2eme Expose MINEPAT Piliers de La SND Fr-1

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN

REPUBLIC OF CAMEROON
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PAIX - TRAVAIL - PATRIE
PEACE - WORK - FATHERLAND
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MINISTERE DE L’ECONOMIE, DE LA PLANIFICATION ET DE


L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
MINISTRY OF ECONOMY, PLANNING AND REGIONAL DEVELOPMENT
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Conseil de Cabinet du 28 Novembre 2019

Exposé de Monsieur ALAMINE OUSMANE MEY, Ministre de l’Economie, de la


Planification et de l’Aménagement du Territoire

Travaux de planification de la deuxième phase de la Vision 2035

PILIERS DE LA STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT


2020-2030 ET DISPOSITIF INSTITUTIONNEL DE SA MISE
EN ŒUVRE

Yaoundé, le 28 Novembre 2019

ALAMINE OUSMANE MEY


MINEPAT
Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
A la suite de la présentation des orientations retenues dans le projet de Stratégie
Nationale de Développement 2020-2030, objet du premier exposé, nous allons dans
cette seconde présentation, décliner les grands axes d’intervention, ou piliers. Le projet
de Stratégie Nationale de Développement s’articule autour de quatre (04) principaux
piliers, à savoir :
◊ la transformation structurelle de l’économie ;
◊ le développement du capital humain ;
◊ la promotion de l’emploi et l’insertion économique ;
◊ la gouvernance et la gestion stratégique de l’Etat.
En ce qui concerne le premier pilier, nous proposons la transformation structurelle de
l’économie camerounaise en opérant des changements fondamentaux dans les structures
économiques et sociales, afin de favoriser un développement plus inclusif. Pour y
parvenir, en cohérence avec les orientations retenues, la proposition fait de
l’accélération de l’industrialisation, l’objectif principal vers lequel les efforts doivent
être concentrés. Les interventions sous ce pilier sont organisées en sept axes : (i) le
développement des industries et services ; (ii) le développement du secteur rural ; (iii)
le développement des infrastructures productives ; (iv) l’intégration régionale ; (v) la
dynamisation du secteur privé ; (vi) le développement du système financier ; (vii)
l’environnement et la protection de la nature.
En cohérence avec le Plan Directeur d’Industrialisation (PDI), le développement
du secteur des industries et des services, mettra l’accent sur :
◊ l’industrie de l’énergie, l’objectif étant de produire de l’énergie en quantité
abondante pour couvrir la demande intérieure, mais aussi l’exportation en
direction de pays voisins;
◊ l’agro-industrie à travers le développement des filières prioritaires telles que le
coton, le cacao-café, l’huile de palme, le sucre, le caoutchouc, le riz et la banane
plantain. La mise en œuvre des plans de développement correspondants à ces
différentes spéculations constitue une grande priorité, avec l’objectif de couvrir

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le marché intérieur et de promouvoir les exportations de manière plus
compétitive.
◊ le numérique par la transformation numérique de l’espace économique, la
promotion de l’usage des TIC dans la société et la mise en place des
infrastructures adéquates dans ce secteur. Il s’agira d’investir davantage dans
l’infrastructure large bande, de favoriser l’éclosion d’une industrie du numérique
et d’accompagner par des facilités diverses le développement des start-up (mise
en place des incubateurs d’entreprises) ;
◊ les autres industries manufacturières ; ici, une priorité sera accordée aux
filières suivantes : forêt-bois, textile-confection-cuir, mines-métallurgie-
sidérurgie, hydrocarbures-raffinage et chimie/pharmacie. Dans ces différentes
filières, le Cameroun devra travailler non seulement à relancer les projets
industriels mis en veilleuse (fer de Mbalam, extension d’Alucam, Aluminerie de
Kribi, usine d’Engrais chimique, etc.), mais aussi à mieux valoriser les chaines
de valeurs (rapprochement SODECOTON-CICAM par exemple). Il s’agira aussi
de favoriser l’éclosion de nouveaux grands projets industriels, et le
développement d’une industrie du petit-équipement et outillage agricole, de
pesticides, de production pharmaceutique pour les médicaments courants et de
première nécessité ;
◊ l’industrie de construction, en favorisant l’éclosion d’un écosystème
d’entreprises performantes et compétitives. Il s’agit ici, d’un domaine support
pour les autres secteurs. Cette industrie de la construction serait à la fois au service
du développement des routes et bâtiments publics, des infrastructures
touristiques, de l’habitat et des usines, entre autres ;
◊ le commerce dont les principales actions visent : (i) le renforcement du cadre
juridique de la concurrence et du fonctionnement des autorités de régulation ; (ii)
le développement de l’infrastructure qualité notamment en ce qui concerne les
règlements techniques spécifiques au commerce et à la métrologie ; (iii) la
maitrise des circuits de commercialisation afin que les producteurs puissent
véritablement bénéficier des justes prix ; (iv) la mise en place d’une stratégie des
exportations ; (vi) la mise en place de l’Agence de Promotion des Exportations ;

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◊ les industries culturelles, touristiques et artisanales, en mettant en place des
mesures incitatives pour renforcer l’offre touristique et culturelle basée sur les
atouts patrimoniaux du territoire. La diversité des cultures camerounaises et la
jeunesse de la population font de ce domaine, un réservoir d’emplois et de
valeurs. L’objectif est de parvenir à 3 500 touristes par an en diversifiant
notamment l’offre touristique et en assurant le développement du tourisme de
luxe grâce à des attractions comme les parcours de golf et les sports nautiques.
Par ailleurs, de grands projets touristiques ont été identifiés et il sera question non
seulement de les conduire à maturité mais aussi de les réaliser, à l’exemple du
complexe touristique de YOYO. Le développement de l’industrie culturelle et
touristique exige la mobilisation du secteur privé national et des investisseurs
internationaux.
Concernant le secteur rural, le Gouvernement pourra réaffirmer son option de passer
à une agriculture de seconde génération permettant de réduire considérablement la
pauvreté en milieu rural. Il s’agira donc de relever substantiellement la productivité des
exploitations agricoles familiales, d’accompagner la modernisation des exploitations
agricoles de moyenne et grande importance, pour soutenir le développement agro-
industriel. A cet effet :
 il sera nécessaire de travailler à la recherche d’une autosuffisance en matière
d’intrants agricoles moyennant la production de l’engrais, le développement de
l’industrie des pesticides, et de l’industrie des équipements et outillages agricoles.
Il s’agira aussi de développer un système industriel de semences à haut
rendement, comme certains pays africains l’ont fait dans des filières stratégiques
(Cote d’Ivoire et Ghana pour le Cacao) et de vulgariser les produits de la
recherche ;
 de structurer et de renforcer les capacités des acteurs du secteur autour des filières,
des bassins de production et des communes pour mieux prendre en charge, les
besoins d’accès aux intrants, au financement, et de modernisation des
exploitations ;
 de promouvoir une approche filière structurée autour des chaines de valeurs et
des clusters tout en tenant compte des spécificités liées aux différentes zones
agro-écologiques.

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Par ailleurs, l’accès à la terre pour le développement des exploitations de moyenne et
grande importance devra être fortement traité dans le cadre de la constitution des
réserves foncières.
Pour la facilitation de l’accès aux équipements en zone rurale, il sera question de
poursuivre le désenclavement des bassins de production, dans une logique générale
d’aménagement du territoire, avec en priorité l’option d’industrialisation.
S’agissant des infrastructures productives, il s’agira de poursuivre le développement
:
◊ des infrastructures de production d’énergie. Dans ce sens, nous devrions
continuer à valoriser notre potentiel hydroélectrique, pour les besoins de
consommation interne mais aussi dans une logique industrielle d’exportation
conformément au PDI. Nous devrions être à même de porter nos capacités
installées de production d’électricité à 5000 MW en 2030. Cependant, la question
de la qualité du réseau de transport de l’électricité sera centrale pour la
sécurisation des approvisionnements ainsi que celle de l’efficacité de la
distribution.
◊ des infrastructures de transports ; il sera question de développer une offre
multimodale de transport intégré afin d’améliorer la performance du système de
transport et réduire les coûts d’échanges des produits sur les marchés intérieur
que l’extérieur.
◊ d’infrastructures routières. Ici, a densité du réseau devra être portée d’ici 2030
à 0,48Km/1000hab avec des routes de qualité (signalisation et éclairage) et en
bon état de circulation à travers les actions d’entretien, de réhabilitation et de
constructions nouvelles. La nouvelle nomenclature routière permettra à l’Etat et
aux CTD de jouer chacun convenablement son rôle. C’est ici le lieu d’insister sur
la sûreté du transport routier au regard de statistiques (3200 accidents par an pour
à peu près 1000 décès). L’objectif est de réduire sensiblement le nombre des
accidents de la route à l’horizon 2030 ;
◊ du transport ferroviaire, en procédant à l’accélération de la mise en œuvre du
Schéma Directeur Ferroviaire en cohérence avec les projets industriels qui

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permettront de construire des profils robustes de rentabilité économique et
financière dans le cadre de la structuration des financements nécessaires.
◊ du transport maritime, grâce à la promotion, dans la logique d’industrialisation,
de l’avènement du complexe industriel attenant au port conformément au Schéma
Directeur des Aménagements Généraux (SDAG), sous le format des zones
économiques hautement attractives. Dans cette perspective les projets connexes
de viabilisation du complexe industrialo portuaire de Kribi devront être construits
(routes d’accès, approvisionnement en électricité, en eau et connexion en fibre
optique). Il s’agira également de compléter la façade maritime camerounaise,
conformément au schéma directeur portuaire par la réalisation du port en eau
profonde de Limbé ;
◊ du transport aérien, par l’exploration des possibilités de densification du
transport local, soit par le transporteur national, soit par la libéralisation du secteur
conformément à la directive de l’Union Africaine sur la 5ème liberté et la
construction d’un nouveau terminal à l’aéroport international de Douala à
l’horizon 2030.
S’agissant de l’habitat et de l’aménagement urbain, il sera question, entre autres, de :
(i) favoriser l’émergence d’acteurs privés capables de produire et commercialiser des
logements décents, à moindre coût et en grand nombre sur l’ensemble du territoire et
dans les grandes villes notamment ; et (ii) mettre sur pied un vaste programme de
modernisation des villes « National Urban Renewal Program », afin d’améliorer leur
attractivité économique ainsi que le cadre de vie des populations.
Quant aux affaires foncières, au-delà, de la constitution des réserves pour l’installation
des industries, en lien avec les outils de planification spatiale notamment les schémas
d’aménagement et les plans de zonage, il s’agira de faire aboutir la question plus
structurelle de la réforme foncière afin de mieux clarifier et adapter les modalités
d’accès à la terre pour les besoins d’industrialisation.
En matière d’aménagement du territoire, il sera question de : (i) promouvoir le
développement harmonieux et équilibré du territoire national ; (ii) mettre en réseau les
pôles de développement urbains et ruraux ; (iii) mettre en œuvre le Schéma National
d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire (SNADDT), les schémas
régionaux de développement ainsi que le plan de zonage. Le désenclavement des bassins

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de production, en cohérence avec les choix d’industrialisation, sera également une
priorité.
Pour l’assainissement, il s’agira dans la logique de la décentralisation, de
responsabiliser davantage les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) et de
mieux organiser la collecte et le traitement des déchets.
S’agissant de l’intégration régionale, il est question de continuer à œuvrer activement
en sa faveur, afin de stimuler l’essor des marchés nationaux, d’accroître les flux
commerciaux et d’investissement et d’atténuer les carences infrastructurelles. Un accent
sera mis sur la conquête des marchés à fort potentiel de développement et
l’intensification des relations économiques avec certains pays de la CEEAC, sans
oublier le marché nigérian.
Quant à la dynamisation du secteur privé : Celui-ci doit davantage jouer un rôle
moteur dans le système économique national. Les trois (03) axes de dynamisation de
l’initiative privée portent sur : (a) le rattrapage et le développement technologique, par
la mise en place de toute l’infrastructure qualité et tous les mécanismes
d’accompagnement permettant au secteur privé camerounais d’accéder aux
technologies modernes pour plus de productivité, de compétitivité face à la
concurrence ; il s’agira de commencer par les filières prioritaires d’industrialisation ; (b)
l’incitation au développement des entreprises et la protection de l’espace économique
national ; il s’agira de mettre en place diverses incitations au rang desquelles la
commande publique, pour permettre l’éclosion d’une catégorie d’entreprises
camerounaises viables dans les différents segments d’industrialisation.
En matière de développement du système financier, il est envisagé de : (i) porter la
part du secteur financier dans le PIB de 3% actuellement à 10% en 2030 ; (ii) densifier
la bancarisation et compléter l’intermédiation financière par la mise en place des filières
manquantes et l’accroissement du nombre de banques ainsi que d’institutions
financières ; (iii) attirer les détenteurs de capitaux (investisseurs et diaspora) et les
professionnels dans différentes filières de l’écosystème financier. L’urgence dans ce
domaine est de s’inspirer des expériences existantes, pour, non seulement, relever par
une réglementation appropriée, le niveau des crédits à l’économie, mais aussi de mettre
en place des mécanismes de garantie bien structurés, pour accompagner le système de

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crédit. Une attention particulière devra être portée sur le développement du crédit
hypothécaire, pour satisfaire les besoins des ménages en logements décents.
En ce qui concerne l’environnement et la protection de la nature, conformément à
l’agenda de développement durable pour l’année 2030, il est prévu d’atténuer l’impact
de notre industrialisation sur l’environnement. A ce sujet, la législation en place, qui
encadre la réalisation des études d’impact environnemental et social pour permettre de
statuer et d’organiser la maitrise des externalités, continuera d’être appliquée
rigoureusement. Par ailleurs, pour se prémunir des conséquences perceptibles des
changements climatiques, un train de mesures de résilience sera mis en œuvre sur
l’ensemble du territoire et particulièrement dans les zones à écologie fragile.
Pour conclure avec ce pilier, je voudrais évoquer la nécessité de promouvoir les
Zones Economiques par la mise en place de l’agence dédiée prévue par la loi. De
même, la promotion des champions économiques nationaux fera l’objet d’une
attention particulière.
C’est ici le lieu de relever que lors de la consultation du secteur privé à Douala, la
communauté des milieux d’affaires a sollicité la relecture de notre loi sur les
incitations, pour la rendre plus équitable.
Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Le deuxième pilier traite du développement du capital humain qui constitue un
facteur clé au développement économique et en particulier à l’industrialisation d’un
pays. En effet, il est indispensable pour le secteur industriel de disposer d’une main
d’œuvre suffisante et de bonne qualité. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place
des politiques de santé, d’éducation et de protection sociale qui devraient permettre le
développement d’un capital humain sain et productif.
Ce pilier est articulé autour de cinq (05) axes : (i) l’éducation, la formation et
l’employabilité ; (ii) la recherche et l’innovation ; (iii) la santé et la nutrition ; (iv) l’accès
aux facilités sociales de base ; et (v) la protection sociale.
Pour ce qui est de l’éducation, la formation et l’employabilité, l’ambition de la vision
2035, vise à promouvoir un système éducatif permettant à tout jeune diplômé d’être

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sociologiquement intégré, bilingue, compétent dans un domaine correspondant aux
choix de développement du pays.
Les objectifs stratégiques poursuivis sont : (i) de garantir l’accès à l’éducation primaire
à tous les enfants en âge de scolarisation ; (ii) d’atteindre un taux d’achèvement de 100%
au niveau primaire ; (iii) de réduire les disparités régionales en termes d’infrastructures
scolaires et de personnel enseignant ; et (iv) d’accroitre l’offre de formation
professionnelle et technique de 10 à 25% au secondaire et de 18 à 35% au niveau
supérieur.
En appui à la stratégie d’industrialisation du pays, les interventions du Gouvernement
devraient s’articuler autour de trois (03) composantes à savoir : (i) l’accès et l’équité ;
(ii) la qualité et l’employabilité ; et (iii) le renforcement du système éducatif.
En matière d’accès et d’équité, les actions envisagées seront articulées autour de la
correction des disparités géographiques, de l’effectivité des mesures de gratuité, de
l’amélioration de la politique du manuel scolaire pour le rendre davantage accessible,
de la rétention scolaire, notamment pour les jeunes filles, mais aussi d’atteinte des
objectifs de l’enseignement fondamental, à savoir que tous les élèves achèvent leur 2ème
année secondaire.
En ce qui concerne la qualité et l’employabilité, un accent sera mis sur la formation
des formateurs, le renforcement du civisme, l’offre de formation technique et
professionnelle. A ce sujet, une attention particulière sera portée sur l’enseignement des
"Sciences-Technics-Engeneering-Mathematics" (STEM), pour préparer un capital
humain industriel. La question des équipements des laboratoires dans les établissements
secondaires et supérieurs devra nous préoccuper pour rapprocher davantage les
enseignements théoriques de la réalité, afin de favoriser le développement d’un esprit
de créativité, indispensable à l’industrialisation.
Concernant spécifiquement la question de formation professionnelle, il est envisagé de
mettre en place une dynamique de formation professionnelle dans un vaste programme
baptisé « Train my Generation », pour favoriser le relèvement de la qualité des
ouvriers du secteur de l’informel.
Pour le renforcement du système éducatif, celui-ci passe par : (i) une meilleure
gestion du personnel du système éducatif ; (ii) une meilleure répartition des

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infrastructures éducatives sur le territoire national ; (iii) un transfert complet des
ressources de la décentralisation ; et (iv) une promotion des investissements privés dans
le secteur de l’éducation et de la formation.
S’agissant de la recherche et de l’innovation, il sera question de renforcer notre
Système National d'Innovation (SNI) pour mettre en relation trois sphères : la sphère
productive, la sphère de la formation et la sphère de la recherche. Ce qui est susceptible
de générer une dynamique d’auto-renforcement, permettant d’enclencher un
développement économique. Il s’agira : (i) d’aligner notre politique nationale de la
recherche et de l’innovation à nos choix d’industrialisation et de développement ; (ii)
d’actualiser le statut des chercheurs pour élargir leur implication dans les domaines
prioritaires du développement national ; (iii) de valoriser les résultats de la recherche à
travers la mise en place de passerelles fonctionnelles entre la recherche et le monde des
entreprises ; (iv) d’accompagner le financement des projets innovants, notamment à
travers des bourses et des appels à projets d’innovation dans les différents secteurs de
l’économie ; (v) de promouvoir les incubateurs d’entreprises, les startups et les juniors
entreprises issues des initiatives des élèves et étudiants.
En ce qui concerne la santé et la nutrition, il sera question de favoriser un meilleur
accès des populations aux services et soins de santé de qualité. En lien avec l’ODD 3
relatif à la santé, il sera notamment question de : (i) faire passer le taux de mortalité
maternelle en-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes ; (ii) ramener la mortalité
néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de
moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus ; (iii) réduire de 50% la
prévalence et la mortalité des principales maladies transmissibles (Sida, Tuberculose,
Paludisme, etc.) et non transmissibles ; (iv) réduire de 2/3 la malnutrition chez les
enfants de moins de 5 ans ; et (v) viabiliser 80% des formations sanitaires intermédiaires
et périphériques.

Dans cette optique, et dans la logique de notre stratégie sectorielle de santé, il s’agira de
l’amélioration de la gouvernance du système de santé, du renforcement du plateau
technique des hôpitaux centraux et de référence et de la valorisation du potentiel
thérapeutique local ainsi que la mise en place de la Couverture Santé Universelle (CSU).
Les principales composantes de cette stratégie devront porter sur : (i) la promotion de la
santé ; (ii) la prévention de la maladie ; (iii) la prise en charge des cas ; (iii) la nutrition ;
et (iv) le renforcement du système de santé.

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Quant à l’amélioration de l’accès aux autres services ou facilités sociales de base,
elles portent notamment sur :
◊ l’accès à l’habitat. Il est question d’améliorer l’accès au logement à travers : (i)
la viabilisation étendue de parcelles constructibles ; (ii) l’intensification de la
production et de la promotion des matériaux locaux ; (iii) la promotion des
normes de construction dans les agglomérations ; (iv) la facilitation de l’accès au
foncier et au crédit immobilier ; et (v) l’incitation à l’installation des sociétés
immobilières privées capables de produire des logements à bas coûts grâce à la
valorisation des matériaux locaux et aux compétences locales développées dans
le domaine.
◊ l’accès à l’eau potable. Afin d’assurer l’accès universel et équitable à l’eau
potable à un coût abordable à tous les ménages, il sera nécessaire de travailler à
des réponses appropriées et locales en collaboration avec les Collectivités
Territoriales Décentralisées (CTD) pour la production et la distribution de l’eau
potable.
◊ l’accès des ménages à l’électricité. Dans le but de garantir l’accès de tous à
l’énergie électrique à un coût abordable, il faudra adapter nos solutions
d’électrification à la typologie des besoins. La maitrise des technologies de
l’électrification solaire et des mini-barrages pourrait contribuer à promouvoir
l’électrification des zones rurales. A cet égard, le secteur privé pourrait être
intéressé grâce à des incitations diverses.
S’agissant de la protection sociale, afin de renforcer la présence sociale de l’Etat et de
promouvoir le bien-être des populations notamment les plus vulnérables, il sera
nécessaire de consolider les acquis et d’élargir davantage le champ de la sécurité sociale.
Il sera également question d’étendre les efforts de transferts sociaux et de renforcer nos
mécanismes de solidarité nationale. Dans ce sens, des chantiers ont été lancés à la suite
de la production de notre Politique Nationale de Protection Sociale (PNPS). Ces
chantiers devront être conduits à terme pour clarifier et rendre plus fluide des facilités
offertes aux personnes vulnérables et aux indigents, sur la base d’un registre social
unifié.

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Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Le troisième pilier est relatif à la promotion de l’emploi et l’insertion économique.
Les orientations stratégiques de l’emploi ont été établies dans le document de la
Politique Nationale de l’Emploi (PNE) adoptée en 2017 dont l’objectif global est de
promouvoir le plein emploi décent au Cameroun, à travers l’élargissement et la
valorisation des opportunités de création d’emplois dans l’économie. Il comprend les
axes ci-après : (i) la promotion de l’emploi dans les projets d’investissement public et
en milieu rural ; (ii) le développement des TPE, PME et de l’entrepreneuriat ; (iii)
l’accompagnement des entreprises du secteur privé formel ; (iv) la mise en adéquation
de la demande d’emploi avec l’offre ; et (v) la régulation du marché du travail.
Relativement à ce pilier, il s’agira d’améliorer l’efficacité et l’efficience de nos
mécanismes de soutien à l’installation des jeunes, pour les rendre plus cohérents et
moins dispersés.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;


Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Le quatrième pilier est relatif à la gouvernance et la gestion stratégique de l’Etat.
Il traite de l’Etat de droit, de la protection des droits humains, de la décentralisation et
du développement local, du système judiciaire, du maintien de l’ordre et de la sécurité,
et du rôle de l’Etat dans l’économie. Ce pilier inclut également les questions liées au
multiculturalisme et au bilinguisme qui sont au centre de la troisième dimension de la
Vision 2035, à savoir « l’unité dans la diversité ». En effet, la gouvernance occupe une
place de choix dans la stratégie de développement, en tant que composante
indispensable du processus d’émergence du Cameroun à l’horizon 2035.
Ainsi, ce pilier est articulé autour de la gouvernance politique et institutionnelle, de la
gouvernance administrative, de la gouvernance économique et financière, de la
gouvernance territoriale, et de la gouvernance sociale et culturelle.
Les principaux points d’attention dans ce domaine sont notamment relatifs à :
◊ la mise en œuvre appropriée des recommandations du Grand Dialogue National
(GDN) pour le retour de la paix dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest,

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avec notamment l’aboutissement du statut spécial de ces deux Régions et la mise
en place d’un Plan de Relèvement, de Reconstruction et de Développement
(PRRD) pour les deux Régions ainsi que pour l’Extrême-Nord ;
◊ la décentralisation et le développement local, avec pour aboutissement
l’achèvement du processus de décentralisation et le renforcement du
développement locale pour faire des CTD des pôles de croissance et de
développement intégré au niveau régional et local ;
◊ le raffermissement du système judiciaire. Il s’agira (i) de renforcer l’accessibilité
de la justice et la protection des justiciables ; (ii) de garantir l’indépendance et la
transparence de la justice ; (iii) d’améliorer l’exécution des décisions de justice ;
et (iv) d’assurer la sécurité juridique des investissements et de lutter contre la
surpopulation carcérale ;
◊ l’amélioration du système électoral pour des élections libres, justes, transparentes
et crédibles ;
◊ le renforcement de l’Etat de droit pour le raffermissement de la confiance des
citoyens et des investisseurs vis-à-vis de l’Etat ;
◊ la consolidation de la performance et de la qualité du service public;
◊ le renforcement du rôle de la planification dans les administrations ;
◊ l’amélioration de l’accès du citoyen à l’information publique ;
◊ le renforcement de la coordination et de la cohérence de l’action publique ;
◊ la poursuite de la modernisation des finances publiques ;
◊ le renforcement de la lutte contre la corruption et les détournements des deniers
publics ;
◊ la maitrise de l’endettement à travers la mise en œuvre d’une stratégie cohérente
y afférente privilégiant entre autres le recours aux Partenariats Public-Privé et aux
prêts concessionnels ;
◊ la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme ;
◊ la réappropriation de la citoyenneté et du patriotisme ;
◊ la recherche permanente de la cohésion sociale.

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;


Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Pour ce qui est du cadre institutionnel de suivi-évaluation et de pilotage de la stratégie,
il nous faudra rationaliser et unifier les principaux instruments en planification

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stratégique pour rendre le dispositif de suivi et de pilotage plus cohérent. Il existe à ce
jour de multiples comités et secrétariats sectoriels très souvent détachés de la stratégie
nationale contenue dans le DSCE.
La deuxième problématique à résoudre est celle d’une classification des ministères en
secteur de planification. Le découpage sectoriel strict engendre des cloisonnements de
nature à fragiliser la coordination générale des efforts déployés.
Enfin il est indispensable, pour plus d’efficacité, de rapprocher au plan organisationnel
les travaux de planification spatiale et ceux de la planification stratégique.
C’est pourquoi, le projet de stratégie suggère la mise en place d’un Conseil National de
Planification et d’Aménagement du Territoire, instance de pilotage et de suivi-
évaluation de la Stratégie Nationale de Développement et des stratégies sectorielles et
thématiques.
Ce Conseil, présidé par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, comprendrait des
membres du Gouvernement, des représentants du secteur privé et de la société civile. Il
aurait pour principales missions : de superviser la mise en œuvre de la stratégie ; de
statuer sur les grandes orientations du développement, les projets d’intérêt économique
national, les options stratégiques de coopération économique, et l’évaluation des options
de développement à des fins de réorientation.
Comme instance opérationnelle, il est proposé la mise en place, sous le conseil, d’un
Comité National de suivi/évaluation de la mise en œuvre de la stratégie, sous l’autorité
du Ministre en charge de la Planification et auquel seront rattachés une cellule de
coordination et des secrétariats dédiés aux stratégies sectorielles dans les formats
actuels. Ces secrétariats seraient coordonnés par des responsables de ministères
sectoriels clés.
Pour le suivi statistique, il est envisagé la mise en place d’un calendrier statistique
rigoureusement respecté, et élaboré par un système statistique national conformément à
la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique.
Au regard des leçons tirées du passé et dans le souci de maintenir de manière structurée
et durable la mise en œuvre des projets et programmes de développement découlant de
notre stratégie nationale, il est proposé un projet de loi de planification pour renforcer
le statut de la Planification ainsi que des stratégies qui en sont des extrants.

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Tel est, en résumé, le projet de Stratégie Nationale de Développement pour la
finalisation duquel vos contributions seront très appréciées.
Je vous remercie de votre bien aimable attention. /-

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