Maroc - RE Tanger-Marrakech
Maroc - RE Tanger-Marrakech
Maroc - RE Tanger-Marrakech
Original : FRANÇAIS
RAPPORT D’EVALUATION
Chef d’équipe M. SANGARE, Ingénieur des transports en Chef, Poste: 6174, MAFO
/OITC2
Membres de
A.I. MOHAMED, Économiste des transports Pr., Poste: 2774, OITC2
l’équipe
W. RAIS, Analyste financier, Poste: 6165, MAFO
W. C.F. DAKPO, Chargé des acquisitions, P 6167, ORPF
M. DIOMANDE, Chargé de Gestion Fiduciaire, Poste: 3108, ORPF
Equipe d’évaluation F. BAUDIN, Conseilleur Juridique en Chef, Poste : 3016, GECL
A. HILAL, Analyste Financier, Consultant
S. BAIOD, Environnementaliste, Consultant
IV– Exécution………………………………………………………………………..16
4.1 Dispositions d’exécution……………………………………………. .16
4.2 Suivi des activités du projet …………………………………………..17
4.3 Gouvernance…………………………………………………………..17
4.4 Durabilité……………………………………………………………...18
4.5 Gestion des risques………………………………………………….....18
4.6 Développement des connaissances……………………………….…...19
V– Cadre Juridique………………………………………………….………………19
5.1 Instrument légal…………………………………………………….…19
5.2 Conditions associées à l’intervention de la Banque……………….… 19
5.3 Conformité avec les Poiltiques de la Banque…………………………20
VI– Recommandations………………………………………………………………19
Appendices
I. Carte du réseau et Zone du projet
II. Indicateurs socio-économiques comparatifs du pays
III.Tableau du portefeuille de la BAD dans le pays
IV.Principaux projets connexes financés par les autres partenaires financiers
i
Equivalences monétaires
[Date Octobre 2010]
1 UC = 1,16665 EURO
1 UC = 12,2964 MAD
Année fiscale
Du 1er janvier au 31 décembre
Poids et mesures
1 tonne métrique = 2204 livres
1 kilogramme (kg) = 2,200 livres
1 mètre (m) = 3,28 pieds
1 millimètre (mm) = 0,03937 pouce
1 kilomètre (Km) = 0,62 mile
1 hectare (ha) = 2,471 ares
Sigles et abréviations
Fiche de projet
Fiche du client
EMPRUNTEUR : Office National des Chemins de fer (ONCF)
Plan de financement
Source Montant Instrument
(Millions EUR)
N TITRE Page
Résumé du projet
1. Aperçu général du projet
1.1. D’un coût estimatif total d’environ 5,1 milliards MAD (environ 438,2 millions EUR), le
présent projet est une composante majeure du programme d’investissements global (hors
Liaison à Grande Vitesse –LGV) d’un montant total de 12,8 milliards MAD retenu au titre du
Contrat-Programme pour la période 2010-2015 signé entre l’Office national des Chemins de
fer (ONCF) et l’État Marocain. La mise en œuvre de ce programme d’investissement est en
phase avec la stratégie de développement du secteur des transports et vise, entre autre, à : (i)
poursuivre la mise à niveau du réseau ferré pour répondre aux attentes des clients et
aspirations des opérateurs économiques ; (ii) poursuivre l’amélioration de la productivité de
l’appareil de production de l’Office ; et (iii) rehausser le niveau de la qualité des prestations
offertes.
1.2. Le présent projet concerne l’augmentation de capacité de l’axe ferroviaire Tanger-
Marrakech comprenant les deux lignes ferroviaires Kenitra-Rabat-Casablanca et Casablanca-
Settat-Marrakech reliant le Sud à la fois au Nord et à l’Est du pays. En effet, la ligne Kenitra-
Casablanca se distingue par sa position stratégique dans la configuration du réseau ferré national,
en constituant un point nodal reliant le Nord, l’Est et le Sud du pays. Sur le plan commercial,
cet axe occupe une place de taille dans les activités voyageurs et fret de l’ONCF du fait qu’il
y transite près de 50% et 70% respectivement des flux de fret (hors phosphate) et du trafic
voyageurs. Quant à la ligne Casablanca-Marrakech, elle permet de relier par rail Casablanca,
la mégalopole économique du pays et Marrakech, la capitale touristique du Royaume. Cette
ligne est en double voie entre Casablanca et Settat sur 30% (73 km) et en voie unique entre
Settat et Marrakech sur 70% (174km). Le trafic ferroviaire sur l’axe Casablanca-Marrakech a
connu une forte progression avec des taux à 2 chiffres au cours des dernières années suite au
dynamisme socio-économique, culturel et touristique ayant marqué ces deux agglomérations.
1.3. Le présent projet sera réalisé sur la période 2011-2016 et porte sur : (i) sur la ligne
Kenitra-Rabat-Casablanca, les travaux de robustesse des voies actuelles y compris la
construction sur 148 km, entre Zenata et Kenitra, d’une troisième voie dédiée au fret ; et
(ii) sur la ligne Casablanca-Marrakech, les travaux de mise à niveau et de dédoublement
partiel, sur 40 km, de la voie entre Settat et Marrakech,
1.4. La réalisation du projet permettra de doter l’axe ferroviaire Tanger-Marrakech d’une
infrastructure répondant aux besoins du marché en termes de compétitivité (temps de parcours
et de qualité de service). Les principaux résultats attendus du projet sont: (i) l’augmentation
substantielle de l’offre ferroviaire à partir de 2016 avec une amélioration de la fluidité du
trafic et des fréquences de trains de navettes, de trains de lignes et des trains de fret ; (ii) une
meilleure mobilité des populations dans la zone de projet ; et (iii) la création de nombreux
emplois directs et indirects pendant la phase de réalisation et d’exploitation du projet,
notamment dans les zones d’activités logistiques créées.
2. Evaluation des besoins
2.1. Le transport ferroviaire au Maroc, enregistre depuis quelques années une croissance
soutenue. En effet, sur la période 2004-2009, le trafic voyageur a enregistré un taux
d’accroissement annuel moyen de 8,1%, passant de 19 à 30,4 millions. Le trafic de
marchandises a également évolué, mais à un taux relativement modeste de 2,9% /an entre
2004 et 2007 (36 contre 33 millions de tonnes) avant de subir les effets de la crise financière
internationale. Celle-ci a conduit à une contraction de 21,8%/an à partir de 2008, soit un trafic
de 22 millions de marchandises en 2009. Pour faire face à cette croissance de trafic, l’ONCF
a entrepris, pour un montant de 18 milliards MAD totalement engagé à fin juillet 2009, des
investissements de mise à niveau de son appareil de production y compris la dynamisation de
l’offre ferroviaire, à savoir : (i) le dédoublement des voies des lignes Rabat-Fès et Sidi El
Aidi-Settat ; (ii) la mise en service des nouvelles dessertes Taourit-Nador-Beni Anzar ; (iii) la
mise en service de la liaison au nouveau port de Tanger ; et (iv) l’augmentation des
fréquences avec les trains de navette rapides (TNR) sur Rabat-Casablanca.
v
2.2. Par ailleurs, depuis l’important développement enregistré dans la région de Tanger
avec l’essor du tourisme et la mise en service dès 2007 du complexe portuaire Tanger Med,
les autorités marocaines se sont engagées également à mettre en service à l’horizon 2015, le
projet de liaison ferroviaire à Grande Vitesse Tanger-Kenitra. Ce dernier devrait générer un
gain de 4,2 millions de nouveaux voyageurs et améliorer ainsi de manière notable la position
du transport ferroviaire pour les relations avec le nord du pays, avec un potentiel de trafic
d’environ 10,2 millions de voyageurs dont 8 millions empruntant le train à grande vitesse
(TGV). Il convient de souligner que le port de Tanger se positionne désormais parmi les plus
importants ports de transbordement sur les autoroutes de la mer, avec un potentiel de trafic
conteneur disponible de 3 millions EVP (Equivalent vingt pied), Tanger Med devrait se
développer comme une plateforme multimodale disposant d’infrastructures de classe
mondiale et de zones franches logistiques, commerciales et industrielles y compris des
infrastructures de liaisons routières et ferroviaires appropriées.
2.3. Les flux de trafic escomptés à partir de 2016 auront sans doute des répercussions sur le
niveau de service du réseau ferré pour lequel les analyses de capacité ont déjà démontré la
saturation de l’axe ferroviaire Tanger-Casablanca avec un taux d’occupation actuel des voies
supérieur à 75%. Ainsi, le projet d’augmentation de capacité de l’axe ferroviaire Tanger-
Marrakech est l’un des projets structurants identifiés par l’ONCF pour faire face à cette
croissance de trafic. En effet, à cause des contraintes de capacité actuelles sur l’axe, le fret en
provenance de Tanger ne peut circuler que la nuit entre 22H00 et 05H00 du matin. La 3ème
voie à construire qui sera dédiée essentiellement au fret répond à ce besoin de transport et
permettra une circulation permanente des trains de fret entre Tanger et Casablanca. Les
travaux de robustesse et de mise à niveau des voies existantes y compris le doublement partiel
entre Settat et Marrakech, en renforçant la capacité et la qualité de l’infrastructure
permettront d’améliorer les conditions de circulation des trains avec des gains de temps.
3. Valeur ajoutée pour la Banque et gestion des connaissances
3.1. La Banque est considérée au Maroc comme un partenaire stratégique dans le secteur des
transports grâce à ses différentes interventions antérieures et actuelles dans tous les sous
secteurs. En effet, une évaluation rétrospective menée par OPEV en 2007 a relevé l’efficience
et la pertinence de ces opérations par rapport aux objectifs visés et défis du secteur. Dans le
sous secteur ferroviaire, la Banque a financé par le passé 2 projets, à savoir : le projet de
réhabilitation du secteur des transports qui avait une composante ferroviaire (1993) et le
projet de réhabilitation ferroviaire (1998) cofinancé avec la Banque mondiale et qui a été
achevé en 2006. La réalisation de ces 2 projets a contribué au renforcement des capacités
opérationnelles de l’ONCF avec une amélioration de la qualité de service et des recettes de
l’ONCF. Avec les acquis pertinents de ces projets et la réorganisation des structures de
l’ONCF en différents pôles d’affaires (Sécurité et Contrôle, Développement, Voyageurs,
Infrastructure et Circulation, Fret et Logistique, Maintenance Matériel), l’entreprise qui est
désormais orientée vers la satisfaction des besoins de la clientèle, est devenue l’une des
structures ferroviaires les plus viables du Maghreb.
3.2. La réalisation du présent projet constitue une continuité de ces opérations précédentes
et, l’expérience pertinente acquise dans leur gestion sera mise à profit dans le cadre de son
exécution. Par ailleurs, l’intervention proposée est une opportunité pour la Banque de
renforcer sa coopération avec d’autres intervenants dans le sous secteur, notamment la BEI),
l’AFD, l’UE qui participent au financement du projet LGV en cours d’exécution et la Banque
mondiale dont l’intervention sera également sollicitée en 2011 pour le financement du projet
de mise à niveau de la ligne Fès-Oujda.
vi
Finalité Impacts Bénéficiaires Indicateurs d’impacts Progrès attendus et échéanciers à long terme Énoncés d’hypothèses
Part du rail dans le transport de Part du rail en 2010, 2016 et 2020 dans le
Améliorer la compétitivité du ONCF et industries et fret à partir du réseau portuaire transport de fret à partir des ports et des Croissance économique soutenue
transport ferroviaire surtout sur La compétitivité métiers de transport et de national et part dans le transport voyageurs
le créneau du marché du fret logistique de la logistique, population de voyageurs Part fret : 6% à 11% et 14%
l’économie nationale nationale nbre de zones logistiques Part voy. (accessible) : 11% à 15% et 15+; Part
est renforcée par (ZAL), de ports secs à travers le voy (globale): 5,5 à 7% et 10%
l’apport du rail dans le pays et connectées au réseau de Ports : (2010-2016) : Tanger Med : 0 à 50%
transport de fret et le ports Casa : 10% à 35% ; Jorf Lasfar : 21% à 35% ;
développement du nbre d’emplois créés dans les Nador West Med : 0 à 60%
réseau de plateformes ZAL 5 ZAL opérationnelles à Tanger, Casa, Zenata, Fès
logistiques et Marrakech
multimodales mieux 20.000 emplois créés dans les ZAL et activités
connectées au réseau connexes à l’horizon 2020
de ports
But du projet Effets Bénéficiaires Indicateurs d’effets Progrès attendus et échéanciers à moy terme Énoncés d’hypothèses
De 2010 à 2016 Hypothèse/Risques
Dégradation de la situation financière de l’ONCF par
Taux d’occupation des voies Kenitra-Casa
Répondre au besoin des trafics Taux d’occupation des voies: > 75% à 53% suite de la diminution de trafic de transport de phosphate
marchandises et voyageurs par Les conditions de Vitesse commerciale sur Settat- Casa-Marrakech : 68% à 28% VC passant de 75 à lié à la mise en service du projet de « slurry pipeline »
l’augmentation de la capacité circulation des trains Populations de Tanger, Marrakech 120 km/h de l’OCP
des 2 lignes ferroviaires de voyageurs et de Kenitra, Fès, Rabat, Fréquence journalière des trains Tr/jde TNR et de TDL passant de 100 à 152 sur
Kenitra-Casablanca et marchandises sont Grand Casablanca et (Tr/j) de navette rapide (TNR), axe Kenitra-Casa-Markch ; Casa-Marrakech : Tr/j Mesures d’atténuation
Casablanca-Marrakech nettement améliorées Marrakech trains de ligne (TDL), et de de 20 à 24 Nouvelle stratégie fret axée sur la diversification des
et sécurisées sur l’axe trains de fret (TDF) sur l’axe Casa-Kenitra-Fès-Tanger : Tr/j de fret : de 8 à 24
Tanger-Kenitra-Casa- activités fret (hydrocarbures, céréales, matériaux, etc.)
ferroviaire Tanger-Kenitra-
Marrakech Casa-Marrakech Casa-Marrakech : 3H15 à 2H38 (gain de 37 mn)
1.2. 2- Il est à noter que la Banque a été sollicitée pour participer au financement du Projet LGV avec
d’autres partenaires (État français, AFD, BEI, UE) et la Banque a effectué sa mission d’identification en
2009 en vue de l’instruction du dossier de financement dans le courant 2010. Entretemps, le
Gouvernement marocain ayant reçu un financement concessionnel du Royaume d’Arabie Saoudite (RAS)
pour le bouclage du financement de ce projet. Le Gouvernement a demandé en échange l’intervention de
la Banque pour le financement du programme d’investissement 2010-2015 de l’ONCF, notamment le
présent projet. Les travaux du projet LGV ont démarré en 2010 et le premier tronçon Tanger-Kénitra sera
mis en service en 2016.
1.2. 3- Le présent projet d’un coût total de 5,1 milliards MAD est une partie intégrante du programme
d’investissement global (hors LGV), représentant près de 40% des investissements. Sa réalisation cadre
avec le second pilier du Document de Stratégie par Pays (DSP) 2007-2011 pour le Maroc approuvé en
2007 dont les deux piliers d’intervention sont : :(i) l’amélioration du système de gouvernance ; et (ii) le
développement et la mise à niveau des infrastructures et de l’entreprise. En prenant ancrage sur ce dernier
pilier qui est un des objectifs stratégiques de son assistance, la Banque entend contribuer au renforcement
de la compétitivité de l’économie marocaine par l’extension et la mise à niveau des infrastructures. En
retenant également le second pilier du DSP, la Banque consolide ainsi les acquis antérieurs pour son
avantage comparatif dans les infrastructures. De fait, les infrastructures continueront à être le domaine
prioritaire de ses interventions, notamment le secteur des transports, de l’énergie, de l’eau et de
l’assainissement, et qui constituent avec l’agriculture 84% des engagements de la Banque.
1.2. 4- Enfin, la réalisation du présent projet est en conformité avec la stratégie à moyen terme (SMT) de
la Banque pour la période 2008-2012, dont le troisième des neuf principaux engagements est "d’accorder
la priorité à l’infrastructure, à la gouvernance, au développement du secteur privé, à l’enseignement
supérieur, à l’enseignement technique et à la formation professionnelle". La SMT prévoit en effet
d’orienter une part significative de ses nouveaux engagements vers l’infrastructure, en particulier de
transport, d’énergie et des nouvelles technologies de l’information et de communication (NTIC).
1. 3- Coordination de l’aide
1.3. 1- Plusieurs bailleurs de fonds interviennent dans le secteur des transports au Maroc sous forme de
prêts ou de dons. En plus de la Banque, ce sont notamment la BIRD, la BEI, l’UE, l’AFD, la JICA, la
BID, le FADES et le Fonds Koweitien. Les contributions par bailleur au cours des dernières années sont
présentées dans le tableau 1.1 ci-dessous. D’une manière générale, la coordination de l’aide au Maroc
entre les principaux partenaires financiers s’effectue à travers un mécanisme de concertation consistant
notamment en des réunions périodiques entre le bureau national de la Banque (MAFO) et les partenaires
au développement représentés dans le pays. Des réunions spécifiques entre partenaires sont aussi
organisées en cas de besoin et également lors des missions des différents partenaires, en vue d’échanger
des informations sur le secteur, l’état d’avancement des projets et programmes respectifs. Ces réunions
constituent une opportunité pour la Banque de coordonner et harmoniser ainsi ses interventions dans le
secteur avec celles des autres intervenants.
Tableau 1.1 Contribution par bailleur de fonds
(Millions d’UC)
Année BAD BIRD BEI UE AFD FR JICA BID FADES FSD
2001/2002 54,50 - - - - 140 - 28,83 -
2003 - - - 79,92 - - - - -
2004 - 25,09 - - 62,77 - - - -
2005 - 108,68 - - - - -
2006 101,92 40,78 - - - 106,25 70,94 80,55 76,16
2007 40,24 - 154,35 - - 47,33 82 70 -
2008-2010 256 - 340 100 150 770 50 50
3
1.3. 2- Il n’existe pas encore de groupe thématique dans le secteur, toutefois, MAFO a l’intention d’en
initier pour aborder des sujets récurrents dans les discussions tels la durabilité des investissements routiers
et le développement de la logistique. Cette initiative aura sans doute des répercussions budgétaires en
termes de ressources humaines et d’accompagnement logistique pour les activités à mener.
1.3. 3- Dans le cadre du renforcement de la coordination de l’APD entre les partenaires techniques et
financiers (PTF), le Gouvernement est entrain d’élaborer un Système d’Information Géographique (SIG).
Ce système permettra de suivre en temps réel les interventions des différents PTF par zone géographique,
par secteur et par montants. La gestion du SIG est assurée par un comité de pilotage composé des cadres
du MEF et de points focaux des PTF. Le point focal de la Banque dans ce comité est le CPO de MAFO.
1.3. 4- Dans le sous secteur ferroviaire et notamment dans le cadre spécifique de son programme
d’investissement 2010-2015 et de la réalisation du projet de liaison ferroviaire à grande vitesse Tanger-
Kenitra (projet LGV), l’ONCF a organisé plusieurs réunions spécifiques avec les principaux partenaires
financiers dont la BAD, la BEI, l’AFD et l’UE. Les échanges à l’issue de ces réunions ont permis de
confirmer le sentiment favorable des différents partenaires pour le financement de ces opérations.
L’intervention de la Banque pour le financement du présent projet se situe dans ce contexte et elle est en
complémentarité avec le projet LGV (Tanger-Kenitra) qui est dédié au transport de voyageurs. Cette ligne
permet de libérer partiellement la voie classique existante Tanger-Kenitra pour le transport de fret jour et
nuit de Tanger jusqu’à Casablanca. Le Projet LGV étant en cours d’exécution grâce aux appuis financiers
obtenus du Gouvernement français, de l’AFD, de la BEI, de l’UE et du Fonds saoudien, l’intervention de
la Banque mondiale a également été sollicitée pour le projet de mise à niveau (électrification) de la ligne
Fès-Oujda pour l’année 2011.
II. Description du projet
Le présent projet est une partie intégrante du programme d’investissement de l’ONCF inscrit au titre du
contrat-programme 2010-2015 signé entre l’État marocain et l’ONCF. Ce programme d’un coût estimatif
total de 12,8 milliards MAD couvre les opérations suivantes :
L’augmentation de capacité de la ligne Kenitra-Casablanca pour un montant de 4.500 millions
MAD ;
La mise à niveau de la ligne Settat-Marrakech pour un montant de 600 millions MAD ;
La mise à niveau de la ligne Fès-Oujda pour un montant de 900 millions MAD ;
La mise à niveau de la ligne Sidi Kacem-Tanger pour un montant de 500 millions MAD ;
La mise à niveau des gares pour un montant 800 millions MAD.
La réalisation de plateformes logistiques pour un montant de 500 millions MAD ;
La mise à niveau des installations de sécurité pour un montant de 570 millions MAD ;
L’acquisition de matériel roulant pour un montant de 1.000 millions MAD ; et
La réhabilitation du parc de matériel existant pour un montant de 1.000 millions MAD
constitue un maillon important pour le développement des échanges entre le Nord, le Sud, l’Est et l’ouest
du Pays. Cette ligne occupe une place de taille dans les activités voyageurs et fret de l’ONCF du fait que
près de 70% des flux fret (hors phosphate) et près de 50% du trafic voyageurs y transitent. Le taux
d’occupation actuel de cette ligne est supérieur à 75%, bien au-delà du seuil de 60% recommandé par
l’UIC pour l’exploitation des voies. Le triplement de voie permettra de ramener ce taux entre 30 et 60%
selon les différentes sections de la ligne, contribuant ainsi à la création d’un couloir direct pour
l’acheminement du fret de Tanger-Med à Casablanca et aux autres zones d’activités logistiques existant et
en cours de construction à travers le pays. Quant à la ligne ferroviaire Casablanca-Marrakech, elle
constitue une solution durable de transport entre Casablanca, la mégalopole économique, et Marrakech le
plus grand pôle touristique au sud du pays. Le trafic ferroviaire sur cette ligne a connu une forte
progression avec des taux à 2 chiffres au cours des dernières années suite au dynamisme socio-
économique, culturel et touristique ayant marqué ces deux agglomérations. Le doublement partiel de cette
voie permettra de réduire le temps de parcours de 37 mn et d’augmenter la fréquence des trains, générant
un trafic induit important pour accommoder le flux de touristes vers Marrakech.
Composantes du projet
2.1. 2- Pouratteindre cet objectif, les réalisations du projet portent sur les composantes suivantes
récapitulées dans le tableau 2.1 ci-après.
Tableau 2.1 : Composantes du projet (en millions €)
N° Composantes Coût Description des sous composantes
total
HT
1. Ligne ferroviaire 386,62 Comprenant: 1.2) les travaux de robustesse des voies actuelles ; et 1.2) les
Kenitra-Casablanca travaux de création d’une 3ème voie dédiée au fret.
1.1 Travaux de robustesse 128,87 Les travaux de robustesse portent sur : (i) renouvellement de voie (Casa-Rabat),
des voies actuelles de la caténaire (Ain Sbaa-Rabat); (ii) la réhabilitation des ouvrages d’art et du
tunnel de Rabat Ville ; (iii) l’amélioration de la sécurité et sûreté sur le parcours
(ouvrages de traversée, clôtures d’emprises, etc..) ; (iv) la signalisation et
télécommunication ; (v) les travaux de voies et de caténaires ; vi) la réhabilitation
des bâtiments des petites gares
1.2 Travaux de création 257,75 La création d’une 3ème voie consistant aux travaux de voie: (i) triplement entre
d’une 3ème voie fret Kenitra et Sidi Bouknadel (24 km); (ii) contournement de Rabat (40 km) ; (iii)
entre Kenitra et Zenata triplement entre Temara et Mohammedia (50 km); (iv) contournement de
de 148 km Mohammedia(12 km) ; (v) création d’une voie entre Zenata Gare et Casa Roches
Noires (20 km) ; (vi) création de 20 voies d’évitement sur 1,5 km ; (vii)
l’acquisition de terrains d’emprise dans le cadre des travaux de contournement
des villes de Rabat et de Mohammedia ; et (viii) les prestations de gestion et suivi
de l’exécution de tous les travaux et activités précitées.
2. Ligne ferroviaire Settat- 51,55 Comprenant également: 2.1) la mise à niveau de la ligne actuelle; et 2.2) le
Marrakech doublement partiel de la voie sur 40 km entre les sections Skhour-Benguerir et
Sidi Ghanem-Marrakech.
2.1 Travaux de mise à 17,18 Les travaux de mise à niveau portent sur : (i) le renouvellement de voie (32 km)
niveau de la ligne y compris le ré-calibrage des devers sur 80 km; et (ii) le renouvellement de
caténaire sur 140 km.
2.2 Doublement partiel de la 34.37 Le doublement partiel de voie entre Settat et Marrakech portent sur : (i) les
voie sur 40 km travaux d’infrastructure et d’équipement ferroviaire (voie, caténaire et sous
station et signalisation) au niveau des sections de Skhour-Benguerir et Sidi
Ghanem-Marrakech ;(ii) l’acquisition de terrains d’emprise nécessaires; et (iii)
les prestations de gestion et de suivi de tous travaux et activités des 2
composantes précitées.
Total hors taxes 438,17
5
2.1. 3- Comme indiqué dans le tableau 2.1 ci-dessus, les réalisations du projet portent sur les prestations
de travaux proprement dits pour l’infrastructure et la superstructure, la fourniture de matériels et
d’équipements y compris leur installation et mise en service, l’acquisition foncière relative aux travaux de
raccordement de tracé au niveau des contournements des villes de Rabat et Mohammedia et les
prestations de gestion et de suivi du projet.
Travaux proprement dits : couvrent la pose de voie (renouvellement et pose de nouvelle voie) et
le génie civil (terrassements de plateformes de voie, etc.) la construction d’ouvrages d’art, de
passerelles et passages souterrains de traversée, murs de clôture, bâtiments de gares et quais et la
réhabilitation de tunnel existant, etc.;
Fourniture de matériels, équipements y compris installations et mise en service : concerne les
prestations de travaux de caténaires, signalisation et télécommunication. Compte tenu de la nature
de ces prestations (clef en main) et du fait que le montant des fournitures dépasse celui des travaux
d’installations, elles sont classées dans la catégorie de dépenses « biens ».
Acquisition foncière : les travaux de voie (doublement et triplement pour respectivement la ligne
Settat-Marrakech et Kenitra-Casablanca) sont localisés et réalisés dans les emprises ferroviaires
publiques existantes, à l’exception des travaux de voie unique pour les contournements de villes
qui seront implantés dans les fuseaux d’emprise de terrains qui ont déjà été acquis dans le cadre du
projet d’autoroute de contournement de la ville de Rabat et du Projet TGV. Il convient de
souligner que ces deux derniers projets sont déjà en cours d’exécution, et les dossiers
d’acquisition de ces terrains pour cause d’utilité publique ont déjà été finalisés. Cependant, des
acquisitions résiduelles de terrain seront nécessaires dans le cadre des rectifications éventuelles de
tracé pour le doublement partiel de voie entre Settat et Marrakech et les raccordements de tracé au
niveau des contournements des villes de Kenitra, Rabat et Mohammedia. Ces terrains sont pour
l’essentiel des reboisements forestiers appartenant au domaine de l’État pour le cas du
contournement de Rabat, et de bandes de terrains agricoles pour le doublement partiel entre Settat
et Marrakech. Ainsi, le projet a prévu une enveloppe budgétaire d’environ 212 millions MAD (18
millions €) pour la libération de ces emprises de terrain. L’engagement de l’ONCF de libérer ces
emprises de voie et procéder aux indemnisations nécessaires pour les acquisitions de terrain
constitue une condition pour le démarrage des travaux de contournement/raccordement pour la
3ème voie fret.
Prestations de gestion et suivi du projet : concerne le pilotage global de l’exécution du projet,
notamment la maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre assurées par le Département projet au sein
de la Direction du Pôle Infrastructure et Circulation (PIC) de l’ONCF. Afin de s’assurer de la
conformité technique des réalisations selon les règles de l’art et en accord avec l’ONCF, il est
prévu de réaliser un audit technique à mi parcours de l’exécution du projet et à son achèvement.
Par ailleurs, la Direction du PIC recrutera un bureau de consultant qui sera chargé du suivi
environnemental du projet pendant toute sa phase d’exécution.
6
2.1. 4- La chaîne de résultats des aménagements décrits dans le tableau 2.1 ci-dessus par rapport à
l’objectif et la finalité du projet est donnée dans le tableau ci-après :
Pour la ligne Kenitra-Casablanca, les aménagements de robustesse précités (produits des extrants) renforceront l’état des 2 voies actuelles
en sites propres ferroviaires sécurisés (sans passages à niveau) avec des installations de signalisation et de télécommunication appropriées y
compris des gares réhabilitées. La réalisation également en sites propres de la 3ème voie qui est essentiellement dédiée au transport du fret
rehaussera le niveau de capacité de l’infrastructure ferroviaire sur toute la ligne. Il en résultera en terme d’exploitation, une nette réduction
du taux d’occupation des voies (plus de 75% actuellement à moins de 60%), qui permettra d’accommoder des flux supplémentaires de trafic,
déclinée par l’augmentation de la fréquence journalière des trains et la diminution du temps de parcours sur toute la ligne ; ii) Pour la ligne
Casablanca-Marrakech, les aménagements (produits des extrants) de mise à niveau (32 km de renouvellement voie et 140 km de
renouvellement de caténaires achevés y compris les travaux de mise au devers dans les courbes sur 104 km) et de doublement partiel de la
voie entre Settat et Marrakech (doublement de 40 km de voie dont 20 km entre Skhours et Benguerir et 20 km entre Sidi Ghanem-
Marrakech) renforceront l’état de l’infrastructure; il en résultera en terme d’exploitation, une baisse du temps d’attente dans les gares et un
relèvement de la vitesse moyenne des trains de 75 à 120 km/h sur le parcours entrainant une augmentation de la fréquence journalière des
trains et un gain de 37 mn sur le temps de parcours actuel. Les effets directs escomptés de ces réalisations y compris les indicateurs d’effets
après la mise en service du projet (Cf. cadre logique du projet) se résument en une nette amélioration des conditions de circulation des trains
sur l’axe ferroviaire Tanger-Kénitra. A moyen et long termes, les impacts générés par le projet seront déclinés l’augmentation de l’offre
ferroviaire sur l’axe contribuant ainsi à l’amélioration de la compétitivité logistique de l’économie nationale par : i) une meilleure desserte
par le rail dans la zone du projet et des différentes zones d’activités logistiques en cours d’installation à travers le pays ; et ii) la génération
d’emplois connexes aux activités logistiques.
Scénario A moins ( - )
Scénario C Doublement partiel Settat-Marrakech sur 26 km, soit LGV entre Kenitra et Casa au Scénario retenu (Coût
seulement lieu de LGV entre Settat et
hors TGV optimisé, 2015 :
Marrakech
8.676 mMAD et
Doublement complet de la ligne souplesse d’exploitation)
Settat-Marrakech
2. 3- Type de projet
2.3. 1- Comme les projets précédents financés par la Banque dans le sous-secteur ferroviaire, le présent
projet est un projet d’investissement portant sur des travaux d’infrastructures, de superstructure et
d’équipement ferroviaires. L’instrument de financement proposé est un prêt/projet qui sera octroyé à
l’ONCF en sa qualité d’emprunteur avec la garantie de l’Etat marocain. Cette option a été privilégiée par
le Gouvernement et indiquée dans sa requête de financement.
2.1 Travaux de mise à niveau 86,96 86,96 173,91 7,47 7,47 14,94
2.2 Travaux de doublement de voie 240,00 107,83 347,83 20,62 9,26 29,88
Total 2 326,96 194,78 521,74 28,09 16,73 44,83
8
Coût de base du projet (1+2) 3035,65 1399,13 4434,78 260,81 120,21 381,01
Imprévus physiques 303,57 139,91 443,48 26,08 12,02 38,10
Aléas financiers 151,78 69,96 221,74 13,04 6,01 19,05
Grand total 3491,00 1609,00 5100,00 299,93 138,24 438,17
Pourcentage 68% 32% 100% 68% 32% 100%
Tableau 2.5: Résumé du coût par catégories de dépenses financée par la Banque (M€)
2.4. 3- Le financement de la Banque couvre les coûts en devises et s’élève à 300 millions EUR, soit 68%
du coût total hors taxes. Le reliquat du coût du projet (32%), soit un montant équivalant à 138,2 millions
EUR, est pris en charge par l’ONCF. Les critères cités dans la politique relative aux dépenses éligibles au
financement du Groupe de la Banque pour justifier ce niveau de contrepartie sont détaillés à l’annexe
technique B1.
Source de financement
Composante
BAD ONCF Total
1. Ligne ferroviaire Kenitra –Casa 267,63 118,99 386,62
2. Ligne ferroviaire Settat-Marrakech 32,30 19,24 51,55
Grand total 299,93 138,24 438,17
Pourcentage 68% 32% 100%
9
Calendrier de dépenses
2.4. 4- Le tableau 2.7 ci-dessous présente le calendrier des décaissements du projet. Le calendrier des
dépenses par composante est présenté dans l’annexe technique B.1.
Source de Années
financement 2011 2012 2013 2014 2015 Total
tourisme suite à l’intensification des dessertes des villes touristiques (Marrakech, Casablanca, Kenitra) et
dans les métiers de transport de fret et activités connexes de logistique à travers le programme de création
de zones logistiques en cours. Par ailleurs, sa réalisation génèrera des avantages exogènes (sécurité
routière, pollution de l’air, effet de serre, économie sur l’entretien de la voie, etc..).
Dans l’ensemble, la qualité du portefeuille actif des opérations dans le secteur des transports est bonne, avec un âge moyen de 3 ans,
L’exécution du projet de construction de l’autoroute Marrakech-Agadir et du Programme national des routes rurales –II (PNRR2) est
suffisamment avancée, avec des taux de décaissement respectifs de 67,4% et 80,5% et ses projets seront achevés avant les délais impartis
pour la clôture des accords de prêt respectifs. Il y a lieu de souligner que dans le cadre de l’exécution du projet autoroutier, la Banque a reçu
une plainte émanant d’une ONG relative aux impacts négatifs des travaux sur certaines populations riveraines de l’ouvrage. Le plan d’action
issu de la médiation engagée par la Banque est en d’exécution. Quant au 3ème projet aéroportuaire, le démarrage de son exécution a été
confronté à des difficultés conjoncturelles relatives au changement survenu à la Direction de l’organe d’exécution, retardant ainsi la signature
des premiers marchés approuvés. A présent, les premiers décaissements sur le prêt y compris des dossiers d’acquisition sont en cours de
traitement à la Banque. Toutefois, il y a lieu de souligner la difficulté croissante rencontrée par MAFO dans le traitement des dossiers
d’acquisition des projets et ce, depuis la démission en juillet 2010 de l’assistant aux acquisitions.
2.7. 2- Dans le sous secteur ferroviaire, sur la période 1998-2008, la Banque a cofinancé avec la Banque
mondiale le projet de réhabilitation ferroviaire`qui s’est achevé en 2006. Le rapport d’achèvement élaboré
en 2007 a jugé satisfaisante l’exécution de cette dernière opération. Les réalisations ont permis de doter
l’office d’une capacité opérationnelle accrue et d’une structure organisationnelle technique et financière
rationalisée. Parmi les principaux enseignements tirés de l’exécution de ce projet, il y a lieu de
souligner la nécessité de : (i) maintenir une cadence appropriée des missions de supervision et de suivi
durant toute la durée d’exécution du projet ; et (ii) faire preuve de plus de souplesse de la part de la
Banque pour les adaptations et ajustements justifiés lors de l’exécution du projet visant à renforcer les
objectifs techniques initialement assignés.
2.7. 3- Le présent projet constitue une continuité pour renforcer davantage la capacité opérationnelle de
l’ONCF sur l’axe Tanger-Marrakech qui occupe une place de taille dans ses activités commerciales, du
fait que par cet axe transitent près de 50% et 70% respectivement des flux de fret et de voyageurs. Le
présent projet a intégré dans sa conception et réalisation les leçons et enseignements pertinents tirés de
l’exécution des précédents et présents projets du portefeuille des opérations dans le secteur des transports.
En effet, les composantes retenues sont issues des résultats de l’étude de capacité menée pour le réseau
ferré à l’horizon 2015 et 2020 de telle sorte que les changements ou adaptations probables de fonds ne
seront pas nécessaires en cours d’exécution. De plus, la présence du chargé du projet à MAFO est un
atout pour assurer une supervision de proximité de l’exécution du projet. Par ailleurs, sa gestion et suivi
seront accompagnés par un audit technique et financier des réalisations à mi-parcours et à l’achèvement
de son exécution et par un suivi environnemental de l’exécution du PGES assuré par un cabinet de
consultant recruté à cet effet. Il convient de souligner que l’ONCF a démontré une expérience très
remarquable en maîtrise d’œuvre et d’ouvrage dans les réalisations récentes financées sur ses propres
fonds avec les Banques locales, notamment la construction des lignes nouvelles Tanger Med et Nador –
Taourit.
tâche. La mise à disposition des rapports statistiques et autres documents de référence se fera en liaison
avec MAFO et pendant les missions de la Banque.
Performance économique
3.1. 5- L’évaluation économique du projet est fondée sur un bilan socio-économique, qui mesure les
effets du projet en termes de coûts et d’avantages monétarisés pour la collectivité. L’indicateur de
performance économique retenu est le taux de rentabilité économique (TRIE) calculé pour l’ensemble du
projet sur la base de la méthode coûts/avantages entre les situations « sans » et « avec » projet et sur une
13
période de trente ans à partir de l’année du premier investissement. Il est pris en compte un taux
d’actualisation de 8% et une valeur résiduelle de 44% prenant en compte les infrastructures et
équipements dont la durée de vie n’est pas encore écoulée à la fin de la période de calcul du bilan (30
ans). Les données prises en considération sont : (i) les coûts d’investissements hors toutes taxes, liés aux
travaux et aux imprévus physiques soit 4,844 milliards de MAD ; et (ii) les coûts d’exploitation liés au
projet ;(iii) les avantages économiques quantifiables qui sont constitués des recettes générées par le trafic
supplémentaire de passagers et de fret, gains de temps liés au projet ainsi que les autres avantages
exogènes, réductions des nuisances sur l’environnement (gain en sécurité routière, pollution de l’air et
effet de serre etc..) et économies réalisées suite au transfert modal de la route vers le rail. Le tableau 3.1
suivant donne un résumé de l’analyse économique dont le détail figure en annexe technique B4. Le taux
de rentabilité économique du projet obtenu est de 16,55%. Il est supérieur au coût d’opportunité qui est de
8% et justifie de la nécessité de sa réalisation.
Tableau 3.1 : Résumé de l’analyse économique (scénario de base)
Taux de rentabilité économique (TRIE) du projet en % 16,55%
Valeur Actuelle Nette (VAN) en Millions de Dirham 4 612
Sensibilité du TRIE (Combinaison de l’augmentation de 10% des coûts et
1 3,42%
de la réduction de 10% des avantages)
Valeur Actuelle Nette (VAN) en Millions de Dirham 2 833
Performance financière
3.1. 6- Le taux de rentabilité interne financière (TRIF) est l’indicateur de base retenu pour apprécier la
performance financière du projet. Ce taux est déterminé sur la base du coût de l’investissement initial à
prix courant (5.1 milliards de MAD) et les recettes générées par le projet (voyageurs, fret,). En supposant
un taux d’actualisation réel de 8%, la valeur actuelle nette (VAN) s’établit à 1.1 milliard de MAD. Le
TRIF s’élève à 10,2% sur la période 2010-2040. Une analyse des projections financières de l’ONCF a été
parallèlement menée. Les résultats de l’analyse financière (scénario de base) consignés dans le tableau 3.2
ci-dessous montrent que le projet est financièrement justifié. Les détails de calcul sont présentés en
Annexe technique B 4.
Tableau 3.2: Résultat de l’analyse financière (scénario de base)
IV. Exécution
4. 1 Dispositions d’exécution
4.1. 1- Organe d’exécution : Le pilotage de l’exécution du projet sera assuré par la Direction du pôle
Infrastructure et Circulation (PIC) de l’ONCF qui en assure ainsi la maitrise d’ouvrage et maitrise
d’œuvre. Cette Direction est organisée de manière appropriée et dispose de personnel qualifié et
expérimenté pour assumer cette fonction à travers ses différents services, notamment le Département
Projet, le Département Achats et gestion et la Direction Ingénierie pour la maitrise d’œuvre. La maitrise
d’œuvre du projet sur le terrain, sous la Direction du Département projet est assurée par le Directeur
MOE qui dispose également de services compétents avec les moyens nécessaires mis à sa disposition
dans le cadre de l’accomplissement de ses prestations. Ces dispositions mises en place ont fait leur preuve
dans la réalisation des projets récemment achevés, notamment la construction des lignes Tanger Med et
Nador-Taourit. L’annexe technique B6 donne l’organigramme de la gestion du projet ainsi que les rôles
des différents intervenants dans le cadre de la gestion et suivi du projet.
4.1. 2- Acquisition : Tous les travaux et biens financés sur les ressources du prêt de la Banque seront
acquis en conformité avec les règles de la Banque, utilisant les dossiers types d’appel d’offre. Il y aura au
total 15 appels d’offres à lancer par voie d’appels d’offres international et national pour les travaux et les
fournitures d’équipements. L’appel national sera utilisé pour les travaux de réhabilitation des petites
gares.
4.1. 3- Plan de passation des marchés : Un plan de passation du marché indicatif a été établi
particulièrement pour les premiers 18 mois de l’exécution du projet. Ce plan à publier sur le site web de la
Banque est présenté en annexe B.3 et il devra être actualisé annuellement par l’ONCF et soumis à la
Banque pour suivi d’exécution.
4.1. 4- Note d’information générale sur les acquisitions : Le texte d’une note d’information générale
sur les acquisitions (NGA) sera publié dans le « Development Business » des Nations Unies et sur le site
web de la Banque après sa finalisation. Cette publication ne sera faite qu’après l’approbation par le
Conseil d’Administration de la Banque de la proposition de prêt et de garantie.
4.1. 5- Dispositions relatives aux décaissements : La Direction des Finances de l’ONCF aura la charge
de la gestion financière du projet. Les demandes de décaissement seront établies par les responsables
financiers de cette Direction conformément aux dispositions du manuel des décaissements.. L’ONCF a
privilégié les méthodes de paiement direct pour les travaux et biens et de remboursement pour certains
biens d’équipements.
4.1. 6- Comptabilité et audit du projet : L’ONCF a une certification ISO9001 en matière de gestion.
Toutefois, son système doit être adapté pour la gestion financière du projet, notamment, par : (i.) le
paramétrage du logiciel pour obtenir les documents comptables spécifiques au projet, (ii.) l’établissement
d’un manuel de procédures administratives, financières et comptables pour le projet, (iii.) une formation
spécifique pour le personnel comptable et financier du projet; et (iv) le recrutement d’un cabinet d’audit
externe pour la réalisation de l’audit annuel des comptes du projet. Les comptes du projet seront tenus
séparément à partir d’extraction de la comptabilité générale de l’ONCF afin de faciliter le suivi des
dépenses par composante, par catégorie de dépenses et par source de financement. Ces comptes feront
l’objet d’audit annuel qui sera mené par un cabinet d’audit indépendant. Les rapports d’audit seront
soumis à la Banque dans les six mois qui suivent la clôture de chaque exercice, conformément aux
dispositions générales applicables aux accords de prêt et aux accords de garantie de la Banque. Les détails
de l’évaluation des systèmes de gestion financière de l’ONCF et de l’organe d’exécution du projet
figurent à l’Annexe B2.
17
Déc. 2010 Information générale sur les acquisitions Publication UNDB de la note d’information (Banque)
Févr. 2011 Signature de l’Accord de prêt et de garantie Lettre d’invitation à l’emprunteur et au Garant (Banque)
Mars 2011 Entrée en vigueur du prêt Satisfaction des conditions d’entrée en vigueur (ONCF)
Mars 2011- Lancement des AO de travaux et fournitures Approbation DAO par la Banque ; lancement des AO par
Juin 2012 et installations pour les différentes l’ONCF et évaluation des offres et attribution des
composantes du projet inscrits au plan de marchés
passation de marché élaboré
2011-2015 Exécution des travaux et installation des Contrôle et surveillance des travaux et vérification de la
équipements conformité des équipements par l’ONCF
2011-2016 Supervision du projet et revue à mi- Suivi de l’exécution du projet-missions de supervision au
parcours moins 1,50 mission/an (Banque)
Déc. 2016 Achèvement du projet et préparation du Elaboration conjointe du rapport d’achèvement (Banque
rapport d’achèvement et ONCF)
4. 3 Gouvernance
Le Maroc a engagé, depuis plusieurs années, de profondes réformes juridiques, institutionnelles et
économiques qui font aujourd’hui l’un des pays les plus dynamiques et prometteurs sur le plan
international. Toutefois, malgré ce contexte dynamique et les progrès accomplis, la pauvreté et les
inégalités sociales et territoriales restent très fortes au Maroc. Concernant le secteur des transports et le
sous secteur ferroviaire, il est à noter qu’aucune plainte n’a été enregistrée de la part des soumissionnaires
à l’issue du processus d’acquisition des travaux, biens et services dans le cadre des précédents projets
financés par la Banque.. Pour chacun de ces projets, les procédures de passation des marchés en vigueur à
la Banque et la gestion des marchés et des contrats ont été respectées par les organes d’exécutions. Les
rapports de supervision et d’audit n’ont fait état d’aucune irrégularité particulière. Au niveau du Maroc, le
dispositif de contrôle mis en place (Commission d’ouverture et de jugement des offres, Contrôleur d’Etat)
n’a pas relevé de cas d’irrégularités apparentes dans la passation et la gestion des marchés. Pour le présent
projet, le système de contrôle et de vérification habituellement utilisé par la Banque restera proactif
pendant toute la durée d’exécution du projet. Il s’agit, en l’occurrence, des procédures d’acquisition des
travaux, biens et services, de l’examen des dossiers d’acquisition, des missions de supervision, des
procédures de décaissement et de l’audit externe des comptes du projet. Par ailleurs, s’agissant de
travaux et d’installation d’équipements souvent clef en main, la Banque et l’ONCF ont convenu de
réaliser à mi-parcours de l’exécution du projet et à son achèvement un audit technique et financier des
équipements acquis et installés afin de s’assurer de leur qualité et fonctionnement selon les règles de l’art.
18
4. 4 Durabilité
Suite à la réforme de rationalisation de ses structures, les opérations d’entretien et de maintenance de
l’infrastructure et des installations ont été externalisées. La hiérarchie des opérations couvrent 3 niveaux :
niveau 1 (entretien courant); niveau 2 - réfection PR (réhabilitation, remplacement partiel/grande
opération) ; et le niveau 3- réfections PR/GR (remplacement complet, renouvellement et grandes
opérations). Le programme est établi à l’avance et son financement est inscrit au budget d’exploitation
annuel pour l’entretien courant, sur le budget d’investissement pour la réhabilitation des installations
(niveau 2) et sur le budget quinquennal pour les renouvellements complets. Les prestations de gestion et
suivi des opérations sont assurées selon le niveau de complexité par des moyens internes au niveau des
régions ou au niveau central. Sur la base des programmes d’entretien réalisés par l’ONCF, les coûts
d’entretien de la voie et de la caténaire sont de 50.000 MAD/km pour la voie classique de Settat-
Marrakech, 30.000 MAD/km pour la voie en Long Rail Soudé (LRS) de Kenitra-Casablanca et 20.000
MAD/km pour les caténaires. Avec les réalisations du projet, ces coûts unitaires d’entretien courant
seront en moyenne réduits de 40% à 8.000 MAD/km pour les voies et 12.000 MAD/km pour les
caténaires. Cette baisse représente de fait une économie sur le budget annuel d’exploitation de l’ONCF.
4. 5 Gestion des risques
4.5. 1- Les principaux risques identifiés susceptibles d’entraver l’exécution du projet dans les délais
prescrits et l’atteinte des objectifs assignés concernent : (i) le retard dans la libération des emprises de
terrain expropriés surtout pour les travaux de raccordement du tracé de la 3ème voie dédiée au fret au
niveau des contournement des villes de Rabat et de Mohammedia ; et (ii) la dégradation de la situation
financière de l’ONCF par suite de la diminution de ses recettes relatives au transport de phosphate qui
représentent près de la moitié de son chiffres d’affaires.
4.5. 2- Pour le 1er risque lié à la libération des terrains d’emprise, lors des études d’APD pour les travaux
de triplement de voie, les enquêtes parcellaires réalisées ont indiqué que les superficies de terrain à
exproprier sont mineures (50ha) et constituent des surfaces agricoles sans grande valeur ne représente pas
une perte d’activités pour les occupants concernés. Sur ces terrains, il a été recensé uniquement 3 bâtis à
usage d’habitation. Les autres habitats précaires à proximité des emprises recensés sont en cours de
délocalisation dans le cadre du programme d’éradication de l’habitat précaire à l’instar de ceux de
Mohammedia dont les habitants entièrement ont été relogés dans des ensembles sociaux modernes. En
tout état de cause, l’engagement de l’ONCF de libérer les emprises de terrain pour les travaux de
raccordement de tracé de la 3ème voie dédiée au fret au niveau des contournements des villes de Rabat et
Mohammedia et de procéder aux indemnisations nécessaires est une condition pour le démarrage desdits
travaux.
4.5. 3- Quant au risque lié à la dégradation de la situation financière de l’ONCF par suite de la
diminution de ses recettes relatives au transport de phosphate, l’office a décidé d’adopter deux séries de
mesures: a) la sauvegarde de ses intérêts : des mécanismes de compensation seront établis pour ne pas
compromettre les équilibres financiers de l’ONCF. Ces mécanismes ont été introduits dans le contrat
programme 2010-2015 signé avec l’Etat marocain qui contient une disposition spéciale à cet effet. ; b) la
mesure de substitution qui consiste pour l’ONCF à diversifier ses sources de revenus par l’adoption de
mesures visant à s’insérer dans la stratégie nationale de développement de la logistique dans des secteurs
tels que les céréales et produits pétroliers et notamment: (i) l’aménagement de silos dans les gares pour
les céréales ; (ii) l’aménagement de dépôts de distribution connectés avec et les principaux centres de
consommation ; et (iii) le développement du rôle d’intégrateur logistique dans le fret au Maroc. En tout
état de cause, le prêt à l’ONCF est subordonné à la garantie de l’État marocain.
19
V. Cadre Juridique
5. 1 Instrument légal : Comme pour les projets similaires précédents, l’instrument de financement
retenu est un prêt/projet à octroyer à l’ONCF en sa qualité d’Emprunteur avec la garantie de l’Etat
marocain.
5. 2 Conditions associées à l’intervention de la Banque : L’octroi du prêt à l’ONCF est subordonné
aux conditions suivantes :
A. Conditions préalables à l’entrée en vigueur du prêt
L’entrée en vigueur de l’accord de prêt sera subordonnée à la réalisation par l’Emprunteur des conditions
prévues à la section 1.2.0.1 des Conditions Générales applicables aux accords de prêt et de garantie.
B. Autres Conditions
Procéder, au plus tard avant le démarrage des travaux de triplement et de doublement de voies aux
indemnisations appropriées afin de libérer les emprises ferroviaires (paragraphe 2.1.4 et 4.5.2) ;
5. 3 Conformité avec les politiques de la Banque
Le présent projet est conforme à toutes les politiques applicables de la Banque dont notamment la
politique sectorielle de transport, la politique environnementale et sociale, les règles de procédures en
matière d’acquisition des biens et services, le DSP pour le Maroc pour la période 2007-2011 révisé en
2009, la politique du Groupe de la Banque en matière de déplacement involontaire des populations et le
Manuel de décaissement.
VI. Recommandations
La Direction recommande que le Conseil d’Administration approuve la proposition de prêt d'un montant
de 300 millions EUR à l’Office National des Chemins de Fer (ONCF) avec la garantie de l’Etat, selon les
conditions énoncées dans le présent rapport.
Appendice I : Carte du réseau ferré et zone du projet
Appendice II. : Indicateurs socio-économiques comparatifs du pays
Maroc - Indicateurs de développement
Maroc Pays en dévelo-
Indicateurs sociaux Afrique
1990 2009 * ppement
Superficie ( 000 Km² ) 711 30,323 80,976
Population totale (millions) 24.8 32.0 1,008.4 5,628.5
Croissance annuelle de la population (%) 1.9 1.2 2.3 1.3
Espérance de vie à la naissance -Total (années) 64.1 71.6 55.7 66.9
Taux de mortalité infantile (pour 1000) 64.6 28.8 80.0 49.9
Nombre de médecins (pour 100000 habitants) … 55.6 42.9 78.0
Naissances assistées par un personnel de santé qualifié (%) … 62.6 50.5 63.4
Taux de vac. contre rougeole (% d'enfants de 12-23 mois) 79.0 95.0 74.0 81.7
Taux de scolarisation au primaire (% brut) 66.9 106.9 100.2 106.8
Ratio Filles/Garçons au primaire (%) 68.7 90.5 90.9 100.0
Taux d'analphabétisme (% de la population >15 ans) … 55.6 … …
Accès à l'eau salubre (% de la population) 75.0 83.0 64.0 84.0
Accès aux services sanitaires (% de la population) 52.0 72.0 38.5 54.6
Valeur de l'IDH (Rang sur 182 pays) … 130.0 n.a n.a
Indice de pauvreté humaine (IPH-1) (% de la Population) … 31.8 3.4 …
Maroc
Indicateurs macroéconomiques 2000 2007 2008 2009
RNB par habitant, méthode Atlas ($ courant) 1 340 2 290 2 580 …
PIB (Million de dollars courant) 37 060 75 223 88 879 95 732
Croissance du PIB réel (% annuel) 1.8 2.7 5.6 5.0
Croissance du PIB réel par habitant (% annuel) 0.6 1.5 4.3 3.7
Investissement intéreur brut (% du PIB) 25.5 32.5 36.3 36.8
Inflation (% annuel) 1.9 2.2 3.9 1.0
Solde budgétaire (% du PIB) -5.5 0.2 0.4 -2.9
Commerce, Dette extérieure & Flux financiers 2000 2007 2008 2009
Variation en volume des exportations (%) 3.3 11.8 2.4 -15.3
Variation en volume des importations (%) 3.6 18.7 12.4 -6.3
Variation des termes de l'échange -7.4 -6.8 9.7 -8.7
Balance commerciale ( Million de dollars E.U.) -3234.0 -16572.9 -21604.0 -25545.7
Balance commerciale (% du PIB) -8.7 -22.0 -24.3 -26.7
Solde des comptes courants ( Million de dollars E.U.) -476.0 -2564.8 -4311.4 -6021.2
Solde des comptes courants (% du PIB) -1.3 -3.4 -4.9 -6.3
Service de la dette (% des exportations) 32.4 9.9 7.9 8.1
Dette extérieure totale (% du PIB) 48.6 23.7 20.6 20.7
Flux financiers nets totaux ( Million de dollars E.U.) 600.8 2854.4 3206.7 …
Aide publique au développement nette ( Mn de dollars E.U.) 418.8 1072.7 1216.9 …
Investissements nets directs ( Million de dollars E.U.) 422.2 2803.5 2387.5 …
Réserves internationales (mois d'importations) 3.6 5.3 3.8 4.8