Saga FECAFOOT

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SAGA FECAFOOT : ça gaffe-ça gâte

Après avoir ergoté sur les problèmes de forme que la sortie épistolaire du Grand 9 au sujet de
l’entraineur a provoqué, après avoir surfé sur l écume de la vague provoquée par ce débat qui a vite
pris la forme de combat à cause de la passion et le fanatisme des inconditionnels du Pichichi, il est
temps de ramener le curseur sur le problème de fond amalgamé dans celui de forme.

La forme pour nous, c’était comment aborder le problème du maintien ou du départ de Conceiçao et
les conséquences de chaque option.
Car le MINSEP a t-il renouvelé son contrat sur le plateau d’Actualité Hebdo ? NON !
Le MINSEP a t’il demandé l’Avis de la FECAFOOT pour son maintien ou non ? NON !
Eto’o a t-il demandé l’Avis du MINSEP pour la résiliation dudit contrat ? NON !

Le MINSEP a donné son opinion à la suite d’une question qui lui a été posée par le journaliste, et qui
traduit la préoccupation de nombreux camerounais. Le maintien « pour le moment » compte tenu de
la prochaine échéance.

La FECAFOOT aurait dû émettre le sien et le motiver si contraire, puis entrer en pourparlers avec la
tutelle, voire lui faire une proposition pour AVIS.
Elle a choisi la bagarre de rue en abordant le problème de fond, qui est la compétence du choix de
l’entraineur, qui emporte sa gestion et implique son évaluation pour maintien ou limogeage.

On note en passant que la FECAFOOT n’a pas fait ou présenté une évaluation des compétences ou
performances de Conceiçao, au regard de son cahier de charges comportant ses objectifs.
La déception de la CAN et les défaillances ou erreurs observables le long de la compétition et surtout
au match de classement en tiennent peut-être lieu. C’est de l ‘émotion et la passion.
Mais peuvent s’analyser par la raison qui seule se base sur des référents préétablis et normés.

Les relations entre le MINSEP et la FECAFOOT ont toujours été tumultueuses, au gré des situations et
des chefs de départements et présidents. Une accalmie est observable depuis 2010 avec la signature
des textes puis la Convention MINSEP-FECAFOOT. Quelques nœuds de discorde persistent, comme la
désignation du sélectionneur qui ressurgi brutalement, alors qu’il aurait pu être examiné avec tact à
un moment où les enjeux sont importants : prolonger l’opinion favorable que la réussite de la CAN a
suscitée nationalement et surtout internationalement, dissiper les doutes que certains accidents ont
fait naître et envenimer.
Ce n’était pas le moment de figurer sur les pages des faits divers.

Le problème de fond qui dissimule un problème profond est le mode de désignation du sélectionneur
dont le MINSEP a un droit de regard et un dernier mot à travers un Avis Obligatoire.
C’est pour le moment le modèle de gestion technique en vigueur sur ce point.

Une question de choix et de principe, qui peuvent évoluer avec le temps.


Il était donc question pour la FECAFOOT de s’attaquer à ce modèle, de dénoncer cet article 9 (1) de la
Convention, au lieu de s’attaquer à ses effets.
C’est comme un nouveau Manager d’entreprise qui ne cherche pas à modifier le modèle d’affaire
mais s’attaque aux mécanismes de celui en vigueur, espérant obtenir des résultats conformes à sa
vision.

Ce problème de fond cache un problème profond, qui est le processus de sélection des sélectionneurs
avec ce que cela comporte en intérêts divers.
La venue de Conceiçao dans ce contexte de meilleure clarification peut illustrer ces intérêts.

Car malgré cet « avis obligatoire » et en tenant compte, qui a identifié et proposé Conceiçao ?
Ce devait être la Fédération qui doit consulter, établir une short list, retenir un candidat parmi les
postulants et requérir l’avis du MINSEP.
Sans récuser ledit avis, les choses pourraient donc se dérouler ainsi sans grand problème, chacun
jouant son rôle selon les textes et accords.

A y voir de près avec le cas Conceiçao, il est dit que son contrat a été signé dans une chambre d’hôtel.
Un autre faux problème car il n’est pas indiqué où un contrat doit être signé. Il peut l’être dans
l’avion, à la maison, au bar.

Mais comment a t’il été signé est ce qui importe. Selon les normes de consultation, évaluation et
sélection ? C’est ce qui devrait être élucidé ?
La reconduction quant à elle semble avoir été faite en bonne et due forme, avec la présence des
parties.

Lorsque j’essaie d’examiner les réactions en amont et présentement, il me semble suivre le filon.

Le premier acte de Eto’o fut le limogeage de Ferdinand Makota. Qui était dans le staff de Conceiaço
d’abord comme agent de liaison, puis Coordonnateur adjoint des Lions. J’ai ouïe dire que la relation
Makota-Conceiçao date de longtemps. Mais également que Makota serait lié au MINSEP par des liens
d’amitié ante-professionnels. Est-ce donc Makota qui fait venir Conceiçao par Mouelle?
Certains l’ont écrit et y croient.

Et si tel est le cas, on peut comprendre, à la lumière de la crise ouverte et préméditée par Eto’o, son
acte illégal de limogeage de Makota sous le prétexte d’une faute dont lui-même a défrayé la
chronique au centuple quelques années avant. La décence voudrait qu’il ne soit pas un donneur de
leçons et père fouettard sur ce cas.

Les intérêts occultes derrière la sélection du coach sont donc la pomme de discorde, Paul voulant
déshabiller Jean pour se mettre dans sa peau ou tunique. Et si ce n’est Eto’o comme la fable le dit,
ceux des siens, son COMEX au pas et en rang, qui l’envoie maladroitement au chaudron au lieu
d’assumer ses prétentions et prendre des décisions.

Et c’est là où des débats sur les institutions me laissent à 37, car j’ai toujours ramené les attitudes et
aptitudes à une questions d’homme. Qui peut être le même et qui malheureusement est souvent le
même en mal. Un agent public peut être compétent ou non, intègre ou non, comme un agent de la
société civile ou du privé.

La FECAFOOT a connu ses premières et sans doute meilleures heures de gloire alors qu’elle était sous
la coupe et dirigée par les fonctionnaires. Ce sont les contraintes et les cisaillements inhérents à cette
institution qui ne donnent pas un gage de sérénité et réussite pérenne.
Tout comme la gestion du championnat laissé entre les mains des professionnels du football connaît
des déboires depuis au point de s’arrêter.

L’exemple le plus illustratif que je peux analyser dans mon domaine est le drame du mouvement
coopératif qui, d’abord performant sans l’intervention de l’Etat, a été plombé par son intrusion puis
ne redécolle pas avec son retrait et la mise en sellette des non-fonctionnaires. Dans le cas où ces
derniers ne détiennent pas la corde.

Mon problème est donc de mettre le curseur là où il doit être, et non sauter du coq à l’âne avec des
états d’âme.
Faire la chasse aux sorcières pour devenir apprenti-sorcier.

Faustin Ekotto Eboa,


Observateur et fan de Foot.

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