Le Symbolisme Et La Décadence (Mallarmée, Lautréamont, Verhaeren, Laforgue, Huysmans), Le Néosymbolisme (Claudel) Et Le Néoclassicisme (Valéry)

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Le symbolisme et la décadence (Mallarmée, Lautréamont, Verhaeren, Laforgue,


Huysmans), le néosymbolisme (Claudel) et le néoclassicisme (Valéry).
Přečtené: Laforgue: Sólo luny, Mallarmée: Souhlas noci,Huysmans: Naruby
le symbolisme dans la poésie française du XIXe s.
1) un large courant poétique qui s´étend sur toute la seconde moitié du XIX e s.
2) un groupe de poètes, une école littéraire qui triomphe pendant les années 1885-1900
le maître du courant symboliste : Stéphane Mallarmé
les poètes : René Ghil, Gustave Khan, Jules Laforgue, Jean Moréas, Henri de Régnier, …
la Décadence: Ce mouvement précède le symbolisme et ses représentants croient vivre dans une époque
dedécadence semblable à celle qui a porté à la ruine de l’Empire romain. En fait, leterme
Décadentisme vient de la poésie de Paul Verlaine « Langueur » qui dit : “Je suis l’Empire à lafin de la
décadence”. Le Décadentisme présente des œuvres en prose. Les thèmes
fondamentaux sont :- Anticonformisme : les décadents s’opposent à la bourgeoise et au peuple. Les romans
décadentsne parlent pas de pauvres et des humbles (comme Victor Hugo dans « Les Misérables » et
Zola) ,mais de l’individu d’exception (nobles, riche d’esprit et d’argent).- Esthétisme: les personnages sont
des esthètes ou dandy, des excentriques qui exaltent leur vie,art et beauté (Huysmans - D’Annunzio -
Wilde). Ils veulent vivre la vie comme une œuvre d’art.- Mal du siècle et solitude : l’écrivain
romantique sait vivre son intérieur et vivre dans lemonde. L’écrivain décadent vit sa propre
solitude sans communiquer (mal du siècle) et il se réfugiedans une dimension esthétique et individualiste,
presque contemplative de la vie.Le roman le plus représentatif du décadentisme est « À rebours » (1884).
Dans le roman, il ne sepasse presque rien : la narration se focalise presque entièrement sur le personnage
principal, DesEsseintes, un anti-héros esthète et excentrique, comme Andrea Sperelli dans « Il Piacere ».
Ceroman est repris de D’Annunzio dans « Il Piacere » et de Wilde dans « Le Portrait de Dorian Gray ».Le
mouvement s’étiole à la fin du siècle.
Le symbolisme:Le Symbolisme est un mouvement littéraire et artistique apparu en France eten
Belgique vers 1870, en réaction au Naturalisme: il s’oppose au naturalisme (volonté de« peindre
le réel ») et voulait, au moyen des symboles, atteindre une réalité supérieure au« monde réel
», c’est-à-dire accéder à une vérité supérieure et abstraite cachée derrière la réalitéconcrète.Le terme «
Symbolisme » vient du Manifeste de Jean Moréas, mais l’idée se trouve déjà dans lapoésie «
Correspondances » de Baudelaire. Le symbolisme présente des œuvres en poésie et desécrivains qui sont
des poètes maudits, comme Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et Apollinaire. LeSymbolisme est un
Décadentisme intériorisé où le poète a la conscience de la décadence, du malde siècle (l’ennui=la noia) et il
s’enferme en lui-même.Le symbolisme est une réaction contre le positivisme scientifique qui
domine la période etinfluence la littérature naturaliste et parnassienne. Le monde, selon les symbolistes
et la poésie« Correspondances » de Baudelaire, est mystérieux et fait des signes qui permettent de
connaitreet découvrir les mondes inconnus. Le poète est le seul qui a cette capacité. Donc, le poète est
unvoyant comme affirme Rimbaud et il se compare à l’albatros comme l’exprime Baudelaire
(oiseausolitaire qui vole au-dessus des têtes des bourgeois).La musicalité est à la base de la poésie
symboliste : Verlaine est le poète de la musique et ils’oppose à la rime il utilise la rime impaire. Les
symbolistes (Mallarmé, Pascoli, D’Annunzio)utilisent l’onomatopée et la répétition de mots.En outre, les
symbolistes pensent que la poésie est synesthésie. La poésie « Correspondance »explique que la poésie est
la fusion de sensations visuelles, auditives et olfactives.En ce qui concerne le style, il y a un abandon des
conventions métriques, déjà avec Verlaine. AvecMallarmé, on tend vers une destruction du langage,
puisque l’ordre normal de la phrase estbouleversé. En fait, la caractéristique la plus importante
du symbolisme est le vers libre.
Stéphane Mallarmé (1842-1898)¨
poète, journaliste, traducteur de Poe
au début, fort influencé par Baudelaire et Poe
puis une poésie plus personnelle, plus difficile (hermétique)
poursuite d´un idéal poétique élevé
en 1866, il donne au Parnasse contemporain 10 poèmes (dont Les Fenêtres, L´Azur et Brise
marine)
Hérodiade (inachevé)
1887 – Album de vers en prose
1876 – L´après-midi d´un faune
1885 – La Prose pour Des Esseintes
à partir de 1880, il reçoit chez lui (Rue de Rome à Paris) chaque mardi un groupe d´amis et de
disciples
en 1884, P. Verlaine dans les Poètes maudits et J.-K. Huysmans dans À rebours le font
connaître au public
1897 – Divagations – réfléxions sur la poésie
1899 – Poésies
1914 – Un coup de dés jamais n´abolira le hasard
1920 – Vers de circonstance
sa conception de la poésie :
la poésie comme une chose sacrée
l´essence de la poésie est mystérieuse, insaisissable ( hermétisme)
ni une poésie descriptive, ni une poésie d´idées
il veut concevoir une poétique nouvelle (impressionniste pour ainsi dire) : Peindre, non la
chose, mais l’effet qu’elle produit.
une poésie qui suggère la présence ou l´absence des choses, qui se sert de symboles pour
évoquer des concepts
Mallarmé est entièrement dévoué à la poésie
(…) je suis trop poète et trop épris de la seule Poésie pour goûter, quand je ne puis travailler,
une félicité intérieure qui me semble prendre la place de l’autre, la grande, celle que donne la
Muse ; et, avec cela, trop impuissant, trop faible de cerveau pour pouvoir sans cesse, comme
d’autres que je jalouse, m’adonner à cette seule occupation qui soit digne d’un homme, les
Poèmes.
sa technique :
désarticulation de la phrase, appositions, ellipses, périphrases
choix des mots évocatiores, vieillis, rares
qualités sonores des mots
le mouvement symboliste
- le 18 septembre 1886, le Manifeste du symbolisme de Jean Moréas publié dans Le Figaro
- 1886, René Ghil, Traité du Verbe, avec Avant-dire de Mallarmé
(se veut la théorisation de la nouvelle poésie)
- au cours de la seconde moitié des années 80 et au début des années 90 :
les groupes et les artistes s’affrontent et rivalisent pour défendre leurs positions en
choisissant les petites revues littéraires comme champ de bataille
les revues : Le Symboliste (dirigée par Jean Moréas), Le Décadent (dirigée par René
Ghil), La Vogue (dirigée par Gustave Kahn), Le Mercure de France, La Revue blanche…
René Ghil, Traité du Verbe (1886)
les principes de la nouvelle poétique :
une musique des vers
« une immatérielle et naturelle Instrumentation exaltant, trésor de ton sein, ô Poésie ! les
Idées »
l´unité
« unir et ordonner magistralement soumises et épurées toutes les artistiques expressions »
le symbole
« le réel et suggestif Symbole d’où, palpitante pour le rêve, en son intégrité nue se lèvera
l’Idée prime et dernière, ou Vérité »
wagnérisme
« Pour une œuvre une et de symboles grosse, en une Poésie instrumentale, où sont des mots
les notes, unir et perdre les Poésies éloquente, plastique, picturale et musicale toutes encore
au hasard : c’est mon rêve. »
l´instrumentation
« concorderont pour le Drame lyrique toutes les inattendues vibrations des Timbres
inénarrables. En quelque phrase un Violon seulement ne sera pas ouï, mais grandissent les
Violons et Violes ; et par le subtil mariage des nobles voyelles, en la phrase alterneront
vraiment, se mêleront aussi sans se léser les frais soupirs encore des Bois, et le vent de
magnificence des Cuivres, et le serein tintement des Cordes sous les doigts seigneurs. »
Jean Moréas (Ioánnis A. Papadiamantópoulos 1856 – 1910)
poète, prosateur, dramaturge d´origine grecque, installé en France à partir de 1879
Les Syrtes (1884)
Les Cantilènes (1866)
Le Pélerin passionné (1891)
s´écarte du symbolisme pour fonder en 1892 l'École romane, voulant rompre avec
l’hermétisme symboliste, puis se tourne vers un néo-classicisme (retour à l´ordre classique et
à la tradition antique)
René Ghil (Ghilbert, 1862 – 1925)
poète, proche de Mallarmé, fréquente les « mardis » de la rue de Rome
Légende d'âmes et de sangs (1885)
en 1888, Ghil rompt avec Mallarmé et la plupart des symbolistes
Albert Samain (1858 – 1900)
poète et prosateur
sensibilité élégante et délicate
poèmes rêveurs et nostalgiques, très représentatifs de l´atmosphère symboliste
poésie assez traditionnelle, symboles clairs, vers régulier
Au Jardin de l´Infante (1894)
Aux Flancs du vase (1898)
Gustave Kahn (1859 – 1936)
poète, romancier, journaliste, critique littéraire
le pionnier du vers libre :
recueil Les Palais nomades (1887, pour l´édition de 1897, Kahn ajoute une préface expliquant
l´intérêt de l´usage du vers libre : créér des rythmes capables d´exprimer en même temps les
sentiments et les idées)
traité Le Vers libre (1912)
Chansons d’amant (1891)
Domaine de fée (1895)
La Pluie et le beau temps (1896)
Henri de Régnier (1864 – 1936)
poète, prosateur, critique littéraire
il publie ses premiers vers en 1885 dans des revues
Lendemains (1885)
Poèmes anciens et romanesques (1889)
Tel qu’en songe (1892)
Aréthuse (1895)
Les Jeux rustiques et divins (1897)
Les Médailles d’argile (1900)
La Cité des eaux (1902)
La Sandale ailée (1905)
Georges Rodenbach (1855 – 1898)
poète, prosateur, dramaturge d´origine belge
proche de Mallarmé et des décadents parisiens
installé définitivement à Paris à partir de 1888
son chef d´œuvre = le roman Brugges-la-morte (1892)
le premier auteur belge à voir une de ses œuvres mise au répertoire de la Comédie-Française
(Le Voile, 1894)
La Mer élégante (1881)
L'Hiver mondain (1884)
Vers d'amour (1884)
La Jeunesse blanche (1886)
Du Silence (1888)
Émile Verhaeren (1855 – 1916)
poète et dramaturge d´origine belge
le « Whitman européen »
se rapproche du symbolisme à la période de sa crise personnelle (fin années 80/début
années 90)
Les Soirs (1887)
Les Débâcles (1888)
Les Flambeaux noirs (1891)
poésie inspirée par le progrès de la civilisation
Les Villes tentaculaires (1895)
Paul Claudel (néosymbolisme)

Valéry (néoclassicisme)
Solo de lune
Si sous l'injonction de Boileau « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage » (Art
Poétique), le poète « poli[t] sans cesse et […] repoli[t] » son œuvre, le lyrisme romantique
perd alors toute sa sincérité de l'instant. Ce « moi » exalté se déforme en un « moi » truqué,
illusoire et malhonnête. Dès lors, la poésie n'est plus l'expression loyale de sentiments réels
mais un tour de passe-passe qui trompe son lecteur par la surenchère de ses topoï.
De tels artifices, Jules Laforgue use et abuse dans ses Derniers vers, mais c'est pour mieux les
démonter. Pour inspirer son « Solo de lune », le décadent puise dans son « répertoire pour
de nouveaux poèmes », à savoir le recueil renoncé Des Fleurs de bonne volonté et bâtit sa
frôle déception amoureuse sur une « Arabesque de malheur ».
1. La narration humoristique d'une banale rupture
2. Evoquer le romantisme pour mieux le fustiger
3. L'humour pour habiller la pudeur du lyrisme

Mallarmé et la poésie
En lisant Hegel, Mallarmé a découvert que si « le Ciel est mort », le néant est un point de
départ qui conduit au Beau et à l'Idéal. À cette philosophie devait correspondre une poétique
nouvelle qui dise le pouvoir sacré du Verbe. Par le rythme, la syntaxe et le vocabulaire rare,
Mallarmé crée une langue qui ressuscite « l'absente de tous bouquets18 ». Le poème devient
un monde refermé sur lui-même dont le sens naît de la résonance. Paul Valéry raconte
comment Mallarmé affirma un jour à Edgar Degas que « ce n’est point avec des idées […] que
l’on fait des vers. C’est avec des mots19. » Le vers se fait couleur, musique, richesse de la
sensation, « concours de tous les arts suscitant le miracle ». C'est avec Mallarmé que la «
suggestion » devient le fondement de la poétique antiréaliste et fait du symbolisme un
impressionnisme littéraire. Son œuvre est alors celle de l'absence de signification qui «
signifie davantage » et le poète cherche à atteindre les « splendeurs situées derrière le
tombeau ».
Au rebours
La Bible de l'esprit décadent et de la "charogne" 1900. À travers le personnage de des
Esseintes, Huysmans n'a pas seulement résumé, immortalisé les torpeurs, les langueurs, les
névroses vénéneuses et perverses du siècle finissant. Des Esseintes est aussi un héros
kierkegaardien, à la fois grotesque et pathétique, une des plus fortes figures de l'angoisse
qu'ait laissées notre littérature. Fils spirituel de René et de la génération du mal du siècle, il
annonce à bien des égards le Bardamu de Céline et le Roquentin de "La Nausée".
Huysmans crée ici un personnage fascinant, des Esseintes, qui représente ce qu'on a appelé
"la décadence"; dégoûté de la vulgaire réalité, il cherche désespérément, en recourant sans
cesse à l'artifice, des sensations rares et des plaisirs toujours nouveaux, jusqu'à
l'hallucination, presque jusqu'à la folie.
Dans le tohu-bohu qui accompagna la publication d'"À rebours" en 1884, Barbey d'Aurevilly
écrivait : "Après un tel livre, il ne reste plus à l'auteur qu'à choisir entre la bouche d'un
pistolet ou les pieds de la croix". Huysmans lui donna raison en se convertissant peu après.

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