168, 181, 184, 195, 228. — (Guillaume II Nassau (Le comte de), II, 51. — (Adolphe
de), I, 118, 194, 196, 198; II, 236, 238. — de), archevêque de Mayence, II, 121, 122.
(Isabelle de), I, 39. — (Jean I de), I, 71; — (Adolphe de), évêque de Spire, II, 196.
II, 68, 75, 195. — (Jean II de), II, 79. — — (Englebert de), seigneur de Bréda et
Tome IL 89
706 INDEX ALPHABÉTIQUE
de Vianden, I. 322, 383, 39G, 410, 416 à 423, 19; II, 80, 81, 184, 215. — (Louis de Gon-
171, 549, 572, (Guillaume
575; II, 129. — zague, duc de), II, 570, 587. —(Philippe,
de). Voir Orange (prince d'; Henri, comte comte de), I, 118, 171, 174, 207, 208.
de), I, 43. —
(Henri, comte de), général Nicase (Thiry), II, 177.
de Charles-Quint, II, 134, 362, 363. — Nice (La ville de), II, 132.
(Henri, comte de), frère de Guillaume Nicolas II, pape, II, 609.
d'Orange, II, 566. — (Jean de), I, tableau I, Nicolas III, pape, I, 36.
250. — (Louis, comte de), II, 521, 526, 533, Nicolas (Le chanoine), II, 4.
545 à 549, 558 à 566, 606. (Marie de), — Niel (Le seigneur de), I, 169.
II, 130. — (Philippe de), comte de Buren, Nieuport (La ville de), I, 371.
II, 122, 538, 551, 602. — (René, comte de) Nieuwstadt (La commune de), II, 234.
et prince d'Orange, II, 136, 415, 452, 453, Nigri (Philippe de), II, 401.
456. Nimègue (La ville de), I, 313, 314, 474, 522,
Navarre (Le roi de), I, 513; II, 422, 478. — Nithard (L'évêque), I, 16.
(Charles, roi de), II, 232. — (Louis, roi Nivart (Eustache), I, 419, 582.
de), I, 37. — (Marguerite de), II, 292, 577 Nivelles (La ville de), I, 62, 72, 180, 375;
Neerlinter (Le seigneur de), I, 233. Noé (Jean), d'Acosse, II, 363.
Nelle (Marie de), dite de Falvy, I, tableau I. Noël (Guillaume), abbé d'Aulne, II, 504.
Nemours (La seigneurie de), II, 232. Noffus (Un certain), II, 64, 65.
Nerssen (Agnès de), I, 407. Noircarmes (Le seigneur de), II, 518.
Neuf château (Guillaume de), I, tableau I. Notger, évêque de Liège, II, 298.
Neufmoustier (L'abbaye de), I, 24, 77, 586; Nouveaux Joncs (La commanderie des), I,
Neuss (Le siège de), I, 314, 315. — (Henri Nove (Egmond de), II, 218.
de), I, 588. Nozon (La terre de), I, 56, 57.
Neustadt (La ville de), I, 486. — (Les Sépul- Noyon (La viUe de), I, 151; II, 509. —
chrines de), II, 345. (L'évêque de), II, 356.
Neuves Bressines (Les), lieu-dit près de Nucerie (Le château de), II, 218.
Liège, I, 391, 437. Nuth, commune du Limbourg hollandais, I,
Neval (Le seigneur de), I, 19S. Nuys (Henri de), suffragant de Liège, I,
483. —
(Louis de), comte de Flandre, I, Nynen (Margen), I, 507.
DES NOMS DM PERSONNES ET DE LIEUX. 707
I, 331, 33S. —
(Renier, prince d'), II, 136, Oudenbosch (Le chroniqueur Adrien d'), I,
415, 452, 453, 456. 67, 214, 589 II, 8, 94 à 123, 141, 237, 241,
Orban (Jean), I, 351. 274, 607.
( luit remont (Agnès d'), I, 537. — (Charles I, 477; II, 185, 186, 193, 195.
d'), évêque île Liège, II, 31G. Oustreval (Guillaume d'), II, 229.
Onlinen (L'évèq 1'), II, 190. Outremeuse (Jean d'), I, 2, 7, 8; II, 2, 4,
Paderborn (L'évêque de), I, 42. Pasture (Jean de), prieur de Gembloux, II,
Paifve, commune du canton de Fexhe-Slins, Paul II, pape, II, 105, 239, G23.
Palestrina (Guy de), II, 29. Peer, commune du même canton, Lim-
Pallant (Antoine de), I, 407. (Jean de), — bourg, II, 128, 267, 632, 635, 641.
I, 436, 511. —
(Thierry de), I, 436. Pellaines, commune du canton de Landen,
Pallavicini (Lazarre de), II, 289. Liège, II, 534.
Parfondry (Jean et Amel de), II, 153. Perse (Le roi de), II, 387.
Parfonmve (Jean de), II, 206. Perwez (Le village de), I, 161; II, 468. — (Le
Paris (La ville de), I, 106, 149, 175, 178, 194, seigneur de), I, tableau IV; II, 233, 505. —
208, 211, 213, 533; II, 25, 53, 64, 65, 67, 100, (La dame de), I, 430; II, 45.
135, 137, 186, 354, 356, 377, 437, 444, 459, Perwez (Godefroid de), II, 36. (Guillaume —
468, 562, 563, 645. de), II, 33. —
(Henri de Horne, seigneur
Parme (Le siège de), II, 49. de), I, tableau II, 98, 101 à 105, 107, 112,
Parme (Marguerite, princesse de), II, 494, 123, 151, 161 à 163, 205, 233; II, 217, 224, 225,
497, 511, 517, 519, 521, 531, 552, 589. 226, 229. —
(Jean de Home, seigneur de),
l'aune (Le prince Alexandre de), II, 593 à 1, 161. — (Thierri de), I, 107 à 112, 143, 144,
597. 161 à 172, 203.
Pas (Le chroniqueur Humberl de). II, 236. Pesche (Alard de), II, 68.
— (Je;. il de), de Wonck, II, 172, Pesser (Alexandre), II, 323.
Passau (Le traité de), II, 480. Petange (Le seigneur de), I, 82.
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. 709
Petersem (Le château de), I, 76, 78, 428; II, Pinnock (Jean), I, 337.
213. — (Le seigneur de), II, 571. — (Jean Piragoire (Le bourg de), II, 188.
de), I, 209. — (Henri de), I, tableau II. Pirard, évêque de Liège, I, 12.
Pétri (Suffridus), I, 151, 34S. Pirmont (Le seigneur de), II, 170. —
Peville, dépendance de Grivegnée, I, 454, (Barbe de), I, 407.
462; II, 580. Piron (Le petit), I, 363, 402, 408, 496, 554,
Pexheur (Ysegrin le), II, 179. 555, 563, 564, 614.
Philippe-Auguste, roi de France, II, 37. Pisart (François), II, 323.
Philippe le Bel, roi de France, I, 37, 48; II, l'isr (La ville de), I, 205; II, 68, 218.
59, 63, 188. Pitteit d'Emale (Jean), II, 465, 490, 505.
63, 188. Placentius, I, 342, 348.
Philippe le Hardi, roi de France, I, 48, 90, Plaioul (Pierre), évêque de Senlis, I, 140;
109, 171; II, SI, 221. II, 235, 236.
Philippe le Hardi, comte de Flandre, II, 236. Plaisance (L'évêque de), I, 138; II, 132.
Philippe le Long, roi de France, I, 48. Platea (Jean de), chanoine de Saint-Jean et
Philippe VI, de Valois, roi de France, II, curé de Verviers, I, 351, 369, 461; II, 268,
82, 84, 147, 183. 274, 642.
Philippe le Bon, duc de Bourgogne, I, 217, Pline, II, 4.
218, 225, 231, 240 à 242, 253, 311; II, 94, 95, Plotius (Gallus), II, 4.
105, 106, 107, 228, 245, 247, 248, 438, 621, 622, Plutarque, II, 2.
Pierpont (Le seigneur de), II, 170. Polie (Otton, comte de), I, 43.
Pierseal (Jean), I, 151. — (Pierre), chanoine Polleur, commune du canton de Spa, Liège,
de Sainte-Croix, I, 150. II, 256.
Pietresme (Le château de), II, 613. Pologne (Le roi de), II, 412.
710 INDEX ALPHABÉTIQUE
Polus (Reginald), cardinal, II, 131, 390, 485, Pratello (Nicolas de), I, 182.
Pommaerts (Le château de), II, 486. Premy (La ville de), I, 457.
p m (Gaspar), abbé de Stavelot, I, 388. Prénesie (Oui de), II, 31. — (Jacques de),
Pont à-Mousson (La ville de), I, 313. II, 47.
Porquin (Bernardin), II, 540, 573. Prez (La famille de), II, 45, 51, 54. (Guil- —
Portugal (Cherté en), II, 417. — (Béatrice laume de), dit de Weys, II, 171, 175. —
de), I, 333. — (Isabelle de), épouse de (Herbert des), II, 153, 160. (Jean de), —
Charles-Quint, I, 513; II, 133. - (Marie 1, 157. —
(Louis des), dit de Colonster, II,
Pousset, commune du canton de Waremme, Provence (Le comte de), II, 46.
Liège, I, 51. — (Le seigneur de), I, 374. Pry, commune du canton de Walcourt,
Prague (La ville de), I, 138; II, 190, 221, 497. Ptolémée, II, 4.
Prata (Pileus de), évèque de Padoue, I, Puchey (Gérard de), II, 205.
586.
Q
Quarreux (Jonathas de Pardieu, dit de), II, Quercu (Jean de). Voir Chesne, Jean.
Quiévrain (Nicolas, seigneur de), I, tableau I.
324.
Quercentius (Robert), II, 447. Qutsemen (La ville de), II, 562.
R
Rancovado (Guillaume de), évêque de Tour-
Rabutin (La chronique de Fr.), II, 288.
nai, I, 231; II, 101.
Rachel (Le bourg de), II, 188.
Racourt (Gérard de), II, 215. Randaxhe (Radoux), II, 466.
Rammekens (Le château de), il, 563. Rassenghien (Maximilien Vilain, baron de),
II, 584.
Ranchis (Guillaume de), II, 175, 254.
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. 711
Remicourt, commune du canton de Wa- Roberes (Jean le), II, 166, 192. — (Pierre
remme, Liège, I, 510; II, 54. le), I, 107; II, 216, 217, 230, 233.
Remouehamp (Jacques de), II, 200. Robert II, comte de Flandre, II, 16.
Renaix (La dame de), I, 178. Robert, roi de Sicile, I, 65.
Renardi (Henri), I, 421. Robert, comte palatin, II, 104, 196.
Reneri (Jean), II, 386. Robert, comte de Genève, I, 78.
Rennenberg (Gaspard de), II, 392. 229, 232. — (Jean de la), dit de Beausaint,
Renon (Simon de), II, 196. I, 458, 524.
Rens en Champagne (La ville de), II, 472. Rochechouart (Isabelle de), I, 85.
Renty (La ville de), II, 436, 439, 484, 485. — Rochefort (La ville de), I, 533, 581; II, 252.
(Le seigneur de), I, 198, 430, 505. — (Le comte de), I, tableaux II et III,
Requesens (don Louis de), II, 566, 574. 493, 562; II, 181, 212, 213, 217. — (Agnès
712 INDEX ALPHABETIQUE
,l,., | J93. _ (Aleide de), I, 123, 161. — Rossem (Martin van), II, 407, 408 à ii2.
m de), l. tableau I. 121 à 124, 160; II, Roteleii L" marquis de), II, 037.
191. _ (Louis de), H, W2. Voir aussi Roteymon (Le seigneur de), I, 198.
seigneur de), II, 177. Rouen (I.a ville de), 206, 211, 213; II, 500.
Rocomi (Henri de), II, 169. Rouge Porte (Jean délie), II, 239.
Bocroi (Le manuscrit de), II, 274. Rousseau (Pierre le), dit du Saint-Esprit,
il ni,, i ;, terre de , I, 242, — (Le seigneur II, 565. — (Thonon), II, 254. —
Rousseau
de Wandre, I, 415.
de .
i. 334.
Rodemack, village de Lorraine, i, 387. — Rouveroit (Renard de), II, 257.
(La prise de), II, 428. Roye (Gui de), archevêque de Reims, I, 115.
Rodolphe I, comte palatin, II, 75. Rummen (Le château de), I, 70; II, 149, 193.
Roergnêe (le bourg de), II, 88. — (Le seigneur de), II, 189 à 191. —
Roerhorch (Nicolas), I, 238. (Arnold de), I, îv; II, 94, 182, 188, 192 à
194.
Roesel, dépendance de Wellen, II, 103.
Roeulx (Le seigneur de), I, 430; II, 136. Rupe (Alard de), I, 576.
l: ;
r (Pierre), II, 601).
Rupert de Saint-Laurent, II, 4.
Roingnart (Le seigneur de), II, 472. Rupert, roi de Rome, I, 170.
Rolduc (L'abbaye de), 1, 2, 16, 17. Ruremonde (La ville de), I, 101, 148, 376,
Rolhon (Le couvent de), II, 56. 474, 521, 522, 524, 539; II, 32, 52, 223, 232 à
Rome (La ville de), I, 65, 66, 537; II, 18, 69, 234, 346, 410, 435 ù 442, 454, 484, 552, 561,
Rooseheeck (La bataille de), II, 217. Ruyt (Jean de la Boverie, dit le). 1 oit
Rosmel (Tilman de), II, 173. Ryke (Louis de). Voir Landshut, II, 122.
Rosseal (Lambert), I, 89. — (Henri), II, 221. Rynenstein (Jean de), II, 202.
S
Saarwerden (Frédéric de), archevêque de Saint-Pol (La ville de), II, 389. — (Le comte
Cologne, I, 77, 99, 196, 313. — (Catherine de), I, 267, 269, 274. — (Gui de), I, 72; II,
de), I, 90. 59, 195. — (Jacques de), I, 60. — (Louis
Saffenherg (Guillaume de), I, tableau IV. de), I, 254. — (Waleran de), I, 175, 217.
Sailhet (Jean), I, 354. Saint-Quentin (La ville de), II, 82, 119, 133,
Saint-Ambrion (L'abbé de), II, 654. 135, 456. —
(La bataille de), II, 304, 447,
Saint-Augustin, II, 4. 448, 449, 486, 503, 505.
Saint-Antoine (La commanderie de), I, 487. Saint-Remy (L'abbé de), II, 252, 653.
Saint-Bertin (L'abbaye de), I, 352. Saint-Salvador (Le château de), II, 486.
Saint-Clair (Le seigneur de), I, 198. Saint-Sébastien (La ville de), II, 134.
Sainte-Claire (Le couvent de), lez-Bruxelles, Saint-Servais (Alexandre de), II, 173. —
II, 162. (Baudouin de), II, 217. — (Franco de),
Saint-Denis (La ville de), II, 516. II, 62.
Saint-Dizier (La ville de), II, 415, 416, 421, Saint-Séverin (Le curé de), I, 204. — (Le
456, 458. comte de), II, 218.
Saint-Esprit (Antoine de), I, 507. — (Pierre Saint-Simon (Blanche de), I, 289. — (Mar-
le Rosseau, dit de), II, 565. guerite de), II, 129.
Saint-Georges (Le seigneur de), I, 198. Sainte-Trinité (L'Ordre de la), II, 590.
Saint-Germain, lieu-dit à Lixhe, I, 587. Saint-Trond (La ville de), I, 32, 34, 83, 88,
Saint-Gilles, lieu-dit à Liège, II, 115. 90, 96, 103, 106, 108, 126, 158 à 167, 194, 202,
Saint-Grégoire le Grand, II, 2. 212, 250, 251, 275, 279, 327 à 330, 337 à 339,
Saint-Hubert (La ville de), I, 524; II, 344, 347, 352, 354, 378, 385, 386, 404, 420, 427,
380. — (La bataille de), II, 288. — 470, 472, 495, 498, 500, 508, 530, 554; II, 28,
(L'abbaye de), II, 265, 343, 504, 535, 541, 47, 67, 73, 79, 90, 91, 94, 9S, 103, 105 à 110,
547, 649, 653. 113, 123 à 125, 130, 135, 155, 158, 163, 180,
Saint-Jacques (La chronique de), I, 6, 8. 181, 182, 189, 193, 199, 210, 222, 223, 224,
Saint-Jean de Jérusalem (L'Ordre de), II, 227, 230, 259, 262, 269, 330, 446, 534, 541, 580,
365. 590, 606, 625, 626, 644, 649. — (L'abbaye de),
Saint-Jean d'Acre (La ville de), II, 56. I, 355, 407, 434; II, 15, 87, 154, 223, 504, 534,
Saint Jérôme, II, 2. 538, 541, — (L'église Notre-Dame à),
653.
Saint Lambert, évèque de Liège, II, 298, 301, I, 144; 609. — (Le couvent de Sainte-
II,
Saint Louis, roi de France, II, 46, 49. 83. — (La peste à), 595. — (La prise II,
Sainte-Marguerite (Guillaume de), II, 214, de), 303. — (La révolte de),
II, 144. — I,
220. —
(Renier de), I, 178. (Le siège de), 627. — (Le traité
II, 15, 17,
Saint-Martin (Jean de), I, 113, 169, 185, 192. de), II, 537.
Saint-Nicaise (L'abbé de), II, 87. Saint-Vith (La ville de), I, 314,
Saint-Nicolas de Baire, II, 218. Saint-Yith (Charles de), I, 246.
Saint-Nicolas-en-Glain, commune près de Saive (Le château de), I, 396; II, 73, 266.
Liège, I, 363. Saladin (Le sultan), II, 42.
(Le châtelain de), II, 24. Salm (Le comte de), I, 198; II, 168, 248, 362.
Saint-Pierre-lez-Maestricht (La commune — (Henri, comte de), I, 115, 197. —
de), I, 74, 116, 177, 183, 216, 528; II, 207, 259, (Jacques de Theux ou de), II, 220. —
571, 586. (Jean de), II, 363, 494.
Tome II 90
714 INDEX ALPHABETIQUE
Salmatis (Le cardinal), II, 375. Scheut (La bataille de), II, 81.
Samson, commune du canton d'Andenne, Schepens (Le prieur), I, 235.
Namur, i. 386. - (Jean de), II, 622. Schieden (La ville de), II, 251, 258.
i, Winand), 1, 235. — (Herman de), Schoenau (Renard de), ou de Schoonvorst,
II. ,'i)3. — (Jean de), 11. H. I, 100, 181.
PO (Gentills de), cardinal, II, 218. Schoolmeesters (Le manuscrit), II, 329, 330.
Sanon Le seigneur de), I, 198. Schoonhoven (La ville de), II, 568.
Sanserre (Le comte de), II, 456. Schoonvorst (Le seigneur de), 1, 148. —
Santhuys (Le seigneur de), i, 198. (Jean de), 1, tableau II. (Philippine —
Saphenberch (Adelbert de), I, 16. de), I, 115. — (Renard de), I, tableau I,
Sart, commune du canton de Spa, Liège, 100, 115, 147, 181; II, 232.
Sarta (Jean de), II, 392. Sclayn (Le chapitre de), II, 450, 468.
Sautonge (La ville de), II, 188. Sconville (Le seigneur de), I, 198.
Sauvenière (André de la), II, 225. Seehten, village près de Bonn, I, 16.
Saveneal (Le maïeur), I, 362, 427. Sedan (La ville de), I, 336, 502 à 505, 520; II,
Savoie (Le duché de), II, 463, 478. — (Emma- 362, 381, 389, 391, 426.
nuel-Philippe de), II, 136, 429, 459, 487. — Seez (L'évèque de), I, 211.
(Guillaume de), II, 45. — (Jacques de), Sekel (Georges), II, 354.
I, 331. — (Louise de), II, 376. — (Margue- Sélim (Le sultan), II, 354.
rite de), I, 316. — (Philibert de), I, 316, Sempy (Le seigneur de), I, 430, 431; II, 415.
483. — (Philippe de), I, 331. — (Thomas Sept-Fontaines (L'abbaye de), II, 393.
de), II, 46, 47. Seraing (La commune de), I, 98, 147, 459,
Saxe (Un prodige en), II, 424. 525, 579; II, 167, 175, 215, 227, 230, 348, 558.
Saxe (Albert II, duc de), I, 373, 375, 379, — (Le château de), II, 342. — (Le capi-
383 fi 300, 427, 430 à 448, 462, 465, 469, 472, taine de), I, 536; II, 649. — (L'église de),
4B8, 4S9, 500, 517, 519, 534; II, 196, 268. — I, 524, —
(Le pont de), I, 83, 93, 114, 183.
(Auguste, duc de), II, 475, 478, 479, 482. — Seraing (Le seigneur de), I, tableau III; II,
de), II, 475 à 482, 530. — (Otton IV, duc 524. — (Gilles de), I, 458. — (Jean de),
de), II, 196.25,(Rodolphe II, duc
26, — seigneur de Tinlot et Jemeppe, I, 122, 155,
Saynpy (Le seigneur de), I, 198. — (Marguerite de), I, 458. — (Thierri de),
Schauenbourg (Adolphe de), II, 130, 445. — II, 162. — (Tristan, le pannetier de), I,
Sicile (Le roi de), II, 218. Soria (Le duché de), I, 380.
Sickingen (Frantz de), II, 362. Soumagne, commune du canton de Fléron,
Siegen (Tilman von), I, 527. Liège, I, 180.
Sierk (Philippe de), prévôt de Trêves, II, Sozomère, II, 4.
122. Spa (Les eaux de), II, 324, 570, 577, 579,
Sigebert de Gembloux (La chronique de), 587.
II, 4, 5, 303. Spa (Jean de), I, 127.
Sigismond, empereur, 1, 128, 129, 136; II, Spalbeek (Le seigneur de), I, 209.
241, 300. Spanheim (Emichon de), II, 66.
Sigismond, roi de Pologne, II, 412. Spech (Jean), II, 120.
Sigismond, landgrave de Haute-Alsace, I, Spire (La ville de), II, 18, 414, 479, 610. —
316. (La chambre impériale de), II, 651. —
Silvestre (Le père), II, 313. (L'évêque de), II, 196.
Sinnich (L'abbaye de), I, 17. Spirinc (Jules), I, 522.
Sittard (La ville de), I, 45, 57, 76, 206, 234, Spontin, commune du canton de Ciney,
453, 485; II, 647. (La bataille de), — II, Namur, II, 442.
411. Spontin (Jean de), II, 344. —
(Marguerite
Siverbusen (La bataille de), II, 482. de), I, 365, 556. — (Robert de), seigneur
Sixte IV, pape, I, 326, 345. de Wavre, I, 472.
Slins, département de Fexhe-Slins, I, 114, Spreide (Renier), II, 179.
183. Sprimont, commune du canton de Louvei-
Slins (Catherine de), I, 215. — (Gui de), gné, Liège, I, 453.
I, 111, 215. — (Léonard de), I, 408, 411, Sprimont (Jean de), I, 85, 86; II, 216, 217.
413, 436, 440. Srynen (Marie de), II, 129.
Sluse, commune du canton de Tongres, Staden (Henri), I, 204.
Limbourg, I, 183. Staff usen (Le seigneur de), II, 170.
Soey (Le duc de), II, 483. Statte (L'église de), I, 11. — (Le doyen du
Soiron, commune du canton de Verviers, concile de), II, 339.
de), II, 99, 250. Stavelot (La ville de), I, 367, 521; H, 221,
Soissons Marguerite de), dame de Chimay, 233, 596. — (L'abbaye de), I, 381, 383, 388;
II, 79, 155. II, 308, 570, 571, 583, 586, 653.
Stcin (Piron), II, 254. Strasbourg (La ville de), I, 237, 317, 321,
Steinbock (Erhart), i, 315. Ï78. — (L'évêque de), I, 99, 587.
i
Eugène de), II, 170. Streel (Eustache de), II, 114, 127, 261. —
Stemberl Jean de), II, 244. (Jean de), seigneur de Voroux, I, 154; II,
Stenay (La ville de), n, 451, 467. 117, 507, 5HI, 537, 540.
Stenne (Un nommé), I, 414. Strengnarl (André), suffraganl de Liège,
Stephani (Théodore), II. 53 II, 591.
Steppes (La bataille de), I, 4; II. 34 i 16 Strossy (Pierre), II, 181.
40, 307, 547, 541, 613. Stuart (Alexandre), I, 197.
Ste'ppon (Le prévôt), I, Stuart (Marie), reine d'Ecosse, II, 488.
Stercksel (La cour de), H, 37. Suli ''n (Le seigneur de), il, 170.
Stei nberg (Alberl de), archevêque de Mag Sultz (Rudolphe, coude de), II, 122. —
de! -g, 11, 196. (Uldaricus, comte de), II, 122.
Stevensweert (Le seigneui de), i, 209. Surbise (Un nommé), II, 649.
Stej n (Le château de), i, 539. Surdelle (Henri), II, 622.
Steynstraat, chaussée de Tongres, 1. i^'.. Surlet. Voir Baré (Fastré). (Cilles), I, —
Stier (Gilles de), II, 494. 125, 155, !03. — (Guillaume), seigneur de
Straelen, commune de la Prusse rhénane, 273 à 278, 322, 340, 341, 433, 436, 506, 558,
1, 522. 567, 587.
Stralen Goswin de), I, 376.
et Perpète), II, 442. Templiers (suppression des), I, 60; II, 63, 65.
Tacite, II, 4. Temploux (Hellin de), II, 201.
Taleyrand (Ëlie), I, xvm. Tergoes (L'île de), II, 563.
Tangay (Le seigneur de), I, 198. Termonde (La ville de), I, 371; II, 552.
Thomas, patriarche d'Alexandrie, II, 236. 125, 130, 155, 163, 165, 172, 177, 182, 193,
Thoreal (Renard), de Bernau, II, 213. 262, 266, 271, 272, 316, 329 à 331, 341, 387,
Thoren (Le monastère de), I, 482, 558. 534, 540, 547, 561, 562, 599, 606, 625, 648. —
Tliou (Mons r de), II, 496. (Fondation d'églises à), I, 9. — (L'église
Thourotte (Robert de), évêque de Liège, II, Notre-Dame à), I, 11, 12; II, 241, 433, 609.
49. — (Le couvent de Saint-Augustin à), I,
Thouwart (Le fief de), II, 188. 141. — (Le couvent des Franciscains à),
Thuin (La ville de), I, 118, 201, 202, 347; II, I, 141. — (La fondation de), II, 3. (Les —
180, 181, 187, 189, 195, 197, 204, 210, 239, rois et ducs de), II, 140, 141. — (La paix
262, 436, 628, 661. — (Le château de), I, de), I, 147, 155, 157, 547; II, 300, 642, 643.
55, 56, 62, 63. — (Le bailli de), II, 187. — (Le pillage de), II, 304. — (La voie de),
Thuin (Quentin de), II, 127. I, 52.
Tibur (La ville de), I, 66. Touillet (Henri), de Verviers, II, 332.
Tiè K e (Gérard et Jean de), I, 408. — (Mari.' Toul (L'évêque de), I, 231.
Tilia (Gilles et Marie de), I, 291. Tournai (La ville de), I, 231; II, 358, 518,
Tilleur, commune près de Liège, I, 134, 459, (L'évêque de), I, 231; II, 101, 489, 504, 524,
534, 543; II, 167, 516. Tourneur (Jean le). II, 386.
Tillice (Arnold de), II, 169. Toussaint (Guillaume), d'Amay, II, 214, 226.
534, 547, 562, 576. — (La prise de), II, 288, 513.
312, 322, 343. — (Le traité de), II, 317, Trêves (La ville de), I, 45, 233, 236, 314; II,
440. — (Le doyen de), II, 35. 103, 105, 120, 121. — (L'archevêque
Tite-Live, II, 2. I, 42; II, 79, 121, 122, 196, 359. (Le prévôt —
Toison d'or (L'ordre de la), II, 357. de), II, 122.
Tolède (La ville de), II, 516. Trêves (Everard de), I, 462.
Tollet (Gérard), I, 391, 434. Tripoli (L'évêque de), I, 203; II, 56.
Tongerloo (Le manuscrit de), I, 221. Troie (La ville de), II, 631.
Tongres (La ville de), I, 74, 101, 113, 121 à Troisfontaines (Albéric de), II, 5.
124, 140, 153, ISO, 184, 191, 279, 281, 290 à Troncillon (Richard de), I, 327, 328; II, 98,
294, 331, 334, 335, 338, 347, 374, 386, 387, 123.
390, 395, 400 à 402, 421 à 424, 437, 446, 450, Trognée, commune du canton de Landen.
451, 459, 460, 461, 465 à 468, 470, 479, 489, Liège, II, 181.
491, 495 à 499, 508, 510, 518, 522, 547, 554, Trouenberge (Le seigneur de), II, 170.
571, 574; II, 22, 23, 90, 98, 103, 105, 109, 113, Troyes (La ville de), II, 609.
718 INDLX ALPHABETIQUE
U
Ibarh (Gérard), I, 235. Urbain V, pape, I, 69.
Ulbeeck, commune du canton de Looz, 586; II, 211, 214, 218, 224, 226, 236.
Limbourg, II, 103. '
inus (Thomas), II, 218.
-
Ulm (La ville d'), 1, 507. Utrecbt (La ville d'), I, 76, 209, 525; II, 136,
Ulpian, II, 486. 211, '.M;.', 552. — (Famine à). II, 419. —
Urbain (Renkin), l, 155. (L'union d), II, 593. — (L'évêque d'), I,
Urbain II, pape, II, 611. 99, 263, 534; II, 32, 134, 192, 196, 513, 654.
Urbain IV, pape, I, 33, 34; II, 609, 614.
Vanden Berpr (Le chanoine), II, 298, 329. — (Nicolas de), dit del Champ, II, 219.
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. 719
Vendôme (Le duc de), II, 416, 422, 459, 483. Villers (Jean de), I, 156. — (Guillaume de),
(La duchesse de), II, 583. II, 239.
Venise (La ville de), II, 29, 30, 354, 365. Villers-le-Bouillet, commune du canton de
Venloo (La ville de), I, 313, 522; II, 349, 552. Jehay, Liège, I, 351, 510.
Verdun (L'évêque de), I, 231; II, 17. Villers-l'Évêque, commune du canton de
Vergier (Jean du), II, 258. (Le seigneur — Jehay-Bodegnée, I, 510.
du), I, 198. Villers-le-Temple (La commanderie de), I,
Isanck (Le seigneur de), i, tableau i, 391, 573; II, 88, 89, 165 à 175, 183, 207, 330,
',11 II. 111. 265, 393. 516, 552.
Volen (Guillaume), alias Boileau, I, 77. Vrankenhoven (Zachée de), il, 87.
\ x (Le seigneur de), 11, 117, 166. Vridaxh (Le seigneur de), II. 170.
W
Wachtendonck (Le manuscrit de), I, 589. It.i'- di'i, > "
i
: i
!
. 1 1 1 île \\ arou.x, I. s9, 141,
Wachtendonck (Le seigneur de), I, 551; II, 361, 363, 364, 405, 477, 494, 574, 588; II, 73
267. — (Arnould de), I. tableau IV, 589. à 75. —
(Walter de), II, 152.
— (Herman de), I, \\. 340 à 344, 589. Warnani (Le chroniqueur Jean de), I, 3, 8,
Wadry (Louis), OU Yauldre, I, 491, 518. 28 à 30, 36; II, 2, 4, 5 à 9, 71, 161, 330.
Waelhem (Arnold de), II, 36. Warnant (Jeanne de), II, 249
Waes (Le pays de), I, 372. Warnesberg (Bohémond de), archevêque
Wagnée (Le couvent de), II, 33. de Trêves, I, 42
Waine (Wauthier de). Il, 179. \\ ninier (Jean), II, 179.
Walcourt (Le seigneur de), I, 96. — (Thierry Waroux (La paix de), II, 75, 81, 182, 187.
de), I, tableau II. Waroux (Le seigneur de), I, 350, 390, 393,
Waldeck (Adolphe de), évoque de Liège, I, 571; II, 54, 577, 642. (Guillaume de), —
53 à 57, 135, 210; II, 62, 63. I, 155. — (Isabelle de), I, 556. — (Raes de).
W'aldor (Le graveur), II, 324. Voir Warfusée.
Waldoreal (Jean), II, 171, 174, 176 à 179. — Wauldroy (Louis de), II, 272.
(Louis), II, 648. — (Tilman), I, 361, 363 à Waudémont (Claude de), seigneur de Flo-
366, 405, 434; II, 271. rennes, II, 462.
Waldorp (Henri, avoué de), I, 185. Waulsort (L'abbaye de), II, 653.
Waleffe (Le château de), II, 36, 71, 91, 171, Wavre (Le seigneur de), I, 472. — (Margue-
181, 227. rite de), I, 71.
Walenrode (Jean de), évêque de Liège, I, Wazon, évêque de Liège, I, 16; II, 15, 301,
Waleran (Philippe), II, 201. Weert (Le château de), I, 352, 353, 487, 501,
Walhain (Le seigneur de), I, tableau III, 539; II, 402, 569, 590.
333, 358; II, 60. — (Mahaut de), I, tableau I. Weert (Jean de), II, 281.
Walsin, dépendance de Drehance, II, 430. Wégimont (Le manuscrit de), II, 274.
Wandre (L'hôpital de), II, 87. Weis (Jacques de), dit de Salm, I, 155. —
Wanfercée (Jeanne de), I, xx. (Guillaume des Prez, dit de), II, 171, 175.
Waremme (La ville de), I, 96, 384; II, 73, Weize (Jacquemin de), II, 231, 234.
74, 108, 181, 186, 541, 548, 588.. — (Le châ- Wel <Mons r de), II, 477.
teau de), I, 32; II, 36, 67, 73, 75. — (Le Welkenhausen (Catherine de), I, 176.
curé de), 1, 550. Wellen, commune du canton de Looz,
Warfusée (Le manuscrit de), II, 274, 298, Limbourg, I, 257, 426; II, 103, 109, 110, 373,
339. 374.
Warfusée (Le seigneur de), II, 73 à 76. — Wenberg (Thienï de). II, 239.
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX. -21
X
Xanten (Le prévôt de), II, 225. Xhenemont (Le seigneur de), I, 393. —
Xénophon, II, 4. (Marie de), I, 351. —
(Sébastien de). Voir
Xhendremael, commune du canton de Montfort, Sébastien.
Fexhe-Slins, Liège, I, 390, 510. — (Le Xhur (Jean délie), I, 557. (Pierre délie), —
curé de), I, 526. I, 458.
Tome II. 91
72-2 INDEX ALPHABÉTIQUE
Yernaux (Louis de), I, 155, 157. Ysendorp (Court de), II, 170.
Ylen (Le comte de), II, 122. Yserman (Antoine), I, 172.
Ynri (Le seigneur d'), i, 198. Ysewyn (Jean), I, 203, 588.
York Marguerite d'), I, 488, 551; II, 131. Yverces, ville d'Italie, II, 485.
Ypres (La ville d'), I, 372. — (L'évêque d'), Yvoir, commune du canton de Dinant,
II, 539, 584. — (Le bailli d'), II, 584. — Namur, I, 248.
(L'hérésie à), II, 51G, 518.
DH Chroniques liégeoises
811
L5C5
t.
l
SB
ira