Commissaire Aux Comptes

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Rapport Projet Fin D’année 

:
L’audit légal : Commissariat aux
comptes

Encadré par :

Mme ESSAF Kaoutar

Réalise par : AIT HMIDA Sakhr ; BENMOUSSA


Anas 
La Problématique

Qu’est-ce qu’un commissaire au comptes ?


Quelle est sa mission ? Et quel est son processus
de certification ?
Plan de travail
Introduction
1er Partie : Le commissaire aux comptes
Section 1 : La désignation et les qualités du commissaire aux
comptes ;
Section 2 : Les responsabilités du commissaire aux comptes ;
Section 3 : Les missions du commissaire aux comptes ;

2ème Partie : Le processus de certification


Section 1 : Vérifications et contrôles des commissaires aux
comptes ;
Section 2 : La certification des comptes ou « contrôle légal »
Section 3 : Information par le commissaire aux comptes ;
Section 4 : La prévention.

Conclusion
Introduction
Pour aborder notre thématique, on va prêter une expression qui revient à
l’économiste PESQUEUX : « C’est tout l’environnement politique et social de
l’entreprise qui demande aujourd’hui des comptes ». Donc cette citation
renvoie à la nécessité du contrôle des résultats des firmes, d’où l’essor de
l’audit qui est, en effet, la maison mère de tout ce qui est relatif au contrôle des
informations éditées par ces firmes.

Pour ce faire, toute une série de lois régissant les entités économiques et
financières dont les entreprises procèdent à assurer la crédibilité et
l’authenticité de l’information issue de l’entreprise, d’où l’exigence, par la loi
bien évidemment, d’un commissaire aux comptes. Cette personne, ayant des
qualités singulières, et désignée légalement, a pour mission, tout en étant un
acteur extérieur de l’entreprise, de contrôler la sincérité et la régularité des
comptes annuels établis par une société ou autres institutions, et cela pour
faire un audit comptable et financier.

Pour accomplir ses missions, il procède à des méthodes adéquates lui


garantissant un jugement crédible sur la qualité et la rigueur de sa gestion.

A cet égard, et avant de désigner le commissaire aux comptes, toute une série
de parcelles doivent être reliées, à savoir le mécanisme de désignation, le profil
auquel il doit correspondre, les responsabilités qu’il va assumer, en plus des
missions à accomplir, la durée de validité jusqu’à arriver à la cessation. Tout
cela va être explicité davantage tout au long de ce rapport, sans oublier de
préciser le processus de certification ainsi que toutes ses étapes.
1èr Partie: LE COMMISSAIRE AUX COMPTES

Définition du CAC :

Le commissaire aux comptes est une personne exerçant à titre libéral une
profession réglementée avec le rôle de contrôler la régularité des écritures
comptables des sociétés et la véracité de leurs constatations au regard des
documents qui les justifient.

I/ La désignation et les qualités du commissaire aux comptes


1. LA DÉSIGNATION DU COMMISSAIRE AUX COMPTES :

L’article 159 de la loi 17-95 stipule :

- Le commissaire aux comptes doit être désigné dans chaque société anonyme,
un ou plusieurs commissaires aux comptes chargés d'une mission de contrôle
et du suivi des comptes sociaux dans les conditions et pour les buts déterminés
par la présente loi.

-Toutefois, les sociétés faisant appel public à l'épargne sont tenues de désigner
au moins deux commissaires aux comptes ; il en est de même des sociétés de
banque, de crédit, d'investissement, d'assurance, de capitalisation et
d'épargne.

-Dans le même contrat, il est évident de signaler que pour les autres formes
juridiques des sociétés, à savoir la SARL, la SNC et la SCS, cette obligation est
applicable lorsque le chiffre d’affaires hors taxe dépasse le seuil de 50.000.000
DH
2. LES QUALITÉS DU COMMISSAIRE AUX COMPTES :

Pour être nommé, le CAC doit satisfaire les qualités suivantes :

-Il doit être inscrit au tableau de l’ordre des experts comptables. C’est ce qui
stipule l’article 160 de la loi 17-95.

-L’incompatibilité de sa fonction avec les cas cités par l’article 161 de la même
loi, qui sont :

-Les fondateurs, apporteurs en nature, bénéficiaires d’avantages, ainsi que


les administrateurs, les membres du conseil de surveillance ou du directoire de
la société ou de l'une de ses filiales ;

-Les conjoints, parents et alliés jusqu'au deuxième degré inclusivement des


personnes visées au paragraphe précédent;

-Ceux qui reçoivent des personnes visées au paragraphe ci-dessus, de la


société ou de ses filiales, une rémunération quelconque à raison de fonctions
susceptibles de porter atteinte à leur indépendance ;

-Les sociétés d'experts-comptables dont l'un des associés se trouve dans


l'une des situations prévues aux paragraphes précédents.

-La non immixtion dans la gestion de l’entreprise.

II/ Les responsabilités du CAC :


Le CAC assume une triple responsabilité :

1. RESPONSABILITÉ CIVILE :

Le CAC reste responsable à l’égard de la société que des tiers, des


conséquences dommageables résultantes de ses fautes ou de ses négligences.
Il est également responsable des fautes des dirigeants non révélées dans son
rapport.

Cette responsabilité reste non générale et se prescrit par cinq ans à compter du
fait dommageable ou de sa date de révélation.
Pour faire face à cette responsabilité, la loi réglementant la profession d’expert
comptable a prévu la souscription d’une police d’assurance.

2. RESPONSABILITÉ PÉNALE :

Cette responsabilité est engagée dans le cas où le commissaire aux comptes ne


respecte pas les lois sur les sociétés. Les infractions visées sont les suivantes :

- La non observation de l’incompatibilité, il peut encourir un emprisonnement


de 1 à 6 mois et d’une amende de 8000 à 40.000 DH.

- La confirmation des informations mensongères sur la situation de la société.

- Emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d’une amende de 10.000 à 100.000 DH


ou de l’une de ces deux peines.

- La non révélation des faits délictueux (mêmes sanctions que dans le deuxième
cas)

- La réalisation des opérations de bourse sur la base des informations obtenues


lors de l’exercice de sa mission.

Le CAC est sanctionné aussi en application du code pénal pour les motifs ci-
après :

- Il peut être suivi lorsqu’il se trouve complice des dirigeants pour escroquerie
ou abus de confiance (article 540 et 547 du code pénal).

- La divulgation du secret professionnel (art 446 du code pénal).

3. RESPONSABILITÉ DISCIPLINAIRE :

Etant un expert comptable, le CAC peut faire l’objet de sanctions disciplinaires


lorsqu’il commet des fautes mettant en cause la profession et contraire à la
probité et à l’honneur. Ces sanctions sont énumérées par l’article 68 de la loi
15-89 à savoir :

- L’avertissement ;

- Le blâme ;

- La suspension pour une durée ne dépassant pas 6 mois ;


- La radiation du tableau.

Les premières sanctions peuvent être assorties par une amende allant de
10.000 à 100.000 DH.

III/ Missions du CAC :


Le CAC a pour mission principale de vérifier les livres et les valeurs de l’entité et
il contrôle également la régularité des comptes du point de vue conformité
avec les règles d’évaluation et de présentation, et il contrôle aussi la sincérité
des comptes en cherchant la loyauté et la bonne foi dans leur établissement.

Le CAC certifie que les comptes annuels sont réguliers et sincères et donnent
une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la
situation financière et du patrimoine de l’entité. A ce niveau, il doit s’assurer
que la comptabilité a été tenue conformément aux principes comptables
prévus par le code de normalisation comptables. Cette certification reste un
engagement personnel fondé sur l’accomplissement des diligences normales
du métier.

Pour la vérification et contrôle, le CAC a le droit de se communiquer toute


pièce qu’il estime nécessaire pour l’accomplissement de sa mission, à savoir les
contrats, les livres, documents… etc.

Le CAC doit communiquer le résultat de ses investigations :

- Aux dirigeants sociaux : les contrôles et les vérifications procédés, les


modifications proposées pour les méthodes d’évaluation, les irrégularités
découvertes.

- Aux associés : à l’AGO, les CAC établissent et présentent un rapport général


relatant l’accomplissement des missions générales, et un rapport spécial sur les
conventions conclues entre la société et l’un de ses dirigeants ou dans le cadre
de la procédure d’alerte sur certaines opérations particulières (fusion,
réduction du capital).
2ème Partie : Processus de certification

En comptabilité des entreprises, la certification est un processus par lequel les


commissaires aux comptes certifient que les comptes annuels d'une société
sont réguliers et sincères, et donnent une image fidèle du résultat des
opérations de l’exercice comptable écoulé ainsi que de la situation financière
du résultat et du patrimoine de la société à la fin de l'exercice.

I/ Vérifications et contrôles des comptes :


A toute époque de l'année, les commissaires aux comptes, ensemble ou
séparément, opèrent toutes vérifications et tous contrôles qu'ils jugent
opportuns et peuvent se faire communiquer sur place toutes les pièces qu'ils
estiment utiles à l'exercice de leur mission et notamment tous contrats, livres,
documents comptables et registres de procès-verbaux.

Pour l'accomplissement de leurs contrôles, les commissaires aux comptes


peuvent, sous leur responsabilité, se faire assister ou représenter par tels
experts ou collaborateurs de leur choix, qu'ils font connaître nommément à la
société. Ceux-ci ont les mêmes droits d'investigation que les commissaires.

Les commissaires aux comptes peuvent également recueillir toutes


informations utiles à l'exercice de leur mission auprès des tiers qui ont
accompli des opérations pour le compte de la société.
II/ La certification des comptes ou « contrôle légal »
1. LA CERTIFICATION DE LA RÉGULARITÉ ET DE LA SINCÉRITÉ DES COMPTES
ARRÊTÉS :

Certains aspects des objectifs du contrôle des comptes ont déjà été indiqués, il
s’agit ici de résumer l’état d’esprit dans lequel le législateur souhaite que cette
tâche s’accomplisse. Pour cela, il faut souligner que les commissaires aux
comptes doivent certifier que « les comptes annuels sont réguliers et sincères
et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé
ainsi que la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet
exercice.

La régularité peut se définir comme la conformité aux différentes dispositions


législatives et réglementaires générales et plus particulièrement celles
applicables à la comptabilité. Il est question principalement pour le
commissaire aux comptes de relever le non-respect d’obligations classiques
imposées par le droit des sociétés telles que la convocation des assemblées, la
publication des comptes, l’établissement de documents prévisionnels.

La sincérité précise la notion de régularité dans la mesure où elle correspond à


l’application de bonne foi des procédures obligatoires. En effet, il a été
démontré qu’actuellement, les techniques comptables saisissent correctement
les échanges à caractère définitif, mais qu’elles ont beaucoup plus de mal à
traduire les opérations dont l’évolution peut avoir un caractère aléatoire,
comme, par exemple, une dépréciation monétaire. Le commissaire aux
comptes doit s’assurer que les responsables de la société n’essayent pas de
tirer parti de ce genre de distorsion dans la présentation des comptes.

2. LA CERTIFICATION DE L’APTITUDE DES COMPTES À DONNER UNE IMAGE


FIDÈLE DU RÉSULTAT DES OPÉRATIONS DE L’EXERCICE ÉCOULÉ :

La notion d’image fidèle, bien que relevant d’une idée comparable à celles de
régularité et de sincérité, est difficile à appréhender. Il n’existe pas de véritable
définition légale ou réglementaire de ce concept.
L’image fidèle est un principe utilisé si les règles sont inexistantes ou
insuffisantes pour traduire la réalité économique

Le commissaire aux comptes doit donc accomplir sa mission, guidé par ces
différents éléments dont l’interprétation n’est pas toujours évidente. Il doit, en
fait, s’efforcer de contrôler la bonne foi et l’objectivité de la présentation des
comptes sociaux.

3. L’EXPRESSION DE LA CERTIFICATION :

L’obligation de certification des comptes annuels mise à la charge du


commissaire aux comptes porte sur le bilan, le compte de résultat et l’annexe.
Elle n’est pas un gage de sécurité absolue quant à la situation réelle de
l’entreprise, le commissaire n’étant tenu que d’une obligation de moyens. Il est
admis, par exemple, qu’il n’a pas la possibilité de garantir l’exactitude de toutes
les opérations comptables.

Cependant, l’opération de certification engage la responsabilité du


commissaire aux comptes et doit se manifester par une affirmation claire et
sans équivoque du type, « je certifie la sincérité et la régularité des comptes… »
Avec signature du commissaire sur chacun des documents vérifiés. Il n’est donc
pas envisageable pour ce dernier de certifier des comptes à la légère, en
accomplissant, par exemple, sa mission dans des « conditions anormales »,
sous peine de se voir appliquer des sanctions pénales pour le commissaire qui
attesterait consciemment des comptes irréguliers ou trompeurs.

III/ Information par le commissaire aux comptes :

Les commissaires aux comptes portent à la connaissance du conseil


d'administration ou du directoire et du conseil de surveillance, selon le cas :

1- Les contrôles et vérifications auxquels ils ont procédé et les différents


sondages auxquels ils se sont livrés ;
2- Les postes du bilan et des autres documents comptables auxquels des
modifications leur paraissent devoir être apportées, en faisant toutes
observations utiles sur les méthodes d'évaluation utilisées pour l'établissement
de ces documents ;

3- Les irrégularités et les inexactitudes qu'ils auraient découvertes ;

4- Les conclusions auxquelles conduisent les observations et rectifications ci-


dessus sur les résultats de l'exercice comparés à ceux du précédent exercice.

IV/ La prévention :
1. LA PRÉVENTION AVEC LE DEVOIR D'ALERTE ET LA LOI DE SAUVEGARDE

L'intervention du commissaire aux comptes a une vertu préventive. Elle aide le


chef d'entreprise à obtenir la certification des comptes de la société et ce
faisant, permet d'anticiper les éventuelles difficultés.

2. UN ACCOMPAGNEMENT ACTIF

Dans le cadre de sa mission, si le commissaire aux comptes ne peut conseiller


un dirigeant, il se doit de dialoguer avec lui sur la nature des risques pris. Il
l’éclaire en émettant une opinion sur les choix comptables présentés, il discute
avec lui ou avec le directeur financier des conséquences des investissements et
de l’organisation du contrôle interne. Son action favorise la mise en place de
procédures fiables. Il ne peut cependant s’immiscer dans la gestion de
l’entreprise.

3. UNE DIMENSION PÉDAGOGIQUE

Cette mission a également un rôle pédagogique : elle permet au dirigeant de


prendre conscience de ses responsabilités financière, juridique, sociale et
environnementale. Par ailleurs, le commissaire aux comptes protège le chef
d'entreprise de dérive volontaire ou involontaire en délimitant la frontière
entre patrimoine social et patrimoine privé.
4. LA PROCÉDURE D'ALERTE

Si le commissaire aux comptes constate l'existence de faits de nature à


compromettre la poursuite de l'exploitation, il doit en informer le dirigeant
puis, le cas échéant, le conseil d'administration. Si des mesures efficaces ne
sont pas décidées pour améliorer la situation, il doit informer de ses démarches
le président du tribunal de commerce ou du tribunal de grande instance, selon
le cas. Qu'elle révèle un dysfonctionnement dans une procédure interne ou
qu'elle soit de nature purement comptable, la procédure d'alerte, fait du
commissaire aux comptes un des moteurs d'anticipation de la conduite des
affaires.

5. UNE ANTICIPATION DES DIFFICULTÉS

Cette procédure, qui peut aller jusqu'à la communication d'un rapport spécial à
l'assemblée générale, s'inscrit dans le cadre de la prévention des difficultés des
entreprises.

La procédure d'alerte a des phases successives et peut être interrompue par le


commissaire aux comptes lorsqu'il estime que des actions correctrices ont été
prises ou que des solutions aux difficultés financières ont été trouvées. Elle
s'interrompt également lorsqu'une procédure de conciliation ou de sauvegarde
a été engagée par le dirigeant.
Conclusion
En certifiant la sincérité des comptes des entreprises, la profession du
commissaire aux comptes contribue à entretenir la confiance dans le
système économique et favorise la croissance.

La certification des comptes bénéficie à l'ensemble des parties


prenantes de l'entreprise et au monde économique en général. Elle
permet ainsi aux investisseurs, fournisseurs, clients, banques,
administrations, salariés… de se faire une opinion sur la situation
réelle d'une entreprise. A ce titre, la comptabilité figure parmi les
quelques infrastructures vitales de l'économie de marché. Dés lors
que la pertinence des comptes est mise en doute, c'est l'ensemble du
système qui se grippe. Les parties prenantes se détournent et la
croissance économique s'affaiblit.

Bibliographie
Les ouvrages :

- L’audit financier ; Didier De Menonville, Jean Raffegeau et Pierre Dufils ; Edition Safir.

- L’audit interne opérationnel et financier, Les fondements et les techniques ; Mohammed


LARAQUI HOUSSAINI. Collection AUDITOR.

- Collection REMALD : Les lois sur les sociétés ; 6ème édition ; 2006

- Environnement juridique et légal de la comptabilité normalisée au Maroc : Manuel collectif


réalisé par les étudiants du Master « Comptabilité, Management, Audit » 2007/2008

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