Pfe 2022...

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 32

MINISTERE DE L’ENSEIGEMENT SUPERIEUR ET DE LA

RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE DE SFAX


Faculté des sciences Economiques et de Gestion
Département de comptabilité

Projet de fin d’étude

Pour l’obtention d’un diplôme de licence appliquée en comptabilité

Audit fiscal

Elaboré par : Emna ben ammar


Encadré par : Hichem khlif

Année universitaire
2021/2022

0
1
DEDICACES

A Dieu, le tout puissant et miséricordieux


A mes parents pour leur patience et leur amour
A toute ma famille
A vous tous !

2
REMERCIMENT

Nous tenons tout d’abord à remercier Dieu le tout puissant et


miséricordieux, qui nous a donné la force et la patience d’accomplir ce
modeste travail.

En second lieu, nous tenons à adresser toute notre gratitude et à remercier


notre encadreur Mr Hichem khlif pour sa patience, sa disponibilité, ses
précieux conseils et son aide durant toute la période du travail.

Nous désirons aussi remercier l’ensemble des professeurs et le personnel


du FSEGS qui nous ont fourni les outils nécessaires à la réussite de nos
études.

Nous voudrionsexprimer notre reconnaissance envers les amis et collègue


s qui nous ont apporté leur support moral et intellectuel tout au long de notre
démarche ; un grand merci pour les conseils concernant la base de données,
ils ont grandement facilité notre travail.

Enfin, nous tenons à leur témoigner toute notre gratitude pour leur
confiance et leur support inestimable.
Nos vifs remerciements vont également aux membres du jury
pour l’intérêtqu’ils ont porté à notre recherche en acceptant d’examiner no
tre travail et de l’enrichir par leurs propositions.

Enfin, nous tenons également à remercier toutes les personnes qui ont
participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail.

3
CHAPITRE 1

Introduction
Souvent subie et vécue comme source de risque, la fiscalité a été pendant de nombreuses
années considérée comme une dimension complexe et coûteuse. Peu à peu, la perception
de la fiscalité a évolué. Elle a évolué dans le sens d'une attention plus grande portée aux
questions touchant à la sécurité juridique des opérations de l'entreprise. La fiscalité étant
l'objet d'une réglementation complexe dont la mise en œuvre est source de contrôle mais
également de sanction de la part de l'administration, les enjeux financiers de la fiscalité
dans l'entreprise sont apparus rapidement.

L'audit fiscal est une mission spécialisée permettant d'obtenir des indications sur
l'ampleur du risque encouru par l'entreprise. Il vise donc à identifier les risques fiscaux
auxquels s'expose l'entreprise. Il importe, en conséquence, dans un premier temps de
définir les objectifs de l'audit fiscal et le cadre qui règlement cette mission. Ensuite,
pour l'expert-comptable/auditeur fiscal, en proposant une démarche permettant de
mieux gérer la mission d'audit fiscal, d'augmenter sa valeur ajoutée pour le client et de
maîtriser les risques liés à la mission.

Section 1 : l’approche de l’audit fiscal et le statut de


l’auditeur fiscal

Sous-section 1 : Notion et utilité

1. Notion d’audit fiscal


L’audit fiscal est un examen critique de la situation fiscal d’une l’entreprise. C’est
l’ensemble des opérations de contrôle, de recoupements et des vérifications effectuées
au sein d’une entreprise
2 .L’utilité d’audit fiscal
Dans le cadre de la gestion d’une entreprise, un audit fiscal s’effectue à travers un
diagnostic de sa situation fiscale, afin d’assurer le respect des règles en vigueur, et de
vérifier la capacité de l’entreprise à mobiliser les ressources du droit fiscal, afin
d’assurer ses objectifs stratégiques.

Il permet ainsi de faire le point sur la stratégie fiscale, afin de proposer d’éventuelles
solutions de nature à rendre la gestion fiscale plus performante. Il permet également de
diminuer la charge et de minimiser le risque fiscal que l’entreprise peut subir à cause de
sa gestion.

4
Sous-section 2: le statut de l’auditeur fiscal

1. cadre réglementaire, déontologique, contractuel dans la mission d’audit fiscal


En application de l’article 2 de la loi n° 88-108 du 18 août 1988 portant refonte de la
législation relative à la profession d’expert-comptable₉₆, l’expert-comptable est autorisé
à « analyser, par le procédés de la technique comptable, la situation et le fonctionnement
des entreprises sous leurs différents aspects économique, juridique et financier ».

C’est en effet grâce à ces dispositions légales, que l’on peut affirmer que l’audit fiscal
fait partie intégrante des activités professionnelles de l’expert-comptable. Sous réserve
des interdictions et incompatibilités légales, la profession d’expertise comptable est
habilitée à mener toutes les missions. Toutefois, la mission de l’expert-comptable dans
le cadre d’une mission d’audit fiscal comprend deux limites :

Les interdictions légales : L’article 11 de la loi n° 88-108 du 18 août 1988 portant


refonte de la législation relative à la profession d’expert-comptable interdit aux
personnes inscrites au tableau de l’OECT et à leurs salariés d’assumer une mission de
représentation devant les tribunaux de l’ordre judiciaire ou administratif ou auprès des
administrations et organismes public.

Les incompatibilités légales : selon l'article 174 et 262 du CSC101, l'expert-comptable


qui perçoit des honoraires en contrepartie d'une mission d'audit fiscal dans une société ne
peut plus être désigné commissaire aux comptes, réviseur légal ou commissaire aux
apports de cette société ou d'une autre société ayant des liens de capital avec elle.

Une cadre contractuel : La mission d’audit se caractérise par différents éléments dont
les parties doivent prendre soin de préciser afin de bien délimiter le cadre de la mission.
La lettre de mission indiquera si la mission envisagée est une mission à caractère
ponctuel ou au contraire, une mission impliquant de la part des auditeurs fiscaux des
interventions périodiques dans le cadre, par exemple, d’un contrôle annuel de la
régularité fiscale.

Selon l’article 8 du CDP, la convention ou la lettre de mission précise notamment :

- la définition précise de la mission a accompli.

- la périodicité ou la durée de la mission


-Le montant des honoraires et les modalités du règlement - les conditions générales de
collaboration.

5
Une cadre déontologique : L’expert-comptable investi d'une mission d'audit fiscal doit
respecter la réglementation professionnelle qui lui fait obligation de respecter une
déontologie rigoureuse.

-Il doit veiller scrupuleusement au respect de la loi

-Il doit mettre en œuvre les diligences nécessaires lui permettant de bien conseiller son
client

-Il est également tenu au respect du secret professionnel.

2. Les qualités de l’auditeur fiscal

Deux qualités essentielles qui qualifié un auditeur fiscal :

Premièrement : l’indépendance

L’auditeur fiscal doit être et paraître impartial dans son jugement. Cette indépendance
devrait s'apprécier aussi bien sur le plan matériel que sur le plan moral. L'indépendance
matérielle exige que l'auditeur ne soit pas dans une situation de dépendance qui risque
de compromettre son objectivité, tel que par exemple le fait d'être en relation d'affaires
avec le client ou encore d'avoir un lien quelconque avec l'audité qui pourrait restreindre
sa liberté. L'indépendance morale par contre, permettra de s'assurer que l'auditeur fiscal
fait preuve d'honnêteté et d'intégrité dans son comportement en écartant toute possibilité
de subir des pressions externes l'amenant à modifier son jugement

Deuxièmes : La compétence

Ce critère revêt une grande importance pour l’audit fiscal, du fait qu’il va conditionner
le développement de ce type de mission. En effet, le succès de l’audit fiscal auprès des
entreprises dépendra en premier lieu d’un niveau minimum de qualité que seule la
compétence des intervenants dans ce domaine pourrait garantir. En matière d’audit
fiscal, cette exigence se pose avec beaucoup d’acuité étant donné que l’auditeur fiscal
doit maîtriser non seulement la fiscalité, mais également les techniques d’audit, ce qui
présuppose qu’il maîtrise la matière comptable, informatique, financière et juridique et
d’une manière générale toute ce qui a trait au management des entreprises.
6
Section 2: l’audit fiscal mesure le risque fiscal

L’article 59 du code de l’IRPP et de l’IS précise que : « En vue de l’établissement de


l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés, toute personne soumise à l’un de
ces impôts ou dont elle est exonérée est tenue de souscrire selon le modèle établi par
l’administration une déclaration annuelle de ses revenus ou bénéfices ou une déclaration
de plus-value lorsqu’il s’agit de cas de cessions visées à l’article 27-2 et 3 du présent
code et de la déposer à la recette des finances du lieu d’imposition ». Ce caractère
obligatoire de la déclaration est accompagné par un droit de contrôle dévolu à
l’administration fiscale. Le fait pour une entreprise de ne pas se conformer à la règle
fiscale l’expose à des sanctions en cas de contrôle. Il y a un risque fiscal, risque d’autant
plus important que la législation est à la fois complexe et mouvante.
Le triple pouvoir de contrôle, de redressement et de sanction dévolu à l’administration
fiscale constitue la véritable nature du risque fiscal. La connaissance des domaines et
sources des risques fiscaux, et donc la mesure de ces risques justifient le recours à l’audit
fiscal.

Sous-section :1 La nature de risque fiscal

Le contrôle fiscal se définit comme le pouvoir reconnu à l'administration fiscale de


réparer les omissions, les insuffisances ou les erreurs d’imposition commises par les
contribuables .En effet, le fait pour une entreprise de ne pas se conformer à la règle
fiscale l'expose à des sanctions en cas de contrôle. Ce risque de contrôle retient d'autant
plus l'attention de l'entreprise que l'administration assorti du pouvoir de contrôle,
dispose d'un pouvoir de redressement et de sanction.
1. Le respecte de la règle fiscal est l’objet de contrôle par l’administration
La contrepartie du système déclaratif réside dans la possibilité octroyée à
l’administration fiscale de contrôler l’exactitude des déclarations déposées par les
contribuables. Il faut en effet rappeler que les impôts collectés en Tunisie représentent
plus que 80% des ressources propres, ce qui souligne la nécessité de l’Etat de mettre en
œuvre des moyens permettant de contrôler le versement de ces prélèvements. Afin de
veiller au respect de la réglementation fiscale, le législateur a doté l’administration de
méthodes variées de contrôle.

a)la vérification préliminaire

La vérification préliminaire revêtit deux formes de contrôles :


• Le contrôle formel : qui vise à s’assurer que les déclarations ont bien été
souscrites et qu’elles ne contiennent pas d’erreurs évidentes. Ce contrôle peut
être quasiment informatisé.

• Le contrôle sur pièce : qui consiste à procéder à une vérification analytique par
un examen, une analyse critique globale et le contrôle de cohérence des
déclarations, sur la base des éléments figurant dans le dossier et tous les
documents dont dispose l’administration.
b) La vérification approfondie
7
La vérification approfondie porte aussi bien sur les obligations fiscales que sur le
montant des différents impôts mis, par la loi, à la charge du contribuable. Deux formes
de vérification approfondie sont prévues: la première est basée sur la comptabilité et ne
concerne donc que les contribuables soumis à l'obligation de tenir une comptabilité, elle
permet à l'administration fiscale de contrôler le chiffre d'affaires et les bénéfices
déterminés par la tenue d'une comptabilité; la seconde est basée sur les renseignements
et documents dont dispose l'administration fiscale ainsi que sur les présomptions de fait
ou de droit, elle concerne tous les contribuables, y compris ceux qui sont soumis à
l'obligation de tenir une comptabilité, elle permet à l'administration de s'assurer que le
total des revenus ou bénéfices déclarés correspond aux revenus ou bénéfices réalisés.
2 Le pouvoir de contrôle de l’administration est assorti d’un pouvoir de redressement et
de sanction
Le constat d’irrégularités peut entraîner de lourdes sanctions pour l’entreprise,
l’administration ayant non seulement un pouvoir de redressement lui permettant de
mettre en recouvrement l’impôt éludé, mais également un pouvoir de sanction.
D’une part l’administration dispose d’un pouvoir de redressement, ayant mis en
évidence les irrégularités commises par l’entreprise, l’administration va réclamer à
celle-ci l’impôt qui n’a pas été payé en temps voulu et qui correspond aux irrégularités
constatées. Il s'agit par exemple de l'impôt lié à des charges qui ont été déduites à tort
pour la détermination de la base imposable à des dépenses ayant le caractère
d'immobilisations ou de stocks et qui ont été comptabilisées parmi les charges (erreur
de qualification).

Et d’une autre part l’administration dispose d’un pouvoir de sanction, en effet


l'administration ne se contente pas de ramener à son juste niveau le montant de la dette
fiscale de l'entreprise. Elle va sanctionner cette dernière pour les irrégularités commises.
Ces sanctions s'appliquent non seulement en cas d'insuffisance mais aussi en cas de défaut
ou de retard dans la production des déclarations. Elles ont pour objectif, soit de percevoir
une sorte de pénalités de retard auprès de l'entreprise pour réparer le préjudice subi par le
trésor, soit de sanctionner plus nettement la faute même de l'entreprise.

Sous-section : 2 Les différents domaines et source de risque fiscaux

Les sources de risques fiscaux sont multiples. Si l'on écarte le risque lié à la violation
délibérée de la loi fiscale (risque légal ou d'illégalité), ils peuvent être d'origine externe
ou interne. L'audit fiscal est l’outil le plus efficace permettant d'obtenir des indications
sur l'ampleur du risque fiscal encouru par une entreprise.

1. Les domaines des risques fiscaux


Selon une approche inspirée des travaux de PricewaterhouseCoopers, les risques fiscaux
peuvent être analysés et regroupés en sept domaines, dont l'ensemble combiné constitue
le portefeuille de risque fiscal de l'entreprise:
• Les risques de transactions et de situation

• Les risques opérationnels

8
• Les risques de compliance
• Les risques comptables et de management

• Les risques de réputation

2 .sources des risques


Risque d’origine interne et risque d’origine externe
La distinction entre l’origine externe et interne des risques n’exclut pas leur interaction,
Généralement les risques d’origine externe sont aggravés par les faiblesses internes.
a) risque d’origine interne
Les risques d'origine interne peuvent être regroupés en deux catégories:
• Risques liés aux procédures.
La prévention du risque fiscal passe systématiquement par l'adoption d'un ensemble de
méthodes et de procédures fiscales. Il convient donc de prévoir des procédures
fiscales et de vérifier leur efficacité par certaines méthodes de contrôle. Les procédures
fiscales ont pour objectif la diminution de la probabilité et de l'impact du risque
inhérent.

• Risques liés aux personnes.


Les personnes peuvent être considères comme source de risque par leur négligence,
leurs mauvais suivi leur ignorance ou d'incompétence ou de manque de collaboration.
Les personnes chargées des opérations fiscales devraient avoir un comportement
favorisant le respect volontaire de la loi fiscale.
b) risque d’origine externe

Les risques d’origine externes peuvent être regroupés en quatre catégories :


-La complexité des textes fiscaux.
-La discordance entre comptabilité et fiscalité.
-Le changement de la doctrine ou de pratique administrative.
- La maladresse de certains contrôleurs des impôts.
Section : 3 démarche et technique de la mission d’audit fiscal

La mise en œuvre de l'audit fiscal (audit de compliance et audit d'opportunité) la mise


en place d'une démarche professionnelle basée sur les risques permettant
essentiellement d'atteindre les objectifs suivants:

• Identifier le risque fiscal


• Mesurer et définir les limites du risque fiscal
• Informer le client des risques relevés et des améliorations proposées, et
• Se prémunir, surveiller et gérer le risque fiscal

La mise en œuvre de cette démarche professionnelle consiste à:

9
1. Prise de connaissance générale et examiner le système de contrôle interne et
du système d’information liée à la fiscalité

1. la prise d connaissance générale


Selon la norme ISA 315, l’auditeur doit acquérir une connaissance de l’entité et de son
environnement, y compris de son contrôle interne qui soit suffisante pour lui permettre
d’identifier et d’évaluer le risque et de concevoir et de mettre en œuvre des procédures
d’audit complémentaires.

En particulier, cette connaissance donne les bases à l’auditeur pour exercer son
jugement professionnel notamment pour évaluer le risque. La connaissance qu'a
l'auditeur de la société et de son environnement consiste en la prise de connaissance du
secteur d'activité et de son environnement juridique et fiscal
D’une part la Compréhension du secteur d'activité Le secteur d’activité dans lequel la
société opère peut générer des risques spécifiques désignés par Jean-Luc Rossignol «
risques inhérents » résultant de la nature des activités ou de l’organisation et la structure
de certains secteurs dominés par l’informel.

Conformément à l'ISA 315, L'auditeur doit planifier et conduire son audit avec une
attitude de scepticisme professionnel. Cela implique que l'auditeur doit reconnaître s'il
peut exister des circonstances favorisant le non-respect par l'entité des textes législatifs
et réglementaires. Cette phase de prise de connaissance générale débouche sur
l'établissement de plusieurs dossiers qui cernent des recueillis sur l'entreprise dans les
différents domaines Le dossier permanent comporte essentiellement les informations
suivantes:
• Les informations juridiques et fiscales

• Les informations comptables et financières

• Les informations opérationnelles

• Les informations sur les avantages fiscaux

• Examen des rapports et autres documents ayant un impact fiscal


1.2 Définition de cadre fiscale de l’entreprise
La définition du cadre de l’entreprise suppose l'étude de son régime fiscal, ainsi que
l'appréhension des opérations spécifiques qu'elle réalise ou qu'elle envisage réaliser.
Avant de définir le régime fiscal de l’entreprise auditée, l'auditeur fiscal doit s'assurer
de l'existence ou non d'un dossier fiscal permanent.
En effet, à défaut d'existence d'un dossier fiscal permanent, l'expert-comptable devra
recommander au niveau de son plan d'amélioration la mise en place d'un dossier
permanent.
Le dossier fiscal permanent contient les éléments à caractère général ayant trait au
régime fiscal tels que:
-Une déclaration d’existence et d’investissement

10
-Une copie des lois fiscales afin de justifier notamment d'options prises ou de
bénéficier de régimes fiscaux particuliers
-Les notes communes et les prises de position émanant de l'administration fiscale suite
aux questions ayant trait à des questions touchant le régime fiscal de l'entreprise
Après avoir examiné et consulté le dossier fiscal permanent, l'auditeur fiscal est tenu
de définir le régime fiscal de la société auditée (en cas de défaut d'un manuel fiscal)
avant de mettre en œuvre les procédures de validation.

Ce cadre fiscal diffère selon divers critères dont notamment, et par ordre d’importance
:
- le secteur d’activité de l’entreprise, la forme juridique
- le marché de l’entreprise (local ou étranger) et la typologie de la clientèle (Etat,
organismes et entreprises publics…….)
- les avantages fiscaux accordés au secteur dans lequel l’entreprise opère

2. Examiner et évaluer du système de contrôle interne et du système


d’information liée à la fiscalité

2.1 Le système de contrôle interne


La maîtrise de la régularité fiscale constitue un indispensable préalable à toute
volonté d'optimisation fiscale. Sa prévention exige une vigilance constante, dans
la mesure où toute opération de l'entreprise a une répercussion fiscale. Cette
prévention nécessite une évaluation globale du processus fiscal afin d'optimiser
le pilotage fiscal de l'organisation.
Un audit fiscal régulier pour faire le point sur la pertinence des choix fiscaux de
l'entreprise en fonction de sa situation et de sa structure trouve là tout son intérêt
pour évaluer sa performance fiscale, tout comme il est possible d'évaluer sa
performance financière.

La mise en place d'une telle cartographie constitue en soi un véritable instrument


de pilotage fiscal pour l’entreprise qui s'en dote. Globalement, le contrôle fiscal
interne permet de :

- assurer la conformité aux lois et réglementations fiscales en vigueur

-produire une information fiscale de qualité vis-à-vis de l'administration fiscale

-assurer un pilotage fiscal efficace de l'entreprise grâce à la mise en place


d'indicateurs de performance fiscale (tableau de bord fiscal et TEI)

2.2Le système d’information fiscal


L'existence d'un système d'information fiscale conditionne la qualité de la
performance fiscale. Selon la définition de référence de Davis et Olson (1985) ,
un système d'information est un ensemble d'éléments (humains, matériels,
logiciels) permettant de créer, de traiter et de communiquer des informations; il
assiste des hommes, au sein d'une organisation, dans des fonctions d'exécution,
de gestion et de prise de décision.

11
Pour l'identifier, il est possible de retenir la représentation systémique avec le
système d'opérations, le système de décision et le système d'information qui
apparaît comme une interface entre les deux précédents avec une triple finalité
: aide aux opérations, aide à la décision et aide à la communication.
Le système fournit les informations utiles pour leur mission de pilotage et, enfin,
assure une parité des échanges d'informations à l'intérieur de l'entreprise et entre
l'entreprise et son environnement.

2.3 Évaluation de SCI et système d’information fiscal

L'étape suivante de la démarche de l'expert-comptable doit lui permettre d'apprécier


l'efficacité du système de contrôle interne et du système d'information et de
communication de l'entreprise.

L'expert-comptable doit étudier et examiner les procédures pour détecter les


insuffisances fiscales qu'elles contiennent et proposer des instructions additionnelles
Pour tenir compte du paramètre fiscal et celle qui devrait s'assurer aussi de
l'existence d'un système d'informations efficace par l'instauration ou non de
moyens d'alerte et de surveillance.

Il peut évaluer, en particulier:

• La fonction fiscale

• L'évaluation de procédures fiscales

• L'adaptation de l'organisation comptable aux besoins fiscaux

• La documentation

• L'archivage

• La veille fiscale

Sous-section :2 : LES DEUX ELEMENTS DE L'AUDIT FISCAL: L’AUDIT DE

COMPLI ANCE ET L’AUDI T D’Opportunité

L'audit fiscal vise deux objectifs complémentaires: L'audit de compliance ou de


conformité qui permet de s'assurer du respect par l'entreprise des règlementations fiscales
applicables. Il permet, aussi, de souligner les principales causes de défaillance de

12
l'entreprise en matière de régularité fiscale et d'adopter, en conséquence, les mesures
destinées à pallier les carences constatées au niveau des procédures, ou encore au plan de
l'organisation et du fonctionnement du service fiscal

L'audit d'opportunité qui permet de s'assurer que la gestion fiscale est optimisée en
vérifiant notamment que l'entreprise auditée a su profiter de toutes les opportunités et de
tous les avantages offerts par la législation fiscale.

1. Audit de compliance
Par audit de compliance, on entend
D’une part, L'examen du respect par la société de toutes ses obligations fiscales de forme
:
Dans de nombreux cas, les redressements sont opérés en raison du non-respect des règles
de forme sans qu'il y ait insuffisance en matière d'assiette. Les sanctions aux
manquements à l'observation des règles de forme, qui paraissent aux yeux de ceux qui
les supportent comme étant toujours inéquitables, peuvent être pourtant financièrement
lourdes. L'auditeur doit nécessairement procéder à l'examen des risques liés à la forme
et aux délais compte tenu de l'importance que revêtent ces questions dans le domaine
fiscal
Le contrôle des règles relatives à la forme
A l'évidence, dans un système fiscal déclaratif, les problèmes liés à la forme occupent
une place importante. De fait, l'auditeur fiscal peut devoir, en fonction des objectifs de
la mission, opérer un nombre important de contrôles.
• le contrôle des règles relatives aux délais
Les contrôles qui portent sur les délais occupent une place importante dans les travaux
de l'auditeur dans la mesure où les pénalités dues pour défaut ou retard dans la
production des déclarations et dans le paiement des impôts peuvent être financièrement
lourdes.
• Les contrôles basés sur le recours au questionnaire d'audit fiscal.
Le contrôle de la régularité fiscale repose en grande partie sur les résultats de
l'exploitation du questionnaire d'audit fiscal. Etape essentielle dans la démarche de
l'auditeur, le questionnaire doit renseigner sur l'aptitude de l'entreprise à se conformer
aux dispositions de fond mais aussi de forme et de délai auxquelles elle est soumise.
D’autre part, la vérification comptable à vocation fiscale

Les vérifications comptables à vocation fiscale ont pour objet la validation de la charge
de l'impôt de l'entité auditée ainsi que l'identification et la quantification des risques
fiscaux auxquels cette entité peut se trouver exposée du fait de l'inobservation des règles
fiscales. Bien que les travaux de contrôle annuel des comptes soient des travaux de
nature essentiellement comptable, l'impôt n'étant qu'un élément de la détermination du
résultat comptable de l'exercice, ou encore un passif dont le montant doit être validé, la
complexité des règles fiscales conduit les entreprises envisageant une politique de
transparence à faire appel à un expert-comptable en vue de réaliser un état des lieux des
pratiques fiscales de l'entité et d'établir un diagnostic des risques fiscaux éventuellement
encourus. Les travaux de vérifications comptables à vocation fiscale portent sue les
comptes de bilan et de gestion classe par classe.
2. audit d’opportunité

13
En matière de contrôle de régularité, l'audit fiscal permet d'apprécier la conformité ou
non à la règle fiscale des opérations ou décisions examinées et donc une revue des failles
et irrégularités existantes. En revanche, pour le contrôle d'efficacité fiscale, l'approche
est plus complexe du fait que l'auditeur fiscal devra révéler les oublis commis par
l'entreprise particulièrement pour les régimes de faveur dont elle aurait pu bénéficier.
De même, ce second volet de la mission d'audit fiscal doit mettre en exergue les
opérations que l'entreprise pourrait ou aurait pu traiter fiscalement de façon plus
opportune.
L'efficacité fiscale parait comme une notion assez fluctuante, résultant d'un dosage entre
les ressources juridiques et fiscales de chaque entreprise. L'auditeur effectuera dans un
premier temps le contrôle du cadre de l'efficacité fiscale puis dans un second temps le
contrôle des choix fiscaux.
Premièrement
Contrôle du cadre de l'efficacité fiscale : l'objectif de cette étape de la mission est
d'examiner le dispositif fiscal de l'entreprise permettant de concourir à l'efficacité
fiscale. La vérification du cadre de l'efficacité fiscale repose essentiellement sur
l'examen:
-du tableau de bord fiscal
-du taux effectif d'imposition
Deuxièmes
Contrôle des choix fiscaux :
L'auditeur fiscal aura à se prononcer sur l'efficacité de l'entreprise tant sur les choix
tactiques que sur les choix stratégiques
• Le contrôle des choix tactiques
Après avoir procédé antérieurement à la prise de connaissance générale de l'entreprise,
l'auditeur dispose de toutes les informations nécessaires; le cas échéant, procède par des
questions complémentaires et établit en conséquence une liste exhaustive des régimes
d'incitation ou de faveur dont elle peut théoriquement bénéficier C'est ainsi que l'apport
de l'audit fiscal est de sensibiliser l'entreprise à l'importance de l'écart existant entre
l'efficacité fiscale potentielle et l'efficacité fiscale atteinte. Quant au contrôle des
options, l'auditeur peut reprendre la même approche systématique utilisée lors de
l'évaluation des régimes de faveur et dégager en conséquence un rapprochement. Il
apprécie le bien fondé des options exercées.
• Le contrôle des choix stratégiques
En matière des choix stratégiques, on retrouve une opposition entre le contrôle des choix
fiscaux passés et celui des choix fiscaux envisagés. Ainsi, pour les choix stratégiques
passés, l'auditeur ne doit pas se limiter à mettre en avant les insuffisances constatées sur
le passé mais, au contraire, il se doit d'éclairer la société auditée sur les modifications
qui pourraient être apportées et qui sont susceptibles d'améliorer le niveau d'efficacité
fiscale.
Pour les choix stratégiques envisagés, l'auditeur doit apprécier si les solutions fiscales
sont les mieux adaptées et vérifier qu'il n’y a pas d'autres alternatives fiscales plus
adéquates et si l'entité auditée a perçu tous les paramètres liés au choix.

3. le rapport d’audit fiscal


Si en matière d'audit financier, les instances professionnelles ont élaboré des normes de
Le rapport d'audit fiscal devraient comporter les parties suivantes présentées dans l'ordre
suivant:

14
• Régime fiscal de l'entité auditée
Dans cette première partie du rapport, l'auditeur fiscal expose (même à titre de rappel)
le régime fiscal de la société, qui a été défini au début de la mission et qui a servi de
base à l'audit fiscal. Cette partie est très utile pour les raisons suivantes:
-Les utilisateurs du rapport d'audit fiscal ne sont pas tous des spécialistes en fiscalité, et
peuvent par conséquent, ne pas comprendre certains ou plusieurs passages du rapport s'ils
n'ont pas été au début informés du régime fiscal applicable à la société;
-La plupart des anomalies et insuffisances qui seront soulevées dans le corps du rapport
sont dues à une déviation par rapport au régime fiscal applicable à l’entité, d'où la
nécessité de rappeler les grandes lignes du régime fiscal pour permettre de situer
l’insuffisance par rapport à l’obligation.
• La mesure du risque fiscal
Pour une bonne approche du calcul de risque en matière d'IS par exemple, il convient
de distinguer deux notions qui sont utilisées dans les développements de notre mémoire:
risque en base et risque en droits.
Le risque en base correspond au montant estimé du rehaussement du résultat fiscal de
l'exercice considéré.
Le risque en droits correspond au supplément d'IS résultant, pour l'exercice considéré,
de la prise en compte de ce rehaussement.
Le risque en droits calculés ne constitue pas nécessairement un risque définitif. En effet,
le risque définitif doit être calculé en tenant compte des éventuelles perspectives de
réduction qu'entraîne le rehaussement.
Cette deuxième partie comporte notamment:
- Les anomalies et irrégularités relevées, au niveau du régime fiscal appliqué par la
société
- Les anomalies et irrégularités relevées, au niveau de l'application de ce régime fiscal
- La mesure du risque fiscal encouru par la société (en principal) ainsi que les pénalités
y afférentes.
Les recommandations pour corriger les anomalies constatées ou réduire le
risque fiscal, Cette troisième partie comporte notamment :

-les recommandations préconisées à titre curatif;


-Les recommandations préconisées à titre préventif: Propositions d'un plan
d'amélioration.

Ces recommandations doivent être suivies des actions nécessaires à leur mise en œuvre.

Ces actions sont de deux sortes: Des actions de correction et des actions d'amélioration.
Nous illustrons à titre d'exemples:
-Demande de la restitution d'un crédit de TVA, de retenues à la source non imputées, ou
d'acomptes provisionnels avant le délai limite: En vertu de l'article 28 du CDPF, l'action
en restitution des sommes payées en trop doit intervenir dans un délai maximum de trois
ans à compter de la date à laquelle l'impôt est devenu restituable conformément à la
législation fiscale et au plus tard, dans un délai de cinq ans à compter de la date du
recouvrement par le trésor. A défaut, passé cette date limite, le droit à restitution est
forclos et le crédit d'impôt perd sa qualité de restituable mais reste reportable sur l'impôt
dû ultérieurement.
Les recommandations pour bénéficier des avantages fiscaux, Cette quatrième
partie comporte notamment:

15
-Le calcul du taux effectif d'imposition (TEI) et la possibilité de comparaison avec
d'autres sociétés du même secteur d'activité
-Les recommandations pour améliorer la gestion fiscale de la société, et profiter, le cas
échéant, des avantages offerts par la législation en vigueur
-Les modalités de mise en application de ces recommandations
Conclusion

En opérant un contrôle de la régularité et de l'efficacité, l'audit fiscal poursuit un double


objectif:

• Un objectif fiscal en renseignant l'entité auditée sur sa situation fiscale;

• Un objectif extra-fiscal: En fournissant des informations sur l'existence et l'ampleur


d'un risque, en portant un jugement sur l'opportunité de décisions fiscales passés ou
envisagées, l'audit fiscal se présente comme une aide à la décision de gestion.

Face à la multiplicité des impôts et taxes existants en Tunisie et, en conséquence à la


complexité du système fiscal, il n'était pas possible de présenter un descriptif complet
des deux éléments de l'audit fiscal: Audit de compliance et audit d'opportunité. Le
contrôle de la régularité emprunte dans sa démarche les outils traditionnels de l'audit et
laisse entrevoir des synergies potentielles avec l'audit financier. La démarche du
contrôle de l'efficacité fiscale semble indiquer en revanche que le contrôle de certains
types de choix, et en particulier des choix stratégiques, commande de privilégier une
approche au cas par cas au dépens de formes plus systématiques de contrôle. Il existe en
outre des obstacles et des limites dans la mise en œuvre de l'audit qui imposent de ne pas
considérer cette mission comme un remède à tous les maux fiscaux dont souffre
l'entreprise. C'est pourquoi il convient de ne pas investir l'auditeur de plus de pouvoirs
qu'il n'en a, et de renoncer à exiger de lui un diagnostic et une thérapie sans failles

16
BIBLIOTIQUE

1. OUVRAGES

.Aboude(A), « Code des droits et procédures fiscaux : contrôle, contentieux et


sanctions »Editions Imprimerie Officielle de la République Tunisienne 2001

. Ayadi(H) « Droit fiscal »Editions Centre d’étude, de recherche et de publication

.Yaich (R), « les impôts en Tunisie ».les Editions Raouf yaich 2003.

. Cozian (M), « précis la fiscalité des entreprises »

.Goepp(J.L), « La gestion du risque fiscal »Editions Gualino Editeur 2000

.IAS500 « Eléments probants »

.IAS315 « Compréhension de l’entité et de son environnement »

2. Article

.L’article 11 de la loi n° 88-108 du 18 août 1988 portant refonte de la législation relative


la profession d’expert-comptable

17
.L’article 59 du code de l’IRPP et de l’IS

.L’article 8 du code devoirs professionnels

.David et Olson « Mangement Informations Systèmes : conceptuel


Fondations » Structure and Développement 1985

.Choyakh (F), « Comptabilité et vérification fiscale », RCF N°49

.L'article 174 et 262 du Code de société commercial

Chapitre : 2
18
Section 1 : cas pratique

1-Audit fiscal :

I/Définition et objectifs de l’audit fiscal :

Toute mission d'audit, quelle qu'en soit sa nature, suppose une démarche et une
méthodologie permettant d'atteindre son objectif avec le maximum de sécurité et en
utilisant les moyens nécessaires de façon optimale. Cependant, la nature des missions
d'audit fiscal et la diversité des objectifs qui peuvent être poursuivis interdisent la
définition d'une méthodologie standard applicable à toutes les missions d'audit fiscal.
Mais, malgré qu’il n'acquiert pas encore l'unanimité pour une telle variété
d'audit, plusieurs définitions ont tenté de l'expliciter dont voici quelques-unes :
- L’audit fiscal est l’ensemble des opérations de contrôle, de recoupements et de
vérifications effectuées par un auditeur interne ou externe à l’entreprise.
- L'audit fiscal est un diagnostic de la situation fiscale d'une entité permettant
d'apprécier le respect des règles fiscales en vigueur et l'aptitude de cette entité à mobiliser
les ressources du droit fiscal dans le cadre de sa gestion pour y atteindre ses objectifs.
En effet, bien que l’approche d’audit fiscal ne diffère pas de l’approche d’audit
financier les deux n’aient pas le même objectif. Il s’agit pour l’audit fiscal de :
-Développer le cadre fiscal propre à l’entreprise
- Détecter les anomalies et insuffisances pouvant mener à un redressement fiscal
significatif en cas de contrôle fiscal
- Détecter les procédures ou les opérations qui entraînent des paiements indus d’impôts
et taxes
- Savoir si l’entreprise profite des opportunités et des avantages offerts par la législation
fiscale
- Proposer les améliorations devant être effectuées au niveau des procédures en vue
d’assurer le respect de la législation fiscale
- Mesurer le risque fiscal encouru par l’entreprise, ou inversement, le manque à gagner
par l’entreprise (coût d’opportunité)
- S’assurer que la direction de l’entreprise intègre la fiscalité parmi les critères de prise
de décision
- Améliorer les procédures de circulation des informations ayant une incidence sur la
fiscalité de l’entreprise
- Intégrer la fiscalité dans le système d’information de l’entreprise et notamment le
système d’information comptable.

II- Démarche et techniques de la mission d’audit fiscal :

19
1- Prise de connaissance générale de l’entreprise et constitution du
dossier fiscal permanent :

1-1- Prise de connaissance générale de l’entreprise :


Selon la norme ISA 315, l’auditeur doit acquérir une connaissance de l’entité et
de son environnement, y compris de son contrôle interne qui soit suffisante pour lui
permettre d’identifier et d’évaluer le risque et de concevoir et de mettre en œuvre des
procédures d’audit complémentaires.
Dans le but d’avoir une prise de connaissance générale de l’entreprise, l’auditeur
doit consulter le manuel fiscal de cette dernière. Ce manuel, qui doit être actualisé et mis
à jour constamment, peut être une source importante d’information dans la mesure où il
se compose essentiellement de :
Un dossier juridique permanent ouvert nécessairement au nom de l’entreprise
auditée ( Ce dossier regroupe les actes constitutifs de la société auditée ).
Un dossier fiscal permanent reflétant la réalité actuelle de l’entreprise.
La connaissance générale de l’entreprise couvre aussi l’identification des années
à auditées, généralement les années non atteintes par la prescription ainsi que la collecte
de toutes les informations lui permettant d’identifier son régime fiscal : son activité, le
secteur dans lequel elle évolue, son historique, son passé fiscal surtout si elle a déjà fait
l’objet d’une vérification de sa situation fiscale, la comptabilité tenue, les rapports de la
direction, les P. V. des assemblées, les rapports du commissaire aux comptes.
1-2- Constitution du dossier fiscal permanent :
Après avoir rassemblé tous les documents et toutes les informations qui permettent
à 1 'auditeur fiscal d'avoir une connaissance suffisante de la société et de ses spécificités,
nous constituerons le dossier fiscal permanent qui comporte notamment :
L’extrait des statuts mis à jour,
La déclaration d’existence,
La carte d’identification fiscale,
la décharge de dépôt de logiciel comptable,
La décharge de dépôt du logiciel de facturation, le cas échéant,
Les livres comptables légaux,
L’attestation de déclaration auprès de l’organisme accrédité,
L’attestation d’achat en suspension de TVA, le cas échéant,
Tout document relatif à un avantage fiscal,
L’avis des modifications statutaires à l’administration fiscale.
2- Evaluation du contrôle interne et du système d’information :
2-1- Evaluation du système du contrôle interne de l’entité en général :
L'évaluation du système du contrôle interne en général passe par les étapes
suivantes:
• La Description des Procédures : En fonction de la nature des opérations effectuées
au sein de l'entreprise l'auditeur identifie et décrit les procédures de contrôle.

20
• Les Tests de Conformité : l'auditeur doit vérifier que la description du système de
CI est correcte et reflète la réalité de l'entreprise, c'est-à-dire que l'ensemble des
sécurités identifiées est véritablement appliqué.
• Evaluation Préliminaire du CI : Lors de cette étape l'auditeur dégage les forces et
les faiblesses et formule un jugement sur la qualité du CI.
• Les Tests de Permanence : Ces tests s'effectuent généralement par sondage. Ils
visent à s'assurer que les procédures jugées fiables et correctes sont effectivement
appliquées.
• L'évaluation Définitive du CI : Cette évaluation va permettre à l'auditeur de
déterminer le niveau de contrôle à effectuer.
2-2- Evaluation approfondie du contrôle interne spécifique au domaine
fiscal :
Après avoir procédé à une évaluation du système du contrôle interne de l’entité en
générale l’auditeur fiscal va centrer ses contrôles sur la fonction fiscale de l’entreprise afin
d’analyser le mode de traitement réservé aux problèmes fiscaux de l’entreprise.
L’auditeur doit recueillir toutes les informations nécessaires lui permettant
d’apprécier la fonction fiscale de l’entreprise auditée. A cet effet, il doit s’informer sur :
L’existence d’une fonction fiscale. En l’absence d’une telle fonction, il s’assure
de l’existence de personnes qualifiées chargées de la tenue du dossier fiscal et du
traitement des problèmes fiscaux.
Non rattachement du service fiscalité à la direction générale (Un service fiscalité
qui est rattaché à une telle direction constitue une zone de risque).
L’existence d’un système d’information fiable en matière de fiscalité. A cet effet,
il s’assure que les flux d’informations à caractère fiscal sont formalisés.
L’existence d’une documentation fiscale (lois, codes et doctrines) mise à jour.
La compétence des personnes chargées des problèmes fiscaux (le niveau de
maîtrise de la fiscalité et les autres dispositions réglementaires, le degré de prise
en compte de la fiscalité dans la prise de décision au sein de l’entreprise...)
L’existence d’une formation continue en matière fiscale pour le compte du
personnel traitant des opérations à caractère fiscal.
La répartition du temps de travail des personnes responsables des problèmes
fiscaux ( un tel examen permet à l’auditeur d’évaluer la part du temps consacrée
aux travaux d’étude, de conseil ou de formation par rapport aux tâches déclaratives
et contentieuses).
Cette évaluation spécifique du CI sur le plan fiscal conduit l'auditeur à mettre en
évidence :

21
- Les faiblesses du système de CI desquelles s'engendrent les risques fiscaux.
- Les forces du système de CI auxquelles on peut soutenir pour améliorer
l'efficacité de l'entreprise.
3- L’audit de la régularité fiscale de l’entreprise :
3-1- L’audit du respect des obligations générales :
Le respect d'un nombre important de dispositions fiscales relatives au fond, peut être
vérifié à l'aide de l'outil traditionnel de l'audit qui est le questionnaire. A travers la
structure de ce questionnaire, l'auditeur fiscal a la possibilité de choisir dans ses
investigations l'une des approches suivantes :

-le contrôle de la régularité fiscale en procédant par poste de bilan et de compte de


résultat.
- le contrôle effectué par catégorie d'impôt.
Ainsi, la mise en oeuvre du contrôle de la régularité concerne les différents
impôts et taxes (l'impôt sur les sociétés, la retenue à la source, et la TVA).
3-2- L’audit des déclarations fiscales :
L’auditeur fiscal doit décrire les différentes procédures d'établissement des
déclarations fiscales et doit identifier les sources des données déclarées.
Cette étape lui permettra de:
Savoir si les déclarations fiscales sont établies à partir des données comptables
(cela suppose que la comptabilité est constamment à jour) ou extracomptables (et
cela suppose une confrontation a posteriori des données déclarées avec les
données comptabilisées) ;
Identifier les sources des données à auditer (données comptables ou
extracomptables ou les deux à la fois, en fonction des particularités de la société
et des impôts à auditer) ;
Détecter les anomalies ou insuffisances au niveau des procédures d'établissement
des déclarations fiscales et d'émettre bien évidemment des recommandations
d'amélioration de ces procédures.
Afin d’aboutir à ces fins, nous développons un questionnaire (voir annexe 2).
3-3- L’audit de l’impôt sur les sociétés et des acomptes provisionnels :
Les objectifs des travaux d'audit de 1'impôt sur les sociétés et des acomptes provisionnels
peuvent être résumés dans les points suivants :
• S'assurer que le bénéfice comptable déclaré est correct : pour ce l'auditeur fiscal
devra s'assurer que tous les produits et toutes les charges devant être comptabilises
respectivement dans les classes comptables 6 et 7 1'ont été effectivement. A
défaut, il devra procéder à la correction extracomptable du bénéfice déclaré, qui
servira de base pour la détermination du bénéfice fiscal compte tenu des
réintégration et déductions.

22
• S'assurer que les tableaux de détermination du résultat fiscal des exercices audités
ont été correctement établis : en effet le non-respect des dispositions du code de
l’IRPP et l’IS relatives aux conditions de déductibilité des charges peut engendrer
un risque fiscal énorme à l’entreprise.
Pour atteindre ces objectifs nous proposons un questionnaire presque exhaustif
contenant les points de contrôle à effectuer (voir annexe 3).
3-4- L’audit de la TVA :
Les principaux objectifs de l’audit de la TVA se détaillent comme suit :
• Audit du chiffre d'affaires déclaré afin de s’assurer que tous les produits soumis a
la TVA ont été déclarés, que les taux appliqués sont corrects et que les différentes
sources de calcul du chiffre d'affaires sont cohérentes voire égales au chiffre
d'affaires comptabilisé et déclaré.
• S'assurer que les règles de fait générateur prévues par l’article 5 du code de la
TVA sont parfaitement respectées.
• Audit des procédures de récupération de la TVA afin de s'assurer que les
conditions de déductibilité de fond et de forme, prévues par l’article 9 du code de
la TVA sont respectées.
• Audit des opérations de liquidation de la TVA et devra confronter les données
déclarées aux données dégagées par les travaux d'audit.
4-L’audit de l’efficacité fiscale de l’entreprise :
Pour le contrôle d'efficacité fiscale, l'approche est plus complexe que celle de la
régularité du fait que l'auditeur fiscal devra révéler les oublis commis par l'entreprise
particulièrement pour les régimes de faveur dont elle aurait pu bénéficier.
De même, ce second volet de la mission d'audit fiscal doit mettre en exergue les
opérations que l'entreprise pourrait ou aurait pu traiter fiscalement de façon plus
opportune.
4-1-Le contrôle du cadre de l’efficacité fiscale :
La vérification du cadre de l'efficacité fiscale repose essentiellement sur l'examen
:
a) du tableau de bord fiscal qui est un outil d'aide à la décision et à la prévision, le
tableau de bord est un ensemble d'indicateurs peu nombreux (cinq à dix) conçus
pour permettre aux gestionnaires de prendre connaissance de l'état et de l'évolution
des systèmes qu'ils pilotent et d'identifier les tendances qui les influenceront sur un
horizon cohérent avec la nature de leurs fonctions. De manière générale, un tableau
de bord présente l'intérêt de permettre un meilleur pilotage au quotidien grâce à une
meilleure lisibilité de l'activité par l'intégration des dimensions politique,
administrative et technique au sein d'une démarche qualité.

23
b) du taux effectif d'imposition est un indicateur financier qui mesure la capacité de
l'entreprise à optimiser sa masse fiscale, il est déterminé par le rapport entre la
somme des impôts exigibles et différés constatés de l'entité auditée et le résultat
comptable avant impôt de cette dernière.
Le taux effectif d'imposition (TEI) permet à l'auditeur de juger au préalable la qualité de
la performance fiscale de l'entité auditée du fait que le TEI traduit l'impact fiscal des
décisions de l'entreprise.
4-2- le contrôle des choix fiscaux :
L'auditeur fiscal aura à se prononcer sur l'efficacité de l'entreprise sur :
a) les choix tactiques sont un contrôle simple qui fait appel aux outils traditionnels
de l'audit notamment les questionnaires, les entretiens, l'examen direct des comptes et
des documents de l'entreprise. A l'issue de l'examen des choix tactiques, l'auditeur est en
mesure d'émettre un avis sur l'aptitude de l'entreprise à utiliser les options et choix
fiscaux dont elle dispose mais surtout de proposer à l’entreprise auditée des
recommandations qui lui permettent d'améliorer son niveau d'efficacité fiscale.

b) les choix stratégiques : En matière des choix stratégiques, on retrouve une


opposition entre le contrôle des choix fiscaux passés et celui des choix fiscaux
envisagés.
Ainsi, pour les choix stratégiques passés, l'auditeur ne doit pas se limiter à mettre en
avant les insuffisances constatées sur le passé mais, au contraire, il se doit d'éclairer la
société auditée sur les modifications qui pourraient être apportées et qui sont
susceptibles d'améliorer le niveau d'efficacité fiscale.
Pour les choix stratégiques envisagés, l'auditeur doit apprécier si les solutions fiscales
sont les mieux adaptées et vérifier qu'il n’y a pas d'autres alternatives fiscales plus
adéquates et si l'entité auditée a perçu tous les paramètres liés au choix.

SECTION :2présentatio
de le lieu de stage
I. Présentation générale du cabinet :

Le stage a été effectué au sein d’un cabinet d’expertise comptable sis à Sfax dont les
caractéristiques principales sont les suivantes :

 Raison social : Cabinet Mohamed Zied MHIRI


 Nom commercial : Delta Conseil

24
 Forme juridique : Personne physique
 Dirigé par : Mr Mohamed Zied MHIRI
 Adresse : Avenu Majidaboulila, immeuble zaphir, 3ème étage bureau n° 35 –SfaxTunisie

 Objet : Audit, conseil, organisation et expertise comptable.

Le cabinet se dote d’une infrastructure informatique considérable, où chaque collaborateur


est doté d’un ordinateur personnel comportant les logiciels nécessaires au fonctionnement normal,
à savoir le pack office, un logiciel comptable et un logiciel de paie.

Le cabinet emploi trois collaborateurs formés au sein des universités tunisiennes ayant
comme diplôme minimum la maîtrise en sciences comptables. Le personnel est hautement
qualifié, bénéficiant d’un encadrement considérable auprès du responsable du cabinet.

Durant la période de mon stage j’ai eu l’occasion de participer aux travaux comptables et
fiscaux ainsi que la participation courant les travaux d’audit financier. Les principales tâches
effectuées seront traitées par les paragraphes qui suivent.

II. Les travaux comptables :

Ces travaux m’ont permis de connaitre le processus à suivre pour tenir la comptabilité
d’une entité économique conformément à la réglementation en vigueur. Ce processus se
présente comme suit :
- Classement des documents :

La première tâche qui m’a été confiée pendant la période de mon stage est la tenue
d’une comptabilité de quelques clients qui commence par un classement des documents
émanant de l’entreprise et des tiers par ordre chronologique et en fonction du journal dans
lequel va être effectuer la saisie tel que journal achats, ventes, caisse, banque et opérations
diverses.
- Imputation des écritures comptables dans des journaux auxiliaires :

La saisie des pièces comptables se fait sur le logiciel « sage ». Elle est effectuée par
l’introduction des différentes données dans le journal approprié. A chaque écriture
comptable est imputé un numéro respectant l’ordre chronologique qui est inscrit sur la
pièce qui a donné lieu à cette écriture pour éviter le risque de double comptabilisation.
Des journaux, appelés journaux auxiliaires, sont ouverts et destinés à enregistrer les
écritures comptables par nature d’opération. Les journaux ouverts généralement au sein
du cabinet sont :
Le journal « ACHAT » :

25
Ce journal inclut toutes les factures d’achats de matières premières, marchandises,
immobilisations etc. ...
Le journal des achats permet de constater les charges de l’entreprise, les dettes vis-
à-vis des fournisseurs et la TVA déductible sur les achats.
L’opération achat se traduit comme suit :

60 charges (classe6)

TVA déductible

Frs d’exploitation HTVA


4366 TVA
401 TTC

Le journal « ventes » :

Dans ce journal sont saisies toutes les natures de ventes (ventes de produits finis, de
marchandises, de services,…).
Le journal de vente permet de constater les produits de l’entreprise, les créances vis-à-
vis les clients et la TVA collectée sur ces ventes.
L’opération vente se traduit comme suit :

411 TTC Clients


70
Produits (classe 7)

T /CA collectée
HTVA
4367 TVA

Le journal « banque » :

Ce journal enregistre tous les encaissements (les versements espèce, les dépôts des
chèques et des effets remis à l’escompte ou à l’encaissement), et les décaissements (les
factures d’achats, les déclarations fiscales, des effets et le retraits chèques) effectués par
la banque avec un brouillard de banque fourni par le client et confronté avec les relevés
ainsi que les souches de chèques reçues.
Le journal « caisse » :

26
Ce journal permet de constater les encaissements et les règlements en espèces. La saisie
se fait à l’aide d’un brouillard de caisse fourni par le client.
Le journal « opérations diverses » :

Ce journal permet de constater les écritures peu fréquentes telles que la constatation des
salaires, les montants de la TFP, FOPROLOS, TCL, cotisation sociale, des retenues à
la source, des loyers, etc...
Le processus à suivre pour saisir une pièce comptable est le suivant :
• Ouvrir le logiciel comptable
• Cliquer sur la fenêtre saisie des écritures
• Taper le code de journal, le mois correspondant à la date de l’opération pour
accéder au journal auxiliaire
• Taper la date, le numéro de compte, libellé, et le montant
• Respecter le principe de la partie double
• L’écriture sera enregistrée automatiquement

Les travaux d’inventaire :

• Parmi les travaux d’inventaire j’ai établis des états de rapprochements qui
permettent de rapprocher les soldes de la banque dégagés de la comptabilité et
celui figurant au niveau du relevé bancaire. La démarche que j’ai suivie est comme
suit :
• Dégager le solde comptable de la banque au mois N
• Dégager le solde du relevé relatif au mois N
• Effectuer le pointage entre l’état de rapprochement du mois N-1 avec le relevé du
mois N, les montants non pointés sont repris au niveau de l’état de rapprochement
dans la colonne « compte de banque »
• Effectuer le pointage entre l’état de rapprochement du mois N-1 avec le bordereau
de saisie du mois N : les montants non pointés sont repris au niveau de l’état de
rapprochement dans la colonne « compte de l’entreprise »
• Effectuer le pointage entre le relevé du mois N et le bordereau de saisie du mois
N.
• Les montants non pointés existants sur le bordereau de saisie au niveau de l’état
de rapprochement du mois N dans la colonne « compte de la banque ».
• Calculer les totaux des colonnes.
• Dégager les soldes définitifs de l’entreprise est de la banque.
• Ainsi on obtient un nouveau solde comptable, rapproché qui tient compte de tous
les montants sur le relevé de la banque.

Préparation des états financiers :

27
Après vérification de l’imputation correcte des pièces comptables, et après avoir
terminé les travaux d’inventaire, on passe à l’étape finale qui consiste à l’élaboration
des états financiers qui passe par les étapes suivants :
- Editer une balance détaillée qui est un état périodique des comptes ouverts
par l’entreprise qui retrace pour chacun d’eux des mouvements et des
soldes .Les totaux des mouvements de la balance doit correspondre à ceux
du journal et du grand livre.
- Préparation des états financiers : Les états financiers tels que énumérés par
la loi 96-11 relative au nouveau système comptable des entreprises sont :
Le bilan, l’état de résultat, l’état de flux de trésorerie et les notes aux états
financiers.
- Le bilan : Une fois les travaux d’inventaire sont achevés et l’état de résultat
est établi, on doit présenter le bilan qui reflète la situation financière de
l’entreprise sous forme d’actif, de passif et de capitaux propres.
- L’état de résultat : cet état retrace les revenus et les gains, les charges et les
pertes découlant d’un exercice comptable engendrant le résultat net de
l’exercice et reflétant aussi la performance financier et la rentabilité de la
société.
- L’état de flux de trésorerie : Il retrace l’évolution de la situation financière
au cours d’un exercice et fournit des informations sur l’activité
d’exploitation, de financement et d’investissement de l’entreprise ainsi que
sur les effets de ces activités sur la trésorerie.
- Les notes aux états financiers : C’est le détail des comptes de bilan et d’état
de résultat qui est rempli à partir de la balance.

III. Assistance fiscale :

Au niveau des travaux fiscaux j’ai pris soin de remplir les déclarations mensuelles pour
les personnes morales et les personnes physiques, les déclarations trimestrielles des
salaires, les déclarations des acomptes provisionnels et les déclarations annuelles ; mais
avant de les préparer on doit au préalable procéder aux travaux suivants :
- Vérification du champ d’application de la TVA : Totalement assujettie,
partiellement assujettie, non assujettie ou exonérée.
- Vérification des taux de TVA applicables selon la législation en vigueur.
- Calcul, pour les activités partiellement assujetties, du prorata de déduction
qui est égal au quotient des chiffres d’affaires soumis toutes taxes
comprises divisés par le total du chiffre d’affaire toutes taxes comprises.

1- Déclaration mensuelle de l’impôt :

C’est une déclaration qui regroupe tous les impôts, taxes et retenues à déclarer
mensuellement à l’Etat. Toutes personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu
(IR) ou personnes morales soumises à l’impôt sur les sociétés (IS), doit déposer à la

28
recette des finances une déclaration mensuelle selon un modèle établi par
l’administration fiscale et ce dans un délai de 15 jours suivants le mois d’imposition
pour les personnes physiques et un délai de 28 jours suivants le mois d’imposition pour
les personnes morales. Elle comporte généralement les taxes suivantes :
- Retenue à la source (RS)
- Taxe de formation professionnelle (TFP)
- Cotisation au fonds de promotions des logements sociaux (FOPROLOS)
- Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
- Droit de timbre
- Taxe revenant aux collectivités locales (TCL)

Le défaut de dépôt de la déclaration engendre le paiement de pénalité de retard qui est


à l’ordre de 0.5% par mois. Ces pénalités sont dues pour chaque impôt ou taxe avec un
minimum de 5 dinars.
Retenues à la source (RS) :

Selon l’article 52 et 53 du code de l’IRPP et l’IS, l’impôt sur le revenu et l’impôt sur
les sociétés fait l’objet d’une RS définie comme étant une avance prélevé sur l’impôt,
et qui doit être reversé à l’Etat au moment de la déclaration mensuelle du mois.
La retenue à la source inclue entre autres:
- Retenue à la source sur salaire due par l’employeur, qui est déterminé selon
un barème bien déterminé (art 53).
- Retenue à la source sur loyer, calculé aux taux de 10% sur la base de loyer.
- Retenue à la source sur honoraire, calculé au taux de 3% des honoraires
versé si la personne bénéficiaire est soumises au régime réel si non la
retenue sera à l’ordre de 10%.

Taxe sur la formation professionnelle (TFP)

La taxe de la formation professionnelle est une taxe sur le montant brut des salaires
servis au mois précédent ; elle est due aux taux de 1% pour les activités industrielles et
2% pour les activités commerciales et les prestataires de services.
Le fond pour la promotion des logements sociaux (FOPROLOS)

Le FOPROLOS est due au taux de 1% quelle que soit l’activité sur le montant brut des
salaires servis au mois précédent.

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

La TVA est un impôt sur la dépense ou sur la consommation. Elle est supportée
réellement par le consommateur final du bien ou du service.

29
Concernant les taux, l’article 7 du code de la TVA dispose que « sont soumises à la
TVA au taux de :
- 7% les opérations portants sur les biens et services repris par le tableau B.
- 13% les opérations portants sur les biens et services repris par le tableau B bis.
- 19% les opérations portants sur les biens et services non soumises à un autre
taux.

Parfois, si les ventes sont réalisées par des assujetties à la TVA à des non assujetties,
elles devront être soumises à une majoration d’assiette de la TVA de 25%.
Le mode de comptabilisation de la TVA se base sur le fait que les opérations relatives
à cette taxe sont effectuées d’ordre et pour le compte de l’Etat.
TVA collectée : consiste dans la taxation du prix de vente, la taxe ainsi ajoutée au
prix de produit vendu est collectée pour le compte de l’Etat. Ces taxes sont enregistrées
au crédit de compte (4367 : taxe sur le chiffre d’affaire collectée).
TVA récupérable : consiste à considérer la TVA payé dans le prix d’achat des biens
et services comme une avance faite au trésor qui doit être imputée sur le montant de la
taxe collectée. Ces taxes sont enregistrées dans le débit de compte (4366 : taxe sur le
chiffre d’affaire déductible).
Si la TVA collectée est supérieure à la TVA récupérable, alors le solde du mois
constitue une TVA à payer qui doit être souscrite et déposée à la recette des finances dans
les 15 premiers jours du chaque mois pour les personnes physiques et dans les 28 premiers
jours pour les personnes morales.
Si la TVA récupérable y compris le report créditeur du mois précédent dépasse le
montant de la TVA collectée, la déclaration dégage un crédit de TVA au profit de
l’entreprise.
La taxe des collectivités locales (TCL)

Liquidée généralement sur la base de 0.2% du chiffre d’affaire brut local réalisé. Ils
sont soumises à la TCL toutes personnes physiques soumises à l’IR ou personne morales
soumises à l’IS.
Droit de timbre

Le droit de timbre est déterminé selon les factures de ventes ; il est égal à 0.600D
par facture.
2- Déclaration trimestrielle des salaires :
Il s’agit d’une déclaration sociale payée trimestriellement à la caisse nationale de
la sécurité sociale (CNSS) dans les 15 premiers jours du mois qui suit le trimestre soit :
1er trimestre : 15 avril de la même année
2ème trimestre : 15 juillet de la même année
3ème trimestre : 15 octobre de la même année

4ème trimestre : 15 janvier de l’année suivant


Cette déclaration comporte la somme des salaires bruts pendant le trimestre multiplié
par un taux égale à 9.18% relatif à la charge sociale et un taux égale à 16.57% charge
patronale et un taux variable d’accident de travail qui dépend de la nature de l’activité
de l’employeur.

30
3- Déclaration des acomptes provisionnels :
Les acomptes provisionnels sont des avances imputables sur l’impôt dû.
Ils sont calculés sur la base de l’impôt dû de l’exercice précédent et payable sur trois
tranches, soit le 25 juin, le 25 septembre, le 25 décembre pour les personnes physiques
et le 28 de chacun de ces mois pour les personnes morales, dont chacune des tranches
égale à 30% de l’impôt de l’exercice précédent.
4- Déclaration annuelle :
A -Déclaration de l’IRPP : c’est un impôt annuel, déclaratif qui s’applique aux
personnes physiques à titre de son revenu net global. Les personnes imposables
sont les personnes ayant leurs résidences habituelles en Tunisie et les
personnes non-résidents en Tunisie mais qui réalisent des revenus de source
tunisienne ; le barème d’imposition se présente comme suit :

TRANCHES TAUX APPLICABLE


0 D→5000 D 0%
5000 D→20000 D 26%
20000 D→30000 D 28%
30000 D→50000 D 32%
Au-delà de 50000 D 35%

Si le résultat imposable est déficitaire, l’IRPP dû égal au minimum d’impôt qui est égal
à 0.2% du chiffre d’affaire TTC avec un minimum d’impôt de 300 dinars.

B - La déclaration de l’impôt sur les sociétés :


L’impôt sur les sociétés (IS) au taux de 15% s’applique aux personnes morales
soumises à l’impôt sur les sociétés ainsi qu’aux établissements stables de société
étrangères établies en Tunisie ainsi qu’à certains revenus versés aux personnes morales
non établies en Tunisie.

31

Vous aimerez peut-être aussi