2015MULH6212 These SAID
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2015MULH6212 These SAID
Ali SAID
13 Novembre 2015
Synthèse de membranes minérales de nanofiltration par formation de films minces de
zéolithes sur un support tubulaire en alumine : étude de l'évolution des propriétés de
surface et des caractéristiques de filtration en milieu aqueux
Commission d’examen :
Dr. Sébastien Déon, Université de Franche Comté, Besançon Rapporteur
Dr. Mohamad Hmadeh, Université américaine de Beyrouth, Liban Rapporteur
Pr. Patrick Fievet, Université de Franche Comté, Besançon Examinateur
Pr. Fawaz El Omar, Université Libanaise, Liban Examinateur
Dr. Jean DAOU, Université de Haute Alsace, Mulhouse Directeur de thèse
Pr. Joumana Toufaily, Université Libanaise, Liban Directeur de thèse
Dr. Lionel Limousy, Université de Haute Alsace, Mulhouse Codirecteur de thèse
Pr. Patrick Dutournié, Université de Haute Alsace, Mulhouse Membre invité
Pr. Tayssir Hamieh, Université Libanaise, Liban Membre invité
À ceux sans qui je ne suis rien :
Et à Zeinab !
Vous êtes bons si vous marchez fermement et d’un pas hardi vers votre but.
Khalil Gibran
Remerciements
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il m’est indispensable de remercier l’ensemble des
personnes que j’ai pu côtoyer au cours de ces trois années de thèse et qui ont, de près ou de loin
contribué à l’aboutissement de ce projet.
Je remercie tout d’abord les membres du jury Monsieur Sébastien Déon et Monsieur
Mohamad Hmadeh d’avoir accepté de juger ce travail en qualité de rapporteurs ainsi que
Monsieur Patrick Fievet, Monsieur Fawaz El Omar, Monsieur Tayssir Hamieh, et Monsieur
Sami Tlais d’avoir accepté de faire partie de ce jury de thèse.
J’adresse mes plus vifs remerciements à Jean Daou et Lionel Limousy d’avoir dirigé
mon sujet et orienté mon travail tout au long de mon parcours. Je tiens à leur témoigner ma plus
profonde reconnaissance pour leur encadrement, leur soutien, leur disponibilité et leurs
connaissances qu’ils ont toujours été prêt à partager. Il est quasiment impossible d’exprimer en
quelques phrases toute ma reconnaissance, pour leurs compétences scientifiques, mais aussi
leurs incontestables qualités humaines qui me furent agréables de partager, dans les bons
moments comme dans ceux difficiles. Les bons moments passés soit au laboratoire soit dans la
vie privée sont en particulier de très bons souvenirs.
Merci aussi à Emel, Sébastien, Marie-Paule, Mariam, Bérénice et Lydie pour les
agréables moments que nous avons passés ensemble à Mulhouse.
Je ne manquerai pas de remercier tous les membres actuels et anciens de l’équipe MPC
qui m’ont accompagné pendant cette thèse, pour l’ambiance sympathique, pour leur soutien,
leurs conseils et leur gentillesse : Guillaume R., Lætitia, Audrey, Dante, Jacques, Laura,
Maeva, Gaétan, Jessica, Brice, Atika, Pierrick, Amir, Ismail,… Je tiens à remercier aussi
Magali Bonne pour être une amie toujours à mes côtés, Rébecca Meyer pour sa gentillesse, Joël
Patarin et Gérard Chaplais pour leur aide précieuse lors des discussions scientifiques. Grand
merci également à Habiba Nouali, Laure Michelin et Ludovic Josien pour leur aide dans la
partie caractérisation.
Je voudrais remercier toutes les personnes extérieures qui ont su rendre ma vie de thèse
très agréable et qui l’ont enjolivée à travers de nombreuses soirées, week-end et vacances :
Walid, Mounia, Pierre, Fadel, Ibrahim, Haifa, Marwan, Marc, Georges, Bandar, Marcel,
Assi, Rached, Rachad, Ali K., Zaher, Rodolphe, Ahmad I., Ola, Joelle Mag, Joelle M., Batoul,
Ali M., Haissam, Jimmy, Hassan M., Abbas, Hoda, Mohamad Ch, à la famille Tissot et tous
ceux que j’oublie ici…Et puis à Ihab, mon ami, colocataire et collègue au laboratoire, merci
d’être là… et à Zeinab, un remerciement très spécial pour sa présence, son accompagnement et
son support pendant les moments difficiles… Vous m’avez tous accordé le support moral.
Je souhaite faire part de ma plus profonde gratitude à chacun des membres de ma
famille. Je remercie mes parents, mon frère Hassan, ma belle sœur Malak, ma nièce Nour, mes
deux sœurs Maya et Aya et ma grande famille, dont ma grand-mère, Mohamad O., Zeinab M.,
ma tante Nehmat, mes cousins Ali R., Petra, Marwan, Nizar, Rouba, Samah, Jana, Nidal,
Abed, Safaa, Mimo, Ahmad, Hadia, Rabih, Nana, Wissam w., Rima… et mes oncles Ahmad,
Tayssir,…, d’avoir cru en moi, de m’avoir encouragé et d’être à coté de moi pendant toutes ces
années. Je leur dédie donc cette thèse.
Et pour finir, un grand merci aux trois personnes que j’ai perdues pendant cette période
et qui sont sûrement fières de moi là où elles sont ! Mon cousin Ali M., mon oncle Ali S. et mon
grand-père Abdelhamid. Je ne vous oublierai jamais!
Sommaire
Sommaire
Sommaire
Introduction
Introduction ........................................................................................................................................ 1
-FAU : Faujasite
-MOR : Mordénite
-*BEA : Beta
-GIS : Gismondine
-ANA : Analcime
-FER : Ferrierite
-CHA : Chabazite
-UF : Ultrafiltration
-NF : Nanofiltration
Depuis les quatre dernières décennies, les techniques de séparation mettant en œuvre
des membranes suscitent d’importants efforts de recherche et de développement. Ces
procédés sont de plus en plus utilisés dans des secteurs d’activités aussi nombreux que variés
comme les industries chimiques, l’agro-alimentaire, le domaine pharmaceutique, les
biotechnologies, la production d’eau potable, le traitement des effluents industriels… Ce
développement est lié aux avantages que les procédés à membranes présentent par rapport
aux techniques de séparation conventionnelles.
Le développement des techniques membranaires est également lié à la sévérité
croissante des lois environnementales qui a incité les industriels à investir dans des techniques
de retraitement d’eaux usées. D’autre part, dans les pays industrialisés, la consommation
d’eau ne cesse pas de croître, ce qui génère des volumes d’eaux usées considérables, lesquels
doivent être par la suite traités de manière à répondre aux exigences imposées par les
règlements en vigueur. Le traitement des eaux usées, domestiques et industrielles, est devenu
une priorité pour tout secteur industriel et toute communauté urbaine. Parmi les solutions
possibles, les techniques membranaires occupent une place privilégiée grâce à leurs
performances énergétiques et technico-économiques de plus en plus concurrentielles.
Un des enjeux majeurs des procédés membranaires consiste à utiliser / développer des
membranes à partir de matériaux conférant des propriétés nouvelles au procédé. Plus
particulièrement, l'utilisation de matériaux zéolithiques comme couche filtrante a montré
qu'après un traitement chimique, ces matériaux pouvaient acquérir des propriétés de
sélectivité très particulières [1].
Les zéolithes sont des solides microporeux cristallisés appartenant au groupe des
tectosilicates. La présence de systèmes de canaux et de cavités de dimensions moléculaires, et
de cations de compensation des charges négatives induites par l’aluminium de la charpente,
confère aux zéolithes des propriétés remarquables conduisant à de nombreuses applications,
notamment dans les domaines de la catalyse, de l’adsorption et de l’échange cationique.
zéolithiques tels que les films et les membranes sont ensuite présentés. La synthèse des films
et couches zéolithiques est présentée en détail en utilisant deux méthodes : la synthèse in-situ
et l’ensemencement et croissance secondaire. Ensuite, la zéolithisation de supports en
alumine-α est décrite, ainsi que les différentes propriétés et géométries de ces supports. Les
films et membranes monocouches ou bicouche supportés par des substrats en alumine sont
ensuite détaillés ainsi que leurs applications. Après quelques généralités sur les membranes de
filtration, les différents types de membranes minérales sont détaillés. La structure, la
géométrie et les modes de fonctionnement de membranes de filtration sont ensuite présentés.
Les grandeurs caractéristiques des membranes sont mentionnées. Enfin, cette étude
bibliographique se conclut par l’étude de la sélectivité des membranes zéolithiques vis-à-vis
des solutions contenant des molécules organiques et des sels afin de comprendre les
phénomènes de transfert qui régissent la sélectivité de ces membranes.
Le chapitre III du manuscrit de thèse est dédié à la synthèse des films zéolithiques
monocouche et bicouche de type MFI, FAU et MOR sur des plaques en α-alumine. Le but
d’utiliser ces supports est de faciliter la caractérisation de ces matériaux. Ce chapitre est
présenté en deux parties, la première est réservée à la synthèse et aux caractérisations
structurales et texturales des films bicouche zéolithiques : MFI/MFI (Figure 1-a), MFI/FAU
et FAU/MFI. La synthèse de films zéolithiques sur ces plaques est utilisée pour les futures
demandes d'adsorption. Ces derniers ont fait l’objet d’un article accepté dans un journal
international directement intégré à ce chapitre. La deuxième partie est dédiée à la synthèse et
la caractérisation de la MOR sur des plaques en alumine, et à l’étude de la modification des
propriétés de surface de la zéolithe après un traitement alcalin notamment par la mesure des
angles de contact. Ces résultats ont fait l’objet d’article accepté et encore intégré au présent
chapitre.
4
Introduction
Figure 1 : Protocole de synthèse d’une bicouche de film zéolithique de type MFI sur un plaque en
alumine (a) et à l’intérieur d’un tube en alumine (b). (1 : La synthèse hydrothermale; 2 : La méthode
d’ensemencement et croissance secondaire ; PA : Plaque d’Alumine ; TA : Tube d’Alumine)
Le cinquième et dernier chapitre est consacré sur l’étude du transfert de matière dans
les membranes MFI et MFI/MFI. Ce chapitre présente les résultats expérimentaux des essais
de filtration sur ces membranes afin de comprendre les effets qui régissent la sélectivité de la
membrane vis-à-vis des solutions de sels monovalents ou divalents purs ou en mélange avec
une solution de vitamine B12. L’objectif est d’identifier les effets qui contrôlent la sélectivité
5
Introduction
Enfin, les principaux résultats de cette étude ainsi que certaines des nombreuses
perspectives qui en découlent seront évoqués dans une conclusion générale.
6
Introduction
Références bibliographiques
7
Chapitre I
État de l’art
Chapitre I : État de l’art
Sommaire
Les travaux de thèse présentés dans ce manuscrit ont pour objectif d’élaborer des
membranes de nanofiltration formées d’une mono ou d’une bicouche de zéolithes de type
structural : MFI, FAU et MOR sur des substrats en alumine. Cette étude a pour but général
d’étudier la formation de membranes zéolithiques continues sans fissures et d’étudier leurs
propriétés texturales et structurales. Les propriétés de surface des films zéolithiques et des
caractéristiques de filtration en milieu aqueux seront ensuite évaluées. Par conséquent, ce
chapitre bibliographique décrit en premier lieu les différentes zéolithes utilisées au cours de nos
travaux. Dans un second temps, la mise en forme de ces solides microporeux en tant que films
monocouches ou bicouche supportés par des substrats en alumine a été étudié. Après quelques
généralités sur les membranes de filtration, les différents types de membranes minérales seront
détaillés. La structure, la géométrie et les modes de fonctionnement de membranes de filtration
seront ensuite présentés. Nous mentionnerons également les grandeurs caractéristiques des
membranes. La dernière partie sera, quant à elle, dédiée à l’étude de la sélectivité des membranes
zéolithiques vis-à-vis des molécules organiques et des sels afin de comprendre les phénomènes
de transfert qui régissent la sélectivité de ces membranes.
Les zéolithes sont des minéraux poreux cristallins. Ce sont généralement des
aluminosilicates que l’on trouve dans les bassins sédimentaires et dans des régions volcaniques.
Les zéolithes furent découvertes pour la première fois par le minéralogiste suédois
Cronstedt[1]. Observant que, chauffée, la stilbite (une roche ou pierre) semblait bouillir, il
proposa alors l’appellation « zéolithe » qui provient du grec « zéo : bouillir » et « lithos : pierre
». Depuis, des dizaines de zéolithes naturelles ont été découvertes. Les zéolithes appartiennent à
la famille des tectosilicates. Leur structure cristalline tridimensionnelle résulte de l’agencement
de tétraèdres TO4 (« T » étant un atome à coordinence tétraédrique représentant généralement les
éléments Si et Al) deux tétraèdres adjacents partageant un même atome d’oxygène. Le rapport
Si/Al des zéolithes peut varier de 1 jusqu’à l’infini. Dans les matériaux purement siliciques
(Si/Al = ∞), le silicium étant tétravalent, la charpente minérale est neutre. La substitution
partielle du silicium par l’aluminium (trivalent) induit une charge négative au sein de la
charpente minérale qui implique également la présence de cations occlus dans les cavités de
celle-ci pour assurer sa neutralité électrique. Typiquement, les cations de compensation sont des
10
Chapitre I : État de l’art
métaux alcalins (Na+, K+…) ou alcalino-terreux (Ca2+, Ba2+…) auxquels s’ajoutent, dans le cas
des zéolithes synthétiques, des cations ammonium (NH4+), alkyl- ou aryl-ammonium (R4N+)….
Il convient de noter également que le terme « zéolithe » n’est pas restreint aux
aluminosilicates mais désigne également tout solide microporeux cristallisé à base de silice dans
lequel une partie du silicium est substituée par d’autres éléments tels que des éléments trivalents
(T = Al, Ga[2], B[3], Fe[4] …), tétravalents (T = Ge[5], Ti …) …. La synthèse de ces matériaux est
maintenant bien maîtrisée et l’introduction dans le milieu réactionnel d’entités moléculaires du
type ammonium quaternaire, amines,… servant d’empreintes autour desquelles se construit
l’édifice minéral, a permis l’élaboration de nombreux matériaux microporeux apparentés aux
zéolithes comme les aluminophosphates, les silicogermanates ou les gallophosphates. Au sein de
la microporosité organisée de ces matériaux, des molécules d’eau ainsi que des cations de
compensation sont localisés. De manière générale, la formule chimique d’une zéolithe peut donc
s’écrire de la façon suivante :
x M n Si 1 x Al x O 2 , y H2 O
2
Les zéolithes sont généralement préparées par voie hydrothermale à partir d’un gel
contenant les espèces silicium et aluminium, un agent minéralisateur ainsi qu’un agent
structurant (dans la majorité des cas). C’est suivant ce principe observé dans la nature que la
première zéolithe artificielle, la zéolithe A de type structural LTA (Linde type A), a été
synthétisée en laboratoire et brevetée par Milton en 1953[8]. Depuis, la synthèse des zéolithes n’a
cessé d’évoluer afin d’obtenir de nouvelles structures et de nouvelles propriétés de sélection de
forme et/ou taille, et une plus importante échelle d’acidité. Ces évolutions ont été possibles
notamment grâce à l’utilisation de nouveaux agents structurants organiques comme les cations
ammoniums quaternaires, les éther-couronnes [9,10,11]…, mais aussi grâce aux études menées sur
le rôle des minéralisants (F- ou OH-) pendant la synthèse des zéolithes[12].
Depuis les premières synthèses, une attention particulière fut accordée à la
compréhension du mécanisme de formation des zéolithes. D’une manière générale, la
cristallisation d’une zéolithe s’effectue en deux étapes : la nucléation et la croissance. La source
11
Chapitre I : État de l’art
des nutriments dans le milieu réactionnel étant la même, ces deux étapes entrent en compétition à
un moment donné de la synthèse et sont rarement distinguées.
• La nucléation
La nucléation est un phénomène thermodynamique basé sur un réarrangement du gel et
une sursaturation de la solution menant à la genèse des premières mailles cristallographiques du
cristal dans le milieu réactionnel [13]. Ces premières mailles cristallines sont appelés : « nucléis ».
• La croissance
La croissance est le processus durant lequel les cristaux croissent, adoptent leur
morphologie propre et atteignent leur taille finale.
Le mécanisme de croissance peut être défini comme étant le résultat des réactions des
espèces alumino-siliciques présents dans la solution avec la surface d’un cristal. Afin de mieux
comprendre les phénomènes se déroulant à la surface d’un cristal, Kossel et Stranski ont proposé
un modèle où la surface de celui-ci comporte trois types de sites de croissance : les sites de type
F (« Flat » : plat), les sites de type S (« Step » : marche) et les sites de type K (« Kink » : cran)
[14]
(figure 1-1) . Ces trois sites ont des énergies interfaciales différentes et leur formation et
disparition dépendent de la sursaturation du milieu.
Si le mécanisme de croissance des zéolithes a été bien étudié et mis en évidence par
plusieurs auteurs (surtout en utilisant la microscopie à force atomique (AFM « Atomic Force
[15,16,17,18]
Microscopy »)) le mécanisme de nucléation reste loin d’être bien défini et universel.
Des ambiguïtés sur le lieu de formation des premiers nucléis (la nucléation a-t-elle lieu dans la
phase liquide, dans la phase solide ou à l’interface solide-liquide?) existent jusqu’à présent.
Figure 1-1 : Modèle de Kossel et Stranski montrant les différents sites de croissance pouvant exister à la
surface d'un cristal [14].
12
Chapitre I : État de l’art
La structure poreuse particulière des zéolithes avec des pores et des canaux de taille à
l’échelle moléculaire, est à l’origine de leurs propriétés (tamis moléculaires, grande surface
spécifique…). De plus, la plupart de ces matériaux possèdent une stabilité thermique et
mécanique intéressante compatible avec des applications industrielles dans divers domaines. Les
zéolithes sont donc utilisées dans de nombreuses applications industrielles classées
essentiellement en trois groupes (figure 1-2) :
(a) L’échange de cations : dans le cas des aluminosilicates, les cations de compensation des
charges négatives induites par la présence de l’aluminium dans la charpente zéolithique, peuvent
être échangés par d’autres cations. La capacité d’échange d’une zéolithe peut être définie comme
étant la quantité de cations que celle-ci peut retenir par gramme de zéolithe. Plus la zéolithe est
riche en aluminium, plus sa capacité d’échange est grande. Les zéolithes sont alors largement
utilisées comme échangeurs de cations dans plusieurs applications telles que :
- la détergence en tant qu’adoucisseurs d’eau (remplacement, dans les solutions aqueuses,
[19]
des ions Mg2+ et Ca2+ par des ions Na+ de la zéolithe) . Les zéolithes remplacent ainsi
avantageusement les polyphosphates qui étaient utilisés dans les lessives et qui s’avéraient
néfastes pour l’environnement.
- le traitement d’effluents radioactifs par rétention du césium (Cs +) ou du strontium (Sr2+)
[20]
….
- l’élimination des ions NH4+ dans les eaux usées [20]… .
(b) L’adsorption sélective et la séparation de molécules : grâce aux similitudes d’affinité
chimique, de taille et/ou de forme, entre les molécules et les pores des différentes zéolithes,
l’utilisation de ces dernières dans l’adsorption et la séparation sélective reste la plus importante.
De cette application des zéolithes provient leur nom fréquent de « tamis moléculaires ». La
première utilisation des zéolithes comme adsorbants dans le séchage et la purification des gaz
réfrigérants et des gaz naturels remonte à 1955[21]. Ultérieurement, plusieurs exemples ont été
rapportés, comme par exemple, l’utilisation de la zéolithe A pour le piégeage d’humidité dans les
doubles vitrages… .
(c) La catalyse hétérogène : cette application utilise deux propriétés des zéolithes :
- les propriétés chimiques qui peuvent être modulées en jouant sur la quantité et la nature
de l’élément de substitution du silicium.
- la présence de canaux et cavités, qui sont à l’origine d’une certaine sélectivité de forme
de la zéolithe. Cette sélectivité résulte de l’adéquation entre la taille et la forme des pores
13
Chapitre I : État de l’art
Figure 1-2 : Estimation de la consommation annuelle des zéolithes dans leurs principales applications [23].
Depuis les premières synthèses des zéolithes, l’élaboration des nouvelles structures et le
contrôle des propriétés des cristaux zéolithiques ont fait l’objet de nombreuses études dans le but
de les exploiter dans de nouvelles applications. Par conséquent, à côté des applications
traditionnelles précédemment mentionnées, les zéolithes ont un potentiel dans beaucoup d’autres
[25,26] [27,28]
applications telles que la thermoélectricité , la supraconductivité , et en tant que
molécules hôtes (e.g. alignement de sondes moléculaires) [29,30].
La zéolithisation de substrats en alumine par des zéolithes de type MFI, FAU et MOR a
constitué plus particulièrement l’objectif des travaux présentés ici et ces types structuraux sont
brièvement présentées dans le Tableau 1-1, puis plus en détail dans le paragraphe 1.4. Ces trois
types de zéolithes ont été sélectionnés car elles sont faciles à synthétiser et elles présentent des
propriétés texturales intéressantes (diamètre de pores, surface spécifique et volume poreux).
14
Chapitre I : État de l’art
Tableau 1-1 : Brève description cristallographique des zéolithes utilisées au cours de cette thèse [6].
Zéolithe de type MFI Zéolithe de type FAU Zéolithe de type MOR
[100]
[010]
Parmi les 229 structures différentes rapportées par l’IZA (International Zeolite
Association) [6], les zéolithes du type MFI (acronyme de Mobil type FIve) ont été peut être les
plus largement étudiées. Ces zéolithes ont été synthétisées pour la première fois en 1964 [31]. Ces
matériaux sont thermiquement stables jusqu’à 1000 K pour la forme aluminosilicique (la zéolithe
15
Chapitre I : État de l’art
ZSM-5) et 1300 K pour la forme purement silicique (la zéolithe Silicalite-1). La composition des
zéolithes MFI répond à la formule empirique usuelle des zéolithes et s’écrit habituellement sous
la forme : MnAlnSi96-nO192.mH2O. Les zéolithes de type MFI présentent une teneur en Al faible
(0 ≤ n ≤ 27, avec une valeur typique n ≈ 3), avec un rapport Si/Al compris entre 11 et ∞.
Les zéolithes de type MFI cristallisent dans un système orthorhombique, le groupe
spatial étant Pnma. Sous forme calcinée, les zéolithes présentant un rapport molaire Si/Al > 70
adoptent la symétrie monoclinique tandis que les ZSM-5 (Zeolite Socony Mobil-5) fortement
[32]
aluminées (Si/Al < 70) conservent la symétrie orthorhombique . La structure est caractérisée
par l’existence de deux systèmes interconnectés de canaux dont les sections sont des anneaux de
10 atomes d’oxygène (Figure 1-3-a). La Figure 1-3 (b) montre un schéma des réseaux poreux et
des différents sites d’adsorption. Le premier réseau est constitué des canaux droits et parallèles à
l’axe z, présentant une ouverture quasi circulaire de 5,4-5,6 Å (sites de type I), tandis que le
deuxième réseau est constitué de canaux en zigzag ou sinusoïdaux disposés dans le plan (x,y),
possédant une section elliptique de dimensions 5,1 x 5,5 Å2 (sites de type II). L’intersection des
deux types de canaux constitue une cavité ou cage presque sphérique dont le diamètre est de
l’ordre de 8-9 Å (sites de type III).
(a) (b)
16
Chapitre I : État de l’art
En règle générale, les zéolithes sont synthétisées par voie hydrothermale à partir d’une
solution contenant les précurseurs de Si et Al. L’hypothèse la plus souvent admise suppose que
[34]
la formation des cristaux a lieu par nucléation et croissance . Dans le cas de la zéolithe MFI,
la cristallisation a lieu le plus souvent en présence d’un agent structurant, généralement des
[35]
cations organiques comme l’ion tétrapropylammonium (TPA) . Ces agents structurants
doivent plus tard être calcinés afin d’être éliminés du réseau poreux de la zéolithe après
[36]
cristallisation. Le mécanisme de nucléation et de croissance des cristaux de MFI dépend de
nombreux facteurs, en particulier, de la quantité de réactifs utilisés, du rapport SiO2/Al2O3 du
mélange réactionnel, de la nature des sources de silice et d’alumine, du pH de la solution, de la
durée et de la température de cristallisation ainsi que du mode d’agitation du mélange.
Les zéolithes EMC-1 et NaY font partie de la famille des faujasites, de type structural
FAU. La formule d’une maille de FAU se présente sous la forme : |Mx/myH2O| [AlxSi192-xO384]
avec 0 ≤ x ≤ 96 ; Mm+ étant des cations de compensation, généralement le sodium. La structure
de la faujasite a été résolue par Bergerhoff et al. [37] sur un monocristal naturel en provenance de
Sasbach (Allemagne).
Cage sodalite,
Supercage,
Fenêtre hexagonale
Figure 1-5 : Représentation de la structure cristalline d’une zéolithe de type structural FAU selon l’axe
[111] [6].
17
Chapitre I : État de l’art
(prismes droits à base hexagonale, D6R). Cet agencement délimite un système de canaux dont
les ouvertures sont délimitées par des cycles à 12 atomes T. La porosité de la FAU est
tridimensionnelle.
A l’intersection entre plusieurs canaux est formée une cavité plus grande, appelée
supercage ou cage α. Ce polyèdre est constitué de 18 cycles à 4 tétraèdres TO 4 (single four ring
ou S4R), de 4 cycles à 6 tétraèdres (S6R) et de 4 cycles de 12 tétraèdres (S12R). La supercage
constitue l’unité de base de la microporosité de la charpente de type faujasite. Elle peut s’inscrire
dans une sphère d’environ 13 Å de diamètre et communique avec ses voisines par l’intermédiaire
de fenêtres circulaires, formées de cycles à 12 tétraèdres (S12R) de 7,4 Å de diamètre.
La FAU ainsi décrite présente une structure cubique à faces centrées (groupe d’espace
Fd 3 m), dont la maille élémentaire, contenant huit supercages, comprend 192 tétraèdres TO4.
Son paramètre de maille, a, augmente avec le nombre d’atomes d’aluminium de la charpente et
est généralement compris entre 24 et 26 Å.
Pour les FAU de type Y, dans notre cas NaY car les cations de compensation sont des
ions sodium (Na+), le rapport molaire Si/Al de la charpente est compris entre 1,5 et 3. Pour les
faujasites de type EMC-1 (Elf Mulhouse Chemistry 1), le rapport molaire de la charpente Si/Al
est compris entre 3 et 4.
Dans les conditions de synthèse habituelles sans agent structurant, il est impossible de
former des zéolithes Y présentant un rapport molaire Si/Al supérieur à 3, à moins d’effectuer un
traitement de désalumination. C’est le cas par exemple de la zéolithe commerciale USY de
rapport Si/Al = 7. En 1990, Delprato et al. ont directement obtenu des Faujasites plus siliciques
(Si/Al compris entre 3 et 4) en introduisant des éthers-couronnes comme agent structurants
[38]
organiques . C’est le cas de la zéolithe EMC-1, de symétrie cubique identique à celle des
zéolithes X et Y, synthétisée à partir du 15-crown-5 comme agent structurant et présentant des
cristaux de morphologie bi-pyramidale habituelle.
La mordénite MOR, de formule générale Mz+n/z [(AlO2)n (SiO2)48-n].y H2O, est une
zéolithe qui existe sous forme naturelle et synthétique, elle est fortement utilisée comme
[39]
catalyseur et matériau absorbant . Elle possède un réseau poreux constitué par des canaux
unidirectionnels rectilignes (Figure 1-6-a). Le canal principal est parallèle à l’axe [001] et est
constitué par 12 tétraèdres, ses dimensions sont 7,0 x 6,5 Å2 (Figure 1-6-b).
18
Chapitre I : État de l’art
(a) (b)
Figure 1-6 : (a) Représentation de la porosité de la mordénite selon l’axe [001], (b) Cycle à 12 atomes
d’oxygène de la mordénite suivant l’axe [001] [6].
Le rapport molaire Si/Al d’une MOR synthétique varie de 5 à 100 selon la composition
[40,41]
chimique du milieu réactionnel et selon le type de post-traitement . Ce rapport Si/Al élevé
confère à la MOR, des propriétés de résistance chimique importante. Tanno a étudié la
résistance face aux acides, aux bases ainsi que la résistance thermique d’une MOR dont le
[42]
rapport Si/Al est élevé (valeur de 67) . Cette zéolithe a été synthétisée la première fois par
[43]
Barrer en 1948 . En 1990, la première membrane minérale à base de MOR (support
membranaire plan constitué de silice et d’alumine) a été élaborée par Suzuki et al. en utilisant la
[44]
méthode de synthèse hydrothermale in-situ . La forme des cristaux de zéolithes évolue selon
le mode de synthèse et des post-traitements. Généralement, les cristaux de MOR se présentent
sous forme de prismes, leur taille pouvant varier de 2 à 20 μm.
2. La zéolithisation de supports
2.1. Les objets zéolithiques (films et membranes) : généralités
19
Chapitre I : État de l’art
l’électronique…) … . Alors que, les principales applications des membranes sont la séparation
[48]
, la pervaporation [49] et l’osmose inverse [50].
Les procédés de séparation sont largement utilisés dans l'industrie pour résoudre les
problèmes des transformations chimiques qui sont souvent incomplètes. La technique
membranaire est l'une des méthodes de séparation la plus attractive en raison de son faible coût
et d’une sélectivité élevée. Les membranes zéolithiques ont gagné une attention considérable au
cours de la dernière décennie. Des informations détaillées peuvent être trouvées dans la
littérature actuelle et dans plusieurs études critiques portant sur le sujet des membranes
zéolithiques.
Depuis les années 1990, des efforts conséquents ont été déployés pour développer la
synthèse et les applications des membranes zéolithiques. L'un des problèmes majeurs dans la
préparation de membranes zéolithiques est l'élimination complète des trous ou des fissures, en
particulier dans des conditions de cycles thermiques sévères [51].
Les revêtements zéolithiques peuvent être élaborés selon deux grandes méthodes
représentées sur la Figure 1-7. En effet, les membranes et les films zéolithiques sont des
matériaux résultants de la croissance directe de zéolithes à la surface de substrats respectivement
poreux et non poreux. Les substrats sont plongés dans un gel ou une solution précurseur de
zéolithe : des nuclei se forment en solution aux abords de la surface à recouvrir puis la croissance
cristalline a lieu dans des conditions hydrothermales. Cette méthode de zéolithisation simple et
efficace sera décrite plus en détail par la suite (paragraphe 2.2.1.).
Une autre façon de zéolithiser des supports consiste à assembler à leur surface des
cristaux zéolithiques pré-formés (Figure 1-7b). Pour cela, différentes interactions (covalentes,
ioniques ou moléculaires) sont mises en jeu entre les solides microporeux et le substrat. Afin
d’optimiser l’accrochage, la surface et/ou la zéolithe requièrent une étape de fonctionnalisation
et/ou divers traitements supplémentaires. C’est pourquoi cette méthode d’élaboration n’a pas été
retenue pour les travaux de thèse et les assemblages zéolithiques ne seront pas décrits en détail
dans cette étude bibliographique. Cependant, une revue intéressante publiée en 2008 par Zhou et
[52]
al. répertorie et illustre les différentes liaisons responsables de l’accrochage de cristaux
zéolithiques sur des surfaces.
20
Chapitre I : État de l’art
Figure 1-7 : Méthodes d’élaboration (a) des membranes et films zéolithiques et (b) des assemblages
zéolithiques, d’après T. Bein [45].
Plusieurs méthodes ont été développées pour la préparation de films zéolithiques. Dans la
plupart des cas, celles-ci peuvent être résumées en deux étapes [53].
- un prétraitement des supports,
- un développement d’une stratégie de synthèse de film ou couche zéolithique continu
- Le prétraitement du support consiste en l’amélioration de la compatibilité entre le film
et le matériau zéolithique dans le but d’améliorer la performance des films préparés (comme par
exemple éviter les craquelures). Les traitements du support les plus utilisés sont : les traitements
chimique et / ou physique pour augmenter la rigosité de la surface ce qui a pour conséquence
d’augmenter les points d’ancrage des particules et de favoriser l’affinité avec la zéolithe,
[54]
l’accrochage des germes de zéolithes à la surface du support par interactions électrostatiques ,
[55]
« dip-coating » …. .
- Les différentes stratégies de synthèse utilisées pour la préparation de membranes
zéolithiques sont résumées dans Figure 1-8. Le plus souvent, les études se sont concentrées sur la
synthèse de couches minces continues sur un support poreux qui assure la résistance mécanique.
21
Chapitre I : État de l’art
Dry-gel conversion
Cristallisation
- Méthode par transport
hydrothermale en
en phase vapeur(VPT)
phase liquide
- Cristallisation à l’aide
de vapeur d’eau (SAC)
22
Chapitre I : État de l’art
1)
Film
zéolithique
Synthèse
Autoclave hydrothermale
Solution de synthèse
in-situ
Substrat
Support en Téflon
2)
ou
(a) (b)
Figure 1-9 : Schémas représentant 1) la méthode de synthèse in-situ et 2) différentes formes de substrats
zéolithisables par la méthode in-situ : (a) surfaces planes, (b) surfaces internes et/ou externes de substrats
tubulaires ou de canaux étroits, d’après Cai et al. [58].
La plupart des études menées sur les films zéolithiques synthétisés par voie
hydrothermale in-situ traite de l’influence des conditions de synthèse sur les caractéristiques
finales du film. La composition chimique de la solution précurseur (alcalinité, dilution), la
température et la durée du traitement hydrothermal, ainsi que la position du substrat au sein de
l’autoclave sont autant de paramètres qui peuvent influencer la cristallinité, la continuité,
l’homogénéité et l’orientation du film [59,60]. Ainsi, Dong et al. [61] ont montré que seul un support
poreux en alumine α incliné à 15° dans la chemise de l’autoclave permet d’obtenir une
membrane de zéolithe P (GIS) continue. En revanche, lorsque le substrat est placé verticalement,
peu de nuclei sont présents à sa surface, qu’ils soient formés en phase liquide puis accrochés sur
le support ou que la nucléation ait lieu directement en surface. Il en résulte un dépôt de quelques
cristaux isolés. Dans le cas où le substrat est placé horizontalement, un dépôt de gel
d’aluminosilicate provenant de la gravitation du gel précurseur modifie la chimie de surface du
support et empêche la cristallisation d’avoir lieu.
Différents mécanismes de synthèse ont été proposés pour expliquer la formation in-situ
[62]
des films et des membranes zéolithiques supportées. Myatt et al. ont en effet étudié la
formation d’un film de zéolithe A (LTA) déposé sur les parois des bouteilles en polypropylène
utilisées pour la synthèse et ont conclu en un processus en deux étapes. Tout d’abord, les
particules d’aluminosilicate amorphe ou les germes zéolithiques formés en phase liquide se
fixent à la surface du support, puis la croissance cristalline a lieu dans un second temps,
diminuant les espaces inter-grains et formant ainsi un film zéolithique. Au début de la synthèse
23
Chapitre I : État de l’art
d’un film de type MFI, Jansen et al. [63] ont par ailleurs observé la formation d’une couche de gel
de silice amorphe à la surface du substrat placé horizontalement. C’est à l’interface entre le gel et
la solution de synthèse qu’a lieu la nucléation et qu’apparaissent les premiers cristaux. En
puisant les réactifs nécessaires à la croissance cristalline dans la couche de gel, les cristaux
zéolithiques atteignent 1 µm et forment un film recouvrant 98 % de la surface. Lorsque les
cristaux entrent en contact avec le substrat, leur adhésion a lieu par voie chimique (condensation
des silanols de la zéolithe avec ceux du substrat) ou par voie physique (présence de défauts
microscopique à la surface du substrat).
La Figure 1-10 illustre le mécanisme de formation des films zéolithiques qui vient d’être
décrit. Aucun des deux mécanismes présentés ici ne semble prédominer sur l’autre et il est
probable que la formation des films zéolithiques dépende fortement des conditions de synthèse
utilisées et soit le résultat d’une combinaison de plusieurs mécansimes simultanés [64,65].
1)
Support
Cristal de Nucleus
zéolithe
2)
3)
4)
Figure 1-10 : Schéma représentant le mécanisme de formation des films zéolithiques selon Jansen et co-
auteurs [63,66]. 1) Une couche de silice amorphe est déposée sur le substrat à zéolithiser et des nucléi se
forment à l’interface couche de gel / solution précurseur, 2) la croissance des cristaux a lieu par
consommation de la couche de gel, 3) les cristaux consomment la totalité du gel jusqu’à entrer en contact
avec le substrat et s’y accrochent par voie chimique ou physique et 4) si la synthèse continue, les réactifs
présents dans la solution précurseur permettent la formation d’une seconde couche de cristaux
zéolithiques.
La cinétique de formation des films de zéolithes Y (FAU) et Silicalite-1 (MFI) sur des
feuilles de cuivre a par ailleurs été décrite par Valtchev et al. [67]. La cinétique de croissance des
films représentée sur la Figure 1-11 a une allure identique à celle des zéolithes synthétisées en
poudre et se caractérise par trois zones distinctes. La zone I correspond à la nucléation en surface
24
Chapitre I : État de l’art
du substrat vierge ainsi qu’à la croissance de ces nuclei jusqu’à atteindre une taille observable
expérimentalement. Cette zone est définie par la durée de nucléation t0 qui dépend fortement des
conditions de synthèse telles que la composition du gel précuseur, la température et l’état de
surface du substrat. En effet, les nuclei sont répartis de façon homogène à la surface des
supports, excepté dans les zones où sont concentrées des “imperfections” texturales ou
chimiques. C’est pourquoi la plupart des travaux portant sur la synthèse de films zéolithiques
débute par un pré-traitement des supports, dans le but de multiplier les points d’ancrage des
particules primaires et de favoriser l’affinité avec la zéolithe. Dans la zone II de la courbe
cinétique, l’épaisseur du film peut s’écrire par une équation linéaire en fonction du temps. En
effet, les nucléi précedemment formés entamment une croissance régulière définissant une
vitesse de dépôt constante. Enfin, le temps de saturation (tS) est atteint lorsque tous les réactifs
présents dans le gel précurseur ont été consommés : il s’agit alors de la zone III. Un équilibre s’y
établit entre la formation des cristaux et leur dissolution à la surface du film, déterminant ainsi
l’épaisseur finale du matériau (ef).
e (épaisseur du film)
I II III
ef
e=at+b
t0 : temps de nucléation
tS : temps de saturation
ef : épaisseur finale du film
t (temps)
t0 tS
Figure 1-11 : Cinétique de formation des films zéolithiques de type FAU et MFI sur des feuilles de
cuivre, d'après Valtchev et al.[67].
25
Chapitre I : État de l’art
26
Chapitre I : État de l’art
importants qui influencent à la fois l’épaisseur et l’orientation des films de Silicalite-1, comme
l’ont montré Hedlund et al. [81,82].
Figure 1-12 : Axes cristallographiques et organisation schématique de la porosité au sein d'un cristal de
zéolithe de type MFI [73,74].
Par ailleurs, il a été prouvé que l’étape de croissance secondaire peut être aussi réalisée
[83]
par micro-onde . Cette méthode de synthèse a déjà fait ses preuves pour l’obtention de
zéolithes sous forme de poudre et permet de réduire considérablement les durées de traitement
[84]
. Appliquée aux revêtements zéolithiques, elle a par exemple permis la formation de
membranes orientées de Silicalite-1 sur des supports poreux d’alumine α avec des durées de
synthèses réduites jusqu’à 30 minutes [85].
27
Chapitre I : État de l’art
Les supports poreux en alumine présentent souvent une structure asymétrique, c’est-à-
dire qu’ils sont constitués d'une série de couches dont la taille de pore se réduit progressivement,
afin d'offrir une couche finale supportée présentant les plus petites tailles de pores, mais d'une
épaisseur fine. Cette couche superficielle doit être également exempte de défauts. Divers types
de supports ont été employés pour la synthèse des membranes zeolithiques supportées, dont la
forme, la composition chimique, la structure poreuse (taille, porosité de pore), micro- et
macrostructure et le prétraitement peuvent influencer considérablement la structure et donc la
performance finale. Les géométries planes ou tubulaires en alumine sont les plus utilisées pour
déposer de couches de zéolithe. La synthèse de la couche de zéolithe dans un support tubulaire
est de préférence effectuée dans la partie intérieure du tube pour protéger la couche zéolithique
contre le dégât matériel [87].
Parmi les céramiques poreuses, comme nous avons déjà mentionné, l’alumine-α a été
étudiée intensivement et il existe une grande connaissance sur la synthèse de membranes
zéolithiques sur ces supports. Le principal inconvénient de ces supports est sa problématique
d’étanchéité sur les parties métalliques des modules [94], surtout à haute température.
Les supports tubulaires et multicanaux en alumine (Figure 1-13) sont plus résistants que
les disques et ont des plus grandes surfaces perméables. De plus, ils offrent des rapports surface
de membrane/surface des joints beaucoup plus élevés, permettant ainsi une réduction des coûts
d’étanchéité.
28
Chapitre I : État de l’art
Tableau 1-2 : Fournisseurs de supports inorganiques poreux mentionnés dans la bibliographie des
membranes zéolithiques [95].
Fournisseur de Tailles typiques de
Alumine Forme de support
supports pores (nm)
α-Al2O3 Tube 200, 800
Pall-Exehia (USA)
γ-Al2O3 Tube 5
(a) (b)
Figure 1-13 : Présentation des géométries commerciales : a)- multicanaux, b)- tubulaires
29
Chapitre I : État de l’art
30
Chapitre I : État de l’art
31
Chapitre I : État de l’art
Durant cette thèse, nous nous sommes consacrés à la synthèse de films zéolithiques
minces mono et bicouche sur des supports en alumine sous forme de plaque ou de tubes
asymétriques, dans le cas des tubes le film mince de zéolithe est considéré comme une
membrane de filtration.
32
Chapitre I : État de l’art
(c) Comme le gel précurseur est déposé par dip-coating sur un substrat poreux avant d’être séché, une partie du gel est introduite dans la porosité du support en alumine α.
Par conséquent, lors de la synthèse hydrothermale, il y a à la fois cristallisation du gel sec présent en surface, mais aussi celui « piégé » au sein de la macroporosité du
support. Lorsque Alfaro et al. parlent par exemple d’un film de 20 µm d’épaisseur, la couche surfacique ne représente que 10 µm.
(d) Une suspension de nanocristaux de zéolithe A est préalablement préparée, puis la surface interne des tubes poreux d’alumine α est ensemencée par « slip-casting ». Le
substrat ensemencé est ensuite calciné puis la croissance de la zéolithe A a lieu par voie hydrothermale in-situ. La même méthode est utilisée pour la synthèse de la
seconde couche zéolithique.
33
Chapitre I : État de l’art
Alumine α poreuse
ZSM-5 (MFI) Cristallisation in-situ 3 µm Dessalement Li et al. [123]
(Tube)
Ensemencement puis croissance secondaire 0,15-2,7 μm Lassinantti et al.
Alumine α (Plaquette) Y (FAU) n.d.(e) [108]
par voie hydrothermale
Alumine α et γ poreuse Ensemencement puis croissance secondaire n.d.(e) Pervaporation Li et al. [124]
X (FAU)
(Tube) par voie hydrothermale
Synthèse hydrothermale avec 10 μm Séparation Guillou et al. [125]
Alumine α (Tube) X et Y (FAU) ensemencement et croissance secondaire
Alumine α Dépôt du gel précurseur par dip-coating(f).
Y (FAU) 40 μm Séparation Cheng et al. [126]
Poreuse Synthèse par VPT(a)
(f) Dans certains cas, pour minimiser son influence sur la synthèse zéolithique, le substrat poreux en alumine α est préalablement recouvert d’une couche de silice amorphe
avant l’étape de dip-coating. En effet, lorsque le gel précurseur sec est directement déposé sur le support, une dissolution partielle de celui-ci a lieu et l’aluminium du
substrat rentre dans la charpente zéolithique. Ainsi, pour une même composition chimique de gel sec, la phase FER (ou MFI) est obtenue sur le substrat inerte en Téflon
ou sur l’alumine recouverte de silice amorphe, tandis que la phase ANA (ou MOR) est observée sur l’alumine α brute.
(g) Comme le gel précurseur est déposé par dip-coating sur un substrat poreux avant d’être séché, une partie du gel est introduit dans la porosité du support en alumine α.
Par conséquent, lors de la synthèse hydrothermale, il y a à la fois cristallisation du gel sec présent en surface, mais aussi celui « piégé » au sein de la macroporosité du
support.
34
Chapitre I : État de l’art
35
Chapitre I : État de l’art
Figure 1-15 : Protocole de synthèse des films bicouche zéolithiques MFI et FAU, EMT ou *BEA
d'après Lauridant et collaborateurs [143-146]. (1) Synthèse hydrothermale directe, (2) Inversion de charge,
(3) Ensemencement : accrochage de nanocristaux de zéolithe FAU, EMT ou *BEA chargés
négativement, (4) Croissance secondaire des nanocristaux par voie hydrothermale.
36
Chapitre I : État de l’art
Tableau 1-4 : Films et membranes composés de deux couches zéolithiques sur des supports en alumine.
37
Chapitre I : État de l’art
Comme cela a été décrit au cours de ce chapitre bibliographique, la majorité des types
structuraux zéolithiques ont pu être synthétisés sous forme de films supportés par une grande
variété de substrats denses et poreux. De nombreux travaux ont également permis de contrôler
l’épaisseur et l’orientation des films zéolithiques, conférant ainsi de nouvelles propriétés au
matériau. De ce fait, une large gamme d’applications a pu être développée en exploitant
simultanément les caractéristiques spécifiques des zéolithes et des supports.
L’utilisation des propriétés d’adsorption et de sélectivité des zéolithes ont permis à
Aguado et al.[151] d’élaborer des films capables de piéger les polluants présents dans l’air
intérieur. Ainsi, un mélange de COVs composé de n-hexane, formaldéhyde et benzène sera
préférentiellement adsorbé par des films de type MFI et MOR. Les travaux de thèse de N.
Lauridant précédemment réalisés au laboratoire ont également montré l’élaboration de matériaux
zéolithiques pour la décontamination moléculaire en orbite. Le phénomène de contamination
moléculaire induit en effet une pollution des surfaces sensibles des satellites et une diminution
des performances des instruments embarqués. Des films zéolithiques composés d’une ou deux
couches de types structuraux différents MFI, FAU, EMT ou *BEA ont ainsi été élaborés sur des
substrats en aluminium, notamment l’alliage 7075 qualifié pour les applications spatiales [143-146].
Les membranes zéolithiques sont utilisées principalement en perméation de gaz et en
pervaporation, pour la séparation de mélanges de composés organiques, de gaz et des mélanges
eau / composés organiques. Elles sont également utilisées en osmose inverse pour le traitement
de l’eau [50,103,104 ,152].
38
Chapitre I : État de l’art
Une membrane peut être définie comme une barrière sélective ou semi-perméable de
quelques centaines de nanomètres à quelques millimètres d’épaisseur séparant deux
compartiments, et permettant le passage préférentiel d’une espèce parmi les autres sous l’action
d’une force de transfert (Figure 1-16). Dans le cas des procédés de filtration baromembranaire, la
force de transfert nécessaire à la réalisation de la séparation est une différence de pression
hydrostatique appliquée de part et d’autre de la membrane.
Il existe une grande diversité de membranes qui se différencient les unes des autres
par leur nature, leur structure et leur géométrie. Les caractéristiques chimiques et structurales de
ces matériaux leur confèrent des performances de séparation clairement identifiées les rendant
ainsi aptes à réaliser des séparations spécifiques dans divers secteurs de l’industrie (traitement
des eaux usées, des effluents industriels, des fluides alimentaires…). Nous détaillons ici les
différents types de membranes utilisées dans les procédés industriels de filtration
baromembranaire.
39
Chapitre I : État de l’art
Les membranes utilisées dans les procédés de filtration baromembranaire peuvent être de
nature organique ou minérale (Tableau 1-5).
Meilleure résistance
Membranes céramiques :
chimique, thermique
Al2O3 α > 900 1-14
et mécanique. Prix élevé.
TiO2 350 1-14
Stérilisation à la
ZrO2 400 1-14
vapeur possible.
On distingue généralement :
- Les membranes de 1ère génération à base d’acétate de cellulose qui sont les premières à
avoir fait leur apparition sur le marché ; Ce sont des matériaux possédant de bonnes
propriétés de perméabilité mais qui souffrent de conditions limites d’utilisation
relativement contraignantes en raison de leur sensibilité à l’hydrolyse chimique et aux
températures élevées ;
- Les membranes dites de 2ème génération qui sont constituées de polymères de synthèse
(polysulfones, polyamides aromatiques, polycarbonates, polymères fluorés) ; Ces
membranes possédant des résistances chimique et thermique supérieures aux membranes
cellulosiques, ont permis d’augmenter significativement le nombre d’applications des
procédés membranaires ;
- Les membranes inorganiques qui ne sont apparues que plus récemment sur le marché ;
40
Chapitre I : État de l’art
Une membrane poreuse présente une structure semblable à une éponge avec des pores
continus pouvant être interconnectés entre eux. Un pore est défini comme un interstice entre les
constituants solides de la membrane.
Dans le cas des membranes organiques, la structure poreuse résulte des espaces entre les
chaînes de polymère tandis que dans le cas des membranes inorganiques les pores sont
constitués par les espaces inter-granulaires. Même s’il existe quelques types de membranes
ayant des pores droits et de géométrie bien définie (cas des membranes "track-etched"
obtenues par bombardement ionique suivi d’une étape de révélation des traces ou des
membranes obtenues par oxydation anodique de l’aluminium), la plupart des matériaux
commercialisés sont caractérisés par un réseau de pores tortueux et interconnectés. Selon le
type de membranes, le diamètre moyen des pores peut varier du nanomètre jusqu’à quelques
dizaines de micromètres. L’IUPAC (International Union of Pure and Applied Chemistry)
distingue trois catégories de pores selon leur taille et recommande d’adopter la terminologie
suivante :
Micropores, pour des diamètres inférieurs à 2 nm
Mésopores, pour des diamètres compris entre 2 et 50 nm
Macropores, pour des diamètres supérieurs à 50 nm
La porosité d’une membrane est définie comme le rapport du volume des espaces
vides sur le volume total de la matrice. Cette grandeur dépend de la taille des constituants
élémentaires de la matrice mais également du procédé d’élaboration de la membrane.
Une membrane poreuse doit posséder une très bonne résistance mécanique tout en
permettant un débit de perméation élevé. Les propriétés de séparation dépendent de la taille des
pores, mais aussi de la présence de charges électriques découlant de la nature chimique du
41
Chapitre I : État de l’art
Tableau 1-6 : Classification des procédés baromembranaires en fonction de la taille des pores et des
espèces retenues [156].
Microfiltration Ultrafiltration Nanofiltration Osmose Inverse
Diamètre de pore 0,1-10 μm 2-100 nm 0,5-2 nm Membrane dense
Microorganismes Macromolécules Ions multivalents
Rétention Ions
et particules Protéines et molécules
Solvants, ions
Solvants et Solvants, sels et
Perméation monovalents et Solvants
espèces dissoutes petites molécules
petites molécules
Pression
0,1 à 5 bar 0,5 à 9 bar 4 à 20 bar ≥ 20 bar
transmembranaire
Le marché commercial actuel des membranes inorganiques est dominé par les
membranes poreuses [157,158,159]. Les membranes peuvent également être classées en fonction
de la structure des différents matériaux qui les composent. On distingue : les membranes
symétriques ou isotropes, et les membranes asymétriques ou anisotropes (Figure 1-17). Les
membranes symétriques, par exemple les membranes en verre Vycor, ont des propriétés
structurales constantes sur leur épaisseur, présentant une taille de pore homogène. En revanche,
les membranes asymétriques présentent une taille de pore variable avec l’épaisseur qui peut être
graduelle selon une configuration conique des pores. Dans la plupart des cas, cependant, les
membranes sont constituées de plusieurs couches avec une taille de pore décroissante (Figure 1-
18). Cette structure multicouche permet de renforcer la tenue mécanique des membranes et
d’éviter la pénétration des précurseurs de la couche séparatrice dans les larges pores du support
pendant leur fabrication. La couche supérieure constitue la couche séparatrice et contrôle le
42
Chapitre I : État de l’art
Figure 1-18 : Coupe transversale d’un support tubulaire commercial céramique en α-alumine (Pall-
Exekia) qui présente les différentes couches macroporeuses du tube ainsi que de la couche active [167].
Les membranes inorganiques sont commercialisées sous trois types de géométries (Figure
1-19): plaques, tubes et multicanaux. Les plaques sont limitées à une petite échelle industrielle,
telle que des applications médicales et de laboratoire. Les tubes et les multicanaux sont employés
[157-159]
dans plusieurs applications industrielles grâce à leur plus grande surface membranaire
disponible par rapport à l’encombrement du module et un système d’écoulement de type piston
plus approprié aux débits importants.
43
Chapitre I : État de l’art
Selon leur géométrie, elles sont mises en œuvre dans les modules suivants :
- Les modules plans de type filtre-presse (Figure 1-20) ; Ce sont les plus anciens et les plus
simples. Les membranes sont empilées en mille-feuilles séparées par des cadres intermédiaires
qui assurent la circulation des fluides.
Figure 1-20 : Module plan. Schéma d’un montage de type filtre-presse [168].
- Les modules tubulaires (Figure 1-21); Ils sont constitués par des faisceaux de tubes de 4 à 25
mm de diamètre intérieur. Ils sont basés sur une technologie simple, facile d'utilisation et de
nettoyage, mais ils sont grands consommateurs d'énergie pour une très faible surface d'échange
par unité de volume (compacité réduite).
Les principaux avantages et inconvénients des modules adaptés aux quatre géométries de
membranes énoncées ci-dessus sont regroupés dans le tableau 1-7.
44
Chapitre I : État de l’art
Une opération de filtration membranaire peut être mise en œuvre selon 2 configurations
différentes : en mode frontal (dead-end filtration) ou tangentiel (cross-flow filtration).
Dans le cas d’une filtration en mode frontal, le fluide à filtrer circule perpendiculairement à la
membrane. Il en découle un débit de concentrât QR nul (Figure 1-22a). Ce mode de
fonctionnement induit une accumulation importante de matière à la surface de la membrane au
cours de son utilisation, ce qui en réduit progressivement la perméabilité. Afin de limiter ce
phénomène, la filtration en mode tangentiel consiste à imposer au fluide de circuler
parallèlement à la surface de la membrane (Figure 1-22b). Cette configuration permet d’obtenir
dans une certaine gamme de débits, des contraintes de cisaillement constantes à la surface de la
membrane, et donc de limiter le colmatage.
a) b)
Figure 1-22 : Principe de la filtration membranaire en a) mode frontal et b) en mode tangentiel [154].
Les membranes sont généralement caractérisées par leur taille des pores ; leur seuil de
coupure relatif à une masse moléculaire critique, leur sélectivité ainsi que leur perméabilité à
l’eau pure dans les conditions standards.
45
Chapitre I : État de l’art
Le flux volumique de perméat est une mesure de volume de perméat par unité de
temps et par unité de surface membranaire. On l’exprime généralement en m3 par heure et
par mètre carré de membrane. Le flux à l’eau pure (Jp) est une caractéristique de la membrane
qui est généralement indiquée par le fournisseur. Il obéit à la loi de Darcy qui montre
notamment que le flux à l’eau est proportionnel à la pression transmembranaire (ΔP) à une
température donnée :
P
Jp Équation 1-1
RH
46
Chapitre I : État de l’art
le cas où le gradient de pression osmotique, Δπ, n’est pas négligeable, le flux du mélange
solvant/soluté devient :
Lp
Js P Équation 1-4
Dans le cas de solutions diluées, la pression osmotique d’une solution peut s’écrire en
fonction des concentrations des ions présents en solution suivant la loi de Van’t Hoff :
RT Ciw Cip Équation 1-5
i
Le taux de rejet d’une espèce (ou Rétention ; noté R) est une grandeur sans
dimension définie comme le pourcentage d’espèces retenues par la membrane. Dans le
cas de mélanges complexes, un taux de rejet individuel est défini pour chaque type de soluté i.
L’accumulation éventuelle d’espèces au voisinage de la membrane (polarisation de
concentration) conduit à définir le taux de rejet de deux manières différentes. On distinguera,
en effet, le taux de rejet observé (Ri,obs) donné par l’équation (1-6), défini à partir de la
concentration de la solution d'alimentation ( Cia ) et de la concentration du perméat ( Cip ) et le
taux de rejet intrinsèque (Ri,int) donné par l'équation (1-7), où la concentration de la solution
d'alimentation a été remplacée par la concentration réelle du soluté au voisinage de la surface de
la membrane ( Ciw ).
Cip
Ri ,obs 1 a Équation 1-6
Ci
Cip
Ri ,int 1 w Équation 1-7
Ci
Le taux de rejet observé est une grandeur directement accessible par l’expérience mais qui
présente l’inconvénient d’être fonction des conditions hydrodynamiques de fonctionnement
telles que la vitesse de circulation et la géométrie de la lame liquide en contact avec la
membrane (celle-ci dépend à la fois de la géométrie de la membrane et du module
membranaire).
47
Chapitre I : État de l’art
Le taux de rejet intrinsèque est quant à lui indépendant des conditions hydrodynamiques
de filtration. C’est une grandeur accessible à partir de la mesure du taux de rejet observé si les
conditions hydrodynamiques sont connues. Il reflète les performances réelles de séparation d'une
membrane vis-à-vis d’un soluté.
- Polarisation de concentration
Figure 1-23 : Couche de polarisation d’après [169]. : Soluté. δ : épaisseur de la couche de polarisation.
Jv : densité de flux transmembranaire et Ji : densité de flux ionique. cia : concentration dans l’alimentation
; ciw : concentration à la paroi de la membrane; cim : concentration à l’intérieur de la membrane et cip :
concentration dans le perméat.
48
Chapitre I : État de l’art
La sélectivité est une caractéristique difficile à quantifier et pourtant essentielle. C’est une
caractéristique de surface de la membrane, qui détermine quels composés de la solution la
traversent. Cette caractéristique est liée à la nature même de la membrane, physique et chimique
[170]
. La sélectivité d’une membrane est en général définie par le taux de rejet (appelé aussi taux
de rétention) de l’espèce (sel, macromolécule, particule) que la membrane est censée retenir.
Dans le cas de l’osmose inverse, le soluté de référence est souvent le chlorure de sodium
(NaCl), compte tenu du fait que la déminéralisation de l’eau est l’application la plus importante.
On trouve ainsi couramment des membranes d’osmose inverse qui ont été développées soit pour
le dessalement de l’eau de mer et qui ont un taux de rejet au chlorure de sodium de 99 %
environ, soit pour le dessalement des eaux saumâtres et qui ont un taux de rejet au NaCl de 96 %
et cela dans des conditions opératoires déterminées (pression, température,...).
49
Chapitre I : État de l’art
Lors d’une filtration, la solution et la membrane peuvent être considérées comme deux
phases d’un même système. Dans ce cas, un coefficient de partage ( i ) est défini comme le
rapport des concentrations d’un ion à l’intérieur de la membrane dans les pores ( ci ) et dans la
solution ( Ci ) :
ci
i Équation 1-8
Ci
Le coefficient de partage décrit les effets de la discontinuité physique entre la membrane
et la solution. La sélectivité d’une membrane est régie par trois phénomènes d’exclusion : les
effets stériques, les effets électrostatiques et les effets diélectriques. Alors, i peut être représenté
par le produits de composantes stériques, électriques (Donnan) et diélectriques [173] :
ci
i i ,Stérique.i , Donnan.i ,diélectrique Équation 1-9
Ci
L’exclusion stérique
Le principe d’exclusion stérique est basé sur le fait que quelle que soit la nature de
l’espèce, celle-ci ne peut passer à travers la membrane que si sa taille est inférieure au diamètre
des pores de celle-ci. Dans un travail portant sur la filtration des solutions colloïdales ou
[174]
protéiques, Ferry a proposé un modèle d’exclusion stérique. Il a développé le concept de
coefficient de partage.
50
Chapitre I : État de l’art
Le coefficient de partage traduit le fait qu’à l’intérieur d’un pore, le centre des espèces est
exclu d’une région annulaire d’épaisseur égale à leur rayon (Figure 1-24) et l’aire accessible au
soluté est donc inférieure à celle du pore.
ri
i Équation 1-11
rp
Aire accessible au
soluté
Figure 1-24 : Section d’accès d’un soluté à l’intérieur d’un pore cylindrique.
(m2.s-1).
Parallèlement aux techniques classiques, des méthodes à la fois expérimentales et
numériques ont été développées pour quantifier les effets stériques à travers la détermination du
rayon de pore moyen [175,176].
Pour cela, des mesures de filtration de solutés neutres sont réalisées sur les membranes étudiées.
Différents solutés neutres ont été utilisés dans la littérature (glycérine, α-D-glucose, raffinose,
51
Chapitre I : État de l’art
vitamine B12,…) en fonction de leurs tailles respectives. Classiquement, les auteurs Bowen et al.
[177] [178] [179]
; Déon et al. ; Chevereau et al. utilisent deux modèles mathématiques pour
représenter le transfert d’un soluté neutre à travers une membrane : le modèle de Nernst-Planck
et le modèle de Speigler et Kedem (non présenté par la suite).
Dans le cas de la filtration d’un soluté neutre, l’équation de Nernst-Planck peut s’écrire [177,180] :
dc
j C pV K d D K c cV Équation 1-13
dx
Où j, Kd, Kc, D∞, c, V sont respectivement le flux (mol.s-1.m2), le facteur correctif du transfert
convectif (sans dimension), le coefficient de diffusion en milieu dilué (m2.s-1), la concentration
dans la solution (mol.m-3), la vitesse convective dans le pore (m.s-1).
L’intégration de cette équation différentielle conduit à l’expression de la rétention d’un
soluté neutre en fonction de la pression transmembranaire appliquée (Équation 1-14) :
K c K c .rp2 .Pe
R 1 avec Pe Équation 1-14
(1 K c )e Pe 8K d .Di , .
En plus des effets stériques, le soluté peut être retenu par des interactions
électrostatiques. La membrane de filtration, placée dans une solution électrolytique, peut
acquérir une charge électrique. Due à la taille réduite des pores de la membrane, cette charge
[i]
membranaire provoque une très forte superposition des doubles couches électriques à
l’intérieur des pores de la membrane. Ceci a comme conséquence l’attraction électrique des
contre-ions (ions de charge opposée à celle de la membrane) et la répulsion des co-ions (ions de
même charge que la membrane) [181].
La rétention préférentielle des ions de même charge que la membrane est à l’origine d’un
potentiel (potentiel de Donnan) qui contribue à l’exclusion électrique des ions ( i, Donnan ). Vu
[ii]
que la membrane est chargée dans toute son extension , le coefficient de partage électrique
[182]
peut être défini par l’équation 1-15 :
i
La double couche électrique est une région de potentiel électrique plus élevé à la proximité d’une surface chargée
électriquement.
ii
Les simulations effectuées dans cette étude, considèrent une charge membranaire uniformément distribuée à
travers la membrane. Ceci est en accord avec la majorité des études en nanofiltration. Néanmoins, certains auteurs
ont également considéré une charge variable au long de l’épaisseur des membranes.
52
Chapitre I : État de l’art
i ,s z F D
i , Donnan exp i Équation 1-15
i ,m RT
Où Zi correspond à la charge de l’ion, R constante universelle des gaz parfaits, (8,31 J.K-1.mol-1),
T température (K), F constante de Faraday (96485,34 C.mol-1), i, s et i,m les coefficients
L’exclusion diélectrique
[iii]
La différence entre les constantes diélectriques de la membrane et de la solution
(typiquement de la veine liquide et à l’intérieur du pore), sont à l’origine de 2 effets d’exclusion
connus sous les noms d’effets de « Born » et d’effet de « charge d’image ».
Un solvant confiné dans une cavité nanométrique, comme celles des pores d’une
membrane de NF, devient un milieu beaucoup plus organisé qu’un solvant dit « libre » (hors de
la cavité). Cette organisation conduit à une réduction de la valeur de la constante diélectrique du
solvant ( ) lors de son passage au travers des pores de la membrane. L’exclusion de Born
(ΔWi,Born) est liée à une barrière d’énergie libre subie par un ion quand celui-ci traverse deux
milieux de constantes diélectriques différentes [184].
En plus, le solvant utilisé dans le transport des ions à travers la membrane a une constante
diélectrique ( ) plus forte que celle du matériau membranaire. Cette différence est à l’origine
iii
La constante diélectrique est une expression de la capacité d’un milieu (ou matériel) à concentrer un champ
électromagnétique.
53
Chapitre I : État de l’art
d’une charge (de polarisation) à la surface des pores quand le solvant traverse la membrane. La
charge acquise, « charge image » (ΔWi,image), est toujours de même signe que celle de l’ion
[185]
transporté par le solvant . Les ions subiront des forces répulsives par ces charges créées et
seront repoussés ou à minima auront une vitesse de déplacement réduite. Ceci est différent de
l’effet Donnan où seulement les ions de même charge que la membrane sont repoussés.
L’exclusion diélectrique par des « charges images » est un phénomène qui augmentera toujours
la rétention ionique, contrairement à l’effet Donnan.
Les deux effets sont intégrés dans le coefficient diélectrique :
i ,diélectrique exp Wi , Born . exp Wi ,image Équation 1-16
Z i2 e 2 1
Wi , Born 1 Équation 1-17
8 0 K BTri
p b
Avec, Zi charge de l’ion, e charge élémentaire de l’électron (1,60.10 -19 Coulombs), 0 constante
diélectrique du vide (F.m-1), kB constante de Boltzmann (1,38.10-23 m².kg.s-2.K-1), T température
(K), ri rayon ionique (m), b la constante diélectrique de la solution en masse, p la constante
diélectrique de la solution électrolyte dans le pore.
Finalement, l’équation globale d’équilibre reliant les concentrations des deux interfaces
pores-solution libre tenant compte des trois mécanismes fondamentaux d’exclusion peut s’écrire
[184,186]
:
ci i,s z F D
i (1 i ) 2 exp Wi exp i Équation 1-18
Ci i ,m RT
Dans cette dernière équation d’équilibre aux interfaces, les trois termes représentant les
différents effets sont :
- effets stériques : (1 i ) 2 ,
z F D
- effets électriques ou Donnan : exp i ,
RT
Le terme relatif aux effets diélectriques, Wi , peut correspondre à la somme des énergies
calculée selon Born ΔWi,Born [180] et/ou celle due au forces images ΔWi,image. Cependant, lors de
la filtration de l’eau pure ou d’une solution non chargée, les forces images n’interviennent pas.
54
Chapitre I : État de l’art
Le transport intramembranaire
Le transport d’un ion à travers des pores d’une membrane de nanofiltration est associé à une
densité de flux ionique (Ji) qui est considérée comme le résultat de trois composantes [187]:
- La diffusion ionique, originaire du gradient de concentration ionique à l’intérieur de la
membrane. Elle favorise généralement le transport de tous les ions vers le perméat (si cip < cir ).
- Une force d’électro-migration, suite au gradient du potentiel électrique créé par la charge
membranaire et le déplacement d’une espèce chargée (l’ion). Cette force favorise le déplacement
des co-ions (charge de même signe que la membrane) et ralentit les contre-ions (charge opposée
à la membrane).
- La convection, suite au flux du solvant et favorable au déplacement de tous les ions vers le
perméat.
Ji est décrit par l’équation de Nernst-Planck étendue (NPE) suivant la relation [188, 189, 190]:
dci ZcK D d
J i Ki ,d Di , Ki ,c ciV i i i ,d i , F Équation 1-19
dx RT dx
Où : Ji densité de flux ionique (mol.m-2s-1), K i ,c et K i ,d sont des coefficients hydrodynamiques
traduisant l’influence des parois des pores sur la diffusion et la convection respectivement, V est
la vitesse du fluide. Di , coefficient de diffusion ionique « effectif » à l’intérieur de la membrane
55
Chapitre I : État de l’art
Figure 1-26 : Comportement amphotère d’un oxyde métallique : hydratation et formation de la charge
électrique en fonction du pH du milieu extérieur [191].
Colmatage physique
56
Chapitre I : État de l’art
Ce gâteau est caractérisé par une porosité propre, donc par une résistance spécifique qui
limite les performances de la membrane. La densité de flux de perméation du solvant pur J0, peut
s’écrire selon la loi de Darcy :
P
J0 Équation 1-20
p RH RC
Où RC est la résistance additionnelle due au colmatage (m-1), RH la résistance hydraulique de la
membrane (Pa.(s.m)-1), μp la viscosité dynamique du solvant (Pa.s), ΔP la pression
transmembranaire (Pa).
Il existe deux types de colmatage :
• un colmatage réversible : celui-ci peut être supprimé par simple lavage ou par
changement des conditions opératoires,
• un colmatage irréversible : celui-ci correspond à la perte définitive d’une partie de la
perméabilité. L’obturation des pores est provoquée soit par des phénomènes
physicochimiques (adsorption), ou des phénomènes mécaniques.
Le biofilm
57
Chapitre I : État de l’art
Les petits ions tels que Na+, K+ et Cl- sont en mesure de passer dans les pores
intracristallins de la zéolithe mais leur diffusivité doit être extrêmement faible en raison de la
forte incidence de la structure de la zéolithe sur les ions chargés présents dans les canaux [152,197].
La rétention complète d’ions hydratés peut se produire sur une membrane parfaite c’est-
à-dire sans pore intercristallin, sans micro-défaut, et seulement si les molécules d’eau sont
étroitement liées avec l’ion lors de la diffusion. Dans ce cas, ce sont des membranes qui peuvent
être considérées comme denses.
Comme illustré en Figure 1-27, le transport des ions au travers des pores intercristallins
dont la surface est chargée, est limité par la superposition des doubles couches électriques se
formant à l’intérieur des pores. Pour une membrane zéolithique, la rétention d’un ion ainsi que le
flux de perméation du solvant dépendent non seulement de la taille et de la densité de charge du
soluté mais aussi de l’épaisseur de la double couche électrique. Ce dernier paramètre est fonction
de la force ionique et de la température de la solution aqueuse.
Figure 1-27 : Illustration du transport de la molécule d’eau et des ions à travers une membrane MFI [152].
[152]
Li et al. exploitent le nombre d’hydratation dynamique apparent (NHDA) pour
expliquer les propriétés de sélectivité d’une membrane d’osmose inverse type MFI. Le NHDA
d'un ion est le nombre de molécules d'eau fortement liées à cet ion qui se déplacent avec lui lors
de la diffusion. Cette caractéristique augmente avec la densité de charge suivant l’ordre : Al3+ >
Mg2+ > Na+. Etant donné que les pores intercristallins présentent une distribution de taille, le
58
Chapitre I : État de l’art
nombre de pores intercristallins perméables aux ions est inversement proportionnel à la taille des
ions hydratés ou au NHDA. Par conséquent, la rétention des ions augmente suivant l’ordre : Al 3+
> Mg2+ > Na+. Les rétentions des ions Na+ et K+ sont proches car ces deux ions possèdent une
taille d’ion hydraté comparable : respectivement, 0,366 nm et 0,420 nm.
[200,201]
Li et al. proposent une séparation des ions par osmose inverse sur une membrane
type MFI en s'appuyant sur l'accès limité des ions hydratés aux pores de la zéolithe. Ils
s’appuient également sur la diffusion compétitive de l'eau et des ions dans les canaux de la
zéolite.
Li et al. [201] ont étudié le traitement d’une solution saline par osmose inverse en utilisant
une membrane zéolithique de type MFI. A partir de des plusieurs sels (NaCl, KCl, LiCl, CsCl et
RbCl) présents à une concentration de 0,1 M, les rétentions des différents ions (Na+, K+, Li+, Cs+
et Rb+) ont été déterminées (˃ 95 %).
[50,123]
Li et al. ont étudié la rétention du sodium dans une solution pure (NaCl), et dans
une solution de sels mixtes dont l’anion commun est le chlorure (NaCl, KCl, NH4Cl, CaCl2,
MgCl2) ainsi que dans une solution de sels binaires en modifiant soit le cation soit l’anion (NaCl
+ KCl, CaCl2 ou AlCl3 et NaCl + NaBr ou Na2SO4).
Dans un premier temps, la rétention du chlorure de sodium dans la solution pure consiste
[50,152]
à étudier la rétention du sodium sur une membrane MFI à partir d’une solution saline de
NaCl à 0,01M. Avec une pression transmembranaire de 21 bar, la rétention du chlorure de
sodium est égale à 76,7%. Au cours de cette expérience (réalisée sur une centaine d’heures), une
diminution du flux de solvant et une augmentation du taux de rétention sont observées. Il est
probable que les ions hydratés entrent dans les pores de la zéolithe et se lient à la surface du pore
gênant ainsi la diffusion des molécules d’eau et réduisant, par conséquent le flux de solvant. Le
chevauchement des doubles couches électriques peut se développer, au cours de l’expérience,
dans les pores intercristallins en raison de l’adsorption d’ions sur la surface externe des cristaux
de zéolithe. La superposition des doubles couches peut limiter le transport des ions, tout en
[50,202]
permettant aux espèces électriquement neutres de pénétrer librement . Les ions adsorbés et
la superposition des doubles couches peuvent aussi ralentir le transport de l’eau à travers les
pores intercristallins en raison de l’interaction entre les molécules d’eau polarisées et la surface
fixe chargée dans un espace confiné, impliquant une augmentation de la rétention.
A partir d’une même membrane MFI, la rétention du Na+ a été déterminée, cette fois-ci, à
partir d’une solution de sels mixtes contenant NaCl 0,01M, KCl 0,01M, NH4Cl 0,01M, CaCl2
0,01M et MgCl2 0,01M. La rétention de l’ion sodium chute à 58,1%, pour une pression
transmembranaire de 24 bar. La présence de cations supplémentaires dans la solution de chlorure
59
Chapitre I : État de l’art
de sodium joue un rôle important dans la rétention de l’ion sodium. Au cours de cette
l’expérience, la diminution de la rétention de Na + s’explique principalement par la diminution de
[203]
l’épaisseur de la double couche diffuse en vertu d’une force ionique élevée , qui a ouvert des
[50]
larges pores intercristallins offrant une moindre résistance pour le passage des ions . De plus,
comme le nombre d’hydratation (le nombre de molécules d'eau associées à un ion particulier) de
[204]
Na+ est indépendant de la concentration en sel , l’effet de la concentration en ions sur
l’exclusion de taille dans les pores de la zéolithe est probablement insignifiant.
Une troisième expérience a été effectuée à partir de solutions de mélanges binaires de
sels, (NaCl + KCl, CaCl2 ou AlCl3 et NaCl + NaBr ou Na2SO4). La présence des ions di et
trivalents (par exemple Ca2+, Al3+ et SO42-) dans la solution NaCl induit des effets notables sur
les flux de perméation de l’eau et sur le taux de rétention de Na+ à travers les membranes
zéolithiques, tandis que les contre-ions (Cl- et Br-) ont une influence minimale sur ces deux
paramètres. Une forte diminution de la rétention de Na+ et du flux de perméation de l'eau est
observée en présence des ions Ca2+ et Al3+. Cette diminution est expliquée par l'adsorption des
cations di et trivalents sur la surface de la zéolithe et un fort effet d’écrantage sur la charge de
surface de la membrane [123].
[205]
Chevereau et al. proposent une séparation des ions sur une membrane de
nanofiltration ou ultrafiltration à bas seuil de coupure de type MOR, des essais de filtration ont
été réalisés sur deux pilotes de filtration.
La première étude vise à étudier la sélectivité de la membrane vis-à-vis des sels
monovalents. Les premiers essais effectués montrent que la membrane mordénite initialement
synthétisée ne retient pas les sels monovalents halogénés. Néanmoins, sur cette membrane, après
filtration d’une solution de carbonate de sodium, les sels monovalents (NaF, NaCl, NaBr, NaI)
sont retenus. Les propriétés de filtration des membranes sont significativement modifiées par le
traitement aux carbonates. Après un lavage acide, la membrane retrouve ses propriétés initiales
(c’est-à-dire rétention des sels monovalents nulle) [135,205].
D’après les résultats obtenus via la filtration d’une solution de vitamine B12 (rétention
nulle), avant et après le traitement avec la solution de carbonate (Na2CO3), la rétention des ions
monovalents ne peut être due qu’aux effets stériques. La filtration de Na2CO3 modifie la chimie
de surface, spécifiquement les groupements de surface (espèces hydroxyles ou aluminols). Une
deuxième étude a ensuite été réalisée pour connaître la sélectivité d’une membrane mordénite
vis-à-vis de sels divalents comme par exemple le sulfate de sodium. Les résultats obtenus ont
montré que la rétention d’une solution de sulfate de sodium est également influencée par une
modification de l’état de surface de la membrane suite à un traitement alcalin [205].
60
Chapitre I : État de l’art
61
Chapitre I : État de l’art
comportement de ce même soluté seul dans un solvant identique. Deux phénomènes [210] peuvent
expliquer ces interactions :
[210]
- un couplage des flux des différents solutés : le soluté ayant le flux le plus élevé
entraîne les autres solutés avec lui à travers la membrane,
- l’interaction d’un ou plusieurs des solutés avec la membrane peut modifier les propriétés
de la membrane.
Ainsi, la rétention des solutés par les membranes zéolithe dépend d’un grand nombre de
facteurs liés à la fois à la membrane (structure, composition de la zéolithe, charge de surface,
polarité, acidité, hydrophobicité) et au soluté (nature, polarité, énergie d’hydratation, taille,
structure, charge). Les conditions opératoires, telles que la pression appliquée, la température, la
concentration ainsi que le débit sont des paramètres qui influent également sur le passage des
solutés au travers d’une membrane [211].
4. Conclusion
Ce premier chapitre a présenté l’état de l’art du domaine des revêtements zéolithiques et
de la filtration membranaire. Dans un premier temps et suite à une introduction sur les solides
microporeux, nous avons choisi de présenter les zéolithes et en particulier ceux de types MFI,
FAU, et MOR sélectionnées au cours de cette thèse. Les matériaux zéolithiques tels que films et
membranes ont été ensuite présentés. Cependant, nous avons détaillé la synthèse des films et
couches zéolithiques en suivant deux méthodes : la synthèse in-situ et l’ensemencement et
croissance secondaire. Nous avons abordé par la suite la zéolithisation de supports en α-alumine
ainsi que les différentes propriétés et géométries de ces supports. Les films et membranes
monocouches ou bicouche supportés par des substrats en alumine ont ensuite été détaillé ainsi
que leurs différentes applications.
D’un autre coté et suite à une généralité sur les membranes de filtration, nous avons cité
les différents types de membranes minérales, suivie par la structure, la géométrie et les modes de
fonctionnement de membranes de filtration. Cette étude bibliographique nous a permis d’émettre
quelques conclusions sur la sélectivité des membranes zéolithiques vis-à-vis des solutions
contenant des molécules organiques et des sels afin de comprendre les phénomènes de transfert
qui régissent la sélectivité de ces membranes.
62
Chapitre I : État de l’art
se focalisera par la suite sur l’étude de la filtration membranaire. Ces travaux seront présentés
dans les trois chapitres précédents. Une conclusion générale ainsi qu’une mise en perspective de
nos travaux seront présentés en fin de ce manuscrit.
63
Chapitre I : État de l’art
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73
Chapitre II
Partie expérimentale
Chapitre II : Partie expérimentale
Sommaire
Divers types de supports en α-alumine ont été utilisés pour la synthèse des films ou des
membranes zeolithiques supportées, dont la forme, la composition chimique, la structure poreuse
(taille, porosité de pore), et le prétraitement peuvent influencer considérablement la structure et
donc la performance finale de ces objets zéolithiques. Les supports plans (plaque) et tubulaires
(tube) en α-alumine sont les géométries les plus utilisées pour le dépôt ou la formation des
couches de zéolithe. Ces 2 types de supports en alumine ont été utilisés durant cette thèse.
- Les plaques en α-alumine (produit fourni par la société FINAL, Matériaux avancés,
Wissembourg, France) sont utilisées pour faciliter la caractérisation de la couche active. La
synthèse de films zéolithiques sur ces plaques est réalisée pour faciliter les caractérisations
texturales, structurales et la mesures des énergies de surface. Les plaques d'alumine ont une
surface de 4 cm² (2 × 2 cm) et une épaisseur de 0,2 cm (Figure 2-1a). Les synthèses de routine
ont donc été effectuées sur ces plaques, plusieurs substrats pouvant être introduits dans la
chemise en Téflon® des autoclaves (45 mL) habituellement engagés pour la synthèse de
matériaux zéolithiques pulvérulents. Les plaques y sont fixées verticalement à l’aide d’un support
en Téflon® conçu pour cette application (Figure 2-1b).
76
Chapitre II : Partie expérimentale
a) b)
Figure 2-1 : (a) Plaque en α-alumine, (b) Support en Téflon® adapté à la chemise des autoclaves Top
Industrie de 45 mL permettant de fixer verticalement les plaques en alumine de petites dimensions.
- Le support tubulaire (Tube) en α-alumine (fourni par la société Pall Exekia, Bazet,
France) est utilisé pour la préparation de membranes tubulaires asymétriques utilisées pour les
tests de filtration de solutions modèles. Les tubes utilisés présentent une longueur de 25 cm, un
rayon interne de 0,35 cm et une surface interne de 55 cm² (Figure 2-2a). Ce dernier est constitué
d’une première couche macroporeuse (1) dont la taille des cristaux d’alumine est de l’ordre de
25 μm (diamètre des pores = 5 μm) puis d’une couche intermédiaire (2) ayant un diamètre de
pores moyen de l’ordre de 0,8 μm et d’une couche interne (3) avec des pores de diamètre moyen
égal à 0,2 μm (Figure 2-2b).
La structure poreuse asymétrique du support, obtenue par superposition de 3 couches
d’alumine de diamètres de pores de plus en plus petits, assure à la fois une bonne perméabilité
hydraulique et une bonne tenue mécanique. La dernière couche, constituée des plus petits pores,
régit le mode de transport des fluides. Usuellement le diamètre moyen des pores de la dernière
couche donne son nom au type de support [1].
Les extrémités de ces tubes sont recouvertes d’un polymère (Mélange de résine époxy et
d’un durcisseur (BUEHLER)) afin d’assurer une parfaite étanchéité entre les différents
compartiments du module (1cm de chaque côté de la membrane). La longueur utile ou zone
perméable de la membrane est donc de 23 cm (Figure 2-3).
Les synthèses ont été effectuées sur la surface intérieure des tubes en α-alumine, la
surface extérieure a été recouverte par un ruban en téflon pour éviter le dépôt de cristaux de
zéolithes sur cette surface. Les tubes sont disposés verticalement à l’aide d’un support en
Téflon® contenant plusieurs emplacements pour ces derniers (Figure 2-4a). Plusieurs tubes
peuvent ainsi être introduits dans la chemise en Téflon® (500 mL) des autoclaves habituellement
utilisés pour la synthèse de matériaux zéolithiques sous forme de poudres (Figure 2-4b).
77
Chapitre II : Partie expérimentale
1 : Couche n° 1 d’α-alumine
Diamètre de pore ≈ 5 μm
2 : Couche n° 2 d’α-alumine
Diamètre de pore ≈ 0,8 μm
3 : Couche n° 3 d’α-alumine
(a) (b) Diamètre de pore ≈ 0,2 μm
Figure 2-2 : (a) Tube en α-alumine, (b) Coupe axiale d'un support tubulaire en α-alumine.
(a) (b)
Figure 2-4 : (a) Tube en α-alumine disposé verticalement à l’aide d’un support en Téflon® conçu pour la
synthèse, (b) chemise en Téflon® de 500 mL et autoclave en acier inoxydable utilisé pour cette synthèse.
78
Chapitre II : Partie expérimentale
Tableau 2-1 : Les différentes synthèses des films zéolithiques réalisés sur des supports en α-alumine.
79
Chapitre II : Partie expérimentale
Figure 2-5 : Protocole de synthèse d’une membrane ou d’un film zéolithique bicouche MFI/MFI et
MFI/FAU sur une plaque en alumine (a) et à l’intérieur d’un tube en alumine (b). (1 : synthèse
hydrothermale; 2 : méthode d’ensemencement et croissance secondaire ; PA : Plaque d’Alumine ; TA :
Tube d’Alumine).
L’élaboration des films de zeolithe de type MFI sur des plaques et tubes en alumine se
fait dans des conditions hydrothermales et en une seule étape [4].
Le protocole utilisé pour la synthèse des films de zéolithe de type MFI sur des supports
en alumine a été optimisé à partir des travaux de l’équipe de Y. Yan [4,5].
Préalablement à la première étape de zéolithisation, les substrats en alumine ont été
nettoyés dans une solution d’Alconox®, un détergent anionique dont la composition chimique est
donnée dans le Tableau 2-2. La solution est préparée en dissolvant 3 g d’Alconox ® dans 400 mL
d’eau déminéralisée puis chauffée à 60 °C. Les substrats y sont plongés durant 1 heure puis
frottés légèrement grâce à du papier Joseph avant rinçage à l’eau déminéralisée puis séchage à 70
°C. Le protocole de nettoyage des substrats est issu des travaux de Yan et co-auteurs [4,5].
80
Chapitre II : Partie expérimentale
Une fois les substrats nettoyés, ils sont placés dans une solution précurseur de
composition molaire 0,08 (TPA)2O ; 0,32 Na2O ; 1 SiO2 ; 92 H2O ; 0,0009 Al2O3 ; 4 EtOH et
préparée de la façon suivante. Tout d’abord, de la poudre d’aluminium (taille des grains < 75
µm, 99 %, Aldrich) est dispersée dans de l’eau déminéralisée. L’hydroxyde de sodium (99,8 %,
Riedel de Haën) est ensuite dissout dans la suspension et l’ensemble est placé sous agitation
pendant 30 minutes. De l’hydroxyde de tétrapropylammonium (TPAOH, 40%, Alfa Aesar) et de
l’eau déminéralisée sont alors ajoutés et le mélange est agité durant 30 minutes. Enfin, la source
de silice est introduite sous forme de tétraéthoxysilane (TEOS, 98 %, Aldrich) et la solution est
maintenue sous agitation à température ambiante pendant 4 heures. La cristallisation a lieu par
traitement hydrothermal dans un autoclave chemisé en Téflon®. Selon le type du substrat à
zéolithiser, la quantité de solution précurseur ainsi que l’orientation des supports au sein de
l’autoclave varient. L’autoclave est enfin placé à l’étuve à 180 °C pendant 24 h à 48 h pour les
synthèses réalisées dans les autoclaves de 45 mL (les plaques et morceaux du tube), dans un
autoclave de 500 mL pour les tubes entiers.
A la fin du traitement hydrothermal les supports sont récupérés, rincés à l’eau
déminéralisée puis placés dans un bain à ultrasons pendant 5 minutes afin d’éliminer les cristaux
libres qui se sont éventuellement déposés à la surface des substrats. Afin de libérer la porosité
des films (élimination de l’agent structurant organique utilisé pour la synthèse des différentes
couches zéolithiques), une étape de calcination finale du matériau est réalisée. Les échantillons
sont chauffés à 550 °C sous air, avec une rampe de température de 1 °C/min [6].
81
Chapitre II : Partie expérimentale
Dans un premier temps, la couche zéolithique inférieure de type MFI est synthétisée par
voie hydrothermale en une étape directe (§.2.1.1). Dans un second temps, la couche zéolithique
supérieure de type MFI (Figure 2-6) est formée en deux étapes selon un protocole de synthèse
par ensemencement et croissance secondaire [7,8] :
Figure 2-6 : Protocole général de synthèse d’un film zéolithique bicouche de type structural MFI.
L’étape 1 correspond à la synthèse hydrothermale directe du film de zéolithe de type structural MFI. Les
étapes suivantes correspondent à l’ensemencement des substrats (2a : inversion de charge, 2b :
accrochage des nanocristaux) et à la croissance secondaire d’un film de zéolithe de type structural MFI
(étape 3) [7,8].
82
Chapitre II : Partie expérimentale
- Une fois les nanocristaux accrochés à la couche zéolithique inférieure, leur croissance a lieu
dans un second temps par immersion dans une solution précurseur, suivie d’un traitement
hydrothermal. La préparation d’une solution précurseur de croissance est celle décrite dans le
§.2.1.1.
Plusieurs plaques en alumine zéolithisées par une première couche de zéolithe ZSM-5 de
type structural MFI ont été utilisées pour le dépôt d’une couche supérieure de zéolithe EMC-1
de type structural FAU. Cette dernière est toujours formée en deux étapes selon un protocole de
synthèse par ensemencement et croissance secondaire (§.2.1.2.). Une fois ensemencés par des
nanocristaux de zéolithe FAU (Annexe), les substrats sont immergés dans le gel de croissance
[2]
(Annexe) décrit dans la littérature . Pour les zéolithes EMC-1 (FAU), les protocoles suivis
aboutissent habituellement à la synthèse d’une poudre [9].
83
Chapitre II : Partie expérimentale
5 minutes afin d’éliminer les cristaux libres qui se sont éventuellement déposés à la surface des
substrats.
Certains des supports en alumine zéolithisés par une couche de zéolithe NaY de type
structural FAU ont été utilisés pour la synthèse d’une deuxième couche supérieure de zéolithe
ZSM-5 de type structural MFI (protocole décrit dans le paragraphe 2.1.2).
- Préparation du gel
La mordénite est obtenue à partir d’un gel de composition molaire 6Na2O : 30SiO2 :
1.5Al2O3 : 780H2O. Ce dernier est obtenu à partir d’un mélange de deux gels :
Gel A: Dans un bécher de 250 mL, 1,26 g de NaOH sont dissouts dans 15 g d’eau deminéralisée,
sous agitation magnétique. Puis, sont ajoutés par petites quantités, tout en maintenant l’agitation
magnétique (agiter doucement pour ne pas casser le gel) 8,4 g de silica gel. Le mélange obtenu
est ensuite maintenu sous agitation durant une nuit à température ambiante. A ce mélange 18 g
d’eau sont ajoutés : le mélange est placé sous agitation mécanique (pale à hélices).
Gel B: Dans un bécher de 250 mL sont mélangés sous agitation magnétique : 1,05 g de NaOH et
7,5 g d’eau. A ce mélange est ajouté par petites quantités 0,413 g de poudre fine d’aluminium.
On laisse agir 30 minutes la solution (bécher surmonté d’un verre de montre). A ce nouveau
mélange 25,2 g d’eau sont ajoutés. La solution est homogénéisée sous agitation magnétique
(2000 tr/min).
- Gel de synthèse:
Le gel de synthèse est formé après l’ajout de la solution (B) sur la solution (A). Il est
important de maintenir l’agitation pendant cette phase d’ajout, afin d’obtenir un gel onctueux et
homogène. Des germes de mordénite (0,5 g) sont ajoutés à la préparation qui est maintenue sous
agitation vigoureuse pendant une à deux heures. Cette étape de murissement influe sur la taille
des cristaux, plus elle est longue, plus la taille des cristaux sera petite.
84
Chapitre II : Partie expérimentale
Le pilote de filtration membranaire (Figure 2-7) utilisé est constitué d’un bac
d’alimentation (B) d’une capacité de 5 litres, d’une pompe (P) dont la vitesse d’alimentation est
ajustée par un régulateur, d’une vanne de régulation de pression (V4) et d’un module tubulaire
(M). Le débit de la pompe est mesuré à l’aide d’un débitmètre (D) (KROHNE, 0-1000 L/h). Le
perméat est récupéré en partie haute du carter contenant la membrane. La pression (M1 et M2)
est mesurée en entrée et en sortie du module de filtration. Le perméat et le rétentat sont réinjectés
dans le bac d’alimentation durant les tests de filtration. Un groupe frigorifique (C) (VWR)
permet de maintenir la température du système constante (T1), à l’aide d’un échangeur tubulaire
à contre-courant (E). Sur ce pilote, les mesures de pH (pH1, pH2) (VWR, pHenomenal) et de
conductivité (C1, C2) (VWR, pHenomenal) du rétentat sont effectuées via le bac d’alimentation.
A la fin de l’essai, le pilote est vidangé par les vannes V1, V2 situées en positions basses de
l’installation et par la vanne V3 située en position haute.
Sur ce pilote, malgré les vannes de vidange, un volume mort reste dans les canalisations
et dans le corps de la pompe. Ce volume a été déterminé suite à des essais de filtration après
rinçage de l’installation avec de l’eau déminéralisée. Le volume mort du pilote T.I.A. est estimé à
environ 100 mL.
85
Chapitre II : Partie expérimentale
Figure 2-7 : Schéma du pilote de filtration : B : bac d’alimentation ; C : groupe froid ; D : débitmètre ; E :
échangeur de chaleur à contre-courant ; M : membrane ; M1, M2 : manomètres ; P : pompe ; T1 :
thermomètre ; V1, V2, V3 : vannes de vidange ; V4 : vanne permettant de réguler la pression dans
l’installation [3].
86
Chapitre II : Partie expérimentale
perméabilité hydraulique de la membrane. Cette étape est réalisée afin d’observer l’évolution de
l’état de la membrane (colmatage, perforation, modification de la perméabilité de la membrane).
Le bac d’alimentation du pilote est vidé puis rempli avec une solution saline qui est mise
en circulation dans le pilote sans pression pendant 12 heures pour atteindre l’équilibre
d’adsorption ionique, avant de réaliser les tests de filtration. Chaque essai est réalisé à un débit
constant (700 L/h), à une température ~ 25°C et à différentes pressions. A chaque pression, le
perméat est prélevé en sortie haute de la membrane, et le rétentat dans le bac d’alimentation.
Avant chaque prélèvement, un temps d’attente est respecté, il varie selon le débit de
perméation. Ce temps d’attente dépend également des modifications opératoires (variation de
pression ou de vitesse). Il faut s’assurer que les concentrations dans le perméat soient bien stables
(le carter contenant le perméat est vidangé deux fois avant de faire une mesure).
Le débit de perméat est mesuré par empotage et rapporté à la surface de la membrane afin
d’obtenir la densité de flux de perméation Jv en m3. s-1.m-2 membrane.
Après chaque test de filtration, la membrane et l’installation sont rincées à l’eau pure,
sans pression, jusqu’à l’obtention d’une conductivité du rétentat inférieure à 10 μS/cm. Puis, un
rinçage sous pression (5 bar) est réalisé afin d’obtenir une conductivité du perméat inférieure à 5
μS/cm. Ce nettoyage permet de s’assurer d’un état de propreté de l’installation avant tout nouvel
essai.
4. Techniques de caractérisation
Afin de caractériser finement les matériaux zéolithiques élaborés au cours de ces travaux
de thèse, qu’il s’agisse des films, membranes, cristaux isolés ou des substrats initiaux (ou bruts),
de nombreuses techniques de caractérisations ont été utilisées. Celles-ci sont décrites dans les
parties qui suivent.
87
Chapitre II : Partie expérimentale
nλ
θ
a1
sin θ
θ 2d
a2
θ d
a3 θ : angle d’incidence du faisceau de rayons X (angle de Bragg)
a4 λ : longueur d’onde du faisceau de rayons X incident
a : plan réticulaire n : ordre de diffraction
d : distance interréticulaire d : distance interréticulaire
L’analyse des films zéolithiques déposés sur des plaques et tubes en alumine a été
réalisée à l’aide d’un diffractomètre PANalytical, X'Pert Pro MPD équipé d’un monochromateur
88
Chapitre II : Partie expérimentale
θ θ
Échantillon
2θ
Dans le cas des tubes en alumine, un protocole a été mis en place pour réaliser les
diffractogrammes et ainsi étudier la cristallinité et la pureté de la zéolithe présente à l’intérieur
des tubes. Le tube a été coupé d’une manière longitudinale en deux parties à l’aide d’une scie en
acier, en faisant en sorte d’avoir la surface la plus plane possible. En effet, la surface doit être la
plus plate possible pour éviter les dédoublements de pics de diffraction. Le demi-tube est ensuite
déposé sur un support en utilisant de la pâte à modeler permettant ainsi un meilleur
positionnement du tube.
Les conditions d’enregistrement ont également été adaptés pour irradier le tube d’alumine
avec un faisceau de rayons X le plus fin possible (largeur d’irradiation < 5 mm) afin de localiser
l’analyse sur l’endroit le plus « plat » du tube. Pour cela, nous avons utilisé des fentes variables
avec une largeur irradiée de 20 mm, un masque de 5 mm et retiré les fentes anti-diffusion.
(Plaque et poudre : fentes de divergence fixe de 1/16 et masque de 10 mm ; Tube : fentes anti-
diffusion de 1/8)
89
Chapitre II : Partie expérimentale
Faisceau incident
Électrons rétrodiffusés Électrons secondaires
RX
Échantillon
Électrons diffusés
Faisceau transmis
Figure 2-10 : Schéma représentant les interactions électrons-matière.
90
Chapitre II : Partie expérimentale
des atomes (couche électronique K) sont éjectés. L’atome alors excité retrouve un état stable
lorsque les électrons des couches périphériques (L, M, N, …) viennent combler la lacune créée.
L’énergie libérée par ce déplacement électronique est émise sous forme de photon X et
correspond à la différence d’énergie entre la couche qui fournit l’électron de remplacement et la
couche de cœur (on parle ainsi de l’énergie Kα dans le cas où un électron de la couche
électronique L redescend pour combler la lacune laissée sur la couche électronique K). Cette
émission spontanée de photons caractérise le phénomène de fluorescence X propre à chaque
atome et qui permet donc leur identification. Le nombre de photons émis étant proportionnel à la
concentration de l’élément chimique dans l’échantillon, une analyse quantitative est alors
possible. Par ailleurs, plus l’élément est léger, plus l’énergie du rayonnement est faible. Il en
résulte que les éléments légers (numéro atomique inférieur à 20) sont détectables uniquement à la
surface de l’échantillon analysé tandis que les atomes plus lourds seront visibles même en
profondeur. Par diffraction de Bragg sur un monocristal, les photons présentant une longueur
d’onde précise, correspondant à l’énergie Kα pour les atomes légers, sont sélectionnés puis
pénètrent dans des détecteurs (compteur à flux gazeux et scintillateur). La représentation
graphique du signal obtenu permet alors de déterminer les raies d’émission caractéristiques de
chaque atome.
L’appareil utilisé au laboratoire est un spectromètre Magix Philips, équipé d’un tube de
puissance 2,4 kW (anode en rhodium). Dans le cas de zéolithe en poudre, 200 mg d’échantillon
sont finement broyés puis mis en forme de pastille sous une presse à une pression de 2 tonnes
pendant quelques minutes. Les films zéolithiques déposés sur les supports en alumine sont
directement introduits dans le spectromètre. Dans les conditions d’utilisation de la technique au
laboratoire, la méthode reste semi-quantitative du fait des faibles quantités analysées. Elle permet
toutefois d’estimer le rapport molaire Si/Al des zéolithes.
91
Chapitre II : Partie expérimentale
déposés sur des supports en alumine rigides dont les dimensions sont supérieures à celle de
l’unique ouverture de la cellule d’analyse, des tubes spéciaux ont été conçus. Les échantillons
sont en effet introduits par le fond d’un tube ouvert aux dimensions adéquates et le travail du
verre permet ensuite de sceller le tube (Figure 2-11). Cette étape est délicate puisque les
échantillons ne doivent pas être chauffés de manière excessive, ce qui pourrait entraîner un
endommagement des films.
Figure 2-11 : Tubes en verre avant scellage (a) et après scellage conçus pour analyser les films
zéolithiques sur substrats rigides par manométrie d'adorption (b : plaque d’alumine et c : tube d’alumine)
(appareil ASAP 2420).
Avant la mesure, une étape d'activation, communément appelée dégazage, est réalisée
dans les conditions suivantes : l’échantillon calciné est chauffé à 90 °C sous vide poussé (~ 10-6
Bar) pendant une heure puis porté à 350 °C pendant 15 heures. L’analyse peut alors débuter. Une
masse précise de zéolithe dégazée (poudre ou film supporté) est soumise à une pression initiale
d’azote gazeux Pi qui diminue progressivement avec le phénomène d’adsorption. Une pression
d’équilibre P est alors atteinte et la mesure de la différence de pression P i-P permet de déterminer
la quantité d’azote adsorbé dans la porosité du solide à la pression d’équilibre. Une isotherme
d’adsorption / désorption d’azote, représentant le volume de gaz adsorbé par gramme de zéolithe
en fonction de la pression relative d’azote (P/P 0) est enregistrée. P0 est la pression de vapeur
saturante d’azote à 77 K (105 Pa) et les résultats sont rapportés aux conditions standards de
température et de pression (cm3/g STP). Dans le cas des films supportés, le volume d’azote
adsorbé est exprimé en cm3 par gramme d’échantillon, la masse considérée comprenant le film
zéolithique et le substrat.
92
Chapitre II : Partie expérimentale
L'allure des isothermes d'adsorption et de désorption ainsi que la présence et la forme des
hystérèses sont caractéristiques des différents phénomènes de physisorption qui existent entre
l’adsorbat et l’adsorbant. Selon l'IUPAC, les isothermes sont réparties selon six types principaux
représentés Figure 2-12 et décrites ci-après [12].
93
Chapitre II : Partie expérimentale
Figure 2-12 : Représentation des différents types d'isothermes d'adsorption, d’après la classification de
l'IUPAC [15].
P
P0 1 C 1
P Équation 2-1
P0
V1 P Vmono .C Vmono .C
P0
94
Chapitre II : Partie expérimentale
P0 la pression de vapeur saturante de l’azote
E EL
C exp 1 Équation 2-2
RT
Les hypothèses sur lesquelles est basée la méthode, incluant en particulier la formation
d’une monocouche puis d’une multicouche d’épaisseur infinie lorsque la pression augmente, ne
sont pas strictement vérifiées pour les solides micro- et mésoporeux. Le domaine de validité de
l’équation se restreint aux pressions relatives telles que la représentation de (P/P 0)/[V(1-P/P0)] en
fonction de P/P0 est une droite dont la somme de la pente et de l’ordonnée à l’origine est égale à
1/Vmono (Equation 2-1). Généralement, ce domaine est limité aux pressions relatives comprises
entre 0,05 et 0,35 et dans le cas des solides microporeux, ne dépasse pas P/P0=0,1 [15].
Vmono .N.σ
S BET n.N.σ 4,35 Vmono Équation 2-3
VSTP
Avec, n le nombre de moles de gaz contenues dans une monocouche, égal à Vmono/VM (avec
VM= 22,4 L/mol).
95
Chapitre II : Partie expérimentale
Avec, Vmicroporeux, saturation : le volume d’azote adsorbé remplissant la totalité des micropores
Sext : la surface correspondant à tout ce qui n’est pas des micropores, à savoir les
mésopores, les macropores et la surface externe
La porosimètrie par intrusion de mercure est une technique basée sur l’intrusion d’un
liquide non mouillant, le mercure, dans le réseau poreux d’un matériau en appliquant des
pressions croissantes contrôlées. Ce phénomène d’intrusion est traduit par la loi de Washburn
(Equation 2-6) où le diamètre des pores est relié à la pression appliquée et où les pores sont
considérés comme cylindriques.
4 cos
D Équation 2-6
P
D : diamètre du pore (m),
γ : tension de surface (N.m-1),
θ : angle de contact entre le liquide et la surface du solide (pris en général égal à 140°),
P : pression exercée sur le liquide (Pa).
A noter que, plus le diamètre d’entrée des pores est petit plus la pression exercée est élevée.
Cette technique analytique permet la détermination des paramètres texturaux des
matériaux poreux tel que le volume poreux, la distribution de la taille de pores ….. La mesure
de ces paramètres est réalisée sur un équipement Autopore IV 400MPa de chez Micromeritics
96
Chapitre II : Partie expérimentale
qui fonctionne dans une gamme de pression variant de 0 à 400 MPa, valeurs de pression donnant
accès aux diamètres de pores compris entre 360 et 0.005 µm.
Préalablement à l’analyse, un dégazage sous vide de l’échantillon introduit dans une
cellule appelée pénétromètre (Figure 2-13) est effectué afin d’éliminer humidité et gaz de la
structure poreuse. L’échantillon à analyser peut se présenter sous différentes formes : poudre ou
monolithe. A la fin de l’analyse une courbe d’intrusion est obtenue, elle correspond au volume
de mercure qui est entré dans la porosité du matériau à une pression donnée.
Dans le cadre de cette étude, la porosimétrie par intrusion de mercure a été utilisée pour
déterminer l’impact du dépôt d’un film zéolitique de ZSM-5 sur la porosité des tubes d’alumines
[16, 17, 18]
.
4.6. Zétamétrie
97
Chapitre II : Partie expérimentale
Tout en soumettant les échantillons à une agitation constante, leur pH est ajusté par ajout
d’une solution NaOH 10-1 M ou de HCl 10-1 M. Lorsque la suspension est prête, celle-ci est
soumise à l’agitation pendant une durée de 24 heures à l’aide d’un agitateur va-et-vient.
Trois mesures de potentiel zêta sont effectuées sur chaque échantillon en prenant soin de
renouveler la suspension après chaque mesure.
Il est nécessaire de rincer la cellule avec de l’eau déminéralisée lorsque l’on change
d’échantillon, ou de changer de cellule si celle-ci donne des résultats non reproductibles. Cette
cellule se présente sous la forme d’une cuve capillaire en forme de U, composée de deux
électrodes (Figure 2-14). Un potentiel (mV) traverse ces deux électrodes. Sous l’action d’un
champ électrique E (V/cm), les particules chargées d’une suspension se déplacent à une vitesse V
(μm/cm) par rapport au liquide qui les contient, la vitesse variant avec le champ électrique
imposé (Figure 2-15) [19].
Figure 2-15 : Principe de la mesure du potentiel Zêta. Exemple d’une particule chargée négativement
dans une solution.
98
Chapitre II : Partie expérimentale
Le rayon de pore moyen de la membrane a été déterminé suite à des essais de filtration
d’un soluté neutre, la vitamine B12. La concentration en vitamine B12 dans le rétentat et dans le
perméat a été déterminée par spectrométrie visible à la longueur d’onde de 362 nm, à l’aide d’un
spectrophotomètre Lambda 35 de Perkin-Elmer®, France. Dans ce cas, les échantillons liquides
sont introduits dans une cellule en quartz (V ~ 3,5 mL), la rétention de la vitamine B12 étant
directement estimée via l’équation 2-7 :
Aperm
R(%) 1 100 Équation 2-7
Aret
4.8. Conductimétrie
Lors de la filtration de solutions salines pures, la rétention des solutés ioniques est
déterminée par conductimétrie. Ces mesures ont été réalisées à l’aide d’un conductimètre (VWR,
pHenomenalTM, Germany) équipé d’une sonde à double électrode. De sorte à pouvoir s’assurer
de la validité des mesures, les solutions sont laissées à l’air libre jusqu’à stabilisation de la
température de celles-ci avant d’être analysées.
99
Chapitre II : Partie expérimentale
100
Chapitre II : Partie expérimentale
La mouillabilité caractérise la facilité avec laquelle une goutte de liquide s’étale sur une
surface solide. C’est un paramètre fondamental dans un grand nombre d’applications industrielles
comme l’automobile, les textiles, les peintures et les adhésifs. La mouillabilité est caractérisée
par l’angle de contact (θ) du liquide sur le solide qui dépend de trois tensions interfaciales solide-
liquide, solide-vapeur et liquide-vapeur représentées respectivement par γSL, γSV,γLV sur la figure
2-17.
Figure 2-17 : Forces appliquées sur une goutte d’eau posée sur un support solide. u étant le vecteur
unitaire.
101
Chapitre II : Partie expérimentale
A l’équilibre, la somme des trois forces appliquées à la surface est nulle. Ce qui conduit à
la relation de Young :
LV Cos E SV SL Équation 2-9
Cette relation n’est vraie que dans le cas où la goutte est en équilibre avec le support sur
lequel elle est posée, celui-ci doit être lisse, homogène et plan. Elle présente un angle d’équilibre
avec ce support noté θE. Cette équation peut aussi être déduite en calculant le travail engendré par
un déplacement infinitésimal dx de la ligne triple comme schématisé sur la figure 2-18 :
Figure 2-18 : Déplacement d’une ligne de contact sur une surface plane.
102
Chapitre II : Partie expérimentale
103
Chapitre II : Partie expérimentale
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104
Chapitre II : Partie expérimentale
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[17] H. Bissett, J. Zah, H.M. Krieg, Powder Technology, 181, 2008, 57-66.
[18] S.R. Fontes, V.M. Silva Queiroz, E. Longo, M.V. Antunes, Separation and Purification
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[19] R.J. Hunter, Zeta potential in colloid science: Principles and applications, Academic
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[20] Y.X. Zhuang, O. Hansen, Langmuir, 25, 2009, 5437.
105
Chapitre III
Synthèse et caractérisation de films zéolithiques
supportés
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Sommaire
108
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
d'alumine
Ali Saida,b, Habiba Noualia, Lionel Limousya, Patrick Dutourniéa, Ludovic Josiena, Joumana
a
Université de Haute Alsace (UHA), CNRS, Equipe Matériaux à Porosité Contrôlée (MPC),
Institut de Science des Matériaux de Mulhouse (IS2M), UMR 7361, ENSCMu, 3 bis rue Alfred
[email protected]);
b
Laboratory of Materials, Catalysis, Environment and Analytical Methods,
([email protected], [email protected]);
109
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
using various techniques, such as X-ray diffraction, scanning electron microscopy, X-ray
fluorescence and nitrogen sorption measurements. Continuous and highly crystallized bi-layer
zeolite films with a thickness around 11 to 18 µm were obtained.
Résumé: Des films composés de deux couches zéolithiques ZSM-5/ZSM-5, ZSM-5/EMC-1
et NaY/ZSM-5 ont été synthétisés sur des plaques en α-alumine. Les couches inférieures de
zéolithes ZSM-5 ou Faujasite Y (NaY) ont été obtenues respectivement par synthèse
hydrothermale directe ou par la méthode d’ensemencement suivie d’une étape de croissance
secondaire tandis que la méthode de croissance secondaire a été privilégiée pour la synthèse
de toutes les couches supérieures de zéolithes. Une caractérisation complète des matériaux
obtenus est proposée en utilisant diverses techniques, telles que la diffraction de rayons X, la
microscopie électronique à balayage, la fluorescence des rayons X et des mesures de
manométrie de sorption d'azote. Des films composés de deux couches zéolithiques hautement
cristallisés avec une épaisseur variant entre 11 et 18 µm ont été obtenus.
Keywords: Zeolite, MFI, FAU, Zeolite film, Bi-layered film, Crystallisation, Secondary
growth method.
1- Introduction
Due to the manifold applications of crystalline zeolites, increasing attention worldwide has
been paid to the preparation of zeolites in forms suitable for practical utilization and to the
development of methods for producing zeolite objects (films, membranes, pellets,
microspheres, ...) with controllable thickness. Among these zeolite objects, supported zeolite
layers have great potentiels and great utilities and their functions and application can be easily
tuned by changing the zeolite species used to generate it. Zeolite films and membranes are
believed to be important materials in the technology era with novel emerging applications in
various fields as membrane separation [1,2], catalysis [3–5], chemical sensors [6,7], anti-
microbial coating [8,9], microelectronic devices [10–13] and corrosion resistance [14–16].
Efforts have been devoted to the development of different methods for the synthesis of
supported zeolite films such as in-situ crystallization and pre-seeding with regrowth or
sticking of nanocrystals on a surface [2]. In-situ crystallization can be realized in traditional
liquid phase [1,17,18], by solid state transformation [19] or microwave-assisted hydrothermal
synthesis [20] while pre-seeding methods were achieved in alkaline [21] and fluoride [22]
110
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
routes. The vapor phase transport method was also used for the synthesis of MFI (Mobil Five)
membrane [23]. But unfortunately, most of the efforts focused on the study of single-layered
zeolite film/membranes composed of one type of zeolite. If zeolitic materials are selective in
size and shape and display various relevant properties depending on their nature or chemical
composition, the combination of different zeolites might be a wise solution to enhance some
industrial applications. As a consequence, two-layered film of different zeolites were
developed to improve separative membranes efficiency [24–26] or to combine the extreme
properties of microporous materials. For example, the development of methods to produce
bilayer zeolite films composed by high and low silica zeolites on aluminum substrates. The
bottom layer is represented by the ZSM-5 (Zeolite Socony Mobil–5) (MFI structure type)
zeolite while EMC-1 (Elf Mulhouse Chemistry 1) zeolite (FAU (faujasite) structure type) or
EMC-2 (Elf Mulhouse Chemistry 2) zeolite (EMT (Elf Mulhouse Chemistry Two) structure
type) or beta zeolite forms the top layer of the material [27–30]. In this paper MFI-type
zeolites and FAU-type zeolites are highlighted due to their big potential for industrial
applications
The MFI structure type is characterized by a porous system formed by the interconnection of
straight circular channels (5.4 Å x 5.6 Å) with sinusoidal and elliptical channels (5.1 Å x 5.4
Å) which is very interesting for some environmental applications such as the removal and/or
remediation of anions in water [31] and volatile organic compounds (VOCs) [32-34].
Depending on the silicon to aluminum molar ratio of the microporous framework, ZSM-5
(Si/Al < 500) and Silicalite-1 (Si/Al > 500) are two zeolites presenting the MFI structure [33-
37].
FAU type zeolite is of particular interest due to its high aluminum content, i.e. its
hydrophilicity. Its porosity is composed of supercages, with a free diameter of 11.6 Å,
interconnected through circular 12-member-ring (MR) apertures with a diameter of 7.4 Å
[38].
Conventional NaY zeolite (FAU-structure type) presents a silicon-to-aluminum molar ratio
between 1.5 and 2.5. High silica FAU-type zeolite, with a silicon to aluminum molar ratio
between 3 and 5, can be synthesized directly by using specific structure-directing agents
(SDA) in a synthesis hydrogel. Thus, Guth and co-workers reported the crystallization of a
high silica FAU-type zeolite commonly named EMC-1 (Elf Mulhouse Chemistry One) by
using the 15-crown-5 ether as SDA [38-41].
111
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Consequently, the scope of the present work was to produce zeolite bi-layered films
composed by high (ZSM-5 zeolite) and low (EMC-1 and NaY zeolites) silica zeolites on
alumina plate as represented in figure 1. Three different zeolite bi-layered films were
synthesized, ZSM-5/ZSM-5, ZSM-5/EMC-1 and NaY/ZSM-5. Crystallinity, homogeneity,
thickness and Si/Al molar ratio of the both layers as well as other microstructural properties
are investigated by X-ray diffraction (XRD) and scanning electron microscopy (SEM), X-ray
fluorescence (XRF) and nitrogen sorption measurements. The weight of the zeolite layer was
also estimated by nitrogen sorption measurement using the method of mass assessment.
Fig.1. Scheme representing the overall method for the synthesis of a bi-layer zeolite film on alumina
plates.
2- Experimental section
2.1. Materials
The chemical reagents used in this work were aluminum powder (99.95 wt %, Aldrich),
sodium hydroxide (NaOH, 99.99 wt %, Aldrich), tetraethylorthosilicate (TEOS, 98 wt %,
Aldrich), tetrapropylammonium hydroxide (TPAOH, 40 wt %, aqueous solution, Aldrich),
aluminum isopropoxide (98 wt %, Aldrich), colloidal silica (Ludox HS-40, Aldrich),
tetramethylammonium hydroxide pentahydrate (TMAOH, 5 H2O, 98 wt %, Alfa Aesar),
sodium aluminate (57 wt.% Al2O3, 40 wt.% Na2O, Strem Chemicals), 15-crown-5 (98 wt.%,
Alfa Aesar) sodium metasilicate (Na2SiO3.9H2O > 98%, Sigma) with aluminum sulfate-18-
hydrate (Al2(SO4)3, Aldrich), ethanoland distilled water. All the chemical reagents were of
analytical grade.
Pieces of 2 × 2 cm² of alumina (0.2 cm thick) were purchased from Final Matériaux avancés
(Wissembourg, France).
112
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Pre-treatment of the substrates was fully described in a previous paper [30,42] and consists of
cleaning the plates in an aqueous solution of detergent (Alconox, 3 g in 400 mL of distilled
water) heated to 60 °C for 1 h [30, 32]. They were then rinsed with distilled water, dried at 70
°C and cooled down to ambient temperature.
Pre-treatment of the substrates was fully described by M. Lassinantti and co-authors [43] and
consists of cleaning the plates in acetone for 5 min using an ultrasonic bath. After
ultrasonification, the substrates were boiled for 5 min in an alkaline solution having the
following volume composition 5H2O:1H2O2:1NH3 (30% H2O2 and 25wt.% NH3 solution)
then in an acidic solution with a volume composition 6H2O:1H2O2:1HCl (30% H2O2, 37%
HCl).
The bottom layer was formed by in-situ crystallization of the MFI-type zeolite [30]. The
molar composition of the clear solution used for the synthesis of ZSM-5 zeolite films was:
0.08 (TPA)2O:0.32 Na2O:1 SiO2:92 H2O:0.0009 Al2O3. Three vertically alumina plates fixed
on a PTFE (Teflon®) holder were immersed into 20 g of solution, placed in a 48 mL Teflon®
lined stainless steel autoclave (Top Industrie, Fr.) and heated at 180 °C for 24 h. After
hydrothermal synthesis, the coated substrates were rinsed with distilled water and placed in an
ultrasonic bath for few minutes to remove the loosely attached crystals. To remove the
tetrapropylammonium cations (TPA+) occluded in the zeolite pores, the samples were
calcined at 550 °C with a low temperature ramp of 1 °C.min-1 to avoid cracks in film [44].
113
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
The Silicalite-1 seed crystals were synthesized according to the procedure published by
Lew et al. [45]. Tetraethylorthosilicate (TEOS), ethanol (100%) and distilled water were
mixed in a polypropylene flask. After the tetrapropylammonium hydroxide (TPAOH; 40 wt
%) was added dropewise to the mixture, a clear homogeneous solution was formed with the
following molar composition: TPAOH:3 SiO2:52.4 H2O:25.1 EtOH. The solution was aged
at room temperature for 1 day under stirring. Then, the polypropylene bottle is placed in a 60
°C oil bath under stirring. The solutions were kept at these conditions for two days and were
then quickly transferred into Teflon-lined autoclaves. The autoclaves were placed into a
preheated oven at 100 °C. Zeolite nanocrystals were recovered by centrifugation at 20000 rpm
for 1 h. The resulting nanocrystal cakes were purified by three repeated cycles of
centrifugation, decanting, and ultrasonic redispersion in distilled water. They were then dried
at 95 °C and calcined at 550 ° C for 5 h.
The alumina plate substrates coated by the first layer of ZSM-5 zeolite was placed for 1
hour in a cationic polymer solution (poly(diallyldimethylammonium) chloride 1 wt %
aqueous solution, Aldrich) to reverse the negative charge of the ZSM-5 layer surface (by dip
coating) [27-29]. The positively charged ZSM-5 bottom layer was then washed with ammonia
solution (0.1M) and after with distilled water in order to eliminate the excess of cationic
polymer. It was then immersed in the zeolite seeds colloidal suspension described in section
2.3.2.1. for 1 hour using dip coating technique. Strong electrostatic interactions between the
positively charged surface and the negatively charged zeolite nanocrystals are thus promoted.
The preseeded film was then dried at 50 °C for 3 hours.
The secondary growth step is launched by immersing the first coated and preseeded substrates
in the same clear solution used for the synthesis of ZSM-5 bottom layer described in section
2.3.1. at 180 °C for 48 h. The substrates are rinsed abundantly with distilled water, placed in
an ultrasonic bath for a few minutes to remove the loosely attached crystals and dried at 70
°C. In order to remove the templates occluded in zeolite pores (tetrapropylammonium
114
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
cations), the final samples are calcined at 550 °C with a low temperature ramp of 1°C.min -1 to
avoid cracks in film [27-30, 44].
The preparation of Faujasite seed crystals and procedure for seeding the substrates is adapted
from previous papers [27, 28, 46]. The precursor solution has a molecular composition of 1
Al2O3:3.2 SiO2:3.4 TMAOH:123 H2O and was hydrothermally treated at 100 °C for 6 days in
a polypropylene bottle. The resulting colloidal suspension of FAU-type seeds was washed by
several centrifugation-scattering cycles in distilled water until the pH reached 9. A small
amount of the obtained suspension was then dried by lyophilization to have a fine powder
suitable for characterization techniques.
The seeding step procedure applied for the synthesis of the EMC-1 top layer was similar to
the one used for the synthesis of the ZSM-5 top layer (section 2.3.2.2.).
The secondary growth step is launched by immersing the first coated and preseeded substrates
in a gel of molar composition 2.1 Na2O:10 SiO2:1 Al2O3:0.5 15-crown-5:100 H2O [39]. The
mixture was then placed in a 48 mL Teflon® lined stainless steel autoclave (Top Industrie,
Fr.) at 110 °C for 15 days [39]. After the synthesis, the substrates are rinsed abundantly with
distilled water, placed in an ultrasonic bath for a few minutes to remove the loosely attached
crystals and dried at 70 °C. In order to remove the templates occluded in zeolite pores
(tetraethyl ammonium for the MFI film and crown ether for the EMC-1 film), the final
samples are calcined at 550 °C with a plateau at 380 °C and a low temperature ramp of 1 °C
per minute to avoid cracks in films [44].
Following the cleaning step described in section 2.2.2., the substrates were treated for 1 hour
in a solution containing cationic polymer solution (poly(diallyldimethylammonium) chloride
115
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
After the synthesis of NaY bottom layer, the top ZSM-5 layer was synthesized using the
method of seeding and secondary growth described above in section 2.3.2..
The zeta potentials of the Silicalite-1 and Faujasite zeolite seeds were measured by laser
doppler micro-electrophoresis, (Malvern nano-ZS). Once dried by lyophilization, the seeds
are characterized at room temperature by a conventionnal X-ray diffractometer and a scanning
electron microscope (SEM). The films were examined by X-ray diffraction (XRD) using a
PANanalytical, X’Pert Pro diffractometer fitted for flat samples and unit cell parameters were
refined thanks to the Win X Pow software. The morphology, homogeneity and thickness of
the films were investigated with a SEM (Philips XL30 FEG). For thickness assessment, the
films were polished to remove crystals attached on the edges of the substrates.
Complete nitrogen gas adsorption-desorption isotherms were obtained with a Micromeritics
116
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
ASAP 2420 apparatus with adapted tubes for the coated substrate dimensions. For better
accuracy two alumina substrates are introduced in the tube. The mass of the substrates coated
by the zeolite films was assessed by weighing. The microporous volume was separated from
the mesoporous volume by the t-plot method. Prior to experiments, the samples were
outgassed to a residual pressure of less than 0.8 Pa at 350 °C for 15 hours.
The Si/Al molar ratio of the films was estimated and compared using two different methods
including X-Ray Fluorescence (Philips, Magic X) and X-Ray diffraction. In the latter case,
the Si/Al molar ratio of the ZSM-5 bottom and top layers and ZSM-5/ZSM-5 bi-layer films
was determined from the refinement of the unit cell parameters of the non-calcined ZSM-5
films. According to Guth et al. [47], a linear relation exists between the silicon to aluminum
ratio of the MFI-type zeolites and its unit cell volume in certain conditions.
Fig.2. SEM images of (a) the surface of alumina plate (b) the surface of ZSM-5 bottom layer and (c)
it’s thickness.
The XRD-pattern of the calcined ZSM-5 bottom layer shows a well crystalline zeolite film
with different reflection intensities, which are characteristics of the MFI structure (Fig. 3-b)
[30, 34-36, 48, 49]. Five additional peaks characteristics of the alumina (α-Al2O3) are also
observed. These five peaks were also observed in the XRD pattern of the uncoated alumina
plate (Fig. 3-a). XRD patterns of the calcined ZSM-5 zeolite layer can be indexed in the
117
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
monoclinic symmetry, which reveals that the silicon to aluminum molar ratio is higher than
70 [48, 50]. More precisely, the silicon to aluminum ratio was assessed to be 185 according to
the relationship existing between the volume and the aluminum atom number of the unit cell
[30, 47, 48]. In comparison to the Si/Al ratio with a value of 600 in the MFI synthesis
solution, it can be concluded that few of aluminum from the alumina substrate is incorporated
into the zeolite coating.
Fig.3. XRD patterns of (a) the alumina plate, (b) the ZSM-5 bottom layer synthesized on alumina
plate, (c) the ZSM-5/ZSM-5 bi-layer film, (d) the ZSM-5/EMC-1 bi-layer film, (e) the NaY/ZSM-5 bi-
layer film and (f) the NaY bottom layer on alumina plate.
The top layer of ZSM-5 zeolite was synthesized using the secondary growth method, using
the MFI seeds deposited by dip coating on the MFI coated alumina substrate [48].
The seeds were characterized by XRD and SEM. The XRD pattern corresponds to the MFI-
type zeolite with a slight broadening of the peaks due to the small size of the crystals (Fig.
4.a). Scanning electron microscopy image shows spherical crystals with an average size of 70
nm (Fig. 4.b). The zeta potential of the Silicalite-1 zeolite nanocrystals was besides estimated
118
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
to be -35 mV.
Fig.4. XRD patterns and SEM images of Silicalite-1 zeolite seeds (a,b) and Faujasite zeolite seeds
(c,d).
Electrostatic interactions between the positively charged ZSM-5 surface (charge reversion
with cationic polymer) and seeds are thus promoted. The seeding step efficiency was assessed
by SEM (Fig. 5-a) [48]. In Fig. 5-a, the presence of Silicalite-1 seeds attached to the ZSM-5
bottom layer is then evidenced. SEM image corroborates the small size of the Silicalite-1
crystals as well as the homogeneous attachment to the substrate.
The seeded and calcined supports were then immersed in a gel for the synthesis of ZSM-5
zeolite as described above and submitted to a hydrothermal treatment for 24 hours. After this
crystallization time, a continuous and dense layer of MFI zeolite is observed by SEM (Fig. 5-
b). The ZSM-5 bottom layer is no longer visible. The bi-layer film thickness was evaluated by
SEM cross-view observations and is around 18 µm, while the bottom and top layer are
respectively 9 µm thick (Fig. 5-c).
119
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Fig.5. SEM images of (a) the seeded bottom layer of ZSM-5 zeolite, (b) the ZSM-5 top layer surface
after hydrothermal treatment on seeded substrate, (c) the thickness of ZSM-5/ZSM-5 bi-layer film, (d)
the seeded bottom layer of ZSM-5 zeolite with nanosized crystals of Faujasite zeolite, (e) the EMC-1
top layer surface and (f) the thickness of ZSM-5/EMC-1 bi-layer film.
The XRD-pattern shows different reflection intensities, which are characteristics of the MFI
structure (Fig. 3-c) [30, 34-36, 48, 49]. Based on each zeolite film thickness, the volume of a
given coated zeolite can be deduced. According to the zeolite density (calculated as in bulk)
and the dimensions of the zeolite film, the composition of the film can be evaluated to be
around 50 wt.% for the ZSM-5 bottom layer and 50 wt.% for the ZSM-5 top layer (See table
1). As described thereafter, this result is also confirmed by nitrogen sorption measurements.
The silicon to aluminum ratio of the bi-layer was increased from 185 to 305 according to the
relationship existing between the volume and the aluminum atom number of the unit cell [47].
120
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Table 1: Useful data for the determination of the bi-layer film composition.
The top layer of EMC-1 zeolite was synthesized by the secondary growth method, using NaX
FAU-type seeds deposited by dip coating on the MFI coated alumina substrates [28].
The seeds were characterized by XRD and SEM. The XRD pattern of the seeding particles
corresponds to the X zeolite with a slight broadening of the peaks due to the small size of the
crystals (Fig. 4.c). This fact is backed by the SEM image of the sample, showing crystals of
40 nm size (Fig. 4.d). The zeta potential of the Faujasite nanocrystals was -68 Mv [28].
Electrostatic interactions between the positively charged ZSM-5 surface (charge reversion)
and NaX seeds are thus promoted. The seeding step efficiency was assessed by SEM
inspection of the MFI coated substrate prior and after the immersion in the colloidal
suspension of seeds (Fig. 5-d). In Fig. 5-d, the presence of Faujasite seeds attached to the
121
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
ZSM-5 bottom layer is then evidenced. SEM image corroborates the small size of the FAU-
type crystals as well as the homogeneous attachment to the substrate.
The seeded and uncalcined supports were then immersed in a conventionel gel for EMC-1
zeolite synthesis as described above and submitted to a hydrothermal treatment for 15 days.
After this crystallization time, a continuous and dense layer of EMC-1 zeolite is observed by
SEM (Fig. 5-e). The bipyramidal shape crystals are typical of the EMC-1 zeolite morphology
and the ZSM-5 bottom layer is no longer visible [28]. The existence of both ZSM-5 and
EMC-1 zeolites in the bi-layer film is confirmed by XRD patterns as reported in Fig. 3-d
where peaks corresponding to both zeolite phases are observed. The bi-layer film thickness
was evaluated by SEM cross-view image and is around 11 μm, while the bottom and top layer
are respectively 9 μm and 2 μm thick (Fig. 5-f). Based on each zeolite film thickness, the
volume of a given coated zeolite can be deduced. According to the zeolite density (calculated
as in bulk), the composition of the bi-layer film can be evaluated to be 85.4 wt.% for the
ZSM-5 bottom layer and 14.6 wt.% for the EMC-1 top layer (Table 1). As described
thereafter, this result is also confirmed by nitrogen sorption measurements.
The bottom layer of NaY zeolite was synthesized by the secondary growth method, using
NaX seeds deposited by dip coating directly on the alumina substrate. Electrostatic
interactions between the positively charged alumina plate surface and seeds are thus
promoted. The seeding step efficiency was assessed by SEM. In Fig. 6-a, the presence of
Faujasite seeds attached to the alumina plate is evidenced. After the crystallization step, a
homogeneous film constituted of bipyramidal crystals characteristic of FAU-type zeolite is
observed (Fig. 6-b). Cross sectional view of the film is shown in Fig. 6-c where a 3 µm thin
coating is observed. The XRD-pattern shows different reflection intensities, which are
characteristics of the NaY zeolite (Fig. 3.f) [51]. The silicon to aluminum molar ratio was
assessed to be 1.53.
122
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Fig.6. SEM images of (a) the seeded alumina plate with nanosized crystals of FAU-type zeolite, (b)
the NaY bottom layer surface synthesized on alumina plate after hydrothermal treatment on the seeded
substrate, (c) the thickness of NaY bottom layer, (d) the seeded bottom layer of NaY zeolite with
nanosized crystals of MFI-type zeolite, (e) the ZSM-5 top layer surface after hydrothermal treatment
on seeded substrate, (f) the thickness of NaY/ZSM-5 bi-layer film.
The ZSM-5 top layer was synthesized by the secondary growth method as shown above, using
Silicalite-1 seeds deposited by dip coating on the NaY coated alumina substrates. The seeding
step efficiency was assessed by SEM inspection of the FAU coated substrate prior and after
the immersion in the colloidal suspension of seeds (Fig. 6-b and 6-d). In Fig. 6-d, the presence
of Silicalite-1 seeds (agglomerated particles) attached to the NaY bottom layer is then
evidenced.
The seeded supports were then immersed in a gel as described above and submitted to a
hydrothermal treatment for 24 hours. After this crystallization time, a continuous and dense
layer of ZSM-5 zeolite is observed by SEM (Fig. 6-e). The prismatic shape crystals typical of
the MFI-type zeolite morphology eclipsed the NaY bottom layer. The bi-layer film thickness
was evaluated by SEM cross-view observations and is around 15 µm, while the bottom and
top layer are respectively 3 µm and 12 µm thick (Fig. 6-f). The existence of both NaY and
ZSM-5 zeolites in the bi-layer film is confirmed by XRD patterns as reported in Fig. 3-e
where peaks belonging to the two different phases are observed. XRD patterns of the calcined
ZSM-5 zeolite top layer can be indexed in the monoclinic symmetry, which reveals that the
silicon to aluminum molar ratio is higher than 70 [48, 50]. More precisely, the silicon to
123
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
aluminum ratio was assessed to be 76 according to the relationship existing between the
volume and the aluminum atom number of the unit cell [30, 47, 48]. Based on each zeolite
layer thickness, the volume of a given coated zeolite can be deduced. According to the zeolite
density (calculated as in bulk), the composition of the film can be evaluated to be around 15.1
wt.% for the NaY bottom layer and 84.9 wt.% for the ZSM-5 top layer (See table 1). As
described thereafter, this result is also confirmed by nitrogen sorption measurements.
Nitrogen sorption properties of the uncoated alumina substrate and coated alumina substrates
with a mono or bi-layer zeolite films were investigated in order to assess the pore accessibility
of the zeolite film. According to the IUPAC (International Union of Pure and Applied
Chemistry) classification [52], isotherms reported in Fig. 7 are of type I and characteristics of
pure microporous materials. This result confirms the SEM investigations done on the surface
of the zeolite bottom and top layers where no inter-crystalline voids or cracks were observed.
A step in the N2 adsorption-desorption isotherms of the bi-layer film composed by ZSM-
5/ZSM-5 zeolites can be observed between 0.1 and 0.3 p/p0 which corresponds to a
densification of the adsorbate phase [53]. This step seems to decrease by decreasing the Si/Al
molar ratio of the ZSM-5 film. The isotherm corresponding to the bi-layer film composed by
ZSM-5/ZSM-5 zeolites presents a total nitrogen adsorbed volume of 2.58 cm3/g STP (STP :
Standard Temperature and Pressure) of sample (Fig. 7-f), including the mass of the alumina
plates, while the nitrogen adsorbed volume of the bottom layer is 1.32 cm3/g STP which
corresponds to a microporous volume of 2.04.10-3 cm3/g (see Table 1 and Fig. 7-c). The bi-
layer film exhibits logically a higher nitrogen adsorbed volume representing an increase of
1.26 cm3/g STP (which corresponds to a microporous volume of 1.95.10-3 cm3/g).
In the same way, the isotherm corresponding to the bi-layer film composed by ZSM-5 and
EMC-1 zeolites presents a total nitrogen adsorbed volume of 1.66 cm3/g STP of sample (Fig.
7-d), including the mass of alumina plates. The bi-layer film exhibits logically a higher
nitrogen adsorbed volume representing an increase of 0.34 cm3/g STP (which corresponds to
a microporous volume of 0.53.10-3 cm3/g) (see Table 1). The isotherm corresponding to the
bi-layer film composed by NaY and ZSM-5 zeolites presents a total nitrogen adsorbed volume
of 2.11 cm3/g STP of sample (Fig. 7-e), including the mass of alumina plates, while the
nitrogen adsorbed volume of the bottom layer is 0.52 cm3/g STP (Fig. 7-b) which corresponds
124
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
to a microporous volume of 0.80.10-3 cm3/g (see Table 1). The bi-layer film exhibits logically
a higher nitrogen adsorbed volume representing an increase of 1.59 cm3/g STP (which
corresponds to a microporous volume of 2.46.10-3 cm3/g).
Fig.7. Nitrogen adsorption (filled symbol)/desorption (open symbol) isotherms at -196 °C for
(a) the alumina plate, (b) The NaY bottom layer, (c) the ZSM-5 bottom layer, (d) the ZSM-
5/EMC-1 bi-layer film, (e) the NaY/ZSM-5 bi-layer film and (f) the ZSM-5/ZSM-5 bi-layer
film. The nitrogen adsorbed volume is expressed per gram of sample, including the mass of
the substrates.
As previously stated, the nitrogen sorption results represent also a reliable method for the
determination of the mass composition of the bi-layer film. The first step consists in
estimating the mass of the bottom layer by comparing the nitrogen adsorbed volume of the
ZSM-5, EMC-1 and NaY films (V(sample)) to the nitrogen adsorbed volume of the
equivalent powder (V(equivalent powder)) whose well known value is 120 cm3/g STP for
ZSM-5, 207 for EMC-1 and 214 for NaY (which corresponds to a microporous volume of
0.19 cm3/g for ZSM-5 zeolite and 0.32 cm3/g for EMC-1 and NaY zeolites) [28, 30, 38, 48,
51]. A simple equation given below is basically used to calculate the amount of zeolite coated
on the substrate (Eq. (1)) [27-30, 48]. The mass of the sample (mtotal(sample)), including the
two alumina substrates and the zeolite layers (See table 2), is determined by weighing.
V(sample) m total (sample)
m(layer) (1)
V(equivale nt powder)
125
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
V stands for total nitrogen adsorbed volume expressed in cm3.g-1 STP and mtotal is the sample
mass assessed by weighing in g.
Based on this equation, it could be inferred that each alumina substrate is coated with 16.3 mg
of ZSM-5 zeolite for bottom layer and 15.8 mg for top layer in the bi-layer ZSM-5/ZSM-5
film. This bi-layer film is then composed by 50.8 wt.% of the ZSM-5 bottom layer and 49.2
wt.% of the ZSM-5 top layer (see Table 1). The same equation is used to determine the mass
of NaY and EMC-1 zeolites forming the bottom layer or top layer of the two other bi-layer
film. The nitrogen adsorbed volume of EMC-1 is deduced by subtracting the total nitrogen
adsorbed volume of the bi-layer ZSM-5/EMC-1 film to the nitrogen adsorbed volume of the
bottom ZSM-5 layer previously measured (0.34 cm3/g STP). The mass of EMC-1 zeolite layer
is then assessed to 2.6 mg on each substrate. The nitrogen adsorbed volume of the equivalent
EMC-1 powder was measured on EMC-1 powder synthesized in the same condition (207
cm3/g STP). Consequently, the bi-layer film is composed by 86.2 wt.% of ZSM-5 zeolite and
13.8 wt.% of EMC-1 zeolite (see Table 1). For bi-layer NaY/ZSM-5 film, based on the
equation, it could be inferred that each alumina substrate is coated with 3.6 mg of NaY zeolite
for bottom layer. The nitrogen adsorbed volume of ZSM-5 top layer is deduced by subtracting
the total nitrogen adsorbed volume of the bi-layer NaY/ZSM-5 film to the nitrogen adsorbed
volume of the bottom NaY layer previously measured (1.59 cm3/g STP). The mass of the
ZSM-5 zeolite layer is then assessed to 21.5 mg on each substrate. The nitrogen adsorbed
volume of the equivalent Faujasite powder was measured on powder synthesized in the same
conditions (214 cm3/g STP) [28, 30, 38, 48, 51]. Consequently, the bi-layer film is composed
by 14.3 wt.% of NaY zeolite and 85.7 wt.% of ZSM-5 zeolite (see Table 1). This result is in
agreement with the mass composition determined by film thickness and zeolite density. The
sorption method was already used to determine the amount of zeolites coated on cordierite
monoliths, aluminum substrates and macroporous alumina substrates [27-30, 48, 54].
126
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Table 2: The mass of the samples (mtotal(sample)), including the two alumina substrates and
the zeolite layers, determined by weighing.
mtotal (Sample)*
2.963 2.995 3.005 2.972 3.17
(g)
* The weights of the starting alumina substrates which have been coated is not exactly the
same.
4- Conclusion
Two zeolitic bi-layer zeolite films composed of a ZSM-5 zeolite bottom layer and a ZSM-5 or
EMC-1 zeolites as top layer and a bi-layer composed of a NaY zeolite as bottom layer and a
ZSM-5 zeolite as top layer were synthesized on alumina plate using a hydrothermal treatment
and secondary growth synthesis method. SEM and XRD results of both layers clearly indicate
a homogeneous, highly crystallized and intergrown coating without defects. The continuity of
the bottom layers and the top layers was ensured by the seeding step which represents an
important parameter of the synthesis procedure. The whole porosity of the three bi-layer films
is available as deduced from nitrogen sorption measurements, which are promising for future
adsorption and nanofiltration applications.
Acknowledgements
We thank Ludovic Josien and Laure Michelin for their assistance with the X-ray diffraction,
scanning electron microscopy and X-ray fluorescence.
127
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
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[19] G.J. Myatt, P.M. Budd, C. Price, S.W. Carr, J. Mater. Chem. 2 (1992) 1103-1104.
[20] C.D. Madhusoodana, R.N. Das, Y. Kameshima, A. Yasumori, K. Okada,
128
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
129
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
130
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
131
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Ali Said1,2, T. Jean Daou1, Lionel Limousy1,*, Jacques Bikai1, Jalal Halwani2, Joumana
1
University of Strasbourg (UDS), University of Haute Alsace (UHA), CNRS, Equipe
(IS2M), UMR 7361, ENSCMu, 3 bis rue Alfred Werner, F-68093 Mulhouse, France.
1
Laboratory of Materials, Catalysis, Environment and Analytical Methods, Faculty of
number: +33 3 89 33 68 85
132
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Abstract
The determination of the surface free energy of zeolite membranes is a key parameter to
determine the solutes affinity with the active filtration layer. Flat mordenite (MOR-type)
zeolite membranes were synthesized on -alumina platelets by deep coating methodology.
These membranes have undergone an alkaline treatment. Surface and textural
characterizations were performed before and after the mild alkaline treatment in order to
evaluate the modifications of the zeolite structure, surface charge and polarity. Results
showed that the mild alkaline treatment increases the hydrophilicity of Na-mordenite surface.
The OWRK (Owens, Wendt, Rabel and Kaelble) method allowed following the variation of
the polar component of the free energy due to the extraction of silicon atoms from the zeolite
framework. These results contribute strongly in the understanding of mass transport in porous
tubular ultrafiltration (UF)/nanofiltration (NF) zeolite membranes.
1. INTRODUCTION
Membrane separation process was widely applied in water treatment applications and for the
separation of valuable components present in solution. In particular, the development of low
cut-off ultrafiltration membranes allowed the selective fractionation of high-added value
molecules from aqueous solutions. Different materials were used as filtration layer: cellulose
(1) (2) (3) (4)
propionate polymer , polysulfone , polyacrylonitrile , titania or zirconia (5). Recently,
a low cut-off UF membrane with an active filtration layer consisting in an agglomerated
zeolite crystal layer was developed and studied.(6) Zeolites are alumino-silicate materials,
which present specific properties such as surface acidity, variable hydrophilicity, cationic
exchange, good mechanical and chemical stabilities, and molecular pore size (0.4 to 1 nm).
These properties prompted the developement of zeolite-coated ceramic membranes for
pervaporation, nanofiltration and reverse-osmosis applications.(7,8) Thin zeolite membranes
were more especially used for the desalination of salty water.(9-13) However, the use of zeolite
as filtration layer for low cut-off UF membrane was not extensively studied. Recently, the
effect of alkaline treatment on the selectivity of a Na-mordenite low cut-off UF membrane for
aqueous solutions containing halogen anions has been examined.(14) Experimental tests
showed that the membrane was able to retain partially fluoride ions, while chloride, bromide
133
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
and iodide ions were preferentially transmitted. Pyridine adsorption and infrared analysis
indicated the formation of pseudo Lewis sites responsible of the modification of the
membrane selectivity.(15) The authors concluded that the latter modification leads to an
increase of the polarity of the Na-mordenite crystals surface. Therefore, the dipole-dipole
interactions (Van der Waals forces) between the surface of the Na-mordenite crystals and the
hydrated ions changed.(16) Nevertheless, it was not possible to measure these interactions due
to the cylindrical shape of the Na-mordenite membrane. Navajas et al. showed that the
treatment of mordenite membranes with alkali solutions leads to an increase of the selectivity
for the separation of water/ethanol solutions containing acids.(17) Authors attributed the
selectivity modification to the decrease of the zeolite framework silicon/alumina (Si/Al) molar
ratio or to the increase of the Na-mordenite crystallinity. Several studies showed that the Si/Al
ratio modification and the presence of surface defaults have significant effects on the
interaction between the zeolite surface and water molecules as well as on their transport
within the zeolite.(18-21) The interaction between the solvent, the solute and the porous medium
(zeolite membrane) is not easily measured. Hence, several numerical investigations were
performed for their estimation by indirect methods.(16-22) These interactions are mainly
described by dielectric contributions. In particular these interactions are taken into account by
the difference between the dielectric constants of the active filtration layer and the solvent.
The assessment of surface interactions between the solvent and the active layer of membranes
is still under investigation.
The aim of this present work is to measure the effect of an alkaline treatment on the Na-
mordenite surface properties. To achieve this goal, flat Na-mordenite membranes were
synthesized by deep coating methodology. Then, the polar component of the surface energy
before and after an alkaline treatment was evaluated. Zetametry measurements were also
carried out on Na-mordenite powders to examine the evolution of the surface charge of Na-
mordenite particles.
2. EXPERIMENTAL DETAILS
2.1. Preparation of Na-mordenite membranes
The synthesis of Na-mordenite was achieved on square -alumina platelets (4 cm2) purchased
from Rott, France. A pre-treatment of the -alumina platelets was performed with an Alconox
solution at 60 °C for 1 h before impregnation (3 g of Alconox in 400 mL of demineralized
(23)
water) . The synthesis of Na-mordenite was achieved by the sol-gel methodology
134
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
developed by Hincapie et al.(24) The gel has an ideal elemental composition corresponding to
Na8Al8Si40O96nH2O. The impregnation of Na-mordenite was carried out by deep coating in an
autoclave at 155°C for 41 hours using a specific Teflon support to maintain the platelets
orientation. Na-mordenite powder was obtained by co-precipitation during the synthesis. Flat
Na-mordenite membranes and Na-mordenite powder were treated with a 6.6 mM Na2CO3
solution for 2 h at 25 °C.
2.2. Characterizations
The obtained Na-mordenite layer formed on alumina platelets was analyzed by X-ray
diffraction (XRD) using a PAN analytical, X’Pert Pro diffractometer operating with Cu Kα
radiation (λ = 0.15418 nm). The Si/Al molar ratio was measured by X-ray wavelength
fluorescence (XRF) using a MagiX Philips (2.4 kW) apparatus. The morphology of the Na-
mordenite crystals, as well as the homogeneity and the thickness of the Na-mordenite layer
were performed using a scanning electron microscope (SEM, Philips XL 30 FEG) equipped
with an energy dispersive X-ray spectrometer (EDX). Textural properties of Na-mordenite
powders and platelets were achieved by nitrogen adsorption-desorption isotherms using a
Micromeritics ASAP 2420 apparatus. In order to obtain the Na-mordenite surface charge,
Zeta potential measurements were carried out at room temperature with a Malvern Nanosizer
instrument (Nano ZS).(25) Streaming induced potential measurements were performed with a
particle charge detector (PCD 02) Mütek device. The net surface charge of the Na-mordenite
surface is given in eq g-1. Contact angle measurements were performed with an OCA 15EC
Dataphysics instrument using three different solvents (water, glycerol and ethylene-glycol).
The OWRK (Owens, Wendt, Rabel and Kaelble) method was used to determine the disperse
and polar surface energies.(26)
135
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
Fig. 1. XRD patterns of the -Al2O3 platelets (a), the non treated (b) and treated (c) flat Na-mordenite
membranes (s symbol corresponds to the peak attributed to the -Al2O3 support), the non-treated (d)
and treated (e) Na-mordenite powders.
Samples crystallinity and purity were checked by X-ray diffraction. According to the XRD
pattern reported in Figure 1, pure crystalline MOR-type zeolites are obtained for both Na-
mordenite powders and with Na-mordenite membranes. Additional reflection intensities
corresponding to the -alumina substrate are observed on the zeolite membranes XRD
patterns. SEM images (Figure 2(a) (b) and (c)) indicate that agglomerates of Na-mordenite
crystals recover the -alumina platelet surface even after a treatment with an alkaline solution
(Figure 3 (c)). The crystal shape is typical of mordenite,(15,27) with crystal size ranging from
0.5 to 2.0 m. Such result is in agreement with those obtained by Zhu et al.(28) SEM cross-
section image of the membrane (Figure 2(d)) indicates that the Na-mordenite layer thickness
varies from 2 to 5 m (green color). XRF measurements show that the Si/Al molar ratio
decreases slightly after the mild alkaline treatment from 5.9 to 5.8 (pH=10.8 at 25 °C for 2 h).
136
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
This result proves that some Si atoms were extracted from the surface of the Na-mordenite
crystals (local extraction) during the alkaline treatment.(17)
Fig. 2. SEM images of (a) the -Al2O3 platelet surface, (b) the non treated Na-mordenite membrane,
(c) the treated Na-mordenite membrane and (d) the non treated Na-mordenite membrane cross-section
(SEM-EDX : red – -alumina support, green – Na-mordenite, blue - polymer).
Nitrogen adsorption measurements were performed on the -alumina platelets coated or not
with Na-mordenite as well as on the Na-mordenite powder obtained by co-precipitation
during the hydrothermal step (not presented). In both cases, two -alumina plates (coated or
not) were introduced into suitable tubes for the substrate dimensions.
The adsorption/desorption isotherms of nitrogen are shown in Figure 3. It is seen that nitrogen
is not adsorbed on the -alumina substrate, which indicates the absence of microporosity or
mesoporosity. According to the IUPAC classification,(29) isotherms obtained with the Na-
mordenite coated plate are characteristic of microporous/mesoporous materials (types I and
IV). Microporosity comes essentially from the intra-crystalline channels, while mesoporosity
is due to the agglomeration of Na-mordenite crystals and therefore to the presence of inter-
137
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
crystalline void spaces. This result is in agreement with the SEM observations and the
previous results obtained on Na-mordenite tubular membranes.(14) As expected, the volume of
adsorbed nitrogen on the Na-mordenite powder was 106 cm3/g STP (which corresponds to a
microporous volume of 0.17 cm3/g). This result confirms the absence of amorphous phase as
expected with the XRD results. The adsorption-desorption isotherms obtained from the
treated Na-mordenite plate (not shown here) give the same result as the non-treated samples.
Hence, no significant textural modification is detected after the mild alkaline treatment. This
result confirms that there is only a local modification of the Na-mordenite crystal, especially
at the crystal surface.
Fig. 3. Nitrogen adsorption-desorption isotherms at -196 °C of the -alumina plates coated with Na-
mordenite (full lines) or not (dotted line).
138
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
(from 0.7 to 2), indicating an increase of the Na-mordenite surface basicity. At the same time,
the absolute value of the zeta potential decreases after the alkaline treatment, as expected for a
lower Si/Al molar ratio.(9) Results obtained from the streaming induced potential
measurements show that no significant modification of the surface charge at pH close to
neutrality (-62.5 compared to -64.3 eq g-1 after the treatment) is observed after the alkaline
treatment. This result indicates that the modification of Na-mordenite membrane selectivity
after an alkaline treatment is not attributed to the net surface charge modification of the Na-
mordenite crystals.
Fig. 4. Evolution of the zeta potential (mV) as a function of the pH of the non-treated Na-mordenite
sample (full line) and the treated Na-mordenite sample (dotted line).
The contact angles obtained on the membrane surfaces with a water droplet (Table 1) show
that the surface of the Na-mordenite is more hydrophilic after the alkaline treatment. This
result is attributed to the decrease of Si content at the surface of the zeolite, as previously
shown by Li et al.(30) The use of three different solvents allows the determination of the Na-
mordenite energy density using the OWRK methodology. The polar component increases
significantly after the alkaline treatment (from 69.4 to 74.9 mN/m) while the dispersive
component remains constant. Such behavior is attributed to the formation of pseudo Lewis
extra-framework sites at the Na-mordenite surface as shown previously.(14) Hence, this result
139
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
confirms the hypothesis of the modification of the Na-mordenite membrane layer resulting
from the appearance of an ultrapolar layer over the surface of the Na-mordenite crystals.(6)
Therefore, the mild alkaline treatment induces an increase of the surface polarity of the
membrane.
Table 1. Dispersive and polar surface energies of the non-treated and treated Na-mordenite
membranes obtained at 25°C with the OWRK methodology after contact angle measurements
performed with three different solvents (water, ethylene glycol, glycerol)
Contact angle (°) OWRK methodology
t-Na-
9.5 15.2 23 77 2.5 74.9 0.978
Mor
3.3. Surface energy data: A key parameter to improve mass transport modeling in
UF/NF membranes
The main objective of this work was to develop a methodology to measure the surface free
energy of zeolite membranes in order to quantify the polar and apolar energy densities. These
parameters can be used to improve the transport model developed by Dutournie et al.(16,31) The
extended Nernst Planck equation is used in this model. The flux of each ion is described as
the sum of convective, diffusive and electro-migrative contributions Eq.(1):
j i x c iK i,d Di,
d ln i, p K Di,
dci zic iK i,d Di, d
F K i,c c iV Eq.(1)
i,d
dx dx RT dx
At the interface of the membrane and the solution, on both side of the membrane, the equality
of generalized chemical potentials takes account the molecular interactions as well as steric,
electric and dielectric effects Eq.(2):
ci i,s
ziF
C i
e
xW
p
ie x
p
R TD
Eq.(2)
Previous investigations showed that steric and electric contributions could not be responsible
of the selectivity modifications observed after an alkaline treatment.(14) These modifications
were attributed to the evolution of the dielectric effects. In particular, the dielectric
140
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
contribution (Wi) integrates: confinement inside the pore, nature of the filtration material,
distortion of the electric field, solvent properties, ion-ion interactions… The mass transfer
model, and especially the dielectric contribution, was first modified in order to take into
account the low energy repulsions induced by the Van der Waals forces, and more particularly
by the Keesom forces, which were strongly modified after an alkaline treatment of the Na-
mordenite surface. The results presented in this work promote the improvement of the mass
transport model developed by Dutournie et al.(16,31) The interaction between the solvent and
the surface of the membrane corresponds to another description of the dielectric effect, which
could be integrated in equation (2) by introducing the contribution of the surface tension via
the equation of Young Dupré Eq.(3):
Gw Aws(1cos)w Eq.(3)
After the alkalin treatment, there is a modification of the surface interaction energy due to the
evolution of the surface tension, that can be integrated in equation (2) by taking into account
the variation of the surface interaction energy Eq.(4):
(Gwtreated Gw )
W polar Eq.(4)
kB T
The resolution of equation (5) needs the calculation of the surface interaction energy via the
Young Dupré equation (Eq.(3)). As an example, if we consider the results obtained by
Dutournie and al. [16] with a Na-mordenite membrane before and after the surface treatment
with a carbonate solution, the resolution of Eq.(5) for the filtration of a NaCl solution (3.4
mM) leads to the following results:
- before the alkalin treatment: no rejection of NaCl leads to the best fitted results of
the modeling (Eq.(1) and Eq.(5) in both side of the membrane) to a value
of exp(W i ) 1 and a surface charge estimated between -2.3 and 0 eq m-3
- after the alkalin treatment, calculations performed with Eq.(3) and Eq.(4) give:
exp(W polar ) 0.88
141
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
- after the alkalin treatment, the maximal NaCl rejection rate is close to 10% : the
best fitted parameters of the modeling (Eq.(1) and Eq.(5) in both side of the
membrane) lead to values ranging from 0.86 to 0.89 for exp W i W polar and
to values from -3 to 0 eq m-3 for the electrical charge (Xd)
By this way, we show that the introduction of the surface interaction energy in the partitioning
equilibrium equation (equality of chemical potentials at the interface: Eq.(5)) is able to
describe the rejection rate of ionic solutes in ceramic membranes after the modification of the
membrane surface properties.
4. CONCLUSIONS
The contribution of surface polar energy to the modification of a Na-mordenite membrane
selectivity is evidenced through the combination of synthesis methodology and
characterizations. Na-mordenite was synthesized on flat -alumina plates in order to
reproduce tubular Na-mordenite membranes used in previous studies. SEM, XRD and
nitrogen adsorption characterizations confirm that a continuous Na-mordenite film is
obtained. This layer corresponds to the agglomeration of pure Na-mordenite crystals. The
effect of an alkaline treatment performed on a flat Na-mordenite membrane was evaluated
using Zetametry and contact angle measurements. These analyses show that the extraction of
Si atoms leads to a decrease of the Zeta potential and to an increase of the Na-mordenite
surface hydrophilicity. The polar energy density obtained from the OWRK method confirms
the increase of the surface polarity of the Na-mordenite membrane. In addition, the change of
polar energy density confirms the influence of the surface polarity on the modification of the
Na-mordenite membrane selectivity. The value corresponding to the polar energy density
variation is a useful data required for the improvement of the pore transport model, as a new
dielectric contribution in the pore.
GLOSSARY
ci Concentration of ion i at the pore inlet (mol m-3)
142
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
T Temperature (K)
Gw Energy of interaction between the membrane surface and a molecule of water (J)
Aws Contact surface area between a molecule of water and the membrane surface (m2)
Greek letters
i,s Activity coefficient of ion i in the feed solution at the interface (dimensionless)
143
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
145
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
146
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
3. Conclusion
Figure 3-1 : Protocole de synthèse d’un film zéolithique bicouche sur une plaque en alumine.
D’autre part, Le dépôt de la couche de zéolithe de type structural MOR sur les plaques
en alumine a été réalisé quand à lui par la méthode « Deep coating », suivie d’une étape de
croissance cristalline par voie hydrothermale. Cette couche correspond à l'agglomération des
cristaux de pur Na-mordénite, contrairement aux films zéolithiques continues observés avant.
147
Chapitre III: Synthèse et caractérisation de films zéolithiques supportés
L'effet d’un traitement alcalin sur les propriétés de surface de cette couche de zéolithe
Na-mordénite a été évalué à l'aide de la zétamétrie et des mesures d'angle de contact. Ces
analyses montrent que l'extraction d’atomes de Silicium en milieu basique conduit à une
diminution du potentiel Zeta et à une augmentation du caractère hydrophile de la surface de la
couche de zéolithe Na-mordénite. Ces résultats contribuent fortement à la compréhension du
transfert de la masse des membranes tubulaires zéolithiques poreuses ultrafiltration (UF) /
nanofiltration (NF).
148
Chapitre IV
Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche
sur des supports tubulaires macroporeux en
α-alumine
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Sommaire
150
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
151
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Figure 4-1 : Protocole de synthèse des films zéolithiques bicouche MFI et FAU d'après Yan et
collaborateurs. [2]
Figure 4-2 : Protocole de synthèse des membranes zéolithiques bicouche MFI/MFI à l’intérieur d’un
tube en α-alumine. [1,3-6]
152
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
[7]
a sont indexables et caractéristiques de la zéolithe MFI . La figure 4-3-b présente quand à
elle, les pics de diffraction caractéristiques du support en α-alumine vierge (2θ = 25,5°, 35,1°,
37,7° et 43,3°). Ces derniers correspondent au type α-Al2O3.
Figure 4-3 : Diffractogrammes de rayons X : (a) Couche inférieure de MFI sur le substrat en α-
alumine, (b) Substrat vierge en α-alumine (Tube). S indique les pics caractéristiques du substrat.
Avant toute chose, il est à noter que les diffractogrammes de rayons X des films
zéolithiques bruts sont caractéristiques d’un système cristallin orthorhombique. Tandis que les
diffractogrammes de rayons X des échantillons calcinés présentent un système monoclinique.
Ce qui donne une première indication que le rapport molaire Si/Al des films de zéolithes
MFI présentent un rapport Si/Al ˃ 70 [8].
La longueur des liaisons Si-O (1,62 Å) et Al-O (1,74 Å) étant différente, l’introduction
d’atomes d’aluminium dans une charpente zéolithique se traduit par un changement de
paramètres de maille. En ce qui concerne la zéolithe de type MFI, Guth et al. [9] ont étudié la
relation existant entre le nombre d’atomes d’aluminium par maille élémentaire et le volume
de celle-ci. L’étude s’est penchée sur la synthèse de zéolithe MFI en milieu fluoré et
l’évolution du paramètre de maille des zéolithes calcinées et non calcinées. Bien que la
153
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
variation soit plus faible dans le cas de zéolithes non-calcinées (le structurant organique étant
occlus au sein de la porosité), une relation linéaire entre le volume de la maille et les atomes
d’aluminium qui la constitue a été rapportée par les auteurs (Figure 4-4). Les caractéristiques
d’une maille de type MFI synthétisée en milieu fluoré et alcalin étant très proches, cette
relation a été appliquée à nos films zéolithiques.
Figure 4-4 : Régression linéaire indiquant la relation entre le volume de la maille non calcinée de type
MFI et le nombre d'atome d'aluminium qu'elle contient, d'après Guth et al.[9].
Le volume de la maille de la zéolithe MFI déposée sur les substrats en α-alumine a été
déterminé par affinement des paramètres de maille à partir des diffractogrammes des produits
non-calcinés. L’affinement a été réalisé à l’aide du logiciel Win X Pow utilisant l’algorithme
[10,11]
de Werner . En ce qui concerne la monocouche MFI, le rapport molaire Si/Al avoisine
une valeur moyenne de 185, comme le montre le Tableau 4-1.
Tableau 4-1 : Résultat de l'affinement des paramètres de maille de film de zéolithe monocouche MFI
sur le tube en α-alumine.
Substrat Monocouche MFI
(a) L’écart type sur la valeur du rapport molaire Si/Al est calculé à partir de l’écart type sur le volume de la
maille obtenu lors de l’affinement des paramètres.
154
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Figure 4-5 : Distribution de la taille des pores du tube de α-alumine recouvert ou non d’un
film zéolithique de type MFI obtenu par porosimétrie au mercure. (dV / dD : dérivée
première du volume d'intrusion en fonction du diamètre des pores).
Le tube de α-alumine vierge présenté dans la figure 4-6-a révèle trois porosités
différentes. Le diamètre moyen de la première porosité est de 150 nm et est reliée à la couche
interne d’α-Al2O3 du tube (Figure 4-6-b-1.), la seconde porosité de diamètre moyen égal à 650
nm est quant à elle associée à la couche intermédiaire d’α-Al2O3 (Figure 4-6-b-2) et la
dernière porosité d'environ 4500 nm correspond à la couche externe (Figure 4-6-b-3). Pour le
tube de α-alumine recouvert de zéolithe de type MFI, seules deux porosités restent encore
visibles par intrusion de mercure (Figure 4-5). Le pic correspondant au diamètre de pores de
la couche poreuse interne n'est plus observable, nous en concluons que le film de zéolithe a
155
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
été déposé avec succès sur la couche interne du tube. Cette porosité a été comblée par les
cristaux de zéolithes de type MFI.
Figure 4-6 : Photo d’un tube d' α-alumine (a). Cliché MEB présentant les trois couches constituant le
tube d'alumine (b). La couche interne (1), la couche intermédiaire (2) et la couche externe (3).
La taille des cristaux de α-alumine constituant les trois couches du tube décroît de la
couche externe à la couche interne du tube de α-alumine, ce qui conduit à une diminution de
la taille moyenne des macropores de chacune des couches, ce qui corrobore avec les résultats
d’intrusion de mercure.
La couche interne du tube de α-Al2O3 dont la taille de macropores est la plus petite
(Figure 4-7-a), a ensuite été utilisée comme support pour le dépôt de couche de zéolithe MFI.
D’après les clichés MEB réalisés sur la surface interne du tube en α-alumine avant (Figure 4-
7-a) et après le dépôt de la couche zéolithique (Figure 4-7-b), il apparait clairement que le
dépôt est réussi et que le film de zéolithes qui couvre la paroi interne du tube est quasi-continu
et dense. Ce film est formé par l’intercroissance de cristaux de zéolithe MFI prismatique. 2à 3
zones vierges ont été observé sur l’ensemble du tube zéolithisé (monocouche MFI) comme le
montre la figure 4-7-b. Les cristaux ont une taille approximative de 5 à 7 µm, ce qui
correspond à l’épaisseur du film de ~ 7,1 ± 0,5 µm (Figure 4-6-c). Les cristaux zéolithiques
s’organisent donc en monocouche.
156
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Figure 4-7 : Cliché MEB présentant un zoom sur la surface de la couche interne (a). Cliché MEB de
la membrane monocouche MFI obtenue (couche de fond) sur la surface interne d'un tube de α-alumine
macroporeux (b) et l'épaisseur de la couche zéolithique (d).
Figure 4-8 : Isothermes d’adsorption (symboles pleins) et désorption (symboles vides) de diazote à 77
K de support tubulaire en α-alumine vierge (a), monocouche de zéolithe MFI synthétisée sur le tube
de α-alumine (b). Le volume adsorbé est exprimé en cm3 par gramme d’échantillon total.
157
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
158
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
4-9-b). Les intensités des pics caractéristiques du type structural MFI sont en moyenne plus
élevées après deux jours de synthèse, ce qui confirme que l’épaisseur de la couche de zéolithe
MFI a augmentée (volume diffractant plus élevé que la monocouche de MFI).
Figure 4-9 : Diffractogrammes de rayons X : (a) Substrat vierge en alumine (tube), (b) Monocouche
de MFI, (c) Bicouche de MFI à l’intérieur de tube en α-alumine. S indique les pics caractéristiques du
substrat.
Selon la même méthode utilisée par Guth et al. (§.1.1.2), le rapport Si/Al du film
bicouche MFI a été estimé à 305, comme le montre le Tableau 4-2.
Tableau 4-2 : Résultat de l'affinement des paramètres de maille de film de zéolithe bicouche MFI sur
le tube en α-alumine.
Substrat Monocouche MFI
Volume de la maille (Å3) 5344
Rapport molaire Si/Al(a) 305
(a) L’écart type sur la valeur du rapport molaire Si/Al est calculé à partir de l’écart type sur le volume de
la maille obtenu lors de l’affinement des paramètres.
Les clichés MEB des surfaces zéolithisées des tubes entiers, présentent dans l’ordre ;
la couche inférieure du film MFI avant et après ensemencement (Figure 4-10-a et b),
159
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Figure 4-10 : Clichés MEB des films zéolithiques MFI : (a) TA avec une monocouche MFI, (b) TA
avec la monocouche de MFI ensemencée par des nanocristaux MFI, (c) vue d’en haut de la couche
supérieure de MFI (seconde couche), (d) L’épaisseur de film MFI/MFI sur le TA. (TA : tube en α-
alumine)
Les propriétés d'adsorption de diazote de la bicouche du film zeolithique MFI déposé sur la
surface interne du tube de α-alumine ont été étudiées afin d'évaluer l'accessibilité de la
porosité des films. Ce tube de α-alumine zéolithisé par deux couches de zéolithe MFI a été
comparé au substrat non revêtu où aucune micro-mésoporosité n’est observé (Figure 4-11-a)
et celle de la monocouche (Figure 4-11-b). Selon la classification de l’IUPAC [15], l’isotherme
160
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
de la bicouche MFI/MFI (Figure 4-11-b) est de type I et est caractéristique d'un matériau
microporeux.
Figure 4-11 : Isothermes d’adsorption (symboles pleins) et désorption (symboles creux) de diazote à
77 K du support en α-alumine vierge (a), du film monocouche de zéolithe MFI synthétisé sur le tube
de α-alumine (b) et du film bicouche MFI/MFI (c). Le volume adsorbé est exprimé en cm3 par
gramme d’échantillon total.
161
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
support + zéolithe et correspond à un volume microporeux de 4,24 × 10-3 cm3/g support + zéolithe
(tableau 4-3).
Compte tenu de la masse de l'ensemble du tube de α-alumine (30,2 g), globalement
1,24 g de zéolithe MFI ont été déposés sur la surface interne du tube de α-alumine, 0,52 g de
zéolithe MFI pour la couche inférieure et 0,72 g pour la couche MFI supérieure (tableau 4-3).
Par conséquent, le film bicouche est composé de 41,6 % en masse de zéolithe MFI pour la
couche inférieure et 58,4 % en masse pour la couche supérieure (tableau 4-3). Ce résultat est
en accord avec la composition en masse déterminée par pesée. Par conséquent, ce résultat
nous permet de dire que l'ensemble de la porosité du film microporeux libéré après calcination
est accessible et que le tube zéolithisé est prêt à être utilisé pour des essais de nanofiltration.
Ces tubes dont la surface interne est recouverte de zéolithes présentent des mésopores
de diamètre moyen égal à 2,7 pour la monocouche MFI et à 2,5 nm pour la bicouche MFI,
comme représenté sur la figure 4-12. Après le dépôt de la seconde couche de zéolithe MFI sur
la couche inférieure, le volume mésoporeux présent dans la couche inférieure de film MFI
(0,0379 cm3/g de zéolithe) est réduit de 33,5% (voir Figure 4-12). Ce constat a pour
conséquence d'améliorer la qualité de la membrane MFI, cela sera confirmé dans le chapitre
V (partie filtration).
162
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Figure 4-12 : Représentation de la distribution en taille des pores et du volume poreux cumulé (Figure
insérée) des deux membranes mono et bicouche MFI.
163
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Figure 4-13 : Schéma représentant le mode opératoire suivi pour la synthèse de films zéolithiques
bicouche composés d’une couche inférieure de zéolithe FAU et d’une couche supérieure de zéolithe
MFI [1,3-6,18].
164
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
zéolithe formé est très mince, ce résultat est confirmé par les clichés MEB (§.2.1.2.). La
figure 4-14-b présente quand à elle, les pics de diffraction caractéristiques du support en
alumine vierge (2θ = 25,5°, 35,1°, 37,7° et 43,3°). Ces derniers correspondent au type α-
Al2O3.
Figure 4-14 : Diffractogrammes de rayons X : (a) Substrat vierge en α-alumine (Tube), (b) Couche
inférieure de la zeolithe FAU sur le substrat en α-alumine. S indique les pics caractéristiques du
substrat.
D’après les résultats donnés par affinement des paramètres de maille, le rapport
molaire Si/Al de la couche inférieure de zéolithe FAU avoisine une valeur moyenne de 1,5.
Ainsi, dans le cas du type structural FAU, deux relations linéaires ont été proposées. Leur
domaine de validité dépend du nombre d’atomes d’aluminium.
165
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
de diffraction observés sur la Figure 4-15-c sont indexables et caractéristiques des zéolithes
[7]
MFI et FAU ainsi que le tube en alumine . Aucune phase parasite cristallisée ou amorphe
n’est observé. Le rapport molaire Si/Al de la couche supérieure MFI est de 76 d’après la loi
décrite par Guth et al. [9]. Ce qui explique la présence d’un système cristallin monoclinique.
Figure 4-15 : Diffractogrammes de rayons X : (a) Substrat vierge en α-alumine (tube), (b)
Monocouche de zeolithe FAU, (c) Bicouche de zeolithes FAU/MFI à l’intérieur de tube en α-alumine.
S indique les pics caractéristiques du substrat. (* : Pics correspondant à la zeolithe FAU).
166
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Figure 4-16 : (a) Cliché MEB présentant un zoom de la surface de la couche interne du tube en α-
alumine. (b) Cliché MEB après une étape d’ensemencement du tube en α-alumine présentant les
nanocristaux de la zéolithe FAU. (c) Cliché de la couche inférieure de zéolithe FAU. (d) 'épaisseur de
la couche zéolithique FAU.
Figure 4-17 : (a) Cliché MEB présentant les nanocristaux de zeolithe MFI après une étape
d’ensemencement. (b) Cliché MEB de la couche supérieure de zeolithe MFI déposée sur la couche
inférieure de zeolithe FAU.
167
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Après plusieurs essais pour observer l’épaisseur des deux couches zéolithiques
déposées sur la surface interne du tube, il s’avère que c’est difficile de distinguer les 2
couches zéolithiques. D’après la figure 4-18, l’épaisseur totale des deux couches de zéolithes
est d’une valeur moyenne de 9 μm, sachant que l’épaisseur de la couche supérieure de
zéolithe MFI est de 7,5 ± 0,5 μm nous en déduisons que la couche inférieure de zéolithe FAU
est de l’ordre de 1 ± 0,5 μm.
Figure 4-18 : Cliché MEB obtenu par observation d’une coupe transversale d’une membrane
FAU/MFI présentant l’épaisseur d’une bicouche zéolithiques FAU/MFI.
Des mesures d’adsorption-désorption de diazote ont été réalisées sur les films de
zéolithe monocouche FAU et bicouche FAU/MFI déposés sur les tubes en α- alumine. Les
isothermes d’adsorption et de désorption de diazote réalisées à 77 K ont été acquises en
considérant la masse totale de l’échantillon qui comprend aussi la masse du tube (Figure 4-
[15]
19). D’après la classification de l’IUPAC , les isothermes sont de type I et caractéristiques
de matériaux microporeux. Aucune mésoporosité n’est observée pour la monocouche de
zéolithe FAU (Figure 4-19-a), ce qui confirme l’absence de défauts au sein des films
zéolithiques. L’absence de boucle d’hystérèse prouve également que le phénomène est
réversible. L’isotherme de la bicouche zéolithique FAU/MFI présente une petite
mésoporosité intergranulaire existant entre les cristaux de MFI ou entre les deux couches
zéolithiques.
168
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Figure 4-19 : Isothermes d'adsorption (symboles pleins) et désorption (symboles creux) de diazote à
77 K des films de zéolithes synthétisés sur un tube en α- alumine. (a) monocouche de zéolithe FAU
(b) bicouche zéolithiques FAU/MFI. Le volume adsorbé est exprimé en cm3 par gramme
d'échantillon total.
Les plateaux observés sur les isothermes correspondent à un volume adsorbé de 0,68
cm3/g zeolithe+support STP pour la couche inférieure de zéolithe FAU, et de 2,78 cm3/g
zéolithe+support STP pour la bicouche zéolithique FAU/MFI. De ces résultats nous déduisons que
la quantité d’azote adsorbée par la couche supérieure de zéolithe MFI est de 2,1 cm3/g
zéolithe+support STP (tableau 4-2). Ces valeurs, comparées à celles obtenues pour des poudres de
zéolithe MFI (120 cm3/g zéolithe STP) et de zéolithe FAU (214 cm3/g zéolithe STP), permettent de
déterminer la masse de chaque couche zéolithique déposée sur les substrats en α- alumine.
Les équations 4-2 (pour la couche FAU) et 4-1 (pour la couche MFI) sont basées sur
l’hypothèse que toute la porosité des films est accessible et permet donc de calculer la masse
du film zéolithique. Compte tenu de la masse de l'ensemble du tube d'alumine (30,2 g), 96 mg
de zéolithe pour la couche inférieure de zéolithe FAU et 538 mg pour la couche supérieure de
zéolithe MFI (voir le tableau 4-4) ont été déposés sur le tube en alumine. Par conséquent, le
film bicouche est composé de 15,1 % en masse de zéolithe FAU et 84,9 % en masse de
zéolithe MFI (voir le tableau 4-4). Ce résultat est en accord avec la composition en masse
déterminée par pesée sur une balance de précision.
169
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Par conséquent, ce résultat nous permet de dire que l'ensemble de la porosité du film
microporeux est libéré après calcination et que le tube zéolithisé est prêt à être utilisé pour des
essais de nanofiltration.
170
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
3. Conclusion
171
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
Références bibliographiques
172
Chapitre IV : Caractérisation de membranes zéolithiques bicouche sur des supports
tubulaires macroporeux en α-alumine
[18] M. Lassinantti, J. Hedlund, J. Sterte, Microporous and Mesoporous Materials., 38, 2000,
25–34.
[19] D.W. Breck, E.M. Flanigen, Molecular Sieves, Society of Chemical Industry, London,
1968, 47.
[20] H. Fichtner-Schmittler, U. Lohse, G. Engelhardt, V. Patzelova, Cryst. Res. Technol., 19,
1984, K1.
173
Chapitre V
Sommaire
175
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Cette partie de la thèse porte sur l’utilisation des membranes inorganiques dont la
couche active est formée par une mono ou une bicouche de zéolithe de type MFI pour la
filtration d’un soluté neutre de faible poids moléculaire et soluté ioniques simples. L’objectif
de ce chapitre est d’identifier les paramètres qui contrôlent la sélectivité de la membrane vis-
à-vis de solutions d’électrolytes purs ou de mélanges (électrolytes + vitamine B12), afin de
pouvoir estimer ou de prédire la sélectivité de la membrane en présence de mélanges plus ou
moins complexes. Cette partie du travail a également pour objectif de comprendre et de mieux
d’appréhender les phénomènes qui sont à l’origine de la rétention de solutés ioniques purs ou
en mélange.
Pour répondre à ces attentes, des essais de filtration avec différentes solutions
électrolytiques sont effectués sur deux membranes tubulaires synthétisées via les protocoles
opératoires décrits au chapitre II.
Dans un premier temps, il a été nécessaire de déterminer les grandeurs caractéristiques
de chaque membrane (la perméabilité hydraulique, le diamètre moyen de pore), ainsi que les
performances de filtration de la membrane vis-à-vis des solutions de sels monovalents purs ou
en mélange avec une solution de vitamine B12.
176
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Figure 5-1 : Evolution de la perméabilité hydraulique des membranes mono et bicouche MFI en
fonction du temps de conditionnement (P=5 bar, T°=25°C, débit d’alimentation en eau=700 L.h -1).
177
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
conditionnement. Par analogie aux travaux effectués par Bikaï et al.[1], cette étape a été
attribuée au phénomène d’hydratation de la surface de la phase active de la membrane
correspondant à la zéolithe de type structural MFI. Lors de la seconde phase, on observe une
diminution lente de la perméabilité hydraulique de la membrane. Celle-ci est attribuée à
l’hydratation des pores de la zéolithe MFI. Les valeurs des perméabilités hydrauliques des
deux membranes zéolithiques de type structural MFI stabilisées sont reportées dans le
Tableau 5-1.
Tableau 5-1 : Perméabilités hydrauliques des membranes MFI mono et bicouche stabilisées suite à la
phase de conditionnement.
178
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
en présence d’un soluté neutre (pas de charge), pour lequel le seul les effets stériques sont à
l’origine de la rétention.
Nous avons choisi d’utiliser une méthode indirecte nécessitant à la fois la réalisation
de tests de filtration et le traitement des résultats par une simple équation. La première étape
consiste à réaliser la filtration d’une solution de vitamine B12 (VB12), pour obtenir des
rétentions expérimentales à différentes pressions. Le choix du soluté neutre (VB12) a été fait
en raison de son rayon de Stokes (0,73 nm) qui est adapté aux membranes de nanofiltration ou
d’ultrafiltration à bas seuil de coupure. Si les membranes préparées ont des porosités
associées à la porosité intracristalline de la MFI (0,56 nm), la rétention de la VB12 sera de
100%. En cas de rétention inférieure, cela signifiera que la membrane présente soit des
défauts de continuité du film zéolithique, soit une porosité intercristalline (espace entre les
cristaux de MFI malgré l’intercroissance).
A partir de cette technique, une valeur unique du rayon de pore moyen permet de
restituer parfaitement la rétention expérimentale de la molécule de vitamine B12.
La figure 5-2 montre les taux de rétentions (expérimental et théorique) observées pour
la vitamine B12 après filtration par les membranes mono et bicouche MFI à différentes
pressions transmembranaires, en fonction du flux de perméation (Jv).
179
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Figure 5-2 : Taux de rétention de la vitamine B12 (7,9 × 10-3 mM) en fonction du flux de perméation
à 25 °C pour les membranes mono () et bicouche () de type structural MFI. (Echelle pour l’axe
des abscisses : monocouche Jv × 106 - bicouche Jv × 107)
180
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Tableau 5-2 : valeurs expérimentales des taux de rétention de la vitamine B12 à 25 °C, rayon de pore
moyen estimé via une approche de Nernst-Planck simplifiée et rayon de pore moyen estimé par
manométrie d’adsorption d’azote.
Rayon de pore
Rétention
Rayon de pore moyen calculé par la
maximale de la
estimé (nm) méthode BJH
vitamine B12 (%)
(nm)
résultats suivants : 13 % de rétention maximale pour l’ion F- et 16 % pour l’ion SO42- (Figure
5-3 et Tableau 5-3). Il convient de préciser que avant et après chaque essai expérimental, des
mesures du flux à l’eau (détermination de la perméabilité hydraulique) et plus ponctuellement
de rétention de la vitamine B12 (estimation du rayon de pore moyen) sont réalisées.
Figure 5-3 : Evolution de la rétention de différents sels purs ( NaCl 5 mM, NaF 5 mM, Na2SO4
2,5 mM) en fonction de la pression transmembranaire à 25 °C.
Tableau 5-3 : Propriétés physico-chimiques des ions monovalents et divalents utilisés lors des tests de
filtration.
Energie
Rayon de Stokes Masse molaire
Ions d’hydratation
(nm) -1 (g.mol-1)
(kJ.mol )
SO42- 0,233 -1047 96,1
F- 0,166 -483 19
Cl- 0,121 -340 35,5
I- 0.120 -296 126,9
182
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Compte tenu de la taille des espèces filtrées, les rétentions observées ne peuvent pas
être liées aux effets stériques. Ce commentaire est confirmé par le calcul des coefficients de
partage ϕ (D’après l’équation 1-10 présentée dans le paragraphe 3.3.5. du chapitre I) pour
chacun des ions étudiés (ϕ (Cl-) ≈ 0,88 ; ϕ (F-) ≈ 0,83 et ϕ (SO42-) ≈ 0,77).
L’analyse des mesures de potentiel zêta et de potentiel d’écoulement induit montre que
la charge de surface de la MFI est toujours négative dans une gamme de pH allant de 3 à 10,
et qu’elle ne varie que très légèrement en valeur absolue en fonction de la solution
électrolytique utilisée (NaF, NaCl, Na2SO4). Ceci signifie que la charge de surface est
quasiment identique quelle que soit la solution électrolytique filtrée. Ainsi, une légère
variation de charge de surface (surface hydratée) ne peut pas être responsable à elle seule de
la rétention des sels monovalents ou divalents étudiés [6].
Une hypothèse permettant d’expliquer les rétentions observées avec les différents sels,
peut être que les effets diélectriques sont prépondérants dans le cas présent. Ces effets sont
souvent étudiés en nanofiltration et peuvent avoir diverses origines :
• le confinement : le champ électrique est modifié dans le pore en raison des différences
de constante diélectrique entre le matériau (paroi du pore) et la phase liquide,
• la nature du solvant
• la présence de charges électriques à la surface du matériau : cela induit des
modifications du champ électrique dans le pore et par conséquent modifie le pouvoir de
solvatation de l’eau dans le pore,
• la nature et la charge électrique des ions en solution,
• la nature chimique de la surface de la membrane
Ainsi, les effets diélectriques peuvent avoir une influence sur le pouvoir de solvatation
de l’eau vis à vis des ions présents en solution. Dans la bibliographie, les effets diélectriques
sont souvent décrits au travers des modèles de connaissances développés pour la modélisation
du transfert de matière dans les membranes de nanofiltration. Différents auteurs ont essayé de
[7]
prendre en compte les effets diélectriques dans leurs modèles. Par exemple, Bowen et al. ,
[3,8,9,10,11,12,13] [14,15,16] [17,18]
Déon et al. , Dutournié et al. et Sczymczyk et al. ont attribués ces
effets à une diminution de la constante diélectrique apparente dans le pore.
183
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
184
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Figure 5-4 : Evolution du taux de rétention de NaI (0,5, 2, 5, 20, 50 mM) en fonction du flux de
perméation à 25 °C.
Figure 5-5 : Evolution du taux de rétention de Na2SO4 (0,25 ; 1 ; 2,5 ; 10 ; 25 mM) en fonction du
flux de perméation à 25 °C.
185
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Tableau 5-4 : Valeurs des taux de rétention maximums des solutions de NaI, NaF et Na2SO4 pour
plusieurs concentrations à une pression de 10 bar. (Rmax : Taux de rétention maximal)
Concentrations en ion Rmax (%) Rmax (%) Rmax (%)
+
commun Na (mM) NaI NaF Na2SO4
0,5 24 19 31
2 13 16 23
5 10 12 18
20 7 10 13
50 5 5 9
La figure 5-6 montre l’évolution de la rétention des différents sels étudiés NaI, NaF et
Na2SO4 à une pression de 10 bar en fonction de la concentration en ion Na+.
On note que celle-ci varie de la même façon quelque soit la nature du contre ion. Elle
diminue quand la concentration en Na+ augmente. Pour des concentrations en Na+ inférieures
à 5 mM, quelque soit la nature du sel, la rétention diminue rapidement de 30 à 10 %. Par
contre pour une concentration supérieure à 5 mM, la rétention évolue lentement de 10 à 5 %.
D’autre part, la rétention du sel divalent Na 2SO4 est plus élevée que celles des sels
monovalents NaI et NaF.
186
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Figure 5-6 : Effet de la concentration sur la rétention maximale des sels NaI, NaF et Na2SO4 (donnée à
une pression de 10 bar) en fonction de la concentration en ion Na+.
[19,20]
Certains auteurs ont attribués la diminution de la rétention observée lors
l’augmentation de la concentration en sel à un effet d’écrantage des charges de la membrane.
Ce phénomène d’écrantage correspond physiquement à une diminution de l’épaisseur de la
double couche électrique et donc des forces de répulsions électrostatiques, et se traduit par
une augmentation du champ électrostatique formé par les contres ions (Na+) se trouvant à la
surface de la membrane. Ceci a pour effet de neutraliser les charges négatives et de réduire la
rétention des co-ions. Ce phénomène s’intensifie quand la concentration en Na+ augmente.
D’autre part, la diminution de la rétention des différents sels (NaI, NaF et Na 2SO4) a
été étudiée en utilisant le modèle PTM (Pore Transport Model) amélioré lors d’études
[3,10,11,12,15,16,21]
antérieures . Ce modèle stipule que le transfert d’un soluté ionique dans le
milieu poreux est dû à la convection, la diffusion et l’électromigration (équation étendue de
Nernst-Planck). Les conditions aux limites à chaque interface solution libre / solution dans le
pore de part et d’autre de la couche active traduisent l’égalité des potentiels électrochimiques
généralisés de chaque soluté. Cet équilibre à l’interface est décrit dans la littérature comme la
conséquence de trois effets : les effets stériques, électrostatiques et diélectriques.
187
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Le comportement des membranes chargées vis-à-vis d’un ion particulier peut être
sensiblement affecté par la présence d’une molécule organique dans la solution
d’alimentation. De ce fait, des expériences de filtration ont été menées sur des solutions
modèles contenant un sel et un composé organique neutre, ceci à différentes concentrations en
sel. Ces mélanges ont été élaborés à partir de différentes solutions initiales à base d’Iodure de
sodium NaI, de fluorure de sodium NaF et de sulfate de sodium Na2SO4 contenant chacune de
la vitamine B12 à la concentration de 7,9 × 10-3 mM.
188
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
solutions salines de NaI, NaF (0,5 ; 2 ; 5 ; 20 ; 50 mM) et Na2SO4 (0,25 ; 1 ; 2,5 ; 10 ; 25 mM)
en présence de VB12 (7,9 × 10-3 mM) à différentes pressions (5 à 12 bar) a été effectuée. Le
tableau 5-6 présente les résultats obtenus lors des essais de filtration conduits en présence de
la membrane MFI bicouche. Les essais ont été réalisés dans l’ordre de la numérotation
affichée dans le tableau ci-dessous.
189
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Tableau 5-5 : Série d’essais de filtration conduits sur la membrane bicoucheb MFI. (Gris clair :
filtration de la vitamine B12 ; gris foncé : série de filtration des sels purs)
27 VB12+NaI (5 mM) 10 11
30 VB12+NaI (2 mM) 11 13
36 -3
VB12 (7,9 × 10 mM) 15 -
190
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Les figures 5-7, 5-8 et 5-9 illustrent l’évolution du taux de rétention de VB12 avant et
après le mélange avec des différents sels NaF, Na2SO4 et NaI, en fonction du flux de
perméation à 25 °C.
D’après les résultats présentés dans le tableau 5-5, le premier essai de filtration conduit
en présence de vitamine B12 (Essai 1) à conduit à un taux de rétention maximal de 50 %.
Ensuite, la filtration de solutions contenant un mélange VB12/NaF à différentes
concentrations en NaF (Essais : 2, 3, 8, 9 et 10) ainsi que les essais de filtration en présence de
NaF seul à différentes concentrations (Essais : 4, 5, 6, 7 et 12) ont été conduits.
La figure 5-7 montre l’évolution du taux de rétention de la VB12 en présence de NaF,
et ceci en fonction du flux de perméation à 25 °C. Les résultats montrent que l’augmentation
de la concentration en NaF provoque une diminution de la rétention maximale de la vitamine
B12 de 47 % à 16 % (Tableau 5-7).
Figure 5-7 : Rétentions expérimentales de la VB12 en solution en mélange avec le NaF à différentes
concentrations (0,5 ; 2 ; 5 ; 20 ; 50 mM) en fonction du flux de perméation à 25 °C.
Ensuite, nous avons de nouveau réalisé un test de filtration de la vitamine B12 pure
(Essai 11 et 13). Nous avons constaté une diminution de la rétention de la vitamine B12 pure,
passant de 50 % à 35 % (Tableau 5-5). Ce changement ne peut pas s’expliquer par un
191
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Figure 5-8 : Rétentions expérimentales de la VB12 pure en solution (7,9 × 10-3 mM) ou en mélange
avec du Na2SO4 à différentes concentrations (0,25 ; 1 ; 2,5 ; 10 ; 25 mM) en fonction du flux de
perméation à 25 °C.
Un test de filtration de la vitamine B12 pure (Essai : 25) a réalisé après les tests en
présence de mélanges de VB12/ Na2SO4 (Tableau 5-5). De même, nous avons observé une
192
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Figure 5-9 : Rétentions expérimentales de la VB12 pure en solution (7,9 × 10-3 mM) ou en mélange
avec du NaI à différentes concentrations (0,5 ; 2 ; 5 ; 20 ; 50 mM) en fonction du flux de perméation à
25 °C.
Quelle que soit la nature du sel présent en solution avec la VB12, les résultats
expérimentaux montrent que l’augmentation de la concentration en sel provoque une
diminution importante de la rétention de la VB12 ((Figure 5-10) et (Tableau 5-6)) pour des
concentrations en sels inférieures à 5 mM et une diminution plus modérée pour des
concentrations supérieures à 5 mM.
193
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Dans les travaux de Luo et al. [22] réalisés en présence de membranes polymères mises
en présence de solutions fortement concentrées en glucose et en NaCl, la diminution de la
rétention du glucose a été attribuée à la fois à l’augmentation du diamètre de pore de la
[23,24,25,26,27]
membrane polymère (qui est provoquée par le gonflement de celle-ci ) et à la
déshydratation partielle des molécules de glucose qui entraine une diminution de sa taille
[23,24,28,29]
effective . Ces différents phénomènes sont observés quand la membrane est mise en
présence de sels.
Figure 5-10 : Effet de la concentration en sels NaI, NaF et Na2SO4 sur la rétention maximale de la
vitamine B12 donnée à une pression de 10 bar.
194
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Tableau 5-6 : Valeurs des taux des rétentions maximales de VB12 dans des solutions des sels NaI,
NaF et Na2SO4 pour plusieurs concentrations à une pression de 10 bar.
Concentration en ion Rmax (%) VB12 Rmax (%) VB12 Rmax (%) VB12
commun Na+ (mM) (NaI) (NaF) (Na2SO4)
0,5 12 47 14
2 11 28 12
5 10 21 11
20 6 19 6
50 5 16 3
4.2.2. Etude de l’influence de la vitamine B12 sur la rétention des sels avant et
après mélanges
Les figures 5-11, 5-12 et 5-13 illustrent l’évolution du taux de rétention des différents
sels NaF, Na2SO4 et NaI en présence ou en absence de VB12, représentés en fonction du flux
de perméation pour une température de 25 °C.
Les résultats montrent que les rétentions de NaF en présence ou en absence de VB12
restent constantes pour une concentration en sel donnée (Figure 5-11).
195
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
D’après les figures 5-12 et 5-13, nous avons observé les mêmes résultats pour les
autres sels. Les rétentions de Na2SO4 et NaI en présence ou en absence de VB12 restent
constantes pour une concentration en sel donnée.
Ce résultat peut s’expliquer par le fait que, dans chaque cas étudié, la concentration en
sel est nettement supérieure à celle de la VB12 (plus de 60 fois pour la concentration en sel la
plus faible).
Si l’on s’intéresse à l’évolution de la rétention de la VB12 pure lors des différents tests
effectués tout au long de l’utilisation de la membrane, on s’aperçoit qu’elle chute
progressivement passant de 50 % lors du premier test (Essai 1) à 15 % lors du dernier (Essai
36) ((Tableau 5-5) et (Figure 5-14)). A ce stade de notre étude, nous supposons que cette
diminution de la rétention de la VB12 soit liée à la formation d’un biofilm à la surface de la
couche de MFI. A ce jour, cette hypothèse est en cours de vérification.
L’évolution des propriétés de la membrane (diminution de la perméabilité hydraulique
et de la rétention de la vitamine B12 pure) qui induit l’hypothèse de formation d’un biofilm,
nous a conduit à estimer le rayon de pore de la membrane via l’approche de Nernst-Planck
simplifiée. Une augmentation de rayon de pore moyen de la membrane de 1,9 à 3,8 nm
(Figure 5-14) est observée. Dans le cas des membranes zéolithiques, il n’est pas concevable
que le diamètre moyen de pore puisse évoluer au cours des tests de filtration. L’hypothèse
concernant la formation d’un biofilm à l’intérieur de la membrane semble être
raisonnablement la bonne.
197
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Des résultats similaires ont été obtenus dans le cadre de la thèse de Sébastien Déon,
[20]
lors de l’utilisation d’une membrane organique de nanofiltration . Lors des essais de
filtration, il a été observé une diminution de la perméabilité hydraulique ainsi qu’une
diminution du taux de rétention du glucose, molécule neutre utilisée pour la détermination du
rayon de pore moyen via le même moyen que dans ce travail. Comme dans notre cas
l’hypothèse du développement d’un biofilm à l’intérieur de la membrane a été avancée pour
expliquer la diminution du taux de rétention du glucose.
La membrane bicouche MFI a été étudiée pendant plusieurs mois, et a été en contact
avec différents types de solutés ioniques ou neutres. La perméabilité hydraulique de la
membrane a été suivie tout au long des essais de filtration.
La Figure 5-15 présente l’évolution de la perméabilité hydraulique après les
différentes filtrations de solutions pures (NaF, NaCl, NaI, Na2SO4) et des solutions de
mélanges binaires (NaI/VB12, NaF/VB12 et Na2SO4/VB12) en fonction du nombre d’essais.
198
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
5. Conclusion
199
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Selon le type (sels purs ou mélange sels avec molécule neutre) et la nature (sels
divalents ou monovalents) des solutés, les interactions solutés-solution-membranes ne sont
pas identiques.
Il a également été montré que l’ajout d’une couche de MFI conduit à une
augmentation de la rétention de la vitamine B12 de 10 % à 50 %. L'ajout d'une couche de
filtration supplémentaire augmente de façon significative la rétention de solutés ioniques mais
conduit à une diminution des performances hydrauliques de la membrane (diminution de la
perméabilité hydraulique).
200
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
Références bibliographiques
[1] J. Bikaï, L. Limousy, P. Dutournié, L. Josien, W. Blel, Comptes Rendus Chimie, 18, 2015,
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[2] F. Salles, Hydratation des argiles gonflantes : Séquence d’hydratation multi-échelle,
détermination des énergies macroscopiques à partir des propriétés microscopiques, Thèse
de l’Université Pierre et Marie Curie, Paris VI, 2006.
[3] S. Déon, P. Dutournié, L. Limousy, P. Bourseau, Separation and Purification Technology,
69, 2009, 225-233.
[4] R.W. Bowen, A. Wahab Mohammad, N. Hilal, Journal of Membrane Science, 126, 1997,
91-105.
[5] W.R. Bowen, J.S. Welfoot, P.M. Williams, American Institute of Chemical Engineers, 48,
2002, 760-773.
[6] E. Chevereau, Synthèse et caractérisation physico-chimique d’un matériau membranaire à
structure contrôlée : Etude expérimentale de la sélectivité, thèse à l’Université de
Bretagne sud, 2011.
[7] W.R. Bowen, J.S. Welfoot, P.M. Williams, American Institute of Chemical Engineers, 48,
2002, 760-773.
[8] S. Déon, A. Escoda, P. Fievet, R. Salut, Desalination, 315, 2013, 37–45.
[9] S. Déon, P. Dutournié, L. Limousy, P. Bourseau, P. Fievet, International Journal of
Membrane Science and Technology, 1, 2014, 1-8.
[10] S. Déon, A. Escoda, P. Fievet, Chemical Engineering Science, 66, 2011, 2823–2832.
[11] A. Escoda, S. Déon, P. Fievet, Journal of Membrane Science, 378, 2011, 214–223.
[12] S. Déon, A. Escoda, P. Fievet, P. Dutournié, P. Bourseau, Chemical Engineering Journal
189–190, 2012, 24–31.
[13] A. Efligenir, P. Fievet, S. Déon, R. Salut, Journal of Membrane Science, 477, 2015, 172–
182.
[14] P. Dutournié, L. Limousy, W. Blel, S. Déon, P. Fievet, Industrial & Engineering
Chemistry Research, 53, 2014, 8221–8227.
[15] P. Dutournié, A. Said, T.J. Daou, J. Bikai, L. Limousy, Advances in Materials Science
and Engineering, 2015, 2015, 1-7.
[16] A. Said, T.J. Daou, L. Limousy, J. Bikai, J. Halawani, J. Toufaily, T. Hamieh, P.
Dutournié, Materials express, 5, 2015, 451-456.
201
Chapitre V : Etude du transfert de matière dans des membranes zéolithiques asymétriques
202
Conclusion générale et Perspectives
Conclusion générale et Perspectives
Des films mono et bicouche de zéolithes ZSM-5 de type structural MFI ont été préparés
[4,5]
sur des supports asymétriques tubulaires en alumine , disposant d’une macroporosité. La
diffraction de rayons X et la microscopie électronique à balayage ont permis de déterminer la
pureté, la cristallinité, l’homogénéité et l’épaisseur des films déposés (7 à 15 µm). Une
information primordiale apportée par la manométrie d’adsorption d’azote est que la porosité des
films mono et bicouche est entièrement accessible. Le rapport molaire Si/Al des films MFI a été
déterminé par affinement des paramètres de maille des échantillons non calcinés et s’avère être
égal à 185 et 305 pour les films mono et bicouche respectivement. Compte tenu de la masse de
l'ensemble du tube de α-alumine, globalement 1,24 g de zéolithe ZSM-5 ont été déposés sur la
surface interne du tube de α-alumine, 0,52 g de zéolithe ZSM-5 pour la couche inférieure et 0,72
g pour la couche de zéolithe ZSM-5 supérieure. D’après les isothermes de porosimétrie au
mercure réalisées sur ces échantillons de membranes, il apparaît que la première couche
intérieure du support en alumine (disposant de la porosité la plus faible) a été comblée par les
cristaux de zéolithes ZSM-5 de type structural MFI. Après le dépôt de la seconde couche de
206
Conclusion générale et Perspectives
zéolithe ZSM-5 sur la couche inférieure, le volume mésoporeux présent dans la couche inférieure
du film ZSM-5 est réduit de 33,5%. Ce résultat a pour conséquence une amélioration de la qualité
[5]
du film zéolithique (régularité, continuité) . Dans un second temps, une deuxième membrane
bicouche FAU/MFI a été synthétisée à l’intérieur de tubes en alumine. La diffraction de rayons X
et la microscopie électronique à balayage ont permis de déterminer la pureté, la cristallinité et
l’homogénéité des films zéolithiques. L’épaisseur totale des deux couches de zéolithes est d’une
valeur moyenne de 9 μm. La manométrie d’adsorption d’azote a montré que la porosité du film
bicouche (FAU/MFI) est entièrement accessible. D’après les résultats donnés par affinement des
paramètres de maille, le rapport molaire Si/Al de la couche inférieure de la zeolithe NaY avoisine
une valeur de 1,5. Le rapport molaire Si/Al de la couche supérieure de ZSM-5 est de 76. Compte
tenu de la masse de l'ensemble du tube d'alumine, 96 mg de zéolithe pour la couche inférieure
composée de la zéolithe NaY et 538 mg pour la couche supérieure de zéolithe ZSM-5 ont été
déposés sur la surface interne du tube de α-alumine [5].
207
Conclusion générale et Perspectives
rétention de sels purs à différentes concentrations a été ensuite étudiée. L’augmentation de la
concentration s’accompagne d’une diminution de la rétention des sels. En présence de mélanges
binaires (sel mono ou divalent en présence de vitamine B12), l’augmentation de la concentration
en sel provoque une diminution de la rétention de la molécule de vitamine B12. Une hypothèse
est que cette diminution soit liée à une diminution du nombre de molécules d’eau entourant la
VB12 (diminution du pouvoir de solvatation de l’eau) lorsque la force ionique du milieu
augmente. Cette évolution induit par conséquent une diminution de la taille effective de la
molécule de VB12. Pour autant, la rétention des sels reste identique en présence ou en absence de
VB12. Bien qu’elles présentent une porosité intercristalline (1,5-2 nm) dont la taille est
supérieure à celle des pores des zéolithes elles mêmes (0,5-0,6 nm), les membranes de type MFI
(mono et bicouche) synthétisées dans le cadre de cette étude (présence infime de zones non
couvertes et/ou de mésoporosité interparticulaires) restent intéressantes car elles présentent des
comportements particuliers en matière de sélectivité et de performances.
Les perspectives qui découlent de ces travaux de thèse sont nombreuses. Une
interrogation persiste quant à la mésoporosité intergranulaire de la membrane zéolithique.
L’intérêt scientifique de ce travail réside dans la maîtrise de la porosité intercristalline et
l’épaisseur de la ou des couche(s) zéolithique(s). En ce qui concerne la synthèse des
films/membranes zéolithiques, la croissance de la seconde couche zéolithique reste à optimiser
pour réduire le phénomène de co-cristallisation ainsi que la présence de mésoporosité
interparticulaire. D’autres films/membranes zéolithiques associant les propriétés antibactériennes
et/ou catalytiques aux propriétés de filtration peuvent être envisagés. Les zéolithes
aluminosilicates sont particulièrement intéressantes pour les échanges cationiques. En effet, les
cations sodium compensant le déficit de charge dû à la présence de l’aluminium dans les
zéolithes aluminosilicates peuvent être avantageusement échangés par d’autres cations (Cu 2+,
Zn2+, Ag+ …) pour conférer à la zéolithe des propriétés redox, catalytiques ou antibactériennes.
Le rapport molaire Si/Al de la charpente zéolithique constituant les membranes peut être
aussi modifié en contrôlant les paramètres de synthèse, dans le but d’étudier l’effet de
l’hydrophilie/l’hydrophobie de surface de ces membranes vis à vis des solutés en solution lors de
la filtration. En effet, le caractère hydrophile/hydrophobe des zéolithes est contrôlé par le rapport
molaire Si/Al de leurs charpentes minérales. Une zéolithe purement silicique possède un
caractère hydrophobe alors que la diminution du rapport Si/Al (substitution d’un ou plusieurs
atomes de silicium par un ou plusieurs atomes d’aluminium) augmente progressivement le
caractère hydrophile.
208
Conclusion générale et Perspectives
Ce travail soulève de nouvelles interrogations et donc autant de pistes à explorer. Tous les
facteurs ou paramètres pouvant influencer la rétention des ions monovalents ou divalents n’ont
pas été étudiés dans cette présente étude. Ainsi les énergies de surface ainsi que les composantes
dispersives et polaires de la tension de surface pourraient être des informations utiles permettant
de comprendre le comportement de ces matériaux en milieu aqueux et en présence de solutés
neutres (polaires ou apolaires) ou ioniques.
Les membranes étudiées dans le cadre de cette thèse n’ont pas fait l’objet de traitements
chimiques (acide, basique) ou encore de modification de surface (greffage de groupements
chimiques) qui permettraient d’orienter leurs performances et leurs sélectivités. La maîtrise de
l’état de surface des membranes et des propriétés de surface de la couche filtrante pourrait être
avantageusement utilisée pour améliorer le modèle de connaissance développé dans le cadre de la
[6]
thèse de Sébastien Déon (modèle de transfert de solutés ioniques dans un milieu poreux de
dimension nanométrique).
209
Conclusion générale et Perspectives
Références bibliographiques
[1] N. Lauridant, Zéolithisation de supports en aluminium pour la décontamination moléculaire
en orbite, thèse à l’Université de Haut Alsace, 2012.
210
LISTE DES TABLEAUX
211
Tableaux du chapitre I :
Tableau 1-1 : Brève description cristallographique des zéolithes utilisées au cours de cette
thèse.
Tableau 1-2 : Fournisseurs de supports inorganiques poreux mentionnés dans la
bibliographie des membranes zéolithiques.
Tableau 1-3 : zéolithisation de supports en alumine.
Tableau 1-4 : Films et membranes composés de deux couches zéolithiques sur des supports
en alumine.
Tableau 1-5 : Quelques exemples de membranes couramment utilisées.
Tableau 1-6 : Classification des procédés baromembranaires en fonction de la taille des pores
et des espèces retenues.
Tableau 1-7 : Avantages et inconvénients des différents modules membranaires.
Tableaux du chapitre II :
Tableau 2-1 : Les différentes synthèses des films zéolithiques réalisés sur des supports en α-
alumine.
Tableau 2-2 : Composition chimique de l'Alconox®.
Tableaux du chapitre IV :
Tableau 4-1 : Résultat de l'affinement des paramètres de maille de film de zéolithe
monocouche MFI sur le tube en α-alumine.
Tableau 4-2 : Résultat de l'affinement des paramètres de maille de film de zéolithe bicouche
MFI sur le tube en α-alumine.
Tableau 4-3 : Epaisseur, composition du film bicouche MFI/MFI et la masse de zéolithe.
Tableau 4-4 : Epaisseur, composition du film bicouche FAU/MFI et la masse de zéolithe.
Tableaux du chapitre V :
Tableau 5-1 : Perméabilités hydrauliques des membranes MFI mono et bicouche stabilisées
suite à la phase de conditionnement.
Tableau 5-2 : valeurs expérimentales des taux de rétention de la vitamine B12 à 25 °C, rayon
de pore moyen estimé via une approche de Nernst-Planck simplifiée et rayon de pore moyen
estimé par manométrie d’adsorption d’azote.
Tableau 5-3 : Propriétés physico-chimiques des ions monovalents et divalents utilisés lors
des tests de filtration.
Tableau 5-4 : Valeurs des taux de rétentions maximales des solutions de NaI, NaF et Na2SO4
pour plusieurs concentrations à une pression de 10 bar. (Rmax : Taux de rétention maximal)
Tableau 5-5 : Série d’essais de filtration conduits sur la membrane bicoucheb MFI. (Gris
clair : filtration de la vitamine B12 ; gris foncé : série de filtration des sels purs)
Tableau 5-6 : Valeurs des taux des rétentions maximales de VB12 dans des solutions des sels
NaI, NaF et Na2SO4 pour plusieurs concentrations à une pression de 10 bar.
212
LISTE DES FIGURES
213
Figures du chapitre I :
Figure 1-1 : Modèle de Kossel et Stranski montrant les différents sites de croissance pouvant
exister à la surface d'un cristal.
Figure 1-2 : Estimation de la consommation annuelle des zéolithes dans leurs principales
applications.
Figure 1-3 : Représentation de la structure (a et b) de la zéolithe MFI.
Figure 1-4 : Représentation de : (a) site d’oxygène ponté (cristal sans défaut), (b) sites silanol
dans des défauts, et (c) sites silanol générés par la présence d’Al.
Figure 1-5 : Représentation de la structure cristalline d’une zéolithe de type structural FAU
selon l’axe [111].
Figure 1-6 : (a) Représentation de la porosité de la mordénite selon l’axe [001], (b) Cycle à
12 atomes d’oxygène de la mordénite suivant l’axe [001].
Figure 1-7 : Méthodes d’élaboration (a) des membranes et films zéolithiques et (b) des
assemblages zéolithiques, d’après T. Bein.
Figure 1-8 : Stratégies de synthèses des membranes zéolithiques.
Figure 1-9 : Schémas représentant 1) la méthode de synthèse in-situ et 2) différentes formes
de substrats zéolithisables par la méthode in-situ : (a) surfaces planes, (b) surfaces internes
et/ou externes de substrats tubulaires ou de canaux étroits, d’après Cai et al..
Figure 1-10 : Schéma représentant le mécanisme de formation des films zéolithiques selon
Jansen et co-auteurs . 1) Une couche de silice amorphe est déposée sur le substrat à zéolithiser
et des nucléi se forment à l’interface couche de gel / solution précurseur, 2) la croissance des
cristaux a lieu par consommation de la couche de gel, 3) les cristaux consomment la totalité
du gel jusqu’à entrer en contact avec le substrat et s’y accrochent par voie chimique ou
physique et 4) si la synthèse continue, les réactifs présents dans la solution précurseur
permettent la formation d’une seconde couche de cristaux zéolithiques.
Figure 1-11 : Cinétique de formation des films zéolithiques de type FAU et MFI sur des
feuilles de cuivre, d'après Valtchev et al..
Figure 1-12 : Axes cristallographiques et organisation schématique de la porosité au sein d'un
cristal de zéolithe de type MFI.
Figure 1-13 : Présentation des géométries commerciales : a)- multicanaux, b)- tubulaires
Figure 1-14 : Schéma d’une coupe transversale d’une membrane tubulaire.
Figure 1-15 : Protocole de synthèse des films bicouche zéolithiques MFI et FAU, EMT ou
*BEA d'après Lauridant et collaborateurs. (1) Synthèse hydrothermale directe, (2) Inversion
de charge, (3) Ensemencement : accrochage de nanocristaux de zéolithe FAU, EMT ou
*BEA chargés négativement, (4) Croissance secondaire des nanocristaux par voie
hydrothermale.
Figure 1-16 : Représentation schématique d’une membrane. Schéma de principe de
fonctionnement d’une membrane permsélective.
Figure 1-17 : Structures des membranes inorganiques poreuses.
Figure 1-18 : Coupe transversale d’un support tubulaire commercial céramique en α-alumine
(Pall-Exekia) qui présente les différentes couches macroporeuses du tube ainsi que de la
214
couche active.
Figure 1-19 : Géométrie des membranes inorganiques.
Figure 1-20 : Module plan. Schéma d’un montage de type filtre-presse.
Figure 1-21 : Module tubulaire.
Figure 1-22 : Principe de la filtration membranaire en a) mode frontal et b) en mode
tangentiel.
Figure 1-23 : Couche de polarisation d’après. : Soluté. δ : épaisseur de la couche de
polarisation. Jv : densité de flux transmembranaire et Ji : densité de flux ionique. cia :
concentration dans l’alimentation ; ciw : concentration à la paroi de la membrane; cim :
concentration à l’intérieur de la membrane et cip : concentration dans le perméat.
Figure 1-24 : Section d’accès d’un soluté à l’intérieur d’un pore cylindrique.
Figure 1-25 : Représentation de l’équilibre de Donnan pour des membranes chargées.
Figure 1-26 : Comportement amphotère d’un oxyde métallique : hydratation et formation de
la charge électrique en fonction du pH du milieu extérieur.
Figure 1-27 : Illustration du transport de la molécule d’eau et des ions à travers une
membrane MFI.
Figures du chapitre II :
Figure 2-1 : (a) Plaque en α-alumine, (b) Support en Téflon® adapté à la chemise des
autoclaves Top Industrie de 45 mL permettant de fixer verticalement les plaques en alumine
de petites dimensions.
Figure 2-2 : (a) Tube en α-alumine, (b) Coupe axiale d'un support tubulaire en α-alumine.
Figure 2-3 : Vue longitudinale d’un support tubulaire en alumine.
Figure 2-4 : (a) Tube en α-alumine disposé verticalement à l’aide d’un support en Téflon ®
conçu pour la synthèse, (b) chemise en Téflon® de 500 mL et autoclave en acier inoxydable
utilisé pour cette synthèse.
Figure 2-5 : Protocole de synthèse d’une membrane ou d’un film zéolithique bicouche
MFI/MFI et MFI/FAU sur une plaque en alumine (a) et à l’intérieur d’un tube en alumine
(b). (1 : synthèse hydrothermale; 2 : méthode d’ensemencement et croissance secondaire ;
PA : Plaque d’Alumine ; TA : Tube d’Alumine).
Figure 2-6 : Protocole général de synthèse d’un film zéolithique bicouche de type structural
MFI. L’étape 1 correspond à la synthèse hydrothermale directe du film de zéolithe de type
structural MFI. Les étapes suivantes correspondent à l’ensemencement des substrats (2a :
inversion de charge, 2b : accrochage des nanocristaux) et à la croissance secondaire d’un film
de zéolithe de type structural MFI (étape 3) [7,8].
Figure 2-7 : Schéma du pilote de filtration : B : bac d’alimentation ; C : groupe froid ; D :
débitmètre ; E : échangeur de chaleur à contre-courant ; M : membrane ; M1, M2 :
manomètres ; P : pompe ; T1 : thermomètre ; V1, V2, V3 : vannes de vidange ; V4 : vanne
permettant de réguler la pression dans l’installation [3].
Figure 2-8 : Principe de la loi de Bragg.
Figure 2-9 : Géométrie de Bragg-Brentano.
215
Figure 2-10 : Schéma représentant les interactions électrons-matière.
Figure 2-11 : Tubes en verre avant scellage (a) et après scellage conçus pour analyser les
films zéolithiques sur substrats rigides par manométrie d'adorption (b : plaque d’alumine et c :
tube d’alumine) (appareil ASAP 2420).
Figure 2-12 : Représentation des différents types d'isothermes d'adsorption, d’après la
classification de l'IUPAC [15].
Figure 2-13 : Pénétromètre.
Figure 2-14 : Schéma d’une cuve de mesure de mobilité électrophorétique.
Figure 2-15 : Principe de la mesure du potentiel Zêta. Exemple d’une particule chargée
négativement dans une solution.
Figure 2-16 : Schéma du principe de la mesure du potentiel d’écoulement : 1 : récipient en
PTFE ; 2 : piston en PTFE ; 3 : échantillon ; 4 : électrodes en or.
Figure 2-17 : Forces appliquées sur une goutte d’eau posée sur un support solide. u étant le
vecteur unitaire.
Figure 2-18 : Déplacement d’une ligne de contact sur une surface plane.
Figure 2-19 : Configuration de base de l’OCA 15EC Dataphysics-Face avant.
Figures du chapitre III :
Figure 3-1 : Protocole de synthèse d’un film zéolithique bicouche sur une plaque en alumine.
Figures du chapitre IV :
Figure 4-1 : Protocole de synthèse des films zéolithiques bicouche MFI et FAU d'après Yan
et collaborateurs.
Figure 4-2 : Protocole de synthèse des membranes zéolithiques bicouche MFI/MFI à
l’intérieur d’un tube en α-alumine.
Figure 4-3 : Diffractogrammes de rayons X : (a) Couche inférieure de MFI sur le substrat en
α-alumine, (b) Substrat vierge en α-alumine (Tube). S indique les pics caractéristiques du
substrat.
Figure 4-4 : Régression linéaire indiquant la relation entre le volume de la maille non
calcinée de type MFI et le nombre d'atome d'aluminium qu'elle contient, d'après Guth et al..
Figure 4-5 : Distribution de la taille des pores du tube de α-alumine recouvert ou non d’un
film zéolithique de type MFI obtenu par porosimétrie au mercure. (dV / dD : dérivée
première du volume d'intrusion en fonction du diamètre des pores).
Figure 4-6 : Photo d’un tube d' α-alumine (a). Cliché MEB présentant les trois couches
constituant le tube d'alumine (b). La couche interne (1), la couche intermédiaire (2) et la
couche externe (3).
Figure 4-7 : Cliché MEB présentant un zoom sur la surface de la couche interne (a). Cliché
MEB de la membrane monocouche MFI obtenue (couche de fond) sur la surface interne d'un
tube de α-alumine macroporeux (b) et l'épaisseur de la couche zéolithique (d).
Figure 4-8 : Isothermes d’adsorption (symboles pleins) et désorption (symboles vides) de
diazote à 77 K de support tubulaire en α-alumine vierge (a), monocouche de zéolithe MFI
216
synthétisée sur le tube de α-alumine (b). Le volume adsorbé est exprimé en cm3 par gramme
d’échantillon total.
Figure 4-9 : Diffractogrammes de rayons X : (a) Substrat vierge en alumine (tube), (b)
Monocouche de MFI, (c) Bicouche de MFI à l’intérieur de tube en α-alumine. S indique les
pics caractéristiques du substrat.
Figure 4-10 : Clichés MEB des films zéolithiques MFI : (a) TA avec une monocouche MFI,
(b) TA avec la monocouche de MFI ensemencée par des nanocristaux MFI, (c) vue d’en haut
de la couche supérieure de MFI (seconde couche), (d) L’épaisseur de film MFI/MFI sur le
TA. (TA : tube en α-alumine)
Figure 4-11 : Isothermes d’adsorption (symboles pleins) et désorption (symboles creux) de
diazote à 77 K du support en α-alumine vierge (a), du film monocouche de zéolithe MFI
synthétisé sur le tube de α-alumine (b) et du film bicouche MFI/MFI (c). Le volume adsorbé
est exprimé en cm3 par gramme d’échantillon total.
Figure 4-12 : Représentation de la distribution en taille des pores et du volume poreux
cumulé (Figure insérée) des deux membranes mono et bicouche MFI.
Figure 4-13 : Schéma représentant le mode opératoire suivi pour la synthèse de films
zéolithiques bicouche composés d’une couche inférieure de zéolithe FAU et d’une couche
supérieure de zéolithe MFI.
Figure 4-14 : Diffractogrammes de rayons X : (a) Substrat vierge en α-alumine (Tube), (b)
Couche inférieure de la zeolithe FAU sur le substrat en α-alumine. S indique les pics
caractéristiques du substrat.
Figure 4-15 : Diffractogrammes de rayons X : (a) Substrat vierge en α-alumine (tube), (b)
Monocouche de zeolithe FAU, (c) Bicouche de zeolithes FAU/MFI à l’intérieur de tube en α-
alumine. S indique les pics caractéristiques du substrat. (* : Pics correspondant à la zeolithe
FAU).
Figure 4-16 : (a) Cliché MEB présentant un zoom de la surface de la couche interne du tube
en α- alumine. (b) Cliché MEB après une étape d’ensemencement du tube en α-alumine
présentant les nanocristaux de la zéolithe FAU. (c) Cliché de la couche inférieure de zéolithe
FAU. (d) 'épaisseur de la couche zéolithique FAU.
Figure 4-17 : (a) Cliché MEB présentant les nanocristaux de zeolithe MFI après une étape
d’ensemencement. (b) Cliché MEB de la couche supérieure de zeolithe MFI déposée sur la
couche inférieure de zeolithe FAU.
Figure 4-18 : Cliché MEB obtenu par observation d’une coupe transversale d’une membrane
FAU/MFI présentant l’épaisseur d’une bicouche zéolithiques FAU/MFI.
Figure 4-19 : Isothermes d'adsorption (symboles pleins) et désorption (symboles creux) de
diazote à 77 K des films de zéolithes synthétisés sur un tube en α- alumine. (a) monocouche
de zéolithe FAU (b) bicouche zéolithiques FAU/MFI. Le volume adsorbé est exprimé en
cm3 par gramme d'échantillon total.
Figures du chapitre V :
Figure 5-1 : Evolution de la perméabilité hydraulique des membranes mono et bicouche MFI
en fonction du temps de conditionnement (P=5 bar, T°=25°C, débit d’alimentation en
eau=700 L.h-1).
217
Figure 5-2 : Taux de rétention de la vitamine B12 (7,9 × 10-3 mM) en fonction du flux de
perméation à 25 °C pour les membranes mono () et bicouche () de type structural MFI.
(Echelle pour l’axe des abscisses : monocouche Jv × 106 - bicouche Jv × 107)
Figure 5-3 : Evolution de la rétention de différents sels purs ( NaCl 5 mM, NaF 5 mM,
Na2SO42- 2,5 mM) en fonction de la pression transmembranaire à 25 °C.
Figure 5-4 : Evolution du taux de rétention de NaI (0,5, 2, 5, 20, 50 mM) en fonction du flux
de perméation à 25 °C.
Figure 5-5 : Evolution du taux de rétention de Na2SO4 (0,25 ; 1 ; 2,5 ; 10 ; 25 mM) en
fonction du flux de perméation à 25 °C.
Figure 5-6 : Effet de la concentration sur la rétention maximale des sels NaI, NaF et Na2SO4
(donnée à une pression de 10 bar) en fonction de la concentration en ion Na+.
Figure 5-7 : Rétentions expérimentales de la VB12 en solution en mélange avec le NaF à
différentes concentrations (0,5 ; 2 ; 5 ; 20 ; 50 mM) en fonction du flux de perméation à 25
°C.
Figure 5-8 : Rétentions expérimentales de la VB12 pure en solution (7,9 × 10-3 mM) ou en
mélange avec du Na2SO4 à différentes concentrations (0,25 ; 1 ; 2,5 ; 10 ; 25 mM) en fonction
du flux de perméation à 25 °C.
Figure 5-9 : Rétentions expérimentales de la VB12 pure en solution (7,9 × 10-3 mM) ou en
mélange avec du NaI à différentes concentrations (0,5 ; 2 ; 5 ; 20 ; 50 mM) en fonction du
flux de perméation à 25 °C.
Figure 5-10 : Effet de la concentration en sels NaI, NaF et Na2SO4 sur la rétention maximale
de la vitamine B12 donnée à une pression de 10 bar.
Figure 5-11 : Rétentions expérimentales de NaF à différentes concentrations (0,5 ; 2 ; 5 ; 20 ;
50 mM) en présence ou en absence de VB12 (7,9 × 10-3 mM) en fonction du flux de
perméation à 25 °C.
Figure 5-12 : Rétentions expérimentales de Na2SO4 à différentes concentrations (0,25 ; 1 ;
2,5 ; 10 ; 25 mM) en présence ou en absence de VB12 (7,9 × 10-3 mM) en fonction du flux de
perméation à 25 °C.
Figure 5-13 : Rétentions expérimentales de NaI à différentes concentrations (0,5 ; 2 ; 5 ; 20 ;
50 mM) en présence ou en absence de VB12 (7,9 × 10-3 mM) en fonction du flux de
perméation à 25 °C.
Figure 5-14 : Evolution de la rétention de la VB12 en fonction du nombre d’essais de
filtration rapportée à une évolution hypothétique du rayon de pore moyen de la membrane
bicouche MFI.
Figure 5-15 : Evolution de la perméabilité hydraulique de la membrane MFI bicouche en
fonction du nombre d’essais après les mesures de rétention de différentes solutions pures et
binaires (eau pure, 25°C, pression transmembranaire variant de 3 à 15 bar, débit de 700 L.h-1).
218
Annexe
Synthèse des matériaux zéolithiques
Sommaire de l’Annexe
221
Annexe : Synthèse des matériaux zéolithiques
(111)
(931)
(660)
Intensité (u.a)
(642)
(533)
(911)
(751)
(10 8 2)
(12 0 0)
(11 3 3)
(10 8 0)
(220)
(311)
(620)
(331)
(511)
(880)
(664)
(10 2 2)
(440)
(531)
(840)
(733)
(844)
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Position 2 Thêta (°) (CuKα1)
222
Annexe : Synthèse des matériaux zéolithiques
50 nm x50000
(a) (b)
Figure A-2: Cliché MEB (a), Cliché MET (b) des nanocristaux de type FAU.
500
450
Volume adsorbée (cm3/g STP)
400
350
300
Adsorption
250
Désorption
200
150
100
50
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Pression relative (P/P0)
Figure A-3 : Isothermes d'adsorption et désorption d'azote à 77 K des nanocristaux de zéolithe de type
FAU.
Les nanoparticules de type structural MFI ont été synthétisées en utilisant la méthode
[5]
de synthèse en solution claire selon le mode opératoire publié par Lew et al. . 8 g de
tétraéthylorthosilicate (TEOS, Aldrich, 98%), 7,62 g d'éthanol (100%) et 8 g d'eau
déminéralisée ont été mélangés dans un flacon de polypropylene. Après 12,8 g d'une solution
aqueuse d’hydroxyde de tétrapropylammonium (TPAOH: 40% en masse) ont été ajoutés
goutte à goutte au mélange, une solution homogène limpide a été formée avec la composition
molaire suivante: 1 TPAOH: 3 SiO2: 52,4 H2O: 25,1 EtOH. La solution a été vieillie à
température ambiante pendant 1 jour sous agitation magnétique. Ensuite, le flacon bouteille
de polypropylene est placé dans un bain d'huile à 60 °C sous agitation magnétique. Le
223
Annexe : Synthèse des matériaux zéolithiques
mélange est ainsi maintenu à ces conditions pendant deux jours puis transféré rapidement
dans un autoclave comportant une chemise en téflon. L’autoclave est placé dans un four
préchauffé à 100 °C. Les nanocristaux de zéolithe sont récupérés par centrifugation à 20000
rpm pendant 1 h. Les nanocristaux résultants sont ensuite lavés et purifiés à 3 reprises par
centrifugation, décantation, et dispersion aux ultrasons dans de l'eau déminéralisée. Le produit
ainsi obtenue est séché à 95 °C puis calciné à 550 °C pendant 5 h.
Le diffractogamme de rayons X des nanocristaux ainsi synthétisés est caractéristique
de la zéolithe de type MFI [2] (Figure A-4).
Les dimensions et la morphologie des nanocristaux MFI sont évaluées par MEB. La
figure A-5 présente le cliché de MEB ainsi obtenu. La synthèse effectuée en solution claire en
présence de TPAOH donne lieu à des nanoparticules de Silicalite-1 (MFI) de morphologie
pseudo sphérique avec une taille moyenne de 70 nm.
224
Annexe : Synthèse des matériaux zéolithiques
Figure A-6 : Isothermes d'adsorption et désorption d'azote à 77 K des nanocristaux de zéolithe de type
MFI.
225
Annexe : Synthèse des matériaux zéolithiques
226
Annexe : Synthèse des matériaux zéolithiques
Références bibliographiques
227