4 - Septicémies À Staphylocoques
4 - Septicémies À Staphylocoques
4 - Septicémies À Staphylocoques
SEPTICEMIES A STAPHYLOCOQUES
Enseignants :
Pr Amel Omezzine-Letaïef
Pr Wissem Hachfi
Pr Ag Foued Bellazreg
Dr Nadia Ben Lasfar
Dr Maha Abid
Dr Sana Rouis
Objectifs :
2
Pré requis :
Thème 33 :
- cours de Microbiologie : «les Staphylocoques»
- cours de Maladies Infectieuses : « les Antibiotiques»
Plan :
Pré-test
I- Introduction
II- Bactériologie
III- Epidémiologie
IV- Physiopathologie
V- Etude clinique
VI- Formes cliniques
VII- Traitement
Post-test
Iconographie (cf document 4 bis du Thème 33.8 sur la plateforme de l’UVT : Figures)
3
Pré-test
1- Les portes d’entrée d’une septicémie à staphylocoque communautaire sont :
A- furoncle
B- plaie cutanée
C- poumons
D- pyodermite
E- urines
3- En Tunisie, les souches de staphylocoque aureus d’origine communautaire sont méti-S dans environ:
A- 5% des cas
B- 25% des cas
C- 50% des cas
D- 75% des cas
E- 95% des cas
5- La staphylococcie de la face :
A- se compliquait fréquemment de thrombophlébite du sinus caverneux
B- était de mauvais pronostic
C- était considérée «maligne»
D- la forme «maligne» est actuellement fréquente
E- l’antibiothérapie en avait transformé le pronostic
6- Les antibiotiques suivants ne doivent jamais être prescrits en monothérapie dans les
infections à staphylocoque :
A- acide fusidique
B- ciprofloxacine
C- fosfomycine
D- rifampicine
E- vancomycine
4
I- Introduction :
Les septicémies à staphylocoque se définissent par des décharges massives et répétées dans le
sang de staphylocoque à partir d’un foyer primaire septique par l’intermédiaire d’une
thrombophlébite satellite. ces septicémies se caractérisent par :
- leur fréquence élevée, due à l’ubiquité du germe, et croissante surtout en rapport avec
l’augmentation des septicémies nosocomiales à Staphylocoque
- leur gravité en raison de la fréquence de localisations septiques dont celle à redouter est
l’endocardite
- l’augmentation de souches multirésistantes à l’oxacilline (staphylocoque méti-R) qui sont
souvent multirésistantes aux antibiotiques.
II- Bactériologie :
Les staphylocoques sont des cocci à Gram (+) très résistants en milieu extérieur et peu
exigeants en milieu de culture. on distingue :
- Staphylocoque à coagulase positive : 1 seule espèce = Staphylococcus aureus
- Staphylocoques à coagulase négative dont les plus importants en pathologie humaine sont S.
epidermidis et S. saprophyticus.
III- Epidémiologie :
1. Réservoir :
Bien que les staphylocoques soient largement répandus dans la nature (surfaces, air, eau), le
principal réservoir est l’homme.
Staphylocoque aureus existe sur les lésions ouvertes, la peau, les régions péri narinaires, les
aisselles, le périnée, et les mains.
2. Transmission :
- se fait soit de façon directe à partir de lésions ouvertes ou surtout indirectes par voie cutanée,
manu portée par le personnel soignant ou par les objets.
- La colonisation du personnel médical et des patients par staphylocoque a une grande
importance dans la survenue d’infections nosocomiales à staphylocoque. Un service
hospitalier devient ainsi un réservoir staphylococcique auto entretenu.
3. Portes d’entrée :
* Pour les septicémies d’origine communautaire, la porte d’entrée
- est habituellement cutanée à partir d’un foyer septique même minime : furoncle, pyodermite,
plaie infectée, panaris…
- reste inconnue dans 30% des cas
* pour les septicémies d’origine nosocomiale, les portes d’entrée sont : les voies veineuses
(périphériques ou centrales), une intervention sur un foyer suppuré ou secondairement infecté
(plaies cranio-cérébrales, fractures ouvertes…).
4. Facteurs favorisants :
- Affections sous jacentes : diabète, dénutrition, hémopathies malignes, corticoïdes…
- matériels étrangers : ostéosynthèse, prothèses de genou ou de hanche, prothèses cardiaques,
dérivations ventriculo-péritonéales…
- intervention chirurgicale longue
- gestes invasifs : cathéters veineux, sonde urinaire, drains…
5. Sensibilité aux antibiotiques
- les staphylocoques d’origine communautaire sont sensibles à la oxacilline (pénicilline M) :
(staph méti-S) dans 95% des cas.
- les staphylocoques d’origine nosocomiale sont souvent méti-R.
5
IV- Physiopathologie :
- Le mécanisme physiopathologique des septicémies à staphylocoque réside dans la
constitution de microthromboses vasculaires septiques au niveau du foyer initial (sous l’action
de la coagulase), et la fragmentation du thrombus (sous l’effet de la fibrinolysine) source de
métastases septiques (localisations secondaires) (Figure 1).
- Les staphylocoques possèdent de nombreux facteurs de virulence et de pathogénicité :
coagulase, fibrinolysine; protéases, lipases; leucocidine… Ces facteurs interviennent
directement dans le développement et l’expression de la maladie, caractérisée par des
localisations secondaires multiples et suppurées.
- Deux autres propriétés expliquent la rapidité de passage à la chronicité de ces infections :
. aptitude à adhérer aux épithéliums et aux matériels étrangers (prothèses…).
. production par les bactéries adhérentes d’exopolysaccharides formant un biofilm imperméable
à l’action des facteurs de défenses de l’hôte et des antibiotiques (slime).
coagulase
fibrinolysine
fragmentation
localisations secondaires
V- Etude clinique :
Quatre formes cliniques peuvent être schématiquement distinguées. Cependant, des passages
de l’un à l’autre des modes évolutifs sont toujours possibles :
- formes septico-pyohémique
- formes suraiguës
- formes septicémiques pures
- formes subaiguës
6
f- neurologiques :
L’atteinte neurologique peut être d’origine hématogène ou par contiguïté, il peut s’agir de:
- méningite purulente
- abcès du cerveau, empyème sous-dural ou extradural
- abcès épidural ou intra médullaire avec risque de compression médullaire
g- autres localisations : abcès musculaires / pyomyosites (psoas…), splénique…: rares
4/ Evolution :
a- favorable :
- sous antibiothérapie précoce et adaptée, l’évolution est souvent favorable. La surveillance
est clinique (température, état général…), biologique (GB/PNN, VS, CRP) et radiologique
(Rx thorax…).
- cette évolution favorable est plus longue à survenir en cas de localisations secondaires
(spondylodiscite, arthrite ; endocardite…).
b- défavorable :
- les facteurs de mauvais pronostic sont les âges extrêmes, les comorbidités, l’état de choc, les
localisations secondaires multiples ou graves, et le retard de prise en charge.
VII- Traitement :
1/ Antibiotiques actifs sur la staphylocoque :
a- b lactamines :
- oxacilline (pénicilline M) (Bristopen)*: meilleur antibiotique contre staph. méti-S.
- C1G : céfazoline
- C3G : céfotaxime
b- aminosides : gentamicine (> amikacine)
c- lincosamides : clindamycine
d- synergistines : pristinamycine
e- autres :
- acide fusidique, fosfomycine, fluoroquinolones, rifampicine : ces 4 antibiotiques ne doivent
jamais être utilisés en monothérapie dans les infections à staphylocoque.
- cotrimoxazole
- glycopeptides (vancomycine ou teicoplanine) : traitement de choix contre staph. méti-R
2/ Indications de l’antibiothérapie :
Les antibiotiques choisis doivent être bactéricides et administrés par voie intraveineuse
Avant l’antibiogramme :
- oxacilline 150 mg/kg/j + gentamicine 3 mg/kg/j (associée les 5 premiers jours)
- si allergie aux β lactamines :
vancomycine + gentamicine 3 mg/kg/j (associée les 5 premiers jours)
- si forte suspicion de staph. méti-R (infection nosocomiale…) :
vancomycine + gentamicine, ou
céfotaxime (claforan)* + fosfomycine
Après l’antibiogramme :
- staph. méti-S : oxacilline + gentamicine (5 premiers jours)
- allergie aux β lactamines : vancomycine + gentamicine (5 premiers jours)
durée de l’antibiothérapie :
- en l’absence de localisation secondaire : 3 semaines (+ gentamicine les 5 premiers jours)
- endocardite, abcès du poumon, pleurésie purulente : 4 - 6 semaines
- infections ostéoarticulaires : 6 - 12 semaines
3/ Traitement de la porte d’entrée : désinfection d’une plaie, ablation d’un cathéter veineux…
4/ Traitement d’une localisation secondaire :
- drainage (percutané ou chirurgical) d’un abcès du psoas, d’une pleurésie purulente, d’un
abcès sous périosté, d’un phlegmon péri néphrétique…
- remplacement valvulaire (endocardite)
- libération neurochirurgicale d’une compression médullaire (abcès épidural)
5/ Traitement adjuvant :
- immobilisation (spondylodiscite, arthrite septique, ostéomyélite aigue)
- équilibration de troubles métaboliques et hydro électrolytiques
- réanimation respiratoire et cardiovasculaire
6/Traitement préventif :
- traitement de toute infection à staphylocoque (pyodermite, furoncle…)
- respect des règles d’hygiène lors de la pose de matériels étrangers et des interventions
chirurgicales
- Antibioprophylaxie (chirurgie ostéo-articulaire, cardiovasculaire…).
9
Post-test
1- Les portes d’entrée d’une septicémie à staphylocoque communautaire sont :
A- furoncle
B- plaie cutanée
C- poumons
D- pyodermite
E- urines
3- En Tunisie, les souches de staphylocoque aureus d’origine communautaire sont méti-S dans environ:
A- 5% des cas
B- 25% des cas
C- 50% des cas
D- 75% des cas
E- 95% des cas
5- La staphylococcie de la face :
A- se compliquait fréquemment de thrombophlébite du sinus caverneux
B- était de mauvais pronostic
C- était considérée «maligne»
D- la forme «maligne» est actuellement fréquente
E- l’antibiothérapie en avait transformé le pronostic
6- Les antibiotiques suivants ne doivent jamais être prescrits en monothérapie dans les
infections à staphylocoque :
A- acide fusidique
B- ciprofloxacine
C- fosfomycine
D- rifampicine
E- vancomycine
10
1- A, B, D
2- A, B, C, D
3- E
4- B, D, E
5- A, B, C, E
6- A, B, C, D
Iconographie :
cf document 4 bis du Thème 33.8 sur la plateforme de l’UVT : Figures)