Bushido LE CODE DU SAMOURAÏ
Bushido LE CODE DU SAMOURAÏ
Bushido LE CODE DU SAMOURAÏ
Traditionnelle
du Collège International
en Jujutsu Traditionnel
Méthode Wa-Jutsu
La première utilisation du terme BBuusshhiiddoo s'est apparemment produite pendant la période de guerre
civile du 16ème siècle ; son contenu précis a changé
historiquement en même temps qu'évoluaient les normes
des samouraïs. Zen et bushido s'implantèrent très
profondément parmi les samouraïs, et pénétrèrent la
culture et les valeurs japonaises. Dans cette perspective et
dans la poursuite d'un but, l'entraînement mental devint
plus important que le physique. Son idéal était l'esprit
martial, y compris des qualifications sportives et militaires
aussi bien que l’affrontement sans peur de l'ennemi dans
la bataille. L’austérité, la bonté et l'honnêteté ont été
également fortement considérées. Comme le
Confucianisme, le Bushido exigeait le dévouement filial ;
mais, provenant du système féodal, il a également soutenu
que l'honneur suprême était de servir son seigneur jusqu'à
la mort. Si ces engagements étaient en conflits, le samurai
était lié par fidélité à son seigneur en dépit de la douleur
qu'il pourrait causer à ses parents.
LE CODE DU SAMOURAÏ
Le code du samouraï est un condensé du Bushido, la voie du guerrier, code d'honneur et de morale
traditionnelle qui régit l'ensemble des arts martiaux. C'est le respect formel du code moral que l'on
s'est choisi. Il faut savoir que chaque pratiquant qui atteint le niveau de ceinture noire doit devenir un
ambassadeur du bushido, code d'honneur et de morale traditionnelle qui régit l'ensemble du Budo.
Honneur et fidélité sont les deux vertus les plus marquantes de cette morale, mais aussi loyauté,
droiture, courage, bonté et bienveillance, sincérité, respect et politesse, modestie et humilité, et, en
toutes circonstances, contrôle de soi. Le devoir de chacun, qu'il soit pratiquant, dirigeant ou enseignant
est de s’imprégner de ces principes afin d’être un exemple vivant. Il devra être un ambassadeur de la
discipline et de l'esprit auquel il se réfère.
Le grade, en Jujutsu, représente une triple valeur
S
SHHIIN
N (valeur morale, esprit, caractère),
G
GHHII (valeur technique),
T
TAAII (valeur corporelle).
La valeur SHIN domine et commande les autres. Un pratiquant sans valeur SHIN, et qui possèderait
seulement les deux autres, serait un être dangereux et nuisible pour tous, et finalement pour lui-même.
GHI gouverne TAI et oriente ou compense la valeur physique. La ceinture noire suppose un
développement suffisant de : SHIN - GHI - TAI et une connaissance satisfaisante des deux principes de
base du Jujutsu SEIRYOKU ZEN YO (utilisation efficace de l'énergie), JITA KYOEI (entraide et prospérité
mutuelle).
Le Code d'honneur et de Morale traditionnelle des Arts Martiaux au japon est le BUSHIDO
Le Jujutsu Traditionnel, comme tous les Arts Martiaux d'origine japonaise, est donc imprégné de
BUSHIDO et inconcevable sans lui.
C'est pourquoi chaque ceinture noire, engagé dans la voie du Jujutsu Traditionnel, l'est aussi dans celle du
BUSHIDO. Il doit donc étudier, pratiquer et vivre le BUSHIDO en même temps que le Jujutsu Traditionnel,
car ils sont inséparables.
En Europe, les chevaliers du Moyen Age dans l'inde, les Kshattryas, avaient les mêmes codes d'honneur
que les Samouraïs Japonais. Ce qu'il y a de plus humain dans nos civilisations mécanistes est une
survivance des principes chevaleresques.
Les titres de gentleman ou de gentilhomme sont encore, de nos jours, donnés à ceux qui vivent selon les
règles non écrites de l'antique chevalerie.
Le BUSHIDO des Samouraïs est toujours vivant et actuel au Japon. Sa vitalité éveille en nous l'écho
profond de notre ancienne culture chevaleresque. La pratique du BUSHIDO ne nous est donc pas
étrangère. Jointe à celle du Jujutsu Traditionnel et des Arts Martiaux, elle reprend seulement une actualité
civilisatrice.
Résumé et traduit en deux mots, le BUSHIDO est la " noblesse d'âme " mais Noblesse oblige - vieille
maxime française - signifie que chaque ceinture noire doit se discipliner, pour qu'en dépit des impulsions
et passions, cette noblesse d'âme guide son comportement dans le dojo, dans les combats et dans la vie.
Les Vertus fondamentales qui régissent ce code moral
Un autre Bushi dit : » La rectitude est l’ossature qui donne la fermeté et vous
tient droit. Comme sans os, la tête ne peut rester au sommet de l’épine dorsale,
ni les mains se mouvoir, ni les pieds porter le corps, ainsi, sans rectitude, ni le
talent ni le savoir ne peuvent faire d’une carcasse humaine un Samouraï. Si l’on
a la Rectitude, les talents sont secondaires.
Confucius définit ainsi le courage : " Sachant ce qui est juste, ne pas le faire
démontre l'absence de courage. Donc, le courage est de faire ce qui est juste ".
La force d'âme qui fait braver le danger et la souffrance s'appelle le courage. Ce
courage qui nous pousse à faire respecter, en toutes circonstances, ce qui nous
paraît juste, et qui nous permet, malgré nos peurs et nos craintes, d'affronter
toutes les épreuves.
Il existe un dicton qui dit : « lorsque l’eau monte, le bateau fait de même ».
En d’autres termes, face aux difficultés, les facultés s’aiguisent. Il est vrai que
les hommes courageux cultivent sérieusement
leurs talents quand les difficultés auxquelles ils
sont confrontés sont importantes. C’est une
erreur impardonnable que de se laisser abattre
par les épreuves.
A ce degré de valeur, l’attitude normale vis-à-vis des autres est une haute
humanité qui engendre la bonté.
LA BONTÉ et LA BIENVEILLANCE : SHINSETSU
La pitié, lorsqu ‘elle n’est qu’un réflexe, peut être à la base de sentiments
apparemment humains. Cependant, elle n’est souvent que la traduction
d’impulsion, d’angoisses, de peur ou d’une obsession de culpabilité.
Mais lorsqu’elle naît chez un homme qui possède la rectitude, le courage, le sens
de l’honneur, et dont la valeur est réelle, alors, elle est pure. Son humanité est
vraie. Seul celui qui est fort, désintéressé, maître de soi, peut avoir une pitié et
une bonté authentique.
Une antique maxime du Bushido dit : « Il n’est pas concevable pour le chasseur
de tuer l’oiseau qui se réfugie dans son sein ».
Si la politesse n’est que conventionnelle, elle n’a qu’une valeur limité, extérieure
et superficielle. Mais pour le Samouraï, le Chevalier, elle est d’abord l’expression
de sentiments profonds, d’égards pour les autres, de modestie pour soi.
Dans les dojos, où cette étiquette est indispensable, elle a la même utilité. Mais
en plus elle peut faire éclore, en chacun, les sentiments qui correspondent aux
gestes et au cérémonial. De même qu’une attitude grossière, le laisser aller, les
positions désinvoltes ou négligées favorisent les sentiments bas et vulgaires, de
même, une attitude noble, correcte, respectueuse, favorise l’épanouissement de
sentiments nobles et élevés.
Quel que soit l’acte à accomplir, il y a selon le Jujutsu Traditionnel, une façon
économique de le faire. Un novice peut trouver fastidieux les gestes et les
formes des cérémonials et des étiquettes. Mais rapidement il découvrira que les
manières prescrites sont celle qui épargnent le plus la dépense d’énergie.
Une des écoles japonaises parmi les plus célèbres pour l’étiquette, l’Ogasawara,
a popularisé la maxime suivante : « Le but de toute étiquette est de cultiver
votre esprit de telle manière que, même lorsque vous êtes tranquillement assis,
l’idée ne puisse même pas venir au plus grossier des hommes d’oser vous
attaquer ». Si la grâce d’un tel act résulte de l’économie d’énergie dans son
accomplissement, il s’ensuit que la pratique constante de gestes gracieux
implique une épargne et une accumulation d’énergie. De belles et courtoises
manières sont donc aussi de la force au repos.
La cérémonie du thé, Cha No Yu, est un art très pur, une forme extérieure de la
discipline de l’âme. L’aisance paisible des gestes, la sérénité, le calme de l’esprit,
la propreté scrupuleuse de la petite salle retirée du tumulte mondain, sont les
premières conditions pour penser et sentir juste.
Il en est de même de la politesse. Parfois dire la vérité est une cruauté inutile.
Cacher une disgrâce, une laideur, une antipathie est un acte de compassion qui
obéit à une réalité d'un ordre supérieur à la Vérité immédiate.
Les Maîtres en Orient, que ce soient des Maîtres d'Arts Martiaux, d'autres Arts
traditionnels, ou des Maîtres de Sagesse, enseignent gratuitement, parfois ils
logent et nourrissent leurs disciples. Ces derniers, à leur tour, servent leur
Maître dans toute leur vie domestique, attendent patiemment son enseignement
et lui obéissent totalement, en toutes choses. Le Maître choisit ses disciples,
accepte ou non les candidats. Ce que le Maître ne peut se payer, " n'a pas de
prix ", la valeur en est inestimable. "
Mes parents m'ont donné un corps et une éducation, mon Maître a fait de moi un
homme ". Seule une gratitude infinie peut équilibrer un don illimité. Souvent,
plus tard, le disciple met aux pieds de son Maître le meilleur de ce qu'il possède
et parfois de véritables fortunes. Le Maître utilise ces dons pour loger, nourrir,
enseigner de nouveaux disciples, non pour s'enrichir.
Cette estime indispensable, basée sur la valeur que la noblesse d'âme confère,
est le sentiment de l'honneur.
Mais ce sens de l'honneur, s'il est mal compris, a donné lieu, chez les chevaliers
et samouraïs, à des exagérations morbides. Ceux qui n'avaient sacrifié, par
avance, que leur corps, mais cultivaient inconsciemment un égoïste amour
d'eux-mêmes et un orgueil arrogant, croyaient, pour un oui ou un non, devoir
laver dans le sang de pseudo atteintes à leur honneur.
Ce qui est important, c'est que, quel que soit le motif, l'objet de la fidélité et du
loyalisme, ce sentiment existe.
Tel sera capable de vivre, mais aussi de mourir pour son Roi, son Empereur, ses
parents, tel autre pour sa religion, sa patrie, sa philosophie, son parti politique,
etc.
Celui qui ne vit que pour soi ou ses possessions humaines ou matérielles, est un
vivant de qualité médiocre, qui ne sauvera finalement aucune de ses
possessions, ni même sa vie, puisque tôt ou tard il mourra.
L'adepte du BUSHIDO offre sa vie entière à l'idéal qui lui semble le plus vrai.
Ainsi, c'est sous la forme de cet idéal, l'amour de la vérité qui l'anime. Le sens
du devoir en résulte.
Sanyo raconte de façon émouvante la lutte intérieure qui déchire Shigemori lors
de la rébellion de son père contre son suzerain : " Si je suis loyal, mon père est
perdu ; si j'obéis à mon père, je manque à mon devoir envers mon Souverain ".
Il priait de toute son âme pour que le Ciel ait la clémence de lui envoyer la mort.
Dans nul autre pays la piété filiale n'est plus grande qu'au Japon. Pourtant le
BUSHIDO choisit sans hésiter la fidélité et le loyalisme au souverain, au chef.
Les femmes, elles-mêmes, élèvent leurs enfants dans cet esprit et les
encouragent à se sacrifier s'il le faut.
Celui qui, sous couleur de dévouement, mais en réalité pour des motifs égoïstes
d'intérêt personnel, est servile et plat avec un Maître ou un Suzerain indigne, est
méprisé par ses pairs. On le dit NEI-SHIN ou CHO-SHIN.
De nos jours, les principes directeurs du BUSHIDO restent toujours vrais, mais
doivent être adaptés à des situations nouvelles.
Une fausse modestie peut être une des formes les plus dangereuse de la vanité,
ou de la peur : « Je me mettrai si bas, que nul ne pourra m'y mettre
davantage », n'est rien d'autre que la formule d'un calcul bassement utilitaire.
Un grand sage de l'Inde, Shri Ramakrishna, a dit : " Nul orgueil qui exalte la
gloire de l'âme n'est de l'orgueil. Nulle humilité qui abaisse la gloire de l'âme
n'est de l'humilité ".
Ce désir est à l'origine de bien des exploits et aussi de bien des erreurs. Lorsque
la valeur est un état réel, vraiment intégré en celui qui la possède, elle est, pour
lui, un état normal. Lorsque les organes du corps sont en bon état et
fonctionnent normalement, ils ne sont pas ressentis. Celui dont la vue est bonne
ne songe pas à proclamer j'ai des yeux. Celui dont le coeur bat sainement ne
s'étonne pas et ne s'écrie pas j'ai un cour. Un homme naturellement fort, ne
pense pas à sa force, ni un homme intelligent à son intelligence. Nul ne songe à
claironner : je suis un homme, car il l'est.
Celui qui dit : " Je suis modeste, cesse de l'être à cet instant précis ".
Enfin, il est important de savoir apprécier, respecter et aimer la valeur chez les
autres, amis ou ennemis, et les prendre pour référence. On risque peu à peu les
surestimer, tout en les sous-estimant.
En Inde on dit : " La mère vaut dix pères, mais le Maître vaut dix mères ".
Au Japon : " Mes parents m'ont donné un corps et une éducation, mon Maître
fait de moi un homme ".
Cette relation humaine élevée est encore vivante en Orient. Depuis le Moyen
Age, elle a pratiquement disparu en Occident. C'est pourquoi la civilisation
occidentale est une civilisation de tête, mécanique, et qui se préoccupe avant
tout du bien-être matériel, de la santé, et de la durée du corps.
Ce n'est certes pas négligeable mais ne peut être le but de la vie. Tout ce qui
reste d'humain dans cette civilisation est une survivance, envers et contre tout,
de préceptes religieux et de l'esprit de chevalerie. La jeunesse actuelle a soif de
ce rapport de Maître et disciple. Elle cherche des Maîtres de vie, et ne trouve que
des idoles et des idéaux frelatés.
Or, venus d'Orient, les Arts Martiaux traditionnels sont avant tout des ECOLES
DE VIE. Leur but est de forger des hommes. L'ossature de cette formation est le
BUSHIDO.
On devrait écouter avec respect et gratitude les paroles d’un homme de grande
expérience, même s’il parle des choses que l’on sait déjà. Il arrive parfois,
qu’après avoir entendu dix ou vingt fois la même chose, on ait une intuition
soudaine et que cette intuition transcende la signification habituelle
Pour respecter les autres, il faut pouvoir résister à ses propres passions :
d'irritation, de colère, de désir, de peur, etc. Résister à ces entraînements
passionnels, c'est le véritable respect de soi. Faire régner le Moi supérieur sur sa
condition humaine, c'est faire preuve d'humanité vraie. La force d'âme,
combinée au respect d'autrui et à la politesse, qui ne veut pas affliger ou gêner
les autres, aboutit à une attitude stoïque. Dans le BUSHIDO cela est connu
comme le contrôle de soi.
LE CONTRÔLE DE SOI : SEIGYO
Un tel homme doit contrôler et dominer ses affections les plus naturelles.
Embrasser son épouse en présence d'autres personnes est contraire à sa dignité,
qui lui fait aussi garder ses distances avec ses propres enfants.
Il existe ce que l’on appelle «l’attitude pendant l’orage ». Quand on est pris dans
une averse soudaine, on peut, soit courir le plus vite possible, soit s’élancer pour
s’abriter sous les avancées des toits des maisons qui bordent le chemin. De
toute façon, on sera mouillé.
Si on se préparait auparavant mentalement, à l’idée d’être trempé, on serait en
fin de compte fort peu contrarié à l’arrivée de la pluie. On peut appliquer ce
principe avec profit dans toutes les situations.
Inazo Nitobé raconte qu'il connaît l'histoire d'un père qui passa des nuits
entières derrière la porte à écouter la respiration de son enfant malade : il ne
voulait pas être surpris dans cet état de faiblesse paternelle. Il cite aussi le cas
d'une mère qui, à ses derniers moments, s'abstint d'envoyer chercher son fils
pour qu'il ne fut pas dérangé dans ses études. Les histoires héroïques de ce
genre abondent au Japon, et trouvent toujours une résonance profonde dans le
coeur des Japonais.
Quand homme ou femme sentent leur esprit ou leur coeur agités et troublés, le
premier et instinctif mouvement de pudeur est de ne pas le manifester.
Un jeune samouraï écrivait dans son journal : « Sens-tu le tréfonds de ton âme
remué par de tendres pensées ? C'est le moment où la semence germe. Ne la
dérange pas en parlant, mais laisse l'oeuvre s'accomplir tranquillement dans le
calme et le secret ».
Celui qui exprime avec abondance de paroles ses sentiments les plus intimes,
c'est le signe certain que ces sentiments ne sont ni profonds ni sincères.
A niveau égal, bienveillance peut exister sans échange mais elle reste un
sentiment constructif, fait de compréhension et d'amitié, une des formes de la
bonté. La bienveillance est indulgence pour les lacunes et défaillances d'autrui,
encouragement pour les facultés naissantes.
Les progrès dans ces diverses facultés sont appréciés par les Maîtres.
Les manquements graves sont jugés par les Maîtres, les Anciens et les Pairs.
Il existe sept grandes vertus confucéennes associées au Bushidô
Je n'ai pas de pouvoir divin, je fais de mon honnêteté mon pouvoir divin.
Je n'ai pas de principes, je fais de mon adaptation en toutes circonstances mon principe.
Je n'ai pas de talents, je fais de mon esprit prêt à réagir mon talent.