Document 562845
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Réf : 20/CQS/RN198/LTP22
Livrable N°6
Rapport définitif
Campus International de Baillarguet 566, rue Delafosse
O.D.E.C.
TA C-DIR / B secteur 01
Sarl
34398 Montpellier Cedex 5 Bobo-Dioulasso
Décembre 2011
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 2
Sommaire
Sigles et abréviations .................................................................................................................... 6
Résume exécutif ........................................................................................................................... 8
Introduction générale ................................................................................................................. 13
Déroulement de l'étude .............................................................................................................. 15
Partie 1 : Les questions foncières et les enjeux du développement .................................................. 18
A La diversité des situations foncières....................................................................................... 18
1. Les facteurs d'évolution : démographie et évolution des régimes coutumiers ...............................18
1.1. La démographie : croissance de la population et évolution des modes de vie........................18
1.2. L’évolution des régimes coutumiers ...........................................................................................18
2. Le foncier rural ......................................................................................................................................19
2.1. Les enjeux pour l’amélioration de la productivité agricole .......................................................19
2.2. Les besoins d’observation foncière en milieu rural ...................................................................20
2.3. La diversité des situations foncières rurales...............................................................................21
3. Le foncier urbain .......................................................................................................................................22
3.1. Croissance et gouvernance urbaines ................................................................................................22
3.2. Les questions foncières urbaines ......................................................................................................23
3.3. Les besoins d’observation foncière en milieu urbain ......................................................................23
4. Les impacts miniers sur le foncier ............................................................................................................25
5. La complexité des situations foncières ....................................................................................................25
B. Les réponses du législateur burkinabè sur les questions foncières ............................................ 27
1. Des avancées certaines à travers l’adoption de plusieurs textes… ...................................................27
1.1. La Réforme agraire et foncière ....................................................................................................27
1.2. Le code de l’urbanisme et de la construction de 2006. .............................................................27
1.3. Le document de politique nationale de sécurisation foncière de 2007 ...................................28
1.4. La loi 034 et les 8 décrets d’application en 2009 .......................................................................28
1.5. La Politique nationale de l’habitat et du développement urbain en 2008 ..............................28
2. Des flous et insuffisances à relever cependant ! ................................................................................29
3. Un début d’accompagnement des réformes à travers le projet sécurisation foncière du
MCA/Burkina .................................................................................................................................................29
4. La formalisation des droits : une demande à forte dominance urbaine ..........................................31
C. L'information foncière au Burkina : ....................................................................................... 32
1. Une démarche de co-construction pour un observatoire adapté.....................................................32
2. L'observation foncière au Burkina Faso ..............................................................................................33
2.1. Des activités nombreuses et diverses .........................................................................................33
2.2. Des fonctions à assumer ..............................................................................................................33
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Annexe 7 : Résultats des enquêtes sur les structures travaillant sur le foncier. ................................... 114
Annexe 8 : Conception d’une possible enquête de cadrage ................................................................... 126
Annexe 9 : Termes de référence de la phase transitoire ........................................................................ 129
Annexe 10 : Le guichet unique du foncier ................................................................................................ 136
Annexe 11 : Termes de référence de l’atelier de validation du rapport provisoire .............................. 139
Annexe 12 : Rapport de synthèse de l’atelier de validation du rapport provisoire .............................. 146
Annexe 13 : Liste de présence des participants à l’atelier de validation du rapport provisoire .......... 157
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Sigles et abréviations
ADP Assemblée des Députés du Peuple
AFD Agence Française de Développement
APF Attestations de possession foncière
ARECOPA Association des réseaux de communication sur le pastoralisme
ATEF Agence d’aménagement de topographie et d’expertise foncière
ATSF Assistance Technique aux Services Fonciers
CAGF Cadre d’analyse de la gouvernance foncière
CIRAD Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
CCPNF Cellule de coordination du programme national foncier
CENI Commission Electorale Nationale Indépendante
CISE Cellule d’Information et de Suivi – Evaluation
CODDE Coalition des Organisations de la Société Civile Pour un Développement
Durable et Equitable
COS Comité d’orientation et de Suivi
CMS Content management system
CPF Confédération paysanne du Faso
CS Conseil Scientifique
DGAT Direction générale de l’aménagement du territoire
DGEAP Direction générale des aménagements pastoraux
FAQ Frequently asked questions
FAO Food and Agriculture Organization
FIDA Fonds international pour le développement agricole
GPS Global positioning system
GRAF Groupe de recherche et d’action sur le foncier
IGB Institut géographique du Burkina
IIED International institute for environment and development
ILC International Land coalition
ISO International Organization for Standardization
ISSP Institut supérieur des sciences de la population
ISTOM Institut Supérieur technique d'Outre Mer
LGAF Land Governance Assessment Framework
MARA Ministère de l’agriculture et des ressources animales
MATD Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation
MATS Ministère de l’administration territoriale et de la sécurité
OF Observatoire du foncier
OFM Observatoire du Foncier du Mali
ONATEL Office national des télécommunications du Burkina Faso
ONF Observatoire National du Foncier
ONEA Office national de l’eau et de l’assainissement
ONG Organisation non gouvernementale
OPSF/Padéma Opération de sécurisation foncière / Padéma
OSC Organisation de la société civile
PDISaB Projet de développement intégré du Sanguié et du Boulkiemdé
PFR Plan foncier rural
PNF Programme national foncier
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Résume exécutif
La situation foncière au Burkina est complexe. La croissance démographique (plus de 3 % par an dans la
dernière décennie) induit une pression importante sur les ressources, entraîne des compétitions entres
usages multiples et oblige à une intensification des systèmes de production. Plusieurs systèmes fonciers
interfèrent et sont en pleine évolution. De nombreux acteurs apparaissent. Les conflits se multiplient.
Le pays s’est engagé depuis plus d’une décennie dans des réformes profondes de sa politique et de sa
législation nationale sur le foncier. La suppression de la présomption de domanialité, l'adoption des
chartes foncières et la diversité des outils de sécurisation confèrent une reconnaissance légale à une
diversité de pratiques et de droits, jusqu’alors légitimes mais occultés.
Le diagnostic de la réalité des situations foncières à traiter manque parfois. La capitalisation des
expériences de terrain est faible. Les nombreux acteurs de la chaine foncière (l'Etat et ses institutions,
les ONGs, les collectivités territoriales, les organisations représentatives) éprouvent une insuffisante
coordination des actions. L'information foncière existante est parcellaire, fragmentée et dispersée.
L'information et son partage pourrait aider à une meilleure coordination. C'est cette hypothèse qui
justifie, en s'appuyant sur les acquis du projet de sécurisation du MCA-Burkina, l'idée d'un observatoire
du foncier.
Le MCA Burkina Faso a confié au consortium CIRAD/ODEC la mission de conduire des études, réflexions
et concertations en vue de la mise en œuvre d’un observatoire du foncier au Burkina Faso.
Le rapport présente le produit de l'ensemble de ces activités et reprend les propositions amendées
grâce aux débats et interactions avec le panel.
Comme tout autre observatoire, un observatoire foncier a deux grands types de missions :
L’observation proprement dite qui consiste à produire des données originales, (ou à collecter
des données existantes), à les traiter et à les capitaliser.
La transmission des produits de ces observations, transmission qui peut aller de la simple
diffusion d’information à l’organisation d’un débat public nourri par les observations produites.
Les deux missions ne se conçoivent pas l’une sans l’autre.
Pour mettre en œuvre ces missions, quatre objectifs peuvent être identifiées. Les deux premiers
découlent directement des missions. Ce sont des objectifs de production d'information foncière au
Burkina et des objectifs de diffusion et de mise en débat.
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Cf. proposition technique en réponse à l'appel d'offres.
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Deux autres objectifs sont plus opérationnels et relèvent de l'organisation choisie, des modalités de
fonctionnement retenues et des moyens mobilisés. Ce sont des objectifs de constitution d'un réseau et
des objectifs de gestion de l'information. Ils vont se traduire en une organisation et en des procédures.
Le contenu de l’observation foncière proposée s'organise autour de quatre volets qui correspondent
aux quatre facettes possibles de l’observation d’un terrain: l'observation physique et fonctionnelle ;
l'observation juridique et sociale ; l'observation économique et financière; l'observation administrative
et politique.
Les produits attendus sont une caractérisation de la diversité des situations foncières et une
identification des conditions et interventions favorisant l'insécurité ou la sécurisation foncière.
L'observatoire mobilisera l'information existante et produira une information spécifique en menant une
enquête sur échantillonnage.
L’observatoire adoptera une stratégie de montée en puissance progressive. Une phase transitoire de
deux ans a été décidée. Elle permettra à une petite équipe d'initier le travail et de tester les modalités
de fonctionnement en réseau.
Durant cette période, l’observatoire se fixera les tâches principales préalables suivantes:
L’organisation d’ « Assises nationales sur le foncier » permettra de discuter des premiers résultats
obtenus et d’engager, de façon pragmatique, de larges consultations (auprès des administrations et des
professionnels) pour identifier les thématiques jugées prioritaires. Les résultats des assises nationales du
foncier orienteront les travaux futurs de l'observatoire. Le site Internet sera entretenu et développé.
Une activité de veille y sera poursuivie
Deux questions concernant l'ancrage institutionnel sont posées, celle du statut et celle du rattachement
institutionnel. C'est en fonction de cinq qualités, à garantir et identifiées comme nécessaires au
développement de l'observatoire (légitimité, ouverture, technicité, pérennité, économie de moyens),
qu'ont été analysés trois options de statut : un service d' l'Etat rattaché à la primature, l'association et la
fondation.
Les discussions ont mis en avant l'intérêt d'une phase de transition institutionnelle. Parallèlement à la
phase de transition scientifique, l'organisation, la coordination et le fonctionnement des interrelations
entre la structure de coordination et les partenaires organisés en réseau seront testés.
Durant cette phase de transition institutionnelle, les participants aux ateliers ont proposé de mettre en
place des structures préfigurant la mise en œuvre de l'organisation définitive, à savoir :
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L'organisation et les modalités de fonctionnement seront testées en prenant en compte, à la fois, les
choix d'une structure de coordination légère s'appuyant sur un réseau de partenaires à la fois
producteurs et utilisateurs de l'information. La structure exige à la fois intégration pour donner de la
cohérence à l'observatoire et ouverture pour répondre à l'ensemble des demandes de partenaires
divers. Cette exigence est rendue possible par l'interopérabilité.
Les interactions entre les partenaires de l'Observatoire seront précisées dans une charte qui traduit et
précise l’organisation, les relations et les conditions de partage des outils.
Trois types de produits de l’observatoire ont été définis : les produits scientifiques, les produits de
sensibilisation, et les produits destinés au plaidoyer. Un rapport sur l'Etat du foncier au Burkina, établi
lors de la phase transitoire sera le support à la tenue des assises nationales. Un diagnostic
communicationnel sera conduit pour mieux définir les produits attendus en fonction des attentes des
partenaires de la chaine du foncier.
Les moyens nécessaires à la phase de transition sont définis. Le budget s’élève à la somme de trois cent
cinquante six millions quatre vingt douze mille (356 092 000) FCFA
Les politiques foncières ont des fortes implications économiques, sociales sur la croissance et le
développement de l’économie. Elles engagent le choix de l’agriculture, de l’élevage ou des types de
villes que l’on voudrait privilégier.
Au Burkina Faso, le diagnostic de la réalité des situations foncières à traiter manque parfois. La
capitalisation des expériences de terrain est faible. Les acteurs, nombreux de la chaine foncière (l'Etat et
ses institutions, les ONGs, les collectivités territoriales, les organisations représentatives) souffrent
d’une insuffisante coordination de leurs actions. L'information foncière existante est parcellaire,
fragmentée et dispersée.
L'information foncière est capitale et son partage utile à une meilleure coordination des actions sur
le foncier. C'est cette hypothèse qui justifie, en s'appuyant sur les acquis du projet de sécurisation
foncière du MCA-Burkina, l'idée d'un observatoire du foncier.
Le MCA Burkina Faso a confié au consortium CIRAD/ODEC la mission de conduire des études, réflexions
et concertations en vue de la mise en œuvre d’un observatoire du foncier au Burkina Faso.
Le rapport présente le produit de l'ensemble de ces activités et reprend les propositions amendées
grâce aux débats et interactions avec le panel.
Comme tout autre observatoire, un observatoire foncier a deux grands types de missions :
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Cf. proposition technique en réponse à l'appel d'offres.
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L’observation proprement dite qui consiste à produire des données originales, (ou à collecter
des données existantes), à les traiter et à les capitaliser.
La transmission des produits de ces observations, transmission qui peut aller de la simple
diffusion d’information à l’organisation d’un débat public nourri par les observations produites.
Les deux missions ne se conçoivent pas l’une sans l’autre.
Pour mettre en œuvre ces missions, quatre objectifs peuvent être identifiées. Les deux premiers
découlent directement des missions. Ce sont des objectifs de production d'information foncière au
Burkina et des objectifs de diffusion et de mise en débat.
Deux autres objectifs sont plus opérationnels et relèvent de l'organisation choisie, des modalités de
fonctionnement retenues et des moyens mobilisés. Ce sont des objectifs de constitution d'un réseau et
des objectifs de gestion de l'information. Ils vont se traduire en une organisation et en des procédures.
Le contenu de l’observation foncière proposée s'organise autour de quatre volets qui correspondent
aux quatre facettes possibles de l’observation d’un terrain: l'observation physique et fonctionnelle ;
l'observation juridique et sociale ; l'observation économique et financière; l'observation administrative
et politique.
Les produits attendus sont une caractérisation de la diversité des situations foncières et une
identification des conditions et interventions favorisant l'insécurité ou la sécurisation foncière.
L'observatoire mobilisera l'information existante et produira une information spécifique en menant une
enquête sur échantillonnage.
L’observatoire adoptera une stratégie de montée en puissance progressive. Une phase transitoire de
deux ans a été décidée. Elle permettra à une petite équipe d'initier le travail et de tester les modalités
de fonctionnement en réseau.
Durant cette période, l’Observatoire se fixera les tâches principales préalables suivantes:
L’organisation d’ « Assises nationales sur le foncier » permettra de discuter des premiers résultats
obtenus et d’engager, de façon pragmatique, de larges consultations (auprès des administrations et des
professionnels) pour identifier les thématiques jugées prioritaires. Les résultats des assises nationales du
foncier orienteront les travaux futurs de l'observatoire. Le site Internet sera entretenu et développé.
Une activité de veille y sera poursuivie
Deux questions concernant l'ancrage institutionnel sont posées, celle du statut et celle du rattachement
institutionnel. C'est en fonction de cinq qualités, à garantir et identifiées comme nécessaires au
développement de l'observatoire (légitimité, ouverture, technicité, pérennité, économie de moyens),
qu'ont été analysés trois options de statut : Une structure de l'Etat rattachée à la primature,
l'association et la fondation.
Les discussions ont mis en avant l'intérêt d'une phase de transition institutionnelle. Parallèlement à la
phase de transition scientifique, l'organisation, la coordination et le fonctionnement des interrelations
entre la structure de coordination et les partenaires organisés en réseau seront testés.
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Durant cette phase de transition institutionnelle, des structures préfigurant la mise en œuvre de
l'organisation définitive, ont été définies :
Les interactions entre les partenaires de l'Observatoire seront précisées dans une charte qui traduit et
précise l’organisation, les relations et les conditions de partage des outils.
Trois types de produits de l’Observatoire ont été définis : Les produits scientifiques, les produits de
sensibilisation, et les produits destinés au plaidoyer. Un rapport sur l'état du foncier au Burkina, établi
lors de la phase transitoire sera le support à la tenue des assises nationales. Un diagnostic
communicationnel sera conduit pour mieux définir les produits attendus en fonction des attentes des
partenaires de la chaine du foncier.
Les moyens nécessaires à la phase de transition sont définis. Le budget s’élève à la somme de trois cent
cinquante six millions quatre vingt douze mille (356 092 000) FCFA.
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Introduction générale
Le MCA-Burkina Faso a confié au consortium CIRAD/ODEC la mission de conduire des études, réflexions
et concertations en vue de la mise en œuvre d’un observatoire du foncier au Burkina Faso.
L’existence de nombreux dysfonctionnements socio-économiques ayant une composante foncière peut
être facilement constatée.
La croissance démographique (plus de 3 % par an dans la dernière décennie) induit une pression
importante sur les ressources, entraîne des compétitions entres usages multiples et oblige à une
intensification des systèmes de production.
Le pays s’est engagé depuis plus d’une décennie dans des réformes profondes de sa politique et de sa
législation nationale sur le foncier. Ces réformes se sont traduites en particulier par:
La suppression de la présomption de domanialité3, l'adoption des chartes foncières ainsi que la diversité
des outils de sécurisation des droits de propriété primaires et secondaires4 confèrent une
reconnaissance légale à une diversité de pratiques et de droits, jusqu’alors légitimes mais occultés. La
reconnaissance et la création, en cours ou à venir, de différentes institutions en charge du foncier à des
échelles territoriales variées, modifie les modalités de gouvernance foncière en conciliant
décentralisation, participation et coordination.
Tout comme n’importe quelle autre politique, la mise en œuvre d’une politique foncière doit être
appuyée par une connaissance précise des situations et des processus sur lesquels elle intervient, à la
fois pour sa définition et pour l’évaluation de ses résultats. Le diagnostic de la réalité des situations
foncières à traiter manque parfois. Le manque de transparence des pratiques foncières est courant. La
loi et les procédures de gestion foncière sont insuffisamment connues. La capitalisation des expériences
de terrain est faible. Enfin, les nombreux acteurs (Etat et ses institutions, ONGs, collectivités
territoriales, organisations représentatives…) qui travaillent dans le domaine du foncier constatent une
insuffisante coordination des actions.
3
Cette suppression a permis la reconnaissance, à coté d’un Domaine Foncier de l’Etat (DFE), d’un Domaine Foncier des Collectivités
Territoriales (DFCT) et d’un patrimoine foncier des personnes physiques ou morales de droit privé.
4
Ces dispositifs se matérialisant pour les droits de propriété, par un titre de propriété délivré par les services fonciers ou, en milieu rural, une
attestation de possession délivrée par les services fonciers au niveau communal. Pour les droits secondaires, ces dispositifs de sécurisation
s’opèrent par un enregistrement des transactions et la délivrance d’une autorisation d’occupation au niveau communal.
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L'information et son partage pourraient aider à une meilleure coordination. C'est cette hypothèse qui
justifie, en s'appuyant sur les acquis du projet de sécurisation du MCA-Burkina, l'idée d'un observatoire
du foncier (cf. termes de références de l’étude en annexe 2)
Dans cette perspective, l’observatoire national du foncier pourrait allier des missions d’information, de
veille et de capitalisation à un rôle d’accompagnement de la mise en œuvre des politiques. Grâce à la
production de données nouvelles, à la diffusion d’informations et d’analyses existantes, à l’organisation
de débats, l’observatoire assurerait un rôle de suivi-évaluation et alimenterait le processus participatif
qui structure la réforme depuis ses débuts.
La mission d'étude de faisabilité commandée par le MCA s’inscrit dans cette perspective. Elle a été
engagée le 4 juillet 2011 et a mobilisé 5 experts.5 Le consultant a proposé une démarche de co-
construction s'appuyant sur l'analyse des actions déjà existantes. La mission a consisté en un ensemble
d'analyses bibliographiques, d'enquêtes, de visites de terrain, de production de notes intermédiaires et
d'organisation d’ateliers et de groupes de travail. Elle s'est réalisée en interactions avec un panel
d'acteurs et d'institutions intervenant dans le domaine du foncier.
Un rapport provisoire a été présenté pour approbation lors d'un atelier de validation. Le rapport final
est organisé en trois parties :
Une analyse du contexte foncier définit le "besoin en observation foncière" ;
La méthodologie présente les choix et le déroulement de l'étude ;
Les recommandations pour la mise en place de l'observatoire du foncier résument les
orientations issues de la démarche.
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Foncier urbain, foncier rural, développement institutionnel, suivi évaluation et ressources informationnelles.
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Déroulement de l'étude
Le consortium ODEC / CIRAD a proposé6 un processus de conception de l'Observatoire basé sur la
valorisation des compétences des acteurs nationaux et locaux, en privilégiant des allers-retours entre
des travaux internes à l’équipe chargée de l'étude et des séances de discussion avec un panel
représentatif des acteurs du foncier au Burkina. Dans des entretiens et par la réponse écrite à des
questionnaires, ces acteurs ont contribué à l'étude en précisant leurs activités, leurs besoins en
observation foncière et leurs attentes vis-à-vis d'un observatoire national du foncier. Sur la base des
documents de travail qu’il a préparé, le consultant a organisé trois ateliers de réflexion et des groupes
de travail sur des aspects spécifiques. Des échanges informels ont complété le processus.
Un comité de lecture a été désigné pour valider des documents intermédiaires et garantir la continuité
du suivi des travaux. La démarche et les activités réalisées se sont organisées en plusieurs phases
décrites ci-dessous.
Le premier travail a consisté à identifier les acteurs clefs du foncier au Burkina. Le choix de ces acteurs a
été effectué en étroite collaboration entre les responsables du projet sécurisation foncière du MCA-
Burkina et les membres du groupement.
Un panel large d'institutions et d'acteurs impliqués dans les affaires foncières a été constitué :
représentants des ministères et services centraux, des institutions de l'Etat, des collectivités
territoriales, des ONGs, chercheurs de l'Université et des centres de recherche, personnalités
indépendantes reconnues...
Les critères de sélection ont été les suivants : participants à la réunion de concertation de juillet 1998
initiée par le CILSS pour la mise en place d’un observatoire du foncier au Burkina Faso, membres du
groupe de travail constitué alors, participants aux ateliers de concertation sur la PNSFMR et la loi
portant régime foncier rural, participants aux ateliers de relecture de la RAF en 2010, membres du
Comité national pour la sécurisation foncière en milieu rural, membres de corps de métiers.
Ces acteurs ont été sollicités tout au long du processus d'élaboration de l'étude de faisabilité.
Ce choix d'ouverture traduisait la reconnaissance que le "foncier" est une affaire de gouvernance de
tous les secteurs de la société Burkinabé. La création, en cours ou à venir, de différentes institutions en
charge du foncier à des échelles territoriales variées, modifie les modalités de gouvernance foncière en
conciliant décentralisation, participation et coordination.
Le début de l'étude a été consacré à des contacts avec une dizaine de structures, tant des services
centraux de l’Etat (DGAT, DGFOMR, DGU) ou projets (Sécurisation foncière/MCA) que des organisations
de la société civile (GRAF, WILDAF, CPF, AFJ/B…).
Les contacts et les entretiens ont permis de dresser un panorama des actions menées au Burkina sur le
foncier et d'identifier :
les activités précises des institutions et des acteurs dans le domaine du foncier ;
les dispositifs de recueil d’information et les réseaux existants;
les besoins en informations non satisfaits ;
la vision de l’Observatoire du foncier (pourquoi faire, avec qui, quels produits, …).
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Cf. proposition technique en réponse à l'appel d'offres.
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Une analyse bibliographique a complété cette phase préparatoire. Elle a porté sur les observatoires en
règle générale et les observatoires du foncier en Afrique Francophone en particulier. L’annexe 1
présente l’ensemble des documents étudiées et analysés.
Le projet d’observatoire a été soumis à l’avis des acteurs clefs lors de l'atelier de lancement du 20 juillet
2011. La phase préparatoire a permis d'introduire les débats lors de l'atelier de lancement autour de
deux grandes contributions :
L’Etat des lieux des activités dans le domaine du foncier (activités conduites dans le domaine du
foncier, institutions réalisant des formations sur le foncier, indicateurs et produits fonciers
disponibles, réseaux fonciers existants),
La vision sur l’Observatoire (objectif, usagers ou destinataires des produits de l’Observatoire,
contribution/participation à la vie de l’Observatoire, partenaires).
L'atelier a été conçu comme une rencontre de prise de contacts, d’information et de négociation d’une
démarche concertée entre acteurs. Ses objectifs étaient de :
diffuser largement les objectifs de l’étude, son déroulement et le projet d’observatoire du
foncier ;
échanger sur la notion d’observatoire, la dénomination et les expériences d’autres observatoires
du foncier en Afrique ;
présenter et discuter le projet de feuille de route de l’étude ;
identifier les personnes ressources à mobiliser et les lieux où l’information est disponible.
Quarante quatre (44) participants issus de différents départements ministériels, des organisations de
femmes, de producteurs, des bureaux d’études, de la société civile ont pris part aux travaux de l’atelier.
L'atelier a été organisé en plusieurs séquences de présentation/discussion autour des thématiques
suivantes :
La présentation de l’étude (objectifs et résultats attendus) ;
La discussion de la notion d’observatoire ainsi que des d’expériences d’observatoires en
Afrique ;
La définition du contour de ce que pourrait être l’Observatoire du foncier au Burkina ;
La programmation des activités et de la gouvernance de l’étude.
Les groupes de travail ont été organisés sur la base des cinq (05) fonctions dévolues à l’Observatoire :
recherche/production de connaissance ; mesure/quantification des données ; analyse/prospective ;
communication/information/formation ; accompagnement à l’expérimentation sociale. Les groupes ont
précisé les activités liées à chacune des fonctions. Ils ont procédé à une synthèse des acquis, à une
analyse des besoins non satisfaits et ont proposé un ensemble de mesures pour pallier ces manques. Un
autre point à l'ordre du jour des groupes de travail a été la réflexion sur une organisation en réseau
permettant que les différentes initiatives puissent collaborer à la fois en socialisant les informations,
données et produits existants et en s'organisant pour réaliser les travaux identifiés comme nécessaires.
Les réflexions des groupes de travail se sont poursuivies à travers des échanges par courrier
électronique, notamment sur la question de l’ancrage institutionnel.
Le groupement a consolidé les résultats des groupes de travail en une proposition de structuration de
l'observatoire (objectifs, champs d'observation, thématiques principales, produits attendus, publics,
organisation, ancrage…).
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L'ensemble des résultats a été présenté, analysé et discuté lors de l'atelier de conception les 25 et 26
octobre 2011. Il a rassemblé trente cinq participants émanant des institutions étatiques, privées et des
organisations de la société civile.
Pour introduire les débats, l’équipe des consultants a livré trois documents qui ont servi de base à des
présentations concernant :
les résultats des groupes de travail mis en place à la suite de l’atelier de lancement ;
le diagnostic socio-foncier du Burkina Faso;
Les expériences d’observatoires fonciers en Afrique francophone.
A partir de ces éléments et du débat qui a eu lieu, deux groupes de travail ont été mis place :
Un groupe sur les fonctions et les contenus de l’Observatoire national du foncier ainsi que sur
les coûts et les stratégies de sa pérennisation financière.
Un second groupe a axé ses réflexions sur la structuration, le fonctionnement et l’ancrage
institutionnel, les relations fonctionnelles entre les structures de la chaîne foncière et les
procédures de fonctionnement.
Des orientations précises ont été données au Consultant pour la poursuite des travaux. Il a été chargé
de consolider les consensus dégagés sur le mandat et les principales fonctions de l’Observatoire.
L'accord s'est aussi fait sur les thématiques que devait aborder l'observatoire ainsi que sur son
organisation et son fonctionnement. Par contre, les points liés à l'ancrage institutionnel ont fait débat.
Les consultants ont été chargés d'explorer les options possibles et la mise en place d’une structure
transitoire.
Un comité ad hoc sur la validation des livrables a été constitué. A l'issue de l'atelier, le consultant a
produit trois livrables :
Définition des objectifs, mandat, contenus et stratégie de mise en place de l'observatoire ;
Ancrage institutionnel et approche de la durabilité de l'Observatoire national sur le foncier ;
Outils et procédures de mise en place, modalités de fonctionnement de l'observatoire et
instance des sélections des dossiers d'études.
Ces livrables ont été intégrés dans le rapport provisoire qui a été soumis à discussion lors de l'atelier de
validation. Les résultats des discussions et les amendements demandés ont été intégrés dans le rapport
définitif.
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Le Burkina connaît une croissance démographique forte, insoutenable, dans la traduction littérale de
"non sustainable". Le taux de croissance a été de 2,4% entre 85/96 et de 3,1% entre 96/2006. Il se
traduit par une pression importante sur les ressources naturelles. La population a atteint 13 730 000
habitants en 2006. Elle est évaluée (RGPH, 2006) à 15,7 millions en 2010. La population du Burkina Faso
va doubler d'ici 2050 et la population rurale du Burkina atteindrait 16 millions en 2030. La population
est jeune (67% de moins de 25 ans). La densité moyenne de la population est de 42 habitants au km2.
Elle varie de 10 habitants/ km² à plus de 100 habitants/ km². C'est une densité élevée compte tenu des
contraintes agro-écologiques. Elle a pour conséquence un surpeuplement relatif des campagnes, la
surexploitation du milieu physique, la saturation spatiale et un blocage socio-territorial7.
La population est majoritairement rurale (85 % environ du total). Le nombre d’actifs absorbés par le
secteur primaire surtout agricole est estimé à 80,4% . Ce secteur basé surtout sur une agriculture
familiale contribue pour 33,7% au produit intérieur brut (plus que le secteur des industries). La
croissance économique de l’ordre de 5,7% par an n’est pas encore suffisante pour améliorer le PIB par
habitant (INSD, 2008 : 24-32).
La croissance démographique est le principal facteur d'évolution des conditions foncières. Elle entraîne
une pression accrue sur les ressources de manière mécanique : Plus de gens doivent vivre sur un même
espace. Mais l'évolution des modes de vie et la monétarisation des besoins (phénomènes de
marchandisation de services autrefois gratuits comme la santé ou l'éducation) ont un impact. Les
systèmes de production et d'activités doivent répondre à ces besoins monétarisés. Des activités
diversifiés ont vu le jour entrainant des compétitions multi-usages sur les mêmes espaces.
La tension se traduit par des conflits et de fortes migrations. Elle pourrait être compensée par
l'intensification des systèmes de production qui a souvent été impossible.
7
Le surpeuplement est défini comme une population trop nombreuse par rapport à la production agricole (Atlas cartographique 2010).
18
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 19
sécurisé. Le mode filial (père à fils) de transmission des terres tend à supplanter le mode adelphique
(aîné à aîné). Volonté de sécuriser le droit, besoin d'accéder au crédit et de disposer de la terre comme
garantie, instauration d’une rente foncière, … tout concourt à l'individualisation des terres.
Les terres communautaires ou lignagères sont morcelées et appropriées. Outre les difficultés à trouver
les accords nécessaires entre habitants d'une même communauté, trois questions principales se
posent : celle de la pérennité des systèmes transhumants basés sur la mobilité et la propriété
commune des parcours ; celle de « l’appropriation foncière » par de nouveaux acteurs, migrants,
commerçants ou entrepreneurs étrangers, désireux de mettre en place des agro-industries et disposant
des capitaux qui font habituellement défaut à l'agriculture familiale ; celle de l'extension des
agglomérations qui se traduit par des projets de lotissement, où l'accès aux parcelles d’habitation est
toujours difficile et source de tensions. Presque partout, les chefs de terre mettent en œuvre des
pratiques conduisant à la constitution d'une rente foncière, source de revenus substantiels.
Cette réalité globale est bien sûr différentiée en fonction des situations qui, selon la densité, sont plus
ou moins critiques. Les disparités régionales sont très grandes Les régions du Plateau Central sont en
situation de surexploitation des sols avec 47% d’emblavement contre un seuil maximum de 40% en
tenant compte de la jachère. La moyenne nationale est de 25%. Schématiquement, on peut constater
un surpeuplement accentué au Nord, au Centre Nord, au Centre et au Centre Sud ; un surpeuplement
relatif à l’Est et au Centre Est ; un surpeuplement latent au Centre Ouest ; une situation intermédiaire
dans les Cascades, le Sud Ouest et le Sahel (Cf. problématique de l’élevage extensif dans le Sahel) ; une
situation relativement satisfaisante dans les Hauts Bassins et la Boucle du Mouhoun.
La course à la terre est particulièrement visible dans les zones périurbaines et se traduit par la mise en
valeur très extensive de parcelles agricoles destinée, en fait, à constituer des réserves foncières
individuelles.
L'importance des conflits souligne l’ampleur de la renégociation des accords fonciers. De nouvelles
pratiques, telles les locations et les prêts de très courte durée apparaissent. La nature des contrats
changent aussi. Traditionnellement basés sur la réciprocité, ils deviennent de plus en plus monétarisés.
Enfin, la rareté de la terre tend à augmenter les différentiations sociales, basées sur l'accès à la terre.
2. Le foncier rural
2.1. Les enjeux pour l’amélioration de la productivité agricole
L’économie du pays repose essentiellement sur les secteurs de l’agriculture et de l’élevage qui
contribuent à plus de 30 % du PIB, assurent près de 80 % des exportations et occupent près de 90 % de
la population active. 29 % de la population urbaine vit principalement des activités agricoles. En dépit
des fluctuations dues en grande partie à l’incertitude de la production agricole sous régime pluvial, la
croissance du PIB a dépassé l’augmentation démographique au cours de la dernière décennie (taux de
croissance de 5 %/an).
L'agriculture est principalement familiale. L’agro-industrie est limitée à quelques milliers d’hectares et
l’agriculture contractuelle intégrée8 n’est pas représentée. Néanmoins, on constate une volonté de
développer les investissements par des capitaux privés. L’agriculture burkinabé repose sur des
exploitations familiales de petite taille : 44,2 % des exploitations agricoles ont moins de 3 ha ; 23,9%,
entre 3 et 5 ha. Celles de plus de 5 ha représentent 31,9% du total (enquêtes MARA, 2003).
Les productions vivrières occupent près de 90 % des surfaces cultivées. Ce sont principalement le mil, le
sorgho, le maïs et les productions maraîchères. Les rendements sont généralement faibles, et
dépendent fortement des conditions pluviométriques. En année de pluviométrie favorable la production
céréalière globale atteint 2,5 millions de tonnes, ce qui permet de couvrir la quasi-totalité des besoins.
Mais le taux de couverture des besoins céréaliers par l’offre nationale peut varier du simple au double
8
L'agriculture contractuelle intégrée désigne des agriculteurs individuels produisant, sous contrat, pour une grande entreprise.
19
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 20
(60 à 120 %) en fonction des campagnes agricoles. L'élevage (bovin, ovin et caprin) est basé en grande
partie sur la mobilité et la transhumance des troupeaux. Les parcours animaux occupent 61% du
territoire national.9 L’élevage extensif est aujourd’hui confronté à l’insécurité foncière et à la réduction
des espaces de pâture (en particulier dans les régions centrales, Est et Ouest). La pression animale
entraîne :
la dégradation des sols autour des points d’eau ;
l’occupation des forêts classées ;
des conflits agriculteurs – éleveurs.
De manière plus générale, la pression sur les ressources engendre de nombreux conflits fonciers intra
lignages et entre autochtones et allochtones. La pression démographique se traduit aussi par des
migrations des régions denses vers les régions les moins peuplées. Les évolutions sont rapides. Selon les
études réalisées dans le cadre de l’élaboration du SNAT, des régions sont passées en une décennie de
statut de zones d’immigration à celui de zones d’émigration. C’est le cas de la Boucle du Mouhoun.
Pour dépasser ces contraintes, la solution préconisée est l’intensification de l’agriculture et de l’élevage.
Cela est également une nécessité pour élever le niveau de vie des campagnes. Le doublement des
rendements des productions végétales et animales semble être un objectif nécessaire pour résoudre les
déficits alimentaires et élever le niveau de vie des populations rurales. Cela pose la question de
l’élaboration des politiques agricoles au Burkina Faso.
L’agriculture burkinabé ne peut faire l’économie d’une réflexion large et ouverte sur le modèle de
développement de la production, de la transformation et des échanges, pour les décennies à venir. Quel
modèle de développement de l’agriculture faut-il imaginer pour allier croissance économique,
développement de l’emploi et amélioration de la productivité? Quelles modalités d’aménagement du
territoire imaginer, modalités qui tiennent compte de la diversité et de la complémentarité des
différents territoires ? Comment y combiner diversification des productions agricoles et diversification
des revenus et des emplois ruraux ? Quels systèmes techniques permettent d’aborder les défis de
l’agriculture du XXIème siècle, c’est à dire en utilisant de manière efficiente et durable des ressources
naturelles fragiles et soumises à de fortes pressions anthropiques ?
Le produit de cette observation sont des zonages basés sur les situations foncières. La caractérisation
du niveau de pression foncière et des conséquences souvent conflictuelles qu'elle entraine est la
première étape.
Les systèmes de production doivent être analysés dans leur capacité à répondre à cette pression et à
intensifier la mise en valeur des ressources. L’irruption de l’entreprenariat agricole, grand
consommateur d’espace doit être évaluée en fonction des ses apports en termes de développement
durable. Les nouvelles formes de transactions foncières doivent être identifiées. Il s'agit de la location, le
prêt de courte durée et la vente de terre. Les conditions peu transparentes et illicites de ces transactions
ont contribué à l’amplification des conflits fonciers et à l’instabilité des droits d’accès à la terre. Enfin, il
s'agit d'identifier tous les facteurs externes et interventions qui contribuent à renforcer l'insécurité ou
9
Rapport diagnostic, SNAT, 2010.
20
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 21
au contraire à la diminuer. Les pratiques des collectivités territoriales et des chefs coutumiers dans
l'application des lois sont à ce titre, particulièrement riches d'enseignements.
Quatre dimensions de l’observation foncière sont concernées : usage physique et fonctionnelle des
terres ; étude des droits existants sur le sol ; valorisation économique et financière de ces droits ;
l'administration de ces droits
Sahel Compétition autour des bas-fonds et Droits collectifs des éleveurs : zones de pâture,
des ressources pastorales en général, pistes, pistes à bétail, points d’eau… ;
exploitation rationnelle et durable protection des espaces agricoles et des droits
des ressources naturelles. des agriculteurs ; délimitation, protection et
gestion des ressources naturelles stratégiques
(bas-fonds, mares, …) ; foncier minier et
l’accaparement des terres de parcours.
Ancien bassin Cohabitation pacifique entre Clarification des droits fonciers des
cotonnier (zone de autochtones et allochtones autochtones et allochtones, agriculteurs et
vieille colonisation (agriculteurs et éleveurs) ; éleveurs notamment ;validation administrative
agricole) Clarification des nouvelles formes de des possessions foncières (exploitations
transaction foncière. Maîtrise des familiales, agro– businessmen, …) ; prévention
transactions foncières en zones et règlement des conflits fonciers.
périurbaines ; meilleur suivi et
gestion des conflits fonciers.
Plateau Central Sécurisation foncière des Sécurisation des droits des agriculteurs ;
producteurs agricoles et délimitation et Sécurisation des parcours
(Nord, Plateau Central, l’amélioration de leurs systèmes de animaux ;
Centre Ouest, centre Est production ; Limitation de la pression Elaboration des règles de gestion des
et Centre Sud)
foncière sur les bas-fonds et les ressources stratégiques (bas-fonds, berges de
berges de cours d’eau ; cours d’eau, …
Régulation des conflits agriculteurs-
éleveurs.
Zone Est (Région de Fortes pressions sur les ressources Délimitation et sécurisation des espaces
l’Est) en terre, en eau et en pâturage. agricoles, pastorales et cynégétiques ;
Clarification des droits des différents usagers
de ces ressources ;
Suivi de l’exploitation et gestion des
concessions forestières et fauniques ;
Suivi de la transhumance transfrontalière.
Zone Sud (Nahouri, Clarification des droits fonciers des Sécurisation des droits des agriculteurs (petits
Sissili et Ziro) autochtones et allochtones ; et grands), des pasteurs et concessionnaires ;
Gestion rationnelle et durable des Suivi de l’exploitation et la gestion des grandes
grandes exploitations agricoles et exploitations agricoles ;
10
Atelier national sur l’évolution et la sécurisation des transactions foncières ; Ouagadougou, juillet 2000.
21
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 22
Les zones aménagées sont des espaces qui ont fait l’objet d’un ensemble d’opérations
d’aménagement en vue d’en accroître la productivité et donc la valeur économique :
aménagements hydro – agricoles, pastoraux, forestiers, fauniques,...
L’Etat a été jusque là le principal intervenant en matière d’aménagement des terres rurales. Les
droits fonciers y sont spécifiques et ceci contribue à une redistribution des positionnements et des
pouvoirs pour le contrôle de l’espace. Ils induisent la compétition, la concurrence et des conflits ; et
peuvent être une opportunité ou un risque pour les groupes stratégiques.
Une analyse détaillée des situations des différents aménagements est présentée à l’annexe 6.
3. Le foncier urbain
3.1. Croissance et gouvernance urbaines
Le Burkina est l’un des pays les moins urbanisés de la sous région. Seulement 23% de la population
réside dans les villes. Cependant, cette urbanisation est marquée par une évolution rapide.
Au lendemain des indépendances, on ne dénombrait que deux centres urbains : (Ouagadougou et Bobo-
Dioulasso) avec respectivement 59 000 et 50 000 habitants. Ils se sont transformés aujourd’hui en deux
métropoles importantes. Les projections11 prévoient une population de 21,2 millions d’habitants à
l’échéance 2026 soit un taux d’urbanisation de 35% dont 2,8 millions d’habitants à Ouagadougou et un
million à Bobo-Dioulasso.
Comme dans la plupart des pays, les villes ont des aires d’influence qui englobent d’importantes zones
rurales environnantes avec leurs villages. Bien que le phénomène demande encore à être précisé et
mesuré, des acteurs urbains commencent déjà à prendre des positions foncières dans ces secteurs afin
de bénéficier de futures valorisations.
Face à cette évolution, le traitement des questions urbaines a connu trois grandes phases :
11
Idem
22
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 23
Ces difficultés posent des questions de gouvernance du développement urbain au Burkina Faso :
Quels ont été les résultats économiques et sociaux des opérations de lotissement et quel est
leur devenir ? Comment est assuré le suivi des mutations ?
Le volume bâti progresse-t-il plus vite ou moins vite que la population urbaine ?
De quelle manière la monétarisation des transactions foncières informelles progresse-t-elle dans
les espaces ruraux périurbains et dans les quartiers urbains « spontanés » ? Qui sont les
gagnants ?
Quels sont les paramètres qui semblent le mieux rendre compte des écarts de prix dans les
mutations (formelles et informelles) ?
Quelle est la typologie des mutations foncières et de leur mode de sécurisation ? Comment se
répartissent-elles ? Quels sont les coûts formels et informels ?
L’égalité de traitement entre les ayants droits dans le partage du foncier, lors des successions,
est-elle mieux assurée en ville que dans les zones rurales ? S’améliore-t-elle au fil des ans ?
Quels sont les paramètres en jeu ?
Etc.
Comme en milieu rural, il s’agit d’aborder simultanément, afin de les croiser entre elles, les quatre
dimensions de l’observation foncière : usage physique et fonctionnelle des terrains ; étude des droits
existants sur le sol ; valorisation économique et financière de ces droits ; gestion de la documentation
foncière et des procédures.
Les méthodes d’enquête sont cependant un peu différentes pour s’adapter aux caractéristiques de
l’espace urbain, beaucoup plus hétérogène que l’espace rural, mais ne nécessitant pas de parcourir
d’aussi grandes distances. Pour toutes les informations qui supposent des enquêtes de terrains (ce qui
est le cas de la plus grande partie des informations à recueillir compte tenu de la faiblesse ou de
l’absence totale des données administratives) on est donc amené à pratiquer une plus grande dispersion
des enquêtes (voir annexe 8).
Autre particularité de l’observation en milieu urbain, l’étude des usages physiques et fonctionnels des
terrains, inclut nécessairement les bâtis qui les occupent, puisque les espaces bâtis peuvent concerner
plus de la moitié des espaces urbains denses alors qu’ils sont évidemment rares en milieu rural.
L’observation foncière devient alors une observation du bâti. Elle est réalisée en utilisant une typologie
de ce bâti faisant ressortir sa qualité en distinguant, au minimum, le bâti « en dur » et le bâti précaire. A
côté de la qualité du bâti peut être pris en compte la qualité de la viabilisation et des branchements du
terrain aux réseaux.
La typologie fonctionnelle peut être très sommaire, en ne distinguant, à l’intérieur du volume bâti, que
l’habitat et les activités (assimilées à tout ce qui n’est pas habitat).
L’approche des droits existants sur les terrains est, de son côté, souvent moins complexe qu’en secteur
rural car, même lorsqu’ils ne sont pas formalisés, ils sont plus faciles à exprimer et à interpréter. Quant
aux droits formalisés (titre foncier, permis d’habiter, acte d’attribution, etc.), il est important de
déterminer s’ils sont bien établis au nom de l’ayant droit actuel et non à celui de l’un de ses ascendants,
voire toujours au nom de son ancien vendeur, auquel cas la sécurisation du droit peut être compromise.
Les différentes situations de prêts et de locations, entrent dans ce même volet et doivent être explicités.
L’approche des échanges économiques et financiers auxquels donne lieu l’utilisation et la cession des
droits sur le terrain, concerne les prix de vente, les loyers et les impôts (s’il en a existé). Le plus souvent,
il ne s’agit que de données rétrospectives et il est nécessaire d’y ajouter la date de la dernière
acquisition ou succession, indispensable lors des traitements statistiques. La plus ou moins grande
difficulté à obtenir ce genre d’information par voie d’enquête n’est pas prévisible et nécessite des tests
de faisabilité. Parfois, il est possible d’avoir recours à l’avis d’un ou plusieurs intermédiaires qui on une
24
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 25
connaissance d’ensemble d’un quartier ou d’une localité, en utilisant des techniques de recoupement
pour consolider l’information.
Rappelons enfin qu’il n’existe aucune frontière, autre qu’administrative, entre l’urbain et le rural. Le
tissu urbain se transforme progressivement en espace rural, parfois sur plus de 10 à 20 km de distance,
et ce sont précisément dans ces franges urbaines que les enjeux fonciers sont les plus importants et les
plus complexes.
L’exploitation minière industrielle engendre des services connexes qui se traduisent par des réalisations
multiples pour les besoins du traitement de l’or. Il s’agit notamment d’implantation de barrages, de sites
d’habitations des employés et des infrastructures diverses qui se traduisent par des occupations des
terres rurales. En sus, l’implantation des sites d’exploitation industrielle s’accompagne d’afflux de
population à la recherche d’emplois ou d’offres de prestations de services aux sociétés minières. Tout
ceci contribue à accroître la pression sur les terres avec une dégradation accrue des ressources
naturelles. Cette dégradation est surtout manifeste au niveau des sites d’exploitation artisanale. Sur ces
sites, on observe l’utilisation anarchique et illégale du cyanure et du mercure qui accélèrent la
dégradation des terres mais surtout du couvert végétal. De nombreux points d’eau, la faune et le
cheptel domestique sont ainsi menacés par l’utilisation prohibée de ces produits.
Pour mieux recentrer l’exploitation minière dans une perspective de durabilité et de meilleure
contribution à l’économie nationale et l’amélioration du niveau de vie des populations riveraines, l’Etat
burkinabè a initié récemment une révision du code minier.
12
BF/Ministère des Mines, des carrières et de l’Energie : Défis et opportunités de l’exploitation minière durable ; communication au forum
intergouvernemental, Genève ; Novembre 2011
25
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 26
La situation de sécurisation foncière est très contrastée entre zones aménagées (quartiers réguliers des
villes, aménagements hydro-agricoles, parcs, zones forestières et pastorales…) et zones non aménagées.
Deux constats s’imposent :
Les systèmes dits traditionnels ne semblent plus en mesure de jouer leur rôle de régulation et
les systèmes étatiques ne semblent pas en mesure de s’y substituer à court terme. Ces derniers
n'ont pas la légitimité vis-à-vis des pouvoirs traditionnels encore assez vivaces.
L’opposition qui est faite traditionnellement entre l’ancien système coutumier lignager et le
système foncier colonial étatique, conservé lors des indépendances, ne correspond plus que très
partiellement à la réalité. Les administrations publiques n’ont plus la même facilité à faire et à
défaire les propriétés ; elles doivent composer avec les rapports de force locaux. Quant à la
possession coutumière, sans nécessairement se formaliser, elle est en train de changer
profondément de nature, en se monétarisant et en s’individualisant progressivement, à des
rythmes qui varient d’une localité à l’autre.
Face à ces dysfonctionnements, deux logiques d'actions sont dominantes au Burkina comme dans
d’autres pays de la sous-région :
Une logique de création de la propriété ou des droits de jouissance par des attributions de titres,
concessions, permis d'exploiter, etc.
Une logique de consécration des situations de possession, collectives ou individuelles, et des
pratiques locales de gestion et de transmission des terrains.
Néanmoins, les dispositions de la loi 034 et de la RAF offrent des possibilités d’un rapprochement de ces
deux logiques.
Plusieurs interrogations subsistent cependant :
Quelle est la pratique effective de la mise en application des lois ?
Comment la preuve de la possession peut-elle être donnée et transformée en propriété sans
risquer de porter atteinte aux droits des tiers ?
Comment empêcher que la gestion des droits lignagers ne soit pas détournée au profit des aînés
et au détriment des cadets et des filles?
Quelle valeur juridique est-il légitime d’accorder aux transactions non formalisées ?
L’état de conservation réelle de la documentation foncière assure-t-elle véritablement la
sécurité des titres existants ?
La restauration de cette documentation est-elle possible et à quel coût ?
Enfin, il faut noter l'importance de la pratique née de la gestion quotidienne des conflits, qui implique
autorités traditionnelles, société civile, administration et collectivités territoriales. Ils ont souvent une
posture de recherche d'arrangements pour éviter autant que possible des affrontements sanglants.
26
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 27
C’est pour trouver des réponses adaptées et opérationnelles aux difficultés d'application de la RAF que
l’Etat burkinabè, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, a initié des opérations pilotes de
gestion des ressources naturelles et de sécurisation foncière en milieu rural. Au nombre de ces projets,
on peut mentionner le Plan foncier rural (PFR) dans la province du Ganzourgou et l’Opération Pilote de
Sécurisation Foncière (OPSF) dans le département de Padéma, province du Houet.
Une des particularités de l’OPSF/Padéma est d’avoir travaillé sur des options retenues par les groupes
de réflexion mis en place dès le départ au niveau des maîtrises foncières coutumières13 du département.
A l’image du PFR/Ganzourgou, les outils développés par l’OPSF/Padéma ont été d’un apport important
dans l’élaboration de la loi N° 034/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural, et la production des
textes d’application, notamment les formulaires relatifs aux transactions foncières. En plus des
expériences citées, d’autres expériences ont concerné la reconnaissance et la formalisation de
transactions foncières locales (PEDISAB, VARENA, etc.). Des expériences ont également concerné la
sécurisation des droits collectifs à travers l’élaboration de conventions locales (PSB/Danida, PSB/GTZ au
Sahel, etc.). Enfin, d’autres expériences ont concerné des accords au plan local comme ce fut le cas de
ARECOPA à l’Est (accords relatifs aux aires de pâture et des couloirs d’accès aux ressources pastorales).
Dans le cadre des règles fondamentales d’urbanisme, deux documents d’aménagement sont prévus par
cette loi :
Le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU),
Le Plan d’occupation des sols (POS).
Les deux s’appliquent aux communes urbaines ; les communes rurales doivent seulement disposer d’un
POS. Ces documents doivent être conformes aux schémas provincial, régional et national
d’aménagement du territoire.14 Les zones d’aménagement urbain prévues par le SDAU ou le POS
peuvent faire l’objet de plusieurs types d’opérations d’urbanisme : lotissement, restructuration,
rénovation urbaine, restauration immobilière et remembrement urbain.
Le Code de l’urbanisme définit aussi les structures centrales et décentralisées chargées de l’urbanisme
et de la construction : le ministère en charge de l’urbanisme, la région et la commune, ainsi que la
13
Il s’agit d’un espace géographique sous la gestion traditionnelle d’un village et reconnu par les villages limitrophes.
14
Cf. article 18 du Code de l’urbanisme et de la construction.
27
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 28
structure chargée du contrôle l’application et du respect des dispositions du Code. En outre, ce code a
prévu la mise en place de structures consultatives :
Un Conseil National de l’Urbanisme et de la construction ;
Des commissions régionales de l’Urbanisme et de la construction ;
Des commissions communales de l’urbanisme et de la construction.
Une innovation majeure de ce Code consiste à prescrire l’exécution des travaux de voirie et de réseaux
divers comme une des étapes du lotissement ou de la restructuration.
L’Observatoire foncier pourra se donner pour tâche de suivre (par voie de sondage, par exemple) les
conditions de mise en œuvre de l’ensemble de ces instruments d’aménagement ainsi que l’effectivité du
respect des règles et la nature des difficultés pratiques rencontrées afin qu’elles puissent être corrigées.
28
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 29
En outre, le contrat d’Assistance Technique aux Services Fonciers (ATSF) porte sur une durée de cinq
(05) ans.17 Cet ATSF comporte trois (03) composantes : l'appui aux réformes légales, le développement
institutionnel et la conduite d'activités sur sites spécifiques
L’appui aux réformes légales :
L'appui aux réformes légales concerne :
Les outils et instruments d’application de la loi 034 ;
La révision de la RAF ;
La révision des cahiers des charges des aménagements agricoles ;
Les études sur les coûts et les délais d’acquisitions des titres ;
15
Cf annexe 10 : le fonctionnement et l’organisation du guichet unique du foncier
16
Les principaux départements ministériels concernés et avec lesquels des conventions ont été signées sont : agriculture, économie, urbanisme
administration territoriale, justice, environnement, élevage.
Dix sept (17) communes pilotes sont concernées par la première phase du projet et 30 nouvelles seront adjointes en deuxième phase.
17
Une première phase test de 2 ans, puis une seconde de 3 ans si la première est concluante.
29
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 30
La conduite du projet de sécurisation foncière a permis la mise en place de services fonciers ruraux dans
les 17 communes pilotes. Les agents de ces services ont bénéficié de formations spécifiques leur
permettant d’exercer leurs attributions. Les profils minimum souhaités sont : un chargé des domaines,
un topographe et un communicateur.
En outre, un plan de déconcentration et de modernisation de l’administration foncière est disponible.
Dans ce cadre, il est prévu un système d’information foncière permettant la pleine participation de
l’ensemble des services de la chaîne de gestion foncière nationale. En sus, des efforts sont faits pour la
densification du réseau géodésique national.
Par ailleurs et de concert avec le Ministère de la Justice, des formations ont été conduites impliquant
magistrats, élèves magistrats et auxiliaires de la justice.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la gestion participative de l’utilisation des terres (GPUT), un
manuel de la GPUT a été élaboré et adopté au niveau national. Il sert de fil conducteur pour la conduite
de cette activité dans les 17 communes pilotes. Pour la mise en œuvre de la GPUT, un diagnostic foncier
a été réalisé dans chacune de ces communes ainsi qu’une feuille de route décrivant les principales
activités à conduire dans le cadre du projet sécurisation foncière. Ainsi, seize chartes foncière ont été
élaborées et adoptées par les conseils municipaux concernés. Parmi les communes pilotes, seule la
commune de Banfora n’a pas encore adopté sa charte portant sur la gestion des eaux et des berges du
lac Tingrela. Les chartes adoptées portent en majorité sur des ressources communes (forêt, ressources
en eau, parcours animaux, etc.).
Par ailleurs, suite aux activités du Plan foncier rural dans la province du Ganzourgou, environ 10 400
procès verbaux de constatation de possession foncière ont été remis aux attributaires entre juin et
septembre 2010. Une seconde opération de remise est prévue en 2012 pour plus de 3 200 attributaires.
30
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 31
On note par ailleurs une concentration des terrains autour des deux grands centres de consommation
que sont les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso : 2 terrains sur 5 se localisent dans la région du
Centre et 1 terrain sur 5 dans la région des Hauts Bassins. Suivent, les régions du Plateau central (9%) et
les Cascades (5,2%). Les quatre régions totalisent 80% des terrains demandés. (Cf. carte ci-dessous)
Environ 2/3 de ces terrains sont destinés à des activités du secteur primaire : agriculture, élevage et
sylviculture notamment.
Une observation fondamentale est faite par l’étude : « les demandes de titres émanent de résidents des
centres urbains et non des paysans des localités où les terrains sont implantés. Ceci montre que la
demande de terrains ruraux auprès de l’autorité qu’est l’Etat n’est pas encore une préoccupation pour
les exploitants ruraux ».
Pour accompagner cette forte demande urbaine, le législateur a crée des guichets uniques sur le foncier
notamment à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
Ainsi, même si la délivrance d’attestations de possession foncière (APF) a été retenue par les textes issus
des réformes en cours, il est permis de douter de l’empressement des producteurs ruraux à demander
des APF et des titres d’occupation. En d’autres termes, la reconnaissance par les nouveaux textes des
droits conférés par la coutume conduira-t-elle tout de suite à la demande d’APF ?19
Le cas du Ganzourgou est particulier du fait de la « colonisation » des terres libérées de l’onchocercose à
travers une migration organisée. Les zones à forte migration peuvent généralement être propices pour
la délivrance de « papiers ». Ces zones sont toutefois des zones de conflits fonciers pour la plupart
également !
Il conviendrait alors d’imaginer les meilleures stratégies possibles pour mettre en œuvre le processus de
sécurisation foncière en milieu rural, dans un souci de préservation de la paix sociale.
18
Pourcentages issus de 80% de la population recensée.
19
Il convient de se rappeler des circonstances de l’échec de l’immatriculation foncière pendant la période coloniale.
31
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 32
ETRANGER 21 2,0
TOTAL 1035 100,0
Source : ATEF
Source : ATEF
Un questionnaire, inspiré des entretiens préalables a été adressé à l'ensemble des participants de
l'atelier de lancement. Une dizaine de structures ont répondu à ce questionnaire. Le matériel issu du
traitement (cf. annexe 8) a permis de dresser un état des lieux de l'information et l'observation
foncières. L'état des lieux s'organisait autour de trois grands éléments : i) les activités déjà menées, ii)
les informations existantes et les produits disponibles, iii) les réseaux existants et les formes
d'organisation souhaitables. Cet état des lieux n'est que partiel, puisque basé sur la déclaration
volontaire des institutions.
Ce matériel a été mis à la disposition des groupes de travail. La discussion et les travaux
complémentaires, en particulier sur les expériences d'autres observatoires en Afrique, a permis de
définir une vision partagée de ce que devrait être l’observatoire, en identifiant les contributions
possibles des différents partenaires.
32
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 33
Des études thématiques sur le foncier et le suivi des évolutions des situations foncières. Une attention
particulière est donnée au suivi des conflits et des situations de crises (GRAF) et au suivi des contentieux
fonciers (Direction des affaires juridiques et judiciaires ; Ministère Justice, promotion des droits
humains). Le suivi du développement de l'agro-business est également fait par le GRAF.
La constitution de base de données sur le foncier (DSGU, DGAT, GRAF, DGEAP -Direction générale des
espaces et Aménagements pastoraux) et la production d'indicateurs sur l'évolution de la situation
foncière.
La Participation à l'élaboration des politiques publiques soit par la participation aux commissions
d'élaboration des textes fonciers, soit par des actions de plaidoyer et de lobbying sur le foncier (CODDE,
GRAF, WILDAF) ;
Les formations sur le foncier sont nombreuses. Elles sont menées par un grand nombre de structures et
touchent l'ensemble des acteurs de la chaîne du foncier.
En résumé, on constate une grande diversité des institutions qui peuvent être simples productrices de
données sur le foncier ou s'engager de manière active dans la mise en œuvre des réformes foncières.
L'ensemble de ces activités produit une information nombreuse qui prend la forme de base de données
sur le foncier, d'ensemble d'indicateurs, d'études, de guides, de parcellaires et de cartes.
La réflexion est en cohérence avec la littérature qui recense habituellement trois grandes fonctions
(Mathieu Nicole, 2002 ; Marie Piron, 1996) :
une fonction de recherche qui permet de caractériser et qualifier un phénomène. " Les
observatoires de recherche sont conçus pour résoudre des questions scientifiques où il est
nécessaire de travailler sur le long terme en prenant en compte un temps continu permettant
d’articuler entre elles des temporalités propres à chaque dimension du problème scientifique
posé." (Mathieu Nicole, 2002).
une fonction de mesure. Elle se traduit le plus souvent par la production d’indicateurs
quantitatifs de synthèse. Ces indicateurs sont souvent aussi utilisés dans le reporting.
33
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 34
une fonction d’aide à l’action faite de suggestions et de propositions. Cette fonction peut
prendre des formes variées : de la simple communication des résultats à des dispositifs de
formation.
Par ailleurs, les produits de la recherche sont souvent utilisés dans des actions de prospective qu'ont
voulu souligner les participants à l'atelier de lancement.
A noter néanmoins une originalité de la réflexion Burkinabé, liée à une forte demande concernant les
conditions concrètes de mise en œuvre des politiques, liées au foncier, en particulier au niveau local. La
demande exprime une certaine inquiétude du « comment faire ? ». Une fonction d’accompagnement de
l'expérimentation sociale est reconnue comme devant faire partie des fonctions de l'Observatoire
national du foncier. La notion d’expérimentation sociale fait référence à un dispositif innovant, encadré
par un protocole, accompagné et évalué, permettant d'innover dans la gestion foncière et l'application
des lois.
L’information foncière est produite par de multiples acteurs. Au-delà du recensement partiel que nous
avons effectué (sur une base volontaire), d'autres institutions sont concernés. Citons les ministères
chargés de l’Agriculture, des Ressources Animales, de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme,
des Finances, de l’Administration territoriale et de la sécurité les services déconcentrés de l’Etat et les
collectivités décentralisées, les conseils villageois, les associations de ressortissants, les agences bi- et
multilatérales, les projets de développement, les organisations paysannes, les notaires, les géomètres,
les universités et les tribunaux.
Chacune de ces institutions abordent le foncier à sa manière en fonction de ses projets, de ses
préoccupations, des situations, des mandats, des partis pris pour des usages spécifiques (sociaux,
fiscaux, juridiques, économiques, aménagement…). Les procédures de production et d’usage sont
diverses. Les découpages particuliers de la réalité sont effectués pour sélectionner les éléments a priori
utiles à l’institution ou à l'acteur producteur. Ces procédures diverses de production d’information
foncière génèrent des données hétérogènes, dispersées et peu (ou mal) connectées entre elles.
L'information foncière est disparate, fragmentée et distribuée en de multiples lieux. Elle doit être
intégrée pour donner une vision d'ensemble de la situation foncière.
La coordination est aussi déclarée insuffisante dans l'utilisation de cette information. Le traitement et la
mise à disposition de l'information est couteux en temps et en moyens. Les acteurs ne disposent que de
moyens limités, souvent consacré à la valorisation de leurs propres données. La mise en perspective
manque. Enfin, les informations sont insuffisamment partagées et mise à disposition pour engager de
véritables réflexions et débats.
En résumé, les acteurs de la chaîne foncière espèrent que l'Observatoire du foncier puisse :
Dessiner un cadre global et cohérent des besoins en informations foncières pour organiser les
données existantes et orienter les collectes futures. (L’information est-elle utile ?)
34
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 35
Pour répondre aux demandes des acteurs, trois types d'intégration ont orienté les travaux de la mission:
une intégration conceptuelle (un cadre pour une information utile et pertinente), une intégration des
données (une information utilisable) et une intégration partenariale, (une information utilisée en
réseau).
L'intégration conceptuelle consiste à définir des finalités et des objectifs communs. Le contenu de
l'information nécessaire sous forme de produits, pertinents en fonction des questions posées, en est
déduit. A quoi va servir l'observatoire ? Quels objectifs ? Quels contours ? Quelles fonctions ? Quels
contenus ? Quelles informations ? C'est une phase d'expression, de reconnaissance et de validation des
besoins de chacun des partenaires par l'ensemble. Ces questions ont été traitées par le premier groupe
de travail de l'atelier de conception.
L'intégration opérationnelle est celle réalisée autour d'un dispositif qui permet à la fois la production
d'informations mais aussi surtout l'échange et le partage de cette information entre les différents
acteurs. Le terme de plateforme, dans son sens d'outil d'échange, est alors plus approprié que celui de
système d'information. Elle doit répondre aux besoins d'informations et d'indicateurs identifiés lors de
la phase conceptuelle et aux besoins d'interactions définis lors de l'analyse partenariale.
L'intégration partenariale consiste à donner vie à un réseau de partenaires (acteurs), des personnes ou
des organismes, concernés à différents titres par l’enjeu foncier. Ce sont à la fois des producteurs et des
utilisateurs d’information. L’existence de l’observatoire dépend de la volonté d’échange et d’ouverture
des membres du réseau, dans une conception de partage. C'est le groupe de travail 2 de l'atelier de
conception qui a été en charge de définir d'une part la structuration, le fonctionnement, l'ancrage
institutionnel et d'autre part les relations fonctionnelles entre l'observatoire et les acteurs de la chaîne
foncière.
20
Réseau d’échanges de données entre producteurs et utilisateurs de données urbaines dans la ville de Ouagadougou (DSGU, ONEA, SONABEL,
ONATEL, Mairies, Les Domaines…) … . Plate forme justice économique (CODDE, CPF, SPNG..) et Plate forme souveraineté alimentaire
(CODDE, CPF..) ; Réussir la Décentralisation au Burkina (RDB) ; GRAF/Landnet West Africa (CPF, organisation des femmes, coutumiers,
administration, particuliers, organisations de femmes, enseignants universitaires).
35
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 36
L'objectif affiché est de disposer d'informations fiables et robustes en appui à des requêtes concernant
les politiques publiques de développement durable. L'organisation en réseau permet de regrouper les
compétences et les forces autour d'un même projet qui génère de l'information par la formulation
d’indicateurs et de résultats pertinents sur les situations foncières, la conduite d’analyses
indépendantes et la formulation d’alternatives au service d'actions de plaidoyer pour influer sur les
politiques publiques.
Elle est organisée autour d'un site WEB, permettant la mise à disposition des données, la
production d'analyses et de synthèses, et l'organisation des échanges. Bien sûr la difficulté de
faire vivre le site est réelle car cela exige des moyens toujours rares.
L'initiative s'appuie sur une approche basée sur la participation, la progressivité et la flexibilité.
La production de données est la réponse à des demandes des membres. C'est l'accumulation et
la gestion de ces réponses qui crée la couverture de l'ensemble des thèmes …
Une collecte de l'information est organisée par la mobilisation de l'information au niveau des
bases de données existantes. Si l'information est inexistante, des enquêtes sont déclenchées en
mobilisant les partenaires.
Des analyses sont faites de concert entre représentants d’organisations paysannes et d’ONG qui
bénéficient, pour la construction et la maintenance de la base de données, de l’appui de
statisticiens et d’informaticiens.
Le modèle du réseau foncier irrigue la réflexion autour de l'observatoire national. Les conclusions du
processus de co-construction ont souligné les acquis de ce réseau et ont proposé leur prise en compte
pour la conception de l'observatoire national: mandat, fonctions, organisation partagée, réponse à des
demandes précises et concrètes émanant des acteurs, flexibilité et progressivité de la mise en œuvre,
contribution des partenaires à la production des connaissances, charte précisant les droits et les devoirs.
Mais, la notion de plaidoyer soulève des interrogations. L'observatoire national par essence va réunir
tous les acteurs de la chaîne foncière qui sont porteurs de projets "de société" divers. Coexisteront des
tenants de l'agro-business et de l'agriculture familiale, des partisans de la titularisation et d'autres de la
certification. L'observatoire, parce qu'il est national, par nature, devra prendre en compte la diversité de
ces projets. La notion de plaidoyer peut être reprise si elle concerne une action destinée à faire en sorte
que la question foncière devienne une cause nationale d'intérêt public, qui mobilise l'ensemble de la
nation du fait de la gravité des conséquences de la pression sur la terre. Mais la défense de positions et
de représentation d'intérêts quelle que soit leur noblesse ne peut faire partie des missions de
l'Observatoire. Il peut et doit produire une information destinée à analyser la pertinence, la faisabilité,
et l'efficacité des différents projets. L'utilisation dans des actions de lobbying pour défendre les intérêts
spécifiques sera de la responsabilité des partenaires. L'observatoire devra s'attacher aux faits, laissant
les interprétations aux acteurs de la chaîne foncière.
Deux impératifs en découlent : la validation des données et produits ; l'organisation d'espaces de débats
clairement identifiés.
36
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 37
C'est un outil au service d'une communauté, organisée en réseau, aux intérêts divergents mais dont
tous les membres sont impliqués à titres divers dans la "chose foncière".21 C'est un outil de production
de connaissance et d'information sur le foncier. C'est un outil de capitalisation de données. C'est un
outil d'appui aux actions d'information, communication et formation des citoyens.
En tant que dispositif d’appui à l’action, l'observatoire du foncier contribue aux nouvelles formes de
gouvernance. La gouvernance fait référence à l’ensemble des processus et méthodes à travers lesquels
les individus et organisations, publiques et privées, gèrent leurs affaires communes. Sa création
reconnait la multiplicité des acteurs qui interviennent dans les affaires foncières et le fait que les
institutions de l'Etat n’ont plus le monopole de l’action publique ni de la « fabrique des politiques
publiques ».
L'observatoire consacre aussi le fait que le foncier est posé d'abord en tant que question à résoudre, de
manière collective, en prenant en compte les différents points de vue dans des processus qui amènent
individus, société civile, institutions, entreprises et Etat (central et collectivités territoriales) à collaborer
pour inventer ensemble. Et comme toute question à résoudre, la question foncière doit être
documentée, éclairée et illustrée. Cette posture place l'information au centre de l'action.
Un observatoire peut alors être défini comme un dispositif en réponse aux besoins en informations d’un
groupe d’acteurs, divers, qui partagent une même préoccupation. Il se matérialise par un ensemble
d’outils assurant d’une part la collecte, le stockage et la gestion des données, et d’autre part la
production, l’analyse et la restitution d’information et de nouvelles connaissances.
Avant de préciser les formes proposées pour que l'objectif du foncier soit proche de cet idéal, l'analyse
des expériences d'observatoire du foncier en Afrique francophone doit nous permettre de préciser un
certain nombre d'écueil, principalement opérationnel.
Une présentation synthétique de ces expériences a pour objectif de tirer quelques enseignements pour
l’Observatoire national du foncier.
21
On peut rapprocher le groupe d’acteurs constitué autour d’un observatoire à une communauté d’apprentissage (learning
community), voir même une communauté de recherche. Une communauté d’apprentissage désigne un groupe de personnes qui
partagent les mêmes valeurs et visions et qui se rassemblent dans le but d’apprendre les uns des autres différentes connaissances
(Brown et al, 1989).
37
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 38
Missions et objectifs
L’Observatoire a pour mission d'analyser des situations foncières. L'objectif est de produire une
information sur les situations foncières locales et leur diversité. L'information est principalement
destinée aux décideurs.
Une seconde mission en découle. C'est une mission d'appui qui, utilisant les connaissances acquises,
fournit une assistance aux projets pour une gestion plus pacifique et plus durable du foncier rural et des
ressources naturelles.
La troisième mission concerne la mise à disposition des données collectées et l'organisation de débat,
grâce à des séminaires annuels régionaux et nationaux.
Le dispositif
L'Observatoire est organisé en un observatoire national et cinq observatoires régionaux, situés dans les
cinq zones agro-écologiques du pays : la zone cotonnière, les périmètres irrigués de l’Office du Niger, les
forêts de la région de Bamako, le delta du Niger et les zones pastorales environnantes, la région de Gao.
Sept chercheurs maliens, spécialistes des questions foncières, sont affectés à l'Observatoire.
Ancrage institutionnel
Le Ministère du Développement Rural et de I' Environnement et la Caisse Française de Développement,
confient à AVES (Avenir, Espaces et Sociétés), une association créée par des chercheurs, la maîtrise
déléguée de l'Observatoire foncier du Mali.
Cette association est indépendante dans son fonctionnement. Cette liberté de recherche est
revendiquée. Les travaux de l'observatoire sont suivis par un comité interministériel, sous la tutelle de la
cellule de la planification et de la statistique, du Ministère du Développement rural. Mais l'observatoire
crée peu de liens avec les acteurs. Il produit de l'information foncière de manière centralisée et ne
discute que des produits. L'organisation en réseau n'est pas envisagée.
Activités réalisées
Les travaux réalisés ont été :
Une cartographie des problématiques foncières locales et régionales et de leurs
caractéristiques;
Des diagnostics détaillés sur les situations conflictuelles et les éventuelles solutions
expérimentées localement (fonction de veille);
Des activités d'appui à 6 projets de gestion, financés par l'AFD.
Des synthèses et des recommandations en vue de l’élaboration de la charte foncière et du code
des collectivités territoriales ;
Des séminaires organisés chaque année pour faire le point sur les activités réalisées.
Produits
Les produits ont été essentiellement des rapports et des synthèses mis en débat lors de séminaires. Ces
séminaires ont fait l'objet d'actes.
Les rapports décrivent les problématiques foncières de chaque région. Ils identifient les grandes
contraintes à la production ou aux systèmes de production. Une attention particulière est donnée aux
pratiques ou "logiques" des acteurs. Les institutions (traditionnelles et relevant de l'Etat) sont identifiées
et leur action est évaluée en fonction de leur capacité à résoudre des conflits.
Les rapports montrent qu’en dehors des zones aménagées (périmètres irriguées..), les attributions
foncières relèvent toujours largement des chefs de terre. C'est bien le niveau local du village qui est le
lieu d'attribution foncière ou plutôt le lieu de reconnaissance des droits.
38
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 39
L'inefficacité des lois foncières existantes est soulignée. La loi reste peu appliquée. Elle est peu connue
et peu appropriée par les populations locales. Pour la plupart des conflits fonciers, c'est l'instance
d'attribution des terres qui cherche des solutions aux conflits fonciers locaux. D'une manière générale,
les communautés villageoises ou lignagères tentent de résoudre le maximum de conflits, fonciers ou
autres, en leur sein. Le recours à la justice ne se fait que si des solutions locales ne peuvent être
trouvées.
L'apport des projets de développement de type "gestion des terroirs" est souligné. Ils ont permis aux
populations locales d’être de plus en plus associées à la gestion des innovations ou des aménagements.
Les pratiques des projets de développement et les débats génèrent l'émergence d'une législation (mais
le terme est-il approprié ?) moins abstraite, moins autoritaire, plus participative et plus démocratique.
Bilan critique
Deux documents sont utilisés dans ce bilan critique. Une évaluation interne de l'Observatoire (Kintz,
1997) après quatre ans d'activité répond à un certain nombre de critiques et identifie des problèmes
techniques à corriger. Une note pour le Comité Foncier de la Coopération Française a, en 2011, a
analysé cette expérience.
L'Observatoire foncier du Mali a contribué au débat sur la question foncière au Mali. Les travaux
préparatoires à la création de l'Observatoire avaient déjà largement atteint ce but. L'observatoire devait
fournir des éléments au débat, en particulier pour montrer l'intérêt d'approches de reconnaissance des
droits, autres que la titularisation en montrant les limites de cette dernière par l'analyse des situations
et des pratiques foncières.
Cette démonstration n'a pas été faite. L'Observatoire a d'abord souffert de la qualité des produits qui
n'ont pas convaincu. Les documents étaient trop disparates. Un cadre conceptuel partagé a manqué
(ontologie et vocabulaire commun). Il aurait mieux organisé et structuré à la fois la réflexion et les
produits. Les documents étaient difficilement accessibles. Le style était "chercheur", trop sophistiqué et
peu attrayant pour la grande majorité des acteurs. Les documents n'étaient pas consultables
physiquement : pas de lieu de consultation soit physique soit virtuel.
Les débats ont été limités à quelques séminaires trop confidentiels. Des problèmes de gestion ont
existé, en particulier le turn-over des responsables a été trop rapide pour certains observatoires
régionaux : la continuité du travail en a souffert
L'Observatoire était financé exclusivement par l'aide internationale et par un seul bailleur, l'AFD. Il était
justifié en partie par la fonction d'appui aux projets de gestion des territoires et des ressources. Là aussi,
les prestations de l'observatoire en termes de conseils et de recommandations étaient considérés
comme insuffisantes. La faiblesse des réalisations (produits) et les conditions de financement ont
fragilisé l'Observatoire dans un débat aigu : il se voulait indépendant, mais n'était pas neutre. Les
options qu'il défendait (reconnaissance des pratiques locales par la loi ; conception de la législation à
partir des actions locales…) et qu'il n'a que partiellement étayées, étaient fortes et se sont opposées à
des propositions plus centralisées, de type domanial. Le choix de privilégier l’étude des conflits comme
source d'inspiration a aussi été critiquée : elle aurait réveillé des passions. Enfin les références à la
collusion des autorités foncières n'ont pas aidé aux choix politiques de maintenir la structure. Plus
fondamentalement, l'option exigeait un dispositif d'ingénierie foncière que les projets ne réussissaient à
garantir que dans les zones aménagées.
En tout état de cause, l'observatoire n'est plus financé. Il a fermé ses portes au début de l’année 1998.
Hasard d'un calendrier ou cohérence, l’élaboration de la charte foncière, qui devait prendre le relais et
capitaliser les travaux de l’Observatoire, est ajournée.
39
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 40
La gestion foncière continue donc à relever d’une logique domaniale, où les droits coutumiers, tout en
étant explicitement mentionnés et reconnus, ne peuvent accéder à une reconnaissance juridique que
par la procédure de l’immatriculation.
Ce n'est qu'en 2006 que le débat autour de la loi d’orientation agricole reprend. Le Ministère de
l’agriculture soutient une vision de sécurisation « par le bas » (constatation des usages puis
certification), mais d'autres ministères (Ministère du Logement, des affaires foncières et de
l’urbanisme, Direction des domaines...) engagent des réflexions et initiatives favorisant des pratiques de
mise en valeur « par le haut », grâce à des opérations d'aménagement publics ou privés. Le Mali est
d'ailleurs l'un des pays ouest-africains où le phénomène de « l’accaparement des terres » est le plus
préoccupant.
L'idée d'un observatoire revient à l'initiative de la Banque Mondiale qui lance au Mali un Land
Governance Assessment Framework (LGAF, pour élaborer des diagnostics nationaux effectués par une
expertise nationale) de la gouvernance foncière (rurale et urbaine). Si les objectifs sont les mêmes
(produire de la connaissance, alimenter la réflexion des acteurs sur les politiques foncières, diffuser de
l’information), le contenu exact de ces études reste encore à définir. La définition de ce contenu est
soumise aux mêmes tensions.
Mission et objectifs
L'Observatoire foncier est conçu comme une cellule de suivi de la réforme, capable d’observer,
d’analyser et d’évaluer le Programme National Foncier (PNF), mais aussi de mesurer les impacts de la
nouvelle politique foncière. Après deux ans de fonctionnement les objectifs ont été étendus :
l'Observatoire a été chargé de mener des études concernant l'ensemble des thématiques en lien avec la
réforme et, plus largement, avec la gouvernance foncière.
Le dispositif
Un Comité d’orientation et de Suivi (COS) est chargé des orientations à donner au travail. Il joue le rôle
d'un conseil d'administration. Une Cellule technique appelée Cellule d’Information et de Suivi-Evaluation
(CISE).est chargée de la mise en œuvre et de la gestion des différentes fonctions de l'observatoire, à
savoir : dispositif de collecte des données, dispositif de traitement, y compris contrôle qualité, dispositif
de synthèse et dispositif de débat/concertation.
L'équipe de L’OF est constitué de 4 agents : un directeur et trois agents techniques (un chargé des
études, un chargé des systèmes d’information et un chargé de la capitalisation et de la diffusion).
L’équipe accueille également des chercheurs d'autres organismes (un chercheur à plein temps depuis fin
2010). L'Observatoire du foncier dépend des financements extérieurs. C'est une source de fragilité.
Ancrage institutionnel
40
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 41
Dans un premier temps, l’Observatoire du Foncier est rattaché au Programme National Foncier. Il est un
service de ce programme. Au bout de deux ans, l’OF devient une structure paraétatique sans statut
juridique clair, rattachée au ministère en charge du foncier (MADT). Les activités sont ancrées dans une
logique partenariale forte avec l'ensemble des acteurs du foncier. L’OF a tissé de nombreux partenariats
avec les agences de développement, des instituts de formation et des universités, des ONGs (en
particulier la SIF- plateforme de la société civile sur le foncier), des experts du secteur agricole ou du
secteur urbain et les services de l’Etat (ministère de l’agriculture, ministère de la justice, ministère des
forêts, niveau central et déconcentrés).
Activités réalisés
L'Observatoire mène trois grands types d'activités.
La production d’information et d’analyses concerne le suivi de la réforme (ce qui est fait) sur la
base d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Des études mesurent aussi les impacts de la
politique foncière au niveau des ménages, des pratiques foncières, de la gouvernance
territoriale. La production d'information s'intéresse aussi à toutes questions foncières
considérées comme prioritaires par le Comité d'orientation et de suivi.
La diffusion de l'information ;
La mise en débat.
Des produits
Les produits sont divers. Ce sont :
Des documents de synthèse sur l’état d’avancement de la nouvelle politique foncière, document
discutés et mis en débat dans des espaces de concertation qui deviennent des
recommandations ;
Des indicateurs, quantitatifs et qualitatifs, mesurant l’état d'avancement de la réforme ;
Des études spécifiques sur la question foncière ;
La gestion d'un site internet, conçu en 2009 comme une plateforme d'échange garantit
l'accessibilité de l'ensemble des produits pour les utilisateurs du web – cartes interactives,
rapports thématiques et premières notes de synthèses ;
la diffusion de l’information.par de multiples voies site Internet, films, articles de presses,
télévision, SMS ;
La mise en débat des informations et des analyses qu’il produit.
Bilan critique
Le bilan s'appuie sur deux documents rédigés en 2011 : le rapport d'évaluation du Programme National
Foncier et une auto-évaluation. Le bilan est plutôt positif.
L'Observatoire foncier à Madagascar s'est imposé et est reconnu par la qualité de ses alliances (qui lui
permettent de disposer de compétences reconnues), de ses produits et sa politique de diffusion
Le premier élément est la qualité des travaux de l'OF qui est reconnue. Il y a consensus sur l'intérêt et la
tenue des documents produits.
L'insertion dans un réseau de partenariats actifs est un autre élément positif. En particulier, les alliances
avec l'Université et la recherche ont permis des activités mobilisant les étudiants. Au cours des années
2010-2011, l’Observatoire a été à l’initiative, a encadré ou a participé au pilotage de 9 thèses (4
étrangers, 5 malgaches) et 18 stages (niveau licence et master : 3 étrangers, 15 malgaches).
Les outils de diffusion sont soignés : films, plaquettes, rapports. A noter le rôle déterminant du site et le
partenariat actif avec des associations qui utilisent l'information foncière dans leurs actions de
sensibilisation.
41
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 42
Les activités de restitution et mise en débat des informations sont efficaces. Les niveaux les plus
difficiles à toucher, de façon commune à de nombreuses organisations, sont les niveaux locaux. Des
moyens classiques sont utilisés :
participation à des événements internationaux,
organisation d’ateliers thématiques,
organisations de colloques, de conférences-débats, d'ateliers régionaux,
organisation des COS et de comité de pilotage,
A noter aussi les accords avec la presse : conférence de presse, des accords de diffusion de l'information
foncière avec quatre journaux et une chaine de télévision. Le foncier est devenu un thème d'information
des médias malgaches.
A partir de l'analyse des deux expériences d'observatoires (un échec et un succès, à consolider…), il est
possible de tirer quelques enseignements pour la conception de l'observatoire du foncier au Burkina.
Les contextes des observatoires sont différents. Au Mali, la question foncière est en débat. Les choix
politiques ne sont pas faits. A Madagascar, une nouvelle politique foncière est mise en place. Les
missions et objectifs des deux observatoires sont logiquement différents. Au Mali, la volonté est d'abord
de justifier de l'intérêt d'une réforme qui prenne en compte la diversité des situations et la
reconnaissance des droits d'usage. Il s'agit de dresser un panorama de la situation au Mali, en analysant
les conditions d'insécurité foncière et les actions qui contribuent à la sécurisation foncière. A
Madagascar, le dispositif est d'abord centré sur l'accompagnement de la réforme. Avec les difficultés de
financement que connaît la réforme avec la crise institutionnelle de Madagascar, il s'élargit et reprend
l'analyse des dynamiques foncières, en s'écartant d'une réforme qui s'essouffle du fait de manque de
moyens.
Du point de vue des dispositifs, les moyens sont équivalents. Mais au Mali ils sont dispersés sur
l'ensemble du territoire. A Madagascar ils sont concentrés nationalement : l'Observatoire s'appuie sur le
dispositif du Programme National Foncier.
Du point de vue institutionnel, les deux observatoires sont organisés en deux structures : un comité de
pilotage et d'orientation et une entité d'exécution. Au Mali, cette entité est une association de
chercheurs à qui est déléguée la réalisation de l'observatoire. Cette délégation a garanti de l'autonomie.
Mais cette autonomie n'a pas été "orientée" vers les besoins et les attentes. En particulier il semblerait
que le comité interministériel ait eu une faible influence. A Madagascar, l'entité est une structure para-
étatique dont le statut reste flou mais qui lui donne une grande liberté d'exécution. Le Comité
d'orientation scientifique joue son rôle avec constance.
Au Mali, l'observatoire n'a pas réussi à s'insérer dans un véritable réseau ce qui semble le cas à
Madagascar. Il est vrai aussi que les temps sont différents. La question foncière dans les 10 ans qui
séparent les expériences est devenue une question de société qui a mobilisé de nombreux acteurs. Le
réseau existe ce qui n'était peut être pas le cas au Mali des années 90. L'observatoire du Mali semble
avoir souffert d'isolement et de l'absence de réseau.
Les deux observatoires souffrent d'une dépendance aux financements extérieurs. Les consultants sont
payés sur financement extérieur, ce qui contribue paradoxalement à leur liberté d'agir. La dépendance
semble moindre à Madagascar car elles mobilisent différents bailleurs de fonds. Mais le réseau ici aussi
42
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 43
Les activités dans les deux expériences sont identiques : production d'informations, de synthèse et de
recommandations ; mise à disposition et en débat. Néanmoins, à Madagascar la production
d'informations est très structurée en fonction de questions très précises. Ce n'était pas le cas au Mali. A
noter la préoccupation beaucoup plus importante donnée à Madagascar à la mise en disponibilité des
données par un site et des actions de réseautage.
Concernant les produits, la qualité des produits semblent être différentes. Au Mali les produits sont
questionnés sur leur capacité à répondre aux attentes. Ce n'est pas le cas à Madagascar.
L'analyse des expériences du Mali et de Madagascar confirme que trois tâches organisent un
observatoire : production de connaissances ; mise à disposition et mise en débat. L'analyse permet aussi
d'affirmer que la réussite de l'Observatoire national du foncier va dépendre de sa capacité à trouver un
certain nombre "d'équilibres" :
Equilibre entre autonomie et orientation. Autonomie pour rendre compte sans exclusive des situations
et orientation pour répondre à des attentes diverses. La question est souvent posée en termes
d'ancrage institutionnelle. Le statut de la structure doit être le plus flexible possible. Le rattachement
doit garantir une certaine liberté dans la recherche et dans la gestion des résultats. Mais le statut et le
rattachement sont peut être moins importants que l'existence d'un comité d'orientation, reconnu et
légitime, actif dans un dialogue permanent avec l'instance exécutive. Pour garantir cette reconnaissance
et cette légitimité, ce comité devra être représentatif de l'ensemble des acteurs de la chaîne foncière,
composé de personnalités indiscutables.
Equilibre entre structure de coordination et réseau. L'expérience du Mali a souffert de l'absence d'un
réseau. L'association s'est retrouvée isolée. La production a été "solitaire" et n'a pas été appropriée par
les acteurs qui n'ont pas été associés au processus de décision et de réalisation. A Madagascar, les liens
avec les différents acteurs sont plus riches. Le réseau semble une réalité. Il pèse sur les choix des
activités et surtout formule des exigences sur les formats et standards des produits. Mais la
coordination garantit une vision globale qui intègre les différentes activités.
Equilibre entre suivi et mesure d'impacts de la réforme et compréhension des situations foncières.
L'observatoire au Mali s'est concentré sur la description des situations foncières. L'observatoire a
Madagascar avait été construit comme un simple outil d'accompagnement de la réforme foncière. Les
évolutions qu'a connu l'observatoire montre que l'observation doit prendre en compte à la fois la
description des situations (en analysant les causes d'insécurité) mais aussi mesurer les actions de
sécurisation foncière.
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 44
Equilibre entre qualité des produits et accessibilité à la société civile. La question posée est celle des
produits et des bénéficiaires potentiels. La volonté de mettre des produits à la disposition de
l'ensemble des citoyens impliquent des stratégies de diffusion bien pensées. La notion de réseau et
d'utilisation par les partenaires des produits de l'observatoire est centrale.
Equilibre entre "neutralité" et débat. L'Observatoire est national. Il a vocation à produire l'information à
destination de l'ensemble des acteurs Burkinabè Mais il a vocation à débat, sur des questions
polémiques. L'observatoire doit produire l'information nécessaire à ce débat. La neutralité va s'exprimer
dans des documents argumentés où l'ensemble des faits et des points de vue sont exprimés et
représentés. Mais ces documents ne peuvent être fades. Ils doivent susciter le débat. L'observatoire
devra organiser les débats, en précisant les questions et en garantissant des modalités, lieux et espaces
nécessaires.
Equilibre entre programmation et flexibilité. La programmation est essentielle pour préciser les lieux,
les contenus (quels types d’informations), les calendriers, les partenariats et les moyens nécessaires.
Elles relèvent d'enquêtes systématiques qui s'inscrivent dans la durée et qui privilégient les données
quantitatives. La flexibilité doit garantir la capacité d'adaptation à des situations neuves, à des
événements apparaissant soudainement, non prévus, mais qui nécessitent un éclairage.
Trouver ces équilibres contribuera à la qualité première de l'observatoire, nécessaire à son succès : la
légitimité de l'information produite. La légitimité est plurielle. Elle est liée à la pertinence et à la qualité
des produits mais aussi à leur reconnaissance à la fois par l'Etat et la société. Cette légitimité semble
reposer essentiellement sur une production d'informations pertinentes, (en réponse à des demandes,
dans leur diversité), sur la qualité des produits, sur leur mise à disponibilité (pour des traitements
différenciés de la part des acteurs de la chaîne foncière quels qu'ils soient), sur leur mise en débat dans
des instances ouvertes et sur la capacité à "intéresser" la société, en facilitant les interactions avec les
décideurs.
Les différentes fonctions doivent être menées de manière concomitante : animation du débat national
sur la réforme foncière, production de documents de vulgarisation, la formation, la maîtrise d’ouvrage
déléguée sur des études commanditées, les activités de conseil…. C'est leur intégration qui donne de la
cohérence aux activités.
44
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 45
Des financements diversifiés, ne dépendant pas seulement de logiques projets, et consolidés par
des contrats d'association à long terme (charte?). Des associations public/privé, le financement
sur des projets de recherche, les activités d'expertise sont des pistes à étudier.
C'est bien cette philosophie qui a motivé la pratique de co-construction menée durant la mission. Lors
des entretiens et des travaux des groupes de travail, les partenaires ont repris chacun des points liées
aux mandats et objectifs, à l'ancrage institutionnels et au dispositif nécessaires pour mettre en œuvre
quatre objectifs :
Ces objectifs seront traités dans le chapitre A de la partie 2. Deux autres objectifs sont plus
opérationnels et relèvent aussi des moyens, de l'organisation retenue et des fonctionnements. Ce sont :
Des objectifs liées à la constitution d'un réseau autour du foncier : Renforcer /Appuyer les
structures intervenant dans le domaine du foncier ; Formaliser leurs engagements sur le foncier
à travers une charte.
Des objectifs de gestion de l'information : Etre un point de convergence de connaissances par la
centralisation, coordination et capitalisation des données ; être un dispositif de remontée de
l’information, de la base au dispositif de collecte, de traitement et d’analyse au niveau central.
La gestion de l'information va se traduire à la fois par des systèmes d'information de traitement
des données et des systèmes de mise à disposition de ces données.
Ces objectifs et la manière de les aborder seront traités dans la suite du processus de construction de
l’observatoire (chapitre B et C).
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 46
La complexité des situations foncières est telle que les tentatives de réforme elles-mêmes ont du mal à
se mettre en place, faute de bons diagnostics et d’un suivi en temps réel des résultats obtenus afin d’en
corriger au fur et à mesure certains dispositifs, de façon pragmatique.
La création d’un observatoire foncier aurait donc pour double objectif général de faire la lumière sur les
problématiques foncières et sur les dysfonctionnements à corriger, puis d’accompagner les réformes en
fournissant aux décideurs une vision exacte des résultats obtenus afin que certains correctifs puissent
être introduits en temps utile.
Cela n’enlève rien à l’intérêt de mettre en place, dès que la possibilité s’en présentera, des
collaborations interrégionales, en particulier dans le domaine méthodologique. (Cf. observatoire
régional préconisé par l’UEMOA)
A terme, il est également possible qu’apparaisse l’intérêt de programmes d’observations spécifiques sur
les marchés fonciers urbains de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, en accompagnement des politiques
d’aménagement de ces deux métropoles. Cependant, à l’étape actuelle, il paraît raisonnable d’intégrer
cette problématique comme l’une des composantes de l’observation nationale afin de ne pas disperser
les efforts.
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 47
Eclairer plus largement les problématiques foncières du pays, pour préparer, dans une
démarche prospective, les réformes futures ;
Ces deux missions ne se conçoivent pas l’une sans l’autre. Un observatoire qui garderait ses
observations pour son propre usage ou qui ne ferait pas un effort suffisant pour en assurer la diffusion,
voire la vulgarisation, aurait tôt fait de disparaître, faute d’être socialement utile. Inversement, un
observatoire qui se contente d’être un lieu de débat sans produire de nouvelles connaissances, aurait
également du mal à justifier de son utilité publique et de l’attribution de crédits.
Deux activités seront mises en œuvre de manière concomitante : la collecte des données existantes et la
production spécifique de données par une enquête sur sondage.
L’observation foncière proprement dite est rarement originale. Chaque fois que cela est possible, elle
consiste à collecter des informations qui existent par ailleurs et qui sont le plus souvent produites dans
le cadre de différentes procédures de gestion administrative ou commerciale, en particulier les fichiers à
finalité fiscale. La collecte de données suppose un bon esprit de collaboration avec les administrations et
organismes détenteurs des données originales afin d’organiser des routines de transmission ou de
consultation de ces données.
L’organisation de la collecte des données déjà identifiées doit être assurée avec régularité. Elle doit
s’accompagner d’une activité systématique de veille afin de détecter les nouvelles sources
d’informations et d’études. Aucune étude ou information existant sur le foncier ne devra rester
étrangère à l’Observatoire. Cette activité de veille peut être menée à la fois à trois niveaux :
Dans les instances administratives et professionnelles ;
Dans les milieux universitaires ;
Sur Internet.
L’observation foncière ne recourt à la production de données originales que lorsqu’il est impossible de
faire autrement, c'est-à-dire en l’absence d’informations existantes utilisable. Dans le cas du Burkina, il
faudra souvent passer par là pour pallier à la faiblesse de l’information d’origine administrative.
Cette production de données originales ne saurait, pour autant, conduire à créer des bases de données
exhaustives similaires à celles qui sont créées par des administrations publiques ou privées, dans une
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 48
approche gestionnaire du foncier. Une telle démarche serait irréaliste et entrainerait des coûts hors
d’échelle avec l’intérêt des résultats attendus.
Nous proposons des travaux d’enquêtes sur échantillonnages représentatifs des situations foncières au
Burkina. Les enquêtes utiliseront les méthodes d'observation directe ; d’entretiens ; d'études de cas ;
etc.). Cependant, il devra toujours exister un souci de quantification.
Lorsque l’observation est par nature qualitative (par exemple, le mode de désignation des héritiers d’un
ayant droit), il est nécessaire de chercher au moins à mesurer son aire d’application ou sa fréquence. Il
n’y a pas d’observatoire foncier qui ne cherche à quantifier ce qu’il observe après l’avoir conceptualisé.
L’Observatoire ne se contentera pas de collecter, voire de stocker et compiler les données. Il devra en
assurer le traitement en les croisant entre elles, en les commentant, en les organisant en séries longues,
etc. Il devra également en permettre l’accès à des équipes tierces ou à des chercheurs, pour qu’ils
contribuent à une réflexion partagée.
L’Observatoire sera enfin en charge de la conservation de ces données. Il assurera la mémoire du foncier
au Burkina. Cette dernière fonction est particulièrement importante dans le domaine du foncier qui
évolue selon des processus de longue durée qui ne deviennent intelligibles qu’avec un recul temporel,
plus proche de la dizaine d’années.
Au-delà de l’accessibilité de ses données, l’Observatoire devra assurer une politique active de
transmission de connaissances, en la diversifiant en fonction des cibles. L’Observatoire doit avoir pour
objectif minimal de nourrir le débat national sur la réforme foncière. Il est important qu’il parvienne à se
positionner clairement comme un lieu de débat et non pas comme un groupe de pression à l’intérieur
du débat.
Pour contribuer à ce débat, L’Observatoire pourra produire une série de petits guides pratiques,
idéalement, un par procédure ou par problème, destinés au grand public. A un autre niveau d’exigence,
il sera également souhaitable que l’Observatoire organise la rédaction d’un manuel foncier qui soit
adapté au contexte burkinabé, à destination des étudiants et des professionnels.
Dans la même perspective, l’Observatoire devrait être en mesure d’organiser des formations techniques
sur des thématiques juridiques ou administratives, voire sur le maniement de certains logiciels ; à
destination d’agents de la fonction publique, des professionnels et des intermédiaires des filières du
foncier, y compris ceux du secteur informel, des organisations de la société civile, du privé, etc.
Eclairer les Autorités et les responsables de tous niveaux pour les aider à piloter la Réforme
foncière en cours ;
Favoriser la pertinence des travaux des chercheurs en assurant une meilleure circulation et
capitalisation de leurs travaux ;
Fournir des outils de compétence opérationnels aux professionnels ;
Développer une « culture foncière » au sein des relais d’opinion de la population, en particulier
les journalistes qui peuvent être alimentés par des communiqués de presse, mais aussi invités à
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 49
L’étude du foncier est, par nature, transdisciplinaire puisqu’elle combine l’économique, le juridique, le
social, le géographique (valeur d’un droit impliquant des acteurs en un lieu), voire l’ethnologique et le
religieux pour caractériser et conceptualiser le nature des droits en cause. Ses enjeux sont multi
sectoriels puisqu’ils intéressent à la fois l’agriculture, l’environnement, l’habitat, les infrastructures et
l’activité économique. Son approche mobilise plusieurs professions (paysans, géomètres, notaires,
promoteurs, intermédiaires de l’immobilier, etc.) et plusieurs départements administratifs (agriculture
et forêt ; urbanisme et logement, écologie ; fiscalité et finances ; justice ; décentralisation ; collectivités
territoriales) qui l’abordent sous des angles différents.
L’observation foncière ne trouve donc pas son unité dans ses finalités mais dans son objet : tout ce qui
se rapporte aux « terrains » (que l’on évitera de confondre avec le « territoire » qui relève, lui, de la
sphère sociale et non pas individuelle).
Le champ géographique
L’observation foncière porte sur les terrains de l’ensemble du territoire, plutôt que d’avoir un système
d’observation foncière pour les terrains urbains juxtaposée à un autre système d’observation pour les
terrains agricoles ou naturels. En effet, c’est souvent dans les zones de confrontation de l’urbain et du
rural que se localise une bonne partie des problématiques foncières, tant du point de vue de
l’urbanisme que de l’agriculture. De même qu’une autre série de problématiques foncières se situent
dans les fronts pionniers, à la rencontre des espaces naturels et des espaces agricoles ; ou encore dans
la confrontation entre les zones agricoles et les parcours d’élevage.
Autrement dit, les problématiques foncières sont davantage liées aux conflits d’usages qu’à la mise en
œuvre d’un usage donné. Etudier séparément les secteurs ayant une fonction urbaine, naturelle,
agricole, et d’élevage, laisserait échapper l’essentiel des problématiques foncières qui sont des
problématiques d’interface (conflits des droits et des valeurs).
Il sera également du rôle de l’Observatoire, de faire l’analyse comparative des problématiques foncières
entre les différentes « zones socio-foncières » qui existent sur le territoire et dans les zones d’influence
des deux agglomérations principales.
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 50
Chacun de ces volets met en œuvre sa propre méthodologie avec une grille d’analyse spécifique.
Cependant, même s’ils sont observés sous plusieurs angles, il s’agit des différentes facettes des mêmes
terrains. Ce sont donc les croisements qui pourront être faits entre ces quatre approches qui enrichiront
l’observation globale de la réalité foncière.
Soit statique (on observe le terrain et les relations humaines à ce terrain, à un moment donné)
Soit dynamique (on observe les changements du terrain et des relations humaines à ce terrain
entre deux dates, ce qui suppose que ce soit alors les mêmes terrains qui soient enquêtés).
Nous détaillerons, pour chacun des volets, la nature de l’information ; les enjeux de connaissance et les
méthodes d’observation utilisables.
La nature de l’information
L’observation physique du terrain consiste à caractériser son utilisation physique (couvert forestier,
constructions, terre arable, etc.) et la fonction remplie par cette utilisation (par exemple, pour une
construction, habitat ou activités ; pour une terre arable, culture alimentaire ou industrielle ; etc.).
Il est concevable de traiter ces deux observations de manière distincte, comme deux facettes
différentes. Cependant il est plus simple d’en faire une seule observation incluant et combinant les deux
aspects.
Dans ce cas, l’observation physique et fonctionnelle permet de déterminer « l’état de mise en valeur »
et ainsi d’identifier les pressions existantes sur les ressources et d’analyser les contraintes pesant sur les
activités existantes.
Quel niveau de pression exercent les activités humaines sur ces espaces ? Quelle est l'efficacité des
dispositifs de gestion et de conservation existants ? Ces espaces sont-ils dans un processus de
dégradation ou de restauration ?
Espaces agricoles : Toutes les terres cultivables sont-elles cultivées ? Pourquoi certaines potentialités
agricoles sont-elles inutilisées ou sous exploitées, alors qu’il existe par ailleurs de nombreux paysans
dont les terres sont insuffisantes ou pauvres et peu propices aux cultures céréalières ?
Espaces urbains : Tous les espaces viabilisés sont-ils valorisés ? Pourquoi existe-t-il de si grandes
surfaces viabilisées qui demeurent inutilisés alors qu’existe par ailleurs un manque de viabilisation et
d’infrastructures ?
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 51
Phénomène de rétention foncière spéculative accentuée par l’absence d’impôt foncier annuel ?
Terrains acquis pour capter des plus values d’urbanisation et qui seront revendus plus tard ?
Thésaurisation foncière par carence d’autres outils d’épargne suffisamment sûrs ?
Existence sur ces terrains de conflits fonciers non résolus ?
Volumes bâtis. Il s’agit ici de caractériser les principaux paramètres de l’évolution du domaine bâti :
Quels sont les rythmes d’accroissement des volumes bâtis par rapport aux rythmes
d’accroissement de la population urbaine ?
Quelle est la part de progression respective des volumes bâtis en extension urbaine et en
densification des quartiers existants ? Quelles conséquences faut-il en attendre en termes
d’étalement urbain prévisible et de besoins d’aménagements d’infrastructures nouvelles ?
Quelle est la part relative des quartiers où le bâti s’améliore ou, au contraire, se dégrade ?
La part du volume bâti ne disposant pas d’accès aux infrastructures est-elle en voie de
résorption ou d’aggravation ?
Les volumes bâtis éventuels sont mesurés en termes de m² de planchers existant sur les terrains
(surface au sol approximative multipliée par le nombre de niveaux).
Le niveau de desserte des parcelles est noté pour les différentes infrastructures (viabilisation, eau
potable, égout, électricité, équipements de proximité)
L’observation est, si possible, rendue dynamique, afin de suivre et de mesurer le rythme des évolutions
observables. Cependant, un bon degré de précision de l’observation des dynamiques est alors plus
difficile à obtenir que celui d’une observation statique et les techniques d’observation choisies doivent
en tenir compte.
Ainsi, l’imagerie aérienne ou satellitaire qui est excellente pour fournir de bonnes visions spatiales de la
situation à l’instant « T », peut poser problème lorsqu’il s’agit de quantifier le rythme des
transformations d’usage à périodicité assez rapprochée, car les taux d’erreur sont le plus souvent d’un
ordre de grandeur supérieur aux taux de transformation.
C’est en particulier le cas de la mesure de la progression de la « tache urbaine » car la limite retenue de
l’urbanisation est toujours assez arbitraire : Où finit la ville ? Où commencent les espaces cultivés ? Le
plus souvent, les constructions périphériques sont seulement de plus en plus espacées.
Moins coûteuse, la technique du sondage est, paradoxalement, souvent plus précise (dans une
recherche de quantification), parce que mieux contrôlable, que celle du recensement, pour mesurer les
évolutions, si le plan de sondage est bon. Deux techniques peuvent être utilisées :
On notera enfin que l’observation par enquête directe devient de toute façon nécessaire dès qu’il faut
croiser les réponses à un questionnaire avec les caractéristiques physiques du terrain détenu par
l’interlocuteur.
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 52
L’observation des droits exercés sur les terrains et des normes juridiques, coutumières,
sociales ou religieuses qui encadrent ces droits
Les droits qui sont exercés sur les terrains peuvent l’être par des ayants-droit individuels, lignagers ou
collectifs, ou encore par des personnes morales publiques ou privées. La nature de cette relation au sol
peut résulter de normes juridiques écrites, mais aussi de normes coutumières, reconnues ou non
reconnues par la loi, voire de normes religieuses. Cette complexité des droits qui, en outre est
mouvante, est à l’origine de la complexité de la réforme foncière car il n’est jamais évident de prévoir
toutes les conséquences locales de la mise en œuvre des mesures adoptées. Au Burkina, l’observation
foncière doit donc apporter une attention particulière à ce volet.
La nature de l’information
Tous les terrains sont des objets de droit. Lorsqu’il n’existe aucun ayant droit privé, le terrain est, au
minimum, un objet de droit public. Mais, le plus souvent, il existe un ou plusieurs ayants droits distincts
sur le même terrain, qu’il s’agisse d’individus ou de collectifs.
La situation est particulièrement complexe quand les droits formels et informels se côtoient et se
superposent, parfois en contradiction avec le droit positif théoriquement applicable. Un travail de
conceptualisation des situations qu’il est possible de rencontrer doit donc accompagner le travail
d’enquête.
Chacun de ces systèmes fonctionne mal. Ils fonctionnent encore plus mal ensemble et entrainent une
confusion juridique, source d’insécurité au détriment des plus faibles et de fragilisation de
l’investissement (au sens le plus large).
Il existe un grand besoin d’analyse du fonctionnement réel des systèmes fonciers locaux, souvent bien
différent de leur fonctionnement théorique. Le diagnostic abordera une série de questions sur
lesquelles un consensus tarde à se forger. Par exemple :
Comment s’organise les relations entre ayants-droit lorsque plusieurs droits se superposent sur
le même terrain ?
Comment empêcher que les fonctions sociales des responsables coutumiers ne se transforment
en sources d’enrichissement personnel au fur et à mesure que progresse la monétarisation des
rapports sociaux ?
Etc.
Pour accompagner la politique de sécurisation foncière, il semble en particulier nécessaire d’étudier les
points suivants :
L’existence d’un droit formalisé sur le terrain empêche-t-elle, de facto, la cession informelle de
ce droit et donc le retour de l’insécurité ?
Quelle est dans chaque région, la vigueur des droits non formalisés et leur niveau pratique
d’insécurité ?
Est-il opportun de rapprocher le droit positif des pratiques coutumières traditionnelles et des
pratiques néo coutumières modernes générées par consensus social ;
Existe-t-il une cohérence entre l’énergie déployée pour la formalisation des droits et celle
consacrée à la formalisation des mutations de ces mêmes droits ;
Quelle est l’articulation entre les instances locales de gestion des conflits et les juridictions
modernes ;
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 53
Etc.
Il s’agit ensuite d’examiner l’effectivité de la conservation des preuves des droits formalisés au sein des
services compétents ; puis d’enquêter sur la proportion des droits formalisés qui ne sont pas enregistrés
au nom du détenteur actuel du bien et analyse des causes de cette dérégulation :
Contradiction entre les pratiques sociales effectives et la loi qui interdit d’enregistrer ce qui est
formellement illégal ?
Complexité des procédures à suivre ?
Eloignement des administrations compétentes ?
etc.
Le recensement et la définition des types de droits sur le sol consistent au repérage approximatif des
territoires dans lesquels chacun de ces types de droit s’appliquent. Il s’en suit une analyse des pratiques
formelles et informelles :
pour les ventes de biens fonciers et immobiliers ;
pour les successions ;
pour les baux et locations ;
Pour les prêts.
Mais, il sera surtout possible de concevoir des enquêtes directes sur un échantillon de territoires (ou
d’un échantillon de points) pour observer la nature et mesurer l’extension des droits existants, en
couplant si possible cette approche avec celle du premier volet de l’observation, afin d’en croiser les
résultats.
La nature de l’information
En même temps qu’ils sont des objets physiques et juridiques, les terrains sont des objets économiques.
Ils possèdent des valeurs latentes dont le montant se révèle lorsqu’ils sont mis en vente (valeurs
vénales) ou en location (valeur locative) au plus offrant.
Le fait que la plus grande partie de l’espace burkinabé soit légalement maintenu en dehors de la sphère
marchande rend bien sûr plus délicate qu’ailleurs l’explicitation des valeurs foncières, mais il n’a pas
pour effet que ces terrains soient sans valeur économique. De facto, il existe des ventes informelles qui,
même si elles ne sont pas reconnues comme légales, permettent de constater la valeur des droits
vendus.
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 54
Les valeurs de marché des terrains (par opposition aux valeurs administratives pratiquées pour
l’attribution des terrains, ou pour calculer l’assiette de taxes sur les mutations) sont très mal connues
pour deux raisons :
- S’agissant des ventes officiellement enregistrées (terrains titrés), les prix indiqués ne correspondent
généralement pas aux prix pratiqués.
- S’agissant des ventes officieuses de terrains qui ne devraient pas être sur le marché, il n’existe pas
d’enregistrement disponible.
- A côté des ventes formelles ou informelles, beaucoup de mutations restent effectivement en dehors
de la sphère marchande
Par ailleurs, les valeurs foncières ne sont observables que le jour de la vente. Il s’agit d’un flux qui ne
peut pas être saisi directement par des enquêtes portant sur un échantillonnage du stock des terrains.
Ce n’est que par similitude avec les quelques terrains ayant fait l’objet d’une vente effective qu’il est
donc possible de se faire une idée de la valeur des terrains appartenant à la même catégorie d’usage et
de situation.
En dépit des difficultés inhérentes à de telles enquêtes au Burkina, la connaissance même approximative
des marchés fonciers est essentielle à la compréhension des dynamiques à l’œuvre.
Dans la mesure où la plupart des cessions effectives sont réalisées de manière informelle (parfois avec
une contre partie monétaire, parfois sans) et où les cessions formelles se réalisent à un prix déclaré qui
est fictif, un difficile travail méthodologique est à entreprendre pour mettre au point et tester des
techniques d’enquête adéquates et répondre à une série de questions connexes :
En complément d’enquêtes portant sur les droits applicables à un terrain, il sera possible de tenter
d’obtenir une information sur la date d’une éventuelle acquisition par achat et sur le prix pratiqué.
Pour l’analyse des marchés, un travail conceptuel sera par ailleurs nécessaire pour adapter au contexte
burkinabé la distinction de plusieurs types de marchés, sans tomber dans l’erreur habituelle qui consiste
à traiter d’un côté les marchés fonciers urbains, et de l’autre les marchés ruraux, alors que la plus
grande partie des mouvements spéculatifs (en valeur relative) se produit au contact des deux.
La nature de l’information
Le foncier n’est pas seulement un bien privé. C’est aussi le morceau d’un territoire sur lequel s’exerce un
pouvoir public, à travers une autorité administrative qui mène une politique territoriale.
22
Qualifiés de « prêts à usage » par le code civil
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Cette dimension constitue la quatrième facette du foncier. Elle est d’autant plus importante à inclure
dans le champ de l’observation foncière s’agissant d’un pays, comme le Burkina-Faso, où l’empreinte
coloniale sur le cadre juridique est encore forte et qui a longtemps confondu, (et qui confonds encore
partiellement), gestion domaniale et administration territoriale.
***
Après avoir défini les contenus de l’observation foncière comme un ensemble de champs de
connaissances sur lesquels des données doivent être rassemblées, il reste à les aborder comme un
ensemble de problématiques. En effet, l’Observatoire ne pourra se contenter de rassembler, de gérer et
de diffuser des données ; il devra aussi élaborer des diagnostics et les faire partager dans le cadre de
débats publics.
55
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 56
La question des méthodes directes et indirectes de sécurisation des droits sur le sol et
l’accompagnement de la Réforme du système foncier fourniront nécessairement les premiers thèmes de
travail. Au-delà, il reste possible dès à présent de prévoir à titre indicatif (et non limitatif) quelques
problématiques qui devraient s’imposer :
Les investissements des urbains dans le foncier des espaces ruraux : Comment les rendre
socialement utiles et empêcher les effets pervers ?
Les rapports locatifs formels et informels, en milieu agricole et urbain. Comment sécuriser les
deux partis pour favoriser la mise en valeur ?
Le financement des aménagements agricoles. Quelles sont les capacités contributives des
bénéficiaires ? Comment les mobiliser ?
La conservation de certains espaces naturels. Sur quels critères les définir ? Quelles stratégies
pour impliquer les populations locales ?
Quels statuts juridiques donner aux collectifs d’ayants droit pour formaliser leurs droits fonciers
tout en permettant leur évolution ?
Le financement du développement des nouvelles infrastructures urbaines. Comment mobiliser
les plus values produites ? Comment assurer leur pleine utilisation ?
La sécurisation des successions. Comment favoriser la formalisation des successions et la
liquidation des indivisions, au moins en milieu urbain ?
La sécurisation des ventes. Comment favoriser leur enregistrement ? Comment réduire
progressivement leur insécurité dans le secteur informel.
La gouvernance des conflits fonciers. Quelle est le partage effectif entre arbitrage judiciaire et
arbitrages coutumiers ou informels ? Quelles différences de résultats ?
Etc.
Produits scientifiques : Ce sont les rapports (y compris un rapport périodique sur l’état du
foncier au Burkina Faso), communications scientifiques, les sites web, les sessions de formation,
les cartes thématiques. Ces produits visent plus les techniciens, les chercheurs, etc.
Produits de sensibilisation : Dans cette catégorie on peut mentionner les posters, « policy
briefs », les scénettes de théâtres, les documents pour les fora, les spots vidéo, les
documentaires audiovisuels, les périodiques en français et langues nationales ; les rencontres
sur les produits de l’observatoire dans les régions, les émissions radio et télé, les fiches
techniques. Ces produits sont orientés vers les populations rurales et urbaines.
Produits destinés au plaidoyer : Ce sont surtout des manifestations comme les foires,
campagnes de presse, « policy briefs » rapports de recherche, bulletin semestriels, lobbying,
orientés surtout vers les décideurs et les bailleurs.
Un diagnostic communicationnel sera conduit pour mieux cibler les produits en fonction du public
• les parties prenantes : ce sont tous ceux qui ont un intérêt dans le processus et les résultats
attendus. Il sera particulièrement question de développer une synergie d’actions entre les
56
MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 57
différents acteurs du foncier pour peser suffisamment dans la balance sur les changements
à impulser ;
• les acteurs associés : ils peuvent être des particuliers ou des organisations qui peuvent aider à
l’atteinte des objectifs visés ;
• les bénéficiaires : il s’agit là de spécifier les personnes ou publics qui vont bénéficier des
changements de politiques et d’approches en matière foncière ;
• les décideurs (gouvernement, législateurs, PTF, etc.) : il s’agira d’influencer le processus de
décision en faveur des changements souhaités par l’observatoire.
Les participants ont souligné que la pérennité de l’Observatoire sera fonction de l’utilité de ses produits.
La légitimité de l'Observatoire se fera d'abord sur la qualité de ses produits. Les produits qu’il réalisera
devront présenter une réelle plus value par rapport à l'existant. Cette plus-value pourra naître de la
vision systémique et globale, de la qualité et de la fiabilité des informations, du poids médiatique et
politique d'un observatoire national.
Le travail s'organisera dans un cadre coopératif à plusieurs partenaires, des pratiques de mise en réseau
lui permettant d’acquérir les compétences et les informations requises dans des situations d'évolutions
rapides. Cela suppose une veille permanente de son environnement et de fréquents ajustements du
modus operandi négocié avec tous les partenaires. Autre aspect permanent du développement de ce
type de réseau: les constants efforts à déployer pour améliorer la base de connaissances, à la fois en
termes d'objets d'études, de processus et de normes de communication
Une autre caractéristique de l'observatoire est la nécessaire flexibilité qu'il devra avoir pour prendre en
compte les évolutions à la fois des situations foncières mais aussi du dispositif qui sera évolutif
(nouveaux acteurs, nouvelles sources d'informations…). Pour pouvoir recueillir, produire, analyser et
diffuser régulièrement des informations, l’observatoire doit établir un réseau durable capable de
s’améliorer en permanence et s’adapter au changement. Le développement du réseau et les tâches y
afférentes s’inscriront dans un processus continu.
La stratégie proposée pour la mise en œuvre de l'Observatoire est de mettre à profit un possible
financement offertes dans le cadre du projet de sécurisation foncière pour :
Démontrer son utilité par la qualité de ses services (mise en œuvre d'un dispositif d'échange de
l'information existante), des produits "originaux" qu'il pourra fournir et de l'animation qu'il
mettra en œuvre pour socialiser informations et produits.
Mettre en œuvre une organisation en réseau permettant la fluidité des informations et la
coopération et en définir l'ancrage institutionnel.
Tester les outils et procédures nécessaires
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Convaincre les différents partenaires (les ministères concernés, les institutions internationales,
la société civile, les collectivités territoriales, les partenaires technico-financiers et le privé)
d’apporter un soutien de longue durée sur la base d’une « charte de l'observatoire foncier ».
En ce sens, la stratégie est double. Elle doit allier des activités de production d'information, traitement
et socialisation de l'information foncière et une stratégie institutionnelle de reconnaissance et de
consolidation. La stratégie institutionnelle est basée sur l'élaboration d'une charte de l'observatoire
foncier qui a pour objet de définir et garantir les engagements pluriannuel des différents partenaires.
Sachant que l’aide extérieure sur laquelle peut compter l’Observatoire national du foncier, lors de sa
création, sera vraisemblablement limitée dans le temps, sa mise en place est à concevoir selon un
phasage stratégique. Ce phasage doit lui permette de donner assez rapidement la preuve de son utilité,
alors que les programmes d’observation eux-mêmes auront besoin de s’installer dans la durée pour
produire une information de qualité.
Paradoxalement, l’observatoire doit donc réussir à susciter l’intérêt avant même qu’il n’ait eu la
possibilité de produire beaucoup de résultats originaux.
Par où commencer ?
Avant de pouvoir adopter son rythme de croisière, l’Observatoire aura avantage à adopter une stratégie
de développement progressif en trois phases.
Sitôt constitué, dans une première phase de deux ou trois mois, l’Observatoire peut se fixer deux tâches
principales préalables :
Rédiger une charte de l’Observatoire du foncier qui déterminera sa ligne de conduite dans le
cadre d’un dialogue interne entre ses membres initiaux.
Créer un site Internet sommaire, avec un contenu reflétant la progression de ses premières
tâches et les données existantes sur le foncier.
Pour commencer à exister, l’Observatoire peut créer rapidement un site Internet de conception simple.
Il peut avoir une adresse internet avant même d'avoir des locaux. Il y mettra en ligne l’information
factuelle préexistante, au fur et à mesure qu’il la rassemblera et la cataloguera.
Ce site devra dans un premier temps fournir de l'information sur les activités de l'Observatoire mais
aussi permettre l'accès aux informations existantes. Pour cela les liens avec les sites d'institutions
travaillant sur le foncier seront privilégiés. Le site pourra aussi accueillir des pages de ses partenaires
sous réserve de bien identifier leurs auteurs. Le programme d’activité de l’Observatoire y sera
également annoncé dès qu’il aura été arrêté.
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Phase 2. Concevoir et réaliser une première étude de cadrage appuyé sur des enquêtes
originales
La rédaction d'un rapport synthétique sur la situation foncière au Burkina permettra de créer une
représentation commune, et de déterminer à la fois un cadre analytique et un modèle d'observation.
Pour produire ce rapport, l'équipe en charge de l'observatoire durant la phase transitoire mobilisera
l'information existante et enquêtera un échantillon national de terrains, représentatif des situations
foncières du Burkina. Une méthode de construction d’une maquette territoriale, nécessaire à cet
enquête est présenté en annexe 8.
L’enquête aborderait simultanément les principales thématiques évoquées plus haut afin de rendre
possible le croisement des données.
Au total, en y ajoutant à nouveau 2 mois d’élaboration des résultats, on arrive à une année entière de
travail pour la conduite des deux premières phases.
Si la faiblesse des moyens ne permettait pas de faire mieux, une alternative résiderait en une enquête
de dimension beaucoup plus modeste, mais de même nature, qui pourrait se limiter l’étude d’un
échantillon de territoires représentatifs des grands périurbains de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso
où se rencontrent à la fois des problématiques foncières agricoles et urbaines, ainsi que l’entrechoc des
deux. Par la suite, le travail pourrait se poursuivre sur l’ensemble du territoire.
Il serait sans doute illusoire de chercher à fonder, a priori, le programme de l’Observatoire sur un
inventaire de l’information et des connaissances foncières manquantes, en se donnant pour objectif de
les combler. L’ignorance étant potentiellement infinie, elle ne peut être déduite, en creux, du
recensement des connaissances existantes. Il est préférable de définir un programme d’observation
comme un recueil de données jugées nécessaires à la résolution des principaux disfonctionnements
ressentis par les acteurs.
Sur cette base et pour approfondir les questions faisant débat dans différents domaines du foncier
burkinabé, des groupes de travail pluridisciplinaires et multi-professionnels détermineraient les
connaissances qu’il faudrait rassembler pour répondre à ces questions. Ces mêmes groupes de travail
pourraient alors piloter des études et des enquêtes complémentaires. Des Assises du foncier serait ainsi
tiré un premier programme d’activités pluriannuel.
L'organisation de ces assises aura aussi pour objectif de faire reconnaitre le foncier comme un enjeu
d'intérêt général, justifiant une mobilisation du Burkina et de ses partenaires autour de cette question.
L'approbation d'une charte du foncier préciserait les attendus et validerait les propositions
d'organisation. Elle chercherait à obtenir une lisibilité à 10 ans des moyens dont disposerait
l'observatoire.
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Après avoir exploité (et sans doute publié, au moins sur Internet) les résultats des Assises du foncier,
l’Observatoire pourra s’engager sur des tâches de plus longue durée.
Le site Internet sera entretenu et développé, et une activité de veille y sera poursuivie, mais sans que
cela ne justifie plus de deux ou trois dixièmes de temps d’un cadre.
Le programme d’observation devra être piloté avec une certaine souplesse pour s’adapter aux
possibilités de financements et pour rechercher des complémentarités avec certains travaux de nature
universitaire.
Pour renforcer ses moyens d’action dans la durée, l’observatoire pourra également prendre en charge
certaines missions présentant des synergies avec sa mission principale, pourvu que des précautions
déontologiques soient prises. L’observatoire pourra ainsi fournir à certains bailleurs de fonds, un relais
local pour l’organisation et le suivi d’études qu’ils financeraient sur des problématiques foncières
spécifiques.
Il est également possible que l’observatoire développe des activités de conseil à partir de son savoir-
faire et pour le développer. Cependant, pour des raisons déontologiques évidentes, il ne devra alors en
aucun cas, retenir pour son propre usage certaines informations qu’il chercherait à monnayer à travers
cette activité de conseil.
Le dispositif a pour fonction de garantir la réalisation des objectifs, à savoir la production d'informations
nouvelles, la mise à disposition de l'information existante, sa consultation, son échange, son analyse, sa
discussion et son utilisation sous formes de produits.
La conception du dispositif a pris en compte, à la fois, les choix d'une structure de coordination légère
s'appuyant sur un réseau de partenaires (les acteurs de la chaine foncière) et le contexte de mise en
place de l’Observatoire du foncier qui se caractérise par une grande complexité.
La complexité est d'abord liée au choix d'un dispositif partagé où les partenaires sont à la fois
producteurs et utilisateurs de l'information. Les situations foncières sont diverses. La complexité naît
aussi des échelles géographiques de travail retenues, entre le local et le national. Elle concerne aussi la
multiplicité des produits attendus dans leurs natures (produits de réflexion stratégique, de
23
Foucault a défini le dispositif comme : « un ensemble résolument hétérogène, comportant des discours, des institutions, des aménagements
architecturaux, des décisions réglementaires, des lois, des mesures administratives, des énoncés scientifiques, des propositions philosophiques,
morales, philanthropiques, bref : du dit, aussi bien que du non-dit. Le dispositif lui-même, c’est le réseau qu’on peut établir entre ces éléments »
(Foucault, 1975).
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communication, d’information, d'évaluation, de suivi et évaluation de la réforme, …), dans leurs formes
(carte, rapports, posters, audio-visuels, …) à destination de publics divers dont la demande en évolution
va se construire chemin faisant avec la montée en puissance de l'observatoire.
Cette complexité exige à la fois intégration (conceptuelle, partenariale et technique),24 pour donner de
la cohérence à l'observatoire et ouverture pour répondre à l'ensemble des demandes de partenaires
divers. Cette exigence est rendue possible par l'interopérabilité.
2. Dispositif et interopérabilité
L'interopérabilité en informatique est "la capacité que possède un système…. à fonctionner avec d'autres
systèmes existants ou futurs et ce, sans restriction d'accès ou de mise en œuvre."25. Dans le cas de
l'Observatoire, nous avons étendu cette définition à "la capacité que possèdent des acteurs, aux projets
et besoins hétérogènes à travailler ensemble, en particulier en partageant des données et des
informations".
L'interopérabilité est garantie quand elle prend en compte à la fois des aspects "stratégiques" (les
acteurs membres ont-ils un projet en commun ?), des aspects de langage et d'ontologie (les acteurs
parlent-t-ils de la même chose, désignent-t-ils les mêmes choses par les mêmes mots?) et des aspects
techniques (les acteurs ont-ils les moyens – des lieux, des vecteurs pour communiquer ?).
C'est en fonction de cette exigence d'interopérabilité, qu'ont été pensés l'organisation, les procédures
et les outils techniques.
L'organisation facilite le travail en commun et garantit la cohérence des activités et la qualité des
produits, en fonction de la vision partagée et de la stratégie que se sont données l'ensemble des
partenaires de l'Observatoire.
Une structure de coordination et d'animation est chargée de faciliter les interactions entre les
membres du réseau. La cohérence, la pertinence et l'adéquation sont garantis par le conseil
d'administration et de surveillance. La qualité des produits est garantie par le conseil
scientifique.
Les interactions entre les partenaires de l'Observatoire sont définies à la fois entre la structure
de coordination mais aussi entre partenaires. Ces relations déterminent les rôles et les
fonctions, les droits et devoirs de tout un chacun et organisent les activités communes.
Le dispositif technique rend possible les choix d'organisation et permet l'application des
procédures retenues, en mettant à disposition les outils nécessaires.
Une charte traduit et précise l’organisation, les relations et les conditions de partage des outils.
Le niveau stratégique : Les orientations sur les activités à conduire sont données par le Conseil
d’Administration ou de surveillance de l’Observatoire. C'est là le rôle du Conseil d'administration. Il
valide les rapports d'exécution en fonction de la stratégie. La démarche de co-construction de
l'observatoire a permis de dégager un certain consensus sur les mandats, missions et objectifs de
24
Nous avons étudié les trois formes d'intégration : conceptuelle, partenariale et technique.
25
http://fr.wikipedia.org/wiki/Interop%C3%A9rabilit%C3%A9#Interop.C3.A9rabilit.C3.A9_comme_instrument_de_puissance_et_de_d
omination_du_march.C3.A9
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l'observatoire. Mais la demande est évolutive. Les procédures devront prévoir périodiquement une
actualisation de la stratégie.
Le niveau de l'exécution: le Secrétariat Exécutif (SE) est chargé de l'organisation des travaux en fonction
des objectifs à atteindre. Suivant les demandes, le Secrétariat exécutif mobilisera les compétences
internes du réseau ou collaborera sous forme d’entente ou de contrat avec les structures ressources
disposant de l'information (" matière première"), à la fois aux échelles nationale et régionales. En fait,
son activité est principalement une activité de maître d'œuvre, chargé de la définition des
caractéristiques des produits attendus (termes de références), de la sélection des partenaires
responsables et contributeurs et de l'accompagnement des travaux dans le respect des termes de
références et des délais. Une démarche contractuelle précise les conditions de réalisation entre
l'observatoire et les partenaires.
Le niveau de la qualité et de la légitimité : Le Conseil Scientifique (CS) est chargé du suivi de la qualité
des produits. Il désigne en son sein un responsable du suivi des différentes activités. Ce dernier rend
compte périodiquement au Conseil scientifique qui valide les termes de références. Il confère un label
qualité. Un groupe chargé de l'organisation du plaidoyer permet de travailler sur le statut de
l’Observatoire et son ancrage ainsi qu'aux conditions de la valorisation de ses produits.
Le point focal sert de relais au Secrétariat Exécutif sur le terrain. Il s’agit d’une structure choisie parmi le
réseau de partenaires présents dans une zone socio-foncière donnée.
Son rôle principal est d’animer le réseau de partenaires créé localement en fonction des orientations
contenues dans le programme d’activités du Secrétariat exécutif.
Pendant la période de transition, le Secrétariat exécutif, en concertation avec les acteurs du réseau
approfondira la question de la forme de relations qui liera la structure partenaire retenue comme point
focal et l’Observatoire national du foncier.
Une des premières tâches qu’il convient de mener est de compléter la liste des structures œuvrant dans
le domaine du foncier au Burkina Faso. Le processus en cours a permis d’établir une première liste
d’acteurs. Le secrétariat exécutif aura en charge la finalisation de cette liste et la conduite de la
réflexion sur l’architecture du réseautage.
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Tout comme les projets et programmes, certaines associations et ONG disposent déjà de bases de
données sur le foncier et entretiennent des dispositifs de collecte de données et de suivi-évaluation des
situations foncières. Le réseau national et les réseaux régionaux devront en tenir compte pour
permettre la fédération des efforts entre structures qui travaillent dans les mêmes domaines. Le
Secrétariat exécutif de l’Observatoire apportera son appui à ces dynamiques de fédération des
initiatives et travaillera à la remontée de l’information en vue de son traitement et capitalisation. Les
points focaux devront jouer un rôle pivot à ce niveau.
Les prises de contacts au démarrage de la présente mission et le renseignement des fiches de collecte
d’information par les différents acteurs impliqués ont permis de se rendre compte que plusieurs
observatoires existent, d’autres sont en voie de création ou sous forme de projets. Certains de ces
observatoires ont un lien direct avec le foncier ; ce sont :
L’observatoire urbain n’est qu’un projet. Une étude de faisabilité est entrevue par la Direction chargée
des statistiques urbaines. Le rapport d’étude sur la mise en place de l’observatoire national de
l’environnement et du développement durable date de juillet 2011. Il sera ancré au Secrétariat
Permanent du Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable (SP/CONEDD).
L’observatoire sur l’aménagement du territoire est logé au sein de la structure chargé des études sur le
Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT). Il s’agira de mettre en œuvre un système de suivi
évaluation de l’aménagement du territoire au sein de la Direction générale de l’aménagement du
territoire (DGAT) , avec des points focaux dans les régions.
Les structures citées sont des partenaires clés dans le cadre de la mise en œuvre de l’Observatoire
National du Foncier (ONF). A ce titre, elles seront sollicitées pour participer au réseau national des
partenaires de l’ONF. Mieux, disposant d’un dispositif de remontée de l’information, de traitement et de
diffusion des produits de l’observatoire, il semble indiqué que des relations privilégiées s’établissent
entre ces observatoires sectoriels et l’ONF. Ces relations peuvent prendre la forme de rencontres
périodiques d’échanges d’informations et d’expériences.
Favoriser les synergies par des démarches projets autour de produits ou d'actions..
Les actions approuvées par le conseil d'administration sont mise en place par des démarches de projet
qui sont confiés à un partenaire ou à groupe de partenaires qui développent une coopération ponctuelle
et qui crée de la cohésion entre les différents acteurs
Organiser des rencontres périodiques d’échanges et de partage d’expériences. Des rencontres seront
instituées avec les principaux observatoires sectoriels qui ont un lien avec le foncier. Les assises
nationales sont un moment de fédération essentiel. Mais l'activité de l'observatoire se basera aussi sur
un ensemble de groupes temporaires, chargés de la réalisation de tâches précises, ou de l'animation de
débats spécifiques, à la demande des structures d'orientation et de suivi de la qualité.
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Cette charte a un caractère politique. Elle affirme d'abord le mandat et les objectifs de l'observatoire
national du foncier. Elle rappelle la stratégie et les moyens de mise en œuvre. Les principes de base de
la charte sont « complémentarité – synergie – subsidiarité ».
La charte définit ensuite les contributions et l'engagement des différentes structures à collaborer dans
le cadre des activités de l’Observatoire.
La charte a un caractère organisationnel. Elle précise les formes d'organisation. Elle définit les
responsabilités, les droits et devoirs de chacun des partenaires et utilisateurs de l’observatoire Elle
précise les conditions de mise à disposition et de l’utilisation des données (compte tenu du caractère
sensible de certaines données).
6. Dispositif technique
Le dispositif technique permet et rend possible les objectifs et répond aux besoins suivants :
Se faire connaître ;
Définir le cadre conceptuel ;
Echanger, débattre, se tenir informé,
Découvrir données et documents ;
Accéder et traiter les données, produire ;
Collaborer et travailler ensemble ;
Administrer données et utilisateurs.
Le dispositif technique est composé d'un ensemble de services informationnels – composants de base
du système - qui doivent répondre à ces objectifs. En reprenant chacun des points ci-dessus, on peut
détailler les services et fonctionnalité suivantes.
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6.3. Un portail
Les différents outils vont être disponible sur un le portail, organisé de manière classique, à partir d’une
page d’accueil et d’actualités, en grands espaces correspondant aux différentes fonctions assurées par
l’Observatoire.
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Page d’accueil
C’est le point d’entrée du site à la fois des nouveaux visiteurs et des visiteurs réguliers.
En plus d’un message bref de présentation de l’Observatoire, c’est le lieu d’affichage des évènements
récents ou prévus, des derniers produits de l’Observatoire et des dernières avancées des activités.
C’est sur cette page que les utilisateurs reconnus par le site doivent s’identifier. S’identifier permet de
bénéficier des droits qui vous ont été accordés. En l’absence d’identification, ce sont les droits les plus
basiques de l’utilisateur « invité » qui sont appliqués.
Espace institutionnel
L'espace institutionnel présente ;
Le mandat, les objectifs de l’observatoire ;
La description de son organisation ;
L’agenda des activités et des manifestations importantes relevant de la thématique foncière ;
L’annuaire.
Espace conceptuel
Cet espace est consacré à l’exposé du cadre conceptuel de l’observatoire.
A partir d’une page générale décrivant le cadre conceptuel de l’observatoire, l’espace sera organisé en
deux grandes parties :
Accès au glossaire qui apportera les définitions de tous les principaux termes utilisés, et un
thésaurus hiérarchisé explicitera le système de mots clés utilisés pour indexer les documents
(Cf. ci-dessous la base de métadonnées).
Accès au wiki pour compléter ce cadre conceptuel et le détailler, un système de wiki proposera
un ensemble d’articles développant les éléments du cadre conceptuel. La consultation sera
ouverte à tous, mais la création de nouveaux articles ou l’enrichissement des articles existants
seront réservés aux utilisateurs enregistrés. Leur identifiant servira de signature aux
contributions apportées.
Espace d’échanges
C’est dans cet espace que vont se regrouper :
Les actualités du site et du thème du foncier ;
L’accès aux forums ;
L’abonnement aux listes de distribution et la consultation de l’historique des messages ;
L’abonnement aux flux RSS créés sur le site.
Espace documentation
C’est ici que l’on accède aux données, avec les catégories de services identifiées :
Accès aux mots clés et thésaurus (identique à l’espace conceptuel) ;
Accès au catalogue des références (base de métadonnées) pour :
Consultation et de recherche de références ;
Visualisation du document dans le cas où il est disponible et l’utilisateur y est autorisé ;
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Liens
Liens vers les sites partenaires et identifiés comme intéressants et complémentaires.
Espace privé
Dans l’espace privé, c’est-à-dire à accès contrôlé, deux grands sous espaces, seront modulés en fonction
des droits attachés à l’utilisateur :
Travail collaboratif : lieux de partage et de production de documents, géré à partir de
l’application GoogleDoc,
Espace d’administration : espace réservé à l’administrateur afin d’assurer l’inscription et le suivi
des utilisateurs identifiés, l’administration des données (gestion des nomenclatures,
chargement des nouvelles données...), la mesure de l’audience avec des comptages des
consultations de certaines pages.
6.4. Configuration
Chacun des services ci-dessus, est délivré par un serveur spécifique. Souvent issus des logiciels libres, ils
sont interconnectés, et installés en fonction de la montée en puissance de l’observatoire. La
configuration informatique minimale pour assurer le fonctionnement du site internet et la mise en ligne
d’un contenu éditorial, comporte un ensemble à deux niveaux :
Un serveur Web pour assurer le fonctionnement des logiciels du site, les communications et
l’ouverture sur internet. Il existe un certain nombre de produits certains à diffusion commerciale
(IIS...), d’autres issus du monde du logiciel libre (Apache, Tomcat, WampServer...),
Un serveur de gestion de contenu, pour assurer la dimension collaborative (partage de
documents, FAQ, forums, agenda, questions-réponses), l’édition, la publication et la mise en
ligne des documents, la structuration du site, la tenue d’annuaire, la gestion de utilisateurs et de
leurs droits. Ce type de produit logiciel porte le nom de CMS (Content management system), un
certain nombre de solutions sont disponibles, essentiellement libres de droits (ez publish,
Joomla, Typo3...).
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(vecteur). La tâche est ici beaucoup plus complexe puisqu’il va falloir concevoir un modèle de
données pour accueillir les divers jeux de données.
Un serveur de carte pour proposer et diffuser les cartes construites à la demande. Des solutions
allant vers le webmapping peuvent être envisagées avec des outils de type Mapserver par
exemple.
Un serveur de statistiques pour formuler les requêtes de type statistiques et mettre en forme
les données renvoyées par le serveur de données.
Un serveur d’intégration de données pour assurer la mise en cohérence des informations issues
de diverses sources afin de les rendre compatibles avec les formes et les formats de stockage de
l’observatoire et d’ouvrir les possibilités de comparaison pour les analyses..
A terme des évolutions seront possibles, en fonction du niveau de développement des activités.
Un serveur de groupware, pour la fonction collaborative, accessible depuis le CMS et
permettant les grandes tâches de mutualisation d’agendas, de planification des tâches, de
contrôle des actions, de bilans des réalisations, et surtout de partage (en lecture et en écriture)
de documents. Plusieurs solutions possibles avec des serveurs dédiés installés sur le site de
l’observatoire, avec des produits commerciaux (Quickr, Mayetic..) ou libres (Agora-project,
eGroupWare, Open-Xchange...).
Ou en alternative, le recours à une plateforme collaborative externe, ce qui éviterait
l’installation d’un serveur spécifique parfois complexe. La plateforme proposée par Google
constitue une bonne solution, reconnue et simple d’accès. Google documents (« googledocs »)
permet à la fois de travailler sur ses textes, tableaux et présentations de diaporama, de gérer
son agenda, son bloc-notes en ligne, tout cela de façon collaborative. Il est même possible de
réaliser des petites enquêtes en ligne. Cette solution est libre de droits.
Les niveaux de priorités (1, la plus haute, 4 la plus basse) correspondent plutôt à un ordre de mise en
service au fur et à mesure de la montée en puissance de l’observatoire et de son ambition à répondre
aux attentes de ses utilisateurs.
L’équipe de l’observatoire rédigera le cahier des charges et restera en dialogue permanent avec la
société sélectionnée afin de bien exprimer ses besoins et suivre au plus près l’avancée des
développements informatiques. Il s’agit d’obtenir un site fonctionnel répondant aux mieux aux besoins.
Mise en service
Le site développé doit être installé sur un serveur ouvert sur internet. Le spécialiste sera chargé de
toutes les tâches nécessaires au déploiement du site, à la sécurisation et la pérennisation de son
fonctionnement (contrôle des accès, sauvegardes...), et aux évolutions nécessaires.
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La première des qualités identifiée est la légitimité. Dans les débats, la légitimité a été associée à
l'ouverture, à la coopération, au service public (notions de disponibilité, accessibilité et transparence de
l'information), à la neutralité et à la technicité. L'observation n'est pas réalisée pour l'usage interne de
l’Observatoire mais pour que ses produits soient diffusés. Des informations non utilisées sont inutiles.
Bien sûr, la confidentialité des données se doit d'être préservée mais ce principe ne doit pas servir à
voiler le manque de transparence dans la gestion des flux de données ou la mauvaise qualité et
l'incohérence des informations.
L’Observatoire doit jouer un rôle d'ouverture et de coopération en transcendant les clivages politico-
administratifs, les conflits d’intérêt pour atteindre des objectifs qu’aucune autre structure ne peut
atteindre isolement. La mise en commun des ressources est déterminante pour la production d'une
information foncière fiable, accessible et de faible coût. La dimension du partenariat est donc
déterminante pour la légitimité de l’Observatoire. Il devra aussi chercher à rationaliser les canaux de
diffusion de l’information en scellant des partenariats stratégiques avec les structures étatiques et les
acteurs non gouvernementaux qui produisent l’information foncière. La capacité à fédérer les efforts, à
coopérer avec les observatoires existants ou en construction pour la collecte des données, la
production des connaissances sera déterminante pour la légitimité dont jouira l’observatoire.
Pour les participants aux ateliers, la neutralité de l'Observatoire est essentielle à sa légitimité.
L'Observatoire doit séparer autant que possible l'information liée aux faits mesurables, des
interprétations qui sont du domaine de forum, d'assises et de débats. Les membres de la coordination
devront s'interdire de s'impliquer dans les débats autrement que par les tâches d'animation. Au-delà de
ces pratiques, le choix de personnalités reconnus et légitimes sera essentiel dans cette neutralité.
La neutralité se comprend aussi par rapport aux intérêts corporatistes des professionnels (géomètres,
administration des Domaines, notaires, etc.), des universitaires et chercheurs indépendants, mais aussi
des différents acteurs : collectivités territoriales, ONGs, … Elle doit être recherchée par la représentation
la plus adéquate possible dans le conseil d'administration mais aussi par leur présence sans exclusive
dans le réseau. L'observatoire ne peut en aucun cas être "confisqué par un "groupe ou une alliance".
L'ensemble des acteurs de la chaîne foncière doivent considérer l'observatoire comme leur outil
commun.
La neutralité implique également que l’Observatoire n’intervienne pas, en tant que tel, dans des tâches
para-administratives d’inspection territoriale ou de gestion. Il ne peut être à la fois observateur et
censeur.
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 72
Même si l’Observatoire traitera lui-même ses propres données afin de tirer partie de cette expérience
pour améliorer son expertise, il n'y aura pas de monopole de traitements. Les conditions pratiques de
l’accès aux bases de données originales de l’Observatoire, que ce soit au bénéfice d’autres institutions
(publiques ou privées), ou de la recherche universitaire, seront donc à définir dès la phase de
préfiguration.
Une autre qualité de l’Observatoire est la pérennité. L'ensemble des acteurs, et en premier lieu le MCA
souhaite inscrire l'observatoire dans la durée. Un horizon de dix (10) ans minimum est envisagé pour la
charte de collaboration entre les partenaires. Ce besoin de pérennité se justifie d'abord pour des raisons
techniques. L’intérêt d’une observation est certes d’être le plus récente possible, mais elle ne
s’interprète correctement qu’en étant mise en perspective et en dynamique grâce à la conservation
d’une mémoire des observations antérieures et connexes. L’Observatoire doit donc être un lieu de
conservation de la mémoire. Même si le caractère numérique de cette mémoire ne passe plus
nécessairement par la conservation de documents, elle suppose rigueur et continuité.
L'exemple des accords entre l'observatoire du foncier de Madagascar et les universités et instituts de
recherche est à cet égard exemplaire. La pérennité financière ne peut reposer sur la commercialisation
de l’information. Le marché pour ce genre de produits est très étroit. L'information doit être délivrée à
son coût marginal sous peine de ne pas répondre à la mission de service public.
La pérennité impose aussi de penser un observatoire aux moyens suffisants mais adaptés aux réelles
possibilités financières du Burkina. Il s'agit d'éviter autant que possible de "rêver" et d'être prisonnier
d'une logique "projet", par essence temporaire. La pérennité impose une économie des moyens,
capacité à aller à l’essentiel et à élaborer des techniques d’observation qui optimisent les acquisitions de
connaissances utiles, sous contrainte de coût de production des données. Les envies d’observation
foncière peuvent être déclinées à l’infini. Des choix sont à faire pour trier les besoins prioritaires de
connaissances.
Cette tâche de sélection dans la définition des programmes d’observation ne doit pourtant pas être
réalisée de manière prématurée. La phase transitoire permettra de recenser largement, dans un
premier temps, les demandes d’observation, puis à en étudier la faisabilité et les coûts, afin de ne
sélectionner les orientations que dans le cadre d’un dialogue avec les décideurs.
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MCA-ONF Conception d’un observatoire du foncier Page 73
La première proposition est de loger l’Observatoire à la primature. Il serait alors un service ou une
agence. Les arguments qui sous tendent cette proposition sont liées à la lisibilité de l’Observatoire et
surtout au pouvoir de décision politique qui en découlerait. La domiciliation à la primature facilitera la
remontée des données logées au sein des différents départements ministériels. Mais quelle sera la
volonté politique de mettre à la disposition de l’ensemble des acteurs des données fiables et sans
discontinuité ?
Les partisans de l'ancrage à la primature soulignent également les facilités de financement public dont
pourrait bénéficier l’observatoire du fait de sa domiciliation à la primature. L'administration pourra-t-
elle garantir le financement de l'observatoire sur la durée, en dépassant les vicissitudes des
programmations budgétaires annuelles ?
D'un point de vue opérationnel, les changements d’organigramme qui accompagnent constamment le
remaniement des gouvernements sont porteurs d’instabilité et de rupture de la chaine de production de
l’information foncière.
Cependant l'expérience du Mali souligne les risques liés à cette option : L’absence de dynamiques
institutionnelles, le repli et l’étouffement financier, dans la mesure où les membres ne disposent pas de
capacité d'investissement. Ce risque a été analysé durant l'atelier de conception et les participants ont
émis l'idée que l’Observatoire national du foncier pouvait être créé sous forme d’association avec une
possibilité de participation des acteurs nationaux ou étrangers tant du public, du privé, que de la société
civile. Le statut de fondation a aussi été proposé et discuté. Ce modèle permet l'association
public/privé/société civile autour d'un même objet commun. La fondation poursuit généralement les
mêmes objectifs que l'association, c’est-à-dire rassembler des personnes autour d’un même thème.
Mais le fonctionnement est différent. L’objectif d’une fondation est défini précisément et il ne change
jamais. Une fondation n’a pas d’assemblée générale, et ses membres ne peuvent pas donner leur
opinion. Le financement est aussi très différent. La fondation est dotée. Ses membres fondateurs lui
affectent à sa création un capital, un patrimoine, que la fondation aura à gérer pendant son existence,
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ou s'engagent contractuellement sur des donations annuelles. La fondation a des assises financières
stables. Il est impossible de changer le statut de la fondation, ce qui lui donne une pérennité d'objectifs.
La gouvernance de la fondation est organisée en un conseil d'administration (représentant les
fondateurs), un conseil scientifique, une équipe exécutive et un panel d'expert mobilisable à la
demande. Il n'y a pas d'assemblée générale. Une fondation doit rendre compte de ses activités
régulièrement à l’État. Comme pour l'association la fondation ne peut faire des bénéfices sous quelque
forme que ce soit. Les membres d’une fondation ne sont pas rétribués et leurs engagements se basent
sur le volontariat. La fondation peut effectuer des activités commerciales, mais uniquement pour son
financement interne, et non pour générer des bénéfices. Mais la fondation induit une importante
mobilisation initiale de ressources financières. Comment s’assurer d’une telle mobilisation pour la
création de l’observatoire ? En l’état actuel, il apparait difficile pour ces questions financières, que
l’observatoire soit ancré au sein d’une fondation.
C’est pour dépasser cette difficulté que les participants à l’atelier de conception ont suggéré d’explorer
la piste du statut d'association d'intérêt public. L’article 2 de la loi n°10 /92/ADP du 15 décembre 1992
dispose que les associations peuvent être reconnues d’utilité publique. Cette utilité publique est prise
par décret en conseil des ministres. L’association reconnue d’utilité publique peut bénéficier des
subventions ou de tout autre avantage consenti par l’Etat (article 15). Cet avantage ouvre la voie à
l’accès au budget de l’Etat. Mais le statut d’utilité publique a des exigences qui sont :
La nécessité de fournir chaque année aux Ministères chargés des libertés publiques, du plan de
la coopération ou de tout autre ministre intéressé un programme annuel des activités et un
bilan de l’exercice écoulé. Mais ce sont des exigences que toute structure responsable est à
même d’honorer.
Le droit de contrôle de l’Etat sur les activités afin d’assurer leur conformité avec les
programmes nationaux de développement. Sur ce point, il pourrait avoir un hiatus entre
l’association et l’’Etat. Les orientations des politiques de développement ne reposent pas
toujours sur les besoins légitimes des populations mais sur les exigences des bailleurs de fonds.
Il est également utile de rappeler que la qualité d’association d’utilité publique est précaire. Elle
peut être rapidement retirée (article 13).
C’est ce statut, celui d’association déclarée d'utilité publique, que recommande le Consultant car il
semble le plus à même, à court terme, à conférer au foncier une dimension nationale. A plus long terme,
la legislation et la constitution pourraient consacrer le statut d’intérêt national du foncier. Cette
consécration du foncier ouvrirait la voie à un nouveau statut, celui d’institut national autonome (type
cour des comptes, ou Commission Nationale Electorale). Pour parvenir à ce statut, les acteurs du foncier
devront déployer des efforts soutenus en matière de plaidoyer.
La durée du mandat de cette équipe devrait être de deux ans maximum. Le mandat assigné à ce comité
est :
D’approfondir le diagnostic socio-foncier réalisé au cours de l’étude sur la mise place de
l’observatoire national du foncier. Ce diagnostic se traduira par un livre blanc sur la situation
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Les résultats attendus de cette phase sont un prototype opérationnel de l'observatoire permettant de
prendre les décisions concernant le statut, l'organisation définitive, les modes de fonctionnement.
-Collectivités,
-Etats,
-PTF.
Le comité de surveillance devrait tenir 4 sessions ordinaires par an et au besoin des sessions
extraordinaires. Les PTF seront autorisés à participer à 2 sessions.
Un comité conseil scientifique composé de personnes ressources dont les compétences sont avérées
et chargé de d’éclairer, guider le comité de surveillance, apprécier la qualité et contrôler la validité des
produits de l’observatoire. le comité scientifique devrait être composé d’un minimum de 9 membres
issus de l’université, la recherche, ou des confessions Religieuses. Le comité scientifique, peut faire
appel à toute autre personne ressource dont les compétences sont avérées.
Un Secrétariat exécutif de quatre effectifs , recruté sous contrat à Durée Déterminée à partir de
TDR précis, et Maitre d’œuvre délégué du Comité de surveillance. Son rôle et ses attributions
sont défini es:
- Travailler à développer le réseau qui sera basé sur l’existence d’une charte. Autrement dit, il
s’agira de fonctionner en réseau pour collecter, traiter et capitaliser les données et diffuser les
produits de l’observatoire tant au niveau local que national.
Le système de décaissement du secrétariat exécutif sera basé sur la double signature (Président,
Trésorier et Secrétaire Général du comité de surveillance) dont 2 signatures obligatoires. Toute dépense
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supérieure à 200 000 FCFA doit se faire par chèque. Une Caisse de mini dépenses (de 200 000 CFA par
mois) sera créée pour le secrétariat exécutif.)
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D. Moyens et budget
1. Les moyens et leurs coûts
Les moyens et le budget présentés traduisent les choix définis lors des ateliers et repris dans le
document d'étude de faisabilité :
Une structure de coordination légère, avec deux tâches principales : organiser les travaux en
réseau et les diffuser,
Une approche contractuelle mobilisant les institutions et experts existants dans le pays.
En début de période, des institutions et des experts seront habilités. Ils seront mobilisés dans le cadre
de procédures établies de commun accord.
Les moyens et le budget proposés sont définis pour une période de transition de deux (02) ans. Cette
période devrait permettre de consolider l'idée et les pratiques de l'Observatoire. Les enjeux identifiés et
la stratégie proposée exigent des moyens humains et matériels pour :
Créer un secrétariat exécutif composé d'un (e) coordinateur (trice), d'un (e) assistant(e), et d'un
chargé d'études, d’un informaticien et d’un chauffeur.
Le doter des conditions de fonctionnement (locaux, matériel informatique et bureautique,
liaisons informatiques, abonnements divers, voiture, consommables, … ).
Garantir le fonctionnement du comité de pilotage et du comité scientifique, et du comité de
plaidoyer.
Garantir les possibilités de réalisation d'études ou d'organisation d'événements par voie
contractuelle par la création d'un fonds de financement.
Garantir les conditions à la négociation et à la rédaction d'une charte de l'Observatoire foncier.
Garantir la "promotion" de l'Observatoire : élaboration et publication de documents
institutionnels de présentation et création d'un site avec la gestion nécessaire.
Garantir la diffusion des produits (site et papiers) à savoir la publication d'un bilan annuel du
foncier au Burkina en plus des études spécifiques, des documents d'information sur la réforme
foncière.
Organiser les assises annuelles du foncier la seconde année, puis des colloques annuels de deux
ou trois jours.
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3. Les recettes possibles
Pour faire face à ses dépenses, quelles pourront être les recettes de l’Observatoire ? Plusieurs pistes
se présentent, à différences échéances.
Cette période initiale sera mise à contribution pour prospecter de nouvelles sources de financement
sur la base d’un premier bilan d’activités et des premiers résultats obtenus.
Ces pistes devront être explorées. Cependant, pour juger de la possibilité effective d’obtenir une telle
ressource, bien sûr enviable, il convient d’être conscient de l’importance des demandes de
financement concurrentes, y compris d’autres observatoires.
Même si cela est moins satisfaisant, il peut également s’agir de conventions prévoyant un
programme d’activités renégocié chaque année.
Par ailleurs, sans qu’il soit envisageable de leur donner des fonctions de responsabilité, il demeure
possible d’attirer des universitaires-chercheurs, nationaux ou étrangers, disposant d’une bourse et
venant occuper gratuitement pendant deux ou trois ans des fonctions de chargé d’études, tout en se
consacrant à la rédaction d’une thèse. L’Observatoire foncier de Madagascar a largement eu recours
à ce type d’appuis depuis sa création.
Ce mode de financement peut également être recherché auprès de bailleurs internationaux qui,
comme les administrations nationales, souhaitent pouvoir justifier les crédits attribués par
l’existence de produits identifiables qui apparaissent alors dans leurs propres bilans d’activité.
Ce sera donc à l’Observatoire d’imaginer une définition, voir un conditionnement de ses produits,
susceptibles de retenir l’intérêt des bailleurs dont certains pourraient être utilement invités à
participer, au moins comme observateurs, soit au conseil d’administration de l’Observatoire, soit à
un « comité de surveillance » leur permettant de vérifier la bonne utilisation de leurs crédits.
Il serait donc possible que l’Observatoire soit également rémunéré pour leur offrir un appui
intellectuel et documentaire, à partir du moment où il aura su faire preuve de sa compétence et qu’il
aura réussi à se constituer un réseau.
Dans ce domaine, l’exemple de l’Observatoire foncier de Madagascar montre qu’il est possible pour
un observatoire d’intégrer dans l’ensemble de son programme, des enquêtes ou études ponctuelles
financées par des bailleurs, qui y trouvent une cohérence qu’elles n’auraient pas eu si elles avaient
été réalisées isolément.
D’un point de vue déontologique, il serait malsain que l’Observatoire utilise à des fins commerciales
son accès privilégié à l’information pour se constituer une clientèle qui s’adresserait à lui pour en
tirer un bénéfice exclusif. La première règle doit être celle de la mise à disposition du public de toutes
les données dont dispose l’Observatoire, à l’exclusion d’éventuels fichiers nominaux. Une seconde
règle est celle de la non utilisation des fichiers nominaux à des fins autres que statistiques.
Cependant, d’un point de vue technique, il est intéressant que l’équipe de l’Observatoire ait
l’occasion de réaliser certaines expertises pour améliorer ses connaissances dans son champ de
compétences. Dans la mesure où la réalisation de ces expertises n’irait pas à l’encontre des règles ci-
dessus, il est donc concevable que l’Observatoire accepte des commandes d’expertise sur accord
express de son conseil d’administration et sous son contrôle.
D’autres recettes constituent seulement de mauvaises bonnes idées car elles auraient un effet qui
irait à l’encontre des objectifs poursuivis. Ainsi, il serait le plus souvent illusoire d’imaginer
« rentabiliser » au moins partiellement le coût de production de l’information en cherchant à faire
payer sa diffusion car, en pratique, cela n’aboutirait qu’à restreindre la diffusion effective de cette
information, donc son utilité réelle. Il peut cependant être raisonnable de faire payer les produits de
l’observatoire au coût marginal de leur diffusion afin d’éviter les gaspillages qu’entraînent les
distributions gratuites de documentation. Sur Internet, ce coût marginal étant pratiquement nul, la
totalité de l’information existant sur le site devra être en libre service.
Si une observation foncière « nationale » est nécessaire, c’est parce que les problématiques foncières
dominantes sont nationales. La conduite des politiques de reconnaissance de la propriété et de
sécurisation foncière ne peuvent reposer que sur un encadrement législatif national, même si les
particularités de chacune des situations socio-foncières doivent être prises en compte, permettant
une vision d’ensemble du pays. Le Burkina Faso ne peut envisager aujourd’hui d’avoir des politiques
foncières locales plus ou moins autonomes. Même si la décentralisation de la gestion foncière y est
souhaitable (et inscrite dans le code général des collectivités territoriales), il ne peut s’agir que de l a
décentralisation de la mise en œuvre locale, d’une seule et même politique nationale.
La mise en commun des ressources est déterminante pour la production de l’information foncière
fiable, accessible et de faible coût. La dimension du partenariat notamment avec les structures du
public, du privé et des organisations de la société civile est donc déterminante pour la légitimité de
l’observatoire.
Légitimité et pérennité sont les principales qualités nécessaires à l’observatoire national du foncier.
La légitimité a été associée à l'ouverture, à la coopération, au service public (autour des notions de
disponibilité, accessibilité et transparence de l'information), à la neutralité et à la technicité.
S’agissant de la pérennité, l'ensemble des acteurs, et en premier lieu le MCA, souhaite inscrire
l'observatoire dans la durée. Ce besoin de pérennité se justifie d'abord pour des raisons techniques.
L’intérêt d’une observation est certes d’être la plus récente possible, mais elle ne s’interprète
correctement qu’en étant mise en perspective et en dynamique grâce à la conservation d’une
mémoire des observations antérieures et connexes. L’Observatoire doit donc être un lieu de
conservation de la mémoire.
Les débats ont montré les conflits d’intérêt multiples que couve l’option de l’ancrage ministériel. La
faveur est accordée à la formule d’association d’intérêt public qui évoluerait vers un institut national
autonome dont la forme reste à préciser.
Une période transitoire de deux (02) ans est envisagée pour asseoir les bases du futur observatoire.
Un secrétariat exécutif restreint conduirait ce processus en mettant en place des structures légères
préfigurant le Conseil d’Administration et le Conseil scientifique de l’Observatoire. Le secrétariat
exécutif aura pour principales tâches :
l’élaboration d’une charte ou convention de partenariat entre les principales structures de la
chaîne foncière nationale ;
la fédération des efforts (réseautage) entre structures qui travaillent dans le domaine du
foncier et l’établissement de relations privilégiées entre les observatoires sectoriels et l’ONF ;
l’organisation et la tenue des assises nationales du foncier.
Les outils et procédures ont été réfléchis en fonction d’un dispositif de coordination piloté par le
secrétariat exécutif. Son opérationnalité dépend des réseaux d’acteurs à mobiliser tant au niveau
central que local/sur chacune des sept (07) zones socio-foncières que comptent le Burkina Faso. A
chacun de ces niveaux, une structure relai sert de point focal et joue l’interface avec le secrétariat
exécutif du réseau.
Pour un fonctionnement optimum des réseaux d’acteurs, il est envisagé des formes de formalisation
du partenariat : charte d’observation foncière au niveau des principaux acteurs de la chaîne foncière
nationale, contractualisation des relations secrétariat exécutif/points focaux, synergie à trouver
entre observatoires sectoriels et observatoire national du foncier, etc.
Le budget et les moyens sont définis pour la période transitoire de deux (02) ans. Plusieurs pistes de
recettes sont envisagées mais celles-ci doivent tenir compte de la montée en puissance. La période
transitoire s’appuiera essentiellement sur l’appui du projet sécurisation foncière du MCA/Burkina.
Les principales pistes de recettes sont :
- La subvention du MCA à la mise en route de l’observatoire ;
- Les recettes financières pérennes (appui budgétaire de l’Etat, taxes parafiscales) ;
- L’affectation de personnels payés par des tiers ;
- La commande de travaux ;
- L’appui de partenaires techniques et financiers ;
- La réalisation d’expertises, sous conditions.
Les profils de poste proposés pour les deux (02) premières années transitoires concernent un(e)
Coordinateur (trice), un(e) Responsable de l’informatique, un(e) assistant(e) et un(e) chargé(e)
d’études.
Le budget proposé aboutit à un montant total trois cent cinquante six millions quatre vingt douze
mille (356 092 000) FCFA dont cent quatre vingt dix neuf millions quatre cent quatre vingt seize mille
(199 496 000) pour la première année et de cent cinquante six millions cinq cent quatre vingt seize
mille (156 596 000) en deuxième année pour la conduite de cette phase de démarrage de deux ans.
87
Annexes
Annexe 1 : Bibliographie
1. Angeon V., Callois J-M., (Dir.), 2005, Rôle des coordinations locales dans le développement
durable des territoires, Rapport de recherche commandité par le MEDD et le PUCA, juillet
2005.
2. Angeon V., Caron P., Lardon S., 2006, "Des liens sociaux à la construction d'un
développement territorial durable. Quel rôle de la proximité dans ce processus ?", Revue
Développement Durable et Territoires, à paraître.
3. A.T.E.F. ; 2006, Etude sur les demandes et la délivrance des titres en milieu rural ;
DEP/MAHRH, 39 P.
4. Avenier, Marie-José (2007). Repères pour la transformation d’expérience en science avec
conscience (Chapitre 6). Eds : Avenier et Schmitt, 2007. La construction des savoirs pour
l’action. Paris, L’Harmattan, Savoir & Action.
5. Bacqué, M.-H., H. Rey, et al. Eds. (2005). Gestion de proximité et démocratie participative.
Recherches. Paris, La Découverte.
6. Bourdieu P., 1986, “The forms of capital”, in Richardson J.G., (Ed.), Handbook of theory and
research for the sociology of education, New York, pp. 241-258.
7. Bourdieu P., 1987, "What makes a social class? On the theoretical and practical existence of
groups", Berkeley Journal of Sociology 32, pp. 1-17.
8. Brown, J. S., Collins, A., & Duguid, P. (1989) Situated cognition and the culture of learning.
Educational Researcher, 18(1), pp32–42.
9. Coleman J.S., 1988, "Social capital in the creation of human capital", American journal of
sociology, vol. 94, pp. S95-S120.
10. Debarbieux B., Lardon S., 2003. Les figures du projet territorial. Editions de l’Aube, Datar,
Bibliothèque des territoires, 270 p.
11. Duncan S. L. and D.H. Lach. (2006) Privileged Knowledge and Social Change: Effects on
Different Participants of Using Geographic Information Systems Technology in Natural
Resource Management. Pub-Med- in process, n°2, vol. 38, 2006, pp. 267-85 (published
online)
12. Foray, D. (2000). L'économie de la connaissance. Paris, Editions La Découverte.
13. Futrell, R. (2002). "la gouvernance performative. Maîtrise des impressions, travail d'équipes
et contrôle du conflit dans les débats d'une City Commission." Politix 15 (57) 147-165.
14. Gauvin, F. P. et J. Abelson (2006). Fiche d'information sur la participation publique. Toronto,
Conseil Canadien de la Santé.
15. Girin, 1983. Les situations de gestion. Extrait de : "Le rôle des outils de gestion dans
l'évolution des systèmes sociaux complexes, sous la direction de M. BERRY, CRG-École
Polytechnique, 1983, Rapport pour le Ministère de la recherche et de la technologie".
16. Hatchuel, A. et B. Weil (1992). L'expert et le système. Paris, Economica.
17. Hubert Ouédraogo : Mythes, impasses de l’immatriculation foncière et nécessité d’approches
alternatives, 4P.
18. Jacques Parnot, Lancina Paré, 2011 ; Etude sur la mise en place d’un observatoire national de
l’environnement et du développement durable intégrant un système de suivi-évaluation
national de la gestion durable des terres. Projet de rapport final juillet 2011, 80 P. Ministère
de l’Environnement et du Développement Durable.
19. Jacques Parnot, Lancina Paré, 2011 ; Etude sur la mise en place d’un observatoire national de
l’environnement et du développement durable intégrant un système de suivi-évaluation
88
national de la gestion durable des terres. Projet de rapport final, annexes juillet 2011, 70 P.
Ministère de l’Environnement et du Développement Durable.
20. Jacques Parnot, Lancina Paré, 2011 ; Etude sur la mise en place d’un observatoire national de
l’environnement et du développement durable intégrant un système de suivi-évaluation
national de la gestion durable des terres. Métadonnées de l’ONEDD juillet 2011 ; 96 P,
Ministère de l’Environnement et du Développement Durable.
21. Jacques Theys, Bernard Kalaora, dir. (1992) La Terre outragée : les experts sont formels Paris :
Autrement, 270 p Woolcok M., 2001, "La place du capital social dans la compréhension des
résultats sociaux et économiques, DRHC/OCDE.
22. Jean Marie SOMDA ,2011 ; Acquis et insuffisances de la politique de sécurisation foncière en
milieu rural pour l’agriculture familiale. CODDE, 41 P.
23. Mayntz R. "governing failures and the problem of governability : some comments on a
theoretical paradigm" in J. Kooiman ed. (1993) Modern governance, Londres : Sage.
24. Mayntz R. "governing failures and the problem of governability : some comments on a
theoretical paradigm" in J. Kooiman ed. (1993) Modern governance, Londres : Sage.
25. Moquay P., Lardon S., Marcelpoil E., Piveteau V., 2005. Contribution des représentations
spatiales à la proximité institutionnelle. In A. Torre et M Filippi (eds) Proximités et
Changements socio-économiques dans les mondes ruraux. Editions de l'INRA, Collection « Un
point sur ».14 p.
26. Lin N., 1995, "Les ressources sociales : une théorie du capital social", Revue Française de
sociologie, 36, pp. 685-704.
27. Lin N., 2001, "Building a theory of social capital" in K.S. Cook N Lin, R.S., Social capital: theory
and research, Burt Eds, Paperback.
28. Pickles J. (ed) (1995). Ground Truth: The Social Implications of Geographic Information
Systems, The Guilford Press, New York.
29. Plan d’actions et programme d’investissement du sous-secteur de l’élevage (PAPISE) 2010-
2015 ; Ministère des Ressources Animales
30. Politique nationale de développement durable de l’élevage au Burkina Faso, 2010-2015 ;
Ministère des Ressources Animales.
31. Plan d’actions pour l’habitat et le développement urbain ; 2009-2018 ; Ministère de l’habitat
et de l’urbanisme.
32. Putnam R. D., 2000, Bowling alone. The collapse and revival of American community, New
York, Simon Schuster pbs.
33. Putnam R., 1993, Making democracy work: civic traditions in modern Italy, Princeton,
Princeton University Press.
34. Putnam R., 1995, "Tuning in, tuning out: the strange disappearance of social capital in
America", Political Science and Politics, December, pp. 664-683.
35. Reix, R. (1998). Systèmes d'information et management des organisations. Paris, Vuibert.
36. Turkucu, A. et S. Roche (2007). "Vers une typologie des PPGIS." SAGEO.
37. Etude du schéma national d’aménagement du territoire du Burkina Faso (SNAT). Bilan
diagnostic, Rapport 1, Août 2010, 344 P ; MEF/BF.
38. Etude du schéma national d’aménagement du territoire du Burkina Faso (SNAT).
Problématiques et orientations, Rapport 2, Août 2010, 282P ; MEF/BF.
39. Etude du schéma national d’aménagement du territoire du Burkina Faso (SNAT). Programme
de mise en œuvre, Rapport 3, Août 2010, 169 P ; MEF/BF.
40. Etude du schéma national d’aménagement du territoire du Burkina Faso (SNAT). Atlas
cartographique, Rapport 4, Août 2010, 93 P ; MEF/BF.
41. Etude du schéma national d’aménagement du territoire du Burkina Faso (SNAT). SIG, Rapport
5, Août 2010, 58 P ; MEF/BF.
42. Etat d’exécution des lotissements de 2008 à 2011 conformément aux arrêtés conjoints
d’autorisation de lotir. Direction générale de l’urbanisme et des travaux fonciers.
89
43. Loi N°034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural et décrets d’application, 92
P édition 2010.
44. Code de l’urbanisme et de la construction au Burkina Faso ; Loi N°017-2006/AN du 18 mai
2006, 82P ; édition novembre 2006.
45. Loi n°002-2001/AN du 8 février 2001 portant Loi d’orientation relative à la gestion de l’eau,
26 P.
46. Avant projet de loi N°……2011/AN portant réorganisation agraire et foncière au Burkina Faso,
83 P
47. Décret N°2008-704/PRES/PM/MAHRH/MEF/MATD/MRA portant création, composition,
attributions et organisation d’un comité national pour la sécurisation foncière en milieu rural
(CONA-SFR), Nov. 2008 ; 10 P.
90
Annexe 2 : Termes de références de l'Etude
TERMES DE REFERENCE
91
A. Introduction
Le projet de sécurisation foncière de MCA Burkina dont l’objectif global est de contribuer à une
meilleure sécurisation foncière et à la promotion des investissements en milieu rural au Burkina
Faso, est mise en œuvre à travers trois (3) sous composantes que sont :
Sous composante 1 : Appui à l’élaboration et à la diffusion de la nouvelle politique et de la
législation.
Sous composante 2 : Appui au développement institutionnel et le renforcement des
capacités.
Sous composante 3 : Appui à des interventions spécifiques de site en vue d’améliorer
l’occupation et la gestion du foncier local.
Le projet d’envergure nationale aura des activités dans l’ensemble des 13 régions administratives du
pays et des interventions spécifiques dans 47 communes sélectionnées.
Un système de suivi évaluation a été mis en place par le MCA pour mesurer les progrès dans la mise
en œuvre du projet Sécurisation Foncière.
Au cours de la formulation du compact, le MCA Burkina Faso a été confronté à une insuffisance de
données sur le foncier. C’est ainsi que des enquêtes sur le foncier ont été initiées pour la collecte de
données de base pour les besoins de suivi évaluation du Projet Sécurisation Foncière. Par ailleurs il
s’est avéré nécessaire de bâtir un système de collecte de données en vue d’alimenter les réflexions
sur les questions foncières. C’est à ce titre qu’il est prévu dans le cadre du projet Sécurisation
foncière, l’appui à la mise en place d’un « observatoire sur le foncier ».
B. Contexte / justification
Le Burkina Faso s’est engagé depuis plus d’une décennie dans des réformes profondes de la politique
et de la législation nationale sur le foncier :
- une politique Nationale de sécurisation foncière en milieu rural a été adoptée par le
Gouvernement en septembre 2007, avec comme objectif global « Assurer aux acteurs ruraux
dans leur diversité, l’accès équitable au foncier, la garantie de leurs investissements, la
gestion efficace des différends fonciers, afin de contribuer à la réduction de la pauvreté, à la
consolidation de la paix sociale et à la réalisation d’un développement durable ».
- une loi portant régime foncier rural a été adoptée par l’Assemblée Nationale pour mieux
prendre en compte la problématique de la gestion foncière en milieu rural ;
- les travaux de relecture de la loi portant Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) en cours
depuis le mois de février 2010, ont aboutit à un avant projet de loi révisée qui a été soumis
au Gouvernement.
Cette dynamique dans le traitement des questions foncières mérite d’être soutenue par une
meilleure connaissance des effets et de l’impact de la mise en œuvre des différentes réformes sur le
foncier, une capitalisation des expériences de terrain et un accompagnement dans les études et la
recherche de méthodologies appropriées dans le traitement des questions foncières. C’est dans ce
cadre qu’il est prévu au titre du Projet Sécurisation Foncière du Millennium Challenge Account du
Burkina Faso, le recrutement d’un consultant en vue de mener des études pour la mise en place d’un
observatoire sur le foncier dans le pays.
Il s’agira de bâtir une structure de référence pour :
- le traitement des informations foncières collectées auprès de différentes sources tant
gouvernementales et/ou non gouvernementales et les mettre à la disposition du public ;
- l’analyse des données sur la mise en œuvre des politiques et de l’application de la législation
et de la règlementation sur le foncier pour servir d’outils d’aide à la décision pour la
92
formulation de politique et de législations adaptées, de projets et de stratégies
d’intervention sur le terrain
et la publication de rapports périodiques sur « l’état du foncier » pour diffusion aux agences
publiques, aux projets, au secteur privé et à la société civile.
En Afrique, la mise en place d’observatoire sur le foncier a connu des fortunes diverses. On notera
qu’au Mali et au Tchad des observatoires sur le foncier ont été expérimentés par le passé. Une autre
expérience est celle de Madagascar qui a mis en place son observatoire. Ailleurs, le concept
d’Observatoire sur le Foncier existe comme en France où il constitue un outil essentiel pour les
professionnels de l’immobilier.
Dans le cas du Burkina Faso, ce type d’observatoire du foncier n’a pas été mise en place. Cependant,
il y existe dans le pays une masse considérable d’expertise foncière, dont la plupart est liée d’une
manière ou d’une autre soit au Groupe de Recherche et d’Action sur le Foncier (GRAF), soit à
l’Université de Ouagadougou. Des institutions comme le CNRST ou le CAPES mènent aussi des
recherches ou des analyses sur les questions foncières. L’observatoire prévu dans le cadre du projet
Sécurisation foncière est de prendre en compte cette expertise pour éviter de répliquer ou de
concurrencer les initiatives en cours mais plutôt rechercher une complémentarité et une synergie
d’action.
Le « Land Observatory » initié par le projet sécurisation foncière a pour objectif global de contribuer
à une meilleure connaissance de l’état du foncier au Burkina Faso. A travers la collecte, l’analyse et la
diffusion de l’information et de la documentation sur le foncier dans le pays, le « Land Observatory »
devrait permettre:
- d’améliorer la connaissance sur l’état de mise en œuvre des politiques et de la
législation foncières;
- de suivre l’évolution des questions foncières tant au niveau national, régional, provincial
que communal;
- de capitaliser les expériences réussies d’actions sur le foncier;
- d’améliorer les méthodologies et les outils de recherche sur le foncier dans le pays.
Les objectifs spécifiques du « Land Observatory »qui sont appelés à être développés par le
consultant porteront auront pour objectif:
- la publication de rapports périodiques sur « l’état du foncier » au Burkina Faso;
- la formation de chercheurs et analystes ainsi que de décideurs politiques en vue
d’accroître les capacités d’expertise sur les questions foncières;
- la fourniture de services de collecte de données (par exemple les recherches sur les
enquêtes de terrain)
- l’analyse des données et des politiques, aux agences publiques, aux projets, au secteur
privé et à la société civile
- la diffusion de toutes informations pertinentes de recherche/action sur le foncier.
Les présents termes de référence ont pour objectif le recrutement d’un prestataire en vue de la
définition du « Land Observatory » du projet Sécurisation Foncière du Millennium Challenge Account
Burkina Faso. Le consultant aura pour mission de conduire les études, réflexions et concertations en
vue :
- de proposer les objectifs les appropriés et les principales fonctions qui seront assignés au
« Land Observatory »;
93
- d’élaborer la structuration et les procédures de fonctionnement au cours de la mise en
œuvre;
- de proposer l’ancrage institutionnel à même d’assurer une durabilité et une
pérennisation du « Land Observatory » après le projet.
La couverture du « Land Observatory sera nationale. Il devra être mis en place et doté de la capacité,
ou au moins du mandat, pour aborder les questions foncières tant urbaines que rurales. Le « Land
observatory » s’intéressera aux zones d’intervention de MCA BF tout comme du reste du pays. Le
projet Sécurisation Foncière du MCA a des communes cibles dans chaque région et à ce titre est assez
représentatif de l’ensemble du pays. Si la stratégie du MCA s’avère être un bon catalyseur dont les
effets feront tâche d’huile, d’autres communes, avec leur propres ressources et/ou l’appui d’autres
partenaires techniques et financiers, pourront aussi tirer avantage des services du « Land
Observatory ».
Les tâches suivantes sont attendues pour être réalisées par le prestataire :
Le consultant veillera à la prise en compte des différentes initiatives passées, en cours ou projetées
dans les domaines de l’information et de la communication sur le foncier.
94
mais aussi des ressources humaines et financières, ainsi que des opportunités et contraintes
opérationnelles de l’institution concernée.
Le consultant fournira une analyse complète des différentes options et fera des recommandations
pour le choix à opérer sur la base de justificatifs pertinents.
3. Tâche 3 : Durabilité
Le « Land Observatory » est appelé à asseoir et garder une valeur au niveau national, en vue de bâtir
une légitimité en tant que structure ressource nationale. S’il est inimaginable qu’il puisse disposer de
suffisamment de ressources pour couvrir la totalité du pays, il devrait promouvoir de bonnes
relations avec les principaux décideurs politiques, tant au sein des structures de l’Etat, des
collectivités territoriales qu’avec les acteurs non institutionnelles et de la société civile. A cet effet, le
consultant fera des propositions pour une durabilité des travaux du « Land observatory » : la
question de l’accessibilité à l’information et la forme de diffusion des analyses et publications seront
abordées.
Il est demandé au consultant de tirer les leçons des observatoires du foncier au Mali, au Tchad et à
Madagascar pour faire des propositions dans le cas du « Land Observatory » pour un ancrage
institutionnel adapté.
Le consultant examinera la question des ressources humaines pour l’animation du « Land
Observatory ». Des choix sont à opérer pour un personnel permanant constitué de fonctionnaires ou
d’enseignants d’université, de contractualisation avec un opérateur privé d’appui à la mise en œuvre
ou encore une combinaison des deux.
Les variantes seront développées en vue de permettre aux parties prenantes de faire un choix
judicieux.
Une stratégie de financement pérenne devrait être développée sur la base des trois (3) sources
suivantes:
Un financement à partir du budget national
Un appui des PTF au fonctionnement général
Un autofinancement à partir de prestation de services aux projets spécifiques des
PTF, des agences gouvernementales et des institutions privées
Le consultant examinera chacune de ses trois sources de financement et proposera des mécanismes
de viabilité financière pour assurer la durabilité et la pérennisation du « Land Observatory ».
95
Il est attendu du consultant l’élaboration de budget de mise en œuvre de « Land Observatory » sur
les 3,5 années restant du Compact et des termes de références pour le recrutement d’un opérateur
de mise en œuvre si nécessaire. Ces termes de références décriront les objectifs et résultats attendus
de la mise en œuvre du « Land Observatory », les outils et procédures qui seront utilisés, l’étendu de
la mission, les acteurs de la mise en œuvre et les livrables attendus.
F. Les Livrables
96
place du « Land Observatory »
au Burkina Faso comportant les
choix finaux et une estimation
des budgets de mise en œuvre
ainsi les termes de références
pour la sélection du prestataire
de mise en œuvre si nécessaire
Un rapport définitif de la 24 semaines après le 5 exemplaires papiers + CD
mission avec prise en compte démarrage
des commentaires,
amendements et observations
sur le rapport provisoire
G. Compétences requises
H. Durée de la prestation
La durée totale de la prestation ne saurait excéder six (06) mois y compris les délais d’approbation
aux différentes étapes. A titre indicatif, l’effort du consultant est donné dans le tableau ci-dessous :
97
Annexe 3 : Déroulement de la mission
1. Démarrage de la mission : 04 juillet 2011
2. Collecte des informations secondaires et préparation de l’atelier de lancement
3. Tenue de l’atelier de lancement : 20 juillet 2011
4. Production du rapport de démarrage
5. Collecte d’informations complémentaires (conception des fiches et leur ventilation)
6. Capitalisation des données recueillies
7. Préparation et réalisation des travaux de groupes Août 2011
8. Poursuite de la collecte des informations par échanges E-mail avec les acteurs du foncier
9. Synthèse des réflexions issues des groupes de travail et de la collecte des informations
secondaires
10. Préparation et tenue de l’atelier de conception (25 et 26 octobre 2011)
11. Production du rapport de synthèse de l’atelier de conception
12. Entretien avec certaines autorités des collectivités territoriales et services déconcentrés de
l’Etat
13. Entretien avec des acteurs impliqués dans le foncier urbain et rural
14. Production des livrables N°2, 3 et 4
15. Elaboration du rapport provisoire
16. Préparation et tenue de l’atelier de finalisation : 13 et 14 décembre 2011
17. Production du rapport final
98
Annexe 4 : Liste des Personnes rencontrées
N° Nom & prénom(s) Structure
12 Nama DGAT/DLR
99
27 Tiendrébéogo SFR Léo
100
Annexe 5 : Compte rendus des entretiens
Guide de questionnaire
A quel titre êtes-vous (ou votre institution) intéressés au foncier ? Quel est votre mandat ?
Quels sont vos activités (actuelles ou à venir)?
Quels sont vos besoins en informations concernant le foncier ?
Avez-vous des dispositifs de recueil d’information ?
Comment envisagez-vous l’observatoire du foncier ? Comment imaginez-vous votre
participation à un dispositif partagé ?
Organisation de l’observatoire
101
programmes locaux, indicateur général sur la politique
nationale de développement)
Mise à la disposition des rapports que produit la DGAT.
Les rapports de la DGAT vont du niveau national à la
commune
Divers Mise en œuvre d’un Système de suivi évaluation de
Observatoire sur l’aménagement du territoire l’aménagement du territoire au sein de la DGAT
domicilié à la DGAT Observatoire est logé au sein de la structure chargé des
études sur la SNAT
Activités dans le domaine du foncier Le GRAF n’a pas produit un document sur la révision de
Contribution à la relecture de la RAF la RAF, à l’image du document de la politique de
sécurisation foncière en milieu rural.
Cependant le GRAF a contribué aux assises sur la RAF
sur la base des résultats des études menées au niveau
des périmètres aménagés et des exploitants des
nouveaux acteurs ou des agro-businesmen
Pas destinataire de la loi revisitée. Ne sait pas si les
remarques ont été prises en compte.
Une expérience de suivi des conflits fonciers s’appuyant
sur un réseau. .
Evaluation des conflits fonciers sur les terres aménagées
et sur les territoires Evaluation des conflits fonciers
La problématique du foncier ; les
questions à aborder.
102
des indicateurs du foncier du GRAF constat a été fait
que les premières identifiées sont moins engagées et
intéressées par les résultats des études. Des communes
non ciblées par ce programme ont manifesté plus
d’intérêts
Les besoins en information Les attentes par rapport à l’observation sont diverses et
Besoins ou attentes par rapport à l’observatoire fonction des acteurs. Les données intéressant les
maires n’intéressent pas forcément les ministres.
Etudes sectorielles doivent répondre aux attentes
locales et au niveau national
Contribution à l’observatoire Mise à contribution des données sur le foncier
Participation aux études thématiques
Organisation de l’observatoire L’adhésion des structures. Il faut bien identifier les
Appréhension par rapport à l’Observatoire structures intéressées qui sont à même d’alimenter les
données dont les acteurs auront besoins
Il est important d’identifier les acteurs qui collectent les
données au niveau local
L’adhésion des structures est importante. Bien les
identifier pour une légitimation de l’Observatoire
103
Plusieurs échelles/ plusieurs demandes
L’Observatoire devrait permettre de tirer des
enseignements des politiques mises en œuvre
L’Observatoire devra être pro-actif
Conception Trois fonctions : recherche, université, institutionnel
L’ancrage institutionnel et la permanence
Informations sur les observatoires des Observatoire sur le suivi de l’évolution de la dégradation
départements ministériels des terres en cours d’implantation au sein du MEDD
Observatoire sur le foncier urbain en cours
d’implantation au sein du Ministère de l’Habitat et de
l’Urbanisme
104
Attentes et contribution au fonctionnement de Un observatoire partagé entre les acteurs : exemple du GRAF
l’Observatoire Eviter les doublons.
Besoins de formation
105
FICHE DE SYNTHESE DES ENTRETIENS
DATE : 18/07/11 LIEU DE RENCONTRE/ CDC/CSLP/OUAGADOUGOU
NOM PRENOM STRUCTURE FONCTION
Traoré Fousséni CDC/CSLP Secrétaire Exécutif
Ilboudo Pascal CDC/CSLP Chargé de suivi évaluation
Sébatien Dureszen CDC/CSLP Expert
OUATTARA BARAHIMA ZIE ODEC EXPERT/CONSULTANT
BARY HAROUNA ODEC CONSULTANT
JEAN PHILIPPE TONNEAU CIRAD/MONPELLIER EXPERT INSTUTIONNEL
2 RESUME DES DISCUSSIONS
POINTS EVOQUES OU THEMES DE DISCUSSION RESUME
Nature de l’institution Un réseau de Comite de suivi à la base de 12 personnes
dans 26 villages. Volonté de s’étendre. Principalement
mobilisé sur des thèmes
Activités dans le domaine du foncier. Foncier n’est pas une activité prioritaire
Implication du CBC/CLSP sur les questions Actions centrées sur la Santé, l’Education, la
foncières Gouvernance, le budget
Pas d’actions spécifiques sur le foncier ?
Cependant intérêt pour la question foncière
notamment sur l’accès des femmes au foncier et sur
l’accès des jeunes à la terre.
Au sein du réseau c’est les RECIF/ONG qui est spécialiste
de ces questions
La problématique du foncier ; les Des questions d’occupation et des demandes multiples de
questions à aborder. Intérêt par rapport à la terre : des migrants ; de l’agro-business ; des jeunes ; des
question foncière fonctionnaires… Plus de frontières agricoles… des tensions…
Des crises qui naissent d’une insuffisance de dialogue
Important de prendre en compte les échelles nationales et
locales. Le politique national capitalise sur le local.
Des principes : la terre est à tous et le pari du dialogue.
Conflits fonciers notamment sur la question de retour
des jeunes à, la terre
Répartition des terres au bénéfice des enfants
Question d’agro-business
Migration et foncier
Vision de l’Observatoire L’Observatoire devrait permettre de créer un dialogue
au niveau communautaire
L’Observatoire doit permettre de porter le débat à la
base, capitaliser au niveau des régions et remonter au
niveau central
Prévenir les conflits
Prévoir un espace des besoins de chaque structure
Organisation de la CBC/CLSP et Contribution au Mise en place d’un comité de 12 personnes au niveau
fonctionnement de l’Observatoire communal sur les actions de lutte contre la pauvreté
Remontées des informations au Secrétariat
Dissémination des informations reçues par le Secrétariat
au niveau des comités communaux
Ce réseau peut être mis en contribution pour les
activités de l’Observatoire
106
Besoins d’information Les fondamentaux … les limites administratives.
Des typologies et des méthodes
Comment faire à la base pour prévenir les conflits ?
Espace : tenir compte des besoins de l’autre, convaincre
que tous produisent pour tous.
Est-ce que l’on connait les tenants et aboutissants des
conflits ? Est-ce qu’on sait faire ?
Accès des jeunes au foncier
Migration et foncier
Superficies exploitations familiales et exploitations des
agro-business
Attribution des terres et règles de sécurisation
Conception de l’Observatoire Fonction d’alerte. Vision partagée. Rassembler les
efforts.
Se limiter à l’observation. Pas d’expérimentation. Dans
un premier temps..
Se limiter au foncier
Un rôle de veille à l’écoute des besoins et conflits
Accompagnement des préoccupations des acteurs
Partage de connaissances et d’accès l’information
Portail d’accès à l’information
Suivi des politiques
Favoriser et inciter à l’expérimentation.
Possibilité de mobiliser le réseau…
Dépendra des animateurs
Organisation
RÔLE DE L’OBSERVATOIRE
.
107
Pas d’activités de suivi spécifique au niveau foncier
Wildaf est une structure de 45 associations crée en
1998. L’adhésion est aussi bien individuelle que
collective
La problématique du foncier ; les L’accès des femmes par quota. Question du quota. Question de
questions à aborder. la propriété individuelle. Est-ce encore de l’agriculture familiale
Deux options : renforcer les droits de la femme dans la famille
ou jouer la carte de l’individualisation ?
Besoins d’informations Besoins de deux ordres
Un besoin en informations sur les superficies octroyées
aux femmes à titre individuel ou collectif
Un besoin d’accompagnement sur la loi (faciliter l’accès
des femmes aux dispositions de la loi par une version
simplifiée du document)
Revenus des femmes tirés de leurs exploitations
Conception du l’Observatoire Couvrir r l’ensemble des acteurs en veillant à une
Communication représentation par quota des associations
socioprofessionnelles
Organisation de l’Observatoire Information et communication
Possibilité de mobiliser les réseaux.
Vision de l’Observatoire
108
Annexe 6 : La diversité des situations foncières
Les zones de terroir sont considérées comme des « terres rurales non aménagées ». Les pratiques
foncières coutumières et locales y sont dominantes et la loi foncière peu effective. Ces zones
relèvent d'une situation de reconnaissance…
La zone Nord (Sahel) est la zone d’élevage par excellence. Elle se caractérise par une dégradation de
l’environnement physique, dans un contexte de forte concurrence entre les activités agricoles et
pastorales. Les enjeux principaux sont :
La compétition autour des bas-fonds et des ressources pastorales en général,
L’exploitation rationnelle et durable des ressources naturelles.
Les droits collectifs des éleveurs : zones de pâture, pistes, pistes à bétail, points d’eau… ;
La protection des espaces agricoles et des droits des agriculteurs ;
La délimitation, protection et gestion des ressources naturelles stratégiques (bas-fonds,
mares, …) ;
Le foncier minier et l’accaparement des terres de parcours.
La vieille zone de colonisation agricole (ancien bassin cotonnier) est une zone relativement plus
favorable en termes de ressources naturelles et pendant longtemps territoire d’accueil des migrants,
elle est devenue une zone de transit. Les principaux enjeux fonciers concernent :
Une meilleure cohabitation entre autochtones et allochtones, entre agriculteurs et éleveurs ;
La clarification des nouvelles formes de transaction foncière (vente et location de terres
notamment) ;
La maîtrise des transactions foncières en zones périurbaines ;
Un meilleur suivi et gestion des conflits fonciers.
La zone du plateau central est caractérisée par une forte densité de population et une forte
dégradation des sols et du couvert végétal. Les enjeux fonciers porte ici sur :
La sécurisation foncière des producteurs agricoles et l’amélioration de leurs systèmes de
production ;
La limitation de la pression foncière sur les bas-fonds et les berges de cours d’eau ;
La régulation des conflits agriculteurs-éleveurs.
109
La délimitation et sécurisation des parcours animaux ;
L’élaboration des règles de gestion des ressources stratégiques (bas-fonds, berges de cours
d’eau, …).
La zone Est est caractérisée par une faible densité de population humaine, mais concentre l’essentiel
des aires protégées et des concessions fauniques. Les enjeux principaux sont les fortes pressions
exercées sur les ressources en terre, en eau et en pâturage ; ce qui nécessite une meilleure gestion
de la migration agricole et pastorale.
Les thématiques principales sont :
La délimitation et la sécurisation des espaces agricoles, pastoraux et cynégétiques ;
L’amélioration des techniques de production agricole et pastorale (espaces de production et
d’habitat réduits) ;
La clarification des droits des différents usagers de ces ressources ;
Le suivi de l’exploitation et de la gestion des concessions forestières et fauniques ;
Le suivi de la transhumance transfrontalière.
La zone Sud (Nahouri, Sissili, Ziro) a également une faible densité humaine. L’exploitation forestière
et les concessions fauniques mais surtout l’arrivée massive des « agro-businessmen » impose :
La clarification des droits fonciers entre autochtones et allochtones,
La gestion rationnelle et durable des grandes exploitations agricoles.
La zone de front pionnier (Cascades et Sud Kénédougou) est la nouvelle zone d’accueil des migrants
(agriculteurs et éleveurs), elle connaît aujourd’hui une forte pression sur les ressources naturelles.
L’intensité des occupations en fait une zone à fort potentiel de conflits entre autochtones et
migrants, et entre agriculteurs et éleveurs. La coexistence entre multiples usagers, la gestion des
conflits et la préservation des ressources naturelles, constituent les principaux enjeux.
Les régions des Cascades, de l’Est et du Plateau Central abritent 40 % de ces sites. Mais du point des
superficies, les Cascades, le Mouhoun et les Hauts Bassins concentrent 50 % des superficies.
Soulignons que la vallée du Sourou (Mouhoun), les périmètres de Niéna-Dionkélé , la vallée du Kou,
la plaine de Banzon (Hauts Bassins) abritent de grandes surfaces aménagées.
110
Situation des zones agricoles aménagées
Sur les 806 sites recensés, les petits périmètres irrigués villageois sont les plus nombreux. En
superficie, ils représentent 57 % contre 30% pour les grands aménagements. Les aménagements de
taille supérieure à 100 ha ne représentent que 4 % de l’ensemble des sites aménagés contre 92%
pour ceux de moins de 50 ha. On dénombre de nombreux petits aménagements de moins de 5 ha.
Les cahiers des charges, prescrits par la RAF, visent à organiser l’occupation et l’exploitation des
aménagements agricoles. Deux types de cahiers des charges sont promulgués : les cahiers des
charges généraux et les cahiers des charges spécifiques 26. Les cahiers des charges spécifiques visent à
prendre en compte les particularités de chaque aménagement.
L’exigüité des parcelles attribuées aux producteurs. Les superficies attribuées vont de 0,11 à
0,50 ha avec une dominance de parcelles de 0,20 ha ; ce qui rend difficile la rentabilité
économique des parcelles. Cette situation induit une dégradation des ouvrages et un
ensablement des lacs.
Le non respect du règlement intérieur ;
La mauvaise gouvernance et le fonctionnement peu démocratique des coopératives ou des
groupements ;
26
Cahiers des charges généraux : décret n 97-598/PRES/PM/MEE/AGRI du 31/12/97 portant cahier des charges pour la gestion des grands
aménagements (GAHA), décret n°2000-070/PRES/PM/AGRI/MEE/MRA/MEF du 3 Mars 2000 portant cahier des charges pour la gestion des
petits aménagements hydro-agricoles (PAHA, aménagements dont la superficie est inférieure ou égale à 200 ha), décret n°2000-
070/PRES/PM/AGRI/MEE/MRA/MEF du 3 Mars 2000 portant cahier des charges pour la gestion des terres aménagées pour cultures
pluviales ; Cahiers des charges spécifiques : arrêté conjoint n° 98-032/MEE/MA/MEF/MATS du 06/10/98 portant cahier spécifiques des
charges pour la gestion de la vallée du Sourou et de la Haute Volta du Mouhoun, arrêté conjoint n° 98-032/MEE/MA/MEF/MATS du
06/10/98 portant cahier spécifique des charges pour la gestion de type agro-business des aménagements hydro-agricoles de Bagré.
111
L’insécurité foncière des exploitants. En lieu et place de titres de jouissance, c’est le
règlement intérieur qui est le document de référence en cas de conflit. En sus du règlement
intérieur, il y a le registre d’inscription des exploitants, l’acte de membre de groupement ou
de la coopérative qui mentionne l’identité de l’exploitant, le numéro de bloc et de sa
parcelle. Ils ne peuvent donc pas être considérés comme des outils de sécurisation, tels que
ceux prévus par la RAF (titres de jouissance). En outre, chaque structure de gestion a édité
ses règles en matière d’attribution. L’exploitant est donc assujetti à la coopérative ou au
groupement et peut être expulsé sans voie de recours. Ce contexte d’insécurité foncière a
généré des pratiques telles que la vente et/ou la location des attestations d’attribution, les
mises en gage ou le métayage.
Le coût élevé des aménagements : 7 à 10 millions de francs CFA l’hectare ;
Les conflits d’utilisation des eaux des lacs.
Les zones pastorales sont confrontées à une insécurité foncière grandissante qui menace leur
existence. Seules 4 zones sont balisées et dotées d’un plan de gestion ou d’aménagement et d’un
cahier des charges spécifiques.
En outre, la faiblesse ou l’absence d’équipement d’élevage (points d’abreuvement) au sein des zones
pastorales et la faible fonctionnalité des organisations pastorales contribuent à fragiliser l’existence
des zones ou aires de pâture.
Près d’une décennie après l’adoption de la loi d’orientation sur le pastoralisme, l’élevage
transhumant se trouve à la croisée des chemins.
La totalité des aires classées ont été crées avant l’indépendance ; dans les années 1930 et 1950
essentiellement. Sur les 77 aires classées, 71 ont été créées à cette période. Cinq forêts ont été
classées dans les années 70. Le classement de celles de la Comoé-Léraba et Nazinga date des années
2000.
27
Respectivement les zones pastorales de Silmiougou (Zorgho) et Samorogouan (Kénédougou) ; DGEAP, 2008.
28
MCA/Burkina Faso, 2009 : Révision de la loi portant réorganisation Agraire et foncière : Etudes thématiques ; tome2- bilan des
politiques d’aménagement urbains et ruraux(rapport provisoire).BERD/ERGECI, page 169.
112
La majorité des forêts subit une forte pression agricole, notamment dans les régions du Sud-Ouest,
des Hauts-Bassins et du Centre. Les aires subissent également le pacage des animaux. En outre, on
note le développement de la carbonisation et de l’orpaillage qui contribuent à la destruction du
couvert végétal et à la dégradation des sols. Cette situation est favorisée entre autre par :
Toute action d’aménagement modifie l’usage de l’espace et des ressources et transforme la valeur
de la terre. L’aménagement a donc des enjeux :
Fonciers qui peuvent induire des modifications sur les statuts des ayants droit coutumiers,
des usagers (éleveurs, pêcheurs). Selon les règles d’intervention, l’aménagement peut
conforter ou remettre en cause les droits existants.
Politiques. Les changements des règles d’accès et de gestion des terres ou des parcelles sur
l’espace aménagé peuvent conduire des migrants ou des usagers à s’affranchir de la tutelle
de leur hôte par le truchement des structures de gestion préconisées. L’avènement des
structures de gestion sur les périmètres aménagés se traduit alors par l’émergence de
nouveaux leaders.
Economiques. Certaines cultures autorisées sur les périmètres aménagés agricoles
fournissent des revenus significatifs pour les exploitants.29
Sociaux. Les modifications des règles d’accès ou de gestion, peuvent engendrer des conflits
pour le contrôle de l’espace aménagé et modifier les rapports préexistants à l’aménagement.
En résumé, les aménagements contribuent à une redistribution des positionnements et des pouvoirs
pour le contrôle de l’espace. C’est pourquoi, ils induisent la compétition la concurrence et des
conflits ; et peuvent être une opportunité ou un risque pour les groupes stratégiques.
Les thématiques majeures à prendre en compte dans les aménagements sont :
L’arbitrage des conflits sur les espaces aménagés ;
Les règles d’accès et de gestion des terres ou des parcelles sur les espaces aménagés ;
La sécurisation des exploitants des espaces aménagés ;
Les activités connexes des aménagements et leur impact sur le foncier.
29
Philippe Lavigne et al, 2000 : « Les enjeux économiques : L’accès à l’espace aménagé » in Prendre en compte les enjeux fonciers dans
une démarche d’aménagement, stratégies foncières et bas-fonds au Sahel, collections études et travaux, GRET page 54.
113
Annexe 7 : Résultats des enquêtes sur les structures
travaillant sur le foncier.
MCA - CIRAD/ODEC
RESULTATS DES
ENQUETES SUR LES
STRUCTURES
TRAVAILLANT SUR LE
FONCIER
Observatoire national du foncier (Burkina faso)
AOUT 2011
114
Introduction
Dans le cadre de la démarche de co-construction de l’observation sur le foncier, le
groupement ODEC/CIRAD a initié des entretiens et une enquête auprès d’institutions
intervenant dans le domaine du foncier.
Les résultats issus de ces entretiens et des enquêtes seront portés à la connaissance des
groupes de travail, pour discussions et enrichissements
1 Méthodologie
Le support de collecte des données a été élaboré en deux temps :
Pour collecter les données un guide semi structuré centré sur six items (voir rapport de
démarrage) a été utilisé au cours des entretiens qui se sont déroulés avant l’atelier de
lancement.
2 Résultats
- L’Etat de lieu des activités dans le domaine du foncier (activités conduites dans le
domaine du foncier, institutions réalisant des formations sur le foncier, indicateurs
et produits fonciers disponibles, réseaux fonciers existants),
- La vision sur l’observatoire (objectif, usagers ou destinataires des produits de
l’observatoire, contribution/participation à la vie de l’observatoire, partenaires).
115
356 Etat des lieux des activités dans le domaine du
foncier
3.10. Les principales activités conduites
Quatre vingt dix pour cent (90 %) des structures enquêtées réalisent au moins une
activité sur le foncier. A l’exception du CAPES, toutes les structures ont déclaré avoir
réalisé des activités centrées sur le foncier. Ces activités sont très diverses et portent
sur :
116
- DGAT : Formation sur la législation foncière, le développement local,
l’aménagement du territoire ;
- DGFOMR : Formation sur la loi 034, le document de politique Nationale de
Sécurisation Foncière en milieu rural.
Les bases de données sur le foncier. A ce niveau seules quatre structures ont
déclaré disposer d’une base de données. Ce sont la Direction des Statistiques et
de la Gestion Urbaine, du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme (DSGU), la
Direction de l’Aménagement du Territoire(DGAT), le GRAF et la Direction des
Espaces et Aménagements Pastoraux. Le département de Géographie produit
suffisamment de données mais qui ne sont pas référencées dans une base de
données.
Toutefois, l’ensemble produit des données qui sont parcellaires pour les besoins de
recherche ou d’éclairage sur des thématiques spécifiques.
Le système d’information. Seule la DSGU dispose d’un système d’information avec
des logiciels de base de données et de SIG.
Les plans parcellaires et les cartes. La DSGU, la DGAT, la DGEAP, le département
de géographie réalisent ces produits.
Elaboration des textes (MATS, DGFOMR).
Publications universitaires et scientifiques (mémoires, thèses, articles) de l’INERA,
du département de géographie et de Sociologie de l’Université de Ouagadougou.
117
3.14. Les réseaux fonciers existants
Sur cette question, les principales réponses obtenues sont les suivantes :
Le tableau II donne une formulation détaillée des objectifs par les structures
enquêtées.
118
4.2. Les usagers ou destinataires des produits de
l’observatoire
Les usagers ou destinataires des produits identifiés sont les suivants :
Des rapports, bulletins périodiques, études spécifiques donnant un état des lieux
du foncier, les conditions d’accès et d’appropriation du foncier, l’évolution de la
qualité du foncier ;
Une base de données permettant l’accès aux informations sur les principales
caractéristiques des transactions foncières : Superficie, prix, l’affectation au plan
d’occupation des sols des terrains objets de mutation, sur les caractéristiques du
bâti, l’insécurité foncière (y compris ses manifestations) et les besoins de
sécurisation ;
Cartes limitrophes et d’occupations.
119
4.5. Partenaires clés de l’observatoire
Conclusion
Les résultats de l’enquête mettent en exergue une forte activité dans le domaine du
foncier. De nombreuses données existent sur le foncier, mais elles sont parcellaires. La
faible capitalisation des données existantes ne permet pas d’avoir une vue d’ensemble
sur le foncier au Burkina Faso.
Certes, cette enquête ne permet pas d’avoir une vue exhaustive des actions et
préoccupations sur le foncier.
Aussi est-il attendu que les groupes de travail puissent combler le vide constaté
particulièrement au niveau des données sur les exploitations agricoles, les conflits
fonciers tant au niveau urbain que rural ainsi que sur les effets des législations foncières.
120
Tableau I : Etat des lieux du foncier
Principales activités conduites Institutions conduisant des activités Institutions disposant de indicateurs fonciers Produits fonciers Réseaux fonciers existants
dans le domaine du foncier de formation sur le foncier et système d’information et disponibles disponibles
principaux bénéficiaires de base de données
Mise en place des systèmes DSGU : Formation dans le domaine DSGU : Dispose d’un DSGU : Base de données Réseau d’échanges de
d’information foncière (SIF) urbain (thématiques non précisés) système d’information Taux d’occupation sur le foncier données entre
des communes (Dédougou, CODDE : Formation des membres de la et d’une base de des terrains à usage Urbain(DSGU) producteurs et
Kongoussi, Fada n’Gourma). coalition sur la législation foncière en données. Les données autre que Plan parcellaire utilisateurs de données
(DSGU30) milieu rural avec l’appui de Broederlijk collectées par en d’habitation numérisé (DSGU) urbaines dans la ville de
Etudes pour la révision de SIU Delen quêtes spécifiques et Taux de parcelles Rapport Ouagadougou (DSGU,
de Ouagadougou et Bobo- DGEAP : Formation sur la loi 034 auprès de équipées en eau, en d’investigation ONEA, SONABEL,
Dioulasso. (DSGU) portant régime foncier rural des l’Administration électricité et en sur le foncier ONATEL, MAIRIES, LES
Etudes de faisabilité pour la agents techniques et des producteurs DGEAP : Dispose des téléphone, en rural(CODDE) DOMAINES..)
mise en place de avec l’appui du PAPSA, MCA, PATTEC, données sur les centre de transfert Cartes des Plate forme justice
l’observatoire urbain national PNGT, PDIS. espaces pastoraux des ordures espaces économique (CODDE,
pour l’année 2011(DSGU) Direction des affaires juridiques et mises à jour ménagères, réseau pastoraux CPF, SPNG.)
Aménagement et gestion des judiciaires (Ministère Justice, annuellement par des d’évacuation des Données sur les Plate forme
forêts promotion des droits humains) : enquêtes spécifiques eaux usées et capacités de souveraineté
Réhabilitation des forêts Formation des agents des institutions et des collectes auprès excrétas charge des alimentaire (CODDE,
classées et création d’espaces étatiques et des producteurs et de l’Administration Taux de mise en espaces CPF…)
de conservation productrices sur la législation foncière, Direction des affaires valeur des parcelles pastoraux Réussir la
Actions plaidoyer pour une les conflits fonciers, les lois sectorielles juridiques et judiciaires : Type de standing Données relatives Décentralisation au
promotion de l’agriculture sur la GRN avec l’appui des Données mises à jour des bâtis aux Pistes à bétail Burkina (RDB)
familiale avec une lutte juridictions, du MCA et des annuellement après Etat de paiement Evaluation des GRAF/Landnet west
contre l’accaparement des départements ministériels concernés collecte au niveau de des taxes de besoins en africa (CPF, organisation
31
terres (CODDE ) MATS : Formation des agents des l’Administration jouissance renforcement des des femmes,
Analyse des textes sur les agents des institutions étatiques sur la Parcelles munies de capacités des coutumiers,
acquis et les insuffisances des législation foncière en milieu rural clôture acteurs de administration,
textes sur le foncier avec l’appui du Ministère de la justice Parcelles disposant l’élevage particuliers,
rural (CODDE) et de la promotion des droits de PUH ou de titre Textes sur le organisations de
Aménagement et humaines, le MCA, le Ministère de foncier pastoralisme femmes, enseignants
sécurisation du foncier l’habita e de l’Urbanisme Superficie des zones Thèses, universitaires)
pastoral Département d pastorales, mémoires,
Valorisation des espaces de géographie/Sociologie(UO) : disponible publications
30
pâture Formation universitaire et post fourrager, charge scientifiques
DSGU : Direction des Statistiques et de la Gestion Urbaine
universitaire, et à la demande des parcours
Gestion des zones pastorales
31
Suivi des activités des DGAT : Formation sur la législation
Coalition des organisations de la société civile
foncière, le développementDurable
pour un Développement local, et Equitable
juridictions en matière de
résolution du contentieux l’aménagement du territoire
foncier (Direction des affaires DGFOMR : Formation sur la loi 034, le
juridiques et judiciaires) document de politique Nationale de
Contribution à la mise en Sécurisation Foncière en milieu rural
œuvre du projet de
sécurisation foncière du MCA
notamment en matière de
Résolution judiciaire et
alternative des conflits
fonciers (Direction des
affaires juridiques et
judiciaires)
Suivi des études du projet de
sécurisation en matière
(Direction des affaires
juridiques et judiciaires)
Appui des collectivités
territoriales à l’élaboration
des plans de développement
local
Suivi gestion terroir
Suivi des opérations
d’aménagement, de
l’urbanisme et de l’habitat
Participation à la relecture de
la Loi portant Réorganisation
Agraire et Foncière (RAF,
MATS)
Participation à la formation
des agents des Services
Fonciers Ruraux (SFR, MATS)
Appui des collectivités
territoriales dans la gestion
des affaires foncières,
domaniales et du
patrimoine(MATS)
Recherches sur :
- Recherche sur les systèmes
fonciers villageois et
l’organisation des terroirs
(INERA)
- Recherche sur les
changements sociaux et
fonciers et les mobilités
spatiales (migrations
intérieures au Burkina Faso,
INERA))
Réalisation et participation à
divers études sur le foncier
Dynamiques foncières (droits
délégués) dans les zones
agricoles pionnières (ouest du
Burkina), et aménagées
(bassin du Nakambé) (UO)
Réorganisation agraire et
foncière dans le Ganzourgou (UO)
Recherche/Etudes axées sur
l’aménagement du territoire, la
décentralisation, l’EIE, la
migration, la gestion des RN(UO)
Encadrement thèses et mémoires
sur le foncier
Source : Enquête
Tableau II : Vision de l’observatoire
Principaux Objectifs de l’observatoire Usagers ou Participation/contribution à la vie de l’observatoire Produits attendus Partenaires clés
destinataires des
produits de
l’observatoire
Suivre l’évolution des occupations OSC Collecte et analyse des données Rapport annuel sur l’état Structures en charge
spatiales des terres Acteurs du Interpellation des autorités politiques nationale sur toute de lieu du foncier du développement
Mesurer la connaissance de la loi public, du Privé, action contre la souveraineté alimentaire Rapports, Bulletins rural
par les acteurs, la jouissance du monde rural, Collecte de données sur la base du domaine de Rapports périodiques sur structures en charge
effective de leurs droits et devoirs de la recherche compétence l’état du foncier du cadastre
Contribuer à assurer une bonne PTF Participation à travers un réseau ou groupe formalisé Base de données sur le Acteurs du foncier
gouvernance foncière Autorités facilitant les échanges sur les produits de l’observatoire , foncier Projets et
Faciliter la planification, la gestion politiques sur les données Etudes thématiques Programmes ou
et le suivi évaluation en termes de Elus locaux Contribuer aux études, aux recherches et autres activités Base des données Institutions dont les
politique de développement urbain Toute personne de l’observatoire intégrant les principales activités sont liées
Aider à la prise de décision en intéressée Suivre l’application des lois et les difficultés y relatives; caractéristiques des aux ressources
termes de choix de développement Collectivités Contribuer à la réflexion et à l’étude sur des transactions foncières : foncières
ou de correction de certaines territoriales problématiques ; superficie, prix Structures de
actions de développement Faire des propositions et recommandations pour une Affectation au plan formation et de
Disposer des données sur le foncier valorisation des produits de l’observatoire d’occupation des sols des recherche
au Burkina et dans la sous région Contribuer à la mise en place d’une base de données terrains objets de
Observer et suivre les foncières (collecte et traitement) que l’on peut à tout mutation…
problématiques fonciers, moment actualiser ou compléter afin d’avoir une Des données relatives
l’application des lois foncière et connaissance évolutive du foncier aux caractéristiques du
faire des propositions et bâti, pour les experts
recommandation si nécessaire Associer ce processus (recherche et capitalisation d’une immobiliers.
Suivre les dynamiques et masse critique de données) à la formation, dans une Des données sur
transactions foncières plate forme d’évaluation foncière, permettant de l’insécurité foncière (y
Déceler la fragilisation (phénomène transformer la diversité d’expériences en connaissance compris ses
d’insécurité foncière et ses utile et en action concrète, par le renforcement des manifestations) et les
manifestations) et les besoins de compétences dans le cadre de projets/programmes besoins de sécurisation
sécurisation existants ou futurs A spécifier en fonction
Contribuer à la transparence du des destinataires
marché foncier (références de prix Mettre à la disposition de l’observatoire des données sur
sur le foncier, décision d’achat et le foncier pastoral Cartes limitrophes et
de vente) d’occupations
Eclairer les interventions des Eléments sur les
établissements publics ou privés conditions d’accès et
impliqués dans la gestion foncière d’appropriation du
Coordonner, appuyer animer et foncier
renforcer des capacités des Evolution de la qualité du
structures intervenant dans le foncier
foncier
Pallier l’insuffisance d’information
actuelle sur le foncier
Capitaliser les données
(informations) sur le foncier
Tirer les enseignements des
politiques de développement
Eclairer les domaines où on
rencontre les problèmes fonciers
Trouver des réponses pour
l’application de la loi
Permettre un suivi des terres
dégradées
Accompagnement et
expérimentation pour faciliter
l’application de la législation
foncière
Avoir un lien avec la SCADD et
reposer au niveau régional sur des
bassins de vie
Source : Enquête
Annexe 8 : Conception d’une possible enquête de cadrage
Cette annexe ne doit pas être prise pour un programme d’étude. A l’étape actuelle, elle n’a pour but
que d’avancer dans la discussion de la faisabilité pratique d’une méthode d’échantillonnage du
territoire pour y observer statistiquement les principales caractéristiques de la situation foncière en
2012.
Il a été proposé plus haut de réaliser dans la première année d’existence de l’Observatoire, une
enquête générale de cadrage visant à repérer de manière objective les dysfonctionnements
observables dans les problématiques foncières.
Pour ce faire, il faut d’une part concevoir une technique d’échantillonnage minimisant les coûts de
l’opération (il n’est évidemment pas question de se lancer dans le moindre recensement de la
situation du foncier) et d’autre part, organiser un questionnement qui aille à l’essentiel.
La solution la plus simple consisterait à prendre un hectare sur 1.000 ou sur 10.000 selon leurs
coordonnées géographiques, mais ce serait évidemment inutilement coûteux pour un résultat
médiocre (beaucoup d’hectares inutilisés ou peu utilisés se ressemblent et nécessiteraient
d’immenses distances à parcourir).
- Utiliser des taux de sondages différents selon l’intérêt et la complexité des situations à observer
sur les groupes de terrains retenus (taux de sondage un peu plus élevé en milieu urbain, taux de
sondage beaucoup plus faibles dans les régions faiblement habitées) ;
- Minimiser les déplacements (technique du « sondage par grappes ») ;
- Prévoir des surfaces différentes pour les zone à enquêter, selon la variété des usages et des
droits que l’on peut s’attendre à rencontrer dans une même zone (zones élémentaires de petite
surface en milieu urbain ; et zones élémentaires beaucoup plus vastes en milieu de faible
peuplement).
Pratiquement il serait par exemple envisageable de stratifier le territoire national en cinq types
d’espaces auxquels correspondrait :
- un découpage en zones élémentaires plus ou moins fines (dans la mesure où existerait un plan
parcellaire, il est également possible d’y caler l’échantillonnage),
- des taux de sondage différentiés.
Cette stratification à but purement statistique entrainera des pondérations également différenciées
des observations réalisées afin de retourner vers des sommations nationales des résultats. Elle ne
doit pas être confondue avec la conception qualitative de zones « socio-foncières » évoquée par
ailleurs dans ce rapport
La taille des zones élémentaires et les taux effectivement retenus dans chaque type d’espaces,
résulteront pour finir d’un travail de repérage cartographique préalable, à dire d’experts.
Les chiffres évoqués ci-dessous sont uniquement destinés à se représenter mentalement le genre
126
d’enquête à mener :
- Parties agglomérées des deux villes principales (de l’ordre de 30.000 hectares ; sondage au
1/1.000e par zones de 0,1 hectares = 300 zones à enquêter)
- Périurbain et rural sous influence urbaine dans un rayon d’environ 30 kilomètres autour des deux
villes principales (de l’ordre de 300.000 hectares, sondage au 1/1.000 par zones de 1 hectare =
300 zones à enquêter)
- Parties agglomérées d’une ville moyenne sur deux (de l’ordre de 30.000 hectares, sondage au
1/1.000 par zones de 0,1 hectares = 300 zones à enquêter)
- Secteurs ruraux où les valorisations agricoles sont dominantes (de l’ordre de 9 millions
d’hectares, sondage au 1/3.000e par zones de 5 hectares = 600 zones à enquêter)
- Secteur ruraux où peu ou pas valorisés par l’agriculture (de l’ordre de 18 millions d’hectares,
sondage au 1/6.000e par zones de 10 hectares = 300 zones à enquêter).
On notera que certaines des 1.800 zones à enquêter seraient quasi inhabitées, assez homogènes,
non valorisées, et qu’elles pourraient donc être incluses dans l’échantillon sans nécessiter pour
autant de déplacement effectif sur le terrain.
La mise en œuvre de l’échantillonnage dépendra également, dans une large mesure, de la nature de
la documentation topographique effectivement disponible pour y réaliser le plan de sondage
territorial.
Il serait ainsi concevable de ne réaliser au cours d’une première année d’existence de l’Observatoire,
qu’une première tranche d’enquêtes, ainsi que cela est proposé dans le projet de budget. Le mieux
serait alors de commencer par les zones de la catégorie « périurbain rural sous influence urbaine »
qui, pour un minimum d’énergie aboutirait vraisemblablement à un maximum de résultats dont il
soit rapidement possible de faire état.
128
Annexe 9 : Termes de référence de la phase transitoire
129
1. INTRODUCTION
Au cours de la formulation du compact, le MCA Burkina Faso a été confronté à une insuffisance de
données sur le foncier. C’est ainsi que des enquêtes ont été initiées pour les besoins de suivi
évaluation du Projet Sécurisation Foncière et pour alimenter les réflexions sur les questions
foncières. C’est à ce titre qu’il est prévu l’appui à la mise en place d’un « observatoire sur le foncier ».
Une étude a été initiée pour la conception d’un observatoire national du foncier en 2011. Elle a été
conduite dans une optique de co-construction avec l’ensemble des acteurs qui s’intéressent ou
interviennent dans le domaine du foncier.
2. Contexte / justification
Le foncier est une question d'intérêt national. La question foncière au Burkina Faso est une situation
de tension sur les ressources avec de fortes demandes en terres, d'abord liées à la croissance
démographique. Cette croissance est urbaine avec le développement de la capitale et des grandes
agglomérations régionales. La croissance est aussi rurale. Même si sa part relative diminue, la
population rurale augmente. Les migrations interrégionales et les demandes du secteur d'agro-
business, dopées par les besoins énergétiques et la hausse probable des prix agricoles contribuent
aussi à la pression sur les ressources foncières (terres, eau et couvert végétal).
Les observateurs sont conscients d'un certain nombre de situations critiques avec des risques de
conflits et de crises sociales. Le Burkina Faso s’est alors engagé depuis plus d’une décennie dans des
réformes profondes de la politique et de la législation nationale sur le foncier. Ces réformes se sont
traduites en particulier par:
La politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural qui a été adoptée par le
Gouvernement en septembre 2007, avec comme objectif global « Assurer aux acteurs
ruraux dans leur diversité, l’accès équitable au foncier, la garantie de leurs investissements,
la gestion efficace des différends fonciers, afin de contribuer à la réduction de la pauvreté, à
la consolidation de la paix sociale et à la réalisation d’un développement durable ».
La promulgation de la loi N°034-2009 du 16 juin 2009 portant régime foncier rural et de huit
(08) décrets d’application de cette loi en juillet 2009 pour mieux prendre en compte la
problématique de la gestion foncière en milieu rural.
Le décret N°704-2008/PRES/PM/MAHRH/MEF/MATD/MRA portant création, composition,
attribution et organisation d’un Comité National pour la Sécurisation Foncière en Milieu
Rural (CONA-SFR).
Le décret N°610-2007/PM/MAHRH/MEF/MATD/MRA portant adoption de la Politique
Nationale de Sécurisation Foncière en Milieu Rural (PNSFMR).
Le lancement du processus de relecture de la RAF en février 2010 ; processus qui a abouti à
la rédaction d’un avant-projet de loi révisé transmis au gouvernement courant 2011.
130
Ces lois contiennent principalement des principes et des instruments mis à la disposition des acteurs
pour définir des arrangements locaux, prenant en compte à la fois la réalité de la mise en valeur et la
coexistence de droits de nature diverse. La suppression du monopole de l’Etat sur la propriété des
terres, l’institution des chartes foncières ainsi que la diversité des outils de sécurisation des droits de
propriété et secondaires32 confèrent une reconnaissance légale à une diversité de pratiques et de
droits.
Comme n'importe quelle autre politique, la mise en œuvre d'une politique foncière doit être
appuyée par une connaissance précise des situations et des processus. La mise en place d’un
observatoire foncier, tel qu’il est proposé par l’étude commanditée par le MCA Burkina Faso, a pour
objectif d’éclairer l’orientation ou la réorientation des efforts politiques entrepris.
Par conséquent cette dynamique dans le traitement des questions foncières mérite d’être soutenue
par une meilleure connaissance des effets et de l’impact de la mise en œuvre des différentes
réformes sur le foncier, une capitalisation des expériences terrain et un accompagnement dans les
études et la recherche de méthodologies appropriées dans le traitement des questions foncières.
C’est dans ce cadre qu’il est prévu, le recrutement de quatre (04) agents en vue de mettre en place
l’observatoire national du foncier dans le pays.
3. Compréhension de la mission
Comme tout autre observatoire, un observatoire foncier a nécessairement deux grands types de
missions :
L’observation proprement dite qui peut consister à produire des données originales, mais
aussi à collecter des données existantes ; à les traiter et à les capitaliser.
La transmission des produits de ces observations qui peut aller de la simple diffusion
d’information à l’organisation d’un débat public nourri par les observations produites.
Ces deux missions ne se conçoivent pas l’une sans l’autre. Il s’agit pour l’équipe à constituer
(secrétariat permanent) de travailler dans le cadre du dispositif suivant.
32
Ces dispositifs se matérialisant pour les droits de propriété, par un titre de propriété délivré par les services fonciers déconcentrés ou, en
milieu rural, une attestation de possession délivrée par les services fonciers au niveau communal. Pour les droits secondaires, ces 131
dispositifs de sécurisation s’opèrent par un enregistrement des transactions et la délivrance d’une autorisation d’occupation au niveau
communal.
missions de l’observatoire donne les grandes orientations de ses activités adopte le budget
et approuve les états financiers après certification.
4. Objectifs de la mission
Avant d’adopter son rythme de croisière, l’observatoire empruntera une stratégie de montée en
puissance.
Il s’agira d’abord de faire connaître l’existence de l’observatoire, définir sa ligne, initier un réseau.
Dans une première phase de deux (02) ans, l’Observatoire se fixera les tâches principales préalables
suivantes:
Rédiger une charte de l’Observatoire du foncier qui déterminera sa ligne de conduite dans le
cadre d’un dialogue interne au premier noyau de ses artisans.
Créer un site Internet, avec un contenu reflétant ses prises de contact.
Collecter, traiter et analyser les données.
Organiser des Assises nationales sur le foncier.
L’organisation d’ « Assises nationales sur le foncier », à l’issue des deux premières années d’existence
de l’Observatoire, est une nécessité pour le processus de création de l’Observatoire national du
foncier. Ces Assises permettront d’engager, de façon pragmatique, de larges consultations (auprès
des administrations et des professionnels) qui chercheront à détecter de façon extensive les
thématiques jugées prioritaires.
Après avoir exploité les résultats des assises nationales du foncier, l’observatoire pourra s’engager
sur des tâches de plus longue durée. Le site Internet sera entretenu et développé ; et une activité de
veille y sera poursuivie.
Les problématiques sur lesquelles l’observatoire aura à travailler n’ont pas nécessairement besoin
d’être définies a priori. Cela fera parti du développement de son travail de se saisir successivement
de thématiques imposées par l’actualité de la demande sociale.
Il reste possible dès à présent de prévoir à titre indicatif (et non limitatif) quelques problématiques
qui devraient s’imposer :
Les investissements des urbains dans le foncier des espaces ruraux : Comment les rendre
socialement utiles et empêcher les effets pervers ?
Les rapports locatifs formels et informels. Comment sécuriser les deux partis pour favoriser la
mise en valeur ?
Le financement des aménagements agricoles. Quelles sont les capacités contributives des
bénéficiaires ? Comment les mobiliser ?
Le financement du développement des nouvelles infrastructures urbaines. Comment
mobiliser les plus values produites ? Comment assurer leur pleine utilisation ?
La sécurisation des successions. Comment favoriser la formalisation des successions et la
liquidation des indivisions, au moins en milieu urbain ?
La sécurisation des ventes. Comment favoriser leur enregistrement ? Comment réduire
progressivement leur insécurité dans le secteur informel ?
La gouvernance des conflits fonciers.
132
5. Description des tâches
Les objectifs ci-dessus supposent l’accomplissement d’une série de tâches :
Collecte de l'information foncière existante et produite par les acteurs de la chaîne foncière
(fonction de veille).
Production de données originales annuelles (en particulier le rapport annuel sur l'état de la
situation foncière au Burkina).
Production de données originales spécifiques à l'année en cours dans une volonté d'attirer
l'attention du Burkina sur un thème spécifique, choisi en fonction de l'actualité ou de besoins
d'approfondissement (genre et foncier, conflit sylvo-pastoral, impact de l’exploitation
minière artisanale sur les ressources naturelles…).
Actions de diffusion de l'information via des publications et aussi des événements type
assises nationales annuelles.
7. Compétences requises
Poste Mission et attributions Qualifications requises
Secrétaire Le Secrétaire Exécutif a en charge et est garant de la Diplômé d’une grande école ou
Exécutif pérennité, de l’indépendance de l’observatoire du d’un Bac+5 en gestion,
Foncier économie, administration,
Mission : sciences sociales ou équivalent.
- Mettre en œuvre le plan d’actions de l’observatoire Expériences confirmées en
National du Foncier animation ou pilotage de
- Coordonner et superviser ses activités dans ce réseau et sur les questions 133
Poste Mission et attributions Qualifications requises
cadre foncières. Disposer d’une
Attributions : expérience professionnelle
- Proposer les objectifs à court, moyen et long d’au moins 10 années dont au
termes de l’Observatoire moins 5 ans dans un poste
- Mettre en place et gérer les outils pour similaire.
l’opérationnalisation et le bon fonctionnement de Personnalité affirmée, intègre
l’Observatoire : constituer l’équipe de l’observatoire, Excellente capacité de
effectuer les acquisitions des ressources matérielles négociation
et financières dont la recherche de financement Capacité de mobilisation des
pour toute activité entrant dans le domaine de acteurs et partenaires
l’Observatoire, les gérer
- Assurer et coordonner les relations avec les acteurs
et partenaires de l’Observatoire
- Veiller à l’efficacité des opérations de
l’Observatoire
- Rendre compte des activités de l’Observatoire au
Comité de Pilotage
Responsable Mission : Diplômé d’une grande école ou
du Système Gérer le système d’information de l’Observatoire d’un Bac+5 en système
d’information National du Foncier et produire toutes informations d’information
nécessaires au processus de prise de décision Expérience de 5 ans dans un
Prendre les dispositions pour sécuriser le système poste similaire
d’information Expérience en matière de
réseau de système
Attributions : d’information
- Développer le SI de l’Observatoire en étroite Intègre et mobile
relation avec les autres observatoires et entités
similaires
- Soutenir le développement de réseaux de systèmes
d’informations du domaine foncier
- Développer un mécanisme de facilitation des
échanges d’informations internes et externes
- Gérer les tableaux de bord sur la réforme foncière
- Assurer la gestion et le traitement des informations
- Appuyer les acteurs en matière de gestion et de
traitement des informations
- Rendre compte au Secrétaire Exécutif
Chargé(e) Mission : Diplômé Bac+4 en, économie,
d’études - Concevoir avec les autres responsables de droit, sciences sociales, …
l’Observatoire le programme d’études requises par Expériences en études et
ses activités consultation
- Mettre en œuvre le programme d’études Bonnes connaissances en
Attributions : foncier
- Travailler avec le Secrétaire Exécutif de Capacités d’analyse, de
l’Observatoire pour proposer les études requises par rédaction
ses activités
- En effectuer le suivi
8. Durée du mandat
La durée du mandat est de deux (02 ans) à compter de la date de prise de service.
135
Annexe 10 : Le guichet unique du foncier
Fonctionnement
Les guichets uniques du foncier fondent leur légalité sur le décret N°2008-
277/PRES/PM/MEF/MATD/MHU/SECU du 23 mai 2008 portant création, attributions, organisation et
fonctionnement des guichets uniques du foncier, ainsi que l’arrêté N°2008-
164/MEF/MATD/MHU/SECU du 20 juin 2008 portant organisation et fonctionnement des guichets
uniques du foncier. Ils sont rattachés à la direction générale des impôts du MEF.
Sous l’autorité d’un Directeur nommé par décret pris en conseil des ministres sur proposition du
ministre chargé des domaines, le Guichet Unique du Foncier est chargé de la facilitation et de la
simplification des formalités domaniales, foncières et cadastrales en permettant aux usagers
d'effectuer en un même lieu les opérations y afférentes. Il s’agit notamment :
Pour ce faire le guichet unique du foncier traite des actes et opérations suivantes :
- Bornage de terrain,
- État des droits réels.
Les guichets uniques du foncier sont administrés par un comité de supervision et de suivi composé
de 12 membres (art 6, décret) issus des ministères impliqués dans la gestion du foncier (MEF, MHU,
MATDS, collectivités territoriales, MEDD, MMC, et des représentants des OSC (association des
géomètres, ordres des notaires) etc. Celui-ci constitue l’instance d’orientation. Les membres sont
nommés par arrêté du ministre en charge des domaines. Le comité se réuni au moins une fois par
trimestre avec possibilité de réunions extraordinaires selon le besoin. L’organisation comprend :
1. Le cabinet du directeur
Chacun des services ci-dessous a un mandat précis et est sous l’autorité d’un chef de service.
Le Service de Délivrance des Titres d'Occupation est chargé de la réception des demandes de titres,
de leur transmission aux services ou administrations concernés, de veiller au respect des délais de
traitement et de la délivrance des titres.
137
3. Le Service des Evaluations et des Opérations de Bornage (SEOB)
Le Service des Evaluation et des Opérations de Bornage est chargé de la réception des demandes des
opérations, de leur exécution ou de leur transmission aux services ou administrations concernés, de
veiller au respect des délais de traitement et de la délivrance des actes y relatifs.
Le Service de la Législation des Actes et de la Certification des Signatures est chargé de la législation
des actes liés au foncier et à la certification des signatures des personnes requises pour
l'établissement des titres.
Le Service du Recouvrement est chargé de la vente des timbres, de la perception des droits, taxes et
frais divers, de la production de la comptabilité, du transfert des états statistiques de recouvrement
aux receveurs concernés et de la poursuite des paiements.
Difficultés
Les guichets uniques du foncier sont créés depuis juin 2008 et fonctionnent depuis lors. Cependant
les difficultés rencontrées sont surtout d’ordre opérationnel. En effet, les services de base
connaissent un manque criard de matériel approprié. Ils ne sont toujours pas équipés en matériel
informatique. Cette situation a pour conséquences :
138
Annexe 11 : Termes de référence de l’atelier de validation
du rapport provisoire
MCA/Burkina Faso Groupement CIRAD/ODEC
Service de Consultant pour une étude de mise en place d’un Observatoire du Foncier
__________________________________________________________________________________
Termes de référence
Contexte et justification
Le MCA Burkina Faso a confié au consortium CIRAD/ODEC la mission de conduire
des études, réflexions et concertations en vue de la mise en œuvre d’un
observatoire du foncier au Burkina Faso.
Les participants aux ateliers ont analysé des documents élaborés par le
groupement CIRAD/ODEC. C’est sur cette base, notamment des orientations
données par l'atelier de conception, que les experts du groupement ont exploré
les différentes possibilités d'organisation de l'observatoire, et rédigé des livrables
concernant :
139
33
Cf. proposition technique en réponse à l'appel d'offres.
Dresser l’état de l’occupation spatiale du foncier rural et urbain du Burkina
Faso ;
Etudier l’application effective qui est faite des dispositifs juridiques et leurs
dysfonctionnements ;
Anticiper, Suivre et évaluer l’évolution des actions dans les domaines
observés.
C’est dans le même souci d’une meilleure prise en compte des préoccupations
des acteurs impliqués dans les questions foncières, que s’inscrit la tenue de
l’atelier de validation du rapport provisoire de l’étude sur la mise en place de
l’observatoire national du foncier.
Une première séance plénière sera consacrée à trois (03) exposés suivis
d’échanges :
141
PROJET DE PROGRAMME DE TRAVAIL
Première journée :
Matinée
Deuxième journée
13.30 – 14.30 : Suite des échanges sur les travaux de groupe et adoption
d’un agenda et de la définition de la suite à donner à l’atelier
par les participants
15h.30 – 16.00 : Présentation et discussion du rapport de synthèse
142
Liste indicative des participants
AT (juriste)
145
Annexe 12 : Rapport de synthèse de l’atelier de validation
du rapport provisoire
Rapport de synthèse de l’atelier d’amendement du rapport provisoire
Introduction
Il a aussi mentionné que le rapport qui sera examiné pendant ces deux jours, permettra
au consultant CIRAD-ODEC en groupement d’intégrer les observations qui seront faites.
En outre, il a rassuré les participants que les dispositions seront prises pour mettre en
œuvre les conclusions de l’atelier.
Il a terminé son intervention en invitant les participants à aller directement aux travaux.
Rehausser le niveau de
rémunération des membres de
l’équipe ad’ hoc pour les rendre
plus engager.
Points examinés :
- Les thématiques
- Les indicateurs
- Le dispositif de collecte, de traitement des données et son articulation avec ceux
des autres structures
1. Les thématiques
A l’issue des travaux du groupe, les thématiques suivantes ont été identifiées :
2. Les indicateurs
Ils doivent prendre en compte les besoins de production, de respect de la justice sociale,
de l’environnement et de la composante institutionnelle (qu’est-ce qui contribue à l’idée
du « vivre ensemble »). Les indicateurs sont classés en fonction des différents champs
d’observation en matière foncière.
Ce sont :
- des rapports
- des données statistiques et cartographiques
- des études et synthèses
Le traitement des données :
Il va s’agir :
152
Groupe 2 : Compte rendu de la synthèse des travaux du groupe II
Thème traité :
La mis en place de la Structure transitoire et esquisse du manuel de procédure
relatif à son fonctionnement
1-Fonctionnement
Organes Fonctionnement
Assemblée C’est l’instance suprême qui réunit l’ensemble des acteurs représentants les
Générale structures de la chaine foncière
(Non Composition :
salariés)
-Composée par l’ensemble des délégués issus des structures de la chaine
foncière
Rôle et attributions :
Observateurs :
-Collectivités,
-Etat,
-PTF
Rôle et attributions :
Durée du mandat :
Secrétariat - Composition :
exécutif
Cf proposition du Consultant
(Salariés)
Rôle et attributions :
-Travailler à développer le réseau qui sera basé sur l’existence d’une charte
Statuts :
le personnel est recruté sous contrat à durée déterminée (DD) à partir de TDR
précis
Comité Composition :
scientifique
Personnes ressources (universitaires, Chercheurs, Religieux), nombre (9), toute
(Non fois, on peut faire appel à des personnes ressources dont les compétences sont
salariés) avérées.
Rôle et attributions :
2-Administratif et Financier
Système de décaissement :
- Double signature (Président, Trésorier et Secrétaire Général du comité de
surveillance) dont 2 signatures obligatoires. 154
- Toute dépense supérieure à 200 000 FCFA doit se faire par chèque
- Existence de Caisse de mini dépenses pour le secrétariat exécutif :( à haute
de 200 000 FCFA par mois)
Recommandations :
- Mettre en place un comité restreint de rédaction des documents de base de
l’association (statuts, règlement intérieur)
Au niveau des Structures de gestion foncière, les interrogations ont surtout porté sur la
fonctionnalité des SFR, des Comités régionaux de sécurisation foncière.
Les documents de base : Ces documents devront être rédigés par un comité restreint et
soumis à l’approbation d’une assemblée constituée principalement de participants des
différents ateliers.
La place des religieux dans le comité scientifique : Quel est l’intérêt de les associer ? Sur
ce point, il a été souligné qu’au sein de ces acteurs, on dénombre d’importantes
personnes ressources qui ont des connaissances affirmées sur le foncier.
En sus, les participants ont également apporté des ajouts. Ceux –ci ont porté
essentiellement sur la Composante 2 et 4. L’APFR et le schéma communal sont les
ajouts apportés, au niveau de ces composantes.
1) Mise en place du comité restreint qui va produire les textes de l’ONF. Ce comité
restreint sera chargé de faire des propositions sur le projet de statuts et de règlement
intérieur 155
Membres du comité restreint :
Mr Balima Olivier : Programme national de partenariat pour la gestion durable des terres
au Burkina Faso (CPP/SP-CONEDD/MEDD)
Le délai de mise en ouvre des tâches du comité est du 1er Janvier- 15 février 2012
Pour la 1re réunion, le MCA adressera une lettre officielle aux structures des membres
du comité restreint. Le comité désignera en son sein un responsable. La date de la
première rencontre du comité est fixée au 6 janvier 2012.
2) Convocation d’une assemblée élargie sur la base de la liste des participants aux
ateliers pour examen des projets de texte.
Le financement de l’ONF
La proposition de recrutement d’un informaticien
Les outils de gestion du dispositif de gestion de l’information et l’accessibilité
des données de l’ONF
Clôture
La clôture de l’atelier a été présidée par Mr Zongo Koudregma, chef du projet
sécurisation foncière. Dans le discours de clôture, Mr zongo Koudregma a tout d’abord
attiré l’attention des experts sur la prise en compte des conclusions de l’atelier dans le
rapport final. La qualité du rapport sera d’un apport utile dans le plaidoyer de l’ONF. En
outre, il a exhorté les participants à rester disponible pour la suite à donner l’atelier, et à
répondre aux invitations que le MCA lancera bientôt pour la réalisation des actions
relatives aux conclusions de l’atelier.
Il a conclu son intervention en souhaitant bon retour, aux participants non résidents.
156
Annexe 13 : Liste de présence des participants à l’atelier de
validation du rapport provisoire
LISTE DE PRESENCE DES PARTICIPANTS A L’ATELIER DE PRESENTATION DU RAPPORT PROVISOIRE
8 Ki Christophe DGFOMR
30 Tonneau CIRAD
158