Eloge de la Folie (Edition illustrée)
Par Erasme
()
À propos de ce livre électronique
En savoir plus sur Erasme
Éloge de la FOLIE: Avec les illustrations de Hans Holbein Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEloge de la Folie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationÉloge de la Folie: Premium Ebook Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Lié à Eloge de la Folie (Edition illustrée)
Livres électroniques liés
Un héros de notre temps - Le Démon Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5La dernière nuit de Don Juan: Poème dramatique en deux parties et un prologue Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Souffrances du jeune Werther Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationÀ toi, douce colombe Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Légende du roi Arthur: Tome I: Le Roman de Merlin - Les Enfances de Lancelot Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Comte de Monte-Cristo - Tome II Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Chef-d'Oeuvre Inconnu Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne banale histoire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationContes de la Vieille France Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL’Œuvre Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHomère: Intégrale des œuvres Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa religieuse Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Étendue poétique Tome II Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Dom Juan Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes plus beau contes et fables de Léon Tolstoï Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Âmes Mortes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Muse du département Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationKyra Kyralina: Les Récits d'Adrien Zograffi-Volume I Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPoussières de roses: Tome 3 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'homme au Masque de Fer Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa divine comédie - Tome 2 - Le Purgatoire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Odyssée Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Fleurs du Mal Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Les Chants de Maldoror Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Iliade Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Métamorphoses Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes bijoux indiscrets Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationValentine Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Philosophie pour vous
Comprendre la procrastination: Pour obtenir vos objectifs Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5L’Art d’avoir toujours raison: Premium Ebook Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5L'Art de la Guerre - Illustré et Annoté Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Maîtrise de Soi Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Ma vie et la psychanalyse Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Qu'est-ce que l'art ? Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Outils Intellectuels des Génies: 40 principes qui vont vous rendre intelligent et vous enseigner à penser comme un génie Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5L'étranger Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5De la Stratégie en général Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Pensées pour moi-même Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPensées pour moi-même: Premium Ebook Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5L'énergie spirituelle Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Discours sur la servitude volontaire Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5L'Art de la guerre Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Essais Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'art d'aimer Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Enracinement : Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Du contrat social ou Principes du droit politique Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Comment arrêter de trop penser: Libérez votre esprit du stress et de la confusion et saisissez votre véritable potentiel Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Cours de franc-maçonnerie symbolique: 12 séances pour tout comprendre sur les obédiences maçonniques, les loges, degrés et grades Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Prince Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Dictionnaire des Idées & Notions en Philosophie: Les Dictionnaires d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe kama soutra: Règles de l'amour de Vatsyayana (morale des Brahmanes) Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5Les Prolégomènes: VERSION INTÉGRALE Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAristote: Oeuvres Majeures Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPensées Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Camus en 60 minutes Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
Avis sur Eloge de la Folie (Edition illustrée)
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Eloge de la Folie (Edition illustrée) - Erasme
Erasme
Eloge de la Folie (Edition illustrée)
Sharp Ink Publishing
2024
Contact: [email protected]
ISBN 978-80-283-2807-8
Table des matières
PRÉFACE
ÉRASME DE ROTTERDAM A SON CHER THOMAS MORUS
C’EST LA FOLIE QUI PARLE
PRÉFACE
Table des matières
Quand des hommes de notre temps sont pris du désir de traduire une œuvre du latin, ils ne reviennent guère à Horace ou à Juvénal, qui tentaient nos pères. Pourquoi n’iraient-ils pas à un des beaux livres écrits en ce latin qui fut la langue encore vivante de l’Humanisme ? Tout un trésor, presque ignoré, reste ouvert à leur curiosité. Ils y goûteraient la surprise du vocabulaire classique exprimant sans effort les idées de la Renaissance, si proches des nôtres ; ils y trouveraient matière à des comparaisons instructives avec les premières grandes œuvres des littératures modernes. Chez les poètes, par exemple, notre Michel de l’Hospital ou l’aimable Muret des Juvenilia semblent tout à fait dignes de leurs amis de la Pléiade, qui, malgré la diversité du langage, les tinrent pour leurs émules. Il y a longtemps, pour ma part, que je préfère la lecture de Pétrarque latiniste ou de Politien à celle de Cicéron, et c’est souvent par les bons humanistes italiens et français que je retourne aux Anciens, nos communs maîtres.
Érasme, chef incontesté des esprits de la Renaissance dans les pays du Nord, devrait nous attirer plus souvent. L’Eloge fameux n’est pas son chef-d’œuvre ; l’auteur ne l’a jamais tenu pour tel et le succès de cette fantaisie l’étonna lui-même. C’est un essai qui ne vaut pas les ouvrages de sa maturité. Comme le Ciceronianus rend mieux l’accent personnel de son esprit ! Comme les Colloques montrent plus nettement les mœurs du temps, peignent plus au vif ces diverses conditions de la vie parmi lesquelles la Folie n’a fait que promener sa marotte ! Le livre était loin de satisfaire le goût universel des contemporains. Il trouva des contradicteurs de marque : « Il a pour lui », écrit l’un d’eux, « l’ardente louange du grand nombre, l’admiration sincère de beaucoup de gens. Cependant, vous y remarquerez l’impudence d’Erasme bien plutôt que la force de son style. Il rit, plaisante, s’amuse, s’irrite, attaque, invective ; il va jusqu’à railler, à propos du Christ. Le raisonnement est tout à fait banal, vulgaire, et sent l’école. » Ainsi parle la méchante langue d’Étienne Dolet.
Cette bagatelle, cependant, eut une diffusion immense. Ce passe-temps de lettré en voyage (car ce n’était pas autre chose) remua les foules, émut l’Église, inquiéta les grands et contribua à disposer l’Allemagne à écouter les Réformateurs. Comme la contreréforme catholique ne fut pas moins préparée par la satire décisive des abus, on peut dire que ce petit livre a débordé de partout les intentions et les espérances de son auteur. Ce fut, sans qu’il y eût songé, le brûlot de la Renaissance qui mit le feu à de vieilles flottes où couraient les rats, et invita des générations plus libres aux navigations nouvelles.
C’est un ouvrage singulier, où il y a plus d’humour que d’esprit et plus d’érudition que de grâce. Il attache toutefois, et, quand on a commencé d’écouter le sermon que Dame Folie prêche à ces bonnes gens sous son bonnet à grelots, on veut savoir où elle nous mène et l’entendre jusqu’à la fin. Mais comment présenter à des lecteurs d’aujourd’hui cette fiction d’un pédantisme qui s’avoue en souriant, ces proverbes grecs qui alourdissent un texte déjà surchargé de réminiscences littéraires et mythologiques, cette longue facétie conçue pour divertir des clercs et des régents de collège et qui n’eut jamais l’ambition de parvenir jusqu’à nous ?
Pour traduire dans sa vérité ce latin verbeux et imagé, il faudrait retrouver la langue d’un Français du siècle d’Érasme. On songe d’abord que celle de Rabelais y serait assez idoine ; mais la couleur en est trop forte, la truculence trop appuyée. Pour quelque rencontre heureuse, que de déceptions ! On regrette que Rabelais ne puisse servir Érasme comme Érasme l’a servi. Il savait bien, et reconnaissait hautement, étant honnête homme, que toute sa formation intellectuelle venait de son maître. Il lui doit sa meilleure substance. Qu’on le dise une bonne fois, sans diminuer la gloire du conteur : si Érasme n’avait pas écrit, Rabelais ne ferait pas figure de « penseur »…
La langue de Montaigne, sa période abondante, sa façon d’insérer les textes anciens, conviendraient peut-être à notre dessein. Cependant, c’est la prose d’Henri Estienne qui semblerait la mieux choisie. L’Apologie pour Hérodote, les Dialogues du langage français italianisé fourniraient sans doute l’instrument le mieux adapté. Il y a, d’ailleurs, entre les deux écrivains, une parenté assez étroite. Bons hellénistes l’un et l’autre et « lucianisants » avertis, ils ont sur l’usage courant du latin des idées communes, combattent de même façon le « cicéronianisme » à l’italienne et, sachant penser librement, s’arrangent pour librement écrire. Estienne, qui fut à l’école d’Érasme comme tout le siècle, est un écolier de choix, qui a joui dans son métier de l’avantage d’être bilingue, alors que le maître universel a eu la disgrâce d’écrire toutes ses œuvres dans la langue qui allait mourir.
Je ne puis mettre à son service que celle d’un temps ingrat, où les études antiques, si elles gardent des fidèles très ardents, les comptent de moins en moins nombreux, où l’éducation de la jeunesse n’est plus celle dont Mélanchthon, Vivès, Rabelais, Montaigne ont transmis les principes érasmiens aux nations du Nord. La déchéance des humanités va nous laisser fort démunis pour réclamer le meilleur de notre héritage spirituel. Le beau mot d’humanisme lui-même, que j’ai contribué jadis à rendre français, se galvaude déjà à tous les usages et n’exprime presque jamais son véritable sens.
Travaillons à en maintenir la haute signification, et sauvons de la tradition littéraire ce qui peut en être sauvé. L’humble travail d’un traducteur n’y est point inutile. A la satisfaction qu’il ressent du service rendu, se joint pour lui une récompense déjà suffisante : il est entré, par la bonne clé, dans l’intimité de son auteur ; il a surpris, avec les procédés de son style, les secrets mouvements de sa pensée.
Les bibliophiles ont toujours recherché l’Éloge de la Folie. Le plus enthousiaste que j’aie connu fut Marco Besso, de Trieste, qui en conservait, dans sa bibliothèque, toutes les éditions et traductions avec tous les travaux relatifs à Érasme. Il a élevé à l’Éloge un véritable monument dans sa publication faite à Rome en 1918. A toutes les recherches qui s’y trouvent résumées, l’édition J.-B. Kan a ajouté des éléments critiques. Sans négliger de telles ressources, j’ai travaillé sur la rare édition de notre compatriote Charles Patin. Elle reproduit le commentaire philologique de Gérard Lister, qui fut approuvé par l’auteur, et qui renseigne notre ignorance sur tant d’allusions et de citations anonymes, courant dans le texte comme le filigrane dans le papier. Mais cet Encomium Moriae, publié à Bâle en 1676, a d’autres mérites. Il est offert à Colbert par une belle dédicace latine (…Regis ab intimis consiliis et secretioribus mandatis, generali aerarii moderatori, summo regiorum aedificiorum praefecto, etc.). Charles Patin, médecin, numismate et voyageur, raconte comment, après avoir parcouru l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, pour comparer les méthodes de la médecine, il s’est fixé à Bâle et a fait, à la bibliothèque de l’Université, une précieuse rencontre. Ce sont les quatre-vingt-trois dessins à la plume qu’Holbein a jetés sur les marges de l’édition de 1514, et qui, d’après des annotations d’Érasme, ont passé sous ses yeux et l’ont fort réjoui. Notre compatriote, le premier, a jugé utile de les faire connaître au public, en les présentant avec le texte et, muni de l’autorisation des magistrats de la ville, il a procuré une édition d’un caractère tout à fait nouveau.
Les amateurs du temps apprécièrent cette illustration de l’Éloge de la Folie. Elle était due à des copies de Settler, de Berne, gravées par Merian, de Francfort. Quelques cuivres sont frappés dans le texte ; mais ceux qui dépassent la justification sont tout simplement collés et repliés sur des blancs réservés. Chacun a goûté la saveur âpre et un peu rustique de ces compositions bâloises, popularisées depuis par des reproductions plus fidèles. Il est agréable de les feuilleter dans l’ouvrage qui les révéla. Patin y a joint une biographie latine d’Holbein et un index operum, curieux essai de catalogue raisonné, où l’on voit qu’il possédait lui-même des peintures du maître. Le portrait gravé des deux contemporains, et des témoignages choisis achèvent de faire de cette édition un monument à leur gloire commune.
Tant de fois reproduits depuis lors, les dessins d’Holbein semblent attachés au texte de son ami. Pourtant les nouveaux illustrateurs ont toujours reporté à leur propre temps la satire érasmienne. C’est ainsi qu’Eisen, à Paris, et Chodoiwiecky, à Berlin, ont transporté l’Éloge en d’amusantes scènes du XVIIIe siècle. Notre Lepère a fait de même pour le début du XXe siècle. Chas-Laborde, en mettant au service du texte immortel la plus étourdissante fantaisie, a fait la première tentative, depuis Holbein, de replacer les fantoches d’Érasme dans l’atmosphère où ils ont été conçus.
L’éditeur français de 1676 paraît préoccupé de présenter au ministre de Louis XIV un Érasme dépouillé de tout soupçon d’hétérodoxie. La réputation qu’il devait à ses ennemis persistait au XVIIe siècle et allait le poursuivre toujours. Les moines, même régénérés, ont la rancune longue, et quand la Sorbonne condamne, c’est pour longtemps.
Escrimez-vous, bon Patin, à pourfendre la calomnie ! Mettez en lumière cette noble philosophie chrétienne, qui éclaire l’immense labeur de la vie d’Erasme et transparaît même dans les jeux débridés de son esprit ! Replacez dans sa juste perspective le pamphlet que vous présentez à vos lecteurs, cette satire des gens d’Église qui épargne en ses attaques l’Église elle-même, cette violente image du pape Jules II qui tient hors de cause la Papauté, cette malice sans méchanceté qui tend à rendre les hommes meilleurs et nullement à les diviser ! Vous pourriez rappeler que le théologien qui réfutera Luther n’a jamais cessé de se réclamer de l’unité romaine, qu’il a gardé à Rome les plus fidèles amitiés, même dans ce Sacré-Collège où il ne tint qu’à lui d’être admis, et qu’il n’a point cru nécessaire, pour détruire les abus, d’abattre l’institution qui abritait la chrétienté. Vous pourriez noter qu’il y eut quelque mérite et qu’il y risqua son repos ; mais, disait-il, « quels que soient les dangers qui me menacent en Allemagne, je n’écouterai jamais que ma conscience, je n’irai à aucune secte nouvelle, je ne me séparerai jamais de Rome ». La vaste correspondance d’Érasme est pleine d’affirmations de ce genre, dont ses livres et sa carrière attestent la sincérité. Comment douter de la loyauté