Colmatage - Copie
Colmatage - Copie
Colmatage - Copie
N° d’ordre : M…………/GP/2018
Présenté par :
Fethallah Tadjeddine BOUMEHDI
Tadjeddine
ملخص
سبب هذه الصعوبات, امنة و سهلة القيادة لكن ليست بسيطة,تعتبر التصفية عن طريق الغشاء عملية فصل فعالة
كما يمكن أن يؤثر على, هو انسداد أغشية التناضخ العكسي الذي يعتبر صعب التجنب و الحد و معقد الوصف
.أداء النظام و يتسبب في شيخوخة األغشية
يتركز الهدف من عملنا هذا على معرفة العوامل التي تؤثر على انسداد االغشية مع تطوير استراتجية للحد من
.هذه الظاهرة مع اختيار مضخة مناسبة التي تلعب دور فعال في ألنها مرتبطة فعليا في استهالك الطاقة
Résumé :
Abstract:
Membrane filtration is a separation process, efficient, safe, easy to drive but not
simple to develop. The cause of these difficulties is clogging that is difficult to avoid
or limit and complex to describe. It can affect system performance and cause the
aging of the reverse osmosis membrane. The aim of our work is focused first on the
knowledge of the factors influencing the blockage to develop strategies to minimize
this phenomenon and also on the criteria for choosing a high-pressure pump which
plays a very important role because it is directly related to the energy consumption.
Sommaire :
III.1Introduction …………………………………………………………………………….. 32
III.2Les type de colmatage …………………………………………………………………. 32
III.2.1. Le blocage des pores ……………………………………………………………….. 33
III.2.2. L'adsorption ………………………………………………………………………… 33
III.2.3. Le colmatage par dépôt de particules en surface …………………………………… 33
III.3. Les facteur influençant le colmatage …………………………………………………. 34
III.3.1. Les caractéristiques de la membrane ……………………………………………….. 34
III.3.1.1. L’effet du seuil de coupure ……………………………………………………….. 34
III.3.1.2. L’influence de la charge de la membrane sur le colmatage ……………………… 34
III.3.1.3. Le caractère hydrophile ou hydrophobe du matériau ……………………………. 35
III.3.2.Les caractéristiques de l’eau à traiter ………………………………………………... 35
III.3.2.1 L’effet de SDI ……………………………………………………………………. 36
III.3.2.2 L’effet de la température ………………………………………………………….. 36
III.3.2.3.L’effet du pH ……………………………………………………………………... 37
III.3.2.4 L’effet de la force ionique ………………………………………………………… 38
III.3.3. Les conditions opératoires du procédé membranaire ………………………………. 39
III.3.3.1. L’effet de la vitesse tangentielle d’écoulement …………………………………... 39
III.3.2. L’effet de la pression transmembranaire …………………………………………… 39
III.3.4.Les méthodes de détection du colmatage …………………………………………… 40
III.3.5.Les indice de détection du colmatage ……………………………………………….. 42
III.3.5.1.La pression transmembranaire (PTM) …………………………………………….. 42
III.3.5.2 Le taux de conversion …………………………………………………………….. 44
III.3.5.3Bilan de matière en régime permanent ………………………………….. 44
III.3.5.4 Mécanisme diffusionnel …………………………………………………………... 45
III.3.6. Solutions envisagées pour améliorer la résistance au colmatage des membranes ….. 46
III.3.6.1 Développement de membranes à potentiel zéta neutre …………………………… 46
III.3.6.2. Amélioration des caractéristiques surfaciques des membranes …………………... 46
III.3.6.3 Augmentation de la résistance chimique ………………………………………….. 46
III.3.6.4.la minoration d’usage des produits chimiques dans le nettoyage …………………. 47
Conclusion générale ………………………………………………………………………... 48
INTRODUCTION GENERALE
Avant l’ouverture du canal de Suez, le voyageur en route pour les Indes affrontait
une navigation périlleuse autour de l’Afrique. Si, par malheur, une tempête jetait le navire
sur certaines côtes désertiques de la Namibie, les rescapés cherchaient désespérément de
l’eau douce. Ceux qui ont survécu ont appelé cette rive la côte des squelettes. Ce point de
géographie, tout à fait macabre, illustre l’immense inégalité de la répartition de l’eau
douce sur les continents, qui, par ailleurs, représente moins de 3 % de la quantité totale
(Eaux douces + eaux saumâtres + eaux de mer).
À la surface des océans, l’eau s’évapore sous l’action du soleil, puis se condense et
précipite sur des lieux privilégiés : c’est le cycle naturel de l’eau dont la reproduction
industrielle dans le but d’obtenir de l’eau potable n’intervient qu’à partir des années 1950.
Cinquante ans plus tard, la production mondiale d’eau douce à partir d’eaux saumâtres ou
salées dépasse 25 × 106 m3/j. Les principaux pays producteurs sont par ordre
d’importance décroissante : l’Arabie Saoudite (25 %), les États-Unis (15 %), les Émirats
Arabes Unis (10 %) et le Koweït (5 %).
En admettant une consommation moyenne de 250 L/ (j × habitant), on évalue (de
façon très approximative) la population desservie par les unités de dessalement à 100
millions d’habitants. De ce point de vue, l’importance de l’industrie du dessalement reste
faible, mais la croissance, de l’ordre de 8 % par an (source Figaro 31/07/02), est soutenue
par une demande toujours en hausse et une baisse du prix de revient de l’eau produite à
partir d’eau de mer.
Les deux procédés les plus répandus sont la distillation et l’osmose inverse.
Après la description du principe des procédés les plus répandus, notre objectif sera
d’exposer les facteurs clés du dimensionnement. Le tableau récapitulatif des avantages et
des points critiques facilitera l’orientation du lecteur vers la technique la plus appropriée à
son cas. Pour aller plus loin, la consultation d’un ou mieux de plusieurs constructeurs est
indispensable. Ils disposent de logiciels, qui, tout en prenant en compte les derniers
développements de leurs techniques, produisent des résultats pointus, qui facilitent
l’optimisation du choix selon les critères retenus par l’utilisateur.
Comme toute implantation industrielle, l’étude préliminaire d’une unité de
dessalement commence par la recherche des données de base :
1
caractéristiques de l’eau de mer ;
besoins en eau douce actuels et futurs :
géographie des sites envisagés : accès, localisation des consommateurs, etc.
énergies disponibles : électrique et/ou thermique, volume versus coût,
réglementation applicable. La pertinence du résultat final dépend
évidemment de la fiabilité des données recueillies.
Ce manuscrit est constitué de 3 parties principales :
Le premier chapitre présente des différents procédés utilisés pour le dessalement de
l’eau de mer.
Le deuxième chapitre décrit sommairement le procédé de dessalement de la station
TMM de Magtaa. Il s’agit d’un procédé membranaire type osmose inverse.
Le dernier chapitre traite la problématique de colmatage au sein de l’usine en
question.
2
Chapitre I
Généralités sur les procédés de dessalement de l’eau de mer
Les eaux pouvant être concernées par le dessalement peuvent être les eaux
saumâtres et les eaux salées (eaux de mer).
I.1 Eau de mer
Les eaux de mer contiennent des substances dissoutes (sels) dont les ions majeurs
sont principalement , , et . D'autres ions y sont
présents à de plus faibles concentrations. Le tableau 1 montre la composition typique
d'une eau de mer dont la salinité est de 36 g/L.
En sus, les eaux de mer renferment une large variété de matière en suspension
(Sables, Argiles, Microorganismes, Virus, Matière colloïdale) [1]
Tab. 1 : Composition des eaux de mer.
Composition typique d’eau de mer ayant une salinité de 36000 ppp
3
I.2 Eau saumâtre
On appelle eau saumâtre une eau salée non potable de salinité inférieure à celle de
l'eau de mer. Les eaux saumâtres contiennent entre 1 et 10 g de sels par litre. Ce sont
parfois des eaux de surface mais le plus souvent des eaux souterraines qui se sont
chargées en sels en traversant les sols. Leur composition dépend donc de la nature des sols
traversés. Les principaux sels dissous sont le , le le et le .
I.3 Eau potable
L'eau potable, étymologiquement, est une eau douce qui peut être bue. Mais dans
son sens moderne, toute eau douce n'est pas forcément potable. Elle doit être limpide,
pure, dépourvue d'odeurs, de substances toxiques, de microbes et virus pathogènes. Des
normes fixées par certaines organisations permettent de déterminer si une eau est
légalement potable [3].
I.4 Critères de potabilité d'une eau destinée à la consommation
Les normes s'appuient en général sur les travaux établissant les concentrations
maximales admissibles (CMA), c'est-à-dire la quantité de telle ou telle substance qu'un
individu peut absorber sans danger quotidiennement tout au long de sa vie.
Sur cette base, on calcule la quantité maximale pouvant être apportée par l'eau, en
prenant une marge de sécurité confortable. Tout dépassement des normes ne comporte pas
nécessairement un risque pour la consommation. Elles ont été fixées avec beaucoup de
prudence, de telle sorte qu'un individu de 70 kg peut consommer sans danger 2 L/jour
d'eau contaminée à ces teneurs pendant 70 ans. Il n'en demeure pas moins souhaitable de
maintenir au plus bas les concentrations de ces produits dans l'eau de boisson [4].
I.5. Définition du dessalement de l'eau de mer
Le dessalement de l'eau (également appelé dessalage ou désalinisation) est un
processus qui permet d'obtenir de l'eau douce à partir d'une eau saumâtre ou salée par
l'élimination des sels entrant dans sa constitution.
I.6. Etapes du dessalement
Une installation de dessalement peut être schématiquement subdivisée en 4 postes
(Fig.1):
prise d'eau de mer;
prétraitement ;
4
l'installation de dessalement proprement dite;
post-traitement ;
Rejet volumineux et
matière en
Prétraitement suspension
Post traitement
Eau potable
5
On distingue les types de filtration suivants:
filtration directe par des filtres à sable;
la filtration directe au moyen des filtres à anthracite;
la microfiltration avec des filtres à cartouches;
l'ultrafiltration avec des modules d'UF.
I.6.3. Installations du dessalement
On distingue plusieurs types de procédés (ou installations) de dessalement, répartis
principalement en deux groupes : procédés de distillation et procédés membranaires.
I.6.3.1. Procédés de distillation
L'eau de mer chauffée produit de la vapeur d'eau qu'il suffit de condenser pour
obtenir de l'eau pure.
I.6.3.1.1. Distillation à simple effet
Son principe est simple (Fig. 2). Il reproduit le cycle naturel de l'eau :
Dans une enceinte fermée, un serpentin de réchauffage porte à ébullition l'eau de
mer;
La vapeur produite se condense au contact d'un deuxième serpentin alimenté pas
de l'eau de mer froide;
6
I.6.3.1.2. Distillation à multiples effets
Il est apparu absolument nécessaire d'améliorer la consommation spécifique de
l'évaporateur simple effet Fig.3. On sait en effet, que la température d'ébullition de l'eau
varie avec la pression. On peut donc utiliser la chaleur de condensation de la vapeur
produite dans une première chambre d'évaporation pour faire fonctionner le faisceau de
chauffe d'une seconde chambre à pression et température plus faible et ainsi de suite [4].
7
I.6.3.2. Procédés membranaires
Au lieu d'extraire par évaporation l'eau douce de l'eau de mer, on peut envisager
une séparation de l'eau et des sels dissous au moyen de membranes sélectives. Deux
procédés utilisant de telles membranes sont actuellement commercialisés: ce sont
l'électrodialyse et l'osmose inverse.
I.6.3.2.1. Électrodialyse
L'électrodialyse (Fig. 4) fonctionne sur le principe du rejet d'ions grâce à leur
charge. Les techniques de l'électrodialyse sont : la dialyse et I 'électro-dés ionisation.
On distingue trois types d'électrodialyse:
l'électrodialyse (ED) dite conventionnelle;
l'électrodialyse à membranes bipolaires (EDMB);
l'électrodialyse à membranes (ENI).
Le point commun de ces techniques est la mise en œuvre de membranes
échangeuses d'ions permettant de transférer des ions de façon sélective sous l'effet d'un
champ électrique.
I.6.3.2.1.1. Électrodialyse conventionnelle
Le terme dialyse désigne la diffusion d'une solution à travers une membrane qui lui
est perméable. L'électrodialyse désigne le transfert d'ions à travers une membrane qui leur
est perméable sous l'effet d'un champ électrique.
I.6.3.2.1.2. Électrodialyse à membranes bipolaires
Les membranes bipolaires sont constituées d'une face perméable aux anions et
d'une face perméable aux cations. Sous l'effet d'un champ électrique, l'eau présente au
cœur de la membrane est dissociée en ions et générés respectivement par les
faces cationiques et anioniques.
I.6.3.2.1.3.Électrolyses à membranes
L'électrolyse à membranes est la technique électro membranaire dans laquelle on
couple les effets d'une électrodialyse (migration d'ions au travers d'une membrane semi-
perméable) à ceux d'une électrolyse (réaction aux électrodes) [5].
8
Fig. 4 : Principe général de l’électrodialyse [1]
I.6.3.2.2. Osmose inverse
Le phénomène d'osmose (Fig. 5) est un phénomène qui tend à équilibrer la
concentration en soluté de part et d'autre d'une membrane semi-perméable. Le phénomène
d'osmose est un phénomène naturel, notamment à travers les membranes cellulaires [5]
Le phénomène d'osmose va se traduire par un flux d'eau dirigé de la solution diluée
vers la solution concentrée. Si l'on essaie d'empêcher ce flux d'eau en appliquant une
pression sur la solution concentrée, la quantité d'eau transférée par osmose va diminuer. Il
arrivera un moment où la pression appliquée sera telle que le flux d'eau va s'annuler. Si,
pour simplifier, on suppose que la solution diluée est de l'eau pure, cette pression
d'équilibre est appelée pression osmotique. Une augmentation de la pression au-delà de la
pression osmotique va se traduire par un flux d'eau dirigé en sens inverse du flux
osmotique (Fig. 6), c'est-à-dire de la solution concentrée vers la solution diluée : c'est le
phénomène d'osmose inverse [4].
9
Fig. 5 : Phénomène d’osmose et d’osmose inverse
10
I.6.3.2.2.1.1.1.Classification des membranes
Il existe une grande diversité de membranes. Elles sont classées par famille, selon
leur nature chimique, leur structure et leur forme physique.
I.6.3.2.2.1.2.Modules d'osmose inverse
Pour être mises en œuvre les membranes doivent être montées dans des supports
appelés modules. Une enceinte résistant à la pression est toujours nécessaire.
Il existe quatre types de modules:
Modules plans (Fig.7).
Ils sont constitués d'un empilement de plaques chacune équipée sur ses deux faces
d'une grille de drainage faisant office d'espace filtrant, et d'une feuille poreuse soutenant la
membrane [8].
11
Fig. 8 : Schéma d’un module tubulaire [4].
Modules spiralés
Au sein des modules spiralés (Fig. 9), une membrane plane est enroulée sur elle-
même autour d'un tube poreux qui recueille le filtrat. On obtient ainsi un cylindre
multicouche où le perméat s'écoule selon un chemin spiralé vers le tube poreux tandis que
l'alimentation circule axialement dans les canaux [5].
12
L'eau à traiter est introduite à une extrémité de la cartouche et répartie dans les
fibres creuses à l'aide d'un distributeur. Le rétentat est collecté à l'autre extrémité et le
perméat est recueilli dans la cartouche [5].
I.6.3.2.2.1.3.Colmatage de membranes et leur nettoyage
Le colmatage des membranes a pour conséquence de réduire le flux d'écoulement
ou d'augmenter la pression d'opération. La détermination de la nature et de la structure des
éléments qui colmatent la membrane est nécessaire pour établir le choix des agents de
nettoyage et des conditions d'opération les plus efficaces.
Il est possible de classer les éléments colmatant en deux groupes :
-Les résidus solubles dans l'eau, qui peuvent être éliminés par une étape de
rinçage.
-Les résidus non solubles dans l'eau, qui forment une couche poreuse et
résistante, composée principalement de protéines et des sels, ainsi que de
microorganismes, colloïdes, polysaccharides insolubilisés, etc.
Le nettoyage des membranes a pour but de limiter le colmatage irréversible de
perméabilité, et par le fait même, à prolonger la durée de vie des membranes. Les
différentes techniques de nettoyage sont:
-Le nettoyage mécanique, un nettoyage partiel, mais rapide. Son principe consiste
à décoller et retirer la matière accumulée sur la membrane par des forces
mécaniques.
-Le nettoyage chimique, qui implique un arrêt de production périodique, génère
des coûts en solutions de lavages et en traitement des effluents.
Il se compose d'une séquence de lavages acide et basique, ainsi que de phases de
rinçage.
-Le nettoyage enzymatique, qui constitue une alternative aux traitements
chimiques. Il peut être appliqué dans les cas de membranes sensibles aux réactifs
chimiques, au pH ou à la température élevée, ainsi que dans les cas de colmatage
avancé [3].
I.6.3.2.2.1.4. Pompe haute-pression HP et Système de récupération
d’énergie
Les pompes haute-pression d'alimentation des modules d'osmose inverse destinés
au dessalement de l'eau de mer, ainsi que les dispositifs de récupération de l'énergie
13
hydraulique du concentrât qui y sont associés, représentent des postes très importants dans
la conception des usines de dessalement, tant du point de vue de l'investissement, que de
celui de l'énergie électrique nécessaire à leur fonctionnement.
Les pompes haute-pression des membranes d'osmose inverse doivent permettre
d'assurer un débit d'eau à une pression donnée, tout en absorbant le minimum d'énergie.
I.6.3.3.Autres procédés de dessalement
I.6.3.3.1. Echange ionique
L'échange d'ions est un phénomène d'interface qui se produit entre les solutions
plus ou moins ionisés et la surface des échangeurs.
Les échangeurs d'ions sont des substances granulaires insolubles ou des liquides
immersibles comportant dans leur structure moléculaire des radeaux anioniques ou
cationiques susceptibles de permuter, sans modification apparente de leur aspect physique
et sans altération ou solubilisation.
Des ions positifs ou négatifs fixés sur les radicaux contre des ions de même signe
se trouvent en solution dans le liquide à leur contact. Cette permutation appelée
«échangeur d'ions» permet de modifier la composition des liquides (eaux de mer).
I.6.3.3.2. Dessalement par congélation
Le dessalement par congélation dérive du principe que la glace après congélation
d'une solution aqueuse contenant des particules solides permet d'obtenir une phase solide
de l'eau pure excluant les éléments étranges de la structure cristalline.
L'eau de mer refroidie à environ 2°C donne des cristaux de glace d'eau douce. Plus
la température de refroidissement augmente, plus la production de glace augmente. Par
conséquent, à une température de -9°C l'eau pure est obtenue.
I.6.3.3.3. Distillation solaire
La distillation solaire (Fig. 10) est un procédé simple et pouvant être appliqué de
façon rustique mais elle ne convient évidemment qu'aux régions ou l'ensoleillement est
suffisant.
Ce procédé de dessalement solaire est basé sur le principe du dessalement «Serre»,
soit une serre fermé et exposé au soleil à l'intérieur de laquelle se trouve une eau de mer,
eau saumâtre de quelques centimètres d'épaisseur. L'air à l'intérieur de la serre est
surchauffé et saturé de vapeur d'eau douce qui conduit au contact de la paroi relativement
fine de verre, et les gouttes d'eau douce peuvent être recueillis dans une gouttière [3].
14
Fig. 10 : Schéma représentant le procédé de distillation solaire [3].
I.6.4. Le post-traitement
En général, l'étape de post-traitement comporte deux phase principales;
l'ajustement du pH et la chloration.
I.6.4.1. L'ajustement du pH
L'eau produite par un des procédés de dessalement est agressive, son est
inférieur au de saturation. Subséquemment, la correction de pH se fait à l'aide d'une
solution alcaline, automatiquement en fonction du Cette neutralisation a pour
but d'éviter les problèmes liés au dissous dans l'eau pour obtenir une eau ni agressive,
ni incrustante, car elle présente de multiples inconvénients
I.6.4.2.La chloration
Il est nécessaire d'assurer une étape de désinfection pour éviter toute contamination
et développement biologique. Dans ce contexte, il existe de nombreuses méthodes de
désinfection de l'eau, mais la plus utilisée est la chloration par l'utilisation d'une solution
d'hypochlorite de sodium (eau de javel).
La chloration permet de détruire les organismes pathogènes présents dans l'eau et
protéger l'eau contre de nouvelles contaminations ultérieures au cours de son transport ou
de son stockage [4]
15
I.7.Conclusion
Le dessalement est un enjeu particulièrement important pour l'avenir des régions
arides. C'est une méthode d'avenir pour pallier aux problèmes d'eau douce. Dans certains
cas il devient impératif à cause de la diminution des ressources souterraines.
Les techniques ne cessent de se développer de part leur performance et leur
rentabilité ce qui va permettre une baisse des coûts de production et peut être permettront
à certains pays pauvres, en grande pénurie d'eau, de s'équiper à leur tour afin de pouvoir
sécuriser leur alimentation.
16
Deuxième Chapitre :
Description de la station de dessalement d'eau de mer de Magtaa
Oran
II.1. Introduction
L'eau est une richesse qu'aucun être vivant ne pourrait s'en passer, 80% de la terre
est représentée par de l'eau.
Cette dernière est utilisée dans plusieurs cas, les plantes ont besoin d'eau lors de la
photosynthèse, l’animal, déshydratations de son organisme... enfin il y a l'Homme ; lui
qui l'utilise dans de différents domaines, dans les établissements, dans les maisons, dans
l'alimentation et dans plein e stock est en déficit, c'est pour cela l'homme a exploité des
zones riches en eau non potable en pensant à récupérer l’eau de mer et l’a dessalée puis le
rendre potable.
II.2. Situation géographique
L’Algérie a connu la première station de dessalement à Alger, puis d'autres ce sont
installés un peu partout, plus précisément à l'ouest de l'Algérie, une d'entre elle est la
station de Tahlyat Myah Magtaa(TMM) qui se situe à l'ouest d'Algérie dans la commune
de Marsa El Hedjed, Daira de Bathioua, wilaya d’Oran.
Cette usine qui s'étend sur une superficie de 17,40 ha a été construite, en 2009, et a
été l'une des plus grandes stations de dessalement au monde, et maintenant c'est devenu la
plus grande station de dessalement en Afrique et grâce à son rendement de 500000 au
cube/jour qui alimente les régions suivant : Oran, mascara, Mostaganem et Relizane.
C’est une station Algérie-singapourien, il y a Hyflux étant partenaire étrangère qui
est actionnaire de 47 % AEC (Algerian Energy company) étant partenaire Algérien
actionnaire de 43 % et l’ADE (Algérienne des eaux) de 10 %.
Chacune de ses associations Hyflux et TMM ont leur propre personnel dans la gestion de
cette immense unité. Hyflux participe dans la construction et la maintenance, et tout ce
qui est technique c’est TMM qui est en charge.
17
Fig. 11 : La
station de
dessalement
de Magtaa.
18
II.3. Description du procédé de la station
19
II.3.1. Prise d'eau de mer
L'alimentation de la station en eau de mer est réalisée par le biais d'une prise d'eau
située à une profondeur de 11 mètres (Fig. 13). Cette eau est refoulée vers la station par
effet gravitaire au moyen d'une canalisation de 860 mètres de longueur. Ce type de prise
permet d'assurer une entrée d'eau avec un minimum de débris et avec des caractéristiques
plus ou moins uniformes.
20
II.3.4.Station de pompage d'eau de mer
Six pompes centrifuges (5 en service et 1 en mode veille) d'un débit de 5300 /
et une pression de 3,5 bars, assurent le transport de l'eau de mer à partir des filtres
jusqu'aux trains d'ultrafiltration.
II.3.5.Premier dosage de SMBS
Le méta bisulfite de sodium (SMBS) de formule est utilisé dans le but
d'éliminer le chlore contenu dans l'eau de mer avant son arrivée aux membranes
d'ultrafiltration; ceci permet d'éviter l'oxydation de ces dernières.
Le système de dosage se compose de deux réservoirs de stockage de SMBS avec
mélangeurs et de deux séries de pompes doseuses (un réservoir assure le dosage avant le
système d'ultrafiltration, l'autre sera utilisé pour le dosage avant le système d'osmose
inverse).
L'ensemble des pompes du premier dosage (1 en service et 1 en mode veille)
injecte la solution de méta bisulfite de sodium dans la conduite d'alimentation en eau juste
avant les trains d'ultrafiltration. L'injection est périodique et est réalisée à des intervalles
de temps réguliers. Après la chloration, le système de dosage débute l'injection de la
solution qui entre en réaction avec l'eau de mer et permet l'élimination du .
II.3.6. Le système d'ultrafiltration (UF)
II.3.6.1.Description du système
L'ultrafiltration est considérée comme l'étape la plus essentielle du prétraitement.
Le système d'ultrafiltration se compose de cinq (5) compartiments comportant
chacun neuf (9) trains dont huit (8) seront mis en service et le neuvième jouera le rôle d'un
système de contre-courant (backwash), ou il prendra la position d'un nettoyeur sur place
(CIP) ou encore il sera en maintenance.
Des modules, de type Hyflux's KristalTM UF, avec un flux de 50 à 70 m2/h et une
superficie de 70 m2/module, seront utilisés par le procédé de filtration. Chaque train (Fig.
14) est fourni d'un espace pouvant englober 162 modules. Toutefois, seulement 144
modules seront en service. Cette installation permettra, dans le futur, une augmentation de
la capacité de l'usine en cas de nécessité.
21
Fig. 14 : Présentation d’un train d’ultrafiltration.
II.3.6.2. Membranes d'ultrafiltration
Les membranes de type Hyflux KristalTM UF ont les caractéristiques suivantes:
le diamètre de la membrane est de 8 pouces;
la longueur est égale à 80 pouces;
les dimensions des pores de la membrane sont de 0,015 µm et 0,020 µm.
Les membranes fonctionnent de façon que l'eau d'alimentation arrivée à la
membrane s'écoule au large de la face extérieure de cette dernière et le filtrat se concentre
à l’intérieur (Fig. 15).
II.3.6.3. Le système « Backwash » (Lavage à contre-courant)
Lors de filtration, la matière solide s'accumule à l'intérieur de la membrane
provoquant ainsi une résistance à l'écoulement d'eau. Afin d'améliorer l'efficacité du
fonctionnement de la membrane, il sera nécessaire d'effectuer une opération de Backwash
(Fig. 15).
Ce lavage à contre-courant est effectué périodiquement, généralement toutes les 30
à 45 minutes, et est contrôlé de façon qu'un seul train par compartiment puisse jouer le
rôle de Backwash, durant cette période déterminée, avant de passer à l'autre.
22
Fig. 15 : Schéma expliquant le fonctionnement de la membrane de l'UF en
production et en Backwash.
II.3.6.4. Le système CIP (Cleaning-In-Place)
Si le lavage à contre-courant supprime la plupart des solides accumulés, il faudra
effectuer périodiquement, sur place et sans démonter les modules, un nettoyage plus
efficace à l'intérieur des membranes d'UF. Cela peut se faire de deux façons:
-La première consiste en un nettoyage de maintenance fréquent (A frequent
Maintenance Cleaning: MC), avec de l'acide chlorhydrique à entre 2 et 3 et un
mélange d'hydroxyde de sodium ( ) et d'hypochlorite de sodium ( )à 11.
Il s'agit d'un contact de la membrane avec le produit chimique pendant 5 à 10
minutes. Cette courte durée permettra d'assurer une réduction maximale du temps d'arrêt
du système.
Après quelques semaines (3 à 4), la pression membranaire peut être non contrôlée
par un lavage à contre-courant ou même par un MC. A ce moment, un nettoyage de
récupération fréquent (A frequent Recovery Cleaning: RC), en utilisant l'acide
phosphorique et nitrique , sera nécessaire.
Le RC exige une interruption de fonctionnement avec un temps plus important par
rapport au MC mais avec un nettoyage plus profond des membranes.
A la fin des opérations de nettoyage, le train peut être remis en service ou mis en
veille et les solutions chimiques utilisées seront dirigées vers le réservoir de neutralisation
avant d'être évacuer dans la mer.
23
II.3.6.5. Réservoir d'eau filtrée et station de pompage
L'eau filtrée par le système d'UF est destinée vers un réservoir construit en béton
et doublé d'un revêtement d'époxy. Ce réservoir est la source d'alimentation en eau pour le
système d'osmose inverse (RO) ainsi que pour le lavage des membranes d'UF.
Six (6) pompes alimentant le système de lavage à contre-courant (Backwash), neuf
(9) pompes d'alimentation de RO et 7 autres pour le système de récupération d'énergie
(ERS), sont logées toutes dans une même station de pompage.
II.3.7. Deuxième dosage de SMBS
Après le dosage de SMBS, avant l'entrée au système d'ultrafiltration, un deuxième
dosage du produit est nécessaire à ce stade du traitement. Ce dosage, ayant pour but
l'élimination du chlore, a lieu dans la ligne "d'eau réservoir d'eau filtrée - trains du système
d'osmose inverse".
La solution de bisulfite de sodium est employée en raison de sa nature réductrice
forte. En théorie, une quantité de 1,34 mg de méta bisulfite de sodium permet d'éliminer
1,0 mg de chlore libre.
II.3.8. La technique d'osmose inverse (RO)
II.3.8.1. Description de la technique
Au niveau de la station, le dessalement de l'eau de mer s'effectue par la technique
membranaire d'osmose inverse RO (Reverse Osmosis). La section de cette technique à
l'usine comprend les équipements suivants:
Système de dosage anticalcaire;
Station de pompage de RO;
Trains de RO;
Système de récupération d'énergie;
Système CIP (Clean In Place).
II.3.8.2. Système de dosage anticalcaire
A l'intérieur des membranes d'osmose inverse, il y a possibilité de précipitations et
de concentration de carbonates de calcium lors du passage de l'eau. Pour minimiser le
risque d'entartrage, un anticalcaire d'acide sulfurique ( ) est utilisé afin de régler le
pH entre 7,8 et 8,2.
24
Le système de dosage anticalcaire se compose d'un réservoir de stockage et deux
(2) pompes. Il fonctionne de façon que lorsque le train de RO rentre en service, la pompe
démarre et commence à injecter la solution d'acide sulfurique.
+ +
–
+ +
II.3.8.3. Station de pompage de RO
II.3.8.3.1. Pompes d'alimentation de RO
Neuf (9) pompes centrifuges horizontales, ayant chacune une capacité de 1060
m3/h et une pression allant de 4 aux 18 bars, assurent l'alimentation des trains d'osmose
inverse, dont huit sont en service et une en mode de veille,
II.3.8.3.2. Pompes à haute pression
Chaque train d'osmose inverse est équipé d'une pompe à haute pression (Fig. 16).
Dans l'ensemble, treize (13) pompes HP sont installées. Elles sont de type centrifuge à
plusieurs étages, fabriquées en acier inoxydable et ont une capacité de 710 m /h et une
pression de 50 bars.
25
II.3.8.3.3. Pompes d'alimentation du système de récupération
d'énergie
Ce système comporte sept (7) pompes (6 en service et 1 en mode veille), de type
centrifuge horizontal, avec une capacité de 1720 M3 /h et une pression de 5 bars.
II.3.8.4. Trains d'osmose inverse
Treize (13) unités de trains de RO, sont installées où douze (12) sont en opération
et le treizième constitue un train de secours. Chacun des douze trains permet de fournir un
volume maximal de 20000 m3avec une température variant entre 18 et 27°C et une TDS
de 37500 mg/L.
Chaque train (Fig. 17) est équipé d'une pompe HP et d'un système de récupération
d'énergie isobare.
Le train unique se compose de 192 tubes, déposés en parallèle. Chacun de ces tubes
contient 7 cartouches de membranes servant à éliminer 99,8% des sels dissous.
De la totalité des eaux alimentant les trains, seules 45% seront converties en eau
potable et subiront un post-traitement tandis que le reste (eau de mer concentrée à teneur
élevée en solides dissous totaux) sera rejeté dans la mer.
26
II.3.8.5. Système de récupération d'énergie
Le système de récupération d'énergie ERS (Energy Recovery System) est basé sur
les échangeurs isobares. Il est utilisé afin de récupérer au préalable l'énergie du rejet de
RO qui est dirigé vers la décharge.
Le système ERS transfère directement l'énergie de flux à haute pression avec celle
du flux à basse pression. Le débit d'eau filtrée qui traverse le système ERS est contrôlé par
une pompe de surpression à vitesse variable (Booster).
II.3.8.6. Le système CIP (Cleaning-In-Place)
Le système CIP permet le nettoyer les membranes de RO lorsque cela est
nécessaire, en raison de calcul de l'indice d'encrassement des membranes. En fonction du
pH, le CIP peut être réalisé de deux façons:
Prétraitement : On utilise pour la protection de la membrane contre le
colmatage par (inhibiteur de formation .
Le pH est faible (entre 2 et 3) pendant nettoyage avec l'acide citrique;
Le pH est élevé (entre 11 et 11,5) pendant nettoyage avec la soude
Il y a rinçage à l'eau osmosée entre les deux nettoyages acide basiques.
II.3.9. Post-traitement
L'eau obtenue par l'osmose inverse, doit passer par le stade de post-traitement afin
de la reminéraliser pour satisfaire aux exigences de la potabilité de l'eau.
Le perméat est « agressif» en raison de la valeur négative de LSI (indice de
saturation de Langelier) qui doit être augmenté dans le but de le mettre aux normes de
potabilité ainsi que pour protéger le réservoir de stockage et les réseaux de distribution.
Les étapes de post traitement sont basées essentiellement sur les dosages :
du chlore;
du dioxyde de carbone;
de la chaux.
II.3.9.1. Dosage du chlore
L'utilisation du chlore a pour but de désinfecter l'eau par injection d'hypochlorite
de sodium , sous forme liquide à une concentration de 12%, dans le réservoir du
perméat.
27
Son contact avec l'eau, pour une durée de 30 minutes, lui permettra de réagir avec
la matière organique et assurera ainsi une bonne désinfection.
La teneur en chlore libre se stabilise entre 0,5 et 1 ppm et un analyseur installé à la
sortie du réservoir permettra de surveiller la chloration.
28
de vaporisation atmosphérique (1 en service et 1 en mode veille) pour avoir le gaz du
; c'est ce gaz qui sera injecté dans l'eau.
29
II.3.10. Réservoir de stockage d'eau filtrée
Après la désinfection et la reminéralisation, l'eau sera stockée dans un réservoir
d'eau traitée d'une capacité de 25000 m3. Ce réservoir est divisé en deux compartiments,
s'il y a lieu, le stockage se fait dans un seul compartiment tandis que le deuxième sera en
maintenance ou en nettoyage.
II.3.11. Station de pompage de l'eau traitée
Un total de quatorze (14) pompes à haute pression de 30 bars (12 en service et 2 en
mode veille), permet le pompage de l'eau traitée à partir du réservoir de stockage vers les
réseaux de distribution installés à la limite sud de l'usine.
II.3. 12. Fosse de neutralisation
Sous écoulement gravitaire, les déchets du système CIP concernant l'UF et la RO
ainsi que toutes les eaux utilisées dans les opérations chimiques, s'accumulent dans une
fosse située à la limite nord-ouest de la station, où ils vont être neutralisés.
Cette opération se fait de la façon suivante:
à pH faible, la neutralisation est effectuée avec de l'hydroxyde de sodium
à pH élevé, elle sera faite par l'ajout de l'acide chlorhydrique ( ).
La neutralisation assure aux rejets des valeurs de comprises entre 6 et 9, avant
qu'ils ne soient acheminés vers l'exutoire. Cette démarche permettra la protection des eaux
de mer (site final de la décharge) des produits toxiques et donc de l'écosystème marin.
II.3.13. Exutoire
La saumure retirée par les membranes d'osmose inverse, l'eau de lavage à contre-
courant ainsi que toutes les solutions neutralisées au niveau de la fosse seront déversées
par gravité dans un réservoir de décharge avant de rejoindre la mer.
Les points de décharge dans la mer seront placés tels que les rejets à haute salinité
ne seront pas recyclés dans la prise d'eau qui est prolongée à presque 900 m dans la mer.
30
II.4. Conclusion
Les étapes de dessalement des eaux de mer à la station de Magtaa sont:
le prétraitement réalisé en premier lieu et basé sur une filtration mécanique afin de
retirer toutes les particules volumineuses contenues dans l'eau de mer;
l'étape d'ultrafiltration permettant de retirer la matière en suspension;
l'osmose inverse, la phase la plus essentielle dans le procédé, installée dans le but
d'enlever les éléments constituant la salinité de l'eau filtrée;
le post-traitement qui par l'ajout de produits chimiques appropriés permettra la
reminéralisation des eaux afin d'assurer leur potabilité selon les normes exigées
dans le contrat d'achat signé entre l'usine et l'Algérienne Des Eaux
31
Troisième chapitre :
COLMATAGE DES MEMBRANES D’OSMOSE INVERSE
- CAS de TMM DE MAGTAA
III.1Introduction
Dans le passé, le facteur limitant le développement de la technologie membranaire
était le coût des membranes. Cependant, depuis quelques années, les coûts ont été réduits
grâce aux progrès effectués dans le domaine de la fabrication des membranes. Des progrès
ont permis également d’augmenter la durée de vie des membranes, de diminuer les coûts
de remplacement de ces dernières, de réduire la consommation énergétique par rapport au
flux de perméat obtenu. De nos jours, le principal facteur limitant l’application à long
terme des stations de dessalement est devenu le colmatage des membranes. C’est un
phénomène complexe. Il peut être décrit comme étant une diminution continue du flux de
perméat (à pression constante) ou une augmentation de la pression transmembranaire,
causée par l’accumulation ou l’adhésion et/ou l’adsorption de particules solubles ou
colloïdales (organiques, inorganiques et cellules microbiennes) ou en suspension à la
surface de la membrane et sur les pores de la membrane. Il est possible de quantifier le
colmatage en fonction de sa réversibilité : le colmatage réversible (de nature physique) et
le colmatage irréversible (de nature plutôt chimique). Plusieurs facteurs peuvent
contribuer au colmatage des membranes et la nature de ce colmatage varie d’un auteur à
l'autre, alors qu’il est plutôt le reflet des conditions opératoires et de la configuration
membranaire utilisée.
III.2 Les type de colmatage
En effet, en fractionnant le colmatage suivant trois échelles d’observation
32
III.2.1. Le blocage des pores
Il s'agit de la pénétration et du blocage, partiel ou total, des pores de la membrane
par des particules sur lesquelles des composés peuvent être adsorbés. L'importance de ce
phénomène dépend de la forme et de la taille relative des pores et des particules ainsi que
des conditions hydrodynamiques.
III.2.2. L'adsorption
C'est un phénomène à long terme qui implique généralement les macromolécules
(comme les protéines) présentes dans le fluide à traiter et ayant une affinité physico
chimique pour le matériau membranaire. Elles s'adsorbent alors à la surface de la
membrane ou dans ses pores. Les conséquences de ce phénomène sont une réduction du
nombre ou de la taille des pores efficaces (augmentation de la résistance hydraulique) et
une modification de la charge de surface de la membrane.
III.2.3. Le colmatage par dépôt de particules en surface
Contrairement aux solutés, les matières en suspension dans l'eau (particules,
bactéries, protozoaires, virus) peuvent être, selon leur taille, caractérisées par un pouvoir
diffusif faible voire nul. Il en résulte que l'accumulation de matière, sous l'effet convectif
de la perméation, n'est pas compensée par un flux diffusif de retour. Lorsque les forces de
convection deviennent supérieures aux forces de répulsion, une déstabilisation des
particules se produit et le colmatage apparaît. Il y a donc une transition de phase entre une
phase dispersée et une phase condensée.
Ainsi, les particules ayant une taille supérieure à celle des pores de la membrane
forment à la surface de celle-ci un dépôt communément appelé gâteau de filtration. Ce
dernier constitue une couche poreuse et agit comme une épaisseur supplémentaire de
membrane s'opposant ainsi au transfert de matière. La résistance hydraulique du dépôt,
Rd, est proportionnelle à la masse particulaire déposée par unité de surface membranaire,
md, par l'intermédiaire de la résistance spécifique du dépôt, α :
(III.1)
La résistance spécifique est une propriété intrinsèque du dépôt qui dépend de sa
structure.
33
III.3. Les facteur influençant le colmatage
Nombreux sont les exemples trouvés dans la littérature qui soulignent l’importance
de plusieurs paramètres tels que les caractéristiques des membranes, les caractéristiques
physicochimiques des eaux à traiter, et les conditions opératoires, vis-à-vis du colmatage
observé.
Il apparaît délicat et peut-être un peu arbitraire de séparer ces différents paramètres
dans la mesure où le colmatage résulte de la combinaison de tous ces facteurs. Néanmoins
nous avons choisi de traiter ces différents aspects en les examinant individuellement.
III.3.1. Les caractéristiques de la membrane
Parmi les caractéristiques des membranes influençant le colmatage, il y a le seuil
de coupure, la charge de surface et l’hydrophobicité.
Caractéristiques des membranes de la station de dessalement de Magtaa sont :
Configuration Spiralée
Matériel Polyamide (Aromatique)
Matériel du tube Fibre de verre et époxy
Dimensions D=20 cm, longueur=101.6 cm
Pression maximale 82.73 bar
pH d’opération 2 – 11
Température maximale d’opération 45°C
Débit nominal 27,7 m3/jour
Réjection de sel 99,6 %
Variation de débit admissible ±8%
III.3.1.1. L’effet du seuil de coupure
Le seuil de coupure désigne la masse de la plus petite molécule ou du plus petit ion
arrête par une membrane, plus le seuil de coupure d’une membrane est petit, plus la
séparation effectuée risque d’être importante. En conséquence, s’il n’y a pas de
prétraitement approprié, le colmatage de cette membrane risque d’être plus important.
III.3.1.2. L’influence de la charge de la membrane sur le colmatage
Pour ce qui est de la charge de la membrane, si elle est de même signe que la
charge des particules, il y aura alors répulsion entre la membrane et les particules et donc
moins de risques de colmatage. C’est pourquoi certains auteurs recherchent un
34
prétraitement membranaire qui serait capable de charger les particules présentes dans les
eaux naturelles afin qu’elles acquièrent une charge similaire à la charge de la membrane
utilisée. La triboélectricité est un procédé qui par frottement électrostatique pourrait
constituer un tel prétraitement.
III.3.1.3. Le caractère hydrophile ou hydrophobe du matériau
Il joue un rôle important dans le colmatage des membranes, ce critère est l’un des
plus importants dans le choix d’une membrane, les membranes hydrophiles étant préférées
aux hydrophobes en raison de leurs plus faibles capacités d’adsorption. C’est pour cela
Les manufacturiers cherchent à rendre leurs membranes plus hydrophiles et donc moins
susceptibles d’être colmatées par les substances hydrophobes présentes dans les eaux
naturelles.
III.3.2.Les caractéristiques de l’eau à traiter
Le colmatage est aussi dépendant de la nature de l’eau à traiter et de la
concentration de ses principaux constituants. En général, plus une eau est chargée en
particules et plus elle aura tendance à colmater les membranes.
La figure N°22 représente les caractéristiques de l’eau à l’entrée d’osmose inverse
après subir une ultrafiltration, sachant que le type du prétraitement à un très grand
influence sur la performance de la station car plus le prétraitement est efficace et plus en
diminue le phénomène de colmatage des membranes et par conséquence on réduit la
fréquence du nettoyage et cela on prévient le vieillissement des membranes d’osmose
inverse et on prolonge leur durée de vie.
Paramètre L’unité Eau traité Les normes algériennes
Température °C 15.7 25
pH 8.24 8.5
Conductivité µs/cm 713 800
Turbidité NTU 0.71 1
mg/l 54 200
TH mg/l 106 100
mg/l 210 200
TAC mg/l 60.40 60
TDS mg/l 551 1000
35
Fig. 22 : Les caractéristiques physico-chimiques de l’eau traitée de la station de
Magtaa.
III.3.2.1 L’effet de SDI (Silt Density Index)
Le pouvoir colmatant des particules en suspension d’une eau s’exprime en relation
suivante : .
36
dissous, de même que sur les réactions chimiques et biochimiques, le développement et la
croissance des organismes vivant dans l’eau et particulièrement les microorganismes ce
qui affecte énormément le colmatage des membranes, notamment en été où la température
atteint 28°C, dépassant ainsi les normes.
37
perméat. Donc afin de rendre plus hydrophiles les matériaux couramment utilisés dans
l’élaboration des membranes, les fabricants greffent de plus en plus des polymères
hydrophiles chargés ou non chargés, ce qui rend les propriétés de la membrane
dépendantes du pH, de par leur chimie de surface. Ainsi l’ajustement du pH peut être un
moyen de modification de l’état de surface et par la suite du colmatage.
Dans la station de Magtaa la variation du pH est très faible (Fig.24), elle est de
l’ordre de 0,2 entre un pH de 8,11 et 8,24 ce qui indique que ce paramètre est presque
stable et par la suite il n’a pas vraiment un influence sur le phénomène du colmatage dans
la station.
38
les chaînes organiques diminue, et les molécules d’acide humiques tendent à avoir une
structure plus compacte, ce qui donne une couche colmatant plus compacte et donc une
plus grande résistance à l’écoulement. Par ailleurs, la densité ou compacité du dépôt
augmente avec l’accroissement de la force ionique.
III.3.3. Les conditions opératoires du procédé membranaire
Enfin, la cinétique de colmatage d’une membrane, et l’évolution de la résistance
additionnelle RA qui y est associée, dépendent aussi des conditions opératoires des
procédés membranaires. Ces conditions sont la vitesse de perméation, la vitesse
d’écoulement tangentielle et la pression d’opération.
III.3.3.1. L’effet de la vitesse tangentielle d’écoulement
De façon générale, plus la vitesse de circulation est élevée, plus le colmatage est
limité car des vitesses élevées tendent à détacher de la surface les matières déposées mais
si la vitesse est très élevée on risque d’endommager la membrane d’osmose inverse.
III.3.2. L’effet de la pression transmembranaire
La pression transmembranaire joue aussi un rôle important, à basses pressions, les
forces de cisaillement sont assez importantes pour minimiser le dépôt de toutes particules
sur la surface de la membrane, à pression élevée, les particules vont à la surface de la
membrane plus rapidement que les forces de cisaillement ne les en éloignent, le colmatage
est donc plus important.
Si la pression augmente encore, la polarisation de concentration atteint une
concentration limite et la couche colmatant se forme et commence à être compressée à
pressions élevées. Pour atteindre un débit de 500000 m3/j dans le cas de la station de
Magtaa parfois il faut augmenter la pression, et par la suite le colmatage des membranes
augmente aussi. Après un certain temps il faut faire un nettoyage ce qui nécessite l’arrêt
d’un ou plusieurs trains d’osmose inverse pour, c’est ce qu’on remarque dans la Fig.25.
39
Fig.25: L’évolution de la pression d’alimentation d’Osmose Inverse.
III.3.4.Les méthodes de détection du colmatage
Plusieurs techniques ont été utilisées par les chercheurs pour caractériser la
composition du « dépôt » sur des membranes colmatées. Parmi ces diverses techniques, la
plus utilisée est la spectroscopie aux rayons X (méthodes directes) et La notion de
méthodes indirectes de caractérisation repose sur l’utilisation préalable de protocole
permettant d’isoler le matériel colmatant de la membrane étudiée. Certains chercheurs ont
choisi d’analyser les substances contenues dans les eaux de rétrolavage et dans les
solutions de lavage (solutions alcalines ou acides, etc.). On notera également que
l’efficacité des protocoles de nettoyage utilisés peut contribuer de façon indirecte à
l’identification du matériel colmatant en apportant des informations relatives à leurs
propriétés physico-chimiques.
Dans le tableau suivant quelque problème qui indique l’existence d’un colmatage
dans les station de dessalement d’eau de mer par osmose inverse par l’analyse du salinité,
le débit et les pertes de charge du perméat.
40
Salinité du perméat Débit de perméat Perte de charge Cause possible
Augmentation Baisse rapide Augmentation Précipitation d’oxydes
rapide rapide métalliques
Forte augmentation Baisse progressive Augmentation Entartage minéral
progressive
Légère Baisse progressive Augmentation Précipitation colloïdale
augmentation progressive
Normale ou Baisse Normale ou Silice polymérisée
augmentation augmentation
Baisse Forte baisse Forte augmentation Précipitation
biologique
Augmentation Augmentation Augmentation Endommagement au
chlore
Augmentation Augmentation Normale ou baisse Endommagement
abrasif
Augmentation Normale ou Normale ou baisse Fuites O-ring aux
Augmentation interconnections ou
adaptateurs
Augmentation Normale ou Normale ou baisse Fuite de glue à cause
Augmentation de la rétro-pression
appliquée au perméat
41
III.3.5.Les indice de détection du colmatage
III.3.5.1.La pression transmembranaire (PTM)
La PTM est l’indicateur du colmatage d’une membrane lorsque cette dernière est
opérée à flux de perméat constant.
Pour étudier le colmatage dans la station de dessalement de Magtaa nous avons
pris une série de la production associé à une pression qui varié entre (3.09<PTM<3.66
bar).
On a pris un exemple d’un seul train qui produit 20000
42
22 59.65 3.23 19488 512
23 59.63 3.23 19536 464
24 59.71 3.28 19584 416
25 59.51 3.26 19656 344
26 59.44 3.22 19698 302
27 59.33 3.20 19704 296
28 59.28 3.18 19728 272
29 59.38 3.11 19848 152
30 59.43 3.25 19752 248
production m3/j
20000
19800
19600
19400
19200
production m3/j
19000
18800
18600
18400
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
43
III.3.5.2 Le taux de conversion
Le taux de conversion est la fraction de liquide qui traverse la membrane.
Dans la Fig. 27 on remarque que le taux de conversion est variable avec le temps car les
caractéristiques des membranes sont aussi variable du au phénomène de colmatage, le
taux de conversion aux 15ème jours connais une chute qu’on peut l’expliqué par
l’augmentation de la couche colmatant sur les membranes d’osmose inverse.
44
Le bilan de matière en régime permanent sur le module d’OI donnerait une
équivalence entre le flux t’entrée et la somme des flux de production et rejet.
S:
:
∆π :
45
: Flux massique/soluté
=
Concentration du perméat.
46
Fig.28: Schéma d’un groupement chimique de membranes ne résistant pas au
chlore (A) et de membranes résistant au chlore (B).
III.3.6.4.la minoration d’usage des produits chimiques dans le
nettoyage
Développement de méthodes de nettoyage des membranes minorant l’usage des
produits chimiques. L’utilisation de produits chimiques pour le nettoyage périodique des
membranes présente les inconvénients suivants :
impact sur l’environnement ;
mise à l’arrêt de tout ou partie de l’étage membranaire pendant une durée assez
longue ;
diminution de la durée de vie des membranes en cas de nettoyages fréquents ;
coût d’investissements importants pour le poste de nettoyage en place et pour les
circuits de distribution et de retour des solutions recyclées ;
manipulation de produits dangereux.
Sur la base du principe de l’osmose naturelle qui tend à diluer une solution saline
par de l’eau ayant une salinité moins élevée, les deux solutions étant séparées par une
membrane semiperméable, il a été expérimenté une méthode de nettoyage faisant appel à
une solution concentrée de chlorure de sodium injectée périodiquement dans le circuit
d’alimentation. En se déplaçant le front très salin (pression osmotique : 200 bar) va
47
provoquer le passage du perméat vers la zone d’alimentation - concentration et provoquer
ainsi le décollement des dépôts et leur entraînement dans le flux. Ce procédé de nettoyage
présente les avantages suivants:
Le chlorure de sodium est un produit non dangereux et dont l’impact sur
l’environnement est négligeable;
facilité de mise en œuvre (injection en ligne dans la conduite d’alimentation) ;
Les valeurs du pH de la solution sont proche de 8 et donc sans influence sur la
durée de vie des membranes;
Il permet surtout d’effectuer des nettoyages préventifs permettant d’éviter le
développement des dépôts et d’espacer les nettoyages chimiques.
Conclusion générale
Le colmatage des membranes d’osmose inverse est un problème inévitable dans les
stations de dessalement et pour rendre aux membranes leurs caractéristique initiales, ils
doivent fréquemment subir des procédures de nettoyage afin d’éliminer le colmatage qui
découle de la filtration membranaire. Ces nettoyages sont responsables d’une accélération
du vieillissement des matériaux qui ont un impact direct sur les performances techniques
et économiques des procédés membranaires.
La pérennité de ces derniers passe par l’identification des principaux facteurs
responsables du vieillissement et par conséquent du colmatage qui est responsable de ce
vieillissement et par la compréhension des mécanismes qui le régissent.
Donc il est très important de bien connaître les facteurs influençant le colmatage
afin de développer des stratégies visant à minimiser ce phénomène et ainsi réduire les
coûts d’exploitation et d’augmenter la durée de vie des membranes et par la suite des
stations de dessalement.
48
Références Bibliographiques
[3] : David Albouy, Environment and Energy Economics MARC, RIS, BibTeX
Décembre 2011.