Gabon - Document de Strategie Pays 2011-2015 Final
Gabon - Document de Strategie Pays 2011-2015 Final
Gabon - Document de Strategie Pays 2011-2015 Final
REPUBLIQUE GABONAISE
1 INTRODUCTION ............................................................................................................. 1
2 CONTEXTE ET PERSPECTIVES ................................................................................ 1
2.1 Contexte politique, économique, et social ............................................................ 1
2.2 Options stratégiques ................................................................................................ 9
2.2.1 Cadre stratégique du pays .................................................................................... 9
2.2.2 Défis et faiblesses ................................................................................................ 9
2.2.3 Forces et opportunités ........................................................................................ 10
2.3 Coordination et harmonisation de l’aide ............................................................. 11
2.4 Positionnement du Groupe de la Banque au Gabon ........................................ 11
2.5 Résultats du DSP 2006-2010 et leçons tirées de sa mise en œuvre ............ 13
3 STRATEGIE DU GROUPE DE LA BANQUE POUR LE GABON......................... 14
3.1 Justification de la stratégie du Groupe de la Banque ....................................... 14
3.2 Résultats attendus et cibles .................................................................................. 18
3.3 Questions liées à l’allocation des ressources .................................................... 19
3.4 Suivi et évaluation .................................................................................................. 19
3.5 Dialogue avec le pays ............................................................................................ 19
3.6 Risques potentiels et mesures d’atténuation ..................................................... 20
3.7 Conclusion et recommandations .......................................................................... 20
ANNEXES
EQUIVALENCES MONETAIRES
(Taux en vigueur au mois de juin 2011)
Unité monétaire = Franc CFA (XAF)
1,0 UC = 729,949 FCFA
1,0 UC = 1,600777 USD
1,0 UC = 1,11280 EUR
1,0 USD = 445,999 FCFA
1,0 EURO = 655,957 FCFA
EXERCICE BUDGETAIRE
1er janvier – 31 décembre
DATES CLES
Mission de collecte d’information : Novembre 2010 et février 2011
Mission de préparation de la stratégie du DSP : Mai 2011
Revue du rapport par l’équipe pays : Juin 2011
Revue du rapport par OPSCOM : Juillet 2011
Mission de dialogue avec le Gouvernement : Août 2011
Examen par les Conseils (date indicative) : Septembre 2011
EQUIPE DU DSP
M. KANGA, Directrice, ORCE
L. ENNAHLI, Représentant Résident, GAFO (Chef d’équipe-pays)
A. BERNOUSSI, Spécialiste en Chef, ORCE
P. YEMBILINE, Economiste Pays Principal, GAFO (Chargé de projet, DSP)
Equipe en M. DIAWARA, Jeune Professionnelle, ORCE (Co-chargée de projet, DSP)
charge du K. NYAKI-ZANGBULA, Chargé de programme pays principal, GAFO (chargé
projet de revue de portefeuille)
L. A. OYOUBI, Socio-Economiste, GAFO/OSHD
J.F.EDJODJOM’ONDO, Expert en Transport, GAFO/OITC
J.L MOUBAMBA, Agroéconomiste, GAFO/OSAN
E. DIRABOU, Chargé d’investissement, GAFO/OPSM
C. AHOSSI, Coordonnateur régional en Chef des Acquisitions, CMFO/ORPF
M. OULD TOLBA, Expert en Chef Agriculture, OSAN
P. HORUGAVYE, Spécialiste de l’eau et assainissement, OWAS
Membres de M. El ARKOUBI, Spécialiste de l’eau et assainissement, OWAS
K. BA, Analyste Financier en Chef, OWAS
l’équipe
L. MBONG MBONG, Statisticien en chef, ESTA
N. LETSARA, Statisticien, ESTA
A. YAHIAOU, Expert en Chef Nouvelles Technologies de l’Information, OITC
P. RUGUMIRE, Ingénieur des Transports, OITC
A. MOUSSA, Expert en électricité, ONEC
A. AMOUMOUN, Expert en charge de la Gouvernance, OSGE
C. LIM, Spécialiste Développement du Secteur Privé, OSGE
C. AMBERT, Chargée de Stratégie, OPSM
S. BABALE, Analyste Financier, OPSM
A. DIARRA-THIOUNE, Représentante Résidente, DZFO
Pairs M. DIAGNE, Economiste Principal, MLFO
évaluateurs A. KARANGA, Economiste de transport principal, OITC
M. NDONG-NTHA, Economiste en Chef-politique de développement, ORPC
v
RESUME ANALYTIQUE
1. Cette stratégie couvre la période 2011-2015. Suite au décès en juin 2009 du Président
Omar Bongo Ondimba qui a dirigé le pays pendant 42 ans, une élection présidentielle
anticipée s’est tenue et a été remportée par le Président Ali Bongo Ondimba. Le nouveau
Président place son mandat sous le signe d’un renouveau politique avec une volonté affirmée
de développement socio-économique sur la base d’une croissance forte, diversifiée et
créatrice d’emplois.
2. Le Gabon est classé dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire (PRI), avec un
revenu par habitant de l’ordre de 7.370 dollars E.U. Pourtant, le niveau de pauvreté est
comparable à celui des pays à faible revenu. En 2005, l’Enquête Gabonaise sur l’Evaluation
et le Suivi de la Pauvreté (EGEP) révélait un niveau élevé de pauvreté atteignant jusqu’au
tiers de la population gabonaise. Cette situation, exacerbée par un taux de chômage élevé, en
particulier chez les jeunes, mettait en exergue la nécessité de développer des politiques et
programmes qui favorisent la création d’emplois durables et une meilleure répartition des
richesses. La précédente stratégie 2006-2010 reposait sur deux piliers : « le Renforcement de
la Gouvernance » et « l’Amélioration des infrastructures », avec pour objectif la mise en
œuvre de réformes structurelles et la réalisation d’infrastructures de base pour appuyer le
développement de secteurs d’activités alternatifs au secteur pétrolier. La mise en œuvre de
cette stratégie a toutefois été affectée par le concours de plusieurs facteurs, notamment les
incertitudes politiques à la veille du décès du Président Omar Bongo Ondimba, l’absence
d’un dispositif de concertation structuré entre le Gouvernement et les bailleurs de fonds et des
insuffisances dans le niveau de préparation des opérations inscrites au programme de prêt.
3. Aujourd’hui, les disparités sociales constituent un défi. L’atteinte d’ici à l’horizon 2015 de
la cible du taux de pauvreté fixée à 13,5% dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) s’avère peu probable au regard des conclusions du Troisième
Rapport National sur le suivi des OMD (2010). L’économie est fortement tributaire du
pétrole qui représente près de 50% du PIB, 60% des recettes fiscales et 80% des exportations.
Sur la base des réserves prouvées actuelles et au rythme d’exploitation de cette ressource, le
Gabon jouirait de la rente pétrolière pendant encore une trentaine d’années. Cependant, le
caractère non renouvelable de la ressource oblige le pays à identifier d’autres relais de
croissance à long terme. Dans un tel contexte, le Gouvernement ambitionne de bâtir les
fondations d’une économie diversifiée qui favorise la redistribution des richesses.
Président de la République du mois d’avril 2010, elle ambitionne d’atteindre une croissance
inclusive forte, durable et diversifiée qui repose sur la valorisation du potentiel énergétique,
minier, forestier, touristique, agricole et agroindustriel. Bien que le pays regorge de
potentialités résultant d’une forte dotation en ressources naturelles, il reste aux prises avec
des défis majeurs relatifs en particulier à la nécessité d’améliorer le climat des affaires pour le
développement du secteur privé. Le Gabon a un marché local etroit qui appelle un niveau
plus élevé d’intégration sous-régionale. Le marché de la CEEAC auquel appartient le pays lui
offre des opportunités d’affaires à condition d’œuvrer pour le renforcement des
infrastructures régionales énergétiques, de transport et de télécommunication.
6. Basée sur les priorités nationales, les défis auxquels le pays est confronté et les
enseignements tirés de la mise en œuvre des précédentes stratégies, la présente stratégie se
veut plus sélective et recentrée sur des appuis aux réformes et le développement
d’infrastructures qui favorisent un environnement des affaires plus attractif. L’objectif est de
promouvoir le secteur privé comme moteur de la croissance diversifiée.
8. Le premier pilier vise à lever l’une des contraintes majeures à l’essor des PME/PMI :
l’accès aux ressources financières à moyen et long terme. Il appuiera les actions du
Gouvernement en faveur d’une meilleure adéquation entre l’emploi, la formation et les
compétences. Enfin, l’appui de la Banque s’inscrira dans la continuité des initiatives en cours
pour promouvoir le partenariat public-privé. Le second pilier sera dédié : (i) au renforcement
des infrastructures routières sur les segments de l’axe régional reliant le Gabon au Congo,
maillons du corridor Tripoli-Windhoek ; (ii) à la réhabilitation des infrastructures de transport
et de commercialisation en milieu rural afin de favoriser le désenclavement des zones de
production et (iii) au renforcement du dispositif énergétique et de télécommunication.
L’ensemble de ces actions contribueront à soutenir les ambitions de diversification
économique et de transformation locale et à mieux intégrer le pays dans la sous-région. Par
ailleurs, les études qui seront menées dans les secteurs de l’agro-industrie et du bois, de
l’informel et des télécommunications permettront de mieux concevoir les politiques et les
stratégies du pays dans ces domaines.
1 INTRODUCTION
1.1 Le dernier document de stratégie pays (DSP 2006-2010) pour le Gabon a été approuvé
par les Conseils le 24 janvier 2007 et sa revue à mi-parcours, le 27 janvier 2009 par CODE.
Le rapport d’achèvement, finalisé en septembre 2010, a confirmé la pertinence des deux
piliers du DSP qu’étaient « le Renforcement de la gouvernance » et « l’Amélioration des
infrastructures ». Le présent DSP couvrant la période 2011-2015 repose sur deux piliers
complémentaires, à savoir : (i) l’amélioration du climat des affaires pour le développement du
secteur privé et (ii) le renforcement des infrastructures pour soutenir les pôles de croissance
hors pétrole. Celui-ci a fait l’objet d’une large consultation avec les parties prenantes
gabonaises en particulier lors de la réalisation des études préparatoires et des trois missions
de collecte d’information et de dialogue. Ce processus intervient dans un contexte nouveau,
marqué par un changement au sommet de l’Etat. Les nouvelles autorités, en place depuis août
2009, ont exprimé leur volonté d’intensifier les réformes et les investissements nécessaires
pour accélérer le rythme de développement économique en vue de faire du Gabon un « pays
émergent » à l’horizon 2035.
2 CONTEXTE ET PERSPECTIVES
2.1 Contexte politique, économique, et Graphique 1 – Contexte politique, 2009 Score -
social 4 (moins bon) à 2,5 (meilleur)
Contexte politique
2.1.1 La situation politique demeure marquée
par une relative stabilité des institutions,
renforcée par le respect de la constitution et du
calendrier électoral du pays suite au décès du
défunt Président. Cette relative stabilité offre
un cadre propice à la poursuite des réformes.
Le Gabon a franchi une étape importante de son
histoire avec l’élection présidentielle anticipée
suite au décès en juin 2009 du Président Omar
Bongo Ondimba qui a dirigé le pays pendant 42 Source: Département des statistiques de la BAD - données du WEF 2010
ans. Monsieur Ali Bongo Ondimba a été élu Président de la République au terme du scrutin
organisé en août 2009. La structure du pouvoir est définie par la constitution, révisée en 2003,
qui garantit la séparation des pouvoirs exécutif et législatif ainsi que les libertés
fondamentales. Le Président de la République est élu pour 7 ans sans limitation du nombre de
mandat et partage le pouvoir exécutif avec le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Le
Sénat a joué un rôle crucial dans la gestion de la transition politique avec le transfert du
pouvoir à sa Présidente suite au décès du Président Omar Bongo Ondimba. Le Parti
Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir depuis 1968 demeure majoritaire à l’Assemblée
Nationale avec 100 députés sur un total de 120 et possède une influence importante sur la vie
socio-politique du pays.
2.1.2 A la suite de l’élection présidentielle de 2009, certains hauts responsables du PDG ont
quitté le parti pour se regrouper au sein du parti de l’Union Nationale (U.N.) et de l’Alliance
pour le Changement et la Restauration (A.C.R.). Le calendrier électoral prévoit l’organisation
des prochaines élections présidentielles en 2016. Les législatives prévues pour la fin de
l’année 2011 constitueront un test crucial pour la reconfiguration du Parlement et plus
généralement du paysage politique du pays. Le Gouvernement a engagé un dialogue avec les
institutions du pays et les leaders de l’opposition en vue d’introduire la biométrie dans le
système électoral et garantir ainsi la transparence des résultats. La gestion maitrisée d’une
période de transition sensible et la relative stabilité des institutions gabonaises offrent un
2
cadre assez favorable à l’exécutif pour mettre en œuvre des réformes structurelles souvent
ajournées notamment dans le domaine de la gouvernance.
Contexte économique
Graphique 2 – Taux de croissance réel du PIB (%)
2.1.3 La situation économique a été marquée
par une croissance moyenne de 3% entre 12
8
performance du secteur pétrolier peu intégré 6
aux autres secteurs de l’économie. La 4
-2
conjugué d’une part, de la crise financière -4
internationale qui s’est traduite par une baisse de 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
la demande et des prix du pétrole et du bois qui Gabon Af rique centrale Af rique
représentent 90% du total des exportations et, Source: Département des statistiques de la BAD, PEA avril 2011
2.1.5 La filière bois représente à peine 3,5% du PIB et 10% des exportations mais demeure le
premier pourvoyeur d’emploi du secteur privé (22%). L’évacuation des grumes et leur
transformation sont rendues difficiles par les distances souvent importantes, le mauvais état
du réseau routier et les aléas qui caractérisent la fourniture de l’énergie. On note depuis 2007
1
Les Perspectives Economiques 2011 (BAD/OCDE)
3
6
conduite au niveau régional par la BEAC, a 4
permis de maintenir la stabilité des prix. Le 2
Gouvernance
2.1.10 La perception du niveau de corruption demeure élevée, le pays occupant le
110ième rang sur 178 dans le classement mondial 2010 de Transparency International. En
outre, l’indice Mo Ibrahim sur l’état de la gouvernance montre qu’en 2009, le Gabon occupait
le 27ième rang sur les 53 pays africains inclus dans le classement, soit un recul de deux places
par rapport à 2008 en raison de la détérioration des indicateurs de corruption et d’obligation
de rendre compte. A cet effet, les nouvelles autorités ont adopté en 2009/2010 des mesures
parmi lesquelles figurent : (i) l’audit de la fonction publique qui a mis en exergue l’existence
de fonctionnaires fictifs ; (ii) l’application effective du principe de déclaration des biens des
membres du gouvernement et responsables de l’administration, et ; (iii) l'annonce en avril
2010 de la conduite d’un audit du secteur pétrolier afin de mieux cerner les flux financiers
issus de cette industrie. Des progrès ont été accomplis par le pays depuis son adhésion en
2005 à l’Initiative sur la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Le Gabon a
atteint le statut de pays « proche de la conformité » sur la base du rapport de validation
soumis au Conseil d’Administration de l’ITIE au mois d’octobre 2010.
2.1.11 La gestion des finances publiques souffre des faiblesses dans la programmation,
l’exécution et le contrôle budgétaire ainsi que dans le processus de passation des
marchés publics. Le Gouvernement a adopté en juillet 2010 la Loi organique relative aux
lois de finances et à l’exécution du budget. Cette loi vise à réformer la planification
budgétaire et à accroître l’efficacité et la transparence de la dépense publique par le biais
d’une Budgétisation par Objectifs de Programmes (BOP). Outre la BOP, le Cadre de Dépense
à Moyen Terme (CDMT), en cours de développement, devrait permettre un pilotage
budgétaire pluriannuel. Un diagnostic de la gestion des finances publiques a été conduit par le
Fonds Monétaire International (FMI) en juillet 2010. Suite à ce diagnostic, une assistance
technique a été programmée en collaboration avec la Banque mondiale en vue de renforcer la
gestion budgétaire et améliorer le potentiel de mobilisation des ressources budgétaires hors
pétrole.
2.1.13 Enfin, sur le plan de la gouvernance démocratique, la société civile reste encore
insuffisamment structurée et handicapée par ses capacités techniques et organisationnelles
relativement faibles. Toutefois, la tenue de conseils des ministres délocalisés dans les
provinces, les consultations politiques élargies sur certaines questions d’intérêt public et
l’usage des moyens de communication modernes pour vulgariser les réformes entreprises
ainsi que les actions menées dans le cadre du projet national de l’« émergence » sont au
nombre des initiatives qui contribuent au renforcement du dialogue national.
5
2.1.15 Le secteur privé gabonais demeure dominé par des entreprises multinationales
actives dans les secteurs des mines et des hydrocarbures et par des sociétés en position de
quasi-monopoles dans les secteurs forestiers, agroalimentaires et du commerce. Si le pays
jouit d’une politique économique libérale, ouverte à l’implantation d’entreprises et à
l’investissement, le volume des investissements directs étrangers (IDE) rapporté au PIB reste
très limité (0,3% en 2009). La participation du secteur privé aux partenariats public-
privé (PPP) est aussi limitée. En effet, malgré, les opportunités offertes dans les différents
secteurs (eau, énergie, transport, agro-industrie, etc.) cette forme de partenariat est
handicapée par la faiblesse des capacités de l’administration publique en matière de
planification, de négociation et de montage des projets PPP, eu égard aux meilleures
pratiques internationales.
2.1.16 Face à ces obstacles liés au climat des affaires qui entravent le développement du
secteur privé, les autorités ont entrepris une série de réformes. Reconnaissant le rôle
capital du système financier pour l’essor de l’économie gabonaise, le Gouvernement a
entamé en avril 2010 la restructuration des fonds publics de garantie et de développement des
entreprises ainsi que celle de la Banque Gabonaise de Développement (BGD). Cette dernière
a ainsi vu sa mission recentrée sur le développement de la PME/PMI et la gestion des fonds
publics en cours de restructuration. Sur le plan de l’encadrement des entreprises, la
liquidation de l’Agence de Promotion des Investissements Privés (APIP) dont le
fonctionnement s’est avéré inefficace à plusieurs égards est en cours avec la création en
février 2011 d’un Centre de Développement des Entreprises. La Chambre de Commerce
amorce sa redynamisation suite à la décision du Gouvernement, suivie d’effet, de mettre fin à
la nomination politique de son Président. S’agissant des PPP, l’intérêt croissant porté par le
Gouvernement à cette forme de partenariat tant dans les secteurs productifs que sur le plan
2
Classement Régional Doing Business, CEEAC, Rapport 2011
3
The Heritage Foundation, Classement 2011
4
ADB/BD/IF/2010/163
5
Fonds Monétaire International, Article IV, Mai 2011
6
des infrastructures a conduit à l’élaboration en cours d’un projet portant cadre législatif des
PPP.
Les principaux facteurs de compétitivité
2.1.17 Le coût élevé de l’électricité et la recrudescence des délestages en 2010 et 2011,
résultant d’une offre de plus en plus déficitaire, ont mis en évidence l’urgence de
renforcer les moyens de production et de transport de l’énergie électrique. Aussi,
l’approvisionnement en eau potable est caractérisé par un déficit de l’offre aggravé par
les pertes techniques importantes et des coupures d’eau régulières. La perspective d’une
transformation locale accrue des ressources naturelles et le développement industriel au sein
des trois zones économiques spéciales en construction nécessite une réponse rapide aux
contraintes techniques et institutionnelles que connaissent les secteurs de l’énergie et de
l’eau. Face à de tels enjeux, le Gouvernement a procédé en 2010 à la création d’une Agence
de Régulation du secteur de l’eau et de l’énergie en cours d’opérationnalisation. Il ambitionne
également de porter la capacité de production actuelle de l’énergie de 373MW6 à 1200MW
d’ici à l’horizon 2020 pour répondre à la demande projetée à environ 1039MW, en
privilégiant l’énergie hydraulique dont le potentiel pour le Gabon est estimé entre 5000 et
6000MW. Le succès de la politique de diversification économique passe par l’existence
d’une planification adéquate de l’offre d’eau et d’énergie qui pourrait bénéficier
d’investissements sous forme de PPP.
2.1.18 Le réseau routier (9170 km) est insuffisamment développé avec moins de 11% des
routes bitumées (1055 km) et 8115 km de route non revêtues. Il souffre surtout d’un
niveau de dégradation élevé avec moins de 20% du réseau non revêtu en bon état. Ces
conditions pèsent lourdement sur le développement de l’activité économique dans les zones
de production, handicapent le commerce régional et inhibent le développement du tourisme.
Les ressources du Fonds d’Entretien Routier de deuxième génération (FER II), créé en 2007,
et celles octroyées par les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) ont été les principales
sources de financement permettant d’atténuer les insuffisances ci-dessus relevées.
2.1.19 Le transport maritime s’articule autour de deux ports plus ou moins spécialisés à
Libreville-owendo (marchandises) et Port-Gentil (pétrole) dont la vétusté des installations et
des équipements contribue à renchérir les coûts de transactions. Une convention de gestion a
été signée en novembre 2010 entre l’Office des Ports et Rades du Gabon et l’Autorité
Portuaire de Singapour en vue de renforcer les capacités des ports du Gabon et pour leur
positionnement dans la sous-région et en Afrique. Les projets en cours concernent le Port
maritime en eaux profondes de Mayumba, le Port maritime de Santa Clara et le Port fluvial
de Lambaréné.
2.1.20 Le réseau ferroviaire long de 658 km reliant Libreville à Franceville facilite les
activités forestières et minières même s’il expose encore les usagers à de nombreux aléas.
Une deuxième ligne ferroviaire, desservant le sud du pays avec un accès au port de Mayumba
est au nombre des projets d’infrastructures prévus par le Gouvernement.
2.1.21 Sur le plan des télécommunications, le taux de pénétration du téléphone fixe est de
l’ordre de 5% et d’environ 90% pour le mobile. L'usage de l’internet concerne 5,76% de la
population et le haut débit est très peu développé (1,8%). Une meilleure efficacité du réseau
de télécommunication passe par la mise en place à l’échelle nationale d’une infrastructure à
haut débit en fibre optique. Avec l’appui des PTF, le Gabon devrait bénéficier dans un avenir
proche d’un raccordement au câble sous-marin à fibre optique reliant la côte ouest-africaine à
6
45% de la production provient de centrales thermiques à combustibles fossiles notamment dérivés du pétrole et du gaz.
7
2.1.22 Le coût du travail au Gabon est relativement plus élevé que dans la plupart des pays
de la CEMAC. Le SMIG de 80.000 FCFA en 2006 est passé à 150.000 FCFA en 2010, soit
une augmentation de 87,5%. Ce niveau de rémunération pourrait affecter la compétitivité du
pays dans un contexte où le Gouvernement ambitionne de faire du Gabon un pays exportateur
de produits à valeur ajoutée. En outre, la main d’œuvre qualifiée fait défaut dans les secteurs
d’activités où la diversification est projetée.
Intégration régionale et commerce
2.1.23 Sur la base des stratégies de développement de l’Union africaine et du NEPAD, la
Banque a élaboré une stratégie régionale qui a constitué le fondement du Document de
stratégie d’intégration de l’Afrique Centrale pour la période 2011-2015 (DSIR7) qui
comprend 10 pays dont le Gabon. De par sa position géographique et ses potentialités, le
Gabon est appelé à jouer un rôle important dans le renforcement de l’intégration régionale.
Ces potentialités devraient aussi être utilisées pour tirer profit d’un marché de plus de 120
millions d’habitants au sein de la CEEAC. Cependant, le constat est que l’intégration
régionale du pays demeure limitée. En effet, les échanges commerciaux du Gabon avec les
pays de la sous-région sont faibles et portent en particulier sur l’importation de produits
alimentaires.
2.1.25 Par ailleurs, la politique de transformation locale des ressources naturelles engagée par
le Gouvernement, offrira également des opportunités d’échanges au niveau interrégional,
facilitées par le processus d’Aide pour le Commerce en Afrique Centrale (Aid for Trade
Initiative) soutenu par la Banque.
Contexte social
2.1.26 Malgré un RNB par habitant supérieur à ceux de la plupart des pays d’Afrique
subsaharienne, le Gabon enregistre un niveau de pauvreté comparable à celui des pays
à faibles revenus. La population gabonaise présente deux caractéristiques majeures : la part
élevée de la population jeune (35.6% de la population à moins de 15 ans) et un taux
d’urbanisation élevé (près de 86% de la population vit en milieu urbain). Selon l’enquête sur
l’évaluation et le suivi de la pauvreté (EGEP 20058), le tiers de la population gabonaise
vivrait sous le seuil de pauvreté. Les disparités dans la répartition des richesses demeurent
7
ADB/BD/WP/2009/209/Rev.2
8
L’enquête EGEP datant de 2005 représente la source la plus récente de données fiables sur la pauvreté au Gabon. Cette enquête n’a pas encore connu
d’actualisation. Le rapport 2010 sur le suivi des OMD est cependant disponible et fait état d’une tendance préoccupante de la pauvreté.
8
fortes, la probabilité d’atteindre la cible du taux de pauvreté fixée à 13,5% d’ici 2015, dans le
cadre des OMD, s’avère faible. Sur le plan du développement humain, si des progrès ont été
réalisés, portant l’indice IDH à 0,6489 en 2010 (contre 0,628 en 2005), le classement du
Gabon, qui occupe le 93ième rang sur 169, reste bien en deçà de celui des pays de sa catégorie
en terme de revenu par tête. La situation de l’emploi est relativement précaire, le secteur
pétrolier n’ayant qu’un impact marginal sur l’emploi. Le taux de chômage est préoccupant,
estimé au-delà des 20% et les jeunes chômeurs représenteraient 60% de la population au
chômage.
2.1.27 Face à cette situation, le Gouvernement a entrepris des mesures visant à accroître le
pouvoir d’achat des travailleurs notamment l’augmentation du revenu minimum mensuel à
150 000 FCFA en 2010 et la création d’une prime de solidarité pour les travailleurs à très
faible revenu. Toutefois, ces mesures ne s’attaquent pas réellement au problème du chômage.
Les enjeux sont significatifs et requièrent des actions qui s’inscrivent dans la durée et placent
le capital humain au cœur de la dynamique de croissance économique.
2.1.28 En matière de genre, le Gabon a ratifié la Convention des Nations Unies sur
l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF). Il a
également adhéré au Programme d’Action de Beijing (1995) ainsi qu’au protocole relatif aux
droits de la femme en Afrique adopté par la Conférence des Chefs d’Etats de l’Union
Africaine à Maputo (2003). Le Gabon a adopté en 2010 la politique nationale d’égalité et
d’équité en genre. Cependant, si en théorie la femme n’est pas sujette à discrimination, en
pratique, des disparités subsistent au détriment des femmes. En moyenne, la population
féminine est plus pauvre et plus exposée au chômage que la population masculine10. La
représentativité des femmes à l’assemblée nationale est largement minoritaire avec un
pourcentage de 16,1% bien que supérieur à celui des pays de la sous-région11.
2.1.29 Sur le plan de l’éducation, le Gabon est en bonne voie pour l’atteinte des OMD,
notamment l’accès à l’éducation pour tous d’ici 2015. Le taux de scolarisation au primaire a
été de 94,7% en 2010 (92,44% et 88,38% en 2005 et 1990 respectivement) avec une parité de
genre quasi parfaite. Toutefois, le niveau de redoublement et les taux d’abandon sont élevés
nécessitant un besoin de renforcement des structures et de la qualité de l’enseignement. Sur le
plan de la santé, le paludisme demeure la première cause de mortalité au Gabon avec un taux
de prévalence estimé à 66%. S’agissant du VIH-SIDA, la tendance indique une stabilisation
de l’épidémie bien que celle-ci reste élevée avec un taux de prévalence de 5,2% en 2009
(5,9% en 2007). Le taux national d’accès à l’eau potable est relativement élevé avec une
moyenne de 74%, toutefois de fortes disparités subsistent entre milieu urbain (94%) et rural
(45%). La proportion de la population ayant accès à un dispositif d’assainissement varie entre
25 et 53% en milieu urbain suivant le niveau d’urbanisation des quartiers. Face à cette
situation, les nouvelles autorités ambitionnent de porter les taux d’accès à l’eau et à
l’assainissement à 100% dès 2016.
9
Rapport sur le Développement Humain, PNUD, 2010
10
Le taux de chômage de la population de sexe féminin est estimé à 27% contre 16% en moyenne chez les hommes.
11
Rapport sur le Développement Humain PNUD, 2010: Cameroun (13,9%), RDC (7,7%), Tchad (5,2%), Congo (9,2%), RGE (6%) et RCA (10,5%)
9
2.1.31 L’engagement du pays à la valorisation des ressources naturelles s’est traduit par la
signature en 1998 de la Convention Cadre de l’ONU sur les Changements Climatiques et la
ratification en décembre 2005 du Protocole de Kyoto. Les nouvelles autorités ont affiché une
volonté ferme de positionner le Gabon comme l’un des précurseurs sur le plan du
développement durable en Afrique. Un Conseil National sur les changements climatiques a
été mis en place en 2010 pour l’élaboration d’un Plan Climat national. L’un des objectifs du
Gouvernement est également de se doter, avec l’appui de l’AFD, d’une station de traitement
des images satellitaires, un projet pilote à vocation régionale permettant d’assurer un meilleur
suivi du couvert forestier du bassin. Le pays devrait par ailleurs bénéficier de l’appui de l’UE
pour la mise en place des mécanismes nécessaires à l’atteinte de la conformité à l’initiative
FLEGT13. Enfin, le Gabon vient de bénéficier de l’assistance du Fonds Forestier du Bassin du
Congo (FFBC) pour le financement du projet d’appui à la gestion durable des ressources
forestières.
2.2 Options stratégiques
2.2.1 Cadre stratégique du pays
2.2.1.1 Le projet de société « Avenir en confiance » sur la base duquel a été élu l’actuel Chef
de l’Etat repose sur une vision de développement à long terme qui ambitionne de faire du
Gabon un pays émergent à l’horizon 2035. Cette vision s’appuie sur trois concepts : (i) le
Gabon industrie axé sur la transformation locale des ressources forestières et minières ; (ii) le
Gabon services pour le développement des services à forte valeur ajoutée ; et, (iii) le Gabon
vert qui vise la valorisation des ressources environnementales et agricole. La lettre de cadrage
du Chef de l’Etat d’avril 2010 a défini les axes prioritaires et les objectifs stratégiques devant
sous-tendre pendant les prochaines années la politique économique et sociale du
Gouvernement.
12
Le Gabon a bénéficié en 2006 d’un appui du Fonds de l’ONU pour l’Environnement (PNUE) en vue de «L’Elaboration de la Stratégie pour saisir les
Opportunités des Marchés Emergents dans les Domaines de Réduction des Emissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et de Crédits de Carbone».
13
Initiative européenne portant sur la règlementation, les bonnes pratiques de gouvernance et les échanges commerciaux dans le secteur forestier
10
2.2.2.2 Les faiblesses. Les principales contraintes auxquelles doit faire face le
développement du pays se présentent comme suit :
La faible diversification de la base productive induite par les facilités de la rente
pétrolière (syndromes hollandais). En effet, le secteur pétrolier est peu intégré aux autres
branches de l’économie marchande du fait du caractère capitalistique de son exploitation.
Son impact sur l’emploi s’est avéré marginal, à moins de 3% de la population.
La faiblesse du dispositif infrastructurel (énergie, eau, transports, NTI) indispensable
pour soutenir la croissance. L’intensification préconisée des activités de transformation
des ressources naturelles se heurte aux insuffisances institutionnelles et techniques du
dispositif énergétique ainsi qu’à la faiblesse du réseau de transport et des NTI.
L’insuffisance de la main d’œuvre spécialisée et les coûts relativement élevés du
travail. L’augmentation en janvier 2010 du revenu interprofessionnel garanti, même si
elle répond à l’impératif du maintien du pouvoir d’achat, pourrait pénaliser la
diversification dans la mesure où le coût du travail, en participant au coût de production,
agit directement sur la compétitivité de l’économie.
Les déficiences du climat des affaires qui découlent des contraintes liées à la dérive de la
parafiscalité, les coûts de transactions induits par la corruption, les dérives
bureaucratiques, la faible qualité des services régaliens de l’Etat, l’absence de cadre
organisé de concertation et de partenariat entre le public et le privé et la problématique
des marchés publics.
La faiblesse du système de financement des PME/PMI. Le financement bancaire est
quasiment hors de portée des PME-PMI dont moins de 3% accèdent aux ressources
d’emprunt mobilisables pour l’investissement à long terme.
Le secteur forestier est considéré comme l’une des principales réponses rapides à
l’essoufflement progressif du secteur pétrolier d’ici une trentaine d’année. Au début
de l’année 2010, le gouvernement a porté la cible de transformation du bois à 100%
contre un objectif initial de 75% en 2012. L’obligation de transformer intégralement le
bois au niveau local devrait créer l’opportunité d’une redistribution de la valeur ajoutée au
bénéfice du Gabon, en particulier par l’emploi et la redistribution de la marge
bénéficiaire.
Le secteur agroalimentaire constitue également un gisement d’emplois à proximité
des centres urbains et périurbains. Ce gisement d’emplois est fondé sur la mise en
valeur du patrimoine foncier en terres arables. Des opportunités de développement du
secteur à la fois pour la substitution à l’importation et la promotion des exportations de
produits transformés dans la sous-région s’offrent au pays. La pêche industrielle offre
également des possibilités d’emplois pour un potentiel halieutique estimé à 300 000
tonnes par an.
Le potentiel touristique du Gabon est considérable au regard de la richesse de la
biodiversité et des parcs nationaux. L’ensemble du territoire se prête à de multiples
activités relevant du tourisme balnéaire et de la découverte même si toute une image est à
construire, le Gabon étant peu programmé par les tours opérateurs.
Le potentiel hydroélectrique du pays, estimé entre 5000 et 6000MW, place le Gabon
au 5eme rang des pays du continent. La construction en cours des barrages
hydroélectriques (Ivindo ; Grand Poubara) et les possibilités d’interconnexion sous-
régionale devraient permettre au Gabon d’envisager à plus long terme l’exportation du
surplus d’énergie vers la sous-région.
2.3 Coordination et harmonisation de l’aide
2.3.1 Compte tenu de sa position de PRI de la tranche supérieure, le Gabon n’a pas une
grande tradition de mise en œuvre et de suivi de l’aide publique au développement
(APD) dont le décaissement par les principaux bailleurs de fonds totalisait 140 millions de
dollars E.U. en 2010, soit moins de 1% du PIB et 3% des recettes fiscales de l’année. La
Déclaration de Paris, à laquelle le pays a adhéré, et le plaidoyer des PTF, ont abouti en avril
2010 à un renforcement significatif du dispositif de dialogue avec la partie nationale. Un
Comité Conjoint Gouvernement/PTF dont l’instance supérieure est présidée par le Premier
Ministre a été mis en place. Six groupes thématiques couvrant l’ensemble des secteurs
d’intervention des PTF sont opérationnels et offrent un cadre propice à la concertation. La
Banque, à travers sa représentation nationale, prend activement part à ces échanges à travers
notamment son rôle de Chef de File et Co-chef de File des groupes thématiques sur
l’Harmonisation de l’Aide et la Gouvernance, respectivement. La Banque est le premier
bailleur de fonds du pays en terme de volume de portefeuille.
2.3.2 Globalement, l’appui des bailleurs de fonds assure une bonne couverture des secteurs
structurants de l’économie (énergie, routes, eau et assainissement et télécommunication) (c.f.
Annexe II). Par ailleurs, l’on relève une implication croissante des PTF dans des activités
visant la diversification économique à travers le développement du secteur privé.
projet dans le secteur privé (SIAT Gabon) pour un montant de 9,14 millions d’UC. Le
portefeuille actif de la Banque au Gabon compte huit opérations (excluant le prêt au secteur
privé décaissé à 100%) pour un engagement total de 339,4 millions d’UC dont 335,95
millions pour les prêts-projets et 3,45 millions pour les opérations hors-prêts. Le secteur des
transports représente 64%, du volume total des engagements, suivi du secteur social avec
29% et du secteur agricole 7% (c.f. Annexe IV).
15
Evaluation de l’assistance de la Banque 1996-2008, Département de l’évaluation des Opérations (OPEV) – Février 2011
13
Dans la perspective de la mise en œuvre du DSP, GAFO avec l’appui des départements sectoriels et ORCE
prendra une part active à toutes les missions de préparation et d’évaluation des projets afin d’en assurer la
qualité à l’entrée. Le Bureau veillera à l’organisation d’un lancement approprié des nouveaux projets. Il
renforcera les activités de formation des gestionnaires de projets et le suivi de la performance du portefeuille
pour réduire les délais de satisfaction des conditions de prêts. Le renforcement des capacités des CEP permettra
d’atténuer les risques fiduciaires et améliorer les taux de décaissement. La réalisation d’au moins deux
supervisions par an et par projet contribuera à l’atteinte de ces objectifs. GAFO prendra en charge la gestion de
50% des études sectorielles programmées et se propose d’augmenter de 50% à 60% la part du portefeuille
entièrement gérée par le personnel du bureau. Il déploiera des efforts en collaboration avec ORRU, ORCE et les
départements sectoriels concernés pour la mobilisation de ressources nécessaires au cofinancement des projets.
16
Projet Routier Phase I et Projet Education IV
14
3.1.2 L’alignement sur les priorités nationales: les deux piliers de la présente stratégie
s’alignent sur le deuxième axe du plan stratégique national défini dans la Lettre de Cadrage
du Président Ali Bongo Ondimba. Ces piliers visent à renforcer les facteurs de compétitivité
globale du Gabon grâce à l’amélioration de l’environnement des affaires, le développement
du capital humain et la modernisation des infrastructures pour appuyer l’émergence du
secteur privé.
3.1.4 Les enseignements tirés de la coopération avec le Gabon: Au regard des leçons tirées
de la coopération avec le Gabon, la présente stratégie a été élaborée en assurant plus de
sélectivité dans le cadre des réformes, mettant l’accent sur celles qui sont en adéquation avec
les interventions sectorielles préconisées. En outre, elle accorde une attention particulière au
renforcement des capacités institutionnelles de l’administration publique et parapublique, une
préoccupation réitérée par les structures techniques des ministères lors des consultations.
3.1.5 Les résultats des travaux analytiques: L’étude sur la diversification des sources de la
croissance économique (2008) et l’étude sur le développement du secteur privé (2010) ont
respectivement mis en exergue les secteurs de l’économie gabonaise susceptibles de soutenir
durablement la croissance (agricole, forestier, mines et hydrocarbures et tourisme) ainsi que
les obstacles à l’attraction des investissements privés d’une manière générale et en particulier
dans lesdits secteurs. Ainsi, la feuille de route, résultant de ces travaux analytiques dont les
diagnostics et les recommandations ont été validés dans le cadre des discussions et dialogues
participatifs avec le pays et les partenaires au développement, a guidé le choix des
interventions retenues dans la présente stratégie.
17
Cadre Stratégique pour le Renforcement du soutien du Groupe de la Banque Africaine de Développement aux PRI, 2008
18
Plan d’Action de la Gouvernance du Groupe de la Banque Africaine de Développement, 2008-2012
15
3.1.7 Au terme du processus participatif et à l’issu d’un dialogue de haut niveau entre la
Banque et les membres du Gouvernement, deux piliers ont été retenus pour constituer les
fondations de la stratégie de la Banque sur la période 2011-2015. Ces deux piliers se
déclinent comme suit :
Amélioration du climat des affaires pour le développement du secteur privé; et
Renforcement des infrastructures pour soutenir les pôles de croissance hors
pétrole
3.1.8 A travers ces deux piliers, la stratégie de la Banque vise à améliorer la compétitivité des
facteurs de production en contribuant à créer un environnement plus favorable à la
participation des entreprises dans les secteurs susceptibles de relayer l’activité pétrolière.
Dans cette optique, les opérations menées veilleront à promouvoir l’entreprenariat féminin et
accorderont une attention particulière à la préservation de l’environnement. Tenant compte
des leçons de la précédente stratégie et par souci d’accroître les chances de réussite de la
présente stratégie, la programmation des activités a été restreinte à la période 2011-2013, la
revue à mi-parcours prévue en 2013 permettra de poser un premier bilan de la mise en œuvre
des opérations programmées et donnera l’opportunité de renforcer la présente stratégie par
des opérations complémentaires, mieux éclairées par les résultats des études et enquêtes
prévues d’ici à 2013. En outre, cette approche est davantage en adéquation avec la nature des
opérations du secteur privé dont l’identification se poursuivra d’ici la revue à mi-parcours.
Programme indicatif de prêt (Annexe I)
3.1.11 Enfin, pour soutenir la diversification de l’économie gabonaise qui passe par une
valorisation accrue des ressources naturelles, la Banque renforcera les capacités de
l’administration dans l’organisation des partenariats public-privé (PPP) avec les opérateurs
nationaux et internationaux prenant appui sur le cadre législatif des PPP en cours de
finalisation. Le point d’entrée de la Banque sera un projet d’appui institutionnel visant à
soutenir l’administration publique dans des secteurs d’activités pouvant faire l’objet de PPP
afin de donner une réelle impulsion à la diversification économique. En synergie avec le
pilier 2, l’appui à l’Etat dans le domaine des PPP s’orientera prioritairement vers la mise en
place des investissements nécessaires pour faire face à la demande croissante de l’énergie et
de l’eau en favorisant l’entrée de producteurs indépendants et l’efficacité de la régulation de
ces secteurs. Outre la fonction publique, la Banque envisagera d’appuyer les structures
susceptibles de favoriser le partenariat entre le public et le privé telles que la Chambre de
commerce et/ou le Centre de Développement des entreprises.
Pilier II : Renforcement des infrastructures pour soutenir les pôles de croissance hors
pétrole
3.1.12 Dans le secteur de l’électricité, la Banque appuiera, en coordination avec la Banque
mondiale, la nouvelle stratégie de développement énergétique du Gouvernement. A travers
son guichet public, la Banque cofinancera un réseau de transmission en vue de transporter
l’électricité qui sera produite au niveau des barrages Impératrice et FE2 vers Libreville, et
effectuer la connexion avec un certain nombre de villes, de zones industrielles et
d’entreprises privées. A travers son guichet secteur privé, la Banque cofinancera le dispositif
de production de l’électricité au niveau desdits barrages. Spécifiquement, elle appuiera la
conception, la construction et l’exploitation par des promoteurs privés de deux projets de
centrales hydroélectriques sur les Chutes de l’Impératrice (56 MW) et FE2 (36 MW). Ces
interventions permettront ainsi à la Banque d’accompagner le Gouvernement dans la mise en
place de ce partenariat public-privé.
3.1.13 Dans le domaine des infrastructures rurales et agricoles et leur raccordement aux
réseaux de transport en cours de développement, la Banque contribuera, en coordination
avec le FIDA et l’AFD, à l’aménagement des infrastructures rurales dans la région du Woleu-
17
Ntem qui bénéficie d’un fort potentiel agricole (nord du pays). L’objectif étant de désenclaver
les grandes zones de production en vue de favoriser le développement local en particulier
dans les sous-secteurs de l’agriculture et de la pêche mais aussi du bois compte tenu de
l’important couvert forestier dont bénéficie la région. Le renforcement de ces infrastructures
rurales stimulera la production agricole actuellement contenue faute d’un dispositif adéquat
d’évacuation et de commercialisation. La Banque contribue déjà au développement de ce
secteur à travers le projet d’appui au secteur des pêches.
3.1.16 S’agissant du secteur privé, outre les interventions déjà programmées dans le
domaine de l’énergie et de la finance et en synergie avec les réformes prévues dans le cadre
du pilier 1, la Banque poursuivra, de manière sélective, l’identification de projets avec ou
sans garanties de l’Etat. La revue à mi-parcours offrira l’opportunité de confirmer les
interventions potentielles pour la période 2014-2015. Conformément à sa stratégie pour le
secteur privé, et en fonction des potentialités d’investissement de la Banque au Gabon, les
priorités seront axées sur l’appui aux entreprises privées et le développement du partenariat
public privé pour la mise en place d’infrastructures compétitives notamment dans les Zones
économiques spéciales en cours de construction. Une attention particulière sera aussi
accordée aux projets et entreprises à caractère régional.
Pilier II: Renforcement des infrastructures pour soutenir les pôles de croissance hors pétrole
Opérations nationales
Programme routier phase II OITC BAD 230 230
Projet de construction de centrales hydroélectriques sur l'Impératrice et FE2 OPSM BAD 53 53
Projet de construction des lignes de transports électriques associées aux centrales hyrdoélectriques ONEC BAD 130 130
Projet d'appui à la réhabilitation des infrastructures rurales dans le Woleu-Ntem OSAN BAD 44 44
Projet de déploiement du réseau national en fibre optique OITC BAD 50 50
Sous total pilier II 327 130 50 AD AD 507
TOTAL PRÊT BAD 327 165 50 AD AD 542
Activités autres que les prêts ( à financer sur fonds fiduciaires ou FAT/PRI)
Appui à la mise en œuvre du dispositif de suivi-évaluation du plan stratégique "Gabon Emergent" ORCE/GAFO Fonds Fiduciaires 0.5 0.5
Etudes de faisabilités des projets de développement dans les filières agroaindustrie et bois OSAN/ORCE/GAFO Fonds Fiduciaires 1 1
Enquête sur le secteur informel OSHD FAT/PRI 0.5 0.5
Etudes préparatoires au projet de déploiement du réseau national en fibre optique OITC FAT/PRI 1 1
Sous total activités hors prêts 0.5 1.5 3
*AD: A déterminer lors de la revue à mi-parcours
ANNEXE II – ENGAGEMENTS EN COURS ET DOMAINES D’INTERVENTION A MOYEN-LONG TERME DES PRINCIPAUX PTF
ENGAGEMENTS EN COURS DES PTF
En % du Principaux domaines d’intervention des PTF à moyen-
BM AFD FR UE JAPON BAD TOTAL Total long terme
Agriculture 13.9 13.9 2%
Banque 2011- Infrastructures routières, énergétiques et
Pêche 9.1 15.2 24.3 4%
Forêt et Environnement 15.9 16.3 1.0 10.8 44.0 7% Mondiale 2015 TIC, environnement, appui à la gestion
Diversification des sources de la croissance/climat des affaires 6.2 2.6 8.9 1% des finances publiques.
Gouvernance économique et financière/macroéconomie 19.4 19.4 3% Union 2008- Entretien routier, assainissement,
Gouvernance démocratique/justice 3.1 3.1 0% Européenne 2013 éducation et formation professionnelle,
Société civile 0.0 0% forêt/environnement, gouvernance
Développement humain 1.2 19.2 10.3 3.8 1.5 100.8 136.8 21% économique et financière, santé
Culture 1.2 0.3 1.5 0% AFD 2011- Infrastructures routières, eau et
Energie 5.2 5.2 1%
2014 assainissement, forêt/environnement,
Routes et transports 4.1 68.9 11.9 221.9 306.8 46%
Telecommunications 0.0 0%
éducation et formation professionnelle,
Eau / Assainissement 4.1 96.3 1.5 101.9 15% santé, agriculture urbaine/périurbaine
Montant indicatif des engagements en cours (en millions d'UC) 31.5 214.6 15.6 37.8 26.9 339.4 665.7 100% PNUD 2012- Gouvernance économique,
Montant indicatif des engagements en cours (en millions de dollars US) 50.4 343.5 24.9 60.6 43.0 543.3 1317.5 2016 démocratique, développement social
En % du total 5% 32% 2% 6% 4% 51% 100% Japon 2009- Energie propre, pêche, éducation, santé
* Exclus les opérations non encore approuvées. Taux de changesau 31 mai (1UC=1.14719 EUR; 1UC=1.60077USD; 1UC=129.216Yen) 2014
** Appuis au secteur privé à travers la SFI et Proparco
N.B. La collaboration entre le Gabon et le FMI fait l’objet de discussions depuis
l’expiration de l’accord de confirmation en 2010. Une assistance technique du Fonds est
toutefois en place couvrant divers domaines dont la gestion de la dette publique et la
fiscalité.
ii
4.Absence de 4.L’agence indépendante 4.Les outils nécessaires à la 4.L’ensemble du 4.Les textes portant Sous-projet 4
régulation du secteur de de régulation des secteurs conduite du mandat de personnel technique et organisation et modalités Renforcement des
l’énergie et de l’eau de l’eau et de l’énergie régulateur sont opérationnels. de direction de l’agence de fonctionnent de acquisitions des PPP
dispose des moyens L’Agence dispose d’un plan est recruté et formé l’agence de régulation PROPOSE
techniques et humains d’affaire et d’un dispositif de existent. L’organigramme présentation au Conseil en
pour évaluer correctement gouvernance adéquat. Le est élaboré 2012
la performance des personnel est fonctionnel. 10 millions sur fonds BAD
opérateurs et négocier les et/ou Fonds Fiduciaires
ajustements tarifaires
PILIER II - Renforcement des infrastructures pour soutenir les pôles de croissance hors pétrole
Désenclavement des zones de production
Renforcer 1.Dégradation du réseau 1.1-Le réseau bitumé 1.2-434 km de route 1.3-Réduction du temps de 1.4-245 km de route Programme routier 1
l’intégration existant excluant des national passe de 11% en bitumées avec réservation transport Libreville bitumées ; 3OA réalisés et (PR1) :
régionale en réduisant régions entières de 2010 à 16%, soit 1489 pour fibre optique, sur les Tchibanga de 13h en 2010 6OA reconstruits sur les
l’enclavement possibilité de km, avec un gain de axes Mouila-Ndendé- à 10h en 2015 axes Mouila-Ndendé- EN COURS :
intérieur et extérieur développement temps d’environ 40 % sur Tchibanga, et Port Gentil- Tchibanga approuvé en septembre
le parcours Mandorové 2.4-50 km de pistes 2007 pour un montant de
Réduire la pauvreté 2.Pauvreté plus élevée de LBV à TCH 2.3-Désenclavement des rurales aménagées, 221,9 millions d’UC
par l’amélioration en milieu rurale très zones rurales de production matériel agricole fourni à
2.2-124 km de pistes
des conditions de vie touché par l’exode rural 2.1-Hausse de 20% du et hausse du revenu moyen 80 associations d femmes
connexes aménagées
des populations revenu moyen des ménages des ménages dans la ZIP rurales (brouettes, presses
3.Difficultés d’accès dans la ZIP et 600 emplois à cannes et moulins à Programme routier 2 (PR2)
3.2-25 écoles et 28 centre
Améliorer les aux services sociaux de temporaires créés 3.3-Accès aux services manioc) et 300 emplois
de santé réhabilitées,
conditions de vie de base sociaux améliorés temporaires créés PROPOSE :
85.000 personnes
la population 3.1- Accès de la 3.4-35000 personnes présentation au Conseil en
sensibilisées au
4.Faiblesses des population rurale aux sensibilisées sur l’hygiène 2011; 230 millions d’UC
VIH/SIDA et à la
capacités infrastructures socio- du milieu, la prévention
Améliorer la protection de
institutionnelles en éducatives et sanitaire,
circulation des l’environnement, 5 SIDA;
matière de gestion du accrue de 30%
biens et des forages réalisés 4.4-Environ 272 km de
secteur et insuffisance
personnes du personnel technique 4.1 -Capacités routes étudiées pour une
4.2-198 agents du meilleure planification
au niveau du MEIAT institutionnelles du
MTPEC formés stratégique du secteur
Ministère renforcées
Développement des filières productives
Accroitre la 1. l’enclavement des 1.1-La contribution au 1- 500 km de pistes La contribution au PIB passe Construction et Projet d'appui. sect. pèches &
contribution des zones de production, (ii) PIB passe de 5,5% à 10 rurales réhabilités dans la de 5,5% à 7 % dans le profil réhabilitation de 8 aquaculture (PSPA)
secteurs agricole, la faiblesse de la % en 2016 grâce à une province de Woleu Ntem des données économiques à Inspections, 7 brigades de
partir de 2013
pêche et aquaculture capacité d’intervention hausse de 30 % de la pêche et d’aquaculture, 5 EN COURS :
dans le PIB avec un des services publics, production halieutique et 2- 15 marchés et La production des produits stations piscicoles, 5 approuvé en juillet 2005
objectif de 10 % en de 35 % de la production entrepôts réhabilités halieutiques passent de 45.000 points de débarquement, 2 pour un montant de 14,8
2015 contre 5,5 % en 2. le manque vivrière (manioc, banane T et se stabilisent autour digues de protection des MUC
2010 d’organisation des et arachide). 3- Formation de 200 65.000 T centres de pêche
v
Montant
Montant Date Mise en Date de Indicateur de
Nom du Projet Approbation décaissé Age % décaissé
(Million UC) signature vigueur clôture performance
(Million UC)
TRANSPORT 221,9 36,05 2,1
PR 1 Sept. 07 221,9 Oct. 07 Sept. 08 Déc. 12 80 4 36,05
AGRICULTURE 23,89 52,11 2,08
Projet d’Appui au Secteur des Pêches et
Jul. 05 14,75 Oct. 05 Sept. 06 Déc. 11 3,31 6 22,41
d’Aquaculture-PSPA
SIAT Gabon 12-sept.-2007 9.14 févr.-08 févr.-08 déc.-10 9,14 4 100
Etude sur le développement des
Janvier 2011 0,47 Mars 11 - - 0,5 -
infrastructures de production agricole
SOCIAL 102,28 1,11
Education IV Juillet 09 99,3 Mars 10 - Déc. 15 2 -
Enquête nationale sur l’emploi et le
Juin 09 0,5 Janv. 10 Janv. 10 Déc. 11 0,29 2 57,34
chômage
Etude sur le renforcement de la CNAMGS 15-oct.-2010 0,5 Février 11 - Déc.11 - 0,75 -
Enquête démographique et de Santé 2-fév-2011 0,5 - - Déc.12 - 0,33 -
Etude de trois bassins versants Juin 09 1,48 Fév. 10 Févr. 10 Déc. 11 0,85 1 52,7
TOTAL 348,54 93,59 26,88 2,09
Secteur Privé 9,14 9,14 100
Secteur public 339,4 84,45 24,92
vii
ix
ANNEXE VII – PRINCIPAUX INDICATEURS MACROECONOMIQUES
x
ANNEXE VIII – ETAT D’EXECUTION ET DE SUIVI DES OMD
xi