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BURKINA FASO


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR,
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ET DE L’INNOVATION

UNIVERSITE DE DEDOUGOU

INSTITUT DE RECHERCHE EN SCIENCES APPLIQUEES
ET TECHNOLOGIQUES

DEPARTEMENT DE TECHNOLOGIE ALIMENTAIRE

MEMOIRE
Pour l’obtention d’un Diplôme de Licence Professionnelle en Management de la Qualité
en Industrie Agroalimentaire

THEME

ETUDE DE L’APTITUDE TECHNOLOGIQUE DES VARIETES DE


MANGUES : HADEN, PLAMER, SBMA, SENSATION, SMITH, VSB,
IRWIN, ALPHONSO PRODUITES AU BURKINA FASO

Présenté par :
TANKOANA Issouf
ENCADREUR SUPERVISEUR
DEDICACE
Remerciements
Ce travail a été réalisé dans le laboratoire du Département Technologie Alimentaire (DTA)
de l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT) du Centre
National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) en collaboration avec le
Département de Sciences Technologies de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences
Appliquées et Technologie (UFR-SAT) De l’Université de Dédougou (UDDG). Qu’ils nous
soient permit d’adresser nos sincères remerciements aux personnes suivantes :

 Au Dr Emmanuel MANEMA, Directeur de Recherche à l’IRSAT/CNRST, Directeur de


l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT)/CNRST, qui a
bien voulu nous accepter en tant que stagiaire au sein du Département Technologie
Alimentaire (DTA) de Ouagadougou ;
 Au Dr Donatien KABORE, Chef de Département Technologique Alimentaire (DTA) pour
son soutien et ses encouragements ;

Résumé
Abstract
Table des matières
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des abréviations
Introduction
La mangue est un fruit tropical classé parmi les plus commercialisés dans le monde. Elle est
appréciée pour ses qualités gustatives et nutritionnelles en raison de sa forte teneur en
provitamine A et en vitamine C avec environ 27 mg /100 g matière fraîche (USDA, 2005).
Une demi-mangue suffit pour couvrir la totalité des besoins quotidiens en provitamine A et
plus de 66 % du total recommandé pour la vitamine C (Djioua T., 2010). Sa culture est
adaptée à différentes zones agro-écologiques allant des zones subhumides aux zones semi-
arides (Grant et al., 2015) et sa production représente 50 % de la production des fruits
tropicaux (Jedele et al., 2003) ce qui fait d’elle le deuxième fruit le plus important en termes
de superficie et de production après la banane. En 2020 sa production était estimée à environ
55 millions de tonnes dans le monde (F. and A. O. of U. N. FAO, 2019) . Au Burkina Faso, selon
le rapport d’AGRODEV de 2020, la quantité totale de mangues fraiches produites est estimée
à 271 503 tonnes. C'est un fruit saisonnier et climatérique c'est-à-dire facilement périssable.
Elle est très abondante sur le marché Burkinabé pendant tout au long de sa saison (période). A
cause de l’absence de circuit de distribution des produits frais et la faible capacité de
transformation des industries locales, on constate beaucoup de perte de production environ
30-50 % (KANTE et al, 2019). En effet on observe beaucoup de fruits pourris au pied des
manguiers et dans les étalages au marché. Depuis quelques années, la consommation de
produits à base de fruits transformés au Burkina Faso ne cesse d'augmenter. Or les industries
agro-alimentaires locales n'arrivent pas à répondre cette demande seule 20% des récoltes sont
utilisées et comprend la fabrication de la mangue séchée, du jus/nectar, du vinaigre de
mangue et des confitures se qui entraîne une hausse d'importation de ces produits dans le pays
(KANTE et al, 2019 ; AGRODEV, 2020). Face à ces deux situations, la question se pose sur
la possibilité d'existence de moyens pour diminuer les pertes de production de la mangue et de
la donner plus de valeur ajoutée. Cela entraîne, évidemment, un développement de la région
producteur et une diminution de l’importation des produits transformés à base de fruit. C’est
dans cette optique que se situe la présente recherche intitulée : « Etude de l’aptitude
technologique des variétés de mangues : Haden, Palmer, SBMA, Sensation, Smith, VSB,
Irwin, Alfonso produites au Burkina Faso », avec pour objectifs spécifiques :

 Caractériser les paramètres physico-chimiques (les différentes le nombres) variétés de


mangues afin d’évaluer leurs aptitudes technologiques par rapport aux variétés les plus
utilisés pour la transformation ;
 Evaluer la conformité des résultats suivant la démarche qualité de la DTA
 Evaluer aptitude technologiques des 9 variétés à production des gâteaux ; de
transformation de la mangue ;
 Faire connaître les produits dérivés de la mangue aux consommateurs et
aux industriels ;
 Varier les gammes des produits à base de fruit des industries au Burkina Faso.
Cette étude est divisée en trois parties :
 La première sera consacrée à l’étude bibliographique
 La seconde partie sur la méthodologie adoptée
 Et enfin la troisième partie sera consacrée aux résultats obtenus.
1. La mangue : un fruit tropical
1.1. Taxonomie et origine botanique
Le manguier est un arbre fruitier de climat tropical et subtropical appartenant à la famille des
Anacardiacées. Cet arbre, originaire de la région indo-birmane, peut atteindre plus de 30
mètres
de haut (Paull and Duarte, 2011). Il existe 69 espèces appartenant au genre Mangifera, dont
Mangifera indica, l’espèce la plus cultivée. La figure 1, résume la classification du
manguier Mangifera indica (K. Shah et al., 2010). Cette espèce comprend des centaines de
variétés aussi appelées cultivars (Paull and Duarte, 2011; Rivier et al., 2009) qui se
distinguent
par le cycle de vie de l’arbre, la morphologie (taille, feuilles, floraison, etc.) mais aussi par les
fruits produits (quantité, goût, taille, couleur, composition physico-chimique, qualités
nutritionnelles, résistance aux transports, au stockage, aux maladies, aux insectes, etc.). Les
températures optimales pour le développement et pour la floraison du manguier, ainsi que
pour
la croissance et la maturation des mangues, varient entre 25 et 33°C (Paull and Duarte, 2011).

Figure 1 : Classification du manguier de l’espèce Indica (K. Shah et al., 2010).

Vu l’intérêt culinaire des mangues, le manguier a été domestiqué (définition de la


domestication
cf. Encadré 1), il y a environ 4 000 ans. L’Inde est le centre de domestication des mangues à
graines monoembryonnaires, produisant une seule plante, alors que l’Asie du Sud (Indonésie,
Philippines et Thaïlande) est le centre de domestication des mangues à graines
polyembryonnaires, produisant plusieurs plantes identiques mais pas toujours semblables au
parent (Tharanathan et al., 2006). La diffusion du manguier à l’ensemble du monde tropical est
récente. Elle date des expéditions et installations coloniales portugaises et espagnoles (XV ème, XVIème
siècle). Le manguier fut introduit en Afrique et au Brésil au XVI ème siècle (Morton, 1987 ; Soumah,
1988 ; Martine, 1993 ; Thanaraj, 2010). C’est à partir du XIXème siècle que la présence du manguier
est mentionnée en Afrique de l’Ouest au Sénégal, en Gambie, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Mali et
au Burkina Faso (Rey et al., 2004).

Les variétés monoembryonnaires sont des variétés moins viables que les variétés
polyembryonnaires en raison de leur sensibilité aux maladies, plus spécifiquement à la
maladie
fongique la plus importante des manguiers : l’anthracnose (FruiTrop, 2018; N’Guettia, 2015).
Le fruit issu du manguier, la mangue, est une drupe pouvant présenter des caractéristiques
différentes en terme de taille, de couleur, de forme, de saveur et de goût (Berardini et al.,
2005;
Paull and Duarte, 2011). Ce fruit charnu, dont le poids varie de quelques dizaines de
grammes,
à plus de 1 kg, est constitué d’un exocarpe, d’un mésocarpe et d’un endocarpe (Paull and
Duarte, 2011; Tharanathan et al., 2006). La figure 2 présente l’anatomie de la mangue.
L’exocarpe est une peau protectrice, lisse, verte et cireuse qui, à maturité, vire vers un vert
pâle
ou un jaune-orange voire parfois rouge, selon les variétés. La partie comestible du fruit, le
mésocarpe, est une pulpe charnue qui varie en termes d’épaisseur (2,5 à plus de 3 cm), de
fermeté, de teneur en jus, de saveurs, d’arômes, de couleurs et de présence de fibres. Sa
couleur
dépend largement de plusieurs composés biochimiques tels que la chlorophylle, les carotènes,
les anthocyanes et les xanthophylles, dont les teneurs évoluent durant la maturation. Il s’agit
plus précisément de la disparition de la chlorophylle et de l’augmentation de la concentration
des anthocyanes et des caroténoïdes (Bonneau, 2018; Tharanathan et al., 2006). Le mésocarpe
possède une cavité dans laquelle se trouve l’endocarpe : un grand noyau dur contenant une
graine entourée de fibres (Djantou Njantou Elie Baudelaire, 2006; Paull and Duarte, 2011).
Les
graines peuvent être ovoïdes, allongées ou aplaties, pierreuses, dures, etc. (Tharanathan et al.,
2006)
Figure 2 : Anatomie de la mangue avec l’exocarpe, le mésocarpe et l’endocarpe.

Encadré 1 : La domestication


La domestication d’une plante, est l’acquisition ou la perte de caractères morphologiques, physiologiques
voire même le développement de nouveaux caractères, résultant d’un contrôle et d’une sélection artificielle,
assurés par les hommes. Elle consiste principalement en une modification du patrimoine génétique de l’espèce
végétale.
Plus simplement, la domestication des plantes est la transformation de certains caractères sauvages
pour une meilleure utilisation et consommation humaine.
La domestication a pour but d’améliorer de façon quantitative et qualitative, les productions végétales. En
effet, elle permet une augmentation du rendement, une résistance aux mauvaises conditions climatiques,
aux maladies et aux insectes ainsi qu’une amélioration de la qualité intrinsèque de certaines plantes
destinées à une utilisation non alimentaire (pharmaceutique, textile, carburant) (Gepts, 2014).

Cycle de croissance

Quatre différentes étapes constituent la croissance du fruit de la mangue (Léchaudel M., 2004;
Tharanathan et al., 2006), figure 3:

1. Le stade juvénile est le premier stade du développement qui conduit à une croissance
cellulaire rapide,
2. Le stade de croissance qui entraîne l’accroissement et la maturation des cellules,
3. Le stade de maturation et maturité (différence entre maturité, maturation et
mûrissement cf. Encadré 2), est le stade de respiration climactérique, c’est-à-dire,
quand
le fruit initie sa maturation et acquiert sa maturité (fruit vert mature mais non mûr)
pour
ensuite subir le mûrissement (passage d’un fruit vert mature à un fruit mûr). En effet,
la
mangue est un fruit climactérique caractérisé par une grande production d’éthylène,
hormone végétale, déclenchée sur l’arbre et/ou après récolte. Durant cette période le
fruit produit fortement de l’éthylène provoquant de nombreuses modifications
biochimiques qui induisent un changement de couleur (dégradation de la chlorophylle
et augmentation des anthocyanes et des caroténoïdes), de goût (diminution de l’acidité,
hydrolyse de l’amidon en sucres simples, etc.), un développement d’arômes et enfin
une
diminution de la fermeté (hydrolyse des pectines) (Nordey, 2014).
4. Le stade de sénescence est le stade où le fruit atteint sa maturité optimale pour être
consommé. Vers la fin de ce stade, le fruit débute sa détérioration (attaque
microbienne,
dégradation enzymatique, fermentation, etc.)

Fi
gure 3 : Le cycle de croissance de la mangue (Tharanathan et al., 2006).

Encadré 2 : Différence entre maturité, maturation et mûrissement


Le mûrissement, la maturation et la maturité sont, trois termes relatifs au développement d’un organisme,
d’un être ou d’un fruit.
La maturation ou mûrissement sont les processus de croissance et d’évolution grâce auquel le fruit
parvient à maturité.
La maturité désigne ce qui est mûr. Un fruit mûr est ainsi arrivé à maturité.
Les termes mûrissement et maturation peuvent tous deux être utilisés pour indiquer le processus de croissance
que subit le fruit pour devenir mûr.
Dans ce travail, nous avons adopté le terme maturation (maturation en anglais) pour indiquer le
phénomène de développement que subit le fruit sur l’arbre, le rendant prêt à être récolté mais pas
nécessairement à être consommée immédiatement. Et le terme mûrissement (ripening en anglais) pour
indiquer le développement que subit le fruit après sa récolte dans des conditions contrôlées, le rendant
comestible ou adéquat à la transformation.
Le terme affinage peut signifier aussi mûrissement

Maturation et mûrissement de la mangue : Fruit climactérique


L’activité respiratoire ainsi que la production d’éthylène permet généralement de classer les
fruits en climactériques et non climactériques. Tout comme d’autres fruits (l’avocat, la
banane,
l’abricot, le kiwi, etc.), la mangue est un fruit climactérique aussi appelé « fruit dépendant de
l’éthylène » (Nordey, 2014; Pathak et al., 2018; Tharanathan et al., 2006). Ces fruits se
caractérisent par leur capacité à subir la maturation sur l’arbre et un mûrissement après
récolte.
Ainsi, les fruits climactériques tels que la mangue, peuvent être récoltés à un stade de
développement appelé stade vert mature (non mûr) et poursuivre leur mûrissement après
cueillette. Sur l’arbre, la production d’éthylène commence à augmenter considérablement dès
le début du stade de maturité et maturation (49 jours après la floraison : cf. point 3 du § 1,2)
jusqu’à atteindre la crise climactérique. Suite à cette crise, la production d’éthylène diminue
lentement avant que le fruit entre dans le stade de senescence (Fuentes et al., 2019).
Après récolte, la production d’éthylène et les caractéristiques respiratoires, déclenchant le
mûrissement des mangues, dépendent de plusieurs facteurs tels que la maturité à la récolte, la
température de stockage, l’humidité, etc. (Barboza et al., 2016). Au cours du mûrissement, un
ramollissement de la texture ainsi que des modifications de la composition de la mangue, sont
observés. Le ramollissement des fruits est principalement dû à l’activité des enzymes
pectolytiques telles que la polygalacturonase (PG), la pectine méthyle estérase (PME), la
pectate lyase (PEL) et la galactosidase, impliquées dans l’hydrolyse des pectines (diminution
du poids moléculaire des pectines) présentes dans les parois cellulaires (Barboza et al., 2016;
Bello-Pérez et al., 2007; Maldonado-Celis et al., 2019; Payasi and Sanwal, 2010; Yahia,
2011; Yashoda et al., 2006). À l’égard de la composition de fruit, l'amidon, le polymère le
plus important en terme de concentration dans le fruit vert, est hydrolysé en sucres simples
tels que les monosaccharides (glucose et fructose) et les disaccharides (saccharose) au cours
de la maturation (Bello-Pérez et al., 2007; Maldonado-Celis et al., 2019; Payasi and Sanwal,
2010). De plus, la teneur en acides organiques di- et tricarboxyliques (malique, citrique,
pyruvique, oxalique, tartrique et succinique : les acides organiques majoritaires dans la
mangue) diminue significativement au cours du mûrissement. La diminution de l’acidité et
l’accumulation des sucres sont responsables du développement de la saveur et de goût du fruit
mûr.

D’autres composés, tels que les vitamines, subissent aussi des évolutions au cours de la
maturation et du mûrissement. Par exemple, la teneur en vitamine C, l'un des principaux
nutriments de la mangue, diminue considérablement suite à une destruction oxydative
(Barboza et al., 2016; Yahia, 2011). À la fin de l’affinage, le fruit est riche en provitamine A
et en vitamine B1 (la thiamine) ainsi qu’en vitamine B2 (la riboflavine). Enfin, un
changement de la couleur est également observé au cours de la maturation et de l’affinage. Il
est causé par la dégradation de la chlorophylle et par la synthèse et/ou l’accumulation de
différents pigments, principalement les anthocyanines et les caroténoïdes (Yashoda et al.,
2006).
Production marché et consommation de la mangue
Production
La production mondiale de la mangue est en augmentation continue. Elle a été estimée à 55
millions de tonnes métriques de fruits en 2020, figure 4 (F. and A. O. of U. N. FAO, 2019), la
plaçant au deuxième rang dans la production des fruits tropicaux dans le monde, après la
banane.

Figure 4 : Évolution et prédiction (2000-2028) de la production mondiale de la mangue et d’autres


fruits tropicaux (F. and A. O. of U. N. FAO, 2019).
Les principaux producteurs de mangues sont l’Inde, la Chine, la Thaïlande, l’Indonésie, les
Philippines, le Mexique, le Pérou et le Pakistan. 77 % de la production proviennent des pays
asiatiques, 14% de l’Amérique et 9% de l’Afrique (Lo’ay et al., 2005). Selon la FAO, l’Inde a
concentré à elle seule, en 2020, près de la moitié (40 %) de la production mondiale suivie par
la Chine (11 %), le Pakistan (7 %) et le Mexique (6 %) (FAO, 2020).
La production africaine de mangue est estimée en 2017 à 7,2125 millions de tonnes (FaoStat, 2019).
L’Egypte, le Kenya, le Nigéria et la Tanzanie sont les plus grands pays producteurs. En Afrique de
l’Ouest, plus précisément dans l’espace CEDEAO, la production de la mangue est estimée à 1 ,5
millions de tonnes par an et représente un peu moins de 4 % de la production mondiale (PACIR, 2013
; Trade Hub, 2017). Le Nigéria est le 1 er producteur de mangue ouest africain avec 900 800 tonnes
(FaoStat, 2019), ce qui représente 56 % de la production de la sous-région (PACIR, 2013 ; Trade Hub,
2017).
La production de mangue du Burkina représente entre 11 et 18% de la production ouest
africaine. La mangue constitue environ la moitié de la production nationale de fruits en
volume et est essentiellement concentrée à l’Ouest du pays, principalement dans les régions des
Cascades et des Hauts-bassins (Figure 5). En dehors de ces deux régions, une importante production
de la mangue existe également dans la région du Centre-Ouest avec une dominance dans la province
du Sanguié. On note également l’émergence de nouvelles zones de production où des vergers sont
en voie de développement. Il s’agit des provinces de la Sissili et du Ziro dans le Centre-Ouest et la
province du Nahouri dans le Centre-Sud (APRMAB, 2016).

Figure 5 : Régions de forte production de la mangue au Burkina Faso (KANTE, 2019)


La filière mangue se compose de trois maillons que sont la production, la transformation et la
commercialisation organisés autour de l‘Association Interprofessionnelle Mangue du Burkina
(APROMA-B) qui réunit les organisations représentant les trois maillons. Pour ce qui est de la
production, elle est assurée par L’Union Nationale de Producteurs de la Mangue du Burkina
(l’UNPMB) qui regroupe l’ensemble des producteurs de mangue du Burkina avec pour but
l’amélioration des conditions de travail et de vie des producteurs de mangue ainsi que leur
insertion dans le processus de développement.
Trois types de producteurs assurent la culture de la mangue :
• Les petits producteurs des vergers traditionnels : ils ont pour la grande majorité,
hérité des vergers. Les exploitations sont de type familial avec des variétés traditionnelles
auxquelles presque aucun soin particulier n’est apporté. Les recettes de vente servent à
résoudre les problèmes de toute la famille et il n’y a pas de réinvestissement dans
l’exploitation ;
• Les producteurs moyens : ils ont des plantations de deux à trois hectares de variétés
souvent commerciales. L’exploitation de type individuel est orientée vers le circuit
commercial moderne. Ces types de producteurs sont les plus nombreux. Leur engagement
dans les organisations de producteurs leur permet de bénéficier des formations et appui
technique pour améliorer leur système d’exploitation et aussi des certificats commerciaux
(Flocert, Global GAP etc.) ;
• Les grands producteurs : ce sont en général des acteurs ayant un niveau d’instruction
élevé, donc ouverts à l’innovation. Ils sont soit propriétaires terriens ou ont acquis la terre en
l’achetant. Pour ce type d’acteurs, l’exploitation est une entreprise et ils travaillent à
améliorer le système de production (introduction de variétés nouvelles, développement de
protection phytosanitaire).
Le volume annuel de mangues produites au Burkina Faso varie selon diverses sources de 160
000 à 300 000 tonnes pour une superficie nationale estimée à 33 701 hectares (PAFASP, 2011
; CEFCOD, 2013; Burkinapmepmi.com, 2014; APROMAB, 2016). Pour la campagne 2020,
la quantité totale de mangues fraiches produites est estimée dans les quatre régions les plus
productives à 271 503 tonnes (AGRODEV, 2020). Parmi la quarantaine de variétés de
mangues cultivées dans le pays, quatre ont un intérêt majeur, des usages et marchés
spécifiques. La varieté Amélie est précoce et donc moins attaquée par la mouche des fruits.
Elle est utilisée pour la transformation. La variété Kent est très recherchée sur les marchés
internationaux. La Lippens est appréciée localement et la Brooks se prête bien à la
transformation (VCA4D, 2018).

Marché de la mangue
Les importations mondiales de mangues ont enregistré une augmentation annuelle moyenne
de plus de 8 % et ont atteint 1,6 millions de tonnes (PACIR, 2013). En 2017, les
exportations mondiales de mangue ont atteint environ 1,7 millons de tonnes (Figure 6). Cela
représente une augmentation de 9 % par rapport à 2016 (FaoStat, 2019). Le Mexique reste le
principal pays exportateur de mangue avec 24 % des volumes exportés en 2017, suivis de la
Thaïlande (14 %), du Brésil (10 %) et du Pérou (9 %). Tandis que les Etas Unis d’Amérique
sont les principaux importateurs avec 34 % des importations mondiales, suivie de l’Union
Européenne (20 %) (Tableau 1). Les variétés de mangue les plus demandées sont Tommy
Atkins, Haden, Kent et Keitt. Les variétés comme Amélie et Alphonso sont également
acceptées (ITC, 2011).
exportées (milliers de tonnes)
2 000,00
Quantités de mangue
1 800,00

1 600,00

1 400,00

1 200,00

1 000,00
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Années
Figure 6: Evolution des exportations mondiales de mangues, en tonnes, 2007-2017

Source: FaoStat, 2019

Les exportations africaines ont représenté en moyenne 4,5 % des exportations mondiales
durant la période 2006-2010. Contrairement à la tendance à la hausse des exportations
globales d’Afrique, les exportations de la région CEDEAO ont stagné, fluctuant autour
d’une moyenne de 38 100 tonnes par an. Les volumes de mangue exportés en 2017 sont
dominés par les exportations de la Côte d’Ivoire (41 900 tonnes), du Sénégal (20 900 tonnes)
et du Mali (10 500 tonnes) (FaoStat, 2019). Ces exportations sont principalement orientées
vers l’UE, notamment les Pays-Bas, la France, la Belgique et l’Allemagne. Plus de 90 % des
produits du manguier exportés par la CEDEAO sont des fruits frais.
Tableau 1 : Principales importations de mangue courant 2017
Pays Quantité importés (tonnes)
Etats-Unis 573 100
Union Européenne 338 600
Émirats Arabes Unis 92 800
Arabie saoudite 75 900
Chine 74 500
Canada 65 300
Malaisie 61 800
Suisse 19 900
Russie 17 900
Koweit 16 400
Source : FaoStat, 2019

Au Burkina, la commercialisation de la mangue est caractérisée par différents marchés


géographiques et des marchés liés au label (biologique et équitable). Cette commercialisation
est assurée par l’Association Professionnelle des Exportateurs et commerçant de la Mangue
du Burkina Faso (APEMA-B). Elle est créée en 2014 par les commerçants exportateurs de
mangue et les centres de conditionnement. Les exportations sont constituées de la mangue
fraîche, la mangue séchée, le nectar de mangue et la purée de mangue (AGRODEV, 2020). Les
tableaux 2 et 3 indiquent l’évolution des valeurs des exportations de mangues fraiches
et de produits transformés entre 2016 et 2020.
Tableau 2 : Valeurs des exportations de mangue séchée et fraiche
Années Mangues séchées Valeur (FCFA) Mangues Valeur (FCFA)
(kg) fraîches (kg)
2016 1 930 600 7 722 400 000 8 481 589 5 088 953 400
2017 1 520 000 6 080 000 000 6 669 000 4 001 400 000
2018 2 716 000 10 864 000 000 8 542 000 5 125 200 000
2019 2 716 000 10 864 000 000 6 500 000 3 900 000 000
2020 2 900 000 11 600 000 000 8 000 000 4 800 000 000
Source : Rapport d’étude sur la filière mangue (AGRODEV, 2020)
Tableau 3 : Valeurs des exportations de pulpe et de jus
Années Purée (Kg) Valeur (FCFA) Jus (litre) Valeur (FCFA)
2016 2 335 000 1 167 500 000 176 000 176 000 000
2017 2 596 000 1 298 000 000 215 000 129 000 000
2018 5 339 000 2 669 500 000 400 000 240 000 000
2019 3 740 000 1 870 000 000 450 000 270 000 000
2020 8 640 000 4 320 000 000 950 000 570 000 000
Source : Rapport d’étude sur la filière mangue (AGRODEV, 2020)
La filière mangue contribue pour 0,5 % au PIB national et 2,9 % au PIB du secteur agricole.
La contribution de la chaine de valeur est estimée à 1,6 milliards de FCFA au budget de l’Etat
à travers les taxes directes et indirectes (VCA4D, 2018).
Consommation de la mangue
La mangue est un fruit dont la consommation est beaucoup plus concentrée dans les pays
producteurs. La mangue se consomme principalement sous forme fraiche et sous forme
séchée. La pulpe de mangue est aussi utilisée pour la fabrication de boissons tropicales
(nectar, cocktail etc.) et confiture (PACIR, 2013). Il est estimé que 97 % de la production
globale des mangues sont consommées ou transformées localement (ITC, 2011). En
Occident, la consommation moyenne et annuelle de la mangue est de 1 kg par habitant aux
Etats-Unis, 500 à 750 g par habitant au niveau de l’Union Européenne et 400 g par habitant
au Canada. Cette consommation est estimée en moyenne à 3,4 kg par an et par habitant sur
le plan mondial (ITC, 2011, PACIR, 2013) et à une tendance croissante (USDA-ERS, 2011).
Les principaux importateurs de mangue ont constaté un intérêt croissant des consommateurs
et cela grâce à une préférence favorable et à une prise de conscience nutritionnelle accrue
(FaoStat, 2019). La croissance de la consommation de la mangue au niveau mondiale peut
s’expliquer par la disponibilité du produit (bonne quantité disponible toute l’année) à des
prix de plus en plus abordables. En effet, les dernières statistiques disponibles indiquent que
la disponibilité de mangues par habitant a atteint 1,8 kg aux États-Unis d'Amérique et 0,7 kg
dans l'Union Européenne en 2017, contre 1 kg et 0,4 kg en 2007, respectivement (FaoStat,
2019). La mangue séchée et les confitures de mangue sont relativement peu consommées
dans les pays producteurs de la CEDEAO. Par contre, le jus de mangue, le nectar de mangue
et les jus de fruits mélangés contenant la mangue sont appréciés dans la région. Leur
demande est en croissance constante. Au Burkina Faso, bien que plus de la moitié des
mangues produites est localement consommée, il n’existe pratiquement pas de données
statistiques concernant cette autoconsommation.

Conservation de la mangue
Les fruits frais sont des produits vivants. Cette vie se caractérise par un phénomène
physiologique important marquée par des variations métaboliques au niveau des cellules qui
se traduisent par des changements (couleur, saveur, production de composés volatiles etc.).
Ces variations métaboliques induisent des réactions biochimiques qui conduisent la mangue
à la dégradation au cours de la conservation. En plus de cette dégradation liée aux
changements internes, les attaques des mouches de la mangue et des champignons ainsi que
les chocs au cours du transport après récolte concourent également à la détérioration de
mangue au cours de la conservation (Djantou, 2006). Pour limiter les effets de ces facteurs
de dégradation et accroître la durée de vie de la mangue après récolte, plusieurs techniques
sont utilisées. Les plus courants sont entre autres :
 le traitement chimique généralement utilisée sur le fruit frais. Il s’agit de l’utilisation
de fongicides et de bactéricides. Les mangues sont trempées dans des solutions chimiques
pendant quelques minutes afin de détruire les microorganismes à la surface. Par exemple
pour traiter l’anthracnose, les mangues sont trempées dans une solution de bénoyl (33 g/100
l d’eau) pendant 5 min (Djantou, 2006) ;
 La réfrigération : consiste à disposer les mangues dans des chambres froides à des
températures comprises entre 8 et 15 C en fonction de la variété et du degré de maturité de la
mangue. Elle permet de retarder la maturation et la sénescence des mangues sous l’action de
basses températures afin de préserver leur saveur et leur qualité nutritionnelle ;
 la congélation : c’est une technique permettant la conservation de courte durée de la
mangue. Elle consiste à ralentir la prolifération microbienne et le murissement des mangues.
Son inconvénient est qu’elle modifie la texture de la pulpe et aussi les propriétés
organoleptiques (Campbell et Campbell, 1983) ;
 Le blanchiment qui consiste à plonger les mangues dans de l’eau chaude autour de 50
°C pendant 5 à 10 min. Cette technique est moins coûteuse, cependant, elle accélère la
maturation de la mangue ;
 La déshydratation par le séchage qui consiste à évaporer une grande partie de l’eau
contenue dans les tranches de mangue soit par exposition directe au soleil, soit par utilisation
de séchoir (Attesta à gaz à une température de 70 °C ou séchoir tunnel élctrique.). C’est la
technique de conservation de la mangue la plus utilisée au Burkina Faso ;
 L’atmosphère contrôlée ou modifiée : cette technique de conservation de la mangue en
atmosphère contrôlée consiste à réduire la respiration des mangues (Cissé, 2012). Ainsi,
celles-ci sont placées dans une chambre froide réglée à une température inférieure à 25 °C.
Le taux d’oxygène (O2) est réduit de l’ordre de 3 à 5 % et le taux de gaz carbonique (CO 2)
est augmenté de l’ordre de 5 à 8 %. La qualité et la fraîcheur des mangues stockées sous
atmosphère contrôlée sont ainsi préservées pendant 2 à 3 semaines en fonction de la variété ;
 L’enrobage ou films comestibles : c’est une technique de conservation qui consiste à
couvrir d’une fine couche de matériau comestible, l’aliment (la mangue) que l’on veut
conserver (Sawadogo-Lingani, 1993 ; Djantou, 2006 ; Cissé, 2012). La fonction du film
comestible ou de l’enrobage est de limiter les migrations de la vapeur d’eau, l’oxygène, le
CO2 et les arômes afin d’accroître sa durée de vie. Etant donné que l’enrobage est comestible
et fait partie intégrante du produit enrobé, il doit être compatible avec celui-ci. Toutes les
techniques de conservation concourent à donner une durée de vie plus longue aux produits
conservés et les disponibiliser sur le marché.

Transformation de la mangue
La mangue transformée est un produit exotique au niveau des pays occidentaux et gagne en
popularité. Au fil des années, la demande des produits transformés de la mangue a augmenté
(De La Cruz et Garcia, 2002). En 1993, le Mexique était le principal pays fournisseur de
mangue en conserves et détenait 50 % de la valeur et 45 % des volumes importés. En 1996, la
production mondiale de pulpe et de jus de mangue était estimée à 807 000 tonnes et 136 780
tonnes respectivement avec comme principaux producteurs, le Pérou, l’Inde et l’Equateur. Les
exportations n'étaient que de 5,7 % (45 951 tonnes) et 4,9 % (6 752 tonnes) de la production
(De La Cruz et Garcia, 2002). Les autres produits transformés sont la mangue séchée, la
confiture, les gelées, les cubes IQF (Individual Quick Frozen), le sirop de mangue etc.
(Tableau 3). Au niveau des pays ouest africains, plus de 90 % des produits de mangues
exportés sont des fruits frais. La transformation de la mangue n’y est pas très développée
(PACIR, 2013). Pourtant elle devrait être une étape clé de la valorisation de la mangue où les
pertes post-récoltes sont estimées à plus du tiers de la production et où les manques à gagner
subséquentes sont notables (ITC, 2011). A ce jour la transformation de la mangue reste une
activité marginale, utilisant moins de 2 à 5 % des récoltes et comprends la fabrication de la
mangue séchée, du jus, du nectar, du vinaigre de mangue et des confitures. La transformation
a lieu dans des unités artisanales (groupements des femmes), semi-industrielles, et très peu
d’unités industrielles (ITC, 2011).
Tableau 3 : Produits dérivés de la mangue et pays producteurs
Produits de la mangue Pays producteurs dominants
Pulpe de mangue Inde, Pérou, Colombie et Équateur
IQF cube Thaïlande et Philippines
Mangue séchée confite Thaïlande et Philippines
Mangue séchée conventionnelle Afrique du Sud
Mangue séchée biologique et équitable Burkina Faso

Source : Arnoldus et Floris van der Pol, 2009

La transformation de la mangue au Burkina Faso constitue un maillon très dynamique malgré


son faible niveau de valeur ajoutée (SNV, 2014). Selon le rapport d’AgroDev publié en 2020,
La transformation de la mangue ne représente que 20% de la production nationale. La mangue
séchée est le principal produit de la transformation et représente 80% des produits
transformés. Les autres produits sont les jus/nectar, la confiture, vinaigre, la pulpe et le sirop.
En 2020, la production nationale de mangue séchée est estimée à 3846,76 tonnes et la purée à
73,84 tonnes (figure 7) repartie selon le produit fini le nombre unité intervenant dans sa
transformation (figure 8). Toutes ces unités sont membres de l’association des « Professionnels de
la transformation de la mangue du Burkina » (PTRAMAB).
3846,76
4000 90
100
3500
80
3000
2500 60
2000 40
1500
20 2
1000
500 73,84 0
0 Mangue séchée Purée
Mangue séchée Purée

Figure 7 : Quantité transformée (tonnes) Figure 8 : Répartition des unités selon le produit
fini
Source : AgroDev,2020 Source : AgroDev,2020
Le secteur des jus est resté pendant des années au Burkina Faso un secteur artisanal dominé
par des petites entreprises artisanales de production de jus de mangue et de confiture. A partir
de 2007, l’entreprise DAFANI.SA s’est installée à Orodara pour produire de la purée et des
nectars avec une ligne moderne. A la suite de DAFANI.SA d’autres initiatives de
modernisation ont été introduites comme DELICIO à Ouagadougou, les jus planet à Bobo
Dioulasso avec Twillium Industries. L’installation des unités industrielles n’a pas freiné la
création de modèles d’affaires de jus locaux (AgroDev,2020).

Bien que le maillon de la transformation connaisse une progression, il est néanmoins


confronté à un certain nombre de difficultés. On peut citer entre autres : i) l’insuffisance du
dispositif de suivi de l’évolution technologique et de suivi technique des outils de
transformation ; ii) l’application de plus en plus stricte de normes qui constitue une contrainte
permanente pour les exportations visant les marchés de l’Union Européenne ; iii) la
problématique de la mouche des fruits qui engendre des pertes importantes ; iiii) l’insécurité
foncière des unités, etc (KANTE/TRAORE, 2019). Les principales technologies utilisées dans
les unités de transformation au Burkina Faso sont représentées au niveau de la figure 9.
Mangue séchée Nectar de mangue Confiture de mangue

Figure 9 : Diagrammes des principales technologies de mangue utilisées au Burkina Faso

Source : KANTE/TRAORE, 2019

Composition biochimique et utilisation de la mangue


La mangue est un fruit à forte valeur nutritive. C’est un fruit prisé par les populations pour
ses qualités organoleptiques très attractives. Ses qualités nutritionnelles et plus
particulièrement ses teneurs en provitamine A, en vitamine C, en minéraux et en fibres
constituent des compléments alimentaires non négligeables pour les populations des pays
producteurs comme le Burkina Faso. Sa pulpe, essentiellement constituée d’eau (environ 82
%), est une excellente source glucidique. En revanche, elle contient de faibles quantités de
protéines et de lipides. La valeur énergétique de la pulpe de mangue varie de 50 à 60 Kcal
pour 100 g de produit frais ou plus selon les variétés (Laroussilhe 1980; Rathore et al., 2007;
Djantou, 2006). La mangue est surtout appréciée pour sa richesse en antioxydants dont
l’acide ascorbique, les caroténoïdes (β-carotène, provitamine A) et les composés
phénoliques (De La Cruz et Garcia, 2002; Pott et al., 2003; Liu et al., 2013; Rodriguez
Pleguezuelo et al., 2012). Ces composés lui confèrent plusieurs propriétés thérapeutiques
(lutte contre le cancer, les maladies cardiovasculaires et dégénératives, le diabète, le stress
oxydatif, l’inflammation et l’hypercholestérolémie etc.) grâce à leur pouvoir antioxydant
(Block et al., 1992; Lampe, 1999; Liu, 2003; Naidu, 2003; Robles-Sánchez et al., 2009; Ma
et al., 2011). La mangue contient également des teneurs importantes en vitamines B1, B2,
B6, E et d’oligo-éléments essentiels. Le tableau 4 donne un résumé des constituants de la
mangue fraîche, du jus et du nectar. Les fibres de la mangue aident à réduire le cholestérol
sanguin, diminuant ainsi le risque d’accidents et de maladies cardiovasculaires (Rivard-
Gervais, 2001). La mangue est l’un des fruits les plus recommandés pour combattre le
béribéri et les maladies bronchiques. Un mélange de pulpe de mangue avec du miel
soignerait la bronchite. La mangue est un excellent dépuratif, et est recommandée aux
personnes nerveuses pour lutter contre l’insomnie, guérir la fatigue cérébrale et la dépression
mentale. La mangue est un bon laxatif et aide à la digestion (De La Cruz et Garcia, 2002;
Djantou, 2006). La peau de la mangue et l’amande sont des sources importantes de divers
nutriments. Des produits de valeur ajoutée pourraient être fabriqués à partir de ces
coproduits. En effet, une gelée contenant de la pectine de bonne qualité (6,1 %) et des fibres
comestibles (5,4 %) pourraient être extraites de la peau de mangue mûre. Un vinaigre de
qualité acceptable (5,2 % d’acide acétique) et de l’acide citrique (20 g/kg de peau) ont pu
être obtenu par fermentation microbienne de la peau de mangue. Le noyau de la mangue
contient une quantité importante de matière grasse et d’amidon.

Tableau 5 : principaux constituants de la pulpe, du jus et du nectar de mangue


Constituants Teneur moyenne
Mangue fraîche Jus Nectar
Energie (kj/100 g) 269 172 262
Energie (kcal/100 g) 63.5 41 61.7
Eau (g/100 g) 83.1 86 84.3
Protéines (g/100 g) 0.7 0.2 0.2
Glucides (g/100 g) 13.6 9.5 14.4
Lipides (g/100 g) 0.2 0.2 0.2
Sucres (g/100 g) 13.1 9.3 -
Amidon (g/100 g) 0.3 0.2 -
Fibres (g/100 g) 1.76 Traces 0.6

Eléments minéraux
Sodium (mg/100 g) 2 11 2.7
Magnésium (mg/100 g) 13 14.3 4.97
Phosphore (mg/100 g) 16 25 -
Potassium (mg/100 g) 180 21 -
Calcium (mg/100 g) 12 2 5.22
Manganèse (mg/100 g) 0.3 0.02 0.0474
Fer (mg/100 g) 0.7 2.6 -
Cuivre (mg/100 g) 0.12 0.02 0.0256
Zinc (mg/100 g) 0.1 0.02 0.0686
Sélénium (μg/100 g) 0.6 0.1 ˂ 2.2
Iode (μg/100 g) 1.14 3 1.1
Beta-carotène (μg/100 g) 1220 375 131

Vitamines
E (mg/100 g) 1.05 1.05 -
C (mg/100 g) 37 30 -
B1 (mg/100 g) 0.04 0.005 -
B2 (mg/100 g) 0.05 0.01 -
B3 (mg/100 g) 0.5 0.6 -
B5 (mg/100 g) 0.16 0.14 0.05
B6 (mg/100 g) 0.13 0.12 0.04
B9 (μg/100 g) 31 27.1 9.5
Source : KANTE/TRAORE, 2019

L’huile extraite de l’amande de mangue peut être utilisée par les industries cosmétiques et les
savonneries. L’amidon de l’amande mélangé à de la farine de blé ou de maïs est utilisé pour
produire des chappatis en Inde.

Le suivi de la qualité du fruit

L’évaluation de la qualité des mangues par des mesures spécifiques est généralement réalisée
au moment de la récolte et lors de la transformation des fruits. En effet, différents indicateurs
de maturité existent pour estimer les stades optimaux de récolte dans le but d’obtenir des
fruits
frais et des produits transformés de meilleures qualités organoleptiques (Valente et al., 2019).
Le contrôle de la qualité au moment de la récolte est effectué pour s’assurer que les mangues
ont atteint un degré de maturité adéquat pour la cueillette (stade vert mature), ce qui permettra
aux fruits de développer ses caractéristiques organoleptiques (couleur, arôme et saveur)
durant la maturation. Après la récolte, le degré de mûrissement ciblé dépendra du devenir des
mangues : vente en tant que fruits frais, exportation des fruits frais par bateau ou par avion,
transformation des fruits en produits divers.

Des analyses physiques et physico-chimiques sont également réalisées au cours de la


transformation des mangues, afin de constituer des lots de fruits homogènes en termes de
maturité pour assurer une bonne fabrication des produits transformés (Bonneau, 2018).
Certaines de ces qualités sont ci-dessous décrites

La fermeté

La fermeté des mangues est l’une des caractéristiques les plus importantes pour l’évaluation
des stades de maturation et mûrissement. Tel que détaillé précédemment, le ramollissement
des fruits climactériques durant la maturation est principalement lié à l’hydrolyse des pectines
présentes dans les parois cellulaires (Tharanathan et al., 2006). Ainsi, la diminution de la
fermeté indique, généralement, un avancement de la maturation des fruits (Jarimopas and
Kitthawee, 2007).

Les tests destructifs, tels que la pénétrométrie, sont couramment utilisés pour évaluer la
fermeté
des fruits d’une façon simple et rapide. La fermeté pénétrométrique représente la force
maximale, exprimée généralement en Newton (N), de pénétration dans le fruit, épluché ou
non, jusqu’à une profondeur définie (Valente et al., 2019). Des mesures non-destructives
peuvent également être utilisées pour évaluer la fermeté des fruits comme des mesures
acoustiques et spectrales ou d’autres types de mesures texturales. (Slaughter, 2009). Ces
mesures texturales non-destructives sont effectuées à l’aide de duromètres manuels ou
statiques (Jarimopas and Kitthawee, 2007; Valente et al., 2011; Valero et al., 2007).

La couleur de la pulpe et de la peau

La couleur de la peau et de la pulpe représente des attributs de qualité des mangues. Elle peut
être mesurée à l'aide de colorimètres ou de spectrophotomètres. Les colorimètres sont des
instruments conçus pour quantifier la couleur en termes de perception humaine. Les valeurs
obtenues sont exprimées souvent dans le système CIELAB (Commission internationale de
l'éclairage, abrégé CIE pour son nom français) avec L* la luminance, a* la rougeur et b* le
jaunissement (Jha et al.,2007). Les spectrophotomètres sont conçus pour fournir des
informations plus détaillées sur lespropriétés optiques de l'échantillon (Slaughter, 2009).

L’acidité titrable (AT)


L’acidité de la pulpe de mangue est un indicateur de qualité des fruits. Les degrés d’acidité
sont obtenus par des dosages acido-basiques.

Le degré Brix (°Bx) ou extrait sec soluble (ESS)

Le degré Brix exprime la teneur en extraits secs solubles présents dans l’échantillon. Il est
évalué grâce à un réfractomètre et est exprimé en grammes par 100 grammes de produit. La
majorité des extraits secs solubles étant des sucres, le degré Brix permet d’évaluer la teneur en
sucre dans le fruit.

Système de mangement de la qualité de la DTA à intégré


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