Les Aliments Concentrés

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Institut des Sciences Vétérinaires Blida. Cours de Bromatologie 2ème année vétérinaire. Mme Nabi Hadj Omar K.

2019/2020

A l’inverse des fourrages, les aliments concentrés ont une très forte valeur
nutritive par rapport à la MS et se caractérisent par une teneur élevée en énergie
nette (UFL, UFV), une partie des aliments concentrés possède en outre une
valeur azotée importante, ils renferment moins de 15% de matière cellulosique
dans la MS, on distingue 02 grandes catégories :

 Aliments concentrés simples


 Aliments concentrés composés

I. Aliments concentrés simples:


Ce sont les matières premières concentrées produites sur l’exploitation, ou
bien le résultat de la transformation industrielle de la production agricole :
 Céréales (blé, orge, mais, riz)
 Graines d’oléagineuses
 Graines de protéagineuses (féveroles, soja, colza), ainsi que certaines
de leurs sous produits (sons, issus de meunerie, drêche, tourteaux).
II. Aliments concentrés composés
Ce sont des aliments concentrés composés de 02 ou plusieurs aliments
concentrés simples et le cas échéant de fourrages déshydratés, la encore ces
aliments concentrés composés peuvent être divisés en 02 groupes :
 Aliments concentrés composés complets : couvrant à eux seuls les
besoins des animaux (volailles, bovins), ces aliments sont appelés
aliments de production.
 Aliments concentrés composés complémentaires : sont apportés
en plus de la ration de base soit pour l’équilibrer, soit pour la
complémenter. Ces aliments présentent des caractéristiques de
composition et de valeur nutritive différentes selon le type de ration
ou l’animal auquel ils sont destinés.
 Céréales et leur sous produits :
Le grain de céréale comprend une enveloppe ou péricarpe et un embryon
(germe) et un albumen particulièrement développé qui renferme l’amidon et
aussi des protéines.

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Les graines de céréales sont en général pauvre en matières azotées (de 10 à


15% de MS) et présentent par contre une valeur énergétique élevée (0.9 à 1.3
UFL ou UFV/ Kg de MS) en raison de leur richesse en amidon (40 à 55%
MS), les amidons des différentes origines botaniques ne possèdent pas des
structures analogues, ce qui se répercute sur leur aptitude à être plus ou moins
facilement digérés dans le rumen ; ainsi les amidons de Maïs, de sorgho, de
riz et de millet, sont dégradés plus ou moins rapidement (15 à 30% /heure)
dans le rumen que ceux du blé, de l’orge et l’avoine (40à 60%/h).
En conséquence, ces derniers offrent plus de risque d’interaction digestive et
d’acidose ruminale brutale.
L’enveloppe ou péricarpe des grains de céréales constitue un obstacle aux
agents digestifs, c’est pourquoi on fait subir des traitements (broyage) qui
brisent les péricarpes et accroissent l’accessibilité des constituants aux agents
digestifs.
Le traitement hydro thermique (flaconnage et extrusion) augmente la part de
l’amidon digéré dans le rumen et modifie l’orientation des fermentations dans
le rumen (production accrue d’acide propionique) et diminution de la
production de méthane.
Sous produits des céréales ou co-produits :
Il s’agit principalement de sous produits de meuneries, des industries de
fermentation (brasserie), de l’amidonnerie et de la semoulerie, en fonction de
leur teneur en parois cellulaires, par ordre croissant ; des farines basses (4%
grain), les remoulages (5% du grain), remoulages bis (3% du grain), son fin
(5%), gros son (7% du grain). Cependant leur parois cellulaires sont peu
digestibles, par contre ce sont ces produits comprennent l’assise protéique du
grain et sont plus riches en matières azotée (15 à 48% MA).

Coupe d’un grain de céréale

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1. Graines de protéagineux et d’oléagineux et leur sous produits

a) Graines de protéagineuses :
Les graines protéagineuses font partie de la famille des légumineuses :
féveroles, pois, lupin et vesce, elles sont riches en protéines (20 à 30%
MA) et contiennent des proportions variables d’amidon.
Les constituants des graines protéagineuses en particulier les protéines
sont rapidement dégradés dans le rumen (80% des protéines), par
conséquence, leur valeur de PDIA est faible (<.3.5% MS), il est
souhaitable de rendre ces protéines moins dégradable (tannage), les
parois cellulaires de ces graines sont facilement dégradées dans le
rumen.
b) Graines oléagineuses : (Colza, Soja, Tournesol) :
Ce sont des graines riches en matière grasse (20 à 40% de MS), ce qui
leur confère une valeur énergétique élevée, leur emploi s’effectue en
état ou bien après traitement thermique destiné à détruire des
substances toxiques et à rendre la fraction protéique moins dégradable.
Ex : graine de Soja extrudée.
Sous produits
Les principaux sous produits des protéagineux sont les tourteaux (voir
cours ; tourteaux.
2. L’utilisation pratique des grains
a) Chez les ruminants
Les grains sont des aliments concentrés en énergie qui vont être utilisés
en complément des fourrages chaque fois qu’il est nécessaire de nourrir
avec une ration dense en énergie. Les grains vont donc être utilisés

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pour les ruminants à haute performance, en particulier les animaux en


lactation et les animaux en croissance rapide.
 Chez les animaux en lactation (vaches, chèvres, brebis), les grains
constituent :
 Le concentré d’équilibre lorsque la ration de base est déficitaire
en énergie et excédentaire en azote.
 La majeure partie du concentré de production. Un concentré de
production fermier « classique » pour une vache laitière est
constitué de :
* 84% d’orge
* 14% de tourteau de soja (aliment concentré
protéique)
* 1.7% de carbonate de calcium

Ce concentré est distribué au rythme de 1Kg de concentré pour 2.7Kg de lait.

 Chez les animaux en engraissement, les grains les plus utilisés : le


maïs, l’orge, le blé. La quantité de grains utilisés dépend des
performances des animaux et de la valeur alimentaire des fourrages.

Précaution d’emploi des grains :

L’utilisation des grains entiers diminue la digestibilité en particulier chez les


bovins. En effet, des grains entiers non mastiqués peuvent franchir l’orifice de
sortie du rumen (du fait de son diamètre plus élevé chez les grands ruminants) et
se retrouver dans les fèces sans avoir été digéré. En revanche, chez les ovins, la
consommation des grains entiers diminuent à peine leur digestibilité. Il est donc
possible d’utiliser cette présentation dès que les agneaux dépassent 10kg de poids
vif.

Dans le rumen ; l’amidon est rapidement fermenté en acides gras volatils (AGV).
La consommation d’une grande quantité de grains riche en amidon va entrainer la
production rapide d’une grande quantité d’AGV. Cette importante quantité
d’acide va déborder les systèmes d’absorption par la paroi du rumen et les
systèmes tampons pendant un temps plus ou moins longs en fonction de la
quantité des grains consommés. Cela entraine une chute du pH responsable du
dysfonctionnement du rumen : l’acidose ruminale. En fonction de l’importance
de cette acidose des symptômes plus ou moins graves qui comprennent entre
autres :

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- Une diminution de la digestibilité de la ration


- Des bouses molles
- Une chute du taux butyreux du lait
- Boiteries
- Une acidose ruminale aigue voire mortelle.

Pour limiter et prévenir l’acidose ruminale, il faut :

- Ne pas distribuer de grandes quantités aux ruminants sauf lorsque les


besoins énergétique de l’animal le nécessitent.
- Adapter progressivement les animaux. Les quantités de grains introduits
dans la ration doivent être augmentées sur une période de 2 à 3 semaines.
- Mélanger intimement les grains avec les fourrages (ration complète
mélangée), de cette façon l’ingestion des concentrés est aussi lente et étalée
sur la journée que l’ingestion des fourrages et ne provoque pas de chute
brutales du pH ruminale.
- Maintenir la plus grande fibrosité possible à la ration, cela concerne surtout
les fourrages. En ce qui concerne les grains, le mode de traitement intervient.
- Utiliser simultanément des substances tampons (bicarbonates de sodium à
raison de : 1.5% de la matière sèche de la ration pour le bicarbonate de
sodium).

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