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Résumé :
Durant les quinze dernières années, la recherche académique dans le domaine de la
comptabilité et des finances s’est considérablement intéressée à l’étude des effets de
l’application des normes IAS-IFRS sur les caractéristiques qualitatives de l’information
comptable. Souvent focalisées sur l’examen des effets de l’application des normes IAS-IFRS
sur la pertinence, des attributs tels la comparabilité, la fiabilité et l’intelligibilité ont été moins
abordés par les études, mêmes récentes, qui se sont généralement cantonnées dans une
description normative des effets de l’implémentation des normes de l’IASB.
A l’aide d’échantillons d’entreprises cotées issues de dix pays ayant procédé à
l’implémentation des normes IAS-IFRS, cette étude examine en utilisant des modèles
économétriques inspirés des travaux d’Ohlson (1995), de Defranco et al. (2011), Richardson
et al. (2005), Lai et al. (2013) ainsi qu’à l’aide d’une grille de mesure, l’impact de la transition
au référentiel IAS-IFRS sur les attributs qualitatifs de l’information comptable énoncés par le
cadre conceptuel adopté par l’IASB en 2001. Les résultats empiriques trouvés indiquent que
cet impact diffère en fonction du pays et de la caractéristique qualitative étudiée.
Mots clés : Caractéristiques qualitatives, information comptable, impact, IAS-IFRS.
Abstract
Over the past fifteen years, academic research in the field of accounting and finance
considerably studied the effects of the application of IAS-IFRS standards on the qualitative
characteristics of accounting information. Often focused on examining the effects of the
application of IAS-IFRS standards on relevance, attributes such as comparability, reliability
and intelligibility were less studied, even by recent studies, which have generally been
confined to a normative description of the effects of the implementation of the IASB
standards.
Using samples of listed companies from ten countries that have implemented IAS-IFRS
standards, this study examines using econometric models inspired by Ohlson (1995),
Defranco et al. (2011), Richardson et al. (2005), Lai et al. (2013) studies as well as using a
measurement grid, the impact of the transition to the IAS-IFRS standards on the qualitative
attributes of accounting information set out in the conceptual framework adopted by the IASB
in 2001. The empirical results found indicate that this impact differs depending on the country
and the qualitative characteristic studied.
Keywords: Qualitative characteristics; accounting information; impact, IAS-IFRS
1. Introduction
Lors des deux dernières décennies, la scène comptable et financière internationale a connu
une mutation profonde de ses besoins et de ses priorités. Cette transformation est la résultante
du développement des marchés financiers de plusieurs pays avec le renforcement du rôle des
investisseurs internationaux. Afin de répondre aux besoins informationnels de ces nouveaux
utilisateurs de l’information comptable et financière, une normalisation comptable
internationale était nécessaire.
Fort d’une légitimité procédurale et substantielle (Burlaud et Colasse, 2010), l’adoption des
normes IAS-IFRS comme référentiel normalisateur international s’est imposée au fur et à
mesure de l’augmentation du nombre de pays exigeant ou permettant l’application de ce
dernier pour certaines catégories d’entreprises. Implémentées dans plus de 120 pays dans le
monde (IFRS Fondation, 2014), les normes de l’IASB sont sans doute aujourd’hui le
référentiel comptable normalisateur international par excellence.
Avec le renforcement du rôle des normes IAS-IFRS, plusieurs recherches ont étudié les effets
du passage au référentiel international. Parmi les effets étudiés, la qualité de l’information
comptable a suscité l’intérêt d’un nombre assez important de chercheurs. Bien qu’elle soit
formée d’un ensemble d’attributs (Hatfield, 1927 ; Littleton, 1953 ; Ijiri, 1975 ; Cadre
conceptuel des IFRS, 1989), certaines études ayant examiné les effets du passage aux normes
IAS-IFRS sur la qualité de l’information comptable ont étudié un seul attribut (Auer, 1996 ;
Ciftci, 2010) alors que cette dernière est le résultat d’un ensemble de caractéristiques
qualitatives (Gaio, 2010). D’autres études ont examiné l’effet du passage au référentiel
comptable international sur des attributs bien spécifiques de l’information comptable (Bartov
et al., 2005; Morais et Curto, 2009 ; Wang, 2009 ; Horton et Serafeim, 2010 ; DeFond et al.,
2011; Cotter et al., 2012 ; Lai & al., 2013 ).
Dans ce contexte, notre travail de recherche se propose d’examiner les effets du passage aux
normes IAS-IFRS sur les quatre caractéristiques qualitatives de l’information comptable
énoncées par le cadre conceptuel des normes de l’IASB (1989). Notre objectif étant de
présenter un cadre d’analyse général de cette problématique en abordant la qualité de
l’information comptable par le biais de l’examen de l’ensemble de ses attributs énoncés par
l’IASB.
Pour y parvenir, nous avons utilisé une démarche multi-méthode s’inscrivant dans la lignée
des travaux d’Ohlson (1995) pour l’étude de la pertinence, Defranco et al. (2011) pour
l’examen de la comparabilité et Richardson & al. (2005) et Lai &al. (2013) pour l’étude de la
fiabilité. Pour l’examen de l’intelligibilité, nous avons développé une grille de mesure
spécifique, basée sur un ensemble de critères de mesures, et issue d’une revue de littérature
large et diversifiée (Jonas & Blanchet, 2000 ; Beretta & Bozzolan, 2004 ; Iu & Clowes, 2004 ;
Courtis, 2005 ; IASB, 2006 ; Beest & al., 2009).
A l’aide des échantillons de sociétés cotées dans 10 pays ayant procédé à l’implémentation
des normes IAS-IFRS en 2005, nous nous proposons de tester si l’implémentation des normes
IAS-IFRS améliore les caractéristiques qualitatives de l’information comptable énoncées par
le cadre conceptuel de ces standards, à savoir : La pertinence, la comparabilité, la fiabilité et
l’intelligibilité.
Dans les développements du présent travail, on procédera dans la section 2 par discuter le
concept de la qualité de l’information comptable au regard du courant de la recherche
comptable normative et positive afin de développer notre question de recherche. Dans la
section 3 sera consacrée à la présentation descriptive des modèles d’estimation de la
pertinence, de la comparabilité et de la fiabilité ainsi que de la grille de mesure de
l’intelligibilité développée. La section 4 sera dédiée à décrire les échantillons et à présenter
une analyse des résultats empiriques de notre étude. Enfin, les sections 5 et 6 seront allouées à
la synthèse des résultats obtenus et aux apports et limites de la présente étude ainsi que des
remarques potentiellement utiles à la poursuite du travail d’investigation.
Avant de discuter les résultats présentés par les recherches positives portant sur les effets de
l’implémentation des normes IAS-IFRS sur les caractéristiques qualitatives de l’information
comptable, nous avons trouvé qu’il est nécessaire de commencer par un examen succin des
dispositions normatives de l’information comptable de qualité annoncées dans la littérature
comptable.
Chambers propose que les actifs soient évalués à leur valeur de revente et sa proposition pour
les inventaires part de ce principe. Cependant, pour les stocks, il postule qu’ils doivent être
évalués au coût de remplacement.
Cependant, bien que le premier cadre conceptuel de l’IASB (1989) indique que les
caractéristiques qualitatives de l’information comptable sont la pertinence, la fiabilité,
l’intelligibilité et la comparabilité, ce dernier se différencie du FASB en ne donnant aucune
hiérarchie à ses attributs.
Pour le normalisateur comptable international, une information comptable est de qualité pour
les utilisateurs pour leurs prises de décisions si elle respecte les critères suivants : pertinence
(informations pouvant faire la différence en termes de prise de décision en permettant de faire,
à temps, des prévisions ou de confirmer/corriger des évaluations passées), fiabilité (données
exemptes d’erreurs, neutres et exhaustives aboutissant à une représentation fidèle de la
situation), comparabilité (dans le temps et dans l’espace) et intelligibilité (compréhensible
pour les utilisateurs supposés avoir une connaissance raisonnable des affaires et de la
comptabilité).
La revue de la littérature traitant des effets du passage aux normes IAS-IFRS sur les
caractéristiques qualitatives de l’information comptable nous a permis de constater que la
pertinence est l’attribut qualitatif le plus étudié. Aussi, la plupart des études qui ont traitées les
caractéristiques de la comparabilité, la fiabilité ou encore l’intelligibilité de l’information
comptable demeurent descriptives et ne fournissent pas des mesures de ces qualités.
Avec le développement de la recherche comptable traitant les effets des normes IAS-IFRS, les
chercheurs ont commencé non pas à comparer la pertinence de l’information comptable
d’échantillons d’entreprises appliquant des référentiels nationaux avec celle d’entreprises
adoptant les normes IAS-IFRS mais à examiner pour un même échantillon l’évolution de la
pertinence informationnelle suite au passage au référentiel de l’IASB. De la sorte, Morais et
Curto (2009) ont examiné la pertinence de l’information comptable de 14 pays de l’Union
Européenne et ont conclu que cette dernière est devenue meilleure avec le passage aux
normes IAS-IFRS. Chalmers et al. (2011) ont conclu que les bénéfices sont devenus plus
pertinents en IAS-IFRS par rapport aux normes australiennes AGAAP (2008 ; 2011). Iatridis
et Rouvolis (2010) et Karampinis et Hevas (2011) ont conclu que les normes de l’IASB ont
amélioré la pertinence des chiffres comptables des entreprises en Grèce.
Il y’a relativement peu d’études sur les effets du passage aux normes IAS-IFRS sur la fiabilité
de l’information comptable. En effet, les rares études qui traitent l’impact des normes IAS-
IFRS sur cette caractéristique adoptent une approche normative de la recherche comptable.
Bien que pour l’IASB, l’adoption du référentiel comptable international est supposée
améliorer la fiabilité, la transparence et la comparabilité des rapports financiers, des
chercheurs comme Whittington (2007) et Ball (2006) soutiennent que le référentiel de l'IASB
a faiblement mis l'accent sur la fiabilité. Cet avis est partagé par Cairns (2006) qui estime que
le recours par les IFRS à certaines méthodes d’évaluation à la juste valeur qui sont basées sur
des intrants non issus du marché, détériore la fiabilité de l’information comptable.
Ces constats ont été soutenus par les résultats de quelques rares études empiriques. En effet,
Allen et Carletti (2008) et Plantin et al (2008) ont conclu que la comptabilité à la juste valeur
stipulée par les normes IFRS cause des distorsions et engendre une contagion artificielle ce
qui exacerbe la réaction excessive à court terme du marché et de ce fait lèse la fiabilité de
l’information comptable. Cheng et al. (2013) ont trouvé en utilisant un large échantillon
d’entreprises australiennes qu’ils ont analysé avant et après l'adoption obligatoire des IFRS,
que la fiabilité de l’information comptable de ces entreprises a diminué de façon significative
après la mise en œuvre des IFRS.
Bien que la comparabilité soit considérée comme une qualité essentielle de l’information
comptable, rares sont les chercheurs ayant examinés les effets de l’adoption d’un même
corpus de normes sur la comparabilité de l’information comptable. Pour y parvenir, certains
ont examiné les conséquences de la comparabilité alors que d’autres ont essayé d’examiner
directement cette qualité de l’information comptable.
Ainsi, Li (2010) et Yu (2010) ont examiné l’impact des IFRS sur la comparabilité via
l’analyse des effets de ces normes sur le marché des capitaux. Li (2010) a montré que
l’application obligatoire des IFRS a réduit le coût du capital des entreprises des pays à
application stricte des IFRS et a conclu que cette réduction est due à l’amélioration de la
comparabilité. Yu (2010) quant à lui a montré que l’application des IFRS a augmenté les
participations transfrontalières en raison de la réduction des coûts de traitement de
l'information et a conclu que cette réduction est due à l’amélioration de la comparabilité de
l’information comptable. Brochet et al. (2011) ont remarqué que l’introduction des normes
IFRS au niveau du royaume a diminué l'asymétrie de l’information. Pour ces chercheurs, cette
diminution est la preuve de l'augmentation de la comparabilité de l'information comptable
suite à l’implémentation des IFRS.
A côté des études ayant examiné par inférence l’effet des normes IAS-IFRS sur la
comparabilité de l’information comptable, certains auteurs ont procédé à un examen direct de
cet effet. Ainsi, Yip et Young (2011) ont examiné par le biais de trois mesures l’effet de
l'adoption obligatoire des normes comptables internationales dans l'Union Européenne sur la
comparabilité des informations dans 17 pays européens. Ces trois mesures examinent la
similitude des fonctions comptables, le degré de transfert de l'information et la similarité du
contenu de l'information. Leurs résultats suggèrent que l'adoption des IFRS a renforcé la
comparabilité de l'information comptable entre les pays de l’union.
Bien que l’intelligibilité soit une qualité essentielle de l’information comptable, les études
empiriques traitant les effets des normes IAS-IFRS sur cet attribut restent assez limitées en
nombre. En effet, sur l’ensemble des études que nous avons analysé, seule celle de Beest et al.
(2009) a examiné l’effet du passage aux normes IAS-IFRS sur l’intelligibilité de l’information
par le biais de 5 items. Ces derniers mesurent l’organisation, la clarté des notes annexes aux
états financiers, la présence de graphiques et tableaux clarifiant l’information, l’usage d’un
jargon simple et enfin la mesure du volume du glossaire utilisé. Comme résultat, Beest et al.
(2009) ont conclu que l’intelligibilité est assez forte pour les informations publiées en IFRS.
Afin d’apporter des éléments de réponse à notre problématique nous avons examiné les
diverses contributions empiriques en la matière et avons formulé un corps d’hypothèses issues
des modèles développés pour l’examen des quatre attributs qualitatifs de l’information
comptable. De par le fait qu’une grande partie des études ayant abordé l’impact du passage
aux normes IAS-IFRS sur la qualité de l’information comptable ont trouvé que l’information
comptable s’est améliorée suite à l’application de ce référentiel comme en témoigne les
résultats obtenus par Auer (1996), Eccher et Healy (2000), Bao et Chow (1999), Bartov,
Goldberg et Kim (2005), Morais et Curto (2009), Chalmers et al. (2008 ; 2011), Iatridis
(2010), Iatridis et Rouvolis (2010), Horton et Serafeim (2010), DeFond et al., (2011), Barth et
al. (2011), Brochet et al. (2011), Wang (2009), Beest et al. (2009), nous avons formulé
l’hypothèse globale suivante:
Pour examiner les effets du passage aux normes IAS-IFRS sur la pertinence et la fiabilité et
l’intelligibilité de l’information comptable, nous avons constitué un premier échantillon à
partir de sociétés issues de 10 pays et publiant leurs comptes au 31 décembre 2004 en IAS-
IFRS. La période d’étude est de 13 années pour l’étude de la pertinence et de la fiabilité allant
de 2000 à 2012. Cette période comporte l’avant passage aux IAS-IFRS (2000 à 2004) et
l’après passage à ces normes (2005 à 2012). Pour l’intelligibilité, la période est de 2 années :
2004 pour l’avant application des normes IAS-IFRS et 2005 pour l’après application.
Caractéristiques
Pays Pertinence Fiabilité Intelligibilité
Sociétés Observations Sociétés Observations Sociétés Reporting
Après la présentation des échantillons de l’étude, nous allons exposer les modèles que nous
utiliserons pour l’examen de la pertinence, la fiabilité et la comparabilité de l’information
comptable ainsi que le processus d’analyse des données de panel utilisé.
Ainsi, si les variables binaires représentant les PAYS sont significatives, nous allons
utiliser le modèle 1.2. Ci-dessous pour examiner l’évolution de la pertinence par pays.
Le modèle que nous avons utilisé pour mesurer la fiabilité de l’information comptable est
basé sur les trois références suivantes : Il s’agit des travaux de Richardson et al. (2005), de
Dechow et al. (2010) et de Lai et al. (2013). A l’instar de Richardson et al. (2005), notre
modèle utilise les accruals pour mesurer la fiabilité de l’information comptable. Ainsi, moins
ces accruals sont importants, mieux est l’information comptable. En effet, la faiblesse de ces
accruals démontre que les ajustements comptables aux cash-flows permis par les organismes
de normalisation sont assez secondaires et ainsi l’information comptable est assez fiable.
Notre modèle se base aussi sur les travaux de Dechow et al. (2010) qui soutiennent que le
résultat est la conséquence d’un ensemble de facteurs économiques sous-jacents et du système
comptable qui les mesure imparfaitement. Selon ces derniers, la persistance des résultats est
entraînée par ces facteurs et les changements y afférents qui peuvent être dus à des variations
dans un ou plusieurs de ces derniers. Avec Lai et al. (2013), notre modèle partage la
conception de la mesure de la fiabilité. Ces derniers utilisent la persistance différentielle des
accruals alors que pour notre travail, nous allons utiliser la pertinence des accruals comme
mesure de la fiabilité de l’information comptable. Il s’agit d’une mesure inverse qui nous
renseigne sur la fiabilité de l’information comptable.
Modèle (2.1) : TACCit = b0 + b1 ROAit+1 + b2 (-ROAit) + b3 IFRSit + a4 Af-Sudit +
a5 Italieit + b6 Australieit + b7 Italieit + b8 Danemarkit + b9Espagneit + b10 Italieit + b11
Italieit + b12 Norvègeit + e où Fi+ e où Fi+ Tj + e
Nous posons ainsi le modèle 2.2. que nous utilisons pour mesurer l’effet des IFRS sur la
fiabilité de l’information comptable par pays :
Modèle (2.2): TACCit = b0 + b1 ROAit+1 + b2 (-ROAit) + b3 IFRSit + e où Fi+ e où Fi+ Tj + e
Avec, ROAit+1 représente le coefficient de rentabilité des actifs de l’entreprise i à la période
t+1 qui est égal aux résultats net de la période t+1 divisé par le total des actifs de la période t ;
ROAit : représente le coefficient de rentabilité des actifs de l’entreprise i à la période t qui est
égal aux résultats net de la période t divisés par le total des actifs de la période t ; CFit:
représente les flux de trésorerie par action de l’entreprise i à la période t qui est égal au solde
des entrées et des sorties des flux liés à l’activité d’exploitation de l’entreprise divisé par le
nombre total d’actions ; TACCit : représente les accruals totaux par action de l’entreprise i à la
période t calculé en retranchant du bénéfice net par action de l’entreprise i ses flux de
trésoreries par action ; Af-Sudit Australieit Allemagneit Belgiqueit Danemarkit Espagneit
Franceit Italieit Norvègeit : Variables binaires qui prennent la valeur 1 si l’entreprise est
cotée dans une place boursière du pays et 0 dans le cas contraire; e : Utilisée dans le cas de
la régression par MCO (Pooled Regression) ; Fi+ e : Utilisée dans le cas du modèle à effets
fixes. Dans ce cas, nous estimons qu’il y’a des attributs uniques des entreprises qui ne sont
pas le résultat d'une variation aléatoire et qui ne varient pas dans le temps ; Fi + Tj + e :
Utilisée dans le cas du modèle à effets aléatoires. Dans ce cas, nous estimons qu’il y’a des
attributs uniques des entreprises qui ne sont pas le résultat d'une variation aléatoire et qui
ne sont pas corrélés avec les variables explicatives individuelles.
Le modèle que nous proposons pour l’étude de la comparabilité est basé dans ses fondements
sur deux références. La première est les travaux d’Ohlson (1995) pour qui la valeur boursière
d’une firme est dépendante de deux principaux facteurs qui sont les capitaux propres et le
bénéfice. Le modèle d’Ohlson est principalement utilisé dans les études qui se rapportent à la
pertinence et la performance. Il donne une présentation du cours de l’action en fonction du
bénéfice par action et des capitaux propres par action.
La seconde référence est celle initiée par De Franco et al. (2011) qui soutiennent que la
comparabilité repose sur l'idée que le système de comptabilité est la transcription des
événements économiques dans les états financiers. Sur cette base, ils ont mis au point deux
mesures de la comparabilité. La première qu’ils ont appelée « la comparabilité comptable »,
est basée sur l'idée que pour un ensemble donné d'événements économiques semblables, deux
entreprises ont des systèmes comptables comparables si elles produisent des états financiers
similaires. La deuxième mesure qu’ils ont appelée «Bénéfices de la comparabilité », est basée
sur l'idée que les entreprises avec des événements économiques corrélés et des transcriptions
comptables similaires de ces événements auront des états financiers corrélés au cours du
temps. Pour mieux isoler la similitude dans la comptabilisation des événements, De Franco et
al. ont essayé d’étudier la similitude des modèles comptables avec les événements
économiques dans leurs tests en utilisant la comparabilité des résultats.
Ainsi, le modèle de mesure de la comparabilité que nous avons mis au point partage avec
celui d’Ohlson (1995) le fait qu’il utilise la dépendance formulée par ce dernier de la valeur
boursière d’une firme vis-à-vis de deux principaux facteurs, à savoir, les capitaux propres et le
bénéfice. Avec le modèle de De Franco et al., notre modèle partage l’usage de la définition du
normalisateur américain FASB (1980) qui estime que « la comparabilité est la qualité de
l'information qui permet aux utilisateurs d'identifier les similitudes et les différences entre
deux séries de phénomènes économiques ». Nous ajoutons une structure à cette idée en
définissant les normes de comptabilité comme les règles qui permettent la transcription des
événements économiques dans les états financiers. Suivant cette logique, la définition
conceptuelle de la comparabilité des états financiers peut être formulée comme suit : Des
entreprises ont des informations comptables comparables si, pour un ensemble donné
d'événements économiques, ils produisent des états financiers similaires et pour des
événements économiques différents, ils produisent des états financiers différents. Nous avons
ainsi proposé le modèle suivant :
Fi (Evénements économiques similaires) = Etats financiers
Variation similaire Pit = Variation EPSit + Variation BVSit
Pour pouvoir apprécier la force relative de la comparabilité de l’entreprise par rapport au
groupe, nous utilisons la côte standard Z qui est le nombre d’écarts-types contenus dans
l’écart à la moyenne. Nous aurons ainsi :
Modèle (3): Côte Z Var. Similaire Pit= c0 + c1 CôteZ Var. EPSit + c2 Côte Z Var. BVSit +
c3 IFRS + e où Fi+ e où Fi+ Tj + e
Avec, Variation similaire Pit : La variation simulée du cours boursier de l’action de
l’entreprise i à la fin de la période t, fixée à 1; Variation EPSit : La variation du Ratio du
bénéfice par action de l’entreprise i à la période t survenue suite à la simulation de la variation
du cours boursier est calculée en fonction de la variation réelle constatée entre t et t+1 ;
Variation BVSit : La variation du Ratio des capitaux propres par action de l’entreprise i à la
période t survenue suite à la simulation de la variation du cours boursier est calculée en
fonction de la variation réelle constatée entre t et t+1 ; Côte Z Var. Similaire Pit : La côte
standard, est la mesure de la position de la variation du cours boursier de l’entreprise i à la
période t par rapport à l’ensemble des entreprises, calculée suite à la variation simulée de
100% du cours boursier de l’action de l’entreprise i à la fin de la période t ; Côte Z Var. EPSit
: La côte standard, est la mesure de la position de la variation du bénéfice par action de
l’entreprise i à la période t par rapport à l’ensemble des entreprises, calculée suite à la
variation simulée de 100% du cours boursier de l’action de l’entreprise i à la fin de la période
t ; Côte Z Var. BVSit : La côte standard, est la mesure de la position de la variation des
capitaux propres par action de l’entreprise i à la période t par rapport à l’ensemble des
entreprises, calculée suite à la variation simulée du cours boursier de l’action de l’entreprise i
à la fin de la période t ; IFRSit : Une variable binaire qui est égale à 1 si l’entreprise utilise
les IFRS et 0 dans le cas contraire ; e : Utilisée dans le cas de la régression par MCO (Pooled
Regression) ; Fi+ e : Utilisée dans le cas du modèle à effets fixes. Dans ce cas, nous estimons
qu’il y’a des attributs uniques des entreprises qui ne sont pas le résultat d'une variation
aléatoire et qui ne varient pas dans le temps ; Fi + Tj + e : Utilisée dans le cas du modèle à
effets aléatoires. Dans ce cas, nous estimons qu’il y’a des attributs uniques des entreprises qui
ne sont pas le résultat d'une variation aléatoire et qui ne sont pas corrélés avec les variables
explicatives individuelles.
Ainsi, pour chaque entreprise cotée, nous avons simulé la survenance d’un même événement
économique. Dans notre cas, il s’agit de la variation de 100% du cours boursier entre chaque
année t et t+1. Le cours boursier étant la traduction de l’ensemble des événements
économiques de l’entreprise i à une date t qui n’est autre que la date de fin de période.
L’objectif étant de se retrouver avec un même événement économique pour l’ensemble des
entreprises de l’échantillon. Les variations des états financiers qui sont la traduction
comptable de ces événements économiques devraient, dans le cas d’une similitude de la
comparabilité, pouvoir expliquer la variation simulée du cours. Pour approcher les états
financiers, nous avons utilisé les ratios du bénéfice par action et les capitaux propres par
action notés EPS et BVS (Ohlson, 1995).
3.3.4 Choix du mode de la régression
Pour pouvoir expliquer l’effet de l’adoption des normes IFRS sur la pertinence, la
comparabilité et la fiabilité de l’information comptable, nous utilisons la régression linéaire
comme procédure statistique. Les variables des modèles que nous avons retenus pour analyser
la pertinence, la comparabilité et la fiabilité de l’information comptable sont des variables
quantitatives continues. En termes de méthodes statistiques utilisées pour analyser les
relations entre les variables explicatives et celles à expliquer, nous avons établi une analyse
graphique de nos variables et nous avons trouvé que la régression linéaire est la méthode qui
analyse le mieux cette relation. Pour procéder à l’application de la régression linéaire par le
biais de la méthode la plus adéquate, nous avons veillé à la vérification des hypothèses de
base du modèle de régression linéaire par les moindres carrés ordinaires afin de garantir les
propriétés particulièrement intéressantes des estimateurs des coefficients de régression. Ainsi,
nous nous sommes basés sur un ensemble de tests nécessaires pour savoir si les hypothèses
relatives aux propriétés des moindres carrés ordinaires (MCO) sont satisfaites, à savoir : Le
test de significativité d’un coefficient, test de significativité globale, test F de mise en
commun des données, test de normalité des erreurs, test d’autocorrélation, test
d’Homoscédasticité et le test de colinéarité. Afin de mieux expliquer ce processus, le tableau
3 ci-dessous traduit les choix effectués en matière du modèle de régression retenu en fonction
des résultats des tests calculés :
F-Test de la mise en
Breusch-Pagan/ Cook Variance Inflation
communauté des
et Weisberg Factor
données Choix de la régression
(Homoscédasticité) (Multicolinéarité)
(Exogénéité)
H0 n’est pas rejetée H0 n’est pas rejetée Multicolinéarité La régression par la méthode des
(pas d’effets fixes) (pas d’effets aléatoires) tolérable (Vif<10) moindres carrés ordinaires
H0 n’est pas rejetée H0 est rejetée Multicolinéarité
Modèle à effets aléatoires
(pas d’effets fixes) (effets aléatoires) tolérable (Vif<10)
H0 est rejetée (effets H0 n’est pas rejetée Multicolinéarité
Modèle à effets fixes
fixes) (pas d’effets aléatoires) tolérable (Vif<10)
Modèle à effets fixes si le test
H0 est rejetée (effets H0 est rejetée Multicolinéarité
d’Hausman est rejeté, sinon
fixes) (effets aléatoires) tolérable (Vif<10)
modèle à effets aléatoires
H0 n’est pas rejetée H0 n’est pas rejetée Multicolinéarité forte Orthogonalisation des variables
(pas d’effets fixes) (pas d’effets aléatoires) (Vif>10) explicatives avant de procéder à
une nouvelle régression MCO
Orthogonalisation des variables
H0 n’est pas rejetée H0 est rejetée Multicolinéarité forte explicatives avant de procéder à
(pas d’effets fixes) (effets aléatoires) (Vif>10) l’application du Modèle à effets
aléatoires
Orthogonalisation des variables
H0 est rejetée (effets H0 n’est pas rejetée Multicolinéarité forte explicatives avant de procéder à
fixes) (pas d’effets aléatoires) (Vif>10) l’application du Modèle à effets
fixes
Orthogonalisation des variables
explicatives avant de procéder à
une régression puis au calcul du
H0 est rejetée (effets H0 est rejetée Multicolinéarité forte
test d’Hausman. Si ce dernier est
fixes) (effets aléatoires) (Vif>10)
rejeté, nous appliquons le modèle
à effets fixes, sinon le modèle à
effets aléatoires
Tableau 3. Choix du mode de la régression adéquat
Pour développer une mesure de l’intelligibilité de l’information comptable, nous avons adapté
le paradigme de Churchill (1979) à la réalité de notre processus de recherche. Notre utilisation
du paradigme de Churchill s’explique par le fait que la littérature comptable sur
l’intelligibilité de l’information comptable est assez pauvre en mesures spécifiques à cette
caractéristique qualitative. Le tableau 4 ci-dessous résume le processus de mise en place de la
grille de mesure de l’intelligibilité :
Techniques
Techniques recommandées par
Etapes Description méthodologiques
Churchill (1979)
complémentaires
Définir précisément ce que Revue de la littérature ; Réflexion
Etape 1 : l'on souhaite mesurer. théorique ; Conserver les définitions
Définition du existantes.
cadre Générer un échantillon Se baser sur la littérature ; Entretiens Etudes exploratoires
conceptuel d'items qualitatifs ou tables Rondes ; Intuition
Collecte des données
Purifier la mesure : Mesure
Etape 2 : La de la consistance interne (α
phase de Cronbach) ; Réflexion Coefficient α de Cronbach ; Analyses
exploratoire sur les dimensions sous- factorielles exploratoires (AFE)
jacentes (AFE)
Collecte des données
Vérifier la fiabilité et la
Etape 3 : La validité de l'instrument de Sur de nouvelles données
phase de mesure
validation Analyse Factorielle
Analyse Factorielle (AFE) ; Coefficient α
Fiabilité Confirmatoire (AFC)
de Cronbach
Analyse Factorielle
Confirmatoire (AFC)
Validité de construit Validité convergente / discriminante
Coefficients d’ajustement
du modèle
Tableau 4. La construction d'échelles (paradigme de Churchill) et les méthodes utilisées (Galtier, 2005)
Pour construire notre échelle de mesure, nous avons commencé par étudier le phénomène à
mesurer. Pour ce faire, nous avons répondu à la question suivante : Allons-nous étudier les
conséquences, les manifestations ou bien les antécédents de l’intelligibilité de l’information
comptable ? Comme réponse, nous avons opté pour les manifestations. Par la suite, nous
avons répondu à la deuxième question suivante : Quel est le format le plus approprié de
l’échelle de mesure et de l’échelle de notation ? Comme réponse, nous avons choisi une
échelle d’intervalle avec des ancrages sémantiques et une définition de la procédure objective
de notation. Suite à notre étude du phénomène, nous avons procédé à la génération de 40
items sur la base de la revue de la littérature. Ces items concernent les cinq attributs de
l’intelligibilité de l’information comptable, à savoir : la lisibilité, la transparence, la concision,
la clarté et l’organisation comme le montre le tableau synthétique suivant :
Après la génération de ces items, nous avons procédé à la consultation de 3 experts. Comme
résultat, nous avons trouvé que la plupart des items générés sont représentatifs comme le
montre le tableau 6 ci-dessous :
Avis Item
Absolument pas
-
représentatif
Suite à cette consultation, nous avons procédé à une première épuration que nous avons
effectuée sur la base d’un premier échantillon constitué de 102 rapports financiers
d’entreprises issues de notre échantillon. Ainsi, en analysant les corrélations inter-items, nous
avons supprimé ceux dont aucune corrélation n’était supérieure ou égale à 0,5, à savoir les
items : 3,5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 18, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 27, 29, 30, 33, 36, 39, 40. Après cette
opération, nous avons procédé à l’évaluation de la fiabilité de la qualité globale de la
factorisation comme le présente le tableau 7 ci-dessous :
Après cette opération, nous avons opéré une deuxième épuration de la grille de mesure de
l’intelligibilité par le lancement d’une nouvelle rotation en spécifiant l’extraction des 4
facteurs et la suppression des doubles saturations, à savoir les items : 15, 16, 28 et 35. Ces
derniers sont corrélés sur plusieurs composantes comme le montre le tableau 9 ci-dessous et
l’Item 2 et 31 ont une communauté inférieure à 0,5. Vu la suppression d’Items composant les
dimensions retenues au début, il est nécessaire d’identifier les nouveaux facteurs. Nous avons
ainsi lancé une nouvelle rotation (tableaux 10 et 11) à deux facteurs et avons retenu deux
dimensions que nous avons nommé en fonction de leur composition : Informativité et
Présentation.
Composantes 1 2 3 4
Item1- ,597
Item2
Item4 ,518
Item11 ,706
Item13 ,761
Item14 ,782
Item15 ,518 -,543
Item16 ,516 -,619
Item17 ,604
Item19 ,669
Item26 ,724
Item28 ,506 -,510
Item31
Item32 ,607
Item34 ,650
Item35 ,517 ,649
Tableau 9. Résultat de la rotation à 4 facteurs
Item1- ,597
Item4 ,518
Item11 ,706
Item13 ,761
Item14 ,782
Item17 ,604
Item19 ,669
Item26 ,724
Item32 ,607
Item34 ,650
Tableau 10. Résultat de la nouvelle Rotation à 2 facteurs
Avec l’identification des deux facteurs, nous avons procédé à la vérification de la cohérence
interne des items et nous avons procédé à une première analyse factorielle confirmatoire
comme le montre les tableaux 12 et 13 ci-dessous. Nous avons par la suite procédé à
l’amélioration de la structure du modèle par l’examen du tableau 14 des indices de
modifications. Par la suite, nous avons lancé une seconde A.F.C. (tableau 15) et nous avons
vérifié les qualités psychométriques de l’échelle (Tableaux 16, 17 et 18).
Facteur Informativité Présentation
Alfa de Cronbach 0,859 0,737
Tableau 12. Cohérence interne
Khi-2 270,223
Degrés de liberté 34
Khi-2/Degrés de liberté 7,94
P 0
RMR 0,064
GFI 0,894
AGFI 0,829
CFI 0,844
TLI 0,793
RMSEA 0,139
Tableau 13. Résultats de la 1ére AFC
Khi-2 120,368
Degrés de liberté 25
Khi-2/Degrés de liberté 4,81
P 0
RMR 0,046
GFI 0,949
AGFI 0,888
CFI 0,937
TLI 0,886
SRMR 0,097
Tableau 15. Fidélité de l’échelle
En effectuant une analyse par le biais du modèle 1.2. Pour chacun des 10 pays d’où sont
issues les entreprises de l’échantillon global, nous avons constaté que l’effet des IFRS sur la
pertinence de l’information comptable est assez divergent d’un pays à un autre.
Subséquemment, en fonction de l’évolution de la pertinence de l’information comptable suite
à l’application des normes de l’IASB, les pays de l’échantillon peuvent être classés en trois
catégories : Des pays pour lesquels le passage aux normes IAS-IFRS a amélioré la pertinence
de l’information comptable, un pays pour lequel ce passage n’a pas eu d’effets significatifs et
enfin des pays pour lesquels ce passage a diminué la pertinence de l’information comptable
comme le montre le tableau 20 ci-dessous.
a3 IFRS Haus
F B.P./ Mode de
Effet Pays P. R2 VIF man
a3 t Sig. test C.W Régression
+ Af. du Sud 0,71 3,62 0,00 0,00 0,71 0.00 0.00 1.47 0.97 M. Effets aléatoires
Non Allemagne 2,16 1,36 0,17 0,00 0,80 0.00 0.00 1.3 0.61 M. Effets aléatoires
- Australie - 0,33 - 3,21 0,00 0,00 0,75 0.00 0.00 1.25 0.47 M. Effets aléatoires
+ Belgique 0,72 5,23 0,00 0,00 0,74 0.91 0.00 1.21 0.00 M. Effets fixes
+ Danemark 2,11 6,87 0,00 0,00 0,84 0.00 0.00 1.02 0.02 M. Effets fixes
+ Espagne 0,85 2,47 0,01 0,00 0,81 0.00 0.00 1.32 0.00 M. Effets fixes
- France - 5,29 - 4,90 0,00 0,00 0,86 0.00 0.00 1.58 0.09 M. Effets fixes
- Italie - 2,58 -5,24 0,00 0,00 0,67 0.00 0.00 1.10 0.00 M. Effets fixes
+ Norvège 1,23 2,17 0,03 0,00 0,71 0.00 0.00 1.12 0.34 M. Effets aléatoires
- R. Unis -0,82 -2,61 0,01 0,00 0,65 0.00 0.00 1.02 0.00 M. Effets aléatoires
Tableau 20. Tableau synthétisant les résultats trouvés au niveau de la pertinence par pays
4.2 Un impact des IAS-IFRS sur la fiabilité qui varie d’un pays à l’autre
Cependant, nous avons trouvé qu’il est nécessaire de procéder à une analyse de la fiabilité par
pays. Ainsi, au niveau des pays, l’analyse des résultats a montré que l’impact de
l’implémentation des IFRS sur la fiabilité de l’information comptable diffère d’une juridiction
à une autre comme le montre le tableau synthétique ci-après.
B3 IFRS Hau
F B.P./ sma Mode de
Effet Pays P. R2 C.W
VIF n
B3 t Sig. test Régression
+ Af Du Sud -0.16 -2.47 0.01 0.00 0.70 0.02 0.00 1.02 0.00 M. Effets fixes
- Allemagne 0.02 6.72 0.00 0.00 0.82 0.00 0.00 2.23 0.00 M. Effets fixes
- Australie 0.11 2.88 0.00 0.00 0.73 0.00 0.54 2.68 0.00 M. Effets fixes
- Belgique 0.01 5.46 0.00 0.00 0.55 0.00 0.00 2.02 0.02 M. Effets fixes
+ Danemark -0.15 -4.25 0.00 0.00 0.84 0.00 0.00 1.24 0.00 M. Effets fixes
- Espagne 0.07 2.11 0.03 0.00 0.68 0.99 0.00 1.23 0.91 M. Effets aléatoires
+ France -0.21 -5.17 0.00 0.00 0.66 0.00 0.00 1.05 0.00 M. Effets fixes
- Italie 0.03 2.19 0.02 0.00 0.84 0.92 0.00 1.24 0.01 M. Effets fixes
+ Norvège -0.15 -20.97 0.00 0.00 0.49 0.00 0.00 1.58 0.00 M. Effets fixes
+ R. Unis -0.12 -12.24 0.00 0.00 0.74 0.00 0.00 1.68 0.00 M. Effets fixes
Tableau 22. Tableau synthétisant les résultats trouvés au niveau de la fiabilité par pays
+ Consommation 0,26 2,41 0,01 0,00 0,64 0.00 0.00 1.29 0.15 M. Effets aléatoires
+ Finance 0,18 3,49 0,00 0,00 0,73 0.00 0.00 1.18 0.00 M. Effets fixes
+ Industrie 0,09 3,87 0,00 0,00 0,61 0.00 0.00 1.22 0.00 M. Effets fixes
Non Matériel 0,05 1,02 0,31 0,00 0,85 0.00 0.00 1.14 0.00 M. Effets fixes
+ Santé 0,16 2,03 0,04 0,00 0,74 0.00 0.00 1.05 0.00 M. Effets fixes
+ Télécoms 0,21 2,69 0,00 0,00 0,71 0.00 0.00 1.13 0.00 M. Effets fixes
PEC Diversifié 0,02 3,33 0,00 0,00 0,65 0.00 0.00 1.12 0.00 M. Effets fixes
Tableau 23. Tableau synthétisant les résultats trouvés au niveau de la fiabilité par pays
Au niveau de l’échantillon global constitué de 408 entreprises cotées issues des 10 pays
retenus pour l’étude, la comparaison du score moyen obtenu de l’année 2004 durant laquelle
l’information comptable était établie en normes locales avec celui de l’année 2005 durant
laquelle les entreprises de l’échantillon ont adopté les IFRS, révèle que l’intelligibilité de
l’information comptable s’est améliorée entre ces deux années. Cependant, il est à noter que
cette amélioration diffère d’un pays à l’autre. Ainsi, l’amélioration de l’intelligibilité est
beaucoup plus significative dans des pays comme l’Afrique du Sud, l’Australie, la Belgique,
le Danemark, l’Espagne et la Norvège par rapport à des pays comme le Royaume Uni, l’Italie,
la France et l’Allemagne. La figure 3 ci-dessous compare le score moyen global relatif à
l’intelligibilité de la période d’avant et après IFRS.
Figure 3. Evolution de l’intelligibilité de l’information comptable suite au passage aux normes IAS-IFRS
6 Conclusion
L’amélioration de la qualité de l’information comptable constitue le fondement de la
normalisation comptable internationale. Dans cette optique, plusieurs pays dans le monde ont
procédé à l’implémentation des normes IAS-IFRS pour certaines catégories d’entreprises. De
ces catégories, les entreprises faisant appel public à l’épargne représentent la majorité. Ces
pays sont aujourd’hui plus de 120 qui exigent ou permettent l’application des normes IAS-
IFRS pour au moins une catégorie d’entreprise. Ce nombre est en évolution constante comme
le traduit l’étude de la fondation IFRS publiée en janvier 2014. Dans le cadre de ce contexte,
le présent travail a permis d’étudier l’impact du passage aux normes IAS-IFRS sur les quatre
caractéristiques qualitatives de l’information comptable énoncées par le cadre conceptuel de
l’IASB.
Pour réaliser cette étude, nous avons adopté une démarche multi-méthodes basée sur
l’utilisation de plusieurs outils. Nous avons combiné deux outils en fonction de la
caractéristique qualitative de l’information comptable étudiée. Ce procédé de multiplication
des méthodes nous a permis de nous adapter à la nature de la caractéristique qualitative
étudiée. Nous avons ainsi utilisé la modélisation économétrique pour l’étude de la pertinence,
la comparabilité et la fiabilité de l’information comptable et une grille d’analyse pour
l’examen de l’intelligibilité de l’information comptable. Ces deux procédés ont été appliqués
à un échantillon composé d’entreprises cotées issues de 10 pays pour l’étude de la pertinence,
la fiabilité et la comparabilité, un échantillon d’entreprises spécialisées dans six secteurs pour
l’examen de la facette de la similitude de la comparabilité et enfin à un échantillon diversifié
d’entreprises pour approcher la facette de la différentiation de la comparabilité.
Les résultats que nous avons trouvés ont montré que l’impact du passage aux normes IAS-
IFRS sur les caractéristiques qualitatives de l’information comptable diffère en fonction de la
caractéristique qualitative étudiée ainsi que du pays examiné.
De la sorte, nous avons trouvé que l’implémentation des normes de l’IASB a amélioré la
pertinence de l’information comptable en Afrique du Sud, en Belgique, au Danemark, en
Espagne et en Norvège. Cet effet a été négatif en Australie, en France, en Italie au Royaume
et non significatif en Allemagne.
Concernant l’attribut de fiabilité, nous nous sommes aperçus que les entreprises issues des
pays de l’Afrique du Sud, du Danemark, de la France, de la Norvège et du Royaume Uni ont
vu cette caractéristique s’améliorer suite à leur passage aux normes IAS-IFRS alors que les
firmes issues d’Allemagne, d’Australie, de Belgique, d’Espagne et d’Italie ont subi un effet
contraire.
Au niveau de la comparabilité de l’information comptable, nous avons remarqué que les
normes de l’IASB prennent en considération les deux facettes de cette qualité, à savoir : La
similitude et la différenciation.
Finalement, l’analyse de l’effet du passage aux IFRS sur l’intelligibilité de l’information
comptable par l’utilisation de la grille d’analyse purifiée et validée a dévoilé que les
informations comptables publiées après le passage aux normes de l’IASB sont supérieures en
matière d’Informativité et assez proche en ce qui concerne la présentation.
Comme tout travail de recherche, cette étude présente certaines limites qu’il convient de citer.
En effet, la preuve empirique sur laquelle se base le présent travail n’est pas suffisante pour
produire des preuves irréfutables à ce sujet. Ainsi, il convient de rappeler que la qualité de
l’information comptable n’est pas seulement liée aux normes appliquées mais aussi aux
producteurs de cette information comptable qui sont tenus d’appliquer ces dernières.
Aussi, compte tenu de la nature de l’échantillon que nous avons utilisé et qui comporte des
entreprises issues de divers pays, la mise en place d’une méthodologie destinée à prendre en
considération les utilisateurs de l’information comptable nous a paru difficile à réaliser en
termes de moyens et de temps. Ainsi, cette étude pourrait être complétée et étendue à d’autres
zones géographiques, ainsi qu’à des entreprises qui opèrent dans certains secteurs particuliers.
Toutefois, les résultats que nous avons obtenus à travers cette étude peuvent constituer la base
d’axes futurs de recherche qui pourraient par exemple examiner la perception des utilisateurs
de l’information comptable de l’incidence du passage aux normes IAS/IFRS sur la qualité
l’information comptable.
Bien que cette étude a démontré que le passage aux normes IAS/IFRS a eu une incidence sur
les caractéristiques qualitatives de l’information comptable, cette dernière doit être évalué par
les utilisateurs de cette information qui sont amenés à prendre des décisions ou à formuler des
recommandations sur la base de l’information issue des normes IAS-IFRS.
Aussi, la question de savoir si le passage aux normes comptables internationales a été la
source d’un changement dans le processus de traitement de cette information reste à l’ordre
du jour. Il n’existe pas, à notre connaissance, en l’état actuel de la littérature, des travaux
traitant ce sujet.
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