Hayao Miyazaki
Hayao Miyazaki
Hayao Miyazaki
Takahata et Miyazaki
Après des études d’économie, Hayao Miyazaki commence sa
carrière de dessinateur en 1963 au studio Toei (Goldorak, Candy, Dragon
Ball, One Piece, etc.). Il fait la rencontre d’Isao Takahata avec qui il fondera
les studios Ghibli. Horus, prince du soleil, leur première réalisation en
commun sortira en 1968. Bien que le film soit un échec commercial, il est
considéré comme une véritable réussite artistique.
Après avoir travaillé sur plusieurs projets en tant qu’animateur, Miyazaki quitte Toei
en 1971 et rejoint Isao Takahata aux studios A-Pro. Ils réaliseront ensemble le court
métrage Panda, petit panda qui sera suivi de Panda, petit panda : le Cirque sous la pluie.
Deux ans plus tard, les deux amis quittent A-Pro et sont engagés chez Zuiyo Pictures
où ils réaliseront notamment la série animée Heidi, la petite fille des Alpes. C’est au
sein de ce studio que Miyazaki aura pour la première fois l’occasion de réaliser sa
propre série d’animation : Conan, le fils du futur. La même année, il fera la rencontre
de Toshio Suzuki, journaliste au magazine Animage, qui deviendra le troisième visage
des studios Ghibli.
Pour chacun de ses films, Miyazaki impose la perfection et vérifie tous les dessins de
ses collaborateurs, n’hésitant pas à leur faire recommencer plusieurs fois un même dessin
s’il ne l’estime pas à la hauteur de ses exigences. Peu adepte des nouvelles technologies,
Miyazaki dessine chaque planche à la main. Les scénarios des films sont également très
travaillés et sont souvent d’une qualité supérieure par rapport aux autres studios
d’animation.
Le premier film produit par le studio est le Château dans le ciel sorti
en 1986. Mais la consécration n’arrivera que deux ans plus tard avec Mon
voisin Totoro, véritable phénomène au Japon. La chanson phare du film est
aujourd’hui devenue une comptine chantée dans toutes les maternelles
japonaises. Les produits dérivés du film permettront même à Ghibli de sortir
d'une situation financière difficile.
La même année sort Le tombeau des lucioles réalisé par Isao Takahata, adaptation
du roman d’Akiyuki Nosaka, la Tombe des lucioles. Ce film racontant l'histoire de deux
jeunes orphelins japonais durant la Seconde guerre mondiale est devenu un classique de
l’animation japonaise et a obtenu de très bonnes critiques.
Les films produits par Ghibli connaissent quasiment tous le même succès au Japon
: Kiki la petite sorcière en 1989 (Miyazaki), Porco Rosso en 1992 (Miyazaki), Pompoko en
1994 (Takahata), etc.
Bien qu’ayant annoncé une nouvelle fois sa retraite à la sortie de son dernier film,
Miyazaki ne s’est cependant pas arrêté de travailler. Il a notamment réalisé en 2016 le court
métrage d’animation Boro la petite chenille, exclusivement projeté au Musée Ghibli. En
2017, le réalisateur japonais a également annoncé travailler sur un nouveau projet, Kimi-
tachi wa dō ikiru ka (Comment vivez-vous ?), adapté du livre de Genzaburô Yoshino paru en
1937.
En 2019, un autre projet des studios Ghibli est annoncé. Goro Miyazaki, réalisateur
des Contes de Terremer (2006) et de la Colline aux coquelicots (2011), semble également
travaillé sur un nouveau long métrage d’animation.
L’UNIVERS DE MIYAZAKI
Si les films de Miyazaki sont très différents les uns des autres, ils ont néanmoins de
nombreuses caractéristiques communes et certaines thématiques semble particulièrement
tenir à cœur au maitre japonais.
Tout d'abord, la femme tient un rôle prépondérant dans l’œuvre de Miyazaki, qu'elle
soit enfant, adulte ou aïeule. En effet, dans la plupart de ses films, le personnage principal
est très souvent une jeune fille intelligente et courageuse. Qu'il s'agisse de Sheeta dans Le
château dans le ciel, de San dans Princesse Mononoké, Sophie dans Le château ambulant,
Nausicaä, Kiki ou encore Chihiro, toutes doivent réaliser une sorte de voyage initiatique,
défendre un idéal, mener à bien une mission.
Dans les rôles secondaires, on peut également citer Dame Eboshi (Princesse
Mononoké) maîtresse des forges Tatara qui veut déboiser la forêt pour étendre son village
composé principalement d'anciennes prostitués et de lépreux qu'elle a recueilli. Personnage
ambigu, ni totalement bon, ni totalement mauvais, Dame Eboshi est l'exemple typique de la
complexité des personnages de Miyazaki.
Autre thème récurrent des films de Miyazaki : le vol. La passion du dessinateur pour
l'aviation est présente dans nombre de ses œuvres. Ainsi, Nausicaä de la vallée du vent
parvient à « voir » les déplacements d'air, ce qui lui permet de maitriser parfaitement
son mœve (planeur). Dans le Château dans le ciel, Sheeta voyage à bord d'un dirigeable et
flotte dans les airs lorsqu'elle en tombe au début du film. Kiki la petite sorcière voyage sur
son balai magique, Marco dans son hydravion (Porco Rosso) et Chihiro sur le dos d'un
dragon. L'aviation est un tel rêve pour Miyazaki que son dernier film, Le Vent se lève, y est
entièrement consacré. Biographie librement inspirée de l'ingénieur aéronautique Jirō
Horikoshi, son dernier film aura permis à Miyazaki de laisser libre cours à son amour des
avions. Le nom même du studio Ghibli est directement inspiré de l’aviation. Ce nom provient
en effet de l’avion de reconnaissance utilisé par les italiens lors de la seconde guerre
mondiale : le Caproni Ca.309 Ghibli.