Rapport D'etude Sur Le - Foncier Au BF
Rapport D'etude Sur Le - Foncier Au BF
Rapport D'etude Sur Le - Foncier Au BF
Rapport final
1
Ce document a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne. Le contenu de ce
document relève de la seule responsabilité du VECO-WA et ne peut en aucun cas être
considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.
2
SOMMAIRE
3
IX. LES ENSEIGNEMENTS ET LES RECOMMANDATIONS EN VUE D’AMELIORER L’ACCES DES
PRODUCTEURS DU RIZ A LA TERRE ...................................................................................................... 23
IX.1. Les principaux enseignements ................................................................................................. 23
DEUXIEME PARTIE : LA PROBLEMATIQUE DU PLAIDOYER DANS LE CONTEXTE DES ORGANISATIONS DE
PRODUCTEURS DE RIZ ........................................................................................................................... 26
I. HISTORIQUE ET CADRE CONCEPTUEL DU DIALOGUE DE POLITIQUE AU BURKINA FASO .......... 26
I.1. Définition de quelques concepts importants .............................................................................. 26
I.2. Rappel de quelques éléments-clés du cadre conceptuel du plaidoyer ....................................... 27
I.3. Les enjeux et les défis du dialogue de politique.......................................................................... 27
I.4. Analyse des principaux cadres de concertation au Burkina Faso ............................................... 27
I.4.1. Perspective historique de la concertation au Burkina Faso ................................................. 27
I.4.2. Les organes et instances de concertation/dialogue en lien avec le dispositif de suivi de la
Stratégie de croissance accéléré et de développement durable (SCADD) ..................................... 28
I.4.3. Les cadres de concertation promus et animés par les Organisations de la société civile ... 29
I.5. Les acteurs du dialogue de politique et leurs rôles dans la concertation ............................... 29
II. LES EXPERIENCES CONCRETES DES ORGANISATIONS PAYSANNES DE LA FILIERE RIZ EN
MATIERE DE PLAIDOYER ET DE DIALOGUE DE POLITIQUE .................................................................. 30
II.1. La vision des Organisations de producteurs de riz ..................................................................... 30
II.2. L’analyse des expériences concrètes et des acquis de la participation des Organisations de
producteurs de riz au dialogue de politique ..................................................................................... 31
III. LES CONTRAINTES SPECIFIQUES LIMITANT UNE IMPLICATION EFFICACE DES
ORGANISATIONS PAYSANNES DE LA FILIERE RIZ DANS LE DIALOGUE DE POLITIQUE AVEC LES
POUVOIRS PUBLICS............................................................................................................................... 32
V.1. Les thèmes prioritaires............................................................................................................... 39
V.2. Proposition de cadrage opérationnel : quels mécanismes pour la mise en œuvre du plaidoyer
autour de ces thèmes prioritaires ..................................................................................................... 39
CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................................... 40
ANNEXES................................................................................................................................................ 43
Annexe 1 : Termes de référence de l’étude ...................................................................................... 44
Annexe 2 : GUIDE D’ENTRETIEN 1 : accès à la terre .......................................................................... 50
Annexe 3 : GUIDE D’ENTRETIEN 1 : plaidoyer ................................................................................... 59
Annexe 4 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES ............................................................................ 64
4
LISTE DES ABBREVIATIONS
5
I. RAPPEL DU CONTEXTE, DES OBJECTIFS ET DES RESULTATS ATTENDUS DE L’ETUDE
1
La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire 2003-2010 est aujourd’hui arrimée à la Politique Nationale de
Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNSAN) dont le premier Plan d’action triennal couvre la période 2014-
2017.
6
Sourou, de la Kompienga (1988), de Bagré (1993), de Ziga plus tard et de Samandéni en cours de
réalisation.
Pour l’exploitation irriguée, la spéculation la plus pratiquée sur les aménagements a longtemps été le
riz avant de se diversifier avec l’introduction des cultures maraîchères ainsi que celle du maïs sur les
petits périmètres notamment.
L’appui au développement de ces différentes cultures a beaucoup varié suivant les choix alternés des
gouvernements successifs entre l’autosuffisance alimentaire et la rente d’exportation.
Cependant, un certain nombre de contraintes impactent plus ou moins fortement les performances
de l’agriculture en général et de l’agriculture irriguée en particulier, sur les grands comme sur les
petits périmètres aménagés.
La sécurisation foncière des producteurs sur les périmètres aménagés en général et des producteurs
de riz en particulier apparaît ainsi comme un facteur favorisant l’accroissement des investissements
agricoles et le développement de l’agriculture irriguée au Burkina Faso.
Conscient de cet état de fait, l’Etat burkinabé a adopté la loi 034-2009/AN du 16 juin 2009 portant
régime foncier rural, dont les principaux outils et démarches d’application sont disponibles à ce jour.
Cinq (05) années après l’adoption de la loi 034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural,
et quatre (04) années après la prise des premiers décrets d’application, il se pose encore aujourd’hui
la question de son impact réel d’une part sur l’aménagement et la gestion de l’espace rural, et
d’autre part sur l’agriculture tant pluviale qu’irriguée.
C’est dans ce contexte d’interrogations à la fois sur l’effectivité de l’application de la loi 034-2009/AN
du 16 juin 2009 portant régime foncier rural et sur ses effets/impacts sur l’agriculture et les autres
secteurs du développement rural (ressources animales, environnement, eau) que l’Union nationale
des producteurs de riz du Burkina (UNPRB), avec l’appui de l’ONG Belge VECO a réalisé la présente
étude. Cette étude entre dans la cadre du projet« Organisations Paysannes (OP) comme acteurs-clés
dans une bonne gouvernance des filières rizicoles au niveau national et régional en Afrique de
l’Ouest », cofinancé par l’Union Européenne (UE).
7
I.2.3. Résultats attendus de l’étude
II.2. L’échantillonnage
Cinq (05) périmètres aménagés représentatifs de la diversité des aménagements hydroagricoles au
Burkina Faso ont été retenus : Bagré, Niassan, Bama, Douna, Mogtédo.
Par ailleurs, l’étude étant essentiellement qualitative, elle manque de données ou d’illustrations
statistiques.
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PREMIERE PARTIE : LA PROBLEMATIQUE DE L’ACCES DES PRODUCTEURS DE RIZ A LA TERRE
La nécessité pour le Burkina Faso de disposer d’une loi spécifique sur les terres rurales s’est
progressivement imposée du fait de la situation foncière en milieu rural généralement marquée par :
• une compétition accrue et conflictuelle entre acteurs pour le contrôle et l’exploitation des
terres rurales;
• la poursuite et même l’intensification, dans certaines régions, des migrations agricoles
et pastorales (transhumances);
• la multiplication et l’aggravation des conflits entre acteurs ruraux à l’occasion de la mise en
valeur des terres et de l’exploitation des ressources naturelles ;
• le développement d’un processus de concentration des terres entre les mains
d'entrepreneurs ruraux dénommés agro businessmen ou « nouveaux acteurs » ;
• la croissance démographique soutenue ;
• les changements climatiques (changements écologiques) ;
• les multiples et divers reproches faits à la loi portant Réorganisation Agraire et Foncière
(RAF) malgré les révisions et réaménagements successifs que celles-ci a subi (1991, 1996,
2008) : préoccupations urbaines et aménagistes, insuffisante prise en compte des terres
rurales non aménagées, ainsi que des coutumes et pratiques locales ;
• la persistance et/ou la récurrence des conflits liés à la terre ou aux ressources naturelles
d’utilisation commune en milieu rural : faible efficacité des mécanismes juridiques et
institutionnels de gestion du foncier et des conflits ;
• la « pression citoyenne » (chefferie coutumière et traditionnelle, Organisations paysannes)
en vue d’une reconnaissance et d’une protection (par l’Etat) des « droits légitimes » des
populations sur « leurs » terres ainsi que sur les ressources naturelles d’utilisation
commune ;
• Etc.
La loi 034-2009 portant régime foncier rural vise les objectifs stratégiques suivants :
protéger tout utilisateur des terres en milieu rural contre tout trouble de jouissance de ses
droits sur cette terre ;
améliorer la gestion des terres et des ressources naturelles d’utilisation commune en milieu
rural ;
réduire les conflits fonciers entre les différents acteurs du foncier en milieu rural ;
favoriser l’investissement productif sur les terres rurales ;
créer les conditions pour un accès plus équitable aux terres et aux ressources naturelles
d’utilisation commune pour l’ensemble des acteurs ruraux du foncier ;
créer les conditions pour une exploitation sécurisée et apaisée de la terre et des ressources
naturelles d’utilisation commune par l’ensemble des acteurs ruraux du foncier.
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Le processus d’élaboration de la loi s’est voulu participatif et inclusif, et il a été mis en œuvre à
travers plusieurs étapes dont principalement :
La mise en œuvre d’opérations pilotes (expériences) de sécurisation foncière au profit des
acteurs ruraux dont principalement:
Le Plan Foncier Rural du Ganzourgou (PFR/G) mis en œuvre de 1999 à 2005 dans le
cadre du PADL financé par l’Agence française de développement (AFD): a consisté
globalement en un système de cadastrage rural, basé principalement sur (i) la
reconnaissance et l’enregistrement des droits fonciers ainsi que des limites foncières
des producteurs ruraux (ii) la cartographie foncière.
L’adoption de la loi 034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural (par
l’Assemblée Nationale).
La prise des décrets d’application de la loi à partir de juin 2010 (par le Conseil des Ministres).
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IV. L’ACCES AU FONCIER ET LA SECURISATION FONCIERE DES PRODUCTEURS DE RIZ
IV.1. Le champ d’analyse de l’état des lieux de l’accès à la terre sur les anciens et les nouveaux
périmètres aménagés couvre les aspects relatifs (i) à la disponibilité des terres (ii) aux critères et
modalités d’attribution des parcelles (iii) aux superficies attribuées (iv) à la mise en valeur effective
des parcelles.
Cependant, des perspectives d’amélioration se dessinent avec notamment (i) le PRP qui vient de
lancer une nouvelle phase de quatre ans 2014 – 2017 (ii) le PABSO sur financement de la coopération
allemande GIZ, (iii) le PAPSA sur financement Banque Mondiale (iv) l’extension du périmètre irrigué
de Niofila en projet, (v) l’extension du périmètre de Bagré en cours, etc.
De manière générale, la faiblesse du ratio « potentiel aménageable sur superficies aménagées » est
une réalité sur l’ensemble des périmètres aménagés au Burkina Faso, grands comme petits.
Même si l’Etat décide aujourd’hui de réaliser une extension ici à B. ça sera très difficile d’avoir des terres
compte des exigences des autochtones. Ceux-ci pourraient accepter à condition d’être sur la liste prioritaire
avec des conditions satisfaisantes. Sans doute qu’ils ont tiré les enseignements du premier aménagement
puisqu’en 1970 seuls 02 autochtones ont été attributaires (Coopérative 4/1). De nos jours ils sont une
soixantaine (67) avec 67 ha sur un total de 1260 ha. Il avait été dit qu’ils allaient immatriculer le périmètre,
mettre en place un comité, avant de recenser les producteurs, puis élaborer un cahier des charges. L’un de
nos camarades aime à dire que même si le riz produit jusqu’à ses racines, la production ne peut pas suffire
compte tenu du nombre très élevé des producteurs par rapport aux superficies disponibles. L’ONBAH avait
négocié des terres pour réaliser des aménagements de 30h au profit des jeunes et des femmes dans les années
1999. Mais jusqu’à ce jour, ces terres n’ont jamais pu être véritablement exploitées du fait de la mauvaise
qualité de l’aménagement. Autrement, de nos jours il et tout à fait impossible pour qui que ce soit (homme,
femme), d’avoir de la terre ici en individuel ou en collectif. De nos jours toute extension serait très difficile
car les autochtones ont vendu presque toutes les terres. En dehors du périmètre, il y a des producteurs
installés (« don ») par les autochtones. Mais au cas où ceux-ci ont besoin d’argent et projettent de vendre la
même terre, le producteur qui le veut et qui mesure l’intérêt pour lui peut acheter.
Dans le meilleur des cas il est de l’ordre de 10%, mais globalement ce ratio atteint à peine 5%.A titre
d’exemples : à Bagré (3100ha de superficie aménagée/32000ha de superficie aménageable), au
Sourou (12 032ha aménagés / 30 000 ha aménageables), à Niofila (410 ha aménagés /1 500 ha
aménageables), etc.
De manière spécifique, la part globale des terres aménagées affectées à la production du riz est
d’environ 15.000ha, et un certain nombre de périmètres aménagés accordent la priorité ou même
l’exclusivité (théoriquement) à la production du riz : Di (nouveau périmètre) = 2 240 ha, Vallée du
Sourou (16 anciens périmètres) = 9792 ha ; Bagré = 3100ha, Bama = 1260ha, Niofila = : 410 ha, etc.
Malgré cela, l’accès des producteurs de riz à la terre reste relativement difficile.
12
Récit 2 : Accès des producteurs aux terres aménagées
En tous cas ici dans la commune rurale de B. le problème d’accès à la terre est un vrai problème, surtout
pour les femmes. D’abord tout le périmètre aménagé a fait l’objet d’attribution, ensuite ceux qui en ont
bénéficié disent que les superficies attribuées ne leur suffisent pas. Personnellement, j’espère avoir quelque
chose avec l’aménagement du périmètre de S. Pour les femmes, c’est vraiment difficile. Au départ 1 ha avait
été attribué à chaque homme mais voyez que de nos jours les familles sont devenues très nombreuses. Seuls 2
groupements féminins ont été attributaires de parcelles rizicoles : Siniyasigui (ancien périmètre) et Solidarité
Ketinemayena (ONBAH). Mais l’aménagement de l’ONBAH pose problème encore aujourd’hui, puisque
non seulement la qualité de l’aménagement reste à désirer, mais aussi les autochtones menacent de retirer
leurs terres. Les femmes manquent vraiment de terres sur le périmètre. Cette situation est à revoir, ne serait-
ce que de façon collective.
IV.2. Des critères et modalités d’attribution des parcelles et la question spécifique des
femmes
La prise en compte de la dimension genre figure parmi les principes directeurs énoncés dans la
Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) qui définit les objectifs
prioritaires de développement du Burkina Faso.
L’idéal de société poursuivi à travers ce principe colle à la vision d’une «société débarrassée de toutes
les formes d’inégalités et d’iniquités de genre et qui assure à l’ensemble de ses citoyens et citoyennes
les sécurités essentielles pour leur épanouissement social, culturel, politique et économique, ainsi
qu’un accès et un contrôle égal et équitable aux ressources et aux sphères de décision»2.
En matière de production de riz, on constate de manière générale une présence faible des femmes
sur les périmètres, quoique certains aménagements aient fait l’option d’une attribution massive ou
même exclusive aux femmes.
Dans certaines régions (Cascades par exemple), les femmes sont traditionnellement les plus actives
et les plus nombreuses dans la production de riz, notamment sur les bas-fonds aménagés où elles
occupent parfois la quasi-totalité des superficies aménagées.
Par ailleurs, les entretiens sur le terrain ont mis en évidence l’intérêt des femmes pour l’agriculture
irriguée en général et la production du riz en particulier, du fait des revenus plus ou moins
substantiels tirés de cette activité mais aussi parce que celles-ci s’orientent de plus en plus vers une
diversification de leurs productions et la pratique d’activités génératrices de revenus.
Cependant, nombre d’études indiquent que de manière générale, et particulièrement en milieu rural,
la coutume prime sur le droit positif en matière foncière, et que seul l’homme de par son statut de
chef de famille peut garantir une bonne gestion des terres placées sous sa responsabilité, tandis que
la femme du fait de sa position inférieure, ne peut espérer être propriétaire de la terre.
2
Politique Nationale Genre (PNG)
13
Cet état de fait concerne aussi bien les terres pluviales que les terres irriguées, et des études assez
récentes du GRAF révèlent que3 :
- 92% des parcelles irriguées sur les grands et les petits périmètres au Burkina Faso sont
attribuées aux hommes à la faveur des attributions dites familiales ou par ménage ;
- au-delà de leur nombre limité sur certains aménagements, les femmes exploitent des
superficies plus réduites que celles des hommes;
- les femmes accèdent plus facilement aux parcelles sur les périmètres hydro agricoles par
l’entremise de leurs organisations socio professionnelles (notamment les groupements
féminins) ;
- elles ne remplissent pas généralement tous les critères d’attribution prévus dans les cahiers
de charge
- elles ont moins accès aux autres facteurs de production : engrais, semences, équipements,
pesticides.
Ainsi, en dépit de leur forte contribution dans l’agriculture en général et dans la satisfaction des
besoins alimentaires familiaux, les modalités d’attribution font de manière générale la part belle aux
hommes. Et malgré les diverses stratégies mises en œuvre en vue de favoriser l’accès des femmes
aux terres aménagées(tirage au sort avec un quota de femmes inscrit au départ, critères
discriminants dans le montant des frais d’attribution en faveur des femmes, attributions collectives à
travers leurs groupements, aménagements spécifiques au profit des femmes, etc.), les écarts
constatés entre celles-ci et les hommes en matière d’accès aux parcelles aménagées n’ont pas
véritablement été corrigées.
De fait, l’accès des femmes aux terres aménagées reste une question complexe, mais cette question
devrait être abordée sous l’angle de l’attribution individuelle.
Certaines femmes ont été attributaires de parcelles sur la base de prête-nom déclarés par leurs maris, notamment au
niveau du nouveau périmètre de D. aménagé par le MCA-BF. Il semble que c’est le cas de la secrétaire de notre
Union mais je ne sais pas si elle exploite elle-même
Sur les anciens périmètres quelques veuves ont pu hériter les parcelles de riz de leurs défunts maris, qu’elles
exploitent en louant de la main d’œuvre en complément des membres de leurs familles
Il semblerait qu’un groupement de femmes a pu bénéficier d’une parcelle collective pour la culture de l’oignon, mais
je n’ai pas de détail là-dessus.
Aussi faudrait-il considérer le principe de l'attribution directe et individuelle aux femmes, tout en
maintenant le principe d'attribution collective (groupements organisés de femmes) en reconsidérant
pour ce cas précis les superficies généralement attribuées à la hausse.
3
GRAF, suivi des indicateurs du foncier en agriculture irriguée, 2007-2008
14
Récit 4 : Accès des femmes aux terres aménagées
En cas de décès de ton mari, les filles ne sont pas concernées par l’héritage de la parcelle. C’est dans un seul et unique
cas que j’ai vu une fille accéder à la parcelle de son défunt père, en profitant du fait que le père avait une seule femme
dont tous les premiers enfants sont des filles. Au décès du père l’unique garçon était très petit mais c’est certain qu’à
sa majorité le garçon va retirer la parcelle.
Au décès, la parcelle est morcelée et partagée à tous les garçons si l’aîné tente de reprendre l’exploitation de la parcelle
au nom de tous les enfants (orphelins), il est vite accusé de vouloir tout prendre à son compte et de ne pas bien
s’occuper de la famille tout cela est dû au fait que les superficies sont insuffisantes, du coup il ne peut manquer des
problèmes dans les familles 1ha est vraiment insuffisant. Par exemple j’ai moi-même une dizaine d’enfants qui sont là,
et mon mari est décédé comment pourrais-je me débrouiller avec 1ha ?
C’est vrai qu’il y a les locations mais les femmes ne peuvent risquer de s’y aventurer systématiquement car elles en
ressortent généralement perdantes. Il faut noter que certains hommes, au lieu de remettre la parcelle à sa femme pour
travailler s’il est fatigué, il préfère la louer à d’autres hommes pour de l’argent Et pourtant ce sont les femmes qui se
battent nuit et jour pour entretenir la famille. Et même si la femme prend une parcelle en location, c’est presque sûr
que le propriétaire va louer la même parcelle à un autre homme (double location), et en définitive c’est la femme qui
s’en sort perdante dans ce conflit. Et puis, il faut souligne que la location coûte tout de même 200.000fcs/ha!
Une des femmes d’ici s’est battue pour retirer la parcelle que son mari a louée à un autre homme Elle a exigé que la
parcelle lui soit remise, et même proposé de rembourser le montant de la location à celui-ci. De guerre lasse, elle a fini
par convoquer ce dernier à la gendarmerie et en définitive a eu gain de cause.
En 2009 je suis passé par un vieux qui m’a aidé à avoir une parcelle de 0,25ha que j’ai exploitée jusqu’en 2011. Mais
au démarrage de la campagne 2012, ils me l’ont retirée sous prétexte que mon mari n’était pas informé. Ce qui du
reste est vrai et cela se justifie par le fait que ce dernier ne veut pas en réalité que je puisse m’en sortir financièrement.
Pendant longtemps j’ai souhaité auprès de lui pouvoir acquérir un lopin de terre, même 0,12ha sur ses parcelles à lui,
mais à chaque fois il m’a répondu que je ferais mieux de l’aider lui-même sur ses propres parcelles plutôt que de
chercher à m’autonomiser. Depuis lors je me suis exclusivement consacrée à l’étuvage du riz. La SG dit avoir vécu la
même situation». Mais en réalité, je crois que l’important, ce n’est pas forcément de faire en sorte que chaque femme
puisse être attributaire de parcelle pour produire du riz, mais plutôt il s’agit de faire en sorte que toutes celles qui
désirent véritablement produire du riz pussent accéder à des parcelles ne serait-ce que par voie de location
(exploitation temporaire), ce qui pourrait leur permettre de dégager quelques revenus qu’elles pourraient réinvestir
ailleurs.
15
IV.3. Par rapport aux superficies attribuées
Les superficies attribuées sont en général de (très) petite taille. Cela peut se comprendre du moment
que le souci « officiel » est de satisfaire (dans la mesure du possible) le plus grand nombre de
personnes demandeuses, avec pour conséquences immédiates des rendements (très) faibles, et
partant des revenus (très) faibles. Le cas du périmètre aménagé de Mogtédo est illustratif de cet état
de fait, avec un total de 110ha répartis entre 378 demandeurs, et une moyenne qui varie de 0,15ha à
0,25ha. A Bagré la superficie moyenne varie de 0,7ha à 1ha pour les anciens aménagements et de
0,5ha à 1ha pour les nouveaux aménagements.
Selon les études réalisées par le GRAF4, 71 % des hommes contre 85 %ont une superficie n’excédant
pas 1 ha. Et dans bien des cas, si l’on considère strictement les parcelles individuelles exploitées par
les hommes et les femmes, les superficies sur les petits périmètres varient de 0,10 à 0, 50 ha pour la
majorité des cas, et de 0,50 à 1 ha sur la majorité des grands périmètres.
En outre, l’émergence des « nouveaux acteurs » (agents techniques, politiques, hiérarchie militaire,
opérateurs économiques) est venu compliquer d’avantage la situation dans une certaine mesure,
d’autant plus que sur certains périmètres, ceux-ci compétissent directement –et presque toujours à
leur avantage - avec les producteurs « familiaux » sur les mêmes espaces.
En résumé, on dira qu’un certain nombre de facteurs ont plus ou moins fortement influencé et
continuent d’influencer l’accès des producteurs à la terre, dont principalement:
- la mauvaise qualité des ouvrages de maitrise d’eau et leur dégradation rapide qui réduisent
énormément les superficies cultivables ;
- l’augmentation du nombre de producteurs agricoles du fait d’une part de l’accroissement
démographique et d’autre part des flux migratoires ;
- l’affectation exclusive d’une partie des superficies aux « nouveaux acteurs » ;
- la spécificité de la culture du riz qui ne réussit pas sur n’importe quel type de terre ;
- le comblement (ensablement) des barrages et la défection des canaux d’irrigation ;
- la faiblesse du taux général d’aménagement du territoire qui se situe globalement à environ
10% des terres favorables au riz ;
- le refus de plus en plus notable des « propriétaires terrains » de céder « leurs terres » pour
des aménagements de bas-fonds aménagés, avec des cas fréquents de remises en cause des
accords convenus avec les Projets ou Programmes intervenant dans ce domaine5 ;
- la méconnaissance de la loi 034/2009 portant régime foncier rural et sa mauvaise
interprétation6 ;
- les critères d’attribution (notamment sur les bas-fonds), qui peuvent constituer un facteur
limitant pour certains, en particulier ceux qui n’ont pas participé aux travaux
d’aménagements ou qui n’étaient pas présents au moment des attributions.
4
Étude sur la vitalité de l’exploitation paysanne dans l’agriculture irriguée et évaluation du bilan de l’action de
l’agro business au Burkina Faso, GRAF, 2008
5
L’effet d’annonce de la loi n° 034/2009 portant régime foncier rural a entraîné des stratégies d’anticipation au
sein de certaines communautés rurales, qui se manifestent par exemple par le refus des « propriétaires terriens »
de céder « leurs » terres aux fins d’aménagement.
6
Suite au vote de cette loi, le bruit a couru dans les villages de telle sorte que certains propriétaires pensent
qu’ils seront dépossédés purement et simplement de leur terre au profit des autres. Actuellement, certains
propriétaires terriens sont braqués puisque c’est leur seule richesse en main et qu’en les perdant, ils pensent que
s’en est fini pour eux ;
16
Récit 6 : La question des superficies
La notion de superficie minimale peut être relativisée si l’on considère que les paramètres évoluent. Mais en même
temps il est vrai que sous l’angle de la rentabilité, un minimum de superficie est nécessaire.
Dans tous les cas, le tout est de pouvoir assurer des performances qui garantissent les résultats. On ne le dit pas assez,
mais de nos jours il y a aussi de l’accaparement des terres sur les périmètres aménagés de la part des producteurs eux-
mêmes – pas seulement de la part des « grands » venus d’ailleurs - qui n’hésitent pas à prendre des terres ou à en
rechercher de façon effrénée tout en étant conscients de ne pas pouvoir mettre en valeur, juste pour de la spéculation !
Au niveau du Sourou le système d’irrigation par pompage induit des charges supplémentaires (surcoûts), comparé au
système gravitaire (Bagré). Ces charges à l’hectare ne tiennent pas compte des rendements, elles sont fixes, et elles
commandent une maximisation de la mise en valeur/exploitation.
Si les rendements ne suivent pas, la superficie peut même être un facteur « grevant », puisque par exemple la taxe à
l’hectare sera prise en compte. Ce qui veut dire donc qu’il n’est pas toujours utile d’avoir 5ha ou plus, le tout est de
pouvoir mettre pleinement et continuellement en valeur la superficie dont on dispose. Et à ce niveau, on peut dire que
certains producteurs s’en sortent mais il y a des marges de progression, en matière surtout de respect des itinéraires
techniques qui sont
C’est donc logique que la très grande majorité des producteurs, sur les grands comme sur les petits
périmètres aménagés estiment que les superficies qui leur sont attribuées sont insuffisantes au
regard de leurs besoins et/ou de leurs capacités réelles d’exploitation.
Face à cette situation, et convaincus qu’il y a un lien directe entre l’accroissement des performances
productives et l’augmentation des superficies exploitées, les producteurs sur tous les périmètres
aménagés mettent en œuvre des alternatives en vue d’augmenter leurs superficies :
- les inscriptions multiples durant les travaux d’aménagements (notamment pour les bas-fonds
aménagés) : inscription de tous les membres de la famille y compris chacune des femmes en
cas de polygamies ;
- les transactions foncières informelles et « souterraines », en général avec les voisins qui,
quoique illicites, restent des arrangements clandestins entre usagers (prêt, location) ;
- l’aménagement hors périmètre en négociation avec les coutumiers (généralement sans
contrepartie mais avec l’engagement de les aider à exploiter leurs propres parcelles) ;
- les remembrements.
7
Les taux de mise en valeur se situent dans certains cas au-delà de 95%. Cependant, il y a des problèmes de
dénivelés et/ou de drainage qui expliquent la non-exploitation effective des parcelles (Bagré, Mogtédo).
17
par d’autres utilisateurs, faibles débits d’irrigation, pannes techniques/défectuosité du système de
pompage, etc.).
La conséquence immédiate est que même là où les producteurs sont motivés pour travailler, ils ne
peuvent pas toujours le faire – ou pas tous et au bon moment– du fait de la mauvaise desserte de
certaines parcelles en eau. Toutes choses qui limitent considérablement ou compromettent même
parfois la production sur les périmètres.
Une autre contrainte, et pas des moindres, concerne le non ou le peu de respect des itinéraires
techniques de production.
En raison de la mauvaise exécution des travaux d’aménagement des 410 ha du périmètre avec maîtrise totale d’eau
du village de N. situé dans la commune rurale de D. (1986), au moins 100 ha (25% de la superficie totale du
périmètre) n’ont jamais pu être irrigués. Outre cette raison, le système d’irrigation s’est considérablement dégradé
à tel point qu’en saison sèche, seulement 60 ha sont exploitables par les producteurs (riziculture = 35 ha en 2014 et
le reste en maraichage). Les aménagements réalisés par le PRP, la FAO ou le Projet Riz Comoé, ne durent qu’entre
5 et 10 ans selon les bas-fonds. Leur dégradation rapide serait liée à la mauvaise exécution des travaux car dans
certains cas, notamment au niveau des bas-fonds, les aménagements consistent à quadriller les sites labourés au
préalable en installant des diguettes sans prendre soin de les faire suivant les courbes de niveau et sans laisser de
passages à l’eau du cours qui alimente le bas-fond. Dans les cas où le cours d’eau a une certaine importance, en
période de hautes eaux, les ruissellements emportent les diguettes facilement. Aussi, la qualité des diguettes ne
serait pas très bonne pour résister pendant longtemps.
A ce jour, la problématique de l’accès sécurisé à la terre des producteurs agricoles en général et des
producteurs de riz en particulier ne peut être examinée en dehors du contexte global de la mise en
œuvre de la loi 034-2009, portant régime foncier rural.
L’analyse critique de cette loi indique que nonobstant les insuffisances plus ou moins significatives
que l’on pourrait lui attribuer, notamment du point de vue de ses outils et démarches de mise en
œuvre, des opportunités réelles existent aujourd’hui en faveur d’un meilleur accès à la terre des
producteurs agricoles de manière générale, en agriculture pluviale comme irriguée (plus grande
disponibilité de terres et meilleure sécurité à la fois sur les périmètres aménagés et sur les bas-
fonds).
Quoique l’on ne puisse pas établir de manière systématique une relation directe de cause à effet
entre la loi et la dynamique d’aménagements hydroagricoles en cours ou en perspective au plan
national, il est tout de même important de souligner ce qui suit:
l’aménagement du nouveau périmètre de Di réalisé par le MCA-BF s’inscrit fortement en
droite ligne de l’application de la législation foncière nationale, y compris la loi 034-2009
portant régime foncier rural, et cet aménagement offre 2.240ha de superficies aux
producteurs de riz (hommes et femmes) ;
la loi 034-2009 portant régime foncier rural, en contribuant à l’amélioration du cadre
juridique des affaires dans le cadre de Bagre-pôle, a permis un meilleur accès des
18
producteurs de riz à la terre à travers d’une part la mise en œuvre d’un processus de
sécurisation foncière des producteurs sur les anciens périmètres, et d’autre part la
réalisation en cours d’un nouveau périmètre d’environ 2.500ha au bénéfice des producteurs
de riz ;
plus généralement, même s’il faut admettre que la loi a suscité et continue de susciter des
réserves voire des craintes de la part de certaines populations, elle constitue à priori un
facteur plutôt rassurant et un outil de mobilisation des PTF en vue du financement des
aménagements hydroagricoles au bénéfice des producteurs des périmètres aménagés, en
particulier les producteurs de riz.
La sécurisation foncière couvre trois aspects ou dimensions intrinsèques: les outils juridiques, les
procédures d’affectation et de gestion et la gouvernance.
Pour ce qui concerne la sécurisation foncière, les producteurs de riz semblent être peu informés sur
les dispositions de la loi 034-2009 portant régime foncier rural, en particulier en ses dispositions
relatives à la gestion des terres aménagées. Beaucoup d’entre eux disent en avoir entendu parler
mais avouent n’avoir pas de précisions là-dessus.
Sur le terrain, sur les grands comme sur les petits périmètres aménagés et à l’exception du nouvel
aménagement réalisé à Di par le MCA-BF, il se dégage un sentiment d’insécurité ou de précarité
foncière.
Dans certains cas, des terres aménagées sont carrément abandonnées du fait des retraits opérés par
les « propriétaires terriens ». Ces situations reflètent en réalité la faiblesse ou l’inadaptation des
mécanismes et/ou des institutions juridiques ou locaux de gestion du foncier.
L’analyse de la sécurisation foncière sur les périmètres fait ressortir les constats suivants :
Bon nombre d’exploitants n’hésitent pas à brandir différents types de « papiers » pour convaincre de
leur statut, et du coup les quittances et autres reçus ou documents de paiement suffisent parfois
pour dire « j’ai un papier ».
Cette situation a été peu ou prou encouragée, si non même créée par certaines ONG, Programmes
ou Projets de développement intervenant dans le domaine de la gestion du foncier et des ressources
19
naturelles qui, par ces « petits papiers » ont eu le souci de simplification et/ou d’adaptation de
certains actes, avec l’espoir de coller au mieux aux textes et aux lois de l’Etat en la matière.
Récit 8 : Les « petits papiers » pour sécuriser les producteurs sur les périmètres aménagés
Jusqu’à présent, le PABSO ne fait aucune référence à la loi 034/2009 pour la sécurisation des bas-fonds qu’il
aménagé. Tout se fait suivant les dispositions antérieures, c’est-à-dire pour l’attribution des terres au niveau
départemental, un comité d’attribution des terres est mis en place sous l’autorité du Préfet. En principe, c’est le
Haut-Commissaire qui doit faire l’attribution des terres dans sa juridiction, mais il délègue ses pouvoirs au
Préfet qui agit à sa place. Ainsi, le village qui veut avoir un titre d’attribution doit se réunir en assemblée
générale et produire un PV d’attribution signé par tous les détenteurs de pouvoirs coutumiers signifiant par ce
biais leur plein accord à l’affectation du bas-fond à tout le village. Ce document doit être attesté (visé/légalisé)
par le Préfet, le Maire et le PABSO. Certes, il n’est pas un Certificat de Donation Officielle, mais permet d’avoir
un document qui atteste que la population a donné son accord en assemblée générale du village à l’aménagement
du bas-fond. A cet effet, il fait force de loi dans la gestion du bas-fond et les producteurs se basent dessus pour
conduire leurs activités de production. Au stade actuel, le PV d’attribution et le cahier des charges constituent
les seuls outils de sécurisation foncière utilisés dans la zone PABSO.
Récit 9: La question de la sécurisation foncière des producteurs sur les périmètres aménagés
A l’instar des autres périmètres aménagés au Burkina, la mise en application de la loi 034-2009 n’a pas commencé ici sur le
périmètre de M. Cependant, des séances de sensibilisation ont déjà été organisées à l’endroit des producteurs installés sur le
périmètre. Selon les producteurs la loi 034 – 2009 ne concerne que les champs des zones non-aménagées. Mais la coopérative a
été informée que le périmètre sera délimité pour que cela devienne sa propriété. Individuellement les producteurs n’auront pas
de titre foncier. Ces derniers doivent se conformer aux règlements de la coopérative pour toute activité sur le périmètre. La
coopérative partage cette façon de gestion des terres aménagées en ce sens que si on donne des titres officiels individuels aux
producteurs, il sera difficile de faire respecter la discipline sur le périmètre.
Sur les anciens périmètres de la Vallée du Sourou, et toujours dans le cadre de l’intervention du
MCA-BF, c’est au total 16 périmètres couvrant une superficie globale de 9 792 ha qui ont fait l’objet
de 6 666 morcèlements au profit de producteurs de riz.
20
Au niveau de l’ancien périmètre aménagé de Bagré, le recensement des exploitants est achevé et
porte sur environ 3 380 ha.
Sur les nouveaux périmètres de Bagré, un nouvel aménagement de 2 582 ha est en perspective, et
prévoit des compensations « terre contre terre » au bénéfice des personnes affectées. Ces terres
seront données en bail emphytéotique (1 ha par ménage agricole de 6 à 7 personnes avec 3 actifs).
Sur le périmètre les locations sont interdites mais presque tout le monde le fait en « cachette entre nous ». La durée
ne peut pas dépasser 6 mois, c’est-à-dire une campagne, renouvelable. Personnellement je souhaiterais que les
locations soient formellement autorisées car cela peut constituer une garantie pour le producteur. Par exemple si tu
es malade et tu as besoin d’argent pour te soigner, la location peut te sauver, mais si on te la retire en ce moment-
là, comment tu vas faire ? Certains des producteurs appellent cela « l’argent de la retraite ». Nous ne pouvons pas
réclamer cela officiellement ou même en parler haut et fort simplement parce que nous savon que c’est interdit,
mais franchement c’est ce que nous souhaitons.
Mais nous sommes absolument opposés à la vente des parcelles. Il y a eu des cas ici et cela a entraîné des problèmes
très sérieux. On ne doit pas du tout autoriser cela, et notre coopérative y est fermement opposée.
Cependant, et malgré tout ce qu’on dit, moi en tous cas je suis personnellement au courant d’une vente récemment
conclue sur les coopératives 4/1 et 4/2, et c’est relatif à un fils qui a vendu la parcelle de son père défunt malgré les
rappels à l’ordre et le refus des responsables. Tchogo tchogo le problème viendra un jour, et déjà un de ses petits
frères menace de retirer la parcelle dès qu’il sera de retour ici au village.
21
VIII. LES RISQUES DE L’APPLICATION DE LA LOI FONCIERE POUR LE FONCIER IRRIGUE
ET POUR L’ACCES DES PRODUCTEURS DE RIZ A LA TERRE
L’application des dispositions de la loi 034-2009 portant régime foncier rural, en particulier dans le
domaine de l’agriculture irriguée appelle à un certain nombre de commentaires.
On note (surtout au niveau des bas-fonds et dans une moindre mesure au niveau des périmètres
aménagés) des velléités de retraditionnalisation des terres aménagées ou encore un débat plus
fréquent sur la question de la propriété coutumière des terres aménagées.
Sur certains bas-fonds, notamment dans le cadre de l’intervention du Projet Riz Pluvial (PRP), il est
mis en place des Groupements de Producteurs de Riz (GPR) dont le Président est le plus souvent le
chef de terre (ou son représentant) qui avait cédé ses terres aux fins de l’aménagement. Ce dernier
veille sur les exploitations et il s’accapare la fonction de trésorier adjoint (cosignataire avec le
trésorier). Dans un tel contexte, le constat est qu’en général ces GPR ne durent pas longtemps et il
n’y a aucune transparence dans leur gestion financière. Toute chose qui facilite non seulement le
détournement des fonds, mais aussi le retrait des terres des producteurs.
Il est vrai que dans le contexte des périmètres aménagés ou des bas-fonds, le bail emphytéotique
comme outil de sécurisation foncière des producteurs peut poser un certain nombre
d’interrogations.
En effet, dans un contexte général marqué par une relative inefficacité du système et des
mécanismes de suivi et d’évaluation de l’application des cahiers de charges sur les périmètres
aménagés, on peut bien craindre que le bail emphytéotique ne soit dans la pratique et à terme un
outil qui favorise la spéculation et la faible valorisation productive des terres aménagées, mais aussi
qui pousse vers des mises en valeur non conformes à la vocation première des terres attribuées.
Au regard de ces risques évidents, il apparaît que la problématique de la sécurisation foncière des
producteurs individuels sur les périmètres aménagés devrait être considérée sous l’angle de la
primauté des droits de la coopérative en tant que entité vis-à-vis des tiers, à partir desquels devront
être clarifiés les droits (secondaires) des producteurs membres, notamment à travers des cahiers des
charges qui précisent l’ensemble des règles d’accès et de gestion, ainsi que les sanctions.
Cependant, la réticence des producteurs vis-à-vis du bail emphytéotique tient plus d’une mauvaise
ou insuffisante information par rapport à cet outil de sécurisation foncière. En effet, il ressort des
entretiens de terrain que ceux-ci estiment d’une part que le bail emphytéotique génère des coûts
relativement importants à la charge du producteur – ce qui est juste puisqu’en effet cela donne lieu
au paiement d’un loyer périodique - et d’autre part que le bail emphytéotique ne peut pas
permettre au producteur d’accéder au crédit bancaire – ce qui n’est pas juste puisque la loi dispose
clairement que : (i) le bail emphytéotique ne peut porter que sur une terre immatriculée, ii) il
constitue un droit réel immobilier et est susceptible d’hypothèque.
22
Récit 11 : La perception par rapport au bail emphytéotique comme outil de sécurisation foncière des
producteurs sur les périmètres aménagés
L’Etat nous avait fait la promesse de titres fonciers depuis longtemps. Puis rien ! Avec l’arrivée du MCA-BF, la
même promesse nous a été faite à nouveau, mais par la suite, et à notre grande surprise, on nous a parlé plutôt de
bail emphytéotique, qui serait une sorte de location entre nous et l’Etat pour une durée de 50ans.
Franchement jusqu’à ce jour, nous n’arrivons pas à comprendre cela, d’autant plus que les producteurs du
périmètre de D. eux ont reçu des titres fonciers. Pourquoi cette différence ?
Et puis nous avons vu qu’avec le bail, ça sera beaucoup de charges à payer. C’est ce qui explique que quand le
MCA-BF et arrivé ici, en tous cas ils ont pu recenser tous les producteurs (environ 4000 demandes) et certains ont
même payé les premiers frais. Mais après plus rien, personne ne s’en est intéressé encore, et à ce jour aucun bail n’a
été conclu.
Le bail est peut-être bien, mais nous en tous cas nous considérons qu’il sécurise moins puisque tu peux être
déguerpi à tout moment, et il n’offre pas de possibilité d’hypothèque avec la banque pour prendre un crédit.
Une autre contrainte concerne les obligations liées au bail emphytéotique. En effet, tout producteur
lié à la commune par le bail emphytéotique à l’obligation (i) de réaliser effectivement et à temps les
investissements prévus (ii) d’exploiter les terres concernées de manière durable. Le défaut de mise
en valeur est sanctionné par le paiement d’une taxe au profit de la commune, et la sanction peut
aller jusqu’au retrait pur et simple des terres concernées.
Toute contraignante que puisse paraître cette clause, il est évident qu’elle procède du souci et de
l’objectif d’optimisation de la mise en valeur des terres sur les périmètres aménagés.
En tout état de cause, il paraît probable que toute démarche de promotion de titres individuels au
bénéfice des producteurs conduirait à une dislocation de la dynamique coopérative déjà fragile, mais
aussi certainement à une désorganisation des systèmes d’irrigation et de gestion du système global.
Et cette analyse est du reste partagée par certains producteurs ou responsables des organisations de
producteurs de riz sur le terrain.
23
capacités à améliorer leurs performances pour peu que certaines conditions soient réunies et
soutenues dans la durée.
Sur les grands comme sur les petits périmètres aménagés, un certain nombre d’exploitations
familiales montrent la preuve de leurs performances à travers (i) leurs capacités d’accumulation
progressive des superficies, de mobilisation de la main d’œuvre agricole sur la durée, d’acquisition ou
de concentration d’équipements agricoles modernes ou semi modernes, d’accroissement des
rendements dans la durée (ii) une vision de plus en plus claire par rapport aux enjeux liés à la gestion
axée sur les résultats (iii) un sens assez élevé de la cohérence dans l’action et du souci de la
progression dans les résultats (iii) une stratégie de diversification des activités génératrices de
revenus (iv) une capacité d’insertion au marché.
Tenant compte de cet état de fait et à l’analyse des données des entretiens, les recommandations
suivantes peuvent être faites :
La réflexion porte notamment sur les conditions et les modalités pouvant garantir une meilleure
régulation de la spéculation foncière tout en permettant une certaine flexibilité d’accès au foncier,
en permettant aux producteurs d’accroître leurs superficies à travers une location « encadrée ».
Dans une telle perspective, il apparaît que le défi majeur serait de mettre en œuvre une démarche et
des outils permettant de suivre mais aussi d’encadrer de manière efficace les dynamiques liées à
cette option. On fait ici référence aux outils relatifs au système d’information géographique (SIG) et
au système d’information foncière (SIF).
Il apparaît alors que réaliser des aménagements spécifiques pour la production du riz peut être une
option stratégique à la fois pour protéger et garantir la disponibilité du riz et pour accroître l’offre de
terres aux producteurs du riz.
Cependant, sur le terrain, les populations dans les villages continuent en général de rattacher les
espaces supportant des ressources naturelles d’utilisation commune, notamment les zones de bas-
fonds aux « terres coutumières ».
24
En conséquence, il n’est pas évident que ces populations soient partout prêtes ou préparées à
reconnaître le droit à la commune de s’en approprier et de procéder à leur immatriculation.
D’un autre côté, le constat est que presque toujours, les communes rurales (les maires plus
précisément) ont le sentiment de ne pas avoir d’autres choix que de s’aligner à cette vision des
communautés rurales, et cela s’explique le plus souvent par leur trop grande prudence vis-à-vis de
leur électorat.8
De sorte qu’en général, la quasi-totalité des aménagements réalisés par les ONG ou même par l’Etat
avec l’appui des partenaires sont soumis à un statut et à des modes de gestion confus, où la légalité
se dispute au droit coutumier.
Dans ces conditions, tout indique que la priorité aujourd’hui, c’est d’appuyer les communes dans
l’identification et/ou l’immatriculation de ces bas-fonds9.
Cette démarche devra en tout état de cause se faire dans la transparence absolue et en cohérence
avec l’esprit et la lettre des textes concernés (notamment la loi 034-2009 portant régime foncier
rural). A priori, et à titre indicatif, elle comprend plusieurs étapes dont principalement les suivantes :
8
Il faut éviter de les froisser, au risque de ne pas être réélu…même si cela tord quelque part le cou à la loi ! Mais
aussi, le Maire qui s’y engage devra être sûr d’avoir et le courage et les moyens nécessaires pour aller jusqu’au
bout de la confrontation s’il y a lieu.
9
Pour le cas spécifique des bas-fonds aménagés existants, il s’agirait d’appuyer les communes concernées en vue
de leur immatriculation
10
Ces concertations devront être organisées à travers des cadres spécifiques ou inclusifs.
25
DEUXIEME PARTIE : LA PROBLEMATIQUE DU PLAIDOYER DANS LE CONTEXTE DES
ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS DE RIZ
Le « dialogue de politique »
Le concept de « dialogue de politique » consacre les échanges entre un groupe socioprofessionnel
et/ou corporatiste avec l’Etat. Il se réfère aux espaces d’échanges et de concertation créés par
l’autorité publique en vue d’associer l’ensemble des acteurs économiques et sociaux à la
formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques de développement.
Historiquement, le dialogue de politique s’est imposé progressivement comme un principe de
gouvernance de l’action publique dans divers domaines du développement.
Le « plaidoyer »
La notion de « plaidoyer » est l’objet de plusieurs définitions.
L’on peut comprendre le plaidoyer comme un ensemble de stratégies visant à influencer la prise de
décision. Ces stratégies peuvent comprendre des activités de lobbying, de marketing social,
d’information, d’éducation et de communication (IEC).
Le plaidoyer, c’est aussi mettre un problème à l’ordre du jour, offrir une solution à ce problème et
mettre en place un soutien pour agir tant au niveau du problème que de ses solutions.
Dans le cadre de la présente étude, la définition retenue est celle selon laquelle le plaidoyer est «une
action visant à changer les politiques, les positions ou programmes d’une institution, quelle qu’elle
soit ».
Dans tous les cas, le plaidoyer est un instrument d’action citoyenne. Il traduit le fait que ses auteurs
s’intéressent aux affaires publiques. Dans ce sens, pour que le plaidoyer réussisse à influencer la
prise de décision et la mise en œuvre des politiques, il doit :
26
I.2. Rappel de quelques éléments-clés du cadre conceptuel du plaidoyer
Les éléments fondamentaux du plaidoyer sont les suivants:
- le but du plaidoyer ou la vision : ce qu’on espère atteindre à long terme (10 à 20 ans)
- l’objectif du plaidoyer. ce qu’on veut changer, de manière spécifique, progressive et réaliste
Outre ces éléments fondamentaux, le principe de la démocratie est un principe cardinal du plaidoyer.
Ce principe consiste à chercher à savoir si le système politique est ouvert ou fermé, s’il accepte la
participation à la prise de décisions politiques ou non.
Si le système est ouvert, cela signifie qu’il y a des opportunités de participation et que les démarches
de plaidoyer sont plus faciles et moins risquées.
A l’opposé, quand le système est fermé, il faut rechercher les domaines où il y a « fermeture » car
c’est-là qu’il faut agir pour l’ouvrir.
11
Article 12 : Tous les Burkinabé sans distinction aucune ont le droit de participer à la gestion des affaires de l’Etat et de la Société.
Article 21 : La liberté d’association est garantie. Toute personne a le droit de constituer des associations et de participer librement aux
activités des associations créées.
Article 30 : Tout citoyen a le droit d’initier une action ou d’adhérer à une action collective sous forme de pétition contre des actes:- lésant le
patrimoine public; lésant les intérêts de communautés sociales; portant atteinte à l’environnement ou au patrimoine culturel ou historique.
27
privé », puis d’autre part la loi n° 055-2004/AN qui dispose en son article 12que « le conseil de la
collectivité territoriale peut créer des organes consultatifs de concertation sur toute question d’intérêt
local, comprenant au besoin des personnes qui ne sont pas membres du conseil, notamment des
représentants des associations locales, des notabilités locales, des personnalités compétentes dans les
domaines traités ».
Le décret N°2009-838/PRES/PM/MEF/MATD portant création, attribution, composition et
fonctionnement de cadres de concertation pour le développement rural décentralisé, vient consacrer
l’option définitive du Burkina de placer la culture de la concertation au cœur de son processus de
développement.
En sus, au plan sectoriel, il est mis en place un ensemble de dispositifs de concertation en vue de
garantir l’implication du maximum d’acteurs à toutes les étapes du processus de formulation et de
mise en œuvre des politiques et/ou des stratégies. Par exemple, dans le cadre de la formulation, de
la mise en œuvre et du suivi évaluation de la Stratégie de développement rural (SDR), il a été mis en
place des Comités de coordination des politiques sectorielles agricoles.
Ces Comités12 de coordination des politiques sectorielles agricole ssont organisés en organe au
niveau national13 ; et 13 organes au niveau régional prenant en compte les mêmes catégories
d’acteurs, toutefois sans précision des quotas par acteur.
Pour compléter le dispositif de suivi de la SDR, il a été mis en place en novembre 2005 un Cadre de
concertation des partenaires du développement rural (CCPDR), qui comprend d’une part un cadre
conjoint (présidé par la partie nationale et co-présidé par les donateurs) et d’autre part un cadre
multi–acteurs (composé des représentants de l’Administration publique, du secteur privé, des
organisations professionnelles agricoles, des ONG, des donateurs).
En vue de l’opérationnalisation de ces organes, un Arrêté14 portant création, attributions,
composition et organisation du Secrétariat permanent du cadre national de concertation des
partenaires du développement rural décentralisé (SP/CNCPDRD) a été pris en 2005 par le MEDEV. Le
SP/CNCPDRD s’est doté d’un cadre stratégique de mise en œuvre de la concertation des partenaires
du développement rural décentralisé.
Il apparaît ainsi à l’analyse que le Burkina Faso a œuvré à mettre en place un environnement
institutionnel plutôt favorable à la mise en œuvre du dialogue/concertation entre l’Etat et les
différents acteurs concernés, notamment la société civile, y compris les OP/OPA.
12
Décret n°2001-047/PRES/PM/AGRI ; portant création, composition et attribution du dispositif institutionnel de la coordination des
politiques sectorielles agricoles
13 L’Etat représenté par 26 membres ; la société civile représentée par 18 membres ; le secteur privé représenté par 8 membres ; les
organisations professionnelles agricoles représentées par 15 membres ; des observateurs représentant les PTF
14 Arrêté n°2005-005/PRES/PM/MEDEV portant création, attributions, composition et organisation du Secrétariat Permanent du Cadre
National de Concertation des Partenaires au Développement Rural Décentralisé
15
Ils sont constitués des dispositifs de pilotage des politiques et stratégies sectorielles, et regroupent l'ensemble des acteurs intervenant dans
le secteur (administration centrale et déconcentrée, secteur privé, société civile, PTF)
28
Les instances de concertation dans ce cadre sont constituées de la Revue annuelle (qui tient lieu de
session ordinaire du CNP/SCADD), des Revues sectorielles qui tiennent lieu de sessions des CSD, et
comprennent une revue sectorielle à mi-parcours et une revue sectorielle annuelle. Au niveau
régional, l’instance de concertation est la Revue régionale qui tient lieu de revue régionale des CCR.
I.4.3. Les cadres de concertation promus et animés par les Organisations de la société civile
Dans le contexte du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), mais aussi dans celui de la
Stratégie de croissance et de développement durable (SCADD), plusieurs organisations de la société
civile se sont organisées en réseau, en coalition ou en cadres de concertation (formels ou informels)
pour apporter leurs contributions et porter la voix de la société civile aux fora sectoriels et autres
cadres de dialogue politique de haut niveau.
On peut citer entre autres organisations, le Cadre de concertation des OSC pour le suivi du CSLP
(CdC/CSLP), la Coalition OMD, GERDDES-Burkina, le GRAF/Réseau Foncier Rural, le Réseau de Veille
sur la Commercialisation des Céréales (RVCC), le cadre de concertation des ONG et Associations du
secteur de l’Eau Potable, de l’Hygiène et de l’Assainissement (CCEPA), la Fédération nationale des
artisans du Burkina (FENABF), le Centre d’Information, de Formation et d’Etudes sur le Budget
(CIFOEB), etc..
La concertation de façon globale met aux prises un ensemble d’acteurs venant de tous les secteurs
de l’économie nationale et de la gouvernance. La prise en compte de ces acteurs et les formes de
discussions à entreprendre avec l’Etat sont essentielles aux avancées sur les questions de
développement.
Le tableau ci-dessous fait un inventaire des principaux acteurs et présente une analyse sommaire de
leurs rôles dans le processus de concertation et de dialogue de politique.
Les acteurs de la concertation et leurs rôles :
Acteurs Rôles
La mise à jour de la stratégie globale en cohérence avec les stratégies sectorielles
Administration L’organisation de la concertation avec les différents acteurs intervenant dans le
centrale et secteur du développement rural
services
déconcentrés (Etat La mise en place d’un environnement institutionnel favorable à la promotion de la
et concertation
démembrements) La mobilisation des ressources (financières, matérielles et humaines) nécessaires
à la réalisation des actions en matière de concertation
29
Acteurs Rôles
La participation à la formulation et à la mise en œuvre des actions en matière de
Opérateurs privés
concertation
et Société civile
secteur privé et La participation à la formation et à l’appui/conseil des différents acteurs
OSC)
La participation à la concertation des différents acteurs
La participation au dialogue de politique avec le gouvernement
Partenaires
techniques et La participation à la concertation avec les différents acteurs
financiers L’appui à la formulation et à la mise en œuvre des programmes de promotion de
(Coopérations, la concertation
Ambassades,
ONG) La contribution à la mobilisation des ressources (financières, matérielles et
humaines) nécessaires à la réalisation des actions en matière de concertation
La formulation et la mise en œuvre de plan d’actions en matière de
Organisations concertation
professionnelles
de producteurs Le suivi et l’évaluation des plans d’actions en matière de concertation
(tous secteurs L’appui-conseils aux différents acteurs
confondus)
La participation à la concertation des différents acteurs
La participation à la concertation avec les différents acteurs
Programmes et
Projets de L’accompagnement des populations dans l’identification et la mise en œuvre des
développement actions en matière de concertation
(étatiques, non
L’accompagnement des collectivités territoriales dans la définition et la mise en
étatiques)
œuvre de plans d’actions en matière de concertation
Les responsables des organisations membres de l’UNPRB perçoivent le dialogue de politique comme
une nécessité pour l’Etat et les producteurs, en vue de « se comprendre sur certaines questions
importantes ».
Ils placent la problématique de la concertation au cœur des « problèmes que vivent les producteurs
de riz » (accès à la terre, acquisition des intrants, prix du paddy, équipements, etc.).
30
Récit 12 : Perception des enjeux et expérience concrète de participation des OPR aux cadres de
concertation
Nous avons toujours pensé qu’il est primordial de pouvoir discuter avec les responsables au niveau de l’Etat par rapport à nos
problèmes pour essayer d’y apporter des solutions. Par exemple à un moment, nos patrons ont voulu procéder à une
augmentation de la taxe d’aménagement qui devait passer de 5000/ha à 50000/ha. Vous-mêmes vous voyez que cela n’est pas
possible pour nous et nous ne pouvons pas accepter. Nous avons donc initié d’abord une concertation interne élargie à
l’ensemble des coopératives. C’est comme ça que nous nous sommes organisés pour avoir un dialogue au niveau local avec la
direction de l’AMVS. Après cela, nous avons constitué une délégation composée de certains responsables des producteurs qui est
allée à Ouaga expliquer le problème et échanger avec l’Assemblée nationale. Quand les députés nous ont écoutés, leur Président
même a dit qu’il faut qu’ils viennent voir, et ils sont effectivement venus ici. Après la visite des députés et les discussions qui ont
eu lieu, nous avons eu gain de cause puisque la mesure d’augmentation a été annulée.
Autre exemple : rien que cette année, nous avons eu des concertations avec la direction par rapport aux règles de distribution des
intrants, et là également, nous avons eu gain de cause.
II.2. L’analyse des expériences concrètes et des acquis de la participation des Organisations
de producteurs de riz au dialogue de politique
L’UNPRB, à travers sa représentation nationale ou ses membres au niveau local, a été associée à un
certain nombre de cadres de concertation et de dialogue avec les pouvoirs publics. Elle a pu ainsi, de
façon autonome ou à travers la Confédération paysanne du Faso (CPF), prendre part à des processus
de portée nationale comme par exemple le suivi du CSLP, l’élaboration de la SCADD, l’élaboration du
Programme national de sécurité alimentaire (PNSR).
Récit 13 : L’effectivité et les résultats de la participation des OPR aux cadres de concertation
C’est vrai que notre Union n’a pas pris part de façon directe à certains cadres nationaux très importants comme la
SCADD ou le PSNR.
Mais nous étions présents et nous avons pu apporter nos contributions dans le cadres d’autres concertations non
moins importantes : JNP, Bagre-pôle, Aménagement des berges du Mouhoun, Aménagement du fleuve Kou, le
TEC (tarif extérieur commun) avec le CIRB, Evaluation du Projet FAO, Forum national sur la fixation du prix
du riz, Elaboration de la stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR), Elaboration de la
PNSFMR, Elaboration de la loi sur le foncier rural, etc.
Notre participation aurait même pu être meilleure si les OP arrivaient à se coaliser plus fortement. Car pour être
honnête, j’ai le sentiment que nous ne partageons pas toujours les mêmes causes, et la concertation est insuffisante
entre nous pour nous comprendre autour de certaines questions et parler le même langage. Je prendrai pour
exemple les conditions dans lesquelles les OP/OPA ont pris part au: dialogue sur la question de la subvention des
intrants avec le gouvernement. C’était un peu désolant entre nous producteurs mêmes, il faut se dire la vérité !
Avec les autres organisations, c’est surtout avec le CIRB et l’UNPRB que nous tissons des alliances, et plus
indirectement avec la CPF.
31
Par souci d’efficacité, elle a parfois construit des alliances avec un certain nombre de partenaires
stratégiques pour conduire des actions coalisées.
Comme nous savons que c’est difficile de réussir seuls, nous nous mettons parfois ensemble avec les producteurs d’autres
régions du Burkina. Par exemple tout récemment en octobre 2014, nous avons tenu une série de rencontres avec les producteurs
d’autres périmètres (Bagré, Bama, Banzon, etc.) pour nous concerter notamment autour de la question des charges.
Nous avions même en perspective de rencontrer le ministre de l’agriculture à ce sujet, et celui-ci nous avait confirmé sa
disponibilité. Mais avec la situation actuelle du pays, tout cela est en veille pour le moment.
De manière générale, les coopératives comme les faîtières (Unions) des producteurs de riz, et en
particulier celles des femmes, rencontrent des difficultés importantes qui limitent plus ou moins
fortement leur capacité à prendre part et/ou à influer le cours et les résultats de la concertation, tant
au niveau national que local (communal, régional).
Les pratiques de plaidoyer mises en œuvre par celles-ci ont été en général marquées par une
capacité relativement faible en matière:
De manière plus spécifique, les enquêtes terrain ont mis en évidence les principales insuffisances
suivantes :
la faiblesse organisationnelle des coopératives : à l’étape actuelle, plusieurs indices montrent
que de manière générale, le niveau d’organisation des coopératives ne leur permet pas de
contribuer de façon véritablement efficace dans le dialogue de politique ;
la légitimité des responsables des coopératives : dans bien des cas, il ressort que les
responsables des coopératives ont du mal à faire respecter les règles statutaires et plus
encore à sanctionner les contrevenants. Il est vrai que cela pose à priori la question du degré
de légitimité qui leur est reconnue de la part des membres. Toutefois, de manière générale,
cet état de fait peut être analysé à trois niveaux :
- le rôle de l’Etat : les responsables des coopératives ne « sentent pas l’Etat derrière eux » et
parfois même se demandent si l’Etat reconnaît ou accorde vraiment de l’importance aux
textes qui régissent l’organisation et le fonctionnement des coopératives. Certains d’entre
eux vont même plus loin pour considérer l’Etat comme complice du « désordre » constaté au
sein des coopératives ;
32
Récit 15 : L’effectivité et les résultats de la participation des OPR aux cadres de concertation
On peut dire que souvent c’est de la mascarade. Surtout au niveau des JNP où tout est préparé et formaté à
l’avance, de sorte que tu ne peux pas poser les questions que tu souhaites vraiment poser.
En 2008 quand il y a eu la crise sociopolitique au Burkina, toutes nos recommandations ont été prises en compte :
subvention des intrants (engrais, semences), encadrement technique. Je pense que la crise y était pour quelque
chose dans ce succès sinon même explique tout.
Il arrive que nous fassions des réunions pour préparer notre participation, mais en général cela n’est pas
sanctionné par une note ou un rapport qui consigne ce que nos représentants ou délégués doivent dire ou défendre.
Au niveau local la concertation et les rapports avec la commune sont bons. Par contre plus on monte haut, moins
nos problèmes sont connus (Haut-commissariat, gouvernorat, conseil régional).
Par ailleurs, je pense que l’Union manque de proactivité par rapport à certaines initiatives importantes,
notamment pour ce qui concerne l’accessibilité aux institutions publiques et en particulier les demandes
d’audiences au MASA.
Pour tout dire, c’est vrai que les concertations ont lieu, mais cela n’est pas suivi d’effets.
- le statut de certains producteurs : les responsables ont le sentiment que certains membres
sont des « intouchables ». Quoique peu nombreux, il existe en effet des membres qui ne se
sentent pas ou qui se sentent peu concernés par les règles organisant le membership au sein
de la coopérative. Censés être soutenus par des « gens haut placés » ou avoir « des bras
longs », ceux-ci semblent bénéficier d’une sorte de régime spécial sur le périmètre, au grand
dam des responsables des coopératives qui se considèrent plus ou moins impuissants.
- la perception de l’organisation et de la vie coopérative par les membres : certains membres
considèrent qu’à partir du moment où ils sont entrés librement dans la coopérative et qu’ils
peuvent en sortir tout aussi librement, les responsables devraient les « laisser tranquilles ». il
s’agit là d’une interprétation abusive de l’esprit coopératif tel que décrit par la loi, qui
complique la tâche des responsables sur le terrain ;
33
Récit 16 : La perception des contraintes liées à la participation des OPR aux cadres de concertation avec
l’Etat.
Par exemple chez nous ici, il faut reconnaître que les rencontres statutaires sont très peu tenues à cause de l’inefficacité des élus et
du manque de ressources internes. Mais aussi, l’absence d’un gestionnaire dans l’Union, qui permet d’établir un climat de
confiance entre les membres et le bureau les responsables de l’Union aggrave les problèmes de l’Union. Tout cela fait que les
services aux membres sont peu assurés (exemple de l’accès des producteurs aux engrais qui reste très difficile), la gouvernance
interne fonctionne très peu, le niveau de concertation interne est très faible et certains membres ou responsables ne rendent pas
comptent des activités externes qu’ils réalisent.
Et pour dire la vérité, il manque de vrais cadres de dialogue entre les producteurs du riz à la base et leurs responsables, pour
discuter des problèmes de l’heure et dégager des propositions à défendre auprès des partenaires comme Bagrépôle.
L’autre chose, c’est que nous réalisons malgré tout des actions de plaidoyers auprès de Bagrépôle, voire des ministres, mais cela
reste généralement sans suite.
la faible proactivité des coopératives : dans bien des cas, l’initiative de la concertation n’est
pas issue de processus « endogènes » mis en œuvre de façon indépendante et autonome par
les coopératives elles-mêmes ; plutôt cela vient souvent soit de l’Etat à travers ses
démembrements, soit des PTF. D’où en général l’inexistence ou le faible niveau de
concertation au sein de ces organisations (intra) et entre elles (inter).
la mal gouvernance : il est généralement admis qu’en interne les coopératives ne sont pas
toujours exemplaires du point de la gouvernance politique et/ou économique : absence ou
insuffisance des principes d’alternance, non-respect des textes fondamentaux (statuts,
règlement intérieur), «sclérose» ou total disfonctionnement des instances, fautes de gestion
financière et/ou comptable, etc.
34
Récit 17 : La question de la légitimité des responsables des coopératives ou de leur capacité à faire
respecter les règles sur les périmètres aménagés
A Ouaga on nous critique que nous n’arrivons pas à faire respecter les règles ou à sanctionner, mais qu’est-ce que
vous avez fait pour nous soutenir dans cela ? Certains producteurs ont des bras longs, ce qui fait que nous avons
peur. Certains membres nous traitent de faibles, mais l’idéal serait que tout le monde soit derrière les responsables,
comme ça s’il y a un problème ça concerne tout le monde ! L’Etat doit aider les responsables et nous couvrir, comme
il couvre les juges. Par exemple le coton est mieux organisé, pourquoi ? Parce que l’Etat est derrière et aussi parce
qu’ils sont solidaires pour sanctionner les contrevenants.
Les dispositions même de la loi 14 posent problème, par exemple en disant que l’adhésion et le retrait sont libres et
volontaires : comment peux-tu gérer quelqu’un qui te dit qu’il est entré librement ou qu’il est sorti librement tout en
restant sur la parcelle, de le laisser tranquille ?
En 2007 un producteur a été sanctionné pour avoir vendu sa parcelle à 500.000 fcs Le nouvel acquéreur a amené le
problème en justice et les responsables dont moi-même ont été incarcérés. De nos jours non seulement on lui a
remboursé son argent mais aussi il continue d’exploiter la même parcelle en question. La justice ne semble pas
reconnaître nos textes On va à la gendarmerie mais en général ils nous disent qu’ils ne s’occupent pas de cela, de voir
ailleurs. Comment on va faire ?
Nous les responsables on a vraiment chaud, et personnellement je fais partie de ceux qui ont été incarcérés Le
ministre de l’agriculture est venu, on lui a dit tout ça et on lui a même écrit une lettre par rapport à ça. Le Premier
ministre est venu, même chose, mais rien !
Il faut reconnaître clairement que de nos jours l’Union est dans l’incapacité totale de retirer la parcelle de quelqu’un
quel que soit la faute commise.
Alors en tant que responsable, le mieux c’est que tu fais ton mandat, tu finis sans rancune et tu t’en vas…
35
Récit 18: La question du choix des délégués des OPR aux cadres de concertation : cas spécifique des
femmes
Me croiriez-vous si je vous disais que depuis que notre Union a adhéré au CIRB en 2006, jamais nous n’avons
été associées ou conviées à un cadre « sérieux » de concertation ?
Et pourtant, c’est la stricte vérité ! C’est vrai que nous échangeons entre nous, et parfois on nous demande ceci
ou cela. Mais pour dire vrai l’Union ne nous implique pas aux cadres de concertation même si je dois admettre
que ça commence à s’améliorer.
En réalité c’est toujours d’autres femmes qui ne sont pas les vraies responsables des femmes qui sont choisies
pour aller avec les hommes soit disant pour parler au nom de nous toutes femmes de la commune.
les retards récurrents dans la transmission des invitations et des documents de base : les
omissions quasi permanentes des documents de base lors de la transmission des invitations
sont autant de faits qui illustrent la forte impression d’une « stratégie de contrôle » exercée
par l’Etat à tous les niveaux de la concertation dans le cadre du dialogue de politique ;
les difficultés liées au financement des cadres de concertation : l’une des contraintes
majeures pour une mise en œuvre efficace et soutenue des cadres de concertation, aussi
bien au niveau national qu’au plan régional concerne le financement. L’organisation des
concertations génère des coûts qui ne figurent pas souvent dans les budgets des entités qui
les organisent. De plus, au niveau des coopératives, la fonction de représentation dans les
cadres de concertation et de dialogue de politique est rarement budgétisée.
Au niveau local, et plus encore au niveau national, la question spécifique de la participation des
femmes aux cadres de concertation semble être encore plus problématique.
Récit 19: Expérience personnelle de participation des femmes aux cadres de concertation
Depuis quelques années que je suis à la tête de cette Union, je peux dire que c’est seulement une fois que j’ai
participé à une rencontre portant sur les producteurs de riz, et là-même, c’était en réalité une invitation à une
cérémonie du MCA-BF qui a eu lieu à la mairie de Di il y a de cela quelques mois, pour parler des titres remis
aux femmes là-bas.
Ce que je peux ajouter, c’est qu’en tant que Trésorière de la faitière nationale (UNERIZ), il m’est arrivé de
prendre part à des cadres de concertation avec l’Etat. Mais à ce niveau, ce n’est pas facile car généralement
l’information me parvient tardivement, et je ne suis même pas au clair par rapport aux objectifs des rencontres.
Je pars comme ça sans aucune information claire, sans préparation préalable. Comme ça là, qu’est-ce que je peux
vraiment faire, si ce n’est pas aller juste pour m’asseoir écouter parler les gens, me lever et revenir dans mon
village !
36
En général, les conditions ne sont pas véritablement réunies pour garantir une bonne préparation et
une contribution efficace des femmes aux échanges ou aux travaux.
Au-delà, il semble que la plus grande des limites par rapport à la participation des OP/OPA en général
et de l’UNPRB en particulier au dialogue de politique tient au fait que l’Etat (aux niveaux central et
local) donne l’impression d’accorder peu ou insuffisamment d’importance aux facteurs-clés de la
concertation déclinés ci-dessous :
- la clarification du mandat des cadres de concertation : sur quoi doit porter la concertation de
manière précise ? Le mandat peut évoluer, mais il doit être approuvé par les parties
prenantes ;
- l’harmonisation de la compréhension du mandat par les parties prenantes et la formulation
des règles qui fixent la liberté d’échange et de négociation : tout le monde est-il d’accord que
c’est bien cela qu’il est important de poser en débat ? L’approche ou la démarche prévue
pour organiser et animer la concertation sont-elles partagées par tous ?
- la transparence et la lisibilité dans les sujets abordés : toutes les dimensions du sujet ou de
la problématique sont-elles prises en compte dès le départ ?
- la détermination d’un cadre temporel de la concertation : jusqu’à quand les uns et les autres
se sont-ils accordés pour se concerter ?
- l’accès équitable à tous les éléments du dossier à traiter : chaque acteur de la concertation a-
t-il pu disposer et à temps de toutes les informations nécessaires et utiles pour une bonne et
commune appréhension du contexte, des objectifs et de la démarche de la concertation ?
- l’égalité et l’équité entre tous les acteurs, la proscription de toute forme de discrimination :
chaque acteur perçoit-il l’autre comme étant un acteur aussi important que soi-même tout
au long de la concertation ?
- l’imputabilité : chaque acteur a-t-il conscience de ses obligations vis-à-vis de ceux qui l’ont
mandaté ?
- le respect mutuel : chaque acteur perçoit-il l’autre comme capable d’apporter des
contributions utiles et pertinentes ?
- l’alternance dans la direction des instances : toutes les parties engagées dans la concertation
peuvent-elles porter les mêmes responsabilités ?
Et pourtant, l’histoire de l’interface Etat/Société civile montre clairement que ces facteurs
constituent des conditions, des valeurs et principes importants à prendre nécessairement en compte,
en vue de créer un environnement « sain » et efficace pouvant garantir une concertation féconde.
37
Enseignement 2 : les organisations de producteurs de riz doivent être mieux préparées à
jouer leur rôle dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques et stratégies
sectorielles relatives à l’agriculture en général et à l’agriculture irriguée en particulier ;
De ce point de vue, l’UNPRB devra porter une attention particulière sur les objectifs stratégiques
suivants :
- participer de manière plus efficace aux cadres de dialogue existants ou à venir relatifs à
l’élaboration des politiques sectorielles, à partir d’un positionnement unitaire défini par
l’ensemble de ses membres ;
- participer de manière plus efficace au suivi et à l’évaluation des politiques et stratégies de
développement du secteur rural (SCADD, JNP, etc.) ;
- assumer le leadership du dialogue de politique au plus haut niveau avec les pouvoirs publics
sur les questions relatives à la production de riz ;
- alimenter les réflexions menées par les organisations locales de riz afin que celles-ci soient en
capacité de contribuer plus efficacement aux cadres régionaux de concertation.
38
V. PROPOSITION DE THEMES PRIORITAIRES DE PLAIDOYER POUR L’UNPRB
Trois objectifs stratégiques majeurs peuvent être visés à travers ce thème : (i) la réalisation de
nouveaux aménagements de périmètres et bas-fonds ainsi que la réhabilitation des anciens
périmètres (ii) l’appui aux communes en vue de l’immatriculation des bas-fonds aménagés (iii) la
prise en compte des besoins spécifiques des femmes en matière d’accès à la terre en agriculture
irriguée.
But : (i) accroître l’offre de terres aménagées affectées à la production du riz au plan national ainsi
que le nombre des femmes productrices de riz sur les périmètres et les bas-fonds aménagés.
Constat actuel : sur les périmètres aménagés comme sur les bas-fonds aménagés, les superficies
disponibles ne permettent pas une riziculture viable.
Thème prioritaire 2 : la révision des cahiers des charges pour la gestion des périmètres aménagés
et des bas-fonds
But : parvenir à une situation où les cahiers des charges pour la gestion des périmètres aménagés et
des bas-fonds aménagés intègrent le principe des locations de terres et organisent les conditions de
sa mise en œuvre.
Constat actuel : sur les périmètres aménagés comme sur les bas-fonds aménagés, les locations
«souterraines et informelles » des parcelles sont courantes et constituent une stratégie de
contournement de certaines dispositions des cahiers des charges en vigueur.
Ces deux thèmes prioritaires semblent couvrir les attentes majeures actuelles des producteurs de riz
en matière d’accès à la terre, pour lesquelles des actions spécifiques de plaidoyer devront être
conçues et mises en œuvre.
D’emblée, il faut souligner que l’initiative de ce dialogue devra être portée par l’UNPRB. Et déjà, on
peut considérer que l’unanimité faite depuis quelque temps, y compris au niveau politique, sur la
nécessité d’accroitre les superficies en agriculture irriguée en général constitue une opportunité pour
cela. Le plaidoyer des organisations de producteurs de riz autour de ces thèmes prioritaires devra
être organisé dans un cadre inclusif, de préférence informel - tout au moins au départ - dont les
objectifs spécifiques, le système de gouvernance interne et le financement seraient définis de
manière consensuelle.
39
CONCLUSION GENERALE
La productivité recherchée dans l’agriculture n’est pas une finalité en soi. Elle n’a pas non plus pour
simple but d’accroître les recettes de l’Etat, mais bien, en dernier ressort, d’accroître le bien-être des
populations.
Si la stratégie nationale de sécurité alimentaire repose aussi bien sur des préoccupations de
productivité que sur des préoccupations de réduction de la pauvreté (en renforçant les capacités des
pauvres et des personnes vulnérables) pour une nation solidaire et prospère (vision de l’Etude
Nationale Prospective « Burkina 2025 »), alors, il faut prendre en compte la situation actuelle des
pauvres et proposer des mesures qui tendent à améliorer substantiellement et durablement leurs
conditions de vie et de travail.
Et cela pose la question de la pertinence des options de politique agricole prises par l’Etat.
Dans le contexte de l’agriculture irriguée au Burkina Faso, il apparaît clairement que les producteurs
de riz sont confrontés à une multitude de contraintes qui expliquent les contre-performances
généralement enregistrées sur les périmètres aménagés. L’une de ces contraintes concerne
l’insuffisance des terres et la précarité des droits accordés aux producteurs en général.
A contrario, lorsque ces conditions sont mises en place, et notamment lorsque l’accès à des
superficies aménagées suffisantes et sécurisées est garanti, les producteurs des périmètres
aménagés en général et les producteurs de riz en particulier sont à même d’atteindre des
rendements élevés (comme l’attestent les exemples de certains périmètres aménagés du pays ou
encore les expériences dans d’autres parties du monde : Asie du Sud et du Sud-est, Turquie,
Amérique Latine).
A ce jour, la problématique de l’accès sécurisé à la terre des producteurs agricoles en général et des
producteurs de riz en particulier ne peut être analysée en dehors du contexte global de la mise en
œuvre de la loi 034-2009, portant régime foncier rural.
C’est dire que nonobstant les insuffisances plus ou moins significatives que l’on pourrait attribuer à la
loi 034-2009 portant régime foncier rural, notamment du point de vue de ses outils et démarches de
mise en œuvre, des opportunités réelles existent aujourd’hui en faveur d’un meilleur accès à la terre
de ces producteurs (plus de terres à exploiter dans la sécurité et en toute sérénité), à la fois sur les
périmètres aménagés (grands et petits) et sur les bas-fonds.
Pour ce qui concerne les bas-fonds de manière spécifique, les dispositions de la loi relatives à la
constitution du domaine foncier des communes constitue une voie et un point d’action par
excellence en vue d’améliorer l’offre des terres agricoles en général et des terres rizicoles en
particulier, en (re)plaçant les producteurs locaux au centre de la gestion de ces terres à travers des
chartes foncières locales.
Par ailleurs, l’ensemble des acteurs (Etat, communes, ONG, producteurs) sont unanimes pour
reconnaître que l’accès sécurisé à la terre ne saurait en soi et en lui seul garantir le développement
de la production agricole en général et la production du riz en particulier.
Du point de vue de l’analyse de l’articulation entre sécurisation foncière et investissements
économiques/productifs, le raisonnement traditionnel classique est le suivant16 :
16
Source International Land Coalition (ILC)
40
Cependant, une analyse plus globale et fine des facteurs et conditions d’émergence et de soutien des
performances agricoles, en agriculture pluviale et plus encore en agriculture irriguée, indique d’une
part que dans la pratique, le lien entre la sécurité foncière et l’investissement/productivité est
beaucoup plus complexe, et d’autre part que l’accroissement de la productivité et de la production
dépend de plusieurs facteurs (cf. tableau ci-dessous)17.
17
Source International Land Coalition (ILC)
41
Considération faite de l’ensemble des paramètres, y compris les besoins et attentes des producteurs
de riz, il apparaît qu’il est aujourd’hui capital qu’une stratégie et des actions concrètes de
concertation et de plaidoyer puissent être mises en œuvre sur le terrain de manière soutenue,
impliquant au premier plan les communes et les organisations de producteurs de riz, autour des
thèmes majeurs de plaidoyer suivants :
- l’accès à plus de terres et à des terres sécurisées : nouveaux aménagements, réhabilitation,
immatriculation des bas-fonds ;
- le marché : accès aux débouchés et garantie de prix attractifs dans la durée.
En tout état de cause, il est de plus en plus démontré que ce n’est pas parce que les producteurs de
riz de type « exploitations familiales » vivent certaines contraintes qui sont source de contre-
performances qu’il faut vite conclure que « le défi de l’agriculture irriguée sera relevé par l’agro
business » (in Journal Sidwaya du 22 Janvier 2007). Et partant, faire l’option de focaliser ou de
privilégier l’attention et les moyens de l’Etat vis-à-vis de cette catégorie d’acteurs qualifiés tantôt de
« nouveaux acteurs » tantôt d’« agrobusinessmen », dont d’ailleurs la vitalité reste à prouver.
42
ANNEXES
43
Annexe 1 : Termes de référence de l’étude
Mai 2014
44
1 - CONTEXTE DE L’ETUDE
Des études ont démontré que le continent africain possède près de la moitié des terres arables non
cultivées de la planète et le niveau de pauvreté le plus élevé. La Banque mondiale fait le lien entre la
mauvaise gouvernance des terres et les faibles performances économiques et sociales de nombreux
pays africains. On note une reconnaissance tardive par la Banque Mondiale du problème de
l’accaparement des terres sur le continent.
Ainsi, 10 % des terres rurales seulement sont enregistrés en Afrique, ce qui ouvre la porte aux abus,
accaparements, expropriations sans compensation équitable et corruption.
Environ 274 000 km² de superficie, le Burkina Faso est un pays enclavé. Administrativement, le
Burkina compte 13 régions, 45 provinces, 351 départements, 302 communes rurales, 49 communes
urbaines et 8 435 villages. La population est estimée à plus de 15 millions d’habitants avec un taux de
croissance annuel de 3,1% (INSD-2010), qui fera que le pays va compter plus de 31 000 000 habitants
en 2033. La dynamique démographique du Burkina présente une forte migration interne et externe
de la population. Les provinces du Nord, du sahel et du centre sont particulièrement touchées et les
migrants en majorité des hommes quittent ces zones pour des régions situées plus au Sud où les
conditions sont plus favorables à l’agriculture sur le plan climatique.
Le secteur rural Burkinabé occupe une place prépondérante dans l’économie nationale. Les activités
agricoles contribuent à près de 40% au PIB et sont considérées comme étant les principales sources
de croissance du pays. (SDR, 2003). Le secteur agricole emploie en effet plus de 86% de la population
active et regroupe environ 1,3 million d’exploitations agricoles. Malgré son importance pour
l’économie nationale, l’agriculture burkinabé demeure une agriculture de subsistance dominée par
les exploitations agricoles familiales peu équipées, absorbant très peu d’intrants et largement
dépendant des cultures pluviales.
Le potentiel agricole est important. Neuf (9) millions d’hectares de superficie agricole sont
disponibles et seulement 4,1 millions sont actuellement emblavées (46%).
Ce fort potentiel bien qu’offrant une grande opportunité au pays dans le domaine agricole, est
menacé par plusieurs facteurs et phénomènes qui limitent les velléités des populations d’en profiter
parmi lesquels : (i) la démographie galopante, (ii) l’extension horizontale des villes et l’émergence de
nouveaux centres urbains, qui occupent de plus en plus d’espaces, (iii) les mauvaises pratiques
humaines (cultures extensives, déforestation, feux de brousse), (iv) les multiples effets des
changements climatiques sur l’écosystème (baisse sensible des productions et des
rendements agricoles, difficultés d’abreuvement des animaux en saison sèche, pratique de la
transhumance, réduction de surfaces cultivables par érosion et par ensablement des cours d’eau et
des ouvrages de maîtrise d’eau), etc.
En outre, l’exploitation aurifère devenue généralisée à l’échelle du pays n’épargne rien à son
passage. Non seulement des villages entiers sont souvent déplacés, mais aussi les terres et les
végétations sont ravagées par des chercheurs d’or.
A cela, s’ajoute l’arrivée de nouveaux investisseurs d’origine nationale ou étrangère en milieu rural
qui de par leur moyens financiers achètent des terres bien souvent à des fins spéculatives.
Malheureusement, ces facteurs qui s’accentuent, de plus en plus provoquent de façon récurrente
des conflits entre les différents usagers des ressources naturelles à travers le pays. Cette insécurité
foncière se traduit aussi par des difficultés de plus en grande pour certaines couches de la population
dites vulnérables (jeunes et femmes surtout) à disposer de terres pour leurs besoins professionnels
45
et économiques. Cette situation est surtout remarquée dans les plaines et bas-fonds aménagés où
parfois avec l’appui des autorités de nouveaux acteurs s’installent pour pratiquer des activités
agricoles.
2 – JUSTIFICATION
Dans le but de réduire de manière sensible voire d’enrayer définitivement les nombreux conflits
entre la population pour le contrôle et la gestion des ressources naturelles, le Burkina Faso a mis en
place des mesures, des mécanismes et fait voter des lois en conséquence. Parmi les lois votées, nous
pouvons citer :
la loi n° 034-2002/AN relative au pastoralisme au Burkina Faso votée en 2002 et publiée en 2003,
qui vise à fixer les principes et les modalités d’un développement durable, paisible et intégré des
activités pastorales, agropastorales et sylvo-pastorales au Burkina Faso ;
la loi n° 034 – 2009/AN relative à la sécurisation foncière en milieu rural votée en 2009 et
promulguée en 2010, qui clarifie les responsabilités des différents usagers et ambitionne de
faciliter la collaboration entre eux dans la possession, l’exploitation et la gestion des terres en
milieu rural.
Les processus de mise en œuvre de ces textes de lois prévoyaient leur application immédiate dès leur
promulgation, avec toutefois des années transitoires qui devraient être mises à profit pour
poursuivre l’information et la sensibilisation des populations sur leur contenu ainsi que les
procédures et mesures y afférentes.
Quelques années après la promulgation, et le début de l’application de ces lois, il est important
d’apprécier leur incidence effective sur les populations.
Les producteurs de riz membres de l’UNPRB qui font partie de cette population rurale ont
certainement pu en bénéficier pour sécuriser leurs exploitations. Cependant à ce jour, il n’existe
aucune information sur les avantages réels tirés par les populations en général et les riziculteurs en
particulier.
L’Union nationale des producteurs de riz du Burkina (UNPRB) en collaboration avec l’ONG Belge
VECO dans le cadre du projet « Organisation Paysanne (OP) comme acteurs clefs dans une bonne
gouvernance des filières rizicoles au niveau national et régional en Afrique de l’Ouest », envisage
de réaliser une étude permettant d’apprécier les impacts probants de la mise en œuvre des textes
législatifs et règlementaires élaborés par le Burkina Faso notamment dans les zones rizicoles du pays.
3 - OBJECTIFS
L’Objectif global visé par cette étude est de permettre à l’UNPRB de disposer d’informations fiables
sur les acquis actuels de la mise en œuvre des lois relatives à la gestion des ressources naturelles afin
de construire un argumentaire de plaidoyer pour un meilleur accès des riziculteurs à des terres
sécurisées.
46
3.2. - Objectifs spécifiques
- un état des lieux sur l’accessibilité des petits producteurs à la terre au Burkina est réalisé
- des données fiables sont recueillies sur l’état de mise en œuvre des lois en cours sur la
gestion des ressources naturelles en particulier celle portant sur le foncier dans les zones
rizicoles du pays ;
- l’état de mise en œuvre de la loi de sécurisation foncière en milieu rural dans les principales
plaines rizicoles est analysé et établi ;
- L’UNPRB dispose d’informations sur les facilités et les difficultés que les riziculteurs ont en
matière d’accès et de gestion des terres dans leur zone ;
- l’UNPRB dispose de propositions/recommandations et de thèmes de plaidoyer pour
contribuer à l’amélioration de l’accès des riziculteurs au foncier.
47
5 - METHODOLOGIE DE L’ETUDE :
Le consultant proposera une démarche méthodologique en phase avec les objectifs et résultats
escomptés de la mission. Cependant, les éléments suivants pourraient être pris en compte :
6 - MANDAT DU CONSULTANT
48
.7 – DUREE DE L’ETUDE :
La durée prévue pour cette étude sera de vingt (20) jours ouvrables en juin 2014.
8 - PROFIL DU CONSULTANT
être titulaire d’un diplôme supérieur en agronomie, socio-économie, sociologie, ou tout autre
diplôme équivalent ;
avoir au minimum 5 années d'expériences professionnelles pertinentes en rapport avec le sujet ;
justifier d’une bonne connaissance de loi relative à la sécurisation foncière en milieu rural au
Burkina Faso ;
avoir une bonne connaissance de l’UNPRB et/ou des organisations paysannes et de leur
environnement ;
avoir une bonne connaissance de l’évolution des différentes reformes agraires foncières de 1996
à 2012 au Burkina Faso ;
Avoir une bonne maîtrise de la langue française. La maîtrise d’une des langues nationales mooré
ou dioula sera un atout ;
avoir une grande capacité rédactionnelle.
Etre disponible immédiatement.
9 – AUTRES ASPECTS
Le consultant devra veiller à présenter une offre financière spécifiant le coût chiffré de l’étude en
Hors TVA et en TTC.
L’UNPRB procédera à une retenue à la source sur le montant total (TTC) des honoraires à raison de :
- 25% pour les consultants individuels non immatriculés, 10% pour ceux ayant un numéro IFU.
- 10% pour les fonctionnaires sous présentation d’un certificat d’imposition à l’IUTS.
- 10% pour les consultants personnes morales qui n’ont pas de numéro IFU et 5% pour ceux qui en
ont.
Les fonctionnaires sont tenus de présenter également un document provenant de leur hiérarchie les
mettant à disposition pour la période concernée par l’activité.
49
Annexe 2 : GUIDE D’ENTRETIEN 1 : accès à la terre
Questions à aborder
NB : Ce guide est unique pour l’ensemble des catégories d’acteurs à rencontrer. Toutefois,
certaines questions ne concernent pas tous les acteurs.
IMPORTANT :
- Adresser les questions spécifiques seulement aux acteurs concernés
50
- Noter les commentaires, observations, les exemples donnés (illustrations) et les
témoignages des personnes interviewées
1. Quelle est votre appréciation ou perception par rapport à l’accès des producteurs de riz à la
terre?
(Facile ; Difficile ; Très difficile)
a) sur les anciens périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
b) sur les nouveaux périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
c) sur les grands périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
d) sur les petits périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
e) sur les bas-fonds aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
2. Quel est le pourcentage global des terres aménagées par rapport au potentiel
aménageable au niveau national? (fournir des statistiques actualisées si possible)
3. Quelle est votre appréciation ou perception par rapport au potentiel des terres
aménageables au niveau national?
Très important ; Important ; Peu important ; Faible (fournir des statistiques actualisées si possible)
4. Quelle est votre appréciation ou perception par rapport aux superficies totales des terres
aménagées au niveau national? (fournir des statistiques actualisées)
Très important ; Important ; Peu important ; Faible
5. Quelle est votre appréciation ou perception par rapport aux superficies totales des terres
aménagées affectées à la production du riz au niveau national? (fournir des statistiques
actualisées)
Très important ; Important ; Peu important ; Faible
7. Quelle est votre appréciation ou perception par rapport à l’état général de mise en valeur
effectives des parcelles attribuées aux producteurs de riz?
Très important ; Important ; Peu important ; Faible (fournir des statistiques actualisées si possible)
51
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
8. Quels sont les critères ou modalités d’attribution de la terre aux producteurs de riz?
(comment se fait l’attribution officielle des parcelles)
a) sur les anciens périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
b) sur les nouveaux périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
c) sur les grands périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
d) sur les petits périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
e) sur les bas-fonds aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
9. Quelles sont les superficies moyennes généralement attribuées aux producteurs de riz (en
ha) ?
a) sur les anciens périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
b) sur les nouveaux périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
c) sur les grands périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
d) sur les petits périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
e) sur les bas-fonds aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
52
10. Au niveau national, quel est le pourcentage global estimé des parcelles attribuées aux
femmes comparées aux hommes pour la production de riz (en ha) ?
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
11. Quelle est votre appréciation ou perception par rapport à la taille des superficies
généralement attribuées aux producteurs de riz par rapport à leurs besoins réels?
Très satisfaisante/suffisante Satisfaisante/suffisante Moyennement satisfaisante/suffisante Pas du
tout satisfaisante/suffisante
a) sur les anciens périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
b) sur les nouveaux périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
c) sur les grands périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
d) sur les petits périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
e) sur les bas-fonds aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
12. Selon vous le nombre de producteurs (hommes/femmes) de riz ayant exprimé une demande
de terre au cours des cinq dernières années est :
Très important ; Important ; Peu important ; Faible (fournir des statistiques si possible)
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
13. Selon vous le nombre de producteurs (hommes/femmes) de riz ayant demandé et obtenu la
terre au cours des cinq dernières années est :
Très important ; Important ; Peu important ; Faible (fournir des statistiques si possible)
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
53
14. Quelle est la superficie minimale estimée nécessaire (seuil de rentabilité) pour les
producteurs de riz? (en ha)
a) sur les grands périmètres aménagés
b) sur les petits périmètres aménagés
c) sur les bas-fonds aménagés
15. Quelles sont les stratégies utilisées par les producteurs pour augmenter leurs superficies?
(comment fait-on pour avoir plus de terres)
Prêt Location Achat Héritage Donation Autres (préciser)
a) sur les anciens périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
b) sur les nouveaux périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
c) sur les grands périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
d) sur les petits périmètres aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
e) sur les bas-fonds aménagés :
pour les hommes en individuel
pour les femmes en individuel
pour les femmes en collectif
16. Quels sont les facteurs qui influencent l’accès des producteurs de riz à la terre? (qu’est-ce qui
fait que les producteurs de riz peuvent avoir des terres ou ne pas avoir des terres)
• La disponibilité des terres aménagées (commentez/explicitez)
• Les critères ou les modalités d’attribution (commentez/explicitez)
• Les choix politiques ou les stratégies mises en œuvre en matière d’aménagement
hydroagricole (commentez/explicitez)
• Les cahiers des charges (commentez/explicitez)
• Le genre (commentez/explicitez)
• Autres facteurs (précisez/commentez/explicitez)
a) sur les grands périmètres aménagés
b) sur les petits périmètres aménagés
c) sur les bas-fonds aménagés
54
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
III. Les conflits liés à l’accès des producteurs de riz à la terre et la sécurisation foncière
19. Quels sont les principaux conflits liés l’accès des producteurs de riz à la terre?
• Confits entre producteurs de riz et Etat (commentez/explicitez)
• Confits entre producteurs de riz et ONG/Projets (commentez/explicitez)
• Confits entre producteurs de riz et autres producteurs sur le périmètre aménagé ou le bas-
fonds aménagé (commentez/explicitez)
• Confits entre producteurs de riz et acteurs externes/agrobusinessmen
(commentez/explicitez)
• Autres types de conflits (précisez/commentez/explicitez)
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
21. Selon vous les conflits liés à l’accès des producteurs (hommes/femmes) de riz sont : Très
fréquents Fréquents Peu fréquents Rares (fournir statistiques si possible)
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
22. De manière générale, quelles sont les conséquences de ces conflits pour les producteurs de
riz?
23. De manière générale, comment ces conflits sont-ils gérés (mécanismes, cadres ou organes de
gestion/résolution des conflits existants ou généralement utilisés)
• Autorités coutumières et religieuses
• CVD
• Préfecture/Justice/Police/Mairie
• Autres (préciser)
55
24. Selon vous les ventes de terres sur les parcelles rizicoles sont :
Très fréquentes/Très nombreuses Fréquentes/nombreuses Peu fréquentes/Peu nombreuses Rares
(fournir statistiques si possible)
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
25. Selon vous les locations de terres sur les parcelles rizicoles sont :
Très fréquentes/Très nombreuses Fréquentes/nombreuses Peu fréquentes/Peu nombreuses Rares
(fournir statistiques si possible)
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
26. Selon vous les prêts de terres sur les parcelles rizicoles sont :
Très fréquents/Très nombreux Fréquents/nombreux Peu fréquents/Peu nombreux Rares (fournir
statistiques si possible)
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
27. Avez-vous le sentiment que les producteurs de riz jouissent d’une sécurité foncière sur leurs
parcelles? (Commentez/Explicitez)
Tout à fait Plus ou moins Pas du tout
28. De quels droits disposent les producteurs (hommes/femmes) de riz sur leurs parcelles ?
(qu’est-ce qui leur est autorisé de faire/Qu’est-ce qui leur est interdit de faire)
29. Quels sont les outils ou les documents de sécurisation foncière dont disposent les
producteurs de riz?
IV. Les effets/impacts de l’application de la loi 034-2009 portant régime foncier rural sur
les producteurs de riz
30. Connaissez-vous la loi 034-2009 portant régime foncier rural ? Citer les éléments les plus
importants de cette loi de manière générale/ Citer les éléments les plus importants de cette
loi par rapport aux aménagements hydroagricoles
Très bien Bien Passablement Pas du tout
31. Selon vous l’application de la loi 034-2009 portant régime foncier rural a contribué à:
(Comment ? Exemples concrets ? Témoignages?)
31.2. Améliorer les critères ou modalités d’attribution de la terre aux producteurs de riz :
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
31.3. Favoriser une meilleure mise en valeur des parcelles attribuées aux producteurs de riz :
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
31.5. Diminuer ou améliorer la gestion des conflits liés l’accès des producteurs de riz à la terre ;
31.7. Renforcer la confiance et la transparence dans les accords passés entre les producteurs de
riz dans le cadre des transactions foncières (ventes, location, prêt) ;
32. Selon vous certaines dispositions de la loi 034-2009 portant régime foncier rural constituent
ou peuvent constituer un « problème » ou un « inconvénient » ou des « risques » pour les
producteurs des périmètres aménagés en général et les producteurs de riz en particulier ?
(Comment ? Exemples concrets ? Témoignages?)
33. Que suggéreriez-vous pour améliorer l’accès des producteurs (hommes/femmes) de riz à la
terre?
a) sur les anciens périmètres aménagés
b) sur les nouveaux périmètres aménagés
c) sur les grands périmètres aménagés
d) sur les petits périmètres aménagés
e) sur les bas-fonds aménagés
57
34. Quelles sont les perspectives dans le court terme et dans le moyen terme en matière
d’accroissement des terres aménagées de manière générale (réalisation de nouveaux
aménagements ou extensions)?
35. Quelles sont les perspectives dans le court terme et dans le moyen terme en matière
d’accroissement des terres aménagées pour la production de riz en particulier (prévisions de
réalisation de nouveaux aménagements)?
36. Quelles sont les conditions générales ou spécifiques nécessaires pour garantir l’accès des
producteurs de riz à la terre ?
37. Quelles sont les leçons majeures par rapport à la stratégie d’appui des producteurs ruraux en
général et des producteurs de riz en particulier en matière d’accès à la terre?
58
Annexe 3 : GUIDE D’ENTRETIEN 1 : plaidoyer
GUIDE D’ENTRETIEN:
Acteurs étatiques (services techniques aux niveaux central et déconcentré)
Elus locaux (maires, présidents conseils régionaux, conseillers municipaux)
ONG/programmes/projets
Responsables des organisations faîtières des producteurs de riz
Producteurs individuels (hommes/femmes)
59
Questions à aborder
NB : Ce guide est unique pour l’ensemble des catégories d’acteurs à rencontrer. Toutefois, certaines
questions ne concernent pas tous les acteurs.
IMPORTANT :
- Adresser les questions spécifiques seulement aux acteurs concernés
- Noter les commentaires, observations, les exemples donnés (illustrations) et les témoignages
des personnes interviewées
3. Pour l’UNPRB, il est plus important de dialoguer/se concerter avec qui ? A quels moments ?
Sur quels sujets ?
4. Dans la mise en œuvre de la SCADD, des espaces de concertation ont été dégagés tant au
plan national que régional, les connaissez-vous ? Citez-les
5. Quels sont les autres cadres institutionnels de dialogue de politique ou de concertation que
vous connaissez ? Citez-les
9. De manière plus précise, l’UNPRB a-t-elle déjà pris part à l’élaboration de politiques ou de
stratégies nationales ou sectorielles ? Lesquelles ? Quand ? Comment cela a-t-il été
organisé ? Quelle appréciation ou bilan en tirez-vous ? Que suggérez-vous pour améliorer
cela ?
60
10. Quelle appréciation faites-vous des rapports tels qu’ils existent entre l’autorité publique
(Etat, Régions, Communes) et les Organisations paysannes en général et l’UNPRB en
particulier? Forces Faiblesses
12. Tous les producteurs de riz ou la grande majorité connaissent-ils l’UNPRB ? Quelle est leur
perception de l’organisation (qu’en pensent-ils?)
14. De façon pratique, comment l’UNPRB fait-elle pour assurer la participation de ses membres à
la vie de l’organisation ?
15. Quels sont les mécanismes qui permettent aux membres d’interpeler les responsables de
l’UNPRB au besoin?
16. Pensez-vous qu’au sein de l’UNPRB, les membres reconnaissent la légitimité des
responsables ?
17. De manière générale, dans quels cadres ou à quels moments les responsables font-ils appels
ou sollicitent-ils les membres ?
18. Quelle est la capacité réelle des responsables en termes de mobilisation des membres ? Très
forte Forte Moyenne Faible
20. L’UNPRB est-elle membre d’un réseau, collectif ou tout autre cadre de concertation à
l’échelle nationale ou africaine (régionale, sous-régionale) ? Lesquels ? Quelle importance ?
Quelle appréciation/bilan ?
21. Comment vous organisez-vous en interne pour aller en dialogue/concertation avec l’Etat ou
les Collectivités territoriales ?
22. Comment sont désignés vos délégués/représentants pour participer aux cadres de
dialogue/concertation au niveau national ou en région?
23. Est-ce que les leaders mandatés pour participer au dialogue politique arrivent à se concerter
avec leurs bases afin d’avoir une position de leur organisation qu’ils vont défendre dans ces
cadres de dialogue/concertation?
24. Comment préparez-vous vos contributions (documents, notes, etc.) en vue de prendre part
aux cadres de dialogue/concertation ?
25. Comment circule l’information entre l’UNPRB et l’Etat (aux niveaux central et déconcentré) ?
61
26. Comment circule l’information entre l’UNPRB et les collectivités territoriales (Régions,
communes)?
27. Echangez-vous régulièrement avec l’autorité publique (Etat, régions, communes) ? Sur quels
sujets en général?
28. Quelle est la capacité réelle des membres de l’UNPRB en matière d’analyse des documents
de politiques soumis à leur appréciation dans le cadre du dialogue/concertation avec l’Etat
ou les Collectivités territoriales ? Forte Faible
29. Quelle est la capacité réelle des membres de l’UNPRB pour formuler, porter et défendre
ensemble une vision et/ou un argumentaire dans le cadre du dialogue/concertation avec
l’Etat ou les Collectivités territoriales ? Forte Faible
30. Quels sont les besoins spécifiques en termes de renforcements des compétences des
OP/OPA en général et de l’UNPRB en particulier en matière d’analyse des
politiques/stratégies et de plaidoyer ?
31. L’UNPRB fait-elle recours à des experts ou à des personnes ressources en vue de préparer sa
participation aux cadres de dialogue/concertation aux niveaux national et local ?
Systématiquement Régulièrement Parfois Très peu Jamais
32. L’UNPRB construit-elle des alliances avec d’autres organisations paysannes ou de la société
civile en vue de préparer sa participation et/ou de porter/défendre ses positions et
recommandations dans les cadres de dialogue/concertation aux niveaux national et local?
Systématiquement Régulièrement Parfois Très peu Jamais
33. L’UNPRB utilise-t-elle les résultats des travaux existants réalisés par elle-même (études,
évaluations, recherche, notes de réflexion thématiques, etc.) pour nourrir le plaidoyer et
défendre les intérêts de ses membres? Systématiquement Régulièrement Parfois Très peu
Jamais
34. L’UNPRB utilise-t-elle les résultats des travaux existants réalisés par d’autres organisations
étatiques ou non étatiques (études, évaluations, recherche, notes de réflexion thématiques,
etc.) pour nourrir le plaidoyer et défendre les intérêts de ses membres? Systématiquement
Régulièrement Parfois Très peu Jamais
35. Quelles sont les recommandations ou contributions spécifiques que l’UNPRB a formulées,
susceptibles d’être prises en compte en vue d’améliorer la mise en œuvre et le suivi-
évaluation des politiques/stratégies nationales en général et du PNSR en particulier?
37. Quelles sont les facteurs limitants pour une participation efficace et de qualité des OP/OPA
en général et de l’UNPRB en particulier aux cadres de dialogue/concertation aux niveaux
national et local ?
62
38. Quelles sont les facteurs de réussite pour une participation efficace et de qualité des OP/OPA
en général et de l’UNPRB en particulier aux cadres de dialogue/concertation aux niveaux
national et local ?
39. De façon pratique, comment l’UNPRB s’organise-t-elle en vue de s’assurer que les
recommandations et les contributions qu’elle a faites dans les cadres de
dialogue/concertation sont effectivement prises en compte ?
40. Quelles sont les conditions générales ou spécifiques nécessaires pour garantir la durabilité et
la reproductibilité/replicabilité des bonnes pratiques constatés en matière de participation
des OP/OPA en général et de l’UNPRB en particulier aux cadres de dialogue/concertation aux
niveaux national et local?
41. Quelles sont les leçons majeures par rapport à la stratégie d’appui des OP/OPA en général et
de l’UNPRB en particulier en matière de dialogue de politique au Burkina Faso?
63
Annexe 4 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES
Producteurs et Productrices
Nom Prénom (s) Structures Fonction Localité Contacts
ZERBO Salimata Union des Membre Bama 74 05 09 44
Etuveuses
Faso Djigui
Tougou
OUEDRAOGO Aminata Union Faso Présidente Bama 76 74 16 94
Djigui Tougou Union 78 64 67 28
/Coordonnatri
ce des
femmes de
Bama
SEREME Ramata Union Faso Membre Bama 74 30 58 39
Badeya des
Etuveuses
SAWADOGO Ramata Union Faso Membre Bama 76 17 79 11
Djigui Tougou
SAWADOGO Albert Union des SGAdjoint Bama 65 62 25 76
Emmanuel coopératives
rizicoles Faso
Djigui
SAWADOGO Drissa Coopérative Membre Bama 76 35 29 67
4/1
DJIBO Adama Coopérative Trésorier Bama 78 41 49 39
4/1 Adjoint
64
riz
KARA Tiofola Union des Présidente Douna
étuveuses de
riz
SOURA Nadège UPRD Animatrice Douna
SOURA Kini UPRD Membre du Niofila 75 91 13 35
CA
SIRI Siaka UPRD SG Manéna 70 73 11 23
Acteurs institutionnels
Nom Prénom (s) Structures Fonction Localité Contacts
BOGNINA Téné Marie- DRFOMR Directrice Banfora 78 90 11 04 /
Michèle Cascades régionale 71 72 52 62,
Email :
bognanatene
@yahoo.fr
SANGARE Drissa PRP Cascades Coordonnateu Banfora
r
BIKINGA CIR-B Secrétaire Bobo 75 86 38 07
Exécutif Dioulasso
SOURA Boman DPASA Léraba SEP Sindou 70 52 43 48 /
76 17 43 34
SANOU Klessin DPASA Léraba Chef Service Sindou 70 10 32 35 /
Aménagemen 66 84 03 06
t et
Production
Agricole
ZINSONI M. Martin DRFOMR Chef Service Tenkodogo
Centre-Est Régional
TRAORE Boubakar PABSO Sud- Responsable 20 98 53 01 /
ouest et Sissili 76 67 32 09 ;
Email :
[email protected]
et ou
djaouriyatou
@yahoo.fr
BORRO Adama AMVS Chef service Niassan 70 11 97 18
65
production
66