Initiation Aux Finances Publiques
Initiation Aux Finances Publiques
Initiation Aux Finances Publiques
ANNEE ACADEMIQUE
2021-2022
NIVEAU : LICENCE 1
SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
Chapitre 2 : Les grands principes classiques ou « les règles d’or » des finances publiques
Chapitre 3 : La préparation administrative du document budgétaire
Chapitre 4 : L’autorisation de la loi de Finances
I. L’ECONOMIE
1.Définition
Selon Edmond Malinvaud (1923-2015), l'économie est une science qui étudie comment des ressources
rares sont employées pour la satisfaction des besoins des personnes vivant en société.
2.Rôle
Elle s'intéresse d'une part aux opérations essentielles que sont la production, la distribution et la
consommation des biens, d'autre part aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces
opérations.
II. LA FINANCE
1.Définition
La finance est l’ensemble des décisions financières importantes qui surviennent dans les organisations
ou dans la société en général, dans le but d’assurer une utilisation optimale des ressources et
d’améliorer ainsi le bien-être de tout un chacun.
C’est aussi l’ensemble des activités qui sont reliées aux affaires d'argent et de placement d'argent,
notamment les activités d'investissement, les activités de financement, les activités boursières, les
activités bancaires et les activités de crédit.
La finance est l'ensemble des mécanismes et des institutions qui apportent à l'économie les capitaux
dont elle a besoin pour fonctionner.
NB : On doit distinguer deux sortes de finances : les finances publiques qui ont trait aux problèmes
posés par la gestion des fonds publics et des budgets de l'État ou d'une collectivité publique ; les
finances privées qui se rapportent à la gestion des patrimoines des particuliers et des entreprises.
2. Rôle
Elle permet n o n s e u l e m e n t d'affecter les ressources disponibles aux usages les plus productifs
mais aussi et surtout de s’assurer que toutes les décisions prises créent de la valeur et engendrent
de la richesse .
III. LES FINANCES PUBLIQUES
Les finances publiques se définissent comme étant l’étude des règles qui définissent les
modalités d’exécution des ressources et des charges des administrations publiques
(Administration centrale, Administration déconcentrée, Établissements Publics Nationaux,
Collectivités Territoriales).
C’est une loi qui a pour objet de déterminer pour un exercice, la nature, le montant et l'affectation
des ressources et des charges de l'État, ainsi que l'équilibre budgétaire et financier qui en résulte.
La loi de finances de l’année ou loi de finances initiale est celle qui « prévoit et autorise
pour chaque année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat ».
V. LE BUDGET
Le budget est un document récapitulatif des recettes et des dépenses prévisionnelles déterminées
et chiffrées pour un exercice comptable à venir (généralement l'année).
VII. LES RECETTES BUDGETAIRES DE L’ETAT
Les recettes du budget de l’Etat proviennent essentiellement de la fiscalité c’est-à-dire des impôts
payés par les contribuables : mais des recettes non fiscales viennent s’y ajouter (recette des
privatisations, bénéfices des entreprises publiques par exemple).
Les recettes fiscales relèvent avant tout de l’imposition directe de la (TVA. TIPP (Taxe Intérieure
sur les Produits Pétroliers) etc.)
RECETTES = recettes fiscales + recettes non fiscales + transfert et dons reçus emprunts et
cession de biens meubles, immeubles + remboursements et versements au profit de l’Etat.
Les grands principes classiques sont un ensemble de règles, inspirées par les économistes classiques du
XIX siècle et qui étaient destinées à encadrer et à surveiller l’activité financière de l’État d’alors.
Ces règles se justifient encore de nos jours car leur valeur technique constitue des méthodes claires de
présentation et d’exécution du budget, facilitant ainsi le contrôle de l’autorité budgétaire sur
l’exécutif.
Le principe de l’annualité budgétaire consiste à fixer pour une année la durée de l’exercice budgétaire.
Cela signifie que l'autorisation budgétaire donnée par la loi de finance n'est valable que pour une
année.
A chaque nouvelle année correspond une nouvelle loi de finances de même que les dépenses de
fonctionnement doivent chaque année être autorisées de sortes que les crédits non utilisés soient
purement et simplement annulés.
-L’exécution des dépenses et des recettes doivent se faire entre le 1er janvier et le 31 décembre pour
la côte d’ivoire.
NB : En Côte d’Ivoire le principe de l’annualité budgétaire est posé par les articles 1er et 8 de la loi
organique des finances publiques ivoiriennes et repris par les articles 4 et 6 de la directive n°05/1997 de
l’UEMOA du 16 décembre relative aux lois de finances.
-L’article 1er de la loi N°59-249 du 31 décembre 1959 organisant les finances publiques
ivoiriennes dispose que « pour chaque année, les lois de finances déterminent la nature, le montant
et l’affectation des ressources et des charges de l’Etat ».
-L’article 8 de cette même loi ajoute que « l’impôt est établi et autorisé annuellement par la loi ».
-Dans le cadre communautaire de l’UEMOA, la directive N°05/97/CM/UEMOA du 16 décembre 1997,
relative aux lois des finances, en son article 4, stipule que « la loi de finances de l’année prévoit et
autorise pour chaque année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat ».
-L’article 6 de cette directive confirme que « l’autorisation de percevoir les impôts est annuelle ».
Les lois de finances rectificatives : Elles interviennent en cours d’année pour modifier
la loi de finance initiale afin de rétablir l’équilibre budgétaire.
Les décrets d’avances : ils sont pris en cas d’urgence par le gouvernement qui dans
ce cas n’a pas eu le temps de déposer un projet de loi de finances en vue d’un crédit
supplémentaire. Décrets d’avances (c’est-à-dire sur l’autorisation qui sera donnée
ultérieurement par le parlement).
Plusieurs autorisations de programme peuvent être regroupées et donner lieu à une loi de
programme.
3.2.2. Les dérogations à l’exécution annuelle du budget
Elles sont relatives d’une part au rattachement (ou à l’imputation) comptable des opérations de
recettes et de dépenses et d’autre part au devenir des crédits non utilisés en fin d’année (reports de
crédits).
a. Le problème de l’imputation comptable d’une dépense publique
Si l’exécution d’une dépense excède 1 an, sur quel exercice doit-elle être enregistrée ?
Exemple : Une dépense engagée pendant l’année N et qui ne sera payée que l’année (N+2), ou va-
t-on l’imputer ? Au budget de son engagement ou celui de son paiement ?
Deux (2) systèmes existent : Le système de l’exercice et celui de la gestion.
Le 2ème plus pratique, prend en considération l’exécution matérielle des opérations, sans que
l’on s’inquiète de leur date d’engagement.
Le système de l’exercice : Toutes les recettes et les dépenses sont rattachées au budget de l’année
de leur engagement. Ainsi, une dépense ou une recette sera imputée à cette même année.
Comme avantage essentiel, notons que sur le plan comptable, le système de l’exercice permet
après la clôture de l’exercice budgétaire d’effectuer un rapprochement entre les prévisions de la loi
de finances et le budget réellement exécuté.
Comme inconvenant notons que :
-Le système retarde l’apurement des comptes, en rendant illusoire, le contrôle de l’exécution du budget.
-Le système favorise la divergence sur une longue période, entre la comptabilité des comptes et
celle des ordonnateurs.
Le système de gestion : Ce système veut que les dépenses et les recettes soient prises en compte au
titre du budget ou il y a eu effectivement décaissement ou encaissement. Le système de la gestion
offre l’avantage de permettre de clore rapidement les exercices budgétaires et l’apurement des
comptes. Mais il ne peut provoquer des déficits réels.
1. Définition
Le principe d'unité est la règle selon laquelle l'ensemble des recettes et des dépenses de l'Etat
doit être présenté dans un document unique appelé budget de de l'Etat.
Historiquement, ce principe s'est justifié par deux séries de raisons principales : des raisons
d'ordre technique et des raisons d'ordre politique.
Sur le plan technique, il est nettement plus commode d'opérer des contrôles sur un document
unique en vue de déceler d'éventuelles dissimulations d'irrégularités. : Un simple jeu de deux
additions simultanées au niveau des recettes, et à celui des dépenses pourrait également permettre
de découvrir plus facilement, les déséquilibres budgétaires intentionnels ou non.
Sur le plan politique, le principe d'unité est un moyen efficace de contrôle du Parlement sur
l'exécutif. Car la réunion de tous les comptes publics en un document unique permet plus
facilement aux parlementaires d'avoir une idée globale et précise des dépenses engagées par le
gouvernement.
Il s’agît de budget qui retrace les recettes et les dépenses des services non dotées d'une
personnalité morale et dont l'activité tend essentiellement à produire des biens et des services
donnant lieu à paiement de prime. Autrement dit. On veut leur appliquer une gestion
commerciale, c'est-à-dire qu'on veut les voir couvrir leurs dépenses au moyen de leurs propres
ressources. (RTI ; AIP ; CHU ; imprimerie nationale etc...). Donc :
-absence de personnalité morale.
-caractère lucratif de son activité
NB : Les budgets annexes n’existent plus depuis 1992
2.3. Les comptes spéciaux du trésor
Ce sont des comptes ouverts dans les écritures du trésor, pour retracer des opérations de Recettes
et de dépenses effectués en dehors du budget général, par des services d'Etat qui ne sont dotés ni
de la personnalité juridique, ni de l'autorité financière.
A l’origine on les appelait comptes hors budget. Ils font partie de la loi de finances et sont gérés selon les
principes de celle-ci
Les comptes spéciaux du trésor répondent pratiquement aux mêmes caractérisées que les
budgets annexes.
La grande différence entre eux est que les organismes bénéficiant d'un budget annexe ont une
activité tendant essentiellement à produire des biens et services rémunérés par les usagers, alors
que ceux qui font l'objet d'un compte d'affectation spéciale ne sont rémunérés qu'accessoirement
et très exceptionnellement.
Les comptes spéciaux du trésor sont créés ou supprimés par les lois de finances. Les comptes
spéciaux dans les périodes de grandes difficultés financière comme moyen privilégié d'échapper
à la rigueur des règles de la comptabilité publique notamment, on les utilisait pour contourner la
règle de l'équilibre budgétaire en camouflant certains déséquilibres Ils ont donc un caractère
temporaire, ce qui pourrait occasionner certains abus dans leur conception et dans leur utilisation.
C'est pourquoi, de nos jours les comptes spéciaux sont réglementés de façon stricte et leur
nombre est très limite. On distingue généralement 6 grandes catégories autorisées par la loi :
* Les comptes de garanties et d'avals : en définitive, leur création vise donc : Soit à
retracer des opérations à caractère temporaire ou provisoire destinées à se solder en
équilibre (prêts ou avances destinées à être remboursés, cautionnement d'un comptable
public appelé à être restitué) ou à établir une corrélation entre certaines recettes et certaines
dépenses. Soit à évaluer avec précision le coût d'un service.
2.La règle de la non contraction (produit brut) et la règle de la non affectation des
recettes
Elle consiste à interdire les contractions ou compensation entre certaines recettes et certaines
dépenses. La règle conduit par conséquent à faire figurer dans les documents budgétaires non
pas les soldes des compensations mais plutôt le produit brut. Exemple : un particulier qui vend
son véhicule usagé à 4 millions pour acheter un autre à 10 millions de francs CFA pourra
inscrire dans sa comptabilité seulement le solde des opérations c’est-à-dire 10 millions – 4
millions = 6 millions : soit 6 millions de dépenses.
On dit que le particulier a opéré une contraction où compensation entre ce qu’il reçoit (4 millions) et ce qu’il
dépense (10 millions) pour n’inscrire que le solde (6 millions) c’est-à-dire le net ou le brut.
C’est cela qui est interdit dans la confection du budget de l’Etat. En effet, s’agissant du budget
de l’Etat. On doit nécessairement inscrire en recette 4 millions et en dépense 10 millions sans
procédé à la moindre compensation entre les deux.
a. Les avantages de la règle
Avantage politique : la règle permet une appréciation globale des masses complètes de
recettes et de dépenses ; ce qui donne son sens à la notion d’autorisation budgétaire
Avantage technique : la règle du produit brut permet d’éviter tous les procédés de gestion
occulte des deniers publics et de comptabilité de fait, telle la pratique des caisses noires
qui ont pour but essentiel d’éluder le contrôle et d’avoir à disposition des sommes à
effectuer le cas échéant à des dépenses non autorisées.
Ces exceptions portent tantôt sur le principe de non contraction et tantôt sur celui de la non
affection.
3.1. Les exceptions à la règle de non contradiction
Les exceptions au principe de non contraction concernant essentiellement les comptes spéciaux
du trésor lesquels font exception non seulement à la règle de l’unité budgétaire mais aussi au
principe de l’universalité budgétaire. La caractéristique essentielle de ces comptes spéciaux du
trésor, c’est qu’ils sont gérés en solde ; c’est-à-dire que ne seront enregistré dans les comptes
que le solde (la différence) entre ce qui est rentré en recette et ce qui est sorti en dépense. Il en est
ainsi de tous les comptes spéciaux de trésor.
Ce principe consiste à détailler l'autorisation parlementaire, afin que chaque crédit ait une destination
indiquée par la loi de finances.
Le respect de ce principe implique que le gouvernement ne puisse modifier la destination des
Crédits sans l'autorisation du parlement.
Le principe veut que les autorisations de crédits ne soient pas accordées en bloc, mais ventilées et
votées par titre (0 à 4). Il a pour corollaire l’obligation de répartir les crédits par :
-Sections (institutions et ministères) ;
-Programme et dotations ;
-Actions, Activités ;
-Natures économiques (Articles, Paragraphes, Lignes, Rubriques).
La spécialité s’est développée pour des raisons essentiellement politiques : en effet, plus l'autorisation
sera détaillée, plus les crédits recevront une affectation précise et définitive, plus poussée sera le
contrôle parlementaire et plus limitée la marge de manœuvre gouvernementale.
Le système de codification des dépenses qui en découle est basé sur un code fonctionnel pour
identifier la destination budgétaire et un code économique pour identifier l'objet (ou la nature)
de la dépense.
Recettes courantes (impôts, droits de douanes, produits divers etc...). Recettes de Privatisation,
Emprunts programmes (appuis budgétaires) Ressources affectées (dons).
Si la spécialité de crédits s'est développée pour des raisons politiques (entrave de la liberté du
gouvernement), des motifs techniques ont conduits à en limiter la portée. Une fois la loi de
finances votées, et les décrets de répartition pris, le gouvernement peut sans autorisation du
parlement modifier en cours d'exercice, la répartition des dotations en utilisant plus ou moins
abusivement des procédures réglementaires.
De chapitre à chapitre à l'intérieur du budget d'un même ministère, peuvent être effectués (par
arrêté du ministre de l'économie et des finances) à condition de porter une même catégorie de
dépenses et dans la limite du 1/10 de chaque chapitre. (Les crédits changent donc de nature
puisque les chapitres ont une spécialisation différente).
b. Les transferts de crédits (ou interversion)
Il y a transfert de crédits dans le cas de transferts d'attributions d'un ministère à un autre. Les
crédits restent affectés au même emploi (donc sans changement de nature) seul le service chargé
de l'exécution des opérations change. Exemple : La loi de finances pour l'exercice 1992
comportait un transfert de crédits du ministère de la construction et de l'urbanisme au
profit du ministère de la sécurité relatif aux baux des policiers.
c. Les crédits évaluatifs
Par définition, tous les crédits sont limitatifs. Les crédits évaluatifs sont des dépenses donc on
ignore le montant exact au moment du vote ; ils peuvent dépasser la dotation initialement
inscrite et devront être réglées sans délai ; ils s'appliquent aux charges de la dette publique, aux
frais de justice et aux réparations civiles, aux remboursements, aux avances aux collectivités
locales.
Ce sont des crédits non ventilables destinés à faire face à des dépenses éventuelles ou
accidentelles (calamités) et qui ne pourront être dépenses (par arrêté du ministre des finances)
qu'après avoir été imputés aux chapitres et lignes devant recevoir les dépenses définitives.
Ils correspondent à des besoins dont la survenance ne dépend que partiellement de la volonté de
l'administration et qui ne peuvent être connus avec exactitude au moment du vote du budget.
Exemple : Les frais de réception des personnalités étrangères, des voyages officiels, les
dépenses relatives aux élections, aux secours d'urgence, à l'entretien des détenus des services'
pénitentiaires.
Ces fonds permettent la mise en réserve de sommes pouvant financer ultérieurement des
opérations auxquelles il est souhaitable de conserver un caractère de confidentialité (contre-
espionnage, subventions politiques à l'intérieur et à l'extérieur...). Ces fonds n'ont donc pas
d'affectation spéciale.
NB : La loi organique relative aux lois de finances de 2014 stipule en ses articles 15 et 17
que les crédits budgétaires sont désormais spécialisés par programme et dotations
E. Le principe de l'équilibre budgétaire
Le principe repose sur une certaine conception de la neutralité des finances publiques qui
implique une limitation des dépenses publiques aux dépenses de fonctionnement et une
modération de la charge fiscale. Dans cette optique. L'équilibre est avant tout comptable, le
meilleur budget étant celui qui frôle le déficit en dégageant un excédent symbolique.
En côte d'ivoire, le principe est consacré par l'article 80 de la constitution qui dispose que : le
projet de loi de finances doit prévoir les recettes nécessaires à la couverture intégrale des
dépenses. L'assemblée nationale vote le budget en équilibre.
Il est certain que l'équilibre budgétaire, analysé sous l'angle strictement comptable, garde
dans l'opinion publique une signification symbolique : c'est le signe patent d'une vie financière
saine, d'une gestion rigoureuse.
2. Aménagement et dérogation
2.1. Aménagement
Pour Keynes les dépressions dans les économies modernes sont provoquées par une
insuffisance de la demande globale, par le sous- emploi des moyens de production. ’Ce déficit
budgétaire par les moyens qu'il procure peut contribuer à la relance grâce par exemple à la
politique des grands travaux et ce en jouant plus sur les dépenses qui augmentent ou plus sur
les recettes qui régressent.
Elle fut développée par William Beveridge (1879- 1963). Selon cette thèse, le déficit ne serait
pas un mal en soi mais qu’il pouvait être bénéfique car disait-il, il constitue un stimulant pour
l'économie. Le déficit du budget permet de relancer la demande globale en période de récession
et de chômage. La reconstitution des investissements par l'effort public et le soutien à la
consommation, tend à rétablir les déséquilibres économiques.
Une fois reconstitués ces derniers tendront à rétablir d'eux -mêmes l'équilibre budgétaire par
l'accroissement de rentrées fiscales dues à la relance économique.
On observe depuis 1980 dans la plupart des pays occidentaux et depuis 1990 dans les pays en
voie de développement (avec l'application des PAS) à une volonté de retour à l'équilibre
budgétaire ou à tout le moins, un souci d'assainissement financier.
Ceci pour plusieurs raisons :
* Les doutes suscités par les limites de l'application des politiques Keynésiennes qui n'en
laissent pas moins subsister et le chômage et l'inflation qu'elles sont censées combattre.
* Par ailleurs, depuis les années 1970 des économistes ont élaboré une théorie dite des
anticipations rationnelles ; selon les agents économiques, utilisant la même information que
l'Etat, anticipent sur la conjoncture en cours ou à venir. Si bien que lorsque les politiques
budgétaires interviennent, elles sont déjà dépassées.
* Enfin, les néolibéraux scandent la nécessité de l'équilibre budgétaire, car les déficits budgétaires
perturbent l'équilibre économique ; Aussi. Convient-il selon eux de subordonner largement la politique
budgétaire à la politique monétaire (maîtrise des taux d'inflation, d'intérêt et de Change).
F. Le principe de la sincérité budgétaire
1.Origine
Le Code de transparence pose comme principe que les budgets annuels sont réalistes et sincères tant dans
leurs prévisions de dépenses que de recettes.
L’article 57 de la loi de finances stipule : « Les prévisions de ressources et de charges de l’État doivent
être sincères. Elles doivent être effectuées avec réalisme et prudence compte tenu des informations
disponibles au moment où le projet de loi de finances est établi ».
L’article 74 alinéa 3 précise ainsi que : « La comptabilité générale de l’État a pour objet de décrire le
patrimoine de l’État et son évolution. Elle doit être sincère et refléter une image fidèle de la situation
financière de l’État ».
2. Définition
Selon ce principe, il est interdit sous-estimer les charges ou de surestimer les ressources présentées dans
les lois de finances, et fait obligation de ne pas dissimuler des éléments financiers ou
patrimoniaux.
NB : Le principe de la sincérité n’a pas la même portée selon qu’il s’agisse des lois de règlement et des
autres lois de finances.
Dans le cas de la loi de finances de l’année et des lois de finances rectificatives, la sincérité, se
caractérise par l’absence d’intention de fausser les grandes lignes de l’équilibre déterminé par la loi de
finances, en vertu des informations disponibles et des prévisions pouvant raisonnablement en découler.
L’insincérité ne pourrait donc résulter que d’une erreur manifeste, intentionnelle (pas une simple erreur
matérielle) et d’ampleur conséquente (de nature à remettre en cause les équilibres).
3. Les limites de l’application effective
La sincérité de la loi de règlement s’entend comme l’imposition de l’exactitude des comptes, dès
lors que les informations prises en compte sont avérées (la dimension prévisionnelle est
dépassée).
L’application du principe de sincérité apparaît beaucoup plus contraignante dans sa
dimension comptable dès lors que la nature des informations n’est pas par essence prévisionnelle.
II. LES PRINCIPES DE LA GESTION FINANCIERE
Les Dépenses Ordinaires (DO) et les Dépenses en Capital. Elles sont constituées de dépenses
Ce sont les dépenses d’investissement exécutés par l’Etat et dépenses de transfert en capital.
Elles comprennent le remboursement des produits des emprunts extérieurs à court, moyen et
long terme, les remboursements d’emprunts intérieurs émis, les prêts et avances.
B. La séparation des ordonnateurs et des comptables
C’est un principe qui est commun à toute l’Administration Publique, repose sur la distinction
Fondamentale entre deux types d’acteurs exerçant deux (2) fonctions incompatibles (l’ordonnateur
et Comptable public)
1.L’ordonnateur
Il prescrit l’exécution de recettes et des dépenses: il constate la créance (pour une recette) ou
la dette (pour l’engagement d’une dépense), en arrête le montant (liquidation) et en ordonne
le recouvrement ou le paiement (ordonnancement).
2. Le Comptable public
Il est le seul à manier les fonds publics, à recouvrer les recettes et à payer les dépenses
(le soumettant à la responsabilité personnelle et pécuniaire), après des contrôles de régularité,
ainsi qu’à tenir une comptabilité des opérations effectuées
III. LES PRINCIPES DE LA FISCALITE
Au nombre de deux (2) ces principes sont les suivants :
1. Le principe d’égalité
2. Le principe de la légalité
A. Le principe d’égalité
Ce principe exige que la loi fiscale s’applique de façon égale à tous les citoyens et
que la répartition se fasse en fonction de leur faculté contributive.
B. Le principe de la légalité
Il renvoie à la compétence du parlement, la loi fixant les règles concernant « l’assiette,
le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature. »
L’article 1er alinéa 3 de la loi organique de 1959 stipule que « aucune recette, aucune dépense
ne peut être ordonnée ou ordonnancée pour le compte de l’État sans être autorisée par la loi
CHAPITRE 3 : LA PREPARATION ADMINISTRATIVEDU BUDGET.
Conformément aux orientations qui se dégagent de ces premières séances de travail, les ministres
dépensiers et tous les utilisateurs du budget de l'Etat définissent alors leurs priorités respectives et
dressent leur avant-projet de budget.
Ceux-ci sont centralisés par les services du ministère chargé des finances ou du budget pour faire
l'objet des arbitrages nécessaires, au cours desquels les masses définitives seront arrêtées ; on
aboutit alors aux esquisses budgétaires de l'année en préparation. Vers le 15 mai, sur la base de
ces esquisses, le département des finances met au point le projet gouvernemental de loi de
finances.
La confection du projet de loi de finances est une longue procédure contradictoire entre le
département des finances qui seul, maîtrise les estimations de recettes probables, et les autres
utilisateurs du budget de l'Etat.
Les discussions qui en principe, démarrent au mois de Mai, se déroulent dans le cadre des séances
de travail appelées « conférences budgétaires » présidées par le département des finances jusqu'au
Mois d'Août.
C'est le résultat de toutes ces conférences budgétaires qui est présenté sous forme de projet de loi
de finances. Le conseil des ministres arrête alors définitivement le projet en septembre avant de le
soumettre à l'assemblée nationale dans la première semaine du mois d'Octobre, c'est-à-dire dès le
début de la deuxième session ordinaire, dite session budgétaire du parlement.
Toutefois, il convient de souligner le caractère prévisionnel des recettes et des dépenses du budget.
En définitive, tout repose sur l’espoir ou la certitude de l'encaissement effectif des ressources.
C'est pourquoi, les prévisions des masses budgétaires (recettes et dépenses) s'appuient
obligatoirement sur le bilan des exercices passés qui donne une 1ère idée des réalités du terrain, les
données partielles de l'année en cours de réalisation (3 mois. 6 mois) qui à quelques exceptions
près qu'introduiront l'annexe fiscale et le catalogue des mesures nouvelles, reposent pratiquement
sur les mêmes bases. Les perspectives économiques nationales du futur immédiat et
environnement économique international sont également pris en compte dans les prévisions des
masses budgétaires, celle-ci étant évaluées suivants des méthodes appropriées selon leurs natures
respectives.
II. L’EVALUATION DES PREVISIONS DE RECETTES ET DE DEPENSES DU
BUDGET DE L'ETAT
Toute la crédibilité du budget repose sur l'espoir ou la certitude d'encaissement des recettes
prévues dans le cadre de la loi de finances de l'année.
C'est pourquoi les prévisions de recettes doivent être les plus réalistes possible afin de réduire les
écarts au strict minimum.
Au XIXème siècle, la méthode d'évaluation utilisée était celle dite de la « Pénultième année
». On inscrivait alors comme prévision de recettes dans le projet de budget, les recettes du dernier
budget qu'on venait d'exécuter.
En clair, pour la préparation du budget de l'année N+l (année suivante), on prenait en compte les
données de l'année N-l (année dernière puisque l'année actuelle, année de préparation est l'année
N).
La remarque fondamentale qu'inspire cette méthode est une croyance quasi- mécanique en la
répétition pure et simple des tendances du passé immédiat, tout repose sur l'idée selon laquelle
les encaissements effectués une année donnée se répéteront deux années plus tard.
A la règle de la pénultième année, s'ajoute la règle des « Tantièmes de majorations » cette règle
consiste à prendre comme point de départ les recettes de la pénultième année et à les majorer d'une
somme égale à la moyenne des accroissements des recettes constatées au cours des 5 années
précédentes. La méthode forfaitaire (Pénultième année. Tantièmes de majoration) qui pouvait
donner satisfaction dans une situation de très grande stabilité économique, demande des correctifs
avec des évaluations imprécises résultant des cycles économiques d'expansion et de récession.
Aussi, au début du XXème siècle, l’apparition des crises économiques, des dépréciations
monétaires et des incertitudes diverses ont très tôt mis en évidence les insuffisances de la méthode
forfaitaire. C'est pourquoi, à partir des années 1930, un nouveau système a été conçu: le système
d'évaluation directe des prévisions de recettes.
Elle consiste à évaluer le rendement probable de chaque impôt à partir des informations
économiques les plus récentes. C'est ainsi que l'on prendra, désormais en considération notamment
le dernier chiffre connu des rentrées fiscales, également la croissance du PIB ainsi que les effets
des modifications dans la législation fiscale. Cette méthode directe donne de bons résultats dans
la mesure où la marge d'erreur oscille entre 1 et 5%.
La loi organique de 1959, reprise et précisée par les textes ultérieurs, et notamment la directive
N°05/97/CM/UEMOA du 18 décembre 1997 relative aux finances publiques des Etats membres
de L'UEMOA donnent une liste quasi exhaustive des ressources de l'Etat :
-Les impôts, les taxes, les amendes fiscales :
-Les rémunérations des services rendus, redevances, les fonds de concours, dons et legs ;
-Les revenus du domaine, les participations financières ainsi que la part de l’Etat dans les bénéfices des
entreprises nationales ;
-Les remboursements de prêts et avances ;
-Les produits des emprunts à moyen et long terme ;
-Les produits divers.
Cette situation, qui depuis quelques années semble s'ériger en règle commune, est théoriquement
due à diverses causes, soit à des mesures d'allégement fiscales (prises au cours de l'année) soit au
ralentissement inattendu des activités économiques en ce qui concerne notamment la taxe sur la
valeur ajoutée (TVA) ou la taxe sur les prestations de services (TPS).
En deuxième lieu : C'est la situation la plus souhaitable, des plus-values de recettes peuvent
apparaître. Théoriquement, ces plus-values peuvent provenir, soit du recouvrement de recettes
antérieures, soit du recouvrement de pénalités fiscales résultant des exercices passées, soit d'une
conjoncture économique exceptionnellement favorable. Mais cette dernière catégorie de
ressources ne sera budgétisée que l'année d’après, bien qu'elles aient été enregistrées en trésorerie
dans les livres du trésor public. Toutefois, en cas de besoin urgent. L’Etat peut envisager leur
utilisation dans le cadre d'un budget modificatif appelé « Collectif Budgétaire »
C'est pourquoi, l'évaluation des prévisions de dépenses devrait se faire à partir des besoins réels
exprimés par les bénéficiaires des dotations budgétaires de l'Etat.
Au total, les mesures nouvelles incarnent les choix nouveaux opérés par le gouvernement et c'est
à travers elles que l'on peut apprécier les orientations nouvelles de la politique budgétaire.
Il n’est donc pas étonnant que ce soit à leur sujet qu'interviennent les conférences budgétaires et
ministérielles.
Les difficultés d'évaluations des dépenses publiques : On peut observer des différences
notables entré les dépenses prévues et les dépenses effectives.
Notons que l'imperfection de l'évaluation des dépenses publiques peut surtout résulter
d'erreurs involontaires ou volontaires.
Les erreurs involontaires sont dues : soit à des impondérables (hausse du prix du pétrole ou
errements du dollar), soit à une évaluation insuffisamment précise du coût des projets
d'équipements.
Les erreurs volontaires sont généralement commises pour des raisons politiques et peuvent
revêtir 2 modalités : soit la surévaluation ; soit la sous-évaluation
-La surévaluation : Tout d’abord, les demandes de crédits formulées par les ministères et autres
utilisateurs du budget ne sont jamais évaluées exactement en fonction des besoins réels.
Certaines demandes sont souvent systématiquement majorées en prévision des réductions, et
parfois dans un certain souci d’importance, la taille des dotations budgétaires de l’année ayant
souvent été considérée, à tort ou à raison, comme un critère de base de l’importance du service,
de la direction, voire du ministère. En outre ; un ministère peut prévoir une sur-dotation afin de
virer les excédents éventuels à un chapitre moins bien pourvu.
-La sous-évaluation : Un ministère peut par volonté délibérée sous-évaluer certains crédits, quitte
en cours d’année à demander des rallonges supplémentaires par le canal des lois de finances
rectificatives ou des décrets d’avances en raison de la rapidité de ces procédures. Dans tous les cas
(surévaluation ou sous-évaluation) les conséquences de telles pratiques sont néfastes au plan
technique et financier, car elles faussent la physionomie du budget tel qu’il sera présenté à
l’Assemblée Nationale ; sans oublier qu’elles posent des problèmes de sincérité politique.
CHAPITRE 4 : L’AUTORISATION DE LA LOI DE FINANCES
Une fois le projet de loi de finances établi, les pouvoirs publics doivent, obtenir l'autorisation
de prélever les recettes escomptées et d'utiliser les crédits prévus. Cette autorisation revêt des
caractères spécifiques et s'obtient suivant une procédure spéciale de discussion et de vote par
le parlement.
L'autorisation budgétaire présente deux caractères : elle est de nature législative et elle est
préalable à l'exécution du budget.
Aucune recette, aucune dépense ne peut être ordonnée ou ordonnancée pour le compte de
l'Etat sans être autorisée par la loi.
La loi exige que le budget soit autorisé avant le début de la période pour laquelle il est préparé,
c'est-à-dire avant le début de l'exercice budgétaire qu'il couvre. Mais ce caractère préalable a
souvent subit divers types d'atteintes.
Historiquement, il est très tôt apparu que dans la plupart des cas, le budget ne peut être voté
avant le 31 décembre de l'année de sa préparation pour diverses raisons.
En côte d'ivoire, cette possibilité offerte aux gouvernements de faire adopter des crédits
budgétaires provisoires dilue énormément en eu, l'obligation de respect des délais légaux de
préparation et d'adoption du budget.
Par ailleurs, son prétexte de cette possibilité d'adoption partielle du budget par le système des
douzièmes provisoires, sachant qu'en ce qui les concerne, leurs indemnités parlementaires
peuvent être bel et bien versées, les députés d'un parlement particulièrement hostile au
gouvernement peuvent bloquer les activités de celui-ci en retardant volontairement et sans
raison valable l'adoption du budget. C'est pour limiter ces abus, en particulier les abus
pouvant provenir de l'attitude des députés de l'opposition, que la loi a prévu que si le parlement
ne se prononce pas sur le budget dans un délai de70 jours à compter de la date de dépôt du
projet de loi de finances, les textes budgétaires de l'année peuvent être adaptés par
ordonnances du président de la république.
Celui-ci convoque alors l'Assemblée Nationale, pour ratification de cette ordonnance dans un
délai de l5 jours. La directive N°05 /97/CM de l'UEMOA est beaucoup plus simple en
matière d'adoption du budget ; en son article 39 Alinéa 2. On lit : « ...Lorsque le projet de loi
de Finances a été déposé dans les délais sur le bureau du parlement, il doit être adopté au plus
tard à la date de clôture de la session ordinaire d'Octobre. A défaut, il peut être mis en vigueur
par ordonnance ».
Le projet de loi de Finances, accompagné de tous les documents annexés est présenté à
l'Assemblée Nationale par le ministre de l'Economie et des Finances en deux parties équilibrées
à savoir : Prévisions des Recettes/ Prévisions des Dépenses. L'adoption des deux parties se fait
séparément en commençant toujours par les recettes, dont le niveau conditionne généralement
la taille du budget pour une large part ».
L'adoption se fait suivant une procédure spéciale qui se déroule dans un cadre bien défini qui,
en définitive, limite fortement le pouvoir du parlement.
1. La procédure de discussion
Le ministre de l'Economie et des Finances lui succède pour un exposé (sur le contexte
économique dans lequel s'insère le projet de loi de Finances, la politique économique et
financière du gouvernement, les objectifs et le contenu des principales dispositions du projet
de loi de Finances) et des réponses aux questions des différents intervenants.
* La première partie est relative aux « conditions générales de l'équilibre financier » : elle
autorise la perception des ressources publiques, prévoit le montant des recettes fixe les plafonds
des grandes catégories de dépenses et détermine les données générales de l'équilibre.
* La deuxième partie a pour objet de répartir les crédits. Elle permet d'arrêter les montants
des dépenses par titre, autorise les opérations des comptes spéciaux du trésor et des budgets
annexes.
Certes, cette procédure est ainsi clairement établie mais, en ce qui concerne
l'autorisation du budget de l'Etat, les parlementaires sont souvent très limités par la loi dans
leur liberté de discussion et même dans leur pouvoir, dans la mesure où les différentes
discussions, ainsi que les éventuels amendements qu'ils seraient tentés de porter au projet de
budget, doivent se dérouler dans un cadre très strict.
La loi limite fortement les marges de manœuvre des représentants du peuple par des
dispositions spéciales prévues au niveau des textes fondamentaux, le souci du législateur étant
d'éviter une augmentation inconsidérée des charges publiques ou la diminution des ressources,
suites à des exonérations d'impôts que les parlementaires seraient tentés de faire obtenir, au
profit de leurs électeurs.
En effet les députés ne doivent prendre aucune initiative tendant à diminuer les prévisions
de recettes ou à augmenter celles des dépenses.
Cette disposition est consignée dans l'article 78 de la constitution, dans la loi organique de
1959 en son article 40 repris et renforcé sous le même numéro dans la directive 05/97/CM de
l'U F.MO A en 1997.
-L'article 78 de la constitution :« Déclare l'irrecevabilité des amendements aggravant ou
diminuant les ressources de l'Etat ; cet article dispose en effet que : « les propositions et
amendements parlementaires ne sont recevables lorsque leur adoption a pour conséquence
soit une diminution des ressources publiques, soit la création et l'aggravation d'une charge
publique à moins qu'ils soient accompagnés d'une proposition d'augmentation des recettes ou
d'économies équivalentes ».
Mais il arrive également que l’exécution de la loi de Finances se fasse suivante des modalités
particulières.
A. La signification de la règle
1. Définition de la règle
La règle de la séparation des ordonnateurs et des comptables est une application de la vielle
théorie de la séparation des pouvoirs selon laquelle tout homme qui a du pouvoir a tendance à
en abuser. Et pour éviter l’abus du pouvoir, il est fortement recommandé de ne pas confier le
pouvoir ou la fonction d’ordonnateur et celle de comptable à la même personne, c’est- à-dire
qu’un ordonnateur ne peut poser des actes relevant du comptable public :de la même manière,
le comptable public ne peut exercer les fonctions dévolues à l’ordonnateur. Par la
spécialisation des tâches, elle devrait assurer un meilleur rendement.
Les deux fonctions sont non seulement exclusives l’une de l’autre, mais il est interdit en plus à
l’ordonnateur d’empiété sur le domaine du comptable et vice versa sous peine de
sanction :
-le comptable qui empiète sur le domaine de l’ordonnateur est passible de poursuite comme
concussionnaire (fraudeur) et passible de peine de prison et d’amende. Il s’agit en occurrence
du comptable qui recouvre des recettes alors qu’aucun titre n’a été délivré par l’ordonnateur.
-En ce qui concerne l’ordonnateur qui manie des fonds et valeurs, il sera déclaré comme
comptable de fait avec les conséquences qui en résultent.
A. L’ordonnateur
Est ordonnateur des recettes et des dépenses, toute personne ayant qualité au nom de
l’Etat, des établissements nationaux et des collectivités locales pour constater, engager
liquider une créance ou une dette, et pour ordonnancer soit le recouvrement d’une
créance, ou l’apurement d’une dette.
1. En matière de dépenses
Ce sont :
-Les DAAF pour toutes les dépenses (fonctionnement et investissement).
-Le Directeur de la solde pour la solde (et un organe militaire pour la solde des militaires).
-Le Directeur de la dette publique pour le remboursement de la dette.
2. En matière de recette
Ce sont :
-Le Directeur général des impôts.
-Le Directeur général des douanes.
-Le Directeur général du budget pour les produits divers…
-Le Directeur de la dette publique pour les dons…
*Les ordonnateurs secondaires : qui émettent des mandats de paiements. En région, les
préfets de département sont désignés ordonnateurs secondaires. Des chefs de projets peuvent
également être désignés ordonnateurs secondaires par arrêté du Ministre des Finances.
Seuls les ordonnateurs secondaires peuvent engager l’Etat, et ordonnancer les dépenses.
Ils soumettent leurs engagements et leurs ordonnancements au visa du contrôleur financier
déconcentré.
Les ordonnateurs engagent et liquident les dépenses, émettent des ordres de dépenses et les
adressent accompagnés des justifications nécessaires aux comptables chargés du règlement.
Elle est difficile à mettre en jeu ; en effet, l’ordonnateur est un ministre sa responsabilité
personnelle est d’autant moins aisée à concevoir qu’il n’existe pas en Côte d’ivoire d’institution
telle qu’une cour de discipline budgétaire et financière chargée de juger les actes des
ordonnateurs et administrateurs de crédit. En tout état de cause, si la responsabilité des
ordonnateurs est théoriquement importante, elle est pratiquement nulle.
*La responsabilité civile des ordonnateurs : elle implique l’idée de réparation. Certes,
l’article 44 de la loi organique retient contre les ministres, leur responsabilité personnelle et
civile pour les dépenses exécutées sans engagement préalable.
Toutefois, il n’existe pas d’exemple de ministre condamné à payer de ses derniers personnels
des dépenses irrégulières.
*La responsabilité pénale : elle est prévue par l’alinéa 2 de l’article 44 susmentionné qui
« interdit à peine de forfaiture aux ministres et secrétaires d’Etat et à tous les fonctionnaires
publics, de prendre sciemment des mesures ayant pour objectif d’engager des dépenses au-delà
des crédits ».
Cette responsabilité est difficilement applicable en raison de la gravité excessive des
peines encourues ; la forfaiture étant un acte qualifié de crime et jugé par la Haute Cour de
Justice (Art 110 de la Constitution).
Est comptable public, tout fonctionnaire ou agent régulièrement nommé en cette qualité par le
ministre de l’économie et des finances et qui a seule compétence pour exécuter au nom de
l’Etat, des communes et des EPN du maniement des deniers publics.
A la différence des ordonnateurs, les comptables publics exercent leur fonction à titre principal.
Selon les modalités de reddition des comptes de gestion, on distingue les comptables
principaux des comptables secondaires.
* Les comptables principaux :
-Les agents comptables centraux
-Les agents comptables des EPN.
-Les receveurs municipaux
-Les trésoriers départementaux.
* Les comptables secondaires :
-Agent comptable secondaire des EPN
-Les percepteurs.
L’importance du rôle dévolu aux comptables public explique qu’ils soient soumis à un statut
spécifique qui déroge souvent aux règles habituelles de la fonction publique. C’est pourquoi,
les comptables publics occupent es qualité un emploi (au sens strict du décret 95-607 du 2
juillet 1995 portant statut de la fonction publique).
En contrepartie des autres obligations qui pèsent sur lui (obligation de secret, de résidence,
autorisation de se rendre à l’étranger) le comptable public reçoit une indemnité de
responsabilité de caisse, de logement, des remises sur les opérations.
Cela signifie que toutes fois qu’un comptable public effectue une opération irrégulière, il doit
rembourser le montant de la somme que la collectivité a perdue du fait de cette irrégularité.
C’est donc une responsabilité directe, effective et objective qui doit être engagé devant les
juges civil et/ou pénal. Elle s’étend à la fois aux faits et aux personnes. En effet, la
responsabilité du comptable public est engagée dès lors qu’est constaté une insuffisance de
comptabilité, un déficit de caisse, une dépense irrégulière (sauf réquisition), une insuffisance
de recettes.
En outre, le comptable est non seulement responsable de son fait personnel (qui engage ses
héritiers) mais aussi de celui des agents placés sous son autorité (comptables subordonnés)
sous son contrôle (régisseurs) et des actes de son prédécesseur au-delà d’un délai de 6 mois
après son installation.
NB : la mise en jeu de la responsabilité personnelle du comptable public se fait soit par la
procédure du débet juridictionnel (cour des comptes) soit par la procédure du débet
administratif (Ministère de l’économie et des Finances).
Concernant le droit de réquisition (décret 67-575 du 15 /12/ 1967) : permet à l’ordonnateur
d’intervenir dans la phase comptable en obligeant le comptable à payer une dépense que ce
dernier avait jugé irrégulière. Suite à ce paiement sur réquisition, la responsabilité du
comptable se trouve dégagé, celle-ci étant transférée à l’ordonnateur.
Toutefois, le comptable public peut refuser de déférer aux ordres de réquisitions dans
les cas suivants :
-Trésorerie insuffisante
-La justification du service fait est inexistante
-Les visas préalables sont absents.
-Le paiement ne serait pas libératoire pour l’Etat.
CHAPITRE 6 : LES MODALITES D'EXECUTION DE LA LOI DE FINANCES
EXECUTION JURIDIQUE
L’exécution de la loi de finances se réalise selon une procédure de droit commun et selon une autre
qu’on peut qualifier de dérogatoire.
• Pour les autres catégories de ressources (Emprunts Legs. Dons etc.), les encaissements se
font selon le rythme de mobilisation. En ce qui concerne par exemple les emprunts ou les dons,
seules les tranches mobilisées, c'est-à-dire celles qui ont fait l'objet d'un tirage, sont budgétisés,
donc utilisables pour l'exercice budgétaire concerné.
•En matière d'impôts indirects, le recouvrement se fait au trésor public au moment du dépôt
de la déclaration. C'est ce qui se fait notamment pour les taxes sur la valeur ajoutée (TVA) et
les droits de douanes Selon leurs natures respectives, les ressources budgétaires sont constatées,
liquidées et ordonnancées avant d'être pris en charge et recouvrées, à Exception des recettes
encaissées au comptant.
La constatation, est la reconnaissance du fait générateur de la recette publique.
C’est à ce niveau que se justifie l'opération de recette.
La liquidation, qui a pour objet de déterminer le montant de la dette du redevable, et doit
indiquer la base sur laquelle elle est effectuée. Exemple : Pour les impôts, on saisit la matière
imposable, on y applique les déductions nécessaires pour obtenir la base de l'impôt à laquelle
on applique le tarif en vigueur (taxe) pour obtenir le montant à payer (liquidation) qui fera
l'objet d'un ordre de recette ou d'un titre de perception au vu duquel le comptable fera son
encaissement. Toute créance de l'Etat constatée et liquidée fait l'objet d'un acte formant titre de
perception. Seul l'ordonnateur du budget émet le titre de perception. Les titres de perception
sont notifiés aux comptables du trésor pour prises en charge et recouvrement, les redevables
étant informés par avis.
Toutes les recettes encaissées dans les postes comptables secondaires (trésoreries
départementales, perceptions...) sont centralisées par le receveur général des Finances, l'agent
comptable de la dette publique ou l'agent comptable du trésor pour être pris en compte dans le
SIGFIP (système intégré de gestion des finances publiques) ; cela permet alors d'obtenir les
situations périodiques d'exécution du budget en recettes.
* L'engagement : Est un acte par lequel un organisme public crée ou constate une
obligation dont résultera une charge publique. Dans la pratique, l'acte d'engagement au niveau
de l'Etat résulte de toute action d'exécution de la loi de Finances ayant pour effet de créer une
obligation financière à la charge de la puissance publique. L'engagement doit rester dans les
limites des autorisations budgétaires et se conformer à certaines conditions de régularité tenant
notamment à la qualité de l'ordonnateur ou de l'ordonnateur délégué et à l'exactitude de
l'imputation de la dépense. Cette conformité est sanctionnée par le visa du contrôleur financier
ou du contrôleur budgétaire, selon le cas.
Elles concernent essentiellement les dépenses. Si en principe les dépenses de l'Etat sont
exécutées selon les phases successives de l'engagement, la liquidation, l'ordonnancement et le
paiement ; il en est cependant qui en raison de leurs caractères propres (urgence ou modicité de
la somme) sont soumises à des procédures exceptionnelles :
-Les dépenses payées sur simple constatation de leur engagement (procédure simplifiée) ;
-Les dépenses payées sans ordonnancement préalable ;
-Les dépenses payées par régies d'avances.
La procédure simplifiée ne peut être utilisée que pour les opérations de dépenses
limitativement déterminées par le décret 98-716 du 16/12/1998 (Art 68). Il s'agit notamment :
- des abonnements de presse ;
-des frais de transports et de mission ;
-des frais de justice ;
-des prêts et avances. Etc.
Il s'agit en général des dépenses à imputer sur des crédits évaluatifs et qui sont payées en vertu
d'un titre permanent : rémunération des fonctionnaires, arrérages des rentes sur l'Etat, arrérages
des pensions civiles et militaires.
Ainsi le pensionné ou le rentier de l'Etat reçoit de l'Etat un titre constatant la pension ou
l'emprunt qu'il présente au guichet du trésor à chaque échéance : il est payé mais sans
ordonnancement.
En Côte d'ivoire, le décret 98-716 du 16/12/1998 énumère les dépenses suivantes pouvant faire
l'objet de paiement sans ordonnancement :
-Les remboursements de bons du trésor ;
-Les annulations reversements et restitutions ;
-Les dépenses consécutives à des jugements et condamnations non susceptibles de recours ;
-Les pertes de change ;
-Les dépenses financées à 100% sur dons ;
-Les dépenses payées par régies d’avance.
Les régies d'avances ont pour objet de régler des menues dépenses sans ordonnancement
préalable ou des dépenses que l'on ne peut régler après service fait (ex : achat de timbres).
Ces dépenses par leur peu d'importance ou leur caractère imprévu ne sauraient sans
inconvénients graves, être soumises à la procédure normale.
NB : Si dans le cas des payés sans ordonnancement, le comptable empiète sur les attributions
de l'administrateur de crédits, dans les régies d'avances au contraire, c'est l'administrateur qui
empiète sur les attributions du comptable, en détenant des fonds et en procédant à des paiements
indispensables :
Mêmes dépenses pour l'achat de matériel et de subsistances dans l'armée et dans les hôpitaux,
frais de missions, secours urgents et exceptionnels.
CHAPITRE 7 : LES MOYENS D’EXECUTION DE LA LOI DE FINANCES :
L’EXECUTION FINANCIERE
L'exécution des lois de Finances implique que l'Etat dispose d’un appareil Financier capable de
fournir des ressources permanentes (fiscales, douanières, domaniales, etc.…). Mais celles- ci
peuvent être soit insuffisantes ou irrégulières en raison du décalage existant entre le rythme
d'exécution des dépenses publiques et celui de perception des principales recettes budgétaires.
L'Etat procède alors à des opérations de trésorerie ou à des opérations d'emprunt. Cette mission
est confiée au trésor public.
Les opérations de trésorerie comprennent des émissions et des remboursements d'emprunts, des
opérations de dépôts.
Selon GILBERT DEVAUX, (un haut fonctionnaire du ministère des Finances et dirigeant
d'entreprises français) (1906-1981) le Trésor Public est « l’ensemble des services financiers de
l'Etat solidairement liés par une unité de trésorerie qui permet de combler les vallées et
d'aplanir les montagnes » c'est-à-dire de compenser les déficits et les excédents des uns et des
autres. Le trésor joue traditionnellement 3 fonctions : Caissier central de l'Etat. Tuteur des
activités financières. Banquier de l'économie.
Le trésor public est alimenté grâce à 3 catégories de ressources : les dépôts des correspondants,
les bons du trésor, les avances statutaires de la BCEAO.
Cette unité de caisse et de gestion permet au trésor d'aménager les fonds dans l'espace et dans
le temps.
1.L'aménagement des fonds dans l'espace
Le trésor assure la compensation entre les caisses excédentaires et les caisses déficitaires. A cet
effet, la réglementation a prévu un plafond à partir duquel le surplus est nivelé sur le compte de
l'agence comptable du trésor.
2. L'aménagement des fonds dans le temps
Généralement les rentrées fiscales connaissent des retards au cours du premier semestre de
l'année ; or les dépenses surtout de personnel ont un caractère inéluctable et d'urgence : pour y
faire face, le trésor public peut bénéficier des avances de la BCEAO.
Le trésor ne peut plus se désintéresser des activités financières internes, ne serait-ce qu'en
raison, de l'importance de la mobilisation des fonds qu'il réalise. Aussi, contrôle-t-il le marché
des capitaux en évitant leur abondance ou leur insuffisance. Ainsi si la monnaie est en danger, il
peut acheter des francs ou vendre des devises pour éviter une dépréciation par rapport à l'or ou
aux monnaies importantes. Si elle monte, au contraire, il peut vendre des francs, acheter des
devises étrangères.
Enfin, le trésor public assume une fonction monétaire en assurant le passage du circuit
monnaie- trésor vers le circuit monnaie- banque centrale et inversement ce qui entraîne des
variations de liquidité.
TROISIEME PARTIE :
Le contrôle de l’exécution du budget de
l’Etat
I.CONTROLEUR BUGETAIRE
Nommé auprès de chaque EPN, le contrôleur budgétaire exerce le contrôle sur l’exécution du budget
de l’établissement.
Il est associé à titre consultatif à toute la phase d’élaboration du projet du budget et l’EPN et
participe aux délibérations du Conseil de Gestion.
Le Contrôleur Budgétaire exerce trois types de contrôles institués par le Décret n°81-137 du 18
février 1981, un contrôle a priori, un contrôle concomitant et un contrôle de gestion.
Le contrôleur budgétaire exerce un contrôle concomitant sur l’exécution dans les comptes de
l’ordonnateur des opérations de recettes et de dépenses prévues au budget de l’EPN.
Le contrôle de gestion est le processus par lequel les dirigeants s’assurent que les ressources
sont obtenues et utilisées avec efficacité (par rapport aux objectifs) et efficience (par rapport aux
moyens employés) pour réaliser les objectifs de l’organisation.
Le contrôle de gestion aura pour but ici d’apprécier la gestion de l’EPN au regard de la rentabilité
technique, économique et commerciale.
Régi par les décrets n°95 – 121 du 22 février 1995 et 98 716 du 16 décembre 1998. Le
Contrôle Financier s’exerce plutôt sur les dépenses que sur les recettes, parce que les risques
de dilapidation y sont plus grands.
Le contrôle de l’utilité de la dépense : L’utilité s’apprécie par rapport à trois (03) éléments
-Les missions propres au service bénéficiaire
-Le fonctionnaire du service
-La quantité des livraisons pour le Service pendant l’année
Le contrôle de la conformité des pièces : Le Contrôleur Financier doit s’assurer que les
mentions obligatoires (raison sociale, n° du registre de commerce, n° du compte contribuable,
n° de la facture, régime d’imposition, objet de la dépense, date de la facture, montant total ttc,
cachet et signature, mode de règlement…) figurent bien sur les factures de fournitures, factures
d’entretien de matériel, de véhicule, de travaux ou devis, marchés, contrats.
4. Le contrôle aux stades de la liquidation et de l’ordonnancement
Les Contrôleurs Financiers sont tenus d’établir chaque année un rapport d’activités sur
l’exécution du budget du département ministériel ou de la circonscription administrative dont
ils assurent le contrôle, assorti de propositions tendant à l’amélioration de la gestion financière
ou budgétaire des services contrôlés.
Le Contrôleur Financier peut aussi participer à des missions d’enquêtes effectuées à titre
ponctuel à la demande de l’Autorité de tutelle (Gouvernement ou Ministre) sanctionnée par la
rédaction d’un rapport spécial.
NB : placé comme observateur auprès de chaque Ministre dépensier et dans les Régions ou
Départements, le Contrôleur Financier assure une prééminence de fait du Ministre de
l’Economie et des Finances, alors qu’aucun texte ne la lui attribue expressément.
Malgré l'importance théorique reconnue à l'Assemblée Nationale, la portée réelle de son contrôle
est insignifiante, car il n'existe pas de véritable examen des conditions dans lesquelles le budget
a été exécuté.
En effet, c'est dans la loi de règlement que s'inscrit la politique du gouvernement, non pas au
niveau des intentions (loi de Finances initiale ou rectificative) mais à celui des réalisations et
des carences.
Dès lors, le vote de la loi de règlement qui permet d'accorder un quitus politique au
gouvernement devrait présenter d'avantage d'intérêt pour les élus et les citoyens au lieu d'être
une simple formalité qui s'accomplit dans la clandestinité et dans l'indifférence générale. La
faiblesse du contrôle politique peut s'expliquer par la solidarité majoritaire qui unit souvent
l'exécutif et l'autorité délibérante et par la fréquente pénurie de moyens dont est dotée
l'Assemblée Nationale.
Régie par la loi 94-437 du 16 Août 1994, la Cour suprême se compose de 3 chambres dont la
chambre des Comptes spécialisées pour les questions financières. Avec la nouvelle Constitution, la
chambre des comptes est transformée en Cours des comptes. Chargée du contrôle supérieur des
Finances Publiques, elle doit certifier avec solennité que, tes comptes sont conformes à la loi de
Finances. Elle remplit 2 missions essentielles : un contrôle Juridictionnel, un contrôle Administratif.
Selon l'adage Classique. « La Cour juge les comptes, non les comptables ». Cette expression qui
ne figure dans aucun texte, signifie que la Cour apprécie objectivement la régularité des paiements le
respect des prescriptions légales ; autrement dit, elle n'est pas autorisée à prendre en considération le
comportement personnel du comptable public. En Côte d'ivoire, le contrôle effectué par la chambre
des comptes porte sur 3 éléments :
On peut donc dire que la procédure devant la chambre repose sur un principe : celui du double arrêt :
l'arrêt provisoire et l'arrêt définitif confirmant l'arrêt provisoire.
NB : Si le comptable quitte ses fonctions, la Cour prononce un arrêt de quitus qui autorise |e
remboursement de la caution et ordonne main levée et radiation des oppositions et inscriptions
hypothécaires mises sur ses biens.
L'apurement comporte deux opérations successives : dans un premier temps, la Cour des comptes
arrête la situation du comptable qui a géré les derniers. Elle enregistre les chiffres des recettes et des
dépenses effectuées et détermine le reliquat que le comptable ou son successeur est tenu de prendre
en charge au titre du compte suivant. Dans un second temps, la Cour vérifie que le comptable a
encaissé toutes les recettes qu'il devait encaisser et n'a payé de dépenses qu'au vu des pièces
justificatives régulières.
Les conséquences de la gestion de fait peuvent être de 3 ordres :
-la responsabilité encourue est en principe la même que celle des comptables publics ;
-Des sanctions pénales pourraient être prononcées (3 ans) ;
-Une amende pour gestion, allant jusqu'au montant des sommes, indûment maniées peut être infligée.
Par opposition au contrôle juridictionnel le contrôle administratif ne se traduit par aucune sanction et
apparaît comme un contrôle de la qualité de la gestion s'exerçant sur les ordonnateurs des collectivités
publiques, des entreprises publiques et des organismes de prévoyance sociale et une assistance aux
pouvoirs publics.
Faute de réponse satisfaisante, le président de la cour des comptes peut avertir le Président de la
République et demander qu’une action disciplinaire soit engagée contre les auteurs de fautes ou
négligences ayant compromis les intérêts financiers de l’Etat ou des organismes contrôlés.
B. L’assistance aux pouvoirs publics
La cour assiste le parlement et le gouvernement dans le contrôle de l’exécution des lois de Finances.
Cette assistance se manifeste d’une part par rétablissement d’un rapport sur l’exécution des lois
de Finances que la cour doit présenter au chef de l’Etat, communiquer à l’Assemblée Nationale et
faire publier au journal officiel ; D’autre part, une déclaration générale de conformité qui atteste la
concordance entre le compte général de l’administration des Finances, les comptes des ministres et
les comptes des comptables.
C’est au vu de tous ces documents que l’Assemblée Nationale sera appelée à régler définitivement
l’exécution du budget (vote de la loi de règlement).
Chaque année, la cour des comptes doit adresser au Président de la République et au président de
l’Assemblée Nationale un rapport sur l’ensemble des comptes vérifiés au cours de l’année. Ce rapport
signale particulièrement les anomalies les plus importantes relevées au cours de l’année et propose
les reformes pouvant à l’avenir mettre fin à ces anomalies.
La compétence de la cour est automatique, c’est à dire qu’elle n’a pas besoin de saisir les comptables
pour examiner leurs comptes de gestion. Ceux-ci doivent être déposés chaque année par les
comptables eux-mêmes, sous peine d’une amende. 2 exceptions existent cependant :
-Les dépenses du Parlement en vertu du principe de séparation des pouvoirs.
-Les fonds de souveraineté ou fonds secrets.
Références bibliographiques