Forum Sur La Gouvernance Au Cameroun - Resume Des Echanges
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Renforcer la participation citoyenne pour un meilleur service public et une bonne gouvernance locale
Idriss Linge et Abel Bove, avec laide de : Aristide Chimanye Motio et Dsire Etobe
BANQUE MONDIALE
Allocutions douverture
Le 29 octobre 2013, autour de 300 personnes ont particip au Forum sur la gouvernance organis par la Banque mondiale lhtel Hilton de Yaound. La crmonie douverture a t marque par la prsence de plusieurs membres du gouvernement, dont le Ministre de lEconomie, la Planification, et lAmnagement du Territoire (MINEPAT), le Ministre de lAgriculture et du Dveloppement rural (MINADER) et de nombreux autres hauts responsables de ladministration publique Camerounaise ainsi que du corps diplomatique. Dans son allocution douverture, M. Binkert, Directeur des oprations de la Banque mondiale au Cameroun, a prsent les enjeux de la rencontre. Partout dans le monde, les questions de gouvernance sont des proccupations majeures car il sagit au final dutiliser au mieux les ressources de lEtat ainsi que du priv pour offrir des services de qualit aux citoyens , a-t-il dclar. Il a par la suite salu les efforts du gouvernement camerounais en vue dadresser ces dfis et expliqu la raison dtre de la Foire aux Ides pour le Dveloppement. La Foire aux Ides a offert la possibilit la socit civile de proposer et tester des initiatives innovantes visant renforcer la participation citoyenne pour une meilleure gouvernance locale et ainsi le service public dans les secteurs de lducation, la sant et la gestion des ressources forestires a-t-il indiqu.1 Il a galement soulign que la socit civile peut tre un levier important pour accompagner lEtat, notamment dans le cadre de la dcentralisation dans lobjectif damlioration de la gouvernance locale. Prenant la parole son tour, le Ministre Emmanuel Nganou Djoumessi (MINEPAT) dans son discours douverture a relev que La gouvernance nous concerne tous . Aprs avoir pass en revue lensemble des processus de concertation mis en place par lEtat, il a fait savoir que trs bientt lEtat prendra une srie dengagements pour un service public plus efficace et une meilleure gouvernance locale . Les allocutions douverture ont t suivies par la projection dun film sur les rsultats de linitiative Foire aux Ides et des rflexions en panel.
Pour plus dinformations sur la Foire aux Ides pour le Dveloppement: http://wbi.worldbank.org/developmentmarketplace Page 1 of 10
Dans le cadre des Comits Participatifs de Suivi du Budget dInvestissement Public, au niveau dpartemental, rgional, national et rcemment au niveau communal (Dcret de la Primature N 2013/7987/PM du 13 septembre 2013 portant Cration, organisation et fonctionnement des comits de suivi de lexcution physico -financire de linvestissement public Page 2 of 10
visiblement irrductibles . Mais il a aussi relev le fait que la participation citoyenne posait un problme de reprsentativit, de lgitimit et de reddition des comptes. De manire globale, il a propos comme solution la mise en place de cadre de participations structurs et organiss autour de lobjectif de dmystifier le budget et recentrer le rle des responsables au sein des collectivits dcentralises et avec sa tte un responsable de ladministration : une solution dj propose par le SG du MINEPAT. Prenant la parole M. Tomo Cyrille, reprsentant lassociation Voix Nouvelles, a dfendu le rle quune organisation de la socit civile peut avoir sur le suivi participatif du budget. Il est revenu sur les actions de son organisation (informations, formations, sensibilisation et accompagnement) qui selon lui ont permis de parvenir des rsultats probants en facilitant limplication directe du citoyen dans le suivi des ralisations concrtes du Budget dInvestissement Public. Il a relev cependant que lengagement de la socit civile pouvait se heurter des problmes complexes comme celui de laccs linformation relative aux projets du BIP3, la motivation des populations, la barrire de la langue, mais aussi le problme de la complexit du budget. Selon lui, la demande dune meilleure gouvernance nest pas seulement le fait des populations, mais aussi de ladministration. Dans ce panel, plusieurs dfis ont t relevs. La question de la reprsentativit a t souleve par le Gouverneur Abakar Ahamat, mais aussi la question de la capacit mme des populations saisir les enjeux de leurs implications. Dans lassistance, des participants se sont interrogs sur lexistence dun cadre juridique qui contraindrait les lus rendre compte la population. Une autre suggestion relev tait dinitier les populations la base de sorte que cela deviennent une culture collective. Lautre dfi pos aura t celui de la coordination des initiatives de la socit civile. Au final, il a t relev les limites du comit de suivi du budget participatif ou des Plans de Dveloppement Communaux, qui ne permettent pas encore dintgrer les populations dans la dfinition des budgets. La Coordinatrice du PNDP a suggr quune action soit entreprise lendroit des partis politiques, qui au final sont des cadres de recrutement des excutifs communaux et autres gestionnaires des collectivits territoriales dcentralises, afin que ceux-ci dsignent des techniciens de la gestion locale. Elle a aussi suggr que
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soit mis en application les textes (une circulaire de 2012 du Prsident de la Rpublique), qui exigent une prise en compte des Plan de Dveloppement Communaux dans llaboration De nombreux cadres offrent des opportunits des Budget dinvestissement de participation dans le cadre du budget local public. au Cameroun, mais il existe encore des Pour le Secrtaire Gnral du MINEPAT, une solution consisterait un financement de la socit civile pour soutenir le suivi du budget, le Gouverneur Ahamat lui insiste pour que soit dmystifi le budget pour une plus grande comprhension des citoyens.
contraintes. Le processus de dcentralisation fait encore face la rticence de certaines administrations centrales Pour une participation plus efficace, les populations doivent mieux se faire expliquer le budget : les chiffres doivent tre dmystifis. Pour ne pas dcourager leffort de participation lors de la formulation des Plans de Dveloppement Communaux, ils doivent tre intgrer dans la planification du budget au niveau central. Une participation effective conduit des meilleures dpenses.
M. Etom pense pour sa part que le concept de dnonciation est prsent dans lesprit des Camerounais. Il a partag avec lassistance les statistiques de la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) qui a dbut avec des interventions timides (1 appel par semaine) plus nombreuses aujourdhui (1500 appels par semaine). M. Nguini (Transparency International Cameroon) insiste sur la ncessit dinternaliser la Convention des Nations Unies signe par le Cameroun qui encadre les mcanismes de dnonciations. Il pense quune fois cela fait on devrait avoir plus de dnonciation.
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Modration par Mme Efimba, Coord. National par intrim du Programme National de Gouvernance.
Partageant lexprience de Treatment Access Watch Network (TAW - Rseau de surveillance daccs aux soins), M. Tsamo a quant lui affirm quil tait important de sensibiliser davantage les populations sur leurs droits et la possibilit de recourir la dnonciation en cas de droits bafous. Il a expliqu que dans de nombreux cas, les populations peroivent laction de lEtat comme une faveur plutt quun droit, ce qui explique la rticence dnoncer les dysfonctionnements, de peur de perdre le service offert. Par ailleurs, les citoyens ont aussi peur des reprsailles. M. Djateng de Zenu Network a retenu que lassociation des populations dans ce cas les membres dune communaut estudiantine dans lidentification des actes de corruption rprimer et dans le processus de dnonciation rend plus efficace cette dernire. Les mcanismes mis en uvre par TI-C (hotline), Zenu Network (MEPRODEC en milieu scolaire), TAW network (pour laccs aux soins) et la CONAC permettent de (i) rcolter des dnonciations qui auparavant ntaient pas forcment exprimes, ni prises en compte, et de (ii) filtrer/vrifier les dnonciations dans la mesure du possible, en fonction des contraintes budgtaires et des partenariats entre les diverses organisations de la socit civile et les diffrentes administrations.4 Toutefois, M. Djateng a soulign que le grand dfi de la dnonciation reste limpunit. Afin que limplication des citoyens soit encourage, il faut que le lanceur dalerte voit limpact concret de sa dnonciation, quil voit que la dnonciation a t traite et que le problme a t adress. Les mcanismes de Zenu Network et TAW facilitent cet aspect-l, et les rsultats sont visibles. En impliquant les tudiants et un adulte externe ltablissement La protection des dnonciateurs doit tre scolaire et dont lintgrit est assure par la loi. reconnue par tous, les Les dnonciations doivent tre suivies, traites responsables sont incits et les problmes soulevs rsolues. traiter les dnonciations. Les rsultats du traitement des dnonciations
doivent tre visibles et connues pour susciter limplication des citoyens et construire la confiance dans le systme de ractions visibles.
Du ct de lEtat, lANIF, la CONAC et ses dmembrements dans chaque Ministre (cellules anti-corruption), le CONSUPE, la Chambre des Comptes, le MINJUSTICE, le Tribunal Spcial contre la Corruption sont impliqus directement ou indirectement dans les activits anti-corruption. Cot Socit Civile, la CONAC travaille avec la Coalition Nationale de Lutte Contre la Corruption (CNLCC). Page 5 of 10
Pilot dans les communes de Bertoua 1 et 2 ; de Yaound 1, 2, 5 et 6 ; de Douala 3, 5 et 6 ; et dEdzendoa. Exemple : Yaound 6, processus de budget participatif sans les TIC : 200 citoyens ont vot sur le premier cycle, et 1,000 grce au TIC sur le cycle suivant. 7 Exemple : lenveloppe de Yaound 2 pour le Budget Participatif est de 175 millions de FCFA en 2013.
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problmatique souleves taient parfois loin des proccupations des populations dune part, et que dautre part il y avait une faible prise en compte des avis exprims. En revanche, dans le cadre du processus de budget participatif, les populations se montrent plus engages parce que cela touche directement leurs quotidiens. M. Tetka (Ushahidi) a aussi montr que lutilisation des TICs peut fonctionner au Cameroun pour faciliter la participation des citoyens dans le suivi des politiques publiques (de lEtat ou financer par les partenaires techniques et financiers) ou des lections. Le systme de go-localisation des plaintes par SMS Ushahidi8 a t pilot au Cameroun pour collecter les plaintes de corruption dans laccs aux mdicaments et le suivi des rcentes lections lgislatives et municipales. Loutil est en train dtre adapt au pratiques locales : le Camerounais prfre bipper et laisser un message quenvoyer un SMS. La proccupation de lutilisation des TICs des fins criminelles ou politiques (ex. : cyber criminalit, rpression) a t discut, et le risque peut tre attnu par un certain nombre de protocoles et pratiques selon les panelistes. De mme la question de la bonne gestion des donnes a t souleve. M. Tetka conclu que la technologie reste un outil qui permet damliorer les choses - communiquer a une plus grande chelle a un cot faible mais au final il ne faut pas oublier que cest lhomme de trouver des solutions. La manire dont on utilise cette technologie permet de parvenir des succs ou des difficults supplmentaires . La proccupation de la dmocratisation (cot et barrire technique pour le citoyen) et la couverture des TIC notamment en milieu rural a t pointe. M. Nguebou a indiqu qu avec un taux de pntration de 85%, le portable reste un mode efficace pour joindre les individus. Dautres solutions peuvent exister comme effectivement les bips pour rappel ou les call-center , Les TICs ne sont pas la solution a-t-il rpondu. Par ailleurs la phase pilote magique pour impliquer les citoyens de TICs pour le Budget Participatif en dans les affaires publiques. Tout zone rural dans la province du Kivu en dpend de lutilisation des TICs. RDC a montr que ctait possible. Utiliser les TICs pour mobiliser le
citoyen sur une question qui le concerne directement et dont il verra limpact fonctionne. Lutilisation des SMS et Radios locales en milieu rural fonctionne.
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hpitaux cibls en termes de qualit du service public et de recettes. Partageant lexprience des membres de PLANOSCAM, un rseau regroupant divers rseaux de la socit civile, M. Ayissi a affirm quil existait prs de 33 plateformes de collaboration avec la socit civile au Cameroun auxquels les rseaux membres de PLANOSCAM participent.9 Selon lui, pour pleinement jouer son rle la socit civile doit tre bien organise, avec des rgles et des objectifs prcis et des contraintes de redevabilit. Une autre de ses proccupations est le mode de dsignation des acteurs de la socit civile dans les cadres de concertation. Jusqu une date rcente, cest le gouvernement qui dsigne les reprsentants de la socit civile dans ces mcanismes. Le nombre de reprsentants de la socit civile reste trs faible par rapport aux acteurs gouvernementaux . Pourtant cela naura pas empch que des changements soient survenus du fait de lintervention de cette socit civile. Par exemple, le succs cit par M. Ayissi de Dynamique Citoyenne dans son plaidoyer pour lapplication de larticle 66 de la constitution sur la dclaration des biens, qui a abouti une premire rglementation, imposant aux membres du La socit civile est un acteur incontournable conseil lectoral de dclarer dans lamlioration du service public, comme leurs biens avant la prise de latteste les nombreux exemples de partenariats. fonction.
Les interventions du MINSANTE et du MINEDUB ont fait lobjet de dbat sur la qualit et la couverture du service public, prouvant quel point ces secteurs mobilisent les citoyens, et limportance damliorer le service public rendu aujourdhui et associer les populations dans la gestion de ces services.
Toutefois elle doit tre structure, crdible et respectueuse de certaines rgles. En contrepartie, il faut aussi clarifier et systmatiser un processus de dsignation lgitime de ses membres dans les cadres de concertations. La Sant et lEducation ont des exemples concrets de partenariats socit civile services de lEtat qui ont amlior les services rendus. Au niveau local, les cadres de concertation existent formellement (Education / Sant) mais ne sont pas toujours investis par les communauts ou la socit civile ni facilits par les services dconcentrs (accs linformation, etc.). La municipalisation aboutie de la gestion des coles pourrait permettre une dynamique de redevabilit locale renforce.
Par exemple : le COS-C2D, la plateforme lTIE, le Comit national pour le suivi des APE, la Plateforme de dialogue sur la rforme des finances Publiques, le Comit Interministriel des Services Locaux, les Comits locaux de suivi du BIP, le comit national de lutte contre le SIDA, le comit intersectoriel de radaptation des personnes handicapes, etc. Page 9 of 10
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